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Ecole de Maintien de la Paix Alioune MINUSMA


Blondin Beye

« Le Maintien de la Paix de l’ONU et la lutte contre le


terrorisme : cas de la MINUSMA »

L’exécution du mandat de stabilisation de la MINUSMA, une


énorme contribution à la lutte contre le terrorisme au Mali

Auteur : Ibrahim TEMBELY


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Ibrahim Tembely

Expert en Maintien de la Paix et Reconstruction Post-conflit

Bamako, Mali

I_tembely@yahoo.fr ; Tel, +223 76201024

NB : Ce document est le fruit de plusieurs mois de recherche personnelle appuyée et


soutenue par les trois entités mentionnées en haut de page de couverture (EMP, MINUSMA,
GRENOBLE) en dépit de cet état de fait, les analyses posées dans cette rédaction n’engagent
nullement les structures citées.
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Ecole de Maintien de la Paix Alioune MINUSMA


Blondin Beye

« Le Maintien de la Paix de l’ONU et la lutte contre le


terrorisme : cas de la MINUSMA »

L’exécution du mandat de stabilisation de la MINUSMA, une


énorme contribution à la lutte contre le terrorisme au Mali

Auteur : Ibrahim TEMBELY


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MOTS-CLÉS : MINUSMA-Mandat-Maintien et Consolidation de la paix-Terrorisme-Mali

RÉSUMÉ
Après l’intervention française (opération Serval) de 2012 pour repousser les groupes séparato-
terroristes au Mali. L’ONU a déployé la MINUSMA au Mali, une mission pacifique
d’observation et de consolidation de la paix à la demande des autorités nationales. Cette mission
vient donc remplacer la MISMA, une force internationale mandatée pour lutter militairement
contre les groupes séparato-terroriste sur le sol malien. Malgré la forte présence et menace
terroriste qui demeurent sur le terrain, la MINUSMA n’est pas dotée de mandat pour lutter
contre le terrorisme, contrairement à la MISMA. Depuis son implantation en 2013 de
nombreuses contestations de la société civile ont réclamé le départ de cette nouvelle mission
jugée inefficace compte tenu du contexte malien et de son mandat non offensif. C’est partant
de cette tension que ce travail de recherche est effectué afin de démontrer que malgré l’absence
d’un mandat explicite pour lutter contre le terrorisme, la MINUSMA apporte une forte
contribution non seulement à la lutte contre les facteurs du terrorisme tels la pauvreté, la
mauvaise gouvernance, l’injustice, l’exclusion socio-politique à travers ses activités de
consolidation de la paix mais aussi à la lutte armée contre le terrorisme en appuyant
matériellement, techniquement et opérationnellement les forces armées nationales et
internationales mandatées pour lutter contre le terrorisme au Mali.

KEYWORDS: MINUSMA-Mandate-Peacekeeping and peacebuilding-Terrorism- Mali


ABSTRACT
The 2012 french military intervention in Mali against armed groups and terrorists, known as
“Operation Serval”, was succeeded by the deployment of MINUSMA in 2013. That UN
peaceful and non-offensive mission endowed with a peacebuilding mandate was authorized by
the Security council in response to the malian government requirement to replace AFISMA
which was a sub-regional military mission deployed with the mandate to neutralize all the
armed groups and terrorists on the malian territory. Since its inception, MINUSMA has been
extremely criticized among the civil society through protests all over the country due to its lack
of counter-terrorism mandate in a strong djihadist presence and threat on the malian soil. Facing
this social frustration, this research has been carried out in order to demonstrate in theory and
practice that despite the lack of counter terrorism mandate, MINUSMA highly contributes to
the fight against the human factors of terrorism in Mali such as poverty, bad governance,
injustice, sociopolitical exclusion etc.; through its peacebuilding activities like the support: to
the political resolution of the conflict root causes, the security sector, human rights, and
economic and stabilization recovery. And above all, the mission also contributes to the military
aspect of the fight by providing material, technical and operational support to the national and
international forces mandated to fight against terrorism in the country.

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SIGLES ET ABRÉVIATIONS

MINUSMA : Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la


Stabilisation au Mali
DDR : Désarmement Démobilisation Réinsertion (Réintégration)
RSS : Réforme du Secteur de la Sécurité
UNPOL : Police des Nations Unies
MNLA : Mouvement National de Libération de l’Azawad
MUJAO : Mouvement pour l'Unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest
ACQMI : Al-Qaïda au Maghreb islamique
CMA : Coordination des Mouvements de l’Azawad
GSPC: Groupement Salafiste pour la Prédication et le Combat.
EIGS : État Islamique dans le Grand Sahara
JNIM : Jama´a Nusrat ulislam wa alMuslimin
CEDEAO : Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest
ONU : Organisation des Nations Unies
MISMA : Mission Internationale pour le Soutien au Mali
EEI : Engins Explosifs Improvisés
HCUA : Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad
TF : Trust Fund (Fond Fudiciaire)
PBF : Fond de Consolidation de la Paix
PIR : Projet à Impact Rapide
UNMAS : Service de l’Action Antimines des Nations Unies

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SOMMAIRE

SOMMAIRE .......................................................................................................... 5
INTRODUCTION .................................................................................................. 6

PARTIE I : LA CONTRIBUTION INDIRECTE DE LA MINUSMA À LA LUTTE CONTRE LE


TERRORISME À TRAVERS LES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX ................................. 16
Chapitre 1. Le mandat confié à la MINUSMA en tant que mission de maintien de la Paix ............................. 17
Section 1: La restauration de la capacité de l’État du Mali et le renforcement de État de droit. ................. 18
Section 2 : L’appui aux efforts de stabilisation socio-économique et au renforcement de la société civile 24
Chapitre 2. L’exécution du mandat de la MINUSMA, facteur de réduction du terrorisme au Mali. ............... 28
Section 1: Le rôle important du processus de stabilisation post conflit dans la prévention de la résurgence
des attaques terroristes ................................................................................................................................. 28
Section 2 : Le concours du processus de stabilisation et relèvement économique à la lutte contre le
terrorisme au Mali ....................................................................................................................................... 47

PARTIE II : UNE CONTRIBUTION INDIRECTE DE LA MINUSMA À LA LUTTE ARMÉE CONTRE


LE TERRORISME. ...................................................................................................................................... 54
Chapitre 1. La MINUSMA une force d’interposition et non d’engagement ..................................................... 55
Section 1: L’absence de mandat offensif dans la lutte contre le terrorisme ................................................. 55
Section 2: Les débats autour de l’opportunité d’un mandat offensif pour la lutte contre le terrorisme ....... 59
Chapitre 2. La MINUSMA, un partenaire déterminant des forces armées mandatées pour lutter contre le
terrorisme au Mali et au Sahel ........................................................................................................................ 64
Section 1: Le concours de la MINUSMA à la lutte armée contre le terrorisme au Mali et au Sahel ........... 64
Section 2 : Le partenariat entre la MINUSMA et les autres forces de sécurité présentes dans le sahel dans
le cadre de la lutte contre le terrorisme. ....................................................................................................... 84
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................... 89
SITOGRAPHIE.................................................................................................... 92
TABLE DES ILLUSTRATIONS .......................................................................... 99
TABLE DES ANNEXES..................................................................................... 100
TABLE DES MATIERES................................................................................... 104

5
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Introduction

4871 victimes entre avril 2013 et octobre 2019, tel est le bilan des attaques hostiles à l’égard
de la MINUSMA, la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la
Stabilisation au Mali, ce chiffre lui a valu d’être considérée comme la mission la plus
dangereuse et meurtrière de l’histoire du maintien de la paix de l’ONU2. Cette insécurité que
l’ensemble du Mali traverse prend son origine dans une crise pluridimensionnelle sans
précédent, se caractérisant d’un côté par une insurrection armée touarègue à caractère
indépendantiste menée par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et
de l’autre par une invasion terroriste à connotation djihadiste3. Les corolaires de cette crise
sont d’ordre politique, sécuritaire, humanitaire, économique et social. La MINUSMA est
aujourd’hui déployée au Mali avec un effectif de plus de 150784 policiers, militaires et civils
issus de 595 pays du monde, avec pour mission d’appuyer l’État malien dans la résolution
du conflit qui l’oppose aux groupes armés irrédentistes communément appelés rebelles ou
séparatistes. (Voir Carte de déploiement de la MINUSMA en annexe 2).
Cependant la situation du terrain fait état d’autres facteurs du conflit. Il s’agit de multitudes
de groupes narco trafiquants qui s’adonnent à des actes de terrorismes et se réclament
djihadistes. A ce niveau, il parait opportun de lever tout équivoque autour de certains
concepts. Le mot djihadiste par essence fait référence à la notion de combattant dévoué à
une guerre sainte selon les préceptes de l’islam, autrement dit une guerre noble et défensive
contre les forces du mal. Ce qui explique d’ailleurs aujourd’hui le refus de l’attribution de
ce vocable aux actions des groupes armés terroristes par la majeure partie des musulmans du
monde.
Le mot terrorisme est un vocable qui suscite tout de même de l’ambiguïté chez les
académiciens. Pour l’instant aucune définition consensuelle n’a été convenue de façon
universelle concernant ce mot. Ceci étant, dans ce cadre de rédaction on s’en tiendra à la
définition de consensus académique de l’ONU rédigé par l’expert en terrorisme A.P.
Schmid, et largement utilisée en sciences sociales et qui est ainsi conçue :
Le terrorisme est une méthode d'action violente répétée inspirant l'anxiété, employée par
des acteurs clandestins individuels, en groupes ou étatiques (semi-)clandestins, pour des
raisons idiosyncratiques, criminelles ou politiques, selon laquelle — par opposition à
l'assassinat — les cibles directes de la violence ne sont pas les cibles principales. Les
victimes humaines immédiates de la violence sont généralement choisies au hasard (cibles

1
« Éffectif».2019. MINUSMA. https://minusma.unmissions.org/effectifs
2
Sean Smith. Protection des civils au mali : Pourquoi les ressources aériennes sont décisives pour la
MINUSMA.2020. p11.
3
Djihadiste : Selon ce contexte est un individu ou groupes d’éléments armés menant des attaques terroristes
sous prétexte de la loi islamique (dénomination jadis attribué aux nobles combattants d’une guerre défensive
et légitime en Islam)
4
Réf.1.
5
Ref.1.

6
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d'occasion) ou sélectivement (cibles représentatives ou symboliques) dans une population


cible, et servent de générateurs de message. Les processus de communication basés sur la
violence ou la menace entre les (organisations) terroristes, les victimes (potentielles), et les
cibles principales sont utilisés pour manipuler la (le public) cible principale, en faisant une
cible de la terreur, une cible d'exigences, ou une cible d'attention, selon que l'intimidation,
la coercition, ou la propagande est le premier but. (Schmid, 1988).
La définition légale courte de l'ONU, également proposée par A.P. Schmid est : «
l'équivalent en temps de paix d'un crime de guerre ».
Le phénomène du terrorisme fait partie non seulement des causes mais aussi et des
conséquences de la crise qui sévit au Mali. En plus des communautés locales, le personnel
de la MINUSMA et les institutions étatiques sont les premières victimes de ce fléau. Ce fléau
s’étend sur toute la bande sahélo-saharienne et déstabilise les États de cette zone de l’Afrique
du nord dans toute sa totalité avec des millions de km désertiques incontrôlables par les
forces de l’ordre, traversant ainsi la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad, le Soudan,
l’Algérie, la Libye, le Burkina etc.
Comment cette crise qui a valu au Mali une assistance internationale a-t-elle pris naissance
et par la suite, quelle sont les circonstances de déploiement de la MINUSMA au Mali ? Cette
question nous renvoie à une analyse géopolitique basée sur le contexte historique qui fait
ressortir les acteurs, les enjeux et la dynamique territoriale.
L’insurrection touarègue au Mali est une succession d’évènements datant de1916, donc de
l’époque coloniale l’époque coloniale avec une toute première révolte armée menée par
l’aristocratie Touarègue allant à l’encontre du pouvoir colonial. Elle a été suivie par la
rébellion de 1963 -1964 juste au lendemain des indépendances pour contester l’autorité du
nouveau régime en place, puis dans les années 1990 -1996 une nouvelle rébellion à caractère
irrédentiste vit le jour. Ce même conflit renaît en 2006 pour repartir de plus belle en 2012.

Ces différentes rebellions sont déclenchées de façon cyclique suivant des facteurs communs
que sont entre autres l’injustice, l’exclusion socio-politique, le changement climatique et le
sous-développement.
Toute ces rebellions interviennent à un moment de faiblesse, de vacance ou de reconstruction
du pouvoir central.
La rébellion de 2012 revêt une particularité inédite, partant d’une analyse sous multiples
angles. D’abord au niveau politique interne on assiste à l’atteinte à la souveraineté de l’État
avec l’occupation de l’ensemble du septentrion du Mali par les groupes armés. Les origines
remontent aux des années 2003-2004 avec la présence de groupes djihadistes narco -
trafiquants ayant quitté l’Algérie à la suite des opérations de dératisation de l’armée
algérienne contre le GSPC (Groupement Salafiste pour la Prédication et le Combat). Ses
éléments ayant choisi comme sanctuaire le septentrion du Mali notamment la zone du Trimiti
s’y sont pérennisés à travers des liens sociaux tels que le commerce et des alliances
matrimoniales avec des femmes maures Bérabiches et Touarègues Idnames. Leur
implantation a installé des larges réseaux de trafics de tout genre. Le trafic de cocaïne plus
particulièrement, commence à gangrener l’État Malien à plusieurs niveaux, installant ainsi
un système de corruption généralisée y compris au sein de la majeure partie de l’appareil

7
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d’État. Cette situation endurcie engendra alors un terreau favorable à l’impunité, ce qui pose
un problème de souveraineté de l’État6.
Ces narcotrafiquants de tout genre s’adonnent à des pratiques d’enlèvement moyennant des
rançons. C’est le cas des 327 touristes occidentaux, certains libérés par l’État malien à
hauteur de cinq millions d’euros, devenant ainsi un début incitatif.
Au fur et à mesure, on a assisté à la création d’autres groupes djihadistes avec des alliances
et dissidences multiples. En 2006, le GSPS prête allégeance à Al-Qaida et devient Al-Qaïda
au Maghreb islamique (AQMI). En 2011 Ansar Dine un mouvement islamiste djihadiste
revendiquant l’application rigoureuse de la loi islamique est créé par une ancienne figure de
la rébellion touarègue du nom de Iyad Ag Ghali qui s’alignera plus tard avec AQMI. La
même année, un mouvement dissident d’AQMI sous acronyme MUJAO (Mouvement pour
l'Unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest) fait aussi son apparition8 9 avec des enlèvements
de diplomates algériens au consulat de Gao10 et Le mouvement Boko Haram du Nigeria est
aussi présent dans la ville de Gao avec des centaines de combattants11.
Avec cette situation sclérosée de groupes naissants et dissidents, il existe plusieurs groupes
armés terroristes au Mali avec un nombre total estimé de 650012 combattants selon l’Union
Africaine et 3000 selon l’État-major français13.

6
« Kidal, les dessous des cartes! Professeur Andre Bourgeot, anthropologue CNRS Spécialiste de la zone
sahélo-saharienne ».2020. Émission Thema d’Africable Télévision.
https://www.youtube.com/watch?v=oarN7yRsDZo
7
« Les enlèvements d'étrangers au Sahel ».2020.ladepeche.fr.
https://www.ladepeche.fr/article/2010/09/16/910449-les-enlevements-d-etrangers-au-sahel.html
8
Tim Jan Roetman et al. Les groupes armés salafi-djihadistes et la (dés)escalade des conflits Le cas d’Ansar
Dine au Mali. 2019. p 9-11
9
« MALI. Qui sont les islamistes Touaregs d'Ansar Dine ? ».2020.l’OBS.
https://www.nouvelobs.com/monde/guerre-au-mali/20130115.OBS5392/mali-qui-sont-les-islamistes-
touaregs-d-ansar-dine.html
10
« Les diplomates algériens enlevés à Gao pourraient être bientôt libérés ».2020.France
24. https://www.france24.com/fr/20120424-mali-gao-ansar-dine-mujao-groupuscule-islamiste-otages-
diplomates-consul-algeriens-liberation
11
« Mali : islamistes de Boko Haram à Gao ».2020.Figaro.https://www.lefigaro.fr/flash-
actu/2012/04/09/97001-20120409FILWWW00452-mali-islamistes-de-boko-haram-a-gao.php
12
Alain Roger. « Mali : point sur les forces rebelles ».2020.cf2.https://cf2r.org/actualite/mali-point-sur-les-
forces-rebelles/
13
« Pour une approche globale : juillet 2020. Rappel des principaux faits intervenus depuis le précédent rapport
« mali : comment gagner la paix » ? ».2020.Senat.https://www.senat.fr/rap/r12-720/r12-7204.html

8
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1. Tableau 1 : Principaux Groupes terroristes au Mali (2018)

GROUPES ANNÉE DE DIRIGÉ PAR ZONE


TERRORISTES CRÉATION D´OPÉRATIONS

AQMI 200614 Abdelmalek Droukdel Ouest Sahel (Mali)


(depuis 2014)

MUJAO15 2011 Le MUJAO s'est séparé Ouest Sahel (Mali)


d’AQMI en octobre 2011,
fusionne avec Mokhtar
Belmokhtar, devient
finalement al-Mourabitoun
en 201316

Ansar Dine (disparu – 2011 Iyad Ag Ghali Nord Mali,


maintenant Jama´a Nusrat Mauritanie, Algérie
ulislam wa alMuslimin (JNIM)

Al-Mourabitoune 2013 Mokhtar Belmokhtar Mali, sud Algérie,


(déclaré mort fin novembre Niger, Burkina
2016 en Libye par certaines Faso, Côte d´Ivoire
sources)

Katiba Macina (Front de 2015 Amadou Koufa Mali


liberation du Macina) (une des
branches d´Ansar Dine, mais
disparu – maintenant JNIM)

JNIM, Jama´a Nusrat ulislam 2017 Iyad Ag-Ghali Mali, Niger et


wa alMuslimin (Groupe de Burkina Faso
Soutien à l’Islam et aux
musulmans - coalition de
AQMI, Ansar Dine, Katiba
Macina & AlMourabitoune)

14
À partir de 2007 selon d’autres sources
15
Tim Jan Roetman et al. 2019. Les groupes armés salafi-djihadistes et la (dés)escalade des conflits Le cas
d’Ansar Dine au Mali, p.9.
16
Réf.15.
9
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EIGS (État Islamique dans le Mali, Niger,


Grand Sahara) Burkina Faso
2016 Adnane Abou Walid al-
Sahraoui

Non connue, Jafar Dicko (qui a remplacé


mais entre mi- Ibrahim Malam Dicko,
Ansaroul Islam 2016 et considéré comme mort à la Nord Burkina Faso,
décembre suite de l’opération militaire Mali
2016 française Bayard)

Fondé par Mohamed Yusuf,


dirigé par Abubakar Shekau
seul, de 2010 à 2015 date à
Boko Haram (depuis 2015 État Mali laquelle il fait allégeance à Nord-est Nigéria,
islamique en Afrique de l´État Islamique qui nomme Nord Cameroun,
l´Ouest) quelques mois plus tard Abu Niger et Chad (Fut
Musab alBarnaoui à la tête présent au Mali en
du groupe. Courant 2017 le 201217)
mouvement est coupé en
Barnaoui et ses hommes
d´un côté, Shekau et ses
hommes de l´autre.

Source : ONUDC, 2018, lutte contre le terrorisme au Mali18

17
« Mali : islamistes de Boko Haram à Gao ».2020.Figaro.https://www.lefigaro.fr/flash-
actu/2012/04/09/97001-20120409FILWWW00452-mali-islamistes-de-boko-haram-a-gao.php
18
« Lutte contre le terrorisme au Mali ».2020.ONUODC.http://pcjs-sahel.org/wp-
content/uploads/2019/03/Mali-Curriculum-de-formation-jan-2018.pdf#page=13&zoom=100,116,520
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2. Carte 1 : Cartographie des groupes terroristes au Mali

Source : Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (2018)19 20

À ce contexte d’insécurité grandissant s’ajoute l’intervention franco-britannique et celle de


l’OTAN en Libye ayant conduit à la chute de la Jamaria du Colonel Mouamar Kadhafi qui
entraina de même le retour au Mali de Touarègues mercenaires maliens mais aussi libyen.
En octobre 2011, les combattants du MNLA renforcent alors leurs effectifs avec initialement
1500 soldats dont plus de 1000 combattants mercenaires Touarègues venus de la Libye.
Ensuite ce nombre s’agrandi à 2.500 en début 201221 avec des armes lourdes comme des
missiles anti-aériens, des mitrailleuses de calibre 12,7 mm, des camions lance-roquettes BM

19
coi-focus-mali-situation-sy-curitaire., novembre 2018
20
Sur la carte certains groupes n’y figurent pas nommément car ils forment constamment des coalitions avec
d’autres groupes sous des dénominations différentes.
21
« Mali : ex-Libyens et pro-Bamako… ces Touaregs qui en 2011 ne voulaient que la paix ».2020.Jeune
Afrique.https://www.jeuneafrique.com/166524/politique/mali-ex-libyens-et-pro-bamako-ces-touaregs-qui-
en-2011-ne-voulaient-que-la-paix/
11
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21 Grad et des dizaines de véhicules 4x4", circulant sans entrave dans le désert. Et les
trafiquants, rebelles et islamistes font leur marché22.
La corruption et le népotisme ont fragilisé l’armée malienne et engendré un manque
d’armement et d’équipement causant de nombreuses défaites des militaires sur le terrain.
Conséquemment, le 21 mars 2012 un groupe de jeunes mutins a pris le pouvoir en renversant
le Président Amadou Toumani Touré. Ce coup d’État a fragilisé l’État et provoqué
l’effondrement de toutes les institutions étatiques. L’occupation de l’ensemble du
septentrion du Mali est de ce fait facilitée au MNLA en coalition avec les groupes djihadistes,
bloc communément appelé groupe séparato-djihadistes ou séparato –terroristes.
C’est dans cette situation d’urgence que la Communauté Économique des États de l'Afrique
de l'Ouest (CEDEAO) et l’Union Africaine interviennent en premier lieu en imposant des
sanctions (embargo total) contre le régime militaire en place issu du coup d’État dans le but
de restituer le pays à un état de contrôle démocratique.
Le Président Amadou Toumani TOURÉ démissionna volontairement du pouvoir et le
Président de l’Assemblée Nationale Monsieur Dioncounda TRAORÉ fut élu Président par
intérim. Une feuille de route autorisa le déploiement de la Mission internationale de soutien
au Mali sous conduite Africaine (MISMA). Elle est une initiative de déploiement militaire
de l’Union Africaine conduite par la CEDEAO. La mission a pour objectif d’appuyer
militairement le Mali à retrouver son intégrité territoriale en reconquérant les territoires
occupés par les mouvements séparato-terroriste, qui ont entre-temps profité de cette période
d’instabilité politique à Bamako pour proclamer un État islamique dans la zone du Nord
désormais appelée AZAWAD. Le déploiement de la MISMA fut autorisé par le Conseil de
sécurité des Nations Unies conformément aux dispositions des chapitres VII et VIII de la
Charte des Nations Unies qui prévoient ensemble ce type d’intervention régionale comme
moyen possible de résolution de conflit. La force MISMA ainsi annoncée fut cependant
confrontée à plusieurs défis d’ordre logistique et financier. Des grands contributeurs de
troupes à l’instar du Tchad envisagent de diminuer leurs effectifs23.
En dépit du déploiement partiel des forces de la MISMA au Mali, la situation se dégradait
sur le terrain avec l’instauration d’une charia (Loi Islamique) très rigoureuse dont la justesse
fut fortement contestée par la majorité des musulmans du monde. Les islamistes procédaient
à des actes publics de lapidation, flagellation et amputation arbitraire, en plus de viols et
mariages forcés des femmes sur les territoires sous leur contrôle. En juin 2012, ils
procédèrent à des destructions de mausolées et lieux culturels classés patrimoines culturels
mondiaux par l’UNESCO.
C’est ainsi qu’en janvier 2013 les groupes separato-terroristes24 décidèrent de descendre vers
Bamako. Le Conseil de sécurité de l’ONU autorisa alors l’intervention des forces françaises
au Mali dans le cadre de l’Opération Serval, sollicitée par le Président de la République par
intérim. Cette intervention française permit de chasser les groupes armés et d’instaurer un

22
« Mali: des Touaregs lancent un ultimatum à Aqmi ». L’Express.2020.
https://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/mali-des-touaregs-lancent-un-ultimatum-a-
aqmi_1047150.html
23
« Dépassés par le coût financier de la guerre au Mali : Certains pays de la MISMA ont entrepris la réduction
de leur contingent ». 2020.Afribone. https://www.afribone.com/?Depasses-par-le-cout-financier-de
24
Coalition formée en 2012 par les groupes indépendantistes du septentrion du Mali avec les groupes terroristes
opérant sur le territoire.
12
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climat favorable aux négociations avec les groupes armés irrédentistes fortement confondus
avec les groupes djihadistes.
Les négociations ont abouti à l’accord de Ouagadougou signé le 18 juin 2013 entre le
gouvernement du Mali et les groupes armés rebelles du MNLA et du HCUA, puis à l’accord
dénommé : Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger. Ce second
accord est convenu entre deux groupes de parties, d’un côté la CMA (la Coordination des
Mouvements de l’Azawad) qui regroupes les anciens rebelles séparatistes ; et de l’autre la
plateforme qui réunit le gouvernement malien et les milices d’auto-défenses et de soutien.
L’Accord pour la Paix issu du Processus d’Alger prévoit l’appui de la MINUSMA dans le
maintien et la consolidation de la paix.
La consolidation de la paix est la base des actions de la MINUSMA puisque le maintien de
la paix a évolué depuis l’époque de la guerre froide passant du maintien de la paix classique
au maintien de la Paix de deuxième génération (Multidimensionnel).Cela s’explique par
l’évolution de la nature des conflits qui jadis étaient interétatiques mais de nos jours devenus
intra étatiques.
Les opérations de maintien de la paix classiques avaient pour mission de s’interposer entre
des États en conflit armé qui avaient adopté un cessez le feu ou convenus d’un accord
commun. Ces opérations se limitaient à des missions d’observation, de surveillance des
zones tampon, de supervision du cessez le feu, et des patrouilles de surveillance.
Les missions de maintien de la Paix de deuxième et même de troisièmes générations sont
déployées à l’intérieur des États et ont pour taches majeures d’appuyer et même
d’accompagner les parties en conflit en s’attaquant directement aux causes profondes du
conflit qui sont des causes liées à la mauvaise gouvernance.
Ainsi, la MINUSMA a été créée conformément aux dispositions de la résolution 2100 de
2013 avec un mandat de consolidation de la paix récurremment renouvelé jusqu’en 2020 à
travers les résolutions du Conseil de sécurité (2164) 2014 ; (2164) 2015 ; (2295) 2016 ;
(2364) 2017 ; 2423 (2018) ; 2480 (2019) ; 2531 (2020).

Cette prise de relai entre la MISMA et la MINUSMA a suscité beaucoup de tensions au sein
de l’opinion malienne. Car différemment de la MISMA, une mission mandatée pour lutter
contre les groupes séparato – djihadistes, la MINUSMA n’est pas investi d’un mandat de
lutte contre les groupes terroristes retranchés au Nord du Mali. Et ces groupes armés
terroristes ont désormais évolués vers le Centre du Mali, plus précisément dans zone du
Macina et du Liptako - Gourma qui est une zone à mi cheval entre les frontières du Mali, du
Niger et du Burkina.
Un an après l’implantation de la MINUSMA au Mali, d’autres forces militaires ont aussi été
déployées dans le sahel afin de lutter contre le terrorisme dans la zone, il s’agit de : la Force
du G5 Sahel et de l’Opération Barkhane.
La Force du G5 Sahel est une force créée en février 2014 par 5 États du Sahel que sont : la
Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina et le Tchad. L’initiative militaire de la sous-région
a pour objectif de lutter contre le terrorisme dans la bande Sahelo-saharienne.
Quant à l’Opération Barkhane, elle est un relai à l’Opération Serval du Mali et Epervier du
Tchad. Barkhane est un déploiement français appuyé par d’autres forces Européennes
comme la Belgique, le Danemark, l’Estonie, les Pays-Bas, le Portugal etc. La force est donc

13
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déployée au Sahel en Aout 2014 dans le cadre d’un accord commun de défense avec les pays
de la zone dont le Mali25 26.
L’absence de mandat de la MINUSMA dans la lutte contre le terrorisme au Mali a soulevé
beaucoup de mécontentement dans l’acception populaire et cela s’est manifesté dans la
capitale et à travers le pays par des marches et des protestations souvent très violentes et
même mortelles contre la présence onusienne. Les critiques sur les medias et les discours
hostiles à l’égard de la MINUSMA sont devenu courants.
Ces raisonnements nous conduisent à une première question de départ qui est celle de savoir
si l’absence de mandat implique que la MINUSMA n’intervient pas dans la lutte contre le
terrorisme au Mali, étant donné qu’aujourd’hui les opérations de maintien de la Paix des
Nations Unies comportent une panoplie d’activités de stabilisation, de consolidation et de
reconstruction post conflit qui participent largement non seulement à la lutte contre le
terrorisme mais aussi à la réduction des facteurs humains qui engendrent ou exacerbent le
terrorisme dans les États.
Ce schéma de pensée nous renvoi à la question centrale de cette d’étude, celle de savoir
quelle est la contribution de la MINUSMA dans la lutte contre le terrorisme au Mali?
Répondre à ce questionnement n’est pas chose aisée. Il revient à s’interroger sur la
manifestation de la contribution de la MINUSMA à la lutte contre le terrorisme au Mali.
C’est l’objet de cette recherche qui vise à démontrer que malgré l’absence de mandat de lutte
antiterroriste, la MINUSMA apporte une importante contribution dans la lutte contre le
phénomène à travers les Opérations de maintien de la paix.
Cette recherche est motivée au niveau personnel par l’absence d’information précise et de
documentation détaillée sur la thématique. À ce niveau il est important de signaler qu’il
existe une communication de 15 pages du Dr Théophile Ngapa sur certains aspects de la
thématique qui sont d’ailleurs parties intégrantes de cette rédaction. En outre, le manque de
bibliographie avancée sur l’interconnexion entre le maintien de la Paix multidimensionnel
qui n’est pas forcément synonyme du système des Nations Unies et la question du terrorisme
est à la base de la méconnaissance de la forte contribution de la MINUSMA face à la lutte
contre le terrorisme au Mali, aboutissant ainsi à cette tension de contestation et de
protestation au Mali. Ce travail de recherche s’inscrit dans la perspective de rendre
disponible une documentation avancée sur l’apport considérable des opérations de maintien
de la Paix des Nations Unies dans la lutte contre le terrorisme en dépit de l’absence de
mandat explicite dans ce cadre.
Ce travail contribuera à la prise de conscience au niveau national quant aux actions
significatives de la MINUSMA dans la lutte contre le terrorisme au Mali et de surcroit dans
la zone sahélo-saharienne et à l’acceptation et à la légitimation de la MINISMA au Mali.
La méthodologie adoptée pour mener cette recherche a combiné plusieurs démarches
scientifiques.

25
François, D’alançon. « Au Sahel, une force européenne pour appuyer l’armée malienne ».2020.Lacroix.
https://www.la-croix.com/Monde/Au-Sahel-force-europeenne-appuyer-larmee-malienne-2020-03-30-
1201086795
26
« Ministère des armées. DOSSIER DE PRESSE Opération Barkhane ».2020.Ministere des armées.
https://www.defense.gouv.fr/operations/barkhane/dossier-de-reference/operation-barkhane
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Tout d’abord la recherche a débuté par un cadre de recherche d’une durée de plusieurs mois
au quartier général de la MINUSMA. Au cours de ce cadre de recherche, il été effectué des
questionnaires individuels et par groupe adressés au personnel de la MINUSMA suite à
différentes enquêtes utilisant la méthode mixte (Qualitative et quantitative).
Les entités identifiées au sein de la mission ont toutes procédé à des présentations sur leurs
différentes missions et leurs activités quotidiennes pouvant éventuellement rentrer dans le
cadre de leurs contributions à la lutte contre le terrorisme au Mali. (Voir liste des entités en
annexe 3).
Afin de démontrer scientifiquement l’importante contribution de la MINUSMA à la lutte
contre le terrorisme au Mali, ce travail s’intéresse au mandat de la MINUSMA dont
l’exécution à des conséquences sur la lutte contre le terrorisme au Mali (Première
partie). Aussi, en coopérant ou collaborant avec des partenaires engagés militairement
dans la lutte contre le terrorisme au Mali, la MINUSMA apporte une contribution
importante à la lutte contre le terrorisme au Mali (Deuxième partie).

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PARTIE I : LA CONTRIBUTION INDIRECTE DE LA


MINUSMA À LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME
À TRAVERS LES OPERATIONS DE MAINTIEN DE
LA PAIX
La mission multidimensionnelle des Nations Unies pour la stabilisation au Mali a été créée
le 25 avril 2013 à travers la résolution 2100 du Conseil de sécurité des Nations Unies suite
à une lettre du Président malien par intérim Dioncounda TRAORÉ adressée à l’ONU le 30
Aout 2012 pour appuyer et accompagner le Mali dans la cadre de la sortie de crise. Cette
présence Onusienne a été sollicitée afin de remplacer la mission internationale de soutien au
Mali sous conduite africaine (MISMA) de la CEDEAO et de l’UA au Mali.
La résolution 2100 (2013) du Conseil de sécurité qui fait de la MINUSMA une mission
multidimensionnelle précise son mandat qu’il est donc important de détailler (Chapitre 1).
Même si la mission de la MINUSMA n’est pas à priori de lutter contre le terrorisme, la mise
en œuvre des différents aspects de son mandat apporte une contribution importante à la lutte
contre ce phénomène au Mali (Chapitre 2).

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Chapitre 1. Le mandat confié à la MINUSMA en tant que mission de maintien de la


Paix

Le Mandat initial de la MINUSMA date du 25 avril 2013 ; il a été renouvelé sept (7) fois de
suite grâce aux résolutions successives adoptées par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
À chaque fois, les résolutions respectent un certain nombre d’orientations et directives à suivre
sur la base du chapitre VII de la charte des Nations Unies qui prévoit des actions coercitives
en cas de menace à la paix et à la sécurité internationales27.

3. Tableau 2 : Tableau récapitulatif de l’évolution du mandat de la MINUSMA

Mandat Période Focus

Rés. 25.04.13 – 30.06.14


4 piliers: appui processus de transition politique;
2100
sécurité et stabilisation; protection des civils;
promotion droits de l’homme; relèvement dans le Nord
Rés. 01.07.14 – 30.06.15 Soutien au dialogue inclusif inter-malien à Alger
2164
Rés. 01.07.15 – 30.06.16
2227 Appui mise en œuvre Accord de Paix

Rés. 01.07.16 – 30.06.17


2295
Rés. 01.07.17 – 30.06.18 Appui mise en œuvre Accord de Paix;
2364 Appui Protection des Civils, accent sur le Centre
Rés. 01.07.18 – 30.06.19
2423
Rés. 01.07.19 – 30.06.20 Accélération mise en œuvre Accord de Paix;
2480 Stabilisation et rétablissement de l’ autorité de l’État
dans le Centre

Rés. 01.07.20 – 30.06.21 Accélération mise en œuvre Accord de Paix; protéger les
2531 civils, réduire les violences intercommunautaires et de
rétablir l’autorité et la présence de l’État ainsi que les
services sociaux dans le Centre du pays28
Source : MINUSMA, Unité OUTREACH

27
« Résolutions du Conseil de sécurité ».2020.ONU.
https://www.un.org/securitycouncil/fr/content/resolutions
28
Ce point est un rajout à ce document élaboré par la MINUSMA

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En dépit du renouvellement récurent des mandats, les fonctions essentielles de la MINUSMA au


Mali restent les mêmes et se résument en trois grands points, les nouveaux mandats prenant en
compte les dispositions et taches pertinentes incluses dans les précédents en vue de maintenir la
cohérence, l’efficacité et la continuité dans les actions.
Ces fonctions essentielles de la MINUSMA sont les suivantes :

a) faciliter le processus politique en promouvant le dialogue et la réconciliation et en


appuyant la création d’institutions de gouvernance légitimes et efficaces ;
b) créer un milieu sûr et stable tout en cherchant à restaurer la capacité de l’État à
maintenir la sécurité dans le respect de l’État de droit et des droits de l’homme;
c) servir de cadre référentiel en matière d’intégration harmonieux pour assurer que les
Nations Unies et d’autres acteurs internationaux mènent leurs activités de paix et de
développement dans le pays de façon cohérente et coordonnée 29.

Il s’agit en somme d’agir dans des secteurs prioritaires, essence même des missions de l’État, en
aidant à la reconstruction de l’État (Section 1) et de son tissu social (Section 2).

Section 1: La restauration de la capacité de l’État du Mali et le renforcement de


l’État de droit.

La restauration de la capacité d’un État après un conflit est un processus pluridimensionnel qui
bâtit les prémices d’une paix durable, en s’attaquant aux causes structurelles et profondément
enracinées du conflit. Telle est en tout cas la compréhension de l’OCDE (Organisation pour la
Coopération et le Développement en Europe):
Le processus doit être envisagé dans le contexte de facteurs historiques et structurels sur le long
terme, qui contribuent à définir les contours de la formation de l’État et la nature des relations
entre l’État et la société. Et il doit s’entendre comme fonction des conditions imposées par les
circonstances existant dans le pays concerné. Ces circonstances peuvent inclure, par exemple, le
risque de conflit ou les retombées de conflits antérieurs, soit internes soit régionaux, ou l’impact
des pressions économiques générées par une récession mondiale, l’endettement, des opportunités
commerciales limitées, des déséquilibres financiers ou le prix des matières premières. Il va de
soi que le renforcement de l’État est avant tout un processus interne qui fait intervenir des acteurs
locaux, d’où un rôle nécessairement limité des acteurs internationaux. Mais la communauté des
partenaires au développement, et leurs gouvernements d’une façon plus générale, peuvent
contribuer à soutenir et à faciliter les processus politiques et institutionnels susceptibles de
consolider les fondations d’une société et d’un État résilient. 30

Le Paragraphe16, a de la résolution 2100 de 2013 portant sur le mandat de la MINUSMA fonde


l’intervention de la MINUSMA dans le cadre de la restauration de la capacité de l’État du Mali
et le renforcement de l’état de droit.

29
JONES, Rick. Opérations de maintien de la paix des Nations Unies Principes et Orientations.2008. p.57.
30
OCDE. Le renforcement de l'État dans les contextes de fragilité : termes et concepts clés. 2011. p.24.
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Il est peut être important de réitérer que la MINUSMA n’a pas vocation à se substituer à l’État
hôte en l’occurrence le Mali. Sa mission comporte deux priorités stratégiques, d’une part, l’appui
à la mise en œuvre de l’Accord par le gouvernement, la Plateforme et la CMA, ainsi que d’autres
parties prenantes maliennes telles que l’UA, la CEDEAO, l’UE ; et d’autre part, faciliter
l’application d’une stratégie globale pour le Centre, dirigée sur le plan politique par le Mali afin
de restaurer l’autorité et la présence de l’État, rétablir les services sociaux de base, réduire les
violences intercommunautaires, et protéger les civils31.

Les priorités stratégiques du mandat de la MINUSMA sont de résoudre profondément


l’instabilité politico- sécuritaire au Mali ayant pris ses origines dans la rébellion Touarègue,
créant ainsi un terreau favorable aux mouvements terroristes ayant prospérés au bénéfice de la
mauvaise gouvernance et l’absence des autorités étatiques.

L’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger prévoit l’appui et le soutien
de la MINUSMA dans plusieurs domaines, notamment sur le plan politique (paragraphe I) et des
droits humains (paragraphe 2)

Paragraphe I : L’appui au processus de résolution politique de la crise malienne

La résolution 2100 du Conseil de sécurité des Nations Unies de 2013 en son paragraphe 16, a et
b, confie à la MINUSMA le mandat d’appuyer le Mali dans le cadre du processus politique à
travers sa contribution à la mise en œuvre de la feuille de route pour la transition, y compris le
dialogue national et le processus électoral. Ce même mandat a été reconduit de façon successive
jusqu’en 2015 avec la signature de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus
d’Alger avec une disposition additionnelle dans la résolution 2227 (2015)) relative au découpage
administratif inclus dans l’accord au Titre II, prévoyant l’appui à la mise en œuvre des réformes
politiques et institutionnelles, et finalement en 2020 dans la résolution 2531 (2020) au paragraphe
28, a, ii.

Cet appui de l’ONU à travers la MINUSMA se justifie par la pertinence de la dimension socio-
politique de la crise malienne qui nécessite un traitement politique comme défini en Article 1 et
5 de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger, prévoyant l’appui de
la communauté internationale dont la MINUSMA en première ligne dans la cadre de la
restauration de l’autorité de l’État.

Qu’il s’agisse du soutien aux élections (A), au dialogue politique (B) ou à la réforme
administrative (C), cet appui apporte de façon indirecte une contribution à la lutte contre le
terrorisme au Mali, même si celle-ci est difficilement mesurable.

A. Le soutien aux élections pour aider à la restauration de l’autorité l’État

L’analyse du contexte de la crise de 2012 au Mali fait ressortir que l’un des facteurs culminants
de la déstabilisation des institutions administratives et politiques est la brusque chute du régime
du Président Amadou Toumani TOURÉ par un coup d’État justifié par la mauvaise gouvernance

31
« Résolutions du Conseil de sécurité ».2020.ONU. http://undocs.org/fr/S/RES/2480(2019
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et la crise de confiance entre le peuple Malien et les gouvernants. Cet état de fait engendra
l’occupation des régions du Nord par les groupes séparato-terroristes. Ainsi, en 2013 dans la
logique de la restauration de la capacité et de l’autorité de l’État, le Conseil de sécurité de l’ONU
à travers le paragraphe 16 b, iv de la résolution 2100 de 2013 confia à la MINUSMA le mandat
d’aider le Mali à travers un appui conséquent dans l’organisation d’élections présidentielles,
législatives et communales tout en instant sur les principes de transparence, régularité, liberté et
participation collective dans le but de restaurer la légalité, la légitimité du pouvoir et la stabilité
politico-institutionnelle.
L’organisation d’élections dignes des principes ci- dessus cités est gage d’un retour à l’ordre
constitutionnel qui est une condition sine qua non à l’application des mesures et dispositions
sécuritaires et autres modes de résolution convenus dans l’accord en vue d’une sortie de crise y
compris la lutte contre le terrorisme.

La Division des Affaires Électorale de la MINUSMA a été créée à cet effet et dotée du mandat
de coordonner l’ensemble des activités de la mission en harmonie avec l’effort du Programme
des Nations Unies pour le Développement (PNUD) dans le cadre de l’appui aux élections au
Mali. Il s’agit notamment d’un appui technique, logistique, financier, et sécuritaire en vue de la
bonne tenue des élections32.

B. Le dialogue politique, méthode privilégiée par les résolutions onusiennes sur la


MINUSMA

Le processus de dialogue politique permet d’analyser collectivement les causes, les acteurs et les
facteurs du conflit. Il permet de faire convenir à une vision et des perspectives pour l'avenir,
favorise la rencontre et les échanges entre des groupes communautaires en conflit, permet de faire
une large mobilisation autour des projets concrets et des priorités pour le développement local.
Les discussions entre les parties en conflit favorisent l’adoption de solutions en termes de gestion
consensuelle des ressources33.

C’est en ce sens qu’au tout premier paragraphe de la résolution 2100 de 2013, le Conseil de
sécurité Se félicite des premières mesures prises pour rétablir l’ordre constitutionnel et l’unité
nationale au Mali, y compris l’adoption le 29 janvier 2013 par l’Assemblée nationale du Mali
d’une feuille de route pour la transition, accueille avec satisfaction la création le 6 mars 2013
de la Commission dialogue et réconciliation et de la nomination de ses membres, demande à la
Commission de commencer ses travaux dans les plus brefs délais, et invite les autorités de
transition à continuer sans tarder de prendre des mesures tangibles en vue de renforcer la
stabilité, d’asseoir une culture de la gouvernance démocratique et de susciter un dialogue
politique inclusif devant permettre de réaliser la réconciliation nationale et de cimenter la
cohésion sociale, ce qui devrait déboucher sur des progrès politiques le plus rapidement possible

32
« Assistance électorale ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/assistance-%C3%A9lectorale-0
33
DAKOUO, Ambroise. Les pratiques du dialogue intercommunautaire pour la paix et la réconciliation au mali :
Expériences & Analyses.2016. p.5.
20
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En continuité de cette disposition, le Préambule de la résolution 2480 (2019) du Conseil de


sécurité sur la situation du Mali souligne en outre « qu’il importe d’assurer le succès du dialogue
politique sans exclusive récemment annoncé afin de parvenir à un consensus sur les réformes
politiques et institutionnelles essentielles ».

La charia islamique imposée par les groupes terroristes au Mali est fortement soutenue par une
tranche de population de certaines localités comme la zone du delta du Niger dans la région de
Mopti34, et cela s’explique d’une part par la faible qualité de la gouvernance (exclusion socio-
politique ; injustice, corruption et l’absence des autorités étatiques dans lesdites zones) et d’autre
part la non appropriation locale des textes législatifs en vigueur adoptés par l’État35.

La Section des Affaires Politiques de la MINUSMA a pour mandat de fournir un appui au


dialogue politique et à la réconciliation nationale afin de jeter les prémisses d’un nouveau mode
de gouvernance axé sur l’inclusion, la participation, le développent des collectivités locales à
travers une architecture institutionnelle démocratique leur permettant de gérer efficacement
leurs propres affaires sur la base du principe de la libre administration.

À ce titre, elle a pour rôle de:

- Favoriser l’appropriation nationale du processus de paix et de réconciliation par


divers acteurs de la société malienne tels que les partis politiques, les organisations
de jeunes, de femmes, les autorités traditionnelles et religieuses, le secteur privé, les
syndicats et autres acteurs.

- User de ses bons offices, de mesures de confiance et d’encouragement au niveau


national et local pour prévoir, prévenir, atténuer et régler tout conflit, y compris en
renforçant les capacités de négociation et en favorisant la participation de la société
civile.

- Renforcer le cadre de travail avec les Ministères en charge de la Réconciliation


Nationale et de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Réforme
de l’État, ainsi que le Haut Conseil des Collectivités Territoriales et les Commissions
de l’Assemblée.

- Assurer une approche cohérente pour la recherche de solutions à la crise malienne


dans le cadre de la stratégie régionale intégrée au Sahel, en plus du soutien à la mise
en œuvre du processus de Nouakchott sur la sécurité ainsi que les activités du G5
Sahel également sur la sécurité qui demeurent des cadres intégrés régionaux et
cohérentes en matière de lutte contre le terrorisme.

34
BENONI, lori-anne théroux- et al. Jeunes « djihadistes » . Jeunes « djihadistes » au Mali Guidés par la foi ou par
les circonstances ?.2016. p.5.
35
CARAYOL, Rémi et al. Dans le Centre du Mali.2018. p77.

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C. L’appui aux réformes administratives

Les projets de réformes administratives pour l’émergence des collectivités territoriales ont
toujours été au cœur des différentes politiques de reconstruction de l’État du Mali depuis 1992
connu sous le vocable de décentralisation. Ces réformes administratives demeurent la meilleure
solution aux rebellions cycliques du Nord du Mali; et sont déterminantes pour la restauration de
la démocratie, le développement local et la lutte contre la pauvreté.

Ainsi ces grands projets de réformes administratives tant sollicitées mais non concrétisées faute
de moyens humains, matériels et financiers ont été redéfinis et convenus dans l’Accord pour la
Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger comme le « fondement pour un règlement
durable du conflit » et figurent parmi les mesures « destinées à assurer une meilleure
gouvernance ».

Cette nouvelle architecture administrative fondée sur l’autogestion des collectivités a donc pour
but de permettre aux différentes communautés maliennes de disposer deux même dans une
dimension étatique compte tenu des particularités géographique, socio-culturelle et économique.

Par conséquent, le Conseil de sécurité de l’ONU a mandaté la MINUSMA à travers le paragraphe


28 a, 1 de la résolution 2480 (2019) de fournir un appui à la mise en œuvre des dispositions
relatives au Titre II de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger. Il
s’agit : de la réforme institutionnelle et la réorganisation territoriale au niveau national et local ;
la répartition du pouvoir et des compétences, la représentation de l’État et le contrôle de l’égalité ;
le cadre et les moyens de financement.

Les résultats escomptés à la suite des programmes et projet de reformes énoncés sont : la lutte
contre la corruption à travers l’auto gestion ; l’appropriation locale des textes normatifs régissant
la vie communautaire, le renforcement de l’État de droit en créant un rapprochement entre la
justice et les justiciables ; l’établissement d’un système de défense et de sécurité ayant pour
fondement l’unicité, l’inclusion et la représentativité; tous, facteurs contribuant à la lutte contre
le terrorisme au Mali.

Paragraphe II : Le concours de la mission en matière des droits humains

Outre l’appui au cadre de gestion politique de la crise au Mali, les questions de droits humains
figurent parmi les priorités de la MINUSMA telles que définies dans son mandat de 2013. Ces
questions sont inscrites dans la résolution 2100 de 2013 au paragraphe 16, d qui prévoit la
contribution de la MINUSMA au rétablissement de l’autorité de l’État du Mali en matière des
droits humains. Au regard du progrès du processus de paix, cette même disposition a été redéfinie
dans la résolution 2531du Conseil de sécurité portant sur le mandat de la MINUSMA en 2020,
plus précisément en son paragraphe 28, e.

La protection et la promotion des droits de la personne demeurent un des piliers fondamentaux


de l’action des Nations Unies en générale, il s’agit de la garanti universelle des droits
fondamentaux, des droits économiques, sociaux et culturels, droits civils et politiques.

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Les violations des droits humains sont au cœur du conflit au Mali de 1962 à 2012, d’un côté, les
revendications Touarègues (droit à la santé, droit à l’éducation, etc.) et de l’autre, les cas de viols,
massacres, la justice non équitable généralisée, favorisée par la corruption et enfin l’enlèvement
et l’utilisation de femmes et d’enfants dans les groupes armés et réseaux terroristes36/37.
Le paragraphe 16, d de la résolution du Conseil de sécurité 2100 de 2013 investi la MINUSMA
du droit d’appuyer l’État malien dans le cadre de la promotion et défense des droits de l’homme
sur les bases suivantes:
- la surveillance aux moyens d’enquêtes sur les cas d’abus et de violation des droits de
l’homme et du droit international humanitaires en particulier sur les femmes et enfants
durant le conflit ;
- l’appui aux efforts nationaux dans cadre de la prévention des cas d’abus et de violations
des droits de l’homme et du droit international humanitaire sur l’étendue du territoire.
Conformément à ces axes stratégiques et prioritaires décrits selon le mandat de la mission, la
Division des Droits de l’Homme de la MINUSMA s’est attribuée comme responsabilité le soutien
au processus politique en faveur du dialogue et la réconciliation, la protection des droits humains
dans des contextes et situation d’insécurité et de violence, outre le concours au renforcement des
capacités nationales en matière de promotion et protection des droits humains.
La culture des droits humains et des libertés fondamentales est un élément majeur du processus
de restauration de la capacité de l’État, en sens que les abus et les violations des droits
fondamentaux, économiques, sociaux et culturel, civils et politiques sont les facteurs principaux
que font ressortir l’analyse géopolitiques des conflits depuis la fin de la guerre froide qui
symbolise en quelque sorte le seuil de mutation des conflits inter-étatiques au conflit intra
étatiques. Ainsi, le renforcement des capacités de l’État à travers l’appui et le soutien de la
MINUSMA en matière de promotion et le respect des droits humains est gage de sécurité,
stabilité et paix durable, car il contribue à la réduction des facteurs qui engendre l’insécurité
humaine de façon générale y compris le terrorisme.
Les femmes et les enfants, compte tenu de leurs degrés de vulnérabilité sont en première ligne
face aux conséquences du conflit au Mali, Plusieurs groupes armés et terroristes sont accusés
d’abus et de violation des droits de la femme et de l’enfant. De ce fait, la défense et la protection
des droits des femmes et des enfants sont devenus des domaines transversaux du processus de
résolution de la crise malienne tel que précisé à l’article 46 et au point 4 de l’annexe 3 de l’Accord
pour la Paix et la Réconciliation issue de Processus d’Alger.
Au Paragraphe 23 de la résolution 2100 du Conseil de sécurité de l’ONU de 2013 portant sur le
rétablissement de l’autorité de l’État dans le cadre du maintien de la paix et de la consolidation
de la paix, l’ONU a confié à la MINUSMA le mandat d’aider l’État du Mali à travers un
renforcement de capacité des agents et forces de défenses et de sécurité en matière de défense et
de protection des droits des femmes et des enfants. Au chapitre 16, c, ii de la même résolution il

36
Ella Abatan, jeannine. Le rôle des femmes dans les groupes extrémistes violents en Afrique de l’Ouest.2017.

37
« s.n. ». le gouvernement tente de réorganiser l'enseignement coranique afin de lutter contre le djihadisme chez
les jeunes. 2019.

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autorise la mission à aider à la protection des droits des femmes et des enfants dans le cadre de
la protection des civiles.
Les efforts de la MINUSMA se manifestent en coordination avec d’autres structures et agences
onusiennes et non onusiennes en plus d’ONG travaillant dans le cadre des droits humains en
général et des droits des femmes et des enfants en particulier. C’est dans cet ensemble coordonné
que la MINUSMA à travers le Bureau de la Conseillère Principale pour la Protection des Femmes,
l’Unité Genre, l’Unité Protection de l’Enfant ont reçu différents responsabilités visant à appuyer
l’État malien, et l’ensemble des acteurs concernés à travers un soutien matériels, techniques et
financiers. Il s’agit de la surveillance, des investigations, la documentation, la formation, le
conseil, la sensibilisation, et enfin la protection des victimes outre la promotion de la participation
actives des femmes au processus de paix.

Le mandat si dessus décrit de la MINUSMA dans le cadre de la promotion et la protection des


droits de la femme et de l’enfant, situe les victimes au cœur du processus de résolution de conflit,
de consolidation de la paix, de rétablissement de l’autorité de l’État et même au centre de la lutte
contre l’insécurité de manière globale et l’extrémisme violent et le terrorisme inclusivement, qui,
il convient bien de le rappeler n’est pas partie intégrante de son mandat.

Section 2 : L’appui aux efforts de stabilisation socio-économique et au


renforcement de la société civile

L’appui aux efforts de stabilisation socio- économique est crucial quant à la réussite des missions
de la MINUSMA. Au Mali, les infrastructures socio-économiques de base, les activités
génératrices de revenus sont en ruines et la situation humanitaires catastrophiques. Les différentes
activités de consolidation de la paix : désarmement, démobilisation et réintégration, réforme des
secteurs de la sécurité, et de justice transitionnelle, n’ont aucune chance de voir le jour sans le
concours des partenaires techniques et financiers (paragraphe I).

À ce stade, l’on ne saurait encore parler de développement car bien que la corrélation soit
manifeste, le développement est un processus de longue haleine conduit par les institutions
locales avec l’appui des Nations Unies et d’autres partenaires de développement. Ainsi le
développement n’est pas partie intégrante du mandat de la MINUSMA.

Chapitre 1. Schéma 1 : Illustration des limites du maintien de la paix de l’ONU

Source : Doctrine Capstone, Opération de Maintien de la Paix, Principes et Orientations (2008)

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Toute cette synergie d’actions menées par une panoplie d’acteurs ne saurait exclure un élément
clé et incontournable qu’est la société civile. Elle est l’un des maillons les plus déterminants pour
la reconstruction d’un État failli. Cependant au Mali elle demeure fragilisée et divisée par les
effets de la guerre. C’est en ce sens que l’une des priorités d’une opération de maintien de la paix
est d’aider à l’organisation et au renforcement des capacités de la société civile car cette dernière
est aussi un acteur indéfectible du processus de stabilisation économique, de consolidation, de
redressement et de développement durable d’un État post conflit (Paragraphe II).

Paragraphe I. L’accompagnement des projets humanitaires et de stabilisation socio-


économique

Dans la perspective d’aider le Mali à relever le défi humanitaire, reconstruire les infrastructures
socio-économiques et redynamiser les activités génératrices de revenus, l’ONU à travers son
Conseil de sécurité a mandaté la MINUSMA au paragraphe 16, e de la résolution 2100 de 2013
pour soutenir l’action humanitaires et concourir à l’établissement de conditions favorables au
retour volontaire des réfugiés et déplacés en coordination étroite avec l’ensemble des acteurs
humanitaires. Ainsi, cette disposition a été renforcée à travers la résolution 2164 de 2014 au
paragraphe 13, c, viii mandatant la mission d’aider « à l’instauration de conditions propices à
la mise en œuvre de projets visant à stabiliser le Nord du Mali, y compris des projets à effet
rapide ».
L’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger de 2015 a posé la nécessité
d’élargir la portée de cette disposition. C’est la raison pour laquelle la résolution 2480 de 2019 a
investi la MINUSMA du mandat de « Contribuer à la création d’un environnement sûr pour les
projets à effet rapide, afin de concourir directement à la mise en œuvre de l’Accord dans le Nord
du Mali ou de répondre à des besoins particuliers dans le Centre du pays, en se fondant sur une
analyse approfondie du conflit ».
Bien que la MINUSMA ne soit pas expressément mandatée pour appuyer le développement du
Mali, elle reste quand même très pertinente en matière de soutien au développement car elle
assure la sécurisation du processus de paix tout en garantissant un environnement propice à la
mise en œuvre des programmes et projets de développement initiés par les partenaires
humanitaires et de développement.
Ainsi, la Section Stabilisation et Relèvement, opérant sous la direction du Bureau du
Coordinateur Résident et Humanitaire de la MINUSMA a pour mandat de coordonner les actions
contributives de la mission dans le cadre de la reconstruction du Mali. À ce titre elle a pour
fonction de faciliter la coordination entre les actions de développement des équipes pays des
Nations Unies et les activités des différentes composantes de la MINUSMA et enfin des
partenaires techniques et financiers.38

L’appui de la MINUSMA à travers les efforts de coordination des actions de développement des
partenaires humanitaires et de développement aide le Mali à se développer. À ce niveau il
convient de noter que l’appui au développement des États est un des piliers solides de la stratégie

38
« Stabilisation et relèvement ».2020. MINUSMA. https://minusma.unmissions.org/en/stabilization-recovery
25
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anti-terroriste mondiale car le sous-développement se caractérise par des facteurs socio-


économiques qui demeurent des terreaux favorables au terrorisme39. Cela rime une fois de plus
avec les résultats de l’analyse de l’état des lieux du cas du Mali où les groupes séparatistes, en
l’occurrence la CMA sont accusés de complicité avec les groupes terroristes par les Nations
Unies40 41 et l’Opération Barkhane42, alors même que cette organisation est le principal
négociateur de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali avec le gouvernement. Et les
revendications de la CMA sont axées sur le développement des communautés du Nord (besoins
socio-économiques de base: eau, électricité, routes, écoles, hôpitaux en plus de la sècheresse et
du manque d’activités génératrices de revenus)43 44.

Paragraphe II. Le renforcement des capacités et l’autonomisation de la société civile

La société civile est un acteur majeur du processus de paix au Mali, elle est indispensable dans le
cadre de l’analyse de l’état des lieux, la formulation de propositions et de solutions de sortie de
crise, en plus de la contribution participative aux processus de négociations. Elle joue un rôle
très important en tant que mécanisme de supervision du processus de paix et de résolution de
conflit. Plus encore, la société civile est un acteur et un partenaire incontournable dans le cadre
de l’humanitaire et du développement.

Ceci étant, l’état des lieux de la crise au Mali dévoile une société civile politisée, fragilisée et
divisée par des lignes identitaires, et des considérations géopolitiques, outre les graves cas d’abus
et de violations dont elle est souvent victime et parfois coupable.
Afin que cette société civile considérablement handicapée par les effets et conséquences du
conflit soit redynamisée et renforcée dans le but de pleinement jouer son rôle d’acteur et de
partenaire de sortie de crise et de développement, le Conseil de sécurité des Nations Unies à
travers le paragraphe 16, b, iii de la résolution 2100 autorise la MINUSMA à Aider les autorités
de transition maliennes et les populations du nord du pays à faciliter tous progrès dans le sens
d’un dialogue national inclusif et de la réconciliation, en particulier le processus de négociation
visé au paragraphe 4, y compris en renforçant les capacités de négociation et en favorisant la
participation de la société civile, dont les associations féminines.

39
ONU. La Stratégie anti-terroriste mondiale de l’Organisation des Nation Unies. Résolution adoptée par
l’Assemblée générale.2006
40
Entretien avec M. Ibrahim Boly, le chef du Centre Conjoint des Operations de la MINUSMA, Bamako, janvier
2020.
41
« Rapport de l‘ONU: La CMA et la plateforme complices de terroristes et…2020.L’OBS.
https://malijet.com/actualite-politique-au-mali/flash-info/240280-rapport-de-l-%E2%80%98-onu-la-cma-et-la-
plateforme-complices-de-terroris.html
42
Au cours d’une conférence de presse, le représentant de la force française au Mali, « Barkhane » a dénoncé « une
collusion avérée » entre des groupes armés du Mali et des terroristes. Des accusations rejetées par la Coordination
des mouvements de l’Azawad dont le porte-parole qualifie « de graves » alors que la Plateforme demande de fournir
« des informations précises avec des détails supplémentaires sur les personnes accusées de travailler avec les groupes
djihadistes ». Source : L’Indicateur du Renouveau du 23 Novembre 2017, https://afribone.com/?Complicite-avec-
les-terroristes
43
« Mali : rebellions touarègues : des causes qui n’en sont pas et des causes réelles ». 2020. Mali Actu.
https://maliactu.net/mali-rebellions-touaregues-des-causes-qui-nen-sont-pas-et-des-causes-reelles/
44
« GRAND JEU SAHELIEN Mali : les véritables causes de la guerre».2020.Bastamag,
https://www.bastamag.net/Mali-les-veritables-causes-de-la

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La signature de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger en 2015 a


permis une avancée importante par rapport à cette disposition de 2013 en ce sens que son article
51 demande à l’ensemble de la société civile malienne « notamment les organisations des
femmes et de jeunes, les médias, les communicateurs traditionnels et les autorités traditionnelles
et religieuses d’apporter leur plein concours à la réalisation des objectifs de l’accord ».
Ainsi, la résolution du Conseil de sécurité 2480 de 2019 en son paragraphe 28, d, iv mandate la
mission pour encourager et soutenir la pleine mise en œuvre de l’Accord par le Gouvernement
malien et les groupes armés que sont la Plateforme et la coalition Coordination, ainsi que par
tous les acteurs non signataires concernés, notamment en favorisant la véritable participation de
la société civile, y compris des associations de femmes et de jeunes.
C’est relativement aux dispositions et résolutions précédemment mentionnés que la MINUSMA
soutient la société civile en tant qu’actrice et partenaire indéfectible de la stabilisation et du
relèvement au Mali. Les différentes entités de la MINUSMA bien qu’ayant des mandats distincts
(RSS/DDR, Stabilisation et Relèvement, UNPOL, Affaires Civiles, Affaires Politiques, Droits de
l’Homme etc.) collaborent toutes en parfaite synergie avec les organisations de la société civile
des différentes communautés maliennes dans l’objectif de concourir à leur redynamisation et à
mieux les outiller pour l’amélioration de la participation citoyenne et l’émergence d’une société
civile engagée pour la mise en œuvre de l’accord à travers un renforcement de capacité dans les
domaines de la négociation, de la prévention et gestion de conflit, de la justice transitionnelle, et
des questions des droits humains.
Ces appuis et soutiens renforcés de la MINUSMA à l’endroit de la société civile malienne
garantissent un engagement actif, efficace et structuré de l’ensemble des organisations de la
société civile malienne face au défi politico- sécuritaire que traverse le pays avec les conflits
communautaires et l’émergence du terrorisme en première ligne. En exécutant les missions qui
lui sont confiées dans son mandat, la MINUSMA contribue ainsi indirectement à la lutte contre
le terrorisme au Mali.

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Chapitre2. L’exécution du mandat de la MINUSMA, facteur de réduction du


terrorisme au Mali.

Le chapitre précédent a consisté à détailler le mandat de la MINUSMA ainsi que le cadre


théorique et juridique qui l’entoure, tout en démontrant le lien indéfectible entre les
différentes fonctions et responsabilités de la mission et les facteurs du terrorisme au Mali.
Cette connexion évidente existant entre les activités menées par les différentes entités de la
mission et la question du terrorisme se manifeste à travers des mesures et moyens préventifs
et réactifs visant non seulement à réduire considérablement les germes du terrorisme au Mali,
mais aussi à s’y attaquer indirectement via de nombreux programmes initiés en appui et
soutien au gouvernement malien.

Le présent chapitre vise à démontrer de façon concrète le mode opératoire des casques
bleus45 dans leur mission de stabilisation au Mali. Il s’agit des activités de terrain de la
MINUSMA dans le cadre de l’exécution des différents mandats attribués à ses différentes
composantes dans les limites du maintien de la paix, et contribuant à la lutte contre le
terrorisme au Mali malgré l’absence de mandat explicite en la matière.

Comme tout travail scientifique il est question de décrire avec des repères objectifs et
vérifiables, l’exécution des tâches et activités spécifiques réalisées par la mission onusienne
au Mali avec des impacts non négligeable sur la réduction du phénomène du terrorisme au
Mali, même si ces impacts sont quant à eux difficilement évaluables.

Section 1: Le rôle important du processus de stabilisation post conflit dans la


prévention de la résurgence des attaques terroristes

La stratégie anti-terroriste mondiale adoptée par l’Assemblée Générale les Nations Unies en
2006 à la suite de la résolution 60/288 navigue autour quatre grands piliers qui sont les
suivants :
- le premier pilier présente des « mesures visant à éliminer les conditions propices à la
propagation du terrorisme » ;
- le deuxième pilier est composé de « mesures visant à prévenir et à combattre le
terrorisme » ;
- le troisième pilier concerne les « mesures destinées à étoffer les moyens dont les
États disposent pour prévenir et combattre le terrorisme et à renforcer le rôle joué en
ce sens par l’Organisation des Nations Unies » ;
- le quatrième pilier vise à « assurer le respect des droits de l’homme pour tous et
l’État de droit dans la lutte contre le terrorisme ».

Parallèlement à cela, le Mali a adopté en 2018 une stratégie Nationale de lutte anti-terroriste
qui repose sur cinq grands piliers qui sont les suivants :

45
Casque bleu: l’ensemble du personnel de la MINUSMA, Civils, Policiers et Militaire confondus et sans
distinction de niveau administratif ou grade.

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- la prévention : elle vise à éliminer toutes les causes structurelles du terrorisme et de


l’extrémisme violent ;
- la protection : elle implique la garantie de l’intégrité territoriale, la sécurité des
personnes, des biens et du patrimoine national ;
- la poursuite : il s’agit de poursuivre tous les auteurs et complices d’acte d’extrémisme
violent et de terrorisme commis tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire malien ;
- la réponse : qui prévoit d’appliquer des mesures répressives et proportionnelles aux
situations d’attaques terroristes ou d’actes d’extrémisme violent :
- la cohésion : elle soutient la mise en place d’initiatives de solidarité (Humanitaire et
de développement), de justice, vérité et réconciliation afin de recoudre le tissu social
et promouvoir l’unité nationale (Voir détails en annexe 1).

Le constat et l’analyse des deux stratégies de lutte anti-terroriste font ressortir que le mandat
de stabilisation et de consolidation de la paix assigné à la MINUSMA et précédemment
détaillé au chapitre un (1) est une stratégie complète qui peut être considérée comme
permettant de lutter contre le terrorisme au Mali. Il devient alors intéressant de remarquer
que le mandat de la MINUSMA comporte chacun des quatre piliers fondamentaux de la
stratégie anti-terroriste mondiale des Nations Unies et presque la totalité des composantes
de la stratégie malienne de lutte contre le terrorisme. Même si le constat est contraire au
discours populaire selon lequel la « MINUSMA ne lutte pas contre le terrorisme » il reste
manifeste que les actions synergiques de la mission de stabilisation au Mali sont homogènes
aux deux stratégies (mondiale et malienne) de lutte contre le terrorisme.

Dans la perspective de démontrer la nature du concours incalculable de la mission des


Nations Unies pour la stabilisation au Mali dans la prévention et la lutte contre le terrorisme,
il est nécessaire de relater le cadre pratique des approches de la MINUSMA conformément
au mandat qui lui a été conféré par le Conseil de sécurité des Nations Unies.

Paragraphe 1 : L’appui au cadre de gestion politique de la crise malienne, une


contribution indirecte de la MINUSMA à la lutte contre le terrorisme

L’état des lieux et l’analyse des causes profondes de la crise malienne font ressortir des
questions de légitimité politique et de crise de confiance entre les cellules de la nation, outre
la problématique de non-appropriation locale des politiques de gouvernance administrative
et territoriale.
Cette situation sclérosée d’insécurité politique depuis plusieurs décennies, associée à
d’autres facteurs a motivé la rébellion touarègue. Elle a par la suite favorisé l’installation des
groupes terroristes souvent confondus avec la CMA et multiplié leurs recrutements au sein
de la jeunesse malienne victime d’exclusion socio-politique. En 2012 les djihadistes ont
instauré une charia profondément rigoureuse et très contestée par la majorité des musulmans
sous le prétexte de la mauvaise gouvernance et la désinvolture politiques qui sévissaient.
De nombreux maliens issus de diverses localités ont légitimé le djihadisme et y ont apporté
leurs soutiens et contribution à cause de l’absence de l’État dans leurs localités, et
l’incompatibilité et la non-appropriation locale des textes législatifs en vigueur. C’est

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d’ailleurs le cas de la zone du Delta du Niger où la notoriété et l’influence du chef djihadiste


Amadou Kouffa ne cesse de grandir46.
Le phénomène du terrorisme s’est fortement nourri et bâti sur les failles politico sécuritaires
issues des décennies de la mal gouvernance au Mali, allant des politiques de gestion des
territoires controversées ; en passant par l’adoption des textes législatifs calqués sur le
modèle occidental, régissant la vie communautaire, jusqu’à la brusque chute du régime du
Président de la république Amadou Toumani TOURÉ par un coup d’État en 2012.

Face à cela, la MINUSMA est très engagée dans le processus de résolution politique de la
crise malienne conformément au paragraphe 16, a et b de la résolution 2100 de 2013,
détaillée au paragraphe I de la première section au chapitre I ; et son appui est capital pour
le renforcement de la capacité des autorités maliennes dans le cadre des élections, du
processus de dialogue, et des réformes politiques et administratives. Ceci étant, les
nombreuses activités exécutées par les différentes sections et composantes de la mission
dans le cadre de l’appui au processus de stabilisation politique concourent énormément à
lutter contre le terrorisme au Mali.

A. L’Appui aux différents processus électoraux, un volet du mandat de la


MINUSMA qui aide à lutter contre des germes et facteurs du terrorisme au Mali

Les stratégies de lutte anti-terroristes de l’ONU, de l’UA, de la CEDEAO, et même du G5


Sahel rotent toutes autour de grands piliers de démocratie et de développement, car
l’exclusion, les frustrations et inégalités sociales, en plus de la pauvreté forment ensemble
les catalyseurs du terrorisme dans les États. La gouvernance démocratique d’un État passe
forcément par l’organisation d’élections libres, participatives et transparentes. Le
développement est tout de même un processus de longue haleine, amorcé, coordonné et
piloté par un pouvoir élu sur les bases de la légitimité ; cela implique la représentativité et
l’identification de l’ensemble des communautés à travers le pouvoir élu et la redevabilité du
pouvoir envers la totalité des communautés et des partenaires au développement.

L’un des principes forts de la démocratie est que chaque citoyen possède une voie électorale
pour attester la légitimité des élus en charges de gouverner et de piloter le processus de
développement avec la participation volontaires de chaque communauté.
Depuis 1992, le taux de participation aux élections ne fait que chuter avec un taux moyen de
participation de 20%47. Certains voient cela sous l‘angle de la manifestation de la crise de
confiance entre la classe politique et la population tandis que d’autres y constatent de
l’incivisme pur et simple motivé par la fraude électorale et la mal gouvernance. À cela
s’ajoutent d’autres facteurs techniques comme la non fiabilité des fichiers électoraux, la
faible disponibilité des cartes électorales en plus des difficultés liées à l’accès aux bureaux
de votes.

46
FIDH/AMDH. Dans le Centre du Mali.2018. pp.23-30.
47
Diaby, D. M. Les élections aux Mali. Pourquoi le taux de participation est si bas. 2011. p.8.

30
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Depuis les années 60, les différentes rebellions Touarègues au Mali ont eu pour fondement
la non légitimité du pouvoir central du fait de l’exclusion socio-politique et du sous-
développement des régions du Nord par rapport à celles du Sud du pays. En 2012, les
groupes séparato- terroristes ont profité de l’instabilité créée par la vacance du siège
présidentiel provoqué par le coup d’État orchestré sous prétexte de l’illégitimité du même
régime à travers la désinvolture et la mal gouvernance généralisée, pour occuper la quasi
moitié du territoire malien et y commettre des actes terroristes. Cela dénote évidemment que
l’organisation d’élections sur la base des principes de la démocratie, de la participation, et
de la transparence, jette les prémices de la légitimité, de l’identification et de la
représentation de l’ensemble des communautés à travers les élus ; ce qui est un état de fait
qui garantit la paix, la stabilité, la démocratie, la bonne gouvernance et le développement
qui, dans leur ensemble écartent le phénomène du terrorisme.
Ainsi, comme autorisé au paragraphe 16 b, iv de la résolution 2100 de 2013 du Conseil de
sécurité, précédemment relaté au paragraphe 1 de la première section du chapitre 1, les
autorités de transition maliennes ont bénéficié de l’appui et du soutien technique, logistique,
financier et sécuritaire de la MINUSMA dans le cadre de la préparation et de l’organisation
des élections présidentielles, législatives et communales au Mali, afin d’asseoir les
fondations de la paix et de la stabilité dans le pays. La mise en œuvre effective de l’Accord
pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger convenu entre les parties en
conflits dépend fortement, en effet, de la légitimité des élus en charge de son application, et
l’organisation d’élections réussies permet d’éviter par ailleurs la rechute du pays dans un
conflit violent doublé d’attaques terroristes.
En 2013, La Division des Affaires Électorales de la MINUSMA (DAE) avec son Projet
d’Appui au Processus Électoral du Mali (PAPEM) administré par le PNUD, a offert un appui
technique et logistique au Mali dans le cadre de la mise à disposition du fichier de
Recensement à Vocation d’État Civil (RAVEC), rendu possible le transport par voie
aérienne de 215 valises, 4 tonnes de documents de travaux et 10 tonnes de matériels variés,
10 tonnes de matériels divers à destination de l’ensemble des 21 cercles du Nord du Mali,
ainsi que 50 individus (cadres et superviseurs). Par voie terrestre, 1168 personnes ont été
transportées dans les cercles et les communes de Bamako grâce au soutien de la MINUSMA.
Environ 23 tonnes de matériel ont en plus été transportées dans le cadre de la phase
d’achèvement du RAVEC48.
En plus du processus RAVEC, la DAE a contribué à l’élaboration du plan de communication
et de sensibilisation du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation,
et fortement aidé à la mise en place d’un cadre d’échange réunissant des représentants du
Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MATD), de la CENI
(Commission Électorale Nationale Indépendante) et de la DGE (Délégation Générale aux
Élections) dans la perspective d’informer l’ensemble des citoyens et acteurs concernés
(Partis politiques, observateurs) sur le déroulement du processus électoral. En 2018, des
séminaires et ateliers de formations organisés par la MINUSMA ont permis de former et
déployer 70 agents électoraux et assistants logistiques munis de 49 véhicules. Le PNUD,

48
« Assistance Electorale ».2020.MINUSMA. https://minusma.unmissions.org/assistance-%C3%A9lectorale-
0
31
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partenaire interne de la MINUSMA a formé 100.000 agents électoraux sur les bonnes
pratiques aboutissant à des élections réussies49.

Sur financement de la mission il a été produit et mis à disposition 171 000 exemplaires de
guide électoraux pour électeurs et agents électoraux et 31 000 documents « laissez passer »
pour hommes de média et observateurs50.

La MINUSMA a rendu le scrutin possible dans des certaines de zones dangereuses à travers
son appui aux forces de défense et de sécurité face à l’insécurité résiduelle et la menace
terroriste avec un concours sécuritaire se matérialisant par le déploiement de casques bleus
policiers et militaires. À titre illustratif, le dimanche 29 juillet 2018, jour du premier tour de
l’élection présidentielle, c’est dès 8h du matin que les opérations ont débuté dans la majeure
partie des bureaux de vote des grandes villes du Nord du Mali, où est déployée la Mission.
Sur place, les Casques bleus et la Police des Nations Unies (UNPOL/MINUSMA), ont
intensifié leur présence aux côtés des Forces de Défense et de Sécurité du Mali (FDSM). À
Gao par exemple, entre les 28 et 30 juillet, les patrouilles régulières d’UNPOL dans la ville
et ses alentours, sont passées à 5 heures de temps, 4 fois par jour. Intensification également
pour la Force (les Casques bleus de la MINUSMA) dont les sorties pouvaient durer jusqu’à
six heures chacune. Des hélicoptères ont également été déployés par la MINUSMA au-
dessus de Tombouctou afin de soutenir le dispositif de sécurité en place51.

Au Centre, fief du chef djihadiste Amadou Koufa et nouvel épicentre du terrorisme au Mali,
le second tour a été marqué par des patrouilles effectuées à Mopti et à Ségou, plus
précisément dans les localités de Diabali, Douentza et Sévaré. Pour ne citer que Mopti, 2000
agents de sécurité composés de casques bleus et forces de défense et de sécurité Maliennes
ont ensemble assuré la sécurisation de 3260 bureaux de vote52. En plus, 148 militaires et
paramilitaires ont été formés sur la sécurisation du processus électoral, et sur la thématique
des droits de l’homme dans le processus électoral53.

La DAE a réussi à établir à travers son concours un processus électoral participatif avec la
prise en compte des voies des femmes ; en coordination avec l’Unité Genre, elle a formé plus
de 440 femmes potentielles candidates, de divers bords politiques, venant de toutes les
régions sur le processus électoral et la loi 052 qui institue des mesures visant à promouvoir
le genre dans l'accès aux fonctions nominatives et électives. Cela a entrainé des changements
positifs. Le pourcentage des femmes élues aux élections municipales a évolué de 9% en 2009
à plus de 25% en 2016

49
MINUSMA. Bulletin hebdomadaire d’information de la MINUSMA N°118.2018. pp.9 -11.
50
MINUSMA. Bulletin hebdomadaire d’information de la MINUSMA N°118.2018. p.13.
51
MINUSMA. Bulletin hebdomadaire d’information de la MINUSMA N°118.2018. p.3.
52
MINUSMA. Bulletin hebdomadaire d’information de la MINUSMA N°118.2018. p.4.
53
« Assistance électorale ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/processus-%C3%A9lectoral-
148-agents-des-forces-de-d%C3%A9fense-de-la-s%C3%A9curit%C3%A9-du-mali-fdsm-form%C3%A9s-
%C3%A0-la

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En plus de cela, lors de l’élection présidentielle de 2018, en association et collaboration avec


d’autres partenaires, la mission a concouru à l’élaboration d’un mémorandum commun des
femmes de la société civile à l’endroit des candidats. Ce document dénommé Agenda des
femmes du Mali comporte 12 domaines avec des considérations prioritaires. Plus de 800
femmes ont participé à ce processus inclusif permettant une portée plus étendue de la loi 052
dans toutes les régions du Mali.
Afin de prévenir et éviter d’éventuels frustrations et conflits post-électoraux à l’instar du cas
de la Côte d’ivoire et du Kenya avec respectivement 3000 et 6000 morts, la mission a formé
1492 médiateurs à travers le projet PACE (Projet d’Appui au Cycle Électoral) de l'UNIET
(Equipe Électorale Intégrée des Nations Unies). Il s’agit donc pour eux d’intervenir en cas
de litige entre les parties ou candidats dans le cadre de la médiation pour d’éviter les tensions
dans un État fragile comme le Mali, en proie au terrorisme transnational. Les médiateurs
formés, ainsi que des équipes d’observateurs ont été déployés sur les sites des opérations de
votes, pour observer le scrutin et le respect des droits de l’homme.

Au premier tour de l’élection présidentielle de 2018, 871 bureaux n’ont pas été opérationnels
dû à l’insécurité et l’hivernage ayant causé l’inondation et l’inaccessibilité à certaines
localités contre 445 bureaux au second tour. Ainsi les élections ont été possibles avec succès
dans 426 localités grâce au concours de la MINUSMA à travers la fourniture de 18 engins à
deux roues et kits de maintien d’ordre, du don de 1200 L de carburant en addition aux
100.000 L octroyés lors du premier tour en vue de la bonne tenue d’élections participatives
dans certaines localités54connues pour la récurrences des attaques djihadistes. Selon la
mission d’observation électorale de l’union européenne, le constat final du bilan électoral
fait état des taux de participation suivants : 42. 70 % de votants lors du premier tour, contre
34.45% votants au 2eme tour55, contribuant de ce fait à la crédibilité de l’élection
présidentielle56 57.

B. L’apport contributif du dialogue à l’amoindrissement du phénomène du


terrorisme au Mali.

Le Mali est reconnu comme une très ancienne civilisation ayant vécu depuis le XIII e Siècle
avec une organisation sociale basée sur la pluralité des groupes ethniques, culturels, et
socioprofessionnels. L’union, l’entente et l’ordre social ont toujours demeuré dans ce parfait
brassage établi sur les principes du vivre-ensemble, l’intégration et la complémentarité à
travers un ensemble de mécanismes de cogestion, de régulation et de dialogue social entre
les différentes communautés. Cet ensemble de mesures et modes de gestion et de résolution

54
« L’ONU poursuit son soutien aux Maliens pour le second tour de leur élection
présidentielle ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/l%E2%80%99onu-poursuit-son-soutien-
aux-maliens-pour-le-second-tour-de-leur-%C3%A9lection-pr%C3%A9sidentielle
55
« Mission d’observation électorale de l’union européenne ».2020.eods.
http://www.eods.eu/library/moe_ue_mali_2018_rapport_final1.pdf p.57.
56
Cela constitue une réussite car ces taux de participation ont été obtenus en dépit de l’insécurité qui règne
dans le pays (Massacres ethniques, attaques terroristes et banditisme ciblant les populations locales).
57
« Mission d’observation électorale de l’union européenne ».2020.eods.
http://www.eods.eu/library/moe_ue_mali_2018_rapport_final1.pdf p.31.
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de conflits a toujours réussi à prévenir et Anticiper les frustrations, litiges ou conflits


sociaux et toujours jeté les bases de la bonne gouvernance et du développement.
La vielle civilisation autrement connue sous le nom du « Mandé » a été gouvernée par une
charte issue d’un ensemble de dialogue à tous les niveaux (intrasocial, religieux, culturels,
politique, constitutionnel et national). Cette pratique ancienne rapportée oralement par les
vieux traditionalistes et datant de 1236, est tantôt appelée « charte du mandé », tantôt charte
de « kourou kan fouga ». Ladite convention a été adoptée à un moment historique de
tournure pleine de laisser-aller, d’insécurité et de conflits incessants58.
De nos jours, l’analyse de la situation générale du Mali fait ressortir un état de fragilité
sociale sans précédent, manifesté par des rebellions interminables, des conflits autour des
ressources naturelles, des violences communautaires caractérisées par des graves violations
des droits de l’homme et des radicalisations religieuses aboutissant à des attaques terroristes,
tout cela exacerbé par les dérives liées à la mauvaise gouvernance.
L’impact de ces phénomènes sociaux et nouvelles menaces sécuritaires qui pèsent sur les
populations maliennes a remis en cause l’efficacité des mécanismes traditionnels instaurés
pour la gestion et la résolution des conflits afin de garantir la paix et la stabilité et le
développement au Mali.
À ce titre, l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger a prévu en
son article 5, l’organisation d’un dialogue socio-politique d’envergure nationale dans la
perspective de permettre un débat approfondi entre les composantes de la Nation malienne
sur les causes profondes du conflit. Ce débat aura à prendre en charge, entre autres, la
problématique de l’Azawad. Il devra dégager les éléments d’une solution devant permettre
au Mali de transcender sa douloureuse épreuve, de valoriser la contribution de ses
différentes composantes à l’identité du pays et de promouvoir une véritable réconciliation
nationale. Une Charte pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation nationale sera élaborée,
sur une base consensuelle, en vue de prendre en charge les dimensions mémorielle,
identitaire et historique de la crise malienne et de sceller son unité nationale et son intégrité
territoriale.
L’historique de l’occupation des régions du Nord et du Centre du Mali par les groupes
terroristes remonte à l’établissement de leurs alliances avec le MNLA au cours de la
rébellion Touarègue. Selon plusieurs rapports du groupe d’Experts du Comité de sanctions
des Nations Unies et de l’Opération Barkhane, les liens entre les Mouvements signataires
(CMA) et les groupes terroristes demeurent toujours étroits. Ainsi il va de soi que la réussite
du processus de dialogue politique entre le gouvernement et les mouvements signataires de
l’accord conduira à la désolidarisation de la CMA avec les groupes terroristes au Mali et
donc à leur affaiblissement. Par Ailleurs, le processus de dialogue politique permet à
l’ensemble des composantes de la nation (Gouvernement, mouvements armés, société civile
etc.), d’analyser de concert les facteurs du conflit, les causes, et le rôle de chacun des acteurs,
pour finalement convenir d’une vision et des perspectives pour la bonne gouvernance et une

58
SY, Ousmane et al. Dialogue National au Mali: Leçons de la Conférence Nationale de 1991pour le
processus.2016.pp 9-11.

34
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large mobilisation autour des projets concrets et des priorités pour le développement. Il est
peut-être utile à ce niveau de rappeler que les groupes terroristes et djihadistes sont attirés
par des États où la qualité de la gouvernance et le niveau de développement restent
relativement faibles. Ainsi une bonne gouvernance associée à un état de développement
constant, sont des facteurs de réduction du terrorisme59.
La MINUSMA, conformément au cadre juridique définissant son mandat décrit au chapitre
I a appuyé et soutenu le processus de dialogue politique au Mali à travers plusieurs activités
menées par sa Section des Affaires Politiques en coordination avec d’autres entités et
partenaires.
Dans le cadre de la restauration des capacités de l’État et la mise en œuvre du processus de
l’accord préliminaire de Ouagadougou du18 juin 2013, la Division des Affaires Politiques a
entamé un processus de dialogue entre les parties en conflits avec l’organisation de quelques
réunions avec le Comité de Suivi et d’Évaluation de l’Accord (CSE) et la Commission
Technique Mixte de sécurité (CTMS). Ces réunions ont conduit à deux ateliers pilotés
respectivement en février et mars 2014 portant sur les erreurs, défis, failles, et insuffisances
rencontrés dans le cadre de la mise en œuvre des accords précédents et sur l’évaluation de
l’Accord de Ouagadougou.
En outre, mensuellement, la DAP de la MINUSMA organise des sessions d’information avec
les représentants de la communauté internationale dans le but de partager les défis et
opportunités du processus politique pour plus de visibilité, d’appui et de soutien au niveau
international. Grace à son expertise, elle a aussi appuyé le dialogue inter-malien d’Alger qui
s’est tenu durant la période de juillet 2014 à juin 2015 à travers l’élaboration de la feuille de
route des pourparlers d’Alger du 24 juillet 2014 et à la rédaction des dispositions pertinentes
de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger au Mali.
Si le paraphe et la signature de l’Accord pour la Paix Issu du Processus d’Alger a pu être
possible, c’est bien évidement grâce au concours d’actions de bons offices du représentant
spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, Chef de la MINUSMA60.
Pour ce qui est du niveau communautaire, en janvier 2019, la MINUSMA à travers sa
Section des Affaires Civiles investie aussi du mandat d’appui à la cohésion sociale, la
prévention et l’atténuation des conflits au niveau communautaire a initié un projet d’appui
au dialogue entre la société civile et les acteurs des collectivités territoriales pour l’inclusion
politique, la prise de décisions et la gouvernance collaborative au Mali. Ce projet vise
particulièrement à mobiliser et renforcer les capacités des membres de la société civiles, les
élus et agents des collectivités territoriales et de tutelle (préfets et sous-préfets) issus des
régions de Ségou, Mopti, Gao, Ménaka, Tombouctou et Kidal pour une meilleurs
représentativité « au processus démocratique, à la réforme de l’État, la gouvernance, la
décentralisation, le processus de développement et le changement social et ce, dans un

59
Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme Droits de l’homme.Terrorisme et lutte anti-
terroriste Fiche information No 32.2011.p 21.
60
« Deux ans s’unir pour la Paix, s’unir pour l’avenir ».2020. MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/sites/default/files/minusma_2ans_lr_1.pdf

35
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système de redevabilité et du contrôle citoyen61». Financé à hauteur de 51 millions de F


CFA, son impact global est la formation et la mobilisation totale de 1 700 personnes, dont
510 femmes sur « l’importance de la gouvernance collaborative, la redevabilité des acteurs
et la nécessité de participer aux organes de décisions et au processus politique et
démocratique ». La formation et la mobilisation de ces acteurs constituent une plus-value
pour les Comités Locaux d’Orientation, de Coordination et de Suivi des Actions de
Développement (CLOCSAD) et Comités Communaux d’Orientation, de Coordination et de
Suivi des Actions de Développement (CCOCSAD) quant à leurs concours efficaces au
processus politique, un des volets les plus pertinents pour la sortie de crise au Mali62.
Au cours de l’Année 2016, la division des Affaires Civiles a assuré la formation de 160
personnes sur le dialogue intercommunautaire et la prévention et la gestion des conflits. Il
s’agit essentiellement des chefs de villages, élus communaux, leaders traditionnels, chef
d’organisation de paysans, éleveurs et pécheurs et représentants d’associations de femmes
et de jeunes émanant des différentes localités où les violences communautaires sont
récurrentes. Les participants sont venus des communes de Dourou (Cercle de Bandiagara),
de Koporo Pen (Cercle de Koro) et de Bankass (Cercle de Bankass) qui ont connu des
tensions intercommunautaires liées au foncier. Financé à hauteur de 65 millions de F CFA,
cet ensemble d’ateliers visent à promouvoir la cohésion sociale à travers un renforcement de
capacité des membres des communautés touchées par l’insécurité aggravée et même le
terrorisme63.
Ce cadre cohérent d’appui au dialogue politique a fortement été soutenu au niveau
communautaire par les activités de la division de la communication de la MINUSMA, il
s’agit par exemple des efforts consentis par la chaine radio de la mission (MIKADO FM)
qui organise plusieurs interviews et débats socio-politiques (Tables rondes) avec la société
civile sur la paix, la sécurité, le terrorisme y inclus. Ces nombreuses diffusions contribuent
énormément à amoindrir l’adhésion des communautés aux réseaux terroristes opérant sur le
sol malien. L’on peut citer entre autres l’interview du 26 janvier 2017 avec le journaliste
M.Aladji Djité sur le débat de la jeunesse de Tombouctou relativement à la lutte contre
l’extrémisme violent au Mali64, outre les tables rondes du 3 Novembre et 22 Octobre 2016
sur l’adhésion des jeunes aux mouvements terroristes65.

61
« La MINUSMA soutient la société civile malienne dans l’amélioration de la participation
citoyenne ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/la-minusma-soutient-la-
soci%C3%A9t%C3%A9-civile-malienne-dans-l%E2%80%99am%C3%A9lioration-de-la-participation-
citoyenne
62
Réf.75.
63
« Dialogue intercommunautaire : La MINUSMA renforce les capacités des leaders communautaires sur la
prévention et la gestion des conflits au Pays Dogon, site internet de la MINUSMA ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/dialogue-intercommunautaire-la-minusma-renforce-les-capacit%C3%A9s-
des-leaders-communautaires-sur-la
64
« Paix et lutte contre l’extrémisme violent: Les jeunes de Tombouctou ouvrent le débat sur leur
rôle ».2020. Mikado FM.
https://soundcloud.com/search?q=MIKADO%20FM%20%20d%C3%A9bat%20extremisme%20violent
65
« Table-ronde: les raisons invoquées par les jeunes maliens qui rejoignent les goupes
djihadistes ».2020.MIKADO
FM.https://soundcloud.com/search?q=MIKADO%20FM%20%20Table%20ronde%20terrorisme
36
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Et enfin il est important de souligner que l’appui de la MINUSMA au processus politique et


de dialogue politique a rendu possible et participatif le dialogue national inclusif, dialogue
tant souhaité par l’ensemble des maliens ayant conduit à la formulation d’un ensemble de
recommandations pour la sortie de crise au Mali, parmi lesquels le déclenchement d’un
processus de dialogue avec les chefs djihadistes Iyad AG Ghali et Amadou Koufa.

C. Une avancée dans la lutte contre les facteurs du terrorisme au Mali grâce à
l’appui et au soutien de la MINUSMA aux réformes administratives

L’adoption de nouvelles politiques de réforme de la gestion publique a toujours été une


condition sine qua non de la reconstruction, de la bonne gouvernance et du développement
durable au Mali et ce, depuis l’avènement de la démocratie en 1992, car la Conférence
Nationale d’août 1991 qui s’est tenue au lendemain des révoltes populaires de décembre
1990 à mars 1991 a permis de repenser le mode de gestion centralisé de l’État, calqué sur le
model colonial, conçu pour atteindre des objectifs de contrôle des populations 66
Ainsi, les reformes administratives ont été initiées à travers un découpage administratif et
une politique de décentralisation ayant pour objectif de garantir et de promouvoir l’auto
gestion des collectivités territoriales (régions, cercles, communes) à travers « une plus
grande habilitation des collectivités locales à formuler leurs stratégies de développement
dans le cadre d’une approche solidaire, participative et adaptée aux réalités socio-culturelles
et géographiques locales et assurant la transparence et la reddition des comptes à tous les
niveaux 67».
L’analyse des conflits communautaires, plus particulièrement au Centre du Mali, permet de
noter une crise socio-politique endurcie sous conjecture d’une menace sécuro- religieuse
(Djihadiste) avec comme enjeu principal une mauvaise politique territoriale et foncière,
ouvrant ainsi les portes de la répartition non équitable des richesses, l’accaparement
anarchique du foncier, en plus du renversement des règles coutumières et de transhumance
par l’adoption de textes législatifs non appropriés localement, régissant la propriété des
terres.
C’est dans cet ordre d’idées que l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus
d’Alger, convenu entre les parties maliennes, privilégie à nouveau les reformes
administratives en son article 8 et prévoit un mode de gestion holistique et intégré des
collectivités territoriales au Mali, y compris la réorganisation de la sécurité territoriale à
travers la mise en place d’une police communautaire et des dispositifs pour la protection des
civiles.
Après la signature de l’accord, l’application de ces politiques et mesures de réaménagement
territoriales et reformes administratives tant attendues par les populations locales restaient
bloquées face à des enjeux financiers et des insuffisances de capital humain68.
C’est la raison pour laquelle la MINUSMA, dans le cadre de la restauration de l’autorité de
l’État, appuie et soutient le Mali dans les reformes administratives à travers plusieurs

66
Souleymane Diarra et al. La décentralisation au Mali : du discours à la pratique, bulletin 358. 2014
67
Accord pour la Paix et la Réconciliation Issu du Processus d’Alger. 2015. art.31.
68
Bréhima Kassibo. La Décentralisation au Mali : État des Lieux.1997
37
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programmes et activités menées par ses différentes entités conformément au paragraphe 14


b, 1 de la résolution 2227 (2015), détaillé plus haut au point c du paragraphe I de la première
section en chapitre I.
À titre illustratif, en Mars 2019, La Section Stabilisation et Relèvement a lancé un « Projet
de renforcement des capacités des Collectivités territoriales et des Agences de
Développement Régionales des six Régions du Nord et du Centre (Gao, Kidal, Ménaka,
Tombouctou, Taoudéni et Mopti) ». Ce projet vise à organiser des séminaires et formations
intensifs portant sur le cadre juridique, ainsi que sur le rôle et les responsabilités des autorités
intérimaires, les outils de gestion de la décentralisation, la gestion financière, la formulation
et la mise en œuvre de projet, ainsi que le suivi et l'évaluation des investissements de
développement. Ce projet destiné à encadrer 450 membres des agences de développement
régionales et des autorités locales a été financé à près de 2010 millions. La Direction
Générale des Collectivités Territoriales a en plus conclu avec ladite section un projet de
renforcement de capacité de l’organisation des Comités Locaux d'Orientation, de
Coordination et de Suivi des Activités de Développement (CLOCSAD) et un second projet
de renforcement de l'appropriation du processus de régionalisation par les dirigeants locaux
et les populations des régions du Nord, les deux à hauteur de 180 millions de francs CFA69.
En plus de cela, en novembre 2019, la MINUSMA en appui au Ministère de l'Administration
Territoriale et de la Décentralisation (MATD), a contribué à la mise en place d’un
programme de renforcement de capacité de 300 élues conseillères municipales des huit (8)
cercles, incarnant ainsi la presque totalité des 108 communes70. Ce renforcement de capacité
à travers des séances de formations a permis de mieux outiller les femmes élus pour la prise
en compte des préoccupations des femmes en garantissant leur participation efficace aux
processus décisionnels de haut niveau communautaire concernant la gouvernance et le
développement, facteurs de réduction du phénomène du terrorisme.
L’appui technique, logistique et financier de la MINUSMA a aussi permis l’organisation
d’un atelier le 20 juin 2019 au Centre de Formation des Collectivités Territoriales (CFCT) à
Bamako par le Ministère de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation (MATD).
Cet Atelier a réuni plusieurs représentants de l’État (préfets et sous-préfets), élus locaux
(maires, autorités intérimaires et collèges transitoires) dans le but de leur permettre d’être
plus actifs et efficaces dans l’exécution des taches de leurs fonctions respectives car cela est
l’une des conditions les plus manifestes pour l’application des politiques de réformes
administratives au Mali. Les thèmes abordés au cours de ces séances ont été entre autres: La
rédaction de documents administratifs ; le rôle du représentant de l’État ; la police
administrative ; l’organisation des élections ; le contrôle de légalité, la gestion domaniale et
foncière, l’état civil, etc. bref, l’administration publique décentralisée. L’atelier conduit
grâce à l’appui de la mission de stabilisation a abouti à une série de formulations de
recommandation par les participants à l’endroit du ministère de l’administration territoriale,
il s’agit par exemple de la définition des responsabilités spécifiques attribuées aux

69
« 210 millions de FCFA pour la décentralisation afin de soutenir la restauration de l’autorité de
l’Etat »2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/210-millions-de-fcfa-pour-la-
d%C3%A9centralisation-afin-de-soutenir-la-restauration-de-l%E2%80%99autorit%C3%A9-de-l
70
« Point de presse de la MINUSMA du 28 novembre 2019 ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/point-de-presse de-la-minusma-du-28-novembre-2019
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conseillers spéciaux et l’urgence de la nomination des autorités intérimaires, les collèges


transitoires et les communes restantes, en plus du renforcement des capacités logistiques,
financières et techniques des représentants de l’État en général, principalement au niveau
des nouvelles circonscriptions71.

Cet ensemble de projets et d’activités effectuées par la MINUSMA afin d’appuyer et soutenir
une gestion décentralisée de l’État, avec les collectivités territoriales au centre des initiatives
sécuritaires, de développement et de gestion de leurs propres affaires, demeure un concours
essentiel à la bonne gouvernance et au développement au Mali. En rappelant en fois de plus
que le développement et la bonne gouvernance sont les éléments principaux à prendre en
compte en matière de lutte contre le terrorisme au Mali.

Paragraphe II : La promotion du respect des droits humains et des libertés


fondamentales

L’état des lieux de la situation des droits de l’homme avec la violence communautaire à la
pointe nécessitent et justifient une intervention stratégique en matière de protection des
droits humains.

Le respect de l’État de droit et des droits humains est le troisième pilier de l’action des
Nations Unies et a toujours été au cœur des précautions de l’organisation. Parallèlement à
cet aspect le respect de l’État de droit et des libertés fondamentales est tout aussi le troisième
pilier de la stratégie de lutte anti-terroriste des Nations Unies. Comme précédemment décris
au paragraphe II, B en section 1 au premier chapitre, l’appui de la MINUSMA dans le cadre
des droits de l’homme prend son fondement au paragraphe 16, d de la résolution du Conseil
de sécurité 2100 (2013). Cette Résolution autorise la mission à appuyer les autorités
maliennes dans la promotion et le respect des droits humains, car l’historique de la situation
qui prévaut au Mali et les solutions de sortie de crise convenue entre les parties maliennes
font état de violation des droits humains et de nécessité impérative d’actions de protection
et de promotion de l’État de droit et des libertés fondamentales.
Autrement dit, les nombreuses violations des droits économiques, sociaux et culturels,
droits civils et politiques sont parties intégrantes des causes majeures et en même temps des
conséquences de la crise malienne en général et du phénomène du terrorisme en particulier.
Face à ce besoin énorme d’appui et de soutien dans le domaine des droits humains, la
MINUSMA, à travers sa Division des Droits de l’Homme, l’Unité Genre, l’Unité Protection
de l’Enfant et Justice Transitionnelle offrent un appui très important au Mali par rapport à la
question des droits humains.
Sur la situation des droits humains au Mali, la Division des Droits de l’Homme en partenariat
avec le Haut-Commissariat des droits de l’homme a recensé entre janvier 2016 et juin 2017
dans les régions de Gao, Kidal, Ménaka, Mopti, Ségou et Tombouctou, 608 cas de violations
et d’abus, ayant causé 1,481victimes. De façon détaillée, 186 personnes ont été tuées, avec

71
« La MINUSMA contribue à rendre l’administration malienne plus
efficace »2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/la-minusma-contribue-%C3%A0-rendre-
l%E2%80%99administration-malienne-plus-efficace
39
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73 cas de disparition, 295 cas de tortures ou de mauvais traitements (viols de femmes,


détentions illégales). En tout, il s’agit de 1,326 hommes, 30 femmes et 125 enfants.
Le rapport du Sécrétaire Général des Nations Unies de juin 2019 fait état de 89 garçons âgés
de 14 à 17 ans ayant été sujets de recrutement dans les groupes armés et terroristes. Parmi
eux, 21 enfants recrutés par les forces armées maliennes et 52 par les groupes armés
signataires dans la région de Gao, 14 par les groupes djihadistes du Katiba du Macina dans
les régions de Ségou et de Mopti ainsi que d’autres par Dan Nan Ambassagou à Mopti.
Selon le rapport, les groupes terroristes sont les plus grands auteurs de ces violations, dont
246 cas sont des abus imputables aux mouvements armés signataires, 39 à Al Qaeda au
Maghreb Islamique (AQMI), Ansar Eddine, au Front de Libération du Macina, Jama’at
nusrat al-Islam wal Muslimeen (JNIM) et Al Mourabitoun (ci-après AQMI et autres groupes
similaires), et 12 aux groupes non-signataires ou dissidents. Concernant les violations, 288
sont attribuables aux acteurs étatiques, 20 aux forces internationales (Barkhane et la
MINUSMA), et trois au mécanisme opérationnel de coordination (MOC)72.
En 2004, le Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le
changement a noté que les groupes terroristes internationaux sont attirés par les États
faibles où les frustrations alimentées par la misère, l’occupation étrangère, l’absence de
droits fondamentaux et de démocratie font le lit du terrorisme. « Cela dénote » l’importance
de la réalisation des droits fondamentaux, droits économiques, sociaux et culturels pour
l’élimination des conditions propices à la propagation du terrorisme73.

Au Mali, face à l’injustice généralisée, de nombreux jeunes adultes ont rejoint les rangs des
djihadistes dans l’optique de se protéger contre de possibles exactions à leurs encontre ou
dans la perspective de voir régner le droit islamique, en l’occurrence la charia qui selon eux
pourrait être une solution toute faite aux violations des droits des paysans et des agriculteurs
dans certaines localités74.
C’est par exemple le cas d’un jeune enrôlé interrogé à Gao le 28 juillet 2016, « J’ai rejoint
le MUJAO, car j’ai vraiment aimé leur manière de convaincre les gens, leur justice et leur
droiture75».
Les violations des droits humains, (cas de viols, tortures, ciblage de groupes ou d’ethnie
spécifiques) commis par des groupes armés et même certains membres des forces de défense
et de sécurité ont suscité l’esprit de rébellion et de vengeance chez de nombreux jeunes et
motivé leurs adhésions aux groupes terroristes76.

72
ONU. Sommaire exécutif - Droits de l’homme et processus de paix au Mali (Jan 2016 - Juin 2017).2017
73
Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme Droits de l’homme. Terrorisme et lutte
antiterroriste Fiche information No 32.2009. p.21.
74
ISS. Jeunes « djihadistes » au Mali Guidés par la foi ou par les circonstances ?. 2016
75
ISS. Jeunes « djihadistes » au Mali Guidés par la foi ou par les circonstances ?.2016. p.3.
76
FIDH: Haut-Commissariat aux droits de l’Homme des Nations Unies /AMDH: Association malienne des
Droits de l’Homme. Dans le Centre du Mali. 2018. p.10.
40
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«Les gens de ma famille se faisaient persécuter. Je trouvais qu’en rejoignant le MUJAO,


j’avais non seulement un discours religieux, mais aussi la possibilité d’avoir une arme77».
S’exprime une seconde recrue du MUJAO.
L’appui de la MINUSMA au Mali à travers sa Division des Droits de l’Homme en
coordination avec les unités : Protection de l’Enfant, Genre, le Bureau pour la Protection des
Femmes, les sections des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires et DDR/RSS, en plus d’autres
entités et partenaires, joue ainsi un rôle capital dans la réduction du terrorisme en empêchant
les conditions qui donnent lieu à la violence en général et au terrorisme en particulier. La
mission renforce les capacités et l’autorité de l’État du Mali dans la promotion et le respect
des droits humains grâce à l’appui et au soutien aux mécanismes judicaires mais aussi extra
judiciaires tels que l’appui à la justice transitionnelle qui a pour but de garantir : le droit à la
vérité, le droit à la justice, la réparation, la non répétition des violations et les réformes
institutionnelles78.
À cet égard, de 2013 à 2020, la Division des Droits de l’Homme a effectué de nombreuses
surveillances sur les cas de violation des droits humains et du droit international humanitaire
au Mali. Cette surveillance constante aux moyens d’enquêtes et investigations a
régulièrement été suivie de production de rapports, quotidiens, hebdomadaires, mensuels,
trimestriels, et annuels en plus de déclarations et communiqués de presse sur les cas d’abus
et de violation des droits humains au Mali. Ces activités de la mission ont eu comme impact
l’éveil des consciences et la mobilisation de plusieurs acteurs sur la question.
Dans le cadre de l’appui aux autorités nationales sur la question des droits humains, à titre
illustratif, en février 2017, la division en partenariat avec la Task Force des Nations Unies
pour la lutte contre le terrorisme (CTITF) a lancé un projet de renforcement de capacité de
50 acteurs nationaux sur les droits de l’homme et la lutte contre le terrorisme. Il s’agit de
représentants du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, de l’Administration
Pénitentiaire, des magistrats, des officiers et agents de la police judiciaire79. Ensuite en
février 2018, 514 acteurs nationaux issus de : l’Administration de la Justice, des officiels
gouvernementaux, des forces de défense et de sécurité, des défenseurs des droits humains,
des parlementaires et des universitaires ont participé à une formation organisée par la
MINUSMA et d’autres partenaires à l’École de Maintien de la Paix Alioune Blondin Beye
de Bamako. Cette deuxième formation a porté sur le Droit International des droits de
l’homme, le Droit International Pénal et Droit des Réfugiés et la lutte contre l’impunité80.
La société civile a été au cœur des actions de la MINUSMA concernant les droits de
l’homme ; à titre d’exemple, le 15 mai 2019, la Division des Droits de l’Homme a co-
organisé un atelier sur le « respect des droits de l’homme et l’éducation à la paix dans le

77
« Q&R: Pourquoi les jeunes rejoignent les groupes armés au Mali ».2020.scidev.
https://www.scidev.net/afrique-sub-saharienne/conflit/opinion/pourquoi-jeunes-rejoignent-groupes-armes-
Mali.html?
78
JUPREC et al. La justice transitionnelle au Mali. « s.d. »
79
« Lutte contre le terrorisme et respect des droits de l’Homme : 50 fonctionnaires maliens formés par la
MINUSMA ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/lutte-contre-le-terrorisme-et-respect-des-
droits-de-l%E2%80%99homme-50-fonctionnaires-maliens-form%C3%A9s-par-la
80
« La MINUSMA forme des acteurs des droits de l’homme pour lutter contre l’impunité ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/la-minusma-forme-des-acteurs-des-droits-de-l%E2%80%99homme-pour-
lutter-contre-l%E2%80%99impunit%C3%A9
41
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cadre de la prévention de l’extrémisme violent » destiné à 200 personnes dont des


enseignants chercheurs, des étudiants, des praticiens du droit, les autorités religieuses et
traditionnelles, les imams, le Haut-Conseil Islamique, les représentants des églises
catholiques et protestantes, les organisations de jeunesse, Les associations Ginna Dogon et
Tabitaal Pulaku, les ministères en charge de la justice, la réconciliation, la défense et de la
sécurité81. Le cadre de formation a eu comme impact, l’éveil des consciences sur la
connectivité entre l’État de droit, le respect des droits de l’homme et la lutte contre le
terrorisme au Mali.
La MINUSMA concourt tout aussi au renforcement de capacités d’autres institutions en
charge du respect et de la promotion des droits humains au Mali. À cet effet, de 2013 à 2017,
elle a formé 5,434 personnels de la mission à la protection de l’enfant dont 4,784 militaires
et policiers, en plus de 5,074 autres acteurs nationaux, parmi lesquels figurent une grande
majorité d’agents des forces de défense et de sécurité maliennes82.
C’est dans ce cadre que le 23 mars 2018, La MINUSMA et des partenaires internationaux
ont signé un accord avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime visant à
renforcer ensemble les capacités techniques et humaines du Pole Judiciaire Spécialisé (PSJ)
de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée au Mali83.
Bien avant, le 8 décembre 2015, la mission avait doté le PJS d’un lot très important de
matériels informatiques dont la valeur est estimée à 60 000 $US, concourant de ce fait à la
rendre mieux fonctionnelle84. La mission, à travers UNMAS et UNPOL, a contribué à
réhabiliter l’armurerie du PJS de lutte anti-terroriste le 4 Janvier 2016 dans le but de prévenir
la prolifération des armes légères et de petits calibres85.
Le secteur de la justice et le milieu carcéral sont des domaines cruciaux en matière de lutte
contre le terrorisme et ses facteurs. Ainsi pour faciliter l’accès à la justice et garantir les
droits fondamentaux dans les pénitenciers tout en prévenant la radicalisation des détenus, la
mission offre un appui conséquent au secteur.
À titre illustratif, le 09 aout 2016, L’accès à la justice a été facilité à Ménaka grâce à la
réhabilitation du palais de justice et de la prison par la MINUSMA. Cet ensemble
d’initiatives a coûté 100 millions de francs CFA en association à deux autres projets 86. En
juillet 2017, deux projets de maraichage et menuiserie métallique ou encore la menuiserie
bois, ciblant les détenus de la maison d’Arrêt et de Correction de Tombouctou ont été
Financés par la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires pour plus 30 millions de
francs CFA. Ces projets de visent à assurer la réinsertion socio-économique des détenus à

81
« Respect des droits humains et éducation à la paix pour lutter contre l’extrémisme
violent ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/respect-des-droits-humains-et-
%C3%A9ducation-%C3%A0-la-paix-pour-lutter-contre-l%E2%80%99extr%C3%A9misme-violent
82
« Point de presse de la MINUSMA du 16 novembre 2017 ».MINUSMA.2020.
https://reliefweb.int/report/mali/point-de-presse-de-la-minusma-du-16-novembre-2017
83
ONU. Rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la situation du Mali du 6 juin. 2018
84
« Point de presse du 15 décembre 2016 ».2020.MINUSMA. https://minusma.unmissions.org/point-de-
presse-jeudi-15-decembre-2016
85
« Point de presse hebdomadaire de la MINUSMA - jeudi 7 janvier 2016 ».2020.MINUSMA
https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-hebdomadaire-de-la-minusma-jeudi-7-janvier-2016
86
« A Ménaka, la MINUSMA finance 4 projets à impact rapide à hauteur de 100 millions de F
CFA ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/m%C3%A9naka-la-minusma-finance-4-projets-
%C3%A0-impact-rapide-%C3%A0-hauteur-de-100-millions-de-f-cfa
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leurs libération. En décembre 2018, un autre projet de formation en menuiserie métallique


destiné à des détenues de la maison d’arrêt et de correction de Gao a été financé à hauteur
de 21 millions de FCFA par la même section dans le but de prévenir « la radicalisation et
l’extrémisme violent en milieu carcéral ». Pour le représentant du chef du bureau de la
MINUSMA à Gao « Les droits de l’Homme ne s’arrêtent pas à la porte des prisons, bien au
contraire. Ils prennent tout leur sens au cœur de cette institution. Parmi ces droits, le droit au
travail ainsi que la préparation à la réinsertion sociale des détenus sont au centre de la mission
de l’Administration Pénitentiaire 87». En octobre 2016, les Maisons d’Arrêt de Niafounké et
de Diré avaient tout aussi été réhabilités par la section à hauteur de 44 062 140 FCFA avec
l’appui du PNUD88.
L’appui en matière de justice transitionnelle est aussi un aspect du mandat de la Division des
Droits de l’homme. La justice transitionnelle par principe est une justice réparatrice et moins
axée sur la punition. De ce fait, son application favorise la paix et la réconciliation au sein
des communautés et écarte le cycle de la violence et de la vengeance pouvant aboutir à
l’extrémisme violent et au terrorisme. Par conséquent, la division mène un certain nombre
d’activités dans le cadre. À titre d’exemple, le 8 janvier 2018, la MINUSMA a renforcé la
Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) avec un fond de 67289 millions de
FCFA pour ses activités d’enquêtes et d’investigation en vue de faire la lumière sur les
violations des droits humains au Mali. En plus de cela la division forme la société civile et
organise plusieurs cadres de rencontre entre les acteurs du domaine ; c’est le cas des journées
d’échanges organisées entre la société civile, les victimes et les acteurs sur la justice
transitionnelle dans les localités de Koro et de Kona les mardi 10 et mercredi 18 mars 201590.
Les femmes ne sont pas en marge des activités de la MINUSMA en matière des droits
humains, Selon l'Institut d'Étude de Sécurité ISS, dans une note d’analyse publiée en aout
2016, les femmes doivent être au cœur de la réinsertion socio-économique car elles ne sont
pas que des victimes. Certaines femmes sont pleinement actives dans des réseaux djihadistes
au Mali, ainsi que l’atteste l’armée malienne lors de l’attaque terroriste du 30 septembre
2019 ciblant les postes militaires de Mondoro et de Boulkessy dans la région de Mopti, tuant
deux civils91.

87
« La MINUSMA soutient la réinsertion socio-professionnelle des détenus de Gao ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/la-minusma-soutient-la-r%C3%A9insertion-socio-professionnelle-des-
d%C3%A9tenus-de-gao
88
« La MINUSMA et le PNUD réhabilitent les Maisons d’Arrêt de Niafounké et Diré ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/justice-la-minusma-et-le-pnud-r%C3%A9habilitent-les-maisons-
d%E2%80%99arr%C3%AAt-de-niafounk%C3%A9-et-dir%C3%A9
89
« La CVJR agit pour le droit des victimes à la vérité, à la justice et à la réparation, avec le soutien de la
MINUSMA ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/la-cvjr-agit-pour-le-droit-des-victimes-
%C3%A0-la-v%C3%A9rit%C3%A9-%C3%A0-la-justice-et-%C3%A0-la-r%C3%A9paration-avec-le-
soutien
90
« Journées d’échanges avec la société civile sur la justice transitionnelle dans les localités de Koro et de
Konna ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/journ%C3%A9es-
d%E2%80%99%C3%A9changes-avec-la-soci%C3%A9t%C3%A9-civile-sur-la-justice-transitionnelle-dans-
les-localit%C3%A9s-de-koro
91
« Au Mali, des femmes s'engagent dans le djihadisme ».2020.MINUSMA. https://www.dw.com/fr/au-mali-
des-femmes-sengagent-dans-le-djihadisme/a-50928826
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Le 5 novembre 2015, la MINUSMA a initié un projet à impact rapide sous recommandation


de la Division des Droits de L’homme ; ledit projet a contribué à former et équiper 100
femmes à des activités génératrices de revenus, comme la teinture textile, la transformation
des produits locaux en jus et autres produits agroalimentaires. En tout, 500 femmes en seront
indirectement bénéficiaires. Cette activité contribuant à la stabilité économique des femmes
permet de réduire le nombre d’adhésion des femmes aux les réseaux djihadistes92.
En plus des activités qui viennent d’être mentionnés, le 14 octobre 2016, un projet de
renforcement des capacités et de prise en charge des femmes et des filles victimes de
violences basées sur le genre a été soutenu par le Bureau pour Protection de la Femme et la
Division des Droits de l’Homme. Financé à hauteur de 25 millions de FCFA, le projet a pour
objectif d’héberger et former 150 femmes à des activités génératrices de revenus durant une
période de six (6) mois afin d’assurer leurs réinsertions socio-économique, favorisant ainsi
la reconstruction de leur vie, tout en évitant le cycle de la vengeance communautaire, terreau
fertile au terrorisme.93
La MINUSMA dans le cadre de lutte contre la violence communautaire, participe
énormément à la promotion de l’autonomisation des femmes. À titre d’exemple, le 2 mai
2017, 313 femmes des cercles de Niafunké et de Diré ont bénéficié de deux projets de
transformation et de commercialisation des produits locaux financés à 100 millions de francs
CFA par la MINUSMA. Cette activité contribuant à la stabilité économique des femmes
permet de réduire la violence communautaire et de surcroit l’extrémisme violent pouvant
conduire au terrorisme94.
Enfin, en Juin 2015, 10 millions de francs CFA ont été dépensés afin de réhabiliter le centre
de détention pour femme et enfants de Bollé, sur portage de l’Unité Genre de la MINUSMA
afin d’améliorer les conditions de vie de 133 prisonnières, uniquement des femmes, enfants
et filles mineures95. Ce projet contribue par ailleurs à la prévention de la radicalisation des
femmes détenues en prison suite à des conditions de vie insupportables.
Quant à la situation des enfants, la MINUSMA a organisé au cours de l’année 2017 plus
précisément en mars avec la société civile une campagne contre l’utilisation des enfants
soldats dans les groupes armées. Cette campagne a eu comme impact la signature du plan
d’action de la coordination des mouvements de l’Azawad contre le recrutement et
l’utilisation d’enfants et contre la violence sexuelle en leur encontre96.

92
« Le droit à un nouvel espoir ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/le-droit-%C3%A0-un-
nouvel-espoir
93
« L’Association pour le Progrès et le Droit des Femmes (l’APDF) soutenue par la MINUSMA lance son
projet d’aide à 150 victimes de violences basées sur le
genre ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/l%E2%80%99association-pour-le-
progr%C3%A8s-et-le-droit-des-femmes-l%E2%80%99apdf-soutenue-par-la-minusma-lance-son-projet
94
«Appuyer l’autonomisation des femmes ».2020.MINUSMA. https://minusma.unmissions.org/tombouctou-
appuyer-l%E2%80%99autonomisation-des-femmes
95
« Centre de détention des femmes de Bollé : la MINUSMA met en œuvre un projet d’amélioration des
conditions de vie ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/centre-de-d%C3%A9tention-des-
femmes-de-boll%C3%A9-la-minusma-met-en-%C5%93uvre-un-projet-
d%E2%80%99am%C3%A9lioration-des
96
« POINT DE PRESSE de la MINUSMA du 16 novembre 2017 ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-de-la-minusma-du-16-novembre-2017
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Dans le même cadre, en septembre 2014, l’Unité Protection de l’Enfant a renforcé les
capacités de la brigade des mœurs de la police nationale avec un appui de 148 000 000
FCFA, dans le but de mieux surveiller et protéger les droits des enfants. L’appui a consisté
à réhabiliter les locaux de la police et à former les policiers sur le cadre de protection des
enfants, plus particulièrement en milieu conflictuel97.
En janvier 2019, l’Unité Protection de l’Enfant a lancé un atelier d’information, de
sensibilisation et de plaidoyer au profit des groupes armés dans la région de Gao afin
d’éliminer les cas de recrutement et d’utilisation des enfants et aussi lutter contre les viols et
autres formes de violences sexuelles contre les enfants par les groupes armés, comportant
souvent des éléments radicaux98. Les 3 et 4 juillet d’autres acteurs chargés de la protection
des enfants ont été formés par la section dans le but de mieux appréhender la question de
recrutement des enfants au sein de groupes armés99.
Bien avant cela, en 2015, la MINUSMA a contribué à la prévention du recrutement des
enfants dans les groupes armées et terroristes, et fortement concouru à la lutte contre
l’endoctrinement religieux en soutenant l’encadrement et la scolarisation des élèves.
Ainsi, en novembre 2016, la reprise des classes pour 1026 élèves a été rendu possible grâce
à un projet de réhabilitation des écoles des communes de Tessalit, Aguelhok et du village de
Talabite. Ledit projet a couté 132.700.000 millions de f CFA à la MINUSMA. Plutôt, en
juin 2015, La Mission avait investi 24 millions de francs CFA dans la réhabilitation et
l’équipement de l’Institut de Formation des Maîtres-Hégire de Tombouctou, considéré
comme étant le seul centre de formation des instituteurs de Medersas (écoles coraniques) du
Mali et peut être de la sous-région. Le projet a consisté à améliorer les contions de vie et
d’apprentissage de 512 étudiants dont 300 sont hébergés entre six dortoirs, parmi lesquels
l’on compte 100 femmes certaines d’entre elles étant accompagnées d’enfants100.
La réhabilitation de ce centre est très pertinente car les écoles coraniques sont des lieux
propices non seulement à l’endoctrinement mais aussi au recrutement des enfants dans les
groupes djihadistes. Ainsi l’amélioration des conditions d’existence de l’institut, jugées
« cruelles »101 permet aux élevés de résister aux appels djihadistes.

97
« Un projet MINUSMA de 148 Millions de francs en faveur de la protection de l’enfant ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/un-projet-minusma-de-148-millions-de-francs-en-faveur-de-la-protection-
de-l%E2%80%99enfant
98
« L’ONU sensibilise les groupes armés au respect des droits de
l’enfant ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/gao-l%E2%80%99onu-sensibilise-les-groupes-
arm%C3%A9s-au-respect-des-droits-de-l%E2%80%99enfant
99
« Promotion et protection des droits des enfants : Les acteurs chargés de la protection de l’enfance
outillés ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/promotion-et-protection-des-droits-des-enfants-
les-acteurs-charg%C3%A9s-de-la-protection-de-l%E2%80%99enfance
100
« Elèves maîtres de l’Institut Hégire ».2020.MINUSMA. https://minusma.unmissions.org/nouveau-projet-
minusma-24-millions-pour-am%C3%A9liorer-les-conditions-d%E2%80%99h%C3%A9bergement-des-
%C3%A9l%C3%A8ves-ma%C3%AEtres-de
101
« Qualification attribuée aux conditions de vie des élèves de l’institut dans Journal procès-
verbal ».2020.MINUSMA.https://www.proces-verbal.com/institut-de-formation-des-maitres-de-tombouctou-
cruelle-condition-de-vie-des-etudiants/
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4. Image1 : L’institut Avant sa réhabilitation et équipement (avant 2015)


5.

Source: Journal : Procès-verbal, déc 9, 2016, 790, Abdoulaye Guindo

6. Image 2 : l’institut après sa réhabilitation et équipement (2015)

Source : infos MINUSMA

En conclusion, le terrorisme est motivé, favorisé et exacerbé par des successions de


situations d’abus et de violation des droits fondamentaux, socio-politiques, économiques et
culturels. Ceci étant, la lutte contre le terrorisme serait un discours vain sans une
considération totale de la dimension du respect de l’État de droit et des droits humains. Ainsi
la MINUSMA à travers le processus de stabilisation et de consolidation de la paix, initie des
projets et programmes en faveurs du respect et de la protection des droits de l’homme. Ces
initiatives posées par la mission contribuent de façon systématique à la lutter contre les
facteurs du terrorisme au Mali.

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Section 2 : Le concours du processus de stabilisation et relèvement


économique à la lutte contre le terrorisme au Mali

Comme antérieurement relaté au paragraphe I, en section 2 du premier chapitre, l’appui au


processus de stabilisation et relèvement économique a été autorisé par la résolution 2100 du
Conseil de sécurité de 2013 au paragraphe 16 e, et renforcé par la résolution 2227 de 2015
au paragraphe 12, f. L’appui humanitaire et les projets en faveurs de la stabilisation
économique sont des aspects essentiels du mandat de la MINUSMA au Mali, car l’analyse
de l’état des lieux avant et après le conflit expose une succession de difficultés socio-
politiques et économiques ayant créé des conditions humanitaires sans précédent.
Les causes profondes des différentes rebellions touages tournent autour des questions socio-
économiques de base. Il s’agit, du manque d’infrastructures socio- économiques en plus du
chômage causé par l’absence des autorités étatiques dans plusieurs localités suite à des
déficits budgétaires.
Bien que la MINUSMA n’ait pas le mandat explicite d’appuyer au développement, elle
constitue cependant un cadre sécurisé et crédible de coordination des efforts de
développement des acteurs dévoués à la tâche tel que détaillé au paragraphe 1 de la section
2.
La société civile est un partenaire indéfectible de la MINUSMA dans ses activités de
stabilisation et de consolidation de la paix. À cet effet, elle bénéficie de nombreux appuis et
soutiens dans le cadre sa redynamisation et son autonomisation financière.
Cet ensemble de contributions de la MINUSMA dans le cadre de l’humanitaire et du
développement, coordonné et géré par la Section Stabilisation et Relèvement constitue un
apport crucial et indispensable en matière de lutte contre la pauvreté et l’exclusion social et
ce, en promouvant la cohésion et réduisant la violence communautaire, tous constituants les
germes du terrorisme au Mali.

Paragraphe I : L’appui à l’humanitaire et au développement au profit de la lutte


contre le terrorisme

Selon le rapport du 23 Mars 2013 du Secrétaire Général des Nations Unies sur la situation
du Mali, le bilan humanitaire en 2013 exposait plus de 4,3 millions de personnes en besoin
humanitaire parmi lesquels 1,3 millions d’individus nécessitant de l’aide alimentaire dont
747.000 en urgence. À cela s’ajoute 470 000 réfugiés dont 292 648 déplacés, 608 cas de
violations et d’abus causant ainsi 1,481 victimes aussi dans le besoin humanitaire et
sécuritaire. La crise politico-sécuritaire a affecté la production économique et le
fonctionnement des services publics de base à l’intérieur du pays, aboutissant au constat
qu’au moins 77 % des maliens selon le rapport vivent en dessous du seuil international de
pauvreté selon le rapport.
Face à cette urgence, l’Unité de Stabilisation et Relèvement intervient dans le cadre du
pilotage et de la coordination du concours de la mission en association aux efforts des
partenaires pour la reconstruction du Mali.
Sous la direction du Représentant Spécial du Secrétaire Général en même temps
Coordinateur Résident et Coordinateurs Humanitaire, la section facilite la cohérence entre

47
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les actions de la mission et celle les agences des Nations Unies et de ses Partenaires
Techniques et Financiers dans la perspective de promouvoir et appuyer le dialogue inclusif,
la restauration de l’autorité de l’État et le retour des services sociaux de base dans les
localités les plus affectées par la crise.
L’ensemble des activités de la section est basé sur trois (3) piliers prioritaires, il s’agit de :

- L’appui à la programmation stratégique conjointe :


Cela consiste à fournir des analyses et orientations stratégiques pour la stabilisation et la
reconstruction au niveau régional, identifier des initiatives dans le cadre et élaborer des plans
de stabilisation et de relèvement adaptés aux régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal
et aussi à Bamako.
- La gestion des mécanismes de financement pour la paix et la sécurité au Mali :
Il s’agit pour la section de contribuer à l’amélioration de la sécurité, le renforcement de la
cohésion sociale, soutenir les activités génératrices de revenus et rétablir les besoins socio-
économiques de base. Pour cela, elle facilite la mobilisation des ressources, financement et
administre les projets à impact rapide, le fond d’affectation spécial pour la sécurité au Mali
(le Trust Fund (TF)) et le Fond de Consolidation de la Paix des Nations Unies (PBF).
- L’appui à l’amélioration de l’efficacité de l’aide :
Pour la stabilisation et le relèvement dans les zones de crise, elle appuie les efforts de
coordination des Partenaires Techniques et Financiers. À ce titre, elle Soutient le dialogue
politique de haut niveau avec le gouvernement malien et participe aux travaux du Groupe
Exécutif de coordination des bailleurs de fonds, en plus de la Commission de Réhabilitation
des Zones Post-Conflit (CRZPC).

Pour ce faire, le Bureau du Représentant Spécial Adjoint de la mission (RSASG) a mis en


place un cadre stratégique intégré qui conjugue en synergie d’actions harmonieuses
l’ensemble des mandats des Agences et Fonds des Nations Unies pour le Développement
appelés équipes pays des Nations Unies ou encore partenaires internes de la MINUSMA
(PNUD, OMS, OCHA, UNICEF, UNESCO, PAM, UNIDO etc.) ayant pour mandat
d’appuyer et soutenir l’humanitaire et le développement au Mali ; à celui de la mission de
maintien de la paix (MINUSMA) qui consiste à la stabilisation. Cette équipe pays des
Nations Unies présente sur le sol malien bien avant même l’implantation de la MINUSMA,
forme sous la coordination du RSASG des groupements sectoriels avec d’autres acteurs
humanitaires et de développement. Il s’agit des partenaires extérieurs, c'est-à-dire les entités
spécialisées dans l’humanitaire et le développement ne faisant pas partie du système de
l’ONU, mais qui de par leurs buts et objectifs communs forment avec celles-ci l’équipe
humanitaires pays. Ce cadre stratégique intégré inclut tout aussi les partenaires techniques
et financiers comme le Fonds Monétaire International (FMI), les bailleurs de fonds
bilatéraux et multilatéraux, le groupe de la Banque Mondiale, les ONG ou les fournisseurs
œuvrant avec les donateurs.102

102
« Section Stabilisation et Relèvement ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/en/stabilization-recovery
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7. Schéma : 2 Schéma illustratif du système de coordination intégrée de la MINUSMA et ses partenaires dans le cadre de l’humanitaire et
du développement

MINUSMA Partenaires humanitaire et de développement de la MINUSMA

CHEF DE L’APPUI À LA COMMANDANT CHEF DE LA


MISSION DE LA FORCE + POLICE+
contingents Personnel

Source : Cellule CIMIC MINUSMA et cours CIMIC-EMPABB 2020

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C’est à travers cette stratégie que la Section Stabilisation et Relèvement a réalisé depuis 2013
525 projets à impact rapide dans le pays, financés à hauteur de 19.6 millions de dollars, 196
projets financés sur le fond fudiciaire (Trust Fund) à hauteur de 77.7 millions de dollars et
24 projets sur le fond de consolidation de la paix (Peace building fund PBF).

8. Schéma: 3 Cartographie des initiatives de stabilisation et de relèvement économique


réalisés au Mali grâce au concours de la MINUSMA

Source : MINUSMA Stabilisation et relèvement 2019

Légende
TF Trust Fund
PBF Fond de consolidation de la paix
PIR Projets à Impact Rapide

De92013 à 2019, la MINUSMA a appuyé et coordonné au total 745 projets de stabilisation,


relèvement
P et humanitaire destinés aux populations des zones affectées par le conflit.
L’ensemble
P de ses projets ont été financés à hauteur de 134.600.000 de dollars US. Les
I
initiatives réalisées sont des projets destinés à la construction et à la réhabilitation
d’infrastructures publiques (patrimoine culturel et touristique y inclus), à la création
R
P
d’activités génératrices de revenus et au renforcement des capacités de la société civile.
G
50
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Cet appui de la MINUSMA aide à l’atténuation de la situation humanitaire et contribue au


développement des régions touchées par la crise. Cela contribue une fois de plus à lutter
contre la pauvreté, le chômage et l’exclusion sociale qui sont les facteurs les plus pointus du
phénomène du terrorisme au Mali.

Paragraphe II : Le cadre de partenariat avec la société civile


La société civile est un partenaire très important de la MINUSMA, car elle est un acteur qui
contribue énormément au processus de stabilisation et de relèvement au Mali. Ceci étant
l’impact du conflit a tellement affecté la société civile, plus précisément les jeunes, que
certains d’entre eux, du fait du chômage et de la pauvreté se sont réfugiés dans des réseaux
terroristes à cause du trafic lucratif auquel ils participent.
Partant de cela, la MINUSMA, à travers la Section Stabilisation et Relèvement, appuie la
société civile malienne, surtout les femmes, les jeunes, les réfugiés et les déplacés au moyen
de la sensibilisation, la formation et la création d’emplois et des activités génératrices de
revenus. Cette assistance permet de favoriser le retour définitif de plusieurs d’entre eux des
réseaux djihadistes et aussi de prévenir le recrutement d’autres jeunes dans ces réseaux.
Par conséquent, selon le rapport du Secrétaire Général de l’ONU du 29 septembre 2016 sur
la situation au Mali « la MINUSMA et l’équipe pays des Nations Unies ont entièrement
affecté 4 millions de dollars à des projets à effet rapide sur la période 2015-2016 ». Ainsi
107 projets ont été réalisés en faveur de plus de 290 000 bénéficiaires directs issus de la
société civile dans le Nord du pays. 225 469 autres ont tout aussi bénéficié de 16 projets
d’autres natures, 3856 enfants, dont 1 768 filles, ont été scolarisés grâce à l’affectation de
fond de consolidation de la paix (10,9 millions de dollars), 650 activités génératrices de
revenus ont été réalisées au profit des déplacés et réfugiés, et l’accès à la justice a été facilitée
à 460 femmes victimes de violences sexuelles.

Les images suivantes proviennent de la base de données de la MINUSMA ; elles reflètent


quelques réalisations de la mission à travers l’appui de la Section Stabilisation et
Relèvement, contribuant à réduire significativement le phénomène du terrorisme au Mali.

9. Image réalisation 3
« Nous espérons que ce projet
contribuera à la cohésion sociale, la
réconciliation, la consolidation de la
paix et la dé-radicalisation des
jeunes. Dans la mesure où il
apportera un soutien économique
aux communautés affectées par
plusieurs années de crise, ce projet a
pour objectif principal de contribuer
à votre réinsertion socio-
. économique dans la société » Tels
sont les propos du Chef du bureau
régional de la MINUSMA 51 à Kidal,
relativement à l’initiative
Source : infos MINUSMA
https://minusma.unmissions.org/ki
dal-lutter-contre-la-radicalisation-
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10 Image réalisation 4

Ce projet de formation des jeunes à


forts risques d’enrôlement dans des
groupes armés, vise à réduire la
violence communautaire pouvant
déboucher sur des cas de terrorisme.
Le principe est de leur offrir
l’apprentissage de métiers porteurs
afin d’éviter qu’ils ne rejoignent des
groupes armés. 113 emplois directs
et en moyenne et 240 emplois
indirects sont prévus.
https://minusma.unmissions.org/%C
Source : infos MINUSMA 3%A0-tombouctou-la-minusma-
11. Image réalisation 5 soutient-la-formation-professionnelle-
des-jeunes-afin-de-r%C3%A9duire-la-
Ces deux projets de
violence
maraichages dans le cadre de
la réduction de la violence
communautaire ont permis la
création de 550 emplois
temporaires et 75 permanents
pour la stabilisation
économique de 625 jeunes, « en
proie à la violence et
potentiellement enrôlables par
des groupes armés
terroristes ou d’autodéfense.»
Source : infos MINUSMA https://minusma.unmissions.or
info
g/r%C3%A9gion-de-gao-
12. Image réalisation 6
contribuer-%C3%A0-
l%E2%80%99emploi-des-jeunes-
Cette formation à la mécanique
et-des-femmes-pour-
automobile vise à insérer des
r%C3%A9duire-les-violences
jeunes des cercles de Kidal et
Tin-Essako afin d’assurer leur
autonomisation. Au total, plus
de 13 000 habitants de ces deux
cercles en seront bénéficiaires. -
socio-
ihttps://minusma.unmissions.org/un
e-formation-professionnelle-pour-
52
une-r%C3%A9insertion-
socio%C3%A9conomique-des-
Source : infos MINUSMA jeunes-de-kidal que, afin d’assurer
leur autonomisation. Ceci, à travers
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À ce niveau, il est d’une importance majeure de mentionner que la MINUSMA, à travers


son Unité Environnement et Culture, en coordination avec l’UNESCO, conformément à son
mandat inscrit au paragraphe 16, f de la résolution 2100 du Conseil de sécurité de 2013,
appuie la société civile dans le cadre de la sauvegarde, la réhabilitation et la protection du
patrimoine culturel au Mali. Selon l'Office des Nations Unies contre les drogues et le crime
(ONUDC), Interpol et l’UNESCO, les groupes terroristes usent du trafic de biens culturels
comme moyen de blanchiment d’argent et de financement de leurs activités103, ce trafic
demeure selon la résolution 2347 du Conseil de sécurité de 2017, une source importante de
financement du terrorisme.
À cet effet, et aussi dans le but de promouvoir le tourisme dans les différentes communautés,
gage de retour à la stabilité économique, la mission appuie et soutien la société civile dans
le cadre de la sauvegarde du patrimoine culturel.
C’est dans cette lancée que par exemple du 17 au 18 février 2017, plusieurs membres
de la société civile : des représentants communautaires, des fonctionnaires issus
des services techniques de l’État en charge de la culture et des experts du domaine
du trafic illicite et du pillage des biens culturels se sont réunis à Tombouctou dans
le cadre d’un atelier organisé par la MINUSMA en partenariat avec l’UNESCO.
L’impact des échanges menés au cours des différentes séances de travaux ont
abouti à l’élaboration de plusieurs plans de lutte contre le trafic de biens culturels
adaptés à différentes localités à risques104. Au-delà de cet aspect, de 2013 à 2017,
la MINUSMA a par exemple financé trois projets à impact rapide (QIP) à hauteur
de 87 000 dollars US dans le cadre de la sauvegarde du patrimoine culturel ; il s’agit
essentiellement de la réhabilitation et de protection des mausolées, bibliothèques
d’anciens manuscrits et mosquées dans les régions du Nord du Mali105 ; et ce, avec
la participation massive des membres de la société civile parmi lesquels, il est
impératif de mentionner la « corporation des maçons »106.
Ces différentes activités de la mission concourent à tarir les sources de
financement du terrorisme au Mali.

103
UNDC, UNESCO etc. Protéger le patrimoine culturel.2016. p.7.
104
« La MINUSMA appuie la lutte contre le trafic de biens culturels au Mali ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/tombouctou-la-minusma-appuie-la-lutte-contre-le-trafic-de-biens-culturels-
au-mali
105
« La MINUSMA dresse le bilan de sa contribution à la protection du patrimoine culturel
malien ».2020.MINUSMA. https://minusma.unmissions.org/la-minusma-dresse-le-bilan-de-sa-contribution-
%C3%A0-la-protection-du-patrimoine-culturel-malien
106
« Les Nations Unies appuient les communautés de Tombouctou dans l’entretien de leur patrimoine
culturel ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/les-nations-unies-appuient-les-
communaut%C3%A9s-de-tombouctou-dans-l%E2%80%99entretien-de-leur-patrimoine
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PARTIE II : UNE CONTRIBUTION INDIRECTE DE LA MINUSMA


À LA LUTTE ARMÉE CONTRE LE TERRORISME.

La première partie de la rédaction a consisté à détailler dans un premier temps, le mandat de


la MINUSMA tout en expliquant de façon articulée son rapport avec les facteurs du
terrorisme au Mali. Dans un second temps, elle a consisté à démontrer en pratique, la
manifestation de l’énorme contribution de la MINUSMA à la lutte non armée contre le
phénomène du terrorisme, notamment à travers les différentes activités de stabilisation et de
consolidation de la paix que sont : l’appui au cadre de gestion politique de la crise ;
l’assistance en matière des droits humains; et le concours aux initiatives de stabilisation et
relèvement économique.
La deuxième partie, consistera à démontrer qu’en dépit de l’absence de mandat explicite
dans le cadre, la MINUSMA apporte aussi une forte contribution à la lutte armée contre le
terrorisme au Mali.
La MINUSMA étant une force d’interposition, elle veille à la protection des populations
civiles contre les attaques quelle qu’en soit l’origine (chapitre I). La MINUSMA est aussi
quasiment la première mission de maintien de la paix autorisée à coopérer avec des forces
armées engagées dans la lutte contre le terrorisme (chapitre II).

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Chapitre 1. La MINUSMA une force d’interposition et non d’engagement

Il est peut être utile de commencer ce premier chapitre en rappelant les principes du maintien
de la paix qui sont les suivants : le consentement des parties en conflit, l’impartialité, et le
non-recours à la force, sauf en cas de légitime défense ou de défense du mandat.
Sur base de ces trois principes, la MINUSMA a été déployée par les Nations Unies à travers
la résolution 2100 (2013) du Conseil de sécurité afin d’assister de façons volontaire,
impartiale et pacifique les parties maliennes en conflit dans le but d’une sortie de crise, en
s’attaquant aux causes profondes du conflit.
Cependant l’état des lieux fait ressortir une situation d’insécurité sclérosée avec une forte
présence djihadiste faisant obstacle au processus de paix et menant constamment des
attaques ciblées contre les camps de la MINUSMA au Mali. Cet état de fait a même réussi à
classer la mission au rang de « mission de maintien de la paix la plus meurtrière de l’histoire
des Nations Unies » avec au total 487107 victimes de 2013 à 2019.
Ainsi selon certains analystes, le débat concernant la transformation du mandat de la
MINUSMA en un mandat plus offensif a toute sa justification, et sa légitimité au regard de
la dégradation de la situation sécuritaire et quand à d’autres, la substitution de la MINUSMA
à une nouvelle force offensive serait la véritable solution pour la paix et à l’insécurité y
compris au terrorisme au Mali.

Section 1: L’absence de mandat offensif dans la lutte contre le terrorisme

Plusieurs analyses font ressortir le caractère non offensif de la mission intégrée des Nations
Unies pour la stabilisation au Mali face à la question du terrorisme. Cependant la justification
de ce mandat non offensif se trouve dans plusieurs concepts et cadre juridiques qui entourent
la MINUSMA.

Paragraphe I : Le recours à la force pour la protection des civils

La protection des civils est une fonction qui relève essentiellement de la souveraineté de
l’État du Mali, il appartient aux autorités maliennes d’assurer la protection des civils sur
toute l’étendue du territoire.

La crise multidimensionnelle qu’a connue le pays a augmenté l’insécurité et amoindri


l’aptitude de l’État à assurer la sécurité des populations. C’est la raison pour laquelle la
MINUSMA a été déployée sous la sollicitation de l’État, en référence au chapitre VII avec
pour mandat la stabilisation et la consolidation de la paix, y compris la protection des civils.
La protection des civils prend son encrage au paragraphe 16, c de la résolution 2100 de 2013
qui stipule « Assurer, sans préjudice de la responsabilité des autorités de transition
maliennes, la protection des civils immédiatement menacés de violences physiques, dans la

107
« Éffectif».2020. MINUSMA. https://minusma.unmissions.org/effectifs
55
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limite de ses moyens et dans ses zones de déploiement… ». (Voir Zone de déploiement en
annexes 2)
Au fil du renouvellement des mandats de la MINUSMA, les dispositions concernant la
protection des civils sont devenues de plus en plus rigoureuses. À cet effet, le paragraphe 28
c, ii de la résolution 2480 de 2019 par exemple prévoit additionnellement de prendre des
mesures évolutives, souples, énergiques et proactives pour protéger les civils, notamment
par le déploiement de moyens terrestres et aériens, en fonction des disponibilités, dans les
zones à haut risque où les civils courent le plus de dangers... empêcher le retour d’éléments
armés actifs dans les principales agglomérations et les autres zones où les civils sont en
danger, en n’y menant des opérations directes qu’en cas de menaces graves et crédibles.
Ainsi, à travers ces dispositions issues de différentes résolutions portant sur le mandat de la
MINUSMA, il apparait clairement que la notion de protection des civils est encadrée par un
usage restreint de la force qui se caractérise par une interposition de la mission face à
d’éventuels dangers imminents contre les populations civiles, y compris les menaces
asymétriques ; mais ne consiste pas pour autant à mener un combat offensif et acharné contre
les assaillants.
La MINUSMA protège les civils à travers une approche holistique et intégrée qui coordonne
les actions des composantes civile, police et militaire, cette coordination des actions évolue
sur trois volets fondamentaux qui sont les suivants :

- Volet I: la protection à travers le dialogue et l’engagement

Il s’agit de protéger les civils à travers des moyens de prévention ou de résolution de


conflits comme le dialogue, la médiation, les bons offices, entre autres ; C’est-à-dire
éviter l’aggravation des tensions sociales et politiques en faisant recours à des
mécanismes de résolution de conflit locaux, nationaux, sous régionaux ou régionaux.

- Volet II: assurer la protection physique contre des dangers imminents

Il s’agit de mener des actions coercitives de natures militaires et policières en vue de


protéger les civils. Cela implique la démonstration ou l'utilisation de la force dans le
but de dissuader, prévenir, anticiper et faire face aux menaces ciblant les populations
civiles.

- Volet III: l’établissement d’un environnement protecteur

Il s’agit de l’élaboration d’un cadre pérenne de protection des droits humains, de


garanti de la justice et de développement favorable à la sécurité des populations
civiles.

Le crime organisé, associé aux actes de banditisme armé en plus de la forte présence
djihadiste sanctionnée par des attaques terroristes constituent la plus grande menace pour les
civils selon de rapport du Secrétaire Générale de l’ONU du 26 mars 2016 sur la situation
générale du Mali. Les régions de Tombouctou, Gao et Mopti sont les lieux les plus ciblés en
ce qui concerne les menaces et les actes d’intimidation perpétrées par des groupes terroristes
et extrémistes à l’encontre des civils, plus particulièrement les fonctionnaires et les
représentants de l’État.
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Par conséquent, dans le cadre du volet II, le personnel de la police de la MINUSMA


(UNPOL) a par exemple effectué de janvier à mars 2016, 2 479 patrouilles. La Force
militaire a tout aussi mené des patrouilles de longues distances aériennes et terrestres, usant
des hélicoptères et des drones dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal et Ménaka pour
surveiller les mouvements des groupes armés, dissuader les actes de violence à l’encontre
des populations civiles et prévenir le braconnage des éléphants par les groupes extrémistes
et terroristes108
Rien que pour la période de janvier à mars 2018, la Police onusienne a effectué 4215
patrouilles, dont 590 de façon conjointe109 ; et entre autres vers décembre, la reprise des
activités économiques de la ville de Kona, une ville de 36.000 habitants fortement crispée
par la menace djihadiste a pu se réaliser grâce aux patrouilles constantes effectuées par les
casques bleus en appui aux forces maliennes dans le cadre de la protection des civils. Selon
Issoufou Yacouba, commissaire de police des Nations Unies au Mali. « En renforçant la
formation, en augmentant le nombre de patrouilles de 50 par jour en moyenne, en tirant parti
des patrouilles conjointes tous les jours, 24 h / 24 et 7 j / 7, nous avons des progrès
significatifs vers la diminution du nombre de victimes110».

Au cours du premier semestre de 2017, 2.172 opérations (escortes, surveillances


démonstrations de force etc.) ont été menées par la MINUSMA dont 1434 patrouilles, contre
5772 effectuées entre avril 2018 et mars 2019. En tout, du premier juillet 2013 au 28 février
2018 la mission a effectué 183.769 patrouilles militaires et 72.755 patrouilles de police111.
Ces nombreuses initiatives de sécurisation de la MINUSMA dans les localités les plus
dangereuses sont effectuées dans le cadre de la protection des civils contre les menaces
physiques de tout genre y compris les attaques terroristes112.

Paragraphe II : L’usage de la force à des fins de défense


Outre le contexte de protection des civils, l’utilisation de la force par la MINUSMA n’est
autorisée qu’en cas de légitime défense. L’usage de la force à des fins de défense est le
troisième principe fondateur des toute mission de maintien de la paix après le principe de
consentement des parties et celui de l’impartialité.
La résolution 2100 du Conseil de sécurité de 2013 à la disposition iii du point c au
paragraphe16, mandate la MINUSMA pour « Protéger le personnel, les installations et le
matériel des Nations Unies et assurer la sécurité et la liberté de circulation du personnel des
Nations Unies et des agents qui y sont associés ».
En tout, 129 membres du personnel de la MINUSMA ont été tués suite à des attaques depuis
2013 pour 358 blessés graves113. Il s’agit d’attentats suicide ou pas, explosion de mines ou

108
ONU. Rapport du Secrétaire général du 28 mars sur la situation au Mali. 2016. p 8.
109
« POINT DE PRESSE de la MINUSMA du 12 avril 2018 ».2020.MINUSMA.
https://peacekeeping.un.org/fr/point-de-presse-de-la-minusma-du-12-avril-2018
110
« Le marché régional revit grâce aux patrouilles de l’ONU ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/konna-le-march%C3%A9-r%C3%A9gional-revit-gr%C3%A2ce-aux-
patrouilles-de-l%E2%80%99onu
111
MINUSMA. Fact sheet.2019
112
ONU. Rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali de 6 juin. 2017. p.7.
113
« Effectifs ».2020.MINUSMA. https://minusma.unmissions.org/effectifs
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autres engins explosifs, des tirs de roquettes ou mortier, embuscade etc. Ces nombreuses
attaques meurtrières sont commises et le plus souvent revendiquées par les groupes
extrémistes et terroristes opérant au Mali et dans la bande sahélo-sahélienne (Ansar Dine,
AQMI, Al-Mourabitoune, Groupe de Soutien à l'Islam et aux Musulmans etc.)114.
Face à ces séries d’attaques constantes, la MINUSMA en plus des moyens de prévention
comme : l’équipement de ses véhicules de moyens de détection d’engins explosifs à
distance, le renforcement du dispositif sécuritaire autour des camps et la formation du
personnel à la prudence et à la sécurité, mène une riposte contre les attaques terroristes à titre
de légitime défense.
L’un des cas les plus illustrateurs a été l’attaque du 20 janvier 2019 contre le camp de la
MINUSMA à Aguelhok dans la région de Kidal. Ladite attaque a été revendiquée par le
groupe terroriste « Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans », plusieurs assaillants à
bord de plus de 10 véhicules ont explosé un véhicule piégé, lancé des obus de mortier puis
ouvert le feu sur le camp de la MINUSMA. Cette attaque terroriste contre la mission a réussi
à tuer 10 casques bleus et à en blesser 26 autres. Dans le cadre de la légitime défense, les
casques bleus ont riposté en tuant 3 terroristes et en capturant un ; action après laquelle, les
casques bleus ont poursuivi les terroristes aux moyens d’armes puissantes et cela en
priorisant la protection des civils115
Le 13 mars 2015 aux alentours d’Indelimane, sur l’axe Ménaka-Ansongo, la MINUSMA a
subi une embuscade en pleine opération d’escorte. La mission a ouvert le feu en guise de
légitime-défense et réussi à capturer 4 assaillants, finalement transférés aux autorités
maliennes116.
Selon le Rapport du 30 décembre 2019 du Secrétaire Général des Nations Unies sur la
situation du Mali, la MINUSMA a essuyé « 68 attaques - dans les régions de Mopti (46), de
Kidal (9), de Ménaka (5), de Tombouctou (4) et de Gao (4) » sans compter 20 attaques
additionnelles de plus rien que pour le second semestre de l’année ».
La plupart de ces attaques sont revendiquées par des groupes terroristes. Ceci étant, au nom
de la légitime-défense, la MINUSMA protège le personnel et les installations des Nations
Unies souvent au moyen d’une lutte armée plus ou moins offensive à caractère défensive.
Outre le cadre de protection du personnel, des installations et du matériel de l’ONU, il a
aussi été demandé à la mission à travers le paragraphe 16, f de la résolution 2100 de 2013
d’ « aider les autorités de transition maliennes, en tant que de besoin et, si possible, de
protéger les sites culturels et historiques du pays contre toutes attaques » car durant le crise
de 2012, à Tombouctou, 14 des 16 mausolées du patrimoine mondial de l’ONU (UNESCO)
ont été détruits, et environ 4200 manuscrits brulés par des groupes terroristes117.
Conséquemment, en cas d’attaque à nouveau sur les sites touristiques et lieux habitant des
biens culturels, UNPOL et la Force sont habilité à les protéger en faisant usage de la force
pour défendre le mandat de la MINUSMA.

114
ONU. Rapport du Secrétaire général du 30 mars sur la situation au Mali. 2017 pp.7-8.
115
ONU. Rapport du Secrétaire général du 26 mars sur la situation du Mali. 2019 P. 7.
116
ONU. Rapport du Secrétaire général du 27 mars sur la situation au Mali. 2015 P. 14.
117
« Patrimoine culturel ».2020.MINUSMA. https://minusma.unmissions.org/patrimoine-
culturel#:~:text=Le%20patrimoine%20culturel%20dans%20le,patrimoine%20mondial%20ont%20%C3%A9
t%C3%A9%20d%C3%A9truits.
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Section 2: Les débats autour de l’opportunité d’un mandat offensif pour la


lutte contre le terrorisme
Au regard de l’ampleur de la situation sécuritaire qui prévaut au Mali, avec toutes les
statiques en pertes en vies humaines et les ressources financières allouées à la MINUSMA
et compte tenu de l’incapacité des forces de la mission à y faire face faute d’absence de
mandat offensif, plusieurs analystes se sont engagés dans le débat autour de l’opportunité
d’un mandat offensif pour la MINUSMA.

Paragraphe I : L’argumentaire en faveur d’un mandat offensif de la MINUSMA


Depuis octobre 2014, plusieurs échos ont commencé à paraitre concernant l’idée d’adoption
d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU comportant un mandat engageant la
MINUSMA face au terrorisme, si bien que M. Hervé Ladsous, le Secrétaire Général adjoint
aux opérations de maintien de la paix de l'ONU de (2011 à 2016) avait officiellement pris
position pour un virage à une stratégie « plus offensive de la MINUSMA » cette déclaration
avait été motivée par les nombreuses difficultés rencontrées par les casques bleus, cela
associé à la réclamation du contingent tchadien pour plus d’autorité afin de traquer les
djihadistes dans leurs refuges. Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni de nombreuses
fois à son siège autour de cette question centrale118. Par conséquent, le 07 octobre 2014 à
travers une déclaration de presse, le Conseil de sécurité a affirmé qu’il fallait « combattre
par tous les moyens, dans le respect de la Charte des Nations Unies les menaces que les actes
de terrorisme faisaient peser sur la paix et la sécurité internationales », et en réponse, le 09
octobre, le Conseil de sécurité a annoncé un renforcement de capacité de la MINUSMA en
prévoyant le déploiement de 8000 casques bleus supplémentaires armés de blindés et de
drones tactiques119. Comme pour clarifier que les Nations Unies, conformément à la charte
ne s’engagent pas dans une guerre mais ont le droit et devoir de protéger les civils et de se
protéger elles même contre d’éventuelles attaques en leur encontre.
Lors d’une interview le 23 février 2016 sur l’opportunité d’un mandat offensif pour la
MINUSMA, le chef de la mission Mahamat Saleh Annadif a affirmé que les prochaines
résolutions du Conseil de sécurité suivront la même logique que les mandats précédents et
par la suite laisser entendre que « dans le cadre de la paix, la MINUSMA n’a pas besoin
d’un mandat plus robuste pour faire son travail120 ». Cette dernière affirmation intervient à
un moment où l’acception populaire se questionne d’ailleurs sur l’efficacité du travail de la
mission au Mali et le Conseil de sécurité sur la nouvelle stratégie à adopter pour la stabilité
dans le pays.

118
« Le mandat offensif » de la MINUSMA en discussions le 8 octobre prochain ».2020.Studio
Tamani.https://www.studiotamani.org/index.php/themes/politique/1894-le-mandat-offensif-de-la-minusma-
en-discussions-le-8-octobre-prochain
119
« Mali: 8000 casques bleus pour renforcer la capacité de la
Minusma ».2020.AA.https://www.aa.com.tr/fr/politique/mali-8000-casques-bleus-pour-renforcer-la-
capacit%C3%A9-de-la-minusma/112644#!
120
« Mali – Mahamat Saleh Annadif : La Minusma n’a pas besoin d’un mandat plus robuste ».2020.Jeune
Afrique.https://www.jeuneafrique.com/304781/politique/mali-mahamat-saleh-annadif-minusma-na-besoin-
dun-mandat-plus-robuste/
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Des débats houleux se sont tenus au niveau du Conseil de sécurité en janvier 2020 sur
l’avenir de la MINUSMA. Alors que la France préconise l’attribution de plus de ressources
financières à la mission afin de pouvoir efficacement remplir son mandat de stabilisation en
plus de la protection des civils et de son soutien logistique à l’endroit de la force conjointe
du G5 Sahel qui depuis le sommet de Pau du 13 janvier 2020 tenu en France a opté pour une
nouvelles stratégie de lutte contre le terrorisme au sahel en coordination avec l’Opération
Barkhane et l’armée malienne, les États Unies proposent une réduction de la taille de la
mission en la centrant plus sur la protection des civils et par la suite injecter le reste des fonds
qui lui sont destinés à une autre stratégie de lutte plus adéquate et avec des mandats définis
selon les circonstances du terrain121.
Enfin, d’autres hypothèses portent sur la création d’une brigade spéciale intégrée à la
MINUSMA ayant pour mandat de combattre les djihadistes au Mali à l’instar de la résolution
2098 de 2013 sur le Congo avec un mandat robuste et offensif donné à une brigade spéciale
créée par l’ONU afin de neutraliser les groupes armés imminemment dévoués à massacrer
les populations civiles.
L’analyse des différentes positions évoque qu’en dépit de l’évolution des circonstances
sécuritaires au Mali, l’ONU entend toujours maintenir la quintessence d’une mission de
maintien de la paix qui consiste à employer la force uniquement dans le cadre de la protection
des civils et de la légitime-défense.
Dans le même ordre, au cours d’une séance de travail à la MINUSMA, M. Guillaume Ngefa,
chef de la Division des Droits de l’Homme de la MINUSMA a affirmé que : « de nombreux
terroristes sont issus de la société civile surtout de la jeunesse malienne, et beaucoup s’y sont
retrouvés grâce à des facteurs socio-économiques ; ainsi, la MINUSMA n’est pas là pour
tuer des maliens, mais d’aider à les réconcilier et ce, à travers la consolidation de la paix122 ».
Ainsi l’on pourra dire que l’opportunité d’un mandat offensif pour la MINUSMA reste une
hypothèse logique dont la réalisation sous un angle pourrait aller à l’encontre du droit
international.
A ces nombreuses divergences s’ajoutent d’autres facteurs pertinents qui fondent et
renforcent le malentendu concernant le mandant de la MINUSMA. D’un côté nous avons la
ressemblance nominale, associée au contexte successif et substitutif entre la MINUSMA,
une mission pacifique et la MISMA une force offensive123.
En d’autres termes, la MINUSMA mandatée pour appuyer et soutenir la consolidation de la
paix au Mali fut déployée pour remplacer la MISMA avec une dénomination très rapprochée
d’elle. De surcroit, la MISMA était dotée d’un mandat offensif de lutte antiterroriste

121
« ONU. Au Mali, la MINUSMA dispose d’un mandat robuste mais a besoin de plus de moyens, selon
Lacroix ».2020.MINUSMA.https://news.un.org/fr/story/2020/01/1060822
122
Entretien avec M Guillaume Nguefa, Directeur de la Division des Droits de l’Homme de la MINUSMA en
février 2020.
123
NGAPA, Théophile. La contribution de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour
la stabilisation au Mali (MINUSMA)au maintien de la paix et à la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.
2019. pp 6-7.

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conformément à la résolution 2085 du conseil de sécurité de 2012, qui mentionne en son


paragraphe 9, b, la disposition suivante:

- Aider les autorités maliennes à reprendre les zones du Nord de son territoire qui sont
contrôlées par des groupes armés terroristes et extrémistes et à réduire la menace
posée par des organisations terroristes, y compris AQMI et le MUJAO et les groupes
extrémistes y affiliés, en prenant en même temps des mesures susceptibles de réduire
les effets des opérations militaires sur la population civile.

De l’autre côté, l’on constate des dispositions nébuleuses inscrites dans la résolution 2100
de 2013 qui portent ambiguïté, en ce sens qu’elles pourraient prêter allusion à une lutte
antiterroriste, il s’agit entre autres, des dispositions ci-après124 :

- Demande instamment aux États Membres et aux organisations régionales et


internationales de coordonner leurs actions pour fournir aux Forces de défense et
de sécurité maliennes assistance, services spécialisés, formation, notamment en
matière de droits de l’homme et de droit international humanitaire, et en particulier
sur la protection des femmes et des enfants, et appui en matière de renforcement des
capacités, y compris à la faveur du fonds d’affectation spéciale créé en application
de la résolution 2085 (2012) pour la paix et la sécurité au Mali, et en coordination
étroite avec les initiatives en cours, dont l’EUTM, d’aider à rétablir l’autorité de
l’État malien sur l’ensemble du territoire national, à sauvegarder l’unité et
l’intégrité territoriale du Mali et à écarter la menace que représentent les
organisations terroristes et les groupes qui y sont affiliés.

- Prenant note de l’inscription sur la Liste de Ansar Eddine et son dirigeant Iyad Ag
Ghali, rappelant que le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest
(MUJAO) et Al - Qaida au Maghreb islamique (AQMI) sont inscrits sur la Liste
relative aux sanctions con tre Al - Qaida créée par le Comité du Conseil de sécurité
faisant suite aux résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011) et se déclarant à nouveau
disposé à sanctionner, au titre du régime susmentionné et, conformément aux
critères arrêtés pour l’inscription sur la Liste, d’autres personnes, groupes,
entreprises et entités qui ne rompraient pas tout lien avec Al - Qaida et les groupes
qui lui sont affiliés, y compris AQMI, le MUJAO et Ansar Eddine, Se déclarant
toujours préoccupé par les graves menaces que représente la criminalité
transnationale organisée dans la région du Sahel, et ses liens accrus, dans certains
cas, avec le terrorisme, condamnant fermement les enlèvements et prises d’otages
ayant pour but de lever des fonds ou d’obtenir des concessions politiques, notant que
ces actes se multiplient dans la région du Sahel et soulignant qu’il faut régler
d’urgence ces problèmes.

124
NGAPA, Théophile. La contribution de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la
stabilisation au Mali (MINUSMA)au maintien de la paix et à la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. 2019.
pp 7-8 .
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- Condamnant fermement l’offensive lancée dans le sud du Mali le 10 janvier 2013


par des groupes armés terroristes et extrémistes et insistant sur le fait que le
terrorisme ne peut être vaincu qu’à la faveur d’une démarche suivie et globale,
fondée sur la participation et la collaboration actives de l’ensemble des États et
organismes régionaux et internationaux, pour contrer, affaiblir, et isoler la menace
terroriste, et réaffirmant que le terrorisme ne peut et ne saurait être associé à aucune
religion, nationalité ou civilisation.

- Se déclarant résolu à lutter contre les enlèvements et prises d’otages dans la région
du Sahel, dans le respect du droit international applicable et, à ce propos, prenant
note de la publication du Mémorandum d’Alger sur les bonnes pratiques en matière
de prévention des enlèvements contre rançon par des terroristes et d’élimination des
avantages qui en découlent du Forum mondial de lutte contre le terrorisme.

Outre ce second aspect, justifiant d’avantage le malentendu portant sur le mandat de la


MINUSMA, il convient tout aussi de rajouter le cadre de coordination des activités des
casques bleus de la MINUSMA (policiers et militaires) avec les forces armées mandatées
pour lutter contre le terrorisme dans la zone sahélo-saharienne. La MINUSMA est en effet
la première force Onusienne à collaborer avec des forces armées de lutte antiterroristes dans
l’histoire du maintien de la paix125. En plus de cela, les 6 000 hommes constituant le corps
de la MISMA, qui furent engagés dans la lutte antiterroriste ont tous été reversés dans les
contingents de la MINUSMA126.
Il est aussi intéressant de constater que d’autres analystes issus de la classe prolétaire
soutiennent l’idée selon laquelle l’implantation des forces armées occidentales a exacerbé le
terrorisme au Mali. Ces analystes préconisent alors le retrait total des forces étrangères
(MINUSMA et Barkhane) pour arriver à bout du terrorisme au Mali. Cette dernière
hypothèse a même été une condition sine qua non posée par les chefs djihadistes Iyad AG
Ghali et Amadou Koufa 127 en vue de l’ouverture de dialogue avec le gouvernement du Mali,
conformément aux recommandations adoptées à l’issue du Dialogue National Inclusif, tenu
en décembre 2019 pour une sortie de crise concertée à l’échelle nationale.

Paragraphe II : Les limites instaurées par l’esprit de la charte des Nations Unies
dans le cadre du droit international comme source de blocage au mandat de lutte
contre le terrorisme.
Les conséquences dévastatrices de la deuxième guerre mondiale ont inspiré aux leaders du
monde le rêve d’un monde à l’abri du « fléau de la guerre »128. Ainsi, la création de

125
NGAPA, Théophile. La contribution de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la
stabilisation au Mali (MINUSMA)au maintien de la paix et à la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. 2019.
P 9.
126
« La mission des Casques bleus au Mali se précise ».2020.Lacfoix.https://www.la-
croix.com/Actualite/Monde/La-mission-des-Casques-bleus-au-Mali-se-precise-2013-04-04-928952
127
« Mali : Les djihadistes liés à al-Qaïda exigent le retrait des forces étrangères avant de discuter avec
Bamako ».2020.Zone militaire.http://www.opex360.com/2020/03/12/mali-les-jihadistes-lies-a-al-qaida-
exigent-le-retrait-des-forces-etrangeres-avant-de-discuter-avec-bamako/
128
Disposition issue du préambule de la Charte des Nations Unies
62
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l’Organisation des Nations Unies a servi de cadre commun de gestion des litiges et conflits
des peuples du monde sur base des règlements pacifiques. Le document fondateur de
l’organisation des Nations Unies (la charte) en son chapitre VI (Article 33, paragraphe 1)
stipule : «Les parties à tout différent dont la prolongation est susceptible de menacer le
maintien de la paix et la sécurité internationale doivent en chercher la solution avant tout par
voie de négociation, d’enquête, de médiation, de conciliation, d’arbitrage, de règlement
judiciaires, de recours aux organismes ou aux accords régionaux ou par d’autres moyens
pacifiques de leurs choix ».
Cette disposition de la charte privilégie le règlement pacifique des conflits sur le recours à
la force armée, et c’est d’ailleurs tout le sens du déploiement de la MINUSMA au Mali car,
c’est à la sollicitation des parties maliennes en conflit que le Conseil de sécurité a autorisé
la MINUSMA à accompagner le pays vers une sortie de crise concertée, ce qui implique le
concours de la mission à la gestion des causes profondes du conflit.
Cependant la dimension terroriste de la crise malienne nécessite le recours à une autre
disposition de la charte des Nations Unies en vue de maintenir la paix et la stabilité
internationale. Il s’agit du chapitre VII qui prévoit des mesures coercitives en cas de menace
à la paix et la stabilité internationale, partant de la disposition prévue à l’article 41 prévoyant
« l’interruption complète ou partielle des relations économiques et des communications
ferroviaires, maritimes, aériennes, postales, télégraphiques, radioélectriques et des autres
moyens de communication, ainsi que la rupture des relations diplomatiques » ; jusqu’à la
disposition de l’article 42 envisageant le recours aux « forces aériennes, navales ou
terrestres ». Cet usage de la force pour maintenir ou imposer la paix et la sécurité
internationale ne symbolise pas l’implication des Nations Unies dans une guerre,
contrairement à l’esprit de la charte qui privilégie le règlement pacifique des différends mais
plutôt une interposition armée au nom de la stabilité internationale.
Conséquemment, l’application du chapitre VII dans le cadre du maintien de la paix ne peut
se limiter qu’à l’investissement d’un mandat robuste qui consiste une fois de plus à la
protection des civils et des installations des Nations Unies outre la légitime-défense en cas
d’agression, mais ne saurait carrément la transformer en mission d’imposition de la Paix car
la notion de consentement des parties demeure un des principes fondamentaux du maintien
de la paix de l’ONU et par contre l’imposition de la paix sous le chapitre VII ne nécessite
aucunement le consentement des parties en conflit.

Cela laisse entendre que la possibilité du déploiement d’une mission d’imposition de la paix
de l’ONU au Mali reste par ailleurs envisageable dans d’autres circonstances relativement à
l’évolution de la situation sécuritaire mais cela de façon parallèle ou en dehors du cadre du
maintien de la paix compte tenu de l’incohérence posée par les principes de consentement
des parties.

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Chapitre 2. La MINUSMA, un partenaire déterminant des forces armées


mandatées pour lutter contre le terrorisme au Mali et au Sahel

Le chapitre précédant a concouru à exposer les principes et cadre juridiques qui justifient la
restriction de la MINUSMA par rapport à l’engagement offensif face à la question du
terrorisme.

Ce chapitre consistera à démontrer que malgré le fait que la MINUSMA n’a pas le mandat
de mener un combat offensif contre les terroristes, elle contribue quand même à cette lutte
armée sur le terrain. Pour ce faire, deux sections seront consacrées à cette démonstration. Il
s’agira en premier lieu de détailler les efforts contributifs de la MINUSMA en matière de
sécurité en plus de la manifestation du cadre de partenariat entre la mission et les forces de
défense et de sécurité du Mali ; et en un second lieu de décrire suivant le même schéma sa
contribution à l’endroit d’autres forces en présence au Mali et de surcroit mandatées pour
lutter contre le terrorisme, telles que l’Opération Barkhane et la force du G5 Sahel.

Section 1: Le concours de la MINUSMA à la lutte armée contre le terrorisme


au Mali et au Sahel
L’appui au volet sécuritaire demeure tout aussi l’une des priorités stratégiques de la
MINUSMA dans le processus de stabilisation et dans la consolidation de la paix au Mali. En
ce sens que, le paragraphe 16 de la résolution 2100 du conseil de sécurité de l’ONU de 2013
décrit la nature de cet appui sécuritaire au Mali. Cette disposition a été renforcée avec la
signature de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger de 2015
qui décris une fois de plus les modalités et les critères de son exécution en son titre III et à
l’annexe 2. Subséquemment la même année, la résolution 2227 du Conseil de sécurité en
son paragraphe 14 prévoit conformément à l’accord, l’appui de la mission dans le cadre du
désarmement, démobilisation, réinsertion ; la gestion des mines et engins explosifs ; et la
réforme du secteur de la sécurité (Paragraphe I).
Ensuite, dans le même cheminement il est important de décrier les caractéristiques de l’appui
opérationnel, logistique, technique et d’autres natures de la mission à l’endroit des forces de
défenses et de sécurité maliennes conformément aux paragraphes 26 de la résolution 2100
de 2013 et 41 de la résolution 2423 de 2018. (Paragraphe II).
Il est certes nécessaire de préciser à ce niveau que le volet sécuritaire est partie intégrante du
mandant de la MINUSMA au même titre que l’appui au cadre de gestion politique de la
crise, le soutien en matière des droits humains et l’aide dans le cadre de stabilisation et
relèvement économique. Quoique ce volet puisse être pertinent à la première partie de la
rédaction, il est cependant préférable de le relier à la première section du premier chapitre
de la deuxième partie parce qu’il contribue à limiter l’usage des armes et par conséquent
réduit les affrontements armés.

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Paragraphe I : Le Désarmement, Démobilisation et Réinsertion, la gestion des


engins explosifs et la Réforme du Secteur de la Sécurité

La situation des droits humains et l’insécurité généralisée avec le djihadisme à la pointe


nécessitent et justifient une intervention stratégique afin de protéger les civils et renforcer
l’autorité de l’État dans le domaine de la sécurité.

La MINUSMA, dans le cadre de son mandat de stabilisation concourt à la sécurité intérieure


du Mali à travers la mise en œuvre d’un certain nombre de programmes définis par l’Accord
pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger; il s’agit notamment des
programmes de désarmement, démobilisation, réinsertion, de gestion des engins explosifs
improvisés, et de réforme du secteur de la sécurité.
L’intervention de la mission se fonde sur la logique de la mise en œuvre de l’accord et
s’appuie sur la légalité que lui confère le paragraphe 16, d de la résolution 2100 (2013) du
Conseil de sécurité de l’ONU.
L’approche sécuritaire dont la mission vient en appui reste un domaine d’intervention très
crucial qui contribue à lutter contre le terrorisme et ses causes profondes au Mali.

A. Le Désarmement, Démobilisation et Réinsertion

Le désarmement, La démobilisation, et la réintégration (DDR) est un aspect essentiel des


efforts visant à créer un environnement sûr et stable dans lequel les processus de
reconstruction peuvent s’amorcer »129. Il s’agit d’un « processus consistant à désarmer les
membres des groupes armés, à libérer les combattants de leurs groupes et à les aider à
réintégrer la société civile, le DDR vise à soutenir les ex-combattants et ceux associés aux
groupes armés, afin qu’ils puissent devenir des participants actifs au processus de paix130.
Ce processus « jette les bases de la sauvegarde et du maintien des communautés dans
lesquelles ces personnes retournent, tout en renforçant les capacités en faveur de la paix, de
la sécurité et du développement à long terme »131.

Ainsi dans la perspective de stabilisation des principales agglomérations et de contribution


au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays, le paragraphe 16, iv de la résolution
du Conseil de sécurité des Nations Unies 2100 de 2013 donne le mandat à la MINUSMA
d’aider les autorités du Mali à arrêter et exécuter des programmes de désarmement,
démobilisation et réinsertion, et de démantèlement des milices et des groupes d’autodéfense.
Une des responsabilités majeures de la MINUSMA est donc d’aider l’État malien sur le plan
technique et financier à conduire un processus DDR (Désarmement, démobilisation et
réinsertion132)

129
JONES, Rick. Opérations de maintien de la paix des Nations Unies Principes et Orientations.2008. p.28.
130
« Désarmement, Démobilisation et Réintégration ».2020.ONU.
https://peacekeeping.un.org/fr/disarmament-demobilization-and-reintegration
131
Réf.38.
132
Le DDR en cours de réalisation au Mali comporte des particularités quant à la phase de Réintégration
dénommée Réinsertion, ainsi la phase de réintégration comporte 2 volet : La Phase de Réinsertion (qui est
généralement la deuxième phase de la démobilisation en matière de DDR) et la Phase d’intégration.
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Le processus de DDR au Mali est ensemble de programmes cohérents pour la stabilisation


et la sortie de crise. En 2013, les Accords préliminaires de Ouagadougou ont initié les toutes
premières discussions concernant le DDR au Mali. C’est en 2015 que l’Accord pour la Paix
et la Réconciliation issu du Processus d’Alger concrétise un réel processus DDR avec la
mise en place d’une commission d’exécution, la définition des clauses décrivant ses
modalités, critères d’adhésion et un calendrier d’exécution de ses différentes étapes.
Le Processus de DDR garantit une base sécuritaire favorable à la consolidation de la paix à
travers le programme de désarmement qui par ailleurs contribue à la réduction des armes,
minutions et engins explosifs en circulation dans le pays. La circulation anarchique d’armes,
munitions et EEI au Mali a augmenté l’insécurité en général et le terrorisme en particulier133.
Au total, 5.943 PM, 3.736 carabines, 990 mitrailleuses, 473 pistolets, 225 roquettes, 490
armes lourdes, 6 missiles 122,4 mm, 39 engins explosif improvisés, 3.177 grenades, 201
obus, 85 et 790 munitions de petit calibre134, constituent la quantité d’arsenal militaire entre
les mains de la constellation des groupes armés de la CMA, dont l’effectif est estimés entre
3.000 à 20.000 combattants135, largement confondus avec les 6.500136 éléments terroristes
opérant au Mali selon les Nations Unies et l’Opération Barkhane, en plus de la multitude de
groupes d’auto-défense dont l’effectif général est méconnu. D’après le chef de la
MINUSMA, M. Mahamat Saleh Annadif, lors d’une intervention sur le terrorisme au Sahel
le 8 novembre 2018 sur MIKADO FM (Chaine radio de la MINUSMA) : « les statistiques
donnent entre 50 à 60 millions d’armes légères qui circulent dans la zone Sahel137 ».
Selon les résultats de plusieurs recherches de nombreux jeunes ont rejoint les réseaux
terroristes à cause du sentiment d’insécurité procuré par la prolifération des armes et
munitions ayant exacerbé le crime et le banditisme organisé ; c’est le cas d’un jeune
djihadiste du MUJAO à Gao, qui précise le 18 juillet 2016 « Le MNLA pillait, volait et tuait.
J’ai rejoint pour sauver ma population contre ces bandits138».
Ainsi, le programme de désarmement, garanti par le DDR offre aux ex-combattants des
possibilités de quitter volontairement et définitivement les différents groupes armés de la
CMA, comportant souvent des combattants membres à part entière des réseaux djihadistes
au Mali.
Les différents programmes d’intégration, et de réinsertion139 socio- économiques offrent tout
de même aux ex-combattants et aux populations locales, y compris les réfugiés et les
déplacés des cadres de retour et d’installation dans un environnement sûr, sécurisé et
prospère grâce aux nombreux projets destinés à amoindrir la violence communautaire et à

133
GAYE, Serigne Bamba. Connexions entre groupes djihadiste.2007.p.16.
134
« Déclaration du Ministre, Zahabi Ould Sidy Mohamed ».2020.MINUSMA. https://maliactu.net/mali-mise-
en-ouvre-du-ddr-plus-de-32-mille-ex-combattants-inscrits-pour-8-sites-le-15-octobre-delai-de-rigueur-pour-
les-listes-additives/
135
« Mali : le business du cantonnement ? ».2020. jeune afrique.
https://www.jeuneafrique.com/321987/politique/mali-business-cantonnement/
136
Alain Rodier. « Mali : point sur les forces rebelles ».2020.cf2. https://cf2r.org/actualite/mali-point-sur-les-
forces-rebelles/
137
« Processus de Nouakchott : M. Annadif plaide pour un meilleur renseignement contre le
terrorisme ».2020.MIKADO.FM. https://soundcloud.com/search?q=MIKADO%20FM%20TERRORISME
138
« Jeunes « djihadistes » au Mali Guidés par la foi ou par les circonstances ? ».2020. ISS.
https://issafrica.s3.amazonaws.com/site/uploads/policybrief89-fr-v3.pdf . P.3.
139
Réinsertion selon le cas du Mali, car de façon générale la réinsertion fait partie de la démobilisation.
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établir des activités génératrices de revenus outre la reconstruction des infrastructures socio-
économiques de base. Le processus de DDR inclut tout aussi des programmes de
rapatriement de combattants étrangers ayant combattu sur le sol malien dans leur État
d’origine avec des mesures d’accompagnement leur permettant de retourner à la vie civile.
Cet ensemble de moyens de réduction, gestion et contrôle d’armes, associé à l’établissement
de nombreuses possibilités pour les ex-combattants de revenir à une vie civile ou d’intégrer
l’armée régulière, en plus du cadre d’accueil pour le retour volontaire des réfugiés et
déplacés, et la reconstruction des infrastructures socio-économiques de base, constituent une
énorme avancée sécuritaire en faveur de la lutte contre le terrorisme au Mali.
Face à cette énormité de tache et de responsabilité, la MINUSMA, à travers sa Section
DDR/RSS, mène plusieurs activités en coordination avec d’autres entités afin d’appuyer et
soutenir le processus DDR au Mali.
Le processus DDR est un ensemble de programme couteux, c’est la raison pour laquelle, le
8 décembre 2016, la MINUSMA en partenariat avec la Banque mondiale a appuyé
l'organisation de la conférence des bailleurs de Fonds à Bamako ayant permis la mise à
disposition de 25 millions de dollars sur les 50 millions $ initialement prévus140.
Dans la perspective de mieux vulgariser et faire comprendre le concept de DDR et ses
implications et rehausser le niveau de participation citoyen, la section a instauré des
initiatives de sensibilisation et de renforcement de capacités. Cela s’est manifesté à travers
des distributions de fiches d’information et prospectus, ainsi que l’organisation de plusieurs
meetings et cadres de formation dans les différentes régions dans l’optique de renforcer les
capacités des mouvements signataires, leaders communautaires, autorités coutumières, et
religieuses, les représentants de la jeunesse, des femmes et de la société civile, et les jeunes
à risque de radicalisation, qui constitue une préoccupation majeur de la Section RSS-DDR.
À titre illustratif, 54 membres de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et
de la Plateforme ont été formés en septembre 2017 et se sont portés volontaires à être des
relais motivateurs auprès de leurs communautés et frères d’armes pour une participation
massive au DDR, plus de 380 participants venus de Bamako, Koulikoro, Kayes, Sikasso et
Ségou ont également été formés dans ce sens grâce à l’appui de la Section141.
Le cantonnement est une phase préalable au programme de désarmement, il a pour but de
réunir les ex-combattants dans un lieu sûr et sécure avant de procéder à leur désarmement.
Cela nécessite la construction de sites de cantonnements.
À ce titre, la MINUSMA, sur les 11 sites validés par la Commission Technique de Sécurité
(CTS) du Comité de Suivi de l’Accord de Paix (CSA) a appuyé la construction et
l’équipement de 8 sites de cantonnements en hauteur de 15 millions de dollars US. Chacun
de ces sites est doté d’une capacité d’accueil de 750 combattants (675 hommes, 75 femmes
accompagnées d’enfants). Ces sites sont dotés de blocs de toilettes, conteneurs pour le
stockage d'armes et de munitions, forage d’eau, groupes électrogènes, des tentes, lits,
ustensiles de cuisine, extincteurs, moustiquaires, ventilateurs, etc.142.

140
MINUSMA. Bulletin d'information des activités de la Section RSS-DDR de la MINUSMA N°03.2016.p.2.
141
MINUSMA. Bulletin d'information des activités de la Section RSS-DDR de la MINUSMA N°05.2016. pp.8-
9.
142
MINUSMA. Bulletin d'information des activités de la Section RSS-DDR de la MINUSMA N°03.2016. p3.
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À la fin des programmes de désarmement et démobilisation, les infrastructures susdites


contribueront à promouvoir le développement local grâce à leur utilisation comme école,
centres sanitaires, marchés, centres de formation et maisons d’accueils etc.143.
Conformément aux dispositions de l’accord prévoyant la mise en place du Mécanisme
Opérationnel de Coordination (MOC) et des patrouilles mixtes afin de sécuriser les camps
DDR et les populations du nord contre les attaques terroristes et autres, 1 135 ex-combattants
du MOC ont été transportés grâce à l’appui de la mission vers les camps d’entrainement
militaires dans les régions de Ségou et de Koulikoro. En détail, il s’agit de 367 éléments de
la CMA, 299 de la plateforme et 469 d’autres groupes armés ; 500 d’entre eux proviennent
de Tombouctou, 542 de Gao et 93 de Kidal144.
Le concours de la MINUSMA a permis le désarmement, la démobilisation de 1006 ex-
combattants, tous intégrés dans l’armée et la garde nationale. 353 ex-combattants
additionnels sont en formation et en phase d’intégration imminente. Ceux intégrés dans les
forces de défense ont pu l’être grâce à leur éligibilité aux critères prédéfinis dans le cadre,
d’autres ont bénéficié des programmes de réinsertion socio-économique et de réduction des
violences communautaires. Quant au Centre du Mali où aucun DDR conventionnel n’a été
initialement prévu, la Section DDR/RSS a appuyé et soutenu le processus gouvernemental
de désarmement, démantèlement et réinsertion socio-économique des groupes d’autodéfense
et milices145, suite auquel 352 jeunes, dont 17 femmes ont volontairement déposé leurs armes
de guerre146.
En ce qui concerne les projets de réduction de violences communautaires, en novembre 2017
la Section DDR/RSS a financé à hauteur de 56 034 636 millions de Francs CFA un projet
d’« Appui aux maraichers d'Intadeyni» de Kidal, ce projet de maraichage à grande dimension
a été réalisé par «Anikbal N'tamazok » une association de 100 membres de la Coordination
des Mouvements de l'Azawad (CMA) et de la Plateforme, signataires de l’Accord pour la
Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger, avec pour objectif de « lutter contre la
radicalisation des jeunes, réduire les tensions communautaires, promouvoir l'emploi des
jeunes en vue de mieux les intégrer dans la vie sociale et de les éloigner définitivement des
groupes armés très présents dans la région 147» .
Monsieur Mohamed ag Baye, l'adjoint au maire, a salué la contribution de la MINUSMA au
retour de la paix au nord du Mali, dans le village d’Intadeyni qui a été particulièrement
affecté par les conflits … Quant au M. El Hadji Ibrahim Boly Diene, Chef de bureau par
intérim de la MINUSMA à Kidal, il a remercié les autorités locales pour leur collaboration
à la réussite de ce projet de réduction des violences communautaires qui contribue à la

143
Réf.93.
144
« Point de presse de la MINUSMA, du 29 aout 2019 ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-de-la-minusma-du-29-aout-2019
145
« Point de presse de la MINUSMA du 12 septembre 2019 ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-de-la-minusma-du-12-septembre-2019
146
« Programme de réhabilitation communautaire à Mopti : fin du processus de désarmement volontaire de
352jeunes ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/programme-de-r%C3%A9habilitation-
communautaire-%C3%A0-mopti-fin-du-processus-de-d%C3%A9sarmement-volontaire-de-352
147
MINUSMA. Bulletin d'information des activités de la Section RSS-DDR de la MINUSMA N°05.2017. p3.
68
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cohésion sociale, à la création d’emplois pour les jeunes et à la réduction des actes
djihadistes 148.

Au cours de l’année 2016, la section a initié un projet de réhabilitation et d’équipement d’une


zone de culture de riz d’environ trente (30) ha à Didi (Tombouctou) aux alentours du site de
cantonnement de Ber. Ce projet a été réalisé par la Section DDR/RSS de la MINUSMA
dans la perspective d’améliorer de façon durable les conditions alimentaires et financières
des jeunes hommes et femmes, afin de prévenir leur infiltration ou réintégration dans les
groupes armés. Ce projet grandissime cible 160 bénéficiaires directs comprenant 60 femmes
et son utilité profite indirectement à 1800 habitants incluant 52% de femmes. Selon les
propos du chef de village de Didi « grâce à cette réalisation, nous estimons que la production
de riz atteindra 100 tonnes par récolte. Le plus important encore, ce projet a renforcé
d’avantage la cohésion sociale dans tout le village, et ses environs ». M. Fida Ag Mohamed,
porte-parole des bénéficiaires, a indiqué qu'« avant ce projet un kilogramme de riz était à
500 francs tandis que maintenant un kilogramme de riz coûte seulement 200 francs149».
La même section a financé un projet de formation professionnelle en octobre 2017 au profit
de cinquante (50) jeunes issus du cercle de Tessalit, il s’agit de 33 hommes et 17 femmes
formés en couture, électricité, soudure, mécanique auto et techniques de culture. Ce projet
qui a couté 58 millions de francs CFA. « s’inscrit dans le cadre de la réduction des violences
communautaires et la réinsertion socioéconomique des jeunes à risque de radicalisation »
dans le cercle de Tessalite150.
En juillet 2019, la section a aussi lancé un projet de transformation de tomates en faveur des
femmes et des jeunes du village de Soufouroulaye à Mopti, plus de 20 jeunes à risques et 10
femmes en sont les bénéficiaires directs. Le projet financé à hauteur de 29 millions par la
MINUSMA a pour objectif de renforcer la cohésion sociale et la résilience des femmes et
des jeunes de la localité. Des programmes de sensibilisation ont accompagné le processus
de réalisation de l’initiative durant 4 mois. La cheffe de bureau régional de la MINUSMA à
Mopti, Fatou Dieng Thiam a souligné que « Les projets de réduction des violences
communautaires contribuent à l'amélioration de la sécurité dans les communautés, au
renforcement de la cohésion sociale en leur sein ainsi qu’à la réconciliation entre leurs
membres. Dès lors, comprendre et prendre activement part au processus national de DDR
est une nécessité pour votre communauté et un gage de réussite de nos efforts communs151 ».

148
MINUSMA. Bulletin d'information des activités de la Section RSS-DDR de la MINUSMA N°05.2017. p4.
149
MINUSMA. Bulletin d'information des activités de la Section RSS-DDR de la MINUSMA N°03.2016. p5.
150
« Kidal : lutter contre la radicalisation des jeunes par la formation
professionnelle».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/kidal-lutter-contre-la-radicalisation-des-
jeunes-par-la-formation-professionnelle
151
« Cercle de Mopti : les femmes et les jeunes bénéficient d’un projet de réduction des violences
communautaires ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/cercle-de-mopti-les-femmes-et-les-
jeunes-b%C3%A9n%C3%A9ficient-d%E2%80%99un-projet-de-r%C3%A9duction-des-violences

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13. Tableau 3 : Illustration de la mise en œuvre des projets de réduction de violences


communautaires (RVC) à proximité des sites de cantonnement (2016)

Site de Régions Distances Nombre de Nombre de Montant


cantonnement projets bénéficiaire
(KM) (USD)
s s
Likrakar Tombouctou 1 4 21.024 348.916
Ber Tombouctou ≥ 20 4 49.160 307.633
Fofa Gao 2 4 11.267 235.817
Innegar Ménaka 1 3 8.224 191.100
Tinfadimata Ménaka 1.5 4 10.160 239.098
Ilouk Gao 25 1 2.150 54.671
Tabankort Gao 2 2 8.107 91.793
Tessalit Kidal 1 1 6.187 89.103
Aguelhoc
Soufouroulaye Mopti 0 3 ≥ 352 165.632

Total 26 116.631 1.723.763


Source : MINUSMA Section DDR/RSS152

Bien que la lutte contre le terrorisme ne fasse pas partie du mandat de la MINUSMA, la
nécessité impérieuse de prévenir le recrutement des jeunes désarmés, démobilisés, refugiés,
déplacés ou membres des différentes communautés dans les réseaux terroristes justifie un
certain nombre d’interventions de la Section DDR/RSS dans le cadre de la lutte anti-
terroriste. C’est le cas par exemple de la participation de la section aux travaux de l’atelier
de finalisation du projet de plan d’action de la politique nationale de prévention et de lutte
contre l’extrémisme violent et le terrorisme au Mali, tenu du 7 au 10 aout 2017 dans la salle
de conférence du Ministère des Affaires Religieuses et du Culte (MARC), dont l’apport
technique la MINUSMA a été très déterminant (Voir la politique en annexe 1).

Il en est de même d’un projet à impact rapide financé à un capital de 23.472.000 f CFA par
la section et dont le lancement s’est tenu à Bamako les 17 et 18 mars 2017 avec comme
objectif : « d’engager 100 hommes et femmes dans la stratégie de collaboration de tous les

152
La source de ce tableau est bien la Section DDR/RSS de la MINUSAMA, cependant les ligne du tableau
qui décrit les projets réalisés à Mopti a été rajouté et provient tout aussi bien des données recueillis à partir de
la même Section DDR/RSS, disponible sur le site internet de la MINUSMA (à Mopti, le programme de
réhabilitation communautaire est en cours), liens (2020) https://minusma.unmissions.org/%C3%A0-mopti-le-
programme-de-r%C3%A9habilitation-communautaire-est-en-cours
70
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acteurs locaux dans les régions afin de lutter efficacement contre l’expansion du terrorisme,
du radicalisme et de l’extrémisme violent 153».

B. La lutte contre les engins explosifs


L’installation des Engins Explosifs Improvisés (EEI) est au cœur du mode opératoire des
groupes séparato-terroristes qui ont causé la mort ou la blessure des milliers de civils, agents
des forces de défenses et de sécurité du Mali en plus du personnel onusien154.
Il est important à ce niveau d’évoquer le trait séparateur entre les activités de DDR et la
gestion proprement dit des EEI. C’est la raison pour laquelle le même paragraphe 16 de la
résolution 2100 de 2013 autorisant l’appui et le soutien au DDR en son point V donne
autorité à la mission en son pont IV d’appuyer l’État malien à travers un renforcement de
capacité dans plusieurs domaines en vue de mener une lutte cohérente contre les EEI.
Le service UNMASS de la MINUSMA est ainsi mandaté pour fournir une assistance
conséquente, efficace, proactive et coordonnée aux autorités maliennes dans la gestion des
EEI. Il s’agit notamment d’appuyer à travers des cadres de formation, de sensibilisation, et
renforcement de capacité des acteurs en la matière en vue de:
« Protéger les populations civiles contre les risques explosifs et appuyer le secteur
humanitaire ; appuyer le développement des capacités nationales de lutte anti-mines ;
aider le personnel des Nations Unies à se prémunir contre les dangers explosifs155 ».

La lutte contre les engins explosifs improvisés appuyée par UNMASS est une contre-
offensive non armée à la stratégie phare d’attaques terroristes au Mali.
L’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger est la base justificatrice
de cette intervention de la MINUSMA, en ce sens qu’il pose la nécessité de lutter contre les
EEI au Mali et sollicite en même temps l’appui et le soutien de la mission dans le cadre.
Rien que pour l’intervalle 2013-2017, 1600 individus ont péris pour causes d’engins
explosifs au Mali, dont la majorité sont des femmes et des enfants156. Selon le rapport de
2012-2017 de Human Right Watch, les djihadistes dans les zones du Nord et du Centre du
Mali installent des champs de mines dans des endroits stratégiques tels que les grands axes
routiers157grâce à l’appui de certains membres de la population civile en besoin financier
moyennant des sommes qui varient entre 300.000 et 2.000.000 f CFA selon qu’ils explosent
ou non158.
C’est relativement à cette situation d’urgence que la MINUSMA, à travers son service
intégré UNMASS, appuie l’État du Mali dans la prévention et la lutte contre l’installation

153
MINUSMA. Bulletin d'information des activités de la Section RSS-DDR de la MINUSMA N°05.2017. p11.
154
« s.n ». Le conflit armé au Mali et ses conséquences Recueil de documents publiés par Human Rights Watch.
2017. pp.20-22
155
« Lutte antimine ».2020.MINUSMA. https://minusma.unmissions.org/lutte-antimines
156
Kayentao, D. « Victimes d’engins explosifs au Mali (2012- 2017) : Un bilan très lourd ».2020.
Tamoudre.http://www.tamoudre.org/geostrategie/terrorisme-geostrategie/victimes-dengins-explosifs-mali-
2012-2017-bilan-tres-lourd/.
157
« s.n ».Le conflit armé au Mali et ses conséquences Recueil de documents publiés par Human Rights Watch.
2017. p.72.
158
Cam, N. G. C’est l’arme des lâches » : au Mali, l’opération « Barkhane » face aux mines artisanales.2019.
71
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des engins explosifs improvisés qui est le mode opératoire phare des groupes terroristes et
djihadistes.
La mission de UNMASS qui consiste à « aider les autorités ….maliennes par des activités
de formation et d’autres formes d’appui, à mener la lutte anti-mines et à gérer les armes et
munitions 159 », se rapproche de la nature des activités de la Section DDR/RSS qui a aussi
pour responsabilité la destruction d’armes et munitions ; c’est ce qui explique le cadre de
collaboration des deux sections en matière de destructions d’armes et de munitions.
Ainsi, les activités du service se déterminent par des enquêtes sur la situation et la
localisation des engins explosifs improvisés, le marquage et la dépollution des zones à
risque, la sensibilisation et l’éducation aux dangers liés aux engins explosifs, l’aide psycho-
sanitaire à l’endroit des victimes et la réduction de la violence armée160.
C’est dans cette perspective que, de juillet 2013 à décembre 2014, dans la région de Gao,
UNMASS a assuré la dépollution d’une surface de 1.5749.768 m2, c’est-à-dire 92 maisons
en fouillant 23 chantiers, en plus de cela 26 établissements scolaires et 15 sites culturels ont
été décontaminés. Par la suite, au cours de la même période la section a procédé à la
destruction de 596 munitions de divers calibres, 3068 cartouches et 450 autres objets
dangereux.
À la fin des travaux, le maire de la région de Tombouctou, Monsieur Halé Ousmane, a
adressé ses félicitations à la section en utilisant les termes qui suivent : « Tombouctou était
une poudrière, on a évité le pire grâce à l’action d’UNMAS. On peut estimer à 60%, le
pourcentage des bâtiments des services de l’État et des maisons habitées par les djihadistes
dans la ville, épurés par eux »161.
Rien que pour la région de Tombouctou, 5689 personnes ont été formées sur les risques et
dangers des EEI et munitions 918 casques bleus des différents contingents de la mission ont
également reçu des formations sur les mesures immédiates face aux EEI et munitions et
finalement 640 personnels civils de la MINUSMA et ses structures partenaires et autres ont
été formés et sensibilisés sur les restes explosifs de guerre (REG) et les EEI162.
Dans la même région, le 8 avril 2015, 200 enfants et 8 chefs de quartiers ont été informés et
sensibilisés sur les dangers des REG et EEI à l’occasion de la commémoration de la journée
internationale de lutte anti-mines163.
En janvier 2018, 1283 personnes dans la région de Gao ont participé à des sessions de
sensibilisation aux risques des REG et EEI. Il s’agit essentiellement des populations
déplacées de la commune rurale de Tarkint et des écoliers du district de Forgho164.

159
ONU. Résolution 2100 du Conseil de sécurité 2100.2013.
160
« Lutte antimines ».2020.MINUSMA. https://minusma.unmissions.org/lutte-antimines
161
« UNMAS, à Tombouctou: opération de dépollution enclenchée ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/unmas-%C3%A0-tombouctou-op%C3%A9ration-de-d%C3%A9pollution-
enclench%C3%A9e
162
Réf.110.
163
« 200 Enfants sensibilisés lors de la commémoration de la journée internationale de lutte anti-mines à
Tombouctou ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/200-enfants-sensibilis%C3%A9s-lors-de-la-comm%C3%A9moration-de-la-
journ%C3%A9e-internationale-de-lutte-antimines-%C3%A0
164
« Point de presse 22 février 2018, site internet de la MINUSMA ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-de-la-minusma-du-22-f%C3%A9vrier-2018
72
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En ce qui concerne le renforcement des capacités locales en matière de gestion des EEI et
REG, 18 points focaux ont été formés dans la commune rurale de Taboye, Cercle de Bourem,
ces points focaux ont été formés par UNMASS pour les gestions professionnelles de
l’information et en guise de relai au niveau communautaire pour la gestion des risques
d’explosion des engins dangereux165.
Tout au long de ses activités et ce depuis 2013, UNMAS au aussi renforcé les capacités des
forces de défense et de sécurité du Mali dans le cadre de la gestion professionnelle des
risques explosifs et de la coordination de la réponse à travers des séances de formations
spécialisées, l’appui-conseil, le mentorat et l’équipement.
Ces différentes réalisations sécuritaires effectuées grâce au concours de la MINUSMA ont
rendu possible le contrôle de 16.323 engins explosifs et la destruction d’un total de 111,614
EEI, ERG, armes et munitions, la réhabilitation de 49 armureries et la destruction de 570
tonnes d’armement, 80 missiles sol-air, 11.500, armes à feu obsolètes et non utilisables en
plus du renforcement des capacités nationales avec 11.614 agents des forces de défense et
de sécurité formés, 312,000 personnes sensibilisées, 992 humanitaires et 387 conducteurs de
véhicules humanitaires et autres166.
Tout cela a eu comme impact, la restitution de 4, 391,584 m2 de territoire dépourvu de
dangers explosifs aux populations, la sécurisation de 2.227 villages, la reprise sécurisée des
activités humanitaires et de développement dans les régions du Nord et du Centre167. Selon
un ouvrage publié en octobre 2018 dans la revue « Zone militaire » par le chercheur Laurent
Lagneau, de 2017 à 2018, le nombre de victimes occasionnés par les engins explosifs
improvisés est en diminution de 5%168. Ce qui matérialise une avancée significative en ce
qui concerne la lutte contre la stratégie de destruction des terroristes et contre leurs attaques
sur les populations locales.

C. La Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS)

La réforme du secteur de la sécurité est un élément essentiel du maintien de la Paix


multidimensionnel et de la consolidation de la paix, indispensable pour s’attaquer aux
racines du conflit et jeter les bases d’une paix et d’un développement à long terme, en
soutenant la réforme du secteur de la sécurité, l’ONU entend assurer une plus grande
sécurité aux populations grâce à des institutions de sécurité efficaces et responsables, qui
opèrent sous contrôle civil dans le cadre de l’état de droit et des droits de l’homme 169 . Elle
constitue « une composante essentielle des efforts visant à rétablir et à renforcer l’État de
droit. Les progrès dans le domaine de la réforme du secteur de sécurité sont une condition
essentielle pour le succès d’une Opération de maintien de la paix multidimensionnelle et lui

165
« Point de presse de la MINUSMA du 22 FÉVRIER 2018 ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-de-la-minusma-du-22-février-2018
166
« UNMASS Mali, Impact ».2020.UNMASS. https://www.unmas.org/en/programmes/mali.
167
« UNMASS Mali, Impact ».2020.UNMASS. https://www.unmas.org/en/programmes/mali
168
« Mali : Le recours aux engins explosifs improvisés par les groupes djihadistes est en forte
hausse ».2020.Zone militaire.
http://www.opex360.com/2018/10/15/mali-le-recours-aux-engins-explosifs-improvises-par-les-groupes-
jihadistes-est-en-forte-hausse/
169
« Réforme du secteur de la sécurité ».2020.ONU. https://peacekeeping.un.org/fr/security-sector-reform
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permettent de définir sa « stratégie de sortie », qui dépend largement de la capacité des


acteurs et des institutions chargées de la sécurité nationale à fonctionner de manière
efficace. Selon son mandat, une opération de maintien de la paix multidimensionnelle des
Nations Unies peut être appelée à appuyer la restructuration, la réforme et la formation de
la police nationale et/ou des forces armées. Les opérations de maintien de la paix
multidimensionnelles des Nations Unies jouent un rôle catalyseur dans le renforcement des
systèmes judiciaires et correctionnels nationaux. Le Conseil de sécurité peut également leur
donner le mandat de promouvoir les réformes législatives et judicaires ou d’appuyer
l’élaboration de textes législatifs essentiels170.
La réforme du secteur de la sécurité est très déterminante dans la lutte contre le terrorisme.
Elle incombe à la MINUSMA conformément au rôle d’accompagnateur qui lui a été attribué
selon le Paragraphe 16, iii de son Mandat de 2013 qui recommande d’Accompagner les
efforts nationaux et internationaux visant à rebâtir le secteur de la sécurité malien, en
particulier la police et la gendarmerie, grâce à une aide technique, au renforcement des
capacités et à des programmes de partage de locaux et de mentorat, ainsi que les secteurs
de l’état de droit et de la justice, dans les limites de ses capacités et en étroite coordination
avec les autres partenaires bilatéraux, donateurs et organismes internationaux menant des
activités dans ces domaines, y compris l’Union européenne.
L’installation et la multiplication des groupes djihadistes au Mali s’expliquent par la faible
capacité des forces de défense et de sécurité maliennes à y faire face. Cela sous-tend l’appui
de la Section DDR/RSS de la MINUSMA dans le cadre du renforcement de capacité des
forces de défense et de sécurité à travers ses efforts de réhabilitation des locaux, fourniture
d’équipement, formations ou tous autres appuis171 visant à rehausser le niveau d’efficacité
des forces de défense et de sécurité en vue de faire face à l’insécurité en générale y compris
le combat imposé par les djihadistes.

Cette réforme se doit d’être holistique en ce sens qu’elle inclut tous les pourvoyeurs de
sécurité de l’État, le gouvernement, le parlement et même les pourvoyeurs de sécurité non
étatique tels que les agences de sécurité privée et de gardiennage. Elle n’exclut non plus les
pourvoyeurs de sécurité informelle comme les confréries de chasseurs Donso et les milices
d’auto-défenses172 173.
Cet appui de la MINUSMA au Mali dans le cadre de RSS se justifie aussi par les
insuffisances et les failles de l’ensemble du système de la sécurité au Mali.
Depuis les indépendances, le Mali a connu plusieurs coups d’État militaires qui ont engendré
des divisions claniques au sein de l’armée, la corruption généralisée a favorisé le népotisme
dans le processus de recrutement et impacté non seulement la qualité mais aussi la quantité
des dotations des forces de défense et de sécurité en armement et équipement. À cet ensemble

170
JONES, Rick. Opérations de maintien de la paix des Nations Unies Principes et Orientations.2008. p 29.
171
« MINUSMA réhabilite et équipe le commissariat de police de Bandiagara ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/minusma-r%C3%A9habilite-et-%C3%A9quipe-le-commissariat-de-police-
de-bandiagara
172
EMPABB. Cour RSS: Acteurs et pourvoyeurs de sécurité.2012
173
Mpako, Ousmane Foaleng et al. La programmation de la réforme du secteur de la sécurité.2015. 11 p.

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de facteurs s’ajoutent les évènements de 2012 qui ont entrainés la chute des institutions de
l’État et favorisé l’installation et la multiplication des groupes terroristes, criminels
transnationaux organisés et groupes d’auto-défenses sur le sol malien. Face à ces
phénomènes et facteurs d’affaiblissement, les forces de défenses et de sécurité se sont
retrouvées incapables d’assurer l’intégrité territoriale du pays et la sécurité des populations
maliennes.
Ainsi, la MINUSMA à travers la Section DDR/RSS, en coordination avec d’autres entités et
partenaires, contribue de façon holistique à renforcer les capacités des pourvoyeurs de
sécurité de l’État, à savoir: les forces de défense et de sécurité, le gouvernement, la justice
le parlement en plus des pourvoyeurs non étatiques et informels (exemple : les groupes
d’auto-défenses), afin de pouvoir efficacement faire aux menaces sécuritaires qui pèsent sur
le pays.
De façon plus détaillée, la Section DDR/RSS dans le cadre de la RSS a pour responsabilité
de soutenir et d’appuyer techniquement, et financièrement les reformes sécuritaires au Mali
suivant trois axes prioritaires suivants : la réforme de la défense et de la sécurité intérieure ;
le contrôle démocratique du secteur de la sécurité ; la sécurisation des frontières et la lutte
contre la prolifération des armes légères.
Au titre de l’Appui et du soutien au cadre de réflexion stratégique sur la RSS, au cours de la
période du 6 janvier au 30 avril 2014, la Section DDR/RSS de MINUSMA a énormément
contribué aux travaux du Groupe Pluridisciplinaire de Réflexion sur la RSS au Mali
(GPRSS). La section a concouru à travers son expertise à la définition de la vision nationale
de la RSS, la description de ses mécanismes de pilotage et de coordination, ensuite à
l’élaboration d’une stratégie de mobilisation de ressources financières pour sa mise en
œuvre. En plus de cela; la MINUSMA a pris part aux discussions concernant la mise en
œuvre de la politique nationale de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent et le
terrorisme à travers la participation à un atelier organisé par le Ministère des Affaires
Religieuses et des Cultes, du 29 au 31 janvier 2018174. Elle a aussi facilité l’élaboration d’une
stratégie de déploiement des unités de la police territoriale malienne telle que prévue par
l’accord et s’est engagée à soutenir techniquement le recrutement et la formation des
éléments des premières unités de police territoriale175.
Quant à la dimension du renseignent, du 24 juin au 13 juillet par exemple, la Mission a
renforcé les capacités des autorités maliennes à travers une première séance de formation à
l’endroit du personnel du Centre d’Analyse et de Fusion du Renseignement Malien. La
séance a prémuni les agents dudit centre de compétence en matière de collecte et d’analyse
des renseignements, facteur indispensable à la lutte contre le terrorisme au Mali176. Le 18
mars 2016, 156 éléments de la garde nationale en plus de policiers, ont reçu des formations
relatives aux renseignements généraux dans l’enceinte de l’École de la Garde Nationale de
Bamako. Ce groupe d’éléments comporte des agents de police spécialisés dans la lutte contre

174
« Point de presse de la MINUSMA du 8 février
2018 ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-de-la-minusma-du-8-
f%C3%A9vrier-2018
175
ONU. Rapport du Secrétaire général sur la situation du Mali.2020. p.6.
176
ONU. Rapport du Secrétaire général sur la situation du Mali.2019. p.10.
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le terrorisme ayant reçu au même moment des renforcements de capacité sur le secours en
situation de combat177.
En plus de ses nombreuses initiatives, La MINUSMA en coordination avec l’ONUDC, et en
soutien à la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières du Mali (CENTIF)
a organisé du 7 au 10 août 2017 à Bamako un atelier sur les enquêtes financières et en
matière de lutte contre le financement du terrorisme, 21 représentants de différentes autorités
répressives et judiciaires du Mali ont été spécialisés sur le démantèlement des réseaux
terroristes178.
En soutien et appui à la Loi d’Orientation et de Programmation militaire (LOPM), la section
a conduit des séries d’activités de rencontre avec la haute hiérarchie de l’État-major Général
des FAMa, le Secrétaire Général du Ministère de la Défense, et différents directeurs et chefs
de services dans le but d’identifier les secteurs prioritaires à appuyer dans le cadre de la RSS.
Ses séances d’évaluation des besoins ont abouti à un certain nombre d’appuis aux capacités
militaire comme : la rénovation et l’équipement du Centre d’Instruction Boubacar Sada SY
à Koulikoro, composé de quatre (4) centres de formation des officiers de l’armée malienne
à savoir: l’École Militaires Inter-arme (EMIA), l’École d’État-Major (EEM), l’École
Militaire d’Administration (EMA), et le centre de formation de l’union européenne (EUTM),
l’ensemble financé à 104.5 millions de FCFA179. En outre, la salle des conférences du
Ministère de la défense et des anciens combattants a été réhabilitée par la section, à hauteur
de 16.950.000180.
EUTM-Mali, la mission de l’Union européenne établie au Mali en 2013 dans le cadre d’un
partenariat bilatéral avec pour mission et objectif de renforcer les capacités de l’armée
malienne est un des partenaires essentiels et complémentaires de la MINUSMA, en ce qui
concerne la formation, l’entrainement, et le développement de l’armée malienne.
De ce fait, formation et la sensibilisation en droits de l’homme de plus de 5000
éléments formés par EUTM-Mali a été possible grâce à ce partenariat EUTM-
MINUSMA181.
En ce qui concerne la Police, en février 2015, La police des Nations Unies (UNPOL) de la
MINUSMA, a initié un projet de réhabilitation de l’École Nationale de Police, financé à 2.5
milliards de francs CFA. Le projet a pour objectif d’améliorer les conditions de formation
de futurs policiers, à travers la réhabilitation et la construction de nouvelles infrastructures
au sein de l’école ; à cela s’ajoutent l’approvisionnement en fournitures et équipements et la
création de nouveaux cursus de formation de police.

177
« Des composantes de la police et de la garde nationale du mali formées par la
MINUSMA ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/des-composantes-de-la-police-et-de-la-
garde-nationale-du-mali-form%C3%A9es-par-la-minusma
178
« Le Mali lutte contre le financement du terrorisme et la contrebande d'argent liquide ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/le-mali-lutte-contre-le-financement-du-terrorisme-et-la-contrebande-dargent-
liquide
179
MINUSMA. Bulletin d'information des activités de la Section RSS-DDR de la MINUSMA N°03.2016. p10.
180
.réf.123.
181
« Pierre angulaire des valeurs onusiennes, les droits de l’Homme au cœur de la coopération avec l’État
malien »2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/pierre-angulaire-des-valeurs-onusiennes-les-
droits-de-l%E2%80%99homme-au-c%C5%93ur-de-la-coop%C3%A9ration-avec-l%E2%80%99etat
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Selon l’annonce faite par l’ambassadeur du japon S.E.M Matsouba, « 2000 personnes seront
formées à la lutte contre le terrorisme sur 5 ans182 ».
Du 29 juin au 3 juillet 2015, au total 31 éléments des forces de défense et de sécurité ont été
formés sur le terrorisme dans la salle de conférence de la préfecture de Tombouctou. Il s’agit
de 10 Gendarmes, 10 agents de la Garde nationale, 10 Policiers et un agent des Services
pénitentiaires et de l’Éducation surveillée, formés sur « les quatre piliers et les différents
types du terrorisme, le profil des terroristes, et leurs organisations, les armes, les ressources
et équipements utilisés par les terroristes, les types d’actes terroristes, leurs tactiques et leurs
cibles, les victimes de ce phénomène, le terrorisme et les médias, l’anti-terrorisme et le
contre-terrorisme ».
Cela vient en addition à Onze (11) autres projets financés à hauteur de 97.623.134 f CFA
destinés à : soutenir le commissariat de police de Diré, la réhabilitation et l’équipement de
la Brigade de Gourma-Rharous, celle de Diré et deTonka en plus du Peloton de la Garde
nationale de Goundam. Les autres projets sont destinés à l’amélioration des conditions et
capacités de travail des forces de sécurité de la région de Tombouctou.
Selon le Major Nataniel Deltat : « La MINUSMA n’a pas pour mandat de lutter contre le
terrorisme au Mali. Nous sommes-là pour appuyer les FSM, notamment en renforcement de
capacités opérationnelles. La MINUSMA conjugue tous les efforts pour remplir son mandat
et aider à la stabilisation des agglomérations pour écarter les menaces183 ».
Du 07 août au 1er septembre 2017, 210 agents des forces de défense et sécurité ont été formé
par la MINUSMA à travers 15 cadres de formations, lesdits agents ont été formés sur la
« prévention et la lutte contre le terrorisme, la planification opérationnelle, les engins
explosifs improvisés ou encore la Surveillance, la filature et l’interpellation184 ».
Il est aussi important de mentionner que la MINUSMA mène plusieurs activités de formation
des agents de sécurité maliennes en coordination avec EUCAP sahel- Mali, la mission
européenne établie au Mali en 2014 dans le cadre d’un partenariat bilatéral avec pour mission
et objectif, le renforcement de capacité des forces de sécurité maliennes. C’est le cas par
exemple de la formation sur la mise en œuvre de la police de proximité, tenue à
Ménaka du 15 au 26 avril 2019 par UNPOL et EUCAP Sahel au profit de 30 éléments
des Forces de Sécurité maliennes185.
Dans le cadre de l’appui au contrôle et à la redevabilité, la Section DDR-RSS a appuyé par
exemple l’Inspection Générale des Armées et Services en octobre 2016. Au regard de sa
responsabilité de garant du contrôle de la gestion et de la redevabilité des armées, le service

« 2,5 milliards de francs CFA pour donner une seconde vie à l’école nationale
182
de
police ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/25-milliards-de-francs-cfa-pour-donner-une-
seconde-vie-%C3%A0-l%E2%80%99ecole-nationale-de-police
183
« La MINUSMA aide les Forces de sécurité maliennes à mieux s’outiller pour combattre le
terrorisme ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/tombouctou-la-minusma-aide-les-forces-de-
s%C3%A9curit%C3%A9-maliennes-%C3%A0-mieux-s%E2%80%99outiller-pour-combattre-le
184
« Point de presse du 14 septembre, du 14 septembre 2017 ».2020.MINUSMA,
https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-du-14-septembre-2017
185
« Clôture de la formation de 30 éléments des Forces de Sécurité du Mali à Ménaka ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/police-de-proximit%C3%A9-cl%C3%B4ture-de-la-formation-de-30-
%C3%A9l%C3%A9ments-des-forces-de-s%C3%A9curit%C3%A9-du-mali-%C3%A0-m%C3%A9naka
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a bénéficié d’un appui logistique (Matériel de bureau et informatique) à hauteur de


44.903.000 de francs CFA, contribuant ainsi à l’amélioration des conditions de travail des
inspecteurs186. Dans le même cadre, le Commissariat aux Armées, la Direction centrale des
services de santé des Armées, l’Armée de Terre ont ensemble reçu en Avril 2016 un soutien
matériel de « 9.000 documents de gestion et de contrôle, 5.000 livrets sanitaires et 84.000
documents d’administration, de gestion, d’instruction pour une valeur de 53,4 millions de
FCFA187 ».
Concernant l’appui à la veille démocratique du processus RSS, à titre illustratif, du 4 au 8
avril 2016, en partenariat avec le National Democratic Institute (NDI), la mission a
financièrement et techniquement soutenu la délégation de la CDNSPC de l'Assemblée
nationale lors des réflexions de haut niveau sur l’état du secteur de la sécurité dans les régions
de Gao, Tombouctou et Ménaka. Ces réflexions sur l’état des lieux dans ces régions du nord
du Mali ont permis de faire le point sur les conditions de travail des forces de défense et de
sécurité à tous les niveaux surtout au niveau terrain. La Section RSS-DDR a également formé
en mars 2016, 50 cadres d’associations constituées de femmes et jeunes à l’Hôtel El Farouk
à Bamako ; le séminaire a porté sur le rôle et la responsabilité de la jeunesse dans la veille
citoyenne du secteur de la sécurité et aussi la prise en compte du genre188.
Par rapport à la sécurisation des frontières, entre 2014 et 2016, l’équipe de sécurisation des
frontières au sein de la Section RSS-DDR a appuyé deux projets contribuant à la sécurisation
des frontières du Mali. À cet effet, six (8) ateliers réunissant plus de soixante-dix (70)
représentants étatiques et non-étatiques ont été organisés à Gao, Ménaka et Kidal sur la
situation frontalière et les actions du gouvernement malien et ses partenaires dans la gestion
des frontières, la sécurité humaine et le développement. Financés à 800.000 US dollars, ces
projets en appui à la Direction Nationale des Frontières (DNF) du Ministère des Collectivités
Territoriales, et à la Direction Nationale des Eaux et Forêts (DNEF) du Ministère de
l’Environnement ont conduit à la révision de la Politique Nationale des Frontières au Mali
et à la formulation de pistes de solutions pour le futur déploiement des gardes forestiers sur
la zone de Gourma, une zone à mi cheval entre la région de Ségou et de Mopti, au long de
la frontière avec le Burkina, considérée comme l’épicentre du terrorisme et du crime
organisé transnational au Mali189.
Dans la même dimension, Section DDR/RSS a appuyé la Direction Nationale des Eaux et
Forêts en mettant à la disposition des gardes forestiers du Mali, un avion ULM Ultra-
Léger-Motorisé de type X-Air F - motorisation Rotax – 912UL, ce, afin de permettre aux
gardes forestiers de jouer leur partition quant à la sécurisation des frontières à travers des
vols aériens, surtout la zone du Gourma, à Douentza dans la région de Mopti réputée comme
étant le fief des terroristes. Le braconnage est souvent usé comme moyen de financement de
réseaux terroristes surtout la traque des éléphants à cause de leurs ivoires.
Selon Mme Sophie Raviers en charge de l'Environnement pour les Nations Unies au Mali :
« On a des suspicions. Notre piste privilégiée, c’est que les braconniers sont liés aux groupes

186
MINUSMA. Bulletin d'information des activités de la Section RSS-DDR de la MINUSMA N°03.2016. p.10.
187
MINUSMA. Bulletin d'information des activités de la Section RSS-DDR de la MINUSMA N°03.2016. p11.
188
MINUSMA. Bulletin d'information des activités de la Section RSS-DDR de la MINUSMA N°02.2016. p12.
189
MINUSMA. Bulletin d'information des activités de la Section RSS-DDR de la MINUSMA N°03.2016. p14.
78
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armés terroristes. Ils participent au financement de ces groupes au travers du trafic d’ivoire
d’éléphant. Ça peut être à la fois la population locale et aussi des personnes venant de
l’extérieur du Mali »190.
Cet ensemble de programmes, projets et activités d’appui et de soutien de la MINUSMA aux
forces de défense et de sécurité dans le cadre de la RSS est un concours énorme et
indispensable à la redynamisation et à la remise à niveau du secteur de la sécurité au Mali.
Cette remise à niveau du secteur de la sécurité à travers la contribution de la mission permet
aux forces de défense et de sécurité de lutter efficacement contre l’insécurité grandissante et
les nouveaux défis émergeants avec le terrorisme en première ligne.

14. Tableau 4 : D’autres faits et chiffres marquant l’appui de la MINUSMA dans le


cadre du renforcement de capacités des forces de défense et de sécurité maliennes.

Forces de défense Forces de sécurité Civils et Autres

Du 1 juillet 2013 au 23 Du 1 juillet 2013 au 23 février Au cours de l’année 2019


février 2018 2018
-4655 Agents de -34.553 Policiers dont 3668 -1840 Acteurs informels ont
défenses et de sécurité Femmes ont été formés sur le été formés dans le cadre du
ont été formés sur la métier de la police et la nouvelle DDR202
gestion des explosifs menace y compris le terrorisme -(Eléments de la plate-forme
dont 130 femmes191 et le crime transfrontalier et de la CMA)203
organisé196
Du 23 au 25 juillet 2019
Février 2017
50 fonctionnaires maliens ont
-600 FAMa prévu pour 20 Agents de l’Administration
été formés dont des
d’autres séances de pénitentiaire ont été formés sur
le terrorisme197 magistrats sur lutte contre le
formation192
terrorisme et le respect des
droits de l’homme204.
En septembre 2012

190
« Mali: les éléphants victimes des djihadistes Radio France international ».2020.RFI.
http://www.rfi.fr/fr/afrique/20151018-mali-elephants-morts-braconnage-groupes-terroristes
191
MINUSMA. Fastsheet. 2019
192
« Point de presse de la MINUSMA du 18 mars 2019 ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-de-la-minusma-du-18-avril-2019
196
Ce chiffre inclue des cas de participations multiples.
197
« Le Renseignement en milieu pénitentiaire au centre d’une formation, site internet de la
MINUSMA ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/tombouctou-le-renseignement-en-milieu-
p%C3%A9nitentiaire-au-centre-d%E2%80%99une-formation
202
Manque de précision sur la nature de la formation.
203
« Point de presse de la MINUSMA du 18 mars 2019 ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-de-la-minusma-du-18-avril-2019
204
« Lutte contre le terrorisme et respect des droits de l’homme : 50 fonctionnaires maliens formés par la
MINUSMA ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/lutte-contre-le-terrorisme-et-respect-des-
droits-de-l%E2%80%99homme-50-fonctionnaires-maliens-form%C3%A9s-par-la

79
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2013-2016 En mai 2018


Plusieurs représentants du
-5000 agents de défense 10 agents de défense et de
Ministère de la Justice et des
et de Sécurité formés en sécurité ont été formés sur la
droits de l’Homme.193 lutte contre le terrorisme198 Droits de l’Homme, du
Ministère des Affaires
Religieuse et du Culte, de la
Direction Nationale de
l'Administration Pénitentiaire
et de l'Éducation surveillée
(DNAPES) ont été formés
aux techniques sur la
prévention du radicalisme et
de l’extrémisme violent dans
les prisons205.

Du 21 au 22 Janvier 2020
En novembre 2016 Du 22 février 04 mars 2016 50 jeunes issus
d’organisations de la société
-180 officiers et sous- 18 éléments des Forces de
civile des régions de Ségou,
officiers, de l’armée de sécurité maliennes, issus de la
Gendarmerie, de la Police et de Koulikoro et de Bamako ont
terre spécialisés en
la Garde Nationale ainsi que des été formés sur la politique de
artillerie, blindé,
services pénitentiaires, de la lutte contre l’extrémisme
infanterie, et de l’armée
douane et de la Protection Civile, violent et le terrorisme206.
de l’air ont été formés en
DH194. ont été formés sur les
renseignements généraux et la
lutte contre le terrorisme199.
Du 3 au 10 mai 2017 En septembre 2016

193
« Pierre angulaire des valeurs onusiennes, les droits de l’Homme au cœur de la coopération avec l’État
malien ».202020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/pierre-angulaire-des-valeurs-onusiennes-les-
droits-de-l%E2%80%99homme-au-c%C5%93ur-de-la-coop%C3%A9ration-avec-l%E2%80%99etat
194
« Pierre angulaire des valeurs onusiennes, les droits de l’Homme au cœur de la coopération avec l’État
malien ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/pierre-angulaire-des-valeurs-onusiennes-les-
droits-de-l%E2%80%99homme-au-c%C5%93ur-de-la-coop%C3%A9ration-avec-l%E2%80%99etat
198
« Forces de défenses et de sécurité maliennes formés à la prévention et à la lutte contre le
terrorisme ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/gao-les-forces-de-d%C3%A9fense-et-de-s%C3%A9curit%C3%A9-
malienne-form%C3%A9es-%C3%A0-la-pr%C3%A9vention-et-%C3%A0-la-lutte-contre-le
199
« Tombouctou : les forces de sécurité malienne outillées en matière de renseignement et de lutte anti-
terroriste ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/tombouctou-les-forces-de-
s%C3%A9curit%C3%A9-malienne-outill%C3%A9es-en-mati%C3%A8re-de-renseignement-et-de-lutte-anti
205
« Technique sur la prévention du radicalisme et de l’extrémisme violent dans les
prisons».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/atelier-technique-sur-la-pr%C3%A9vention-du-
radicalisme-et-de-l%E2%80%99extr%C3%A9misme-violent-dans-les-prisons
206
« Les jeunes maliens s’approprient la politique de lutte contre l’extrémisme violent et le
terrorisme ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/les-jeunes-maliens-
s%E2%80%99approprient-la-politique-de-lutte-contre-l%E2%80%99extr%C3%A9misme-violent-et-le-
terrorisme
80
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-325, éléments des -14 formations pour 227 agents


Forces Armées de défenses et de sécurité sur le
Maliennes (FAMa) terrorisme et 109 autres sur le
issue de l’armée de terre DHI, gestion de scène de crime
(AT), de l’armée de etc.200
l’Air (AA), de la Garde
Nationale (GN), et du
service de santé des
armées ; officiers, sous-
officiers et des hommes
de rangs sensibilisés sur
les droits de
l’homme . 195

En 23 février 2017
-65 membres des forces de
défense et de sécurité ont
participé à une formation de
prévention et de réponse aux
attaques suicides201. -.

Source : Infos MINUSMA

Paragraphe II : L’appui de la MINUSMA aux forces de défense et de sécurité du


Mali dans le cadre de la lutte anti-terroriste
Les forces de défense et de sécurité ont le rôle souverain et la responsabilité première de
garantir la sécurité de l’ensemble des maliens et ce, sur toute l’étendue du territoire malien,
y compris face à la menace terroriste. Cependant compte tenu du niveau d’’affaiblissement
des forces de défense et de sécurité malienne et de l’ampleur de la menace terroriste qui pèse
sur le pays, le Conseil de sécurité des Nations Unies à travers le paragraphe 26 de la
résolution 2100 de 2013, et plus articulé au paragraphe 41 de la résolution 2423 de 2018
autorise vivement l’établissement d’un cadre de coordination entre la mission et les forces
de défense et de sécurité maliennes dans le cadre de leurs activités respectives.

A. L’appui aux forces de défense

195
« La MINUSMA poursuit la formation des Forces Armées maliennes aux droits de
l’homme ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/la-minusma-poursuit-la-formation-des-forces-
arm%C3%A9es-maliennes-aux-droits-de-l%E2%80%99homme
200
« Point de presse de la MINUSMA ».2020.MINUSMA. https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-
jeudi-8-septembre-2016
201
« Point de presse hebdomadaire 02 mars 2017».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-hebdomadaire-02-mars-2017-porte-parole-mme-radhia-
achouri
81
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Comme précédemment évoqué, l’armée malienne, de par sa mission régalienne mène une
lutte armée très rigoureuse contre le phénomène du terrorisme au Mali. Ainsi, conformément
aux paragraphes 26 de la résolution 2100 de 2013 et 41 de la résolution 2423 de 2018, la
MINUSMA offre à l’armée malienne un certain nombre d’appuis opérationnel, logistique,
technique et d’autre nature comme le renseignement.
C’est le cas de plusieurs opérations militaires menées par l’armée malienne et ses partenaires
dans le cadre de la lutte anti-terroristes avec l’appui et le soutien de la force (composante
militaire) de la MINUSMA.
L’un des cas les plus pertinents est celui de l’Opération Gergovie menée du 8 au 18
décembre 2015 par l’armée malienne et ses partenaires dans le but de lutter contre les
groupes terroristes dans les zones de Nampala, Diabaly, Léré et Lerneb. Cette initiative s’est
déroulée avec le soutien opérationnel de la force de la MINUSMA. La mission agissant dans
le cadre de la protection des civils a accompagné l’armée malienne durant 10 jours à mener
des opérations (démonstration de forces, contrôl et sécurisation des zones) « visant à gêner
les activités des groupes armés hostiles et protéger les populations de ces zones207 »208.
Plusieurs autres opérations conjointes « MINUSMA-Armée malienne » Peuvent être citées
dans le même cadre comme ; l’Opération Euphorbia-14 de mars 2017 dans les environs de
Téssit209 et L’Opération WEASEL d’aout 2018 dans les localités de Kabara, Hondoubomo
et Korioumé210.
Dans le cadre de la coopération en matière de renseignement, la MINUSMA appui l’armée
malienne grâce à son dispositif sophistiqué de reconnaissance aérienne. Le cas de l’attaque
djihadiste211 de Dire est une situation illustratrice. Le 17 juin 2020, des groupes djihadistes
ont ouvert le feu sur les bâtiments administratifs de la ville et kidnappé deux sous-préfets.
Suite à une requête de l’armée malienne la Force de la MINUSMA a concouru à travers une
fourniture de renseignement et d’orientation212.
La MINUSMA appuie tout aussi l’armée malienne dans le cadre de l’évacuation sanitaire.
Par exemple, le 26 juin 2020 juin, suite à l’attaque du poste militaire de Dinangorourou par
des groupes djihadistes213 214, la MINUSMA sous requête de l’armée Malienne a procédé à
une évacuation sanitaire de 3 blessés. Plusieurs autres demandes d’évacuation médicales de

207
« Gergovie: une vaste opération militaire coordonnée FAMa/MINUSMA dans le Secteur
Ouest ».2020.MINUSMA. https://minusma.unmissions.org/gergovie-une-vaste-op%C3%A9ration-militaire-
coordonn%C3%A9e-famaminusma-dans-le-secteur-ouest
208
« Gergovie: une vaste opération militaire coordonnée FAMa/MINUSMA dans le Secteur
Ouest ».2020.MINUSMA. https://youtu.be/pVaGkrKfBwU
209
« La MINUSMA a mené l’Opération Euphorbia-14 pour la sécurisation des personnes et de leurs
biens ».2020.MINUSMA. https://www.youtube.com/watch?v=8Gdq-8l7Rvc
210
« L’opération "WEASEL" pour rassurer et aider les populations vulnérables ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/tombouctou-l%E2%80%99op%C3%A9ration-weasel-pour-rassurer-et-aider-
les-populations-vuln%C3%A9rables
211
« Attaque terroriste à Diré : l’un des deux préfets enleves retrouve sa
liberté ».2020.Bamada.net.https://bamada.net/attaque-terroriste-a-dire-lun-des-deux-prefets-enleves-retrouve-
sa-liberte
212
« Point de presse de la MINUSMA du 2 juillet 2020 »2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-de-la-minusma-du-2-juillet-2020
213
Le terme djihadiste n’est pas utilisé par la MINUSMA mais plutôt sur le Site officiel des FAMa. 2020.
https://www.fama.ml/terrorisme-au-centre-la-position-fama-de-dinangourou-attaquee/
214
« Point de presse de la MINUSMA du 2 juillet 2020 ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-de-la-minusma-du-2-juillet-2020
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l’Armée malienne face à des attaques terroristes ont été satisfaites, telle que l’évacuation
médicale de plusieurs militaires suite à l’attaque contre les FAMAs à Dioura, attribuée aux
groupes terroristes sous le commandement de Ba Ag Moussa, un colonel déserteur de
l’armée malienne215.
Cet ensemble d’appui et de soutien (technique, opérationnel et logistique) de la MINUSMA,
s’inscrivant dans un cadre de partenariat autorisé explicitement par la résolution 2423 du
Conseil de sécurité de l’ONU est très déterminante pour l’armée malienne afin de lutter
efficacement comme le terrorisme au Mali.

B. Le soutien aux forces de sécurité malienne


Tout comme celle de l’armée malienne, les forces de sécurité sont investies de la mission
républicaine d’établir et de maintenir la sécurité de tous les maliens vivant sur le territoire,
cela inclus le devoir de lutter contre les groupes terroristes opérants sur le sol malien.
Les mêmes dispositions des paragraphes 26 et 41 respectivement des résolutions 2100 de
2013 et 2423 de 2018 qui autorisent l’appui et le soutien de la MINUSMA envers l’armée,
fonde de même l’autorité de la mission dans le cadre du partenariat avec les forces de sécurité
maliennes.
À ce titre, la mission contribue énormément à la lutte armée anti-terroriste menée par les
forces de sécurité malienne. Ce concours de la mission se manifeste sous la forme logistique,
opérationnelle, matérielle et technique.
À titre d’exemple, le 19 septembre 2019, la MINUSMA a soutenu la police et la gendarmerie
malienne avec des moyens opérationnels (une dizaine d’engins à 2 roues) dans la perspective
de prévenir et de contrer l’insécurité et la criminalité dans la ville de Ménaka où sévissent
également selon le rapport du Secrétaire Générale de l’ONU du 31 mars 2019, de nombreux
groupes terroristes commettant des exactions sur la population civile dans la ville216.
Le 15 Juillet 2015, 19 agents de la Gendarmerie Nationale ont été formés à la conduite
automobile en terrains sablonneux par la police de la MINUSMA (UNPOL), ce qui contribue
à faciliter la poursuite d’éventuels groupes armées dans leurs opérations de lutte anti-
terroriste sur le Sahara. Encore, pour être plus efficaces dans leur mission de lutte contre le
terrorisme au Mali, du 22 février au 4 mars 2016, la MINUSMA à travers sa police (UNPOL)
a aussi renforcé les capacités opérationnelles terrain de 18 agents de sécurité maliens de
provenance de (la Gendarmerie, Police, Garde Nationale ainsi que des
services pénitentiaires, la douane et la Protection Civile). Tenue à la Préfecture de
Tombouctou, la formation a porté sur les renseignements généraux et la lutte contre le
terrorisme217.

215
« Attaque terroriste de Dioura : Le président Keita condamne un acte
Ignominieux ».2020.@Bamako.com. »http://news.abamako.com/h/209407.html
216
« De nouvelles motos pour les unités de police de proximité ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/m%C3%A9naka-de-nouvelles-motos-pour-les-unit%C3%A9s-de-police-de-
proximit%C3%A9
217
« Les Forces de Sécurité Malienne outillées en matière de renseignement et de lutte anti-
terroriste ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/tombouctou-les-forces-de-
s%C3%A9curit%C3%A9-malienne-outill%C3%A9es-en-mati%C3%A8re-de-renseignement-et-de-lutte-anti
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Dans le cadre du soutien logistique, la mission a entre autres mis à disposition du carburant
à hauteur de 37 millions de francs CFA à la Police, la Gendarmerie, la Garde Nationale et la
Direction de la Protection Civile de Gao, afin de mener à bien leurs missions régaliennes de
protection des civils qui consiste à sécuriser la ville contre d’éventuelle attaques, y compris
terroristes ; ainsi de nombreuses opérations conjointes avec UNPOL ont été effectuées dans
ce cadre grâce à cette contribution de la MINUSMA218.

Section 2 : Le partenariat entre la MINUSMA et les autres forces de sécurité


présentes dans le sahel dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Outre le cas des forces de défense et de sécurité malienne, il est peut être utile de préciser à
nouveau que la justification juridique de l’appui de la MINUSMA à l’endroit du G5 sahel et
de la force française Barkhane se loge dans les fameux paragraphes 26 de la résolution 2100
de 2013 et 41 de la résolution 2423 de 2018. À l’instar de la section 1, la présente section
vise à décrire la nature du concours de la mission aux forces en présence dans le Sahel et
mandatées pour lutter contre le terrorisme au Sahel, le Mali y inclus.

Paragraphe I : l’appui au G5 Sahel, une forme de concours à la lutte armée contre


les djihadistes
À ce niveau il est très important de rappeler la mission et le mandat de la force du G5 sahel.
Le G5 sahel est une initiative régionale créée en 2014 par cinq États du Sahel, il s’agit de la
Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad. L’initiative multilatérale a été
instaurée pour le développement économique des États fondateurs et la lutte contre le
terrorisme. La force armée de plus 5 000219 hommes est autorisée par l’Union africaine et
l’ONU, et sa mission spécifique est de lutter contre le terrorisme, le crime organisé
transfrontalier et le trafic d’êtres humains dans l’espace du G5 Sahel.
Selon le Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, « La force du G5 Sahel est un
dispositif souple prévu pour s’adapter à l’évolution de la menace et être modulable selon les
priorités d’intervention. Elle ne remplace pas mais complète l’action de la Mission des
Nations Unies au Mali (MINUSMA) 220 ».
Cependant, en dépit de l’évidence de la nécessité de la force, elle fait face à des défis
financiers compromettant son efficacité. Ainsi, selon l’ONU, « sur les 415 millions d’euros
promis en 2018 par la communauté internationale, un peu moins de la moitié a été déboursée

218
« La MINUSMA offre du carburant aux Forces de sécurité à Gao pour mieux sécuriser la population et ses
biens ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/la-minusma-offre-du-carburant-aux-forces-de-
s%C3%A9curit%C3%A9-%C3%A0-gao-pour-mieux-s%C3%A9curiser-la-population-et-ses
219
« Où le G5 Sahel va-t-il trouver l’argent pour doubler les effectifs de sa force conjointe ? ».Jeune
Afrique.2020.https://www.jeuneafrique.com/mag/446618/politique/g5-sahel-va-t-trouver-largent-doubler-
effectifs-de-force-conjointe/
220
« Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères ».2020.MINUSMA.
https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/securite-desarmement-et-non-
proliferation/terrorisme-l-action-internationale-de-la-france/l-action-de-la-france-au-sahel/article/la-force-
conjointe-g5-sahel-et-l-alliance-
sahel#:~:text=La%20force%20du%20G5%20Sahel,maliennes%20%C3%A0%20stabiliser%20leur%20pays.
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et 199,5 millions d’euros n’ont toujours pas été versés début novembre221 ». Jusqu’en juillet
2020, les chefs d’État fondateurs de la force décrivent un manque de solidarité de la
communauté internationale rendant de ce fait la force quasi incapable de faire face aux
groupes terroristes sur le terrain222.
Outre l’aspect financier, le G5 Sahel est aussi buté à un déficit d’effectif ; sur les 10. 000
hommes escomptés pour être pleinement opérationnelle, la force ne dispose que d’environ
5000 hommes en juillet 2020.

Mises à part les résolutions mentionnées à la section 2, d’autres dispositions de résolution


sont plus spécifiques au G5 Sahel quant à ce soutien. Il s’agit du paragraphe 24 de la
résolution 2295 de 2016, renforcé au paragraphe 42 de la résolution 2364 de 2017 donnant
autorité formelle à la MINUSMA en vue d’appuyer la force.
Conséquemment, la MINUSMA offre un certain nombre d’appuis de nature logistique,
matériel, et technique à la force mandatée pour lutter contre le terrorisme non seulement au
Mali, mais aussi au Sahel.

À titre d’illustration en juin 2020, la MINUSMA a contribué à l’installation et à


l’opérationnalisation du G5 Sahel à travers la construction d’un nouveau poste de
commandement pour la force conjointe. L’initiative a coûté 640 millions CFA223.

Plutôt, en 2017, la mission avait déployé des officiers d’état-major au Centre du pays avec
pour mission d’assurer et faciliter une coordination efficace avec le quartier général des
forces du G5 Sahel à Sévaré224.
Ensuite, en avril 2019, la mission a formé 22 éléments de la Force du G5 Sahel aux
techniques et stratégies d’évacuations médicales (CASEVAC/MEDEVAC) et formée une
fois de plus à la coordination des mouvements des aéronefs par des agents de liaison
aérienne225.

L’opération de sécurisation « GUARDIAN » effectuée par la MINUSMA en janvier 2020


dans le cercle d’Ansongo, dans la localité de Tessit s’est déroulée en parfaite coordination
avec la force du G5 Sahel226. Au cours du point de presse de la MINUSMA du 13 février
2020, le porte-parole de la mission Olivier Salgado s’est prononcé sur ladite opération en
utilisant les termes suivants « En effet, dans un contexte de combats asymétriques où les

221
« L’ONU s’inquiète du manque de moyens de la force du G5 Sahel ».2020.Le Monde
Afrique.https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/11/16/l-onu-s-inquiete-du-manque-de-moyens-de-la-
force-du-g5-sahel_5384397_3212.html
222
« Six ans plus tard, faute de moyens, le G5 Sahel n’a réduit ni le terrorisme, ni la pauvreté ».2020. Hebdo.
https://www.agenceecofin.com/gestion-publique/2204-75955-six-ans-plus-tard-faute-de-moyens-le-g5-sahel-
n-a-reduit-ni-le-terrorisme-ni-la-pauvrete
223
« Partenariat exemplaire pour la construction du nouveau poste de commandement de la Force Conjointe
G5 Sahel à Sénou ».2020.MINUSMA. https://minusma.unmissions.org/partenariat-exemplaire-pour-la-
construction-du-nouveau-poste-de-commandement-de-la-force-conjointe
224
ONU. Rapport du Secrétaire général du 28 septembre sur la situation au Mali. 2017. p.7.
225
« 22 éléments de la Force anti-terroriste du Sahel formés aux évacuations médicales ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/partenariat-g5-sahelminusma-22-%C3%A9l%C3%A9ments-de-la-force-
anti-terroriste-du-sahel-form%C3%A9s-aux-%C3%A9vacuations
226
ONU. Rapport du Secrétaire Général de Mars sur la situation du Mali. 2020. p. 9.
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groupes terroristes ont démontré leur propension à attaquer les postes affaiblis en effectifs,
le commandement de la Force de la MINUSMA a jugé essentiel de garantir un renforcement
militaire par air ou par voie terrestre en cas d’attaques ». D’autres opérations d'envergure ont
été conduites comme par exemple, l’Opération FURAJI menées par la mission dans la
région de Mopti de l’Est à l’Ouest de Douentza, jusqu’au sud de Tombouctou usant de
moyens terrestres (infanterie) et aériens (hélicoptères)227, et ce, dans le même ordre de
coordination avec la force conjointe du G5 Sahel228. Le Général Jean Paul Deconinck,
Commandant de la Force de la MINUSMA s’est exprimé lors du point de presse de la
MINUSMA du 22 février 2018 en disant : je voudrais utiliser l’opération FURAJI pour
insister sur un point qui me paraît tout à fait essentiel. C’est le point sur la coordination
avec les différentes forces en présence. Nous avons coordonné cette opération avec les
partenaires, que sont les FAMa et la Force conjointe du G5 Sahel. Nous coordonnons avec
eux afin qu’il y ait une distinction des zones d’opération, mais aussi pour générer des effets
complémentaires, pour plus de sécurité229.
Lors de la réunion semestrielle du Conseil de sécurité de novembre 2019 à New York
concernant le G5 Sahel, le Secrétaire Général de l’ONU à l’Afrique a décrit 11 opérations
de la force menées conjointement avec la force Barkhane, ou la MINUSMA230.

Quant au concours de la MINUSMA dans le contexte de la fourniture de consommables


vitaux comme l’eau, la nourriture et le carburant à la force conjointe du G5 Sahel, la mission
a répondu aux demandes à la limite de ses capacités et à ce titre le soutien financier de l’union
européenne à la MINUSMA destiné à l’appui au G5 Sahel à cet effet a grimpé de 21% à
environ de 50% en 2020. Selon Pierre Lacroix, le chef des opérations de la paix de
l’ONU, « la mission onusienne a ajouté des points de dépôt supplémentaires pour les
consommables de survie au Mali, aussi près que possible des zones d'opérations de la Force
conjointe « Cependant, la MINUSMA fonctionne à pleine capacité et ne peut aller plus loin
dans son soutien à la Force conjointe avec le mandat et les ressources qui lui ont été
accordés 231».

Paragraphe II : La contribution de la MINUSMA à la lutte anti-terroriste grâce à


l’appui à l’Opération Barkhane.
L’Opération Barkhane est un déploiement français d’environ 5000 hommes au Sahel et au
Sahara appuyé par quelques forces Européennes (Belgique, Danemark, Estonie, Pays-Bas,
Portugal) en plus du soutien américain en renseignement232. La force a dû substituer en

227
« Point de presse de la MINUSMA du 22 février 2018 ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-de-la-minusma-du-22-f%C3%A9vrier-2018
228
« FURAJI : une opération d'envergure de la MINUSMA dans le Centre du Mali ».2020.MINUSMA.
https://www.youtube.com/watch?v=7m61I9JJIvw
229
« Point de presse de la MINUSMA du 22 février 2018 ».2020.MINUSMA.
https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-de-la-minusma-du-22-f%C3%A9vrier-2018
230
RFI, https://www.rfi.fr/fr/afrique/20191121-sahel-financement-failles-g5-sahel-onu-alpha-barry
231
« ONU. G5 Sahel : le soutien de la MINUSMA est crucial mais a atteint ses
limites ».2020.MINUSMA.https://news.un.org/fr/story/2020/06/1070382
232
« Mort d'Abdelmalek Droukdel: quel rôle ont joué les États-Unis? ». 2020. RFI.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200612-mort-droukdel-aqmi-implication-etats-unis-usa?ref=tw_i
86
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2014 les Opérations Serval et épervier233 au Mali234 235. Elle est une force déployée dans la
bande Sahelo-saharienne à la suite d’accords de défense bilatéraux avec les pays de la zone
(échange d'informations et consultations régulières sur les problèmes sécuritaires,
formation, conseil, entraînement et équipement236). L’opération a pour objectif de lutter
contre les terroristes au Sahel, dont le Mali. La force bien armée, équipée et opérationnelle
a annoncé dans un compte rendu hebdomadaire de l’État-major français le 5 mars 2020,
l’élimination au Sahel d’une centaine de terroristes par mois depuis fin 2019237, contre plus
de 600 djihadistes neutralisés entre 2015-2019238.
En janvier 2020, Le sommet de Pau en France avec les pays du G5 Sahel a jeté les bases
d’une coordination plus renforcée des efforts de l’opération barkhane avec ceux du G5
Sahel en plus d’autres partenaires de la France dans le cadre de la lutte contre le terrorisme
au Mali et dans le reste du Sahel239.
Au regard de l’ampleur de la menace terroriste qui pèse sur le Sahel, particulièrement au
Mali, le Conseil de sécurité à travers les paragraphes 26 de la résolution 2100 de 2013 et 41
de la résolution 2423 de 2018 a autorisé la MINUSMA à coordonner ses activités avec la
force française et à lui apporter l’appui et le soutien souhaité dans la cadre opérationnel,
matériel et logistique etc.
Ainsi, par illustration, au cours d'une opération conjointe le 25 novembre 2019 contre des
terroristes dans la zone du Liptako-Gourma aux frontières des territoires du Mali, du Burkina
et du Niger (fief des terroristes opérant au Sahel), la force Barkhane a essuyé des pertes en
vies humaines à la suite de collision de deux hélicoptères. La MINUSMA a alors dépêché
des troupes militaires en renfort dans le but de sécuriser les lieux240.
D’ailleurs, bien avant cela, du 3 au 10 août 2015, l’opération Eglantine conduite par la
MINUSMA et les forces de sécurité maliennes dans le cercle de Goundam, de façon séparée,
néanmoins opérationnellement coordonnée avec l’opération Aneto sur le lac Faguibine

233
Serval et épervier furent des opérations françaises mandatés par l’ONU et conduites au Mali sous
réclamation des autorités Malienne afin de lutter contre la menace djihadiste dans le pays dans les années 2012
- 2014.
234
François D’Alançon. Au Sahel, une force européenne pour appuyer l’armée malienne. 2020.Lacroix.
https://www.la-croix.com/Monde/Au-Sahel-force-europeenne-appuyer-larmee-malienne-2020-03-30-
1201086795
235
« Ministère des armées. DOSSIER DE PRESSE Opération Barkhane ».2020.
Defense.https://www.defense.gouv.fr/operations/barkhane/dossier-de-reference/operation-barkhane pp.3-4.
236
Traité de coopération en matière de défense entre la république française et la république du mali, signé à
Bamako le 16 juillet 2014. Art. 4.
237
« Au sahel barkhane dit-éliminer une-centaine de combattants par mois ».2020. Le Monde Afrique.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/03/11/au-sahel-barkhane-dit-eliminer-une-centaine-de-
combattants-par-mois_6032658_3212.html#:~:text=Sahel-
,%C2%AB%20Barkhane%20%C2%BB%20dit%20%C3%A9liminer%20au%20Sahel%20une%20centaine%
20de%20combattants%20par,rien%20au%20rythme%20des%20op%C3%A9rations.
238
« Sahel : plus de 600 djihadistes "neutralisés" par l'armée française depuis 2015 ».2020.
L’Express. https://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/sahel-plus-de-600-djihadistes-neutralises-par-l-
armee-francaise-depuis-2015_2064409.html
239
« Sahel : le Sommet de Pau a créé une dynamique avec nos alliés du G5 ».2020.Sénat français.
https://www.senat.fr/presse/cp20200709.html
240
« La MINUSMA, les FAMa et Barkhane mènent des opérations coordonnées dans la région de
Tombouctou ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/la-minusma-les-fama-et-barkhane-
m%C3%A8nent-des-op%C3%A9rations-coordonn%C3%A9es-dans-la-r%C3%A9gion-de-tombouctou
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menée par la force Barkhane et l’armée malienne ont permis de sécuriser les dites localités
face à la menace djihadiste et ce malgré la distinction entre leurs mandats respectifs, avec la
MINUSMA d’un côté mandatée pour protéger les civils et Barkhane et les forces de défense
et de sécurité malienne en mission pour lutter contre les terroristes241.
Le Colonel Peter Oberg, Commandant Adjoint du Secteur Ouest de la Force de la
MINUSMA a expliqué que ces opérations conjointes (FAMa242, Barkhane et la MINUSMA)
menées en usant de lourds moyens terrestres et aériens ont eu comme impact une diminution
perceptible de la menace armée dans les secteurs concernés243.
Plusieurs autres opérations conjointes et patrouilles (MINUSMA, Barkhane, FAMa) ont eu
lieu à différentes dates et zones du Mali dans le but de sécuriser les populations civiles contre
l’insécurité avec le djihadisme au cœur.
Il s’agit entre autres de: l’Opération PIANA244, (MINUSMA, Barkhane, FAMa) d’Octobre
2014 dans la zone du Gourma infectée de terroristes, des patrouilles (MINUSMA, Barkhane,
FAMa) de novembre 2014 à Tombouctou245, Et des patrouilles (MINUSMA, Barkhane),
dans la région de Tessalit en février 2015246.

241
« La MINUSMA, les FAMa et Barkhane mènent des opérations coordonnées dans la région de
Tombouctou ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/la-minusma-les-fama-et-barkhane-
m%C3%A8nent-des-op%C3%A9rations-coordonn%C3%A9es-dans-la-r%C3%A9gion-de-tombouctou
242
Forces Armées du Mali
243
« La MINUSMA, les FAMa et Barkhane mènent des opérations coordonnées dans la région de
Tombouctou ».2020.MINUSMA.https://minusma.unmissions.org/la-minusma-les-fama-et-barkhane-
m%C3%A8nent-des-op%C3%A9rations-coordonn%C3%A9es-dans-la-r%C3%A9gion-de-tombouctou
244
« MINUSMA, Opération PIANA : les « Trois Mousquetaires » dans le désert… ».2020.MINUSMA.
https://www.youtube.com/watch?v=SiPqGXIOA0Y
245
« MINUSMA, Patrouille Mixte à Tombouctou - Novembre 2014 ».2020.MINUSMA.
https://www.youtube.com/watch?v=pw3S6VXOiY4
246
« Barkhane : patrouille bipartite avec la MINUSMA ».2020.MINUSMA.
https://www.defense.gouv.fr/actualites/international/barkhane-patrouille-bipartite-avec-la-minusma
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CONCLUSION GENERALE

L’énorme contribution des opérations de maintien de la paix de l’ONU face à la question du


terrorisme dans les pays concernés (Pays hôtes) reste manifeste, et ce, malgré l’absence
totale de mandat de lutte antiterroriste.
À l’instar du cas la MINUSMA, cet énorme apport dans la lutte contre le terrorisme se
manifeste en gros par l’appui et le soutien contributifs de la composante civile de la mission
à la lutte contre les facteurs du terrorisme au Mali, en plus de ceux des composantes
essentiellement polices et militaires à la lutte armée contre ce phénomène.
Comme cela a été démontré dans la première partie de la rédaction, la MINUSMA appuie et
soutient le gouvernement du Mali à travers des activités de consolidation de la paix que sont :
l’appui au cadre politique de gestion de la crise, le soutien aux programmes de protection et
de respect des droits humains et enfin l’aide contributive aux initiatives de stabilisation et
relèvement économique. Cet ensemble d’activités de paix menées par la mission contribuent
à réduire les facteurs du terrorisme dont les plus pertinents sont : la mauvaise gouvernance,
l’exclusion socio-politique, le chômage, l’analphabétisme et l’injustice.
De façon plus détaillée, la mission à travers son appui au cadre politique de résolution de la
crise, renforce les efforts des autorités maliennes et les aide à établir une stabilité
démocratique pour pallier l’exclusion socio-politique et la mauvaise gouvernance à travers
le soutien : à l’organisation des élections, aux réformes administratives; et finalement au
dialogue politique.
Outre le cadre politique, l’appui aux efforts du gouvernement en matière de respect et de
protection des droits humains est aussi une forme de contribution de la mission au Mali.
À cet effet, le concours de la MINUSMA est perceptible à travers le renforcement de capacité
des acteurs du domaine (organisations de la société civile, forces de défense et de sécurité,
personnels des institutions et mécanismes en charge du secteur de la justice et des droits
humains) afin de garantir et promouvoir l’État de droit. Cela se justifie par le fait qu’il ait été
prouvé que la violation répétitive des droits humains engendre des frustrations sociales qui
conduisent à l’extrémisme violent et par extension au terrorisme.

Enfin, l’appui et le soutien à la stabilisation et au relèvement économique permet de


promouvoir le développement socio-économique en luttant contre le chômage et la pauvreté
grâce aux nombreuses initiatives telles que les projets à impact rapide et d’autres
programmes de relèvement. Ces initiatives contributives de la mission permettent tout aussi
de créer un environnement favorable au retour des déserteurs des groupes terroristes et en
même temps, d’éradiquer l’adhésion des communautés à ces réseaux.

Il a tout aussi été nécessaire d’évoquer préalablement dans la seconde partie de la rédaction,
le fondement juridique et doctrinal du caractère non engagé de la MINUSMA dans la guerre
contre le terrorisme au Mali et les discussions populaires autour de l’opportunité d’un
mandat de lutte anti-terroriste pour la mission. Le but de cette réflexion est d’établir de façon

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claire que « la MINUSMA n’a pas besoin d’un mandat plus robuste247 » pour exécuter sa
mission de stabilisation au Mali.

Comme développé dans la seconde partie, malgré le fait que la MINUSMA ne soit pas dotée
de mandat de lutte anti-terroriste, elle contribue tout de même à la lutte armée contre le
phénomène. Cela se manifeste par l’appui de la mission au volet sécuritaire à travers le
soutien au Désarmement, Démobilisation, Réinsertion, et aux actions du service de lutte anti
mines qui dans l’ensemble aident à installer une garantie sécuritaire facilitant la réduction
des engins explosifs et des armes en circulation dans le pays. Le DDR favorise de plus le
retour à la vie civile à plusieurs jeunes ayant intégré des mouvements terroristes. Ensuite
l’appui à la réforme du secteur de la sécurité renforce quant à elle les capacités techniques
et opérationnelles de l’ensemble des pourvoyeurs de sécurité du pays afin de pouvoir
efficacement lutter contre le phénomène du terrorisme au Mali.

Et pour terminer, la contribution de la mission a été étayée d’avantage en décrivant la nature


de l’aide logistique, matérielle, et opérationnelle de la MINUSMA accordée, non seulement
aux forces de défense et de sécurité maliennes mais aussi aux forces Barkhane et G5 Sahel
opérant sur le sol malien. Cet appui leur permet de mener une lutte efficace contre les
terroristes sur le terrain conformément à leurs mandats respectifs.
Les résultats de la recherche ont en ce sens abouti au fait que les casques bleus de la
MINUSMA mènent conjointement plusieurs opérations armées avec ces trois forces,
chacune d’entre elles conformément à son mandant ; la MINUSMA dans le cadre de la
protection des civiles et les autres forces dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Il est cependant opportun et important de mentionner qu’il existe certainement bien d’autres
types de soutien de la MINUSMA à l’endroit de l’État et des forces militaires présentes au
Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Il n’est toutefois pas facile de détenir
l’information et l’argumentation nécessaire pour le prouver, c’est entre autres : le cas du
cadre de coopération entre la mission et les comités de sanction de l’ONU sur les groupes
terroristes opérant au Mali conformément à la résolution initiale 2295 de 2016 conférant ce
mandat à la MINUSMA ; et aussi du mandat, rôle et activités spécifiques de l’ « Unité Crime
Organisé Transfrontalier et Terrorisme » intégrée au sein de la mission.
Finalement, au regard de tout ce qui précède, l’apport de la MINUSMA est notable en terme
de contribution à la lutte contre le terrorisme au Mali, et partant du constat et de la prise en
compte des 5 piliers de la stratégie malienne de lutte anti-terroriste de 2018 axée en majeure
partie sur : la prévention des causes structurelles du terrorisme (voir annexe 1),
considérant de plus la stratégie anti-terroriste mondiale de l’ONU reposant sur quatre piliers
basés essentiellement sur des mesures visant à éliminer les causes structurelles du terrorisme,
il serait sensé de croire que l’exécution du mandat d’une opération de maintien de la paix de
l’ONU à l’instar de celui de la MINUSMA a plus d’impact dans la lutte contre le terrorisme
comparé à l’application de la stratégie anti-terroriste mondiale de l’ONU dans n’importe
quel autre État donné, même si cela reste à être confirmé scientifiquement.

247
« Mali – Mahamat Saleh Annadif : La Minusma n’a pas besoin d’un mandat plus robuste ».2020.Jeune
Afrique.https://www.jeuneafrique.com/304781/politique/mali-mahamat-saleh-annadif-minusma-na-besoin-
dun-mandat-plus-robuste/
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de-moyens-le-g5-sahel-n-a-reduit-ni-le-terrorisme-ni-la-pauvrete

« s.n. ». le gouvernement tente de réorganiser l'enseignement coranique afin de lutter contre


le djihadisme chez les jeunes. French.xinhuanet. [En ligne]. 2019, [Consulté le 17 juin 2020]
Disponible sur : http://french.xinhuanet.com/afrique/2019-12/30/c_138667569.htm
D’ALANÇON, François. Au Sahel, une force européenne pour appuyer l’armée malienne.
La Croix. [En ligne]. 2020, [Consulté le 10 juin 2020] Disponible sur : https://www.la-
croix.com/Monde/Au-Sahel-force-europeenne-appuyer-larmee-malienne-2020-03-30-
1201086795

« s.n. ». Mort d'Abdelmalek Droukdel: quel rôle ont joué les États-Unis?. RFI. [En ligne].
2020, [Consulté le 11 mai 2020] Disponible sur : https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200612-
mort-droukdel-aqmi-implication-etats-unis-usa?ref=tw_i

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Sites WEB
Nation Unies. Désarmement, Démobilisation et Réintégration [En ligne]. Disponible sur :
<URL> https://peacekeeping.un.org/fr/disarmament-demobilization-and-reintegration
(Consulté le 02 mars 2020)

Nation Unies. Désarmement, Démobilisation et Réintégration [En ligne]. Disponible sur :


<URL> https://peacekeeping.un.org/fr/security-sector-reform (Consulté le 09 mars 2020)
Nation Unies, maintien de la paix, MINUSMA [En ligne]. Disponible sur : <URL>
https://minusma.unmissions.org/ (Consulté le 10 juillet 2020)
Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères. La force conjointe G5 Sahel et l’Alliance
Sahel [En ligne]. Disponible sur : <URL> https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-
etrangere-de-la-france/securite-desarmement-et-non-proliferation/terrorisme-l-action-
internationale-de-la-france/l-action-de-la-france-au-sahel/article/la-force-conjointe-g5-
sahel-et-l-alliance-sahel (Consulté le 03 juillet 2020)
Sénat français. "Sahel : le Sommet de Pau a créé une dynamique avec nos alliés du G5" [En
ligne]. Disponible sur : <URL> https://www.senat.fr/presse/cp20200709.html (Consulté le
29 juin 2020)
Senat français. Sahel : Pour une approche globale [En ligne]. Disponible sur :
<URL>https://www.senat.fr/rap/r12-720/r12-7204.html (Consulté le 30 juin 2020)

Ministère des armées. DOSSIER DE PRESSE : Opération Barkhane [En ligne]. Disponible
sur : <URL> https://www.defense.gouv.fr/operations/barkhane/dossier-de-
reference/operation-barkhane (Consulté le 12 juillet 2020)

Contribution à un colloque
NGAPA, Théophile, 2010. La contribution de la Mission multidimensionnelle intégrée des
Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA)au maintien de la paix et à la lutte
contre le terrorisme dans le Sahel. In : UNESCO.chaire. Mémoire, Cultures et
Interculturalité, Lyon ,du 21 & 22 mars 2019. p.15.
Support de cours
NGAPA, Théophile, 2019. Terrorisme [document Power point].Support de cours : Cours
«Terrorisme», Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin Beye, filière Maintien de la
paix, année académique 2018-2019
EMPABB, 2016. Réforme du Secteur de la Sécurité [document Power point].Support de
cours : Cours « Réforme du secteur de la sécurité », Ecole de Maintien de la Paix Alioune
Blondin Beye, filière Maintien de la paix, année 2016
EMPABB, 2016. Coordination Civil-militaire [document Power point].Support de cours :
Cours «Coordination Civil-militaire », Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin
Beye, filière Maintien de la paix, année 2016

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Bulletins d’information
MINUSMA. Bulletin d'information des activités de la Section RSS-DDR. Parlons en. 2016,
n°03, pp. 2-11.
MINUSMA. Bulletin d'information des activités de la Section RSS-DDR. Parlons en. 2017,
N°05, pp. 3-11.
MINUSMA. Bulletin d'information des activités de la Section RSS-DDR. Parlons-en.2016,
N°02, pp.12-14.
MINUSMA. L’ONU poursuit son appui au processus électoral Malien. Bulletin.
hebdomadaire d’information de la MINUSMA. 2018, N°119, p. 4.
MINUSMA. Deux ans s’unir pour la Paix, s’unir pour l’avenir. bulletin hebdomadaire
d’information de la MINUSMA. 2015, Edition Speciale, p. 5.
MINUSMA. La MINUSMA aux côtés du Mali pour l'organisation de son Election
Présidentiel. bulletin hebdomadaire d’information de la MINUSMA. 2018, N°118, pp.3-13.

Points de presse

Point de presse de la MINUSMA du 28 novembre 2019. Disponible sur : <URL>


https://minusma.unmissions.org/point-de-presse de-la-minusma-du-28-novembre-2019
(Consulté le 29 mars 2020)

Point de presse de la MINUSMA, du 29 aout 2019. Disponible sur :


<URL>https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-de-la-minusma-du-29-aout-2019
(Consulté le 15 mai 2020)

Point de presse de la MINUSMA du 12 septembre 2019. Disponible sur :


<URL>https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-de-la-minusma-du-12-septembre-
2019 (Consulté le 03 juin 2020)

Point de presse 22 février 2018. Disponible sur :


<URL>https://minusma.unmissions.org/point-de-presse-de-la-minusma-du-22-
f%C3%A9vrier-2018 (Consulté le 11 février 2020)

Résolutions de l’ONU
Résolution 2100 (2013). Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 6952e séance, le 25 avril
2013
Résolution 2164 (2014). Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 7210e séance, le 25 juin
2014
Résolution 2227 (2015). Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 7474e séance, le 29 juin
2015

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Résolution 2295 (2016). Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 7727e séance, le 29 juin
2016
Résolution 2364 (2017). Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 7991e séance, le 29 juin
2017
Résolution 2423 (2018). Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 8298e séance, le 28 juin
2018
Résolution 2480 (2019). Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 8568e séance, le 28 juin
2019
Résolution 2531 (2020). Adoptée par le Conseil de sécurité, le 29 juin 2020
Résolution 60/228 (2006) la Stratégie anti-terroriste mondiale de l’Organisation des Nations
Unies. Adoptée par l’Assemblée générale, le 8 septembre.

ACCORDS
Accord pour la Paix et la Réconciliation issue du Processus d’Alger. (2015). Signé le 15 mai
et 20 juin 2015.

Traité de coopération en matière de défense entre la république française et la république du


mali, signé à Bamako le 16 juillet 2014.

DOCUMENTS AUDIO/VIDEO

Emission de TV/radio
Émission Thema de Africable Télévision Kidal, les dessous des cartes! [Émission TV] débat
politique [En ligne]. 22 aout 2017. [Consulté le 02 mars 2020]. Disponible sur : <URL>
https://www.youtube.com/watch?v=oarN7yRsDZo

Paix et lutte contre l’extrémisme violent: Les jeunes de Tombouctou ouvrent le débat sur
leur rôle [émission radio] MIKADO FM interview[en ligne]. 26 janvier 2017. [Consulté le
19 juillet 2020]. Disponible à l’adresse
https://soundcloud.com/search?q=MIKADO%20FM%20%20d%C3%A9bat%20extremism
e%20violent
Table-ronde: les raisons invoquées par les jeunes maliens qui rejoignent les groupes
djihadistes [émission radio] MIKADO FM Table ronde [en ligne]. 22 octobre 2016.
[Consulté le 19 juillet 2020]. Disponible à l’adresse :
https://soundcloud.com/search?q=MIKADO%20FM%20%20Table%20ronde%20terroris
me
Processus de Nouakchott : M. Annadif plaide pour un meilleur renseignement contre le
terrorisme [émission radio] MIKADO FM [en ligne]. 28 novembre 2018. [Consulté le 13
juillet 2020]. Disponible à l’adresse :
https://soundcloud.com/search?q=MIKADO%20FM%20TERRORISME

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Vidéo
MINUSMA, 2016. Gergovie: une vaste opération militaire coordonnée FAMA/MINUSMA
dans le Secteur Ouest [enregistrement vidéo]. YouTube [en ligne]. 8 janvier 2016. [Consulté
le 25 juin 2020]. Disponible à l’adresse : https://youtu.be/pVaGkrKfBwU

MINUSMA, 2017. La MINUSMA a mené l’Opération Euphorbia-14 pour la sécurisation


des personnes et de leurs biens [enregistrement vidéo]. YouTube [en ligne]. 2 avril 2017.
[Consulté le 29 juin 2020]. Disponible à l’adresse :
https://www.youtube.com/watch?v=8Gdq-8l7Rvc

MINUSMA, 2018. FURAJI : une opération d'envergure de la MINUSMA dans le Centre


du Mali [enregistrement vidéo]. YouTube [en ligne]. 23 février 2018. [Consulté le 29 juin
2020]. Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=7m61I9JJIvw

MINUSMA, 2014. Opération PIANA : les « Trois Mousquetaires » dans le désert…


[enregistrement vidéo]. YouTube [en ligne]. 22 octobre 2014. [Consulté le 18 avril 2020].
Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=SiPqGXIOA0Y

MINUSMA, 2014. Patrouille Mixte à Tombouctou - Novembre 2014


[enregistrement vidéo]. YouTube [en ligne]. 14 Novembre 2014. [Consulté le 13 juin 2020].
Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=pw3S6VXOiY4

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

1. TABLEAU 1 : PRINCIPAUX GROUPES TERRORISTES AU MALI (2018) ................ 9


2. CARTE 1 : CARTOGRAPHIE DES GROUPES TERRORISTES AU MALI ............... 11
3. TABLEAU 2 : TABLEAU RECAPITULATIF DE L’EVOLUTION DU MANDAT DE
LA MINUSMA....................................................................................................................... 17
4. SCHEMA 1 : ILLUSTRATION DES LIMITES D’UN MAINTIEN DE LA PAIX DE
L’ONU .................................................................................................................................... 24
5. IMAGE1 : L’INSTITUT AVANT SA REHABILITATION ET EQUIPEMENT (AVANT
2015) ........................................................................................................................................ 46
6. IMAGE 2 : L’INSTITUT APRES SA REHABILITATION ET EQUIPEMENT (2015)46
7. SCHEMA : 2 SCHEMA ILLUSTRATIF DU SYSTEME DE COORDINATION
INTEGREE DE LA MINUSMA ET SES PARTENAIRES DANS LE CADRE DE
L’HUMANITAIRE ET DU DEVELOPPEMENT ............................................................. 49
8. SCHEMA: 3 CARTOGRAPHIE DES INITIATIVES DE STABILISATION ET DE
RELEVEMENT ECONOMIQUE REALISES AU MALI GRACE AU CONCOURS DE
LA MINUSMA....................................................................................................................... 50
9. IMAGE REALISATION 3 ............................................................................................... 51
10 IMAGE REALISATION 4 ................................................................................................... 52
11. IMAGE REALISATION 5 ................................................................................................... 52
12. IMAGE REALISATION 6 ................................................................................................... 52
13. TABLEAU 3 : ILLUSTRATION DE LA MISE EN ŒUVRE DES PROJETS DE
REDUCTION DE VIOLENCES COMMUNAUTAIRES (RVC) A PROXIMITE DES
SITES DE CANTONNEMENT (2016) ................................................................................ 70
14. TABLEAU 4 : D’AUTRES FAITS ET CHIFFRES MARQUANT L’APPUI DE LA
MINUSMA DANS LE CADRE DU RENFORCEMENT DE CAPACITE DES FORCES
DE DEFENSES ET DE SECURITE MALIENNES........................................................... 79

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TABLE DES ANNEXES

ANNEXE 1 : RÉSUMÉ DE LA STRATÉGIE ANTI-TERRORISTE MALIENNE ........................... 102


ANNEXE 2 : CARTOGRAPHIE DE DÉPLOIEMENT DE LA MINUSMA ........................................ 103
ANNEXE 3 : LISTE DES PRINCIPALES ENTITÉS DE LA MINUSMA AYANT APPUYÉ LA
PRÉSENTE RECHERCHE ....................................................................................................................... 104

100
Annexe 1 : Résumé de la stratégie anti-terroriste malienne
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101
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Annexe 2 : Cartographie de déploiement de la MINUSMA

102
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Annexe 3 : Liste des principales entités de la MINUSMA ayant appuyé la présente recherche

1. Le Bureau du Représentant Spécial Adjoint du Secrétaire Général / Affaires Politiques (Chef


adjoint de la MINUSMA)

2. La Section Affaires Politiques

3. La Section DDR/RSS

4. L’Unité Contrôle Démocratique

5. La Force (Le Commandant Adjoint)

6. Le Centre de l’Appui à la Mission

7. La chaine radio MIKADO FM (Radio de la MINUSMA)

8. Le Centre des Opérations Conjointes (JOC)

9. La Division de la Communication Stratégique et de l’Information Publique (Porte-parole de


la MINUSMA)

10. L’Unité Sensibilisation

11. L’Unité Multimédia

12. Le Bureau de presse

13. La Division des Droits de l’Homme

14. L’Unité Protection des Civiles

15. L’Unité Outreach

16. Le Centre d’Analyse Conjoint (JMAC)

17. U9 au sein de la Force (CIMIC)

18. La Section Protection de l’Enfant

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TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE .......................................................................................................... 5
INTRODUCTION .................................................................................................. 6

PARTIE I : LA CONTRIBUTION INDIRECTE DE LA MINUSMA À LA LUTTE CONTRE LE


TERRORISME À TRAVERS LES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX ................................. 16
Chapitre 1. Le mandat confié à la MINUSMA en tant que mission de maintien de la Paix ............................. 17
Section 1: La restauration de la capacité de l’État du Mali et le renforcement de l’état de droit................. 18
Paragraphe I : L’appui au processus de résolution politique de la crise malienne .................................. 19
Paragraphe II : Le concours de la mission en matière des droits humains .............................................. 22
Section 2 : L’appui aux efforts de stabilisation socio-économique et au renforcement de la société civile 24
Paragraphe I : L’accompagnement des projets humanitaires et de stabilisation socio-économique ....... 25
Paragraphe II : Le renforcement des capacités et l’autonomisation de la société civile ......................... 26
Chapitre2. L’exécution du mandat de la MINUSMA, facteur de réduction du terrorisme au Mali. ................ 28
Section 1: Le rôle important du processus de stabilisation post conflit dans la prévention de la résurgence
des attaques terroristes ................................................................................................................................. 28
Paragraphe 1 : L’appui au cadre de gestion politique de la crise malienne, une contribution indirecte de
la MINUSMA à la lutte contre le terrorisme .......................................................................................... 29
Paragraphe II : La promotion du respect des droits humains et des libertés fondamentales ................... 39
Section 2 : Le concours du processus de stabilisation et relèvement économique à la lutte contre le
terrorisme au Mali ....................................................................................................................................... 47
Paragraphe I : L’appui à l’humanitaire et au développement au profit de la lutte contre le terrorisme .. 47
Paragraphe II : Le cadre de partenariat avec la société civile ................................................................. 51

PARTIE II : UNE CONTRIBUTION INDIRECTE DE LA MINUSMA À LA LUTTE ARMÉE CONTRE


LE TERRORISME. ...................................................................................................................................... 54
Chapitre 1. La MINUSMA une force d’interposition et non d’engagement ..................................................... 55
Section 1: L’absence de mandat offensif dans la lutte contre le terrorisme ................................................. 55
Paragraphe I : Le recours à la force pour la protection des civils ........................................................... 55
Paragraphe II : L’usage de la force à des fins de défense ....................................................................... 57
Section 2: Les débats autour de l’opportunité d’un mandat offensif pour la lutte contre le terrorisme ....... 59
Paragraphe I : L’argumentaire en faveur d’un mandat offensif de la MINUSMA ................................. 59
Paragraphe II : Les limites instaurées par l’esprit de la charte des Nations Unies dans le cadre du droit
international comme source de blocage au mandat de lutte contre le terrorisme. ................................... 62
Chapitre 2. La MINUSMA, un partenaire déterminant des forces armées mandatées pour lutter contre le
terrorisme au Mali et au Sahel ........................................................................................................................ 64
Section 1: Le concours de la MINUSMA à la lutte armée contre le terrorisme au Mali et au Sahel ........... 64
Paragraphe I : Le Désarmement, Démobilisation et Réinsertion, la gestion des engins explosifs et la
Réforme du Secteur de la Sécurité .......................................................................................................... 65
Paragraphe II : L’appui de la MINUSMA aux forces de défense et de sécurité du Mali dans le cadre de
la lutte anti-terroriste ............................................................................................................................... 81
Section 2 : Le partenariat entre la MINUSMA et les autres forces de sécurité présentes dans le sahel dans
le cadre de la lutte contre le terrorisme. ....................................................................................................... 84
Paragraphe I : l’appui au G5 Sahel, une forme de concours à la lutte armée contre les djihadistes ..... 84
Paragraphe II : La contribution de la MINUSMA à la lutte anti-terroriste grâce à l’appui à l’Opération
Barkhane. ................................................................................................................................................ 86
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................... 89
SITOGRAPHIE.................................................................................................... 92
TABLE DES ILLUSTRATIONS .......................................................................... 99

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TABLE DES ANNEXES..................................................................................... 100


TABLE DES MATIERES................................................................................... 104

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