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Idées directrices
pour une
phénoménologie
M, gallimard
EDMUND HUSSERL
Idées directrices
pour
une phénoménologie
TRADUIT DE L'ALLEMAND
PAR PAUL RICŒUR
GALLIMARD
Cel ouvrage a initialement paru
dans la «Bibliothèque de Philosophie » en 1950. ·
TOME PREMIER
INTRODUCTION GÉNÉRALE
A LA PHÉNOMÉNOLOGIE PURE
Le tex.te· allemand original
IDEEN ZU EINER REINEN PHAENOMENOLOG!E
UND PHAENOMENOWGISCHEN PHILOSOPHIE
a été publié pour la première lois en 1913 en tirage à, pari
du Jahrbuch für :Philosophie und phànomenolog{sche
Forschung, t, I, édité par E. Huoserl (Max Niemeyer, Halle).
Cette traduction est faite sùr la troisième édition (sans
changement) de 1926', ·
[7] PREMI~RE SECTJON
â Mikel Dufrenne.
l" SECTION.
ldeen / s'ouvre sur un très difficile chapitre de Lo-
giq\)e que Te lecteur peut omettre provisoirement pour
comprendre le mouvement. spirituel de l'œuvre mais 1
L
XVIII IDÉES
n
DIFFICULTÉS D'UNE INTERPRÉTAT/ON D'ENSEMBLE
DES IDEEN
La phénoménologie qui s'élabore dans les Ideen est
incontestablement un idéalisme, et même un idéalisme
transcendantal ; le terme même n'est pas dans les
ldeen, alors qu'il se rencqntre dans les inédits anté-
rieurs, dans Formule und lranszendentale Logik • et
dans les Méditations cartésiennes 1; néanmoins Land-
!. IDEEN,pp. 268-9, 303,
2. Naehwort... p. 4.
3. § 66, Psvc,HOLOG1STISCJf,E:R UND PHA.BNOMRNOLOGISCHEft IDEA.LISMUS,
4. ~ 40 : passage au problème de. l'idéalisme tran.,ce.ndanlal;
§ .(1 : l'e:rplication phénotnénologiqrJe 1JériltJble de l' c Ego cogito>
comme idé.ali:tmr. tmn.•u-tndrmfa1.
XXVI IDÉES
L
XX\'111
III
PAUL RIGŒUR,
ae
1. Les notes (a), (b) a.u bas des pages sont Husserl. Les notes
1. 2. 3. etc. so~t du traducteur-: elles se rapportent aux page ■ de
l'Milion allemand~.
LIVRE PREMIER
INTRODUCTIONGÉNÉRALE
A LA
PHÉNOMÉNOLOGIE
PURE
[1] INTRODUCTION
L____
INTRODUCTION 9
FAIT ET ESSENCE•
être remplies par une perception, par une intuition c sensuelle >
mals par une c intuition catégOriale > ; en un sens large du mot
c voir> (ou .évidence), (pp. 138-139), il y a un c voir> qu'l a la
même fonction ·par rapport a.ux moments non sensibles de ]a
signification que la perception par rapport aux moments sensi-
bles (pp. 142, sq.). Il y a une c perception catégoriale > otr. les
éléments formels .9e donnent en original, en personne. L'idée
d'essence n'exige pas autre chose· (1'bid., pp. 128-156}. -.- Dans
l'introduction à la 2e édition des ETUDES:LOGIQUES, Hua::ierl dé-
clare que si on avait lu et compris cette VJ9 Etude on n'aurait
pu fait tant de contresens sur les IDE:&N.On :ne saurait trop
insister sur l,e caractère n.on métaphysique de la notion d'essence:
elle est Introduite ici dialecHquement corrirne corrélat du t'ait,
comme le statut de détermination qui doit nécessairement sy.rve-
nir à un fa'lt pour· qu'll ait ce sens et non on autre.
[10] J. 2° L'intuition de!f easences, §§ 3·8. C'est la noUon capitale de
ce chapitre et une des bases de tout l'édiflce husserllen, quoique
la clef de la phénoménologie soit la réduction tra·nscendantale
(sur les. rapports de l'intuition et de la réduction, cf. lntrod.uc-
tion). Le chapitre crJtfque précisera la théorie de l'intuition
éldétique en particulier par rapport au reproche de platonhme,
·§. 40. (Husserl parle même d'existence à propos d-es essences,
infra, p. 280 : .celte existence est un caractèr~ qui s'attache à une
pure signification remplie et n'implique aucun redoublement du
monde. aucun cosmos des essences).
a) Le § 3 commence par la distinction de:r deux intuitions
sensible et éidétique et se termine par leur :wlidarité : l'intuition
de l'individu comporte lii, possibilité de convertir le regard du
fait à l'essence ; Je fait subsiste comme illustration (celte fonction
sera précisée plus loin) ;· mals, quand je s,alsls l'essence, je ne
pose plus l'individu comme existant dans le monde. - En cours
de route, Husserl complique cette analyse centrale par des re-
20 IDJ!ES
[111
{13
lions imaginatives, cf. in the Journal of PhiloSophy, vol. 36, n° 9,
·27 avril 1939, pp. 2334.
3. Blostr est toujours associé A non-positionnel. Einbilden s'op
4
L_
FAIT ET ESSENCE 25
d'essences une intuition originaire et même éventuelle-
ment adéquate : que ce soit les essences de forme spa-
tiale, de mélodie, de processus social en général, ou de
forme, de mélodie, etc., répondant au type particulier
considéré. Il est alors indifférent qu'une essence de ce
genre soit effectivement donnée ou non dans une expé-
rience actuelle. Et même si la libre fiction venait, par
on ne sait quel miracle psychologique, à forger des
donn~es d'un type nouveau par principe (par ex. des
données sensibles) qui ne se seraient encore présentées
et ne devraient encore plus tard se présenter dans au-
cune expérience, rien ne serait changé à la façon origi-
naire dont se donnent les essences correspondantes; et
pourtant les données forgées par l'imagimalion ne sont
et ne seront jamais des données réelles (wirkliche).
Il en résulte essentiellement que la position (Selzung)
et la saisi~ de l'essence- d'abord par intuition n'implique
à aucun degré la position d'une -existence iruiividuelle
quelconque; les vérités pure:; concernant les essences ne
contiennent pas la moindre assertion (Behauptung) rela·
tive à des faits; et donc, d'elles seules, on ne peut non
plus dériver la plus mince vérité portant sur des faits.
De même que Ioule pensée el tout énoncé relatifs à des
faits requièrent pour fondement l'expérience (dans la
mesure où l'exige nécessairement l'essence de la validité
(der Trifligkeit) qui convient à une telle pensée), de
même la pensée qui porte sur les essences pures - la
pensée sans contamination, sans mélange du fait et de
l'essence - requiert pour fondement sous-jacent la vi-
sion des essences.
§ 8, - RELATIONS DE DÉPENDANCE
ENTRE SCIENCE DU FAIT ET SCIENCE DE L'ESSENC8.
[17] (a) Sur cette idée de la logique pure entendue comme mathesis
universalis, cf. ETUDESLOGIQUES, Livre I, chap. de conclusion.
[18] (a) Cf. en outre sur ce point Section. III, chap. [, § 72.
L
37
i
1
L
FAIT ET ESSENCE 39
ce privilège appartient naturellement à la chose m<!me,
par opposé aux propriétés de la chose, à la relation, etc.
Nous venons précisémen~'. de donner un échantillon de
cette législation formelle dont l'élucidation s'impose
si l'on veut tirer de la confusion le terme d'objet ainsi
que celui de région d'objet. De cette élucidation, à la-
quelle nous consacrons les analyses suivantes, procé-
dera en outre spontanément l'important concept de ca-
tegorie qui est en rapport avec le concept de région.
D'une part le mot catégorie, employé en composition
dans l'expression « catégorie d'une région :., renvoie pré-
cisément à la région considérée, par exemple à la région
nature physique; d'autre pari il met en rapport la ré-
gion matérielle, qui est chaque fois déterminée, avec
l'essence formelle d'objet en général el avec les « calé-
gories formelles » du ressort de cette essence.
Voici pour commencer une remarque qui ne manque
pas d'importance. L'ontologie formelle semble d'abord
être sur le mêrlle plan que les ontologies matérielles,
dans la mesure où l'essence formelle d'un objet en gé-
néral ut les essences régionales semblent jouer de part
et d'autre le mê.mc rôle. C'est pourquoi on sera tenté
de parler, non plus comme jusqu'à présent de régions
tout court, mais de régions matérielles et de leur ad~
joindre la « région formelle •· Si nous adoptons cette
façon de parler nous ne devons pas le faire sans quel-
que précaution. D'un côté nous trouvons les essences
matérielles; cc sont elles, en un certain sens, les essen-
ces « authentiques ». De l'autre côté nous avons bien
encore quelque chose de caractère éidétique, mais pour-
tant de nature foncièrement différente : à savoir une
pure forme éidt1tique, un'e essence certes, mais com-
plètement « vide >, une essence qui convient à la façon
'd'une forme vide à toutes les essences possibles, qui,
. grâce lt son universalité fonnelle, tient sous sa dépen-
dance jusqu'aux universels matériels de plus haut
degré et leur prescrit des lois en vertu des vérités for-
melles qu'elle Ùuplique. Ce qu'on appelle • région for-
(22] me/le » n'est donc pas quelque chose qui est coordonné
aux n~gions matérielles (aux n~gions pures et simples) ;
ce n'est pas (l proprement parler une région, mnis la
forme vide ,le rPyirw rn y,1nt!tul. toutes les régions, ainsi
40
[22] 1. I~a Ill• Elude Logique est consacrée à Ia th,orie du tout et des
Jlf..lrties.C~csl un chapih-e important de l'ontologie formelle, à côtë
FAJT ET ESSENCE 41
(el même d'importance fondamentale), nous caractéri-
serons aussi ces catégories comme analytiques.
Citons comme exemples de catégories logiques les con-
cepts de propriété, de qualité relative, d'étal çle chose,
de relation, d'identité, d'égalité, de groupe (collection),
de nombre (Anzahl), de tout el de partie, de genre el
d'espèce, etc. Mais il faut aussi mettre à leur nombre
les • catégories de signification • 2 , les concepts fonda-
de~ réflexions sur sujet et propriété, individu, espèce et genre,
relation et collection, unité et nombre ; Il répond à la première
partie du programme que les PROLÉGOMÈNES assignent à la logique
pure (au § 67). Les notions d'analytique et de synthétique sont
introduites par fintermêdiaire des .nolions d'objets dépendants
(unselbsliindig) _et indépendants (selbstandig). ces derniers pouvant
étTe c Teprésen-lés séparément en ver.tu de leur nature > (Ille Etude,
p. 230), les autres non (comme couleur et extension). Or les di[-
férentes sortes de dépendances, c'est-à.-d'ire les manières dilîé-
rentes dont un tout complète une partie, ne sont pas coitl'enucs-
dans la loi générale de dépendance qui est une loi formelle ; Il
faut alors que le type de dépendance (par ex. entre couleur et
extension) soit régi par le genre suprême de la sphère rnat'érlelle
considérée qu'i dit à priori comment un moment c s'ajoute'» à un
moment : ce sont précisément les lois synthétiques à priori. En
ce sens c l'exteo'sion n'est pas analytiquemep.t fondée dans le
concept de coulem- > ibid, p. 253). On voit combien la démarche
de Jjusserl diffère de celle de Kant. C'est la distinction de l'on•
.toto,ie formelle et des ontologies matérielles qui co.mmaode celle
de l'analyt'ique et du synthétique.
2. 1° Les PROLÉGOMiNES A LA LOGIQUEPURE, § 67, pp. 243-6, distin-
guent deux plans dans l'établissement des c concepts primlti[s >
(lr" tàche de la: logique) : 1° On peut rester au plan des signifi-
cations, qui est celui des .formes élémentaires de· la liaison soit
entre propositions (conjonction, disjonction, hypothèse. etc.), soit
à l'intérieur de la proposition (sujet. prédicats, pluriel. etc.) ; !a
c grammalire_ pure >, qui fait l'objet de la IVe Etude, développe
cette entreprise ; elle applique aux 11ignifications la recherche
des modes de dépendance (selon la notion établie dans la 111•
Etude) entre les éléments de la slgnlficallon : la c grammaire
pure> exclut ainsi l'Unsiinn (par ex. : un homme e.t es-t, un rond
ou), mals non le Widersinn, l'absurdité formelle (fer en bois). Ces
lois reinlogisch grammatisch se distinguent donc des lois pure-
ment logiques el' permettent d'édifier une c morphologie pure des
ilgnificallons > (IVe Etude, pp. 294-6 et 317-41).
2° Les catégories formelles de l'objet (objet, unité. relation, etc.),
constituent le plan propremen't logique de l'ontolog.ie formelle. I.e
§ 134 des IDSBN précise que le nlveau de la proposition 011 apo•
pharltique f'St le niveau de l' c expression> au sens large. Celte
distinction est nécessaire pour l'intelligence du § 11 : certaines
distlncllons valables uu niveau de l'ohjcctivitC eu génêral ~out
42 IDÉES
[24] (a) ÊTUDES Lo ..~'JUEfi, l Il, 111" Elude, 2-9 section, en particulier
l~:,i §§ -46 sq. [3e ld., t. Hl, ibid,]. [12
linctions. Sul' tous ces points, rf PAppenclice 1 ù. la Fom1.,,,E ''°"D
TRANSZENDEN'Î'ÀLE L~IK, pp. 25f.l-275. Sur le concept de c tcrm1.-
nus > cf. en parlirul.1:r p. 273.
PA.IT ET ESSENCE 45
mettre en relation, relier, compter, etc.). De là résulte
une division de la rég_ion formelle constituée par l'ob-
jectivité en général : la division en ultimes substrats et
en objectivités syntactiques. Nous appelons ces derniè-
res des dérivés (Ableitungen) syntactiques par rapport
aux substrats correspondants auxquels se rattachent
aussi, comme nous allons l'apprendre à finstant, tous
les c individus •· Si on parle de propriété individuelle,
de relation individuelle, etc., ces objets obtenus par dé-
rivation méritent naturellement ce nom à cause des
substrats dont ils sont dérivés.
Une remarque encore : on arrive aux. ultimes
substrats, purs de toute forme syntactique, également
par le biais de la mol'pJtologie des significations : toute
proposition et tout membre de proposition possible con-
[25] tiennent ce qu'on appelle des c termes •• qui servent
de substrat à leurs formes apophantiques. Ce peuvent
être des termes an un sens purement relatif, si eux-
mêmes contiennent à nouveau des formes (par exempl.e
la forme du pluriel, des fonctions d'attribution, etc.).
Dans chaque cas nous sommes ramenés nécessairement
aux termes ultimes, aux derniers substrats qui n'enve-
loppent plus de formation syntactique (•).
L
FAIT ET ESSENCE 47
traites Incluses dans les singulnrités concrètes. C'est e_n -ce sen9
quo la région a uno extension éidéllque, compqsée de toutes les
siugulnrltês abstraites.
[31] 1. b) Définilion de l'éidèlique rif«ionale, Sur le rapport rn-trc [32]
on,ln\nii:ic matCril'\lc rt y(•\'ilê :-.ynl·héli1111(',<'r. ~,,,.,.,,, I'· :?~. 11. 1.
FAIT ET ESSl::NCE 67
2. cr. p. 7, .n. 6 et 6.
[36] 1. Cf. p. 13, n. 1.
66 IDilES
Seul
[46] § 26. - SCIENCES RELEVANT DE L'ATTITUDE DOGMATIQU]! et 1
ET SCIENCES RELEVANT DE L'ATTITUDE PHILOSOPHIQUE1. tout
thér
Les savants parlent des . mathématiques et de tont leur
ce qui est éidétique en sceptiques, mais dans leur l'eff
méthode éidétique se conduisent en dogmatiques. Heu- lem
reusement pour eux : la grandeur des sciences de la sanl
nature vient de ce qu'elles ont écarté hardiment Je scep- cycl
ticisme luxuriant et envahissant des Anciens et renoncé du
à le vaincre. Au lieu de s'épuiser ,dans des polémiques don
byzantines pour savoir comment la connaissance d'une de
nature c extérieure • est possible, comment il faudrait reji
résoudre toutes les difficultés que les Anciens décou- losi
vràient déjà dans ce problème de possibilité, elles préfè- con
rent consacrer leurs efforts à la droite méthode qui con- nai:
vient à une connaissance de la nature suscepli~Ie. d'être que
effectivement pratiquée et aussi parfaite que possible, à mei
la connaissance sous la forme d'une science exacte de la la·
nature. Or cette orientation qui a assuré un libre essor à t
la recherche positive, ell~s l'ont par la ~uite récusée à el ·
demi, en donnant à nouveau asile à des réflexiona scep- fiq1
tiques et en ·se laissant limiter dans leurs possibilités tua
de travail par des fendances sceptiques. Dès lor-s le 1
(Sa
scepticisme, une fois qu'on .a sacrifié anx préjugés_ èm- i(47] de
piristes, ne reste hors de Je'\ qu'en ce qui concerne de!
le plan de l'expérience, mals non plus en ce qui concerne rel
celui des essences. Car il ne lui suffit pas d'entrainer ces
tout ce qui est éidétique ilans le ~cle de leurs recher- tio
ches en lui imposant le faux pavillon de l'empirisme. do:
COl
ch,
[46) 1. La conclusion apporte Wte afOrmation éton-na11te: le respect en
de l'intuition dé.Onlt u.ne attitude dogmatique et non phil.osophi-
que, pour autant que la philosophie c"est l'tnterrOgatlon sans fln fig
sur la possibilité de connaitre, bref le scepticisme. Cet u-sa.genon- l'a·
Dritique de l'intuition, c'est-à--dire antérieur à .t'Oute question ch
d'origine sce.ptlque -sur la possiblllté de la couna.lssance, confirme lit
ce qui a été dit au § 18 de l' i11:ox.fi de la -philosophie. La ques-
tion centrale des IDEENen est rendue -plu-aaiguë : comment la gé
réduction et la constitution· transcendontales retiennent-elles et de
confirme.nt-elles à un aul're niveau de la réflexion ce dogmatisme m
de l'intuition 't (cf. en particulier p. 55, n. 3). Mai,s ce dogmatisme
n'e!tt què la priorité de l'orlg-1.nalre sur le simplement visé (cf.
p. 9, n. 6).
LES ..-AUSSES INTERPRÉTATIONS 83
seules des disciplines éidétiques de création ancienne
et placées par les droits de l'habitude au-dessus de
toute contestation, comme le S1lnt les disciplines ma-
thématiques, tolèrent une pareille subversion des va-
leurs ; par contre (comme nous l'avons déjà indiqué)
l'effort pour fonder de nouvelles disciplines trouve fata-
lement dans les préjugés empiristes un obstacle puis-
sant. On adoptera la bonne attitude en abordant ie
cycle de recherches qu'on peut appeler en un bon sens
du mot dogmatiques, t'est-à-dire prf!..philosophiques, et
dont relèvent entre autres sciences toutes les sciences
de la nature, si, en pleine conn_aissance de cause, on
t rejette tout scepticisme en mé'me temps que toute « phi-
losophie de la nature • et que toute c théorie de la
connaissance •• et si on accueille les objets de la con-
naissance là oil on les rencontre effectivement, -
a quelles que soient les difficultés que pourra ultérieure-
~ ment soulever une réflexion épistémologique touchant
l la possibilité de ces objets.
~ Il faut précisément opérer une séparation inévitable
à et importante dans le domaine de la recherche scienti-
~ i fique. D'un côté on a les sciences qui relève.nt de l'atti-
tude dogmatique et sont tournées vers les choses
B
e (Sachen) •, sans se laisser troubler par les problèmes
l• 47] de nature épistémologique ou sceptique. Elles parlent
e des données orig.inaires oil se révèlent ces choses et y
e retournent toujours pour soumettre leurs connaissan-
r ces à une épreuve critique ; elles se posent des ques-
·-
>
tions comme celles.ci : en tant que quoi les choses se
donnent-elles immédiatement ? Qu'est-ce qui peut être
conclu médiatement sur ce fondement concernant ces
choses et les autres choses du m'ême domaine considéré
,t en général ? De l'autre côté on a les recherches scienti-
i-
fiques qui relèvent de l'attitude épistémologique, de
,_
n
l'attitude spécifiquement philosophique : elles s'atta-
,.
,n
•-
chent aux problèmes sceptiques concernant la possibi-
lité de la connaissance, les résolvent d'abord sur le plan
la général des principes et ensuite, à titre d'application
,t des solutions acquises, tirent les conséquences qui per-
•• mettent d'apprécier le sens et la valeur cognitive défini-
••
,r. 2. Sachen, v. .supra, p. 35, n. 1.
:H lDÉJ::8
el J
WUSSTSElN. AiII
[50] 1. Sur la notion de vigila.nce, cf. pp. 53 et 63. La vigilance est rell
la vie même de la con-science, mais prise dans le. monde. Vigilance 4
et acluallté sont synonymes (début du § 28). [51] 1
2. Saehe ,s"oppose à Wert, comme Ding à Animalien el Menschen; COI
cf. p. 20, n. 4 el pp. 66-7. set
LA THtSE DE L'ATTITUDE NATURELLE 91
x-
st § 28. - LE CoGJTO. MON ENVIRONNEMENT NATUREL
la ET LES ENVIRONNEMENTS IDÉAUX 1•
n-
,s, C'est à ce monde, a ce monde dans lequel je me trouue
ns et qui en mime temps m'environne, que se rapporte le
ns faisceau des activités spontanées• de la conscience avec
>U leurs multiples variations : l'observation dans le but
es de la recherche scientifique, l'explicitation et l'élabora-
ne tion des concepts mis- en jeu dans la description, la
ce comparaison et la distinction, la colligation et la nu-
es mération, les hypothèses et les conclusions, bref la
conscience au stade théorique, sous ses formes et à ses
ve degrés les plus différents. Ajoutons les actes et les états
)D
multiformes de l'affectivité et de la volonté : plaisir
ae et désagrément, joie et tristesse, désir et aversion, es-
> poir et crainte, décision et action. Si l'on y joint encore
ce les actes simples du moi par_ lesquels j'ai conscience du
rie monde coinme immédiatement là, lorsque je me tourne
t~. spontanément vers lui pour le saisir, tous ces actes e\
1s, états sont englobés dans l'unique expression de Des-
es cartes : Cogito. Tant que je suis engagé dans la vie
lÏS naturelle (im natürlichen Dahinleben), ma vie prend
et [61) sans cesse cette forme fondamentale de tonie vie c ac-
,a- tuelle •• même si je ne peux énoncer le Cogito à cette
nt occasion et même si je ne peux pas me diriger c réflexi-
es vement • vers le c moi > et le c cogitare > '· Si telle
te. est ma conscience, nous somtnes en face d'un nouveau
ax c Cogito > de nature vivante., qui de son côté est irré-
nt fléchi et pour moi par conséquent n'a pas qualité
:ts d'objet.
>-
es
3. Elargissement de 'la .notion de monde et d'attitude natu-relJe
> aux c..environnements 1i1;Iéaux-,, C'est en ce sens que E. Fink
Il- a pu soutenir que la recherche de l'à •priori, -au sem!Jdes ETUDES
le.
... Lomguas et au .sens kantien et néo-criliciste de condition. de pos-
sibllité df!: l'objectivil'é en général, reste encore intra--moodaine
..
et prise da.ns l'aUi.tude naturelle ; loc. cil., pp. 398, 377 et pa:r,im.
,st Ainsi la découverte du Cogito appartient e;ncore à l'attitude, oat-11--
, telle, mais .en voie de dépassement.
4. Sur la sponta.nélté, cf. p. 42, :o.. 1 et p. 43, n. 2.
[51] ]. Le Cogito pré-réflexif c'est l'intenliortnalité qui s'ignore en•
core. La, réflexion .ne sera pu encore la réduction et séparer&
seulement la c Tégion :t conscience, cf. p. 48, -n. 1.
92 IDÉES
0
§ 31. - ALTÉRATION RADICALE DE LA THÈSll, NATURELLE.
et i
expl
c MISE HORS CIRCUIT >, c ENTRE PARENTHèSES >.
tanl
(DIE « AUSSCHAL TUNG >, « E!NKLAMMERUNG >) 2.
que
des-~
Au lieu de demeurer dans cette attitude, nous allons rait
lui (aire subir une alléralion radicale. li importe pour dou
l'instant de nous persuader que c:elle altération est [64] sou:
possible par principe. uni,
En vertu de la c thèse • générale, nous prenons con- sidit
science constamment de notre environnement naturel, cert:
non point simplement par quelque appréhension géné- avec
rale, mais nous en prenons conscience comme d'une senc
c réalité • exislanle (daseiende); or cette c thèse • L:
ne consiste naturellement pas dans un acte original, voir
dans un jugement articulé portant •ur l'existence auss
(Existenz). C'est quelque chose qui persiste tant que mên
dure l'attitude, c'est-à-dire tant que la vie de la con· ranc
science vigilante suit son cours naturel. Tout ce qu'à R,
chaque instant je perçois ou présentifie de façon claire son
ou obscure, bref tout ce qui, venant du monde naturel, au C
accède à la conscience par le canal de l'expérience et sous
antérieurement à toute pensée, est affecté globalement ainsi
et dans toutes ses ramifications de l'indice c là •• tion.
« _présent·> ; c'est sur ce caractère que peut par essence savo
se fonder un jugement d'existence explicite (prédieatiO
qui ne fasse qu'un avec lui. Quand nous exprimons ce
jugement, nous 5avons bien que nous avons transformé 151] J. 1
grave
en un « thème • et saisi sous forme prédicative ce qn:i tl·ngm
était déjà impliqué dans l'expérience primitive, mais une s
sous forme non-thématique, comme non-pensé, en deçà pitre
de toute opération prédicative, ou ce qui était impliqué 1'1hrnt
style
dans l'objet de l'expérience comme caractère de « pré· ractér
sence • [lilL : sous la main, vorhanden] •. eeptlo'
doute1
~onscl
2. 2° La poseibilité de principe de l'i1to1.,-tj
phénoménologique est té sien
Benle traitée da·ns ce chapitre : Indirectement et par rapport pu de Jil
doute cartésien § 31, directement el en elle.même § 32. :nttioo
3. Ce caractère de présence e~ la thèse générale du mo'1de ou 31-32,
plus exactement son corré)at : c'est une croyance fmpllcilc qui;
c thémalÎ:!lée >, prend la forme du jugement d'eXlistence et de la 2. 1
une e
croyance proprement dite. ratte ,
LA THÎlSE DE L'ATTITUDE NATURELT,E 97
V
I
I
t,
p
•i
<
I
•'
'i.
1
CHAPITRE Il
;.
§§ 41, 86, 97. Seule la forme porte le caractère de l'intentionna~
lité. Husserl donne deux exemples : l'un :tiré de la perception
(avec sa matière Empfindungsdaten), l'autre de l'affectivité (avec
•·
1·
fla matière ou Sinnliclteindaten). - Le mot allemand reel est tou.
le jours réservé à cette composition de la cogita.Uo et le mot data *
cetta matière c animée » par l'intentionnalité. On reviendr~ sur
oette dlfflc,i,Ie question~ pp. 78 sq.
118 11>111!1
[71] 1. Cf. p. 70 n. S.
2. Naïveté par opposé à la connafssa-nce scientifique. Cf. D 40
(début).
128 IDtES
Vfl
§ 40. - QuALITts c PREMIÈRES • ET c SECONDES •.
na
esl
LA CHOSE CORPORELLEMENT DONNtE COMME di1
• PURE APPARENCE > DE LA c Vta1Tt PHYSIQUE > 8•
CO
te~
Si, en tant qu' c homIQe naïf •• c trompé par la sen- ap
sibilité >, j'ai cédé à l'envie de poursuivre ces réflexions, teJ
je n'oublie pas maintenant en tant qu' c homme de sci
science • la distinction bien connue entre qualités se- m,
condes et qualités premières, selon laquelle les qualités el,
sensibles spécifiques doivent être c purement subjec- es;
tives • el seules les qualités géométrlco-physiques sic
• objectives • (Objektiv) •. La couleur de la chose, le Ul
son de la chose, l'odeur et le gollt dé la chose, etc., q•
(72] toutes ces qualités auraient beau apparaitre c corporelle- pe
ment • adhérentes à la chose et comme appartenant à da
son essence, elles ne seraient pas la chose elle-même l'e
et, sous la forme où elles appara~ssent alors, elles ne dr
seraient pas réelles, mais de simples c signes • à l'égard to
de certaines qualités premières t. Or si j'évoque des ke
théories fàmilières de la physique, je vois en même
temps que le sens de toutes ces formules qu'on affec- ti,
tionné tant ne peut ~Ire pris au pied" de la lettre ril
comme si réellement seules les qualités c spécifique- ce
ment > sensibles de la chose perçue étaient de pures ti,
apparences; cela voudrait dire que les qualités c pre- ce
m
mières •• quï restent quand on retranche les précédentes,
appartiendraient à la chose telle qu'elle est objective- m
ment et véritablement, à côté d'autres qualités de ce m
Cl
genre qui, elles, n'apparaitraient pas. Entendue en ce
se.ns, l'objection ancienne de Berkeley se trouverait la
pl
pi
3. Question critique préalable : la perception ne nous "révèle al
la présence du monde que -si on écarte l'i.nterprétatlon subjecti-
vJste des qualilf.~s sensibles et si on maiP.D.tient
leur tTanscenda,nce;
le primat de la perception c -naive ,. sur la. con.naissance scienti- C4
fique est un des aspech du respect des faits, G 24. (1
4. Sens allégué du mot c objectif ». Cf. p. 61, n. 3.
172) t. La théorie du signe sera repi-ise aux U 43 et 52. La- trans-
cendance des qualités ·est la réallté même. Le perçu est ..ren soi.
§ 47. L•tdéaUsme transcendantal .ne l!era Jamab un idéalisme sub-
jectiviste.
LA CONSCIENCE Il/ LA RÉALITÉ 129
io
la perception elle-même, elle est ce qu'elle est, entrainée
dans le flux incessant de la conscience et elle-même
,t sans cesse fluante : le maintenant de la perception ne
1,
la
r. (a) Cf. ci-dessus, 1 35, en particoUer p. 63.
132 IDÉES
174] t. Nous avons traduit Abschaftung par c esquisse >, qu.1 rend
grossièrement l~idée dUe révélation fragmentaire et progres- [75]
sive de la chose. Proftl, aspect, per1tpective, touche, el'c., convien- m
draient ,également mats ne donnent ·pas de verbe pour traduire el'
sich abschatten~ ,s'esquisser. - U).fi, dr:tta sensuels et a,O'ectifs,
divers de perception, fonotion figurative -sont strictemen.t syiiony.
•
hl
mes chez Husserl, p. 65, n. 1. Une discipJi.ne phénoménologiqu-e m
propre, la hylétlque, se rapporte à cette question, H 86, 86, 97. ré
LA CONSCIJlNC>: ET LA RÉALITÉ 133
nels qui excluent par principe que leurs objets inten- "
m
tionnels soient réellement immanents, quels que soient N
d'ailleurs ces objets. C'est le cas par exemple de toutes I',
les espèces de présentificâtions : le souvenir, la saisie le
par intropatbie de la conscience d'autrui, etc. Nous e1
n'avons pas le droit naturellement de confondre cette 1a
[77] transcendance avec celle qui nous occupe ici. Li'- chose la
comme telle et toute réalité au sens authentique' du mot v,
(ce sens restant d'ailleurs à élucider et à fixer) impli- rr
quent par essence et tout à fait • par principe > (•) g'
qu'on ne puisse en avoir une perception immanente et si
de façon générale la rencontrer dans l'enchainement du s,
vécu. C'est en ce sens qu'on appelle transcendance la d
chose prisç en elle-même et absolument parlant e·
(schlecblhin). Du même coup se déclare la distinction f:
de principe la plus radicale qui soit en général entre les e
modes. de l'être, la distinction entre conscience et réaliU C
naturelle (Realitiit). s
Cette opposition entre immanence et transcendance s
enveloppe (comme il ressort en outre de notre analyse) [78] E
une distinction de principe dans la façon dont l'une et I
l'autre se donnent. Perception immanente et transcen- I
dante ne se distinguent pas seulement en ce que l'objet c
intentionnel,. offert dans son ipséité corporelle, est tan- I
tôt réellement (reell) immanent au percevoir, tantôt 1
non; la distinction tient plutôt à la façon dont l'objet
est donné; or dans toutes les modifications de la percep-
tion sous forme de présentification, dans les intuitions l
parallèles du souvenir et de l'imagination, on retrouve
mutatis mutandis ces modes différents avec leurs ca-
ractères distinctifs essentiels. La chose est l'objet de
notre perception en tant qu'elle «s'esquisse>, ce carac-
tère s'appliquant à toutes les déterminations qui • tom- 177]
bent • en chaque cas dans la perception de façon • véri-
(a) Nous employons ici, comme en général dans tout cet ou-
vrage, l'expression c par principe :t (prinzipiell) en un sens rlgou ..
reux, par référence aux généralités et aux nécessités éidétiqu".?s
supdmes et pnr conséquent les plus radicales.
LA CONSCIENCE ET LA RÉALITÉ 137
feste que les différences que nous instituons sur le. plan cl
de la perception sous le nom de vision claire et obscure, n
distincte et confuse, présentent bien une certaine anà- q
logie avec _les différences de clarté dont nous venons f:
de parler, dans la mesure où de part et d'autre il s'agit d
d'un accroissement et d'une diminution graduels dans C
la plénitude avec laquelle est donnée la chose que nous d
nous représentons ; mais ces différences se réfèrent D
elles aussi à des dimensions différentes. r,
q
s
§ 46. - VÉCU NON PERÇU, RtALITJl NON PÈRÇUE •• 1
C
Si on pousse l'analyse plus avant, on saisit également a
la différence d'esse!),Cequi sépare vécus et choses rela- l1
tivement à la perceptibilité (Wahrnehmbarkeit). ~
Le type d'être propre au vécu implique que le regard ~
d'une perception intuitive peut se diriger sur tout vécu e
réel (wirkliche) et vivant en tant que présence origi- q
naire. Ce regard a lieu sous la forme de la c réflexion • q
dont voici la propriété remarquable : ce qui dans la I
réflexion est saisi de façoQ. perceptive se caractérise par
principe comme quelque chose qui non seulement est I
là et dure au sein du regard de la perception, mais était J
dijà là avant que ce regard ne se tourne dans sa direc-
tion. Quand on dit : c tous les vécus sont de la con-
science •• on veut dire spécialement, si on considère ]
les vécus intentionnels, que non seulement ils sont (
(a) Il s'agit ici d'~n cas. todt à fait remarquable de ces néces ..
ailés ernp·irlqnes qui ont été signalées dans le G 6 à la fin ilu
second -aUnAa. cr. sur ce point également, la 111-Etude du t. II
de la illouvelle édition des ETuou i.,>o1gusa.
lion • réalité que par la notion d'objet (ou d'être au sens d'ob ..
~t); dont nou, ,savons qu'elle n'est que la première des catégories
e l'ontologie formc!lle (cf. pp. 11, 29, 40) : l"objet, en ce se.us,
68t c le sujet de prédications possibles vraies :t (p. 21).
l. H 52-8.
164 IDtES
Remarque.
Notons encore nn point en passant, pour prévenir
toute erreur d'interprétation; c'est un fait que le cours
de la conscience présente un ordre donné dans ses dif-
férenciations en individus; or cette facticité et la léléo•
logie immanente à ces formes individuelles donnent une
occasion légitime de s'interroger sur les fondements qui
.rendent raison de cet ordre précis; si on recourt au
nom de la raison à l'hypothèse d'un principe lhéo'logi-
que, des raisons éidétiques nous interdisent d'g voir
une transcendance au sens où le monde en est une 2 ;
nous commettrions un cercle vicieux, comme il ressort
dès l'abord avec évidence de nos constatations. C'est
dans l'absolu lui-même et dans une considération radi·
calement absolue qu'il faut trouver le principe qui con-
fère à cet absolu un ordre. En d'autres termes, comme
un Dieu c mondain > (mundaner) est évidemment im-
possible, comme d'autre part l'immanence de Dieu
dans la conscience absolue ne peul être prise au sens
où est immanent l'être comme vécu (ce qui ne serait
pas moins absurde), il faut bien que dans le flux absolu
de la consciehce et dans les différents aspects de son infi-
nité, il y ait d'autres façons d'annoncer des transcen-
dances en dehors de la constitution de la réalilé des
choses en tant qu'unités d'appa~ences concordantes; et
il faut bien finalement qu'il y ait aussi des intuitions
qui annoncent cette transcendance; c'est à elles que la
fensée tbéoriqUe pourrait s'adapter et c'est en nous con-
(a) Dans cet ouvrage l'absurdité e&t un ·tennie logique qui n'e:oi:•
prime -aucune iapprécia.Uon affective étrangère à la logique. Même
les plus gra.nds savants ont à l'occasion succombé à l"absurd'lté,
et si c'est notre devoir -sclentiftque de le déclarer, cela ne porte
point préjudice au respect que nous leur portons.
LA RÉC.10" IJF. L.\ CO"S<:JF."Ci: l'i HE J7:!
2. Cf. p. 66.
[103] t. On se rappelle que 1a eonsclence est mêlée au monde de deux
façons : par son corps, par la perception,,§ 39. Le premier li~ se
subordonne au premier puisque c'est dans le monde perçu que
]a conscience est donnée comme cnusclence d'un animal, d'un
bomme,,L' c Ame> est .ians le monde, c réalisée> par s~n corps,
c'est une transcendance.
LA RÉGION DE LA CONSCIENCE PU.RE 1711
relation empirique au corps que la conscienee devient
une conscience humaine et animale d'ordre réel; c'est
par là uniquement qu'elle prend place dans l'espace de
la nature et dans le temps de la nature - dans le 'temps
qui se prête à des mesures physiques. Nous n'oublions
pas non pins que c'est uniquement par la liaison de la
conscience et du corps en une unité naturelle donnée à
l'intuition empirique qu'est possible quelqu~ chose
comme une compréhension mutuelle entre des êtres ani-
més appartenant à un unique monde et que c'est uni-
quement par ce moyen que chaque sujet connaissant
Jleut découvrir le monde total comme l'englobant, lui et
d'autres sujets, et en même temps le reconnaitre comme
étant le seul et même envirnilnement (Umwelt) qui
appartient en commun à lui et aux autres sujets •.
Il faut une appréhension, une expérience d'un type
original, une « aperception • (Apperzeption) d'un type
original pour opérer ce que nous avons appelé cette
•· liaison >, cette réalisation (Realisierung) de la con-
science. En ..quoi consiste cette aperception? Quel type
particulier de légitimation requiert-elle ? ~I n'importe
pas ici 3• Du moins il est absolument manifeste que la
conscience elle-même ne perd rien de sa propre essence
dans cet entrelacement d'ordre aperceptif, ou dans cette
relation psycho-physique au plan corporel et qu'elle ne
fto•Jpeut rien admettre en ~oi d'étranger à.son essence sous
peine d'absurdité. L'être corporel l,st par principe un
être qui apparait, qui se figure par esquisses sensibles.
La conscience aperçue de façon naturelle, - le flux des
vécus donné comme celui d'un homme et d'un aµimal
et par conséquent soumis à l'expérienee en liaison avec
[H
CHAPITRE IV
[109] 1. Ces remarques sur le moi pur sont encore t:rès provisoires.
On ne dit pas ce ,qu'il est,. s'il est constitué en un sens plus
radical que les -transcenda.nees. On affirme seulement deux cho--
-ses : l O Qu'il est irréductible a) comme « regard • qui traverse
toute cogita.tio b) comme identité, quali0ée en première personne,
dn flux. dn vécu. - Dans la Ve .Etude, § 4 (lru et 2e éd.), Husserl
niait qu'il y edt un moi phénoménologique : l"unité du flux du.
vécu est une form.e de liaison immanente aux vécus· comme tels,
c Ohne das-s es darüber hinaus eines eigenen, alle Inhalte tra•
gende.n sie all~ noeh einmal einigenden Ichprinzips bedürfte, Und
hier wle ~omi'.l wiire die Leistung .eines :wlcbcn Prinzips u,nver 4
stândlich :.. Plus Io'l:n (§ 8) il attaque Natorp (da:l' reine lch und
LES RÉDUCTIONS PHÉNO!'[ÉNOLOGIQUES 189
2. Ln. trnTtsccncfo.nc<>
de Dieu est, comme celle du moi, inUrleurc
a Jtimrn:mc.nC<'du Cogito (p. 96, n. 2), mais elle n'est pas une avec
lui, comme l'ego de la cogltatio ; elJc s'y annonce c médiate-
ment > : a) li l'occasion du problème téléologique que pose l'or-
dre de fnlt du monde constitué dans la conscie.n'ce ; b) à propos
du déYcloppem<'nt de la vie _et de l'histoire humaine ; c) à \Tavers
les mati.Cs de la eonsci<'n~e religieuse.
192
expliquant à l'aide des. sciences de la na.ture tous ces
produits de l'évolution par leurs circonstances de fait
et conformément aux lois de la nature. En réalité, en
nous· élevant à la conscience pure par la méthode de
la réduction transcendantale, nous sommes nécessai-
rement conduits ,à demander quel fondement requiert
la facticité que manifeste la conscience constituante
correspondante. Ce n'est pas le fait comme tel, mais le
fait en tant qu'il donne naissance à des valeurs possi-
bles et réelles -(Wertmiiglichkeiten und Wertwirklich-
keiten) étagées selon un ordre croissant à l'infini, qui [112]
nous 1:ontraint. à poser le problème du « fondement >
- lequel naturellement n'a pas le sens d'une cause
(Ursache), au sens d'une causalité de chose (dinglich-
kausalen). Nous négligeons les autres raisons tirées de
la conscience religieuse qui pourraient conduire au
même principe, bien entendu celles qui adoptent là
forme d'on motif susceptible de fournir un fondement
rationnel. Nous venons d'indiquer les différents grou-
pes de motifs rationnels en faveur de l'existence d'un
être c divin • extérieur au monde : il nous suffit que
cet être ne soit pas transcendant seulement au monde
mais manifestement aussi à la conscience c absolue >.
Ce serait donc un c absolu • en un tout autre sens que
l'absolu de la conscience; ce serait de même d'autre
part un é tre transcendant en un tout autre &ens que
1
REMARQUE 2.
il_
[120] TROISll!:ME SECTION
MÉTHODES ET PROBLÈMES
DE LA PHÉNOMÉNOLOGIE PURE
CONSIDÉRATIONS PRI•:LIMINAIRES
DE MÉTHODE 2
[133] 1. U.n type théorique est défini par le mode de connexion des
drttés· : PROLfoOMÈNES A LA LOGIQUE PURF., § 62. Ainsi la logique
pure a-t--elle parmi ses tAches celle de faire la c théorie des for-
mes pôssibles de théories >, 1 69. La mathématique appelle mul-
tiplici'té (Mannigfaf.tigkeit) le « domaine possible de con.naissance
susceptible d'être régi par une ,théorie de telle Corme > (§ 70',
par conséquent réalisa.nt telles connexions et régi par tels axio-
mes. La forme de théori-e propre aux mathématiques est la dé'-
dnction pure ; la multiplicité qu'elle régit sera appelée c multl-
pJiclté définie >. Husserl tente do.ne ici de _définir rigoureusement
Pidéal de démonstration géométrique auquel les cartésiens me-
suralenl la philosophie. Cf. FORMALE UNDTRANSZENDENTALE LOmK,
§ 31. Ceot.te distinction entre la phénoménologie et la géométrie
est eapitale pour opposer Husserl à Descartes : Descartes n'll
pas mis en doute au préalable ~e type géom.itriqic-e de la philo-
sophie (MtDJ-rATIONSCARTéSJENNBS, pp. 6-7). Il en résulte que l'on
prétendra déduire de la certiof.11dede l'Ego celle du monde et que
l'on retombera à 11,n réalisme inféré (ibid., pp. 20-1, 133•4). Cf.
également Nachwort zu melnen « IÛBEN.,.>, p. 6.
CONSIDÉHATIONS PH.ÉLU-IINAIRES 229
•h• l'r:'l:lll:ri(•11t·r.
CON.SIJJl~H.\TJUXS PHJ~LIMIN.\IUES 237
es
J?l
ol
.,
ue
~te
ne
139] i. Cf. p. 1:18, n. :t Le ~ 2~ prC:cise que c l'ahslraclio.n » ne pro-
duit pas l'essence mals la conscience de l'essence. C'es.t,.de ~etle
c abslraclion » psychologiqu_e, de ce passage à l'esSence qu'il
s'agit ici ; elle porte donc sur toutes les essences inexactes,
,,u'clles soient contrèks ou abstraite~ (ou sens lechnique pure-
ment logique du § 16).
,c- 2. Il s'agit dl' )'extension· éidét'lque a1J l'il'TI5 du § 13 (('f. p. 27,
ion 11, 3).
238 IDÉES
2. ZEITBBWUSSTSE1l'f 1 § 11 sq.
254 IDÉES
§ 79. -
IDÉES
[156) duit dès que l'on commence à douter qu'il soit possible
de constater quoi que ce soit- concernant le contenu du
r
,
'
vécu non réfléchi et !•action de la réflexion; on se de-
mandera par exemple jusqu'à quel point elle altère le
vécu primitif, et si elle ne le défigure pas pour ainsi
dire, ·au point d'i,n faire une réalité totalement dilié-
rente.
Or il est clair que si ce doute et si la possibilité qu'il
recèle étaient justifiés, il ne resterait plus aucun moyen
de fonder la certitude qu'il existe et qu'il peut exister
un vécu non réfléchi et une réflexion. Il est en outre
clair que cette certitude, qui était pourtant la présuppo-
sition constante, ne peut être sue que par la réflexion
et qu'elle ne peut être fondée en tant que savoir immé-
diat que par une intuition donatrice d'ordre réflexif.
Il en est de même de l'affirmation concernant la réalité
[157)
ou la possibilité des modifications introduites par la
réflexion. Si de. telles connaissances sont données par
l'intuition, elles le sont à l'intérieur d'un contenu intui-
tif; il est donc absurde de soutenir que toute connais-
sance nous est interdite concernant le contenu du vécu
non réfléchi et la nature des modifications qu'il subit.
Il est inutile d'ajouter quoi que ce soit pour rendre
manifeste l'am;urdité. Ici comme partout le scepticisme
est désarmé quand on eh appelle des arguments verbaux
à l'intuition éidétique, à l'intuition ·donatrice originaire
et à la validité radicale qu'elle possède en propre (ibr
ureigenes Recht). Tout dépend, il est vrai, si on recourt
véritablement à cette intuition et si on se résout à
porter le point contesté à la lumière de la véritable
clarté éidétique et à entreprendre des analyses du genre
de celles que nous avons tentées dans le paragraphe
précédent, de façon aussi intuitive qu'elles ont été exé-
cutées et présentées 1,
Les phénomènes de la réflexion sont en fait une (157].
sphère de données pures, voire même parfaitement clai-
res. Nous touchons. ici à une évidence éidétique qui peut
à chaque instant être atteinte, parce qu'elle est immé-
diate : à partir d'une donnée objective en tant que telle,
il est toujours possible de réfléchir sur la conscience
[161] t. Le. deuxième question •soulevée tel n'est pas .traitée : sl 1e9
.pt0hlèrrtè1 de èohstittlUoh t-raités- dans les lDEE:Ncohèer.nent 1es
tl'àn&ée1;1d1tnèèsqul t."b:b.DOilCe~tdans le VblU., ...... donc la faoe ..
bbjet du vécu, - y a-rt-Jl un problème de consUtutil:Ondl1 moi -
de la (ace-sujet du yécu ? Si l'on considère que,. le moi est
une tra-nscenda.nce orlgltta.1e, il est !Ilatütel qlie 1a..phê.fl.omAnologte
,..,nconln! u problêtné : d. p. 162 "· 2. O. J• problèrru, dn tem~•
(Il 81•8) et celui do la lcylé - et d'·""'• nu,.nlère générwt o,Hui
du la .tructure imma.nèl1.to du véou (1 86) - peuvent êtt'e c0n1l-
dérés comme des échootllions de cette phé.noménologle .c \9.Ur?Jée
wrs le moi• (cf. infra p. 163 n. 2 el 166 -n.3) ; le .temps e;t en (162
effet la connexion immanente du .Oux. lequel a déjà été caracté-
risé cqmme flux dei c esquisses» (a 41) : by]é· e.t -temporalité
sont donc bien des iaspecb &olidalres de, eetto -structure imma.-
llellte. .
2. Sur lu rapport du te,mp1 phénoménologique au temp, c ob-
jectif~ (au sens de -68 IL S), èosmique, et. ZEITBBWUS&TSlml,
Il J,
pp. 3'·8.
8THl!C'fl;HES Hl·: J,A CONSCIENCE l'UHB 273
[162] 1. cr 1 63.
2. CC. § 41, le rapport de c figurat:ion :t (Darstellung) entre le
datum sensuel (hylé) .et le moment correspondant de ·l'objet.
Est-ce à dire que le temps cosmique soit « figuré :t dans le temps
phénoménologique d'une ma,nière en_ tous points identique à celle
de la qualité ou de l'espace ? La .sulte répond nég-ativenient, sans
pousser plus .avant la comparaison qui mettrait en jeu le. consti-
tution du temps.
274 IUÉES
une tout autre source que celle qui est en jeu lorsqu".l
s'agit de l'être des vécus; ceux~ci, on le sait, accèdent
au rang_ de donnée dans la perception immanente. C'est
précisément la propriété caractéristique de I9idéation,
qui est l'intuition d'une • Idée > au sens kantien et qui
pour autant ne perd p~s la transparence de l'é,idence
(Einsichtigkeit) 2, que la détermination adéquate de
[1611son propre contenu, c'est-à-dire ici du flux du vécu,
ne puisse pas être atteinte. Nous voyons en même temps
que Je flux du vécu et •~• composantes, considérés en
tant que tels, comportent toute une série de modes
distincts sous lesquels ils se donnent ; ce devra être
une des tâches maitresses de la phénoménologie géné-
rale que d'en faire l'investigation systématique.
Nous pouvons encore tirer de nos considérations cette
proposition évidente et de validité éidétique : nul vécu
concret ne peut étre tenu pour indépendant au sens
complet du mot. Chacun « appelle un complément •
(ergiinzung_sbedürftig) par rapport à un enchainement
qui n'est nullement arbitraire quant à son type et à
sa forme mais qui nous est imposé (g_ebunden).
Considérons par exemple une perception externe, di-
sons la perception déterminée de teire maison ; prise
dans sa plénitude coucrète, elle implique son environ-
nement (Umgebung) de vécus en tant que facteurs né-
cessaires de sa détermination ; ce facteur de détermi-
nation, il est vrai, en dépit de sa spécificité et de sa
nécessité, est néanmoins « extérieur à l'essence • du
vécu (3.uSserwes·entllches), en ce sens que son altération
ne change rien au fonds éidélique propre du vécu. Ainsi
la perception elle-méme varie en fonction de~ change-
ments .qui affectent les d~terminations de l'environne-
ment, bien qu'en même temps la différence spécifique
nltime à l'intérieur du genre perception, la singularité
(Eigenheit) intime- du vécu, puisse être pensée comme
restant identique.
Il est impossible par principe que deux perceptions,
ayant dans cette singularité une identité d'essence,
REMARQUES DE TERMINOLOGIE.
[169] J. Sur les vé.cus opérés, amorcés, etc,, cf. § 115. L'intentionnalité
englobe do.ne O.es vécus théorique9, afîeetib, volltifs, etc., les vé.
eus actuels et inactuel9, Rem. : la .métaphore de la proximité a
déjà été employée pour le9 degrés de clarté, § 67 ; on nit depuis
Descartes et Malebranche que la clarté est à propo_t1io,n de notTe
attention
286 IDÉES
SENSUELLE (SENSUELLE),
INTENTIONNELLE 1,
REMARQUE.
(a) cr. ETUDES LOGIQUES, Il, 1. Ji-e Elu.de, § 14, p. 50, sur le
c sens qui remplit > (en outre VIe Etude, § 55, p. 642 [3e éd., III,
p. 169] sur le « sens de perception>) ; pour la suite, voir encore
la V• Etude, § 20 sq., sur la « mulière > _(Materie) d'un acte ; de
même VJa Etude, §§ 25 à 29 et passim.
§ ·oo.- LE c
IDÉES
2_ Cf. § 122. On sait déjà que le mol pur -n'e!;t p:u un oh_jl't ;,nur
la phénoménologie ; ~I est seulement le « comme-nt > de son
propre engagement dans ,es actes (p. no. n. 1) : e•e~t ce qu'on
u·ait appelé da!J rein Subjt.ktive der Erlebnisweiu, (ihid.L -~
Dn-n11les tcxfes des ETUDE~ LomQUES nU:"tflUCh Hus~l'rl rcm·nlC'
Ici. l'attention r.cpréM!nte Ja liberté de ta consdllC',nc{'!qui, rln•nJ
un acte eomp-lexe, peut « vivre > tantôt dans 1n couc-he de l'l':x-
press-lo.n, tantôt dnns celle de la sll(niflcntion, tantôt dans l'nctl',
tnntôt dam; son objet. (Ve Etude, § 19, pp. 405•11).
[193] 1. 4") T'i'oisil!me eXfension de ltt nolio11 de no1\nrn: nn:t" infm-
tlnnnalitls comple:re:J, § 93 : a) j11aeme11t, § !H) ; 1,) npérnlilln~
affectives et pratiques, § 95.
NOÈSE ET NOÈME 323
Mlfiées l'une sur l'autre pour composer l'unit,! d'un
v,!cu concret; parallèlement les corrélais noémaliques'
sont également fondés (fundierte) sur d'autres noèmes.
Car il n'est pas de inoment noétique auqùel n'appar-
tienne de façon spécifique un moment not!matique :
ainsi l'exige la loi éidétique universellement confirmée.
Dans le cas également des noèses de degré supérieur
- prises dans leur intégralité concrète - le fonds noé-
ma-tique ·comporte un noyau central qui s•impose
d'abord de façon prédominante : c'est « l'objectivité
visée comme telle :,, l'objectivité entre guillemets,
comme l'exige la réduction phénoménologique. Là aussi
ce noème central doit être pris avec le fonds objectif
modifié avec lequel il est précisément noème, objet -de
Conscience comme tel. En conséquence il est à remar-
quer également ici que nous sommes en face d'une
objectivité d'un tgpe nouveau - en effet, l'objet pris
sous la condition de cette modification est devenu à
son tour, sous le titre de sens, un objet qui toutefois
a sa dignité propre comme quand nous en faisons
l'étude scientifique -; celte nouvelle espèce d'objet a
ses modes de donnée, ses « caractères :i-, ses multiples
modes sous lesquels la conscience l'atteint dans le
noème complet correspondant au vécu noétique consi-
déré ou à la spécification du vécu considérée. Naturel-
lemertt ici aussi à tous les clivages dans le noème cor-
respondent nécessairement des clivages parallèles dans
l'objectivité non modifiée.
Une étude phénoménologique plus précise nura la
!Ache d'établir en outre, dans le cas des noèmes qui
[194) représentent des formes particulières variables à l'in-
térieur d'une espèce immuable (par exemple la percep-
tion), quelles propriétés sont commandées en terme de
·1ois éidétiques par la spécification elle-même et quelles
autres le sont par les formes particulières qui différen-
cient l'espèce. Or cette exigence s'impose jusqu'au bout:
dans la sphère éidélique il n'y a pas de contingence;
!ont y est lié par des relations éidrtiques : noèse et
noème en particulier n'échappent pas à la règle.
324 JDil:ES r
§ 94. - NotsE ET NOÈMÈ DANS LE DOMAINE
DU JUGEMEN"I" t.
phénoménologiquement
IDJ!ES
;{204] 1. L'a,nalyse osci11c entre deux pôles: le noèm.c n'est pas foclu,i,
dans la noèse comme la hylé : cette hétérogénéité qui dès Je
début a distingué la tra·nscendonce de J'jmma.ne-nce est insur-
montable ; d'autre part, le. hylé est le fondement de co.nstilution
des objets : Œes cha-ngements de la hylé commande.nt ceux de
l'apparence. Cette double relation aboutit à l'idée d'une •COrr~-
lation nécessaire et réciproque entre teHe essence de noèse cl
tcl1c essence de noème ; autrcm~nt dit, telle vbée implique tl'.!1
340 IDÉES
objet et ll'I objet implifJUl" l'r'Jlt• noèse 11ui 1~· ,·i.'il•. L:1 fln ,tu
§ Mgage tf'tft? idée qui c-:iil prl·ri~ê-e au ~ 9K,
STRUCTURES NOÉTICO-NOÉMATIQUES 341
§ 98. -
MODE o'ÉTRE DU NOÈME.
MORPHOLOGIE DES NOÈSES.
MORPHOLOGIE (FORMENLEHRE) DES NOÈMES.
[206] particulier. D'ahord chaque vécu est Ir! qu'il est 1ios--
r
sible par principe de diriger le regard sur lui cl sur
ses composantes réelles (reellen), et également· en sens
inverse sur le noème, sur l'arbre vu rommc tel. Cc (JUi
est donné dans celte disposition du regard est bien lui-
même un objet, en langage logique ; mais c'est un objet
totalement dépourvu d'autonomie. Son esse consiste
exclusivement dans son « percipi , - avec cette •ré~
serve que celte proposition ne doit nullement être prise
dans le sens berkeleycn, puisque le pcrcipi ne contient
nullement ici l'esse à titre de composante réelle
(recllcs) t.
Ce rapport de dépendance se laisse natm·ellement
transposer dans le point de vue éidétique : l'Eidos du
noème renvoie à l'Eidos de la conscience noétique ; ces
deux Eidos ont entre eux une solidarité éidélique. L'élé-
1nent intentionnel, en tant que tel, ne n1érite ce nom que
comme objet intentionnel d'une conscience de telle ou
telle nature (so und so gearteten), qui est la conscience [201
de cet objet intentionnel.
En dépit de cette absence d'autonomie, le noème se
laisse considérer en lui-même ; on peut le comparer à
(!'antres noèmes, en explorer les changements possibles
de configuration, etc. On peut esquisser une morpholo-
gie générale et pure des noèmes, à laquelle répondrait
corrélativement une morphologie g.énérale et non moins
pure des vécus noétiques concrets avec leurs compo-
santes hg/étiques et spécifiquement noétiques.
Naturellement ces deux morphologies ne seraient
nullement le reflet, si i'on peut dire, l'une de l'autre el
ne conduiraient pas de l'une à l'autre par un simple
changement de signe, de telle sorte qu'à chaque
noème N nous pourrions substituer la c conscience
· (212] 1. Dans toutes ces annlyses l'exercice porte sur un départage ri-
,toureux entre ce qui revient au noème et ce qui revient à la noê,e
(cf. début du § 102). Ainsi, quand le souvenir vise un autre s('-11-
venir, c"est le .no~me, c'est-à-dire l'objet même du, souvenir do
premier degré qui désigne intentionnellement un souvenir de ::;e-
cond degré. L'aspect noétique de l'opération concerne le degré
des « réflexions ;t, eUcs"-mêmes.
::, W•N~mffi_s;,,~.:::.
"'"' ,uonare,.,,.
ment l'objet du dernfor degré; il ,:e traverse pas cet
objet, il le fixe. Mais le regard pco•l aussi se déplacer de
degré en degré et, au lieu de les traverser tons, il peut
l
i
!
i
[217] 1. Cette analyse est strictement parallèle à celle qui a t!té sus-
citée par les présenllfications complexes, § 101. Il s'agit toujours
de bien distribuer ce qui est noématique el ce qui est -noétique.
360 IDÉES
:lffll IDiŒS
[223] 1. Ces ·Jignes attestent que l'analyse porte bien sur aa modifi-
cation qui a rendu possible la phé-noménologle ; cl. p. 214 n. 1,
STRUCTURES NOÉTICO-NOÉMATiQUES 3ü0
§ 114. -
IDÉES
ANALYSE COMPLfMENTAIRE
CONCERNANT LA POTENTIALITf DE LA THl'lSE
l
ET LA MODIFICATION DE NEUTRALITÉ t.
(241] t. Ce sont •les deux lignes de l'analyse dont nous avons signa.lé
. plus lia.ut l'interitirence, p. 239, n. 1.
396 wtEs
prédicables. Dès lors toute conscience affective envisa-
gée avec ses noèses affectives fondées, de type nouveau,
tombe sous le concept de conscience positionnelle, lei
que nous l'avons élaboré par rapport aux positionalités
doxiques et finalement aux certitudes positlonnelles •. ·
Toutefois un examen plus serré nous contrain.dra à
dire que, en rapportant fa· modification de neutralité à
la positionalité doxique, aussi importantes que soient
les évidences sur lesquelles repose cette relation, nous
avons pourtant daps une certaine mesure pris un dé-
tour.
Commençons par comprendre clairement que les
actes de plaisir (qu'ils soient ou non c opérés> 3), et éga-
lement les actes aliecli[s et volitirs de toute espèce sont
précisément des c actes•, des « vécus intentionnels>,
et qu'à ce trait se rattache en chaque cas « l'intentlo ••
la • prise de position•; en d'autres termes, on peut
dire en un sens très vaste., mais non dénué d'unité es-
sentielle, que ce sont des • position• •, mais précisé-
inent des positions doxiques. En passant nous avons dit
plus haut de façoiv tout à fait correcte que les carac-
tères d'acte en général sont des • thtsea • - des thèses
au sens élarg.i du mot ou seulement en un sens particu-
lier des .thèses .de croyance ou des modalités de ces thè-
ses. L'analogie essentielle entre les noèses spécifiques
du plaisir et les positions de croyance est manifeste; de
même celle des noèses de souhait, des noèses de vo-
lonté, etc. Egalement dans l'évaluer, le souhaiter, le
vouloir, quelque chose est «posé>, abstraction faUe de
la positionalité doxique qui • réside • dans ces noèses.
C'est même Ici .la source de tout parallélisme qu'on peut
instituer entre les différents types de conscience, et de
toutes les classllicàtions de ces types : ce qu'on classe,
ce sont proprement les types de position.
p
],
§ 118. - SYNTHÈSES DE CONSCIENCE.
FORMES SYNTACTIQUES 1• f
[
(245] 1.. b) Aprls f'é.tude de11 c •thlaes:. fondé.es vient celle des c :mn-
thises •• H 118-124-. On délimite d'abord le type de synthè~e
articulée qui sera examinée, § 118 ; on montre que la pluralilê de
c rayons • de pensée engagée dans une synthèse peut être traitée
comme une visée simple, § 119 ; on peut ainsi élend:re aux syn ..
thèses la description noétlco-noématique des thèses simples.
1 120 •· en particulier, les synthèses embrassent le Cogito affec-
tif et pratique aussi bien que le Cogito théorique, - l'amour
aussi bien que 1a ~présent,allo.n, bien qu'une synthèse alT-ecllvc
ne puisse- c s'exprimer> qu'en s'objectlvanl dans une synthèse
dmdque, § 121 ; le mol qui opère les !lynt·hèses s'y révèle, mieux
que <has les thèses, comme un Fiat créateur, §§ 122-3.
S'l'JlUC'J'URES NOÉTJCO-NOÉMA'l'JQUES 403
E'I' NEU-rRALITt
SPHa':RE DES SYNTHtSES 1•
DANS
T
LA
(a) L'auteur a buté -.sur ce fait (li y a dé,1à plus de dix ans),
en essayant de réaliser les Idées d'une axiologie et d'une théorie
de la. pratique conçues comme ,am~logon de la ilogique form-elle.
.STHl•C'J'l!HES NOÉTJCO-NOÉM.-\TIQU.ES 411
1
1. &0 ) Le paralUllsme de la 11.0~H et du noème dans c l ea:prea-
afon » (ou la c couche du Logos >), U 124-7, L'expression et la
slgnlflcatiOin élident le point de dêpart des ETUDES Loo1QUE11.
J...c
4J/I mtEs
, ,
RAISON ET REALITE 1
LE SENS NOÉMATIQUE
ET LA RELATION A L'OBJET•
§ 128. - INTRODUCTION.
problème de l'intentionnalité.
IDEES
t
§ 129. - « CoNTENU > (INHALT) ET < ÜBJET >
(GEGENSTAND) ; LE CONTENU COMME < SENS >,
changeants.
tique central:
d'unité
IDÉES
c sujet déterminable
(der • Gegenstand >),
objective• (das « Objekb),. «l'identique>, le
de ses prédicats possibles > - le
1
pur X PO( abstraction de tous ses prédicats - et il se
distingue de ces prédicats; ou plus exactement, des noè-
mes de prédicats.
A l'unique objet nous ordonnons de multiples modes
de conscience, actes ou noèmes d'actes. Il est manifeste
qu'il n'y a là rien de fortuit;. nul objet n'est pensable
sans que ne soit également pensable une multiplicité
de vécus intentionnels, liés selon une unité continue ou
proprement synthétique (polythétique), au sein des-
quels «lui,., l'objet, est atteint par la conscience en tant
qu'identique, bien que sous un mode diliérent au point
de vue noématique : de telle sorte que le noyau carac-
térisé est variable, mais « l'objet >, le pllr sujet des
prédicats, est précisément identique. Il est clair que
nous pouvons déjà considérer toute fraction abstraite de
]a durée immanente d'un acte comme un « acte :i>, et
l'acte total comme Une certaine unité concordante, for-
mée par les actes conlinftment liés. Nous pouvons dire
alors : plusieurs .noèmes d'actes ont ici- des noyau;c
chaque fois différents, de telle sorte toutefois qu'ils
s'agrégent en ane unité identique, en une unité où le
« quelque chose •• le déterminable qui réside en chaque
noyau, est atteint par la conscience en tant qu'iden-
tique.
De même des actes séparés, par exemple deux percep-
tions ou une perception et un souvenir. peuvent s'agré-
ger en une unité « concordante > ; cett~ agrégation;'" qui
[272] manifestement n'est pas étrangère à l'essence des actes
fusionnés, a une originalité : grâce à elle, le « quelque
chose> _des noyaux précédemment séparés, qui tantôt
est déterminé de telle façon, tantôt de telle au Ire, est
atteint .par la conscience comme le même quelque chose,
ou comme un c objet » identique par concordance.
Ainsi en tout noème réside un pur quelque chose
objectif qui est son centre unificateur; en même temps
nous voyons comment du point de vue noématique on
peul distinguer deux sortes de concepts d'objet : cet
« objet pur et simple • d'ordre noémalique et • l'objet
LE SENS NOéMATIQUE 443
dans le comment de ses déterminations > (in Wie seiner
Bestimmtheiten) - en y incluant les indéterminations
qui chaquè fois • restent en suspens • et qui sont co-
visées, impliquées sous ce mode dans la visée de l'objet.
Ce • comment • est alors à prendre tel exactement que
le prescrit l'acte considéré, tel par conséquent qu'il
appartient réellement à son noème. Le • sens > dont
nous avons parlé à plusieurs reprises est cet • obje/-
dans-le-comment •• pris sur le plan noématiqae (dieser
noematische Gegenstand im Wie), avec tout ce que la
description caractérisée plus haut peut y découvrir
d'évident et exprimer en concepts.
Remarquons que nous avons dit à dessein « sens > et
non • noyau •. En effet il apparaitra que pour accéder
au noyau réel, dans son intégralité complète, il nous
faut faire rentrer en ligne de compte un nouveau type
de distinction qui ne trouve pas son expression dans la
description caractérisée plus haut et qui, pour nous, dé-
finit le c sens>. Si nous nous tenons d'abord purement
à ce que-la description saisit, le « sens > est une piècé
maitresse du noème. Il varie .en général d'un noème à
l'autre; dans certaines conditions au contraire il est
absolument semblable, voire même caractérisé comme
c identique>, .si toutefois • l'objet,dans le comment de
ses déterminations> s'offre à la description comme le
même objet et comme un objet absolument semblable.
En aucun noème il ne peut faire défaut, ni son centre
nécessaire, le point unificateur, le pllr X déterminable,
faire défaut. Pas de 1 sens > sans le « quelque chose>,
et en outre sans • contenu déterminant •. Il est dès lors
évident que ce n'est pas l'analyse ni la description ulté-
rieure qui pourront seules l'imposer (einlegt), mais qu'il
repose (liegt) réellement dans le corrélat de la con-
science, à titre de condition de possibilité d'une descrip-
tion évidente et antérieurement à cette description.
Par le -moyen de cet X vide porteur de sens et attaché
au sens, et grâce à la concordance et à la fusion des di-
vers sens en unités de degré quelconque (cette possibilité
étant fondée dans l'essenee de chacun d'eux), tout sens
a son objet; bien plus, des sens différents se rapportent
au mime objet, dans la mesure précisément où ils peu-
[273] vent s'incorporer à des unités de sens, où les différents
,J.H
PHÉNOMÉNOLOGIE DE LA RAISON 1
:{986] 1. Nous ~lTouvons ici, mise en place dans une théorie générale
du voir, ranalyse de l'inadéquation qui avait seulement servi 1i
distinguer la c perception transcendante :a et la c perception Jm-
manente :t, ~§ 42-4.
,l{lü IDÉES T
sphère des types 'd'être qui ne peuvent être donnés .que
de façon inadéquate (dans la sphère des transcendance,
au sens de réalités naturelles), est donc d'étudier les
différents processus prescrits à priori dans cette sphère.
Il lui faut ·répondre clairement à ces questions : quel
rapport la conscience inadéquate du donné., l'apparal-
t}'e unilatéral, entretient-il avec un seul et même X dé-
terminable, à mesure que se développent ces apparences
qui ne cessent de se renouveler et de se transformer les
unes dans les autres ? Quelle_s possibilités éidétiques
se font jour ici ? Comment d'une pari un cours d'ex-
périence est-il possible, comment se fait-il que sans
cesse il soit rationnellement motivé par les positions
rationnelles qui précèdent continuellement ? Comment
peut-il être précisément ce cours de l"expérience, lei
que les lacunes des apparences précédentes se comblent
el que ses indéterminations se déterminent plus exac-
tement et que le processus se poursuive à la façon d'un
remplissemenr de part en part concordant dont la force
rationnelle ne cesse de croitre ? li faut d'autre part
élucider les possibilités inverses, le• ca, de fusion ou de
synthése polythétique où une discordance apparait :
le X qui continue d'être atteint par la conscience comme
identique se révèle être c autrement déterminé >, -
autrement que ne l'indiquait la primitive donation de
sens. Une nouvelle tâche se propose alors ~ comment
certaines composantes positionnelles appartenant au
cours antérieur de la perception sont-elles biffées, elles
et leur sens ? Comment dans certains cas toute la per-
ception peut-ellè• si l'on peut dire exploser et éclater en
• appréhension• concurrentes de chose •• en supposi-
tions de chose • (Dingansâtze) qui se contredisent? t
Comment les thèses correspondant à ces suppositions
peuvent 0 elles se supprimer et à l'occasion de cette sup-
pression se modifier de façon originale ? Ou bien com-
ment une thèse demeurée sans modification " condi-
tionne >-t-elle le biffage de la • contre-thèse • ? Tous
(a) U.Iie première impulsion dans cette direction a été donnée [291
par Brentano dans son ouvrage géniad. VoM URSPRUNG DER SITl'LI-
cHBN ERKENNTNIS (L'origine de la connaissance morale (1889J,
ouvrage auquel je me sens grandement rede'vable.
I•HÉNOMÉNOJ,OGJE DE LA RAISON 4.71
(298] 1. L'unité du flux vécu était aussi une telle Idée saisie dans
une Idéation intuitive, § 83. - Cf. MÉDITATIONS CARrlBIENNES,
pp. 52-3 : c le monde, idée corrélative d'une évidence empirique
parfaite :,.
2. Nous retrouvons ici dans le cadre de la phénoménologie de
la raison, la d1sti,netion de l'être tr.anscendant et de l'ê.tre bnmn-
ncnt, § 42-4.
482 IDtES
T
objet ou celle de son sens et. de son c essence cogni-
tive• 8 ; avec cette idée est donnée une règle a priori
qui commande les infinités ordonnées des expériences
inadéquates.
[299] Il est impossible, sur la base des expériences faites à
un moment donné, et en se fondant sur cette règle (ou
sur le système complexe de règles que celle-ci inclut) de
déduire de façon univoque comment doit se dérouler le
cou.rs ultérieur de l'expérience. Au contraire, un nom.
bre infini de possibilités restent ouvertes, qui néanmoins
sont préfig_urées quant à leur type par cette régulation
a priori si riche de contenu. Le système de règles de la
géométrie détermine avec une rigueur absolue toutes les
formes possibles de mouvements susceptibles de com-
pléter les fragments de mouvement observés hic et nunc,
mais il n'indique aucun mouvement réel que puisse [300
tracer la chose qui se meut réellement. Quel secours
apporte la pensée empirique fondée sur l'expérience?
Comment est-il possible de déterminer scientifiquement
les choses en tant qu'unilés posées empiriquemènt
quand pourtant elles incluent un nombre infini de signi-
fications ? Comment à l'intérieur de la thèse de la na- [299
ture peut-on réaliser l'ambition d'une détermination
univoque conforme à l'idée de l'objet naturel, du pro-
cessus naturel, etc. (laquelle, en tant qu'idée d'un indi-
vidu singulier, est ple.inement déterminée) ? Toutes ces
questions appartienn·ent à un autre plan de la recher- [30
che. Elles relèvent de la phénoménologie de la raison
spécifiquement appliquée à l'expérience et en particu-
lier aux sciences physiques, psychologiques, et en géné-
ral aux sciences de la nature; celte phénoménologie de
la raison .-éduit à leurs sources phénoménologiques les [29
règles ontologiques et noétiques qui appartiennent à la [30
science de l'expérience en tant que !~lie. Mais cela impli-
que qu'elle explore et soumette à une investigation éidé-
tique les couches phénoménologiques, tant noétiques
que noématiques, dans lesquelles le contenu de ces rè-
gles vient s'insérer.
[301] (a) cr. ETUDES LOGIQUES, n. VI" Etude, § 34. pp. 683 sq. [3• é'rl.
t. III., pp. 111 sq.J. Il est regrettable que W. Wundt porte sur ce
point un jugement tout différent, comme Il le fait sur l'ensemble
de ln phénoménologie. Une recherche qui pourtant De transgresse
pns le moins du monde les bornes du don.né purement intuitif
est tenue pnr lui pour c pure scolnsUquc ». Dans les Petits Ecrits
(1, p. 613) il présente la distinction entre les actes· qui donhent
un sens et ceux qui le remplissent comme un « schémo. formel
choisi » pnr nous ; le fruit de nos analyses serait une c répétition
verbale» du type « le plus primitif> : « l'évidcncl! c'est l'évidencc 1
l'nbslraction c'est l'abstraction». Il introduit la conclusion de Sil
critique par ces mots que je me permets encore de citer : c Le.
lt"nlalivc de Husserl, d'intention plus théorique que 1>r1ltlr111c,de
fonder une nouvelle logique aboutit à l'occasion de chacune de
ses annlyses conceptuelles, - pour autant qu'elJcs ont un ·conknu
posillf, - il celle nssur:ince que A est vraiment = A et qu'il n'en
es\ pns autrement,. Op, cil. pp. 613~4.
48(;
[30
CHAPITRE ur
.[918) 1. Cf. pp. 70, 103, 175 : IDIIB>tII étudie [onguement catie cœa•
titutlon d~s animalla et des hommes.
612 IDÉES
FIN
GLOSSAIRE
espèce, spécification.
articulation.
Attention, allentionnel.
T
altentional.
À.u(/assung. appréhension (fonction de
la noèse).
Aufhebung. suspension.
Aufmerksamkeil (Allenlion). attention ..
Ausbreilung. étendue.
Ausdehnung (cf. Extension, extension (spatiale).
Ausbrellung).
Ausdrück, -lich. expression, -'Ssif.
Aus/üll11ng (cf. Erfüllung). rem plissement.
Aussage, -Salz. énoncé, proposition énoncia•
live,
ausschalten. mettre hors circuit.
ausweisen, Ausweisung. légitimer, -alion.
Axiologie (of. Werl). axiologie.
Axiom. axiome.
Guttung; genre.
geben, gebender Alet, or1gt- donner, acte dona1e.ur, in-
nür gebende Anschauung. tuition donatrice originai-
re.
lebiet. dom'aine (logique).
Gefallen, -nd, ,ich gefallen. plaisir, qui plaît, prendre
plaisir.
Gegenbild, -moliu, -noema, contre-partie, -motif, •noè-
-thesis, -wesen. me, -thèse, -essence.
Gegensland, -lich (Objekt). objet, objectif.
Gegerrwart, -würtig, -wÜ.rti- présence, présent, •talion
g1mg (cr. Vergegenwilrli- (opp. à présentificalion).
gung).
Geha/1. statut (éidêtique, de déter~
rninntion, sensible).
524 IDÉES
Sein, Seimcharalder,
IDÉES
représentation.
prescrire.
"'
waches /ch. moi vigilant.
wahr, -heit, bewahren. vrai, vérité, vérifier.
wahrscheinlich, -keitslehre,. vraisemblable. théorie des
probabilités.
Wahrnthmung, -nehmbar, perception, perceptible, -bi-
-nehmbarkelt. lité.
Wandlung (Abwandlung). mutation (cl. dérivation).
Wa.,. Quld.
Weise (Modus), mode.
Weil. monde.
Wert, werten, Wertheit, valeur, évaluer, qualité de
Wer_lung, Wert (sach), ver- valeur. évaluation, état de
hall. valeur.
Wesen, Wesens-, (Eidos), essence, éidéti-que, esSenliel.
-llfoh.
Widerslnn, absurdité.
Widerstreit. conflit.
Wiedererinnerung. re-souvenir.
wlrklich, -kelt (dist. de real. réel, réalilé (1 • modalité de
Realitül). croyance; 2° être vérHn-
ble),
wlssen, -schaft savoir, science.
wollen, Willens-, Willensmel- vouloir, volitiif, visée volon-
nung. taire.
Wort; -/aut. mot, mol prononcé.
Wunsch. souhait.
J
4
558 IDÉES
Première Section
LES ESSENCES ET LA CONNAISSANCE DES ESSENCES
Chapitre Premier
FAIT ET ESSENCE
Chapitre II
L:Bs FAUS~BS INTERPRÉTATIONS DU NATURALISME
Deuxiéme Section
CONSIDtRATJONS -PlŒNOlŒN-OLOGIQUES
FONDAMENTALES
ChapitrePremier
LA THÈSE DB L' ATTITVDB NATURELLE ET SA Misz HORS CIRCUIT <
Chapitre Il
LA Co.;qsCJENCE ET LA RÉALITÉ NATURELLE
Chapitre IV
LES RÉDUCTJONS PuiNOMÉNOLOGIQUES
Troisième Section
MÉTHODES ET PROjlLÈllES
DE LA PHÉNOMÉNOLOGIE PURE
Chapitre Premier
CONSIDÉRATJOXS PRÉLlMINAIRES D~ MÉTHODE
§ 63, L'imi,ortance particulière des considéra•
lions de méthode pour h phénoménologie. [12Ul 209
§ 64. Le phénoménologue se met lui-mênie ·hors ·
circuit ...•.••.•...... ·... ·............. [121] 211
§ 6'5. Rétro-référence de la phénoménologie ;1
elle-même ............................. [122] 213
§ 66. Expression fidèle de données claires. Ter-
mes univoques ........................ ~124] 215
§ 67. Méthode d.e clarification. « Pro xi mité > et
• éloignement du donné> .............. ,[125] 217
§ 68. Degrés authentiques et inauthentiques de
clarté. L'essence de la clarification nor-
male ......... ·..........•.....•.......... [127J 220
§ 69. Méthode pour saisir 1e·s essences -avec une
clarté parfaite ••.....•................. [128] 222
§ 70. Rôle de la perception dans la méthode do
clnri-flcation de,s essences. La position pri-
vilégiée de l'imagination libre .......... [1291 223
§ 71. Le problètne de la possibilité d'une éidé-
lique descriptive .•.................... [132] 227
§ 72. Sciences concrètes, abstraites, « nn.théma-
lique's > des essences ................... [l33~ 229'
§ 73. Application au problème de la phénoméno-
. logie. Des·cription et détermination exacte. [1361 233
§ 74. Sciences descriptives et sciences exactes .. [138j 2::1.-,
§ 75, La phénoménologie comme théorie descrip-
tive de l'essence des purs vécus .......• [139] 238
Chapitre li
LES STRUCTURES GÉNERALES DE L.\ CONSCIE?iCE Pnu-:
§ 76. Le thème central des études •uivantes ..... [141] 212
§ 77. La réflexion comme- propriété fondamentale
de la sphère du •Vécu. Etudes sur la ré-
flexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . [ l44] 246
§ 78. Etude phénoménologique des ~éllexions ·sur
le vécu , •••.••••••••.••• , •••....• , .•••. (147] 252
§ 79. Excursus critique. La phénoménologie et les
difllcultés <'e • l'introspection • •..•...• (1511 25S
564 IDÉES
Chapitre Ill
'D!OÈSE ET NOÈME
Chapitre IV
PRoBLÉMATI~UE DES STRUCTURES NoE'l'lco-NosMATIQUE
l
566 IDÉES
Quatrième Section
RAISON ET RÉALITÉ
Chapitre Premiër
LE SENS N-OÉMAT1QUEET LA RELAT~ON A L'ÜBIET
§· 128. Introduction . . • • • • . .. .. • .. • • • ••••••••• [265] 433
§ 129. « Contenu • et c objet •; le contenu
comme c sens • ...................... [266] 430
§ 130. Délimitation de l'essence de c sen~ noê-
matique • ••• , ••..•••.•.••..•...•••••• [269] 439
§ 131. c L'objf:'t ,., le c X déterminable pris au
sens noématique • •.................•. [270] 441
§ 132. Le noyau entendu comme le ·sens selon son
mode de plénitude •......•.....•..... [273] 441
§ 133. La proposition noématique. Proposition
thétique et synthétique. Les propositions
dans le domaine des représentations •••. [274] 445
§ 134. Morphologie apophantique •••••..•..•••• [275] 448
§ 136. Objet et conscience. Passage à la phéno-
ménologie de la raison ................ (278] 452
Ch"pilre Il
PHÉNOMÉNOLOGIE DE Lt\ RAISON
§ 136. L9 première forme fondamentale de la
conscience rationnelle : le c voir> dona ..
leur originaire •...•...•...••.••..••.•• [282] 451)
§ 1'37. Evidençe el vi'slon intellectuelle ; évidence
c originaire ,. et c pure >, assertorique _ .
et epodlclique ........................ [285] 462
§ 138. Evidence adéquate el inadéquate .......• [286] 464
TABLE DES MATIÈRES 567
§ 139. Entrelacements des divers types ration-
nels. Vérité théorique, axiologique et
pratique . • • • • • • . • • . . . . . . . . . . . . . ...... [289] 468
§ 140. Confirmation. Justification sans évidence.
Equivalence· de la vue intellectuelle posi-
lionnelle et neutre . . . . . . . . . . . . . . . . .. [291] 471
§ 141. Position rationnelle immédiate el médiale.
Evidence médiale .........•.•......... [293] 47i
§ 142. Thèse rationnelle et être ................ [295] 477
~ 143. L.a donnée adéquate d'une chose enlendue-
comme idée au 5en·s kantien ........... [297] 479
.§144. La réalité et 19. conscience donatrice or1- •
ginnirc. Notations finales .............. [298] 481
§ 145. Considérations critiques sur la phénomé-
nologie de l'évidence. . ..•............. [299] 483
Chapitre Ill
LES DEGBÉS DE GÉNÉRALITÉ DANS LA PROBLÉMA'l'lQUE
D13.LA RAISON TKÉORIQUÈ
~ 146. Les problèmes les l)lus ~énérnux ........ [303] 489
§ 147. Les ramifiealions du problème. La logique
formelle, l'axiologie et la théorie de lr,
·pratique . . . . . . . • . . . . . . . . . .......•.... [304] 490
§ 14.8. Les problème's de la rai5on· théorique res-
sortissant à l'ontologie formelle ........ [307] 494
§ 149. Les problèmes des ontologies régionales
ressortissant à la raison théorique. Le
problème de la constitution phénoméno-
logique . . . . . • . . . . . . . . ... . . . ........... (309] 490
~ 150. Suite. La région chose comme fil conduc-
f<"ur franscenfhmtal ...............•... (313] 502
! 151. Les eouches de la constitution transcen-
dantale de la ehose. -Considérations com-
plémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . ........ [316"] 507
§ 152. Tran~position du problème de la constitu•
tion tr:mscendantale à rl'autres régions. [318] 50!.J
§ 153. L'extem~ion totale du problème tran'scen-
dantaL Articulations des recherches ...• (319] 511
_L
138. Gaëtan Picon: Panorama de la nouvelle littérature française.
139. Martin Heidegger: Qu'est-ce qu'une chose?
140. Claude Nicolet: Le métier de citoyen dans la Rome répu-
b/ièaine.
141. Bertrand Russell: Histoire de mes idées philosophiques.
142. Jamel Eddine Bencheikh: Poétique arabe (Essai sur les
voies d'une création).
143. John Kenneth Galbraith: Le nouvel État industriel (Essai
sur le système économique américain).
144. Georg Lukâcs: La théorie du roman.
145. Bronislaw Malinowki: Les Argonautes du Pacifique occi-
dental.
146. Erwin Panofsky: Jdea (Contribution à l'histoire du concept
de l'ancienne théorie de l'art).
147. Jean Fourastié: Le grand espoir du x.xes;ècle.
148. Hegel: Principes de la philosophie du droit.
149. Sôren Kierkegaard: Post-scriptum aux Miettes philoso-
phiques.
150. Roger de Piles: Cours de peinture par principes.
151, Edmund Husserl : La crise des sciences européennes et la
phénoménologie transcendantale.
152, Pierre Francastel: Études de sociologie de l'art.
153. Gustav E. von Grunebaum: L'identité culturelle de l'Islam.
154, Eugenio Garin: Moyen Âge et Renaissance.
155. Meyer Schapiro: Style, artiste et société.
156. Martin Heidegger: Questions I et ll.
157. G.W.F. Hegel: Con-espondance 1, 1785-1812.
158. G.W.F. Hegel: Correspondance II, 1813-1822.
159. Ernst Jünger: L'État universel suivi de La mobilisation
totale.
160. G.W.F. Hegel: Con-espondance Ill, 1823-1831.
161. Jürgen Habermas: La technique et la science comme
«idéologie».
162. Pierre-André Taguieff: La force du préjugé.
163. Yvon Belaval: Les philosophes et leur langage.
164. Sôren Kierkegaard: Miettes philosophiques-Le concept
de l'angoisse - Traité du désespoir.
165. Raymond Lœwy : La laideur se vend mal.
166. Michel Foucault: Les mots et les choses.
167. Lucrèce; De la nature,
168. Élie Halévy : L'ère des tyrannies.
169. Hans Robert Jauss: Pour une esthétique de la réception.
170. Gilbert Rouget: La musique et la transe.
171. Jean-Pau] Sartre: Situations philosophiques.
172. Martin Heidegger : Questions III et IV.
173. Bernard Lewis: Comment l'Islam a découvert l'Europe.
174. Émile Zola: Écrits sur l'art.
175. Alfred Einstein: Mozart (L'homme et l'œuvre).
176. YosefHayim Yerushalmi: Zakhor (Histoire juive et mémoire
juive).
177. Jacques Drillon : Traité de la ponctuation française.
178. Francis Bacon: Du progrès et de la promotion des savoirs.
179. Michel Henry: Marx I (Une philosophie de la réalité).
180. Michel Henry: Marx II (Une philosophie de l'économie).
181. Jacques Le Goff: Pour un autre Moyen Age (Temps, travail
et culture en Occident : 18 essais).
182. Karl Reinhardt : Eschyle, Euripide.
183. Sigmund Freud: Correspondance avec le pasteur Pfister
(1909-1939).
184. Benedetto Croce: Essais d'esthétique.
185. Maurice Pinguet: La mort volontaire au Japon.
186. Octave Nada]: le sentiment de l'amour dans l'œuvre de
Pierre Corneille.
187. Platon : Hippias mineur, Alcibiade, Apologie de Socrate,
Euthyphron, Criton, Hippias majeur, Charmide,
lachès, l ysis.
188. P]aton: Protagoras, Gorgi<;is,Ménon.
189. Herny Corbin: En Islam iranien, I.
190. Henry Corbin: En Islam iranien, 11.
191. Henry Corbin: En Islam iranien, III.
192. Henry Corbin: En Islam iranien, IV.
193. Herbert Marcuse: L'Onto/ogie de Hegel et la théof'ie de
l'historicité.
194. Peter Szondi : Poésie et poétique de ! 'idéalisme allemand.
195. Platon: Phédon, Le Banquet, Phèdre.
196. Jean Maitron : Le mouvement anarchiste en France, 1.
197. Jean Maitron : le mouvement anarchiste en France, li.
198. Eugène Fleischmann: La philosophie politique de Hegel.
199. Otto Jespersen: La philosophie de la grammaire.
200. Georges Mounin: Sept poètes et le langage.
201. Jean Bo11ack: Empédocle, I (Introduction à l'ancienne
physique).
202. Jean Bollack: Empédocle, II (Les origines).
203. Jean Bollack: Empédocle, III (Les origines).
204. Platon : Ion, Ménexène, Euthydème, Cratyle.
205. Ernest Renan: Études d'histoire religieuse (suivi de Nou-
velles études d'histoire religieuse).
206. Michel Butor: Essais sur le roman.
207. Michel Butor : Essais sur les modernes.
208. Collectif: La revue du cinéma (Anthologie).
209. Walter F. Otto: Dionysos (Le mythe et le culte).
21O. Charles Touati: La pensée philosophique et théologique de
Gersonide.
211. Antoine Arnauld, Pierre Nicole: La logique ou l'art de
penser.
212. Marcel Detienne: L'invention de la mythologie.
213. Platon: Le politique, Philèbe, Timée, Critias.
214. Platon: Parménide, Théétète, Le Sophiste.
215. Platon: La République (livres I à X).
216. Ludwig Feuerbach: L'essence du christianisme.
217. Serge Tchakhotine: Le viol des foules par la propagande
politique.
218. Maurice Merleau-Ponty: La prose du monde.
219. Collectif: Le western.
220. Michel Haar: Nietzsche et la métaphysique.
221. Aristote : Politique (livres I à VIII).
222. Géralde Nakarn : Montaigne et son temps. Les événements
et les Essais (L'histoire, la vie, le livre).
223. J .-B. Pontalis : Après Freud.
224. Jean Pouillon: Temps et roman.
225. Michel Foucault: Surveiller et punir.
226. Étienne de La Boétie: De la servitude volontaire ou
Contr 'un suivi de sa réfutation par Henri de Mesmes
suivi de Mémoire touchant l'édit de janvier 1562.
227. Giambattista Vico: La science nouvelle (1725).
228. Jean Kepler: Le secret du monde.
229. Yvon Belaval: Études leibniziennes (De Leibniz à Hegel).
230. André Pichot: Histoire de la notion de vie.
231. Moïse Maïmonide : Épîtres (Épître sur la persécution -
Épître au Yémen - Épître sur la résurrection des morts
-Introduction au chapitre Helèq).
232. Épictète: Entretiens (Livres I à Jfl).
233. Paul Bourget: Essais de psychologie contemporaine (Études
littéraires).
234. Henri Heine : De la France.
235. Galien: Œuvres médicales choisies, tome 1 (De l'utilité des
parties du corps humain).
236. Galien: Œuvres médicales choisies, tome 2 (Des facultés
naturelles - Des lieux affectés - De la méthode théra-
peutique, à Glaucon).
237. Aristote: De ! 'âme.
238. Jacques Colette: Kierkegaard et la non-philosophie.
239. Shmuel Trigano: La demeure oubliée (Genèse religieuse du
politique).
240. Jean-Yves Tadié: Le récit poétique.
241. Michel Heller: La machine et les rouages.
242. Xénophon: Banquet suivi d'Apologie de Socrate.
243. Walter Laqueur: Histoire du sionisme, I.
244. Walter Laqueur: Histoire du sionisme, II.
245. Robert Abirached: La crise du personnage dans le théâtre
moderne.
246. Jean-René Ladmiral : Traduire, théorèmes pour la traduc-
tion.
247. E.E. Evans-Pritchard : Les Nuer (Description des modes de
vie et des institutions politiques d'un peuple nilote).
248. Michel Foucault: Histoire de la sexualité, tome I (La
volonté de savoir).
249. Cicéron: La République suivi de Le Destin.
250. Gilbert Gadoffre: Du Bellay et le sacré.
251. Claude Nicole!: L'idée républicaine en France (1789-1924).
Essai d'histoire critique.
252. Antoine Be1man: L'épreuve de l'étranger.
253. Jean Bollack: La naissance d'Œdipe.
254. Donald Kenrick et Grattan Puxon: Destins gitans.
255. Isaac Newton: De la gravitation suivi de Du mouvement
des corps.
256. Eberhard Jiickel : Hitler idéologue.
257. Pierre Bimbaum : Un mythe politique : la « République
juive».
258. Peter Gay: Le suicide d'une République (Weimar 1918-
1933).
259. Friedrich Nietzsche: La volonté de puissance,/.
260. Friedrich Nietzsche : La volonté de puissance, Il.
261. Françoise van Rossum-Guyon : Critique du roman (Essai
sur« La Modification» de Michel Butor).
262. Leibniz: Discours de métaphysique suivi de Monadologie.
263. Paul Veyne: René Char en ses poèmes.
264. Angus Wilson : Le monde de Charles Dickens.
265. Sénèque: La vie heureuse suivi de Les bierifaits.
266. Rémy Stricker: Robert Schumann.
267. Collectif: De Vienne à Cambridge.
268. Raymond Aron: Les désillusions du progrès.
269. Martin Heidegger: Approche de Ho/der/in.
270. Alain Besançon : Les origines intellectuelles du léninisme.
271. Auguste Comte: Philosophie des sciences.
272. Aristote: Poétique.
273. Michel Butor: Répertoire littéraire.
275. Xénophon-Aristote: Constitution de Sparte - ConstituUon
d'Athènes.
276. Isaac Newton: Écrits sur la religion.
277. Max Horkheimer: Théorie traditionnelle et théorie critique.
278. Gaëtan Picon: L 'écrivain et son ombre (Introduction à
une esthétique de la littérature, 1).
279. Michel Foucault: Histoire de la sexualité, tome 2 (L'usage
des plaisirs).
280. Michel Foucault: Histoire de la sexualité, tome 3 (Le souci
de soi). ·
281. Collectif: Les Stoïciens, tome 1.
282. Co11ectif:Les Stoi'ciens, tome 2.
283. Ludwig Wittgenstein: Carnets 1914-1916.
284. Louis Dumont: Groupes defiliation et alliance de mariage.
285. Alfred Einstein: Schubert. Portrait d'un musicien.
286. Alexandre Kojève: Essai d'une histoire raisonnée de la
philosophie païenne, I (Les Présocratiques).
287. Alexandre Kojève: Essai d'une histoire raisonnée de la
philosophie pai'enne, II (Platon -Aristote).
288. Alexandre Kojève: Essai d'une histoire raisonnée de la
philosophie païenne, III (La philosophie hellénistique
- Les néo-platoniciens).
289. Karl Schlechta: Le cas Nietzsche.
290. Valery Larbaud: Sous l'invocation de saint Jérôme.
291. Alain Jouffroy: De l'individualisme révolutionnaire.
292. Laurent Clauzade: L'idéologie ou la révolution de l'analyse.
293. Marcel Detienne: Dionysos mis à mort.
294. Henri Heine: De l'Allemagne.
295. Ernst Bloch: Traces.
296. Aristote: Rhétorique.
297. Friedrich List: Système national d'économie politique.
298. Emmanuel Jacquart: Le théâtre de dérision (Beckett -
Ionesco -Adamov).
299. Alexandre Kojève: L'athéisme.
300. Mario Praz: La chair, la mort et le diable dans la littéra-
ture du XIXe siècle.
301. Jean Starobinski: L 'œil vivant.
302. Alain: Balzac.
303. Mona Ozouf: Les Mots des femmes.
304. Philippe Muray: Le xt;rt siècle à travers les âges.
305, Philippe Muray: Désaccord parfait.
306. Nietzsche: Mauvaises pensées choisies.
307. David Schoenbaurn : La révolution brune.
308. Alfred Sauvy : La vieillesse des nations.
309. Charles Rosen: Le style classique. Haydn, Mozart, Bee-
thoven.
310. Kostas Papaioannou: Marx et les marxistes.
311. Ludwig Wittgenstein : Tracta tus logico-philosophicus.
312. Philippe Muray: Céline.
313. Wladimir Gran off: Filiations (L'avenir du complexe
d'Œdipe).
314. Jean Starobinski: La relation critique.
315. Pierre Manent: Les libéraux,
316, Marc Fumaroli: La diplomatie de l'esprit.
317. Marcel Gauchet: La démocratie contre elle-même.
318. Bertrand de Jouvenel: Arcadie. Essai sur le mieux-vivre.
319. John Maynard Keynes & Jacques Bainville: Les consé-
quences économiques de la paix, Les conséquences
politiques de la paix.
320. John Maynard Keynes: La pauvreté dans l'abondance.
321. Bernard de Fallais: Simenon.
322. Léon Bloy : L 'Âme de Napoléon.
323, Pat.lice Gueniffey: La politique de la Terreur.
324. Denis Lacorne : La crise de l'identité américaine.
325. Angelo Tasca: Naissance du fascisme. L'Italie de l'ar-
mistice à la marche sur Rome.
326. Joseph A. Schumpeter: Histoire de l'analyse économique, I.
327. Joseph A. Schumpeter: Histoire de l'analyse économique,
II.
328. Joseph A. Schumpeter: Histoire de l'analyse économique,
Ill.
329, Mona Ozouf: Les aveux du roman.
330. Max Weber: L'Ethique protestante et l'esprit du capita-
lisme.
331. Ludwig Wittgenstein: Le Cahier bleu et le Cahier brun.
332. Pierre Manent: Cours familier de philosophie politique.
333. Jacques Bainville: Napoléon.
334. Benedetta Craveri : L'âge de la conversation.
335. Bem~d Lewis: Comment l'Islam a découvert l'Europe.
336. Jean Fourastié: Productivité et richesse des nations.
337. Marcel Gauchet: La condition politique.
338. Marc Fumaroli: Chateaubriand. Poésie et Terreur.
339. Albert Thibaudet: La poésie de Stéphane Mallarmé.
340. Max Weber: Sociologie des religions.
341. Pierre Manent: Tocqueville et la nature de la démocratie.
342. Collectif: Histoire des droites en France, I (Politique),
343. Collectif: Histoire des droites en France, II (Cultures).
344. Collectif: Histoire des droites en France, III (Sensibi-
lités).
345. Élie Halévy: Histoire du socialisme européen.
346. Bertrand Saint-Sernin : Le rationalisme qui vient.
347. Moses Mendelssohn: Jérusalem ou Pouvoir religieux et
judaïsme.
348. Philippe Muray: Après /'Histoire.
349. Marcel Gauchet et Gladys Swain: La pratique de l'esprit
humain.
350. Alexandre Kojève: Esquisse d'une phénoménologie du
droit.
351. Pierre Manent: Enquête sur la démocratie - Études de phi-
losophie politique.
352. Pierre Manent: Naissances de la politique moderne
Machiavel-Hobbes-Rousseau.
353. Louis Dumont: Homo œqualis, I.
354. Michel Foucault: L'archéologie du savoir.
355. Collectif: Présence du bouddhisme.
356. Aristote: Météorologiques.
357. Michael Screech: Rabelais.
358. Marcel Jousse : L 'Anthropologie du Geste.
359. Collectif: Midrash Rabba sur Ruth. Midrash Rabba sur
Esther.
360. Leo Strauss: La Persécution et l 'Art d'écrire.
361. Leo Strauss: La renaissance du rationalisme politique
classique.
362. Karl Polanyi : La Grande Transformation.
363. Georges Roque: Art et science de la couleur.
364. René Descartes: Discours de la méthode et essai.
365. Marcel Detienne: Apollon le couteau à la main.
366. Michel Henry : Marx.
367. Raymond Aron : Penser la guerre, Clausewitz, 1.
368. Raymond Aron : Penser la guerre, Clausewitz, II.
369. Paul Mattick: Marx et Keynes.
370. Robert Darnton: Bohème littéraire et Révolution.
371. Louis Massignon: La Passion de Husayn ibn Mansûr
Hallâj, I.
372. Louis Massignon: La Passion de Husayn ibn Mansûr
Hallâj, II.
373. Louis Massignon: La Passion de Husayn ibn Mansûr
Hallâj, III.
374. Louis Massignon : La Passion de Husayn ibn Mansûr
Hallâj, IV.
375. Yves Pagès: Céline,fictions du politique.
376. Annie Le Brun: Les châteaux de la subversion.
377. Jean-Paul Sartre: Saint Genet, comédien et martyr.
378. Hans Magnus Enzensberger: Politique et crime.
379. Jürgen Habermas: Le discours philosophique de la moder-
nité. -
380. Luc Boltanski/Ève Chiapello : Le nouvel esprit du capita-
lisme.
381. Raymond Bellour: Lire Michaux.
382. Michel Schneider: Voleur de mots.
383. YosefHayim Yerushalmi: Le Moi'se de Freud.
384. Hilary Putnam: Le Réalisme à visage humain.
385. RudolfEisler: Kant-Lexikan, 1.
386. Rudolf Eisler: Kant-Lexikon, II.
387. Jean-François Kervegan : Que faire de Carl Schmitt?
388. Nadejda Mandelstam: Contre tout espoir, Souvenirs.
389. Jean-Marc Durand-Gasselin: L'école de Francfort.
390. Michel Surya: Georges Bataille, la mort à l'œuvre.
391. Pierre Guenancia: Descartes et l'ordre politique.
392. René Descartes : Correspondance, I.
393. René Descartes : Correspondance, II.
394. Michel Chodkiewicz : Le Sceau des saints.
395. Marc Fumaroli: Le sablier renversé.
396. Jean-Yves Tadié: Le roman d'aventures.
397. Roberto Calasse: La littérature et les dieux.
398. Moshe Lewin: La formation du système soviétique.
399. Patrick Verley: L'échelle du monde.
400. Nadejda Mandelstam: Contre tout espoü~ Souvenirs, II.
401. Nadejda Mandelstam : Contre tout espoir, Souvenirs, III.
402. Marcelin Pleynet: Lautréamont.
403. Louis Dumont: L'idéologie allemande.
404. Ludwig Wittengstein: Recherches philosophiques,
405. Harold Searles: L'environnement non humain.
406. Henri Godard: Poétique de Céline.
407. Yves Bonnefoy: Shakespeare: théâtre et poésies.
408. D, W. Winnicott: La nature humaine.
409. Nikolaus Harnoncouit: Le discours musical, Pour une
nouvelle conception de la musique.
410. Michel Surya: L'autre Blanchot.
411. Wolfgang Sofsky: Traité de la violence.
412. Jürgen Habermas: L'avenir de la nature humaine. Vers
un eugénisme libéral ?
413. Georges Batai11e:L 'Histoire de l'érotisme.
309069
Husserl
Idéesdirectrices
pour une phénoménologie
Traduit de l'allemand par Paul Ricœur
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Musée national d'art moderne, Centre Pompidou, Paris.Photo du Musée.