Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
AMÉRICAINE DE 1907
2010/4 n° 48 | pages 42 à 63
ISSN 1293-6146
Article disponible en ligne à l'adresse :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
https://www.cairn.info/revue-l-economie-politique-2010-4-page-42.htm
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 196.64.138.69 - 24/02/2020 13:15 - © Altern. économiques
La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les
limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la
licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,
sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de
l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage
dans une base de données est également interdit.
p. 42
De la crise bancaire à la
régulation : l’expérience
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 196.64.138.69 - 24/02/2020 13:15 - © Altern. économiques
L
e retour des crises financières n’est pas le moindre
des points communs entre le capitalisme d’aujourd’hui
et celui du XIXe siècle finissant : la période qui s’est
ouverte en 1982 avec la crise de la dette mexicaine
rappelle étrangement celle qui débuta en 1873 avec le krach des
Bourses de Vienne puis de Berlin. Presque sans interruption jus-
qu’au début du XXe siècle se sont alors succédé des « accidents »
financiers, plus ou moins réguliers, plus ou moins contagieux, qui
ont entretenu un climat de crise permanente justifiant l’expression
de « Grande Dépression » par laquelle les historiens désignent en
général cette période qui précède la « Belle Epoque », même si
globalement le dernier quart du XIXe siècle a connu une croissance
économique.
L’Economie politique n° 48
L’Economie politique
Octobre-novembre-décembre 2010
L’Economie politique
L’Economie politique n° 48
L’Economie politique
Il faut ajouter que l’industrie était entrée en récession à [4] Qui étaient toutes
plus ou moins des crises
l’automne 1906, et que la Bourse de New York connaissait des chemins de fer.
depuis la fin de l’hiver un krach rampant qui avait vu les cours
[5] Voir encadré page 49.
des actions perdre le quart de leur valeur entre janvier et sep-
tembre 1907. Mais contrairement aux crises antérieures [4], ce ne [6] Dont le président
est associé aux dirigeants
sont ni des faillites industrielles, ni un effondrement des cours de la Mercantile.
lié à celui des profits, qui déclenchent la panique. Comme le [7] Notamment
relève Vanderlip [1908] « sa cause directe et immédiate […] est de la National Bank
of Commerce, qui est
intimement liée au développement des trust companies ». son intermédiaire pour
accéder à la chambre
de compensation
Les auteurs du corner manqué sur la United Copper Com- et qui est l’une des plus
grandes banques
pany, les frères Heinze, contrôlaient en effet, outre la Mercantile du pays, étroitement
National Bank, six national banks, une dizaine de state banks [5], liée à J. P. Morgan.
Octobre-novembre-décembre 2010
L’Economie politique
[8] A défaut de banque en difficulté à régler leurs en payant les titres le risque d’être pris
centrale, il existe à l’époque soldes de compensation acquis, soit demander à revers par l’évolution
un certain nombre de par l’émission de certificats le report de cette position du marché des titres. Ainsi
chambres de compensation plutôt qu’en monnaie à la prochaine échéance, la crise bancaire de 1882,
interbancaires, celle légale (cf. infra). contre paiement d’un intérêt. en France, qui provoqua
de New York étant la plus Dans ce dernier cas, successivement la chute
importante. Ces chambres [9] Les courtiers de le courtier doit financer ces de la Banque de Lyon
sont chargées de la Bourse peuvent proposer opérations en empruntant et de la Loire, puis de
compensation des dettes à leurs clients de spéculer des fonds à court terme l’Union générale et du Crédit
et des créances entre leurs sur des titres en ne versant auprès des banques. lyonnais, s’explique-t-elle
membres et du règlement qu’une fraction de leur prix. Ce système de règlement en grande partie
des soldes. Pendant A échéance régulière, différé et de report était par l’engagement excessif
la crise, elles autorisaient leurs clients doivent alors très largement utilisé. de ces banques sur de
parfois les banques soit régler leur position Il comporte évidemment telles opérations de report.
L’Economie politique n° 48
L’Economie politique
Octobre-novembre-décembre 2010
L’Economie politique
L’Economie politique n° 48
L’Economie politique
Octobre-novembre-décembre 2010
L’Economie politique
L’Economie politique n° 48
L’Economie politique
Octobre-novembre-décembre 2010
L’Economie politique
L’Economie politique n° 48
L’Economie politique
Octobre-novembre-décembre 2010
L’Economie politique
L’Economie politique n° 48
L’Economie politique
Octobre-novembre-décembre 2010
L’Economie politique
L’Economie politique n° 48
L’Economie politique
Octobre-novembre-décembre 2010
L’Economie politique
L’Economie politique n° 48
L’Economie politique
Conclusion
Toute crise est à la fois singulière, car inextricablement liée à un
certain contexte économique et politique dont elle est le pro-
duit, et la résultante d’un jeu de forces et de mécanismes qui se
retrouvent, dans des combinaisons particulières, dans les autres
crises. C’est ce qui fait l’intérêt et la difficulté des comparaisons
historiques.
Octobre-novembre-décembre 2010
L’Economie politique
S’il est une leçon de l’histoire, c’est en tout cas que l’instabilité
du crédit ne saurait être éliminée, parce que nul n’est en mesure
de distinguer les « bons » des « mauvais » crédits. Le surendette-
ment est toujours une notion ex post. Comme l’indiquait en 1802
Henry Thornton, apôtre du pragmatisme en matière de politique
bancaire, « le principe de prêter à proportion de la propriété des
emprunteurs ne saurait être un principe sûr » [Thornton, 1802,
p. 177], tout simplement parce qu’il est impossible de distinguer
entre les effets « réels » (« tirés pour ventes de marchandises »)
et les effets « fictifs » (tirés « par commodité »). « Il n’est aucune
promesse de paiement qui suppose une parfaite certitude qu’elle
sera remplie », de sorte que nul ne peut assurer « que les paie-
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 196.64.138.69 - 24/02/2020 13:15 - © Altern. économiques
L’Economie politique n° 48
L’Economie politique
Bibliographie
Koehler, Benedikt (ed.), 2006, Sprague, O. M. W., 1914, « The Willis, H. Parker, 1914, « The
History of Financial Disasters, Federal Reserve Act of 1913 », Federal Reserve Act », American
1763-1995, vol. 2, Londres, Quarterly Journal of Economics, Economic Review, vol. IV, n° 1,
Pickering and Chatto. vol. 28, n° 2, fév., p. 213-254. mars, p. 1-24.
Octobre-novembre-décembre 2010