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Méthode de Ferrari

La méthode de Ferrari imaginée et mise au point par Ludovico Ferrari (1540) permet de résoudre par
radicaux les équations du quatrième degré, c'est-à-dire d'écrire les solutions comme une combinaison
d'additions, soustractions, multiplications, divisions, et racines carrées, cubiques et quartiques constituée à
partir des coefficients de l'équation. Elle fournit pour les quatre solutions, sous une apparence différente, la
même formule que celle des méthodes ultérieures de Descartes (1637) et de Lagrange (1770).

Sommaire
Principe de la méthode
Mise en œuvre
Notes références
Voir aussi

Principe de la méthode
1
On ramène d'abord l'équation (en divisant par le coefficient dominant puis en translatant la variable de façon
à éliminer le terme de degré 3) à une équation de la forme

consiste à remplacer ensuite le monôme z4 par le polynôme


2, 3
Le point central de la méthode
(z2 + λ)2 – 2λz2 – λ2, paramétré par λ, et à trouver une valeur de λ convenable, qui permette d'écrire
z4 + pz2 + qz + r comme une différence de deux carrés donc, via une identité remarquable, comme un
produit de deux polynômes du second degré.

préfèrent commencer par une complétion du carré, z4 + pz2 = (z2 + p/2)2 – p 2/4 , ce
4, 5
Certains auteurs
6
qui leur permet de présenter la méthode de Ferrari avec un autre paramètre (u = λ – p/2 ), égal à la moitié de
celui de Descartes et Lagrange (y = 2λ – p ).

Mise en œuvre

Le terme (2λ – p)z2 – qz + λ2 – r, vu comme polynôme en z, s'écrit sous forme d'un carré si et seulement
si son discriminant, q 2 – 4(2λ – p)(λ2 – r), est nul.

On résout donc l'équation correspondante, appelée cubique résolvante (en) :

,
,

en utilisant l'une des méthodes classiques de résolution d'une équation de degré 3.


En choisissant une solution λ0, puis a 0, b 0 (éventuellement complexes) tels que :

l'équation initiale devient :

ou encore :

ce qui équivaut à l'annulation d'un des deux facteurs :

Chacune de ces deux équations fournit deux valeurs pour z, soit quatre valeurs en tout.

7
Presque tous les auteurs excluent implicitement le cas où 2λ0 – p est nul (qui conduirait à une division par
a0 = 0 dans la définition ci-dessus de b0). Mais dans ce cas, q = 0 donc l'équation z4 + pz2 + qz + r = 0
8
est simplement une équation bicarrée .

Pour des exemples, voir la leçon sur Wikiversité (lien ci-dessous) et ses exercices.

Notes références
1. Cette étape préalable ne simplifiant pas la suite, certains auteurs s'en dispensent : voir Joseph-
Alfred Serret, Cours d'algèbre supérieure, 1854, 2e éd. (1re éd. 1849) (lire en ligne (https://book
s.google.com/books?id=g3RaAAAAcAAJ&pg=PA233)), p. 233-237, (en) John Hymers (en), A
Treatise on the Theory of Algebraical Equations, Deighton, Bell, 1858, 3e éd. (lire en ligne (http
s://books.google.com/books?id=6H8h6QNTeGYC&pg=PA106)), p. 106-107, ou la fin du
chapitre « Méthode de Ferrari » sur Wikiversité (lien ci-dessous).
2. Daniel Perrin, « Une vision géométrique de la méthode de Ferrari […] » (https://www.math.u-ps
ud.fr/~perrin/CAPES/algebre/Ferrari.pdf), sur Département de mathématiques d'Orsay.
3. (en) Jean-Pierre Tignol, Galois' Theory of Algebraic Equations, World Scientific, 2001 (lire en
ligne (https://books.google.com/books?id=hO6HYckIYxsC&pg=PA24)), p. 24.
4. Tignol 2001, p. 22-23.
5. (en) A. G. Kurosh (trad. du russe), Higher Algebra, Mir, 1980 (1re éd. 1972) (lire en ligne (https://
archive.org/stream/in.ernet.dli.2015.448862/2015.448862.Higher-Algebra#page/n231/mode/1u
p/search/quartic)), p. 231.
6. Tignol 2001, p. 24.
7. À l'exception, au moins, de Tignol 2001, p. 24.
8. Pour plus de détails sur le cas q = 0 , voir par exemple cet exercice corrigé sur Wikiversité.

Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :

Méthode de Ferrari, sur Wikiversity

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