Ce numéro est destiné exclusivement à M.

Emmanuel Deuh’b

Hebdomadaire d’informations générales et d’analyses

Une publication de la Société d’Edition, de Communication et Conseil (SECC)
Récépissé de déclaration n°002/PR/2016 - Directeur de publication : MADJIASRA NAKO - Web: www.lepaystchad.com
N°192 du 9 au 16 septembre 2021- 6 ème ANNEE - 500 F CFA - Imprimerie: AGB

« L’Ua s’est enterrée au Tchad

et c’est à elle de se déterrer »
L’ami Alpha. P 2

Gestion des projets:

la banque mondiale
tape du poing sur la
table. P 2

Vaccin contre la
Covid-19: les
Tchadiens sont
Au lendemain du coup d’État orchestré par le Conseil militaire de transition, l’Union Africaine dirigée Moussa Faki réticents. P 4
Mahamat, un pur produit du régime d’Idriss Déby Itno adoubait la junte au pouvoir invoquant un argument sécuritaire.
Pendant ce temps, le président des Transformateurs Dr Succès Masra avait tiré la sonnette d’alarme sur les consé-
quences de cette « exception tchadienne ». Près de cinq mois après, deux coups d’État se sont perpétrés sur le continent. Le paludisme:
Après le Mali, c’est aujourd’hui le tour de la Guinée Conakry. Entretemps au Tchad, la même kermesse que les deux première cause de
morbidité et de
fora organisés il y a deux ans se dessine sous le regard laxiste de l’Union africaine. C’est dans ce contexte que le président mortalité au Tchad.
P6
des Transformateurs Dr Succès Masra a rencontré le haut-représentant de l’Union Africaine au Tchad. Lire P 3
COVID 19 : Le virus circule toujours. Respectez les mesures barrières ! Numéro vert 13 13
É
Éddi
itto
o Brèves et indiscrets
L’ami Alpha
Méfiez-vous des opposants historiques

A
insi, l’histoire ne retiendra d’Alpha Condé qu’une humi-
liante fin de règne, la chemise débrayée, promené dans
Conakry où une foule en liesse scandait ce mot si cher
aux révolutionnaires, les vrais «liberté».
A l’image de nombreux politiciens, le vieux socialiste de 83 ans
dont 40 dans l’opposition n’a pas su résister au péché auquel est
exposé tout être humain lorsqu’il a le pouvoir: le sentiment de
se prendre pour un Dieu. Il l’aura donc appris à ses dépens et de
lui, l’histoire ne retiendra ni ces années de militantisme à la
fédération des étudiants d’Afrique noire de France (Feanf), ni la
longue résistance aux dictatures de Sékou Touré puis Lansana
Conté ponctués par des condamnations à mort par contumace,
la prison, etc. De lui, l’histoire ne retiendra que la tentation d’un
3ème mandat qui a mal tourné…
Ce qui est arrivé à Alpha Condé conforte la réflexion selon
laquelle, les plus intraitables dans la contestation ne seront pas
les plus vertueux une fois au pouvoir. Le cas de Abdoulaye Wade
au Sénégal illustre comment, après avoir passé des années à
contester un régime, le nouveau venu, prenant goût au lucre
succombe à la tentation de l’enrichissement effréné parfois sans
y mettre les formes.
Plus près de nous, et même quand ils n’arrivent pas au pouvoir,
les historiques, sans doute sous l’effet de l’usure s’accommodent
des miettes que le tenant du pouvoir consent à lâcher de temps
à autre et devient, parfois sans s’en rendre compte, l’allié objectif
de son bourreau. C’est le syndrome de Stockholm qui créé les
opposants de confort…
Cette race, de plus en plus nombreuse sous nos latitudes, est la
plus dangereuse et celle qu’il faut combattre avec autant de
vigueur que le pouvoir. Jalouse de ces acquis, c’est elle qui
s’emploiera à torpiller toute action citoyenne sortant des
chantiers battus. C’est l’une des maladies de la contestation au
Tchad actuellement. Et Les Transformateurs en savent quelque
chose…
N’est pas Mandela qui veut et rares sont ces hommes suffisam-
ment lucides pour comprendre que quelle que soit leur aura, ils
ne sont pas indispensables et la construction d’un Etat, ne
saurait se limiter à leur petite vie. Pour l’avoir compris, les
Mahamadou Issoufou et autres Jerry Rawlings coulent des jours
tranquilles chez eux. Ceux qui n’ont pas eu cette lucidité sont
sortis du cœur de leur peuple et de l’histoire par la prison ou la
mort.
La Rédaction
Le directeur de cabinet du Pcmt avec l’ancien président guinéen à la veille de sa chute (Ph/ DR)
Abdelkérim Idriss Déby est, si l’on en croit les médias guinéens,
le dernier hôte d’Alpha Condé avant le raid des forces spéciales
qui a été fatale à son régime. Que faisait «Kérimo» à Sékoutou-
réya, la présidence guinéenne ? Pas besoin d’être dans le secret
des dieux pour déduire que le fils d’Idriss Déby est allé chez l’ami
de son père solliciter un appui, indispensable à la consolidation
de la transition qui rassure de moins en moins.
Alpha Condé et le Tchad ou plutôt Alpha Condé et Idriss Déby
Itno, de nombreux collaborateurs du défunt Maréchal sont for-
mels, ce n’était pas une amitié utile. Le premier qui aimait donner
du «chef des troupes» au défunt président, jouait habillement de
son ego pour repartir de N’Djaména après chaque passage avec
des valises d’argent. Un ancien collaborateur est même formel
«l’idée du maréchalat, c’est lui qui l’a mis dans la tête du prési-
dent. Les Kabadi n’ont fait qu’exploiter l’opportunité de la colère
de Bohoma».
A son tour, Idriss Déby Itno aurait réussi à convaincre le vieux
président qu’il peut obtenir le troisième mandat. Il suffit de ré-
sister un peu aux pressions. Des échanges de procédés qui n’ont
hélas pas porté fortune.
Alpha Condé a aussi été avec d’autres, l’homme du rapproche-
ment de Déby avec Hollande. Le défunt président étant plutôt
proche de la droite, l’axe N’Djaména-Paris s’était refroidi à l’ar-
rivée au pouvoir des socialiste. Avec la guerre au Mali et la né-
cessité d’une intervention tchadienne, le “camarade” devenu
l’ami de l’émir du Tchad a été utile pour ses amis socialistes.
Gestion des projets: la banque mondiale tape du poing sur la table
Un ministre à peine nommé qui s’en prend aux coordonnateurs de projets sous sa responsabilité,
des directeurs généraux de ministères qui imposent des fournisseurs aux projets, des employés qui
excellent dans le délit d’initié, la gabegie autour des projets financés par la Banque Mondiale est
telle que l’institution de Bretton Woods a dû taper du poing sur la table. Dans un courrier adressé
mi-août au ministre de l’économie et de la planification du développement, la Banque Mondiale qui
vient de reprendre ses opérations au Tchad après une suspension suite à la mort d’Idriss Déby tente
de limiter l’hémorragie. « Face aux multiples constats de changements annoncés au sein des équipes
de projets, la Banque Mondiale tient à exprimer son souci quant à la stabilité des unités de gestion
des projets (Ugp). La Banque Mondiale voudrait aussi signaler que, sauf en cas d’engagement an-
térieur au 20 avril 2021, elle ne sera pas favorable, à priori aux changements annoncés du per-
sonnel chargé de la mise en œuvre des projets, pendant une durée d’au moins 12 mois pour cette
phase de transition » écrit la directrice des opérations de la banque, Joelle Dehasse au ministre du
plan. Une situation qui devrait attirer l’attention des plus hautes autorités.

Hebdomadaire d’informations générales et d’analyses.

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Page 2 Le Pays n° 192 du 09 au 16 septembre 2021


« L’Union Africaine n’a aujourd’hui aucune force de dissuasion »
Au lendemain de sa rencontre avec le haut-représentant de l’Union Africaine pour le Tchad, le
président national des Transformateurs, Dr Succès Masra a échangé à bâton rompu avec votre
hebdomadaire. Les exigences du parti par rapport à la transition, la lutte de la coordination des
actions citoyennes Wakit Tama et le putsch en Guinée Conakry ont été au centre de cet échange.
V
ous vous êtes entretenus hier avec le
haut-représentant de l’Union Afri-
caine pour la transition, qu’en est-il
ressorti ?
Nous avons effectivement échangé hier avec le
haut-représentant de l’Union Africaine pour le
Tchad et comme vous le savez, c’est dans l’objectif
de suivre la transition au Tchad. Nous avons été
identifiés parmi des interlocuteurs majeurs qu’il
fallait rencontrer. C’est dans cette perspective que
nous avons eu cette rencontre mes vice-présidents,
conseillers et moi-même. L’urgent, c’est la révision
immédiate de la charte de transition, la réorganisa-
tion du comité d’organisation du dialogue national
inclusif (Codni), la suspension du processus de
mise sur pied du Conseil national de transition
(Cnt), le caractère exécutoire des actes de la future
conférence nationale souveraine et bien d’autres
sujets. Nous avons dit et redit de vive voix ce qui
était prévisible sur la situation de notre pays et sur
lequel nous avons d’ailleurs alerté à l’époque
l’Union Africaine. Il s’agit essentiellement de reve-
nir sur des points clés des revendications de notre
peuple, qui sont d’ailleurs bien connus.
La première chose, c’est que les Tchadiens veulent
à la fois codéfinir et cogérer la transition. En réalité,
il y’a aujourd’hui une pré-transition unilatérale du
fait de la volonté de 15 militaires qui ont établi un
prolongement à travers le gouvernement de pré-
transition et qui ont défini de façon unilatérale les
organes chargés d’organiser le dialogue. Et donc, ce
qu’il fallait rappeler, c’est ce que tous les Tchadiens
veulent codéfinir et cogérer une transition qui soit
au bénéfice de tout le peuple. La deuxième chose
que nous avons dite, c’est qu’aujourd’hui, au-delà
des Transformateurs, il y’a la coordination des ac-
tions citoyennes Wakit Tama, le Groupe de l’Appel
du 1er juin, le clergé et la diaspora qui exigent, non
pas le remake des fora de 2018 et de 2020 mais une
véritable conférence souveraine et inclusive. Nous
voudrions plutôt que ces assises aient un caractère
exécutoire et pour cela, il faut que les gens qui y
viennent aient une juste représentativité de la so-
ciété dans sa globalité. Pour que cela soit fait, il faut
que le comité chargé de la mise sur pied de cela soit
redéfini pour permettre aux Tchadiens d’avoir un
minimum de confiance qu’il faut établir avant d’ar-
river à cela. Ce minimum de confiance, c’est à tra-
vers des actes que le Conseil militaire de transition
(Cmt) doit obligatoirement poser pour rassurer les
Tchadiennes et Tchadiens de sa bonne foi. Alors
nous leur demandons de montrer cette bonne foi à
travers une révision de la charte. C’est ce que nous
avons rappelé au Haut-représentant de l’Union
Africaine. Comment peut-on avoir confiance à des
gens qui viennent de mettre dans la poubelle la loi
fondamentale de notre pays et qui ont écrit une
charte qui donne tous les pouvoirs à un seul
homme ?
Il faut insérer dans la charte une clause non-révi-
sable pour que les membres du Conseil militaire de
transition, le chef du gouvernement, le président de
l’Assemblée nationale de transition ne candidatent
Le Pays n° 192 du 09 au 16 septembre 2021
Politique
«Nous devons avoir le plaisir de vivre ensemble dans la justice et l’égalité»
pas aux élections à l’issue de la transition parce
qu’ils ne peuvent pas être juges et parties. On nous
dit verbalement oui ça sera le cas mais si tel est le
cas pourquoi ne pas le mettre dans la charte ? On
nous dit qu’il faut que cela soit dit à l’occasion du
dialogue. Nous disons dans ce cas, la meilleure ma-
nière de mettre sur pied le Conseil national de tran-
sition, c’est d’attendre après ce dialogue car, ce
Conseil doit être le contre-pouvoir du gouverne-
ment de transition et il doit impérativement com-
porter des gens suffisamment solides et
consensuels. Ce sont autant de choses qui vont de
la charte qu’il faut réviser pour y inclure la confé-
rence nationale souveraine de transition, l’interdic-
tion pour les membres du Cmt autant que ceux qui
assureront les fonctions d’être candidats pour la
suite mais aussi y mettre le caractère non renouve-
lable de la transition que nous avons rappelé au
haut-représentant.
Que dites-vous des soubresauts que tra-
verse la plateforme Wakit Tama ?
Nous sommes co-fondateurs de cette plateforme.
Nous avons créé la coordination des actions
citoyennes Wakit Tama avec pour objectif de mon-
trer la voie aux Tchadiennes et Tchadiens mais
aussi au monde entier que nous sommes capables
de travailler ensemble. Aujourd’hui, on peut ne pas
le vouloir mais Wakit Tama qui vient de signer
d’ailleurs une déclaration commune avec le Groupe
de l’appel du 1er juin en faisant écho à un appel
populaire endossé par les leaders religieux, la dias-
pora et une grande partie de la société tchadienne,
apparait comme la lumière de ce peuple qui ne veut
pas répéter la même histoire. Ce peuple qui est
fatigué des mêmes personnes qui étaient là en 2018
et 2020 qui ont organisé sa descente en enfer.
Wakit Tama est là pour dire que nous voulons enfin
que la justice s’établisse dans notre pays et que tous
les Tchadiens s’asseyent pour faire de ce moment
d’adversité une opportunité. Qu’enfin, nous faisons
en sorte que la justice redevienne la colonne
vertébrale et la boussole de ce pays. Quelqu’un de
sérieux ne peut pas être contre. Donc les marches
et la désobéissance civile assorties des propositions
concrètes sont là pour rappeler que nous voulons
être fidèles à notre hymne qui nous dit « debout et
à l’ouvrage ». Nous sommes là pour dire que nous
l’injustice et à rompre avec l’apartheid est en place.
Nous allons mettre fin à cela. Aucun poste, fut-il
même électif n’est suffisamment grand pour l’a-
cheter. Ce dont il est question, c’est un combat de
dignité.
Vous avez rencontré le haut-représentant
au lendemain d’un coup d’État en Guinée.
Quel est votre avis sur la situation dans ce
pays ?
Nous avons dit au haut-représentant de l’Union
Africaine pour le Tchad que l’Union africaine a
trouvé des explications pour justifier une quel-
conque exception tchadienne, il faudrait qu’elle
s’attende à un autre coup d’État africain, pas seule-
ment dans la sous-région mais au-delà. Nous ne
voulons pas avoir raison mais l’histoire est en train
de nous donner raison. Le Mali a connu un coup
ne voulons pas d’un Tchad de dynastie. Aujour-
d’État, la Guinée est en train de subir le cas et ne
d’hui, personne n’a de légitimité et la seule légitimé
soyez pas étonné, il peut avoir de coups d’État dans
que les uns et les autres auront, c’est d’une légitim-
d’autres pays et même au Tchad. Que l’Union
ité qui viendra d’une vraie conférence à laquelle
Africaine ne vienne pas faire semblant d’accompa-
tout le monde doit être associé dans sa juste
gnateur en laissant le laxisme s’installer parce que
représentation. Il ne s’agit pas de prendre des per-
s’il faut aider le peuple, c’est maintenant qu’il faut
sonnes d’une même famille, d’un même clan et dire
le faire. C’est une mauvaise jurisprudence tchadi-
qu’elles sont représentatives de la nation. On vient
enne que l’Union africaine a établie et si un argu-
adhérer à Wakit Tama, non pas pour des titres
ment sécuritaire peut justifier un coup d’État,
mais pour des actions futures. Au-delà de Wakit
forcément un argument de développement, de dé-
Tama, c’est l’esprit d’un peuple en réalité qui dit
mocratie, de lutte contre la corruption et tout autre
qu’il est temps. Il y a des gens qui pensent qu’il n’est
argument peut aussi justifier un autre coup d’État.
pas encore temps de mettre fin à un apartheid,
L’Union Africaine s’est trompée nous l’avons dit au
d’exiger la démocratie dans ce pays. Mais nous y
monde entier. Ce n’est pas de la prophétie, c’est du
sommes déjà et nous demandons aux Tchadiennes
bon sens et ce bon sens-là nous a permis, il y a 5
et Tchadiens d’avoir confiance en nous. La marche
mois de dire clairement à l’Union Africaine de ne
pacifique est en train d’entrer dans les mœurs des
pas commettre cette faute. Il n’a pas fallu plus de 5
Tchadiens. Lorsqu’un peuple est capable de
mois pour avoir d’autres coups d’État. L’Union
marcher, c’est qu’il a arrêté de ramper. Et lorsqu’il
Africaine n’a aujourd’hui aucune crédibilité. Elle
a arrêté de ramper, c’est que ce peuple est prêt pour
n’a aucune force de dissuasion. Elle est devenue
être mature. Et un jour viendra où il sortira pour
une coquille vide et ce qui me fend le cœur, c’est
marcher jusqu’à ce que ça change. Ce jour-là, nous
que c’est avec une présidence tchadienne que nous
sommes en train de le préparer et il arrivera.
sommes en train d’assister à l’enterrement de l’U-
Vous êtes contre la manière de préparer le
nion Africaine. Nous sommes en train d’exporter à
dialogue national inclusif, qu’est-ce qui de-
l’Union Africaine la bêtise tchadienne que nous
vrait être fait et n’a pas été fait ?
avons entretenue depuis les trois dernières décen-
Le Tchad a en ce moment, la dernière chance pour
nies. Monsieur Moussa Faki Mahamat a laissé le
son unité, la dernière chance pour établir la démoc-
sentimentaliste prendre le dessus et il n’a aujour-
ratie et la dernière chance pour permettre aux
d’hui aucune voix crédible. Il ne peut rien dire aux
Tchadiens de choisir librement leurs dirigeants.
Tchadiens et moins encore aux peuples africains.
L’enjeu est là et pour y arriver, il ne faut pas sélec-
Quand vous-êtes à ce niveau de responsabilité, vous
tionner les gens qui parlent le même langage. C’est
devez être plus exigeant parce que c’est votre pays.
ce que les gens ont fait depuis des décennies et c’est
Aujourd’hui, l’Union Africaine est sortie du cœur
ce qui nous a conduits à la situation actuelle. Si cela
des peuples africains et elle est devenue un syndicat
n’est pas fait, il n’y aura pas un seul Tchad mais
de quelques fonctionnaires payés à 70% par les Oc-
plusieurs à gouverner. Si c’est ce qu’ils veulent, ils
cidentaux. Ce n’est pas l’idéal auquel les pères fon-
n’ont qu’à continuer à faire le faux semblant et la
dateurs avaient cru et cet idéal-là, il appartient à la
politique de l’autruche. A ce moment, ils auront
nouvelle génération de la ressusciter. Et pour cela,
contribué à la division du Tchad. Les Tchadiens
il faut une nouvelle vague de leaders africains qui
savent qu’ils ne sont pas condamnés à vivre dans
sont d’abord et avant tout préoccupés par le goût
l’injustice et dans l’apartheid. C’est une phrase que
du service des peuples. Le problème aujourd’hui,
je répète aux membres du Conseil militaire de tran-
c’est que l’Union Africaine a cessé de servir les pe-
sition, au haut-représentant de l’Union Africaine
uples africains pour servir des intérêts mesquins.
(Ua) et à la société tchadienne dans sa globalité. Le
L’Union Africaine s’est enterrée et c’est à elle de se
Tchad des années 1970 - 90 n’est pas le Tchad de
déterrer pour revenir dans les cœurs des Africains.
2021. Une génération nouvelle, décidée à ne pas
Propos recueillis par Stanyslas Asnan
être esclave dans son propre pays, à ne pas accepter
Page 3
 Kiosque
A cause de Moussa Faki, l’Ua ne peut rien faire pour la transition
Exécrables, les relations entre N'Djamena et le président de la Commission de
l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, fragilisent la marge d'action de
l'organisation dans la gestion du dossier tchadien.

A
lors que plusieurs points controversés
de la charte censée réguler les dix-
huit mois de transition n'ont toujours
pas été amendé, des initiatives sont actuelle-
ment à l'étude pour resserrer la pression sur
la junte.
Alors que le comité du dialogue national mis
en place au mois d'août par dit "" a tenu ses
premières consultations, aucune structure ré-
gionale ne devrait être associée aux discus-
sions. Et pour cause, depuis le décès d' le 20
avril, pas une instance supranationale afri-
caine n'est parvenue à s'imposer dans la ges-
tion et le suivi de la crise tchadienne. Dévolue
dans un premier temps à l' (UA), qui était
parvenue à prendre le lead sur le dossier dès
le mois d'avril, l'organisation panafricaine
marche dorénavant sur des œufs et doit faire
face à la méfiance du (Cmt).
Guerre froide
En cause, la nomination le 2 juin du diplo- limitées.
mate sénégalais au poste de haut représen-
tant de l'UA pour le Tchad. La décision avait
suscité un véritable tollé dans les rangs du
Cmt : N'Djamena avait alors accusé l'UA
d'avoir bafoué sa souveraineté en ne l'ayant
pas consulté avant sa nomination, ni notifié
officiellement. Dans la foulée, les autorités
tchadiennes avaient refusé de recevoir Ibra-
hima Fall à N'Djamena. Commissaire affaires
politiques, paix et sécurité, s'était alors rendu
en personne dans la capitale tchadienne.
Face à la pression de N'Djamena, l'UA avait
finalement consenti à remplacer Fall par le
Congolais Basile Ikouébé. Diplomate discret Réunis le 4 septembre dernier, les militants de la Ligue tchadienne des droits
âgé de 75 ans, il a été reçu par Kaka le 5 août. de l’homme (Ltdh) ont rejeté la décision du Conseil d’orientation et de contrôle
Mais son profil de technocrate dénote avec et exigent le respect de la légitimité du président Max Loangar.
semaines parmi les pays membres du Conseil
paix et sécurité (Cps) - dont une délégation
s'était rendue à N'Djamena en mai - pour dé-
noncer la fébrilité de l'organisation interna-
tionale face aux nouvelles autorités
tchadiennes.
Outre l'UA, les autres institutions sous-régio-
nales dont est membre le Tchad - Commu-
nauté économique des Etats de l'Afrique
centrale (Ceeac) et G5 Sahel - n'ont pas eu
plus de succès pour s'imposer comme inter-
locuteur de N'Djamena. Une situation qui
Le président de la Commission de l’Union Africaine (Ph/ DR) contraste avec l'activisme de la Communauté
économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
Dès le 20 avril, il s'était rendu dans la capitale par l'Ua.
(Cedeao) dans la gestion de la crise malienne,
tchadienne, où il avait séjourné un peu moins Autre point de contentieux entre le Cmt et
qui avait réussi à imposer à Bamako, et ce dès
d'une dizaine de jours. Initialement pensé l'Ua : la possibilité, pour les membres de l'au-
le lendemain du coup d'Etat, plusieurs de ses
comme la seule instance à même de supervi- torité de transition, d'être candidats à l'élec-
lignes rouges à la junte.
ser la transition tchadienne, l'UA marche au- tion présidentielle. Si "Kaka" a à plusieurs
jourd'hui sur des œufs à N'Djamena et reprises confié aux "partenaires" internatio- Mais ce flottement des organisations sous-ré-
dispose d'une marge de manœuvre des plus naux qu'il était prêt à consentir à amender les gionales dans la transition tchadienne ouvre
également des opportunités pour les initia-
deux points incriminés, il entend bien rester
tives unilatérales. Le Togo, le Nigeria ou en-
Point controversé le maître des horloges. Aucun changement de
core l'Egypte se sont ainsi positionnés afin de
Conséquence du refus des autorités tcha- la charte de la transition devrait ainsi inter- tenter de s'imposer comme des interlocu-
diennes aux appels de l'organisation panafri- venir avant la fin du "dialogue nationale" en- teurs clés dans le suivi de la transition tcha-
caine, plusieurs points controversés de la trepris par Kaka et qui pourrait s'étendre dienne. Dans ce cadre, la création d'une
charte censée régir les dix-huit mois de la encore sur plusieurs mois. structure ad hoc - un groupe de soutien à la
transition n'ont toujours pas été amendés. Modèle hybride transition au Tchad - pourrait prochainement
Parmi eux, figure notamment la possibilité Au siège de l'Ua, où le scénario d'une "tran- voir le jour sur le modèle de celui mis en
pour le Cmt de "proroger une fois" la transi- sition à la soudanaise" tient toujours la corde, place pour le Mali.
tion pour dix-huit mois supplémentaires, une plusieurs voix se sont élevées ces dernières
Africa Intelligence du 08/09/2021
mesure à rebours des injonctions formulées
Crise à la Ltdh : les militants rejettent la décision du Coc

C
les ambitions initiales de l'UA, qui avait un e sont au total 24 militants de la Ltdh,
temps esquissé le projet de nommer un an- constitués de personnalités connues
cien président sahélien en la personne de Ma- dans la lutte pour la défense des droits
hamadou Issoufou. de l’homme qui se sont réunis et qui ont
Principale cause de cette bataille rangée entre conjointement signé un communiqué appe-
N'Djamena et l'UA : les tensions entre les fils lant au respect de la légitimité du président
d'Idriss Déby et l'actuel président de la com- élu au 9ème congrès, Max Loalngar.
mission de l'UA, le diplomate tchadien Ces militants qui regrettent entre autres la
Moussa Faki Mahamat. Depuis le décès de non-application des résolutions du 9ème
l'ancien chef de l'Etat, de violentes lignes de congrès et le dysfonctionnement des instances
fractures se sont dessinées entre les deux de l’organisation générant un déséquilibre des
camps. En cause, les ambitions supposées de pouvoirs entre le Conseil d’orientation et de
Faki de concourir à une éventuelle présiden- contrôle (Coc) et la coordination nationale. Le président de la Ltdh Max Loalngar (Ph/ Stanyslas)
tielle à l'issue des dix-huit mois de transition. «La force de la Ltdh, pionnière en matière de Max Loangar et considèrent que les résolu- tre en place rapidement le groupes théma-
Non avérée, la rumeur n'en alimente pas défense des droits de l’homme (Ltdh), réside tions ne sont suffisamment fondées sur les tiques commandés par le 9ème congrès afin de
moins un profond blocage entre N'Djamena dans la forte conviction des militants désin- textes de l’organisation, exigent le respect de l’aider dans les réformes envisagées». Les
et l'institution basée à Addis-Abeba. téressés qui croient à la justesse de leur lutte la légitimité du président élu au 9ème militants appellent en sus «tous les militants
Toutes les actions de l'UA au Tchad sont dés- et qui se lèvent pour défendre leur organisa- congrès et l’encourage dans sa volonté de ré- en provinces et hors du Tchad à se rappeler
ormais jugées par les autorités tchadiennes à tion lorsque la situation l’exige», note le com- forme, comme recommandée par les assises leur engagement et promesse contenus dans
travers le seul prisme de Moussa Faki, qui muniqué. dudit congrès» demandent par ailleurs au le manifeste de la Ltdh, à sa création et d’évi-
avait pourtant joué les premiers rôles à Les militants «rejettent la décision des président de convoquer dans un bref délai «le ter toutes manipulation».
N'Djamena au lendemain du décès de Déby. conseillers du Coc de suspendre le président congrès extraordinaire de la Ltdh et de met- Stanyslas Asnan
Page 4 Le Pays n° 192 du 09 au 16 septembre 2021
 Société
Elle décroche son bac en dépit d’une insuffisance rénale chronique
Son histoire ressemble à un conte de fée qui a ému le personnel soignant du centre de dialyse de l’hôpital général de référence
national. Sous dialyse depuis 2019 à cause d’une insuffisance rénale chronique, Dénébeye Orpha a dû poursuivre ses cours
en dépit de son état de santé. Aujourd’hui, elle décroche son baccalauréat série littéraire avec mention Assez-bien.

A
llongée sur son lit de l’hôpital regard
étincelant, elle tente de contenir sa joie
mais l’émotion a pris le dessus. Des
larmes s’échappent de ses paupières. Denebeye
Orpha qui vient de décrocher son baccalauréat
série littéraire avec une mention assez-bien n’a
pas de mots pour décrire sa joie. «Je suis très
heureuse et comblée aujourd’hui. Ça n’a pas
été facile. Il fallait se déplacer sous la chaleur,
faire le tour des quartiers pour venir à l’école
puis continuer encore à l’hôpital. Mais Dieu
m’a aidé à décrocher mon baccalauréat et je
ne retiens que du positif», se réjouit-elle.
Chaque semaine, elle doit faire des va et vient
entre l’école et l’hôpital et cela, durant toute
l’année. «J’ai eu une autorisation de mon mé-
decin qui m’a permis tout au long de l’année
de quitter la classe à partir de 11 heures bien
avant mes camarades pour venir à l’hôpital
faire la dialyse qui durera 4 heures. Si je ne me
sens pas en forme après le traitement, je me
repose à l’hôpital jusqu’à 17 heures», précise-
t-elle. La dialyse coûte cher pour l’orpheline de
père. C’est parfois l’hôpital qui lui vient en aide.
Une fierté pour le service de
néphrologie
La jeune Dénébeye Orpha lors de dialyse (Ph/ DR)
Dans le service de néphrologie et de l’hémodia-
lyse, le cas de la jeune Orpha suscite un senti-
ment de fierté. «Même sous traitement, elle a
toujours son cahier à côté. Elle révise ses cours
quand elle retrouve un peu de force. J’étais
émue quand j’ai appris cette bonne nouvelle.
Ça n’a pas été facile aussi bien pour elle que
pour tout le personnel», révèle Achta Mahamat
Bahr, surveillante au service de neurologie et
de l’hémodialyse de l’Hôpital général de réfé-
rence nationale (Hgrn) de N’Djaména.
Selon le médecin traitant, Professeur Ibrahim
Mahamat, Orpha est «une fille très mature
dans le raisonnement, très consciente et qui
accepte sa maladie». «Elle restait sous la ma-
chine durant quatre heures et malgré ces
contraintes, elle étudiait. C’est vraiment extra-
ordinaire et un exemple à suivre, pas seule-
ment pour les jeunes comme elle, mais aussi
pour les adultes qui sont désespérés, parce
qu’ils trouvent que leur vie est liée à une ma-
chine et que si cette machine s’arrête, c’est la
fin», a-t-il témoigné. Pour lui, le cas de Dene-
beye Orpha doit servir d’exemple. «Après plus
d’un an de traitement, elle nous a posés la
question sur son devenir et nous l’avons en-
couragée à reprendre ses études. C’est ce
qu’elle a fait et le diplôme qu’elle a décroché re-
présente une fierté pour elle et une victoire
pour nous, car il prouve qu’on peut surmonter
les montagnes si on a la volonté», ajoute-t-il.
Même si le personnel soignant souhaite faire
sortir la jeune fille de cette situation, il est li-
mité par les moyens. «Pour Orpha, la vie n’est
pas que la dialyse, elle est trop jeune et le seul
traitement pour la dialyse chronique et termi-
nal est la transplantation. Et pour la tirer d’af-
faire, il faut lui proposer la transplantation, ce
qui ne se fait pas au Tchad, ni en Afrique noire
francophone», ajoute le médecin traitant.
Le Professeur Ibrahim Mahamat appelle les or-
ganismes de charité ou les personnes de bonne
volonté à soutenir cette jeune fille à avoir un
traitement final. «Nous lançons un Sos auprès
du gouvernement mais aussi des associations
et des bonnes volontés de l’accompagner vers
le traitement et pourquoi pas l’aider à pour-
suivre ses études. C’est une ambitieuse qui ne
baisse pas les bras», a-t-il lancé. Denebeye
Orpha entend faire des études de relations in-
ternationales.
Stanyslas Asnan

Un roi s’est éteint dans la vallée du Mandoul

La province du Mandoul a enterré son digne fils Yamidjimte Ndingadal Roi le vendredi
03 septembre dernier. Les obsèques de ce grand acteur de développement ont eu lieu
dans les locaux de l’école de formation sanitaire et sociale de Koumra dont il fut fon-
dateur. Il a tiré sa révérence le 29 Août dernier à N’Djaména des suites de maladie.

L
’homme fut très dynamique dans plu-
sieurs domaines notamment l’éducation,
la formation, le développement et le sport.
Promoteur de la culture du miel et de sésame à
travers le Groupement des Arboriculteurs et Éle-
veurs (Gael), Yamidjimte Ndingadal Roi portait
ce centre dans son cœur et dans ses bras pour le
devenir des producteurs ruraux du Mandoul.
Il fut aussi fondateur d’une école de base et d’un
collège, d’une structure de formation sanitaire et
sociale. Yamidjimte Ndingadal Roi regardait tou-
jours dans le sens du développement du Man-
doul. Il se préoccupait constamment de la
situation de la jeunesse du Mandoul victime de
l’oisiveté et des vices qui l’accompagnent.
Même dans le domaine du sport, de l’agriculture
et de l’économie, Yamidjimte Ndingadal Roi ne
passait pas inaperçu. Il fût le président provincial
de la ligue de football et le vice-président de la
chambre de commerce du Mandoul. Il projetait
orienter dans 5 ou 10 ans plus tard les grands in-
vestisseurs vers cette province. Hélas, la mort l’a
emporté à la consternation de tous.
Des obsèques sans pareil
Presque toute la population de Bédaya où il était
originaire, celles de Koumra et des localités en-
Le Pays n° 192 du 09 au 16 septembre 2021
vers Doba.
Le parcours
Selon l’oraison funèbre faite par le préfet du
Mandoul Oriental, M. Longo Eloi, feu Yamid-
jimte Ndingadal Roi naquit le 22 décembre 1968.
Après l’obtention de son baccalauréat série D au
Lycée Ahmed Mangué de Sarh, il s’inscrivit dans
un institut pour sortir nanti d’un brevet de tech-
nicien supérieur BTS en comptabilité et finance,
puis un autre BTS en eaux et forêts. Il acquit plu-
sieurs expériences en Afrique de l’Ouest, en Bel-
gique, au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie, en
République Démocratique du Congo Rdc et en
Le dernier hommage au Roi (Ph/Calvin) France.
vironnantes ont témoigné par leur présence mas- voulait ramener ou initier toute bonne chose Le défunt a su participer au développement du
sive à ses obsèques, la grandeur de l’homme. dans son Mandoul. Les étudiants et étudiantes monde rural, à la promotion de la santé, de l’édu-
Plus de 20 témoignages ont été donnés. Les uns de l’école de santé de Koumra disent que le fon- cation, de l’économie et du sport dans le Man-
aussi poignants que les autres. En français dateur de leur école fut unique en son genre en doul. L’administration de cette province perd en
comme en langue. Tous ont reconnu la grandeur, raison de son ouverture d’esprit et de sa simpli- lui un important collaborateur dans plusieurs
la largesse et l’humanisme de l’homme qui se cité. Pour le vice-président de l’Association « domaines. Il laisse derrière lui deux veuves et
trouve dans le cercueil devant eux. Le directeur Notre Mandoul », M. Ramadingar Boungar, huit orphelins. Le Roi de Koumra n’a pas vécu
de son école de santé, M. Jean Pierre Ndingadjim cette association a perdu son pilier central. inutilement. Il marqua plusieurs points et ac-
Moyangar n’arrive pas à se contenir lorsqu’il C’est un cortège impressionnant qui a accompa- tions dans sa vie. Le Mandoul va le pleurer en-
parle du charisme de Roi. Le coordonnateur ad- gné le chevalier de l’ordre provincial du dévelop- core longtemps !
joint des écoles de santé privée, M. Beni Béasndé pement du Mandoul dans sa dernière demeure Ndemkeri Calvin
témoigne que leur collègue défunt fut celui qui construite au centre GAEL, à la sortie de Koumra
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Le paludisme : première cause de morbidité et de mortalité au Tchad
Problème majeur de santé publique, le paludisme reste la maladie la plus meurtrière au Tchad avec
571 258 cas enregistrés et 1. 280 décès en 2020. Selon le Programme national de lutte contre le
paludisme (Pnlp), l’endémie représente la première cause de consultation (42%), d'hospitalisation
(39%) et de décès hospitalier (32%). Cette année encore dans les hôpitaux, la pathologie sévit.
I
l est à peine 6 heures du
matin. Devant les trois gui-
chets de l’Hôpital Notre
Dame des Apôtres de N’Dja-
mena, hommes, femmes se tien-
nent en file indienne. A
l’intérieur, un agent donne des
instructions aux nouveaux
venus. «Veillez prendre un nu-
méro et attendez sur place. Les
guichets vont s’ouvrir à partir
de 8 heures», lance-t-il à l’en-
droit des nouveaux. Au bout
d’une heure, le hangar est bondé
de malades.
Entretemps devant les salles de
consultations situées à un autre
compartiment de l’hôpital, les
examens s'enchainent. Parmi les
patients, se trouve Gédéon qui a
dû patienter deux heures avant
d’être reçu par le médecin. «De-
puis hier, j’ai des courbatures et
de violents maux de tête. C’est
pourquoi, je suis venu à l’hôpi-
tal pour passer des examens »,
témoigne-t-il la mine fermée.
Non loin de lui, Mariam qui a
amené son bébé de 6 mois se
hâte, carnet et ordonnance en
main, vers la pharmacie pour
acheter les médicaments pour
que son enfant puisse recevoir
les premiers soins. «Mon bébé
convulse et ne mange pas. On
vient de lui diagnostiquer le pa-
ludisme grave», raconte la
jeune femme.
Maladie infectieuse parasitaire
transmise à l'homme par des pi-
qures de moustiques (femelle)
lors de leur repas sanguin, le pa-
ludisme est, selon Dr Kodman
Mallah Mardochée résident en
maladie infectieuse et tropicale,
en tête de toutes les consulta-
tions en cette saison pluvieuse
où sa transmission est accen-
tuée. «Forte fièvre, maux de
tête, frissons, douleurs diffuses,
abdominales, articulaires, mus-
culaires et troubles digestifs
(nausée vomissements et diar-
rhées) sont les premiers symp-
tômes de la maladie»,
informe-t-il.
Mesures préventives et
traitement
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Santé
Les patients dans une salle d’attente (Ph/Edith)
Le pronostic du malade de
paludisme dépend de la rapidité
et de la qualité du traitement
ajoute le médecin. «Le palud-
isme peut être mortel si son
traitement est retardé ou in-
adéquat. Aussi la prise en
charge doit être précoce et de
qualité», précise-t-il. Selon lui,
les médicaments antipaludiques
ne garantissent pas une protec-
tion absolue contre l'infection.
«Même si un traitement adapté
a été bien conduit, il est possible
de faire une autre crise de
paludisme, parfois d'apparition
tardive. Ce qu’il faut beaucoup
plus privilégier ce sont les
moyens préventifs qui existent
et qui ont prouvé leur efficac-
ité», conseille-t-il.
La première mesure préventive
contre la transmission du palud-
isme reste l'utilisation des
moustiquaires imprégnées d'in-
secticides de longue durée d'ac-
tion (Miida) et chaque citoyen
doit dormir sous les mousti-
quaires imprégnées.
La deuxième mesure reste l’as-
sainissement de l’environ-
nement. «Il est vraiment
primordial de mettre les
moyens pour détruire tous les
réservoirs de moustique vecteur
de transmission de la maladie.
Il faut rendre la ville, le milieu
où l’on vit propre parce que,
tant qu’il existe des eaux stag-
nantes et des ordures dans la
ville, le paludisme continuera à
tuer tous les jours nos conci-
toyens. Il est donc nécessaire de
rompre la chaîne de transmis-
sion en éliminant les mous-
tiques vecteurs du paludisme
par la pulvérisation de la ville»,
plaide Dr Kodman Mallah Mar-
dochée.
Pour réduire l’incidence du
paludisme particulièrement
chez les enfants âgés de 3 à 59
mois, le Tchad a adopté depuis
2014, la chimio prévention du
paludisme saisonnier qui con-
siste à administrer des traite-
ments mensuels antipaludiques
gratuits avant le pic de transmis-
sion du paludisme pour éviter la
maladie chez les moins de 5 ans.
Une solution sûre et
économique pour assurer un
fort taux de couverture, la
chimio prévention s’avère être
efficace pour prévenir les infec-
tions du paludisme chez les en-
fants dans les régions à forte
endémicité «Les enfants de
moins de 5 ans représentent l'un
des groupes les plus vulnérables
à cette infection parasitaire. Les
campagnes de chimio préven-
tion permettent de prévenir la
survenu du paludisme chez ces
derniers. Cependant, pour être
protégé complètement, les ma-
mans doivent veiller à ce que
chaque enfant prenne complète-
ment les trois doses de chaque
cycle durant les quatre tours»,
conseille le médecin.
La problématique du coût
Le Pays n° 192 du 09 au 16 septembre 2021
des soins
En dépit de la mise en place par
le gouvernement d’un Pro-
gramme national de lutte contre
le paludisme (Pnlp) qui permet
d’assurer à la population l’accès
aux services de base de qualité et
à la gratuité des soins. Malgré la
dotation dans l’ensemble des
formations sanitaires du pays de
tests rapides, de médicaments,
de moustiquaires imprégnées
pour les enfants et les femmes
enceintes, l'accès au soin pose
énormément de problèmes. Ceci
en raison de manque des
moyens, car la gratuité n’est que
de nom dans les hôpitaux
publics. «Les traitements du
paludisme coûtent excessive-
ment chers dans nos hôpitaux.
J’ai déboursé plus 40. 000
francs Cfa pour les soins de ma
femme et de mon fils lors de leur
hospitalisation», témoigne un
père de famille qui a dû s’endet-
ter pour pouvoir régler les frais
médicaux.
Par manque de moyens, cer-
taines familles ont recours à
l’automédication ou aux
tradipraticiens. C’est le cas de
Anne qui avoue avoir essayé
plusieurs décoctions que lui a
conseillé une amie pour pouvoir
soigner son bébé. «Je n’avais
pas le choix, il n’y’avait pas
d’argent et mon bébé souffrait»,
se justifie-t-elle
Au regard des dangers que
représente ce fléau, beaucoup
d’efforts doivent être déployés
pour l’éradiquer le paludisme.
Pour y parvenir, il faut une prise
de conscience collective et
procéder à la campagne de sen-
sibilisation de masse pour
améliorer la perfection du
paludisme par la population.
L'élimination du paludisme sera
faite si nous nous donnons les
moyens nécessaires pour élim-
iner les moustiques par l'as-
sainissement de nos villes.
Fakeugnba Kedaï Edith
et Neloum Bal Rebecca
(Stagiaire)
Ce jour-là...
Le lieutenant Ferrandi construit le poste de Zigueï
Après, le raid des troupes françaises soldé par la mort du conquérant Rabah
le 22 avril 1900, les français se sont lancés à la conquête des zones de la bande
sahélo-saharienne, longtemps occupée par les troupes rabistes. Ils créent
successivement des postes militaires pour sécuriser leurs conquêtes. Ainsi, le
15 septembre 1908, le poste de Ziguéi au nord de l’actuel Kanem fut créé.
A
u lendemain de la ba-
taille de Kousseri, plu-
sieurs escarmouches
ont lieu entre les autochtones
des royaumes et chefferies tra-
ditionnelles des zones sahélo-
sahariennes et les bataillons
français. Dès le début de l’an-
née 1904, des bruits de bottes
commencèrent à courir dans
ces zones. Des pillages et des
razzias sont signalés un peu
partout au Ouaddaï, au Fitri et
dans le désert qui deviendra
plus tard le Borkou-Ennedi-Ti-
besti. Déjà en 1902, les Oua-
daïens ont commencé par
violer un peu partout les ac-
cords de frontière fixés avec
l’aguid Djéatneh. Au mois de
juillet, ils pillent Fitri et Dabba
et en décembre, ils razzient le
pays de Boulong. En 1904,
malgré les assurances de
l’Aguid Djéatneh, les Adjaouil,
dont les profits personnels se
trouvaient réduits par la pro-
gression de l’influence fran-
çaise poussaient le Sultan
Doudmourrah à déclencher les
hostilités. Le premier combat
entre l’armée française et les
Ouadaïens eu lieu. Les français
furent amenés à prendre des
mesures de précautions en
renforçant plusieurs troupes
de garnisons existantes et
créer des postes militaires
dans certaines zones pour se
tenir en alerte de guerre.
Après les razzias et les pillages
signalés dès le début de l’année
1902, la nécessité de créer des
postes militaires et de disposer
des tirailleurs susceptibles
d’assurer la police dans les
confins désertiques était envi-
sagée. Au même moment les
conquérants français jugent
très utile d’avoir un certain
nombre de tirailleurs sachant
utiliser les chameaux pour as-
surer la police dans les confins
du désert. Ces derniers for-
ment le noyau de la section
méhariste du Kanem. Plus
tard, cette section bénéficie
d’une connaissance complète
des confins sahariens et d’une
formation militaire par le lieu-
tenant Mangin. Elle enregistre
des victoires et fait sentir ses
actions sur les nomades dissi-
dents. De 1902 à 1906 après
plusieurs raids, l’armée fran-
çaise enregistre de glorieuses
victoires dans le Kanem et au-
delà. Cette puissance inquiète
Le Pays n° 192 du 09 au 16 septembre 2021
Le 15 septembre 1908
Un tirailleurs au poste militaire de Zigueï (Ph/DR)
les sénousites qui étaient chas-
sés du Kanem depuis décem-
bre 1902, et observent une
attitude prudente. Ils se rebat-
tent sur les tributs Toubou et
Teda non hostiles et tentent de
lancer des rezzous et attaques
contre le peloton méhariste,
mais cela leur coûte une vio-
lente riposte. Car un contre-
rezzou a été déclenché par le
peloton Mangin contre les par-
tisans du Cheikh Ahmed dans
l’Eguéi avec un raid de 280 ki-
lomètres en quatre jours. Ce
raid coute aux Teda 900 cha-
meaux le 29 avril 1905.
Le Lieutenant Ferrandi
enclenche la construction
du poste de Ziguéi
Depuis 1904, l’armée française
était présente sur plusieurs
fronts. Grâce aux tirailleurs,
elle continue à cumuler des
victoires. Le 27 mai 1907, le
gouvernement français fait
La chronique de Papa Tera
L’ingratitude des peuples
A
braham Lincoln, Nelson
Mandela et Mahadma
Gandy sont des bons
exemples. Si les Français évo-
quent le nom de Charles De
Gaules, dans leurs propos quoti-
diens, c’est à cause de son art
oratoire. Le français, c’est la
langue de Molière, de Victor
Hugo et de De gaule. De gaule n’a
tiré son immortalité et sa célé-
brité que dans le français dont il
possédait l’art. Pas à cause de son
action guerrière pour la libéra-
tion de la France. Si à l’époque de
remplacer le Lieutenant Cor-
net par le Lieutenant Ferrandi.
En juillet, au Nord-est, Le ca-
pitaine Jérusalemy, de Bokoro
marche sur Mortcha en trente-
huit heures, sur les Goranes de
Ras el-Fil et d’Al-Rhout. Au
Kanem, le poste de Ziguéi est
en cours de construction. Du
09 novembre au 06 décembre,
Ferrandi contre une razzia
khouan Toubou qui rode au-
tours de Ziguéi. Il poursuit les
ravisseurs jusqu’au Ouadi
Mokhtar et y livre un confus
combat de nuit mais ramène
tout de même des prises.
Selon les chroniques, en même
temps que le capitaine Jérusa-
lemy remportait de brillantes
victoires sur Dekotchi au
Nord-est, le Lieutenant Fer-
randi avec un détachement de
méhariste du Kanem atteint
Arada et soumet les Mahamid,
frappant à nouveau le Ouaddaï
dans sa ligne de communica-
Mao Tchedong les chinois di-
saient « ô Mao dix milles christs
ne valent pas un seul de tes or-
teils » Ce n’est pas à cause de son
action pour la libération de la
Chine.
Mao, aussi, allait se faire oublier
par les chinois, mais comme il a
compris très tôt, il s’était orienté
vers la culture du riz. Il est sauvé
de l’oubli grâce à la culture du riz,
dont il est l’initiateur. Le général
Grant qui a plusieurs fois risqué
sa vie dans les combats, pour la
tion avec Borkou et Koufra. Le
1er Mars, le Lieutenant Fer-
randi s’étant rassuré des suc-
cès du poste de Ziguéi, quitte
accompagné du sergent Ané et
de 45 tirailleurs méharistes, 13
bellahs et 60 auxiliaires Slima
et Teda. Le détachement se di-
rige vers Oum Chalouba. Le
lieutenant atteint les campe-
ments Noormo et Mahamid à
Argan. Après avoir parcouru
120 km en 24heures, il se rabat
sur Arada ramenant avec lui
des chameaux laissés par l’en-
nemi en fuite. Le 15 avril 1908,
Ferrandi revient dans son
poste de Ziguéi, abandonnant
une partie de ses prises lors de
son raid à cause de la montée
d’eau dans les Ouadi. Il envoie
un rapport à la métropole
après le ravissement du com-
bat de Dokotchi, « le Ouadi est
fait… ». Le 15 septembre 1908,
Ferrandi achève la construc-
tion du poste de Ziguéi. Alors,
le 26 septembre, plusieurs co-
lonnes concentrées sous le
lieutenant Ferrandi depuis le 4
septembre à Ziguéi, avec à sa
tête le Capitaine Cellier, quit-
tent Ziguéi par le Soro, à Chi-
cha pour le deuxième combat
d’Ain-Galakka. L’attaque très
appuyé reste stérile avec 12
morts et 22 blessés. Le capi-
taine Cellier qui dirigeait la co-
lonne se résout à se retirer sur
un échec. Mais ceci est une
autre page de l’histoire…
Miguerta Djiraïngué
grandeur des Etats Unis, lui aussi
est oublié. Tous les intellectuels
américains ne parlent que
d’Abraham Lincoln et de David
Henri Tareau qui n’est qu’un phi-
losophe, un grand producteur de
pommes de terre à Walden.
Même Dé gaule, Mao et Grant al-
laient retrouver leurs noms dans
la poubelle de l’histoire à cause
des êtres humains amis ou enne-
mis qui sont morts, un guerrier
est assimilé à un criminel fini.
Papa Tera
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 Culture
« 360° méta-humain », le récital
Annoncé sur les réseaux sociaux la semaine dernière, le premier
album de l’artiste Bokal est déjà disponibles en physique. Ce chef-
d’œuvre fortement atypique est certainement le plus attendu…
Après avoir sorti deux street-al- 360° méta-humain » comporte 9
bums, dont le dernier a eu beaucoup collaborations. « Pour moi, une col-
plus d’échos, « l’amour au champ laboration dans un album est une
de bataille », celui que l’on peut richesse. J’ai la chance d’être au
considérer comme le manitou de la cœur du showbiz tchadien, ami
musique tchadienne, puisqu’étant avec plus de 80% des artistes tcha-
au four et au moulin de plus de la diens, alors j’en profite », confie
moitié des grandes productions mu- l’artiste. « Cet album est un album
sicales sur place ces dernières an- du Tchad. Voilà pourquoi il y figure
nées, l’artiste Bokal signe son tout des grandes voix de ce pays »,
premier album. conclut-il.
« C’est du Bokal tout craché », Cinéaste, beatmaker, producteur,
comme on aime le dire dans le mi- manager, communicateur… l’artiste
lieu rap en regardant le cover de cet rappeur Bokal a à son arc plusieurs
album. Comme la plupart des rap- cordes. Installé au Tchad depuis une
peurs, Bokal n’en fait pas l’excep- dizaine d’année, l’homme a par-
tion, narrateur de films de sciences couru contrées et ferricks. Du nord
fictions, le rappeur l’est. Et le titre au sud il est allé à la découverte de
de l’album en dit long : « 360° méta- société où l’exigence s’impose jour L’ensemble des choses qu’il faut la diversité culturelle de ce pays. Son
humain ». L’homme, ne sachant pas après jour ». Ce qui, selon lui, doit gérer au quotidien. Tu dois réfléchir album « 360° méta-humain », riche
faire des choses à moitié a décidé de pousser à être un ‘’surhumain’’ pour de façon plus vaste pour t’imposer en collaboration est la somme de
la frapper fort. Pour l’artiste, « nous pouvoir s’imposer dans cette nou- », explique Bokal. « C’est cette vue toutes ces expériences acquises ici et
sommes une génération ayant velle société au sein de laquelle rien d’ensemble que j’ai appliqué dans là avec des sons qui font danser
beaucoup de chances, avec par n’est facile en réalité. « 360° c’est cet album pour faire un travail de mais aussi réfléchir. Un véritable ré-
exemple l’avènement des technolo- toutes les exigences que nous impo- qualité, mature et vendable », pour- cital.
gies qui facilitent la réussite, mais sent la vie. Vie de famille, vie d’ar- suit-il. Deuh’b Zyzou
en réalité nous sommes dans une tiste, le regard de la société. Composé de 14 titres, l’album «

Centre Koulsy Lamko : une bouffée d’air pour de nombreux jeunes

Pour prévenir la délinquance juvénile causée par l’oisiveté, la compagnie Hadre Dounia a créé
un centre culturel qui propose gratuitement les formations en informatique, art martiaux, mu-
sique, danse, théâtre ainsi que des cours de soutien aux élèves en classe d’examen.

S
itué à Atrone dans le 7ème arrondis- nale. Ce centre met en relation ensei-
sement, ce centre est baptisé gnants et étudiants pour les échanges et
Koulsy Lamko en hommage au le renforcement des capacités. Le retour
dramaturge, écrivain, auteur composi- est positif selon Hadre Dounia qui avoue
teur et enseignant chercheur basé au avoir reçu de nombreux appels des pa-
Mexique. Crée en 2018, ce centre est rents et élèves à l’annonce des résultats
selon Jean Kevin Ngangnodji (Hadre des examens. Le centre abrite aussi un
Dounia), son directeur, «un espace dédié studio. «Les artistes viennent enregis-
aux jeunes qui ont besoin d’espace pour trer ici et nous réalisons des spots publi-
s’exprimer car, du rond-point Chagoua citaires, c’est notre principale source de
jusqu’à Gassi, en dehors du centre Don revenus et c’est ça qui finance toutes les
Bosco, il n’y a pas un seul endroit où les autres activités du centre», renseigne le
jeunes peuvent avoir des activités cultu- comédien qui confie que le centre n’a ja-
relles. Ceux-ci s’adonnent au tabac, à mais reçu de l’aide de la part de l’Etat.
l’alcool frelaté et autres produits psy- Les responsables souhaitent acquérir des
chotropes. Ce qui représente un réel Les jeunes lors d’un spectacle au centre Koulsy Lamko (Ph/ DR) accessoires comme un générateur pour
danger pour la société et pour ces renforcer la capacité en énergie et lan-
mena qui ne cesse de s’agrandir, tel est pays est avant dernier en termes d’accès
jeunes». cent un appel aux bonnes volontés de
le but de ce centre. Ce lieu où se côtoient aux nouvelles technologies. Nous avons
C’est fort de ce constat, que la compagnie contribuer en apportant un livre, une
élèves, enseignants, étudiants et artistes décidé de former gratuitement élèves,
a transformé son siège en un centre cul- brochure, pour constituer une biblio-
est grand par sa taille et les activités pro- étudiants, diplômés sans emploi. Cà ne
turel pour «leur permettre de s’exprimer thèque car la demande est là. Le rêve de
posées. Le complexe dispose d’un po- désempli pas. Nous formons aussi les
parce qu’a travers l’art on arrive à chas- Hadre Dounia et sa troupe est d’arriver
dium pour les spectacles et défilés de enseignants qui n’ont pas la chance de
ser les mauvais comportements», af- à installer un espace culturel dans cha-
modes. Pendant que les uns s’entrainent se familiariser avec l’informatique» ex-
firme Hadre Dounia. cun des 10 arrondissements de la capi-
aux arts martiaux ou plastiques, d’autres plique l’artiste. Depuis sa création, le
Promouvoir la citoyenneté, contribuer tale.
viennent pour les contes. L’activité phare centre a dispensé des cours de soutien à
au développement de la ville de N’dja- ABC
est la formation en informatique. «Notre plus de 900 élèves de troisième et termi-

Page 8 Le Pays n° 192 du 09 au 16 septembre 2021