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Systèmes d'Information et Management

Volume 3 | Issue 1 Article 3

1998

La méthode SODA et l'entretien des systèmes


informatiques
James Pearson
Département des Systèmes d'Information Organisationnels Faculté des Sciences de l'Administration Université Laval,
james.pearson@sio.ulaval.ca

Claude Banville
Département des Systèmes d'Information Organisationnels Faculté des Sciences de l'Administration Université Laval,
claude.banville@sio.ulaval.ca

Maurice Landry
Département des Systèmes d'Information Organisationnels Faculté des Sciences de l'Administration Université Laval,
maurice.landry@sio.ulaval.ca

Krystel Mondor
Département des Systèmes d'Information Organisationnels Faculté des Sciences de l'Administration Université Laval,
krystel.mondor@sio.ulaval.ca

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Recommended Citation
Pearson, James; Banville, Claude; Landry, Maurice; and Mondor, Krystel (1998) "La méthode SODA et l'entretien des systèmes
informatiques," Systèmes d'Information et Management: Vol. 3 : Iss. 1 , Article 3.
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CAS,
Pearson et al.: La méthode EXPÉRIENCES
SODA et ET PÉDAGOGIE
l'entretien des systèmes informatiques

La méthode SODA et l'entretien


des systèmes informatiques

James PEARSON 1, Claude BANVILLE 2,


Maurice LANDRY2, Krystel MONDOR 3

Diplômé de la maîtrise (MBA)


2 Professeur
3 Assistante de recherche

Département des Systèmes d'Information Organisationnels


Faculté des Sciences de l'Administration
Université Laval

RÉSUMÉ
Une intervention a été effectuée auprès d'une entreprise en utilisant la mé-
thode SODA (Strategic Options Development and Analysis) dans une activité
d'entretien de systèmes informatiques. Cette méthode encadre l'utilisation de
la cartographie cognitive d'une démarche structurée d'intervention sur des
problèmes organisationnels complexes. Nous présentons la méthode, l'inter-
vention, les principaux résultats ainsi que l'évaluation de la démarche faite
par les participants. Un résultat particulièrement Intéressant de cette re-
cherche a trait à la complémentarité perçue entre la méthode SODA et les
méthodes plus traditionnelles pour l'entretien des systèmes informatiques.

Mots-clés : Méthode SODA, Cartographie cognitive, Entretien de systèmes


informatiques, Problèmes complexes.

ABSTRACT
This paper reports on a case study where the SODA (Strategic options De-
velopment and Analysis) method was used to help in the maintenance of a
computerized system. SODA uses cognitive mapping and group workshops
(facilitated with the help of a specialized software) to structure and resolve
complex organizational problems such as the maintenance of the system in
production that was studied here. We present the method, the case, the main
results and how the whole approach was evaluated by participants. One of
our most signflcant findings was that SODA can be used in conjunction with
more traditional computerized systems maintenance methods.

Key-words : SODA method, Cognitive mapping, Maintenance of computeri-


zed systems, Complex problems.

Remerciement : Cette recherche a été partiellement financée par le Fonds


pour la Formation de Chercheurs et l'Aide à la Recherche (FCAR) du Québec
et par le Conseil de Recherche en Sciences Humaines (CRSH) du Canada.
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N° 1 - Vol. 3 - 1998 69
Systèmes d'Information et Management, Vol. 3 [1998], Iss. 1, Art. 3
SYSTEMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

INTRODUCTION ainsi on révisera les systèmes


pour qu'ils soient aussi perfor-
Nous nous intéressons, dans cet mants que ceux des concurrents,
article, à l'entretien des systèmes pour faciliter leur manipulation,
informatiques (SI). Ces derniers etc. Troisièmement, parce que
sont entendus ici au sens des nombre de systèmes développés
systèmes d'information informati- s'avèrent, dès leur mise en exploi-
sés incluant les équipements qui tation, incomplets et qu'il faut,
les supportent. Plus spécifique- dès lors, les amender.
ment, notre propos porte sur l'uti- Actualité de la tâche d'entretien,
lité d'une méthode employant la si on considère qu'au cours des
cartographie cognitive, la méthode dernières décennies on a dévelop-
SODA (Strategic Options Develop- pé et implanté au sein des organi-
ment and Analysis), pour suppor- sations nombre de systèmes qui,
ter une démarche d'entretien de pour les raisons énoncées plus
systèmes. haut, nécessitent pour la plupart
Les spécialistes en SI, informati- aujourd'hui une révision. Actualité
ciens, gestionnaires et analystes, de la tâche d'entretien aussi, si on
conviennent en général que l'en- considère qu'on développe et im-
tretien est une activité importante plante de nos jours davantage de
qui mérite attention. En effet, plu- systèmes qui nécessitent ou né-
sieurs études font valoir que les cessiteront d'ici peu, pour les
services de SI lui allouent un fort mêmes raisons, des modifications.
pourcentage de leur budget : plus
Ampleur de la tâche d'entretien,
de 50 % selon Paddock & She-
parce que les organisations ont en
phard (1991), plus de 70 % selon
général, toutes proportions gar-
Pressman (1992) et parfois jusqu'à
dées avec les ressources dont
80 % selon Taylor & Wade (1995).
elles disposent, un parc informati-
Ce fort pourcentage, en plus
de que imposant et des applications
souligner l'importance des
de taille Impliquant des "besoins"
sommes en jeu, est un indice qui
d'entretien et un volume de travail
Indique la nécessité, l'actualité,
considérables.
l'ampleur et la complexité de la
tâche d'entretien. Complexité de la tâche d'entre-
Nécessité de la tâche d'entretien, tien enfin, parce qu'elle implique
premièrement, parce qu'il est peu des acteurs organisationnels, par-
probable, compte tenu de l'envi- ties Intéressées au système, qui
ronnement dynamique dans lequel ont à son égard des perspectives,
les organisations évoluent, qu'un des intérêts et des vécus diffé-
système n'exige jamais de modifi- rents ayant créé des habitudes,
cations et qu'il est par ailleurs des attentes, des satisfactions, des
tout aussi peu probable, compte frustrations nombreuses et variées
tenu des investissements déjà de telle sorte que les priorités
faits et de la centraiité des SI d'entretien, les problèmes à résou-
dans l'activité organisationnelle, dre et les solutions possibles ne
que les gestionnaires acceptent de sont souvent pas les mêmes, voire
s'en passer ou de les utiliser se contredisent, d'une partie inté-
quand ils sont désuets. Deuxième- ressée à l'autre.
ment, parce que l'évolution rapide En effet, de nombreux acteurs
des moyens informatiques crée gravitent autour d'un SI et inter-
parfois de nouvelles exigences ; agissent avec lui à de nombreux
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Pearson et al.: La méthode SODA et l'entretien des systèmes informatiques
LA METHODE SODA ET L'ENTRETIEN DES SYSTEMES INFORMATIQUES

titres. En situation d'entretien, le méthodologiques mises au point


spécialiste en SI fait donc face à dans des contextes de conception
des acteurs qui, parce que initiale de SI, approches qui foca-
concernés, compétents et stratégi- lisent sur l'identification des flux
ques, tiennent chacun à l'égard formels d'information en utilisant,
de l'entretien du système un dis- par exemple, des diagrammes de
cours offrant un point de vue lé- flux de données ou des modèles
gitime. Par ailleurs, ayant expéri- de types entité-relation. Si l'ana-
menté le SI au quotidien, ces ac- lyse des exigences en information
teurs sont en mesure de porter est une activité clé dans un
un jugement sur ce dernier et ont contexte de conception initiale, le
des choses très concrètes à dire contexte d'entretien justifie, selon
concernant son utilité, sa convi- nous, le développement et l'explo-
vialité, les données qu'il présente ration de méthodes qui prennent
à l'écran ou dans ses rapports, en compte d'autres éléments que
les fonctions qu'il offre, les res- l'exploitation du système a fait
ponsabilités ou les procédures qui ressortir. La méthode SODA, pen-
entourent son utilisation ou sa sons-nous, peut s'avérer utile à
gestion, des erreurs de program- cet égard et mérite d'être exami-
mation à corriger, etc. Manifeste- née de près : c'est là le but du
ment, cette situation peut être présent article.
vue comme un problème organisa- Cette méthode, comme d'autres
tionnel complexe (Landry, 1988, souvent regroupées sous le li-
1995) que le spécialiste en SI doit bellé de recherche opérationnelle
gérer. Et s'attendre de sa part à douce(1) (Checkland, 1989a,
ce qu'il ait toute l'objectivité et la 1989b ; Mason & Mitroff, 1981),
vision globale nécessaires pour vise à gérer la complexité des si-
décider seul des choix et des tuations organisationnelles. Comme
compromis à faire, c'est oublier nous le verrons plus loin, c'est
qu'il est lui-même une des parties une méthode qui, en permettant
intéressées et que, à ce titre, il aux acteurs organisationnels de
n'est pas un acteur complètement s'exprimer librement, met à contri-
neutre ou désintéressé et n'a pas bution leurs idées, connaissances
une connaissance détaillée des et compétences relativement à une
moindres aspects de l'activité or- problématique qui les concerne et
ganisationnelle que supporte le SI qu'ils ont à résoudre. Ce faisant,
sous révision. Le défi consiste elle leur permet de générer une vi-
donc à trouver une méthode per- sion globale de celle-ci et de négo-
mettant aux parties intéressées de cier un consensus quant aux ac-
gérer comme collectivité cette tions à prendre pour la résoudre.
complexité. Soulignons par ailleurs que, si
Face à la tâche d'entretien, les l'application de la méthode SODA
spécialistes en SI ont traditionnel- dans un contexte d'entretien de
lement emprunté des approches systèmes constitue une pre-

( 1) En anglais : Soft O.R.

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mière(2), cette méthode a été utili- quant à l'utilité de la méthode


sée depuis déjà plusieurs années SODA dans une démarche d'en-
dans d'autres contextes de pro- tretien suit (section 4) et précède
blèmes organisationnels complexes la conclusion générale.
où elle s'est révélée utile à maints
égards (Eden, 1988, 1989).
Suivant une stratégie de re-
cherche centrée sur l'étude de
cas, une intervention a été effec- 1. LA MÉTHODE SODA
tuée auprès d'une entreprise en
utilisant la méthode SODA dans La méthode SODA, conçue par
une démarche concrète d'entretien Colin Eden et ses divers collabo-
de systèmes afin d'évaluer si, et rateurs, encadre l'utilisation de la
de mieux comprendre comment, cartographie cognitive d'une dé-
cette méthode peut effectivement marche structurée d'intervention
s'avérer utile pour supporter une sur des problèmes organisation-
telle démarche. Par la suite, les nels complexes (voir figure 1).
acteurs ayant participé à celle-ci Dans cette section, nous présen-
ont formellement été sollicités à tons les principaux éléments de
faire part de leur évaluation de cette méthode en abordant suc-
l'intervention. Enfin, les conclu- cessivement la cartographie cogni-
sions qui semblaient s'imposer ont tive et le fondement théorique de
été tirées. son utilisation dans le cadre de
SODA d'une part, et les éléments
Dans ce qui suit, nous présen- clés de la démarche d'intervention
tons d'abord brièvement la mé- d'autre part. Cette présentation
thode SODA (section 1). Puis, sera nécessairement sommaire,
nous relatons les faits saillants de car ce n'est pas le but de notre
l'intervention dans laquelle cette propos ici que d'expliquer en pro-
méthode a été utilisée : où, quand fondeur le comment de la techni-
et pourquoi elle a été réalisée, qui que ou de la démarche : d'autres
y a participé, quels ont été les ré- auteurs l'ont fait avant nous et
sultats, ... (sections 2 et 3). L'éva- nous renvoyons le lecteur intéres-
luation faite par les participants sé à CeUx-Ci(3).

(2) Nous n'avons trouvé aucune autre étude dans la littérature en SI qui fasse état de
l'utilisation de la méthode SODA ou de la technique de la cartographie cognitive
- qu'utilise aussi SODA - dans un contexte d'entretien . Cependant, les études de
Jones, Brooks & Eden (en cours ) et de Montazemi & Conrath (1986 ) font usage
respectivement de la méthode SODA et de la cartographie cognitive dans un contexte
de conception Initiale.
(3) Cossette ( 1994 ) pour la cartographie cognitive et, pour la méthode SODA, Eden
(1989 ), Eden & Simpson ( 1989) et Eden & Banville (1994).

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LA METHODE SODA ET LENTRETIEN DES SYSTEMES INFORMATIQUES

Méthode :
SODA

Technique de représentation Démarche d'intervention :


du discours :
Etapes, Outils, Règles
Cartographie cognitive

Fondement théorique Fondement théorique


de son utilisation dans SODA de la démarche d'intervention
Les construits personnels 1 1 L'accompagnement de l'aidé
> Idée, développée par Kelly (1955) et > Idée, développée par Kelly (1955) et
aussi abordée par Weick (1979, 1995), aussi exprimée par Schein (1988), selon
selon laquelle l'être humain se construit laquelle un aidant accompagne un aidé
un système d'explications de l'univers dans sa démarche de définition et de ré-
dans lequel il vit, système lui permettant solution de problème plus qu'il n'en
d'agir de façon cohérente. prend charge.

Figure 1 : La méthode SODA

1.1. La cartographie cognitive à propos d'un sujet donné. Elle


et son utilisation fait également apparaître, le cas
dans SODA échéant, des contradictions plus
ou moins manifestes, des élé-
ments manquants de l'argumenta-
De façon générale, la cartogra- tion, les perspectives privilégiées,
phie cognitive est une technique les hypothèses et les postulats
au moyen de laquelle on repré- sous-entendus, les théories soute-
sente un discours sous la forme nues, etc.
d'un schéma. Ce schéma, appelé
carte cognitive, ressemble à un ré- Dans le cadre de SODA, le dis-
seau d'énoncés liés en séquences cours qui nous intéresse est celui
argumentaires (des prémisses vers d'acteurs organisationnels compé-
les conclusions ou des moyens tents et stratégiques concernés
vers les fins) ou logico-temporelles par un problème particulier. On
(voir encart 1). Outre le fait se sert de la cartographie cogni-
qu'elle utilise un mode de repré- tive pour mettre au jour le point
sentation relativement facile à de vue de ces acteurs sur ce qui
comprendre, la cartographie cogni- se passe et ce qu'il faut faire :
tive est en général particulière- Quel est le problème ? Ses
ment appréciée parce qu'elle per- causes ? Ses conséquences ?
met d'exprimer clairement toute la Quelles sont les priorités ? Les
richesse d'un discours - tant indi- solutions ? Par exemple, dans le
viduel que collectif - en véhiculant cas de notre intervention, nous
les idées et les arguments avancés avons recueilli les propos d'ac-
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Le texte qui suit, tiré de notre introduction, a été schématisé sous la forme d'une carte cognitive.

«Nécessité de la tâche d'entretien , premièrement, parce qu'il est peu probable, compte tenu de l'environnement dynami-
que dans lequel les organisations évoluent, qu'un système n'exige jamais de modifications et qu'il est par ailleurs tout
aussi peu probable , compte tenu des investissements déjà faits et de la centralité des SI dans l'activité organisationnelle,
que les gestionnaires acceptent de s'en passer ou de les utiliser quand ils sont désuets Deuxièmement, parce que l'évolu-
tion rapide des moyens informatiques crée parfois de nouvelles exigences , ainsi on révisera les systèmes pour qu'ils
soient aussi performants que ceux des concurrents, pour faciliter leur manipulation, etc. Troisièmement, parce que nom-
bre de systèmes développés s'avèrent, dès leur mise en exploitation, incomplets et qu'il faut, dès lors, les amender »

1 L'entretien de systèmes est une nécessité

2 II est improbable qu'un


10 Nombre de systèmes
système n'exige jamais de
développés s'avèrent dès
modifications 6 Il est improbable que les
leur mise en exploitation,
gestionnaires accepteront de se
incomplets
passer de systèmes ou d'utiliser 9 L'évolution rapide des
des systèmes désuets moyens informatiques crée
parfois de nouvelles
exigences

3 Les organisations
\ 8 Réviser les SI
évoluent dans un \ pour faciliter leur
environnement 5 Les SI sont au centre
manipulation
dynamique de l'activité
7 Réviser les SI pour
organisationnelle
4 Des investissements qu'ils soient aussi
importants ont déjà été performants que ceux
faits des concurrents

Encart 1 : Un exemple de carte cognitive

teurs participant à la démarche et sens à l'univers dans lequel il


consigné dans des cartes les vit(5) et que c'est cette "auto-
points de vue exprimés à l'égard construction" d'une réalité qui lui
d'un système informatique qu'on fait sens qui lui permet d'agir avec
désirait réviser. cohérence sur et à l'intérieur de
cet univers. Autrement dit, l'être
La méthode SODA utilise la car- humain "s'explique" la réalité plus
tographie cognitive en se référant qu'il n'en donne une description
à la théorie des construits person- objective et il tente d'agir de façon
nels de Georges Kelly (1955)(4) dé- conséquente avec cette explication.
veloppée pour appuyer des inter- Kelly en conclut que toute inter-
ventions en psychothérapie. Cette vention d'aide sera d'autant plus
théorie soutient que l'être humain efficace qu'elle s'appuie et qu'elle
est continuellement à la recherche porte sur cette explication. Pour
d'informations pour donner un lui, le rôle de l'aidant n'est pas de

(4) Kelly utilisait la grille -répertoire, un outil qu'il avait lui-même développé ; mais, pour
Eden et ses collaborateurs , après expérimentation de la grille -répertoire sous diverses
formes , la carte cognitive s'est révélée beaucoup plus facile à comprendre et
beaucoup plus explicite.
(5) Cette notion de construction de sens a aussi été abordée par Weick ( 1979 , 1995) qui,
notons-le , s'est également intéressé aux cartes cognitives.
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LA METHODE SODA ET L'ENTRETIEN DES SYSTEMES INFORMATIQUES

se substituer aux aidés, mais de 1.2. La démarche d'intervention


joindre ses compétences et ses de la méthode SODA
connaissances à celles des aidés
pour faire avancer les choses. Mettant en scène à divers mo-
Après tout, poursuit-il, les aidés ments trois types d'acteurs (voir
connaissent probablement mieux tableau 1), la démarche d'inter-
le contexte et le problème que les vention que propose la méthode
aidants et ce sont eux qui devront SODA comprend plusieurs étapes
mettre en œuvre la solution rete- (voir tableau 2) dont nous n'abor-
nue et vivre avec par la suite. derons ici que les grandes lignes.

Tableau 1 : Les acteurs de la démarche et leur rôle


Acteurs Rôles

Client Est responsable devant l'autorité organisation-


nelle de la "résolution" du problème.
Aidants (au moins deux) Interviennent dans la démarche comme experts-
conse ils.
Participants (idéalement, cinq ou six) Sont concernés à divers titres par le problème
et interviennent activement dans la démarche.

Tableau 2 : Les étapes de la démarche


et les acteurs mis à contribution
Etapes Acteurs mis à contribution

1. Préparation de l'intervention Client - Aidants


2. Entrevues individuelles et construction Participants(6) - Aidants
des cartes cognitives individuelles
3. Analyse des cartes individuelles Aidants
et construction de la carte collective
4. Analyse de la carte collective et construction Aidants
des "vues"
5. Préparation de la (des) rencontre(s) de travail Client - Aidants
("séance(s) SODA")
6. Tenue de la (des) "séance(s) SODA" Participants(6) - Aidants
7. Synthèse de la (des) rencontre(s) de travail Client - Aidants
rédaction et présentation du rapport
d'intervention
L

Dans un premier temps, le choix se fait selon des critères


client et les aidants précisent le qui, bien que spécifiques à cha-
mandat et choisissent les partici- que situation d'intervention, dé-
pants à la démarche (étape 1). Ce coulent du principe suivant lequel

(6) Il arrive, comme dans le cas de notre recherche, que le client soit aussi participant.

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les parties intéressées "Incontour- cussion en groupe. Par consé-


nables", c.-à-d. celles nécessaires quent, entre la construction de la
pour assurer la réussite de la carte collective et son utilisation
mise en oeuvre des décisions efficace, une étape transitoire est
prises, doivent être "représentées" nécessaire : la construction des
par un participant. `'vues" (étape 4).
Par la suite , les aidants rencon- Cette expression est utilisée mé-
trent individuellement chacun des taphoriquement pour faire réfé-
participants au cours d'une entre- rence au zoom d'un photographe
vue où ceux-ci sont Invités, par qui dirige son objectif sur un
une question générale, à s'expri- point précis (jugé d'intérêt pour
mer librement sur la problémati- une raison quelconque ) d'un plan
que (étape 2). Durant cette entre- plus large et qui grossit l'image
vue, d'une durée approximative de façon à mieux voir les élé-
d'une heure, les aidants consi- ments apparaissant dans la région
gnent dans des cartes cognitives circonscrite. C'est de façon simi-
le discours que chacun tient à laire que les aidants font un "gros
l'égard de la problématique. plan" de différentes régions de la
Suite à ces entrevues , les ai- carte collective où ils ont identifié
dants fusionnent dans une seule des groupes d'énoncés qui présen-
carte cognitive, dite "collective", tent, selon eux et pour diverses
l'ensemble des cartes individuelles raisons, matière à discussion. Par-
(étape 3). Cette dernière offre donc mi ces raisons , on peut penser,
une vision à la fois globale et par exemple , à une mésentente
riche de la problématique. Glo- des acteurs sur les objectifs pour-
bale, parce qu'elle réunit, et situe suivis, à des divergences d'opinion
les uns par rapport aux autres, quant aux éléments qui posent
les avis de chacun des partici- problèmes , à des problèmes con-
pants à l'égard du problème et nus pour lesquels aucune solution
des solutions à privilégier . Riche, n'est apportée , etc. Les aidants
parce que s'y trouvent exprimées construisent donc chacune des
dans le langage des acteurs, sans vues en groupant sur un "ta-
toutefois révéler leur identité, les bleau" ( écran) les énoncés de la
convergences et les contradictions carte collective pertinents à un
caractéristiques à une situation de questionnement ou à un thème
problème complexe. qu'ils jugent d'intérêt.
Le point culminant de la dé- Ces vues en main, les aidants
marche consiste à permettre aux reviennent auprès du client et, de
participants d'échanger leurs idées concert avec celui-ci, établissent
de façon constructive et structu- une hiérarchie des questionne-
rée sur différents points de vue ments qui y sont soulevés. A
exprimés (voir étape 6). L'objectif l'aide de ce classement des vues,
qu'on poursuit en construisant la ils déterminent ensuite l'ordre du
carte collective est celui de se do- Jour des rencontres de travail qui
ter d' un outil adéquat pour facili- auront lieu ( à l'étape 6). De nom-
ter cette discussion . Toutefois, breuses questions de logistique
comme la carte contient habituel- doivent également être réglées à
lement quelques centaines d'énon- ce moment (étape 5).
cés, il serait difficile de s'en servir Lors des rencontres de travail
telle quelle comme outil de dis- collectif qui suivent (étape 6), les

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participants sont invités à discu- gique", soit l'équivalent du lundi


ter, à commenter et à modifier s'il d'une semaine au vendredi de la
y a lieu, une à une et sur-le- semaine qui suit, et qu'elle se ter-
champ , les diverses vues projetées mine par la rédaction et la pré-
sur un écran géant ou au mur. sentation par les aidants du rap-
On procède de la façon suivante. port d'intervention (étape 7 ). Celui-
Une première vue est projetée et ci comprend , outre les éléments
certaines questions sont soulevées d'un rapport traditionnel , deux sé-
par les aidants . Une discussion ries de "vues" de la carte collec-
s'ensuit et un des deux aidants tive, à savoir les vues telles
modifie la vue en fonction du dé- qu'elles se présentaient au début
roulement de celle- ci en ajoutant, des rencontres de travail et telles
reformulant ou retranchant un ou qu'elles apparaissent à la fin de
des énoncés et un ou des liens. ces rencontres, une liste des ac-
Au fur et à mesure que des modi- tions à entreprendre et des points
fications sont effectuées , les ac- à approfondir ainsi que des com-
teurs sont amenés d 'une part à mentaires et des échéanciers.
mieux définir le problème d'un
point de vue collectif et, d'autre Par ailleurs , pour faciliter la dé-
part, à amender ou à suggérer marche d'intervention , la méthode
des pistes de solutions , à décider SODA propose d'utiliser un outil
des actions à entreprendre à informatique (Graphics COPE(7))
court et long termes , à préciser pour la construction , l'analyse et
les responsabilités de chacun à la manipulation des cartes cogni-
l'égard de celles -ci et à fixer des tives et des vues . Cet outil est
échéanciers . Une deuxième vue particulièrement utile , entre au-
est projetée, une nouvelle discus- tres, parce qu'il possède des fonc-
sion s'ensuit, ... Le processus se tions d'analyse puissantes, qu'il
poursuit ainsi jusqu 'à épuisement dispose de commandes qui per-
des vues à l'ordre du jour. Il est mettent une manipulation facile
toujours possible , lorsqu'on "tra- d'une grande carte et des modifi-
vaille" sur une vue, de faire appa- cations sur -le-champ , qu'il offre la
raître des énoncés dont il est possibilité d'attribuer aux énoncés
question dans d 'autres vues pour des codes stylistiques (couleur,
évaluer l'impact des choix faits grandeur , ... des caractères) qui
alors qu'on travaillait sur celles-ci rendent la lecture et la compré-
et parfois revenir sur , des déci- hension des vues et des cartes
sions prises , compte tenu de plus intuitives . Le tableau en an-
1"'éclairage" que fournit la nouvelle nexe donne un aperçu de cer-
vue. Ces rencontres de travail, taines des principales fonctions et
aussi appelées "séances SODA", commandes logicielles . utilisées
ont une durée qui peut varier dans le cadre d 'une intervention.
d'une demi-journée à une ou deux
journées.
Enfin, certaines règles d'interven-
tion sont proposées dans la mé-
Notons que l'ensemble de la dé- thode SODA . Par exemple : on
marche ne devrait pas prendre suggère que l'un des aidants soit
plus d'une semaine dite "psycholo- responsable de conduire les

(7) La dernière version de ce logiciel a été renommée " Decision Explorer".

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SYSTEMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

échanges lors des séances SODA tème de prix de revient et de fac-


alors que l'autre se charge de mo- turation des services informati-
difier les vues présentées à l'écran ques (ci-après abrégé "PRF"), en
ou au mur ; on conseille égale- exploitation depuis un certain
ment d'aménager le temps et l'es- temps ; formellement, le mandat
pace de ces rencontres de façon consistait à identifier les éléments
stratégique et ergonomique de problématiques de toutes natures
même qu'on souligne l'importance dudit SI et à proposer des solu-
de faire de ces rencontres une ex- tions. Le client croyait nécessaire
périence socialement très plaisante de réviser le système compte
comportant une dimension ludi- tenu, entre autres, de change-
que. Ces règles, pour la plupart, ments ponctuels apportés au con-
veulent traduire l'esprit des fonde- cept initial sans que des études
ments théoriques de la démarche soient effectuées : conçu à l'ori-
dont l'un des aspects les plus visi- gine pour fonctionner comme un
bles est sans doute l'idée selon la- système distinct en réseau local,
quelle l'aidant n'est pas l'expert PRF fonctionnait maintenant en
détenteur de la solution au pro- concertation avec un certain nom-
blème, mais plutôt quelqu'un qui bre d'autres systèmes sur des ré-
va aider les acteurs organisation- seaux locaux et étendus (LAN et
nels à cheminer dans la définition WAN).
du problème d'abord, puis vers sa
résolution(s).
2.2. Les systèmes étudiés
Le principal système étudié est
le système PRF. Toutefois, puis-
2. L'INTERVENTION qu'il est étroitement lié à l'applica-
EFFECTUÉE(9,10) tion PDGI (plan directeur de la
gestion des informations), nous
2.1. Le contexte de l'intervention considérerons également celle-ci.

Le travail de terrain sur lequel


s'appuie la recherche a été effec-
Le système PRF
tué en décembre 1996 auprès Système corporatif d'une impor-
d'un service de SI d'une grande tance stratégique pour l'entreprise,
compagnie d'assurances au Cana- PRF a été développé pour permet-
da. Dans la dernière décennie, tre aux gestionnaires d'évaluer
cette institution s'est taillé une avec précision le coût des services
certaine réputation d'avant-gar- informatiques et pour supporter la
disme en matière d'implantation prise de décisions corporatives en
des technologies de l'information. matière de dépenses et d'investis-
Le client, directeur du développe- sements en SI. Pour ce faire, le
ment de la technologie, désirait système calcule le prix de revient
procéder à l'entretien d'un sys- et les coûts unitaires des diffé-

(8) Pour la personne intéressée à en savoir plus , cette idée a été longuement élaborée
par Schein dans ses ouvrages sur la consultation centrée sur le processus (Schein,
1988a , 1988b).
(9) Monsieur Jean Dumont a collaboré à cette Intervention dans le cadre de sa
recherche.
(10) Il s'agit d'un cas d'entreprise réel, mais les noms sont fictifs et quelques éléments
mineurs ont été modifiés.
http://aisel.aisnet.org/sim/vol3/iss1/3 10
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Pearson et al.: La méthode SODA et l'entretien des systèmes informatiques
LA METHODE SODA ET L'ENTRETIEN DES SYSTEMES INFORMATIQUES

rentes composantes de services, à pouvoir facilement fonctionner en


savoir le développement, le traite- mode multisite et multiutilisateur.
ment, les équipements, le support
et la téléphonie. Ces données sont
ensuite réutilisées pour produire 2.3. Les participants
le plan directeur de la gestion des et les rencontres
Informations (PDGI), la facturation individuelles
annuelle, les états financiers tri-
Outre le client, cinq personnes,
mestriels et les factures men-
sélectionnées par ce dernier pour
suelles.
leur connaissance et expérience
En exploitation depuis janvier des systèmes PRF et PDGI et pour
1996, PRF fonctionne depuis sep- la variété des perspectives qu'elles
tembre de la même année dans offraient face à la problématique,
plusieurs sites géographiques. Dé- ont participé à la démarche(11) :
veloppé dans l'environnement Pa-
radox 5.0 pour Windows, il • Coordinateur de la gestion des
"tourne" sur des postes Windows actifs du parc informatique, Ro-
3.1 ou 3.11 à partir d'une appli- bert a joué un rôle déterminant
dans la définition des règles d'al-
cation runtime produite à l'aide de
Paradox. Le SI et les données se location des dépenses relatives au
trouvent sur les serveurs des dif- parc informatique entre les diffé-
férents sites administratifs de l'en- rents centres de coûts de l'organi-
treprise répartis dans plusieurs sation.
villes du Canada. La copie maî- • Consultante à l'emploi d'un
tresse se trouve au siège social. important cabinet conseil en SI,
Suzanne travaille dans l'entreprise
depuis près de quatre mois du-
L'application PDGI rant lesquels elle a développé l'ap-
plication PDGI et veillé à la for-
Développée pour les gestion- mation des utilisateurs.
naires des vice-présidences Ges-
tion du développement des sys- • Consultant indépendant res-
tèmes et Technologie, cette appli- ponsable de l'analyse de l'impact
cation, fréquemment en interac- des projets, Gilbert joue un rôle
tion avec PRF, comporte deux vo- important par rapport au système
lets. Le premier est relatif à la PRF : toutes les demandes de mo-
gestion des projets en cours et le dification du système passent
deuxième, à l'établissement et à la obligatoirement par lui.
gestion d'une banque de projets • Informaticienne de formation,
potentiels. Au début de la période Diane est actuellement la per-
de planification annuelle, la ban- sonne à l'interne qui connaît le
que des projets potentiels est mieux l'exploitation de PRF. En
consultée et lorsqu'un projet est pratique, c'est elle qui est respon-
accepté, son dossier est transféré sable de l'évolution de ce système,
dans le volet des projets en cours c. -à-d. qu'elle veille à son installa-
de PDGI ainsi que dans PRF. Lo- tion dans les divers sites, donne
tus Notes a été choisi comme de la formation et répond aux de-
plate-forme technologique afin de mandes d'aide des utilisateurs.

(11) Une sixième personne du service des finances devait participer, mais n'a pu se
libérer.
Published by AIS Electronic Library (AISeL), 1998 11
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Systèmes d'Information et Management, Vol. 3 [1998], Iss. 1, Art. 3
SYSTEMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

Enfin, comme aucun pilote n'a nues ; les résultats de celles-ci


encore été désigné, elle assure apparaissent dans la section qui
cette responsabilité avec l'aide de suit.
Gilbert.
• Comptable de formation,
Louise supervise l'équipe de comp-
tables responsables du calcul des 3. LES PRINCIPAUX
prix de revient et des grilles d'al- RÉSULTATS
location des différents produits et
lignes de produits. Lors des deux séances SODA
Chacun des participants sélec- auxquelles les six participants (in-
tionnés fut interviewé par les cluant le client) ont assisté, de
deux aidants pendant environ une nombreux éléments ont fait l'objet
heure et demie. Les cartes cogni- de discussions, des problèmes ont
tives individuelles ont été ébau- été identifiés, des pistes de solu-
chées à ce moment-là puis com- tions suggérées et explorées ; par-
plétées par la suite. L'entrevue fois des décisions concrètes ont
était enregistrée. Après que des été prises, parfois on s'est enten-
explications sommaires aient été du sur la nécessité d'entreprendre
données au participant interviewé, des recherches ou des analyses
une seule et unique question était supplémentaires avant d'arrêter
posée : "gue pensez-vous du sys- une décision. Nous donnons, dans
tème de prix de revient et de fac- les quatre tableaux qui suivent,
turation ?". un aperçu du contenu des discus-
sions et, par le fait même, du
2.4. La carte cognitive collective, genre de résultats auxquels on ar-
les vues et les séances SODA rive avec l'utilisation de la mé-
thode SODA dans un contexte
Comme le veut la méthode, les d'entretien de systèmes. Rappe-
cartes cognitives individuelles ont lons que les questions discutées
été fusionnées dans une étape sont celles qui ont été soulevées
subséquente en une carte cogni- par certains, ou l'ensemble, des
tive collective et 17 vues de celle- participants au cours des entre-
ci ont été construites. Ces der- vues individuelles et que les
nières ont servi à alimenter les constats sont également les leurs.
discussions qui se sont engagées Pour des raisons de commodité,
par la suite lors des rencontres de nous avons effectué des regroupe-
travail. Deux séances SODA d'une ments sous la forme présentée
demi-journée chacune ont été te- dans le tableau 3 ci-dessous.

Tableau 3 : Thèmes et questionnements


de la démarche d'intervention
Thème Questionnement

1. Responsabilité Qui est responsable du système PRF ?


2. Utilité A quoi et à qui sert le système PRF ?
3. Utilisation Le système PRF est-il convivial ?
4. Plan d'action Par où commencer l'entretien du système
PRF?

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Pearson et al.: La méthode SODA et l'entretien des systèmes informatiques
LA METHODE SODA ET L'ENTRETIEN DES SYSTEMES INFORMATIQUES

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Systèmes d'Information et Management, Vol. 3 [1998], Iss. 1, Art. 3
SYSTEMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

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LA METHODE SODA ET L'ENTRETIEN DES SYSTEMES INFORMATIQUES

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SYSTEMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

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Pearson et al.: La méthode SODA et l'entretien des systèmes informatiques
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Published by AIS Electronic Library (AISeL), 1998 17


85
Systèmes d'Information et Management, Vol. 3 [1998], Iss. 1, Art. 3
SYSTEMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

Les tableaux précédents présen- 4.1. La stratégie utilisée


tent les principaux résultats de pas recueillir
l'intervention effectuée. On y re- les commentaires
trouve 20 constats faits par les d'évaluation
participants regroupés en 4
thèmes ou questionnements (voir Les commentaires des partici-
tableau 3). A l'origine de ceux-ci, pants sur l'utilité de la méthode
rappelons-le, une question : "Que SODA dans une démarche d'en-
pensez-vous du système PRF ?". tretien de systèmes ont été re-
Les éléments qu'on trouve dans cueillis lors d'entrevues indivi-
duelles qui ont eu lieu à l'inté-
ces tableaux reflètent des pré-
occupations de gestionnaires et rieur d'une période de trois se-
d'utilisateurs du système expri- maines suivant la fin de l'inter-
mées dans un vocable qui leur est vention. Ces entrevues compor-
propre. En tant que chercheurs, taient des questions ouvertes et
duraient une trentaine de mi-
notre préoccupation consistait à
évaluer si, et à mieux comprendre nutes. Toutes ont été enregistrées.
comment, la méthode SODA peut Les participants ont d'abord don-
s'avérer utile pour supporter une né leur point de vue quant à la
démarche d'entretien de systèmes pertinence d'utiliser la méthode
informatiques. Dans la section qui SODA comme support à l'entre-
suit, nous verrons le point de vue tien du système PRF et ont en-
des participants sur ces ques- suite comparé la méthode SODA à
tions. leur façon habituelle de procéder
pour l'entretien de systèmes.

4.2. Les commentaires recueillis

4.2.1. Sur l 'utilité


de la méthode SODA
dans la démarche
d'entretien du système PRF
4. L'ÉVALUATION
DE LA MÉTHODE SODA En général, les participants ont
PAR LES PARTICIPANTS été favorablement impressionnés
par la rapidité et la facilité avec
Les résultats que nous venons laquelle la méthode SODA leur a
de présenter constituent une pre- permis...
mière indication probante de la
... de développer collectivement une
valeur de la méthode SODA dans
vision d'ensemble d'une situation
un contexte d'entretien de SI.
complexe ;
Nous avons cependant voulu
pousser l'évaluation un cran plus Selon les participants, en favori-
loin en sondant le client et les sant le partage des connaissances
autres participants sur leur per- et l'expression d'une variété de
ception de cette valeur. Dans la points de vue en un même lieu,
section 4.1, nous précisons les SODA s'est avérée une bonne mé-
questions posées et décrivons la thode pour saisir et comprendre
stratégie utilisée pour recueillir les l'ensemble des facettes du sys-
réponses. Dans la section 4.2, tème. Gilbert, analyste, exprime
nous présentons ces réponses. bien l'opinion générale à ce sujet :
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Pearson et al.: La méthode SODA et l'entretien des systèmes informatiques
LA METHODE SODA ET L'ENTRETIEN DES SYSTEMES INFORMATIQUES

« [A la fin de la démarche], on des divers rôles organisationnels


comprend mieux le système. (...] et des responsabilités adjacentes.
L'utilisation de SODA nous a per-
mis de vraiment voir PRF dans ... d'élaborer des solutions
son ensemble, avec toutes ses concrètes qui fassent consensus et
ramifications. [...] Comme ana- qui soient légitimes aux yeux des
lyste, je ne vois généralement principaux intéressés ;
pas tous les détails ; il n'est pas Les participants ont affirmé en
toujours évident d 'avoir une vue général que les rencontres de tra-
d'ensemble. » vail leur ont permis de trouver
des solutions concrètes. Ils ont
... d'identfier les différents élé- précisé que la possibilité toujours
ments problématiques du système présente d'un débat informel a
PRF ; donné beaucoup de légitimité aux
solutions préconisées, car un par-
Le client principal est d'avis que ticipant en désaccord avait tou-
la méthode SODA "a [fait] ressor- jours la possibilité de le faire sa-
tir les éléments problématiques du voir et d'expliquer ses réticences.
système". Pour leur part, les au-
tres participants ont souligné que ... de classer par ordre de priorité
le niveau informel des échanges et les "besoins` en entretien du sys-
l'utilisation d'une question géné- tème.
rale lors des entrevues indivi-
Le client principal est d'avis
duelles leur permettent d'exprimer
que :
ce qu'il y a de problématique avec
le système de leur point de vue. « l'utilisation de [la méthode]
SODA s'avère spécialement inté-
... de prendre conscience que les ressante dans un contexte d'en-
problèmes et lacunes du système tretien de systèmes , car les utili-
ne sont pas nécessairement d'or- sateurs , dans une telle situation,
dre informatique ou conceptuel, ont toujours tendance à vouloir
mais peuvent aussi être causés tout effectuer. Etant donné cette
par des dcultés opérationnelles tendance, il faut d 'abord identi-
ou par des problèmes de gestion ; fier les besoins d'entretien. En-
suite, il faut les raffiner pour
Le meilleur exemple donné à ce qu'on puisse les classifier par
sujet est celui de l'identité incon- ordre d'importance . Or, nous
nue des propriétaires et des pi- n'avons pas d'outil permettant de
lotes du système qui constitue, le faire ; d'où l'avantage d'utili-
selon les participants, un obstacle ser un outil comme SODA. »
non négligeable à la bonne ges-
tion et à l'entretien du système Pour leur part, les autres parti-
PRF. La mise en lumière de ce cipants sont unanimes à favoriser
"problème" a fortement impres- l'utilisation de la méthode SODA
sionné Suzanne, consultante ex- au tout début des activités d'en-
terne, qui soutient qu'il n'est pas tretien(12) pour aider à identifier
encore dans les moeurs des spé- et à classer par ordre d'impor-
cialistes en entretien de discuter tance les "besoins" des utilisa-

(12) Certains participants ont même suggéré d'utiliser SODA au tout début des activités
de développement.
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Systèmes d'Information et Management, Vol. 3 [1998], Iss. 1, Art. 3
SYSTEMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

teurs. Cela fait, ils ont suggéré essentiel. Il importe de compren-


d'utiliser ces résultats comme in- dre que dans un contexte d'ana-
trants pour des méthodes et des lyse tel que celui-là, il y a tou-
outils de développement plus tra- jours la contrainte du temps
ditionnels. Un participant a ainsi qu'on peut consacrer à un pro-
expliqué ce point de vue : blème. »
« Après avoir tenu une séance Parallèlement à ces remarques,
SODA, tout ce qu'il reste à faire plusieurs participants ont bien
pour un analyste en SI c'est de sûr fait état de certaines limites
mettre à jour ses dossiers fonc- et contraintes de la méthode dont
tionnels. » nous parlerons dans la conclusion
de l'article.
Bref, dans l'ensemble, les répon-
dants ont eu l'impression d'avoir
participé à un processus de déci- 4.2.2. Sur la comparaison
sion efficace : de la méthode SODA
avec la façon habituelle
« C'est rare qu'un groupe de de procéder
gens, aux rôles variés dans les
dérents secteurs de l'organisa- Ici, des réponses de trois princi-
tion, puissent discuter du même paux types ont été recueillies.
système pour déterminer ses be- Pour certains participants, la mé-
soins dans un contexte d'entre- thode SODA est principalement
tien. Non seulement les rencon- avantageuse parce qu'elle permet
tres nous ont permis d'échanger d'arriver à des solutions con-
beaucoup, elles ont été intéres- crètes, légitimes et consensuelles
santes, car on sentait que nous plus rapidement que les autres
avancions vers la recherche méthodes :
d'une solution. »
« Il est possible, avec nos mé-
Par ailleurs, il est intéressant de thodes usuelles, d'arriver à dé-
souligner que la majorité des par- crire une problématique au bout
ticipants ont trouvé la première d'une heure ou deux ; cepen-
séance SODA tellement efficace dant, pour arriver à donner un
qu'à leurs yeux la deuxième tel degré de crédibilité aux solu-
séance n'avait pas sa raison tions retenues, comme on a pu le
d'être(13). Un commentaire de Ro- faire lors des séances SODA, il
bert, responsable du parc infor- faut y consacrer beaucoup plus
matique, résume bien cette opi- de temps. » ;
nion :
« )...) lorsqu'on désirait [avec les
« On s'est parlé après la diagrammes de workflow et de
deuxième séance SODA et on a flux de données] améliorer un
réalisé qu'on "est allé chercher" processus secondaire, cela exi-
un bon 80 à 90 % de ce qu'on geait de trois à quatre mois en
voulait atteindre et cela, dès la réunions avec des comptes ren-
première rencontre. Le reste, dus et des échanges avant d'ar-
c'était bien, mais c'était moins river à quelque chose, ce qui

(13) Précisons à cet égard que la deuxième rencontre de travail était surtout orientée vers
les problématiques de "recherche" plus spécifiques aux chercheurs-aidants, alors que
la première visait celles des participants.

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Pearson et al.: La méthode SODA et l'entretien des systèmes informatiques
LA METHODE SODA ET L'ENTRETIEN DES SYSTEMES INFORMATIQUES

était passablement long. De ce de décision en groupe, assurait


fait, il me semble que [la mé- une certaine pérennité aux solu-
thode] SODA soit très efficace et tions :
qu'elle pourrait nous permettre de
gagner du temps. » « [...] je crois qu'en utilisant
SODA, on a f...] moins de risques
Pour d'autres participants, de se tromper f...] comme nous
SODA permet d'envisager le sys- avons pris le temps d'avoir un
tème autrement et d'aborder ainsi consensus de groupe, il y a plus
des problèmes, ou des aspects de de chances que ce consensus
ceux-ci, que n'abordent pas leurs tienne par la suite. »
méthodes habituelles. A cet égard,
des participants ont fait les re-
marques suivantes :

« [La méthode] SODA a permis de CONCLUSION


mettre sur papier tous les ma-
laises qu'on ressentait. C'était un Nous avons débuté cet article en
système d!icile et plus ou moins attirant l'attention sur la nécessi-
intégré. L'utilisation de SODA a té, l'actualité, l'ampleur et la com-
permis d'en parler collectivement plexité de la tâche d'entretien de
et d'élaborer des solutions - SI soulignant ainsi l'importance
choses qu'on n'aurait pas pu de cette activité pour les spécia-
faire à partir d'une méthode tra- listes en SI de même que le défi
ditionnelle d'analyse. » ; qu'elle leur pose. Nous avons en-
suite soutenu que les méthodes
« Dans le cas présent, [si j'avais traditionnellement empruntées par
eu recours à ma façon habituelle les spécialistes en SI les outillent
de procéder, je n'aurais pas mal pour relever ce défi et que la
consacré autant de temps aux méthode SODA pourrait s'avérer
utilisateurs mais me serais da- utile à cet égard. Aussi, une in-
vantage concentrée sur les di- tervention a été effectuée auprès
mensions technologiques du sys- d'une entreprise en utilisant la
tème...] je serais intervenue direc- méthode SODA dans une dé-
tement au niveau des fonctions marche concrète d'entretien de
du système. J'aurais examiné les systèmes et une évaluation de
failles du système à partir des cette intervention a été faite par
entrevues individuelles . Je serais les acteurs organisationnels qui y
Intervenue plus au niveau de ce ont participé.
que l'application fait ou ne fait
pas. Même si je m'adapte tou- Les résultats de l'intervention
présentés à la section 3 et l'éva-
jours à la situation et au man-
luation généralement très positive
dat, il faut reconnaître que mon
qu'en ont faite les participants
approche est beaucoup plus axée
nous permettent d'abord de
sur la définition des processus,
conclure à l'utilité de la méthode
des Intrants, des extrants du
système et ses faiblesses , et cela SODA, du moins dans le cas du
système PRF. Ils permettent égale-
pour l'ensemble des systèmes. »
ment de croire, d'une façon plus
Enfin, plusieurs participants ont générale, au potentiel de la mé-
souligné que la recherche d'un thode SODA comme support aux
consensus, par la mise en com- démarches d'entretien de systèmes
mun, le débat public et la prise informatiques.
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Systèmes d'Information et Management, Vol. 3 [1998], Iss. 1, Art. 3
SYSTEMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

Dans le cas que nous avons ques informatiques (ajouts de


étudié, l'application de SODA a fonctions, modifications à la pré-
permis : sentation des données , des rap-
ports, ...), tantôt d'ordres opéra-
• d'identifier rapidement et faci-
lement plusieurs éléments problé- tionnel et managerial, qu'elles se
matiques importants du système voulaient des réponses à des pro-
PRF et de mettre sur la table plu- blèmes de natures aussi diverses
sieurs solutions concrètes qui fas- et que leur mise en application
sent consensus ; relevait des gestionnaires du sys-
tème, des analystes, des Informa-
• de développer collectivement ticiens, mais aussi des utilisateurs
une vision d'ensemble commune et des autres gestionnaires de
du SI; l'entreprise.
• de prendre conscience que les A la lumière de tous ces
problèmes et lacunes de PRF ne constats, il nous apparaît que
sont pas nécessairement d'ordre l'utilité de SODA en contexte d'en-
informatique ou conceptuel, mais tretien de SI tient principalement
peuvent aussi être causés par des en ce qu'elle ;
dimensions opérationnelles ou de
• dote les spécialistes en SI d'un
gestion ;
outil supplémentaire, mais surtout
• d'établir un plan d'action pour complémentaire à ceux dont ils
l'entretien de PRF qui fasse état disposent déjà, pour procéder à
des priorités et des moyens à pri- l'entretien de systèmes ; un outil
vilégier. qui leur permet de gérer l'ensem-
D'autre part, les participants ont ble de la démarche d'entretien et
identifié le partage des connais- de structurer un plan d'action
sances diverses , l'expression d'une d'entretien ;
variété de points de vue, le fait de • aide les spécialistes en SI à
regrouper les parties intéressées mieux comprendre les multiples
dans un même lieu à un même aspects organisationnels des SI à
moment, le niveau informel des entretenir et crée un interface en-
échanges, la possibilité de s'enga- tre ceux-ci, les utilisateurs du
ger dans des débats "publics" et système et les gestionnaires de
l'utilisation d'une question géné- l'organisation qui est trop souvent
rale lors des entrevues indivi- absent dans les milieux organisa-
duelles comme étant des éléments tionnels ;
clés de la méthode pour réaliser
• évite aux spécialistes en SI
ces bénéfices.
d'avoir à faire seuls des choix et
Des bénéfices similaires à ceux des compromis qui ne sont pas
mentionnés par les participants que les leurs.
ont été observés dans d'autres
Un seul cas ayant été étudié ici,
contextes de problèmes organisa-
d'autres recherches seraient évi-
tionnels complexes où la méthode
demment bienvenues. Par exem-
SODA a été utilisée. Aussi, ces
ple, il serait intéressant d'évaluer
"résultats" de la recherche nous
si d'autres bénéfices importants
surprennent peu.
sont possibles et comment se fait
Par ailleurs , nous constatons concrètement l'intégration entre
que les solutions privilégiées lors SODA et les méthodes habituelles.
de notre intervention étaient tan- Néanmoins , nous sommes dès à
tôt de l'ordre des détails techni- présent enclins à recommander
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90
Pearson et al.: La méthode SODA et l'entretien des systèmes informatiques
LA METHODE SODA ET L'ENTRETIEN DES SYSTEMES INFORMATIQUES

aux spécialistes en SI l'utilisation rêt et assez générale pour accom-


de SODA pour supporter des moder de multiples perspectives.
démarches d'entretien de sys- Cette grande attention se justifie
tèmes informatiques. Cependant, par le fait que les discussions lors
les mises en garde suivantes, qui de la séance SODA porteront es-
constituent autant de limites et sentiellement sur le contenu de
de contraintes de la méthode, ces entrevues (tel que schématisé
s'imposent. dans la carte collective ). Un as-
Premièrement, notons que SODA pect du problème qûi ne serait
n'a pas été conçue pour un usage pas soulevé lors des entrevues in-
dans un contexte organisationnel dividuelles a peu de chances
autocratique . Pas plus d'ailleurs d'être discuté durant le reste de
que pour un contexte où les posi- l'intervention. On voit dès lors que
tions des acteurs organisationnels la méthode est très sensible au
sont si opposées ou que la ten- choix des acteurs organisationnels
sion entre ceux-ci est si extrême sélectionnés pour participer à l'in-
qu'aucune discussion constructive, tervention . Puisque leur prove-
aucune négociation, aucun con- nance conditionne les idées et les
sensus n'est possible . Il doit y suggestions qui sont énoncées
avoir d'entrée de jeu une volonté lors des séances SODA, il est éga-
commune de faire avancer les lement crucial de bien sélection-
choses, même s'il y a des mésen- ner les participants afin de faire
tentes sur la façon d'y arriver. Par en sorte que soient bien représen-
ailleurs, il doit y avoir au sein de tés les intérêts des différentes ca-
l'organisation une ouverture à la tégories d'acteurs interagissant
libre expression des acteurs con- avec le SI.
cernés.
Deuxièmement , pour que la mé- Troisièmement, la méthode
thode fonctionne, il doit être pos- SODA nécessite deux aidants ; ce
sible de rencontrer toutes les par- qui peut sembler coûteux sur une
ties intéressées participant à l'in- base quotidienne mais s'avérer
tervention à l'intérieur de la "se- économique étant donné la rapidi-
maine psychologique " pour les en- té avec laquelle on obtient des ré-
trevues individuelles ainsi que la sultats intéressants. Ceux-ci doi-
(ou les) séance( s) SODA et il doit vent être à l'aise avec la sépara-
être possible de les réunir toutes tion des tâches qu'exige la mé-
en un même lieu et un même thode pour la tenue des séances
temps pour la tenue de la (des) SODA ; d'une part, l'aidant qui
séance (s) en question . Ajoutons anime les rencontres de travail
toutefois que l'intervention dans doit avoir l'habileté nécessaire
son ensemble demande relative- pour utiliser les ouvertures créées
ment peu de temps à chacun des lors des discussions afin d 'en tirer
participants : il s'agit bien sou- le maximum et, d'autre part, l'ai-
vent d'une heure pour l'entrevue dant qui modifie les cartes et les
individuelle et d'une journée pour vues doit être très familier avec
la séance SODA. Par ailleurs, Il l'utilisation du logiciel Graphics
est crucial de porter une grande COPE. La méthode nécessite égale-
attention à la formulation de la ment des compétences et des
question posée lors des entrevues connaissances particulières de la
individuelles, qui devrait être as- part des aidants pour la confec-
sez spécifique pour susciter l'inté- tion des cartes individuelles, de la
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Systèmes d'Information et Management, Vol. 3 [1998], Iss. 1, Art. 3
SYSTEMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT

carte collective et des vues à l'aide faire des rencontres de travail une
de la technique de la cartographie expérience sociale très plaisante
cognitive. De plus, les aidants doi- comportant une dimension ludi-
vent avoir accès au logiciel, à un que.
ordinateur assez puissant pour En terminant, nous pensons
permettre la résolution d'algori- qu'il est grand temps de réfléchir
thmes mathématiques compliqués à la mise au point de méthodes
ainsi que l'affichage couleur en spécifiquement adaptées à l'entre-
mode graphique et, enfin, à un tien des systèmes informatiques et
projecteur assorti. Notons à ce su- d'expérimenter de telles méthodes
jet que l'utilisation d'outils infor- dans des cas concrets d'entre-
matiques pour assister l'interven- prises. Nous avons nous-mêmes
tion entraîne parfois des difficultés utilisé la méthode SODA et avons
techniques qu'il faut savoir prévoir obtenu des résultats qui, espé-
et régler. Enfin, la méthode re- rons-nous, susciteront le désir
quiert de disposer d'une salle chez les spécialistes en SI d'explo-
éclairée, agréable, de fauteuils rer davantage le potentiel de cette
confortables, ..., et cela afin de méthode.

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Pearson et al.: La méthode SODA et l'entretien des systèmes informatiques
LA METHODE SODA ET LENTRETIEN DES SYSTEMES INFORMATIQUES

Annexe : quelques commandes et fonctions de Graphics COPE


Commandes ou fonctions Description (les exemples se référent à la carte de l'encart 1)

LH (List Heads) Sert à énumérer les énoncés Oui se trouvent à la fin de chaînes
d'énoncés. Généralement utilisée pour identifier les buts (ce qu'on
poursuit) et les non-buts (ce qu'on voudrait éviter). Ex.
"1 L'entretien de systèmes est une nécessité".
LT (List Tails) Sert à énumérer les énoncés qui se trouvent au début de chaînes
d'énoncés. Généralement utilisée pour identifier les assertions à la
base des séquences argumentaires. Ex. : "3 Les organisations
évoluent dans un environnement dynamique", "4 Des
investissements importants ont déjà été faits".
X (Explore) [suivi de Sert à afficher à l'écran tous les énoncés explicatifs (c.-à-d. ceux
l'identifiant numérique d'un qui précèdent dans la chaîne) et conséquents (c.-à-d. ceux qui
énoncé] suivent dans la chaîne) à l'énoncé identifié dans la commande.
Ex. : X [2] afficherait l'énoncé explicatif "3 Les organisations
évoluent dans un environnement dynamique" et l'énoncé
conséquent "1 L'entretien de systèmes est une nécessité".
C (Consequence) [suivi de Sert à afficher à l'écran les énoncés conséquents (un niveau
l'identifiant numérique d'un seulement) à l'énoncé identifié dans la commande. Ex.: C [10]
énoncé] afficherait l'énoncé "1 L'entretien de systèmes est une nécessité".
E (Explanations) [suivi de Sert à afficher à l'écran les énoncés explicatifs (un niveau
l'identifiant numérique d'un seulement) de l'énoncé identifié dans la commande. Ex. : E [1]
énoncé] afficherait les énoncés "2 Il est improbable qu'un système n'exige
jamais de modifications", "6 Il est improbable que les
gestionnaires accepteront de se passer de systèmes ou d'utiliser des
systèmes désuets", "9 L'évolution rapide des moyens
informatiques crée parfois de nouvelles exigences", "10 Nombre
de systèmes s'avèrent, dès leur mise en exploitation, incomplets".
Orphan Permet l'identification des énoncés qui ne sont liés à aucun autre
énoncé. Aucun exemple dans l'encart 1.
Cluster Produit des regroupements d'énoncés mutuellement exclusifs à
forte cohésion interne. Généralement utilisée pour fournir une
première liste de vues possibles. Une analyse de contenu est
habituellement nécessaire en complément. Ex. : Les énoncés "6 II
est improbable que les gestionnaires accepteront de se passer de
systèmes ou d'utiliser des systèmes désuets", "4 Des
investissements importants ont déjà été faits" et "5 Les SI sont au
centre de l'activité organisationnelle" pourraient constituer un
"min i-cluster".
Domt Etablit une liste des énoncés en les classant selon le nombre de
liens autour de chacun d'eux, en commençant par l'énoncé qui a le
plus de liens avec d'autres énoncés. (Ceux qui ont moins qu'un
certain nombre de liens (précisé par l'utilisateur) ne sont pas
listés.) Indique également pour chacun le nombre de liens en
question. Généralement utilisée pour identifier les énoncés
centraux. Ex. (Domt > ou = 2 liens) :
• "1 L'entretien de systèmes est une nécessité" (4 liens)
• "6 II est improbable que les gestionnaires accepteront de se
passer de systèmes ou d'utiliser des systèmes désuets" (3 liens) ;
• "9 L'évolution rapide des moyens informatiques crée parfois de
nouvelles exigences" (3 liens) ;
• "2 Il est improbable qu'un système n'exige jamais de
modifications" (2 liens).

Tableau 4 : quelques commandes et fonctions


du logiciel Graphics COPE
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