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Edward Farquharson
Clemencia Torres de Mästle
et E.R. Yescombe
ISBN 978-0-8213-9467-0
avec Javier Encinas
© 2011 Banque internationale pour la reconstruction et le développement / Banque mondiale
1818 H Street NW
Washington DC 20433
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ISBN: 978-0-8213-9467-0
eISBN: 978-0-8213-9468-7
DOI: 10.1596/978-0-8213-9467-0
iv
a bRé v i aTions
xv
Étude de cas : Hôpital central Inkosi Albert Luthuli (Afrique du Sud)
136 Comment susciter l’engagement du secteur privé dans des PPP sur les marchés émergents
magnétique aux instruments chirurgicaux. Ce projet fut également le premier
PPP à être mis en place aux termes du règlement 16 du Trésor sud-africain.
À l’issue d’une étude préliminaire des PPP réalisés à l’échelle
internationale, le ministère de la Santé a nommé en 2000 des conseillers
chargés du projet. Suite à l’étude de faisabilité et à l’analyse des options du
projet, il a été décidé qu’un PPP prévoyant la prestation de tous les services
non cliniques par le secteur privé offrirait un bon rapport qualité-prix tout
en transférant une grande partie des risques.
Le consortium Impilo a été sélectionné à l’issue d’un processus détaillé de
demande de qualification et de demande de propositions et les contrats ont
été signés en décembre 2001, tandis que le bouclage financier est intervenu
en février 2002. Le calendrier, qui prévoyait un peu plus d’un an entre la
présélection et la signature du contrat, était relativement court pour un
PPP compte tenu de la taille et de la complexité du projet. Ceci tenait en
partie au fait que toutes les parties étaient prêtes à consacrer du temps et des
ressources au processus de négociation et à régler les problèmes susceptibles
de se présenter.
Un paiement unitaire annuel de 304,9 millions de rands (2001), indexé
sur l’indice des prix à la consommation, est versé par mensualités. Les
niveaux de service ont été définis en accord avec les meilleures pratiques
et comprennent notamment le remplacement quinquennal du matériel
médical et le remplacement triennal des technologies informationnelles et
administratives.
Concernant les rôles et responsabilités des partenaires privés, Siemens
fournit l’intégralité du matériel et des services médicaux automatisés,
Drake & Scull est responsable de la gestion des installations et des services de
blanchisserie et de restauration et AME Austria est chargé des technologies
de l’information. Le consortium sera chargé de la fourniture des services et
du matériel hospitalier pendant les 15 années à venir, après quoi le matériel
sera transféré au ministère de la Santé si le contrat n’est pas renouvelé.
Processus de passation
La demande initiale de qualification a été lancée en novembre 2000
par l’autorité adjudicatrice, à savoir le ministère de la Santé. Elle faisait
suite à une phase de préparation approfondie, comprenant le sondage du
marché, l’élaboration d’un projet d’accord de PPP, la rédaction du cahier
des charges associé en matière de performances et la formulation du
mécanisme de paiement. Le ministère de la Santé et ses conseillers avaient
préparé une liste détaillée du matériel requis dans chaque salle, élaboré un
plan sur les technologies de l’information, analysé les besoins en ressources
humaines et les coûts associés, et calculé les coûts sur la durée de vie des
138 Comment susciter l’engagement du secteur privé dans des PPP sur les marchés émergents
les nouveaux membres respectent les critères d’évaluation de la demande de
qualification. Des variantes ont également été autorisées et ont été examinées
indépendamment des offres conformes au cahier des charges.
Les soumissionnaires disposaient de neuf semaines pour présenter leurs
offres. Malgré ce court délai, aucun problème important n’est survenu
bien que les soumissionnaires n’aient pas pu faire preuve d’une diligence
raisonnable aussi poussée qu’ils ne l’auraient voulu en ce qui concerne
l’hôpital existant.
Chaque offre a été évaluée selon quatre grandes catégories, à savoir les
aspects techniques, juridiques et financiers et l’émancipation économique des
noirs, qui ont été pondérées comme suit : a) aspects techniques (70 %), dont
gestion des installations (20 %), gestion de l’information et des technologies
(25 %) et matériel (25 %) ; b) aspects juridiques (10 %) ; c) aspects financiers
et prix (10 %) ; et d) émancipation économique des noirs (10 %). Il est
intéressant de noter que le prix ne représentait que 10 % de l’évaluation
totale des offres.
Chaque catégorie a ensuite été divisée en sous-catégories, telles que
la qualité des plans de sécurité, l’intégration avec les services existants
et le pourcentage de la dette devant être couvert en cas de défaillance du
partenaire privé. Le rapport qualité-prix a également fait l’objet d’une
évaluation distincte.
L’exhaustivité et la conformité des offres ont été vérifiées avant de
réaliser une analyse détaillée. Des éclaircissements sur les soumissions ont
également été autorisés pendant la phase d’évaluation, à condition que ces
soumissions ne soient pas modifiées. Des équipes d’évaluation technique ont
analysé la prestation des services, les aspects juridiques et financiers et les
critères d’émancipation économique des noirs ainsi que la compréhension
des besoins du projet par les soumissionnaires. L’évaluation reposait sur
des notes et des valeurs pondérées. Les équipes d’évaluation technique ont
transmis leurs rapports et feuilles de notation à un comité de coordination,
qui a supervisé leur travail et évalué la solution intégrée concernant le
projet. Une recommandation unique a été préparée à l’intention d’un comité
d’évaluation qui a sélectionné l’adjudicataire et les soumissionnaires de
réserve à partir des feuilles de notation des équipes d’évaluation technique.
Le comité de coordination rassemblait des experts de l’autorité
adjudicatrice, de l’unité PPP nationale, du service national de santé du
Royaume-Uni (National Health Service) et de Partnerships UK.
Une phase de négociation finale a été menée avec le soumissionnaire
retenu pour arrêter les détails du projet et les accords de financement. Cette
phase s’est soldée par la signature de l’accord de PPP en décembre 2001 et
l’engagement de financement en février 2002.
Résultats à ce jour
La mise en service de l’hôpital a commencé en mars 2002 et s’est achevée
au cours des 12 mois suivants. L’hôpital a reçu ses premiers patients le
28 juin 2002 et les parties concernées sont très largement satisfaites des
services fournis à ce jour dans le cadre de ce PPP. Elles sont profondément
convaincues que le secteur public n’aurait pas pu fournir des services à
la même échelle. Les retenues au titre de pénalités ont été très rares et les
niveaux de service ont été satisfaisants. Un membre de la direction de
l’hôpital a déclaré ne vouloir remplacer le PPP pour rien au monde. Selon un
représentant communautaire siégeant au conseil d’administration, l’hôpital a
initialement rencontré une certaine résistance mais est aujourd’hui perçu de
manière positive car les patients sont satisfaits des services fournis. Il estime
que le partenariat entre le secteur privé et le ministère de la Santé est solide
et repose sur une confiance mutuelle. Des débats ouverts avec toutes les
parties intéressées, y compris la communauté, ont permis de créer ce climat
de confiance.
La haute technicité du cahier des charges de l’hôpital a posé des problèmes
d’accessibilité financière et les taux d’occupation ont été plus faibles que
prévu car le ministère de la Santé n’a pas entièrement rationalisé les services
fournis dans d’autres établissements pour les consolider au sein de cet
hôpital. La mise en service a également été plus lente que prévu du fait de la
pénurie de main-d’œuvre dans le secteur public.
Le PPP a toutefois atteint les objectifs fixés. Pour veiller à ce qu’il offre le
meilleur rapport qualité-prix possible, il faudra veiller à renforcer la gestion
du secteur public et, plus spécifiquement, celle du contrat.
Enseignements
On ne saurait trop souligner l’importance de la préparation. La
documentation et l’évaluation du projet ainsi que les prescriptions en
matière de gouvernance ne devraient pas être sous-estimées car elles doivent
impérativement être mises en place avant d’être requises.
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Il est également important d’encourager les offres de soumissionnaires
sérieux. L’autorité publique et ses conseillers doivent pour leur part donner
une impression de crédibilité et de motivation et le processus de présélection
doit sélectionner des soumissionnaires potentiels susceptibles de mener à
bien le projet.
Un processus d’évaluation clairement défini et convenu et faisant
intervenir des équipes d’évaluation distinctes, une structure de gouvernance
ainsi que des examens internes et externes permettent d’évaluer les offres de
manière transparente. Il permet également d’évaluer les aspects quantitatifs
et qualitatifs des offres, notamment lorsque les projets nécessitent des
solutions techniquement complexes.
Bien que cela ne soit pas spécifique aux PPP, il est important de veiller à ce
que les services requis soient d’un coût abordable et que l’utilisation pleine et
entière des services acquis ne soit pas entravée par des déficiences du service
public.
Des enseignements plus spécifiques ont également été tirés de ce projet,
notamment dans les domaines suivants5.
Préparation du projet : Utilisation des conseillers
5
Selon une étude commandée par l’unité PPP du Trésor sud-africain.
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