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Généralités sur le contrôle de qualité en biologie clinique

et la bonne utilisation des résultats des CQ ProBioQual


Les Biologistes animateurs de ProBioQual1

Plan détaillé

I. - INTRODUCTION ........................................................................................................................................... 2

II. - GENERALITES SUR LE CONTROLE DE QUALITE ............................................................................ 2


II.1 - Le contrôle de qualité................................................................................................................................ 2
II.2 - Contexte réglementaire, les prescriptions du GBEA ................................................................................ 2
II.3 - Le contrôle "permanent", CQI ou CIQ ..................................................................................................... 3
II.4 - Les enquêtes inter laboratoires, CQE ou CEQ .......................................................................................... 4

III. - GESTION DU CONTROLE DE QUALITE.............................................................................................. 4


III.1 - Certification ............................................................................................................................................. 4
III.2 - L'offre de ProBioQual ............................................................................................................................. 4
III.3 - Le choix des préparations de contrôle ..................................................................................................... 5
III.4 - Utilisation d'Internet ................................................................................................................................ 5

IV. - CQI................................................................................................................................................................. 6
IV.1 - Choix des niveaux de contrôle ................................................................................................................ 6
IV.2 - Marquage CE........................................................................................................................................... 6
IV.3 - Choix des valeurs cibles et des limites acceptables ................................................................................. 6
IV.4 - Fréquence de passage et positionnement ................................................................................................. 6
IV.5 - Exploitation longitudinale ....................................................................................................................... 7

V. - CQE ................................................................................................................................................................. 8
V.1 - Organisation générale ............................................................................................................................... 8
V.2 - Organisation des traitements statistiques .................................................................................................. 8
V.3 - Choix des limites acceptables ................................................................................................................... 9
V.4 - Graphiques .............................................................................................................................................. 10
V.5 - Notation .................................................................................................................................................. 14
V.6 - Exploitation longitudinale ...................................................................................................................... 14
V.7 - Apports du contrôle externe.................................................................................................................... 16

VI. - DISCUSSION, CONCLUSION ................................................................................................................. 16

VII. - BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................... 16

1
ProBioQual – 9 rue du professeur Florence – 69003 LYON - Tél : 04 72 65 34 90 - Fax : 04 78 85 97 77
Courriel : secretariat@probioqual.com http ://www.probioqual.com
I. - INTRODUCTION
À l'instar des autres pays européens, c’est au début des années 70 que les biologistes français ont pris conscience de
l’importance du contrôle de qualité des examens de laboratoire. En particulier, les laboratoires hospitaliers ont
développé des procédures de contrôle de qualité et ont entrepris une réflexion approfondie sur cette pratique et
diligenté différentes expériences qui ont abouti :
- d’une part à l’organisation à Lyon en 1971 des Journées Nationales de Biologie (JNB) pour présenter les
résultats de cette réflexion, et sensibiliser l’ensemble des biologistes à l'intérêt de cette démarche,
- d’autre part, à la constatation que pour être pleinement efficaces, les efforts développés dans ce domaine
devaient dépasser l’échelle d’un laboratoire ou d’un petit nombre de laboratoires, pour regrouper de
nombreux laboratoires géographiquement proches.
C'est ainsi que ProBioQual a été créé en 1972 sous la forme juridique et administrative d’une association sans but
lucratif régie par la loi du 1er juillet 1901. L'objectif était et reste de regrouper et coordonner les initiatives
concourant à la promotion de la biologie clinique, d'organiser des programmes de contrôle de qualité à l'attention
des laboratoires publics et privés ainsi que d'apporter une aide au perfectionnement des connaissances des
personnels de ces laboratoires.
Actuellement, ProBioQual compte parmi ses adhérents plus de 1500 laboratoires répartis sur tout le territoire
national dont seulement 1/3 environ en région Rhône-Alpes.
Chaque programme de contrôle de qualité est piloté par des biologistes hospitaliers dont certains sont universitaires.

II. - GENERALITES SUR LE CONTROLE DE QUALITE


II.1 - Le contrôle de qualité
Dans un laboratoire, la démarche cohérente de la part du biologiste devrait être la suivante :
 Lors de l'introduction d'une nouvelle technique, d'un nouvel analyseur dans un laboratoire (ou de l'adaptation
d'une nouvelle technique sur un analyseur existant), il est important de tester cet analyseur ou cette technique
pour en connaître la qualité, les performances, et les confronter aux exigences cliniques actuellement
admises ; il s'agit de la
VALIDATION DE TECHNIQUES.
 Puis, il faut introduire en routine cette technique ; pour un analyseur, il s'agit d'installer la machine dans de
bonnes conditions, et après une période de familiarisation, en définir les conditions d'exploitation, et les
procédures d'entretien régulier et systématique permettant de garantir un fonctionnement correct et de
prévenir une dégradation du fonctionnement ; c'est la
MAINTENANCE PREVENTIVE.
 Il faut alors mettre en place un certain nombre d'indicateurs pour s'assurer en permanence du maintien de la
qualité des résultats et signaler immédiatement, en temps réel, toute anomalie : c'est le
CONTRÔLE DE QUALITE.
 En cas d'anomalies constatées entraînant le rejet des séries en cours, il faudra alors mettre en oeuvre des
procédures de dépannage plus ou moins lourdes selon les cas ; c'est la
MAINTENANCE CURATIVE.
Le plus souvent, la philosophie est la suivante : utiliser des systèmes de contrôle à "double détente". Un contrôle
permanent (CQI du GBEA) avec des préparations dont les taux sont connus des utilisateurs (biologistes et
techniciens) est associé à des enquêtes (CQE ou EEQ) de périodicité variable (hebdomadaire, mensuelle, etc) en
aveugle tant pour le biologiste que pour le technicien.
Bien entendu, les contrôles ponctuels et permanents sont complémentaires. Le contrôle permanent doit être
systématique, c'est à dire concerner chaque série d'analyse, même si cette série ne concerne qu'un ou deux
spécimens, en routine comme en urgence (gardes). Ce contrôle permanent est l'assurance qualité du technicien
comme du biologiste ; c'est lui qui le sécurise sur le bon fonctionnement des systèmes analytiques, et qui permet la
validation "technique".
II.2 - Contexte réglementaire, les prescriptions du GBEA
Ainsi, bien avant que le législateur, en 1975, fixe un cadre précis à l’exercice de la biologie et impose un contrôle de
qualité des examens de laboratoire, ces associations existaient, avaient développé les concepts de maîtrise de la
qualité et contribué à l'amélioration des pratiques. Le programme organisé par la SFBC regroupait à cette époque
1600 laboratoires participants à titre volontaire.

Généralités sur le contrôle de qualité -2-


La publication, le 7 décembre 1978, du décret 78-1147 portant sur l'obligation de participation aux opérations de
contrôle de qualité entérinait totalement l’esprit dans lequel elles fonctionnaient et fonctionnent encore. En effet, nos
activités étaient décrites dans le cadre de l’article 12 : « Des contrôles de qualité des analyses peuvent être organisés
régionalement dans le but d’apporter aux laboratoires une assistance technique, et de promouvoir un contrôle
permanent de leur bon fonctionnement ». Ces associations étaient pour la plupart, agréés par le Ministère des
Affaires Sociales et de l’Emploi pour le « contrôle de qualité facultatif des analyses de Biologie Médicale ».
Le décret 94-1049 du 2 décembre 1994 n’a pas repris cette disposition ; cependant, le GBEA (Arrêté du 26
novembre 1999 publié au JO du 11 décembre 1999, pages 18441 à 18452) indique alinéa V.-2.2. Autres contrôles
externes de qualité : « Il est recommandé que le laboratoire participe à des contrôles de qualité externes organisés
par des sociétés scientifiques, des groupements de biologistes ou tout autre organisme présentant les garanties
nécessaires ». Néanmoins, ce décret précise clairement les conditions d'organisation des contrôles :
 Contrôle national obligatoire :
- ce contrôle est exécuté au plan technique par l'agence du médicament, devenue l'Agence Française de
Sécurité Sanitaire des Produits de Santé, ou AFSSAPS (article 3).
- les opérations de contrôle sont anonymes (article 4) ;
- le programme de contrôle est défini après avis d'une commission d'experts (articles 2 , 6 , 7) ;
- les résultats doivent être conservés 5 ans (article 12).
 Les conditions générales :
Art 1 " Le contrôle de qualité a pour but de déterminer la valeur des résultats des analyses exécutées par chacun des
laboratoires qui est soumis, compte tenu des techniques, des réactifs et du matériel employé, en les comparant, le cas
échéant, avec les résultats obtenus par l'ensemble des laboratoires habilités à exécuter ces mêmes catégories
d'analyses."
Il tend d'une part à assurer la fiabilité et le perfectionnement des analyses de biologie médicale dans l'intérêt général
de la santé publique et d'autre part, à permettre à chaque laboratoire de vérifier la valeur de ses techniques et son bon
fonctionnement."
Art 9 "Lorsque les résultats d'un laboratoire présentent des anomalies répétées ou importantes au regard de leur utilisation
médicale, le cas du laboratoire est soumis anonymement à la commission de contrôle de qualité qui se prononce sur le
caractère de gravité de ces anomalies. Lorsque celles-ci sont jugées graves, le laboratoire est obligatoirement signalé
par le directeur général de l'Agence du médicament au ministre chargé de la santé à qui il communique les résultats,
en vue de réaliser un contrôle prévu..."
On voit donc clairement la marche à suivre :
- les valeurs obtenues dans chaque laboratoire sont comparées, non à une valeur "théorique", mais à la valeur de
consensus obtenue avec l'ensemble des données, et ceci compte tenu des techniques, appareils, etc ;
- le droit à l'erreur existe ; il faut des anomalies "répétées" pour que le cas du laboratoire soit examiné ;
- enfin, le jugement porté prendra en compte les "exigences cliniques" (anomalies importantes au regard de
l'utilisation médicale) ; ceci est important pour l'établissement des limites acceptables
- l'exploitation des résultats globaux des contrôles doit conduire à tirer des conclusions tant en ce qui concerne
la qualité des techniques que des réactifs et du matériel ;
- etc.
Ceci guide les modalités d'organisation de nos contrôles et de traitement des résultats.
II.3 - Le contrôle "permanent", CQI ou CIQ
Le GBEA le définit clairement : "Contrôle de Qualité Interne ou C.Q.I. : ensemble des procédures mises en
oeuvre dans un laboratoire en vue de permettre un contrôle de la qualité des résultats des résultats des analyses au
fur et à mesure de l'exécution de ces analyses".
Il s'agit donc d'un contrôle permanent, et consiste à introduire dans chaque série d'analyse un ou plusieurs
échantillons de concentration connue ; la valeur trouvée est confrontée à la "valeur cible" et à des limites acceptables
ce qui permet au technicien et au biologiste de valider ou de rejeter, en temps réel, la série d'analyses ; ce contrôle
doit être systématique, concerner chaque série d'analyses pour assurer la fiabilité des résultats. La difficulté pratique
est le sens donné au mot "série d'analyse" : s'agit-il de l'intervalle entre 2 calibrations ? Avec les analyseurs actuels
dont les calibrations sont souvent réalisés par lot de réactif 1 fois par mois ou par trimestre, voire plus, il faut
programmer un contrôle permanent sur d'autres critères, par exemple une fois par jour voire plus souvent.
Le GBEA précise la place de ce CQI : c'est un des éléments de la validation analytique. "La validation analytique
des examens doit être soumise à des procédures précises écrites. Elle ne doit être effectuée qu'après avoir vérifié les
indicateurs de bon fonctionnement des instruments et pris connaissance des résultats du contrôle de qualité
interne". Et au chapitre V.3 le GBEA stipule : " Le contrôle de qualité interne est indispensable pour permettre de
déceler les anomalies et les erreurs des mesures pour y remédier immédiatement. Il est organisé par le biologiste
qualifié chargé de l'assurance de qualité.

Généralités sur le contrôle de qualité -3-


Il comporte toutes les mesures destinées à vérifier les différentes phases de l'activité permettant l'obtention des
résultats, et notamment l'analyse d'échantillons de contrôle effectuée dans les mêmes conditions que celles
appliquées aux échantillons biologiques.
Mais, il est ambiguë dans la mesure où il est avare de directives sur la méthodologie du CQI :"Ces procédures
opératoires doivent préciser la fréquence de passage des échantillons de contrôle et les valeurs acceptables pour
chaque constituant. Elles doivent également comporter les instructions concernant les mesures à prendre en cas
d'anomalies constatées."
Néanmoins, il est clair sur la différence entre calibrateurs et contrôles :"Il est rappelé que les échantillons de
contrôle ne peuvent en aucun cas se substituer aux échantillons de calibrage des mesures et, inversement, les
échantillons de calibrage ne peuvent être utilisés en même temps comme échantillon de contrôle."
II.4 - Les enquêtes inter laboratoires, CQE ou CEQ
Le GBEA indique :" Evaluation externe de la Qualité ou E.E.Q. : antérieurement connu sous le nom de contrôle
externe de qualité, l'E.E.Q. correspond au contrôle, par un organisme extérieur, de la qualité des résultats fournis
par un laboratoire. Ce contrôle rétrospectif permet une confrontation inter- laboratoires en vue d'améliorer la
qualité du travail de l'ensemble des participants. L'organisme extérieur adresse les mêmes échantillons aux
différents laboratoires, collationne les résultats obtenus, les analyse et les transmet avec commentaires aux
laboratoires participants."
Il s'agit donc de contrôles ponctuels (enquêtes), de "sondages"qui permettent aux biologistes, régulièrement et en
aveugle, de confronter leurs résultats, et surtout de savoir si la réponse fournie est "bonne" ou "mauvaise" en
appréciant la différence constatée entre cette réponse et la valeur théorique, ou du moins la "valeur cible".
Et, au chapitre V.2.2 , le GBEA précise" Le laboratoire peut participer à des contrôles de qualité externes organisés
par des sociétés scientifiques, des groupements de biologistes ou tout autre organisme présentant les garanties
nécessaires".
La participation à ces contrôles est obligatoire dans la norme ISO 15189 qui précise que "le laboratoire doit
participer à des comparaisons inter laboratoires, telles que celles organisées dans le cadre de programmes
d'évaluation externe de la qualité".

On voit donc que les différentes réglementations et recommandations sont claires.


Depuis 1972, ProBioQual a cherché à apporter des réponses adaptées et évolutives en fonction des progrès de la
connaissance en apportant aux biologistes toutes les garanties de sérieux indispensables pour instaurer une confiance
réciproque et en mettant en œuvre les outils modernes de communication. C'est ce que nous allons développer.

III. - GESTION DU CONTROLE DE QUALITE


III.1 - Certification
La qualité du travail réalisé par ProBioQual depuis 1972 avec des biologistes hospitaliers ou hospitalo-universitaires
et des personnels compétents (informaticien, secrétaires, etc) est attestée par l'obtention en décembre 2003 de la
certification ISO 9001 (v2000) pour l'ensemble de ses activités, et annuellement renouvelée depuis..
III.2 - L'offre de ProBioQual
 En biochimie, ProBioQual propose une offre très large portant sur plus de 140 analytes :
- En biochimie classique (sérum et urines) : ............................................................................
Électrolytes, substrats ................................................................................................... 20
Enzymes ......................................................................................................................... 8
Protéines (y compris l'électrophorèse)........................................................................... 17
- En biochimie "spécialisée" :
Marqueurs cardiaques, peptides natriurétiques................................................................ 5
Marqueurs métaboliques ................................................................................................. 5
Marqueurs tumoraux ....................................................................................................... 8
Hormonologie urinaire .................................................................................................. 11
Hormonologie sérique ................................................................................................... 26
Divers (vitamines, autres) ................................................................................................ 4
- En pharmaco- toxicologie :
Médicaments ................................................................................................................. 14
Toxiques (sang) ............................................................................................................... 2
Toxiques (urines) ............................................................................................................. 8

Généralités sur le contrôle de qualité -4-


 En hémostase, ProBioQual propose également une offre très large portant sur plus de 19 analytes, tant dans le
domaine de l'hémostase classique que dans celui du contrôle des traitements à l'héparine.

Le tableau suivant résume l'offre actuelle :

CQE CQI
(contrôle ponctuel) (contrôle permanent)
Année de Nombre de Nombre Fréquence Année de Nombre de Nombre
création participants d'analytes (n par an) création participants d'analytes
en 2007 en 2007

Biochimie
Biochimie sérique 1972 600 46 40 + 10 1972 350 44
Biochimie urines 1986 450 14 11 1997 150 11
Appareils de photométrie 1976 100 λ et A 1 / / /
Hormonologie urinaire
1983 70 12 6 / / /
(stéroïdes et catécholamines)
Marqueurs cardiaques 2000 335 3 4 / / /
Peptides natriurétiques 2008 / 2 4 / / /
Alcoolémie 2000 225 1 2 / / /
Cotinine urinaire 2004 35 1 3 / / /
Médicaments et toxiques (sérum) 1993 270 18 4 / / /
Toxicologie urinaire (dépistage) 2007 100 8 2 / / /
Immunodosages avec marqueur
- analytes "courants", 1 niveau 495 27 6
- analytes "courants", 2 niveaux 1977 252 27 6 1977 160 43
- analytes spécialisés, 2 niveaux 166 17 6
Marqueurs sériques de la trisomie 21 2002 65 3 6 / / /

Hémostase
Hémostase "classique" 1975 670 14 8 1975 250 3
Héparine 1990 270 2 3 1990 40 2
D-Dimères – Willebrand 2000 360 2 4 / / /

III.3 - Le choix des préparations de contrôle


C'est un point fondamental ; en effet, pour que les résultats des contrôles soient exploités avec pertinence, il faut
trouver des préparations de contrôle ayant un comportement le plus proche possible de celui des spécimens de
patients. A dire vrai, c'est impossible ; on ne peut qu'essayer de s'en rapprocher et c'est pour cette raison que nous
utilisons 2 approches : d'une part, l'achat après établissement d'un cahier des charges détaillé de produits fabriqués
industriellement et soigneusement contrôlés avant acceptation, d'autre part en utilisant, essentiellement pour des
contrôles ponctuels, des spécimens de patients (sérums, urines, liquides d'épanchement) obtenus en respectant des
règles strictes et conditionnés en "nouilles".
Ces préparations font l'objet d'essais systématiques :
- D'une part généraux en vue de s'assurer de leur innocuité (recherche d'antigènes : HBV, HCV, HIV, etc), de
vérifier leurs caractéristiques générales (pH, turbidité, spectre d'absorption UV- Visible, homogénéité) ; pour
certains, les conditions de reconstitution et leur stabilité avant et après reconstitution sont testées.
- D'autre part particuliers afin de vérifier leur comportement avec les principaux systèmes analytiques du marché.
III.4 - Utilisation d'Internet
La mise à disposition d'un site Internet offre aux laboratoires qui le souhaitent les facilités suivantes :
- Téléchargement des plannings des contrôles, des notes techniques, etc
- Accès rapide aux archives.
- Aide au codage (technique, appareil).
- Saisie directe des résultats avec possibilité d'utiliser, pour certains programmes, les unités traditionnelles ou les
unité du système "SI". Cette saisie est possible jusqu'à la dernière minute, en général à 12h00 du jour prévu pour
le traitement.

Généralités sur le contrôle de qualité -5-


- Envoi d'un accusé de réception, preuve de l'enregistrement de la saisie, et qui permet, le cas échéant la
correction d'une erreur.
- Envoi dès la fin du traitement des résultats personnalisés.
- Archivage possible de l'ensemble des documents sur votre disque dur.
- Mise à disposition d'une boite "archives" sur notre serveur.

IV. - CQI
IV.1 - Choix des niveaux de contrôle
Le nombre et le profil des sérums de contrôle doivent être adaptés en fonction des caractéristiq ues analytiques des
techniques surveillées : domaine de mesure, contamination, procédures de calibrage, etc; et en fonction des
applications diagnostiques : notion de "niveau de décision". En effet, il faut choisir des contrôles efficaces c'est à
dire aptes à déceler le plus précocement possible une anomalie et, par conséquent, ne pas utiliser un niveau unique
proche du niveau de calibration, préférer 2 niveaux, un taux bas et un taux élevé, voire 3 ; ceci s'applique aussi bien
pour les contrôles ponctuels (CQE) que pour le contrôle interne (CQI).
IV.2 - Marquage CE
Depuis plusieurs années, pour respecter scrupuleusement la réglementation, les préparations destinées à ces
contrôles internes c'est-à-dire participant directement au rendu des résultats (validation technique) font l'objet d'un
marquage CE, marquage réalisé le plus souvent avec la collaboration active de nos fournisseurs.
IV.3 - Choix des valeurs cibles et des limites acceptables
Depuis quelques années, afin d'éviter des périodes probatoires longues et fastidieuses, et pour permettre au plus
grand nombre de disposer de valeurs cibles en adéquation avec les techniques utilisés – c'est à dire aux couples
réactif/appareil – nous avons choisi de faire passer les produits de contrôle destinés à nos contrôles permanents lors
d'enquêtes inter laboratoires quelques semaines avant. Cette approche permet une très bonne consolidation des
valeurs cibles, sur un échantillon plus important que celui de l'utilisateur de ces contrôles permanents. Un souci
actuel est l'apparition en cours de nouveaux systèmes analytiques, ou de changement important sur un système
existant.
En ce qui concerne les limites acceptables, nous suivons le plus souvent les indications du protocole VALTEC, et du
document "Analyses de Biologie médicale : spécifications et normes d'acceptabilité à l'usage de la validation de
techniques".
IV.4 - Fréquence de passage et positionnement
Par définition, le contrôle permanent est l'introduction dans chaque série d'analyse d'un ou plusieurs échantillons
de concentration connue ; la valeur trouvée est confrontée à la "valeur cible" et à des limites acceptables ce qui
permet au technicien et au biologiste de valider ou de rejeter, en temps réel, la série d'analyses. Ce contrôle doit être
systématique, concerner chaque série d'analyses pour assurer la fiabilité des résultats.
La notion de série doit être précisée :
- Autrefois, en particulier au début de l'automatisation avec les analyseurs en flux continu on considérait qu'une
série incluait une séquence d'étalonnage ; comme on étalonnait pour chaque série (chaque jour ou plusieurs
fois par jour), on insérait dans chaque série au moins un échantillon de contrôle.
- Aujourd'hui, avec les analyseurs modernes, l'étalonnage, ou plutôt la calibration, est stable plusieurs semaines
voire plusieurs mois. Il a donc fallu adapter la pratique et considérer que la série était l'intervalle de temps ou
le nombre d'analyses pendant lequel on peut compter que la justesse et la fidélité du système analytique
demeurent stables. Ainsi, en fonction de sa pratique, chaque biologiste doit ajuster cette durée en prenant en
compte de la nécessité d'analyser les résultats des contrôles avant que les résultats des patients soient validés,
et de la nécessité de réexaminer les résultats des patients obtenus depuis le contrôle précédent si un contrôle
ne respecte pas les règles édictées.
Par ailleurs, il faut bien distinguer le contrôle d'étalonnage, réalisé après un étalonnage, donc dans des conditions
particulières et qui fournit une estimation "optimisée" de l'incertitude de mesure, d'un contrôle aléatoire, les
échantillons de contrôle étant analysés au hasard, et qui fournit une estimation plus réaliste de l'incertitude de
mesure.
Enfin, la plupart des laboratoires passent un ou plusieurs contrôles en début de travail, souvent après les opérations
de maintenance, pour valider le bon fonctionnement de l'analyseur ; de la même manière, en garde, les opérateurs
(techniciens, internes) passent volontiers des contrôles pour se rassurer sur le bon fonctionnement des systèmes
analytiques ; cette pratique est favorisée par l'apparition de systèmes, par exemple les analyseurs "étendus" de gaz
du sang, qui proposent des contrôles embarqués particulièrement faciles à utiliser.

Généralités sur le contrôle de qualité -6-


IV.5 - Exploitation longitudinale
Elle est proposée aux laboratoires qui le souhaitent ; l’envoi des résultats se faisant par courriel avec un fichier Excel
pré formaté par nos soins.
• Exploitation longitudinale régulière (mensuelle le plus souvent) avec tests de justesse et de fidélité.
Chaque mois ou selon une périodicité choisie par l’utilisateur, nous faisons des « calculs statistiques individuels
» avec comparaison de la moyenne à la valeur cible (en fonction de la technique, et du CV à des valeurs seuils.
L’utilisation des couleurs et des signes +, =, -, /, permets de visualiser rapidement la tendance.
Bien entendu, les normes que nous utilisons pour apprécier la justesse sont différentes de celles mises en œuvre
par ailleurs ; en effet, il s'agit ici de comparer la moyenne de n dosages (n proche de 24 si les contrôles sont
passés une fois par jour et que le calcul est mensuel) à une valeur cible (en fonction de la technique).

• Exploitation cumulative annuelle : en fin d’année, une édition récapitulative synthétise ces informations.

Généralités sur le contrôle de qualité -7-


V. - CQE
Les contrôles ponctuels (enquêtes) sont des "sondages" qui permettent aux biologistes, régulièrement et en
aveugle, de confronter leurs résultats , et surtout de savoir si la réponse fournie est "bonne" ou "mauvaise" en
appréciant la différence constatée entre cette réponse et la valeur théorique, ou du moins la "valeur cible".
ProBioQual s'efforce de satisfaire les exigences suivantes :
- Utiliser des échantillons de contrôle le plus appropriés possibles.
- Faire la distinction claire entre des caractéristiques de performance inhérentes à un dispositif et celles
imputables aux utilisateurs.
- Assurer un traitement rapide des données en respectant les calendriers préétablis.
- Diffuser aux participants des rapports avec r les résultats clairement interprétés selon des critères établis.
- Proposer un suivi des performances non satisfaisantes par un service de conseil assuré par des praticiens experts
dans leur domaine.
V.1 - Organisation générale
Elle est conforme au schéma ci-dessous.
1. Distribution (le plus souvent envoi postal) des échantillons de contrôle (sérums de contrôle, spécimens frais,
etc) à l'ensemble des participants ;
2. Ceux-ci réalisent les dosages prescrits ; on peut avoir 2 approches :
- Celle du GBEA : "Une participation loyale est indispensable pour qu'elle soit utile. Cette participation
doit être un reflet exact de la pratique. Une optimisation artificielle des résultats du contrôle est inutile
pour le laboratoire et nuisible pour la collectivité.
Une participation rigoureuse, reflétant la pratique du laboratoire, est indispensable pour l'utilité de
cette évaluation. Les résultats de celle-ci seront en effet très importants pour l'analyse globale qui sera
effectuée au niveau national".
- Celle de ProBioQual, nous demandons avec insistance aux participants d'analyser les échantillons de
contrôle avec le plus grand soin, et non au hasard dans les séries. En effet, nous considérons que le but
de ces programmes n'est pas de révéler des défaillances humaines, mais qu'il faut, au contraire, essayer
de juger tous les autres facteurs : valeur des méthodes employées, qualité des étalons au moment de leur
utilisation, fiabilité des appareils, etc.
Il faut donc exiger de l'opérateur qu'il travaille avec le maximum de soin, pour réduire, autant que
possible l'influence du facteur humain. Cette exigence est, en outre, justifiée par le fait bien connu que
les contrôles de ce type (sur des préparations inconnues) subissent en général un traitement "de faveur"
dans les laboratoires. Nous pensons qu'il est donc préférable de se placer, volontairement, dans les
meilleures conditions possibles. L'interprétation des résultats qui sera donnée pour chaque contrôle
suppose que les conditions de travail sont celles qui précèdent, et ceci explique, dans certains cas, la
sévérité apparente de nos limites acceptables.
3. Ensuite, ils remplissent le bordereau de réponse et en particulier codent leurs résultats (codes Bioforma) et
inscrivent leur numéro d'anonymat et les envoient par la poste ou par Internet à l’organisateur. Actuellement
(2007), nous avons près de 85 % des laboratoires qui ont choisi ce mode de transmission. Celui-ci présente
de nombreux avantages : rapidité, fiabilité (pas de resaisie), souplesse (possibilité de plus en plus proposée
de saisir dans les unités habituelles du laboratoire, ProBioQual ne diffusant les résultats qu'en unités SI.).
4. ProBioQual peut alors assurer la saisie des résultats (pour les transmissions par courrier ou Fax), et après
consolidation du fichier, réaliser l'exploitation statistique et édition d'histogrammes, tableaux de résultats de
calculs, et listes de notation, d'abord toutes techniques confondues, puis en fonction des techniques,
appareils, étalons.
5. Diffusion de ces résultats à chaque participant, c'est à dire : résultats de l'ensemble, notation ou appréciation,
et commentaires éventuels.
6. Enfin, réalisation d'études complémentaires en fonction des besoins révélés par ces contrôles sur les
techniques, réactifs, appareils, etc. A partir de là, nous diffusons des notes d'information, et éventuellement,
nous faisons des publications.
V.2 - Organisation des traitements statistiques
Tous les programmes informatiques (gestions, inscriptions, statistiques …) sont développés par ProBioQual grâce à
un biologiste informaticien (JC Eynard) ; et depuis bientôt 10 ans notre effort s’est porté sur l’amélioration d’un site
Internet avec une saisie des résultats par Internet.
En 2007, près de 85 % des inscrits utilisent ce moyen pour saisir directement leurs résultats, éventuellement dans
l'unité qu'ils utilisent. Les autres continuent d'envoyer des bordereaux "papier" par courrier ou par fax ; ils font
l'objet d'une saisie avec un certain nombre de sécurités : contrôle de vraisemblance, etc.

Généralités sur le contrôle de qualité -8-


A partir du fichier de données, la séquence des opérations est la suivante :
1. Premier traitement destiné à dépister des anomalies éventuelles; valeurs aberrantes que nous éliminons du
traitement statistique pour ne pas « polluer » le cœfficient de variation ; anomalies de codage donc
certaines peuvent être corrigées en fonction d'une cohérence technique / appareil, d'antériorités, etc.
2. Utilisation d'un fichier de tri pré établi, dont l'actualité est vérifiée par édition d'un document "popularité"
conduisant, le cas échéant à des modifications par l'apparition de nouvelles techniques, c'est-à-dire, le plus
souvent, de nouveaux couples technique / appareil. Ceci est important en début d'année, plus rare ensuite.
3. Traitement définitif : sortie des histogrammes de fréquence ; calcul de la moyenne 2 fois tronquée (valeur
cible) , de l’écart type, du CV et des limites acceptables ; établissement d'une liste des laboratoires hors
limites ; si l'enquête comportait deux niveaux, édition de diagrammes de Youden. Enfin, appréciation par
laboratoire sous forme d’une notation, par apport à l'ensemble des techniques et pour la technique utilisée,
de la qualité des résultats rendus.
Ensuite, les résultats sont examinés par le ou les biologistes responsables du programme qui rédigent, le cas échéant,
des commentaires rapides.
Ainsi, pour un contrôle dont le jour limite et surtout l'heure limite d'acceptation des résultats (Internet, Fax) a été
fixé par exemple au mardi à 12 heures, les résultats sont disponibles entre 17 et 19 heures et immédiatement diffusés
par courriels avec des documents "pdf" personnalisés qui seront reçus dans la soirée et dans la nuit (temps d'envoi
variable en fonction du nombre d'inscrits, de 3 à 8 heures). Pour ceux qui travaillent encore par courrier, le délai de
réalisation des photocopies et d'envoi des résultats (non personnalisés) est de 24 à 48 heures.
V.3 - Choix des limites acceptables
La conférence internationale de Stockholm de 1999 a établi une hiérarchie de modèles applicables. En descendant
depuis le sommet de cette hiérarchie, les modèles proposés reposent sur :
- les exigences cliniques ; des objectifs précis sont définis par des cliniciens sur certains analytes. Compte
tenu de l’hétérogénéité des besoins cliniques, cette approche est limitée à de trop rares cas (Cholestérol total,
Triglycérides, HbA1c).
- les variations biologiques ; des formules proposées par CG Fraser permettent de calculer une erreur totale
acceptable que l’on peut employer par extension comme limite acceptable.
- l’état de l’art ; il s’agit du reflet des performances obtenues par l’ensemble des laboratoires. C'est, par
définition, une donnée en perpétuelle évolution.
En pratique, nous nous appuyons sur l'état de l'art en nous inspirant largement du travail coordonné par Anne
Vassault et auquel nous avions largement participé, cité plus haut, mais en prenant en compte aussi les exigences
cliniques. Ces limites sont indiquées clairement dans les notes techniques diffusées avec chaque programme.

Généralités sur le contrôle de qualité -9-


V.4 - Graphiques
Plusieurs types de graphiques sont réalisés et diffusés ; l'utilisation d'Internet permet une diffusion personnalisée. Il
s'agit :
V.4.1 - Histogrammes de fréquence

Par exemple, un contrôle mensuel urinaire :


R03/07/CMU
PRO.BIO.QUAL CONTROLE MENSUEL BIOCHIMIE URINAIRE

Acide Urique (mmol/L) Urine : 7U02 02/2007


CALCULS STATISTIQUES (LA : 21,0 %) Codes SFBC Labo XXX Valeur rendue : 0,90 Ecart / cible générale : -2,0 %
N Moy tr ET tr CV tr % U Tech App Et Note générale : TB Note par technique : TB
E N 85
URICASE POD CHROMOGENE + AOD
54
185 0,881 0,054 6,1 37
( Limites acceptables : 0,696 - 1,066 )
1 4 3 1
E NB DQP
- dont Rf. Roche sur App. Cobas 6000 E NG DQP

13 0,849 0,034 4,0

( Limites acceptables : 0,671 - 1,027 )


6 6 1
E NB DW
- dont Rf. Roche sur App. Hitachi

61 0,825 0,032 3,9 39


( Limites acceptables : 0,652 - 0,998 ) 17
4 1
E NG DQH
- dont Rf. Roche sur App. Integra E NG DQI
E NG DQL
47
72 0,911 0,021 2,3

( Limites acceptables : 0,720 - 1,102 ) 17


1 6 1
E NJ DB
- dont Rf. et App. Thermo Scientific

25 0,942 0,033 3,5

( Limites acceptables : 0,744 - 1,140 ) 15


8
1 1
E 3K FK
Tech. avec lecture réflectométrique (Vitros)

43 0,929 0,030 3,2

( Limites acceptables : 0,734 - 1,124 ) 18 24


1
E SI DF
URICASE 293 nm, Rf et app. Dade Dimension

56 0,987 0,055 5,6


26
( Limites acceptables : 0,780 - 1,194 ) 14
2 7 6 1
E 148
143
ENSEMBLE DES RESULTATS
425 0,918 0,064 7,0

( Limites acceptables : 0,725 - 1,111 )

65

44

8 11
2 2 1 1

< -0,03 0,13 0,29 0,45 0,61 0,77 0,93 1,09 1,25 1,41 1,57 1,73 1,89 >

On peut noter les points suivants :


- Dans la dernière zone, on trouve l'ensemble des résultats (tri sur l'unité) avec l'effectif tronqué (élimination des
valeurs aberrantes, c'est à dire au delà de ± 5 limites acceptables, puis 2 troncatures à 2 écarts types), la moyenne
tronquée qui sera considérée comme la valeur cible, et le CV tronqué ainsi que les limites acceptables dont le
pourcentage est rappelé dans le carré supérieur gauche. L'expérience montre qu'au fil des troncatures la moyenne
"bouge" peu ou pas et reste proche de la médiane (ce qui est un signe de la normalité de la distribution) alors que
le CV s'améliore. Lorsque ce n'est pas le cas pour la moyenne, cela indique que cette valeur "ensemble des
résultats" est inutilisable car les différentes techniques ne sont pas transférables.
- Au dessus, on trouve le calcul et la représentation des données pour chaque technique (le plus souvent chaque
couple technique / appareil) suffisamment représentée (n > à 7)
- Enfin, il s'agit d'un histogramme personnalisé (pour les inscrits Internet) et le laboratoire visualise facilement sa
performance (en vert si elle est bonne, en rouge dans le cas contraire).

Généralités sur le contrôle de qualité - 10 -


Autre exemple, un contrôle d'immunodosages avec marqueur.

1 2
Sur cet histogramme, on distingue 3 zones :
3
1. Histogramme général toutes techniques confondues sur lequel figurent la moyenne tronquée et les valeurs
à + ou – 2 écarts-types.
2. Représentation des quantiles : sur le schéma sont indiquées :
- L'échelle des concentrations toutes techniques,
- La représentation des quantiles : 2,5 – 16 – 50 – 84 – 97,5 toutes techniques et par technique
Le xème quantile est défini comme la concentration au dessous de laquelle se trouvent x% des valeurs.
Le 50ème quantile (médiane) est représenté par un rectangle blanc, et les quantiles 2,5 – 16 – 84 et 97,5 par
des rectangles noirs.
L'intervalle entre les 16ème et 84ème quantiles correspondent à l'intervalle Moyenne Tronquée ± 1 ET Tr,
et l'intervalle entre les 2,5ème et 97,5ème quantiles correspond à 'intervalle Moy Tr ± 2 ET
3. Données chiffrées de chaque technique :
effectif, effectif en % du total, effectif tronqué,
écart type tronqué, CV tronqué, moyenne tronquée, moyenne en % de la moyenne générale,
limites acceptables, % de laboratoires hors limites.
Le cas échéant (2 niveaux de contrôle), un diagramme de Youden est ajouté.

Généralités sur le contrôle de qualité - 11 -


V.4.2 - Diagramme de Youden :
Il s'agit de la représentation en deux dimensions des valeurs trouvées par les laboratoires sur deux spécimens de
contrôle. Celle-ci permet de visualiser et d'apprécier les composantes systématique et aléatoire de l'erreur totale.
Il s'agit de construire un graphique avec :
- en abscisses, les valeurs trouvées pour le contrôle à taux bas ;
- en ordonnées les valeurs trouvées pour le contrôle à taux élevé ;
- on définit alors un carré (ou plutôt un rectangle) d'acceptabilité avec les limites acceptables des 2 contrôles ;
- la diagonale est la ligne de distribution normale; le centre la valeur cible des 2 contrôles.

Taux élevé

Ligne de distribution
normale
Limites acceptables

Zone des valeurs


acceptables

Limites acceptables Taux bas

L'erreur total est définie comme l'écart entre la valeur trouvée et la valeur "vraie" (ou valeur cible). L'erreur totale
peut être décomposée en partie constante, l'erreur systématique ou erreur de justesse, et une partie dont les variations
sont imprévisibles, l'erreur aléatoire.
D'une manière générale,
- Les résultats en dehors de la zone acceptable et proches de la ligne de distribution normale signent des
problèmes de justesse : étalon ou calibrateur erroné, spécificité de la réaction de reconnaissance (anticorps en
immunoanalyse), etc..
- Les résultats dans l'angle inférieur droit signent des problèmes de linéarité,
- Des résultats éparpillés dans le graphique signent des problèmes de maîtrise de la technique (erreurs
d'imprécision), respect plus ou moins strict des conditions expérimentales préconisées par le fabricant, etc.
Taux élevé
Limites acceptables

Zones des problèmes


de justesse

Limites acceptables Taux bas

Généralités sur le contrôle de qualité - 12 -


On peut l'utiliser en contrôle interne :
Chaque jour, on marque le point
Taux élevé
dont les coordonnées sont les
valeurs trouvées dans la série (1, 2,
3, etc) :
- si ces valeurs sont à l'intérieur 5
de la zone acceptable c'est bien ;

Limites acceptables
- si elles sont étalées le long de la 2
ligne de distribution normale, ce 1 4
3
la signale un problème de
justesse jour à jour ; 6 7
- si ces valeurs gagnent 8

progressivement l'angle
inférieur droit de la zone
acceptable (même sans sortir),
cela avertit d'une manière
précoce sur un défaut de
linéarité (valeurs basses un peu
Limites acceptables Taux bas
hautes, valeurs élevés un peu
basse), défaut pouvant être lié à
la détérioration d'un capteur (filtre de photomètre par exemple), à la mauvaise conservation d'un réactif, etc.
- Bien entendu, en dehors du carré, cela indique des résultats hors limites.

On utilise très largement ce diagramme dans les contrôles externes.


On représente les résultats obtenus par chaque laboratoire en fonction de la technique (ou du couple
technique/appareil) utilisée. Ainsi, il est facile de repérer les écarts systématiques entre les valeurs fournies par deux
ou plusieurs techniques (ou couple de pairs) ; il est également possible d'apprécier visuellement si une éventuelle
erreur systématique doit être attribuée à la technique ou à l'utilisation qui en est faite par le laboratoire.
Sur l'exemple ci-dessous, on voit la cohérence générale des résultats, mais aussi les rares techniques et laboratoires
en difficulté. Le laboratoire concerné utilise Internet et le diagramme est donc personnalisé.

R03/07/CMU
7U03 Diagramme de Youden : micro Albumine (mg/L)
119,9 NEPHELOMETRIE Beckman (APS, Immage)
(95,8 %)
NEPHELOMETRIE Dade Behring (BNA, BN 100,
BLN) (89,2 %)
TURBIDIMETRIE Abbott sur Architect (93,8 %)

98,6 TURBIDIMETRIE Bayer (DCA 2000) (77,8 %)

TURBIDIMETRIE Dade Behring sur Dimension


(100,0 %)
TURBIDIMETRIE Dade Behring sur Turbitimer
(84,6 %)
77,3 TURBIDIMETRIE Olympus (86,7 %)

TURBIDIMETRIE Randox (54,5 %)

TURBIDIMETRIE Roche Cobas 6000 (80,0 %)

56,0 TURBIDIMETRIE Roche Tinaquant, app. Hitachi


(73,7 %)
TURBIDIMETRIE Roche Integra (98,4 %)

TURBIDIMETRIE Thermo Scientific (Konélab


(21,4 %)
34,6

13,3
2,1 9,8 17,4 25,0 32,7 40,3 7U02
Laboratoire XXX Valeurs rendues : 22,4 (Urine 7U02), 71,4 (Urine 7U03)
par technique Behring (DADE BEHRING) sur BN 2 néphélemètre (DADE BEHRING)

Généralités sur le contrôle de qualité - 13 -


V.5 - Notation
On apprécie la performance du laboratoire par rapport à la valeur cible, et avec des bornes d'acceptabilité. La zone
acceptable est divisée en 1/2 zones ; ainsi, on obtient :
TB, B+, B- = résultats acceptables
-1, -2, -3, +1, +2, +3 = résultats inacceptables

Limites acceptables

-3 -2 -1 B- TB B+ +1 +2 +3

Valeur cible

Cette appréciation est réalisée :


- Par rapport à l'ensemble des résultats ; ceci n'est pas toujours possible lorsque le niveau de standardisation est
insuffisant ou inexistant, par exemple en enzymologie, pour certains immunodosages.
- Par rapport à la technique utilisée par le laboratoire, ou plus précisément par rapport au couple technique /
appareil à condition que le nombre d'utilisateurs soit suffisant.
V.6 - Exploitation longitudinale
Chaque laboratoire reçoit des documents permettant de suivre l'évolution de ses résultats au fil du programme. Par
exemple, pour le contrôle trimestriel des dosages de médicament avec analyse, une fois sur deux, de deux spécimens
de contrôle :

Mois JANVIER AVRIL JUIN OCTOBRE

Sérum 6M01 6M02 6M03 6M04 6M05 6M06

Digoxine
• résultat trouvé
• valeur cible
• zone acceptable
• notation A
B
C
Mais surtout, en fin de programme, différents documents récapitulatifs sont établis et diffusés.
L'exemple ci-dessous concerne le contrôle hebdomadaire en biochimie. En fin d'année, une édition récapitulative
des notes est réalisée et un tableau est dressé classant les laboratoires selon leurs performances ; on voit que 2
laboratoires – 310 et 688 – sur l'ensemble du programme ont toujours été à l'intérieur des limites acceptables :
- Le laboratoire 310 a répondu 361 fois ; il a obtenu 341 fois la note TB, 14 fois la note B- et 6 fois la note B+ ;
- Le laboratoire 688 a répondu 233 fois ; il a obtenu 214 fois la note TB, 8 fois la note B- et 11 fois la note B+.
Il s'agit d'un indicateur précieux et pertinent pour juger de la performance d'un laboratoire, de l'effort de l'ensemble
de l'équipe du laboratoire.
Bien entendu, la liste complète fait plusieurs pages (environ 600 laboratoires participent à ce programme).

Généralités sur le contrôle de qualité - 14 -


Ordre LABO < -2 -1 B- TB B +1 +2 > % DLA n

1 310 0 0 0 14 341 6 0 0 0 100,0 361

2 688 0 0 0 8 214 11 0 0 0 100,0 233

3 103 0 0 1 28 272 17 0 0 0 99,7 318

4 1627 0 0 0 14 318 10 1 0 0 99,7 343

5 1256 0 0 1 14 238 4 0 0 0 99,6 257

6 322 1 0 1 13 321 16 0 0 0 99,4 352

7 454 0 0 1 9 339 9 1 0 0 99,4 359

8 966 0 0 1 18 338 14 2 0 0 99,2 373

9 2223 0 0 2 12 229 5 0 0 0 99,2 248

10 179 0 0 1 10 311 10 2 0 0 99,1 334

11 296 0 0 2 7 326 9 1 0 0 99,1 345

12 1924 0 0 0 21 186 21 2 0 0 99,1 230

13 143 0 0 1 18 251 18 1 1 0 99,0 290

14 306 0 0 1 23 339 19 2 1 0 99,0 385

De plus ProBioQual réalise des études cumulatives sur plusieurs années pour apprécier l'évolution des performances
("état de l'art").
Dans l'exemple ci-dessous, emprunté au contrôle hebdomadaire de Biochimie, on voit clairement qu'entre 1998 et
2005, le nombre de résultats à l'intérieur des limites acceptables a favorablement et significativement augmenté : en
1998, environ 58 % des laboratoires avaient 90 % de leurs résultats (cumul des intervalles 90 à 95 et 95 à 100) dans
les limites acceptables ; ce nombre passe à plus de 62 % en 2003, et atteint 73 % en 2005. L'amélioration de la
qualité est incontestable d'autant plus que nos limites acceptables ne sont pas figées mais se resserrent au fil des
années.

Généralités sur le contrôle de qualité - 15 -


Représentation du Z-Score :
Ce type de diagramme est une carte de contrôle destinée au suivi de la variable Z (Z-score) sur les enquêtes
annuelles (il est utilisé pour les immunodosages avec marqueur). Pour chaque spécimen de contrôle, on calcule cette
variable en retranchant à la valeur trouvée par le laboratoire la moyenne tronquée (générale et de la technique
utilisée), et en divisant la différence par l'écart type de la distribution : Ainsi, la variable Z est une expression de
l'erreur systématique du laboratoire par rapport à la moyenne générale ; son unité est l'écart type. Ce diagramme
permet à chaque laboratoire de suivre l'évolution de ses résultats au cours du temps et notamment après un
changement de technique.

3 3
2 2
1 1
Sérum 1 Série1
0 0
Sérum 2 Série2
-1 -1

-2 -2

-3 -3
0 1 2 3 4 5 6 0 1 2 3 4 5 6

Dans l'exemple ci-dessus, on voit à gauche d'excellents résultats alors qu'à droite l'erreur systématique est
importante.
V.7 - Apports du contrôle externe
Comme nous l'avons vu, nous faisons des groupes de pairs (groupe technique / appareil) et nous montrons le
comportement les uns par rapport aux autres de ces groupes de pairs (ce qui est rarement fait dans les contrôles
commerciaux). Ainsi, cette approche permet non seulement à un laboratoire de bien se situer dans son groupe de
pairs, mais aussi de bien mettre en évidence les biais entre groupes de pairs. Nous essayons d'en identifier les causes
et de fournir, lorsque c'est possible, les pistes à suivre pour les corriger. Cette approche permet aussi d'avoir un reflet
fidèle de la robustesse d'une technique (d'un groupe de pairs), et de la transférabilité des résultats
Nous pensons constituer un observatoire de la popularité des méthodes analytiques, de leurs performances et ainsi
aider les biologistes à sélectionner les meilleures.

VI. - DISCUSSION, CONCLUSION


ProBioQual a plus de 35 ans d'existence. Le développement de nombreux programmes, la croissance importante du
nombre de participants montre que les approches utilisées rendent service à de nombreux confrères.
Clairement, nous avons commencé en proposant simultanément un programme permanent et un programme
ponctuel en Biochimie "classique" (électrolytes, substrats, enzymes) ; puis, progressivement, nous avons suivi le
développement de notre discipline et aussi celui de l'hémostase en développant des programmes nouveaux, en
ajoutant des analytes. L'approche des fournisseurs sur les systèmes analytiques a changé ; pour différentes raisons
liées à la complexité croissante des systèmes et aussi aux contraintes et exigences des systèmes d'assurance de la
qualité auxquels ils sont soumis, le contrôle permanent a été progressivement inclus dans les coffrets de réactifs, et
les systèmes analytiques ; autrement dit, il est devenu "captif". Pour ces raisons, nous proposons actuellement
beaucoup plus de programmes de contrôle ponctuels que permanents. Nos développements portent sur des contrôles
ponctuels, par exemple pour les peptides natriurétiques (BNP, NT-proBNP), la toxicologie.
Nous pensons que notre approche et notre liberté d'expression sont utiles aux biologistes et aussi aux industriels.

VII. - BIBLIOGRAPHIE
- DUMONTET M. Mise en oeuvre, utilisation et exploitation du contrôle de qualité afin d'assurer la validation analytique, la maîtrise
métrologique des instruments d'analyses et la détermination de l'incertitude de mesure. Spectra Biologie, 2007,26, n° 157 : 37-35
- DUMONTET M. Problématique de la maîtrise métrologique des instruments d'analyse automatique. Spectra Biologie, 2005,24, n° 147 :
35-39
- MASSEYEFF R. Plaidoyer pour la modernisation du contrôle interne de la qualité. Spectra Biologie, 2002,22, n° 127 : 28-33
- SZYMANOWICZ A., BOURGNE M.O., DENIS I., NEYRON M.-J. Optimisation de la gestion du contrôle de qualité. Partie I, l'approche
méthodologique. Spectra Biologie, 2005,24, n° 147 : 40-8
- SZYMANOWICZ A., BOURGNE M.O., DENIS I., NEYRON MJ. Optimisation de la gestion du contrôle de qualité. Partie I, les résultats.
Spectra Biologie, 2005,24, n° 147 : 40-48
- Document LAB GTA 06Les contrôles de la qualité analytique en biologie médicale. Révision 00 – Juillet 2005
- VASSAULT A, GRAFMEYER D, De GRAEVE J, COHEN R, BEAUDONNET A, BIENVENU J : Analyses de biologie médicale :
spécifications et normes d’acceptabilités à l’usage des validations de techniques .Ann Biol Clin 1999 ; 57 : 685-95.

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