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Méningite du nourrisson : Etude de 44 cas observés au service de Pédiatrie de

l'Hôpital National Ignace Deen Infant Meningitis: A Study of 44 Cases
Observed at the Pediatric Depart...

Article · March 2019

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Sidikiba Sidibe
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Journal de Neurologie-Neurochirurgie-Psychiatrie (www.jnnp.fr ) Vol 01 / N°19 / 2019

Méningite du nourrisson : Etude de 44 cas observés au service de Pédiatrie de l’Hôpital

National Ignace Deen
Infant Meningitis: A Study of 44 Cases Observed at the Pediatric Department of Ignace
Deen National Hospital
BARRY M.C.1,2, DIALLO I.S.2,3, SIDIBE S 4., CAMARA M 1. BAH A.B 1, DIA H.1,2
1- Service de Pédiatrie de l’hôpital national Ignace Deen
2- Université Gamal Abdel Nasser de Conakry
3- Institut de nutrition et de santé de l’enfant
4- Chaire de santé publique de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry

RESUME
Introduction : La méningite est un processus inflammatoire d’origine généralement infectieuse
atteignant les méninges. Les méningites du nourrisson et de l’enfant posent un problème grave
de santé car elles présentent une cause majeure de morbidité et de mortalité. Patients Et
Méthodes : Il s’agissait d’une étude prospective de type descriptif d’une durée de six (06) mois,
allant du 1er Mars 2017 au 31 Août 2017. Résultats : Durant notre étude, nous avons enregistré
322 patients hospitalisés dans le service parmi lesquels 44 cas de méningites ont été retrouvés
soit une fréquence de 13.8%. Le sex-ratio était de 2,2 en faveur des garçons. L’âge moyen de
nos patients était de 9.3 mois avec des extrêmes de 1mois et 24 mois. Les motifs de
consultations ont été dominés par la fièvre qui était présente chez tous nos patients, suivi des
crises convulsives et des vomissements avec respectivement 78,5 % et 56,3%. Vingt-cinq (25)
patients avaient leur calendrier vaccinal à jour, par contre parmi eux seulement 25 % étaient
correctement vaccinés tandis que 53,1 étaient complètement vaccinés. Dans notre études,
31,3% des méningites étaient associées à une rhinopharyngite soit 10 cas, 25 % étaient associés
à une anémie et 15,6 % à un paludisme grave.
L’antibiothérapie a été assurée par la Gentamicine à 93,8 %, la ceftriaxone à 84,4 % et
l’ampicilline à 15,6 %. L’évolution a été favorable chez 22 nourrissons soit une fréquence de
68,8 %, des séquelles ont été noté chez 2 nourrissons soit 6,3% et un nourrisson avait été évacué
soit 3,1 %. La durée moyenne d’hospitalisation dans le service était de 14 jours avec des
extrêmes allant de 3 jours à 25 jours et 62,5 % de nos patients ont eu une durée d’hospitalisation
de 11-20 jours. Conclusion : Les méningites du nourrisson restent encore un problème de santé
publique dans notre contexte.
ABSTRACT
Introduction: Meningitis is an inflammatory process of generally infectious origin reaching
the meninges. Infant and child meningitis pose a serious health problem as they present a major
cause of morbidity and mortality. Patients And Methods: This was a descriptive prospective
study of a duration of six (06) months, from March 1, 2017 to August 31, 2017. Results: During
our study, we recorded 322 patients hospitalized in the service of which 44 cases of meningitis
were found or a frequency of 13.8%. The sex ratio was 2.2 for boys. The average age of our
patients was 9.3 months with extremes of 1 month and 24 months. The reasons for consultation
were dominated by the fever that was present in all our patients, followed by seizures and
vomiting with respectively 78.5% and 56.3%. Twenty-five (25) patients had an up-to-date
immunization schedule, of whom only 25% were correctly vaccinated while 53.1 were fully
vaccinated. In our studies, 31.3% of meningitis were associated with rhinopharyngitis, 10 cases,
25% were associated with anemia and 15.6% with severe malaria. Antibiotic therapy was
provided by Gentamicin 93.8%, ceftriaxone 84.4% and ampicillin 15.6%. The evolution was
favorable in 22 infants with a frequency of 68.8%, sequelae were noted in 2 infants or 6.3% and
an infant was evacuated or 3.1%. The mean length of hospital stay in the ward was 14 days with
extremes ranging from 3 days to 25 days and 62.5% of our patients had an 11-20 day hospital
stay Conclusion: Infant meningitis is still a public health problem in our context.

Revue semestrielle N° 19 / Vol 01 / 2019 45

Journal de Neurologie-Neurochirurgie-Psychiatrie (www.jnnp.fr )
INTRODUCTION
La méningite est un processus
inflammatoire d’origine généralement
infectieuse atteignant les méninges. C’est
une maladie présente dans le monde sous
diverses formes : bactériennes, virales,
fongiques ou parasitaires. Les méningites
du nourrisson et de l’enfant posent un
problème grave de santé car elles présentent
une cause majeure de morbidité et de
mortalité. Leur diagnostic est assez
complexe car les signes cliniques manquent
de spécificité et la distinction entre l’origine
virale et bactérienne n’est pas souvent aisée.
Outre les méningites virales qui sont de
pronostic moins sévère, les méningites
purulentes restent un problème fréquent et
grave en Pédiatrie en raison de leur
incidence de, leur mortalité et de l’évolution
des résistances 1 ; 2.
La méningite virale, bien que bénigne
représente environ 70 à 80% des cas de
méningites dans le monde et la méningite
bactérienne dont l'évolution spontanée est
pratiquement mortelle en représente entre
20 à 25% 3.
Il est estimé qu’environ 90% des cas de
méningite bactérienne sont causées
particulièrement par trois agents pathogènes
: Neisseria meningitidis, Streptococcus
pneumonie et Haemophilus influenzae de
type b 4.
Les méningites de l’enfant représentent
actuellement un problème majeur de santé
publique dans les pays en voie de
développement. Chaque année,
l’Organisation mondiale de la santé
dénombre un million de nouveaux cas avec
une létalité de 10 % 5.
En Guinée, BARRY M, Y et Coll. ont
démontré en 2013 que les tranches d’âge les
plus touchées par les méningites
bactériennes étaient de 1 à 11 mois et 12 à
24 mois avec des fréquences respectives de
42,2% et 25.1% 6.
La fréquence élevée des cas de syndromes
méningés en hospitalisation, le
polymorphisme de la symptomatologie
chez le nourrisson entrainant le retard
Revue semestrielle N° 19 / Vol 01 / 2019
Vol 01 / N°19 / 2019
diagnostic et de prise en charge et l’absence
d’étude antérieure dans le service de
pédiatrie de l’hôpital national Ignace Deen
sur cette tranche d’âge de 1 à 24 mois ont
motivé cette étude dont l’objectif général
était de contribuer à l’amélioration de la
PEC des méningites des nourrissons au
service de Pédiatrie de l’HNID.
MATERIELS ET METHODE
Il s’agissait d’une étude prospective de type
descriptif d’une durée de 6 mois allant de 1er
Mars 2017 au 31 Août 2017 qui a concerné
44 nourrissons admis pour méningite dans
le service de pédiatrie. Tous les nourrissons
admis dans le service durant la période
d’étude, chez qui le diagnostic de méningite
a été confirmé par l’analyse du LCR suivis
dans le dit service ont été inclus dans cette
étude. Les nourrissons admis pour
méningite non confirmée par l’analyse du
LCR et ceux admis pour un autre diagnostic
n’ont pas été inclus dans l’étude.
Cette étude a été réalisée au service
de pédiatrie de l’hôpital national Ignace
Deen. Le service de pédiatrie de l’hôpital
national Ignace Deen situé dans la
commune de Kaloum est un établissement
de référence nationale dans la prise en
charge des maladies infantile en Guinée.
Nous ont servi de supports de collecte des
données, les dossiers des malades, les
registres de consultations et
d’hospitalisations et une fiche d’enquête
individuelle. Le dépouillement a été
manuel. La saisie et l’analyse des données
ont été faites à l’aide des logiciels Word,
Excel (office 2016) et EPI info7.2.1.0. Les
résultats ont été présentés sous forme de
figures et de tableaux, commentés et
discutés par rapport aux données actuelles
de la littérature. Le consentement libre et
éclairé des parents des malades a été
demandé. Les variables étudiées étaient :
épidémiologique (âge, sexe, personne à
charge, provenance) ; cliniques (motifs de
consultations, statut vaccinal, poids de
l’enfant), para clinique (analyse du LCR,
pathologies associé) thérapeutiques
(antibiothérapie, traitement adjuvant, …) et
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Journal de Neurologie-Neurochirurgie-Psychiatrie (www.jnnp.fr )
évolutive (favorable, défavorable). Le
diagnostic est plus difficile et il est évoqué
chez un nourrisson fébrile devant les
troubles du comportement, refus de
s’alimenter, inconsolable, irritable, cri
plaintif lors de la mobilisation, somnolence
inhabituelle, Convulsion généralisée ou
partielle.
L’examen clinique a la recherche d’un
bombement de la fontanelle en position
assise, d’une hypotonie de la nuque, plus
fréquente que la raideur, d’une hypotonie
globale, d’un teint gris et des troubles
vasomoteurs des extrémités.
CONFIRMATION DIAGNOSTIC:
Analyse du LCR :
Une ponction lombaire (PL) doit être
réalisée chaque fois que le diagnostic de
méningite est suspecté. Il existe cependant
certaines contre-indications à cette PL a
savoir la présence de signes d'hypertension
intracrânienne, présence de signes de
décompensation cardiorespiratoire ou de
choc, antécédents ou symptômes
d’hémoragie, signes d'infection au point de
ponction : pyodermite, cellulite, purpura
fulminant. En dehors de ces situations, la PL
ne doit pas être retardée et un traitement
probabiliste adapté à l'âge doit être mis en
route sans délai.
Le recueil du LCR fera l'objet d'une
analyse avec les résultats suivants
*Aspect du liquide.
Le liquide est hypertendu, trouble ou
purulent, il peut être clair en tout début
d’évolution
*Cytologie.
Le nombre de cellules est souvent > 500
el/mm3, constitué de polynucléaires
neutrophiles altérés. La formule peut être
panachée, polynucléaires + neutrophiles, en
début d’évolution ou lorsque la méningite a
été décapitée par une antibiothérapie
préalable.
*Biochimie.
Proteinorrachie élevée > 0,50 g/l.
Glycorachie basse < 2,2 mmol/l ou rapport
glycorachie/glycémie < 0,5.
Revue semestrielle N° 19 / Vol 01 / 2019
Vol 01 / N°19 / 2019
*Bactériologie.
- Examen direct.
Il donne rapidement une orientation : Cocci
gram positif en diplocoque :
Pneumocoque ; Cocci gram négatif :
méningocoque ; bacille gram négatif :
Haemophilus.
- Recherche des antigènes solubles.
Par agglutination des particules de latex
disponible pour méningocoque B,
pneumocoque, Haemophilus type b,
colibacille K1 et streptocoque B.
La sensibilité du test est moyenne, autour de
60%. La négativité ne doit pas exclure le
diagnostic de méningite bactérienne.
- Culture.
Elle est indispensable pour obtenir un
antibiogramme et déterminer les CMI de
l’amoxicilline et des céphalosporines de
3ème génération, notamment dans les
méningites à pneumocoques.
- PCR.
Réalisée en cas de forte suspicion de
méningite bactérienne et d’examen direct
négatif : PCR méningocoque, PCR
pneumocoque ou PCR universelle.
D’autres examens biologiques sont
nécessaires pour estimer la diffusion de
l'infection, sa tolérance et la menace de
complications vitales à savoir les
prélèvements bactériologiques
(hémocultures, recherche d'antigènes
solubles bactériens urinaires streptocoque
B, Pneumocoque) , réaction inflammatoire (
hémogramme, CRP, fibrinémie ) , équilibre
hydro électrolytique ( ionogramme sanguin)
et fonction rénale et Hémostase ( TP, TCA,
taux de plaquettes, recherche d'une
coagulopathie de consommation ) .
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
Dans un contexte aigu, avec une
Proteinorrachie < 1g/l et une glycorachie
normale permet d’évoquer le diagnostic de
méningite virale. En situation d’évolution
subaigu, avec un liquide clair, une élévation
de la Proteinorrachie et une diminution de
la glycorachie le diagnostic peut se discuter
avec une méningite (tuberculeuse,
brucellose, listériose, monocardiose). Sur
un terrain immunodéprimé on peut évoquer
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Journal de Neurologie-Neurochirurgie-Psychiatrie (www.jnnp.fr ) Vol 01 / N°19 / 2019

une méningite à cryptoccoque. Une Tableau I: Caractéristiques sociodémographiques des

nourrissons atteints de méningite/ Sociodemographic
présence significative d’éosinophiles peut characteristics of infants with meningitis
signifier une méningite parasitaire. Effectif Pourcentage (%)
Hémorragique (si PL non traumatique) il (N=32)
oriente davantage vers une hémorragie Sexe
méningée, qui peut être fébrile. L’analyse Garçons 22 69
bactériologique doit tout de même être faite Filles 10 31
dans l’hypothèse rare mais classique d’une
Tranche d’âge
méningite bactérienne hémorragique. Les (ans)
données recueillies sur les patients ont été 1-6 17 53,13
anonymes et confidentielles. L’étude s’est 7-12 7 21,88
déroulée après approbation de la Chaire de 13-18 4 12,5
Pédiatrie de la Faculté de Médecine,
19-24 4 12,5
Pharmacie et Odontostomatologie de
l’Université Gamal Abdel Nasser de Résidence
Conakry et le consentement du chef de Matoto 13 31,1
service de l’établissement retenu pour Ratoma 13 31,1
l’étude. Kaloum 6 18,8
RESULTATS Dixinn 3 9,4
*Méningite du nourrisson Matam 2 6,3
Coyah 1 3,1
Au total, 44 enfants avaient consulté
pour méningite au service de pédiatrie de Sex-ratio : 2,2 Age moyen : 9,3 mois Extrêmes : 1 et 24
l’hôpital National Ignace Deen. Parmi ces mois
enfants, 32 (73%) étaient des nourrissons * Caractéristiques cliniques
alors que (12) 27 % avaient un âge supérieur Tous les nourrissons qui ont consultés
à 24 mois. (100%) avait de la fièvre et 53,1 % avaient
un statut vaccinal complet ; le regard
* Profil des nourrissons atteints de plafonné était le signe le plus rencontré
méningite (36,6%), la rhinopharyngite était rencontrée
Les nourrissons étaient pour la plupart 69 % comme pathologies associées (Tableau II).
de sexe masculin contre 31% de filles, soit
un sex-ratio H/F de 2,2. L’âge moyen était
de 9,3 mois et la tranche d’âge la plus
concernée par la méningite était celle des
nourrissons âgés de 1 à 6 mois (53,13%).
Plus 97 % des nourrissons résidaient dans la
ville de Conakry contre 3 % qui résidaient
hors de Conakry. La personne en charge de
ces enfants était le plus souvent (40,6 %)
des commerçants. (Tableau I)

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Tableau II : Caractéristiques cliniques des nourrissons 25% des LCR non pas pu être analysé
atteints de méningite / Clinical features of infants with
meningitis (Tableau III).
Tableau IV : Caractéristiques des données paracliniques des
nourrissons atteints de méningite / Characteristics of
Caractéristiques cliniques Effectif Pourcentage paraclinical data of infants with meningitis
(%)
Motifs de consultation
Effectif Pourcentage
Fièvre 32 100 (%)
Aspect microscopique du
Crises convulsives 25 78,5 LCR
Trouble 17 53,1
Vomissements 18 56,3
Clair 12 37,5
Diarrhée 13 40,6 Xanthochromique 2 6,3

Pleurs incessants 12 37,5 Hémorragique 1 3,1

Germes
Rhinorrhée 10 31,3
Bacille Gram Négatif 10 31,1
Statut vaccinal
LCR non analysé 8 25
Complètement 17 53,1 Cocci Gram Positif 7 21,9
vacciné
Absence de germes 4 12,5
Correctement vacciné 8 25
Virus 3 9,4
Incomplètement 5 15,6
vacciné
Non vacciné 2 6,3 *Caractéristiques thérapeutiques
Signes physiques Sur le plan thérapeutique, 93,8% de ces
nourrissons avaient reçus comme
Regard plafonné 18 62,5 antibiothérapie la gentamycine ,84,4% le
Hypotonie du cou 16 37,5 ceftriaxone et 15,6% l’Ampicilline ; le
traitement adjuvant qui a été le plus utilisé
Irritabilité 10 31,3
était la corticothérapie á 96,9 %,
Bombement de la 9 28,1 l’association antipyrétique/antalgique a
fontanelle 90,6 % et les anticonvulsivants a 68,8 %.
Pathologie associées
68,8% des nourrissons avait une evolution
Rhinopharyngite 10 31,3 favorable et des séquelles psychomotrice
Anémie sévère 8 25
(3,1%) et une surdité (3,1%) ont été
rencontrés. La majorité de ces nourrissons
Aucune pathologie 6 18,8 avaient une durée d’hospitalisation variant
associée
Accès palustre grave 5 15,6
entre 11 et 20 jours (62,5%) (Tableau IV).

Gastro-entérite aigue 3 9,4

*Caractéristiques biologiques
Sur le plan biologique, l’analyse du LCR
dans son aspect microscopique a mis en
évidence un liquide trouble a 53,1%, un
liquide clair à 37,5 %, un liquide
xanthochromique a 6,3% et 3,1% de liquide
hémorragique. Le germe le plus mis en
évidence étaient le Bacille gram négatif a
31,1 %, Cocci gram positif à 21,9 % et des
virus a 9,4%. 12,5 % des LCR ne
présentaient pas de germes à l’analyse et

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Tableau V : Répartition des enfants selon les données cliniques retrouvée dans notre série fait l’unanimité
dans le service de Pédiatrie de l’HNID pendant la période
d’étude de plusieurs auteurs 9-10.
Effectif Pourcentage L’âge moyen de ces nourrissons étaient de
(%) 9,3 mois avec des extrêmes de 1 mois et 24
Antibiotiques
mois, les tranches d’âges les plus touchées
Gentamycine 30 93,8
Ceftriaxone 27 84,4 étaient celles de 1-6 mois et 7-12 mois avec
Ampicilline 5 15,6 des fréquences respectives de 53,1 % (17
Traitement adjuvant cas) et 21,9 % (4 cas). Zeggai M et coll11 en
Corticothérapie 31 96,9
Antipyrétique / 29 90,6 Algérie en 2015 ont rapporté pour les
Antalgique tranches d’âge de 1-6 mois et 7-11 mois des
Anticonvulsivants 22 68,8 fréquences respectives de 26,39%(19 cas) et
Transfusion sanguine 8 25
Anti palustre 6 18,8
19,44% (14 cas). Ces nourrissons venaient
Anti diarrhéique 3 9,4 majoritairement des communes de Matoto
Traitement martial 3 9,4 et Ratoma avec chacune une fréquence de
Solutés 2 6,3 31,3 % suivi de la commune de Kaloum
Evolution
Favorable 22 68,8 avec 6 cas soit une fréquence de 18,8 %.
Séquelles* 2 6,2 Nos résultats pourraient s’expliquer par le
Evacué 1 3,1 fait que Matoto et Ratoma sont les deux
Décédés 7 21,9
Durée d’hospitalisation
communes les plus grandes.
(jours) Caractéristiques cliniques et para
Inférieur à 10 11 34,4 cliniques
11-20 20 62,5 Les motifs de consultations ont été dominés
Plus de 21 1 3,1
par la fièvre qui était présente chez tous ces
* Séquelles psychomotrice 1 (3,1%) ; nourrissons, suivi des crises convulsives et des
Surdité 1 (3,1%) vomissements avec respectivement 78,5 % et
DISCUSSION 56,3%. Diallo D7 en 2017 à l’HND et K. El Fakiri
Caractéristiques sociodémographiques et Coll8 au Maroc en 2017 ont rapporté des
Cette étude était portée sur 44 enfants fréquences respectives de 100% et 95% de
hospitalisés pour méningite dans le service fièvre comme motifs de consultation. Cette
de pédiatrie l’hôpital national Ignace Deen ; fréquence élevée de la fièvre dans notre étude
32 de ces enfants étaient des nourrissons pourrait s’expliquer par une fréquence élevée
atteints de méningites soit une fréquence des maladies infectieuses et parasitaires chez
de 73%. Ce qui place les méningites au 2e l’enfant en zone tropicale. Vingt-cinq (25)
rang parmi les causes d’hospitalisation patients avaient leur calendrier vaccinal à jour,
après l’accès palustre grave avec une par contre parmi eux seulement 25 % étaient
fréquence de 51.3%. Nos résultats sont correctement vaccinés tandis que 53,1 étaient
comparables à ceux de Diallo D7 en 2017 à complètement vaccinés. Cependant 15,6 %
l’HND qui a rapporté une fréquence de étaient incomplètement vaccinés et 6,3% n’ont
19.56% plaçant les méningites au 2e rang bénéficié d’aucun vaccin. Nos résultats
des motifs d’hospitalisation après le pourraient s’expliquer par la non observance
paludisme grave (52.34%). Ce taux dans du calendrier vaccinal par les mères d’une part
et l’insuffisance de la couverture vaccinale
notre série pourrait s’expliquer par la
d’autre part. Les signes physiques ont été
fréquence élevée des infections de la sphère
dominés par le plafonnement du regard et
ORL et respiratoires. Nous avons noté une
l’hypotonie du cou avec des fréquences
prédominance masculine avec 22 cas soit
respectives de 62,5 % et 37,5 %. Le bombement
une fréquence de 69%, le sexe ratio était de
de la fontanelle a représenté 28,1 %. Barry T6
2,2. Notre résultat est identique à celui de K. dans sa thèse de Doctorat en 2013 à Kankan a
El Fakiri et coll8 au Maroc en 2016 qui a rapporté des fréquences de 21.67% de regard
rapporté une prédominance masculine à plafonné, de 20% d’hypotonie du cou et
67%. Cette prédominance masculine

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Journal de Neurologie-Neurochirurgie-Psychiatrie (www.jnnp.fr )
16.67% de bombement de la fontanelle
antérieure et Kago F et Coll. 12 à Yaoundé en
2004 ont rapporté dans leur étude 31cas de
bombement de la fontanelle soit 52% et 5,26%
d’hypotonie du cou. Cette distribution est plus
ou moins conforme avec celle de la littérature.
L’aspect macroscopique du LCR était trouble
pour 53,1 % des prélèvements, seulement un
seul prélèvement était hémorragique soit une
fréquence de 3,1 %. Nos résultats sont
supérieurs à ceux de K. El Fakiri et Coll8 au
Maroc en 2017 qui ont rapporté une fréquence
de 37% de liquide trouble. La présence dans
notre étude du liquide clair pourrait s’expliquer
par une antibiothérapie préalable ou plus
rarement à un prélèvement précocement fait.
Ce résultat concorde aux données de la
littérature. Dans cette étude, 21 cas de
méningites ont été colligés dont 31,3% à Bacille
Gram négatif, 21,9% à Cocci Gram positif et 3
cas de méningite virale soit une fréquence de
9.4%. Par contre, 8 prélèvements de LCR n’ont
pas été réalisés soit une fréquence de 25%.
Nos résultats sont différents de ceux de K. El
Fakiri et Coll8 au Maroc en 2017 qui a rapporté
47% de méningite virale et 52% de méningite
bactérienne parmi lesquelles le pneumocoque
et l’Haemophilus influenzae B ont représenté
respectivement 51% et 2%. Nos résultats
pourraient s’expliquer par le fait que ces
germes constituent les principales étiologies de
méningites dans notre tranche d’âge. Dans
cette étude, 31,3% des méningites étaient
associées à une rhinopharyngite soit 10 cas, 25
% étaient associés à une anémie et 15,6 % à un
paludisme grave.
Zeggai M et Coll11 en Algérie en 2015 ont
rapporté 7,69% de cas de méningites
associées à un Neuro paludisme et 3,85% à
une Anémie. L’antibiothérapie a été assurée
par la Gentamicine à 93,8 %, la ceftriaxone
à 84,4 % et l’ampicilline à 15,6 %. Elle a été
faite suivant le protocole de prise de la
Méningite du service. Le traitement
adjuvant a consisté en l’administration des
corticoïdes avec une fréquence de 96,9 %
suivi des antipyrétiques/antalgiques et des
anticonvulsivants avec des fréquences
respectives de 90,6 % et 68,8 %. Dans cette
étude, 68,8 % de ces nourrissons n’ont
développé aucune complication, elles ont
Revue semestrielle N° 19 / Vol 01 / 2019
Vol 01 / N°19 / 2019
été marquées par la méningo-encéphalite
avec 8 cas soit une fréquence de 25 % et
l’abcès cérébral avec 2 cas soit une
fréquence de 6,3 %. L’évolution a été
favorable chez 22 nourrissons soit une
fréquence de 68,8 %, des séquelles ont été
noté chez 2 nourrissons soit 6,3% et un
nourrisson avait été évacué soit 3,1 %. Nous
avons enregistré 7 cas de décès soit une
fréquence de 21,9 %. Lamah S. D12 rapporte
une évolution favorable avec une guérison
complète dans 76.47% des cas, par contre
Keita. Y21 rapporte 42 décès soit 22,5% et
5,9% de séquelles, Cette différence est liée
à la précocité de la prise en charge et de
l’antibiothérapie adaptée. Mais il est
important de noter que le taux de séquelles
reste plus élevé en Afrique qu’en Europe
malgré que le résultat des études africaines
montre toujours des taux de séquelles
inférieure à ceux de l’Europe. Les cas de
décès ont essentiellement concerné la
tranche d’âge de 7 à 12 mois avec 6 cas soit
une fréquence de 85,71 %. Nos résultats
sont comparables à ceux de Leno A13 dans
sa thèse de Doctorat en 2015, qui rapporte
la tranche d’âge de 0 à 11 mois a été la plus
touchée par le décès avec 6 cas soit 7,31%.
Koko J et Coll.14 au Gabon ont noté au cours
de leurs études que la majorité de décès
observés, concernait les enfants âgés de
moins d’un an avec une létalité de 26%. La
durée moyenne d’hospitalisation dans le
service était de 14 jours avec des extrêmes
allant de 3 jours à 25 jours et 62,5 % de nos
patients ont eu une durée d’hospitalisation
de 11-20 jours.
CONCLUSION
Les méningites du nourrisson restent encore
un problème de santé publique dans notre
contexte. Les méningites virales sont les
plus fréquentes ; toutefois les méningites
bactériennes sont les plus redoutables. Le
diagnostic est difficile et la prise en charge
thérapeutique n’est pas toujours aisée. Les
complications et les séquelles sont très
fréquentes si le traitement n’est pas vite
instauré et adéquat. Les céphalosporines de
3e génération restent le traitement de choix
en association avec un antibiotique
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 Journal de Neurologie-Neurochirurgie-Psychiatrie (www.jnnp.fr )
glycopeptide (vancomycine) ou de la
famille des aminosides (gentamicine) et une
corticothérapie de courte durée pour éviter
d’éventuelles complications
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Adresse : Dr BARRY Mamadou Ciré : drbarrymckadi08@yahoo.fr ;
Correspondance : Dr BARRY Mamadou Ciré, Assistant-chef clinique au Service de Pédiatrie CHU Ignace Deen ;00224 622 39 45 45 / 664
65 43 62
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