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Fiche élève

Thème Faire la guerre, faire la paix. Chapitre introductif.


Exercice 1 :
Document 1 : Gérer le post conflit
Parmi les évolutions contemporaines de la conflictualité, l’une des plus importantes est
sans doute la gestion par diverses institutions et organisations des situations post-
conflit. Ainsi, la gestion d’un conflit ne s’achève pas avec les traités de paix. Elle se
prolonge dans le temps à travers diverses tâ ches qui sont la reconstruction, les
opérations de maintien de la paix, la question du retour des réfugiés et des personnes
déplacées, ou encore à travers tout le travail souvent plus long et plus complexe de
pacification et de réconciliation des acteurs en conflit (mis en place de tribunaux
internationaux pour juger les criminels de guerre, travail de mémoire sur les conflits,
entre autres). L’ONU, avec toutes ses ramifications (UNHCR, PNUD, etc) est en ce
domaine leader, bien que de nombreuses institutions gouvernementales (UE, Etats-Unis,
Ligue arabe, etc) et non gouvernementales (ONG humanitaires) soient également
impliquées. Cette dimension post-conflictuelle induit de nouveaux objectifs pour la
sécurité internationale, dans lesquels le but n’est plus de remporter la victoire militaire
mais de conquérir et de construire une paix durable.
Amaël Cattaruzza et Pierre Sintès, Géopolitique des conflits, Bréal, 2016.
Document 2 : La paix positive
La paix positive est un concept développé par le politologue norvégien Johan Galtung :
pour aire la paix, il ne suffit pas de mettre fin à la violence, il faut tenter d’éradiquer les
éléments qui ont été à l’origine de cette violence. Ce qui distingue la paix négative – on
ne se bat plus – de la paix positive : on ne se bat plus et on a tenté de régler les questions
qui ont fait que l’on s’est battu […]. Pour arriver à ce résultat, […] il ne suffit pas de
condamner le terrorisme, de mettre un terme à la violence, il faut aussi mettre en place
des conditions qui permettront aux anciens combattants d’être réintégrés dans la
société, et aux problèmes politiques soulevés par la violence, d’être traités par des voies
pacifiques. Cela suppose par exemple […] une politique carcérale qui ne soit pas
exclusivement répressive, mais une politique carcérale de réintégration. Si l’on fait une
comparaison avec la Colombie, les membres des FARC (Forces armées révolutionnaires
de Colombie) ont été réintégrés en grande partie dans la société, les FARC sont devenues
un parti politique […].
Interview de Jean-Pierre Massias, « Résolution des conflit : Passer de la guerre à la paix,
c’est opérer une forme de révolution », www.franceculture.fr, 7 décembre 2017.

Questions :
1. Pourquoi la gestion d’un conflit ne s’achève pas avec les traités de paix ?
2. Qui peut jouer un rô le dans la recherche d’une paix durable ? De quelle façon ?

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Exercice 2 :

Document 1 : La pacification du monde selon la théorie libérale des relations


internationales
Pour les théoriciens libéraux, plusieurs éléments concourent à l’apaisement des
relations internationales. Le principe d’interdépendance, lié à l’existence d’échanges
commerciaux entre les différents É tats [la mondialisation], est considéré comme un
puissant frein à la violence […]. En permettant de dépasser les contraintes de l’anarchie
internationale, le droit international offre la possibilité de résoudre les conflits
émergents de manière pacifique […]. Le caractère démocratique d’un régime agit lui
aussi comme une entrave à la guerre […] : [il faut effectivement répondre] aux exigences
de l’opinion publique et de la société civile qui a une aversion pour la guerre. L’exigence
d’organisations internationales (ONU, OMC…) […] crée des espaces de dialogue et une
coopération de fait qui favorisent la pacification des relations internationales […]. Il
devient alors possible d’éradiquer le fléau de la guerre pour y substituer une paix
durable entre nations […]. Considéré comme trop « éloigné des réalités au regard de la
nature humaine et des intérêts égoïstes de chaque É tats, le libéralisme fut cependant
largement critiqué [pour] son idéalisme.
Valentin Bouteiller, « La théorie libérale des relations internationales »,
www.lesyeuxdumonde.fr, 18 mai 2014.

Document 2 : États faillis et sociétés guerrières


L’Europe n’est plus le champ de bataille du monde. La guerre n’est plus une compétition
entre puissances mais un phénomène lié à la précarité […]. Beaucoup de sociétés n’ont
pour espoir de survie que la corde guerrière. La guerre devient le principal tissu social,
là où ont échoué les institutions, l’É tat, le contrat social, la construction nationale. La
guerre produit une économie qui se révèle florissante pour beaucoup d’acteurs ; la
guerre devient également un espace d’identification, mais pire encore, la guerre devient
une protection sociale. Toute une partie de la population […] trouve dans la guerre un
moyen d’exister et d’être protégée socialement […]. La faillite économique et sociale des
É tats permet et nourrit cette dérive pour une population désœuvrée – en Afrique par
exemple sur 200 millions de jeunes, 75 millions sont au chô mage. En enrô lant des
combattants […], la guerre devient un moyen d’effacer la pression du chô mage, donne la
possibilité de se vêtir, de se nourrir, de se loger, d’être respecté […]. La République
démocratique du Congo, la Centrafrique, la Somalie, le nord du Mali, fonctionnent [ainsi]
grâ ce aux liens sociaux particuliers qu’offrent les sociétés guerrières.
Bertrand Badie et Dominique Vidal, « Nous sommes rentrés dans l’ère de la société
guerrière », L’Humanité, 9 janvier 2015.

Questions
1. Pourquoi parle-t-on d’une théorie libérale des relations internationales ?
2. Quels exemples de conflits au XXème siècle peuvent remettre en cause cette théorie ?
3. Selon Dominique Vidal et Bertrand Badie, quelle est l’une des causes majeures de la
violence guerrière aujourd’hui ?

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