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LE CONSULAT ET L’EMPIRE

La publication de la nouvelle Constitution le 15 décembre 1799 (an VIII), préparée par les Consuls provisoires
(Bonaparte, Sieyès et Ducos), fut accompagnée d’une proclamation qui s’achevait par ces mots : « Citoyens, la
Révolution est fixée aux principes qui l’ont commencée. Elle est finie ». La proclamation du Consulat se place
ainsi à la fois dans la prolongation de la Révolution française en considérant comme acquis les principes de 1789
mais aussi dans une volonté de sortir des incertitudes des dix premières années de celle-ci. Cependant, Napoléon
Bonaparte impose progressivement un nouveau pouvoir personnel et héréditaire. Le Consulat conserve
l’apparence d’une République mais l’essentiel des pouvoirs sont aux mains du Premier Consul. Les idéaux de
1789 semblent s’éloigner avec l’instauration de l’Empire, en 1804, même si le nouveau chef d’État affirme dans
la première phrase de la Constitution de l’an XII qui fonde ce régime impérial : « Le gouvernement de la
République est confié à un empereur. »

L’objectif politique de Napoléon devenu Empereur est de réconcilier l’ancienne et la nouvelle France. Napoléon
réorganise la société et l’État en imaginant de nombreuses institutions toujours en place aujourd’hui. Issu d’un
coup d’État, ce pouvoir autoritaire cherche à se légitimer en renouvelant les élites après la fracture
révolutionnaire. Les années de troubles laissent ainsi place à une société globalement pacifiée. Mais la volonté
de diffuser les idéaux de la Révolution française et l’ambition démesurée de Napoléon conduisent la France dans
un état de guerre quasi permanent de 1792 à 1815. La puissance militaire avait permis à Napoléon Bonaparte de
s’imposer à la tête de l’État puis de l’Europe. La multiplication des ennemis et leur coalition sont à l’origine de
sa chute.

1. RETROUVER L’UNITE DERRIERE UN POUVOIR AUTORITAIRE

1.1. Le Consulat de l’héritage de la révolution à l’apparence de la République.

Les principes de la citoyenneté et de la souveraineté nationale sur lesquels veut s’appuyer Bonaparte sont
réaffirmés. Le suffrage universel masculin est rétabli et permet d’élire de manière très indirecte des représentants
mais pour finir c’est le Sénat dont les membres sont choisis à vie par le premier consul qui désigne les membres
des assemblées législatives (Tribunat et Corps législatif). Le peuple ne désigne donc pas directement ses
représentants qui se retrouvent dépourvus de toute légitimité populaire.

Afin de valider cette Constitution un plébiscite est organisé et permet aux citoyens de donner directement leur
avis : ainsi la Constitution est adoptée par les Français à la suite d’un plébiscite mais les chiffres sont truqués
afin de laisser croire à une participation massive des citoyens. Le Consulat se présente aussi comme une
république en conservant notamment ses symboles : le drapeau tricolore, le calendrier républicain ou encore la
Marseillaise. Cependant, il s’agit bien d’un régime autoritaire tant il encadre la souveraineté nationale et
concentre les pouvoirs dans les mains de Bonaparte. En effet, cette Constitution ne fut pas discutée et établie par
une assemblée élue, la déclaration des droits n’apparaît plus en préambule et favorise la concentration des
pouvoirs aux mains du premier consul. Celui-ci s’impose comme le véritable maître du pouvoir, les deux autres
consuls ne font que le seconder. La Constitution de l’an VIII lui donne un rôle considérable : le premier consul
est le véritable chef de l’État. Seul, il possède l’initiative des lois, ce qui est contraire à toute la tradition
révolutionnaire ; il propose et promulgue les lois, nomme et révoque les ministres, les membres du Conseil
d’État et tous les fonctionnaires. Le pouvoir législatif se retrouve affaibli car émietté entre plusieurs assemblées.
Le Conseil d’État nommé par le Premier consul, prépare les lois, le Tribunat les discute sans les voter, le Corps
législatif, les vote sans en débattre. Le Sénat vérifie la conformité des lois avec la Constitution. Le suffrage
universel masculin est certes rétabli mais est ainsi largement vidé de sa substance.

1.2. Le retour d’un pouvoir dynastique : l’Empire

Entre 1800 et 1802, Bonaparte s’emploie à mettre fin aux divisions nées de la Révolution française et à ramener
la paix avant d’imposer un pouvoir personnel qu’il place dans la continuité de la révolution.

Le retour à la paix civile passe par différentes mesures. Il permet non seulement le retour des prêtres exilés, qui
avaient refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé et la réouverture de lieux de culte fermés sous
la révolution mais aussi le retour des nobles émigrés. Il s’attache à mettre un terme définitif aux guerres en
Vendée, véritables menaces intérieures pour la France depuis 1793 en promettant le retour d’une tolérance
religieuse. Cette volonté d’un retour à l’unité nationale passe ainsi pour Bonaparte par le retour à une paix et à
une unité religieuse qui s’incarne dans le Concordat en 1801 signé entre le pape Pie VII et Bonaparte.

Dans le même temps, Bonaparte soucieux de continuer son œuvre de pacificateur et soutenu par une large
opinion publique, cherche à établir une paix extérieure durable avec les autres puissances européennes. Il faut
cependant, de nouveau, recourir aux armes pour faire reconnaître aux grandes puissances européennes la
nouvelle France née de la révolution. Battue sur tous les champs de bataille en 1800, l’Autriche signe la paix à
Lunéville le 9 février 1801. L’Angleterre, de plus en plus isolée, accepte de signer le traité de paix à Amiens, le
25 mars 1802, qui met fin à dix années de guerre entre la France et l’Angleterre. Le retour à la paix accroît la
popularité de Bonaparte qui cherche désormais à obtenir un mandat à vie et à modifier la constitution. Un
plébiscite est alors organisé en 1802 et la proposition de Consulat à vie est acceptée par une très large majorité
de citoyens. Une nouvelle Constitution est mise en place le 16 thermidor an X (3 août 1802). Cette dernière
augmente les pouvoirs du premier consul qui peut désormais élire son successeur et conclure des traités de paix
et d'alliance sans demander l'accord du Corps législatif. Cependant, les risques d’un retour monarchique et d’un
complot royaliste restent toujours présents, Bonaparte soucieux alors de réconcilier monarchie et république
pousse à la création de l’Empire. Le Sénat adopte le 18 mai 1804 la nouvelle constitution confiant le «
gouvernement de la république » à Napoléon Bonaparte, Empereur héréditaire. Cette décision du Sénat fut
validée par plébiscite et le Consulat se transforme en Empire héréditaire. Pour asseoir son pouvoir, Bonaparte se
fait sacrer Empereur par le pape Pie VII le 2 décembre 1804, à Paris et non à Reims comme les rois d’Ancien
régime et prend le nom de Napoléon Ier. Si l’Empereur semble renouer avec l’héritage de la monarchie de droit
divin, il affirme également sa fidélité à la République et prête serment de maintenir l’intégrité de celle-ci mais
aussi de respecter certains principes fondamentaux issus de la révolution, tels que l’égalité des droits, ou encore
les libertés.

2. REORGANISATION ET ENCADREMENT DE LA SOCIETE : « LES MASSES DE GRANIT »

2.1. Consolider l’État et clore la période révolutionnaire

Napoléon Bonaparte se place d’abord dans le prolongement des acquis de la Révolution française et entend
construire des bases solides pour la France. Avec le Code civil promulgué en mars 1804, Napoléon entend
unifier le droit français. Celui-ci régit les relations sociales, par exemple entre personnes d’une même famille ou
d’une même ville mais il établit le renforcement de la domination du père ou du mari dans la famille : les
femmes perdent des libertés accordées sous la révolution. Néanmoins, plusieurs acquis révolutionnaires sont
conservés comme le divorce ou l’égalité devant la loi en dépit du rétablissement de l’esclavage dans les colonies
françaises en 1802. Le Code civil est complété par plusieurs autres codes, dont le Code pénal qui régit la justice
en France, mis en place en 1810. La construction d’une administration centralisée se poursuit avec la création en
1799 du Conseil d’État et surtout de la fonction du préfet en 1800.

Nommé par le chef de l’État et en lien direct avec le ministère de l’Intérieur, le préfet représente le pouvoir
exécutif dans un département. Il nomme les maires et les adjoints des communes de moins de cinq mille
habitants et guide l’Empereur dans le choix des autres. Ses tâches sont multiples comme la gestion de
l’Assistance Publique, des prisons, de l’instruction ou encore de l’économie. Il participe à ancrer le pouvoir
impérial en France. Le régime centralise l’enseignement afin de former les nouveaux cadres de la nation : les
lycées sont créés en 1802 et permettent de préparer au baccalauréat dès 1808. Les élèves portent alors un
uniforme et sont soumis à une véritable discipline militaire. Les finances sont réorganisées avec la création de la
banque de France en 1800 qui accompagne également de la mise en place d’une nouvelle monnaie, le Franc
germinal. Le Consulat cherche alors à favoriser la prospérité et la stabilité du pays.

Napoléon Bonaparte entend aussi dépasser les divisions qui ont touché la société française sans qu’il ne s’agisse
pour autant d’un simple retour à l’ordre ancien. Le Concordat, en 1801, a pour objectif de ramener la paix
religieuse et de reconnaître la religion catholique comme la religion de « la majorité des Français ». Le pape
récupère, certes, un certain nombre de droits qu’il avait perdus avec la révolution comme celui d’investir les
évêques et les curés, cependant, c’est au premier consul puis à l’Empereur que revient la mission de choisir les
évêques. Quant aux curés, s’ils sont bien nommés par les évêques, le préfet doit donner son assentiment. Le pape
accepte de déléguer le contrôle de l’Église de France à l’État, c’est ce que l’on appelle le gallicanisme. Napoléon
crée une nouvelle noblesse d’Empire qui intègre à la fois des nobles émigrés mais aussi des révolutionnaires que
la légion d’honneur, créée en 1802, permet de distinguer. Celle- ci permet de récompenser les mérites individuels
aussi bien civils que militaires. Contrairement à la noblesse d’Ancien Régime, l’hérédité n’est donc plus
automatique et l’appartenance à « cette masse de granit » qui doit permettre de stabiliser le nouveau régime,
n’offre pas de privilèges

2.2. Un nouvel encadrement de la société

Napoléon entend faire taire les voix discordantes et limite toutes formes d’opposition. De nombreuses libertés
issues de la Révolution française sont ainsi remises en question. Dès 1800, la censure de la liberté d’expression
est rétablie et nombre de journaux sont ainsi interdits. Des centaines de censeurs impériaux sont nommés pour
examiner journaux et manuscrits. Lorsque Napoléon Bonaparte arrive au pouvoir, il y a soixante-dix journaux à
Paris, deux mois plus tard plus que dix-neuf et à la fin de son régime, il n'y en a plus que quatre. Les préfets,
véritables relais entre le pouvoir centralisé et les départements, ont à charge d’assurer la continuité du
fonctionnement de l’État mais aussi de surveiller la population et son état d’esprit. La police avec à sa tête
Joseph Fouché surveille la population et se modernise. Une police secrète de l’Empire s’organise et met en place
des méthodes modernes d’investigation et de renseignements comme les « indics » ou les « infiltrations ». La
presse, les salles de jeux, les théâtres...sont mis sous surveillance. La police dresse des fiches de suspects et
multiplie les arrestations contre les opposants jacobins ou royalistes. La liberté de circulation est limitée pour les
ouvriers avec le rétablissement du livret ouvrier rendu obligatoire à partir de 1803. Ce dernier est délivré par la
police ou la municipalité, qui suit les ouvriers dans leurs emplois successifs et doit être présenté à chaque patron.
Celui-ci permet ainsi de contrôler les allées et venues d’une grande partie de la population. Un ouvrier sans livret
peut être considéré comme vagabond et être emprisonné.

Il faut dire que les oppositions demeurent en dépit de la volonté de réconciliation affichée par Napoléon. Dès
1800, il échappe à un attentat rue Nicaise à Paris organisé par des Royalistes mais attribué aux Jacobins. Cette
menace justifie pour Bonaparte la consolidation de son pouvoir et une répression policière impitoyable contre
ces derniers. La découverte d’une nouvelle conjuration organisée par les Royalistes entraîne l’arrestation et
l’exécution du duc d’Enghien (21 mars 1804), prince de sang royal suspecté de soutenir celle-ci. Cette nouvelle
menace pousse Napoléon à créer l’Empire considéré comme une prolongation de la Révolution française aux
yeux d’une Europe qui veut rétablir l’ordre ancien.
3.UN ETAT DE GUERRE PERMANENT AU SERVICE D’UNE AMBITION DIPLOMATIQUE

3.1. L’hégémonie française sur l’Europe

Depuis 1792, la France est en état de guerre permanent et doit faire face aux coalitions européennes qui
entendent rétablir l’ordre ancien et mettre fin à l’expérience révolutionnaire française. Ces guerres menées par la
France ont favorisé non seulement la construction de la Nation avec la mise en place de la conscription en 1798
mais aussi la volonté de défendre et d’étendre les principes révolutionnaires nés en 1789 en Europe d’abord dans
les territoires proches (Savoie, Nice, Belgique) puis dans les nouvelles conquêtes sous le Directoire, à partir de
1796, avec la formation des Républiques-sœurs (Pays-Bas, Italie).

À son arrivée au pouvoir, Bonaparte proposa la paix aux adversaires de la France mais l’Angleterre et l’Autriche
refusèrent cette main tendue par celui qu’ils considèrent comme l’héritier de cette France révolutionnaire en
armes. La guerre reprend. La victoire sur les Autrichiens à Marengo en 1800 permet d’arracher la paix l’année
suivante. L’Angleterre, isolée, se résigne à son tour à la paix, c’est le traité d’Amiens du 25 mars 1802. La
France est une République dont le territoire s’étend jusqu’aux « frontières naturelles » – le Rhin et les Alpes –,
entourée d’un glacis de Républiques-sœurs – Pays-Bas, Italie – qui la protègent de tout retour offensif des
monarchies vaincues. Cependant, à peine un an plus tard, la guerre reprend. La « Grande Armée », c’est ainsi
qu’on commence à appeler officiellement l’armée française, placée directement sous le commandement de
Napoléon, se lance dans la préparation du débarquement en Angleterre. Le projet français de création d’un
royaume d’Italie et l’assassinat du duc d’Enghien précipitent la création d’une nouvelle coalition européenne
portée par l’Autriche et la Russie. Le 2 décembre 1805, Napoléon remporte la victoire d’Austerlitz et crée la
confédération du Rhin par laquelle il se proclame le protecteur des petits États de l’Allemagne provoquant
l’entrée en guerre de la Prusse. Les victoires françaises s’enchaînent. L’Empereur peut dès lors redessiner la
carte de l’Europe en Italie. Il confie à sa sœur, Elisa Bonaparte, la république de Lucques et son frère Joseph est
installé comme roi de Naples. Un autre de ses frères, Louis devient roi de Hollande. La reprise des combats
profite même un temps à la France, qui étend son influence vers le sud, lorsque Joseph quitte le trône de Naples
pour accéder à celui de Madrid, en 1808. Le mariage avec Marie-Louise en 1810 offre l’occasion de s’unir avec
la maison d’Autriche. Cette politique dynastique menée par Napoléon semble renouer avec les pratiques de
l’Ancien Régime mais c’est oublier que la Grande Armée est aussi porteuse des idéaux révolutionnaires qui
bousculent toute l’Europe.
3.2. La diffusion des principes révolutionnaires

La Grande Armée est le « fer de lance » des conquêtes napoléoniennes, elle est composée de conscrits et de
contingents étrangers de plus en plus importants qui regroupent plus de vingt nationalités différentes. Elle permet
à la France de dominer le continent européen. Ainsi en 1811, l’Empire apparaît à son apogée, composé de 130
départements et de 45 millions d’habitants, entourés d’États vassaux dirigés par les membres de la famille de
Napoléon et d’États satellites gouvernés par des souverains locaux, mais souvent alliés à la dynastie Bonaparte
par un lien matrimonial : C’est le Grand Empire.

Les lois françaises s’appliquent dans les 130 départements et les États vassaux voient s’appliquer les grands
principes révolutionnaires : des Constitutions sont mises en place, les privilèges et droits féodaux sont abolis, sur
le modèle napoléonien des codes civils se diffusent dans les royaumes d’Italie, de Westphalie ou dans le Grand-
Duché de Varsovie. Pour autant, Napoléon reste pragmatique et n’entend pas créer une unité européenne autour
des acquis de la Révolution française à la différence des propos tenus dans ses mémoires, écrites par son valet de
chambre Las Cases lors de son exil à Saint Hélène entre 1815 et 1821. Pourtant, pour de nombreux Allemands,
Italiens et Polonais, qui voient, passer sous leurs fenêtres – comme le philosophe allemand Hegel à Erfurt, en
1806, « l’esprit du monde à cheval », c’est bien la révolution qui se répand dans toute l’Europe, suscitant les
espoirs d’affranchissement des peuples envers des princes et des rois dont beaucoup sont issus de dynasties
étrangères. La Grande Armée est alors porteuse d’un vaste projet d’émancipation pour certains peuples
européens ; c’est ainsi qu’après sa victoire en 1807 contre la Quatrième coalition européenne (Russie,
Angleterre, Suède et Prusse), Napoléon donne l’indépendance aux Polonais avec la création du Grand-Duché de
Varsovie. Il est indéniable que l’hégémonie française a favorisé la naissance des sentiments nationaux en Europe
y compris parfois en réaction à la présence française.

3.3. Le rejet de la domination français et l’effondrement de l’Empire

La présence française, passés les premiers enthousiasmes, est difficilement supportée. Une pression financière et
humaine s’exerce sur les territoires dominés par la France qui doivent fournir des subsides et des troupes pour les
guerres de l’Empire. Les pillages de la Grande Armée sont dénoncés et favorisent le rejet de la domination
française. Des intellectuels allemands dénoncent, comme Fichte, dans son Discours à la nation allemande (1808),
le vol planifié des œuvres d’art par les Français ou la censure qui s’installe. L’imposition des membres de sa
famille sur les États vassaux est souvent mal supportée. C’est en Espagne que le rejet devient le plus massif. La
volonté de Napoléon d’imposer son frère Joseph sur le trône provoque un soulèvement du peuple madrilène en
mai 1808 massacrant plusieurs centaines de soldats de la Grande Armée avant de subir une terrible répression
menée par Napoléon lui-même, illustrée par le tableau de Francisco de Goya, El très de mayo.

La reprise de la guerre en 1812 et l’invasion de la Russie ouvrent la période des défaites militaires. Même si les
troupes françaises rentrent dans Moscou, la Russie ne cède pas et le piège de l’hiver finit par se refermer sur la
Grande Armée qui perd plus de 450 000 hommes. Une nouvelle coalition européenne se forme et enchaîne les
victoires contre l’empereur affaibli. À la suite de la défaite de Leipzig en 1813, les troupes coalisées (Russes,
Prussiens, Autrichiens) envahissent la France et reprennent les États vassaux. Les coalisés parviennent à rentrer
dans Paris et Napoléon abdique le 6 avril 1814 à Fontainebleau. Le Sénat appelle Louis XVIII, frère de Louis
XVI, à monter sur le trône. Les coalisés accordèrent à l’ex-empereur la souveraineté de l’île d’Elbe pour laquelle
il partit.

Mais la crainte d’un retour de l’Ancien Régime et les maladresses de Louis XVIII poussent Napoléon à revenir
alors que dans le même temps les monarchies et empires européens s’entendent pour restaurer l’ordre
monarchique et assurer un équilibre européen à Vienne. Il débarque en Provence le 1er mars 1815 et fait une
remontée triomphale jusqu’à Paris d’où Louis XVIII s’est enfui. Il ne règne que cent jours en raison de la relance
de la guerre par une nouvelle coalition européenne (Angleterre, Prusse et Autriche). Vaincu à Waterloo en juin
1815, il abdique une second fois et est exilé beaucoup plus loin, sur l’île de Sainte-Hélène où il meurt en 1821.

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