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1.2 – Le recrutement
La discrimination à l’embauche
Quelques jours avant, Nicola Rombi recevait un soutien de poids, puisque le Défenseur des
droits Jacques Toubon – jouissant d’une autorité constitutionnelle indépendante – a reconnu
qu’il avait été « victime d’un harcèlement discriminatoire motivé par son orientation
sexuelle » et a présenté ses observations lors de l’audience de la cour d’appel.
Jacques Toubon y dénonce plusieurs faits, à commencer par le comportement des collègues et
de la hiérarchie de Nicolas Rombi qu’il a pu observer en consultant plusieurs mails destinés à
l’intéressé, à l’instar d’un courriel écrit par son supérieur hiérarchique le 18 juin 2009 :
De quel sexe êtes-vous ? Êtes-vous une femme ou un homme ? Pour le savoir, regardez en
bas! (…) Mais pas en bas de l’e-mail, andouille.
L’année suivante c’est un de ses collègues qui adresse à Nicola Rombi un mail avec les 15
personnes de l’équipe en copie pour son anniversaire : il s’agit d’un photomontage où le
visage de ce dernier apparait sur un homme en slip avec un boulet au pied et une poupée
gonflable à la main. Une preuve du « climat sexiste et homophobe » d’après Maître
Emmanuelle Boussard-Verrecchia, l’avocate de Nicola Rombi, qui a d’ailleurs rapporté que
« la président de la cour d’appel a d’entrée de jeu dit que ces e-mails étaient intolérables, qui
plus est venant d’un supérieur hiérarchique ». La banque s’était pourtant défendue en les
qualifiant de simple « plaisanterie » auxquels participait Nicola Rombi, sans pouvoir le
prouver.
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Autre fait épinglé par le Défenseur des droits, une baisse de la rémunération fixe et variable
de Nicola Rombi « non justifiée par des éléments objectifs » : en 2011, son salaire annuel est
inférieur de 21% par rapport à celui de ses collègues exerçant les mêmes fonctions.
A cette époque, la médecine du travail relevait d’ailleurs que Nicola Rombi était sujet à un
stress important et qu’il faisait l’objet d’un suivi médical « suite aux décisions prises par la
hiérarchie ».
Il s’agit en fait d’une vidéo diffusée dans le cadre d’un stage de formation et réalisée sur base
d’un sous-titrage parodique du film de 2004 « La Chute « .
Jean-Marc Orlando, ancien directeur général de la division des revenus fixes de la banque à
New York, affirme avoir été forcé de regarder cette vidéo lors d’une réunion de formation à
Amsterdam en 2011. L’homme prétend qu’à la suite de cette projection, il a été « de plus en
plus nerveux et nauséeux avec la tête qui tourne ».
L’ancien employé prétend également qu’après s’être plaint de cette vidéo, il aurait été
sanctionné professionnellement par une « évaluation de performances exceptionnellement et
soupçonneusement faible »