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Le contentieux électoral devant les

tribunaux administratifs

Master droit des contentieux

Elaboré par : Amrani Joutei Jihane

Zine Zouhair

Encadré par : Pr. ENNACIRI KHADIJA


PLAN
Introduction...........................................................................................................................................4
Chapitre I...............................................................................................................................................5
La compétence des juridictions en matière de contentieux électoral...............................................5
Les principaux types de contentieux électoral...................................................................................6
Chapitre II..............................................................................................................................................8
Cadre juridique et administratif pour la tenue des élections directes...............................................8
Contentieux électoral et élections partielles.....................................................................................9

Introduction
Le cadre réglementaire marocain permet la tenue d’élections démocratiques,
même s’il pourrait bénéficier d’aménagements permettant d’accroître la
transparence du processus. Cependant, compte tenu du rôle limité du
Parlement dans l’architecture constitutionnelle et du contexte politique,
l’importance des élections en termes de démocratisation effective est limitée.
Le caractère démocratique de ces élections est néanmoins fondamental pour
la légitimité du futur Parlement et sa capacité à poursuivre la réforme
constitutionnelle.
En fait, l'exercice du droit de vote par tout citoyen est conditionné par
l'inscription sur une liste électorale, laquelle a pour principale utilité d'attester
que l'électeur remplit les conditions de fond auxquelles est subordonné le
droit de vote.
Sur le plan de l'expression des choix des électeurs, cette nouvelle législation
consacre les principes universels en la matière portant sur la liberté, le secret
et l'universalité du vote. Ces principes ont pour but de garantir la sincérité du
résultat des urnes en permettant à chaque électeur de pouvoir voter pour le
candidat ou la liste de son choix, librement et sans aucune sollicitation,
menace ou pression.
Les opérations électorales donnent naissance au contentieux. Le contentieux
électoral a pour objet de vérifier la régularité des actes et la validité des
résultats. Il peut aboutir à la confirmation, à la réformation ou à l’annulation
de l’élection.
D’où l’importance de traiter la compétence des juridictions, la procédure
adoptée devant les tribunaux ainsi que les types de contentieux électoral.
Chapitre I
La compétence des juridictions en matière de contentieux
électoral

Compétence judicaire devant les tribunaux administratifs

Les tribunaux administratifs sont compétents pour connaître les litiges nés à
l'occasion des élections des représentants du personnel au sein des
commissions administratives paritaires prévues par le dahir n° 1-58-008 du 4
chaabane 1377 (24 février 1958) portant statut général de la fonction publique
et les statuts particuliers du personnel communal et des personnels des
établissements publics.
La Compétence des tribunaux administratifs en contentieux électorale englobe
aussi ce qui est énoncé dans l’article 26 de Loi n° 41-90 instituant des tribunaux
administratifs et ce qui est implicite et dépend de la nature de l’opération
électorale.
Le tribunal administratif statue en matière des recours relatifs au dépôt des
candidatures en premier et dernier ressort, dans un délai de 3 jours , la
décision du tribunal est notifiée à l'intéressé et à l'autorité chargée de recevoir
les déclarations de candidature qui doit immédiatement enregistrer la
candidature déclarée acceptable par le tribunal et la porter à la connaissance
des électeurs conformément aux procédures prévues à l'article 47 de la
présente loi , en ce qui concerne les opérations électorales, le recensement
des votes et la proclamation des résultats du scrutin, les recours sont
introduits devant le tribunal administratif contre les décisions des bureaux de
vote et celles des commissions de vérification préfectorales ou provinciales ou
des commissions de recensement régionales.

Les pouvoirs du juge administratif


Pouvoir de rectification
Les juges électoraux administratifs détiennent non seulement les pouvoirs
nécessaires pour contrôler la moralité et la sincérité des opérations
électorales, mais encore du droit de proclamer élu un candidat différent de
celui qui l’a été par l’organe compétent.
Les juges peuvent réformer ou annuler l’ensemble du scrutin. Ils peuvent
également prononcer d’office l’inéligibilité des candidats.
Dans les cas où le juge peut identifier avec certitude les bénéficiaires des
suffrages écartés à tort ou mal décomptés, il procède à la réattribution de ces
suffrages et corrige en conséquence les résultats de l’élection.
Pouvoir d’annulation

L’article 74 de la loi organique n° 09-97 formant le code électoral stipule que :


« La nullité partielle ou absolue de l'élection ne pourra être prononcée que
dans les cas suivants :
1° si l'élection n'a pas été faite selon les formes prescrites par la loi ;
2° si le scrutin n'a pas été libre ou s'il a été vicié par des manœuvres
frauduleuses ;
3° s'il y a incapacité légale ou judiciaire dans la personne d'un ou de plusieurs
élus. »
Ainsi, Le juge électoral peut annuler totalement ou partiellement une élection
en cas de manœuvre ayant affecté la sincérité du scrutin.

Les principaux types de contentieux électoral

Recours relatifs aux candidatures

Tout candidat dont la candidature a été rejetée peut, pendant un délai de deux
jours qui commence à partir de la date de sa notification, déférer la décision de
rejet au tribunal administratif dont relève la circonscription où le requérant a
présenté sa candidature. Le recours est enregistré sans frais et le tribunal
administratif statue en premier et dernier ressort dans le délai imparti, selon le
cas, à partir de la date de son dépôt au greffe. La décision du tribunal est
aussitôt notifiée à l'intéressé et à l'autorité chargée de recevoir les déclarations
de candidatures qui doit immédiatement enregistrer les candidatures
déclarées acceptables par le tribunal et les porter à la connaissance des
électeurs.
Recours relatifs aux opérations électorales

Les décisions prises par les bureaux de vote, les bureaux centralisateurs, les
commissions de recensement relevant des communes urbaines ou des
arrondissements, les commissions préfectorales et provinciales de
recensement ou de vérification et les commissions régionales de recensement,
en ce qui concerne les opérations électorales, de recensement des votes et de
proclamation des résultats, peuvent faire l'objet d'un recours exercé
conformément aux dispositions prévues par la présente loi. Les candidats dont
l'élection est contestée conformément aux dispositions de la présente loi
peuvent consulter les procès-verbaux des opérations électorales et en prendre
copie, selon le cas, au siège de la circonscription électorale, de la commune, de
la préfecture ou de la province du ressort ou de la préfecture ou province chef-
lieu de région dans un délai de huit jours courant à compter de la date où le
recours leur a été notifié.
Ce recours est ouvert à toutes les parties intéressées et au gouverneur de la
préfecture ou de la province ou à son premier khalifa, au pacha, au chef de
cercle ou au caïd compétents, il doit, à peine de nullité, être formé par une
requête écrite dans un délai de huit jours francs à compter du dépôt du
procès-verbal constatant la proclamation des résultats du scrutin. La requête
est déposée au greffe du tribunal administratif compétent et enregistrée sans
frais. Elle doit contenir les griefs sur lesquels le tribunal est appelé à statuer.
Dans les vingt-quatre heures du dépôt du recours, le président du tribunal saisi
désigne un juge rapporteur qui porte la requête à la connaissance des
personnes intéressées et recueille leurs observations verbales ou écrites.
Dès que l'affaire est en état d'être jugée, le président du tribunal administratif
fait connaître au gouverneur de la préfecture ou de la province et à son
premier khalifa, au pacha, au chef de cercle et au caïd intéressés et aux parties
la date de l'audience à laquelle le litige sera appelé. La date d'audience est
portée à la connaissance des intéressés trois jours au moins avant ladite date.
Le tribunal administratif statue dans un délai de 40 jours à partir de la date du
dépôt du recours au greffe. Le jugement est notifié aux parties et au
gouverneur de la préfecture ou de la province ou à son premier khalifa, au
pacha, au chef de cercle ou au caïd intéressés et est exonéré de tout droit
d'enregistrement et de timbre. En cas d'appel formé contre la décision du
tribunal administratif, la Cour suprême doit statuer dans un délai qui ne pourra
excéder quatre mois. La Cour suprême doit notifier son arrêt aux parties et au
gouverneur de la préfecture ou de la province concernée dans un délai d'un
mois à compter de la date de l'arrêt. Les candidats proclamés élus restent en
fonction jusqu'à ce que le jugement annulant leur élection devienne définitif.

Chapitre II

Cadre juridique et administratif pour la tenue des


élections directes

Cadre juridique

L’essentiel de la législation relative aux élections est concentrée dans deux


textes. La loi n°9-97 formant Code électoral (CE) couvre l’enregistrement des
électeurs, les élections locales, les référendums, les élections indirectes des
assemblées régionales et provinciales/préfectorales et les élections des
chambres professionnelles. La loi organique n° 31-97 relative à la Chambre des
représentants (LOCR) couvre l’élection de la première chambre.
Le cadre juridique pour la tenue des élections est généralement clair, détaillé
et bien organisé. Les amendements proposés dans ce rapport relèveront donc
principalement du fond.
Au moment de la rédaction de ce rapport, la Chambre des représentants
examine un projet de loi organique n°22-06 portant amendement de la loi
organique n° 31-97, dont le contenu sera examiné dans le cadre de l’analyse
des modalités d’organisation de l’élection des membres de la Chambre des
représentants.

Administration électorale
L’organisation des élections au Maroc repose largement sur l’exécutif, avec
une direction spécifiquement en charge au sein du ministère de l’Intérieur et
les gouverneurs jouant un rôle clé dans la mise en œuvre pratique des
procédures électorales. Le système s’inspire largement de l’exemple français.
Les conditions ayant accompagné l’élaboration des propositions
d’amendements à la loi organique relative à la Chambre des représentants,
négociées au sein du gouvernement avec la participation des ministres et
ministre délégué de l’Intérieur.
L’administration électorale apparait comme un acteur politique et est
généralement considérée comme tel.
L’établissement d’une telle autorité représenterait cependant un changement
significatif impliquant l’examen de nombreux modèles possibles disposant ou
non d’une administration propre. Ces options demanderaient à être discutées
avec attention, ce qui suppose une approche à plus long terme. Dans
l’immédiat, des mesures de transparence accrues peuvent être considérées et
des mécanismes de consultation avec les partis et candidats mises en place.

Contentieux électoral et élections partielles

Les recours relatifs aux élections des conseils communaux et des


arrondissements sont introduits et instruits conformément aux procédures
prévues par la loi 9-97 et par la loi n° 41-90 instituant des tribunaux
administratifs.
Le contentieux du dépôt des candidatures est réglé conformément aux
dispositions de l'article 68 de la loi 9-97. Toutefois, le tribunal administratif
statue en premier et dernier ressort dans un délai de huit jours à partir de la
date du dépôt du recours au greffe.
Les décisions prises par les bureaux de vote, les bureaux centralisateurs et les
commissions de recensement, en ce qui concerne les opérations électorales, le
recensement des votes et la proclamation des résultats du scrutin, peuvent
faire l'objet d'un recours devant le tribunal administratif dont relève la
circonscription électorale.
Tout membre d'un conseil élu au scrutin de liste dont le siège devient vacant
pour quelque cause que ce soit est remplacé par le candidat venant
immédiatement après le dernier élu sur la liste où il s'était présenté. En cas de
vacance, pour quelque cause que ce soit, d'un siège dans le conseil d'une
commune urbaine à arrondissements, est appelé à occuper ledit siège le
conseiller d'arrondissement venant immédiatement après le dernier élu
membre du conseil de ladite commune urbaine, sur la même liste que celle au
titre de laquelle a été élu le conseiller communal dont le siège est devenu
vacant.
En cas d'annulation des résultats d'un scrutin et dans l'impossibilité d'appliquer
la procédure de remplacement prévue à l'article 75 de la loi 9-97, des élections
partielles doivent être organisées dans un délai de trois mois courant, selon le
cas, à compter de la date de notification du jugement définitif annulant
l'élection ou de la date à laquelle le délai fixé pour pourvoir le siège vacant par
voie de remplacement a expiré.

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