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tériau expérimental nécessaire pour construire
leur science. Lorsqu'au début du XIX. siècle,
John Dalton, à la suite de Lomonossov, non seu-
lement expliqua, mais formula avant même de
les découvrir expérimentalement les rapports
stoechiométriques du composé chimique des subs-
tances, il se fondait sur une certaine conception
des a t o m e s . Il s'agissait là d'un passage des
phénomènes chimiques (p) à l'essence de premier
niveau (E 1 ) : p.4E 1 . Deux tiers de siècle après,
Mendéléev découvrit la classification périodique
des éléments ; c'était le premier pas dans la
pénétration de l'essence des atones, cette der -
nière apparaissant alors comme essence du second
niveau (E2 ) : El .1. 3 ). Ey. Lorsque Thomson découvrit
l'électron en tant que constituant de tous les
atomes, on commença à pénétrer au sein même
d e s at o m e s , à l ' i nt é r i e u r d e l e u r e n v e l op p e
électronique. Cette pénétration se trouva large -
ment réalisée lorsque Nids Bohr, dans le premier
quart du X» siècle, construisit son modèle
atomique et, ce faisant, pénétra non seulement
l'enveloppe électronique mais l'essence physique
de la classification périodique, celle-ci représen -
tant l'essence du troisième niveau (E3) par rap -
port aux deux précédentes découvertes par
Dalton (F4 ) et Mendéléev (E2 ) : Ea _> .r Ey. Lorsque
Rutherford découvrit le noyau atomique en 1911
et provoqua la première transmutation artifi -
cielle d'éléments chimiques (1919), il avait entre pris
de pénétrer une essence encore plus profonde, une
essence de niveau supérieur (F4) qui ne put être
connue que lorsque l'essence inférieure l'a été.
Cc dernier point est compréhensible, puis qu'il
faut d'abord mettre en évidence et con naître
l'essence de l'en veloppe de la chose de pouvoir
appliquer les mêmes opérations à l'es-
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sente du noyau. C'est ce qu'on a pu observer cn
physique atomique. La pénétration du noyau
atomique comme essence du quatrième niveau
(F4) ne se développa largement que lorsque
l'élève de Rutherford. Chadwick. découvrit en
1932 le neutron, comme constituant du noyau
atomique : Ey E 4 . Enfin, ces tout derniers
temps, les physiciens ont commencé à pénétrer
l'essence du neutron et des autres particules
élémentaires, c'est-à-dire une essence beaucoup
plus profonde, d'un niveau supérieur à toutes
cel le s dé cou ve rt es ju sq u'i ci da ns ce ch amp
épistémologique.
Ce cheminement de la connaissance peut être
schématiquement exprimé ainsi :
p v Eb
E —Je E - -fr E
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Les niveaux successifs d'approfondissement
de l'essence revêtent par rapport aux phénomè -
nes un double caractère : primo, on peut mettre
en évidence une essence d un seul et même phé-
nomène (p i ) de plus en plus profonde, et se -
cundo, une essence plus profonde peut être dé-
couverte cn faisant apparaître de nouveaux phé-
nomènes jusque-là inconnus et portant un carac -
tère plus complexe (p2, p3, etc.).
L'histoire épistémologique connaît évidem -
ment un entrelacement, un conditionnement réci-
proque de ces deux voies d'approfondissement de
l'essence phénoménale. C'est pourquoi l'on peut
représenter schématiquement le mécanisme global
qui meut la pénétration d'une essence de plus en
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