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Annales du

concours 2015

12 Grandes Écoles
de Management,
un concours commun

Passerelle 1
Niveau Bac + 2
Admission en 1re année d'ESC

Passerelle 2
Niveaux Bac + 3 et + 4
Admission en 2e année d'ESC
ANNALES
PASSERELLE
ESC
CONCOURS 2015

SUJETS ET
CORRIGÉS OFFICIELS
Sommaire
Présentation des Concours Passerelle 1 et Passerelle 2 5

PASSERELLE 1
Épreuves communes
• Synthèse de dossier 17
• TAGE 2 35
• Test d’anglais 41
Épreuves au choix
• Allemand 56
• Biologie 61
• Créativité et gestion de projet 70
• Droit 72
• Economie 78
• Espagnol 92
• Gestion 100
• Gestion et négociation commerciale 111
• Informatique 128
• Italien 135
• Management d’une entreprise d’Hôtellerie et de Restauration 140
• Marketing 166
• Mathématiques 179
• Philosophie, lettres et sciences humaines 187

PASSERELLE 2
Épreuves communes
• Synthèse de dossier 205
• TAGE-MAGE 224
• Test d’anglais 229
Épreuves au choix
• Allemand 243
• Biologie 248
• Créativité et gestion de projet 255
• Droit 258
• Economie 263
• Espagnol 276
• Gestion 284
• Gestion et négociation commerciale 291
• Informatique 310
• Italien 316
• Management d’une entreprise d’Hôtellerie et de Restauration 320
• Marketing 339
• Mathématiques 351
• Philosophie, lettres et sciences humaines 356
• STAPS 369
SOMMAIRE
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 3


Présentation des concours
ADMISSION EN 1RE ET 2E ANNÉE

Règlement général des concours


Admission aux épreuves
• Le Concours Passerelle propose des épreuves pour l’intégration en 1ère ou
2ème année des écoles adhérentes.
• Les conditions d’admission aux épreuves sont communes à chacune des 12 écoles
supérieures de commerce utilisatrices du Concours Passerelle.
• Les candidats ne sont pas autorisés à se présenter la même année à 2 voies d’accès
à une même école.

Admission aux écoles


Ne peuvent intégrer que les candidats admis qui sont titulaires de leur titre ou
diplôme au 30 novembre 2016.

ORGANISATION GÉNÉRALE
Chaque concours est composé d’épreuves écrites d’admissibilité et d’épreuves orales
d’admission.
• Les inscriptions et le règlement des frais d’inscription se font sur Internet (www.
passerelle-esc.com) du 9 novembre 2015 jusqu’au 21 mars 2016. Paiement des frais
d’inscription uniquement par carte bancaire. Frais d’inscription aux écrits 255  €
(gratuit pour les boursiers) + 60 € pour le TAGE2 ou TAGE MAGE. Frais d’inscrip-
tion aux oraux 50 € par école (½ tarif pour les boursiers).

DES CONCOURS
• Les pièces obligatoires d’inscription doivent être déposées dans les plus brefs délais
suivant l’inscription sur Internet (cf. règlement général du Concours Passerelle), sur
le site d’inscription au concours www.passerelle-esc.com. PRÉSENTATION
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 5


Ces pièces sont :
• En fonction de votre cas :
– boursier : une attribution définitive de bourse sur critères sociaux de l’enseignement
supérieur français de l’année en cours ;
– sportif de haut niveau : une attestation de sportif de haut niveau délivrée par la
Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports ;
– étudiants en situation de handicap : une attestation médicale de la Commission
Départementale de l’Éducation Spécialisée (CDES) de l’Inspection Académique ou
du Service de la Médecine Préventive de votre établissement.

Les épreuves écrites (Passerelle 1 et Passerelle 2)


• Les épreuves écrites se déroulent le mercredi 6 avril 2016 dans 33 centres :
– Centres d’examens en France métropolitaine et Outre-Mer :
Aix-en-Provence, Amiens, Besançon, Bordeaux, Brest, Caen, Clermont, Dijon,
Évry, Grenoble, Martinique, La Réunion, La Rochelle, Le Havre, Lille, Limoges, Lyon,
Metz, Montpellier, Nantes, Nice, Noumea, Paris-Villepinte, Pau, Poitiers, Reims,
Rennes, Strasbourg, Toulouse, Tours, Troyes.
– Centres d’examens à l’étranger :
Casablanca, Londres.
Liste non exhaustive. D’autres centres d’examens sont susceptibles d’ouvrir, retrouvez
la liste définitive sur www.passerelle-esc.com.
• À l’issue des épreuves écrites, le jury de chaque école établit la liste des candidats
admissibles.
• Affichage des résultats sur le site internet www.passerelle-esc.com : mardi 17 mai
2016 à 10 heures.

Les candidats admissibles peuvent (du 17 mai, à 11 h, au 24 mai, à 12 h)


s’inscrire et prendre leurs rendez-vous pour les oraux sur le site Internet
www.passerelle-esc.com.
Ils ont la possibilité de vérifier et modifier leur inscription jusqu’au 24 mai
à 12 h.

Les épreuves orales


DES CONCOURS

• Les droits d’inscription aux épreuves d’entretien sont de 50 € par école (½ tarif pour
les boursiers).
• Ces droits seront à payer par carte bancaire lors de l’inscription aux épreuves orales
d’admission sur le site internet (www.passerelle-esc.com).
PRÉSENTATION
PASSERELLE 1

6 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Les épreuves orales de langues vivantes*
• Elles sont communes aux écoles du concours ; il est prévu d’ouvrir des centres
d’examen à Dijon, Évry, Grenoble, La Rochelle, Le Havre, Montpellier, Paris (pour
Passerelle 2), Paris La Défense, Pau, Rennes, Strasbourg et Troyes. Les oraux
d’arabe, de chinois, d’italien, de russe se passent à Dijon, Grenoble, Montpellier,
Rennes, Strabourg, Evry.
• Les épreuves d’entretien sont spécifiques à chaque école (se reporter au site
www.passerelle-esc.com et/ou à la brochure et aux sites des écoles).
• Affichage des résultats d’admission sur le site Internet le jeudi 23 juin 2016 à partir
de 10 heures.
*Anglais, arabe, allemand, chinois, espagnol, italien et russe.

Pour les coefficients et le nombre de places offertes par écoles :


www.passerelle-esc.com.

PRÉSENTATION
PASSERELLE 1 DES CONCOURS

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 7


CALENDRIER GÉNÉRAL DES CONCOURS
PASSERELLE 1 ET PASSERELLE 2
Inscription au Concours Passerelle
(du 9 novembre 2015 au 21 mars 2016, 12h/midi)


Épreuves écrites d’admissibilité
(mercredi 6 avril 2016)


Résultats d’admissibilité
(mardi 17 mai 2016 - 10h)


Inscription aux oraux des différentes écoles
(entre le 17 mai 2016, 11h, et le 24 mai 2016, 12h)


Épreuves orales d’admission
(du 24 mai au 13 juin 2016)

ÉPREUVES ENTRETIEN
communes à toutes les écoles propre à chaque école
Anglais obligatoire se reporter au site
Seconde langue pour certaines www.passerelle-esc.com et/ou à la
écoles* brochure et/ou aux sites des écoles
DES CONCOURS


Résultats d’admission
(le jeudi 23 mai 2016 à 10h)
PRÉSENTATION

*se reporter aux brochures Passerelle ainsi qu’au site www.passerelle-esc.com


PASSERELLE 1

8 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


ADMISSIONS SUR TITRE BAC +2 EN 1re ANNÉE
(PASSERELLE 1)
Pourront intégrer les candidats suivants qui seront titulaires de leur diplôme
l’année du concours :
• Diplôme français visé par le Ministère de l’Éducation Nationale, sanctionnant
2 années d’études supérieures (BTS, DUT),
• Diplôme homologué ou certifié RNCP niveau III,
• Certificat validant la réussite de deux années d’études (120 crédits ECTS) :
- pour le niveau Licence 2 (ou DEUG)
- pour les étudiants en classes préparatoires scientifiques ou en 2ème année en
Institut d’Études Politiques (IEP)
- pour les étudiants en prépa ENS Cachan
• L’ensemble des diplômes permettant de passer le Concours Passerelle 2.

Les épreuves écrites


Se reporter à la brochure Passerelle.

14 épreuves au
choix (2h)
•Allemand
•Biologie
•Créativité et gestion
de projet
•Droit
•Économie
•Espagnol
•Gestion
Test Synthèse
TAGE 2 •Gestion et négocia-
Passerelle 1 d’anglais de dossier
(1h55) tion commerciale
(1h30) (2h)
•Informatique

DES CONCOURS
•Italien
•Management
d’une entreprise
d’hôtellerie /
Restauration
•Marketing
•Mathématiques
•Philosophie, lettres,
sciences humaines
PRÉSENTATION
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 9


Les épreuves orales
Les épreuves de langue sont communes à toutes les écoles adhérentes à la banque.
Un entretien est organisé par chaque école pour ses candidats éligibles.

Langues vivantes
• Anglais obligatoire pour toutes les écoles.
• 2e langue pour certaines écoles* : allemand, arabe, chinois, espagnol, italien ou
russe.
• Ces épreuves sont d’une durée moyenne de 20 minutes.
• Elles consistent en :
– l’audition et le commentaire d’un texte non technique, enregistré,
– une conversation.
Le texte est proposé au candidat et la traduction de certains passages peut lui être
demandée. La conversation ne doit pas être limitée au thème de ce texte mais s’ouvrir
sur la civilisation des pays dont on étudie la langue.

Entretien
Il est défini par chaque école (se reporter au site www.passerelle-esc.com et aux sites
des écoles).
PRÉSENTATION
PASSERELLE 1 DES CONCOURS

*se reporter aux brochures Passerelle ainsi qu’au site www.passerelle-esc.com

10 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


ADMISSIONS SUR TITRE BAC +3/4 EN 2E ANNÉE
(PASSERELLE 2)
Pourront intégrer les candidats français ou de nationalité étrangère titu-
laires, au cours de l’année du concours, d’un des titres ou diplômes suivants :
• Diplôme français sanctionnant un cycle d’études supérieures d’au moins 3 ans post-
baccalauréat homologué ou certifié RNCP niveau II,
• Diplôme Bac+3 ou Bac+4 français visé par le Ministère de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche, ou étranger reconnu comme équivalent par la commission du
Concours Passerelle,
• Diplôme de la FEDE (DEES).

Les épreuves écrites


Se reporter à la brochure Passerelle.

15 épreuves au
choix (2h)
•Allemand
•Biologie
•Créativité et gestion
de projet
•Droit
•Économie
•Espagnol
•Gestion
Test Synthèse
Tage-Mage •Gestion et négocia-
Passerelle 2 d’anglais de dossier
(2h) tion commerciale
(1h30) (2h)
•Informatique
•Italien
•Management d’une
entreprise d’hôtel-
lerie restauration

DES CONCOURS
•Marketing
•Mathématiques
•Philosophie, lettres,
sciences humaines
•STAPS
PRÉSENTATION
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 11


Les épreuves orales
Les épreuves de langue sont communes à toutes les écoles adhérentes à la banque.
Un entretien est organisé par chaque école pour ses candidats éligibles.

Langues vivantes
• Anglais obligatoire pour toutes les écoles.
• 2e langue pour certaines écoles* : allemand, arabe, chinois, espagnol, italien ou
russe.
• Se reporter à la brochure Passerelle et au site internet www.passerelle-esc.com.
• Ces épreuves sont d’une durée moyenne de 20 minutes.
• Elles consistent en :
– l’audition et le commentaire d’un texte non technique, enregistré,
– une conversation.
Le texte est proposé au candidat et la traduction de certains passages peut lui être
demandée. La conversation ne doit pas être limitée au thème de ce texte mais s’ouvrir
sur la civilisation des pays dont on étudie la langue.

Entretien
Il est défini par chaque école (se reporter au site www.passerelle-esc.com et aux sites
des écoles).

*se reporter aux brochures Passerelle ainsi qu’au site www.passerelle-esc.com


PRÉSENTATION
PASSERELLE 1 DES CONCOURS

12 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


CONCOURS
PASSERELLE 1

PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 13


Epreuves communes
Passerelle 1
Épreuves communes
• Synthèse de dossier 17
• TAGE 2 35
• Test d’anglais 41

Épreuves au choix
• Allemand 56
• Biologie 61
• Créativité et gestion de projet 70
• Droit 72
• Economie 78
• Espagnol 92
• Gestion 100
• Gestion et négociation commerciale 111
• Informatique 128
• Italien 135
• Management d’une entreprise d’Hôtellerie et de Restauration 140
• Marketing 166
• Mathématiques 179
• Philosophie, lettres et sciences humaines 187

PASSERELLE 1 COMMUNES
ÉPREUVES

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 15


SYNTHÈSE DE DOSSIER

SUJET
NATURE DE L’ÉPREUVE
Il s’agit d’une épreuve qui fait appel à la réflexion, à l’esprit d’analyse du candidat et,
surtout, à sa capacité à distinguer l’essentiel de l’accessoire. Les candidats reçoivent
un dossier centré sur un problème donné, à caractère social, culturel, économique,
comportant un certain nombre de documents sur le problème posé.
Il s’agit, dans un bref délai, d’en extraire les informations qui paraissent essentielles,
en vue de fournir une synthèse portant sur la compréhension du texte.

MÉTHODOLOGIE PROPOSÉE

A) Analyse des documents du dossier


Le candidat doit procéder à la lecture et à l’analyse rigoureuse des documents, pris
d’abord isolément, puis dans leur ensemble. La brièveté de l’épreuve n’autorise que
deux lectures :
- la première lecture doit permettre de découvrir le cadre du sujet et son contenu,
d’effectuer la recherche initiale des idées fondamentales, des axes thématiques du
dossier ;
- la seconde lecture, plus rapide, doit aboutir à relever dans l’ensemble des docu-
ments, l’identité, l’opposition, la contradiction ou la complémentarité... des idées
forces du dossier.

B) Elaboration du plan
Le plan doit traduire une démarche réfléchie du candidat sur les axes essentiels du

SYNTHÈSE DE DOSSIER
dossier. Il ne doit donc pas être une succession neutre de titres ou une juxtaposition
des documents du dossier.
Le travail de synthèse doit donc être construit à partir d’une idée générale. Le plan
doit être clair, spécifique au sujet, expressif pour le lecteur, cohérent dans la progres-
sion et vis-à-vis du dossier : il doit répondre avec précision et rigueur à la probléma-
tique d’ensemble du dossier, à partir des seules données de ce dossier. Il doit contenir
des structures apparentes avec des titres et des sous-titres.

C) Rédaction
La rédaction peut être facilitée par l’exploitation ou la reproduction adroite, des meil-
leures expressions et phrases des textes. Le style doit être sobre, concis : les expres-
sions vagues et passe-partout ou empruntées au langage parlé doivent être prohibées,
ainsi que le style personnel. Les fautes de syntaxe et d’orthographe, l’irrespect des
règles grammaticales et les impropriétés de langage pénaliseront les candidats.
La synthèse ne doit pas dépasser trois pages manuscrites. Cela exige d’éliminer toute
formule inutile. Il convient cependant de soigner les transitions.
L’introduction ne doit pas dépasser deux à trois phrases. Il s’agit de présenter la
nature du dossier et sa problématique. Parfois, une définition, ou la délimitation du
PASSERELLE 1

sujet, peut s’avérer nécessaire, mais l’annonce du plan dans ses superstructures (par-
ties) est indispensable en fin d’introduction.
Le contenu de la synthèse doit être présenté de manière logique et cohérente : les
idées, les démonstrations et illustrations doivent s’enchaîner de manière réelle et non
artificielle.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 17


SUJET

Au-delà même de son esprit d’analyse et de synthèse, le candidat doit projeter sa per-
sonnalité et son intelligence dans les choix qu’il opère entre les idées et les faits du
dossier, dans la progression de sa démarche intellectuelle, dans l’articulation formelle
d’une idée à l’autre, dans le choix et l’utilisation des illustrations mises au service des
idées qu’il avance et qui traduisent perception et maîtrise du dossier.
Pour cette épreuve, il est nécessaire que le candidat maîtrise bien son temps, aussi
est-il suggéré le déroulement suivant :
- lecture et analyse : 45 minutes ;
- élaboration du plan : 15 minutes ;
- rédaction de la synthèse et transcription sur la copie d’examen : 60 minutes.

Critères d’évaluation
Ils porteront sur les aspects suivants :
- formulation d’un plan rigoureux ;
- pertinence de l’analyse et perception de l’essentiel ;
- clarté de la synthèse par une bonne maîtrise de la langue écrite.
SYNTHÈSE DE DOSSIER
PASSERELLE 1

18 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SYNTHÈSE DE DOSSIER

SUJET
} Durée : 2 heures

CONSIGNE :

À partir des seuls documents ci-joints (présentés dans ce dossier par ordre chro-
nologique), tous les candidats doivent rédiger une note de synthèse de 3 pages
maximum.
Il est rappelé que la synthèse doit mettre en évidence les idées essentielles du
dossier, sans aucun ajout personnel, dans le cadre d’un PLAN aux structures
apparentes (1ère partie : titre – A : titre – B : titre…) traduisant une démarche
réfléchie sur l’ensemble des éléments du dossier. Chaque fois qu’un candidat dans
sa synthèse se réfère à un ou plusieurs documents du dossier, il doit citer entre
parenthèses le ou les numéros du ou des documents concernés (ex. : doc. 1 ou
doc. 3,4).

Sujet : LE NUCLEAIRE EN FRANCE


Doc. 1 : Nucléaire : quelles énergies alternatives ? (L’Express, le 23 mars 2011)

Doc. 2 : L’énergie nucléaire est-elle nécessaire ? (Le Monde, le 1er avril 2011)

Doc. 3 : « Fukushima, un crime légal » (Entretien avec Kenichi Mishima, Philosophie


magazine, le 27 avril 2011)

Doc. 4 : Outre-Rhin, on ne comprend pas l’attachement des Français à leur nu-


cléaire civil (Courrier international, le 24 novembre 2011)

SYNTHÈSE DE DOSSIER
Doc. 5 : Les vrais chiffres du nucléaire (Challenges, le 31 janvier 2012)

Doc. 6 : Rapport de la Cour des comptes : le coût du nucléaire (Le Nouvel Obser-
vateur, le 31 janvier 2012)

Doc. 7 : Questions à Paul Reuss (Le Documentation française, le 12 avril 2012)

Doc. 8 : Le nucléaire : un luxe (Courrier international, le 28 août 2012)

Doc. 9 : Transition énergétique : la fermeture des centrales sera intégrée à la loi (Le
Point, le 20 septembre 2013)

Doc. 10 : Réduire à 50 % la part du nucléaire en France, crédible ou non ? (Le


Monde, le 4 octobre 2013)

Doc. 11 : Japon : le nouveau plan énergétique à long terme remet le nucléaire au


programme (Les Echos, le 6 décembre 2013)
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 19


SUJET

Document 1
Nucléaire : quelles énergies alternatives ?

Quelles sources d’électricité pour la planète en dehors du nucléaire ? La catastrophe


de Fukushima oblige à se reposer la question. Inventaire des solutions. Quel avenir
pour le monde de l’énergie après Fukushima ? Il y a de cela vingt-cinq ans, beaucoup
auraient juré que Tchernobyl sonnerait le glas du nucléaire civil. Et pourtant... Alors
que les autorités japonaises sont toujours à pied d’œuvre pour limiter les consé-
quences de la catastrophe, difficile de tirer des plans sur la comète. On peut cepen-
dant avancer, sans grand risque de se tromper, que la tragédie nipponne ouvre une
ère nouvelle, où la question énergétique est vouée à occuper durablement le devant
de la scène.

L’équation mondiale ressemble de plus en plus à un casse-tête : d’un côté, une


demande qui devrait doubler d’ici à 2050, portée par le boom des grands pays émer-
gents (Chine, Inde, Brésil...). Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), dans
les années à venir, leur consommation d’électricité va augmenter quatre fois plus vite
que celle des pays de l’OCDE. De l’autre, une offre - notamment dans sa composante
pétrolière - qui commence à montrer dangereusement ses limites. En ligne de mire :
le fameux peak oil, moment à partir duquel les réserves d’or noir vont commencer à
décliner inexorablement, et que beaucoup situent autour du milieu du siècle. Un seul
exemple suffit à illustrer cette difficulté : si chaque ménage chinois avait une voiture,
le pays consommerait la totalité de la production mondiale actuelle de pétrole !

Mais le problème serait encore trop simple s’il se résumait à cette seule équation
économique. Il s’y ajoute un angoissant compte à rebours environnemental, lié au ré-
chauffement climatique. En cause : les combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz...),
qui représentent encore près des trois quarts de l’approvisionnement énergétique
SYNTHÈSE DE DOSSIER

de la planète. Selon l’AIE, leur consommation mondiale devra décroître à partir de


2020-2025, si l’on veut éviter une hausse de plus de 2 °C de la température d’ici à la
fin du siècle.

Le nucléaire semblait répondre aux exigences de ce monde nouveau : une énergie


peu chère, potentiellement abondante et dégageant peu de dioxyde de carbone dans
l’atmosphère. En jetant une ombre sur cette filière, l’accident de Fukushima vient
transformer le casse-tête en véritable quadrature du cercle. « L’énergie nucléaire fait
peur, remarquait ainsi le célèbre astrophysicien Hubert Reeves, dans un communi-
qué diffusé la semaine passée. Cette peur s’était cependant largement assoupie. Les
événements actuels la réveillent et font se dresser deux camps l’un contre l’autre. »
L’enjeu est particulièrement crucial pour la France, qui, depuis Charles de Gaulle,
avait fait de l’atome le garant de notre indépendance énergétique.

Dans nombre de pays, l’accident de Fukushima va conduire à revoir les programmes


de développement du nucléaire civil, ou, a minima, à renforcer les normes de sécuri-
té. Pour autant, cette énergie, qui représente à présent quelque 15% de la production
mondiale d’électricité, n’est pas près de disparaître de la liste des grandes ressources. «
A court terme, il va y avoir un ralentissement du développement du nucléaire, estime
PASSERELLE 1

Jean-Marie Chevalier, professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine. Mais le


monde n’est pas prêt aujourd’hui à s’en passer. »

Les idées neuves n’en sont pas moins les bienvenues. Les énergies renouvelables (éo-

20 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
lien, solaire, biomasse...) représentent une piste prometteuse, mais elles demeurent
trop coûteuses. Aujourd’hui, elles constituent seulement un dixième de la consomma-
tion énergétique européenne. Mais cette part, pourvu que le soutien des Etats soit au
rendez-vous, est inéluctablement vouée à grimper.

D’autres pistes encore sont à l’étude, comme la valorisation des déchets, la capture et
le stockage du CO2, ou encore les smart grids, réseaux de transmission et de distri-
bution d’électricité intelligents, visant à optimiser production et distribution. Et si tout
cela ne suffisait pas ? Il faudrait alors envisager une solution à laquelle personne, à
présent, ne veut se résoudre : changer nos modes de consommation...

Document 2
L’énergie nucléaire est-elle nécessaire ?

Le drame qui se déroule en ce moment au Japon a déclenché une discussion intense


entre tenants et opposants à l’énergie nucléaire. Pour avoir une opinion plus juste des
décisions à prendre, il est important de mieux comprendre la situation énergétique en
France et dans le monde. Quelle est la place de l’énergie nucléaire dans le monde ?

Elle ne représente que 6 à 7 % de la totalité de l’énergie consommée, toutes sources


confondues. Si cela représente si peu, alors pourquoi utilisons-nous le nucléaire ?

Tout d’abord, pour la découverte scientifique. Une nouvelle source d’énergie ayant
été trouvée, les scientifiques ont souhaité la développer. Les centrales nucléaires sont
des systèmes complexes nécessitant une surveillance permanente. Même arrêtée, une
centrale nucléaire doit être surveillée, contrôlée. Les combustibles usagés doivent
rester dans des piscines où elles perdent petit à petit de leur radioactivité. Les déchets
ne peuvent pas être mis n’importe où.

SYNTHÈSE DE DOSSIER
Pourquoi la France, et aussi les autres pays se sont-ils lancés dans le nucléaire ? Le
nucléaire est le domaine de la bombe atomique. Un pays moderne et puissant pense
avoir besoin de l’arme nucléaire. Les recherches civiles servent les besoins militaires
et réciproquement. En plus les centrales nucléaires peuvent servir à fabriquer le plu-
tonium nécessaire à certaines armes.

Dans les années 1970, à la suite du premier choc pétrolier, la France a décidé d’investir
à grande échelle dans le nucléaire afin d’assurer son indépendance énergétique. Celle-
ci est toute relative, les voitures, et les usines utilisent plutôt du pétrole et du gaz. L’ura-
nium nécessaire au fonctionnement des centrales vient en quasi-totalité de l’étranger.

A la suite de l’accident de Three Miles Island aux Etats-Unis, puis de Tchernobyl en


ex-URSS, la crainte d’un accident nucléaire a énormément freiné son développe-
ment. Ne pouvant pas utiliser l’argument de l’indépendance énergétique, une grande
campagne a alors été lancée. La piste utilisée a été celle des gaz à effet de serre. On
a trouvé le coupable idéal : le gaz carbonique. Il est dangereux pour l’humanité à
cause du réchauffement climatique supposé d’origine anthropique. Une alliance de
fait entre les pro-nucléaires et les écologistes s’est formée pour accuser les produits
PASSERELLE 1

carbonés : pétrole, gaz et charbon. Vingt-cinq ans après Tchernobyl, la partie était
quasiment gagnée, les carnets de commande des fabricants de centrales nucléaires se
remplissaient, avec d’excellentes perspectives. La catastrophe japonaise a tout bou-
leversé.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 21


SUJET

Un système centralisé
Pourquoi gardons-nous le nucléaire en France et dans d’autres pays, vu que le nu-
cléaire ne représente qu’une partie très minoritaire de l’énergie mondiale consommée
? Même en augmentant significativement cette proportion, cela ne changera pas grand
chose sur la production de gaz carbonique. Plusieurs facteurs expliquent notre atti-
tude vis-à-vis du nucléaire : il est évident que pour la France, toute l’énergie d’origine
nucléaire produite remplace avantageusement le pétrole ou le gaz que l’on aurait dû
importer à grand frais avec en plus les risques d’embargo pour une raison ou une
autre. L’industrie du nucléaire est de haute technologie, elle permet à des grands
groupes d’avoir un monopole sur ce segment industriel. La France a un système poli-
tique, administratif et industriel très centralisé. Notre balance commerciale a besoin
de grands groupes pour assurer nos revenus à l’exportation tels que l’automobile,
l’aviation, l’espace, l’agriculture, les TGV, etc.

Peut-on sortir du nucléaire en France ? Certainement oui, l’Allemagne est en train de


le faire, et a mis toutes ses forces pour réussir. Ce pays est maintenant exportateur net
d’électricité ! La France peut faire de même, mais cela prendra plusieurs décennies.
C’est un choix politique et industriel.

Une catastrophe nucléaire peut-elle se produire en France ? Evidemment oui, bien


que cela soit très peu probable. Quand l’accident de Three Miles Island s’est produit,
personne ne pensait que cela pouvait se produire, pas plus qu’à Tchernobyl ou au
Japon. Comme dans tout accident, il se produit quelque chose d’imprévu : une faute
de conception ou une erreur humaine. Par exemple depuis plus de cent ans les trains
circulent en France, et on connaît bien tous les risques d’accidents possibles, et pour-
tant il s’en produit encore, bien que très rarement. Quand les centrales nucléaires ont
été construites, on a calculé que la probabilité de la chute d’un gros avion sur une
centrales était quasi négligeable. Cela était et est toujours vrai, sauf qu’en 2001, on a
vu que des terroristes pouvaient très bien intentionnellement diriger un avion sur une
centrale. A ce jour, aucune centrale n’est capable de résister à un tel choc.
SYNTHÈSE DE DOSSIER

La seule question que l’on peut se poser est de savoir si nous acceptons ce risque,
avec ses avantages et ses inconvénients.

Document 3
« Fukushima, un crime légal »

Entretien. Consterné par la puissance du lobby nucléaire, le philosophe japonais


Kenichi Mishima porte un regard sévère sur l’aberration des choix technologiques et
énergétiques de son pays.

Face à une catastrophe comme Fukushima, l’Occident recourt à des réfé-


rences bibliques comme l’apocalypse. Qu’en est-il au Japon ?
Lorsqu’on ne peut contrôler un événement, il est naturel de recourir à sa propre tra-
dition sémantique pour en avoir une maîtrise conceptuelle. Certains évoquent ainsi
l’image bouddhiste de l’enfer, où coulent des fleuves de sang. Mais ils sont une mino-
rité : devant l’ampleur des critiques, le gouverneur ultraréactionnaire de Tokyo qui
avait parlé de Fukushima comme d’une « punition céleste » a dû retirer ses propos.
PASSERELLE 1

Pour reprendre l’expression de Max Weber, le monde des Japonais est « désenchanté ».
Si certains attribuent la catastrophe à une supposée force imprévisible de la nature,
beaucoup y voient le résultat d’une défaillance humaine et avant tout politique. Pour
moi, la catastrophe de Fukushima résulte de l’échec du contrôle démocratique sur la

22 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
technologie industrielle. La construction de réacteurs dans une région notoirement
sismique est un crime légal, un terrorisme structurel exercé sur les citoyens.

Le Japon est souvent associé à une double fascination pour la nature et la


technologie. Comment y est abordée l’écologie ?
C’est une erreur de croire que les Japonais sont particulièrement liés à la nature. La
technologie suscite certes un enthousiasme parfois naïf et infantile, mais les Euro-
péens en font autant avec la gigantomanie du nouvel Airbus. En ce qui concerne
l’écologie, nous avons déjà été confrontés aux conséquences catastrophiques de la
pollution, comme lors de la contamination au mercure de la baie de Minamata en
1932. Les maladies liées aux gaz d’échappement dans le Tokyo des années 1970 ont
conduit à un renforcement des normes, et, paradoxalement, au succès des construc-
teurs automobiles japonais contraints d’innover dans ce domaine. Dans le cas de
l’énergie nucléaire, le nombre des victimes perceptibles était trop faible pour mobi-
liser la sphère publique.

Comment le nucléaire civil a-t-il pu s’imposer dans un pays traumatisé par


Hiroshima et Nagasaki ?
Le souvenir terrible de ces attaques n’a pas suffi à enrayer l’enthousiasme général
soulevé par l’utilisation pacifique du nucléaire. En exigeant l’oubli, tant des crimes
de la Seconde Guerre mondiale que de l’atrocité des bombardements atomiques, le
triomphe de la société de consommation a eu un effet « dé-historisant » qui n’a été
que légèrement corrigé par la politique de mémoire menée par la gauche des années
1980. Beaucoup de Japonais refuseraient personnellement le nucléaire, mais sont
en quelque sorte habitués à considérer ce choix comme une réalité incontournable.

Quel rôle joue, selon vous, le lobby nucléaire dans cette résignation ?
Cette inertie est le résultat du travail minutieux de relations publiques mené par
l’industrie nucléaire. À la télévision se succèdent des spots publicitaires dans lesquels
des vedettes du sport ou du cinéma répètent des messages de soutien du type « Ja-

SYNTHÈSE DE DOSSIER
pon, tiens bon ! » ou encore « Tous ensemble, nous y arriverons ». Cette campagne est
d’autant plus inquiétante qu’elle est financée par AC Japan, un organe de régulation
publicitaire où siègent notamment des représentants de Tepco. On touche là au vrai
problème : les citoyens ont beau deviner la structure du lobby nucléaire, ils refusent
de mettre des mots sur la cannibalisation de la vie politique. Le théoricien politique
Maruyama Masao [auteur d’Essai sur l’histoire de la pensée politique au Japon (PUF,
1996)], qui analysa dès 1945 la mentalité de la société japonaise ayant soutenu le
fascisme, caractérisait l’appareil d’État japonais comme un « système de l’irresponsa-
bilité » : la situation actuelle correspond parfaitement à cette apathie politique géné-
ralisée. Longtemps, la protestation fut représentée par l’extrême gauche radicale, qui
effrayait la gauche libérale par ses méthodes révolutionnaires. Mais la résignation
actuelle a des causes plus graves : dans leurs conditions de travail, les employés n’ont
pas de temps pour la réflexion, la lecture et la discussion, et le système électoral les
décourage d’entrer en politique. Dans ce contexte, on voit mal comment mettre un
terme à la collusion de l’État et du grand capital.

Document 4
PASSERELLE 1

Outre-Rhin, on ne comprend pas l’attachement des Français


à leur nucléaire civil

Le 11 mars 2011, un violent séisme suivi d’un tsunami endommage la centrale japo-

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 23


SUJET

naise de Fukushima, provoquant le plus grave accident nucléaire depuis la catas-


trophe de Tchernobyl (Ukraine, 1986). Un débat s’engage alors dans plusieurs pays
sur la sécurité du nucléaire civil. Le 30 mai, l’Allemagne décide de renoncer à l’éner-
gie atomique d’ici à 2022. C’est un revirement pour Angela Merkel, qui avait décidé
en 2010 de prolonger la durée de vie des réacteurs du pays.

En France, la décision allemande de sortir du nucléaire a eu des retombées bien plus


graves que la catastrophe de Fukushima. Après avoir soulevé une vague de colère, le
revirement unilatéral de Berlin suscite une vive inquiétude. Pour la France, voir son
principal partenaire économique renoncer à l’énergie atomique ne remet pas seule-
ment en question la renaissance du nucléaire européen : la décision allemande est
également perçue comme le rejet définitif par Berlin de toute politique énergétique
commune.

Alors qu’il assistait [le 13 octobre] à une conférence de Klaus Töpfer, à Paris [l’ex-
ministre de l’Environnement allemand détaillait la nouvelle politique énergétique de
son pays], Valéry Giscard d’Estaing a rappelé que la question de l’énergie avait tou-
jours été au cœur du projet européen. C’est en effet la Communauté européenne du
charbon et de l’acier (Ceca) qui a posé les bases du traité de Rome. La crainte de
l’ancien président français est désormais que l’Allemagne ne puisse plus être partie
prenante d’une politique énergétique européenne comprise comme instrument de
géopolitique.

Le raisonnement de l’ancien chef d’Etat – qui avait réagi au choc pétrolier de 1973
en accélérant le programme nucléaire français – s’articule autour du principe d’indé-
pendance maximale, une priorité politique absolue pour les Français. La dépendance
croissante de l’Allemagne aux livraisons de gaz russe est ainsi considérée comme une
menace pour la politique extérieure européenne, et Giscard n’est pas le seul à pen-
ser ainsi. La dimension éthique de la décision allemande – que l’on retrouve jusque
dans le nom de la Commission d’éthique pour un approvisionnement énergétique
SYNTHÈSE DE DOSSIER

sûr, créée [en mars 2011] après l’accident nucléaire au Japon – échappe totalement
aux Français. Cela s’explique par la vénération qu’ont les Français pour le secteur
nucléaire, considéré en général comme le garant d’un bien suprême : l’indépendance
nationale. La force de frappe nucléaire offre au pays l’assurance de ne plus subir le
traumatisme d’une invasion. Les Français associent également le nucléaire civil à un
approvisionnement en électricité bon marché et sans restriction.

Non au modèle allemand !


Nicolas Sarkozy refuse de considérer le retournement de Berlin comme une com-
posante du « modèle allemand », celui-là même dont il affirme qu’il est « un système
qui marche ». Il reste sourd aux arguments selon lesquels l’amélioration de l’efficacité
énergétique serait synonyme d’innovation et les énergies renouvelables pourraient
ouvrir de nouvelles perspectives économiques. Le président d’EDF, Henri Proglio,
nommé par le chef de l’Etat, a déjà prévenu les Français qu’un abandon du nucléaire
mettrait en péril « 1 million d’emplois ».

Chez les socialistes, c’est également le scepticisme qui domine. « Comment un peuple
aussi rationnel que les Allemands peut-il être contre le nucléaire ? » s’interrogeait le
PASSERELLE 1

socialiste François Hollande de passage à Berlin le 8 mai 2011. La décision allemande


complique ses négociations en cours avec le parti Europe Ecologie les Verts. La can-
didate écologiste à la présidentielle, Eva Joly, attend de François Hollande qu’il se
prononce clairement sur l’abandon du nucléaire. Celui-ci s’y refuse. Les Verts sont

24 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
pourtant certains que la France en retirerait des avantages économiques et environne-
mentaux durables. « L’exemple allemand [le] démontre », souligne Eva Joly.

Document 5
Les vrais chiffres du nucléaire

D’après la World Nuclear Association, la France a produit en 2010 410 millions de


MWh d’électricité (ou 410.000 GWh) avec le nucléaire – ce qui la classe au deuxième
rang mondial, derrière les Etats-Unis (807) et devant le Japon (280). Un MWh repré-
sente la consommation mensuelle de deux ménages. Avec 74,8% de son électricité
obtenue grâce à la fission de l’atome, c’est le pays le plus dépendant de ce mode
de production – aux Etats-Unis, la part du nucléaire est inférieure à 20%. Au niveau
supérieur, non plus de l’électricité mais de l’énergie, le nucléaire représente 17% de
la consommation française.

Avec 19 centrales et 58 réacteurs, la capacité totale du parc nucléaire français est de


63.000 MW (unité de puissance, à différencier du MWh, une unité de production).
Les réacteurs en activité en France ont une puissance individuelle de 900 à 1.450
MW pour les plus récents. L’EPR, réacteur de troisième génération actuellement en
construction à Flamanville, sur lequel s’écharpent écologistes et socialistes, offrira une
capacité de 1.650 MW.

En 2010, l’énergie nucléaire a fourni 81% de l’électricité commercialisée par EDF dans
le monde. Ce qui fait de l’électricien français le champion mondial de l’atome, avec
une capacité de 72.000 MW, loin devant le Russe Rosenergoatom (22) et le Coréen
KHNP (18).

Le reste de l’électricité commercialisée par EDF vient des énergies renouvelables

SYNTHÈSE DE DOSSIER
(10,7%, dont 7,9% pour l’hydraulique), du charbon (3,4%), du gaz (3%) et du fioul
(1,6%). L’objectif d’EDF est d’arriver en 2020 à un mix énergétique comprenant 25%
d’énergies renouvelables. Pour 7,9% de son électricité seulement, EDF exploite 640
barrages dans l’Hexagone, avec des usines de capacités très diverses. D’après l’élec-
tricien, 70% du potentiel hydroélectrique français est utilisé. Ce qui laisse entrevoir
de belles possibilités de diversification, à condition d’accepter la multiplication des
barrages.

En ce qui concerne l’éolien, la capacité installée d’EDF Energies Nouvelles s’élevait à


la fin de l’année dernière à 2 922,9 MW, dont 961,1MW aux Etats-Unis, 495,8 MW au
Portugal et seulement… 389,1 MW en France. La puissance d’une éolienne terrestre
peut atteindre 3 MW. Pour remplacer totalement le parc nucléaire par la force du
vent, il faudrait donc multiplier le nombre d’éoliennes actuelles par plus de 150… Ce
qui revient à planter sur le territoire français, d’après un calcul approximatif, plus de
20.000 hélices ! A défaut de ce projet impossible à réaliser, le gouvernement français
mise sur l’éolien offshore pour rattraper son retard. Un grand appel d’offres a été
lancé pour atteindre une capacité de 6 GW à l’horizon 2020.

L’emploi
PASSERELLE 1

Pour Henri Proglio, interrogé par Le Parisien, le débat sur le nucléaire met en jeu le
sort d’un million d’emplois, qui se distribuent de la façon suivante : « 400.000 emplois
directs et indirects, 500.000 emplois dans les entreprises actuellement localisées en
France et très gourmandes en énergie, comme l’aluminium, qui risqueraient de partir

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 25


SUJET

à l’étranger (et) 100.000 emplois futurs provenant du développement du nucléaire


mondial à partir de la France ». Pour l’Union des industries utilisatrices d’énergie,
150.000 emplois industriels (hors emplois directs et indirects), au moins, sont mena-
cés par le renchérissement du prix de l’électricité consécutif à une sortie du nucléaire.
Pour ce syndicat, c’est même deux millions d’emplois au total qui sont en jeu.

Le chiffre avancé par Henri Proglio a fait hurler les écologistes, qui dénoncent les
calculs « à la louche » du PDG d’EDF, notamment en matière d’emplois induits. « Les
emplois directs sont de l’ordre de 125.000 », a répondu la candidate d’Europe Ecolo-
gie-Les Verts (EELV) pour 2012, Eva Joly. L’ancienne juge d’instruction s’appuie sur
une étude commandée par Areva à PricewaterhouseCoopers (PWC) en mai dernier,
qui avance effectivement ce chiffre. L’industrie nucléaire est aussi pourvoyeuse d’em-
plois que l’aéronautique (131.000), mais beaucoup moins que l’automobile (229.000).

Toutefois, l’étude de PWC estime le nombre total d’emplois liés au nucléaire à 410.000
si l’on ajoute aux emplois directs les emplois indirects (soutenus par les commandes
aux entreprises qui sont les fournisseurs de la filière) et les emplois induits (alimentés
par les dépenses des employés directs et indirects). Ce qui représente 2% de l’emploi
total en France.

On retrouve ici, à peu de choses près, le chiffre de « 400.000 emplois directs et indi-
rects » brandi par Henri Proglio, quand Eva Joly oublie de compter les emplois indi-
rects. En revanche, le PDG d’EDF fait un pari très incertain sur l’avenir, en gonflant
le chiffre jusqu’à un million grâce à des hypothèses non vérifiables. De même qu’Eva
Joly, lorsqu’elle assure que la transition énergétique « permettra de garantir le nombre
d’emplois actuels et d’en créer au moins 600.000 supplémentaires ». Prudents, les
ingénieurs de négaWatt, le collectif qui milite pour la sortie du nucléaire à l’horizon
2033, évoquent des gains de « centaines de milliers d’emplois ».

L’argument est un classique d’EELV: les énergies renouvelables créent plus d’emploi
SYNTHÈSE DE DOSSIER

que le nucléaire. En témoigne le ratio Emploi/GWh (gigawatt-heure) entre le secteur


nucléaire en France et le secteur des énergies renouvelables en Allemagne : 0,6
contre 3,6. Autrement dit, il faut 3,6 emplois pour un GWh produit en Allemagne par
les énergies renouvelables, contre 0,6 emploi pour un GWh de nucléaire en France.
Encore faut-il être sûr que les modèles soient transposables d’un pays à l’autre.

Par ailleurs, l’accord programmatique signé entre le PS et Europe Ecologie prévoit


la fermeture de 24 des 58 réacteurs qui constituent le parc nucléaire français. En
moyenne, un réacteur emploie 350 personnes sur le site. Ce qui signifie que 8.400
emplois sont directement menacés. A quoi il faut ajouter tous les emplois indirects et
induits, qu’il est très difficile de chiffrer, et ceux menacés chez Areva, 8.000 à 10.000
selon la CFDT.

Poids économique
D’après l’étude de PricewaterhouseCoopers, la filière électronucléaire au sens strict
représente 12 milliards d’euros de valeur ajoutée, soit 0,71% du PIB. Si l’on y ajoute
la valeur indirecte et induite, sa part monte à 33,5 milliards, soit 2% du PIB. Ce qui
suffit à mesurer l’enjeu économique du débat, au-delà de l’aspect environnemental.
PASSERELLE 1

Argument fréquemment utilisé par les pro-nucléaire, le secteur est exportateur et


soutient un commerce extérieur bien mal en point. En 2010, le solde des échanges
transfrontaliers d’électricité a été positif de 29,5 TWh, comme le montre le bilan de
RTE. Les bons clients de la France sont l’Italie et la Suisse.

26 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Le prix de l’électricité
Autre sujet de controverse, le prix de l’électricité. Depuis Fukushima, le gouverne-
ment rappelle que le nucléaire permet aux Français de payer la lumière et le courant
moins cher que dans la plupart des pays européens. En effet, seules la Bulgarie,
l’Estonie, la Lettonie, la Roumanie et la Croatie affichent des prix plus bas. D’après
Eurostat, le prix du kWh en France pour les particuliers (9,94 centimes d’euro) est
très nettement inférieur à la moyenne des 27 membres de l’Union (12,75 centimes
d’euro). Soit 22% moins cher, et non 40% comme le surestime le ministre de l’Energie
Eric Besson. Selon EDF, la facture d’électricité moyenne pour un ménage est de 450
euros par an en France, contre 850 euros en Allemagne.

Tout le monde s’accorde pour dire que les prix vont beaucoup augmenter d’ici 2030,
compte tenu des investissements à réaliser. L’UFE (Union française d’électricité, asso-
ciation regroupant EDF, GDF Suez, E.ON, Poweo ou encore le Syndicat des énergies
renouvelables) estime la hausse à 33% dans le cas où la part du nucléaire dans la
production d’électricité resterait stable, et à 50% si elle devait être descendue à 50%.

Coût de la sortie du nucléaire


C’est le thème le plus polémique du débat, parce qu’il est impossible à trancher et
occasionne en conséquence une interminable bataille de chiffres, dont voici les prin-
cipales et plus récentes hypothèses.

Dans l’interview qu’il a donnée au Parisien, Henri Proglio parle de 400 milliards
d’euros pour une sortie totale du nucléaire. Mais il oublie de préciser que le maintien
du parc nucléaire actuel, qui vieillit, va exiger des investissements massifs dans les
années à venir.

Un chiffre, officialisé mardi 31 janvier, fait cependant consensus, puisqu’il émane


de la Cour des comptes. Les magistrats de la rue Cambon ont calculé que le parc
nucléaire français a coûté, des premiers investissements de recherche dans les années

SYNTHÈSE DE DOSSIER
50 à nos jours, 228 milliards d’euros. Et les coûts de maintenance sont estimés pour
la période 2011-2025 à au moins 3,7 milliards par an, soit plus du double qu’en 2010.

Document 6
Rapport de la Cour des comptes : le coût du nucléaire

Dans leur rapport ce mardi, les magistrats de la rue Cambon soulignent le poids
croissant des frais de maintenance, alors que les provisions d’EDF s’avèrent sous-éva-
luées et opaques. Ce rapport de près de 400 pages a été commandé par le Premier
ministre le 17 mai 2011, quelques semaines après la catastrophe de Fukushima. Les
chiffres ainsi posés doivent faire office de « boîte à outils » pour alimenter le débat sur
le nucléaire, de façon dépassionnée. Voici ses principales conclusions.

Le développement de la filière nucléaire a demandé de lourds investisse-


ments
Les investissements publics et privés réalisés depuis les années 1970 dans l’électricité
nucléaire en France s’élèvent selon la Cour des comptes à 228 milliards d’euros. Cette
PASSERELLE 1

somme comprend le montant de la construction des installations nécessaires à la


production d’électricité nucléaire : 121 milliards d’euros (hors coût de Superphénix),
dont 96 milliards pour la seule construction des 58 réacteurs, dont les plus anciens
(Fessenheim 1 et 2) sont entrés en service en 1978. Il comprend aussi les dépenses de

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 27


SUJET

recherche publique et privées depuis les années 1950, évaluées à 55 milliards d’euros,
soit environ un milliard par an.

Les surcoûts futurs de la filière sont appelés à grimper


Principale cause : l’évolution des dépenses de maintenance des installations, dont le
montant annuel moyen devrait au minimum doubler sur la période 2011-2025 par
rapport à 2010. Ils devraient s’élever à 3,7 milliards par an en moyenne entre 2011 et
2025, soit plus du double des montants dépensés entre 2008 et 2010.

Pour le reste, il existe de nombreuses incertitudes, aussi bien en matière de coût du


démantèlement des installations nucléaires que de gestion à long terme des déchets
radioactifs, par manque d’expérience et parce que certains choix ne sont pas encore
arrêtés. En ce qui concerne la gestion des déchets radioactifs, la Cour des comptes
pointe un écart notable entre le chiffrage d’EDF, 23 milliards d’euros actuellement,
et celui de l’ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), 36
milliards d’euros.

Autre incertitude : la Cour a prévenu que le non-prolongement des réacteurs d’EDF


au-delà de 40 ans nécessiterait « un effort très considérable d’investissement équiva-
lent à la construction de 11 EPR d’ici 2022 », ce qui lui parait « très peu probable, voire
impossible ». Elle ne s’avance pas pour autant sur des scénarios de mix-énergétiques.

Document 7
Questions à Paul Reuss

Entretien avec Paul Reuss, ancien ingénieur au Commissariat à l’énergie atomique et


aux énergies alternatives (CEA) et ancien professeur à l’Institut national des sciences
et techniques nucléaires.
SYNTHÈSE DE DOSSIER

Comment expliquer la position de pointe de la France dans le domaine de


l’énergie nucléaire ?
Depuis la découverte de la radioactivité par Henri Becquerel en 1896, il existe une
longue tradition de physique nucléaire en France, avec notamment Pierre et Marie
Curie, puis Frédéric et Irène Joliot-Curie. Dès 1945, le général de Gaulle, très sensi-
bilisé aux potentialités tant civiles que militaires de l’énergie nucléaire, créa le Com-
missariat à l’énergie atomique (CEA, aujourd’hui Commissariat à l’énergie atomique
et aux énergies alternatives). Après plusieurs réacteurs expérimentaux et prototypes,
la France construisit six réacteurs électronucléaires UNGG (uranium naturel-graphite-
gaz) mis en service entre 1963 et 1972. Au départ du général de Gaulle en 1969, son
successeur Georges Pompidou décida de changer de filière pour choisir celle des
réacteurs à eau sous pression (REP). La crise pétrolière accéléra les choses avec le «
plan Messmer », du nom du Premier ministre, adopté le 6 mars 1974. Cette politique
volontariste fut poursuivie par tous les Présidents et gouvernements successifs de la
France, et soutenue par les grands partis tant de droite que de gauche. Notre pays
ne disposant pratiquement pas de ressources d’énergies fossiles sur son territoire, cet
effort permit de réduire très significativement notre dépendance énergétique vis-à-vis
de l’extérieur.
PASSERELLE 1

Pourquoi le dossier nucléaire s’invite-t-il dans la campagne présidentielle


2012 ? Les Français sont-ils devenus « anti-nucléaires » depuis l’accident de
Fukushima ?

28 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
La réticence de certains pour l’énergie nucléaire ne date certes pas de Fukushima. Elle
tire sans doute son origine des bombes de Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945.
Elle fut certainement plus active aux États-Unis et en Allemagne qu’en France. C’est
ainsi que si les États-Unis restent le pays ayant le plus grand nombre de réacteurs
électronucléaires (104), ils n’en ont pas mis en chantier depuis 1977. L’accident de
Three Mile Island en 1976, de Tchernobyl en 1986, puis de Fukushima en 2011 n’ont
fait que réactiver cette réticence. En majorité relative (car beaucoup sont sans opi-
nion), les Français ont toujours été favorables à l’énergie nucléaire. Avec Fukushima
et, peut-être encore davantage, avec les décisions de sortie du nucléaire de l’Alle-
magne, de la Suisse et de la Belgique, les réticences existantes ont été confortées
comme le montrent notamment les enquêtes régulièrement effectuées par l’Institut
de radioprotection et de sûreté nucléaire : celle de 2012 révèle que le nucléaire est
devenu le quatrième sujet d’inquiétude des Français, après le chômage, la crise finan-
cière et le couple misère-exclusion.

Le coût de la sécurité nucléaire ne va–t-il pas devenir prohibitif après Fu-


kushima ?
À la suite de l’accident de Fukushima, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé
aux différents acteurs industriels du nucléaire de procéder à une analyse complémen-
taire de la sûreté de leurs installations. Une synthèse des volumineux rapports qui ont
été produits et de ses propres recommandations a été remise par l’ASN au Premier
ministre le 3 janvier 2012. Le coût des actions recommandées a été chiffré pour l’en-
semble du parc français (58 réacteurs à eau pressurisés et les usines associées pour
la fabrication et le traitement du combustible) ont été évaluées à environ 50 milliards
d’euro. Sur ce total, 40 milliards correspondent à des actions de jouvence de la sûreté
déjà programmées par les exploitants et 10 milliards à des actions complémentaires
préconisées par l’ASN. Rapporté aux 58 réacteurs du parc français, ce dernier chiffre
(de l’ordre de 2 milliards d’euros par an si on le répartit sur cinq années) apparaît
finalement assez modeste. Pour fixer les ordres de grandeur, on pourrait le comparer

SYNTHÈSE DE DOSSIER
aux 188 milliards d’euros qu’a coûté la réalisation de ce parc (selon le rapport de la
Cour des comptes du 31 janvier 2012).

La France a-t-elle les moyens de sortir du nucléaire ?


Des évaluations assez variées du coût de sortie du nucléaire ont été publiées dans
la presse : elles se chiffrent toutes en centaines de milliards d’euros. Il est clair que
l’investissement en nouveaux moyens de production (centrales classiques et/ou éo-
liennes et solaires), en puissance installée comparable à celle des centrales nucléaires
à remplacer, représenterait une somme gigantesque. Sans parler d’une augmentation
des émissions de CO2.

Document 8
Le nucléaire : un luxe

Les socialistes, Montebourg en tête, parent à nouveau l’atome de toutes les qualités,
comme s’il ne s’était rien passé à Fukushima. Mais vanter cette énergie comme « peu
chère » est un gros mensonge. Quand Arnaud Montebourg, le ministre du Redresse-
PASSERELLE 1

ment productif français, dit que « le nucléaire est une filière d’avenir », il dit la vérité.
L’Agence internationale de l’énergie atomique a évalué à plus de 100% la progression
de son usage sur la planète d’ici à 2030, essentiellement en Inde et en Chine. Quand
il justifie le choix du nucléaire en parlant d’une « énergie pas trop chère », le ministre

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 29


SUJET

français ment.

L’électricité n’est certes pas chère en France. Mais parce qu’elle n’intègre pas tous les
coûts de cette filière. Le coût de production du kilowatt atomique devrait logique-
ment intégrer le prix grandissant de la sécurité, celui du retraitement des déchets, ou
encore du démantèlement des centrales nucléaires devenues obsolètes, voire dange-
reuses. Il devrait aussi prendre en compte les surcoûts de construction des dernières
innovations très controversées que sont le réacteur nouvelle génération de Flaman-
ville ou le centre de recherche Iter à Cadarache. Mais en France, le lobby constitué
autour d’EDF et d’Areva est un Etat dans l’Etat, comme on a pu le dire du complexe
militaro-industriel aux Etats-Unis ou dans l’ex-URSS. Bref, le nucléaire est un luxe,
même si cela rapporte à la France qui exporte son savoir-faire un peu partout.

Dans le débat qui agite toute l’Europe sur cette énergie depuis les accidents de Tcher-
nobyl (1986) et de Fukushima (2011), plusieurs pays dont la Belgique, l’Allemagne et
la Suisse se sont engagés dans la courageuse voie de la sortie, après l’Autriche, l’Italie
et le Danemark. Pour beaucoup, c’est un luxe que seuls des pays riches peuvent se
payer. Le nouveau président François Hollande a promis de réduire « la part de l’élec-
tricité nucléaire en France de 75 à 50 % à l’horizon 2025 ». Les antinucléaires d’Europe
Ecologie-Les Verts qui participent au gouvernement Ayrault commencent à douter de
la sincérité de cet objectif. Ils ont raison. Le ministre de la réindustrialisation a com-
plété ses propos hier : le nucléaire, c’est 500 000 emplois en France.

Document 9
Transition énergétique : la fermeture des centrales sera intégrée à la loi

François Hollande a écarté jeudi l’idée d’une loi spéciale qui aurait permis d’accélérer
le calendrier de fermeture de Fessenheim. La possibilité pour l’État de fermer des cen-
SYNTHÈSE DE DOSSIER

trales nucléaires sera intégrée à la loi de transition énergétique prévue pour fin 2014,
a annoncé vendredi François Hollande, écartant ainsi la piste d’une loi spéciale pour
accélérer le calendrier de fermeture de Fessenheim. « La future loi de programma-
tion sur la transition énergétique posera le principe d’un plafonnement à son niveau
actuel de notre capacité de production nucléaire. Elle définira les modalités juridiques
qui gouverneront l’évolution du parc électronucléaire », a déclaré le président de la
République en ouvrant la deuxième conférence environnementale du gouvernement.

Si François Hollande a de nouveau confirmé la fermeture de la centrale nucléaire de


Fessenheim en Alsace « fin 2016 », le retard à fin 2014 de la loi sur la transition éner-
gétique a accru les inquiétudes sur le réalisme de cet objectif, réveillant l’hypothèse
d’une loi spéciale, plus tôt. Actuellement, seule l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)
peut ordonner la fermeture d’une centrale nucléaire, pour des critères de sûreté.
L’opérateur (en l’occurrence, EDF) peut bien entendu lui aussi décider d’en arrêter
une. Cette mission perdurera, mais l’État aura désormais la prérogative de décider de
la fermeture d’une centrale pour des raisons de stratégie énergétique. « Il ne s’agira
pas de se substituer à l’opérateur, mais de maîtriser la diversification de notre produc-
tion d’électricité selon les objectifs que la nation aura choisis », a souligné François
Hollande. Cette disposition sera celle retenue pour la fermeture de Fessenheim, qui
PASSERELLE 1

ne fera donc pas l’objet d’une loi spécifique, a-t-on indiqué dans l’entourage du pré-
sident.

30 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Document 10
Réduire à 50 % la part du nucléaire en France, crédible ou non ?

A-t-elle été poussée par son tropisme pro-nucléaire ? A-t-elle dit tout haut ce que cer-
tains – y compris au sein de la majorité – pensent tout bas ? Toujours est-il qu’Anne
Lauvergeon, ex-présidente du groupe nucléaire français Areva, a jeté un pavé dans
la mare en déclarant, mardi 3 décembre au micro de France-Inter, que l’objectif du
gouvernement de réduire à 50 % la part de l’atome dans la production électrique
française, d’ici à 2025, « n’est pas réaliste ». Et d’ajouter : « Je crois que la date a été
plus ou moins renvoyée à plus tard ». Une sortie qui a aussitôt entraîné une ferme
mise au point de l’entourage de François Hollande et du ministre de l’écologie, Phi-
lippe Martin, prompts à réaffirmer que les engagements présidentiels « seront bien
évidemment respectés ».

La réduction de 75 % à 50 % de la part de l’électricité d’origine nucléaire à l’horizon


2025 constituait le 41ème des « 60 engagements pour la France » du candidat Hol-
lande. Un objectif réitéré par le chef de l’Etat le 20 septembre, dans son discours d’ou-
verture de la deuxième conférence environnementale pour la transition écologique.
« Vous connaissez l’engagement que j’ai pris : réduire à 50% la part du nucléaire dans
la production d’électricité à l’horizon 2025. Cela commence aujourd’hui. » Poursui-
vant : « Je rappelle que la centrale de Fessenheim sera fermée d’ici fin 2016 ».

« Arrêter une vingtaine de réacteurs »


Venue présenter, sur les ondes, le concours mondial d’innovation lancé le 2 décembre
par François Hollande, et auquel elle est associée en qualité de présidente la com-
mission « innovation 2030 », Mme Lauvergeon, ancienne conseillère de François Mit-
terrand, en a donc profité pour mettre en cause la feuille de route énergétique du
gouvernement. A la fois sur le gaz de schiste - « Je crois, a-t-elle déclaré, que nous

SYNTHÈSE DE DOSSIER
aurions intérêt à exploiter du gaz non conventionnel de façon écologique, plutôt
que de recourir au charbon » - et, donc, sur l’atome. « On ne peut pas se permettre
de passer de 75% d’énergie nucléaire à 50% d’ici 2025, affirme l’ex-patronne d’Areva
(…) Cela poserait un problème grave (…) Cela voudrait dire arrêter une vingtaine de
réacteurs. Je ne pense pas que cela soit réaliste aujourd’hui sur le plan économique
et pratique. »

« Je suis le ministre qui a en charge le nouveau mix énergétique et mon objectif reste
celui qui m’a été fixé par le chef de l’Etat, c’est-à-dire d’obtenir cette réduction à 50%
de la part d’électricité produite par l’énergie nucléaire à l’horizon 2025 », a vertement
réagi Philippe Martin. S’agissant d’un éventuel report de calendrier évoqué par Mme
Lauvergeon, le ministre de l’écologie a précisé : « C’est peut-être dans sa tête mais pas
dans la mienne ».

« Energies du passé »
Les commentaires ne se sont pas fait attendre. « Anne Lauvergeon préfère la conser-
vation à l’innovation », raille Denis Baupin, député Europe Ecologie-Les Verts et vice-
président de l’Assemblée nationale. « On aurait pu penser que devenue présidente
de la commission « innovation 2030 », l’ancienne présidente d’Areva privilégie doré-
PASSERELLE 1

navant les industries et énergies d’avenir et non celles du passé, poursuit-il. Ses
déclarations montrent qu’il n’en est rien et jettent un halo bien poussiéreux sur sa
conception de l’innovation. »

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 31


SUJET

Le député écologiste voit aussi dans les propos de Mme Lauvergeon « une bien faible
confiance en la capacité d’innovation des énergéticiens français, une faible connais-
sance des mutations énergétiques en œuvre chez nos voisins et une forme de mépris
du travail de tous ceux qui (…) ont élaboré des scénarios énergétiques qui montrent
comment la France peut passer à 50% de nucléaire en 2025 ».

« Rupture technologique »
Fait notable, le député PS Jean-Yves Le Déaut (Meurthe-et-Moselle) émet également
des doutes sur la possibilité d’atteindre l’objectif de 50% « sans rupture technolo-
gique ». « On n’a que 12 ans pour réussir et pour nous il y a des inconnues », souligne
M. Le Déaut, qui cite notamment les « économies d’énergie » à réaliser, ou la nécessité
de disposer d’énergies alternatives « à prix équivalent au marché».

Les électriciens sur la défensive


Au-delà de ces prises de position, la question des modalités d’un abandon partiel et
progressif de l’atome par la France reste entière. Un calcul simple conclut que réduire
d’un tiers la part du nucléaire dans le mix électrique national conduit à fermer un
tiers des 58 réacteurs du parc hexagonal, soit une vingtaine de réacteurs. C’est le
chiffre évoqué par Mme Lauvergeon et c’est celui qui circule parmi les experts. Un
tel scénario est vivement combattu par l’Union française de l’électricité (UFE) et,
spécialement, par EDF, qui entend bien conserver intact son potentiel de production
d’énergie nucléaire. Son PDG, Henri Proglio, explique à qui veut l’entendre que, du
fait de la croissance de la consommation d’électricité, la part du nucléaire chutera
mécaniquement à 50%, sans qu’il soit nécessaire de fermer aucun réacteur, en 2025.
A cette échéance, argumente-t-il, « le pays comptera 6 millions d’habitants supplé-
mentaires », et « le parc nucléaire, complété de l’EPR de Flamanville, ne couvrira que
la moitié des besoins des particuliers et des entreprises ».

Jeu à somme nulle


La sobriété et l’efficacité énergétiques d’une part, l’essor des filières renouvelables
SYNTHÈSE DE DOSSIER

d’autre part, seront bien sûr des paramètres déterminants de la future équation éner-
gétique de la France. En tout état de cause, la future loi sur la transition énergétique
– qui n’est plus attendue, au mieux, avant l’automne 2014 – ne fixera pas une liste
de réacteurs à fermer. Le texte, a indiqué François Hollande lors de la conférence
environnementale, se bornera à poser « le principe d’un plafonnement à son niveau
actuel de notre capacité de production nucléaire ». Ce qui laisse supposer un « jeu à
somme nulle » : l’arrêt des deux réacteurs alsaciens de Fessenheim (d’une puissance
de 900 Mégawatts (MW) chacun), en contrepartie de la mise en service de l’EPR de
Flamanville (d’une puissance de 1 600 MW).

La loi devrait aussi donner à l’Etat les moyens de « maîtriser la diversification de


notre production d’électricité selon les objectifs que la nation, souverainement, aura
choisie ». Des moyens qui lui font aujourd’hui défaut, seuls l’opérateur – EDF -, pour
des raisons de politique industrielle, ou l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), pour des
motifs de sûreté, étant actuellement fondés à fermer une installation nucléaire. Mais
la sortie partielle du nucléaire reste toujours à programmer.
PASSERELLE 1

32 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Document 11
Japon : le nouveau plan énergétique à long terme remet le nucléaire au
programme

L’orientation « zéro nucléaire » décrétée par un précédent gouvernement japonais de


centre-gauche après la catastrophe atomique de Fukushima ne figure plus dans le
nouveau plan énergétique à long terme qui remet clairement l’énergie nucléaire au
programme et n’exclut pas la construction de nouveaux réacteurs, selon des fuites
dans la presse. Conformément à la position pro-nucléaire du Premier ministre Shinzo
Abe revenu au pouvoir fin 2012, le document affirme que « l’énergie nucléaire est une
importante énergie de base », selon les éléments publiés dans le quotidien Nikkei.

Dans la nouvelle mouture qui sera soumise prochainement à l’approbation du gou-


vernement, il n’est plus fait mention d’un pourcentage d’énergie nucléaire dans la
production totale d’électricité à un horizon donné, mais l’option « zéro » est clairement
abandonnée.

La préoccupation de la commission qui a préparé le plan est essentiellement écono-


mique.
L’arrêt total des 50 réacteurs de l’archipel a forcé les compagnies à faire tourner à
plein régime leurs installations thermiques et donc à augmenter leurs importations de
pétrole et gaz naturel.
La flambée de la facture a entraîné un déficit commercial d’une ampleur colossale et
d’une durée sans précédent.

Pour compenser leurs frais, les compagnies ont fortement augmenté le prix de l’élec-
tricité.
Qui plus est, la commission insiste aussi sur le fait que les centrales atomiques

SYNTHÈSE DE DOSSIER
émettent moins de gaz à effet de serre que les installations thermiques.

Par ailleurs, alors que figurait clairement dans la version antérieure qu’aucun nou-
veau réacteur ne serait construit, cette affirmation a été supprimée dans la nouvelle
mouture, laissant sous-entendre que des tranches supplémentaires pourraient être
construites. Le fait est que vu l’âge actuel des réacteurs si aucun n’était renouvelé ni
leur durée d’exploitation prolongée, la capacité des installations d’énergie nucléaire
chuterait à partir des décennies 2020-2030 et serait nulle à l’aube des années 2050.

Le document plaide aussi pour une intensification de l’usage des énergies naturelles
renouvelables, afin de lutter contre le réchauffement climatique. Il souligne cepen-
dant que se pose un problème de mise à jour des réseaux électriques pour gérer de
façon rationnelle la diversité des modes de production dont certains (éolien, solaire)
sont instables. Toutes ces orientations correspondent à l’opinion émise par M. Abe.
Depuis un an qu’il est en poste, il a manifesté à maintes reprises sa volonté de relan-
cer des réacteurs nucléaires dans l’archipel.
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 33


CORRIGÉ
Sujet : LE NUCLEAIRE EN FRANCE

A travers cette synthèse, le candidat est invité à étudier la question du nucléaire en


France, suite à la catastrophe de Fukushima qui a eu lieu en mars 2011, à la lumière
des décisions prises dans d’autres pays comme l’Allemagne et le Japon, évoqués dans
CORRIGÉ

le dossier. Les documents permettent de dresser un rapide historique du choix du


nucléaire français et d’interroger la difficulté d’une sortie du nucléaire pour le pays
ainsi que l’impasse actuelle, quel que soit le scenario privilégié (maintien, réduction
ou sortie) en termes de coûts.

I. PENSER LE NUCLEAIRE APRES LA CATASTROPHE DE FUKUSHIMA

A) Les dangers du nucléaire (docs. 1, 2, 3, 4, 5, 7 et 11)


Choc de la catastrophe nucléaire de Fukushima (docs 3 et 11) ; précédents : les
grandes catastrophes nucléaires (docs. 2, 4 et 7) ; chiffres clefs : part du nucléaire
dans la consommation énergétique mondiale… (docs. 1, 2 et 5)

B) Les alternatives au nucléaire (docs. 1, 2, 4, 5, 8 et 10)


Sortie du nucléaire : le modèle allemand et autres (docs. 2, 4 et 8)
Les énergies alternatives ; les pistes envisagées (valorisation des déchets, réseau de
distribution intelligent, (docs. 1, 5 et 10)

C) Difficile de sortir du nucléaire (docs. 3 et 11)


Le cas du Japon (docs. 3 et 11)

II. LA FRANCE FACE AU DILEMME DU NUCLEAIRE


SYNTHÈSE DE DOSSIER

A) La France et son parc nucléaire (docs. 1, 2, 4, 5, 7, 9 et 10)


La France et le nucléaire : son histoire, les chiffres clefs (nombre de centrales et réac-
teurs ; part du nucléaire dans la production d’électricité et part du nucléaire dans les
énergies produites…) (docs. 1, 2, 5 et 7)
Désir d’indépendance énergétique, lutte contre le CO2 (nucléaire face aux énergies
fossiles), raréfaction du pétrole (docs.1 et 4)…
Position actuelle (docs. 9 et 10)

B) Entre craintes et réticences (docs. 1, 2, 3, 4, 5, 7, 8, 9 et 10)


Craintes : inquiétudes dans l’opinion publique (doc.7) et débats au sein de la société
française (docs. 1, 2, 4 et 7)
Réticences : besoins à venir face à l’augmentation de la population mondiale, prix de
l’électricité, la question de l’emploi… (docs. 4, 5 et 8)
Lobby nucléaire en France (docs. 2, 3, 5, 9 et 10)

C) Maintien ou sortie du nucléaire : l’impasse des coûts (docs. 5, 6, 8, 9 et 10)


Rapport de la Cour des comptes : coûts de la sûreté nucléaire (conformations aux
demandes de l’ASN) ; coûts de maintenance ; coûts d’investissement dans les énergies
alternatives…
PASSERELLE 1

Difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du scenario de réduction du nucléaire


(doc. 10)
Perspectives : la loi sur la transition énergétique (fin 2014) (doc. 9)

34 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


TAGE 2

SUJET
} Durée : 1 h 55

Programme, conseils, bibliographie

Public concerné
Le test TAGE 2 est un outil d’évaluation et de sélection aux études de management.
Il permet d’évaluer les aptitudes d’étudiants à bac +2 désirant entreprendre ou pour-
suivre des études supérieures en formation première ou continue.

Nature de l’épreuve
Le TAGE 2 ne repose pas sur des connaissances spécifiques telles que l’économie,
mais sur des compétences générales de nature linguistique, de raisonnement et de
résolution de problèmes, évaluant la capacité d’un étudiant à être un futur manager.

Le TAGE 2 vise à évaluer des compétences dans trois domaines d’aptitudes :


• Dimension Verbale : sous-tests 1 & 4,
• Dimension Calculatoire : sous-tests 2 & 5,
• Dimension Logique : sous-tests 3 & 6.

Présenté sous la forme d’un questionnaire à choix multiple (QCM), le test comprend
six sous-tests. Chacun est constitué de 10 à 15 questions et doit être passé impérati-
vement dans un temps limite de 10, 15 ou 30 minutes. Le test comprend en tout 70
questions pour une durée totale de passation de 1h55. La gestion du temps est un
élément essentiel de la passation qui doit être intégré dans tout entraînement à la
passation d’un test.

Dimension Verbale
Evalue le niveau de connaissance du langage au travers de questionnaires portant sur
le vocabulaire, les connaissances orthographiques et syntaxiques.

• Sous-test 1 LEXIPHRASE. 15 questions - 15 mn


Cette épreuve mesure à la fois le niveau de maîtrise lexical et la capacité à construire
des phrases cohérentes, en respectant les impératifs de l’orthographe, de la syntaxe
TAGE 2

et de la sémantique.

• Sous-test 4 PARATEXTE. 15 questions - 15 mn


Permet d’évaluer la capacité à comprendre un paragraphe/un texte (visée ; argumen-
tation ; position de l’auteur) de bon niveau, sur des sujets économiques, sociaux et
managériaux.
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 35


SUJET

Exemples :
Consigne : compléter la phrase en respectant les règles de la syntaxe et de la cohé-
rence textuelle.

Question. Il faudra savoir travailler en permanence avec d’autres services de l’entre-


prise […] faire jouer la complémentarité […].

A) sans pour autant à l’international


B) afin de entre les différentes expertises
C) en évitant de entre les services
D) de façon à des services

Réponse : B

Consigne : trouvez l’expression contraire (antonyme) du/des mots soulignés

Question. Pourtant, alors qu’il est représenté et vénéré à travers toute la planète, la
survie de l’hippocampe est menacée.

A) ignoré et déprécié
B) illustré et valorisé
C) schématisé et cultivé
D) récupéré et prié

Réponse : B

Les 2 questions suivantes constituent un ensemble suivi.

Question. L’hypothèse de la fin prochaine du CDI […], en 1995, un groupe de


réflexion envisageait […] son déclin dans un rapport, « Le Travail dans 20 ans », soit
à l’horizon 2015.

A) n’est pas nouvelle déjà


B) est nouvelle presque
C) se pose aujourd’hui déjà
D) date de la nuit des temps malgré tout

Réponse : A
TAGE 2

Question. A l’époque, cette projection avait […] ; […] 18 ans plus tard, le CDI est
toujours là.

A) séduit les foules cela explique que


B) marqué les esprits de telle sorte que
C) fait un effet bœuf parce que
PASSERELLE 1

D) eu l’effet d’un pavé dans la mare toujours est-il que

Réponse : D

36 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Dimension Calculatoire
Evalue la maîtrise de connaissances simples dans les domaines de l’arithmétique, de
la géométrie, de l’algèbre et du calcul.
• Sous-test 2. 10 questions - 30 mn
• Sous-test 5. 10 questions - 30 mn

Exemples :

Question 19. Un libraire incapable de vendre un livre à 200 euros le baisse à 80


euros, puis à 32 euros et enfin à 12,80 euros prix auquel il parvient à le vendre. Quel
aurait été le prix suivant si, ne parvenant pas à le vendre, il avait baissé son prix selon
la même règle ?

A) 10,50 euros
B) 8,25 euros
C) 6,37 euros
D) 5,12 euros

La suite est la suivante : 200 ; 80 ; 32 ; 12, 80 ; x (que l’on cherche)


200/80 = 80/32 = 32/12,8 = 2,5
donc 12,80/x = 2,5 donc x 12,80/2,5 = 5,12 (réponse D)

Question 20. Pour réaliser des travaux dans sa maison après le passage d’une tem-
pête, un particulier a dû faire appel à un couvreur, un électricien et un plombier.
L’ensemble des réparations lui a coûté 1 540 euros. Le montant de la facture du cou-
vreur est le double de celui de la facture de l’électricien et le montant de la facture
du plombier est la moitié de celui de la facture de l’électricien. Quel est le montant
de la facture du couvreur ?

A) 880 euros
B) 570 euros
C) 690 euros
D) 1240 euros

C = facture du couvreur E = électricien P = plombier


C = 2E et P = E/2 ; 2E + E + E/2 = 1540 donc E = 440€ et C = 880€ (réponse A)
TAGE 2
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 37


SUJET

Question 22. La production d’une entreprise a baissé de 20% par rapport à celle
de l’année dernière. De quel pourcentage sa production devra-t-elle augmenter pour
égaler la production de l’année dernière ?

A) 20%
B) 22,5%
C) 25%
D) 27,5%

x production année dernière et 0,8x production cette année


pour revenir à la production de l’année dernière il faut que t(0,8 x) = x donc t. 0,8 = 1
donc t = 1/0,8 = 1,25
la production devra augmenter de 25% pour retrouver le niveau de l’année dernière
(réponse C)

Question 24. a, b et c sont trois nombres entiers consécutifs impairs tels que :
20 < a < b < c < 30 et tels que a soit un nombre premier.
Quelle est la valeur de b + c ?

A) 44
B) 52
C) 48
D) 50

a est premier b et c impair et successif à a ; la seule réponse possible est :


20 < 23 (a premier) < 25 (b impair successif) < 27 (c impair successif) < 30
b + c = 25 + 27 = 52 (réponse B)

Dimension Logique
• Sous-test 3. 10 questions - 15 mn
Epreuve de raisonnement logique qui ne nécessite pas de connaissance approfondie
des principes fondamentaux de la logique formelle.

• Sous-test 6. 10 questions - 10 mn
Epreuve relative à des croisements de séries de chiffres, de lettres ou de graphiques.

Exemples :
TAGE 2

Question 26.

16
52
25
70
PASSERELLE 1

76 98 ? 21 10

A) 43 B) 61 C) 54 D) 57

38 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Verticalement : faire la somme du chiffre en unité avec celui des dizaines (1+6=7 ;
5+2=7 ;2+5=7 ;7+0=7), dans les réponses seules A (4+3=7) et B (6+1=7) répondent à
ce critère.
Horizontalement : chiffre des unités + 1 = chiffre des dizaines ; de gauche à
droite : 6+1=7, 8+1=9, 1+1=2, 0+1=1. Dans les réponses proposés seules C (4+1=5)
et A (3+1=4) sont correctes.
La bonne réponse répondant aux critères Horizontaux et Verticaux est A

Question 29.

AMO
ZDF
XPR
JLY ? RTI FHC ACQ
UVX

A) CVB B) IKM C) GIA D) LFH

Verticalement : les 2 lettres de droite du triplet sont des lettres qui se suivent dans
l’alphabet avec un saut de 1 lettre.
AMO : MO = M n O
ZDF : DF = D e F
XPR PR PqR
UVX VX V w X

Horizontalement : les 2 lettres de gauche du triplet sont des lettres qui se suivent
dans l’alphabet avec un saut de 1 lettre.
JkLY
RsTI
FgHC
AbCQ

Seule réponse possible : (B) IKM => I j K l M

Question 34.

39
525
714 48 ? 36 612
TAGE 2

749
416

A) 60 B)24 C) 636 D) 458

Réponse
Verticalement : (chiffre de gauche)² = nombre à 1 ou 2 chiffres de droite.
PASSERELLE 1

39 : 3²=9 ; 525 : 5²=25 ; 749 :7²=49 ; 416 :4²=16


Horizontalement : (chiffre de gauche)x2 = nombre à 1 ou 2 chiffres de droite.
714 : 7x2=14 ; 48 : 4x2=8 ; 36 : 3x2=6 ; 612 :6x2=12
Bonne réponse B (2x2=4)

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 39


SUJET

Question.

Réponse : Le nombre au centre corresponds au double du nombre de côtés de la


figure : 4*2=8 ; 6*2=12 ;8*2=16 donc la bonne réponse est la D : 5*2=10

Ressources disponibles
L’Officiel du test TAGE 2, Le manuel officiel de préparation au test, Editions L’Etudiant
/ FNEGE.

Livret du candidat disponible sur www.tage2.fr

Préparation en ligne FNEGE : tests blancs officiels www.prepmyfuture.com/tage2

Application smartphone sur l’Apple Store et le Google Play Store.


TAGE 2
PASSERELLE 1

40 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


ANGLAIS

SUJET
Programme, conseils, bibliographie

Public concerné
Tout candidat ayant suivi des cours d’anglais durant sa scolarité – collège, lycée et
formation de type BTS, DUT et Licence 2.

Nature de l’épreuve
Pour l’épreuve écrite d’anglais : elle consiste en un test (QCM) comprenant gram-
maire, structures, usages et compréhension d’un texte écrit.

Conseils de préparation
Sont évaluées les capacités linguistiques fondamentales : il faut donc maîtriser les
règles de grammaire courante, savoir choisir le mot juste sur proposition de plusieurs
synonymes, avoir assimilé les tournures idiomatiques classiques, et avoir acquis de
bons réflexes.
Pour cela, il faut s’entraîner à chercher la règle de grammaire ou la tournure idioma-
tique visée. N’hésitez pas à établir une liste des règles de grammaire et du vocabulaire
qui vous font défaut.
Il faut raisonner très vite, donc faites appel à la logique chaque fois que cela est pos-
sible et méfiez-vous des tournures très proches du français.
Seront évaluées l’aptitude à l’expression et la capacité de structuration du message.
En ce qui concerne la compréhension écrite, c’est la capacité à appréhender un mes-
sage écrit qui sera évaluée ; il faut donc savoir discerner les difficultés, faire appel au
raisonnement tout en respectant les critères grammaticaux et lexicaux.
En résumé, l’essentiel est de travailler le vocabulaire de base nécessaire à l’expression,
le mécanisme de la formation des mots, les faux amis, les verbes à particule adver-
biale et à préposition, les règles de grammaire de base.
Lisez aussi de bons quotidiens ou hebdomadaires (The Economist, The Independent,
The International Herald Tribune, etc.).

Bibliographie
ANGLAIS

• J. Brossard et S. Chevalier, Grammaire alphabétique de l’anglais, éd. Bordas.


• J. M. Thomson, Vocabulaire anglais, éd. Dunod.
• Alain Le Ho, QCM d’anglais, éd. Ellipse.
• Longman Dictionary of Contemporary English.
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 41


ANGLAIS
SUJET

} Durée : 1 heure 30

ENGLISH TEST

1. You have 1h30 to complete this exam.

2. This exam is divided into 4 sections:


Section 1 Grammar exercises 20 questions (15 minutes)
Section 2 Find the error 15 questions (20 minutes)
Section 3 Vocabulary exercises 25 questions (15 minutes)
Section 4 Reading comprehension 20 questions (40 minutes)
Total
80 questions

3. Please use your answer sheet to record your answers. If you think you have
made a mistake on the first line of your answer sheet, there is a second line
provided and it is this answer which will be taken into account.

4. Each section has its own instructions.

There is only one right answer to each question.

Each correct answer receives: 3 points


Each incorrect answer receives: -1 point
Each unanswered question receives: 0 point

5. At the end of the exam, you will give the supervisor your test paper and
your answer sheet.
ANGLAIS
PASSERELLE 1

42 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
SECTION 1 – GRAMMAR EXERCISES:
Choose the correct answer.

1) Please send the requested information in a __________file.


a) separated b) separate
c) separating d) separation

2) __________ many years of hesitation, I have at last decided to emigrate to Spain.


a) Until b) Before
c) After d) During

3) If John__________ there to help me, I would never have finished on time.


a) hadn’t been b) wasn’t
c) hasn’t been d) couldn’t be

4) The match was a lot _________than I had expected it to be.


a) easy b) easier
c) easily d) more easy

5) ________ good you are, you are never perfect.


a) Forever b) Whenever
c) Whatever d) However

6) If it’s sunny tomorrow, ________ to the beach.


a) we’ll go b) we would go
c) we going d) we are go

7) Only if you pass the written exam________ eligible for the oral exam.
a) that you will be b) you can be
c) you will be d) will you be

8) Last week the government _______ one of its worst decisions ever.
a) has taken b) taken
c) took d) was taking

9) ________ negotiations with the minister, the professional football clubs will go on
strike.
a) In spite of b) Although
c) Because d) However
ANGLAIS

10) It is_________ that Business Schools should have a more selective recruitment
process.
a) felt commonly b) common felt
c) commonly felt d) a common feel

11) Every time I go to see the family ________them oysters from Normandy.
a) I brought b) I bring
PASSERELLE 1

c) I am bringing d) I have brought

12) What he proposed at the end of his presentation was just ______ to go his way.
a) for get us agree b) to agree
c) to getting us to agree d) to get us to agree

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 43


SUJET

13) I’ve had enough of this. I’ve discussed the subject ___________.
a) so much time b) too much time
c) so many times d) too many time

14) The university has invested_________ to be able to accept more students.


a) 20 millions euros b) 20 million euros
c) 20 millions of euros d) 20 million euro

15) Voters today are attracted ________ by the left _______ by the right.
a) neither……..or b) both……….or
c) neither……..nor d) either……..nor

16) If you want to be friends with everyone you__________ be too rigid.


a) don’t have to b) mustn’t
c) needn’t d) couldn’t

17) The company is changing its evaluation process _________ the importance of
teamwork.
a) to make us understand b) for make us understanding
c) for make us understand d) to make us understanding

18) I couldn’t agree __________ with your decision to fire Bob. He was losing us a
lot of clients.
a) much b) too
c) very d) more

19) The lecturer ________ course enlightened me the most had no teacher training.
a) who b) who’s
c) whose d) whom

20) Brazil is __________ fastest growing economies in the world.


a) the one of b) one of the
c) one of d) the one
ANGLAIS
PASSERELLE 1

44 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
SECTION 2 – FIND THE ERROR: a, b, c, or d.
21) In spite the hard line he often takes / the Home Minister remains very popular /
(a) (b)
with both left and right wing voters, / more than the President and the Prime Minister.
(c) (d)

22) It was difficult before / to find the informations you needed, /


(a) (b)
but today, with internet and smartphones, / you can find everything you need.
(c) (d)

23) My son has an oil leak on his motorbike / but he doesn’t listen to me. /
(a) (b)
Maybe he will listen to my advice / only when his bike broke down.
(c) (d)

24) They decided to reinforce / the control of their Chinese subcontractors, as they /
(a) (b)
realized that customer satisfaction / depends, above all, of product quality.
(c) (d)

25) If I had read the instructions more carefully, / I wouldn’t make the mistake /
(a) (b)
that resulted in my losing / the majority of my holiday photos.
(c) (d)

26) I was real disappointed when I/ saw the exam results published by the school, /
(a) (b)
as I had the impression that I had passed all the subjects, / but I failed maths and biology.
(c) (d)

27) There is a lot of resistance to GMOs / but do the opponents really understand
the problem, /
ANGLAIS

(a) (b)
and can we feed the worlds population in 2050 / without the support of food tech-
nology?
(c) (d)

28) Often clubs in difficulty change their trainer / and results are sometimes spec-
tacular /
(a) (b)
PASSERELLE 1

as the players suddenly seem more motivated / and achieving much better results .
(c) (d)

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 45


SUJET

29) We are working on two large construction projects / in Africa, each of which are
complex, /
(a) (b)
but neither is as complex as / our major dam project in India.
(c) (d)

30) If you are interested in exciting event / and particularly in extreme sports /
(a) (b)
you should go on YouTube / and see some of the Red Bull videos.
(c) (d)

31) The education is one of the government’s priorities / but things are going slowly /
(a) (b)
and most reforms are meeting resistance / from both teachers and parents.
(c) (d)

32) My friend has put on a lot of weight / as she is eating far too many cakes and
biscuits. /
(a) (b)
I’ve tried to talk to her about it / but she won’t listen as she love eating too much.
(c) (d)

33) The last time I saw him / he has gone absolutely crazy, completely mad, /
(a) (b)
simply because I told him he should / spend more time on his studies and less time
on parties.
(c) (d)

34) I have never managed to achieve / all my objectives, neither personal nor pro-
fessional, /
(a) (b)
even although I have always worked hard / and accepted advice on my weaknesses.
(c) (d)
ANGLAIS

35) For the generation born after WW2 / everything was a lot more easy; /
(a) (b)
we immediately found work after university / and founded a family a lot earlier than
today.
c) (d)
PASSERELLE 1

46 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
SECTION 3 - VOCABULARY 1

Choose the word/words which has/have the closest meaning to the word/words
underlined.

36) My five years in the north of England were a terrible experience for me and the
family.
a) disastrous b) fantastic
c) excellent d) surprising

37) My eldest brother was a very tight-fisted person.


a) insensitive b) miserly
c) violent d) firm

38) His relaxed attitude with customers was clearly an advantage for the job.
a) asset b) drawback
c) promotion d) hurdle

39) In my new company, we seldom have lunch together.


a) always b) often
c) frequently d) rarely

40) At the Christmas Eve party, John’s behaviour was outrageous.


a) outstanding b) fantastic
c) shocking d) superb

41) He was the greatest criminal of his decade, almost impossible to apprehend.
a) catch b) understand
c) release d) tame

42) After only four months in the job, they started to praise me.
a) criticize b) compliment
c) vilify d) stress

43) I was really bemused by the way she tackled the problem.
a) puzzled b) upset
c) amused d) disappointed

44) My director’s flattery was just a ploy to get me to take the job.
ANGLAIS

a) disclosure b) betrayal
c) assurance d) trick

45) My spell in Dublin left me with a very good command of the English language.
a) job b) studies
c) period d) holidays
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 47


SUJET

VOCABULARY 2:

Choose the word which has a similar meaning to the word in bold type.

46) tinker a) tamper b) break c) reverse d) crush

47) hamper a) liberate b) push c) pull d) hinder

48) grasp a) scrape b) scratch c) grip d) grease

49) dreary a) lively b) tedious c) cheerful d) friendly

50) seminal a) weekly b) pivotal c) fertile d) educative

51) thoughtless a) unimaginative b) uncreative c) insensitive d) thick

52) stringent a) strict b) bitter c) rough d) acid

53) burden a) bowl b) lamp c) bee d) load

54) awful a) awesome b) fantastic c) appalling d) wonderful

55) shovel a) spade b) rake c) fork d) drill

56) irate a) calm b) fuming c) taxed d) relaxed

57) climb a) rise b) drop c) plummet d) dive

58) glimpse a) guess b) look c) try d) read

59) disclosure a) opening b) secret c) leak d) refusal

60) stubborn a) stuck b) young c) premature d) tenacious


ANGLAIS
PASSERELLE 1

48 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
SECTION 4 – READING COMPREHENSION

TEXT 1
European Borders Tested as Money Is Moved to Shield Wealth

There was nothing extraordinary about the casually dressed businessman waiting
on a Paris train platform except for the envelopes he carried — stuffed with 350,000
euros in cash, and seized by French customs agents as he prepared to depart for
Belgium. The passenger, Boris Boillon, 43, is a former French ambassador to Iraq and
Tunisia with two degrees from prestigious universities and a Legion of Honor medal.
But to customs agents, who seized the money in July, he was just one of a growing
number of “cash commuters.”

At the borders of European countries in economic crisis, customs agents say they are
seizing increasing amounts of undeclared cash exceeding the €10,000 ($13,750) that
each traveler is allowed to carry. They find it stashed in luggage, cake boxes, pota-
to-chip bags, cookie tins and sometimes even children’s pockets. The cash, often in
bundles of 500-euro notes, is moving with political currents as some Europeans seek
to hide their wealth from rising taxes, high-profile tax investigations, and tightening
rules at Swiss banks and other traditional havens.

The agents say they are routinely detaining business travelers who are on their way
to European financial capitals, carrying minimal luggage and behaving nervously. “We
see professionals and businessmen in insurance and banking, like him, every day,”
said Philippe Bock, secretary general of the French solidarity trade union for cus-
toms agents, referring to Mr. Boillon.“Three hundred fifty thousand euro was nothing
exceptional,” Mr. Bock said. “Every month it passes like that, and there’s more and
more money because of the crisis.”

For decades, banking secrecy laws in Switzerland made banks there a refuge for forei-
gners hoping to keep assets away from official notice. But Switzerland signed a treaty
in October providing for the automatic exchange of tax information with depositors’
home countries. That has left many would-be tax avoiders with little choice but to
move their money around the old-fashioned way.

“The main reason for the increase in seizures is simply the rising use of cash by
fraudsters, including criminal networks and tax evaders,” said Mathieu Delahousse,
a French journalist and co-author of a book about the phenomenon, “Cache Cash.”
“People are still taking money abroad for tax evasion, but it is also moving in the
ANGLAIS

other direction, because Swiss banks are closing accounts of foreign customers, and
then they have to make a choice: declare these bank accounts and pay high taxes, or
hide the money.”

The rule requiring travelers crossing borders within the European Union to make a
written customs declaration when carrying more than €10,000 in cash was introduced
in 2007 in the hope of deterring money laundering and tax evasion. Undeclared
cash can be seized and held for six months, and fines of 25 percent or more can be
PASSERELLE 1

withheld.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 49


SUJET

Cash seizures by French customs agents have soared over the last decade even as
budget cuts have thinned the agents’ ranks by 25 percent. The total for the first quar-
ter of 2013 was up sixfold from a year earlier, to €103 million, most of it from a man
who tried to drive into France from Switzerland with €86 million in bearer bonds,
which are tantamount to cash. On an average day in 2012, French agents seized
€300,000, 50 percent more than the 2011 average, according to government figures.
And the customs agency estimates that it catches only 5 percent of the undeclared
cash crossing the country’s borders.

The precautions are growing more elaborate, and the finds more eye-catching. In
February, inspectors on the fast train between Zurich and Paris stopped a Spanish
traveler who was carrying €1.8 million ($2.5 million), made up entirely of 500-euro
notes. Those bills, the largest denomination in circulation, have come to be nickna-
med Bin Ladens for their association with money laundering and illicit transactions.

The New York Times, Gianni Cipriano, 3 November 2013 (edited)

TEXT 1: QUESTIONS
61) The overall theme of this article could be best described as:
a) online money transfers
b) protests against French taxation rules
c) illegal cash movements
d) travelling in Europe

62) Which European country or its citizens is not referred to in the article?
a) France
b) England
c) Belgium
d) Spain

63) Who are referred to as “cash commuters”?


a) those who travel abroad with illegal amounts of money in bank notes
b) those who travel a long distance to work every day
c) those who win money with online betting
d) those who pay their travel by cash to avoid paying VAT
ANGLAIS

64) Boris Boillon:


a) is a French ambassador
b) is a journalist
c) is a university lecturer
d) none of the above

65) How much undeclared cash can you legally travel with?
a) €5000
PASSERELLE 1

b) €10000
c) €13750
d) €15000

50 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
66) Switzerland signed a treaty for the automatic exchange of tax information in:
a) 2007
b) 2009
c) 2011
d) 2013

67) The described money movements:


a) are now going in both directions
b) are exclusively towards Swiss banks
c) are exclusively towards non-European tax havens
d) are exclusively a French problem

68) What are the possible consequences of undeclared cash transfers being seized?
a) seizure of at least a quarter of the undeclared cash
b) immediate imprisonment
c) confiscation of all the cash
d) loss of nationality

69) The largest cash seizure by French customs agents so far has been:
a) €1,8m
b) €300,000
c) €86m
d) €103m

70) “Money laundering” is a term that refers to:


a) tax evasion
b) money transfers
c) ecological investments
d) recycling illegally earned money

ANGLAIS
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 51


SUJET

TEXT 2
Jumper Cables for the Mind

This couldn’t possibly be a good idea. On Friday the 13th of September, in an old
brick building on 13th Street in Boston’s Charlestown neighborhood, a pair of elec-
trodes was attached to my forehead, one over my brain’s left prefrontal cortex, the
other just above my right eye socket. I was about to undergo transcranial direct-cur-
rent stimulation, or tDCS, an experimental technique for delivering extremely low
dose electrical stimulation to the brain. Using less than 1 percent of the electrical
energy necessary for electroconvulsive therapy, powered by an ordinary nine-volt
battery, tDCS has been shown in hundreds of studies to enhance an astonishing,
seemingly implausible variety of intellectual, emotional and movement-related brain
functions. And its side effects appear limited to a mild tingling at the site of the elec-
trode, sometimes a slight reddening of the skin, very rarely a headache and certainly
no seizures or memory loss. Still, I felt more than a bit apprehensive as I prepared to
find out if a little bit of juice could amp up my cognitive reserves and make me, in
a word, smarter.

With the electrodes in place, J. León Morales-Quezada, senior research associate at


Harvard’s Laboratory of Neuromodulation, pressed a button on his computer and I
felt nothing. After 10 minutes of charging my brain, he turned on a computerized
exercise I was supposed to practice while the current continued flowing. Called an at-
tention-switching task, it’s used by psychologists as a measure of “executive function”
or “cognitive control”: the ability to overrule your urges, to ignore distractions and to
quickly shift your focus. Young adults generally do better than older people; people
with greater overall cognitive abilities generally perform better than those with less.

Scientific papers published in leading peer-reviewed journals since 2005 have shown
that tDCS can improve the speed or accuracy with which people perform this atten-
tion-switching task. Other studies have found it can improve everything from working
memory to long-term memory, math calculations, reading ability, solving difficult pro-
blems, piano playing, complex verbal thought, planning, visual memory, the ability
to categorize, the capacity for insight, post-stroke paralysis and aphasia, chronic pain
and even depression. Effects have been shown to last for weeks or months.

For my attention-switching task, Morales-Quezada explained that if I saw a plus sign


on the computer screen, I had to decide whether the number of letters shown imme-
diately after was odd or even, and then press either the “A” key with my left hand,
or the “L” key with my right. But if I saw a triangle, he said, I had to decide whether
ANGLAIS

the letters (all of them the same) were vowels or consonants, again by pressing either
the “A” or “L” key.

Because I had only a few seconds to respond each time, and because the rule swit-
ched back and forth between odd-or-even and vowel-or-consonant, I found my fin-
gers sometimes pressed the wrong key with a seemingly involuntary twitch, even
when my conscious mind knew the correct response.

After 20 minutes of stimulation, Morales-Quezada checked my results: I gave 53 cor-


PASSERELLE 1

rect responses, seven wrong ones, and had an average reaction time of 3.1 seconds.
Over five days, I would be stimulated with tDCS for eight 20-minute sessions.

52 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
During my eighth tDCS session, my reaction times on the attention-switching task felt
considerably faster, and I was now able to consciously override my twitchy fingers’
occasional urge to press the wrong key. After looking over the results, Morales-Que-
zada confirmed my observations. “You made seven errors the first time we tested
you,” he reminded me, “but during these last four sessions, you made no errors at all.
Your reaction time also decreased, from 3.1 seconds to 2.6 seconds today, which is
extremely good.”

Dan Hurley, The New York Times, 1 November 2013 (edited)

TEXT 2: QUESTIONS
71) In this article, the journalist describes:
a) brain surgery
b) a neurological experiment
c) a psychological test
d) b) and c)

72) “Jumper Cables” in the title are a reference to:


a) electricity in general
b) intelligence
c) car battery failures
d) communication technology

73) The studies show brain function results which seem:


a) unlikely
b) logical
c) plausible
d) risky

74) Which of the following is not a consequence of the test?


a) slight irritation at the electrode positions
b) memory loss
c) minor change of skin colour
d) infrequent headaches

75) The attention-switching task described in the article is used to test the subject’s
ability to:
ANGLAIS

a) dominate impulsive actions


b) ignore sudden changes of focus
c) remain concentrated on the task
d) a) and c)

76) Which of the following is not mentioned as being improved by tDCS?


a) playing a musical instrument
b) logical thinking
c) foreign language ability
PASSERELLE 1

d) intuition

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 53


SUJET

77) The positive effects of tDCS:


a) last over a short term
b) have a long term effect
c) stop once the battery is disconnected
d) are permanent

78) Papers on the subject:


a) have been published for more than 20 years
b) have been criticized by neurological specialists
c) have been reviewed by other specialists before publication
d) have shown little interest for science

79) During the attention-switching task, if the journalist saw a plus sign, he had to:
a) press the “L” key with his right hand if the number of consonants was even
b) press the “A” key with the right hand if the number of letters was odd
c) press the “L” key with the right hand if the number of letters was even
d) press the “A” key with the left hand if the number of consonants was odd

80) During the final session:


a) the “executive function” proved to be superior to “cognitive control”
b) the error rate grew to 100%
c) impulsive hand movements were unconsciously controlled
d) reaction time improved by 0.5 seconds compared to the first test
ANGLAIS
PASSERELLE 1

54 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


CORRIGÉ

SECTION 1 – GRAMMAR EXERCISES: Choose the correct answer.


1) b 8) c 15) c
2) c 9) a 16) b
3) a 10) c 17) a

CORRIGÉ
4) b 11) b 18) d
5) d 12) d 19) c
6) a 13) c 20) b
7) d 14) b

SECTION 2 – FIND THE ERROR: a, b, c, or d.


21) a 26) a 31) a
22) b 27) c 32) d
23) d 28) d 33) b
24) d 29) b 34) c
25) b 30) a 35) b

SECTION 3 – VOCABULARY
1) Choose the word/words which has/have the closest meaning to the word/words
underlined.
36) a 40) c 44) d
37) b 41) a 45) c
38) a 42) b
39) d 43) a
2) Choose the word which has a similar meaning to the word in bold type.
46) a 51) c 56) b
47) d 52) a 57) a
48) c 53) d 58) b
49) b 54) c 59) c
50) b 55) a 60) d

SECTION 4 – READING COMPREHENSION


ANGLAIS

TEXT 1
61) c 65) b 69) c
62) b 66) d 70) d
63) a 67) a
64) d 68) a

TEXT 2
71) d 75) b 79) c
72) c 76) c 80) d
PASSERELLE 1

73) a 77) a
74) b 78) c

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 55


ALLEMAND
SUJET

Programme, conseils, bibliographie

Nature des épreuves

1re épreuve
Faire la synthèse en allemand d’un texte allemand extrait de la presse allemande d’en-
viron 600 mots et d’un texte français extrait de la presse française d’environ 600 mots.
La synthèse comportera environ 150 mots (± 10 %).
Le texte allemand et le texte français abordent un sujet commun ou voisin vu sous
deux optiques différentes.

2e épreuve
Épreuve rédactionnelle : traiter en allemand un sujet en rapport avec les deux textes
dont le candidat aura fait la synthèse.
On demande 200 mots minimum.

Conseils aux candidats


Les sujets sont des sujets d’actualité. Ils peuvent être de tous ordres : économique,
culturel, sociétal, politique…
Ils sont le plus souvent de caractère général et concernent le monde, l’Europe, en relation
évidemment avec l’Allemagne, peuvent traiter de questions spécifiquement allemandes
(un homme politique allemand, une entreprise allemande, un aspect de la société alle-
mande, un événement allemand…), mais aussi s’attacher aux relations franco-allemandes
(coopération entre les deux pays dans le cadre européen, position des deux pays dans le
contexte mondial, histoire des relations, divergences, convergences, forces, faiblesses…).
Les concepteurs s’efforcent de faire en sorte que les sujets ne soient ni spécialisés,
ni techniques, ni sulfureux, ni ennuyeux et que le vocabulaire soit accessible à la
moyenne des candidats.
Nous conseillons aux candidats de lire la presse des deux pays, dans les deux langues
(Le Monde, Le Point, Le Nouvel Observateur, L’Express, Les échos…, Die Zeit, Die Fran-
kfurter Allgemeine Zeitung, FOCUS, Die Süddeutsche Zeitung, Der Spiegel…).
Il est fortement déconseillé de faire de la paraphrase au lieu d’une synthèse. Une lec-
ALLEMAND

ture (et relecture) approfondie des textes, ainsi qu’une prise de distance par rapport à
leur contenu sont donc la condition sine qua non pour réaliser de bonnes synthèses.

Attention : la synthèse à partir du texte français n’est en aucun cas une traduction !
De même, le jury est sensible à des prises de position personnelles du candidat par
rapport au sujet rédactionnel qui ne sauraient être un plagiat des textes proposés
précédemment.
On évitera les banalités affligeantes, les lieux communs et les propos creux… même
en allemand ils ne trompent personne !
Enfin il est inutile de préciser qu’une langue soignée respectant la syntaxe, l’ortho-
graphe, la ponctuation, les majuscules ainsi qu’une écriture lisible, une copie bien
PASSERELLE 1

présentée, raviront les correcteurs.


Les candidats sont notés pour chaque épreuve tant sur le contenu que sur la forme : des
idées, des propos construits, une langue correcte et riche sont les atouts des bonnes copies.

56 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


ALLEMAND

SUJET
} Durée : 2 heures

Sujet
Sonntagsarbeit

Travail à faire
1. Lesen Sie aufmerksam den Text “Der Sonntag ist und bleibt ein Tag voller Zauber”.
Fassen Sie diesen Text zu einer Synthese in deutscher Sprache zusammen.
Diese Synthese soll ca. 150 Wörter (+/- 10%) umfassen.
Keine Paraphrase!
10 Punkte

2. Lesen Sie aufmerksam den Text „Travail le dimanche: Quand Marseille donne
l’exemple“.
Fassen Sie den Text zu einer Synthese in deutscher Sprache zusammen.
Diese Synthese soll ca. 150 Wörter (+/- 10%) umfassen.
Keine Übersetzung, keine Paraphrase!
10 Punkte

3. Schreiben Sie einen Aufsatz in deutscher Sprache über das Thema:


“Ihr Arbeitgeber bittet Sie, am Sonntag an Stelle eines anderen Wochentags zu arbei-
ten. Wie würden Sie reagieren?”

Begründen Sie Ihre persönliche Meinung mit Argumenten und Beispielen!


20 Punkte

ALLEMAND
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 57


SUJET

TEXT 1
Der Sonntag ist und bleibt ein Tag voller Zauber

Die meisten Deutschen wünschen sich keine zusätzlichen Ladenöffnungszei-


ten. Sie wollen auf das Sonntags-Gefühl nicht verzichten: Der siebte Tag bes-
ticht mit Ruhe und Familiensinn.

Die Lebens- und Arbeitswelt hat sich im vergangenen Jahrzehnt sehr verändert. Wir
merken das schon gar nicht mehr, so ist es uns in Fleisch und Blut übergegangen.
Nicht nur gleitende Arbeitszeiten sind üblich, sondern es ist statistisch belegt, dass
inzwischen bereits 40 Prozent der Deutschen samstags arbeiten. Und jeder vierte
Deutsche geht mindestens einmal im Monat sonntags zur Arbeit.
Die beiden früher freien Tage sind somit lebensweltlich okkupiert und nivelliert, was
seit Jahren zu regelmäßigen heftigen Debatten führt, wie es denn zumindest mit dem
Sonntag zu halten sei. Und lange hatte man das Gefühl, die Verteidiger des heiligen
Sonntags, also des christlich begründeten Ruhetages, seien auf dem Rückzug.
Immer entzündete sich der Streit an der Frage der Ladenöffnungen, so als sei der
Sonntag für den modernen Menschen die letzte Möglichkeit, sich mit dem Nötigsten
zu versorgen. Doch nun hat eine Umfrage ein erstaunliches Ergebnis gebracht: Die
breite Mehrheit der Deutschen will am Sonntag nicht einkaufen und keine zusätzli-
chen Ladenöffnungszeiten.

Die sonntägliche Besonderheit


Man kann nur spekulieren, warum es zu dieser Wahrung der sonntäglichen Beson-
derheit gekommen ist. Eine Antwort könnte die im Laufe der vergangenen zehn Jahre
erfolgte Verlängerung der täglichen Ladenöffnungszeiten sein, die durchaus mehr
Spielraum für all jene bieten, die nicht, wie im öffentlichen Dienst, von morgens neun
bis nachmittags fünf arbeiten. Viele Supermärkte schließen um 20 Uhr, manche gar
erst um 22 Uhr. Auch der Samstag hat sich ja entsprechend gedehnt.
Nur in ländlichen Regionen ist man immer wieder überrascht über die strikte
Schließung der Läden wie zu Omas Zeiten. Nicht zu unterschätzen als weiterer Grund
dieser Bestimmtheit der Deutschen, den Sonntag als besonderen Tag zu bewahren,
ist die Existenz des Internets. Hier hat sich eine neue «Ladenwelt» entwickelt. Viele
Bürger brauchen keine Läden, denn sie holen sich elektronisch die Dinge ins Haus,
die sie begehren.

Liberalisierung ist manchmal seelenlos


ALLEMAND

Das alles klingt hyperpragmatisch und utilitaristisch, in der Tat. So ist es mit der Libe-
ralisierung des Marktes. Sie fragt nicht nach Traditionsbrüchen oder Grenzen und ist
manchmal seelenlos. Der Befragung ist nicht zu entnehmen, dass die Menschen aus
religiösen Gründen Wert auf den Sonntag legten (das sonntägliche Glockenläuten ist
für viele keine Musik, die, wer sie einmal hörte, nicht mehr missen will).
Und doch behält der siebte Tag seine Aura, entfaltet er ein anderes Tempo als das der
Wochentage, weil er durch Ruhe und Langsamkeit, oft auch Familiensinn, besticht. Es
ist etwas in uns, kulturell, religiös, geschichtlich, anthropologisch, ein Rhythmus, der
allen Verlockungen der gefräßigen Moderne widersteht. Der Sonntag ist und bleibt
ein Tag des Zaubers.
PASSERELLE 1

Andrea Seibel, Die Welt, 22.07.2013

58 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
TEXT 2
Travail le dimanche : quand Marseille donne l’exemple

A Marseille, l’ouverture le dimanche a fait l’objet d’un accord social consen-


suel. Signé même par FO, il prévoit une majoration des salaires « plancher »
de 30 %. La ville a élargi à tout son centre la petite zone touristique qui se
concentrait jusqu’alors autour de la seule rue Saint-Ferréol.

Le sujet de l’ouverture des magasins le dimanche n’est pas partout l’objet de polé-
miques. Après la condamnation de Sephora pour ouverture après 21 heures, c’est
au tour de Castorama et de Leroy Merlin de se voir contraints à fermer 15 magasins
le dimanche en Ile de France. Alors que les spécialistes franciliens du bricolage se
déchirent et que le débat politique se focalise sur le grand principe du repos domi-
nical, les commerçants du centre-ville de Marseille se félicitent de la solution mise en
œuvre dans une certaine discrétion depuis la fin 2012.
La capitale phocéenne a élargi à tout son centre la petite zone touristique qui se
concentrait jusqu’alors autour de la seule rue Saint-Ferréol. Tous les magasins concer-
nés, des Galeries Lafayette au petit commerçant, peuvent donc ouvrir leurs portes 52
dimanches par an s’ils le souhaitent. Mais l’originalité du dispositif ne réside pas dans
l’existence de cette zone touristique, une possibilité prévue par la loi Mallié de 2009,
mais dans le fait que sa mise en place a fait l’objet d’un consensus entre les commer-
çants, les organisations syndicales et les élus.
Alors que la loi Mallié n’impose aucune contrainte salariale pour l’ouverture le di-
manche dans les zones touristiques, afin de ne pas pénaliser les petits commerçants
qui disposent de peu de moyens pour offrir des primes à leurs employés, un accord
social territorial a été trouvé à Marseille, qui prévoit une majoration des salaires
« plancher » de 30 %. Et cet accord a été signé par les unions locales de la CFDT, de
la CTFC, ainsi que de FO, le syndicat en pointe contre l’ouverture le dimanche en
Ile-de-France...

1.000 commerces concernés


Illustrant la logique qu’il y a à combiner les intérêts touristiques d’une zone et ses
intérêts commerciaux, les Marseillais se sont entendus à la veille du lancement de
l’année « Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture » . L’idée était
aussi de faire profiter les commerces du million de croisiéristes qui débarquent dé-
sormais chaque année dans la ville. Pour les Galeries Lafayette, qui offrent, elles,
une prime salariale de 100 %, l’ouverture dominicale a permis d’augmenter le chiffre
ALLEMAND

d’affaires de 6 %, selon le premier bilan dressé fin mars. Pour les 1.000 commerces
concernés en 2013, l’ouverture dominicale doit entraîner la création de 1.000 emplois
équivalents temps plein.
Selon l’Union du commerce de centre-ville, les possibilités d’ouverture le dimanche
ne sont cependant pas forcément utilisées 52 fois par an. Les villes qui accueillent de
nombreux touristes évoluent vers la généralisation de la pratique. Dans d’autres com-
munes, moins touristiques, le nombre d’ouvertures est plus limité. Ainsi, à Bordeaux,
les Galeries Lafayette se contentent de 15 dimanches.

Philippe Bertrand, Les Echos, 02/10/2013


PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 59


Corrigé :

Text 1 : Der Sonntag ist und bleibt ein Tag voller Zauber
Ob religiös oder nicht – für die meisten Menschen in Deutschland bleibt der Sonntag
ein besonderer Tag, der sich von den anderen Wochentagen abheben soll. In den
letzten Jahren hat sich die Arbeitswelt und mit ihr unser Lebensrhythmus stark verän-
dert. Viele Menschen arbeiten auch samstags und so bleibt mittlerweilen nur noch
CORRIGÉ

der Sonntag als, im Prinzip, arbeitsfreier Tag. Da ohnehin schon viele Läden abends
deutlich länger geöffnet haben und auch das Einkaufen im Internet immer mehr
genützt wird, besteht nur bei wenigen Menschen der Wunsch nach einkaufsoffenen
Sonntagen. Zeit für Ruhe und Familie und das Bedürfnis nach einer Pause sind den
meisten Menschen viel wichtiger als die Möglichkeit, auch am Sonntag einkaufen zu
können. Das ist das überraschende Ergebnis einer Umfrage in Deutschland. So behält
der Sonntag auch in einer liberalisierten Welt seinen besonderen Reiz.

(134 Wörter)

Corrigé:

Text 2 : Travail le dimanche: Quand Marseille donne l’exemple


In Frankreich wird zur Zeit heftig darüber gestritten, ob Läden auch am Sonntag
geöffnet sein sollen. Auslöser war die Polemik über die Baumärkte in der Pariser
Region, für die keine einheitliche Regelung besteht. Die Stadt Marseille hat es anders
gemacht. So dürfen seit Ende 2012 sämtliche Geschäfte in der Innenstadt auch am
Sonntag geöffnet sein. Die Besonderheit dieser Regelung besteht aber darin, dass sie
gemeinsam von allen Akteuren – Handel, Gewerkschaften und Politikern – beschlos-
sen wurde. So konnte man sich auch auf eine einheitliche Lohnerhöhung von 30% für
die Sonntagsarbeit einigen, die auch die kleinen Händler nicht benachteiligt. Es bleibt
den Händlern überlassen, ob sie ihre Läden an allen oder nur an manchen Sonntagen
öffnen. In Marseille, der Europäischen Kulturhauptstadt 2013, sind auf diese Weise
alle zufrieden – die vielen Touristen ebenso wie der Handel, der seinen Umsatz sei-
ther um 6% steigern und rund 1000 Arbeitsplätze schaffen konnte.

(145 Wörter)
ALLEMAND
PASSERELLE 1

60 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


BIOLOGIE

SUJET
Programme, conseils, bibliographie

Public concerné
Niveau Licence 2 de Biologie ; DUT Génie biologique (options : Analyses biologiques
et biochimiques, Diététique, Industries alimentaires, Agronomie) ; BTS Analyses bio-
logiques et Biochimie.

Programme
• Organisation et fonctionnement de la cellule eucaryote. Les principaux constituants
organiques. Les tissus animaux.
• Étude des grandes fonctions et de leurs régulations en physiologie animale : diges-
tion, respiration, excrétion, circulation et reproduction. Les systèmes intégrateurs de
l’organisme (nerveux et endocrinien).
• Génétique formelle (monohybridisme, dihybridisme, liaison génétique) et molé-
culaire (ADN et ses différents niveaux de compaction : nucléosomes, chromatine,
chromosomes, structure des gènes, éléments génétiques mobiles, mutations…).
• Les techniques en biologie (microscopies photonique et électronique, immunomé-
thodes, cultures cellulaires, méthodes séparatives, techniques opératoires…).

Conseils de préparation
La préparation à l’épreuve demande, impérativement, dans un premier temps, l’acqui-
sition des principales connaissances, par conséquent des notions essentielles relatives
aux différents chapitres du programme.
L’étudiant doit établir des fiches permettant de résumer les faits essentiels et d’organi-
ser sa pensée en construisant un plan.
Pour chaque partie du programme, dans un second temps, une lecture approfondie
doit lui permettre de compléter ses connaissances pour pouvoir argumenter et déve-
lopper sa pensée de manière cohérente, réfléchie et originale.
L’étudiant doit se préparer à répondre, après analyse et réflexion de la ou des solu-
tions proposées et exactes, aux différentes questions du QCM.
Pour le sujet de synthèse, il doit s’exercer à développer son travail de manière logique
BIOLOGIE

pour présenter un devoir bien construit et non une accumulation de connaissances et


encore moins d’idées vagues sur la question.

Bibliographie
• E. N. Marieb, Biologie humaine : anatomie et physiologie, 1re édition, éd. De Boeck
Université, 2000, 560 p.
• A. J. F. Griffiths, W. Gelbart, J. H. Miller et R. C. Lewontin, Analyse génétique mo-
derne, 1re édition, éd. De Boeck Université, 2001, 696 p.
PASSERELLE 1

• J.-L. Serre et J. Feingold, Génétique humaine : de la transmission des caractères à


l’analyse de l’ADN, doc. Inserm, éd. Nathan, 1993, 144 p.
• J. Étienne, Biochimie génétique, biologie moléculaire, 3e édition, coll. « Abrégés
Masson », éd. Masson, 1996, 493 p.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 61


BIOLOGIE
SUJET

} Durée : 2 heures

I - QUESTIONS À CHOIX MULTIPLE (13 points sur 20)

Répondre à chaque question de façon précise sur votre feuille de composition, en


indiquant la ou les bonne(s) réponse(s).

Chaque réponse correcte est notée 1 point.


Chaque réponse incorrecte ou absence de réponse(s) est notée 0 point.

1- La synthèse et la glycosylation des protéines sont assurées par:

a) Les lysosomes
b) Le réticulum endoplasmique.
c) L’appareil de Golgi.
d) Les péroxysomes.

2- Le péristaltisme est:

a) Un transport d’une molécule couplée à une diffusion de Na+.


b) Le mécanisme d’absorption des lipides.
c) Une grave maladie de l’intestin.
d) La progression d’une onde de contraction des muscles circulaires.

3- D ans la liste ci-dessous, quels ions n’interviennent pas dans les phéno-
mènes à la base des potentiels d’action :

a) Sodium.
b) Potassium.
c) Phosphate.
d) Chlorure.
e) Calcium.

4- L’hormone de croissance humaine est une protéine de 191 acides aminés.
Pour la synthèse d’une molécule de cette hormone, il faut :
BIOLOGIE

a) 191 nucléotides dans l’ADN correspondant.


MATIÈRE

b) 191 codons.
c) 191 nucléotides dans l’ARNm dont elle sera la traduction.
d) 193 codons.
e) Un nombre infini de codons.

PASSERELLE 1

62 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
5- L’acétylcholine :

a) Est un neuromédiateur qui est le plus souvent stocké dans des vésicules postsy-
naptiques.
b) Est un neuromédiateur qui est le plus souvent stocké dans la fente synaptique.
c) Peut avoir la nicotine pour agoniste.
d) Intervient comme neuromédiateur au niveau des jonctions neuromusculaires.

6- L’amniocentèse :

a) Est une technique de thérapie fœtale.


b) Est une technique de prélèvement fœtal.
c) Est une technique destinée à empêcher un avortement.
d) Peut servir à détecter une anomalie chromosomique.

7- Un acide nucléique montre la composition suivante : 19 % d’adénine, 31 %


de guanine, 24 % de thymine et 26 % de cytosine.

Cette molécule correspond à:


a) Un ARNm.
b) Un ADN monocaténaire.
c) Un ADN bicaténaire.
d) Un ATP.

8- Q
 uel rôle est joué par les lymphocytes T4 lors du déroulement des méca-
nismes de l’immunité acquise ?

a) La phagocytose des protéines de l’enveloppe d’un virus.


b) La synthèse et la sécrétion d’anticorps.
c) La réalisation de complexes immuns avec les antigènes portés par un virus.
d) La synthèse et la sécrétion d’enzymes de perforation des membranes cellulaires.
e) La synthèse et la sécrétion d’interleukines.

BIOLOGIE
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 63


SUJET

9- U
 ne suspension purifiée d’un organite X est placée dans un milieu initia-
lement saturé en O2.
Le dispositif permet d’introduire dans ce milieu diverses substances.
Le graphe indique l’évolution des concentrations en O2 et ATP en fonction du temps,
selon les substances introduites.

Après analyse des documents 1 et 2 ci-dessous, on peut dire que :

a) Les organites X correspondent aux centrioles.


b) Les organites X consomment du glucose.
c) C’est dans les organites X qu’a lieu la phosphorylation oxydative.
d) L’addition de pyruvate dans les organites X provoque une consommation d’O2 et
permet la formation d’ATP.

___ O2 ---- ATP

Doc. 1

Doc. 2
BIOLOGIE
PASSERELLE 1

64 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
10- L
 ’arbre généalogique ci-après montre la transmission de la mucoviscidose
au sein d’une famille.

Au sein d’une population, la probabilité qu’un individu ait un génotype hétérozygote


pour le gène est de 1/20.

Quelle est la probabilité pour le couple III 5 et III 6 d’avoir un enfant atteint ?

a) P= ¼
b) P= 1/40
c) P= 1/120
d) P= 1/320

11- P
 our comprendre l’évolution des hormones au début de la grossesse, on
réalise des mesures de concentrations plasmatiques de progestérone et
HCG (Hormone Chorionique Gonadotrope) chez une femme sur deux
cycles successifs, le second étant caractérisé par une fécondation suivie
d’une grossesse.

La courbe ci-dessous traduit ces résultats :

BIOLOGIE

a) La progestérone et l’HCG sont sécrétées par les follicules ovariens.


b) La sécrétion de progestérone débute après l’ovulation car elle est due à l’activité
des cellules lutéales qui se développent dans le follicule transformé en corps jaune.
c) L’HCG est responsable du maintien et du développement du corps jaune pendant
PASSERELLE 1

le début de la grossesse.
d) L’HCG exerce un rétrocontrôle négatif sur le complexe hypothalamo-hypophy-
saire, ce qui bloque les cycles ovariens et utérins.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 65


SUJET

12- Les organismes vivants peuvent être apparentés et classés suivant la pos-
session de caractères dérivés.

a) P
 our établir un arbre phylogénétique, les caractères comparés doivent obligatoire-
ment être homologues.
b) Les duplications et les mutations sont des innovations génétiques.
c) Tortues, serpents et crocodiles forment le groupe phylogénétique des Reptiles.
d) Le crocodile est plus proche des autruches que du serpent.

13- Indiquez les affirmations qui caractérisent la fermentation :

a) La réaction peut se dérouler en absence de dioxygène.


b) La fermentation du glucose conduit à la libération de CO2 et H2O.
c) La fermentation du glucose peut aboutir au lactate.
BIOLOGIE

d) La fermentation du glucose débute toujours par la glycolyse.


e) La fermentation est toujours plus énergétique que la respiration.

II – SUJET DE SYNTHESE (7 points sur 20)

Il sera tenu compte du plan scientifique, de la rédaction et de l’orthographe.


PASSERELLE 1

Sujet :
Les protéines membranaires dans la cellule eucaryote animale.

66 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


CORRIGÉ

I - QUESTIONS À CHOIX MULTIPLE (13 points / 20)


1- b
2- d
3- c

CORRIGÉ
4- d
5- c, d
6- b, d
7- b
8- e
9- c, d
10- c
11- b, c
12- a, b, d
13- a, c, d

II – SUJET DE SYNTHESE (7 points / 20)


Les protéines sont des constituants essentiels de la matière vivante. Elles jouent de
très nombreux rôles dans les structures et les fonctions du vivant.
Les éléments de base sont les acides aminés, leur polymérisation conduit aux pep-
tides. Lorsque leur nombre dépasse 50 à 100, on parle de protéine. La séquence des
acides aminés dans la chaîne définit la structure primaire.

1/ Localisation et diversité des protéines membranaires.


- Localisation :
Il existe 2 grandes populations de protéines membranaires : les protéines intramem-
branaires et les protéines périphériques.
Les premières sont insérées dans la membrane. Les secondes sont attachées aux pro-
téines membranaires ou aux lipides.
Des éléments du cytosquelette (microfilaments) et de la matrice extra-cellulaire, liés
aux protéines, participent à renforcer la membrane plasmique et par conséquent leur
charpente.
BIOLOGIE

- Diversité selon le type membranaire :


Plusieurs catégories existent au sein de la cellule :
• Des protéines structurales : c’est le cas des intégrines, qui sont liées à la matrice ex-
tra-cellulaire et au cytosquelette. Ces intégrines ont aussi un rôle informatif et peuvent
influer sur le comportement de la cellule (migration des cellules embryonnaires).
Les jonctions serrées et les desmosomes jouent un rôle dans l’étanchéité et la rigidité
des tissus.
• Des protéines enzymatiques : exemple avec la chaîne de transport d’électrons des
crêtes mitochondriales.
PASSERELLE 1

• Des protéines de transfert, de matière ou d’information.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 67


2/ Protéines membranaires et perméabilité spécifique.
- protéines et transport passif
• La cinétique est de type « loi de Fick »
La réabsorption d’eau à travers les épithéliums (vessie d’amphibiens par exemple),
s’explique par le franchissement de canaux à eau : les aquaporines (tétramère pro-
téique)
CORRIGÉ

• Les canaux de fuite au K+ et Na+:responsables de la ddp aux repos des cellules


animales.
• La glucose perméase (GLUT) permet la fixation d’un glucose, un changement de
conformation libère le ligand sur l’autre face du cytoplasme.
• A noter enfin que les pores nucléaires, les jonctions gaps,... permettent aussi le
transport de matières.

- protéines transporteurs
Les transports assurés ne sont pas spontanés, ils nécessitent donc un couplage.
Dans le cas de la pompe Na+/K+ ATP dépendante, l’énergie provient de l’hydrolyse
de l’ATP. Dans le symport Na+/Glucose de l’entérocyte, l’énergie provient du gradient
de sodium.

3/ Protéines membranaires dans les transferts d’énergie et


d’information.
- protéines membranaires et métabolisme énergétique.
Les protéines mitochondriales interviennent à plusieurs niveaux dans le catabolisme
oxydatif :
• Les différents complexes de la chaîne respiratoire, intégrés dans la membrane
interne : ils jouent le rôle de transporteurs d’électrons et de protons (cytochrome c,
complexe protéique fer-soufre,...)
• La diffusion des protons H+, à travers le complexe protéique ATP synthase, depuis
l’espace vers la matrice, permet la synthèse d’ATP. Celui-ci étant transféré par la suite
vers le cytosol.

- protéines membranaires et transfert d’information.


La plupart des molécules de signalisation hydrosolubles se lient à des récepteurs
protéiques membranaires, transmettant l’information de l’extérieur vers l’intérieur de
la cellule. On distingue :
• Des récepteurs couplés à des protéines G (cas de l’adrénaline)
BIOLOGIE

• Des récepteurs à activité tyrosine kinase (insuline)


• Des récepteurs à canal ionique : quand un ligand se fixe à ce récepteur, le canal
protéique s’ouvre de manière sélective pour faire pénétrer des ions (Na+, K+,...)
C’est le cas du récepteur nicotinique à l’acétylcholine, au niveau d’une jonction neu-
romusculaire par exemple.

- protéines membranaires et reconnaissance


Dans l’immunité adaptative, la reconnaissance d’un antigène repose sur des récep-
teurs spécifiques membranaires.
PASSERELLE 1

• Le récepteur à un antigène, à la surface d’un lymphocyte B a une forme de Y (2


chaînes légères et 2 chaînes lourdes).
La liaison antigène / récepteur active le lymphocyte B, permettant la sécrétion d’une
forme soluble de récepteur, l’anticorps.

68 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


• La reconnaissance antigène / lymphocyte T passe par la présentation d’un fragment
d’antigène, associé à une molécule du CMH (Complexe Majeur d’Histocompatibilité),
par une cellule présentatrice.
L’interaction CMH / fragment d’antigène et récepteur est essentielle à la mobilisation
du lymphocyte T dans la réaction immunitaire.

Les protéines membranaires interviennent à tous les stades de la vie cellulaire, à ce

CORRIGÉ
titre, ce sont des acteurs majeurs.
D’autres molécules sont aussi présentes dans la membrane (lipides, sucre,..)
Les protéines cellulaires ont aussi d’autres fonctions essentielles :
- transport et stockage de dioxygène (myoglobine et hémoglobine)
- enzymatiques (enzymes digestives, des différentes voies du métabolisme,...)
- motilité cellulaire (actine et myosine du muscle, filaments kinétochoriens,...)

BIOLOGIE
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 69


CREATIVITE ET GESTION DE PROJET
SUJET

} Durée : 2 heures

Sujet :

Planète radio
Planète radio est une radio libre et importante sur le territoire national avec ses
quelques millions d’auditeurs quotidiens. Elle diffuse des émissions de tout type  :
variété, musicale, jeux, culturelle… Mais Planète radio est surtout connue pour son
professionnalisme. Elle possède un vrai savoir-faire journalistique et une culture ra-
diophonique faite de convivialité et d’enthousiasme.

La Direction des Ressources Humaines a réussi à conclure un accord gagnant-gagnant


à l’intention des salariés de la radio, mais aussi à l’intention des radios libres étran-
gères. Cet accord vise en effet à permettre à la fois aux radios libres étrangères de
développer la variété de leurs émissions ainsi que le professionnalisme de leurs col-
laborateurs. Les salariés de Planète radio en bénéficieront également puisque l’accord
permettra d’ouvrir leurs horizons sur d’autres façons d’animer une radio. Il servira
CREATIVITE ET GESTION DE PROJET

aussi à renforcer cette valeur de découverte du monde qui fait le succès de la radio.

En septembre prochain, Planète radio va donc recevoir huit animateurs de radio pen-
dant 1 mois : deux animateurs d’une radio libre africaine, une animatrice de la radio
Tunis bleue, la directrice de la radio de Fujian (une province chinoise regroupant plu-
sieurs îles pour lesquelles la radio est très importante), trois animateurs d’une radio
libre indienne et enfin une animatrice de Bélem au Brésil. Ils parlent tous anglais et
l’arrivée de ces délégations radiophoniques enthousiasme tous les collaborateurs de
Planète radio.

Cependant suite à l’accord conclu, il reste à élaborer l’organisation de ce mois de


présence de ces huit animateurs de radio très divers. C’est à vous, qu’est confiée cette
mission : organiser le séjour de 4 semaines pour ces huit animateurs de radio avec
les contraintes suivantes :

• Une collaboration avec les animateurs de Planète radio


• Des temps d’échanges entre les membres de ces délégations
• Deux événements festifs au cours du mois avec chacun un thème en rapport avec
la radio.

La Direction des Ressources Humaines de Planète radio attend beaucoup de vous et


mettra à votre disposition toutes les ressources nécessaires dont vous aurez besoin
pour préparer et réaliser cette mission, pourvu qu’elles soient rigoureusement listées
et justifiées. La première échéance est la mise en forme d’un plan d’action à présenter
à la Direction Ressources Humaines qui :
1. Dressera le cadre du projet d’échange (objectif(s), enjeux pour la radio comme
pour les délégations, thème général servant de fil rouge aux quatre semaines) ;
2. Proposera un planning sur 4 semaines des actions proposées en respectant les
PASSERELLE 1

contraintes citées ci-dessus.

La Direction des Ressources Humaines attend de vous d’être convaincant(e),


enthousiasmant(e) et original(e). Alors ne tardez plus et lancez-vous vite !

70 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Corrigé
Pour ce sujet, il fallait rédiger une proposition en deux grandes parties :

1. le cadre du projet d’échange (objectif(s), enjeux pour la radio comme pour les
délégations, thème général servant de fil rouge aux quatre semaines)

CORRIGÉ
2. un planning sur 4 semaines des actions proposées et respectant les contraintes
suivantes :
a. une collaboration avec les animateurs de Planète radio
b. des temps d’échanges entre les membres de ces délégations
c. deux événements festifs au cours du mois avec chacun un thème en rapport
avec la radio

En synthèse, la première partie représentant un cadre pour le projet a besoin d’être


structurée comme il l’était proposé avec, dans ce cadre, des idées originales pour le
thème. C’est surtout sur ce dernier point que la correction a montré que ça vous était
difficile d’être original.
Les objectifs doivent être bien décrit selon la méthode bien connue du SMART nor-
malement acquise.

CREATIVITE ET GESTION DE PROJET


Objectif premier :
• Organiser une rencontre inter-équipe sur un mois pour une radio libre

Objectifs secondaires :
• Proposer un cadre d’organisation répondant aux exigences des contraintes
• Veiller à la mise en ambiance et la collaboration active des animateurs de radios

Enjeux :
• L’interculturel : ouverture au monde par la découverte de nouvelles cultures, nou-
velles pratiques de radio, création de partenariats possible…
• L’innovation : Planète radio, comme les autres radios invitées, ont un fort enjeu
d’innovation par le biais du mélange temporaire des équipes pouvant déboucher
sur de nouvelles idées d’émissions.
Thème : « Fréquence monde » ou « International Wibes » par exemple.

La deuxième partie détaille d’abord deux événements festifs à destination des équipes.
De nombreuses idées ont été proposées allant du simple blind test musical ou jour-
nées thématiques à la radio jusqu’aux expéditions particulières soit dans des lieux
ressemblant aux pays invités, soit au contraire typiquement parisienne avec un angle
radio ou communication prononcé.
Puis vous deviez proposer un cadre de planification pouvant cette fois-ci prendre
la forme d’une grille radio souvent très précise mais n’occupant pas forcément l’en-
semble du mois. Un planning Gantt ou d’un réseau Pert s’il était bien maîtrisé consti-
tuait un plus. Mais également la question budgétaire même avec des estimations « à la
louche » montrant ainsi que vous aviez quelques aptitudes à l’anticipation financière.
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 71


DROIT
SUJET

Programme, conseils, bibliographie

Public concerné
L’épreuve « Passerelle 1 » en Droit est destinée, sinon aux seuls juristes de formation
(Licence 2 Droit), du moins à des étudiants ayant suivi des enseignements de droit
privé, c’est-à-dire de droit civil, droit des affaires, etc., de manière significative, au
cours de leurs « formations courtes » de type BTS, DUT, ou d’une Licence 2 AES, ou
d’une Licence 2 Sciences économiques.
Il serait vain d’imaginer pouvoir passer le concours avec succès sans avoir un bagage
juridique véritable.

Programme
• Introduction au droit : la preuve, l’organisation judiciaire, le droit objectif, les diffé-
rentes branches du droit, les droits subjectifs.
• Les personnes : les personnes physiques, les personnes morales, état et capacité
des personnes.
• Les biens, meubles et immeubles, droits réels principaux, droits réels accessoires,
propriété et possession.
• Droit des obligations : typologie des obligations ; techniques contractuelles ; clauses
pénale, résolutoire, de non concurrence, attributive de compétence matérielle et /
ou territoriale, de conciliation… classification des contrats ; formation du contrat, le
consentement et les vices qui l’affectent, l’objet, la lésion, la cause, les nullités ; la
force obligatoire du contrat inter partes ; l’effet relatif du contrat à l’égard des tiers ;
les sanctions applicables lors de la mauvaise exécution du contrat ou de son inexé-
cution ; les différentes formes de responsabilités délictuelles et quasi délictuelles,
responsabilité objective, responsabilité du fait personnel, du fait d’autrui, du fait des
choses, les quasi-contrats.
• Droit commercial : le commerçant ; les actes de commerce ; le fonds de commerce ;
les opérations sur le fond de commerce (location-gérance, cession du fond de com-
merce…) ; le statut des commerçants.

Conseils de préparation
L’épreuve juridique « Passerelle » est de nature pratique. Il faut donc connaître les
DROIT

fondements du droit civil, du droit commercial, et plus spécialement du droit des


obligations.
Mais, au-delà des connaissances théoriques « apprises » en cours, le but de l’épreuve
est de tester le candidat sur un certain nombre de qualités requises. Il doit résoudre
un « cas pratique », c’est-à-dire, un type d’épreuve qu’il est censé avoir déjà affronté
dans son cursus antérieur.
Dès lors il faut qu’il mette à contribution son sens de l’analyse d’abord, et celui de la
PASSERELLE 1

synthèse ensuite.
Résoudre correctement un cas pratique suppose donc, en premier lieu, une qualifi-
cation des éléments de fait présentée sous forme d’introduction résumant brièvement
le scénario du cas proposé. En deuxième lieu, il s’agit d’identifier les problèmes juri-

72 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
diques et de les formuler clairement. En troisième et dernier lieu, il s’agit de raisonner
et d’argumenter de manière structurée en alimentant une « discussion
» permettant de résoudre avec rigueur les problèmes juridiques dans un ordre logique.
Dans la mesure où, quelquefois, le cas est présenté sous forme de « consultation
juridique », il faut alors sélectionner les arguments les plus favorables au client qui
sollicite votre point de vue éclairé. Ce choix des solutions les plus adaptées peut, le
cas échéant, « conclure » la copie. Il ne faut donc pas se tromper de nature d’épreuve
en récitant un vague cours, souvent « à côté de la plaque », sans tenir compte des
éléments particuliers mis en avant dans le cas pratique…
Il ne s’agit pas d’une épreuve théorique de dissertation, mais d’un cas permettant au
correcteur d’évaluer principalement les capacités de raisonnement et d’argumentation
des candidats. La principale qualité d’un juriste étant la rigueur, il est bien évident que
celle-ci est indispensable pour bénéficier d’une note correcte.

Bibliographie
Le programme des épreuves « Passerelle 1 » étant fondé principalement sur le droit
civil, et plus spécialement les questions tenant à l’introduction au droit, les personnes
et le droit des contrats, la responsabilité civile et le droit des affaires ; dans la pers-
pective d’une intégration dans une école de commerce, on peut simplement suggérer
les ouvrages suivants à titre d’exemples non exhaustifs :
• D. Lefebvre, E. Mollaret-Laforêt et al., Droit et entreprise, éd. Presses universitaires
de Grenoble.
• Droit de l’entreprise. L’essentiel pour comprendre, éd. Lamy.
• Initiation au droit des affaires, éd. Francis Lefebvre.

DROIT
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 73


DROIT
SUJET

} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE

Sujet

La personnalité juridique de la personne humaine

Corrigé

La personnalité juridique de la personne humaine

Disposer de la personnalité juridique c’est disposer de l’aptitude à être titulaire de


droits et d’obligations. La personnalité juridique est attribuée à tous les êtres humains,
quels que soient leur sexe, leur race, leur religion, leur nationalité. Même l’être hu-
main sans conscience, comme l’enfant en bas âge ou la personne démente, dispose
de la personnalité juridique. En revanche, les animaux, considérés comme des objets
de droit, ne dispose pas d’une personnalité juridique. Pour cette raison lorsqu’un
animal cause un dommage à autrui, il convient d’engager la responsabilité de la
personne qui en a la garde. La personnalité juridique confère à chaque individu la
possibilité de bénéficier de droits subjectifs, autrement dit de libertés publiques et
de droits fondamentaux. Ce sont les attributs de la personnalité juridique. L’existence
de la personnalité juridique d’une personne humaine (I) confère à son titulaire des
attributs (II).

I. L’existence de la personnalité juridique


L’existence de la personnalité juridique est le plus souvent certaine (A) mais elle peut,
en certaines circonstances, se révéler incertaine (B).

A. Une existence certaine


De la naissance au décès d’un individu, l’existence de la personnalité juridique est
certaine.

La personnalité juridique s’acquiert à la naissance. Pour cette raison l’embryon et


le fœtus ne sont, par principe, pas des personnes. La naissance, seule, est toutefois
DROIT

insuffisante à conférer la personnalité juridique. En effet, seul l’enfant né vivant peut


y prétendre. L’enfant mort-né est considéré comme n’ayant jamais eu la personnalité.
Il faut de surcroît que cet enfant soit né viable. Il doit donc être pourvu de tous les
organes nécessaires à la vie. L’enfant né vivant mais non viable, qui n’a vécu que
quelques heures ou même quelques jours, est censé n’avoir jamais existé juridique-
ment. Toutefois et par exception, si l’enfant naît vivant et viable, toutes les fois qu’il en
va de son intérêt, il sera réputé né avant sa naissance. Ainsi, il est possible à un enfant
PASSERELLE 1

à naître de devenir titulaire de droits antérieurement à la naissance, dès l’instant de la


conception. Il lui est ainsi possible de recueillir une succession, d’être institué dona-
taire ou légataire, et, bien entendu, de faire l’objet d’une reconnaissance. La naissance
doit être déclarée à l’officier de l’état civil. Cette déclaration doit avoir lieu dans les

74 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


trois jours qui suivent la naissance, à la mairie du lieu de naissance. Le père, la mère,
le médecin accoucheur ou toute autre personne ayant assisté à l’accouchement peut
déclarer l’enfant. Passé le délai de trois jours, l’enfant ne pourra être inscrit sur les
registres de l’état civil qu’en vertu d’un jugement du Tribunal de grande instance.
L’enfant mort-né ou né non viable sera inscrit sur le registre des décès. L’enfant né
vivant et viable mais qui décède sans avoir été déclaré doit faire l’objet d’un acte de
naissance et de décès.

CORRIGÉ
La personnalité juridique de la personne humaine prend fin avec la mort de l’indivi-
du. Le constat de la mort s’établit après un arrêt cardiaque et respiratoire persistant. La
mort suppose la réunion de trois éléments : l’absence totale de conscience, l’abolition
des réflexes et l’absence totale d’activité motrice et de ventilation spontanées. Dans le
même sens deux électroencéphalogrammes nuls permettent de constater le décès de
l’individu. La mort doit être déclarée à l’officier de l’état civil du lieu du décès. Cette
déclaration permet la rédaction de l’acte de décès lequel précède le permis d’inhu-
mer. Le permis d’inhumer ne peut être délivré que vingt-quatre heures minimum
après le décès. Il est délivré par l’officier de l’état civil pour un enterrement dans un
cimetière communal ou par le préfet pour un enterrement dans une propriété pri-
vée. La mort entraine certaines conséquences, comme par exemple la possibilité de
prélever des organes, sauf si la personne s’y est opposée de son vivant. La mort, en
revanche, ne fait pas disparaitre totalement la personnalité de l’individu après sa mort
puisque la volonté du défunt peut produire un certain effet après sa mort. Il en sera
ainsi, par exemple de toute personne capable de rédiger un testament dont les dis-
positions seront exécutoires après sa mort. Le corps humain doit être respecté après
la mort. Les restes des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le
corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec respect, dignité et décence.
Enfin, est pénalement puni l’outrage à la mémoire des morts ou encore l’atteinte à
l’intégrité du cadavre.

B. Une existence incertaine


Il peut exister une incertitude quant à l’existence de la personnalité juridique de la
personne humaine. C’est le cas lorsqu’il est impossible de retrouver la personne. Dans
cette situation où il est parfois difficile de dire si elle est vivante ou morte, la personne
est absente. Dans le même sens, dans certaines situations, bien qu’il soit certain que la
personne est morte, il est impossible de trouver un cadavre. La personne est disparue.

L’absent est l’individu dont l’existence est incertaine. Le régime de l’absent comprend
deux phases permettant de lever progressivement l’incertitude. Dans un premier
temps, la personne est présumée être absente. Il s’agit de la personne qui a cessé de
paraître au lieu de son domicile ou de sa résidence sans que l’on en ait eu de nou-
velles. L’absent doit être considéré comme encore vivant. A la demande d’un proche
ou du ministère public, le juge des tutelles est saisi d’une demande de constatation
DROIT

de présomption d’absence. Le présumé absent n’est pas réputé décédé et pour cette
raison son mariage n’est pas dissout et sa succession n’est pas ouverte. Sauf si le
présumé absent a laissé une procuration pour le représenter et administrer ses biens,
le juge des tutelles peut désigner un représentant du présumé absent. De plus, le
juge peut déterminer la somme devant être affectée annuellement à l’entretien de la
famille et aux charges du mariage et des enfants. Dans l’hypothèse où le présumé
PASSERELLE 1

absent reparaît ou donne de ses nouvelles, il pourra demander à ce qu’il soit mis fin
par le juge aux mesures prises pour le représenter ou administrer son patrimoine.
Il recouvre ainsi les biens gérés ou acquis pour son compte durant la période d’ab-
sence. Dans un second temps, lorsque dix ans se sont écoulés depuis la constatation
en justice de la présomption d’absence ou vingt ans depuis que la personne a cessé

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 75


de donner de ses nouvelles, s’ouvre la seconde phase : la déclaration d’absence. On
suppose alors que l’absent est mort. La déclaration d’absence est prononcée par un
jugement du Tribunal de grande instance à la demande d’un proche ou du ministère
public. Au vu des pièces et documents produits, le tribunal statue. Le jugement est
publié, puis retranscrit sur les registres de l’état civil. La déclaration d’absence permet
l’ouverture de la succession de l’absent mais également la dissolution de son mariage.
Dans l’hypothèse où l’absent réapparait ou si son existence vient à être prouvée, le
CORRIGÉ

jugement déclaratif peut être annulé et dans ce cas l’absent doit recouvrir ses biens
dans l’état où ils se trouvent ou le prix des biens aliénés. Le mariage de l’absent, en
revanche, reste dissous.
La disparition est l’hypothèse où le décès de l’individu est certain alors même que
son corps n’a pu être retrouvé. C’est également l’hypothèse où le corps de l’individu
n’a pu être retrouvé après une disparition dans des circonstances de nature à mettre
en danger sa vie, comme par exemple un naufrage. A la demande d’un proche ou du
procureur de la République, le décès de l’individu peut être déclaré par le Tribunal
de grande instance du lieu de la mort ou de la disparition. Le jugement est inscrit
sur les registres de l’état civil du lieu réel ou présumé du décès. Si le disparu reparaît
l’annulation du jugement peut être demandée.

II. Les attributs de la personnalité juridique de la personne humaine


La personnalité juridique de la personne humaine confère à chaque personne des
droits extrapatrimoniaux (A) et patrimoniaux (B).

A. Les attributs extrapatrimoniaux


Extrapatrimoniaux par nature, les droits de la personnalité sont inhérents à l’idée
même de personne physique. Ces droits extrapatrimoniaux attachés à la personne
ne sont pas estimables en argent. Néanmoins en cas d’atteinte, la réparation prendra
la forme de dommages-intérêts. Ces droits sont également, par principe, incessibles,
intransmissibles par succession et imprescriptibles. Ces attributs permettent de définir
l’individu en l’individualisant : nom, prénoms, sexe, domicile. De plus, du seul fait de
son existence, toute personne dispose de prérogatives destinées à obtenir le respect
de son intégrité de la part d’autrui.

Le respect de l’intégrité de la personne commence par le respect de son intégrité


physique, le respect de son corps. Pour cette raison, le corps humain, ses éléments
et ses produits ne peuvent faire l’objet d’un droit patrimonial. Une convention de
gestation pour autrui serait ainsi nulle. Il est toutefois possible de faire un don de
sang ou d’autoriser le prélèvement d’organes. Pour cela il est nécessaire de respecter
l’anonymat du donneur et la gratuité du don. Le corps humain est inviolable et ces
dispositions sont d’ordre public. Aucune atteinte ne peut être portée à l’intégrité du
corps, sauf nécessité thérapeutique comme par exemple une vaccination. Il en est
DROIT

de même d’un traitement médical ou d’une intervention chirurgicale qui ne peut se


faire sans le consentement de la personne. Avant toute intervention, le médecin a
l’obligation d’informer son patient sur les risques, sauf en situation d’urgence. Il faut
toutefois noter qu’en certaines circonstances médicales, un médecin peut pratiquer
une euthanasie passive, c’est-à-dire qu’il peut laisser mourir son patient.

Le respect de l’intégrité de la personne passe également par le respect de son inté-


PASSERELLE 1

grité morale. Pour commencer, toute personne a droit au respect de sa vie privée. Les
éléments ainsi protégés sont son identité, son domicile mais aussi sa vie sentimentale,
familiale, son état de santé, ses croyances religieuses, son appartenance syndicale…
Aucun salarié ne peut être licencié pour un motif lié à sa vie privée, sauf si ce motif

76 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


entraîne un trouble au sein de l’entreprise. Le respect de la vie privée des personnes
publiques est souvent difficile à préserver notamment lorsqu’il se heurte au respect
de la liberté de la presse. En effet, par principe, toute personne peut s’opposer à la
reproduction de son portrait par photographie, et a fortiori à sa publication sans son
autorisation. Néanmoins, cette règle ne peut s’appliquer lorsqu’il est question de per-
sonnes publiques notamment impliquées dans un événement d’actualité ou lorsque
le lieu où la photographie est prise est un lieu public. Dans ce cas, le consentement

CORRIGÉ
des personnes photographiées est présumé. Dans le même sens, la vidéosurveillance
des personnes pour des questions de sécurité ne constitue pas une atteinte à la vie
privée.

Le droit à l’honneur est également un élément permettant le respect de l’intégrité mo-


rale. Porter atteinte à l’honneur peut constituer une diffamation (lorsque l’on impute
un fait précis) ou une injure. Le principe de la liberté d’expression permet toutefois
d’user de la satire et de la caricature lorsqu’elles n’excèdent pas les lois du genre. Le
droit à l’honneur fonde également le respect de la présomption d’innocence. Il est
ainsi interdit de présenter publiquement comme coupable, avant condamnation, une
personne poursuivie pénalement. La présomption d’innocence constitue une liberté
fondamentale. Le respect de l’intégrité morale de la personne physique suppose enfin
que le secret de la confidence et de la correspondance soient garantis. Ainsi, sauf
dérogation dans le cadre d’une enquête, les écoutes téléphoniques sont interdites.
Dans le même sens, l’employeur doit respecter le secret de la correspondance adres-
sée aux salariés sur le lieu de travail, y compris par mail.

B. Les attributs patrimoniaux


La notion de patrimoine permet d’envisager de manière globale l’ensemble des biens
d’une personne. Le patrimoine est l’ensemble des biens et obligations ayant une
valeur pécuniaire dont dispose une personne. Le patrimoine est une universalité. Il
s’agit d’un ensemble distinct des éléments qui le composent, l’ensemble des éléments
ne peut être pris isolément. Le patrimoine est une unité abstraite qui subsiste quelles
que soient les modifications qui surviennent dans sa composition et dont l’actif ré-
pond du passif. Pour cette raison le créancier impayé peut saisir un bien quelconque
du patrimoine de son débiteur, quelle que soit la composition du patrimoine au jour
de la naissance de la dette.

Le patrimoine est un attribut de la personnalité. Pour cette raison toute personne a un


patrimoine mais un seul patrimoine. L’ensemble de l’actif répond de l’ensemble du
passif. L’existence du patrimoine est nécessaire à la personne humaine alors même
qu’elle n’a pas de bien ou qu’elle a plus de dettes que de biens. De son vivant, une
personne peut céder certains biens, elle ne peut céder son patrimoine en totalité.
Ce n’est qu’au moment du décès de la personne que son patrimoine est transmis en
totalité, c’est-à-dire l’actif et le passif.
DROIT
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 77


ECONOMIE
SUJET

Programme, conseils, bibliographie

Public concerné
Les candidats doivent estimer individuellement s’ils ont le niveau correspondant à la maî-
trise des programmes de Licence 2 de sciences économiques, de fin de deuxième année
d’AES, ainsi que d’autres formations à caractère économique de type Bac +2 (DUT, BTS).

Programme
• L es grandes fonctions économiques (production, répartition, dépense) en économie
ouverte.
• L’évolution des structures économiques et l’organisation de la production.
• Le progrès technique et l’innovation.
• Les stratégies d’entreprise, la concentration et la concurrence sur les marchés.
• L’économie monétaire et financière : la monnaie, les banques, les systèmes
financiers et la politique monétaire.
• Le rôle de l’État : objectifs et instruments de politique économique.
• L’intégration européenne.
• Les grands courants de la pensée économique.
• L’histoire économique de 1945 à nos jours : les grandes tendances.

Conseils de préparation
L’esprit de l’épreuve consiste à :
• Vérifier l’acquisition personnelle de connaissances en économie sur les thèmes mis
au programme.
• Vérifier la capacité à exploiter un dossier documentaire. Celui-ci donne des pistes
de réflexion à expliciter et à compléter. Rappelons aux candidats qu’il est inutile
de recopier ou de paraphraser les documents : les correcteurs ne sont pas dupes
et cela n’apporte rien. Les documents présentés servent à aider les candidats à
mobiliser rapidement des arguments : ce n’est qu’un éclairage partiel. Il faut utiliser
ses connaissances personnelles et ne pas nécessairement adhérer aux positions
présentées dans les documents.
ECONOMIE

• Faire la preuve d’une capacité à présenter de façon logique et organisée des infor-
mations : il s’agit d’une dissertation. Cela implique un plan organisé autour d’une
idée conductrice avec : introduction, parties, sous-parties et conclusion.
Il n’est pas question de livrer en deux heures une somme exhaustive ; il est cependant
attendu des candidats une capacité à faire le tour des grandes idées sur la question
posée. Précisons qu’il faut concilier les aspects d’analyse économique (mécanismes,
théories) et les faits (la préparation à cette épreuve doit intégrer l’acquisition de
connaissances minimales sur les grands traits de l’histoire économique depuis 1945
afin de pouvoir traiter convenablement les sujets) : ce n’est ni un exercice de modéli-
sation, ni un descriptif pur et simple ou une accumulation de faits sans référence aux
PASSERELLE 1

travaux des sciences économiques.


La consultation des annales des années précédentes, sur le site Internet du concours
«  Passerelle », est vivement recommandée pour une bonne compréhension des at-
tentes du jury.

78 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Bibliographie
La base de la préparation doit être l’utilisation par les candidats des cours d’économie
dont ils ont déjà bénéficié au cours de leurs études en privilégiant les thèmes corres-
pondant au programme.
Ils peuvent compléter leurs connaissances de base en utilisant par exemple :
• L’ouvrage édité chez Nathan sous la direction de C.-D. Echaudemaison, intitulé
L’économie aux concours des grandes écoles : tout son contenu n’est pas exigible
mais il est de qualité. Il permet de se mettre à jour rapidement sur tel ou tel point
aussi bien du point de vue de l’analyse que de l’histoire économique.
• Le mensuel Alternatives économiques permet de suivre l’actualité à travers des
articles et des dossiers de qualité. Il publie chaque année deux hors série, l’un sur
l’économie nationale, l’autre sur l’économie mondiale : il y a là un balayage systé-
matique des grands thèmes actuels avec des synthèses et des mises en perspective
historique.
• La consultation des numéros des Cahiers français à La Documentation française
permet de lire quelques articles synthétiques très intéressants.

ECONOMIE
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 79


ECONOMIE
SUJET

} Durée : 2 heures

La dette des États a-t-elle des limites ?

Vous répondrez selon un plan logique et clair, en utilisant à la fois vos connaissances
personnelles (tant du point de vue de l’analyse économique que de celui des faits) et
les informations données par le dossier.
Les documents sont présentés dans un ordre quelconque ; ils ne donnent que
quelques pistes. Les paraphraser est inutile.

DOSSIER DOCUMENTAIRE
Document 1

Source : Alternatives économiques, hors-série n°91, 4ème trimestre 2011

Document 2
Il est relativement courant de pointer du doigt la permanence des déficits publics
français depuis trois décennies et l’ampleur de la dette publique qui en résulte. Il est
moins fréquent d’aborder cette question du point de vue des excédents et créances
ECONOMIE

privés qui en constituent la contrepartie.


En effet, la contrepartie de la dette publique réside dans l’existence d’une créance pri-
vée d’un montant rigoureusement équivalent. De 1981 à 2010 en France, le montant
des déficits publics a été équivalent à la capacité de financement (différence entre le
revenu et les dépenses) des ménages […]
La réduction de la dette publique par l’impôt ou la réduction des dépenses publiques
n’est pas impossible, et certains pays ont récemment réussi dans cette voie (Canada,
Danemark, Pays-Bas, Suède). Mais l’histoire économique du XXe siècle enseigne que
les principales réductions de dette publique n’ont pas été effectuées par l’impôt mais
PASSERELLE 1

par l’inflation. Le résultat final est certes le même, mais «l’euthanasie des rentiers» est
plus facile à mettre en œuvre que le recours à l’impôt...

Source : B. Schwengler, Le Monde.fr Économie, 29.05.2012

80 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Document 3
Plus que jamais les réflexions concernant la dette publique et son risque d’insoute-
nabilité sont au centre des débats politiques, économiques et financiers. La crise qui
frappe durement l’ensemble du monde a entraîné une hausse vertigineuse des défi-
cits et dettes publics dans la plupart des pays. Afin d’éviter un cataclysme bancaire
et limiter l’ampleur de la récession, les États ont mis en place des plans massifs de
sauvetage du système financier et des plans de relance de taille importante. À l’impact
des politiques budgétaires discrétionnaires de soutien à l’activité, s’ajoute le coût
conjoncturel pour les finances publiques des stabilisateurs automatiques (chute des
recettes fiscales due à la baisse de l’activité, accélération des prestations sociales liées
à la hausse du chômage) qui permettent aux économies d’amortir le choc récessif.
Si ces politiques budgétaires contra-cycliques ont été le seul rempart à la crise systé-
mique et à la dépression qui menaçaient l’économie mondiale, elles ont néanmoins
un coût. […]
Tous les pays industrialisés, et plus particulièrement européens, ont ou vont pratiquer
des politiques d’austérité sévère (hausse des prélèvements obligatoires, coupes dans
les dépenses publiques) pour éponger l’endettement public passé. Si la réduction
à moyen terme des déficits publics est essentielle, notamment pour éviter un effet
boule de neige de la dette publique (taux d’intérêt durablement supérieur à la crois-
sance nominale), il n’en reste pas moins que ces politiques budgétaires restrictives,
adoptées parfois dans l’urgence pour satisfaire les marchés financiers, et leur syn-
chronisation dans la plupart des économies industrialisées, vont avoir un impact fort
sur la croissance.

Source : M. Plane, «Dette publique, richesse et croissance», Economie et Management,


n°140, juin 2011

Document 4
Le niveau actuel de la dette la rend impossible à rembourser : la Grèce ne pourra pas
rembourser la sienne, les particuliers trop endettés - comme les étudiants américains
endettés jusqu’au cou pour leur éducation et qui, pris au piège par les banques,
n’arrivent pas à trouver de travail - ne pourront pas honorer leurs créances.
La question n’est pas de savoir si la dette sera annulée, mais plutôt dans quelles pro-
portions, dans quelles conditions et à quelles fins. […]. Ce serait salutaire, car cela
allègerait quantité de souffrances humaines et rappellerait que l’argent n’est pas sacré
et que payer ses dettes n’est pas l’essence de la morale.
ECONOMIE

Cela viendra-t-il d’en bas, du fait de la pression politique exercée par des mouve-
ments populaires, ou d’en haut, de manière à préserver au maximum les inégalités
sociales existantes avec un minimum de changements? C’est là que se situe le vrai
combat aujourd’hui.

Source : D. Graeber, Interview dans BibliObs, 16/11/2013


PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 81


SUJET

Document 5
Lorsque l’économie va mal, faut-il intervenir massivement pour relancer la croissance
ou au contraire maîtriser les dépenses publiques et assainir l’économie pour qu’elle
reparte sur des bases nettes. Une chose est sûre, si l’on est cohérent, on ne passe pas
de l’une à l’autre en l’espace d’un an !
Ce que l’on doit faire, et ce n’est pas idéologique, c’est ce qui nous permet de sortir
de cette crise. Ici, deux camps s’opposent fermement. D’un côté Stiglitz, prix Nobel
très critique à l’égard du marché, de l’autre, les économistes dits « libéraux », très
critiques à l’égard de l’État. L’opposition porte sur une question de priorité : faut-il
prendre le risque d’augmenter les déficits publics pour soutenir une faible croissance
ou réduire ces déficits au risque de détruire la croissance ?

Source : www.lesechos.fr, 26 mai 2010


ECONOMIE
PASSERELLE 1

82 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


1. Observations du jury
L’esprit de l’épreuve consiste à :
• Vérifier l’acquisition personnelle de connaissances en économie.
• Vérifier la capacité à exploiter un dossier documentaire.
• Faire la preuve d’une capacité à présenter de façon logique et organisée des infor-
mations : il s’agit d’une dissertation.

CORRIGÉ
Il n’est pas question en deux heures de livrer une somme exhaustive ; il est cependant
attendu des candidats une capacité à faire le tour des grandes idées sur la question.
Le texte quoique relativement bref doit être dense et précis : il doit contenir des réfé-
rences aux travaux, aux concepts et aux mécanismes de l’analyse économique sur la
question et ne pas être un étalage bavard de considérations assez vagues.

Le jury demande donc instamment aux candidats un effort accru quant à l’acquisition
de connaissances lors de la préparation du concours. Il y a trop de copies faites de
bavardages sans référence aux notions et travaux élémentaires de la science écono-
mique. Les candidats doivent acquérir et faire un usage scientifique des concepts-clés
au regard du programme du concours.
Les connaissances sont d’autant plus importantes que les résultats scientifiques ne
vont que rarement dans le sens commun : les copies qui se bornent à du commen-
taire n’en sont alors que plus catastrophiques.

Les sujets proposés depuis des années sont centrés sur des problématiques classiques
bien repérées :
• de façon à pouvoir différencier les candidats par la notation. Il est demandé de
classer les copies, plus que d’indiquer un niveau dans l’absolu.
• de façon à permettre de valoriser les candidats qui ont sérieusement préparé
l’épreuve et qui mènent une réflexion argumentée de qualité utilisant les travaux des
sciences économiques.

A. Remarques sur la forme


La présentation matérielle des copies progresse : il y a relativement peu de copies à
la présentation négligée (écriture peu lisible, plan non annoncé, mal ou pas du tout
matérialisé, …).
En ce qui concerne l’orthographe, de nombreuses copies sont bien rédigées. Cepen-
dant, les trop nombreuses copies qui font exception comportent une collection assez
incroyable de fautes les plus basiques. Ces défauts, lorsqu’ils ont été rencontrés par
les correcteurs, ont été sanctionnés (note plus faible). C’est une question d’équité vis-
ECONOMIE

à-vis d’autres candidats qui s’astreignent à respecter les règles dans ce domaine. Il ne
sert à rien d’évoquer des excuses comme quoi l’orthographe ne serait qu’un moyen
de distinction sociale : les fautes dont nous faisons état ici seraient aisées à corriger
si les candidats faisaient l’effort minimal de relecture et de vérification des accords de
genre et de nombre. C’est trop souvent de la désinvolture.

Le jury rappelle avec fermeté, cette année encore, qu’une écriture lisible, un langage
correct et adapté (orthographe, vocabulaire employé,…) une présentation claire du
texte produit, font partie des qualités minimales que l’on est en droit d’attendre
PASSERELLE 1

d’étudiants se situant à un niveau d’études bac + 2, non seulement pour des raisons
purement académiques mais aussi pour des raisons professionnelles : il s’agit pour les
candidats de faire la preuve qu’ils sont capables de communiquer des informations à
autrui, capacité qu’ils auront à mobiliser en permanence dans l’exercice de leur vie
professionnelle future.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 83


On observe qu’une orthographe déficiente est souvent révélatrice d’une pensée peu
rigoureuse : un candidat qui n’est pas exigeant vis-à-vis de lui-même pour la forme
l’est rarement pour le fond.
Une mention particulière doit être faite de l’emploi des majuscules et des minuscules,
lequel pose problème à de nombreux candidats. Leur emploi n’est pas laissé à leur
fantaisie : il existe des règles qu’il faut impérativement observer. Exemples :
• l’État, l’Europe, la France, les Français, Keynes, … : majuscules obligatoires
CORRIGÉ

• l’état de l’économie d’un pays, les institutions européennes, l’économie française, la


théorie keynésienne, … : minuscules.

Il faut rappeler également que l’utilisation d’outils de correction (« effaceur », « cor-


recteur ») doit être exceptionnelle. Son abus, outre l’aspect inélégant qu’il donne à
la copie, témoigne de faiblesses méthodologiques : travail préparatoire insuffisant,
pensée hésitante. Autant de défauts qui jouent en défaveur du candidat.

Les progrès constatés les années précédentes concernant le plan se confirment : dans
leur grande majorité.
• les copies sont convenablement structurées :
• l’introduction comporte trois parties. Elle amène le sujet, définit convenablement
ses termes, reproduit le sujet et l’explicite (problématique) puis annonce le plan
général ;
• le développement est constitué de parties et de sous-parties commençant chacune
par une phrase qui exprime la ou les idées générales qui vont y être développées
(« phrase-titre », rédigée [obligatoire !])
• une conclusion termine le travail (reprise des idées générales et ouverture)
• ce plan est visualisé par des sauts de ligne, des paragraphes, donc facile à suivre.
Les correcteurs apprécient.

Trois remarques :
• Début de l’introduction : se méfier de la technique de « l’ accroche ». Elle est très
utile pour un journaliste qui s’efforce de séduire, de retenir, d’ « accrocher » un
lecteur qui feuillette son journal ou sa revue par une anecdote, un fait, si possible
spectaculaire et le décider à lire son article. Utile aussi pour un conférencier qui
veut captiver l’attention de son auditoire. Ici, il n’y a pas à accrocher le correcteur,
mais à lui montrer que l’on a bien compris le sujet et qu’on « l’amène » avec rigueur
et logique. L’accroche a souvent un côté « racoleur » et puéril, ce qui agace et dessert
le candidat plus qu’il ne le sert.
ECONOMIE

• Début de chaque partie - Autant il est indispensable à la fin de l’introduction


générale, d’annoncer le plan général, c’est-à-dire les grandes parties, autant il faut
éviter absolument, au début de chaque partie, après la phrase titre (obligatoire), de
rédiger une deuxième phrase générale trop longue annonçant les différentes sous-
parties. La durée de l’épreuve est trop courte : les candidats qui le font perdent du
temps aux dépens de l’analyse économique elle-même, de la qualité des démons-
trations, qui est l’objectif prioritaire. Soyez bref à ce moment.

• Conclusion générale :
•Sa première partie doit être constituée par une reprise des idées générales. Mais
PASSERELLE 1

elle doit être très courte. Il ne faut pas faire un résumé du développement : ce
serait, ici encore, une perte de temps, aux dépens des raisonnements, de l’ar-
gumentation à l’intérieur du développement. Cette partie est généralement trop
longue, du moins pour cette épreuve qui dure deux heures.

84 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


• S a deuxième partie doit être constituée par une « ouverture » sur un thème plus
large que le sujet, ou proche de lui. Il faut surtout éviter de le faire sous forme
d’une question, qui dans le pire des cas porte sur des thèmes qui appartenaient au
sujet et donc auraient dû être abordés dans le développement, ou qui aborde un
thème intéressant, mais de manière tellement plate, creuse, qu’elle ne fait que dé-
montrer la pauvreté de la pensée du candidat. C’est une échappatoire qui n’abuse
pas le correcteur. Il faut, au contraire, que l’ouverture apporte quelque chose, soit

CORRIGÉ
une ultime occasion pour le candidat de révéler des compétences donc d’amélio-
rer sa note. Cette partie de la conclusion est généralement mauvaise, sans intérêt.

NB : Des candidats remettent encore des copies écrites à l’encre bleue très pâle : s’ils
voulaient ne pas être lus par les correcteurs, ils ne s’y prendraient pas autrement ! Il
faut soigner la forme.

B. Analyse du sujet
Définir les termes clés est vital pour pouvoir expliciter la question posée, donner le
sens du sujet (la problématique). Il faut absolument soigner cette partie du travail lors
de la réflexion en début d’épreuve.

Nous attirons l’attention des candidats sur le fait que la compréhension par l’analyse
des sujets soumis est une compétence professionnelle future : ils seront exposés à
des demandes incessantes (on ne dira plus « sujet ») de la part de clients, de colla-
borateurs, de managers, etc. S’ils ne font pas attention à ce qui leur est demandé, ils
s’exposent à de graves déconvenues dont la sanction sera autrement plus lourde que
du rouge dans la marge: attention !

Le jury réitère sa demande : l’introduction, outre les trois parties rappelées plus haut,
doit comporter impérativement dans son contenu :
• La définition de tous les mots contenus dans le sujet
• Une définition du champ spatial et temporel de la question
• Une explication de la question posée (la problématique), qui ne soit pas une simple
reformulation immédiate du sujet mais un court paragraphe présentant les enjeux
de la question posée, les facettes du sujet, les sous-questions qui se posent : il faut
expliquer votre compréhension de ce qui vous est demandé dans le sujet posé
• Une annonce de l’idée générale et du plan en réponse à la question posée

1. Le libellé
ECONOMIE

Le sujet de cette année portait sur un point bien repéré du programme : la dette des États.
« La dette des États a-t-elle des limites ? »

Tous les termes du sujet doivent être analysés.


• Termes clés :
• « États » : Selon le Larrousse : « Société politique résultant de la fixation, sur un
territoire délimité par des frontières, d’un groupe humain présentant des carac-
tères plus ou moins marqués d’homogénéité culturelle et régi par un pouvoir
institutionnalisé ». En économie, cela correspond aux secteurs institutionnels des
Administrations publiques selon la nomenclature de la compatibilité nationale.
PASSERELLE 1

• La « dette des États » : elle correspond à l’ensemble des engagements financiers
pris sous forme d’emprunts par les administrations publiques. Elle évolue au
rythme des remboursements d’emprunts effectués et des nouveaux emprunts
contractés pour financer les déficits.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 85


• Le champ spatial et le champ temporel ne sont pas précisés : il faut cependant les
expliciter. Sans précision, le programme de l’épreuve est la référence. De l’éclec-
tisme dans les situations, dans le temps comme dans l’espace, était le bienvenu.
Cela accroît la richesse du contenu de la copie. Ici, ce sont les interrogations sur la
période contemporaine.

• Mots de liaison, connecteurs.


CORRIGÉ

« a-t-elle des limites ? » : il s’agit de savoir s’il existe un maximum, un seuil qui rende
compte d’un point au-delà duquel l’endettement public n’est plus possible. Cette
question a un retentissement d’actualités depuis plusieurs années (Ce n’est pas un
sujet grec en soi). En particulier dans l’Union européenne où l’on a défini un tel
seuil (60% du PIB) et où il est allègrement franchi, y compris par les Allemands…

2. La problématique
Ce sont les mots de liaison qui définissent la « commande » qui vous est passée : le
sujet est la dette des Etats, certes, mais que me demande-t-on ? C’est l’analyse des
mots de liaison, des connecteurs logiques, qui apporte la réponse (cf ; ci-dessus).
En définissant les mots de liaison, vous exprimez donc la problématique. Cela donne
lieu dans l’introduction à un texte explicatif du sujet : ne vous contentez pas d’une
pseudo reformulation du sujet qui n’apporte rien. Expliquez ce que vous avez com-
pris du problème qui vous est soumis. Ce n’est pas non plus une série de questions
façon brainstorming : cela peut être une pratique acceptable au brouillon mais la
rédaction de la problématique ne peut aboutir à un paragraphe entièrement à la
forme interrogative (assommant à lire). Expliquez donc simplement mais précisément
ce que vous avez compris de ce qui vous est demandé dans le sujet.
Si vous faites l’effort de bien définir ce que l’on vous demande (et ce que l’on ne
vous demande pas), votre travail en sera grandement facilité : on répond mieux à une
question lorsque l’on a une bonne compréhension de la question…

C. Contenu des copies


Comme les années précédentes, beaucoup de candidats ont utilisé les remarques et
les propositions de correction présentées dans les annales du concours Passerelle
ESC : c’est effectivement une manière efficace de préparer cette épreuve.

1) Remarques générales
Il faut rappeler quelques exigences propres à l’épreuve :
ECONOMIE

a) Il s’agit d’une dissertation, c’est-à-dire d’une argumentation ordonnée selon un


plan logique.
Ce qui signifie que les candidats doivent proposer une réponse à la question posée
explicitement ou implicitement par le sujet. Ils doivent la justifier par des raisonne-
ments, des démonstrations, qui s’appuient à la fois, comme le précise le libellé du
sujet, sur des connaissances personnelles et sur le dossier fourni.
L’épreuve consiste à intégrer dans le déroulement d’une démonstration personnelle les
informations puisées à la fois dans les documents fournis et dans ses propres connais-
sances. Elle ne consiste pas en une synthèse de dossier. Elle ne consiste pas non plus
à reproduire les documents, en les citant textuellement ou en les paraphrasant, et en
PASSERELLE 1

perdant du temps à citer avec précision la source correspondante (nom de l’auteur,


nom de l’ouvrage, date, …). Le recopiage ou la paraphrase d’un extrait de docu-
ment ne vaut pas démonstration. Les documents utilisés ne doivent pas être cités, ils
doivent être explicités.

86 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Trop souvent, les candidats se contentent de réciter des blocs de connaissances et ne
proposent pas d’articulations dans le cadre d’une réponse argumentée : peut-être fau-
drait-il au brouillon chercher à relier les connaissances entre elles sur un diagramme
sagittal.

L’épreuve consiste à faire la preuve d’une capacité satisfaisante à faire le lien entre :
• les concepts économiques de base que les candidats sont censés connaître à partir

CORRIGÉ
du moment où ils choisissent cette épreuve,
• et des faits de l’histoire économique.

À cet égard, deux défauts extrêmes sont à éviter :


• se borner à un descriptif pur et simple, à une accumulation de faits pris dans le dos-
sier et dans les connaissances personnelles, sans référence aux concepts de base,
aux instruments d’analyse couramment utilisés par la science économique à propos
du thème du sujet ;
• à l’opposé, se contenter de la récitation d’un cours théorique sur le phénomène
étudié, sans lien avec la réalité observable, avec les événements, en particulier sans
aucune utilisation des faits présentés dans les documents.

Les références sont trop souvent « parachutées » sans souci d’intégration dans un
raisonnement ou un enchaînement logique. Elles doivent venir épauler une argu-
mentation.
À propos de la mobilisation des connaissances théoriques, on peut préciser que les
représentations graphiques en usage en sciences économiques, si elles sont em-
ployées, doivent être accompagnées d’un « mode d’emploi » et d’un raisonnement
explicite. Les graphiques peuvent compléter une argumentation, ils ne peuvent en
aucun cas s’y substituer. Il est obligatoire de formuler explicitement les idées qui s’y
rattachent.
Les schémas fléchés sont à proscrire : rédigez les enchaînements que vous souhaitez
exposer.

b) Précisions sur le dossier de documents

Le dossier doit être utilisé par le candidat. Non seulement il a intérêt à le faire, mais,
en outre, il a obligation de le faire, afin de permettre au correcteur de tester sa capa-
cité à comprendre les informations qui lui sont fournies et à les utiliser
Le contenu du dossier de documents est volontairement incomplet : Il est délibéré-
ment conçu de telle sorte qu’il ne permette pas de traiter l’intégralité du sujet. Il est
ECONOMIE
là pour fournir une aide partielle et suggérer des pistes de recherche et de réflexion.
Le dossier demande donc à être complété par des connaissances personnelles qui
se greffent sur les documents pour les expliciter et les prolonger, en amont ou en
aval du raisonnement. En effet, des connaissances personnelles préalables sont indis-
pensables pour comprendre certains documents, souvent volontairement allusifs ou
tronqués : ils suggèrent une piste, mais laissent à la charge des candidats le soin
d’apporter les éléments complémentaires nécessaires.

Enfin, ce n’est pas parce qu’une idée est dans un document qu’elle est vraie… Il faut
avoir un regard, scientifique. La paraphrase devient alors totalement catastrophique.
PASSERELLE 1

Le document 4 en fournit un bon exemple : la référence à l’endettement des étudiants


américains a été souvent reprise comme de la paraphrase. Le problème est que c’est
hors sujet : c’est une dette privée…

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 87


Malheur au candidat qui utilise les documents sans valeur ajoutée personnelle ou
sans discernement élémentaire.

2) Contenu des copies du concours de cette année


Comme les années précédentes, on note une hétérogénéité marquée des copies,
avec, aux extrêmes, l’existence à la fois d’excellentes copies, qui dénotent une pré-
paration sérieuse et efficace, et des copies extrêmement faibles, tant du point de vue
CORRIGÉ

de la forme que du fond.


• Les facteurs de l’endettement sont hors-sujet ; on est plutôt du côté des consé-
quences que des causes
• Keynes est présenté comme une machine à dépenser, relançant à tout propos : ce
genre de propos répété est usant à lire. Les candidats devraient avoir une connais-
sance du keynésianisme mins ridicule. Haut fonctionnaire au Trésor, il s’occupera
du financement britannique de la seconde guerre mondiale : ce n’est pas le genre
de poste que l’on confie à un inconséquent financier. Donc de grâce, que les can-
didats cessent les caricatures.
• De même pour A. Smith avec un État réduit aux fonctions régaliennes et à l’État
gendarme (expression creuse qu’il faudrait proscrire) : A. Smith est considéré à
bien des égards comme le père de l’idée des services publics. Là aussi, il faut se
renseigner un petit peu sur la pensée économique.
• Le budget d’un État ne se gère pas comme un budget de ménage, « en bon père de
famille » : il y aune différence fondamentale…

D. Références pour préparer l’épreuve


Il est demandé aux candidats de préparer l’ensemble du programme du concours
et de ne pas penser traiter le sujet à travers le prisme du seul cours d’économie
éventuellement suivi durant l’année universitaire courante. Pour aider les candidats,
signalons :
• l’ouvrage coordonné par A. Beitone, Économie, sociologie et histoire du monde
contemporain, aux éditions Bréal, fournit un cadre de préparation de grande qua-
lité. Tout son contenu n’est pas exigible. Il permet de se mettre à jour rapidement
sur tel ou tel point aussi bien du point de vue de l’analyse que de l’histoire éco-
nomique
• Le Dictionnaire des sciences économiques d’A. Beitone, A. Cazorla, C. Dollo et A -
M. Drai édité chez Armand Colin serait d’un usage salutaire pour acquérir le sens
des notions au gré des révisions.
• La revue Alternatives Économiques publie chaque année deux hors-série, l’un sur
ECONOMIE

l’économie nationale, l’autre sur l’économie mondiale : il y a là un balayage sys-


tématique et sérieux des thèmes actuels avec des mises en perspective historique.
• La consultation des numéros récents des Cahiers Français à la Documentation
Française permet de lire quelques articles synthétiques très intéressants.
• Signalons enfin deux ouvrages de poche bien commodes publiés chaque année
depuis plus de dix ans à La Découverte dans la collection Repères : L’économie
française avec la collaboration de l’OFCE et L’économie mondiale avec la collabo-
ration du CEPII. Dans un format très court mais dense et rigoureux scientifique-
ment, les candidats trouveront des synthèses remarquables sur les thèmes qui les
préoccupent.
PASSERELLE 1

La préparation à cette épreuve doit intégrer l’acquisition de connaissances minimales


sur les grands traits de l’histoire économique depuis 1945.

88 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


2. Proposition de corrigé
Il n’y a jamais un seul plan possible pour traiter un sujet. Le corrigé proposé ici n’est
qu’une manière correcte, parmi d’autres, de répondre à la question.
Le plan adopté n’a pas à être prioritairement original. La banalité d’un plan ne doit
pas faire peur : il ne faut pas à tout prix chercher à être original : l’originalité n’est
pas une fin en soi. Ce qui prime, c’est de rendre compte avec rigueur de la réalité.

CORRIGÉ
L’originalité peut être envisagée comme une qualité supplémentaire éventuelle, qui
enrichit, qui complète la solidité de l’analyse et non qui s’y substitue.
Il n’y a aucune raison sérieuse de s’imposer a priori de faire un plan en deux parties
plutôt qu’en trois ou l’inverse (Idem pour les sous-parties). Le plan n’est qu’un outil,
un moyen de présenter clairement et logiquement les idées générales auxquelles on
a abouti : ce sont donc les idées que l’on veut défendre qui commandent les choix
concernant la structure du plan.
On cherchera ici à tracer un cadre possible de présentation que les candidats selon
leur niveau de connaissance pourront enrichir avec des connaissances plus théo-
riques et/ou factuelles. Ce sont des axes de réponse à étayer.

Introduction :
1 Amener le sujet (tout en définissant les termes du sujet à mesure qu’on les ren-
contre ; pour le détail, se reporter ci-dessus à l’analyse des termes du sujet)
Les États (cf. définition supra), dans leurs différentes composantes, ont une compta-
bilité publique avec des recettes et des dépenses.
Le solde des recettes et des dépenses des administrations publiques est généralement
négatif depuis les années 1970 : les administrations publiques sont des agents à
besoin de financement, besoin qu’il faut financer.
Lorsque ce besoin de financement occasionne l’émission de titres de dette (Bons du
Trésor, obligations), le stock de dette brute augmente. Symétriquement, le rembour-
sement des créanciers détenteurs de titres diminue le stock de dette.

2 Poser le sujet
− (On recopie le sujet sans changer l’énoncé) : ainsi, la dette des États a-t-elle des
limites ?
− (on explicite le sujet : c’est la problématique. Il faut prendre le temps d’expliquer
votre compréhension de la question posée : vous n’en serez que plus à l’aise pour
construire l’argumentation de votre réponse. Imaginez que l’on vous demande de
répondre à une question qui ne vous est pas posée !) : il s’agit de savoir s’il existe un
ECONOMIE

maximum, un seuil qui rende compte d’un point au-delà duquel l’endettement public
n’est plus possible. Cette question a un retentissement d’actualités depuis plusieurs
années (Ce n’est pas un sujet grec en soi). En particulier dans l’Union européenne où
l’on a défini un tel seuil (60% du PIB) et où il est allègrement franchi, y compris par
les Allemands…

3 Annoncer l’idée générale et le plan (il s’agit de construire une phrase de ma-
nière à indiquer la thèse et annoncer la progression de l’argumentation sans ambiguï-
té (elle peut être construite comme un quasi-assemblage des phrases titres des parties
PASSERELLE 1

de niveau 1)

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 89


Développement
1. Il n’existe pas de valeur unique pour un seuil qui rende compte des limites
de l’endettement public

A. La dette des États a des caractéristiques propres que n’a pas une dette
privée
CORRIGÉ

Un agent privé s’inscrit dans un horizon temporel fini : il doit veiller à ne pas être trop
endetté et il doit rembourser ses dettes jusqu’au dernier centime. Il n’y a pas de seuil
mathématique unique définissant un maximum mais il ya un seuil à ne pas dépasser
en fonction de ses revenus, de son patrimoine et de son statut professionnel.
Un État a un horizon temporel infini : il peut lever des impôts et ne fait pas faillite
(cette notion juridique n’a aucun sens pour un État). Il peut donc fonctionner avec
une dette perpétuelle ; il n’y apas de seuil établissant une limite.
La situation des États est très variable de ce point de vue malgré la définition d’un
seuil dans le cadre des critères de Maastricht dans l’UE. Si les Grecs le dépassent,
Français et Allemands également. Hors UE, Etats-Unis et surtout le Japon ont des ratio
dette publique rapportée au PIB élevés.

B. Mais cela ne signifie pas qu’un État peut faire n’importe quoi : encore faut-
il que sa dette soit soutenable ce qui est bien repéré par la science écono-
mique. Cela repose sur trois facteurs selon « l’arithmétique de la dette »
Un différentiel taux d’intérêt réel - taux de croissance positif fait grimper la valeur
du ratio d’endettement, d’autant plus qu’il est important. La soutenabilité d’une dette
publique repose donc sur des conditions d’emprunt favorables et une croissance éco-
nomique forte. Un pays connaissant une croissance faible, voire la crise, et empruntant
à un coût moyen élevé atteindra rapidement une situation insoutenable dans le temps.
Un ratio de dette sur PIB passé élevé rend difficile la soutenabilité présente et future.
Cela constitue une autre « limite » à l’endettement public. Un pays a donc une histoire
financière qui conditionne le niveau d’endettement ; des gouvernements héritent de si-
tuations de leurs prédécesseurs et laissent une situation financière à leurs successeurs…
Le solde budgétaire conditionne également la soutenabilité de la dette : plus le ratio
du déficit primaire (déficit hors intérêts de la dette) au PIB est élevé, plus cela limite
la capacité du pays à soutenir un niveau d’endettement. La politique budgétaire influe
donc fortement sur la soutenabilité de l’endettement public.
Ces facteurs se composent est peuvent alimenter ce que l’on appelle trivialement «
un effet boule de neige » : ils peuvent se composer et se cumuler dans le sens d’un
endettement croissant et difficilement contrôlable.
ECONOMIE

Conclusion partielle

2. Des situations de fait tendent à montrer l’existence de limites sans que l’on
sache les quantifier

A. La notion de limite peut être approchée par les situations d’endettement
trop important
Un endettement public excessif limite les marges de manoeuvre budgétaires pour
faire face aux besoins de la population : la charge de remboursement excessive peut
PASSERELLE 1

obérer le développement. Cela peut être encore pire si l’endettement augmente du


fait du financement des dépenses de fonctionnement par rapport à celles d’investis-
sement (nuançons en signalant que tout investissement n’est pas forcément pertinent
par nature).

90 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


La croissance excessive des dépenses publiques alimentant l’endettement place les
gouvernements sous la menace des marchés financiers : l’augmentation des taux
d’intérêt à travers une prime de risque accru alourdit les charges financières. Il n’y a
pas pour autant de limite à ne pas dépasser.
Un autre aspect de la question de la limite a trait aux aspects intergénérationnels : la
dette est un fardeau que l’on transmet aux générations futures. Excessive, elle peut
être un moyen pour une génération de se défausser du règlement de certains sur la

CORRIGÉ
génération suivante, au risque de rompre l’équité intergénérationnelle. La limite ici
est plus d’ordre politico-sociale que strictement économique et financière. Le Japon
avec ses plus de 200% de ratio d’endettement bénéfice d’une forte intégration entre
générations qui rend impensable toute réaction des jeunes générations vis-à-vis de
leurs aînés.

B. Même si l’on ne sait pas déterminer la limite à la soutenabilité, la situation


de défaut permet d’en attester l’existence puisque l’on considère qu’un
cap a été franchi et que l’on cherche à revenir à des situations plus sou-
tenables
On parle de défaut souverain quand un État est dans l’incapacité de remplir ses obli-
gations financières. Même si un État ne fait pas faillite comme un agent privé (Déjà
signalé), il peut connaître une situation de défaut (Argentine, Pays en développement
dans les années 1980, Grèce aujourd’hui ?).
L’existence de dispositifs face au défaut atteste également de l’existence d’un point
franchi même si on ne peut pas lui attribuer une valeur scientifique déterminée.
Les dispositifs de restructuration de la dette existent lorsque la limite est franchie : le
rééchelonnement (on allonge la durée du prêt pour diminuer le montant de chaque
échéance), le refinancement (on accorde de nouveaux prêts ou on substitue des prêts
moins onéreux aux emprunts restant à courir si le contexte est baissier sur les taux
de manière à diminuer le montant de chaque échéance), la conversion (par exemple
par titrisation), l’annulation partielle ou totale (pour diminuer la valeur du stock de
dette et les échéances restantes).
Cela n’est pas exclusif de plans d’ajustement structurels cherchant à augment les
recettes et diminuer les dépenses publiques, au risque de créer la récession et tendre
encore plus la capacité de remboursement.
L’histoire montre que c’est l’inflation qui a été le levier le plus puissant face à l’endet-
tement en dépréciant la valeur des dettes : le contexte européen y est peu propice du
fait des interrogations déflationnistes et du peu d’efficacité des politiques de reflation.

Conclusion
ECONOMIE

1. Reprise de l’idée générale (cf. introduction3)


2. Ouverture (un thème lié mais en soi hors sujet, pas nécessairement une question) :
la solution à la situation grecque est donc économiquement banale mais épineuse du
point de vue du compromis politique à trouver.
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 91


ESPAGNOL
SUJET

I. Nature de l’épreuve

1re et 2ème épreuve


Faire la synthèse en espagnol d’un texte extrait de la presse espagnole ou hispano-
américaine d’environ 600 mots et d’un texte français extrait de la presse française.
Chaque synthèse comportera environ 150 mots (± 10 %).
Le texte espagnol et le texte français abordent un sujet commun ou voisin vu sous
deux optiques différentes.

3ème épreuve
Épreuve rédactionnelle. Il s’agit de traiter librement un sujet en rapport avec les deux
textes dont le candidat aura fait la synthèse.

II . Objectifs
L’épreuve vise à mobiliser et tester les compétences du candidat dans les domaines
suivants :
- Compréhension d’un document écrit en espagnol et en français,
- Connaissances culturelles, historiques et économiques du monde hispanophone,
- Capacités de synthèse et d’appropriation personnelle d’une problématique liée au
monde hispanophone.

Pour ce faire, il est nécessaire d’associer à une maîtrise solide de la langue une bonne
connaissance de la sphère culturelle et économique du monde hispanoaméricain, de
savoir retirer d’un support les concepts et les informations essentiels afin de les mettre
en forme rapidement et efficacement.

III . Conseil aux candidats


Les sujets sont des sujets d’actualité. Ils peuvent être d’ordre culturel, économique,
politique, sociétal, etc.
Ils sont le plus souvent de caractère général et concernent le monde, l’Europe et ses
relations, avec l’Espagne et/ou l’Amérique latine. Les questions abordées peuvent se
ESPAGNOL

rapporter à une réalité précise du monde hispanophone (un homme politique, une
entreprise, un événement, les délocalisations, le tourisme, l’immigration, etc.), mais
aussi aborder un sujet sous un angle bien plus général dans le cadre des relations
franco-espagnoles ou franco-hispano-américaines (i.e. politiques de coopération dans
le domaine de la Recherche et du Développement : forces/faiblesses, divergences/
convergences, historique des relations, etc.).

Les concepteurs s’efforcent de faire en sorte que les sujets ne soient ni trop spé-
cialisés, ni trop techniques, ni sulfureux, ni ennuyeux (même s’ils savent qu’il est
PASSERELLE 1

impossible de contenter tout le monde !) et que le lexique soit accessible à la grande


majorité des candidats qui, rappelons-le, ont volontairement choisi de prendre l’es-
pagnol parmi les seize épreuves au choix proposées.
Nous conseillons aux candidats de s’entraîner pour respecter la longueur des textes
qu’ils ont à produire. Trop courts ou trop longs, ils seront pénalisés. Une synthèse
de s’improvise pas à la dernière minute.
92 ANNALES PASSERELLE Concours 2015
SUJET
Il est fortement déconseillé de faire de la paraphrase au lieu d’une synthèse. Une
lecture (et relecture) approfondie des textes, ainsi qu’une prise de recul par rapport
à leur contenu sont les conditions sine qua non pour pouvoir prétendre à réaliser de
bonnes synthèses.

La synthèse à partir d’un texte en français est celle qui pose le plus de problèmes
formels car il faut trouver les mots justes dans la langue cible. Ce n’est en aucun cas
un exercice de thème. Néanmoins, tout candidat averti retrouve facilement la plupart
des mots-clés dans le texte en espagnol puisque les deux articles traitent un aspect
du même thème sous un éclairage différent.
Concernant le fond, certains candidats oublient qu’une synthèse se base sur les prin-
cipes suivants :
- lire attentivement le document pour en faire une analyse rigoureuse,
- distinguer l’essentiel de l’accessoire,
- reproduire les mots-clefs (pas de recopiage in extenso de passages du texte !),
- proscrire les commentaires personnels,
- respecter les consignes quant à la longueur exigée,
- supprimer les exposés introductifs du genre : «El texto que voy a sintetizar está
sacado del muy famoso periódico español… en fecha de…, y en una primera parte
voy a tratar el tema de…».
- enchaîner logiquement les idées… Et c’est là que le bât blesse...

A ce sujet, voici une liste des enchaînements les plus courants qui peut s’avérer utile.
S’il ne faut pas en abuser, il convient cependant de les connaître pour les employer
correctement.

Les connecteurs logiques


Ces connecteurs sont très utiles car ils permettent de ne pas livrer pêle-mêle vos
idées, mais bien au contraire de les structurer afin que l’ensemble, écrit ou oral, soit
plus cohérent. Faites-en bon usage !

a) Les marqueurs déductifs


• así es que / dado que / de ahí que / de hecho / en efecto / por consiguiente / por
eso / por lo tanto / porque / puesto que / pues / ya que, etc.
b) Les marqueurs énumératifs
• 1re idée : ante todo / en primer lugar / para empezar / por un lado / por una parte
/ primeramente / primero, etc.
• 2e idée : a continuación / además / después / en segundo lugar / por otra parte /
ESPAGNOL
por otro lado / segundo / también, etc.
• 3e idée : en último lugar / finalmente / para terminar / por fin / por último / ter-
cero, etc.
c) Les marqueurs restrictifs
• ahora bien / a no ser que (+ subjonctif ) / a pesar de / aun cuando / aun si /
aunque (+ subjonctif = même si) / excepto / no obstante / por mucho que (+ sub-
jonctif) / salvo / sin embargo, etc.
d) Les marqueurs adversatifs
• a diferencia de / al contrario / aunque (+ indicatif = bien que) / en cambio / en
comparación con / mientras que / sino / sino que, etc.
PASSERELLE 1

e) Les marqueurs conclusifs


• al fin y al cabo / en conclusión / en definitiva / en resumen / en resumidas cuentas
/ para concluir / total, etc.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 93


SUJET

Quant à l’exercice de production libre (parfois oublié parce que le libellé se trouve
au verso de la page 4 !), le jury est sensible à des prises de positions personnelles du
candidat par rapport au sujet rédactionnel qui ne saurait être un plagiat des textes à
synthétiser. Il convient d’éviter les banalités affligeantes, les lieux communs, le propos
creux, les contrevérités.

Enfin, il est inutile de préciser que la langue doit être soignée : respect de la syntaxe,
de l’orthographe, de la ponctuation, des majuscules. Une copie bien présentée, à
l’écriture lisible, prédispose déjà le correcteur à émettre un avis favorable.

IV . Bibliographie
Nous conseillons aux candidats de lire la presse dans les deux langues (Le Monde, Le
Point, Le nouvel Observateur, l’Express, Les Echos… El País, El Mundo, ABC, La Van-
guardia, Actualidad Económica…) et de consulter des sites Internet.

Quelques références :
- Le thème lexico-grammatical en fiches (Ellipses, 2007)
- Précis de grammaire espagnole. Avec exercices et thèmes grammaticaux (Ellipses,
2008)
- Civilisation espagnole et hispano-américaine (Hachette Supérieur, 2008)
- Mémento bilingue de civilisation. Le monde hispanique contemporain (Bréal édi-
tions, 2009)
- Lexique espagnol en 22 grands thèmes d’actualité (Ellipses, 2011)
ESPAGNOL
PASSERELLE 1

94 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


ESPAGNOL

SUJET
} Durée : 2 heures

CONSIGNES

Aucun document n’est autorisé.


L’épreuve comprend trois parties, chacune étant notée sur 20 :
I - Synthèse en espagnol d’un document rédigé en espagnol : 150 mots ± 10 % ;
II - Synthèse en espagnol d’un document rédigé en français : 150 mots ± 10 % ;
III - Production libre en espagnol : 200 mots ± 10 %.

Tout manquement à ces normes (par excès ou par défaut) sera sanctionné.

SUJET
L’épreuve comprend TROIS PARTIES, chacune étant notée sur 20. Durée de l’épreuve :
2 heures

I. 
SYNTHÈSE EN ESPAGNOL D’UN DOCUMENT RÉDIGÉ EN
ESPAGNOL
(150 mots ± 10 %. Tout manquement à ces normes – par excès ou par défaut – sera
sanctionné).

El negocio del deporte

Hace unos instantes, un programa radiofónico informativo anunciaba que el cinturón


de oro que se disputará en el boxeo el día 14 de septiembre del presente año, pesará
dos kilogramos de oro de 24 kilates.
No había tratado el tema de la enajenación deportiva aún. Me parece, sin embargo,
que es tiempo de criticar la enfermiza necesidad que nuestros semejantes encuen-
tran en disfrutar – dicen – del deporte desde la comodidad de su sofá. Resulta
sorprendente comprobar que los medios de comunicación han logrado hacer del
deporte un puro negocio, totalmente alejado de su utilidad primera y, peor aún, de
las necesidades sociales de la población.
A lo largo de la historia, el deporte ha sido un excelente medio de acondicionamiento
ESPAGNOL
físico, ayudando a las personas a llevar un modo de vida saludable, preparándolas
a soportar las exigencias físicas de esta última Más aún, el deporte es, sin duda, un
excelente medio de educar a la juventud en la participación social y el trabajo en
equipo.
Tristemente, la perspectiva educadora del ejercicio físico ha dado paso a una pers-
pectiva puramente económica y narcisista.
Económica porque el deporte no es más que un negocio en el que los únicos que
ganan son quienes más tienen. Filas de personas esperan, como un rebaño de ovejas
ante su redil, a las puertas del estadio y centros deportivos, para entrar a observar un
espectáculo, cuyo precio va a parar a las bolsas de quienes se enriquecen gracias a
PASSERELLE 1

la bondadosa cesión de sus bienes de los ignorantes espectadores, quienes entregan


gustosos los pesos que con tanto esfuerzo ganaron en su quincena.
Cada tanto tiempo oímos en las noticias los precios exorbitantes que se pagan por
los deportistas, y los sueldos millonarios que éstos obtienen; cuando la aplastante

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 95


SUJET

mayoría de la población tiene apenas los medios para sobrevivir, pero gustosos pa-
gan por el espectáculo, ya sea en el estadio, en casa con la televisión de pago… o ¡en
las cantinas con pantalla gigante!
No es necesario recordarlo: no hay mejor medio de apartar al pueblo de su realidad,
que dejarlo librarse a sus pasiones. A quienes dirigen a esta ingrata sociedad, les
conviene, obviamente, sumir al pueblo en la enajenación, y la manera más fácil de
hacerlo es el “deporte”.
Es narcisista, el deporte, como ya toda la miserable sociedad en que nos ha tocado
vivir, puesto que se orienta únicamente a la satisfacción del cuerpo y a su supuesto
embellecimiento. Se alienta, con la actividad deportiva, a la hiper-formación de los
músculos, al afinamiento de la figura, etc.; todo cuanto nos haga entrar en el molde
del ridículo concepto de belleza que tan erróneamente nos vende la publicidad.
El negocio del deporte es una plaga que conviene desaparecer y en su lugar implan-
tar una sana cultura de la diversión, en donde la actividad física sea un medio de
superarnos como personas, y no un fin, cuyo objetivo es solamente el dinero.

Over-blog.net. Diego OLIVAR ROBLES; Miércoles 4 de septiembre de 2013

II. SYNTHÈSE EN ESPAGNOL D’UN DOCUMENT RÉDIGÉ EN


FRANÇAIS
(150 mots ± 10 %. Tout manquement à ces normes – par excès ou par défaut – sera
sanctionné).

Les clubs de foot sont-ils des entreprises normales ?

« Il est impossible de gérer un club de foot comme une entreprise solide et rentable »
Lorsque le chef de l’État, François Hollande, affirme que « les clubs sont des entre-
prises comme les autres », à qui les compare-t-il? Aux grandes entreprises qui sont
également concernées par la taxe à 75% et emploient des salariés percevant au moins
un million d’euros par an. Si les clubs de football sont soumis aux mêmes règles fis-
cales et sociales que ces sociétés, ils présentent toutefois certaines spécificités.

Là où les bénéfices des plus grandes entreprises se comptent en milliards, ceux que
réalisent les clubs de football atteignent péniblement les quelques millions d’euros.
Ainsi, lorsque Total a réalisé plus de 10 milliards de profits, en 2012, le meilleur élève
de Ligue 1, Lille, a gagné à peine… 4 millions. « Contrairement aux sociétés classiques,
l’objectif des clubs de football n’est pas de maximiser leurs profits » , affirment Simon
Kuper et Stefan Szymanski, dans leur ouvrage Les attaquants les plus chers ne sont pas
ESPAGNOL

ceux qui marquent le plus. Ils dépensent tout ce qu’ils gagnent pour remporter le plus
de matchs possible. « Le football n’est pas seulement un business de petite taille, c’est
aussi un mauvais business. Mais cela ne veut pas dire que les clubs doivent continuer
d’être mal gérés ». Une spécificité à laquelle Michel Platini va tenter de mettre fin en
obligeant les clubs à équilibrer leurs comptes financiers. « À défaut de ne pas gagner
d’argent, l’enjeu pour le football français est déjà de ne pas en perdre », ajoute Pascal
Perri, consultant économique sur RMC Sport et auteur du livre Ne tirez pas sur le foot !

Côté chiffre d’affaires, la plus grande entreprise française, Total, pèse plus de 200
PASSERELLE 1

milliards d’euros. À titre de comparaison, le chiffre d’affaires des clubs de football


français s’élève, quant à lui, à environ 5 milliards, l’équivalent de celui du groupe
Canal +, l’un des deux diffuseurs du championnat.
L’explication vient d’une autre particularité du foot français  : les salariés gagnent
nettement plus que leurs patrons. À titre d’exemple, l’entraîneur du PSG, Laurent

96 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Blanc, touche un salaire de base de 35 000 euros par mois auxquels il faut ajouter
des compléments trimestriels d’un montant de 1,1 million, là où la vedette suédoise
du club parisien, Zlatan Ibrahimovic est rémunérée un peu plus d’un million d’euros.
« Les stars de football sont rares donc chères, explique Pascal Perri. Le football est un
spectacle produit par des artistes qui captent une grande partie de la richesse des
clubs. Avec l’arrivée de nouveaux gros investisseurs, l’offre d’emploi s’est accrue. Et le
rapport de force s’est inversé en faveur des salariés ». Un phénomène qui explique, en
grande partie, les déficits croissants des clubs de football. « Il est impossible de gérer
un club de foot comme une entreprise solide et rentable car il y aura toujours des pro-
priétaires concurrents qui se moquent de la rentabilité et qui dépenseront le prix qu’il
faut pour pouvoir remporter des titres », explique Simon Kuper et Stefan Szymanski.
Surtout, contrairement aux employés d’entreprises classiques, les joueurs de football
ne sont pas délocalisables.

Afin de compenser l’envolée des salaires de leurs salariés, le football français tente,
avec peine, à développer les recettes de billetterie ou de produits dérivés. « À force
d’être dépendants des droits TV, les clubs savent à l’avance quel sera leur chiffre d’af-
faires, contrairement aux entreprises classiques dont les résultats sont aléatoires  »,
conclut Pascal Perri.

Le Figaro, le 31 octobre 2013, par Guillaume ERRARD

III. PRODUCTION LIBRE EN ESPAGNOL


(200 mots ± 10 %. Tout manquement à ces normes – par excès ou par défaut – sera
sanctionné).

Comente si está de acuerdo con la siguiente afirmación. Justifique su respuesta: « El


deporte en general se está convirtiendo cada vez más en una actividad comercial en
la que los intereses financieros priman sobre la ética deportiva ».

ESPAGNOL
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 97


PROPOSITION DE CORRIGÉ

I. 
SYNTHÈSE EN ESPAGNOL D’UN DOCUMENT RÉDIGÉ EN
ESPAGNOL
El negocio del deporte
CORRIGÉ

Desde siempre el deporte ha sido un factor clave para llevar una vida saludable y
un vector para la educación de la juventud tanto en el trabajo en equipo como en la
participación social.
Hoy en día, a través de los medios de comunicación, el deporte ha pasado a ser una
herramienta de manipulación de masas ya que, por una parte asistir a acontecimien-
tos deportivos, cueste lo que cueste, es una manera de sumir a la población a la
enajenación para olvidar la triste y cruda realidad y por otra parte, el culto al cuerpo
y a su propia satisfacción responden a los modelos que hoy en día exigen nuestras
sociedades modernas.
Con la crisis actual, los sueldos millonarios de los jugadores de fútbol y el precio
para ir a ver un partido u otro espectáculo deportivo así como la publicidad son el
cóctel perfecto para que el deporte tenga como objetivo el dinero y no la superación
humana a través del ejercicio físico.

II. SYNTHÈSE EN ESPAGNOL D’UN DOCUMENT RÉDIGÉ EN


FRANÇAIS
Les clubs de foot sont-ils des entreprises normales ?

La gestión de un club de fútbol es incomparable a la gestión de una empresa clásica


y esto por varias razones. Primeramente en las grandes empresas, como Total, los
beneficios se cifran en billones de euros, y su objetivo es maximizar esos beneficios
o ganancias. En segundo lugar el volumen de negocios se contabiliza en millones de
millones y es completamente azaroso.

Los clubes de fútbol no hablan de beneficios. En realidad, los asalariados, es decir


los futbolistas, ganan más que la propia directiva. El objetivo es invertir dinero en los
jugadores, en los buenos jugadores para ganar el máximo de partidos y de campeo-
natos; ganar dinero no es un fin, la cuestión es no perderlo.
En resumidas cuentas, un club de fútbol es un negocio, aunque no un buen negocio,
ESPAGNOL

reporta grandes beneficios, se maneja mucho dinero y los jugadores se han conver-
tido en productos para comerciar.

III. PRODUCTION LIBRE EN ESPAGNOL
El deporte tiene una gran influencia en la sociedad; destaca de manera notable su im-
portancia en la cultura y en la construcción de la identidad nacional. El deporte tiene
efectos positivos tanto en la educación, en la economía como en la salud pública.
PASSERELLE 1

Desde el punto de vista de la educación, el deporte juega un papel de transmisión de


valores a niños, adolescentes e incluso adultos. Con la actividad física se inculcan va-
lores de respeto, responsabilidad, compromiso y dedicación, y contribuye a estable-
cer relaciones sociales entre diferentes personas y diferentes culturas y así inculcar

98 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


la noción de respeto hacia los otros, enseñando cómo competir constructivamente,
sin hacer del antagonismo un fin en si. El deporte es el aprendizaje de cómo ganar y
cómo saber reconocer la derrota sin sacrificar las metas y objetivos.

Desde el punto de vista económico, la influencia del deporte es indudable, debido a


la cantidad de personas que lo practican así como las que lo disfrutan en los espectá-
culos de masas, lo que hace de los deportes importantes negocios que financian a los

CORRIGÉ
deportistas, agentes, medios de comunicación, etc. Desgraciadamente la progressiva
relevancia y difusión del deporte ha contribuido al deterioro en el modo de practi-
carlo primando el éxito y el triunfo a toda costa.

ESPAGNOL
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 99


GESTION
SUJET

Programme, conseils, bibliographie

Public concerné
Tout candidat ayant suivi un enseignement de gestion dans le cadre d’une formation
en Licence 2, BTS ou Dut.

Nature de l’épreuve
Tester la compréhension des principes de base de la comptabilité générale, ana-
lytique et du contrôle de gestion, la capacité de réflexion de l’étudiant et non sa
connaissance de techniques très pointues.

Programme
• Les documents du système comptable.
• Analyse des coûts :
– utilisation des coûts de revient (coûts complets, variables, directs),
– coûts marginaux,
– coûts préétablis.
• Analyse de rentabilité :
– exploitation du seuil de rentabilité,
– marges et contributions.
• Notion de base d’organisation.
• Principes de conception d’un système d’information.

Conseils de préparation
•R evoir ses cours de 1er cycle en comptabilité générale, comptabilité analytique et
contrôle de gestion.
• Bien comprendre les principes de base de ces matières.
• Faire des exercices simples et les annales du concours en temps limité.
• Bien lire les énoncés.
• Réfléchir à l’intérêt des différentes techniques étudiées.
GESTION

Bibliographie
• G. Enselme, Comptabilité financière de l’entreprise, éd. Litec.
• C. Raulet, Comptabilité analytique et contrôle de gestion, éd. Dunod.
• M. Lebas, Comptabilité analytique de gestion, éd. Nathan.
• T. Cuyaubere, J. Muller, Contrôle de gestion : la comptabilité analytique , t. 1 éd. La
Villeguerin, 1997.
PASSERELLE 1

100 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


GESTION

SUJET
} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE


CALCULATRICES AUTORISEES

PROBLEME 17 POINTS

Première partie
Madame Becker avait depuis longtemps le projet de créer une entreprise. Il y a trois ans,
son choix de création s’était porté sur les services à la personne à domicile. Elle avait donc
envisagé deux projets de création d’entreprise en Alsace. Soit une entreprise spécialisée
dans les travaux ménagers aux domiciles des particuliers, soit une entreprise spécialisée
dans la livraison de repas aux personnes âgées ou personnes à mobilité réduite.

Les charges liées aux deux projets étaient les suivantes :

1er projet, Entreprise de travaux ménagers. L’heure de ménage aurait été facturée
21 €. Il n’y avait pas de charges variables et les charges fixes totales avec deux sala-
riés travaillant 35 heures par semaine s’élevaient à 9 400 € par mois comprenant les
charges salariales, les charges administratives, les assurances, les impôts…

1/ Q
 uel aurait été le seuil de rentabilité de ce projet en nombre d’heures facturées
par mois ? Etait-il réalisable ?

2ème projet, Entreprise de livraison de repas à domicile. Les plateaux repas achetés
3,6 € auraient été revendus 11 €. Un véhicule aurait été acheté. Le total des charges
fixes mensuelles se serait élevé à 9 900 €. Avec le personnel et les infrastructures exis-
tantes l’entreprise aurait pu livrer au maximum 1 100 repas par mois.

2/ En se basant sur une activité de 1 100 repas par mois, quel aurait été le coût uni-
taire de chaque repas livré ? Quel aurait été le résultat prévisionnel ?

Il est donc apparu à Madame Becker qu’aucun des deux projets n’était viable.
Après réflexion, elle envisagea de créer une entreprise avec plusieurs activités com-
plémentaires. D’un point de vue commercial, cela crée une synergie entre les activités
GESTION

et d’un point de vue contrôle de gestion, cela permet de répartir les charges fixes
importantes sur plusieurs activités.

Il y a trois ans, elle créa donc la société « SAD Services à domicile ».

Deuxième partie
La société « SAD Services à domicile » créée il y a trois ans, est implantée en Alsace et
propose quatre types de services aux particuliers :
PASSERELLE 1

• Travaux ménagers tels que repassage du linge, nettoyage des surfaces…


• Travaux de jardinage, tonte du gazon, taille des haies…
• Travaux de bricolage assez simples, pose de papier peint, petits travaux électriques…
• La fourniture de repas le midi aux personnes âgées ou à mobilité réduite.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 101


SUJET

La société est installée dans des locaux qu’elle loue. Dans ces bâtiments se trouvent
d’une part un bureau avec quelques mobiliers et un matériel informatique et d’autre
part un local de rangement où est stocké le matériel de bricolage et de jardinage
(perceuse, tondeuse, débroussailleur….). Aucun matériel ne peut servir à la fois au
bricolage et au jardinage. Les clients faisant appel à l’entreprise pour le bricolage et
le jardinage n’ont donc pas l’obligation de fournir leur matériel.

L’entreprise possède un petit camion utilisé pour les activités bricolage et jardinage
permettant de transporter le personnel, l’outillage, les matériaux de bricolage divers
(portes, fenêtre…), et d’évacuer par exemple les branches d’arbres taillées… Le coût
fixe trimestriel pour ce camion comprenant les dotations aux amortissements, l’entre-
tien … s’élève à 9 000 € mais il est impossible de répartir facilement ce coût trimestriel
entre les deux activités.

La société ne possède aucun matériel pour les travaux ménagers, les clients four-
nissent leur matériel.
Les salariés de l’entreprise se rendent sur leur lieu de travail avec leur véhicule per-
sonnel et sont indemnisés en fin de mois en fonction des kilomètres parcourus.
La livraison des repas à domicile se fait grâce à un véhicule loué en crédit-bail.
Monsieur Verdi réceptionne les appels des clients, il s’approvisionne ensuite chez un
traiteur fournisseur en plateaux repas, et livre ces plateaux aux clients.

La société emploie 21 salariés en CDI. Leur affectation et le coût salarial trimestriel


sont les suivants :
Activités Coût salarial trimestriel total
5 salariés Bricolage et jardinage (1) 45 000 €
13 salariés Travaux ménagers 86 000 €
Monsieur Verdi Livraison des repas 8 400 €
Gestion de la société, travaux
Madame Becker 12 000 €
commerciaux, comptables…
Madame Viret Secrétaire à mi-temps 5 000 €

(1) Aucun relevé d’heures n’est effectué, il est impossible en fin de trimestre de savoir le temps passé par chaque
salarié sur chacune des deux activités.

Il existe d’autres charges fixes non détaillées. Madame Becker souhaiterait gérer plus
efficacement son entreprise et décide donc de mettre en place un système de calcul
de coûts spécifiques afin d’apprécier la rentabilité de chacune de ses quatre activités.
GESTION

Dans un premier temps, elle décide de recenser toutes les charges de son établisse-
ment et de les classer selon deux critères :
- Charges variables ou charges fixes
- Charges directes ou charges indirectes.

En combinant ces deux critères, on obtient alors quatre catégories de charges, des
charges fixes directes, des charges fixes indirectes, des charges variables directes
et des charges variables indirectes. Il est alors possible de construire un tableau de
résultat permettant de dégager des marges sur coûts spécifiques et un résultat global.
PASSERELLE 1

Madame Becker établit donc un tableau de résultat en coûts spécifiques pour le deu-
xième trimestre de l’année. Il est fourni en Annexe 1.

102 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
1/ Sachant que :
• L’activité est mesurée en nombre d’heures de services accomplies pour le bricolage,
le jardinage et les travaux ménagers, et en nombre de repas livrés pour l’activité de
Monsieur Verdi.
• Le but du système de coûts est de calculer le coût de chacune des quatre activités
de l’entreprise.

Classer chacune des charges ci-dessous dans l’une des quatre catégories :
- Loyer des locaux
- Consommation de peintures, de colles, de petites fournitures électriques… pour
l’activité bricolage
- Dotations aux amortissements des gros matériels de jardinage
- Dotation aux amortissements du petit camion
- Les redevances de crédit-bail pour la voiture utilisée par monsieur Verdi
- Coût salarial de Madame Becker
- Coût salarial des employés affectés au jardinage, bricolage
- Coût salarial des employés affectés aux travaux ménagers
- Coût salarial de Monsieur Verdi
- Le coût d’achat des plateaux repas.

Pour répondre à cette question, vous recopierez le modèle de tableau ci-dessous et


le remplirez.

Charges variables Charges fixes

Charges directes

Charges indirectes

2/ L a voiture de Monsieur Verdi a été acquise en crédit-bail aux conditions suivantes :


versement d’un dépôt de garantie de 3 000 € à la conclusion du contrat début jan-
vier de l’année N, et versement d’un loyer trimestriel de 900 € pendant trois ans.
L’entreprise aurait pu acquérir ce véhicule au 1er janvier de l’année N auprès d’un
concessionnaire au prix de 16 000 €. Le véhicule aurait été amorti en linéaire sur
quatre ans.

Présenter un extrait de l’actif immobilisé du bilan de l’entreprise au 31 décembre de


GESTION

l’année N+1 dans les deux cas : location en crédit-bail et achat auprès d’un conces-
sionnaire.

3/ G
 râce à l’Annexe 1, calculer pour chacune des activités, les taux de couverture des
charges fixes indirectes.

4/ P
 réciser l’intérêt des coûts spécifiques. Quel peut être l’utilité d’un tableau de
résultat en coûts spécifiques ?
PASSERELLE 1

5/ D
 ’après ce tableau, il apparait que les deux activités qui dégagent des marges sur
coûts spécifiques importantes sont les activités bricolage et jardinage. On pourrait
donc suggérer à Madame Becker de développer ces deux activités simplement en

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 103


SUJET

se basant sur l’importance des marges sur coûts spécifiques et des taux de couver-
ture des charges fixes indirectes.
Qu’en pensez-vous ? Pourquoi ces deux activités ont-elles des charges fixes directes
si peu importantes et par conséquent des marges sur coûts spécifiques aussi élevées ?

6/ E
 n fin de trimestre précédent, Madame Becker avait fixé des objectifs de marge sur
coûts spécifiques pour chacune des quatre activités. L’activité « Livraison des repas
» n’a pas atteint son objectif.
L’objectif de marge sur coût spécifique était de 10 000 €. En considérant qu’aucune
économie n’aurait pu être réalisée sur les charges fixes directes, combien de repas
aurait-il fallu livrer et facturer à 11 € pour atteindre cet objectif ?

7/ C
 oncernant l’activité « Livraison des repas », et d’après une étude commerciale, si
le prix des repas était réduit de 1 € afin d’être porté à 10 € cela provoquerait une
augmentation d’activité de 10 % (sans augmentation des charges fixes).
Faut-il réduire le prix de 1 € ?

8/ Madame Becker trouve donc le tableau de résultat en coûts spécifiques fourni en


annexe peu utile. Selon elle, les deux activités « bricolage » et « jardinage » ne consti-
tuent en fait qu’une seule activité effectuée par les mêmes salariés. Le tableau de
résultat en coûts spécifiques aurait pu être construit avec seulement trois activités :
- Travaux ménagers
- Livraisons de repas
- Jardinage et bricolage

• Dans cette hypothèse, le résultat de l’entreprise aurait-il été le même ? Pourquoi ?


• Le montant des charges indirectes aurait été plus faible, pourquoi ?
• Calculez la marge sur coût spécifique de la nouvelle activité « bricolage-jardinage »,
et retrouvez le nouveau montant des charges fixes indirectes.
• Compte tenu de ces nouveaux chiffres, quelle est maintenant l’activité la plus ren-
table et l’activité la moins rentable pour le deuxième trimestre ?
GESTION
PASSERELLE 1

104 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
ANNEXE 1 : Tableau de résultat en coûts spécifiques pour le deuxième trimestre.

Travaux Livraison
Bricolage Jardinage Totaux
ménagers de repas
Nombre
d’heures 750 880 5 700
facturées
Nombre de
2 500
repas livrés
Prix unitaire de
l’heure ou du 39 39 22 11
repas
Chiffres
29 250 34 320 125 400 27 500
d’affaires
Charges
750 9 000
variables
Marge sur coût
28 500 34 320 125 400 18 500
variable
Charges fixes
500 820 100 000 10 000
directes
Marge sur coûts
28 000 33 500 25 400 8 500 95 400
spécifiques
Charges fixes
94 400
indirectes
Résultat 1 000

QUESTIONS DE REFLEXION 3 POINTS


La TVA est un impôt indirect sur la consommation, et c’est la première ressource du
budget de l’Etat.

1/ Que signifient les trois lettres T, V et A ?

2/ L ’entreprise Alpha est soumise à la TVA. Indiquez pour chacun des postes énu-
mérés ci-dessous, s’il figure pour un montant hors taxe (HT) ou pour un montant
toutes taxes comprises (TTC) au compte de résultat ou au bilan de l’entreprise.
GESTION

- Les immobilisations
- Les stocks de marchandises
- Les créances clients
- Les charges
- Les produits

Vous justifierez vos réponses.


PASSERELLE 1

3/ P
 ourquoi les entreprises de certains secteurs d’activité demandent-elles une ré-
duction du taux de TVA s’appliquant aux marchandises ou aux services qu’elles
vendent ?

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 105


CORRIGE

Première partie
1/ Seuil de rentabilité = 9 400/21 = 448 heures
Cela fait 224 heures par salarié par mois ce qui n’est pas possible avec des salariés
effectuant 35 heures par semaine donc 152 heures par mois, même avec des heures
CORRIGÉ

supplémentaires (qui augmenteraient les coûts fixes) !

2/ Charges variables unitaires 3.6


Charges fixes unitaires 9
Coût unitaire total 12.6

Résultat prévisionnel : (11 -12.6) * 1100 = - 1 760 €

Deuxième partie
1/
Charges variables Charges fixes
Charges directes •C
 onsommation de colles •D  otations aux
peintures… amortissements du
•C
 oût d’achat des plateaux matériel de jardinage
repas • Redevances de crédit-bail
• Coût salarial des employés
des travaux ménagers
• Coût salarial de monsieur
Verdi
Charges indirectes • Loyer
• Dotation aux
amortissements du camion
• Coût salarial de madame
Becker
• Coût salarial des employés
au bricolage et jardinage

2/ Actifs immobilisés du bilan N+1


GESTION

• Avec le crédit-bail

Immobilisations financières
3 000 0 3 000
Dépôt de garantie

• Avec l’achat auprès d’un concessionnaire


PASSERELLE 1

Immobilisations corporelles
16 000 (1) 8 000 8 000
Matériel de transport
(1) 16 000 * ¼ * 2 = 8 000

106 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


3/ Calcul des taux

Travaux Livraison de
Bricolage Jardinage
ménagers repas
Taux de
couverture des 28 000/94 400 33 500/94 400 25 400/ 94 400 8 500 / 94 400
charges fixes = 29.66% = 35.49% = 26.91% = 9%

CORRIGÉ
indirectes

4/ Intérêts des coûts spécifiques

L’intérêt de la méthode des coûts spécifiques repose sur l’obtention de deux marges
pour chaque produit ou activité d’une entreprise.
- La marge sur coût variable
- La marge sur coût spécifique

Cette dernière marge mesure pour chaque produit ou activité


- Son aptitude à couvrir ses propres charges. La marge doit alors être positive
- Sa contribution à la couverture des charges communes (fixes indirectes). Il est
possible de calculer pour chaque produit son taux de couverture des charges com-
munes (Marge sur coût spécifique / total des charges fixes indirectes)

La méthode permet d’éviter la répartition des charges fixes indirectes qui est toujours
difficile à opérer et qui comporte toujours une part d’arbitraire. La méthode permet
d’analyser les résultats à deux niveaux différents et de prendre certaines décisions.

- Au niveau de chaque produit ou activité il est possible de calculer un point mort,
c’est-à-dire le niveau d’activité indispensable pour que la marge sur coût spécifique
soit positive. Lorsque celle-ci est négative il peut paraître logique d’un point de vue
strictement financier d’arrêter cette activité. Mais cela peut conduire aussi à revoir le
montant du prix de vente unitaire, à réduire les charges fixes directes ou les charges
variables unitaires…
- Au niveau du résultat de l’entreprise, il est indispensable pour dégager un bénéfice
que les marges sur coûts spécifiques couvrent les charges fixes indirectes, c’est-à-
dire que la somme des taux de couverture des différentes activités soit supérieure à
100%. Plus le taux de couverture d’une activité sera élevé, plus celle-ci sera perfor-
mante et indispensable à l’entreprise. Selon les marges dégagées, selon les taux de
couverture, certaines activités pourront alors être supprimées ou développées ou
modifiées. Ce système de calcul de coûts peut également conduire la direction de
GESTION

l’entreprise à responsabiliser chaque directeur d’activité en lui fixant un objectif de


marge sur coût spécifique, c’est-à-dire de résultat pour son activité. …

5/ L ’importance de la marge sur coûts spécifiques et du taux de couverture des


charges fixes indirectes peut être une raison pour développer une activité. Il faut
cependant s’assurer qu’il existe encore un marché non satisfait. Il faut également
analyser les charges fixes indirectes pour s’assurer tout d’abord qu’elles ne soient
pas trop importantes par rapport aux charges prises en compte dans les coûts
PASSERELLE 1

spécifiques. Ici elles s’élèvent à 94 400 € contre 112 070 pour les charges variables
et directes, elles sont donc importantes et limitent l’intérêt des coûts spécifiques.
Il faut ensuite examiner la nature de ces charges indirectes et vérifier qu’elles
concernent bien toutes les activités. Or dans notre entreprise ce n’est pas le cas.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 107


De nombreuses charges classées en charges indirectes ne concernent en fait que
les deux activités « Bricolage » et « Jardinage ». Et par conséquent les charges
directes de ces activités sont peu nombreuses. Cette différence des charges fixes
directes provient du coût salarial et des amortissements. Pour les activités « travaux
ménagers » et « livraison de repas », le personnel est spécialisé donc le coût salarial
est une charge directe. Par contre ce sont les mêmes salariés qui s’occupent du
jardinage et du bricolage, donc le coût salarial est une charge indirecte. De même
CORRIGÉ

le camion sert à ces deux activités donc les frais liés au camion notamment les
amortissements sont des charges indirectes. Par contre les frais de la voiture de
monsieur Verdi sont des charges directes affectées uniquement à l’activité « livrai-
son de repas ».

Donc dans ce tableau les marges sur coûts spécifiques des deux activités bricolage
et jardinage sont élevées mais elles ont peu de sens par le fait que les principales
charges de ces deux activités, le coût salarial et les amortissements sont des charges
indirectes. Il serait donc absurde de se baser uniquement sur les taux de couverture
des charges fixes indirectes pour développer ces deux activités.

6/ Soit x le nombre de repas livrés

CA de l’activité 11 x
Charges variables 3.6 x (3.6 = 9 000 / 2 500)
MSCV 7.4 x
Charges fixes 10 000
Marges sur coût spécifique 7.4 x – 10 000

7.4 x – 10 000 = 10 000 alors x = 2 703 repas

7/ A
 ugmentation d’activité de 10% donc le nombre de repas est de 2 500 *1.1 = 2 750
donc le chiffres d’affaires est de 2 750 * 10 = 27 500 €
• 1ère réponse possible : Le chiffre d’affaires est le même mais comme l’activité est
plus importante il y aura davantage de charges variables et donc le résultat sera
plus faible.
• 2ème réponse possible :
La MSCV diminue de 1 € et est égale à 6.4 €
Marge sur coût spécifique = 6.4 * 2 750 – 10 000 = 7 600 €
La marge diminuerait, il ne faut donc pas diminuer le prix de 1 € !

8/
GESTION

• Le résultat aurait été le même car les chiffres d’affaires et le total des charges
auraient été identiques.

• Le montant des charges fixes indirectes aurait été différent et plus faible car cer-
taines charges qui étaient indirectes avec quatre activités deviendraient directes
avec seulement trois activités. Il s’agit du coût salarial des employés du jardinage-
bricolage (45 000 €), ainsi que du coût du petit camion (9 000 €).
PASSERELLE 1

108 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


• Les charges directes de l’activité jardinage-bricolages se calculent désormais ainsi
Charges directes de l’ancienne activité bricolage 500
Charges directes de l’ancienne activité jardinage 820
Nouvelles charges directes 45 000 + 9 000 54 000
Total 55 320

Donc on aura CA 29 250 + 34 320 = 63 570

CORRIGÉ
Charges variables 750
Marge sur coût variable 62 820
Charges fixes directes 55 320
Marge sur coût spécifique 7 500

Total des charges fixes indirectes 94 400 – 54 000 = 40 400

• Avec ce nouveau tableau de résultat pour le deuxième trimestre on constate que


c’est l’activité « bricolage-jardinage » qui dégage la plus faible marge sur coût spéci-
fique, alors qu’auparavant c’était apparemment l’activité la plus rentable qu’il fallait
développer.
C’est l’activité « Travaux ménagers » qui dégage la plus grosse marge, 25 400 €
davantage que les deux autres marges réunies. Elle couvre 62.87% des charges
fixes indirectes. C’est donc cette activité la plus rentable. Toutes les activités sont
rentables et dégagent des marges positives donc contribuent à la couverture des
charges fixes indirectes. Ces activités sont complémentaires.


Questions de réflexion
La TVA

1/ TVA signifie taxe sur la valeur ajoutée

2/ S i l’entreprise est soumise à la TVA, cela signifie qu’elle facture de la TVA à ses
clients (la TVA collectée), TVA qu’elle reversera ensuite à l’Etat. Mais lorsque l’en-
treprise paie ses fournisseurs lors d’achats, elle règle le montant TTC et demande
ensuite à l’Etat de lui restituer le montant de la TVA (c’est la TVA déductible)

Donc, les immobilisations et les charges sont comptabilisées pour le montant HT


puisque la TVA est récupérée.
GESTION

Les produits sont comptabilisés HT, la TVA n’est pas un produit pour les entreprises
puisqu’elles reversent la TVA collectée à l’Etat.
Les stocks de marchandises sont valorisés au coût d’achat, ou au coût de produc-
tion d’après le plan comptable général. Un coût étant une somme de charges et les
charges étant enregistrées hors taxe, les stocks sont donc enregistrés pour un montant
HT.
Les créances clients correspondent à ce que nous doivent les clients, ceux-ci à
l’échéance règleront le montant total c’est-à-dire TTC donc les créances clients sont
TTC au bilan.
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 109


3/ U ne réduction du taux de TVA n’aura pas d’incidences directes sur le compte de
résultat puisque comme on l’a vu dans la question précédente les charges et les
produits sont comptabilisés pour les montants hors taxe.
Cependant, si la clientèle de l’entreprise est constituée de personnes qui ne peuvent
pas récupérer la TVA, par exemple des consommateurs, familles, particuliers…, cette
clientèle sera très sensible au montant TTC. Plus ce montant sera élevé, moins ils
seront tentés d’acheter. Donc les entreprises qui demandent une baisse des taux de
CORRIGÉ

TVA, espèrent que cette baisse incitera les consommateurs à acheter leurs produits
donc aura un effet positif sur leur chiffres d’affaires et donc indirectement sur leur
résultat. Certaines entreprises peuvent également profiter d’une baisse du taux de
TVA pour accroitre leurs marges en ne modifiant pas leurs prix de vente TTC.
GESTION
PASSERELLE 1

110 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

SUJET
} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE


CALCULATRICES AUTORISEES

PRESENTATION DE L’ENTREPRISE
Catherine CLERGEAUD, actuellement directrice, a créé la société BARCLER en 1991,
et a commencé son activité par l’importation et l’exportation de tréteaux en bois fabri-

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


qués dans l’Union Européenne. La vente de tréteaux croissant rapidement, l’équipe
de la société BARCLER a eu pour volonté de proposer de nouveaux produits finis
répondant aux besoins des clients et d’assurer des livraisons dans les meilleurs délais.
C’est pourquoi, elle a décidé de mettre sur le marché de nouveaux produits : des biens
pour la maison (commodes, tables de nuit), pour le jardin (tables à plancha...), de la
décoration pour le jardin (champignons, éléphants en métal), des articles pour le bri-
colage, mais aussi une toute nouvelle gamme (girouettes en fer forgé et jeux géants).
Mme CLERGEAUD effectue une veille active auprès de la concurrence et fréquente
régulièrement les salons professionnels.
L’entreprise propose de nouveaux produits comme les jeux Géants qui sont des jeux
en bois géants, conviviaux, traditionnels et contemporains. Ils permettent de jouer en
extérieur à plusieurs. Particulièrement adaptés aux écoles et aux centres de loisirs,
ils sont garantis toute sécurité et proviennent de lieux de production estampillés «
commerce responsable ». BARCLER propose donc une large gamme comprenant une
dizaine de jeux différents (voir annexe 6) ainsi qu’une large gamme de produits en
bois et en métal : bricolage, jardin, abris, escalier, meubles et décoration.
Souhaitant se diversifier, la société BARCLER, a lancé un site de vente en ligne www.
jardindeco.com depuis 2007 (Annexe 1) et offre depuis la fin de l’année 2010 une
partie de ses produits en LDD (Livraison Directe Domicile) à des sites internet.
Les produits sont fabriqués selon des normes écologiques et le respect de la forêt
exploitée. Tous les meubles sont fabriqués en épicéa brut, respectueux de l’environ-
nement, seuls les meubles pour le jardin ont un vernis protecteur en plus, afin qu’ils
ne s’abiment pas avec le temps. Le bois choisi est un bois cultivé, prélevé dans des
forêts qui seront replantées et les lasures utilisées sont écologiques.
Aujourd’hui l’entreprise pense à déménager. Ils ont acquis des locaux sur Poitiers Sud,
zone en plein développement. Ce nouvel entrepôt de 750 M2, occupé précédemment par
un commerçant en sanitaire, possède un showroom permettant l’exposition des produits.
PASSERELLE 1

Mme CLERGEAUD s’interroge donc sur les opportunités à saisir quant à ce nouvel espace
et réfléchit à diversifier sa clientèle en élargissant ses canaux de distribution.
BARCLER ne vend qu’aux professionnels (jardineries) et particuliers via le site internet
et souhaite aujourd’hui développer d’autres cibles de clientèle.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 111


SUJET

TRAVAIL DEMANDE

QUESTION 1 :
Mme CLERGEAUD s’interroge sur l’opportunité de développer une clientèle locale.
En effet autant, l’entreprise réalise des chiffres satisfaisants et connait une croissance
régulière sur la cible des particuliers à travers le site jardindeco.com, autant elle a
du mal sur la cible des professionnels. Les centrales d’achat posent des conditions
d’achat draconiennes et sont en termes de marge de plus en plus exigeantes. Mme
CLERGEAUD souhaite donc diversifier sa clientèle et vous demande de lui proposer
des pistes pour définir une nouvelle stratégie commerciale (Voir Annexe 2).

1. Dans une note, vous proposerez dans une première partie de nouvelles cibles de
clientèles à votre responsable en justifiant votre choix et dans une 2ème partie les
méthodes de vente que vous appliqueriez.
GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

QUESTION 2 :
Le choix de l’entreprise s’est porté sur la cible des mairies et des associations. Elle
souhaite faire un premier test sur 30 mairies du département de la Vienne avec la
commercialisation des jeux géants auprès de cette cible. Profitant de votre présence
dans l’entreprise, elle a choisi de vous faire effectuer un démarchage direct de cette
clientèle.

1. Après étude, on estime que 2 visites sont nécessaires par mairie. Le temps d’une
visite étant d’une heure environ. Il faut prévoir un temps de déplacement en
moyenne d’à peu près 3 heures par jour. Vous travaillez 8 heures par jour, aux-
quelles il faut enlever la pause déjeuner d’une heure. Combien de rendez-vous
pourrez-vous assurer par jour et combien vous faudra-il de jours pour assurer
l’ensemble des rendez-vous pour l’ensemble des mairies test ?

Dans un 2ème temps, vous proposerez une méthode de tournée sachant que vous
êtes basé à Poitiers et que vous devez rentrer tous les soirs. (Annexe 3).

Vous donnerez un exemple concret de votre itinéraire d’une journée de visite. Quels
types d’outils peuvent vous aider dans la construction de cette journée.

2. Mme CLERGEAUD a donc décidé de développer la clientèle locale, BARCLER


embauchera dans les 6 mois à venir un commercial pour prospecter ces nouvelles
cibles. Elle hésite quant au statut à donner à ce commercial, salarié de droit com-
mun, VRP exclusif ou multicartes ? A l’aide des annexes 4 et 5, vous présenterez
les avantages et inconvénients de chaque statut tant pour l’entreprise que pour le
salarié et proposerez un choix justifié à Mme CLERGEAUD.

QUESTION 3
Vous avez pris des rendez-vous et vos interlocuteurs, directeurs, animateurs respon-
PASSERELLE 1

sables des secteurs Enfance des centres de loisirs et les directeurs des services des
Mairies vous ont paru intéressés par vos produits. A part votre catalogue (Annexe
6), vous n’avez aucun autre outil à votre disposition pour pouvoir démarcher vos
prospects.

112 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Vous préparerez vos outils d’aide à la vente pour pouvoir convaincre vos prospects
(plan de découverte, argumentaire, table des objections)

ANNEXE 1 : Extrait Article

SUR LA TOILE : Un David contre des Goliath


Poitiers, 19/11/2007

A l’heure où toutes les multinationales d’e-commerce explosent sur le web, on se


demande s’il y a encore une place pour les petites boutiques on-line. Ce débat rap-
pelle étrangement le combat « commerce de proximité contre grande distribution ».
Et pourtant une petite SARL poitevine a décidé de relever le défi en proposant aux
internautes un nouveau site internet de vente en ligne : www.jardindeco.com. Com-
muniqué :

Jardindeco.com a été programmé de toutes pièces par l’un des employés de la société
et graphé par une agence de communication locale de Poitiers (Aérolithe.com). Sans

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


aucune prétention, le site est, certes, dédié à la vente en ligne mais il sort de l’aspect
classique des autres produits existants. Son graphisme, sa simplicité, sa convivialité
prouvent aux clients et futurs acheteurs que la proximité est possible même sur
Internet.
Le site est lancé depuis le 1er septembre 2007, les premières commandes sont passées
et elles sont traitées avec rigueur car l’équipe respecte une ligne de conduite : qualité,
rapidité d’envoi, écoute, résolution rapide des problèmes et satisfaction.
Jardindeco.com vous propose des produits pour équiper la maison et le jardin. No-
tamment des produits laissant votre côté déco à l’action tels que des meubles bruts
(tables de nuit, chiffonniers, buffets, bibliothèques…), des tables à semis, des bacs
à sable, des abris de jardin. On peut y acheter également des saunas, des salons de
jardin, de la décoration de table, des œufs de poule peints, du parquet et des meubles
déco…
Un plus aussi, la rubrique « conseils » permettant aux décorateurs [trices] en herbe de
suivre la recette ! Autre originalité qui prône la proximité car si vous habitez la région,
une option vous permet de venir récupérer votre produit dans l’entrepôt Jardindeco
à Poitiers.
A noter également un produit original : la boîte à sapin (référencée BHV Noël 2007),
boîte en bois sérigraphiée qui permet de cacher le pied du sapin puis de ranger
toutes les décorations de Noël une fois les fêtes terminées.
Commentaires :
. « Notre objectif était de faire un site joli et qui changeait des traditionnels tout en
prouvant que même un « petit » site peut être de qualité et très sécurisé . C’est très ex-
citant de recevoir les premières commandes, de vérifier les produits, de les emballer
et de les expédier quand c’est votre conception». Guillaume Clergeaud, webmaster.
« On a voulu un site de vente en ligne qui soit sympa à regarder et pratique pour
acheter. On voulait aussi que le client se sente comme dans la boutique du quartier.
Un forum est en cours de création pour que nos clients nous donnent leurs opinions
afin de faire évoluer jardindeco dans le bon sens ». Maxime Dupuis, web animateur.
PASSERELLE 1

DUPUIS MAXIME, SARL BARCLER / JARDINDECO


ZI REPUBLIQUE 1, 5 rue des BONNETIERS, 86000 POITIERS
Tel : 0680235537 / 0549459155 Fax : 0549459154
contact@jardindeco.com Url http://www.jardindeco.com

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 113


SUJET

ANNEXE 2

Concevoir sa stratégie commerciale en 2013 ?


Action Commerciale N°329 - 21/01/2013 -

Si on profitait de ce début d’année pour faire un état des lieux des ressources
et des forces dont dispose l’entreprise afin d’organiser ses futurs plans d’ac-
tion commerciale ? L’occasion de remettre à plat sa stratégie.

Alexander Osterwalder et Yves Pigneur, avec leur incroyable réseau de plus de 470
collaborateurs dans le monde, ont écrit l’un des plus excitants ouvrages que j’ai lus
ces dix dernières années  : Business Model nouvelle génération Ouvrage paru chez
Pearson en 2011. Voir aussi www.businessmodelgeneration.com.... Non seulement il
est conçu de façon radicalement innovante, mais il s’adapte à tous les secteurs d’acti-
vité, tous les contextes, et tous les points de vue. Autrement dit, je l’utilise fréquem-
ment pour former des chefs d’entreprise et des cadres commerciaux à réinventer leur
business model commercial. Cela permet de se poser neuf questions fondamentales
GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

(voir le tableau ci-contre), dont découleront les actions commerciales à entreprendre.

Choisir à qui vendre

Commençons par identifier nos trois ou quatre segments de clients principaux. Il


s’agit d’un point de départ fondamental : décrire puis sélectionner les clients pour
qui l’on veut travailler cette année. Eviter de se couper en quatre pour certains, et
réinvestir du temps sur d’autres. Choix cornélien, mais pas tant que ça, lorsque l’on
mettra en lien les autres éléments du tableau, tels que la rentabilité, l’offre, ou la
forme de la relation attendue.
PASSERELLE 1

Ensuite, coordonnons les deux ou trois canaux de distribution, ou de relation com-


merciale, qui sont nécessairement actifs dans notre activité. Car il est évident que l’on
utilise tous aujourd’hui plusieurs d’entre eux : vente directe, site web marchand, pres-
cripteurs, distributeurs, grossistes, catalogues et bons de commande... Mais comptez
aussi que votre site web se démultiplie en plusieurs vitrines: sur un PC, sur une

114 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
tablette, sur un mobile, toutes les versions doivent fonctionner correctement, sinon,
considérez que pour le client, cela donne le même résultat qu’un magasin sans lu-
mière et sans chauffage !

Car le client vient chercher le troisième élément  : une certaine relation commer-
ciale. Parfois de bonnes livraisons à temps et au bon prix, tout simplement, ou pour
d’autres segments un conseil rapide et fiable, ou encore une expertise spécialisée qui
demande du temps, mais qu’il est prêt à rémunérer... Le modèle commercial dépend
finalement de cette question globale: qui voulons-nous servir, où et comment ?

Du point de vue du dirigeant commercial, le chantier n°1 est donc:


- peser et choisir les «bons» segments ;
- vérifier la pertinence des canaux de distribution/contact ;
- analyser/ améliorer les processus à l’œuvre dans les relations commerciales « one to one ».

La valeur de notre modèle commercial


Deuxième étape, il est indispensable de connaître, et de partager dans l’entreprise, les

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


propositions de valeur que le client perçoit réellement dans nos offres. Cela signifie:
entre notre intention d’offrir un bon produit/service et ce que nos segments-cibles
comprennent, sommes-nous bien en phase ? Pour ce faire, quelle valeur économique
nous permet de dire que ces offres doivent perdurer ?
Cette réflexion doit nous aider à abandonner certaines offres, si elles coûtent trop
et ne rapportent pas, à court ou à long terme. Ici, nous mettons en phase les désirs
et besoins de nos segments, avec nos désirs et nos capacités à leur procurer des
solutions pérennes, innovantes, séduisantes. D’ailleurs, nous devons pouvoir imagi-
ner d’autres formes de revenus, car l’investissement permet fréquemment de créer
d’autres solutions de gains: licences, droits d’usages, forfaitisations annuelles de ser-
vices, etc., qui prolongent la valeur économique d’offres existantes. Pour cela, les
business model des nouvelles entreprises en ligne sont de bonnes inspirations.

Le chantier n°2 consiste donc à:


- analyser/améliorer la valeur délivrée aux segments retenus (avantages comparatifs, etc.) ;
- analyser/améliorer l’investissement et la rentabilité des offres retenues dans le plan
d’action commerciale de l’année.

La base de notre modèle commercial


La troisième étape consiste à examiner les ressources mobilisées pour construire une
bonne offre pour les bons clients. Là encore, pas de questions spectaculaires. Il s’agit
de connecter correctement les différents éléments d’un modèle économique viable.
Nous avons donc besoin de savoir qui est/devrait être en charge de quelle mission
dans la relation client global. Vous pourriez très bien en conclure que quelqu’un à
la production est le plus compétent pour gérer un service après-vente/maintenance/
hot line. Ou bien que ce technicien ferait finalement un bon chargé d’affaires... On
fait ensuite le point sur les activités requises pour bien servir nos segments. Comme
on peut le faire pour un commercial, je recommande fortement de voir ensemble
les agendas, les grands blocs de tâches, et leur intérêt pour la relation commerciale.
Attention: vous risquez de trouver de sérieuses économies de temps, à mieux réin-
vestir ailleurs ! Par exemple, quand ce n’est pas la bonne personne qui répond aux
PASSERELLE 1

dizaines de demandes de clients un peu perdus avec leur produit, ou quand on passe
trop de temps avec les bons clients bien fidèles.
Nous n’oublierons pas les partenaires clés, car ils font partie intégrante de la valeur
spécifique que nous vendons: un fournisseur loyal, un transporteur fiable, un banquier
qui vous soutient, une collectivité locale qui apprécie votre engagement citoyen... Ils
ANNALES PASSERELLE Concours 2015 115
SUJET

constituent autant d’éléments de valeur, que le client doit retrouver dans la proposition
qu’il reçoit. Traitons-les finalement comme des clients: une meilleure relation, via un
bon canal (le patron ? le commercial ? un technicien ?), en fonction des besoins que l’on
identifie chez eux, qui les conduit à travailler encore mieux avec nous.

Une vision globale de votre stratégie d’entreprise et une stratégie commerciale tra-
duite dans un plan d’actions commerciales robuste, cela devrait être systématique-
ment interconnecté. Ces outils sont pourtant souvent séparés d’un étage, ou d’un
bureau, et se rencontrent rarement. Profitons-en alors pour en faire la bonne résolu-
tion de l’année qui démarre : une stratégie assumée, chez les clients qui nous vont
bien, grâce aux actions les plus pertinentes pour tous. Toute la différence réside dans
une petite lettre : demandez-vous « je le Sais », ou « je le Fais » ?

ANNEXE 3 : CARTE DEPARTEMENT DE LA VIENNE (86)


GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE
PASSERELLE 1

116 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
ANNEXE 4

VRP ou Salarié de droit commun ?


L’entreprise peut choisir entre différents statuts pour ses commerciaux.

Le statut de salarié de droit commun


Liés à l’entreprise par un contrat de travail, ces vendeurs sont des salariés. À ce titre
ils bénéficient de la Sécurité Sociale et les conflits individuels du travail sont réglés
devant le Conseil des Prud’hommes. Le vendeur salarié ne bénéficie pas du statut de
VRP et donc de tous les avantages qui s’y rattachent.

Le statut de voyageur représentant placier (VRP)


Les relations entre un VRP et son employeur sont réglementées par différentes lois.
Dans son livre VII- Titre II, le code du travail détaille, sur la base de cette loi (article
751- l), leur statut professionnel.

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


1. Les conditions de validité du contrat de VRP

Article 751.1 Commentaire


Les conventions dont l’objet est la Tout vendeur, remplissant les cinq
représentation, intervenues entre les conditions ci-dessous, peut bénéficier
voyageurs, représentants ou placiers du statut de VRP.
d’une part, et leurs employeurs d’autre Il est alors salarié de l’entreprise.
part, sont, nonobstant toute stipulation
expresse du contrat ou en son silence,
des contrats de travail lorsque les
voyageurs, représentants ou placiers.
Cinq conditions à remplir :
1 - exercent un travail de représentation L’activité de VRP consiste à prospecter
une clientèle à l’extérieur de l’entreprise
dans le but de prendre des ordres :
• visite d’une clientèle existante ou
éventuelle
• déplacements à l’extérieur de
l’entreprise
• obtention et transmission d’ordres.

2- exercent pour le compte d’un ou Exclusifs ou multicartes (la qualité de


plusieurs employeurs l’employeur n’est pas une condition
déterminante de l’accès au statut de
VRP).
3- exercent de manière exclusive et Le VRP doit consacrer l’intégralité de
constante leur profession son activité de représentant pour le
compte d’une ou plusieurs entreprises
(les personnes exerçant une activité de
PASSERELLE 1

représentation de façon intermittente


ou occasionnelle ne peuvent prétendre
bénéficier du statut).

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 117


SUJET

Article 751.1 Commentaire


4- ne font aucune opération Le vendeur ne peut conclure de
commerciale pour leur compte contrats en son nom, ou créer sa
personnel propre entreprise
5- sont liés à leur employeur par des le contrat de travail indique avec
engagements déterminant la nature précision :
des prestations de services ou des •les produits à commercialiser, les
marchandises offertes à la vente ou catégories de clients
à l'achat, la région dans laquelle ils • le secteur attribué (délimitation du
doivent exercer leur activité ou les territoire ou de catégories de clients)
catégories de clients qu'ils sont chargés • la forme de rémunération proposée
de prospecter, le taux de rémunération.
En l’absence de contrat écrit, les personnes exerçant la représentation dans
les conditions prévues par le Code du travail sont présumées être des VRP
statutaires : ils bénéficient d’un contrat de fait.
GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

Même si les clauses ci-dessus ne figurent pas expressément dans le contrat, elles
s’imposent au vendeur.

2. Les particularités du contrat de VRP

Le Code du travail complète la définition du statut dont nous donnons ici quelques
particularités.

Indemnité de clientèle Art. L 751.9. En cas de résiliation


d’un contrat à durée indéterminée
par le fait de l’employeur, sans faute
grave du VRP, celui-ci a droit à une
indemnité pour la part qui lui revient
personnellement dans l’importance
en nombre et en valeur de la clientèle
apportée créée ou développée par lui.
Fixité du secteur Le représentant se voit attribuer en
exclusivité un secteur qui lui est
concédé de façon permanente et
sur lequel il est le seul à pouvoir
commercialiser les produits de
l’entreprise. Les caractéristiques du
secteur ne peuvent être modifiées sans
son accord.
Commission de retour sur Art. L 751-8: ...à la date de cessation
échantillonnage des services de l’employé, celui-ci a
droit aux commissions qui sont la suite
directe des échantillonnages et des
prix fait antérieurement à l’expiration
du contrat: il continue à percevoir des
PASSERELLE 1

commissions sur les contrats conclus


avant son départ.

118 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Particularités fiscales Frais professionnels déductibles jusqu’à
30% des revenus au lieu des 20 %
habituels.
Non assujetti à la TVA.
Carte professionnelle Preuve de l’appartenance du vendeur à
la catégorie des VRP.
Matérialisation du statut.
Bénéfice de la législation du travail - Les conflits relatifs à l’exécution du
contrat sont réglés par le Conseil des
Prud’hommes.
- Bénéficie de la Sécurité Sociale.

Le statut est complété par une convention collective qui précise essentiellement les
points suivants :

Clause de non concurrence Le représentant s’engage, pendant et

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


après la fin de son contrat à ne pas
commercialiser de produits concurrents
sur son secteur. Pour être légale, cette
clause doit être limitée dans l’espace et
dans le temps.
Rémunération Rémunération comportant un fixe
généralement assorti de commissions et
de primes.
Minimum garanti pour les VRP exclusifs
à temps plein: 520 fois le taux horaire
du SMIC chaque trimestre.

3. Remarques :

S’il souhaite bénéficier du statut de VRP, un vendeur ne doit pas :

- endosser un effet de commerce, car il agit pour le nom de l’entreprise ;

- avoir dans son contrat une clause ducroire. Par ce type de clause, le vendeur se
porterait garant du règlement des clients ;

- accepter une clause de survente (par laquelle le vendeur serait autorisé à vendre
au-dessus du tarif normalement pratiqué par l’entreprise).

ANNEXE 5

Le contrat de VRP exclusif

Le présent modèle de contrat est une formule type pouvant servir de base à l’établis-
PASSERELLE 1

sement des contrats de VRP exclusif, conformément au statut professionnel (article L.


751-1 et suivant du Code du travail). Il contient les clauses utiles, étant entendu que
toute disposition particulière complémentaire peut être ajoutée selon accord entre les
parties. Il y a intérêt à ce que le contrat soit établi sur papier à entête de l’entreprise
ou revêtu de son cachet commercial.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 119


SUJET

Entre les établissements Athénée demeurant à Lille d’une part, et Monsieur Jérôme
Lancelin voyageur représentant, demeurant à Roubaix d’autre part,
Il a été convenu et arrêté ce qui suit :

Article 1er - Engagement


Les établissements Athénée confient à M Jérôme Lancelin leur représentation à dater
du 01.03.N-tant aux conditions générales du statut professionnel des VRP (art.751- 1
et suivants du Code du travail), de l’annexe IV à la convention collective nationale de
retraite et de prévoyance des cadres du 14 mars 1947 et de l’Accord national inter-
professionnel des représentants du 3 octobre 1975 et de ses avenants auxquels les
établissements Athénée adhèrent au besoin, à titre individuel et conventionnel qu’aux
conditions particulières ci- après.

Article 2 - Objet de la représentation


M. Jérôme Lancelin est chargé en qualité de voyageur - représentant de commerce, de
la vente au nom et pour le compte des établissements Athénée des articles « gamme
professionnelle ». La représentation de nouveaux articles que s’adjoindraient à la
GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

vente les établissements Athénée dans la même branche d’activité sera confiée au fur
et à mesure à M. Jérôme Lancelin.

Article 3 - Secteur
M. Jérôme Lancelin représentera les établissements Athénée dans le secteur ci-après
délimité, qui lui est concédé en exclusivité Département du Nord et du Pas-de-Ca-
lais. Il s’engage à ne pas transmettre de commandes aux établissements Athénée en
dehors de ce secteur, sauf accord particulier.

Article 4 - Rémunération
En rémunération de ses services, M. Jérôme Lancelin recevra à titre de salaire : un
fixe mensuel de 985€ ; une commission de 3% sur toutes les commandes directes ou
indirectes provenant de quelque façon que ce soit de son secteur.
En outre, il lui sera remboursé intégralement le montant de ses frais professionnels
sur justificatifs.

Article 5 - Règlement des commissions


Les commissions seront calculées sur le montant des ordres passés et acceptés par
les établissements Athénée. Le règlement des commissions sera effectué chaque fin
de mois (ou de trimestre) suivant relevé de compte détaillé des ordres établis par la
maison.
Afin de permettre à M. Jérôme Lancelin de vérifier son compte, les établissements
Athénée lui feront parvenir régulièrement, et au fur et à mesure, les doubles des fac-
tures intéressant son secteur.

Article 6 - Conditions de travail


M. Jérôme Lancelin s’engage à visiter régulièrement et aux époques les plus propices,
la clientèle du secteur qui lui est accordée en exclusivité et à tenir l’entreprise Athé-
née au courant de son activité, notamment à lui faire part des réactions et des désirs
de la clientèle chaque fois que nécessaire.
PASSERELLE 1

120 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
ANNEXE 6 : EXTRAIT DU CATALOGUE PRODUITS

JEU DE MIKADO DE JARDIN GEANT 90CM

26.90 € Matériau : Bois


Description : Idéal pour s’amuser, ce jeu mikado de plein air ravira les enfants et
les parents et les plongera dans des parties ou endurance et contrôle seront indis-
pensables.
Une fois étalé sur la pelouse ou le patio, seules la dextérité et la concentration feront
la différence pour gagner une partie de mikado géant !

Le Mikado géant de traditional garden games est un jeu mikado constitué de 41

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


bâtonnets mesurant chacun 90 cm. Les embouts plats des bâtonnets éviteront aux
enfants de se blesser durant une partie.

Spécificités : Dimensions boîte : 91cm (Longueur) 14cm (Profondeur) x 3cm (Hauteur)


Dimensions 1 bâtonnet : 2.5cm (Diamètre) x 90cm (Longueur)
41 bâtonnets géants /règles fournies/boite de rangement

JEU PUISSANCE 4 GEANT 46X53CM

59 € Matériau : Pvc
Description : Puissance 4 est un jeu qui se joue à deux.
Chaque joueur va successivement laisser tomber un pion de sa couleur dans une des
colonnes afin de former un alignement de 4 pions (diagonal, horizontal ou vertical)
Le jeu puissance 4 nécessite de véritables capacités de logique et de concentration.
Dans le jardin ou dans le salon, les parties s’annoncent acharnées !

Spécificités : Dimensions réceptacle : 53cm (Longueur) x 46cm (Hauteur)


Dimensions boîte : 57cm (Longueur) x 7cm (Profondeur) x 61cm
(Hauteur)
Dimensions pion : 5cm (Diamètre) x 1cm (Hauteur)/
Coloris : Réceptacle rouge, Pion noir et blanc

Pour 2 joueurs/règles fournies/boite de rangement


PASSERELLE 1

Ne convient pas aux enfants de moins de 3 ans

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 121


SUJET

JEU D’ECHECS DE JARDIN GEANT 89X89CM

69 € Matériau : Bois
Description : Découvrez le jeu d’échecs géant, à la fois ludique et pratique.
Basé sur des règles simples, le combat des pièces sur l’échiquier symbolise parfaite-
ment la lutte de deux intelligences.
Le jeu d’échecs est le jeu de stratégie par excellence, sa réputation n’est plus à faire,
c’est un classique.
Le jeu d’échecs géant animera vos fêtes familiales ou animations professionnelles
aussi bien en intérieur qu’en extérieur (pelouse, place…).
Ce jeu offrira une activité amusante pour le jardin et permettra aux participants - des
débutants aux experts - de faire travailler leur réflexion.
GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

Spécificités : Dimensions plateau : 89cm (Longueur) x 89cm (Profondeur)


Hauteur pièces : de 10cm à 20.6cm
Diamètre pièces : de 6.8cm à 9.5cm
Coloris : Noir et blanc cassé
Comprend (x2) : 1 roi, 1 dame, 2 fous, 2 cavaliers, 2 tours, 8 pions

Boite de transport avec poignée plastique/pièces équipées de moquette antidéra-


pante/règles du jeu fournies

JEU DE DAMES GEANT 122X122CM

44.90 € Matériau : Mousse compensée


Description : Voici un jeu très ancien mais qui a toujours autant de succès auprès
des enfants : le Jeu de Dames géant.
Avec un tapis carré de 122cm de côté, vos enfants pourront s’installer dans le jardin
pour jouer aux dames.
En mousse, le plateau et les pions seront sans danger pour les enfants qui pourront
ainsi s’amuser en toute sécurité !

Spécificités : D
 imensions plateau : 122cm (Longueur) x 122cm (Profondeur) x 1cm (Hauteur)
Dimensions pièce plateau : 17cm (Longueur) x 17cm (Profondeur) x
1cm (Hauteur)
Dimensions pion : 9cm (Diamètre) x 1cm (Hauteur)
Coloris : Noir et blanc
PASSERELLE 1

Comprend 1 plateau puzzle 64 pièces/32 pions noirs et 32 pions blancs/plateau pré-


assemblé/règles du jeu fournies/boite de transport avec poignée

Ne convient pas aux enfants de moins de 3 ans

122 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
JEU DE PETITS CHEVAUX DE JARDIN GEANT 200X200CM

49 € Matériau : Plateau en Pvc et Pions en mousse compensée


Description : Un grand classique des jeux pour enfants !
Le jeu de petits chevaux géant peut être installé dehors ou dans la maison. De 2 à 4
joueurs, ce jeu amusera vos enfants et leurs amis.
But du jeu : Faire le tour du plateau avec ses quatre petits chevaux et les rentrer tous
à l’écurie.
Comment jouer : Chaque joueur prend quatre chevaux de la même couleur et les
place dans l’enclos correspondant. Le premier joueur qui fait six commence. Il place
un cheval sur sa case départ, relance le dé et avance son cheval sur le plateau dans
le sens des aiguilles d’une montre.

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


Spécificités : Dimensions du tapis : 200cm (Longueur) x 200cm (Profondeur)
Dimensions pion : 10cm (Diamètre) x 1cm (Hauteur)

Comprend 1 plateau de jeu/1 dé géant gonflable/4 x 4 pions de couleurs (rouge,


jaune, vert et bleu)/8 chevilles de fixation /règles du jeu/boite de rangement

Tenir hors de portée des enfants de moins de 3 ans

JEU DE DOMINOS GEANTS NOIR ET BLANC 18X10CM

34.90€ Matériau : Mousse compensée


Description : Pour l’intérieur comme pour l’extérieur, ce jeu de dominos géants
noirs et blancs offrira aux grands comme aux petits de longues heures d’amusement.
La boîte de jeu de dominos géants noirs et blancs contient 28 dominos géants sem-
blables aux dominos traditionnels.
Avec le jeu de dominos géants noirs et blancs, vous pourrez jouer à deux ou plus !

Spécificités : Dimensions de la boîte : 42.5cm (Longueur) x 19cm (Profondeur) x


20cm (Hauteur)
Dimension d’un domino : 18cm (Longueur) x 10cm (Profondeur) x
2.5cm (Hauteur)
Coloris : Noir et blanc/

Comprend 28 dominos/boite de transport avec poignée plastique/règles du jeu


PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 123


CORRIGE : 40 POINTS

QUESTION 1: 12 POINTS (dont 2 points de forme)


1. Dans une note, vous proposerez dans une 1ère partie de nouvelles cibles de clien-
tèles à votre responsable en justifiant votre choix et dans une 2ème partie les mé-
thodes de vente que vous appliqueriez.
CORRIGÉ

A Mme CLERGEAUD

Objet : la diversification des cibles de clientèles

A….. le………

L’entreprise envisage d’élargir sa cible de clientèles et pour cela elle doit se poser
quelques questions :
GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

Partie 1 : de nouvelles cibles de clientèles


Il faut sélectionner ses clients avec qui on veut travailler : segmentation de la clientèle

1. Connaît-on vraiment ses clients ?


Connaitre un client, c’est avant tout l’écouter, le comprendre, avoir une idée
précise de ses motivations, de ses besoins.

Entrez dans la peau du client et se poser simplement cette question : Pourquoi dois-je
acheter ce produit, ce service ? En quoi il est meilleur, il est différent d’un produit
concurrent ? Que m’apporte-t-il sincèrement ?

« Ce que nous achètent nos clients est rarement ce que l’on croit leur vendre » Peter
Drucker - économiste.

« Mais on peut se poser la question à quoi va bien servir de connaitre parfaitement


les besoins de la clientèle ? »
Le premier travail consiste à identifier cette situation, c’est à dire en réaliser un dia-
gnostic précis. En effet, toute idée de projet émerge du constat d’une situation.
On doit donc tout d’abord identifier la cible de prospects que l’on doit atteindre en
justifiant notre choix. Il faut donc bien connaitre sa clientèle.

2. Vers une diversification des clients pour les jeux géants


Toutes les cibles de professionnels qui ne sont pas des entreprises :
- Les collectivités locales dont les mairies qui seront intéressés pour l’aménagement
urbain de leur commune : parc, aménagement des quartiers…
- Les écoles maternelles et primaires
- Les centres de loisirs pour les activités extérieurs (possibilité aussi de se servir des
jeux géants en intérieur)

PARTIE 2 : LES METHODES DE VENTE


PASSERELLE 1

Définir la stratégie de prospection après avoir identifié :


- la cible de prospection
- Les techniques de prospection que l’on souhaite utiliser
- Les objectifs que l’on souhaite atteindre.

124 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


- Une évaluation après un travail sur un échantillon de clientèle

Suivant les choix de stratégie, on doit créer les supports (fichier prospect, plan d’ap-
pel, argumentaire, fiche prospect, questionnaire de prospection, publipostage, cour-
rier aux partenaires, plan de tournée…). Réalisation aussi d’un budget prévisionnel
des actions.

CORRIGÉ
Définitions de différents supports de communication : mailing, emailing, sms mailing
Différentes méthodes de ventes qui peuvent être couplées : Phoning, démarchage
physique, organisation de portes ouvertes, participation à des salons.

QUESTION 2 : 14 POINTS
1) Calcul du temps de visite : 3 points

Temps de visite 1h 1h

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


Nombre de mairies à visiter 30 30
Nombre de visites à réaliser 30*2 60
Temps consacré aux visites 8h-3h-1h 4h
par jour
Nombre de jours Temps total à consacrer 60/4=15
aux visites divisé par
temps pour temps
disponibles par jour

25 jours seront nécessaires pour réaliser l’ensemble des visites.

Méthode de tournées : 5 points


On acceptera les formes de tournées suivantes :
- tournée en marguerite
- tournée en escargot
- tournée en zig zag

Exemple pour une journée (Marguerite ) jour 1 : Vivonne- couhé- civray-gençay

(toutes les propositions cohérentes seront acceptées)

Exemples d’outils :

• Logiciels de gestion de tournée


• Logiciel d’itinéraire
• Logiciels de géomarketing
• Equipement GPS
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 125


2) 6 points (5 points + 1 pour le choix justifié)
CORRIGÉ
GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

Tout choix est accepté à partir du moment où il semble cohérent et justifié.

QUESTION 3 : 14 points
Plan de découverte : 5 points
- Nombre d’école ou centre de loisirs dépendants de la mairie
- Nombre d’enfants les fréquentant
- Qui prend les décisions d’achat ? Pour l’école ? Pour les CLSH ?
- Connaissent-ils les jeux géants ?
PASSERELLE 1

- En ont-ils déjà ?
- A quelle occasion les utilisent-ils ?
- Qui sont les fournisseurs ?
- Qu’attendent-ils de jeux pour la cour ?
- Quel budget souhaitent ils y consacrer ?

126 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Argumentaire sous la forme CAP/SONCAS : 6 points

Caractéristiques Avantages preuves


Sécurité Embouts plats Peuvent être Démonstration :
des bâtonnets utilisées par tous présentation
(mikado) les enfants au des différentes
Pièces dessus de trois ans matières

CORRIGÉ
antidérapantes sans danger
Utilisation de Bois,
PVC ou mousse
compensée
Des produits
labellisés «
commerce
responsable »
Orgueil Des jeux éducatifs Allient réflexion et Démonstration des

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


et ludiques dextérité. règles de jeu
Permettent un
vrai apprentissage
des méthodes de
réflexion, et de
concentration.
Surfe sur la mode
des jeux anciens
réadaptés
Nouveauté Peu d’écoles ou de Un vrai Listes d’écoles et
CLSH proposent étonnement pour de centre de loisirs
ces jeux les enfants. clients
Renouveau des
jeux anciens
Confort Boites de Facilite la Photos des
rangement conservation produits
Peuvent être Peuvent être
utilisés dehors et utilisés dans les
dedans salles d’activité
Argent Des prix entre 30 Occupent Bon de commande
et 60 euros plusieurs enfants
en même temps
Sympathie Jeux intergénéra- Moments partagés Des témoignages
tionnels entre joueurs d’enfants et de
d’âges différents directeurs d’école

Objections : 3 points
C’est trop cher ! Ces jeux permettent à plusieurs enfants de jouer ensemble dedans
et dehors.
PASSERELLE 1

C’est dangereux : toutes les mesures de sécurité sont systématiquement prises et les
matériaux adaptés aux enfants.
C’est encombrant : Des boites de transport sont systématiquement proposées avec
les produits.
ANNALES PASSERELLE Concours 2015 127
INFORMATIQUE
SUJET

Programme, conseils, bibliographie

Public concerné
Niveau DUT ou BTS Informatique.

Nature de l’épreuve
Des questions de cours et des petits exercices pour la partie Informatique générale,
un ou deux algorithmes à écrire pour la partie Algorithmique, un MCD (Modèle
Conceptuel de Données) à compléter pour la partie Systèmes d’informations.

Programme
Réviser le programme suivant :

Informatique générale :
• Les systèmes de numération (binaire, octal, hexadécimal et décimal) ;
• La structure de base d’un micro-ordinateur (mémoire centrale, unité arithmétique et
logique, unité de commandes) ;
• Les fonctions logiques (AND, OR, XOR, NOR, NAND) ;
• Internet et e-business.

Algorithmique :
• Les séquences simples ;
• Les boucles (pour, répéter, tant que) ;
• Les séquences conditionnelles (si alors sinon, cas parmi) ;
• Procédures et fonctions (déclarations, utilisation, passage de paramètres) ;
• L’utilisation de tableaux.
INFORMATIQUE

Systèmes d’informations :
• Les entités et les associations ;
• Les dépendances fonctionnelles ;
• Les cardinalités ;
• Les modèles conceptuels de données ;
• Les modèles logiques de données.

Bibliographie
• Langage Pascal ou C : tout manuel de langage de programmation.
• Modèles de données : Bertrand Bisson, Étude conceptuelle et relationnelle, éd.
Économica.
• Jean-Louis Peaucelle, Systèmes d’information, éd. Économica.
PASSERELLE 1

• Hugues Angot, Système d’information de l’entreprise, éd. De Boeck Université.

128 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


INFORMATIQUE

SUJET
} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE


CALCULATRICES AUTORISEES

Partie 1 : Informatique générale

1) Généralités :
a. Donner la définition de HTTP et HTTPS et la différence entre ces deux acronymes.
b. L ’accès à un système d’information demande une procédure d’identification et
une procédure d’authentification.
Donner la définition de ces deux termes en expliquant leur différence.

2) Codage des données :


Le code ASCII permet de représenter les caractères. Pour les lettres majuscules, il
commence à 41 en hexadécimal et à 65 en décimal.
Recopier et compléter le tableau suivant :

C O N C O U R S P A S S E R E L L E
hexa 20 41
décimal 32 65

3) Fonctions logiques :
Recopier et compléter le tableau ci-dessous :

A B ˉaˉ ˉbˉ A+B A.B ˉaˉ+ˉbˉ ˉaˉ.ˉbˉ ˉaˉˉ+ˉˉbˉ ˉaˉˉ.ˉˉbˉ


0 0
0 1 INFORMATIQUE
1 0
1 1

Que constatez-vous ?

4) Equation booléenne :
Simplifier l’équation suivante :

R = A + AC + AB + AˉCˉ
Indication : B + 1 = 1
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 129


SUJET

Partie 2 : Algorithmique
1) Ecrire l’algorithme permettant d’imprimer le triangle droit suivant, le nombre de
lignes étant donné en entrée par l’utilisateur :

1
12
123
1234
12345
123456
1234567
….

2) Décrire ce que fait le programme suivant :

#define NB_ETOIL 11
int main (void)
{
char tableau[NB_ETOIL+1];// cette case servira à stocker le caractère de fin de
chaine : ‘\0’ pour l’afficher
int i;
i=0;
while (i<NB_ETOIL)
{
tableau[i++] = ‘*’;
}
tableau[i] = ‘\0’;
i=0;
while (i<=NB_ETOIL/2)
{
printf(«%s\n», tableau);
tableau[i] = ‘ ‘;
tableau[NB_ETOIL-1-i] = ‘ ‘;
i++;
}
INFORMATIQUE

return 0;
}
PASSERELLE 1

130 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Partie 3 : Système d’informations
Une société de transport routier veut installer un système d’information pour rendre
plus efficace sa logistique.
Embauché au service informatique de cette compagnie, vous êtes donc chargé de
reprendre le travail déjà effectué avec le MCD suivant.

Remarque:

Une instance de l’association «Est Livré» met en relation 2 instances de l’entité «Entre- INFORMATIQUE
pôt». (Une instance de l’association «Est Livré» est par exemple la marchandise X (en
quantité Q) est livrée par le camion Y par le conducteur C le 01/04/2014 au départ
d’un entrepôt de Montpellier et à l’arrivée d’un entrepôt de Paris.)

1. Donnez et commenter les cardinalités manquantes de ce MCD ( (a,b) ?, (c,d) ?, (e,f) ?).
2. Complétez les associations manquantes (1), (2), (3)
3. Un conducteur peut-il avoir plusieurs permis ?
4. Un conducteur peut-il conduire plusieurs camions ?
5. Peut-il y avoir plusieurs conducteurs pour le même camion ?
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 131


Partie 1 : Informatique générale

1) Généralités : (2 points)
a. HTTP pour HyperText Transfer Protocol, littéralement « protocole de transfert
hypertexte » est un protocole de communication client-serveur développé pour le
World Wide Web.
CORRIGÉ

HTTPS (avec S pour secured, soit « sécurisé ») est la variante du HTTP sécurisée
par l’usage des protocoles SSL ou TLS. Il permet au visiteur de vérifier l’identité
du site web auquel il accède, grâce à un certificat d’authentification émis par une
autorité tierce, réputée fiable et il peut permettre de valider l’identité du visiteur, si
celui-ci utilise également un certificat d’authentification client. Il est généralement
utilisé pour les transactions financières en ligne : commerce électronique, banque
en ligne, etc. Il est aussi utilisé pour la consultation de données privées, comme
les courriers électroniques.

b. Lorsqu’un utilisateur veut accéder à un système d’information, il doit dans un pre-


mier temps effectuer une procédure d’identification et d’authentification.
L’identification est une phase qui consiste à établir l’identité de l’utilisateur. L’uti-
lisateur utilise un identifiant (que l’on nomme «Compte d’accès», «Nom d’utilisateur»
ou «Login» en anglais) qui l’identifie et qui lui est attribué individuellement. Cet
identifiant est unique.
L’authentification est une phase qui permet à l’utilisateur d’apporter la preuve
de son identité. Elle intervient après la phase d’identification. L’utilisateur utilise un
« mot de passe » que lui seul connait.

2) Codage des données : (2 points)

C O N C O U R S P A S S E R E L L E
hexa 43 4F 4E 43 4F 55 52 53 20 50 41 53 53 45 52 45 4C 4C 45
décimal 67 79 78 67 79 85 82 83 32 80 65 83 83 69 82 69 76 76 69

3) Fonctions logiques : (2 points)


INFORMATIQUE

A B ˉaˉ ˉbˉ A+B A.B ˉaˉ+ˉbˉ ˉaˉ.ˉbˉ ˉaˉˉ+ˉˉbˉ ˉaˉˉ.ˉˉbˉ


0 0 1 1 0 0 1 1 1 1
0 1 1 0 1 0 1 0 0 1
1 0 0 1 1 0 1 0 0 1
1 1 0 0 1 1 0 0 0 0

D’après cette table, on constate que :


ˉaˉˉ+ˉˉˉbˉ = ˉaˉ.ˉbˉ
ˉaˉ+ˉbˉ= ˉaˉˉ.ˉˉbˉ

4) Equation booléenne : (2 points)


PASSERELLE 1

Mise en facteur : R = A (1 + C + B + ˉCˉ)


Simplification : R = A (1 + 1 + B)
R = A (1) puisque B + 1 = 1
R=A.1
R=A

132 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Partie 2 : Algorithmique (6 points)
1)
Triangle droit
Entier j,n,i
Début
Ecrire (‘Saisir le nombre de lignes du triangle :’)
n <- lire()

CORRIGÉ
Pour i=1 à n faire
Pour j=1 à i
Ecrire(j)
j ->j+1
Fin pour
i ->i+1
Fin pour
Fin

2) Le programme affiche une pyramide ou un triangle isocèle avec une base de 11*

*
***
*****
*******
*********
***********

Partie 3 : Système d’informations (6 points)


1. Cardinalités manquantes :
(a,b)=(1,n) car un type de camion a au moins un exemplaire, et il peut en avoir
plusieurs
(c,d)=(1,1) car un entrepôt est bien localisé quelque part, donc au moins dans une
ville, de plus il ne peut être au plus que dans une seule ville (une seule adresse)
(e,f)=(0,n) une ville peut héberger plusieurs entrepôts comme aucun, la ville peut
être dans la base parce qu’il y habite un conducteur sans qu’il y ait un entrepôt.

2. (1) : « de type », (2) : « Est livré », (3) : « habite » INFORMATIQUE


PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 133


CORRIGÉ

3. D’après le MCD : un conducteur peut avoir plusieurs permis comme un permis


tourisme et un autre permis poids lourd.

4. Un conducteur peut conduire différents camions à la suite, la relation «Est livré»
indique la cardinalité (0,n).

5. Peut-il y avoir plusieurs conducteurs pour le même camion ?


Il peut y avoir plusieurs conducteurs pour un même camion, aucune cardinalité ne
l’empêche, un camion peut avoir un conducteur différent par livraison.
INFORMATIQUE
PASSERELLE 1

134 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


ITALIEN

SUJET
} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE

I- Synthèse en italien d’un document rédigé en italien en 150 mots


(+ ou – 10 %)
Cervelli in fuga, ma non soltanto per la crisi

Molti italiani diplomati emigrano e non solo per le difficoltà di trovare un lavoro quali-
ficato in Italia, ma anche per arricchire curriculum e carriera. Hanno meno di quaran-
tacinque anni, una laurea o anche un master, sono soprattutto ingegneri e ricercatori.
Scelgono Gran Bretagna, Germania e Belgio come principali destinazioni e soltanto il
13 % parte perché qui in Italia non ha un lavoro. Contro il 30 % degli spagnoli e il 20
% dei portoghesi, costretti a lasciare il loro paese dalla mancanza di lavoro qualificato.
L’identikit dell’emigrazione qualificata in tempi di recessione è individuato in un’inda-
gine campione condotta dal Global Governance Programme, dell’Istituto universitario
europeo di Fiesole in collaborazione con altre Università europee. Questa indagine
ha preso in esame 70.000 persone che hanno lasciato i cinque paesi Piigs (Portogallo,
Irlanda, Italia, Grecia e Spagna). Il quadro che ne emerge è per certi versi inatteso : la
fuga dei cervelli italiani è frutto in gran parte dell’aspirazione ad arricchire il curriculum
(37 %); trovare opportunità migliori (36 %); fare nuove esperienze (31 %).
Tra gli spagnoli, invece, il 29,6 % dichiara di essere partito perché non aveva un
lavoro. Sembra quindi che l’Italia tenga meglio davanti alla crisi e che andare via sia
più un desiderio che una necessità. Questo al contrario di quello che si è verificato
in Spagna, Portogallo e Grecia dove un terzo di chi è emigrato con una laurea nel
curriculum lo ha fatto nel solo 2012. Un dato che potrebbe spiegare la differenza nella
composizione dei due campioni sul fronte dei redditi : soltanto il 17 % degli spagnoli
dice di guadagnare oltre 4000 euro lordi al mese, contro il 30 % degli italiani. Chi
lascia per migliorare la propria posizione lo fa per lavori meglio retribuiti. L’indagine
campione conferma la vocazione tutta italiana, accentuata certo dalla crisi, ma pree-
sistente dato che il 20 % di chi ha risposto aveva lasciato l’Italia prima del 2007, a
cercare altrove fortuna professionale. Uno dei dati messi in evidenza dall’indagine è
che se l’Italia ha molti lavoratori altamente qualificati in uscita non ci sono invece, al
contrario di quello che avviene per gli altri grandi paesi dell’OCSE, analoghi flussi in
entrata. Il campione italiano si basava su 900 interviste a italiani espatriati : l’87 % ha
una laurea o una formazione postuniversitaria, contro l’11 % che non ce l’ha. Oltre
l’85 % ha meno di quarantacinque anni e il 35 % è sotto i trenta. Gli italiani diplomati
ITALIEN

che espatriano preferiscono la Gran Bretagna (prima destinazione con il 13 %) seguita


dalla Germania al 9 %, che è diventata il paese di elezione degli spagnoli in cerca di
lavoro. Influiscono in questo gli accordi bilaterali recenti per incentivare lo sposta-
mento di lavoratori specializzati dalla Spagna alla Germania che, anche in ragione del
declino demogafico, è lo stato che più ne ha bisogno. La battaglia per attrarre mano-
dopera qualificata è una delle grandi sfide che il Governo tedesco ha di fronte e per
questo la Germania spinge per nuovi programmi europei per incentivare la mobilità
dei lavoratori che per ora è ancora bassa. Un vero mercato del lavoro europeo è solo
PASSERELLE 1

in embrione e deve fare i conti con le tradizionali barriere all’emigrazione, prima fra
tutte la lingua. Ma la crisi non ancora superata, potrebbe accelerare il movimento.

Roberta Miraglia, Cervelli in fuga, ma non per la crisi, in Il Sole 24ore , 18/11/2013
(testo adattato , 609 parole)

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 135


SUJET

II - Synthèse en italien d’un document rédigé en français en 150 mots


(+ ou – 10 %)

Pourquoi les jeunes diplômés font de plus en plus le choix de l’étranger.

Depuis 2008 le nombre d’expatriés âgés de 18 à 25 ans a progressé de 14 % selon


les derniers chiffres du ministère des affaires étrangères. De son côté la Conférence
des Grandes Ecoles (CGE) a constaté en juin 2013, que ses diplômés étaient de plus
en plus prompts à franchir les frontières hexagonales : désormais, 16 % d’entre eux
décrochent un premier job à l’étranger. Dans les écoles de management, le score
frise 25 % des jeunes sortants. « Si cette démarche préfigure une fuite de nos meil-
leurs éléments vers d’autres horizons, faute de débouchés satisfaisants, nous sommes
inquiets… », commentait Bernard Ramanantsoa, le patron d’HEC. Face à la morosité
ambiante, nos élites cèderaient de plus en plus aux sirènes de l’international. Et dans
cette balance, la France est confrontée à une concurrence qui ne saurait se résumer
aux pays émergents. «Finalement, très peu d’étudiants s’intéressent aux pays émer-
gents. Ils cherchent un étranger proche, ils n’ont pas un désir de rupture », observe
Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne qui a récemment publié un son-
dage mené auprès d’élèves de grandes écoles réputées. Ces jeunes qui disent à 79 %
vouloir partir à l’étranger se projettent aux USA, au Royaume-Uni, en Allemagne. La
Chine et l’Inde arrivent loin derrière. Raisons invoquées ? Les opportunités de carrière
et de rémunération en tête (59 %), suivies de la qualité de la vie (56 %) et de l’envi-
ronnement économique. Derrière ces chiffres, on voit une vision amère de l’Hexa-
gone. Partir à l’étranger est aussi perçu comme un moyen de booster une carrière.
Les raisons financières ne sont pas étrangères au choix. Selon l’enquête annuelle de
la CGE, les jeunes diplômés peuvent prétendre ‘à l’étranger’ pour un salaire annuel
brut de 46.610 € - avec primes et avantages - là où l’Ile De France leur en offre 37.340
€ et la province 33.374 €. Dans un contexte de globalisation, fait d’entreprises mul-
ticulturelles, l’étranger est souvent vu pour les étudiants français comme un passage
obligé, une ligne valorisante sur le CV. Depuis 2000 la mobilité étudiante a ainsi dou-
blé dans le monde passant de deux millions à quatre millions d’individus. Aujourd’hui
en France, la quasi-totalité des écoles de commerces et d’ingénieurs comportent
un séjour à l’international sous forme de stage ou d’échanges avec des universités
étrangères. Une fois diplômés, les jeunes sont nombreux à quitter une France dont
ils dénoncent la morosité économique. Question : quel est l’attachement de cette
génération globe-trotter à la France ? Ont-ils l’intention de revenir ? Cette fuite de
talents est-elle temporaire ou s’agit-il d’une perte sèche ? Sur ce point, pas de données
chiffrées, mais de simples intuitions. On sait, par exemple que les dispositions fiscales
hexagonales sont des plus dissuasives pour ceux qui ont notablement réussi. Mais
l’on sait aussi que, dans des perspectives familiales, le « home sweet home » prend
ITALIEN

tout son sens. Le système français (son école, sa protection sociale et ses retraites)
redevient alors attractif. Tout en dressant un portrait assez noir de leur pays natal, les
jeunes diplômés, actuellement en poste à l’étranger, qui le mentionnent, se laissent
souvent aller à des élans nostalgiques, mais personne ne sait s’ils reviendront un jour,
riches de cette expérience étrangère aujourd’hui très cotée.

Caroline Beyer - Lucille Quillet - Marie-Estelle Pech : Pourquoi les jeunes diplômés
font de plus en plus le choix de l’étranger, Le Figaro 4/11/2013 (texte adapté 605
PASSERELLE 1

mots)

136 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
III - Production libre en italien en 200 mots
(+ ou – 10 %)

Utilizzando i due testi spiegate perché molti giovani diplomati qualificati di diversi
paesi europei cercano un lavoro all’estero e quali sono le differenze di comporta-
mento, se ne riscontrate, tra giovani italiani e francesi.

ITALIEN
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 137


Corrigé

I - Synthèse en italien d’un document rédigé en italien : 150


mots
+ ou – 10 %.

Cervelli in fuga,ma non soltanto per la crisi


CORRIGÉ

Questo testo dice che molti italiani diplomati e con diplomi qualificati , lasciano l’Ita-
lia per cercare un impiego in altri paesi,soprattutto in Gran Bretagna e Germania .
Certo la crisi economica attraversata dall’italia influisce su questa scelta , ma l’articolo
dice che non é soltanto la crisi a provocare questa « fuga di cervelli ».Un’ indagine
su scala europea ha messo in luce che se i giovani diplomati spagnoli e portoghesi
sono costretti ad abbandonare il loro paese perché non trovano lavoro , questo non é
sempre il caso dei giovani italiani . I giovani italiani partono per arricchire il proprio
curriculum e perché aspirano a lavori meglio retribuiti . In ogni caso questo aumento
in tutta Europa di forme di emigrazione qualificata sembra annunciare la nascita di
un vero mercato del lavoro europeo con paesi , come la Germania che fanno di tutto
per attrarre manodopera qualificata anche attraverso accordi bilaterali come quelli
fatti per ora con la Spagna.
(154 parole)

II - Synthèse en italien d’un document rédigé en français : 150


mots
+ ou – 10 %.

Pourquoi les jeunes diplômés font de plus en plus le choix de l’étranger.

A partire dal 2008, un numero importante di giovani diplomati francesi cerca un


impiego all’estero. Secondo gli esperti ormai molti paesi sembrano attirare i nostri
diplomati più della Francia e questo solleva qualche preoccupazione. La concorrenza
viene soprattutto da paesi come gli USA,la Gran Bretagna , la Svizzera e la Germania
e i giovani sembrano poco attirati da paesi emergenti come l’India o la Cina . Lavorare
all’estero é visto come un mezzo per accelerare la propria carriera e naturalmente
il livello più alto delle remunerazioni conta . Sono sempre più numerosi i giovani
diplomati francesi che scelgono questa via che é del resto anticipata dal fatto che
durante gli studi ormai la mobilità verso altri paesi e non soltanto favorita, ma spesso
obbligatoria . In realtà questi diplomati espatriati , anche se criticano molto il loro
paese e la sua morosità economica , restano attaccati al sistema di protezione sociale
ITALIEN

francese di cui spesso , una volta partiti,sentono la mancanza.


(153 parole)
PASSERELLE 1

138 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


III - Production libre en italien : 200 mots
+ ou – 10 %

Nei due testi si parla di una emigrazione qualificata di giovani diplomati che lasciano
la Francia o l’Italia per andare in altri paesi . In effetti nel testo italiano si parla di
persone sotto i quarantacinque anni, mentre il testo francese parla di giovani di venti-
cinque anni . In ogni caso sembrerebbe che nei due paesi, a differenza di quello che

CORRIGÉ
avviene per i giovani spagnoli o portoghesi , non sia la mancanza di lavoro a spingere
all’espatriazione . Certo la crisi e la morosità economica sia per quanto riguarda l’Italia
che per quanto riguarda la Francia , influenzano questa scelta , ma ci sono anche altre
ragioni . Sia per l’Italia che per la Francia l’emigrazione di personale qualificato , che é
evidentemente un fenomeno preoccupante , sembra rispondere al desiderio di acce-
lerare la carriera ( e di arricchire il proprio curriculum . Naturalmente conta anche il
fatto che , soprattutto negli USA , in Gran Bretagna e in Germania le remunerazioni
anche per un primo impiego sono più elevate che in Italia o in Francia e la fiscalità
più debole. Nello stesso tempo anche per impieghi qualificati si sta creando un mer-
cato del lavoro europeo e alcuni paesi che hanno problemi demografici , come la
Germania , cercano di incentivare la mobilità di questo tipo di lavoratori attraverso
accordi e facilitazioni per farli arrivare.
(201 parole)

ITALIEN
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ANNALES PASSERELLE Concours 2015 139


MANAGEMENT D’UNE ENTREPRISE
SUJET

D’HÔTELLERIE ET DE RESTAURATION
} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE


CALCULATRICES AUTORISEES

Le groupe PARTOUCHE
Ce sujet comporte cinq dossiers. Tous portent sur le groupe PARTOUCHE
Les réponses aux questions nécessitent l’exploitation des documents fournis en an-
nexe mais aussi de vos connaissances de la profession. Chaque fois que nécessaire,
la référence à une annexe précise est indiquée. La prise en compte de l’actualité sera
appréciée.

DOSSIER NUMERO UN :
ANALYSE STRATEGIQUE DU SECTEUR « CASINO ». . . . . /5,5
Annexes à consulter en priorité : N°1, 2, 3,6.

1.1. La Structure du secteur « Casino » : pour mener cette analyse


vous utiliserez la grille de Michael Porter. Vous caractériserez
successivement :. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /3,5

1.1.1. La rivalité entre les firmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /1

1.1.2. La menace d’entrée de nouveaux concurrents. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /0,5

1.1.3. La menace d’arrivée de produits de substitution . . . . . . . . . . . . . . . . . . /0,5

1.1.4. Le pouvoir de négociation des clients. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /0,5

1.1.5. Le rôle de l’Etat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /1

NB : Volontairement, l’analyse du pouvoir de négociation des fournisseurs n’est pas


MANAGEMENT

demandée.

1.2. Evaluation du secteur « Casino » en France. . . . . . . . . . . . . . . . . /2

1.2.1. Effectuez un diagnostic concernant l’évolution de l’activité du secteur. . /1

1.2.2. Indiquez, en justifiant, quel est le degré de maturité du secteur. . . . . . . /0,5

1.2.3. Citez les nouvelles compétences qu’il convient de maîtriser pour réussir
dans le secteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /0.5
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140 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
DOSSIER NUMERO DEUX :
LES STRATEGIES GENERALES DU GROUPE PARTOUCHE./3,5
Annexes à consulter en priorité : N°1, 2, 3, 4, 5, 7.

2.1. Décrivez le portefeuille des métiers du groupe Partouche. . . . . . . . . . . /0,5

2.2. Indiquez les raisons de l’application d’une stratégie


de diversification. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /0,5

2.3. Qualifiez cette stratégie de diversification. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /0.5

2.4. Démontrez, en illustrant, que la croissance externe a joué


un rôle important dans le développement du groupe . . . . . . . . . . . . . . /1

2.5. Citez les principales limites actuelles à la croissance de l’activité


du groupe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /1

DOSSIER NUMERO TROIS :


LES STRATEGIES MERCATIQUES DU GROUPE . . . . . . . . /3
Annexes à consulter en priorité : N° 5, 7,8, 9.

3.1. Mettez en évidence la différence entre le concept « Pasino »


et le concept « Domaine ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /0,5

3.2. Indiquez quels sont les segments de clientèle que ces concepts
permettent de cibler. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /1

3.3. Montrez la logique de l’offre « Evènement ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /0,5

3.4. Expliquez l’importance des partenariats en matière de culture. . . . . . . . /0.5

3.5. Indiquez les priorités fixées en termes de communication. . . . . . . . . . . /0.5


MANAGEMENT
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ANNALES PASSERELLE Concours 2015 141


SUJET

DOSSIER NUMERO QUATRE :


ANALYSE DES RESULTATS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /4
Annexe à consulter en priorité : N°6 (tableaux 2 et 3)

4.1. Calculez la valeur ajoutée et l’excédent brut d’exploitation, en valeur


absolue et en pourcentage, pour les années 2010, 2011et 2012 . . . . . . . /2

4.2. Analysez l’évolution de ces indicateurs en mettant en évidence


les causes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2

DOSSIER NUMERO CINQ :


DES DECISIONS CONTRADICTOIRES
AU « DOMAINE DU LYON VERT » . . . . . . . . . . . . . . . . . . /4
Annexes à consulter en priorité : N°9, 10, 11, 12, 13, 14

5.1. Envisagez les conséquences possibles, pour le Domaine


du Lyon Vert, des décisions stratégiques contradictoires
concernant le restaurant gastronomique.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2

5.2. Pensez-vous que la création de la brasserie « La Halle 9 » ait pu


être envisagée comme un danger concurrentiel réel par les
responsables du Domaine ? Justifiez votre réponse. . . . . . . . . . . . . . . . /1

5.3. Après lecture des avis concernant la prestation de la brasserie


« La Halle 9 » (annexe N°14), indiquez, en argumentant, quelles
sont les deux éléments du système de servuction à modifier
en priorité pour améliorer la qualité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /1
MANAGEMENT
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142 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
ANNEXE N°1 : LE MARCHE DES CASINOS EN FRANCE
Source : http://www.coachomnium.com/

« Rechute de l’activité de la filière casinos »

Un casino est un établissement comportant trois activités distinctes : l’animation, la


restauration et le jeu, réunis sous une direction unique sans qu’aucune d’elles puisse
être affermée. L’autorisation d’exploiter les jeux est accordée par le ministre
de l’intérieur. Cette activité se trouve sous la double tutelle du ministère de l’Inté-
rieur et du ministère chargé du budget (Finances).

L’OFFRE DES CASINOS EN France

La filière française compte 195 casinos autorisés sur le territoire national pour l’exer-
cice 2010/2011 (Source : les casinos.org). Il en existait 155 en 1969 ; leur nombre est
tombé à 135 en 1985 et 132 en 1991, date à partir de laquelle leur développement
a progressé jusqu’à aujourd’hui. La France est le leader européen du secteur
regroupant 37 % des casinos implantés sur le continent. Le 2e pays européen en
nombre de casinos est la Grande-Bretagne (141 établissements), suivi de l’Allemagne
(78) puis de l’Espagne (44).

La France réalise un peu moins de 30 % du PBJ (Produit Brut des jeux) total
des casinos européens. Il est intéressant de constater que le PBJ de la filière des
casinos français régresse moins vite que celui des Allemands (-10 % entre 2008/2009
et 2009/2010) et des Britanniques (-12 %). En Europe, seules la Suède (+12 %), la Bel-
gique (+11 %) et la Suisse (+3 %) enregistrent une croissance de PBJ des casinos sur
la période. Les casinos sont concentrés sur le littoral et la répartition est hétérogène
selon les régions. Elle est historique car les casinos ont été autorisés uniquement dans
les stations balnéaires, thermales et climatiques jusqu’à la fin des années 1980.

En 2012, 4 nouveaux casinos ont obtenu l’autorisation d’ouverture, dont 3 dans


le Var (PACA) : Fréjus, Sanary-sur-Mer et La Seyne-sur-Mer, et un à Mers-les-Bains en
Picardie, ce qui porte à deux le nombre d’établissements dans cette région.

Tous ces casinos disposent au minimum de 250 Machines à sous et d’une offre MANAGEMENT
diversifiée de jeux de tables. Sur les 10 principaux casinos français, 9 sont affiliés aux
deux groupes leaders sur le marché : Lucien Barrière et Partouche.

LES PRINCIPAUX GROUPES DE CASINOS EN FRANCE

Le secteur se caractérise par une forte concentration des exploitants de casinos. Les
indépendants sont rares sur le marché : on en dénombre une trentaine sur 195 éta-
blissements. Quant aux groupes, l’on a observé une accélération de la concentration
chez eux dans la première moitié des années 2000, les conduisant à l’acquisition de
petits casinos indépendants, voire à l’absorption de groupes concurrents, et pour
certains à un fort endettement — le groupe Partouche, par exemple, a absorbé
l’Européenne de casinos en 2002. Le groupe Barrière s’est rapproché du groupe Accor
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pour, par la suite, récupérer ses établissements de jeux après la disparition de Accor
Casinos. Le groupe Tranchant a acheté des établissements. La tendance est davantage
à une stabilité relative du parc depuis 2005.
Bien qu’il existe 13 groupes actuellement sur le marché des casinos, 4 se placent en

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 143


SUJET

leader de la filière rassemblant 58 % des casinos implantés en France et tota-


lisant 76 % du PBJ réel sur l’exercice 2010-2011. Les groupes Partouche et Lucien
Barrière se démarquent totalisant à eux deux, 40 % de l’offre en casinos français et
près de 60 % du PBJ.

Pour l’exercice 2010/2011, l’ensemble du secteur casinotier en France a dégagé un


Produit Brut des Jeux total de 2,32 Milliards d’euros, soit une légère hausse après 3
années consécutives de baisse. Mais, on a assisté à une rechute en 2011/2012 avec
2,2 Milliards d’euros de PBJ, soit un recul de près de 5 % par rapport à l’année
précédente. A noter que 91 % du PBJ est réalisé par l’activité des machines à sous, les
jeux de table venant très loin derrière.

L’érosion du Produit Brut des Jeux observée durant ces dernières années est la résul-
tante de plusieurs facteurs conjugués ou juxtaposés qui ont influencé sur la de-
mande/activité :

- Le contrôle d’identité aux entrées des casinos, mis en place en novembre 2006.
L’effet s’est relativement peu fait sentir en 2007 grâce à la contrepartie de cette inter-
diction : l’autorisation des accepteurs de billets sur les machines à sous.

- L’entrée en application le 1er janvier 2008 de la loi de protection contre le taba-


gisme passif. Cette mesure, louable sur le plan sociétal, a entraîné une rupture dans
le comportement des clientèles : la chute immédiate de la fréquentation et une baisse
MANAGEMENT

corrélative du produit brut des jeux de l’ordre de 7 % à 12 %, selon les établissements.


Le fait de jouer en fumant est, pour certains joueurs, indissociable ; l’installation
d’espaces réservés aux fumeurs n’y change donc rien. Le fait de sortir pour fumer
implique parfois un départ définitif du client coupé dans son jeu.

- La baisse du pouvoir d’achat des consommateurs liée à la crise financière et


économique qui perdure et surtout la morosité ambiante largement reléguée par les
médias, sans compter la hausse du chômage.

- La concurrence des jeux en ligne, dont les illégaux. Toutefois, la légalisation des
jeux en ligne en France avec la loi du 12 mai 2010 relative à « l’ouverture à la concur-
rence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne » représente
un relais de croissance pour l’activité et constitue un grand changement sur le marché
PASSERELLE 1

des jeux de hasard et d’argent.

- Les prélèvements obligatoires. Le produit brut des jeux est taxé à 54 %, au béné-
fice de l’Etat et des communes, ce qui représente un montant d’environ 1,25 Milliard

144 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
d’Euros (données 2010/2011) qui se répartit comme suit : - 61 % pour l’État, 18 %
pour les organismes sociaux, 21 % pour les communes.

Cette charge grève en partie les bénéfices des casinos et représente des frais lourds,
en particulier pour les petits casinos. Les casinos sont très souvent le premier contri-
buable de leur commune et le premier employeur.

Au-delà des prélèvements obligatoires sur le PBJ, les casinos ont consacré 95
millions d’Euros aux activités touristiques locales. Cette contribution touristique
supplémentaire concerne l’ensemble des domaines permettant de renforcer l’attrac-
tivité touristique des communes et de leur région, qu’ils s’agissent d’activités cultu-
relles, sportives, évènementielles, de spectacles divers ou encore des œuvres sociales.

L’activité des casinos représente un secteur économique important – 50.000 emplois


dont 15.500 emplois salariés directs, emplois de proximité, non dé localisables - et
participent à l’animation et au financement des communes où ils sont installés. Pour
enrayer cette baisse d’activité, les casinotiers ne sont pas restés inactifs et des mesures
efficaces ont été mises en place :

•L  es paris pas chers ont du succès car ils permettent aux consommateurs de conti-
nuer à jouer tout en limitant leurs dépenses.
Les maisons de jeux tendent donc à baisser autant que possible la valeur du pari
minimal concernant les machines à sous, qui sont les plus touchés par la baisse
du PBJ. Des mises à 1, 2 et 5 centimes d’euros ont été proposées selon les casinos.
La plupart des grands groupes mettent à la disposition de leurs clients des slots de
petites mises allant de 1 à 5 centimes d’euros.
• Le ticket Zap / TITO (Ticket In – Ticket Out), actuellement en test dans un certain
nombre de casinos. Il a été conçu pour remplacer les jetons et les pièces et per-
mettre de changer de machines sans avoir à convertir ses pièces.
• Les machines à sous multi jeux/multi-dénominations : Contrairement aux autres
MAS qui ne proposent qu’un seul jeu, sur ces machines, le joueur choisit lui-même
le jeu auquel il souhaite s’adonner parmi les jeux installés sur la machine (poker,
Kéno,…), ainsi que les dénominations.
• Le jackpot multi-sites ou Jackpot progressif : ce système permet de relier
plusieurs machines à sous entre elles en vue d’alimenter une seule et une même
cagnotte. MANAGEMENT
• Le développement de nouvelles formes de jeux : les jeux en ligne et les jeux
médiatisés qui ont la faveur du public, le poker.
• La mise en place de nouveaux jeux malgré les freins législatifs très contraignants
qui les encadrent : le Texas hold’em poker et la roulette anglaise électronique en
2007, le Texas hold’em électronique en 2009. Un nouveau jeu est également en test
dans les casinos : la Bataille ou Casino War.

La diversification des activités. Les casinos développent de nombreuses activités


annexes autour des jeux : spectacles, animations, restauration, etc. Ils se transforment
ainsi en véritables pôles de loisirs pour fidéliser la clientèle et accroître les revenus
annexes. Cela correspond au modèle américain. Aux Etats-Unis, les casinos sont des
destinations touristiques à part entière où le joueur reste le week-end complet.
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SUJET

________________________________________

Malgré ou en raison de la crise économique actuelle, les Français ont finalement misé
la somme record en 2011 de 86,5 millions d’Euros chaque jour dans les divers
jeux et paris (loto, casinos, courses hippiques, paris sportifs, poker en ligne,…). Dans
un contexte économique morose, les jeux de hasard sont effectivement un exutoire
et un moyen de rêver. Les jeux de hasard sont au 6e rang des dépenses culturelles et
de loisirs en 2010 (9,3 % de ce budget).

ANNEXE N°2 : Les casinos Barrière se retirent du poker en ligne


Source : L’Expansion.com avec AFP - publié le 16/09/2013

Le groupe Barrière, qui exploitait depuis trois ans le site LB Poker avec la
Française des jeux et On Line Gaming 3D, déclare forfait.

Le forfait du groupe Barrière intervient moins de trois mois après celui de


l’autre poids lourd des casinos, le groupe Partouche, et un an après celui du
groupe Tranchant.

AFP PHOTO MYCHELE DANIAU


Crise économique, défaut d’attractivité, fin d’un phénomène de mode : le poker en
ligne est à la peine avec la disparition du tiers des opérateurs en une douzaine
de mois. Dernier départ de la table du poker en ligne, celui annoncé vendredi d’un
poids lourd des casinos, le groupe Barrière, qui exploitait depuis trois ans le site
LB Poker (barrierepoker.fr) avec La Française des Jeux et On Line Gaming 3D.

LB Poker a dit tirer «les enseignements d’un marché internet sensible à la conjoncture
économique et structurellement baissier depuis plus d’un an maintenant, avec une
dégradation qui s’accentue trimestre après trimestre». Selon une source proche du
dossier, LB Poker ne détenait que 4% de parts de marché (PDM) mais comptait à lui
seul 40 % des pertes de l’ensemble des opérateurs agréés.
MANAGEMENT

Les sites de Poker en ligne ont perdu 36 millions d’euros en 2012


En 2012, les sites de poker en ligne ont perdu au total 36 millions d’euros, soit 42 %
des pertes (85 millions d’euros) enregistrées sur l’ensemble du secteur (paris sportifs
et hippiques, poker). Au deuxième trimestre 2013, le poker en ligne a connu une
chute sensible puisque le cash-game (le joueur, contrairement à un tournoi, entre
ou sort à sa convenance) a enregistré 1266 millions d’euros de mises, soit une dimi-
nution de 16,4 % par rapport au deuxième trimestre 2012. Il s’agit, selon l’Autorité
de régulation des jeux en ligne (Arjel), de la plus forte baisse constatée depuis
l’ouverture du marché.

Actuellement, trois opérateurs dominent le marché. Winamax, opérateur fran-


çais, premier avec près de 40 % de part de marché, précise à l’AFP sa directrice
générale Canel Frichet. Winamax, qui «  gagne de l’argent sur le secteur depuis le
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début de l’année », précède le géant mondial du poker en ligne Pokerstars (chiffres


non précisés). Le PMU, troisième sur le podium, annonce quant à lui qu’il détient
actuellement près de 10% de part de marché après avoir multiplié sa part de marché
par deux en 18 mois.

146 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Assiette fiscale
Le forfait du groupe Barrière intervient moins de trois mois après celui de l’autre
poids lourd des casinos, le groupe Partouche, et un an après celui du groupe Tran-
chant. Désormais, Joa est le dernier grand groupe de casinos à exploiter un site de
poker en ligne. Il y a trois ans, les grands groupes de casinos et les indépendants
s’étaient rués vers le poker en ligne pour tenter de pallier leurs difficultés. Leur départ
du marché en ligne n’arrange rien alors que la profession s’attend à une nouvelle
baisse - au moins 4 % - du chiffre d’affaires.

ANNEXE N°3 : HISTORIQUE DU GROUPE PARTOUCHE


Source : http://www.groupepartouche.com/

1973 - 1990 Un développement dans l’adversité,


grâce à un réel savoir-faire
En 1973, Isidore Partouche, rapatrié d’Algérie où il était radioélectricien concession-
naire de la société Philips, reprenait avec l’aide de ses frères et sœurs le casino de
Saint-Amand-les-Eaux, avec son établissement thermal et la source d’eau minérale.
Le redressement de ce casino, en grande difficulté, est assuré avec succès en lui appli-
quant les recettes commerciales « familiales », et permet à Isidore Partouche d’initier
un développement qui se concrétise par des acquisitions de casinos dans le Nord de
la France. (Le Touquet en 1976, Forges-les-Eaux en 1986, Dieppe en 1988, Fécamp,
Bagnoles et Vichy en 1989) et par une création de casino (Calais en 1982).
L’activité d’un casino se limite à cette époque aux seuls jeux traditionnels et la ren-
tabilité des établissements en souffre, mais convaincu de la nécessaire évolution du
secteur à terme, Isidore Partouche tisse sa toile, allant dans cette logique visionnaire
jusqu’à vendre ses exploitations d’eau de source pour garder ses casinos.

1991 - 1995 Une rentabilité accrue et une reconnaissance


du métier en Bourse
La rentabilité du Groupe est transformée par l’implantation des machines à sous dans
progressivement la totalité des établissements du Groupe. En 1991, le Groupe prend
le contrôle du casino Le Lyon Vert à La Tour de Salvagny et de ses filiales, les casinos
de Saint-Galmier et de Juan-les-Pins. MANAGEMENT
Le développement du Groupe se poursuit avec la réouverture des casinos de Berck
(1991) et Royat (1992), les rachats des casinos d’Aix-en-Provence, La Ciotat et Pala-
vas (1994). Le Groupe Partouche est le premier groupe de casinos intégrés à faire la
démarche d’une introduction en Bourse en France : le 29 mars 1995, la société
Groupe Partouche SA est introduite au second marché de la Bourse de Paris,
par le biais d’une augmentation de capital, qui lui donne les moyens financiers auto-
risant la consolidation des positions acquises en France et le développement de ses
activités, notamment à l’étranger.

1995 - 2005 Diversification et croissance externe


Fort de cette notoriété nouvelle et d’une rentabilité croissante, le Groupe procèdera à
des opérations de diversification, quant à son activité et son implantation.
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Des hôtels viennent s’inscrire dans le panorama du Groupe Partouche, avec l’acquisi-
tion en 1997 de l’hôtel 4 étoiles de Juan-les-Pins devenu Le Méridien-Garden Beach,
les ouvertures en 2000 du Hilton de la Cité internationale de Lyon et de l’hôtel Aqua-
bella à Aix-en-Provence, l’achat en 2001 du Savoy (devenu 3.14) de Cannes.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 147


SUJET

Et dès septembre 1995, un premier casino à l’étranger intègre le Groupe suite au


rachat du prestigieux casino de la station belge de Knokke. S’ensuivent des créations
d’établissements : celle en 1996, en collaboration avec le Club Méditerranée, d’un
casino à Agadir au Maroc, celle en 1998 du casino de Djerba en Tunisie sous la forme
d’un Pasino, concept original de centre d’animation avec établissement de jeux, et
celle en 1999 du Casino de San Roque en Andalousie. Le cœur de métier, soit l’activité
casinotière en France, n’est pas oublié avec notamment l’arrivée dans le périmètre du
Groupe des casinos de Cabourg et Beaulieu-sur-Mer (1997), du Carlton Casino Club
à Cannes (1998) dont le transfert de licence autorisera la réouverture du prestigieux
Casino Palm Beach et du casino de Lyon (1999).
Le Groupe s’attache également à faire évoluer le concept même du casino, comme
expérimenté à Djerba, et ouvre en 2001 le Pasino d’Aix-en-Provence, casino de nou-
velle génération qui rencontrera un grand succès jusqu’à atteindre le second rang
français. En 2003, le casino de Saint-Amand-les-Eaux change de site et se transforme
en Pasino, trente ans après son acquisition.
En 2002, le Groupe réalise la plus importante acquisition de son histoire. Entre janvier
et avril, grâce à une contre OPA victorieuse sur la Compagnie européenne de
casinos, le Groupe Partouche accueille 22 casinos supplémentaires, soit 18 en France
et 4 à l’étranger.
Parallèlement à de nouvelles ouvertures d’établissements (Meyrin en Suisse en 2003
et le Palais de la Méditerranée à Nice en 2004), des arbitrages sont opérés dans le
parc d’établissements.
Puis en 2005, une seconde opération de croissance externe significative, lors du rachat
du Groupe de Divonne comprenant cinq casinos dont celui de Divonne-les-Bains, vient
ponctuer cette période faste qui aura vu le marché des casinos gagner sa maturité.

2006 – 2011 L’ouverture aux nouvelles technologies


et un contexte difficile
En avril 2006, Groupe Partouche crée une nouvelle filiale, Partouche Interactive, dédiée
au développement de jeux sur de nouvelles plateformes technologiques telles que la
télévision, la téléphonie mobile et Internet. D’importantes modifications vont ensuite
intervenir dans le cadre règlementaire d’exploitation des casinos. En 2007 débute l’ap-
plication de la nouvelle réglementation des jeux incluant notamment la possibilité de
mixité des jeux et la suppression du droit de timbre à l’entrée des salles de jeux tradi-
tionnels. En novembre de la même année, le contrôle d’identité aux entrées est rendu
MANAGEMENT

obligatoire pour les casinos français. À ce premier frein à la fréquentation des casinos
s’ajoute en 2008 l’interdiction de fumer, très pénalisante pour la clientèle des joueurs.
Un contexte de crise économique viendra également impacter le secteur des casinos
à travers la fréquentation des établissements et les moyens financiers de leur clien-
tèle ; Groupe Partouche concentre alors ses efforts dans l’optimisation de sa gestion
opérationnelle.
En parallèle, le Groupe entend rester à la pointe des évolutions du métier ; du début
des tests du Texas hold’em poker à Aix-en-Provence jusqu’au succès du Partouche
Poker Tour, Partouche devient un acteur majeur du poker. Et en 2009, il est le pre-
mier à lancer son Megapot, un jack pot multi-sites reliant plus de 200 machines à
sous dans plus de 45 établissements. Enfin, en 2010, il obtient une licence d’exploi-
tation du poker dans le cadre de l’ouverture légale des jeux en ligne en France ; et
la finale (Main Event) du Partouche Poker Tour Saison 3, en septembre, bat tous
PASSERELLE 1

les records en accueillant à Cannes, au casino du Palm Beach, 764 joueurs dont les
plus grandes stars internationales. Le prizepool (somme des gains remportés par les
joueurs finalistes) a été de près de 5,7 M€. L’édition 2011 confirmera le grand succès
de ce tournoi.

148 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
L’année 2011 voit le déploiement de la solution Pcash (PartoucheCashless), système
propriétaire permettant la suppression, à terme, de l’utilisation des jetons. dans les
machines à sous.

ANNEXE N°4 : IMPLANTATION DU GROUPE PARTOUCHE


Source : http://www.groupepartouche.com/

Depuis l’achat de son premier casino en 1973, le Groupe Partouche a développé


son activité et compte désormais 49 casinos dont 42 en France. Même si l’activité
des casinos représente l’essentiel de l’activité du Groupe, il a su se diversifier afin de
satisfaire toutes les attentes de sa clientèle.
Ainsi, outre ses activités de jeux, le Groupe Partouche réalise une part de son chiffre
d’affaires dans l’hôtellerie, la restauration et le thermalisme qu’il considère comme
des activités complémentaires et un moyen privilégié d’offrir à la clientèle les meil-
leures conditions d’accueil et d’hospitalité.
Le Groupe dispose de :
- 19 hôtels allant du 3* au 4*, avec plus de 1 200 chambres proposées ;
- 130 restaurants : de la brasserie au restaurant gastronomique en passant par des
restaurants à thème. La majorité des établissements propose des espaces réceptifs pri-
vés, de taille et de style très variés en fonction des destinations. La diversité des offres
est une valeur développée également au niveau des prestations de restauration  :
repas traditionnel ou thématique, soirée de gala, mariage, stop lunch... Producteur de
spectacles, le Groupe Partouche propose également des animations sur-mesure et de
qualité, pour accompagner les réceptions.
- 5 Spas et 2 Golfs : le Groupe Partouche apporte dans ce cadre des solutions
« détente & remise en forme », avec soins bien-être, soins esthétiques et aussi cures
thématiques dans les spas.

ANNEXE N°5 : LES DIFFERENTES ACTIVITES DU GROUPE


Source : http://www.groupepartouche.com/

Aujourd’hui, il exploite 49 casinos en France, en Suisse, en Belgique, en MANAGEMENT


Espagne et en Tunisie. Le Groupe Partouche, c’est aussi une large gamme
d’hôtels, de restaurants gastronomiques, de centres thermaux, de golfs et de
plages.

CASINOS : L’activité des casinos représente l’essentiel de l’activité du Groupe.


Il possède un parc de 49 casinos dont 42 sur le territoire français.

En France, les jeux autorisés sont notamment les suivants :


- Les jeux de table :
* Jeux dits de contrepartie : La boule, La roulette anglaise, Le black-jack, le
stud-poker de casino, le hold’em poker de casino (jeux de cartes) ;
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* Jeu dit de cercle : Le Texas Hold’em Poker ;


- Les machines à sous : Les machines à sous sont définies par la loi comme des
appareils automatiques de jeux de hasard entrant dans les catégories dites « machines
à rouleaux » et « jeux vidéo ». Le Groupe Partouche dispose d’un parc important de
5 607 machines autorisées au 31 octobre 2011.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 149


SUJET

PASINOS : Le premier Pasino du Groupe Partouche fut situé dans la magni-


fique ville de Djerba. En France, le premier établissement de ce type fut inau-
guré à Aix-en-Provence.
Concept inspiré des casinos de Las Vegas, le Pasino est un complexe de loisirs offrant
une combinaison originale de jeux, spectacles, restauration internationale et espaces
événementiels.
Conçue pour votre plaisir, cette nouvelle génération de casinos est un espace en
constante effervescence !
Ces établissements sont des lieux magiques et uniques en France où se mêlent à la
fois jeu et divertissement grand public.
Avec ce concept original, le Groupe rivalise avec les plus grands

HOTELS : Le Groupe Partouche met à disposition de ses clients sa large gamme de


19 hôtels allant du 3* au 5*, soit 1 100 chambres au total.
Les hôtels du Groupe proposent de nombreuses activités telles que l’équitation, le
quad, le tir à l’arc, la randonnée... afin de rendre le séjour toujours plus agréable pour
sa clientèle.

DOMAINES : Le Groupe Partouche a développé le concept de Domaine afin de pro-


poser à sa clientèle des complexes regroupant l’ensemble des activités qu’il exploite.
Les Domaines comportent en général le casino, les hôtels, les restaurants, un SPA et
un Golf.

ANNEXE N°6 : LE GROUPE EN CHIFFRES


Source : http://www.groupepartouche.com/

TAB1 : Les parts de marché en France

PRODUIT BRUT
Nombre de
DES JEUX RÉEL
casinos exploités
2012 (EN M€)
Groupe PARTOUCHE 42 560,6
MANAGEMENT

Groupe BARRIERE SAS 34 741,3


Groupe JOA 20 179,1
Groupe TRANCHANT 16 189,7
Groupe COGIT 9 81,7
Groupe EMERAUDE 8 68,8
SFCMC 2 54,8
Autres 65 399
Total 196 2 275
PASSERELLE 1

150 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
TAB2 : Effectifs par catégorie

CATÉGORIES AU 31 OCTOBRE 2012 2011 2010


Cadres 956 960 984
Agents de maîtrise et techniciens 314 320 316
Employés 3750 3881 4046
Ouvriers 222 245 257
TOTAL 5242 5406 5603

TAB3 : Les éléments du compte de résultat

en M € 2012 2011 2010


Chiffre d’affaires 451,0 464,3 478,1
Achats et charges externes -147,4 -144,7 -146,4
Impôts et taxes -19,1 -19,4 -20,8
Charges de personnel -206,0 -203,6 -206,4
Amortissements et dépréciations sur -43,5 -44,8 -47,1
actifs non courants
Autres produits et charges -8,3 -11,6 -6,6
opérationnels courants
Résultat opérationnel courant 26,7 40,1 50,7
Autres produits et charges -1,5 -4,5 -0,3
opérationnels non courants
Résultat sur cession de participations -0,4 1,3 -2,3
consolidées
Dépréciation des actifs non courants -15,7 -7,8 -71,2
Résultat opérationnel non courant -17,6 -11,1 -73,8
Résultat opérationnel 9,1 28,9 -23,0
Résultat financier -8,0 -13,4 -18,3
MANAGEMENT
Résultat avant impôt 1,1 15,6 -41,4
Impôts sur les bénéfices -5,9 -10,3 -4,6
Impôt de CVAE -3,9 -3,3 -6,4
Résultat après impôt -8,6 2,1 -52,4
Résultat net total -8,6 2,0 -52,4
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 151


SUJET

ANNEXE N°7 : Ouverture du nouveau ‘Pasino’


Source : http://www.lhotellerie-restauration.fr/ 22 juin 2006

AVEC 8 ME D’INVESTISSEMENTS

Le Havre (76) Propriété du Groupe Partouche, le nouveau casino a ouvert ses portes
jeudi 1er juin. 100 machines à sous sont exploitées, 150 attendent…

Trois restaurants, dont un gastronomique placé pour l’égide de Jean-Luc Tartarin,


le chef étoilé du Havre (La Villa Maritime, 1 étoile au Michelin), un hôtel de 45
chambres, dont 5 suites, une piscine intérieure, une salle de spectacle modulable de
300 à 800 places, des salles de jeux traditionnels, les machines à sous - 100 dans un
premier temps -, 5 étages, une dizaine de milliers de mètres carrés et une architecture,
tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, entièrement revue au cœur de la ville, là où siégeait
jusqu’en février 2005 la chambre de commerce et d’industrie : le nouveau casino du
Havre a ouvert ses portes le 1er juin.

150 machines à sous en attente


Propriété du Groupe Partouche, ce ‘Pasino’, selon le vocable maison, est un établis-
sement où se côtoient à fois le monde du jeu, le spectacle, le luxe, la qualité et l’art.
En effet, dans ses engagements pris avec la ville du Havre, qui lui a confié
une délégation de service public pour exploiter le nouvel établissement, le
Groupe Partouche finance une biennale d’art contemporain. Pour faire fonc-
tionner le tout, 150 personnes sont embauchées. Pour Partouche, l’ouverture de ce
Pasino est une étape importante. Depuis 18 mois, le groupe exploitait un casino pro-
visoire installé dans 900 m2, dans les quartiers sud de la ville, dans les anciens docks.
Partouche y avait installé un restaurant, dans lequel on retrouvait déjà l’esprit de La
Villa Maritime, également propriété de Partouche, ainsi que 50 machines à sous dans
un premier temps. Puis sont venues 100 autres bandits manchots. Avec un produit
brut des jeux (PBJ) de l’ordre de 5,5 ME pour 100 machines (dans les casinos, 95 %
environ du PBJ proviennent des machines à sous), le casino dit ‘provisoire’ du Havre
se classait jusqu’à présent à la 139e place du classement des 197 établissements fran-
çais. Stéphane Siret
MANAGEMENT

ANNEXE N° 8 : Télévision, spectacles et évènements


Source : http://www.groupepartouche.com/

• TELEVISION
La télévision chez Partouche c’est tout d’abord de nombreux programmes pour la
France et l’international :
- Le Partouche Poker Tour, diffusé dans 59 pays sur Eurosport France et Internatio-
nal depuis 2008 (4ème saison)
- Le Charity Poker Festival, 1ère table de poker réunissant 8 stars d’Hollywood
pour la bonne cause, diffusée sur NRJ12 en 2009
PASSERELLE 1

- Le Tournoi des As, 1ère émission française de poker réunissant des stars, diffusée
pendant 4 saisons sur Paris Première
- Paris Black Jack, la 1ère émission de Black Jack diffusée en France en 2007 sur
Paris Première

152 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
- Le Bruno Vaigasse Show, programme court humoristique avec Pascal Sellem dif-
fusé sur France 5 en 2009

Mais c’est également 2 chaînes de télévision résolument casinos :


- Cash TV, la 1ère casino TV de France diffusée sur le câble, le satellite et sur internet
- Partouche TV, véritable fenêtre sur l’univers du Groupe et l’actualité des casinos,
elle est diffusée dans les 42 casinos Partouche

SPECTACLES ET EVENEMENTS
Depuis longtemps, le Groupe Partouche montre son attachement aux divertissements
et à la culture. Ainsi, chaque année, nos casinos organisent plus de 3.000 spectacles
et animations, et emploient environ 10.000 artistes et techniciens intermittents du
spectacle. C’est dans l’optique de toujours vous proposer mieux qu’est né Partouche
Spectacle et Evénements.

PARTOUCHE MEETING & EVENTS


Pour toujours mieux vous servir, vous conseiller et vous accompagner dans l’organi-
sation de vos événements, le Groupe Partouche vous dédie son bureau de ventes :
Partouche Meeting & Events.

Partouche Meeting & Events : un contact unique et votre relais avec tous les éta-
blissements du Groupe Partouche. L’équipe Partouche Meeting & Events représente
l’ensemble des établissements du groupe Partouche.

A votre écoute, elle vous renseigne et vous conseille sur les destinations et les offres
les mieux adaptées à vos attentes. Force de suggestions, elle vous accompagne égale-
ment dans l’organisation de vos événements..Auprès de Partouche Meeting & Events,
vous trouverez toujours le même professionnalisme, la même volonté de vous satis-
faire.

ANNEXE N°9 : Le Domaine du Lyon Vert


Source : http://www.reunir.com/domaine-du-lyon-vert-1658/

Un véritable art de vivre aux portes de Lyon, Le Domaine du Lyon Vert est à la fois
MANAGEMENT
un espace de loisirs et de réceptions. Au cœur d’un parc naturel, Le Pavillon de la
Rotonde hôtel & spa 5* offre un cadre exceptionnel propice à la détente et au bien-
être pour satisfaire tous vos besoins.

LA SITUATION :
Au milieu d’un parc boisé exceptionnel de plusieurs hectares, Le Domaine du Lyon
Vert est un véritable complexe de loisirs et de divertissements. Le Pavillon de la
Rotonde hôtel & spa 5*, Relais & Châteaux et le Casino Le Lyon Vert avec ses salles de
réception et son restaurant étoilé, forment un lieu unique situé à 15 minutes de Lyon.
Des structures idéales pour conjuguer travail et bien-être.
PASSERELLE 1

LES ACCES
Gares : Lyon Part Dieu (14 km) ou Perrache (10 km). Aéroport : Lyon St Exupéry
(35 km). Route : A6 : Lyon centre, sortie Porte du Valvert, direction Tassin puis
Charbonnières centre. A7 : Lyon centre puis Paris-Roanne-tunnel de Fourvière, sortie

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 153


SUJET

Porte de Valvert, direction Tassin puis Charbonnières centre. A89 : Lyon La Tour de
Salvagny zone d’activité, Dardilly, Limonest.

LES SALLES ET LES SALONS :


Espaces à la lumière du jour et climatisés (hors Chapiteau). Possibilité d’agencement
en fonction des demandes.
Les réceptions peuvent être organisées sur les terrasses donnant sur le parc. Terrasse
de 1 000 m² disponible si le temps le permet.

LES EQUIPEMENTS
Compris dans le forfait : paper board, écran, vidéoprojecteur, téléphone, Internet
Wifi, eau minérale. Equipements sur demande : sono, éclairage, animations, spec-
tacles … plus de renseignements sur demande.

LA RESTAURATION :
Doté d’une vue imprenable sur le parc, le restaurant gastronomique La Rotonde offre
un cadre Art Déco d’exception au 1er étage du Casino. L’ensemble de la restaura-
tion est orchestré par Philippe Gauvreau, chef doublement étoilé au guide Michelin,
déclinant avec élégance et créativité une cuisine remplie de soleil et de fraîcheur.
Une carte inventive, avec le choix des meilleurs produits et l’accent du terroir, que la
brigade adapte aussi bien pour 2 que 400 personnes, ce qui en fait une table incon-
tournable dans le paysage gastronomique Lyonnais

L’HEBERGEMENT
Le Pavillon de la Rotonde hôtel & spa 5*, avec ses 16 chambres dont 8 junior suites 5*,
offre un bien-être luxueux au cœur d’un parc naturel. Des espaces spacieux qui al-
lient le style des années 30 à une décoration contemporaine. Les suites de 75 m² sont
dotées de jacuzzi et hammam privés ainsi qu’un coin salon pour un confort inégalé.
Connexion Internet Wifi gratuit, climatisation, terrasse privative, accès direct au spa,
écran plat, minibar, coffre, ligne directe.

LES LOISIRS
Casino : salle de jeux traditionnels (boule, boule 2000, poker, black jack, bataille),
350 machines à sous, bar, brasserie.
MANAGEMENT

Spa de 900 m² : piscine couverte, nage à contre courant, hammam, sauna, jacuzzi,
soins, bar à ongles O.P.I., salle de fitness.
Organisation de loisirs : spectacles et animations. Cours de cuisine et d’œnologie.
A proximité : Golf de La Tour de Salvagny (5 km), équitation (4 km), tennis (3 km),
domaine de Lacroix-Laval (3 km), VTT, randonnée, lac de pêche (3 km), piscine
municipale (1 km).
A visiter : Lyon et sa vieille ville (20 mn). La route des vins du Beaujolais...

LES SERVICES
Accès Internet Wifi gratuit, fax, photocopieur, coffre, presse, room service, billetterie,
blanchisserie,
PASSERELLE 1

154 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
ANNEXE N°10 : PARTOUCHE ouvre le Pavillon de La Rotonde
Source : http://www.lhotellerie-restauration.fr/ Jeudi 8 septembre 2005

Charbonnières-les-Bains (69) Dans la périphérie lyonnaise, à proximité immé-


diate du casino Le Lyon Vert et à un jet de pierre du restaurant La Rotonde,
doublement étoilé par le guide Michelin, un hôtel de luxe propose ses 16
chambres depuis le 25 août.

L’information est laconique. «  Le Groupe Partouche enrichit son offre luxe à Char-
bonnières-les-Bains avec des prestations haut de gamme. » L’Hôtel des Thermes dans
le parc du casino n’est plus qu’un lointain souvenir. Et ce nouvel hôtel de charme,
attendu depuis de longs mois, a enfin ouvert ses portes.
« Cet hôtel de charme doté de 16 chambres allie subtilement style 1930 et décor contem-
porain », dit-on chez Partouche, où la vocation casinotière n’empêche pas quelques
incursions dans le domaine hôtelier. La décoration de chacune des chambres (50 m2
et 65 m2 pour les junior suites) a été pensée de façon unique avec confort (climatisa-
tion, écran plasma) et salle de bains spacieuse (hammam et baignoire jacuzzi) dans
les suites.
Ajoutons des salons, un bar avec cheminée et terrasse, un spa de 900 m2 avec piscine,
jacuzzi, sauna, hammam, salle de musculation et solarium, et l’on aura une plus juste
idée de ce Pavillon de La Rotonde qui vient tout juste d’ouvrir ses portes !
Jean-François Mesplède

ANNEXE N° 11 :
Le restaurant étoilé intègre l’hôtel Le Pavillon de La Rotonde

Le restaurant étoilé va déménager


Source : http://www.lhotellerie-restauration.fr/ jeudi 29 janvier 2009

Lyon (69) À partir de mars, La Rotonde, installé dans le casino Le Lyon Vert à
La Tour-de-Salvagny, et son chef, Philippe Gauvreau, déménagent à Charbon-
nières-les-Bains, dans le nouveau restaurant du Pavillon La Rotonde, l’hôtel 4
étoiles luxe avec spa situé à quelques mètres du casino. MANAGEMENT
À nouvelle année, nouveau départ. À l’occasion de son 16e anniversaire, le restaurant
du casino, dirigé par Philippe Gauvreau, 2 étoiles au Michelin, s’offre une se-
conde vie. Il rejoint définitivement Le Pavillon de La Rotonde (2005), hôtel grand
luxe de 6 étages de 900 m2, disposant de 8 chambres de 55 m2 et d’autant de suites
de 75 m2, d’un spa de 900 m² en sous-sol avec vue sur un parc de 2 ha à Charbon-
nières-les-Bains. Les travaux, en voie d’achèvement, ont nécessité un investissement
total de 1,5 million euros. L’ensemble appartient au groupe Partouche, propriétaire du
casino Le Lyon Vert. L’ouverture de la nouvelle Rotonde devrait avoir lieu début mars.
«  L’une des raisons de ce transfert est, entre autres, une meilleure lecture
pour les clients touristes dans les différents guides, avec une assimilation
hôtel-restaurant dans le sens d’une véritable unité de lieu », confie Philippe
PASSERELLE 1

Gauvreau. Ainsi, le but est-il de créer un « écrin complet » qui proposera des presta-
tions haut de gamme tant en matière d’hébergement que de restauration. Le choix de
l’hôtel se fera à travers sa table.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 155


SUJET

Le bien-être à tous les niveaux


Pour le futur restaurant d’une superficie de 200 m2, conçu en fer à cheval dans les
anciens espaces terrasses du Pavillon, Philippe Gauvreau entend conserver la convi-
vialité des tables, une certaine intimité, afin que les clients se sentent « comme dans
une grande maison  », mais aussi «  élever le niveau d’accueil et du service  ». «  Pas
d’importants changements dans la carte », annonce le chef, en évoquant un « jume-
lage avec le spa » dans un esprit de « bien manger » avec des plats plus diététiques.
Le nouveau lieu gastronomique aura, bien entendu, à faire ses preuves pour
reconquérir les 2 étoiles de l’ancienne Rotonde. Sonia Delzongl

Gauvreau… sous son nom !


Source : http://www.lhotellerie-restauration.fr/ mardi 10 mars 2009

Charbonnières-les-Bains (69). Après avoir œuvré au restaurant La Rotonde pen-


dant seize ans, Philippe Gauvreau, chef doublement étoilé, a ouvert une adresse à
son nom, au sein du Pavillon de la Rotonde, le 6 mars dernier.
Un court déplacement de quelques hectomètres et l’établissement, jusqu’alors
implanté dans l’enceinte du casino « Le Lyon Vert » à La Tour de Salvagny dans
la périphérie lyonnaise, s’est transporté au « Pavillon de La Rotonde » le
luxueux hôtel du Groupe Partouche à Charbonnières-les-Bains.

Un décor contemporain sobre et chaleureux, une salle à manger ouvrant sur le parc
thermal et une cuisine qui ne triche pas avec la vérité des goûts et des produits :
Philippe Gauvreau épaulé en cuisine par Fabrice de Flue et en salle par Fréderic
Fass et Alain Gousse (sommelier) entend poursuivre sa marche en avant vers les
sommets étoilés.

Le chef doublement étoilé développe, dans cet établissement à son nom et dans sa
cuisine de 260 m2, une cuisine de saison, gorgée de soleil, et s’ingénie à travailler ses
assiettes comme des aquarelles. La décoration de la salle est feutrée, dans une palette
déclinée du vert anis au brun, dans le prolongement du parc.

Le restaurant Philippe Gauvreau intègre l’écrin du Pavillon, qui abrite un hôtel 4


étoiles luxe de 16 chambres ou suites au luxueux confort, allant de la chambre clas-
sique de 55 m2 à la Junior suite de 75m2 (hors terrasses) ; et un spa, à mi-chemin entre
MANAGEMENT

la thalassothérapie et l’institut de beauté.

ANNEXE N° 12 : Philippe Gauvreau va ouvrir une brasserie

Avec la brasserie et le restaurant étoilé, Philippe Gauvreau va


mener deux activités de front
Source : http://www.lhotellerie-restauration.fr/ mardi 3 avril 2012

Tassin-la-Demi-Lune (69) En mai prochain, le chef doublement étoilé ouvrira une


brasserie à Tassin-la-Demi-Lune, dans l’ouest lyonnais. Il restera néanmoins aux com-
mandes du Pavillon de la Rotonde, à Charbonnières-les-Bains.
PASSERELLE 1

L’emploi du temps de Philippe Gauvreau s’annonce chargé ces prochains mois. Le


chef deux étoiles Michelin du Pavillon de la Rotonde (groupe Partouche) à Charbon-
nières-les-Bains (69) se lance en parallèle dans une nouvelle aventure, en ouvrant

156 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
une brasserie de 430 m² dans le nouveau quartier de Tassin-la-Demi-Lune, face à
la mairie. « Cela faisait longtemps que j’avais envie de mener un projet de A à Z. Et
la brasserie me semble un concept porteur », explique le chef. L’établissement, dont
le nom est tenu secret, disposera de 150 couverts, et d’une grande terrasse en L. Le
cadre se voudra contemporain, avec beaucoup de bois. Le chef a d’ailleurs fait appel
à l’architecte Hervé Moreau et à la société de design Zebra.

Cuisine créative

Philippe Gauvreau, qui reste aux commandes de son restaurant étoilé, jonglera ainsi
avec ses deux affaires. Pour l’épauler, il comptera sur le soutien de sa femme, Valérie,
qui gérera sur place l’intendance. Le chef signera la carte, qui se voudra créative et
inspirée, fidèle à son style. « Je qualifierais la carte d’épicurienne. Elle sera construite
autour de trois produits emblématiques : le saumon, le foie gras et les œufs », avoue-t-il.
Une épicerie-vente à emporter sera également aménagée dans cette brasserie ouverte
7 jours sur 7. Le ticket moyen devrait tourner autour de 25 € au déjeuner, et 40 € le
soir. Stéphanie Pioud

Philippe Gauvreau ouvre la brasserie Halles 9


Source : http://www.lhotellerie-restauration.fr/ mercredi 11 juillet 2012

Tassin-la-Demi-Lune (69) Le chef étoilé vient d’ouvrir une brasserie dans une com-
mune de l’ouest lyonnais qui propose une cuisine créative dans un cadre contem-
porain.
Cela faisait longtemps qu’il en rêvait. Philippe Gauvreau, chef du restaurant deux
étoiles, Pavillon de la Rotonde, à Charbonnières-les-Bains (69), dont il reste aux com-
mandes, a enfin ouvert sa brasserie, Halles 9, dans le nouveau quartier de Tassin-la-
Demi-Lune. Il tente l’aventure avec son associé Fabrice de Flue, son second depuis
douze ans à Charbonnières. Ce dernier est d’ailleurs le chef de cuisine de cette bras-
serie de 450 m2, qui propose également un espace traiteur et épicerie fine. « La carte
se veut épicurienne et créative, avec notamment une déclinaison originale autour
de l’œuf, du saumon et du foie gras. Notre priorité reste la fraîcheur et la qualité des
produits avant tout », assure Fabrice de Flue.

Une grande sobriété


MANAGEMENT
Cette cuisine créative est d’ailleurs à l’image du cadre contemporain de la brasserie.
Pour preuve, l’œuf géant qui trône à l’entrée ou encore le mur en rondins de bois.
Même si l’ensemble reste d’une grande sobriété. « Il n’y a rien d’ostentatoire ou de
superflu, car on a recréé une ambiance qui reflète la personnalité du chef. Pour cela,
on a privilégié les tons et matières naturels pour créer une ambiance chaleureuse »,
explique Erick Berchet-Moguet, gérant de la société de design Zebrand, qui a
aménagé la brasserie. L’établissement est ouvert sans interruptions. Stéphanie Pioud
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 157


SUJET

ANNEXE N° 13 : Le retour au sein du Casino

Philippe Gauvreau quitte le Pavillon de la Rotonde !


Source Michel Godet Publié dans De Tables ... octobre 2012

Après de nombreux bruits de couloir et de rumeurs circulant dans la ville, nous


sommes en mesure de vous confirmer que le chef doublement étoilé Philippe Gau-
vreau va quitter le Pavillon de la Rotonde le 31 octobre prochain, pour aller… 50
mètres plus loin.

En fait, c’est une sorte de retour à la case départ, puisque le chef va retourner
dans le bâtiment principal du casino le Lion Vert, là où se trouvait le restaurant gas-
tronomique auparavant.

A priori, à part un rafraîchissement, peu de travaux seront réalisés. Alors quid du


Pavillon de la Rotonde ? Personne ne le sait vraiment ou alors personne ne veut le
dire maintenant. Il est vrai que du côté Lion Vert, c’est le silence radio le plus total.

Nous ne sommes pas persuadés que ce déménagement enchante le chef qui avait
largement pris ses marques gastronomiques au Pavillon, un lieu à son image, tout en
espérant voir briller une étoile de plus. Mais me direz-vous, un bon chef doit le rester
partout. Ajoutons cependant que le cadre y est malgré tout pour beaucoup.

D’aucun disent que cette situation est la résultante de l’ouverture par Phi-
lippe Gauvreau de sa propre brasserie, Halle 9, à Tassin-la-Demi-Lune ce prin-
temps, avec d’anciens collaborateurs du Pavillon, du reste.

Cela peut paraître étonnant, dans la mesure où le chef avait semble-t-il averti les pro-
priétaires du Casino, qui lui auraient même donné quitus.

Quoi qu’il en soit, le 1e novembre prochain, Philippe Gauvreau se déplacera d’une


cinquantaine de mètres avec ses deux étoiles, pour retourner dans son ancien et
premier restaurant, afin de satisfaire une clientèle de gastronomes, dont la cause lui
est totalement acquise.
MANAGEMENT

Espérant aussi que tout cela n’engendre pas de la tension entre les divers prota-
gonistes, de la part desquels on aurait aimé plus de transparence que de bruits de
couloir !

Au fait, le Wine & Business Club présidé par Me Bruno Allart, appréciera-t-il ce
nouveau lieu à sa juste valeur pour ses réunions mensuelles, qui mêlent œnologie,
gastronomie, convivialité et business ? Michel Godet

Gastronomie : Philippe Gauvreau et Casino Lyon Vert, le divorce ?


Source : http://www.latribune.fr/ 18 octobre 2012

Le célèbre chef est contraint de quitter le Pavillon La Rotonde et de rapatrier ses four-
PASSERELLE 1

neaux au Casino Lyon Vert. Un « retour en arrière » qui cristallise un profond conflit
humain, économique, stratégique avec le propriétaire de l’établissement, le Domaine
Lyon Vert (Groupe Partouche).
Cruel retour aux sources. En mars 2009, il avait quitté le bâtiment historique
du Casino Lyon Vert (Tour-de-Salvagny, dans la cossue banlieue lyonnaise) et

158 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
installé son établissement gastronomique quelques mètres plus loin, dans
le superbe Pavillon la Rotonde transformé en complexe hôtel-spa 5 étoiles de 16
chambres. Trois ans et demi plus tard, Philippe Gauvreau emprunte le che-
min inverse et réinvestit le lieu d’origine, dont les travaux de réhabilitation ont
principalement consisté à retendre la moquette et à rafraîchir les murs. Entre temps,
des événements humains, économiques, et financiers ont conduit la direction du
Domaine Lyon Vert, propriétaire de l’ensemble, à cette funeste décision.
Avec le décès en juin 2011 du président du conseil d’administration Serge Partouche
disparaissaient l’initiateur, l’architecte et l’ardent défenseur du complexe de luxe et
d’un restaurant qu’il avait accepté de baptiser du nom du cuisinier - initiative, qui,
selon nos sources, aurait déplu à la tutelle du Groupe Partouche ; le retour dans
l’antre originel signifiera d’ailleurs son retrait. L’épouse de Serge Partouche, Chantal
(*), qui lui a succédé aux commandes de l’enseigne, ne semble pas avoir manifesté
le même soutien, et les relations entre l’employeur et son réputé salarié sont notoire-
ment empoisonnées. Le « punit-elle », comme le soutiennent des observateurs auto-
risés, d’avoir ouvert à Tassin-la-Demi-Lune la brasserie Halles 9, en mai 2012, avec
deux associés - dont son fidèle lieutenant Frédéric Fass - alors même, assure-t-on
dans l’entourage du chef, « qu’évidemment, surtout après dix-neuf ans de mariage, la
direction du Domaine Lyon Vert avait été non seulement informée du projet dès sa
naissance mais aussi sollicitée, sans succès, pour y être associée » ?

Le climat est délétère. Et le contexte économique propre au complexe de luxe et au


groupe Partouche n’est guère favorable. Un complexe au sein duquel l’établissement
gastronomique aurait mobilisé pour son aménagement près de 2 M d’euros d’investis-
sements et affiché un déficit, lors du dernier exercice, de 280 K . « C’est oublier qu’en
trois ans l’exploitation a permis de combler 1,7 M d’euros de pertes initiales, laissant
espérer l’équilibre prochainement.

Le Pavillon La Rotonde, désormais dépouillé de son fleuron gastronomique, « sans


doute la direction va-t-elle chercher à s’en défaire auprès d’un groupe hôtelier ».
Dans ce contexte, le sentiment de trahison et l’écœurement semblent innerver les es-
prits « victimes » de ce retournement stratégique. Lequel ne devrait pas laisser le Guide
Michelin insensible ; impossible d’imaginer dans de telles conditions le prestigieux
Guide rouge accorder le 3ème sésame tant espéré. Et même rien n’assure que le pire,
une dégradation synonyme d’effondrement instantané de la fréquentation, soit exclu.
MANAGEMENT
ANNEXE N° 14 : Les avis clients sur la brasserie
Source : http://www.tripadvisor.fr/

80 avis • Excellent : 11 • Très bien : 23 • Moyen : 16 • Médiocre : 22 • Horrible : 8

Avis écrit le 9 novembre 2013 : Un net effort a été fait et on peut maintenant se
parler sans devoir crier !
Service très médiocre : erreurs, lenteur, décontraction limite ...
Cuisine correcte, mais ceci reste trop cher pour une simple brasserie
PASSERELLE 1

Avis écrit le 18 octobre 2013 : Je suis quand même surprise de cette avalanche de
mauvaises appréciations sur le personnel, les plats et les prix. Nous fréquentons régu-
lièrement cette brasserie, et nous sommes totalement fans de la cuisine. Nous prenons
très souvent le menu du jour et c’est toujours un vrai plaisir de voir avec quel goût les

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 159


SUJET

plats sont préparés, et en plus les présentations sont soignées. En ce qui concerne le
personnel il est vrai que c’est parfois très énervant d’attendre et d’être ignorés par des
soi-disant serveurs, ça nous est arrivé aussi, mais ce n’est pas du tout la réalité quoti-
dienne heureusement! Des difficultés à recruter du personnel je suppose que Halles 9
n’est pas la seule brasserie à connaître ça ! La brasserie par elle-même est magnifique,
mobilier, déco tout y est. Quant aux prix, entrée-plat 19,50€ rapport qualité-prix il n’y
a rien d’exagéré ! Nous continuerons à fréquenter Halles 9 en leur souhaitant de res-
ter très très longtemps pour notre plus grand plaisir.... en tous cas c’est pratiquement
toujours plein, c’est donc qu’ils ne sont pas si mauvais que ça !

Avis écrit le 16 octobre 2013 : Est-ce vraiment Philippe Gauvreau qui a ouvert cet
endroit ?? Mis à part une déco splendide, ni l’accueil ni la qualité de la cuisine ne sont
au rendez-vous. Il manque un pilote dans ce restaurant à la dérive. Des assortiments
apéritifs servis en verrines relativement ratés et sans assaisonnements ( comment
peut on rater un taboulé??), un tartare de bœuf avec une sauce mayonnaise passé au
mixeur, des cuissons pas respectées, et un moelleux au chocolat avec un gout de frigo
et une crème glacée peu goûteuse. Un service peu professionnel, on ne se soucie pas
de savoir si cela vous plait ou non. On m’avait déconseillé d’y aller, j’ai quand même
voulu tenter l’expérience, en plus résidant dans le quartier, mais j’aurais mieux fait de
passer mon chemin.

Avis écrit le 13 octobre 2013 : petit dimanche pré automnal. Il reste un peu de
soleil, les tables sur la terrasse accueillent le promeneur pour l’heure de l’apéro. Il
est 11h50 lorsque nous prenons place... d’autres personnes ont eu des consomma-
tions, le bar est donc en activité nous disons nous en toute logique... au bout de
15 minutes à papoter nous ne voyons toujours pas de serveur. et allons demander
en salle, une consommation. Là l’ambiance est tendue, froide...le patron houspille
semble t’il un serveur... un autre serveur à qui je m’adresse me dit sans ménagements
et en montrant bien son tatouage d’homme se croyant musclé, de m’adresser à celui
qui s’occupe de la terrasse, comme leur territoire n’est pas marqué sur leur tablier, je
galère, en trouve un, commande, retourne en terrasse, attends, les minutes passent.
Je pars tranquillement en entendant au loin d’autres rouspétances... le métier de l’ac-
cueil n’est pas donné à tout le monde...et la vie est bien triste lorsque l’on est obligé
d’accueillir et servir lorsque l’on en a pas du tout envie....
MANAGEMENT

Avis écrit le 12 octobre 2013 : Plus de 2 heures d’attente pour obtenir le plat prin-
cipal après l’entrée c’est scandaleux c’est prendre le client pour moins que rien !!!!.
Nous avons stoppé le repas sans prendre de dessert.
De plus nous avons payé 100€ pour entrée et plat + vin dont un supplément de 4€
par personne pour la garniture du plat à 23€ par personne !!! Une honte après une
telle attente.
PASSERELLE 1

160 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


CORRIGÉ

Le groupe PARTOUCHE

DOSSIER NUMERO UN :
ANALYSE STRATEGIQUE DU SECTEUR « CASINO ». . . . . /5,5

CORRIGÉ
Annexes à consulter en priorité : N°1, 2, 3,6.

1.3. La Structure du secteur « Casino » :


pour mener cette analyse vous utiliserez la grille de Michael Porter.
Vous caractériserez successivement : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /3,5

1.3.1. La rivalité entre les firmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /1


Marché qui a fait l’objet d’un mouvement de concentration (Ex : le groupe
Partouche a absorbé l’Européenne de casinos en 2002, le groupe Barrière a
récupéré les établissements du groupe Accor, le groupe Tranchant a acheté
des établissements…). Il est divisé en groupes stratégiques : les 2 leaders
(59% du PBJ), 2 groupes de moyenne importance (17% du PBJ), quelques
groupes à taille réduite et une trentaine d’indépendants. La réduction actuelle
de l’activité est propre à accroître les tensions concurrentielles.

1.3.2. La menace d’entrée de nouveaux concurrents. . . . . . . . . . . . . . /0,5


L’autorisation d’ouverture constitue une barrière à l’entrée importante.
Le rachat d’établissements par des concurrents étrangers est envisageable,
cependant l’évolution actuelle de l’activité n’est pas attractive.

1.3.3. La menace d’arrivée de produits de substitution. . . . . . . . . . . . /0,5


Le jeu en ligne constitue un produit de substitution. Il est dominé par trois
opérateurs. Les leaders du marché « Casino » se retirent de ce marché après
une tentative de diversification.
La faiblesse du développement et de la rentabilité de cette formule permettent
de dire que cette menace est, pour l’instant, restreinte.

1.3.4. Le pouvoir de négociation des clients. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /0,5


Très réglementé, le marché du jeu propose un nombre de lieux limité et un MANAGEMENT
cadre de consommation strict ; le consommateur a donc peu de pouvoir de
pression. En revanche l’évènementiel est un domaine d’activité dans lequel le
client dispose d’un fort pouvoir de négociation notamment en raison d’une
forte concurrence sur ce marché.

1.3.5. Le rôle de l’Etat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /1


L’activité se trouve sous la tutelle de 2 ministères (intérieur et des finances) :
l’Etat exerce un contrôle en matière d’ouverture, la taxation est forte (prélève-
ment obligatoire sur le PBJ).
Les jeux en ligne sont réglementés (loi du 12/05/2010)
Le législateur a une influence forte sur les conditions de consomma-
tion : contrôle d’identité aux entrées des casinos, lutte contre le tabagisme
PASSERELLE 1

passif…

1.4. Evaluation du secteur « Casino » en France. . . . . . . . . . . . . . . . /2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 161


1.4.1. Effectuez un diagnostic concernant l’évolution de l’activité
du secteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /1
Depuis 1990 jusqu’à 2007 l’activité a progressé. La crise de 2007 a provoqué
une baisse marquée et durable malgré un léger rebond en 2011.
La baisse de la consommation, les arbitrages défavorables des consommateurs
dans le budget « culture et loisirs » constituent des explications économiques.
La réglementation en matière d’accès et de tabagisme constituent d’autres
CORRIGÉ

explications.
La concurrence des jeux en ligne n’est pas négligeable et est appelée à se
développer.

1.4.2. Indiquez, en justifiant, quel est le degré de maturité du secteur. . /0,5


Les chiffres récents peuvent laisser penser à une phase de déclin. Les
difficultés économiques et sociales actuelles (croissance nulle, réduction du
pouvoir d’achat, chômage,…) permettent de dire que la conjoncture n’est pas
favorable à un redémarrage de la croissance.

1.4.3. Citez les nouvelles compétences qu’il convient de maîtriser


pour réussir dans le secteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /0.5
Les technologies liées au jeu en ligne, l’innovation en matière de jeux
et de machines, la capacité à développer des activités annexes originales.

DOSSIER NUMERO DEUX :


LES STRATEGIES GENERALES DU GROUPE PARTOUCHE. . . . . /3,5
Annexes à consulter en priorité : N°1, 2, 3, 4, 5, 7.

2.1. Décrivez le portefeuille des métiers du groupe Partouche . . . . /0,5


Le jeu constitue le métier de base. Sont développées, autour, des activités
d’hôtellerie, de restauration, de détente (golf, Spa…), d’animation. Cet en-
semble de prestations aboutit à la notion de centre de loisirs et d’évènements.
Le groupe est donc spécialiste du jeu et de l’événementiel.

2.2. Indiquez les raisons de l’application d’une stratégie


de diversification. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /0,5
MANAGEMENT

L’activité jeu ne permet pas une croissance forte et rapide. Elle limite les cibles
et ne permet pas de viser des groupes loisirs ou professionnels. Les clients
venus pour d’autres activités de loisir peuvent être attirés par le jeu, captés.
Le développement du concept « centre de loisir et d’évènementiel » suppose
la proposition d’un grand nombre d’activités (hébergement, restauration, dé-
tente, animation, spectacle…)

2.3. Qualifiez cette stratégie de diversification . . . . . . . . . . . . . . . . /0.5
Il s’agit d’une diversification concentrique car les activités périphériques pro-
posées ont un lien logique avec le métier de base. La complémentarité est
forte.
PASSERELLE 1

2.4. Démontrez, en illustrant, que la croissance externe a joué


un rôle important dans le développement du groupe. . . . . . . . /1
Si le groupe a créé ses propres établissements (croissance interne), il a par
ailleurs assuré sa croissance par des opérations de croissance externe. Ex
: 1995, rachat du prestigieux casino de la station belge de Knokke ; 2002,

162 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


contre OPA victorieuse sur la Compagnie européenne de casinos ; en 2005,
une seconde opération de croissance externe significative, lors du rachat du
Groupe de Divonne comprenant cinq casinos…

2.5. Citez les principales limites actuelles à la croissance


de l’activité du groupe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /1
 Limites liées au secteur : baisse durable d’activité, poids des règles et no-

CORRIGÉ
tamment de la fiscalité…
 Limites liées à l’entreprise : difficultés à exploiter le jeu en ligne, nécessité
de développer des avantages concurrentiels dans les domaines du jeu et de
l’évènementiel face à une concurrence forte.
Cependant le groupe dispose des avantages que lui confère la place partagée
de leader dans le secteur.

DOSSIER NUMERO TROIS :


LES STRATEGIES MERCATIQUES DU GROUPE. . . . . . . . . . . . . . /3
Annexes à consulter en priorité : N° 5, 7,8, 9.

3.1. Mettez en évidence la différence entre le concept « Pasino » et le


concept « Domaine ». /0,5
Le concept « Pasino » est inspiré des casinos de Las Vegas, il s’agit d’un complexe
de loisirs offrant une combinaison originale de jeux, spectacles, restauration interna-
tionale et espaces événementiels.
La notion d’originalité est primordiale. Par exemple, le Pasino du Havre met l’art à
une place primordiale au sein de l’offre large développée par le complexe de loisirs.
Le concept domaine correspond au regroupement, dans le même espace d’activi-
tés variées (jeu, hébergement, restauration, activités détente…). Il s’agit d’un centre
de loisirs qui met plus en évidence la variété que l’originalité.

3.2. Indiquez quels sont les segments de clientèle que ces concepts
permettent de cibler. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /1
Le concept centre de loisir permet de cibler les segments suivants : groupes
affaires, groupes loisirs, individuels loisir.
On constate que ces orientations permettent de ne pas limiter l’activité à une
orientation commerciale strictement dédiée au jeu, donc à des segments spé- MANAGEMENT
cifiques dont le caractère porteur n’est pas démontré.

3.3. Montrez la logique de l’offre « Evènement . . . . . . . . . . . . . . . . /0,5


Le métier du groupe a évolué, historiquement spécialiste du jeu, il se définit
aujourd’hui comme un opérateur de poids dans le monde du divertisse-
ment, des spectacles et de l’animation. Ces compétences lui permettent
de concevoir des réponses adaptées à la demande d’organisation d’évè-
nements.
Par ailleurs le grand nombre de sites (42 en France et 7 à l’étranger) et la
variété des offres de chacun d’eux permettent de proposer une gamme variée
et des solutions adaptées.
PASSERELLE 1

3.4. Expliquez l’importance des partenariats en matière


de culture. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /0.5
 L’animation, le spectacle et l’art sont au cœur de l’offre. La conception,
la mise en place d’événements, ponctuels ou non, supposent des collabora-

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 163


tions avec les instances politiques (ex : la ville du Havre a confié une déléga-
tion de service public pour exploiter le nouvel établissement) mais aussi avec
les professionnels de l’art et du spectacle.

3.5. Indiquez les priorités fixées en termes de communication. . . . /0.5


La communication repose sur la création d’évènements ou des partena-
riats dans le domaine du jeu, le poker notamment. Des chaînes de télévisions
CORRIGÉ

spécialisées permettent de les mettre en avant.

DOSSIER NUMERO QUATRE :


ANALYSE DES RESULTATS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /4
Annexe à consulter en priorité : N°6 (tableaux 2 et 3)

4.3. Calculez la valeur ajoutée et l’excédent brut d’exploitation,


en valeur absolue et en pourcentage, pour les années 2010,
2011 et 2012 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2

2012 2011 2010


Chiffre d’affaires 451,0 100 464,3 100 478,1 100
Achats et charges
-147,4 32,68 -144,7 31,16 -146,4 30,62
externes
Valeur ajoutée 303,6 67,32 319,6 68,84 331,7 69,38
Impôts et taxes -19,1 4,24 -19,4 4,18 -20,8 4,35
Charges de personnel -206,0 45,68 -203,6 43,85 -206,4 43,17
Excédent brut
78,5 17,40 96,6 20,81 104,5 21,86
d’exploitation

4.4. Analysez l’évolution de ces indicateurs en mettant en évidence


les causes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2
On constate la baisse de la valeur ajoutée et de l’excédent brut d’exploi-
tation en valeur absolue et en pourcentage.
Alors que le chiffre d’affaires baisse, les achats et charges externes aug-
MANAGEMENT

mentent ainsi que les charges de personnel (entre 2012 et 2011). La non
maîtrise de ces deux postes affecte la rentabilité alors que celle-ci est déjà
impactée par la baisse de l’activité.
Les efforts de gestion opérationnelle ne semblent pas être efficaces. A noter
que 361 postes ont été supprimés et que les charges de personnel continuent
à augmenter.
PASSERELLE 1

164 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


DOSSIER NUMERO CINQ : DES DECISIONS
CONTRADICTOIRES AU « DOMAINE DU LYON VERT ». . . /4
Annexes à consulter en priorité : N°9, 10, 11, 12, 13, 14

5.1. Envisagez les conséquences possibles, pour le Domaine du Lyon Vert,


des décisions stratégiques contradictoires concernant le restaurant
gastronomique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2

CORRIGÉ
Conséquences pour le Domaine du Lyon Vert :
- Investissement de 2009 non rentabilisé ; nécessité, à terme, d’investir à nou-
veau au sein du restaurant.
- Confusion en termes d’image de l’entreprise mais aussi de l’image produit.
- Produit moins au point, notamment, le système de servuction.
- Recul dans les évaluations des guides et critiques.
- Difficultés de gestion de l’équipe, ambiance non propice à un travail de
qualité.
- Baisse de fréquentation.
- Pertes financières liées à la non rentabilisation des investissements et au
risque de baisse d’activité et du niveau de qualité.
- Risque de perdre un collaborateur prestigieux et fidèle.

5.2. Pensez-vous que la création de la brasserie « La Halle 9 » ait pu être


envisagée comme un danger concurrentiel réel par les responsables
du Domaine ? Justifiez votre réponse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /1
Non, il s’agit d’un concept très différent. Les cibles et situations de consomma-
tion visées ne correspondent pas à celles du restaurant gastronomique.
Par ailleurs le lieu est éloigné.
Cette création ne remettait pas en cause la priorité du chef (le développe-
ment du restaurant gastronomique) qui n’entendait pas gérer lui même cette
brasserie.

5.3. Après lecture des avis concernant la prestation de la brasserie


« La Halle 9 » (annexe N°14), indiquez, en argumentant, quelles sont
les deux éléments du système de servuction à modifier, en priorité,
pour améliorer la qualité.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /1

Les avis clients mettent en évidence des insatisfactions concernant : la len- MANAGEMENT
teur, le manque de disponibilité, la tenue du personnel, le manque de
motivation, la communication interpersonnelle, l’ambiance de travail,
les rapports hiérarchiques, des lacunes en terme de pilotage et d’orga-
nisation.
Sont donc en cause, essentiellement, deux éléments du système de servuc-
tion : le personnel et l’organisation interne. Des progrès en matière d’or-
ganisation générale, de qualité de commandement, de gestion du personnel
(recrutement, formation…) et de conduite d’équipe, permettraient de mieux
valoriser un concept qui, à priori, attire.
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 165


MARKETING
SUJET

} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE


CALCULATRICES AUTORISEES

Sujet

Jean et son projet de franchise de sandwicherie Subway

Passionné de cuisine et au fait des tendances alimentaires, Jean s’apprête à réorienter


son activité de restaurateur-brasseur dans le Centre de la France, vers un partenariat
avec la chaîne américaine de sandwiches Subway. On parle alors d’une franchise,
mais Jean a encore des doutes car ce changement professionnel va l’éloigner de sa
passion, tout de même : des sandwiches…Nous sommes loin de ses rêves de créa-
tions culinaires à base de produits frais, mais les nécessités économiques sont bien
là, se dit-il ! Pourtant, il envisage cette franchise avec « le géant américain » comme un
choix raisonné, entre notoriété de la chaîne et fraîcheur des ingrédients garantie, Jean
se dit qu’il ne va pas proposer des produits industriels, mais qu’il va plutôt offrir ce
dont les consommateurs destinataires de l’offre sont friands actuellement : fraîcheur,
traçabilité et personnalisation du sandwich tout en faisant partie du circuit de distri-
bution de la restauration, et plus précisément de la restauration rapide.
La Consommation Hors Domicile (CHD) se développe et l’alimentation est le premier
poste de revenus dans ce domaine. Jean en déduit que c’est une opportunité de mar-
ché à saisir, et la courbe de progression de l’implantation des franchises de l’enseigne
suscite son intérêt. Il décide donc de se renseigner avant de prendre sa décision1.
MARKETING
PASSERELLE 1

Figure 1 : Courbe de croissance du nombre de franchises Subway dans le monde.


Source : http://www.franchiseeurope.com/directory/subway/889/. The UK’s directory franchise

1
Cf. Sources des données sur la franchise Subway : « devenir franchisé en restauration rapide » :
http://www.subwayfrance.fr/franchises/pourquoi-subway, et Subway et Panorama TradeDimensions 2013.

166 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Jean se renseigne d’abord sur ce qu’est une franchise et il apprend que « c’est
une formule de distribution dans laquelle une entreprise (le franchiseur) offre à des
commerçants indépendants le droit d’utiliser son enseigne ainsi que de bénéficier
de divers services techniques ou commerciaux, moyennant certaines obligations, en
échange de royalties dont le taux est fixé par le franchiseur »2. Il sait que la restauration
rapide se distingue par la distribution à toute heure et pour un prix, des produits, et
des formules identiques dans tous les points de vente de la même franchise, autre-
ment nommée chaîne. Les préparations culinaires sont standardisées et les produits
peuvent être consommés sur place ou à emporter.

1) La franchise Subway : L’enseigne Subway a été fondée en 1965 aux Etats-Unis


et elle compte 40 435 restaurants dans 102 pays dont 490 restaurants en France, en
2013. La chaîne de restauration rapide est spécialisées dans « le sur mesure » pour la
préparation de ses sandwiches, salades et autres wraps à consommer sur place, ou à
emporter. A l’heure actuelle, Subway est le premier réseau franchisé du monde et le
leader mondial en nombre de points de vente, elle est devenue la première chaîne
de restauration rapide du monde en dépassant le pionnier du marché, le groupe Mac
Donald’s.
Subway arrivé en France en 2001, comptait plus de 400 restaurants début 2013 et une
clientèle qui a plus que doublé en 2 ans. L’enseigne estime que le marché français
devrait arriver à maturité après l’ouverture de plus de 2 000 restaurants. Pour accélérer
son développement dans notre pays, deux agents de développements ont été recru-
tés pour assurer l’ouverture de points de vente dans les régions PACA et Centre. Le
groupe projette des ouvertures de boutiques dans les lieux de transit (gares, aéroport,
etc.). La chaîne de restauration rapide spécialisée dans les sandwiches répond à la
demande actuelle du côté du consommateur. Le concept s’appuie sur une offre à la
fois universelle et personnalisée, en s’adaptant au goût de chacun, de la dimension,
au type de pain, en passant par les ingrédients à choisir soi-même, ou dans des for-
mules élaborées par Subway.

La chaîne n’exige pas d’expérience de gestion de restaurant au préalable. L’enseigne


facilite de nouvelles ouvertures grâce à la standardisation des restaurants qui s’adapte
à tous les environnements (pas d’extraction de fumée) et à toutes les superficies. Le
droit d’entrée à la franchise se monte à 10 000 €, il est considéré comme bas dans le
secteur de la restauration rapide spécialisée en sandwicherie.

2) Conditions d’accès à la franchise Subway3 :


MARKETING
- Droits d’entrée : 10 000 €
- Investissement global : entre 150 000 et 250 000 € pour un restaurant clé en mains
(travaux, équipement, mobilier…), hors pas de porte : 1600 €/ mètre carré environ.
- Prix du local : de 0 à 450 000 €.
- Fond de roulement : 30 000 €
- Apport personnel : 1/3 de l’investissement total, soit 70 000 € minimum.
- Royalties : 8% du Chiffre d’Affaire, Hors Taxe* (CA, HT)
- Redevances publicitaires : 4.5 % du CA HT* (budget destiné à organiser des cam-
pagnes nationales et internationales exclusivement gérées par des comités de franchi-
sés élus. Campagne de publicité télévisuelle en cours (dernier trimestre 2013)
Durée du contrat : 20 ans.
PASSERELLE 1

2
Cf. Source : lexique de l’ouvrage Mercator, 10 ème édition, Paris, Dunod, p. 325.
3
Cf. Source : http://www.toute-la-franchise.com/franchise-128-subway-franchise-commerce.html

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 167


SUJET

SUJET
3) Le réseau Subway : sélectionne les candidats à l’entrée. Il accompagne, encadre
et forme ensuite les franchisés grâce à 16 équipes de développement réparties sur
tout l’Hexagone pour assurer le suivi de chacun.

4) Possibilité d’évolution de carrière : après l’ouverture du premier établissement


aux résultats probants par rapport à la concurrence locale sur le même marché de
la restauration rapide, le franchisé peut en ouvrir un, voire plusieurs autres. Dans ce
cas, il devient multi-franchisé. En 2013, plus de 70 % des ouvertures de restaurants le
sont par le biais de franchisés Subway déjà propriétaires d’au moins un restaurant4.
Mais il faut garder à l’esprit que l’ouverture d’un établissement Subway se décide en
fonction d’éléments stratégiques, sachant que l’enjeu est la proximité des clients visés
(rythme de vie, goûts et besoins, tendances…) sur un secteur très concurrentiel. De
plus, n’oublions pas que le temps accordé pour déjeuner lors de la pause méridienne
(12h à 14h) a diminué : les Français consacrent en moyenne 22 minutes à leur pause
déjeuner, contre 1h38 il y a vingt ans5.

Les tendances de Consommation Hors Domicile (CHD) ou de la Restauration


Hors Foyer (RHF)
Les frontières du secteur de la restauration rapide s’estompent à cause du nomadisme
alimentaire. Les alternatives sont variées avec les bars restaurants, offrant une petite
restauration de type brasserie, mais aussi les boulangeries artisanales et industrielles
aux offres très développées (sandwiches, salades, pizzas, etc.). De nouveaux moyens
de s’alimenter hors de chez-soi apparaissent de jour en jour, tels que le développe-
ment de gammes de produits destinés à la CHD (snacking et autres) dans les grandes
et moyennes surfaces alimentaires, avec la multiplication de points de vente urbains
(cf. Carrefour City).

La restauration rapide : des grandes catégories.


Les spécialités françaises (sandwiches et salades), les spécialités italiennes (pizzas,
pâtes), les spécialités anglo-saxonnes (hamburgers, bagels…). Ces trois segments
majeurs engrangent plus de la moitié du Chiffre d’Affaires (CA) total des ventes en
restauration rapide, quel que soit le circuit de vente. Notons également la forte popu-
larité de la cuisine ethnique (kebabs, sushis, wok…)

La restauration rapide : des circuits de vente divers.


Consommation sur place, vente à emporter, livraison à domicile, vente en drive-in.
Les modes de vente privilégiés sont la vente à emporter (environ une vente sur deux
MARKETING

en France) et la consommation sur place.

Les mutations de la Consommation Hors Domicile (CHD) des Français.


Le nombre de repas pris à l’extérieur a augmenté depuis ces vingt dernières années.
Mais l’impact de la crise financière pèse aussi sur le budget moyen accordé à ce repas.
La tendance actuelle va vers un saut qualitatif avec des tendances de consommation
tournées vers la fraîcheur et l’attention portée à son équilibre alimentaire.
La consommation alimentaire en CHD se concentre surtout sur : l’attrait pour les com-
binaisons chaud-froid, l’émergence d’une demande de snacking équilibré, la progres-
sion du « sur mesure », la progression de la consommation des « boxes » à réchauffer.
À cela s’ajoute que neuf boulangeries sur dix proposaient une offre de restauration
PASSERELLE 1

rapide, en 20116.
4
Cf. Idem note 1.
5
Cf. Résultats d’une étude menée par les laboratoires Médéric en 2011.
6
Cf. Source Xerfi, : La restauration rapide en France, 2012.

168 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Les offres ont évolué vers l’extension des gammes et des variétés de produits. Cela
permet également de faire face à la baisse de consommation de pain en France.
« Plus de 88% des boulangeries proposaient des produits de restauration rapide à
emporter en 2011 »7. Les boulangeries artisanales doivent faire face à des concurrents
issus d’autres circuits de distribution (dépôts de pain, fournils de cuisson type Point
Chaud). Ainsi, le nombre de boulangeries artisanales a diminué depuis l’année 2000
au contraire des boulangeries industrielles (type Mie Câline, etc.).

Les magasins de proximité urbains font gagner des parts de marché aux Grandes et
Moyennes Surfaces (GMS). Les innovations des industriels agroalimentaires ont per-
mis une extension de l’offre depuis le début de la décennie 2000. Le principal atout
de la GMS est l’attractivité des prix et la variété des positionnements (Premium, bas
prix, végétarien, etc.). « Certaines enseignes de grande distribution alimentaire déve-
loppent des réseaux denses de magasins de proximité urbains, à l’image de Casino
(enseignes Casino, Spar, Viva, Casino Shop, Casino Shopping, etc.), Carrefour (Carre-
four Contact, Carrefour City, Shopi, 8 à Huit), ou Monoprix (Monoprix, Monop’, Dai-
lymonop’). Ces formats de points de vente sont parfois dotés d’espaces de restauration
rapide (micro-ondes, tables, distributeurs de boissons) afin de consommer les produits
dans le rayon snacking du magasin. »8

L’offre de produits de type snacking est renforcée par certains circuits alimentaires
dits alternatifs. C’est le cas de ces nouveaux concurrents que sont les traiteurs, les
distributeurs automatiques, ou encore les stations-service. En 2011, environ 80% de
l’offre des distributeurs automatiques est encore consacrée à la vente de boissons,
tout en étendant l’offre vers les produits de snacking. Notons toutefois, la baisse
régulière du nombre de stations- service dans l’Hexagone au cours des dix dernières
années.

On distingue trois catégories d’acteurs sur le marché de la CHD : une rivalité entre les
différentes enseignes, une compétition entre ces mêmes réseaux (constante augmen-
tation des ouvertures de fast food) et les indépendants (notamment en centre-ville) et
une concurrence entre les différents circuits alimentaires concurrents (GMS, traiteurs,
boulangeries artisanales, etc.) en général.

La Restauration Hors Foyer (RHF) regroupe également l’ensemble de la restaura-


tion collective, comme les cantines scolaires et celles d’entreprises, ainsi que celles
des établissements de santé. Puis, la catégorie de la restauration commerciale se
MARKETING
concentre autour de deux segments de marché : d’abord, la restauration rapide (inté-
grée dans la restauration en général), autrement nommée nomade, ou au comptoir ;
ensuite, la restauration traditionnelle (assise, à table avec une prestation de service).
Pour 2011, la restauration commerciale a enregistré un chiffre d’affaires de 50 Md€, et
la restauration traditionnelle a enregistré un chiffres d’affaires de 17.3 Md€, enfin la
restauration rapide a engrangé un chiffre d’affaires de 32.7 Md€.
PASSERELLE 1

7
Idem.
8
Cf. Source Xerfi, op. cit.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 169


SUJET

Consignes de travail, à partir des données précédentes et des


annexes tirées de l’étude Xerfi, ci-après.
1) A partir des informations du sujet et de votre culture générale, analysez le
macro-environnement de la restauration rapide en France et dégagez les
principales tendances de consommation.

2) Analysez le marché (structure, évolution, opportunités) de la Consomma-


tion Hors Domicile (CHD), en général et en France.

3) Analysez la distribution sur le marché du sandwich.

4) Après une analyse de l’offre de franchise Subway, quelles recommanda-


tions pouvez-vous faire à Jean, candidat franchisé ?
MARKETING
PASSERELLE 1

170 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
ANNEXES : D’après une étude XERFI (décembre 2012)

MARKETING
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 171


SUJET
MARKETING
PASSERELLE 1

172 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
MARKETING
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 173


SUJET
MARKETING
PASSERELLE 1

174 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
MARKETING
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 175


ELEMENTS DE CORRECTION SUJET CONCOURS PASSERELLE :

JEAN ET SON PROJET DE FRANCHISE SUBWAY


1) A partir des informations du sujet et de votre culture générale, analysez le
macroenvironnement de la restauration rapide en France et dégagez les
principales tendances de consommation.
CORRIGÉ

- Politique : préconisations diététiques du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimenta-


tion, parrainage d’événements associant éducation alimentaire et plaisir.
- Économique : impact de la crise tant du côté des consommateurs que du côté du
secteur de la restauration rapide.
- sociodémographique : influence du temps de travail sur le temps accordé au déjeu-
ner, taux d’employabilité des femmes en hausse, phénomène du repas pris hors du
domicile (CHD), émergence de nouveaux formats de consommation et nomadisme,
grande variété des offres alimentaires et phénomène de mutations alimentaires
auprès de la population active : attention accordée à son alimentation (méfiance
depuis les crises alimentaires et autres problèmes de traçabilité réguliers) face à des
comportements plus insouciants (attraction pour la «junk food»)
-T
 echnologique : formats, standardisation (restauration rapide, sandwiches tout
prêts…), goûts de synthèse et exhausteur, innovations alimentaires (boxes, etc.) et
packaging, extension de la DLC.
- Écologique : tendance durable de l’AB.
- Concurrence : marché mature, de nombreux acteurs, circuits de distribution variés,
pluralité de l’offre, cf. exploitation de l’annexe p.173, paragraphe 4 et 5 p.168 :
exploitation du tableau indiquant les principales caractéristiques des enseignes de
restauration rapide en France en 2012.
Puis, on constate que la restauration rapide se divise en grandes catégories qui diver-
sifient l’offre. Ainsi, on recense des spécialités françaises au positionnement clas-
sique (sandwiches et salades…), les spécialités italiennes (pizzas, pâtes en formats
nomades), les spécialités anglo-saxonnes (bagels, hamburgers…). Ces trois segments
majeurs engrangent plus de la moitié du Chiffre d’Affaires totale des ventes en res-
tauration rapide et ce, quel que soit le circuit de vente étudié. La cuisine ethnique se
popularise jusque dans l’offre de consommation alimentaire hors domicile (Kebabs,
MARKETING

Bô Bun, Wok à emporter, etc.)


La restauration rapide s’adapte facilement à la diversité des circuits de vente : consom-
mation sur place, vente à emporter sont les deux circuits leaders sur le marché de la
CHD (Consommation Hors Domicile), les circuits de vente s’étendent aussi vers la
livraison à domicile, et vers la vente en drive-in. Ces éléments participent à dessiner
le paysage concurrentiel de la restauration rapide en France
- Marché : évolution des ventes et catégories d’acteurs, cf. exploitation des pages 172)
175) : panorama du champ concurrentiel élargi de la restauration rapide, lequel se
compose d’acteurs historiques : la restauration traditionnelle, les stations-services,
les bars cafés, la restauration collective en milieu professionnel, les traiteurs (à
PASSERELLE 1

moindre impact), les boulangeries artisanales et industrielles, la restauration rapide.


Constat que la restauration rapide est une sous-catégorie de la restauration, en géné-
ral.

176 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Croissance en hausse à 1% pour les spécialistes de la restauration rapide, et environ
6.62 Md€ de chiffre d’affaires générés par les ventes de sandwiches en France avec
trois circuits de distribution majeurs : 49% des volumes pour les circuits de vente tra-
ditionnels, 25% pour la GMS et 19% pour les boulangeries et traiteurs.
2) Analysez le marché de la CHD (Consommation Hors Domicile), en France,
en général (structure, évolution, opportunités).

CORRIGÉ
Exploitation des paragraphes 3 et 6 p.168 p.169 : l’offre varie régulièrement car elle
s’adapte aux tendances de consommation en exploitant des opportunités, ainsi, les
points de vente urbains proposent une offre variée en salades, sandwiches, ou autres
plats micro-ondables, à la manière de l’enseigne Carrefour City. Des acteurs histo-
riques reviennent au cœur des tendances en matière de CHD, c’est le cas des bars
restaurants qui (re)proposent des formules déjeuner de type brasserie, ou restaura-
tion française traditionnelle. Puis des chaînes bien connues de Fast Food en France.
Quick et McDonald’s ont revu leur menus après la prise de conscience des opportu-
nités de marché à exploiter en matière de CHD et de ciblage urbain, plus âgé que la
cible cœur de ces enseignes. Cela donne lieu à des menus faisant plus de place aux
salades et autres produits frais. Les boulangeries traditionnelles de quartiers et les
points de vente en franchise comme par exemple La Mie Câline, la chaîne Paul, ou la
Brioche Dorée enregistrent un taux de fréquentation toujours performant, et elles ras-
semblent des cibles différentes (15-25 ans et 25-45 ans). L’offre s’étend en suivant les
opportunités de marché de la tendance ethnique (italien, asiatique, oriental) et végé-
tarienne (formules dédiées chez Paul, par exemple), en passant par une opportunité
à exploiter de manière plus offensive pour le segment naturel, avec des ingrédients
totalement issus de l’Agriculture Biologique (AB), telles que les offres proposées par
les chaînes La Vie Saine et La Vie Claire situées dans les centres ville; ou garantis par
leur fraîcheur, à la manière de Subway.
Ces opportunités de marché permettent de conforter un marché très segmenté, mais
elles sont également encouragées et régulièrement initiées par le nombre de repas
pris à l’extérieur du domicile depuis ces vingt dernières années. Toutefois, le budget
moyen accordé au déjeuner en semaine a diminué depuis la crise financière de 2008.
Dans ce contexte, le consommateur est paradoxalement à la recherche de qualité.
Le marché se complexifie, en écho aux comportements de consommation actuels
de la cible visée par l’offre (urbaine et active). Désormais, la CHD se dirige vers une
combinaison chaud-froid (cas des boxes Sodebo proposant un repas complet), et sur
l’émergence de formules équilibrées à base de produits frais. Le marché évolue donc
vers une recherche de qualité à un prix compétitif dans une structure segmentée.
MARKETING
Il faut également faire le lien avec les opportunités liées aux tendances de consom-
mation identifiées dans la question précédente.

3) Analysez la distribution sur le marché du sandwich.


Exploitation de la page 174 pour l’évolution des parts de marché des différents cir-
cuits de distribution de sandwiches, sous forme de tableau : constat de la position
de leader des « spécialistes » au positionnement spécifique et de leur influence sur la
structure du marché en volume. De plus, le positionnement « à la française » gagne en
importance par rapport aux concurrents présents sur le marché.
- Les illustrations chiffrées extraites de ce tableau pour étayer les réponses seront les
PASSERELLE 1

bienvenues pour obtenir tous les points à cette question.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 177


4) Après une analyse de l’offre de franchise Subway, quelles recommanda-
tions pouvez-vous faire à Jean, candidat franchisé ?
- Exploitation des pages 166 à 168 : enjeu du choix raisonné pour Jean : abandonner
le secteur de la restauration traditionnelle de type brasserie vers un contrat de fran-
chisé Subway : cf. courbe de croissance de l’ouverture de restaurants de la chaîne
en progression constante depuis 2009 (page 1, tableau)
CORRIGÉ

- Recommandations attendues sous forme de corrélation entre les réponses des ques-
tions 1 et 3, ainsi que les pages 172, 174, 13, 14 :
- Stratégie de positionnement de l’inscription de Jean dans une franchise Subway :
positionnement fraîcheur et personnalisation = adéquation avec les tendances de
consommation dans l’argumentation du candidat. Mais attente d’éléments de ré-
flexion par rapport au prix moyen du sandwich en France et aux estimations de la
restauration rapide (pages 171 et 175)
- Attente d’éléments de réflexion sur la durée du contrat de franchise (20 ans) et les
enjeux éventuels : contraintes, positionnement, dépendance envers le positionne-
ment de la chaîne et donc freins à la créativité de Jean.
- L’importance du positionnement revendiqué de Subway, comme un spécialiste de
l’ingrédient frais, du format et du contenu personnalisés. Il est important de revenir
sur la structure et les opportunités du marché du sandwich relevées dans la question
3) concernant la distribution sur le marché du sandwich.
- Lien avec la diversité de l’offre, la maturité du marché qui facilite l’entrée de nou-
veaux acteurs. Insertion de Subway sur ce marché : points positifs de l’offre person-
nalisée et de la fraîcheur; mais points négatifs de la durée du contrat de franchise
et des contraintes de la crise économique qui impactent sur le prix de certains des
ingrédients (légumes frais, charcuterie, viandes) et du budget moyen accordé au
déjeuner par la population active en France.
- Idée clé : comment Jean pourra-il suivre les règles imposées par la franchise Subway,
tout en tenant compte des éléments sociodémographiques (tendances de consom-
mation, besoins variés des cibles, et contraintes économiques, temporelles) sur un
environnement hautement concurrentiel?
De plus, il ne faut pas négliger que les difficultés de Jean reposent également sur
l’attractivité géographique de la région dans laque son restaurant de type brasserie est
implanté. Il doit tenir compte des facteurs géographiques et urbains pour l’inscription
MARKETING

en franchise et pour sa localisation dans cette ville située dans la région Centre.

- I MPORTANT : toute explication supplémentaire à ces éléments indicatifs, et


jugée pertinente par le correcteur entrera en considération pour la notation.
PASSERELLE 1

178 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


MATHÉMATIQUES

SUJET
Programme, conseils, bibliographie

Public concerné
Tout candidat bachelier ayant suivi deux années universitaires (Licence 2 Sciences,
Licence 2 Économie...) ou de niveau équivalent (BTS, IUT, classes préparatoires Math
Spé...).

Nature de l’épreuve

Première partie
L’épreuve de mathématiques du concours Passerelle 1 a pour but de tester la bonne
assimilation du programme par les candidats, leur capacité de raisonnement et leur
aptitude à rédiger et expliquer.

Deuxième partie
Le sujet est composé de trois exercices indépendants portant sur l’algèbre linéaire,
l’analyse et les probabilités-statistiques, conçus, sans grande difficulté théorique, de
telle sorte qu’un candidat sérieusement préparé soit en mesure d’aborder l’ensemble
des questions.

Programme

A) Algèbre linéaire
a) Espaces vectoriels de dimension finie :
• vecteurs de IRn : opérations internes et externes sur IRn (généralisation à partir de
n = 2 et n = 3) ;
• structure d’espace vectoriel ;

MATHÉMATIQUES
• dépendance et indépendance linéaires ;
• vecteurs générateurs ;
• base d’un espace vectoriel : définition.
b) Matrices :
• définition (tableau de nombres) ;
• addition, multiplication par un scalaire, multiplication de deux matrices ;
• calcul de l’inverse d’une matrice carrée et application à l’équation matricielle
AX = B.
c) Applications linéaires en dimension finie :
• rang d’une application linéaire, formule reliant le rang, la dimension du noyau et
celle de l’espace de départ ;
• image par une application linéaire d’une famille liée, d’une famille génératrice, d’un
sous-espace vectoriel de l’espace de départ.
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 179


SUJET

B) Analyse
a) Suites
b) Fonctions numériques :
• fonctions logarithme népérien, exponentielles et puissances ;
• limites, asymptotes ;
• dérivation ;
• primitives d’une fonction continue sur un intervalle ;
• maxima et minima d’une fonction ;
• représentation graphique.
c) Calcul intégral :
• intégrale d’une fonction continue sur un segment ;
• propriétés de l’intégrale ;
• intégration par parties.

C) Statistiques et probabilités
a) Définition d’une probabilité et propriétés ;
b) Événements indépendants et dépendants relativement à une probabilité ;
c) Variable aléatoire (ou aléa numérique) prenant un nombre fini de valeurs réelles ;
d) Distribution (ou loi) de probabilité ;
e) Fonction de répartition ;
f) Espérance mathématique, variance, écart type ;
g) Distributions usuelles de probabilité ;
h) Distribution de Bernouilli, binomiale ;
i) Distribution de Poisson : approximation de la distribution binomiale par la loi de
Poisson ;
j) Distribution normale.

Conseils de préparation
Après avoir bien lu le programme, le candidat doit noter les points inconnus ou trop
flous.
Il doit avant tout revoir le cours pour consolider ou apprendre les différentes notions
définies dans le programme, ainsi que les résultats (théorèmes et leurs corollaires...)
MATHÉMATIQUES

qui en découlent. À chaque notion acquise, le candidat doit tester son degré d’assi-
milation en faisant de petits exercices.
Les différentes notions du programme étant acquises, le candidat doit faire beaucoup
d’exercices et d’annales (en particulier du concours Passerelle 1) sans surtout se pré-
cipiter sur la correction.

Bibliographie
• Jean-Marie Monier, Cours et Exercices, collection « J’intègre », éd. Dunod.
• Simon et Blume, Mathématiques pour économistes, éd. Économica.
• Recueil d’exercices et résumés de cours, coll. « Flash U », éd. Armand Collin.
• Tout livre d’analyse et d’algèbre linéaire de 1er cycle universitaire (1re année).
PASSERELLE 1

180 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


MATHÉMATIQUES

SUJET
} Durée : 2 heures

Exercice 1
x2 + 2x + 3
Soit f la fonction donnée par f (x) = .
x3 − 3x2
1. Donner le domaine de définition Df de f .

2. Déterminer les nombres réels a, b et c tels que pour tout x ∈ Df , on ait

a b c
f (x) = + + .
x2 x x − 3

3. Donner une primitive de f sur l’intervalle ]3, +∞[.

4. En déduire les solutions de l’équation différentielle : y ′ − f (x)y = 0 sur ]3, +∞[.

Exercice 2

On considère les matrices

   
1 2 4 −14 −18 8
  
A =  3 6 12  et B =  23 21 18 

5 10 20 −8 −6 −11

1. Donner le rang de A.

2. Calculer AB et en déduire que Im B ⊂ Ker A.

MATHÉMATIQUES
3. a) B est-elle inversible?

b) Calculer le rang de B. En déduire que Im B = Ker A.

c) Donner une condition nécessaire et suffisante sur α, β et γ pour que le système



 −14 x − 18 y + 8 z
 = α
23 x + 21 y + 18 z = β


−8 x − 6 y − 11 z = γ

ait au moins une solution.


PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 181


SUJET

Exercice 3

Jean et Martine disposent d’une urne contenant 6 boules dont 3 sont blanches et les
autres noires, et d’un dé parfaitement équilibré.

Jean extrait simultanément deux boules de l’urne. Martine lance deux fois de suite le
dé. Les deux épreuves sont indépendantes.

1. a) Quelle est la probabilité que Jean tire deux boules blanches.

b) Quelle est la probabilité que Martine obtienne deux nombres dont le produit est
supérieur à 13 ?

2. Jean et Martine conviennent de jouer de la manière suivante:

Jean extrait deux boules de l’urne. S’il obtient deux boules blanches, il gagne et la partie
cesse.

Dans tous les autres cas, Martine lance deux fois le dé. Si elle obtient deux nombres
dont le produit est supérieur à 13, elle gagne et le jeu cesse.

Dans le cas contraire, le tour revient à Jean dans les conditions identiques à son premier
essai, les boules tirées à chaque essai étant remises à l’urne.

Calculer la probabilité pour que Jean gagne à son deuxième essai.


Exercice 4
1
On considère la fonction f définie par f (x) = 1 + sin x.
2
1. On pose g(x) = x − f (x). Etudier les variations de la fonction g. En déduire qu’il existe
un unique point α tel que f (α) = α.

2. Montrer que
MATHÉMATIQUES

|x − y|
∀(x, y) ∈ IR2 : | f (x) − f (y)| ≤
2

3. On considère la suite (xn )n∈IN définie par x0 = 0 et xn+1 = f (xn ).

a) Montrer que
|α|
∀n ∈ IN | xn − α| ≤
2n

b) En déduire que la suite (xn )n∈IN converge vers α.

Barème :
PASSERELLE 1

7 pts pour l’exercice 1; 7 pts pour l’exercice 2; 6 pts pour l’exercice 3; 6 pts pour l’exercice
4

182 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


CORRIGÉ

Exercice 1

1. f (x) est définie si et seulement si x3 −3x2 ̸= 0. Or x3 −3x2 = x2 (x−3), donc x3 −3x2 ̸= 0


si et seulement si x ̸= 0 et x ̸= 3.

CORRIGÉ
L’ensemble de définition de f est Df = IR \ {0, 3}.

2. On écrit, pour tout x ∈ IR \ {0, 3}


x2 + 2x + 3 a b c a(x − 3) + bx(x − 3) + cx2 (b + c)x2 + (a − 3b)x − 3a
= + + = =
x3 − 3x2 x2 x x − 3 x2 (x − 3) x3 − 3x2
Soit par identification: 

 b+c = 1
a − 3b = 2


−3a = 3
On obtient a = −1, b = −1 et c = 2.

3. On a
−1 −1 2
f (x) = + +
x2 x x−3
donc, en intégrant terme à terme sur ]3, +∞[, on voit que la fonction
( )
1 1 (x − 3)2
− ln x + 2 ln(x − 3) = + ln
x x x
est une primitive de f sur ]3, +∞[.

4. La solution générale de l’équation différentielle : y ′ − f (x)y = 0, sur l’intervalle ]3, +∞[


est donnée par la formule
( ( )) ( )
1 (x − 3)2 (x − 3)2 1
y(x) = C exp + ln =C exp
x x x x

Exercice 2 MATHÉMATIQUES
1. Les trois colonnes de A sont proportionnelles, donc A est de rang 1.

2. On trouve AB = 0.

Si Y ∈ Im B, alors il existe X tel que Y = BX. On aura donc AY = A (BX) =


(AB)X = 0. D’où Y ∈ Ker A.

Ce qui prouve que Im B ⊂ Ker A.

3. a) Comme AB = 0, si B était inversible, on aurait A = AB B −1 = 0, ce qui est absurde.


Donc B n’est pas inversible.
PASSERELLE 1

b) B n’étant pas inversible, rg B ≤ 2. D’autre part , comme les deux premières colonnes
de B ne sont pas proportionnelles, on a rg B ≥ 2. Par conséquent rg B = 2. D’après le
théorème du rang:
3 = dim KerA + rg A

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 183


Comme rg A = 1, on obtient dim Ker A = 2, et par suite dim Ker A = dim Im B.

Or d’après la question 2., Im B ⊂ Ker A, il s’en suit que Im B = Ker A.

c) Matriciellement , le système s’écrit


   
x α
B   
 y = β 
CORRIGÉ

z γ

 
α
Pour qu’il ait une solution il faut et il suffit que  
 β  ∈ Im B = Ker A
γ

Or

     
α α 0
     
 β  ∈ Ker A ⇔ A  β  =  0  ⇔ α + 2β + 4γ = 0
γ γ 0

Ainsi
α + 2β + 4γ = 0
est une condition nécessaire et suffisante pour que le système admette une solution.

Exercice 3
( )
3
1. a) Le nombre de boules blanches étant égal à 3, Jean a 2
possibilités de tirer 2
( )
6
boules blanches. Il y a un total de tirages possibles car Jean tire 2 boules parmi 6
2
simultanément. La probabilité recherchée est donc:
( )
3
2 1
p = (6 ) =
MATHÉMATIQUES

5
2

b) Les couples donnant un produit supérieur à 13 sont:

(3, 6); (4, 6); (5, 6); (6, 6); (3, 5); (4, 5); (5, 5); (6, 5); (4, 4); (5, 4); (6, 4); (5, 3); (6, 3)

ils sont au nombre de 13. Il y a 36 couples possibles car les dés sont lancés deux fois de suite
indépendamment. La probabilité d’obtenir deux nombres dont le produit est supérieur à
13 est donc:
13
q=
36

2. Pour gagner au deuxième essai, il faut que Jean tire au moins une boule noire au premier
essai, que Martine perde ( ce qui est probable avec une probabilité de 1 − 13
36
= 23
36
), puis que
PASSERELLE 1

Jean tire deux boules blanches à son deuxième essai. Les événements étant indépendants,
la probabilité vaut:

184 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


4 23 1 23
P = (1 − p)(1 − q)p = × × =
5 36 5 225

Exercice 4

1. g est définie et dérivable sur IR. g ′ (x) = 1 − 12 cos x > 0 pour tout x.

CORRIGÉ
g est donc strictement croissante.
1
Pour tout x ̸= 0, on peut écrire g(x) = x(1 − 2x
sin x − x1 ).

Or
1 1
lim sin x = lim sin x = 0
x→−∞ 2x x→+∞ 2x

car la fonction sinus est bornée, donc

1 1 1 1
lim 1 − sin x − = lim 1 − sin x − = 1
x→−∞ 2x x x→+∞ 2x x
et par suite

lim g(x) = −∞ et lim g(x) = +∞.


x→−∞ x→+∞

D’après le théorème des valeurs intermédiaires, g est une bijection de IR dans IR. Donc
elle s’annule en un unique point que nous notons α.

2. On a f ′ (x) = 12 cos x. Donc | f ′ (x)| ≤ 1


2
pour tout x. D’après le théorème des accroisse-
ments finis, nous avons

1
∀(x, y) ∈ IR2 : |f (x) − f (y)| ≤ |x − y|.
2

3. a) Nous allons montrer par récurrence que

MATHÉMATIQUES
1
∀n ∈ IN |xn − α| ≤ |α|
2n

Le résultat est évident pour n = 0 car x0 = 0.

Supposons que le résultat soit vrai pour n.

Comme f (α) = α et xn+1 = f (xn ), on a d’après la question 2.,


1
| xn+1 − α| ≤ | xn − α|
2
et en utilisant l’hypothèse de récurrence, on obtient

1 1 1
PASSERELLE 1

| xn+1 − α| ≤ × | α| = n+1 | α|
2 2n 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 185


Ce qui prouve le résultat à l’ordre n + 1 et achève la démonstration.

b) D’après la question précédente ,

1
∀n ∈ IN | xn − α| ≤ | α|
2n
CORRIGÉ

1
Comme lim n = 0, le théorème d’encadrement assure la convergence de la suite (xn )
n→+∞ 2
converge vers α.
MATHÉMATIQUES
PASSERELLE 1

186 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


PHILOSOPHIE, LETTRES

SUJET
ET SCIENCES HUMAINES

Programme, conseils, bibliographie

PHILOSOPHIE

Public concerné
L’épreuve de philosophie, telle qu’elle est proposée dans le cadre de ce concours, ne
s’adresse pas à des étudiants spécialisés en philosophie.
Tout étudiant peut donc envisager de faire le choix de se lancer dans la dissertation
de philosophie, sous certaines conditions néanmoins.
• Il est nécessaire d’avoir acquis de manière assez ferme les principales bases de
la discipline lors de l’année d’initiation à la réflexion que représente la classe de
terminale du lycée (les exigences fondamentales qui prévalent pour la correction
de cette épreuve du concours « Passerelle » sont les mêmes que celles qui régulent
la préparation et l’évaluation du baccalauréat : mêmes règles de composition de la
dissertation, même corpus d’auteurs…).
• Il convient d’avoir consolidé et élargi sa culture générale lors de la deuxième année
d’études post-baccalauréat : la réflexion ne s’exerce pas à vide, dans le vague ; elle
suppose de la part des candidats, outre un bagage philosophique minimal, des
connaissances diverses fournissant références et exemples susceptibles d’appuyer
et d’éclairer leurs analyses (littérature, histoire, arts, sciences…).
• Enfin, les candidats doivent posséder quelques dispositions à l’interrogation cri-
tique du monde et de soi-même : curiosité et ouverture d’esprit permettent de
soutenir l’effort d’une raison qui s’exerce à la liberté de penser et qui, sensible à la
permanence et à l’actualité du questionnement philosophique, vise à aller plus loin

PHILOSOPHIE, LETTRES
dans la conquête de cette liberté, clé d’une maîtrise de sa propre pensée.

Programme
• En 2008, le thème était « Le travail ».
• En 2009, le thème était « Autrui : étranger par son altérité ? ».
• En 2010, le thème était « L’homme face à la mort ».
• En 2011, le thème était « Cultures et nature humaine ».
• En 2012, le thème était « L’art : l’expérience esthétique ».
• En 2013, le thème était « Le bonheur : but ultime de l’existance humaine ? ».
• En 2014, le thème était « Individu et Société ».
• En 2015, le thème était « L’imagination, reine des facultés ».
• En 2016, le thème sera « le Mal ».

Conseils de préparation
Exigeante, l’épreuve de dissertation philosophique est, toutefois, accessible à condi-
tion de s’engager dans un travail régulier à mener sur deux fronts.

Sur le plan des connaissances à posséder


A déjà été mentionnée l’importance d’une bonne culture générale.
PASSERELLE 1

Pour ce qui est du bagage philosophique à se constituer ou à consolider, il est attendu


des candidats qu’ils maîtrisent un certain nombre de grands concepts philosophiques
(termes techniques, définitions précises, distinctions par rapport au langage usuel…)
et qu’ils connaissent quelques auteurs majeurs, les grandes lignes de leurs analyses
élaborées sur tel ou tel thème.
ANNALES PASSERELLE Concours 2015 187
SUJET

À cette fin, il importe de procéder à des lectures, accompagnées de prises de notes,


débouchant si possible aussi sur des fiches de lectures. Lire le plus possible de textes
philosophiques est donc capital, pour connaître les problématiques des auteurs,
pour se confronter à d’autres pensées que la sienne, pour s’imprégner de démarches
exemplaires par leur rigueur démonstrative et/ou leur puissance interrogatrice. Mais,
comme il est difficile d’entrer dans des oeuvres longues et des systèmes d’une com-
plexité savante, il faut plutôt veiller à se délimiter des parcours de lecture bien précis,
sans se fixer d’objectifs démesurés : on n’attend pas des candidats des connaissances
pointues ni érudites en histoire de la philosophie.
Viser l’exhaustivité ferait courir le risque de la dispersion et de la superficialité. Lire
des passages, des extraits, peut s’avérer déjà très fécond pour exercer la réflexion (et
donc suffisant pour souscrire aux exigences de l’épreuve), dès lors que cette lecture
est attentive et méthodique. Aussi conseillons-nous ci-dessous, outre des oeuvres
philosophiques, quelques ouvrages « scolaires » à la fois clairs et consistants, aide
précieuse pour une approche progressive des concepts et des textes.

Sur le plan des techniques à maîtriser pour l’écriture et l’organisation de


la dissertation
Cet aspect du travail suppose l’apprentissage et la mise en oeuvre de méthodes et de
règles formelles dont certaines sont étudiées, approfondies tout au long de la scola-
rité : depuis des conventions générales d’écriture (paragraphes et alinéas séparant les
idées et les parties, titres d’oeuvres à souligner, exclusion des abréviations…), jusqu’à
des règles de rhétorique plus spécifiques à la dissertation (division en introduction
– développement – conclusion, transition entre chaque grande partie du développe-
ment, usage de connecteurs logiques…).
En ce qui concerne plus particulièrement la dissertation de philosophie, il est requis
des candidats qu’ils s’attachent à deux points :
a) l’énoncé-question ne peut être abordé sans un travail préalable précis d’analyse et
de réflexion sur les termes du sujet (leurs différentes significations), sur la forme
PHILOSOPHIE, LETTRES

du questionnement, sur ses présupposés : repérer et/ou reformuler tous ces élé-
ments permet de délimiter les enjeux du sujet et, par là même, de dégager les
niveaux de réponse à proposer dans la copie.
b) l’essentiel du travail consiste à produire une argumentation cohérente, claire et
rigoureuse, faisant progresser l’analyse vers l’établissement d’une réponse, d’une
thèse, qui soit la plus rationnelle, la plus justifiée possible, face au(x) problème(s)
soulevé(s) par la question de départ. Les connaissances (définitions conceptuelles,
auteurs…) sont à mobiliser par le candidat au cours de la copie, non pour faire
montre de sa culture, quelle qu’elle soit, ni pour se dispenser de réfléchir (en utili-
sant, par exemple, les auteurs comme arguments d’autorité), mais pour enrichir et
aiguiser ses propres analyses, ses idées, approches et questionnements critiques.

Bibliographie
Instruments de travail
• É. Clément (dir.), C. Demonque, P. Khan et al., Pratique de la philosophie de A à Z,
éd. Hatier. Dictionnaire présentant aussi bien des notions, des concepts, que des
philosophes, des textes : très utile, très complet.
• Ouvrage collectif, Gradus philosophique (répertoire d’introductions méthodiques
à la lecture des oeuvres), éd. Garnier-Flammarion, 1994. Des articles relativement
PASSERELLE 1

courts présentent de nombreuses oeuvres majeures après une biographie suc cincte
de l’auteur, ex. : pour Platon, présentation de quatre dialogues, Ménon, Phédon,
Phèdre, Timée.

188 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
• C. Roux-Lanier (dir.), Le Temps des philosophes, éd. Hatier, 1995. Il s’agit d’un ma-
nuel à destination des terminales L, ES, S, mais qui représente une vaste somme
proposant des textes classés chronologiquement, situés dans leurs contextes his-
torique et culturel, un glossaire final – termes techniques classés par auteurs, etc.
• Léon-Louis Grateloup, Anthologie philosophique, nouveaux éléments pour la ré-
flexion, Hachette-Lycée. C’est un autre manuel dont le classement n’est pas chrono-
logique mais thématique : notions classées alphabétiquement, de « Anthropologie »
à « Violence ».

Textes fondamentaux
Nous ne précisons pas d’éditions car il en existe plusieurs pour tous ces textes : soit
en petits classiques, soit en collections de poche – Hachette, Folio-Essais, Garnier-
Flammarion, Points-Seuil, Vrinpoche, Presses-Pocket Agora, Tel-Gallimard, 10/18, etc.
Platon : Apologie de Socrate ; Ménon ; Gorgias ; La République ; Phèdre, Le Banquet…
/ Aristote : Éthique à Nicomaque ; La Politique… / Épictète : Manuel / Épicure : Lettre
à Ménécée / Machiavel : Le Prince / Hobbes : Le Citoyen ; Léviathan / Descartes :
Méditations métaphysiques ; Le Discours de la méthode… / Pascal : Pensées / Spi-
noza : Éthique ; Traité théologico-politique / Rousseau : Discours sur l’origine et les
fondements de l’inégalité parmi les hommes ; Le Contrat social… / Kant : Critique de
la raison pure ; Fondements de la métaphysique des moeurs ; Opuscules sur l’histoire
(Idée d’une histoire universelle, Projet de paix perpétuelle)… / Hegel : La Raison
dans l’histoire ; Esthétique ; La Phénoménologie de l’esprit… / Marx (et Engels) : Le
Manifeste du parti communiste… / Nietzsche : Généalogie de la morale ; Par-delà
le bien et le mal ; Crépuscule des idoles, Le Gai Savoir… / Freud : Cinq leçons sur la
psychanalyse ; Sur le rêve ; Malaise dans la civilisation… / Alain : Idées ; Éléments
de philosophie ; Propos (sur les pouvoirs ; sur le bonheur)… / Bergson : L’évolution
créatrice ; Le rire ; la Pensée et le mouvant ; l’Énergie spirituelle… / Bachelard : La
formation de l’esprit scientifique ; la Philosophie du non ; la psychanalyse du feu… /
Merleau-Ponty : Phénoménologie de la perception ; Éloge de la philosophie ; L’OEil et

PHILOSOPHIE, LETTRES
L’Esprit… / Sartre : L’Être et le Néant ; L’existentialisme est un humanisme… / Arendt :
Le système totalitaire ; Du mensonge à la violence ; Condition de l’homme moderne…
/ Lévi-Strauss : Tristes tropiques ; Race et histoire… / Michel Foucault : L’ordre du dis-
cours ; Histoire de la folie à l’âge classique ; Les mots et les choses…

LETTRES

Public concerné
L’épreuve de lettres telle qu’elle est proposée dans le cadre du concours ne s’adresse
pas à des étudiants spécialisés en littérature.
Tout étudiant peut donc envisager de faire le choix de se lancer dans la dissertation
littéraire, sous certaines conditions néanmoins.

Nature de l’épreuve
Le sujet demande de la part de l’étudiant des connaissances littéraires acquises au
cours de sa scolarité :
• connaissances « classiques » : les grands auteurs au programme des classes de
seconde et première ;
PASSERELLE 1

• connaissances « approfondies » : les auteurs étudiés en scolarité après le baccalau-


réat ;
• connaissances « personnelles » : les auteurs choisis librement dans la pratique de la
lecture comme loisir.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 189


SUJET

Programme
• En 2008, le thème était « Le bourgeois dans la littérature ».
• En 2009, le thème était « La représentation du travail dans la littérature française ».
• En 2010, le thème était « Le roman policier : émergence et évolution d’un genre
littéraire ».
• En 2011, le thème était « Autobiographie et roman autobiographique ».
• En 2012, le thème était « Le thème de la guerre dans la littérature ».
• En 2013, le thème était « La littérature et l’engagement ».
• En 2014, le thème était « L’étranger en littérature, source de réflexion et de diffusion
d’idées nouvelles ».
• En 2015, le thème était « Les auteurs français dans la première guerre mondiale ».
• En 2016, le thème sera « Ce que nous devons au siècle des lumières ».

Conseils de préparation
Pour traiter correctement le sujet, il est attendu de l’étudiant :
• Une capacité à lire et comprendre un sujet en recherchant les différents aspects
de traitement possibles et les différents points de vue possibles. Il convient donc
de se défier d’une lecture univoque du sujet proposé. L’exploration des termes de
l’énoncé est particulièrement recommandée.
• Qu’il mobilise ses connaissances dans le domaine de la littérature, quelles que
soient les sources d’acquisition. L’originalité des auteurs cités n’est pas un critère
déterminant.
• Qu’il structure correctement son raisonnement afin de développer un point de vue
avec progression et en s’appuyant sur des références précises (auteurs et oeuvres).
• Qu’il organise son écriture afin de conduire ce raisonnement : introduction, déve-
loppement et conclusion. Les règles traditionnelles de construction d’un devoir,
d’une partie et d’un paragraphe doivent être maîtrisées.
• Qu’il témoigne d’une maîtrise de l’expression et de la communication écrites dans
le souci de communiquer avec un lecteur.
PHILOSOPHIE, LETTRES

• Qu’il témoigne d’une maîtrise de la langue française dans la correction orthogra-


phique et grammaticale.
• La capacité à développer un point de vue personnel, notamment en situant la litté-
rature dans un contexte (historique, socioculturel…) est appréciée.
• Les compétences méthodologiques pour répondre au sujet sont celles développées
dans l’apprentissage scolaire.

Bibliographie
Tout étudiant pourra s’appuyer sur les cours suivis dans son cursus (se reporter aux
programmes de français et littérature des lycées de l’Éducation nationale).
Aucun ouvrage particulier n’est à recommander sinon les manuels de français de
seconde, première et terminale.
Certains sites sur Internet sont consacrés à la littérature (« auteurs », « littérature », «
rubriques littéraires », « écrivains », « poètes », « histoire littéraire », « culture et littéra-
ture », « histoire de la langue française », « notions minimales d’histoire littéraire », etc.).
Cependant, l’entraînement est une source considérable de progrès.
L’évaluation ou l’auto-évaluation (référence à des corrigés de sujets donnés dans des
ouvrages d’annales) sont nécessaires lors de la préparation.
PASSERELLE 1

190 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
SCIENCES HUMAINES

Public concerné
Les candidats susceptibles de choisir l’épreuve de sciences humaines doivent possé-
der une solide culture générale en histoire, sociologie et/ou économie.
Toutes ces sciences sociales abordent un même phénomène sous des angles diffé-
rents mais complémentaires.
Elles permettent de se déprendre des préjugés du discours commun.
Il convient donc de ne pas se satisfaire du seul discours journalistique qui ne saurait
suffire à se constituer une culture générale : il faut connaître les bases des disciplines
de sciences sociales ainsi que leur esprit pour mieux sociologiser un problème d’ac-
tualité à l’aide de références et d’outils conceptuels.

Programme
• En 2008, le thème était « Sociologies de la pauvreté et de l’exclusion ».
• En 2009, le thème était « Le lien social à l’épreuve des mutations des sociétés ».
• En 2010, le thème était « La démocratie ».
• En 2011, le thème était « Histoire et changement ».
• En 2012, le thème était « Hiérarchie et stratifications sociales ».
• En 2013, le thème était « La bureaucratie ».
• En 2014, le thème était « Elite, élites et élitisme ».
• En 2015, le thème était « Etat, Culture et politique ».
• En 2016, le thème sera « La mutation des formes du politique ».

Conseils de préparation
• L’intelligence du sujet forme le premier critère de l’évaluation. Elle tient dans la
capacité de problématisation d’une question, c’est-à-dire dans la capacité à soule-
ver les enjeux intellectuels qui s’y attachent. Cela suppose une connaissance des

PHILOSOPHIE, LETTRES
grandes questions qui traversent les sciences humaines et sociales. Cette bonne
culture suppose maîtrise des concepts et connaissance des auteurs essentiels (voir
bibliographie). Première recommandation donc : procéder à des lectures.
• La possession de connaissances techniques sur le thème proposé forme le deu-
xième critère. Connaissances factuelles (chiffres, données, résultats d’enquête, etc.)
et connaissance d’auteurs spécialisés sur la question. Nourrir la copie d’un point de
vue d’expert suppose l’appropriation de ces connaissances. Les copies se révèlent
souvent très pauvres en la matière.
• Enfin, troisième recommandation générique : la démonstration de la maîtrise des
règles élémentaires de la dissertation. Capacité à développer une argumentation
(plan, architecture de la dissertation), respect de la langue (syntaxe et orthographe).

Bibliographie
Lire les manuels de sociologie et les introductions à l’économie sur trois fondateurs
des sciences sociales :
• Laurent Fleury, Max Weber, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2001.
• Philippe Steiner, La Sociologie de Durkheim, éd. La Découverte, coll. « Repères »,
1994.
• Frédéric Vandenberghe, La Sociologie de Georges Simmel, éd. La Découverte, coll.
PASSERELLE 1

« Repères », 2001.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 191


PHILOSOPHIE, LETTRES
SUJET

ET SCIENCES HUMAINES
} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE


LE CANDIDAT DOIT CHOISIR UN SUJET PARMI LES 3 SUJETS PROPOSES.

Le numéro du sujet choisi doit être indiqué sur la première page de la copie :

N° 1 Philosophie
N° 2 Lettres
N° 3 Sciences Humaines

SUJET N° 1 : PHILOSOPHIE

L’imagination est-elle créatrice ?

SUJET N° 2 : LETTRES
Le Feu (Journal d’une escouade) est un roman d’Henri Barbusse (1873-1953), publié
à Paris chez Flammarion en 1916.
Pour cet ouvrage, l’auteur reçut le prix Goncourt.
Ce roman, qui fit scandale, obtint un succès considérable et demeure la seule œuvre
encore largement connue de ce romancier engagé.

«En me réveillant d’un sommeil de plomb, j’ai vu les quatre cadavres que les sapeurs
PHILOSOPHIE, LETTRES

avaient atteints par-dessous, dans la plaine, et qu’ils avaient accrochés et halés avec
des cordes dans leur sape. Chacun d’eux contenait plusieurs blessures à côté l’une de
l’autre, les trous des balles distants de quelques centimètres : la mitrailleuse avait tiré
serré. On n’avait pas retrouvé le corps de Mesnil André. Son frère Joseph a fait des
folies pour le chercher ; il est sorti tout seul dans la plaine constamment balayée, en
large, en long et en travers par les tirs croisés des mitrailleuses. Le matin, se traînant
comme une limace, il a montré une face noire de terre et affreusement défaite, en
haut du talus.

On l’a rentré, les joues égratignées aux ronces des fils de fer, les mains sanglantes,
avec de lourdes mottes de boue dans les plis de ses vêtements et puant la mort. Il
répétait comme un maniaque : « Il n’est nulle part. » Il s’est enfoncé dans un coin avec
son fusil, qu’il s’est mis à nettoyer, sans entendre ce qu’on lui disait, et en répétant :
« Il n’est nulle part. »

Il y a quatre nuits de cette nuit-là et je vois les corps se dessiner, se montrer, dans
l’aube qui vient encore une fois laver l’enfer terrestre.

Barque, raidi, semble démesuré. Ses bras sont collés le long de son corps, sa poitrine
PASSERELLE 1

est effondrée, son ventre creusé en cuvette. La tête surélevée par un tas de boue,
il regarde venir par-dessus ses pieds ceux qui arrivent par la gauche, avec sa face
assombrie, souillée de la tache visqueuse des cheveux qui retombent, et où d’épaisses
croûtes de sang noir sont sculptées, ses yeux ébouillantés : saignants et comme cuits.

192 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Eudore, lui, paraît au contraire tout petit, et sa petite figure est complètement blanche,
si blanche qu’on dirait une face enfarinée de Pierrot, et c’est poignant de la voir faire
tache comme un rond de papier blanc parmi l’enchevêtrement gris et bleuâtre des
cadavres. Le Breton Biquet, trapu, carré comme une dalle, apparait tendu dans un
effort énorme : il a l’air d’essayer de soulever le brouillard, cet effort profond déborde
en grimace sur sa face bossuée par les pommettes et le front saillant, la pétrit hideuse-
ment, semble hérisser par places ses cheveux terreux et desséchés, fend sa mâchoire
pour un spectre de cri, écarte toutes grandes ses paupières sur ses yeux ternes et
troubles, ses yeux de silex ; et ses mains sont contractées d’avoir griffé le vide.

Barque et Biquet sont troués au ventre, Eudore à la gorge. En les traînant et en les
transportant, on les a encore abîmés. Le gros Lamuse, vide de sang, avait une figure
tuméfiée et plissée dont les yeux s’enfonçaient graduellement dans leurs trous, l’un
plus que l’autre. On l’a entouré d’une toile de tente qui se trempe d’une tache noirâtre
à la place du cou. Il a eu l’épaule droite hachée par plusieurs balles et le bras ne
tient plus que par des lanières d’étoffe de la manche et des ficelles qu’on y a mises.
La première nuit qu’on l’a placé là, ce bras pendait hors du tas des morts et sa main
jaune, recroquevillée sur une poignée de terre, touchait les figures des passants. On
a épinglé le bras à la capote.

Un nuage de pestilence commence à se balancer sur les restes de ces créatures avec
lesquelles on a si étroitement vécu, si longtemps souffert.

Henri Barbusse, Le Feu (Flammarion, 1916)

Vous résumerez et analyserez ce texte.


Puis, vous répondrez à cette question :
Comment ce texte illustre-t-il la transformation de l’image de la guerre par
les auteurs qui ont été témoins de la Première Guerre mondiale ?

PHILOSOPHIE, LETTRES
SUJET N° 3 : SCIENCES HUMAINES

L’intervention de l’Etat en matière de culture en France : enjeux


historiques, défis politiques.
PASSERELLE 1

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 193


CORRIGÉ

SUJET N° 1 : PHILOSOPHIE

L’imagination est-elle créatrice ?


Au sens général, l’imagination est la faculté de produire des images. Par son lien aux
CORRIGÉ

images, à du « visible » sur le plan mental, cette modalité de la conscience est en op-
position à la formation et représentation de pensées pures ou de concepts qui eux ne
donnent lieu à aucune représentation « visible ». On attribue volontiers à l’imagination
une force de créativité et d’inventivité : on encourage les enfants à développer leur
richesse imaginative spontanée et on loue la puissance démiurgique d’un romancier
capable de donner vie à un monde imaginaire, tel Balzac édifiant une vaste « comé-
die humaine » où se révèle un génie visionnaire au-delà de l’observateur soucieux de
réalisme. Mais l’imagination est-elle vraiment créatrice ? A-t-elle en elle-même cette
puissance qui lui permettrait de mériter le titre de « reine des facultés » décerné par
Baudelaire ? Si, selon une autre définition générale, est « imaginaire » ce qui n’existe
que dans l’imagination, par opposition à ce qui existe dans la réalité, on se heurte à
un problème : l’imaginaire doit se penser en relation à l’absence, à ce qui est absent
du réel et n’a de présence que sur le plan mental ou sur le mode de la fiction. Si l’ima-
gination donne un être à ce qui n’est pas, quel est le statut de cet être où se mêle du
non-être, et s’il y a création, de quelle création s’agit-il ? Pour reconnaître pleinement
à l’imagination un pouvoir créateur, il faut peut-être voir en elle une faculté capable
de produire une transformation effective du réel, au-delà du pouvoir de forger des
images ou des fictions, mais peut-être aussi grâce à ce pouvoir. Nous verrons d’abord
pourquoi la tradition philosophique conteste la puissance créatrice de l’imagination,
avant de réévaluer cette faculté sous un angle dynamique et créateur, comme pouvoir
déréalisant marquant une liberté de la conscience face au réel, et comme pouvoir
PHILOSOPHIE, LETTRES

d’ouverture à un irréel qui irrigue la vie de l’esprit et enrichit notre vision du réel
lorsque « l’objet » particulier de l’imagination se réalise.

I - Dans sa représentation traditionnelle, l’imagination ne possède pas de pouvoir


créateur en elle-même
1) L’imagination, faculté bien plus reproductrice que productrice
2) Si elle est productrice, c’est de chimères vaines voire dangereuses
3) L’affectivité est le vrai ressort du pouvoir apparent de l’imagination

II - Une force d’échappement au réel et de dépassement du réel par une double


néantisation - Sartre
1) Néantisation de l’objet imaginé en tant qu’on cesse de le considérer comme rele-
vant du monde réel
2) Néantisation du réel en posant l’objet : la visée de l’objet par la conscience ima-
geante pose le monde comme néant
3) Ambivalence dans cet écart par rapport au réel : certes signe d’une liberté de
la conscience qui n’est pas enlisée dans le réel, la mise à distance du réel peut
toutefois en rester à la constitution d’illusions
PASSERELLE 1

III - Réhabilitation plus complète de l’imagination comme puissance créatrice : ouver-


ture sur un irréel qui est davantage qu’une négation de la réalité perçue
1) C’est la mémoire qui est reproductrice et non pas l’imagination qui, elle, est véri-
tablement inventive, productrice – Bachelard

194 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


2) L’imagination artistique, « poétique » (poiesis étymologiquement : création) – Bau-
delaire / Delacroix
3) L’imagination du possible comme préparation à une connaissance plus vraie et à
l’action pour un monde meilleur : progrès dans le réel (science et politique) par
le détour et l’anticipation de l’imaginaire

SUJET N° 2 : LETTRES

CORRIGÉ
ATTENDUS
La première Guerre mondiale est un conflit qui prit une dimension internationale. De
1914 à 1918, elle oppose l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie, rejointes par la Turquie
(1914) et la Bulgarie (1915), à la Serbie, à la France, à la Russie, à la Belgique et à
la Grande-Bretagne, alliées au Japon (1914), à l’Italie (1915), à la Roumanie et au
Portugal (1916), enfin aux États-Unis, à la Grèce, à la Chine et à plusieurs États sud-
américains (1917).

Face au bilan de neuf millions de morts, l’assassinat de l’archiduc héritier François-


Ferdinand de Habsbourg, à Sarajevo par un jeune nationaliste serbe le 28 juin 1914,
apparaît aujourd’hui comme un fait divers qui ne peut évidemment rendre compte
des origines de ce cataclysme. Les raisons de l’embrasement du conflit sont à recher-
cher dans l’état de tension croissant de la situation internationale.

Ce conflit inaugure dans l’histoire des hommes le phénomène tragique de la guerre


totale et mondiale :
• Une guerre totale qui exige l’engagement de plus en plus global des peuples.
• Une guerre mondiale en raison du poids que pèse l’Europe dans le monde au
début du XXème siècle, ce qui entraîne automatiquement les autres continents dans
le conflit.

PHILOSOPHIE, LETTRES
Pour la génération de 1914-1918, cette guerre, dénommée par la suite Grande Guerre,
signe un changement d’époque, la disparition d’un ordre ancien, la véritable fin
du XIXème siècle. Dans bien des domaines, elle apporte des innovations brutales :
technologie militaire, place des femmes et des ouvriers dans la société, intervention
étendue de l’État. Elle entraîne également des bouleversements avec la révolution
prolétarienne en Russie.

Pour chaque peuple, l’enjeu de la guerre est pleinement accepté : pour les Français,
il s’agit de reprendre l’Alsace et la Lorraine perdues en 1870, pour les Allemands,
d’obtenir dans le monde une reconnaissance et une légitimité. Pour tous, le risque
apparaît limité : chacun est persuadé que la puissance et le coût des armes modernes
conduisent à une guerre très courte. Les plus pessimistes parient sur six mois et les
soldats se voient de retour dans leurs foyers pour Noël.

Il ne s’agit pas dans le traitement du sujet, de s’attarder sur la succession des événe-
ments militaires faits d’assauts, meurtriers autant qu’inutiles, et de longues périodes
d’enterrement au fond des tranchées dans des conditions de misère physique et mo-
PASSERELLE 1

rale inimaginables auparavant et à cette époque. Il s’agit de s’attacher à cette question


: de la déclaration de guerre du 3 août 1914 jusqu’à l’armistice du 11 novembre 1918,
comment la vision de la guerre « fraîche et joyeuse » a-t-elle été transformée ? Com-
ment les auteurs français, romanciers ou poètes, ont-ils témoigné des événements et
de cette transformation ?

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 195


Alors que la guerre est souvent étudiée en termes de stratégie militaire, le regard
porté sur la première Guerre mondiale intègre fortement les hommes et leur quoti-
dien tout en s’interrogeant sur ce que fut leur comportement mental face à ce type
de guerre à laquelle ils n’étaient pas préparés. Deux analyses se sont développées
au fil du temps :
• D’un côté, celle qui montre que, même si le moral des soldats a varié d’un moment
à l’autre, ces soldats ont conservé la conviction de devoir « tenir » et combattre
CORRIGÉ

jusqu’au bout en raison de l’enjeu national. Ils ont donc consenti au sacrifice qui
leur était demandé.
• De l’autre côté, celle qui s’emploie à démontrer que les soldats, littéralement « dé-
cervelés » par la dureté du combat et indifférents à l’avenir national, n’ont continué
à combattre que malgré eux, terrorisés par la discipline militaire. La reconnaissance
de la place faite par la nation aux « fusillés pour l’exemple » par Lionel Jospin pre-
mier ministre en 1997, a montré l’amplification de ce phénomène de victimisation
des combattants.

L’historiographie a traditionnellement opposé deux types de guerre : la guerre de


mouvement et la guerre de positions symbolisée par les tranchées dans lesquelles
les combattants s’enterrent. Cette vision classique est transformée par les mutations
que la guerre opère en raison des progrès de l’époque, à tel point que l’on puisse
parler de « guerre industrielle ». Cette forme de guerre demande une logistique que
l’époque mettait à disposition pour la première fois : les transports d’abord par voie
ferrée, ensuite par la route, pour acheminer les énormes quantités d’obus et d’équipe-
ments nécessaires, ainsi que les troupes, deviennent prépondérants. Notre mémoire
collective de la Grande Guerre contient les images des taxis de la Marne et de la Voie
sacrée. A cela s’ajoute bien évidemment la puissance de l’industrie de guerre four-
nisseur d’armes, équipements, munitions… Les soldats vont découvrir que le progrès
les amène à se battre, et à périr, non plus uniquement dans le corps à corps à la
baïonnette mais sous les coups de l’artillerie, face aux mitrailleuses, à l’aviation, aux
PHILOSOPHIE, LETTRES

gaz et aux lance-flammes…

Des combattants de la première Guerre mondiale étaient écrivains avant de devenir


soldats, qu’ils aient été mobilisés ou qu’ils se soient engagés. Ils ont mis en mots
leur expérience en même temps qu’ils étaient confrontés à la peur et à la terreur, à
la douleur et à la mort… Qu’est-ce qui relie ces hommes et leurs œuvres ? Rassem-
blés dans l’obligation de faire la guerre et l’impossibilité d’y échapper, dans le désir
de l’observer puis de la commenter, ils constituent une génération. Cette génération
témoigne d’une évolution de la perception de la guerre.

On pourrait ainsi proposer une chronologie d’époques traçant cette évolution.

• L’époque de la mobilisation qui peut en même temps être éclairée par l’enthou-
siasme et la confiance, ou assombrie par la résignation et la peur devant l’inconnu.
Exemples :
Guillaume Apollinaire : Calligrammes, poèmes de la paix et de la guerre, 1913-1916.
Roger Martin du Gard : Les Thibault : L’Été 1914, 1936.

• L’époque des premières désillusions à l’épreuve du feu, devant la réalité des com-
PASSERELLE 1

bats. Les soldats abandonnent leur conception romantique de la guerre, héritée


de leur apprentissage de l’histoire de France ou des romans d’aventure de leur
enfance, pour se confronter à la réalité des armes destructrices, des rats dévorant
les cadavres dans les ruines…

196 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Maurice Genevoix :
Sous Verdun, août-octobre 1914.
Nuits de guerre, 1917.
• L’époque du traumatisme lorsque les troupes s’enterrent vivantes dans les tran-
chées. Epreuve physique, épreuve morale mais aussi déshumanisation complète…
C’est alors que la guerre prend son nom de « grande boucherie ».
Exemple : le texte proposé en sujet.

CORRIGÉ
• L’époque de la réaction, où l’opposition à l’absurdité de la guerre, ou également à
l’absurdité de son commandement, entraîne certains auteurs dans une aspiration
pacifiste qu’incarnent les mutineries de 1917.
Roland Dorgelès : Les Croix de bois, chapitre IX, 1919.
Blaise Cendrars : La Guerre au Luxembourg, 1916.

Le texte proposé s’inscrit dans cette évolution.


C’est dans ce sens que le candidat devra construire son commentaire après l’analyse
de contenu.

La cohérence de la construction du devoir et la correction de l’expression seront des


éléments évalués.

SUJET N° 3 : SCIENCES HUMAINES


L’intervention de l’Etat en matière de culture en France : enjeux historiques,
défis politiques.

L’intervention de l’Etat en matière de culture a été l’objet de débats. Dans le passé,


avec une conflictualité opposant un libéralisme à un interventionnisme qui pouvait
apparaître, sous l’Ancien Régime, en ses fonctions d’institution d’un champ littéraire

PHILOSOPHIE, LETTRES
et artistique (académies), de protection (mécénat royal privé ou public), de coercition
(censures). Dans le présent, avec un désengagement de l’Etat que d’aucuns nomment
« la fin de l’Etat culture » (Guy Saez). Dans l’avenir avec un jeu de complémenta-
rité entre politiques culturelles déconcentrées et politiques culturelles décentralisées.
L’Etat en France a joué un rôle prédominant pour les politiques culturelles : il impor-
tait d’en rappeler les enjeux historiques et les défis politiques qui, si l’on place la
question de l’Etat au cœur de la problématique, peuvent se lire sous la double pers-
pective d’une valorisation historique de l’Etat dans l’institution de la culture en France
(I), et d’une fragilisation récente, voire d’une dévalorisation politique de l’Etat qui
peut conduire à une paradoxale dépolitisation des politiques culturelles (II).

I-L
 A VALORISATION HISTORIQUE DE L’ETAT ET DE LA CULTURE : UNE
HISTOIRE CONJOINTE EN FRANCE

A / Une tradition d’intervention : l’héritage de l’Ancien Régime


1. Les formes de l’intervention étatique : académies (1635. 1648, 1661, etc.), mécénats,
et censures
2. Le rayonnement de la France et le prestige de l’Etat-Nation : du XVIIème siècle au
XIXème siècle
PASSERELLE 1

B / Le charisme de ministres et de président de la République


1. Les formes de l’intervention : ministérielles (Malraux, Lang) et présidentielles (Pom-
pidou, Mitterrand)
2. La résurgence d’un mécénat d’Etat sous la Cinquième République : de Beaubourg
aux Grands Travaux
ANNALES PASSERELLE Concours 2015 197
C / La création d’une administration des « Affaires culturelles »
1. La segmentation des logiques d’action : création artistique versus démocratisation
de la culture ?
2. L a sédimentation sectorielle : création d’administrations centrales, et regroupe-
ments historiques
CORRIGÉ

II - LES DEFIS POLITIQUES D’AUJOURD’HUI : UN RETOURNEMENT AXIO-


LOGIQUE ET POLITIQUE

A / La triple crise des politiques culturelles et de l’intervention étatique


1. L a dégradation / désaffiliation de l’artiste et disqualification des institutions cultu-
relles jugées « élitistes »
2. L a disqualification du public et de l’espace public (espace public médiatique vs
critique ou oppositionnel)
3. L a destitution du politique, la fin du politique au profit du paradigme économique
(dans les années 2000)

B/U  n triple procès : l’affirmation d’une idéologie ou d’une « rhétorique


réactionnaire » (Hirschman) ?
 ne illégitimité des politiques culturelles ? De L’Etat culturel (Fumaroli, 1991) à la
1. U
présidence (2007-12)
2. U
 ne inanité du projet de démocratisation ? Le « discours d’échec » de Bourdieu
(1966) à Donnat (2013).
3. U
 ne inéquité de la culture ? La critique des hiérarchies culturelles et des institutions
jugées « élitistes »

C/L  a conjonction d’une triple crise de légitimité, d’autorité, et de centralité


de l’Etat
PHILOSOPHIE, LETTRES

 uid de la légitimité triple de l’Etat (Weber) : légitimité traditionnelle, charisma-


1. Q
tique et rationnelle-légale
 uid de l’autorité de l’Etat : (ageo, auctor, auctoritas) : représentation, prestige du
2. Q
politique par la culture
 uid de la centralité de l’Etat : centre-périphéries, Paris-province, centralité insti-
3. Q
tutionnelle et symbolique
PASSERELLE 1

198 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


CONCOURS
PASSERELLE 2

PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 201


Epreuves communes
Passerelle 2
Épreuves communes
• Synthèse de dossier 205
• TAGE-MAGE 224
• Test d’anglais 229

Épreuves au choix
• Allemand 243
• Biologie 248
• Créativité et gestion de projet 255
• Droit 258
• Economie 263
• Espagnol 276
• Gestion 284
• Gestion et négociation commerciale 291
• Informatique 310
• Italien 316
• Management d’une entreprise d’Hôtellerie et de Restauration 320
• Marketing 339
• Mathématiques 351
• Philosophie, lettres et sciences humaines 356
• STAPS 369

PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 203


SYNTHÈSE DE DOSSIER

SUJET
Programme, conseils, bibliographie

NATURE DE L’ÉPREUVE
Il s’agit d’une épreuve qui fait appel à la réflexion, à l’esprit d’analyse du candidat et,
surtout, à sa capacité à distinguer l’essentiel de l’accessoire. Les candidats reçoivent
un dossier centré sur un problème donné, à caractère social, culturel, économique,
comportant un certain nombre de documents sur le problème posé.
Il s’agit, dans un bref délai, d’en extraire les informations qui paraissent essentielles,
en vue de fournir une synthèse portant sur la compréhension du texte.

MÉTHODOLOGIE PROPOSÉE

A) Analyse des documents du dossier


Le candidat doit procéder à la lecture et à l’analyse rigoureuse des documents, pris
d’abord isolément, puis dans leur ensemble. La brièveté de l’épreuve n’autorise que
deux lectures :
- la première lecture doit permettre de découvrir le cadre du sujet et son contenu,
d’effectuer la recherche initiale des idées fondamentales, des axes thématiques du
dossier ;
- la seconde lecture, plus rapide, doit aboutir à relever dans l’ensemble des docu-
ments, l’identité, l’opposition, la contradiction ou la complémentarité... des idées
forces du dossier.

B) Elaboration du plan

SYNTHÈSE DE DOSSIER
Le plan doit traduire une démarche réfléchie du candidat sur les axes essentiels du
dossier. Il ne doit donc pas être une succession neutre de titres ou une juxtaposition
des documents du dossier.
Le travail de synthèse doit donc être construit à partir d’une idée générale. Le plan
doit être clair, spécifique au sujet, expressif pour le lecteur, cohérent dans la progres-
sion et vis-à-vis du dossier : il doit répondre avec précision et rigueur à la probléma-
tique d’ensemble du dossier, à partir des seules données de ce dossier. Il doit contenir
des structures apparentes avec des titres et des sous-titres.

C) Rédaction
La rédaction peut être facilitée par l’exploitation ou la reproduction adroite, des meil-
leures expressions et phrases des textes. Le style doit être sobre, concis : les expres-
sions vagues et passe-partout ou empruntées au langage parlé doivent être prohibées,
ainsi que le style personnel. Les fautes de syntaxe et d’orthographe, l’irrespect des
règles grammaticales et les impropriétés de langage pénaliseront les candidats.
La synthèse ne doit pas dépasser trois pages manuscrites. Cela exige d’éliminer toute
formule inutile. Il convient cependant de soigner les transitions.
PASSERELLE 2

L’introduction ne doit pas dépasser deux à trois phrases. Il s’agit de présenter la


nature du dossier et sa problématique. Parfois, une définition, ou la délimitation du
sujet, peut s’avérer nécessaire, mais l’annonce du plan dans ses superstructures (par-
ties) est indispensable en fin d’introduction.
Le contenu de la synthèse doit être présenté de manière logique et cohérente : les

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 205


SUJET

idées, les démonstrations et illustrations doivent s’enchaîner de manière réelle et non


artificielle.
Au-delà même de son esprit d’analyse et de synthèse, le candidat doit projeter sa per-
sonnalité et son intelligence dans les choix qu’il opère entre les idées et les faits du
dossier, dans la progression de sa démarche intellectuelle, dans l’articulation formelle
d’une idée à l’autre, dans le choix et l’utilisation des illustrations mises au service des
idées qu’il avance et qui traduisent perception et maîtrise du dossier.
Pour cette épreuve, il est nécessaire que le candidat maîtrise bien son temps, aussi
est-il suggéré le déroulement suivant :
- lecture et analyse : 45 minutes ;
- élaboration du plan : 15 minutes ;
- rédaction de la synthèse et transcription sur la copie d’examen : 60 minutes.

Critères d’évaluation
Ils porteront sur les aspects suivants :
- formulation d’un plan rigoureux ;
- pertinence de l’analyse et perception de l’essentiel ;
- clarté de la synthèse par une bonne maîtrise de la langue écrite.
SYNTHÈSE DE DOSSIER
PASSERELLE 2

206 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SYNTHÈSE DE DOSSIER

SUJET
} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE


CALCULATRICES INTERDITES

CONSIGNE :

À partir des seuls documents ci-joints (présentés dans ce dossier par ordre chro-
nologique), tous les candidats doivent rédiger une note de synthèse de 3 pages
maximum.
Il est rappelé que la synthèse doit mettre en évidence les idées essentielles du
dossier, sans aucun ajout personnel, dans le cadre d’un PLAN aux structures
apparentes (1ère partie : titre – A : titre – B : titre…) traduisant une démarche
réfléchie sur l’ensemble des éléments du dossier. Chaque fois qu’un candidat dans
sa synthèse se réfère à un ou plusieurs documents du dossier, il doit citer entre
parenthèses le ou les numéros du ou des documents concernés (ex. : doc. 1 ou
doc. 3,4).

Sujet : CONSOMMER AUTREMENT


Doc. 1 : « Il faut consommer autrement » (Entretien Yvon Chouinard, Les Echos,
janvier 2010)

Doc. 2 : L’émergence de la consommation collaborative (Le Nouvel Observateur,


décembre 2011)

SYNTHÈSE DE DOSSIER
Doc. 3 : Les Français prêts à consommer autrement (Le Figaro, avril 2012)

Doc. 4 : Emprunter la voiture du voisin, partager son bureau : la consommation


collaborative (L’Express, mai 2012)

Doc. 5 : Utopie (Libération, décembre 2012)

Doc. 6 : La consommation responsable résiste à la crise (Le Monde, avril 2013)

Doc. 7 : Le futur de la consommation sera-t-il collaboratif ? (Le Monde, juin 2013)

Doc. 8 : La révolution du partage (Le Monde, septembre 2013)

Doc. 9 : « Une économie privilégiant l’usage sur la propriété va prendre de l’am-


pleur » (Entretien avec Dominique Bourg, Le Monde, septembre 2013)

Doc. 10 : Le vaste chantier de la lutte contre le gaspillage alimentaire (Le Monde,
octobre 2013)
PASSERELLE 2

Doc. 11 : Près d’un Français sur deux adepte de la consommation collaborative (Le
Monde avec AFP, novembre 2011)

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 207


SUJET

Document 1
« Il faut consommer autrement »

Entretien. Considéré comme « l’éminence green » de l’économie verte, le président-


fondateur de la marque américaine de vêtements de loisirs Patagonia milite pour un
entrepreneuriat utile à l’écologie.

Quel espoir placez-vous dans l’après-Copenhague ?


Aucun ! On a vu que personne ne peut dicter sa loi aux grandes puissances. Ce sont des
mécaniques trop inertielles fondées sur des équilibres paradoxaux qu’il est impossible
de bouleverser dans le laps de temps que nous laissent les scientifiques jusqu’au point
de non-retour. Je place mes espoirs dans la jeune génération des 15 à 25 ans : ils ne
regardent pas la télé, ils n’écoutent pas la publicité, ils savent qu’ils détruisent la planète
et ils veulent faire quelque chose contre ça. Presque 90 % d’entre eux se considèrent
comme des « progressistes ». Quand ils seront au pouvoir, ils changeront le monde.

La crise que nous venons de traverser va-t-elle accélérer ce changement ?


La situation actuelle nous apprend que la marche forcée de la croissance tue les
entreprises. Celles qui refusent de changer de modèle sont condamnées à mourir. Le
problème n’est pas seulement de sauver la planète. Notre économie est menacée et la
nouvelle conscience verte nous donne la chance de tester un autre modèle : consom-
mer moins, mais consommer mieux.

Comment ce concept peut-il prendre une forme concrète ?


Il faut détruire le business de la mode. Nous disons à nos clients : « N’achetez nos pro-
duits que si vous en avez réellement besoin ». Nous avons revu notre catalogue pour
offrir des vêtements multifonctionnels qui échappent aux tendances et résistent au
temps et nous proposons un contrat dans la durée aux consommateurs : réparer les
SYNTHÈSE DE DOSSIER

produits endommagés, encourager le marché de l’occasion, et organiser le recyclage


des produits en fin de vie. Figurez-vous que nous vendons plus ainsi : nous venons
de réaliser nos deux meilleures années depuis longtemps, avec une croissance de
10 %, deux fois supérieure à notre rythme habituel.

Précisément, peut-on avoir une croissance comme la vôtre en respectant l’en-


vironnement ?
Oui. Notre centre de distribution, construit à Reno dans le Nevada, réalise 60 % d’éco-
nomie d’énergie grâce à des réflecteurs de lumière solaire et des chauffages radiants.
Tout a été réalisé en matériaux recyclés : barres à béton, moquettes, éléments de
séparation... Sur les lignes de production, nous évaluons l’impact environnemental
de tous nos choix de matières. Les teintures qui utilisaient des sulfures et des métaux
toxiques ont été rayées de nos approvisionnements, et deux tiers de nos produits
contiennent à présent une fibre respectueuse de l’environnement. Nos employés
bénéficient également de notre engagement. Notre siège américain est équipé de
panneaux solaires qui fournissent 12 % des besoins en électricité. Les 300 salariés
y disposent d’une cantine bio, de vélos en libre-service, d’une crèche, d’une école
maternelle, d’un bus scolaire qui ramène les enfants sur notre parking de Ventura
pour limiter les trajets urbains. Chacun peut également prendre un congé rémunéré
PASSERELLE 2

par Patagonia pour travailler bénévolement jusqu’à deux mois pour une association
environnementale. Et nous offrons une subvention de 2.000 dollars pour l’achat d’un
véhicule hybride. En résumé, nous avons décidé d’être une partie de la solution au
problème et pas une partie du problème.

208 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Vous utilisez également de nombreuses matières recyclables et recyclées...
45 % de notre gamme textile de l’été contient des matières recyclées. Notre enga-
gement dans ce domaine a démarré en 1993 avec la création de la polaire Synchilla
tissée à partir de plastique PET dans lequel sont conditionnés les sodas. Depuis, nous
avons détourné des décharges 92 millions de bouteilles. Nous recyclons également
tout ce que nous pouvons : nos sous-vêtements en polyester, nos polaires, nos t-
shirts en coton, quelques vestes de montagne et de ski, et parfois même celles de nos
concurrents ! L’organisation de la chaîne est rodée : le tissu des vêtements usagés en
polyester est par exemple collecté dans nos magasins, découpé, haché, puis réduit à
l’état moléculaire et purifié pour constituer une nouvelle matière première à partir de
laquelle nous pouvons tisser de nouvelles fibres. Ce programme Ecocircle concerne
65 % de notre gamme automne-hiver 2009 et nous avons calculé que l’utilisation de
fibres recyclées permettait de réduire de réduire de trois quarts la facture énergétique
et de 71 % nos émissions de CO2, même en y intégrant le transport nécessaire au
retour du vêtement.

Le consommateur adhère-t-il facilement à cette éthique ?


Nous jouons la transparence en fournissant sur un site dédié (The Footprint Chro-
nicles) les informations concernant l’empreinte écologique de nos vêtements : la
provenance des matières premières, leur parcours jusqu’à l’usine, les énergies dé-
pensées, les déchets générés par la fabrication, l’eau consommée... On peut voir
que nous importons par exemple du chanvre biologique cultivé en Chine que nous
mélangeons avec du polyester recyclé, du coton biologique et de l’élasthanne. Nous
avons également fait le choix d’utiliser de la laine mérinos provenant de trois ranchs
de Nouvelle-Zélande réputés pour l’exigence de leurs standards environnementaux :
les moutons disposent chacun de plusieurs hectares d’herbe, ils boivent de l’eau de
source, et sont élevés avec respect... La laine d’une extrême finesse qu’ils fournissent
est traitée avec un procédé exclusif à base de particules d’ozone.

Vous avez cofondé en 2001, le Club 1 % pour la planète que vise à convertir

SYNTHÈSE DE DOSSIER
d’autres entreprises à la cause environnementale. Quel est le bilan ?
Ca marche ! A ce jour, 1.235 sociétés ont adhéré à ce « cercle de conscience » dans 35
pays et nous fêterons bientôt la centième en France. Le 1 % pour la planète n’est pas
une aumône pour l’environnement, mais le prix que nous estimons juste de payer
à la planète pour avoir le droit d’y exercer notre business. Chaque jour, nous comp-
tons une entreprise de plus, et même les grands groupes commencent à s’y mettre,
comme Roll International, qui réalise 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires dans
les domaines de l’agriculture, de l’emballage et des services floraux. Les sommes
collectées sont reversées à plus d’un millier d’associations environnementales qui
mènent des actions militantes de terrain. Ce programme de subventions environne-
mentales a démarré en 1985. Depuis, nous avons reversé à des associations pas loin
de 50 millions de dollars.
Notre engagement est aussi personnel : ma femme et moi distribuons la moitié de
notre salaire à différentes causes. Notre conviction, c’est que l’entreprise doit être plus
que la simple expression de l’argent à laquelle notre société la réduit. Ce peut être un
outil phénoménal pour changer le monde.

Des exemples ?
PASSERELLE 2

Ils sont très variés. En Allemagne, l’association Arge Stör Bramau élève et libère dans
deux rivières autrefois abondantes des millions d’alevins de saumon d’Atlantique
et de truite. Aux Pays-Bas, nous soutenons le combat de l’association Aseed, qui
lutte contre d’énormes projets de porcheries industrielles prévus dans les anciennes

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 209


SUJET

républiques de l’Est. En République tchèque, nous sommes aux côtés des Amis de
la Terre, qui se battent pour protéger le parc national du Sumava contre les coupes
franches de bois. En Grande-Bretagne, nous sommes engagés dans le combat de
l’association RSPB, qui lutte contre le braconnage organisé de grands rapaces. En
France, nous soutenons particulièrement l’action du réseau Semences Paysannes, qui
regroupe une cinquantaine d’organisations dont l’objectif est de favoriser le déve-
loppement de la biodiversité dans les exploitations agricoles... Pour Patagonia, cela
représente un effort de 3,9 millions de dollars l’an passé. Mais l’effet de levier sociétal
est incalculable.

Etes-vous optimiste pour l’avenir du monde ?


Pas vraiment. Toute l’économie mondiale est fondée sur un modèle qui veut que
qu’une entreprise grossisse aussi vite que possible. C’est une vue capitalistique à
court terme. La seule croissance qui vaille, durable, est celle qui vient du besoin des
clients et qui n’est pas artificiellement créée par la publicité. Nous avons perdu de vue
ce principe au début des années 1990 et licencié 20 % de notre personnel. La polaire
que nous avions inventée était devenue un objet à la mode qui nous procurait plus
de 50 % de croissance. Nous avions trop de produits et nous vendions à des gens qui
n’en avaient pas réellement besoin... Nous étions à la merci de l’économie. Quand
elle a baissé, nous avons baissé sans pouvoir réagir. La leçon que nous en avons tirée,
c’est qu’il faut sentir le point de rupture, ne jamais excéder ses limites.

Document 2
L’émergence de la consommation collaborative

Face à la crise, consommer autrement


Ce n’est peut-être pas encore une révolution, mais c’est déjà un phénomène. La
SYNTHÈSE DE DOSSIER

défiance à l’égard du système marchand classique a créé un nouveau comportement


chez le consommateur. Face à la baisse du pouvoir d’achat, il fait de plus en plus sou-
vent appel au système D. Et surtout, il choisit en priorité l’utilisation des biens avant
leur possession. Dans son livre à succès L’Age de l’accès, le célèbre économiste amé-
ricain Jeremy Rifkin avait, d’une certaine manière, anticipé ce changement de fond,
lorsqu’il écrivait en 2005 : « La notion d’accès va se substituer à celle de propriété. »

Avec Internet, cette tendance a trouvé un moyen d’application. On assiste à une


multiplication de sites proposant la revente, l’achat groupé, la location entre particu-
liers et, plus généralement, tout ce qui permet une utilisation optimisée des biens de
consommation.

« Ce qui est à moi est à toi »


Cette nouvelle économie porte déjà un nom : la « consommation collaborative ». Elle
semble avoir vu le jour spontanément il y a quelques années, avec l’apparition des
systèmes de vélo-partage, des Amaps ou des sites de ventes aux enchères comme Ebay.

La mise en réseau des consommateurs a redessiné le mode de distribution des pro-


duits. Quatre schémas semblent s’imposer :
PASSERELLE 2

Le type Vélib : dans le système de location à la demi-heure proposé par la ville de


Paris, le bien de consommation n’appartient pas à un particulier mais à une entre-
prise, (éventuellement via une délégation de pouvoir public). Il est transformé en
service, et son utilisation est partagée par les consommateurs.

210 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Le type Zilok : avec la location entre particuliers, la propriété du bien de consomma-
tion n’est pas partagée, mais son utilisation est optimisée. Le bien peut être rentabilisé
par son propriétaire, qui n’en a pas forcément l’utilité permanente. Le locataire a ainsi
accès à l’utilisation de biens qu’il ne peut - ou ne veut – pas acheter.
Le type Leboncoin : le bien est consommé par celui qui le possède. Mais les proprié-
taires changent. C’est le principe de la vente d’occasion, mais aussi du troc, du don,
etc.

Le type Groupon : le principe est la mise en commun d’un bien unique consommé
par plusieurs personnes simultanément. La colocation, le covoiturage, le coworking,
le colunching en font partie. Mais aussi les achats groupés, dans lequel l’achat d’un
lot baisse le coût unitaire du produit.

Un phénomène économique
Peu à peu un phénomène dont le moteur avant tout idéologique, écologique, et
social faisait dire aux mauvaises langues qu’il se limiterait à quelques bobos, est en
train de s’étendre.
Certaines formes d’échanges collaboratifs attirent tout particulièrement les investis-
seurs. Premièrement les sites de vente comme Ebay, Groupon, Leboncoin, dont les
valorisations ont atteint des records. Ensuite des sites de location spécialisés sur
certains secteurs, comme Airbnb et Wimdu (chambres chez l’habitant) ou Relayrides
et Zipcar (location de voiture), qui ont tous levé des millions d’euros. Zipcar (plus
de 400 000 abonnés) a été valorisé à 1,2 milliard de dollars sur le marché américain.

Mais l’espoir de la consommation collaborative réside surtout dans le fait que le


consommateur a désormais un intérêt économique à partager. « Un de nos clients
gagne entre 800 et 1.500 euros par mois en louant les outils qu’il a accumulés dans
son garage. On explosera le jour où les gens associeront le mode de la location à tous
les objets », explique Marion Carette, fondatrice de Zilok.

SYNTHÈSE DE DOSSIER
Un bouleversement pour les entreprises classiques
La consommation collaborative, en phase avec les nouvelles attentes du consomma-
teur, forcent les entreprises classiques à réinventer leur mode distribution. Ce nouveau
genre de consommation « va bouleverser l’offre des acteurs économiques », affirme le
sociologue Robert Rochefort, fondateur du tout récent Observatoire Consommation
et Société, Obscoco. Robert Rochefort imagine en effet un avenir dans lequel les
industriels, qui sont censés vendre leurs produits, proposent eux-mêmes des sys-
tèmes alternatifs : « C’est déjà le cas pour les photocopieurs. Pourquoi pas pour les
machines à laver à domicile, qui pourraient être facturées au temps d’utilisation ? »
Certaines entreprises ont déjà compris ce phénomène. Les constructeurs automobiles,
qui se lancent dans la location, mais aussi des distributeurs comme Castorama, dont le
système d’échanges de services, les Troc’heures, est un exemple typique de consom-
mation collaborative.
Pour Robert Rochefort, la généralisation d’un tel mode de consommation est sou-
haitable, car les industriels passant de la vente à la location prendrait à leur charge
l’entretien du bien consommé. Ils auraient ainsi intérêt à fabriquer des produits plus
durables. Conciliant ainsi de manière efficace les attentes des consommateurs et les
contraintes dues à la raréfaction des ressources naturelles.
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 211


SUJET

Document 3
Les Français prêts à consommer autrement

Un sondage publié à l’occasion de la Semaine du développement durable révèle que


près de neuf Français sur dix estiment que la crise économique devrait être l’occasion
de changer de mode de vie et de consommation.

Cette enquête, présentée chaque année, montre que la crise a provoqué chez les
consommateurs une aspiration au changement. « Les gens prennent conscience qu’il
faut se serrer la ceinture, mais il y a quand même une volonté de vivre mieux », ex-
plique à l’AFP Gilles Degroote, le directeur associé d’Ethicity. Ils sont plus nombreux
que l’année dernière à estimer que le mode de consommation peut avoir un impact
social, environnemental et économique positif. Cette volonté se traduit par des gestes
quotidiens pour gaspiller moins et consommer de manière plus responsable.

79% d’entre eux affirment trier systématiquement leurs déchets, 47% veillent à réduire
leur consommation d’énergie et 45% celle d’eau. Près de la moitié d’entre eux (49%)
évitent aussi les produits trop emballés. L’information sur les produits comme le
lieu de fabrication et les composants prend de ce fait une importance accrue. 85%
des personnes interrogées ont indiqué privilégier les entreprises ayant préservé une
implantation locale et 76% ont regretté la faiblesse des informations sur les conditions
de fabrication des produits. En revanche seuls 28% pensent à diminuer leur consom-
mation de papier.

« En comparant l’enquête aux sondages politiques de la campagne électorale ce mes-


sage de volonté de changement montre que les gens prennent conscience que cela
ne viendra pas des politiques, mais bien des individus et des entreprises », précise
Gilles Degroote. La volonté de changement reste cependant encore modérée. Si pour
SYNTHÈSE DE DOSSIER

33% des personnes interrogées la crise a montré que ce système n’est plus viable et
qu’il faudrait repartir de zéro, plus de la moitié des Français (57%) souhaitent sim-
plement revoir certains aspects du système de la société actuelle. 8 % pensent même
qu’il faut préserver nos modes de vie actuels. Les priorités de consommateurs restent
en effet le bien-être de la famille, la santé et le coût de la vie. Le besoin d’être heureux
prend la quatrième position.

Document 4
Emprunter la voiture du voisin, partager son bureau :
la consommation collaborative

Stimulés notamment par l’échange entre pairs, les particuliers n’achètent plus de la
même manière qu’auparavant, et contraignent les entreprises à repenser leurs mo-
dèles. L’explosion du numérique et des réseaux sociaux permet la rencontre sans
intermédiaire de l’offre et de la demande entre particuliers qui ne se connaissent
pas. Ce système de « peer to peer » (échange entre pairs) entraîne l’émergence à une
PASSERELLE 2

vitesse inédite de nouveaux modes de consommation, regroupés sous le vocable


générique de « consommation collaborative ».

Tout se partage : logement, transport, bureau


En 2013, celle-ci représenterait un chiffre d’affaires de 350 milliards de dollars (266,4

212 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
milliards d’euros), selon Accenture. Les sites de location de perceuses ou de ton-
deuses à gazon entre particuliers ne sont pas nés d’hier, bien sûr. Mais le phénomène
a pris une ampleur inattendue. Et désormais tout se partage : logement, transport,
bureau. Quelles que soient les motivations des particuliers ou des entreprises, le
but est toujours d’optimiser l’utilisation d’actifs mal exploités. Bouillonnante dans le
secteur de la mobilité, l’économie du partage s’épanouit aussi dans le logement et de
façon plus générale, dans tout ce qui permet de limiter les mètres carrés inutilisés.
Tour d’horizon.

L’innovation organisationnelle compte autant que la technologie


Certes, la voiture électrique et connectée permet de tirer parti du potentiel des smart-
phones et des réseaux sociaux, sur lesquels repose largement l’économie collabo-
rative. Mais l’innovation organisationnelle compte autant que la technologie pure.
L’autopartage et le covoiturage s’inscrivent dans un mouvement plus global d’inter-
modalité. La voiture y devient un simple maillon d’un déplacement qui peut com-
prendre aussi un trajet en train, à bicyclette, en bus... A charge pour les différents
opérateurs publics et privés de s’entendre pour proposer à l’usager des solutions
porte-à-porte les plus simples possible, au plan logistique, mais aussi financier.

Emprunter la voiture du voisin, avec Zilok : l’autopartage (un véhicule utilisé à tour de
rôle par plusieurs personnes) a le vent en poupe partout dans le monde. Pionnier de
la location entre particuliers, le français Zilok a investi le créneau en créant OuiCar,
une plate-forme dédiée au partage de véhicules.
Voyager en compagnie d’inconnus avec Carpooling et Blablacar : dans le covoiturage
(plusieurs personnes partagent un véhicule et les frais afférents pour un trajet donné),
le leader français Blablacar revendique 3 millions de membres (4,5 pour le numéro
1 européen Carpooling) et 600  000 passagers par mois en Europe à la mi-2013. Il
anticipe un trafic de 900 000 passagers en fin d’année, équivalent à celui de l’Eurostar.

La chasse aux mètres carrés inutilisés

SYNTHÈSE DE DOSSIER
Tout juste émergents, les modèles économiques dans ces secteurs d’activité reposent
sur les frais d’adhésion à une plateforme, des commissions prélevées lors de la réser-
vation, la vente de publicité en ligne, le développement de solutions pour les entre-
prises, voire des commissions sur la vente de produits partenaires.

Louer son logement : l’américain Airbnb, spécialiste de la location d’appartements


entre particuliers, a vendu la bagatelle de 10 millions de nuitées en 2012 (dont 1 mil-
lion à Paris) et levé 112 millions de dollars, lors d’un deuxième tour de table.

Mettre en commun les bureaux et les parkings : deux nouveaux venus s’inscrivent
dans la logique de rentabilisation d’actifs immobilisés, en favorisant le partage de
bureaux (Bureauxàpartager) ou de parkings (Zenpark).

Les stratégies des acteurs historiques


Les nouveaux exemples sont le fait d’acteurs récents. Ils menacent la traditionnelle
logique de maximisation des volumes vendus des entreprises traditionnelles. Elles
cherchent donc à s’adapter à cette nouvelle donne et à y trouver des relais de crois-
sance.
PASSERELLE 2

Le challenge est de taille. « Les grandes entreprises sont souvent schizophrènes face
aux nouveaux modèles, constate Bruno Berthon, directeur général du conseil en
stratégie et développement durable pour Accenture Monde. D’un côté, elles doivent

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 213


SUJET

éviter d’y adhérer trop tôt en épuisant le potentiel de profitabilité que recèle encore
leur modèle historique. De l’autre, si elles se « convertissent » trop tard, elles prennent
le risque d’être exclues du nouveau marché. De plus, la pression des marchés finan-
ciers les rend souvent frileuses face au changement. »

Exemples de stratégies d’intégration de l’économie collaborative


Alliances : dès 2011, l’allemand Daimler signait un partenariat avec Carpooling, tandis
que General Motors faisait de même avec la start-up californienne RelayRides, pre-
mier réseau mondial d’autopartage entre particuliers.

En France, la SNCF a créé, en 2008, le fonds Ecomobilité Partenaires. Celui-ci est


devenu Ecomobilité Ventures en 2012, en s’ouvrant à Total et à Orange, et est doté de
25 millions d’euros. Objectif : prendre des participations minoritaires de 1 à 4 millions
d’euros dans des start-ups européennes positionnées sur différentes briques de l’éco-
mobilité. « Cette stratégie de « corporate venturing » permet de capturer l’innovation
au bon moment, afin de l’intégrer à son propre modèle », observe Bruno Berthon.

Des offres maison : toujours dans la mobilité, des acteurs historiques développent
leurs propres offres d’autopartage, comme les constructeurs BMW et Drive Now, en
partenariat avec le loueur Sixt ; ou Daimler et Car2go avec Europcar ; ou encore
Citroën avec Multicity en partenariat avec la plateforme auto de Zilok Ouicar ; et
Peugeot avec Mu.

Côté loueurs, Hertz propose Hertz on demand, et après avoir lancé Avis on demand,
Avis a racheté le pionnier américain du secteur Zipcar, en janvier 2013.

Positionnements sur un maillon de la chaîne de valeur : c’est le cas de SAP, qui a mis
au point un logiciel dédié à l’autopartage ; ou de Google, qui a lancé, en août 2013,
Helpouts, une plateforme d’entraide en ligne ; et qui aurait testé en interne, toujours
pendant l’été, Google Mine, un service de partage de biens comme les voitures, les
SYNTHÈSE DE DOSSIER

CD, les vêtements... Ils surfent sur la nouvelle « nouvelle économie », en quelque
sorte...

Etat de veille : pour Emmanuel Soulias, directeur RSE de la Macif, « ces nouveaux
modes de consommation renvoient à nos fondamentaux mutualistes et ont un impact
sur nos cœurs de métiers, mobilité, habitat, finance ou santé. Ce sont encore des
niches, mais nous ne voulons pas passer à côté de ces leviers de croissance. »

Premier assureur automobile de France, la mutuelle adapte ses produits pour les véhi-
cules de son partenaire Deways, start-up de l’autopartage entre particuliers ; et suit
aussi de près l’habitat participatif, l’habitat solidaire et la mixité intergénérationnelle.

Enfin, partenaire naturel de l’achat en ligne, La Poste, elle, offre ses services pour
développer des plateformes de commerce électronique, mais également pour jouer
les tiers de confiance entre particuliers, notamment en cas d’échange de clefs de véhi-
cule ou de documents. « On cherche à voir comment aller plus loin sur ces sujets »,
explique Anthony Deydier, chef de projet Innovation marketing. Par exemple, en
testant la « logistique inverse » pour transporter le papier usagé à recycler dans ses
PASSERELLE 2

camions, ou encore en participant au financement de projets sélectionnés par ses


clients sur la plate-forme de financement participatif « Kiss Kiss Bank Bank ».

214 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Document 5
Utopie

« Partager c’est propre, vif, ingénieux, post-moderne. Posséder c’est terne, égoïste,
timoré, arriéré. » Voilà comment le New York Times expliquait, en 2009, la sharing
economy [économie du partage], en pleine déroute financière made in Lehman Bro-
thers. Une manière de remettre au goût du jour le fameux slogan édicté par Pierre-
Joseph Proudhon en 1840, « la propriété, c’est le vol »… Mais la comparaison avec
le père tranquille du mouvement anarchiste s’arrête évidemment là. Les pionniers
de l’économie collaborative n’appartiennent pas au passé. Ils sont du XXIe siècle. A
l’heure du Web et de l’open source, leur slogan serait plutôt « je partage sur Internet
donc je suis ». Pour l’éconoclaste Jeremy Rifkin, ce mouvement collaboratif online est
carrément un des piliers de la Troisième Révolution industrielle (titre de son dernier
livre). Nous voici dans un monde « où l’accès éclipse la propriété, où le fournisseur
reste en possession du bien pour le louer à des usagers » quand il le souhaite. La
magie décentralisatrice du réseau permet à chaque individu connecté de devenir un
acteur économique autonome. Rifkin prédit « le passage de la relation vendeur-ache-
teur au rapport fournisseur-usager, et de l’échange de propriétés sur des marchés à
l’accès à des services pour un temps déterminé dans des réseaux ». Mais on est loin
de Proudhon ou Fourier. Point d’utopie libertaire et socialiste chez les usagers du
collaboratif. Certains startupers [personne qui lance une entreprise] malins y flairent
surtout un juteux business en puissance. Et la propriété restera encore longtemps
la valeur numéro 1 du consommateur. En fait de partage, il s’agit plutôt d’une nou-
velle économie de la débrouille low-cost qui fait son nid dans la crise en dehors des
circuits marchands traditionnels. On serait tenté de dire « pourquoi pas ? » si tout le
monde est gagnant. Mais c’est bien sûr utopie.

SYNTHÈSE DE DOSSIER
Document 6
La consommation responsable résiste à la crise

Selon le baromètre 2013 du cabinet Ethicity, les Français sont déprimés (chômage,
précarité, coût de la vie) et relèguent l’avenir de la planète au second plan de leurs
préoccupations. Toutefois, 48 % d’entre eux veulent continuer en 2013 à adapter leurs
comportements en faveur d’une consommation plus responsable. Près d’un Français
sur deux (44 %) estime même que la crise est l’occasion de revoir profondément ses
habitudes de consommation, selon ce baromètre publié mardi 2 avril. Toutefois, alors
qu’en 2008, consommer responsable était surtout synonyme de consommer moins,
les Français veulent désormais surtout consommer mieux. Ils sont 34 % à déclarer
acheter le même nombre de produits qu’avant mais en cherchant « à remplacer cer-
tains produits par des produits plus durables ».

Mais la crise a aussi conduit les Français à privilégier leurs besoins personnels et à
se recentrer sur ce qu’ils jugent essentiel, à savoir la qualité et l’origine des produits
plutôt que les engagements sociaux ou environnementaux, note Elisabeth Pastore-
PASSERELLE 2

Reiss, présidente d’Ethicity.

La santé et le pouvoir d’achat privilégiés


Seuls 43 % des sondés déclarent se sentir concernés par l’état de la planète, contre
62 % en 2006. La question passe désormais au second plan, derrière les probléma-

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 215


SUJET

tiques personnelles comme la santé ou le pouvoir d’achat. La préoccupation environ-


nementale principale est aujourd’hui la pollution (47 %) « parce qu’elle touche direc-
tement les Français dans leur quotidien », alors que des questions comme la pénurie
d’eau ou de matières premières préoccupent moins, souligne Mme Pastore-Reiss.

De la même manière, alors que la motivation première pour acheter des produits
respectueux de l’environnement était la préservation de la planète en 2006, c’est
maintenant le fait qu’ils sont meilleurs pour la santé qui domine (36 %). « Les Français
sont aujourd’hui plus préoccupés par leur bien-être que par les grands enjeux envi-
ronnementaux et consommer responsable c’est d’abord devenu consommer malin »,
dit la présidente d’Ethicity.

Dans ce contexte, « l’exigence de traçabilité, tendance lourde depuis quatre ans et


accentuée par la récente crise [de la viande de] cheval, et la lutte contre le gaspil-
lage deviennent majeures », estime Mme Pastore-Reiss. 80 % des Français réclament
d’être mieux informés sur les conditions de fabrication et l’origine des produits. Le «
consommer local » apparaît aussi primordial pour 55 % d’entre eux.

Prix et praticité plutôt qu’écologie


« Il existe toutefois encore une différence entre le déclaratif et les actions concrètes »,
souligne Bruno Lechevin, président de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise
de l’énergie (Ademe). Malgré leur envie de consommer responsable, les Français
continuent de privilégier la propriété de certains objets, plutôt que la consommation
partagée. C’est le cas pour la voiture, que seule une minorité se déclare prête à louer
(27 %) ou à utiliser à plusieurs (16 %). La motivation principale pour développer ce
type de consommation plus respectueuse de l’environnement est le prix (56 %), puis
la praticité (45 %), loin devant la question écologique (27 %).

Pour favoriser une consommation responsable, il faut donc « arrêter de se prendre


la tête avec de grands concepts, et être davantage dans le concret, dans le pratique »
SYNTHÈSE DE DOSSIER

juge M. Lechevin. « Les gaz à effet de serre, ce n’est plus le souci majeur des gens, qui
veulent plutôt réduire leur facture. Il y a un gros travail de pédagogie à réaliser pour
faire comprendre aux consommateurs que les deux vont de pair, que consommer
responsable, c’est aussi faire des économies », conclut Ethicity.

Document 7
Le futur de la consommation sera-t-il collaboratif ?

Avez-vous déjà entendu parler de la « consommation collaborative » ? Depuis la publi-


cation du best-seller de la Britannique Rachel Botsman, What’s Mine Is Yours (2011,
non traduit, Ce qui est à moi est à toi), qui décrypte la « croissance exponentielle des
formes de revente, de location, de partage, de troc, d’échange, permise par les nou-
velles technologies et notamment les technologies peer to peer », le phénomène se
diffuse très vite.

En avril, à San Francisco, s’est ainsi tenue la seconde édition de The Mesh (« Le Mail-
PASSERELLE 2

lage »), un événement organisé par Lisa Gansky, autre pionnière du secteur. Debut
mai, le OuiShareFest, premier événement d’ampleur européenne à promouvoir l’éco-
nomie du partage, a été organisé à Paris. L’événement a réuni trois jours durant des
entrepreneurs, des designers, des économistes, des investisseurs...

216 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Un mois après, la conférence Le Web, organisée les 5 et 6 juin à Londres, promouvait
l’économie du partage. Bref, impossible d’ignorer le phénomène. Et si vous ne voyez
toujours pas de quoi il s’agit, les termes covoiturage, auto-partage, couchsurfing,
Airbnb, jobbing ou crowdfunding devraient vous parler davantage.

Des milliers d’initiatives


Au total, pas moins d’un millier d’initiatives sont référencées sur l’annuaire du site
Collaborativeconsumption.com : « San Francisco, New York, Londres, Sydney, Berlin,
Paris, Séoul et Sao Paulo sont les villes où s’observent le plus d’initiatives », commente
Lauren Anderson, cofondatrice du site avec Rachel Botsman.

« Les pays les plus dynamiques sont ceux dont les économies matures, en crise, ar-
rivent dans une impasse où austérité et relance économique ne font pas bon ménage.
La France est dans le peloton de tête avec un tissu entrepreneurial très dense et à la
pointe des usages émergents », estime Edwin Mootoosamy, cofondateur de OuiShare,
une communauté internationale de promotion de l’économie collaborative née en
France en janvier 2012.

Pour Neal Gorenflo, qui a co-créé le webzine américain Shareable, l’économie du


partage est partout, mais avec un visage différent à chaque fois : « Paris est réputé
pour son système de vélos en libre-service, un succès qui a suscité un engouement
mondial pour le partage de vélo. San Francisco est connu pour l’usage d’applications
Web et mobiles facilitant le partage. Mondragon, en Espagne, organisé en une corpo-
ration de 256 entreprises, est un exemple de modèle coopératif. Et dans les pays en
développement, le partage fait partie des habitudes quotidiennes ! »

Solutions pour temps de crise


Car, si le partage n’a rien de nouveau, le numérique en modifie largement la donne :
en privilégiant l’accès plutôt que la propriété et en créant des modèles économiques
fondés sur l’optimisation des usages et l’échange entre particuliers, la consommation

SYNTHÈSE DE DOSSIER
collaborative propose des solutions aux modes de vie en temps de crise. Les pre-
mières start-up du secteur se développent depuis la crise financière de 2008.

Les plus grands succès s’observent notamment dans le secteur de la location entre
particuliers. En 2012, la plateforme Airbnb, qui permet de louer l’appartement ou la
chambre d’un particulier pour un très bon rapport qualité-prix, a ainsi rempli plus de
chambres que tous les hôtels Hilton réunis. Le site propose 300 000 annonces actives
dans 192 pays ; plus de 4 millions de voyageurs ont déjà séjourné grâce à ce biais. Le
covoiturage est également très populaire. Blablacar, présent dans dix pays d’Europe,
comptait 2,8 millions de membres en janvier. Chaque mois, le site permet d’organiser
400 000 trajets en commun.

Maintenant, « le plus gros potentiel concerne la finance entre particuliers, le partage


de compétences et la location d’objets », observe Lauren Anderson, qui précise que
les modèles les plus efficaces se rémunèrent par les frais d’utilisation ou par le biais
d’abonnements. « La plupart des start-up comptent sur les investissements de capital-
risque pour lancer leur projet, mais il y a quelques exemples qui se financent de ma-
nière participative ou en suivant des logiques non commerciales », note la spécialiste.
PASSERELLE 2

Un défi difficile à relever


En attendant, pour les nouveaux entrepreneurs, l’enjeu est double : arriver rapidement
à une masse critique d’usagers et générer suffisamment de confiance et de convivia-

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 217


SUJET

lité. Un défi difficile à relever. En témoigne la fermeture de Whipcar (acteur de l’auto-


partage au Royaume-Uni depuis mars 2010) en mars. Ou encore Neigh*Borrow, un
service d’échanges de biens entre voisins, ouvert en 2006, qui a dû fermer ses portes
cette année, faute de modèle économique adapté. Pour son cofondateur Adam Berk,
« la plupart des gens ne veulent pas partager. Ils veulent avant tout des services qui
leur facilitent la vie ». La révolution du partage doit donc encore trouver ses marques.

Document 8
La révolution du partage

L’économie collaborative, fondée sur l’échange et le partage, prend de l’ampleur.


Pour preuve, elle réunit désormais suffisamment d’adeptes pour avoir donné nais-
sance au OuiShare Fest, premier festival européen de l’économie collaborative, qui a
été organisé à Paris, pendant trois jours, en mai. A l’occasion d’ateliers, de débats et
de fêtes se sont succédé chercheurs, entrepreneurs, geeks, économistes et associatifs
aux appellations évocatrices : The People Who Share, WHY Own It, Alternatives &
Alliances, Ideas for Change...

Ouverture, altruisme et transparence


Ce mouvement en plein essor témoigne d’une tendance sociétale profonde, fon-
dée sur l’ouverture, l’altruisme et la transparence. « L’économie collaborative décrit
des initiatives diverses, qui ont pour point commun d’utiliser Internet, les systèmes
d’échange alternatifs et les structures pair à pair pour réorganiser les marchés des
biens et des services », explique Antonin Léonard, cofondateur du collectif interna-
tional OuiShare.

« Nés en temps de crise économique et sociale et facilités par la progression des


SYNTHÈSE DE DOSSIER

usages numériques, ces nouveaux modes de vie collaboratifs privilégient l’usage sur
la possession », souligne, pour sa part, Anne-Sophie Novel. Pour cette dernière, pas
de doute, « une corévolution est en cours ». Les pratiques collaboratives illustrent
la gestation d’un monde où l’entraide a remplacé l’égoïsme. Plus adaptée aux fon-
dements réels du commerce naturel entre humains, proche des préoccupations du
développement durable, cette économie positive, rapide et facile, s’appuie sur le fait
que le don est une source de satisfaction économique et sociale aussi puissante que
la consommation. Au lieu d’acheter, on partage. Au lieu de posséder, on échange.

Bienvenue dans le monde des « co »


Coworking, cocréation, coproduction, cohabitat... Bienvenue dans le monde des
«  co  ». Echange de logements (HomeExchange, Airbnb), hébergement sur canapés
(Couchsurfing), repas chez l’habitant (Beyond Croissant), partage de savoir-faire
(TeachStreet ou Brooklyn Skillshare), jusqu’aux espaces de travail mis en commun
(La Cantine, Mutinerie, La Ruche, Le Lab Coworking, etc.), ces applications se carac-
térisent par la suppression des intermédiaires dans les relations marchandes, rendue
possible par la massification du Web.

Achats groupés de fruits et légumes en circuit court, prêt de matériel électroménager


PASSERELLE 2

ou de vêtements, trocs de compétences, réseaux d’entraide, autant d’initiatives qui


font florès, parfois avec l’appui des collectivités locales. Il existe même des écoles
participatives, fonctionnant grâce au troc. Sans oublier les systèmes d’échanges lo-
caux, qui vont jusqu’à la création de monnaies spécifiques. On en compte déjà une

218 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
vingtaine en France (le sol-violette à Toulouse, l’eusko au Pays basque, la luciole en
Ardèche ou la sardine à Concarneau), et une trentaine d’autres sont en préparation.

Pour les entreprises, associations, citoyens pratiquant au quotidien ce modèle al-


truiste, c’est aussi un style de vie, qui replace l’initiative de l’activité économique
entre les mains de la société civile. Témoin le plus en vogue de cette dynamique, le
covoiturage. Autre succès collaboratif : l’auto (ou le vélo)-partage, véhicules en libre-
service, comme Autolib’ ou Vélib’ à Paris. Les entreprises traditionnelles regardent
avec attention ces phénomènes, qui conduisent à ne plus se rendre propriétaire d’un
bien, mais à ne payer que pour le service qu’il procure.

Document 9
« Une économie privilégiant l’usage sur la propriété va prendre
de l’ampleur »

Entretien. Professeur à la faculté des géosciences et de l’environnement de l’université


de Lausanne, le philosophe Dominique Bourg analyse le passage d’une économie de
la production à une économie de l’usage.

Vous estimez que la société va migrer d’une économie de la propriété à une


économie de la fonctionnalité : les entreprises vendront des produits, mais
aussi et surtout l’usage de ces produits. Les utilisateurs ne seront donc plus
propriétaires mais locataires des objets. Pensez-vous que ce mouvement sera
radical ?
Un système ne devient jamais absolu. Mais je pense que l’économie de la fonction-
nalité, qui vise à privilégier l’usage sur la propriété, va prendre de l’ampleur, parce
que c’est une réponse aux tensions sur les matières premières. Quand Michelin, par

SYNTHÈSE DE DOSSIER
exemple, ne vend plus des pneus à une flotte de poids lourds, mais leur usage au
kilomètre - ce qui est le cas de son offre Michelin Fleet Solutions -, il a intérêt à ce
que le pneu s’use moins vite. Parce que plus l’objet dure, plus il est rentable pour
son producteur, qui en assure également le service. Le fabricant maximise l’usage ; il
cherche à vendre le plus d’unités fonctionnelles possible. Au bout du compte, Miche-
lin produit moins de pneus, mais vend plus de kilomètres pneumatiques. L’intérêt
de l’industriel et la préservation de l’environnement sont alors convergents. C’est le
contraire de l’obsolescence programmée.

Il faut donc s’intéresser à cette économie de la fonctionnalité, sans néanmoins en


attendre de miracle. Car aucune technologie, aucun procédé ne peut résoudre le
problème de l’effet rebond, qui consiste à utiliser davantage un bien, quand il devient
moins cher, moins consommateur d’énergie, par exemple. Et, de ce fait, son intérêt
environnemental disparaît.

Mais qu’en est-il alors de l’avenir des sociétés industrielles ?


Les sociétés industrielles évolueront dans deux directions. Elles continueront de
produire, mais moins. Et vendront un service lié à l’objet qu’elles produisent. Elles
devront également s’adapter au développement de l’open-source. Il se vend des
PASSERELLE 2

tracteurs, des voitures open-source, c’est-à-dire fabriqués par les gens eux-mêmes
[selon un design mis à la disposition de tous, non protégé par des brevets]. L’industriel
fournira les pièces détachées ou bien la matière nécessaire aux petites communautés
d’individus qui fabriquent eux-mêmes, ou maintiennent les objets dont ils ont besoin

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 219


SUJET

dans des fablabs [contraction de l’anglais fabrication laboratory, « laboratoire de


fabrication ». Ces plates-formes de prototypage d’objets, sortes de photocopieuses
en 3D, représentent le nec plus ultra de l’industrie collaborative à l’ère numérique.
N’importe quel amateur peut y concevoir, fabriquer ou réparer un objet unique :
lampe, haut-parleur, moule à gâteau, etc.] Ces mouvements vont se diffuser. Parce que
les contraintes environnementales, dues au changement climatique et aux tensions
sur les matières, d’une part, et l’émergence de petites communautés, d’autre part, vont
se renforcer mutuellement. Leurs intérêts sont convergents.

Cette économie de l’usage ne sera-t-elle pas désastreuse pour l’emploi ?


Non. Les emplois de production sont déjà en forte baisse. En revanche, ce nouveau
modèle va nécessiter beaucoup de maintenance. Dans le cas des pneus, il faut beau-
coup plus d’heures pour les entretenir, c’est-à-dire vérifier leur état lors des six à huit
visites annuelles effectuées dans chaque flotte, puis les recreuser et les rechaper.
Intuitivement, on peut penser qu’il se créera plus d’emplois dans la maintenance qu’il
ne s’en perdra dans la production. Le solde devrait donc être positif.

Pour ce qui est du basculement vers la production par petits groupes, le bilan n’est
pas clair. Mais il faut voir que cette nouvelle forme d’auto-organisation donne à une
partie de la population, en déshérence, hors du marché de l’emploi, la possibilité de
reprendre en main son existence, de lui donner du sens, et permet d’éviter qu’elle
n’ait recours à la violence. Homo est plus faber que sapiens.

Document 10
Le vaste chantier de la lutte contre le gaspillage alimentaire

Chaque année, les Français jettent 20 kilos d’aliments par personne, dont 7 kilos
SYNTHÈSE DE DOSSIER

encore emballés. A l’échelle mondiale, 1 300 milliards de tonnes de produits alimen-


taires sont gaspillées, soit un tiers de la production totale. Un vaste gâchis qui sera au
centre, mercredi 16 octobre, de la journée mondiale de l’alimentation, mais également
lors de la première Journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire, l’une
des mesures phare du plan «  anti-gaspi  » lancé par le gouvernement en juin pour
diviser par deux le gaspillage alimentaire d’ici à 2025.

Un objectif « ambitieux mais réalisable », juge Olivier Jan, directeur de Bio Intelligence
Service (groupe Deloitte), agence de conseil en environnement et développement
durable, « et qui va demander de la volonté, et impliquer un changement beaucoup
plus net de la part des différents acteurs ». Les onze mesures du Pacte national de
lutte contre le gaspillage alimentaire, comprenant notamment la création de cette
journée nationale, des formations dans les écoles hôtelières et les lycées agricoles,
des programmes de prévention des déchets, sont un début, mais « un bon début »,
estime Olivier Jan.

« Société de surconsommation »
Le chantier s’annonce vaste tant les causes de ce gaspillage sont multiples. Selon la
Commission européenne, l’origine du gaspillage dans les 28 pays de l’UE proviendrait à
PASSERELLE 2

42 % des ménages, à 39 % de l’industrie agroalimentaire, à 5 % des détaillants et à 14 %


de la restauration. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture
(FAO), dans un rapport sur l’impact écologique du gaspillage alimentaire publié le 11
septembre, note que 54 % des pertes sont enregistrées dans les phases de production,

220 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
de récoltes et de stockage, le reste relevant du gaspillage alimentaire au sens propre, au
stade de la préparation, de la distribution ou de la consommation. A l’échelle mondiale,
la FAO évalue à 565 milliards d’euros le coût direct de ce gaspillage.

Si le ministre délégué à l’agroalimentaire, Guillaume Garrot, plaide pour une meilleure


coordination des actions à l’échelle européenne, il entend dans un premier temps
impliquer tous les acteurs de la chaîne alimentaire en France pour lutter contre le fruit
« d’une société de surconsommation ». Outre le lancement d’une campagne de sensibi-
lisation à l’adresse des ménages visant à informer sur les bonnes pratiques à adopter, il
a également présenté six opérations pilotes qui feront l’objet d’une évaluation.

C’est notamment le cas du Potager de Marianne, un marché d’insertion dont l’objectif


depuis 2008 est de distribuer 5 tonnes de fruits et légumes par jour, une partie étant
issue de la valorisation des invendus du marché de Rungis, l’autre étant achetée direc-
tement auprès des grossistes. Ils sont ensuite répartis dans l’un de ses 62 points d’ap-
provisionnement du réseau des épiceries solidaires (Andes) et revendus 70 centimes
le kilo au client. Le Potager de Marianne a ainsi permis, en 2012, de distribuer 679
tonnes de fruits et légumes en Ile-de-France, dont 39 % sont issus de la valorisation.

Une goutte d’eau quand le marché de Rungis brasse 2,4 millions de tonnes de pro-
duits frais par an, générant près de 5 000 tonnes de déchets organiques. Mais le
système est gagnant-gagnant. « L’écosystème est simple : des gens ont besoin de se
débarrasser de leurs produits, d’autres veulent les récupérer. Et ce n’est pas de la
charité, il y a un business model derrière, le chantier d’insertion emploie des gens et
est géré comme une entreprise », se félicite Stéphane Layani, PDG de la Semmaris, la
société gestionnaire du marché de Rungis. Les grossistes peuvent de leur côté réduire
leur taxe sur les déchets et défiscaliser le montant de leurs dons.

Le modèle de redistribution proposé à Rungis a depuis été reproduit aux marchés


d’intérêt national de Perpignan, Lille et Marseille. La Fédération des marchés de gros

SYNTHÈSE DE DOSSIER
s’est engagée à mettre à disposition des moyens de logistique et de stockage, ainsi
que du mécénat de compétences, pour faciliter ces implantations.

Document 11
Près d’un Français sur deux adepte de la consommation collaborative

Près de la moitié des Français (48 %) pratiquent désormais la revente d’objets, le


covoiturage, le troc ou encore la colocation, et à 63 % pour une raison d’économie
financière, selon un sondage TNS Sofres pour le groupe La Poste.

Selon cette étude publiée jeudi, qu’il s’agisse de revendre des objets, d’acheter en
première main ou d’occasion, de pratiquer le covoiturage, l’autopartage, le troc, la
colocation, la consommation dite « collaborative » n’est plus un microphénomène :
désormais, 48 % des Français la pratiquent régulièrement et 32 % disent vouloir s’y
mettre, quand 20 % y semblent réfractaires. Au total 8 Français sur 10 pratiquent ou
ont l’intention de pratiquer cette nouvelle façon de consommer.
PASSERELLE 2

Le sondage pointe des considérations relatives au pouvoir d’achat : payer moins cher
(63 %) ou trouver des « bons plans » et bonnes affaires (55 %), pousse les consomma-
teurs vers cette nouvelle tendance.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 221


SUJET

Mais les personnes qui pratiquent régulièrement la consommation « collaborative »


mentionnent également des motivations touchant au caractère alternatif de ce mode
de consommation : la possibilité de faire durer les objets, de leur donner une seconde
vie (38 %), le fait que ce modèle de consommation soit meilleur pour la société
(28 %) ou même le seul attrait pour un modèle différent (18 %).

Consommer mieux
Pour TNS Sofres, ce sondage montre une aspiration de plus en plus prononcée du
consommateur à ne pas forcément consommer moins mais consommer mieux. 59 %
des Français interrogés disent avoir confiance dans les échanges entre particuliers.
Ceux qui pratiquent la consommation collaborative sont confiants à 78 %.

En outre, les Français qui pratiquent la consommation collaborative se montrent plus


optimistes que les autres. Ils ont confiance dans l’avenir à 46 % et confiance dans la
reprise économique à 37 %.

51 % des adeptes de cette consommation comptent la pratiquer davantage, 41 %


autant, 8 % seulement moins. Parmi les adeptes de ces modes de consommation
alternatifs, 74 % estiment que leurs changements de comportement seront durables,
59 % qu’ils pourront représenter à l’avenir un poids important dans leurs achats et
66  % un poids important dans l’économie en général.
SYNTHÈSE DE DOSSIER
PASSERELLE 2

222 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


CORRIGÉ
Sujet : CONSOMMER AUTREMENT

A travers la synthèse de documents, le candidat est amené à appréhender la


transformation des modes de consommation actuels (consommation collaborative,
consommation responsable, lutte contre le gaspillage) : les motivations de ces « nou-

CORRIGÉ
veaux » consommateurs, les perspectives et limites du phénomène.

Plan possible :

I. CHANGEMENTS DE MODES DE CONSOMMATION


A) Le phénomène de la consommation collaborative (docs. 2, 3, 4, 7, 8 et 11)
Qu’est-ce que la consommation collaborative ?
Conditions d’émergence : la crise, les réseaux sociaux
Multiples secteurs concernés (voitures, habitats, bureaux, objets du quotidien…)

B) La lutte contre le gaspillage (docs. 1, 3, 6 et 10)


Chiffres clefs ; politique publique incitative : journée nationale de lutte contre le
gaspillage…

C) Les motivations de ces consommateurs (docs 1, 3, 8, 10 et 11)


Volonté de changement de paradigme économique face à l’inertie des politiques
(docs. 1 et 3) ; altruisme, solidarité, partage… (docs. 1 et 8) ; recherche du critère de
qualité sur la quantité (doc. 11) ; lutte contre la surconsommation (doc. 10)…

II. VERS UNE EXTENSION DU PHENOMENE ?

SYNTHÈSE DE DOSSIER
A) D
 e plus en plus de Français prêts à consommer autrement (docs. 2, 3, 6,
7, 8 et 9)
De l’émergence à la confirmation d’un phénomène de société ; chiffres clefs…

B) F ace aux particuliers, les entreprises entendent bien participer (docs. 1,


2, 4 et 7)
Prise en compte et adaptation/récupération des entreprises quant au phénomène de
consommation collaborative ; les initiatives…

C) L
 es limites de la promotion de l’usage au détriment de la propriété (docs.
2, 3, 5, 6, 7 et 9)
Au-delà des valeurs promues (altruisme, solidarité…), il s’agit bien d’une recherche
du gain et du profit pour ces « nouveaux » consommateurs qui, au fond, n’ont pas bien
changé dans leur rapport à l’achat : intérêts économiques, quête de praticité, de bien-
être et de santé, devant les considérations sociales et/ou écologiques (docs. 2, 3 et 6) ;
Ainsi, la fin de la propriété : une utopie moderne ? (docs. 5 et 7) ; changement de
paradigme économique en débats (docs. 1 et 9)
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 223


TAGE MAGE
SUJET

} Durée : 2 heures

Programme, conseils, bibliographie

Public concerné
Le test TAGE MAGE est un outil d’évaluation et de sélection aux études de manage-
ment. Il permet d’évaluer les aptitudes d’étudiants à bac +3/+4 désirant entreprendre
ou poursuivre des études supérieures en formation première ou continue.

Nature de l’épreuve
Le TAGE MAGE ne repose pas sur des connaissances spécifiques telles que l’écono-
mie, mais sur des compétences générales de nature linguistique, de raisonnement
et de résolution de problèmes, évaluant la capacité d’un étudiant à être un futur
manager.

Différentes épreuves permettent d’évaluer 3 catégories d’aptitudes :


• dimension verbales (compréhension d’un texte écrit et expression) ;
• dimension calculatoire (calcul et formulation de problèmes, raisonnement formel) ;
• dimension logique (capacités de raisonnement et de jugement, catégorisation de
données).

Présenté sous la forme d’un questionnaire à choix multiple (QCM), le test comprend
six sous-tests. Chacun est constitué de 15 questions et doit être passé impérativement
dans un temps limite de 20 minutes. Le test comprend donc en tout 90 questions pour
une durée totale de passation de 2h. La gestion du temps est un élément essentiel
de la passation qui doit être intégré dans tout entraînement à la passation d’un test.

Aptitudes verbales
Evalue la capacité du candidat à maîtriser le processus de lecture, teste la capacité à
apprécier la conformité du message aux usages, à synthétiser et à reformuler, à inté-
grer la cohérence d’un discours.
TAGE MAGE

• Compréhension de texte 15 questions - 20 mn


Identifier et/ou retrouver les informations contenues dans un texte. Il s’agit également
de savoir repérer les articulations logiques du texte et d’avoir cerné les intentions de
l’auteur, manifestées de façon implicite ou explicite. Ce sous-test combine donc la
compréhension et l’explication de texte.

• Expression 15 questions - 20 mn
Tester l’aptitude à comprendre une information formulée dans un court message
verbal, puis à en trouver rapidement soit une reformulation conservant le sens initial,
PASSERELLE 2

soit une reformulation meilleure par la correction et la précision, soit la suite probable
dans le développement d’un message cohérent.

224 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Exemples dimension verbale :
Question : Complétez en respectant la cohérence de la phrase.
[…] de l’importance de ses vestiges architecturaux et bien que civilisation de l’écrit,
l’Egypte pharaonique a paradoxalement laissé peu d’informations sur la vie quoti-
dienne et le mode de pensée des habitants de la vallée du Nil ou, […] les sources sur
ce sujet sont disparates et souvent susceptibles de relever d’un discours officiel qui
réinterprète les données du réel.

A) Du fait / notamment
B) Au sujet / naturellement
C) Au détriment / Une fois n’est pas coutume
D) En dépit / du moins
E) De fait / ce faisant
Réponse D

Question : Indiquez la formulation la plus correcte et/ou la plus claire, éventuelle-


ment la plus élégante, pour exprimer le sens du passage souligné.
Les femmes cadres manifestent un avantage sur les hommes pour la gestion du temps :
elles savent aller vite à l’essentiel et elles savent comment pas perdre du temps.

A) elles savent comment pas perdre du temps.


B) elles ne savent comment pas perdre de temps.
C) elles ne savent pas comment perdre de temps.
D) elles savent comment ne pas perdre du temps.
E) elles savent comment ne pas perdre de temps.
Réponse E

Aptitudes à la résolution de problèmes


• Calcul 15 questions - 20 mn
Evaluer la maîtrise de connaissances simples dans les domaines de l’arithmétique, de
la géométrie, de l’algèbre et du calcul.
Les champs de connaissances requis sont les suivants :
• les entiers relatifs, les décimaux et les nombres réels ;
• les puissances et les racines carrées ;
• les pourcentages et les proportions ;
TAGE MAGE
• les progressions arithmétiques et géométriques ;
• les identités remarquables ;
• les équations du premier et du second degré ;
• les systèmes d’équations (3 inconnues au maximum) ;
• l’analyse combinatoire simple ;
• la moyenne statistique ;
• les propriétés des droites parallèles ;
• propriétés élémentaires du triangle, du cercle, du rectangle et du carré.
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 225


SUJET

• Conditions minimales 15 questions - 20 mn


Tester la capacité d’analyse d’une situation en vue de la résolution d’un problème. Ce
sous-test comprend des questions dont les énoncés ne contiennent pas assez d’infor-
mations pour y répondre. Deux informations complémentaires notées (1) et (2) vous
sont alors présentées, vous devez décider si l’une ou l’autre, les deux ensemble ou
aucune des informations complémentaires ne permet de résoudre le problème.
La difficulté de ce sous-test provient de la formulation inhabituelle des questions.
Notre scolarité nous a appris à résoudre des problèmes à partir de données initiales,
mais pas à déterminer si un problème est soluble en fonction des informations dont
on dispose (situation correspondant plus à des contextes de vie réelle).

Exemples dimension calculatoire :


Question : Lors d’une braderie, un blouson de cuir est vendu avec une réduction de
35%. Un client achète ce blouson et le paye avec la réduction 455€. Quel était le prix
de ce blouson avant la réduction ?

A) 700€ B) 600€ C) 800€ D) 750€ E) 650€

Réponse A car 455 euros = 65 %, donc 100 % du prix = 700 euros (35% de 700 =
70*3 + 35 = 245)

Question : Les quatre septièmes d’une pièce de tissu de forme carrée sont divisés en
huit morceaux de surfaces égales. Quelle est la surface d’un morceau exprimée par
une fraction de la surface totale de la pièce de tissu ?

A) 1/21 B) 1/14 C) 2/7 D) 2/23 E) 4/21

Réponse B les proportions à manipuler sont 4/7*1/8 du morceau de tissus soit 4/56
donc 1/14

Question. Un particulier dispose d’une somme de 12000 € qu’il divise en deux parts
inégales. La plus petite des deux parts est placée avec un taux annuel de 5% et la plus
grande à un taux de 4%. Quel est le montant de la partie la plus grande ?
(1) l’ensemble des 12000€ a un taux de rapport moyen de 4,41%
(2) l’ensemble des 12000€ a rapporté au bout d’un an 530 €
Vous devez décider si les informations (1) et (2) sont suffisantes pour répondre à la
TAGE MAGE

question. Vous cocherez :


A) Si l’information (1) permet à elle seule de répondre à la question, et si l’informa-
tion (2) à elle seule ne permet pas de répondre à la question.
B) Si l’information (2) permet à elle seule de répondre à la question, et si l’informa-
tion (1) à elle seule ne permet pas de répondre à la question.
C) Si les deux informations (1) et (2) ensemble permettent de répondre à la question,
et aucune séparément ne le peut.
D) Si chaque information permet séparément de répondre à la question.
E) Si les deux informations ensemble ne permettent pas de répondre à la question.

Réponse D. Les deux éléments 1 et 2 permettent indépendamment de déterminer


PASSERELLE 2

le rapport moyen et le rapport en euros au bout d’un an. Nous connaissons la mise
globale, le taux moyen et le rapport en euro, le taux de placement de chaque part, il
est donc possible de calculer le montant de la partie la plus grande du placement.

226 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Aptitudes au raisonnement et à la logique
• Raisonnement/Argumentation 15 questions - 20 mn
Tester le degré de maîtrise de compétences de raisonnement logique simple par
rapport à des situations de la vie quotidienne ou à des opinions défendues dans les
médias dans un contexte problématique parfois flou, parfois très explicite.

• Logiques 15 questions - 20 mn
Evalue la capacité à regrouper des informations selon un critère commun. Les don-
nées manipulées sont numériques (croisements de séries de chiffres, de lettres) ou
spatiales (graphiques).

Exemples dimension logique:


Question : Une fratrie est telle que chaque membre a au moins deux frères et au plus
une sœur. Mais cela serait inexact si la fratrie comprenait un garçon de moins ou une
fille de plus. Combien y a-t-il de garçon(s) dans cette famille ?
A) 2 B) 3 C) 4 D) 5 E) 6

Réponse B

Question :
84
35
161
314 ? 538 156 235
63

A) 99 B) 233 C) 189 D) 42 E) 437

Réponse C (verticalement ce sont des multiples de 7, horizontalement : somme du


chiffre des centaines + chiffre des dizaines = chiffre des unités)

Question :
TAGE MAGE

Réponse D (alternance du cercle en position haut-gauche noir / bas-droite blanc,


rotation antihoraire du carré avec alternance blanc/noir)

Question :
PASSERELLE 2

Réponse B (rotation de la croix et avancée d’une case du @)

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 227


SUJET

Ressources disponibles
L’Officiel du test TAGE MAGE, Le manuel officiel de préparation au test, Editions
L’Etudiant / FNEGE.

Livret du candidat disponible sur www.tagemage.fr

Préparation en ligne FNEGE : tests blancs officiels www.prepmyfuture.com/tagemage

Applications smartphone sur l’Apple Store et le Google Play Store.


TAGE MAGE
PASSERELLE 2

228 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


ANGLAIS

SUJET
Programme, conseils, bibliographie

Public concerné
Tout candidat ayant suivi des cours d’anglais durant sa scolarité – collège, lycée et
formation de type Bac +2/3/4.

Nature de l’épreuve
Pour l’épreuve écrite d’anglais : elle consiste en un test (QCM) comprenant gram-
maire, structures, usages et compréhension d’un texte écrit.

Conseils de préparation
Sont évaluées les capacités linguistiques fondamentales : il faut donc maîtriser les
règles de grammaire courante, savoir choisir le mot juste sur proposition de plusieurs
synonymes, avoir assimilé les tournures idiomatiques classiques, et avoir acquis de
bons réflexes.
Pour cela, il faut s’entraîner à chercher la règle de grammaire ou la tournure idioma-
tique visée. N’hésitez pas à établir une liste des règles de grammaire et du vocabulaire
qui vous font défaut.
Il faut raisonner très vite, donc faites appel à la logique chaque fois que cela est pos-
sible et méfiez-vous des tournures très proches du français.
Seront évaluées l’aptitude à l’expression et la capacité de structuration du message.
En ce qui concerne la compréhension écrite, c’est la capacité à appréhender un mes-
sage écrit qui sera évaluée ; il faut donc savoir discerner les difficultés, faire appel au
raisonnement tout en respectant les critères grammaticaux et lexicaux.
En résumé, l’essentiel est de travailler le vocabulaire de base nécessaire à l’expression,
le mécanisme de la formation des mots, les faux amis, les verbes à particule adver-
biale et à préposition, les règles de grammaire de base.
Lisez aussi de bons quotidiens ou hebdomadaires (The Economist, The Independent,
The International Herald Tribune, etc.).

Bibliographie
ANGLAIS

• J. Brossard et S. Chevalier, Grammaire alphabétique de l’anglais, éd. Bordas.


• J. M. Thomson, Vocabulaire anglais, éd. Dunod.
• Alain Le Ho, QCM d’anglais, éd. Ellipse.
• Longman Dictionary of Contemporary English.
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 229


ANGLAIS
SUJET

} Durée : 1 heure 30

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE

ENGLISH TEST
1. You have 1h30 to complete this exam.

2. This exam is divided into 4 sections:



Section 1 Grammar exercises 20 questions (15 minutes)
Section 2 Find the error 15 questions (20 minutes)
Section 3 Vocabulary exercises 25 questions (15 minutes)
Section 4 Reading comprehension 20 questions (40 minutes)
Total 80 questions

3. Please use your answer sheet to record your answers. If you think you have
made a mistake on the first line of your answer sheet, there is a second line
provided and it is this answer which will be taken into account.

4. Each section has its own instructions.

There is only one right answer to each question


Each correct answer receives: 3 points
Each incorrect answer receives: -1 point
Each unanswered question receives: 0 point

5. At the end of the exam, you will give the supervisor your test paper and
your answer sheet.
ANGLAIS
PASSERELLE 2

230 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
SECTION 1 – GRAMMAR EXERCISES:
Choose the correct answer.

1) Canadian winters are________ for their severity.


a) known b) none
c) knowed d) knows

2) I _________ here if it weren’t for my mother.


a) won’t be b) wouldn’t be
c) should be d) can’t be

3) Young children don’t reason_______ adults.


a) to like b) as for
c) as d) like

4) T
 he stormy seas caused even the most experienced______ to wonder if they were
safe.
a) sails b) sailors
c) salaries d) sellers

5) As the doctor_______ to the patient, « the cure is worse than the disease.»
a) said b) telling
c) told d) spoke

6) In the game, reaction times ______ determined who was the better player.
a) quick b) quickly
c) quicker d) quickenly

7) We went to see the M concert. _____ we had dinner at a nice restaurant.


a) Than b) Before
c) After d) Then

8) Next summer I’m going to New York _______ my great grandmother.


a) for to visit b) for visiting
c) by visiting d) to visit

9) ________ ten percent of the respondents knew the capital of Zimbabwe.


a) Fewer b) As little
c) Less than d) Down from
ANGLAIS

10) ______ tied for the lead so we were both awarded first prize.
a) Him and me b) He and I
c) Him and I d) He and me

11) If they keep travelling west, eventually they ____ get to the ocean.
a) can to b) would
c) are d) will
PASSERELLE 2

12) ________ a question about the dangers of mobile phones for young people.
a) They are b) They’re is
c) There is d) There be

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 231


SUJET

13) We are going ___ Harry’s ____ Thursday to see if we can finalize the deal.
a) to… on b) at… in
c) at… by d) to… at

14) According to the law you _____ drive your car without insurance.
a) don’t have to b) might
c) mustn’t d) won’t

15) A stronomers believe that _______ planets in the universe probably have earth-
like atmospheres.
a) a million of b) million of
c) millions d) millions of

16) My father agreed to _____ me some money for a car.


a) borrow b) a loan
c) lend d) lend to

17) At the top of the 100 meter tower, the view was clear for miles in _____ direction.
a) all b) every
c) many d) each of

18) I enjoy ________ after the game more than the game itself.
a) to socialize b) to socializing
c) socializing d) in the social

19) T he function of the red button was not _____ so the new machine operator did
not press it.
a) clear b) clearer
c) clearly d) clearing

20) The weather was responsible ___ the electric power failure.
a) into b) for
c) of d) to
ANGLAIS
PASSERELLE 2

232 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
SECTION 2 – FIND THE ERROR: a, b, c, or d.
21) High above the city, the strange object/ hovered causing widespread fear. /
(a) (b)

People laughing when they realized / it just was publicity balloon for a new sci-fi film.
(c) (d)

22) Over and over my teachers / repeated the axiom, / “There’s no such thing as a
free lunch.” /
(a) (b) (c)

Ten years later, I finally understood what they were meant.


(d)

23) He worked very fastly on / the assembly line and as a result / made many errors
which, in /
(a) (b) (c)

the end, cost him his job.


(d)

24) Music makes people come together, / according to some. / It doesn’t have to be
especially /
(a) (b) (c)

well played if it is recognizing.


(d)

25) When my aunt Thelma sees a spider; / she always gets a panic attack even if /
(a) (b)

she knows the spider is harmless. / She can’t help herself.


(c) (d)
ANGLAIS

26) San Francisco is very far my favorite city, / not only for the ocean view but also for /
(a) (b)

its incredibly swift change of / landscape when the fog rolls in.
(c) (d)

27) Some companies operate with / the philosopher that «the customer is always
right». /
PASSERELLE 2

(a) (b)

But how can that be true when / sometimes the customer is clearly wrong?
(c) (d)

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 233


SUJET

28) Horror fiction is one of the most / popular genres of the day. /
(a) (b)

People seem to be fascinated / with mans capacity for evil.


(c) (d)

29) The chili con carne was too spicy. / It made my head sweat and I had a lot of /
(a) (b)

trouble breathe. I thought / they were going to call the ambulance.


(c) (d)

30) On his days off, my boss likes to go to the zoo. / H


 e has developed a relationship
with /
(a) (b)

some of the animals that will now / approach him when he comes to its area.
(c) (d)

31) The Big Bang Theory not just a theory explaining / the beginnings of the universe. /
(a) (b)

It is also a popular TV sitcom which has / a certain appeal for intelligentsia.


(c) (d)

32) One of the American Romantic Movement’s key / figures, Edgar Allen Poe, is
widely /
(a) (b)

considered to be the inventor / of the detective fiction style of write.


(c) (d)

33) Though most of his predictions has proved inaccurate, / many people continued
to believe /
ANGLAIS

(a) (b)

in the psychic’s claims that / the end of the world was near.
(c) (d)
PASSERELLE 2

234 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
34) The innovative energy production system / required only some very basic equip-
ment /
(a) (b)

and the dung from four cows / to product enough energy to run a small farm.
(c) (d)

35) The search for gold reached a peak / in the ‘60’s. After then, gold prospectors slowly /
(a) (b)

disappeared and now this place / is nothing but a ghost town.


(c) (d)

SECTION 3 - VOCABULARY 1
Choose the word/words which has/have the closest meaning to the word/words
underlined.

36) A s my coach used to occasionally tell me, “Success is 10% inspiration and 90%
transpiration.”
a) from time to time b) softly
c) rarely d) heatedly

37) He received the notice in the mail. As a result he went straightaway to the bank.
a) tardily b) directly
c) distantly d) the next day

38) After many years the surface of the sculpture becomes glossy.
a) rough b) smooth
c) pitted d) soft

39) The taxi driver wore his hat cocked slightly to one side.
a) too much b) unseen
c) a bit d) fashionably

40) When Mr Obama first ran for office he was relatively obscure.
a) unfamiliar b) shy
ANGLAIS

c) distant d) aggressive

41) The elderly man was amazed at the changes he had witnessed during his lifetime.
a) confused b) disgusted
c) astounded d) unaffected

42) Some objections were dismissed as the argument went on.


a) reconsidered b) brought up
PASSERELLE 2

c) put aside d) misunderstood

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 235


SUJET

43) The transaction was completed only after they broke out the ceremonial cham-
pagne.
a) opened b) bought
c) smashed d) drank

44) My neighbor’s comments on racism were rather unfounded.


a) hard to understand b) without merit
c) hard to believe d) obvious

45) The workers were making a lot of racket outside.


a) disorder b) buildings
c) obstacles d) noise

VOCABULARY 2
Choose the word which has a similar meaning to the word in bold type.

46) cancel a) unable b) call off c) disregard d) interrupt

47) rift a) present b) tube c) danger d) gap

48) shelter a) protect b) destroy c) request d) deny

49) retire a) pull out b) step down c) get on d) trace

50) siren a) calm b) craft c) jump d) alarm

51) get by a) cope b)leave c) return d) purchase

52) intend a) mean b) hear c) stretch d) imagine

53) audition a) status b) test c) supply d) loud noise

54) settle a) decide b) rely c) suggest d) push

55) blemish a) defect b) untruth c) die d) repair

56) bust a) stick b) stake c) price d) break

57) crisp a) pack b) crunchy c) danger d) collection

58) deaf a) neat b) can’t hear c) sheet d) knack


ANGLAIS

59) figure out a) state b) solve c) remind d) leave

60) rage a) salary b) anger c) scratch d) filter


PASSERELLE 2

236 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
SECTION 4 – READING COMPREHENSION

TEXT 1
Shift by Cuomo on Gas Drilling Prompts Both Praise and Anger

A few months after Gov. Andrew Mr Cuomo was poised to approve hydraulic frac-
turing in several struggling New York counties, his administration is reversing course
and starting the regulatory process over, garnering praise from environmental groups
and stirring anger among industry executives and up-state landowners.
In horizontal hydraulic fracturing, large volumes of water and chemicals are injected
deep underground at high pressures to break up rock formations and release pockets
of natural gas. In the late spring, the administration had drawn up a plan to approve
fracking in portions of several New York counties and to permit it only in communi-
ties that express support.
Ten days ago, after nearly four years of review by state regulators, the governor
bowed to entreaties from environmentalists to conduct another study, this one an
examination of potential impacts on public health. Neither the governor nor other
state officials have given any indication of how long the study might take.
Then last Friday, state environmental officials said they would restart the regulatory
rule-making process, requiring them to repeat a number of formal steps, including
holding a public hearing, and almost certainly pushing a decision into next year.
The developments have created a sense in Albany that Mr Cuomo is consigning frac-
king to oblivion. The governor has been influenced by the unshakable opposition
from a corps of environmentalists and celebrity activists who are concerned about the
safety of the water supply.
The fracking issue is the biggest environmental question, and the most polarizing,
facing Albany, and New York’s decision is being closely watched nationally, as Pre-
sident Obama has expressed support for increased use of natural gas as a means to
reduce the nation’s dependence on foreign oil.
The debate is politically complex for Mr Cuomo, who has been interested in fracking
because of the promise that it could bring jobs to an economically struggling region
of the state. The industry has also been a prolific campaign donor, and rejecting frac-
king would risk Mr Cuomo’s close relationship with The New York Post, which has
strongly advocated for drilling.
But opposition to fracking has become such a touchstone for liberals that approving
it, even in a limited fashion, would undoubtedly alienate some of his most dependable
supporters. Anti-fracking protesters have shadowed Mr Cuomo for months, at his home,
his office, and his speaking engagements, and a wide array of celebrities, including
ANGLAIS

Lady Gaga and Yoko Ono, have mobilized to express opposition to the technology.
The governor has also said that he sees the additional health study as a way to miti-
gate future lawsuits.
Katherine Nadeau, a program director at Environmental Advocates of New York, said
talk of an end to fracking was premature. “From what I can tell, it doesn’t seem to me
that the administration is necessarily backing off, but they are listening to the enormous
public concern and outcry and making sure to take this decision very slowly,” she said.
But industry and landowner groups are growing increasingly concerned about the
PASSERELLE 2

shifting tone toward fracking expressed at the Capitol. “The part that concerns us is
our governor has said he wants to keep it out of politics and focus on the science,
but it looks like politics is really taking over now,” said the lead lawyer for a New
York pro-fracking group.
Adapted from NY Times

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 237


SUJET

TEXT 1: QUESTIONS
61) Mr Cuomo changed his mind about fracking because:
a) New York counties are struggling
b) he didn’t want lose political support
c) it was dangerous for his opponents
d) celebrities agreed with him

62) At the time of this article Mr Cuomo was:


a) the mayor of New York city
b) running for president
c) an elected state official
d) in charge of the energy commission

63) In the third paragraph, the word “bowed to” probably means:
a) held out
b) did not appreciate
c) accepted
d) rejected

64) According to the article, the purpose of fracking is:


a) to develop new sources of energy
b) to inject chemicals underground
c) to break up rock formations
d) to prevent earthquakes

65) What signalled Mr Cuomo’s change of position?


a) a lawsuit
b) the plan for a new environmental impact study
c) an election
d) Lady Gaga and Yoko Ono

66) According to the article, hydraulic fracturing:


a) is a political issue
b) will increase revenues for the state of New York
c) the best way to get oil
d) none of the above

67) In the article, which of the following is not a potential advantage of fracking?
ANGLAIS

a) It will increase the water supply


b) It will reduce unemployment in some parts of New York
c) It provides a partial solution to the energy problem
d) It reduces USA dependence on foreign oil.

68) A ccording the article who among the following is the least responsible for Cuo-
mo’s decision.
a) industry and landowner groups
b) celebrities
PASSERELLE 2

c) environmentalists
d) pro-fracking protestors

238 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
69) Katherine Nadeau’s reaction to this development could be characterized as:
a) relief
b) cynicism
c) caution
d) anger

70) According to the article, what will probably happen next concerning fracking?
a) The fracking procedure will be approved by the state.
b) There will be a referendum to decide the issue.
c) Additional research will be done.
d) The article does not say.

TEXT 2
Joy That Lasts, on the Poorest of Playgrounds

Tim Jahnigen has always followed his heart, whether as a carpenter, a chef, a lyricist
or now as an entrepreneur. So in 2006, when he saw a documentary about children
in Darfur who found solace playing soccer with balls made out of garbage and string,
he was inspired to do something about it.
The children, he learned, used trash because the balls donated by relief agencies and
sporting goods companies quickly ripped or deflated on the rocky dirt that doubled
as soccer fields. Kicking a ball around provided such joy in otherwise stressful and
trying conditions that the children would play with practically anything that approxi-
mated a ball.“The only thing that sustained these kids is play,” said Mr Jahnigen of
Berkeley, Calif. “Yet the millions of balls that are donated go flat within 24 hours.”

During the next two years, Mr Jahnigen searched for something that could be made
into a ball but never wear out, go flat or need a pump. Many engineers he spoke to
were dubious of his project. But Mr Jahnigen eventually discovered PopFoam, a type
of hard foam made of material similar to that used in Crocs, the popular and durable
sandals. Figuring out how to shape PopFoam into a sphere, though, might cost hun-
dreds of thousands of dollars.

One day he was talking with Sting, a friend from his days in the music business. Mr
Jahnigen told him how soccer helped the children in Darfur cope with their troubles
and his efforts to find an indestructible ball. Sting said he would pay for it.
ANGLAIS

Creating a prototype, it turned out, cost a tenth of what was expected and took about
a year. Sting called it the One World Futbol, an homage to a song he sang with the
Police, “One World (Not Three).”
To test the balls’ durability, Mr Jahnigen sent them to places like Rwanda, where they
were used at a camp for former child soldiers. A lion at the Johannesburg Zoo, who
would go through six regular balls a day, played with two balls. A German shepherd
spent a year biting on a ball. In every case, the balls withstood the abuse. Even on the
harshest of terrain and in the worst of conditions, the ball could survive and the kids
could still play. “When we tested the first rough prototype on the ground in Rwanda,
PASSERELLE 2

Haiti and Iraq, it was already infinitely better than a wad of trash or a bottle,” Mr
Jahnigen said.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 239


SUJET

M. Jahnigen carries samples around the world to conferences, potential buyers and
sponsors. For effect, he crushes them and even drives cars over them. All of them
bounce and hold their shape. By his estimate, the ball can last for 30 years, elimina-
ting the need for thousands of hand-sewn leather balls that are typically donated by
relief agencies.

Mr Jahnigen has produced thousands of balls. Word has spread. The ball is being
used by a hundred different organizations and has made its way to more than 140
countries. Flight attendants, Doctors Without Borders and a United States Army colo-
nel in Afghanistan have taken balls with them on their travels.

There are challenges, though. Last year, Unicef bought 5,200 One World Futbols at
$17 each and gave them to schools in Kenya and Uganda. But because the balls
cannot be deflated, they are more difficult to ship. Cost is another issue. “In our
experience, there is sure a demand for longer-lasting footballs,” said Shanelle Hall, the
director of Unicef’s supply division in Copenhagen, which buys about 30,000 balls a
year. But “compared to the $2.50 we pay for a regular football, the current cost diffe-
rence for the more durable solution is currently too high.”

The costs, though, may come down as production increases. In May, Chevrolet, the
General Motors division, agreed to buy 1.5 million One World Futbols over the next
three years and donate them to needy children. While ecstatic at the demand, Mr
Jahnigen is scrambling to meet it. At the end of September, the factory in Taiwan
that produces the balls has been working two shifts a day to meet its target of 45,000
balls a month. In time, Mr Jahnigen said, he hopes to get millions of other balls into
the hands of children. “A child can play to their heart’s content where there are no
content hearts,” he said. “We don’t understand that having a ball is like the best PlayS-
tation 3 or a rocket to Mars.”

Adapted from NY Times

TEXT 2: QUESTIONS
71) The inspiration for Tim Jahnigen’s innovation came from the idea that:
a) there is too much trash in African countries.
b) children don’t need much to amuse themselves.
c) football is the best sport.
d) football is losing popularity in Darfour.
ANGLAIS

72) According to the article, Tim Jahnigen has developed:


a) a football that lions could eat.
b) the cheapest football in the world.
c) a new type of material.
d) a ball that will last a lifetime.

73) Which professional activity has Tim Jahnigen not done?


a) cooking
PASSERELLE 2

b) drumming
c) song writing
d) manufacturing

240 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
74) The development costs for this innovation:
a) were not as high as the developer thought they would be.
b) were $30 000.
c) were paid for by Unicef.
d) far exceeded expectations.

75) The author mentions all of the following as obstacles except:


a) the cost is too high for some people.
b) the ball is hard to ship.
c) the ball can’t be deflated.
d) the ball is not hand sewn.

76) The first prototype of this ball:


a) was tested in many different conditions.
b) was a failure and needed to be redesigned.
c) was given to schools in Africa.
d) performed a little bit better than bottles or trash.

77) According to the article, mass production of this ball:


a) will cost millions.
b) will probably become cheaper in the future.
c) will be taken over by General Motors.
d) won’t be possible for many years.

78) According to the author the “One World Futbol”:


a) will be used in the World cup.
b) will be manufactured by Sting
c) responds to a real need
d) needs more testing to be successful.

79) In the last paragraph, the phrase “scrambling to meet demand” probably means:
a) demand is very low
b) there are not enough orders.
c) It is difficult to produce the quantity of balls needed.
d) It is not hard to get on of these balls.

80) According to the article, the best thing about this ball is:
a) it is less expensive than other balls.
b) it is made from Popfoam.
ANGLAIS

c) it will make children happy.


d) for every one you buy, you get one free.
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 241


CORRIGÉ

SECTION 1 – GRAMMAR EXERCISES: Choose the correct answer.


1) a 8) d 15) d
2) b 9) c 16) c
3) d 10) b 17) b
4) b 11) d 18) c
CORRIGÉ

5) a 12) c 19) a
6) b 13) a 20) b
7) d 14) c

SECTION 2 – FIND THE ERROR: a, b, c, or d.


21) c 27) b 33) a
22) d 28) d 34) d
23) a 29) c 35) b
24) d 30) d
25) a 31) a
26) a 32) d

SECTION 3 – VOCABULARY
1) C
 hoose the word/words which has/have the closest meaning to the word/words
underlined.
36) a 40) a 44) b
37) b 41) c 45) d
38) b 42) c
39) c 43) a

2) Choose the word which has a similar meaning to the word in bold type.
46) b 51) a 56) d
47) d 52) a 57) b
48) a 53) b 58) b
49) b 54) a 59) b
50) d 55) a 60) b

SECTION 4 – READING COMPREHENSION


TEXT 1
61) b 65) b 69) c
62) c 66) d 70) a
ANGLAIS

63) c 67) a
64) a 68) d

TEXT 2
71) b 75) d 79) c
72) d 76) a 80) c
73) a 77) b
74) a 78) c
PASSERELLE 2

242 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


ALLEMAND

SUJET
} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE

Schule und Wirtschaft

Travail à faire
1. Lesen Sie aufmerksam den Text „Gut ausgebildet nach deutschem Vorbild“.
Fassen Sie diesen Text zu einer Synthese in deutscher Sprache zusammen.
Diese Synthese soll ca. 150 Wörter (+/- 10%) umfassen.
Keine Paraphrase!
10 Punkte

2. Lesen Sie aufmerksam den Text „Il faut renforcer les liens entre nos écoles et nos
entreprises“.
Fassen Sie den Text zu einer Synthese in deutscher Sprache zusammen.
Diese Synthese soll ca. 150 Wörter (+/- 10%) umfassen.
Keine Übersetzung, keine Paraphrase!
10 Punkte

3. Schreiben Sie einen Aufsatz in deutscher Sprache über das Thema:


„Zwei Länder, zwei Konzepte, um junge Menschen besser auf das Berufsleben
vorzubereiten. Was halten Sie von diesen Modellen? Was würden Sie vorschlagen?“

Begründen Sie Ihre persönliche Meinung mit Argumenten und Beispielen!


20 Punkte

ALLEMAND
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 243


SUJET

TEXT 1
Gut ausgebildete nach deutschem Vorbild

Lange verkannt, wird das deutsche duale System im Kampf gegen die Jugen-
darbeitslosigkeit zum Exportschlager.
Smolensk oder Budapest, Barcelona oder Lissabon, Puebla oder Shanghai – auf der
ganzen Welt werden immer mehr junge Menschen dual ausgebildet. China, Indien,
Russland und viele Länder Lateinamerikas interessieren sich für das traditionsreiche
deutsche Modell, und seit dem Ausbruch der Finanz- und Wirtschaftskrise ist auch in
der Europäischen Union der Informationsbedarf stark gestiegen.
„Früher galt die deutsche Ausbildung als exotisch“, sagt Steffen Bayer, Leiter des
Referats „Berufsbildung im Ausland“ beim Deutschen Industrie- und Handelskam-
mertag (DIHK). „Das hat sich völlig gewandelt.“ Hauptgrund dafür ist die sehr hohe
Jugendarbeitslosigkeit in Europa. Im EU-Durchschnitt hat etwa ein Viertel der unter
25-Jährigen keine Arbeit, in Spanien und Griechenland sogar mehr als die Hälfte.
Länderübergreifend hat sich die Erkenntnis durchgesetzt, dass es in Deutschland vor
allem dank der dualen Ausbildung vergleichsweise wenige junge Arbeitslose gibt.
Denn hier sind die Jugendlichen von Anfang an in den Arbeitsalltag ihres Betriebs
eingebunden. Bei der Festlegung von Inhalten, Qualitäts- und Prüfungsstandards
arbeiten Staat und Wirtschaft eng zusammen.
Als erstes Land will Spanien sein Ausbildungssystem nach deutschem Vorbild kom-
plett umgestalten. Eine Vorreiterrolle spielt der Automobilhersteller Seat, der an sei-
nen spanischen Produktionsstätten seit September 2012 dual ausbildet. „Der tech-
nische Anspruch unserer Produkte hat sich über die Jahre stark weiterentwickelt,
damit ist auch der Anspruch an die Fähigkeiten und Flexibilität unserer Mitarbeiter
gestiegen“, erklärt Seat-Personalvorstand Josef Schelchshorn. „Das duale Bildungs-
system nach deutschem Vorbild deckt diese Anforderungen ab.“ Die angehenden
Kraftfahrzeugmechatroniker, Industrie- und Werkzeugmechaniker und Elektroniker
für Automatisierungstechnik verbringen künftig etwa die Hälfte ihrer dreijährigen
Ausbildung im Werk.
Das Bundesinstitut für Berufsbildung (BIBB) arbeitet weltweit mit rund 30 Partnerein-
richtungen zusammen. Seit zwei Jahren ist die Zusammenarbeit mit vielen Partnern
intensiver geworden, neue Abkommen wurden mit Chile, Kolumbien und Mexiko
geschlossen. „Natürlich kann man das deutsche Ausbildungsmodell nicht eins zu
ALLEMAND

eins auf andere Länder übertragen“, sagt Michael Wiechert, Leiter des Arbeitsbe-
reichs „Internationale Kooperation und Beratung“ beim BIBB. Aber das Institut könne
den Partnern dabei helfen, Standards in der beruflichen Bildung zu erarbeiten. „Das
Wichtigste ist, die Wirtschaft mit ins Boot zu holen“, betont Wiechert. Im Ausland
werde oft darüber gestaunt, dass in Deutschland die Betriebe 
70 Prozent der Ausbil-
dungskosten tragen. „Aber wenn man die richtigen Kompetenzen zur richtigen Zeit
am richtigen Ort haben will, lohnt sich das für die Firmen.“
Es sind nicht nur staatliche Einrichtungen, die den Export des deutschen Ausbil-
dungssystems vorantreiben. Viele deutsche Unternehmen sind auf dem Gebiet schon
länger aktiv, und zwar aus ureigenem Interesse: Schließlich sind nicht nur ihre aus-
PASSERELLE 2

ländischen Produktionsstätten, sondern auch deren Zulieferer und Kunden auf gut
qualifizierte Fachkräfte angewiesen. Erste Ansprechpartner für Unternehmen sind in
solchen Fragen die deutschen Auslandshandelskammern (AHK), die es in 80 Ländern
gibt. Besonders viel Erfahrung mit dualer Ausbildung haben die AHKs in Shanghai

244 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
und Lissabon und Porto. Letztere bilden schon seit fast 30 Jahren gemeinsam mit
deutschen und portugiesischen Unternehmen Kraftfahrzeugmechatroniker, Industrie-
kaufleute und Hotelfachkräfte praxisorientiert aus. 90 Prozent der Auszubildenden
werden übernommen. Mittelfristig will auch die portugiesische Regierung ein duales
Ausbildungssystem einführen.
Um den Bedarf an qualifiziertem Nachwuchs im Ausland zu decken, hat sich der
Siemens-Konzern besonders viel einfallen lassen. Er bildet nicht nur an zahlreichen
Standorten dual aus: Die Siemens Technik Akademie hat außerdem auf vier Kontinen-
ten ein duales Aus- und Weiterbildungsprogramm in Mechatronik etabliert. Das Zer-
tifikat 
ist international anerkannt. Kernelemente des deutschen dualen Ausbildungs-
systems ließen sich mit dieser Methode unkompliziert in andere Länder übertragen,
ohne dass man bestehende Bildungsstrukturen grundsätzlich ändern müsste, meint
der Leiter der Siemens Technik Akademie, 
Stephan Szuppa.

Miriam Hoffmeyer, Deutsche Welle, 09.11.2013

TEXT 2

Il faut renforcer les liens entre nos écoles et nos entreprises

Dans un pays où près de 2 millions de jeunes sont désoeuvrés, il est temps


de combler le fossé entre le monde de l’enseignement et celui du travail.
L’avenir passe par une coopération plus étroite entre la sphère éducative et
les entreprises.
Ce constat correspond à une réalité : 150.000 décrocheurs annuels, 1,9 million de
jeunes entre 15 et 29 ans désoeuvrés (les fameux NEET, qui ne sont ni en emploi, ni
à l’école, ni en formation), 50 % d’étudiants qui ne passent pas en deuxième année
universitaire et un chômage chez les jeunes de moins de 25 ans deux fois plus élevé
qu’en Allemagne. Pourtant, 600.000 emplois restent vacants faute de candidats suffi-
samment qualifiés pour les occuper.
Cette situation n’est pas nouvelle et procède de nombreux facteurs, dont la décon-
nexion entre le monde de l’enseignement et le monde du travail n’est pas le moindre.
Nombreux sont ceux qui, dans le monde économique ou éducatif, s’emploient à
ALLEMAND
combler ce fossé et à lutter contre la préférence française pour l’abstraction. Depuis
plus d’une décennie, l’Institut de l’entreprise favorise des échanges directs et réguliers
entre ces deux mondes. Chaque année, des stages en entreprise sont organisés pour
les professeurs de sciences économiques et sociales, ainsi que des universités d’été
qui permettent à des enseignants, des chefs d’entreprise et des économistes de croiser
leurs regards autour de cas concrets d’entreprises illustrant le programme du lycée.
En s’adressant en priorité à ceux qui transmettent les connaissances, l’entreprise fait
œuvre utile en permettant une compréhension plus fine des mécanismes qui pré-
sident à la création de richesses et en donnant accès à un monde du travail peu
connu ou caricaturé. Ce faisant, les professeurs et leurs élèves bénéficient d’un envi-
PASSERELLE 2

ronnement pédagogique plus riche dans lequel les théories économiques peuvent se
confronter à la réalité du tissu productif. De leur côté, les entreprises découvrent les
enjeux et les interrogations légitimes des enseignants qui forment leurs futurs salariés.
Les pouvoirs publics reconnaissent volontiers l’importance du lien école-entreprise.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 245


SUJET

Vincent Peillon souhaite mettre l’école au service du redressement productif ; Fran-


çois Hollande veut faire entrer l’esprit d’entreprise à l’école. La création, en juin der-
nier, d’un Conseil national éducation-économie témoigne de cette volonté. Présidé
par un chef d’entreprise - détail à saluer -, ce conseil sera notamment chargé d’œuvrer
à une meilleure « articulation entre le système éducatif et les besoins du monde écono-
mique ». Il faut à présent passer de la prise de conscience à l’action.
- L’orientation des élèves reste le maillon faible du système éducatif. Un stage en
entreprise en formation initiale pour tout professeur du secondaire, quelle que soit
sa spécialité, dans le cadre des écoles supérieures du professorat et de l’éducation,
serait une mesure salutaire.
- Le parrainage de lycées par des entreprises locales permettrait de créer des liens
pérennes entre élèves, personnel éducatif et entreprises. La recherche de stages pour
les élèves, la connaissance des métiers, le montage de projets éducatifs dépassant les
moyens du lycée, le soutien scolaire en seraient facilités.
- Attribuer un siège à un représentant du monde de l’entreprise au conseil d’adminis-
tration des lycées permettrait un partage fructueux d’expériences. Au-delà, des lycées
plus autonomes avec des organes de gouvernance faisant plus de place à leurs parties
prenantes seraient mieux intégrés dans leurs écosystèmes locaux.
Investir dans la jeunesse doit rester une priorité, mais, dans l’état où sont nos comptes
publics, une chose est claire : cela ne peut plus passer par des dépenses supplé-
mentaires. C’est grâce à une coopération sans cesse plus étroite entre enseignants et
entreprises, chacun dans son rôle, que nous pourrons, ensemble, préparer l’avenir
de nos enfants.
Frédéric Monlouis-Félicité, Les Echos, 27/08/2013
ALLEMAND
PASSERELLE 2

246 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Corrigé :

Text 1: Gut ausgebildet nach deutschem Vorbild


Die hohe Jugendarbeitslosigkeit in vielen Ländern Europas als Folge der Wirtschafts-
krise macht es notwendig, nach Lösungen zu suchen. Was in Deutschland schon
seit langem gut funktioniert, wird nun in aller Welt gerne nachgeahmt. Die duale
Ausbildung entwickelt sich auch im Ausland zum Erfolgsmodell. Deutsche Unterne-

CORRIGÉ
hmen sowie Industrie-und Handelskammern helfen interessierten Ländern bei der
Umsetzung. In manchen Ländern wie in Portugal, wird sogar schon seit vielen Jahren
nach diesem Prinzip ausgebildet.
Die Vorteile der dualen Ausbildung liegen in der Praxisnähe. Da die Betriebe am
besten wissen, welche Qualifikationen künftige Mitarbeiter brauchen, können sie
ihre Ausbildung danach ausrichten. Die enge Zusammenarbeit von Staat und Ausbil-
dungsbetrieben garantiert einheitliche Standards. Einige Unternehmen haben für die
Ausbildung des eigenen Nachwuchses sogar international anerkannte Zertifikate ges-
chaffen. Auf diese Weise könnten interessierte Länder die Kernelemente der dualen
Ausbildung problemlos und ohne grosse strukturelle Veränderungen übernehmen.

(138 Wörter)

Text 2: Il faut renforcer les liens entre nos écoles et nos entre-
prises
Frankreich kämpft mit der hohen Jugendarbeitslosigkeit und der Tatsache, dass zu
viele Jugendliche die Schule vorzeitig ohne Abschluss abbrechen. Der Graben zwis-
chen Schule und Unternehmenswelt, zwischen Theorie und Praxis ist zu tief, meinen
nicht nur Politiker. Die bereits bestehenden Bemühungen, diese Kluft zu überwinden
sollen nun durch gezielte Massnahmen verstärkt werden. Was bisher auf freiwilliger
Basis existierte, soll nun institutionalisiert werden. Durch die Schaffung eines Rates
für Erziehung und Wirtschaft sollen die Unternehmen stärker in die Schule eingebun-
den werden und so die Herausforderungen des Bildungswesens besser verstehen.
Umgekehrt könnten Gymnasiallehrer systematisch und ungeachtet ihrer Studien-
richtung am Beginn des Studiums ein Praktikum in einem Unternehmen absolvieren,
um Einblick in die Unternehmensrealität zu bekommen. Das bessere gegenseitige
Verständnis dieser beiden Welten könnte der Schlüssel zu einer praxisorientierteren
Ausbildung und höheren Motivation der Schüler sein, ohne den Staatshaushalt durch
zusätzliche Kosten zu belasten.
ALLEMAND
(140 Wörter)
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 247


BIOLOGIE
SUJET

Programme, conseils, bibliographie

Public concerné
Accessible à toute personne ayant préparé ou titulaire d’une licence 3 et, a fortiori,
d’un master de :
• Biochimie ;
• Biologie des organismes ;
• Biologie cellulaire et physiologie mention physiologie animale ;
• Biologie mention biologie générale et sciences de la terre et de l’univers.

Programme
• Fonctions cellulaires fondamentales ;
• Physiologie des cellules excitables ;
• Les fonctions du système nerveux ;
• Les hormones ;
• Pharmacologie de la communication cellulaire ;
• Homéostasie et grandes fonctions physiologiques (milieu intérieur, défenses de
l’organisme, circulation, respiration, digestion, excrétion).

NB : Ce programme suppose l’acquis de connaissances : en biologie et sur les tech-


niques actuelles appliquées à la biologie (patch-clamp, binding, dosage RIA…).

Conseils de préparation
D’un point de vue pragmatique, il n’y a pas de solution miracle sinon qu’il faut beau-
coup travailler, c’est-à-dire acquérir et surtout dominer (pour les utiliser à bon escient)
des connaissances dans tous les domaines du programme affiché (ce qui demande un
investissement temporel et matériel).
Étant donné que nous sommes dans le domaine scientifique, la précision du voca-
bulaire et la concision du langage sont requises pour répondre aux questions à
développer.
Pour chaque domaine du programme étudié, il est vivement recommandé d’entre-
BIOLOGIE

prendre un travail de réflexion en rédigeant des fiches résumant de façon synthétique


les temps forts d’un chapitre du programme.
Il est conseillé, si possible, de prendre contact avec le centre régional de pédagogie
ou avec le Scuio universitaire pour s’y procurer les corrigés d’annales portant sur des
sujets abordant le programme. En librairie, il est actuellement possible de trouver
des ouvrages questions/réponses (pour travailler les QCM) couvrant l’ensemble du
programme.
Sur Internet, en utilisant des mégamoteurs de recherche tels que Copernic et Ariane
(à chargement gratuit), il est possible de trouver réponse à toute question ponctuelle
PASSERELLE 2

sur les sujets abordés et de confronter ses connaissances quand on y trouve des sites
informatifs ou des cours. Enfin, à la télévision, l’analyse des émissions scientifiques
apporte des enseignements sur la façon d’aborder un sujet, de développer ses idées
et d’argumenter en faisant valoir ses connaissances.

248 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Bibliographie
• E. N. Marieb, Anatomie et physiologie humaine, 1re édition, éd. De Boeck Univer-
sité, 2000, 560 p.
• R. Wehner et W. Gehring, Biologie et physiologie animales. Bases moléculaires, cel-
lulaires, anatomiques et fonctionnelles, éd. De Boeck Université.
• S. Idelman et J. Verdetti, Endocrinologie et Communications cellulaires, éd. EDP
Sciences, coll. « Grenoble Sciences ».
• J.-P. Revillard, Immunologie, éd. De Boeck Université.
• D. Purves, G. J. Augustine, D. Fitzpatrick, L. C. Katz, A.-S. La Mantia et J. O. Mc
Namara, Neurosciences, éd. De Boeck Université.

BIOLOGIE
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 249


BIOLOGIE
SUJET

} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE

I - QUESTIONS : Vrai ou Faux


(sur 20 points)

Veuillez reporter sur votre copie d’examen le numéro de la question assortie


de la bonne mention (exemple : question N°10 – Vrai).

Vous n’avez pas à justifier votre réponse. 1 point est attribué par bonne
réponse.

1- L ’ATP transfère l’énergie produite par la cellule à tout mécanisme susceptible d’uti-
liser cette énergie.
Vrai ou Faux

2- L a glycolyse anaérobie libère une quantité d’énergie plus importante que la phos-
phorylation oxydative (appelée également respiration cellulaire aérobie).
Vrai ou Faux

3- Le système nerveux végétatif contrôle l’homéostasie et innerve les viscères.


Vrai ou Faux

4- C
 omme la plupart des cellules de l’organisme, le neurone se divise par mitose, ce
qui assure sa reproduction.
Vrai ou Faux

5- L es vitamines A, D, E et K appartiennent au groupe des vitamines liposolubles.


Vrai ou Faux

6- L a paroi des capillaires sanguins laisse passer l’eau et le sodium, mais ne laisse pas
passer les grosses molécules comme les protéines.
Vrai ou Faux

7- Les gonosomes sont les chromosomes sexuels.


BIOLOGIE

Vrai ou Faux

8- Les cellules trophoblastiques sont à l’origine de la formation du placenta.


Vrai ou Faux

9- L es lymphocytes T cytotoxiques de la réponse immunitaire à médiation cellulaire


ont essentiellement pour cibles les cellules tumorales, les cellules infectées par un
virus et les cellules pouvant venir d’un tissu étranger tel un greffon.
Vrai ou Faux
PASSERELLE 2

10- L es anticorps possèdent deux régions : une région constante qui fixe l’antigène
et une région variable qui active le complément.
Vrai ou Faux

250 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
11- La digestion débute dans l’estomac.
Vrai ou Faux

12- L’hémoglobine est la protéine plasmatique la plus abondante.


Vrai ou Faux

13- Les macrophages appartiennent à la famille des leucocytes.


Vrai ou Faux

14- Un chromosome possède deux centromères.


Vrai ou Faux

15- Le suc gastrique contient de la pepsine, de la trypsine et de l’acide chlorhydrique.


Vrai ou Faux

16- L ’acétylcholine est un neurotransmetteur rencontré dans l’organisme uniquement


au niveau de la jonction neuromusculaire.
Vrai ou Faux

17- Les hormones sont les produits de sécrétion des glandes endocrines.
Vrai ou Faux

18- L’estomac a uniquement un rôle chimique dans la digestion.


Vrai ou Faux

19- A
 u cours de l’inspiration, on observe un abaissement du diaphragme qui se
contracte ainsi que des mouvements des côtes vers le haut et vers l’extérieur.
Vrai ou Faux

20- L’amidon est un glucide rapide.


Vrai ou Faux

BIOLOGIE
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 251


SUJET

II - QUESTIONS A CHOIX MULTIPLES


(sur 10 points)

Veuillez reporter sur votre copie d’examen le numéro de la question associée


à la réponse choisie, a, b, c, d, e (exemple : N°8 – b).

Vous n’avez pas à justifier votre réponse. 2 points sont attribués par bonne
réponse.

21- L a caractéristique du tissu musculaire qui lui permet de reprendre sa forme ini-
tiale après une contraction est appelée :
a) extensibilité
b) excitabilité
c) tétanos complet
d) contractilité
e) élasticité

22- Laquelle des fonctions suivantes ne s’appliquent pas aux larmes :


a) humecter l’œil
b) éliminer les irritants
c) détruire certaines bactéries
d) lubrifier l’œil
e) fournir des nutriments à la cornée

23- L es vaisseaux sanguins qui permettent l’échange de nutriments, de déchets,


d’oxygène et de dioxyde de carbone entre le sang et les tissus sont :
a) les capillaires
b) les artères
c) les veinules
d) les artérioles
e) les veines

24- La plus grande partie de la digestion chimique s’effectue dans :


a) le foie
b) l’estomac
c) l’intestin grêle
d) le côlon
e) le pancréas
BIOLOGIE

25- P
 armi les substances suivantes, laquelle est la plus souvent utilisée pour la syn-
thèse de l’ATP :
a) le galactose
b) le triacylglycérol
c) les acides aminés
d) le glucose
e) le glycérol
PASSERELLE 2

III – QUESTION DE REFLEXION


(sur 30 points)
Protéines et vie cellulaire

252 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Corrigé

I- Vrai – Faux
Question Vrai Faux Question Vrai Faux
1 x 11 x
2 x 12 x

CORRIGÉ
3 x 13 x
4 x 14 x
5 x 15 x
6 x 16 x
7 x 17 x
8 x 18 x
9 x 19 x
10 x 20 x

II- Questions à choix multiples


21 - e
22 - e
23 - a
24 - c
25 - d

III – QUESTION DE REFLEXION (sur 30 points)


Introduction

Définition biochimique d’une protéine. Structure. Expression des gènes. Quelques


exemples.

1- Protéines fibreuses

A- Matériel de construction des tissus et des cellules et leurs fonctions
- Kératine : rigidité des ongles
- Collagène : résistance aux contraintes (tendons et ligaments)
- Elastine : flexibilité (élasticité de la peau)
- Fibronectine : adhésion

BIOLOGIE

B- Des protéines impliquées dans la mécanique musculaire


- Actine et myosine : protéines du cytosquelette cellulaire et protéines
contractiles des muscles.
- Tropomyosine : protéine régulatrice de la contraction musculaire

2- Protéines globulaires

A- Enzymes allostériques impliquées dans la régulation du métabolisme
- ATP synthétase : production d’ATP
PASSERELLE 2

- Glycogène phosphorylase : glycogénolyse pour la production de glu-


cose-1- phosphate
- AcCoA-carboxylase : carboxylation de l’acétyl-CoA (biosynthèse des
acides gras)

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 253


B- Transporteurs
- Hémoglobine (hétéroprotéine-quatre sous-unités) : transport des gaz
(O2 et CO2) de la respiration cellulaire et pouvoir tampon
- ATPase Na+/K+ (quatre sous-unités trans-membranaires) : expulsion du
Na+ de la cellule et introduction du K+ dans la cellule pour le maintien
du potentiel membranaire.
- Co-transporteur Na+/glucose : permet l’absorption du glucose au niveau
CORRIGÉ

de l’entérocyte.

C- D
 es canaux ioniques, des récepteurs membranaires et des transducteurs d’ampli-
fication des molécules messagères extracellulaires
- Canal Na+ voltage-dépendant
- Récepteur tyrosine-kinase de l’insuline
- Récepteur des hormones à sept domaines trans-membranaires (7DTM)
- Protéines G couplées aux récepteurs à 7DTM
- Adénylate cyclase activée ou inhibée par une sous-unité G pour la pro-
duction d’AMP cyclique

D- Protéines protectrices
- Molécules du CMH (complexe majeur d’histocompatibilité) ou HLA (Hu-
man Leucocyte Antigen) de classe I permettant la reconnaissance par les
lymphocytes T cytotoxiques des cellules infectées.
- Anticorps (immunoglobulines) de l’immunité humorale permettant la
neutralisation des antigènes.
- Cytokines intervenant pour la coordination et l’amplification de la ré-
ponse immunitaire.

Conclusion
Les protéines globulaires (solubles) sont appelées protéines fonctionnelles de par
le rôle fondamental qu’elles jouent dans tous les processus biologiques. Bien que
les protéines fibreuses (insolubles) soient considérées comme protéines de struc-
ture, elles ont également des fonctions importantes telles que la motilité cellulaire, la
contraction musculaire…
BIOLOGIE
PASSERELLE 2

254 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Créativité et gestion de projet

SUJET
} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE


CALCULATRICES AUTORISEES

Sujet

La tournée de Male Flowers


Vous êtes membre d’une ONG qui intervient après les catastrophes naturelles auprès
des populations sinistrées. Vous n’avez pas été dépêché(e) au Japon après le tsunami
comme vos collègues, parce que vous avez été recruté(e) en vue d’une toute autre
mission. Cette dernière contribuera tout autant à la mission générale de l’association
pour laquelle vous travaillez.
Grâce aux compétences d’organisateur(trice) que vous avez démontrées au cours de
l’entretien d’embauche, le délégué général de l’ONG vous a demandé d’organiser une
tournée d’un jeune groupe de rock, les Male Flowers. Les cachets d’artistes serviront
intégralement à couvrir les frais alimentaires des populations sinistrées japonaises.

Créativité et gestion de projet


Il vous est donc demandé d’organiser cette tournée sur 10 jours (week-end compris)
en prévoyant au minimum les éléments suivants :
• concerts (nombre, lieux, publics différents à proposer)
• séances de dédicaces (nombre, lieux, publics différents à proposer)
• opérations spécifiques de communication (nombre, lieux, publics différents à pro-
poser)

Avant de valider vos options, le délégué général attend que vous lui proposiez :
1. un descriptif plus détaillé de ce groupe (historique, profils des membres du groupe,
leurs tubes…) ;
2. la description des enjeux à choisir ce groupe là pour une telle opération ;
3. les objectifs de cette tournée avec un message de communication précis ;
4. un programme très détaillé pour ces 10 journées avec :
a. les jours,
b. les événements retenus (concert, dédicace, opération),
c. les moyens nécessaires (humains, matériels, financiers) ;
5. les indicateurs qui permettront de voir que l’opération a réussi.

Il faut préciser que le délégué général de l’ONG est particulièrement exigeant quant
à la rigueur de l’organisation et quant à ce que vous lui présenterez. L’accent doit
être mis également sur l’originalité des opérations de communication avec le groupe
PASSERELLE 2

Male Flowers.

Bonne préparation et... musique !

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 255


Corrigé
Ce sujet est simple en apparence mais exige en retour une précision des données.
L’évaluation mettait l’accent sur la qualité et la précision de l’organisation, mais éga-
lement sur l’originalité de la description du groupe comme des opérations de com-
munication. C’est davantage sur ce dernier point que les corrections ont montré votre
difficulté.
CORRIGÉ

1. Description originale du groupe Male Flowers


Si le nom du groupe vous était imposé, vous pouviez en choisir l’interprétation
comme par exemple « des garçons passionnés de Baudelaire » ou « des artistes enfants
de fleuristes » ou encore « en raison de la jeunesse du groupe »…
Vous pouviez également choisir le style de musique soit en adéquation avec la culture
de la région sinistrée, soit au contraire en rapport avec le public visé pour les concerts.

2. Enjeux et objectifs de cette opération


Enjeux : comme nous venons de le dire, les enjeux pouvaient être liés à plusieurs
choses
• Ce groupe a un ou plusieurs membres concernés par la tempête, du pays ou non ;
• Les titres proposés par ce groupe sont en lien avec le pays sinistré ou on sorti un
titre dédicacé aux victimes… ;
Créativité et gestion de projet

• Le groupe est célèbre auprès d’un large public, promettant ainsi une belle recette
pour les sinistrés ;
Dans tous les cas, il fallait que ce choix du groupe ait un sens, cela pouvant faciliter
la communication et le marketing, et qu’il puisse réunir la plus forte somme d’argent
pour les sinistrés.
Objectifs (respecter la structure SMART de rédaction des objectifs est un plus) :
• Collecter en 10 jours une somme de X millions d’euros pour les victimes sinistrées
du Japon
o Organiser une tournée nationale ou internationale dans N. pays
o Choisir N. opérations de communication avec un impact mesurable
o…

3. Programme détaillé sur 10 jours


La grille pour le planning de ces dix jours devait reprendre simplement mais précisé-
ment les critères indiqués dans le sujet et se construire sous la forme présentée ci-des-
sous. Vous pouviez y indiquer les opérations proposées allant de la simple dédicace
jusqu’au concert en passant par l’exposition photo, la visite de lieux symboliques, la
rencontre de la population sinistrée, le concours, l’usage du numérique (chat live,
conférence/concert live…).
PASSERELLE 2

256 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Journée Opérations jour 1 Opérations jour 2 Opérations…
Nb Nb Nb
Matin Type Lieu(x) Type Lieu(x) Type Lieu(x)
Public Public Public
Nb Nb Nb

CORRIGÉ
Midi Type Lieu(x) Type Lieu(x) Type Lieu(x)
Public Public Public
Nb Nb Nb
Soir Type Lieu(x) Type Lieu(x) Type Lieu(x)
Public Public Public

4. Indicateurs de réussite
Propositions d’indicateurs :
Somme collectée (N. millions d’euros)
Aides concrètes apportées aux sinistrés (faire ce qu’on dit) et médiatisation de celles-

Créativité et gestion de projet


ci (dire ce qu’on fait) – Type d’aides ? Combien d’aides ? Pour combien de per-
sonnes ?...
Impact du buzz sur les réseaux sociaux (Nb de tweet, posts…)

PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 257


DROIT
SUJET

} Durée : 2 heures

Programme, conseils, bibliographie

Public concerné
L’épreuve « Passerelle 2 » en Droit est destinée, sinon aux seuls juristes de formation
(licence 3 Droit), du moins à des étudiants ayant suivi des enseignements de droit
privé, c’est-à-dire de droit civil, droit des affaires, etc., de manière significative, au
cours de leur formation de type licence 3 et/ou master AES.
Il serait vain d’imaginer pouvoir passer le concours avec succès sans avoir un bagage
juridique véritable.

Programme
• I ntroduction au droit : la preuve, l’organisation judiciaire, le droit objectif, les dif-
férentes branches du droit, les droits subjectifs.
• Les personnes : les personnes physiques, les personnes morales, l’état et la capacité
des personnes.
• Les biens, meubles et immeubles, droits réels principaux, droits réels accessoires,
propriété et possession.
• Droit des obligations : typologie des obligations ; techniques contractuelles ; clauses
pénale, résolutoire, de non concurrence, attributive de compétence matérielle et /
ou territoriale, de conciliation… classification des contrats ; formation du contrat, le
consentement et les vices qui l’affectent, l’objet, la lésion, la cause, les nullités ; la
force obligatoire du contrat inter partes ; l’effet relatif du contrat à l’égard des tiers ;
les sanctions applicables lors de la mauvaise exécution du contrat ou de son inexé-
cution ; les différentes formes de responsabilités délictuelles et quasi délictuelles,
responsabilité objective, responsabilité du fait personnel, du fait d’autrui, du fait des
choses ; les quasi-contrats.
• Les principaux contrats : contrat de vente, contrat d’entreprise, contrat de bail,
contrat de mandat, contrat de prêt…
• Droit commercial : le commerçant ; les actes de commerce ; le fonds de commerce ;
les opérations sur le fond de commerce ; le statut des commerçants.
• Droit social : le contrat de travail, formation du contrat, typologie des contrats de
travail, la durée du travail, les conditions d’exécution du travail, le salaire, les modi-
fications du contrat de travail, la rupture du contrat de travail ; les licenciements, les
juridictions compétentes en matière de litige de « droit social » ; la représentation du
DROIT

personnel dans l’entreprise, la présence syndicale dans l’entreprise.


• Droit des sociétés : le contrat de société, la typologie des sociétés, la formation, le
fonctionnement, la dissolution, la liquidation des sociétés, la société en nom collec-
tif, la SARL, l’EURL, la SA, …

Conseils de préparation
PASSERELLE 2

L’épreuve juridique « Passerelle 2 » est de nature pratique. Il faut donc connaître les
fondements du droit civil, du droit commercial, et plus spécialement du droit des
obligations.

258 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Mais, au-delà des connaissances théoriques « apprises » en cours, le but de l’épreuve
est de tester le candidat sur un certain nombre de qualités requises. Il doit résoudre
un « cas pratique », c’est-à-dire, un type d’épreuve qu’il est censé avoir déjà affronté
dans son cursus antérieur.
Dès lors il faut qu’il mette à contribution son sens de l’analyse d’abord, et celui de la
synthèse ensuite.
Résoudre correctement un cas pratique suppose donc, en premier lieu, une qualifi-
cation des éléments de fait présentée sous forme d’introduction résumant brièvement
le scénario du cas proposé. En deuxième lieu, il s’agit d’identifier les problèmes juri-
diques et de les formuler clairement. En troisième et dernier lieu, il s’agit de raisonner
et d’argumenter de manière structurée en alimentant une « discussion » permettant
de résoudre avec rigueur les problèmes juridiques dans un ordre logique. Dans la
mesure où, quelquefois, le cas est présenté sous forme de « consultation juridique »,
il faut alors sélectionner les arguments les plus favorables au client qui sollicite votre
point de vue éclairé. Ce choix des solutions les plus adaptées peut, le cas échéant,
« conclure » la copie. Il ne faut donc pas se tromper de nature d’épreuve en « récitant »
un vague cours, souvent « à côté de la plaque », sans tenir compte des éléments par-
ticuliers mis en avant dans le cas pratique…
Il ne s’agit pas d’une épreuve théorique de dissertation, mais d’un cas permettant au
correcteur d’évaluer principalement les capacités de raisonnement et d’argumentation
des candidats. La principale qualité d’un juriste étant la rigueur, il est bien évident que
celle-ci est indispensable pour bénéficier d’une note correcte.

Bibliographie
Le programme des épreuves « Passerelle 2 » étant fondé principalement sur le droit
civil, spécialement les questions tenant à l’introduction au droit, les personnes et le
droit des contrats, la responsabilité civile et le droit des affaires, dans la perspective
d’une intégration dans une école de commerce, on peut simplement suggérer les
ouvrages suivants, à titre d’exemples non exhaustifs :
• D. Lefebvre, E. Mollaret-Laforêt et al., Droit et entreprise, éd. Presses universitaires
de Grenoble.
• Droit de l’entreprise. L’essentiel pour comprendre, éd. Lamy.
• Initiation au droit des affaires, éd. Francis Lefebvre.

DROIT
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 259


DROIT
SUJET

} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE


CALCULATRICES INTERDITES

SUJET

Les caractères du droit de propriété

CORRIGÉ
Les caractères du droit de propriété

La propriété est le droit d’exercer une maîtrise complète sur un bien. Placée au cœur
du Code civil, la propriété est déjà envisagée par la Déclaration des droits de l’homme
et du citoyen de 1789 comme l’un des piliers de la société. La propriété serait donc
naturelle, l’Etat se chargeant simplement de la défendre. En effet, seule une nécessité
légalement constatée permet de priver un individu de ce droit « inviolable et sacré ». Il
s’agit là d’un droit ayant valeur constitutionnelle devenu droit fondamental de l’Union
européenne.
L’article 544 du Code civil définit la propriété comme « le droit de jouir et disposer
des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu’on en fasse pas un usage pro-
hibé par les lois ou les règlements ». Le caractère élémentaire du droit de propriété,
expressément évoqué par le législateur, est son caractère absolu. Cette description
reste toutefois incomplète, des caractères complémentaires doivent s’y ajouter. En
effet, non seulement, le droit de propriété est absolu, mais il est également exclusif et
perpétuel. Ces caractères de la propriété ne sont toutefois pas sans limites. Au carac-
tère élémentaire de la propriété (I), s’ajoute des caractères complémentaires (II).

I. Le caractère élémentaire de la propriété


Le caractère élémentaire de la propriété est énoncé par le Code civil, il s’agit de son
caractère absolu. La notion de caractère absolu (A) connaît certaines restrictions (B).

A. La notion de caractère absolu


L’affirmation du caractère absolu du droit de propriété est très symbolique. En effet,
il est le seul qui soit expressément visé par l’article 544 du Code civil. Il est de plus
précédé d’un superlatif indiquant sa grande force, « la plus absolue », ce qui peut
DROIT

surprendre puisqu’il n’existe pas de « plus absolu » que l’absolu !

L’absolu s’oppose au relatif. Le terme « absolu » détermine les composantes du droit


de propriété et souligne que seul le propriétaire peut concentrer entre ses mains
toutes les prérogatives possibles sur le bien : l’usus, le fructus et l’abusus. Le carac-
tère absolu signifie également que le propriétaire dispose autant du dessus que du
PASSERELLE 2

dessous de la chose, ce caractère détermine l’étendue du droit. Il signifie également


que le propriétaire dispose de tout ce que son bien produit mais aussi de tout ce qui
s’unit accessoirement à son bien.
Le caractère absolu ne signifie pas que le droit de propriété est sans limite. Déjà,

260 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


le propriétaire doit naturellement supporter les limites que constituent pour lui les
droits des autres propriétaires, qui eux aussi sont absolus. Ensuite, l’article 544, alinéa
2 du Code civil est très clair en donnant lui-même une limite au caractère absolu du
droit de propriété : « pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois et les
règlements ». La prohibition d’actes contraires à la loi porte en elle de nombreuses
restrictions, notamment dans les rapports entre propriétaire.

CORRIGÉ
B. Les restrictions au caractère absolu
La jurisprudence offre de nombreux exemples de restrictions au caractère absolu de la
propriété, tant sur le terrain de l’abus de droit que sur celui des troubles de voisinage.

L’abus de droit est une limite à l’exercice du droit de propriété. Elle trouve son fonde-
ment dans la malice de certains propriétaires, qui n’usent de leur bien que dans le but
de nuire à autrui. Autrui se trouvant être très souvent un voisin auquel le propriétaire
tente de nuire en faisant des plantations, ou en édifiant des constructions unique-
ment destinées à le priver de la vue ou de la lumière. L’abus de droit se caractérise
par une intention de nuire. En effet, s’il est possible de jouir librement d’un droit – le
droit de propriété – l’intention de nuire transforme le droit en abus. Ensuite, l’abus
de droit suppose une faute dans l’exercice du droit. Est donc abusif l’exercice anor-
mal du droit de propriété soit contraire à l’exercice normal par un home raisonnable
et prudent. L’abus de droit suppose enfin le détournement du droit de sa fonction
sociale. Autrement dit l’usage du droit de propriété est présumé licite jusqu’à preuve
du contraire. Si l’abus est caractérisé, son auteur est condamné à remettre les choses
en l’état, et à indemniser la victime.

Lorsque l’intention de nuire fait défaut, la victime peut alors demander réparation en
se fondant sur un trouble anormal de voisinage. Le simple fait d’user de son bien,
notamment pour un usage professionnel, peut être source d’inconvénients pour les
voisins : bruits, fumées, odeurs, par exemple, liés à l’exploitation de la chose. Il est
nécessaire de trouver un équilibre entre les intérêts des uns et des autres. Chacun
doit supporter les inconvénients normaux du voisinage, en revanche, le dommage
anormal, parce qu’excessif, doit être réparé. Pour que le propriétaire soit tenu à
réparation, il n’est pas nécessaire qu’une faute soit établie à son encontre : il s’agit
d’une responsabilité sans faute. La difficulté consiste à évaluer le caractère anormal
du trouble, difficulté qui est laissée à l’appréciation des juges du fond. Le dommage
anormal est celui qui est important, répétitif, inhabituel et qui dépasse un certain
seuil de tolérance. Il s’apprécie en fonction des circonstances de temps (jour-nuit ;
semaine-week-end) et de lieu (ville-campagne). Les juges tiendront compte de la
situation personnelle de la victime.

II. Les caractères complémentaires de la propriété


DROIT

Outre le caractère absolu de la propriété énoncé par l’article 544 du Code civil, le
droit de propriété présente un caractère exclusif (A) et perpétuel (B).

A. Le caractère exclusif
Le caractère exclusif peut sembler proche du caractère absolu, qu’il prolonge. Pour-
tant le caractère exclusif de la propriété peut s’entendre de deux manières qui se
complètent. En un premier sens, l’exclusivité signifie plénitude : la propriété est le
PASSERELLE 2

seul droit qui permette de réserver à une personne tous les avantages d’une chose.
On ne peut rien lui ajouter, en raison de cette plénitude, et il est donc impossible que
plusieurs personnes soient propriétaires de la même chose. Le propriétaire est donc
seul à exercer un droit complet sur le bien. Les hypothèses d’attribution concurrente

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 261


sont soit à un démembrement des attributs de la propriété, soit à une division en
droits de même nature telle l’indivision. Puisqu’elle donne déjà à un seul tous les
avantages d’une chose, la propriété ne peut se multiplier. L’exclusivité permet de
déterminer le responsable des dommages causés par certaines choses, tels que les
animaux, dans le cadre général de la responsabilité du fait des choses.

Dans un second sens, la propriété étant un droit inviolable et sacré, l’exclusivité est
CORRIGÉ

le droit d’exclure. Le propriétaire a ainsi le droit d’évincer quiconque viendrait le


troubler dans ses droits, et peut s’opposer à toute atteinte de la part des tiers, qui
viendraient soit contester son droit, soit s’emparer indûment de son bien. Le juge judi-
ciaire est le gardien de la propriété contre toute atteinte, qu’elle émane de particuliers
ou de l’autorité publique.

Le caractère exclusif du droit de propriété connaît certaines exceptions. Des méca-


nismes très courants permettent de mettre en place une propriété collective, sous
forme d’indivision, de copropriété ou de mitoyenneté. Par ailleurs, suivant l’article
545 du Code civil « nul ne peut être contraint de céder sa propriété, si ce n’est pour
cause d’utilité publique, et moyennant une juste et préalable indemnité ». Le caractère
exclusif de la propriété est contredit par les exigences de l’intérêt général. Certaines
exigences de l’intérêt général peuvent obliger le propriétaire à supporter une expro-
priation de son bien mais également, dans une moindre mesure d’autres atteintes
comme le passage de canalisations sur son terrain.

B. Le caractère perpétuel
La propriété est perpétuelle. Deux conséquences sont classiquement déduites de ce
caractère : l’absence d’extinction de la propriété par le non-usage et son maintien
aussi longtemps que dure la chose.

Le droit de propriété ne s’éteint pas par le non-usage. Il n’est ainsi pas nécessaire d’en-
tretenir ce droit de propriété pour qu’il subsiste : même si le propriétaire n’use pas de la
chose pendant une très longue période, voire toute sa vie durant, le bien reste le sien…
sauf à imaginer une possession d’un tiers lui permettant d’en acquérir la propriété !

La propriété lui confère le droit de se servir de son bien comme de ne pas en user. Cette
règle s’explique par le fait que l’extinction du droit de propriété par un non-usage crée-
rait des situations de propriétés perdues par le propriétaire et non acquises par un pos-
sesseur ou un détenteur. Trop de biens abandonnés seraient alors attribués à l’État. Par
ailleurs, si la propriété s’éteignait par le non-usage, cela obligerait le propriétaire à exer-
cer son droit d’usage. Or l’usus est une prérogative de la propriété pas une obligation.

Le droit de propriété dure aussi longtemps que la chose. Pourtant, le patrimoine étant
DROIT

une émanation de la personne, ce patrimoine devrait disparaître en même temps que


le sujet. Seulement, si, dans le monde des personnes, l’existence est temporellement
limitée, dans le monde des choses, elle ne l’est pas: la terre survit à son propriétaire.
Certains des biens qui composent le patrimoine du sujet ne disparaissent pas avec
lui. Ils sont transmis par succession. La propriété ne peut donc disparaitre sans que la
chose qui en est l’objet disparaisse. La propriété doit donc être attribuée à quelqu’un.
Ainsi, les biens qui étaient la propriété du défunt sont recueillis par ses successeurs,
PASSERELLE 2

qui en deviennent à leur tour propriétaires. Il faut noter, toutefois, que certains droits
patrimoniaux s’éteignent à la mort du titulaire : il en est ainsi de l’usufruit, qui est
viager, comme le sont certains droits de créance, intransmissibles aux héritiers.

262 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


ÉCONOMIE

SUJET
} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE


CALCULATRICES INTERDITES

SUJET

Pourquoi la déflation est-elle un déséquilibre si redouté ?


Vous répondrez selon un plan logique et clair, en utilisant à la fois vos connaissances
personnelles (tant du point de vue de l’analyse économique que de celui des faits) et
les informations données par le dossier.
Les documents sont présentés dans un ordre quelconque ; ils ne donnent que
quelques pistes. Les paraphraser est inutile

DOSSIER DOCUMENTAIRE

Document 1
La déflation semble a priori être une bonne chose : les prix baissant, le pouvoir
d’achat des consommateurs est augmenté. Cela stimule la consommation, et redonne
du travail aux entreprises. C’est le scénario libéral : la forte baisse des prix relance
la demande et permet la sortie de crise. Cet élément de relance existe. Mais le pro-
blème de la déflation, c’est le poids supplémentaire qu’elle fait peser sur les agents
endettés. […]
La raison pour laquelle la déflation fait paniquer les banquiers centraux, c’est parce
que si elle s’enclenche, il est très difficile de l’arrêter. Stopper l’inflation est, par com-
paraison, de la plaisanterie : il suffit d’accroître fortement les taux d’intérêt. Avec des
taux d’intérêt très élevés, il n’y a plus de crédit (plus personne n’emprunte, c’est trop
cher). Plus de crédit, plus d’inflation. (Plus de croissance non plus ; mais cela est un
autre problème).
On ne peut pas faire la même chose avec la déflation. Pour pouvoir agir contre la
baisse des prix, il faudrait décourager complètement l’épargne, en instaurant des taux
ÉCONOMIE

d’intérêt négatifs : vous « placez » 100 € à la banque, et on vous rend seulement 95 €


à la fin de l’année. Vous retirez bien sûr cet argent pour consommer, ce qui soutient
la demande et permet à l’économie de repartir.
Mais voilà, des taux d’intérêt négatifs, cela n’existe pas. C’est pour cela que les
banques centrales, à commencer par la Réserve Fédérale des États-Unis, ont baissé
très fortement leurs taux d’intérêt, pour que l’économie reparte avant qu’elle ne soit
en déflation. Parce qu’à ce moment-là, il aurait été trop tard.

Source : G. Ravaud, Pourquoi la déflation est pire que l’inflation, Blog de l’économie
PASSERELLE 2

politique, 16/01/2009

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 263


SUJET

Document 2
Le mécanisme de la déflation par la dette

Source : R. Robert (2004), Japon : de la décennie perdue à un improbable New Deal,


CEPREMAP, coll. document de travail n°04

Document 3
La théorie économique s’est longuement penchée sur la question des politiques à me-
ner pour sortir un pays d’une déflation. Quelles sont les pistes ? Déprécier fortement
le taux de change pour soutenir la demande et faire remonter l’inflation. Mais, d’une
part l’Allemagne n’a pas objectivement intérêt à ce que l’euro soit faible, puisqu’elle
importe énormément de composants en provenance du reste du Monde, d’autre part
que peut faire la BCE pour déprécier l’euro alors qu’il ne reste presque plus de marge
de baisse des taux d’intérêt ?
La piste suivante est le Quantitative Easing, c’est-à-dire une création monétaire très
rapide due essentiellement à l’achat de titres publics par la Banque Centrale. La
Banque du Japon a suivi cette piste avec succès : l’énorme création monétaire a fait
remonter l’inflation anticipée, puis l’inflation effective a conduit à une nette déprécia-
tion du yen. Mais on connaît les réticences de la BCE vis-à-vis du Quantitative Easing.
ÉCONOMIE

Source : P. Artus, La Tribune.fr, 04/12/2013


PASSERELLE 2

264 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Document 4
Au sens premier, la déflation est la baisse du niveau général des prix. Si l’on écarte
l’hypothèse d’une baisse du coût de production, on voit que la cause de la déflation
est un excès d’épargne relativement à l’investissement. À ce moment-là, non seule-
ment les prix baissent, mais les entreprises, parce qu’elles font des pertes, licencient
de la main-d’œuvre, et le chômage augmente. Tel est le sens profond de la déflation :
un état de crise.
Pour Keynes, le chômage correspond à un excès d’épargne. Pour lutter contre la
déflation, il s’agit, nous explique-t-il à présent, non pas de rechercher de nouvelles
sources d’épargne, mais plutôt de réorienter l’épargne oisive vers l’investissement ou,
mieux encore, de diminuer l’épargne au profit de la consommation. Le changement
est radical.

Source : F. Poulon, La pensée économique de Keynes, Dunod, collection Topos, 2011

ÉCONOMIE
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 265


1. Observations du jury
L’esprit de l’épreuve consiste à :
• Vérifier l’acquisition personnelle de connaissances en économie.
• Vérifier la capacité à exploiter un dossier documentaire.
• Faire la preuve d’une capacité à présenter de façon logique et organisée des infor-
mations : il s’agit d’une dissertation.
CORRIGÉ

Il n’est pas question en deux heures de livrer une somme exhaustive ; il est cependant
attendu des candidats une capacité à faire le tour des grandes idées sur la question.
Le texte quoique relativement bref doit être dense et précis : il doit contenir des réfé-
rences aux travaux, aux concepts et aux mécanismes de l’analyse économique sur la
question et ne pas être un étalage bavard de considérations assez vagues.

Le jury demande donc instamment aux candidats un effort accru quant à l’acquisition
de connaissances lors de la préparation du concours. Il y a trop de copies faites de
bavardages sans référence aux notions et travaux élémentaires de la science écono-
mique. Les candidats doivent acquérir et faire un usage scientifique des concepts-clés
au regard du programme du concours.
Les connaissances sont d’autant plus importantes que les résultats scientifiques ne
vont que rarement dans le sens commun : les copies qui se bornent à du commen-
taire n’en sont alors que plus catastrophiques.

Les sujets proposés depuis des années sont centrés sur des problématiques classiques
bien repérées :
• de façon à pouvoir différencier les candidats par la notation. Il est demandé de
classer les copies, plus que d’indiquer un niveau dans l’absolu.
• de façon à permettre de valoriser les candidats qui ont sérieusement préparé
l’épreuve et qui mènent une réflexion argumentée de qualité utilisant les travaux
des sciences économiques.

A. Remarques sur la forme


Année après année, la présentation des copies est en progrès : introduction, parties
et conclusion sont visibles. Peu importe que le plan soit matérialisé par des numéros
et des phrases soulignées ou non. Les sauts de lignes pour marquer les parties et les
sous-parties (à ne pas négliger) sont aussi efficaces : c’est à votre convenance, dès
l’instant que le correcteur peut aisément retrouver la structure du devoir.

Cependant, quelques prestations sont désinvoltes quant à l’orthographe. Elles restent


ÉCONOMIE

peu nombreuses en proportion mais sont souvent assez chargées. Une relecture
quelque peu attentive éviterait cela car ce sont des fautes qu’il est aisé de corriger
avec moins de désinvolture.
Des candidats remettent encore des copies écrites à l’encre bleue très pâle : s’ils
voulaient ne pas être lus par les correcteurs, ils ne s’y prendraient pas autrement ! Il
faut soigner la forme.

Rappelons que l’introduction comporte trois parties : il s’agit d’abord d’amener le


sujet, puis d’expliquer le problème, la question posée (la problématique) et enfin
PASSERELLE 2

d’annoncer l’idée générale à démontrer et le plan (2 ou 3 parties). L’annonce du plan


est obligatoire (elle présente en même temps ce que l’on veut démontrer) : il s’agit de
répondre à la question posée. Le plan doit être clair, bien apparent (saut de lignes).

Les exigences de forme se justifient en particulier par le fait que les candidats auront

266 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


à mettre en œuvre des qualités de clarté de communication dans leur vie profession-
nelle.

Il faudrait encore faire un effort sur la structuration interne des parties en sous-parties.
Chaque bloc doit mettre en avant une idée que le contenu vient étayer et démontrer :
disserter, c’est démontrer. La rédaction d’une phrase-titre pour chaque partie et
sous-partie est impérative pour donner plus de cohérence aux devoirs (cf. corrigé

CORRIGÉ
infra), à condition qu’elle énonce une idée sous la forme d’une phrase courte mais
éclairante. Cela éviterait le bavardage.
Et c’est là que le fond et la forme se rejoignent : la structuration interne des parties
progressera dès que les candidats auront des connaissances plus affirmées sur le
fond…

B. Analyse du sujet
Définir les termes clés est vital pour pouvoir expliciter la question posée, donner le
sens du sujet (la problématique). Il faut absolument soigner cette partie du travail lors
de la réflexion en début d’épreuve.

Nous attirons l’attention des candidats sur le fait que la compréhension par l’analyse
des sujets soumis est une compétence professionnelle future : ils seront exposés à
des demandes incessantes (on ne dira plus « sujet ») de la part de clients, de colla-
borateurs, de managers, etc. S’ils ne font pas attention à ce qui leur est demandé, ils
s’exposent à de graves déconvenues dont la sanction sera autrement plus lourde que
du rouge dans la marge et une mauvaise note au concours : attention !

Le jury réitère sa demande : l’introduction, outre les trois parties rappelées plus haut,
doit comporter impérativement dans son contenu :
• La définition de tous les mots contenus dans le sujet
• Une définition du champ spatial et temporel de la question
• Une explication de la question posée (la problématique), qui ne soit pas une
simple reformulation immédiate du sujet mais un court paragraphe présentant les
enjeux de la question posée, les facettes du sujet, les sous-questions qui se posent :
il faut expliquer votre compréhension de ce qui vous est demandé dans le sujet
posé
• Une annonce de l’idée générale et du plan en réponse à la question posée

1. Le libellé
Tous les termes du sujet doivent être analysés.
ÉCONOMIE

• Termes clés :
- « La déflation » : au sens strict, c’est la baisse du niveau général des prix cumulative
et autoentretenue. Plus sûrement, dans un sens élargi mais bien plus pertinent,
elle est à entendre comme une contraction des grandeurs nominales de l’écono-
mie : niveau général des prix, salaires, masse monétaire. Elle s’accompagne égale-
ment de la contraction des grandeurs réelles (production, emploi, demande, etc.).
- Le mot « déséquilibre » pouvait induire en erreur : le niveau général des prix,
même bas, et a fortiori en baisse, correspond à des situations d’équilibre (l’offre
et la demande se sont ajustées ; le problème est qu’elles se sont ajustées à un
niveau faible, et de plus en plus faible). Erreur fréquente à propos de Keynes :
PASSERELLE 2

pour lui, il y a équilibre (sur le marché des biens et des services) mais à un niveau
de sous-emploi (déséquilibre) : équilibre de sous-emploi. Déséquilibre devait être
pris dans le sens plus général de situation insatisfaisante, problématique, sous-
optimale.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 267


• Le champ spatial et le champ temporel ne sont pas précisés : il faut cependant les
expliciter. Sans précision, le programme de l’épreuve est la référence. De l’éclec-
tisme dans les situations, dans le temps comme dans l’espace, était le bienvenu.
Cela accroît la richesse du contenu de la copie. Ici, ce sont les interrogations sur
la période contemporaine immédiate mais également des situations connues dans
l’histoire économique où cette situation pouvait être monnaie courante. Cela dé-
pendait beaucoup de la culture en histoire économique des candidats.
CORRIGÉ

• Mots de liaison, connecteurs.


- Redouté : le sujet indique clairement qu’il porte sur les conséquences négatives
de la déflation (on a rarement peur de quelque chose qui a des effets positifs,
favorables ! ).
Ce côté négatif, redoutable, « éclairait » la lecture des documents : il conduisait en
particulier à relativiser l’interprétation optimiste du début du document 1 (impor-
tance de l’expression « a priori »), à bien voir comment les moyens de lutte contre
la déflation évoqués dans les divers documents étaient limités (difficiles à mettre
en œuvre, limités dans leur efficacité)
- Pourquoi … redouté : il ne s’agissait pas d’un sujet sur les causes de la déflation
mais sur ses conséquences (l’étude des causes pouvait être (et même devaient)
entrer dans le sujet à la condition de les rattacher aux effets négatifs : des causes
sur lesquelles on ne peut agir, ou sur lesquelles on agit mal ; des effets qui
deviennent de nouvelles causes -le cercle vicieux, la spirale)

2. La problématique
Ce sont les mots de liaison qui définissent la « commande » qui vous est passée : le
sujet est sur la déflation, certes, mais que me demande-t-on ? C’est l’analyse des mots
de liaison, des connecteurs logiques, qui apporte la réponse (cf ; ci-dessus).
En définissant les mots de liaison, vous exprimez donc la problématique. Cela donne
lieu dans l’introduction à un texte explicatif du sujet : ne vous contentez pas d’une
pseudo reformulation du sujet qui n’apporte rien. Expliquez ce que vous avez com-
pris du problème qui vous est soumis. Ce n’est pas non plus une série de questions
façon brainstorming : cela peut être une pratique acceptable au brouillon mais la
rédaction de la problématique ne peut aboutir à un paragraphe entièrement à la
forme interrogative (assommant à lire). Expliquez donc simplement mais précisément
ce que vous avez compris de ce qui vous est demandé dans le sujet.
Si vous faites l’effort de bien définir ce que l’on vous demande (et ce que l’on ne
vous demande pas), votre travail en sera grandement facilité : on répond mieux à une
question lorsque l’on a une bonne compréhension de la question…
ÉCONOMIE

3. Les documents
Surtout pour une épreuve brève, le dossier documentaire est choisi de manière à
aider les candidats en leur fournissant des pistes de réflexion à expliciter et à com-
pléter. Rappelons qu’il est inutile de recopier ou de paraphraser les documents : les
correcteurs ne sont pas dupes et cela n’apporte rien. Cela irrite même les correcteurs.
Des candidats s’obstinent pourtant.
Il faut cependant un minimum de connaissances pour pouvoir s’en servir. Les docu-
ments sont volontairement tronqués : ils donnent des amorces que les candidats
doivent développer grâce à leurs connaissances. Ils lancent sur des pistes. Cela est
PASSERELLE 2

très important à comprendre pour le candidat.

268 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Exemples :
• document 1 première phrase : « a priori une bonne chose », « c’est le scénario libé-
ral » : suggère qu’il y a d’autres aspects, qu’il y a d’autres interprétations possibles,
d’autres mécanismes, en particulier l’attentisme des acheteurs, en situation de défla-
tion : dans un contexte de baisse des prix, les acheteurs diffèrent leurs achats en
attendant des prix encore plus bas, ce qui contracte encore plus les débouchés
• l’alourdissement des dettes : fin du paragraphe 1 : la déflation aggrave la situation

CORRIGÉ
des agents endettés.
- Le document se borne à cette affirmation et est volontairement interrompu.
- Il appartenait au candidat de l’expliciter. Pour cela, il devait connaître les notions
de valeur nominale et de valeur réelle (les dettes [capital et intérêts débiteurs],
inchangées en valeur nominale, deviennent, du fait de la baisse des prix des biens
et services, « plus lourdes » en valeur réelle, en monnaie constante). Les candidats les
plus au point ont su parler de l’effet Pigou (pour Pigou, la baisse générale des prix
relance l’activité spontanément parce qu’elle un produit un effet de richesse positif,
en valeur réelle) et de sa critique par Keynes (cet effet positif est contrebalancé par
un effet de richesse négatif : l’alourdissement de la valeur réelle des dettes)
• document 1 toujours : « C’est pour cela que les banques centrales … ont baissé leur
taux d’intérêt, pour que l’économie reparte » . Il ne suffisait pas de reproduire cette
idée dans la copie, il fallait la « prolonger », la justifier, l’argumenter en présentant un
enchaînement d’effets (par exemple : coût du crédit bancaire moins cher => incita-
tion aux achats => débouchés accrus, observés et anticipés => soutien à l’activité)
• documents 2 et 3 : références claires à la politique monétaire ; mais il n’y a rien
dans le dossier, explicitement, sur cet autre grand outil de la politique économique,
la politique budgétaire (qui pour Keynes, contrairement à ce que disent beaucoup
de candidats, est l’outil essentiel). Elément important que les candidats devaient
retrouver par eux-mêmes et intégrer à leur réflexion

Enfin, ce n’est pas parce qu’une idée est dans un document qu’elle est vraie…Il faut
avoir un regard, scientifique. La paraphrase devient alors totalement catastrophique.
Le document 1 en fournit un bon exemple avec les taux d’intérêt négatifs. Avec des
taux réels, c’est tout à fait possible. Et avec des taux nominaux, aussi ! Regardez des
articles de fin 2014 sur les conditions en Allemagne, ou en juin 2014 pour la BCE pour
vous en convaincre. Au moment où vous prépariez l’épreuve, cette originalité faisait
la une des journaux économiques.

Malheur au candidat qui utilise les documents sans valeur ajoutée personnelle.
ÉCONOMIE

C. Précisions
1. L’alliance des mécanismes, des théories et des faits
Il faut concilier les aspects d’analyse économique (mécanismes, théories) et les faits :
ce n’est ni un exercice de modélisation, ni un descriptif pur et simple, une accumula-
tion de faits sans référence aux travaux de la science économique.
La copie doit intégrer du vocabulaire scientifique, des concepts, des mécanismes, des
auteurs cités à bon escient. Bref, les copies doivent refléter les apports de la science
économique sur le sujet.
Le jury rappelle que le concours Passerelle propose une palette suffisamment étoffée
PASSERELLE 2

de possibilités d’épreuves pour que les candidats puissent choisir une discipline pour
laquelle ils ont quelque chose à dire au regard de leur formation passée. Inutile donc
de choisir Economie en pensant que l’on pourra toujours faire de la conversation de
salon autour de quelques lieux communs…

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 269


2. Quelques remarques sur le contenu…
Des erreurs fréquentes :
• L’erreur la plus fréquente : la déflation provoque une dépréciation monétaire : c’est
l’inverse. Déflation => revalorisation de la monnaie,
- en interne (revalorisation de son pouvoir d’achat, exprimé en termes réels)
- et en externe (revalorisation du taux de change [explication par le parité des
pouvoirs d’achat], d’où la tentation de provoquer une déflation pour obtenir une
CORRIGÉ

revalorisation du taux de change de la monnaie nationale (politique britannique


des années 1920, pour obtenir une revalorisation de la livre sterling afin de la faire
remonter à son niveau d’avant-guerre et de pouvoir rétablir sa convertibilité en or
à ce niveau. Politique de déflation aux effets internes catastrophiques, critiquée
par Keynes)
• le but de la BCE, c’est qu’il y ait une inflation de 2 % (présenté comme un but à
atteindre ! ). Les critères de Maastricht (assez peu présentés en tant que tels), pré-
sentent des seuils à ne pas dépasser.
• Attention à la surestimation du poids des exportations dans la demande globale par
rapport à celui de la consommation finale et aux exportations

Attention aux connaissances mal assimilées :


• ex : la courbe de Phillips : elle est au départ une observation statistique limitée
(dans le temps, dans l’espace, et dans son objet : salaires-inflation). Donc, on ne
peut mécaniquement la transformer en mécanisme prédictif symétrique sur la rela-
tion chômage-déflation.
• Le modèle IS-LM mobilisé par certains candidats est souvent mal compris. En
particulier, il est difficilement utilisable ici puisque c’est un modèle à prix fixes, ne
faisant pas apparaître explicitement les prix et leur éventuelle modification (il aurait
fallu plutôt mobiliser le modèle d’offres et de demande globales).
• Les salaires : la baisse des salaires n’est pas mécanique en situation de déflation,
surtout à l’heure actuelle (rigidité des salaires nominaux : hypothèse de Keynes).
L’adaptation, tout aussi négative du point de vue économique et social, se fait par
d’autres moyens (flexibilité quantitative : réduction des effectifs, précarisation de
certaines catégories, fossé accru entre insiders et outsiders)
• Attention aux clichés journalistiques et polémiques : Les pays membres de
l’Union monétaire n’ont plus la maîtrise de leur politique monétaire. Non !
ils ne l’ont plus individuellement mais ils l’ont collectivement, au sein de la BCE
dont les instances dirigeantes sont constituées de représentants des différents pays
membres. D’ailleurs, avant l’euro, les pays faibles avaient perdu de fait la maîtrise
de leur politique monétaire puisqu’elle était contrainte par la défense de leur mon-
ÉCONOMIE

naie nationale (politique obligatoire de taux d’intérêt élevés, catastrophique pour


l’économie interne ; cas de la France ; la sortie de l’euro les feraient retomber dans
cette situation)
• Attention aux imprécisions de vocabulaire : « les États européens » employé à la
place de « les pays européens ». Le terme État désigne une instance de pouvoir, pas
un pays.

3. Références pour préparer l’épreuve.


Il est demandé aux candidats de préparer l’ensemble du programme du concours
et de ne pas penser traiter le sujet à travers le prisme du seul cours d’économie
PASSERELLE 2

éventuellement suivi durant l’année universitaire courante. Pour aider les candidats,
signalons :
• l’ouvrage coordonné par A. Beitone, Économie, sociologie et histoire du monde
contemporain, aux éditions Bréal, fournit un cadre de préparation de grande qua-

270 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


lité. Tout son contenu n’est pas exigible. Il permet de se mettre à jour rapidement
sur tel ou tel point aussi bien du point de vue de l’analyse que de l’histoire écono-
mique
• Le Dictionnaire des sciences économiques d’A. Beitone, A. Cazorla, C. Dollo et A -
M. Drai édité chez Armand Colin serait d’un usage salutaire pour acquérir le sens
des notions au gré des révisions.
• La revue Alternatives Économiques publie chaque année deux hors-série, l’un sur

CORRIGÉ
l’économie nationale, l’autre sur l’économie mondiale : il y a là un balayage systé-
matique et sérieux des thèmes actuels avec des mises en perspective historique.
• La consultation des numéros récents des Cahiers Français à la Documentation
Française permet de lire quelques articles synthétiques très intéressants.
• Signalons enfin deux ouvrages de poche bien commodes publiés chaque année
depuis plus de dix ans à La Découverte dans la collection Repères : L’économie
française avec la collaboration de l’OFCE et L’économie mondiale avec la collabora-
tion du CEPII. Dans un format très court mais dense et rigoureux scientifiquement,
les candidats trouveront des synthèses remarquables sur les thèmes qui les préoc-
cupent.
La préparation à cette épreuve doit intégrer l’acquisition de connaissances minimales
sur les grands traits de l’histoire économique depuis 1945.

2. Proposition de corrigé (plan détaillé)


Il n’y a pas qu’une seule manière de traiter un sujet : plusieurs types de plans peuvent
être envisagés (en particulier, il est absurde de s’imposer a priori de faire deux ou
trois parties). De nombreuses copies ont obtenu de très bonnes notes avec d’autres
plans, d’autres approches que celle proposée.
Ce qui compte, c’est la pertinence, la logique, la clarté des démonstrations permettant
de traiter le sujet.

La rédaction qui suit propose un tour de la question qui pouvait être plus ou moins
développé selon les connaissances du candidat dans le temps imparti qui rappelons-
le est bref. Il faut cependant rédiger un texte dense et argumenté et non un bavardage
approximatif.
Attention - Le corrigé qui suit n’est pas une rédaction intégrale : il pose des axes détail-
lés à développer et à illustrer. -.
Notez en particulier qu’un candidat ayant des connaissances en histoire économique
aurait pu utiliser des situations issues du XIX) siècle sur le sujet de manière plus
poussée.
ÉCONOMIE

Introduction :
1) O n amène le sujet (on définit les termes du sujet au fur et à mesure de leur
emploi dans la rédaction)
• Longtemps, dans la période contemporaine, la préoccupation principale a été l’in-
flation (carré magique de N. Kaldor)
• Or depuis quelques temps, on voit réapparaître le spectre de la déflation, c’est-
à-dire, au sens étroit, une baisse du niveau général des prix, associé, dans une
PASSERELLE 2

conception plus large de ce déséquilibre économique, la baisse du niveau de l’acti-


vité et de l’emploi
• C’est ce que l’on observe dans la période actuelle : désinflation réussie, trop réus-
sie ? (tensions déflationnistes)

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 271


2) O
 n pose le problème (les mots de liaison contenus dans le sujet per-
mettent de s’approprier le sens de la question posée)
Exposez la problématique en rédigeant un texte avec les éléments déjà exposés supra
§1.B.2. Non repris ici.

3) O
 n annonce le plan et l’idée générale : il s’agit de construire une phrase
de manière à indiquer la thèse et annoncer la progression de l’argumen-
CORRIGÉ

tation sans ambiguïté (elle peut être construite comme un quasi-assem-


blage des phases titres des parties de niveau 1)

I. La déflation est redoutée parce que ses effets spontanés, en


dehors de toute intervention de l’État, sont très négatifs. De
plus, la déflation tend à s’autoentretenir et même à s’aggra-
ver.
A. La déflation provoque immédiatement un effet délétère sur les conditions
d’endettement (l’effet Fisher)
1) La baisse du niveau général des prix augmente la valeur du taux d’intérêt
réel (flux)
La baisse des prix provoque la hausse des taux d’intérêts réels. La baisse des prix aug-
mente le taux d’intérêt réel ; le pouvoir d’achat que doivent transférer les débiteurs
pour rembourser leurs créanciers augmente.
Les débiteurs ont donc du mal à rembourser leurs créanciers ; faillites et insolvabilités
dépriment l’activité économique.

2) La baisse du niveau général des prix accroît la valeur des dettes (stocks)
Selon Fisher, le mécanisme de déflation par la dette qui a fonctionné pendant les an-
nées 30 a aggravé la dépression : après la crise financière de 1929, les agents écono-
miques (entreprises et ménages) qui se retrouvent fortement endettés vendent leurs
actifs financiers pour tenter de rembourser leur dette mais ces ventes massives font
baisser les prix, ce qui accroît finalement la valeur réelle de la dette et nécessite de
nouvelles ventes d’actifs : « Pour chaque dollar remboursé, les agents accroissent d’au-
tant le montant de leur dette. ». Cela peut être étendu aux administrations publiques
même si la soutenabilité d’une dette publique repose sur des conditions particulières.
C’est la « déflation par la dette ».

B. La dégradation des anticipations provoque une diminution de la demande


ÉCONOMIE

globale (Effet Keynes)


1) Les anticipations des entreprises se dégradent Marges - investissement -
salaires
Les entreprises sont les agents qui ont vocation à s’endetter : en ce sens, elles sont
particulièrement sensibles aux conditions d’emprunt.
La charge réelle d’endettement accrue et la baisse des prix qui réduit les recettes des
entreprises rognent les marges bénéficiaires de ces dernières.
L’investissement recule et les salaires subissent une pression à la baisse.

2) Les ménages entrent dans le jeu


PASSERELLE 2

La baisse des revenus des ménages dégrade les perspectives de production des entre-
prises ; cela dégrade à son tour l’emploi requis pour produire et alimente la hausse
du chômage (et pèse sur les salaires).

272 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


3) Les anticipations
Il y a une dégradation générale des anticipations des producteurs comme des
consommateurs.
Anticipant de nouvelles baisses de prix, ils reportent leurs achats de biens de consom-
mation et de biens de production. Pourquoi acheter aujourd’hui ce que l’on devrait
pouvoir acheter moins cher demain ? Il y a un risque de thésaurisation excessive
retirant de la monnaie des circuits productifs (préférence pour la liquidité excessive).

CORRIGÉ
La dégradation de l’investissement et de la consommation, les deux composantes de
la demande effective, pousse les entrepreneurs à percevoir un avenir dégradé : leurs
anticipations sont dépressives. À partir de là, le niveau de production mis en œuvre
correspondant à la demande effective anticipée se dégrade et le niveau d’emploi
requis est moindre provoquant l’augmentation du chômage.

C. Cette situation se nourrit elle-même : la déflation s’auto-entretient (le «


cercle vicieux » de la déflation) et déboucle sur une spirale déflationniste
1) Le mécanisme :
La dégradation générale des anticipations provoque une diminution de la demande
globale qui pousse le niveau général des prix Les mécanismes d’autorégulation envi-
sagés par les classiques (Say) et les néoclassiques (Pigou) ne jouent pas. Enseigne-
ment robuste des débuts de la crise de 1929 (pour s’en tenir à ce seul exemple ) :
l’effet d’encaisses réelles (effet Pigou) ne fonctionne pas dans les faits (l’effet Keynes
domine largement)
Ce caractère est accentué, à l’heure actuelle par l’importance de l’endettement des
agents privés (entreprises, ménages) : utilisation du schéma du document 2 (la baisse
des prix provoque la baisse des prix) (phénomène de causalité circulaire)
Éclairage par la mobilisation des grands mécanismes amplificateurs : effet d’accéléra-
tion [de la demande finale sur l’investissement] (Aftalion), qui déclenche l’effet multi-
plicateur [de l’investissement sur le revenu global], Keynes). Leur interaction est d’au-
tant plus forte que la propension à consommer est forte (oscillateur de Samuelson)

2) L’internationalisation des économies accentue le phénomène


Les débouchés extérieurs prennent difficilement le relais (déflation = gain de compé-
titivité prix mais revalorisation de la monnaie nationale pénalisant les exportations et
encourageant les importations)
Le principe (contagion => effets de revenu négatifs en retour, J. Lecaillon, modèle de
pays interdépendants) ; poids de la concurrence internationale => prix (des biens, du
travail) orientés à la baisse) + stimulation du progrès technique, ce qui renforce les
ÉCONOMIE
tendances déflationnistes. Le cas de l’Union européenne (interdépendance conjonc-
turelle forte)
Phénomène accentué, à l’heure actuelle, dans nos économies financiarisées et mon-
dialisées, par les effets induits du désendettement : Explicitation du schéma : reprise
du schéma du doc 2 : au « 2e tour » (non explicitement figuré) le niveau des prix est
encore plus bas (spirale)…

Conclusion partielle
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 273


II. La déflation est d’autant plus redoutée que, à l’heure actuelle,
les moyens de politique économique pour lutter contre elle
sont d’une efficacité limitée, sont concurrencés par d’autres
objectifs et sont d’une mise en œuvre difficile.
A. Le retour dans l’urgence à des solutions keynésiennes en matière de poli-
tique conjoncturelle se heurte à d’importantes limites :
CORRIGÉ

1) La leçon des années 30 conduit à intervenir:


La crise des années 1930 a montré la nécessité d’intervenir plutôt que d’attendre le jeu
autorégulateur de l’effet d’encaisse réelle qui ne se manifeste pas.
La politique monétaire restrictive accroît la déflation.
Un soutien budgétaire à l’activité peut avoir de l’efficacité s’il arrive à modifier les
anticipations.

2) Mais ces instruments peuvent être inefficaces


La politique monétaire expansionniste peut se heurter à une situation de trappe à
liquidité et atteindre le point d’inefficacité de la baisse des taux directeurs par la
banque centrale. D’où la tentative de politiques dites non-conventionnelles (Quanti-
tatve easing) aux effets improbables et risquant d’alimenter la spéculation financière
déstabilisatrice dans une nouvelle bulle.

La politique budgétaire est difficile à mener tant les marges de manœuvre financières
des États sont contraintes par le niveau de l’endettement passé : La charge croissante
du service de la dette risque pour les uns (néoclassiques) d’évincer la dépense privée,
ou en tout cas bloque tout surcroît de dépense à des fins de relance de l’activité.
Les politiques de reflation ne sont donc pas a priori soutenables financièrement.

B. 
De plus la prégnance de l’orthodoxie néoclassique conduit à des poli-
tiques d’assainissement qui concurrencent l’objectif de lutte contre les ten-
dances déflationnistes
1) Le contexte
Malgré le recours à des solutions d’urgence de type keynésien, les principes en
vigueur restent d’orientation néoclassique : il faut rembourser la dette au plus vite,
coûte que coûte. (Débat à rallonge sur la Grèce, situations de l’Italie, de l’Espagne ,
etc…)
La financiarisation des économies donne un poids déterminant aux détenteurs de
capitaux (la déflation est favorable aux créditeurs) et il faut les rassurer pour lever de
ÉCONOMIE

nouveaux fonds.

2) L e risque est d’enclencher la déflation par la dette (Fisher) et d’aggraver


la déflation par un désendettement trop rapide
Une réduction trop rapide de l’endettement et des déficits publics en particulier
aujourd’hui alimenterait la progression de la dette : cela serait pire que le problème
initial et aggraverait la crise, voire provoquerait la déflation.
Cela ne dispense pas d’agir en réduisant les gaspillages, quitte à réallouer les sommes
à des actions plus efficaces.
D’où les débats sur le rythme d’assainissement financier.
PASSERELLE 2

274 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


C. Les politiques pouvant espérer avoir de l’efficacité semblent demander un
courage politique pour l’instant hors de portée ce qui rendrait dangereuse
l’éventuelle survenance de la déflation
1) Seules des politiques coopératives donnant priorité à l’activité seraient
efficaces mais elles ont du mal à se mettre en place
Les politiques de soutien de l’activité à court terme ont des avantages dans des écono-
mies interdépendantes ( J. Lecaillon). Mais cela suppose des stratégies coopératives :

CORRIGÉ
même le cadre européen s’avère source de difficulté, outre les habituels problèmes
d’instabilité des stratégies coopératives (Dilemme du prisonnier).
L’incomplétude de la construction européenne (l’euro orphelin d’institutions pu-
bliques politiques avancées) : les apports des analyses en matière de zone monétaire
optimale et l’intégration fiscale (critère de Johnson).
La modicité du plan de relance européen (Plan Juncker) et la lenteur de sa mise en
place laissent pantois au regard de la situation actuelle (Domaines pourtant porteurs
des infrastructures et de la transition énergétique par exemple).

2) D es mesures structurelles règlementaires peuvent être efficaces mais


elles se heurtent à des blocages politiques empêchant la construction
d’un nouveau cadre favorable pour l’activité
L’action à court terme difficile n’empêche pas de conduire des réformes à moyen long
terme en accompagnement. L’exemple du New Deal de Roosevelt dans les années
1930 est important, non pas pour les grands travaux dans la vallée du Tennessee
même si cela préfigure des relances par l’investissement public, mais pour l’œuvre
réformatrice dans le social, l’organisation des marchés, les réglementations bancaires,
la fiscalité.

Pour aujourd’hui face aux risques éventuels de déflation, la politique règlementaire


peut concourir à préparer la reprise d’activité par des réformes dans le domaine
bancaire, des professions réglementées lorsqu’il y a captation de rente, des réformes
administratives (de la simplification des formalités à celle de l’organisation politique),
l’amélioration de l’efficacité des services publics (usage accru des TIC, chasse aux
doublons, etc.…).
Il s’agit de préparer la remise en route d’un appareil productif en partie inhibé en
réformant mais la difficulté à réformer laisse à penser que l’instrument réglementaire
est paralysé, contribuant à bloquer à défaut de réduire l’activité réelle (cf. définition
large de la déflation).

Conclusion générale
ÉCONOMIE

1) Reprise : de l’idée générale (intro3)


2) Ouverture :
la déflation semble à ce jour écartée : la faiblesse de la progression des prix semble
plutôt due à la concurrence issue de la mondialisation de la production et des
échanges, à la détente des prix des matières premières du fait du ralentissement de
la croissance dans de nombreux pays et aux effets de la mise en production de gise-
ments de pétrole de schistes.
Certains pays ont connu des baisses de prix, mais dues aux politiques d’austérité très
violentes (Grèce, Espagne et Italie).
PASSERELLE 2

Reste l’activité bridée de trop nombreux pays.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 275


ESPAGNOL
SUJET

Nature de l’épreuve, objectifs, conseils aux candidats, bibliographie

I. Nature de l’épreuve
1re et 2ème épreuve
Faire la synthèse en espagnol d’un texte extrait de la presse espagnole ou hispano-
américaine d’environ 600 mots et d’un texte français extrait de la presse française.
Chaque synthèse comportera environ 150 mots (± 10 %).
Le texte espagnol et le texte français abordent un sujet commun ou voisin vu sous
deux optiques différentes.

3ème épreuve
Épreuve rédactionnelle. Il s’agit de traiter librement un sujet en rapport avec les deux
textes dont le candidat aura fait la synthèse.
Ce cas a été rédigé par l’ESC PAU

II . Objectifs
L’épreuve vise à mobiliser et tester les compétences du candidat dans les domaines
suivants :
- Compréhension d’un document écrit en espagnol et en français,
- Connaissances culturelles, historiques et économiques du monde hispanophone,
- Capacités de synthèse et d’appropriation personnelle d’une problématique liée au
monde hispanophone.
Pour ce faire, il est nécessaire d’associer à une maîtrise solide de la langue une bonne
connaissance de la sphère culturelle et économique du monde hispanoaméricain, de
savoir retirer d’un support les concepts et les informations essentiels afin de les mettre
en forme rapidement et efficacement.

III . Conseil aux candidats


ESPAGNOL

Les sujets sont des sujets d’actualité. Ils peuvent être d’ordre culturel, économique,
politique, sociétal, etc.
Ils sont le plus souvent de caractère général et concernent le monde, l’Europe et ses
relations, avec l’Espagne et/ou l’Amérique latine. Les questions abordées peuvent se
rapporter à une réalité précise du monde hispanophone (un homme politique, une
entreprise, un événement, les délocalisations, le tourisme, l’immigration, etc.), mais
aussi aborder un sujet sous un angle bien plus général dans le cadre des relations
franco-espagnoles ou franco-hispano-américaines (i.e. politiques de coopération dans
le domaine de la Recherche et du Développement : forces/faiblesses, divergences/
convergences, historique des relations, etc.).
PASSERELLE 2

Les concepteurs s’efforcent de faire en sorte que les sujets ne soient ni trop spé-
cialisés, ni trop techniques, ni sulfureux, ni ennuyeux (même s’ils savent qu’il est
impossible de contenter tout le monde !) et que le lexique soit accessible à la grande

276 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
majorité des candidats qui, rappelons-le, ont volontairement choisi de prendre l’es-
pagnol parmi les seize épreuves au choix proposées.
Nous conseillons aux candidats de s’entraîner pour respecter la longueur des textes
qu’ils ont à produire. Trop courts ou trop longs, ils seront pénalisés. Une synthèse
de s’improvise pas à la dernière minute.

Il est fortement déconseillé de faire de la paraphrase au lieu d’une synthèse. Une


lecture (et relecture) approfondie des textes, ainsi qu’une prise de recul par rapport
à leur contenu sont les conditions sine qua non pour pouvoir prétendre à réaliser de
bonnes synthèses.

La synthèse à partir d’un texte en français est celle qui pose le plus de problèmes
formels car il faut trouver les mots justes dans la langue cible. Ce n’est en aucun cas
un exercice de thème. Néanmoins, tout candidat averti retrouve facilement la plupart
des mots-clés dans le texte en espagnol puisque les deux articles traitent un aspect
du même thème sous un éclairage différent.

Concernant le fond, certains candidats oublient qu’une synthèse se base sur les prin-
cipes suivants :
- lire attentivement le document pour en faire une analyse rigoureuse,
- distinguer l’essentiel de l’accessoire,
- reproduire les mots-clefs (pas de recopiage in extenso de passages du texte !),
- proscrire les commentaires personnels,
- respecter les consignes quant à la longueur exigée,
- supprimer les exposés introductifs du genre : “El texto que voy a sintetizar está
sacado del muy famoso periódico español… en fecha de…, y en una primera parte
voy a tratar el tema de…”.
- enchaîner logiquement les idées… Et c’est là que le bât blesse...

A ce sujet, voici une liste des enchaînements les plus courants qui peut s’avérer utile.
S’il ne faut pas en abuser, il convient cependant de les connaître pour les employer
correctement.

Les connecteurs logiques


Ces connecteurs sont très utiles car ils permettent de ne pas livrer pêle-mêle vos
idées, mais bien au contraire de les structurer afin que l’ensemble, écrit ou oral, soit
plus cohérent. Faites-en bon usage !
ESPAGNOL
a) Les marqueurs déductifs
• así es que / dado que / de ahí que / de hecho / en efecto / por consiguiente / por
eso / por lo tanto / porque / puesto que / pues / ya que, etc.
b) Les marqueurs énumératifs
• 1re idée : ante todo / en primer lugar / para empezar / por un lado / por una parte
/ primeramente / primero, etc.
• 2e idée : a continuación / además / después / en segundo lugar / por otra parte /
por otro lado / segundo / también, etc.
• 3e idée : en último lugar / finalmente / para terminar / por fin / por último / ter-
cero, etc.
PASSERELLE 2

c) Les marqueurs restrictifs


• ahora bien / a no ser que (+ subjonctif ) / a pesar de / aun cuando / aun si /
aunque (+subjonctif = même si) / excepto / no obstante / por mucho que (+ sub-
jonctif) / salvo / sin embargo, etc.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 277


SUJET

d) Les marqueurs adversatifs


• a diferencia de / al contrario / aunque (+ indicatif = bien que) / en cambio / en
comparación con / mientras que / sino / sino que, etc.
e) Les marqueurs conclusifs
• al fin y al cabo / en conclusión / en definitiva / en resumen / en resumidas cuentas
/ para concluir / total, etc.

Quant à l’exercice de production libre (parfois oublié parce que le libellé se trouve
au verso de la page 4 !), le jury est sensible à des prises de positions personnelles du
candidat par rapport au sujet rédactionnel qui ne saurait être un plagiat des textes à
synthétiser. Il convient d’éviter les banalités affligeantes, les lieux communs, le propos
creux, les contrevérités.

Enfin, il est inutile de préciser que la langue doit être soignée : respect de la syntaxe,
de l’orthographe, de la ponctuation, des majuscules. Une copie bien présentée, à
l’écriture lisible, prédispose déjà le correcteur à émettre un avis favorable.

IV . Bibliographie
Nous conseillons aux candidats de lire la presse dans les deux langues (Le Monde, Le
Point, Le nouvel Observateur, l’Express, Les Echos… El País, El Mundo, ABC, La Van-
guardia, Actualidad Económica…) et de consulter des sites Internet.

Quelques références :
- Le thème lexico-grammatical en fiches (Ellipses, 2007)
- Précis de grammaire espagnole. Avec exercices et thèmes grammaticaux (Ellipses,
2008)
- Civilisation espagnole et hispano-américaine (Hachette Supérieur, 2008)
- Mémento bilingue de civilisation. Le monde hispanique contemporain (Bréal édi-
tions, 2009)
- Lexique espagnol en 22 grands thèmes d’actualité (Ellipses, 2011)
ESPAGNOL
PASSERELLE 2

278 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


ESPAGNOL

SUJET
} Durée : 2 heures

Aucun document n’est autorisé.


L’épreuve comprend trois parties, chacune étant notée sur 20 :
I - Synthèse en espagnol d’un document rédigé en espagnol : 150 mots ± 10 % ;
II - Synthèse en espagnol d’un document rédigé en français : 150 mots ± 10 % ;
III - Production libre en espagnol : 200 mots ± 10 %.

Tout manquement à ces normes (par excès ou par défaut) sera sanctionné.

Sujet
L’épreuve comprend TROIS PARTIES, chacune étant notée sur 20.

I. 
SYNTHÈSE EN ESPAGNOL D’UN DOCUMENT RÉDIGÉ EN
ESPAGNOL
(150 mots ± 10 %. Tout manquement à ces normes – par excès ou par défaut – sera
sanctionné).

España, la nueva China de Europa

La salida del túnel para la industria española está más cerca de Oriente que de
Occidente. Las multinacionales del automóvil han sido las primeras en verlo claro y,
cuando acabe el 2013, habrán invertido 1.500 millones de euros en la producción de
nuevos modelos, según cifras de la Asociación Nacional de Fabricantes de Automó-
viles (Anfac). La clave está en los sueldos a la baja. A menor salario, menor coste de
producto y más rentabilidad.

«La competitividad de los costes laborales de España ya era fuerte, pero ha mejorado
desde el comienzo de la crisis, lo que sitúa a este país en una posición ventajosa para
captar la producción industrial e inversiones», afirma una investigación económica de
la gestora de fondos francesa Natixis para la industria del automóvil.
ESPAGNOL
Dice el economista Patrick Artus, director del estudio, que además de la mano de
obra más barata que en Alemania, Francia o Italia, otra ventaja competitiva de España
es la debilidad de la inversión en I+D, que también influye favorablemente en la
cualificación a la baja de la fuerza de trabajo.

Según la comparativa salarial, por el mismo trabajo, un empleado del automóvil en


España gana 22,53 euros por hora, mientras que un francés percibe 36,35 euros; un
alemán, 34,90 euros, y un italiano, 26,63 euros.

Con mayor competitividad, salarios más bajos y menos esfuerzo en I+D, «es razonable
PASSERELLE 2

pensar que España se convierta en el centro esencial de fabricación de los productos


industriales de gama media de Europa», afirma Artus, que concluye asegurando que
«hoy España juega en Europa el mismo papel que China para el mundo desde finales
de 1990».

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 279


SUJET

Este estudio, que conocen todos los fabricantes de coches porque compara los costes
de producción por países, explica en buena medida por qué en España se fabricaban
34 modelos en el año 2011 y, con los nuevos lanzamientos previstos, en el 2015 serán
45. «La industria del automóvil apuesta por España y gracias a ello estamos seguros
que jugaremos un papel protagonista en la salida de la crisis», afirma el vicepresidente
de Anfac, Mario Armero.

Pero la información también está en manos del Gobierno. El ministro de Hacienda,


Cristóbal Montoro, en su intervención ante los fabricantes, el mismo día que anunció
70 millones más en ayudas para la compra de coches, preguntaba en voz alta: «¿Quién
iba a decir hace 15 años que el sector de la automoción iba a ser un líder en la salida
de la crisis?». Él mismo se respondía, «¿La receta? Convenios laborales que son los
mejores de Europa».

Los acuerdos laborales a los que se refirió Montoro han sido decisivos para la asi-
gnación a las fábricas españolas de nuevos modelos, a cambio de moderaciones
salariales y mayor flexibilidad

La Voz de Galicia, 23 de octubre de 2013.

II. SYNTHÈSE EN ESPAGNOL D’UN DOCUMENT RÉDIGÉ EN


FRANÇAIS
(150 mots ± 10 %. Tout manquement à ces normes – par excès ou par défaut – sera
sanctionné).

« Tu acceptes des conditions moins bonnes ou tu es viré »

La récente grève du personnel de nettoyage de Madrid, qui a transformé la capitale


en poubelle géante, en est le parfait exemple.

Les employés s’opposaient au plan social supprimant 1.100 postes sur 7.000 et bais-
sant les salaires jusqu’à - 40%. Ils ont obtenu qu’aucun licenciement ne soit prononcé,
mais gagneront moins, avec 45 jours chômés par an.
Chez le fabricant catalan de donuts Panrico, les 1.914 salariés ont signé un préaccord
sur le départ de 745 personnes et une diminution salariale de 18 %.
Derrière ces deux cas, le poids d’un chômage qui touche 6 millions de personnes.
ESPAGNOL

Avec 26 % de travailleurs sans emploi, cette masse de personnes sans travail fait
fonction d’armée de réserve, faisant pression à la baisse sur les salaires, explique Fer-
nando Luengo, professeur d’économie à l’université Complutense de Madrid.

Grâce à cette « épée de Damoclès », les entreprises peuvent menacer : « ou tu acceptes


ces conditions moins bonnes ou tu es viré », d’autant que licencier coûte moins cher
grâce à une récente réforme du travail.

Résultat, il y a quelques années, en Espagne, on parlait des « mileuristas », ces salariés


PASSERELLE 2

peinant à s’en sortir avec 1.000 euros par mois, mais maintenant avoir 1.000 euros de
salaire, pour beaucoup de gens, c’est presque un luxe.
Pour vérifier cette tendance, les statistiques ne manquent pas, même si les chiffres
varient suivant les critères (salaire net ou brut, par ménage ou par personne...).

280 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Selon l’Institut National de la Statistique (INS), les revenus moyens par foyer ont chuté
de 9,5 % entre 2008 et 2012, et désormais 21,6 % de la population risque de tomber
dans la pauvreté.

Dévaluation interne, tel est le terme aseptisé qu’utilise le gouvernement conservateur


pour qualifier ce processus, qu’il justifie par le besoin de gagner en compétitivité.
Force est de constater que la recette, d’un point de vue économique, semble marcher:
«  l’Espagne est devenu un pays ultra-compétitif en salaires  », estime le consultant,
avec des travailleurs gagnant un tiers de moins que la moyenne en zone euro. En
septembre, les exportations ont bondi de 8,3 %, quatre fois plus que la moyenne en
zone euro (2,1 %).

Dans l’automobile, les usines tournent à plein régime et développent de nouveaux


modèles, souvent grâce aux accords de modération salariale noués avec les syndi-
cats. Avec cet avantage de coût salarial, il est raisonnable de penser que l’Espagne
va devenir le centre essentiel de production de produits industriels milieu de gamme
de l’Europe, estime l’analyste Patrick Artus de Natixis, ce qui ferait du pays « la Chine
de l’Europe ».

Le Fonds monétaire international, ravi, appelle à aller plus loin suggérant qu’une
baisse de 10 % des salaires en deux ans ferait grimper le PIB de 5 %.

Mais socialement, « c’est une mauvaise nouvelle », note Carlos Obeso, Directeur de
l’institut d’études sur le travail de l’Esade. Pour le constater, pas besoin d’être un
économiste, il suffit d’aller dans la rue. «  On le voit partout dans les rues, les petits
commerces qui n’ont pas déjà fermé ont des difficultés », dit Paloma Lopez, car avec
ces salaires plus bas, « les salariés espagnols ont arrêté de consommer ».

Sud ouest, le 24 novembre 2013

III. PRODUCTION LIBRE EN ESPAGNOL


(200 mots ± 10 %. Tout manquement à ces normes – par excès ou par défaut – sera
sanctionné).

«Es razonable pensar que España se convierta en el centro esencial de fabricación de


los productos industriales de gama media de Europa», afirma Artus, que concluye ase-
gurando que «hoy España juega en Europa el mismo papel que China para el mundo
ESPAGNOL

desde finales de 1990».

¿Qué opinión le merece este comentario de Patrick Artus, economista del banco
francés Natixis?
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 281


PROPOSITION DE CORRIGÉ

I. 
SYNTHÈSE EN ESPAGNOL D’UN DOCUMENT RÉDIGÉ EN
ESPAGNOL
España, la nueva China de Europa
CORRIGÉ

En Europa occidental, se habla desde hace algunos años de la desindustrialización en


favor de países situados más al Este. Era igualmente el caso de España hasta antes de
la crisis de 2008. Pero el azote de la crisis; que ha conllevado una pauperización de
los españoles y una importante bajada de los sueldos, le permite actualmente captar
una gran parte de la producción automovilística mundial.

Además de esta disminución salarial, el Gobierno ha realizado una importante refor-


ma de las condiciones de trabajo (mayor flexibilidad en la contratación). La conse-
cuencia, España ha comenzado a producir más modelos de coche (45 en 2015), algo
que asombra a todos pues nadie hubiera apostado por este sector como motor para
salir de la crisis. También es cierto que con salarios de 22,53 € contra una media de
más de 30 € en el resto de Europa, las ventajas para el constructor son evidentes. Es
por lo que algunos quieren ver a España como la China de Europa.

II. SYNTHÈSE EN ESPAGNOL D’UN DOCUMENT RÉDIGÉ EN


FRANÇAIS
« Tu acceptes des conditions moins bonnes ou tu es viré »

La tasa de desempleo récord en España no solo ha conseguido un importante recorte


en los salarios de manera general, si no una importante degradación en las condi-
ciones de trabajo de los españoles.

Dos ejemplos con las huelgas de Panrico o de los servicios de limpieza de Madrid.
Estos últimos, aceptaron bajar sus sueldos de un 40% para evitar el despido de sus
compañeros.

El Gobierno repite a modo de mantra que es “para mejorar la competitividad”. Pero


lo cierto es que las empresas se sirven de este maquiavélico modo de presión para
ESPAGNOL

que los empleados acepten cualquier proposición por mala que sea. Todo por guar-
dar su empleo, pues saben que si ellos son despedidos, una armada de parados está
dispuesta a recuperar ese puesto al precio que sea. Pero a fuerza de recortar salarios,
se aprecia un efecto perverso: los españoles no pueden consumir como antes, lo que
repercute en los pequeños comercios, que bajan la persiana uno tras otro.
PASSERELLE 2

282 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


III. PRODUCTION LIBRE EN ESPAGNOL
Desde 1990 China ha pasado de tener una economía eminentemente agrícola a que
la industria sea el sector que más aporta al PIB. Un proceso de cambio que ha ido
acompañado, además, de la liberalización económica y la extensión de la propiedad
privada en detrimento de la pública. Esta evolución no ha estado acompañada por
una revolución tecnológica ni tampoco las horas trabajadas han sido la clave de su

CORRIGÉ
despegue.

Es indudable que China sigue siendo la fábrica del mundo, aunque se enfrenta cada
vez a mayores dificultades para mantener ese título : los salarios aumentan y la
conciencia medioambiental crece. Por lo que hoy en día se plantea .la reconversión
industrial y el fomento de la innovación, es decir, cambiar la producción masiva de
productos baratos por otros de alto valor añadido. 133

En España el sector de la automoción es estratégico en la economía española y se ha


convertido en uno de los pilares de su economía.
Es más probable que España vaya camino de convertirse en la próxima Alemania que
en la China de los años 90, y eso por la caída de los costes laborales unitarios debido
a la recesión, a las reformas y a la fuerte evolución de las exportaciones.

ESPAGNOL
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 283


GESTION
SUJET

} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE


CALCULATRICES AUTORISEES

PARTIE 1 :

Gestion de trésorerie à court terme.


(8 points / 20)
Paul Pascal, nouveau dirigeant de l’entreprise POSUM, se consacre prioritairement
aux questions commerciales pour relancer l’activité qui était en sommeil. Courant de
rendez-vous en rendez-vous, il n’a plus le temps disponible pour contrôler réguliè-
rement le solde de trésorerie de l’entreprise. Néanmoins, il pressent bien que celle-ci
est tendue et qu’il va devoir solliciter son banquier pour faire face à des besoins
survenant le mois prochain. Ayant identifié ceux-ci, il vous demande de l’assister
pour déterminer leur coût. Deux moyens sont envisagés : l’utilisation d’une ligne
de découvert autorisé et la mobilisation d’un crédit spot. Après lui avoir expliqué la
notion d’année bancaire, notion qu’il ne connaît pas, il vous demande d’effectuer les
calculs nécessaires.

POSUM peut d’abord recourir à son découvert autorisé pour faire face à un besoin
de trésorerie pour 6 jours de crédit. Le montant utilisé est de 100 000 euros. Le taux
d’intérêt du découvert est de 6% et la commission de plus fort découvert (CPFD) est
de 1/2000. Le besoin de trésorerie en raison de l’incertitude liée au règlement des
créances peut être aussi de 15 jours, voire de 25 jours.

Question 1 (1 point) : Qu’est-ce que l’année bancaire ?

Question 2 (1 point) : Calculez le coût du découvert et le taux d’intérêt réel


(T) de cette opération pour 6 jours de crédit.

Question 3 (1 point) : Réalisez le même calcul pour 15 jours et 25 jours. Vous


présenterez vos résultats à l’aide du modèle de tableau suivant (à recopier):
MATIÈRE
GESTION

Durée du crédit 6j 15j 25j


Intérêts débiteurs
CPFD
Total
taux réel (%) = T
PASSERELLE 2

284 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Question 4 (1 point) : Que concluez-vous ?

POSUM peut aussi mobiliser une ligne de crédit spot. Le montant utilisé est de 200 000
euros avec une date d’émission le 01/09 et une date d’échéance le 30/09. Le taux
d’intérêt proposé par la banque est de 3.4%. Les intérêts sont précomptés et 1 jour
de valeur supplémentaire est décompté par la banque. Mais, suite à une négociation
avantageuse, aucune commission n’est due.

Question 5 (1 point) : Calculez le coût de ce crédit et le taux d’intérêt réel (T)


de cette opération.

Vos calculs réalisés, puis présentés au dirigeant, vous comprenez lors de la discussion
engagée que celui-ci envisage de placer les excédents de trésorerie momentanés de
l’entreprise (les liquidités) provenant de la mobilisation du crédit spot en Sicav actions.

Question 6 (1 point) : Que pensez-vous d’un trésorier qui place ses liquidités
en Sicav Actions (une ligne maximum) ?

Enfin, avant de vous quitter, le dirigeant de POSUM s’interroge sur les différents taux in-
terbancaires, monétaires et bancaires que vous êtes en charge de suivre régulièrement.

Question 7 (2 points) : Présentez 2 des 5 principaux taux qu’un trésorier


d’entreprise doit suivre.

PARTIE 2 :

De la gestion de trésorerie à la gestion prévisionnelle


(12 points /20)
L’entreprise ISOS
Récemment engagé comme analyste financier stagiaire, il vous est demandé de vous
prononcer sur la situation patrimoniale de l’entreprise ISOS. Dans ce but, vous dispo-
sez des informations suivantes au 31/12/2014 :

VIN : 15 000 Capitaux propres : 30 000


BFR : 21 000 Dettes financières à LMT : 10 000
Disponibilités : 4 000
GESTION

(VIN : valeurs immobilisées nettes ; BFR : besoin de fonds de roulement)

Après un premier travail d’analyse avec l’expert comptable, vous établissez le détail
des comptes à fin 2014 comme indiqué ci-après :

Immobilisations nettes à 10 ans 12 000 Capitaux propres 30 000


Immobilisations nettes à 5 ans 2 000 Dettes financières à 5 ans 4 000
Immobilisations nettes à 3 ans 1 000 Dettes financières à 2 ans 6 000
PASSERELLE 2

Stocks à 3 mois 15 000 Dettes fournisseurs à 1 mois 3 000


Clients à 2 mois 12 000 Dettes fiscales et sociales à 1 mois 1 000
Liquidités / Disponibilités 4 000 Dividende à 1 mois 2 000

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 285


SUJET

Question 1 (2 points) : Quelle sera la situation à fin janvier 2015 après prise
en compte des encaissements et décaissements attendus au vu des comptes
à fin 2014 ?

Question 2 (2 points) : En suivant votre constat, de quel délai disposez-vous


pour agir ?

Question 3 (2 points) : Que décidez-vous sachant que l’entreprise ISOS ne


disposait pas fin 2014 de lignes de mobilisation de créances auprès de ses
banquiers, ni d’autorisation de découvert ?

Durant le mois de janvier 2015, les données prévisionnelles d’ISOS au 31/12/2015


(compte de résultat et bilan en K€), vous sont communiquées par le contrôleur de
gestion.

Chiffre d’affaires 420 000


Marge sur coûts variables 120 000
Charges fixes (dont amortissements : 1 500) - 118 000
Frais financiers - 500
I S (33.33%) - 500
Résultat net +1 000

Capitaux propres 30 000


Dettes financières à LMT 9 000
Capitaux permanents 39 000
Valeurs immobilisées nettes 14 500
Fonds de roulement 24 500
Besoins en fonds de roulement 30 000
Trésorerie (négative) 5 500

Après en avoir pris connaissance, vous décidez de mener une analyse financière
sommaire principalement orientée sur des indicateurs de rentabilité et de liquidité.

Question 4 (2 points) : Calculez avec les données prévisionnelles de 2015,


le seuil de rentabilité opérationnelle et le seuil de rentabilité financière, en
GESTION

valeur (K€) de l’entreprise ISOS.

Question 5 (2 points) : Quelle est la variation prévisionnelle de trésorerie


entre 2015 et 2014 ? Pour cela, vous reprenez les données d’ISOS à fin 2014
(ci-dessus) que vous comparez aux données prévisionnelles de fin 2015.

Votre étude rapidement menée, vous réfléchissez à la rédaction d’une conclusion sur
la situation prévisionnelle d’ISOS à fin 2015.
PASSERELLE 2

Question 6 (2 points) : Quel jugement peut-on porter sur l’entreprise ISOS


(cinq lignes maximum) ?

286 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Corrigé

Partie 1 : Gestion de trésorerie à court terme


POSUM recourt à son découvert autorisé pour faire face à un besoin de trésorerie
pour 6 jours de crédit. Le montant utilisé est de 100 000 euros. Le taux d’intérêt du
découvert est de 6% et la CPFD est de 1/2000.

CORRIGÉ
Question 1 : Qu’est-ce que l’année bancaire ?
Les taux annoncés par les banques sont des taux de base 360 (soit 12 mois de 30
jours chacun).

Question 2 : Calculez le coût du découvert et le taux d’intérêt réel (T) de


cette opération pour 6 jours de crédit ?

• Le coût du découvert pour 6 jours se calcule ainsi :

Intérêts débiteurs + CPFD = (100 000×0,06×6)/360+(100 000)/2000=150

• Le taux d’intérêt réel (T) de ce crédit de 6 jours est obtenu par la résolution de
l’équation suivante :

Coût du découvert = (Montant du découvert×Taux d’intéret réel×Nombre de jours)


360

150 = (100 000×Taux d’intérêt réel×6) = (100 000×T×6)


360 360
soit T = 9,00 %

Question 3 : Réalisez le même calcul pour 15 jours et 25 jours ?


Pour des durées de 15 et 25 jours, le taux d’intérêt réel (T) devient :

Durée du crédit 6j 15j 25j


Intérêts débiteurs 100 250 416,67
CPFD 50 50 50,00
Total 150 300 466,67
taux réel (%) = T 9,00 7,20 6,72
GESTION

Question 4 : Que concluez-vous ?

L’existence de la CPFD accroit le coût du découvert.


La CPFD, étant un montant forfaitaire, pénalise les entreprises qui ont un découvert
sur courte période. Son importance diminue lorsque la durée augmente.

Le trésorier de POSUM doit aussi réfléchir au coût réel du crédit spot suivant :
Montant nominal = 200 000 euros
PASSERELLE 2

Date d’émission : 01/09 ; Date d’échéance : 30/09


Taux d’intérêt : 3,4% ; Intérêts précomptés ; 1 jour de valeur supplémentaire dé-
compté par la banque ; Pas de commission (négocié).

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 287


Question 5 : Calculez le coût de ce crédit et le taux d’intérêt réel (T) de
cette opération ?

Durée du crédit décomptée par la banque =30 jours+1 jour de banque soit 31 jours

Intérêts décomptés = (200 000×3,4%×31) = 585,56


360
CORRIGÉ

Commission : 0

• Cout du crédit spot sur la durée réelle (30 jours) : 585,56


Montant perçu = 200 000 – 585,56 = 199414,44

Le taux d’intérêt réel (T) est obtenu par la résolution de l’équation suivante :

585,56 = (199 414,44×T×30)


360

d’où T= 3,52% à comparer au taux apparent de 3.4%.

Question 6 : Que pensez-vous d’un trésorier qui place ses liquidités en Sicav
Actions ?
(une ligne maximum)
Le trésorier commet une faute professionnelle en plaçant ses liquidités en SICAV
Actions car l’entreprise a un besoin immédiat de cet argent.

Question 7 : Présentez 2 des 5 principaux taux (interbancaires/monétaires/


bancaires) qu’un trésorier d’entreprise doit suivre ?
- EONIA (Euro Overnight Index Average) ou TEMPE : Taux au jour le jour du marché
interbancaire de la zone euro,
- TMM (taux moyen mensuel du marché monétaire ou T4M) : Calculé pour un mois,
moyenne arithmétique des EONIA pratiqués,
- TAM (taux annuel monétaire) : Taux de rendement d’un placement mensuel à inté-
rêts composés, pendant les 12 mois écoulés à chacun des TMM,
- Euribor : Euro Interbank Offered rate : Moyenne arithmétique des taux offerts par un
échantillon de banques européennes pour 13 échéances calculée quotidiennement.
Support pour contrat à terme et options,
- TBB: instrument de tarification bancaire à usage interne aux établissements finan-
GESTION

ciers.
PASSERELLE 2

288 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Partie 2 : De la gestion de trésorerie à la gestion prévisionnelle :
l’entreprise ISOS
Question 1 : Quelle sera la situation à fin janvier 2014 après prise en compte
des encaissements et décaissements attendus au vu des comptes à fin 2013 ?

• Liquidités immédiates au 1er janvier 2014 : + 4000

CORRIGÉ
• Liquidités à un mois (fin janvier 2014) : + 4000 - 6000 (échéances fournisseurs;
fiscales / sociales et dividende) = -2000

• Soit une impasse de liquidité non autorisée plaçant l’entreprise en difficulté de


trésorerie (et éventuellement en cessation des paiements.)

NB : Le candidat peut étendre son analyse aux notions de Fonds de roulement (FR)
et Besoin en fonds de roulement (BFR)

Question 2 : En suivant votre constat, de quel délai disposez-vous pour agir ?

L’entreprise dispose d’un mois (soit fin janvier 2015) pour agir.

Question 3 : Que décidez-vous sachant que l’entreprise ISOS ne disposait pas


fin 2013 de lignes de mobilisation de créances auprès de ses banquiers, ni
d’autorisation de découvert ?

Plusieurs solutions s’offrent à l’entreprise :


- Décision de reporter le paiement du dividende d’un mois de façon à concilier ce
décaissement avec l’encaissement des clients.
- Négocier avec le banquier une ligne de mobilisation de créances commerciales.
- Négocier les délais de paiement fournisseurs

Question 4 : Calculez avec les données prévisionnelles de 2014, le seuil de


rentabilité opérationnelle et le seuil de rentabilité financière, en valeur de
l’entreprise ISOS ?

• Le Seuil de rentabilité opérationnelle est égal au rapport entre les charges fixes
et le taux de marge sur coûts variables (MCV). On commence par calculer le taux
de marge sur coûts variables défini comme le rapport entre les coûts variables et le
GESTION

chiffre d’affaires.
- Taux de MCV : 120 000/420 000=0,2857=28,57%

Seuil de rentabilité opérationnelle= 118 000/0,2857= 413 000

• Le seuil de rentabilité financière intègre les coûts financiers supportés par l’entre-
prise.
PASSERELLE 2

- Le taux de MCV reste inchangé. Il est égal à 2857% (120 000/420 000), comme cal-
culé précédemment

Seuil de rentabilité financière = 118 000+500 /0,2857= 414 771

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 289


Question 5 : Quelle est la variation prévisionnelle de trésorerie entre 2014 et
2013 ? Pour cela, vous reprenez les données d’ISOS à fin 2013 (ci-dessus) que
vous comparez aux données prévisionnelles de fin 2014.

La variation prévisionnelle de trésorerie entre 2014 et 2013 est de :


+ 4000 à – 5500 soit : – 9500
CORRIGÉ

Question 6 : Quel jugement peut-on porter sur l’entreprise ISOS


(cinq lignes maximum)?

Sur la base de cette prévision, l’entreprise va mal. Pour ce niveau d’activité prévi-
sionnelle, le résultat opérationnel est très faible, et la trésorerie se dégrade fortement
pour devenir négative fin 2014. L’entreprise est en risque car les seuils de rentabilité
(opérationnelle et financière) sont très proches du chiffre d’affaires prévisionnel (la
distance de sécurité est courte.)
GESTION
PASSERELLE 2

290 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

SUJET
} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE


CALCULATRICES AUTORISEES

SOMMAIRE
I : Présentation du Projet…………………………….p ?
II : Travail demandé………………………………......p ?
III : Annexes ……………………………………….….p ?

1ERE PARTIE : PRESENTATION DU CONTEXTE

I – LA NOUVELLE REPUBLIQUE

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


Adresse: La Nouvelle République
1 ter, rue du moulin à vent
B.P 119 L’organisation est composée de 3
86003 POITIERS Cedex grands services
➤ NRCO : • La rédaction (journalistes)
Groupe de presse et de medias français • La publicité (ventes d’espaces
et encarts publicitaires aux
➤ Secteur d’activité : annonceurs)
Presse Quotidienne Régionale « PQR » • La distribution (diffusion
➤ Siège social : Tours (37) auprès des revendeurs et
ventes privilèges)
➤ Statut juridique : Société Anonyme

1 – L’HISTORIQUE

• 1 er Septembre 1944 : Création de la • 1 940 : Création de l’hebdomadaire


Nouvelle République. clandestin « Libre Poitou » par Louis
• 2 6 Novembre 2006 : Lancement Renard
du journal du Dimanche (Nouvelle • 1 958 : Il sera nommé « Centre
République du Dimanche – NRD) Presse »
• 1 6 Septembre 2008 : Lancement du • 1 er mai 1996 : Le titre est racheté
journal en format Tabloïd. par le Groupe Nouvelle République
• Avril 2010 : Nouveau site internet • S eptembre 2010 : Application Centre
• Juin 2012 : Application Nouvelle Presse sur iPhone
République sur iPhone

11 Janvier 2010
PASSERELLE 2

Mutualisation des deux journaux sur la Vienne


Ce qui a permis de constituer une base documentaire
et journalistique pour les différents supports.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 291


SUJET

2 – QUELQUES CHIFFRES 1

• CA: 88 803 307 €


• Capital social: 4 961 229 €
• Effectif : 514 salariés
• 583 000 lecteurs/jour sur les 5 départements
• Evolution du taux de lectorat : + 4,5%
• 1 million de visiteurs /mois sur le site internet
• 15 millions pages internet vues/mois
• CA internet : 2,5 millions d’euros
• 201 000 journaux sont vendus/jour sur les 5 départements
• 41 000 NRD vendus/dimanche

➤ Le média le plus puissant au niveau du département ➞ leader


➤ En 2012 La Nouvelle République est le 3ème quotidien régional français
➤ Son succès repose sur son traitement d’informations localisées, créatrices de liens
et vecteur d’animations culturelles
GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

II – LA STRATEGIE COMMERCIALE DE L’ORGANISATION


1 – LES PRODUITS

Les différents produits proposés :

• Les quotidiens, les spéciaux, les packs (brocante, camping…)

• Diversification des produits

o Les gratuits TMV


o Les produits complémentaires
• Les numéros spéciaux (jeux, généalogie, années 60, JDA 2011…)
• Les grandes enquêtes qui boostent les ventes notamment lors des législatives
• Quelques titres :
• Spécial Jeux (4 parutions dans l’année)
• Ma Généalogie
• Les Années 60
• Le Journal de l’Année 2011
• Les Présidents
• Les Jeux Olympiques
• Les Années 50
• Les Métiers d’autrefois
o Les packs :
• Brocante
• Camping /Détente
• Immo
• Noël
• Santé
PASSERELLE 2

• Loto

(1) Pour des raisons de confidentialité certains éléments chiffrés ont été modifiés.

292 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
2 – LES SERVICES :

• Le portage à domicile, d’autres titres souhaiteraient bénéficier de cette voie de dis-
tribution pour pénétrer plus rapidement les foyers.

• Un projet de sous-traitance du portage pour des grands quotidiens nationaux est à
l’étude. La technologie est très développée, notamment les porteurs sont équipés de
smartphones, permettant d’indiquer en temps réel, l’heure du dépôt du journal et/
ou les éventuelles défaillances. Le suivi du portage est donc facilité, les réclamations
peuvent ainsi être contrôlées.

• Diversification des services (le site internet, le service SMS, les applications pour
mobiles) :

o L a vente du journal sous format PDF pour les entreprises qui ont besoin de tra-
vailler sur des revues de presse, ce qui procure un confort de travail et une rapidité
d’exécution pour les concepteurs de la revue de presse. Ce nouveau format permet

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


une lecture rapide et nomade du journal (pendant les temps de transport en com-
mun par exemple).

o Les newletters pour les abonnés.

3 – ZONE DE DIFFUSION

La Nouvelle République :
• Indre (36)
• Indre et Loire (37)
• Loir et cher (41)
• Deux-Sèvres (79)
• Vienne (86)

PASSERELLE 2

4 – CANAUX DE DISTRIBUTION

L’objectif de l’entreprise ➞ Multiplier les points de contacts.


• Vente à l’accueil de l’entreprise.
ANNALES PASSERELLE Concours 2015 293
SUJET

• Vente auprès des hôtels, des cafés, des bars, des restaurants.
• Vente auprès des revendeurs (diffuseurs).
• Ventes fidélisées (les abonnements).
• Ventes privilèges (partenariats, pack brocante, le Top des Entreprises…)

Diversification du réseau afin d’augmenter le nombre de lecteurs, notamment les


ventes du dimanche qui se développent dans les boulangeries.

5 – LE PRIX DU JOURNAL

Le prix du journal est conditionné, entre autres, par le prix du papier. Le coût de pro-
duction est d’environ 2 €, le prix de vente est d’1 €. Le différentiel est supporté par la
vente d’encarts publicitaires.

III – LA CLIENTELE
GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

La clientèle est segmentée, on distingue :


• Les annonceurs
o Professionnels
• Construction/habitat
• Auto/moto/cyclo
• Hôtels/Restaurants
• Prêts à porter/Textile
• Mutuelle/Assurance
• Autres…
o Particuliers

• Les lecteurs
o Occasionnels
o Abonnés

• Le profil type du lecteur :


o Tranche d’âges :
• 35-64 ans
• De moins en moins de jeunes
o Un lectorat mixte :
• Plus de 50 % féminin
o Majoritairement des retraités (42 %)
o Particuliers :
• 43% sont des CSP+
o Professionnels :
o Lieu de résidence :
• 39 % des lecteurs habitent en zone rurale
PASSERELLE 2

294 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
IV – LA CONCURRENCE :
Informations Locales Audiovisuelles et écrites:
➤ 7 à Poitiers
➤ France 3
➤ Internet …

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


Informations Nationales Audiovisuelles et écrites:
➤ Aujourd’hui en France
➤ L’équipe
➤ Le Monde
➤ TF1, LCI

PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 295


SUJET

2ème PARTIE – PRESENTATION DU « PACK BROCANTE »

I – LE CONCEPT

Apporter une opération de médiatisation « clé en mains » aux organisateurs


de brocantes et vide greniers en Vienne (86).
Il s’agit d’une opération originale, novatrice et conviviale lancée en 2009 dont les
objectifs sont :
• D’augmenter le trafic au sein de la brocante
• De fidéliser et conquérir de nouveaux exposants
• De remercier les participants
• De communiquer à faible coût
GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

II – LA COMPOSITION DU « PACK BROCANTE »


1 – LES PARTENAIRES

L’organisateur de la brocante s’engage à :


o Offrir le journal à ses exposants et bénévoles
le jour de la brocante.

La Nouvelle République s’engage à :


o Annoncer la manifestation en amont
• La parution d’un article concernant la
brocante.
• Mise à disposition d’un jeu d’affichettes.

o Fournir les journaux et les supports de


communication
• Réalisation d’encarts qui sont donnés, avec
le journal.
PASSERELLE 2

296 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
2 – LES CIBLES ET LEURS ATTENTES

LES CIBLES LES ATTENTES DES LES ATTENTES NR*


ORGANISATEURS
➤ Les mairies ➤ Communiquer à faible ➤ Augmenter les ventes
coût de la NRD* en volume
➤ Les associations
organisatrices ➤ Augmenter la notoriété ➤ Augmenter la notoriété
d’évènements de l’association ou de du journal
(brocantes, foires aux la commune
➤ Renforcer l’image
livres)
➤ Drainer un flux d’enracinement local
➤ Les offices de tourisme de visiteurs plus
importants
➤ Le lectorat
➤ Fidéliser les
participants

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


*NR : Nouvelle Répubilque NRD : Nouvelle République du Dimanche

3 – LES CONDITIONS TARIFAIRES (voir Annexe 3)

TRAVAIL DEMANDÉ
La Nouvelle République (NR) souhaiterait augmenter son chiffre d’affaires et le
nombre de ventes de « Pack Brocante ». Pour cela votre responsable vous demande
d’effectuer un diagnostic de la Presse Quotidienne Régionale (PQR).

Partie 1 : Diagnostic de la Nouvelle République et de la Presse


Quotidienne Régionale (Annexe 1)
1-1 Dressez le diagnostic (SWOT) de la NR et de la PQR.
1-2 Quels sont les axes de développement que vous retenez ?

Partie 2 : 
Elaboration des outils d’aide à la vente du « Pack
Brocante »
Mme Chevalier responsable des écuries Châtelleraudaises organise chaque dernier
Week-end de mai, un Equithlon ouvert à ses licenciés. Cette année elle souhaite
également le proposer aux cavaliers des autres clubs. Pour assurer la promotion de
cette manifestation, elle contacte la NR pour connaître les offres susceptibles de cor-
respondre à ses attentes.
En tant que commercial au sein de la NR vous avez en charge de traiter ce dossier.

2-1 Concevez une fiche informations devant vous permettre de mieux appréhender
les besoins et contraintes liés à cette manifestation.
2-2 Préparez l’entretien de vente en rédigeant le contexte commercial et celui de
PASSERELLE 2

l’entreprise.
2-3 Définissez les objectifs quantitatifs et qualitatifs et présentez votre stratégie de
vente.
2-4 Construisez un argumentaire à partir du SONCAS avec la méthode CAP.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 297


SUJET

2-5 Traitez les objections suivantes :


➤ « Je n’ai pas besoin de communiquer autant sur ma brocante.»
➤ « Cette opération représente une charge de travail ? »
➤ « Et si la météo n’est pas propice le jour de la manifestation ? »
➤ « Je trouve que le prix est élevé ! »

2-6 Evaluez le coût de revient de l’organisation de la brocante (Annexe 2).

ANNEXE 1 - Presse Quotidienne Régionale (PQR)


[Extrait article - Le nouvel économiste N°1662 – mai 2013]

La PQR est morte, vive la PQR ?


Quels que soient ses atouts, la presse quotidienne « au centre du village » n’échappera
pas à son aggiornamento(1).
GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

Certes 2012 fut une annus horribilis pour la Presse Quotidienne Régionale (PQR) mais
2013 s’annonce bien pire ! Le quotidien local n’échappe pas à la mutation profonde
de la presse. Sa chute a beau être moins rapide que celle de la presse nationale, les
bouleversements de la PQR la conduisent à s’interroger sur ses futurs possibles. Struc-
turellement la lecture recule, en particulier chez les jeunes, et la gratuité augmente
jusqu’à des sommets inédits grâce à Internet.
Quand, du côté de la conjoncture, les titres régionaux enregistrent une chute sans
précédent de leurs recettes publicitaires. Et ce qui est perdu sur le papier n’est pas
rattrapé sur le digital. A l’instar de toutes les autres familles de presse, les quotidiens
régionaux sont, eux aussi, confrontés au casse-tête de la monétisation sur le numé-
rique. Le traditionnel modèle de la PQR est mort. Vive le nouveau ? Proximité et
ancrage sur le terrain, puissance de l’audience et des marques, les 35 titres régionaux
ne manquent pas d’atouts. Le besoin d’information locale n’a jamais été si fort mais
tous les modèles de la chaîne de création de valeur sont périmés. Alors ?
Le décrochage lecteur
« Habituée à être au centre du village, comme naguère
l’église, la presse locale ne l’est probablement plus », observe Jean-Clément Texier,
témoin attentif des vicissitudes du secteur. En un quart de siècle, elle a perdu près
d’un quart de sa diffusion, passant de 6,6 millions d’exemplaires/jour en 1987 à 5,1
millions en 2012. La PQR a beau se féliciter de ses 18,6 millions de lecteurs quoti-
diens, elle subit néanmoins une lente hémorragie. « En 10 ans, une dizaine de points
d’audience ont été perdus », relève Xavier Dordor, professeur Associé à Assas Paris II,
spécialiste de la presse.
« Ne nous voilons pas la face : le lecteur a changé plus vite que les éditeurs. L’informa-
tion locale de proximité demeure un besoin du côté des individus. Nos collaborateurs
travaillent bien. Mais il y a un décrochage, constate Denis Huertas, le directeur de la
publication de Paris-Normandie. Aujourd’hui notre principal concurrent est la non-
lecture. » Parmi les publics les plus concernés : la jeunesse. Selon l’étude One 2011
d’Audipresse, seul un Français sur quatre de moins de 34 ans « consomme » de la PQR.
Cette tranche d’âge compte le moins de lecteurs.
PASSERELLE 2

Les habitudes de consommation changent. Malgré 60 000 points de vente, pratique-


ment deux fois plus que Presstalis, la vente au numéro ne cesse de diminuer (-5,7 %

(1) Adaptation au progrès, modernisation, réforme.

298 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
en 2012). Résultat, la vente fidélisée représente aujourd’hui 50 % de la diffusion car,
grâce aux aides directes, le portage affiche une croissance soutenue. Ce succès du
journal sur le paillasson ou dans la boîte aux lettres avant 7 heures du matin s’ex-
plique aussi par la satisfaction d’un besoin.
« Qui dit portage, dit augmentation de la qualité de service, le journal arrive tôt le
matin. Cela permet d’augmenter le portefeuille d’abonnés et le taux de résiliation est
moins important. C’est l’avenir », estime Olivier Gérolami, PDG du groupe Sud Ouest.
Son navire amiral, le titre Sud Ouest, réalise 60 % de ses ventes par portage. Seul
bémol : son coût. Porter un journal dans un foyer tous les jours coûte en moyenne
30 % plus cher que de le mettre à disposition dans un point de vente du fait des
dépenses de main- d’œuvre et de carburant.
Autre enjeu : le prix. « Il faut être malin et innover. Les journaux ont toujours proposé
deux prix : un pour la vente à l’unité et l’autre pour l’abonnement. C’est fini : nous
travaillons le prix dans le mix-marketing », explique Jacques Hardoin, le directeur
général du groupe la Voix du Nord.

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


Les abonnés fidèles – plus de 5 ans – se sont vu proposer une remise en cas de
renouvellement. L’abonnement au quotidien permet l’accès illimité aux contenus sur
Internet permettant de satisfaire ce lecteur qui attend de l’information à tout moment
de la journée.
La chute publicitaire
Du côté des ressources publicitaires, le bulletin de santé est
peu réjouissant. « De 2007 à 2012, nous avons perdu plus de 20 % de notre chiffre
d’affaires publicitaire, 227 millions d’euros. En 2012, la moins-value s’élève à 60 mil-
lions d’euros par rapport à l’année précédente, énumère Jean Viansson-Ponté, le
président du Syndicat de la presse quotidienne régionale, le SPQR. Il ne faut pas se
faire d’illusions : jamais nous ne retrouverons les niveaux de revenus publicitaires
d’antan ! » L’effondrement drastique des petites annonces ayant quitté le papier pour
le Web y est pour beaucoup.
Les annonces légales et les marchés publics se font également plus rares : « Les collec-
tivités locales, exsangues, passent moins d’annonces légales », confie un éditeur. S’y
ajoute depuis peu la dégradation du marché de la publicité commerciale qui en 2012,
s’est contracté de 6,7 %, chiffre supérieur à la chute des petites annonces !
« Vendre des mètres carrés d’espaces pour afficher de la réclame ne marche plus.
Désormais, nous faisons un travail de conseil en communication autour des produits
ou des services », reconnaît Bernard Maffre, directeur général du groupe La Dépêche
du Midi. Les annonceurs veulent du sur-mesure. Les opérations spéciales – tout ce qui
n’est pas prévu dans les kits médias des éditeurs – sont particulièrement appréciées.
Les relais de croissance se situent désormais dans de nouveaux métiers périphériques
comme la production de salons ou la gestion de parcs d’exposition. Comme le pra-
tique le groupe de presse de Toulouse avec Dépêche Events. L’événementiel est une
piste particulièrement plébiscitée des régionaux. « Logique, estime Xavier Dordor. La
PQR représente des marques à la force colossale. Elles véhiculent des liens sociaux
très puissants. Atout remarquable pour réunir les publics autour d’événements. Les
annonceurs adorent. »
La valeur de l’information de proximité
Si la presse régionale a un atout maître,
PASSERELLE 2

c’est bien ses contenus spécifiques, exclusifs. « Le local est un sujet moderne, or nous
en sommes les acteurs les plus légitimes », soutient Jacques Hardoin de la Voix du
Nord. Comme le quotidien lillois, chaque journal de province puise sa valeur ajoutée
dans l’information de proximité. La Voix du Nord édite 24 éditions. Ouest France

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 299


SUJET

en propose 52 dans 12 départements grâce à 550 journalistes et 2 500 correspon-


dants. « Face à nous, les radios et les télévisions ne comptent que 360 journalistes,
les agences de presse 60, détaille Jean-Paul Boucher de Ouest France. L’information
locale a des contraintes fortes que personne ne veut assumer à notre place. »
La monétisation du numérique
«  Le modèle économique de l’Internet, reste à
écrire », estime Olivier Gérolami. « Le succès d’audience est là mais la valeur qui dis-
paraît sur le papier n’est jamais retrouvée sur Internet. Quand nous perdons 10 sur le
papier, nous retrouvons 1 sur le numérique », ajoute Jean-Paul Boucher. En moyenne,
le Web ne génère que 10 % du chiffre d’affaires global des titres selon le SPQR.
Comment monétiser l’audience ? Profiter de l’engouement des publics pour les smart-
phones et les tablettes ? Les stratégies élaborées diffèrent en fonction des titres. Cer-
tains comme la Voix du Nord croient au système de péage (paywall) proposant
chaque mois un maximum de 10 articles gratuits, d’autres non, comme le groupe Sud
Ouest dont le président ne veut pas casser la dynamique de l’audience mais préfère
investir sur les nouveaux supports digitaux mobiles.
GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

« La tablette est la tête de gondole du numérique payant », explique-t-il. Son idée ?
Vendre des contenus certes mais aussi de l’audience de plus en plus ciblée et géo-
localisée. Selon une récente étude Xerfi-Precepta, les éditeurs doivent articuler leur
offre autour du multi-écran. Près de 40 % des internautes ont un smartphone, 14 %
une tablette. En 2012, près de 8 % de l’audience sur Internet se fait au travers de
nouveaux écrans contre à peine 2 % en 2011. Pour Xavier Dordor, « si les tablettes
sont des relais de croissance pour l’information, le mobile peut être le bras armé des
services en régions. La PQR est tout à fait légitime pour proposer des services numé-
riques mobiles au public. »
Par Edouard Laugier

ANNEXE 2 : Evaluer le coût de revient de l’organisation de la brocante


Mme. CHEVALIER souhaite déterminer son Seuil de Rentabilité. Elle doit prendre en
compte les frais de communication qu’elle n’avait pas jusqu’alors.
Elle pense augmenter le prix du mètre linéaire d’exposition de 10 % afin de couvrir
ses frais de communication. Habituellement elle vendait le mètre linéaire 6 €. Elle ne
fournit que l’emplacement sans les tables. Compte tenu des autres frais divers, ce type
de manifestation lui permet d’atteindre un taux de marge sur coût variable de 30 %.
L’année dernière elle a accueilli sur son Equithlon 75 exposants, a raison d’une
moyenne de 2 mètres linéaires par exposant (6 €/ml). Elle espère pouvoir en aug-
menter le nombre cette année grâce à l’impact de sa communication sur les clubs
des environs.

A partir de quel nombre d’exposants couvrira-t-elle ses frais de communica-


tion ?
PASSERELLE 2

300 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
ANNEXE 3 : Tableaux sur les tarifs et les remises des journaux

Nombre de Prix
Total Pas de remise Total
journaux unitaire
1 1,00 € 1,00 1,00 €
2 1,00 € 2,00 2,00 €
4 1,00 € 4,00 4,00 €
6 1,00 € 6,00 6,00 €
8 1,00 € 8,00 8,00 €
10 1,00 € 10,00 10,00 €
12 1,00 € 12,00 12,00 €
14 1,00 € 14,00 14,00 €
16 1,00 € 16,00 16,00 €
18 1,00 € 18,00 18,00 €
20 1,00 € 20,00 20,00 €

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


22 1,00 € 22,00 22,00 €
24 1,00 € 24,00 24,00 €
26 1,00 € 26,00 26,00 €
28 1,00 € 28,00 28,00 €
30 1,00 € 30,00 30,00 €
32 1,00 € 32,00 32,00 €
34 1,00 € 34,00 34,00 €
36 1,00 € 36,00 36,00 €
38 1,00 € 38,00 38,00 €
40 1,00 € 40,00 40,00 €
42 1,00 € 42,00 42,00 €
44 1,00 € 44,00 44,00 €
46 1,00 € 46,00 46,00 €
48 1,00 € 48,00 48,00 €
50 1,00 € 50,00 50,00 €

Nombre de Prix
Total Avec remise de 10 % Total
journaux unitaire
51 1,00 € 51,00 10% 5,10 € 45,90 €
65 1,00 € 65,00 10% 6,50 € 65,00 €
70 1,00 € 70,00 10% 7,00 € 70,00 €
80 1,00 € 80,00 10% 8,00 € 80,00 €
90 1,00 € 90,00 10% 9,00 € 90,00 €
100 1,00 € 100,00 10% 10,00 € 100,00 €

Nombre de Prix
Total Avec remise de 20 % Total
journaux unitaire
101 1,00 € 101,00 20% 20,20 € 80,80 €
PASSERELLE 2

200 1,00 € 200,00 20% 40,00 € 160,00 €


300 1,00 € 300,00 20% 60,00 € 240,00 €
400 1,00 € 400,00 20% 80,00 € 320,00 €
500 1,00 € 500,00 20% 100,00 € 400,00 €

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 301


SUJET

Nombre de Prix
Total Avec remise de 20 % Total
journaux unitaire
600 1,00 € 600,00 20% 120,00 € 480,00 €
700 1,00 € 700,00 20% 140,00 € 560,00 €
800 1,00 € 800,00 20% 160,00 € 640,00 €
900 1,00 € 900,00 20% 180,00 € 720,00 €
1000 1,00 € 1000,00 20% 200,00 € 800,00 €
1100 1,00 € 1100,00 20% 220,00 € 880,00 €
1200 1,00 € 1200,00 20% 240,00 € 960,00 €
1300 1,00 € 1300,00 20% 260,00 € 1 040,00 €
1400 1,00 € 1400,00 20% 280,00 € 1 120,00 €
1500 1,00 € 1500,00 20% 300,00 € 1 200,00 €
1600 1,00 € 1600,00 20% 320,00 € 1 280,00 €
1700 1,00 € 1700,00 20% 340,00 € 1 360,00 €
1800 1,00 € 1800,00 20% 360,00 € 1 440,00 €
GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

1900 1,00 € 1900,00 20% 380,00 € 1 520,00 €


2000 1,00 € 2000,00 20% 400,00 € 1 600,00 €
2100 1,00 € 2100,00 20% 420,00 € 1 680,00 €
2200 1,00 € 2200,00 20% 440,00 € 1 760,00 €
2300 1,00 € 2300,00 20% 460,00 € 1 840,00 €
2400 1,00 € 2400,00 20% 480,00 € 1 920,00 €
2500 1,00 € 2500,00 20% 500,00 € 2 000,00 €
2600 1,00 € 2600,00 20% 520,00 € 2 080,00 €
2700 1,00 € 2700,00 20% 540,00 € 2 160,00 €
2800 1,00 € 2800,00 20% 560,00 € 2 240,00 €
2900 1,00 € 2900,00 20% 580,00 € 2 320,00 €
3000 1,00 € 3000,00 20% 600,00 € 2 400,00 €
PASSERELLE 2

302 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


CORRIGE CAS NOUVELLE REPUBLIQUE AVRIL 2015

Partie n°1 – Dressez le diagnostic de la Nouvelle République et


de la PQR en général.
1–D
 ressez le diagnostic SWOT de la NR et de la PQR (Presse Quotidienne Régio-
nale) en général à l’aide du contexte et de l’article La PQR est morte, vive la PQR ?

CORRIGÉ
Le nouvel économiste N°1662 – mai 2013

Les forces Les faiblesses


Suite à la fusion de la NR et Centre Erosion des ventes en magasin
Presse mutualisation des informations Le coût du portage à domicile (frais
générales de ses titres, des journalistes de main d’œuvre et de carburant)
rédigent des informations nationales
et internationales pour tous les titres

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


du groupe. Constitution d’une base
informative destinée aux différents
supports.

Leader sur le département de la Vienne


Forte notoriété des titres
Grande diversité des produits et ser-
vices proposés
Densification du réseau de distribution
Partenaires de nombreux évènements
Nouvelle version du site Internet per-
mettant un accès en continu à l’infor-
mation, notamment avec l’application
sur iPhone
Développement de l’abonnement PDF
pour la clientèle professionnelle
+50 % des lecteurs sont des abonnés
Le portage à domicile et la qualité du
service
Mise à disposition d’une information
de proximité, locale.
Le maillage du territoire grâce à des
équipes de journalistes sur le terrain
capables d’intervenir très rapidement.
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 303


Opportunités Menaces
Besoin d’informations locales et de Pression concurrentielle forte des mé-
proximité de la part du lectorat dias dans divers formats (le bon coin,
Les relais de croissance se situent les gratuits, Internet…)
désormais dans de nouveaux métiers La multiplication des émetteurs em-
périphériques comme la production piète sur ses territoires.
CORRIGÉ

de salons ou la gestion de parcs d’ex- Marché de la Presse écrite en crise


position. (érosion des ventes et lectorat vieillis-
La PQR représente des marques fortes sant)
et de proximité à associer à des évène- Crise économique, diminution des
ments thématiques budgets publicitaires des annonceurs.
Le taux d’équipement en smartphones Une baisse récurrente des recettes
et tablette qui évolue rapidement, publicitaires soit -20 % entre 2007 et
permet le développement des appli- 2012.
cations Internet notamment sur les Diminution également des annonces
GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

smartphones et tablettes. légales relatives aux marchés publics


Proposer aux annonceurs un ciblage du fait des restrictions budgétaires
précis et géolocalisé de lecteurs, pri- dans les communes et collectivités.
vilégier l’audience utile au lecteur Une baisse du marché des petites an-
lambda. nonces de particuliers à particuliers de
l’ordre de 20%, concurrence des gra-
tuits et sites Internet.
Erosion du lectorat, notamment chez
les jeunes de moins de 34 ans, qui ne
sont que 25 % sur la tranche d’âge à
consommer.
Les ventes diminuent on constate une
baisse de 22.12 % entre 1987 et 2012.
Des coûts de distribution élevés

2 – Q
 uels sont les axes de développement que vous retenez pour limiter l’érosion des
ventes au regard des enjeux associés à votre diagnostic ?
• Développer les partenariats avec les diffuseurs et les associations lors des mani-
festations qu’ils organisent dans le département.
• S’affirmer en tant qu’interlocuteur local de référence.
• Poursuivre l’essor des applications numériques.
PASSERELLE 2

304 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


2ème partie : Développer les ventes du pack brocante
La NR souhaiterait augmenter son chiffre d’affaires et le nombre de ventes de Pack
Brocante. Pour cela votre responsable vous demande d’effectuer un diagnostic de la
Presse Quotidienne Régionale (PQR).

FICHE INFORMATIONS BROCANTE

CORRIGÉ
Listez les rubriques d’informations devant figurer sur la fiche « INFORMATIONS
BROCANTE » qui sera archivée avec le contrat.

Réponse 2.1
- Date de la manifestation
- Thématique de la manifestation
- Nom de l’organisateur
- Coordonnées de l’organisateur
- Lieu de la manifestation

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


- Nombre de licenciés dans le club
- Date de la parution de l’article souhaité
- Nombre de journaux vendus
- Lieu de livraison
- Heure de livraison
- Adresse de facturation
- Message à inscrire sur les flyers
- Nombre d’affiches souhaitées
- Nombre de journaux souhaités

2 – Préparer l’entretien de vente avec la responsable des écuries châtelleraudaises


Mme Chevalier. Pour ce faire procédez par étape :
2.1 – Résumez le contexte de l’entreprise et le contexte commercial
2.2 – Définissez vos objectifs quantitatifs et qualitatifs
2.3 – Présentez votre stratégie de vente
2.4 – Rédigez l’argumentaire selon la méthode SONCAS/CAP
2.5 – Traitez les objections les plus couramment rencontrées

2.1 – Contexte de l’Entreprise & Contexte Commercial


Contexte de l’entreprise : Quelques points à rappeler :
• La taille de l’entreprise avec le CA, le nombre de salariés
(514 salariés avec un CA de 88 803 307 € et 583 000 lecteurs/jour sur les 5 dépar-
tements)
• La proximité géographique ou relationnelle qu’elle peut avoir avec ses clients/pros-
pects
• L’expérience, sa notoriété, son positionnement, son savoir-faire (leader sur la
vienne, 3ème quotidien régional français, forte notoriété de l’entreprise, savoir-faire :
le rédactionnel durant 70 années)
PASSERELLE 2

• Les références clients, normes… (partenaire de nombreux évènements : ex le top


des entreprises)

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 305


Contexte Commercial : Le marché doit être appréhendé au niveau de la structure
de l’offre et de l’évolution de la demande. Le candidat doit se poser des questions
essentielles :
• pour l’offre : les concurrents sont-ils nombreux ?
• pour la demande : s’agit-il d’un nouveau segment ? d’un marché ouvert ? fermé ?
(nouveau concept : apporter une animation « clé en main » au sein de la brocante)
CORRIGÉ

Pour l’analyse des contextes de l’entreprise et commercial, il faut éviter de résumer,


le paraphrase.
Il est recommandé de faire une approche communication, marketing, management et
financière. Le candidat doit s’appuyer sur les éléments du cas et sur ses connaissances
personnelles.

2.2 - Objectifs Quantitatifs et Qualitatifs


GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

• Quantitatifs :
o Quoi (Quel produit) ? Combien ? (500 minimum pour offrir la remise de 20 %)
Quel CA (400 € minimum remise déduite) ?
• Qualitatifs : Quelle cible ? Quelle image véhiculée au cours de la manifestation ?
Fidéliser et conquérir de nouveaux clients avec la mise en place d’un partenariat
gagnant/gagnant. Etablir une relation de confiance avec ce nouveau concept « Pack
Brocante »

2.3 - Stratégie
Stratégie gagnant/gagnant et par conséquent il faut préparer et mettre en œuvre un
plan de vente :
• Prise de contact et accroche
• Plan de questionnement (découverte du client/prospect)
• Argumentation (SONCAS/CAP)
• Annonce du prix (techniques + - / x)
• Traitement des objections
• Conclusion et prise de congé (utiliser le « closing » alternatif : proposer une date de
livraison)
Repli éventuel : laisser la proposition au client et reprendre un RDV très rapproché en
insistant sur la date de bouclage pour la communication (flyers, affiches).

2.4 – Rédaction de l’argumentaire


➞ Type de messages à « faire passer »

Le client bénéficie d’une opération originale et innovante.


La NR est le média le plus puissant sur la Vienne : 32 000 journaux vendus par jour.
Le client de notre lectorat et de notre notoriété. Relation « Gagnant-Gagnant »
Le client communique à moindre coût.
L’offre « Pack Brocante » dynamise la brocante en créant du trafic.
PASSERELLE 2

➞ Avantages nécessitant un commentaire du vendeur - SONCAS

306 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


➤ Nouveauté

Nous vous proposons une opération de communication inédite. En effet, cette opé-
ration a été lancée par la NR en 2009. Depuis son lancement, cette nouvelle opération
a rencontré un vif succès auprès des nombreux organisateurs de brocante. Le pack
a été vendu auprès de …… Mairies et ….. Associations.

CORRIGÉ
➤ Confort

Mme Chevalier, aujourd’hui nous vous proposons un : Concept Clé en Mains.


Grâce à ce concept, vous ne vous occupez absolument de rien.
En effet, la NR s’engage à réaliser toute la communication de votre brocante. Nous
réalisons :
• Un jeu de 50 affiches en format A4
• Les flyers (Ce journal vous est offert par …)
• Le rédactionnel, qui parait 1 semaine avant la date de la brocante.
• De plus, le jour de la brocante la NR s’engage à vous livrer le journal, les magazines

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


de votre choix et des pochettes correspondant aux nombre de journaux achetés.

Ainsi, il n’y a pas de surcharge de travail pour les organisateurs de la manifestation,


vous pourrez donc profiter pleinement de votre brocante !!

➤ Orgueil

Grâce au PACK Brocante, vous vous distinguez des autres centres équestres.
Nous vous proposons de réaliser un rédactionnel sur vous et votre brocante. Cet
article a pour objectif de vous faire connaître, et de créer du trafic supplémen-
taire dans votre club.
Par conséquent, vous assurez le succès de votre brocante en bénéficiant de notre
notoriété et de notre lectorat.
Vous allez donc surprendre et étonner ou bluffer vos bénévoles et participants !

➤ Sympathie

Le matin de la brocante vous offrez le journal et magazines à vos exposants. Ainsi,


vous améliorez le confort de vos exposants, en leurs proposant de la lecture. En
venant dans votre brocante vos exposants jouiront d’un climat convivial.

De plus, par ce présent vous les remerciez de leur participation et les fidélisez.

➤ Prix (Utiliser la technique de l’addition, soustraction, multiplication et diffusion)

Cette opération vous offre la possibilité de communiquer à moindre coût. Au-


jourd’hui nous vous proposons une opération très compétitive, comprenant : Un
rédactionnel, des affiches, des flyers, des magazines, des poches et des journaux.
De plus, vous bénéficiez d’une remise de 20%
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 307


➞ CAP

Caractéristiques Avantages Preuves


Nouvelle République Véritable vecteur de Site internet
créée en 1944 communication depuis
70 ans avec une forte
notoriété
CORRIGÉ

Aujourd’hui application
i-phone
Savoir-faire expérience Groupe de presse et de Plaquette de
médias français, vous communication avec le
bénéficiez du sérieux de site internet
la presse régionale avec
583000 lecteurs/jour sur
les 5 départements
GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE

Diversification des
produits (les gratuits,
les jeux, années 60, les
packs brocante, camping
noël…)
Pack Brocante Journal lu par 201 000 PPT sur les packs
lecteurs le dimanche, brocantes avec les
vous allez toucher les témoignages des
personnes qui vous exposants
intéressent
Concept Clé en main Vous allez bénéficier Communication clé en
d’un article annonçant mains
la brocante avec un jeu Affiches et flyers
d’affichettes
Encart rédactionnel
Il vous permettra de
fidéliser et de conquérir
de nouveaux exposants
Il vous permettra de
remercier les participants
et d’augmenter le trafic
au sein de la brocante
Prix 400 € TTC Votre opération vous Proposition chiffrée
reviendra 0.80 € par titre
distribué y compris flyers,
affiches et rédactionnel
PASSERELLE 2

308 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


2.5 – Traitement des objections :
➞ « Je n’ai pas besoin de communiquer autant sur ma brocante.»
Je vous propose aujourd’hui, un support adapté et innovant et qui vous permettra
d’augmenter le trafic de votre brocante avec un tarif raisonnable. Qu’en pensez-vous ?

➞ « Cette opération représente une charge de travail ? »

CORRIGÉ
C’est un concept clé en mains et tout est pris en charge pour nos services et vous ne
vous occupez absolument de rien. En effet, la NR s’engage à réaliser toute la commu-
nication de votre brocante. Nous réalisons :
• Un jeu de 50 affiches en format A4
• Les flyers (Ce journal vous est offert par …)
• Le rédactionnel, qui parait 1 semaine avant la date de la brocante.

De plus, le jour de la brocante la NR s’engage à vous livrer le journal, les magazines


de votre choix et des poches correspondant aux nombre de journaux achetés.

GESTION ET NEGOCIATION COMMERCIALE


Ainsi, il n’y a pas de surcharge de travail pour les organisateurs de la manifestation,
vous pourrez donc profiter pleinement de votre brocante !

➞ « Et si la météo n’est pas propice le jour de la manifestation ? »


Le pack est remboursé

➞ « Je trouve que le prix est un peu élevé ! »


Votre opération vous reviendra à 0.80 centimes d’euro (400 €/500)
Aujourd’hui nous vous proposons une opération très compétitive, comprenant : Un
rédactionnel, des affiches, des flyers, des magazines, des poches et des journaux.
De plus, vous bénéficiez d’une remise de 20% avec la livraison gratuite.
Est ce que cela vous convient ?

400 / 0.30 = 1 333.33 € de SR


soit 1 333.33/ (2 ml x (6 € x 1.10) =
soit 1 333.33/13.20 = 101
Ses frais seront couverts à partir de 101 exposants.

PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 309


INFORMATIQUE
SUJET

Programme, conseils, bibliographie

Public concerné
Licence 3 et master d’informatique.

Nature de l’épreuve
Des questions de cours et des petits exercices pour la partie Informatique générale,
un ou deux algorithmes à écrire pour la partie algorithmique, un MCD (Modèle
Conceptuel de Données) à créer pour la partie Systèmes d’informations.

Programme
Informatique générale :
• les systèmes de numération (binaire, octal, hexadécimal et décimal) ;
• la structure de base d’un micro-ordinateur (mémoire centrale, unité arithmétique et
logique, unité de commandes) ;
• les fonctions logiques (AND, OR, XOR, NOR, NAND) ;
• Internet et e-business.

Algorithmique :
• les séquences simples ;
• les boucles (pour, répéter, tant que) ;
• les séquences conditionnelles (si alors sinon, cas parmi) ;
• procédures et fonctions (déclarations, utilisation, passage de paramètres) ;
• l’utilisation de tableaux ;
• l’utilisation de pointeurs (listes chaînées simples ou doublement chaînées, piles,
files).
INFORMATIQUE

Systèmes d’informations :
• les entités et les associations ;
• les dépendances fonctionnelles ;
• les cardinalités ;
• les modèles conceptuels de données ;
• les modèles logiques de données.

Bibliographie
• Algorithmique.
• Langage Pascal ou C : tout manuel de langage de programmation.
• Bertrand Bisson, Modèles de données – Étude conceptuelle et relationnelle, éd. Éco-
nomica.
PASSERELLE 2

• Jean-Louis Peaucelle, Systèmes d’information, éd. Économica.


• Hugues Angot, Système d’information de l’entreprise, éd. De Boeck Université.

310 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


INFORMATIQUE

SUJET
} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE


CALCULATRICES AUTORISEES

Partie 1 : Informatique générale

a) Généralités
Qu’est-ce que la CNIL ? Quelle est son utilité ?
Qu’est-ce qu’un logiciel libre ?

b) Réaliser les opérations binaires suivantes


10011011 10111011
+ 111101 + 1101101
= =

c) Conversion
• Recopier et compléter le tableau ci-dessous :

d) Opérations en hexadécimal
Réalisez les opérations suivantes en hexadécimal :
INFORMATIQUE
72A + 95
4B1 - 77
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 311


SUJET

Partie 2 : Algorithmique
Pour faciliter les recherches généalogiques, la mairie d’une petite commune a recensé
ses 500 habitants dans un tableau structuré à une dimension comprenant pour cha-
cun :
• le numéro de sécurité sociale (Num_SS) de la personne ;
• l’identité de la personne (champ unique contenant le nom et le prénom) ;
• sa date de naissance ;
• le numéro de sécurité sociale de son père (si le père est inconnu ou ne fait pas
partie de la commune, Père = « néant ») ;
• le numéro de sécurité sociale de sa mère (si la mère est inconnue ou ne fait pas
partie de la commune, Mère = « néant ») ;
Écrire l’algorithme qui, à partir du numéro de sécurité sociale d’une personne, affiche
l’identité de la personne, sa date de naissance, l’identité de ses parents ainsi que la
date de naissance des parents.
Si la personne n’existe pas ou n’a pas de père ou mère connu, vous afficherez un
message.
Il est conseillé d’utiliser une procédure « Recherche ».

Partie 3 : Système d’informations


L’entreprise de livraison Kilivretou souhaite s’équiper d’une application lui permettant
de gérer son activité. L’entreprise livre des produits à ses clients. Chaque livraison fait
l’objet d’une facture que le client devra régler en une ou plusieurs fois et selon un
mode de paiement qui peut être différent d’une facture à l’autre. Chaque facture non
réglée fait l’objet d’une relance périodique jusqu’à son règlement.

L’entreprise Kilivretou a décidé d’adhérer à GENCOD (Groupement d’Etudes de Nor-


malisation et de Codification), structure de concertation au sein de laquelle sont éla-
borées et diffusées des méthodes unifiées de communication. Suivant les standards
INFORMATIQUE

GENCOD, un paiement règle une facture associée à une livraison, elle-même reliée à
une commande au maximum.

Questions :

Produisez le MCD de l’application.

Indiquez les cardinalités.

Expliquez votre modèle et le choix des cardinalités en quelques lignes.


PASSERELLE 2

312 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


CORRIGE

Partie 1 : Informatique générale

a) Généralités
Qu’est-ce que la CNIL ? À quoi sert-elle ?
La CNIL est la Commission Nationale Informatique et Libertés. Son rôle est défini par

CORRIGÉ
le décret du 17 juillet 1978. Elle gère et administre les entités (entreprises, associa-
tions, pouvoirs publics) qui créent et manipulent des informations personnelles sur
les individus. Une demande d’habilitation à détenir des bases de données informa-
tiques de personnes doit être approuvée par la CNIL par toute organisation ayant à
connaître ces données.

Qu’est-ce qu’un logiciel libre ?


Un logiciel libre est un logiciel dont l’utilisation, l’étude, la modification et la duplica-
tion en vue de sa diffusion sont permises, techniquement et légalement, ceci afin de
garantir certaines libertés induites, dont le contrôle du programme par l’utilisateur et
la possibilité de partage entre individus.
Ces droits peuvent être simplement disponibles (cas du domaine public) ou bien éta-
blis par une licence, dite « libre », basée sur le droit d’auteur. Les licences « copyleft »
garantissent le maintien de ces droits aux utilisateurs même pour les travaux dérivés.
Les logiciels libres constituent une alternative à ceux qui ne le sont pas, qualifiés de
« propriétaires » ou de « privateurs ». Ces derniers sont alors considérés par une partie
de la communauté du logiciel libre comme étant l’instrument d’un pouvoir injuste, en
permettant au développeur de contrôler l’utilisateur.
Attention à ne pas confondre un logiciel libre et un logiciel gratuit.

b) Réaliser les opérations binaires suivantes


10011011 10111011
+ 111101 + 1101101
= 11011000 = 100101000

c) Conversion
INFORMATIQUE

d) Opérations en hexadécimal
72A + 95 = 7BF
4B1 – 77 = 43A
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 313


Partie 2 : Algorithmique
Programme Genealogie

Structure habitant
NumSS : chaine
Identite : chaîne
CORRIGÉ

DateNaissance : entier
Pere : chaîne
Mere : chaîne
Fin Structure

Variable globale
TabHabitant[500] : habitant

Fonction Recherche(TabHabitant, NumSS) : entier


Debut
I <- 1
Tant que I < 500 et TabHabitant[i].NumSS <> NumSS Faire
I <- I + 1
Fin Tant Que
Si TabHabitant[I].NumSS = NumSS Alors
Retourner(i)
Sinon
Retourner(0)
Fin si
Fin

Variable
IndHabitant; IndPere, IndMere : entier

Début
Afficher (”Entrez le numéro de sécurité sociale recherché : ») ; Saisir NumSS
IndHabitant <- Recherche(TabHabitant, NumSS)
Si IndHabitant = 0 Alors
INFORMATIQUE

Afficher (”Cette personne ne fait pas partie de la commune”)


Sinon
Afficher (”Identité :” + TabHabitant [IndHabitant].Identite)
Afficher (”Date de naissance :” + TabHabitant[IndHabitant].
DateNaissance)
Si TabHabitant[IndHabitant].Pere = ”néant” Alors
Afficher (”le père est inconnu ou ne fait pas
partie de la commune”)
Sinon
IndPere <- Recherche(TabHabitant,
TabHabitant[IndHabitant].Pere)
Afficher TabHabitant [indPere].Identite + ‘ ‘ +
TabHabitant [IndPere].DateNaissance
PASSERELLE 2

Fin Si
Si TabHabitant[IndHabitant].Mere = ”néant” Alors
Afficher (”la mère est inconnue ou ne fait pas
partie de la commune”)

314 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Sinon
IndMere <- Recherche(TabHabitant,
TabHabitant[IndHabitant].Mere)
Afficher TabHabitant[indMere].Identite + ‘ ‘ +
TabHabitant[IndMere].DateNaissance
Fin Si
Fin si

CORRIGÉ
Fin

Partie 3 : Système d’information


Modèle conceptuel de données et cardinalités

Explication :
Une livraison peut contenir 1 ou N produits.
Un produit peut se trouver dans 0 ou N livraisons. INFORMATIQUE
Une livraison d’adresse à 1 client et un seul.
Un client peut recevoir 0 ou N livraisons.
Une livraison donne lieu à 1 ou N factures.
Une facture n’appartient qu’à une et une seule livraison.
Une facture est acquittée par 0 ou N paiements.
Un paiement ne règle qu’une facture.
Une facture peut être relancée 0 ou N fois.
Une relance n’appartient qu’à une facture.
Un client reçoit 0 ou N factures.
PASSERELLE 2

Une facture n’est adressée qu’à 1 client.


Un client utilise un ou N modes de paiement.
Un mode de paiement peut être utilisé par 0 ou N clients.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 315


ITALIEN
SUJET

} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE

I- Synthèse en italien d’un document rédigé en italien en 150 mots


(+ ou - 10 %)

Disoccupati e rassegnati : i giovani « NEET »

Abbiamo preso la Toscana, una delle regioni una volta più ricche e ben amministrate
d’Italia, come esempio per parlare di un problema che è sempre più grave nell’Italia
intera : quello dei giovani senza lavoro e che ormai non studiano e sono troppo sco-
raggiati per cercare un impiego.
Un giovane su cinque in Toscana è senza lavoro e, nel primo semestre del 2013, per
la prima volta la disoccupazione degli under 30 ha superato le 100.000 unità. Ma il
dato più impressionante riguarda i cosidetti Neet (Not in education, employement
or training) : i ragazzi che non studiano, non lavorano, non fanno formazione o
tirocini. Sono la generazione dei senza lavoro : i rassegnati che vivono ormai senza
sperare più nel futuro. L’Istituto nazionale di statistica (ISTAT) li definisce « inattivi »
e secondo il centro di ricerca toscano IRPET nella regione sono circa 60.000, cioé il
58 % dei disoccupati. Nicola Sciclone, un ricercatore dell’ IRPE, dice che « si tratta
di un fenomeno in crescita, esplosivo, una ferita addirittura più dolorosa della piaga
sociale della disoccupazione ‘tout court’».Tra il 2008, ovvero prima della crisi, e il
primo semestre del 2013 la progressione della disoccupazione tra gli under 30 è
impressionante in tutta l’Italia e anche in Toscana. Anche in Toscana ci sono altri dati
allarmanti che mostrano il fenomeno in tutta la sua gravità e certificano la peggiore
qualità dell’occupazione giovanile. I giovani appaiono chiaramente come più esposti
al ciclo economico negativo e in alcuni settori le aziende preferiscono assumere
personale esperto e quindi più maturo. Come dicono molti giovani : « in molti casi ci
dicono che non abbiamo esperienza ….ma come si fa ad avere esperienza se nessuno
ti prende e ti chiama ? ». In giugno a Villa La Pietra (proprio qui, in Toscana) si è
svolta una conferenza internazionale sul tema « Generazione senza lavoro : i giovani
disoccupati e scoraggiati ». In questa riunione di esperti è stato analizzato l’andamento
del fenomeno nei vari paesi europei e sono state valutate le politiche della Commis-
sione UE. Così, oltre ai numeri, emergono anche le cause del boom dei Neet, cause
che per quanto riguarda l’Italia e la Toscana non si fermano alla crisi economica
globale. Molti esperti ritengono che incida anche lo scollamento tra mondo della
ITALIEN

scuola e mondo del lavoro : oggi le imprese dispongono di minori risorse, rispetto
al passato, per la formazione dei giovani in azienda e chiedono quindi di assumere
giovani con profili scientifici e tecnici già elevati. Questo aumenta lo scollamento tra
i bisogni delle aziende e la scuola e aumenta la disperazione dei giovani. Tanto più
che ormai anche avere un diploma sembra non essere più sufficiente e questo non
fa che aumentare il numero di giovani scoraggiati che abbandonano anche l’idea di
continuare gli studi. Naturalmente ci sono anche quelli che si ribellano e che non
sono disposti a finire nella categoria dei Neet, ma senza dei massicci programmi di
PASSERELLE 2

aiuto all’avviamento al lavoro dapparte dell’UE sembra difficile pensare che le cose
possano cambiare. Infatti, sebbene ci siano differenze significative tra i diversi stati
dell’UE, in tutti la disoccupazione dei giovani ha risentito dei cambiamenti del PIL in
misura maggiore che la disoccupazione generale. Dappertutto i giovani sono apparsi

316 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
molto più vulnerabili in periodo di recessione e per questo la Commissione europea
cerca di lanciare una serie di programmi specifici di inserzione professionale rivolti ai
giovani e soprattutto ai giovani Neet.
La Repubblica, Firenze, 04/11/2013, (testo adattato 630 parole)

II - Synthèse en italien d’un document rédigé en français en 150 mots


(+ ou - 10 %)

Ces 900.000 jeunes découragés de tout.

En France près de 900.000 jeunes de 15 à 29 ans n’étudient pas, mais ne cherchent


pas pour autant du travail. Aussi inquiétante que méconnue, cette statistique, ce
presque million de jeunes à la dérive, qui se considèrent eux-mêmes inactifs, était
récemment mis en lumière dans une note du Conseil d’analyse économique sur
l’emploi des jeunes peu qualifiés.
C’est un zoom, à partir d’une notion utilisée depuis 2010, celle des NEET, qui a permis
ce nouvel éclairage sur la jeunesse. En France 1,9 million de jeunes gens ne sont ni
en emploi, ni en études, ni en formation. Des NEET (Not in Education, Employement
or Training : selon la terminologie européenne) dont le nombre a cru avec la crise,
jusqu’à atteindre 17 % des 15-29 ans. Parmi ces jeunes en situation de grande vul-
nérabilité, une petite moitié d’entre eux ne se considèrent plus comme demandeurs
d’emploi. Découragés.
Les profils, les parcours, les moyens de subsistance (avant le RSA à partir de 25 ans)
et les modes de vie de ces jeunes n’ont encore fait l’objet d’aucune enquête nationale.
Il demeure complexe d’étudier ces invisibles qui ne fréquentent ni l’éducation natio-
nale, ni les missions locales, ni Pôle emploi.
Des jeunes « en perte de confiance des institutions censées les aider et qui ont intégré
une espèce de fatalité de la précarité », comme les définit Joaquim TIMOTEO, cher-
cheur à l’Institut national de la jeunesse. Être d’un faible niveau éducatif, issu de
l’immigration et d’un ménage à faible revenu ou vivre dans une région reculée sont
autant de facteurs favorisant l’inscription dans le groupe plus large des NEET, dont
85% n’ont pas dépassé le lycée et 45 % le collège.
Bon nombre des 150.000 jeunes qui sortent chaque année du système scolaire sans
le moindre diplôme sont dépourvus des compétences et de l’estime de soi minimale
pour faire bonne figure auprès d’un employeur. Avec l’échec scolaire, ils sont entrés
dans un rapport conflictuel aux institutions.
ITALIEN

Ils sont en déshérence, résignés et découragés et bien évidemment la durée et l’am-


pleur de la crise sont pour beaucoup dans ce renoncement. A quoi bon se démener
quand la probabilité de trouver un emploi est si faible, quand leurs parents, déjà,
ont connu si longtemps le chômage, quand même le copain qui a décroché son BTS
végète comme surveillant au collège et quand, sans diplôme, le Graal se limite à
quelques jours d’intérim ?
Des vies « en suspension », « circulaires », cloîtrés chez les parents, et dont la socio-
PASSERELLE 2

logue de la jeunesse Cécile Van de Velde décrit la fréquence grandissante dans une
France rurale et celle des périphéries urbaines comme «  une forme de pathologie
sociale. Ils sont comme des bateaux, échoués. Conscients de la dureté des règles, ils se
retirent du jeu. C’est une forme de résistance, de protection aussi ».

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 317


SUJET

« C’est plus la peine qu’on y pense », dit Bernadette (jeune fille de 23 ans) : « j’ai arrêté
le CAP fleuriste au lycée pro parce que les filles se moquaient de moi. Un an après je
suis allée à Pôle emploi, mais parler aux gens ça me bloque, j’ai toujours peur qu’ils
me jugent. Quand je leur ai dit que j’étais en classe Segpa, au collège, le Pôle emploi
n’avait pas de travail pour moi ! A la mission locale ils m’ont proposé une mise au
niveau. Fallait attendre un an ». Bernadette n’y est pas retournée.
Dans certaines familles, cette vie avec si peu, repliée sur le foyer, est le seul modèle
jamais connu et le travail n’apparaît pas comme possible.
L’inactivité déclarée au moment précis de l’enquête emploi, qui établit la statistique,
n’est ni forcément durable, ni forcément dramatique, tempère Francis Vernède, socio-
logue à la mission régionale Rhône-Alpes sur l’exclusion. Elle peut être « un temps de
latence pour se reconstruire. Ces jeunes doivent passer du statut d’élève raté à celui du
chercheur d’emploi émérite, selon l’injonction de l’Etat. Cela demande une maturité ».
Il peut se produire un déclic. Les parcours sont chaotiques, les vies fragmentées, les
allers retours nombreux entre activité et inactivité. En une année, les deux tiers des
900.000 jeunes repérés comme inactifs par la statistique auront connu une situation
différente.
Pascale Krémer, Le Monde, 03/06/2013 (texte adapté, 649 mots).

III - Production libre en italien en 200 mots


(+ ou – 10 %)

Utilizzando i due testi cercate di spiegare come viene visto in Francia e in Italia il
problema dei « Neet » e cosa pensate voi di questo problema.
ITALIEN
PASSERELLE 2

318 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Corrigés
I- Synthèse en italien d’un document rédigé en italien: 150 mots + ou – 10 %.
Disoccupati e rassegnati : i giovani « NEET ».

Questo testo parla del problema dei giovani « Neet » in Italia .Lo fa prendendo come
osservatorio una regione tra le più ricche del paese,almeno fino alla crisi : la Toscana.

CORRIGÉ
Anche in Toscana, come nel resto dell’Italia ci sono molte decine di migliaia di gio-
vani disoccupati che oramai non cercano neanche più un lavoro e che nello stesso
tempo hanno abbandonato gli studi e non seguono formazioni di sorta. Negli ultimi,
anni la progressione della disoccupazione tra i giovani sotto i trent’anni é aumentata
in maniera impressionante in Toscana e in tutta l’Italia. Ma se la crisi é una delle cause
di questa situazione bisogna anche rilevare che il fenomeno era cominciato prima
del 2008 e che quindi esistono anche altre cause. Secondo l’articolo essa dipende
anche dallo scollamento tra sistema scolastico e mondo del lavoro. In ogni caso sia il
Governo italiano che la Commissione europea stanno cercando delle soluzioni.
(154 parole)

II- Synthèse en italien d’un document rédigé en français:150 mots + ou – 10 %.


Ces 900.000 jeunes découragés de tout.

Ci sono in Francia più di 900.000 giovani dai 15 ai 19 anni che non studiano,non lavo-
rano e non cercano lavoro. Sono quelli che con la terminologia dell’Unione europea
sono chiamati : « Neet ». Molti di loro fanno parte di quei 150.000 giovani che escono
dal sistema educativo francese senza diploma ogni anno e che mancano quindi sia di
competenze che di autostima. Sono scoraggiati e non cercano neanche più un lavoro.
Mancano inchieste serie su come questi giovani sopravvivano e su quali siano i loro
stili di vita . Si sa che si tratta di giovani di famiglie modeste e spesso di immigrazione
recente, ma anche di giovani che vivono in ambiente rurale o nelle grandi perife-
rie urbane.La crisi ha evidentemente accentuato il fenomeno, anche se c’é qualche
voce ottimista che dice che in ogni caso prima o poi i giovani inattivi troveranno un
impiego e arriveranno a ricostruirsi.
(149 parole)
III- Production libre en italien:200 mots + ou -10 %.

I due articoli ci parlano di un fenomeno molto grave apparso negli ultimi anni in
Europa : quello dei giovani che la terminologia europea chiama « Neet ». Una sigla
inglese che significa « giovani che non lavorano, non studiano e non sono in forma-
zione ». Sono presenti in tutti i paesi europei e sono molto numerosi sia in Italia che
in Francia. Con una differenza : in Italia ci sono ormai giovani disoccupati scoraggiati
ITALIEN

che non cercano più lavoro anche tra i diplomati , mentre in Francia i 900.000 mila
« Neet » sono perlopiù dei giovani che non hanno terminato gli studi e che non hanno
nessuna qualificazione. Se in Italia si puo’ parlare di una generazione senza lavoro e
di un problema legato alla crisi e anche a un certo scollamento tra mondo del lavoro
e scuola, in Francia il problema é più sociale e i giovani « Neet » sono soprattutto
presenti nel mondo rurale e nelle periferie delle grandi città. In ogni caso i governi e
la Commissione dell’Unione europea sono molto preoccupati e stanno varando tutta
una serie di politiche di sostegno specifiche , perché certo ci sono differenze tra i
PASSERELLE 2

vari paesi e -come abbiamo visto- anche tra l’Italia e la Francia, ma in tutti la disoc-
cupazione dei giovani ha risentito dei cambiamenti del PIL in misura maggiore che
la disoccupazione generale.
(214 parole)

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 319


MANAGEMENT D’UNE ENTREPRISE
SUJET

D’HÔTELLERIE ET DE RESTAURATION
} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE


CALCULATRICES AUTORISEES

MARANATHA
Ce sujet comporte trois dossiers qui portent chacun sur la mise en œuvre des straté-
gies du groupe Maranatha.
Les réponses aux questions nécessitent l’exploitation des documents fournis en an-
nexes mais aussi de vos connaissances de la profession. Chaque fois que nécessaire,
la référence à une annexe précise est indiquée. La prise en compte de l’actualité sera
appréciée.

DOSSIER NUMÉRO UN :
LE DÉVELOPPEMENT DU GROUPE. . . . . . . . . . . . . . . . . . / 7
Le groupe Maranatha, crée en 2000, poursuit avec dynamisme son développement
sur le marché hôtelier français. (Annexes 1 et 2)

1.1 A
 près avoir défini les stratégies de croissance d’une entreprise, précisez,
en justifiant avec exemples à l’appui, celles appliquées par le groupe
Maranatha. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2

1.2 Indiquez l’axe stratégique de développement du Groupe (spécialisation,


intégration, diversification externalisation ou désengagement) et montrez qu’il
est en conformité avec sa base stratégique (ensemble des Domaines d’Activités
Stratégiques) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2

1.3 D
 ans le cadre de son développement, identifiez clairement la stratégie
générique du Groupe (Domination globale par les coûts, différenciation,
concentration ou focalisation) qui lui procure un avantage concurrentiel . . . /1
MANAGEMENT

1.4 Proposez une analyse quantitative du développement du Groupe


en comparant : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2

- d’une part, entre 2010 et 2012, le taux moyen de croissance du nombre


d’hôtels et du chiffre d’affaires correspondant
- d’autre part le nombre d’hôtels acquis en 2013 aux prévisions à fin 2013

DOSSIER NUMÉRO DEUX :


LA RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . /6
PASSERELLE 2

Afin de garantir la réalisation de sa finalité, le groupe Maranatha entend se mon-


trer responsable sur le plan sociétal, notamment envers toute personne physique ou
morale ayant une influence sur ses actions. (Annexe 3)

320 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
2.1 Définissez le concept de partie prenante et présentez celles du groupe
Maranatha. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2

2.2 Relevez les actions du Groupe qui soulignent la mise en œuvre de sa


responsabilité sociétale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2

2.3 Appréciez, pour le Groupe, les enjeux de cette responsabilité sociétale . . . . /2

DOSSIER NUMÉRO TROIS :


LA STRATÉGIE FINANCIÈRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /7
Pour consolider le développement du Groupe, les responsables multiplient les mon-
tages financiers en faisant appel notamment à des particuliers. (Annexes 1 et 4)

3.1 Citez les modalités de financement des activités du groupe Maranatha depuis sa
création . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2

3.2 D
 istinguez les modes de financement par les particuliers, montrez comment ils
renforcent le bilan comptable du Groupe et indiquez les garanties constituées
pour l’investisseur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2

3.3 A partir des données du compte de résultat consolidé du Groupe et compte tenu
des hypothèses suivantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /3

- 10% et 20% des autres charges d’exploitation nettes des autres produits d’exploi-
tation sont à rattacher respectivement aux charges de personnel et au coût
d’occupation;
- 5% et 10% des impôts et taxes sont à rattacher respectivement aux charges de
personnel et au coût d’occupation ;
- 7% des charges financières nettes des produits financiers sont à rattacher aux
frais généraux

1° Recopiez et complétez le tableau de gestion présenté dans l’annexe A. (Calculez


les montants à l’euro près et les ratios, en pourcentage, à 10-2 près).
2° Commentez la valeur des ratios et leur évolution. MANAGEMENT
3° Evaluez la profitabilité du Groupe et concluez quant à l’appel d’Olivier CARVIN,
président du groupe Maranatha.
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 321


SUJET

ANNEXE 1 : Le groupe Maranatha


Source : Site du Groupe

Crée en 2000, le groupe Maranatha poursuit sa croissance et consolide ses fondamen-


taux : gestion saine et équilibrée, qualité de service, investissements dans des établis-
sements de caractère sur des emplacements privilégiés et développement d’une offre
immobilière d’investissement simple et sûre et portant sur le long terme.

TROIS PÔLES D’ACTIVITÉS STRATÉGIQUES


Ces dernières années, Maranatha Hôtels & Résidences a acquis et entièrement rénové
23 établissements sur Paris et dans le grand Sud-Est de la France.
La croissance se poursuit avec, en projet, en moyenne entre 3 et 5 ouvertures par an.
Le Groupe a structuré ses équipes autour de trois activités principales :

Maranatha Hôtels et Résidences

La structure de gestion des hôtels, dont la mission est le suivi et le développement


des hôtels du groupe Maranatha Hôtels & Résidences, a pour ambition première de
s’imposer comme un groupe reconnu pour la qualité de ses hôtels, la diversité de ses
prestations et la disponibilité de l’ensemble de son personnel.

Maranatha Patrimoine et Immobilier

La structure immobilière et promotion a pour mission la vente de chambres sous


le régime de défiscalisation de la loi Bouvard. Le groupe Maranatha a développé
une offre d’investissements locatifs et immobiliers pour financer son développement
depuis 2008.
Maranatha Patrimoine et Immobilier est un groupe reconnu pour la qualité de ses
produits et la qualité de son service : disponibilité, soutien et suivi commercial, logis-
tique, juridique et financier auprès des professionnels de la finance et des conseillers
en gestion de patrimoine.

Maranatha Capital
MANAGEMENT

Le pôle « finance » de Maranatha développe des offres d’investissements au capital


de société en commandite pour l’achat de fonds de commerce et pour bénéficier
d’avantages fiscaux.
Finotel Revalorisation, Finotel Revenu, Finotel Revenu VIP : ces nouvelles offres per-
mettent au Groupe de poursuivre sa croissance et de maintenir son rythme d’ouver-
ture d’hôtels, 3 à 5 par an, sur les 5 prochaines années.

DEUX GAMMES D’HÔTELS


Le groupe propose deux gammes d’hôtels de caractère, situés sur des sites pres-
tigieux, pouvant répondre à la fois aux attentes d’une clientèle « loisirs » et d’une
clientèle « affaires » :
PASSERELLE 2

Une gamme « Etapes et Tradition » regroupe des établissements confortables, ac-


cessibles à tous les budgets
Une gamme « Charme et Patrimoine » rassemble des hôtels de caractère qui se
différencient par leur authenticité et leur prestige.

322 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
La répartition entre les deux gammes est équilibrée en nombre de chambres, y com-
pris les acquisitions en cours.

DES EMPLACEMENTS DE PREMIER ORDRE


Implantés principalement dans le Sud de la France, dans les Alpes et Paris, des ré-
gions qui offrent de nombreuses opportunités, tous nos hôtels se situent à proximité
de sites touristiques de premiers plans, valeurs sûres pour des hôtels de caractère.
De Paris à Nice, en passant par les Alpes, nous proposons une diversité d’hôtels
et résidences, avec chacun leur caractère et leurs particularités. Ils répondent aux
différents besoins des clients individuels, groupes, loisirs ou affaires, et garantissent
confort, modernité, hygiène irréprochable et, surtout, un accueil chaleureux, profes-
sionnel et personnalisé.
Le tournant de Paris a été pris en 2011 avec l’acquisition de l’hôtel « New Montmartre »
qui devient un concept de boutique hôtel « Montmartre Mon amour » situé idéalement
à deux pas du Sacré Cœur.
Les sites sont choisis d’une part pour leur attractivité touristique mais d’autre part
pour leur proximité concentrés sur un axe Paris-le-Sud pour faciliter la gestion et
l’animation du réseau.

LES NOUVELLES IMPLANTATIONS


Créé en 2000, le groupe Maranatha poursuit son développement selon une ligne stra-
tégique claire : le développement d’un parc hôtelier de qualité et diversifié sur un axe
Paris-le Sud, une gestion saine et équilibrée des hôtels, et le recours à un financement
via le principe LMNP Bouvard, les partenariats avec les banques ou les Sociétés de
gestion de capital investissement comme 123 Venture.

Les nouvelles implantations


L’axe de développement Paris – Marseille – Côte d’Azur, en passant par les Alpes, est
un choix qui permet d’investir dans des projets ambitieux compte-tenu de 2 facteurs
clés de succès : la proximité géographique pour le suivi du projet et l’animation du
réseau d’hôtels, et la qualité des emplacements liée à l’implantation dans des zones
touristiques de premier plan. L’ultime critère de choix d’une implantation se fait sur
l’établissement lui-même, nous misons sur des hôtels de caractère ayant un potentiel MANAGEMENT
pour un projet de rénovation.

PACA, 1ère région touristique de France


Le tourisme en PACA se porte bien et les prévisions pour les années à venir sont
prometteuses. La demande est donc là, reste à répondre aux attentes de la clientèle
et aux évolutions de la demande. En effet, outre la qualité du service et de l’héber-
gement, les visiteurs recherchent infrastructures et activités d’où l’importance de leur
amener ce service, et aussi le bon prix, d’où la nécessité de pratiquer le yield mana-
gement (adaptation de l’offre à la demande). Lors des périodes de basse saison c’est
une clientèle «affaires» qui assure la croissance des taux d’occupation et le lissage de
l’activité.
PASSERELLE 2

Les implantations futures


Le rythme d’ouverture prévu est de 3 à 5 hôtels par an, selon les opportunités sur le
Sud-Est de la France et sur Paris. Nous souhaitons rester très vigilant sur la qualité des
emplacements, règle absolue pour réussir sur ce marché.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 323


SUJET

Les dernières acquisitions ou rénovations en cours


• Acquisition du Grand Hôtel du Midi*** à Montpellier
• Acquisition de l’hôtel Jules César**** à Arles
• Rénovation de l’hôtel Excelsior *** à Nice
• Rénovation de l’hôtel Montmartre Mon Amour*** à Paris
• Rénovation de l’hôtel Marmotel*** à Pra Loup
• Rénovation de l’hôtel Le Grand Aigle**** à Serre Chevalier

LES CHIFFRES CLÉS


Tous les hôtels du groupe font partie d’enseignes qui apportent leur marque, leur
notoriété et leur centrale de réservation. Pour Maranatha, c’est l’assurance d’une ren-
tabilité entre 8 et 12% du RBE.

Structure du capital

En 2011, le Capital Social du Groupe est de 7 M€, détenu à 60% par Olivier Carvin
et à 40% par des investisseurs privés. Le Groupe est valorisé à 35 M€ ; les bénéfices
après loyers sont de 5% du CA.

Evolution du chiffre d’affaires

Avec un chiffre d’affaires en constante progression, la solidité financière du groupe


permet l’ouverture sur demain. L’année 2011 a été marquée par une très nette pro-
gression du CA, due non seulement à l’augmentation du chiffre d’affaires des hôtels
mais aussi au chiffre d’affaires de l’activité « Immobilier et Patrimoine ».

Année 2010 2011 2012 2013 * 2014 *


Nombre d’hôtels 5 7 14 19 24
Chiffre d’affaires en k€ 4 549 7011 13 268 20 000 26 000

* Prévisions

Autres chiffres clés parus dans un article du journal L’Hôtellerie Restauration le


06/06/2013 (estimations à fin 2013) :
MANAGEMENT

Parc chambres : 1 200 ; Nombre d’hôtels : 30 ; Collaborateurs : 400 ; Cash-Flow :


3 M€ ; Valeur du groupe : 72 M€

LE MOT DU PRÉSIDENT : Olivier CARVIN


Entrepreneur dans l’âme et gestionnaire de formation, j’ai développé avec passion le
Groupe Maranatha. Aujourd’hui, alors que ses bases sont solides et que son dévelop-
pement s’accélère, je suis fier du chemin parcouru et du professionnalisme de mes
équipes.
La gestion hôtelière ne s’improvise pas. Mélange de rigueur et d’anticipation, elle
nécessite un réel sens de l’écoute et le souci du détail qui fera la différence. C’est ce
PASSERELLE 2

travail quotidien qui nous permet d’offrir au touriste comme à l’homme d’affaire un
label de confort, de qualité et de raffinement avec une profonde volonté de réussir à
nous positionner comme un groupe hôtelier français performant.
Côté immobilier et patrimoine, le concept Maranatha, né de la double expertise en

324 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
gestion immobilière et gestion hôtelière, dépasse tous les produits d’épargne du mar-
ché. Les relations avec nos partenaires Conseil en Gestion de Patrimoine nous font
regarder l’avenir avec toujours plus d’ambition, en investissant dans des lieux aussi
emblématique que le moulin de Vernègues ou le Marmotel à Pra Loup.
Notre croissance est pérenne et maîtrisée, et nous restons fidèle à nos valeurs, proche
de nos collaborateurs, à l’écoute de nos clients, partenaires et investisseurs.
Les valeurs se partagent : alors, rejoignez notre Groupe afin que nous vivions en-
semble cette formidable ascension, cette aventure faite d’hommes et de passions.

ANNEXE 2 : M
 aranatha annonce le rachat
de Seven Hôtel Paris du groupe Elegancia
Source : www.service4etoiles.fr ; Date: 06/07/13

Le lundi 1er juillet, le groupe Maranatha a signé le rachat de l’hôtel Seven du groupe
Elegancia .
Cette acquisition qui s’élève à 12,8 millions d’euros a été réalisée avec un groupe
familial dont l’apport
est de 90%. Maranatha a investi 10% de la somme et le solde financé par deux
caisses régionales du Crédit Agricole.
Avec le rachat de ce boutique hôtel thématique qui connaît un fort succès depuis
son ouverture il y a trois ans, affichant un taux de remplissage annuel de 88% et un
prix moyen de 270 euros par chambre, Maranatha renforce son portefeuille parisien.
Le Groupe possède à ce jour 7 hôtels à Paris, 25 hôtels au total et un parc de 1250
chambres (En France, sur un axe Paris – le Sud).

Pour Olivier Carvin, Président et fondateur du groupe Maranatha, cette nouvelle


acquisition renforce la stratégie de développement du groupe, le marché hôtelier
parisien étant extrêmement dynamique et porteur.
« Au delà des atouts financiers majeurs que représente l’hôtel Seven, offrant une excel-
lente rentabilité, cet hôtel à très forte notoriété, idéalement situé dans le 5èmearron-
dissement, proche du Quartier Latin et de la rue Mouffetard, est une superbe vitrine
pour Maranatha ».

Christophe Sauvage, co-fondateur du groupe Elegancia, se félicite de cette transac-


tion : « La vente de ce fleuron d’Elegancia va nous permettre de développer de beaux MANAGEMENT
projets, notre vocation étant de créer de nouveaux concepts hôteliers. La motivation
d’Olivier Carvin et de son équipe d’acquérir cet hôtel exceptionnel nous a convain-
cus et nous savons qu’ils l’exploiteront avec sérieux ».

Inauguré au mois de juillet 2010, le Seven est un hôtel hors norme, tant par la belle
notoriété que le chiffre d’affaires qu’il affiche depuis son ouverture, que par l’univers
qu’il met en scène. Les chambres standard sont de véritables capsules de féerie, du
lit en lévitation, aux jeux de lumières, en passant par la télé à écran plat équipée de
canaux olfactifs : une belle odeur de rose ou de tulipe envahit I’espace lorsque l’écran
diffuse des images de fleurs... C’est une odeur de sable chaud qui se marie aux vues
du Sahara.
PASSERELLE 2

Les suites sont, elles, décorées par sept designers pour des univers aussi différents
que séduisants et élégants.
Le groupe Maranatha exploitera l’hôtel Seven tel qu’il est depuis sa création, en
s’attachant à respecter les moindres détails concourant à une si belle réussite.
L’hôtel Seven compte 28 chambres standard, 7 suites, un bar lounge - cave à vins. Il

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 325


SUJET

est membre des réseaux « Hôtels & Préférence » et « Style, Trendy et Elegant Hotels ».

Fort de ses 13 années d’existence, le groupe Maranatha continue à afficher une


croissance à deux chiffres. Cette croissance se traduit par l’augmentation constante
du chiffre d’affaires et l’acquisition de nouveaux établissements grâce à un modèle de
financement diversifié avec des partenaires solides. Il est passé de 4 hôtels en 2008 à
25 en juillet 2013. L’exercice 2011/2012 affiche une croissance du chiffre d’affaires de
près de 50%. Le groupe Maranatha a, en effet, diversifié ses sources de financement
en associant des banques, des investisseurs institutionnels et des investisseurs privés
soit par la vente de chambres, soit par des tours de table de participation à l’acquisi-
tion de fonds de commerce hôteliers.
Le groupe Maranatha ouvre l’acquisition de ses hôtels à des partenaires stratégiques
mais garde l’entière indépendance quant à la gestion et l’exploitation du parc hôtelier.
Ce dernier compte à ce jour 25 hôtels situés sur un axe Paris-le Sud et répartis en
deux gammes permettant de répondre aux attentes d’une clientèle de loisirs comme
d’une clientèle affaire.

La stratégie d’implantation de Maranatha s’appuie sur 3 points essentiels :

- L’emplacement ou le caractère : lors de son étude, l’établissement concerné doit


proposer un emplacement n°1, au cœur de la ville ou proche d’axes routiers princi-
paux, ou encore une histoire ou une atmosphère singulière.
- Le positionnement : l’établissement doit être à proximité de l’axe Paris - le Sud, que
le Groupe s’est fixé. Un élément essentiel qui permet de concentrer les actions et
faciliter l’animation des équipes
- L’enseigne : un signe fort pour la clientèle. Ainsi Maranatha de par son indépen-
dance, choisit la meilleure enseigne : Kyriad, Best Western, Comfort, lnter-Hôtel,
Châteaux & Hôtels Collection…

ANNEXE 3 : Les hommes au cœur du groupe Maranatha


Source : Site du Groupe

L’ESPRIT DU GROUPE MARANATHA


Le groupe Maranatha, compte tenu de sa croissance rapide, intègre sans cesse de
MANAGEMENT

nouveaux collaborateurs répartis entre le siège à Marseille et les différents hôtels.


A la tête du groupe, on trouve des hommes responsables et professionnels avec une
parfaite maîtrise des compétences et soucieux de respecter les valeurs humaines, de
collaborer dans le respect des engagements et de rapports de confiance.
Les relations humaines sont au cœur de notre dispositif :
- l’attention portée à nos clients à qui nous devons notre succès et pour qui, tous les
jours, nous nous améliorons ;
- la qualité des relations avec nos partenaires qui nous font confiance et grâce à qui,
nous pouvons progresser car nos relations sont basées sur l’échange et la coopé-
ration ;
- et, enfin, les membres du groupe, soudés par la volonté de bien faire, de maintenir
le cap et d’atteindre les ambitieux objectifs fixés ; c’est l’écoute et la prise en compte
PASSERELLE 2

des attentes des uns et des autres qui font le succès et la qualité de l’offre Maranatha.

326 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
LES EFFECTIFS
Répartition de l’effectif au 31/10/2011 :

Commercial/
EFFECTIFS Apprentis : 8% Technique : 4% Polyvalent : 4%
Gestion : 2%
Direction: 11% Réception: 27% Chambre : 18% Cuisine : 18% Salle : 8%

Les effectifs du siège renforcés depuis 2011

Mise en place d’un tandem pour la gestion et l’animation du réseau d’hôtels :


- Le Directeur d’exploitation met en place les procédures de suivi et de gestion et suit
l’activité des hôtels et la structure des charges ;
- La Directrice marketing met en place une stratégie commerciale propre à chaque
établissement avec pour principal objectif l’amélioration des taux d’occupation.

Coordination des chantiers de rénovation, axe stratégique pour le groupe : le Direc-


teur technique encadre l’équipe de six personnes qui constitue l’entreprise MJM, en-
treprise de travaux intégrée au groupe pour mieux maîtriser les chantiers en matière
de coûts, qualité et délais.

Mise en place d’une équipe de promotion des ventes et d’animation des réseaux par-
tenaires : une équipe dédiée, encadrée par un responsable de promotion des ventes,
anime et suit les ventes LMNP et Maranatha Capital ainsi que les conseillers en gestion
de patrimoine qui diffusent l’offre Maranatha.

L’ANIMATION DU PARC HOTELIER


Chaque établissement, même s’il conserve ses spécificités liées à son implantation et
au niveau de ses prestations, bénéficie des services du Groupe : d’une part, des sup-
ports commerciaux ou de marketing et, d’autre part, des supports de suivi de gestion
et de qualité.
Les services de commercialisation du Groupe permettent la représentation des hôtels
lors des salons et dans les réseaux « loisirs ou professionnels », la mise à disposition
d’outils de communication performants.
Dans la gestion quotidienne, les bonnes pratiques sont diffusées au niveau du groupe
MANAGEMENT
et les prix sont négociés à son échelle. Le pilotage des hôtels et le suivi des princi-
paux ratios favorisent une normalisation et une saine émulation entre les équipes. La
preuve, les taux d’occupation augmentent, la rentabilité s’améliore et les baromètres
de satisfaction mis en place dans chaque hôtel nous encouragent encore à progresser
car le client reste notre priorité et maintenir un accueil irréprochable notre but ultime.

L’ANIMATION D’UN RÉSEAU DE PARTENAIRES


L’offre Patrimoine et Immobilier du groupe Maranatha est diffusée par plus de 50
conseillers en gestion de patrimoine, tous spécialistes d’investissements immobiliers
et de défiscalisation. L’offre est ainsi commercialisée partout en France. Le réseau de
PASSERELLE 2

conseillers bénéficie d’un soutien commercial, logistique, juridique et financier.

Un partenariat réussi avec 123 Venture :


Le Groupe Maranatha a acquis trois hôtels avec 123 Venture, un fonds d’investisse-
ment. Après une première opération prometteuse sur Marseille avec Le Kyriad Paradis

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 327


SUJET

conduite fin 2011, l’expérience se renouvelle en 2012. En janvier, le Groupe signe


L’hôtel Exelsior à Nice, un établissement à l’architecture « Belle époque » à proximité
de la promenade des Anglais et, en mars, Les Jardins de Montmartre, un hôtel au
charme Haussmannien. Le partenariat se poursuit et se consolide. Nul doute que
d’autres opérations verront le jour avec des sociétés de gestion de capital investisse-
ment.

UNE DYNAMIQUE COMMERCIALE


Chacun de nos hôtels, excepté sur des marchés comme Paris, Nice ou encore Pra-
Loup qui n’en ont pas besoin, appartient à une enseigne de l’hôtellerie. Elles ap-
portent leur marque, leur notoriété et leur centrale de réservation. Pour Maranatha,
c’est l’assurance d’une rentabilité entre 8 et 12% sur les valeurs d’acquisitions.
Les chaînes sont un signe fort pour les clients de l’hôtellerie et, donc, un facteur
d’amélioration des taux d’occupation. Le Groupe Maranatha a choisi de travailler avec
les enseignes : Châteaux & Hôtels Collection, Kyriad, Best Western, Comfort, Inter-
Hôtel. Le choix de l’enseigne se fait non seulement en fonction de l’établissement
mais aussi en fonction de la stratégie commerciale locale du Groupe, de la synergie
entre les établissements ou de la concurrence.
Les taux d’occupation des hôtels ne cessent de croître grâce à une politique com-
merciale offensive et un référencement sur tous les fronts : opérateurs Internet, tours
opérateurs, centrales de réservation, agences de voyages, autocaristes ! Ces partenaires
nous ouvrent les marchés internationaux qui sont nos cibles : Benelux, Allemagne,
Grande-Bretagne, Suisse, USA, Espagne, Italie et, bientôt, Amérique du Sud et Australie.

UN DÉVELOPPEMENT DURABLE
Le développement durable est le grand enjeu du marché de l’hôtellerie. Certains des
hôtels du groupe sont déjà en possession du label « hôtelcert » et une démarche de
développement durable globale est en cours afin d’améliorer le service et l’intégra-
tion dans leur environnement. Lors des chantiers de rénovation, le Groupe est par-
ticulièrement attentif aux techniques et matériaux utilisés afin d’améliorer son bilan
énergétique. C’est ainsi que le Marmotel*** en cours de rénovation dans la station de
montagne de Pra-Loup est le 1er hôtel des Alpes à bénéficier du label BBC+ (Bâtiment
Basse Consommation) pour la réalisation de l’isolation de l’établissement.
MANAGEMENT

Le groupe Maranatha s’inscrit naturellement dans un programme de développement


durable à travers diverses actions d’équipement de ses établissements, de sensibilisa-
tion des employés et des clients.

Respect et préservation des ressources naturelles

Pour garantir à ses clients les plus belles destinations dans des endroits préservés, le
groupe Maranatha sensibilise son personnel et sa clientèle aux enjeux du développe-
ment durable et à la préservation de nos ressources naturelles :

- Les économies d’eau : les clients sont sensibilisés aux économies de lessives ; les
serviettes de toilette et les draps ne sont pas systématiquement changés.
PASSERELLE 2

- Les économies d’électricité : toutes les ampoules sont progressivement changées par
des ampoules basse consommation.
- Le tri des déchets : notre activité produit énormément de déchets ; nous trions pour
favoriser le recyclage des papiers, du plastique et du verre.
- L’économie de papier : nos équipes sont sensibilisées aux économies de matière

328 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
première telle que le papier ; seules les impressions indispensables sont faites ;
lorsque c’est possible, nous donnons une deuxième vie au papier en l’utilisant en
papier brouillon et nous utilisons du papier recyclé.
- Utilisation de produits d’entretien respectueux de l’environnement : peintures, sa-
vons, produits d’entretien sont choisis pour leur qualités environnementales.
- Utilisation de produits alimentaires respectueux de l’environnement : les restaurants
privilégient des produits issus des cultures de proximité composés de plats locaux et
cuisinés avec des produits de saison, des produits biologiques et équitables.

Lutte contre le changement climatique et économies d’énergies

Par ses efforts investis lors de la rénovation de ses établissements en privilégiant les
constructions performantes sur le plan énergétique, le groupe Maranatha met ainsi la
lutte contre le changement climatique au centre de ses préoccupations. C’est le cas
du Marmotel*** à Pra-Loup qui possède le label BBC+.

Acteur social responsable

En mettant l’homme au centre de nos préoccupations et en privilégiant le dialogue


social, nous avons à cœur non seulement d’offrir, tous ensemble, une prestation de
qualité à nos clients et de permettre à nos salariés bien-être au travail et évolutions
mais aussi, nous formons, via l’apprentissage, de nombreux jeunes aux métiers de
l’hôtellerie et de la restauration.

ANNEXE 4 : M
 aranatha, une autre solution pour le financement
de l’hôtellerie

A – La stratégie financière (Source : Site du Groupe)


Après avoir réussi son développement par le financement bancaire, puis via le prin-
cipe LMNP (Location en Meublé Non Professionnel) Bouvard pour financer de nom-
breux projets, le Groupe Maranatha voit aujourd’hui des fonds d’investissement s’inté-
resser à ses offres, comme 123 Venture, fonds d’investissement avec lequel le groupe
Maranatha a investi dans trois hôtels du groupe, le Kyriad Marseille Paradis, l’hôtel
Excelsior à Nice et l’hôtel Les Jardins de Montmartre à Paris.
MANAGEMENT
C’est pourquoi le Groupe a lancé auprès de son réseau de partenaires une nouvelle
offre : Maranatha Capital avec deux modalités d’investissements pour les investisseurs
privés : Finotel revenu, Finotel valorisation.

Un concept durable et fiable

Le statut LMNP existe depuis plus de 50 ans : c’est le principe de la location gérée.
Pour l’investisseur, c’est la garantie d’un loyer net de toutes charges et une garantie
de rachat du bien par Maranatha.

Maranatha capital
PASSERELLE 2

C’est la nouvelle offre du Groupe, qui ouvre son capital aux investisseurs selon deux
modalités :
- Finotel Revenus et Finotel Revenus VIP : un revenu et un capital garanti
- Finotel Valorisation : une valorisation du capital et une défiscalisation IR et ISF

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 329


SUJET

Carte privilège

Tous les investisseurs et partenaires du groupe Maranatha peuvent bénéficier de


l’offre « carte privilège ».Vous économisez sur votre budget et vous pouvez séjourner
dans l’un des hôtels du groupe à un tarif réduit de 50% du prix de la chambre (selon
les disponibilités).

B - L’hôtellerie, nouvel eldorado des investisseurs ?


(Source : Gestion de Fortune, octobre 2013)

Trois ans après son partenariat avec la société de gestion spécialisée dans le « private
equity » 123Venture, le gestionnaire Maranatha lance Finotel Premium, une offre patri-
moniale innovante pour investir dans l’hôtellerie française, avec toujours en filigrane
la volonté de rendre cette classe d’actifs plus accessible au grand public, mais cette
fois-ci directement, sans un intermédiaire supplémentaire.
Si l’hôtellerie demeure un marché de niche animé par des spécialistes chevronnés,
le profil des investisseurs s’est diversifié au fil des ans. L’actif n’est plus uniquement
réservé aux institutionnels ni aux grandes fortunes au travers de clubs deals feutrés;
il a fait son entrée dans le catalogue des produits financiers accessibles aux clients
patrimoniaux, notamment au rayon des Fip (Fonds d’investissement de proximité).
En effet, en jouant la carte de la mutualisation, des sociétés de capital-investise-
ment conçoivent des véhicules d’investissement avec une empreinte plus ou moins
prononcée dans l’hôtellerie. Même les SCPI (Fonds Communs de Placements dans
l’Innovation)ont mis un pied dans cet univers. Et puis, à c6té de ces produits retails
qui se sont largement démocratisés, on en trouve d’autres plus innovants mais aussi
plus confidentiels, comme ceux proposés par Novaxia (PME éIigibles au dispositif
ISF Tepa) ou bien encore par le Groupe Maranatha (investissement locatif en LMNP)
fondé par Olivier Carvin.
Or ce dernier, du haut de ses 13 années d’expérience dans la gestion hôtelière, frappe
à nouveau un grand coup en lançant Finotel Premium, une société en commandite
par actions à capital variable faisant appel publiquement à l’épargne. L’entité qui a
obtenu le précieux et indispensable visa de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers),
a pour vocation de se constituer un portefeuille diversifié d’hôtels de 2 à 4 étoiles.
Pour son concepteur, le véhicule d’investissement a toute sa place dans le cadre
d’une stratégie de diversification patrimoniale globale : « De par la nature de son
MANAGEMENT

sous-jacent, Finotel Premium allie les trois règles d’or d’un placement réussi : sécurité,
rentabilité et liquidité ».

Sécurité

Si la France constitue la première destination touristique mondiale, sa capacité d’hé-


bergement est en revanche insuffisante, notamment à Paris. La conjonction de ces
deux constats explique en grande partie la robustesse de I’industrie hôtelière. « L’hôtel
est un placement de bon père de famille car même en pleine crise, sa valeur montre
une certaine résistance », observe Olivier Carvin.
Finotel Premium va donc profiter de ce contexte favorable pour acquérir 6 à 10 fonds
de commerce hôteliers situés dans la capitale, bien évidemment, mais aussi dans cer-
taines grandes villes de province. Des lieux stratégiques déficitaires en offres et donc
PASSERELLE 2

à fort potentiel de valorisation. La société mise également sur l’expertise de Maranatha


dans la gestion des hôtels pour optimiser la création de richesse.

330 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Rentabilité

La recherche de la performance n’est pas un objectif futile, mentionné sur les pla-
quettes commerciales
Il s’agit en réalité de la clé de voûte du produit, la philosophie de Finotel Premium
reposant sur un mécanisme de capitalisation. En d’autres termes, les investisseurs qui
vont souscrire à des parts de la société Finotel ne pourront prétendre à aucun revenu
régulier. Ils ne seront rémunérés qu’au bout de 7 ans, lors de la liquidation du porte-
feuille de la société, selon le montant des plus-values générées.
Mais que les futurs associés soient rassurés. Si le support investit dans une classe d’ac-
tifs plutôt ronronnante, elle offre d’excellentes perspectives de rentabilité annuelle,
comprises entre 6% et 8% selon le concepteur. Il convient par ailleurs de préciser
qu’aucun frais d’entrée ni de gestion ne viendra plomber la performance du véhicule,
contrairement aux Fip et FCPI.
Et que les plus sceptiques soient également rassurés : de tels niveaux de performance
sont obtenus en bénéficiant de l’effet de levier de la dette. « La société Finotel dispo-
sera en effet d’une capacité d’investissement constituée pour 60% par les apports des
associés commanditaires, dans la limite de
35 millions d’euros, et pour 40% d’un emprunt bancaire de sorte que le montant de
I’enveloppe globale se situera aux alentours de 65 millions d’euros », précise Olivier
Carvin avant d’ajouter : « Le taux d’endettement fixé nous paraît raisonnable ».
D’un point de vue fiscal, Finotel Premium ne procure aucune réduction d’impôt à
l’entrée et la plus-value perçue à la sortie est fiscalisée. Toutefois. pour alléger consi-
dérablement la facture, les associés
pourront conserver leurs actions au sein d’un PEA ou de son petit frère le PEA-PME.

Liquidité

Mais pour constater une plus-value, encore faut-il pouvoir vendre l’actif. Olivier Car-
vin est confiant et écarte tout scénario catastrophe : « Le marché hôtelier français est
un marché structuré et liquide qui a comptabilisé 2 milliards d’euros de transactions
en 2012. Les biens de qualité mis en vente ne restent que 3 à 4 mois sur le marché.
Au terme des 7 années d’exploitation, lorsque la société devra être dissoute, soit nous
procéderons à la vente intégrale du portefeuille, soit nous céderons les actifs un par
un. Quelle que soit l’issue privilégiée, elle n’aura aucune incidence pour les associés.
Mais si pour une raison quelconque, nous ne parvenons pas à trouver de repreneur, le MANAGEMENT
Groupe Maranatha se portera acquéreur en dernier recours ».
Par ailleurs, si le produit a conventionnellement une durée de vie limitée à 7 ans, les
capitaux ne sont pas bloqués jusqu’à ce terme. L’investisseur peut se retirer chaque
année sans invoquer de motif particulier, grâce à la présence d’une poche de liquidi-
tés équivalente à l0 % des fonds. « L’investisseur cédant ne sera pas pénalisé et pourra
prétendre, en fonction de ses droits, à une quote-part de la plus-value calculée à partir
des valeurs d’expertise annuelles », souligne Olivier Carvin.
Ainsi Finotel Premium semble bien ficelé. Son modèle économique est simple à com-
prendre pour l’investisseur. Il investit dans des actifs tangibles « made in France » un
label très en vogue actuellement. Les parts peuvent être souscrites jusqu’au 12 juillet
2014, pour un montant minimum de 15 000 €, et seront distribuées exclusivement par
les CGPI(Conseillers en Gestion de Patrimoine Indépendants). À ce sujet-là, Olivier
PASSERELLE 2

Carvin parle sans ambages : « Le niveau des rétrocessions est fixé à 6 % »


Lucie Portejoie

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 331


SUJET

C-L
 e groupe Maranatha lance Finotel Premium, fonds d’inves-
tissement hôtelier grand public
(Source : www. lhotellerie-restauration.fr ; Date:28/08/13)

Olivier Carvin , président-fondateur du groupe Maranatha , a accueilli avec le sourire


l’agrément n° 13
-355 délivré le 13 juillet par l’Autorité des Marchés Financiers qui l’autorise à lancer un
fonds d’investissement hôtelier ouvert au grand public. Cet expert-comptable devenu
hôtelier a conclu en 2010 un partenariat avec 123 Venture qui lui a permis de se
développer rapidement, Maranatha comptant aujourd’hui 26 établissements. Le fonds
Finotel Premium va lui permettre de donner un nouveau coup d’accélérateur. D’un
montant de 35 M€, il offre au grand public la possibilité d’investir dans I’hôtellerie en
2, 3 et 4 étoiles, à partir d’un droit d’entrée minimum de 15 000 €. Les fonds collec-
tés par les gestionnaires de patrimoine, seuls réseaux de distribution agréés, seront
portés par une société en commandite par actions à capital variable pouvant libérer
chaque année une partie des fonds si les associés veulent en sortir. Chaque inves-
tisseur est assuré d’une rentabilité de 6 à 8 % sur le montant de son investissement,
la durée du fonds étant prévue pour sept ans, avec possibilité de sortie anticipée en
fonction du marché. Ce type de placement est éligible au plan d’épargne en actions
(PEA) classique, au futur PEA « Hollande » ainsi qu’à la loi sur le remploi économique
qui dispense d’imposition sur les plus-values les capitaux issus d’une cession d’actifs
et réinvestis dans une PME.

Très confiant dans l’intérêt que va susciter ce fonds auprès du grand public, Olivier
Carvin estime que cette opération lui permettra d’obtenir, d’ici à la fin de l’année,
une enveloppe de 60 M€ (en ajoutant 25 M€ d’emprunt adossé aux 35 M€ en capital),
destinée à l’investissement. Son but : « Acquérir à Paris et en Île-de-France une dizaine
d’hôtels, sachant qu’un hôtel est évalué entre 5 à 6 M€. » Pour cet entrepreneur avisé
et impatient, I’opération est sans risque pour les investisseurs : « C’est un produit
sécurisé - l’hôtellerie parisienne possède des taux d’occupation de 85 % liés à des prix
moyens parmi les plus élevés du marché-, rentable – entre 6 et 8% par an - et qui offre
de surcroît une très grande liquidité, donc des fonds revendables facilement : chaque
année, il y a 100 à 150 transactions d’hôtels 2 à 4 étoiles dans Paris. »

Des conditions indispensables à un bon rendement


MANAGEMENT

Si I’opération semble a priori sans risque, plusieurs conditions constituent cependant


des préalables qui méritent d’être mentionnés : la bonne tenue du marché parisien
est une donnée impérative {mais les perspectives de conjoncture défavorable à Paris
restent limitées), l’achat des actifs doit se faire avec une grande prudence et les ratios
de gestion doivent être maîtrisés afin de ne pas acheter un bien surévalué. Enfin,
l’offre doit rester déficitaire par rapport à la demande (pour justifier des taux d’occu-
pation élevés). Si le projet porte ses fruits, il offrira de solides rémunérations aux
investisseurs particuliers tout en permettant à Maranatha de remplir son portefeuille
avec des actifs de bonne tenue. Cerise sur le gâteau, Olivier Carvin y voit une solution
pour « conserver un patrimoine français aux mains des Français ». Autant d’arguments
qui ne manqueront pas de séduire le grand public.
PASSERELLE 2

332 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
D – Compte de résultat consolidé
( Source : Site du Groupe)

Exercice N Exercice N-1


COMPTE DE RÉSULTAT CONSOLIDÉ 30/09/2012 30/09/2011
(12 mois) (12 mois)
Chiffre d’affaires 11 943 442 7 181 864
Autres produits d’exploitation 118 164 141 082
Achats consommés 1 703 369 1 154 383
Charges de personnel 4 333 494 2 988 902
Autres charges d’exploitation 4 870 264 1 798 736
Impôts et taxes 263 022 175 142
Dotations aux amortissements et aux provisions 666 700 530 359
RÉSULTAT D’EXPLOITATION 224 756 675 425
Produits financiers 4 53
Charges financières 478 263 386 010
Ecarts de conversion
RÉSULTAT FINANCIER - 478 259 - 385 957
RÉSULTAT COURANT DES ENTREPRISES - 253 503 289 468
INTÉGRÉES
Produits et Charges exceptionnels 757 077 - 52 069
Impôts sur les bénéfices 37 464 14 940
RÉSULTAT NET DES ENTREPRISES INTÉGRÉES
466 110 222 459
Quote-part du groupe dans le résultat net des entreprises
cédées
Quote-part dans les résultats des entreprises mises en
équivalence
Dotations aux amortissements des écarts d’acquisition
RÉSULTAT NET DE L’ENSEMBLE CONSOLIDÉ 466 110 222 459
Part revenant aux intérêts minoritaires (résultat hors 103 567 - 50 602
groupe)
RÉSULTAT REVENANT À L’ENTREPRISE
CONSOLIDANTE (RÉSULTAT GROUPE) 362 543 273 061

ANNEXE A : TABLEAU DE GESTION


MANAGEMENT
(A recopier et à compléter sur votre copie)

Exercice N Exercice N-1


Montants en euros Ratios(%) Montants en euros Ratios(%)
Chiffre d’affaires
Coût matières
Marge brute
Coût du personnel
Marge sur coût principal
Frais généraux
PASSERELLE 2

Résultat Brut d’Exploitation


Coût d’occupation
Résultat courant avant impôts

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 333


MARANATHA: Corrigé

DOSSIER NUMÉRO UN :
LE DÉVELOPPEMENT DU GROUPE. . . . . . . . . . . . . . . . . . /7
1.1 Après avoir défini les stratégies de croissance d’une entreprise, précisez,
en justifiant avec exemples à l’appui, celles appliquées par le groupe
CORRIGÉ

Maranatha. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2

On distingue aujourd’hui trois types de croissance :

•La croissance interne ou organique ou encore endogène au cours de laquelle l’en-


treprise augmente sa taille grâce à des moyens de production supplémentaires ac-
quis par fonds propres ;
• La croissance externe réalisée par l’entreprise lorsqu’elle acquiert ou absorbe une
autre ou encore fusionne avec une autre entreprise ;
• La croissance conjointe ou contractuelle ou encore par alliances qui assure l’expan-
sion de l’entreprise en association avec des partenaires de même métier.

Le développement du groupe Maranatha relève de ces dernières stratégies puisqu’il


se fait essentiellement par acquisitions et par franchises comme l’indique l’extrait
suivant de l’annexe 1 : « Tous les hôtels du groupe font partie d’enseignes qui ap-
portent leur marque, leur notoriété et leur centrale de réservation ».

1.2 I ndiquez l’axe stratégique de développement du Groupe (spécialisation,


intégration, diversification, externalisation ou désengagement)
et montrez qu’il est en conformité avec sa base stratégique (ensemble
des Domaines d’Activités Stratégiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2

Le groupe Maranatha veut croître sur son cœur de métier, même si, dans l’annexe 1,
il est fait référence à trois pôles d’activités. Ces pôles concourent, en effet, à garantir
l’extension du Groupe qui met ainsi en œuvre une stratégie de spécialisation dans
un seul domaine d’activités, à savoir l’hôtellerie et son financement. (Il n’y a ni
diversification, ni intégration, ni externalisation, ni désengagement.)
MANAGEMENT

1.3 D
 ans le cadre de son développement, identifiez clairement la stratégie
générique du Groupe (domination globale par les coûts, différenciation,
concentration ou focalisation) qui lui procure un avantage
concurrentiel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . / 1

Dans un domaine d’activités, quatre stratégies génériques cohérentes sont identifiées


pour garantir à l’entreprise un avantage concurrentiel à long terme : sur un marché,
l’entreprise peut pratiquer une domination globale par les coûts ou une différencia-
tion ou, en se limitant à un segment du marché, une concentration ou une focalisa-
tion.
Le groupe Maranatha développe visiblement une stratégie de focalisation; il ne
vise en effet que :
PASSERELLE 2

• Un type particulier de clients : deux gammes d’hôtels de caractère, « Etapes et Tra-
ditions » et « Charme et Patrimoine »
• Une zone géographique déterminée : l’axe Paris-le-Sud
• Des modes de financement centrés sur l’hôtellerie

334 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Les nouvelles implantations qui se font dans ce contexte confortent cette
stratégie qui explique la bonne évolution des chiffres clés.

1.4 Proposez une analyse quantitative du développement du Groupe en


comparant : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2
- d’une part, entre 2010 et 2012, le taux moyen de croissance du nombre d’hôtels
et du chiffre d’affaires correspondant

CORRIGÉ
- d’autre part le nombre d’hôtels acquis en 2013 aux prévisions à fin 2013

Entre 2010 et 2012, taux moyen de croissance :


• du nombre d’hôtels : (14 / 5)1/2-1 = 0,6833 = 68,33%
• du chiffre d’affaires : (13 268 / 4 549)1/2 – 1 = 0,7078 = 70,78%

Selon les prévisions, le nombre d’hôtels à fin 2013 devrait être de l’ordre de 19 mais
on note que, d’après les sources, ce nombre atteint, voire, dépasse déjà 25 avant fin
2013. La croissance élevée du chiffre d’affaires n’est donc pas surprenante.

Ces quelques éléments confirment l’accélération du développement du


Groupe avec comme particularités, soit une hausse des taux d’occupation,
soit des acquisitions de catégories supérieures comme le Seven Hôtel Paris.

DOSSIER NUMÉRO DEUX :


LA RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . /6
2.1 Définissez le concept de partie prenante et présentez celles du groupe
Maranatha. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2

Une partie prenante est une personne physique ou morale qui peut affecter ou être
affectée par les activités d’une organisation. Ce concept conduit à la notion de gou-
vernance partenariale qui se traduit, pour l’entreprise, par l’exigence de responsabilité
sociétale dans l’optique du développement durable.

En distinguant les acteurs internes et externes, on peut présenter pour le groupe


Maranatha :
MANAGEMENT
•P  arties prenantes internes : Actionnaires dont Olivier Carvin et les investisseurs
en LMNP ou en capital investissement ; Salariés, y compris les Conseillers en ges-
tion de patrimoines
• Parties prenantes externes : Clients, Fournisseurs, Franchiseurs, Intermédiaires
comme les agences de voyage, Institutions financières dont les Banques, Concur-
rents, Pouvoirs publics national et locaux ainsi que diverses Associations et la So-
ciété d’une façon générale, même si ces derniers (Pouvoirs, Associations et Société)
ne figurent pas dans les annexes.

2.2 Relevez les actions du Groupe qui soulignent la mise en œuvre de


sa responsabilité sociétale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2
PASSERELLE 2

Maranatha met les relations humaines au cœur de son dispositif :


• attention portée aux clients;
• qualité des relations avec les partenaires ;
• bien-être au travail pour le personnel peu nombreux mais assez diversifié.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 335


Il s’agit là du volet social du développement durable. Le pilier écologique est aussi
inscrit dans le programme de développement du Groupe « à travers diverses actions
d’équipement de ses établissements, de sensibilisation des employés et des clients :

• Respect et préservation des ressources naturelles


• Lutte contre le changement climatique et économies d’énergies »
CORRIGÉ

Sur le plan économique, le développement du Groupe se poursuit avec « l’assurance


d’une rentabilité entre 8% et 12% sur les valeurs d’acquisitions »

Il apparaît ainsi que les actions de Maranatha en matière de développement durable


contribuent à améliorer le marché hôtelier français tant au niveau de l’offre que de la
demande mais leur pérennité est essentielle pour conforter la responsabilité sociétale
du Groupe.

2.3 Appréciez, pour le Groupe, les enjeux de cette responsabilité


sociétale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2

La mise en œuvre de cette responsabilité sociétale présente de nombreux enjeux


pour Maranatha :
• Une croissance forte pour satisfaire la demande surtout dans les zones géogra-
phiques visées ;
• Un personnel soudé et motivé pour piloter les établissements en vue d’augmenter
les baromètres de satisfaction des clients ;
• Une performance en matière de rentabilité et de financement pour bien rémunérer
les parties prenantes ;
• Une notoriété accrue pour un Groupe qui émerge comme une entreprise citoyenne
parmi ses concurrents plus connus.

Ces enjeux semblent bien à la portée du Groupe surtout si ses nouveaux


modes de financement ont du succès.

DOSSIER NUMÉRO TROIS :


LA STRATÉGIE FINANCIÈRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /7
MANAGEMENT

3.1 Citez les modalités de financement des activités du groupe Maranatha


depuis sa création. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2

A la création de la société, en plus des apports des associés, il a fallu faire appel
à des emprunts bancaires. Par la suite, ce sont les réticences des banques qui ont
conduit à différents montages financiers :

• Location en Meublé Non Professionnel qui relève du principe de la location gérée


• Fonds d’investissement, notamment 123 Venture
• Maranatha Capital avec Finotel Revenus, Finotel Revenus VIP et Finotel Valorisation
PASSERELLE 2

3.2 Distinguez les modes de financement par les particuliers, montrez


comment ils renforcent le bilan comptable du Groupe et indiquez
les garanties constituées pour l’investisseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /2

336 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Deux modes de financement sont proposés aux particuliers :
• Le statut LMNP : l’investisseur finance au moins une chambre d’hôtel dont il devient
ainsi le propriétaire tandis que Maranatha s’occupe de sa location, de sa gestion
courante et verse des loyers garantis par contrat, que le bien soit loué ou non ;
• Fonds de capital-développement par l’intermédiaire des Finotels : l’investisseur
devient actionnaire du Groupe en forte croissance avec un revenu et un capital
garanti.

CORRIGÉ
Les fonds sont donc investis sous forme de capitaux propres. Pour l’investisseur, ces
placements, selon la revue Gestion de Fortune et le journal l’hôtellerie, sont sécurisés,
rentables et liquides :

• Sécurité : lieu d’implantation à fort potentiel de valorisation et expertise de Marana-


tha dans la gestion des hôtels à conforter avec une demande supérieure à l’offre;
• Rentabilité : taux compris entre 6% et 8% en faisant jouer l’effet de levier de la dette
du Groupe ;
• Liquidité : possibilité de se retirer avant le terme prévu de 7 ans tout en bénéficiant
d’une quote-part de plus-value.

3.3 A partir des données du compte de résultat consolidé du Groupe


et compte tenu des hypothèses suivantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . /3

- 10% et 20% des autres charges d’exploitation nettes des autres produits d’exploita-
tion sont à rattacher respectivement aux charges de personnel et au coût d’occupa-
tion;
- 5% et 10% des impôts et taxes sont à rattacher respectivement aux charges de per-
sonnel et au coût d’occupation ;
- 7% des charges financières nettes des produits financiers sont à rattacher aux frais
généraux

1° R
 ecopiez et complétez le tableau de gestion présenté dans l’annexe A
(Calculez les montants à l’euro près et les ratios, en pourcentage, à 10-2 près)

Tableau de gestion du Groupe :


Exercice N Exercice N-1
Montants en euros Ratios(%) Montants en euros Ratios(%) MANAGEMENT
Chiffre d’affaires 11 943 442 100,00 7 181 864 100,00
Coût matières 1 703 369 14,26 1 154 383 16,07
Marge brute 10 240 073 85,74 6 027 481 83,93
Coût du personnel 4 821 805 40,37 3 163 424 44,05
Marge sur coût principal 5 418 268 45,37 2 864 057 39,88
Frais généraux 3 583 667 30,01 1 336 246 18,61
Résultat Brut d’Exploitation 1 834 601 15,36 1 527 811 21,27
Coût d’occupation 1 421 403 11,90 707 985 9,86
Résultat courant avant impôts 413 198 3,46 819 826 11,41
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 337


2° Commentez la valeur des ratios et leur évolution.

Le ratio de coût matières est un ratio moyen, hébergement et restauration : il est à un


niveau acceptable. Le ratio de coût du personnel est, en revanche, relativement élevé,
compte tenu de la diversité des effectifs.
Ces deux ratios baissent en raison de l’augmentation plus forte du chiffre d’affaires :
66,30% contre 47,56% pour le coût matières et 52,24% pour le coût du personnel.
CORRIGÉ

Le ratio des frais généraux, qui augmentent de 68,19%, passe à un niveau relative-
ment élevé.
Il faut observer que le nombre d’hôtels a doublé entre les deux périodes, ce qui a dû
entraîner des frais supplémentaires, notamment des frais d’exploitation non encore
maîtrisés.
Dès lors, le ratio de RBE baisse et passe à un niveau plutôt très moyen, voire bas.
Le ratio du coût d’occupation est, heureusement, dans les normes même avec le
poids des nouvelles acquisitions. Mais, le ratio de RCAI perd plus des deux tiers de
sa valeur.

3° Evaluez la profitabilité du Groupe et concluez quant à l’appel d’Olivier


CARVIN, président du groupe Maranatha.

La profitabilité, calculée par le ratio Résultat net/ Chiffre d’affaires, s’élève à :

• 362 543 / 11 943 442 = 0, 0304 = 3,04% en N

• 273 061 / 7 181 864 = 0,0380 = 3,80% en N-1

Ce taux est en très légère baisse puisque la forte croissance du groupe nécessite
une maîtrise progressive des coûts. Il révèle toutefois que les activités de Maranatha
rapportent du profit. La profitabilité n’est certes pas suffisante pour apprécier la per-
formance financière d’une entreprise, mais à partir du moment où elle réalise des
bénéfices tout en faisant face à ses engagements financiers, notamment vis-à-vis des
particuliers, ces derniers peuvent lui faire confiance et répondre éventuellement à
l’appel d’Olivier Carvin.
MANAGEMENT
PASSERELLE 2

338 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


MARKETING

SUJET
} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE


CALCULATRICES AUTORISEES

SUJET

Sommaire
I - Le parfum
II - Présentation de l’entreprise
III - Le consommateur et les nouvelles tendances
IV - La concurrence
V - La distribution
VI - Les prix
VII - Les éléments de marché
Travail à réaliser :
Support de travail

Parfums Adhémard

AVERTISSEMENT :
Le cas Parfums Adhémard a pour but de repérer la capacité à organiser une réflexion
autour d’un sujet neuf et de proposer une méthodologie d’analyse et d’approche
du marché de la parfumerie.
Les données du cas sont inspirées des faits et chiffres réels, mais, par souci de confi-
dentialité, nous les avons attribués à une marque fictive. Pour les mêmes raisons, les
chiffres associés aux marques Dior et Yves Rocher s’inspirent de leurs positions de
MARKETING
marché, mais ne les représentent pas.

I – Le parfum
a) L’histoire du parfum :
L’usage du parfum par l’homme remonte à la plus haute antiquité.
C’est au XIVème siècle que l’occident apprend des Arabes le procédé de macération
et de distillation permettant la fabrication de parfums. Ce procédé est perfectionné
jusqu’au XVIIIème siècle où de nombreux parfumeurs s’installent dans la ville de
Grasse qui devient la capitale du parfum. A cette époque, l’hygiène reculant en Eu-
rope, on parfume tout pour camoufler les mauvaises odeurs : le corps, les perruques,
PASSERELLE 2

vêtements et surtout les accessoires en cuir, gants, ceintures etc...


A la fin du XIXème siècle naît la parfumerie moderne avec les maisons parisiennes
Guerlain, Coty, Poiret… Le secteur se concentre progressivement sur quelques grands
groupes internationaux.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 339


SUJET

b) Le parfum, un produit associé au luxe


Le secteur du parfum englobe à la fois les parfums proprement dit, mais aussi le seg-
ment des eaux de parfum, des eaux de toilette et des eaux de Cologne*. Ce segment
de marché, plus accessible en termes de prix, s’oriente lui aussi de plus en plus vers
le luxe.

Type de parfum Concentration Tenue


Parfums jusqu’à 30%, voire 40% un à plusieurs jours
Eaux de parfum 8 à 20% plusieurs heures
Eaux de toilette 6 à 12% 2 à 3 heures

* Pour la commodité de l’exercice, nous regrouperons les eaux de parfum, eaux de toilette et eaux de Cologne
sous un seul segment que nous dénommerons ‘Eaux de toilette’

c) La France, patrie du parfum


La plupart des parfumeurs français affichent un siège à Paris, gage international de
luxe, de qualité et d’élégance. Cependant, rares sont les marques qui élaborent leurs
parfums elles-mêmes. Seuls Cartier, Chanel, Guerlain et Hermès disposent de ‘nez’,
ces maitres-parfumeurs capables de créer un parfum complexe en assemblant des
centaines de fragrances de base. Le métier de ‘nez’ exige une concentration très
importante aussi leur durée journalière de travail ne peut excéder trois heures par
jour. Les autres marques font appel à des maisons de composition, véritables multina-
tionales dans lesquels les ‘nez’ développent leurs futurs parfums.
57 entreprises françaises emploient près de 13 000 salariés et produisent 40 millions
de litres de parfums, d’eaux de toilette et de Cologne pour un montant total de 7,8
milliards d’euros. 60 % de la production française est exportée.

d) D’importants budgets de recherche et de communication


Il se lance plus de 1 200 nouveaux jus par an dans le monde, dont 200 sont commer-
cialisés en France. C’est dire l’importance de la recherche & développement, des tests
de consommateurs, du marketing et de la communication.
Pour maintenir l’image et la notoriété de leurs marques, les entreprises déploient des
budgets de recherche & développement, d’études marketing (tests consommateurs)
de communication et de promotion des ventes considérables qui représentent 25 %
du chiffre d’affaires.
MARKETING

II - Présentation de l’entreprise
a) Grasse, l’autre capitale du parfum
La parfumerie demeure le principal pôle industriel de Grasse et de ses environs. Une
soixantaine d’entreprises y emploient 3 500 personnes. L’activité de la parfumerie
à Grasse va de la production de matières premières naturelles à la fabrication du
concentré (le jus).
Les parfumeries familiales Molinard créées en 1849, Fragonard, Galimard et Adhé-
mard continuent de créer, de produire et de commercialiser des parfums artisanaux.
Grasse, cité touristique, tire profit de son passé et de son présent industriels. Elle
héberge le musée international de la parfumerie et la plupart des parfumeries ont
PASSERELLE 2

intégré une visite touristique de leurs ateliers.

340 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
b) La Maison Adhémard
Les Adhémard sont une ancienne famille noble qui fut au moyen-âge
l’une des plus puissantes de Provence. Des généalogies la font descendre
de Lambert Adhémar nommé duc de Gênes par son oncle Charlemagne.
Les armoiries de la famille sont d’or, à trois bandes d’azur, un blason qui
figure toujours sur les flacons de parfum Adhémard.
Fondée en 1869 à Grasse, la Maison Adhémard propose une gamme de parfums
faisant preuve de modernité tout en respectant une tradition liée à plus de 150 ans
d’histoire. La Maison Adhémard est membre du Comité français du parfum et de la
Fédération française de la parfumerie, preuve de son savoir-faire.

c) L’entreprise
Maison Adhémard S.A. est depuis 1977 la propriété de la famille Verdon qui gère
l’entreprise :
- Le père, Michel, 64 ans, Président-Directeur-Général
- Le fils, Renaud, 34 ans, pharmacien, dirige la production, la qualité et la recherche
et développement
- La fille, Manon, 36 ans, diplômée d’école de management, dirige les ventes et
assure la relation commerciale avec les centrales d’achat
- Le gendre, Yann, 35 ans, gère la partie administrative et financière où il a remplacé
la mère il y a trois ans après huit années d’expériences professionnelles en milieu
bancaire.
45 employés se partagent entre le site de production situé en périphérie de Grasse et
le siège historique, situé dans Grasse, qui comporte une fabrique-musée accueillant
les visiteurs.

d) La production
La maison Adhémard produit 200 000 litres de parfums et d’eaux de toilette par an.
Les parfums sont élaborés à partir d’essences tirées de fleurs de Provence, de Côte
d’Azur et des proches régions de l’Italie. Ce sont donc des fleurs fraiches qui sont
transformées dans les laboratoires de la Maison Adhémard. De plus en plus de par-
fums sont créés avec de nouvelles fragrances : fruits, épices ou même tabac.
Outre les parfums, Adhémard s’est diversifié dans les crèmes parfumantes, les huiles
essentielles et les parfums alimentaires.
La quasi-totalité de la production est désormais fabriquée dans les laboratoires du
site de production avec des méthodes de fabrication modernes. Un maitre-parfumeur
crée de nouvelles fragrances pour la Maison Adhémard ou pour des marques tierces.
MARKETING
e) Les ventes
En 2013 les ventes atteignent 17,1 millions d’euros en progression de 2 % après une
régression de 3 % en 2012. Les exportations s’élèvent à 300 000 euros.

Une grande part des ventes (30 %) est réalisée auprès de touristes qui visitent le
siège historique de la Maison Adhémard, essentiellement de mai à septembre. La
visite du musée, gratuite, est réalisée par de jeunes guides polyglottes qui présentent
les opérations successives de la création et de la fabrication d’un parfum suivant les
procédés artisanaux traditionnels. Ces ventes fluctuent en fonction de la fréquentation
touristique de la Côte d’Azur.
PASSERELLE 2

La maison Adhémard propose aussi aux touristes des ateliers de création de parfums
où en 1 heure 30 ils peuvent créer leur propre parfum pour 69 €. A l’issue de l’atelier,
ils repartent avec leur composition de 150 ml.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 341


SUJET

La vente par correspondance (mailings et e-mailings), adressée essentiellement sur


des fichiers d’anciens clients ou de touristes ayant visité les ateliers, représente 5 %.
Ces opérations connaissent des taux de remontées en baisse et le panier moyen
qu’elles génèrent est de 40 €.

Les ventes aux grandes surfaces, sur l’impulsion de Manon Verdon ont fortement cru
au cours des cinq dernières années passant de 15 % à 35 % des ventes.

Enfin, 40 % de la production est réalisée pour d’autres marques, les parfums Adhé-
mard jouant le rôle de créateur ou de fabricant (sous-traitant).

f) La rentabilité
La marge opérationnelle s’établit à 90 000 euros, en progression de 4 % sur 2012, mais
la Maison Adhémard ne retrouve plus les niveaux de profitabilité qui étaient les siens
dans les années 1990.

III - Le consommateur et les nouvelles tendances


Le marché du parfum bénéficie d’un atout considérable. Même en temps de crise, il
fait rarement partie des postes sacrifiés par le consommateur et devrait continuer à
progresser plus rapidement que l’inflation.
De plus, la consommatrice reste très fidèle à sa marque : les deux tiers d’entre elles
achètent le même parfum en toute saison. Chanel N°5, le parfum le plus vendu dans
le monde, existe ainsi depuis 1921 et son succès auprès des consommatrices ne s’est
jamais démenti.
90 % des femmes et 80 % des hommes se parfument. Sur ces deux segments, le cœur
de cible est constitué des 35-49 ans qui représentent 28 % des acheteurs.
Certaines marques ont entrepris de cibler les adolescents (Amor Amor…) et même
les enfants (parfums Hello Kitty, Arthur et les minimoys…). Distribuées en hyper et
supermarchés, elles connaissent des progressions à deux chiffres.

Profil des consommateurs et des acheteurs de parfums


MARKETING
PASSERELLE 2

342 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
70 % des ventes ont lieu lors des fêtes de fin d’année (Noël, Nouvel an), à la Saint
Valentin et à la fête des mères et des pères. C’est également à ce moment que se
concentrent les lancements de produits et les campagnes publicitaires.

IV - La concurrence
Elle est concentrée autour de sept grands intervenants, qui disposent de moyens
importants, tant pour la conception du parfum que pour sa commercialisation :
- LVMH (Dior…)
- L’Oréal (Lancôme, Rubinstein, Armani…)
- Procter & Gamble (Hugo Boss, Rochas, Lacoste, Valentino…)
- Groupe A. Wertheimer (Chanel)
- Kering (ex Pinault-Printemps-Redoute)
- Groupe Coty (Céline Dion, Calvin Klein, Chloé, Cerruti…)
- Groupe Clarins (Azzaro, Thierry Mugler…)
Une cinquantaine d’autres entreprises françaises se partagent le reste du marché,
parmi elles, trois autres parfumeurs grassois : Fragonard, Galimard et Molinard qui
suivent des stratégies commerciales similaires à celles d’Adhémard.

V - La distribution
Les producteurs de parfums pratiquent le principe marketing de la distribution sélec-
tive. Ils sélectionnent ainsi des distributeurs qui, seuls, sont habilités à vendre leurs
produits. Cela permet à la filière de contrôler l’image des parfums, mais aussi et sur-
tout de mieux contrôler le marché et les prix.

Ces distributeurs sont :


- les chaînes de parfumerie (type Séphora ou Marionnaud…),
- les parfumeries indépendantes : 3 300 entreprises en France
- ou encore les boutiques en rez-de-chaussée des grands magasins (Printemps,
Galeries Lafayette…).
60 % des ventes de parfums et d’eaux de toilette sont réalisées dans ces commerces
(près de 90 % des parfums et 50 % des eaux de toilette).
En marge de la distribution sélective, les parfums et surtout les eaux de toilette sont
également proposés aux consommateurs à travers les cinq canaux de distribution
suivants :
Structure de la
MARKETING
distribution
- Grande distribution (hypermarchés, supermarchés…) : 21 %
- Pharmacies, parapharmacies (parfums Nuxe, Caudalie…) : 12 %
- Vente par correspondance (p. ex. Yves Rocher) : 5%
- Salons de coiffure : 2%
- Ventes à domicile ou sur le lieu de production : <1 %

VI - Les prix
a) Les prix de vente
PASSERELLE 2

Les prix de vente peuvent atteindre des sommets. Le parfum le plus cher, Joy de
Patou coûte 1 000 euros les 30 millilitres. 10 600 fleurs de Jasmin cueillies à la main
dans les alentours de Grasse et 300 roses sont nécessaires pour l’élaboration d’un
flacon de 30 millilitres.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 343


SUJET

Sur ce marché, préempté par les marques de luxe et de haute couture, le modèle low-
cost n’a jamais réussi à s’imposer. En 1988, Bic tenta de vendre de petites bouteilles
de parfum dans les débits de tabac. Malgré la qualité de ces parfums et les bons résul-
tats aux tests en ‘double aveugle’*, ce lancement fut un échec, essentiellement dû au
fait que l’image du luxe et de la séduction liée aux parfums ne va pas de pair avec les
produits jetables. Les parfums Bic furent retirés du marché en 1991.

b) La constitution du prix
Dans le domaine du parfum, seule une très faible partie du prix total correspond au
coût du parfum proprement dit : 1,5 % et le flacon coûte deux fois plus cher. En effet,
celui-ci doit être original, surprendre et s’harmoniser avec l’image véhiculée par le
parfum.
TVA 19,60%
Distribution 35%
Marge 15%
Publicité et marketing 25%
Flacon et emballage 3%
Embouteillage 1%
Jus (coût du parfum) 1,50%
Source Nouvel Observateur – 22/12/11

La communication est l’un des éléments qui contribuent fortement au coût des par-
fums. En effet, pour émerger et conquérir une clientèle très attachée à sa marque,
la communication d’un parfum doit être très impactante et se conçoit au niveau
mondial. Aussi les films publicitaires sont conçus et réalisés comme de véritables
superproductions d’Hollywood, mettant en scène des stars internationales et mobili-
sant parfois des budgets considérables. Le tournage du film Chanel N°5 avec Nicole
Kidman ou plus récemment celui de J’adore de Dior avec Charlize Theron ont coûté
chacun plus de 7 millions d’euros. Et ces prix n’incluent pas les plans médias : 330
millions d’euros investis en France, répartis entre magazines, télévision et l’internet
qui a désormais dépassé le cinéma et la radio pour ce secteur.

* Un test en double aveugle est un test avec groupe de contrôle où ni l’évaluateur ni le sujet ne savent quels
éléments font partie du groupe de contrôle.
MARKETING

VII - Les éléments de marché

Quantités vendues
Parfums CA réalisé K€
X 1 000 litres
Adhémard 30 8 000
Autres parfumeurs de Grasse 200 55 000
Dior 1 600 940 000
Grandes marques françaises 6 000 2 900 000
PASSERELLE 2

Yves Rocher 400 120 000


Autres parfumeurs 2 770 1 177 000
TOTAL 11 000 5 200 000

344 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Quantités vendues
Eaux de toilette CA réalisé K€
X 1 000 litres
Adhémard 170 9 100
Autres parfumeurs de Grasse 850 46 800
Dior 4 200 390 000
Grandes marques françaises 17 000 1 560 000
Yves Rocher 1 000 65 000
Autres parfumeurs 6 780 529 100
TOTAL 30 000 2 600 000

Quantités vendues
Parfums + eaux de toilette CA réalisé K€
X 1 000 litres
Adhémard 200 17 100
Autres parfumeurs de Grasse 1 050 101 800
Dior 5 800 1 330 000
Grandes marques françaises 23 000 4 460 000
Yves Rocher 1 400 185 000
Autres parfumeurs 9 550 1 706 100
TOTAL 41 000 7 800 000

N.B. : L es chiffres ont été modifiés par raison de confidentialité. Leur association à
une marque donnée ne représente nullement l’état du marché.

Travail à réaliser :

I. Calculez la part de marché en volume et la part de marché en


valeur des Parfums Adhémard pour les parfums et les eaux
de toilette. (0 point pour les calculs)
MARKETING

Commentez ces indicateurs. (7 points)

II. Analysez les circuits de distribution de la Maison Adhémard.


Quelles conclusions en tirez-vous concernant la progression
du chiffre d’affaires et la rentabilité ? (5 points)

III. Etablissez un diagnostic interne et externe de la Maison


PASSERELLE 2

Adhémard (SWOT). (8 points)

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 345


SUJET

Support de travail
Le tableau suivant est un support pour vous aider dans le calcul des parts de marché.
Il n’est pas à rendre avec votre copie.

Quantités vendues
Parfums CA réalisé K€
X 1 000 litres
Adhémard
Autres parfumeurs de Grasse
Dior
Grandes marques françaises
Yves Rocher
Autres parfumeurs
TOTAL 100 % 100 %

Quantités vendues
Eaux de toilette CA réalisé K€
X 1 000 litres
Adhémard
Autres parfumeurs de Grasse
Dior
Grandes marques françaises
Yves Rocher
Autres parfumeurs
TOTAL 100 % 100 %

Quantités vendues
Parfums + eaux de toilette CA réalisé K€
X 1 000 litres
Adhémard
Autres parfumeurs de Grasse
Dior
MARKETING

Grandes marques françaises


Yves Rocher
Autres parfumeurs
TOTAL 100 % 100 %
PASSERELLE 2

346 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Corrigé du cas Parfums Adhémard

I. Calculez la part de marché en volume et la part de marché en


valeur des Parfums Adhémard pour les parfums et les eaux
de toilette. (0 point pour les calculs)

CORRIGÉ
Commentez ces indicateurs. (7 points)

Quantités vendues
Parfums CA réalisé K€
X 1 000 litres
Adhémard 0,27% 0,15%
Autres parfumeurs de Grasse 1,82% 1,06%
Dior 14,55% 18,08%
Grandes marques françaises 54,55% 55,77%
Yves Rocher 3,64% 2,31%
Autres parfumeurs 25,18% 22,63%
TOTAL 100,00% 100,00%

Quantités vendues
Eaux de toilette CA réalisé K€
X 1 000 litres
Adhémard 0,57% 0,35%
Autres parfumeurs de Grasse 2,83% 1,80%
Dior 14,00% 15,00%
Grandes marques françaises 56,67% 60,00%
Yves Rocher 3,33% 2,50%
Autres parfumeurs 22,60% 20,35%
TOTAL 100,00% 100,00%

Quantités vendues
Parfums + eaux de toilette CA réalisé K€
X 1 000 litres
MARKETING
Adhémard 0,49% 0,22%
Autres parfumeurs de Grasse 2,56% 1,31%
Dior 14,15% 17,05%
Grandes marques françaises 56,10% 57,18%
Yves Rocher 3,41% 2,37%
Autres parfumeurs 23,29% 21,87%
TOTAL 100,00% 100,00%
PASSERELLE 2

Le but du cas n’est pas de faire calculer aux étudiants ces parts de marché (aussi les
calculs seuls ne seront pas notés) mais de vérifier s’ils ont capables de ‘faire parler
les chiffres’

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 347


Premier constat :
La Maison Adhémard est un petit acteur sur le marché du parfum : 0,22% en valeur à
côté de multinationales dont certaines sont 80 fois plus grosses qu’elle (17,1 millions
d’euros VS 1 330 millions). Sans compter sa quasi-absence à l’international où cara-
colent les grands groupes de luxe français.
(1 point)
CORRIGÉ

Deuxième constat :
Sa part de marché sur le segment le plus noble, les parfums, n’est que de 0,15 % alors
qu’elle atteint 0,35 % sur le segment des eaux de toilette. Or le parfum se négocie en
moyenne à 472 € /litre contre 86 €/litre pour les eaux de toilette.
(Remarque : on parle ici de prix de vente producteur HT et non de prix de vente au
consommateur final TTC).
(2 points)

Troisième constat :
Ses parts de marché ‘valeur’ sont toutes inférieures à ses parts de marché ‘volume’,
preuve du positionnement d’entrée de gamme des parfums Adhémard.

PDM Volume PDM Valeur


Parfums 0,27 % 0,15 %
Eaux de toilette 0,57 % 0,35 %

Cela est confirmé par le prix moyen du litre (parfum + eaux de toilette) de 85,5 euros/
litre pour Adhémard contre 190 euros/litre pour le marché et 229 € pour les leaders.
(2 points)

Conclusion :
Ces deux derniers constats : structure de production et positionnement prix, ex-
pliquent que la maison Adhémard se retrouve cantonnée dans les parfums d’entrée
de gamme, laissant à la concurrence les marchés plus lucratifs.
(1 point)

Remarque :
Les candidats pourront compléter cette analyse par une comparaison entre Adhémard
et ses autres concurrents de Grasse.
Si globalement ils se trouvent dans une position similaire à celle de la Maison Adhé-
MARKETING

mar, ils arrivent cependant à mieux valoriser leur production :


- Plus forte part structurelle de parfums dans leur production totale : 19 % contre
15 % pour Adhémar
- Meilleur prix moyen : 85,5 euros/litre chez Adhémar VS 96,9 euros/litre pour les
autres parfumeurs de Grasse.
(1 point)
PASSERELLE 2

348 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


II - 
Analysez les circuits de distribution de la Maison Adhé-
mard. Quelles conclusions en tirez-vous concernant la pro-
gression du chiffre d’affaires et la rentabilité ?
(5 points)

1–L
 a Maison Adhémar est absente des principaux canaux de distribution
des parfums et eaux de toilette :

CORRIGÉ
• Pas présente sur la distribution sélective
• Ni dans les pharmacies
• Ni dans les salons de coiffure

Elle est en revanche présente auprès des grandes surfaces qui représentent 35 % de
ses ventes où les prix sont tirés et où les rapports de force ne jouent pas en faveur
du petit fournisseur.

Elle commercialise 40 % de sa production auprès d’autres marques de parfums pour


lesquels elle ne joue qu’un simple rôle de sous-traitant, leur laissant l’essentiel de la
valeur ajoutée.

En revanche, la vente sur le lieu de production offre de la valeur ajoutée à la mai-


son Adhémard : elle intègre à la fois sa marge de producteur de parfum et celle du
distributeur. Avantage supplémentaire, la période de commercialisation par ce canal
(mai à septembre avec un pic en juillet-août) est complémentaire de la saisonnalité
habituelle du secteur. De plus, ce canal lui permet de se constituer un fichier clients.

Enfin la vente par correspondance, qui prolonge la vente sur le lieu de production,
connait des rendements décroissants. Compte tenu du faible panier moyen (40 euros),
une analyse des coûts sera nécessaire pour vérifier que cette activité est réellement
rentable. Dans tous les cas, les efforts devront être entrepris pour en accroitre le ROI.

III. Etablissez un diagnostic interne et externe de la Maison


Adhémard (SWOT).
(8 points)

Remarque préliminaire : MARKETING


Ce cas propose volontairement de nombreuses informations. Parmi elles, certaines
n’ont qu’un intérêt limité pour le traitement du cas (par exemple ‘l’histoire du parfum’,
‘l’histoire de la famille Adhémard remontant à Charlemagne’, la durée de travail d’un
nez ou encore ‘le coût d’un film publicitaire avec Nicole Kidman’). Le correcteur sera
donc sensible à la pertinence des données citées.
Les candidats ‘tartinant’ leur examen en reprenant en vrac les chiffres et données
seront pénalisés.
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 349


Forces Faiblesses
- Entreprise située à Grasse, haut-lieu - Image vieillotte de la marque Adhé-
de l’industrie parfumière mard
- Une équipe de direction renouvelée -V
 entes en stagnation et rentabilité
et bien formée (pharmacien, école quasi nulle (0,5 % du CA)
de commerce, financier) -E
 xportations très faibles (1,7 % du
CORRIGÉ

- Bonne maitrise de sa production : CA)


site moderne, maitre-parfumeur -V
 ente par correspondance a un faible
- Une gamme diversifiée : parfums, rendement
eaux de toilette, crèmes, huiles es- - L es ventes aux grandes surfaces ne
sentielles, parfums alimentaires se font-elles pas au détriment de la
- Force de vente polyglotte dédiée aux marge ? idem sous-traitance ?
touristes visitant les ateliers -A
 dhémar n’est pas positionné sur les
- Fort développement de la vente aux meilleurs canaux de distribution  :
grandes surfaces parfumeries, pharmacies, salons de
- Moindre saisonnalité du fait des coiffure
ventes aux touristes - S tructure des ventes trop tournée
vers le segment des eaux de toilette
-M
 arque cantonnée aux produits
d’entrée de gamme
Opportunités Menaces
- Les flux de touristes visitant la Côte - S ecteur très concentré autour de sept
d’azur (+ nouveaux touristes russes, grands intervenants mondiaux
asiatiques…) - L es consommatrices restent très
- 90 % des femmes et 80 % des hommes fidèles à leur marque (difficile de
se parfument prendre des clients aux concurrents)
- Les ventes de parfums connaissent -N
 os concurrents sont capables de
une croissance continue, supérieure déployer des budgets de promotion
à l’inflation, et qui n’est pas menacée et de communication conséquents
par la crise - L e principe de la distribution sélec-
- Image de la France dans le secteur tive peut constituer un frein aux nou-
du luxe, notamment auprès des veaux entrants
MARKETING

clientèles étrangères
PASSERELLE 2

350 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


MATHÉMATIQUE

SUJET
} Durée : 2 heures

 
n
X− −21
P √
n
2
> √  0, 95 n  162
n
2

G = 2X − n G G

n 0, 95
20

x 1, 645 2, 054 2, 326 2, 576 3, 090


φ(x) 0, 950 0, 980 0, 990 0, 995 0, 999

 
1 2 1 2
2 1 2 1
A=
1
 (1) : X 2 + 2X = A X ∈ M4 (R)
2 1 2

MATHÉMATIQUE
2 1 2 1

A χA (X) = X 2 (X − 6)(X + 2)

A 0 A 2

D P A= P DP −1
P −1

(1) Y 2 + 2Y = D

Z2 = D + I I
4
PASSERELLE 2

(1)

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 351


SUJET


f R2 f (x, y) = x4 + y 4

f R2 \{(0, 0)}

f (0, 0)

g : R2 → R (∗)
g(0, 0) = 0
g 1 R2
∂g ∂g
∀(x, y) ∈ R2 x (x, y) + y (x, y) = 2 f (x, y)
∂x ∂y

f (∗)
y
U = R∗+ × R (x, y) ∈ U u=x v= g:U →R 1
x
U G G(u, v) = g(u, uv)

∂g ∂g ∂G
∀(x, y) ∈ U x (x, y) + y (x, y) = u (u, v)
∂x ∂y ∂u

g:U →R 1 U

∂g ∂g
(E0 ) x (x, y) + y (x, y) = 0
∂x ∂y
∂g ∂g
g (E) x (x, y) + y (x, y) = 2 f (x, y) g−f (E0 )
∂x ∂y
g:U →R 1 U (E)
MATHÉMATIQUE

1 2 3
PASSERELLE 2

352 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Corrigé

  n n
X B n, 12 E(X) = V (X) =
2 4
φ
       

CORRIGÉ
n n
X− −21 X− −21 −21 21
P √
n
2
> √  0, 95 ⇐⇒ P √
n
2
 √  0, 05 ⇐⇒ φ √  0, 05 ⇐⇒ φ √  0, 95
n n n n
2 2

φ(1, 645)  0, 95 φ(x)  0, 95 x  1, 645


   
n
X−2 −21 21 21
P √
n
> √  0, 95 ⇐⇒ φ √  0, 95 ⇐⇒ √  1, 645 ⇐⇒ n  162
n n n
2

G = 2X − n = 1 × X + (−1) × (n − X) G n
E(G) = 0 V (G) = n

n P (G > −21)  0, 95
 
n
X− −21
P (G > −21)  0, 95 ⇐⇒ P (2X − n > −21)  0, 95 ⇐⇒ P √
n
2
> √  0, 95
n
2

n 162

 
1 2 1 2
2 1 2 1
A=
1

2 1 2
2 1 2 1
A

χA (X) = det(A − XI)


 
1 − X 2 1 2 

 2 1−X 2 1 
χA (X) =  ,
 1 2 1−X 2 

 2 1 2 1 − X
 
−X 0 1 2 

 0 −X 2 1 
=  ,
X 0 1−X 2 

MATHÉMATIQUE
C2 ←C2 −C4 ; C1 ←C1 −C3 
 0 X 2 1 − X
 
0 0 2 − X 4 

 0 0 4 2 − X 
= X 2  ,
L1 ←L1 +L3 ; L2 ←L2 +L4 1 0 1 − X 2 
0 1 2 1 − X
 
0 2 − X 4 
2

= X 0 4 2 − X  ,
1 2 1 − X
 
 2−X 4 
= X 2  ,
4 2 − X
= X 2 (X − 6)(X + 2).
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 353


 
1 2
 
A 2 1 = 0 A C1 C3
C2 C4 A 2 det(A) = 0 0 A
dim( (A)) = 2 A dim( (A)) 0 0
A 2

(e1 , e2 , e3 , e4 ) R4 C 1 = C3 C 2 = C4 (e1 − e3 , e2 − e4 ) ⊂ (A)


(e1 −e3 , e2 −e4 ) dim( (e1 −e3 , e2 −e4 )) = 2 = dim( (A)) (e1 −e3 , e2 −e4 ) = (A)
CORRIGÉ

−2 6 1
A − 6I 0 λ=6 e 1 + e 2 + e3 + e4
Cj (A + 2I) A + 2I C1 (A + 2I) − C2 (A + 2I) + C3 (A + 2I) − C4 (A + 2I)
λ = −2 e1 − e2 + e3 − e4
   
0 0 0 0 1 0 1 1
0 0 0 0 0 1 1 −1
D=
0
 P = 
0 6 0 −1 0 1 1
0 0 0 −2 0 −1 1 −1

X 2 + 2X = A ⇐⇒ X 2 + 2X = P DP −1
question 1et4

⇐⇒ P −1 (X 2 + 2X)P = D
⇐⇒ P −1 X 2 P + 2P −1 XP = D
⇐⇒ Y 2 + 2Y = D Y = P −1 XP .
P −1 X 2 P =(P −1 XP )2

Z =Y +I Z 2 = Y 2 + 2Y + I Y 2 + 2Y = D Z2 = D + I
 
1 0 0 0 

0 1 0 0 
det(D + I) =  = −7 < 0 det(Z 2 ) = (det(Z))2  0 Z
0 0 7 0 
0 0 0 −1
2
Z = D+I (1) : X 2 + 2X = A

∂f 4x3 2x3 ∂f 4y 3 2x3


(x, y) ∈ R2 \{(0, 0)} (x, y) =  = (x, y) =  =
∂x 2 x4 + y 4 x4 + y 4 ∂y 2 x4 + y 4 x4 + y 4

MATHÉMATIQUE

f (x, 0) − f (0, 0) x4 f (x, 0) − f (0, 0) ∂f


x = 0 = =x lim 0 (0, 0) = 0
x x x→0 x ∂x
∂f
x y (0, 0) 0
∂y

f f (0, 0) = 0
f 1
R2
f 1
R2 \{(0, 0)}  
 ∂f  |x3 |
f (0, 0) (x, y) ∈ R2 \{(0, 0)} 0   (x, y)  √ = |x|
∂x x4
∂f ∂f ∂f ∂f
lim (x, y) = 0 = (0, 0) lim (x, y) = 0 = (0, 0)
(x,y)→(0,0) ∂x ∂x (x,y)→(0,0) ∂y ∂y
f
PASSERELLE 2

354 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


(x, y) ∈ R2 \{(0, 0)}
∂f ∂f 2x4 2y 4 x4 + y 4
x (x, y) + y (x, y) =  + = 2 = 2 f (x, y)
∂x ∂y x4 + y 4 x4 + y 4 x4 + y 4
∂g ∂g
x (x, y) + y (x, y) = 2 f (x, y) x=0 y=0
∂x ∂y
y
U = R∗+ × R (x, y) ∈ U u=x v= g:U →R 1
U G
x
G(u, v) = g(u, uv)

CORRIGÉ
∂g ∂G ∂u ∂G ∂v ∂G y ∂G
= + = − 2
∂x ∂u ∂x ∂v ∂x ∂u x ∂v
∂g ∂G ∂u ∂G ∂v 1 ∂G
= + =
∂y ∂u ∂y ∂v ∂y x ∂v
∂g ∂g ∂G ∂G
∀(x, y) ∈ U x (x, y) + y (x, y) = x (u, v) = u (u, v)
∂x ∂y ∂u ∂u

g:U →R 1
U
∂g ∂g ∂G ∂G ∂G
x (x, y) + y (x, y) = 0 ⇐⇒ u (u, v) = 0 ⇐⇒ (u, v) = 0 u = 0 (u, v) = 0
∂x ∂y ∂u ∂u ∂u
G u G(u, v) = ϕ(v) ϕ:R→R 1
G
y
g:U →R 1
U (E0 ) g(x, y) = ϕ
x
ϕ:R→R 1

∂g ∂g
(E) x (x, y) + y (x, y) = 2 f (x, y)
∂x ∂y
g (E) f (E)  
∂(g − f ) ∂(g − f ) ∂g ∂g ∂f ∂f
x (x, y) + y (x, y) = x (x, y) + y (x, y) − x (x, y) + y (x, y) = 2f (x, y) − 2f (x, y) = 0
∂x ∂y ∂x ∂y ∂x ∂y
g−f (E0 )
∂(g − f ) ∂(g − f )
g−f (x, y) + y
(E0 ) x (x, y) = 0
∂x ∂y
∂g ∂g ∂f ∂f
x (x, y) + y (x, y) = x (x, y) + y (x, y) = 2f (x, y) g (E)
∂x ∂y ∂x ∂y

y g:U →R 1
U (E) U
g(x, y) = f (x, y) + ϕ ϕ:R→R 1
x

MATHÉMATIQUE
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 355


PHILOSOPHIE, LETTRES
SUJET

ET SCIENCES HUMAINES

Programme, conseils, bibliographie

PHILOSOPHIE

Public concerné
L’épreuve de philosophie, telle qu’elle est proposée dans le cadre de ce concours, ne
s’adresse pas à des étudiants spécialisés en philosophie.
Tout étudiant peut donc envisager de faire le choix de se lancer dans la dissertation
de philosophie, sous certaines conditions néanmoins.
• Il est nécessaire d’avoir acquis de manière assez ferme les principales bases de
la discipline lors de l’année d’initiation à la réflexion que représente la classe de
terminale du lycée (les exigences fondamentales qui prévalent pour la correction
de cette épreuve du concours « Passerelle » sont les mêmes que celles qui régulent
la préparation et l’évaluation du baccalauréat : mêmes règles de composition de la
dissertation, même corpus d’auteurs…).
• Il convient d’avoir consolidé et élargi sa culture générale lors de la deuxième année
d’études post-baccalauréat : la réflexion ne s’exerce pas à vide, dans le vague ; elle
suppose de la part des candidats, outre un bagage philosophique minimal, des
connaissances diverses fournissant références et exemples susceptibles d’appuyer
et d’éclairer leurs analyses (littérature, histoire, arts, sciences…).
• Enfin, les candidats doivent posséder quelques dispositions à l’interrogation cri-
tique du monde et de soi-même : curiosité et ouverture d’esprit permettent de
soutenir l’effort d’une raison qui s’exerce à la liberté de penser et qui, sensible à la
permanence et à l’actualité du questionnement philosophique, vise à aller plus loin
PHILOSOPHIE, LETTRES

dans la conquête de cette liberté, clé d’une maîtrise de sa propre pensée.

Programme
• En 2008, le thème était « Le Travail ».
• En 2009, le thème était « Autrui, étranger par son altérité ? ».
• En 2010, le thème était « L’homme face à la mort ».
• En 2011, le thème était « Cultures et nature humaine ».
• En 2012, le thème était « L’art : l’expérience esthétique ».
• En 2013, le thème était « Le Bonheur : but ultime de l’existence humaine ?».
• En 2014, le thème était « Individu et Société ».
• En 2015, le thème était « L’imagination, reine des facultés ».
• En 2016, le thème sera « le Mal ».

Conseils de préparation
Exigeante, l’épreuve de dissertation philosophique est toutefois accessible à condition
de s’engager dans un travail régulier à mener sur deux fronts.

Sur le plan des connaissances à posséder


A déjà été mentionnée l’importance d’une bonne culture générale. Pour ce qui est
PASSERELLE 2

du bagage philosophique à se constituer ou à consolider, il est attendu des candi-


dats qu’ils maîtrisent un certain nombre de grands concepts philosophiques (termes
techniques, définitions précises, distinctions par rapport au langage usuel…) et qu’ils
connaissent quelques auteurs majeurs, les grandes lignes de leurs analyses élaborées
sur tel ou tel thème
356 ANNALES PASSERELLE Concours 2015
SUJET
À cette fin, il importe de procéder à des lectures, accompagnées de prises de notes,
débouchant si possible aussi sur des fiches de lectures. Lire le plus possible de textes
philosophiques est donc capital, pour connaître les problématiques des auteurs,
pour se confronter à d’autres pensées que la sienne, pour s’imprégner de démarches
exemplaires par leur rigueur démonstrative et/ou leur puissance interrogatrice. Mais,
comme il est difficile d’entrer dans des oeuvres longues et des systèmes d’une com-
plexité savante, il faut plutôt veiller à se délimiter des parcours de lectures bien précis,
sans se fixer d’objectifs démesurés : on n’attend pas des candidats des connaissances
pointues ni érudites en histoire de la philosophie.
Viser l’exhaustivité ferait courir le risque de la dispersion et de la superficialité. Lire
des passages, des extraits, peut s’avérer déjà très fécond pour exercer la réflexion (et
donc suffisant pour souscrire aux exigences de l’épreuve), dès lors que cette lecture
est attentive et méthodique. Aussi, conseillons-nous, ci-dessous, outre des œuvres
philosophiques, quelques ouvrages « scolaires » à la fois clairs et consistants, aide
précieuse pour une approche progressive des concepts et des textes.

Sur le plan des techniques à maîtriser pour l’écriture et l’organisation de


la dissertation
Cet aspect du travail suppose l’apprentissage et la mise en oeuvre de méthodes et de
règles formelles dont certaines sont étudiées, approfondies, tout au long de la scola-
rité : depuis des conventions générales d’écriture (paragraphes et alinéas séparant les
idées et les parties, titres d’oeuvres à souligner, exclusion des abréviations…), jusqu’à
des règles de rhétorique plus spécifiques à la dissertation (division en introduction-
développement-conclusion, transition entre chaque grande partie du développement,
usage de connecteurs logiques…).
Pour ce qui concerne plus particulièrement la dissertation de philosophie, il est requis
des candidats qu’ils s’attachent à deux points :
a) l’énoncé-question ne peut être abordé sans un travail préalable précis d’analyse et
de réflexion sur les termes du sujet (leurs différentes significations), sur la forme

PHILOSOPHIE, LETTRES
du questionnement, sur ses présupposés : repérer et/ou reformuler tous ces élé-
ments permet de délimiter les enjeux du sujet et, par là même de dégager les
niveaux de réponse à proposer dans la copie ;
b) l’essentiel du travail consiste à produire une argumentation cohérente, claire et
rigoureuse, faisant progresser l’analyse vers l’établissement d’une réponse, d’une
thèse, qui soit la plus rationnelle, la plus justifiée possible, face au(x) problème(s)
soulevé(s) par la question de départ. Les connaissances (définitions conceptuelles,
auteurs…) sont à mobiliser par le candidat au cours de la copie, non pour faire
montre de sa culture, quelle qu’elle soit, ni pour se dispenser de réfléchir (en uti-
lisant par exemple les auteurs comme arguments d’autorité), mais pour enrichir et
aiguiser ses propres analyses, ses idées, approches et questionnements critiques.

Bibliographie
Instruments de travail
• É. Clément (dir.), C. Demonque, P. Khan et al., Pratique de la philosophie de A à Z,
éd. Hatier. Dictionnaire présentant aussi bien des notions, des concepts, que des
philosophes, des textes : très utile, très complet.
• Ouvrage collectif, Gradus philosophique (répertoire d’introductions méthodiques
à la lecture des œuvres), éd. Garnier-Flammarion, 1994. Des articles relativement
PASSERELLE 2

courts présentent de nombreuses œuvres majeures après une biographie succincte


de l’auteur, ex. : pour Platon, présentation de quatre dialogues, Ménon, Phédon,
Phèdre, Timée.

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 357


SUJET

•C  . Roux-Lanier (dir.), Le Temps des philosophes, éd. Hatier, 1995. Il s’agit d’un ma-
nuel à destination des terminales L, ES, S, mais qui représente une vaste somme
proposant des textes classés chronologiquement, situés dans leurs contextes his-
torique et culturel, un glossaire final – termes techniques classés par auteurs, etc.
• Léon-Louis Grateloup, Anthologie philosophique, nouveaux éléments pour la ré-
flexion, Hachette-Lycée. C’est un autre manuel dont le classement n’est pas chrono-
logique mais thématique : notions classées alphabétiquement, de « Anthropologie »
à « Violence ».

Textes fondamentaux
Nous ne précisons pas d’éditions car il en existe plusieurs pour tous ces textes : soit
en petits classiques, soit en collections de poche – Hachette, Folio-Essais, Garnier-
Flammarion, Points-Seuil, Vrinpoche, Presses-Pocket Agora, Tel-Gallimard, 10/18, etc.
Platon : Apologie de Socrate ; Ménon ; Gorgias ; La République ; Phèdre, Le Banquet…
/ Aristote : Éthique à Nicomaque ; La Politique… / Épictète : Manuel / Épicure : Lettre
à Ménécée / Machiavel : Le Prince / Hobbes : Le Citoyen ; Léviathan / Descartes :
Méditations métaphysiques ; Le Discours de la méthode… / Pascal : Pensées / Spi-
noza : Éthique ; Traité théologico-politique / Rousseau : Discours sur l’origine et les
fondements de l’inégalité parmi les hommes ; Le Contrat social… / Kant : Critique de
la raison pure ; Fondements de la métaphysique des moeurs ; Opuscules sur l’histoire
(Idée d’une histoire universelle, Projet de paix perpétuelle)… / Hegel : La Raison
dans l’histoire ; Esthétique ; La Phénoménologie de l’esprit… / Marx (et Engels) : Le
Manifeste du parti communiste… / Nietzsche : Généalogie de la morale ; Par-delà
le bien et le mal ; Crépuscule des idoles, Le Gai Savoir… / Freud : Cinq leçons sur la
psychanalyse ; Sur le rêve ; Malaise dans la civilisation… / Alain : Idées ; Éléments
de philosophie ; Propos (sur les pouvoirs ; sur le bonheur)… / Bergson : L’évolution
créatrice ; Le rire ; la Pensée et le mouvant ; l’Énergie spirituelle… / Bachelard : La
formation de l’esprit scientifique ; la Philosophie du non ; la psychanalyse du feu… /
Merleau-Ponty : Phénoménologie de la perception ; Éloge de la philosophie ; L’OEil et
PHILOSOPHIE, LETTRES

L’Esprit… / Sartre : L’Être et le Néant ; L’existentialisme est un humanisme… / Arendt :


Le système totalitaire ; Du mensonge à la violence ; Condition de l’homme moderne…
/ Lévi-Strauss : Tristes tropiques ; Race et histoire… / Michel Foucault : L’ordre du dis-
cours ; Histoire de la folie à l’âge classique ; Les mots et les choses…

LETTRES

Public concerné
L’épreuve de lettres telle qu’elle est proposée dans le cadre du concours ne s’adresse
pas à des étudiants spécialisés en littérature.
Tout étudiant peut donc envisager de faire le choix de se lancer dans la dissertation
littéraire, sous certaines conditions néanmoins.

Nature de l’épreuve
Le sujet demande de la part de l’étudiant des connaissances littéraires acquises au
cours de sa scolarité :
• Connaissances « classiques » : les grands auteurs au programme des classes de
seconde et première ;
PASSERELLE 2

• Connaissances « approfondies » : les auteurs étudiés en scolarité après le baccalau-


réat ;
• Connaissances « personnelles » : les auteurs choisis librement dans la pratique de
la lecture comme loisir.

358 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


SUJET
Programme
• En 2008, le thème était « Le bourgeois dans la littérature ».
• En 2009, le thème était « La représentation du travail dans la littérature française ».
• En 2010, le thème était « Le roman policier : émergence et évolution d’un genre
littéraire ».
• En 2011, le thème était « Autobiographie et roman autobiographique ».
• En 2012, le thème était « Le thème de la guerre dans la littérature ».
• En 2013, le thème était « La littérature et l’engagement ».
• En 2014, le thème était « L’étranger en littérature, source de réflexion et de diffusion
d’idées nouvelles ».
• En 2015, le thème était « Les auteurs français dans la première guerre mondiale ».
• En 2016, le thème sera « Ce que nous devons au siècle des lumières ».

Conseils de préparation
Pour traiter correctement le sujet, il est attendu de l’étudiant :
• Une capacité à lire et comprendre un sujet en recherchant les différents aspects
de traitement possibles et les différents points de vue possibles. Il convient donc
de se défier d’une lecture univoque du sujet proposé. L’exploration des termes de
l’énoncé est particulièrement recommandée ;
• Qu’il mobilise ses connaissances dans le domaine de la littérature, quelles que
soient les sources d’acquisition. L’originalité des auteurs cités n’est pas un critère
déterminant ;
• Qu’il structure correctement son raisonnement afin de développer un point de vue
avec progression et en s’appuyant sur des références précises (auteurs et oeuvres) ;
• Qu’il organise son écriture afin de conduire ce raisonnement : introduction, déve-
loppement et conclusion. Les règles traditionnelles de construction d’un devoir,
d’une partie et d’un paragraphe doivent être maîtrisées ;
• Qu’il témoigne d’une maîtrise de l’expression et de la communication écrites dans
le souci de communiquer avec un lecteur ;

PHILOSOPHIE, LETTRES
• Qu’il témoigne d’une maîtrise de la langue française dans la correction orthogra-
phique et grammaticale ;
• La capacité à développer un point de vue personnel, notamment en situant la lit-
térature dans un contexte (par exemple historique, socioculturel…) est appréciée ;
• Les compétences méthodologiques pour répondre au sujet sont celles développées
dans l’apprentissage scolaire.

Bibliographie
Tout étudiant pourra s’appuyer sur les cours suivis dans son cursus (se reporter aux
programmes de français et littérature des lycées de l’Éducation nationale).
Aucun ouvrage particulier n’est à recommander sinon les manuels de français de
seconde, première et terminale.
Certains sites sur Internet sont consacrés à la littérature (« auteurs », « littérature »,
« rubriques littéraires », « écrivains », « poètes », « histoire littéraire », « culture et littéra-
ture », « histoire de la langue française », « notions minimales d’histoire littéraire »…).
Cependant, l’entraînement est une source considérable de progrès.
L’évaluation ou l’auto-évaluation (référence à des corrigés de sujets donnés dans des
ouvrages d’annales) sont nécessaires lors de la préparation.
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 359


SUJET

SCIENCES HUMAINES

Public concerné
Les candidats susceptibles de choisir l’épreuve de sciences humaines doivent possé-
der une solide culture générale en histoire, sociologie et/ou économie.
Toutes ces sciences sociales abordent un même phénomène sous des angles diffé-
rents mais complémentaires.
Elles permettent de se déprendre des préjugés du discours commun.
Il convient donc de ne pas se satisfaire du seul discours journalistique qui ne saurait
suffire à se constituer une culture générale : il faut connaître les bases des disciplines
de sciences sociales ainsi que leur esprit pour mieux sociologiser un problème d’ac-
tualité à l’aide de références et d’outils conceptuels.

Programme
• En 2008, le thème était « Sociologies de la pauvreté et de l’exclusion ».
• En 2009, le thème était « Le lien social à l’épreuve des mutations des sociétés ».
• En 2010, le thème était « La démocratie ».
• En 2011, le thème était « Histoire et changement ».
• En 2012, le thème était « Hiérarchie et stratifications sociales ».
• En 2013, le thème était « La bureaucratie ».
• En 2014, le thème était « Elite, élites et élitisme ».
• En 2015, le thème était « Etat, Culture et politique ».
• En 2016, le thème sera « La mutation des formes du politique ».

Conseils de préparation
• L ’intelligence du sujet forme le premier critère de l’évaluation. Elle tient dans la
capacité de problématisation d’une question, c’est-à-dire dans la capacité à soule-
ver les enjeux intellectuels qui s’y attachent. Cela suppose une connaissance des
PHILOSOPHIE, LETTRES

grandes questions qui traversent les sciences humaines et sociales. Cette bonne
culture suppose maîtrise des concepts et connaissance des auteurs essentiels (voir
bibliographie). Première recommandation donc : procéder à des lectures.
• La possession de connaissances techniques sur le thème proposé forme le deu-
xième critère. Connaissances factuelles (chiffres, données, résultats d’enquête, etc.)
et connaissance d’auteurs spécialisés sur la question. Nourrir la copie d’un point de
vue d’expert suppose l’appropriation de ces connaissances. Les copies se révèlent
souvent très pauvres en la matière.
• Enfin, troisième recommandation générique : la démonstration de la maîtrise des
règles élémentaires de la dissertation. Capacité à développer une argumentation
(plan, architecture de la dissertation), respect de la langue (syntaxe et orthographe).

Bibliographie
Lire les manuels de sociologie et les introductions à l’économie sur trois fondateurs
des sciences sociales :
• Laurent Fleury, Max Weber, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2001.
• Philippe Steiner, La Sociologie de Durkheim, éd. La Découverte, coll. « Repères »,
1994.
• Frédéric Vandenberghe, La Sociologie de George Simmel, éd. La Découverte, coll.
PASSERELLE 2

« Repères », 2001.

360 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


PHILOSOPHIE, LETTRES

SUJET
ET SCIENCES HUMAINES
} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE


LE CANDIDAT DOIT CHOISIR UN SUJET PARMI LES 3 SUJETS PROPOSES.

Le numéro du sujet choisi doit être indiqué sur la première page de la copie :

N° 1 : Philosophie
N° 2 : Lettres
N° 3 : Sciences Humaines

SUJET N° 1 : PHILOSOPHIE

L’imagination a-t-elle des limites ?

SUJET N° 2 : LETTRES
Mobilisé à la fin de l’année 1914, Jean Giono a participé aux batailles de Verdun et du
Chemin des Dames. Son roman, Le Grand Troupeau, est paru en 1931.

Quand l’aube n’était pas encore bien débarrassée, les corbeaux arrivaient à larges
coups d’ailes tranquilles. Ils cherchaient le long des pistes et des chemins les gros
chevaux renversés. A côté de ces chevaux, aux ventres éclatés comme des fleurs de
câprier, des voitures et des canons culbutés mêlaient la ferraille et le pain, la viande
de ravitaillement encore entortillée dans son pansement de gaze et les baguettes

PHILOSOPHIE, LETTRES
jaunes de la poudre à canon.
Ils s’en allaient aussi sur leurs ailes noires jusqu’au carrefour des petits boyaux, à
l’endroit où il fallait sortir pour traverser la route. Là, toutes les corvées de la nuit
laissaient des hommes. Ils étaient étendus, le seau de la soupe renversé dans leurs
jambes, dans un mortier de sang et de vin. Le pain même qu’ils portaient était crevé
des déchirures du fer et des balles, et on voyait sa mie humide et rouge gonflée du
jus de l’homme comme ces bouts de miche qu’on trempe dans le vin pour se faire
bon estomac au temps des moissons. Les corbeaux mangeaient au pain et en même
temps ils le vendangeaient de leurs griffes en sautant d’une patte sur l’autre. De là,
ils en venaient jusqu’à pousser de la tête le casque du mort. C’étaient des morts frais,
des fois tièdes et juste un peu blêmes. Le corbeau poussait le casque ; parfois, quand
le mort était mal placé et qu’il mordait la terre à pleine bouche, le corbeau tirait sur
les cheveux et sur la barbe tant qu’il n’avait pas mis à l’air cette partie du cou où est
le partage de la barbe et du poil de la poitrine. C’était là tendre et tout frais, le sang
rouge y faisait encore la petite boule. Ils se mettaient à becqueter là, tout de suite, à
arracher cette peau, puis ils mangeaient gravement en criant de temps en temps pour
appeler les femelles.
Les morts bougeaient. Les nerfs se tendaient dans la rainure des chairs pourries et
PASSERELLE 2

un bras se levait lentement dans l’aube. Il restait là, dressant vers le ciel sa main
noire tout épanouie ; les ventres trop gonflés éclataient et l’homme se tordait dans
la terre, tremblant de toutes ses ficelles relâchées. Il reprenait une parcelle de vie. Il
ondulait des épaules, comme à son habitude d’avant quand sa femme le reconnaissait

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 361


SUJET

au milieu des autres, à sa façon de marcher. Et les rats s’en allaient de lui. Mais, ça
n’était plus son esprit de vie qui faisait onduler ses épaules, seulement la mécanique
de la mort, et au bout d’un peu, il retombait immobile dans la boue. Alors les rats
revenaient.
La terre même s’essayait à des gestes moins lents avec sa grande pâture de fumier.
Elle palpitait comme un lait qui va bouillir. Le monde, trop engraissé de chair et de
sang, haletait dans sa grande force. Au milieu des grosses vagues du bouleversement,
une vague vivante se gonflait ; puis, l’apostume se fendait comme une croûte de pain.
Cela venait de ces poches où tant d’hommes étaient enfouis. La pâte de chair, de
drap, de cuir, de sang et d’os levait. La force de la pourriture faisait éclater l’écorce.
Et les mères corbeaux claquaient du bec avec inquiétude dans les nids de draps verts
et bleus, et les rats dressaient les oreilles dans leurs trous achaudis de cheveux et de
barbes d’hommes. De grosses boules de vers gras et blancs roulaient dans l’éboule-
ment des talus.
En même temps que le jour, montait des au-delà du désert le roulement sourd d’un
grand charroi. C’étaient des fleuves d’hommes, de chars, de canons, de camions, de
charrettes qui clapotaient là-bas dans le creux des coteaux : les grands chargements
de viande, la nourriture de la terre.
Jean Giono, Le Grand Troupeau, Gallimard (1931)

Vous résumerez et analyserez ce texte.


Puis, vous répondrez à cette question en faisant référence aux auteurs de
votre choix :
Comment les auteurs français, dont les œuvres témoignent de la Première
Guerre mondiale, ont-ils contribué à l’évolution de l’image de la guerre ?
PHILOSOPHIE, LETTRES

SUJET N° 3 : SCIENCES HUMAINES


En France, les politiques culturelles ont poursuivi, entre autres objectifs,
l’aide à la création artistique et la réalisation de l’idéal de démocratisation de
la culture. Pensez-vous ces objectifs antinomiques ?
PASSERELLE 2

362 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


CORRIGÉ

SUJET N° 1 : PHILOSOPHIE

L’imagination a-t-elle des limites ?

I–L
 a faculté de l’imagination souffre de limites importantes

CORRIGÉ
selon les théories classiques
1) U ne faculté secondaire et dépendante de la sensation : l’imagination n’est
que passive et reproductrice
2) Une faculté faible et pauvre dans ses pouvoirs : évasion de la réalité mais
sur le mode de l’illusion

II – L
 a faculté d’imagination est le pouvoir d’outrepasser toute
limite par rupture avec le réel
1) P asser outre les limites imposées par le « principe de réalité » n’est pas si
dérisoire
2) Une liberté fondamentale est en jeu dans la négation du réel qu’est le mou-
vement de l’imaginaire selon Sartre

III – L’imagination : expérience d’une liberté illimitée ?


1) L ’imagination comme fonction de l’irréel ou du surréel est selon Bachelard
« l’expérience même de l’ouverture, de la nouveauté » (L’air et les songes)
2) Potentiel émancipateur de l’imagination esthétique selon Marcuse : une

PHILOSOPHIE, LETTRES
des conditions voire la condition même de la libération humaine (dans
L’homme unidimensionnel)
3) Une limite : dans l’art, la science ou encore la politique, l’imagination doit
s’allier à d’autres facultés pour être créatrice et transformatrice du réel

SUJET N° 2 : LETTRES
Mobilisé à la fin de l’année 1914, Jean Giono a participé aux batailles de Verdun et du
Chemin des Dames. Son roman, Le Grand Troupeau, est paru en 1931.

Quand l’aube n’était pas encore bien débarrassée, les corbeaux arrivaient à larges
coups d’ailes tranquilles. Ils cherchaient le long des pistes et des chemins les gros
chevaux renversés. A côté de ces chevaux, aux ventres éclatés comme des fleurs de
câprier, des voitures et des canons culbutés mêlaient la ferraille et le pain, la viande
de ravitaillement encore entortillée dans son pansement de gaze et les baguettes
jaunes de la poudre à canon.
Ils s’en allaient aussi sur leurs ailes noires jusqu’au carrefour des petits boyaux, à
PASSERELLE 2

l’endroit où il fallait sortir pour traverser la route. Là, toutes les corvées de la nuit
laissaient des hommes. Ils étaient étendus, le seau de la soupe renversé dans leurs
jambes, dans un mortier de sang et de vin. Le pain même qu’ils portaient était crevé
des déchirures du fer et des balles, et on voyait sa mie humide et rouge gonflée du
jus de l’homme comme ces bouts de miche qu’on trempe dans le vin pour se faire

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 363


bon estomac au temps des moissons. Les corbeaux mangeaient au pain et en même
temps ils le vendangeaient de leurs griffes en sautant d’une patte sur l’autre. De là,
ils en venaient jusqu’à pousser de la tête le casque du mort. C’étaient des morts frais,
des fois tièdes et juste un peu blêmes. Le corbeau poussait le casque ; parfois, quand
le mort était mal placé et qu’il mordait la terre à pleine bouche, le corbeau tirait sur
les cheveux et sur la barbe tant qu’il n’avait pas mis à l’air cette partie du cou où est
le partage de la barbe et du poil de la poitrine. C’était là tendre et tout frais, le sang
CORRIGÉ

rouge y faisait encore la petite boule. Ils se mettaient à becqueter là, tout de suite, à
arracher cette peau, puis ils mangeaient gravement en criant de temps en temps pour
appeler les femelles.
Les morts bougeaient. Les nerfs se tendaient dans la rainure des chairs pourries et
un bras se levait lentement dans l’aube. Il restait là, dressant vers le ciel sa main
noire tout épanouie ; les ventres trop gonflés éclataient et l’homme se tordait dans
la terre, tremblant de toutes ses ficelles relâchées. Il reprenait une parcelle de vie. Il
ondulait des épaules, comme à son habitude d’avant quand sa femme le reconnaissait
au milieu des autres, à sa façon de marcher. Et les rats s’en allaient de lui. Mais, ça
n’était plus son esprit de vie qui faisait onduler ses épaules, seulement la mécanique
de la mort, et au bout d’un peu, il retombait immobile dans la boue. Alors les rats
revenaient.
La terre même s’essayait à des gestes moins lents avec sa grande pâture de fumier.
Elle palpitait comme un lait qui va bouillir. Le monde, trop engraissé de chair et de
sang, haletait dans sa grande force. Au milieu des grosses vagues du bouleversement,
une vague vivante se gonflait ; puis, l’apostume se fendait comme une croûte de pain.
Cela venait de ces poches où tant d’hommes étaient enfouis. La pâte de chair, de
drap, de cuir, de sang et d’os levait. La force de la pourriture faisait éclater l’écorce.
Et les mères corbeaux claquaient du bec avec inquiétude dans les nids de draps verts
et bleus, et les rats dressaient les oreilles dans leurs trous achaudis de cheveux et de
barbes d’hommes. De grosses boules de vers gras et blancs roulaient dans l’éboule-
PHILOSOPHIE, LETTRES

ment des talus.


En même temps que le jour, montait des au-delà du désert le roulement sourd d’un
grand charroi. C’étaient des fleuves d’hommes, de chars, de canons, de camions, de
charrettes qui clapotaient là-bas dans le creux des coteaux : les grands chargements
de viande, la nourriture de la terre.
Jean Giono, Le Grand Troupeau, Gallimard (1931)

Vous résumerez et analyserez ce texte.


Puis, vous répondrez à cette question en faisant référence aux auteurs de
votre choix :
Comment les auteurs français, dont les œuvres témoignent de la Première
Guerre mondiale, ont-ils contribué à l’évolution de l’image de la guerre ?

ATTENDUS

La première Guerre mondiale est un conflit qui prit une dimension internationale. De
1914 à 1918, elle oppose l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie, rejointes par la Turquie
PASSERELLE 2

(1914) et la Bulgarie (1915), à la Serbie, à la France, à la Russie, à la Belgique et à


la Grande-Bretagne, alliées au Japon (1914), à l’Italie (1915), à la Roumanie et au
Portugal (1916), enfin aux États-Unis, à la Grèce, à la Chine et à plusieurs États sud-
américains (1917).

364 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Face au bilan de neuf millions de morts, l’assassinat de l’archiduc héritier François-
Ferdinand de Habsbourg, à Sarajevo par un jeune nationaliste serbe le 28 juin 1914,
apparaît aujourd’hui comme un fait divers qui ne peut évidemment rendre compte
des origines de ce cataclysme. Les raisons de l’embrasement du conflit sont à recher-
cher dans l’état de tension croissant de la situation internationale.

Ce conflit inaugure dans l’histoire des hommes le phénomène tragique de la guerre

CORRIGÉ
totale et mondiale :
• Une guerre totale qui exige l’engagement de plus en plus global des peuples.
• Une guerre mondiale en raison du poids que pèse l’Europe dans le monde au
début du XXème siècle, ce qui entraîne automatiquement les autres continents dans
le conflit.

Pour la génération de 1914-1918, cette guerre, dénommée par la suite Grande Guerre,
signe un changement d’époque, la disparition d’un ordre ancien, la véritable fin
du XIXème siècle. Dans bien des domaines, elle apporte des innovations brutales :
technologie militaire, place des femmes et des ouvriers dans la société, intervention
étendue de l’État. Elle entraîne également des bouleversements avec la révolution
prolétarienne en Russie.

Pour chaque peuple, l’enjeu de la guerre est pleinement accepté : pour les Français,
il s’agit de reprendre l’Alsace et la Lorraine perdues en 1870, pour les Allemands,
d’obtenir dans le monde une reconnaissance et une légitimité. Pour tous, le risque
apparaît limité : chacun est persuadé que la puissance et le coût des armes modernes
conduisent à une guerre très courte. Les plus pessimistes parient sur six mois et les
soldats se voient de retour dans leurs foyers pour Noël.
Il ne s’agit pas dans le traitement du sujet, de s’attarder sur la succession des événe-
ments militaires faits d’assauts, meurtriers autant qu’inutiles, et de longues périodes
d’enterrement au fond des tranchées dans des conditions de misère physique et

PHILOSOPHIE, LETTRES
morale inimaginables auparavant et à cette époque. Il s’agit de s’attacher à cette ques-
tion : de la déclaration de guerre du 3 août 1914 jusqu’à l’armistice du 11 novembre
1918, comment la vision de la guerre « fraîche et joyeuse » a-t-elle été transformée ?
Comment les auteurs français, romanciers ou poètes, ont-ils témoigné des événe-
ments et de cette transformation ?

Alors que la guerre est souvent étudiée en termes de stratégie militaire, le regard
porté sur la première Guerre mondiale intègre fortement les hommes et leur quoti-
dien tout en s’interrogeant sur ce que fut leur comportement mental face à ce type
de guerre à laquelle ils n’étaient pas préparés. Deux analyses se sont développées
au fil du temps :
• D’un côté, celle qui montre que, même si le moral des soldats a varié d’un moment
à l’autre, ces soldats ont conservé la conviction de devoir « tenir » et combattre
jusqu’au bout en raison de l’enjeu national. Ils ont donc consenti au sacrifice qui
leur était demandé.
• De l’autre côté, celle qui s’emploie à démontrer que les soldats, littéralement « dé-
cervelés » par la dureté du combat et indifférents à l’avenir national, n’ont continué
à combattre que malgré eux, terrorisés par la discipline militaire. La reconnaissance
de la place faite par la nation aux « fusillés pour l’exemple » par Lionel Jospin pre-
PASSERELLE 2

mier ministre en 1997, a montré l’amplification de ce phénomène de victimisation


des combattants.

L’historiographie a traditionnellement opposé deux types de guerre : la guerre de

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 365


mouvement et la guerre de positions symbolisée par les tranchées dans lesquelles
les combattants s’enterrent. Cette vision classique est transformée par les mutations
que la guerre opère en raison des progrès de l’époque, à tel point que l’on puisse
parler de « guerre industrielle ». Cette forme de guerre demande une logistique que
l’époque mettait à disposition pour la première fois : les transports d’abord par voie
ferrée, ensuite par la route, pour acheminer les énormes quantités d’obus et d’équipe-
ments nécessaires, ainsi que les troupes, deviennent prépondérants. Notre mémoire
CORRIGÉ

collective de la Grande Guerre contient les images des taxis de la Marne et de la Voie
sacrée. A cela s’ajoute bien évidemment la puissance de l’industrie de guerre four-
nisseur d’armes, équipements, munitions… Les soldats vont découvrir que le progrès
les amène à se battre, et à périr, non plus uniquement dans le corps à corps à la
baïonnette mais sous les coups de l’artillerie, face aux mitrailleuses, à l’aviation, aux
gaz et aux lance-flammes…

Des combattants de la première Guerre mondiale étaient écrivains avant de devenir


soldats, qu’ils aient été mobilisés ou qu’ils se soient engagés. Ils ont mis en mots
leur expérience en même temps qu’ils étaient confrontés à la peur et à la terreur, à
la douleur et à la mort… Qu’est-ce qui relie ces hommes et leurs œuvres ? Rassem-
blés dans l’obligation de faire la guerre et l’impossibilité d’y échapper, dans le désir
de l’observer puis de la commenter, ils constituent une génération. Cette génération
témoigne d’une évolution de la perception de la guerre.

On pourrait ainsi proposer une chronologie d’époques traçant cette évolution.

• L’époque de la mobilisation qui peut en même temps être éclairée par l’enthou-
siasme et la confiance, ou assombrie par la résignation et la peur devant l’inconnu.
Exemples :
Guillaume Apollinaire : Calligrammes, poèmes de la paix et de la guerre, 1913-
1916.
PHILOSOPHIE, LETTRES

Roger Martin du Gard : Les Thibault : L’Été 1914, 1936.


• L’époque des premières désillusions à l’épreuve du feu, devant la réalité des com-
bats. Les soldats abandonnent leur conception romantique de la guerre, héritée
de leur apprentissage de l’histoire de France ou des romans d’aventure de leur
enfance, pour se confronter à la réalité des armes destructrices, des rats dévorant
les cadavres dans les ruines…
Maurice Genevoix :
Sous Verdun, août-octobre 1914.
Nuits de guerre, 1917.
• L’époque du traumatisme lorsque les troupes s’enterrent vivantes dans les tran-
chées. Epreuve physique, épreuve morale mais aussi déshumanisation complète…
C’est alors que la guerre prend son nom de « grande boucherie ».
Exemple : le texte proposé en sujet.
• L’époque de la réaction, où l’opposition à l’absurdité de la guerre, ou également à
l’absurdité de son commandement, entraîne certains auteurs dans une aspiration
pacifiste qu’incarnent les mutineries de 1917.
Roland Dorgelès : Les Croix de bois, chapitre IX, 1919.
Blaise Cendrars : La Guerre au Luxembourg, 1916.
PASSERELLE 2

Le texte proposé s’inscrit dans cette évolution.


C’est dans ce sens que le candidat devra construire son commentaire après le résumé
et l’analyse de contenu. Pour ce commentaire, il prendra appui sur ses connaissances
littéraires.

366 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Citons ainsi de façon non limitative :
• Pour les romanciers :
Philippe Barrès, La Guerre à vingt ans, 1924
Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932 (première partie du roman)
Joseph Delteil, Les Poilus, 1925
Roland Dorgelès, Les Croix de bois, 1919, Le Réveil des morts, 1923
Pierre Drieu La Rochelle, La Comédie de Charleroi, 1934

CORRIGÉ
Georges Duhamel, Vie des martyrs 1917, Civilisation, 1918
Jean Giono, Le Grand troupeau, 1931
André Maurois, Les Silences du colonel Bramble, 1918
Henry de Montherlant, Le Songe, 1922
Jean Paulhan, Le Guerrier appliqué, 1917.
• Ou pour les poètes : Guillaume Apollinaire. Louis Aragon, Blaise Cendrars…

La cohérence de la construction du devoir et la correction de l’expression seront des


éléments évalués.


SUJET N° 3 : SCIENCES HUMAINES

En France, les politiques culturelles ont poursuivi, entre autres


objectifs, l’aide à la création artistique et la réalisation de l’idéal
de démocratisation de la culture. Pensez-vous ces objectifs anti-
nomiques ?
« Pour l’égalité d’accès de tous à la culture ». Dans cette revendication apparemment
simple et, en tout cas, inattaquable en régime démocratique, repose une redoutable

PHILOSOPHIE, LETTRES
contradiction entre deux ordres de valeurs également légitimes et néanmoins diffici-
lement conciliables (Heinich, 1993). La revendication égalitaire vise l’accès de tous à
la consommation d’un bien universel, accès qu’il faut organiser dès lors qu’il ne va
pas de soi, et dont l’organisation est confiée, parce qu’il y va de l’intérêt général, aux
pouvoirs publics et aux institutions culturelles. A l’inverse, la revendication culturelle
vise traditionnellement une relation personnalisée à des biens dont l’appropriation
individuelle fonde une aristocratie de l’esprit qui approfondit ainsi le processus de
sélection élitaire comme Simmel l’avait déjà noté : « comme les contenus de la culture
ne s’approprient que par activité individuelle, ils engendrent l’aristocratie la plus
inattaquable parce que la plus insaisissable, une différence entre le haut et le bas
qui ne peut, à l’instar d’une différence socio-économique, s’effacer par décret ou par
révolution, pas plus que par la bonne volonté des gens concernés » (Simmel, Philo-
sophie de l’argent, 1900, 560). Mise en commun d’un côté ; distinction de l’autre. Il
était possible de montrer que, loin d’être réduits à des logiques exclusives, la créa-
tion artistique et la démocratisation de la culture apparaissent comme deux objectifs
complémentaires et solidaires. L’histoire regorge d’exemples où la revendication du
meilleur de la création artistique s’est conjuguée avec le souci d’y faire accéder le plus
grand nombre. Si l’institution ministérielle a paradoxalement scindé les deux logiques
dans les années 1960, celles-ci ne s’opposent pas nécessairement dans la pratique
PASSERELLE 2

d’hommes de théâtre tels que Vilar ou Vitez qui ont l’un après l’autre réalisé l’idéal
d’un théâtre populaire, conçu comme un théâtre « élitaire pour tous ».

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 367


I–L
 A CONFLICTUALITE DES REPRESENTATIONS : DEUX RE-
VENDICATIONS ANTINOMIQUES ?
A / La revendication égalitaire
1. L’idéal républicain : l’affirmation du principe d’égalité (depuis 1789)
2. L’idéal du Théâtre du Peuple (Pottecher) au théâtre populaire ( Jean Vilar)
3. L’idéal de l’éducation populaire depuis les Universités populaires de 1900
CORRIGÉ

B / La dimension élitaire de l’art


1. Le « divorce » entre l’art et le peuple (Nietzsche) et la problématique de
« l’écart » (Bourdieu)
2. L’appropriation individuelle des contenus de la culture forge une aristocratie
de l’esprit (Simmel)
3. La recherche d’innovations formelles et la rupture avec les « horizons d’at-
tente » ( Jauss et Iser)

II – L
’HISTORICITE DES CONFIGURATIONS : RECONCILIA-
TION OU DISJONCTION DES DEUX PERSPECTIVES
A / Les figures de la réconciliation
1. La décentralisation théâtrale (1946-1952) : offrir le meilleur de la création
artistique au plus grand nombre
2. L’idéal d’émancipation de l’éducation populaire en 1945 : « Peuple et Culture
», « Travail et Culture »
3. La réalisation d’un théâtre populaire ( Jean Vilar) et d’un « théâtre élitaire
pour tous » (Antoine Vitez)

B / Figures d’une disjonction, voire d’une dislocation


1. Un clivage porté par le Ministère des Affaires culturelles créé contre « l’Edu-
cation nationale »
PHILOSOPHIE, LETTRES

2. La figure de la dislocation : « Jeunesse et Sport », le théâtre amateur « hors


sphère culturelle »
3. Une rupture plus institutionnelle qu’intellectuelle, mais une séparation pro-
fonde et durable

III – U
 NE TYPOLOGIE DES POSITIONNEMENTS : QUATRE
POSTURES EXCLUSIVES ?
A / Le déni de l’écart entre l’art et le peuple
1. Le libéralisme : « laissez faire, laissez passer », et peu importe les bagages
culturels supposés identiques
2. Le populisme : une forme de relativisme où tout se vaut et où il n’y aurait
pas d’écart

B / La reconnaissance de l’écart entre l’art et le peuple


1. Le volontarisme : une recherche de réduction de l’écart (tradition de l’édu-
cation et du théâtre populaires)
2. L’élitisme : une acceptation de l’écart, voire une accentuation entre happy
few et le reste de la population
PASSERELLE 2

368 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


STAPS

SUJET
} Durée : 2 heures

AUCUN DOCUMENT N’EST AUTORISE


NI CALCULATRICES AUTORISEES

SUJET

Un monde à part : le sport de haut niveau.


Sportifs de haut niveau et sportifs professionnels face à la performance.
Après avoir décrit le fonctionnement du modèle français du sport de haut
niveau, vous discuterez du rôle et de la place du sportif de haut niveau et du
sportif professionnel. Vous aborderez aussi les difficultés, les dérives et les
excès auxquels ces sportifs particuliers sont souvent confrontés.

STAPS
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 369


PROPOSITION de CORRIGÉ
La pointe de la pyramide qui représente aujourd’hui les millions de sportifs français
est constituée par les 12 à 15.000 sportifs de haut niveau et/ou sportifs profession-
nels consacrant l’essentiel de leur temps au sport pendant leurs courtes carrières
sportives. Le sport de haut niveau représente l’excellence sportive. Il est reconnu par
différents textes législatifs et réglementaires et par la charte du sport de haut niveau
CORRIGÉ

qui consacre l’exemplarité du sportif de haut niveau.


L’organisation du sport de haut niveau spécifique à la France a obtenu ces dernières
années de bons résultats dans les compétitions internationales. Mais dans le même
temps au-delà du rôle et de la place, tenus par cette élite sportive, les médias relaient
régulièrement les difficultés et les excès auxquels sont confrontés ces athlètes de haut
niveau.
Le sport de haut niveau et les grandes compétitions internationales sont appré-
hendés comme un vecteur important de rayonnement national. Ils sont associés à la
promotion de valeurs spécifiques, comme l’engagement ou la valorisation de l’effort
et du mérite, mais sont aussi objet de dérives - violence, dopage, comportements
contraires à l’éthique - que l’autorité publique doit combattre et réprimer. Il recouvre
enfin de forts enjeux économiques, liés tant à la pratique sportive qu’au développe-
ment du sport-spectacle et à sa médiatisation croissante.
Comment s’organise le haut niveau en France et quelles places occupent ces ath-
lètes dans la société ?

L’organisation du sport de haut niveau en France

Le « modèle français » du sport de haut niveau, organisé par les pouvoirs publics,
donne de bons résultats au niveau mondial. En 2010, toutes disciplines confondues,
selon le classement mondial des nations établi par Havas concernant les médailles
et titres de championnats, la France se situe au 5ième rang mondial, derrière les
États-Unis, la Chine, la Russie et l’Allemagne. Pour les seuls Jeux olympiques d’été, la
France a obtenu 41 médailles et 34 médailles en 2012 à l’édition de Londres.
L’objectif de « conforter le rang de la France parmi les grandes nations sportives »,
affiché par le programme « Sport » du gouvernement est centré sur le résultat des
sportifs français dans les grandes compétitions de référence (championnats d’Europe
et du monde, jeux olympiques et paralympiques). Le dispositif national du sport de
haut niveau, encadré et soutenu par le ministère chargé des sports, a donc pour fina-
lité la réussite des sportifs et des sportives des équipes nationales. L’État et les asso-
ciations et fédérations sportives assurent le développement du sport de haut niveau,
avec le concours des collectivités territoriales, de leurs groupements et des entreprises
intéressées. Le ministère des Sports y consacre l’essentiel de ses crédits budgétaires et
STAPS

de ses moyens en ressources humaines, à travers son réseau d’établissements publics,


l’aide apportée aux fédérations et l’accompagnement individuel des sportifs.
La notion d’athlète de haut niveau qui apparaît pour la première fois dans le texte
de loi proposé par Mazeaud en 1975 pour réglementer les pratiques sportives ne se
résume donc pas à une simple évolution juridique. Elle caractérise plus exactement
les dispositions d’une société, et plus précisément l’État, à inscrire le sport d’élite et
la compétition comme des produits du service public. La professionnalisation des
PASSERELLE 2

cadres sportifs à l’échelon départemental (Conseiller technique départemental), régio-


nal (Conseiller technique régional) ou encore national (directeur technique national)
sous le statut de fonctionnaire, et amorcée depuis 1977, témoigne de l’importance des
enjeux sportifs en matière d’élite. À mesure que toutes ces institutions se mettent en

370 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


place, les outils appropriés pour caractériser la population des athlètes de haut niveau
acquièrent de l’efficacité.
La commission nationale du sport de haut niveau (C.N.S.H.N.) est l’instance de
concertation institutionnelle où se prennent toutes les grandes orientations en ma-
tière de sport de haut niveau. Elle est présidée par le Ministère des Sports et com-
prend des représentants de l’État, du Comité National Olympique et Sportif Français
(C.N.O.S.F.), des sportifs de haut niveau, des entraîneurs, un arbitre ou juge sportif de

CORRIGÉ
haut niveau et des élus des collectivités territoriales. Elle accorde la reconnaissance
du caractère de haut niveau d’une discipline pour la durée d’une olympiade. Mais le
champ du sport de haut niveau est plus large que celui du seul sport olympique. En
effet une quarantaine de disciplines sont reconnues comme étant de haut niveau sans
être pour autant des disciplines olympiques ou paralympiques.
Les résultats des clubs professionnels français, notamment dans les grands sports
collectifs de ballon, ne relèvent pas de cette organisation. Le sport professionnel
représente pour l’État essentiellement un enjeu de régulation. Les problématiques du
sport de haut niveau et du sport professionnel ne se recoupent donc que partielle-
ment, ce qui peut entraîner un appui différencié selon les disciplines : dans la majo-
rité des sports reconnus de haut niveau, l’État intervient fortement sur toute la chaîne
de formation et de suivi des sportifs ; en revanche, dans les disciplines professionna-
lisées, et plus particulièrement dans le football, le rôle de l’État est plus limité, dans
la mesure où la détection et la formation relèvent plutôt des clubs professionnels.

Les listes des sportifs de haut niveau comprennent quatre catégories : élite, senior,
jeune et reconversion. Deux autres listes concernent les espoirs et les partenaires
d’entraînement. Elles concernent au total plus de 15.000 sportifs. Elles sont toutes
arrêtées par le ministre chargé des sports sur proposition des fédérations et après avis
de la commission nationale du sport de haut niveau.
Seuls les sportifs inscrits sur la liste des sportifs de haut niveau peuvent bénéfi-
cier d’aides individuelles (à l’exception des aménagements scolaires qui concernent
toutes les listes) : soutiens financiers, dérogations aux conditions d’accès à certains
emplois de la fonction publique, accès à des emplois aménagés. Un dispositif, le
«  double projet », permet aux sportifs de haut niveau et aux espoirs de bénéficier
d’aménagements de leur cursus scolaire et universitaire.
La réorganisation de l’institut national du sport, de l’expertise et de la performance,
intervenue en 2010, témoigne du souci de tirer les conséquences de ces nouvelles
responsabilités dévolues à l’établissement en mettant en place trois missions straté-
giques :
− une mission « expertise » (MEX), qui a pour fonction d’analyser les stratégies fédé-
rales ;
− une mission « accompagnement des projets des fédérations sportives et de leur
encadrement » (MAP) qui est chargée d’appuyer les acteurs fédéraux dans leurs
STAPS

projets de performance ;
− enfin une mission « sport de haut niveau » qui couvre le suivi des pôles et des
sportifs, la formation, l’accès à l’emploi et la recherche. Un comité d’animation du
réseau a été créé, et des référents ont été désignés début 2011 au sein des établis-
sements.
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 371


La place des sportifs de haut niveau et des sportifs professionnels

Comprendre le sport de haut niveau suppose de prendre en compte les straté-


gies que les pouvoirs publics ont développées pour que le sport d’élite devienne
l’expression spontanée de l’intérêt public. Mais cette démarche appelle également un
examen approfondi des conditions dans lesquelles l’expression de la puissance de
l’État parvient à s’imposer. En contrôlant la population des athlètes de haut niveau, les
CORRIGÉ

pouvoirs publics contrôlent aussi le dispositif de production des performances dans


l’ensemble des pratiques sportives qui constitue l’espace des sports.
Pour les meilleurs athlètes, deux manières de pratiquer le sport entrent en concur-
rence, l’amateurisme et le professionnalisme. La médiation économique suggère en
effet que l’opposition entre les deux manières de faire du sport peut être substituée
à une opposition entre l’espace des sports et le champ économique. Le premier
prétend en effet développer la pratique du sport pour elle-même où le désintéresse-
ment est présenté comme la garantie principale de son autonomie. Par opposition,
le champ économique tend plutôt à faire fonctionner l’espace des pratiques comme
un vaste marché, celui du spectacle sportif, où l’élite paraît obéir surtout aux impé-
ratifs économiques et par conséquent à des règles hétéronomes. Autrement dit, les
principes d’autonomie et d’hétéronomie déterminent les conditions de la concurrence
pour le contrôle de l’élite avec d’une part des règles proposées par l’espace des sports
et organisées autour de toutes les valeurs associées à l’amateurisme (désintéresse-
ment, gratuité de l’effort, etc.) ; et d’autre part des règles proprement économiques et
contenues dans la notion même de professionnalisme.
L’influence du marché économique sur l’espace des sports alimente une lutte pour
la maîtrise des conditions de pratique de l’élite où les logiques et les impératifs
imposés par les financiers (sponsors, médias, mécènes) se heurtent aux règles dictées
par ceux qui dans l’espace des sports soutiennent l’amateurisme. Combinée avec
l’intervention des pouvoirs publics, cette division rend les stratégies de contrôle de
l’élite très complexes dans la mesure où l’État doit faire face à une double série de
contradictions avec un travail portant à la fois sur une redéfinition de l’élite sportive
conforme à la notion d’intérêt général, et sur le refoulement des logiques écono-
miques perçues comme une menace sérieuse à cette redéfinition puisqu’elles tendent
à isoler les meilleurs sportifs dans un système de fonctionnement particulier. Alors
que le champ économique favorise implicitement la séparation de la masse et de
l’élite en imposant des règles de fonctionnement distinctes où quelques profession-
nels produisent un spectacle destiné au grand public (dans une logique de haut en
bas), tous les efforts de l’État visent au contraire à unifier l’ensemble des pratiques
sportives dans un seul mouvement du bas vers le haut.
Mais l’opposition entre sport de haut niveau et sport professionnel est de moins
en moins visible. Les sportifs de haut niveau ont de plus en plus une approche
professionnelle. Parfois sur le plan financier. Mais surtout au regard des exigences
STAPS

d’entrainement et de comportement relavant des règles du monde professionnel. Les


exigences étant les mêmes.
Le sport de haut niveau n’est donc pas réductible à sa seule version légale, qui ne
figure que l’expression de l’autorité publique, mais relève d’une relation de concur-
rence en constante redéfinition entre les pouvoirs publics et le champ économique et
cristallisée autour de l’amateurisme et du professionnalisme.
Mais dans leur courte carrière sportive, ces athlètes particuliers sont confrontés à de
PASSERELLE 2

nombreuses difficultés.

372 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


Les difficultés

La pratique intensive d’un sport, comme toute pratique intensive, exige un investis-
sement total de la personne et de nombreux sacrifices. Pris dans l’alternative paterna-
liste ou libérale, les sportifs font figure de prolétaires de la performance. Alors qu’ils
sont les acteurs centraux du spectacle compétitif, ils doivent supporter toutes les
conséquences et tous les risques inhérents à la pratique sportive de haut niveau. C’est

CORRIGÉ
alors la question de leur statut et des dispositifs de prise en charge collective qui est
posée. Le plaisir éprouvé par les athlètes est avant tout lié à la performance et à la
souffrance et laisse supposer une forme d’addiction propre au sport de haut niveau.
À travers le hors-limite et blessure, le plaisir et la souffrance semblent inéluctable-
ment liés. Ce que le sport de haut niveau donne à voir semble être une image ignorée
de la passion, exprimée à l’état brut. Une image ignorée parce que le symbole utilisé
pour son expression est aussi le plus intime qui soit : le corps lui-même.
Cette dimension du rapport au corps est omniprésente dans le discours des athlètes.
Quand ceux-ci cherchent à expliquer leurs motivations, surgissent principalement des
expressions telles que : « la recherche de ses limites », « l’envie de les repousser », de
« pousser le corps à la limite ». La notion de «hors-limite» revient systématiquement et
sous différentes formes dans le discours des athlètes comme une nécessité du sport
de haut niveau. Dans ce dépassement de soi, la performance guide et définit toujours
la limite à surpasser.
Les motivations chez les sportifs de haut niveau (professionnel ou amateur), autant
pour l’homme que pour la femme, sont évidemment celle de la compétition, de la
réussite et des performances. Dans une société très sédentaire, une activité physique
raisonnable apporte de nombreux bénéfices. À l’inverse, lorsqu’elle devient exces-
sive, elle peut engendrer une véritable addiction. Cette addiction s’installe par l’excès,
par la recherche de sentiments de plaisir et une désinhibition à travers la pratique
sportive. 5 à 10 % des sportifs de haut niveau ont des conduites d’addiction après la
fin de leur carrière. On retrouve, dans le discours des sujets, nombre d’éléments d’une
conduite addictive.
Le sportif professionnel ou amateur de haut niveau tente d’atteindre des résultats
sportifs élevés ce qui favorise le stress de la compétition. Les accidents du sport
peuvent arriver chez l’athlète de très haut niveau suite à un surentraînement ou à
l’utilisation répétée de certaines parties de son corps, conduisant à des dérèglements
hormonaux, de violentes attaques d’arthrose ou encore à l’utilisation de produits
dopants. S’il arrive que le dopage tue parfois, la pratique intensive du sport à elle
seule réussit à abîmer et vieillir prématurément le corps du sportif. Par une recherche
des limites qui mène à la rupture du corps, provoquant des blessures
L’arrêt brutal chez un sportif d’élite de son mode de vie de compétition peut être
vécu très difficilement par la personne, notamment chez les plus jeunes qui n’ont
parfois que 20 ans. En effet, cet arrêt brutal a non seulement des conséquences bio-
STAPS

logiques sur l’individu plus ou moins néfastes pour l’organisme, mais en parallèle
l’ex-champion perd son statut social.
PASSERELLE 2

ANNALES PASSERELLE Concours 2015 373


Conclusion

La constitution d’un espace spécifique du sport de haut niveau en France doit


principalement sa réalisation grâce à l’intervention de l’État, qui par le jeu de l’offre,
a pu transformer l’espace selon un dispositif complexe et en perpétuelle mutation.
La singularité de ce modèle français pour le sport de haut niveau a fait largement la
preuve de sa capacité à produire de la performance et maintient la France dans le
CORRIGÉ

haut de la hiérarchie mondiale.


Pratiquer à haut niveau n’est pas un sacrifice, c’est un engagement, une quête
d’idéal, un dépassement de soi, et parfois les médailles viennent couronner un travail
intensif de plusieurs années.
Pour ces sportifs « hors normes », perçus souvent comme des modèles, la réussite
de leur « projet de vie » à travers le « double projet » permet de les accompagner et de
faire face à la plupart des difficultés qu’ils rencontrent pendant et après leur courte
carrière sportive.
STAPS
PASSERELLE 2

374 ANNALES PASSERELLE Concours 2015


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Crédits photos : Camille Lambrecq et Simon Guillemin

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