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Cas pratique

1) Introduction

- Rappel des faits : Lucie se découvre en photo dans un magazine annonçant le début
des soldes. Elle est scandalisée car elle ne veut pas être prise pour une dépensière frivole.
Dans le 2° cas, Loïc, un jeune talent de la variété française connait un succès fulgurant
à tel point qu’il se retrouve souvent cité dans la presse people. Mais un jour, il découvre dans
un magazine sa vie privée dévoilée le montrant en photo avec son petit ami et un article
correspondant.

- Qualification juridique : la publication de photos dans des magazines, sans le


consentement desdites personnes, montre une jeune fille commune (Lucie) et une star de la
variété française (Loïc). Pour la 1°, il s’agit d’un article sur le début des soldes avec photos à
l’appui.

Concernant Loïc, il s’agit de la diffusion d’un article et de photos le dévoilant avec son petit
ami.

- Problème posé : Peut-on utiliser son droit à l’expression et à l’information au


détriment du respect de la vie privée, et sans le consentement des personnes concernées ?

2) Développement

Majeure :

- cas n°1 : L’article portait sur l’ouverture des soldes et non sur sa vie en particulier.

- cas n°2 : La star Loïc n’a jamais dévoilé sa vie privée en public.

Le fait qu’un magazine révèle son homosexualté en diffusant une photo de lui et son petit ami,
sans son accord, constitue bien une atteinte à sa vie privée.

Il pourra donc obtenir des dommages-intérêts sur la base de l’article 10 de la CEDH.

La jurisprudence met un point d’honneur à faire respecter l’article 10 -1 de la CEDH , les


restrictions n’étant admises que de manière très stricte.

- Violation de la liberté de la presse :

23 juillet 2009: Hachette Filipacchi Associés (« Ici Paris ») c. France : la


Cour conclut à l'unanimité à la violation de l'article 10 par la France en raison de la
condamnation en 2002 de la requérante, une maison d’édition, à la suite de la publication en

1
1996 d’un article concernant le chanteur Johnny Hallyday, qui invoquait le droit à l'image et
le droit à la vie privée2,3.

15 décembre 2009: Financial Times LTD et autres c. Royaume-Uni « la


protection des sources journalistiques est l'une des pierres angulaires de la liberté de la
presse » 4. Violation de l'art. 10.

19 janvier 2010: Laranjeira Marques Da Silva c. Portugal (req.


n°16983/06): violation de l'art. 10. Le Portugal avait condamné un hebdomadaire pour
violation du secret de l'instruction à la suite de la publication d'un article relatant les
accusations de viol portées contre un homme politique, sans que cela ait provoqué de
« préjudice à l'enquête » selon la Cour.

- Cependant, le juge n’hésite pas à observer les circonstances dans lesquelles se


déroule la liberté d’expression et à la sanctionner si un intérêt légitime particulier et bien
défini est relevé. Ex. en matière de secret d’instruction suite à un crime (24 novembre 2005:
July et Tourancheau c. France: la Cour conclut à la non-violation de l’article 10 (liberté
d’expression) de la Convention.

Mineure :

- cas n°1 : Lucie a peur que les gens la prennent pour une dépensière frivole, elle pense
donc que la photo du magazine constitue une violation de sa vie privée car elle constitue en
soi un caractère légitime restrictif au droit d’expression, selon l’article 10-2 de la CEDH.

- cas n°2 : La star Loïc n’a jamais dévoilé sa vie privée en public. Or, un magazine
révèle son homosexualté en diffusant une photo de lui et son petit ami, sans son accord.

3) Conclusion

- cas n°1 : Il n’y a pas violation de l’article 10-1 de la CEDH car . Le fait qu’elle ait peur que les
gens la prennent pour une dépensière frivole, ne constitue pas en soi un caractère légitime
restrictif au droit d’expression

- cas n°2 : Le fait qu’un magazine révèle son homosexualté en diffusant une photo de lui et
son petit ami, sans son accord, constitue bien une atteinte à sa vie privée.

Il pourra donc obtenir des dommages-intérêts sur la base de l’article 10-2 de la CEDH.

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