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MINISTERE DE LA JUSTUCE ET REPUBLIQUE DU MALI

DES DROITS DE L’HOMME Un Peuple -Un But- Une Foi


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DIRECTION NATIONALE DES
AFFAIRES JUDICIAIRES
ET DU SCEAU
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ETUDE
I SAISINE:

Par Bordereau d’Envoi n°0050/MJDH-SG du O8 janvier


2020, le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme saisissait
la Direction Nationale des Affaires Judiciaires et du Sceau d’une
demande d’extradition contre le nommé Bala DOUCARA par le
Ministère français de la Justice.

II OBJET :

La Direction Nationale des Affaires Judiciaires et du Sceau a


été saisie pour « Attribution ».

III FAITS :

Retrouvée sur la voie publique le 31 octobre 2019, à


Nanterre(France) avec de multiples et graves blessures sur tout le
corps, Madame GAFFOUR Ahlem déclarait avoir subi tortures et
blessures dans une chambre d’hôtel à Nanterre la veille(le 30
octobre 2019) de la part de Monsieur Bala DOUCARA et qu’elle ne
dut son salut qu’à l’arrivée de trois de ses amis. Toujours selon la
victime, ceci n’empêcha pas Bala DOUCARA de la retenir dans un
taxi qu’il avait pris avec l’argent qu’il lui a volé, puis dans sa
voiture, sur le parking de Montfermeil, avant de la laisser partir
en menaçant de tuer sa mère si elle le dénonçait.

Suite à l’enquête ouverte contre Bala DOUCARA, un mandat


de recherche est demeuré infructueux, le mis en cause ayant été
signalé sur un vol le 23 novembre 2019 au départ de la Belgique
en direction de Bamako, au Mali.
Par la suite, le Vice-Président du Tribunal de Grande
Instance de Nanterre, chargé de l’instruction décerna mandat
d’arrêt contre lui, le 28 novembre 2019 pour avoir à Nanterre,

1
Montfermeil, Seine Saint-Denis, du 30 octobre 2019 au 31
octobre 2019, en tout cas sur le territoire national (français) et
depuis temps non couvert par la prescription, séquestré, arrêté,
enlevé, détenu arbitrairement Ahlem GAFFOUR avec torture et
actes de barbarie ;
Vol avec violence ayant entrainé une incapacité de travail
supérieure à huit(8) jours au préjudice de Ahlem GAFFOUR.
Ce mandat est transformé en mandat d’arrêt européen le 09
décembre 2019.

IV- ANALYSE :
De l’exploitation de cet ensemble, on peut retenir :

₋ Sur la forme :
Le 20 décembre 2019, le Bureau Central National
d’Interpol appréhendait le nommé Bala DOUCARA à Bamako au
Mali suivant procès-verbal N°0156/01 du 20 décembre 2019 en
exécution du mandat d’arrêt du 09 décembre 2019 et de la notice
rouge d’Interpol France et en informait le Procureur de la
République.
Celui-ci, suivant Ordre d’Ecrou aux fins d’extradition en
date du 24 décembre 2019, ordonnait que le nommé Bala
DOUCARA soit gardé en attendant la réaction de la partie
française ;
Une demande d’extradition contre Bala DOUCARA a été
formulée par l’autorité judiciaire française le 27 décembre 2019 et
adressée à l’autorité judiciaire malienne suite au mandat d’arrêt
européen décerné contre lui le 09 décembre 2019.
Par arrêt N° 265 du 02 juin 2020, la Chambre d’Accusation
de la Cour d’appel de Bamako ordonne l’extradition de Bala
DOUCARA en France, avec son consentement.

₋ Sur le fond :
La demande d’extradition concerne Bala DOUCARA,
de nationalité française, venu au Mali, suite aux faits
d’arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire
avec torture ou acte de barbarie, infractions définies par les
articles 224-2 alinéa 2, 224-1 et réprimées par les articles 224-2
alinéa 2, article 224-9, article 224-10, article 224-11, article 131-
26-2, tous du Code Pénal Français ;
Vol avec violence ayant entrainé une incapacité de travail
supérieure à huit(8) jours, infraction définie par l’article 311-6

2
alinéa 1 , article 311-1 et réprimée par l’article 311-6 alinéa 1,
article 311-14, article 311-15 du Code Pénal Français, lesquelles
infractions ont toutes leurs équivalentes dans le Code Pénal
Malien : articles 237 à 239, 240 et 241 pour les séquestration,
arrestation et enlèvement, 252et 253 pour le vol et 208 pour les
blessures volontaires.
Ces infractions relèvent du droit commun : elles ne sont ni
militaires, ni politiques, ni fiscales.
La demande ne semble pas non plus avoir une motivation
politique.
Elle est formulée par la partie française en application de
l’Accord de Coopération en matière de justice du 09 mars 1962
Régissant les relations extraditionnelles entre le Mali et la France.

V- AVIS :
Les éléments de droit ainsi réunis, adossés à la
Convention suscitée, plaident en faveur de la satisfaction de la
demande de la partie française.

Bamako, le 28 juillet
2020

Le Directeur National

Mohamed Maouloud NAJIM

Magistrat

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