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ANNALES 2017
DE LA BANQUE
D’ÉPREUVES
COMMUNES CCIR
SUJETS ET CORRIGÉS
HEC
ESSEC
ESCP EUROPE
EM LYON
EDHEC
ESC
IÉNA
Stéphanie Ouezman
Rédactrice en chef d’Espace Prépas
Épreuves communes
CULTURE GÉNÉRALE
Épreuve EM LYON 14
Épreuve EDHEC-ESSEC 21
RÉSUMÉ DE TEXTE
Épreuve HEC 29
LANGUE VIVANTE 1
Anglais IENA 37
Anglais ELVi 41
Allemand IENA 47
Allemand ELVi 51
Espagnol IENA 57
Espagnol ELVi 61
Italien IENA 67
LANGUE VIVANTE 2
Anglais IENA 71
Anglais ELVi 75
Allemand IENA 79
Allemand ELVi 82
Espagnol IENA 86
Espagnol ELVi 90
Italien IENA 94
Option économique
Option technologique
ÉCONOMIE
Épreuve ESC 292
Épreuve ESSEC 307
DROIT
Épreuve ESC 336
Épreuve ESSEC 346
MATHÉMATIQUES
Épreuve ESCP Europe 355
Épreuve ESC 372
RÉSUMÉ DE TEXTE
Épreuve ESC 387
LAISSEZ-VOUS
SURPRENDRE
PAR VOTRE FUTUR
LAISSEZ-VOUS SURPRENDRE
PAR VOTRE FUTUR
I NTERLOCUTEURS
I NFORMATIONS GÉNÉRALES
Principaux repères
Une formation académique, internationale et professionnelle sur 3 ans
• Création : 1963 (association loi 1901) ;
Quelques chiffres
• 2 400 étudiants ;
• 55 professeurs permanents et enseignants chercheurs et 300 professionnels
d’entreprises ;
• De nombreuses spécialisations et doubles diplômes couvrant tous les domaines
(luxe, finance, management du sport, e-business, communication, …) ;
• 18 Entreprises Étudiantes (culture & arts, sports & aventures, service aux
étudiants, humanitaire) ;
L
AISSEZ-VOUS SURPRENDRE PAR VOTRE FUTUR
• de développer les capacités décisionnelles des élèves par une pédagogie de
l’action stimulant l’esprit d’entreprise, par la mise en œuvre d’enseignements
transversaux et par l’acquisition d’une bonne pratique des réseaux.
• d e conduire des activités de recherche diversifiée : recherche à visée
managériale, à visées théoriques et à visée pédagogique.
• d’encourager les élèves à la prise de risque en milieu complexe et incertain,
en leur donnant le goût de l’entrepreneuriat, et en développant leurs capacités
d’analyse et de synthèse, de créativité et d’innovation, de prise de décision.
• de construire des communautés apprenantes favorables à l’apprentissage
collaboratif, source d’intelligence collective et de création de valeur.
• de préparer les élèves à la conduite du changement par l’hybridation des
savoirs, par la capacité à l’approche globale des problématiques de l’entre-
prise, par l’ouverture d’esprit et la culture générale, par le développement du
leadership.
• de prédisposer les élèves à assurer des responsabilités professionnelles dans
un environnement international par une exposition aux réalités internationales
et une approche multiculturelle du management.
• d’amener les élèves à prendre conscience des exigences de l’éthique des
affaires, de la responsabilité sociale de l’entreprise et de créer les conditions
favorables d’une pratique de l’altérité, du respect de l’autre et de la solidarité.
FINANCE ET AUDIT
- Expertise Juridique et Fiscale / Ingénierie du Patrimoine DD
- Finance
- Gestion des Risques Financiers DD
- Gestion des Instruments Financiers DD
- Expertise Audit et Contrôle (validation de 5 épreuves sur 7 du diplôme DSCG)
DD = Double diplôme
16 semaines minimum et/ou lors d’un échange dans l’une de nos
147 universités partenaires dans 48 pays.
• Les forums ISC Paris : permettent deux fois dans l’année à nos étudiants de
rencontrer les entreprises qui recrutent ;
• La semaine des métiers et la quinzaine des secteurs d’activité ;
• Les ateliers CV/emploi ;
• CV des jeunes diplômés en ligne, consultables par les entreprises ;
• La rédaction et la soutenance d’un projet professionnel pour chaque étudiant
de 3e année ;
• Un réseau actif de plus de 17 000 anciens ;
• Plus de 3 000 offres d’emploi déposées par an ;
• 11e au classement des meilleures universités et écoles en France pour l’employa-
bilité des diplômés (Times Higher Education – novembre 2016) ;
• Une nouvelle plateforme exclusive en partenariat avec Job Teaser.
CULTURE GÉNÉRALE
Durée : 4 heures.
S
UJET
DISSERTATION
C ORRIGÉ
Par Tony Brachet, agrégé de philosophie, E.N.S. St-Cloud, correcteur aux
concours des Grandes Écoles de commerce.
Événement a en effet deux sens bien tranchés. Soit il surgit en tant que telle
parole dans un monde auquel elle n’appartenait pas encore, soit il advient
comme conséquence de cette parole et il convient dès lors de doter cette
dernière d’une sorte de « causalité ». Les complications, autrement dit notre
problématique, commencent ici.
C ORRIGÉ
Du fait pourtant de la finitude de ce processus – l’Histoire, que ce philosophe
dit n u’un discours : « Il se produit toujours des évènements, mais on
’être q
ne peut plus rien en dire de nouveau. »
La « fin de l’histoire » serait donc le temps des évènements sans paroles, se
répétant à la façon d’un fait physique.
pas comme d’un évènement, plutôt que d’un fait physique – répétitif – ou
à l’inverse d’un fait biologique – « silencieux ».
L’histoire humaine peut être définie à partir de tout évènement fait parole – à
condition qu’il y en ait au moins deux. Parole prophétique, parole de tribun
même vox populi – quand la voix reflète une voix singulière, non certes les
cris d’une émeute ou les applaudissements du cirque, paroles retournées
à la voix.
Les paroles, disposées ensemble, sont élevées au récit, dont Paul Ricoeur
ou Paul Veyne, après tant d’autres, nous ont appris combien il est malaisé
de le distinguer de l’histoire. Un récit – tel que la Guerre des Gaules – est
parole une ou, comme dans une nouvelle littéraire, s ’opposent le début et la
S cient.
Une phrase, des paroles ou même des mots ne constituent pas un discours
au sens contemporain, par exemple, de Foucault ou de Lacan. Les phrases
qui déterminent l’Histoire – les phrases-évènements, pourrait-on dire –
possèdent, en effet, un caractère discontinu, quand bien même on les
rapporterait, comme Chomsky, à la même « capacité phrastique » et au
mépris de la diversité des langues. Les paroles sont pourtant, par impos-
sible, disséminées q u’elles sont dans l’espace et le temps, « plus multiples »
que ces dernières.
On serait ici tenté de conclure, comme Descartes, à la négation de l’Histoire,
en reléguant les « évènements » dans un imaginaire fait d’identification et de
récit. Ainsi, Cournot oppose-t‑il, à l’histoire comprise comme succession de
singularités évènementielles observables – le monde d’Ockham en quelque
sorte –, la science des faits répétables, dont on sait aujourd’hui qu’ils ne
sont, à l’échelle humaine, ni simultanés, ni successifs.
Les « évènements » du monde physique – ainsi, la « création » ou plutôt
l’émergence d’une paire de particules telles que le couple électron-positron,
suivie de son « annihilation » ou disparition – constituent, en dépit de leur
caractère « spectaculaire » pour l’observateur, qui n ’en perçoit d
’ailleurs que
les signes, un « non-évènement », faute de parole pour les accompagner
au-delà du constat de leur mesure qui n’est d’ailleurs qu’une trace matérielle
ou un simple enregistrement.
irréversibles, q
u’on les considère comme faits réels ou faits de récit. Le Christ
de Tacite, Vico ou Voltaire appartient à l’Histoire aussi bien par toutes les
paraboles que rapportent de manière plausible les « Synoptiques » que par
les dogmes dirimants (Incarnation, Double Nature, Double Volonté) érigés
à son sujet par les religions, schismes et hérésies.
Avant que le « discours théologique » – catholique – en fasse une énigme –
CULTURE GÉNÉRALE
Rares – autant que singulières – sont toutefois les paroles qui ne font
évènement que par elles-mêmes. Il convient de distinguer deux sortes
d’évènements, comme aussi deux sortes de paroles.
C ORRIGÉ
est un récit ; d’autres en supposent seulement et n’accèdent à l’historicité
que par le récit, ou la répétition que l’on en fait.
« Le premier qui compara une femme à une rose, c’est un poète, le second
fut un imbécile ». La plus simple manière, dans notre histoire personnelle,
de redire la sottise stigmatisée par Nerval, réside dans le « je t’aime »
réitéré dans l’angoisse ou l’obsession, alors qu’il est constitutif, « la toute
première fois » – sous réserve de réciprocité – de l’entrée dans une « histoire
d’amour » : c’est-à‑dire une série singulière d’évènements « partagés », inter-
CULTURE GÉNÉRALE
penser. À moins que mon aveu n ’ait déjà été un « bilan d’irréversibilité », un
« je t’aimais » comme aveu d’un échec, d’un simple désir de désirer, d ’une
nostalgie qui n’est « déjà plus ce qu’elle était ».
C ORRIGÉ
Un évènement est encore la « réunion » de lui-même et d’un ensemble de
conditions, dont le nombre ne saurait être précisé, et qui constituent avec
lui l’ensemble de ses parties. Il est donc à la fois élément et sous-ensemble,
multiple et singulier, produit de ses conditions qui l’incluent et libre surgis-
sement en leur sein. Quand les conditions sont données, la chose émerge
à l’existence. Il en est ainsi de l’évènement politique comme de l’évènement
amoureux : sans cesser de s’appartenir, l’individu devient partie d’un couple.
Mais c’est là aussi la raison pour laquelle il est si « aisément » réductible à un
enchevêtrement ou une hiérarchie de structures – de la même manière que
la parole l’est à la langue chez Saussure – là où ne suffira plus l’altérité pure
S UJET
DISSERTATION
C ORRIGÉ
Par Gilbert Guislain, ancien élève E.N.S. Saint-CLoud et IEP, professeur
honoraire de culture générale en classes préparatoires économiques et
commerciales à Versailles et à Paris, correcteur aux concours.
Ce sujet du concours 2017, bien centré sur le thème, faisait intervenir deux
infinitifs, faire et parler qui méritaient attention et qui devaient faire réfléchir
à la question de l’écrit et de l’oral, par de multiples ouvertures à la fois
littéraires et philosophiques. Les autres sujets méritaient aussi intérêt : une
Eco. techno. Khâgne
rapports de jurys, figurent sur le site bce.com, à examiner de près par tous,
pour toutes matières et toutes épreuves.
sans cesse, se demander si c’est le bon texte, si l’auteur qu’on goûte n’a pas
pris cela ailleurs, s’il a copié la réalité ou s’il a inventé, s’il a été fidèle à sa
nature, mille autres questions qui engendrent le doute et qui vous obligent
à monter à votre bibliothèque. C ’est la question de l’établissement du texte
qui est poésie, celle des sources, des emprunts, voire des plagiats, ou des
CULTURE GÉNÉRALE
ajouts. Pour l’essentiel, une œuvre serait le produit de son temps, alors il
faudrait comprendre le milieu pour faire parler le texte. Ceci repose sur un
postulat scientifique, sur l’idée de l’importance des déterminismes. Taine
insiste sur « la race, le milieu, le moment ». Fustel et Zola sont aussi dans
cette démarche. Cette méthode critique et érudite implique de connaître
l’auteur pour connaître l’œuvre. Dans l’Avenir de la science, Renan critique
l’admiration absolue et lui préfère l’admiration historique, relative, d’où des
commentaires et des critiques nécessaires. Les textes sont pour lui des
étapes des moments de l’esprit humain. Critique veut dire discernement et
jugement, et pour cela, des normes sont nécessaires. Mais cette science
est en deçà de l’admiration. Certes, lire c’est juger, mais c’est aussi sentir,
S cient.
C ORRIGÉ
serait déconseillé d’en faire en dissertation un catalogue exhaustif, au risque
de perdre de vue les mots du sujet : faire parler un texte. Mieux vaut faire
un choix d ’exemples. Alors que Brunetière dénonçait la prétention scien-
tifique du naturalisme, défendait les classiques et voulait situer les textes
dans des œuvres, Lanson, parallèlement, insistait sur le rôle de l’histoire
littéraire, sur la valeur des sources, de la documentation, sur les influences,
en complément d ’une lecture directe des œuvres. Toutefois, la littérature
n’était pas pour lui « objet de savoir ». En face, Jules Lemaître défendait la
critique subjective, le concept de plaisir contre le scientisme. Quant à Julien
Benda un peu plus tard, au début du xxe siècle, il soutenait une critique de
type rationnel, objectif contre Bergson et sa critique intuitive. Benda voulait
examiner les œuvres pour elles-mêmes.
allusif. Dans De la genèse au sens littéral, saint Augustin distingue les vérités
éternelles, les faits racontés, les événements à venir et enfin les injonctions
à l’humanité.
Faire parler un texte, c’est risquer de se substituer à l’auteur, c’est une
démarche relative, subjective et aléatoire. Le sujet invite à réfléchir plus
largement à l’interprétation. Loin de dégager des vérités d’un texte, nous
CULTURE GÉNÉRALE
plaquons des mots sur des choses que nous voyons, comme le montre
le relativisme nietzschéen. Tout est question de point de vue, les inter-
prétations religieuses dogmatiques ou l’Idée de Progrès sont influentes et
parfois réductrices. Il n’y a pas une formule vraie. Il n’y a pas de faits, il n’y
a que des interprétations « Nietzsche (La Volonté de puissance) : Les vérités
prétendues ne sont que des illusions dont on a oublié qu’elles le sont, des
métaphores usées ». Le « vrai » comme le « faux » sont à dénoncer. On fait
parler une œuvre, on est alors en manque en faisant « déchanter » le texte
– ou en excès. La vérité de l’interprétation résulte plutôt du fait que l’œuvre
peut résister à l’interprétation. La subjectivité peut dévoyer le sens, mais
dire cela, c’est croire à l’objectivité ; or la subjectivité n’est pas l’arbitraire, il
S cient.
Si un texte originel est clair mais dont le sens est masqué, alors il est
nécessaire de pratiquer un décodage. Cela a été fait pour les lettres de
Marie-Antoinette à Fersen par des cryptologues ou par les scientifiques
anglais comme Turing pour la machine électromécanique Enigma utilisée
par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale qui encodaient ainsi
leurs messages.
Il est malaisé d’expliquer, d’interpréter un texte littéraire. Interprétation peut
vouloir dire trahison : le sens est-il donné de l’extérieur ou réside-t‑il clai-
rement dans le texte ? Il faut rendre explicite celui-ci, mais contient-il de
l’implicite ? Il faut formuler plusieurs discours possibles, dévoiler, définir des
intentions, lever les obscurités, mais au risque du contresens ou de l’oubli
de sens multiples…
Faire parler un texte, c’est rentrer dans la pensée de celui qui l’a écrit,
dialoguer avec lui, mais interviennent dans cette démarche nos valeurs et
nos structures mentales. Le commentaire peut en dire plus sur celui qui
commente que sur les intentions de l’auteur. C’est la question du porte-
parole, que l’on retrouve par exemple chez les orateurs romantiques, qui
par leurs discours, voulaient parler du peuple, au peuple, au nom du peuple.
Dans toute démarche dialogique, le texte est partagé entre ce q u’il dit, ce
qu’il a à dire, ce q u’il sous-entend, ce q
u’il ne peut dire. N
’oublions pas non
plus qu’un texte est « parlant », éloquent parce qu’il ne dit pas et que ses
silences ne sont pas neutres. Un texte peut dire plus par ce qu’il ne dit pas
que par ce qu’il dit.
Eco. techno. Khâgne
Comment faire parler un tableau, une œuvre d’art, une pièce de théâtre ?
Le commentaire tend vite à se substituer à l’œuvre. Le mystère de l’art
dépasse les concepts comme le montre Kant dans La Critique de la faculté
de juger. L’intelligibilité du tableau est celle de son invention par le peintre,
et de son exécution, l’analyse du choix des formes, des couleurs, comme
je peux le faire par exemple pour les lignes de La Liberté guidant le peuple
CULTURE GÉNÉRALE
C ORRIGÉ
amateurs d’un art populaire – qui a de la popularité – les autres plus élitistes
ou plus hermétiques.
Certes, il existe aujourd’hui plusieurs types de critique littéraire mais tout
texte est avant tout un espace de pensée que je ne peux faire parler en le
mécanisant et en le réduisant à des structures formelles. L’œuvre est-elle le
produit d ’un contexte, ou bien le créateur est-il parfaitement libre, autonome,
dans sa démarche ? Qui parle à travers le texte ? La conscience autonome
de l’auteur, la classe à laquelle il appartient, la culture et les mentalités qui
sont les siennes ? Que dois-je privilégier en faisant parler le texte, si je tiens
compte de mes valeurs ? Les années 1960, celles de la déconstruction du
sujet, avaient montré que c’était autre chose que l’auteur libre qui parlait
dans le texte. Mieux encore, je peux m’interroger philosophiquement sur
l’existence même de l’œuvre d’art, sur l’art qui nous dit, selon Malraux, qu’il
est un antidestin.
Faire parler un texte mène à une série de discours, à une suite de jugements
historiques sur le texte, qui seront toujours en devenir, toujours inachevés.
Dans l’Œil et l’esprit, Merleau Ponty affirmait que nous portions divers
regards subjectifs sur le monde, qui nous révèlent nous-mêmes. Il existe
d’ailleurs une histoire de la critique. Un texte est toujours autre, excède mon
jugement et il est dangereux de le réduire à une seule expression sociale ou
psychologique. Néanmoins, en traduction, nous pouvons parvenir à formuler
des équivalences en surmontant l’incompossible.
La question de la mise en scène théâtrale est liée au sujet car le théâtre n ’est
pas seulement un texte mais surtout une représentation, avec, a ujourd’hui,
Eco. techno. Khâgne
subjectives. Qui est alors légitime pour faire parler un texte ? L’homme de
foi appartenant à l’institution ecclésiale, le simple croyant (Sola fide, sola
scriptura), l’esprit humaniste, prudent, et éclairé, l’agnostique ouvert ?
Les Destinées (La Bouteille à la mer). L’œuvre peut échapper à son temps
et nous livrer de nouvelles questions. À nous de les formuler. La science
elle-même, comme l’Histoire se signale plus par les questions q u’elle pose
que par les réponses qu’elle apporte. C ’est même la valeur de l’erreur et du
détour qui nous mène vers la connaissance. La critique est une construc-
tion intellectuelle, non linéaire, intégrant les obstacles comme les erreurs et
CULTURE GÉNÉRALE
sachant revenir sur elle-même. Tel mouvement littéraire opère une lecture
particulière d’une œuvre passée, comme les romantiques par exemple en
faveur de Don Juan, homme du défi. Car l’œuvre avait été assez peu repré-
sentée en son temps, au xviie siècle. Elle renaît au xixe siècle. L’intérêt peut
se réaffirmer ou bien se dissiper, le goût et la mode aidant. Ce qui rend le
sujet difficile, c’est la complexité entre l’auteur, le narrateur, le personnage,
le destinataire et le lecteur.
Éloge de l’éloquence
S cient.
C ORRIGÉ
Quand dire, c’est faire). Le texte donne à l’auteur la liberté d’enjamber le
temps. Je peux faire parler les morts, parler de l’avenir, avec la parousie, la
prophétie, l’eschatologie.
D’autre part, la force de l’éloquence permet de se libérer de l’écrit pour faire
parler le texte. Elle donne sa vigueur au texte. Il ne s’agit pas exactement de
« mettre le ton » d’une manière scolaire en lisant les Fables de la Fontaine
comme on pourrait le croire, mais de dévoiler la vie intérieure du texte.
De nombreux écrivains du xixe siècle ont dénoncé les discours officiels,
la rhétorique, la déclamation convenue, et emphatique, les orateurs étant
alors extérieurs à ce qu’ils disent. Brecht disait du comédien : « Que sa
diction soit exempte de tout ronron de curé et de ses cadences qui bercent
le spectateur si bien que le sens se perd (Écrits sur le théâtre). Le théâtre
est représentation significative, et la lecture d ’un texte écrit n
’est pas une
parole compassée. Rabelais tournait en dérision les régents de collège, les
sorbonnards qui récitaient leurs gloses comme Tubal Holopherne ou Jobelin
Bridé, un « vieux tousseux ». Rimbaud, Paul Nizan, Céline surtout, et plus
récemment Michel Onfray, ont dénoncé les discours officiels, sans vérité
ni passion. Au xixe et au xxe siècle, des intellectuels engagés, des interve-
nants dans des rassemblements militants ont su faire parler leur texte, q u’ils
s’expriment avec ou sans notes, par opposition à la parole post-moderne
normalisée et souvent technocratique qui ne nous parle guère.
On peut faire parler un objet, voire discerner la fausseté d’un document
– comme le montrent les exemples très différents des Protocoles des
sages de Sion, des études de graphologie, de celles des documents de
l’affaire Dreyfus ou, plus loin de nous, des prophéties de Nostradamus.
Eco. techno. Khâgne
Nous pouvons nous demander si tel texte est un plagiat, ou si tel tableau
authentique, ou si telle pièce est recevable dans les grands procès – Outreau
ou affaire Gregory – ou dans des enquêtes criminelles comme celle de la
commission Warren sur l’assassinat de Kennedy pour exploiter le sujet,
à charge ou à décharge. On peut choisir des faits et des preuves, mais leur
mise en avant est souvent polémique, non neutre. Se déroulent alors des
CULTURE GÉNÉRALE
batailles d’experts.
On peut faire parler un texte ou un sujet comme on l’entend, par
d’interminables gloses et bavardages, selon les formules toutes faites
des religions monothéistes ou des idéologies, souvent religions laïcisées.
Protestants et humanistes avaient valorisé le seul texte de la Bible, dégagé
de la tradition du commentaire, et Voltaire avait montré, dans Micromegas
comment il était possible de faire parler le mot âme, de manière multiple et
en même temps dogmatique.
Toutefois il est intéressant de dire que faire parler un texte, c ’est aussi lui
conférer une valeur ajoutée, celle de la parole sur l’écrit. Un texte dit ou
commenté n’est pas qu’un texte lu. On peut y découvrir des références
S cient.
Consultez les vidéos de Gilbert Guislain sur la chaîne youtube Espace Prépas
S UJET
La stratégie a représenté, au sein de la Chine antique, beaucoup plus
u’une technique particulière. On voit s’y refléter certaines des options les
q
plus radicales de la pensée chinoise, et elle a informé, élaborée en théorie,
bien d’autres domaines de la réflexion. Or s’il est un principe de base sur
lequel insistent, en Chine, tous les anciens traités militaires, c ’est bien
d’éviter l’affrontement direct avec l’armée ennemie. Un choc frontal, où les
deux armées sont engagées face à face, est toujours éminemment risqué
et destructeur. Tout l’art de la guerre est au contraire de déposséder l’autre
de sa capacité défensive, et de le miner intérieurement, avant même que
l’engagement n ’ait lieu : de sorte que, au moment de l’affrontement, l’ennemi
Eco. techno. Khâgne
chose] qui également a pris forme, c’est un rapport de face ; mais quand
c’est sans avoir pris forme que [cela] régit [ce qui] a pris forme, alors c’est
un rapport de biais. » Si je rends plus précisément cette phrase par référence
à l’art militaire et en envisageant des opérations sur le terrain : mettre en
œuvre une certaine disposition pour répondre à une disposition adverse,
c’est un rapport de face ; mais réussir à dominer la disposition de l’adversaire
sans avoir pris soi-même de disposition particulière, tel est le rapport de
RÉSUMÉ DE TEXTE
biais. Au lieu de recourir à une disposition pour faire face à la disposition de
l’autre, c’est au contraire par une absence de disposition que je contrôle la
disposition de ce dernier. Dans le premier type de rapport, les deux réalités
qui « se répondent » se limitent elles-mêmes par ce qu’elles possèdent de
caractéristiques concrètes et particulières ; en même temps q u’elles donnent
prise à l’autre par ce qu’elles lui offrent à voir, en elles, d’objectif et de repé-
rable. Il est aisé de définir par contraste l’autre type de rapport – le rapport
de biais – et ce qui fait sa supériorité : ce qui ne s’est pas encore actualisé
et n’a pas pris forme concrète bénéficie d ’autant mieux des ressources du
possible et échappe à tout dévisagement extérieur qui permettrait de le
S cient.
décision qui soit à la fois la plus rapide et la moins équivoque. C ’est pourquoi
les adversaires engagent un combat dans les règles, en mettant en œuvre
l’ordre rigide de la phalange, sur un terrain découvert et dénué d’embûches,
choisi par eux d’un commun accord. Sont dédaignées, à l’inverse, les opéra-
tions dilatoires où l’esquive et le harcèlement se relaieraient pour épuiser
l’ennemi : puisqu’elles diluent, à travers leur sinuosité, ce processus de déci-
sion rapide et définitive procurable par le seul assaut ; de même, toutes les
RÉSUMÉ DE TEXTE
armes qui atteignent de loin ou par surprise, telles flèches et javelots, sont
rejetées au profit de la lance, qui est l’arme du face-à‑face par excellence.
« Les Grecs estimaient, nous dit Polybe2, que seul le combat de près, au
corps à corps, pouvait décider valablement d’un conflit. » L ’habileté dans
la manœuvre, à ce compte, perd de son intérêt, seul importe, au fond, le
courage dont on témoigne au moment crucial. Au point q u’on peut même ne
pas chercher à affaiblir par avance son adversaire : « Agésilas décida, nous
rapporte Xénophon3, qu’il valait mieux laisser ses ennemis se réunir », quel
que soit leur nombre, « et puis, s ’ils voulaient combattre, leur livrer carrément
S cient.
1. Phalange : corps d’infanterie des hoplites ; hoplite : soldat cuirassé, armé d’une lance.
2. Polybe : historien grec né vers –200, mort en –118.
3. Xénophon : historien grec né en –430, mort en –335.
4. Antilogie : couple de discours opposés ; forme utilisée notamment par Thucydide, historien grec du
Ve siècle, pour présenter les discours qu’il rapporte dans sa Guerre du Péloponnèse.
les plus grands ». À cet égard, la comparaison (et donc aussi la décision qui
s’ensuit) sera d ’autant plus probante et rapide que les éléments à comparer
seront plus semblables. Le principe isonomique que nous remarquions dans
la structure de la phalange apparaît donc, ici, tout aussi nécessaire : la
rigueur de l’antilogie est de tendre « à transformer tous les éléments de
l’argumentation en données comparables, propres à l’addition et à la sous-
HEC
traction, voire interchangeables5 » ; les arguments se constituent ainsi en
unités, alignées les une en face des autres, « comme on procèderait avec
des chiffres ». Confrontation et calcul sont donc à la base de ce conflit
des paroles, et c’est toujours par un surplus – mais ici surplus d’argument
avancé et non d ’obliquité secrète – q
u’on prétend l’emporter. « Comptez
donc, fait dire Thucydide à l’un des chefs péloponnésiens, en face de leur
plus grande expérience, votre plus grande audace, et, en regard des craintes
dues à nos revers, le fait que nous nous trouvions alors mal préparés : il reste
alors à votre crédit la supériorité numérique des navires et la perspective
d’un combat naval près d’un côte qui vous est amie… » « Ici, commente
Jacqueline de Romilly, les mots mêmes décrivent les deux colonnes paral-
lèles (antitaxasthe), permettant la claire vision du résultat arithmétique ; et
les comparatifs neutres correspondent bien aux avantages de l’un et l’autre
camp6. » Les arguments qui s ’affrontent sont ainsi évalués comme des quan-
tités pesant en sens inverse ; il est d ’ailleurs révélateur à cet égard que,
comme on l’a souvent noté, un même terme grec, logizesthai, signifie à la
foi « réfléchir » et « décompter ». […]
J’ai été conduit ainsi à supposer que l’invention et la mise au point des
discours antithétiques, dans la Grèce classique, trouvaient leur contrepoint
dans l’affrontement des phalanges s’opposant face à face sur le champ
de bataille ; du même coup, l’occasion nous était donnée de commencer
à mettre à l’épreuve une métaphore : celle de stratégie du sens.
Et, de fait, la rhétorique grecque encourage, jusque dans son vocabu-
laire, à concevoir l’affrontement des discours en termes de combat. Le cas
est encore plus flagrant du côté chinois. […] Ainsi à l’obliquité recommandée
Eco. techno. Khâgne
RÉSUMÉ DE TEXTE
S cient.
20
S cient.
25
(La note sur 80 sera divisée par 4 pour obtenir la note sur 20, qui
sera arrondie au dixième supérieur.) IENA
Les candidats ne sont pas autorisés à modifier le choix, effectué
lors de l’inscription, de la première langue dans laquelle ils doivent
composer.
Les candidats ne doivent faire usage d’aucun document, dictionnaire
ou lexique ; l’utilisation de toute calculatrice ou de tout matériel
électronique est interdite.
Si au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être
une erreur d’énoncé, il la signalera sur sa copie et poursuivra en
expliquant les raisons des initiatives qu’il sera amené à prendre.
S UJET
Cupertino looks like many other small, drab cities in northern California,
with serried houses and shopping centres. Later this year, however, it will
become the only place to find Apple’s newest creation: the enormous ring
wich will serve as the technology firm’s headquarters. Several months before
5 he died in 2011, Steve Jobs, Apple’s founder and the mastermind of the
project, predicted that the spaceship-like structure would become “the best
office building in the world” and that people from everywhere would travel
Eco. techno. Khâgne
to see it.
To prove Jobs right, around 13,000 construction workers have laboured
10 for years behind thick, high walls. The site spans several city blocks. Earlier
this year, everything was hidden from view except cranes and a huge sand
pile that rose a few hundred feet high, like the Great Pyramid of Giza. The
scacle of the project rivals the ancient E gyptians’ monuments. Every piece
of glass on the four-storey exterior is curved, requiring special panes to be
15 made in Germany – the largest pieces of curved glass ever manufactured.
With a price tag of around $5 billion, it may be the most expensive corporate
headquarters in history. […]
“Silicon Valley is having its Versailles moment,” says Louise Mozingo,
LV1 – ANGLAIS
their success. These ambitious projects will transform a bland architectural II. Q
landscape of generic-looking office parks. But they also mark a cultural shift
30 for the Valley, whose ethos is to value garages (in which firms like Hewlett-
Packard and Apple were born) over glitz. […]
Google’s plans are the most audacious – on brand for a firm working
on imaginative projects like exploring space, extending human life and
IENA
creating a self-driving car. As it continues to grow quickly in profits and
35 headcount, Google has decided it wants to devise new ways to make
its headquarters expandable. The company has hired two architects,
Thomas Heatherwick and Bjarke Ingels, who have come up with an idea
that feels as though it was concocted at an all-night party at Burning Man,
the annual gathering of hippies and techies in the Nevada desert. Their plan
40 is to construct a mobile set of glass buildings that would expand and shift
like Lego blocks as different d epartments’ space requirements changed.
A specially designed crane will be needed to rearrange the structures. The
proposal suggests that Google, having disrupted many industries, now
wants to rethink a central tenet of architecture: that buildings are immovable.
45 These firms’ visions for what they want to erect may differ, but they
share common elements. They are designing functional, open-plan offices
to increase collaboration among employees: “activity-based” working,
which involves people doing their jobs from different places within an office,
including outdoor benches, on-site coffee shops, napping pods and meeting
50 rooms, is becoming the norm. They are also softening the buildings – and the
whiff of corporate might – with greenery. Apple is using renewable energy
to power its spaceship and is planting 9,000 trees. At nine acres, the roof
garden on top of Facebook’s Building 20 feels vast. There is a juice bar and
food carts, and sprinkled throughout it are map legends, designed to look
55 like those consulted by backpackers in a state park.
But while this wave of construction captures the optimism and wealth of III.
a cohort of companies that are imagining and packaging our digital future,
Silicon Valley could lose something in the long term.
Eco. techno. Khâgne
The Valley thrived because people met and shared ideas in office parks,
60 restaurants and cafés, and talent has historically moved around easily within
and between companies. As firms build self-enclosed universes, that mixing
may stop. Innovative architecture may attract talent and tourists initially,
but it also risks altering an environment that has fostered world-beating
ideas and products. Cupertino and other Silicon Valley towns may come to
65 long for the time when they had no interesting buildings to distinguish them.
Alexandra suich, 1843 Magazine (The Economist), April/May 2016.
I. VERSION
III. THÈME
1 . TRADUCTIONS
Durée ’épreuve :
de l 2 heures.
Ma mère prenait le thé dans le jardin. Debout à ses côtés, légèrement incliné,
une main déjà posée sur le dossier de la chaise, M. Zaremba attendait une
invitation à s’asseoir qui ne venait pas. Comme il y avait un sujet de conver-
sation qui ne laissait jamais ma mère indifférente, il n ’eut aucune difficulté
à éveiller son attention.
– Il y a une chose, Nina, dont je tenais à vous parler depuis quelque temps
déjà. Il s’agit de votre fils.
Elle buvait toujours son thé beaucoup trop chaud, et, après s ’être brûlé les
lèvres, elle avait l’étrange habitude de souffler dans la tasse pour la refroidir.*
– Je vous écoute.
– Ce n’est jamais bon – je dirais même que c’est dangereux – d’être fils
Eco. techno. Khâgne
unique. […]
– Je n ’ai aucune intention d ’adopter un autre enfant, répliqua-t‑elle
sèchement.
– Je ne songeais à rien de ce genre, voyons ! murmura M. Zaremba, qui
n’avait pas cessé de contempler la chaise.
– Asseyez-vous.
Le peintre s’inclina pour la remercier et s’assit. […]
– Je voudrais seulement vous dire que cela aiderait Romain s ’il y avait
un autre homme à vos côtés. À condition, bien entendu, qu’il s ’agisse de
quelqu’un de compréhensif et qui ne se montrerait pas trop exigeant.
Romain Gary, La Promesse de l’aube, Gallimard, 1960.
LV1 – ANGLAIS
IT MUST HAVE BEEN ten in the evening when her husband stumbled
S cient.
through the door. From the corridor he actually called: “Honey, I’m home.”
In the living room, he stopped and stared, as if he were in the wrong
place. He slapped his pockets like he might find a different set of keys there.
2 . EXPRESSION ÉCRITE
Durée ’épreuve :
de l 2 heures.
Hillary Clinton won the popular vote by more than two million, and she would
probably be president-elect if the director of the F.B.I. h adn’t laid such
a heavy thumb on the scales, just days before the election. But it shouldn’t
Eco. techno. Khâgne
even have been close; what put Donald Trump in striking distance was
overwhelming support from whites without college degrees. So what can
Democrats do to win back at least some of those voters?
But is there any reason to believe that this would work? Let me offer some
reasons for doubt.
LV1 – ANGLAIS
First, a general point: Any claim that changed policy positions will win elec-
tions assumes that the public will hear about those positions. How is that
supposed to happen, when most of the news media simply refuse to cover
policy substance? Remember, over the course of the 2016 compaign, the
three network news shows devoted a total of 35 minutes combined to policy
S cient.
issues – all policy issues. Meanwhile, they devoted 125 minutes to Mrs.
Clinton’s emails.
Consider eastern Kentucky, a very white area which has benefited enor-
mously from Obamaera initiatives. Take, in particular, the case of Clay
ELVi
County, which the Times declared a few years ago to be the hardest place
in America to live. It’s still very hard, but at least most of its residents now
have health insurance: Independent estimates say that the uninsured rate
fell from 27 percent in 2013 to 10 percent in 2016. That’s the effect of the
Affordable Care Act, which Mrs. Clinton promised to preserve and extend
but Mr. trump promised to kill.
Now, you might say that health insurance is one thing, but what people want
are good jobs. Eastern Kentucky used to be coal country, and Mr. Trump,
unlike Mrs. Clinton, promised to bring the coal jobs back. (So much for the
idea that Democrats need a candidate who will stand up to the fossil fuels
industry.) But it’s a nonsensical promise.
Where did Appalachia’s coal mining jobs go? They weren’t lost to unfair
competition from China or Mexico. What happened instead was, first,
a decades-long erosion as U.S. coal production shifted from underground
mining to strip mining ans mountaintop removal, which require many fewer
workers: Coal employment peaked in 1979, fell rapidly during the Reagan
years, and was down more than half by 2007. A further plunge came in
recent years thanks to fracking. None of this is reversible.
In the case of former coal country exceptional? Not really. Unlike the decline
in coal, some of the long-term decline in manufacturing employment can
Eco. techno. Khâgne
be attributed to rising trade deficits, but even there it’s a fairly small fraction
of the story. Nobody can credibly promise to bring the old jobs back; what
you can promise – and Mrs. Clinton did – are things like guaranteed health
care and higher minimum wages. But working-class whites overwhelmingly
voted for politicians who promise to destroy those gains.
But maybe not. Maybe a Trump administration can keep its supporters on
LV1 – ANGLAIS
board, not by improving their lives, but by feeding their sense of resentment.
For let’s be serious here: You can’t explain the votes of places like Clay
County as a response to disagreements about trade policy. The only way to
make sense of what happened is to see the vote as an expression of, well,
S cient.
One thing is clear, however: Democrats have to figure out why the white
ELVi
working class just voted overwhelmingly against its own economic interests,
not pretend that a bit more populism would solve the problem.
Paul Krugman, The New York Times, November 25, 2016.
1. According to the author of the text, what interpretations may be given for
Donald Trump’s victory? Answer the question in your own words.
du‑Grandchamp à Versailles.
C ORRIGÉ
My mother was having tea in the garden. Standing beside her [by her side
/ next to her] and leaning slightly forward, one hand already resting on the
back of the chair, M. Zaremba was waiting for her to invite [ask] him to sit
down. But she didn’t. As there was a [one] topic of conversation that never
left my mother indifferent [that never failed to retain my m other’s attention],
he had no difficulty (in) arousing her curiosity.
“There is one thing, Nina, which I’ve been eager to talk to you about for
quite a while [for some time] now. It concerns your son.”
She would always start drinking her tea [She always began to take a sip
of tea] while it was still far [much] too hot, and, after it had burnt her lips, she
would have [she had] that weird habit of blowing on the tea to cool it (down).
“Go ahead,” (she said).
“It’s never a good thing – I would [should] even say it’s dangerous – to
be an only son.” […]
“I have no intention of adopting another child,” she retorted curtly [she
snapped].
“I meant nothing of the sort, come now!” M. Zaremba muttered without
taking his eyes off the chair.
“Do sit down [Take a seat],” (my mother said).
The painter gave a bow by way of thanks [to thank her] and sat down. […]
“I’d just like to tell you [to say] that the presence of a man at your side
would certainly be beneficial to Romain. Provided [As long as], of course,
it [he] were [was] somebody understanding and not too hard to please.”
Eco. techno. Khâgne
Son mari dut rentrer ce soir-là sur le coup des dix heures et il trébucha en
franchissant la porte. Depuis le couloir, on l’entendit même crier : « Chérie !
C’est moi [Je suis là] ! »
Arrivé dans le salon [dans la salle de séjour], il s’arrêta et écarquilla les
yeux : était-il au bon endroit ? Il tâta ses poches comme s’il allait y trouver
un autre jeu de clefs.
– Y’a quelque chose qui ne va pas ? demanda-t‑il à Claire.
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5
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10
15
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20
S cient.
25
(La note sur 80 sera divisée par 4 pour obtenir la note sur 20, qui
sera arrondie au dixième supérieur.) IENA
Les candidats ne sont pas autorisés à modifier le choix, effectué
lors de l’inscription, de la première langue dans laquelle ils doivent
composer.
Les candidats ne doivent faire usage d’aucun document, dictionnaire
ou lexique ; l’utilisation de toute calculatrice ou de tout matériel
électronique est interdite.
Si au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être
une erreur d’énoncé, il la signalera sur sa copie et poursuivra en
expliquant les raisons des initiatives qu’il sera amené à prendre.
S UJET
Das grenzenlose Feiern auf dem „Oktoberfest“ ist für München sehr wichtig,
es bringt das nötige Chaos in die sonst so saubere, beherrschte Stadt. In
München ist der Exzess heimatlos. Nur zwei Wochen im Jahr, während des
„Oktoberfestes“, wird ihm ausnahmsweise Asyl gewährt. Doch das Asylrecht
5 wurde verschärft, für den Exzess gelten erschwerte Bedingungen: Erstens
müssen dieses Jahr mehrere Hindernisse überwunden werden, wie ein Zaun
und unzählige Sicherheitsleute, die darüber wachen, dass niemand Taschen
Eco. techno. Khâgne
auf das Festgelände bringt. Zweitens war das Wetter in den ersten Tagen
besonders ungünstig: höchstens 16 Grad, andauernder Regen.
10 Jedoch hat sich der Exzess davon nicht beeindrucken lassen. Wie jedes
Jahr hat er langsam von der Masse Besitz ergriffen. Auch wenn die
Besucherzahl diesmal etwas kleiner war als gewöhnlich, musste sich das
Bedienungspersonal abends schon um halb neun einen Weg durch die
Menge bahnen.
LV1 – ALLEMAND
Experiment und der Exzess, der dort zelebriert wird, hat eine fast magische I. V
Wirkung.
In einer Stadt, in der jeder Exzess schon am Anfang verhindert wird, ist es
wohltuend, dass es zwei Wochen gibt, in denen frei gefeiert werden darf.
30 Das „Oktoberfest“ geht auf eine mehr als 200-jährige Tradition zurück, die
IENA
dazu noch vom bayerischen Königshaus begründet wurde. Normalerweise
ist Münschen eine reibungslos funktionierende Stadt. Niemand streikt, alle
gehen arbeiten und nur bei Grün über die Ampel, die Isar fließt friedlich
hindurch, die U-Bahnen fahren pünktlich, das Fahrrad ist auch noch da, wo II. Q
35 man es ursprünglich abgestellt hat, und abends um elf sind alle brav im Bett,
weil sie am nächsten Morgen wieder früh raus müssen. Das „Oktoberfest“
fügt dieser allzu strikten Choreografie ein chaotisches Element hinzu, das
der Stadt sonst fehlen würde.
Plötzlich ist der Gehsteig nicht mehr so sauber. Plötzlich ist nachts überall
40 Leben auf den Straßen. Plötzlich sind alle Menschentypen auf die halbe Stadt
verteilt. Und plötzlich hat man das Gefühl, als sei Münschen eine pulsierende
Metropole. Ob Bier trinken, Hähnchen essen oder Tabak rauchen – fast alles,
was man tun kann, ist ungesund. Der Exzess, der im Bierzelt zelebriert wird,
ist eine Ode an die Unvernunft.
45 Das „Oktoberfest“, dafür ist es seit jeher berühmt, ist ein großes Fest der
Gleichheit. So ein Biertisch ist eben keine geschlossene Gesellschaft,
sondern eine offene Bühne mit wechselnden Akteuren. Schüchternheit,
Sprachbarrieren und soziale Unterschiede verschwinden. Da sitzen Bayern,
Preußen, Deutsche und Ausländer nebeneinander und alle verstehen sich
50 irgendwie, sogar fast problemlos. Der Exzess macht schließlich die harte,
böse Realität besser erträglich. Wer sich gehen lässt, mit der Masse eins
wird, die Distanz aufgibt und vollends der herrlichen Stimmung erliegt, der
ist geschützt vor den Frustrationen des Alltags. III.
Eco. techno. Khâgne
dem letzten Bier, und schreit auf Bayerisch: „Aus is und schad is, d ass’s
wahr is.“
Nach einem Artikel von Oliver Klasen
„Süddeutsche Zeitung“, 23. September 2016.
S cient.
La date n’a pas été choisie au hasard. Bien que sa candidature soit attendue
depuis plusieurs mois, Angela Merkel, la « femme la plus puissante au
monde » (Forbes), a dû attendre que la tempête se calme pour l’annoncer.
Sa décision de laisser entrer près d ’un million de réfugiés en 2015 a en effet
irrité ses sympathisants. Mais la popularité de la Chancelière s ’est aujourd’hui
stabilisée. 87 % des membres de la CDU souhaitent q u’elle les guide vers une
nouvelle victoire. De plus, jeudi dernier, l’ancienne physicienne, que ses conci-
LV1 – ALLEMAND
En venant à Berlin pour son dernier voyage officiel, Barack Obama a salué
les qualités de cette « partenaire extraordinaire ». « Si j’étais Allemand et
si je votais, je pourrais la soutenir », a expliqué le Président des États-
Unis. Celui-ci s’est cependant demandé si ce soutien pouvait l’aider ou au
contraire la pénaliser. Les Allemands étant de grands fans de « Barack », on
choisit plutôt la première option.
S cient.
I. VERSION
III. THÈME
Das Datum wurde nicht zufällig gewählt. Obwohl ihre Kandidatur seit
mehreren Monaten erwartet wurde, hat Angela Merkel, laut Forbes „die
mächtigste Frau der Welt“, warten müssen, bis der Sturm sich legt, um
sie anzukündigen (bekannt zu geben). Ihre Entscheidung, 2015 knapp
eine Million Flüchtlinge ins Land zu lassen (aufzunehmen), hat nämlich ihre
Sympathisanten verärgert (irritiert). Aber die Beliebtheitswerte der Kanzlerin
haben sich heute stabilisiert. 87% der CDU-Mitglieder wünschen, dass
sie sie zu einem neuen Sieg führt. Zudem (außerdem) hat die ehemalige
Physikerin, die von ihren Mitbürgern (Landsleuten) liebevoll „Mutti“ genannt
wird, letzten Donnerstag eine bedeutende Unterstützung bekommen. Auf
LV1 – ALLEMAND
seiner letzten offiziellen Reise nach Berlin hat Barack Obama die Vorzüge
dieser „außerordentlichen Partnerin“ gewürdigt (hervorgehoben). Wenn ich
Deutscher wäre und wenn ich wählen würde, könnte ich sie unterstützen,
erklärte der Präsident der vereinigten Staaten. Dabei hat er sich aber gefragt,
ob diese Unterstützung ihr helfen oder im Gegenteil schaden könnte. Da die
Deutschen große Anhänger von Barack (Barack-Fans) sind, spricht man sich
eher für die erste Option aus (wählt man eher die erste Option).
S cient.
1 . TRADUCTIONS
Durée ’épreuve :
de l 2 heures.
Elle ne mesurait pas l’ampleur de ce qui s’annonçait. Avec deux enfants tout
est devenu plus compliqué : faire les courses, donner le bain, aller chez le
LV1 – ALLEMAND
II. T
RADUCTION DE L’ALLEMAND
AU FRANÇAIS
„Klara.“
„Ja?“
ELVi „Was ist jetzt mit nächster Woche?“
„Du willst, dass ich mitkomme?“
Das Angebot überraschte und beunruhigte sie gleichermaßen.
„Ja, vielleicht haben wir an der Nordsee mehr Glück mit dem Wetter.“
Ihre Mutter ging davon aus, dass sie nicht Nein sagen würde. Der Ton, in
dem sie fragte, ließ gar nichts anderes zu. Klara kannte ihn gut.
Sie legte das Wattestäbchen auf die Ablage unter dem Spiegel und zupfte an
ihrer rechten Augenbraue, die ein wenig aus der Form geraten war.
„Ich weiß nicht, ob ich so spontan wegkann. Wir haben am Dienstag eine
wichtige Besprechung im Verlag, und hier liegt ein Berg an Texten, den ich
bis Juli fertig haben muss.“
„Bis Juli ist ja noch ein bisschen Zeit. Nimm dir doch etwas mit zum Arbeiten.
Du kannst dich schön auf die Terrasse setzen und lesen.“
Lesen, wenn es nur das wäre. Aber das wusste ihre Mutter nicht so genau,
und es interessierte sie auch nicht wirklich.
Klara fühlte sich unter Druck gesetzt. Dass sie sie morgens anrief und
verlangte, ein paar Tage später mit ihr eine Woche im Landevejen* zu
verbringen, war typisch für ihre Mutter.
Aber vielleicht sollte sie wirklich mitfahren. Es gab vieles, über das sie gern
mit ihr sprechen würde. Sie fürchtete nur, und ihre Erfahrungen gaben ihr
da immer wieder Recht, dass es zu diesen Themen nicht kommen würde.
„Kann ich dir morgen Bescheid geben? Ich muss im Verlag Klären, ob das
irgendwie machbar wäre“.
* nicht übersetzen
Eco. techno. Khâgne
2 . EXPRESSION ÉCRITE
Durée ’épreuve :
de l 2 heures.
LV1 – ALLEMAND
Die Menschheit zieht um. Dörfer entvölkern sich, Städte platzen aus allen
Nähten. Schon heute leben 54 Prozent der Weltbevölkerung in Städten –
im Jahr 2050 sollen es gar zwei Drittel sein. Mit dieser Wanderbewegung
hängen viele Krisen wie Klimawandel und Ressourcenknappheit zusammen.
S cient.
wieder Kinder.
au Havre.
I. T
RADUCTION DE L’ALLEMAND
C ORRIGÉ
EN FRANÇAIS
« Klara. »
« Oui ? »
« Que faisons nous maintenant la semaine prochaine (Qu’en est-il maintenant
de la semaine prochaine) ? »
« Veux-tu que je t’accompagne ? ».
Cette proposition la surprit et en même temps l’inquiéta.
« Oui, nous aurons peut-être plus de chance avec le temps au bord de la
mer du nord. »
Sa mère supposait (partait du principe) qu’elle ne dirait pas non.
Elle posa le coton-tige sur l’étagère en dessous du miroir et tira son sourcil
droit qui avait un peu perdu de sa forme.
« Je ne sais pas si je peux partir comme bon me semble (sans rien demander).
Nous avons une réunion importante à la maison d ’édition mardi et j’ai là une
montagne de textes que je dois avoir terminés pour juillet ».
« Pour juillet tu as encore un peu de temps. Emmène donc quelque chose
pour travailler sur place ! Tu pourras t’asseoir sur la terrasse et lire. »
Comme s’il ne s’agissait que de lire. Ma sa mère n ’était pas bien au courant
et ça ne l’intéressait pas vraiment.
II. T
RADUCTION DE FRANÇAIS
EN ALLEMAND
LV1 – ALLEMAND
Und dann begann, die Zeit lang zu werden (dann kam ihr allmählich die Zeit
lang vor), die perfekte Mechanik des Familienlebens geriet ins Stocken.
Pauls Eltern, die es sich seit der Geburt der Kleinen angewöhnt hatten,
ihnen zu helfen, verbrachten nun immer mehr Zeit in ihrem Landhaus, in
dem sie umfangreiche Renovierungsarbeiten unternommen hatten. Einen
Monat vor Myriams Entbindung organisierten sie eine dreiwöchige Reise
nach Asien und benachrichtigten Paul erst im letzten Moment (und sagten
Paul… Bescheid). Er regte sich darüber auf und beschwerte sich (klagte) bei
S cient.
Myriam über den Egoismus und die Leichtfertigkeit seiner Eltern. Myriam
aber war erleichtert. Sie konnte es nicht ertragen, dass Sylvie ihr ständig im
Weg stand (Sylvie ständig auf der Pelle zu haben). Sie hörte sich lächelnd
Sie hatte das Ausmaß dessen nicht geahnt, was ihr bevorstand . Mit zwei
Kindern wurde alles viel komplizierter : einkaufen, die Kinder baden, zum
Arzt gehen, der Haushalt. Die Rechnungen stapelten sich. Myriams Laune
wurde immer düsterer. Sie begann es zu verabscheuen, in den Park zu
gehen. Die Wintertage kamen ihr endlos vor. (…) Mit jedem Tag wurde in
ihr das Bedürfnis stärker, alleine spazieren zu gehen, und sie hatte Lust, auf
der Straße wie eine Verrückte zu schreien. „Sie fressen mich bei lebendigem
Leib auf“, sagte sie sich manchmal.
5
Eco. techno. Khâgne
10
15
LV1 – ALLEMAND
20
S cient.
25
(La note sur 80 sera divisée par 4 pour obtenir la note sur 20, qui
sera arrondie au dixième supérieur.) IENA
Les candidats ne sont pas autorisés à modifier le choix, effectué
lors de l’inscription, de la première langue dans laquelle ils doivent
composer.
Les candidats ne doivent faire usage d’aucun document, dictionnaire
ou lexique ; l’utilisation de toute calculatrice ou de tout matériel
électronique est interdite.
Si au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être
une erreur d’énoncé, il la signalera sur sa copie et poursuivra en
expliquant les raisons des initiatives qu’il sera amené à prendre.
S UJET
multilateral más importante del siglo XX junto con la ONU, sufre nuevas I. V
tensiones y desafíos, como ha evidenciado el Brexit.
La sociedad actual está confusa ante las políticas económicas que no
30 superan las que aplican los bancos centrales; enojada porque percibe
que sus hijos vivirán peor que sus padres, y violenta porque ve dasatarse
el terror, el racismo y la xenofobia, viejos conflictos de razas, religiones
IENA
o nacionalidades.
América Latina empezó bien el siglo. La fuerte demanda china disparó los
II. Q
35 precios de sus materias primas. Los recursos sirvieron para reducir la deuda
pública, alimentar las reservas y, en algún caso, ahorrar para tiempos de
escasez. La mayoría de los países aplicaron mecanismos de distribución
que han reducido la probreza (hasta 80 millones de personas han salido de
ella) y, en alguna medida, la desigualdad.
40 Con los ajustes en China dejó de soplar el viento de cola. Hay, pues, que
poner en marcha procesos de estabilización, siempre dolorosos, para
controlar la inflación, no perder los recursos ganados y, al tiempo, diversi-
ficar el aparato productivo para mejorar rendimiento y competitividad. La
calidad de la educación y de las infraestructuras sociales y económicas
45 deben ser objetivos impostergables.
Mientras España y Portugal parecen superar los peores momentos de la
crisis, América Latina está logrando absorber tensiones y conflictos. La crisis
venezolana pide una solución, cada vez más “acompañada” por la comu-
nidad internacional. Brasil se enfrenta a una crisis política y económica, pero
50 sus instituciones funcionan y su economía comienza a reactivarse. Colombia
ha cerrado el más viejo conflicto armado del continente. Y asistimos, por fin,
a la normalización de las relaciones entre Cuba y Estados Unidos.
El foro de las cumbres no reclama méritos, pero puede reivindicar el hilo
conductor que arrancó en Guadalajara hace 25 años con la presencia de
55 Fidel Castro y que continuó cuando la régión exigió, en la Cumbre de las
Américas (Cartagena, 2012), que no hubiera otro foro similar sin la partici-
pación de Cuba.
Eco. techno. Khâgne
I. VERSION
orsqu’on regarde en arrière, la vitesse du changement, la technologie et la
L
globalisation donnent l’impression q u’un siècle s ’est écoulé. La Chine s ’est
renforcée en tant que puissance économique au fort impact en Amérique
Latine. Le terrorisme est devenu un défi planétaire. On a effacé1 les frontières
dessinées au début du siècle dernier et de nouveaux flux et pressions migra-
toires ont fait leur apparition. Les technologies de l’information appliquées
aux réseaux sociaux ont donné naissance à de nouvelles voix. L ’Union
européenne, qui est sans doute, avec l’ONU, la construction multilatérale
la plus importante du xxe siècle, connaît2 de nouvelles tensions et est face
à des défis, comme le Brexit l’a bien montré.
La société actuelle est perdue3 face aux politiques économiques qui ne
vont pas au-delà de celles que les banques centrales appliquent ; elle est
en colère car elle se rend compte que ses enfants vivront moins bien que
leurs parents, et elle est violente car elle voit ressurgir la terreur, le racisme
et la xénophobie, les vieux conflits raciaux, religieux ou nationalistes.
1. On préférera l’impersonnel à une traduction plus littérale (« les frontières se sont effacées »).
2. « Sufrir » sans préposition « de » est à traduire par « subir » et non « souffrir ».
3. L’emploi du verbe « estar » devant l’adjectif « confusa » doit guider la traduction vers le sens
d’un embarras, d’un flou. En d’autres termes, la société « se trouve dans le brouillard ».
III. THÈME
Eco. techno. Khâgne
1 . TRADUCTIONS
Durée ’épreuve :
de l 2 heures.
II. T
RADUCTION DE L’ESPAGNOL
EN FRANÇAIS
2
Eco. techno. Khâgne
. EXPRESSION ÉCRITE
Durée ’épreuve :
de l 2 heures.
España americana
y sus sinsabores. Lo que Cervantes veía en América no era otra cosa que
volver a tener un futuro; la oportunidad de renovarse y dejar atrás su pasado
para apostar por ese deseo de imaginarse un caballero andante dispuesto
a deshacer los entuertos de su particular biografía.
España debería afrontar en el siglo XXI un empeño colectivo de mutarse
nuevamente americana. No podemos seguir varados en una Europa que
muestra sus facciones más intransigentes al nacionalizarse a golpes de
machamartillo excluyente y fanático. Ser la esquina nordeste, europea
S cient.
empresas lo han hecho, ¿por qué no como país? ¿Por qué no pensar una
España americana? Sería aleccionador que entre tantos debates estériles
y tanta torpeza institucional, territorial y partidista, comprendiéramos que
C
no podremos reconocernos a nosotros mismos, enorgullecernos de lo que
somos y pensarnos juntos de forma ilusionada si no nos descubrimos en
nuestro rostro americano, ya sea criollo, indígena, negro o mestizo. No se
ELVi
me ocurre mejor futuro que volver a nuestra esperanza americana, a lo
mejor de nosotros.
José María Lassalle, El País, 11 oct 2016.
d’Arc, à Caen.
C ORRIGÉ
Recordaba yo la sala sumida en la oscuridad a nuestro alrededor y aquella
estrecha zona de luz, allá al fondo, como un refugio clandestino tras la hora
del cierre. Y aquel nombre, “el 66”, uno de esos nombres que suelen circular
en voz baja, entre iniciados…
“¿Estaba usted solo?
– Sí. Solo.”
Él estaba consultando una hoja en la mesa de despacho donde me parecía
ver una lista de nombres. Yo esperaba que el de Dannie no figurara entre
ellos.
“¿Y usted no conocía a nadie entre los clientes asiduos del 66??
– À nadie.”
Seguía mirando fijamente la hoja de papel. Yo habría querido que me
citara los nombres de los “asiduos del 66” y que me explicara quiénes eran
todas esas personas. À lo mejor Dannie había conocido a algunas de ellas.
O Aghamouri. Por lo visto ni Gérard Marciano ni Duwelz ni Paul Chastagnier
frecuentaban “el 66”. Pero yo no estaba seguro de nada.
“Debe de ser un bar para estudiantes, como todos los demás, en el Barrio
Latino, dije.
– De día, sí. Pero de noche, no. “
Había contestado con uno tono seco, casi amenazador.
“Sabe”, le dije, y me esforzaba por mostrarme lo más suave, lo más conci-
liador posible, “nunca he sido un asiduo de noche del 66”.
Me examinó con sus grandes ojos azules, y su mirada, en cambio, no tenía
nada de amenazador, una mirada cansada y más bien benévola.
Eco. techno. Khâgne
II. T
RADUCTION DE L’ESPAGNOL
EN FRANÇAIS
(La note sur 80 sera divisée par 4 pour obtenir la note sur 20, les
deux chiffres après la virgule arrondis au dixième supérieur.) IENA
Les candidats ne sont pas autorisés à modifier le choix de la première
langue dans laquelle ils doivent composer. Tout manquement à la
règle sera assimilé à une tentative de fraude.
Ils ne doivent faire usage d’aucun document, dictionnaire ou lexique ;
sauf en latin pour lequel un dictionnaire Latin-Français est autorisé ;
l’utilisation de toute calculatrice ou de tout matériel électronique
est interdite.
S UJET
degli indignati. I quali, però, si attirano a loro volta gli strali di chi non vede
affatto di buon occhio il rifiuto di tutto ciò che è contemporaneo. “Non si
può restare sempre fermi al “500”, scrive qualcuno. Altri, invece, liquidano
la questione con giudizi assai meno diplomatici: “Questi fiorentini lagnosi,
sempre col ditino alzato a dare lezioni sui bei tempi andati! Fate ridere
S cient.
Généralement assaillie par les amoureux du monde entier venus fermer les
yeux, jeter des pièces et croiser les doigts, la mythique Fontaine de Trevi
a pris des allures de podium ultra select, sous la houlette de Karl Lagerfeld
et de Silvia Venturini Fendi. Un choix doublement logique, pour une maison
qui a vu le jour à Rome sur les bords du Tibre et qui a entrepris, en 2014,
la restauration du site touristique en déboursant 2 millions d’euros. Jouant
à fond la carte de l’Italie, la maison romaine rend hommage à ses origines.
Tout a commencé en 1925, dans un petit atelier de la Via Plebiscito, près
du Colisée et de la très commerçante Via del Corso.
Dans un décor immortalisé par Fellini (rappelez-vous Marcello Mastroianni
et Anita Ekberg les pieds dans l’eau), les mannequins foulent comme par
miracle – traduisez un podium en plexiglas – de la Fontaine de Trevi.
D’après Astrid Faguer, Huffington Post, 12 juillet 2016.
Eco. techno. Khâgne
LV1 – ITALIEN
S cient.
I. VERSION
C ORRIGÉ
« On ne peut pas rester bloqué sur le xvie siècle » écrit quelqu’un. D’autres,
par contre, liquident la question par des jugements beaucoup moins
mesurés : « Ces florentins pleurnichards, le petit doigt toujours en l’air pour
donner des leçons sur le bon vieux temps ! Vous faites rire pour ne pas dire
pitié ». Pour tenter de calmer le jeu le Palais Strozzi a fait une déclaration
officielle : « Nous savons qu’il s’agit d’une installation « forte », qu’on ne peut
ignorer, surtout parce qu’elle a lieu dans un palais de la Renaissance. Mais
elle pourrait représenter pour la ville de Florence une occasion, grâce à l’art,
d’attirer l’attention sur le sujet de la crise humanitaire des réfugiés ».
Ilfattoquotidiano.it a contacté l’historien de l’art Tommaso Montanari, qui
approuve l’initiative. « Pour une fois Florence n’est pas obligée d’accueillir
un « contemporain de seconde main » avec des « nouveautés » conçues dix
ou vingt ans plus tôt pour d’autres lieux. L’oeuvre d’Ai Weiwei a été pensée
spécialement pour le Palazzo Strozzi ».
III. THÈME
20
LV1 – ITALIEN
25
S cient.
30
(La note sur 80 sera divisée par 4 pour obtenir la note sur 20, les
deux chiffres après la virgule arrondis au dixième supérieur.) IENA
Les candidats ne sont pas autorisés à modifier le choix de la deuxième
langue dans laquelle ils doivent composer. Tout manquement à la
règle sera assimilé à une tentative de fraude.
Ils ne doivent faire usage d’aucun document, dictionnaire ou lexique ;
sauf en latin pour lequel un dictionnaire Latin-Français est autorisé ;
l’utilisation de toute calculatrice ou de tout matériel électronique
est interdite.
S UJET
[…] We already know the impact Uber has had on taxis, Airbnb on hotels,
and even, perhaps, dating apps for gay bars and queer culture. But apps
are also taking on long-standing local independent businesses that may
not be standing for much longer: everything from cobblers (with the Shoe
5 Drop app) and barbers (Shortcut, “Uber for haircuts”) to launderettes and
dry cleaners (Laundrapp, ZipJet).
Should these on-demand services really catch on, it will be a serious chal-
lenge for a whole swathe of independent businesses offering everyday
services that are already suffering. If we no longer need to walk to the local
Eco. techno. Khâgne
10 shops to get our groceries, drop off our dry cleaning and fix our shoes, just
how long will it be before the cafes charging extortionate prices for cups of
coffee swoop in to take their place?
When you assume that no one needs laundrettes anymore because you can
get your laundry picked up and delivered through an app […], you’re auto-
15 matically annulling a big swathe of the population who actually need them.
What’s more, the transformation of these services from physical spaces
to simple deliveries takes away some important inclusive places for social
interaction.
In New York, it is clear that neighbourhoods like the West Village gentri-
20 fied long before smartphones, with rents being the determining factor, but
technology “might be the nail in their coffin”, suggested Peter Moskowitz
LV2 – ANGLAIS
in the New Republic. “Apps don’t start the process, but they do enable
neighbourhoods to retain their real estate value without having any local
value,” he argued. […]
25 As a thriving website and app, Airbnb is already putting a strain on rents –
and some say contributing to gentrification. By renting apartments out to
tourists, its users are, whether they like it or not, contributing to a lack of
S cient.
affordable housing. Cities including Berlin and Barcelona have already taken
measures like banning it altogether or heavily cracking down on illegal flats
30 on the site.
Like everything related to the g-word, these processes are far from black and
white. For a lot of independent businesses, namely restaurants, getting on
the app bandwagon seems to have worked well, helping them stay put and
not rely solely on foot traffic. Apps like Deliveroo, the food delivery service
35 that has taken the high street by storm, or Uber’s food delivery branch, are
only a couple of years old, and are growing rapidly and employing armies
IENA of (precarious) workers.
Marta Bausells, The Guardian, Friday, October 7th 2016.
4. Dans quatre cas de fraude sur dix, les enquêteurs n ’ont pas assez de
preuves.
5. La législation des drogues douces permettra-t‑elle d’accroître les
recettes fiscales ?
6. Le parlement britannique n ’a jamais été aussi divisé sur la question
européenne.
S cient.
LV2 – ANGLAIS
S cient.
I. VERSION
III. THÈME
1. How long have the students been demonstrating against the rise in tuition
Eco. techno. Khâgne
fees?
2. Most Scots are now wondering about the role of their nation within the
United Kingdom.
3. The more fearful voters are about the future, the more they will tend to/
the likelier they will be to support radical candidates.
4. In four cases of fraud out of ten, investigators do not have enough
evidence.
5. Will legalising soft drugs make it possible to increase Inland Revenue?
6. The UK Parliament has never been so divided over the European issue.
7. Despite the executives’ optimism, the firm’s future remains unsure.
8. There could be another way of contemplating urban transport.
LV2 – ANGLAIS
9. These countries will not experience growth unless they invest more in
universities.
10. Even if she is criticised by many, can it really be said that her career is
over?
S cient.
1 . TRADUCTIONS
Ils auraient aimé être riches. Ils croyaient q u’ils auraient su l’être. Ils auraient
su s’habiller, regarder sourire comme des gens riches. Ils auraient eu le tact,
la discrétion nécessaires. Ils auraient oublié leur richesse, auraient su ne pas
l’étaler. Ils ne s’en seraient pas glorifiés. Ils l’auraient respirée. Leurs plaisirs
auraient été intenses. Ils auraient aimé marcher, flâner, choisir, apprécier.
Ils auraient aimé vivre. Leur vie aurait été un art de vivre.
Ces choses-là ne sont pas faciles, au contraire. Pour ce jeune couple, qui
n’était pas riche, mais qui désirait l’être, simplement parce q u’il n’était pas
pauvre, il n’existait pas de situation plus inconfortable. Ils n’avaient que
ce qu’ils méritaient d’avoir. Ils étaient renvoyés, alors que déjà ils rêvaient
Eco. techno. Khâgne
d’espace, de lumière, de silence, à la réalité, même pas sinistre, mais simple-
ment rétrécie – et c’était peut-être pire – de leur logement exigu, de leurs
repas quotidients, de leurs vacances chétives.
Georges Perec, Les Choses, Julliards, 1965.
Marcus looked over at the very small group dancing in the corner where the
TV usually was. There were four people, three women and a man, and only
one of them seemed to be having a good time: she was sort of punching
LV2 – ANGLAIS
the air with her fists and shaking her hair. Marcus guessed that this had
to be Ellie’s mum – not because she looked like her (no adult looked like
Ellie, because no adult would chop her hair up with kitchen scissors and
wear black lipstick, and that was all you saw), but because Ellie was clearly
embarassed, and this was the only dancer who would ambarass anyone.
The other dancers were embarassed themselves, which meant that they
S cient.
weren’t actually embarrassing: they weren’t doing much more than tapping
their feet, and the only way you could tell they were dancing at all was that
they were facing each other but not looking at each other and not talking.
2 . EXPRESSION ÉCRITE
Durée ’épreuve :
de l 1 heure 30.
The challenge of climate change is global and it demands action on an inter-
national scale, such as the Paris Agreement. But a large part of the solution
will be local, involving all of us in the way energy is produced and consumed.
The potential for citizen involvement in electricity production is consid-
erable. A recent study showed that by 2050 half of all Europeans could
produce their own electricity either at home, as part of a cooperative, or in
their small business. Counting generation from wind and solar power alone,
these small actors could meet almost half of Europe’s total electricity needs.
Even more people could support the energy transition, and share in the
benefits, by storing power in batteries, electric vehicles and smart boilers.
This enables the grid to draw power when it’s cheap and plentiful, and
temporarily lighten the load if there’s a peak in demand.
These projections may seem generous, but they must be considered in
the context of the unprecedented fall in wind and solar prices. Since 2009,
the price of solar panels has fallen by 80% and wind turbines by 40%. And
it won’t stop there. Renewable energies are becoming competitive with
fossil fuels and new nuclear, such as Hinkley Point, where EDF will try to
Eco. techno. Khâgne
build the most expensive reactors in the world and provide electricity at an
unprecedented cost.
Renewable energies and supporting technologies, like storage and demand
response, are advancing in leaps and bounds. The old energy companies
have been sluggish in catching up, so a regulatory framework that favours
the status quo will slow the necessary change to clean energy. Conversely,
the right policies can fulfil the great potential for citizen-owned energy.
Too often the debate around renewable energy focuses just on the
technology. But the benefits of citizen-owned renewables are manifold.
Encouraging ordinary people to invest in renewable energy taps a large
LV2 – ANGLAIS
source of reliable funding for projects. As local people profit from renewable
energy projects, and have a say in their planning and running, opposition to
developments is avoided in an equitable way.
This also builds more public support for renewable energy generally, with
a positive knock-on effect for government policy. The returns on investment
S cient.
1. Identify some of the opportunities and challenges for urgent climate action
Eco. techno. Khâgne
They would have liked to be rich [wealthy]. They thought they would have
been able to be so. They would have been able to dress, look and smile
[they could have dressed, looked and smiled] like rich [wealthy] people. They
would have been tactful and discreet according to etiquette [as etiquette
required]. They would have forgotten they were rich and (would have) been
able to conceal it. They would not have boasted about it. They would have
exuded it. They would have taken intense pleasure in everything. They would
have enjoyed walking, wandering about, making choices and appreciating
things. They would have liked to live. Their existence would have been an
art-de-vivre.
These things are not easy ones, on the contrary. For this young couple,
which was not wealthy, but which wanted to be so, simply because it was
[they were] not poor, no other situation was more uncomfortable. They just
had what they deserved to have. While they already began to dream of
space, light and silence, they were jolted back to the reality of their cramped
flat, their daily meals and their restricted [modest] summer holidays – a reality
that was not grim but simply reduced, which was perhaps even worse.
Georges Perec, Les Choses, Julliard, 1965.
5
II. TRADUCTION DE L’ANGLAIS AU FRANÇAIS
Marcus jeta un coup d ’œil dans la direction du tout petit groupe qui dansait
dans le coin où se trouvait d ’habitude la télé. Ils étaient quatre – trois femmes
Eco. techno. Khâgne
et un homme – et, parmi eux, il n’y en avait qu’une qui donnait l’impression 10
de bien s’amuser : c’est comme si elle envoyait des coups de poings en l’air
tout en secouant ses cheveux. Marcus se dit que c ’était forcément [que
ce ne pouvait être que] la mère d’Ellie, non pas parce que cette femme lui
ressemblait (aucun adulte, en effet, ne ressemblait à Ellie parce qu’aucun
adulte ne se coupait les cheveux avec des ciseaux de cuisine ni ne mettait de 15
rouge à lèvres noir – et (il faut dire que) chez elle, on ne voyait que ça), mais
parce q u’Ellie (elle-même) avait visiblement l’air gêné, et que celle qui dansait
était la seule qui eût pu être pour quiconque source d ’embarras. Quant aux
autres, ils étaient tous mal à l’aise – ce qui signifie qu’ils n’étaient pas vraiment
gênants : ils se contentaient de faire du sur-place en marquant discrètement 20
LV2 – ANGLAIS
(La note sur 80 sera divisée par 4 pour obtenir la note sur 20, les
deux chiffres après la virgule arrondis au dixième supérieur.) IENA
Les candidats ne sont pas autorisés à modifier le choix de la deuxième
langue dans laquelle ils doivent composer. Tout manquement à la
règle sera assimilé à une tentative de fraude.
Ils ne doivent faire usage d’aucun document, dictionnaire ou lexique ;
sauf en latin pour lequel un dictionnaire Latin-Français est autorisé :
l’utilisation de toute calculatrice ou de tout matériel électronique
est interdite.
S UJET
VERALTETE PRINZIPIEN?
Vor ein paar Tagen habe ich das Abendessen auf dem Tisch vor dem
Sofa serviert. Einfach so, den Käse in Plastik, und die Salami habe ich auch
in der Verpackung gelassen. In meiner Familie stört das niemanden. Außer
mir. Meine Jungen jubilierten. Am liebsten würden sie immer so essen, auf
5 dem Sofa vor dem Fernsceher. Aber es fällt mir schwer, das zu akzeptieren,
weil es da doch ums Prinizip geht !
Prinzipien sind der Ausdruck einer gewissen Werteordnung. Ich habe
meinen jüngsten Sohn gefragt, ob er weiß, was ein Prinzip ist, ob er das Wort
oft hört? Denn dieses Wort ist heute altmodisch geworden. Kein moderner
Eco. techno. Khâgne
10 Mensch möchte diesen autoritären Satz sagen: „In unserer Familie haben
wir Prinzipien!“ Viele glauben, es sind eher autoritäre Menschen, die an
Prinzipien hängen, die sie meist selbst nicht befolgen.
Viele Prinzipien sind für mich sehr wichtig, das beginnt schon beim
Essen, denn Essen ist ja nicht nur Nahrungsaufnahme, sondern ein regel-
15 mäßiger sozialer Akt. Eine Gabe, für die jemand gearbeitet hat, die man
respektiert und genießt. Und eine Gelegenheit zu kommunizieren. Am
Esstisch passiert Familie.
Und dann gibt es das Prinzip der Arbeitsaufteilung von Mama und
LV2 – ALLEMAND
Papa. Die strukturiert alles. Wer macht was ? Wer übernimmt wofür die
20 Verantwortung ? Wer erledigt die Wäsche, den Einkauf, das Putzen, das
Kochen, die Finanzen, die Reparaturen ? Das eine macht fast immer and
überall die Mama und das andere fast immer der Papa. Weil die Papas un die
Mamas das so gelernt haben. Bei den Eltern meines Mannes, beispielsweise,
geht das immer noch so: Der Opa sitzt auf dem Sofa vor dem Fernseher, und
25 die Oma rennt den ganzen Tag zwischen Wohnzimmer und Küche hin und
her, um dem Mann, den Kindern und Enkeln Essen nach Wunsch zu liefern.
S cient.
Jedem zu seiner Zeit. Ich will das so auf keinen Fall bei uns zu Hause haben!
Unsere Kinder sind jetzt zehn und zwölf. In diesem Alter ist eine
Persönlichkeit in ihren Grundzügen ausgebildet. Was man bis dahin nicht
30 integriert hat, das lernt man nie. Ich glaube, dass unsere Kinder verstanden
haben, was ihren Eltern wichtig ist. Deswegen lass ich sie jetzt manchmal
Sachen machen, die ich im Prinzip blöd finde, lasse sie vor dem Fernseher
C
essen. Und wenn sie mal nicht mehr bei uns zu Hause sind? Dann machen
sie bestimmt alles anders. Aber dafür müssen sie das Prinzip erst mal erlebt
35 und verstanden haben.
IENA
Nach einem Artikel von Nataly BLEUEL, « Die Zeit », 31/05/2016 / 06/09/2016.
I. V
Traduire le titre et les paragraphes 1 et 2 depuis :“Vor ein paar Tagen habe
ich das Abendessen auf dem Tisch vor dem Sofa serviert…“ jusqu’à :“…
es sind eher autoritäre Menschen, die an Prinzipien hängen, die sie meist
selbst nicht befolgen.“
(de la ligne 1 à 11)
1. Excusez-moi, quelle heure est-il, s’il vous plaît ? Il est six heures et demie.
2. Je trouve préoccupant que presque tous les enfants aient un téléphone
portable.
LV2 – ALLEMAND
3. À quoi penses-tu ? Cela fait plusieurs minutes que tu ne dis pas un mot !
4. Son métier lui plaît tellement qu’il n’envisage pas de prendre sa retraite !
5. Quand il fait chaud, il faut que les personnes âgées boivent plus que
d’habitude.
6. Avant de faire de la politique, elle devrait travailler quelques années en
entreprise.
7. Je ne connais pas le livre dont vous parlez mais je vais l’acheter.
S cient.
8. Si elle avait eu confiance en elle, elle serait maintenant dans une Grande
École.
9. L’article le plus intéressant sur ce sujet a été publié dans la presse.
10. Bien qu’il soit encore assez jeune, il a déjà beaucoup d’expérience.
au Havre.
C ORRIGÉ
I. VERSION
III. THÈME
1. Entschuldigung / entschuldigen Sie, wie spät ist es? / wie viel Uhr ist es
Eco. techno. Khâgne
7. Ich kenne das Buch nicht, von dem (wovon) Sie sprechen, aber ich werde
es kaufen.
8. Wenn sie selbstsicherer gewesen wäre (mehr Selbstvertrauen gehabt
hätte), wäre sie jetzt an einer Elite-Schule (Hochschule).
9. Der interessanteste Artikel zu diesem Thema ist in der Presse veröffent-
licht worden;
10. Obwohl er noch ziemlich jung ist, hat er schon viel Erfahrung.
S cient.
LV2 – ALLEMAND
Durée : 3 heures.
2
qui lui semble être une erreur d ’énoncé, il la signalera sur sa copie
et poursuivra sa composition en expliquant les raisons des initiatives
qu’il sera amené à prendre.
Dur
1. TRADUCTIONS
Durée ’épreuve :
de l 1 heure 30.
’aimais, j’aime toujours Berlin et je n’en aurai jamais fini avec l’énigme
J
que l’ex-capitale du Reich, capitale aujourd’hui de l’Allemagne réunifiée,
représente pour moi. Je peux passer des heures au Paris Bar ou au Café
Einstein, où inlassablement je confronte le spectacle de ces couples de
jeunes Allemands, avenants, libres, sérieux, à toutes les images de ma
mémoire ancienne. Depuis 1948, je suis revenu bien des fois à Berlin, (…)
j’avais été saisi par l’architecture du nouveau Berlin, légère, aérienne, inven-
tive, qui défiait le Berlin en ruine que j’avais connu autrefois et sa première
reconstruction dont j’avais été le témoin, comme si l’Histoire imposait à cette
métropole un recommencement perpétuel. Bien plus tôt, dès 1989, j’avais
Eco. techno. Khâgne
II. T
RADUCTION DE L’ALLEMAND
EN FRANÇAIS
Marie trank ihren Tee, süß, heiß. Dann fragte sie: „Woher nimmst du eigent-
LV2 – ALLEMAND
erwiderte: Aber wenn ich beim Hinfahren genau aufpasse, kenne ich doch
den Weg. Und so finde ich immer zurück. Aber sie war so schockiert, dass
sie bei meiner Mutter anrief und bat, mich wieder abzuholen: Das kann ich
nicht verantworten, der Kleine macht, was er will.“
2 . EXPRESSION ÉCRITE
Durée ’épreuve :
de l 1 heure 30.
« Warum willst du in einer Zeit, in der jeder besonders sein will, eigentlich
normal sein? », wird Marcello Clerici in Bernardo Bertoluccis Kinomeisterwerk
« Il conformista» nach dem gleichnamigen Roman von Alberto Moravia
gefragt. Clerici, der sich der tonangebenden Bewegung der italienischen
Faschisten angedient hat, weiß darauf keine direkte Antwort.
Eine ähnliche Frage stellt sich heute an die Generation Y beziehungsweise Z,
grob also an Menschen zwischen 14 und 36, freilich in einem gänzlich
anderen politischen Umfeld: « Warum wollt ihr normal sein, wo doch heute
jeder besonders sein kann?» Warum nimmt man im Moment größter poten-
zieller Freiheit so wenig an Möglichkeiten wahr, sondern sammelt sich in der
kuscheligen Mitte, in der Habitus, Lebensweg und Denken weitestgehend
ähnlich sind?
In der letzten Sinus-Jugendstudie, die auf Tiefeninterviews mit 72 Jugendlichen
zwischen 14 und 17 Jahren beruht, wird als einer der Haupttrends der
« Neo-Konventionalismus» ausgemacht. Es gibt demnach kaum mehr
Eco. techno. Khâgne
(…) Die Jugend ist also, wie immer: schlecht? Was auf den ersten Blick
klingt, wie die altbekannte Klage des Sokrates, die angeblich schon immer
LV2 – ALLEMAND
erhoben wurde, ist tatsächlich eine Kritik mit radikal veränderten Vorzeichen:
Sokrates beklagte die Ausschweifung der Jugend, den Drang nach Luxus, die
Ungehorsamkeit gegenüber Älteren. Die Neokonventionalisten sind dagegen
sparsame Gemüter, bescheiden und angepasst, sie denken in kleinen
Maßstäben, haften am Altbekannten und sind mit ihren Eltern befreundet,
sofern diese nicht ohnehin ihre größten Vorbilder sind. (…)
Neokonventionalismus ist eine Selbstverpflichtung auf kollektives
S cient.
einmal das Jugendwort des Jahres 2013 war, lässt sich auch als Drohung
lesen: « Du lebst nur einmal, also versau’es nicht. Bloß keine Fehltritte!» C
(…) Der Neokonventionalist ist ein Konformist. Er will korrekt sprechen,
ähnliche Sachen essen, möglichst biologisch und korrekt konsumieren, sich
entspannt, nett und gefällig verhalten und über die gleichen smarten Kanäle
ELVi kommunizieren.
2. Stimmen Sie mit dem Bild, das in dieser Studie gegeben wird, überein?
Erkennen Sie sich in dieser Beschreibung wieder? Führen Sie konkrete
Beispiele an.
au Havre.
C ORRIGÉ
Ich liebte, ja ich liebe immer noch Berlin, und die ehemalige Reichshauptstadt,
heute Hauptstadt des wiedervereinigten Deutschland, wird nie aufhören, mir
ein Rätsel zu bleiben. Ich kann Stunden in der Paris Bar, im Café Einstein
verbringen, wo ich unaufhörlich den Anblick dieser jungen, deutschen Paare
– liebenswürdig, frei, seriös – mit all den Bildern vergleiche (ohne müde zu
werden, den Anblick… mit all den Bildern zu vergleichen), die mir von früher
im Gedächtnis geblieben sind. Seit 1948 bin ich schon viele Male nach
Berlin zurückgekommen, (…) ich war eingenommen (fasziniert) gewesen
von der so leichten, luftigen, einfallsreichen (innovativen) Architektur des
neuen Berlin, die dem Berlin in Trümmern, das ich damals gekannt hatte,
und seinem ersten Wiederaufbau, dessen Zeuge ich gewesen war, heraus-
fordernd gegenüberstand, als ob die Geschichte dieser Metropole einen
ewigen Neuanfang aufzwingen würde. Schon sehr viel früher, schon 1989,
hatte ich das Bauhaus-Archiv entdeckt (…) und andere weite nicht bebaute
(unbebaute) verlassene (brach liegende) Flächen im Herzen Berlins (…).
Ich war während der endlosen Jahre des Kalten Krieges viele Male nach
Ostberlin gereist.
II. T
RADUCTION DE L’ALLEMAND
EN FRANÇAIS
Marie buvait son thé, sucré, très chaud. Puis elle demanda : « mais où trouves
tu le courage de partir comme ça dans le Caucase ? »
Eco. techno. Khâgne
Jens but une gorgée dans sa tasse. „Je crois que je l’avais déjà enfant. (…)
À cinq ou six ans, je me suis retrouvé un jour seul chez ma grand mère, sans
mes parents. J ’avais emporté mon premier vélo. Dans la journée, elle me
laissait circuler dehors. Le soir, je lui ai raconté où j’étais allé. Elle s ’affola :
alors tu es allé à vingt kilomètres d ’ici sur ton vélo, grand dieu, mon petit !
Et je lui ai répondu : si je fais très attention à l’aller, je connais bien la route.
Et ainsi j’arrive toujours à retrouver mon chemin. Mais elle était tellement
choquée qu’elle appela ma mère au téléphone et lui demanda de venir me
rechercher. Je ne peux pas prendre cette responsabilité, cet enfant n ’en
LV2 – ALLEMAND
LV2 – ESPAGNOL 30
Durée : 3 heures.
(La note sur 80 sera divisée par 4 pour obtenir la note sur 20, les
deux chiffres après la virgule arrondis au dixième supérieur.) 35
IENA
Les candidats ne sont pas autorisés à modifier le choix de la deuxième
langue dans laquelle ils doivent composer. Tout manquement à la
règle sera assimilé à une tentative de fraude.
Ils ne doivent faire usage d’aucun document, dictionnaire ou lexique ;
sauf en latin pour lequel un dictionnaire Latin-Français est autorisé :
l’utilisation de toute calculatrice ou de tout matériel électronique
est interdite. I. V
S UJET
Humanidades obligatorias
II. Q
Parece fácil ponerse de acuerdo en que nadie debería graduarse, en la
disciplina que fuese, sin antes haberse educado; y en que esta función ya
no la cumple satisfactoriamente el bachillerato, bien por la complejidad
y globalización del mundo actual, bien por los bajos resultados de España en
5 los informes PISA. Como sabemos, actualmente los grados preparan para
ejercer una profesión. Es comprensible: nadie desea contratar un arquitecto
que no sepa de arquitectura. Pero eso no debería ser todo. La preparación
para ejercer una profesión debe ir acompañada de una preparación para
la ciudadanía democrática y de una formación esencial en la historia de la
Eco. techno. Khâgne
8. L’accès à la culture pour tous reste un but auquel nous ne renoncerons
pas.
9. La planète se réchauffe et certains confondent encore la météo et le
C
climat.
10. Dans cette entreprise, on décida de changer les façons de travailler et
d’augmenter les salaires.
IENA
I. V
III.
Eco. techno. Khâgne
LV2 – ESPAGNOL
S cient.
I. VERSION
C ORRIGÉ
Sciences humaines obligatoires
Il semble facile de se mettre d’accord sur un point, qui est que personne
ne devrait obtenir un diplôme, de quelque discipline que ce soit, sans avoir
auparavant reçu une éducation, et que ce n’est plus le lycée1 qui remplit
cette fonction de façon satisfaisante, soit à cause de la complexité et de la
globalisation du monde actuel, soit à cause des faibles résultats de l’Espagne
dans les classements / études PISA. Comme nous le savons, les diplômes
préparent actuellement à l’exercice d ’une profession. On peut le comprendre :
personne ne souhaite embaucher un architecte qui n ’ait aucune connais-
sance en architecture. Mais ça ne devrait pas s ’en arrêter là. La préparation
à l’exercice d
’une profession doit s ’accompagner d ’une préparation à la
citoyenneté en démocratie et d’une formation fondamentale en histoire de
l’expression humaine et de ce que signifie être un humain. L’université doit
remplir ce qu’est sa véritable fonction depuis l’époque des Lumières : cultiver
les facultés de pensée et d’imagination qui font de nous des humains.
1. Le terme espagnol n’est pas à entendre ici comme l’échéance du baccalauréat, comme le diplôme
en tant que tel, mais le cursus du lycée, les années qui préparent à l’obtention de ce titre.
III. THÈME
1. Empecemos explicando qué está en juego1 en este encuentro.
2. Para que la población no siga creciendo de forma disparatada, ¿qué
propone Usted ?
Eco. techno. Khâgne
el clima.
10. En esta empresa, se decidió cambiar las maneras de trabajar y aumentar
los sueldos.
1. « Empezar por + infinitif » peut également convenir. Le terme « enjeu » n’a, en revanche,
pas de traduction propre en espagnol.
2. Le prétérit simple est tout aussi envisageable : « indicaste ».
3. Variante : « te pongas en contacto con ellos ». Dans tous les cas, le subjonctif présent est obligatoire
dans cette subordonnée de temps avec sens futur.
S cient.
4. Il faut absolument proscrire le calque syntaxique du français ici et, ainsi, ne rien placer entre
l’auxiliaire et le participe passé d’un verbe composé.
5. Bien que la périphrase « seguir + gérondif » soit souhaitable, l’utilisation de « aún » et « todavía »
pour traduire « encore » reste recevable.
6. Variante possible : « decidieron ».
LV2 – ESPAGNOL
Durée : 3 heures.
1. TRADUCTIONS
Durée ’épreuve :
de l 1 heure 30.
Cette femme est très belle…, dit doucement François Mitterand. Daniel
suivit son regard. Le Président contemplait la brune en robe rouge. Dumas
profita de l’arrivée des plats pour se retourner discrètement. Le gros fit de
même. – Très belle femme, approuva-t‑il. – Je confirme, souffla Dumas.
Daniel se sentit en communion avec le chef d’État. François Mitterrand avait
commandé le même vin que lui, maintenant il repérait la même femme. Avoir
les mêmes goûts que le premier des Français n’était pas rien. Cette convivia-
lité de demi-mots échangés sur les femmes était le ciment de nombreuses
amitiés viriles et Daniel se prit à rêver qu’il était le quatrième convive de la
table du Président. Lui aussi possédait un agenda de cuir noir dont l’ancien
Eco. techno. Khâgne
ministre serait ravi de recopier les contacts. La cave du gros n’avait pas
de secret pour lui, et régulièrement il s ’y rendait pour une dégustation de
saucisson avant d’allumer les plus fins havanes du monde.
Antoine Laurain, Le Chapeau de Mitterrand, Flammarion, 2012.
II. T
RADUCTION DE L’ESPAGNOL
AU FRANÇAIS
LV2 – ESPAGNOL
Una mañana me llamaron por teléfono. El que lo hacía dijo estar en gran
peligro. A mi natural pregunta : « ¿Con quién tengo el gusto de hablar? »,
respondió que nunca nos habíamos visto y que nunca nos veríamos. ¿Qué
se hace en esos casos? Pues decir al que llama que se ha equivocado de
número; enseguida, colgar. Así lo hice, pero a los pocos segundos de nuevo
sonaba el timbre. Dije a quien de tal modo insistía que por favor marcase
bien el número deseado y hasta añadí que esperaba no ser molestado otra
vez, ya que era muy temprano para empezar con bromas.
S cient.
2 . EXPRESSION ÉCRITE
Durée ’épreuve :
de l 1 heure 30.
Los efectos del referéndum del domingo pesan como una losa en la
realidad colombiana. Parece que con las horas el estupor se hace más
denso. No es para menos, desde 1982 se han tratado de negociar siete
acuerdos de paz y los siete han fallado. Precisamente, lo único que redime
la confusión ciudadana es que el actual acuerdo no ha muerto. En la tregua
adoptada entre los contendientes del sí y del no parece existir una suerte
de consenso extremo: es nuestra última oportunidad.
La rápida reacción de las FARC anunciando su voluntad de adaptarse
a nuevos escenarios y el tesón del Gobierno de Juan Manuel Santos por
recomponer diálogos sin pérdida de tiempo ha aportado un impagable balón
de oxígeno al proceso de paz. Nadie lo afirma abiertamente pero es una
idea que subyace en el común colombiano: la paz o el caos. Porque todos
en este país regado de sangre durante 50 años saben que la única manera
de ganar el futuro es por medio de una convivencia pacífica.
Eco. techno. Khâgne
posibilitar medios públicos para quienes defendían el no, han sido deci-
siones que ganaron impopularidad a medida que se acercaba el momento
decisivo de emisión del voto.
d’Arc, à Caen.
C ORRIGÉ
Esta mujer es muy hermosa…, dijo suavemente François Mitterrand. Daniel
siguió su mirada. El presidente contemplaba a la morena del vestido rojo.
Dumas aprovechó la llegada de los platos para darse la vuelta discretamente.
El gordo hizo lo mismo. – Una mujer muy hermosa, asintió. – Lo confirmo,
susurró Dumas. Daniel se sintió en comunión con el jefe de estado. François
Mitterrand había pedido el mismo vino que él, ahora estaba fijándose en
la misma mujer. Tener los mismos gustos que el primero de los franceses
no era poca cosa. Esta conversación de medias palabras intercambiadas
sobre las mujeres era el cimiento de numerosas amistades viriles y Daniel
se puso a soñar que era el cuarto comensal de la mesa del presidente. Él
también poseía una agenda de piel negra de la que al ex ministro le encan-
taría copiar los contactos. La bodega del gordo no tenía ningún secreto para
él, y solía acudir allí para una degustación de salchichón antes de encender
los habanos más finos del mundo.
Antoine Laurain, Le chapeau de Mitterrand, Flammarion, 2012.
II. T
RADUCTION DE L’ESPAGNOL
AU FRANÇAIS
quelconque objection, il me dit que tout ce qui était en train d’arriver était dû
à son visage, que son visage avait un pouvoir de séduction si puissant que
les gens, consternés, s’écartaient de lui comme s’ils craignaient des maux
irréparables. Je reconnais que l’affaire m’intéressa, et en même temps, je
lui dis de ne pas être trop chagriné car ici-bas, tout a une solution.
S cient.
LV2 – ITALIEN
Durée : 3 heures.
(La note sur 80 sera divisée par 4 pour obtenir la note sur 20, les
IENA deux chiffres après la virgule arrondis au dixième supérieur.) I. V
Les candidats ne sont pas autorisés à modifier le choix de la deuxième
langue dans laquelle ils doivent composer. Tout manquement à la
règle sera assimilé à une tentative de fraude.
Ils ne doivent faire usage d’aucun document, dictionnaire ou lexique ;
sauf en latin pour lequel un dictionnaire Latin-Français est autorisé : II. Q
l’utilisation de toute calculatrice ou de tout matériel électronique
est interdite.
S
UJET
De niro e Bottura insieme per una mensa degli scarti nel Bronx
Olimpiadi. Per tenere alta l’attenzione sul tema della fame e dello spreco
di cibo, Bottura ha creato Food for Soul che, sotto lo slogan « Cucinare è
un appello ad agire» si fa una domanda e si dà una risposta: « Consapevoli
che un terzo del cibo prodotto in tutto il mondo viene buttato via, il nostro
progetto parte da una domanda: Sono lo spreco alimentare e la fame due
S cient.
1. Madame, savez-vous que Turin et Rome ont élu une femme à la mairie ?
2. On lit souvent des informations contradictoires.
Eco. techno. Khâgne
I. VERSION
C ORRIGÉ
Ainsi, pendant Expo, ce sont plus de 15 tonnes de nourriture qui ont été utili-
sées par une escouade de soixante chefs de tous pays qui chaque nuit ont
nourri environ quatre vingt dix sans abri à Milan. À partir de cette première
expérience d ’autres ont suivi, comme celle qui va démarrer à Rio de Janeiro,
où des chefs étoilés du calibre d ’Alain Ducasse cuisineront « des restes »
pour fournir environ 19.000 repas durant les Jeux Olympiques.
Pour attirer et retenir l’attention sur le thème de la faim et du gaspillage de
nourriture, Bottura ha créé Food for Soul, qui, à partir du slogan « Cuisiner
est un appel à agir » pose une question et donne une réponse : « Conscients
qu’un tiers de la nourriture produite dans le monde est jetée, notre projet
part de la question suivante : Est-ce que le gaspillage alimentaire et la faim
dans le monde sont deux expressions du même problème ? Nous croyons
que oui »
III. THÈME
la capitale.
6. Non credevi che la visita d ell’Emilia Romagna sarebbe stata così
interessante.
7. Questo imprenditore ha dato venti milioni di euro per il restauro del
Colosseo.
8. Ci vuole tempo per visitare il sito archeologico di Pompei (e scarpe
comode !).
9. Diamo una mano agli abitanti di Lampedusa che accolgono i migranti
da parecchi anni !
10. Quest’impresa italiana è stata acquisita da un gruppo francese.
LV2 – ITALIEN
S cient.
S UJET
S
CARTE : En utilisant vos connaissances et si nécessaire les documents
ci-joints, construisez une carte appuyant et illustrant vos propos. La légende
ne devra pas faire plus d’une page. Il est rappelé que la carte est obliga-
toire. Elle doit également comporter un titre.
D
OCUMENTS
ESCP
Europe
S cientifique
ESCP
Europe
HISTOIRE, GÉOGRAPHIE ET GÉOPOLITIQUE
ESCP
Europe
De prime abord…
Un sujet fédérateur : le thème de l’UE n’a pas eu les faveurs des jurys
C ORRIGÉ
Un sujet sélectif :
– qui exigeait une réflexion sur l’UE, processus né de et se pensant dans la
mondialisation ;
– qui ne pouvait que déboucher sur une réflexion sur la date, les années,
la décennie où l’Europe passe du crédo mondialiste quasi unanime à la
défiance, voire au rejet (fin des années 90, ou crise des subprimes) ;
HISTOIRE, GÉOGRAPHIE ET GÉOPOLITIQUE
C ORRIGÉ
– L’Europe a été associée pleinement aux battements de la mondialisa-
tion depuis les grandes découvertes, les volontés impériales nées sur ses
terres. L’Europe a toujours connu le prix élevé à payer aux nationalismes,
aux modèles autarciques. En ce sens, même spectatrice des ruptures
depuis 1991, elle a une carte à jouer dans la 4e mondialisation portée par
l’émergence de nouveaux acteurs, la confirmation de l’économie de marché
et du couple libre-échange croissance.
– Le refus des États-Unis d’Europe, et d’une américanisation par certains
n’interdit pas une identification de l’UE aux idéaux de la mondialisation
au travers de l’installation d’un grand marché libéral, d’une dynamique
d’élargissements qui convertit certaines économies socialistes à l’économie
de marché, d ’une concentration des firmes pour les rendre plus opéra-
tionnelles, d’une recherche de compétitivité (programme de Lisbonne sur
resolvers », ceux qui n’appartiennent pas à des élites financières sans penser
aux insuffisances de l’Europe sociale malgré la charte de Strasbourg.
– Des déclassements industriels sont identifiés à des pertes de compé-
titivité face à de nouveaux concurrents que les accusations de dumping
social ou monétaire (cf. cas chinois) ne suffisent pas à freiner. L ’analyse
est parfois sommaire mais il est de bon ton de dénoncer la sinistrose du
secteur automobile par l’environnement mondialisé sans penser aux effets
d’investisseurs étrangers comme Dong feng chez Peugeot et Tata chez
Jaguar.
– Les IDE sont accueillis parfois avec le sentiment d ’intrusions intolérables
(cf. Chine dans la machine outil, ou le photovoltaïque allemand, ou les
vignobles bordelais ou de Bourgogne), en oubliant un peu vite les quelques
35 000 emplois préservés ou créés par les investissements étrangers.
HISTOIRE, GÉOGRAPHIE ET GÉOPOLITIQUE
– Les déséquilibres dans l’ADT avec primat des grandes métropoles mais
le déménagement du territoire est bien antérieur à l’impact de la mondia-
lisation. Les scénarios évoqués dès 2010 par Fitoussi, scénario des villes
États où la croissance se concentre sur quelques pôles par le jeu des effets
d’agglomération. Ou les analyses de Pierre Veltz et autres Paul Krugman,
sur les régions qui gagnent en sédimentant des avantages comparatifs dans
la mondialisation, que dire enfin des menaces directes sur la zone euro par
les dettes souveraines elles-mêmes rançons de la globalisation financière
et des pesanteurs de la gouvernance monétaire européenne, il faut bien le
reconnaître. En 2016, la dette des 28 États membres se porte à 83,5 % du
PIB. Celle de la zone euro équivaut quant à elle à 89,2 % du PIB, atteignant
179 % du PIB, la dette de la Grèce est la plus élevée d’Europe.
C ORRIGÉ
seul britannique depuis 1974 (Pac ciblée), ou après 1979 le « I want my money
back » de Thatcher, Allemagne de plus en plus tentée par l’extension de son
hinterland au monde et à un contrôle de l’Europe à la veille de la faillite de
Lehman brothers, ou après les incartades de certains pays comme l’Autriche
ou certains pays de l’Est qui ont du mal à déléguer leur souveraineté surtout
pour les fondamentaux des valeurs européennes. La Pologne par exemple
encore a ujourd’hui, ou République Tchèque eurosceptique avant l’heure, ou
simplement pays méditerranéens brutalisés par la crise et donc contraints
à porter un regard critique sur une Europe passive à leur égard.
– Un contexte où le problème de l’intangibilité des frontières du vieux conti-
nent émerge étrange préface à une mondialisation assumée après Kosovo,
Crimée, et remise en cause de la notion même de frontière au contact du
problème des migrations de Syrie, d ’Afghanistan… crise de l’Europe puis-
II/ L’UE est tout à la fois confrontée depuis les années 90
à la concomitance d’une « polycrise » et à une radicalisation
des contestations de la mondialisation
– Les divisions intestines sur les solidarités nécessaires face à la mondia-
lisation rendent celles-ci plus inacceptables : migrations incontrôlées,
problèmes des dettes souveraines (derrière la crise grecque les responsa-
bilités de Goldman Sachs).
– La fragilité de certaines politiques structurelles et surtout industrielles
qui interdisent des réactions collectives, majorent les problèmes : pas
d’industries d ’armements, pas de logique de coopération malgré des para-
vents (sidérurgie, automobiles).
piloris, l’Allemagne est ciblée pour son manque de solidarité envers les pays
en crise, et le retrait de la Grande Bretagne est une destinée que d’autres
envisagent dans un contexte où des régions réclament leur indépendance de
la Catalogne à l’Écosse ou la Padanie région imaginaire du Nord de l’Italie ;
– Le « soft power » autre parade contre une mondialisation prédatrice est
d’autant plus en veilleuse que le « vouloir vivre ensemble » ciment de l’Europe
se délite. Le repli derrière leurs frontières des pays de l’Est (provocation de
la Hongrie pour faire financer son mur) et la crise d’identité à l’Ouest hésitant
entre rôle d’acteur ou de subdélégué des EU, discrédite l’UE.
– L’UE est même considérée comme l’amplificateur des déséquilibres
nés de la mondialisation : chômage avec près de 20 millions de personnes
sans emploi, le taux de chômage dans l’Union européenne atteint 7,8 % en
mai 2017, et 8,7 % dans la zone euro désindustrialisation, régions sinistrées
trouvent leur bouc émissaire : la mondialisation libérale acceptée par l’UE sans
fixer en quelque domaine que ce soit les règles du jeu. Pire, l’UE est souvent
perçue comme un acteur ultralibéral dont les choix sont tenus responsables
de la dégradation économique et sociale des classes moyennes.
– L’UE est victime d’une crise de projet enfin, dans la mesure où aucun
accord n’existe plus entre Européens sur le rôle et la finalité de l’Union dans la
mondialisation. Marcel Gauchet, la Condition politique, L’Europe cette mixture
de bureaucratie et de bons sentiments « Doit-elle se concevoir comme une
protection collective contre les dérèglements de la mondialisation ? S’agit-il
à l’inverse d’un tremplin et d ’un échelon nécessaires pour réussir au sein de
l’économie mondiale ? L’Union doit-elle subir les règles du jeu mondialisé, au
S cientifique
C ORRIGÉ
– Les régions perdantes témoins des agressions de la mondialisation se
mobilisent contre (Lorraine contre Mittal, Combats des métallos de Hayange
Hagondange).
– La Mondialisation est vite cataloguée de destructrice car l’Europe paraît
plus offerte q u’ouverte (Tafta, Ceta). Les nationalismes se crispent au service
d’une Europe citadelle. Des peurs sont instrumentalisées par des partis
(Front National, Ukip Bepe Grillo et le mouvement des 5 Étoiles).
– Des réquisitoires sont formatés : mondialisation – financiarisation c’est la
toute puissance des marchés financiers : où est l’Europe Beveridgienne ?
C’est l’américanisation à outrance : où est l’Europe qui se fait par elle-même
entre deux blocs ? C’est la régression sociale : où est l’Europe du « bien-être
et de tous » ? C’est le nivellement par le bas : où est l’Europe des transferts
sociaux, des avancées sociales de la seconde chance ? C’est l’acculturation :
climat (à la COP 21 la ratification a été globale pour l’Europe avant que les
pays ne ratifient séparément l’accord final).
– L’Europe peut peindre la mondialisation à ses couleurs pour P. Lamy. La
construction européenne est un dépassement du vieux système international
vers un système de gouvernement démocratique alter-national avancé : elle
a le sens du compromis final au terme de marathons dantesques (agricul-
ture, dettes), elle sait conclure des accords pondérés, in extremis au terme
de négociations laborieuses et en ce sens elle est un laboratoire utile de la
mondialisation et de prise de décision collective.
– L’UE ne reste pas sans réaction face aux FMN américaines. L’échec du
NTM (new transatlantical market) à l’initiative de la France, la négociation
âpre du TIPP bousculé désormais par l’administration Trump, la lutte contre
l’optimisation fiscale dans le prolongement d’amendes contre Microsoft
HISTOIRE, GÉOGRAPHIE ET GÉOPOLITIQUE
ou IBM montrent que l’UE n’est pas passive ; loin de là, elle anime une
réflexion sur les paradis fiscaux et le retrait de la Grande Bretagne (le mea
culpa du Luxembourg J.-C. Juncker) annoncent certainement des positions
plus affirmées.
qui ne faisait pas partie des priorités de l’américain, a perdu son côté so
british et a décliné. Aussi, lorsque Ford acculé par la crise des subprimes
s’est séparée de ses activités les moins stratégiques Jaguar – et Land Rover
ont été cédés – au conglomérat indien Tata. Résultat immédiat : un « revival
industriel ». Le groupe Jaguar Land Rover, a quadruplé son CA en 6 ans, et
est devenu le premier constructeur automobile dans une Grande-Bretagne
intégrée à l’UE. Toutefois, le marché britannique ne représente plus que 20 %
C ORRIGÉ
avant-postes du libre échange désormais. La fébrilité des accords commer-
ciaux asiatiques montre que le balancier penche du côté d ’un libéralisme
organisé des échanges plus qu’une quelconque idéologie du repli.
– Si l’UE a quelque chose à reprocher à la mondialisation c ’est peut
être avant tout de ses responsabilités ou des États ou des entreprises
elles-mêmes : chez STX, l’accord de « compétitivité » conclu en 2014, par
lequel les salariés avaient renoncé à des RTT, signé par les syndicats
réformateurs, a peut-être permis de booster les commandes. Depuis, des
commandes colossales sur neuf ans ont été signées avec la livraison de
14 paquebots prévues d’ici à 2026 et donner les moyens de résister à la
pression de Fincantieri (acquéreur potentiel de 50 % des actions).
Conclusion
Sans nier les effets déstabilisateurs que la mondialisation fait peser sur
l’Europe, il faut voir en eux une invite à « un wake up » surtout quand
l’Amérique de Donald Trump se replie, à un sursaut car « le plus grand péril
qui menace l’Europe c’est la lassitude » disait déjà en 1935 Husserl. Les
Européens ne doivent pas considérer l’Europe comme trop ouverte, ni mal
armée face à la mondialisation mais ils doivent simplement cesser de cher-
cher des boucs émissaires et poursuivre dans la voie d’une mondialisation
maîtrisée. « À la peur de l’avenir ne répondent que les formules creuses des
démagogues. Ce qui s’entend, ce n’est pas le refrain du déclin, ni celui de la
S cientifique
S UJET
ESSEC
HISTOIRE, GÉOGRAPHIE ET GÉOPOLITIQUE
ESSEC
des conflits.
Cette année, « seulement » dix des vingt économies les plus dynamiques de
la planète sont africaines. Sur la période 2005-2015, c’étaient même douze
des pays à plus fort taux de croissance, avec 8 % en moyenne, qui étaient
situés sur ce continent ayant longtemps désespéré les économistes. (…)
Certes, les participants de cette séquence africaine [les Rencontres écono-
C
miques africaines] à Paris se sont appliqués à rappeler que ces croissances
échevelées peuvent s’expliquer par un effet de rattrapage (…).
ESSEC
HISTOIRE, GÉOGRAPHIE ET GÉOPOLITIQUE
S cientifique
C ORRIGÉ
années 1960 à 1989. Le nombre de victimes dépasse celui de toutes les
autres guerres réunies. En témoignent les bilans des guerres (RDC plus de
4 millions de morts en 40 ans de conflits, Rwanda en juillet 1994 plus de
800 000 morts) et surtout leurs cortèges de réfugiés (l’Afrique est le continent
qui compte le plus de réfugiés et le camp de Dadaab, qui porte la marque
de cette histoire troublée avec ses 500 000 réfugiés surtout des Somaliens).
L’Afrique même engagée sur la voie d ’une renaissance après l’impasse du
sous-développement depuis les années 90 en est encore à se poser la ques-
tion de son essor : est-elle encore mal partie (1960 : PIB par tête de l’Afrique
subsaharienne était égal à 5 % de celui des États-Unis… il était de 3 % en
2015) ou si elle est repartie, est-elle bien partie ? Les hésitations viennent
de la masse des PMA figés dans leur retard, de l’isolement et de la vulné-
rabilité de quelques success stories souvent liées à des matières premières
C ORRIGÉ
très lourdes acquittées au nom du passé et de la gestion des légitimités des
ethnies (Tutsis et Hutus). Les colons privilégient les Tutsis, décrits comme
des « Européens noirs » et jugés d’intelligence supérieure, au détriment des
Hutus qualifiés de « Nègres bantous », réduits à leur condition d ’agriculteurs.
Les Tutsis étaient prioritaires dans l’accès aux écoles missionnaires et dans
le recrutement pour les emplois administratifs. Inutile de dire que les Hutus
vivaient leur relégation comme une injustice. De là les enchaînements du
génocide de 1994 qui met à genoux l’économie rwandaise (armée portée à
40 000 hommes, infrastructures plus opérationnelles, climat d’insécurité).
– Des conflits potentiels émergent : guerre de l’eau sur le Nil malgré l’accord
de 1959, pas de possibilité de pleinement utiliser le pactole du Nil à la fois
en termes d ’irrigation et d
’électricité hydraulique. Tensions depuis le barrage
de la renaissance éthiopien inauguré en 2016.
chef rebelle Riek Machar et le president Salva Kir, nuits écarlates de terreur
depuis 2013 entre Dinkas et Nuer, un État sinistré alors que le jeune État
était doté de 75 % de la production pétrolière du Soudan et de la bienveil-
lance des chinois. Les États sont souvent exsangues pour honorer leurs
pouvoirs régaliens. Ces États simples garde-barrières ne sont pas aptes
à payer les soldats ; la police, et souvent face à cette incurie s ’organisent
des insurrections (Centrafrique, Kivu).
C ORRIGÉ
en Somalie (cf. film la chute du faucon noir) sont autant de schémas culturels
plaqués et régressifs.
– Le Commerce des armes se nourrit d’une mondialisation sans règle. Plus
de 100 millions d’armes circuleraient en Afrique. L’Algérie, l’Égypte et le
Maroc forment un trio de tête, qui a dépensé à lui seul plus de 11 milliards
de dollars entre 2012 et 2016, ce qui place l’armée algérienne entre ses
homologues chinoise et turque en termes de dépenses. Derrière, l’Afrique
subsaharienne est un peu à la traîne mais le Nigeria et, dans une moindre
mesure, le Cameroun, s ’illustrent, notamment sous l’effet du conflit engagé
contre Boko Haram. On ne peut que s’interroger sur le retour sur investis-
sement de tels choix.
– Des richesses naturelles sont détournées pour acquérir des armes comme
les diamants du sang au Libéria ou en Sierra Leone, les minerais stratégiques
conçu comme arme de guerre pour terroriser les populations pour les inciter
à se déplacer, et ce en toute impunité. Quelques cas de violences sexuelles
ont même été enregistrées dans les forces d’interposition de l’ONU ou de
l’UA, ce qui accroît incompréhensions et tensions. Enfants soldats les forces
vives du développement.
– Les guerres conduisent à des destructions de capital (infrastructures) et
de capital humain. Leur coût est élevé et les taux de pauvreté sont estimés
alors que cet épisode avait été précédé par la « Toussaint rwandaise » de
1959 où les Tutsis avaient été chassés par l’installation d’un pouvoir Hutu
à Kigali. Un « système de conflits » s’érige donc en Afrique, antagonique au
système économique matrice du développement.
C ORRIGÉ
cratie ». De là la multiplication des commissions de sanctions (6) en Afrique
Subsaharienne pour restaurer paix et sécurité.
– La piraterie devient un thème majeur de mobilisation avec le soutien de
l’OTAN.
– Les ONG tentent tant bien que mal de se mobiliser sans être récupérées
comme Médecins sans frontières née de la guerre du Biafra (1967-1970)
certaines bavures (Arche de Zoé) facilitent leurs critiques : instrumentali-
sation, et rôle dans la victimisation des populations africaines les ONG
sont de plus en plus victimes de la brutalité croissante des conflits (morts,
kidnappings (3/100 000 /an en RDC)).
– Le CPI essaie de mettre en accusation tous les anciens dictateurs
seigneurs de guerre de Taylor à Hissene Habré (pas encore abandonné
par le Sénégal où il a trouvé refuge).
(Brésil).
Les crises maliennes et centrafricaines sont des tournants dans le débat sur
la sécurité en Afrique car elles ont montré les limites de la gestion africaine
des crises, ce sont les crash test de l’UA ! La CEDEAO a été prise de vitesse
par les islamistes de même que la CEEAC et la Micopax mission de conso-
lidation de la paix en RCA présente depuis 2008 a été prise de cours. D’où
l’appel à la France, la Force africaine en attente de l’UA était toujours en…
attente. De là une gestion métisse des crises. Les transferts des missions
de paix à l’ONU comme la Misca en septembre 2014 montrent l’échec de
l’UA absente alors que Paris avait alerté dès l’été 2013 pour la RCA. Les
grandes puissances africaines ont du mal à assurer leur présence continue,
l’Afrique du Sud n
’a pas donné suite en Centrafrique, le Nigeria s ’est retiré
de Misma prétextant le combat contre Boko Haram.
HISTOIRE, GÉOGRAPHIE ET GÉOPOLITIQUE
Mais la crise du Sud Soudan est un bon contre exemple car elle a été gérée
essentiellement par l’Afrique avec la vive réaction de l’IGAD (autorité inter-
gouvernementale pour le développement). L’Igad a déployé des troupes
aux côtés des 12 000 casques bleus présents, l’ONU ne joue qu’un rôle
secondaire. Succès de « peacemaking » ? Les récents foyers de reprise de
la guerre civile paraissent le démentir.
C ORRIGÉ
d’un pouvoir d ’achat de deux dollars par personne et par jour (en parité des
pouvoirs d ’achat). Mais iI y a dans l’émergence des classes moyennes et
l’accès à la consommation peut-être un potentiel de baisse des conflits liés
à la pauvreté et aux inégalités. Cécile Nallet, Afrique contemporaine, 2012.
– Dans l’hypothétique Chindiafrique, l’Afrique par sa jeunesse rejoint le camp
des émergents asiatiques au-delà de l’Afrique du Sud déjà présente dans
le G3 IBSA (avec Inde et Brésil). La gouvernance est à bonne école avec
la fondation Mo Ibrahim qui chaque année publie un indice évaluant les
avancées ou les reculs en matière de bonne gouvernance en Afrique, et
récompense depuis 2007 les dirigeants africains qui incarnent un « leadership
d’excellence » l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano, ou encore
à l’ancien président sud-africain Nelson Mandela ont été honorés et taisons
le fait que certaines années le prix n’a pu en être accordé.
MATHÉMATIQUES
Durée : 4 heures. Code sujet : 295
S
UJET
MATHÉMATIQUES
1/4
Tournez la page S.V.P.
S cientifique
MATHÉMATIQUES
2/4
S cientifique
EM
LYON
MATHÉMATIQUES
MATHÉMATIQUES
4/4
S cientifique
Problème 1
C ORRIGÉ
Partie 1
1. Elle n’est pas inversible car sa première colonne est nulle. En revanche sa deuxième
et sa troisième colonne forment ouvertement une famille libre — profondeurs différentes
for example — et nul ne peut alors ignorer que
rg A = 2.
et notre matrice est suffisamment(*) diagonalisable car elle possède trois valeurs propres
différentes alors que 3 est précisément son ordre.
Lorsque n est un entier naturel non nul, nous avons pris l’habitude de qualifier de stars
les matrices d’ordre n qui possèdent justement n valeurs propres distinctes. Ce qualificatif
n’est pas du tout usurpé quand on a compris que ces matrices constituent le nec plus ultra
de la gente des matrices diagonalisables d’ordre n. Il est d’ailleurs officiellement exigé
de savoir que les sous-espaces propres des stars sont des droites vectorielles, c’est-à-dire
des espaces vectoriels de dimension 1.
3. Le lecteur habile en résolution de systèmes trouvera aisément et sans aucun produit
illicite que
2 3 2 3 2 3
1 1 1
E0 (A) = Vect 4 0 5 ; E2 (A) = Vect 4 −2 5 ; E6 (A) = Vect 4 −6 5 ,
0 0 6
en ayant bien entendu tenu compte de la consigne selon laquelle certaines entries doivent
impérativement être égales à 1. Cela étant, et parce que nous maîtrisons la grande histoire
de la diagonalisation et que nous respectons toutes les consignes, nous proposons
2 3 2 3
1 1 1 0 0 0
P = 4 0 −2 −6 5 et D = 4 0 2 0 5 ,
0 0 6 0 0 6
Partie 2 (*
(**
4. Nous devons y aller en deux temps.
B Soit P un élément de E. Vu les innombrables et officielles stabilités de l’environne-
S cientifique
X(X − 1)P 0
(*) C’est une gentille allusion à une très importante condition suffisante de diagonalisation.
C ORRIGÉ
la linéarité, avant d’avoir prouvé le côté « application ». C’est quand même quelque part
a world upside down… Pas vraiment sérieux tout cela !
5. Soit k appartenant à [[0, n]]. La polynomiale attitude(*) impose une articulation en deux
temps.
B Si k = 0, on a (X k )0 = 0 et il en résulte dans la foulée que T (X k ) = 0.
B Si k > 1, nous avons cette fois (X k )0 = kX k−1 , et un calcul enfantin amène alors à
T (X k ) = k(k + 1)X k − k2 X k−1 .
Grâce à l’important protocole de « matricialisation » on parvient alors gentiment à
2 3
0 −1
6 2 −4 7
6 7
6 .. 7
6 6 . 7
6 .. 7
6
M =6 . −k2
7
7.
6 .. 7
6
6 k(k+1) . 7
7
6 .. 7
4 . −n2 5
n(n+1)
(*) C’est un comportement exemplaire qui consiste, par exemple, à ne pas écrire X k−1 , lorsque k=0…
(**) En hommage à un très célèbre latiniste, nous appelons ainsi le dictionnaire officiel qui permet de passer de la langue vectorielle
à la langue matricielle et Lycée de Versailles.
S cientifique
le noyau de T est une droite vectorielle qui, depuis une fort belle lurette, contient le
polynôme 1. Autant dire alors que et c
l’in
C ORRIGÉ
sont deux à deux distincts, et la très fameuse condition suffisante utilisée quelues lignes
et c
plus haut conduit à la diagonalisabilité de T .
raci
Avec notre langage très personnel et comme nous l’avons évoqué supra, l’endo-
morphisme T est une authentique star et tous ses sous-espaces propres sont donc des
droites vectorielles. On retrouve ainsi, via une autre route, que
et n
dim Ker T = 1,
Il
Cel
puisque tout le monde sait que Ker T = E0 (T ).
Aut
Partie 3 de l
On
8. On rappelle que pour gérer une problématique de produit scalaire on peut s’y prendre
en quatre points ou en cinq points. Il va être commode ici de le faire en cinq. Here we go ! 9. S
B Soit P et Q deux éléments de E. Les polynômes étant continus sur R, le produit P Q
est en particulier continu sur le segment [0, 1] et son intégrale a alors tout à fait droit de
cité. Ainsi, ' applique bien E ⇥ E dans R.
B La symétrie de ' ne mérite rien de plus que no comment puisque la multiplication et v
dans R est commutative. inté
On fixe Q 2 E. La linéarité de l’application
MATHÉMATIQUES
Z 1
P 7! P (x)Q(x)dx Elle
clas
0
S cientifique
repose avant tout sur celle de l’intégration, même si quelques arguments de distributivité
doivent venir émailler l’affaire.
et cette quantité est ouvertement positive ou nulle car c’est carrément le cas de P 2 et que
l’intégration est croissante quand les bornes le veulent bien.
C ORRIGÉ
B Soit pour finir P appartenant à E vérifiant '(P, P ) = 0. Cela s’écrit
Z 1
P 2 (x)dx = 0,
0
et comme le segment [0, 1] est un ensemble infini, le polynôme P possède une infinité de
racines, ce qui ne lui présage pas un très grand avenir ! Bref,
P = 0,
et le théorème d’intégration por partes apporte alors sur un plateau l’égalité espérée qui
peut plus élégamment s’écrire
C ORRIGÉ
� �
Z 1 Com
' T (P ), Q = x(1 − x)P 0 (x)Q0 (x)dx. con
0
B
10. Soit à nouveau P et Q appartenant à E. D’après la précédente question nous avons élém
déjà
Z 1
� �
' T (P ), Q = x(1 − x)P 0 (x)Q0 (x)dx,
0
chronique d’une symétrie attendue. On retrouve ainsi, mais via le théorème spectral, la
où
diagonalisabilité de T . En revanche, cela ne permet pas de redémontrer son immense côté
star… D
11.a. Soit P appartenant à E. Grâce à l’élégante égalité mise en place à la question 9, sym
nous avons on
sim
Z 1
� � � �2
' T (P ), P = x(1 − x) P 0 (x) dx, tou
0
et il suffit d’utiliser la même argumentation que celle développée au quatrième point de 13.
la question 8, après avoir carrément observé que pro
� �2
8x 2 [0, 1], x(1 − x) P 0 (x) > 0.
Cela s’écrit Z 1 � �2
x(1 − x) P 0 (x) dx = 0,
0
E
et en utilisant la même rhétorique qu’au cinquième point de la 8, nous parvenons cette
S cientifique
fois à � �2 le s
8x 2 [0, 1], x(1 − x) P 0 (x) ,
Les
sym
P 0 = 0.
C ORRIGÉ
Comme R est un intervalle, il doit naturellement s’ensuivre que P est un polynôme
constant.
B Supposons, réciproquement, que P soit un polynôme constant, c’est-à-dire un
élément de R0 [X]. La kernly question 6 oblige T (P ) = 0 et l’on a a fortiori
� �
' T (P ), P = 0.
Bref, les polynômes recherchés sont exactement les polynômes constants, c’est-à-dire les
éléments de R0 [X].
Partie 4
MatB (T ) = A,
permettant d’obtenir des bases orthonormales sont réduits à peau de chagrin ! Il suffit
form
en effet de procéder à de toutes bêtes divisions par la norme correspondante. As usual,
base
nous noterons || || la norme euclidienne attachée au produits scalaire ' et nous avons donc
Z 1
||1||2 = dx,
0
et Mai
de C
Z Z
1 1
orth
||1 − 2X||2 = (1 − 2x)2 dx ; ||1 − 6X + 6X 2 ||2 = (1 − 6x + 6x2 )2 dx.
0 0
0 p0 0
MatC (V ) = 4 0 2 p0 5 .
0 0 6
On
lequ
Il est en effet tout à fait évident que V = T et nous ajoutons que C étant orthonormale,
2
S cientifique
la liste de ses coordonnées dans notre base orthonormale. Ce n’est qu’une matricielle
C ORRIGÉ
formalité que de déduire que la liste des coordonnées de V (P ), toujours dans la même
base, est 2 3
0
6 p 7
4 2b5. (2)
p
6c
Maintenant, et au risque de fortement radoter, nous insistons adonf sur l’orthonormalité
de C qui permet de mettre en exergue l’awesome propriété « produit scalaire en base
orthonormale ». Cette dernière affirme que le produit scalaire
� �
' V (P ), P
est exactement le produit scalaire canonique des deux colonnes (1) et (2) supra, c’est-à-
dire 2 3
0
6 p 7 p p
[ a b c ] · 4 2 b 5 = 2 b2 + 6 c2 ,
p
6c
dont la positivité n’aura échappé à personne. Il semble alors bien que notre contrat soit
rempli.
Un endomorphisme symétrique u d’un espace euclidien (E, < , >) vérifiant
est appelé endomorphisme symétrique positif et c’est d’ailleurs une notion importante
quasiment à la limite du programme officiel. On note parfois
s (E)
L+
r2 = u.
On démontre alors — c’est un exercice très classique — the square root theorem selon
lequel
S cientifique
8u 2 L+ s (E), 9 ! r 2 L+
s (E), r2 = u,
ce qui, en français, signifie que tout endomorphisme symétrique positif u possède une
unique racine carrée symétrique positive r.
Problème 2 2. S
Partie 1
1. Soit x un élément de I. Comme nous maîtrisons toutes les finesses(*) concernant les
fameuses fonctions « puissance », et comme
les
8t 2 [0, +1[, 1 + t2 > 0,
t 7!
1 , et l
(1 + t2 )x
à telle enseigne que l’intégrale définissant H(x) n’est impropre qu’en plus l’infini. Mais
il est indéniable que pui
1 1 1 3.a
⇠ et 8t > 1, > 0.
(1 + t2 )x t!+1 t2x t2x
Comme x appartient à I, nous avons 2x > 1, ce qui assure une paisible existence à la
référence riemannienne Z +1
dt ,
1 t2x b
et, par équivalence en signe positif, il devrait en être de même de la cousine l’in
Z +1
dt .
1 (1 + t2 )x
L’intégrande de cette dernière étant, depuis longtemps, continue sur [0, +1[, un important No
théorème de Michel Chasles — cf. la première remarque infra — assure que les deux
intégrales
MATHÉMATIQUES
Z +1 Z +1
dt dt
et
(1 + t2 )x (1 + t2 )x
son
1 0
C ORRIGÉ
� Conformément à la requette du texte, nous avons établi que H est au moins définie sur
l’intervalle I. Le lecteur malin pourra vérifier que la preuve que nous venons de donner
n’est pas loin de révéler qu’en réalité
def H = I.
1
6 1,
1 + t2
les pros de l’exponentiation doivent savoir en déduire que
1 1 ,
6
(1 + t2 )y (1 + t2 )x
H(y) 6 H(x),
1
MATHÉMATIQUES
u : t 7! t et v : t 7! −
(1 + t2 )n
2n t .
8t 2 [0, +1[, u0 (t) = 1 et v 0 (t) =
(1 + t2 )n+1
Contre toute attente, nous sommes depuis un certain temps au XXIe siècle, mais le
théorème d’intégration impropre par parties n’est toujours pas au programme de nos
classes. Le lecteur obéissant devra donc rédiger cette intégration
B en annonçant first un réel A > 0 ;
Il
B en procédant à une intégration par parties propre sur le segment [0, A] via les mêmes
fonctions u et v que celles que nous avons sélectionné supra ; Dan
logo
B en légitimant pour finir la possibilité de passer à la limite lorsque A tend vers plus
logo
l’infini.
un c
Il reste alors à redire pour la 6174ième fois que n n’est pas nul et que par conséquent et ce n
tout à fait mentalement
2n − 1
H(n + 1) = H(n).
2n
c. Voilà notre proposition. b.
que
n = input (’ Entrer une valeur de n : ’)
H = %pi/2
for i = 1 : n − 1 réal
H = (2 ⇤ i − 1) ⇤ H/(2 ⇤ i) ; de c
end
disp (’And the winner is ’) ; disp (H)
4.a. La fonction ' est à n’en pas douter de classe(*) C 1 sur R et nous avons immédiatement
et i
8u 2 R, '0 (u) = eu + e−u ,
hyp
et il en résulte de visu que
8u 2 R, '0 (u) > 0.
Comme R est un intervalle, notre application ' est désormais strictement croissante qui
sur R et c’est déjà une excellente nouvelle. Comme elle y est continue et que, sans
aucune indétermination, nous avons
MATHÉMATIQUES
C ORRIGÉ
'−1 (0) = 0 et lim '−1 (t) = +1,
t!+1
eu + e−u ,
8u 2 R, '0 (u) =
2
et il est très facile de parvenir — c’est la formule fondamentale de la trigonométrie
hyperbolique — à l’égalité
8u 2 R, cosh2 u − sinh2 u = 1,
8u 2 R, 1 + '2 (u) =
2
Quelques simplifications tranquilles et un nanochouia de linéarité conduisent alors au
résultat souhaité, que nous préférons écrire
S cientifique
Z +1
H(x) = 22x−1 (eu + e−u )1−2x du.
0
Vu qu’en réalité 2x − 1 est strictement positif, il est bien connu que la référence
exponentielle nou
Z +1
pro
e−(2x−1)u du
0 b
mène une paisible existence et vérifie l’égalité l’in
Z +1
1 .
e−(2x−1)u du =
2x − 1
exis
0
1 .
H(x) ⇠ c
x!1/2 2x − 1
x>1/2
de t
S cientifique
Partie 3
1
u 7! ,
1+u
C ORRIGÉ
y est assurément décroissante. Comme l’équation de la corde tendue entre les points
d’abscisses 0 et 1 a une équation qui devrait rappeler de bons souvenirs aux potaches de
la fin du collège, nous nous permettons d’en déduire que
2 ⇡.
e−xt /2
dt =
0 2x
c. Soit x appartenant à I et t appartenant au segment [0, 1]. Comme c’est aussi le cas
de t2 , il résulte du récent a légèrement exponentié que
S cientifique
2
1 + t2 > et /2
,
la positivité ajoutée sur le côté gauche, ne pouvant troubler que certains neurasthéniques
8. S
chroniques. La croissance de l’intégration — encore elle ! — assure alors que
suffi
C ORRIGÉ
Z 1 Z 1
2
loga
06 (1 + t2 )−x dx 6 e−xt /2
dt,
0 0 a
term
puisque les bornes l’ont bien voulu, et il reste à évoquer la positivité d’une certaine
intégrande stipulant que
Z 1 Z +1
et le
2 2
e−xt /2
dt 6 e−xt /2
dt,
0 0
a déjà eu l’occasion de faire parler de son existence, c’est par le sempiternel argument de
croissance déjà utilisé mille fois que Tou
Z Z test
ges
+1 +1
dt dt .
06 6
1 (1 + t2 )x 1 t2x c.
Le lecteur rompu aux références intégrales et à leurs valeurs — quand elles existent la s
s’entend ! — n’oserons pas contredire l’égalité
Z +1
dt 1 , son
=
t2x 2x − 1 nou
MATHÉMATIQUES
1
dan
et nous pouvons donc passer à la question suivante.
e. Soit x 2 I. Il résulte des deux dernières question et de la relation de Chasles que
r ce q
S cientifique
⇡ 1 ,
0 6 H(x) 6 +
2x 2x − 1
C ORRIGÉ
logarithme… Tout est donc sous contrôle.
a. Soit derechef n 2 N⇤ . Grâce à la question 3.b et à notre passage sur les bancs de la
terminale scientifique, nous avons
⇣ 1 ⌘ 1 ⇣ 1 ⌘,
un+1 − un = ln 1 − + ln 1 +
2n 2 n
et le développement limité officiel au voisinage de 0
u2
ln(1 + u) = u − + o(u2 ),
2
permet d’en déduire en un tournemain que
3 ⇣1⌘
un+1 − un = − + o .
8n2 n2
Seulement voilà, cette dernière assertion est exactement la définition de l’équivalence
3 .
un+1 − un ⇠ −
n!+1 8n2
sont de même nature. Il ressort alors du récent b que la suite (un ) est convergente et nous
nous empressons de noter ` sa limite. La légendaire continuité de l’exponentielle stipule
MATHÉMATIQUES
p
H(n) n −−−−! e` .
n!+1
et il reste à proposer
K = e` ,
C ORRIGÉ
1 6 nx 6 x 6 nx + 1,
H(nx ) ⇠ p
K
et H(nx + 1) ⇠ p
K . (eq) Par
x!+1 nx x!+1 nx + 1
10.
Seulement voilà, comme nul ne s’opposera à l’équivalence ou
que
nx + 1 ⇠ nx ,
x!+1
nous pouvons très largement améliorer les deux équivalences (eq) en les transformant en
MATHÉMATIQUES
p ,
K K
H(nx ) ⇠ p et H(nx + 1) ⇠
x!+1 x x!+1 x
puisque l’équivalence est, entre autres, légendairement compatible avec les légales
élévations à la puissance 1/2. Les deux extrêmes de l’encadrement supra b
S cientifique
p .
K
H(x) ⇠
x!+1 x
C ORRIGÉ
� La fonction H a des liens très étroits avec la célèbre fonction W de John Wallis facilement
définie sur ]−1, +1[ par
Z ⇡/2
8x > −1, W (x) = cosx u du,
0
et qui avait déjà fait parler d’elle dans le sujet de la même école de l’année 1996.
Soit en effet x appartenant à I. Le lecteur pugnace constatera que, via le changement de
variable t = tan u, effectué sur l’intégrale H(x), il s’avère que
le réel 2x − 2 étant, fort heureusement, strictement supérieur à −1. Dans ces conditions,
les habitués de la sphère wallisienne ne doivent pas être surpris par les résultats de la
première partie et pire, ils se doivent de connaître la vraie valeur de la constante K, qui
se trouve, en réalité, être la magnifique
p
⇡.
K=
2
Avis aux amateurs !
Partie 4
10. La fonction f est parfaitement définie sur R, elle y est ouvertement à valeurs positives
ou nulles, elle n’a manifestement qu’une seule discontinuité et nous avons déjà signalé
que H(1) existe et que
H(1) = .
⇡
2
Quod quaeris !
11.a. Soit x un nombre réel. Une gentille gestion des facettes de l’application f conduit
caïman mentalement à
8
<0 si x 6 0,
MATHÉMATIQUES
FX (x) = 2
: Arctan x si x > 0.
⇡
t 1,
⇠
1 + t2 t!+1 t
Mn = sup(X1 , . . . , Xn ).
ce qui a déjà le privilège, comme nous allons bientôt le constater, de démontrer que Mn
est une variable aléatoire sur l’espace probabilisé sur lequel sont définies les variables Xi
et que nous nous permettrons de baptiser (⌦, A, p), puisque le texte n’a pas jugé bon de
le faire.
Pour chaque entier i 2 N⇤ , puisqu’il est précisé que Xi est une variable aléatoire réelle
sur notre espace, nous sommes tenus de savoir que
⇥ ⇤
Xi 6 x 2 A,
et comme les tribus sont, entre autres, stables par intersection finie, nous avons également
⇥ ⇤
Mn 6 x 2 A,
ce qui termine ce petit épisode tribal. Cela étant, et compte tenu de la mutuelle
indépendance et de l’isonomie — la même loi — des variables Xi , nous assénons très
nautiquement que � �n
FMn (x) = FX (x) .
� En vue d’argumentation future, nous allons quelque peu approfondir l’affaire. Les
origines densitaires de la variable X font que la fonction FX est ouvertement continue
sur R et de classe C 1 sur R⇤ et ces deux propriétés sont généreusement transmises à la
fonction
FMn = FXn .
Bref, la variable aléatoire Mn est également à densité et nous saurons nous en souvenir.
b. Notons momentanément µ — comme Machin ! — la fonction parfaitement définie
sur ]0, +1[ par
MATHÉMATIQUES
1
8u 2 ]0, +1[, µ(u) = Arctan u + Arctan .
u
(*)
Elle est très pertinemment dérivable sur R⇤+ et l’on a presque mentalement
S cientifique
Voici une vieille anecdote qui devrait éveiller les méfiances de nos lecteurs dévoués.
C ORRIGÉ
Notre gentille fonction µ est en réalité farpaitement définie et dérivable sur R⇤ et un jour
d’un certain mois de mai des années 80 un texte de concours, que nous ne nommerons
pas, demandait le calcul de µ(u) pour tout u réel non nul. On a évidemment comme supra
8u 2 R⇤ , µ0 (u) = 0,
et, à l’époque, pas loin de 98% des candidats ont dramatiquement répondu que µ était
constamment égale à ⇡/2 sur R⇤ alors que la réalité est bien différente puisque
8⇡
> si u > 0,
1 <2
8u 2 R⇤ , µ(u) = Arctan u + Arctan =
u :> ⇡
− si u < 0,
2
ce qui constitue d’ailleurs l’un des aspects des fameuses formules de John Machin.
Au risque de radoter, cette anecdote mérite que l’on clame dans les chaumières qu’une
dérivée nulle n’a pratiquement jamais entraîné une constance vu que les intervalles de R
sont rares(*), voire très très rares !
Il nous reste maintenant à justifier une gentille équivalence. Nous le faisons, par exemple,
en notant que
Arctan 0 = 0 et Arctan0 0 = 1,
et en s’appuyant sur la définition et sur quelques conséquences de la dérivabilité ponctuelle
que nous résumons dans le résultat suivant.
dérivabilité et équivalence
Soit f une application numérique de variable réelle définie sur un voisinage V de 0. On
suppose que f est dérivable en zéro. Alors,
i. on a, au voisinage de 0, et quoi qu’il arrive
Bien entendu, tout le monde aura bien reconnu ici les premiers pas vers l’exquis théorème
de Brook Taylor, William Henry Young et l’acolyte Colin Maclaurin !
(*) Si l’on choisit au hasard une partie de R, la probabilité qu’il s’agisse d’un intervalle est nulle ! So…
S cientifique
⇥ ⇤
Zn 6 x 2 A,
puisque Mn a récemment gagné ses galons de variable aléatoire réelle sur (⌦, A, p). Vu
B Si x est maintenant négatif ou nul, il est positivement acquis que
⇥ ⇤
Zn 6 x = ?, l’éq
et il est bien connu que l’ensemble vide appartient à toutes les tribus du monde ! Nous
avons ainsi établi que Zn est également un authentique alea numérique sur notre espace nou
probabilisé.
� Le texte semble faire fi des problématiques tribales que nous avons cru bon de mettre
en avant par deux fois. Nous nous sommes donc sentis obligés de combler ces manques
que
car n’est pas variable aléatoire qui veut, même si…
Revenons maintenant à nos moutons en annonçant x > 0. D’après ce que nous venons
de constater, nous avons déjà
⇣ Com
n⌘ ⇣n⌘
,
p(Zn 6 x) = p Mn > = 1 − FMn
x x
la dernière égalité reposant fermement sur la providentielle avancée densitaire que nous
avons faite à l’issue de la question 12.a ainsi que sur l’adage bien connu selon lequel et p
les variables à densité ne chargent rien sur leur passage. La stricte positivité de n/x, les
questions 11.a, 12.a et la formule de Machin de la 12.b font alors in fine que tour à tour
⇣2 n ⌘n ⇣ x ⌘n ,
p(Zn 6 x) = 1 − Arctan
2
= 1 − 1 − Arctan Aut
⇡ x ⇡ n
FZn (x) = 0,
et l
et il en ressort évidemment que
MATHÉMATIQUES
auto
(*) Celle de Mn repose sur l’excellente idée du texte d’imposer des Xi à valeurs strictement positives !
S cientifique
C ORRIGÉ
ln 1 − Arctan = n ln 1 − Arctan
⇡ n ⇡ n
Vu qu’il est indéniable que
2 x
Arctan −−−−! 0,
⇡ n n!+1
l’équivalence standard
ln(1 + u) ⇠ u
u!0
L
Zn −−−−! Z,
n!+1
où Z est une variable aléatoire suivant la loi exponentielle de paramètre 2/⇡, ce qu’il est
autorisé de résumer en ⇣2⌘
.
L
S cientifique
Zn −−−−! E
n!+1 ⇡
MATHÉMATIQUES
Code sujet : 281
Durée : 4 heures.
S
UJET
MATHÉMATIQUES
MATHÉMATIQUES
S cientifique
ESSEC
MATHÉMATIQUES
MATHÉMATIQUES
S cientifique
ESSEC
MATHÉMATIQUES
MATHÉMATIQUES
S cientifique
Nous signalons que la définition de l’extrémalité d’un point a peut être simplifiée en
C ORRIGÉ
x+y
8(x, y) 2 A2 , = a ) x = y,
2
et nous ne l’oublirons pas. Une autre chose, comme nous allons le rencontrer maintes
fois, nous noterons J le segment [0, 1].
Partie 0
1. Soit a un élément de l’ouvert ]0, 1[. Le plus simple est de faire un dessin et de distinguer
deux cas.
B Si 0 < a 6 1/2, les réels
et y = a + ,
a a
x=a−
2 2
x+y
=a
2
parce que l’on a tout fait pour, et sont manifestement très différents. Le point a n’est donc
pas extremal.
B Si 1/2 < a < 1, on procède mutatis mutandis mais avec cette fois
1−a 1 − a.
x=a− et y = a +
2 2
⌘ = min(a, 1 − a) > 0,
et en proposant
et y = a + ,
⌘ ⌘
x=a−
2 2
mais comme nous savons que les min, les max et autres inf et sup, donnent parfois des
MATHÉMATIQUES
; y =a+ ,
⌘ ⌘
⌘ ; x=a−
2 2
qui ont permis au migraineux de réussir la question 1, le point a n’est pas extremal.
B Si a = 0, et si x et y sont deux éléments de J vérifiant
x+y
= 0, i.e. x + y = 0,
2
x+y
= 1, i.e. (1 − x) + (1 − y) = 0,
2
C ORRIGÉ
le même fieffé impose x = y = 1, et nous pouvons envisager la suite.
Partie 1
Il suffit de bien ouvrir les mirettes pour constater que les matrices appartenant à A2 sont
exactement les matrices (2, 2) réelles, dont les entrées sont positives ou nulles et telles que
la somme des éléments de chaque ligne et de chaque colonne est égal à 1. Ces matrices
sont appelées matrices bitochasiques d’ordre 2 et elles seront généralisées à l’ordre n un
petit peu plus loin.
Les matrices bistochastiques jouent un grand rôle en mathématique et tout particulièrement
en calcul des probabilités.
3.a. No comment !
Cette dernière et triviale égalité a cependant le privilège de mettre en lumière que A2
est l’ensemble des combinaisons convexes(*) des vecteurs I2 et J
⇥ ⇤
A2 = I2 , J ,
↵+β
2 I,
2
et il en résulte aussi facilement que
M↵ + Mβ
= M ↵+β , (mp)
2 2
jolie précision que nous appellerons « middle property » lorsque nous en aurons l’utilité.
Nous insistons sur une chose importante. Le texte a décidé, manu militari, de n’autoriser
la notation Myo qu’à la condition sine qua non que « yo » soit un élément de I. Nous
saurons ne pas le perdre de vue.
c. Soit ↵ appartenant au segment [0, 1]. Nous avons aisément
MATHÉMATIQUES
det M↵ = 2↵ − 1,
(*) On appelle ainsi les importantes combinaisons linéaires à coefficients positifs de somme 1.
S cientifique
1 ↵ ↵−1 ↵ ↵−1
M↵−1 = = I2 + J,
2↵ − 1 ↵ − 1 ↵ 2↵ − 1 2↵ − 1
B Si ↵ = 1, on a cette fois
M↵−1 = I2 2 A2 . Sig
En résumé, lorsque M↵ est inversible, on a l’équivalence tou
c
M↵−1 2 A2 , ↵ = 0 ou ↵ = 1. soig
4. Nous commençons par deux utiles observations. Lorsque ↵ est un élément de I, nous
avons les anodines équivalences logiques No
N
M↵ = I2 , ↵ = 1 et M↵ = J , ↵ = 0.
peu
app
a. Nous les prenons l’un après l’autre.
son
B Soit ↵ et β deux éléments du segment I tels que
5.a
MATHÉMATIQUES
M↵ + Mβ
= I2 ,
2
ce qui, depuis quelques lignes, s’écrit également et i
S cientifique
M ↵+β = I2 .
2
↵+β ESSEC
= 1,
2
C ORRIGÉ
M↵ = Mβ ,
M↵ + Mβ
=J i.e. M ↵+β = J,
2 2
↵+β
= 0,
2
et l’extrémale…
b. Vu l’idyllique position de ↵, les réels ↵ et 2↵ appartiennent docilement à I — tout
est donc sous contrôle — et comme depuis la nuit des temps J = M0 , la géniale middle
property garantit qu’effectivement
M2↵ + J .
M↵ =
2
Signalons maintenant que, because ↵ 6= 0, on sait que M2↵ 6= J et, compte tenu de notre
toute première mise au point, M↵ n’est extrémal.
c. On procède bien sûr mutatis mutandis en ayant pris cette fois la peine de justifier
soigneusement l’égalité
M2↵−1 + I2 .
M↵ =
2
Nous laissons au lecteur le soin de se charger de l’intendance.
Nous prenons le temps de revenir sur le résultat de la récente question 3.c qui mérite un
peu de considération. Comte tenu des résultats de cette quatrième question, nous y avons
appris que les matrices M↵ qui sont inversibles et dont l’inverse appartient encore à A2
sont précisément les éléments extrémaux du segment A2 .
5.a. Soit λ un nombre réel. Nous avons
MATHÉMATIQUES
det (J − λI2 ) = λ2 − 1,
et n
Nous laissons au lecteur malin le soin de découvrir au moins deux raisons menant à la
le f
diagonalisabilité de J.
C ORRIGÉ
7. L
b. C’est à la surprise générale que nous proposons
car
�
1 1
P = ,
−1 1
pui
puisque les pros de la diagonalisation savent depuis peu qu’elle est inversible et que ma
� a
−1 0
P −1 JP = , tou
0 1
6. Comme il est dit que A est non vide il existe au moins un élément z 2 A et
S cientifique
0 = ||z − z||
et notre ensemble est donc majoré par 2R. L’existence de sa borne supérieure repose sur
le fantastique — mais délicat, admis même ! — théorème de la borne supérieure.
C ORRIGÉ
7. L’hypothèse (H) fait que pour une fois — nous en verrons d’autres infra — l’on a
carrément
δ(A) = max 2 ||u − v||,
(u,v)2A
puisque l’on doit — on l’on devrait ! — savoir qu’un supremum atteint s’appelle un
maximum.
a. Selon l’inégalité du triangle et notre récente supposition nous avons simplement et
tour à tour
2δ(A) = 2||a − b|| = ||c − b + d − b|| 6 ||c − b|| + ||d − b|| 6 2δ(A),
la dernière inégalité procédant de ce qu’un supremum est avant tout un majorant et notre
découverte est grosso modo la première chose qui nous est demandée. On déduit de cet
encadrement pour le moins serré que
� � � �
δ(A) − ||c − b|| + δ(A) − ||d − b|| = 0,
Partie 3
Pour une matrice rectangulaire R quelconque de format (m, p), il est pratique d’adopter
MATHÉMATIQUES
`i (R) = Rij ,
j=1
⇣ M + M 0 ⌘ c (M ) + c (M 0 ) 1+1
j j
cj = = = 1.
2 2 2
`i (M T ) = cj (M ) = 1 ;
MATHÉMATIQUES
la d
B pour chaque entier j 2 [[1, n]], on a également Le
cj (M T ) = `j (M ) = 1,
S cientifique
C ORRIGÉ
l’égalité souhaitée est lumineuse. Nous nous permettons d’ajouter que, compte tenu de la
précédente, nous avons à l’avenant
M T X0 = X0 .
c. Nous nous appuyons à nouveau sur l’opération du roi Arthur selon laquelle
2 ` (M ) 3 2 c (M ) 3
1 1
6 `2 (M ) 7 6 c2 (M ) 7
6 7 6 7
M X0 = 6 . 7 et M T X0 = 6 . 7 ,
4 .. 5 4 .. 5
`n (M ) cn (M )
X n
n X n
X n
X
`i (M M 0 ) = 0
Mik Mkj = Mik 0
Mkj ,
k=1 j=1 k=1 j=1
MATHÉMATIQUES
0
Mkj = `k (M 0 ) = 1,
j=1
`i (M M 0 ) = 1,
et c’est une excellente chose.
B Soit pour finir j 2 [[1, n]]. On démontre mutatis mutandis que et p
cj (M M 0 ) = 1,
fσ = IdRn et Mσ = In . Nou
c
mat
b. À très bien y regarder, la définition de l’endomorphisme fσ et le protocole de
« matricialisation » font que
La
8i 2 [[1, n]], 8j 2 [[1, n]], (Mσ )ij = δiσ(j) ,
B
cha
B Soit maintenant j 2 [[1, n]], nous avons cette fois B
cett
« la
n
X
S cientifique
cj (Mσ ) = δiσ(j) ,
colo
i=1
C ORRIGÉ
(MσT )ij = (Mσ )ji = δjσ(i) ,
et par une simple pirouette bijective, il est très facile de relever que
vu que
j = σ(i) , i = σ −1 (j).
Nous proposons donc ⌧ = σ −1 , et tout le monde est aux anges.
c. La première partie de la question n’est qu’une formalité qui se traduit d’ailleurs
matriciellement par
Mσ Mσ0 = Mσ◦σ0 .
La puissante et récente question a permet alors d’en déduire que
Mσ Mσ−1 = In ,
et une officielle nouveauté assure que cela suffit à prouver l’inversibilité de la matrice Mσ
ainsi que l’égalité
(Mσ )−1 = Mσ−1 .
MσT = Mσ−1 ,
B
chaque ligne et chaque colonne de Mσ contiennent une fois le réel 1 et n − 1 fois le réel 0.
B Considérons maintenant et réciproquement une matrice M de Mn (R) possédant
cette propriété. Soit j appartenant à [[1, n]]. Nous définissons alors σ(j) comme étant la
« latitude » de l’unique 1 de la j ième colonne de M . Nous insistons sur le fait que chaque
S cientifique
colonne de M ayant un et un seul 1, σ est une genuine application de [[1, n]] dans lui-même.
fait évidemment désordre et σ est bel et bien injective. On rappelle alors un important la to
résultat de la théorie des ensembles finis.
finitude et bijectivité
Soit E un ensemble fini et f une application de E dans lui-même. On a alors les et l
équivalences logiques
Notre application σ est donc dorénavant une permutation de [[1, n]] et sa définition à te
latitudinale fait précisément que
A + B,
Mσ =
2
ce qui se détaille en le te
d
Aij + Bij .
8i 2 [[1, n]], 8j 2 [[1, n]], (Mσ )ij = B
2
Soit maintenant i et j appartenant à [[1, n]]. Il y a une évidente chose qui ne nous a pas
servie jusqu’à présent et qui va avoir ici une effet fulgurant. En effet, pour des raisons
d’éléments positifs et se sommes égales à 1, les entrées de toutes les matrices de An sont la d
situées dans l’inénarrable I. Comme (Mσ )ij ne peut valoir que 0 ou 1, selon l’éternelle
question 1, il est extrémal dans I, et comme Aij et Bij appartiennent à ce dernier, il
advient que
Aij = Bij . ce q
B
Autant dire alors que A = B chronique d’une nouvelle extrémalité annoncée.
ann
MATHÉMATIQUES
C ORRIGÉ
la toute dernière égalité reposant la récente 9.c. Le changement d’« indice »
σ0 = ⌧ ◦ σ
1 X 1 X
f⌧ ◦σ = fσ0 = p,
n! n! 0
σ2Sn σ 2Sn
1 X
p2 = fσ ◦ p,
n!
σ2Sn
1 X 1
p2 = p = ⇥n! p = p,
n! n!
σ2Sn
8σ 2 Sn , fσ (x) = x,
p(x) = x,
de c
fσ (x0 ) = x0 .
B
Vect x0 ⇢ Im p.
B
B Supposons, réciproquement, que x soit un élément de Im p. Comme il est a fortiori
élément de Rn et qu’une certaine base canonique traîne dans le passage, il existe des
scalaires a1 , . . . , an tels que
x = a1 e1 + · · · + an en . la c
B
Soit alors j appartenant à [[2, n]] et considérons la transposition σ = swap(1, j), c’est-à-
dire la permutation qui échange 1 et j et qui ne touche à rien d’autre. Nous avons alors
sans conteste
fσ (x) = a1 ej + · · · + aj e1 + · · · + an en , et l’
les termes sa cachant derrière les « pointillés » ayant été épargnés par l’affaire. Comme
il est écrit quelque part que fσ (x) = x et quand on sait à quoi servent les bases on
revendique avec force où J
aj = a1 , f
et voilà donc in fine que sera
12.
x = a1 (e1 + · · · + en ) = a1 x0 , lui
1 X 1 X la d
PT = MσT = Mσ−1 ,
n! n!
σ2Sn σ2Sn b
et n
la transposition des matrices de permutations ayant été gérée quelques lignes plus haut.
Seulement voilà, la correspondance σ 7! σ −1 est aussi une bijection de Sn sur lui-même et B
par le même argument de changement d’indice que celui développé supra nous avançons dan
MATHÉMATIQUES
que B
P T = P.
B
La matrice P est donc désormais symétrique réelle et c’est assurément la matrice de p dans
notre base canonique qui est officiellement orthonormale. L’importante caractérisation
S cientifique
C ORRIGÉ
de cours auquel le lecteur dubitatif est chargé de se reporter. Nous le déroulons par étapes.
B Une base orthonormale de Vect x0 est bien évidemment constituée du seul vecteur
u= p .
x0
n
X0
U=p
n
P = U · U T,
N 7! Mji Nji
i=1 j=1
i=1 j=1
Il s’agit d’une somme de réels positifs non tous nuls et nous ne craignons donc pas
C ORRIGÉ
d’affirmer que :
(M | M ) > 0
de la présente question…
Précisons, juste pour enfoncer le clou que nous avons le choix entre
n X
X n
( M | N ) = tr(M T · N ) et (M | N ) = Mji Nji ,
i=1 j=1
ainsi qu’entre
n X
X n
||M ||22 = tr(M T · M ) et ||M ||22 = 2
Mji ,
i=1 j=1
et nous optons ici pour la somme des carrés des entrées, à telle enseigne que
MATHÉMATIQUES
−1 6 ↵ − β 6 1,
C ORRIGÉ
il s’avère que |↵ − β| 6 1, et 1 majore déjà l’ensemble
�
|↵ − β| | (↵, β) 2 I2 ,
� Le sup du diamètre qui généralement n’est qu’une borne supérieure, est ici un maximum
et cela vaut bien la peine d’être souligné.
e. Nous avons déjà signalé que les entrées des matrices de An appartiennent à
l’omniprésent I et par conséquent, pour chaque couple (i, j), l’on a Mij
2
6 Mij de
sorte que
n X
X n Xn Xn
||M ||22 = 2
Mji 6 Mji .
i=1 j=1 i=1 j=1
i=1 j=1
(*) Le piège le plus redoutable — et redouté — de la classe de troisième. Combien de potaches ont foiré leur brevet des collèges
p p
pour avoir naïvement cru que, pour x réel, x2 = x alors qu’en réalité x2 = |x| ?
S cientifique
b
g. Soit ⌧ un élément de Sn quelconque pour l’instant. Nous avons déjà été informés de mat
n X
n lign
X
( Mσ | M⌧ ) = δjσ(i) δj⌧ (i) ,
i=1 j=1
la dernière égalité reposant sur la toute proche question c. Notre majorant supra est donc
atteint sur le couple (Mσ , M⌧ ) qui appartient bien à A2n depuis une certaine question 9.b.
Nous avons donc établi que
p La
max 2 ||M − N ||2 = 2n,
(M,N )2An Il y
c’est-à-dire p B
δ(An ) = 2n, qu’
sca
la remarque concernant les acolytes sup et max étant encore une fois d’actualité. Notons
MATHÉMATIQUES
et qu’une très vieille question, en l’occurrence la 7, stipule alors que Mσ est extrémal. Nous Nou
S cientifique
retrouvons ainsi, par une bien jolie méthode, l’extrémalité des matrices de permutation. mér
⇣\
n ⌘ ⇣\
n ⌘ ESSEC
Fn = Ker `i \ Ker cj ,
i=1 j=1
C ORRIGÉ
b. Nous mettons en place ici une notion qui va nous être utile par la suite. Soit A une
matrice carrée d’ordre n − 1. On souhaite la border par une colonne de hauteur n et une
ligne de largeur n pour obtenir une matrice (n, n) « genre »
2 ⇤3
..
B=4 A . 5,
⇤ ··· ⇤
n−1
X n−1
X
8i 2 [[1, n − 1]], Bi,n = − Aij et 8j 2 [[1, n − 1]], Bn,j = − Aij ,
j=1 i=1
en priant, cependant pour que le gugus en bas à droite, en l’occurrence Bnn , ne soit pas
trop dans le mood ! On peut avoir en effet et de façon louable une légère angoisse car Bnn
a deux contraintes à repecter qui sont
n−1
X n−1
X
Bnn = − Bin et Bnn = − Bnj ,
i=1 j=1
et qui n’ont pas intérêt à être antinomiques ! Seulement voilà, la chance est décidément
de notre côté puisque, inversion des sommations oblige, on a
n−1
X n−1
X n−1
X n−1
X
− Bin = − Bnj = Aij .
i=1 j=1 i=1 j=1
La matrice B sera notée bord(A) et nous pouvons maintenant reprendre notre activité.
Il y a plusieurs points à mettre en avant et nous y allons sagement.
B À bien y regarder Φ applique ouvertement Fn dans Mn−1 (R), et sa linéarité n’est
qu’une mince affaire de définition des opérations — addition et multiplication par un
scalaire — sur les matrices.
MATHÉMATIQUES
Nous nous sommes décarcassés pour que applique Mn−1 (R) dan Fn et sa linéarité ne
S cientifique
pos
dim Fn = (n − 1)2 . B
sca
14.a. À très bien y regarder, la première partie a révélé que les points extrémaux de A2
sont exactement � �
1 0 0 1
I2 = et J = ,
0 1 1 0
qui sont d’authentiques matrices de permutation. et p
b. Nous nous permettons une remarque liminaire à propos de ces matrices élémentaires ouv
appelées aussi « unités matricielles » du format (n, n). Il est bien connu qu’elles forment
une base de Mn (R) appelée d’ailleurs base canonique et que à te
n X
X n
8M 2 Mn (R), M= Mij Eij .
i=1 j=1
Il e
En outre, parce que les couples (ik , jk ) sont deux à deux distincts, la famille uni
(Eik jk )k2[[1,2n]]
que
est une sous-famille de la base canonique et hérite ainsi d’une réelle liberté. Enfin et parce
que nous savons compter, nous en déduisons que don
dim H = 2n.
puisque M appartient à An et que N se pavane dans Fn . Ce ne sont donc pas les sommes
ad hoc égales à 1 qui posent problème pour l’appartenance de Qt à An et c’est donc la
C ORRIGÉ
positivité des (Qt )ij qui est au cœur du débat que nous allons animer sur-le-champ.
B Les origines de la matrice N font aussi qu’elle est non nulle et qu’il existe des
scalaires ↵1 , . . . , ↵2n tels que
2n
X
N= ↵k Eik jk ,
k=1
et pour virer les « 0 » inutiles et indésirables nous pouvons à loisir considérer l’ensemble
ouvertement non vide �
K = k 2 [[1, 2n]] | ↵k 6= 0 ,
à telle enseigne que, pour n’importe quelle valeur de t
X
Qt = M + t ↵k Eik jk .
k2K
Il est alors temps de s’organiser un peu en n’oubliant pas le fonctionnement de ces fameuses
unités matricielles. Soit (i, j) un couple d’éléments de [[1, n]].
B Si (i, j) n’est pas l’un des couples (ik , jk ) où k 2 K, il est absolument lumineux
que
(Qt )ij = Mij
dont la positivité large est à l’ordre du jour depuis la genèse !
B En revanche, si le couple (i, j) est l’un des (ik , jk ) en question, on a
en ayant rappelé, malgré l’heure tardive et parce qu’il faut toujours s’accrocher, que
Mik jk > 0 et ↵k 6= 0.
a
|t| < ) a + tb > 0.
|b|
Pour gérer parfaitement les nombreux k en question, nous proposons
S cientifique
Mik jk ,
✏ = min
k2K |↵k |
Qt + Q−t ,
M=
2
alors que les matrices Qt et Q−t sont différentes puisque t et N sont non nuls.
qui
Pour une extrémale, cela est une énaurme contradiction ! aisé
e. Supposons par l’absurde que toutes les colonnes aient au moins deux termes non
nuls. À bien y compter, cela en ferait au moins 2n dans le carré, ce qui est définitivement
exclu. Il existe donc au moins une colonne ayant au plus un élément non nul et comme la Co
somme des éléments de cette colonne doit valoir 1… que
f. La somme des éléments de la rième ligne de M vaut aussi 1 et comme Mrs = 1 prend
toute la place, les autres n’ont plus que Lisieux pour pleurer ! h
g. La matrice M a donc dorénavant le look la q
2 3 aut
0 via
..
6
6
A1 . A2 7
7
6 0 7
6 7
6 7
M = 60 ··· 0 1 0 ··· 07 r
6 7
6 0 7
6
4 .. 7
5
A3 . A4
0
s
fon
et la compagne M est donc
0
� une
A1 A2
M0 =
A3 A4 N
les
C’est alors en gardant un œil sur M et l’autre sur M qu’il apparaît, intelligiblement, que
0
Bir
la matrice M 0 appartient à An−1 , quelques entrées nulles idéalement placées ayant eu,
quelque part, leur pesant d’arachide. Il reste maintenant à parler d’extrémalité.
Soit donc H 0 et K 0 deux matrices appartenant à An−1 vérifiant
H0 + K0 .
M0 =
MATHÉMATIQUES
2
On découpe H 0 et K 0 en blocs de quatre suivant le patron de la découpe de la matrice M 0
et leurs nouvelles écritures ont alors le genre
� �
S cientifique
H1 H2 K1 K2
H0 = et K 0 = .
H3 H4 K3 K4
C ORRIGÉ
6 7 6 7
6 0 7 6 0 7
6
4 .. 7
5
6
4 .. 7
5
H3 . H4 K3 . K4
0 0
qui, à la surprise générale, et les yeux dans les clous, appartiennent à An et vérifient
aisément
H +K.
M=
2
Comme M est par essence extrémale, on déduit que H = K, et il en résulte dans la foulée
que
H 0 = K 0.
MATHÉMATIQUES
Durée : 4 heures.
Code sujet : 280
La présentation, la lisibilité, l ’orthographe, la qualité de la rédaction,
HEC la clarté et la précision des raisonnements entreront pour une part
importante dans l’appréciation des copies.
Les candidats sont invités à encadrer dans la mesure du possible les
résultats de leurs calculs.
Ils ne doivent faire usage d ’aucun document : l’utilisation de toute
calculatrice et de tout matériel électronique est interdite. Seule
l’utilisation d’une règle graduée est autorisée.
Si au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être
une erreur d’énoncé, il la signalera sur sa copie et poursuivra sa
composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il sera amené
à prendre.
S
UJET
MATHÉMATIQUES
S cientifique
1/5
Tournez la page S.V.P.
2/5
MATHÉMATIQUES
S cientifique
HEC
3/5
Tournez la page S.V.P.
MATHÉMATIQUES
S cientifique
4/5
MATHÉMATIQUES
S cientifique
C
HEC
Par
Soi
En
est
En
très
dis
bre
Enfi
de
not
Tou
1.a
et q
b
diff
libr
5/5
MATHÉMATIQUES
Cel
der
S cientifique
est
dim
c
(jlroque@me.com).
Partie 1
C ORRIGÉ
Soit n 2 N⇤ . Nous observons avant toute chose que
En conséquence, la famille
(Bn,0 , Bn,1 , . . . , Bn,n )
est définitivement formée de polynômes appartenant à Rn [X].
En outre, au vu et au su ce que nous venons de narrer, il apparaît que Tn applique
très tranquillement Rn [X] dans lui même et sa linéarité n’est qu’une mince affaire de
distributivité, de définition des opérations fonctionnelles et de summation linearity. En
bref, Tn est un authentique endomorphisme de Rn [X].
Enfin, pour chaque entier naturel k, le monôme X k est ainsi noté depuis au moins l’année
de naissance de l’arrière-grand-mère de Matusalem et nous ne voyons pas l’intérêt de le
noter autrement.
Toutes ces choses, nous ne les redirons plus !
1.a. Nous avons très naturellement
Celle-ci est désormais une famille dans R2 [X], libre et de longueur 3. Comme cette
dernière est précisément la dimension de notre espace polynomial, la famille
est effectivement une base de R2 [X], comme en atteste la caractérisation des bases en
dimension finie.
c. Notre valeureux lecteur trouvera sans stress
X + X2 ,
T2 (1) = 1 ; T2 (X) = X ; T2 =
2
Nous avons ici les éléments propres de la matrice H2 et ceux de l’endomorphisme T2 s’en
déduisent, mot à mot, par traduction canonique. Here you are !
(β0 , . . . , βn )
également située dans notre cher Rn [X]. Nous attaquons par la liberté en proposant trois
méthodes.
la méthode matrice des familles
C’est la généralisation de ce que nous avons développé à la récente question 1.a. Pour
chaque entier k 2 [[0, n]], Isaac Newton nous apprend que
n−k
X ✓ ◆ n
X ✓ ◆
n−k n−k
βk = (−1)i X k+i = (−1)i−k X i,
i=0
i i−k
i=k
et nous en déduisons que la matrice de notre nouvelle famille dans la base Cn est trigonale
MATHÉMATIQUES
inférieure ses diagonales entries étant tout bêtement égales à 1. Il s’agit donc d’une matrice
inversible et notre liberté s’en déduit par l’argumentation affichée lors de la question 1.a.
la méthode de valuation (*)
Elle permet de réparer une très injuste discrimination de notre bible officielle. Pour un
S cientifique
polynôme non nul P , il y a certes son terme non nul de plus grande puissance, mais il y a
C ORRIGÉ
i=13
1
U (P ) = X(1 − X)P 0 + XP.
n
Comme la dérivation envoie linéairement R[X] dans lui-même, il est sereinement acquis
que U est un endomorphisme de R[X] et il est très facile de constater que
k k n − k k+1
8k 2 [[0, n]], U (X k ) = X + X ,
n n
la polynomiale attitude ayant exigé de traiter à part la position k = 0. Grâce à un énorme
coup de chance lorsque k = n, nous en déduisons que
et il n’en faut pas plus pour asséner que U stabilise Rn [X]. Nous avons alors le droit et
le devoir de considérer l’endomorphisme u que U induit sur Rn [X] et cela dessine un
nouveau venu � �
u 2 L Rn [X] ,
opérateur ô combien sympathique, car après quelques calculs anodins, le lecteur assidu
finira(*) par découvrir que
k
8k 2 [[0, n]], u(βk ) = βk .
n
MATHÉMATIQUES
Parce qu’ils sont évidemment non nuls, les vecteurs β0 , . . . , βn , sont désormais des
vecteurs propres de l’adorable u, attachés à des valeurs propres qui ont bien l’air d’être
(*) Il devra cependant, au nom de la polynomiale attitude, distinguer les trois situations k=0,k=n et 16k6n−1.
S cientifique
✓ ◆
n
8k 2 [[0, n]], Bn,k = βk ,
k
et que les coefficients du binôme que nous avons sous notre nez ne sont absolument pas
nuls. En conséquence, le propriétés acquises par la famille (βk ) — la liberté, puis la
basitude — se transmettent de façon filiale à sa cousine
La famille (Bn,k )06k6n étant depuis peu libre comme l’air, nous nous devons d’en déduire
allègrement que
⇣k⌘
8k 2 [[0, n]], P = 0.
n
Ainsi et à bien y regarder, le polynôme P vient de s’enticher de n+1 racines apparemment
deux à deux distinctes et comme il appartient à Rn [X], il ne peut s’agir que du polynôme
nul. L’endomorphisme Tn est donc désormais injectif et comme l’espace ambiant est de
dimension finie, il gagne ses galons d’automorphisme, comme l’affirme la caractérisation
des automorphismes en dimension finie.
c. Nous avons tout d’abord
Xn ✓ ◆
n
Tn (1) = X k (1 − X)n−k = (X + 1 − X)n = 1
k
k=0
la mécanique newtonienne ayant été fortement mise à contribution. Pour la suite, nous
commençons par annoncer x 2 [0, 1] et nous observons que
n ✓ ◆
1X n k
MATHÉMATIQUES
Tn (X)(x) = k x (1 − x)n−k
n k
k=0
1 � �
Tn (X)(x) = E B(n, x) = x.
n
d. Comme nous n’aimons pas trop admettre les choses nous allons démontrer la grosse
égalité en question et c’est l’occasion de ressortir le gentil endomorphisme u et les
C ORRIGÉ
polynômes βi mis en place quelques lignes plus haut. Soit donc k appartenant à [[0, n−1]].
Nous avons par définition
Xn ⇣ ⌘k ✓ ◆
i n
Tn (X k ) = βi
i=0
n i
et comme nous n’avons pas oublié l’extrême propreté des βi selon laquelle
i
8i 2 [[0, n]], u(βi ) = βi ,
n
nous atterrissons sur
n ⇣ ⌘k+1 ✓ ◆
� � X i n
u Tn (X k ) = βi = Tn (X k+1 ),
i=0
n i
1 6 k < n,
1 � �0 ak
X(1 − X) Tn (X k ) = − X k+1 + ·|· · · · {z
· · · · · ·}·
n n
termes de degré 6k
aX · · · · · ·}·
n
termes de degré 6k
Akn ,
8k 2 [[0, n]], ↵k = qui
nk
app
où Akn est l’arrangement bien connu et la preuve de cela s’effectuera par récurrence finie 3. N
sur k 2 [[0, n]], tâche laissée à la charge de notre très dévoué lecteur.
Il reste à causer de diagonalisation. Il résulte de la récente d et du début de la présente, que
la matrice Hn de l’endomorphisme Tn dans la base canonique est trigonale supérieure et
que les éléments diagonaux de cette matrice sont justement les réels ↵k que nous venons
de croiser. Seulement voilà, il est très facile de constater qu’en réalité le contexte est le son
suivant déc
1 = ↵0 = ↵1 > ↵2 > · · · > ↵n ,
Un
à telle enseigne que les différentes valeurs propres de Tn sont au nombre de n et sont
exactement a
1 ; ↵2 ; . . . ; ↵n . et n
MATHÉMATIQUES
C ORRIGÉ
dim E1 (Tn ) + dim E↵2 (Tn ) + · · · + dim E↵n (Tn ) > n + 1,
ou encore
dim E1 (Tn ) + dim E↵2 (Tn ) + · · · + dim E↵n (Tn ) > dim Rn [X], (1)
dim E1 (Tn ) + dim E↵2 (Tn ) + · · · + dim E↵n (Tn ) 6 dim Rn [X]. (2)
La synthèse des inégalités (1) et (2) est alors élogieuse. Nous avons la superbe
dim E1 (Tn ) + dim E↵2 (Tn ) + · · · + dim E↵n (Tn ) = dim Rn [X],
qui, comme nous le savons bien, est une nécessaire suffisance de diagonalisabilité de Tn
appelée parfois « condition du comptable ».
3. Nous commençons par un peu de culture en précisant que les polynômes
n
X ⇣k⌘ n
X ⇣ k ⌘✓n◆
f Bn,k = f X k (1 − X)n−k
n n k
k=0 k=0
sont appelés polynômes de Serge Bernstein attachés à la fonction f . Nous allons bientôt
découvrir une propriété qui les relie étroitement à la fonction f .
Un peu de patience donc…
a. Soit n 2 N⇤ . La variable Z n étant finie, elle possède des moments de tous les ordres
et nous avons en particulier la linéaire
MATHÉMATIQUES
E(Zn )
E(Z n ) = = z,
n
puis la quadratique
S cientifique
V(Zn ) z(1 − z) ,
V(Z n ) = =
n2 n
h = 2M 1Un + ✏ 1U n
et annonçons ! 2 ⌦. Il nous faut tout d’abord observer que, très triangulairement, nous
pouvons avancer que
f (Z n (!)) − f (z) 6 f (Z n (!)) + |f (z)| 6 2M
f (Z n (!)) − f (z) 6 ✏,
C ORRIGÉ
les indicatrices ayant rarement l’occasion de dépaser 1 ! La finitude de nos variables nous
donnant toute raison d’espérer, la précieuse linéacroissance du green operator amène
tranquillement et dans un premier temps à
Ef (Z n ) − f (z) 6 2M p(Un ) + ✏.
2M p(Un ) −−−−! 0
n!+1
8n > n0 , 2M p(Un ) 6 ✏.
8n > n0 , E f (Z n ) − f (z) 6 2✏,
(*) Il eut cependant officiellement fallu que f soit continue sur R tout entier mais comme elle l’est sur le segment [0,1], il ne doit
pas être insurmontable de la prolonger à R, en toute continuité, s’entend…
S cientifique
Cela étant, pour chaque entier k 2 [[1, N ]], le kième passage dans notre boucle for ajoute
à S une simulation d’une variable aléatoire, mettons f (Z n,k ) de même loi que f (Z n ) à
telle enseigne que le display final simulera
−−−−! E f (Z n ) .
N N !+1 Com
(*) Le lecteur curieux désirant savoir ce qu’est une telle convergence pourra avantageusement saisir la locution « convergence
uniforme » dans son favorite search engine et essayer d’en décrypter toute la nuance !
S cientifique
C ORRIGÉ
des raisons essentielles étant que les fonctions polynômes sont définies partout, partout !
B La linéarité de Φ n’est qu’une formalité s’appuyant uniquement sur les définitions
des opérations sur les polynômes et sur les listes.
B Soit P appartenant à Ker Φ. Autant dire alors que
Ker Φ = {0}.
L’application linéaire Φ est donc désormais injective, mais comme Rn [X] et Rn+1
sont deux espaces vectoriels réels ayant, officiellement, la même dimension finie, en
l’occurrence l’entier n + 1, la conclusion passe par la rocambolesque caractérisation des
isomorphismes en même dimension finie.
b. Soit i appartenant à [[0, n]], grâce au lumineux « delta » de Leopold Kronecker, nous
avons
ei = (δik )06k6n
et la désormais bijectivité de Φ cautionne l’existence — et aussi l’unicité ! — de ce
polynôme Li 2 Rn [X] qui, vérifie en fin de compte
Il en résulte, en particulier, que les xk pour lesquels k 6= i sont des racines différentes du
polynôme Li , et comme ce dernier est situé dans Rn [X] et que nous savons bien compter,
il doit exister une constante c 2 R, telle que
n
Y
Li = c (X − xk ).
k=0
k6=i
MATHÉMATIQUES
1 ,
c= n
Y
(xi − xk )
S cientifique
k=0
k6=i
est à n’en pas douter, le plus important attribut de ce genre de polynômes. Nous nous y La
référerons sous le nom de δ-property.
nou
c. Nous attaquons l’affaire en cinq points. B
B Les fonctions polynomiales étant définies partout, partout, il est manifeste que bie
applique bien Rn [X]⇥Rn [X] dans R. hoc
B La symétrie de se passe de tout commentaire. L
B On fixe Q 2 Rn [X]. La linéarité de l’application que
ma
n
X
P 7! P (xk )Q(xk ) L’o
k=0
repose essentiellement sur celle de la sommation épaulée au passage par la définition des
opérations sur les polynômes et par un nanochouia de distributivité.
B La positivité de est « genre » le nez au milieu de la figure. Seu
B Soit pour finir P 2 Rn [X] vérifiant
(P, P ) = 0,
c’est-à-dire
n
X la δ
P 2 (xk ) = 0. Bre
k=0
Le sempiternel argument des sommes nulles de réels positifs ou nuls obligeant inélucta-
blement
P (x0 ) = P (x1 ) = · · · = P (xn ) = 0,
nous concluons que P = 0 puisqu’il appartient au noyau de l’injection Φ rencontrée, rela
chemin faisant(*), quelques lignes plus haut. d
Ce produit scalaire a également son lot de célébrité. C’est celui de Joseph-Louis attaché de
à la liste
MATHÉMATIQUES
(x0 , x1 , . . . , xn ).
Il nous faut maintenant causer d’orthonormalité. Nous nous y prenons en deux temps.
et l
(*) Pan, pan !
S cientifique
ce qui, après la toujours aussi délicieuse gestion des symboles de Leopold — tout
C ORRIGÉ
particulièrement le second — se réduit comme peau de chagrin à
(Li , Lj ) = δij .
Seulement voilà, pour chaque entier i 2 [[0, n]], nous avons successivement
n
X n
X
(P, Li ) = P (xk )Li (xk ) = P (xk )δik = P (xi ),
k=0 k=0
la δ-property et les délicieuses gestions ayant eu, en core une fois, leur pesant d’arachide.
Bref, la réponse à notre préoccupation est
n
X
8P 2 Rn [X], P = P (xi )Li , (idl)
i=0
Xj = xji Li ,
i=0
A = xji 06i6n .
06j6n
V(x0 , x1 , . . . , xn ). On
et également et c
8i 2 [[0, n]], Pf (xi ) = Qf (xi ) = f (xi ).
Il en résulte que les n+1 réels distincts x0 , . . . , xn sont des racines du polynôme Qf −Pf
qui, depuis peu, semble appartenir à Rn+1 [X]. Nous sommes donc dans l’obligation nou
d’exiger un réel δ tel que l’in
B
Qf − Pf = δ(X − x0 )(X − x1 ) · · · (X − xn ),
s’a
et vu la définition du polynôme w… en
interpolateur Qf . La suite repose sur le classique résultat d’analyse que voilà, qui, même
La
s’il n’est pas totalement officiel, est souvent traité en classe par le professeur !
l’im
le lemme de rolle bea
Soit I un intervalle quelconque de R et m un entier naturel non nul. Soit également f une jud
S cientifique
C ORRIGÉ
preuve
Nous allons établir par récurrence finie sur i que, pour tout i 2 [[1, m]], la fonction f (i)
◦
s’annule au moins m − i + 1 fois dans I , ce qui, en y choisissant i = m, ne pourra que
nous combler définitivement.
B Nous trions en croissant les m + 1 annulations de f et nous obtenons ainsi m + 1
zéros a0 , . . . , am de f dans I tels que
Nos lumineuses hypothèses font que, pour chaque entier k 2 [[0, m − 1]], la fonction f
satisfait aux quatre nécessités du théorème originel de Rolle entre ak et ak+1 , à savoir
continuité sur le segment [ak , ak+1 ] ; dérivabilité sur l’ouvert ]ak , ak+1 [.
Il existe donc un réel ck 2 ]ak , ak+1 [ tel que
f 0 (ck ) = 0,
I = [a, b] et m = n + 1.
8t 2 [a, b], f (t) − Pf (t) = h(t) + Qf (t) − Pf (t) = h(t) + δ w(t), Par
la dernière égalité procédant du délicieux mais récent a, et après une légale dérivation à
7. L
l’ordre n + 1, il apparaît linéairement que Il i
nou
8t 2 [a, b], (t) = h (t) + (n + 1)!δ, ces
(n+1) (n+1)
f
sys
puisque d’une part, nulle est la dérivée (n+1)ième d’un polynôme de Rn [X] et que, d’autre
part, celle du monic polynomial w, de degré n + 1, vaut exactement (n + 1)! parce que Cep
nous le savons bien. L’évaluation au point ✓ du récent b amène alors sur un plateau la très vig
précieuse égalité
a
f (n+1) (✓)
δ=
(n + 1)!
qui en révèle un petit peu plus sur le mystérieux δ apparu quelques lignes plus haut.
est
Il nous revient maintenant qu’il y a une des textuelles dispositions qui n’a pas encore eu
son mot à dire ; nous parlons de l’interpolation de f par Qf au point x̄ grâce à laquelle b
ym
f (x̄) − Pf (x̄) = Qf (x̄) − Pf (x̄) = δ w(x̄), la f
le famous and recent a ayant, encore une fois, été mis à contribution. Le levé de voile c
concernant δ nous permet alors de clôturer en beauté cette question.
d. Nous commençons par une mise au point qui n’est pas vraiment un scoop.
La fonction f étant de classe C n+1 sur [a, b], la fonction |f (n+1) | est continue sur ce
segment et selon le théorème d’optimisation de karl déjà cité plus haut elle y possède Pui
carrément un maximum(*). Soit t appartenant à [a, b] et organisons-nous en deux temps. la s
B Si t est l’un des xk , l’interpolitude fait que
f (t) − Pf (t) = 0,
1
MATHÉMATIQUES
à av
C ORRIGÉ
Partie 3
x 7! x2 + ⇢2
est de classe C 1 sur R et ne s’y annule jamais. Il ne reste donc plus qu’à culbuter l’affaire !
b. La fonction f⇢ est nouvellement de classe C 1 sur R et à bien y regarder elle semble
y manifester une certaine parité. Nul ne peut alors ignorer ignorer que, pour tout n 2 N,
la fonction f⇢ a la même parité que l’entier n et quand la valeur absolue passe par là…
(n)
x2 .
a=−
⇢2
Puisqu’àPl’évidence |a| < 1, le serial geometer peut exiger avec force la convergence de
la série ak , ainsi que l’égalité
+1
X 1 .
ak =
1−a
k=0
⇢2k
k=0
et le salut passe enfin par une gentille division par le non nul ⇢2 .
8. Le théorème que le texte admet à cet endroit est un des fondamentaux d’une très
belle théorie analytique appelée « étude des séries entières ». Nous sommes nombreux
S cientifique
à avoir souvent demandé que cette artillerie lourde soit au programme de nos classes,
(p − q)X + ⇢(p + q) et ⇢2 ,
are infinitely matching et sont donc fatalement égaux. Ils ont ainsi les mêmes coefficients
et voilà désormais que
p − q = 0 et p + q = ⇢,
puisqu’il est précisé depuis une belle lurette que ⇢ n’est pas nul. Il s’ensuit obligatoirement
que
p=q= ,
⇢
2
et nous sommes supposés savoir qu’une telle conclusion d’analyse règle inéluctablement
la question de l’unicité.
synthèse
Ce n’est maintenant qu’une formalité que de contrôler l’idoinitude du couple
⇣⇢ ⇢⌘
,
2 2
et nous la laissons, as usual, à la charge de notre dévoué lecteur.
b. L’intervalle ]−⇢, ⇢[ est symétrique par rapport à 0 et notre fonction v y est
manifestement de classe C 1 et paire. C’est alors exactement comme au récent 7.b, que
MATHÉMATIQUES
nous assénons
C ORRIGÉ
+1
1 X (−1)k � 2k �(n)
f⇢(n) (x) = x ,
⇢2 ⇢2k
k=0
où, une fois n’est pas coutume, nous nous sommes autorisés une notation, certes un peu
exotique — mais ô combien pratique parfois ! — des dérivées successives.
Nous ressortons maintenant l’égalité qui mijote plus haut au début du 8 et la même rockette
antichar, nous apprend cette fois que la nouvelle série
X 1 � �(n)
x2k , (antichar)
⇢2k
k>0
La situation pourrait sembler mal engagée, car nous avons visiblement de méchants
problèmes de signe, mais fort heureusement, les questions 7.b et 8.b sont là pour nous
persuader que, pour tirer notre épingle du jeu, il suffit à coup sûr de traiter le cas x > 0,
ce que nous supposons sur le champ.
Cette désormais positivité de x a une conséquence énorme pour ne pas dire maous costaud.
Elle révèle en effet que
� 2k �(n)
8k 2 N, x > 0,
puisque le dérivateur compulsif ne peut ignorer l’arrangement selon lequel
8 n 2k−n
� 2k �(n) < A2k x si 2k > n,
8k 2 N, x =
:
0 sinon.
Ces précieuses informations révèlent alors que la série valuée de la série (bazoo) n’est
autre que sa voisine (antichar) et nous en déduisons que la série (bazoo) est absolument
convergente. Elle est dorénavant tout à fait favorable à l’inégalité triangulaire(*) et voilà
donc au bout du compte que
MATHÉMATIQUES
+1
1 X 1 � 2k �(n)
|f⇢(n) (x)| 6 x ,
⇢2 ⇢2k
k=0
(*) On rappelle qu’il est totalement interdit de « trianguler » les séries semi-convergentes et pour cause !
S cientifique
changer de question.
� Indépendamment des bazookas et autres rockettes, la question est loin d’être anodine. Le
crux de l’affaire est la légalisation de la « triangulation » de la série définissant f⇢ (x) !
(n)
B
Nous pensons qu’il y a sûrement d’autres façons de parvenir à la convergence absolue
de cette série — arguments « genre » binôme négatif, par exemple — mais nous avons
finalement opté pour l’artillerie lourde.
d. Soit n 2 N⇤ . Il est très facile — et très classique — de justifier que les fonctions
Éta
1 1
x 7! et x 7!
⇢−x ⇢+x
n! (−1)n n! c’e
x 7! et x 7! nou
(⇢ − x)n+1 (⇢ + x)n+1
Nous laissons au lecteur dubitatif le soin de s’en assurer inductivement. Il résulte alors de
la toute proche question 8.a, délicatement triangulée, que
⇢n! ⇣ 1 1 ⌘
,
8x 2 ]−⇢, ⇢[, |v (n) (x)| 6
2 (⇢ − x)n+1
+
(⇢ + x)n+1 Seu
puisque, as usual, les quantités déjà positives, sont dispensées de valuation. Supposons
désormais que x soit un élement du segment [−1, 1]. La nouvelle situation géographique
de ⇢ obligeant maintenant les strictement providentielles
0 < ⇢ − 1 6 ⇢ − x et 0 < ⇢ − 1 6 ⇢ + x, et n
Il n
ce n’est qu’une affaire de puissante élévation et de culbute que de parvenir à
|v (n) (x)| 6
⇢n! ,
(⇢ − 1)n+1 ou,
une gentille simplification par 2 s’étant glissée dans les rouages. La précédente question
et une autre aimable simplification conduisent alors aisément au résultat souhaité.
9. Nous rappelons que, au tout début de cette partie 3 et pour des raisons de légèreté, nous com
MATHÉMATIQUES
]xi , xi+1 [
i=0 He
a. Soit i appartenant à [[0, n]]. Nous devons faire la part des choses.
B Si i 6 k, vu la position idyllique de x et la définition des xi nous avons tour à tour
C ORRIGÉ
2
|x − xi | = x − xi 6 xk+1 − xi = (k − i + 1).
n
2
|x − xi | = xi − x 6 xi − xk 6 (i − k).
n
n
Y k
Y n
Y
|wn (x)| = |x − xi | = |x − xi | ⇥ |x − xi |,
i=0 i=0 i=k+1
c’est dans une douce ambiance de positivité qu’une multiplication membre à membre
nous conduit tranquillement à
⇣ 2 ⌘n+1 k
Y n
Y
|wn (x)| 6 ⇥ (k − i + 1) ⇥ (i − k).
n i=0 i=k+1
Seulement voilà, la factorielle attitude est formelle. Nous avons sans conteste
k
Y n
Y
(k − i + 1) = (k + 1)! et (i − k) = (n − k)!,
i=0 i=k+1
profitant également d’une incontestable symétrie binomiale, nous allons plutôt établir que
✓ ◆
k+16
n .
n−k
S cientifique
Here we go !
sont de genuine parties à n − k éléments de l’ensemble [[1, n]] et comme k est provi- ce q
dentiellement différent de n, elles ont le bon goût d’être distinctes. En conséquence et
parce que nous savons bien compter, nous disposons déjà de k + 1 parties différentes de
C ORRIGÉ
[[1, n]] ayant, chacune, le cardinal n − k et les zélés dénombreurs savent bien que [[1, n]] a
à no
exactement et au total ✓ ◆
n �C
n−k cho
sous-ensembles de cardinal n − k. So…
� Nous faisons remarquer que l’hypothèse k < n est loin d’être anodine dans cette affaire. et u
C’est absolument grâce à elle que les ensembles dép
sup
[[1, n − k]] ; [[2, n − k + 1]] ; ··· ; [[k + 1, n]], que
c
sont différents et qu’il y en a donc k + 1. Le lecteur insensible au vertigo pourra noter
qu’en revanche, si k = n, nos ensembles sont tous égaux à l’ensemble vide et il n’y en
a donc qu’un seul ! Enfin et histoire d’enfoncer le clou, il pourra également observer que
dans ce cas douteux l’inégalité nous avons
D’a
✓ ◆
n
= 1 < k + 1 = n + 1.
n−k
nou
b. Notons momentanément (an ) et (bn ) les deux suites définies sur N⇤ par
⇣ 2 ⌘n+1 ⇣ 2 ⌘n+1
8n > 1, an = ⇥ n! et bn = .
n e
Les
La suite (bn ) est nettement à valeurs strictement positives et grâce à l’équivalence de
Stirling-de Moivre puis à de spectaculaires simplifications, on trouve très facilement que
r
an 2⇡ .
bn n!+1
⇠ e
n la 8
dan
On en déduit naturellement que
an
−−−−! 0,
bn n!+1
et il existe alors un entier n0 > 1, tel que La
MATHÉMATIQUES
an
8n > n0 , 6 1 i.e. an 6 bn .
bn
B
wooden leg !
ce qui, transitivement, et parce que n est plus grand que n0 , débouche sur
|wn (x)| 6 bn ,
C ORRIGÉ
à notre plus grande satisfaction.
� Cette question 9.b a une formulation hyper précise. Sa quantification ressemble à quelque
chose du genre
9n0 2 N⇤ , 8n > n0 , 8x 2 [−1, 1], ...
et un tel ordre dans l’empilement des quantificateurs interdit de proposer un entier n0
dépendant d’un éventuel réel x et c’est fort heureusement le cas de notre n0 dévoilé
supra. Le lecteur curieux ayant pris le temps de creuser l’uniforme remarque suivant la
question 3.d rapprochera ses tergiversations de cette non dépendance…
c. Soit à nouveau n > n0 , x 2 [−1, 1] et supposons suffisamment que
2
⇢>1+ . (s)
e
D’après la question 6.d, dans laquelle nous faisons les choix légitimes et judicieux
a = −1 ; b=1 ; f = f⇢ ,
Les questions 8.d et 9.b ont, quant à elles, apporté les précieuses informations suivantes
⇣ 2 ⌘n+1 1 (n + 1)! ,
|wn (x)| 6 et max |f⇢(n+1) | 6 ⇥
e [−1,1] ⇢ (⇢ − 1)n+2
la 8.d étant tout à fait opérationnelle car la suffisance (s) oblige ⇢ > 1. On place tout cela
dans le shaker, on agite bien, et il devrait en ressortir une chose du genre
1 ⇣ 2 ⌘n+1
|f⇢ (x) − Pf⇢ ,n (x)| 6 ⇥ .
⇢(⇢ − 1) e(⇢ − 1)
2
06 < 1,
e(⇢ − 1)
tout individu ayant assidûment suivi la classe de première scientifique pourra conclure
par squeeze que
S cientifique
est carrément de classe C 1 sur le segment [−1, 1]. Elle y est donc assurément continue
et notre intégrale est d’une netteté impeccable ce qui est, pour le moins, une excellente
nouvelle. il e
En outre, et parce que l’intégrande est lumineusement paire, nous n’ignorons pas que
Z
1 1
H(⇢) =
2
ln(t2 + ⇢2 )dt. et n
que
0
t2 ⇢2 , i
8t 2 [0, 1], =1− 2
t2 + ⇢2 t + ⇢2
Z Z Grâ
ann
1 1
dt .
ln(t2 + ⇢2 )dt = ln(1 + ⇢2 ) − 2 + 2⇢2
0 0 t2 + ⇢2 pos
Comme il se fait tard, nous demandons à notre lecteur compréhensif d’accepter docilement
la facile intégration(*)
MATHÉMATIQUES
Z 1
1 ⇣ t ⌘�1 1 ⇣1⌘ nou
dt
= Arctan = Arctan ,
0 t2 + ⇢2 ⇢ ⇢ 0 ⇢ ⇢
(*) Il peut être bon de connaître par cœur les primitives de t7!(t2 +a2 )−1 lorsque a est non nul.
Tou
S cientifique
iné
C ORRIGÉ
−−−−! ,
⇡
ln(1 + ⇢2 ) −−−−! 0 et Arctan
⇢!0
⇢>0
⇢ ⇢!0
⇢>0
2
inéluctablement, que H réalise une bijection strictement croissante de R+ sur [−1, +1[.
H(⇢0 ) = −1 + ln 2.
Nous allons alors, en avant-première, utiliser la fonction G qui pointera son bout de nez
à la prochaine question 11, en l’occurence la différence
N
G : x 7! H(x) − (ln 2 − 1), de l
nul
dont le tableau de signe devrait facilement ressembler à
x 0 ⇢0 +1
où,
− 0 +
not
G
G(1) =
⇡ − 2 ln 2
> 0, Il y
4 le p
cette stricte positivité provenant, mentalement, des deux évidences
est
⇡>3 ; 2 ln 2 < 2 ln e = 2, men
sou
la première étant carrément connue de l’homme de la rue ! Un simple coup d’œil à notre
tabeau de signe fait alors qu’il est indubitable que ⇢0 < 1.
Notons que nous n’avons pas eu la nécessité d’utiliser l’approximation de ln 2 fournie
par le texte qui avait pourtant mis le paquet avec pas moins de trois décimales ! et p
d. Les racines du polynôme wn sont visibles à l’oeil nu. Il s’agit des fameux réels xk,n .
Seulement voilà, vu que ⇢ n’est pas nul, i⇢ n’est pas réel et par conséquent wn (i⇢) n’est
pas nul et l’on a fatalement nou
|wn (i⇢)| > 0.
Remarquons pour la suite que
n
Y et il
wn (i⇢) = (i⇢ − xk,n ),
MATHÉMATIQUES
N
pro
k=0
C ORRIGÉ
n
Y
|wn (i⇢)|2 = (⇢2 + x2k,n ).
k=0
Notons, au passage, que cette égalité fournit une nouvelle preuve de la première partie
de la question. La prise de logarithme, doublement légitimée, et une division par le non
nul n, conduisent alors facilement à
2X ⇣ k⌘
n n
1 1 X
ln |wn (i⇢)| = ln(⇢2 + x2k,n ) = l −1 + 2 ,
n 2n n n
k=0 k=0
où, histoire de mettre un peu de beurre dans les épinards, nous nous sommes autorisés la
notation l pour une fonction qui nous hante depuis quelques lignes, en l’occurrence
1
l : t 7! ln(⇢2 + t2 ).
4
Il y a maintenant de la somme de Riemann dans l’air ! En effet, et depuis la nuit des temps,
le partage
(x0,n , x1,n , . . . , xn,n )
est la subdivion régulière du segment [−1, 1] en n parts et comme l est providentielle-
ment continue sur ce segment, l’important théorème de Darboux-Riemann stipule sans
sourciller que
n−1
2X
l(xk,n ) −−−−! H(⇢),
n n!+1
k=0
et puisque
n n−1
2X 2X 2l(1) ,
l(xk,n ) = l(xk,n ) +
n n n
k=0 k=0
b−a X ⇣ ⌘ b−a X ⇣ ⌘
n−1 n
S cientifique
k k
f a + (b − a) et f a + (b − a)
n n n n
k=0 k=1
a
11.a. Juste pour le fun nous vous suggérons de la jouer en qcm avec les trois réponses
possibles que voici :
i. la méthode rose ;
ii. la méthode Coué ; et il
iii. la méthode de dichotomie.
Cela étant, on décrypte sur la première ligne de code que, mettons pour un x > 0, on a Les
b
1 ⇣ 1 + x2 ⌘ ⇣1⌘
G(x) = ln + x Arctan = H(x) + 1 − ln 2, suit
2 4 x laqu
la dernière égalité reposant sur une intervension musclée du physio.
Comme le rôle de la méthode, forcément sélectionnée par nos gagnants de qcm, est de que
donner des valeurs approchées de certains zéros fonctionnels, le programme en question sym
est a priori chargé d’approximer à 10−3 près une solution de l’équation G(x) = 0 mais d’in
qui, vu la deuxième ligne de code, devrait se situer entre 0.25 et 1. Depuis notre avant-
première de la question 10.c nous connaissons un zéro de G, en la personne de ⇢0 , pour
l’instant situé dans l’ouvert ]0, 1[, et le dénouement de l’affaire doit passer par la recherche
de la position de ⇢0 par rapport à 0.25. pré
Comme, à l’époque, nous avons mis en place un très précieux tableau de signe, c’est réel
tout naturellement que notre regard se porte sur G(0.25) et un calcul moins fatiguant que
poétique révèle que
⇣1⌘ 1 ⇣ 1⌘ 1 que
G = ln 1 + − ln 2 + Arctan 4.
4 2 16 4
Everybody knows the classical
⇣1⌘ 27 chr
G 6− < 0,
4 160 c
et notre ⇢0 est définitivement situé entre 0.25 et 1.
S cientifique
En conclusion notre code donne une valeur approchée à 10−3 près du fameux ⇢0 alias s0 .
C ORRIGÉ
a. Soit k appartenant à [[0, n]]. Interpolation oblige, nous avons
1 ,
Pf⇢ ,n (xk ) = f⇢ (xk ) =
x2k + ⇢2
précieuse propriété qui va bientôt avoir son pesant d’arachide. Soit alors x un nombre
réel. Nous avons
X n
Pf⇢ ,n (−x) = f⇢ (xk )Lk,n (−x),
k=0
p ⇣ ⌘
2 2 n,
|wn (yn )| ⇠
n!+1 n e
quelques spectaculaires simplifications ayant, deci delà, jalonné le parcours. Les réels
strictement positifs
p 2
⌧ = 2 et σ = ,
e
sont donc assurément les bienvenus !
Cette présentation d’équivalence demandée par le texte n’est pas du tout opérationnelle.
Étant entendu que
2
ln = ln 2 − 1 = H(⇢0 ),
e
nous préférons et de loin la nouvelle version
p
2 nH(⇢0 )
|wn (yn )| ⇠ e .
n!+1 n
(2p)! ,
(2p)!! = 2⇥4⇥ · · · ⇥(2p) = 2p p! et (2p − 1)!! = 1⇥3⇥ · · · ⇥(2p − 1) =
2p p!
que le lecteur, s’il ne les a jamais pratiquées, retrouvera sans peine muni d’un crayon à
MATHÉMATIQUES
|wn (i⇢)| p
nH(⇢)
−−−−! 1 + ⇢2 ,
e n!+1
et comme les « flèches » vers des limites non nulles(*) peuvent se transformer allègrement
C ORRIGÉ
en équivalence, nous nous permettons de revendiquer
p
|wn (i⇢)| ⇠ 1 + ⇢2 enH(⇢) ,
n!+1
13.a. Comme nous l’avons déjà découvert lors de la question 10.d nous avons
n
Y
wn (i⇢) = (−i⇢ − xk,n ),
k=0
Étant égal à son conjugué, le complexe wn (i⇢) est profondément réel et comme il est non
nul depuis une fort belle lurette, nous avons bien l’appartenance
wn (i⇢) 2 R⇤ ,
deg wn = n + 1 et deg Sn 6 n + 2,
wn (i⇢)
puisque, au risque de battre la breloque, notre ami wn (i⇢) n’est pas nul. Comme notre
camarade est depuis peu foncièrement réel et, comme depuis beaucoup plus longtemps,
le réel ⇢ n’est pas nul, il s’avère que
où
1 , nou
a = 0 et b =
wn (i⇢) et s
à telle enseigne que
wn .
Sn =
wn (i⇢)
Co
b. Soit x appartenant au segment [−1, 1]. Nous avons sans détour cat
|wn (yn )| ,
|f⇢ (yn ) − Pf⇢ ,n (yn )| = f⇢ (yn )⇥
|wn (i⇢)|
et comme il semble bien que
S cientifique
1 ,
f⇢ (yn ) −−−−!
n!+1 1 + ⇢2
1 , HEC
f⇢ (yn ) ⇠
n!+1 1 + ⇢2
C ORRIGÉ
en(H(⇢0 )−H(⇢)) ,
|f⇢ (yn ) − Pf⇢ ,n (yn )| ⇠ ⇥
n!+1 n
où est une constante strictement positive que, pour des raisons purement esthétiques,
nous ne jugeons pas nécessaire d’étaler. Seulement voilà, il est ici précisé que 0 < ⇢ < ⇢0 ,
et si l’on en croit une certaine croissance stricte, il devrait se révéler que
b. La fonction |f⇢ − Pf⇢ ,n | est, depuis belle lurette, continue sur le segment [−1, 1].
Selon l’important théorème d’optimisation de Weierstrass déjà cité plusieurs fois, elle y
possède carrément un maximum et nous avons déjà eu l’occasion de signaler que…
Cela étant, et parce que yn appartient au segment [−1, 1], une vraie lapalissade précise
que
|f⇢ (yn ) − Pf⇢ ,n (yn )| 6 max |f⇢ − Pf⇢ ,n |.
[−1,1]
� Cette pathologie, découverte en 1901 par le mathématicien Carl David Tolmé Runge, a
mis un sacré coup de pied dans la fourmilière, confirmant que nos inspirations ont parfois
leurs limites.
Qui pourrait en effet imaginer perdre de la précision en démultipliant le nombre de points
d’une interpolation ? And yet…
MATHÉMATIQUES
S cientifique
MATHÉMATIQUES II
Durée : 4 heures.
Code sujet : 283
HEC
La présentation, la lisibilité, l ’orthographe, la qualité de la rédaction,
ESCP la clarté et la précision des raisonnements entreront pour une part
Europe importante dans l’appréciation des copies.
Les candidats sont invités à encadrer dans la mesure du possible les
résultats de leurs calculs.
Ils ne doivent faire usage d ’aucun document ; l’utilisation de toute
calculatrice et de tout matériel électronique est interdite. Seule
l’utilisation d’une règle graduée est autorisée.
Si au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être
une erreur d’énoncé, il la signalera sur sa copie et poursuivra sa
composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il sera amené
à prendre.
S
UJET
MATHÉMATIQUES II
S cientifique
1
Tournez la page S.V.P.
MATHÉMATIQUES II
2
S cientifique
HEC
ESCP
Europe
MATHÉMATIQUES II
3
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S cientifique
MATHÉMATIQUES II
S cientifique
HEC
ESCP
C ORRIGÉ
BCE - Concours 2017 - Option scientifique
Par FrancisCorrigé
Ain
]0,
Europe de professeur
Raccaglia, l’épreuve de
au Mathématiques II
lycée Thiers, à Marseille.
C ORRIGÉ
0 u n D’a
1 n
e n
In = en(1− n ) − du = un e−u du
u
H
n n nn+1 0
n
int
Fin
2
b) Posons pour tout x ∈ [0, 1[, ϕ(x) = x + ln(1 − x) + x2 . ϕ(0) = 0, ϕ est de classe C 1 sur [0, 1[ et pour tout x,
2
1 x2
ϕ (x) = 1 − 1−x + x = − 1−x−1+x−x
1−x = − 1−x . ϕ est donc décroissante sur [0, 1[ ce qui implique que pour tout x ∈ [0, 1[,
3.a)
x2
ϕ(x) ≤ 0. On a donc bien pour tout x ∈ [0, 1[, x + ln(1 − x) ≤ − .
2
b) P
1 1 2
c) Par définition, In = en(x+ln(1−x)) dx. D’où par croissance de l’intégrale, In ≤ e −n x2
dx. En réalisant le
0 0
1 √n
x2 t2 1
changement de variable x = √n , on obtient l’égalité
t
e 2 dx =
−n
e 2 √ dt.
−
0 0 n c) h
+∞
1 x2
On sait d’après la définition de la loi normale centrée réduite que √ e− 2 dx = 1.
−∞ 2π De
Par parité : +∞ +∞
1 2 1 2 π x∈
√ e− 2 dx = i.e. e− 2 dx =
t t
0 2π 2 0 2
Ain
Ainsi : √
+∞
1 n
t2 1 t2 π de
√ e− 2 dt ≤ √ e− 2 dt d’où In ≤
n 0 n 0 2n dy
La positivité de In est immédiate. Ainsi on a bien établi l’encadrement : 0 ≤ In ≤ π
2n
2.a) Pour tout x ∈]0, 1[, hn (x) = exp (n(x + ln(1 − x))) = exp − nx2 −2 ln(1−x)+x . On a donc H(x) = −2 ln(1−x)+x
2
x2 x2
pour tout x ∈]0, 1[. H est définie et continue sur ]0, 1[ par les opérations sur les fonctions continues. De plus
x2 2
2 − + o(x ) d) Q
ln(1 − x) = −x − x2 + o(x2 ), d’où H(x) = −2 2 2 = 1 + o(1). D’où H possède 1 pour limite en 0 donc
0 0 x
on peut prolonger H par continuité en 0 en posant H(0) = 1. Ain
et
b) Les résultats généraux sur les fonctions de classe C 2 permettent d’affirmer que g est de classe C 2 sur ]0, 1[. On
calcule g (x) et g (x) pour x ∈]0, 1[ :
Fin
x
g (x) = − ln(1 − x) − x et g (x) =
MATHÉMATIQUES II
1−x
1
S cientifique
Ainsi, pour tout x ∈]0, 1[, g (x) > 0 ce qui prouve que g est convexe et que g est strictement croissante sur
HEC
]0, 1[. Utilisons un tableau de variation :
ESCP
x 0 1 Europe
g (x)
+
C ORRIGÉ
g(x)
0
On a donc bien que pour tout x ∈]0, 1[, g(x) > 0.
g(x)
c) H est bien entendu dérivable sur ]0, 1[. Un calcul fastidieux aboutit à l’égalité suivante : ∀x ∈]0, 1[, H (x) = 4 .
x3 (1 − x)
D’après la question qui précède, H (x) > 0 pour tout x ∈]0, 1[.
H est donc continue sur [0, 1[, strictement croissante sur cet intervalle, on sait qu’alors elle réalise une bijection de cet
intervalle sur [H(0), lim H(x)[. On obtient facilement que cette limite vaut +∞.
x→1
Finalement, H réalise une bijection strictement croissante de [0, 1[ sur [1, +∞[ .
1
3.a) On peut donner plusieurs exemples : un = , un = (n + 1)−α où α ∈]0, 12 [...
2 + ln(n)
b) Puisque un → 0 quand n → +∞ et que H et continue en 0 avec H(0) = 1, on peut alors en conclure que
(vn ) converge et que lim vn = 1.
un 1
c) hn étant à valeurs positives sur [0, 1] et un ∈]0, 1[, on peut donc affirmer que hn (t)dt ≤ hn (t)dt.
0 0
un un 2
nx
De plus on peut écrire que : hn (t)dt = exp − H(x) dx. Or H est croissante sur ]0, 1[, d’où pour tout
0 0 2 2
nx2 x
x ∈]0, 1[, H(x) ≤ H(un ), donc exp − H(x) ≥ exp − H(un ) .
2 2
un un
nx2 nx2
Ainsi par croissance de l’intégrale, exp − H(x) dx ≥ exp − vn dx. Réalisons alors le changement
√ 0 2 0 2
de variable y = nvn x. (vn ) étant à valeurs dans [1, +∞[, ce changement de variable affine est possible avec de plus
√
dy = nvn dx. On obtient alors bien l’inégalité :
un √nvn 2
un
nx2 1 y
exp − H(x) dx ≥ √ exp − dy.
0 2 0 nvn 2
√ √ √
d) Quand n → +∞, vn → 1 et un nvn → +∞ car un n → +∞ et vn → 1.
un √nvn 2 +∞ 2
1 1 y y
Ainsi √ ∼ √ et lim exp − dy = exp − dy sachant que cette dernière intégrale converge
nv
√n n 0 2 0 2
2π π
et vaut = (1.c)).
2 2
un √nvn 2 un √nvn 2
1 y 1 π 1 y π
Finalement, √ exp − dy ∼ √ i.e. √ exp − dy ∼ .
nvn 2 n 2 nvn 2 2n
MATHÉMATIQUES II
0 0
2
S cientifique
b) A
HEC In est ainsi majorée par
π
(1.c)) et minorée par une suite équivalente à
π
d’où on a l’équivalence In ∼
π
. do
2n 2n 2n
ESCP
Europe
4.a) Par indépendance, d’après le cours, Sn suit la loi γ(n).
Or
Sn − E(Sn )
Par ailleurs, la suite (Tn )n∈N∗ vérifie les hypothèses du théorème central limite : converge en loi vers lim
σ(Sn ) √ n
C ORRIGÉ
une variable aléatoire qui suit la loi normale centrée réduite avec ici E(Sn ) = n et σ(Sn ) = n. Fin
Sn − n
En particulier, P √ ≤0 → Φ(0) i.e. 12 quand n → +∞ ce qui équivaut à P ([Sn − n ≤ 0]) → 12 quand
n
1
n → +∞ i.e. P ([Sn ≤ n]) → 2 quand n → +∞.
b) On peut appliquer soit l’inégalité de Markov ou de Tchébichev puisque Tn+1 admet une variance. Pour tout ε > 0,
c) P
|Tn+1 | E(|Tn+1 |) |Tn+1 | 1
P √ ≥ε ≤ √ i.e. P √ ≥ε ≤√
n nε n nε int
puisque E(|Tn+1 |) = E(Tn+1 ) = 1. On peut donc en conclure que ε > 0, P |Tn+1 |
√
n
≥ε → 0 quand n → +∞ d) N
n
xn −x
5. Sn+1 suit la loi γ(n + 1), d’où P ([Sn+1 ≤ n]) = e dx. Effectuons le changement de variable x = n(1 − t). On
0 n!
a alors dx = −ndt d’où 7.a
0
nn (1 − t)n −n(1−t) e−n nn
P ([Sn+1 ≤ n]) = e (−n)dt = nIn • ψ
1 n! n!
d’où • L
e−n nn 1
nIn ∼ alors n! ∼ e−n nn In (2n) en
n! 2
√ √
et en utilisant que In (2n) ∼ 2n (2n)
π
i.e. e−n nn In (2n) ∼ nn e−n 2πn d’où n! ∼ nn e−n 2πn
3
S cientifique
b) Arctan est de classe C 3 sur R donc elle admet un développement limité à l’ordre trois en tout point de R qui est
donné par la formule de Taylor-Young. En particulier en 0 : HEC
x x2 x3
Arctan(x) = Arctan(0) + Arctan (0) + Arctan (0) + Arctan (0) + o(x3 )
ESCP
0 1! 2! 3! Europe
1
Or pour tout x réel Arctan (x) = = 1−x2 +o(x2 ). D’où la formule de Taylor-Young et l’unicité du développement
1 + x2 0
limité de Arctan à l’ordre 2 en 0 donne Arctan (0) = 1, Arctan (0) = 0 et Arctan (0) = −2.
C ORRIGÉ
Finalement :
x3
Arctan(x) = x − + o(x3 )
0 3
x
1 1
c) Pour tout x ∈ R, Arctan(x) = dt. Or, si x ≥ 0, pour tout t ∈ [0, x], 0 ≤ ≤ 1. Il ne reste plus qu’à
0 1 + t2 1 + t2
intégrer cet encadrement entre 0 et x pour conclure, puisque x ≥ 0 : 0 ≤ Arctan(x) ≤ x .
1
d) Notons, pour tout x > 0, g(x) = Arctan(x) + Arctan x . g est dérivable d’après les théorèmes généraux et on a :
1 − x12 1 −1
g (x) = + = + 2 =0
1 + x2 1 + x12 1 + x2 x +1
1 π
Arctan(x) + Arctan =
x 2
1 1
ψ : x → est une densité de probabilité sur R.
π 1 + (x − θ)2
+∞
1 1
b) En conservant la notation de la question précédente, xψ(x) ∼ et dx diverge d’où par équivalence entre
+∞ πx 1 πx
+∞
fonctions positives, xψ(x)dx divergence donc X n’admet pas d’espérance.
1
4
S cientifique
y
et
HEC
ESCP 0.4
Europe
0.3
i.e
0.2
1
C ORRIGÉ
fX (x) = π(1+x2 )
0.1 −
x pu
−8 −6 −4 −2 0 2 4 6
On
1 et
8.a) Pour l’expression de la fonction de répartition de X on utilise la primitive de fX : x → Arctan(x − θ) :
π
1 1
FX (x) = Arctan(x − θ) − (− 12 ) = 1
2 + Arctan(x − θ).
π π
d’o
1 1 1 1
b) L’équation FX (x) = 2 s’écrit 2 + Arctan(x − θ) = 2 i.e. Arctan(x − θ) = 0 i.e. x = θ.
π
do
Parte III. Loi de la moyenne empirique
9.a) La fonction t → ϕn,x (t) est continue sur R. L’intégrale à étudier est donc impropre en +∞ et −∞ uniquement.
10.a
+∞
1 1
On a classiquement : ϕn,x (t) ∼ et ϕn,x (t) ∼ 2 4 . D’où la convergence de ϕn,x (t)dt converge to
−∞ n2 t4 +∞ n t −∞
+∞ On
1
1
Ψn,x (t)dt converge et vaut ln n2 − ln n2 =0
−∞
La
Or
c) On a :
+∞ +∞
1 2nxt + (1 + x2 − n2 ) −2n3 xt + n2 (3x2 + n2 − 1)
ϕn,x (t)dt = + dt
−∞ σn,x −∞ 1 + t2 1 + (x − nt)2
MATHÉMATIQUES II
Po
5
S cientifique
C ORRIGÉ
n
ϕn,x (t)dt = 2nxψn,x (t)dt +(1 + x2 − n2 ) dt + (nx2 + n3 − n) dt
−∞ 1 + t −∞ 1 + (nt − x)
σn,x −∞ 2 2
−∞
=0
et que
+∞
n2 x2 + n4 − n2
dt = π(nx2 + n3 − n)
−∞ 1 + (x − nt)2
d’où
+∞
π (n + 1)x2 + n3 − n2 − n + 1 (n + 1)x2 + (n + 1)(n2 − 2n + 1)
ϕn,x (t)dt = (1+x2 −n2 +nx2 +n3 −n) = π =π
−∞ σn,x σn,x σn,x
+∞
π(n + 1)
donc finalement ϕn,x (t)dt = .
−∞ x2 + (n + 1)2
1 1
10.a) Soit x ∈ R. FY (x) = P ([Y ≤ x]) = P ([X − θ ≤ x]) = P ([X ≤ x + θ]) = Arctan((x + θ − θ) + d’où pour
π 2
1 1
tout x réel P ([Y ≤ x]) = Arctan(x) + .
π 2
b) Y1 et Y2 sont indépendantes et ont des densités de probabilité bornées donc une densité de la somme Y1 + Y2 est la
+∞
1 1
fonction x → × dt d’après la formule de convolution des densités de probabilité.
−∞ π(1 + t ) π(1 + (x − t)2 )
2
+∞ +∞
1 1 1 1 2π 2
On constate que × dt = 2 ϕ1,x (t)dt = 2 2 = .
−∞ π(1 + t2) π(1 + (x − t)2) π −∞ π x + 22 π(x2 + 22 )
x
2
La fonction de répartition de S2 vaut donc au point x : dt.
−∞ π(t + 2 )
2 2
1 x 2
Or, la fonction x → Arctan est une primitive de x → , ce qui montre que
π 2 π(x2 + 22 )
1 x 1
la fonction de répartition de S2 , notée F2 , est définie par : F2 (x) = Arctan +
π 2 2
MATHÉMATIQUES II
1 2x 1
Pour Y 2 , P ([Y 2 ≤ x]) = P ([S 2 ≤ 2x]) = Arctan + .
π 2 2
6
S cientifique
1
si f est une densité de X et a > 0 alors x → af a est une densité de aX.
1 De
Appliquée à nY n cela donne que x → x2
est une densité de nY n .
nπ 1 + n2 pa
Déterminons la loi de Sn+1 : Sn+1 = nY n + Yn+1 . nY n et Yn+1 sont indépendantes d’après le théorème des
coalitions et à densités bornées sur R. On applique la formule de convolution pour obtenir une densité hn+1 de Sn+1 : P
+∞
n 1
∀x ∈ R, hn+1 (x) = × dt
−∞ π(n2 + t2 ) π(1 + (x − t)2 )
Do
En réalisant le changement de variable affine bijectif t = nθ de R dans R (dt = ndθ) :
+∞ +∞
n 1 1 1
∀x ∈ R, hn+1 (x) = × ndθ = × dθ
−∞ π(n2 + n2 θ2 ) π(1 + (x − nθ)2 ) −∞ π(1 + θ2 ) π(1 + (x − nθ)2 )
n+1 O
d’où hn+1 (x) = d’après le résultat de la question 9.c).
π(x2 + (n + 1)2 )
1 n+1
Pour finir, remarquons que Y n+1 = Sn+1 , d’où une densité de Y n+1 est la fonction x → (n+1)
n+1 π (((n + 1)x)2 + (n + 1)2 )
1
ce qui après simplification donne x → . Le récurrence est établie. Donc,
π(x2 + 1)
b)
D’
d) La loi faible des grands nombres ne s’applique pas à (Y n )n∈N∗ puisque à l’évidence Y n ne converge pas en
O
loi vers une constante. [x
Le fait que la loi de Cauchy n’admette pas d’espérance implique que (Y n )n∈N∗ ne satisfait pas aux hypothèses
de la loi faible des grands nombres.
N =12000 ; n=200 ;
A = cauchy (N , n )
MoyEmp =1/ n * sum (A , ’c ’)
x=(-8 :0.5 :8)
histplot (x , MoyEmp ) // h i s t o g r a m m e 1 et
histplot (x , A( :,1)) // h i s t o g r a m m e 2
Il
b) Les histogrammes proposés représentent les densités empiriques de la loi C(0) et de la loi de Y 200 obtenues à partir
d’un échantillon de taille 12000 de ces lois.
On constate que ces deux histogrammes sont quasi identiques, ce qui illustre le fait que Y 200 suit la loi C(O)
MATHÉMATIQUES II
7
S cientifique
C ORRIGÉ
De plus, si k ∈ [[1, 2n + 1]] et [[1, 2n + 1]] = {k} ∪ I ∪ J où I et J sont deux ensembles disjoints à n éléments ne contenant
pas k, alors par indépendance :
P [Xi ≤ x] ∩ [x < Xk < x + h] ∩ [Xj ≥ x + h] = (FX (x))n (FX (x + h) − FX (x))(1 − FX (x + h))n
i∈I j∈J
2n
Donc, finalement, comme réunion de (2n + 1) événements deux à deux disjoints,
n
2n
P (B) = (2n + 1) (FX (x))n (FX (x + h) − FX (x))(1 − FX (x + h))n
n
2n 2n + 1
Or (2n + 1) = (n + 1) d’où :
n n+1
2n + 1
P (B) = (n + 1) (FX (x))n (FX (x + h) − FX (x))(1 − FX (x + h))n
n+1
Or si A et [Z =
1] sont réalisés alors il existe au moins deux indices différents i et j tels que [x < Xi < x + h] et
[x < Xj < x + h] soient réalisés. Ainsi :
P (A ∩ [Z = 1]) ≤ P [x < Xi < x + h] ∩ [x < Xj < x + h]
1≤i<j≤n
et par indépendance,
P ([x < Xi < x + h] ∩ [x < Xj < x + h]) = P ([x < Xi < x + h]P ([x < Xj < x + h]) = (FX (x + h) − Fx (x))2
2n + 1 (2n + 1)2n
Il y a termes dans la somme majorante, d’où P (A ∩ [Z =
1]) ≤ (FX (x + h) − Fx (x))2 et ainsi :
2 2
=K
8
S cientifique
c) Pour tout h > 0, on divise par h les trois membres de l’encadrement obtenu dans la question précédente : O
HEC FX̂n+1 (x + h) − FX̂n+1 (x)
2n + 1 FX (x + h) − FX (x) (FX (x + h) − Fx (x))2
ESCP 0≤ −(n+1) (FX (x))n (1−FX (x+h))n ≤ K
h n+1 h h
Europe
fX est continue au point x, d’où FX est dérivable en x et FX
(x) = fX (x). D’où :
d’
FX̂n+1 (x + h) − FX̂n+1 (x) 2n + 1
D’où par encadrement, lim = (n + 1) (FX (x))n fX (x)(1 − FX (x))n .
h→0 h n+1
D
O
2n + 1
La fonction x → (n + 1) (FX (x))n fX (x)(1 − FX (x))n
n+1
est définie, à valeurs positives sur R et coı̈ncide avec la dérivée de FX̂n+1 sur R. d’
On sait d’après le cours que c’est une densité de X̂n+1 .
1 1 ce
13.a) Quand x → +∞, FX (x) ∼ 1, fX (x) ∼ × . Pour 1 − FX (x) c’est plus technique.
+∞ π x2
+∞
1 π 1 1 R
D’après les questions 6.d) et 8.a), 1 − FX (x) = − Arctan(x − θ) = Arctan pour x > θ.
π 2 π x−θ
1 1 c)
On sait que Arctan(x) ∼ x, d’où 1 − FX (x) ∼ × .
0 +∞
π x l’o
1 1 1 1 1 1
Finalement (FX (x))n fX (x)(1 − FX (x))n ∼ n × n × × 2 i.e. (FX (x))n fX (x)(1 − FX (x))n ∼ n+1 × n+2 .
+∞ π x π x +∞ π x
G
2n + 1
Or xfX̂n+1 (x) = x(n + 1) (FX (x))n fX (x)(1 − FX (x))n , d’où on a bien :
n+1
d)
2n + 1 1 1 −
xfX̂n+1 (x) ∼ (n + 1) × n+1
+∞ n + 1 π n+1 x
Pa
0
b) Rem : Avec la méthode proposée et surtout la question suivante, on a tout intérêt à remarquer que, pour tout x
réel, fX (x + θ) = fX (−x + θ) et FX (x + θ) = 1 − FX (−x + θ), conséquences de la symétrie de la courbe de fX par En
rapport à la droite x = θ.
+∞ éq
Pour établir l’existence de E(X̂n+1 ) il s’agit de montrer que xfX̂n+1 (x)dx est absolument convergente. Par le
−∞
+∞
changement de variable x = t + θ, on se ramène à l’étude de (t + θ)fX̂n+1 (t + θ)dt En
−∞
+∞
14.a
On simplifie encore le problème en remarquant que θfX̂n+1 (t + θ)dt converge et vaut θ.
−∞
+∞ fX̂
tfX̂n+1 (t + θ)dt est impropre en −∞ et +∞.
−∞
MATHÉMATIQUES II
9
S cientifique
+∞
C ORRIGÉ
d’où il suffit d’établir la convergence de tfX̂n+1 (t + θ)dt puisque la fonction t → tfX̂n+1 (t + θ) est impaire.
0
ce qui permet de conclure grâce aux intégrales de Riemann. Donc E(X̂n+1 ) existe.
+∞
Rem. On peut aussi en déduire que tfX̂n+1 (t + θ)dt = 0 puis que E(X̂n+1 ) = θ.
−∞
c) X̂n+1 est, pour tout n ∈ N∗ , une variable aléatoire de la forme gn+1 (X1 , ..., X2n+1 ), c’est donc un estimateur de θ, si
l’on suppose de plus que gn+1 ne dépend pas de θ.
Grâce au travail réalisé dans la question précédente , E(X̂n+1 −θ) = 0. Ainsi X̂n+1 est un estimateur sans biais de θ.
d) Pour l’existence du moment d’ordre 2 de X̂n+1 , on se ramène dans un premier temps à l’étude de la convergence de
+∞
(t + θ)2 fX̂n+1 (t + θ)dt.
−∞
+∞
Par équivalence en −∞ et +∞, on est ramené à la convergence de t2 fX̂n+1 (t + θ)dt, puis par parité à celle de
−∞
+∞
t2 fX̂n+1 (t + θ)dt.
0
2n + 1 1 1 2n + 1 1 1
Ensuite t2 fX̂n+1 (t + θ) ∼ t(n + 1) × n+1 i.e. t2 fX̂n+1 (t + θ) ∼ (n + 1) × n Par
+∞ n + 1 π n+1 t +∞ n + 1 π n+1 t
+∞ +∞
1
équivalence t2 fX̂n+1 (t + θ)dt converge si et seulement si dt converge c’est à dire si et seulement si n ≥ 2.
1 1 tn
14.a) Nous avons établi que pour t ∈ R, fX̂n+1 (t + θ) = fX̂n+1 (−t + θ), d’où fX̂n+1 ((θ − t) + θ) = fX̂n+1 (−(θ − t) + θ) =
fX̂n+1 (t). On a donc bien pour tout t, fX̂n+1 (2θ − t) = fX̂n+1 (t).
MATHÉMATIQUES II
10
S cientifique
b) On a [|X̂n+1 − θ| ≥ ε] = [X̂n+1 ≥ θ + ε] ∪ [X̂n+1 ≤ θ − ε], d’où en passant aux probabilités et par incompatibilité des 15.a
HEC deux événements précédents,
ESCP +∞
θ+ε +∞ θ−ε
On intègre entre −∞ et θ − ε,
et
θ−ε
0 ≤ FX̂n+1 (θ − ε) ≤ (n + 1)2(4δ)n fX (t)dt ≤ 2(n + 1)(4δ)n
−∞
On conclut alors puisque 0 ≤ 4δ < 1, (n + 1)(4δ) → 0 quand n → +∞ ce qui implique par le théorème des gendarmes
n
d) C’est un résultat général. La convergence en probabilité implique la convergence en loi. Dans le cas présent il suffit
d’appliquer Slutsky : O
d’où par le théorème de Slusky, la somme converge en loi vers la variable certaine θ i.e.
O
d’
(X̂n+1 )n∈N∗ converge en loi vers la variable certaine θ
MATHÉMATIQUES II
11
S cientifique
C ORRIGÉ
π xπ
fWn+1 (x) = √ fX̂n+1 √ +θ
2 2n + 1 2 2n + 1
xπ
et, d’après les questions 8.a) et 10.c), en posant xn = √ :
2 2n + 1
n n
π 2n + 1 1 1 1 1 1
fWn+1 (x) = √ (n + 1) + Arctan(xn ) − Arctan(xn )
2 2n + 1 n 2 π 2 π π(1 + x2n )
i.e n
n+1 2n + 1 1 1 2
fWn+1 (x) = √ − 2 (Arctan(xn )) (1 + x2n )−1
2 2n + 1 n 4 π
ce qui prouve le résultat demandé.
1 1 2
b) Pour tout x, (1 + x2n )−1 → 1 quand n → +∞. Quand n est assez grand − 2 (Arctan(xn )) > 0, d’où on peut
n 4 π
1 1 2
prendre le ln de − (Arctan(xn )) :
4 π2
n
1 1 2 1 1 2 4 2
ln − (Arctan(xn )) = n ln − (Arctan(xn )) = −n ln(4) + n ln 1 − 2 (Arctan(xn ))
4 π2 4 π2 π
2 x2 π 2 4 2 x2
et (Arctan(xn )) ∼ d’où n ln 1 − 2 (Arctan(xn )) ∼ −n i.e.
4(2n + 1) π (2n + 1)
4 2 x2
n ln 1 − 2 (Arctan(xn )) = − + o(1)
π 2
n+1 2n + 1
On s’intéresse ensuite à √ . Grâce à la formule de Stirling :
2 2n + 1 n
2n + 1 (2n + 1)2n+1 e−(2n+1) 2π(2n + 1)
∼ √
n (n + 1) n+1 e −(n+1) 2π(n + 1)nn e−n 2πn
d’où √ √ 1
2n + 1 (2n + 1)2n+1 2π 2n + 1 n+1 2n + 1 1 (2n + 1)2n+ 2
∼ √ √ et √ ∼ √
(n + 1)n+1 (2π) n + 1nn n 2 2n + 1
1 1
n n 2 2π (n + 1)n+ 2 nn+ 2
On prend le ln de l’équivalent :
1
1 (2n + 1)2n+ 2 √ 1 1 1
ln √ = − ln(2) − ln( π) + (2n + ) ln(2n + 1) − (n + ) ln(n + 1) − (n + ) ln(n)
1
2 2π (n + 1)n+ 2 nn 2 2 2
1
1
Or ln(2n + 1) = ln(2n) + ln 1 + 2n = ln(2n) + 2n + o( n1 ), ln(n + 1) = ln(n) + ln 1 + n1 = ln(n) + 1
n + o( n1 )
d’où
1 1 1
2n + ln(2n + 1) = (2n + ) ln(n) + (2n + ) ln(2) + 1 + o(1)
2 2 2
MATHÉMATIQUES II
12
S cientifique
et
1 1
n+ ln(n + 1) = (n + ) ln(n) + 1 + o(1)
HEC 2 2
ESCP ainsi
1
1 (2n + 1)2n+ 2 √ 1
Europe ln √ 1 = − ln(2) − ln( 2π) + (2n + ) ln(2) + o(1)
2
2 2π (n + 1)n+ 2 nn
Finalement,
n
n+1 2n + 1 1 1 x2 √ 1
C ORRIGÉ
2
ln √ − (Arctan(xn )) = −2n ln(2) − − ln(2) − ln( 2π) + (2n + ) ln(2) + o(1)
2 2n + 1 n 4 π2 2 2
n
n + 1 2n+1 1 1 2 2 √
soit ln √ − 2 (Arctan(xn )) = − x2 − ln( 2π) + o(1). et on a alors,
2 2n + 1 n 4 π
x2 √
ln fWn+1 (x) → − − ln( 2π) quand n → +∞
2
1 x2
ce qui donne bien que fWn+1 (x) → √ e− 2 quand n → +∞.
2π
π π
X̂n+1 − √ tα , X̂n+1 + √ tα
2 2n + 1 2 2n + 1
est un intervalle asymptotique d’estimation de θ au niveau de confiance 1 − α.
13
S cientifique
É CONOMIQUE
UJET
C ORRIGÉ
Préambule :
L’évidente crise actuelle de la construction européenne – institutions
devenues illisibles, Brexit, défiance croissante des citoyens, réponses
désordonnées à la crise migratoire… – appelle à rechercher des diagnos-
tics. « Élargir, approfondir, intégrer » tel est le triple objectif que le président
français Pompidou assigne aux Européens lors du sommet de La Haye en
1972. Dès 1974 à la veille du 1er référendum britannique de juin 1975 sur
le maintien du Royaume Uni dans une CEE q u’il avait rejointe en 1973,
l’économiste français François Perroux formule un principe qui au vu des
événements survenus depuis semble quasiment prophétique.
procurée par la hausse du revenu par tête plafonne à partir d’un certain
niveau).
projet européen s’étiole à mesure qu’il est rejoint par de nouveaux peuples
et nations…
C ORRIGÉ
B. Il semble même que les élargissements aient catalysé
certains approfondissements du processus communautaire
1. L’extension au Royaume-Uni a permis de sortir de l’orientation quasi
exclusivement agricole de la CEE : les Britanniques réclament et obtiennent
en 1975 la mise en œuvre d’une politique d’aides régionales (FEDER) dit
structurelle au bénéfice de leur black belts dont profitent davantage encore
les Irlandais.
2. L’extension aux péninsules méditerranéennes dans les années 1980 –
ibérique et hellénique – rééquilibre politiquement la CEE au profit des
pays du sud de l’Europe et budgétairement l’allocation des fonds entre
politique agricole et politique structurelle – amplifiée en 1988 – dont les
nouveaux entrants sont alors les grands bénéficiaires.
3. La réunification interallemande de 1990, qui élargit de facto la CEE
aux 6 nouveaux Länder constitués à partir du territoire de l’ex-RDA, a été
l’occasion de négocier « en échange » avec les Allemands un abandon de
leur Deutschemark au profit de l’euro, sorte de DM continental.
C ORRIGÉ
collectivisation plus (Roumanie) ou moins (Hongrie) poussée ayant fonc-
tionné pendant des décennies dans une économie de troc avec l’URSS
(CAEM) ; à cet égard la transition vers l’économie de marché n ’est pas
encore achevée lors de l’adhésion, notamment au niveau des mentalités.
Par ailleurs, des orientations diplomatiques farouchement atlantistes
par crainte d ’un retour de la puissance russe (République tchèque, Hongrie,
Pologne adhèrent à l’OTAN dès 1999…) rendent la quête d’une politique
extérieure commune à l’Union plus improbable encore, comme le démontre
la crise diplomatique de 2003 – l’année du traité d’adhésion d’Athènes – où
le secrétaire d ’État américain Donald Rumsfeld oppose les pays de la « vieille
Europe » (France, RFA) hostiles à l’intervention américaine en Irak et une
Europe de l’Est (Pologne) loyale à Washington.
3. La logique concurrentielle libérale qui est celle du Marché unique s’oppose
à la convergence et favorise deux types de dumping. La spécificité écono-
mique et sociale des pays de l’ex-bloc de l’Est est source d ’un « dumping
social ». La directive « travailleur détaché » qui date de 1996 accroît à partir
de 2010 les flux de salariés des PECO vers l’Europe de l’Ouest. En résulte
C ORRIGÉ
européenne examine la candidature à la lumière des critères d’adhésion
dits de Copenhague.
2. Ces derniers ont été élaborés en 1993 au moment où se posait la question
de l’élargissement à l’Est : la présence d’institutions stables garantissant la
démocratie, l’État de droit, les droits de l’homme, le respect des minorités ;
une économie de marché viable et la capacité à faire face aux forces
du marché et à la pression concurrentielle à l’intérieur de l’UE ; l’aptitude
à assumer les obligations découlant de l’adhésion – notamment les règles,
les normes et les politiques qui forment le corpus législatif de l’UE (l’ac-
quis) – et à souscrire aux objectifs de l’union politique, économique et
monétaire. Ces critères ne définissent aucune identité européenne a priori
et sont suffisamment vagues pour faire de l’adhésion à l’Union une décision
politique des anciens membres plutôt que l’aboutissement d’un processus
mécanique. La Grèce avait ainsi bénéficié d’un coup de pouce politique en
1981 – « on ne ferme pas la porte à Platon » aurait dit le président français
Valéry Giscard d’Estaing – car elle était très loin des critères de l’époque
pourtant a minima (et nullement explicites).
C ORRIGÉ
tive de la direction générale de la concurrence de la Commission vis-à‑vis
des subventions des États aux entreprises installées sur leur sol, apparaît
davantage comme le cheval de Troie d ’une « mondialisation malheureuse »
(Thomas Guénolé) que comme un amortisseur de celle-ci. La vague terroriste
depuis le début de la décennie relance le débat sur l’ouverture des frontières
et notamment les accords de Schengen que plusieurs pays dont la France
en novembre 2015 suspendent.
2. Le second choc exogène est la crise migratoire issue de l’implosion du
Moyen Orient suite aux « printemps arabes » depuis 2011. Celle-ci révèle
la cacophonie européenne en matière d ’accueil des réfugiés, l’ampleur des
divergences d’intérêt et de tradition des pays membres. L’afflux de migrants
en mer Égée frappe le pays le plus vulnérable de l’UE, la Grèce, et permet
à la Turquie de mener avec succès un chantage aux subsides et aux visas.
La France doit garder sur son sol, à Calais, des migrants qui ne veulent pas
y rester (les accords du Touquet de 2003 confient à Paris la garde de la
frontière transmanche de l’espace Schengen…) mais rêvent de passer en
Angleterre où la seule perspective de leur arrivée nourrit l’euroscepticisme…
Durée : 4 heures.
S
UJET
C
ANALYSE ÉCONOMIQUE ET HISTORIQUE
ORRIGÉ
Par Frédéric Besset, professeur à Intégrale, à Paris.
du xxe siècle…
3. Ne pas essayer de tout dire, au risque de ne rien dire du tout en 4 heures,
mais bâtir une démonstration à partir d ’une sélection de faits et de doctrines,
non pas partielles ou partiales mais choisies pour la cohérence de l’ensemble.
Préambule : la crise économique dite des subprimes mais aussi les grands
désordres écologiques ou sociaux engendrés par les déséquilibres de la
C ORRIGÉ
violence légitime ». À noter que cette définition régalienne de l’État n’exclut
pas une action sur les marchés via la fiscalité, la frappe monétaire ou la
dépense publique, militaire notamment. Par ailleurs, depuis la fin du
xixe siècle (législation sociale, politiques contracycliques…) les préroga-
tives économiques des pouvoirs publiques n ’ont cessé de s ’élargir, jusqu’à
devenir quasiment absolues dans le cas des expériences socialistes – au
sens de collectivistes – du xxe siècle.
« L’intervention » de l’État, même dans les économies dites de marché où
elle est par nature limitée, n’a cessé de se diversifier entre interventions
directes (politiques de taux, entrée au capital des entreprises…) et tactiques
d’environnement (fiscalité, infrastructures physiques ou institutionnelles…).
« Un marché » est un lieu où s ’effectuent des transactions. Les trois marchés
classiquement identifiés sont ceux où s’échangent à un certain prix des
biens et services mais aussi les facteurs de production du travail (marché
de l’emploi) comme du capital (ce dernier marché par ailleurs subdivisé en
compartiments financier, obligataire, monétaire, cambiaire (Forex)).
droits d’accise, impôt sur les sociétés…) et sociaux (dont les employeurs
doivent s’acquitter par exemple en France auprès de l’URSSAF) visant
à financer ses missions régaliennes, sa propre politique économique (la
politique de la formation professionnelle ou du logement en France) ou la
protection sociale. Son action intempestive crée des effets pervers : ainsi
dans les pays développés à forte tradition régulationniste comme la France
le surencadrement du marché primaire du travail nourrit un marché secon-
daire fortement précarisé, créant un nouveau clivage social entre insiders
et outsiders (cf. entre autres les analyses de Jean Tirole).
C ORRIGÉ
3. Après la marée haute des théories de la demande entre les années 1930
et 1970, s’impose une nouvelle mouture des théories de l’offre sous le
nom de néo-libéralisme. Celui-ci considère que la crise des années 1970
résulte d’un excès de régulation étatique des marchés qui a fini par tuer
la croissance économique. Milton Friedman déplace l’objectif principal
des politiques publiques de la lutte contre le sous-emploi à la lutte contre
l’inflation : l’État doit garantir la valeur de la monnaie q u’il émet en accordant
par exemple, là où elle n’existe pas, l’indépendance aux banques centrales ;
ainsi l’épargne nourrira-t‑elle l’investissement source d’emplois futurs. Dans
la même veine, Arthur Laffer fait l’hypothèse d ’un rendement décroissant
de l’impôt qui lorsqu’il dépasse un certain seuil décourage l’activité voire
dans le contexte de la mondialisation incite à la délocalisation des facteurs
de production trop taxés. Le néo-libéralisme cependant n’est pas un retour
ne varietur au libéralisme victorien : même là où il est appliqué avec le plus
d’enthousiasme (RU, EU) il aboutit à une baisse des prélèvements publics
fonctionnement des marchés par exemple, notamment pour John Stuart Mill,
en garantissant le droit de propriété, « inviolable et sacré » selon l’article 17
de la Déclaration des Droits de l’homme du 26 août 1789. Le rôle de l’État
est ainsi de faire baisser les coûts de transaction selon Ronald Coase en
agissant comme tiers de confiance entre les agents économiques. Cela
vaut ainsi pour la propriété intellectuelle : le 10 avril 1790 aux EUA George
Washington promulgue la première loi moderne sur les brevets. L’existence
C ORRIGÉ
rales ; les marchés n ’étaient qu’un trait accessoire d ’un cadre institutionnel
que l’autorité sociale maîtrisait et réglementait plus que jamais. » Avec la
révolution industrielle, l’échange se serait peu à peu désencastré du reste
des relations sociales pour tendre vers la constitution d ’un grand Marché
Autorégulateur nécessitant l’appui institutionnel de l’ensemble des struc-
tures sociales : « la maîtrise du système économique par le marché a des
effets irrésistibles sur l’organisation toute entière de la société, elle signifie
tout bonnement que la société est gérée en tant q u’auxiliaire du marché.
Au lieu que l’économie soit encastrée dans les relations sociales, ce sont
les relations sociales qui sont encastrées dans le système économique ».
Polanyi explique cette évolution par l’essor d’une croyance concernant le
caractère à la fois naturel et inévitable de cette mutation institutionnelle,
croyance diffusée par la science économique. Il appartient alors à l’État
d’intervenir d’une part pour saper cette mythologie par l’enseignement et la
diffusion de ses propres idéaux, d ’autre part pour rééquilibrer, réguler voire
C ORRIGÉ
pouvoir réglementaire de la communauté internationale des États est aussi
très circonscrit : par exemple, il s ’arrête au seuil du vaste compartiment de la
finance fantôme (shadow banking) dont les transactions hors-bilan quoique
formellement légales et d ’un montant égal au PIB planétaire échappent au
régulateur institutionnel.
2. Conclure à la caducité de l’encadrement étatique des marchés serait
cependant hâtif. En effet la multiplication de graves crises financières
continentales (crises mexicaine en 1994, asiatique en 1997, russe en
1998, argentine en 2001…) ou mondiale (crise dite des subprimes depuis
2007) dans un contexte de déréglementation néo-libérale (consensus
de Washington) assumée a sérieusement remis en cause le dogme de
l’efficience spontanée des marchés. S’en est suivi un retour en grâce de
l’État thaumaturge, prêteur en dernier recours et arbitre de la cupidité des
agents économiques (cf. le titre français du livre de Joseph Stiglitz analysant
en 2010 les causes de la crise des subprimes, Le Triomphe de la cupidité).
S
ANALYSE ÉCONOMIQUE ET HISTORIQUE
É conomique
S UJET
MATHÉMATIQUES
É conomique
1/5
Tournez la page S.V.P.
EM
LYON
2/5
MATHÉMATIQUES
É conomique
MATHÉMATIQUES
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É conomique
EM
LYON
MATHÉMATIQUES
4/5
É conomique
MATHÉMATIQUES
5/5
É conomique
EXERCICE 1
1. a. Les fonctions exponentielle et logarithme népérien sont toutes les deux dérivables deux fois sur
]0; +∞[ donc, par les opérations sur les fonctions dérivables, la fonction f est deux fois dérivable sur
]0; +∞[.
e
∀x > 0, f (x) = ex −
x
e
∀x > 0, f (x) = ex + 2
x
b. La dérivée seconde de f est clairement strictement positive sur ]0; +∞[ donc la fonction f est
strictement croissante sur ]0; +∞[. Or f (1) = 0. On en déduit que f est strictement négative sur b
]0; 1[ et stritement positive sur ]1; +∞[.
Les limites ne présentent pas de forme indéterminée :
2. D’après la question précédente, le signe de f est connu ce qui permet d’en déduire le sens de variation
5. O
de la fonction f .
P
On a f (1) = e et lim f (x) = +∞.
x→0+ O
La limite en +∞ présente une forme intéterminée qu’on lève en modifiant l’écriture de f (x) : ]0
L
ex ln x
∀x > 0, f (x) = x −e A
x x
L
D’après les formules de croissance comparée, lim f (x) = +∞.
x→+∞
On dresse le tableau de variations de la fonction f :
x 0 1 +∞
f (x) − + 6. a
f (x) +∞ e +∞
MATHÉMATIQUES
3. Allure de la courbe :
É conomique
2.
C ORRIGÉ
−1. f 1. 2. 3. 4.
0
e
∀x > 0, u (x) = ex + −1
x2
e
Or, pour tout x > 0, ex > 1 et > 0 ; il en résulte que :
x2
∀x > 0, u (x > 0
La fonction u est strictement croissante sur ]0; +∞[.
b. On remarque tout d’abord que l’équation proposée est équivalente à l’équation u(x) = 0.
La fonction u est continue et strictement croissante sur ]0; +∞[. Elle réalise une bijection de ]0; +∞[
sur u (]0; +∞[) = R.
L’équation u(x) = 0 admet donc une unique solution α strictement positive.
e
On calcule u(1) = −1 et u(2) = e2 − − 2 donc en utilisant les encadrements fournis au début du
2
sujet, u(2) > 0. On peut donc conclure que :
L’équation u(x) = 0 a pour unique solution le réel α tel que 1 < α < 2.
∀x ≥ 2, g x) = f (x) − 1
MATHÉMATIQUES
Or la fonction f est strictement croissante sur R d’après la question I-1-b donc
∀x ≥ 2, f (x) ≥ f (2)
e
∀x ≥ 2, g (x) ≥ e2 − −1>0
2
É conomique
∀n ∈ N, un+1 > un
7. On sait déjà que la suite (un ) est croissante ; supposons qu’elle est majorée ; alors elle convergerait vers
un réel L tel que L ≥ 2 d’après le théorème de compatibilité de l’ordre et de la limite.
Comme la suite (un ) vérifie la relation un+1 = f (un ) où f est une fonction continue sur ]0; +∞[ donc
continue en L, le réel L serait solution de l’équation f (x) = x soit g(x) = 0.
Or il a été prouvé à la question II-6-a que ∀x ≥ 2, g(x) > 0 donc l’équation g(x) = 0 n’admet pas de
solution sur l’intervalle [2; +∞[.
Par suite,
La suite (un ) est croissante non majorée et lim un = +∞.
n→+∞
8. u=2
n=0
while u < A do
u = exp(u) - e * log (u)
n = n+1
end
display (n)
∀x ≥ 2, h(x) ≤ h(2)
∀x ≥ 2, h(x) ≤ 2 ln 2 − 2 < 0
MATHÉMATIQUES
∀x ≥ 2, 2 ln x ≤ x.
É conomique
C ORRIGÉ
∀x ≥ 2, k(x) ≥ k(2)
e2
∀x ≥ 2, k(x) ≥ −2>0
3
ex
∀x ≥ 2, ≥ x.
3
b. On s’appuie sur l’inégalité précédente puisqu’on a prouvé en II-5 que tous les termes de la suite (un )
sont supérieurs à 2.
e un
∀n ∈ N, 2 ln un ≤ un ≤
3
un un
On en déduit que eun ≥ 3un et ln un ≤ d’où −e ln un ≥ −e .
2 2
u n
Par suite, eun − e ln un ≥ 3un − e .
2
Soit finalement,
6−e
∀n ∈ N, un+1 ≥ un .
2
1
f (x)dx est une intégrale convergente qui est égale à 2e − 1.
0
É conomique
13. La fonction F est de classe C 2 sur l’ouvert U =]1; +∞[2 donc elle admet des dérivées partielles d’ordre
1 par rapport à x et à y.
∀(x, y) ∈ U, ∂1 (F )(x, y) = f (x) − y; ∂2 (F )(x, y) = f (y) − x
La fonction F admet des points critiques en tout (x, y) de U tel que les deux dérivées partielles d’ordre
1 s’annulent simultanément.
∂1 (F )(x, y) = 0 f (x) − y = 0
⇔
∂2 (F )(x, y) = 0 f (y) − x = 0
On commence par prouver que x = y :
f (x) − y = 0
Considérons un couple (x, y) de U tel que x < y et
f (y) − x = 0
Comme on a prouvé dans la partie I que la fonction f est strictement croissante sur [0; +∞[ alors
f (x) < f (y) soit y < x, ce qui amène à une contradiction. On montre de même qu’il n’est pas possible
d’avoir x > y. Par suite, si (x, y) vérifie le système ci-dessus, on a x = y.
Le système s’écrit donc
f (x) − y = 0
∂1 (F )(x, y) = 0
⇔ f (y) − x = 0
∂2 (F )(x, y) = 0
x= y
soit
MATHÉMATIQUES
∂1 (F )(x, y) = 0 f (x) = x
⇔
∂2 (F )(x, y) = 0 x = y
Or d’après la question I-4-b, l’équation f (x) = x admet pour unique solution le réel α
É conomique
14. a. La fonction F est de classe C 2 sur U donc elle admet des dérivées partielles d’ordre 2 . EM
LYON
2
∀(x, y) ∈ U, ∂1,1 (F )(x, y) = f (x); ∂2,2
2
(F )(x, y) = f (y)
La fonction F étant de classe C 2 sur U , on peut appliquer le théorème de Schwarz.
C ORRIGÉ
2 2
∀(x, y) ∈ U, ∂1,2 (F )(x, y) = ∂2,1 (F )(x, y) = −1
(f (α) − x)2 − 1 = 0
x1 = f (α) − 1; x2 = f (α) + 1
e
Or f (α) = eα + avec 1 < α < 2. Les deux valeurs propres trouvées sont strictement positives.
α2
La fonction F admet un minimum local en (α, α).
MATHÉMATIQUES
É conomique
EXERCICE 2
EM
LYON PARTIE I : Etude de a 4. O
éc
1. On montre que a est une application linéaire : E
Comme le rang de A est aussi la dimension de l’image de a, on sait que l’image de a est de dimension 2
b
donc, d’après le théorème du rang, le noyau de a est de dimension 1. Il est donc engendré par n’importe
lequel de ses éléments non nuls ; or, on a prouvé à la question précédente que a(X) = 0 donc le polynôme
X appartient à Ker (a).
Im (a) = Vect a(1); a(X); a(X 2 ) . Donc d’après les résultats de la question 2 :
Im (a) = Vect (1, X 2 ).
6. O
PARTIE II : Etude de b
O
MATHÉMATIQUES
1
É conomique
7. O
Comme le rang de A est aussi la dimension de l’image de a, on sait que l’image de a est de dimension 2
donc, d’après le théorème du rang, le noyau de a est de dimension 1. Il est donc engendré par n’importe
lequel de ses éléments non nuls ; or, on a prouvé à la question précédente que a(X) = 0 donc le polynôme
X appartient à Ker (a).
Im (a) = Vect a(1); a(X); a(X 2 ) . Donc d’après les résultats de la question 2 :
Im (a) = Vect (1, X 2 ).
PARTIE II : Etude de b
EM
4. On peut montrer de différentes manières que l’endomorphisme
1 b est bijectif ; la plus simple consiste à LYON
écrire sa matrice dans la base canonique de E.
En procédant comme à la question 2-b :
C ORRIGÉ
On a ainsi :
1 −1 0
B = 0 1 −2
0 0 1
La matrice B est une matrice triangulaire dont tous les coefficients diagonaux sont non nuls ; donc elle
est inversible et par suite ,
L’endomorphisme b est bijectif.
On pose
∀Q ∈ E, g(Q) = Q + Q + Q
On a alors
∀P ∈ E, (g ◦ b)(P ) = g P − P = (P − P ) + (P − P ) + (P − P )
Comme P est un polynôme de degré inférieur ou égal à 2, P = 0 et
∀P ∈ E, (g ◦ b)(P ) = P − P − (P − P ) − (P ) = P
∀P ∈ E, (b ◦ g)(P ) = P
Ceci permet d’affirmer que g ◦ b = b ◦ g = idE et donc que b−1 = g.
∀Q ∈ E, b−1 (Q) = Q + Q + Q .
5. a. La matrice B est triangulaire donc ses valeurs propres sont ses coefficients diagonaux ; elle admet
une unique valeur propre qui est 1. Or les valeurs propres de l’endomorphisme b sont celles de la
matrice B.
L’endomorphisme b a pour unique valeur propre 1.
b. Si b était diagonalisable, B le serait donc il existerait une matrice P inversible et une matrice D
diagonale telles que B = P DP −1 . Or l’unique valeur propre de B étant 1, on aurait D = I soit
finalement B = I ce qui est faux.
L’endomorphisme b n’est pas diagonalisable.
0 1 0
C= 2 0 2
0 1 0
É conomique
7. On remarque que la matrice C a deux colonnes identiques ; donc elle n’est pas inversible.
L’endomorphisme c n’est pas bijectif.
La matrice R est la matrice dont les colonnes sont les vecteurs propres déterminés auparavant, placés
dans un ordre compatible avec D :
1 1 1
MATHÉMATIQUES
R = −2 0 2
1 −1 1
Ces vecteurs propres sont associés à trois valeurs propres distinctes de C donc ils forment une famille
libre et la matrice R est inversible.
É conomique
PARTIE IV : Etude de f
C ORRIGÉ
9. Par définition f = b ◦ a − a ◦ b.
∀P ∈ E, (b ◦ a)(P ) = (P − XP ) − (P − XP )
∀P ∈ E, (b ◦ a)(P ) = P − XP + XP
∀P ∈ E, (a ◦ b)(P ) = a(P − P )
∀P ∈ E, (a ◦ b)(P ) = P − (1 + X)P + XP
Soit finalement :
∀P ∈ E, f (P ) = (P − XP + XP ) − (P − (1 + X)P + XP ) = P
∀P ∈ E, f 3 (P ) = f 2 (P ) = f (P ) = P
Or P est un polynôme de degré au plus égal à 2, donc P est le polynôme nul. Ainsi, f 3 est l’endo-
morphisme nul de E et sa matrice est la matrice nulle.
F 3 = (BA − AB)3 = 0.
MATHÉMATIQUES
É conomique
EXERCICE 3 L
co
EM
LYON Partie I : Simulation informatique.
O
1. On complète les lignes manquantes dans le programme :
if x < r/r+b ra
C ORRIGÉ
then r = r+1 co
s=s+1
else b = b+1
L
2. Interprétation du résultat : d
Le programme exécute 1000 fois la fonction précédente et renvoie la moyenne des résultats obtenus.
Donc en effectuant dix tirages dans l’urne, le nombre moyen de boules rouges obtenues est environ
6.657.
[Y = 1] = B1 ; ∀n ≥ 2, [Y = n] = R1 ∩ R2 ... ∩ Rn−1 ∩ Bn
On applique la formule des probabilités composées :
∀n ≥ 2, P ([Y = n]) = P (R1 ) × PR1 (R2 )... × PR1 ∩R2 ...∩Rn−2 (Rn−1 ) × PR1 ∩R2 ...∩Rn−1 (Bn )
5. L
En suivant l’évolution de l’urne : S
2 3 n 1
∀n ≥ 2, P ([Y = n]) = × ...... × ×
3 4 n+1 n+2
On simplifie et on s’assure que la formule obtenue peut s’étendre au cas n = 1.
2
P ([Y = n]) = . 6. L
(n + 1)(n + 2)
d
(b) La variable aléatoire Y admet une espérance si et seulement si la série de terme général nP ([Y =
n]) converge absolument ; comme cette série est à termes positifs, on est ramené à une convergence
simple.
2n 2 7. (
∼
(n + 1)(n + 2) n
1
Or la série de Riemann de terme général est une série divergente. D’après le critère de compa-
n
2n
raison des séries à termes positifs, il en résulte que la série de terme général est
(n + 1)(n + 2)
aussi divergente.
La variable aléatoire Y n’admet pas d’espérance. Par suite, elle n’admet pas de variance.
1
MATHÉMATIQUES
4. La variable aléatoire Z est égale au rang d’apparition de la première boule rouge. On procède comme
à la question précédente :
[Z = 1] = R1 ; ∀n ≥ 2, [Z = n] = B1 ∩ B2 ... ∩ Bn−1 ∩ Rn
(
On applique la formule des probabilités composées :
É conomique
∀n ≥ 2, P ([Z = n]) = P (B1 ) × PB1 (B2 )... × PB1 ∩B2 ...∩Bn−2 (Bn−1 ) × PB1 ∩B2 ...∩Bn−1 (Rn )
La266
variable aléatoire Z
l ANNALES admet
CCIR une espérance si et seulement si la série de terme général nP ([Z = n])
2017-2018 8. (
converge absolument ; comme cette série est à termes positifs, on est ramené à une convergence simple.
4n 4
∼ 2
n(n + 1)(n + 2) n
1
Or la série de Riemann de terme général est une série convergente. D’après le critère de compa-
978-2-7590-3637-0_Annales-HEC-2017_BAT.indd 266 n2 13/10/2017 11:35
4n
∀n ≥ 2, P ([Z = n]) = P (B1 ) × PB1 (B2 )... × PB1 ∩B2 ...∩Bn−2 (Bn−1 ) × PB1 ∩B2 ...∩Bn−1 (Rn )
La variable aléatoire Z admet une espérance si et seulement si la série de terme général nP ([Z = n])
converge absolument ; comme cette série est à termes positifs, on est ramené à une convergence simple.
EM
4n 4
∼ 2 LYON
n(n + 1)(n + 2) n
1
Or la série de Riemann de terme général est une série convergente. D’après le critère de compa-
n2
4n
raison des séries à termes positifs, il en résulte que la série de terme général est aussi
C ORRIGÉ
n(n + 1)(n + 2)
convergente.
La variable aléatoire Z admet une espérance.
La variable aléatoire Z admet une variance si et seulement si elle admet un moment d’ordre 2, c’est à
dire si et seulement si la série de terme général n2 P ([Z = n]) converge (série à termes positifs).
4n2 4
∼
n(n + 1)(n + 2) n
1
Or la série de Riemann de terme général diverge. D’après le critère de comparaison des séries à
n
4n2
termes positifs, il en résulte que la série de terme général diverge aussi
n(n + 1)(n + 2)
La variable aléatoire Z n’admet pas de moment d’ordre 2 donc elle n’a pas de variance.
5. La variable Xk prend la valeur 1 si on obtient une boule rouge au tirage de rang k et 0 sinon. La variable
Sn est égale au nombre de boules rouges obtenues au cours des n tirages. On a donc clairement :
n
∀n ∈ N∗ , Sn = Xk .
k=1
2
6. La variable X1 suit la loi de Bernoulli de paramètre P ([X1 = 1]) = .
3
d’après le cours,
2 2
E(X1 ) = ; V (X1) = .
3 9
7. (a) Les variables X1 et X2 prennent toutes les2 deux leurs valeurs dans {0; 1}.
1 2 1
P ([X1 = 0] ∩ [X2 = 0]) = P (B1 ∩ B2 ) = P (B1 )PB1 (B2 ) = × =
3 4 6
1 2 1
P ([X1 = 0] ∩ [X2 = 1]) = P (B1 ∩ R2 ) = × =
3 4 6
2 1 1
P ([X1 = 1] ∩ [X2 = 0]) = P (R1 ∩ B2 ) = × =
3 4 6
MATHÉMATIQUES
2 3 1
P ([X1 = 1] ∩ [X2 = 1]) = P (R1 ∩ R2 ) = × =
3 4 2
2
P ([X2 = 1]) = P ([X1 = 0] ∩ [X2 = 1]) + P ([X1 = 1] ∩ [X2 = 1]) =
3
2
La variable aléatoire X2 suit la loi de Bernoulli de paramètre .
3
1 1
(c) On compare, par exemple, P ([X1 = 0] ∩ [X2 = 0]) = et P ([X1 = 0]) × P ([X2 = 0]) = .
6 9
Les variables aléatoires X1 et X2 ne sont pas indépendantes.
2 3 k+1 1 2 n−k
P (R1 ... ∩ Rk ∩ Bk+1 ∩ ... ∩ Bn ) =× × ... × × × ... ×
978-2-7590-3637-0_Annales-HEC-2017_BAT.indd 267 3 4 k+2 k+3 k+4 n+2 13/10/2017 11:35
2
P ([X2 = 1]) = P ([X1 = 0] ∩ [X2 = 1]) + P ([X1 = 1] ∩ [X2 = 1]) =
3
2
La variable aléatoire X2 suit la loi de Bernoulli de paramètre .
3
1 1
(c) On compare, par exemple, P ([X1 = 0] ∩ [X2 = 0]) = et P ([X1 = 0]) × P ([X2 = 0]) = .
6 9
Les variables aléatoires X1 et X2 ne sont pas indépendantes.
n
(b) L’événement [Sn = k] se décompose en la réunion disjointe de événements deux à deux
k
incompatibles, tous de même probabilité égale à P (R1 ... ∩ Rk ∩ Bk+1 ∩ ... ∩ Bn ).
On peut donc conclure :
n
P ([Sn = k]) = P (R1 ... ∩ Rk ∩ Bk+1 ∩ ... ∩ Bn )
k
9. Pour tout entier naturel n non nul, Sn prend ses valeurs entre 0 et n donc Sn admet une espérance.
3
n n
2k(k + 1) 12.
E(Sn ) = kP ([Sn = k]) =
(n + 1)(n + 2)
k=0 k=0
n
2
E(Sn ) = (k + k 2 )
(n + 1)(n + 2)
k=0
10. (a) Soit k un entier naturel tel que 0 ≤ k ≤ n. Si l’événement [Sn = k] est réalisé, on a obtenu k
boules rouges au cours des n premiers tirages. Au moment d’effectuer le n + 1 ième tirage, l’urne
contient k + 2 boules rouges sur un total de n + 3 boules présentes dans l’urne. Comme toutes les 13.
boules ont la même probabilité d’être tirées :
MATHÉMATIQUES
k+2
P[Sn =k] ([Xn+1 = 1]) = .
n+3
(b) On applique la formule des probabilités totales avec le système complet ([Sn = k]; 0 ≤ k ≤ n) de
probabilités non nulles :
É conomique
n
P ([Xn+1 = 1]) = P[Sn =k] ([Xn+1 = 1])P ([Sn = k])
k=0
n
k+2
P ([Xn+1 = 1]) = P ([Sn = k])
n+3
k=0
n n
1
P ([Xn+1 = 1]) = kP ([Sn = k]) + 2 P ([Sn = k])
n+3
k=0 k=0
Soit finalement
268 l ANNALES CCIR 2017-2018
E(Sn ) + 2
P ([Xn+1 = 1]) = .
n+3
n
k+2
P ([Xn+1 = 1]) = P ([Sn = k])
n+3
k=0
n n
1
P ([Xn+1 = 1]) = kP ([Sn = k]) + 2 P ([Sn = k])
n+3
k=0 k=0
Soit finalement
E(Sn ) + 2
P ([Xn+1 = 1]) = . EM
n+3
LYON
C ORRIGÉ
P ([Xn+1 = 1]) =
n+3
Après calcul, il vient :
2
P ([Xn+1 = 1]) =
3
2
La variable aléatoire Xn+1 suit aussi la loi de Bernoulli de paramètre .
3
2
Toutes les variables aléatoires Xk4 suivent la loi de Bernoulli de paramètre .
3
Sn
11. Pour n ∈ N∗ , la variable aléatoire Sn prend ses valeurs entières entre 0 et n donc la variable Tn =
n
prend ses valeurs dans [0; 1].
On a donc clairement :
∀x < 0, P ([Tn ≤ x]) = 0; ∀x > 1, P ([Tn ≤ x]) = 1.
12. Soit x ∈ [0; 1]. Puisque la variable aléatoire Sn ne prend que des valeurs entières :
nx
∀n ∈ N∗ , P ([Tn ≤ x]) = P ([Sn ≤ nx]) = P ([Sn = k])
k=0
nx nx
2(k + 1) 2
P ([Tn ≤ n]) = = (k + 1)
(n + 1)(n + 2) (n + 1)(n + 2)
k=0 k=0
2 (nx + 1)(nx + 2)
P ([Tn ≤ n]) = ×
(n + 1)(n + 2) 2
Soit après simplification :
(nx + 1)(nx + 2)
∀n ∈ N∗ , P ([Tn ≤ x]) = .
(n + 1)(n + 2)
13. On cherche la limite en +∞ de P ([Tn ≤ x]) ; les deux cas étudiés en question IV-11 sont triviaux.
MATHÉMATIQUES
(nx + 1)(nx + 2)
lim = x2
n→+∞ (n + 1)(n + 2)
On peut donc définir sur R la fonction F par :
La fonction F est continue sur R, de classe C 1 sur R sauf éventuellement en 0 et en 1. Elle est croissante
sur R, de limite nulle en −∞ et de limite 1 en +∞.
On en déduit que F est la fonction de répartition d’une variable U à densité.
La suite de variables aléatoires (Tn )n∈N∗ converge en loi vers une variable aléatoire à densité.
Une densité de U s’obtient en dérivant F sur les intervalles où elle est de classe C 1 :
Une densité de la variable U est la fonction f définie par f (x) = 2x si x ∈ [0, 1] ; f (x) = 0 sinon.
MATHÉMATIQUES
Durée : 4 heures. Code sujet : 298
S
UJET
MATHÉMATIQUES
1/6
É conomique
2/6
MATHÉMATIQUES
É conomique
EDHEC
3/6
MATHÉMATIQUES
4/6
MATHÉMATIQUES
É conomique
EDHEC
5/6
MATHÉMATIQUES
6/6
MATHÉMATIQUES
É conomique
EDHEC
C ORRIGÉ
Par Bernard Delacampagne, professeur de mathématiques au lycée c.
CORRIGE EDHECMEichelis, à Amiens.
Madeleine- ANNEE 2017
Exercice 1
C ORRIGÉ
2.a. D’après l’expression de f obtenue à la question précédente, il résulte que, pour tout Do
couple x, y de 2 , les dérivées partielles d’ordre 1 de f sont :
De
1 f x, y 4x3 4x 4y et 2 f x, y 4y 3 4x 4y
b. Pour tout couple x, y de 2 , le gradient de f en x, y est, d’après la question
précédente :
1 f x, y 4x 3 4x 4y
f x, y
3
2 f x, y 4y 4x 4y
Il vient donc, en simplifiant par 4 :
0 4x 3 4x 4y 0 x 3 xy 0
f x, y 0 3 3
4y 4x 4y 0 y xy 0
x 3 x y 0 Do
Donc le gradient de f est nul si, et seulement si, on a : 3 .
y x y 0 fé
c. D’après la question précédente, on a : qu
0 x 3 x y 0 f é
x, y est un point critique de f sur 2 f x, y 3
0 y x y 0 2
On a :
alo
x x y
3
0 L1 x 3 x y 0 L1 x 3 x y 0
3 3 3 La
y x y 0 L 2 x
y 3
0 L 2 L 2 L 1 y
x
3
x x 2
2
x 3 2x 0 0
x 0 ou x
2
2 0
No
y x y x y x he
x 0 x x 2 loc
x 0 ou x 2 ou x 2 2
ou ou
y x y 0
2 d.
y
2 y
Donc f possède trois points critiques : 0, 0 ,
2, 2 et 2, 2 . Et
3.a. Il résulte de la question 2.a que, pour tout couple x, y de , les dérivées partielles
2
MATHÉMATIQUES
d’ordre 2 de f sont : Ai
2
1,1 f x, y 12x2 4 , 22,2 f x, y 12y 2 4 et 1,2
2
f x, y 2,1
2
f x, y 4
b. La matrice hessienne de f en tout couple x, y de 2 est, par définition, la matrice :
2
f x, y 1,2
2
f x, y 12x 2 4
É conomique
1,1 4
2 f x, y
2
2,1 f x, y 2
2,2 f x, y 4 12y 2
4
Les matrices hessiennes de f en chaque point critique sont donc :
1/16
4 4 20 4
2 f 0, 0
4 4
et f 2, 2 f 2, 2
2 2
4 20
EDHEC
c. On a :
valeur propre de 2 f 0, 0 2 f 0, 0 I 2 non inversible
4 4
non inversible
4 4
C ORRIGÉ
4 16 0
2
4 16
2
4 4 ou 4 4
0 ou 8
Donc les valeurs propres de f 0, 0 sont 8 et 0.
2
De même, on a :
valeur propre de 2 f 2, 2 2 f 2, 2 I 2 non inversible
20 4
non inversible
4 20
20 16 0
2
20 16
2
20 4 ou 20 4
16 ou
24
Donc les valeurs propres de 2 f
2, 2 et 2 f 2, 2 sont 16 et 24.
2 1
2 2
f étant de classe C sur , donc de classe C sur , f ne peut admettre un extremum local
qu’en un de ses points critiques.
f étant de classe C2 sur 2 , et les valeurs propres 16 et 24 de la matrice hessienne
2 f 2, 2 et de la matrice hessienne 2 f 2, 2 étant strictement positives,
alors f admet un minimum local en
2, 2 et 2, 2 .
La valeur de ce minimum est :
f 2, 2 = f 2, 2 4 4 16 8
Notons, même si cela n’est pas demandé, que l’une des valeurs propres de la matrice
hessienne 2 f 0, 0 étant nulle, on ne peut conclure quant à l’existence d’un extremum
local en 0, 0 .
d. On a, tout couple x, y de 2 :
f x, x x 4 x 4 2 x x 2x 4 0
2
Et
f x, x x 4 x 2 x x 2x 4 8x 2 2x 2 x 2 4 0 au voisinage de 0
4 2
MATHÉMATIQUES
2/16
É conomique
e0
Comme f 0, 0 0 et que, d’après ce qui précède, f change de signe au voisinage de 0, f
EDHEC n’admet pas d’extremum local en 0, 0 .
c.
4.a. Pour tout x, y de 2 , on a :
f x, y x 2 2 y 2 2 2 x y
2 2 2
où
C ORRIGÉ
x 4 y 4 2x 2 4xy 2y 2 x 4 4x 2 4 y 4 4y 2 4 2x 2 4xy 2y 2
8 Pu
Ainsi a-t-on, pour tout x, y de 2 :
Il e
f x, y x 2 2 y 2 2 2 x y 8
2 2 2
tout x, y de : 2
Co
f x, y x 2 y 2 2 x y 8 8
2 2 2 2 2
5.a. La deuxième ligne du script complétée afin de définir la fonction f est la suivante :
z=x^4+y^4-2*(x-y)^2
b.
b. Le script précédent, une fois complété, renvoie à la nappe 1, car c’est la seule nappe où est
la fonction présente deux points admettant un minimum global de même valeur. au
c.
Exercice 2 do
Si
1.a. On a, pour tout réel et pour toutes fonctions P et Q de E : un
P Q x P Q x t dt P x t Q x t dt
1 1
0 0
Or
P x t dt Q x t dt P x Q x
1 1
0 0
P Q x Ce
Ainsi a-t-on, pour tout réel et pour toutes fonctions P et Q de E :
P Q P Q 3.
ne
Donc est linéaire.
b. On a, pour tout réel x :
φ e x e x t dt dt 1
1 1
0 0 0 0
1
1
φ e x e x t dt x t dt xt 12 t
1 1
x 2
2
1 1
0 0
0 4.a
1
φ e2 x 0 e2 x t dt 0 x t 2 dt 13 x t 3 13 x 13 13 x3 x2 x 13
MATHÉMATIQUES
1 1 rée
0
Il en résulte donc que l’écriture de e0 , e1 et e2 comme combinaisons linéaires de
3/16
É conomique
e0 , e1 , e2 est :
1 1
e0 e0 , e1 e0 e1 et e2 e0 e1 e2 EDHEC
2 3
c. Puisque e0 , e1 , e2 est une base de E, toute fonction P de E s’écrit sous la forme
P e0 e1 e 2
où , et sont trois réels.
C ORRIGÉ
Puisque est linéaire d’après la question 1, il vient :
P e0 e1 e 2
Il en résulte, en utilisant la question 1.b, que :
1 1 1 1
P e0 e0 e1 e 0 e1 e2 e0 e1 e 2
2 3 2 3
P étant combinaison linéaire de e0 , e1 , e2 , P appartient à E.
Comme de plus est linéaire, est bien un endomorphisme de E.
2.a. A est la matrice de dans la base e0 , e1 , e2 , donc les colonnes de A sont formées des
coordonnées de e0 , e1 et e2 dans la base e0 , e1 , e2 ; d’après la question 1.b, il
vient :
1 1 / 2 1 / 3
A 0 1 1
0 0 1
b. A est une matrice inversible, comme matrice triangulaire sans 0 sur la diagonale, donc
est bijectif. D’après la question1.c, est un endomorphisme de E, donc est un
automorphisme de E.
c. La matrice A étant triangulaire, ses valeurs propres sont ses coefficients diagonaux ; 1 est
donc la seule valeur propre de A.
Si A, et donc , était diagonalisable, il existerait, puisque 1 est la seule valeur propre de A ,
une matrice inversible P telle que :
P 1AP I3
Or, on a :
P 1AP I3 A PI3 P 1 A PP 1 A I3
Ceci étant absurde, on en déduit que l’endomorphisme n’est pas diagonalisable.
3. Les commandes Scilab complétées pour que soit affichée la matrice A n pour une valeur de
n entrée par l’utilisateur sont les suivantes :
4.a. Montrons par récurrence la propriété Pn définie pour tout entier naturel n par : il existe un
MATHÉMATIQUES
4/16
É conomique
1 n / 2 un la
An 0 1 n
EDHEC 0
0 1
Initialisation :
P0 est vraie car :
1 0 0 1 0 / 2 u0 Ce
C ORRIGÉ
A 0 I 0 1 0 0 1 0
0 0 1 0 0 1
Ai
en posant :
u0 0
Hérédité :
c.
On suppose Pn vraie pour une valeur de l’entier naturel n, c’est-à-dire il existe un réel u n tel
est
que l’on ait :
1 n / 2 un
An 0 1 n
0 0 1
On montre que Pn 1 est vraie, c’est-à-dire il existe un réel u n 1 tel que l’on ait :
1 n 1 / 2 u n 1
1.a
A n 1 0 1 n 1
0 0 1
En utilisant l’hypothèse de récurrence, on obtient :
1 n / 2 u n 1 1/ 2 1 / 3 1 1 n / 2 1/ 3 n / 2 u n On
A n 1 An 1
A 0 1 n 0 1 1 0 1 1 n
0 Il v
0 1 0 0 1 0 0 1
1 n 1 / 2 u n 1
b.
0 1 n 1
D’
0 0 1
de
en posant :
1 2.a
u n 1 1/ 3 n / 2 u n u n 3n 2
6
Ceci assure que Pn 1 est vraie.
Le principe de récurrence permet de conclure que, pour tout entier naturel n, il existe un
Pu
réel un tel que l’on ait :
1 n / 2 un
An 0 1 n
Co
0 0 1
avec :
1
MATHÉMATIQUES
u 0 0 et n un 1 = un 3n 2
6 So
b. Puisque u 0 0 , on a, pour tout entier naturel n non nul, par somme télescopique, d’après
5/16
É conomique
n n 1 n n 3n 3 4 n 3n 1
4 3 12 12
Cette égalité reste vraie pour n 0 , car :
C ORRIGÉ
0 3 0 1
0 u 0
12
Ainsi a-t-on, pour tout entier naturel n :
n 3n 1
un
12
c. Il résulte de la question précédente que l’écriture de An sous forme de tableau matriciel
est :
1 n / 2 n 3n 1 / 12
An 0 1 n
0 0 1
Exercice 3
e e x
Compte-tenu de l’expression de FV , on a :
0 si x 0
FYn x
1 e
x n
si x 0
MATHÉMATIQUES
6/16
É conomique
0 si x 0 d.
FYn x
1 e si x 0
x n
EDHEC
b. On obtient une densité f Yn de Yn en dérivant FYn là où elle est dérivable, c’est-à-dire sur Il r
, sauf peut-être en 0.
On obtient donc :
0 si x 0 Il r
f Yn x x
C ORRIGÉ
ne 1 e
x n
si x 0
En posant f Yn 0 0 , on obtient : Do
0 si x 0
f Yn x x
ne 1 e
x n
si x 0
4.a
3.a. On a, pour tout réel t positif ou nul :
1 FYn t 1 1 e t
n
La
On connaît l’équivalent, pour tout réel : va
1 x
1 x Lo
0
On en déduit, par multiplication par 1 , que : Pu
1 1 x x
1 FYn t ne t
On sait que
0
e t dt converge, comme intégrale de la forme
0
e t dt avec 1 0 , donc b.
t
ne dt converge, donc par critère d’équivalence des intégrales des fonctions continues et
0
1 F t dt
positives , Yn est convergente. Do
0
1 F t dt
x
b. Calculons, pour tout réel positif x, Yn à l’aide d’une intégration par parties,
0
1 F t dt t 1 F t tf t dt x 1 F x
x x x x
Yn Yn Yn Yn tfYn t dt
0 0 0 0
On en déduit que :
Ca
lim x 1 FYn x 0
x
7/16
É conomique
1 F t dt x 1 F x
x x
tf Yn t dt Yn Yn
0 0
Il résulte des questions 3.a et 3.c que :
1 F
C ORRIGÉ
t dt x 1 FY x 0 1 F t dt
x x
lim tf Yn t dt lim Yn Yn
x 0 x 0 n
1 F t dt
x
E Yn tf Yn t dt lim tf Yn t dt Yn
0 x 0 0
1 F t dt
x
0
Yn
x
0 1 1 e dt t n
1 e x n 1 n 1
1e
x
x
0
1 FYn t dt u du
0
i 0
i
i0
0
u i du
n 1 n 1 i 1
1 e x
u i 1 1 e x
i 1 0 i 1
i 0 i0
Par le changement de variable k i 1 , il vient donc :
1 e
n
x x k
0
1 F t dt
Yn
k 1
k
On a donc :
1 e
n n
x k
1
E Yn 1 F t dt lim
Yn
x
1 F t dt lim
Yn
x k
k
0 0
MATHÉMATIQUES
k 1 k 1
Car :
lim e x 0
x
8/16
É conomique
5.a. La déclaration de fonction Scilab complétée afin qu’elle simule la variable aléatoire Zn
est la suivante :
EDHEC
function Y=f(n) Ai
x=grand(1,n,'exp',1)
Z=max(x)-log(n)
endfunction
C ORRIGÉ
Pa
b. Comme les histogrammes se ressemblent pour une grande valeur de n, on peut donc
conjecturer que la suite des variables aléatoires Z n converge en loi vers W. 1.
équ
6.a. On a, pour tout réel x :
FZn x
P Zn x P Yn ln n x P Yn x ln n FYn x lnn
b. D’après la question précédente et la question 2.a, on a ;
0 si x ln n
L’e
FZn x
1 e si x ln n
x ln n n
Or :
e x e x
1 e x ln n 1 ln n 1
e n 2.
Donc : à2
0 si x lnn
FZn x e x n Ini
1 n si x lnn P2
c. On connaît l’équivalent :
ln 1 x x Hé
0
x On
e
Puisque lim 0 , il vient :
n n
e x e x On
ln 1
n n
Puis : En
e x l’in
n ln 1 e x
n exe
Donc on a bien :
e x x Ce
lim n 1 e
n
n Le
d. Pour montrer que la suite des variables aléatoires Zn converge en loi vers W, montrons éga
que, pour tout réel x :
lim FZn x FW x
n
3.a
Fixons le réel x ; puisque lim ln n , on a, pour n assez grand :
d’é
MATHÉMATIQUES
n
x ln n
Il vient donc, d’après les questions 6.b, 6.c et 1.a :
9/16
É conomique
n e x
e x n ln 1
n
lim FZn x lim 1 nlim e e x
e FW x
n n
n
EDHEC
Ainsi a-t-on montré que la suite des variables aléatoires Z n converge en loi vers W.
Problème
C ORRIGÉ
Partie 1 : étude d’une variable aléatoire.
1. A l’instant 0, le mobile est sur le sommet 1, donc à l’instant 1, le mobile est, avec
équiprobabilité, sur le sommet 2, 3 ou 4, donc la loi de X1 est donnée par :
X1 2, 4
1
P X1 2 P X1 3 P X1 4
3
L’espérance E X1 de la variable aléatoire X1 est :
4
1 4 1 9
E X1 kP X
k 2
1 k k 3 2 3 4 3 3
3 k2
2. Montrons par récurrence la propriété Pn définie pour tout entier naturel n supérieur ou égal
à 2 par :
X n 1, 4
Initialisation :
P2 est vraie car, d’après la loi de X2 admise et donnée par l’énoncé, on a :
X 2 1, 4
Hérédité :
On suppose Pn vraie pour une valeur de l’entier naturel n supérieur ou égal à 2, c’est-à-dire :
X n 1, 4
On montre que Pn 1 est vraie, c’est-à-dire :
X n 1 1, 4
En utilisant l’hypothèse de récurrence, si le mobile est sur le sommet i appartenant à 1, 4 à
l’instant n, il sera sur le sommet j appartenant à 1, 4 \ i à l’instant n 1 ; en prenant par
exemple i 1 et i 2 , on obtient bien :
X n 1 1, 4
Ceci assure que Pn 1 est vraie.
Le principe de récurrence permet de conclure que, pour tout entier naturel n supérieur ou
égal à 2, l’ensemble des valeurs prises par Xn est :
Xn 1, 4
10/16
É conomique
4 Il v
P X n
1
1 P X k P
k 1
n Xn k X n 1 1
EDHEC On a :
1
P Xn 1 X n
1 0 et k 2, 4 P Xn k X n 1 1
1
4.a
3
Donc il vient, pour tout entier naturel n supérieur ou égal à 2 : de
4
1 1 po
C ORRIGÉ
P Xn 1 1 P X n k P X n 2 P X n 3 P Xn 4
3 3
k2
b. Pour n 0 , on a, puisqu’à l’instant 0, le mobile est sur le sommet 1, et d’après la question
1: On
1 1
3
P X0 2 P X 0 3 P X0 4 3 0 0 0 0 P X1 1
Pour n 1 , on a, d’après la question 1 et la loi de X 2 admise : Do
1
3
P X1 2 P X1 3 P X1 4 13 13 13 13 13 P X 2 1
Po
Ainsi cette relation reste valable pour n 0 et n 1 .
c. Pour tout entier naturel n supérieur ou égal à 2, X n k k 1,4 est un système complet
d’événements, donc on a : Po
P Xn
1 P X n
2 P Xn
3 P X n
4
1
Pour n 0 , la formule est vraie car on a :
P X0 1 P X 0 2 P X0 3 P X 0 4 1 0 0 0 1 Do
Pour n 1 , la formule est vraie car on a :
1 1 1
P X1 1 P X1 2 P X1 3 P X1 4 0 1 b.
3 3 3
On a bien montré que, pour tout entier naturel n, on a : en
P Xn 1 P Xn 2 P Xn 3 P Xn 4 1 P
On déduit de l’égalité précédente et des questions 3.a et 3.b que, pour tout entier naturel n :
c.
1 1 1 1
P Xn 1 1
3
P Xn 2 P Xn 3 P X n 4
3
1 P X n 1 P Xn 1
3 3 de
d. La deuxième égalité de la question précédente prouve que la suite P X n 1 n est une
suite arithmético-géométrique. rai
Cherchons son point fixe k ; on a :
1 1 1
k k 3k k 1 4k 1 k
3 3 4
On a, pour tout entier naturel n : Il v
1 1 1 1 1 1 1 1
P X n 1 1 P X n 1 P X n 1 P X n 1
4 3 3 4 3 12 3 4
1 1
Ceci prouve que la suite P X n 1 est une suite géométrique de raison q , et
4 n 3 5.
on a donc, pour tout entier naturel n :
MATHÉMATIQUES
n n
1 1 1 1 3 1
P X n 1 P X 0 1 q n 1
4 4 4 3 4 3 on
11/16
É conomique
C ORRIGÉ
4
P X n
1
2 P X k P
k 1
n Xn k X n 1 2
On a :
1
P Xn 2 X n
1 0 et k 1,3, 4 P Xn k X n 1 2
2
3
Donc il vient, pour tout entier naturel n supérieur ou égal à 2 :
1
P X n 1 2
3
P Xn 1 P X n 3 P X n 4
Pour n 0 , on a, puisqu’à l’instant 0, le mobile est sur le sommet 1, et d’après la question 1 :
1 1 1
3
P X0 1 P X 0
3 P X 0 4
3
1 0 0
3
P X1
2
3 3 3 3
on en déduit que les suites P X n 3 n et P X n 4 n ont la même relation de
12/16
É conomique
récurrence que la suite P X n 2 n , et puisqu’elles sont même premier terme 0 que la
suite P X n 2 n , il vient, d’après la question 4.c, pour tout entier naturel n : En
EDHEC
n
1 1 1
P Xn 3 P X n
4 P
Xn 2 Ce
4 4 3
Le
c.
4
kP X n
E Xn
k 1
k
P Xn
1 2P X n
2 3P X n
3 4P X n
4
On
Il vient, d’après les questions 3.d, 4.c et 5 :
1 1 1 n 5 3 1 n
n An
1 3 1
E Xn P X n 1 9P X n 2 9
4 4 3 4 4 3 2 2 3
10
Un U0An
On montre que Pn 1 est vraie, c’est-à-dire :
13/16
É conomique
U n 1 U 0 A n 1
En utilisant la question 7.a et l’hypothèse de récurrence, on obtient :
U U n
A U 0 A n 1 EDHEC
n 1 nA U 0 A
Ceci assure que Pn 1 est vraie.
Le principe de récurrence permet de conclure que, pour tout entier naturel n, on a
Un U 0 An
C ORRIGÉ
c. On a :
U
0 P X0 1 P X0 2 P X0 3 P X0 4 1 0 0 0
On déduit de l’égalité U n U 0 A n obtenue à la question précédente que la première ligne de
An est, pour tout entier naturel n, U n , c’est à dire :
1 3 1 n 1 1 1
n
1 1 1
n
1 1 1
n
4 4 3 4 4 3 4 4 3 4 4 3
9. On a :
0 1 1 1 1 1 1 1 1 0 0 0
11 0 1 1 1 1 1 1 1 0 1 0 0 1
A J I
31 1 0 1 3 1 1 1 1 0 0 1 0 3
1 1 1 0 1 1 1 1 0 0 0 1
MATHÉMATIQUES
10.a. On a :
14/16
É conomique
Po
1 1 1 11 1 1 1 4 4 4 4 1 1 1 1
et
1 1 1 11 1 1 1 4 4 4 4 1 1 1 1
EDHEC 2
J JJ 4 4J
1 1 1 1 1 1 1 1 4 4 4 4 1 1 1 1
1 1 1 1 1 1 1 1 4 4 4 4 1 1 1 1 c.
Montrons par récurrence la propriété Pk définie pour tout entier naturel k non nul par :
J k 4 k 1 J
C ORRIGÉ
Initialisation :
P1 est vraie car : Do
11 0 1
4 J 4 J J J Pa
Hérédité :
On suppose Pk vraie pour une valeur de k non nul, c’est-à-dire : 11
J k 4 k 1 J d’o
On montre que Pk 1 est vraie, c’est-à-dire : où
sui
J k 1 4k J
En utilisant l’hypothèse de récurrence et le premier résultat de cette question, on obtient :
J k
1 k
J J 4k 1
JJ 4k 1 J 2 4 k 14J
4k J
Ceci assure que Pn 1 est vraie.
Le principe de récurrence permet de conclure que, pour tout entier naturel k non nul, on a :
J k 4k 1 J
b. On a, d’après la question 9 :
1 b.
A
J I rev
3
Il vient donc, pour tout entier naturel n : som
1
J I
n
An
3n 1
Puisque J et I commutent, la formule de Newton donne, pour tout entier naturel n :
n n n
An
1
3n
k 0
n k
k J I
n k 1
3n k 0
n
k 1 J I
n k k n k 1
3n k 0
n
k 1 J
n k k
An
n
3 0
1
n 0
J
k 1
n
k
1
n k k
J
n
3 0
1
n 0
J
k 1
n
k
1 4k 1 J
n k
n
n
1
n 1 I
3
n
k 1
n
k
3
1
1 4 J n 1 I
n k k 1
n 1
4
k 1
n
1 4 J
k
n k k
1 1
n
3n
1
n
I
4
k 0
n
k
1 4
n k k n
1 40 J
0
n
1
3
n 1
4
n 1 I 4 1 1 J
n n
d’après la formule du binôme de Newton
MATHÉMATIQUES
n n
1 1
1
n
3
n 1
4
n 1
3
1 I 3n 1 J I 1 J
4 3
15/16
É conomique
Pour tout entier naturel n non nul, l’expression de An comme combinaison linéaire de I
et J est :
n n
1 1 1 EDHEC
An
I 1 J
3 4 3
c. Pour n 0 , on a :
0 0
1 1 1 0
I 1 J 1 I 0 J I A
C ORRIGÉ
3 4 3
Donc l’expression trouvée à la question 1.b reste valable pour n 0 .
Partie 4 : informatique.
11.a. Le script Scilab complété pour qu’il affiche les 100 premières positions, autres que celle
d’origine, du mobile dont le voyage est étudié dans ce problème, ainsi que le nombre n de fois
où il est revenu sur le sommet numéroté 1 au cours de ses 100 premiers déplacements est le
suivant :
b. Ces résultats font apparaître que sur 100 déplacements, le nombre de fois où le mobile est
revenu sur le sommet numéroté 1 est à peu près égal à 25, soit une fréquence de retour sur le
1
sommet 1 proche de ; ce résultat est normal car on a, d’après la question 3.d et puisque
4
1
1 1 :
3
1 3 1 n 1
lim P X n 1 lim
n n 4 4 3 4
MATHÉMATIQUES
16/16
É conomique
ÉCONOMIE
Durée : 2 heures 30.
S UJET
D OCUMENT
Document 1
Croissance et productivité
Les déterminants du PIB à long terme résident du côté de l’offre, donc des
facteurs de production et de leur productivité. Le concept le plus simple
de productivité est la productivité du travail, c’est-à‑dire la production
par personne employée (productivité par tête) ou bien par heure travaillée
(productivité horaire). […] La productivité par tête dépend à la fois du stock
de capital par travailleur et de la productivité globale des facteurs (PGF) qui
représente l’efficacité de la combinaison du travail et du capital. La PGF est
souvent assimilée au progrès technique mais elle englobe d ’autres facteurs
tels que les infrastructures et les institutions. Or, la PGF stagne en France
depuis le début des années 2000, alors q u’elle a continué d’augmenter en
Allemagne et surtout aux États-Unis et en Suède.
ce phénomène s’observe aussi bien pour la productivité par tête que pour
la productivité horaire. Bien que la durée annuelle du travail soit faible et ait
beaucoup baissé en France depuis les années 1970, la dépression induite
ÉCONOMIE
Document 2
Dans la vie normale, mieux vaut laisser les questions techniques aux tech-
niciens. Le conducteur d ’une voiture n
’a généralement pas besoin de savoir
ESC
ce qui se passe sous son capot. Mais si elle tombe en panne, il n ’a souvent
plus le choix.
On peut en dire autant de l’économie : les controverses techniques relèvent
des spécialistes. Pourtant depuis quelques années, des sujets dont la plupart
des gens n’avaient jamais entendu parler et qui ne suscitaient guère d ’intérêt
dans l’opinion – par exemple la titrisation, les CDS (titre d’assurance contre
le risque de défaillance d’un emprunteur) ou le système européen de paie-
ment brut en temps réel Target 2 – se sont imposés dans le débat public,
contraignant les non-spécialistes à essayer d’y comprendre quelque chose.
Mais le PIB potentiel ne peut être mesuré, on ne peut que l’estimer. Son
évaluation repose sur la quantité de main d ’œuvre et le volume de capital
T echnologique
Document 4
de croissance).
Une crise profonde, telle que celle apparue en 2008, peut réduire durable-
ment le potentiel de production d’une économie. Face à l’éclatement d’une
bulle spéculative – telle que celle des subprime en 2008 – les agents voient
leur richesse diminuer et ajustent leur demande. Or, face à cette baisse
de la demande, les entreprises ajustent les facteurs de production. Et si la
À long terme
Michelet, à Vanves.
C ORRIGÉ
’ensemble documentaire comprend 4 documents pour un volume total de
L
2 600 mots, contre 2 800 mots la session précédente. Parmi les 4 documents,
on compte trois textes, un tableau de chiffres et un graphe. L’ensemble
documentaire est comme chaque année précédé d ’un titre, « La croissance
économique de long terme en France ».
De l’analyse du titre…
Le titre de l’ensemble documentaire constitue la première information
sur l’objet de la note à rédiger. Il constitue donc une aide précieuse pour
identifier la problématique et sélectionner plus rapidement les principaux
répertoires d’idées au cours de sa lecture.
Une première lecture « découverte » de l’ensemble documentaire permet
d’affiner la première piste de problématique fournie par le titre.
Le premier document établit le diagnostic d ’un ralentissement assez
marqué de la croissance économique en France qui a débuté avant la
crise de 2008. Il passe en revue les conséquences d ’une faible croissance
prolongée sur une longue période sur le niveau de vie, le financement de
la protection sociale et l’équilibre des finances publiques. Puis après avoir
défini les déterminants de la croissance à long terme, le document recense
les éléments explicatifs de cet affaiblissement du potentiel de la croissance
française. À titre subsidiaire, sont aussi évoqués les leviers d’une politique
de croissance efficace.
Le second document présente l’évolution depuis le début des années 1970
des gains de productivité dans plusieurs pays, dont la France et par
secteurs économiques. Un tableau et un histogramme servent de supports
d’informations. Ni l’un ni l’autre ne devaient être négligés, car ils ont une
importance aussi grande que les textes. Posez-vous la question : qu’est-ce
que ces documents nous apportent comme information(s) essentielle(s)
qui pourra prendre place dans la note de synthèse ? Concrètement, il ne
s’agit donc pas d’en faire une analyse complète, ce n’est pas l’exercice
demandé, mais d’en produire l’idée essentielle et de relever un ou deux
chiffres significatifs.
Le troisième document était sans doute le plus complexe. Il définit la crois-
sance potentielle comme indicateur de mesure de la croissance économique
T echnologique
C ORRIGÉ
de sa note de synthèse. Si le jury n’exige pas un décompte aussi précis
qu’en contraction de texte, il sanctionne lourdement les dépassements qui
dénaturent l’exercice.
– L’objectivité et la neutralité du propos (la synthèse n’est pas une
dissertation qui cherche à convaincre d ’une position personnelle) :
le candidat exprime exclusivement les idées présentes dans l’ensemble
documentaire. Il ne faut donc ajouter des arguments ou des exemples qui
auront pu être étudiés par ailleurs. Aussi, l’emploi du « je » ou du « nous »,
notamment pour annoncer le plan de sa note, est interdit, car la note de
synthèse est un compte rendu impersonnel.
– La reformulation personnelle des idées et arguments relevés (la
synthèse n ’est pas un résumé) : le candidat ne peut se contenter de
reprendre des morceaux de phrase des textes sous la forme d ’un « copier-
coller » ou de paraphraser les documents. Par ailleurs, il ne saurait se
contenter d’exprimer les idées dans l’ordre des documents. Il convient de
sélectionner les idées principales, de les reformuler sans commettre de
contre sens.
Document 1
Doc
Les facteurs explicatifs de la croissance potentielle française
C ORRIGÉ
– le ralentissement de la productivité du travail, horaire et par tête et de la
PGF ;
– stagnation de la PGF, mesure du progrès technique, alors q u’elle
a continué à augmenter aux États-Unis, Allemagne et Suède ;
– ralentissement de l’efficience productive dans tous les secteurs de
l’économie en France, alors q u’aux États-Unis ou en Allemagne, la produc-
tivité continue à augmenter dans l’industrie.
Les explications du décrochage de la France par rapport aux États-Unis :
– une moindre diffusion des technologies numériques dans le reste de
l’économie, car le poids de ce secteur des TIC est très voisin (environ 7 %
du PIB) ;
– 4 facteurs plus probants, le recul marqué de l’industrie en France ces
dernières années, un investissement peu dynamique et mal ciblé, une R&D
trop faible qui ne se traduit pas par une diffusion rapide des innovations, un
capital humain insuffisant en termes de taux d’emploi et de compétences.
Document 2
Document 3
ÉCONOMIE
Idée 1 : La croissance potentielle est un concept théorique qui dépend d’une
estimation des facteurs d ’offre (voir aussi Doc. 1 pour sa définition) créé par
les économistes avec deux objectifs principaux :
– calculer le déficit public structurel ;
Idée 2 : Dans la pratique, son estimation est loin de faire consensus (les
C ORRIGÉ
Document 4
Idée 1 : La crise de 2008 a eu pour effet de réduire le potentiel de crois-
sance d’une économie comme la France. La baisse de la demande a conduit Prop
à un retrait de facteurs d
’offre et à une baisse de la PGF de telle sorte que
faible croissance effective et faible croissance potentielle coexistent, faisant
penser à l’entrée dans une phase de stagnation séculaire.
Idée 2 : La politique économique doit agir à la fois sur la demande et sur
les facteurs d’offre :
– à court et moyen terme, et lorsque l’écart de production est négatif, une
stratégie coordonnée au sein de la zone euro doit se mettre en place pour
redresser la demande globale et surmonter le choc conjoncturel. Dans
cette optique, il convient de mener une politique monétaire accommodante,
relancer l’investissement public dans les pays où des marges de manœuvre
existent, car la réduction des déficits publics doit être poursuivie ;
– à long terme, le but poursuivi est de relever le potentiel d ’offre par une
action de maitrise crédible des déficits publics, par des réformes des
marchés de biens et services afin de supprimer les rentes de situation,
élever le niveau de la productivité et par des réformes du marché du travail
pour créer les conditions d’une flexisécurité.
C ORRIGÉ
L’examen des principales causes et conséquences de la faible croissance
française (I) conduit à réfléchir aux solutions de politique économique les
mieux adaptées (II).
croissance potentielle, une action sur la demande est nécessaire, tandis que
le redressement du potentiel de croissance implique une politique de l’offre.
Mais dans la pratique, son estimation est loin de faire consensus. L’écart de
production est difficile à évaluer, notamment depuis la crise, de même que
le déficit public structurel, alors même que le Pacte budgétaire de la zone
euro repose sur lui pour assurer la soutenabilité de l’endettement public.
Proposition rédigée
La reprise est bien là, mais le risque d’une stagnation séculaire n’est pas
écarté.
T echnologique
ÉCONOMIE
S UJET
D OSSIER DOCUMENTAIRE
Document 1
Document 2
Ces difficultés sont d’autant plus préoccupantes que les élites de notre
pays peinent malheureusement à comprendre ce phénomène et ses consé-
quences, et que la société française oppose une résistance active à la
ÉCONOMIE
Document 3
Document 4
’emploi numérique n
L ’est pas constitué que d ’ingénieurs informatiques ;
ce sont aussi les chauffeurs de VTC, les emplois logistiques de la vente en
ligne, les particuliers qui offrent des prestations touristiques, des travaux de
réparation, etc. L ’économie numérique n ’exclut donc pas du tissu productif
les travailleurs moins qualifiés. En revanche, elle tend à les déplacer de
métiers routiniers, facilement automatisables, vers des tâches qui reposent
sur des interactions humaines, pour lesquelles le robot ou l’ordinateur ne
sont pas de bons substituts. Il en résulte une polarisation du marché du
travail. Tandis que les professions intermédiaires, situées au milieu de la
T echnologique
concentrés dans les services à la personne, qui sont peu rémunérés car
leur productivité reste faible.
Ce phénomène est perceptible dans toutes les économies avancées. En
France, on observe depuis 1990 une réduction du poids des catégories
socioprofessionnelles intermédiaires dans la population active et une hausse
conjointe des catégories très rémunérées ou peu rémunérées. Cette « courbe
des firmes.
Document 1
C ORRIGÉ
Idée 1 : L’économie numérique n’a pas de définition exacte définitivement
arrêtée.
C’est d’abord « l’utilisation des nouvelles technologies du numérique, par
exemple, Internet »
C’est aussi pour l’office australien des statistiques, « un réseau mondial des
activités économiques activées par des plateformes numériques ».
Enfin, l’Insee l’assimile aux secteurs producteurs des technologies de
l’information et de la communication, regroupant ainsi, les secteurs de
l’informatique, des télécommunications et de l’électronique, pour en évaluer
la dimension.
Document 2
Document 3
C ORRIGÉ
– l’automatisation des tâches les plus simples routinières ;
– le développement de capacités d’apprentissage qui permet aux machines
intelligentes de se substituer à des tâches plus complexes réalisées par
l’homme ;
– le report de certaines tâches confiées désormais à l’utilisateur final ;
– le fait que les producteurs des services deviennent des non professionnels
sur de nombreux marchés (transport de personnes). Les professionnels du
secteur résistent au nom d’une concurrence déloyale qui leur serait faite.
Mais peut faire craindre pour ces travailleurs une impréparation de leur
retraite future et donc une paupérisation faute de constitution d’un actif
tangible monnayable en fin de carrière.
ESSEC Il n’existe pas un seul plan possible pour rendre compte de l’ensemble docu-
mentaire proposé. Alors que le recensement des idées exige la plus stricte
neutralité et objectivité, la conception du plan est par nature plus person-
nelle à condition qu’il soit cohérent et respectueux des idées énoncées
dans l’ensemble documentaire. Le recensement des idées nous a permis
C ORRIGÉ
C ORRIGÉ
France, les emplois très qualifiés ont augmenté 35 % plus rapidement que
la moyenne, les emplois peu qualifiés qui exercent des professions où le
relationnel est prédominant 20 % de plus, soit beaucoup moins qu’aux États-
Unis. Cette polarisation explique l’accroissement des inégalités.
Le numérique transforme la relation des travailleurs à l’entreprise et l’on
enregistre une progression du travail indépendant. Même si on est loin
des 20 % de l’emploi total en 1970, la part des travailleurs non salariés se
redresse depuis le milieu des années 2000 pour atteindre 10 % de l’emploi
total contre 8 % au début des années 2000.
Conclure, rappel de méthode
SECONDE PARTIE
du programme.
C ORRIGÉ
2.2 L’analyse de la croissance
2.2.1 La quantification, le caractère cyclique de la croissance économique
2.2.3 Les déterminants à long terme de la croissance ; la croissance
potentielle
tive et donc plus simple que les années précédentes. En effet, les sujets,
« productivité et croissance » (session 2016) ou « fiscalité et compétitivité »
(session 2014) imposaient une réflexion sur les relations d ’interdépendance
ÉCONOMIE
C ORRIGÉ
faible croissance que certains auteurs désignent par le terme de stagnation
séculaire7.
7. Il existe deux courants de pensée qui prédisent une entrée de nos économies avancées sur un long
plateau de croissance lente, les uns comme Larry Summers en situent l’origine dans une demande globale
insuffisante que la baisse des taux d ’intérêt ne suffit pas à relever et d
’autres comme Robert Gordon
à partir d’une analyse des facteurs d’offre et notamment d’un certain épuisement du progrès technique.
C ORRIGÉ
c’est le coût de l’information qui a beaucoup baissé grâce à la progression
exponentielle de la puissance de calcul des machines numériques. Mais, ce
progrès technique a aussi ceci de particulier qu’il est générique. Bien loin
d’être cantonné à un seul domaine d’activité, il peut être potentiellement
appliqué à tous les secteurs de l’activité économique pour en améliorer la
performance, car tout est information.
Enfin, l’économie numérique se singularise par l’importance des effets de
réseau qui permettent de produire à rendements croissants : plus une activité
a de clients, plus elle est « productive », au sens où elle peut offrir un meilleur
service pour le même prix, ce qui attire de nouveaux clients, et ainsi de suite.
Le contenu des avancées technologiques en cours avec la révolution
numérique.
Dans son rapport, « Créer les conditions de la prochaine révolution de la
production » (2016), l’OCDE a identifié 7 technologies numériques considé-
rées comme clés : le big data, la robotique avancée, le Cloud, l’internet des
objets, l’impression 3D, les biotechnologies et les nanotechnologies. De son
coté, le McKinsey Institute en avait retenu 12 en 2013.
Source : tiré de, Automatisation, numérisation et emploi, conseil d’orientation pour l’emploi,
janvier 2017, p. 17.
T echnologique
8. Dans son numéro 338 de septembre 2014, Alternatives économiques publiait un dossier titré, « La crois-
sance peut-elle revenir ? », puis dans son numéro 353 de janvier 2016, un autre dossier titré cette fois,
« Controverse : vers la grande stagnation ? »
C ORRIGÉ
numérique (B).
Source : Conference Board, Total Economy Database, document tiré de France stratégie,
comprendre le ralentissement de la productivité en France,
La note d’analyse n° 38, janvier 2016.
C ORRIGÉ
économique a permis de comprendre ce q u’il s ’était passé aux États-
Unis à cette époque. Concrètement, une amélioration technologique peut
provoquer une accélération transitoire de la croissance si elle entraîne un
supplément d ’investissement dans les innovations technologiques et si elle
suscite un supplément de demande de la part des consommateurs. C’est
ce que l’on a pu observer aux États-Unis à cette époque. La forte baisse du
coût des ordinateurs a justifié des investissements très élevés dans ce type
d’équipement avec à la clé des gains de productivité significatifs. De façon
classique, ces gains de productivité s’expliquent par une augmentation du
stock de capital par travailleur. On a alors parlé d’une nouvelle économie
américaine caractérisée par une croissance forte, le plein emploi tout en
préservant une inflation basse grâce au rebond de la productivité dans
les secteurs producteurs de TIC et certains secteurs utilisateurs comme
la grande distribution par exemple. Mais cette croissance fut aussi un feu
de paille.
L’expansion de l’économie américaine ne pouvait être que transitoire car
une fois les investissements réalisés dans l’économie utilisatrice et les
ménages équipés, la croissance perd ses soutiens. Pour parler de phase
ou de vague de croissance c’est-à‑dire de croissance sur longue période,
il faut que l’innovation technologique se diffuse à l’ensemble de l’économie
et permette une élévation de la PGF. Mais ce ne fut pas le cas, aux États-
Unis, comme ailleurs !
l’eau courante n ’existe, les femmes passaient leur temps à porter l’eau. Dans
ces conférences, il pose souvent une question de ce type à son auditoire :
« si vous aviez à choisir entre internet et le système de canalisation amenant
l’eau courante chez vous que choisiriez-vous de conserver ? » En dehors
ÉCONOMIE
C ORRIGÉ
par téléphone ou en se déplaçant à la gare, mais il s ’agit là davantage de
substituer une activité à une autre plutôt que d’en créer une nouvelle. Ainsi,
les catalogues de vente par correspondance ont-ils été tués par la vente
à distance, mais ce n’est qu’un remplacement, pas une activité nouvelle. On
peut comprendre intuitivement que les gains de productivité et de croissance
ne soient pas de même ampleur. On a pu y croire pendant l’épisode américain
de la Nouvelle économie au cours des années 1990, mais en 2001 la bulle
Internet a explosé, révélant que l’effet moteur de la « nouvelle économie »
tenait surtout à un emballement spéculatif assez vite déçu.
vague de croissance. Mais, elle est encore mal comprise car d’une nature
différente de celles qui ont précédé. Les deux premières révolutions indus-
trielles ont fondamentalement consisté à fournir à l’homme un levier d ’une
ÉCONOMIE
Gilbert Cette fait observer que les gains de productivité des entreprises
découlent de l’amélioration des performances productives des technologies
numériques. Après avoir progressé selon la loi de Moore depuis le début
des années 1960 et jusqu’au début des années 2000, l’amélioration des
puces électroniques aurait marqué un coup d’arrêt « du fait des contraintes
d’ordre physique à augmenter continument le nombre de transistors intro-
duits sur les puces »9. Mais l’auteur fait observer que ce coup d’arrêt à la
progression de la puissance de calcul de nos machines intelligentes ne sera
que temporaire avec l’émergence dans les prochaines années de nouvelles
puces électroniques. Et de conclure que « dans cette hypothèse réaliste,
la révolution technologique associée aux TIC induirait une seconde vague
de croissance de la productivité qui pourrait être plus importante que la
première vague ».
C ORRIGÉ
plus élevé qu’il ne devrait. Un ordinateur dont la qualité s’est améliorée de
10 % devrait valoir 10 % de moins que son prix affiché, mais si on estime
mal l’effet qualité, la baisse de prix pourra être inférieure.
Imaginons que dans une économie qui produit 500 de PIB, l’indice des prix
soit successivement mesuré à 110 au lieu de 100 en raison d ’une sous esti-
mation de l’effet qualité, on aura un PIB en volume très différent : 500/110.
100 = 454, 5 ou 500/100.100 = 500.
Avouons que la différence n’est pas mince.
Le problème qui se pose est donc celui de la neutralisation des effets sur
les prix de l’amélioration de la qualité des produits issus de la révolution
numérique (ordinateurs plus puissants, logiciels plus performants, réseaux
sociaux plus étoffés, etc.).
attendre que plus de la moitié des machines utilisées par les entreprises
soient électrifiées pour que s ’élève véritablement la productivité globale des
facteurs. Cela représente un délai de 40 années environ entre l’apparition
des premières centrales électriques et le démarrage de la croissance de
long terme. Les entreprises doivent investir dans les nouvelles techno-
logies disponibles, mais, il faut du temps pour que les investissements
nécessaires soient réalisés. Si l’on compare avec les innovations numériques
depuis l’ordinateur dans les années 1960 et l’internet dans les années 1990,
on est dans le même type de délai.
Les délais de révélation du potentiel des nouvelles technologies peuvent
aussi venir des coûts d’apprentissage que leur déploiement peut susciter.
Au fond, tout se passe comme si leur déploiement était plus rapide que la
capacité des entreprises, des institutions et des travailleurs à s’ajuster et
à modifier leurs comportements, leurs méthodes de travail et leur organisa-
tion. En outre, un certain nombre de coûts cachés liés à la diffusion des TIC
(détournement d’usages, dysfonctionnement, mise aux normes, instabilité
des normes, etc.) peuvent en ralentir les effets positifs. Se servir au bureau
de son ordinateur pour réserver ses prochaines vacances n ’a jamais fait
augmenter la productivité du travail !
Le progrès technique serait donc plus rapide que les capacités
d’apprentissage de nos sociétés.
Les organisations publiques et privées doivent s’adapter aux changements
induits par les nouveaux usages des outils numériques. Des études ont pu
montrer que les entreprises qui obtiennent les gains d ’efficience les plus
forts sont aussi celles qui ont su adopter des méthodes de management
nouvelles, faisant davantage place à des structures horizontales, au travail
collaboratif et à des équipes autonomes. Dans une étude publiée en 2000,
Philippe Askenazy a montré que les TIC n’accroissent la productivité des
firmes qu’à la condition d’avoir été réorganisées. Par ailleurs les nouvelles
technologies sont plus rentables lorsque les salariés sont bien formés
à leur usage. Là encore, cela peut prendre du temps, celui des réformes
du système éducatif.
Enfin, il faut compter avec les coûts de réallocation des facteurs entre
l’ancienne économie et la nouvelle. Il faut du temps pour que les trans-
formations des structures de marché se produisent, car les entreprises
T echnologique
Conclusion
C ORRIGÉ
Il faut bien l’admettre, le débat entre les techno-pessimistes et les techno-
optimistes n’est pas tranché. Le doute persiste et, pour le moment, on
vit le paradoxe d’une révolution numérique sans gains de productivité et
relèvement du niveau de croissance de long terme. Mais en même temps,
l’économie numérique a déjà des effets puissants sur nos façons de travailler,
sur la structure des entreprises et des emplois. Outre, la réapparition de
craintes pour le maintien des emplois, on observe déjà une tendance nette
à la polarisation de l’emploi aux deux extrêmes des qualifications et des
rémunérations. Ce phénomène contribue au creusement des inégalités et
crée un fort ressentiment parmi les individus des classes moyennes inquiets
pour leur avenir et leur niveau de vie.
T echnologique
ÉCONOMIE
DROIT
Durée : 1 heure 30.
S
UJET
Situation 1 :
Situation 2 :
Documentation juridique :
Annexe 1 : CNIL, délibération n° 2015-165 du 4 juin 2015.
Annexe 2 : Cour de cassation, chambre sociale, 3 novembre 2011.
DROIT
Attendu, selon l’arrêt attaqué (Paris, 24 mars 2010), que M. X…, engagé par
la société Moreau incendies à compter du 17 septembre 1993, a travaillé en
qualité de vendeur salarié […] ; qu’affecté sur un secteur d ’activité compre-
nant les départements de l’Yonne et de l’Aube, le salarié, tenu à un horaire
ESC
de 35 heures par semaine, était libre de s’organiser, à charge pour lui de
respecter le programme fixé et de rédiger un compte-rendu journalier précis
et détaillé, lequel, selon le contrat de travail, devait faire la preuve de son
activité ; que, le 17 mai 2006, l’employeur a notifié au salarié la mise en
place d’un système de géolocalisation sur son véhicule afin de permettre
l’amélioration du processus de production par une étude a posteriori de
ses déplacements et pour permettre à la direction d’analyser les temps
nécessaires à ses déplacements pour une meilleure optimisation des visites
effectuées ; que par lettre du 20 août 2007, M. X… a pris acte de la rupture
de son contrat de travail en reprochant à son employeur d’avoir calculé sa
rémunération sur la base du système de géolocalisation du véhicule ;
Attendu que l’employeur fait grief à l’arrêt de dire que la prise d ’acte de
la rupture du contrat de travail s’analyse en un licenciement sans cause
réelle et sérieuse et de le condamner au paiement de certaines sommes en
conséquence, alors, selon le moyen :
1°/ qu’aux termes des articles […] de son contrat de travail, M. X… […]
était tenu de respecter un programme d’activité […] ; qu’en relevant, pour
imputer à faute la rupture du contrat de travail à la société Moreau incen-
dies par suite de l’illicéité du système de géolocalisation des véhicules de
service, que M. X… était libre d’organiser son activité, la cour d’appel a violé
l’article 1134 du Code civil […] ;
2°/ qu’un système de géolocalisation peut avoir pour finalité le suivi du
temps de travail d ’un salarié lorsque l’employeur ne dispose pas d’autres
moyens ; que la cour d’appel a expressément relevé que par un courrier
du 17 mai 2006, la société Moreau incendies a informé M. X… de la mise
en place d ’un système de géolocalisation des véhicules de service dont
le sien […] ; qu’en relevant, pour imputer à faute la rupture du contrat de
travail à la société Moreau incendies par suite de l’illicéité du système de
géolocalisation des véhicules de service, que le dispositif a été détourné
en ce que l’employeur a contrôlé le temps de travail du salarié, sans que
l’intéressé ait été informé de cette situation ni des modalités de contrôle, la
cour d’appel […] a violé l’article L. 1121-1 du code de travail ;
Mais attendu […] que l’utilisation d’un système de géolocalisation pour
assurer le contrôle de la durée du travail, laquelle n’est licite que lorsque ce
contrôle ne peut pas être fait par un autre moyen, n’est pas justifiée lorsque
le salarié dispose d’une liberté dans l’organisation de son travail ; […]
T echnologique
Éléments de correction :
Remarques préliminaires :
Les compétences ici recherchées devaient être :
T echnologique
Situation 1 :
L’employeur de Christophe VILLIERS installe un système de géolocalisation
dans tous les véhicules de fonction. L’ambiance de travail se dégrade dans
C ORRIGÉ
l’entreprise au point de devenir détestable. Les employés sont méfiants et
se demandent quel est l’objectif poursuivi par la direction au travers de
ce système de géolocalisation. Dans ce contexte, Christophe est en proie
à un sentiment de malaise. En effet, des désaccords professionnels existent
depuis longtemps entre lui et le dirigeant du bureau d’étude. Christophe
craint que son employeur utilise la géolocalisation pour le licencier. En effet, il
s’avère que Christophe travaille souvent chez lui pour la phase des analyses
et conclusions. Au final, il ne se déplace que pour les prélèvements sur le
terrain, ce qui représente une proportion minoritaire de son temps de travail
et ne se rend que rarement au bureau.
Éléments de correction :
Remarques liminaires :
Les termes de la situation présentée sont suffisamment précis pour vous
orienter : une modification des conditions de travail (système de géolocali-
sation) qui semble être la cause d
’une dégradation du climat social au point
de craindre un licenciement.
Vos connaissances en droit du travail, quant à l’exécution du contrat de
travail et son éventuelle rupture à l’initiative de l’employeur, sont donc
attendues.
Les faits :
Christophe, ingénieur d ’étude, est chef de projets et de ce fait est autonome
dans l’organisation de son travail et une véritable responsabilité au sein de
l’entreprise. Il travaille souvent seul : il opère des prélèvements d ’échantillon
d’eau, voire de sol, sur les terrains concernés par les études q u’il doit mener,
puis, après analyses biologiques et chimiques par un laboratoire, il interprète
les résultats et en tire des conclusions. Le bureau d ’étude fournit tout le
matériel nécessaire au travail de terrain dans un véhicule « utilitaire » derniè-
rement équipé d’un système de géolocalisation.
La solution (proposition) :
D’une part, il ne lui a pas reproché un manquement important dans son
travail, malgré le fait qu’il exerce ces fonctions de son domicile.
Par ailleurs, les informations de positionnement, qui résulteraient de la
géolocalisation, ne pourraient pas servir à sanctionner un salarié, comme
le rappelle la chambre sociale de la cour de cassation dans son arrêt du
3 novembre 2011, fourni en annexe.
T echnologique
Situation 2 :
Pour se soustraire au malaise professionnel dans son bureau d ’étude et avoir
la liberté d
’organiser son travail comme il l’entend, Christophe VILLIERS
décide d’exercer en qualité de travailleur indépendant. Il se demande sous
quel statut juridique il serait le plus judicieux pour lui de créer son entreprise.
DROIT
C ORRIGÉ
que leur résidence principale. Ils n’ont pas de patrimoine mobilier et que
peu d’économies personnelles. Madame VILLIERS est cadre de la fonction
publique. Son emploi est stable et suffisamment bien rémunéré pour que
le couple n’ait pas de souci de budget au quotidien. Madame VILLIERS
est parfaitement consciente du pari professionnel de son conjoint. Elle le
soutient, mais ne veut absolument pas risquer la propriété de leur habitation.
Christophe VILLIERS souhaite donc réaliser son projet en tenant compte de
ses deux priorités : l’autonomie d’organisation de son activité et la protection
de sa résidence principale.
Faits :
Christophe VILLIERS souhaite devenir un travailleur indépendant et exercer
depuis son domicile dans une pièce q
u’il dédierait à son activité. Sans autre
patrimoine que son habitation principale, il est marié sous le régime de la
communauté de biens.
Règle :
Il faut donner à tout projet de création d’entreprise un cadre juridique. Il
faut opter :
– pour l’entreprise individuelle (EI),
– ou pour la création d’une société (EURL).
Le choix entre ces deux options se fait à partir de critères assez simples : le
nombre de partenaires, le capital apporté, les risques envisagés quant au
patrimoine et donc l’étendue de la participation au résultat et corollairement,
la responsabilité face aux pertes.
N.B. : il n’était pas, à notre sens, attendu que vous développiez tous les
éléments précis des différents régimes juridiques, mais juste rappeler
les différentes thématiques.
Application :
’ayant que peu de moyens financiers et ne voulant pas risquer la propriété
N
T echnologique
de leur habitation, il pourra opter pour l’EIRL créée par la Loi n° 2010-658 du
15 juin 2010 « relative à l’entrepreneur individuel à responsabilité limitée » :
contrairement à l’entreprise individuelle classique, le patrimoine personnel
du chef d ’entreprise n’est pas engagé. Celui-ci crée un patrimoine profes-
sionnel, appelé patrimoine d ’affectation, qui seul peut être saisi en cas de
difficultés.
DROIT
Documentation juridique :
• Annexe 1 : CNIL, délibération n° 2015-165 du 4juin 2015.
• Annexe 2 : Cour de Cassation, chambre sociale, 3 novembre 2011.
Remarque liminaire :
Ce sujet a pu surprendre : il est centré sur le seul préjudice écologique
alors que le thème de la veille juridique était la responsabilité sociétale des
entreprises (RSE).
Toujours est-il que cet élément de l’année 2016 était incontournable et devait
être maitrisé, la question portait sur l’évolution du régime juridique et ses
conséquences sur la RSE.
Éléments de réponse :
Le préjudice écologique est un principe juridique récent, introduit dans le
droit civil, via le droit de l’environnement : le régime de responsabilité envi-
ronnementale issu de la directive du 21 avril 2004 transposée dans le code
de l’environnement.
Ce nouveau préjudice vise à éclaircir et faciliter la réparation du dommage
environnemental à l’encontre d ’un écosystème. Il peut justifier une réparation
ou des compensations matérielles, sinon financières le cas échéant (quand
la réparation n’est pas faite ou partiellement impossible).
En mai 2013, une proposition de loi visant à inscrire le « préjudice écolo-
gique » (déjà reconnu par la jurisprudence) dans le code civil a été adoptée
à l’unanimité par le Sénat. Mais la notion est finalement inscrite dans le code
civil par la Loi du 8 août 2016 « pour la reconquête de la biodiversité, de la
nature et des paysages ».
La loi crée un nouveau titre dans le code civil intitulé « Chapitre III La répa-
ration du préjudice écologique. » et pose le principe de la réparation.
Art. 1246.- Toute personne responsable d ’un préjudice écologique est tenue
de le réparer.
C ORRIGÉ
II/ La forme de la réparation : en priorité est retenue la réparation
en nature mais est également prévue la possibilité de dommages
et intérêts.
DROIT
Durée : 1 heure 30.
S
UJET
PREMIÈRE PARTIE :
MISE EN SITUATION JURIDIQUE
Cas VISTAPLAST
Questions :
PREMIÈRE PARTIE :
C ORRIGÉ
Cas VISTAPLAST
Éléments de correction :
Remarques préliminaires :
Les compétences ici recherchées devaient être :
– une restitution précise des connaissances théoriques ;
– un respect de la forme de la réponse (progressivité dans la réponse :
principe, application aux faits pour la décision).
T echnologique
Questions :
C ORRIGÉ
Vistaplast. Le feu a partiellement détruit l’immeuble et s ’est propagé à la
façade du bâtiment voisin, occupé par la société Infocom. Cette dernière
demande réparation à Vistaplast pour le préjudice subi (arrêt momentané
de l’activité, perte de contrats en cours de négociation, remise en état de la
façade…). L ’enquête a par la suite montré que l’incendie avait été provoqué
par deux salariés de Vistaplast qui avaient allumé un barbecue dans les
locaux de l’entreprise, au mépris des consignes de sécurité, pourtant affi-
chées sur plusieurs murs de l’entrepôt.
Analysez cette situation juridique en précisant les fondements possibles de
l’action en réparation d’Infocom.
Éléments de correction :
Remarques liminaires :
La situation présentée ici est assez complexe dans l’enchaînement des
causalités des différents dommages et donc des régimes juridiques y affé-
rant. La victime devra choisir entre différents fondements pour agir : la
responsabilité du fait personnel (article 1240 du Code civil) ou la responsa-
bilité du fait d’autrui (article 1242 du même code).
La disposition particulière concernant l’incendie d ’un immeuble (loi du
7 novembre 1922 sur la communication des incendies reprise à l’alinéa 2
de l’article 1242 c. civ.) pouvait être éventuellement évoquée même si elle
semble hors programme.
Vos connaissances en responsabilité extracontractuelle sont donc atten-
dues, complétées par les notions de droit du travail qui permettent la
qualification du contrat de travail.
1 – Les faits
Un incendie dans les locaux de la société est causé par deux de ses sala-
riés. Ils ont organisé, alors que c’était interdit et rappelé par les consignes
de sécurité, un barbecue.
Cet incendie a causé un dommage matériel important au local occupé par
la société Infocom qui souhaite obtenir réparation.
T echnologique
salarié.
Ainsi, pour éviter sa mise en cause, l’employeur du salarié, auteur d’un
dommage, doit prouver que son préposé a agi sans autorisation du
repas, est une période pendant laquelle un salarié peut librement vaquer
à ses occupations personnelles sans avoir à respecter des directives de son
employeur. La jurisprudence l’analyse comme un arrêt de travail de courte
durée sur le lieu de travail ou à proximité.
Or vu les critères posés par la jurisprudence, l’énoncé des faits semble
évoquer un abus de fonction du salarié : les salariés ne pouvaient allumer
un feu pour un barbecue et l’ont fait, a priori, en dehors du temps de travail.
Mais la réponse attendue ne s’arrête pas à évoquer une solution qui serait
la seule envisageable. Ainsi, argumenter dans le sens de la responsabilité
de l’employeur qui n’a pas su prévenir ce risque peut être aussi acceptable.
Là encore, l’argumentation étayée pertinemment est valorisée.
Éléments de correction :
Remarques liminaires :
Les termes de la situation présentée sont suffisamment précis pour vous
orienter vers le régime légal de la rupture du contrat de travail à l’initiative
de l’employeur et d’évaluer la faisabilité des souhaits de celui-ci quant aux
deux catégories de salariés qu’il souhaite licencier.
Vos connaissances (« Le cadre juridique des relations individuelles de
travail ») et plus particulièrement sur les licenciements pour faute et pour
motif économique sont ici requises.
1 – Les faits
T echnologique
C ORRIGÉ
de nuire. À défaut, la faute lourde ne peut pas être reconnue.
Éléments de correction :
C ORRIGÉ
Remarques liminaires :
Les termes de la situation présentée sont suffisamment précis pour vous
orienter : un concurrent qui agit à plusieurs niveaux : d’une part, une commu-
nication agressive (qu’il vous faudra qualifier) envers les clients et des
mouvements de personnel d’une société à l’autre.
Vos connaissances concernant la thématique de la concurrence déloyale
(« protection de l’entreprise ») sont donc attendues et notamment
l’articulation entre régime de droit commun et action spécifique sanction-
nant la contrefaçon.
1 – Les faits
Un concurrent dans une communication agressive, compare pour les déni-
grer les produits commercialisés par la société Vistaplast et accompagne
cela d
’une tentative de confusion en s ’appropriant le style et le nom commer-
cial de cette dernière.
Enfin, des ingénieurs de Vistaplast ont démissionné pour être recrutés chez
ce même concurrent.
Le directeur de la société souhaite la cessation de ces actes q u’il estime
déloyaux et obtenir réparation du préjudice subi.
C ORRIGÉ
sion, ou qu’elle représente une usurpation de savoir-faire, éventuellement
aggravé par un débauchage de salariés du concurrent et d’une communi-
cation dénigrante.
Éléments de réponse :
Remarques liminaires :
Il ne s’agit pas ici de présenter une réponse type ni dans son exhaustivité
ni dans sa rédaction. Par contre, ces éléments doivent vous permettre de
T echnologique
Introduction
La responsabilité juridique d’un sujet de droit peut dépendre de l’exécution
du contrat (effet obligatoire et relatif du contrat) et plus particulièrement dans
DROIT
S UJET
MATHÉMATIQUES
T echnologique
1
Tournez la page S.V.P.
ESCP
Europe
2
MATHÉMATIQUES
T echnologique
3
Tournez la page S.V.P.
MATHÉMATIQUES
T echnologique
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MATHÉMATIQUES
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T echnologique
Ai
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C ORRIGÉ
EXERCICE 1
2.a. Puisque M et I commutent, la formule du binôme de Newton donne, pour tout entier
naturel n :
n n n
n k n k n k n k
Sn M I
n
M I M I M
k k k
k 0 k 0 k 0
Il en résulte de la question 1.b que, pour tout entier naturel n supérieur ou égal à 2 :
2
n k n 0 n 1 n 2
Sn M M M M
k 0 1 2
k 0
MATHÉMATIQUES
On a :
n n n n! n n 1 n 2 ! n n 1
1, n et
T echnologique
1/13
n
0 1 1 2
2
n n 1 Ce
2 1 n n n 1 1 n
2
1 n 1 2 D’
1 n n 1
0
0
n n 1
2 2
n n 1
2 c. I
La deuxième colonne de la matrice Sn est 1 n 2 .
n n 1
2
3.a. On a : u
2 1 0 1 0 0 3 1 0
v
S M I 3 1 1 0 1 0 3 0 1 w
1 0 1 0 0 1 1 0 0
en
Il vient donc, pour tout entier naturel n :
un 1 3u n v n 3 1 0 u n un
Il v
v
n 1 3u n w n 3 0 1 v
n S vn
w u 1 0 0 w w
n 1 n n n
b. Montrons par récurrence la propriété Pn , définie pour tout entier naturel n, par :
un u0 4.a
n
v n S v0
w w
n 0
Initialisation :
P0 est vraie car on a : b.
u0 u0 u0
S0
v0 I
v0 v0
w w w
0 0 0
Hérédité : Il v
On suppose Pn vraie, pour une valeur de l’entier naturel n, c’est-à-dire :
un u0
n
v n S v0
MATHÉMATIQUES
w w Pu
n 0
On montre que Pn 1 est vraie, c’est-à-dire :
T echnologique
2/13
u n 1 u0
n 1
v
n 1 S v0 ESCP
w w Europe
n 1 0
On a, d’après la question 3.a et l’hypothèse de récurrence :
u n 1 un u0 u0
n n 1
v n 1 S v
n SS v
0 S v0
C ORRIGÉ
w w w w
n 1 n 0 0
Ceci assure que Pn 1 est vraie.
D’après le principe de récurrence, on peut conclure que, pour tout entier naturel n, on a :
un u0
n
v
n S v0
w w
n 0
c. Il résulte de la question précédente que pour tout entier naturel n, on a :
un u0 0
n n
v
n S v
0 S 1
w w 0
n 0
un
v n est donc la deuxième colonne de S , obtenue à la question 2.b ; ainsi a-t-on, pour tout
n
w
n
entier naturel n :
n n 1 n n 1
un , v n 1 n 2 et w n
2 2
Il vient donc, pour tout entier naturel n :
n n 1 n n 1 n 2 n n2 n
u n v n w n 1 n2 1 n2 1
2 2 2 2 2 2
3/13
J PMP 2 1 0 0 2 1 0 0 1
1 1 1 0 1 1 0 0 0 Do
Notons que J est bien une matrice d’ordre 3, triangulaire supérieure, à coefficients diagonaux Le
tous nuls.
les
EXERCICE 2 mo
1. On a bien : 4.a
u12 12 1 v12 22 4
u2 et v 2
u1 v1 1 2 3 u1 v1 1 2 3
On a : Ce
2 2
1 1 4 16 nu
u 3
u 22 3
9 1 3 1 et v v 22
3 9 16 3 16
u 2 v2 1 4 5 9 5 15 1 4 5 Pa
3
u 2 v2 9 5 15
3 3 3 3 3 3 rel
2. Montrons par récurrence la propriété Pn , définie pour tout entier naturel n non nul, par : b.
u n 0 et v n 0
Initialisation :
On
P1 est vraie car on a :
u1 1 0 et v1 2 0
Do
Hérédité :
On suppose Pn vraie, pour une valeur de l’entier naturel n, c’est-à-dire :
c.
u n 0 et v n 0
On montre que Pn 1 est vraie, c’est-à-dire :
u n 1 0 et v n 1 0 En
On a, d’après l’hypothèse de récurrence :
u n 0 et v n 0 , donc u 2n 0 , v 2n 0 et u n v n 0 Pa
Donc, par définition de u n 1 et v n 1 , il vient :
On
u 2n v 2n
u n 1
et v n 1
0 0
u n vn u n vn
Ceci assure que Pn 1 est vraie. 5.
D’après le principe de récurrence, on peut conclure que, pour tout entier naturel n non nul, va
on a :
MATHÉMATIQUES
un 0 et v n 0
T echnologique
4/13
C ORRIGÉ
u n vn u n vn u n vn
Donc les suites u n n1 et v n n1 sont décroissantes.
Les suites u n n 1 et v n n 1 sont décroissantes et minorées par 0, d’après la question 2 ; donc
les suites u n n1 et v n n 1 sont convergentes, d’après le théorème de la convergence
monotone.
(6) u=u^2/(u+v)
(7) v=v^2/(a+v)
T echnologique
5/13
6.a. Au départ, s est une matrice ligne à n colonnes ne contenant que des 1 ; pour chaque Do
valeur de l’entier naturel k comprise entre 2 et 10, l’instruction (9) remplace le k-ième terme
ESCP de s par u k , et puisque le premier terme de s vaut u1 1 , la variable s contient l’issue du
Europe
programme les valeurs u1 , u 2 ,… un .
Ai
La variable y contient l’issue du programme les valeurs u1 , u1 u 2 ,…, u1 u 2 u n .
b. L’instruction plot2d(x,y) de la ligne (15) relie par des segments les points de coordonnées 2.
k
C ORRIGÉ
lorsque k tend vers , c’est-à-dire conjecturer que la série u
i 1
i est convergente et que On
EXERCICE 3 Et
1. f est continue sur , 1 , 1, 0 , 0,1 et sur 1, comme fonction constante sur
chacun de ces intervalles ; de plus, f admet des limites finies à gauche et à droite en 1 , 0 et
1, puisque : Do
1 a 1 a
lim f x lim 0 0 et lim
f x lim
x 1 x 1 x 1 x 1 2 2
1 a 1 a 1 a 1 a
lim
f x 0
x lim
et lim
f x 0
x lim
x 0 2 2 x 0 2 2
1 a 1 a So
lim
f x lim et lim f x xlim
0 0
x 1 x 1 2 2 x 1 1
f x 0 0
1
Pour tout réel x appartenant à 1, 0 , on a, puisque a 1 : On
2
1 a
x
f 0
2
1 Et
Pour tout réel x appartenant à 0,1 , on a, puisque 1 a :
2
1 a
fx 0
2
Donc f est positive ou nulle sur . Do
1
f x dx
et
1
f x dx convergent et valent :
1 1
f
x dx
0dx
0 et 1
x dx
f
0dx
1
0
On a :
Pu
MATHÉMATIQUES
0 0 1 1
1 a 1 a 1 a 1 a 1 a 1 a
1
f x
dx
1 2
dx
2
0
1
2
et
0
f x dx
0 2
dx
2
1
0
2
T echnologique
6/13
Donc f x dx converge et vaut :
1 0 1 1 a 1 a ESCP
f x dx f x dx f x dx f x dx f x dx 0 0 1 Europe
1 0 1 2 2
Ainsi f est bien une densité de probabilité.
C ORRIGÉ
E X xf x dx
1
xf x dx et xf x dx convergent et valent :
1
1 1
xf
x dx
0dx 0 et x dx
xf
0dx 0
1 1
On a :
0 0 0 0
1 a 1 a 1 a x2 a 1
1
xf x dx
1 2
xdx
2 1
xdx
2 2 1 4
Et :
1 1 1
1 a 1 a 1 1 a x2 1 a
0
xf x dx
0 2
xdx
2 0
xdx
2 2 0 4
Donc xf x dx converge, et on a :
1 0 1
E X xf x dx xf x dx xf x dx xf x dx xf x dx
1 0 1
a 1 1 a a
0
4 4 2
Sous réserve de convergence, on a :
E X 2 x 2 f x dx
1
x 2 f x dx et x 2 f x dx convergent et valent :
1
1 1
x 2 f
x dx
0dx 0 et x dx
x 2f
0dx 0
1 1
On a :
0 0 0 0
1 a 2 1 a 1 a x3 1 a
1
x 2f x dx
1 2
x dx
2 1
x 2 dx
2 3 1 6
Et :
1 1 1
1 a 2 1 a 1 2 1 a x3 1 a
0
x 2 f x dx
0 2
x dx
2 0
x dx
2 3 0 6
Donc x f x dx converge, et on a :
2
E X 2 x 2 f x dx x 2f x dx x 2 f x dx x 2f x dx
1 0 1
x 2f x dx
1 0 1
1 a 1 a 1
0
6 6 3
Puisque E X 2 existe, V X existe et d’après la formule de Koenig-Huygens, on a bien :
MATHÉMATIQUES
T echnologique
7/13
2
1 a 1 a 2 4 3a 2
E X 2 E X
2
V X
ESCP 3 2 3 4 12
Europe X1
3. Par définition de la fonction de répartition FX de X, on a, pour tout réel x :
x
FX x f t dt
Co
On a donc, pour tout réel x de , 1 :
C ORRIGÉ
kc
x
X x
F
0dt
0
Et pour tout réel x de 1, 0 :
x 1 x
Il e
1 a 1 a 1 a
FX x
f t dt
0dt
1 2
dt 0
2
x 1 x 1
2
Et pour tout réel x de 0,1 :
x 0 x c.
1 a 1 a 1 a 1 a
FX x f t dt f t dt
0 2
dt FX 0
2
x
2
2
x Bi
Et pour tout réel x de 1, :
x 1 x 1 a 1 a
FX x
f t dt f t dt FX 1
0dt 0 1 So
1 2 2
Ainsi a-t-on déterminé que :
0 si x 1
Pu
1 a
x 1 si 1 x 0
FX x 2
1 a 1 a x si 0 x 1
Il e
2 2
1 si x 1
E Y n
2
n
k 1
a 2 a
n a
2 n 2
va
Ceci prouve que la variable aléatoire Yn 2Xn est un estimateur sans biais du paramètre co
a. On
b. Puisque Yn est un estimateur sans biais du paramètre a, son risque quadratique r Yn est :
MATHÉMATIQUES
r Yn V Yn
On a, par propriété de la variance :
T echnologique
8/13
1 n 4 n
r Yn V
Yn V
2X n 4V Xn
4V X k 2 V X k
n k 1 n k 1 ESCP
X1 , X 2 ,… X n étant indépendantes, il vient : Europe
4 n
V Xk
r Yn
n 2 k 1
Comme X1 , X 2 ,… X n suivent la même loi que X, on a, d’après la question 2, pour tout entier
C ORRIGÉ
k compris entre 1 et n :
4 3a 2
V X k VX
12
Il en résulte que :
n
r Yn
4
n2 k 1
4 3a 2 4 4 3a 2 4 3a 2
12
2 n
n 12
3n
c. Puisque Yn est une variable aléatoire à densité admettant une variance, l’inégalité de
Bienaymé-Tchebychev peut s’écrire, étant un réel strictement positif :
V Yn
p Yn E Yn
2
Soit encore, d’après la question 2 :
4 3a 2
p Yn a
3n 2
Puis :
4
1 P Yn a
3n 2
Il en résulte que :
4
P Yn a 1
3n 2
5.a. Comme X1 , X 2 ,… X n suivent la même loi que X, on a, d’après la question 3, pour tout
entier k compris entre 1 et n :
1 1 1 a 1 a 1 2 2a 1 a 3 a
P Xk FX
2 2 2 2 2 4 4
1 1 1
X1 , X 2 ,… X n étant indépendantes, les événements X1 , X 2 ,…, X n sont
2 2 2
indépendants.
Si on appelle succès l’événement « une des variables aléatoires X1 , X 2 ,… X n prend une
1 3 a
valeur inférieure ou égale à », de probabilité , Zn compte le nombre de succès au
2 4
3a
cours de n épreuves identiques et indépendantes, donc Zn suit la loi binomiale n, .
4
On a de même pour tout entier k compris entre 1 et n :
1 1 1 3 a 1 a
P Xk 1 P Xk 1 FX 1
MATHÉMATIQUES
9/13
1 a Pu
Il en résulte, par une argumentation similaire, que Tn suit la loi binomiale n, .
ESCP 4
Europe b. Par linéarité de l’espérance, on a :
2 2
E Wn E 1 Tn Zn 1 E Tn E Zn Il v
n n
3a 1 a
Puisque Zn suit la loi binomiale n, et Tn la loi binomiale n, , il vient :
C ORRIGÉ
4 4
3a 1 a
E Zn n et E Tn n
4 4
Il en résulte que : 1.a
2 1 a 3 a 2 a 1
E Wn 1 n n 1 n 1 a 1 a
n 4 4 n 2 Pa
Ceci prouve que Wn est un estimateur sans biais de a.
c. Puisqu’il y a n variables aléatoires X1 , X 2 ,… X n prenant des valeurs inférieures ou égales à
On
1 1
ou strictement supérieures à , on a :
2 2
Zn Tn n b.
On sait que :
V Zn Tn V Zn V Tn 2Cov Tn , Zn Pa
Il vient donc :
1 vie
Cov Tn ,
Zn
2
V Zn Tn V Zn V Tn
Puisque Zn Tn est constante, on a : Pa
V Zn Tn
0
Puisque Tn n Zn , il vient : Pa
V Tn V Zn
1 V Zn
2
Il en résulte que :
Cov Tn , Zn V Zn Ai
3a
Puisque Zn suit la loi binomiale n, , on obtient enfin :
4
3a 3a 3 a a 1 n a 3 a 1 c.
Cov Tn , Zn
V Zn n 1 n
4 4 16 16
d. D’après la formule V aX b a 2 V X linéarité de l’espérance, on a :
L’
2 4 In
V Wn V 1 Tn Zn 2 V Tn Zn
n n
Il vient donc :
4 4 16
V Wn 2 V Tn V Zn 2Cov Tn , Zn
2 V Zn V Zn 2V Zn
2 V Zn 2.a
n n n
On a donc :
16 3 a a 1 3 a a 1
MATHÉMATIQUES
16 b.
V Wn V Zn n
n2 n2 16 n
T echnologique
10/13
r Wn V Wn
3 a a 1 ESCP
n Europe
Il vient donc :
lim r Wn lim
3 a a 1 0
n n n
C ORRIGÉ
EXERCICE 4
1.a. Une exponentielle étant toujours strictement positive, on a bien, pour tout x de 0,1 :
2
0 e x
Par croissance de la fonction exponentielle, on a, pour tout x de 0,1 :
2
x 2 0 x 2 0 e x e0
1
On a bien établi, pour tout x de 0,1 , l’encadrement :
2
0 e x 1
b. On a, pour tout entier naturel n, par définition de I n :
1
I n x n e x dx
2
Par multiplication de l’inégalité de la question précédente par x n , positif ou nul sur 0,1 , il
vient, pour tout x de 0,1 :
2
0 x n e x x n
Par positivité de l’intégrale d’une fonction positive sur le segment 0,1 , il vient :
In 0
Par intégration d’inégalité sur le segment 0,1 , il vient :
1
x 0,1 x n 1 1
2 1 1
0 x e dx 0 x
n x2
x n e x x n
In n
dx
n 1 0 n 1
Ainsi a-t-on, pour tout entier naturel n :
1
0 In
n1
c. On a :
1
lim 0 0 et lim
0
n n 1 n
2.a. On a :
x 0,1 f ' x 2xe x
2
MATHÉMATIQUES
b. Par définition, on a :
1
I1 xe x dx
2
T echnologique
11/13
1 2
D’après la question précédente, la fonction f est une primitive de la fonction x xe x
2
ESCP
sur 0,1 , donc il vient :
Europe Do
1
1 1 x2 1 1 1 1
0 xe dx
x2
I1 2 e e 1
0 2 2 2 2e
Hé
C ORRIGÉ
Calculons I n 2 à l’aide d’une intégration par parties, en posant, pour tout réel x de 0,1 :
u x x n 1 u ' x
n 1 x n On
1 2
v ' x xe x v x e x
2
2
u, v, u ' et v ' étant continues sur 0,1 , il vient :
1 1 1 On
1 2 1 2
x n 2e x dx x n 1e x n 1 x n e x dx
2
In 2
0 2 0 0 2
1 1 n 1 1 n x 2 n 1 1
2 0
e x e
dx I n Ce
2 2 2e
Ainsi a-t-on, pour tout entier naturel n : D’
n +1 1
In 2 In
2 2e
b. Le résultat de la question précédente peut s’écrire :
n 1 1 1 1 b.
In 2 In 2In 2 nIn In nI n 2I n 2 In
2 2e e e l’e
Il vient donc :
1 1
lim
nI n lim 2I n 2 I n
n n
e e
Car, d’après la question 1.c, on a : c.
lim I n lim In 2 0 en
n n
u n
1 1
2 2e k 0
1
k!
Initialisation :
MATHÉMATIQUES
12/13
u 0
I1
0!
I1
1 1
2 2e
1 1
et
2 2e k 0
1 1 1 1 1 1
k! 2 2e 0! 2 2e ESCP
Donc on a bien : Europe
0
u 0
1 1
2 2e k 0
1
k!
Hérédité :
C ORRIGÉ
On suppose Pn vraie, pour une valeur de l’entier naturel n, c’est-à-dire :
n
u n
1 1
2 2e k 0
1
k!
On montre que Pn 1 est vraie, c’est-à-dire :
n 1
u n 1
1 1
2 2e k 0
1
k!
On a, d’après la formule du début de cette question et l’hypothèse de récurrence :
1 1 1 1 n 1 1 1 1 1 n 1 1
u n 1
un
2e n 1 ! 2 2e k 0 k! 2e n 1 ! 2 2e k 0 k!
Ceci assure que Pn 1 est vraie.
D’après le principe de récurrence, on peut conclure que, pour tout entier naturel n, on a :
n
un
1 1
2 2e k0
1
k!
b. Il résulte de la définition de u n et de la deuxième égalité de la question précédente,
l’expression suivante de I 2n 1 en fonction de n sous forme de somme :
1 1 n 1 n! n! n 1
I
2n 1 n!u
n n!
2 2e
k 0
k! 2 2e
k0
k!
c. En remplaçant n par 2k 1 dans l’égalité obtenue à la question 3.a, on obtient, pour tout
entier naturel k supérieur ou égal à 1 :
2k 1 1 1
I 2k 1 2 I2k 1
2 2e
Soit encore, pour tout entier naturel k supérieur ou égal à 1 :
1
I 2k 1 kI 2k-1
2e
Le programme ci-dessous initialise I à la valeur de I1 en ligne (2) ; compte-tenu de la relation
précédente, il suffit donc de compléter la ligne (4) comme suit, afin que le programme calcule
et affiche la valeur de I 2n 1 pour une valeur de n entrée par l’utilisateur :
(4) I=k*I-1/(2*%e)
MATHÉMATIQUES
T echnologique
13/13
S UJET
MATHÉMATIQUES
Durée : 4 heures.
S
UJET
MATHÉMATIQUES
2/4
T echnologique
ESC
3/4
MATHÉMATIQUES
4/4
MATHÉMATIQUES
T echnologique
ESC
C ORRIGÉ
Par Bernard Delacampagne, professeur de mathématiques au lycée
CORRIGE ESC T Michelis, à Amiens.
Madeleine- ANNEE 2017 Pu
Exercice 1
C ORRIGÉ
P 1 P 2
3.a. Montrons par récurrence la propriété Pn , définie pour tout entier naturel n, par :
P 1A n P Ln
Initialisation : Lo
P0 est vraie car on a :
P 1A 0 P P 1IP P 1P I L0
Hérédité :
On suppose Pn vraie, pour une valeur de l’entier naturel n, c’est-à-dire :
Ai
P 1A n P Ln e.
On montre que Pn 1 est vraie, c’est-à-dire :
P 1A n 1P Ln 1 Il r
On a, d’après l’hypothèse de récurrence et la question précédente :
P1 n 1
A P P 1 n
A AP P 1A n PP 1AP Ln
L Ln 1
MATHÉMATIQUES
P 1 A n P Ln
b. Les calculs donnent :
1 2 0 1 0 0 0 2 0
J L I 0 1 2 0 1 0 0 0 2
0 0 1 0 0 1 0 0 0
Puis :
1/11
0 2 00 2 0 0 0 4
2
J JJ 0 0 2 0 0 2 0 0 0
ESC
0 0 00 0 0 0 0 0
Puis, en notant 0 la matrice nulle d’ordre 3 :
0 0 4 0 2 0 0 0 0
3
J 2
J J 0 0 0 0 0 2 0 0 0 0
C ORRIGÉ
0 0 0 0 0 0 0 0 0
c. Il résulte de la définition de J que :
L J I
Puisque J et I commutent, la formule du binôme de Newton donne, pour tout entier naturel n :
n n n
n k n k n k n k
L J I
n n
J I J I J
k k k
k 0 k 0 k 0
Il résulte de la question précédente que, pour tout entier naturel k supérieur ou égal à 3 :
J k J k
3 3
J J k 3
0 0
Il en résulte que, pour tout entier naturel n supérieur ou égal à 2 :
2
0 1 00 0 1 0 1 2n
Puis que, pour tout entier naturel n :
T echnologique
2/11
0 0 1 0 1 0 1 0 0 b.
An PL
n 1
P 1 2n 2n n 1 0 0 1
2n n 1 1 2n lig
ESC 0 1
2n 1 0 0 2n 0 1
En
l’in
4.a. L’égalité u n 1 u n , pour tout entier naturel n non nul , assure que la suite u n n1 est une c.
suite constante. de
C ORRIGÉ
w 2 n 1 0 1 2 2 n 1 2
n Pu
Ainsi a-t-on, pour tout entier naturel n non nul :
v n 2 n 1 n 2 4 n 1 2 n 1 n 2 2 2n n 1
Ai
Et :
w n 2 n 1 2 2n 2 2 2n d.
do
5. a. Afin que soit mémorisée dans le variable A la matrice A, la ligne 1 doit être complétée
MATHÉMATIQUES
comme suit :
A=[1 0 0;0 1 2;2 0 1]
T echnologique
3/11
C ORRIGÉ
v(i)=X(3)
Exercice 2
1.a. On a :
lim
g x lim xe x 1
x x
Car :
lim x et lim e x
x x
g' x 0
Donc le tableau des variations de g est le suivant :
x 0
g'
g
1
c. g est continue sur 0, (comme produit et différence de fonctions continues sur 0, )
et strictement croissante sur 0, (d’après la question précédente), donc g réalise une
bijection de 0, sur g 0, g 0 , lim g x 1, .
x
Puisque 0 appartient à 1, , l’équation g x 0 admet une unique solution dans
0, .
On a :
g 0 1 g 0 g 1 e 1
Puisque g est croissante sur 0, , il vient :
0 1
Ainsi appartient à 0,1 .
d. Puisque g est strictement croissante sur 0, et que g 0 , le signe de g x est
donné par le tableau :
MATHÉMATIQUES
x 0
g x 0
T echnologique
4/11
2.a. On a : 4.
lim
f x lim e x ln x
x 0 x 0 sui
ESC
Car :
lim e x 1 et lim ln x
x 0 x 0
On a :
e x ln x
lim f x lim e x ln x lim x
C ORRIGÉ
x x x
x x
Car, par croissance comparée :
ex ln x
lim et lim 0
x x x x
b. On a, pour tout réel x de 0, :
1 xe x 1 g x
f ' x ex
x x x
Puisque x 0 sur 0, , f x est du signe de g x sur 0, ; il résulte de la question
'
1.d que le tableau des variations de f sur 0, est le suivant :
x 0
f' 0
1.
f
f l’e
c. On a : pa
1
g 0 e 1 0 e 1 e
1
Donc le réel vérifie e .
2.
Il en résulte que :
1 1 1
A
f e ln ln ln e
3.a. On sait, d’après la question 2.b, que, pour tout réel x de 0, :
1
f ' x
ex
x
Par dérivation, il en résulte que, pour tout réel x de 0, :
1 1
f '' x e x 2 e x 2
x x
1
b. Puisque e x 0 et 0 sur 0, , on a, pour tout réel x de 0, :
x2
1 3.
MATHÉMATIQUES
f '' x e x 2 0
x
Donc f est convexe sur 0, .
T echnologique
5/11
4. La représentation graphique de f dans un repère orthonormé 0,i, j d’unité 2 cm est la
suivante :
ESC
C ORRIGÉ
o
Exercice 3
1
a n 1 a n
3
T echnologique
6/11
1
Ceci prouve que la suite a n n est une suite géométrique de raison q , et il vient donc,
3 c.
ESC pour tout entier naturel n : sup
n
1 1
an a
0q
n
1 n
3 3
4.a. On a, par définition de v n et d’après les questions 2 et 3, pour tout entier naturel n :
C ORRIGÉ
7.a
2 1 1
3n 1 b n 1
v n 1 3n 1 a n b n
2 3n a n 3n b n
2 3n n 3n b n
2 vn au
3 3 3
Ceci prouve que la suite vn n est arithmétique de raison 2. pa
b. Puisque la suite v n n est arithmétique de raison r 2 , on a, pour tout entier naturel D’
n:
v n v 0 nr 30 b 0 2n 30 0 2n 2n
Et,
Par définition de v n , il vient, pour tout entier naturel n :
v 2n
bn nn n
3 3
On
5. A n , Bn , Cn étant un système complet d’événements, on a, pour tout entier naturel n :
a n b n cn 1
b.
Il en résulte, pour tout entier naturel n :
1 2n le
cn 1 a n b n 1 n n niv
3 3
Il vient donc : X1
1 2n c. O
lim c
n lim 1 n n 1
n n
3 3
1 X1
En effet, puisque 1 1 , on a :
3
n
1 1
lim lim
0
n 3n n 3
Et :
ln n
n eln n n ln 3
1.a
lim eln n n ln 3 lim e
n
lim n lim
0
n 3 n e n ln 3 n n
Car :
ln n
lim n , lim 0 et lim e x 0 b.
n n n x
Cette limite signifie qu’on est presque certain d’arriver au sommet de la cage en un do
nombre fini d’étapes. en
b. L’enfant ne peut atteindre le sommet C à l’instant n que s’il était au sommet B à l’instant
n 1 et au sommet C à l’instant n, donc, pour tout entier naturel n supérieur ou égal à 2,
on a :
T echnologique
7/11
X n Bn1 Cn
c. Il résulte de la question précédente et de la question 4.b que, pour tout entier naturel n
supérieur ou égal à 2, on a : ESC
2 n 1 2 4 n 1
P X n
P Bn 1 Cn P Bn 1 PB Cn
n 1
3n 1 3 3n
C ORRIGÉ
7.a. X1 est le temps d’attente de l’événement « quitter le niveau A », de probabilité p
,
3
au cours de tentatives identiques et indépendantes, donc X1 suit la loi géométrique de
2
paramètre p .
3
D’après le cours, il vient :
X1 *
Et, pour tout entier k de X1 :
k 1
21
p X1 k p 1 p
k 1
=
33
On a enfin :
1 3
E X1
p 2
b. X 2 est encore la variable aléatoire égale à l’instant où pour la première fois l’enfant quitte
le niveau B pour arriver sur le niveau C, et comme la probabilité de passer du niveau B au
niveau C est la même que celle de passer du niveau A au niveau B, X 2 suit la même loi que
X1 .
c. On a, par définition de X, X1 et X 2 :
X X1 X 2
X1 et X 2 admettant une espérance, X admet une espérance et on a, par linéarité :
3 3
E X E X1 X 2 E X1 E X 2 3
2 2
Exercice 4
t 1 1 1
I A dt t 1dt 1 1
1 t
1
1 1 t 1 A A
b. f est continue sur ,1 comme fonction nulle et sur 1, comme fonction rationnelle
dont le dénominateur ne s’annule pas ; de plus, f admet des limites finies à gauche et à droite
en 1, puisque :
t 1
t lim
lim f
t 1
0 0 et lim f t lim 1
t 1 t 1 t
f t 0 0
T echnologique
8/11
Pour tout réel t appartenant à 1, , on a, puisque est un réel strictement supérieur à 1:
On
ESC t
f 0
t 1
Donc f est positive ou nulle sur .
1 Et,
f t dt
converge et vaut :
1 1
t dt
f 0dt 0
C ORRIGÉ
D’après la question 1.a, on a, puisque est un réel strictement positif :
4.a
1
lim I A lim 1 1
A A
A
Donc f t dt converge et vaut : La
1
f t dt dt 1
lim
IA 1
t A
1 1
b.
Il en résulte que f t dt converge et vaut : es
1
f t dt f t dt f t dt 0 1 1
1
Donc f est bien une densité de probabilité.
tf t dt
dt lim
J A
1 1 t A 1
Pu
Donc tf t dt converge, ce qui prouve que X admet une espérance et on a :
b.
1
E X
tf t dt
tf t dt tf t dt
0
MATHÉMATIQUES
1 1 1 ind
T echnologique
9/11
x
F x f t dt
On a donc, pour tout réel x 1 :
x ESC
F x 0dt 0
Et, d’après la question 1.a, pour tout réel x1 :
x 1 x
1
F x
f t dt
0dt
t 1
0 Ix 1
dt
x
C ORRIGÉ
1
4.a. La probabilité que la bougie reste allumée en continu plus de deux heures est :
1 1
P X 2 1 P X 2 1 F 2 1 1 2
2 4
La probabilité que la bougie reste allumée entre deux et trois heures est :
1 1 1 1 5
P 2 X 3 F 3 F 2 1 2 1 2
3 2 4 9 36
b. La probabilité que la bougie reste allumée encore une heure, après avoir remarqué qu’elle
est encore allumée au bout de deux heures, est :
1
1 1 2
P X 2 X 3 P X 3 1 F 3 3 4
P X 2 X 3
P X 2 P X 2 P X 2 1 9
4
E Zn E
n
i 1
ln X i
n
i 1
E ln X i
1
n
i 1
1 1 1 1
n
n
1 1
Puisque E Zn , Zn est un estimateur sans biais de .
b. D’après la question 5.c, et par propriétés de la variance, les variables ln Xi étant
MATHÉMATIQUES
indépendantes, il vient :
T echnologique
10/11
1 n 1 n n
ESC
V Zn V
n
i 1
ln X i 2
n
i 1
1
V ln X i 2
n
i 1
1
1
2 n 2
1
n 2 =
n
Puisque Zn est un estimateur sans biais, le risque quadratique de Zn est :
r Zn V Zn =
n
C ORRIGÉ
7. L’instruction mean(log(X)) donne la moyenne des valeurs X 1 , X 2 ,…, X 100 , c’est-
1
à-dire Z100 ; d’après la question 6.a, on peut estimer que 0,33 , et donc que 3 .
D’après la question 2.b, la durée de vie moyenne d’une bougie est E X et on a :
1
3 3
E X
3 1 2
Ainsi la durée de vie moyenne d’une bougie est d’une heure et demie.
MATHÉMATIQUES
T echnologique
11/11
S UJET
La métamorphose est la voie privilégié des théophanies 1, le lieu par
excellence d’accès à l’univers divin. Elle est ce processus par lequel le
monde sacré et le monde profane communiquent ; elle est, plus exactement,
ce moment (momentum : l’instant où tout bascule) où le monde céleste
rappelle au monde sublunaire q u’il existe et lui donne un sens. Or, le sport
est le terrain par excellence des métamorphoses : les athlètes, dans la
compétition, se transforment, mutent. Une mutation qui touche à leur iden-
tité mondaine : ils ne sont plus ceux q u’ils étaient dans le quotidien. Mais
cette mutation n’est jamais naturelle. Les sportifs, dans l’enceinte sacrée
de leur terrain de jeu, semblent être investis d ’une puissance divine qui
toujours apparaît comme l’expression d’un futor divinus et les fait devenir
autres q u’ils ne sont. Étymologiquement, ils sont « enthousiastes » : ils ont les
dieux, ils ont des dieux en eux ou, tout au moins, autour d ’eux. C’est bien
en cela que le sport est un grand pouvoyeur de mythes, l’avatar moderne
des mythologies antiques, et qu’il nous donne le sentiment que notre petit
monde a encore quelque chose à voir avec le Sacré.
Cette métamorphose des athlètes prend des formes diverses. Teddy
Riner, nounours sympathique, est un jeune « bien dans ses baskets », parta-
geant les passions des garçons de sa génération, un individu doux comme
RÉSUMÉ DE TEXTE
la mort (il ne s ’assure pas), il semble lancer un défi aux dieux vers lesquels il
se hisse. Il apparaît dès lors comme un avatar d ’Icare ou de Phaéton, dont il
possède d’ailleurs la blondeur éclatante – qui plus est, un Icare mercantile,
n’hésitant pas à monnayer son talent en tournant dans une publicité pour
une célèbre barre de céréales. Suprême outrage pour les Olympiens qui
vont punir Edlinger, coupable d’hybris : en 1995, il tombe d ’une hauteur
ESC
de 18 mètres. Pourtant, il continue à grimper, ne tenant pas compte de
cet avertissement divin. Les dieux, dès lors, ne seront plus cléments. Le
16 novembre 2012, Edlinger meurt d ’une nouvelle chute – mais il s ’agit cette
fois d’une banale chute d ’escalier, écho navrant à sa chute de 1995 ainsi
qu’à toutes celles qu’ils avait jusqu’alors évitées. Tout semble ici se passer
comme si les dieux jaloux avaient pris un malin plaisir à abattre Edlinger en le
punissant sur le mode carnavalesque par où il avait pêché. Nous ne pouvons
nous empêcher d’établir entre les différents épisodes de la vie d’Edlinger
de mystérieuses connexions. Comment croire que sa chute d’escalier soit
un banal accident domestique ? Comment ne pas y voir autre chose q u’un
évènement fortuit ? Comment ne pas lire cette histoire comme un mythe ?
Tous les grands évènements sportifs peuvent s ’interpréter, ou mieux,
être ressentis de manière similaire. Pensons par exemple à la fameuse demi-
finale disputée par Federer et Djokovic en 2011 à l’US Open. Federer mène
dans le dernier set 5-3, 40-15, service à suivre. Il a pour ainsi dire partie
gagnée. Le champion suisse sert une première balle de grande qualité…
mais Djokovic retourne de manière fabuleuse : un coup droit décoché
à l’aveugle, qui laisse Federer sans réaction. En un sens, il y a quelque chose
de totalement irrationnel, de fondamentalement inacceptable, au regard
des lois du tennis classique, dans ce retour de Djokovic, dans sa réussite,
dans son audace – « Pour moi, c’est dur de comprendre que l’on puisse
faire ça sur une balle de match » –, dira Federer, dépité et dubitatif, après la
rencontre. Mais cette audace n’en est pas tout à fait une, tant le retour du
Serbe ressemble à un aveu de désespoir, un véritable aveu d’impuissance.
Ce coup n’est est pas moins couronné de succès ! Comme si brutalement
les dieux avaient décidé de se mettre alors du côté de « Nole », à l’instar des
divinités de L’illiade, qui font dévier des flèches de leur trajectoire, moins
pour assurer la victoire de leur champion, en réalité, que pour terrasser celui
qu’ils veulent voir défait. Dans ce coup de Djokovic, c’est bien la jalousie
des dieux qui s ’exprime. Federer est comme victime de ce fameux phtonos4
divin dont nous parlions déjà plus haut au sujet d ’Edlinger. Trop puissant,
trop fort. Au moment où il touche à l’Empyrée, le Suisse retombe brusque-
ment, frappé en plein vol. Il ne se remettra pas de ce « coup du destin »
RÉSUMÉ DE TEXTE
des dieux, dont Djokovic, ici, apparaît comme le simple instrument. Les
explications psychologiques pèsent peu, face à l’évidence métaphysique
d’une vengeance divine.
T echnologique
RÉSUMÉ DE TEXTE
T echnologique