Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
d’élevage avicole
CIPC
COMITE INTERPROFESSIONNEL DU POULET DE CHAIR
A partir des années 60, la recherche et le développement agricole ont commencé à rendre fonctionnel l’outil bâtiment en profitant des avancées
technologiques, d’autant plus que les bâtiments sont devenus spécialisés et conçus pour n’élever qu’un seul type d’animaux.
Par la suite, l’augmentation de la taille des cheptels, la spécialisation, mais aussi la diminution de main d’œuvre plaidaient pour une autre
approche des bâtiments afin d’en faire des outils encore plus fonctionnels. L’amélioration des connaissances aidant, les solutions techniques sont
devenues de plus en plus sophistiquées et complexes.
L’élevage suivait en cela l’industrie qui en réunissant tous les facteurs de production dans un même lieu favorisait la standardisation, un contrôle
des conditions de production et des gains de productivité. Cette évolution a ainsi été menée assez loin en aviculture avec des bâtiments qui ont
une allure de bâtiments industriels et qui intègrent de plus en plus de la technologie.
• le coût non négligeable du bâtiment pour des exploitations françaises désormais en compétition à l’échelle mondiale,
• l’emprise des bâtiments sur le territoire et la consommation de foncier qu’ils entraînent,
• les efforts de la profession pour répondre aux attentes sociétales,
• l’évolution des outils et techniques de production au sein des élevages,
• les nouvelles connaissances sur les animaux.
Tout cela conduit à analyser les enjeux des bâtiments volailles pour les années à venir et à promouvoir de nouveaux modèles d’élevage avicole
constituant une activité économique dans les territoires, acceptée socialement et avez un impact sur l’environnement et les territoires le plus
faible possible.
Au plan régional, il existe de nombreuses disparités dans la SAU de 100 ha (51 %, 47 % et 46 % respectivement. Les capacités
moyenne des exploitations avicoles. Ainsi, une part importante (en m² ou en nombre d’animaux) sont systématiquement
des exploitations avicoles bretonnes dispose de peu de SAU, plus élevées dans les structures disposant de peu de SAU
puisque plus de 30 % des exploitations ont moins de 10 ha (intensification de l’atelier avicole). La capacité des exploitations
et près de 65 % des élevages exploitent moins de 50 ha. A ayant moins de 1 ha de SAU est environ 1,5 fois supérieure à la
l’inverse, les régions Champagne-Ardenne, Centre et Picardie se capacité des autres exploitations dans la filière chair et entre 2
distinguent par la part élevée d’exploitations disposant de plus et 4 fois supérieure en filière ponte.
Bâtiment à ventilation
statique (1 000 m²)
Bâtiment à ventilation
dynamique (1 200 m²)
Un élevage petit et peu spécialisé avicoles françaises encore non spécialisées, l’atelier avicole est
donc souvent considéré comme une activité complémentaire
à d’autres productions (bovin et culture). Les bâtiments sont
Le parc de bâtiments est vieillissant (âge moyen de 19 ans), de pour la plupart (70 %) polyvalents, c’est-à-dire qu’ils produisent
faible surface (1 533 m² en moyenne par exploitation contre indifféremment du poulet, de la dinde, ou de la pintade. Les
près de 4 000 m² dans les autres pays producteurs), peu exploitations avicoles spécialisées sont plus rares, et sont basées
modernisé et peu spécialisé. Avec près de 80 % des exploitations en général sur l’équivalent de 1 UTH pour 2 400 m².
Le boîtier de régulation :
un outil performant pour
gérer l’ambiance
L’eau
La question de l’eau se pose à plusieurs niveaux dans la filière
avicole. Elle constitue le premier aliment des volailles, qui Paille + copeaux Anas de chanvre
boivent en moyenne 1,8 fois plus qu’elles ne mangent. La Les litières utilisées en
qualité de l’eau est donc un élément à prendre en compte.
aviculture sont très diverses
L’eau est également un support vaccinal ainsi qu’un moyen
de traitement et d’apport en vitamines. Sur ces aspects, de
nombreux travaux ont été conduits, mais ils ne couvrent Certaines espèces, en particulier les poulets, sont sensibles
pas toutes les situations d’élevage, l’effort d’acquisition des à l’élévation de la température. Le phénomène de coup de
connaissances ayant porté principalement sur le poulet et la chaleur est dû à une élévation excessive de la température
dinde. corporelle de l’animal aboutissant à une mortalité élevée et à
L’eau de nettoyage du matériel d’élevage et de lavage des des baisses de performances zootechniques. L’augmentation
bâtiments peut représenter des volumes importants, très de mortalité touche essentiellement les élevages de poulets
variables selon les moyens mis en œuvre (du jet d’eau basse de chair et les baisses de performances concernent toutes les
pression aux systèmes robotisés de lavage des caillebotis productions, à des degrés divers selon l’espèce. Pour lutter
destinés à l’élevage des canards), selon le type de sol (bétonné contre ce phénomène, les poulaillers sont de plus en plus
ou non) et selon l’espèce élevée. Par ailleurs se pose la question souvent équipés de systèmes de refroidissement : pad-cooling,
de la gestion de ces eaux de lavage et de leur devenir en utilisant brumisation à basse ou haute pression. Ces systèmes sont plus
des techniques de traitement validées pour les effluents peu ou moins gourmands en eau, avec une très forte variabilité
chargés en élevage de ruminants. selon les installations et selon les conditions météorologiques.
L’énergie électrique en élevage avicole est utilisée Le fuel est attribué à deux usages :
notamment pour : • le groupe électrogène et la génératrice,
• l’éclairage, • le matériel motorisé utilisé pour les divers travaux au sein
• la ventilation, du bâtiment d’élevage (épandage de chaux, broyage de la
• le refroidissement, paille, paillage, curage, balayage...).
• la distribution d’aliment,
• l’abreuvement,
• le lavage des bâtiments et du matériel, la conservation des
cadavres de volailles.
10
Sources : pour la France, moyenne 2007-2010 de l’enquête des Chambres d’Agriculture du Grand Ouest ; pour les autres
pays, chiffres 2009 - LEI Wageningen, actualisés 2013 (sauf Danemark)
11
12
13
Il convient de mettre en œuvre une utilisation sensée de l’eau, • 5,5 m3/bande pour un élevage de poulet de 1 200 m² sur
en réduisant le gaspillage de l’eau pour l’abreuvement des sol en terre battue (équivalent classiquement à 1 800 m²
animaux, le lavage des bâtiments et du matériel, et en évitant de surfaces de parois et de toiture lavées)
les fuites sur le circuit d’alimentation en eau. • 10 m3 pour un élevage de poulets de même surface sur
sol bétonné.
Le lavage des bâtiments et du matériel d’élevage n’est pas le • 11 à 13 m3 pour un élevage de dindes de même surface,
poste le plus gourmand en eau. Cependant, il est nécessaire
de trouver un équilibre entre la propreté et l’utilisation de Pour l’eau d’abreuvement de grands progrès ont été
la plus petite quantité d’eau possible. Il est préférable de faits en termes de réduction des gaspillages dans la plupart
nettoyer les bâtiments d’élevage et les équipements avec des productions, notamment par l’utilisation de matériel
des nettoyeurs à haute/basse pression après chaque cycle de d’abreuvement « performant » (pipettes, récupérateurs
production. Les quantités d’eau utilisées pour le nettoyage d’eau…).
d’un bâtiment d’élevage sont très variables et dépendent
du matériel utilisé, de la personne qui procède au nettoyage On peut classer les systèmes par ordre d’efficacité par rapport
(professionnel ou éleveur) et de l’espèce élevée. Les quantités aux gaspillages (du moins bon au meilleur) :
14
Économiser l’énergie par les parois, le sol et la toiture. L’isolation des bâtiments doit
permettre de s’affranchir des conditions climatiques extérieures
En élevage avicole, de gros écarts de consommation d’énergie en rendant les conditions intérieures du bâtiment les plus
existent entre les élevages. Ramenée au kilo vif elle varie indépendantes possibles.
de 1 à 3 entre les 33 % plus faibles consommateurs et les
33 % supérieurs. Les pratiques et techniques de production Ce paramètre est bien intégré en construction neuve. Il est
employées expliquent l’essentiel des écarts, le différentiel de également assez aisé de ré-isoler la toiture d’un poulailler
productivité entre élevages y contribue également. Le plus gros existant.
poste énergétique est le chauffage qui représente près de 80
% des consommations d’énergie finale directe d’un élevage de L’étanchéité a pour objectif d’empêcher toute entrée d’air
volailles. parasite, qui entraînerait une baisse de confort thermique
pour les animaux et par conséquent une surconsommation de
chauffage. L’étanchéité d’un bâtiment d’élevage a un impact fort
Isoler et étanchéifier les bâtiments sur les dépenses énergétiques et son coût de réfection est faible
Il est cependant plus facile de remédier à ces problèmes en
Pour réduire les consommations d’énergie du poste chauffage bâtiments dynamiques qu’en bâtiments statiques compte tenu
(en général du gaz), la techniques consiste à agir sur l’isolation de l’impact sur les résultats de l’élevage.
et l’étanchéité du bâtiment afin d’éviter les pertes thermiques
15
Renforcement de l’isolation
en toiture
Utiliser des échangeurs récupérateurs de financièrement par des aides publiques voire privées, pour
chaleur (ERC) équiper leurs bâtiments de ces systèmes. Parallèlement, de
nouveaux appareils font progressivement leur apparition sur
le marché. Au final on estime aujourd’hui que 20 % du parc
La récupération de chaleur par échangeur air-air permet
national de bâtiments de volailles de chair standard et certifiées
de diminuer sensiblement la facture énergétique, tout en
sont équipés.
améliorant les conditions d’élevage des volailles. Beaucoup
d’éleveurs ont ainsi fait le choix d’investir, souvent accompagnés
16
Principe de fonctionnement
d’un ERC
prélevant une partie de la chaleur contenue dans l’air vicié pour
la transférer à l’air neuf entrant dans le bâtiment, et ce sans
contact direct des deux masses d’air.
Les récupérateurs de chaleur ne remplacent pas les dispositifs Bâtiment d’élevage équipé
de chauffage. Ils sont utilisables sur tous types de bâtiment, d’échangeurs récupérateurs
qu’ils soient statiques ou dynamiques. de chaleur
Utiliser un éclairage à basse consommation Le type d’éclairage est tout d’abord à raisonner en fonction des
tâches à accomplir dans le bâtiment. Ainsi, plus les tâches sont
minutieuses, plus l’éclairage doit être de bonne qualité. En outre,
Le renchérissement du coût de l’énergie et le respect de dans les salles d’élevage accueillant des animaux, l’éclairage
l’environnement amène les aviculteurs à se tourner vers des doit également être défini en fonction de la réglementation
dispositifs d’éclairage «basse consommation», dont le principe concernant le bien-être. Enfin, les lampes à incandescence et
est de remplacer l’éclairage artificiel classique par des luminaires halogènes étant progressivement retirées du marché, il est
économes en énergie, tout en conservant un confort d’éclairage nécessaire de se tourner vers d’autres types de luminaires, plus
au moins identique, voire meilleur. économiques.
17
L’utilisation de détecteurs de présence (par exemple dans les couloirs), de détecteurs de luminosité est également à étudier au cas
par cas, car elle peut permettre des économies.
Des économies peuvent également être réalisées grâce à des systèmes de régulation de l’éclairage.
Guide des bonnes pratiques environnementales d’élevage - IFIP –ITAVI-IDELE – 2010 -303
pages
Les bâtiments d’élevage à basse consommation (BEBC) - ITAVI – IFIP – IDELE - Chambre
Régionale d’Agriculture de Bretagne – Chambre Régionale d’Agriculture des Pays de la Loire - Chambre
Régionale d’Agriculture de Bourgogne – 2012 – 8 pages
18
Chaudière à biomasse
Les chaudières à biomasse permettent de produire de l’énergie
sous forme de chaleur. Ces chaudières sont composées de deux
éléments :
• un foyer où se déroule la combustion. Il existe plusieurs
types de foyers pour la biomasse selon le combustible
utilisé (bois déchiqueté, céréales, granulés de sciure, paille, Mise en place d’un réseau
huile végétale brute,…). de tuyauteries dans
• un échangeur où se produit le transfert de la chaleur vers un sol bétonné
le fluide, en général de l’eau.
L’eau chaude produite est acheminée vers les bâtiments Au-delà des aspects techniques liés à l’utilisation de ces
d’élevage où elle va alimenter un réseau de tuyauteries présents nouveaux combustibles, la biomasse permet une restitution de
dans le sol bétonné ou des aérothermes. l’énergie dans les bâtiments d’élevage qui est tout à fait novatrice
dans le secteur avicole. Les chaudières à bois les plus récentes
obtiennent des rendements énergétiques élevés (environ
90 %) et s’avèrent de plus en plus rentables. Ce système permet
donc de répondre aux forts appels de puissance en chauffage,
spécifiques lors de la période de démarrage.
19
Installation de méthanisation
en Allemagne (en arrière-
plan, un poulailler équipé de
panneaux photovoltaïques)
20
Compostage
Riches naturellement en éléments fertilisants, les fumiers de
volailles sont de véritables engrais et se comportent comme
tels dans le sol. Cela signifie, entre autres, que l’azote qu’ils
contiennent est rapidement mis à la disposition des cultures,
comme le ferait un engrais, ce qui n’est pas sans risque en
particulier lorsque l’engrais de ferme est apporté en excès.
21
23
ITAVI,
Réussir Aviculture,
Avipôle Formation
CIPC
COMITE INTERPROFESSIONNEL DU POULET DE CHAIR