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En collaboration avec:
L’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Douai
Par
Mustapha ZDIRI
ZDIRI Mustapha
La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et
que personne ne sait pourquoi.
A. Einstein
Remerciements
Les travaux présentés dans ce rapport ont été réalisés dans le cadre d'une thèse en cotutelle entre
L'Ecole Nationale d'Ingénieurs de Tunis (ENIT Tunisie) et L'université d'Artois (France) en
collaboration avec l'Ecole des Mines de Douai (France) au sein respectivement du Laboratoire de
Génie Civil LGC, Laboratoire d'Artois de Mécanique Thermique et Instrumentation LAMTI et du
Laboratoire Génie Civil Environnemental (LGCE).
C'est un grand plaisir que j’adresse ces quelques lignes de gratitude et de reconnaissance à tout ce qui
ont contribué à la réalisation de cette thèse.
Je ne terminerais pas mes remerciements sans penser à ma famille et tout particulièrement ma femme
et mes enfants qui m'ont vu des jours et des nuits sur mon ordinateur et qui m'ont apporté toujours
leurs soutiens et leur patience au long des années de thèse.
ZDIRI Mustapha
Résumé
Le présent travail de recherche comporte une étude sur le Béton Compacté au Rouleau (BCR) en vue
d'une application en technique routière et en utilisant des matériaux de gisements locaux avec la
spécificité d’un faible dosage en ciment. L'étude a traité le problème de formulation à travers les
méthodes graphiques, semi-empiriques et le Modèle d'Empilement Compressible MEC. On a introduit
aussi dans ce travail, l’utilisation des granulats spéciaux du type ″Sidérite″ et l'addition des adjuvants
dans la formulation du BCR. La rhéologie du BCR frais et la sensibilité de ce mélange au phénomène
de densification ont été étudiées en proposant une nouvelle approche basée sur la Compactabilité
pour la prédiction de la rhéologie de ce matériau. La caractérisation du BCR durci a été effectuée
moyennant des mesures expérimentales de résistances et de modules élastiques E ainsi que des essais
ultrasoniques. Les résultats expérimentaux sont comparés avec ceux obtenus par des prédictions à
travers des modèles tels que ceux de Feret-De Larrard-Tondat, ACI, Ouellet et Oluokun. Certains
modèles sont jugés fiables pour la formulation et les prédictions des résistances du BCR par contre
nous avons proposé d'autres qui sont adaptés à ce mélange et à ces composants.
Une modélisation en 3D d'une chaussée rigide en BCR, en utilisant le code de calcul par éléments
finis "Abaqus 6.7", a été effectuée en introduisant à ce code la loi de comportement correspondant de
ce matériau. Cette modélisation a été faite pour plusieurs cas de chargements sur des dalles en BCR.
Une convergence a été déduite entre les résultats obtenus, de la répartition en 3D des contraintes et
des déformations dans les dalles de BCR et ceux obtenus par les autres méthodes 2D telles que celles
de Westergaard, d'Ioannides et al.
Mots clés: Béton Compacté au Rouleau (BCR), Formulation, Modèles de prédictions, rhéologie,
caractérisation mécanique, loi de comportement, modélisation numériques 3D, code d'éléments finis
"Abaqus 6.7".
Abstract:
This research work presents a study of the Roller Compacted Concrete (RCC) for an application in
road engineering. The RCC was prepared using materials of local quarries with the specificity of a
low cement proportioning. The study dealt with the formulation problem through graphics, semi-
empirical methods and the Compressible Packing Model “CPM”. We introduced also, into this work,
the use of the special aggregates type ″ Siderite″ and the addition of the admixtures in the formulation
of the RCC. The rheology of the fresh RCC and the sensitivity of this mixture to the compaction
phenomenon were studied by proposing a new approach, based on Compactability, for the prediction
of this material rheology. The characterization of the hardened RCC was carried out by experimental
measurements of strengths and elastic modules E as well as ultrasonic tests. The experimental results
were compared with those obtained by predictions through models like those of Feret-De Larrard-
Tondat, ACI, Ouellet and Oluokun. Some models were considered to be reliable for the formulation
and the predictions of the RCC strengths. However, we proposed others models which were adapted to
this mixture and their components.
A 3D modelling of a rigid RCC pavement, using the computer code of finite elements "Abaqus 6.7"
was achieved by introducing to this code the behaviour law corresponding to this material. This
modelling was made for several cases of loadings on RCC slabs. A convergence was deduced between
the results obtained, of the distribution in 3D of the stresses and of the deformations in the RCC slabs
and those obtained by the other 2D methods such as that of Westergaard, of Ioannides et al.
Key words: Roller Compacted Concrete (RCC), Formulation, predictions models, rheology,
mechanical characterization, behaviour law, 3D numerical modelling, finite elements code "Abaqus
6.7".
Table des matières
Désignation Page
Dédicaces
Remerciements
Résumé
Abstract
Sommaire
Introduction Générale 1
Cadre général de l'étude et objectifs 3
1. Position du problème 3
2. Le secteur transport en Tunisie 4
3. Production et consommation du Pétrole en Tunisie 5
4. Le secteur ciment en Tunisie 6
5. Le secteur de matériaux de construction en Tunisie 7
6. Evaluation économique 7
7. Objectifs de l'étude 8
Bibliographie 208
Introduction générale
Le sujet entre dans le cadre des travaux de recherche que nous avons effectué sur une
technologie considérée comme évolutive en utilisant un nouveau matériau qui est le Béton
Compacté au Rouleau (BCR). Ce matériau est défini comme étant un mélange, raide à
affaissement nul, de granulats, de ciment et d'eau (éventuellement avec ajouts cimentaires) qui
est compacté en place en utilisant un matériel spécifique comme les finisseurs à haut pouvoir
de compactage ou un matériel couramment utilisé en travaux publics tel que les rouleaux
compacteurs. A l’état frais, le BCR se comporte comme un sol légèrement humide mais, en
passant à l’état durci, il se comporte comme un béton.
Le BCR s’est développé selon deux axes différents: le BCR pour barrages et ouvrages massifs
et le BCR pour routes (pavages). La formulation, les méthodes de construction et les
méthodes de mise en place diffèrent en fonction du type de BCR. On considère, dans ce
travail, que le BCR pour les travaux routiers. Bien qu’il soit mis en place comme un sol, les
propriétés essentielles de ce matériau sont analogues à celles des bétons conventionnels (BC).
Dans ce travail, on cherche à étudier l’application du BCR en technologie routière avec une
composition à base de granulats de gisement locaux.
Ainsi, nous avons commencé dans le premier chapitre, par une étude bibliographique
décrivant l'état de l'art de ce matériau. Cette partie comporte l'historique du BCR, sa
composition, les dosages utilisés ainsi que le domaine d’application de cette technique dans le
monde et les intérêts de son utilisation.
Puis en utilisant des granulats de gisement locaux et avec le choix d’une granulométrie
optimale, on a cherché dans le second chapitre la formulation convenable du BCR. Nous
avons réalisé par conséquent les essais nécessaires à la caractérisation des différents
constituants granulaires à base de matériaux de gisements locaux. Ces différents constituants
ont servi pour la confection des BCR avec une faible teneur en ciment.
Pour préparer des mélanges de BCR, plusieurs méthodes de formulations ont été appliquées
telles que les méthodes graphiques classiques, la méthode semi empirique et une méthode
théorique en adoptant le Modèle d’Empilement Compressible (MEC) à travers le logiciel
″René LCPC″. A travers les méthodes de formulation adoptées, nous avons déterminé les
proportions nécessaires, à partir desquelles nous avons réalisé divers essais d'études
comportant, en particulier, la confection des éprouvettes de contrôle de résistances
mécaniques du BCR, avec et sans adjuvants dans le but de juger les propriétés des mélanges
et de corriger éventuellement la formule de composition proposée.
Pour la recherche des mélanges optimale, nous avons utilisé aussi des granulats locaux ayant
des caractéristiques différentes des granulats ordinaires calcaires tels que les granulats lourds
de "Sidérite" qui ont donné des BCR de résistances supérieures à celles des mélanges avec
granulats ordinaires. En outre, une nouvelle approche a été proposée qui consiste à substituer
une quantité de ciment par les éléments fins du type ″Sidérite″.
Pour la caractérisation du BCR durci, nous avons réalisé des simulations pour la prédiction
des résistances à la compression, à la traction et à la flexion en appliquant des modèles
théoriques comme ceux de Feret-de Larrard-Tondat et Oluokun. Ces modèles décrivent les
résistances à la compression, à la traction et à la flexion à 28 jours des BCR durcis à base de
ciment Portland à travers le concept de l'Epaisseur Maximale de Pâte (EMP). Les résultats de
ces modèles sont comparés à ceux des essais expérimentaux. En outre, la sensibilité du BCR
vis-à-vis des agressions des produits d’hydrocarbures rejetés par les véhicules sous forme
liquide, a été traitée. L’évolution des résistances du BCR soumis à diverses conditions
d’imprégnations dans des produits d’hydrocarbures a été ainsi étudiée.
Une partie de ce travail a été consacrée au comportement mécanique du BCR dans laquelle
nous avons étudié la variation du module d'élasticité et le coefficient de Poisson du matériau
en déterminant aussi l'évolution de la relation contrainte-déformation du BCR. Cette étude est
faite moyennant des essais expérimentaux et des prédictions à travers les modèles théoriques.
Nous avons vérifié aussi l'anisotropie du BCR à travers des essais mécaniques de résistance et
des mesures Ultrasoniques.
Cette étude sur le BCR a été réalisée pour plusieurs raisons techniques et économiques dans
l'objectif d'une utilisation de cette technologie peu complexe en technique routière. Les
avantages de cette technique sont essentiellement la faible teneur en matières cimentaires, les
bonnes propriétés mécaniques, la rapidité de mise en place et la durabilité élevée ainsi que
l’économie au niveau de l’épaisseur du corps de chaussée avec une quasi-absence d’orniérage.
De plus, la réalisation ne nécessite que peu de main d’œuvre avec moins de dégagement
thermique par rapport aux Bétons Bitumineux, ce qui signifie un confort d'exécution.
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1. POSITION DU PROBLEME
Les couches de roulement des chaussées souples en Béton Bitumineux (BB), présentent
l'inconvénient de leur souplesse sous l'effet d'un fort trafic. Le trafic lent et les véhicules de
fort tonnage provoquent la formation des ornières ainsi que des remontées en forme de
bourrelets (Figure 0.1) sous l'action des forces centrifuges surtout aux droits des virages, aux
intersections et dans les tournants. D'autre part la poussée exercée sur le revêtement par les
véhicules, tels que les camions et les autobus, en position d'arrêt ou en phase de démarrage,
engendrent des déformations plissant donnant la forme des tôles ondulées nuisant
conséquemment au confort dynamique des usagers (Figure 0.2).
Béton Bitumineux
Couche de Base
Couche de Fondation
Revêtement en Béton
de ciment
Revêtement en Béton
Bitumineux
Faïençage du revêtement
(Fatigue)
Figure 0.3. Déformations des revêtements rigide et souple - Avenue Mohamed V -Tunisie
Figure 0.4. Etat d'une chaussée en BCR après 11 ans de service -USA [0.2]
Malgré que l'utilisation du BCR revienne aux années 1930 et que plusieurs projets ont été
réalisés en utilisant ce matériau en pavage aux USA, en Espagne, en Australie et dans d’autres
pays, le BCR reste jusqu'à maintenant, en Tunisie et en Afrique, une nouvelle technique. En
effet, cette technologie ne s’est développée que pour la construction des barrages tels que les
barrages d’Errmil, Fom Elkhanga, ElFar et El Moula en Tunisie, Koudiat Acerdoune et Beni
Haroun en Algérie et Ain Al Koreima au Maroc. Par contre, l'utilisation de ce matériau pour
la construction des chaussées n’est pas encore abordée dans ces pays.
Les techniques de construction de routes revêtues en Tunisie ont commencé dans les années
1880 avec généralement des chaussées en Béton Bitumineux. Les statistiques [0.4] montrent
que l'infrastructure de la Tunisie est dotée d'un réseau routier classé de 19 232 kilomètres
(2005), revêtu à près de 70% et composé de:
− Réseau revêtu: 12 655 kilomètres (dont 365 km kilomètres d'autoroutes) en
distinguant des Routes Nationales RN (grand parcours ou GP), des Routes Régionales
RR (moyenne communication ou MC) et des Routes Locales RL (Route vicinale de
l'état RVE).
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− Réseau non revêtu appelé aussi pistes: plus de 6 577 kilomètres de pistes.
Economiquement, le budget total du réseau routier tunisien est subdivisé en deux tranches:
58% consacrée pour le développement de l’infrastructure et 42% pour l’entretien des
chaussées.
Malgré l’existence d’autres voies de transports tels que le transport ferroviaire, le transport
maritime et le transport aérien, le transport routier demeure le mode de transport le plus
empruntés: il assure quotidiennement le déplacement de 305 400 voyageurs et le transport de
192 200 tonnes de marchandises [0.4].
Les recensements de 2006 montrent que la Tunisie compte aussi 30 aéroports dont 7 aéroports
internationaux gérés par l'Office de l'Aviation Civile et des Aéroports OACA [0.3]. Ces
aéroport sont composés de:
− 14 Aéroports caractérisés par des pistes revêtues.
− 16 Aéroports à pistes non-revêtues.
Selon les études menées par l'Agence Nationale de Maîtrise de l’Energie (ANME), le secteur
des transports est classé deuxième consommateur d’énergie avec une part de 30%, soit 1,73
MTEP (Million de Tonnes Equivalent Pétrole), derrière l’industrie et particulièrement, la
production d’électricité. Cette consommation d’énergie peut ne pas être remarquable sauf que
le secteur du transport s’avère le premier consommateur des produits pétroliers avec 42%,
dont le prix est en hausse continue, et le deuxième émetteur du gaz à effet de serre avec 24%
[0.5].
D'autres données nécessaires pour situer ce secteur en Tunisie, sont résumées comme suit
[0.5]:
− Le parc des voitures a passé de 270.000 en 1985 à 1.150.000 en 2005, c.à.d. une
multiplication par un facteur de 4 en 20 ans (Figure 0.5).
− Pour l'année 2007, la subvention directe de l'Etat pour le secteur pétrolier s'est élevée à 750
millions de dinars
− La production nationale de pétrole est proche de 70 000 bbl/j (baril/jour) (en 2007).
3
− La production nationale de gaz destiné à la vente est de 6,6 MNm /j (en 2007).
− Les réserves nationales d'hydrocarbures estimées sont de l’ordre de 697 millions de boe
composées de:
• Pétrole: 367 millions de boe (53%)
• Gaz: 330 millions de boe (47%)
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De sa production en pétrole brut, la Tunisie exporte 2.5 millions de tonnes par an par contre,
elle importe plus d’un million pour une production de 3 millions (3.3 millions de tonnes
équivalent pétrole). Cependant, le problème de consommation de pétrole est encore plus
sensible si on connaît que la Tunisie n'est capable de produire que 46% de ses besoins en
produits d’hydrocarbures [0.6].
Le ciment est un élément permanant dans la composition du BCR, il intervient comme étant le
liant des granulats et participe aussi à la résistance du mélange. La qualité et la quantité de ce
liant doivent être garanties pour pouvoir planifier la production des mélanges de BCR. En
Tunisie, la localisation géographique des cimenteries a pris en considération, au moment de
leur création, plusieurs facteurs tels que le voisinage des centres de consommation, le
développement équilibré de toutes les régions du pays et principalement la proximité des
carrières de matières premières ainsi que l’existence des voies de communications.
Le secteur cimentier se compose actuellement de six usines de ciment gris.
- Les Ciments Artificiels Tunisiens (CAT), la première usine en Tunisie, a été installée
depuis 1936 dans la banlieue sud de la capitale.
- Les ciments de Bizerte. La seconde en Tunisie installée en 1953 dans la région de
Bizerte [0.7].
- Les ciments de Gabes, installée dans le Sud prés de la ville de Gabes (dans les années
soixante-dix).
- Les ciments d’Oum El Kélil, dans le Nord Ouest à Tajerouine.
- Les ciments d’Enfidha installée à Enfidha dans les années quatre vingt.
- Les ciments de Jbel Oust installée à Jbel Oust dans les années quatre vingt.
La consommation du ciment en Tunisie et dans le monde n’a pas cessé d’augmenter en créant
des conditions économiques favorables pour l’augmentation de production. En effet, les
décideurs ont entrepris des études pour la construction de nouvelles usines. Parmi ces usines,
on site une usine à Dahmani, une usine à Ouslatia, une usine à Gafsa et une usine à Gabes
[0.8]. Le facteur qui a influencé principalement sur l’exportation et la consommation c’est que
l’ensemble des produits fabriqués par le secteur et par voie sèche sont certifiés conformes à la
Norme Tunisienne NT 47-01 qui est équivalente à la norme européenne EN 197-1 et portent
aussi, pour la majorité, le marquage CE [0.8].
Pour expliquer la rentabilité de ce produit, les spécialistes montrent que, la capacité de
production totale en Tunisie est de 6 millions de tonnes de clinker par an (en 2006).
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Cependant, la part du marché local, est de 5,835 millions de tonnes. A titre d’exemple, durant
la période du 2002 – 2006, les ventes du secteur ont été de 28,917 millions de tonnes de liants
gris (ciment + chaux). D’autre part, durant la même période, le secteur a exporté 3,735
millions de tonnes de ciment gris surtout à destination de marchés européens et arabes [0.8].
Le ministère de l’industrie, de l’énergie et des PME de la Tunisie a effectué une étude sur le
secteur de matériaux de construction [0.9]. Cette étude a présenté les résultats indiqués ci-
après. En 2006, le secteur des Industries des Matériaux de Construction, de la Céramique et
du Verre (IMCCV) compte environ 440 entreprises. Le chiffre de la production du secteur
IMCCV n’a pas cessé d’augmenter ces dernières années, en enregistrant une augmentation de
1 603,3 millions de dinars en 2002 à 2 143,9 millions de dinars en 2006, correspondant à une
hausse annuelle moyenne de 8%. Les apports du secteur ont enregistrés aussi la même hausse
durant la même période en passant de 593,8 à 803 millions de dinars. La part des
investissements dans ce secteur représente 17% du total des industries manufacturières. En
précisant que les 3/4 de ces investissements sont réalisés dans des activités liées aux liants et
aux granulats. En deuxième place, on trouve l’industrie des briqueteries et des carreaux
céramiques comme c’est représenté sur la Figure 0.6 [0.9].
6. EVALUATION ECONOMIQUE
distingue par son prix plus bas par rapport à la variante traditionnelle dont laquelle nous
utilisons le Béton Bitumineux en couche de roulement. Le rapport entre le prix de la variante
N°I et le prix de la variante N°II, est de 1,19 et on peut gagner par conséquent 20% par
l’utilisation de ces matériaux. Cette différence explique la rentabilité de l’utilisation de la
technique de BCR dans les travaux routiers surtout pour le cas de la construction des routes
fortement sollicitées.
7. OBJECTIFS DE L'ETUDE
Chapitre 1
Résumé
Ce chapitre présente une revue de la documentation sur la technologie du Béton
Compacté au Rouleau (BCR). Il parcoure en premier lieu la notion du BCR puis son
historique. Par la suite, les techniques d'utilisation du BCR en corps de barrage et en
routes sont couvertes. Les performances et les caractéristiques du BCR sont aussi traitées.
Une description est consacrée aux différents composants du BCR ainsi que ses différents
procédés et techniques de mise en place. Enfin, les travaux de recherches sur le BCR, tel
que les méthodes de formulations, de conception et de modélisations, sont présentés.
Ch.1. Revue de la bibliographie du BCR Page 10
Le Béton Compacté au Rouleau (BCR) est un béton à faible teneur en eau et composé d’un
mélange de ciment, d’agrégats inertes et d'eau de gâchage. L’affaissement de ce mélange est
nul. Ainsi, tel qu’indiqué par Gauthier et Marchand [1.1], il est mis en place et compacté en
utilisant un matériel spécifique comme les finisseurs à haut pouvoir de compactage ou un
matériel couramment utilisé en travaux publics (tel que les rouleaux compacteurs, les
niveleuses, les bulldozers, plaques vibrantes…). D’après Gauthier et al [1.2], la teneur en liant
dans le BCR est particulièrement plus faible comparée à celle d'un Béton Conventionnel
(BC). Le dosage en liant varie de 60 à 300 kg/m3. L’amélioration de certaines caractéristiques
des mélanges de BCR, à l’état frais ou durci, peut être faite par des ajouts minéraux, naturels
ou artificiels, pré-mélangés ou non au ciment, tels que les fumées de silice, les laitiers et les
cendres volantes. Les adjuvants du BC sont aussi employés pour l'optimisation de
caractéristiques du BCR.
Le BCR est distingué par sa consistance qui est identique à celle d’un sol humide alors que
l’énergie de compactage est supérieure à celle de la vibration usuelle chez les BC [1.1].
Le BCR s’est développé selon deux axes différents:
− BCR pour les structures de contrôle des eaux (barrages) et ouvrages massifs,
− BCR pour routes (appelés aussi pavages).
Des chercheurs tel que Jeuffroy et Sauterey [1.6] ont considéré que l'emploi des liants
hydrauliques ou pouzzolaniques dans les structures de chaussées a commencé dès le 1er siècle
avant J-C par les Romains, puisqu’une proportion de liant (2 parties de pouzzolane naturelle +
1 partie de chaux) a été destinée et utilisée pour lier les pierres des chaussées romaines. Ces
chaussées, assurant le roulage des chars, sont composées par de dallettes et sont considérées
comme les ancêtres des chaussées rigides en béton.
En France, les chaussées en béton ont été réalisées au début du 20eme siècle sur quelques
tronçons de routes d'approvisionnement dans la zone de Grenoble entre les cimenteries et les
carrières. C’est en 1924 que la direction des Ponts et Chaussées du Pas-de-Calais, a lancé un
programme de transformation d’empierrements et d'anciens pavages en béton, notamment sur
la route Nationale N° 43 entre Lillers et Chocques [1.6].
Après ce succès plusieurs autres projets ont été réalisés dans le département du Nord pour la
construction des routes nationales et de voies départementales de longueur totale dépassant
100 km. Le procédé consiste à la récupération des pavés pour construire des bordures et des
caniveaux afin de caler la chaussée en béton. On a utilisé aussi le sable de pavage de
l'ancienne chaussée comme une couche de base. Cette couche a été d'abord étalé puis
compacté, sur laquelle un béton relativement sec était mis en place et cylindré. Ce procédé
peut être considéré comme l'ancêtre du Béton Compacté. La chaussée ainsi construite, est
composée de deux couches, une couche inférieure réalisée avec des matériaux roulés et un
faible dosage en ciment (250 kg/m3), alors que la couche supérieure est plus mince et plus
fortement dosée (400 kg/m3) et elle est à base de granulats durs concassés. Les deux couches
sont exécutées l'une après l'autre sans interruption afin d’assurer une forte adhérence [1.6].
Plusieurs autres applications ont été réalisées en Europe en général. Jeuffroy et Sauterey [1.6],
ont indiqué que la Belgique avait réalisé, à partir de 1912, des routes et des aires bétonnées
sur les accès des mines. L’Allemagne a réalisé aussi, à partir de 1933, les premiers grands
chantiers de construction d'autoroutes avec chaussées rigides. La France a réalisé également
en 1938, le tronçon de l'autoroute de l'Ouest de Saint-Cloud à Orgeval en béton. Le procédé
consiste à l'utilisation de bétons relativement secs et le serrage était particulièrement
énergique. La finition de ces bétons serrés, était assurée par une finisseuse transversale.
Dans le continent Américain, Anderson a relié l’utilisation du BCR aux années 1930 [1.5].
Aux USA la première chaussée rigide, d’après Huang [1.7], a été construite en 1893 à
Bellefontaine (Ohio) et la deuxième en 1908 à Michigan. Les premières utilisations du BCR
sous forme de Bétons très maigres et Compactés au Rouleau pour la construction de barrages
reviennent à 1960 [1.3]. Les statistiques de 2001 montrent que près de 95 000 km au USA ont
été construits en béton hydraulique [1.7]. Selon Gauthier et al. [1.1, 1.2], la première
construction d’un revêtement en BCR en Amérique du Nord date depuis 1942 par le corps des
ingénieurs de l’armé américain (US Army Corps of Engineers) qui ont construit une voie à
Yakima.
Gauthier et Marchand ont précisé [1.1] que la première application du BCR au Canada date
depuis 1976 et comporte la réalisation d’une aire de stockage de bois d’une surface de 52 000
m2 sur l’Île de Vancouver par British Colombia Forest Company (BCFP). La même surface a
été doublée en 1978. Ces premières applications ont été faites pour l'industrie forestière qui
cherchait des pavages extrêmement résistants. Actuellement on construit des pavages en BCR
avec des épaisseurs variant de 20 cm à un mètre pour la construction de rues, d'aires
industrielles et d'aires d'entreposages.
Après ce succès plusieurs projets ont été réalisés en utilisant le BCR en pavage en Amérique,
Espagne, Australie et d’autres pays. On remarque aussi, d’après Gauthier et al. [1.2], que la
majorité des revêtements en BCR construits dans le monde (USA, Canada, Espagne…) ont
été fabriqués avec un ciment hydraulique de teneur totale compris entre 12 et 16% de la masse
Ch.1. Revue de la bibliographie du BCR Page 12
totale des constituants secs. On constate aussi une grande utilisation des ciments ternaires
composés de ciment, de laitiers et de fumée de silice ou composés de ciment, de cendres
volantes et de fumée de silice.
Au Canada, par exemple, le Centre de Recherche Interuniversitaire sur le Béton (CRIB) [1.1,
1.2], a réalisé une vaste étude sur la durabilité au gel et à l’écaillage de revêtements routiers
en BCR. Cette étude a permis de développer des nouvelles méthodes de formulation et des
nouvelles compositions pour des mélanges de BCR durables. Les bibliographies précisent
qu'aucun projet de construction de revêtements en BCR n'a été réalisé jusqu'à maintenant au
Québec en employant un mélange de BCR avec de faibles teneurs en ciment (teneur en ciment
inférieure à 250 kg/m3) [1.1].
En Tunisie et en Afrique, le BCR reste, jusqu'à maintenant, une nouvelle technique et il ne
s’est développé que pour la construction des barrages tels que les Barrages d’Errmil en
Tunisie, Koudiat Acerdoune en Algérie et Ain Al Koreima au Maroc, alors que l’utilisation de
ce matériau pour la construction des chaussées n’est pas encore abordée.
Pour faire des économies et résoudre le problème d’utilisation des grandes quantités de terre
dans les digues de retenue, le BCR en tant que matériau est utilisé dans l'ensemble du corps
du barrage ou comme un recouvrement pour la protection des deux faces. L’avantage de cette
technique est que ce matériau permet de réaliser des pentes plus fortes en amont et en aval.
L’utilisation du BCR permet aussi une exécution et une mise en service plus rapide du
barrage. Ce matériau, caractérisé par un affaissement nul, est produit dans des centrales de
malaxage implantées à proximité du site puis il est transporté à pied d’œuvre par des
convoyeurs ou des camions. Le liant utilisé est généralement le ciment alors que le dosage est
nettement plus faible comparé à celui d'un BC. La dimension maximale du granulat varie de
60 à 150 mm. Pour ces ouvrages, les résistances à la compression varient de 7 à 20 MPa.
Pratiquement et après être déversé, le mélange de BCR est étalé au moyen de niveleuses ou de
bulldozers mécaniques puis il est compacté au moyen de rouleaux compacteurs vibrants [1.8].
Pour la réalisation d’ouvrages de masse comme les barrages, il est recommandé l’utilisation
d’ajouts minéraux tels que les cendres volantes puisque la quantité de ciment utilisée est
faible. Cette substitution de ciment permet de réduire le dégagement de chaleur d’hydratation
lors du coulage et de durcissement [1.8]. On emploie, dans la construction de barrages en
BCR, les mêmes techniques de réalisation utilisées pour les remblais en terre comme c’est
montré sur les Figures 1.2, 1.3, 1.4 et 1.5.
Figure 1.2. Etat du BCR frais lors de son déversement (Barrage Errmil Tunisie) [1.9]
Parmi les barrages en BCR réalisés en Tunisie on peut citer: Barrage Errmil (Figures 1.2 et
1.4) à Bouarada, Barrage Fom Elkhanga à Tozeur, Barrage ElFar à Hammamet, Barrage El
Moula à Tabarka…. En France, on peut citer le Barrage de Rio, le Barrage Olivettes et le
Barrage Petit-Saut qui sont réalisés en BCR. Actuellement, en Asie, un grand barrage en BCR
est en cours de construction sur Wadi Dayqah au Sultanat Omen d'un montant qui s'élèvent à
90 Millions d'euros.
Ch.1. Revue de la bibliographie du BCR Page 13
Au Canada, par contre, la construction de barrages en BCR est relativement plus développée
dont on peut citer le barrage de Manouane. En outre, en Amérique du Nord, le plus grand
barrage en BCR se trouve à Olivenhain, Californie (USA). Le plus haut barrage en BCR est le
barrage Miel en Colombie de 617 m de hauteur, suivi par le barrage de Biobio au Chili de 503
m de hauteur. Tha Dan Canal Dam est le plus grand Barrage en BCR au monde d'une
longueur de 2720 m et un volume de BCR de 5.470.000 m3. Le barrage de Beni Haroun en
Algérie est considéré comme le plus grand barrage en Afrique avec 710 m de longueur et 120
m de hauteur.
Figure 1.5. Barrage et Batardeau en BCR sur la rivière Manouane au Canada [1.4]
Par définition, le BCR pour pavages tient son nom de la technique de compactage employée
pour son serrage et sa densification. Les chercheurs expliquent la différence entre les
techniques de BCR en barrage et pavages par le fait que les procédures pour la construction
Ch.1. Revue de la bibliographie du BCR Page 14
d’un pavage en BCR exigent des contrôles plus rigoureux que dans le cas des barrages. Ce
matériau contient les mêmes constituants de base que ceux employés pour le BC tel que
ciment, granulats (sable et gravier) et eau. Les techniques de mise en œuvre utilisent, pour
l’épandage, le même matériel utilisé pour les revêtements en Béton Bitumineux (BB) à haute
densité. Le mélange employé est raide et ferme et il faut le compacter à l'aide de rouleaux
compacteurs cylindriques ou pneumatiques. De plus, une fois durci, La résistance à la
compression du BCR pour pavage varie de 15 à 40 MPa. L’utilisation du BCR pour les
pavages varie d’une épaisseur de 100 cm pour des applications industrielles à 25 cm pour les
rues des villes, les aires de stationnement de camions et les halls d’entreposages (Figure 1.6).
Pour résoudre le problème de ségrégation et afin de produire une surface dense et lisse, la
dimension maximum du granulat est limitée à 20 mm [1.8].
Du point de vue durabilité, le revêtement en BCR a montré des bonnes performances. Ces
meilleures caractéristiques font de ce matériau un revêtement économique permettant une
mise en œuvre rapide et simple. Il est particulièrement utilisé sur les routes urbaines, les
intersections à fort trafic et les voie d’accès fortement sollicitées par les véhicules lourds ainsi
que les halls industriels, les voies d’autobus, les ports et les aires de stockages, etc. Les
concepteurs ont recours à l'utilisation de ce matériau dans les chaussées lorsque des
considérations telle que la résistance, la durabilité et l'économie sont importantes [1.8, 1.10].
Pour améliorer le comportement de la chaussée, la dalle de BCR peut être posée sur une base
stabilisée au ciment, appelée aussi fondation stabilisée au ciment et qui est un mélange
compacté de granulats et de ciment dont ils forment une excellente fondation de route. Cette
fondation contribue au renforcement de la structure et fournit une plateforme résistante pour
supporter une dalle de BCR et permet aussi une optimisation économique de l'épaisseur [1.8].
Selon la classification, le pavage en BCR est considéré comme étant une chaussée rigide.
D’après Gagné [1.3], ce matériau présente des bonnes performances (résistance et durabilité)
et il est employé pour supporter des lourdes charges puisque sa résistance en flexion est
élevée. Pour sa réalisation, il nécessite beaucoup moins de travaux préparatifs tels que les
terrassements, le compactage et la préparation de fondation. En service, il présente une bonne
rigidité. Le revêtement en BCR, pour les voies d’accès et les routes, offre un certain nombre
d’avantages comme son prix de revient en considérant les frais d’entretiens, son revêtement
en béton de bonne résistance ainsi que sa forte capacité portante. Comparés aux mélanges de
BC et à résistance mécanique égale, les mélanges de BCR ont une teneur en liant plus faible.
Ch.1. Revue de la bibliographie du BCR Page 15
Les travaux cités dans les références [1.1-1.3, 1.8, 1.10-1.12], font apparaître plusieurs
avantages du BCR, qui sont résumés comme suit:
Bonne résistance à la compression: pour supporter les charges concentrées lourdes,
Bonne résistance à la flexion: pour supporter les lourdes charges répétées sans affaissement
et répartir uniformément les charges sur la couche de fondation.
Bonne résistance au cisaillement: pour résoudre le problème d'orniérage.
Haute densité et faible absorption: donnant lieu à une bonne durabilité,
Faible teneur en eau: permettant d’augmenter les résistances mécaniques et de réduire le
retrait (Figure 1.7).
Ne nécessite pas d'armature de résistance, ni goujons, ni tirants: permettant des économies
de temps pour la mise en place et réduisant ainsi le coût de construction.
Ne nécessite ni coffrages ni travaux de finition: permet d’accélérer la mise en œuvre et
réduit le coût et la main-d'œuvre (Figure 1.7).
Technologie peu complexe comparée au dallage en béton armé.
Surface claire et rigide: La clarté de la surface permet des économies d’énergies d’éclairage
et la rigidité permet une résistance à l'abrasion,
Les procédés de confection et de transport avec des usines en continu ou des convoyeurs et
les techniques de mise en place permettent d’enregistrer des économies sur le coût global
de la construction (Figure 1.8)
Moins de travaux d’entretien: L’organisme ERES [1.10] indique dans son rapport que les
routes en BB nécessitent des travaux d'entretien tous les trois à cinq ans. Par contre, on ne
commence à faire des travaux d'entretien pour les routes rigides qu'après 12 à 15 ans.
Figure 1.7. Aire d’entreposage du bois en BCR - Papeterie DOMTAR Québec [1.8]
Une étude bibliographique basée sur les références [1.1-1.3, 1.10], a révélé les inconvénients
du BCR, qui sont résumés par les insuffisances des paramètres suivants :
La qualité et l’uni de surface des revêtements en BCR représentent le majeur inconvénient
de cette technique. Puisqu’il assure le confort au roulage sur un revêtement en BCR, l’uni
a présenté un problème permanent limitant les applications du BCR sur des routes à fortes
vitesses. L'uni d'un pavage en BCR est exprimé par la variation positive ou négative de la
forme de la surface d'une chaussée par rapport à un plan horizontal. Cet uni n'est pas tout à
fait uniforme (Figure 1.9), dont on peut sentir des ondulations longitudinales et
transversales légères.
Malgré l’effort puissant de compactage, la texture de la surface d'un revêtement en BCR
est relativement ouverte comparée à celle du BB. Elle peut être mesurée à l’aide de l’essai
de tache de sable. Selon l’ASTM E 965, cet essai permet de déterminer, moyennant la
quantité de sable déversée, la profondeur moyenne de la macrotexture de la surface. Du
point de vue équipement, on peut appliquer d'autres méthodes pour mesurer la texture d'un
revêtement telles que le laser, le texturomètre et la stéréoscopie.
Les chaussées sont divisées traditionnellement en deux grandes catégories: les chaussées
rigides et les chaussées souples. Cette subdivision permet de clarifier les idées sur la façon
dont la chaussée réagit aux charges qui y sont appliquées et aux agressions des conditions
ambiantes. Les spécialistes montrent qu’il y a une grande différence entre la chaussée en BCR
et la chaussée en BB. La rigidité structurelle de la première est plus forte comparativement à
celle de la seconde. La principale différence entre ces deux types de chaussées, souple et
rigide, réside dans la façon où le revêtement répartit la charge sur la couche de forme. Grâce à
ces bonnes rigidités et raideur, le BCR tend à étaler la charge sur une grande surface de la
couche de forme (Figure 1.10). Par contre, le revêtement en BB se compose de matériaux plus
souples et moins raides, il ne répartit pas la charge de la même façon qu'un revêtement rigide.
Ch.1. Revue de la bibliographie du BCR Page 17
Pour atteindre les objectifs de répartition, il faut ainsi plus de couches de revêtement ou plus
d’épaisseurs, pour former une hauteur propre à assurer un étalement optimal de la charge sur
le sol support [1.8, 1.13]. En outre, selon Saucier et al [1.10] et d’après une étude du coût du
cycle de vie faite en 1998 par ERES Consultants [1.14], la durée utile prévue de la chaussée
souple en BB est de 17 ans, alors que celle de la chaussée rigide en BCR est de 34 ans.
Roue Roue
Contrainte =2 MPa
Figure 1.10. Répartition des contraintes sur une chaussée en BCR et une chaussée en BB [1.14]
Nouman [1.15] a indiqué que la compagnie NSTPW a réalisé une comparaison de deux
variantes de chaussée à travers l’étude de deux section l'une rigide l'autre souple pendant
les cinq premières années après construction. L'étude a porté sur la performance des deux
types de chaussées basés sur les critères suivants: indice concernant le profil "profile ride
index" (PRI), indice concernant le confort "riding comfort index" (RCI), indice de
frottement extérieur "surface friction" (pendule britannique), niveaux de bruit au bord de la
route "road-side noise levels" et une enquêtes extérieures de détresse "surface distress
surveys". Les évaluations annuelles sont résumées dans le Tableau 1.1 :
Tableau 1.1. Comparaison des performances de deux types de chaussées (rigide et souple) [1.15].
Ch.1. Revue de la bibliographie du BCR Page 18
1.8. Analogie entre les dalles en BCR et les dalles courtes non armées et non goujonnées
Dans la formulation des divers types de chaussées rigides (BCR et BC), on cherche à tirer le
meilleur profit des qualités intrinsèques du matériau et à résoudre, au maximum, les
problèmes engendrés par certains autres comportement surtout le retrait [1.6].
On essaye de limiter la fissuration spontanée dans les pavages en BCR, comme dans les
pavages en BC en réalisant des joints de discontinuités. La réalisation de ces joints peut être
soit par moulage dans le béton frais (piste agricole, lotissement), soit, le couramment
appliqué, par sciage dans le béton jeune. De ce fait, les bords du joint doivent être ajustées et
perpendiculaires à la surface [1.6]. On distingue deux grandes catégories de joints:
- les joints longitudinaux: qui peuvent être aussi subdivisés en joints :
. de construction, suivant l’axe de la chaussée et entre deux bandes adjacentes
de bétonnage,
. de retrait-flexion, en fonction des dimensions de la dalle afin d’éviter une trop
grande largeur.
- les joints transversaux:
. de construction ou de reprises (notamment après les arrêts journaliers),
. de retrait-flexion espacés de 4 à 10 m et souvent inclinés de 1/6 sur l'axe.
Les concepteurs proposent la répartition en dalles courtes et de faibles largeurs pour résoudre
parfaitement les problèmes de fissurations aléatoires mais, tel qu’indiqué par Huang [1.7], les
joints constituent eux-mêmes des points faibles pour ces chaussées rigides:
- les déformations dues aux effets de la température provoquent des variations d'ouverture
des joints de dalles. Il apparaît un phénomène appelé cambrure due à ces variations de
gradient thermique ou hygrothermique (Figure 1.11).
- les joints représentent un point préférentiel pour l’infiltration d'eau dans le corps de
chaussées dont il est nécessaire de réaliser un garnissage d'étanchéité soigné (Figure 1.11).
- au niveau des bordures de dalles et en présence d'eau à l'interface dalle-fondation, les
variations de conditions d'appui de dalle et les chocs répétés par passages de roues sur les
joints peuvent dégrader les mécanismes de transferts de charge d'une dalle à l'autre. Le
mouvement relatif entre les dalles aboutis d’abord aux phénomènes de mise en marche
d'escalier par décalage de joint puis au phénomène de pompage qui est l’éjection d'eau et de
fines par le joint et termine finalement par des ruptures de dalles.
Figure 1.11 (a et b). Courbures des dalles en béton en fonction du gradient thermique [1.6].
• le pourcentage C3A doit être limité pour garantir une bonne durabilité et éviter la
dégradation,
• Une bonne résistance aux sulfates car l’eau peut contenir des agents agressifs.
Plusieurs types de liants ont été utilisés pour le BCR, on trouve principalement [1.16]:
- le ciment normalisé du même type que ceux utilisés pour le BC,
- le ciment avec des additions en quantité souvent importante de cendres volantes
(principalement), de laitier moulu ou de pouzzolanes,
- le liant spécial pour le BCR fabriqué en usine à base de laitier et analogue à ceux utilisés
dans le domaine routier en France.
L’utilisation d’un liant à base de laitier permet d'obtenir une plus faible exothermie et un délai
de maniabilité beaucoup plus long que celui des liants des deux autres catégories. Pour la
construction des grands projets, la combinaison de plusieurs produits (cendres volantes, laitier
moulu, pouzzolanes...) à la centrale de fabrication du BCR, permet de faire des économies très
intéressantes [1.16].
propriétés actives (favorables ou nocives). Certains éléments fins peuvent avoir des propriétés
pouzzolaniques permettant des économies par la réduction de la teneur en ciment. Ces fines
peuvent agir négativement pour réduire sensiblement les résistances en traction directe et au
cisaillement lorsqu’elles sont dosées en excès, du fait des décollements pâte/granulats et de
l'enrobage des éléments fins par le liant [1.1].
Gauthier et Marchand [1.1] ont précisé que les résultats d’une étude de laboratoire, réalisée
sur le comportement mécanique et la durabilité au gel de mélanges de BCR, ont montré que
l'ajout d'environ 7% de filler calcaire (particules minérales inférieures à 80 µm) par rapport à
la masse totale des matériaux secs dans des mélanges de BCR peut généralement contribuer à
améliorer les propriétés du béton.
L'introduction d'éléments fins, surtout s'ils sont pouzzolaniques, permet, dans la plupart des
cas, une diminution de la teneur en liant, et par conséquent, provoque une réduction de la
chaleur d'hydratation, un retard de la prise, une diminution du coût du liant et une
augmentation du volume de pâte dans l'espace inter-granulaire [1.16].
réaction mais se présente comme des fines de remplissage. Les cendres volantes utilisées en
France sont des cendres de lignite. Ces cendres sont, en fait, des bons liants hydrauliques qui
peuvent faire prise de façon autonome (cendres volantes de classe C) [1.17].
Figure 1.12. Effet de la vibration et de la teneur en eau sur la densité du BCR (à base de ciment) [1.22]
Ch.1. Revue de la bibliographie du BCR Page 22
La plage de variation de la teneur en eau, qui est le pourcentage de la masse de l’eau contenu
dans un mélange par rapport à la masse totale des solides secs, est comprise entre 4,5% et 6%.
Ce dosage en eau, considéré relativement faible par rapport à celui du BC, permet d’obtenir
un béton sec à affaissement nul [1.1]. Alors que si on considère la teneur en eau efficace
définit par la norme EN 206, cette teneur représente la différence entre la quantité d'eau totale
introduite dans le béton frais et la quantité d'eau absorbée par les granulats. On définit alors la
quantité d'eau totale comme étant la quantité d'eau ajoutée, y compris l'eau déjà contenue dans
les granulats, ainsi que la quantité d'eau mélangée avec les adjuvants [1.21]. D’autre part, la
quantité optimale d'eau à employer permet d’obtenir des résistances maximales [1.16].
Expérimentalement, cette quantité d'eau est dosée en fonction du mode et des moyens de
serrage disponible sans être influencée par les autres conditions telles que les moyens de
transport, moyens de malaxage, etc… (Figure 1.12).
Pour la détermination de la quantité d'eau de gâchage, plusieurs formules peuvent être
appliquées, nous citons quelques une:
leur caractère chimique, différent de celui des autres minéraux utilisés dans la fabrication du
BCR. Ils sont organiques ou inorganiques selon leur composition chimique.
Gauthier et Marchand [1.1], ont indiqué que la plupart des adjuvants chimiques employés
pour la fabrication des BC peuvent être employés pour le BCR. Le dosage des adjuvants
nécessaire à la fabrication des BCR est largement supérieur à celui du BC afin d'améliorer ces
performances. En effet, puisque les revêtements en BCR ne contiennent pas d'armatures alors
les faibles teneurs en ions chlorures en solution dans certains adjuvants chimiques n’ont pas
d’effets néfastes. Cependant, il faut prendre des précautions car certains des adjuvants
accélèrent ou retardent la prise du BCR comme c’est le cas pour les plastifiants et les
superplastifiants.
1.9.7.1. Les entraîneurs d’air
On opte couramment à l’utilisation des entraîneurs d’air malgré que la formation de vides
d'air sphériques par l’emploi de ces agents dans les mélanges de BCR est plus difficile à
produire que dans le cas des BC. Cette difficulté est expliquée par l’insuffisance de la quantité
d’eau nécessaire pour entourer les bulles d’air formées dans un mélange de BCR. L’action
recherchée par des agents entraîneurs d'air est de faciliter la formation des bulles en diminuant
la tension de surface de l'eau et en fixant les bulles d'air formées durant le malaxage [1.2]. Par
analogie avec l’idée de Baron et Olivier [1.17], un BCR courant sans ajouts d'agents
entraîneurs d'air, contient couramment une quantité de bulles d'air dont le diamètre est
généralement supérieur à un millimètre. Ces bulles d’air formées dans le BCR durci
constituent le phénomène d'air occlus. En effet l'air occlus formé n’est pas comparable aux
petites bulles qui sont fixées par l'ajout des entraîneurs d'air. Généralement, un BCR à air
entraîné contient un volume de 5 à 6% d'air [1.2].
1.9.7.2. Les superplastifiants
Les superplastifiants, tels que définis par Baron et Olivier [1.17], sont des produits
défloculants qui dispersent très efficacement les grains de ciment, ainsi que les autres
éléments fins et ultrafins. Les superplastifiants peuvent agir comme des réducteurs d'eau alors
ses effets sont plus forts et très différents des réducteurs d'eau usuels. Les superplastifiants les
plus utilisés sont chimiquement composés de sels de sodium ou de calcium de polynaphtalène
sulfoné, de sel de sodium de polymélamine sulfoné, de copolymère acrylate-ester ou de
lignosulfonate de grande pureté.
1.9.7.3. Les retardateurs de prise
En général, les retardateurs ralentissent l’action de prise de la pâte. Ils n'altèrent ni la nature ni
la composition des éléments et des produits d'hydratations. Ces agents permettent d’allonger
le délai de prise afin de procéder à la mise en œuvre du BCR. Ainsi, les délais normalement
spécifiés pour la fabrication, la mise en œuvre et la réalisation des joints horizontaux et
verticaux peuvent être prolongés aussi [1.1].
1.9.7.4. Les accélérateurs de durcissement
Les agents accélérateurs de durcissement sont à base des sels minéraux. Le plus employé est
le chlorure de calcium (CaCl2). Ce produit favorise la formation et la croissance du silicate de
calcium hydraté C-S-H. D’autres produits comme les sels de magnésium agient comme des
accélérateurs dont leurs effets sont identiques à ceux du chlorure de calcium. Ce dernier
demeure l'accélérateur de durcissement le plus employé car il est le plus puissant et le plus
économique. Par contre, pour des zones connues par des températures élevées, ces
accélérateurs sont caractérisés par un dégagement de chaleur d'hydratation très important qui
peut faire fissurer le BCR [1.1], [1.17].
Les techniques de mise en œuvre des pavages en BCR, d’après Gauthier et al. [1.2], sont
semblables à celles du BB puisqu'elles sont effectuées à l’aide des mêmes équipements
employés pour la construction des revêtements en BB. Ces équipements sont, pour la plupart,
conçus et adaptés à la mise en place du BCR. Le dosage (pondéral) et le malaxage du BCR
sont faits soit dans des centrales fixes soit dans des grandes bétonnières mobiles sur chenilles.
On cherche à ce que les constituants de base soient mélangés correctement afin de produire un
BCR frais dont la surface de tous les granulats sera enrobée de pâte de ciment.
a) b)
La mise en œuvre de revêtements en BCR, pour la majorité des cas de chantiers, est effectuée
suivant les mêmes procédés utilisés pour la construction de pavage en BB. Les équipements
employés sont identiques mais des finisseurs à haut pouvoir de compactage sont parfois
nécessaires pour des épaisseurs supérieures à 150 mm (Figures 1.13, 1.14, 1.15 et 1.16). Pour
le cas des épaisseurs de pavage supérieures à 250 mm, le BCR est placé par couche de 20 cm
afin que l’équipement utilisé puisse compacter adéquatement l’épaisseur totale conçue.
D’une façon générale, pour la construction d’un revêtement en BCR, la mise en œuvre
comprend généralement les étapes suivantes: préparation du sol support et de la fondation,
composition et malaxage du BCR, transport, mise en place et compactage, réalisation des
joints et mûrissement. On doit prendre des précautions spéciales afin de réduire la ségrégation
Ch.1. Revue de la bibliographie du BCR Page 26
du matériau et la perte d’humidité par évaporation et ceci dès la production du BCR jusqu’au
sa mise en place [1.1].
Figure 1.15. Mise en place du BCR par finisseur à haut pour de compactage [1.8]
Le rythme d’avancement et d'exécution des travaux dépend aussi bien du débit de malaxeurs
et de l’avancement du finisseur ainsi que de la distance de transport. Le compactage est l'étape
la plus importante du procédé car il permet d’obtenir la densité et la résistance du revêtement,
ainsi que son égalité et sa texture superficielle. Il commence dès la mise en place et se
poursuit jusqu'à ce que le revêtement ait la densité recherchée. Une fois compacté, le
revêtement peut supporter le trafic faible et moyen. Après que le BCR sera durci, la chaussée
peut être totalement ouverte à la circulation [1.13].
Pour éviter l'évaporation de l'eau de gâchage et réduire les retraits, on a recours à l’épandage
d'un produit de cure constituant une membrane de protection superficielle, pulvérisée en une
ou deux couches avec un dosage de 0,2 l/m² (Figure 1.17). En outre le BCR frais devra être
protégé contre les fortes pluies par des toitures roulantes ou des membranes de matière
plastique [1.24].
Figure 1.17. Exécution d'une voie en BCR sur une couche stabilisée [1.4]
Figure 1.18. Application d’un produit de cure après compactage du BCR - aire Industriel - Montréal [1.8]
Figure 1.19. Exécution de joints par sciage après mise en place du BCR - aire Industriel - Montréal [1.24]
1.10.5.1. Ségrégation
Le BCR est un mélange raide à cause de son faible volume d'eau de gâchage et il est
particulièrement sensible à la ségrégation en raison du faible volume de pâte (Figure 1.21). Le
phénomène de ségrégation est fonction de la répartition granulaire, de la dimension maximale
des granulats et des caractéristiques de la pâte. La ségrégation du BCR peut se produire à
toutes les étapes de sa manipulation, lors du chargement, transport ou déchargement des
camions à bennes basculantes.
Les études réalisées sur la technologie du BCR et notamment sur les différents constituants de
ce matériau cherchent à définir un mélange répondant aux performances recherchées telles
que la résistance à la compression, à la traction, à la flexion et au cisaillement. Ces études
sont adaptées à la nature des matériaux disponibles. Elles sont focalisées sur l’identification
Ch.1. Revue de la bibliographie du BCR Page 30
Le résultat de ces essais permet d’obtenir le mélange ayant la teneur minimale en liant et
possédant les propriétés mécaniques recherchées [1.27].
Figure 1.24. Effet de la vibration et la teneur en eau sur la densité du BCR (à base de ciment) [1.22]
L’objectif des méthodes de formulations c’est l'optimisation des dosages des constituants. En
effet l'optimisation des proportions des matériaux secs des mélanges de BCR permet d'obtenir
bonnes caractéristiques mécaniques malgré les faibles teneurs en ciment de ces bétons. Du
point de vue rhéologie, le comportement mécanique du BCR est fortement influencé par le
faible volume de pâte. On constate sur la structure granulaire que le squelette compact des
mélanges de BCR contribue grandement aux améliorations des performances mécaniques
comparées à celles des BC. La réduction de la porosité du squelette granulaire par
densification permet la réduction de la demande en particules fines, telle que ciment, cendres
volantes, laitiers, fumée de silice et autres matériaux fins [1.1, 1.28].
Il est nécessaire de réaliser des essais de laboratoire sur le BCR afin de déterminer les valeurs
numériques qui caractérisent le matériau au point de vue physique et mécanique (Figure
1.25). Ces essais permettent aussi de fixer les propriétés du matériau sous forme d’indices et
de coefficients qui décrivent la manière de comportement sous l’action des différentes
sollicitations et ceci soit dans le cas des charges d’exploitation normales, soit dans des
circonstances exceptionnelles [1.28].
Marchand et Ouellet [1.1] ont montré dans leurs études que les propriétés de la matrice
cimentaire et des inclusions granulaires expliquent les résistances à la compression élevées de
ces mélanges. La résistance de la matrice cimentaire est fortement influencée par la compacité
du mélange. Le faible dosage en ciment de ces mélanges produit une matrice cimentaire peu
poreuse favorisant ainsi un bon comportement et des bonnes résistances.
Ouellet et al. [1.28] a prouvé dans ses études expérimentales que les caractéristiques
mécaniques du BCR sont aussi influencées par les propriétés des deux phases composant le
mélange, qui sont la pâte de ciment hydratée et les granulats.
Ch.1. Revue de la bibliographie du BCR Page 34
Agal et al. [1.29] ont montré, dans leurs études du comportement à la fatigue du BCR, que le
BCR présente une résistance à la fatigue supérieure à celle du BC. Malgré cette différence, les
méthodes de dimensionnement structural des pavages en BCR sont les mêmes que celles des
pavages en BC. Ces études comportent une synthèse des structures types de chaussées en
BCR. Le travail présente aussi le logiciel qui a été retenu pour le calcul des épaisseurs de
pavage. Ce logiciel s’appuie sur les courbes de fatigue (Figure 1.26) d’un BCR et permet de
Ch.1. Revue de la bibliographie du BCR Page 35
configurer la majorité des véhicules pour dimensionner les épaisseurs de planchers industriels
et de pavage supportant des charges importantes. Les quatre principaux facteurs de conception
retenus dans l’obtention des structures types sont: la résistance en flexion du béton en termes
de module de rupture, la capacité portante du sol support, les poids, les fréquences de passage
et les caractéristiques des véhicules et enfin la période de conception.
Pour comparer les divers types de fondation, Agal et al. [1.29] ont présenté dans leur travail
deux structures caractérisées par deux valeurs de module de réaction du sol support soit 30
MPa/m et 60 MPa/m. Trois types de véhicules ont été pris en considération, soit les essieux de
8 tonnes et 14,5 tonnes pour les chaussées rurales et urbaines. Les véhicules lourds sont
choisis pour les chemins industriels alors que les chariots élévateurs pour les planchers
industriels. Dans cette étude, les auteurs ont fixé le nombre de passages autorisés pour tous les
cas et ceci pour différentes épaisseurs de BCR. Les résultats obtenus montrent que
l’utilisation du BCR se révèle une alternative très intéressante pour les chaussées à trafic lourd
et particulièrement les réseaux artériels des villes. Les auteurs ont confirmé que les
contraintes les plus critiques dans une dalle apparaissent quand la charge est appliquée en
bordure ou près des rebords de la dalle. Ils on pu déduire aussi que les effets s’amoindrissent
de façon significative au fur et à mesure que le point d’application de la charge se déplace
vers l’intérieur de la dalle.
Selon Huang [1.7], le rythme de construction et les méthodes de conception des chaussées
rigides n'étaient pas tout à fait dramatiques comme c'est le cas pour les chaussées flexibles car
le seul paramètre qui a été considérée pendant des années pour le dimensionnement c’est la
résistance à la flexion du béton de ciment. Puisque les chassées rigides sont composées par
une dalle rigide placée directement sur le sol support ou sur une couche de grave traitée ou
non, alors cette couche est appelée souvent une couche de fondation. Les procédures de
conception peuvent êtres regroupées suivant leurs hypothèses de bases.
Les méthodes de conception de revêtements rigides sont fondées essentiellement sur les
calculs élastiques de Westergaard [1.6] pour les contraintes et les déplacements d'un
revêtement rigide posé sur un sol support. Les approches de types empiriques, comme celle
d'AASHTO, relient la performance du revêtement dans le temps à la sollicitation par le trafic
lourd, mais à partir d'équations statiques basées sur un grand nombre d'observations. Les
méthodes analytiques-empiriques sont basées sur le calcul de la réponse théorique de la
structure associée à la réponse observé d'une chaussée expérimentale. Parmi ces méthodes
celle de la Portland Cement Association PCA [1.11]. Les méthodes analytiques reposent sur
Ch.1. Revue de la bibliographie du BCR Page 36
des modèles de performances basés sur des fonctions analytiques seulement [1.1]. Plusieurs
programmes sont développés en se basant sur la méthode de Burmister. On peut citer entre
autre [1.6]:
- Les programmes Alizé du LCPC.
- Le programme Ecoroute des Presses de l'ENPC.
- Le programme Bistro de la Compagnie Shell.
- Le programme Moebius de la Compagnie Esso.
Huang [1.7] indiquent que pendant des années, la détermination des épaisseurs des chaussées
était basée purement sur l'expérience jusqu'aux les années 1920. On constate ensuite, que les
expériences sont développées progressivement et que les méthodes de conception sont
développées par différents organismes pour la détermination des épaisseurs nécessaires de
chaussées. Les solutions analytiques sont principalement développées soit à travers les
solutions exactes "Closed-form Formulas" soit par des dérivations complexes qui sont
valables pour la détermination des contraintes et des déformations dans les chaussées rigides.
Mais avec le développement de la puissante méthode des éléments finis, on remarque une
évolution importante dans l'analyse des chaussées rigides. Des programmes informatiques ont
été aussi développés en utilisant la méthode des éléments finis tel que celui de Chou [1.30]
appelés WESLIQID pour l'analyse des fondations liquides et WESLAYER pour l'analyse des
fondations en couches [1.7]. D'autres programmes informatiques ont été développés en
utilisant la méthode des éléments finis comme celui de l'université de Illinois appelé ILLI-
SLAB par Tabatabaie et Barenberg [1.31], le programme JSLAB de l'Association de Ciment
Portland PCA par Tayabji et Colley [1.32] et le programme RISC développé par l'organisme
Ressource International, Inc par Majidzadeh et al. [1.33].
Pour la modélisation, le BCR est traité comme le BC qui est considéré comme un matériau
élasto-plastique isotrope. Pour son maillage, il est discrétisé par des éléments rectangulaires à
huit nœuds. Son comportement en compression est modélisé par une loi parabolique et son
comportement en traction par une loi parfaitement élastique [1.34].
programme ont été très satisfaisants (Figure 1.27), ce qui a encouragé le LCPC à programmer
un modèle complet à trois dimensions [1.6].
Pour le chargement, la dalle est soumise à des charges externes et internes tel que le poids
propre et les dilatations engendrées par la variation de température.
La Figure 1.28 donne une idée sur le type de problème que peut résoudre le programme
DALLE. Ce modèle peut étudier le fonctionnement des chaussées rigides grâce à une
modélisation plus réelle des phénomènes [1.6].
Toute fois, ce modèle aux éléments finis présente des inconvénients qui résident dans les
limitations de leurs possibilités, liées en général à la taille insuffisante de mémoires pour des
calculs lourds. Pour l’examen de plusieurs dalles et l’étude de transfert de charge entre elles
on peut réduire la modélisation du support à un massif de Winkler.
Ch.1. Revue de la bibliographie du BCR Page 38
Zone décollée
h1, E1,ν1
Zone collée
h2, E2,ν2
Massif, E3,ν3
Dans cette modélisation 3D, les conditions nécessaires pour sa validation se résument
principalement dans l’application d'une méthode de calcul aux éléments finis surtout pour les
deux couches supérieures, la possibilité de tenir compte des effets du transfert de charge aux
joints ou fissures et la possibilité de tenir compte des variations des conditions d'appui des
dalles (décollements, cavités...). Dans le programme Dalle 3D du LCPC, la dalle repose sur
un massif de Burmister. Le programme assure le calcul des points de contact et le couplage
avec le modèle analytique de calcul du massif support (Figure 1.29) [1.6]:
Jeuffroy et Sauterey [1.6] ont précisé que des difficultés multiples ont été rencontrées dans
l'application du programme DALLE du LCPC telles que la recherche de précision suffisante
et le nombre important des dalles pour examiner les effets du transfert de charge. Par la suite,
les chercheurs de LCPC ont développé un modèle plus fiable. Ils ont été contraints par le
nombre d'éléments du modèle qui augmente et par le calcul qui devient lourd. Et par
conséquent la commodité d'accès à ces modèles est très faible. Compte tenu ces difficultés
d'utilisation de ces modèles, l’LCPC a mis au point un nouveau modèle de chaussée aux
éléments finis. Ce qui est important c’est la capacité de ce modèle permettent de traiter les
renforcements des structures existantes et les chaussées semi-rigides ou mixtes représentant
des nouvelles solutions pour les chaussées. Ce modèle, combiné avec un modèle d’études de
propagation des fissures, permet aussi et en particulier de faire la modélisation des joints
d'ouvrages d'art.
Ch.1. Revue de la bibliographie du BCR Page 39
Moyennant les performances de ce modèle, les chercheurs de LCPC ont pu développer une
méthode pratique de dimensionnement des chaussées rigides. Elle est semblable à celle
utilisée pour les chaussées souples et semi-rigides et elle est fondée sur l'utilisation d'un
modèle analytique très commode d'accès, c'est le programme ALIZÉ du LCPC [1.34]. Les
bases de calcul de ce logiciel ALIZÉ du LCPC sont fondées sur le critère de fatigue en
proposant une loi faisant introduire le comportement à la fatigue d'un matériau comme le
béton et les autres matériaux granulaires. La loi de fatigue usuelle est habituellement
représentée par une courbe de Wôhler dont l'équation générale est la suivante:
σ
= 1 − B × log N (7)
σ0
La loi de fatigue proposée peut s'écrire aussi sous la forme suivante:
σ
× N 1 / 16 = Constante (8)
σ0
Pour prendre en considération l’effet du trafic sur les structures, on doit se référer à des
essieux types à roues jumelées ou simple dont la charge est de 130 kN (2 x 65 kN) [1.6].
Le calcul est analogue à celui des structures de béton de bâtiment de façon à définir des dalles
de dimensions finies, la contrainte de traction qui est maximale en bas de couche lorsque la
charge est appliquée sur un bord libre. Le problème est un peu particulier lorsque la charge est
proche d'un joint ou d'une fissure transversale alors dans ce cas, la valeur de la contrainte
dépend du niveau de transfert de charge à travers ce joint ou cette fissure. Une fois la
contrainte pour une charge en centre de dalle, est calculée, les autres calculs sont déduits
analytiquement par le modèle ALIZÉ pour les autres cas de charges au bord de dalle (Figure
1.30) [1.6, 1.35].
Figure 1.30. Un exemple de résultats du calcul mécanique par le logiciel Alizé [1.35].
Figure 1.31. Influence de l'épaisseur sur la contrainte pour différents modules de réaction du sol [1.1]
Figure 1.32. Influence du module de réaction sur la contrainte pour différentes épaisseurs de revêtement [1.1]
2.3.5. Les travaux de modélisation par la théorie des couches et d'éléments finis
Plusieurs autres structures de chaussées examinées ont été équipées dans divers emplacements
pour mesurer les déplacements, les efforts et les contraintes. Dans ces exemples de travail, les
réactions de deux chaussées dues au chargement de roue sont étudiées. Deux différentes
techniques ont été employées pour déterminer la réaction, la théorie élastique des couches
(MLET) surtout pour les chaussées souples et la méthode d'éléments finis (Fe). Les hypothèses de
comportement linéaire et non linéaire de la fondation, ont été utilisées (Figures 1.33, 1.34, 1.35
et 1.36) [1.40].
Figure 1.33. Contraintes expérimentales et théoriques appliquées aux chaussées (Roue de 6 tonnes) [1.40]
Ch.1. Revue de la bibliographie du BCR Page 42
Figure 1.34. Résultats des éléments finis et M4-Boussinesq: L’effort normal à l’interface [1.41]
Figure 1.36. Comparaison 2D-3D de la contrainte de traction en bas de couche de chaussée (M4-B) [1.41]
En se basant sur des études faites on peut comprendre que l’évaluation de la durabilité du
BCR est notablement très intéressante pour la compétitivité de ce matériau. Cette
caractéristique est démontrée par sa robustesse qui est la plus apparente au printemps, pendant
le dégel. Le BCR a montré aussi une bonne résistance au ramollissement que subit sa couche
de forme sous l'action du dégel et qui affecte sensiblement les revêtements en BB. Les études
faites par L’American Association of State Highway and Transportation Officials ou
Ch.1. Revue de la bibliographie du BCR Page 43
Chapitre 2
Résumé
On traite dans cette partie du travail, la résolution du problème de formulation du Béton
Compacté au Rouleau (BCR) pour une application routière, à travers plusieurs méthodes
de formulations. La recherche d'une composition de BCR est faite en utilisant des
matériaux de gisements locaux avec la spécification d’un faible dosage en ciment.
On introduit aussi dans ce chapitre l’utilisation des granulats spéciaux du type ″Sidérite″
dans la formulation du BCR pour pavages, d'abord comme des gros agrégats lourds puis
comme des fines sous forme d'une substitution partielle de la quantité de ciment utilisé en
tant que liant.
L’interprétation des résultats montre la validité de la méthode semi-empirique et la
fiabilité du Modèle d'Empilement Compressible MEC adopté pour la formulation du BCR
à faible dosage en ciment. Les résultats montrent aussi que les adjuvants et les produits
sidérurgiques de mines (Sidérite) utilisés en tant qu’agrégats et fines, ont comme
bénéfices la contribution à l’amélioration des résistances mécaniques, l’augmentation de
la masse volumique et l'économie sur les quantités de ciment dans les mélanges de BCR.
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 45
Dans la technologie des Bétons Compactés au Rouleau (BCR) pour pavage, on utilise
classiquement comme granulats, divers types d’agrégats, tels que les granulats concassés et
les granulats roulés calcaires ou siliceux donnant lieux à des bétons de masse volumique de
l’ordre 2100 à 2300 kg/m3. En outre, on a recours aussi à l'utilisation éventuelle des adjuvants,
vu qu'ils confèrent physiquement et économiquement au BCR des avantages considérables.
D'autre part, on utilise comme ajouts divers types de fines tels que les cendres volantes, les
fumés de silice et les pouzzolanes, mais ces produits sont très coûteux et ne sont pas toujours
disponibles dans certaines zones géographiques telles que la Tunisie.
L’étude de la composition du BCR consiste à définir le mélange optimal des différents
granulats dont on dispose ainsi que le dosage en ciment et en eau. Cette optimisation a pour
but de réaliser un BCR dont les qualités doivent être celles recherchées pour la construction
routière. Le dosage des différents constituants dépend ainsi du type de matériau recherché et
des constituants disponibles. La diminution de la porosité du squelette granulaire mène à la
réduction de la teneur en particules fines, c'est-à-dire, à faire des économies sur le ciment, la
fumée de silice, les cendres volantes, les laitiers et les autres matériaux fins. D’après Gauthier
et Marchand [2.1], pour une résistance à la compression donnée, la forte compacité du
squelette granulaire des mélanges de BCR nécessite donc une quantité moindre de liant
comparativement à celle usuellement utilisée pour la fabrication des mélanges de BC. Une
plus petite quantité de pâte est nécessaire pour lier tous les granulats.
L’objectif du processus de formulation d’un mélange de BCR est l’optimisation de la
proportion des composants secs permettant d'obtenir les meilleures caractéristiques afin de se
conformer à certaines exigences malgré les faibles teneurs en ciment de ces bétons. Cette
proportion, doit être maintenue juste en dessous d’une certaine valeur à laquelle le passage du
rouleau compacteur provoque des ondulations du BCR à l’état frais, et juste au-dessus d’un
seuil où une consistance plus sèche du mélange produirait un accroissement de la ségrégation.
En effet, la teneur en liant doit être essentiellement optimale afin d’atteindre les propriétés
mécaniques spécifiées à un coût minimum. Au cours de l’opération de formulation on doit
ajuster aussi le rapport eau/liant du mélange de manière à obtenir une maniabilité optimale
menant à l’obtention d’une densité en place optimale avec le rouleau compacteur. La teneur
en eau optimale dépend des granulats, du type et de la quantité de liant. De plus, les
proportions déterminées des différentes classes granulaires sont choisies afin d’atteindre la
densité recherchée et à produire une surface fermée. En conséquence, la méthode de
formulation doit avoir pour résultat un mélange de BCR le plus dense possible pour une
maniabilité optimale [2.2].
On vise par l'application des méthodes de formulation du BCR, à partir de constituants
donnés, de déterminer la composition optimale de ce matériau. Les objectifs du choix sont
aussi bien techniques et économiques [2.3], on peut citer:
- la détermination des proportions optimales des différents constituants dans le mélange.
- l'incorporation des nouveaux matériaux dans la formulation du BCR.
- l'utilisation éventuelle des adjuvants dans la formulation des mélanges de BCR.
Les caractéristiques recherchées sont principalement:
- Une maniabilité convenable
- Des bonnes résistances mécaniques.
- Un minimum de retrait.
On traite par conséquent, dans cette partie du travail, la résolution du problème de formulation
du BCR pour une application routière, en utilisant des matériaux de gisements locaux avec la
spécification d’un faible dosage en ciment. L’étude réalisée comporte les éléments suivantes:
une caractérisation des différents constituants granulaires, une application des méthodes de
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 46
formulation sur les différents mélanges de granulats, les simulations des différents mélanges
par le Modèle d’Empilement Compressible (MEC) et la réalisation des essais expérimentaux
sur des éprouvettes confectionnées en utilisant les différents pourcentages des constituants
granulaires.
On introduit aussi dans cette partie l’utilisation des granulats spéciaux sidérurgiques du type
″Sidérite″ dans la formulation du BCR pour pavages, d'abord comme des gros agrégats lourd
donnant lieux à un BCR de masse volumique dépassant 2700 kg/m3, puis comme des fines
sous forme d'une substitution partielle de la quantité de ciment utilisé en tant que liant.
L'étude comporte de plus l’utilisation de divers types d’adjuvants dans la formulation du BCR
avec la spécification d’un faible dosage en ciment.
L’analyse des composants du BCR montre que c’est un mélange de ciment, d’eau, de graviers
et de sables avec des additions éventuelles d’adjuvants. En faisant varier les proportions de
ces constituants, on obtient des BCR de classes différentes, ayant des caractéristiques
dépendant de ces proportions. L'étude de formulation du BCR nécessite la bonne
connaissance des ressources locales et régionales en granulats et en ciments. Du point de vue
constituants, la qualité et le comportement du BCR dépend essentiellement de la matrice
liante qui est la pâte (ciment portland, eau et air), du choix et du dosage des granulats
convenables (sables, graviers et graves). Ils représentent les principaux éléments du mélange.
Compte tenu de l’usage impératif de granulats locaux, nous avons commencé d’abord par
chercher les caractéristiques des constituants provenant des gisements locaux. Le dosage
recherché ensuite consiste à déterminer les différentes proportions massiques ou volumiques
nécessaires à l’obtention d’un BCR de meilleure qualité.
2.1. Le Liant
Nous partant de l’approche basée sur la recherche de la compacité maximale, cette hypothèse
considère particulièrement que le grain de ciment comme étant un grain fin peut prendre sa
place dans le remplissage optimal recherché pour le mélange de l'ensemble des granulats et du
ciment. Mais comme on l’a mentionné nous adoptons en parallèle le critère économique et
qui fixe le dosage en ciment juste nécessaire au mélange pour obtenir la résistance désirée.
Les liants hydrauliques utilisés pour le BCR doivent avoir des propriétés particulières tel que:
− une faible chaleur d’hydratation
− une prise retardée ou durée de prise assez importante
− un pourcentage C3A doit être limité pour garantir une bonne durabilité et éviter la
dégradation.
− une bonne résistance aux sulfates, car les eaux peuvent contenir des agents agressifs.
Généralement, les mélanges de BCR formulés pour la construction des chaussées emploient
des teneurs en ciment variant de 12 à 16% de la masse totale des constituants secs [2.1]. Par
contre, nous avons utilisé spécifiquement et pour des raisons économiques un faible dosage en
liant (ciment hydraulique) qui varie entre 5 et 11% de la masse totale des constituants secs.
Le liant que nous avons utilisé est un Ciment hydraulique du type Portland (Figure 2.1) dont il
représente l’élément permanent pour la fabrication de ce type de BCR. Ce ciment présente les
caractéristiques suivantes:
- Ciment Portland Composé CEM II 32,5, répondant à la norme tunisienne NT 47.01, à la
norme française NF P 15-301 et à la norme européenne NF EN 197-1.
Manufacturé par (Provenance): Cimenterie Kharrouba CAT (Nord de la Tunisie).
Masse volumique : 3029 kg/m3
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 47
Ciment
Figure 2.1. Liant (Ciment) utilisé pour la formulation des mélanges de BCR.
Tableau 2.2. Caractéristiques du ciment et composition des Oxyde (%) (NF EN 196-2/ NT 47.30)
La principale fonction du ciment est de donner au BCR durci sa résistance mécanique. Par
analogie à l’idée de Jeuffroy et Sauterey [2.3], il joue aussi un rôle très important dans la
maniabilité du mélange foisonnée avant juste la prise et dans la compacité en place. Cette
importance est due au fait que la résistance et la compacité sont deux facteurs principaux de la
durabilité du BCR.
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 48
Nous chercherons à ce que les granulats (sables et graviers) soient de bonnes qualités
minéralogiques, suffisamment dures et bien propres (NT 21.30/ NT 21.06), des conditions qui
ne sont pas facilement obtenues. Les caractéristiques et les données relatives à ces agrégats
sont résumées dans les Tableaux 2.3 et 2.4.
Gravier Djebel
Gravier 4/8 2614 0,9 21,23 28,08 11
concassé 4/8 Ouest(1)
Gravier Gravier Djebel El-
2650 0,8 22,25 27,50 19
4/12,5 concassé 4/12,5 Ressas(1)
Gravier Gravier Djebel El-
2650 0,8 19,37 28,30 18
4/16 concassé 4/16 Ressas(1)
Grave concassée Djebel El-
Grave 0/20 2631 0,9 25,58 26,5 12
0/20 Ressas(1)
Limites - - - ≤ 5% ≤ 30 ≤ 40 ≤ 35
NF P18-554/ NT NF P18-554/ NF P18-573/ NF EN
Normes NF EN 933-3
21.19 NT 21.19 NT 21.21 1097-1
(1)
Tableau 2.3. Caractéristiques des granulats utilisés Nord de la Tunisie,
Module
Masse Masse Pourcentage de Equivalent de
Granulat Type Provenance de
vol.appa kg/m3 vol.Absolu kg/m3 fines (%) Sable
finesse
Sable roulé Sablière
Sable Kh 2575 1463 2,09 0,95 75
0/5 Khelidia (1)
Sable Carrière
Sable JO 2530 1520 2,149 0,6 78
concassé 0/4 DjebelOuest(1)
Limites - - - - ≥ 1,8 ≤ 12% ≥ 65
Normes P18-555/ NT P18-598/ EN
P18-555 P 18-541
NF 21.05 933-8
(1)
Tableau 2.4. Caractéristiques des sables utilisés; Nord de la Tunisie,
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 49
Pour caractériser les granulats choisis, formants les composants des mélanges de BCR, on a
réalisé une série d’essais comportant principalement les essais Los Angeles et Micro Deval
puisque ces agrégats sont soumis à des actions mécaniques du types frottements, attrition,
chocs et fragmentations…lors de l’opération de malaxage, de compactage et de service. On
doit vérifier par conséquent, à travers ces essais, la susceptibilité des granulats à ces
phénomènes. La dureté, qui dépend de la nature de la roche mère des granulats, constitue une
caractéristique essentielle pour la durabilité et la portance des assises de chaussées sous les
effets du trafic et des conditions climatiques.
Nous remarquons de même que les granulats que nous avons choisis forme une matrice
granulaire appartenant soit à la plage 80 µm - 5 mm pour les sables ou à la plage 5 mm – 20
mm pour les graviers (Figures 2.2, 2.3 et 2.4). La dimension maximale des granulats grossiers
a été fixée à 20 mm à fin de résoudre le problème de ségrégation lors de la confection et de la
mise en place du BCR.
90
80
70
Tamisat cumulé (%)
60
50
40
30
20
10
0
0,01 0,1 1 10 100
Diamètres (mm)
Sab le Kh Grave 0/20 Sab le JO Gravier 4/16 Gravier 4/12,5 Gravel 4/12,5
Les granulats choisis ont des bonnes caractéristiques et sont destinés pour améliorer les
résistances de la matrice cimentaire en s’opposant à la propagation des microfissures
provoquées dans la pâte par effet de retrait.
L'étude de la répartition granulaire du sable est fondamentale pour la formulation d'un bon
BCR puisque la proportion de ce composant influe sur la teneur en eau et la porosité du
mélange. Les caractéristiques des sables ont été étudiées dont:
− la propreté est vérifiée par l'essai d'équivalent de sable.
− le module de finesse est calculé par la somme des refus sur les tamis de module 23, 26,
29, 32, 35, 38, divisée par cent.
− la courbe granulométrique est comparée avec le fuseau optimal, et on n'a pas apporté des
corrections sur la granulométrie par l'ajout d'autre type de sable (Figure 2.2).
Les essais réalisés ont montré que les sables présentent des faibles pourcentages de fines
argileuses et par conséquent ils sont conclut convenables pour le BCR.
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 50
Tamistât (%)
60
50
40
30
20
10
0
0,001 0,01 0,1 1 10 100
Dimètre (mm)
Figure 2.4. Matériaux granulaires composants les mélanges de BCR (Sables, Graviers et Graves)
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 51
E/C
Energie de compactage
Nous avons appliqué la méthode Etoile permettant de faire varier chaque paramètre dans un
intervalle composé des de Bornes extrémums (Figure 2.6).
Dmax=20mm
Dmax
3 Teneur en Ciment
Teneur en Ciment =150 kg/m Teneur en Ciment =250 kg/m3
% de fines
Coefficient d’uniformité
%Fines =12%
Dmax= 12,5 mm
Le choix d'un Diamètre maximal Dmax élevé apporte les avantages suivants:
- Economie d'énergie à la préparation des matériaux.
- Résistance mécanique plus élevée à dosage en liant constant.
- Amélioration du transfert de charge aux joints.
La valeur du Coefficient d’Uniformité Cu permet de qualifier la granulométrie du granulat.
Ce coefficient est déterminé à partir des courbes granulométriques et il est défini par le
d
rapport c u = 60 (1), dont on a principalement :
d 10
- uniforme si Cu < 2
- continue si Cu ≥ 2
Granulat Cu
Sable Kh 2,43
Gravier 4/8 4,85
Grave 0/20 3,93
Sable JO 6,11
Gravier 4/16 1,54
Tableau 2.5. Coefficient d’uniformité des granulats utilisés
Pour obtenir un BCR de qualité, il faut tester les différentes combinaisons possibles entre les
constituants disponibles puis des études de résistances seront faites sur les matériaux choisis.
On cherche à définir un BCR répondant aux performances recherchées à savoir la résistance à
la compression, la résistance à la traction et la résistance à la flexion. La recherche de la
granulométrie optimum d'un BCR est fondamentale, car c'est elle qui conditionne toutes les
qualités du BCR: ouvrabilité, résistance, imperméabilité, etc. Il est nécessaire de l’obtenir
d'abord au laboratoire puis on l’appliquera sur chantier en déterminant les proportions
d'agrégats disponibles à utiliser [2.1].
Nous adoptons les méthodes de formulation pour cette étude de BCR afin de définir les
proportions massiques ou volumiques des mélanges optimaux des différents granulats
disponibles (FD P98-171). Nous déterminons ainsi le dosage en ciment et en eau, pour
pouvoir confectionner un BCR dont les propriétés soient celles recherchées pour la
construction routière.
Selon Gauthier et Marchand [2.1], aux USA, Canada, Chine, France et dans beaucoup d’autre
pays, le ciment est utilisé avec d’autres ajouts tels que les cendres volantes, les laitiers, les
fumées de silice, les pouzzolanes. Pour cette étude de formulation nous ne pouvons pas
utiliser ces ajouts à cause de leurs non disponibilités et nous somme limité seulement sur
l’utilisation du ciment Portland : CEM classe II/ 32,5.
Les méthodes de composition sont nombreuses et la plus convenable est celle qui permet au
mélange de BCR d’acquérir les propriétés recherchées à l'état frais et durci pour supporter les
charges aux quelles il sera soumis après mis en œuvre. On distingue celles qui utilisent des
courbes de références et celles basées sur des principes théoriques. Les méthodes essayées
dans ce travail aboutissent à des dosages proportionnels "volumétriques", le passage
nécessaire aux proportions massiques est fait par la connaissance de la densité des granulats.
Pour les méthodes de Bolomey, Faury et Joisel [2.5, 2.6] appliquées dans ce travail, les études
ont été réalisées sur la base des normes existantes à l'époque et qui exprimaient la dimension
"D", des granulats supérieurs à 5 mm, en dimension "passoires". Pour la méthode de Dreux-
Gorisse, seuls les tamis sont utilisés et tous les calculs et tableaux sont donnés en dimension
"tamis" à maille carrée,
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 53
90
80
70
Tamisat cumelés (%)
60
50
40
30
20
10
0
0,01 0,1 1 10 100
Diamètre (mm)
Sable Kh Gravier 4/16 Sablel JO Courbe Reference
droite de référence n'est pas la même pour chacune de ces deux catégories. On opère sur un
graphique gradué, en abscisse, en 5 d . La formule proposée est la suivante (4):
B
Y = A + 175 D + (4)
R
− 0.75
D
100
90
80
Tamisât cumulés en (%)
70
60
50
Courbe de Ref Faury
40
30
20
10
0
0,01 0,1 1 10 100
Diamètre (mm)
Pour notre cas, le serrage est considéré comme puissant. Les sables roulés et les graviers de
broyage sont usuels donc B=1 pour un béton ferme et A=25, ce qui donne : Y = 56,39%
Les proportions des composants sont présentées dans le Tableau 2.7:
100
B
90
80
Tamisât cumulés en (%)
70
60
50
A
40 Courbe 2
30
Courbe 1
20
10
0
0,01 0,1 1 10 100
Diamètre (mm)
Les pourcentages, relevés graphiquement pour chacun des granulats composant le BCR,
s'appliquent aux volumes absolus de ces granulats. Soient par exemple pour un mélange
binaire Vg, Vs et Vc les volumes absolus en litres des granulats (gravier Vg et sable Vs) et du
ciment Vc contenus dans un mètre cube de BCR frais en œuvre [2.5]. Le coefficient de
compacité γ est le rapport des volumes absolus des matières solides:
VM= Vg + Vs + Vc (7) au volume total du BCR frais en œuvre soit un mètre cube (Voir
Tableau en Annexe):
V (en litres )
γ= M (8)
1000
γ: est la compacité et VM est le volume du mélange
On détermine les quantités respectives des différents composants. Ces matériaux ont, suivant
leur masse volumique, un certain volume dans le BCR.
Après avoir choisir dans la Figure 2.10, la valeur correspondante de γ, on en déduit le volume
absolu de l'ensemble des matériaux secs: VM = 1 000 γ (en litres).
Nous pouvons maintenant définir le dosage en ciment C (m3) et le volume absolu des grains
de ciment par la méthode C
VC = (9)
Wc
Wc: étant la masse spécifique des grains de ciment, elle est de 3,029.
0,83
Gamma
0,81
Vibr faible
0,79
Vibr normale
Vibr puissante
0,77
0,75
1 10 Diamètre (mm) 100
Le volume absolu des granulats (sable et graviers) seuls est donc: VG = VM -VC et on a déjà
déterminé en utilisant la courbe de référence et la courbe moyenne de Joisel, les pourcentages
P1, P2, P3... de chacun des granulats G1, G2, G3... des composants. Le volume absolu de
chacun est obtenu ν 1 = p1 .VG ; ν 2 = p 2 .VG ; ν 3 = p 3 .VG .
Connaissant les masses spécifiques des granulats on peut tirer les masses et les proportions
massiques des constituants P1 = ϖ 1 .ν 1 ; P2 = ϖ 2 .ν 2 ; P3 = ϖ 3 .ν 3
n
d
p = x100 (10)
D
Nous avons utilisé les courbes de Talbot-Fuller-Thompson qui sont tracées en faisant varier le
paramètre n (Figure 2.11) et qui est compris entre 0,25 et 0,45 [2.7].
Ø25
Ø31,5
60 Ø40
Ø50
Ø63
40
20
0
0,01 0,1 1 Diamètre (mm) 10 100 1000
0 , 45
d
p= x100 (11)
D
Les courbes sont tracées sur des fonds comportant les courbes granulométriques des différents
composants (Figure 2.13). Des mélanges binaires, ternaires et quaternaires sont testés. On
détermine à la suite les proportions des différentes classes granulaires en utilisant la courbe
moyenne afin d’obtenir un mélange après compactage renfermant un volume de vide minimal
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 58
90
80
70
60
Tamisât (%)
Limit Sup
50
40
Limit Inf
30
20
10
0
Diamètre (mm)
0 0 1 10 100
Talbot n=0.25 Talbot n=0.30 Talbot n=0.35 Talbot n=0.40
Talbot n=0.45 limit sup limit inf
Figure 2.12. Courbes de références TFT pour n∈[0.25, 0.45] avec Fuseau du BCR [2.7].
90
80
70
Tamisat cumelés (%)
60
50
40
30
20
10
0
0,01 0,1 1 10 100
Diamètre (mm)
Dans cette partie de travail, nous avons identifié vingt mélanges (Figure 2.14) pour les quels
nous avons tracé les courbes granulométriques et les courbes de Références "Talbot-Fuller-
Thompson". Nous avons tiré, à la suite, les pourcentages correspondants pour chaque
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 59
constituant pour divers dosages en ciment et par conséquent en eau. Le vingtième mélange ne
peut pas être traité pour des difficultés d'exécution et de dosage.
90
80
Tamisât cumulés en (%)
70
60
50
40
30
20
10
0
0,01 0,1 1 10
Diamètre (mm)
Figure 2.14. –Exemple de courbes granulométriques et de références TFT pour n=0.45 (M2).
Pour chaque dosage en ciment, nous avons déterminé les volumes des différents autres
constituants (sables, graviers,…). En utilisant les masses volumiques correspondant, nous
avons déterminés les poids des constituants et nous arrivons ainsi à déterminer les
pourcentages des différents constituants. Deux exemples des résultats des différentes
proportions sont représentés sur les Tableaux 2.10 et 2.11:
D'après ces tableaux, relatif aux cas étudiés de BCR sans additions, nous avons fait intervenir
le paramètre ciment qui peut modifier les proportions des composants et qui joue d'ailleurs
deux rôles puisqu'il permet d'obtenir la résistance souhaitée et il apporte les éléments fins
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 61
nécessaires pour un bon comportement du BCR frais (minimum d'eau) et ceci conformément
à l'idée de J. Baron [2.8].
En outre, les courbes de références le pourcentage des fines varie entre 9 et 10%, y compris
les particules fines provenant des matériaux granulaires et cimentaires.
6.1. Formulation
Nous avons appliqué le modèle théorique de prévision de la compacité d'un empilement
granulaire, c’est le Modèle d'Empilement Compressible (MEC) développé au Laboratoire
Central des Ponts et Chaussées en France (LCPC) et qu'on applique particulièrement à la
formulation de mélanges de béton de ciment à compacité granulaire optimal [2.12].
La méthode théorique, adoptée par conséquent dans notre travail, consiste à minimiser la
porosité ou maximiser la compacité du squelette granulaire de mélange de BCR en optimisant
les proportions des différentes classes granulaires (ciment, sable, graviers, graves,…). Elle est
basée sur l'optimisation de la compacité à travers la porosité d'un empilement de grains de
différentes tailles. Cette méthode théorique a l'avantage de prendre en considération
l'influence de plusieurs paramètres sur le BCR à l'état frais et durci [2.9-2.12].
Nous avons utilisé ce modèle pour la formulation de mélange de BCR. Pour réaliser les
simulations, nous avons utilisé le logiciel de calcul ″René LCPC″, qui a été développé à cet
effet. Sa configuration permet l’introduction et la correction rapide des proportions des
constituants (ciment, granulats) de chaque mélange [2.12]. En utilisant ce logiciel, nous avons
fait entrer une série de combinaison des constituants et le logiciel nous permet de produire un
mélange sec à compacité optimale pour une maniabilité donnée, c. à. d, pour un indice de
serrage donné.
Cette méthode repose, selon Pouliot et al. [2.12], sur une meilleure compréhension des
paramètres affectant les propriétés à l’état frais et durci du BCR. Par cette méthode, il est
nécessaire de réaliser qu’une seule gâchée d’essai pour déterminer les caractéristiques du
mélange optimum. Elle est basée sur le principe de la compacité virtuelle qui représente la
compacité maximale que l'on peut atteindre avec l’arrangement des grains, en les plaçant
élément par élément. Cette compacité constitue un arrangement idéal. Par contre, sa prévision
constitue un préalable au calcul de la compacité réelle. Pour tenir en compte de l’effet de
paroi et l’effet de desserrement, on introduit deux paramètres d'interactions dans le calcul de
la compacité virtuelle d'un mélange granulaire formé par un nombre quelconque de classes
éloignées en taille.
Le Modèle d'Empilement Compressible (MEC), d’après Pouliot et al. [2.12] aussi, est une
version développée du modèle de suspension solide. Le principe est basé sur la dépendance de
la compacité atteinte et de l'énergie de serrage fournie au système. Dans ce modèle, la notion
de viscosité chez les BC est remplacée par un indice de serrage K. Cet indice est la somme
des indices partiels relatifs aux différentes classes. Pour une classe granulaire, l’indice partiel
dépend du rapport entre le volume effectif de la classe considéré et sa valeur maximale, toutes
les autres classes sont gardées constantes en volume. A partir de la connaissance des
compacités élémentaires, des granulométries et de l’indice de serrage des classes
unidimensionnelles, le modèle MEC permet de prédire la compacité de toute combinaison de
ces classes granulaires choisis.
On obtient pour chaque simulation la compacité réelle du mélange et on constate que la
compacité maximale d'un mélange obtenu par le MEC dépend de la forme des grains, de la
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 62
masse volumique composant et leurs tailles respectives décrites par leurs granulométries
[2.12].
Une description des étapes de saisie et de traitement des données est présentée sur la Figure
2.15.
- Nom du composant
- Granulométrie
- Masse volumiques
Non Choix du
Fin mélange
Oui
- Compacité propre
- Indice de serrage
Oui Confinement
- Diamètre
- Hauteur
Non
Résultat
Figure 2.15. Logigramme pour une simulation sur le logiciel ‘René LCPC’ [2.11]
Pratiquement, la compacité réelle de chaque classe granulaire peut être déterminée par des
mesures expérimentales. On a appliqué le même principe décrit dans la procédure de De
Larrard et Sedran [2.11] pour déterminer ces compacités soit pour les matériaux granulaires
soit aussi pour le ciment (voir §5.2 chapitre 3). Le Tableau 2.12 résume les différentes
compacités:
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 63
Avec le modèle MEC, on peut faire varier les proportions des constituants pour arriver à
déterminer la compacité optimale correspondant à la porosité minimale. Il convient de prendre
en considération le fait que même un BCR entièrement compacté, il possède en pratique
encore des pores de compactage. Une fois que les valeurs de βi ont été déterminées pour
chaque classe de grains, la compacité virtuelle (γ) d’un arrangement de grains de n classes est
donnée par l'équation 12, [2.11]:
γ =la valeur minimale de tous les γi avec γi≠0 (12)
et la valeur de chaque γi est déterminée par l’équation suivante 13:
βi (13)
γi =
i −1 1 n β
1 − ∑ 1 − βi + bij βi 1 − . yi − ∑ 1 − aij i . yi
j =1
β j j =i +1
βj
Dans l’équation (6) yi représente la proportion massique de chaque classe de grains. Les
valeurs de yi peuvent être déterminées à partir des courbes granulométriques de chaque
matériau.
Le modèle MEC tient compte de l’arrangement des grains de même que des phénomènes
reliés à l’effet de desserrement et à l’effet de paroi dans l’équation (13). Ces interactions sont
prises en compte par les paramètres aij et bij.
Les coefficients d’interaction aij et bij sont déterminés par les équations (14) et (15)
dj
aij = (14)
di
di (15)
bij =
dj
Une fois que la compacité virtuelle (γ) du mélange est connue, on détermine la compacité
réelle (C) du mélange à partir de l’équation (16).
n
η r = exp ∑
* 2,5 y i (16)
i =1 1 1
−
C γi
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 64
La viscosité de référence ηr* est définie comme étant l’indice de l’énergie requise pour bien
consolider le béton. Plus la technique de mise en place est énergétique, plus la viscosité de
référence du BCR est grande. La viscosité de référence d’un mélange de BCR possédant la
maniabilité requise pour être mise en place adéquatement est déterminée sur la base
d’expériences et elle est d'une valeur moyenne de 3.106 [2.2].
6.2. Résultats
Le modèle MEC nous a permis d’obtenir une meilleure compacité du BCR pour différents
mélanges granulaires et pour un indice de serrage représentant le phénomène de compactage
par un cylindre compacteur avec la possibilité aussi d'obtention des excellentes propriétés
mécaniques à court et à long terme. Des exemples de ces résultats sont présentés dans les
Tableaux 2.13 et 2.14 et les Figures 2.16 et 2.17.
Figure 2.16. Saisie des données et résultats à travers le logiciel "René LCPC"
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 65
Tableau 2.13. Pourcentages des composants donnés par le logiciel René-LCPC (Exemple M5)
Compacité en fonction de dosage -Mélange M2
0,85
0,8
Compacité
0,75
0,7
0,65
% Constituents
0,6
0 20 40 60 80 100
Sable Kh Garve 0/20 Sable JO
Figure 2.17. Exemple de variations de la compacité et de la porosité en fonction des dosages des constituants
Les courbes données par le MEC permettent de déduire les différents constituants
correspondant à la compacité maximale (porosité minimale). Les résultats des courbes
données par le modèle MEC sont résumés dans le tableau 2.14.
M3 Sable Kh, Sable JO, Gravier4/8 et Grave0/20 17,89 14 12,50 44,39 0,7821
M7 Sable Kh, Sable JO, Gravier4/8 et Gravier4/16 21,50 17,40 14,40 35,54 0,7276
M14 Sable JO, Gravier 4/12,5 et Grave 0/20 32,4 0,48 55,64 0,7517
M15 Sable JO, Gravier 4/8 et Grave 0/20 17 9,2 62,54 0,7316
M16 Sable JO, Gravier 4/8 et Grave 4/16 19,8 26,4 42,55 0,6761
M17 Sable Kh, Gravier 4/8 et Grave 4/16 25,8 34,4 28,61 0,7569
M18 Sable Kh, Gravier 4/8 et Grave 0/20 21,5 21,5 45,79 0,7877
6.3. Application du Modèle MEC sur des granulats du Centre et du Sud Tunisien
Pour valider l'application du modèle MEC sur les granulats de différents gisements du pays,
nous avons cherché la composition de BCR à bases des mélanges granulaires du Centre et du
Sud Tunisiens en utilisant le logiciel René LCPC. Des exemples de ces résultats sont
présentés sur la Figure 2.18 et le Tableau 2.15.
0,85
0,8
0,75
Compacité
0,7
0,65
0,6
0,55
Constituants
0,5
0 20 40 60 80 100
Sable Sil Cen: Sable Siliceux du Centre Tunisien, Sable Cal Cen: Sable Calcaire du Centre Tunisien,
Gravier 4/16 Cent: Gravier 4/16 du Centre Tunisien.
Figure 2.18. Exemple d'application du modèle MEC sur les granulats du centre Tunisien
Ciment Sable Siliceux- Sud Sable 0/4 Sud Gravier 4/16 Sud Indice
% % % % Porosité de compaction Masse vol. à sec
11,2 45 43 0,8 0,3021 9 1846,2
11,2 40,5 38,7 9,6 0,2823 9 1901,8
11,2 36 34,4 18,4 0,2618 9 1959,5
11,2 31,5 30,1 27,2 0,2409 9 2018,1
11,2 27 25,8 36 0,2211 9 2074,2
11,2 22,5 21,5 44,8 0,2067 9 2116,1
11,2 18 17,2 53,6 0,2116 9 2106,3
11,2 13,5 12,9 62,4 0,2472 9 2014,6
11,2 9 8,6 71,2 0,2949 9 1890,2
11,2 4,5 4,3 80 0,3415 9 1768,2
11,2 0 0 88,8 0,3839 9 1656,9
Mélanges M5
Tableau 2.15. Pourcentages des composants donnés par le logiciel René-LCPC (Granulats du Sud Tunisien)
Sur la carte de la Figure 2.19, nous avons indiqué l'emplacement des gisements des matériaux
utilisés dans ce travail, au Nord, Centre et au Sud Tunisien.
Carrières du Nord
Carrières du Centre
Carrières du Sud
7.1. Essais
En considérant ainsi les proportions définies à partir des méthodes de formulation, soit par le
logiciel ″René LCPC″ ou par la méthode de Talbot-Fuller-Thompson, nous avons alors réalisé
divers essais d'études comportant, en particulier, la confection de quelques éprouvettes de
contrôle de résistance qui nous permet de juger les propriétés du mélange. Les éprouvettes
16/32 sont essayées à l’écrasement par compression centrée (NF P 18-400) (NF P 18-404) et
certains mélanges ont donnés des bonnes résistances arrivant à 20 MPa. Les résultats sont
présentés sur la Figure 2.20:
20
15
R é sista n ce (M P a )
10
0
0 5 10 15 20 25 Age (j) 30
M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8
Figure 2.20 .Courbes de variation de la résistance en fonction de l’âge pour les huit mélanges du BCR
7.2. Interprétation
- La méthode théorique de formulation permet de donner des mélanges à compacité
maximale. Cette méthode de formulation de mélange de BCR est basée sur l’optimisation de
la compacité (par le fait même, de la porosité) d’un empilement de grains de différentes
tailles. La combinaison des constituants par cette méthode permet de produire un mélange sec
à compacité optimale pour une maniabilité donnée.
- Le modèle MEC, basé sur la compacité, rend possible l’obtention d’excellentes propriétés
mécaniques à court et à long terme et la réduction de la quantité de liant (Figure 2.20), d’où
une réduction de la fissuration de retrait.
- La compacité d’un mélange granulaire dépend de la granulométrie des particules, de leur
forme et de l’interaction entre les grains. Cette idée est développée initialement par Marchand
et al. [2.2].
Cette formule (17) est une application de la relation générale entre les diamètres et les fines.
Cette règle granulométrique exprime que le dosage optimal en fines est proportionnel à la
porosité laissée par l'assemblage des grains de dimension supérieur. Le coefficient β dépend
de la forme des grains et de leur nature minéralogique, il est pris égal à 0,6.
Lorsqu'on n'utilise pas d'ultrafines comme notre cas de BCR, l'ensemble des fines (ciment,
additions, fillers, fines de sables) peut être représenté par une seule valeur de d = 6µm [2.8].
Pour Dmax = 12,5 mm alors [Fines op]= 13,014%
Pour Dmax = 16 mm alors [Fines op]= 12,386%
Pour Dmax = 20 mm alors [Fines op]= 11,846%
Nous avons regroupé les résultats obtenus en appliquant les différentes méthodes de
formulation sur le Tableau 2.16, par la suite nous ferons une comparaison entre les différentes
proportions des composants:
- Nous remarquons, dans le Tableau 2.16, que les valeurs données par les méthodes de Dreux
et Faury diffèrent (différence moyenne de 7 à 50%) de celles données par les méthodes de
Bolomey et Talbot-Fuller-Thompson.
- Cette différence est due essentiellement à la prise en compte pour Dreux et Faury de l’effet
de parement qui représente l’effet du coffrage dans le cas des Bétons Conventionnels (BC).
- L’effet de parement n’est pas un phénomène prépondérant dans le cas du BCR, ce qui nous
permet de ne pas le prendre en compte et ce qui prouve aussi la ressemblance entre les
résultats données par les méthodes de Bolomey et Talbot-Fuller-Thompson.
- Nous avons pu aussi comparer les résultats présentés sur le Tableau 2.17 de la formulation
du BCR en utilisant la méthode semi-empirique, c.à.d, par les courbes de Talbot-Fuller-
Thompson et en utilisant d’autre part le modèle René-LCPC qui permet de formuler des
mélanges à compacité optimale pour une maniabilité optimale, et ce, pour pavage et avec des
matériaux de gisement locaux.
Le Tableau 2.17 et la Figure 2.21 représentent une comparaison entre les résultats donnés par
les deux méthodes en faisant entrer le paramètre ciment. Une légère différence est remarquée
entre les résultats des deux méthodes utilisées par contre cette différence (2 à 10%) est plus
petite comparée à celle entre la méthode TFT et Dreux ou Faury surtout pour les mélanges
M1, M3 et M6.
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 70
100
90
80
70
Pourcentages (%)
60
50
40
30
20
10
0
Sable Kh
Grave 0/20
Sable Kh
Sable JO
Grave 0/20
Sable Kh
Sable JO
Gravier 4/8
Grave 0/20
Sable JO
Grave 0/20
Sable Kh
Sable JO
Gravier 4/16
Sable Kh
Gravier 4/16
Sable Kh
Sable JO
Gravier 4/8
Gravier 4/16
Sable Kh
Gravier 4/8
M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8
Mélanges et constituants
M8 Gravier
Par la méthode4/8
Talbot-Fuller-Thompson M8
Par le Logiciel René LCPC
Figure 2.21. Histogramme des variations des pourcentages des constituants pour les huit mélanges déterminés
par la méthode Talbot-Fuller-Thompson et le logiciel ″René LCPC″
Plusieurs travaux dans le monde ont été élaborés pour étudier la formulation et la confection
des BCR pour pavage en utilisant divers types de granulats, l’objectif principal est toujours la
recherche des mélanges de BCR à compacité optimale. [2.1, 2.13].
D'autre part, la surabondance, en grandes quantités, des granulats lourds dans les gisements
miniers en Tunisie et dans beaucoup d’autre pays suite à la fermeture des industries
sidérurgiques (haut fourneau) et les bonnes propriétés (résistances et densités) obtenues suite
à l’emploi des ces granulats dans le BCR, sont les principales raisons de l’utilisation des
agrégats sidérurgiques (type Sidérite) en substituant les granulats calcaires.
Dans cette section, de travail, nous adoptons une nouvelle approche qui consiste à coupler la
notion de masse volumique avec le compactage du BCR en utilisant d’autres types de
granulats tels que les produits sidérurgiques. Ces nouveaux granulats nous permettent
d’augmenter la masse volumique et la résistance du mélange.
Légende
8.2.2 Minéralogie
Le minerai ferrifère de la zone est représenté par des oxydes et hydroxydes de fer passant à la
Sidérite sous le niveau hydrostatique actuel. Les minerais suivants ont été déterminés [2.15]:
- Fe : Sidérite, ankérite, hématite, stilpno-sidérite, limonite.
- Mn : pyrolusite, dialogite.
- Pb : galène, cérusite.
- Zn : blende, calamine.
- Cu : chalcopyrite, chalcosine, malachite, azurite.
L’étude de la composition chimique de ces granulats, prouve qu’ils ne provoqueront pas des
altérations ultérieures pour le BCR et qu'ils sont compatibles avec les ciments utilisés.
L’analyse chimique élémentaire du minerai est résumée dans le Tableau 2.18:
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 72
Figure 2.23. Photo MEB (x 1829) d’un échantillon et Diffractogramme X montrant les raies de la Sidérite
Analyse granulométrique
100
90
80
70
60
Tamisât (%)
50
40
Sable Kh
30 Miner I 0/5
Miner I 5/20
20 Miner II 0/5
Miner II 5/20
10
0
0 0 1 10 diamètre (mm) 100
0 ,45
d (18)
p= x 100
D
Nous avons utilisé le paramètre n=0,45 qui est déjà déterminé dans le Paragraphe 4:
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 74
90
80
70
60
Tamisât (%)
50 Sable Kh
Miner II 0/5
40 Miner II 5/20
Ref TFT
30
20
10
0
0,010 0,100 diamètre (mm) 1,000 10,000 100,000
Les résultats des différentes proportions volumiques et massiques relatifs aux mélanges sont
représentés sur les Tableaux 2.20, 2.21, 2.22, 2.23 et 2.24 pour des dosages en ciment variant
de 50 à 250 kg/m3:
Mélange Ciment Sable Kh Sable JO minerai I 5/20 minerai I 0/5 Grave 0/20 Gravier 4/16
(%) (%) (%) (%) (%) (%) (%)
M1 11,24 26,63 62,13
M4 11,22 26,63 62,15
M6 11,18 35,53 53,29
M21 11,30 29,65 29,65 29,40
M22 10,96 36,37 29,60 23,07
M23 10,70 17,76 23,45 48,10
M24 10,52 22,73 30,01 36,75
Tableau 2.24. Pourcentages des constituants des mélanges granulaires utilisés pour le dosage 250 kg/m3.
La méthode de formulation TFT adoptée nous a permis de déterminer les proportions des
différents constituants. Le malaxage des différents constituants des mélanges est fait dans un
malaxeur à tambour basculant. Les éprouvettes sont confectionnées dans les 30 mn qui
suivent le malaxage suivant la technique de Vibro-Compactage. La technique que nous avons
adoptée dans ce travail est celle utilisé et décrite dans le Projet National Français BaCaRa
[2.16]. Les éprouvettes utilisées sont de type: Eprouvettes cylindriques 16/32 ou 15,2/15,2. Le
BCR est mis en place dans l’état humide le plus rapidement possible pour éviter l’évaporation
d’eau. Des mesures spéciales ont été prises pour garder l’uniformité des mélanges et éviter le
phénomène de ségrégation. Le processus de mise en place est décrit dans la section 2.2 du
chapitre 3.
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 76
Charge
Moule
16/32 Chronomètre
BCR
Table vibrante
Figure 2.27. Eprouvettes confectionnées suivant la méthode de Vibro-Compactage, avant et après démoulage
Dans la première partie expérimentale, nous avons utilisé seulement des granulats calcaires
avec un dosage en ciment Portland de 250 kg/m3. La méthode suivant la quelle nous avons
fait la confection des éprouvettes est conforme au procédés du Projet National Français
BaCaRa [2.16], le démoulage se fait après 24 heures et les éprouvettes confectionnées sont à
la suite conservées dans l’eau jusqu’à la date d’écrasement. Les échéances étaient de 3, 7, 14
et 28 jours de la date de confection. Les essais d’écrasement sont analogues à ceux effectué
sur le béton conventionnel. Les résultats sont reportés sur les Figures 2.29 (a et b).
Résistance (M pa)
15 18
R ésistance (M pa)
15
10 12
9
5 6
3
0
0
0 5 10 15 20 25 30
Age (jours) 0 7 14 21 28 35
Age (jours)
Eprouvettes 16/32 Eprouvettes15/15 Eprouvettes 16/32 Eprouvettes15/15
a) M1 b) M4
Figure 2.29 a et b. Variation de la résistance à la compression pour les mélanges à base de granulats
ordinaires M1 et M4.
20
Résistance (M pa)
15
M6
10
0
0 5 10 15 20 25 30
Age (jours)
Eprouvettes 16/32 Eprouvettes15/15
Figure 2.30. Variation de la résistance à la compression pour le mélange à base de granulats ordinaires M6.
Nous avons tracé les courbes de variations des résistances à la compression en fonction de
l’âge pour deux types d’éprouvettes (Figures 2.29 et 2.30) [2.18]. La différence apparente
entre les valeurs de résistances des éprouvettes 16/32 et 15/15 est conforme au facteur de
correction proposé par Murdock et Kesler [2.19] qui est de l’ordre de 1,3.
Des exemples des résultats des différentes proportions sont résumés dans les Tableaux 2.20,
2.21, 2.22, 2.23 et 2.24. Nous avons cherché aussi à ce qu’il y ait une compatibilité des
ciments avec les granulats sidérurgiques ajoutés et l’analyse chimique nous confirme
l’impossibilité de toutes réactions entre les constituants (ciment, granulats de Sidérite,
granulats inertes, eau).
Pour la confection des éprouvettes, nous avons aussi utilisé la même méthode de serrage qui
est le Vibro-Compactage. Nous avons réalisé aussi des essais au laboratoire sur des
éprouvettes de même type que dans la première partie. Les résultats de ces essais sont reportés
sur les Figures 2.31, 2.32, 2.33 et 2.34.
25
Résistance (Mpa)
20
15
10
5
Age (j)
0
0 5 10 15 20 25 30
avec granulats ordinaires avec granulats Lourds
Figure 2.31 . Variation de résistance à la compression en fonction de l’âge pour le mélange M21.
25
Résistance (Mpa)
20
15
10
Aje (j)
0
0 5 10 15 20 25 30
avec granulats ordinaires avec granulats lourds
Figure 2.32. Variation de résistance à la compression en fonction de l’âge pour le mélange M22.
20
Résistance (Mpa)
15
10
5
Age (J)
0
0 5 10 15 20 25 30
Figure 2.33. Variation de résistance à la compression en fonction de l’âge pour le mélange M23.
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 79
20
Résistance (Mpa)
15
10
5
Age (day)
0
0 5 10 15 20 25 30
Figure 2. 34. Variation de résistance à la compression en fonction de l’âge pour le mélange M24.
2500
Densité relative (kg/m3)
2000
1500
1000
500
0
M1 M4 M6 M21 M22 M23 M24
Mélange
- Nous avons observé qu'avec un taux de remplacement des granulats ordinaires calcaires par
des agrégats lourds sidérurgiques du type ″Sidérite de Jerissa″, on obtient un bon
comportement au compactage par le mode de Vibro-Compactage ce qui nous permet par
conséquent d’obtenir une bonne amélioration des propriétés mécaniques du BCR.
- On peut expliquer ces améliorations par le fait que ces proportions des granulats lourds,
offrent par leur poids important au BCR une très bonne compacité ce qui nous donne des
améliorations des propriétés du BCR et surtout des résistances mécaniques.
- De plus, la consistance sèche exigée du BCR à base de granulats lourds, limite la formation
du phénomène de ségrégation que ce soit au stade de malaxage ou à la mise en œuvre.
- On a pris des précautions spéciales lors du malaxage, de transport, de remplissage des
moules et de compactage pour éviter la ségrégation du BCR. Car ce phénomène se manifeste
généralement lors des opérations de chargement, de transport et de déchargement. Et il affecte
moins les faibles quantités de BCR
on cherche à employer des matériaux résistants, peu sensibles à l'eau, et susceptibles d’être
compacté.
Par contre, dans certains travaux surtout aux USA, Canada et en Chine, les ajouts utilisés dans
le BCR sont des pouzzolanes naturelles ou des cendres volantes [2.1]. Mais, ces pouzzolanes
ou ces cendres volantes sont très coûteuses et ne sont pas toujours disponibles dans certaines
zones géographiques comme la Tunisie.
Dans cette section, nous proposons une nouvelle approche qui consiste à utiliser d’autres
types de fines tels que les fines naturellement présentes dans les sols ou dans des gîtes
naturelles. Ces fines ne coûtent pas chère dans la majorité des cas. On vise, dans cette étude,
d’étudier la possibilité d’utiliser un produit minier (Sidérite) en tant qu'ajouts pour remplacer
les Cendres Volantes (CV) qui sont introduites dans les BCR formulés pour construire des
routes. L’objectif principal est de formuler un BCR avec des fines de Sidérite et de vérifier, au
laboratoire, si ses caractéristiques sont supérieures à celles d’un BCR équivalent sans
additions.
Caractéristiques Sidérite
SSB (m2/kg) 314
Indice d'activité 0,52
Une addition est inerte si Ia=0,67.
Tableau 2.25. Caractéristiques des fines de Sidérite utilisées.
90
80
70
Tamisat (%) 60
50
40
30
20
10
0
0,1 1 10 100 1000
S1 S2 S3 Diamètres (µm)
A cause de la finesse de ce type de granulats nous avons réalisé une analyse granulométrique
en utilisant l'appareil Laser Type CILAS 920 Liquide. Les courbes granulométriques montre
que ces granulats présentent une granulométrie uniforme. En effet plus que 80% des tamisât
ont des diamètres inférieurs à 80 µm.
14
12
10
0
0 5 10 15 20 25 30
Age (j)
M1 M4 M5 M6
1,4
1,2
1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
0,0
0 5 10 15 20 25 30
Age (j)
M1 M4 M5 M6
les éléments fins ajoutés. L’analyse chimique nous confirme l’impossibilité de toutes
réactions entre les constituants (ciment, fines Sidérite, granulats inertes, eau).
Nous avons réalisé des essais au laboratoire sur des éprouvettes de même type que dans la
première partie (éprouvette 16/32). On a aussi utilisé la méthode de serrage qui est le Vibro-
Compactage. Les essais réalisés comportent l’écrasement par compression uniaxial pour
déterminer la résistance à la compression et la traction par fendage pour déterminer la
résistance à la traction. Les résultats sont reportés sur les Figures 2.40, 2.41 et 2.42.
Résistance à la compression en fonction de l'age pour 4 proportions (M1) Résistance à la compression en fonction de l'age pour 4 proportions (M4)
18
Résistance à la compression (Mpa)
16
Résistance à la compression (Mpa)
16
14
14
12
12
10
10
8
8
6 6
4 4
2 2
Age (jour) Age (jour)
0 0
0 7 14 21 28 35 0 7 14 21 28 35
M1+0% Fines M1+10% Fines M1+20% Fines M1+30% Fines M4+0% Fines M4+10% Fines M4+20% Fines M4+30% Fines
a) b)
Résistance à la compression en fonction de l'age pour 4 proportions (M5) Résistance à la compression en fonction de l'age pour 4 proportions (M6)
14
Résistance à la compression (Mpa)
16
Résistance à la compression (Mpa)
12 14
12
10
10
8
8
6
6
4 4
2
2 Age (jour)
Age (jour) 0
0 0 5 10 15 20 25 30
0 7 14 21 28 35
M5+0% Fines M5+10% Fines M5+20% Fines M5+30% Fines M6+0% Fines M6+10% Fines M6+20% Fines M6+30% Fines
c) d)
Figure 2.40. Variation de résistance à la compression en fonction de l’âge pour 4 taux de remplacement (a, b, c
et d) de ciment par les fines de Sidérite
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 85
1,50
1,00
0,50
0,00
0 7 14 21 28 Age (jour) 35
Figure 2. 41. Variation de la résistance à la traction en fonction de l’âge pour 4 taux de remplacement de
ciment par les fines de Sidérite – Mélanges M4
18
16
14
12
10
0
M1+10%…
M1+20%…
M1+30%…
M4+10%…
M4+20%…
M4+30%…
M5+10%…
M5+20%…
M5+30%…
M6+10%…
M6+20%…
M6+30%…
M1+0% Fines
M4+0% Fines
M5+0% Fines
M6+0% Fines
Figure 2.42. Histogramme de la résistance à la compression à 28 jours pour les 4 mélanges avec les 4
pourcentages de fines de sidérite
8.4.6.3. Interprétations
- Le développement des résistances à la compression des mélanges comportant les fines de
Sidérite est moins rapide que celui des mélanges faits avec le ciment portland seul.
Cependant, après 28 jours de cure, leurs résistances à la compression sont égales et même
supérieures à celles des mélanges fabriqués uniquement avec du ciment.
- Sur les courbes des Figures 2.40, 2.41 et 2.42, on constate que le meilleur taux de
remplacement est celui qui correspond à un remplacement de 10% de la quantité de ciment
par des fines de Sidérite.
- Un taux de remplacement de 10% nous permet de réaliser un gain de résistance à la
compression qui peut atteindre 1,3 fois celle du dosage sans fines. Ce même taux nous permet
aussi de réaliser un gain de résistance à la traction par fendage qui dépasse 1,48 fois celle du
dosage sans fines.
- L’évolution de la résistance à la compression n’est pas très forte à jeune âge, mais elle croix
rapidement après les trois premiers jours de conservation.
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 86
-Un taux de remplacement de 30% par des fines de Sidérite ne favorise pas un gain sur la
résistance à la compression. Par contre, il provoque une chute de résistance à la compression
et à la traction par fendage au fil du temps (Figures 2.40, 2.41 et 2.42).
-Les remplacements de 10 et 20% de la quantité de ciment par des fines de Sidérite,
permettent une amélioration des résistances qui suit une évolution linéaire par rapport à celles
sans ajouts de fines (Figure 2.43). Ces mêmes taux de remplacement n’ont pas amélioré la
résistance à la traction par fendage à jeune âge (c.à.d à 3 jours de conservation).
-Nous constatons aussi lors de malaxage, que l’ajout des fines du type ″Sidérite″ peut
permettre d'obtenir une maniabilité supérieure à celui correspondant au mélange de la
première catégorie, c.à.d, sans ajout de fines.
12
10
8
6
4
2
0
Mélange sans fines
0 2 4 6 8 10 12 14
M4+10% Fines M4+20% Fines M4+30% Fines Linéaire
Figure 2.43. Rapport de résistance avec et sans fines pour 4 taux de remplacement de ciment par les fines de
Sidérite (Mélange M4)
-Lorsque l'ajout de fines est faible (de l'ordre de 10 à 15 %), celles-ci participent totalement à
un remplissage d'excellente qualité des vides restant dans le BCR; alors que lorsqu'il est très
élevé (supérieur à 30 %) il est vraisemblable qu'une partie de fines ne participe pas à la
compacité et crée des points faibles dans la structure du BCR.
-Les fines de Sidérite ne sont pas alors des éléments liants qui peuvent faire prise
automatiquement. Leur rôle dans un BCR est donc d’augmenter la compacité du mélange
moyennant une limite de dosage et de taux de remplacement.
-On a observé qu'avec un taux de remplacement en éléments fins du type ″fines de Sidérite″
de 10 à 15 % de la quantité de ciment, on obtient un bon comportement au compactage, une
bonne amélioration des propriétés mécaniques du BCR, une réduction de la chaleur
d'hydratation et un retard de prise.
-On peut expliquer ceci par le fait qu’avec ces teneurs en liant, certaines fines naturelles ont,
en fait, des propriétés "anti-pouzzolaniques" mais par contre elles offrent au BCR une très
bonne compacité ce qui nous donne des améliorations des propriétés du BCR et surtout des
résistances mécaniques avec une surface de revêtement plus fermée.
- Ces économies réalisées par la diminution de la quantité de ciment dans les mélanges de
BCR, donnent lieu aussi à d’autres bénéfices lors des opérations de mise en œuvre en réalisant
une surface de revêtement plus fermée.
Dans le cas d'addition de fines de sidérite, la résistance augmente par rapport au témoin sans
additions, au fur et à mesure que l'hydratation est plus avancée et les deux évolutions
coïncident généralement à l'âge de 28 jours. La différence devient nulle quand l'hydratation
devient presque complète. Cette étude permettra ainsi de mieux comprendre le rôle des
matériaux fins et de leur granulométrie (< 80 µm) sur les propriétés des BCR (compacité,
maniabilité, résistance à la compression …).
Les adjuvants peuvent être utilisés à l'état solide ou liquide (NF EN 480, NF EN 934-2, NT
21.188). Nous avons utilisé les adjuvants sous forme liquide qui est la forme la plus usuelle,
parce que les adjuvants se dispersent rapidement et uniformément pendant le malaxage du
béton. Le système de dosage que nous avons utilisé est caractérisé par la préparation d’un
mélange d’adjuvant et d'eau de gâchage. Celui-ci est incorporé à la suite dans le BCR en
phase de malaxage. Les dosages des différents adjuvants sont exprimés en pourcentage de la
masse de ciment dans le BCR.
Les données relatives aux différents adjuvants utilisées sont résumées dans le Tableau 2.28.
En se basant sur les différents granulats identifiés précédemment, nous avons considérés
quatre mélanges obtenus par combinaison des deux types de sables et des deux types de
graviers. Les résultats des constituants des quatre mélanges sont présentés dans le Tableau
2.29:
En deuxième phase, nous avons introduit l’utilisation des adjuvants conformément aux
dosages suivants:
• Pour les entraîneurs d’air (EA): dosage variant de 1 à 3%.
• Pour les superplastifiants (SP): dosage variant de 1 à 3%.
• Pour les accélérateurs de durcissement (AD): dosage variant de 1 à 3%.
• Pour les retardateurs de prise (R): dosage variant de 0,4 à 1%.
Des éprouvettes normalisées de type: Eprouvettes cylindriques 16/32 ont été confectionnées
selon la méthode du Projet National Français BaCaRa (voir section 2.2 Chapitre 3).
Les essais d’écrasement par compression centrée ont été faits selon les échéances de 3, 7, 14
et 28 jours de la date de confection. Les résultats sont reportés sur les Figures 2.46, 2.47, 2.48
et 2.49.
Teneur en eau Wop. Avec AD Avec EA Avec R Avec SP Sans adjuvant
Mélanges
M1 5,29 5,05 5,15 5 5,7
M4 5,6 5,3 5,5 5,3 5,8
M5 5,4 5,15 5,3 5,2 5,6
M6 5,1 5,02 5,1 5,01 5,3
Tableau 2.30. Valeurs des Teneur Optimales en eau (Wop) pour les quatre mélanges avec et sans adjuvants
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 90
Figure 2.45. Réduction du dosage en eau pour une même consistance par l'emploi d'un entraîneur d'air [2.8].
Le Tableau 2.30, résume les résultats des teneurs en eau des mélanges de BCR avec et sans
adjuvants. Les réductions les plus fortes sont obtenues par l'ajout d'un entraîneur d'air. Nous
avons obtenus des réductions qui varient entre 5 et 12%.
En effet, nous remarquons que ces taux de réductions sont comparables avec ceux données
par Baron et al. [2-8] (entre 4,5% et 9,5%) (Figure 2.45).
Résistance en fonction de l'age pour trois dosages EA M1 Résistance en fonction de l'age pour trois dosages EA M4
25 25
20 20
Résistances (MPa)
Résistances (MPa)
15 15
10 10
5 5
Age (jours) Age (jours)
0 0
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
M1 EA 1% M1 EA 2% M1 EA 3% M1 SA M4 EA 1% M4 EA 2% M4 EA 3% M4 SA
a) b)
Résistance en fonction de l'age pour trois dosages EA M5 Résistance en fonction de l'age pour trois dosages EA M6
25 25
20 20
Résistances (MPa)
Résistances (MPa)
15 15
10 10
5 5
c) d)
Figure 2.46. Résistances à la compression des mélanges de 1 à 4 pour trois pourcentages d’entraîneur d’air
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 91
Résistance en fonction de l'age pour trois dosages AD M1 Résistance en fonction de l'age pour trois dosages AD M4
30 25
25
20
Résistances (MPa)
Résistances (MPa)
20
15
15
10
10
5
5
Age (jours) Age (jours)
0 0
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
M1 AD 1% M1 AD 2% M1 AD 3% M1 SA M4 AD 1% M4 AD 2% M4 AD 3% M4 SA
a) b)
Résistance en fonction de l'age pour trois dosages AD M5 Résistance en fonction de l'age pour trois dosages AD M6
25 25
20 20
Résistances (MPa)
Résistances (MPa)
15 15
10 10
5 5
c) d)
Figure 2.47. Résistances à la compression des mélanges de 1 à 4 pour trois pourcentages d’accélérateur de
durcissement
Résistance en fonction de l'age pour trois dosages SP M1 Résistance en fonction de l'age pour trois dosages SP M4
25 25
20 20
Résistances (MPa)
Résistances (MPa)
15 15
10 10
5 5
a) b)
Résistance en fonction de l'age pour trois dosages SP M5 Résistance en fonction de l'age pour trois dosages SP M6
18 25
16
14 20
Résistances (MPa)
Résistances (MPa)
12
15
10
8
10
6
4 5
2
Age (jours) Age (jours)
0 0
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
M5 SP 1% M5 SP 2% M5 SP 3% M5 SA M6 SP 1% M6 SP 2% M6 SP 3% M6 SA
c) d)
Figure 2.48. Résistances à la compression des mélanges de 1 à 4 pour trois pourcentages de superplastifiant
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 92
Résistance en fonction de l'age pour trois dosages RE M1 Résistance en fonction de l'age pour trois dosages RE M4
18 25
16
14 20
Résistances (MPa)
Résistances (MPa)
12
15
10
8
10
6
4 5
2
Age (jours) Age (jours)
0 0
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
M1 R 0,4% M1 R 0,6% M1 R 1% M1 SA M4 R 0,4% M4 R 0,6% M4 R 1% M4 SA
a) b)
Résistance en fonction de l'age pour trois dosages RE M5 Résistance en fonction de l'age pour trois dosages RE M6
16 25
14
12 20
Résistances (MPa)
Résistances (MPa)
10
15
8
6 10
4
5
2
Age (jours) Age (jours)
0 0
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
M5 R 0,4% M5 R 0,6% M5 R 1% M5 SA M6 R 0,4% M6 R 0,6% M6 R 1% M6 SA
c) d)
Figure 2.49. Résistances à la compression des 4 mélanges pour trois pourcentages de retardateur de prise
Sur ces figures nous avons représenté les variations de la résistance à la compression en
fonction de l'âge de conservation dans l'eau pour les quatre types d'adjuvants. Chaque figure
représente un mélange et pour chaque mélange nous avons étudié l'effet de trois différents
dosages d'adjuvant. Les courbes sont comparées par rapport aux courbes de résistances des
mélanges sans adjuvant.
Figure 2.50. Relation: teneur en air entraîné et résistance à la compression à 28 j (3 dosages en ciment [2.8])
D'après Baron et al. [2.8] (Figure 2.50), la teneur en air optimal est entre 2 et 3% donnant lieu
à une résistance à la compression de 19 MPa. Dans notre étude le dosage en entraîneur d'air
optimal est de 2% de la masse de ciment. Ce dosage nous donne une résistance à la
compression variant, selon le mélange, de 14 à 20 MPa.
D'après les Figures 2.48, le dosage optimal du superplastifiant est de 2%, ce qui est
comparable au dosage optimal proposé par Baron et al. [2.8] (Figure 2.51).
9.4.2. Interprétation
- L’utilisation de l’agent entraîneur d'air type SIKA AER dans les quatre mélanges de BCR
nous a permit d'améliorer surtout la maniabilité de ces mélanges. Un dosage optimal de
l’agent entraîneur d'air varie entre 1 et 2% permet une réduction de la quantité d’eau de 7% en
gardant la même maniabilité.
- A la différence du BC, là où l'entraîneur d'air présente l'inconvénient de réduire la résistance
du béton, dans notre cas et pour les quatre mélanges de BCR, l'entraîneur n'a pas provoqué
une forte réduction de résistance surtout à 28 jours et s'il n'a pas donné d'amélioration, le BCR
a gardé sa résistance acquis sans adjuvant (Figure 2.47)
- En phase de malaxage le superplastifiant ajouté aux mélanges de BCR permet la réduction
de la quantité d’eau de gâchage. Suite à cette réduction importante du rapport eau/ciment qui
peut atteindre dans notre cas 15% de la quantité d’eau de gâchage, le superplastifiant utilisé
permet d’obtenir des mélanges de BCR à maniabilité normale et une grande résistance à la
compression qui dépasse de 30% celle des mélanges sans adjuvants (Figure 2.49).
- Les résultats, de l’utilisation de l’adjuvant retardateur type PLASTIRETARD, montrent que
cet adjuvant réduit légèrement la résistance à la compression du BCR à jeune âge. Mais, après
les 20 premiers jours, le BCR acquerra une résistance (>12MPa) légèrement supérieure à celle
des mélanges sans adjuvants (Figure 2.50).
- Du côté des avantages, nous pouvons remarquer que l’adjuvant "accélérateur de
durcissement" utilisé, type SIKA VISCOCRETE 3020, est le responsable de l’augmentation
de la résistance à la compression en général du BCR et que cette amélioration ne diminue pas
dans le temps. De plus cet adjuvant améliore aussi la résistance à jeune âge et à 28 jours de
conservation du BCR (Figure 2.49).
- On peut remarquer que la combinaison du dosage du ciment et de l’adjuvant favorise un
gain de résistance qui arrive à 70% (Figure 2.48) par rapport au BCR sans adjuvants.
- L’aspect indésirable le plus connu pour l’accélérateur de durcissement c'est qu'il augmente
le retrait lors du séchage habituel d'environ 10 à 15 %. Ce phénomène ne se produit pas pour
le BCR vu la faible quantité d’eau de gâchage.
- Lors de l’opération de compactage, un accès d’entraîneur d'air ou de superplastifiant peut
engendrer des déformations plastiques qui sont observées au moment de la confection des
éprouvettes. Le même phénomène peut se produire aux passages des rouleaux compacteur
donnant lieu à la formation d'ondulation à la surface du revêtement selon la référence [4.1].
Les superplastifiants sont des dispersants qui défloculent les grains fins en suspension d'eau
(ciment, addition, filler, éléments fins de sable). Cette meilleure dispersion des grains fins est
traduite par une diminution de la quantité d'eau de gâchage nécessaire pour obtenir un BCR
plus maniable [2.8].
Pour expliquer Chimiquement l'action des adjuvants sur le mélange de BCR, nous avons aussi
adopté l'idée développée par Baron et al. [2.8] qui considère que les propriétés rhéologiques
des suspensions denses de particules sont très dépendantes des forces d'interaction s'exerçant
entre les particules et cela d'autant plus que la taille des particules est petite.
Les particules minérales en contact avec de l'eau sont porteuses de charges électriques
(positives ou négatives selon le pH). Pour des raisons de neutralité électrique, la couche d'eau
qui entoure chaque particule est déficitaire en ions de même signe. Lorsque l'on ajoute des
molécules organiques dans une suspension, une grande partie d'entre elles viennent se fixer à
la surface des particules (adsorption) et ces dernières modifient les forces d'interaction de Van
der Waals et forces de double couche électrique [2.8].
Nous remarquons que pour les quatre mélanges étudiés dans cette section, les valeurs des
résistances enregistrées expérimentalement pour les mélanges de BCR avec adjuvants sont
supérieures à celles des mélanges sans adjuvants. D’autre part les résistances des mélanges
adjuvantés dépassent entre 10% et 70% fois les résistances des mélanges sans adjuvants.
30
Résistance à la compression (MPa)
25
20
15
10
0
M1 M4 M5 M6
Figure 2.53. Évolution de la résistance à la compression de mélanges de BCR avec et sans Adjuvants.
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 95
Une forte résistance à la compression est enregistrée pour le mélange M1 de BCR avec
Accélérateur de durcissement proche de 25 MPa (Figure 2.53). Cette augmentation peut être
expliqué par une parfaite compatibilité entre le ciment Portland utilisé et l’accélérateur
incorporé.
L’évolution des résistances est toujours suivant une loi logarithmique que ce soit avec ou sans
adjuvant. Le rapport direct de proportionnalité, dépend essentiellement du niveau de
résistance global du BCR et il varie pour nos mélanges de BCR entre 1,10 pour les
retardateurs (Figure 2.50), 1,35 pour les superplastifiants (Figure 2.49) et peut atteindre la
valeur de 1,7 pour l’accélérateur de durcissement (Figure 2.48).
Le rapport calculé entre la résistance à la compression avec et sans adjuvant varie entre 1,05
et 1,7 (Figure 2.54) et il est considéré comme un rapport très impressionnant puisqu’il nous
donne un gain de résistance au jeune âge et surtout après 28 jours de conservation qui peut
arriver à 70%.
Rapport des résistances avec et sans Entraineur d'air Rapport des résistances avec et sans Accélérateur
25 25
20 20
15 15
10 10
5 5
Rapport des résistances avec et sans Retardateur Rapport des résistances avec et sans Superplastifiant
25 25
Résistances avec adjuvants
20 20
Résistances avec adjuvants
15 15
10 10
5 5
Figure 2.54. Variation de la résistance à la compression des 4 mélanges avec adjuvant en fonction de la
résistance sans adjuvants.
Conclusion du Chapitre 2
Dans ce chapitre nous avons traité la résolution du problème de formulation du BCR à travers
plusieurs méthodologies. Notre objectif est la recherche d'une composition de BCR en
utilisant des matériaux de gisements locaux avec la spécification d’un faible dosage en
ciment. L’analyse des résultats obtenus nous a permis de tirer les conclusions ci-dessous:
Ch.2. Formulation et matériaux du BCR Page 96
Chapitre 3
Résumé
Dans ce chapitre nous avons étudié la rhéologie du BCR et la sensibilité de ce mélange au
phénomène de densification, en utilisant trois différentes méthodes de compactage au
laboratoire regroupant la méthode de compactage manuel Proctor, le compactage
automatique et le Vibro-Compactage. Une partie a été consacrée aussi à l'étude de la
compacité du BCR sec et humide ainsi que la comparaison avec la compacité théorique.
Nous proposons par conséquent une nouvelle approche pour l'évaluation de la rhéologie
du BCR à travers sa Compactabilité.
Les résultats de cette étude montrent l'influence des divers procédés de compactages et la
sensibilité de l'évolution des résistances mécaniques et de la compacité du BCR à
l'énergie de compactage ainsi que la possibilité d'utilisation de la méthode de
Compactabilité pour déterminer la teneur en eau optimale du BCR.
Ch. 3. Caractérisation et étude de la rhéologie du BCR Frais Page 99
1. INTRODUCTION
Le compactage du Béton Compacté au Rouleau (BCR) est identique au compactage d'un sol
ou d'une couche de graves en corps de chaussée, car ce matériau se comporte, lorsqu’il sort du
malaxeur, comme un sol légèrement humide et sa consistance relativement "sèche" nécessite
obligatoirement l’application d’un effort de compactage qui modifie fortement les
caractéristiques mécaniques de ce matériau. Ce compactage peut être réalisé en utilisant les
mêmes moyens utilisés pour les travaux publics ou les sols, tels que les finisseurs et les
rouleaux compacteurs vibrants ou non. Malgré que ces méthodes de compactage soient
nombreuses et différentes, elles mènent toujours au même objectif qui est la densification du
BCR.
L'objectif est donc, de réduire le volume des interstices dans ce matériau et de rapprocher les
particules du granulat pour permettre à la pâte de ciment de combler les vides granulaires. Le
BCR, utilisé dans notre cas comme un matériau de construction des couches de base ou de
roulement des chaussées, doit présenter des bonnes caractéristiques. En outre, des paramètres
intéressants tel que la densité, la compacité, la résistance à la compression et la résistance à la
traction sont tenues d’être convenables. En effet, selon Gauthier et Marchand [3.1],
l'amélioration des caractéristiques mécaniques de ce matériau par l'opération de compactage
influent nettement sur le comportement du BCR après sa mise en place dans les couches de
chaussées et par conséquent sur le dimensionnement de ces couches. La recherche de la teneur
en eau optimale pour le BCR est nécessaire pour l'obtention d'une bonne compacité qui est
aussi nécessaire pour assurer la durabilité du BCR, tout en donnant une consistance adaptée
pour une bonne mise en œuvre. Cet élément permet aussi de garantir un bon comportement du
BCR à long terme.
On traite dans ce chapitre de notre étude, la sensibilité du BCR au phénomène de serrage, en
utilisant des méthodes de compactage différentes ainsi que l'étude de la compacité du BCR
sec et humide et la comparaison avec la compacité théorique. On cherche toujours la teneur en
eau optimal pour un mélange granulaire de BCR dont le but d’obtenir un serrage maximal.
Cette teneur est déterminée par diverses méthodes. Nous proposons par conséquent une
nouvelle méthode basée sur la Compactabilité du BCR pour chercher cette quantité d'eau
optimale. Cette quantité optimale est fondamentale car actuellement, en cours et après le
compactage, le comportement rhéologique du BCR à l'état frais est évalué à travers l'essai
VEBE en assimilant le BCR à un béton ou bien par l'essai Proctor en l'assimilant à un sol.
Le dosage en eau nécessaire pour le gâchage des mélanges du BCR doit permettre d’obtenir
les caractéristiques et les propriétés recherchées et ceci par analogie avec le Béton
Conventionnel (BC), tel que la maniabilité, la Compactabilité à l’état frais et les résistances à
la compression, à la traction et à la flexion après durcissement [3.2]. L'eau est par conséquent
le facteur qu'il convient de régler avec le plus de minutie dans la composition d'un BCR. Il
représente, compte tenu de la précision nécessaire, le paramètre le plus difficile à calculer
[3.3, 3.4].
Pour notre cas, nous avons cherché la quantité d'eau optimale pour chaque mélange. Cette
quantité est influencée par la granulométrie et par l’humidité des granulats. Ces dosages sont
choisis pour un BCR dont la dimension maximale des granulats Dmax ne dépasse pas 20 mm,
et par conséquent si on diminue le diamètre D, alors la surface spécifique des granulats
augmente et à plasticité équivalente, il faudra une quantité d’eau supplémentaire pour
mouiller tous les grains. Dans la partie expérimentale de notre travail, la qualité d’eau utilisée
est une eau potable. Cette eau est fournie par un réseau public de distribution (la SONEDE).
Ch. 3. Caractérisation et étude de la rhéologie du BCR Frais Page 100
La littérature montre qu'une durée comprise entre 60 et 100 s convient à la plupart des
bétonnières de capacité moyenne. Alors que la vitesse moyenne des malaxeurs est de 30tr/mn.
Les éprouvettes sont confectionnées dans les 30 mn qui suivent le malaxage. Les éprouvettes
utilisées sont de type :
- des éprouvettes cylindriques 16/32 cm.
- des éprouvettes cubiques 15x15x15 cm.
- des éprouvettes prismatiques 7x7x28 cm.
- des éprouvettes cylindriques 15,2/15,2 cm.
Le BCR se comporte à l’état frais comme un sol légèrement humide. Pour le compacter, on
doit déterminer la quantité d’eau optimale qui nous permet d’obtenir la densité sèche
maximale. On cherche par conséquent cette teneur pour un mélange granulaire de BCR dont
le but d’obtenir un serrage maximal [3.6].
Nous avons utilisé, dans ce travail, la méthode de Proctor modifié inventée en 1929 par
Proctor [3.6, 3.7]. Cette méthode est utilisée pour la détermination de la teneur en eau
optimale et le compactage des sols (NF EN 1097-5) (ASTM D 1557-03). Elle consiste à
compacter dans un moule de dimension définie avec une dame de poids et de hauteur de chute
normalisé un échantillon de BCR à une teneur en eau donnée. La dame Proctor modifié
comporte un mouton de 4535 g dont la hauteur de chute est de 457 mm. On répète l’essai à
énergie de compactage fixe avec différentes teneurs en eau. On prendra pour chaque essai la
teneur en eau et le poids volumique sec, qu’on porte sur un graphique et on déterminera ainsi
l’optimum Proctor. Les dimensions du moule sont choisies en fonction de la granulométrie du
sol. On a choisi le moule CBR (California Bearing Ratio) qui convient pour les sols grossiers
tel que notre matériau dont le diamètre maxi des grains est de 20 mm. Nous avons calculé les
quantités de matériaux nécessaires pour la confection des éprouvettes suivant la méthode
Proctor modifié (voir Tableau 3.1).
Figure 3.1. Compactage du BCR selon le procédé Proctor Modifié (ASTM D 1557)
Nous avons calculé le volume du moule V. Nous avons pesé aussi le moule vide avec son
embase P1. Après confection de l’éprouvette nous avons pesé de nouveau le moule pleine P2,
Le poids volumique humide est déterminé par l'équation 3:
( P2 − P1 )
γh = (3)
V
Ch. 3. Caractérisation et étude de la rhéologie du BCR Frais Page 102
Tableau 3.1. Un exemple de résultats de l’essai Proctor modifié sur un mélange de BCR
2370
2350
2330
2310
2290
2270
2250
2230
0 2 4 Optimum 6 8
Proctor Teneur en eau %
Figure 3.2. Courbe de la variation de la densité sèche en fonction de la teneur en eau : courbe Proctor Modifié
Les essais réalisés montrent que cette courbe (Figure 3.2) présente un maximum, qui est
l'optimum Proctor. Il existe donc une teneur en eau correspondant à une efficacité maximale
du processus de compactage employé dans l'essai. Cette courbe est la courbe Proctor.
Densite sèche du BCR en fonction de la teneur en eau - Mélange M1 Densite sèche du BCR en fonction de la teneur en eau - Mélange M2
2400
2420
2380 2410
Densité sèche (Kg/m3)
2400
2360
Densité sèche (Kg/m 3)
2390
2340 2380
2370
2320 2360
2300 2350
2340 Optimum
2280 2330 Proctor
Optimum 2320
2260 Teneur en eau (%)
Proctor 2310
0 1 2 3 4 5 6 7 0 1 2 3 4 5 6 7 8
Teneur en eau (%)
Ch. 3. Caractérisation et étude de la rhéologie du BCR Frais Page 103
Densite sèche du BCR en fonction de la teneur en eau - Mélange M3 Densite sèche du BCR en fonction de la teneur en eau - Mélange M4
2420
2440
2400
2420
2400 2360
2340
2380
2320
2360
2300
2340 2280
Optimum Optimum
2320 2260
Proctor Proctor
Teneur en eau (%) 2240
2300
2 3 4 5 6 7 8
0 2 4 6 8 10
Teneur en eau (%)
Dry density versus the water content - Mixture M5 Dry density versus the water content - Mixture M6
2410 2410
2390
2400
Densité sèche en (Kg/m3)
Densite sèche en fonction de la teneur en eau - Mélange M7 Densite sèche en fonction de la teneur en eau - Mélange M8
2340 2320
2330
Densité Sèche (Kg/m3)
2300
2320
Densite Sèche (kg/cm3)
2280
2310
2300 2260
2290 2240
2280
2220 Optimum
2270
Optimum Proctor
2200
2260
Proctor
2250 2180
0 1 2 3 4 5 6 7 0 1 2 3 4 5 6 7
Teneur en eau Teneur en eau (%)
Interprétation
Les principales caractéristiques des courbes Proctor du BCR, présentées sur les Figures 3.2 et
3.3, c'est qu'elles sont assez "plates", c'est à dire, que la densité sèche maximale varie peu
lorsque la teneur en eau varie appréciablement. Cette forme de courbe montre que le BCR est
un matériau peu sensible à la variation de la teneur en eau.
Si nous appliquons la formule des Ponts et Chaussées [3.3] pour les revêtements en béton
exprimée par l'équation 5:
E = 45 + 0,23×C (5)
3
E : dosage en litre/m de béton
C : dosage du ciment en kg/m3 de béton.
Ch. 3. Caractérisation et étude de la rhéologie du BCR Frais Page 104
Les bétons correspondants sont extrêmement secs. Les moyens de mise en œuvre doivent être
très puissants. Nous trouvons un rapport E/C =0,41. Mais ce dosage ne peut être valable que
pour les forts dosages en ciment (C > 350kg/m3) alors que pour notre cas un rapport E/C de
0,41 permet d'obtenir un BCR trop sec et ne peu pas être compacté qu'avec une forte énergie.
La mesure de la masse volumique humide du BCR à l'état frais permet de vérifier l'uniformité
de la production et sert de valeur de référence pour évaluer le niveau de compactage du
matériau en place. Elle permet également de comparer la valeur de la masse volumique
humide expérimentale à la valeur théorique. La méthode d'essai doit permettre une
consolidation adéquate du BCR. Elle doit aussi représenter le degré de compactage atteint in
situ et être facilement réalisable et reproductible. Différentes méthodes d'essais sont
disponibles pour déterminer la masse volumique humide du BCR frais (NF EN 12350-6, NT
21.109-7) [3.1].
Mélange M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8
Masses volumiques humides du
2375,62 2312,58 2301,26 2276,12 2333,64 2361,63 2301,26 2263,55
BCR (expérimentale) en Kg/m3
Masse volumiques à sec
2227,65 2196,86 2186,87 2167,53 2191,76 2234,38 2187,34 2147,07
(expérimentale) en Kg/m3
Masses volumiques humides du
2368,7 2326,5 2291,3 2232,8 2301,9 2340,4 2269 2204,9
BCR (Par Modèle MEC) en Kg/m3
Masse volumiques à sec (Par
2195 2133,8 2073,4 1983,8 2093,4 2147,1 2040,4 1939,6
Modèle MEC) en Kg/m3
Tableau 3.3. Valeurs des masses volumiques humides et à sec des mélanges de BCR (Expérimentales et
théoriques).
Le Tableau 3.3 résume les valeurs moyennes des masses volumiques humides et à sec des
mélanges de BCR étudiés dans le cadre de notre recherche. Ces résultats sont déterminés
expérimentalement par les essais et théoriquement avec le Modèle MEC.
Ch. 3. Caractérisation et étude de la rhéologie du BCR Frais Page 105
Une analyse du BCR montre que c'est un matériau composé de 3 phases: la phase solide
composée de grains solide, phase liquide composée d'eau liée ou libre et la phase gazeuse
occupant le complément de volume des interstices. La phase solide et la phase liquide sont
peu compressibles ou supposées incompressible alors que la phase gazeuse est nettement
compressible et elle peut être plus facilement chassée par les procédés de compactage et ceci
est en analogie aux idées développées par Arquie et Morel [3.6]. D’autre part le BCR à l’état
frais se comporte comme un sol non compacté, dont il peut tasser sous l'effet, soit
naturellement de son poids propre, soit des charges qu'il supporte, soit des charges roulantes
du trafic routier. L'objectif de ces opérations de serrage est de prévenir ce compactage lent,
qui conduit dans le temps à des désordres et de réaliser une action préventive en anticipant ces
déformations avant la mise en service des chaussées [3.6].
Ces opérations mettront le BCR dans un état suffisamment serré pour qu'un affaissement
ultérieur soit impossible ou d'une ampleur admissible [3.6].
On traite dans cette section de notre étude la sensibilité du BCR au phénomène de serrage, en
utilisant des méthodes de compactage différentes ainsi que l'étude de la compacité du BCR
sec et humide et la comparaison avec la compacité théorique.
A l'état frais le BCR contient en général beaucoup de vides. Arquie et Morel [3.6], indiquent
que sa résistance est faible et des tassements peuvent se produire sous l'action des charges.
Pour obtenir une bonne portance, il faut compacter ce matériau, c'est-à-dire réaliser la
disposition et l'arrangement des grains qui donne la densité maximale. Généralement, pour
compacter ce matériau, on utilise des finisseurs ou des engins utilisés pour le compactage des
sols tels que les rouleaux à pneus, à cylindres vibrateurs, etc., qu'on fait circuler sur le BCR.
Au-delà d'un certain nombre de passages, la compacité n'augmente plus et si l'on voulait
compacter plus fort, il faudrait prendre un matériel plus lourd. Généralement pour obtenir,
avec un engin donné, le compactage le plus poussé, il faut donner au BCR une certaine teneur
en eau optimale et ceci par analogie au compactage du sol.
D'après le schéma de la Figure 3.6 relatif aux objectifs de compactage, les tassements
s'arrêtent à partir d'une densité proche de celle du l'Optimum Proctor, alors que les résistances
mécaniques continuent à augmenter jusqu'à ce que l'on approche de la densité sèche maximale
γd∞ , mais le coût du compactage croît très vite [3.6]. Notre objectif est l'optimisation du
compactage par l'application de ce schéma en faisant apparaître les limites et les performances
Ch. 3. Caractérisation et étude de la rhéologie du BCR Frais Page 106
des procédés et des méthodes de compactage du BCR aux laboratoires, modélisant les
méthodes de compactages sur chantiers.
Indice
des Vides
e max e mini
Résistance à
l'attrition
Perméabilité γd: Densité sèche
γd0 : Densité sèche initiale
Tassements γdN : Densité sèche (à l'optimum Proctor Normal)
ultérieurs γdM : Densité sèche (à l'optimum Proctor Modifié)
γd∞: Densité sèche maximale
e : Indice des vides
Tassement nul
Résistance
Mécanique
Coût du
compactage
γd
γd0 γdN γdM γd ∞
Tassements ultérieurs
Coût du compactage Perméabilité
Résistance mécanique Résistance à l'attrition
en eau donnée. On refait l’essai à énergie de compactage fixe avec différentes teneurs en eau
jusqu'à la détermination de l’optimum Proctor (Figures 3.7 et 3.8).
2380
2360
2340
2320
2300
2280
Optimum
2260
Proctor
2240
2 3 4 5 6 7 8
Teneur en eau (%)
Figure 3.8. Courbe de la variation de la densité sèche en fonction de la teneur en eau : courbe Proctor Modifié
On a choisi le moule CBR (California Bearing Ratio Test) de 15,2 cm de diamètre intérieur et
de 15,2 cm de hauteur. Ce moule convient pour nos granulats dont le diamètre maxi des
grains est de 20 mm.
On a choisi aussi le moule CBR pour la confection des éprouvettes dans ce mode de
compactage (Figure 3.9).
4.3.3. Le Vibro-Compactage
Les rouleaux vibrateurs sont généralement utilisés pour densifier le BCR mis en place en
corps de chaussées pour les constructions routières. Pour modéliser ce type de compactage au
laboratoire, nous avons utilisé le mode de Vibro-Compactage qui regroupe la combinaison
des vibrations à l'aide d'une table vibrante et la pression d'une charge placée directement à la
surface du BCR (Figure 3.10). De cette manière, le béton est confiné dans toutes les directions
et sa ségrégation est donc limitée. Dans notre étude, la fréquence utilisée a été fixée à 50 Hz.
Cette méthode de serrage permet la mise en œuvre des bétons très secs comme c'est le cas du
BCR, car la vibration a été complétée par une compression de 6,5 kPa au moyen d'une charge
de 13 Kg [3.4].
40
25
35
20 30
25
15
20
10 15
5 10
5
0
0
0 5 10 15 20 25 30
0 5 10 15 20 25 30
Age en j
M1 CM M4 CM M5 CM M6 CM M1 CA M4 CA M5 CA M6 CA Age en j
a) b)
30
25
20
15
10
0
0 5 10 15 20 25 30
M1 V M4 V M5 V M6 V Age (j)
c)
Figures 3.11 (a, b et c). Résistance à la compression en fonction de l'âge pour les trois cas de compactage
La compacité d’un matériau est la proportion de son volume réellement occupé par la matière
solide qui le constitue. Considérons un échantillon à l’état naturel, il occupe un volume V, à
l’état de compacité absolue il occupe un volume Vs. Le rapport Vs/V est la compacité du
matériau.
Soit : c = V s (6)
V
La compacité représente un élément essentiel pour la durabilité du BCR. Pour déterminer le
paramètre compacité théorique, nous avons utilisé le logiciel ″René LCPC″ qui nous permet
de produire des mélanges secs à compacité optimale, c. à. d, pour un indice de serrage
représentant le phénomène de compactage par un cylindre compacteur [3.9-3.11]. Les
résultats des simulations par le logiciel sont présentés sur les Figures 3.12.
Ch. 3. Caractérisation et étude de la rhéologie du BCR Frais Page 110
0,85 0,85
0,8 0,8
0,75 0,75
Compacité
Compacité
0,7 0,7
0,65 0,65
% Constituents % Constituents
0,6 0,6
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Sab le Kh Garve 0/20 Sab le Kh Garve 0/20 Sab le JO
Compacité
0,7 0,72
0,68 0,71
0,66 0,7
0,64 0,69
0,62 0,68
% Constituents % constituents
0,6 0,67
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Sab le Kh Garve 0/20 Sab le JO Gravier4/8 sab le JO Garve 0/20
0,8 0,8
Compacité
0,75 0,75
Compacité
0,7 0,7
0,65 0,65
0,6 0,6
0,55 0,55
% constituents % constituents
0,5 0,5
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Sab le Kh Sab le JO Gravier 4/16 Sab le Kh Gravier 4/16
0,73 0,76
0,725 0,74
0,72 0,72
0,7
0,715
Compacité
Compacité
0,68
0,71
0,66
0,705
0,64
0,7 0,62
0,695 0,6
% Constituents % Constituents
0,69 0,58
0 10 20 30 40 50 60 0 20 40 60 80 100
Sab le Kh Garvier 4/8 Sab le JO Gravier4/16 Sab le Kh Garvier 4/8
Ch. 3. Caractérisation et étude de la rhéologie du BCR Frais Page 111
0,73 0,708
0,725 0,706
0,72 0,704
0,702
0,715
Compacité
Compacité
0,7
0,71
0,698
0,705
0,696
0,7
0,694
0,695
% Constituents 0,692
% Constituents
0,69
0,69
25 30 35 40 45 50 55 60 65 0 20 40 60 80 100
Sab le JO Garvier 4/16 Gravier 4/8 Garve 0/20
Compacité en fonction de dosage Mélange M11 Compacité en fonction de dosage Mélange M12
0,81 0,712
0,8
0,71
0,79
0,78 0,708
Compacité
Compacité
0,77
0,706
0,76
0,75 0,704
0,74
0,702
0,73
% Constituents % Constituents
0,72 0,7
10 20 30 40 50 60 70 80 20 25 30 35 40 45 50 55 60
Sab le Kh Garvier 4/12,5 Sab le JO Garvier 4/12,5
Compacité en fonction de dosage -Mélange M13 Compacité en fonction de dosage -Mélange M14
0,825 0,755
0,75
0,82
0,745
0,815
Compacité
Compacité
0,74
0,81 0,735
0,73
0,805
0,725
% Constituents % Constituents
0,8 0,72
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60 70 80
Sab le Kh Garve 0/20 Gravier 4/12,5 Sab le JO Garve 0/20 Gravier 4/12,5
Compacité en fonction de dosage -Mélange M15 Compacité en fonction de dosage -Mélange M16
0,735 0,68
0,73 0,67
0,66
0,725
0,65
Compacité
Compacité
0,72
0,64
0,715
0,63
0,71
0,62
0,705 0,61
% Constituents % Constituents
0,7 0,6
0 10 20 30 40 50 60 70 80 0 20 40 60 80 100
Sab le JO Garve 0/20 Gravier 4/8 Sab le JO Garve 4/16 Gravier 4/8
Ch. 3. Caractérisation et étude de la rhéologie du BCR Frais Page 112
Compacité en fonction de dosage -Mélange M17 Compacité en fonction de dosage -Mélange M18
0,76 0,79
0,755 0,785
0,75
0,78
0,745
0,74 0,775
Compacité
Compacité
0,735 0,77
0,73 0,765
0,725
0,76
0,72
0,715 0,755
% Constituents % Constituents
0,71 0,75
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60 70 80
Sab le Kh Garve 4/16 Gravier 4/8 Sab le Kh Garve 0/20 Gravier 4/8
0,645
0,64
0,635
Compacité
0,63
0,625
0,62
% Constituents
0,615
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Gravier4/8 Garvier 4/16
Figure 3.12. Courbes des Compacités des différents mélanges granulaires de BCR
5.2. Mesures expérimentales de la Compacité
Nous avons déterminé la compacité réelle de chaque classe granulaire par des mesures
expérimentales. Nous avons appliqué par conséquent le même principe décrit dans la
procédure de De Larrard et Sedran pour la détermination des compacités aussi bien pour les
mélanges secs et humides [3.11]. Les essais, selon la norme NF EN 1097-3, sont faites dans
des moules cylindriques 16/32, sous une pression de 10 kPa, et vibré pendant 1 mn à la table
vibrante de fréquence 50Hz. Les mesures de la compacité ont été faites par deux méthodes
différentes. La méthode 1 consiste à utiliser le mélange en une seule classe 0/16 ou 0/20
selon les classes des granulats constituants le mélange. Alors que la méthode 2 consiste à
mesurer la compacité en séparant le mélange en deux classes 0/5 et 5/16 ou 5/20 selon la
composition du mélange aussi. Les résultats des mesures expérimentales sont résumés sur les
Figures 3.13, 3.14, 3.15 et 3.16:
Mesure de compacité suivant la méthode De Larrard - Sedran
charge =20 kg Fréquence=50Hz t=1mn
Echantillon BCR Eprouvette: Cylindre métallique:16/32 cm
Sec Humide
Méthode 1 Méthode 2 Méthode 1 Méthode 2
Compacité
Mélange
Théori Compacité Compacité Compacité Moy-Compacité Compacité Compacité Compacité Moy-Compacité
1 (0/5) (5/20) 2 1 (0/5) (5/20) 2
1- M1 0,8264 0,8594 0,8369 0,6022 0,7196 0,9786 0,9393 0,8220 0,8807
2-M4 0,751 0,7797 0,7883 0,6510 0,7196 0,9097 0,8824 0,7667 0,8246
3-M5 0,7916 0,8489 0,8259 0,6239 0,7249 0,9218 0,9109 0,9586 0,9348
4-M6 0,8068 0,8334 0,8661 0,5766 0,7214 0,9544 0,9571 0,9752 0,9661
Tableau 3.5. Valeurs des Compacités des mélanges de BCR à l'état sec et humide
La quantité d’eau de gâchage a été déterminée suivant la teneur en eau fixée dans le Tableau
3.4. vibrante de fréquence 50Hz. La compacité c est déterminée par les équations 7 et 8:
Ch. 3. Caractérisation et étude de la rhéologie du BCR Frais Page 113
7,5
c= (7) pour D >5mm
(ρ ×V )
3
c= (8) pour D ≤5mm
(ρ × V )
Comparaison des deux méthodes à sec Comparaison des deux méthodes Humide
1,20
1,00
0,90
1,00
0,80
0,70
0,80
0,60
0,50
0,60
0,40
0,30 0,40
0,20
0,10 0,20
0,00
1 2 3 4 0,00
1 2 3 4
Méthode 1 Méthode 2 Méthode 1 Méthode 2
Comparaison des compacités Sec et Humide Comparaison des compacités Théorique et Pratique
1,20 1,2
1,00 1
0,80 0,8
0,60 0,6
0,4
0,40
0,2
0,20
0
0,00
1 2 3 4
1 2 3 4
Compacité Théo Compacité Pratique Sec Compacité Pratique Humide
Compacité Sec Compacité Humide
- En comparant les valeurs données par les deux méthodes de mesures expérimentales de la
compacité des mélanges à l'état sec, nous remarquons que ces méthodes présentent des
valeurs comparables avec une différence moyenne de 15% (Figure 3.13). En outre, c'est la
méthode 1 qui donne des compacités légèrement supérieures aux valeurs données par la
méthode 2.
- En comparant les valeurs données par les deux méthodes de mesures expérimentales de la
compacité des mélanges à l'état humide, nous remarquons que ces méthodes présentent des
valeurs encore plus proches avec une différence maximale de 11% (Figure 3.14). Les valeurs
données par la méthode 1 sont supérieures à celles données par la méthode 2 sauf pour le cas
des mélanges M3 et M4 ou les résultats sont presque égaux.
- La Figure 3.15 présente une comparaison des compacités des mélanges à l'état sec et
humide. En effet, nous remarquons que les valeurs des compacités des mélanges à l'état
humide dépassent, de 8 à 16%, celles des compacités des mélanges à l'état sec et ceci à cause
de la quantité d'eau introduite qui va occuper une partie du volume des vides des mélanges.
Ch. 3. Caractérisation et étude de la rhéologie du BCR Frais Page 114
- Une comparaison des valeurs des compacités expérimentales des mélanges à l'état sec et à
l'état humide avec les compacités théoriques déterminées par le modèle René LCPC, montre
que les valeurs expérimentales dépassent celles déterminées théoriquement d'une moyenne de
18% (Figure 3.16). Nous pouvons expliquer ceci par le fait qu’expérimentalement on utilise
des matériaux avec une teneur en eau naturelle et par conséquent ils ne sont pas parfaitement
secs comme c'est supposé dans le modèle.
Alors que, compte tenu de la consistance sèche du BCR à l'état frais, la mesure de sa
consistance à l'aide des essais utilisés pour le BC n'est pas applicable. La maniabilité du BCR
est par conséquent mesurée à l'aide de l'appareil VEBE modifiée [3.1].
La maniabilité du BCR est mesurée, généralement, à l'aide de l'appareil VEBE (NF EN
12350-3, NT 21.117) (Figures 3.17). L'essai consiste à mesurer le temps requis pour
consolider le matériau de manière à former un cordon de mortier, sous l'effet d'une vibration,
Ch. 3. Caractérisation et étude de la rhéologie du BCR Frais Page 115
au pourtour d'une plaque de plexiglas sur laquelle repose une surcharge de 22,7 kg. Cette
valeur correspond au temps VEBE soit le temps nécessaire pour que les vides dans le
squelette granulaire soient tous remplis par la pâte de ciment (Figures 3.18) [3.1].
Figure 3.17. Appareil VEBE [3.13] Figure 3.18. Exemple de l'évolution de la maniabilité dans
le temps (par l'essai VEBE) d'un mélange [3.1]
6.3.1. Essai
Pour compacter le BCR au laboratoire, nous avons utilisé l’essai Proctor modifié. Cet essai
consiste à compacter dans un moule de dimension définie avec une dame de poids et de
hauteur de chute normalisés un échantillon de BCR à une teneur en eau donnée.
Les courbes Proctor modifié sont tracées à la suite sur un graphique comme c'est indiqué sur
les Figures 3.19 et 3.20.
Densite sèche du BCR en fonction de la teneur en eau - Mélange M1 Densite sèche du BCR en fonction de la teneur en eau - Mélange M4
2420
2400
2400
2380
2360 2360
2340 2340
2320
2320
2300
2300 2280
Optimum
2280 2260
Optimum Proctor
2260 2240
Proctor
0 1 2 3 4 5 6 7 2 3 4 5 6 7 8
Teneur en eau (%) Teneur en eau (%)
Dry density versus the water content - Mixture M5 Dry density versus the water content - Mixture M6
2410 2410
2390
2400
Densité sèche en (Kg/m3)
La Compactabilité peut être définie comme l'aptitude du béton frais à se mettre en place dans
un moule donné, selon un procédé donné. Pendant la mise en place du mélange, il doit
épouser la forme du moule, avec un degré suffisant de consolidation qui pourrait être estimé
grâce aux essais de laboratoire [3.9]. Cependant pour les mélanges fermes ou plastiques, tel
que le cas du BCR, les outils rhéologiques utilisés pour le BC ne peuvent pas convenir. Car ce
béton a tendance à foisonner, et sa mise en place relève autant du compactage que du coulage
[3.12].
Charge
Moule
H2
BCR
H1
H2
CR =
( H1 + H 2 )
Les mesures des Compactabilités CR des 4 mélanges ont été faite de la même manière que
dans le cas de la compacité (Paragraphe 5.2). Les résultats des mesures de ces
Compactabilités sont présentés sur les Tableaux 3.6 et 3.7 et les Figures 3.23 et 3.24.
Ch. 3. Caractérisation et étude de la rhéologie du BCR Frais Page 118
Méthode 1 Méthode 2
Mélange Compactabilité M1 Compactabilité (0/5) Compactabilité (5/20) Moy-Compactabilité
M1 0,139 0,198 0,054 0,126
M4 0,134 0,207 0,092 0,150
M5 0,137 0,161 0,062 0,111
M6 0,131 0,140 0,075 0,107
Tableau 3.6. Compactabilité des quatre mélanges à sec par les deux méthodes
Méthode 1 Méthode 2
Mélange Compactabilité 1 Compactabilité (0/5) Compactabilité (5/20) Moy-Compactabilité
M1 0,337 0,367 0,160 0,263
M4 0,257 0,283 0,233 0,257
M5 0,301 0,286 0,320 0,303
M6 0,300 0,302 0,241 0,271
Tableau 3.7. Compactabilité des quatre mélanges humides par les deux méthodes
Comparaison des deux méthodes Humide Comparaison des deux méthodes à sec
0,40 0,16
0,35 0,14
0,30 0,12
0,25 0,10
0,08
0,20
0,06
0,15
0,04
0,10 0,02
0,05 0,00
0,00 1 2 3 4
M1 M2 M3 M4
Méthode 1 Méthode 2 Méthode 1 Méthode 2
Figure 3.23. Compactabilité des quatre mélanges secs et humides par les deux méthodes
Variation de la Compactabilité en fonction du dosgae en eau (M1) Variation de la Compactabilité en fonction du dosgae en eau (M4)
0,35 0,35
0,3 0,3
0,25 0,25
Compactabilité
Compactabilité
0,2 0,2
0,15 0,15
0,1 0,1
0,05 0,05
0 0
0 1 2 3 4 5 6 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
Dosage en eau Dosage en eau
Variation de la Compactabilité en fonction du dosgae en eau (M5) Variation de la Compactabilité en fonction du dosgae en eau (M6)
0,35 0,4
0,3 0,35
0,3
0,25
Compactabilité
Compactabilité
0,25
0,2
0,2
0,15
0,15
0,1
0,1
0,05 0,05
0 0
0 1 2 3 4 5 6 0 1 2 3 4 5 6
Dosage en eau Dosage en eau
Figure 3.25. Variation de la Compactabilité des mélanges M1, M4, M5 & M6 en fonction du dosage en eau (l)
6.4.4. Interprétations
- En comparant les valeurs données par les deux méthodes de mesures expérimentales de la
Compactabilité des mélanges à l'état sec, nous remarquons que ces méthodes présentent des
valeurs comparables avec une différence moyenne de 14% (Tableau 3.8). En outre, c'est la
méthode 1 qui donne généralement des Compactabilité légèrement supérieures aux valeurs
données par la méthode 2.
- En comparant les valeurs données par les deux méthodes de mesures expérimentales de la
Compactabilité des mélanges à l'état humide, nous remarquons que ces méthodes présentent
des valeurs encore plus proches avec une différence remarquable seulement pour le mélange
Ch. 3. Caractérisation et étude de la rhéologie du BCR Frais Page 120
M1 de 20% (Figure 3.23). Les valeurs données par la méthode 1 sont supérieures à celles
données par la méthode 2 sauf pour les mélanges M4 et M5 où les résultats sont égaux.
- La Figure 3.24 présente une comparaison des Compactabilités des mélanges à l'état sec et
humide dont nous remarquons que les valeurs des Compactabilités des mélanges à l'état
humide dépassent, de 50%, les valeurs des Compactabilités des mélanges à l'état sec et ceci à
cause de la quantité d'eau introduite qui va occuper une partie du volume des vides des
mélanges.
- Dans la Figure 3.25, la Compactabilité évolue linéairement en fonction du dosage en eau. La
courbe ne passe pas par l'origine, mais elle coupe l'axe des ordonnées en un point
correspondant aux valeurs de la Compactabilité du mélange à l'état sec
0,3500
0,3000
0,2500
CompactabilitéC
0,2000
0,1500
0,1000
0,0500
0,0000
0 1 2 3 4 5 6
M1 M4 M5 M6 Dosage en eau (l)
Figure 3.26. Courbe de la variation de la Compactabilité en fonction du dosage en eau (l), pour les 4 mélanges
0,35
0,3
0,25
Compactabilité C
0,2
0,15
0,1
0,05
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
M1 M4 M5 M6 Teneur en eau w%
Figure 3.27. Courbe de la variation de la Compactabilité en fonction de la teneur en eau pour les 4 mélanges
- Les valeurs des teneurs en eau optimales données par la méthode Proctor diffèrent
sensiblement de celles données par la méthode des Compactabilité et les optimums donnés
par cette dernière dépassent de 7 à 20% ceux de la méthode de Proctor.
- Les valeurs des teneurs en eau optimales données par les deux méthodes, malgré leurs
différences, restent dans la plage de tolérances (±1%) car les courbes de l'essai Proctor du
Ch. 3. Caractérisation et étude de la rhéologie du BCR Frais Page 122
BCR sont du type aplaties ce qui prouve que ce matériau n'est trop sensible à la variation de la
teneur en eau.
Conclusions du Chapitre 3
L'étude de la rhéologie et de la compacité du BCR frais, à travers divers modes de
compactage, montre la sensibilité de ce mélange au phénomène de densification. En effet, une
nouvelle approche pour l'évaluation de la rhéologie du BCR à travers sa Compactabilité a été
présentée et comparée avec la méthode Proctor. A partir des résultats de cette étude nous
pouvons conclure que
- L’eau et les éléments fins ont deux effets très importants sur le comportement rhéologique
du BCR, car ils agissent comme un lubrifiant en remplissant les vides entre les granulats en
assurant des liaisons inter granulaires.
- La différence entre les résistances des mélanges, soumis aux trois méthodes de compactages,
prouve d'abord l'influence des divers procédés de compactages et la sensibilité de l'évolution
des résistances mécaniques à l'énergie de compactage. En effet, le compactage automatique à
l'aide de la machine "RMU" représente le procédé le plus performant puisqu'il donne les
résistances les plus élevées (43 MPa pour le mélange M2).
- Les valeurs des compacités expérimentales des mélanges (à sec) sont proches (différence <
5%) des valeurs des compacités théoriques déterminées par le modèle René LCPC. Malgré
qu'expérimentalement on utilise des matériaux contenant une faible teneur en eau naturelle
donc ils ne sont pas parfaitement secs comme c'est supposé dans le modèle.
- La détermination pratique et l'estimation théorique de la compacité sont très fondamentales
puisqu'on ne peut pas continuer à densifier le BCR alors que la compacité optimale est
atteinte et le coût d'un compactage trop énergique revient trop cher. La solution consiste à
choisir les mélanges convenables comme le mélanges M1 et M6 pour notre cas.
- Les valeurs des Compactabilités expérimentales des mélanges déterminées en prenant le
BCR comme un mélange à une seule classe granulaire sont légèrement différentes des valeurs
des Compactabilités déterminées en le supposant constitué de deux coupes granulaires
(différence de 14 à 20%). Elles sont parfois égales comme pour le cas des mélanges M4 et
M5.
- La méthode de mesure de l'indice exprimant la Compactabilité résout le problème
rhéologique des mélanges secs tel que c'est le cas du BCR.
- Les valeurs des teneurs en eau optimales données par la méthode des Compactabilités sont
proches et diffèrent sensiblement de celles données par la méthode Proctor.
- Les courbes de Compactabilité du BCR présentent une partie linéaire jusqu'au la teneur de
5% dont laquelle le BCR est un mélange moins sensible à l'eau cependant, après la teneur
optimale ce matériau devient plus sensible à l'eau.
- La méthode des Compactabilités peut être considérée comme une véritable méthode
d'estimation de la rhéologie du BCR permettant ainsi de déterminer les teneurs en eaux
optimales de ce matériau.
- La valeur de la Compactabilité dépend, à la fois des constituants du mélange de départ et de
l'énergie de compactage dans la phase de mise en œuvre.
- La fragmentation des granulats, observée lors de compactage, a des effets négatifs. Elle crée
au sein des granulats des cassures ce qui modifie les qualités mécaniques du matériau dans le
sens négatif. Pour limiter ces effets, il faut limiter le Dmax, choisir des granulats avec un bon
coefficient Los Angeles, avoir une granulométrie assez pleine et éviter les compacteurs
puissants.
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 123
Chapitre 4
Résumé
L'objectif de ce chapitre est la prédiction à travers des modèles et l’évaluation
expérimentale des résistances et du module d'élasticité E du Béton Compacté au
Rouleau (BCR) pour pavage fabriqué à base des faibles dosages en ciment.
L'influence du phénomène de compactage sur l'isotrope de ce matériau est
également étudiée. Cette étude est faite moyennant des mesures expérimentales
des résistances et des modules élastiques ainsi que des essais ultrasoniques et des
jugements qualitatifs de l'aspect du BCR à l'état durci.
Nous avons ainsi pu comparer les valeurs trouvées expérimentalement avec ceux
estimées théoriquement afin de choisir les modèles de prédiction les plus fiables.
Ces résultats prouvent aussi l'anisotropie du BCR et également la sensibilité des
résistances mécaniques et des modules élastiques à la direction de compactage.
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 124
1. INTRODUCTION
Comme nous l'avons traité dans les chapitres 2 et 3, le Béton Compacté au Rouleau (BCR) est
un matériau composite constitué d’une matrice qui est la pâte de ciment durcie et d’inclusions
représentant qui sont les granulats. Après durcissement, la matrice forme une structure
poreuse, contenant de l’eau libre et liée (selon la dimension des pores). Les granulats tels que
gravier, sable, éléments fins sont inertes et ont un comportement du type élastique. D'autre
part, le BCR utilisé en corps de chaussée, supporte des efforts et par conséquent des
contraintes qui entraînent des déformations et réciproquement. La caractérisation et la
connaissance de la relation contrainte-déformation de ce matériau sont d'un intérêt capital
pour la conception des structures de chaussées rigides.
Comme pour les mélanges de Béton Conventionnel (BC), les propriétés du BCR à l'état durci
dépendent de plusieurs paramètres comme la nature et la quantité de la matrice liante, le
rapport eau/liant ainsi que la qualité des granulats. De plus, les propriétés à l'état durci du
BCR sont particulièrement influencées par le degré de compactage [4.1].
Le comportement mécanique du BC, sous des actions mécaniques, a fait l’objet de plusieurs
études. En effet, les déformations dues aux sollicitations de compression et de flexion ont été
étudiées et ont donné lieu à beaucoup d’essais. Par contre, on ne trouve qu’un nombre limité
d’études relatives aux sollicitations axiales du BCR. En outre, ces essais ont été réalisés sur le
BCR dans des conditions expérimentales de façon que la sollicitation réellement appliquée
aux échantillons ne s’écarte pas beaucoup de la sollicitation de service [4.2].
Pour la prédiction des résistances, De Larrard et Tondat [4.3, 4.4] (du Laboratoire Central de
Ponts et Chaussées, LCPC) ont défini un modèle théorique pour l’estimation des résistances
des bétons qui a été validé par des essais expérimentaux sur des pâtes, mortiers et BC.
Nous adoptons, dans cette étude, plusieurs modèles tels que ceux développés par Feret, De
Larrard et Tondat pour la prédiction des résistances des mélanges de BCR pour pavage avec
la spécificité d’un faible dosage en ciment (100 à 250 kg/m3). Ce travail comporte, par
conséquent, des simulations à travers ces modèles théoriques pour l’estimation des résistances
à la compression, à la traction et à la flexion [4.3, 4.5].
L'étude comporte aussi la réalisation des essais expérimentaux de compression, de traction par
fendage et de flexion sur des éprouvettes confectionnées selon la méthode du Projet National
BaCaRa [4.6]. En effet, des estimations théoriques et des mesures par les méthodes
expérimentales du module d'élasticité du BCR ont été faites. D'autres essais ont été réalisés
dans le but de vérifier l'isotropie du BCR et sa durabilité vis à vis des attaques des
hydrocarbures. Nous dégageons par conséquent, un certain nombre d’éléments
caractéristiques du comportement du BCR à l’échelle globale pour les sollicitations de
compression, de traction et de flexion en relation avec sa structure suite à des comparaisons
entre les résultats estimés théoriquement et ceux déterminés expérimentalement.
squelette granulaire compact devra par conséquent supporter les efforts et contribuer
fortement aux résistances mécaniques auxquelles le BCR est sollicité.
Nous avons appliqué sur le BCR un modèle théorique qui décrit la résistance à la compression
(à 28 jours) des bétons durcis à base de ciment Portland. Ce modèle tient compte à la fois de
la résistance du ciment, de la teneur en ciment dans la pâte fraîche, de l'Epaisseur Maximale
de Pâte (EMP), de l'adhérence entre pâte et granulats et de la résistance intrinsèque de la
roche [4.3].
On considère que les granulats sont répartis d’une façon aléatoire dans la matrice cimentaire.
D’autre part nous admettant, dans une première approche, que dans un empilement sec
soumis à la compression, ce sont les gros grains qui ont tendance à supporter la contrainte
maximale. Ils agissent comme des "points durs" dans le milieu "souple" constitué par
l'empilement poreux des grains plus fins. Les plus hautes contraintes dans le mélange seront
alors enregistrées en ces points de contact (Figure 4.1a). Par contre, si nous considérons
maintenant dans la seconde approche que cet empilement est empli de pâte de ciment, d'un
volume plus grand que la porosité de l'empilement sec, de façon à fournir une certaine
maniabilité. Et par conséquent, la pâte, placée entre deux de ces grains proches, sera plus
hautement comprimée (Figure 4.1b) [4.3, 4.8].
Gros grains
Pâte de ciment
EMP
Figure 4-1a. Empilement sec de particule Figure 4-1b. Béton Compacté au Rouleau
soumis à un chargement uniaxial [4.3]. assimilé à un empilement avec intercalation
de la pâte de ciment [4.3].
On désigne par ″Epaisseur Maximale de Pâte″ (EMP), la distance entre les deux gros grains.
Elle représente le plus grand intervalle qui existe entre ces particules vu en trois dimensions.
L’équation 1 suivante nous permet de calculer l'EMP:
g*
EMP = Dmax 3 − 1 (1)
g
Avec Vc, Ve et Va sont respectivement le volume du ciment, de l'eau et de l'air. Rc28 est la
résistance caractéristique du ciment. En outre, la résistance à la compression du BCR suit
l'équation 4:
2 ,85
VC
Fc = K .13 ,4.Rc 28 . .EMP − 0 ,13 (4)
VC + V e + V a
K est une constante fonction des granulats utilisés. En effet le granulat influence la résistance
à la compression du composite par sa résistance intrinsèque exprimée par le paramètre q et par
son adhérence à la pâte exprimée par le paramètre p [4.3]. Pour notre cas, p est pris égal à
1,05 et q est égal à 0,004 (Roche calcaire).
Nous avons fait des simulations sur 8 mélanges granulaires. Ces mélanges ont été choisis en
faisant varier le diamètre maximal et le dosage des agrégats. Nous avons utilisé la résistance
calibre d'un BC dosé à 350 kg de ciment et les résistances des différents mélanges de BCR
pour déterminer les paramètres p, q et K par les équations 5 et 5'.
p .FCm1 p .FCm 2
FC 1 = et FC 2 =
q .FCm1 + 1 q .FCm 2 + 1
FC 1 (q .FCm 1 + 1)
FCm 2
FCm 1
Ce qui donne FC 2 =
qFCm 2 + 1
FCm 2
⇒ FC 2 .(qFCm 2 + 1) = FC 1 .(qFCm1 + 1).
FCm1
⇒ FC 2 .(qFCm2 + 1).FCm1 = FC 1 .(qFCm1 + 1).FCm2
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 127
Les résultats enregistrés sont présentés dans le Tableau 4.1 pour les dosages en ciment de 200
kg/m3 de BCR. Nous obtenons par conséquent pour notre cas, Kmoy = 1,0062.
M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8 Béton Ref.
Dmax (mm) 20 20 20 20 16 16 16 8 20
Compacité mesurée g 0,720 0,715 0,711 0,713 0,718 0,722 0,720 0,696 0,722
Porosité 0,185 0,205 0,236 0,260 0,221 0,205 0,253 0,277 0,252
Compacité calculée g* par MEC 0,815 0,796 0,764 0,740 0,779 0,795 0,747 0,723 0,748
EMP (cm) 0,848 0,722 0,482 0,244 0,442 0,522 0,197 0,102 0,201
Résist. compression Fcm (MPa) 9,940 9,691 9,711 10,883 11,459 11,514 13,072 12,824 30,734
Résist. compression Fc (MPa) 10,038 9,796 9,816 10,950 11,505 11,558 13,044 12,808 28,738
fcm1 (MPa) 30,734 30,734 30,734 30,734 30,734 30,734 30,734 30,734 30,734
fc1 (MPa) 28,738 28,738 28,738 28,738 28,738 28,738 28,738 28,738 28,738
q 0,0036 0,0036 0,0036 0,0036 0,0036 0,0036 0,0036 0,0036 0,0036
p 1,0461 1,0463 1,0463 1,0456 1,0452 1,0452 1,0441 1,0443 0,9350
k 1,0098 1,0108 1,0107 1,0062 1,0040 1,0038 0,9978 0,9988 0,9350
Tableau 4.1. Exemple de calcul de l'EMP et de k pour le dosage 200 kg de ciment /m3 de BCR
M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8
Dmax (mm) 20 20 20 20 16 16 16 8
compacité mesurée g 0,719 0,715 0,711 0,713 0,717 0,722 0,719 0,695
Porosité 0,174 0,200 0,218 0,249 0,208 0,193 0,272 0,265
Compacité calculée g* par MEC 0,826 0,800 0,782 0,751 0,792 0,807 0,728 0,735
EMP (cm) 0,851 0,726 0,487 0,248 0,445 0,525 0,200 0,104
Vc (l) 80,645 80,645 80,645 80,645 80,645 80,645 80,645 80,645
Ve (l) 120,36 124,35 128,80 126,57 115,47 113,25 113,25 122,13
Va (l) 60 60 60 60 60 60 60 60
Rc28 (MPa) 32,5 32,5 32,5 32,5 32,5 32,5 32,5 32,5
Résist compression Pâte Fcm (MPa) 15,645 15,294 15,367 17,177 17,966 18,025 20,439 20,173
Résist compression BCR, Fc (MPa) 15,742 15,389 15,462 17,284 18,077 18,136 20,566 20,298
Résist traction Ft1 (Oluokun) (MPa) 1,427 1,405 1,410 1,522 1,570 1,574 1,716 1,701
Résist traction Ft2 (De Larrard) (MPa) 1,980 1,955 1,960 2,089 2,143 2,147 2,306 2,289
Résist traction Ft3 (Rollet) (MPa) 2,201 2,173 2,179 2,321 2,381 2,386 2,563 2,544
Résist traction Ft4 (MPa) 1,750 1,728 1,732 1,846 1,894 1,897 2,038 2,023
Tableau 4.2. Résistance à la compression et à la traction en fonction de EMP (dosage 250 kg/m3)
M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8
Dmax (mm) 20 20 20 20 16 16 16 8
Compacité mesurée g 0,720 0,715 0,711 0,713 0,718 0,722 0,720 0,696
Porosité 0,185 0,205 0,236 0,260 0,221 0,205 0,253 0,277
Compacité calculée g* par MEC 0,815 0,796 0,764 0,740 0,779 0,795 0,747 0,723
EMP (cm) 0,848 0,722 0,482 0,244 0,442 0,522 0,197 0,102
Vc (l) 64,516 64,516 64,516 64,516 64,516 64,516 64,516 64,516
Ve (l) 120,36 124,35 128,80 126,57 115,47 113,25 113,25 122,13
Va (l) 60 60 60 60 60 60 60 60
Rc28 (MPa) 32,5 32,5 32,5 32,5 32,5 32,5 32,5 32,5
Résist compression Pâte Fcm (MPa) 9,9 9,7 9,7 10,9 11,5 11,5 13,1 12,8
Résist compression BCR, Fc (MPa) 10,002 9,751 9,772 10,950 11,530 11,586 13,153 12,903
Résist traction Ft1 (Oluokun) (MPa) 1,0438 1,0257 1,0272 1,1111 1,1514 1,1552 1,2609 1,2444
Résist traction Ft2 (De Larrard) (MPa) 1,5292 1,5072 1,5090 1,6102 1,6583 1,6629 1,7876 1,7681
Résist traction Ft3 (Rollet) (MPa) 1,6995 1,6751 1,6771 1,7896 1,8430 1,8481 1,9867 1,9651
Résist traction Ft4 (MPa) 1,3515 1,3321 1,3337 1,4231 1,4656 1,4696 1,5798 1,5626
Tableau 4.3. Résistance à la compression et à la traction en fonction de EMP (dosage 200 kg/m3)
M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8
Dmax (mm) 20 20 20 20 16 16 16 8
Compacité mesurée g 0,720 0,716 0,712 0,714 0,718 0,723 0,720 0,696
Porosité 0,196 0,209 0,253 0,271 0,234 0,216 0,234 0,289
Compacité calculée g* par MEC 0,804 0,791 0,747 0,729 0,766 0,784 0,766 0,711
EMP (cm) 0,844 0,719 0,478 0,240 0,439 0,519 0,194 0,100
Vc (l) 48,387 48,387 48,387 48,387 48,387 48,387 48,387 48,387
Ve (l) 120,36 124,35 128,80 126,57 115,47 113,25 113,25 122,13
Va (l) 60 60 60 60 60 60 60 60
Rc28 (MPa) 32,5 32,5 32,5 32,5 32,5 32,5 32,5 32,5
Résist compression Pâte Fcm (MPa) 5,3 5,2 5,2 5,8 6,2 6,2 7,0 6,9
Résist compression BCR, Fc (MPa) 5,353 5,203 5,198 5,841 6,198 6,239 7,092 6,908
Résist traction Ft1 (Oluokun) (MPa) 0,678 0,665 0,664 0,720 0,750 0,754 0,823 0,809
Résist traction Ft2 (De Larrard) (MPa) 1,071 1,054 1,053 1,125 1,164 1,169 1,257 1,238
Résist traction Ft3 (Rollet) (MPa) 1,190 1,171 1,170 1,251 1,294 1,299 1,397 1,376
Résist traction Ft4 (MPa) 0,946 0,931 0,931 0,995 1,029 1,033 1,111 1,094
Tableau 4.4. Résistance à la compression et à la traction en fonction de EMP (dosage 150 kg/m3)
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 129
Constatations:
La résistance à la flexion appelée aussi module de rupture du BCR est l'un parmi les
paramètres à prendre en considération lors de la conception des pavages en BCR comme pour
tout autre revêtement rigide en béton. Le critère de fatigue est déterminé par la résistance à la
flexion du béton, correspondant au contrôle de fissuration dans une dalle soumise à des
charges cycliques dues aux passages de véhicules lourds [4.1].
On a appliqué la relation 10 suivante, proposée par l'American Concrete Institute (ACI) [4.12]
pour l'estimation de la résistance à la flexion du béton à partir de la résistance à la
compression:
avec:
Ff : résistance à la flexion du BCR à 28 jours de mûrissement (MPa).
Fc : résistance moyenne à la compression d'éprouvettes de BCR à 28 jours (MPa).
Nous avons aussi utilisé le modèle proposé par Ouellet [4.13] dans ces travaux de recherche, à
travers la relation empirique 11 entre la résistance à la compression et la résistance à la
flexion des BCR à 28 jours [4.1, 4.13]:
Les résultats des deux modèles pour les trois dosages sont présentés sur les Tableaux 4.5, 4.6
et 4.7:
M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8
Dosage en ciment 150kg
Résist compression matrice Fcm
5,3 5,2 5,2 5,8 6,2 6,2 7,0 6,9
(MPa)
Résist compression BCR Fc (MPa) 5,353 5,203 5,198 5,841 6,198 6,239 7,092 6,908
Résistance à la flexion Ff (MPa) (10) 1,388 1,369 1,368 1,450 1,494 1,499 1,598 1,577
Résistance à la flexion Ff (MPa) (11) 2,160 2,132 2,131 2,248 2,310 2,317 2,457 2,428
Tableau 4.5. Résistance à la flexion pour les 8 mélanges de BCR par les modèles - Dosage 150 kg/m3
Alors que si on utilise les courbes de la Figure 4.2 établies par Packard [4.14], on obtient aussi
des résultats semblables pour les granulats concassés (Tableau 4.8).
M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8
Résist compression BCR Fc (MPa) 15,742 15,389 15,462 17,284 18,077 18,136 20,566 20,298
Résist. à la flexion Ff (MPa) Packard 2,4 à 3,15 2,3 à 3,1 2,4 à 3,15 2,6 à 3,3 2,7 à 3,5 2,7 à 3,5 2,9 à 3,7 2,9 à 3,7
Tableau 4.8. Résistance à la flexion pour les 8 mélanges de BCR (proposé par Packard) - Dosage 250 kg/m3
Le dosage des différentes proportions des matériaux secs des mélanges de BCR est dans le
but d'obtenir des meilleures résistances. Pour déterminer les pourcentages des constituants,
nous avons appliqué le Modèle d'Empilement Compressible MEC (Voir chapitre 2) par
l'utilisation du logiciel ″René LCPC″ [4.3, 4.4]. Pour augmenter la compacité et réduire la
porosité du squelette granulaire du BCR on a appliqué ce modèle en faisant varier les
constituants des mélanges et en fixant le dosage en ciment sans avoir recours à des ajouts de
fines. Le faible dosage en ciment est choisi pour des raisons économiques, c'est pourquoi on
recommande une plus petite quantité de pâte juste nécessaire pour lier les granulats. Les
résultats des 8 mélanges sont résumés dans les Tableaux 4.9, 4.10 et 4.11.
N° Mélange Ciment Sable Kh Sable JO Gravier 4/8 Grave 0/20 Gravier 4/16
M3 Sable Kh, Sable JO, gravier 4/8 et Grave 0/20 6,75 17,62 14,50 14,50 46,62
M4 Sable JO et Grave 0/20 6,75 27,97 65,25
M5 Sable Kh, Sable JO et Gravier 4/16 6,75 24,12 22,50 46,62
M6 Sable Kh, Gravier 4/16 6,75 37,30 55,95
M7 Sable Kh, Sable JO, gravier 4/8 et Gravier 4/16 6,75 24 18 13,96 37,30
M8 Sable Kh, et Gravier 4/8 6,75 46,62 46,62
Tableau 4.9. Constituants des mélanges granulaires de BCR utilisés pour le dosage en ciment de 150 kg/m3
N° Mélange Ciment Sable Kh Sable JO Gravier 4/8 Grave 0/20 Gravier 4/16
M3 Sable Kh, Sable JO, gravier 4/8 et Grave 0/20 9 15,49 15 15 45,49
M4 Sable JO et Grave 0/20 9 27,30 63,70
M5 Sable Kh, Sable JO et Gravier 4/16 9 23 22,57 45,57
M6 Sable Kh, Gravier 4/16 9 36,41 54,62
M7 Sable Kh, Sable JO, gravier 4/8 et Gravier 4/16 9 18,62 18 18 36,42
M8 Sable Kh, et Gravier 4/8 9 45,51 45,51
Tableau 4.10. Constituants des mélanges granulaires de BCR utilisés pour le dosage en ciment de 200 kg/m3
N° Mélange Ciment Sable Kh Sable JO Gravier 4/8 Grave 0/20 Gravier 4/16
M3 Sable Kh, Sable JO, gravier 4/8 et Grave 0/20 11,22 17,89 14 12,50 44,39
M4 Sable JO et Grave 0/20 11,22 26,63 62,15
M5 Sable Kh, Sable JO et Gravier 4/16 11,22 22,50 21,91 44,41
M6 Sable Kh, Gravier 4/16 11,22 35,53 53,29
M7 Sable Kh, Sable JO, gravier 4/8 et Gravier 4/16 11,22 21,50 17,40 14,40 35,54
M8 Sable Kh, et Gravier 4/8 11,22 44,41 44,41
Tableau 4.11. Constituants des mélanges granulaires de BCR utilisés pour le dosage en ciment de 250 kg/m3
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 132
Nous avons adopté la technique de Vibro-Compactage qui est une technique utilisé et décrite
dans le Projet National Français BaCaRa (1996) [4.6]. Cette technique permet de
confectionner des éprouvettes de BCR cylindriques 16/32 (résistance à la compression et à la
traction). En effet, nous avons développé cette technique de Vibro-Compactage pour la
confection des éprouvettes prismatiques 7x7x28 (résistance à la flexion) (Figures 4.3, 4.4 et
4.5). Elle consiste à consolider le BCR frais par compactage appropriée dans des moules en
acier à l'aide d'une table vibrante et d'une charge appliquée. Après confection des éprouvettes
selon la méthode du Projet National BaCaRa, les éprouvettes ont été conservées dans l’eau, à
température proche de 20 °C et à hygrométrie plus que 95% (NT 21.109-1, NT 21.109-2).
Pour suivre l’évolution des résistances dans le temps, des essais d’écrasement par
compression et de traction par fendage ont été effectués sur la machine de traction-
compression Modèle C70-Matest de capacité 3000 kN (NF P 18-411) et ceci selon une
échéance de 3, 7, 14 et 28 jours de la date de confection.
d=16 cm
L=32 cm
Figure 4. 4. Eprouvettes de BCR pour mesure des résistances à la compression et à la traction de BCR.
L’essai de traction directe sur les éprouvettes de BCR est très délicat à réaliser à cause des
problèmes de collage des extrémités. Pour déterminer la résistance à la traction du BCR, on
passe généralement par des essais indirects tel que l’essai de traction par fendage (ou
brésilien). L’essai de fendage NT 21.115 et NF P 18-408, consiste à mettre dans le sens
longitudinal une éprouvette cylindrique 16/32 cm entre deux plateaux d’une presse. On
applique un effort de compression le long des deux génératrices opposées de l’éprouvette. Le
calcul permet de définir la contrainte de rupture par traction. On détermine la résistance à la
traction par la formule 13 [4.7]:
2.P
Ft =
π .d .L
Ft : Résistance à la traction.
P: Charge de rupture.
d: Diamètre de l’éprouvette en m.
L: Longueur de l’éprouvette en m.
Figure 4.5. Essai de traction par fendage
Un des avantages de l'essai de fendage est que le même type d'éprouvette peut être utilisé à la
fois pour les essais de compression et de traction.
L’essai de fendage est facile à effectuer et donne des résultats plus homogènes que les autres
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 134
essais en traction. La résistance mesurée lors de l'essai de fendage est assez voisine de la
résistance du BCR déterminée par traction directe [4.7].
3.4.1. Résultats
Les résultats des essais de résistance à la compression et la traction sont résumés dans les
Figure 4.6, 4.7 et 4.8.
20
15
Résistance (MPa)
10
0
0 5 10 15 20 25 Age (j) 30
M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8
Résistance (MPa)
Figure 4.6. Résistances à la compression et à la traction des 8 mélanges pour le dosage 250 kg/m3
Résistance à la compression en fonction du temps (dosage 200kg) Résistance à la traction en fonction du temps (dosage 200kg)
14 1,6
Résistance à la traction (MPa)
12 1,4
1,2
10
Résistance à la compression
1,0
8
0,8
6
0,6
4 0,4
2 0,2
0 0,0
0 7 14 (jour) 21 28 0 5 10 Age (jour)
15 20 25 30
Age
M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8 M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8
Figure 4.7. Résistances à la compression et à la traction des 8 mélanges pour le dosage 200 kg/m3
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 135
Résistance à la compression en fonction du temps Résistance à la traction en fonction du temps (dosage 150Kg)
12 1,6
10 1,4
8
1,0
6 0,8
0,6
4
0,4
2 0,2
0 0,0
0 5 10 15 20 25 30
0 5 10 15 20 25 30 Age (jour)
Age (jour)
M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8 M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8
3
Figure 4.8. Résistances à la compression et la traction des 8 mélanges pour le dosage 150 kg/m
3.4.2. Interprétation
- Généralement la résistance du BCR, comme celle du BC, est caractérisée par la valeur à 28
jours. Cependant, dans notre étude, on considère qu’il est important de connaître l'évolution
de cette résistance en fonction du temps. Cette évolution est nécessaire lors de l’exploitation
des pavages en BCR une fois mis en place, surtout que ces derniers devront supporter, à jeune
âge parfois, les charges routières totales pour lesquels ils ont été dimensionnés.
- L’évolution de la résistance du BCR est liée à la qualité et le dosage en ciment ainsi qu’au
taux d'hydratation du ciment. Plus la quantité de ciment est importante plus l’évolution est
plus rapide et ceci par analogie aux idées développées par Gauthier et al. [4.1, 4.15].
- Certains mélanges de BCR formulés ainsi par le modèle MEC comme M1, M4, M5, et M6
(Figure 4.8), ont montré des bonnes propriétés mécaniques (supérieures à 15 MPa) jugées
utile pour résister aux trafics dans la phase d'exploitation.
- Généralement, les résistances mécaniques des mélanges de BCR sont fortes à jeunes âges
ainsi qu'après 28 jours. Tel qu'illustré sur la Figure 4.6, les mélanges M4 et M6 possèdent,
des résistances à la compression qui peuvent dépasser 18 MPa.
Tableau 4.12. Résistances à la compression expérimentales et par modèles des mélanges de 1 à 8 avec les
dosages 150, 200 et 250 kg de ciment/m3
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 136
25
15
10
0
M1 Theo
M1 Expe
M2 Theo
M2 Expe
M3 Theo
M3 Expe
M4 Theo
M4 Expe
M5 Theo
M5 Expe
M6 Theo
M6 Expe
M7 Theo
M7 Expe
M8 Theo
M8 Expe
150Kg/m3 200Kg/m3 250Kg/m3
Figure 4.9. Évolution de la résistance à la compression des mélanges de BCR (expérimentale et par modèle)
Résistance à la traction
1,40
1,20
1,00
0,80
0,60
0,40
0,20
0,00
0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00 12,00 14,00 16,00 18,00 20,00
Résistance à la compression
M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8
Figure 4.10. Résistance à la traction en fonction de la résistance à la compression dosage 250 kg/m3
1,20
1,00
0,80
0,60
0,40
0,20
0,00
0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00 12,00 14,00
Résistance à la compression
M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8
Figure 4.11. Résistance à la traction en fonction de la résistance à la compression dosage 200 kg/m3
1,20
Résistance à traction
1,00
0,80
0,60
0,40
0,20
0,00
0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00 12,00
Résistance à la compression
M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8
Figure 4.12. Résistance à la traction en fonction de la résistance à la compression dosage 150 kg/m3
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 138
Interprétations
- Le phénomène de durcissement, faisant apparaître la résistance de BCR, est supposé
accompli à l'âge de 28 jours, mais ce durcissement continue à se manifester et croit dans le
temps.
- La résistance pratique à la compression augmente progressivement en fonction de temps et
elle suit une loi logarithmique.
- La résistance de BCR dépend de la densification apportée par le compactage, de la vibration
et de la nature des granulats. Elle dépend aussi du dosage en liant.
- D’après ces essais, on peut remarquer que le mélange M6 présente les résistances les plus
performantes parmi les autres mélanges, il peut atteindre plus que 18 MPa à 28 jours.
L'évaluation du module de rupture d'une éprouvette de BCR consiste à mesurer, sous l'effet
d'une charge, la contrainte maximale atteinte à la base de l'éprouvette. C'est pourquoi la
résistance à la flexion du BCR est importante lors de la conception de dalles de revêtement.
Dans cet essai (NF P18-407, NT 21.109-5), un prisme de BCR est soumis à un effort de
flexion par application jusqu’à rupture d'une charge au milieu de la poutre. La contrainte
théorique maximale de traction atteinte sur la fibre inférieure du prisme correspond au module
de rupture [4.1].
Charge
de compactage Chronomètre
BCR frais
Moule
prismatique Table vibrante
Figure 4.13. Moule et charge conçu pour la confection des éprouvettes prismatiques (7x7x28) de BCR
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 139
3 P .l e
Ff = (14)
2be .he2
Où:
P : charge totale maximale appliquées sur le prisme.
le : portée du prisme.
be : largeur du prisme.
he : hauteur du prisme.
L'essai de résistance à la flexion sous chargement à mi-portée, que nous avons utilisé est
décrit aussi dans la norme ASTM C 293-02. Dans cet essai, la rupture se produit lorsque la
capacité de résistance à la traction du BCR dans la fibre inférieure, immédiatement sous le
point de chargement, est atteinte Figure 4.15 [4.1]. Les résultats sont résumés dans le Tableau
4.13 et le Figure 4.15.
Résistance à la Résistance à la
Résistance à la Résistance à la flexion Rapport
Mélange flexion - Modèle flexion - Modèle
Compression Expérimentale Rf/Rc
ACI.1 Ouellet
M1 15,04 2,33 3,47 3,13 0,21
M2 12,26 2,10 3,16 2,19 0,18
M3 14,42 2,28 3,40 2,44 0,16
M4 19,14 2,62 3,88 3,27 0,17
M5 14,56 2,29 3,42 2,92 0,20
M6 19,15 2,63 3,88 3,31 0,17
M7 15,41 2,36 3,51 3,06 0,20
M8 10,78 1,97 2,98 1,80 0,16
Tableau 4.13. Valeurs des résistances (à 28 jours en MPa), à la compression et à la flexion des 8 différents
mélanges de BCR
M1 M2
M3 M4
M5 M6
M7 M8
Figure 4.15. Courbes de variation de résistance à la flexion sous chargement à mi-portée
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 141
3,5
2,5
1,5
0,5
Résistance à la compression (MPa)
0
0 3 6 9 12 15 18 21
Expérimental Modèle Ouellet Modèle ACI-1 Fonct Expe
3.7.3. Interprétations
- Les résistances à la flexion expérimentales obtenues sur des éprouvettes de BCR varient
entre 1,8 MPa pour le mélange M8 et 3,31 MPa pour le mélange M6 et ces résultats
confirment les performances du BCR comme un matériau de bonne compacité.
- Nous retrouvons aussi la proportionnalité entre la résistance à la compression et la résistance
à la flexion pour les mélanges de BCR. En effet, les mélanges donnant des fortes résistances à
la compression présentent des résistances à la flexion aussi performantes.
- Généralement, le ratio entre le module de rupture et la résistance à la compression pour le
BC est de l'ordre de 0,10. Pour notre cas les mélanges de le BCR présentent un rapport entre
ces résistances variant entre 0,16 et 0,20, la référence [4.1] montre que ce ratio est plutôt de
l'ordre de 0,12 à 0,15.
3.8.1. En compression
On a examiné dans cette partie la rupture d'une éprouvette en BCR soumis à une compression
uniaxiale. Dans cet essai, l'application de la charge verticale provoque une expansion latérale
due à l'effet du coefficient de Poisson. Le plateau empêche donc l'expansion latérale du BCR
dans les zones de l'éprouvette proches des extrémités. Le degré de frottement exercé dépend
de la friction réellement développée à l’interface [4.7]. Comme preuve de ce frettage dans une
éprouvette amenée jusqu'à rupture, on peut observer la présence d'un cône ou d'une pyramide,
selon qu'il s'agit d'un cylindre ou d'un cube, relativement peu endommagé. La forme de
rupture caractéristique s’explique par l’apparition de contrainte de compression radiale au
voisinage des plateaux de la machine d’essais.
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 142
Une fissuration, visible à l’œil, apparaît vers 80 à 90% de la charge ultime. Elle a la même
direction que la force appliquée (Figures 4.17 et 4.18). Elle se développe au cours du
chargement et la pièce se sépare en plusieurs colonnes. Nous avons constaté aussi qu'après
durcissement, les fissures traversent également les granulats, puisque ces derniers sont moins
rigides que la pâte de ciment [4.7].
Figure 4.18. Propagation des fissures lors de l’essai de compression sur cylindre de BCR et de BC
Figure 4.19. Propagation des fissures lors des essais de compression sur cube de BCR et BC
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 143
Le constat d’une éprouvette, écrasée par compression, marque bien le rôle de l’arrangement
des granulats qui limite la propagation des fissures ce qui explique la présence de fissures non
alignées. En effet, le contact intime granulat-granulat gène la propagation des fissures en
raison de la meilleure disposition de ces granulats.
3.8.2. En traction
Lorsqu'on a examiné la rupture d'une éprouvette en BCR soumise à des tractions par fendage
(traction indirecte), nous avons remarqué que l'effort de compression sur les deux génératrices
induit des contraintes de traction dans le plan passant par ces génératrices. La rupture, due à
ces contraintes de traction, se produit dans ce plan. Cette rupture par traction indirecte
apparaît sous forme de fendage le long du diamètre vertical du cylindre par analogie à l'idée
développée par Neville [4.7]. Dans cet essai, des fissures apparaissent à la suite d'un effort de
traction diagonale dû à des contraintes de cisaillement.
Fendage
Figure 4.20. Propagation des fissures lors de l’essai de traction par fendage sur cylindre de BCR
La rupture des éprouvettes dans le cas de l'essai par fendage se caractérise par l'apparition
d'une fissure brutale sur la diagonale (Figure 4.20) et séparant l'éprouvette en deux parties
selon le plan de symétrie qui est perpendiculaire au plan de chargement.
3.8.3. En flexion
La rupture des éprouvettes sous l'effet d'un effort de flexion appliqué au milieu de la
l'éprouvette prismatique se manifeste brutalement et par effet de traction des fibres inférieurs
qui sont tendues. Ce phénomène est expliqué par la faible résistance à la traction des
mélanges de BCR au niveau des fibres inférieures tendues (Figure 4.21).
L'objectif dans cette section est d'estimer, dans une première phase, le module d'élasticité du
BCR par des modèles théoriques et de mesurer, dans une deuxième phase, ce module par les
méthodes expérimentales. Ensuite, une comparaison est présentée entre les résultats estimés
théoriquement et ceux déterminés expérimentalement.
D'une façon générale, l'analyse du comportement des matériaux sous l'action des charges est
exprimée par la relation entre la déformation et l'effort qui la provoque. Cette liaison est
obtenue expérimentalement sous forme d'un diagramme ou d'un graphique. L'allure de ce
diagramme est la principale caractéristique technique des matériaux parce qu'elle permet de
les classer selon leurs possibilités d'utilisation dans divers types d'ouvrages [4.7].
σ = E .ε (16)
Où :
• σ est la contrainte,
• E est le module d'Young,
• est la déformation.
Le module d'élasticité reste le paramètre majeur qui détermine les qualités mécaniques d'un
mélange de BCR.
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 145
Le module d'élasticité est une constante de proportionnalité, elle représente une mesure de la
rigidité du matériau, c'est-à-dire, de la propriété qu'a le matériau de se déformer de façon
élastique réversible sous l'action d'une contrainte [4.1].
Le module d'élasticité du béton augmente lorsque la résistance à la compression augmente.
Cette même hypothèse peut être appliquée à un mélange granulaire identique tel que le BCR.
De plus, il est difficile d'estimer la forme exacte de cette relation, puisque le module
d'élasticité du BCR est conditionné par le module d'élasticité du granulat et de la pâte de
ciment et par les proportions volumétriques introduites dans le mélange et ceci par analogie à
l'idée proposée par Neville sur le BC [4.7]. Pour estimer l'évolution du module d'élasticité du
BCR, nous avons appliqué des modèles développés initialement pour le BC.
Si on considère que l'augmentation du module d'élasticité du BCR, comme c'est le cas du BC,
est progressivement plus lente que celle de la résistance à la compression, alors on peut
appliquer le premier modèle utilisé par l'ACI pour le module d'élasticité Ec du BCR
caractérisé par l'équation 17 [4.7, 4.16]:
E c = 4 ,73 . ( f c )0 ,5 (Modèle ACI.2) (17)
Le deuxième modèle choisi, emploi la masse volumique du BCR ρ dans le calcul du module
d'élasticité. Celle-ci se situe entre 2200 et 2400 kg/m3 et par conséquent on peut considérer le
BCR comme étant un béton de densité normale. Ce modèle est employé aussi par la norme
ACI 318-05 et il donne Ec à travers l'équation (18) pour cette catégorie de béton [4.7, 4.16]:
Ec = 43.ρ1 ,5 . ( fc )0 ,5 .10−6 (Modèle ACI.3) (18)
En outre, on a appliqué le Règlement Français de calcul de Béton Armé "BAEL" [4.17] qui
prévoit que le module d'élasticité instantané peut être calculé suivant l'équation 19.
Le troisième modèle présente le module d'élasticité en fonction de la résistance à la
compression de la manière suivante:
E c = 11000.( f c )1 3 (Modèle BAEL) (19)
Les résultats de l'application des trois modèles sur le BCR sont résumés sur la Figure 4.22.
Par analogie avec le BC, on peut appliquer le modèle trisphère car l'observation d’une section
de BCR durci fait découvrir l'image suivante: un large spectre de matériaux granulaires (les
grains du granulat) dispersés dans une matrice continue. Les dimensions des grains du
granulat évoluent de 0,1 mm à quelques cm, tandis que la matrice est une matière poreuse où
la dimension maximale des pores avoisine quelques microns. On pourrait par conséquent
envisager de modéliser le BCR durci comme un composite où gravillons et mortier tiennent
respectivement lieu d'inclusions et de matrice [4.3].
Le modèle trisphère est une version développée du modèle bisphère proposé par Hashin
[4.18] pour calculer les propriétés d'élasticité de matériaux biphasiques dont une phase est un
ensemble de particules sphériques dispersées dans une matrice continue (deuxième phase).
L'idée du modèle est de considérer que le mélange du BCR est un empilement de sphères
composites qui emplissent complètement l'espace. Les sphères composites sont constituées
d'un granulat sphérique entouré d'une couronne de matrice.
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 146
Le modèle trisphère consiste à considérer qu'une porosité nulle est physiquement impossible à
atteindre avec un empilement aléatoire réel des grains et qu'il faut tenir compte de la dilution
du granulat virtuel.
Pour illustrer l'arrangement matrice-granulat, le modèle peut être représenté par un
emboîtement de sphères dont lequel le noyau et la couche externe correspondent à la matrice.
La couche intermédiaire représente le granulat (Figure 4.23). Dans ce modèle, toute la matrice
ne joue pas le même rôle mais elle reste une phase homogène. La couche externe est
considérée comme une couche de maniabilité [4.3, 4.19].
Matrice
Vol=1- g/g*
D
e
Matrice
Vol= g/(g*.(1-g*)
Granulat Vol=g
En adoptant le modèle trisphère, le module élastique du mélange de BCR est calculé par
l'équation suivante:
E g2 − E m2
E = 1 + 2g E (20)
( g * − g )E g2 + 2( 2 − g*)E g E m + ( g * + g )E m2 m
avec
g: est le volume de granulat dans une unité de volume de béton.
g*: est égal à la compacité du granulat assimilé à un mélange granulaire
Eg et Em: sont respectivement les modules élastiques de granulat et de la matrice.
Les résultats de calculs des modules élastiques des mélanges de BCR sont présentés dans le
Tableau 4.14 et la Figure 4.24:
Tableau 4.14. Valeurs des modules élastiques des mélanges de BCR par le modèle Trisphère pour les 3 dosages
30000
25000
20000
15000
10000
5000
Résistance du BCR (MPa)
0
0 5 10 15 20 25 30
Modèle ACI.2 Modèle ACI.3 Modèle BAEL Trisphère
Figure 4.24. Variation du module d'élasticité en fonction de la résistance du BCR (par les 4 modèles)
- Les valeurs du module d'élasticité obtenues par le modèle trisphère, forment un nuage de
points tout le long de la courbe du modèle BAEL. Nous pouvons par conséquent dire que ces
deux modèles aboutissent à des résultats plus proches par rapport aux deux autres modèles de
l'ACI.
Interprétation
- Les valeurs de module d'élasticité du BCR estimées par les deux modèles de l'ACI sont très
proches, pour les faibles modules mais la différence augmente pour les fortes valeurs de
modules. La différence est nul surtout pour les très faibles résistances.
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 148
- Si nous comparons les valeurs du module d'élasticité données par les 3 modèles, nous
remarquons une différence presque uniforme à partir de la valeur de 10000 MPa tout le long
du reste de la variation de résistance. Cette différence est due à la prise en compte des
cœfficients de sécurité différents dans les modèles.
- Le module élastique du BCR est fortement influencé par les proportions et les propriétés des
deux phases présentes dans le mélange, qui sont la pâte de ciment hydraté et le granulat. Or
dans le mélange de BCR, les granulats occupent un volume important comparativement au
volume de la pâte surtout pour le cas des faibles dosages en liant. Cette dominance donne aux
granulats une influence aussi dominante sur les autres paramètres tels que le type de liant et le
rapport eau/liant.
La vitesse de chargement (0,5 Mpa/s) est un facteur très important puisqu'il influe sur l'allure
et l'ampleur des déformations. Lorsque les charges sont appliquées à des grandes vitesses,
alors on ne peut pas considérer le chargement comme étant de type statique. Alors que dans le
cas des vitesses très lentes, il apparaît des phénomènes de fluage et de relaxation. Chaque
essai est réalisé dans un temps de 10 minutes. Ce temps est normalement suffisant pour
réaliser l'essai sur une éprouvette avec une presse usuelle. Nous avons remarqué que
l'augmentation de la déformation dans ce cas est relativement faible.
La même méthode du Projet National Français BaCaRa [4.6] a été utilisée pour la confection
des éprouvettes. Les essais ont été effectués sur les mélanges de BCR après mûrissement de
28 jours. Le mûrissement a été réalisé dans un environnement à température de l’ordre de
20°C et plus que 95% d'humidité relative. Les essais de mesure de module d'élasticité ont été
faits selon deux méthodes en fonction des équipements utilisés.
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 149
Eprou. BCR
Figure 4.25. Essai de chargement et relation contrainte-déformation du BCR pour les 4 Mélanges
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 150
Série Expérimental Modèle ACI.2 Modèle ACI.3 Modèle BAEL Modèle trisphère
Mélange . (MPa) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa)
M1 30250 20617 20004 29352 25950
M4 25625 21153 20523 29858 28885
M5 29714 18319 17774 27128 28036
M6 21500 14957 14512 23698 27733
Tableau 4.16. Valeurs des modules d'élasticité pour les mélanges de BCR (expérimental et par modèles)
Interprétations
Les essais de chargement statique sont appliqués progressivement sur des éprouvettes
cylindriques en BCR de type 16x32. Les résultats de ces essais nous permettent de donner les
interprétations suivantes:
- Les représentations de la relation contrainte-déformation pour les quatre mélanges de BCR
nous donnent une idée sur l'allure de ces courbes. L'allure de la courbe contrainte-déformation
pour le BCR ne présente pas de concavité très apparente, par contre elle présente une pente
raide, affirmant l'élasticité de ce matériau dans cette étape.
- Les modules d'élasticité déterminés par cette méthode varient de 21500 MPa pour le
mélange M6 à 30250 MPa pour le mélange M1. Ces valeurs sont supérieures aux modules
estimés par les modèles proposés tout en restant plus proches des valeurs données par le
modèle BAEL (de 23698 à 29858 MPa).
- Cette méthode de mesure présente l'inconvénient qu'elle n'est pas très précise vu
l'imprécision dans le calcul du module. La détermination plus précise du module d'élasticité
pour ces mélanges nécessite l'utilisation des moyens plus sophistiqués.
- Contrairement au BC et d'après la Figure 4.25, nous remarquons que le digramme
contrainte-déformation du BCR présente une courbe caractéristique plus raide dans la zone
élastique et les valeurs de module d'élasticité du BCR peuvent atteindre 1,2 fois celle du BC.
- Une telle flexion, observable sur des BCR ayant subi un fort retrait, doit être attribuée à la
fermeture de microfissures initiales. On peut envisager dans ce cas de prendre la pente au
point d’inflexion (Exemple M4).
a)
b)
Figure 4.26. Montage des capteurs de mesure de déformations sur éprouvettes cylindrique de BCR et
déroulement de l'essai de mesure de module d'élasticité en trois cycles de chargement-déchargement.
Dans les essais de mesure de module d'élasticité, on observe parfois que la courbe présente un
petit segment vertical qui est dû au contact des plateaux de la machine avec l'éprouvette
(Figure 4.27). Alors que dans d'autre cas on observe que la courbe présente un segment plutôt
concave vers le haut au début du chargement; ce qui est dû à la fermeture de fissures
préexistantes et ceci en accord avec l'idée développée par Baron et Sauterey [4.2].
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 152
Valeurs de module d'elasticité pour les 4 mélanges Valeurs de module d'elasticité pour les 4 mélanges
35000 35000
Série 1 Série 2 Série 3 BC
BCR BC
30000 30000
25000 25000
Module E (MPa)
Module E (MPa)
20000 20000
15000 15000
10000 10000
5000 5000
0 Mélanges 0
Mélanges
M1 M4 M5 M6 M1 M4 M5 M6
Figure 4.29. Histogramme des modules d'élasticité du BCR et du BC pour les 4 mélanges (M1, M4, M5, M6)
30000
Module d'élasticité en (MPa)
25000
20000
15000
10000
5000
Résistance du BCR (MPa)
0
0 5 10 15 20 25 30
Modèle ACI.2 Modèle ACI.3 Modèle BAEL Expérimental Trisphère
Figure 4.30. Module d'élasticité en fonction de la résistance du BCR (par modèles et expérimentales)
Le module d'élasticité statique, que nous avons étudié dans les paragraphes 4.1, 4.2, 4.3, 4.4 et
4.5, exprime la déformation en réponse à une contrainte d'intensité connue. Dans cette partie
nous étudions un autre type de module, connu sous le nom de module d'élasticité dynamique.
Ce module est déterminé en faisant vibrer une éprouvette de BCR, une contrainte négligeable
étant seulement appliquée (Figure 4.31) [4.7] (NF P 18-418).
La détermination du module d'élasticité dynamique Ed a été faite par mesures ultrasoniques
grâce à l'appareil Ultrasonique Tester type 58-E0049, c'est à dire par mesure des ondes de
propagation ultrasoniques à travers des éprouvettes cylindriques de BCR (16/32). L'appareil
sonique utilisé permet de mesurer la vitesse de propagation des ondes ultrasoniques CL dans
des échantillons mis entre un émetteur et un récepteur. Le module dynamique peut être
déterminé à partir de la relation 21:
( 1 + ν )( 1 − 2ν )
E d = ρ .C L2 . (21)
( 1 −ν )
Avec ρ est la masse volumique (Kg/m3), CL est la vitesse de l'onde (m/s), et ν est le
coefficient de Poisson du BCR.
Cette formule théorique suppose que le comportement mécanique du BCR est de type
élastique isotrope et qu'on se trouve dans le cas des petites déformations des évolutions non
visqueuses et isothermes.
Le rapport entre le module d'élasticité statique et le module d'élasticité dynamique, qui est
toujours inférieur à l'unité, est d'autant plus élevé que la résistance du BCR augmente, ce qui
explique qu'il augmente avec l'âge du BCR. Pour exprimer la relation entre ces deux modules,
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 155
différentes relations, ont été proposées. Parmi ces formules, on applique celle proposée par
Lydon et Balendran [4.20, 4.7]:
L'expression 23 utilisée, est proposée par la norme britannique (CP 110: 1972) pour la
conception des structures. Les deux modules étant exprimés en GPa [4.7]:
Ed 28284,43 28562,19 28167,89 28562,19 33254,19 32468,26 33175,18 28679,55 28797,15 28226,13 29817,72 29552,50
Ec
23476,08 23706,62 23379,34 23706,62 27600,98 26948,65 27535,40 23804,03 23901,64 23427,69 24748,71 24528,58
[L-B]
Ec
23426,65 23843,29 23251,83 23843,29 30881,29 29702,39 30762,77 24019,33 24195,73 23339,19 25726,58 25328,76
[BS]
Ec [K] 22261,78 22568,44 22133,46 22568,44 27924,05 27004,49 27831,20 22698,37 22828,78 22197,56 24001,66 23671,48
Tableau 4.19. Un exemple des valeurs de modules d'élasticité dynamique et statique (en MPa) obtenu
expérimentalement et par les trois modèles, pour le mélange M4
Interprétation
- Les résultats du modèle Lydon & Balendran et du modèle BS sont très proches des résultats
trouvés expérimentalement et sont parfois égaux comme c'est le cas pour mélange M1.
- Le module d'élasticité dynamique est un outil fiable qui peut servir pour prédire le module
élastique statique du BCR.
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 156
40000
35000
25000
20000
15000
10000
5000
0
Mélange
M1 M4 M5 M6
Ed Ec_mod_Lydon Ec_mod_BS Ec_mod_K Ec Exp
Figure 4.32. Histogramme du module élastique (avec trois modèles et expérimental)
- Le module d'élasticité dynamique est considéré comme étant sensiblement égal au module
d'élasticité tangent à l'origine déterminé dans les essais statiques et, de ce fait, nettement plus
élevé que le module sécant déterminé par l'application d'une charge sur une éprouvette de
BCR [4.7].
1 2 3
2 1 3 1 2
3
Figure 4.35. Compression des éprouvettes selon les trois différentes facettes
L'éprouvette doit être placée sur la presse de sorte que son axe soit pratiquement confondu
avec celui de la presse. L'alignement correct des plans est obtenu au moyen d'une rotule
sphérique. Les résultats des résistances à la compression des cubes de BCR de 15x15x15 cm
pour trois facettes différentes F1, F2 et F3 des l'éprouvettes sont reportés sur les Figure 4.36.
F3
25
20
15
10
0
Mélanges
M1 M4 M5 M6
Figure 4.36. Résistance à la compression sur cube de 15x15x15 cm pour 4 mélanges de BCR
12
10
0
Mélanges
M1 M4 M5 M6
L'état d'arrangement des granulats et de la surface du BCR est fonction de plusieurs facteurs.
La superposition et la liaison inter-granulaire ainsi que l'état de surface du BCR peuvent
varier plus ou moins selon les méthodes et la direction de densification.
Les gros granulats, comme c'est indiqué sur la Figure 4.38, sont disposés horizontalement
parallèles aux couches de mise en œuvre du BCR.
F1
F2
F3
Figure 4.38. Une coupe montrant la disposition des gros granulats dans une éprouvette de BCR
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 160
Cette disposition suit une direction privilégiée car elle est influencée par l'effet de la pression
de la charge et de la vibration.
Dans l'essai sur la facette F1, les granulats comprimés sont en majorité disposés
horizontalement, leur rupture par flexion est plus rapide. Dans l'essai sur les facettes F2 et F3,
les granulats comprimés sont disposés de façon que leur rupture est plus difficile puisqu'elle
se manifeste par écrasement et non par flexion.
- Nous avons remarqué aussi que les opérations de mise en œuvre, limitant ou favorisant la
ségrégation, influencent aussi la disposition et la texture de ce matériau.
5.4. Etude de l'isotropie du BCR à travers les mesures des modules élastiques
Dans cette partie nous avons étudié les modules d'élasticité statique et dynamique. Le module
d'élasticité dynamique est déterminé en faisant vibrer les éprouvettes de BCR. Le principe de
mesure consiste à mesurer la vitesse de propagation des ondes à travers des éprouvettes
cubiques de BCR. Le module d'élasticité statique est déduit à partir du module dynamique à
travers des modèles [4.7].
L'appareil sonique a été utilisé pour mesurer la vitesse de propagation des ondes ultrasoniques
CL à travers des échantillons cubiques de BCR (15x15x15 cm) mis entre deux transducteurs
(Figure 4.39).
La détermination du module d'élasticité dynamique Ed a été faite par mesures ultrasoniques
grâce à l'appareil "Ultrasonique Tester type 58-E0049". A l'aide de cet appareil on a effectué
pour chaque facette 10 mesures suite à lesquelles l'appareil calculera la moyenne I des 10
mesures et la moyenne II des 8 mesures après avoir enlever la plus petite et la plus grande des
mesures. Le module dynamique est déterminé à partir de la relation 25:
( 1 + ν )( 1 − 2ν )
E d = ρ .C L2 . (25)
( 1 −ν )
Avec ρ est la masse volumique (Kg/m3), CL est la vitesse de l'onde (m/s), et ν est le
coefficient de Poisson du BCR.
Le module d'élasticité statique Ec est estimé à partir du module d'élasticité dynamique Ed.
Différentes relations empiriques ont été proposées par des auteurs pour cette estimation. La
plus convenable pour le BCR est celle formulée par l'équation 22 de Lydon et Balendran
[4.20, 4.7].
Des essais de mesure de modules élastiques sont faits sur des éprouvettes cubiques placées
selon les 3 différentes dispositions c.à.d. donnant les trois facettes appelées F1, F2, et F3.
Dans le Tableau 4.20 on présente un exemple d'un essai ultrasonique sur une éprouvette
cubique. On présente ainsi sur la Figure 4.40 le résumé des résultats des essais ultrasoniques
sur la série de 4 mélanges du BCR mesurés sur les trois facettes F1, F2 et F3.
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 161
Mesure
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Moy. I Moy. II
N°
L (m) 150 150 150 150 150 150 150 150 150 150 150 150
CL
4582 4582 4491 4739 4841 4727 4841 5131 5031 4803 4776,8 4770
(m/s)
t (µs) 32,7 32,7 33,4 31,6 31 31,7 31 29,2 29,8 31,2 31,43
CL
4,582 4,582 4,491 4,739 4,841 4,727 4,841 5,131 5,031 4,803 4,7768 4,77
(km/s)
Ed
42295,22 42295,22 40631,91 45243,32 47211,88 45014,49 47211,88 53037,75 50990,55 46473,59 46040,58 45837,18
(MPa)
Ec =
0,83 Ed 35105 35105 33724,5 37552 39185,9 37362 39185,9 44021,3 42322,2 38573,1 38213,682 38044,85
(MPa)
Tableau 4.20. Exemple de valeurs des modules élastiques du BCR sur cube 15x15x15 pour un mélange du BCR
30000
20000
10000
0
Mélanges
M1 M4 M5 M6
Figure 4.40. Modules élastiques du BCR sur cube 15x15x15 pour 4 mélanges
Interprétations
- Pour les 4 mélanges, nous remarquons l'existence d'une différence entre le module élastique
statique mesurée par la méthode ultrasonique sur la facette F1 et le module élastique mesuré
sur les autres facettes F2 et F3. Cette différence varie entre 1%, pour le cas du mélange M5, et
15% pour le cas du mélange M4.
- Les modules élastiques statiques mesurés suivant les facettes F2 et F3 sont presque égaux
surtouts pour les mélanges M1 et M4, mais ils sont toujours supérieurs au module mesuré
suivant la facette F1. La différence est due à la manière d'arrangement des gros granulats
dans le moule par effet de Vibro-Compactage.
- D'ailleurs, pour le compactage du BC, seulement la vibration, pour laquelle l'amplitude est
inférieure, comparée à celle appliquée pour le BCR, a été appliquée. Pour cette raison le
phénomène de l'anisotropie est plus fort dans le BCR que dans le BC.
Il est essentiel que chaque structure en béton puisse conserver sa résistance et continuer de
remplir sa fonction tout au long de sa durée de vie utile. Il en résulte que le béton doit être en
mesure de résister aux mécanismes de détérioration auxquels il peut être exposé. Les quatre
principaux fluides qui peuvent pénétrer dans le béton et mettre en cause sa durabilité sont:
l'eau, pure ou contenant des ions agressifs, le gaz carbonique, les liquides d'hydrocarbures et
l'oxygène. Ils peuvent se déplacer au travers du béton de différentes façons, mais la durabilité
du béton dépend largement de la facilité avec laquelle les fluides, à la fois liquides et gaz,
peuvent pénétrer et se déplacer à l'intérieur du béton [4.7].
Généralement, le BC résiste bien aux attaques chimiques, à condition qu'il soit correctement
serré et consolidé et que sa formulation soit appropriée. Le BCR reste un matériau dont son
comportement sous l’effet des agressions chimiques nécessite des études appropriées et
détaillées. La durabilité de ce matériau durci dépend essentiellement de degré d'agressivité du
milieu et des charges.
A l'intérieur du matériau, l'attaque chimique du BCR se développe sous la forme d'une
décomposition des produits de l'hydratation et de la formation de nouveaux composés. Si ces
composés sont solubles alors ils peuvent être lessivés et s'ils sont insolubles ils peuvent être
préjudiciables en place. Les substances agissant d'une façon agressives sont généralement en
solution. Le Ca(OH)2 est l'hydrate le plus vulnérable, mais les C-S-H peuvent aussi être
attaqués. Les granulats calcaires sont également vulnérables [4.7].
Les huiles à moteur, et d'autres produits hydrocarbonés similaires, se répandent parfois sur les
aires de stationnement, les voies urbaines et les pistes des aéroports et se décomposent sous
l'action de la chaleur dégagée par les gaz d'échappement et réagissent avec le Ca(OH)2
provoquant un phénomène de lessivage. Le BCR comme pour le BC contient du ciment
Portland, qui est un élément relativement alcalin. Et c'est pour cette raison que le BCR résiste
mal aux attaques des acides forts ou des composés qui peuvent se transformer en acide surtout
lorsqu'il est mis en couche de roulement et il n'est pas protégé. Parmi les attaques les plus
usuelles sont celle par le CO2. Une concentration de CO2 comprise entre 30 et 60 mg/l
entraîne une attaque sévère et si elle est supérieure à 60 mg/l l'attaque sera très sévère. Le
BCR peut être attaqué aussi par des liquides dont le pH est inférieur à 6,5, mais cette attaque
ne devient grave que pour des pH inférieurs à 5,5; en dessous de 4,5; l'attaque devient très
sévère. Les mécanismes de dégradations induits sont complexes et peuvent conduire à la
détérioration du matériau [4.7]
Les revêtements en BCR soumis aux attaques des produits chimiques agressifs, sont
généralement exposés à deux mécanismes d'endommagement causés par ces actions, soit la
fissuration interne et l'écaillage de surface. Ces deux formes de détérioration, bien qu'elles
puissent se produire simultanément, sont distinctes et indépendantes l'une de l'autre. La
fissuration interne du béton se traduit par une diminution du module d'élasticité dynamique et
un changement de longueur. L'écaillage aggrave aussi significativement le problème [4.23].
Les mélanges de BCR doivent donc être formulés pour résister à ces deux types
d'endommagement par les actions chimiques. En effet un BCR est d'autant plus durable qu'il
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 163
résiste à la pénétration des agents agressifs dans le réseau poreux. La porosité (ou le volume
total des pores) de même que l'organisation géométrique de ces pores dans la matrice
déterminent la durabilité du BCR et ceci par analogie à l'idée développée par Clastres et al.
[4.23].
Les produits d’imprégnations utilisés dans notre étude sont des liquides de couleur noirâtre,
de viscosité variant entre 3,83 et 14,98 centistokes. Ces produits sont composés
principalement des déchets des véhicules et qui comportent essentiellement les huiles de
vidanges, le gasoil et l'essence. Nous avons préparé trois produits différents obtenus par
divers dosages des composants précités.
- Produit P1: composé de 100% de huile de vidange de moteur
- Produit P2: composé de 50% de huile de vidange de moteur + 50% d'essence (Normal)
- Produit P3: composé de 50% de huile de vidange de moteur + 50% de gasoil
Les caractéristiques physico-chimiques des trois produits sont résumées dans le Tableau 4.21:
D'après la Norme Française NF P 18-011, un agent dont la concentration en C02 est entre 30
et 60 mg/l est considéré comme agressif pour le béton et il est classé comme A2 dans l'échelle
de degré d'agressivité, au-delà de 60mg/l, il sera classé A3 comme étant très agressif.
Figure 4.41. Eprouvettes de BCR après conservations dans les produits d'hydrocarbures.
Des essais normalisés de vérification de résistance, telles que celle de la compression, ont été
réalisés et ceci selon une échéance de 7, 21, 42, 84 et 168 jours de la date d'immersion dans le
liquide. Les résultats sont reportés sur les Figures 4.42, 4.43 et 4.44. Sur ces figures nous
avons représenté les variations de la résistance à la compression en fonction de l'âge de
conservation dans le liquide pour les trois types de produits. Chaque figure représente un
mélange et pour chaque mélange nous avons étudié l'effet de trois différents produits
d'hydrocarbure. Les courbes sont comparées par rapport à la courbe de résistances du mélange
sans immersion.
Sur la Figure 4.44 nous avons représenté l'évolution, en fonction du temps comme c'est
recommandé par Neville [4.7], des agressions des solutions d'hydrocarbures sur les quatre
mélanges de BCR.
Résistance à la compression en fonction de l'age d'immersion (M1) Résistance à la compression en fonction de l'age d'immersion (M4)
15,1 14,5
Produit P1
14,9 Produit P1
Résistance à la compr. (Mpa)
Produit P2
Résistance à la compr. (Mpa)
14,0 Produit P2
14,7 Produit P3
Produit P3
14,5 13,5
14,3
13,0
14,1
13,9
12,5
13,7
13,5 12,0
0 50 100 150 200 0 50 100 150 200
Age (Jour) Age (Jour)
Résistance à la compression en fonction de l'age d'immersion (M5) Résistance à la compression en fonction de l'age d'immersion (M6)
12,0 18,5
11,8 Produit P1
Produit P2 18,0
Résistance à la compr. (Mpa)
11,6
Produit P3
11,4 17,5
11,2
17,0
11,0
16,5
10,8
10,6 16,0 Produit P1
10,4 Produit P2
15,5
10,2 Produit P3
10,0 15,0
% d'attaque
5
0 t (j)
Figure 4.44. Variation de l'attaque du produit P1 en fonction du temps pour les 4 Mélanges
Les auteurs des bibliographies indiquent que la substance agressive traverse la couche
résiduelle des produits de réaction de faible solubilité, qui subsistent après que le Ca(OH)2 a
été dissous. Ainsi, ce n'est pas seulement la valeur du pH, mais aussi la capacité des ions
agressifs à se mouvoir qui influencent la progression de l'attaque [4.7].
Les principaux facteurs jouant sur la profondeur de carbonatation sont:
- La résistance à la compression du BCR. La profondeur de carbonatation diminue
lorsque la résistance à la compression augmente c.à.d. aussi lorsque le dosage en
ciment augmente et le rapport E/C diminue.
- La durée d'immersions ou d'imprégnation.
- La viscosité du produit.
- La température.
La perte de résistance peut être expliqué aussi par la présence d'une source de silice (C-S-H,
minéraux argileux…) à travers les granulats et le ciment et d'une source de carbonate (CO2) à
travers le produits d'hydrocarbure favorisent, sous certaine autre conditions de température
(surtout une basse température <15°), la formation de la Thaumasite qui se présente sous
forme d'aiguille souvent plus trapues que l'ettringite. La formule générale de la Thaumasite
est CaSiO3.CaCO3.CaSO4.15H2O [4.23]. La formation de la Thaumasite est associée à des
dégradations du BCR.
Par rapport au BC, un mélange de BCR contient un plus faible volume de pâte de ciment.
Cette faible teneur en pâte a deux conséquences majeures sur la structure interne de ce
matériau. Premièrement, la distribution de la pâte est moins homogène que dans un BC en
raison de la difficulté à disperser l'eau de gâchage dans un mélange sec. Ensuite, le BCR
contient un certain nombre de "vides de compactage" qui peuvent influencer la durabilité aux
actions chimiques du BCR. Un nombre élevé de "vides de compactage" peut éventuellement
former un réseau interconnecté nuisant grandement à la durabilité [4.22].
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 166
Interprétation
- Les Figures 4.42, 4.43 et 4.44 montre la variation des résistances en fonction de l’âge de
conservation (après 28 jours de mûrissement humide) dans chacune des différentes solutions
des produits d'hydrocarbure. Ces variations sont marquées tous par des pertes de résistances.
- Pour les quatre mélanges nous avons remarqué une perte de résistance. Ce phénomène est
général sous l'effet des quatre types de produits.
- Le mélange M1, dont la masse volumique est de 2319,39 Kg/m3, a subit la perte de
résistance la plus faible qui est de 12% de la résistance initiale donc c'est le mélange le plus
résistant sous l'effet des agressions des produits hydrocarbure (Figure 4.42).
- Le mélange M5, dont la masse volumique est de 2262,38 Kg/m3, a subit la perte de
résistance la plus forte qui peut arriver à 18% de la résistance initiale donc c'est le mélange le
plus sensible et le moins résistant sous l'effet des agressions des produits hydrocarbure
(Figure 4.43).
Les mélange M4 et M6 ont subit eux mêmes des pertes de résistance respectivement de 16 et
17% et ils sont considérés aussi comme des mélanges sensible aux agressions des produits
hydrocarbure malgré que le mélanges M4 est celui dont la masse volumique est la plus faible
(2206,16 Kg/m3) (Figure 4.42 et 4.43).
Figure 4.45. Eprouvettes après écrasement- infiltration des produits à l'intérieur des éprouvettes
- Le grand avantage des ces essais c'est qu'ils sont effectués sur des éprouvettes en BCR Durci
(après 28 jours de mûrissement humide). Dans ces conditions on peut voir l'effet chimique de
ces produits aussi bien sur les granulats que sur la structure de la pâte de ciment durci dans le
BCR (Figure 4.45). Cet état est le plus proche de la réalité et représente l'effet des
hydrocarbures sur une dalle en BCR mise en place en couche de roulement.
- Ces essais nous ont permis d'estimer l'effet des produits d'hydrocarbures sur le BCR durci à
travers la mesure de perte de résistance et de masse. Cependant, ces essais comportent des
inconvénients qui résident dans sa lenteur et la nécessité d’une grande quantité de produits.
Car on été obligé d'attendre plusieurs jours de conservation après lesquelles nous pouvons
effectuer les écrasements des éprouvettes afin qu'on puisse conclure sur l'évolution et la forme
de l'agression appliquée sur le BCR.
- Par rapport au BC, un mélange de BCR contient un plus faible volume de pâte de ciment.
Cette faible teneur en pâte a deux conséquences majeures sur la structure interne de ce
matériau. Premièrement, la distribution de la pâte est moins homogène que dans un BC en
raison de la difficulté à disperser l'eau de gâchage dans un mélange sec. Ensuite, le BCR
contient un certain nombre de "vides de compactage" qui influe la durabilité du BCR d'où la
diminution de la résistance [4.7].
Ch.4 Caractérisation et comportement mécanique du BCR durci Page 167
Conclusions du Chapitre 4
A travers l'étude des caractéristiques du BCR à l'état durci relative aux résistances, module
d'élasticité et loi de comportement, nous avons pu tirer les conclusions suivantes:
- Comme pour les mélanges de BC, les résultats confirment que les propriétés du BCR à l'état
durci dépendent essentiellement de la quantité de ciment, de la teneur en eau ainsi que de la
qualité des granulats.
- Physiquement, l'EMP est influencée surtout par le volume de ciment et la compacité du
mélange. En effet, lorsque l'EMP diminue, alors on donne la chance aux gros granulats de
supporter les efforts et, par conséquent, la résistance à la compression augmente.
- La résistance mécanique du BCR dépend, par conséquent, de la quantité de pâte qui entoure
les granulats et ce sont les gros granulats serrés des mélanges de BCR qui doivent supporter
les efforts en donnant lieux à des excellentes résistances mécaniques comparées à celles du
BC.
- Comme, il a été validé pour les BC, nous avons pu démontrer l’utilité et la convenance des
modèles utilisés. Le modèle Feret-De Larrard-Tondat est conclue convenable pour évaluer et
estimer les résistances à la compression. Le modèle De Larrard est utile pour estimer la
résistance à la traction alors que pour la prédiction de la résistance à la flexion on a proposé
un modèle qui s'adapte mieux aux mélanges étudiés dans ce travail. Ce modèle suit la loi de
puissance.
- lors des mesures du module d'élasticité, la courbe contrainte-déformation du BCR présente
une pente relativement plus raide dans la zone élastique que celle du BC. En conséquence,
une différence importante est enregistrée entre les valeurs de module d'élasticité du BCR et du
BC. En outre, le BCR développe un module d'élasticité supérieur de 10 à 58% celui du BC à
égale résistance.
- Le module d'élasticité est fortement influencé par la nature biphasique du BCR, la
composition du mélange et le diamètre maxi de la granulométrie. En effet, les modèle
Trisphère et BEAL sont les plus convenables pour la prédiction des modules élastiques.
- Certains modèles de prédiction employés ne sont pas très fiables pour estimer le module
d'élasticité du BCR. En outre, le BCR présente un module d'élasticité qui peut varier entre 1,3
et 1,7 fois, celui estimé par les modèles ACI.2 et ACI.3. D'autre part, ces valeurs se retrouvent
confondues avec la courbe du modèle BAEL. Ce dernier peut être appliqué pour la prédiction
du module d'élasticité du BCR.
- La perte de résistance est fortement influencée par la concentration en CO2. Et les produits
qui comportent un taux de CO2 le plus élevé (P2) affectent fortement le BCR (Mélange M5)
et il a fait chuter sa résistance jusqu'à une valeur de 82% de sa résistance initiale.
- l'action et l'attaque des hydrocarbures sont modélisés par une loi décrivant une évolution
proportionnelle à la racine carrée du temps.
- Les mélanges considérés présentent une porosité importante qui a favorisé l'infiltration et la
pénétration des produits d'hydrocarbures à l'intérieur des éprouvettes. Ces produits ont freiné
l'opération d'hydratation qui est encore incomplète. De plus, ils ont aussi détruits les liaisons
d'adhérence entre les granulats et le liant.
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 169
Chapitre 5
Résumé
Dans ce Chapitre nous proposons une modélisation en 3D d'une chaussée rigide en BCR
en utilisant le code de calcul par éléments finis "Abaqus 6.7" et en introduisant au code la
loi de comportement correspondant du BCR. Cette modélisation est faite pour plusieurs
cas de chargements sur des dalles en BCR. Nous avons appliqué aussi d'autres méthodes
de modélisation en 2D pour la détermination des contraintes et des déformations dans les
dalles en BCR tel que les Formules de Westergaard, d'Ioannides et al. et la méthode dite
"Influence charts".
Les résultats de cette modélisation nous permettent d'analyser en 3D le comportement, les
contraintes et les déplacements en tout point de la chaussée. Enfin les résultats de la
modélisation en 3D sont comparés à ceux obtenus par les diverses autres méthodes 2D.
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 170
1. INTRODUCTION
Le rôle d’une chaussée est essentiellement de supporter les actions mécaniques des véhicules
et à les transmettre sur la fondation et le sol sous-jacent en évitant la formation des
déformations permanentes dans cette fondation et dans la chaussée elle-même. Plusieurs
méthodes de conception ont été développées afin de modéliser le comportement des chaussées
rigides. La conception des chaussées de ce type s'est développée progressivement à travers
des méthodes de conception qui sont établies par différents organismes pour la détermination
des épaisseurs nécessaires de chaussées. D’après Gauthier et Marchand [5.1], les fondements
de ces méthodes sont basés essentiellement sur les calculs élastiques de Westergaard pour la
réponse mécanique d'un revêtement rigide sur un sol support.
Pour sa classification, une chaussée comportant un revêtement en Béton Compacté au
Rouleau (BCR) est considérée comme une chaussée rigide. L’objectif principal des
procédures de conception d’un revêtement en BCR est de déterminer l’épaisseur optimale qui
permet de résister aux charges. Le calcul de cette épaisseur doit permettre de maintenir les
contraintes de traction et les dommages par fatigue dans la dalle, engendrés par les charges,
jusqu’aux les limites admissibles. L’épaisseur de la dalle en BCR est fonction des charges
(trafic et poids), du module d'élasticité du BCR et des caractéristiques de la fondation. La
différence entre ces deux couches réside dans le rôle principal du revêtement en BCR dans ces
chaussées, qui est de répartir les charges sur la fondation alors que la fondation permet de
prévenir le pompage des fines et sert de plate-forme pour la construction du revêtement [5.1].
Les chercheurs précisent que les chaussées rigides en BCR, comme celles en Bétons
Conventionnels (BC), peuvent être analysées par la théorie des plaques, inspirée de la théorie
des couches. Selon les concepteurs, la théorie des plaques suppose que la dalle de BCR est
une plaque d'épaisseur moyenne avec des sections planes avant et après déformation. Si la
charge est appliquée au centre de la dalle, la théorie des plaques ou la théorie des couches
peut être utilisée. Les deux méthodes donnent des résultats semblables. Si la roue est placée
près du bord de la dalle (de moins de 61 cm du bord), alors seule la théorie des plaques peut
être utilisée pour les chaussées rigides. L'existence des joints dans les chaussées rigides rend
l'utilisation de la théorie des couches inapplicables [5.2, 5.3].
Dans ce chapitre nous avons utilisé une modélisation numérique en 3D en introduisant au
code de calcul par éléments finis "Abaqus 6.7", la loi de comportement correspondant du
BCR. Cette chaussée rigide est composée d'une dalle en BCR, une fondation en grave et un
sol support. Le principal objectif de cette modélisation en 3D est de comprendre la
distribution et l'évolution des contraintes et des déplacements dans toute la dalle en BCR et
surtout aux endroits de chargement et sur les fibres supérieures et inférieures.
Nous avons utilisé aussi dans cette étude plusieurs autres méthodes pour la détermination des
contraintes et des déflexions dans la dalle en BCR. Parmi ces méthodes celles des solutions
exactes "Closed-form formulas" et de la Portland Cement Association (PCA).
Une comparaison a été faite entre les résultats de modélisation en 3D et ceux déterminés par
les autres méthodes 2D.
Les chaussées en BCR sont conçues sous forme de dalles courtes non armées et non
goujonnées séparées par des joints pour prévenir les fissurations spontanées. Selon la Figure
5.1, ces chaussées comportent des joints en bordures des voies évitant une trop grande largeur
de dalle et des joints de retrait-flexion espacés de 6 à 15 m et inclinés de 1/6 sur l'axe. On les
désigne par les joints longitudinaux et transversaux. Les variations des conditions aux limites
aux bords de dalle, la présence d'eau à l'interface dalle-fondation et les passages répétés de
roues au droit des joints peuvent dégrader les modalités de décalage de joint pour causer le
phénomène de pompage qui est l’éjection d'eau et de fines par les joints et enfin la rupture des
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 171
dalles. En phase de conception, il est nécessaire donc de choisir un matériau pour la fondation
qui doit être non érodable comme les graves-ciment [5.2].
Sur-largeur
Séparateur de Bande d'arrêt
voies Joint longitudinal d'urgence
Joint transversal
Fissure de la dalle
Dalle en BCR
Fondation
Dans cette section nous présentons un aperçu sur certains modèles utilisés pour la conception
des chaussées rigides. En effet, les études théoriques faites sur l'analyse de ce type de
chaussées, ont pour objectif la résolution du problème de calculs d’efforts dans la dalle rigide
de surface infinie reposant sur une fondation homogène et supportant des charges verticales
réparties sur une surface a. Cette dalle rigide peut être traitée soit comme une plaque mince ou
bien comme un solide élastique à trois dimensions. La première solution théorique, proposée
pour résoudre ce problème, a été présentée par Westergaard [5.4]. Il a étudié le problème
d'une dalle mince assimilable à une plaque justiciable de l'hypothèse de conservation des
sections planes reposant sur un substratum dont le comportement, pour faciliter le calcul, est
défini par des règles différentes de celles résultant de la théorie élastique (Figure 5.2).
Westergaard a considéré dans ses études que le sol se comporte comme une superposition de
petits ressorts indépendants. Il définit pour ceci un coefficient k qui est le "module de
réaction" ayant la dimension d'un poids spécifique. Cela revient à supposer que le sol ne se
comporte pas comme un solide élastique continu susceptible de supporter des cisaillements et
des flexions [5.5].
2
1
o
x
Chaussée = plaque mince H Plaque (E1, ν1, h)
kw=V
Figure 5.2. Modèle de Westergaard [5.5]
L'équation proposée par Westergaard pour la contrainte de traction à la base de la chaussée est
sous les formes 1 et 2 [5.2] :
P l (1)
σ = 2
× C
h a
E1h3
avec l=4 (2) représentant la rigidité de la dalle
12( 1 − ν 12 )k
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 172
Charge de roue
a
2
1
o
x
Chaussée = plaque mince (E1,ν1, h)
ν1
ν2
L'équation proposée par Hogg pour la contrainte de traction à la base de la chaussée est sous
P ( 1 + ν ) E1 h3
la forme 3 et 4 [5.2]: σ = F × 3 (3)
h 2 2π E2 a
Et puisque P=πq0a² on aura:
1 (1+ ν ) E1 h3
σ= q 0 a 2
F × 3 (4)
h2 2 E2 a
Avec P: la charge appliquée; a: le rayon de chargement, q0: charge répartie sur la surface de
rayon a
Rayon a
2 Charge
1
o
x Couche 1 (E1,ν1, h1)
Couche 2 (E2,ν2, h2)
Les chercheurs Peltier et Jeuffroy [5.8] ont obtenu, moyennant certaines approximations, des
résultats concordants par l'une et l'autre méthode c.à.d. soit comme une plaque mince, soit
comme un solide élastique à trois dimensions (Figure 5.5).
Ces résultats permettent de résoudre le problème d'une dalle reposant sur deux couches
d'élasticité différente.
Charge de roue
2
1
o
Dalle (E,ν)
Pour son application, cette expression est valable dans le cas où la dalle peut glisser librement
sur sa fondation; si les frottements entre la dalle et la fondation permettent au contraire un
contact parfait, l'expression sous le radical doit être remplacée par un terme plus compliqué.
Pour résoudre cette équation, Jeuffroy et Bachelez [5.5] ont pu résoudre le problème du
système tri-couche, constitué par une dalle de Navier, de module d'élasticité E, reposant sur
un bicouche de Burmister, dont les modules sont E1 et E2. Les graphiques présentés sur la
Figure 5.6 ont été établis pour donner la contrainte de traction dans la couche supérieure, la
pression sur le sol de fondation et la flèche au centre. L’avantage de ces abaques est qu’ils
permettent de calculer l'effet de dalle, ainsi que de prévoir les déflections admissibles.
Cependant la portée pratique des calculs est limitée à cause des dimensions des chaussées qui
sont finies et de la déformation qui n'est pas exactement proportionnelle à l'effort par le fait
que le module de déformation est non constant, surtout avec les matériaux granulaires et que
ces modules sont très variables avec la température, l'hygrométrie et l'âge de la chaussée.
Dans le cas de l'application des méthodes de conception 2D, décrits dans le paragraphe 3, sur
des chaussées rigides tel que le cas d'une chassée en BCR, le comportement de la dalle est pris
forcément élastique et on doit prendre en considération certaines hypothèses qui limite le
champ d'application de ces modèles. Ces limites sont regroupées comme suit:
- Pour le modèle de Westergaard:
- le modèle est uniquement Bicouche.
- il utilise la théorie des plaques sur sol semi infini.
- il adopte une hypothèse simplificatrice de comportement du sol support selon laquelle
le sol d'infrastructure ne peut transmettre de contrainte en cisaillement.
- le modèle ne peut être utilisé que pour un seul chargement.
- les déformations à n'importe quels points donnés sont proportionnelles à la force en ce
point et indépendant des forces en tout autres points. Cette hypothèse est simple mais il
n'est pas réaliste et ne représente pas le comportement des sols.
- le modèle est en 2D uniquement.
- Pour le modèle de Hogg:
- il considère le sol comme un milieu élastique semi-infini.
- le modèle ne peut pas traiter les effets de bords et aux coins.
- le modèle ne peut être utilisé que pour un seul chargement.
- le modèle est en 2D uniquement.
- Pour le modèle de Burmister :
- les couches sont traitées uniquement comme à comportement élastiques.
- les interfaces sont soit parfaitement collées ou totalement décollées.
- le modèle ne peut pas traiter les effets de bords et aux coins.
- le modèle est en 2D uniquement.
- Les calculs des contraintes par les méthodes de Hogg et de Burmister sont longs et
compliqués.
- Les abaques de Jeuffroy et Bachelez ne sont pas aussi souples pour être appliqués dans le
cas de variation de module de déformation avec la température, l'hygrométrie et l'âge de la
chaussée. Ils ne peuvent pas donner l’état de contraintes ou de déformations en un point
éloigné du point d’application de la charge
Nous avons appliqué les formules dites "Closed-form formulas", connues pour l'étude des
contraintes et des déformations dans les chaussées rigides. Elles sont appliquées pour des
dalles larges et pour le cas d'un seul chargement à surface de contact circulaire, semi
circulaire, elliptique ou semi elliptique située à proximité du coin à l'intérieur de la dalle à une
distance considérable du bord et sur les bords à proximité d'un coin. Les analyses sont basées
sur la simplification de la proposition que la pression active entre la dalle et la couche de base
à n'importe quel point donné, est proportionnelle à la déflexion en ce point, indépendant de la
déflexion à n'importe quel autre point. Ce type de fondation est appelée liquide ou "Winkler
fondation" [5.3].
La contrainte de traction à la surface supérieure de la dalle est donnée par la formule (7) [5.3]:
Px 3P
σ= = 2 (7)
1 h
( 2 x )h 2
6
Dans le quel σ est la contrainte due à la charge au coin, P est la charge concentrée et h est
l'épaisseur de la dalle de BCR.
Pour notre cas: P= 65000 N, h= 0,20 m. Alors σ= 4,9MPa.
Maintenant dans le cas où la réaction de la fondation ou du sol ne peut pas être négligé et si
on considère que la charge est appliquée près du coin de la dalle, alors nous pouvons utiliser
le principe de Westergaard (1926) qui propose une méthode par approximation successive et
qui donne la contrainte et la déflexion sous la forme des équations 8 et 9 [5.3]:
0 ,6
3 P a 2
σ = 2 1− (8)
h l
P a 2
et ∆i = 2 1 ,1 − 0 ,88
(9)
kl l
Avec ∆i est la déflexion au coin (m), l est le rayon de la rigidité relative (m), a est le rayon de
contact (m) et k est le module de réaction de la fondation (MPa/m).
0 , 25
Eh 2
l peut être déterminé par la formule: l= 2 (10)
12( 1 − ν )k
Sachant que E: module d'élasticité, CBR: Coefficient californien de portance (Californian
Bering Ratio), ν: Coefficient de Poisson et BCR: Béton Compacté au Rouleau (pour éviter la
confusion)
Alors que si on utilise la formule suivante proposée par Ioannides et al. [5.11] qui ont
appliqué la méthode des éléments finis pour évaluer la solution de Westergaard à travers les
équations 11 et 12, on trouve les résultats qui sont résumés dans le Tableau 5.2 [5.3]:
3P c
0 ,72
σ= 1 − (11)
h 2 l
3( 1 + ν )P l
σ = 2
( Ln + 0 ,6159 ) (13)
2 πh b
2
et ∆i = P 2 1 + 1 Ln a − 0 ,673 a (14)
8 kl 2π 2 l l
Pour notre cas le disque de chargement est de rayon a= 0,175 m, on aura alors a< 1,724×h ce
qui donne b = 1 ,6 a 2 + h 2 − 0 ,675 h donc b=0,163 m.
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 177
0 , 25
Eh 2
Le rayon de rigidité relative (mm) est défini par la relation: l = 2
10 6
12( 1 − ν )k
Avec E: module d'élasticité en GPa, ν: coefficient de poisson du BCR et k: Module de
réaction de la fondation (MPa/m). Les résultats sont résumés dans le Tableau 5.4 suivant:
3( 1 + ν )P Eh 3 4 ν 1 − ν 1 ,18( 1 + 2ν )a
σ = Ln + 1 ,84 − + + (16)
π( 3 + ν )h 2 100 ka
4
3 2 l
2 + 1 ,2νP ( 0 ,76 + 0 ,4ν )a
∆i = 1 − (17)
Eh 3 k l
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 178
Interprétation: Les résultats présentés montrent que les contraintes sont maximales sur les
bords (3,32MPa) que sur les coins (2,83) et au centre (2,34), alors que les déflexions au centre
(0,823) sont supérieures à celles du coin (0,667) et du bord (0,764)
Nous appliquons dans cette section la méthode de Dantu [5.5] pour l'étude des contraintes
maximales dans une dalle de dimensions limitées dont la charge n'occupe pas nécessairement
le centre. Cette méthode est basée sur l'étude optique des déformations d'un modèle réduit en
matériau élastique qui est le liège.
L'analyse de l'image déformée permet donc de trouver les déformations et leurs dérivées, et
d'en déduire les moments, par application des équations de la théorie de l'élasticité. L'analyse
est faite pour une forme quelconque de la plaque et pour une disposition quelconque des
surcharges.
Les équations des moments en fonction de Z sont définies par les équations 23, 25 et 26 et le
calcul des contraintes est fait suivant la formule 24.
5.5.2. cas 2: charge placée sur le bord libre d'une dalle [5.5]:
1 (25)
M = P( 1 + ν )
1 ,7 + 4 ,1.Z + 10 ,3 Z ²
Les résultats sont résumés dans le Tableau 5.9 suivant:
EFondation (MPa) 30 150 500
a (m) 0,175 0,175 0,175
k (MPa/m) 30 90 260
l (m) 1,37 1,04 0,797
Z 0,16 0,28 0,42
M (N.m) 30270,87 21693,22 15136,71
σ (MPa) 4,54 3,254 2,27
Tableau 5.9. Résultats des contraintes pour le cas de charge sur le bord (Méthode de Dantu)
5.5.3. cas 3: dalle chargée en coin là ou le moment est négatif et maximum [5.5]:
1 (26)
M = P( 1 + ν )
7 − 21.Z + 115.Z ²
Interprétation: On trouve des valeurs de moments et de contraintes plus forts dans le cas du
chargement au bord par rapport à ceux dans le cas du chargement au centre et au coin parce
que les fatigues sont nettement plus fortes au bord qu'au centre et au coin.
La méthode de calcul par éléments finis est une méthode qui permet de transformer un
problème continu en un problème discrétisé, dont la solution est approchée en fonction des
données du modèle. Cette méthode permet d'avoir une bonne approximation des états de
contraintes et de déformations à l'intérieur des matériaux [5.17].
Nous avons choisi l'utilisation du code de calcul des éléments finis "Abaqus 6.7" [5.18] pour
pouvoir traiter et analyser en 3 Dimensions les différents cas de chargements, avec des
configurations multiples, et sur des fondations solides ou en forme de couches.
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 181
Cette partie comporte principalement une modélisation en 3D afin de comprendre, avec plus
de précision, la distribution et l'évolution des contraintes et des déplacements dans toute la
dalle de BCR et surtout aux endroits de chargement, sur les fibres supérieures et inférieures et
à l'interface avec la couche de fondation. On vise à travers cette approche numérique à utiliser
le code de calcul numérique pour la modélisation en 3D des chaussées en BCR en étudiant la
distribution des contraintes et des déformations sur une dalle de BCR et en comparant les
résultats de la modélisation numérique en 3D avec ceux des autres méthodes théoriques. Ces
contraintes et ces déformations engendrées à l'intérieur et à la surface des dalles, et transmises
à la fondation, seront validées par des résultats d'autres méthodes de modélisation numérique
en 2D (Voir Paragraphe 5).
Pour analyser notre matériau nous avons modélisé deux dalles en BCR séparées par un joint,
toutes les deux reposent sur une couche de fondation en grave concassée compactée.
L'ensemble repose aussi sur un sol support. Toutes les dimensions sont finies en 3D.
Avant de modéliser le BCR en corps de chaussée, nous avons effectué des simulations sur des
éprouvettes cylindriques de types 16/32 sur lesquelles nous avons appliqué des forces de
compression pour enregistrer les déplacements (Figure 5.9).
La courbe des contraintes et des déformations enregistrées est présentée sur la Figure 5.10
pour le cas d'une compression centrée.
Figure 5.10. Courbe contrainte déformation pour une éprouvette cylindrique modélisée avec Abaqus 6.7
Figure 5.11. Eprouvette prismatique modélisée avec Abaqus 6.7 (avec une loi élasto-plastique)
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 183
Figure 5.12. Eprouvette prismatique modélisée avec Abaqus 6.7 (avec une loi élastique)
Figure 5.13. Courbe contrainte déformation pour une éprouvette prismatique modélisée avec Abaqus 6.7
La modélisation objet de cette étude, est destinée à calculer les contraintes et les déplacements
d'une structure de chaussée rigide en BCR. Pour ce faire nous avons modélisé deux dalles en
BCR séparées par un joint, une couche de fondation en grave concassée compactée est placée
sous les dalles et l'ensemble repose sur un sol support. Tous les éléments sont finis en 3D,
schématisés sur les Figures 5.14 et 5.15 et décrits comme suit:
- les dalles en BCR sont homogènes et de formes parallélépipédiques dont les dimensions sont
finies dans les trois dimensions.
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 184
- la couche de fondation, sur laquelle repose la dalle, est à comportement élastique linéaire de
dimensions finies aussi dans les trois dimensions.
- le sol support est aussi supposé homogène et à comportement élastique linéaire et de
dimensions finies dans les trois dimensions.
Deux hypothèses peuvent être appliquées dans cette modélisation. La première consiste à
considérer que la liaison entre les couches est sans frottement, c.à.d. que les couches sont
totalement collées. La deuxième consiste à considérer que les couches sont partiellement
collées et qu'il y a un coefficient de frottement entre la dalle en BCR et la fondation en grave
ainsi qu'un autre coefficient entre la couche de fondation et le sol support.
Cette modélisation en 3D permet par conséquent:
- la possibilité d'envisager des conditions de contact autre que l'adhérence ou le glissement
parfait entre les différentes couches de chaussées.
- la possibilité de chargement et d'évaluation des contraintes et des déformations sur la dalle
de BCR.
- la possibilité d'étudier et de visualiser la répartition des contraintes verticales et
horizontales à l'intérieur et aux bords de la dalle ainsi qu'à l'intérieur de la couche de
fondation.
Joint de 2cm
o Surface de contact
1 de la charge
3 x
4m
Sens de circulation
7m 7m
2 Charge de roue
1 Joint 2 cm Sens de circulation
o
x
ν)
Dalle en BCR (h,E,ν H
Couche 1 : de fondation en Grave concassée (Hf , Ef , νf) Hf
HS
Couche 2: sol support (Hs , Es , νs)
Nous avons fixé, en trois dimensions, les épaisseurs des dalles de BCR, des couches de
fondation et du sol support. Les contraintes et les déformations aux fibres inférieures et
supérieures sont déterminées selon le type et la position de chargement comme décrit sur la
Figure 5.16.
Charge Charge
a Fibre supérieure σ Compression b Fibre supérieure σ Traction
Figure 5.16. Section longitudinale représentant les contraintes dues aux chargements: a) à l'intérieur de la
dalle de BCR, b) au bord de la dalle de BCR [5.1].
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 185
Dans la majorité des cas de modèles, l'analyse est fondée sur la théorie de Westergaard en
utilisant une fondation liquide.
Dans notre modèle, nous avons utilisé une fondation de type solide ce qui est plus réaliste
malgré que cette modélisation nécessite beaucoup plus de mémoire pour la résolution.
La fondation solide est plus réaliste que la fondation liquide, parce que la déflexion à
n'importe quel point nodale dépend non seulement de la force sur ce nœud même mais aussi
des forces de tous les autres nœuds. Ce type de fondation est aussi appelé la fondation de
Boussinesq parce que c'est l'équation de la surface de déflexion qui est utilisée pour la
détermination de la matrice de rigidité.
D'autres parts, toutes les solutions analytiques précédentes des modèles 2D sont basées sur la
proposition que la dalle et la fondation sont en contact parfait. Mais il est connu que sous
l'effet du phénomène de pompage, des déformations sous l'effet de la température, voilement
sous l'effet de l'humidité, la dalle et le sol support ne sont pas généralement en contact parfait.
Avec les avantages de ce calcul par les méthodes numériques à travers le code de calcul et en
utilisant des ordinateurs puissants, les analyses développées sont basées sur un contact partiel.
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 186
Figure 5.17 (a et b). Courbures des dalles en fonction du gradient thermique [5.2].
D'autre part, les géométries et les propriétés mécaniques du matériau ont été aussi introduites.
Les paramètres introduits étaient:
- le module élastique
- le coefficient de Poisson.
Le modèle "Concrete smeared cracking" dans "Abaqus 6.7" utilise le concept d'élasticité
endommagée orientée et de la plasticité isotrope qui représentent le comportement non
linéaire du BCR [5.18]. Sachant que le comportement du BCR sous chargement uniaxial est
différent de celui d'un chargement multiaxial. Le comportement uniaxial du BCR est supposé
identique à celui du béton conventionnel, il est supposé évolué suivant le modèle présenté sur
la Figure 5.19 [5.18]:
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 187
Le comportement du BCR, dans le cas de chargement multiaxial, est supposé généralisé par le
concept des surfaces de ruptures représentées par la Figure 5.20 suivante [5.18]:
Figure 5.22. Contraintes de traction (a) et de compression (b) pour un chargement uniaxial [5.18].
Le chargement de référence considéré est un essieu de 13 tonnes appliqué sur deux roues dont
le contact est représenté par une surface carrée de coté a (Figure 5.28). La charge maximum
par essieu est de 13 tonnes selon le code de la route [5.14]. La charge considérée est de 6,5
tonnes par roue. Mais pour le cas de deux essieux la charge sera de 8 tonnes par roue (convoi
Bt). Les différents cas traités de chargement d'une dalle en BCR sont décrits et présentés
comme suit:
4m
Sens de circulation Sens de circulation
7m 7m
4m
Surface de contact
Surface de contact Sens de circulation de la charge
de la charge Sens de circulation
7m 7m
Figure 5.24 (a,b,c et d): Différents dispositions d'une seule charge appliquée sur la dalle du Modèle 3D adopté
Figure 5.25. Schémas de trois des quatre cas de chargement étudiés de la dalle en BCR
Surface de contact
de la Roue
Dalle en BCR
4m
2m
1,35m
7m
a) Deux essieux au centre d'une dalle b) Modèle 3D pour deux essieux au centre d'une dalle
Figure 5.26 (a, b). Modèle 3D adopté pour le BCR: cas de deux essieux sur une dalle
Surface de contact
de la Roue
Dalle 1 en BCR
Dalle 2 en BCR
2m
4m
1,5m
6m Sens de circulation
7m 7m
Figure 5.27 (a,b). Modèle 3D adopté pour le BCR: cas de trois essieux sur une dalle
0,6.L=25cm
0,6.Lc
Aire=0,5227.Lc2
0,3Lc
Lc 0,8712.Lc=35cm
a) b)
Ac
Lc = (27)
0 ,5227
a) Surface de contact réelle d'après PCA (1966) b) Surface équivalente d'après PCA (1984)
Figure 5.28 (a, b). Surface de contact d'après Portland Cement Association PCA
La surface de contact a) est adoptée par l'PCA en 1966 pour la conception des chaussées
rigides. La surface de contact b) est adoptée actuellement par l'PCA depuis 1984 pour la
conception des chaussées rigides en utilisant les méthodes des éléments finis. Dans ces
méthodes une surface rectangulaire est adoptée en gardant la même surface [5.3].
Pour tenir compte de l'agressivité du trafic sur les routes on admet généralement un cœfficient
de majoration dynamique de 1,2 [5.5].
Constatation
La difficulté dans ce modèle réside dans la modélisation des conditions aux limites qui
doivent refléter la réalité du corps de chaussée, les différents degrés de libertés et les liaisons
possibles.
Nos objectifs sont de s'assurer que la modélisation est adéquate, qu'on puisse étudier toutes les
situations possibles, et qu'on puisse déterminer avec exactitude les contraintes engendrées par
les charges dans les dalles, la fondation et le sol.
6.10.1. Contraintes
Les distributions des contraintes et des déformations dans les dalles en BCR, dans la
fondation et dans le sol support sont schématisées par les graphiques sous formes de courbes
en couleurs.
Contraintes Charge au centre: 6,5 tonnes par Roue Charge au bord: 6,5 tonnes par Roue
en (MPa) Fibres Sup. Fibres Inf Fibres Sup. Fibres Inf
σ11 1,59 Comp 1,43 Trac 2,19 Comp 2,00Trac
σ22 0,756 Comp 0,311 Comp 0,627Comp 0,365Comp
σ33 1,57 Comp 1,41 Trac 0,424 0,358
σ12 0,244 0,244 0,552 0,552
σ13 0,200 0,200 0,581 0,614
σ23 0,242 0,238 0,268 0,268
Mises 1,11 Trac 1,67 Trac 2,01Trac 2,01Trac
Tableau 5.11. Résultats des contraintes obtenus par la modélisation en 3D - sans majorations
Contraintes Charge au bord central: 6,5 tonnes par Roue Charge au Coin: 6,5 tonnes par Roue
en (MPa) Fibres Sup. Fibres Inf Fibres Sup. Fibres Inf
σ11 1,22 Comp 1,10 Trac 1,95 Trac 1,71 Comp
σ22 0,576 Comp 0,262 Comp 0,568 Comp 0,325Comp
σ33 1,18 Comp 1,09 Trac 1,08Comp 0,43Trac
σ12 0,0726 0,0726 0,490 0,490
σ13 0,726 0,726 1,43 1,36
σ23 0,793 0,793 0,161 0,161
Mises 1,73 Trac 2,08 Trac 3,88 Trac 3,88 Trac
Tableau 5.12. Résultats des contraintes obtenus par la modélisation en 3D - sans majorations
Figure 5.29. Représentation des contraintes pour le cas d'une charge au centre
Contraintes Charge au centre: 7,8 tonnes par Roue Charge au bord: 7,8 tonnes par Roue
en (MPa) Fibres Sup Fibres Inf Fibres Sup Fibres Inf
σ11 1,72 Comp 1,51 Trac 2,57 Comp 2,21 Trac
σ22 0,735 Comp 0,263 Comp 0,761 Comp 0,443 Comp
σ33 1,69 Comp 1,49 Trac 0,537 Comp 0,420 Trac
σ12 0,266 0,266 0,657 0,657
σ13 0,221 0,221 0,772 0,772
σ23 0,264 0,264 0,328 Trac 0,328 Trac
Mises 1,17 Trac 1,75 Trac 2,14 Trac 2,34 Trac
Tableau 5.13. Résultats des contraintes obtenus par la modélisation en 3D - avec majorations
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 193
Contraintes Charge au bord central: 7,8 tonnes par Roue Charge au Coin: 7,8 tonnes par Roue
en (MPa) Fibres Sup Fibres Inf Fibres Sup Fibres Inf
σ11 1,62 Comp 1,53 Trac 2,31 Trac 1,79 Comp
σ22 0,690 Comp 0,344 Comp 0,781 Comp 0,387 Comp
σ33 1,53 Comp 1,46 Trac 1,28 Comp 1,28 Comp
σ12 0,238 0,238 0,518 0,518
σ13 0,777 0,777 1,69 1,55
σ23 0,874 0,874 1,94 1,59
Mises 2,15 Trac 2,15 Trac 4,61 Trac 3,45 Trac
Tableau 5.14. Résultats des contraintes obtenus par la modélisation en 3D - avec majorations
Figure 5.30. Représentation des contraintes pour le cas d'une charge au coin
Figure 5.31. Représentation des contraintes pour le cas d'une charge au centre
Figure 5.32. Représentation des contraintes pour le cas d'une charge au bord
Les Tableaux 5.11 et 5.12 et les Figures 5.30, 5.31 et 5.32 présentent les résultats obtenus par
une modélisation en 3D d'une chaussée en BCR pour le cas d'une seule charge appliquée. Les
valeurs extrêmes des contraintes et des déformations sont sur les fibres inférieures et
supérieures de la dalle en BCR.
Les valeurs maximales des contraintes sont dans la direction 1. Elles sont enregistrées dans le
cas de chargement d'une "Charge au bord". Nous avons ainsi une compression de 2,57 MPa
dans les fibres supérieures de la dalle et une traction de 2,21 MPa dans les fibres inférieures.
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 194
Les contraintes tangentielles restent faibles dans les trois plans de cisaillement et la valeur
maximale est enregistrée dans le plan 1-3. Cette valeur est de 1,55 MPa et elle est enregistrée
dans le cas d'une "Charge au Coin". Par contre la valeur maximale enregistrée dans le plan 1-2
est de 0,66 MPa pour le cas de chargement au bord et de 0,518 MPa au coin (Tableaux 5.13 et
5.14) et elle est de 1,59 MPa dans le plan 2-3 pour le cas de chargement au Coin.
Pour le cas de chargement au centre, les contraintes dans la direction 1 (1,51 MPa) sont
proches de celles dans la direction 3 (1,49 MPa), par contre pour le cas de chargement au
bord, les contraintes dans la direction 1 (2,21 MPa) sont plus fortes que celles dans la
direction 3 (0,43 MPa) (Tableau 5.13).
Les contraintes dans la direction 1 pour le cas de chargement au bord (2,21 MPa) sont plus
fortes que celles dans la direction 1 pour le cas de chargement au centre (1,51 MPa).
Contraintes Deux essieux au centre Trois essieux sur une dalle: 3,25 tonnes par
en (MPa) d'une dalle: 8 tonnes par Roue Roue avant et 6,5 tonnes par Roue arrière
Fibres Sup. Fibres Inf Fibres Sup. Fibres Inf
σ11 1,51 Comp 1,48 Trac 1.28 Comp 1.20 Trac
σ22 0,361 Comp 0,209 Comp 0,562 Comp 2,23 Comp
σ33 1,24 Comp 1,17 Trac 1,30 Comp 0,121Trac
σ12 0,201 0,201 0,230 0,230
σ13 0,310 0,310 0,281 0,281
σ23 0,185 0,185 0,225 0,225
Mises 1,08 Trac 1,45 Trac 0,90 Trac 1,24 Trac
Tableau 5.15. Résultats des contraintes obtenus par la modélisation en 3D - sans majorations
Contraintes Deux essieux au centre Trois essieux sur une Dalle: 3,9 tonnes par
en (MPa) d'une dalle: 9,6 tonnes par Roue Roue avant et 7,8 tonnes par Roues arrière
Fibres Sup Fibres Inf Fibres Sup Fibres Inf
σ11 1,81 Comp 1,74 Trac 1.50 Comp 1.40 Trac
σ22 0,433 Comp 0,216 Comp 0,810 Comp 0,268 Comp
σ33 1,49 Comp 1,39 Trac 1,56 Comp 1,43 Trac
σ12 0,241 0,241 0,277 0,277
σ13 0,376 0,376 0,518 0,541
σ23 0,222 0,222 0,273 0,273
Mises 1,28 Trac 1,71 Trac 1,07 Trac 1,61 Trac
Tableau 5.16. Résultats des contraintes obtenus par la modélisation en 3D - avec majorations
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 195
Figure 5.33. Représentation des contraintes pour le cas de deux essieux au centre d'une dalle
Figure 5.34. Représentation des contraintes pour le cas de trois essieux sur une seule dalle
Les Tableaux 5.15 et 5.16 et les Figures 5.33 et 5.34 présentent les résultats de chargement de
deux et trois essieux appliqués sur une seule dalle obtenus par une modélisation en 3D d'une
chaussée en BCR pour les deux cas de chargement. Généralement nous avons des
compressions dans les fibres supérieures et des tractions dans les fibres inférieures dans les
directions 1 et 3.
Pour le cas de deux essieux, les contraintes maximales sont dans la direction 1. Elles sont de
1,74 MPa, ce qui prouve qu'elles sont plus faibles par rapport aux contraintes dues à
l'application d'une seule charge.
Les contraintes maximales dues au cas de chargement de trois essieux sont aussi maximales
dans la direction 3. Elles sont de 1,43 MPa et elles sont encore plus faibles par rapport aux
contraintes dues à l'application de deux essieux sur une seule dalle.
Déplacements Charge au Coin Deux essieux au centre d'une dalle Trois essieux sur une dalle
en m Fibres Sup. Fibres Inf Fibres Sup. Fibres Inf Fibres Sup. Fibres Inf
U1 2,67.10-5 2,67.10-5 7,62.10-5 7,62.10-5 6,53.10-5 6,53.10-5
-3
U2 1,18.10 1,18.10-3 0,85.10 -3
0,85.10-3 1,14 .10 -3
1,14 .10-3
-5
U3 2,52.10 2,52.10-5 1,13 .10 -5
1,13 .10-5 2,17.10 -5
2,17.10-5
Tableau 5.18. Résultats des déplacements obtenus par la modélisation en 3D - sans majorations
Figure 5.35. Représentation des déplacements pour le cas d'une charge au centre
Déplacements Charge au Coin Deux essieux au centre d'une dalle Trois essieux sur une dalle
en m Fibres Sup Fibres Inf Fibres Sup Fibres Inf Fibres Sup Fibres Inf
U1 3,21.10-5 3,21.10-5 8,71 .10-5 8,71 .10-5 6,13.10-5 6,13.10-5
-3
U2 1,43.10 1,43.10-3 1,02 .10 -3
1,02 .10-3 1,18 .10 -3
1,18 .10-3
-5
U3 1,76.10 2,36.10-5 1,38 .10 -5
1,38 .10-5 2,60.10-5
2,60.10-5
Tableau 5.20. Résultats des déplacements obtenus par la modélisation en 3D - avec majorations
Interprétations
Le Tableau 5.19 et la Figure 5.35 présentent les résultats des déflexions obtenus par une
modélisation en 3D d'une chaussée en BCR pour les cas d'une seule charge appliquée. Les
déflexions suivant la direction 2 sont maximales dans le cas de chargement d'une "Charge au
Coin". Elles sont de l'ordre de 1,43.10-3m dans les fibres inférieures et supérieures.
Pour le cas de chargement au centre, les déplacements dans la direction 2 (0,40.10-3 m) sont
plus forts par rapport à ceux dans la direction 1 et 3, et de même pour le cas de chargement au
bord, les déplacements dans la direction 2 (1,26.10-3 m) sont plus forts par rapport à celles
dans la direction 1 et 3 (Tableau 5.19). D’après les études faites par l’ACC, les déformations
les plus fortes sont enregistrées au niveau des coins des dalles.
En fonction du ratio déterminé entre la contrainte de traction et le module de rupture du béton
on déduira le nombre de passage maxi correspondant au trafic permis.
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 197
Figure 5.36. Représentation des déplacements pour le cas de deux essieux au centre d'une dalle
Les déflexions dans le cas de chargement au bord central dans les trois directions (0, 55mm
dans la direction 2) sont proches de celles du cas de chargement au centre dans les trois
directions (0,40 mm dans la direction 2) (Tableau 5.19).
Figure 5.37. Représentation des déplacements pour le cas de trois essieux sur une seule dalle
Le Tableau 5.20 et les Figures 5.36 et 5.37 présentent les résultats des déflexions obtenus par
une modélisation en 3D d'une chaussée en BCR pour les deux cas de chargement appliquée de
type 2 et 3 essieux. Les déflexions suivant la direction 2 pour ces deux cas de chargement
appliquée sont semblables. Elles sont de l'ordre de 1,02.10-3 et 1,18 .10-3m dans les fibres
inférieures et supérieures
Pour les deux cas de chargements avec deux et trois essieux, les contraintes et les déflexions
sont plus faibles par rapport aux cas de chargements au bord et au coin (Tableau 5.20). Nous
avons les déflexions dans la direction 2 respectivement de 1,02.10-3m et 1,18.10-3m pour le
cas de deux et trois essieux sur dalle. Ce qui prouve que le chargement avec une seule roue
reste le cas le plus défavorable pour la conception des chaussées rigides en BCR.
En fait, les conditions faisant du modèle le plus proche de celui recherché sont :
- utilisation d'une méthode de calcul aux éléments finis pour les couches supérieures
pour modéliser le comportement de la dalle en BCR sur la couche de fondation.
- Possibilité de tenir compte des effets des conditions d'appuis des dalles.
- Possibilité de tenir compte des effets des différents cas de chargement.
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 198
Figure 5.38. Courbes contraintes déplacements suivant l'axe 2, cas d'une charge au centre
Figure 5.39. Courbes contraintes déplacements suivant l'axe 2, cas d'une charge au coin
La courbe contrainte-déplacement (Figures 5.38 et 5.39) pour les deux cas de chargement
évolue d'abord linéairement, puis elle change de pente pour donner une courbe concave vers
les y négatifs confirmant ainsi le comportement du BCR.
6.11. Modélisation des phénomènes de soulèvement et de pompage sur une dalle en BCR
Les chaussées rigides étaient construites par des dalles reposant directement sur le sol support
sans couche de base. Mais avec l'accroissement du volume et des charges du trafic, le
phénomène de pompage devient critique et l'insertion d'une couche de base en grave sous la
dalle est devenue très fréquente. Le phénomène de pompage engendre la création des vides
sous les dalles qui va accentuer la formation des fissures et la rupture des dalles rigides. Pour
prévenir ce phénomène de pompage qui devient parfois critique dans les chaussées rigides
lorsque le trafic est qualifié de fort, les chaussées sont construites sur des couches de bases en
matériaux grenus d'épaisseur variable afin de protéger le sol support contre la perte de
matériaux fins [5.3].
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 199
Dans cette section on se concentre principalement sur l'étude du phénomène de pompage qui
se manifeste très fréquemment dans les chaussées rigides par déplacement relatif des bords
des dalles au niveau des joints.
Ce phénomène est mis en évidence par la modélisation en 3D sur le code de calcul "Abaqus
6.7" à travers des représentations graphiques et une évaluation quantitative.
Déflexion
Direction de mouvement
Perte de fines
Fines disposées dû au mouvement des
dalles
Cette modélisation nous permet d'étudier avec plus de précision l'état des contraintes et les
déformations induites et possibles au niveau des joints entre deux dalles en BCR ainsi que
tout le long des bords des dalles. Cette modélisation nous montre aussi l'importance de
l'interface entre la dalle en BCR et la couche de fondation en grave. L'effet de l'adhérence
parfaite ou du frottement entre les couches sur les mouvements et le soulèvement des bords de
dalles en cas de chargement de limites est très prépondérant. Ce dernier est à l'origine du
phénomène de pompage.
L'objectif de cette partie de modélisation en 3D est de comprendre la distribution et
l'évolution des contraintes tangentielles et des déplacements surtout à l'interface entre la dalle
en BCR et la couche de fondation.
- Les hypothèses proposées par Westergaard suppose que la dalle et la fondation sont en
contact parfait et que les déformations à n'importe quels points donnés sont proportionnelles à
la force en ce point et indépendant des forces en tout autres points. Ces hypothèses sont
simples mais elles ne sont pas réaliste et ne représentent pas le comportement des couches.
- Réellement les interactions et les liaisons entre les couches sont assurées par un coefficient
de frottement ce qui signifie qu'ils sont partiellement collées.
- Au droit des charges appliquées les déflexions sont maximales (1,43 mm par exemple pour
le cas de charge au coin) mais il y a naissance d'un soulèvement localisé surtout sur le bord
central en face de l'autre dalle (2,25mm). Cette déflexion et ce soulèvement confirment la
présence du phénomène de pompage.
Déplacements Charge au Bord Deux essieux au centre d'une dalle Trois essieux sur une dalle
Sous charge Au bord Sous charge Au bord Sous charge Au bord
U2 (mm) 1,26 (Déflex.) 2,13 (Soulèv.) 1,01 (Déflex.) 0,85(Soulèv.) 1,18 (Déflex.) 0,27(Soulèv.)
Soulèv.= (Soulèvement), (Déflex.)= Déflexion
Tableau 5.21. Résultats des déplacements obtenus par la modélisation en 3D
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 200
Déflexion
Déflexion
Soulèvement
Déflexion Déflexion
Soulèvement
Chargement au coin
Méthodes Contrainte (MPa) Déflexion (mm)
de Westergaard (1926) 2,81 0,595
de Ioannides et al. (1985) 2,83 0,667
de M. Dantu 1,174 -
Modélisation 3D par "Abaqus" 1,79 1,43
Tableau 5.22. Résultats des contraintes pour le cas de charge au coin par différentes méthodes
- Les méthodes de Westergaard et d’Ioannides et al. donnent des résultats très similaires, mais
ces résultats restent différents de ceux donnés par la méthode de Dantu. Notre modélisation en
3D donne des résultats (1,79 MPa) entre les deux méthodes en contraintes mais plus fort en
déplacements (Tableau 5.22).
Ch.5. Modélisation numérique du BCR en couche de roulement Page 201
- Les méthodes de Westergaard et de PCA donnent des résultats très proches en contraintes,
mais ces résultats restent aussi différents de ceux donnés par la méthode de Dantu. Notre
modélisation en 3D donne des contraintes (1,51 MPa) plus faibles à ceux donnés par les deux
premières méthodes mais plus proche des résultats de Dantu de plus elle donne des
déplacements inférieurs à ceux donnés par la méthode de Westergaard (Tableau 5.23).
Chargement au bord
Méthodes Contrainte (MPa) Déflexion (mm)
de Westergaard (1926) 3,27 0,764
des Courbes d'influence 3,05 0,903
de M. Dantu 3,254 -
Logiciel "ALIZE " 3,32 -
Modélisation 3D par "Abaqus" 2,21 1,26
Tableau 5.24. Résultats des contraintes pour le cas de charge au bord par différentes méthodes
- Les méthodes de Westergaard et des courbes d'influences donnent des résultats très proches
en contraintes et en déplacements, elles donnent aussi avec la méthode de Dantu des résultats
très proches en contraintes. Notre modélisation en 3D donne des contraintes plus faibles de
ceux donnés par les autres méthodes et des déplacements proches de celui donné par la
méthode des courbes d'influences (Tableau 5.24) par contre les déplacements trouvés sont
plus fort.
- La déférence enregistrée entre les valeurs trouvées par la modélisation et celles calculées par
les autres méthodes est due principalement à des coefficients de sécurité pris dans les
méthodes analytiques.
Contraintes M5 M6
en (MPa) Fibres Sup Fibres Inf Fibres Sup Fibres Inf
σ11 1,70 Comp 1,46 Trac 1,67Comp 1,42Trac
σ22 0,741 Comp 0,333Comp 0,747Comp 0,335 Comp
σ33 1,68 Comp 1,45 Trac 1,65 Comp 1,40 Trac
σ12 0,264 0,264 0,264 0,264
σ13 0,212 0,212 0,228 0,228
σ23 0,258 0,258 0,262 0,262
Mises 1,05 Trac 1,57 Trac 1,08 Trac 1,62 Trac
Tableau 5.25. Contraintes obtenues par la modélisation en 3D pour quatre lois de comportement différentes
Les résultats des simulations sur Abaqus relatifs aux chargements des dalles, en traitant 4
types de mélanges de BCR, montrent que les contraintes verticales σ22, décroîent quand le
module d'élasticité du matériau augmente. On peut remarquer que pour le mélange M1, à fort
module d'élasticité E= 30210 MPa, on obtient σ22=0,33MPa alors que pour le mélange M4, à
module d'élasticité relativement plus faible E= 26688 MPa, on obtient σ22=0,38MPa. En
outre, les contraintes horizontales σ11, et σ33, croient avec l'augmentation des modules
élastiques. En effet, avec le mélange M1, on peut obtenir les plus fortes contraintes (σ11=1,51
MPa et σ33= 1,49 MPa), par contre avec le mélange M4, on a obtenu les plus faibles
contraintes (σ11=1,10 MPa et σ33= 0,93 MPa).
La modélisation en 3D montre aussi que la déflexion sous la charge est plus faible pour le cas
du mélange M1 (0,40.10-3 m) par contre les déflexions engendrées par le chargement des
autres types de dalles sont plus fortes (de 0,42.10-3 pour M5 à 0,44.10-3 m pour M4 et M6).
Conclusions du Chapitre 5:
Dans ce travail, nous avons utilisé une modélisation en trois Dimensions (3D) pour
comprendre la distribution et l'évolution des contraintes et des déplacements dans toute la
dalle de BCR et particulièrement aux endroits de chargement, sur les fibres supérieures et
inférieures et à l'interface avec la couche de fondation. Cette modélisation en 3D, à travers le
code de calcul par éléments finis "Abaqus 6.7", nous a permis de choisir le nombre voulu de
couches. Nous avons pu aussi choisir les dimensions des couches en 3D. En outre, nous avons
adopté un comportement élastique pour la couche de fondation et le sol support par contre
nous avons fait entrer la loi de comportement du BCR. Cette modélisation nous a permis aussi
d'étudier facilement tous les cas de chargement réellement appliqués sur la chaussée. En effet,
nous pouvons traiter les effets de bords et aux coins. Les interactions entre les différentes
couches du modèle sont ajustées de façon que les interfaces soient parfaitement collées, ou
partiellement collées. L'hypothèse de Bernoulli a été appliquée de sorte que les déformations à
n'importe quels points donnés sont proportionnelles à la force en ce point et des forces en tout
autre point.
essieux sur la même dalle ou la contrainte dans la direction 3 est plus forte que les contraintes
dans les autres directions.
- Pour tous les cas de chargement, les déplacements dans la direction 2 sont plus forts (de 12 à
20 fois) par rapport à ceux dans la direction 1 et 3.
- C'est dans le cas de chargement au bord que les contraintes dans la direction 1 (2,21 MPa)
sont les plus fortes par rapport aux autres cas de chargement (de 1,23 à 1,46 fois). Et c'est
dans le cas de chargement au coin que les déplacements dans la direction 2 (1,43.10-3 m) sont
les plus forts par rapport aux autres cas de chargement (de 1,13 à 3,5 fois).
- Le cas de chargement d'une "Charge au bord" donne lieu à des valeurs maximales des
contraintes dans la direction 1. Ces contraintes sont une compression de 2,57 MPa dans les
fibres supérieures de la dalle et une traction de 2,21 MPa dans les fibres inférieures.
- D'une façon générale, les déflexions dans les directions 1, 2 et 3 pour le cas de chargement
au bord sont plus fortes que celles dans la direction 1, 2 et 3 pour le cas de chargement au
centre.
- La déflexion due à la charge au coin est très grande 1,43.10-3 m comparée à la déflexion au
centre de la dalle 0,40 .10-3 m. De plus, dans ce cas, les contraintes sont plus fortes 1,79 MPa
contre une contrainte de 1,51 MPa au centre de la dalle.
- Les phénomènes qui peuvent se manifester, autres que les contraintes, sont les mouvements
de déflexions plus au moins importants dans la direction 2 et c'est généralement ainsi que
périssent les chaussées rigides.
- Notre modélisation a donné des résultats différents de ceux donnés par les méthodes de
Westergaard, Ioannides et al., de PCA, des courbes d'influences et d'ALIZE car ces méthodes
sont basées sur une modélisation en 2 Dimensions uniquement alors que notre modélisation
est plus proche de la méthode de Dantu, car cette méthode utilise une simulation sur un
panneau en 3D qui se rapproche de la dalle en BCR.
- Les calculs faits par le code de calculs "Abaqus 6.7" sont précis et permettent d'obtenir les
distributions des contraintes et des déformations dans la dalle en BCR et les autres couches.
Page 204
CONCLUSION GENERALE
Le travail de recherche réalisé dans le cadre de cette thèse comporte une étude sur le Béton
Compacté au Rouleau (BCR) en vue d'une application en technique routière et en utilisant des
matériaux de gisements locaux avec la spécificité d’un faible dosage en ciment variant de 100
à 250 kg/m3.
En se basant sur les différents travaux et résultats sur le BCR (formulations, caractérisation et
modélisation) décrits dans la partie bibliographique, nous avons pu recueillir un certain
nombre d'informations et tirer des conclusions et des synthèses sur ce matériau. Elles
concernent particulièrement les différentes méthodes de formulations du BCR, les paramètres
influant sur la composition, les caractéristiques obtenues à l'état frais et durci ainsi que les
différentes approches pour la modélisation du BCR mis en place sous forme de dalle de
chaussée.
Notre étude de la formulation du BCR est basée principalement sur l'application d'une
méthode semi empirique Talbot-Fuller-Thompson (TFT) et du modèle MEC surtout que ces
deux méthodes ont montré une convergence dans les résultats relatifs aux différents
constituants. En effet, la méthode TFT nécessite un nombre d'essais pour ajuster et corriger la
formulation alors que l'application du modèle MEC à travers le logiciel René-LCPC nous a
facilité la détermination de la composition et nous a permis de réduire le nombre d'essais de
façon à réaliser qu’un nombre limité de gâché correspondant à la valeur de la compacité
optimale. En outre, l’utilisation du modèle MEC est conclue comme étant une méthode fiable
pour la formulation de mélange optimal de BCR à base de matériaux de gisements locaux
avec un faible dosage en ciment. D'autre part, dans le cas de la méthode TFT, en procédant au
tracé de la courbe granulaire de référence, ces courbes sont faites pour les granulats seuls
(sans ciment), ce qui signifie que le dosage en ciment est, en effet, une affaire de résistance et
non de granularité. Ce raisonnement n’est pas le même pour l’analyse avec le modèle MEC
qui considère l’effet des grains de ciment comme des éléments participant aussi à la
compacité du mélange.
La sélection des matériaux a été faite en se référant au principe de choix des granulats locaux
et à l'adaptation des méthodes de formulation de BCR à la nature des matériaux disponibles.
Des matériaux ordinaires siliceux et calcaires ont été utilisés ainsi que d'autres matériaux à
caractéristiques spécifiques tels que les granulats lourds et les fines de sidérite. Ces granulats
de sidérite ont été utilisés sous forme d'une substitution partielle de la quantité de granulats
ordinaires ou de ciment et les résultats d'études ont montré le grand intérêt et les améliorations
apportées sur les résistances mécaniques et la densité de ces granulats ainsi que sur la
réduction de la chaleur d'hydratation et le retard de prise en plus que les avantages
économiques. Ces améliorations des résistances sont dues à la reprise des granulats lourds
d’une part très importante des charges. Les résultats de cette étude montrent que ces bétons
développent des résistances supérieures aux résistances des mélanges ne contenant
uniquement que des granulats calcaires. En effet l’accroissement de résistance des BCR lourd
est lent à jeune âge mais il est plus rapide après les quatorze premiers jours. Il est donc
nécessaire d’utiliser des adjuvants qui permettent de combler cette carence.
En admettant ainsi les proportions définies à partir des méthodes de formulations, nous avons
pu identifier des mélanges de BCR présentant des bonnes résistances mécaniques. De plus,
une bonne amélioration de ces résistances des mélanges peut être obtenue par l’addition des
adjuvants. Quatre types d'adjuvants ont été étudiés. Les dosages (2% des adjuvants:
Accélérateur de durcissement, superplastifiant et de l’entraîneur d’air) et (0,4% de retardateur
de prise) sont retenus comme dosages optimaux des mélanges de BCR. En effet nous avons
pu obtenir des améliorations sur les résistances et particulièrement à la compression dépassant
70% celle de la résistance initiale pour le cas de l'accélérateur.
Page 205
L'étude du BCR à l'état frais a comporté une recherche sur l'influence des divers procédés de
compactages et la sensibilité de l'évolution des résistances mécaniques à l'énergie de
compactage en comparant trois modes de compactages: manuel, automatique et par Vibro-
Compactage. Une comparaison de la compacité obtenue expérimentalement avec celle
estimée par le modèle MEC a été faite. La méthode de compactage automatique est conclue
comme étant le procédé le plus performant. En outre nous avons utilisé la méthode de Vibro-
Compactage qui est recommandée par le Projet National BaCaRa. D'autre part, pour
compacter le BCR, la recherche du dosage optimal en eau est un élément principal. Ce dosage
a été étudié, dans notre travail, par deux méthodes: la méthode Proctor modifié et la méthode
de Compactabilité. Cette dernière est considérée comme une véritable méthode d'estimation
de la rhéologie du BCR permettant ainsi de déterminer les teneurs en eaux optimales de ce
matériau. Cette étude a été faite sur divers mélanges secs et humides, séparés en deux classes
ou en un seul mélange. En conséquence, la méthode de mesure de l'indice exprimant la
Compactabilité résout donc le problème rhéologique des mélanges secs comme c'est le cas du
BCR et nous permet de déterminer la teneur en eau optimale.
Pour la prédiction des résistances du BCR durci, nous avons adopté, dans notre étude,
plusieurs modèles qui ont été validés sur des mélanges de Béton Conventionnel. Nous avons
utilisé le modèle Feret-De Larrard-Tondat, basé sur le concept du l'Epaisseur Maximale de
Pâte EMP, pour la prédiction de la résistance à la compression. Les modèles Oluokun et De
Larrard ont été utilisés pour la prédiction de la résistance à la traction. En parallèle à cette
étude théorique, nous avons confectionné des moules spéciales pour la préparation de divers
types d'éprouvettes sur les quelles nous avons réalisé des essais expérimentaux pour la
détermination des résistances du BCR. Les modèles théoriques utilisés nous ont donné des
résultats convergeant avec ceux donnés par les essais expérimentaux. Ils sont conclues
convenables pour la prédiction des résistances. En outre, l'estimation de la résistance à la
flexion a été faite par les modèles d’Ouellet, Packard et de l'ACI.1 Ces modèles, n'ont pas
donné des résultats très convergeant avec ceux donnés par les essais expérimentaux. En effet
nous avons proposé un modèle qui suit la loi de puissance et qui nous permet d'estimer la
résistance à la flexion à partir de la résistance à la compression.
Suite à cette étude, nous pouvons conclure aussi que le BCR présente des bonnes résistances
mécaniques comparées à celles des bétons conventionnels confectionnés avec le même dosage
en ciment. En effet, le rapport calculé entre la résistance à la compression et la résistance à la
traction varie entre 8 et 9. Celui-ci est considéré comme un rapport plus faible comparé au
rapport calculé pour les bétons conventionnels qui est de l’ordre de 12.
Dans ce travail, nous avons réalisé des essais mécaniques et des mesures ultrasoniques pour la
détermination expérimentale du module d'élasticité du BCR qui sont à la suite comparés avec
les résultats des modèles de prédiction. En effet, nous pouvons conclure que les modèles de
prédiction employés ACI.2 et ACI.3 ne sont pas très fiables pour estimer le module
d'élasticité du BCR puisque le BCR présente un module d'élasticité qui peut varier entre 1,3 et
1,7 fois celui estimé par ces modèles alors que ces valeurs se retrouvent confondues avec les
valeurs des modèles Trisphère et BAEL. Ces derniers peuvent être appliqués pour la
prédiction du module d'élasticité du BCR. Les mesures ultrasoniques du module d'élasticité
dynamique représentent une autre alternative pour la détermination du module d'élasticité
statique du BCR. Dans cette étude, nous avons exploité les évaluations de résistances
mécaniques, de modules élastiques statiques et dynamiques et ceci suivant plusieurs
directions de chargement pour confirmer l'anisotropie du BCR basé aussi sur un jugement
qualitatif de l'aspect du BCR à l'état durci après rupture. Dans ce travail, nous avons montré
aussi que le BCR est sensible aux actions chimiques des produits d'hydrocarbures dont nous
avons pu montrer que le BCR est un matériau qui résiste mal aux attaques des hydrocarbures.
Page 206
Dans la dernière partie de ce travail, nous avons choisi, pour une modélisation 3D, l'utilisation
du code de calcul des éléments finis "Abaqus 6.7". Nous avons utilisé la loi de comportement
déjà déterminé dans le chapitre 4. L'objectif de cette modélisation est de comprendre la
distribution et l'évolution des contraintes et des déplacements dans une dalle de BCR
particulièrement aux endroits de chargement, sur les fibres supérieures et inférieures et à
l'interface avec la couche de fondation. Les contraintes et les déformations sont déterminées
en utilisant ce code de calcul. Ces sollicitations engendrées à l'intérieur et à la surface des
dalles, et transmises à la fondation, sont comparées avec les résultats d'autres méthodes de
modélisation numérique 2D. Les calculs effectués par ce code de calculs sont précis et
permettent d'obtenir les distributions des contraintes et des déformations dans la dalle en BCR
et les autres couches. Les résultats de cette modélisation 3D montrent que pour tous les cas de
chargement, les contraintes dans la direction 1 sont supérieures à celles dans les deux autres
directions 2 et 3 (de 2,3 à 5 fois) sauf pour le cas de chargement de trois essieux sur une dalle
ou la contrainte dans la direction 3 est plus forte que celles dans les autres directions. Cette
différence fait apparaître que les contraintes de traction peuvent être aussi dans le sens
transversal 3 et non seulement dans le sens longitudinal 1. De plus, les déplacements dans la
direction 2 sont plus forts (de 12 à 20 fois), par rapport à celles dans la direction 1 et 3.
D'autre part, c'est dans le cas de chargement au bord que les contraintes dans la direction 1
sont les plus fortes par rapport aux autres cas de chargement (de 1,23 à 1,46 fois). En outre,
c'est dans le cas de chargement au coin que les déplacements dans la direction 2 sont les plus
forts par rapport aux autres cas de chargement (de 1,13 à 3,5 fois).
Les résultats de calculs obtenus par notre modélisation 3D sont différents de ceux donnés par
les méthodes de Westergaard, de PCA, d'Ioannides et al., des courbes d'influences et
d'ALIZE. En effet, ces méthodes sont basées sur une modélisation en 2D uniquement alors
que les résultats de notre modélisation sont plus proches de ceux de la méthode de Dantu, car
celle-ci utilise une simulation sur un panneau en 3D qui se rapproche de la dalle en BCR.
Les phénomènes qui peuvent se manifester autres que les contraintes sont les mouvements de
déflexions plus au moins importants dans la direction 2 et c'est généralement ainsi que
périssent les chaussées rigides en BCR.
Notre étude sur le BCR a mis en valeurs les caractéristiques de ce matériau à l'état frais et
durci à travers les essais expérimentaux et a montré la fiabilité des modèles de prédiction mis
en application. Elle a comporté aussi des approches pour l'explication des phénomènes et du
comportement de ce matériau. En outre la modélisation numérique du comportement des
dalles de BCR fait apparaître les sollicitations et les réponses de ces éléments soumis aux
chargements de services. De plus, l’étude économique par l’établissement des sous détails de
prix pour deux différentes variantes de structures de chaussées, expliquent la rentabilité de
l’utilisation de la technique de BCR à faible dosage en ciment dans les travaux routiers
surtout dans le cas de la construction et l’entretien des routes fortement sollicitées
Page 207
Perspectives:
Les avantages précités, tel que les bonnes résistances du BCR appuyés par des études de
formulation, de résistance et d’une évaluation économique montrent que le BCR est un
matériau très convenable et rentable pour la construction et l’entretien des chaussées en
milieux urbains et rurales. L’étude économique explique aussi la rentabilité de l’utilisation de
la technique de BCR dans les travaux routiers.
En outre ces études peuvent être élargies et poussées pour couvrir d'autres sujets relatifs au
BCR. Dans ce contexte, nos donnons les recommandations suivantes:
Bibliographie
Chapitre 1
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Page 214
Chapitre 1
Chapitre 2
Figure 2.1. Liant (Ciment) utilisé pour la formulation des mélanges de BCR
Figure 2.2. Analyse granulométrique des 5 granulats (NF EN 933-1)
Figure 2.3. Analyse granulométrique et fuseau du sable
Figure 2.4. Matériaux granulaires composants les mélanges de BCR (Sables, Graviers et Graves)
Page 216
Chapitre 3
Figure 3.1. Compactage du BCR selon le procédé Proctor Modifié (ASTM D 1557)
Figure 3.2. Courbe de la variation de la densité sèche en fonction de la teneur en eau: courbe Proctor
Modifié
Figure 3.3. Courbes de l‘optimum Proctor modifié pour 8 mélanges de BCR.
Figure 3.4. Mesure de la masse volumique du BCR
Figure 3.5. Compactage du BCR sur chantier [3.8]
Figure 3.6. Schéma général fondamental des objectifs du compactage
Figure 3.7. Eprouvette de BCR préparées selon le procédé Proctor Modifié
Figure 3.8. Courbe de la variation de la densité sèche en fonction de la teneur en eau : courbe Proctor
Modifié
Figure 3.9. Compactage automatique du BCR avec la machine ''RMU Testing Equipment".
Figure 3.10. Vibro-Compactage.
Figures 3.11 Résistance à la compression en fonction de l’âge pour les trois cas de Compactage
Figure 3.12. Courbes des compacités des différents mélanges granulaires de BCR
Figures 3.13, 3.14, 3.15 et 3.16: Divers compacité : sec, humide et théorique suivant la méthode René-LCPC
Figure 3.17. Appareil VEBE
Figure 3.18. Exemple de l'évolution de la maniabilité dans le temps (par l'essai VEBE) d'un mélange
Figure 3.19. Eprouvettes de BCR compactées selon le procédé Proctor Modifié
Figures 3.20. Variation de la densité sèche en fonction de la teneur en eau (Courbe Proctor Modifié)
Figure 3.21. Essai de Compactabilité du BCR par Vibro-Compactage
Figure 3.22. Mesure expérimentale de l'Indice de Compactabilité CR
Figure 3.23. Compactabilité des quatre Mélanges secs et humides par les deux méthodes
Figure 3.24. Compactabilité des quatre Mélanges secs et humides
Figure 3.25. Variation de la Compactabilité des mélanges M1, M4, M5 & M6 en fonction du dosage en eau
Figure 3.26. Courbe de la variation de la Compactabilité en fonction du dosage en eau pour les 4 mélanges
Figure 3.27. Courbe de la variation de la Compactabilité en fonction de la teneur en eau pour 4 mélanges
Chapitre 4
Figure 4.26. Montage des capteurs de mesure de déformations sur éprouvettes cylindrique de BCR et
déroulement de l'essai de mesure de module d'élasticité en trois cycles de chargement-
déchargement
Figure 4.27. Résultats d'essais de mesure de module d'élasticité du BCR - Mélange M1
Figure 4.28. Résultats d'essais de mesure de module d'élasticité du BCR - Mélange M4
Figure 4.29. Histogramme des modules d'élasticité du BCR et du BC pour les 4 mélanges (M1,M4,M5,M6)
Figure 4.30. Module d'élasticité en fonction de la résistance du BCR (par modèles et expérimentales)
Figure 4.31. Appareillage "58-E0049"pour mesure du module élastique dynamique
Figure 4.32. Histogramme du module élastique (avec trois modèles et expérimental)
Figure 4.33. Vibro-Compactage avec table vibrante
Figure 4.34. Représentation des trois facettes d'une éprouvette de BCR essayée
Figure 4.35. Compression des éprouvettes selon les trois différentes facettes
Figure 4.36. Résistance à la compression sur cube de 15x15x15 cm pour 4 mélanges de BCR
Figure 4.37 Résistance à la compression sur cube de 15x15x15 cm pour 4 mélanges du BC
Figure 4.38. Une coupe montrant la disposition des gros granulats dans une éprouvette de BCR
Figure 4.39. Eprouvettes et équipement de mesure ultrasonique de module élastique du BCR
Figure 4.40. Modules élastiques du BCR sur cube 15x15x15 pour 4 mélanges
Figure 4.41. Eprouvettes de BCR après conservations dans les produits d'hydrocarbures.
Figure 4.42. Variation de la résistance à la compression en fonction de l’âge mélange M1&M4
Figure 4.43. Variation de la résistance à la compression en fonction de l’âge mélange M5&M6
Figure 4.44. Variation d'attaque du produit P1 en fonction du temps pour les 4 Mélanges
Figure 4.45. Eprouvettes après écrasement- infiltration des produits à l'intérieur des éprouvettes
Chapitre 5
Figure 5.35. Représentation des déplacements pour le cas d'une charge au centre
Figure 5.36. Représentation des déplacements pour le cas de deux essieux au centre d'une dalle
Figure 5.37. Représentation des déplacements pour le cas de trois essieux sur une seule dalle
Figure 5.38. Courbes contraintes déplacements suivant l'axe 2, cas d'une charge au centre
Figure 5.39. Courbes contraintes déplacements suivant l'axe 2, cas d'une charge au coin
Figure 5.40. Phénomène de pompage dans les chaussées rigides
Figure 5.41. Représentation des déplacements pour quatre cas de chargement
Page 220
Chapitre 2
Chapitre 3
Tableau 3.1. Un exemple de résultats de l’essai Proctor modifié sur un mélange de BCR
Tableau 3.2. Valeurs de l’Optimum Proctor modifié et des masses volumiques sèche et humide pour 8
mélanges.
Tableau 3.3. Valeurs des masses volumiques humides et à sec des mélanges de BCR (Expérimentales et
théoriques).
Tableau 3.4. Valeurs des pourcentages des différents constituants et de l’Optimum Proctor modifié Wop
Tableau 3.5. Valeurs des Compacités des mélanges de BCR à l'état sec et humide
Tableau 3.6. Compactabilité des quatre mélanges à sec par les deux méthodes
Tableau 3.7. Compactabilité des quatre mélanges humides par les deux méthodes
Tableau 3.8. Exemple de mesure de la Compactabilité du mélange M1
Tableau 3.9. Coefficient de Compactabilité CR pour les 4 mélanges en fonction de la quantité et la teneur
en eau
Tableau 3.10 Valeurs des teneurs en eau optimales
Page 221
Chapitre 4
Tableau 4.1. Exemple de calcul de l'EMP et de k pour le dosage 200 kg de ciment /m3 de BCR
Tableau 4.2. Résistance à la compression et à la traction en fonction de EMP (dosage 250 kg/m3)
Tableau 4.3. Résistance à la compression et à la traction en fonction de EMP (dosage 200 kg/m3)
Tableau 4.4. Résistance à la compression et à la traction en fonction de EMP (dosage 150 kg/m3)
Tableau 4.5. Résistance à la flexion pour les 8 mélanges de BCR par les modèles - Dosage 150 kg/m3
Tableau 4.6. Résistance à la flexion pour les 8 mélanges de BCR par les modèles - Dosage 200 kg/m3
Tableau 4.7. Résistance à la flexion pour les 8 mélanges de BCR par les modèles - Dosage 250 kg/m3
Tableau 4.8. Résistance à la flexion pour les 8 mélanges de BCR (proposé par Packard)-Dosage 250 kg/m3
Tableau 4.9. Constituants des mélanges granulaires de BCR utilisés pour le dosage en ciment de 150 kg/m3
Tableau 4.10. Constituants des mélanges granulaires de BCR utilisés pour le dosage en ciment de 200 kg/m3
Tableau 4.11. Constituants des mélanges granulaires de BCR utilisés pour le dosage en ciment de 250 kg/m3
Tableau 4.12. Résistances à la compression expérimentales et par modèles des mélanges de 1 à 8 avec les
dosages 150, 200 et 250 kg de ciment/m3
Tableau 4.13. Valeurs des résistances à la compression et à la flexion des 8 différents mélanges de BCR
Tableau 4.14. Valeurs des modules élastiques des mélanges de BCR par le modèle Trisphère pour 3 dosages
Tableau 4.15. Valeurs des pourcentages des différents constituants
Tableau 4.16. Valeurs des modules d'élasticité pour les mélanges de BCR (expérimental et par modèles)
Tableau 4.17. Valeurs du module d'élasticité E du BCR pour les 4 mélanges par la 2eméthode expérimentale
Tableau 4.18. Valeurs du coefficient de Poisson du BCR pour les 4 mélanges
Tableau 4.19. Un exemple des valeurs de modules d'élasticité dynamique et statique (en MPa) obtenu
expérimentalement et par les trois modèles, pour le mélange M4
Tableau 4.20. Exemple de valeurs des modules élastiques du BCR sur cube 15x15x15 pour mélange du BCR
Tableau 4.21. Caractéristiques physico-chimiques des produits
Chapitre 5
Tableau 5.1. Résultats des contraintes et des déflexions pour les trois cas traités (Méthode Westergaard)
Tableau 5.2. Résultats des contraintes et des déflexions pour les trois cas traités (Méthode Ioannides et al.)
Tableau 5.3. Résultats des contraintes et des déflexions pour les trois cas traités (Méthode Westergaard)
Tableau 5.4. Résultats des contraintes pour les trois cas traités (Méthode de PCA)
Tableau 5.5. Résultats des contraintes et des déflexions pour les trois cas traités (Méthode Westergaard)
Tableau 5.6. Résultats des contraintes pour les trois cas traités (Méthode d'ALIZE III)
Tableau 5.7. Résultats des contraintes et des déflexions pour les trois cas traités(Méthode Influence charts)
Tableau 5.8. Résultats des contraintes pour le cas de charge au centre (Méthode de Dantu)
Tableau 5.9. Résultats des contraintes pour le cas de charge sur le bord (Méthode de Dantu)
Tableau 5.10. Résultats des contraintes et déflexions pour le cas de charge au coin (Méthode de Dantu)
Tableau 5.11. Résultats des contraintes obtenus par la modélisation en 3D – sans majorations
Tableau 5.12. Résultats des contraintes obtenus par la modélisation en 3D - sans majorations
Tableau 5.13. Résultats des contraintes obtenus par la modélisation en 3D – avec majorations
Tableau 5.14. Résultats des contraintes obtenus par la modélisation en 3D – avec majorations
Tableau 5.15. Résultats des contraintes obtenus par la modélisation en 3D – 2 et 3 Essieux sans majorations
Tableau 5.16. Résultats des contraintes obtenus par la modélisation en 3D - 2 et 3 Essieux avec majorations
Tableau 5.17. Résultats des déplacements obtenus par la modélisation en 3D- sans majorations
Tableau 5.18. Résultats des déplacements obtenus par la modélisation en 3D- sans majorations
Tableau 5.19. Résultats des déplacements obtenus par la modélisation en 3D - avec majorations
Tableau 5.20. Résultats des déplacements obtenus par la modélisation en 3D - avec majorations
Tableau 5.21. Résultats des déplacements obtenus par la modélisation en 3D- Déflexions
Tableau 5.22. Résultats des contraintes pour le cas de charge au coin par différentes méthodes
Tableau 5.23. Résultats des contraintes pour le cas de charge au centre par différentes méthodes
Tableau 5.24. Résultats des contraintes pour le cas de charge au bord par différentes méthodes
Tableau 5.25. Contraintes obtenues par la modélisation en 3D pour quatre lois de comportement différentes
Tableau 5.26. Déplacements obtenus par la modélisation en 3D pour quatre différentes lois de
comportement
Page 222
Notations
Lettres Majuscules
Lettres Minuscules
Lettres Grecques
Chiffres
ANNEXE 1
Page 225
Chapitre 2
Sables et graviers
Sables roulés et graviers Sables et graviers
roulés usuels
de broyage usuel de broyage usuel
Consistance très fluide
32 et au-dessus 34 et au-dessus 38 et au dessus
mise en œuvre sans serrage
Consistance fluide
30-32 32-34 36-38
pour faible serrage
Consistance molle
28-30 30-32 34-36
pour serrage moyen
Consistance ferme
26-28 28-30 32-34
pour serrage soigne
Consistance très ferme
24-26 26-28 30-32
pour serrage puissant
Consistance de terre humide
22-24 24-26 28-30
serrage très puissant
Serrage exceptionnellement au-dessous de 22 au-dessous de 24 au-dessous de 28
puissant (à déterminer dans chaque cas) (à déterminer) (à déterminer)
Valeurs du paramètre A (Tableau de Faury)
100 100
90 90
80 80
Tamisât cumulés en (%)
70 70
Tamisât cumulés en (%)
60 60
50 50
40 40
30 30
20 20
10
10
0
0
0,01 0,1 1 10 100
0,01 0,1 1 10 100
Diamètre (mm)
Diamètre (mm)
sable grave (0/20) courbe de référence sable grave (0/20) sable (0/4) courbe de référence
60
60
50
50
40
40
30 30
20 20
10 10
0 0
0,01 0,1 1 10 100 0,01 0,1 1 10 100
Diamètre (mm)
Diamètre (mm)
Sab le Grave 0/20 Sab le JO Gravier 4/8 Coure Reference sable 0/4 grave 0/20 courbe de référence
Page 226
70
100 100
90 90
80 80
70 70
60 60
50 50
40 40
30 30
20 20
10 10
0 0
0,01 0,1 1 10 100 0,01 0,1 1 10 Diamètre (mm) 100
Diamètre (mm)
Sable Kh Gravier 4/16 Sable JO Gravier 4/8 Courbe Reference sable gravier 4/8 courbe de référence
90
90
80
80
Tamisât cumulés en (%)
70
70
Tamisat cumelés (%)
60
60
50
50
40
40
30
30
20
20
10
10
0
0
0,01 0,1 1 10 100
0,01 0,1 1 10 100 Diamètre (mm)
Diamètre (mm)
Gravier 4/16 Sable JO Courbe Reference grave (0-20) gravier (4/8) courbe de référence
Analyse granulométrique + courbe de Référence M11 Analyse granulométrique + courbe de Référence M12
100
100
90
90
80
80
70
Tamisât cumulés en (%)
70
Tamisât cumulés en (%)
60
60
50
50
40
40
30 30
20 20
10 10
0 0
0,01 0,1 1 10 100 0,01 0,1 1 10 100
Diamètre (mm) Diamètre (mm)
Sable Kh Gravier 4/12,5 Reference Sable JO Gravier 4/12,5 Courbe Reference
Page 227
Analyse granulométrique + courbe de Référence M13 Analyse granulométrique + courbe de Référence M14
100 100
90 90
80 80
70
60 60
50 50
40 40
30 30
20 20
10 10
0 0
0,01 0,1 1 Diamètre (mm) 10 100 0,01 0,1 1 10 100
Diamètre (mm)
Grave 0/20 Sable Kh Gravier 4/12,5 Reference curve Grave 0/20 Sable JO Gravier 4/12,5 courbe Reference
100
100 90
90
80
80
70
Tamisât cumulés en (% )
Tamisât cumulés en (%)
70
60
60
50
50
40
40
30
30
20
20
10 10
0 0
0,01 0,1 1 10 100 0,01 0,1 1 10 100
Diamètre (mm) Diamètre (mm)
Grave 0/20 Sable JO Gravier 4/8 Courbe Reference Grave 4/16 Sable JO Gravier 4/8 Courbe Reference
90 100
80 90
80
70
Tamisât cumulés en (%)
70
Tamisât cumulés en (%)
60
60
50
50
40
40
30
30
20 20
10 10
0
0
0,01 0,1 1 10 100
0,01 0,1 1 10 100
Diamètre (mm) Diamètre (mm)
Sable Kh Gravier 4/16 Gravier 4/8 Courbe Reference Grave 0/20 Sab le Kh Grave 4/8 Courb e Reference
90
90
80
80
70
70
Tamisat cumulé (%)
60
Tamisât cumulés en (%)
60
50
50
40
40
30
30
20
20
10
10
0
0 Diamètres (mm) 100
0,01 0,1 1 10 100
0,01 0,1 1 10
Diamètre (mm) Sab le Kh Grave 0/20 Sab le JO Gravier 4/16
Gravier 4/16 Gravier 4/8 Courbe Reference Gravier 4/12,5 Gravel 4/12,5 Ref
Courbes granulométriques et de références TFT pour n=0.45 pour les vingt mélanges.
Page 228
M1 M2
dosage cime Poids sable Pds Grave 0/20Poids Total %Ciment %Sable %Grave0/20 dosage cime Poids sable Pds Sabl JO Pds G 0/20 Poids Total %Ciment %Sable %SableJO %Grav0/20
50,000 691,27 1434,00 2175,27 2,30 31,78 65,92 50,000 356,11 524,82 1230,67 2161,60 2,31 16,47 24,28 56,93
75,000 684,25 1419,45 2178,70 3,44 31,41 65,15 75,000 352,49 519,50 1218,19 2165,18 3,46 16,28 23,99 56,26
100,000 677,24 1404,90 2182,14 4,58 31,04 64,38 100,000 348,88 514,18 1205,70 2168,76 4,61 16,09 23,71 55,59
125,000 670,23 1390,35 2185,58 5,72 30,67 63,61 125,000 345,27 508,85 1193,21 2172,33 5,75 15,89 23,42 54,93
150,000 663,21 1375,80 2189,02 6,85 30,30 62,85 150,000 341,65 503,53 1180,73 2175,91 6,89 15,70 23,14 54,26
175,000 656,20 1361,26 2192,45 7,98 29,93 62,09 175,000 338,04 498,20 1168,24 2179,48 8,03 15,51 22,86 53,60
200,000 649,18 1346,71 2195,89 9,11 29,56 61,33 200,000 334,43 492,88 1155,76 2183,06 9,16 15,32 22,58 52,94
225,000 642,17 1332,16 2199,33 10,23 29,20 60,57 225,000 330,82 487,55 1143,27 2186,64 10,29 15,13 22,30 52,28
250,000 635,16 1317,61 2202,77 11,35 28,83 59,82 250,000 327,20 482,23 1130,78 2190,21 11,41 14,94 22,02 51,63
275,000 628,14 1303,06 2206,20 12,46 28,47 59,06 275,000 323,59 476,90 1118,30 2193,79 12,54 14,75 21,74 50,98
300,000 621,13 1288,51 2209,64 13,58 28,11 58,31 300,000 319,98 471,58 1105,81 2197,36 13,65 14,56 21,46 50,32
325,000 614,12 1273,96 2213,08 14,69 27,75 57,57 325,000 316,36 466,25 1093,32 2200,94 14,77 14,37 21,18 49,68
350,000 607,10 1259,41 2216,52 15,79 27,39 56,82 350,000 312,75 460,93 1080,84 2204,52 15,88 14,19 20,91 49,03
375,000 600,09 1244,86 2219,95 16,89 27,03 56,08 375,000 309,14 455,60 1068,35 2208,09 16,98 14,00 20,63 48,38
400,000 593,08 1230,31 2223,39 17,99 26,67 55,34 400,000 305,52 450,28 1055,87 2211,67 18,09 13,81 20,36 47,74
M3 M4
dosage cime Poids sable Pd sab JO Pds Gr 4/8 Pd Gr0/20 Poids Total%Ciment %Sable %Sabl JO %Grav4/8 %Grav0/20 dosage cime Poids sable JOPoids Grave0/20
Poids Total %Ciment %Sable JO %Grave 0/20
50,000 356,11 205,81 382,76 1177,16 2171,85 2,30 16,40 9,48 17,62 54,20 50,000 885,00 1219,97 2154,97 2,32 41,07 56,61
75,000 352,49 203,73 378,88 1165,22 2175,32 3,45 16,20 9,37 17,42 53,57 75,000 876,02 1207,59 2158,61 3,47 40,58 55,94
100,000 348,88 201,64 375,00 1153,28 2178,79 4,59 16,01 9,25 17,21 52,93 100,000 867,04 1195,22 2162,26 4,62 40,10 55,28
125,000 345,27 199,55 371,11 1141,34 2182,27 5,73 15,82 9,14 17,01 52,30 125,000 858,06 1182,84 2165,90 5,77 39,62 54,61
150,000 341,65 197,46 367,23 1129,39 2185,74 6,86 15,63 9,03 16,80 51,67 150,000 849,08 1170,46 2169,54 6,91 39,14 53,95
175,000 338,04 195,37 363,35 1117,45 2189,21 7,99 15,44 8,92 16,60 51,04 175,000 840,10 1158,08 2173,19 8,05 38,66 53,29
200,000 334,43 193,28 359,46 1105,51 2192,68 9,12 15,25 8,81 16,39 50,42 200,000 831,12 1145,71 2176,83 9,19 38,18 52,63
225,000 330,82 191,20 355,58 1093,56 2196,15 10,25 15,06 8,71 16,19 49,79 225,000 822,15 1133,33 2180,47 10,32 37,70 51,98
250,000 327,20 189,11 351,70 1081,62 2199,63 11,37 14,88 8,60 15,99 49,17 250,000 813,17 1120,95 2184,12 11,45 37,23 51,32
275,000 323,59 187,02 347,81 1069,68 2203,10 12,48 14,69 8,49 15,79 48,55 275,000 804,19 1108,57 2187,76 12,57 36,76 50,67
300,000 319,98 184,93 343,93 1057,73 2206,57 13,60 14,50 8,38 15,59 47,94 300,000 795,21 1096,19 2191,40 13,69 36,29 50,02
325,000 316,36 182,84 340,05 1045,79 2210,04 14,71 14,31 8,27 15,39 47,32 325,000 786,23 1083,82 2195,05 14,81 35,82 49,38
350,000 312,75 180,76 336,16 1033,85 2213,52 15,81 14,13 8,17 15,19 46,71 350,000 777,25 1071,44 2198,69 15,92 35,35 48,73
375,000 309,14 178,67 332,28 1021,90 2216,99 16,91 13,94 8,06 14,99 46,09 375,000 768,27 1059,06 2202,33 17,03 34,88 48,09
400,000 305,52 176,58 328,40 1009,96 2220,46 18,01 13,76 7,95 14,79 45,48 400,000 759,29 1046,68 2205,98 18,13 34,42 47,45
M5 M6
Dosage cime Poids sable Pds Sabl JO Pds Gr 4/16 Poids Total %Ciment %Sable %SableJO %Grav4/16 dosage cime Poids sable Poids Gravier Poids Total %Ciment %Sable %Gravier
50,000 356,11 823,25 926,98 2156,34 2,32 16,51 38,18 42,99 50,000 900,74 1228,78 2179,52 2,29 41,33 56,38
75,000 352,49 814,90 917,57 2159,97 3,47 16,32 37,73 42,48 75,000 891,60 1216,31 2182,92 3,44 40,84 55,72
100,000 348,88 806,55 908,17 2163,60 4,62 16,13 37,28 41,97 100,000 882,46 1203,85 2186,31 4,57 40,36 55,06
125,000 345,27 798,20 898,76 2167,22 5,77 15,93 36,83 41,47 125,000 873,32 1191,38 2189,70 5,71 39,88 54,41
150,000 341,65 789,84 889,36 2170,85 6,91 15,74 36,38 40,97 150,000 864,19 1178,91 2193,10 6,84 39,40 53,76
175,000 338,04 781,49 879,95 2174,48 8,05 15,55 35,94 40,47 175,000 855,05 1166,45 2196,49 7,97 38,93 53,10
200,000 334,43 773,14 870,55 2178,11 9,18 15,35 35,50 39,97 200,000 845,91 1153,98 2199,89 9,09 38,45 52,46
225,000 330,82 764,79 861,14 2181,74 10,31 15,16 35,05 39,47 225,000 836,77 1141,51 2203,28 10,21 37,98 51,81
250,000 327,20 756,43 851,74 2185,37 11,44 14,97 34,61 38,97 250,000 827,63 1129,05 2206,68 11,33 37,51 51,16
275,000 323,59 748,08 842,33 2189,00 12,56 14,78 34,17 38,48 275,000 818,49 1116,58 2210,07 12,44 37,03 50,52
300,000 319,98 739,73 832,93 2192,63 13,68 14,59 33,74 37,99 300,000 809,35 1104,11 2213,46 13,55 36,56 49,88
325,000 316,36 731,38 823,52 2196,26 14,80 14,40 33,30 37,50 325,000 800,21 1091,64 2216,86 14,66 36,10 49,24
350,000 312,75 723,02 814,12 2199,89 15,91 14,22 32,87 37,01 350,000 791,08 1079,18 2220,25 15,76 35,63 48,61
375,000 309,14 714,67 804,71 2203,52 17,02 14,03 32,43 36,52 375,000 781,94 1066,71 2223,65 16,86 35,16 47,97
400,000 305,52 706,32 795,31 2207,15 18,12 13,84 32,00 36,03 400,000 772,80 1054,24 2227,04 17,96 34,70 47,34
M7 M8
dosage cime
P ds sable KhPd Sabl JOPds Gr 4/8 Pd Gr4/16 Poids Total%Ciment %Sable %Sabl JO %Grav4/8 %Grav4/16 dosage cime Poids sableKh Poids Gravi4/8Poids Total %Ciment %Sable Kh %Gravier 4/8
50,000 356,27 205,91 744,61 819,57 2176,36 2,30 16,37 9,46 34,21 37,66 50,000 649,37 1467,26 2166,64 2,31 29,97 67,72
75,000 352,74 203,87 737,23 811,45 2180,29 3,44 16,18 9,35 33,81 37,22 75,000 642,78 1452,38 2170,16 3,46 29,62 66,92
100,000 349,21 201,83 729,85 803,33 2184,22 4,58 15,99 9,24 33,41 36,78 100,000 636,19 1437,49 2173,69 4,60 29,27 66,13
125,000 345,68 199,79 722,48 795,21 2188,15 5,71 15,80 9,13 33,02 36,34 125,000 629,61 1422,60 2177,21 5,74 28,92 65,34
150,000 342,15 197,75 715,10 787,08 2192,08 6,84 15,61 9,02 32,62 35,91 150,000 623,02 1407,72 2180,74 6,88 28,57 64,55
175,000 338,62 195,71 707,72 778,96 2196,01 7,97 15,42 8,91 32,23 35,47 175,000 616,43 1392,83 2184,26 8,01 28,22 63,77
200,000 335,09 193,67 700,34 770,84 2199,94 9,09 15,23 8,80 31,83 35,04 200,000 609,84 1377,95 2187,79 9,14 27,87 62,98
225,000 331,56 191,63 692,96 762,72 2203,87 10,21 15,04 8,70 31,44 34,61 225,000 603,25 1363,06 2191,31 10,27 27,53 62,20
250,000 328,03 189,59 685,58 754,60 2207,80 11,32 14,86 8,59 31,05 34,18 250,000 596,66 1348,17 2194,84 11,39 27,18 61,42
275,000 324,50 187,55 678,21 746,48 2211,73 12,43 14,67 8,48 30,66 33,75 275,000 590,08 1333,29 2198,36 12,51 26,84 60,65
300,000 320,97 185,51 670,83 738,36 2215,66 13,54 14,49 8,37 30,28 33,32 300,000 583,49 1318,40 2201,89 13,62 26,50 59,88
325,000 317,44 183,47 663,45 730,24 2219,59 14,64 14,30 8,27 29,89 32,90 325,000 576,90 1303,51 2205,41 14,74 26,16 59,11
350,000 313,91 181,43 656,07 722,12 2223,52 15,74 14,12 8,16 29,51 32,48 350,000 570,31 1288,63 2208,94 15,84 25,82 58,34
375,000 310,38 179,39 648,69 714,00 2227,45 16,84 13,93 8,05 29,12 32,05 375,000 563,72 1273,74 2212,46 16,95 25,48 57,57
400,000 306,85 177,34 641,32 705,87 2231,38 17,93 13,75 7,95 28,74 31,63 400,000 557,13 1258,85 2215,99 18,05 25,14 56,81
Chapitre 4
Chapitre 5
Chargement au Bord
Chargement au Bord
central
Chargement de Deux
essieux au centre
Chargement de Trois
essieux au centre
Annexe 2
Page 235
EVALUATION ECONOMIQUE
Nous traitons dans cette partie de notre travail une évaluation économique de deux différentes
variantes de structures de chaussées:
- Variante N° I: structure conventionnel de Type: couche de fondation et couche de
base en grave non traité avec une couche de roulement en Béton Bitumineux.
La couche de base: est en grave concassée 0/20.
La couche de fondation: est en grave concassée 0/31,5.
La couche de roulement: est en Béton Bitumineux (BB) 0/14.
- Variante N° II: structure de chaussées en BCR sur une couche de base en graves
non traité reposant elle même sur le sol support.
La couche de base/ fondation: est en grave concassée 0/20.
1. Données de bases
- Le trafic: Nous choisissons un trafic moyen de classe T2 selon le catalogue des structures
neuves édité par le Ministère de l’Equipement et de l’Habitat et de l’Aménagement de
Territoire (Tunisie), un trafic considéré comme le plus fréquent sur le réseau routier tunisien.
- Climat et hydrologie: la Tunisie est subdivisée en trois zones A, B et C selon la pluviométrie
annuelle, des coefficients α et β sont affectés pour chaque région dans le pays.
A: 6 mois humides et 6 mois secs
B: 4 mois humides et 8 mois secs
C: 2 mois humides et 10 mois secs
- Le sol support: Nous considérons que la structure repose sur un sol de bonne qualité.
L’identification a été faite sur la base des essais CBR et en utilisant le même catalogue, notre
sol est classé S3.
2. Dimensionnement
Pour la Variante N° II: Nous employons les méthodes et les logiciels de dimensionnement
développés dans la CPCA qui nous donnent les épaisseurs résumées dans le tableau suivant.
Ouvrages Dimensions
Les trottoirs 100 mm –125 mm
Les allées 100 mm –125 mm
Les parkings 100 mm –125 mm
Les rues, Routes /Access 150 mm –200 mm
Les Autoroutes secondaires 150 mm –200 mm
Les Autoroutes urbaines 200 mm –250 mm
Les Autoroutes de liaisons 250 mm
Epaisseurs des ouvrages en BCR
Page 236
Sol support
Sol support
Dans notre étude comparative nous prenons un exemple représentatif de chaussée, et les
résultats sont présentés sur les tableaux suivants.
Variante N°I
Couche Matériaux Prix unitaire /m3 Quantité/m² Sous total
(en euros) (en euros)
Roulement/ Béton 120,000 0,05 6,000
de surface bitumineux
Base Graves 17,000 0,20 3,400
concassé 0/20
Fondation Graves 15,000 0,30 4,500
concassé 0/31,5
13,900
Coef de règlement K 1,23
Total 17,097
Sous détails de prix de la variante N° I
Variante N°II
Couche Matériaux Prix unitaire /m3 Quantité/m² Sous total
(en euros) (en euros)
Roulement/ de Béton Compacté 40,000 0,20 8,000
surface au Rouleau
Base/Fondation Graves concassé 17,000 0,20 3,400
0/20
11,400
Coef de règlement K 1,230
Total 14,022
Sous détails de prix de la variante N° II (en BCR)
Réf: Association Canadienne de Ciment, (1984), Thickness design for concrete highway and street
pavements, Canadian Edition/metric, Engineering Bulletin, EB209.03P, 48 pages.