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Saad Alami

Audit interne
des marchés publics :
théories et pratiques

Connaissances et Savoirs
Cet ouvrage a été réalisé par les éditions
Connaissances et Savoirs
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de la propriété intellectuelle.
Directeur de la collection : Gilles Teneau
Comité de lecture : Marianne Malle, Max Moulin, Guy Ko-
ninckx

Cette collection a pour objectif de mettre en exergue une large


réflexion sur des champs spécifiques aux sciences de gestion, qui
concernent autant la problématique de la gestion des risques, de la
gestion des crises ou de la résilience des organisations. Cette collec-
tion est ouverte aux recherches, essais, travaux, résultats de collec-
tifs et de séminaires dans une orientation cycle de vie de la crise,
amélioration et transformation des organisations. Nous proposons
des ouvrages originaux par leur apport théorique ou empirique, por-
tant sur les questions d’analyse, de traitement, de mitigation du
risque. Nous attendons des ouvrages qui questionnent la gestion
des crises, comment l’aborder, la mettre en œuvre, valider une ges-
tion de crise. Nous attendons des ouvrages sur la continuité d’acti-
vité, des études qui portent sur la mise en œuvre d’un plan de con-
tinuité d’activité, assurer la reprise d’activité, mettre en œuvre les
plans de communication et de formation. De même, tous travaux
s’appuyant sur l’apport de la résilience aux organisations s’insére-
ront dans cette collection (résilience de structure, d’ingénierie, de
conception, organisationnelle, opérationnelle voire humaine).

Pour votre information cette collection est rattachée au groupe


de recherche CIRERO (Centre de recherche en résilience des orga-
nisations) CIRERO est partenaire officiel du colloque en gestion
des risques, à ce titre il choisira certains papiers pour publication
dans cette collection

À paraître dans la collection :

Structurer et transformer son organisation avec le référentiel ITIL


Remerciements

Cet ouvrage constitue pour nous une réalisation importante sur


le plan académique et professionnel. Il a vu le jour grâce au soutien
de plusieurs personnes, qui ont cru en nos idées et qui nous ont
accompagné pour sa réalisation.

Nous n’oublions pas les personnes qui ont toujours apprécié


nos capacités et nos compétences et su nous les rappeler dans les
moments difficiles, nos parents, nos sœurs et nos frères, qui nous
ont encouragé tout au long de nos études et qui ont toujours valo-
risé notre ambition et notre rigueur.

Par la même occasion, nous dédions cet ouvrage à nos amis en


France et au Maroc et à tous ceux qui ont contribué de près ou de
loin à sa réalisation.

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Avant-propos

L’idée du thème de cet ouvrage “Audit interne des marchés pu-


blics : théories et pratiques”, nous est venue lors d’un colloque in-
ternational sur la performance et la gouvernance dans le secteur pu-
blic auquel j’ai participé. En tant que chercheur, nous étions amenés
à opter pour un sujet dans nos axes de recherche. Dès lors, l’idée se
rapportant à l’utilité de l’audit interne dans un organisme du secteur
public nous a bien pris, il revêt une importance cruciale pour une
meilleure rationalisation des deniers publics qui comme toute res-
source est par nature rare, c’est pourquoi nous avons opté pour
l’audit interne des marchés publics.

Nous avons essayé tout au long de cet ouvrage de bien cerner le


rôle de l’auditeur interne au sein des organismes publics, et ce en
nous servant des théories liées à l’audit, et d’éclaircir l’intérêt de la
meilleure utilisation des fonds publics pour tous les acteurs interve-
nant dans les marchés publics, acheteurs comme fournisseurs. Les
premiers optimisent leur rapport qualité/prix et les seconds béné-
ficient d’une procédure transparente et de la possibilité de participer
à des prochains marchés publics.

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Liste des abréviations

AI Audit interne
Association marocaine des auditeurs consul-
AMACI
tants internes
AO Appel d’offres
BC Bon de commande
CA Chiffre d’affaires
CAO Commission d’appel d’offres
CHH II Centre hospitalier universitaire Hassan II
CI Contrôle interne
CNSS Caisse nationale de sécurité sociale
CPC Cahier des Prescriptions Communes
CPS Cahier des Prescriptions Spéciales
Division des affaires financières de logistique
DAFLM
et de maintenance
DAO Dossier d’appel d’offres
IAI Institut des auditeurs internes
Institut français des auditeurs et des contrô-
IFACI
leurs internes
MDM Médicaments et dispositifs médicaux
MO Maître d’ouvrage
OS Ordre de service
PME Petite et moyenne entreprise
PV Procès verbal
RAL Reste à livrer
RC Règlement de la consultation
SM Service des marchés

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Introduction générale

Quand il s’agit d’un besoin d’une entreprise du secteur privé, elle


peut contacter directement un fournisseur de son choix pour s’ap-
provisionner dans les meilleurs délais et de rapport qualité/prix.
Cette démarche est très simple mais reste loin d’être optimale. En
effet, un besoin peut partir de l’approvisionnement en fournitures
de bureaux à la construction du siège d’une société, d’un ensemble
immobilier, d’une infrastructure comme un port ou un réseau de
télécommunications.

Dans ces derniers cas, il serait inapproprié de s’adresser à un


fournisseur ou un prestataire unique, ce dernier étant en position
de force pourra imposer ses conditions à l’administration, à l’éta-
blissement public ou à l’entreprise qui lui fait appel. Si l’on est con-
fronté à un marché fortement monopolistique, l’on comprendrait
que l’acheteur n’ait pas le choix. Mais la plupart des marchés sont
désormais fortement concurrentiels, ce qui ouvre le champ à de di-
verses possibilités favorisant le libre jeu de la concurrence.

Les marchés publics constituent la modalité d’achat qui permet


à l’acheteur public d’acheter dans les meilleures conditions de finan-
cement, de confronter plusieurs offres pour pouvoir s’assurer du
meilleur rapport qualité/prix et des meilleurs délais et conditions de
livraison.

Malheureusement, l’optimisation de l’achat public qui a guidé


l’instauration des marchés publics, est devenue le terrain de jeu pri-
vilégié où s’exercent des pratiques très décriées à travers le monde
comme la fraude, la corruption et le clientélisme qui sont devenus
la monnaie courante pour décrocher un marché selon Transparency
Maroc dans son rapport à l’occasion d’une conférence sur « les liens

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entre les ententes anticoncurrentielles et la corruption dans les mar-
chés publics », organisée en mois de Mai 2013 à l’université inter-
nationale de Rabat (UIR). En effet, pour un entrepreneur, un four-
nisseur ou un prestataire de services, l’obtention d’un marché rime
avec des rentrées régulières de fonds tout au long du contrat.

L’acheteur pour sa part peut être obnubilé par la réduction du


coût des travaux, fournitures ou prestations qu’il peut être conduit
à favoriser le candidat qui l’arrange le mieux.

Nous en arrivons donc à l’intérêt que présente notre ouvrage. Il


s’agit d’un domaine assez ignoré par la plupart des travaux dans le
champ des sciences de gestion et dans l’audit. Il s’agit d’un domaine
qui engage des sommes colossales de l’Etat, est fortement régle-
menté actuellement. Le code des marchés publics formalise des
procédures de passation des marchés publics. Tout biais ou man-
quement dans ces procédures qui ont été de nature à favoriser un
concurrent au détriment d’un autre pourrait entraîner des sanctions
qui auront un impact pécuniaire important pour l’administration ou
l’établissement public indélicat sans parler des conséquences désas-
treuses en termes d’image de marque.

Par ailleurs, les deniers publics étant en jeu, l’Etat doit pouvoir
s’assurer que les dépenses effectuées dans le cadre d’un marché pu-
blic correspondent à un besoin réel et qu’elles sont sujettes à un
suivi rigoureux pour obtenir les travaux, fournitures ou services dé-
sirés dans des conditions optimales d’efficacité et d’efficience.

La nécessité d’un audit interne des marchés publics se pose donc


avec acuité et a même été l’objet d’un article dans les codes de 1998,
2007, 2013 qui a entré en vigueur le 01 septembre 2013 et à l’origine
des instructions et directives de la lettre royale du 22 juillet 1993
adressée au premier ministre. En effet, un audit interne doit être
diligenté pour tout marché dont le montant dépasse 5.000.000,00.

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Notre ouvrage vise à traiter la problématique suivante : Com-
ment procéder pour mener à bien l’audit interne des marchés
publics dans un organisme public ?

Afin de répondre à cette problématique, nous avons commencé


par un aperçu théorique de ce qu’est un marché public, le but étant
de démystifier les termes relatifs aux marchés publics.

Nous nous sommes attardés sur les différentes procédures de


marchés publics dont la compréhension est cruciale pour mener à
bien un audit desdits marchés.

Nous avons par la suite traité le cadre conceptuel de l’audit in-


terne, son évolution historique, son cadre de référence ainsi que ses
caractéristiques ; pour enfin décrire la mission d’audit des marchés
publics de notre étude de cas à laquelle nous avons participé.

Démarche méthodologique
Notre étude de cas a été réalisée au Centre Hospitalier Hassan
II sur une durée de trois mois. Cet ouvrage s’articule en deux par-
ties. Dans la première, nous allons présenter le contexte juridique
des marchés publics, nous allons nous attarder sur les procédures
de passation des marchés publics dont la compréhension est cru-
ciale pour mener à bien leurs audits et nous traiterons par la suite
les apports et les limites de ce cadre réglementaire.

Ensuite, dans la deuxième partie nous présenterons l’audit in-


terne des marchés publics, cœur de notre problématique. Pour cela,
il nous semble nécessaire de préciser dans un premier lieu la notion
de l’audit interne. Ce point s’appuie essentiellement sur les généra-
lités de l’audit interne à savoir : l’historique, les définitions, les ca-
ractéristiques ainsi que le cadre de référence. Dans un deuxième lieu
et pour atteindre une bonne gouvernance qui repose essentielle-
ment sur une bonne gestion des fonds publics, l’audit semble être
l’un des outils les plus performants pour combler ces attentes. Ainsi,

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nous essayerons de présenter une démarche d’audit des marchés
publics.

Enfin, comme dernier point de cet ouvrage, nous présenterons


notre étude de cas réalisée au sein du service de l’audit et contrôle
de gestion et celui de la pharmacie centrale du centre hospitalier
universitaire hassan II, sous forme d’une synthèse des procédures
de passation des marchés publics et à titre indicatif, un exemple
d’audit interne d’un marché public concernant l’achat “des produits
chimiques I” pour le service laboratoire du CHH II.

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Partie 1.
Généralités sur les marchés publics
La réforme du décret sur les marchés de l’Etat intervenue en
Mars 2013 constitue certes, une grande avancée dans le processus
de modernisation des procédures et de renforcement de la transpa-
rence et de l’efficacité dans la passation, le contrôle et la gestion de
la commande publique.

Ledit décret exprime la détermination des pouvoirs publics


d’inscrire de manière irréversible la passation des marchés de l’Etat
dans une logique de respect des principes de liberté d’accès à la
commande publique, d’égalité de traitement des candidats, de trans-
parence et de simplification des procédures.

Ces principes permettent d’assurer l’efficacité de la commande


publique et la bonne utilisation des deniers publics, ce qui exige une
définition préalable des besoins de l’administration, le respect des
obligations de publicité et de mise en concurrence et le choix de
l’offre économiquement la plus avantageuse dans le cadre de pro-
cédures simplifiées.

Pour cela, nous avons jugé utile de faire une présentation dudit
décret, présenter le contexte juridique des marchés publics et de
dégager par la suite les apports et les limites de ce cadre réglemen-
taire.

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Chapitre 1.
Définitions et principes
fondamentaux des marchés publics

Dans ce chapitre, nous allons présenter le contexte juridique, les


définitions, les caractéristiques, l’objet et les types des marchés pu-
blics, ainsi que les principes et l’intérêt des procédures desdits mar-
chés.

Section 1. Définitions et caractéristiques des marchés


publics
A. Définitions générales
Le marché public : est défini comme « tout contrat à titre oné-
reux conclu entre, d’une part, un maître d’ouvrage, et d’autre part,
une personne physique ou morale appelée entrepreneur, fournis-
seur ou prestataire de services ayant pour objet l’exécution des tra-
vaux, la livraison de fournitures ou la prestation de service ». Le but
recherché est de développer le moyen juridique qui permet à l’ad-
ministration de trouver un contractant qui répond à ses besoins
dans les meilleures conditions.
Le maître d’ouvrage (MO) : c’est l’administration ou l’établis-
sement qui, au nom de l’organisme public, passe le marché avec
l’entrepreneur, le fournisseur ou le prestataire de service.
Le maître d’ouvrage délégué : un organisme public agréé par le
1er ministre, auquel il est confié tout ou partie des missions de maî-
trise d’ouvrage d’une administration habilitée ; il représente le MO
dans tout le processus d’exécution du marché public.

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Les commissions de choix d’attributaire : ce sont les commis-
sions souveraines ayant pour mandat d’examiner les offres des sou-
missionnaires mises en concurrence et d’en désigner la meilleure à
retenir par le MO.
L’attributaire : soumissionnaire dont l’offre a été retenue. Il ne
devient titulaire qu’après la notification de l’approbation du marché.
Il peut être un groupement d’entreprises.
Le titulaire : l’attributaire auquel a été notifiée l’approbation du
marché.
L’entrepreneur : personne physique ou morale titulaire du mar-
ché et responsable de son exécution vis à vis du maître d’ouvrage.
L’autorité compétente : l’ordonnateur ou la personne déléguée
par lui à l’effet d’approuver le marché.
L’avenant : un contrat additif à un marché constatant un ac-
cord de volonté des parties et ayant pour objet de modifier ou de
compléter une ou plusieurs stipulations de l’accord antérieur ; il
peut être passé des avenants pour constater des modifications
dans :
- la personne du maître d’ouvrage ;
- la raison sociale ou la dénomination du titulaire du marché ;
- la domiciliation bancaire du titulaire du marché.

Les avenants ne sont valables et définitifs qu’après leur appro-


bation par l’autorité compétente.

Le nantissement : est l’acte par lequel le débiteur, en l’occur-


rence le titulaire du marché, affecte sa créance provenant de l’exé-
cution du marché à la garantie d’une obligation contractée à l’égard
d’un tiers, le créancier nanti, et confère à celui-ci le droit de se payer
sur cette créance par préférence à tout autres créanciers. Le nantis-
sement d’une créance s’établit par :
- la constitution d’un acte écrit ou titre de créance,
- le consentement des parties sur la constitution du gage,
- la remise effective du titre de pouvoir du créancier ou d’un
tiers convenu entre les parties.

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L’ordre de service (OS) : le commencement des travaux inter-
vient sur OS du MO qui doit être donné dans un délai maximum
de soixante jours qui suit la date de notification de l’approbation du
marché. L’entrepreneur doit commencer les travaux dans les délais
fixés par l’OS du MO.
Le cautionnement provisoire : permet à l’entreprise de soumis-
sionner à un marché public en garantissant son engagement moral
de ne pas revenir sur sa décision ou sur ses propositions au cas où
elle serait déclarée adjudicataire.
Le cautionnement provisoire est restitué au titulaire du marché
ou la caution qui le remplace est libérée d’office après que le titulaire
ait réalisé le cautionnement définitif.
Les cautionnements provisoires restent acquis à l’Etat notam-
ment dans les cas suivants :
- si le soumissionnaire n’accepte pas la correction du mon-
tant de l’acte d’engagement ;
- si l’attributaire refuse de signer le marché ;
- si le titulaire ne réalise pas le cautionnement définitif dans
le délai prévu.

Le cautionnement définitif : le montant du cautionnement dé-


finitif est fixé à trois pour cent (3%) du montant initial du marché,
il doit être constitué dans les trente jours qui suivent la notification
de l’approbation du marché.
Les situations : sont établies par l’entrepreneur et remises pé-
riodiquement, et chaque fois qu’il sera nécessaire, au maître d’ou-
vrage qui les fait vérifier et y apporté les rectifications qu’il juge né-
cessaires. Elles sont décomposées en trois parties ; travaux termi-
nés, travaux non terminés, approvisionnements. Elles mentionnent
sommairement, à titre de récapitulation, les travaux terminés des
situations précédentes. Elles servent de base à l’établissement des
décomptes.

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B. Les caractéristiques des marchés publics
Un marché public est un contrat : les marchés publics sont des
contrats consacrant l’accord de volonté entre deux personnes do-
tées de la personnalité juridique, ce qui exclut notamment toute dé-
cision unilatérale.
Un marché public est conclu à titre onéreux : le caractère oné-
reux exprime l’idée d’une charge pesant sur l’acheteur. Dans la ma-
jorité des cas, le marché donnera lieu au versement d’une somme
d’argent. Néanmoins, en l’absence d’un tel versement, le caractère
onéreux peut aussi bien résulter d’un abandon par l’acheteur public
d’une possibilité de recette liée à l’exécution du marché. Il s’agira,
par exemple, de l’autorisation donnée au cocontractant d’exploiter
les panneaux publicitaires installés sur le domaine public, en se ré-
munérant par les recettes publicitaires y afférents ou de l’autorisa-
tion donnée au cocontractant de vendre le sable ou les graviers tirés
d’un cours d’eau dont il a réalisé le curage.
En revanche, les prestations que la personne publique obtient à
titre gratuit ne peuvent jamais être qualifiées de marchés publics.
Un marché public peut être passé avec des personnes publiques
ou privées : un marché est un contrat signé entre deux personnes
distinctes dotées chacune de la personnalité juridique. Aucun texte
ni aucun principe n’interdit, en raison de sa nature, à une entité pu-
blique de se porter candidate à l’attribution d’un marché public.
Toutefois, les modalités d’intervention de la personne publique can-
didate ne doivent pas fausser les conditions dans lesquelles s’exerce
la concurrence entre cette entité publique et d’autres entreprises
afin de respecter le principe d’égalité d’accès à la commande pu-
blique. La personne publique qui soumissionne devra être en me-
sure de justifier, le cas échéant, que son prix proposé a été déter-
miné en prenant en compte l’ensemble des coûts directs et indirects
concourant à la formation du prix de la prestation objet du contrat,
et qu’elle n’a pas bénéficié, pour déterminer le prix proposé, d’un
avantage découlant des ressources ou des moyens qui lui sont attri-
bués au titre de sa mission de service public .

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Section 2. Objet et types des marchés 1
A. L’objet des marchés publics
Comme le mentionne la définition des marchés, ces derniers
peuvent avoir trois objets.
On distingue alors :
Les marchés de travaux : ils sont relatifs à tout contrat ayant
pour objet l’exécution de travaux liés à la construction, la recons-
truction, la démolition, la réparation ou la rénovation d’un bâti-
ment, d’un ouvrage ou d’une structure, tels que la préparation du
chantier, les travaux de terrassement, l’érection, la construction,
l’installation d’équipements ou de matériels, la décoration et la fini-
tion, ainsi que les services accessoires aux travaux tels que les fo-
rages, les levés topographiques, la prise de photographie et de film,
les études sismiques et les services similaires fournis dans le cadre
du marché, si la valeur de ces services ne dépasse pas celle des tra-
vaux eux-mêmes.
Les marchés de fournitures : il s’agit de marchés ayant pour ob-
jet l’achat, la prise en crédit-bail, la location ou la location-vente
avec ou sans option d’achat de produits ou matériels entre un maître
d’ouvrage et un fournisseur. La livraison de produits peut compor-
ter à titre accessoire des travaux de pose et d’installation nécessaires
à la réalisation de la prestation.
La notion de marchés de fournitures englobe :
- les marchés de fournitures courantes, qui sont des marchés
de fournitures ayant pour objet l’acquisition par le maître
d’ouvrage de produits existant dans le commerce et qui ne
sont pas fabriqués sur spécifications techniques particu-
lières ;
- les marchés de fournitures non courantes, qui ont pour ob-
jet principal l’achat de produits qui ne se trouvent pas dans
le commerce et que le titulaire doit réaliser sur spécifica-
tions techniques propres au maître d’ouvrage ;

1 Décret n° 2-12-349 du 08 Joumada 1434 (20 Mars 2013) fixant les conditions et

les formes de passation des marchés de l’Etat ainsi que certaines règles relatives à
leur gestion et à leur contrôle.

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- les marchés de crédit-bail, de location ou de location-
vente, avec ou sans option d’achat.

Toutefois, la notion de marchés de fournitures ne couvre pas les


ventes, location-vente ou les contrats crédit-bail relatifs à des biens
immobiliers.
Les marchés de services : c’est le cas des contrats ayant pour
objet la réalisation des prestations de services qui ne peuvent être
qualifiés ni de travaux, ni de fournitures.
La notion de marché de services recouvre notamment :
- les marchés de prestations d’études et de maîtrise d’œuvre
qui comportent le cas échéant, des obligations spécifiques
liées à la notion de propriété intellectuelle ;
- les marchés de services courants qui ont pour objet l’acqui-
sition par le maître d’ouvrage de services pouvant être four-
nis sans spécifications techniques exigées par le maître
d’ouvrage ;
- les marchés portant notamment sur des prestations d’en-
tretien et de maintenance des équipements, des installa-
tions et de matériel, de nettoyage, de gardiennage des lo-
caux administratifs et de jardinage.

B. Les types de marchés publics


Il existe plusieurs critères pour différencier les marchés.

a. Les modes d’exécution des marchés publics


Selon le mode d’exécution, on distingue :
Les marchés-cadres : les prestations faisant l’objet d’un marché-
cadre doivent répondre exclusivement à la nature des besoins à sa-
tisfaire et que pour ce faire, le maître d’ouvrage devrait à la base
spécifier avec exactitude la nature du besoin et les capacités tech-
niques à réunir par tout soumissionnaire pour prétendre obtenir ce
marché. Toutefois, il arrive que la quantification et le rythme d’exé-

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cution d’une prestation, qui présente un caractère prévisible et per-
manent, ne puissent être entièrement déterminés à l’avance et qu’il
faille recourir dans ces cas à des marchés cadres.
Ces marchés-cadres ne fixent que le minimum et le maximum
des prestations, arrêtées en valeur ou en quantité, susceptibles d’être
commandées au cours d’une période déterminée n’excédant pas
l’année budgétaire en cours et dans la limite des crédits de paiement
disponibles. Ces minimum et maximum doivent être fixés par le
maître d’ouvrage avant tout appel à la concurrence ou toute négo-
ciation.
Les marchés-cadres doivent déterminer notamment les spécifi-
cations et le prix des prestations ou ses modalités de détermination.
Pendant la durée du marché-cadre, les quantités des prestations à
exécuter et leur délai d’exécution sont précisés pour chaque com-
mande par le maître d’ouvrage en fonction des besoins à satisfaire.
Les marchés-cadres doivent indiquer la durée pour laquelle ils
sont conclus. Ils risquent de créer des situations privilégiées (anti-
compétitives), lorsqu’ils s’étendent sur une période aussi longue que
trois ans ou plus.
Les marchés reconductibles : il peut être passé des marchés dits
« marchés reconductibles » lorsque les quantités peuvent être déter-
minées à l’avance par le maître d’ouvrage et présentent un caractère
prévisible, répétitif et permanent.
Les marchés reconductibles doivent déterminer notamment les
spécifications, la consistance, les modalités d’exécution et le prix
des prestations susceptibles d’être réalisées au cours d’une période
n’excédant pas une année budgétaire en cours et dans la limite des
crédits de paiement disponibles.
Les marchés reconductibles doivent indiquer la durée pour la-
quelle ils sont conclus. Ces marchés comportent une clause de tacite
reconduction, sans toutefois que la durée totale de chaque marché
puisse excéder trois années budgétaires.
Le non reconduction du marché reconductible est pris à l’initia-
tive de l’une des deux parties au marché moyennant un préavis dont
les conditions sont fixées par le marché.
Pendant la durée du marché reconductible, les quantités des
prestations à exécuter et leur délai d’exécution sont précisés pour

27
chaque commande par le maître d’ouvrage en fonction des besoins
à satisfaire.
Le maître d’ouvrage est tenu, à la fin de chaque année budgé-
taire, de solder les marchés reconductibles, en établissant un dé-
compte à hauteur du montant des prestations réalisées au titre de
l’année considérée.
Les marchés à tranches conditionnelles : les marchés à tranches
conditionnelles s’entendent de marchés dans lesquels il est prévu
une tranche ferme, que le titulaire est certain de réaliser, et une ou
des tranche (s) conditionnelle (s) que le titulaire réalisera s’il en re-
çoit l’OS du MO.
Il peut être passé un marché à tranches conditionnelles pour des
raisons financières, techniques ou économiques, ou lorsque le
rythme ou l’étendue des besoins à satisfaire ne peuvent être entiè-
rement arrêtés dans le marché. Ce marché porte sur des prestations
à réaliser en deux ou plusieurs tranches constituant chacune un en-
semble cohérent, autonome et fonctionnel.
Le marché à tranches conditionnelles doit porter sur la totalité
de la prestation et définir la consistance, le prix et les modalités
d’exécution de chaque tranche. Le marché à tranches condition-
nelles est divisé en :
- une tranche ferme couverte par les crédits disponibles, à
exécuter dès la notification de l’approbation du marché ;
- une ou plusieurs tranches conditionnelles dont l’exécution
est subordonnée d’une part, à la disponibilité des crédits et
d’autre part à la notification d’un ou plusieurs ordres de
service prescrivant son (ou leur) exécution, dans les délais
prévus par le marché.

Lorsque l’ordre de service afférent à une ou plusieurs tranches


conditionnelles n’a pu être donné dans les délais prescrits, le titu-
laire peut à sa demande :
- soit bénéficier d’une indemnité d’attente prévue dans le
marché ;
- soit renoncer à la réalisation de la ou des tranches condi-
tionnelles concernées.

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Le marché à tranches conditionnelles peut comporter l’une des
deux formes de clauses de prix suivantes :
- un prix identique ou fixé sur des bases identiques en cas de
marché à prix global tant pour la tranche ferme que pour
la ou les tranches conditionnelles. Le maître d’ouvrage pré-
voit alors dans le marché une indemnité de dédit pour le
cas où il renonce à la réalisation de la ou des tranches con-
ditionnelles ;
- un prix différent pour la tranche ferme et pour la ou les
tranches conditionnelles. Dans ce cas, la ou les tranches
conditionnelles comportent un rabais par rapport au prix
de la tranche ferme. En cas de renonciation de la part du
maître d’ouvrage, aucune indemnité ne sera accordée au ti-
tulaire.

Les marchés allotis : dans le cas où plusieurs lots sont attribués


à un même concurrent, il peut être passé avec ce concurrent un seul
marché regroupant tous ces lots à la condition que le marché per-
mette d’identifier des prestations distinctes.
Un lot peut être défini comme étant :
- En ce qui concerne les fournitures : un ensemble d’articles,
d’objets assortis ou de marchandises vendues ensemble ;
- En ce qui concerne les autres catégories de prestations, par-
tie d’un tout (corps d’état) ou groupe de prestations appar-
tenant à un ensemble plus ou moins homogène, présentant
des caractéristiques techniques semblables ou complémen-
taires.

Cette modalité peut être retenue en fonction des avantages éco-


nomiques, financiers ou techniques qu’elle peut procurer par rap-
port au fait de passer des marchés séparés notamment en termes de
réduction des coûts de passation, mais aussi en raison d’éventuelles
réductions sur le prix de la part du concurrent retenu du fait que
celui-ci s’est vu attribuer plusieurs lots en même temps.
Les marchés allotis présentent en outre l’intérêt :

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- d’accroître la concurrence en augmentant le nombre de
candidats potentiels ;
- de permettre la passation de petits lots avec des dossiers de
consultations allégés.

b. Les prix des marchés


- La nature et la modalité de définition des prix
Si on s’intéresse à une distinction des marchés selon la nature et
la modalité de définition des prix, on est confronté à l’existence de
trois types de marchés :
Le marché à prix global : le marché à prix global est celui dans
lequel un prix forfaitaire couvre l’ensemble des prestations qui font
l’objet du marché. Ce prix forfaitaire est calculé, s’il y a lieu, sur la
base de la décomposition du montant global. Dans ce cas, chacun
des postes de la décomposition est affecté d’un prix forfaitaire. Le
montant global est calculé par addition des différents prix forfai-
taires indiqués pour tous ces postes.
Dans le cas où les postes sont affectés de quantités, il s’agit de
quantités forfaitaires établies par le maître d’ouvrage. Une quantité
forfaitaire est la quantité pour laquelle le titulaire a présenté un prix
forfaitaire qui lui est payé quelle que soit la quantité réellement exé-
cutée.
Le marché à prix unitaires : le marché à prix unitaires est celui
dans lequel les prestations sont décomposées, sur la base d’un détail
estimatif établi par le maître d’ouvrage, en différents postes avec
indication pour chacun d’eux du prix unitaire proposé. Les prix uni-
taires sont forfaitaires.
Les sommes dues au titre du marché sont calculées par applica-
tion des prix unitaires aux quantités réellement exécutées confor-
mément au marché.
Le marché à prix mixtes : il s’agit juste d’une combinaison des
deux types de marchés que nous venons de citer. En effet, un mar-
ché est dit à prix mixtes lorsqu’il comprend des prestations rému-
nérées en partie sur la base d’un prix global et en partie sur la base
de prix unitaires.

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- Le caractère des prix
On peut aussi distinguer les marchés, toujours dans une optique
de prix, selon que ce prix puisse être révisable en fonction des con-
ditions économiques postérieures à la passation du marché. On re-
trouve ainsi :
Le marché à prix ferme : le prix du marché est ferme lorsqu’il
ne peut être modifié pendant le délai de son exécution. Toutefois,
si le taux de la taxe sur la valeur ajoutée est modifié postérieurement
à la date limite de remise des offres, le maître d’ouvrage répercute
cette modification sur le prix de règlement.
Pour les marchés portant sur l’acquisition de produits ou ser-
vices dont les prix sont réglementés, le maître d’ouvrage répercute
la différence résultant de la modification des prix desdits produits
ou services intervenue entre la date de remise des offres et la date
de livraison sur le prix de règlement prévu au marché. Les marchés
de fournitures et de services sont passés à prix fermes.
Le marché à prix révisable : le prix du marché est révisable
lorsqu’il peut être modifié en raison des variations économiques en
cours d’exécution de la prestation. Les marchés de travaux sont pas-
sés à prix révisables.
Les cahiers des charges indiquent expressément les modalités de
la révision et la date de son exigibilité, conformément aux règles et
conditions de révision des prix telles qu’elles sont fixées par arrêté
du Premier ministre visé par le ministre chargé des finances.
Le marché à prix provisoire : le marché est passé à prix provi-
soire lorsque l’exécution de la prestation doit être commencée alors
que toutes les conditions indispensables à la détermination d’un
prix initial définitif ne sont pas réunies en raison de la complexité
de la prestation objet du marché et de son caractère urgent.

31
Section 3. Principes et intérêt des procédures de passation
des marchés publics2
Le décret stipule que les marchés publics de l’Etat doivent per-
mettre d’assurer les principes généraux suivants :
- la transparence dans le choix du maître d’ouvrage ;
- l’égalité d’accès aux commandes publiques ;
- le recours à la concurrence autant que possible ;
- l’efficacité de la dépense.

A. La transparence dans le choix du maître d’ouvrage


Ce principe a pour signification que le choix du maître d’ouvrage
doit se faire sans aucune discrimination. Aucune faveur ne devrait
être donnée à un candidat par rapport à un autre.
Cette transparence doit couvrir toutes les phases du marché pu-
blic en d’autres termes depuis sa préparation jusqu’à son attribution
et sa mise en exécution. Si l’objectif principal recherché est de ren-
forcer l’éthique au sein de l’administration et de limiter les cas de
corruption, il aura pour conséquence de contribuer à rendre la dé-
pense publique plus efficace. La transparence a été consacrée dans
le décret par plusieurs mesures :
- la publication du programme prévisionnel :
En vertu de l’article 81 du décret sur les marchés, l’entité pu-
blique est tenue de publier au cours du premier trimestre de l’année
budgétaire son programme prévisionnel des achats pour cette
même année. Ce programme qui revêt un caractère indicatif doit
être fait dans un journal à diffusion national. L’objectif est de per-
mettre aux entreprises qui sont intéressées et qui souhaitent partici-
per à un marché public de se préparer connaissant d’avance l’im-
portance et la nature des projets envisagés par l’administration.

2 HANINE Mohamed Abdelmouhcine, « La procédure de passation des marchés


publics au Maroc : Etude analytique et réflexions à la lumière du code français des
marchés publics (et des directives européennes) et des directives de la Banque
Mondiale » diplôme du master en administration publique ENA Strasbourg ses-
sion 2007 /2008.

32
Il est regrettable de constater que la grande majorité des entités
publiques soumises aux dispositions du décret ne respectent pas
cette disposition. Ceci est justifié par leur impossibilité de détermi-
ner leur besoin à venir ou tout simplement qu’elles ne sont pas obli-
gées de le faire vue que ce programme n’a qu’une valeur indicative.
Cet état des choses ne joue pas en faveur de la transparence.
- le règlement de consultation :
C’est parmi les innovations les plus importantes apportées par
l’article 22 du décret. Dorénavant, les critères du choix des candi-
dats et du jugement des offres sont connus d’avance. C’est une ga-
rantie supplémentaire qui permet à la commission chargée de choi-
sir le candidat à retenir, de faire son choix sur des bases objectives
et à un éventuel soumissionnaire qui se croit léser dans le cadre
d’une mise en concurrence de se pourvoir en justice et défendre son
droit.
- l’information des candidats :
Le maître d’ouvrage est dans l’obligation de fournir les rensei-
gnements à un candidat qui en fait la demande. Toutefois, il est
obligé d’informer tous les candidats qui se sont procurés le dossier
le même jour et dans les mêmes conditions.
Ce droit d’information, faisant l’objet de l’article 24, s’étend au
déroulement des travaux des commissions de jugement des offres.
L’ouverture des plis est désormais faite obligatoirement en séance
publique. Les concurrents peuvent ainsi suivre le déroulement de la
procédure.
A l’issue de la procédure, le maître d’ouvrage doit afficher les
résultats des délibérations.
- la motivation des décisions d’éviction :
Cette motivation est faite à la demande des intéressés dans un
délai de 7 jours. Ces derniers peuvent se pourvoir en justice dans le
cas où ils estiment qu’ils ont été disqualifiés sans motif (article 44
du décret).

33
B. L’égalité d’accès à la commande publique
C’est un principe qui découle directement du principe constitu-
tionnel de l’égalité devant la loi. C’est un principe fondamental que
la réglementation des marchés doit respecter. Il est ainsi interdit de
faire une discrimination entre soumissionnaires et de porter atteinte
à un traitement identique entre candidat notamment au regard des
informations à fournir ou à donner.
Il est de l’obligation du maître d’ouvrage d’exiger les mêmes ren-
seignements de toutes les entreprises candidates. Le décret a arrêté
la liste des documents à fournir par les candidats et les types de
candidats qui ne peuvent pas participer à un appel à la concurrence.
Il s’agit notamment des personnes en liquidation judiciaire et des
personnes en redressement judiciaire sauf autorisation spéciale dé-
livrée par l’autorité judiciaire compétente. Il est à signaler que le
ministre peut interdire un candidat de participer aux marchés de son
administration de façon temporaire ou définitive en cas d’actes
frauduleux, d’infractions aux conditions de travail ou au cas de
manquement grave aux engagements pris (article 27 et 79 du dé-
cret). Cette exclusion peut être étendue à l’ensemble des marchés
de l’Etat par décision du Premier Ministre sur proposition du mi-
nistre concerné.

C. Le recours à la concurrence autant que possible


L’appel d’offres ouvert est le moyen qui peut assurer la concur-
rence la plus parfaite. Le décret a essayé de le consacrer comme le
moyen normal de l’achat public. Ainsi, le recours à la concurrence
doit favoriser le prestataire qui offre les meilleures conditions. Dans
le même ordre d’idées, l’ancienne notion de marché passé par en-
tente directe est remplacée par la notion de marché négocié. L’ob-
jectif est d’encourager l’administration à négocier avec ses presta-
taires et choisir le meilleur. D’ailleurs dans les cas où la mise en
concurrence est limitée, des garde-fous ont été mis à fin d’éviter les
dérapages. Ainsi, l’entité publique ne peut avoir recours à un appel
d’offres restreint ou à un marché négocié sans produire une justifi-
cation suffisante ou s’en cantonner dans les cas prescrits par le dé-
cret (le cas du marché négocié par exemple).

34
La concurrence a été consacrée aussi par l’interdiction de faire
mention d’une marque commerciale, brevet, appellation, concep-
tion… pour définir l’objet d’un marché ou les prestations deman-
dées (article 5 du décret).
Lors du jugement des offres, la commission doit veiller au res-
pect des règles qui garantissent la transparence et mettre un terme
à ses travaux dès qu’un manquement aux règles est constaté.
Il est à signaler que la commission est souveraine dans son
choix, l’autorité compétente ne peut changer celui-ci. Toutefois, elle
a une compétence discrétionnaire dont elle peut en faire usage
contre le respect du principe de la concurrence. En effet, elle peut
ne pas donner suite au choix proposé bien qu’il répond à toutes les
dispositions et ce sans répondre de sa décision.
Toutefois, la concurrence n’est pas un principe absolu. L’entité
peut faire recours à certaines procédures où il n’est demandé de
faire la concurrence que dans la mesure du possible c’est le cas no-
tamment de l’achat par bons de commande.

D. L’efficacité de la dépense
Le décret a essayé de doter les gestionnaires des instruments sus-
ceptibles de les aider à réaliser leurs missions dans les meilleures
conditions et aux meilleurs résultats. Ainsi le choix se fait suivant
plusieurs critères.
Le prix n’est plus le seul moyen pour juger les offres. Ce juge-
ment doit prendre en compte les capacités techniques et financières
des candidats et leur expérience dans un domaine donné.
Pour rendre la dépense efficace, l’administration doit à son tour
bien définir l’objet du marché et préciser les spécifications recher-
chées et les besoins à satisfaire. Le maître d’ouvrage doit déterminer
exactement ce qu’il veut acheter et arrêter ses spécifications tech-
niques en faisant référence à des normes marocaines homologuées
ou à défaut à des normes internationales et ce sans signaler la
marque et le cas échéant en ajoutant « ou son équivalent » à l’appel-
lation utilisée.

35
Les moyens apportés par le décret ne répondent pas parfaite-
ment aux besoins de toutes les entités publiques qui lui sont sou-
mises. En effet, l’efficacité de la dépense signifie aussi que le moyen
suivi pour l’achat par une entité donnée répondent à ses besoins
spécifiques et lui permettent d’adapter la procédure. Les coûts que
l’entité publique peut débourser pour faire tout le montage juri-
dique pour respecter les dispositions du décret peuvent rendre le
prix de revient de l’achat d’un bien déterminé beaucoup plus élevé
et par conséquent la dépense publique très peu efficace.

36
Chapitre 2.
Mode et procédures de passation
des marchés publics3

Dans ce chapitre, nous allons présenter le mode et les procé-


dures de passation des marchés publics dont la compréhension est
cruciale pour mener à bien leurs audits.

Section 1. Modes de passation des marchés publics


Le mode de passation est la procédure choisie par la personne
publique pour effectuer la passation d’un marché public.
Il existe plusieurs modes de passation des marchés. En effet,
lorsqu’on évoque les marchés publics, on pense en premier lieu aux
appels d’offres mais il existe également le concours et la procédure
négociée qui sont également des modes de passation de marché.

A. L’appel d’offres
L’appel d’offres peut être ouvert ou restreint. Il est dit "ouvert"
lorsque tout candidat peut obtenir le dossier de consultation et pré-
senter sa candidature. Il est dit "restreint" lorsque seuls peuvent re-
mettre des offres, les candidats que le maître d’ouvrage a décidé de
consulter.
L’appel d’offres est dit “avec présélection” lorsque seuls sont
autorisés à présenter des offres, après avis d’une commission d’ad-
mission, les candidats présentant les capacités suffisantes, notam-
ment du point de vue technique et financier.

3Décret n° 2-12-349 du 08 Joumada 1434 (20 Mars 2013) fixant les conditions et

les formes de passation des marchés de l’Etat ainsi que certaines règles relatives à
leur gestion et à leur contrôle.

37
B. Les marchés sur concours
Le concours met en compétition des candidats sur des presta-
tions intellectuelles liées à des motifs d’ordre technique, esthétique
ou financier nécessitant des recherches particulières.
C’est la procédure par laquelle la personne publique choisit, après
mise en concurrence et avis du jury un plan ou un projet, notam-
ment dans le domaine de l’aménagement du territoire, de l’urba-
nisme, de l’architecture et de l’ingénierie ou du traitement de don-
nées, avant d’attribuer à l’un des lauréats du concours un marché.
Ce concours peut porter sur :
- l’établissement d’un projet,
- l’exécution d’un projet préalablement établi,
- l’établissement d’un projet et son exécution.

C. Les marchés négociés


La procédure négociée permet au maître d’ouvrage de négocier
les conditions du marché avec un ou plusieurs candidats.

Section 2. Procédures de passation des marchés publics


A. L’appel d’offres ouvert
La détermination des besoins : tout marché doit correspondre
à un besoin auquel la passation d’un marché public va répondre. Le
choix de la procédure à mettre en œuvre se détermine en fonction
du montant et des caractéristiques des prestations à réaliser. Il est
donc nécessaire de fixer dès le départ en interne c’est-à-dire au sein
des services utilisateurs, les spécifications et la consistance des pres-
tations. C’est pourquoi il est indispensable de procéder en amont à
une définition précise des besoins. De cette phase préalable essen-
tielle dépend, d’une part, le choix de la procédure et, d’autre part, la
réussite ultérieure du marché.
Une bonne évaluation des besoins n’est pas simplement une exi-
gence juridique mais aussi une condition impérative pour que
l’achat soit réalisé dans les meilleures conditions économiques.

38
Le MO est tenu, avant tout appel à la concurrence ou toute né-
gociation, de déterminer aussi exactement que possible les spécifi-
cations, notamment techniques, et la consistance des prestations
qui doivent être définies par référence à des normes marocaines ho-
mologuées ou, à défaut, à des normes internationales.
Dans tous les cas, les spécifications techniques ne doivent pas
mentionner de marque commerciale, appellation, brevet, concep-
tion, type, origine ou producteurs particuliers, à moins qu’il n’y ait
aucun autre moyen suffisamment précis et intelligible de décrire les
caractéristiques des travaux, des fournitures ou des services requis
et à condition que l’appellation utilisée soit suivie des termes "ou
son équivalent".
Une mauvaise appréciation des besoins présente le risque de :
- fausser l’appréciation des seuils des commandes publiques
- induire involontairement des coûts supplémentaires

L’établissement de l’estimation : le maître d’ouvrage est égale-


ment tenu d’établir, avant tout appel à la concurrence ou toute né-
gociation, une estimation des coûts des prestations à réaliser sur la
base de la définition et de la consistance des prestations objet du
marché et des prix pratiqués sur le marché en tenant compte de
toutes les considérations concernant notamment les conditions et
le délai d’exécution.
Ladite estimation, établie sur la base de l’estimation des diffé-
rents prix contenus dans le bordereau des prix, est consignée sur un
support écrit et signée par le maître d’ouvrage.
La désignation de la commission d’appel d’offres : la commis-
sion d’appel d’offres comprend les membres suivants dont la pré-
sence est obligatoire:
- Un représentant du maître d’ouvrage, président ;
- Deux autres représentants du maître d’ouvrage dont un au
moins relève du service concerné par la prestation objet du
marché ;
- Un représentant de la Trésorerie Générale du Royaume
(TGR) ;

39
- Un représentant du ministère chargé des finances lorsque
le montant estimé du marché est supérieur à trente mil-
lions.

Il s’agit de la composition minimale d’une commission d’appel


d’offres qui peut être composée d’autres membres qui sont bien
évidemment soumis aux mêmes obligations d’indépendance et de
probité que les membres exigés par la loi. La commission peut de
ce fait comprendre, à la demande du maître d’ouvrage ou de l’un de
ses membres, toute autre personne, expert ou technicien, dont la
participation est jugée utile.
Ainsi, pour les marchés de fournitures, lorsque le montant es-
timé du marché dépasse un million, le maître d’ouvrage doit con-
voquer un représentant du ministère chargé du commerce, toute-
fois en cas d’absence de ce dernier, la séance se tient valablement.
Notons que ces trois premières étapes sont communes à toute
procédure de passation de marché public quel que soit le mode de
passation.
La publication de l’avis d’AO : tout avis d’appel d’offres ouvert
doit être publié au minimum dans deux journaux à diffusion natio-
nale choisis par le maître d’ouvrage, dont l’un de ces journaux doit
être en langue arabe et l’autre en langue étrangère et dans le portail
des marchés de l’Etat.
Il peut être parallèlement porté à la connaissance des concur-
rents éventuels et, le cas échéant, des organismes professionnels,
par publication dans le bulletin officiel des annonces légales, judi-
ciaires et administratives, par des publications spécialisées ou par
tout autre moyen de publicité notamment par voie électronique.
Le délai minimal qui doit s’écouler à compter la date de publica-
tion de l’AO est de 21 jours avant la date fixée pour la réception des
offres des concurrents.
Toutefois, ce délai de 21 jours est porté à 40 jours au moins dans
les cas suivants :
- Pour les marchés de travaux dont le montant estimé est égal
ou supérieur à soixante-cinq millions 65.000.000,00 hors
taxes,

40
- Pour les marchés de fournitures et de services dont le mon-
tant estimé est égal ou supérieur à un million huit cent mille
1.800.000,00 hors taxes.

L’avis d’AO doit préciser :


- l’objet de l’appel d’offres avec indication, le cas échéant, du
lieu d’exécution,
- l’autorité qui procède à l’appel d’offres,
- le bureau et l’adresse du MO où l’on peut retirer le dossier
d’appel d’offres et celui où les offres sont déposées ou
adressées,
- le lieu, le jour et l’heure fixés pour la tenue de la séance
publique d’ouverture des plis en précisant que les concur-
rents peuvent remettre directement leurs plis au président
de la commission d’appel d’offres à l’ouverture de la
séance,
- les pièces justificatives prévues dans le dossier d’appel
d’offres que tout concurrent doit fournir,
- le montant en valeur du cautionnement provisoire, le cas
échéant,
- les qualifications requises et les catégories ou domaines
d’activités dans lesquelles le concurrent doit être classé
pour pouvoir prétendre à l’appel d’offres,
- éventuellement, le lieu, le jour et l’heure limites pour la ré-
ception des échantillons, prospectus et notices,
- la date de la réunion ou de la visite des lieux que le maître
d’ouvrage envisage d’organiser à l’intention des concur-
rents, le cas échéant. Etant précisé que cette date doit se
situer au cours du deuxième tiers du délai qui court entre la
date de publication de l’avis dans le deuxième journal et la
date prévue pour l’ouverture des plis.

41
Le besoin étant identifié, l’appel d’offres approuvé et dûment
publié, les concurrents peuvent alors retirer le dossier d’appels
d’offres et soumissionner à cet appel d’offres.
Néanmoins, pour postuler à un appel d’offres, il faut répondre
à un certain nombre de conditions fixées par le décret 2-12-349 du
20-03-2013 portant code des marchés publics au Maroc.
Seules peuvent participer aux appels d’offres, dans le cadre des
procédures prévues à cet effet par le présent décret, les personnes
physiques ou morales qui :
- justifient des capacités juridiques, techniques et financières
requises,
- sont en situation fiscale régulière, pour avoir souscrit leurs
déclarations et réglé les sommes exigibles ou, à défaut de
règlement, constitué des garanties jugées suffisantes par le
comptable chargé du recouvrement,
- sont affiliées à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale
(CNSS), et souscrivent de manière régulière leurs déclara-
tions de salaires et sont en situation régulière auprès de cet
organisme.

Ayant passé en revue, les conditions à réunir pour pouvoir se


porter candidat à un appel d’offres, il serait également intéressant
de savoir dans quels cas, une personne physique ou morale ne peut
soumissionner à un appel d’offres.
La loi précise les conditions d’incapacité à soumissionner à un
appel d’offres, les personnes qui se retrouvent par conséquent dans
les conditions ci-après ne sont pas admises à participer aux appels
d’offres :
- les personnes en liquidation judiciaire,
- les personnes en redressement judiciaire, sauf autorisation
spéciale délivrée par l’autorité judiciaire compétente,
- les personnes ayant fait l’objet d’une exclusion temporaire
ou définitive : C’est le cas notamment des personnes ayant
porté des mentions inexactes dans leur déclaration sur
l’honneur ou des personnes s’étant rendues coupable

42
d’actes frauduleux, d’infractions réitérées aux conditions de
travail ou des manquements graves aux engagements pris.
Le dépôt des dossiers par les concurrents : le concurrent justifie
ses capacités juridiques à travers un dossier administratif, ses capa-
cités techniques par un dossier technique et présente une offre fi-
nancière.
- Le dossier administratif
Le dossier administratif comprend en son sein :
- Une déclaration sur l’honneur qui doit contenir les indications
suivantes :
- l’engagement du concurrent à couvrir, dans les limites et
conditions fixées dans les cahiers des charges, par une po-
lice d’assurance, les risques découlant de son activité pro-
fessionnelle
- l’engagement du concurrent, s’il envisage de recourir à la
sous-traitance, que celle-ci ne peut dépasser 50% du mon-
tant du marché ni porter sur le lot ou le corps d’état prin-
cipal du marché, et de s’assurer que les sous-traitants rem-
plissent également les conditions juridiques et fiscales de
participation à un marché public
- l’attestation qui prouve que le concurrent n’est pas en liqui-
dation judiciaire ou en redressement judiciaire, et s’il est en
redressement judiciaire, qu’il est autorisé par l’autorité judi-
ciaire compétente à poursuivre l’exercice de son activité ;
- l’engagement de ne pas recourir par lui-même ou par per-
sonne interposée à des pratiques de fraude ou de corrup-
tion des personnes qui interviennent, à quelque titre que ce
soit, dans les différentes procédures de passation, de ges-
tion et d’exécution des marchés ;
- l’engagement de ne pas faire, par lui-même ou par personne
interposée, des promesses, des dons ou des présents en vue
d’influer sur les différentes procédures de conclusion d’un
marché et lors des étapes de son exécution ;

43
- la certification de l’exactitude des renseignements contenus
dans la déclaration sur l’honneur et dans les pièces fournies
dans son dossier de candidature.
- La ou les pièces justifiant les pouvoirs conférés à la personne
agissant au nom du concurrent. Ces pièces varient selon la
forme juridique du concurrent :
- s’il s’agit d’une personne physique agissant pour son propre
compte, aucune pièce n’est exigée ;
- s’il s’agit d’un représentant, celui-ci doit présenter selon le
cas :
- Une copie conforme de la procuration légalisée lorsqu’il
agit au nom d’une personne physique ;
- Un extrait des statuts de la société et/ou le procès-ver-
bal de l’organe compétent pour donner pouvoir selon
la forme juridique de la société, lorsqu’il agit au nom
d’une personne morale ;
- L’acte par lequel la personne habilitée délègue son pou-
voir à une tierce personne, le cas échéant.
- Une attestation ou sa copie certifiée conforme délivrée de-
puis moins d’un an par l’Administration compétente du
lieu d’imposition certifiant que le concurrent est en situa-
tion fiscale régulière ou à défaut de paiement qu’il a cons-
titué les garanties nécessaires. Cette attestation doit men-
tionner l’activité au titre de laquelle le concurrent est im-
posé.
- Une attestation ou sa copie certifiée conforme délivrée de-
puis moins d’un an par la Caisse nationale de sécurité so-
ciale certifiant que le concurrent est en situation régulière
envers cet organisme.
- Le récépissé du cautionnement provisoire ou l’attestation
de la caution personnelle et solidaire en tenant lieu, le cas
échéant.

44
- Le certificat d’immatriculation au registre de commerce
pour les personnes assujetties à l’obligation d’immatricula-
tion conformément à la législation en vigueur.
- Le dossier technique
Il est essentiellement composé d’une note reprenant les moyens
humains et techniques du concurrent, le lieu, la date, la nature et
l’importance des prestations qu’il a exécutées ou à l’exécution des-
quelles il a participé, à laquelle est jointe, si le dossier d’appel
d’offres le demande, les attestations délivrées par les hommes de
l’art sous la direction desquels lesdites prestations ont été exécutées
ou par les bénéficiaires publics ou privés desdites prestations.
Il ne serait pas superflu de rappeler que lorsqu’un système de
qualification et de classification est prévu pour les marchés concer-
nés par les prestations, le certificat délivré dans le cadre dudit sys-
tème tient lieu de dossier technique.
Le dossier administratif ainsi que le dossier technique est déposé
par chaque soumissionnaire dans un même pli accompagné par le
cahier des prescriptions spéciales qu’ils doivent avoir pris soin de
signer.
Une seconde enveloppe contient l’offre financière du concur-
rent et une éventuelle troisième enveloppe peut contenir l’offre
technique.

- L’offre financière
- L’acte d’engagement par lequel le concurrent s’engage à ré-
aliser les prestations objet du marché conformément aux
conditions prévues aux cahiers des charges et moyennant
un prix qu’il propose. Il est établi en un seul exemplaire sur
un imprimé, comportant le relevé d’identité bancaire (RIB),
et signé par le concurrent ou son représentant habilité, sans
qu’un même représentant puis se représenter plus d’un
concurrent à la fois pour le même marché.
- Le bordereau des prix et le détail estimatif pour les marchés
à prix unitaires ou la décomposition du montant global, le

45
cas échéant, pour les marchés à prix global, établis confor-
mément aux modèles fixés par le maître d’ouvrage et figu-
rant dans le dossier d’appel d’offres.

Le montant de l’acte d’engagement ainsi que les prix unitaires


du bordereau des prix et du détail estimatif doivent être écrits en
chiffres et en toutes lettres. Il en est de même des prix indiqués dans
la décomposition du montant global.
- L’offre technique
Le règlement de consultation peut exiger des concurrents la pré-
sentation d’une offre technique lorsque la nature particulière des
prestations à exécuter le justifie compte tenu de leur complexité ou
de l’importance des moyens à utiliser pour leur réalisation.
L’offre technique peut, selon l’objet du marché, porter notam-
ment sur la méthodologie en précisant les avantages techniques
qu’elle apporte et la méthode d’évaluation de leur impact financier,
les moyens à mettre en œuvre pour l’exécution des prestations, le
planning de réalisation, ainsi que sur les garanties offertes au titre
de la prestation.
Le règlement de consultation doit prévoir à cet effet les pièces
devant constituer l’offre technique ainsi que les critères d’admissi-
bilité et les critères de choix et de classement des offres.

L’ouverture des plis et examen des offres techniques et finan-


cières : la séance d’ouverture des plis des concurrents est publique.
Avant l’ouverture de la séance publique, le président remet aux
membres de la commission le support écrit contenant l’estimation
du coût des prestations, telle qu’elle avait été établie en début de la
procédure d’appel d’offres.
Le président est tenu de demander aux membres de la commis-
sion de formuler leurs observations sur les vices éventuels qui en-
tachent la procédure. S’il est avéré que la procédure a été entachée
d’irrégularités, elle est suspendue et les concurrents en sont tenus
informés.
Le président cite les journaux et le cas échéant les publications
dans lesquels l’avis d’appel d’offres a été publié.

46
Le président dépose sur le bureau tous les plis reçus et invite les
concurrents présents qui n’auraient pas déposé leurs plis à les re-
mettre séance tenante. Le président invite également les concur-
rents qui se sont rendu compte que leurs dossiers sont incomplets
à produire les pièces manquantes sous enveloppes fermées. La liste
des plis reçue est alors arrêtée définitivement par la commission.
Le président ouvre les plis des concurrents et vérifie l’existence
des deux enveloppes mentionnées précédemment. Ce dernier s’in-
téresse alors à l’enveloppe portant la mention « dossiers administra-
tif et technique » et vérifie dans cette enveloppe l’existence des
pièces exigées pour ces dossiers et dresse un état des pièces fournies
par chaque concurrent.
Cette formalité accomplie, la séance publique prend fin et le jury
procède à une première sélection à huis clos. En fonction des dos-
siers administratifs et techniques présentés par les soumission-
naires, la commission d’appel d’offres écarte :
- Les concurrents qui font l’objet d’une exclusion temporaire
ou définitive ;
- Les concurrents qui n’ont pas respecté les normes en ma-
tière de présentation de leurs dossiers ;
- Les concurrents qui n’ont pas qualité pour soumissionner ;
- Les concurrents dont les capacités financières et techniques
sont jugées insuffisantes eu égard aux critères que nous
avons énoncées au niveau du règlement de la consultation
notamment le coût d’utilisation, la valeur technique de
l’offre, le caractère innovant de l’offre, etc.… Tous ces élé-
ments sont appréciés au vu de l’ensemble des pièces des
dossiers administratif et technique.

Lorsque la commission constate soit l’absence d’une pièce cons-


titutive du dossier administratif, à l’exception du récépissé du cau-
tionnement provisoire ou l’attestation de la caution personnelle et
solidaire en tenant lieu, soit des erreurs matérielles ou discordances
dans les pièces dudit dossier, elle retient l’offre du concurrent ou
des concurrents concernés, sous réserve de la production desdites
pièces ou de l’introduction des rectifications nécessaires.

47
Cette première phase d’admission réalisée, la séance publique est
reprise, et le président donne lecture de la liste des soumissionnaires
admissibles, sans faire connaître les motifs des éliminations.
Le président rend, contre décharge, aux concurrents écartés pré-
sents leurs dossiers sans ouvrir les enveloppes contenant les offres
techniques et financières et les invite, le cas échéant, à récupérer les
échantillons, prospectus, notices et documents techniques, à l’ex-
ception des éléments d’informations ayant été à l’origine de l’élimi-
nation desdits concurrents.
Lorsque le dépôt d’échantillons et/ou la présentation d’une
offre technique incluant ou non une offre variante sont exigés :
- Le président ouvre les enveloppes contenant les offres
techniques et donne lecture des pièces contenues dans
chaque enveloppe ;
- Les membres de la commission paraphent les enveloppes
contenant les offres financières des concurrents à cheval
sur les rabats et sur les parties aux quelles ils s’appliquent.
Ces enveloppes doivent rester cachetées et mises en lieu
sûr jusqu’à leur ouverture par la commission lors de leur
prochaine délibération. Le président fixe, en concertation
avec les membres de la commission, la date et l’heure de la
reprise de la séance publique qu’il communique aux con-
currents et au public présents.

Les offres techniques et financières ne seront évaluées que dans


un second temps à huis clos par la commission d’appels d’offres.

L’examen et l’évaluation des offres techniques : l’examen des


offres techniques concerne les seuls candidats admis à l’issue de
l’examen des dossiers administratif et technique.
La commission procède, en aparté, à l’évaluation des offres
techniques, des échantillons, prospectus, notices ou autres docu-
ments techniques dont la présentation est exigée par le dossier d’ap-
pel d’offres.

48
Elle élimine les soumissionnaires qui ont présenté des offres
techniques non conformes aux spécifications exigées par le règle-
ment de consultation ou qui ne satisfont pas aux critères qui y sont
prévus et arrête la liste des soumissionnaires retenus.
La commission d’appel d’offres peut, avant de se prononcer,
consulter tout expert ou technicien ou constituer une sous-commis-
sion pour analyser les offres techniques. Elle peut également de-
mander par écrit à l’un ou à plusieurs concurrents des éclaircisse-
ments sur leur offre technique. Ces éclaircissements doivent se li-
miter aux documents contenus dans les offres techniques.
Lorsqu’il est fait appel à un expert, technicien ou sous-commis-
sion, les conclusions de ceux-ci sont consignées dans des rapports
signés.

L’examen des échantillons : après examen des dossiers admi-


nistratif et technique, la commission d’appel d’offres se réunit à huis
clos pour examiner les échantillons, prospectus, notices ou autres
documents techniques dont la présentation est exigée par le dossier
d’appel d’offres.
Seuls les échantillons, prospectus, notices ou autres documents
techniques des concurrents admis à l’issue de l’examen des dossiers
administratif et technique sont examinés.
La commission peut, le cas échéant, avant de se prononcer, con-
sulter tout expert ou technicien ou constituer une sous-commission
pour apprécier la qualité technique des échantillons proposés, pros-
pectus, notices ou autres documents techniques. Elle peut égale-
ment demander par écrit à l’un ou à plusieurs concurrents des éclair-
cissements sur leurs échantillons, prospectus, notices ou autres do-
cuments techniques présentés.
Elle arrête la liste des concurrents dont les échantillons, pros-
pectus, notices ou autres documents techniques présentés par les
concurrents répondent aux spécifications exigées. Elle arrête égale-
ment la liste des concurrents dont les offres sont à écarter avec in-
dication des insuffisances constatées dans les échantillons, prospec-
tus, notices ou autres documents techniques présentés et elle dresse
un procès-verbal de ses travaux signé par le président et les
membres de la commission.

49
L’examen des offres financières : la séance publique est reprise
à l’issue de l’examen des dossiers administratif et technique pour le
cas prévu au paragraphe I de l’article 35 ci-dessus et à la date et à
l’heure annoncées par le président de la commission telles qu’elles
ont été affichées par le maître d’ouvrage pour les cas prévus au pa-
ragraphe III du même article.
A la reprise de la séance publique, le président donne lecture de
la liste des soumissionnaires admissibles ainsi que celle des soumis-
sionnaires non retenus sans énoncer les motifs des éliminations.
Le président ouvre ensuite les enveloppes portant la mention «
offre financière » des soumissionnaires admissibles et donne lecture
de la teneur des actes d’engagement.
Les membres de la commission paraphent les actes d’engage-
ment ainsi que le bordereau des prix et le détail estimatif et la dé-
composition du montant global, le cas échéant.
Cette formalité accomplie, la séance publique prend fin ; le pu-
blic et les concurrents se retirent de la salle.
Ainsi, dans un souci de transparence, la loi exige que l’ouverture
des plis se fasse en public. Ce n’est que l’examen de ces plis qui se
fait à huis clos.
La commission poursuit alors, seule, ses travaux. Elle peut con-
sulter tout expert ou technicien qui pourrait l’éclairer sur des points
particuliers des offres présentées. Elle peut également, avant de se
prononcer, charger une sous-commission pour analyser les offres
présentées.
La commission écarte les soumissionnaires dont les offres finan-
cières :
- ne sont pas conformes à l’objet du marché ;
- ne sont pas signées, ou sont signées par des personnes non
habilitées à engager le concurrent ;
- expriment des restrictions ou des réserves.

La commission vérifie ensuite le résultat des opérations arith-


métiques des offres des soumissionnaires retenus. Elle rectifie s’il y

50
a lieu les erreurs matérielles évidentes et demande au soumission-
naire concerné présent, après avoir suspendu la séance à huis clos,
de confirmer le montant de son offre ainsi rectifié. Si le soumission-
naire concerné n’est pas présent, la commission l’invite par lettre
recommandée avec accusé de réception et par fax confirmé ou par
tout autre moyen de communication à confirmer par écrit les dites
rectifications et fixe une date à cet effet qui ne peut être inférieure
à cinq jours à compter du lendemain de la date de la séance.
La commission se réunit le jour et à l’heure fixés, s’assure de
l’envoi de la lettre recommandée et du fax confirmé aux concur-
rents concernés et procède à la vérification des réponses reçues.
Si le soumissionnaire n’accepte pas la correction du montant de
son offre ou ne répond pas dans le délai imparti, la commission
écarte son offre et son cautionnement provisoire reste acquis à
l’Etat, le cas échéant.
Il en est de même si le soumissionnaire ne produit pas les pièces
manquantes dans son dossier ou ne procède pas aux rectifications
des erreurs matérielles ou des discordances relevées dans les pièces
de son dossier.
Dans tous les cas, la commission poursuit ses travaux et propose
au maître d’ouvrage de retenir l’offre qu’elle juge la plus avantageuse
parmi les offres des autres concurrents retenus. L’offre économi-
quement la plus avantageuse n’est pas nécessairement assimilable
au prix le plus bas, ce qui bien entendu ne doit pas conduire l’ache-
teur à minorer exagérément l’importance du critère prix dans l’ana-
lyse des offres. Il doit également être en mesure d’apprécier la per-
formance globale du marché et porter une attention particulière à
la qualité des prestations fournies, ainsi qu’au respect, tant par les
fournisseurs que par les utilisateurs, des modalités d’exécution du
marché.
Toutefois, en ce qui concerne les marchés de travaux, le code
des marchés publics précise que l’offre la plus avantageuse est « le
moins disant ».
Le maître d’ouvrage doit veiller à détecter les offres anormale-
ment basses, qui peuvent être formulées par des concurrents en vue
de se faire attribuer des marchés.

51
Une offre est considérée anormalement basse lorsqu’elle est in-
férieure de plus de vingt-cinq pour cent par rapport à la moyenne
arithmétique de l’estimation du maître d’ouvrage et de la moyenne
des offres financières des soumissionnaires.
Toutefois, avant de décider du rejet ou de l’acceptation de ladite
offre, la commission peut désigner une sous-commission pour exa-
miner les justifications fournies.
Par contre, lorsqu’une offre est jugée excessive, elle est rejetée
par la commission d’appel d’offres. En effet, une offre est considé-
rée excessive lorsqu’elle est supérieure de plus de 25% par rapport
à la moyenne arithmétique de l’estimation du maître d’ouvrage
d’une part et de la moyenne des offres financières des autres sou-
missionnaires d’autre part.
Ayant passé en revue les rouages de la procédure d’appel d’offres,
nous pourrions revenir sur le critère de choix des concurrents. En
effet, le maître d’ouvrage choisit l’offre qui présente économique-
ment le plus d’avantages. A ce titre, on est tenté de dire qu’il s’agit du
prix proposé par le soumissionnaire qui joue. Certes, le prix a un rôle
prépondérant, mais il n’est pas le seul critère de choix.

La sélection et jugement des offres : les offres des concurrents


doivent répondre aux besoins définis par le maître d’ouvrage, dont
le cahier des charges est la traduction formalisée. En effet, l’offre
doit être l’exacte réponse aux besoins tels qu’ils sont exprimés dans
le cahier des charges ou dans les documents de la consultation.
L’acheteur, pour choisir la meilleure offre, ne peut se fonder
uniquement sur la renommée de telle ou telle entreprise ou sur le
souvenir d’une expérience passée pour tel marché exécuté antérieu-
rement. Il doit clairement distinguer, d’une part, les critères de sé-
lection des candidatures qui permettent d’évaluer les capacités pro-
fessionnelles, techniques et financières des candidats et, d’autre
part, les critères d’attribution qui permettent dans un deuxième
temps de choisir les offres. Les critères choisis doivent être la tra-
duction du besoin de l’acheteur.
L’offre la plus économiquement avantageuse sera choisie en se
fondant:

52
- soit sur une comparaison des offres au vu de critères de
choix définis en fonction de l’objet du marché librement
pondérés, par l’acheteur. Ces critères doivent permettre de
comparer les offres qui répondent au mieux aux exigences
du maître d’ouvrage ;
- soit sur une comparaison des prix demandés aux différents
candidats pour retenir l’offre dont le montant est le moins
élevé. Le maître d’ouvrage peut se baser sur ce seul critère
si l’objet de son marché le justifie, pour des achats de four-
nitures courantes par exemple.

Le procès-verbal de la commission chargée de l’ouverture des


plis : la commission d’ouverture des plis dresse séance tenante pro-
cès-verbal de chacune de ses réunions. Ce procès-verbal qui ne peut
être ni rendu public ni communiqué aux soumissionnaires, men-
tionne l’estimation faite par le maître d’ouvrage et enregistre, s’il y
a lieu, les observations ou protestations présentées au cours des
opérations d’examen des offres par les membres ou par les concur-
rents ainsi que le point de vue de la commission sur ces observa-
tions ou protestations. Il indique également les motifs d’élimination
des soumissionnaires évincés et lorsque la commission ne croit pas
devoir proposer la désignation du moins disant, il doit contenir les
éléments précis sur lesquelles la commission s’est fondée pour re-
commander à l’autorité compétente de retenir l’offre qu’elle juge la
plus avantageuse sur la base des critères figurant au règlement de
consultation.
Ce procès-verbal est signé, séance tenante, par le président et
par les membres de la commission.
Le cas échéant, tout rapport établi par une sous-commission ou
un expert ou technicien désigné par la commission d’appel d’offres
doit être signé et joint au Procès-verbal de la séance d’examen des
offres.
Un extrait du procès-verbal est affiché dans les locaux du maître
d’ouvrage dans les vingt-quatre heures qui suivent la date d’achève-
ment des travaux de la commission, et ce pendant une période de

53
15 jours francs au moins ; il est également publié au portail des mar-
chés publics : Erreur ! Référence de lien hypertexte non va-
lide.”.

Les résultats définitifs de l’appel d’offres ouvert : les résultats


d’examen des offres sont affichés dans les locaux du maître d’ou-
vrage et publiés, le cas échéant, dans le site électronique ayant servi
à la publication de l’avis d’appel d’offres, conformément au modèle
établi par décision du Premier Ministre après avis de la commission
des marchés, dans les vingt-quatre heures suivant l’achèvement des
travaux de la commission, pendant une période 15 jours francs au
moins. Ces résultats sont également publiés au portail des marchés
publics.
Le MO informe le soumissionnaire retenu de l’acceptation de
son offre par lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR),
et le cas échéant par fax confirmé, par voie électronique ou par tout
autre moyen approprié. Cette lettre doit lui être adressée dans un
délai qui ne peut dépasser 10 jours francs à compter de la date
d’achèvement des travaux de la commission.
Dans le même délai, il avise également les soumissionnaires éli-
minés du rejet de leurs offres, en leur communiquant les motifs de
leur éviction, par lettre recommandée avec accusé de réception.
Cette lettre est accompagnée, le cas échéant, du récépissé du cau-
tionnement provisoire ou de l’attestation de la caution personnelle
et solidaire en tenant lieu.
Les éléments ayant été à l’origine de l’élimination des concur-
rents doivent être conservés par le maître d’ouvrage pendant un dé-
lai de cinq ans au minimum.

B. L’appel d’offres restreint


L’AO restreint obéît aux mêmes principes que l’appel d’offres
ouvert mais la principale différence entre les deux est que l’on ne
peut faire recours aux appels d’offres restreint que pour les presta-
tions dont le montant est inférieur ou égal à un million (1.000.000)

54
et qui ne peuvent être exécutées que par un nombre limité d’entre-
preneurs, fournisseurs ou prestataires de services, en raison de leur
nature, de leur complexité ou de l’importance de l’outillage à utiliser.

C. L’appel d’offres avec présélection


Il peut être passé des marchés sur appel d’offres avec présélec-
tion lorsque les prestations objet du marché nécessitent, en raison
de leur complexité ou de leur nature particulière, une sélection pré-
alable des candidats dans une première étape avant d’inviter ceux
d’entre eux qui ont été retenus à déposer des offres.
Tout candidat à un appel d’offres avec présélection doit déposer
un dossier d’admission pour postuler à la phase de présélection en-
core appelée d’admission de l’appel d’offres. Ainsi, ce ne sera qu’à
l’issue de cette première phase que seront choisis les candidats qui
pourront participer à l’appel d’offres.
La demande d’admission, accompagnée des dossiers administra-
tifs, techniques et additifs lorsque ce dernier est exigé doit être mise
dans un pli.
Ce pli contenant la demande d’admission et les dossiers qui l’ac-
compagnent doit être cacheté et porter les indications suivantes :
- le nom et l’adresse du candidat ;
- l’objet de l’appel d’offres avec présélection ;
- la date et l’heure de la séance d’admission.

Tout appel d’offres avec présélection fait l’objet d’un dossier


établi par le maître d’ouvrage et qui doit comprendre :
- une copie de l’avis de présélection ;
- une note de présentation de l’objet du marché ;
- le modèle de la demande d’admission ;
- le modèle de la déclaration sur l’honneur qui est le même
que celui prévu dans le cas de l’appel d’offres ouvert ou
restreint ;

55
- le règlement de présélection : en effet, tout AO avec présé-
lection fait l’objet d’un règlement de présélection établi par
le maître d’ouvrage et comprenant notamment : la liste des
pièces à fournir par les candidats ainsi que les critères d’ap-
préciation des capacités techniques et financières des can-
didats.

Les dossiers de présélection doivent pouvoir être mis à la dispo-


sition des candidats dès la parution du premier avis d’appel d’offres
avec présélection et jusqu’à la date limite de remise des demandes
d’admission des candidats.
Une commission d’admission est formée pour la phase d’admis-
sion de l’appel d’offres avec présélection dans les mêmes conditions
que la commission d’appel d’offres. Elle a aussi les mêmes obliga-
tions que cette dernière.
Les plis sont ouverts à l’instar de toute procédure d’appel
d’offres en public. La suite de la procédure d’admission se déroule
d’une manière très similaire à l’appel d’offres ouvert ou restreint.
Ainsi, le président cite les journaux et, le cas échéant, les publi-
cations dans lesquels l’avis de l’appel d’offres avec présélection a été
publié. Il dépose sur le bureau tous les plis reçus et invite les candi-
dats présents qui n’auraient pas déposé leurs plis à les remettre
séance tenante.
Le président invite également les concurrents dont les dossiers
sont incomplets à produire les pièces manquantes sous enveloppes
fermées. La liste des plis reçus est alors arrêtée définitivement par
la commission.
Le président ouvre enfin les plis contenant la demande d’admis-
sion, vérifie la présence dans chaque pli des pièces demandées dans
le règlement de la présélection et en dresse un état.
Cette formalité accomplie, la séance publique prend fin ; les can-
didats et le public se retirent de la salle.
La commission poursuit ses travaux à huis clos. Elle peut con-
sulter tout expert ou technicien qui peut l’éclairer sur des points
particuliers des candidatures présentées.
Elle peut également, avant de se prononcer, charger une sous-
commission pour examiner ces candidatures.

56
La commission écarte de la phase d’admission exactement
comme dans le cadre de l’appel d’offres ouvert ou restreint :
- les concurrents qui font l’objet d’une exclusion temporaire
ou définitive ;
- les concurrents qui n’ont pas respecté les normes en ma-
tière de présentation de leurs dossiers ;
- les concurrents qui n’ont pas qualité pour soumissionner ;
- les concurrents dont les capacités financières et techniques
sont jugées insuffisantes eu égard aux critères que nous
avons énoncées au niveau du règlement de la consultation
notamment le coût d’utilisation, la valeur technique de
l’offre, le caractère innovant de l’offre, etc.… Tous ces élé-
ments sont appréciés au vu de l’ensemble des pièces des
dossiers administratif et technique.

Avant d’émettre son avis, elle peut convoquer les candidats par
écrit afin d’obtenir tous les éclaircissements sur leurs capacités aux
points de vue technique et financier. Ces éclaircissements, à formu-
ler par écrit, doivent se rapporter uniquement aux documents con-
tenus dans les plis.
Elle arrête ainsi la liste des candidats admis qu’elle consigne dans
le procès-verbal de la phase d’admission.
Le maître d’ouvrage informe dans un délai de 10 jours et 30
jours au moins avant la date fixée pour la séance d’ouverture des
plis les candidats admis par LRAR et par fax confirmé ou par voie
électronique.
Cette lettre, qui indique le lieu de réception des offres ainsi que
la date et le lieu de la réunion de la commission, invite les candidats
sélectionnés à retirer le dossier d’appel d’offres et à déposer leurs
offres accompagnées, le cas échéant, du récépissé du cautionne-
ment provisoire ou de l’attestation de la caution personnelle et so-
lidaire en tenant lieu.
Le maître d’ouvrage informe également les candidats éliminés
des motifs de leur éviction par LRAR et par fax confirmé ou par
voie électronique. Cette lettre doit leur être adressée dans un délai

57
qui ne peut dépasser 10 jours à compter de la date d’achèvement
des travaux de la commission d’admission.
Les éléments d’information ayant été à l’origine de l’élimination
des candidats doivent être conservés par le maître d’ouvrage pen-
dant un délai de cinq ans au minimum.

D. Les marchés sur concours


Le concours est la procédure par laquelle la personne publique
choisit, après mise en concurrence et avis du jury un plan ou un
projet, notamment dans le domaine de l’aménagement du territoire,
de l’urbanisme, de l’architecture et de l’ingénierie ou du traitement
de données, avant d’attribuer à l’un des lauréats du concours un
marché.
Ainsi, lorsque des motifs d’ordre technique, esthétique ou finan-
cier justifient des recherches particulières, il peut être passé un mar-
ché sur concours.
Ce concours peut porter sur :
- l’établissement d’un projet ;
- l’exécution d’un projet préalablement établi ;
- l’établissement d’un projet et son exécution.

Le concours est organisé sur la base d’un programme établi par


le maître d’ouvrage.
Le programme indique les besoins auxquels doit répondre la
prestation et fixe, le cas échéant, l’ordre de grandeur ou le maximum
de la dépense prévue pour l’exécution de la prestation. Le pro-
gramme peut prévoir l’allocation de primes, récompenses ou avan-
tages aux auteurs des projets les mieux classés et en fixe le nombre
maximum à primer et peut prévoir :
- soit que les projets deviendront, en tout ou en partie, pro-
priété du maître d’ouvrage ;
- soit que le maître d’ouvrage se réserve le droit de faire exé-
cuter, par l’entrepreneur ou le fournisseur de son choix,
tout ou partie des projets primés, moyennant le versement

58
d’une redevance fixée dans le programme lui-même ou à
déterminer ultérieurement à l’amiable ou après expertise.

La procédure de concours est similaire à celle de l’appel d’offres


avec présélection. De ce fait, le concours comporte un appel public
à la concurrence ; les candidats désirant y participer peuvent dépo-
ser une demande d’admission. Seuls sont admis à déposer des pro-
jets, les candidats retenus par une commission d’admission. Les
projets proposés par les concurrents retenus sont examinés et clas-
sés par un jury.
Le concours comporte l’ouverture des plis en séance publique à
l’exception des concours lancés par l’administration de la défense
nationale pour lesquels la séance d’ouverture des plis est non pu-
blique.
A l’instar de la procédure d’appel d’offres avec présélection, le
président de la commission d’admission dépose sur le bureau tous
les plis reçus et invite les concurrents présents qui n’auraient pas
déposé leurs plis à les remettre séance tenante.
La liste des plis reçus est alors arrêtée définitivement par le jury.
Le président ouvre ces plis, vérifie la présence dans chacun d’eux
des pièces exigées et en dresse un état.
Cette formalité accomplie, la séance publique prend fin ; les con-
currents et le public se retirent de la salle.
Les projets seront alors évalués par le jury à huis clos.
Le jury peut consulter tout expert ou technicien qui pourrait
l’éclairer sur des points particuliers des projets proposés par les con-
currents. Il peut également, avant de se prononcer, charger une
sous-commission pour analyser lesdits projets.
Avant d’émettre son avis, le jury a la possibilité de convoquer
les concurrents par écrit ou par tout autre moyen approprié afin
d’obtenir tout éclaircissement sur leurs projets.
Il peut aussi demander à un ou plusieurs concurrents d’apporter
certaines modifications à leurs projets.
Lorsque le programme du concours fixe le maximum de la dé-
pense prévue pour l’exécution du projet, le jury écarte tout projet
dont le coût de réalisation excéderait le maximum susvisé.

59
Le jury classe les projets sur la base des critères figurant au rè-
glement du concours et désigne au maître d’ouvrage le concurrent
classé le premier.
Les critères prévus par le règlement de la consultation doivent
tenir compte notamment de la valeur technique et esthétique de
chaque projet, de son coût financier, ainsi que des conditions de
son exécution.

E. Les marchés négociés


- Définition et conditions de recours aux marchés négociés
La procédure négociée est un moyen par lequel le maître d’ou-
vrage choisit l’attributaire du marché après consultation de candi-
dats et négociation des conditions du marché avec un ou plusieurs
d’entre eux dans les conditions prévues ci-après. Ces négociations,
qui ne peuvent porter sur l’objet et la consistance du marché peu-
vent concerner notamment le prix de la prestation, le délai d’exécu-
tion ou la date d’achèvement ou de livraison.
Les marchés négociés sont soit passés avec publicité préalable
et mise en concurrence ou sans publicité préalable et sans mise en
concurrence.
Il est fait recours aux marchés négociés après publicité préalable
et mise en concurrence pour:
- les prestations qui, ayant fait l’objet d’une procédure d’ap-
pel d’offres ou de concours, pour lesquelles il n’a été pro-
posé que des offres jugées inacceptables au regard des cri-
tères fixés au règlement de la consultation par la commis-
sion d’appel d’offres ou le jury du concours; dans ce cas,
les conditions initiales du marché ne doivent subir aucune
modification ;
- les prestations que le maître d’ouvrage doit faire exécuter
par des tiers dans les conditions prévues par le marché ini-
tial, à la suite de la défaillance de son titulaire. En effet, le
maître d’ouvrage peut se retrouver dans une situation déli-
cate après avoir attribué un marché à un soumissionnaire
qui devient défaillant par la suite. Il peut alors user d’une

60
procédure négociée pour désigner un nouveau titulaire
pour le marché.

Les cas où l’on peut faire appel aux marchés négociés sans pu-
blicité préalable et sans mise en concurrence sont aussi limitative-
ment fixés par la loi :
- les prestations dont l’exécution ne peut, en raison des né-
cessités techniques ou de leur caractère complexe nécessi-
tant une expertise particulière, être confiée qu’à un presta-
taire déterminé ;
- les prestations que les nécessités de la défense nationale ou
de la sécurité publique exigent de par leur nature particu-
lière, qu’elles soient tenues secrètes ;
- les objets dont la fabrication est exclusivement réservée à
des porteurs de brevets d’invention ;
- les prestations supplémentaires à confier à un entrepreneur,
fournisseur ou prestataire de services déjà attributaire d’un
marché, s’il y a intérêt au point de vue du délai d’exécution
ou de la bonne marche de cette exécution à ne pas intro-
duire un nouvel entrepreneur, fournisseur ou prestataire de
services, lorsque les prestations en question, imprévues au
moment de la passation du marché principal, sont considé-
rées comme l’accessoire dudit marché et ne dépassent pas
dix pour cent de son montant. En ce qui concerne les tra-
vaux, il faut en plus que leur exécution implique un matériel
déjà installé ou utilisé surplace par l’entrepreneur. Ces mar-
chés sont établis sous forme d’avenants aux marchés ini-
tiaux y afférents ;
- les prestations à réaliser d’une extrême urgence impérieuse
résultant de circonstances imprévisibles pour le maître
d’ouvrage et n’étant pas de son fait notamment suite à la
survenance d’un événement catastrophique tels que séisme,
inondation, raz de marée, sécheresse, invasion d’acridiens,
incendies, bâtiments ou ouvrages menaçant ruine, et qui ne

61
sont pas compatibles avec les délais exigés pour une publi-
cité et une mise en concurrence préalables. Les marchés
correspondant à ces prestations doivent se limiter stricte-
ment aux besoins nécessaires pour faire face à la situation
d’urgence ;
- les prestations urgentes qui intéressent la défense du terri-
toire, la sécurité de la population ou la sécurité des circula-
tions routières, aériennes ou maritimes ou résultantes
d’évènements politiques exceptionnels, dont l’exécution
doit commencer avant que toutes les conditions du marché
n’aient pu être déterminées.

Lorsqu’il doit être procédé à un avis d’appel à la concurrence, le


délai minimal entre la date de parution de l’avis de publicité dans un
journal au moins à diffusion nationale choisi par le maître d’ouvrage
et la date limite de réception des candidatures est de dix jours au
moins. Il peut être parallèlement porté à la connaissance des con-
currents éventuels et, le cas échéant, des organismes professionnels,
par des publications spécialisées ou par tout autre moyen de publi-
cité notamment par voie électronique sur le portail des marchés de
l’Etat.
Les candidatures sont transmises par tout moyen permettant de
déterminer de façon certaine la date de leur réception et de garantir
leur confidentialité.
Le maître d’ouvrage dresse la liste des candidats invités à négo-
cier. Il adresse simultanément aux candidats une lettre de consulta-
tion et, le cas échéant, le cahier des prescriptions spéciales ainsi que
le règlement de consultation.
Le maître d’ouvrage engage les négociations avec les candidats
dont les capacités techniques et financières sont jugées suffisantes.
Le nombre de candidats admis à négocier ne peut être inférieur à
trois, sauf si le nombre des candidats qui ont répondu favorable-
ment n’est pas suffisant.
Au terme des négociations, le marché est attribué au concurrent
retenu par le maître d’ouvrage ayant présenté l’offre la plus avanta-
geuse.

62
- Les avantages de la négociation
L’acte d’achat efficace se caractérise par la recherche d’une adé-
quation de l’offre du vendeur aux besoins de l’acheteur. La négo-
ciation permet d’adapter les offres à la demande. Au terme de la
négociation, l’acheteur public aura à déterminer l’offre présentant
le meilleur rapport qualité-prix, c’est-à-dire la meilleure offre sus-
ceptible d’être faite à ce moment en fonction des capacités écono-
miques et techniques des entreprises.
Le maître d’ouvrage a donc un intérêt indéniable dans la procé-
dure négociée. S’il est bien évidemment entendu que cette procé-
dure ne lui permet pas de modifier les caractéristiques principales
du marché tels, notamment, l’objet du marché ou les critères de sé-
lection des candidatures et des offres, elle laisse néanmoins à l’ache-
teur public la possibilité de déterminer librement par la négociation
le contenu des prestations et l’adaptation du prix aux prestations
finalement retenues alors que dans une procédure d’appel d’offres
ouvert ou restreint, le cahier des charges est fixé de manière unila-
térale et intangible avant le lancement de la consultation.
Par conséquent, même si le pouvoir adjudicateur ne peut modi-
fier les conditions du marché telles qu’elles ont été définies pour le
lancement de la procédure, il dispose, avec le marché négocié, d’une
marge de manœuvre importante.
Il est ainsi possible de négocier sur :
- le prix : la possibilité de payer moins cher une prestation
en agissant par exemple sur le coût d’acquisition mais aussi
sur le coût de stockage ou de transformation, et aussi celle
d’agir sur le prix des accessoires, des options, des pièces de
rechange, des garanties, de l’entretien, de l’assurance, du
transport, etc.
- la quantité : vérification de la quantité nécessaire, fré-
quence des commandes, structure des remises accordées,
etc.…
- la qualité : vérification de la bonne estimation de la qualité,
suffisante ou au contraire surestimée, au regard des be-
soins, incidence sur le prix si le niveau de qualité demandé
est modifié en plus ou en moins

63
- le délai : incidence sur le prix des exigences en terme de
délai, part du transport et des formalités diverses, etc.
- les garanties de bonne exécution du marché (pénalités, ré-
siliation...)

L’on ne saurait énumérer les avantages de la procédure négociée


sans parler des contraintes qui y sont liées, car cette procédure en-
traîne des risques importants en matière de transparence et d’infor-
mation équitable des concurrents.
- Les contraintes de la négociation
En matière de marchés négociés, l’acheteur public doit faire face
à deux contraintes.
La première est d’assurer aux candidats l’égalité de traitement
tout au long de la procédure. La seconde contrainte, corollaire de la
première, est la transparence de la procédure qui doit être réalisée
dans le respect du secret industriel et commercial entourant le sa-
voir-faire des candidats.
Pour répondre correctement à cette double contrainte, l’ache-
teur devra particulièrement veiller à la traçabilité des échanges ef-
fectués avec chacun des candidats ainsi qu’à les maintenir à un
même niveau d’information.

64
Chapitre 3.
Apports et limites du décret relatif
aux passations des marchés de l’état4

Dans ce chapitre, nous allons présenter les apports et les limites


du décret relatif aux passations des marchés publics et une compa-
raison des codes Marocain et Français desdits marchés.

Section 1. Apports de la réglementation en vigueur


Le décret relatif aux passations des marchés publics de 2013 a
fait de significatives avancées par rapport à celui de 1998 qui man-
quait de précisions par rapport à certains points :
- le code de 1998 prévoyait que soit ouvert le pli contenant
l’offre financière avant celui contenant l’offre technique.
Etant donné que le fait de voir l’offre financière en premier
pouvait influencer les membres du jury dans l’attribution des
notes techniques, la nouvelle réglementation a décidé d’in-
verser l’ordre des ouvertures des plis en proposant l’ouver-
ture des offres techniques et en dernier lieu l’offre financière.
- l’ancienne réglementation ne fixait pas de seuil pour l’ap-
préciation d’une offre anormalement basse. De ce fait, dès
que le concurrent pouvait justifier d’une manière ou d’une
autre son offre, le jury obnubilé par la notion de moins-
disant, pouvait être amené à choisir ce soumissionnaire.
- la réglementation des marchés publics de 1998 prévoyait
l’information des concurrents éliminés par lettre avec ac-

4Rapport analytique sur la passation des marchés au Royaume du Maroc. Banque


mondiale. février 2000.

65
cusé de réception, laquelle lettre était accompagnée de l’en-
semble du dossier déposé ainsi que des pièces du dossier
administratif et technique. Cette manière de faire empê-
chait la tenue d’un audit car tous les éléments de preuve
concernant le choix du titulaire n’étaient plus avec le maître
d’ouvrage et étaient renvoyés aux concurrents. Cependant,
le décret 2-06-388 prévoit que les éléments ayant été à l’ori-
gine de l’élimination des concurrents doivent être conser-
vés par le maître d’ouvrage pendant un délai de cinq ans au
minimum, ce qui constitue une avancée significative par
rapport à la dernière réglementation.

Section 2. Limites de la réglementation en vigueur


Au rang des limites du décret 2-12-349, on peut citer :
Le manque de précision par rapport à l’audit interne qui est édicté
pour les marchés dont le montant est supérieur à 5.000.000,00. En
effet, la loi ne précise pas les suites à donner aux constatations et
autres irrégularités éventuelles issues des travaux de l’auditeur.
Par ailleurs, n’était-il pas mieux de préconiser un audit externe pour
garantir de meilleures conditions d’indépendance et d’objectivité ?
Le décret 2-06-388 ne précise pas de façon claire les recours d’un
soumissionnaire s’estimant léser. Ce dernier doit en premier lieu
s’adresser au maître d’ouvrage, ce qui à notre sens n’est pas de na-
ture à véritablement porter des fruits car le maître d’ouvrage ne va
pas facilement accepter un biais dans la procédure ou dans les mo-
tifs de choix du titulaire du marché. La loi ne précise aucun recours
en termes de juridiction administrative ou commerciale. En effet,
l’éventualité d’un recours devant un tribunal peut freiner les maîtres
d’ouvrage ou les jurys indélicats.
Par ailleurs, le décret ne donne aucune précision sur les peines
encourues par un maître d’ouvrage, lorsqu’il a été prouvé des actes
frauduleux ou de corruption lors d’une procédure de marché public.
Cette disposition qui doit certainement figurer dans un texte séparé
gagnerait à être incluse dans le code des marchés publics pour éviter
tout comportement répréhensible dans les procédures des marchés
publics.

66
Section 3. Comparaison des codes marocains et français des
marchés publics
Le code marocain des marchés publics comporte 96 articles tan-
dis que son homologue français comporte 179 soit pratiquement le
double des articles du code marocain des marchés publics. Ce n’est
pas la taille d’un code qui en détermine sa consistance ou sa perti-
nence, mais il faut reconnaître le niveau de détail adopté par le code
français.
Le code des marchés publics au Maroc ne donne aucune défini-
tion précise de la notion d’avenant. Cependant, il est rare que soit
passé un marché public de travaux sans qu’il n’advienne des ave-
nants. Le code Français pour sa part précise qu’en cas de sujétions
techniques imprévues ne résultant pas du fait des parties, un ave-
nant ou une décision de poursuivre peut intervenir quel que soit le
montant de la modification en résultant.
Le code français précise par ailleurs que les moyens de transmis-
sion des documents et des informations qui sont choisis par le pou-
voir adjudicateur doivent être accessibles à tous les opérateurs éco-
nomiques et ne peuvent avoir pour effet de restreindre l’accès des
candidats à la procédure d’attribution. Avec le foisonnement des
technologies de l’information et de la communication, le code ma-
rocain devrait intégrer cette précision.
Le code marocain fait pratiquement l’impasse sur le régime fi-
nancier des marchés publics. En effet, on n’y retrouve pas de défi-
nition des avances et acomptes, des modalités de règlement du mar-
ché, du remboursement de l’avance, sur le régime des paiements
(règlement partiel définitif, factures en lots séparés, clause de varia-
tion des prix, clause de paiement différé,…) qui font l’objet d’ar-
ticles entiers dans le code français des marchés publics.
Le dernier point sur lequel il faut attirer l’attention est l’un des
plus importants, ce sont les modalités de règlement des litiges issus
des marchés publics. Dans l’intérêt de toutes les parties, ces moda-
lités doivent normalement figurer dans la loi.

67
Partie 2.
Audit interne des marchés publics
Le décret sur les marchés publics a institué dans son article 86
l’obligation pour l’acheteur public de soumettre certains marchés à
des contrôles et des audits. Ainsi, les marchés et leurs avenants sont
soumis aux contrôles et audits qui peuvent être institués par le mi-
nistre concerné et qui peuvent porter sur tout le marché ou seule-
ment sur la préparation, la passation ou l’exécution du marché. Il
est à noter que ces audits et contrôles deviennent obligatoires quand
le montant du marché dépasse 5.000.000,00 et feront en plus l’objet
d’un rapport pour le ministre concerné.

Il faut ajouter que les marchés qui dépassent 1.000.000,00 doi-


vent obligatoirement faire l’objet d’un rapport d’achèvement d’exé-
cution établi par le maître d’ouvrage et adressé à l’autorité compé-
tente dès l’achèvement de l’exécution des prestations. Ce rapport
doit nécessairement porter certaines indications notamment : l’ob-
jet du marché, les parties contractantes, les prestations sous traitées,
les délais et leurs justifications en cas de dépassement, le lieu de
réalisation et un bilan physique et financier qui expose les variations
ayant touché le marché (article 85 du décret).

L’audit des marchés publics permet aux services concernés de


se faire une vision sur la pertinence des procédures de passation en
vue de déterminer si les fonds disponibles ont été utilisés de façon
efficace. En effet, dans un but de commodité, nous a paru plus utile,
d’aller du plus simple au plus compliqué : c’est-à-dire commencer
par la notion l’audit interne, puis réserver l’audit interne des mar-
chés public pour plus tard.

71
Chapitre 1.
Cadre conceptuel de l’audit interne

Ce chapitre présente essentiellement les généralités de l’audit in-


terne à savoir : l’historique, les définitions, les caractéristiques, le
positionnement ainsi que son cadre de référence et enfin son appli-
cation dans le secteur public.

Section 1. Evolution historique de l’audit interne5


La fonction d’audit interne est née après la grande crise écono-
mique du jeudi noir de 1929 pour intervenir dans le domaine comp-
table et financier. En effet, à l’issue de cette crise, des dispositions
légales intéressant les sociétés cotées en bourse furent adoptées aux
Etats-Unis d’Amérique pour protéger les intérêts des actionnaires
et des tiers.
Au début, les auditeurs internes n’étaient que des “sous-trai-
tants” des auditeurs externes et ne jouissaient pas d’un grand pres-
tige dans les entreprises. Peu à peu, ils se sont différenciés de leurs
homologues de l’audit externe qui se sont cantonnés dans l’examen
des documents comptables officiels. Les auditeurs internes étendi-
rent ensuite leur domaine d’action pour progressivement s’intéres-
ser à toutes les opérations de gestion.

La réorientation de l’audit interne vers les domaines de gestion


autres que l’examen classique des comptes, a largement contribué à
rehausser son image de marque et à prendre de l’importance. Parmi

5Renard Jacques, 2011. « Théorie et pratique de l’audit interne ». Septième édition.


Les éditions d’organisation, Paris.

73
les autres facteurs qui ont favorisé la création de l’audit interne fi-
guraient aussi la taille des entreprises et l’éloignement ou la disper-
sion géographique des unités les composant.

Ainsi apparut le statut de l’auditeur interne qui a vu ses attribu-


tions progresser de l’audit comptable et financier à l’audit de ges-
tion. L’auditeur interne s’est transformé en véritable consultant au
service des dirigeants, pour répondre à leurs attentes, en leur four-
nissant des recommandations opérationnelles visant l’amélioration
de l’efficacité et de la rentabilité de leurs entreprises.

Au Maroc, l’introduction de l’audit a commencé avec l’implan-


tation des grandes multinationales, pour ensuite toucher les grandes
entreprises marocaines structurées. L’usage a contribué pour sa part
à son extension pour lui imprimer une fonction étendue à tous les
organismes, ne se limitant pas au monde de la grande entreprise,
mais même aux établissements publics et aux PME. La constitution
de l’Association Marocaine des Auditeurs Consultants Internes
(AMACI) est significative à cet effet. L’AMACI créée en 1985 pour
la promotion de l’audit interne au Maroc compte aujourd’hui près
de 170 adhérents. Signe d’une évolution constante. L’AMACI est
membre aujourd’hui de l’Institute of Internal Auditors (IIA) depuis
1991, de l’Union Francophone de l’Audit Interne (UFAI) depuis
1998 et de la Confédération Européenne des Instituts d’Audit In-
terne (ECIIA) depuis 1997.

Section 2. Définition et caractéristiques 6


A. Définition
Plusieurs définitions de l’audit interne ont été données, mais
nous retenons celle de L’Institut des Auditeurs Internes qui fédère
tous les instituts d’audit interne nationaux, définit l’audit interne,
comme « une activité indépendante et objective qui donne à une organisation
une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils

6Renard Jacques, 2011. « Théorie et pratique de l’audit interne ». Septième édition.


Les éditions d’organisation, Paris.

74
pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur ajouté. Il aide cette organi-
sation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche systématique et
méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle et de gouver-
nement d’entreprise et en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité ».
L’Institut International d’Audit Interne (IIA) poursuit « Dans
le cadre des missions d’assurance, l’auditeur interne procède à une évaluation
objective en vue de formuler en toute indépendance une opinion ou des conclusions
sur un processus, un système ou tout autre sujet ». Définition traduite par
l’IFACI en version française et approuvée le 21 Mars 2000 par son
conseil d’administration.
L’Institut Français des Auditeurs et des Contrôleurs Internes
(IFACI) définit « L’audit interne comme la révision périodique des instru-
ments dont dispose une direction pour contrôler et gérer l’entreprise. Cette activité
est exercée par un service dépendant de la direction générale et indépendant des
autres services. Les objectifs principaux des auditeurs internes sont donc, dans
le cadre de cette révision périodique, de vérifier si les procédures en place compor-
tent les sécurités suffisantes, si les informations sont sincères, les opérations ré-
gulières, les organisations efficaces, les structures claires et actuelles ».
Plus communément l’audit interne est défini comme une activité
indépendante, objective, qui donne à une organisation (privée ou
publique) une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations,
qui lui apporte ses conseils pour les améliorer, pour créer de la va-
leur ajoutée et aider l’organisation à atteindre ses objectifs. Il s’agit
d’un service autonome de l’entreprise rattaché directement à la di-
rection générale pour garder son objectivité. Ce service est chargé
d’évaluer les performances de toutes les fonctions de l’entreprise.

B. Les caractéristiques de l’audit interne


Les conditions d’exercice de la fonction d’audit interne diffé-
rent selon la taille de l’entreprise, le secteur d’activité, le degré d’in-
tégration des fonctions de production et de commercialisation, l’ap-
partenance au secteur public ou privé, le degré de sophistication et
la rapidité d’évolution technologique touchant les cycles de concep-
tion et de réalisation du « produit ». Néanmoins des aspects restent
communs à l’ensemble des structures d’audit interne. Ces aspects
se présentent comme suit :

75
Le référentiel : il est constitué, pour chaque auditeur de :
Un cadre commun : Il s’agit des techniques, outils et normes qui
sont appliqués par l’ensemble des auditeurs internes.
Un cadre spécifique : dépend de l’environnement dans lequel l’au-
diteur exerce. Il est constitué des dispositions (statuts, procédures
interne, normes de qualité...) et pratiques d’organisation communé-
ment appliquées dispositions externes d’origine légale ou profes-
sionnelle telles que le plan comptable, la fiscalité, la réglementation
de travail, les règles de tutelle...Etc.

Les techniques et les outils : l’audit interne est un domaine qui


exige un savoir (maîtrise des sources méthodologiques théoriques
et professionnelles), un savoir-faire (une connaissance des activités
de l’entreprise et des compétences dans certains domaines) et un
savoir être (aptitudes à communiquer, à mettre l’interlocuteur en
confiance, à exploiter les données, etc.).
Les outils de l’audit interne utilisés peuvent être classés en trois
catégories :
Les approches globales : l’analyse économique et financière, l’ana-
lyse statistique du volume et des types de transactions, l’organi-
gramme fonctionnel, la grille d’analyse des tâches, la piste ou che-
min d’audit et le diagramme de circulation.
Les approches par questions : les questionnaires au choix multiples
ou ouverts, le questionnaire de contrôle interne, la narration et les
interviews.
Les approches par vérifications : les vérifications, les rapproche-
ments, les observations, le sondage statistique et les tests.

La méthodologie à adopter : doit répondre impérativement aux


critères suivants : Simplicité, rigueur et relativité du vocabulaire.
La démarche recommandée par l’IFACI pour la conduite d’une
mission d’audit interne est présentée dans les étapes suivantes :
- l’émission d’un ordre de mission qui précise les entités et
les audités concernés, explique les circonstances de l’audit
et arrête les modalités d’intervention.

76
- Ainsi, ce document permet de prévenir les audités sur
l’étendue et les objectifs de la mission d’audit afin qu’ils
aient le temps de s’organiser en conséquence. Il accrédite,
par ailleurs, les auditeurs internes, légitime leur intervention
et leur autorise l’accès aux documents et personnes concer-
nées par la mission d’audit.
- la phase de lancement conditionne le succès de la mission
d’audit interne puisqu’elle permet d’analyser les raisons qui
ont motivé la demande d’audit (problèmes réels, dysfonction-
nements constatés, objectifs non atteints...), d’identifier les
risques liés au domaine à auditer, d’arrêter les objectifs de la
mission d’audit et de planifier cette dernière en conséquence.
A l’issue de cette phase, une connaissance suffisante des
différents aspects liés à la mission est développée par les
auditeurs internes ce qui est traduit par une approche con-
crète de l’intervention basée sur la définition opérations
élémentaires qui seront examinées l’une après l’autre et le
choix des outils d’investigation à utiliser.
- la phase d’exécution consiste à mettre en œuvre l’en-
semble des requêtes nécessaires, dans le cadre des objectifs
de la mission préalablement arrêtés, pour certifier l’exis-
tence des forces, confirmer la présence des faiblesses et
qualifier le risque attaché à chacune des faiblesses (nature
du résultat, probabilité d’occurrence et gravité en cas de
survenance).
Tout au long de cette phase, les constats et les recomman-
dations dégagés sont soumis à la validation des audités.
Cette démarche participative favorise l’implication des au-
dités dans la mission et leur incitation à réagir pour remé-
dier aux dysfonctionnements mis en évidence.
- la phase de synthèse permet de présenter les constats rele-
vés, de commenter les conclusions des études menées et de
les faire valider officiellement. En fin d’intervention, le rap-
port d’audit communique aux principaux responsables
concernés, pour action, et à la direction, pour information,
les conclusions de la mission d’audit interne.

77
- le suivi des recommandations constitue la source réelle de
la valeur ajoutée d’une structure d’audit interne. En effet,
si le diagnostic préalablement réalisé met en exergue les
dysfonctionnements et les insuffisances, le suivi des recom-
mandations émises contribue à ce que des mesures effi-
cientes soient effectivement entreprises pour y remédier et
permet, par ailleurs, de mesurer les résultats obtenus par les
actions correctives mises en œuvre.

Le suivi des recommandations fait également partie des respon-


sabilités des auditeurs internes qui doivent obtenir, évaluer et ap-
prouver le plan d’action proposé pour traiter chaque problème re-
censé.
Lorsque le suivi s’achève, un bilan final devra être élaboré. Ce bilan
relatera alors :
- le nombre des recommandations émises, refusées, modi-
fiées, acceptées en l’état, et remise en cause, accompagnée
d’une analyse causale ;
- les économies réalisées, les risques maitrisés et les autres
bénéfices dégagés par l’organisation ;
- les problèmes en suspens ou nouvellement apparues, les
doutes persistants, les suggestions recueillent lors de la ré-
union de fermeture d’audit…etc. ;
- les difficultés rencontrées par l’audit interne, les satisfac-
tions enregistrées, les progrès effectués… etc.

78
Section 3. Positionnement et cadre de référence de l’audit
interne
A. Le positionnement de l’audit interne dans les typologies de
l’audit7
Audit interne / Audit comptable et financier : la première
source d’incompréhension provient de la confusion de l’audit in-
terne avec l’audit comptable ou financier dont il est issu. En effet,
« Audit » en anglais veut dire « compte » (court of audits=cour des
comptes). En France les cabinets d’audit sont en réalité des cabinets
d’expertise comptable et de commissariat aux comptes.
En outre, la méthode de l’audit interne est proche de celle des
audits comptables et financiers. Toutefois, en réalité le travail d’un
expert-comptable ou d’un commissaire aux comptes certifiant un
bilan ou des comptes, se limite à deux choses :
- évaluer la régularité, la sincérité et la qualité des comptes,
des bilans et états financiers.
- effectuer un certain nombre de tests et de contrôle afin de
certifier l’exactitude des comptes.
Alors que l’audit interne :
- ne vérifie pas des opérations ou des comptes mais des sys-
tèmes.
- il ne certifie pas l’exactitude des opérations mais évalue que
les systèmes fonctionnent régulièrement (régularité) et
qu’ils produisent les résultats escomptés (performance).

Le résultat d’un audit interne est donc d’une part de délivrer une
assurance raisonnable des systèmes de gestion et de contrôle, et
d’autre part de faire des recommandations.

Audit interne / Audit externe : il convient de préciser que le


qualificatif interne du mot audit (qui veut dire audit conduit par

7BENHAYOUN SADAFI Mohammed Adel « l’audit interne : Levier de perfor-


mance dans les organisations publiques ». Mémoire pour l’obtention du diplôme
du cycle supérieur de gestion, novembre 2001.

79
l’organisme lui-même ou « auto-audit »), permet son opposition à
l’audit externe effectué dans le secteur privé par les commissaires
aux comptes et dans le secteur public par la cour des comptes.
Il importe de signaler que l’audit interne est né à partir de l’audit
externe d’où les confusions qui ont pu en résulter. Toutefois, au-
jourd’hui les deux fonctions sont nettement différenciées et la défi-
nition de l’audit externe est universellement admise.
L’audit externe est une fonction indépendante de l’entreprise
dont la mission est de certifier l’exactitude, la régularité et la sincé-
rité des comptes, résultats et états financiers.
Par ailleurs, le contenu de l’audit externe est par principe diffè-
rent : il statue sur la régularité des comptes. Dans le secteur public,
on lui assigne parfois d’autres rôles ex : l’évaluation de la politique
gouvernementale pour le compte du parlement.

Audit interne / Contrôle de gestion : il y a encore peu de temps,


nombreux étaient ceux qui discernaient mal la frontière entre les
deux fonctions. Une des causes tient sans doute au fait qu’elles ont
suivi des évolutions comparables.
De même que l’Audit Interne est passé du simple contrôle
comptable à l’assistance du management dans la maîtrise des opé-
rations, de même le contrôle de gestion est passé de la simple ana-
lyse des coûts au contrôle budgétaire puis à un véritable pilotage de
l’entreprise.
« Progressivement l’audit interne et le contrôle de gestion dépassent
l’état de simple direction fonctionnelle au profit d’une aide à l’opti-
misation de l’entreprise ».
Si la définition a varié dans le temps partant d’un processus bud-
gétaire pour atteindre une gestion par objectifs, le contrôle de ges-
tion reste caractérisé par deux éléments :
- l’espace vital de la fonction est le système d’information de
gestion.
- elle est au service de la performance.

Si l’audit interne vise à mieux maîtriser les activités par le dia-


gnostic des dispositifs de contrôle interne, le contrôle de gestion va

80
s’intéresser plus à l’information qu’aux systèmes et procédures, on
peut dire que son rôle est de veiller au maintien des grands équi-
libres de l’entreprise et des organisations (achats - vente - stocks -
investissements…) en attirant l’attention sur les déviations réalisées
ou prévisibles et en recommandant les dispositions à prendre pour
restaurer la situation.

B. Le cadre de référence8
Le cadre de référence qui s’applique est très normatif, constitué
d’un code déontologique et de normes pour la pratique profession-
nelle. Ils présentent l’approche, les principes et les comportements
envisagés que les auditeurs internes appliquent à leur mission. En
adhérant à ces référentiels, les auditeurs internes sont à même de
fournir un service d’assurance et de consultation efficace et indé-
pendant à leurs entreprises.
Définies principalement par l’IIA, adoptés par tous ses adhérents et
les organismes mondiaux d’établissement de normes dans les sec-
teurs publics et privés, ils représentent la base et le contrôle de qua-
lité de la profession. Ils ont un caractère universel, présentent des
principes obligatoires et se définissent en :
- principes fondamentaux de la pratique de l’audit interne ;
- cadre de référence pour la réalisation et la promotion d’un
large champ d’intervention d’audit interne à valeur ajoutée ;
- critères d’appréciation du fonctionnement de l’audit in-
terne ;
- Facteurs d’amélioration des processus organisationnels et
des opérations.

a. Le code de déontologie
Le code de déontologie a pour finalité de traiter des principes
fondamentaux de la profession ainsi que des valeurs et des règles

8Renard Jacques, 2011. « Théorie et pratique de l’audit interne ». Septième édition.


Les éditions d’organisation, Paris.

81
de conduite attendus des auditeurs internes dans l’accomplissement
de leur activité. Son but est de promouvoir une culture morale au
sein de la profession. Il fixe les principes fondamentaux à respecter
par les auditeurs, qui sont au nombre de quatre : intégrité, objecti-
vité, confidentialité, compétence.

L’intégrité : les auditeurs internes établissent la confiance en se


basant sur leur jugement et doivent accomplir leur mission avec
honnêteté, diligence et responsabilité :
- Ils doivent respecter la loi et faire les révélations requises
par les lois et les règles de la profession ;
- Ils ne doivent pas sciemment prendre part à des activités
illégales ou s’engager dans des actes déshonorants pour la
profession d’audit interne ou leur organisation ;
- Ils doivent respecter et contribuer aux objectifs éthiques et
légitimes de leur organisation.

L’objectivité : elle permet aux auditeurs internes de recueillir,


d’évaluer et de communiquer équitablement tous les éléments per-
tinents examinés et ne pas se laisser influencer dans leur jugement.
Ils doivent porter un jugement impartial dans une position où ils ne
sont pas susceptibles d’être influencés :
- ils doivent éviter les activités et les relations qui pourraient
être pressenties comme des éléments fragilisant leur objec-
tivité. Ce principe vaut également pour les activités ou re-
lations d’affaires qui pourraient entrer en conflit avec les
intérêts de leur organisation ;
- ils ne doivent rien accepter qui pourrait compromettre ou
risquer de compromettre leur jugement professionnel ;
- ils doivent révéler tous les faits matériels dont ils ont con-
naissance en interne de l’organisation et qui, s’ils n’étaient
pas révélés, auraient pour conséquence de fausser le (leur)
rapport sur les activités examinées.

82
La confidentialité : les auditeurs internes respectent la valeur et
la propriété de l’information qu’ils reçoivent et ne divulguent cette
information qu’avec l’autorisation du pouvoir approprié, à moins
qu’il n’existe une obligation légale ou professionnelle de la divulguer :
- ils doivent utiliser avec prudence et protéger l’information
recueillie dans le cadre de leurs activités ;
- ils ne doivent pas utiliser l’information à leur avantage per-
sonnel, ou d’une manière qui contreviendrait aux disposi-
tions légales, ou porterait préjudice aux objectifs éthiques
et légitimes de leur organisation.

La compétence : les auditeurs internes appliquent la connais-


sance, les compétences et l’expérience nécessaires à leur rôle. Ils
réalisent leur mission conformément aux normes et s’engagent à
poursuivre leur formation continue :
- ils ne doivent s’engager que dans des travaux pour lesquels
ils ont les connaissances, le savoir-faire et l’expérience né-
cessaires ;
- ils doivent réaliser leurs travaux d’audit interne dans le res-
pect des normes pour la pratique professionnelle de l’audit
interne ;
- ils doivent toujours s’efforcer d’améliorer leur compétence
ainsi que l’efficacité et la qualité de leurs travaux.

a. Les normes pour la pratique professionnelle


Ces normes qui constituent des exigences minimales, décrivent
la nature de l’audit interne et les caractéristiques des parties réalisant
les activés d’audit interne. Elles proposent également des critères de
qualité qui permettent d’évaluer la mission d’audit interne et sont
subdivisées en « normes de qualification - séries 1000 » et en «
normes de fonctionnement - séries 2000 » :
- Les normes de qualification
Les normes de qualification consistent à définir les missions
d’un service d’audit, les notions d’indépendance, d’objectivité, de
compétence, de conscience professionnelle et d’assurance qualité.

83
Mission, pouvoirs et responsabilités : la mission, les pouvoirs
et la responsabilité de l’activité d’audit interne devraient se définir
de manière formelle dans une charte, être cohérents avec les normes
et dûment approuvés par le comité d’audit de l’entreprise.
Indépendance et objectivité : la fonction devrait être indépen-
dante. Les auditeurs internes devraient être objectifs dans l’accom-
plissement de leur mission :
- l’indépendance est la capacité de l’audit interne et de son
responsable à assumer, de manière impartiale, leurs respon-
sabilités. Afin d’atteindre un degré d’indépendance néces-
saire et suffisant à l’exercice de ses responsabilités, le res-
ponsable de l’audit interne doit avoir un accès direct et non
restreint à la direction. L’indépendance est recherchée par
le niveau hiérarchique du responsable de l’audit interne, qui
doit être élevé, et par son rattachement au sommet de l’or-
ganisation avec absence d’ingérence des autres services sur
son fonctionnement ;
- l’objectivité est une attitude impartiale qui permet aux au-
diteurs internes d’accomplir leurs missions de telle sorte
qu’ils soient certains de la qualité de leurs travaux, menés
sans le moindre compromis. L’objectivité implique que les
auditeurs internes ne subordonnent pas leur propre juge-
ment à celui d’autres personnes. L’objectivité individuelle
des auditeurs découle aussi de l’abstention d’auditer des
services dont ils ont eu à titre personnel la responsabilité
dans un passé qui n’est pas lointain.

Compétence et conscience professionnelle : tous les audits in-


ternes devraient être menés avec compétence et conscience profes-
sionnelle. L’activité d’audit interne doit posséder et acquérir collec-
tivement les connaissances, le savoir-faire et les autres compétences
nécessaires à l’exercice de ses responsabilités :
- la compétence, signifie aussi que chaque fois que l’audit in-
terne ne dispose pas en son sein des personnes capables de
conduire une mission spécifique, il doit avoir recours à des
compétences et une assistance externes ;

84
- les auditeurs internes doivent posséder les connaissances,
le savoir-faire et les autres compétences nécessaires pour
exercer efficacement leurs responsabilités professionnelles.
Ils doivent avoir des connaissances suffisantes pour repérer
les indices de fraude, et avoir les qualités requises pour faire
des diligences les qualifiant ;
- les auditeurs internes doivent apporter à leur travail la dili-
gence et le savoir-faire que l’on peut attendre d’un auditeur
interne raisonnablement averti et compétent ;
- les auditeurs doivent bénéficier de formations profession-
nelles continues, entretenir et développer les connaissances
acquises.

Programme d’assurance et d’amélioration de la qualité : le di-


recteur d’audit doit élaborer et maintenir un programme d’assu-
rance et d’amélioration de la qualité, incluant des évaluations in-
ternes et externes de la qualité.
L’audit interne doit programmer sa propre évaluation en interne,
de manière continue, mais aussi veiller à ce qu’il soit procédé à des
évaluations externes, sous forme de revues d’assurance qualité de
sa propre organisation et de ses modes de fonctionnement :
- ce programme est conçu de façon à évaluer la conformité
de l’audit interne avec sa définition et les normes et le res-
pect du code de déontologie par les auditeurs internes ;
- ce programme permet également de s’assurer de l’efficacité
et de l’efficience de l’activité d’audit interne et d’identifier
toutes opportunités d’amélioration.
- Les normes de fonctionnement
L’audit interne planifie chaque mission. C’est-à-dire qu’il précise
son champ, son objet, formalise complètement son programme de
travail, suit les étapes de la réalisation, et rend compte de ses cons-
tatations dans un rapport, de façon exacte, objective, claire, concise,
et constructive. Les normes de fonctionnement précisent les objec-
tifs.

85
La gestion de l’audit interne : les auditeurs internes doivent s’as-
surer que l’activité d’audit interne ajoute de la valeur à l’organisation
et suit une approche d’audit basée sur le risque :
- les auditeurs internes doivent gérer efficacement l’audit in-
terne en respectant le code de déontologie et les normes ;
- les auditeurs internes doivent développer et communiquer
à la direction et au conseil d’administration un plan d’audit,
fondé sur les risques et leurs besoins pour examen et ap-
probation ;
- le responsable de l’audit interne doit veillé à ce que les res-
sources affectées à cette activité soient adéquates, suffi-
santes et mises en œuvre, de manière efficace pour réaliser
le plan d’audit approuvé.
La nature du travail : en outre, l’audit interne doit évaluer et
contribuer à l’amélioration des processus de gestion du risque, de
contrôle et de gouvernance d’entreprise en utilisant une approche
systématique et disciplinée :
- les auditeurs internes doivent s’assurer que les risques signi-
ficatifs sont identifiés et évalués ;
- les auditeurs internes doivent s’assurer que les informations
relatives aux risques sont recensées et communiquées en
temps opportun au sein de l’entreprise pour permettre aux
collaborateurs, à leur hiérarchie et au Conseil d’administra-
tion d’exercer leurs responsabilités ;
- les auditeurs internes doivent aider l’entreprise à maintenir
un dispositif de contrôle approprié, en évaluant son effica-
cité et son efficience et en encourageant son amélioration
continue.

La planification des missions : préalablement à tout audit, les


auditeurs internes doivent élaborer un plan qui inclut l’étendue, les
objectifs, le moment opportun et les ressources :
- les auditeurs internes doivent prendre en compte les risques
significatifs liés à l’activité, ses objectifs, les ressources

86
mises en œuvre et ses tâches opérationnelles, ainsi que les
moyens par lesquels l’impact potentiel du risque est main-
tenu à un niveau acceptable ;
- les auditeurs internes doivent élaborer et documenter un
programme de travail permettant d’atteindre les objectifs
de la mission.

L’accomplissement des missions : durant leurs missions, les au-


diteurs internes doivent identifier, analyser, évaluer et enregistrer
suffisamment d’informations pour atteindre les objectifs du projet
d’audit interne :
- les auditeurs internes doivent identifier les informations
suffisantes, fiables, pertinentes et utiles ;
- les auditeurs internes doivent fonder leurs conclusions et
les résultats de leur mission sur des analyses et évaluations
appropriées.

Les auditeurs internes doivent documenter les informations per-


tinentes pour étayer les conclusions et les résultats de la mission.

La communication des résultats : à l’issue de l’audit, les résultats


doivent être communiqués de manière exacte, objective, claire, con-
cise, constructive, complète et en temps opportun :
- la communication doit inclure les objectifs et le champ de
la mission, ainsi que les conclusions, recommandations et
plans d’actions ;
- le responsable de l’audit interne revoit et approuve le rap-
port définitif avant qu’il ne soit émis, et décide à qui et de
quelle manière il sera diffusé.

Le suivi des progrès : suite à ces résultats, la direction doit con-


sentir à prendre les mesures susceptibles d’améliorer les contrôles
et le directeur d’audit doit mettre en place un processus de suivi
pour surveiller et s’assurer que ces mesures prises par la direction
ont été efficacement mises en œuvre.

87
L’acceptation des risques par la direction : les auditeurs internes
évaluent le niveau de risque accepté par la direction générale. S’ils
estiment que la direction générale accepte des risques élevés, ils doi-
vent en aviser le conseil d’administration.

Section 4. L’audit interne dans le secteur public9


À l’instar de tous les auditeurs internes, ceux du secteur public
sont appelés à assister les organisations dans l’amélioration de leur
fonctionnement. La fonction d’audit interne du secteur public
constitue l’un des fondements de la gouvernance d’un secteur pu-
blic fort. La plupart des auditeurs internes du secteur public jouent
également un rôle dans l’obligation de leur entité à se justifier aux
yeux des citoyens dans le cadre du processus de contrôle et de con-
trepoids.
L’audit interne a pris ainsi une dimension manifeste dans les
grandes entreprises publiques, en devenant le meilleur moyen de
valider la qualité du contrôle interne, lequel demeure le mécanisme
indispensable pour s’assurer que les actions de l’entreprise sont en
conformité avec ses stratégies, ses politiques et ses principes. De ce
fait l’audit interne est géré de façon à apporter de la valeur ajoutée
à l’organisation en planifiant son activité sur une base d’évaluation
des risques. Risques qui peuvent atténuer ou lui faire perdre cette
valeur ajoutée. Il évalue ainsi le système de management des risques,
l’efficacité du contrôle interne, de gouvernance d’entreprise. Une
notion tout à fait intéressante, celle des processus de transmission
des objectifs et des valeurs au sein de l’organisation.
L’audit interne contrôle si les projets et les opérations ont des ob-
jectifs bien définis et conformes à ceux de l’organisation. Il vérifie
s’ils sont atteints et de quelle manière le management assure lui-
même le suivi de ces objectifs. Mais l’audit interne a ses limites. Il

9BETHOUX Raymond, KREMPER François, PUISSEAU Michel, 1986. « L’au-


dit dans le secteur public », éd CLET.

88
n’a pas la responsabilité d’assurer les équilibres à l’intérieur de l’or-
ganisation, mais seulement de vérifier que les conditions de les
maintenir sont réunies.
La cellule d’audit interne assiste la hiérarchie dans l’exercice ef-
fectif de ses responsabilités en effectuant des enquêtes et en four-
nissant des analyses, des évaluations, des recommandations, des
avis et des informations à propos des activités ayant fait l’objet d’un
audit. En effet, la direction doit disposer d’une vision claire et pé-
riodique sur l’état des processus pour mettre en évidence ceux qui
fonctionnent de ceux qui sont améliorables.
Par rapport au contrôle interne la fonction et l’objectif de l’audit
interne sont essentiels :
- la réalisation des objectifs de l’organisation ;
- la gestion adéquate et rationnelle des ressources humaines ;
- l’efficacité et la bonne utilisation des ressources maté-
rielles ;
- l’application correcte des lois, décrets, règlements, instruc-
tions et procédures ;
- la protection et la sauvegarde du patrimoine ;
- l’intégrité, la fiabilité et le caractère exhaustif des informa-
tions financières et opérationnelles ;
- l’efficacité et l’efficience du contrôle interne et de la lutte
contre la fraude.

Le rôle d’audit dans le secteur public : à titre de composante


essentielle d’une structure de gouvernance publique solide, l’audit
public renforce les rôles de surveillance, d’information et de pré-
voyance de la gouvernance.
Comme la réussite du gouvernement se mesure principalement
à sa capacité de fournir les services de manière efficace et à exécuter
les programmes de façon équitable et appropriée, les auditeurs du
secteur public doivent avoir les pouvoirs et les compétences re-
quises pour évaluer l’intégrité, l’efficacité et l’efficience des finances

89
et des programmes de l’administration. En outre, les auditeurs doi-
vent protéger les valeurs de base de l’Etat, qui est au service de tous
les citoyens.
La surveillance : les auditeurs aident les décideurs à exercer une
surveillance en évaluant si les entités publiques font ce qu’elles sont
censées faire, dépensent les fonds aux fins prévues et ce conformé-
ment aux lois et à la règlementation. Les audits axés sur la surveil-
lance visent à répondre à des questions comme « la politique a-t-elle
été appliquée comme prévu ? » et « les gestionnaires ont-ils mis en
place des contrôles efficaces pour atténuer les risques ». l’audit ren-
force la structure de gouvernance par l’examen des rapports éma-
nant des organismes et des programmes gouvernementaux et por-
tant sur la performance financière et programmatique, et par le con-
trôle de la conformité aux règles et aux objectifs de l’organisation.
Les audits axés sur la surveillance favorisent la reddition de
comptes au public en donnant accès aux informations sur la perfor-
mance aux parties concernées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de
l’organisation vérifiée. Les représentants élus et les gestionnaires
ont la responsabilité de donner le ton approprié et de définir les
objectifs de l’organisation. De plus les gestionnaires ont le devoir
d’évaluer les risques et d’établir des contrôles efficaces pour at-
teindre les objectifs et éviter les risques. Dans leur rôle de surveil-
lance, les auditeurs du secteur public évaluent dans quelle mesure
ces initiatives ont réussi, et font rapport à ce sujet.
La surveillance englobe également la responsabilité qui incombe
à de nombreux auditeurs du secteur public de détecter et de préve-
nir la corruption publique, notamment la fraude, les irrégularités ou
les abus et tout autre mésusage du pouvoir et des ressources con-
fiées aux représentants des organes gouvernementaux. Les audi-
teurs surveillent l’efficacité de la structure de contrôle interne de la
direction afin de cerner et de juguler les conditions propices à la
corruption.
La détection : la détection consiste à identifier les irrégularités,
inaptitudes, illégalités, fraude ou abus qui se sont déjà produits, les
activités de détection peuvent prendre de nombreuses formes :

90
- Audits ou enquêtes fondés sur des circonstances suspectes
ou des peintes et qui comprennent l’application de procé-
dures et de tests visant spécifiquement à identifier les actes
de fraude, de gaspillage ou d’abus. De même, les signaux
d’alarme mis en lumière au cours d’un audit effectué pour
des motifs entièrement distincts peuvent donner lieu à la
mise en œuvre de procédés supplémentaires visant expres-
sément à identifier les actes de fraude, de gaspillage ou
d’abus ;
- Audits cycliques, comme la paie, les comtes fournisseurs ou
la sécurité des systèmes d’information, qui portent sur les
décaissements et/ou les contrôles internes connexes de
l’organisation ;
- examens des conflits d’intérêts potentiels au cours de l’éla-
boration et de la mise en œuvre des lois, règles et procé-
dures.

La dissuasion : la dissuasion consiste à identifier et à juguler les


conditions propices à la corruption. Les auditeurs cherchent à dis-
suader les auteurs éventuels d’actes de fraude, d’abus de bien et
autres abus de confiance du public :
- en évaluant les contrôles exercés à l’égard des fonctions
existantes ou proposées ;
- en évaluant les risques organisationnels ou spécifiques à
l’audit ;
- en examinant les contrats afin de relever tout conflit d’in-
térêts potentiel.

Les auditeurs facilitent la prise de décisions lorsqu’ils évaluent si


les programmes et les politiques fonctionnent ou non, communi-
quent les informations qu’ils ont acquises sur les meilleures pra-
tiques et les données de référence, et recherchent horizontalement
au sein des organismes publics et verticalement entres les divers ni-
veaux des organes gouvernementaux les possibilités d’emprunter,
d’adapter ou de modifier des pratiques de gestion. L’audit favorise

91
l’apprentissage dans l’ensemble de l’organisation en fournissant une
rétroaction continue qui permet de redresser les politiques. Les au-
diteurs effectuent leur travail de façon systématique et objective afin
d’acquérir une compréhension approfondie des activités et de tirer
des conclusions fondées sur des éléments probants. Par consé-
quent, l’audit peut fournir une description fidèle des problèmes, res-
sources, rôles et responsabilités qui, conjuguée à des recommanda-
tions utiles, peut encourager les parties prenantes à repenser les pro-
blèmes et les programmes. En réglant les problèmes mis en lumière
par l’audit, on peut non seulement améliorer la performance du pro-
gramme faisant l’objet d’un audit, mais également accroître la
Capacité du gouvernement et du public à traiter des problèmes
similaires. Les audits axés sur la communication d’information con-
tribuent grandement à répondre à une question plus vaste, soit la
question de savoir si la politique a permis d’obtenir les résultats es-
comptés.
La prévoyance : les auditeurs aident également leurs organisa-
tions à regarder de l’avant en repérant les tendances et en attirant
l’attention sur les enjeux à venir avant qu’ils n’atteignent l’état de
crise. L’audit peut mettre en relief les enjeux à venir par exemple,
les enjeux posés par les tendances démographiques, la conjoncture
économique ou les diverses menaces à la sécurité de l’Etat et iden-
tifier les risques et les occasions découlant des progrès rapides de la
science et de la technologie. Des complexités de la société moderne.
Et des changements touchant la nature de l’économie.
En jouant ces rôles, Les auditeurs protègent les valeurs fonda-
mentales de l’Etat. En fournissant des services de surveillance, d’in-
formation et de prévoyance, les auditeurs du secteur public aident
à s’assurer que les gestionnaires et les fonctionnaires mènent les af-
faires publiques de façon transparente, juste et honnête, en faisant
preuve d’équité et de probité, tout en effectuant leur propre travail
conformément aux normes d’intégrité les plus rigoureuses. Les au-
diteurs ne devraient pas uniquement évaluer le risque d’abus de
pouvoir ; ils devraient être conscients de leur propre pouvoir au sein
de l’organisation.

92
Chapitre 2.
Proposition d’une démarche d’audit
des marchés publics

Dans un contexte de la transparence et de moralisation de la


gestion publique, l’Etat a prévu des mécanismes dont la mission
consiste à maîtriser la dépense publique, et notamment dans un do-
maine très stratégique qui est celui des marchés publics. Parmi ces
mécanismes, on trouve l’audit.
C’est ainsi que le code des marchés publics prévoit que les mar-
chés publics et leurs avenants sont soumis, en dehors des contrôles
institués par les textes généraux en matière des dépenses publiques,
à des contrôles et audits internes définis par décisions du ministre
concerné. Ces contrôles et audits internes peuvent porter sur la pré-
paration, la passation et l’exécution des marchés publics.
Les contrôles et audits sont obligatoires pour les marchés dont
les montants excèdent 5.000.000,00 et doivent faire l’objet d’un rap-
port adressé au ministre concerné.
L’audit n’est pas donc un contrôle de conformité ou de régula-
rité qui s’attache uniquement, à vérifier si la réglementation, les
règles et procédures ont été correctement appliqués, mais il s’agit là
d’un contrôle de performances.
En matière des marchés publics, l’audit permet aux services con-
cernés de se faire une vision sur la pertinence des procédures de
passation en vue de déterminer si les fonds disponibles ont été uti-
lisés de façon efficace.
Dans ce cadre, l’auditeur doit examiner les procédures de passa-
tion, de signature, de mise en œuvre d’exécution des marchés.
A cet effet, un examen prévu des pièces justificatives se fera en
conformité avec la réglementation en vigueur, les dossiers d’appel
d’offres, marchés et dispositions de financement extérieur s’agissant
du contrôle interne, ce dernier se caractérise par son intervention

93
préventive en vue d’une meilleure amélioration et gestion des acti-
vités.
Il a pour mission essentielle de sauvegarder des fonds, d’appré-
cier la fiabilité, ainsi qu’un respect de la réglementation en vigueur
afin d’apprécier l’ensemble des ressources.
La différence entre le contrôle interne et l’audit interne réside
dans le fait que le premier constitue un système, alors que le deu-
xième représente une fonction c’est-à-dire une activité indépen-
dante du contrôle des opérations et par conséquent, il englobe les
activités du contrôle interne, donc, c’est un contrôle des contrôles
ou du système de contrôle.
pour qu’on puisse parler d’un succès ou non de la mission de
l’auditeur en matière des marchés publics, l’auditeur est appelé à
respecter un cheminement précis et pertinent en commençant par
le lancement d’entité, préparation et l’analyse, ensuite une phase
d’exécution par vérification, la réalisation opérationnelle sera pro-
cédée et enfin une phase d’achèvement dont la conclusion, la syn-
thèse, la communication des résultats et le rapport final constituent
les éléments constitutifs.
Nous traiterons dans ce chapitre les partenaires impliqués dans
une mission d’audit, les risques spécifiques et le processus d’audit
des marchés publics.

Section 1. Partenaires impliqués dans la mission d’audit des


marchés publics10
Une bonne connaissance de la nature, de la qualité et des spéci-
ficités des acteurs impliqués constitue un préalable.

A. Le maître d’ouvrage
C’est l’autorité qui au nom de l’un des organismes publics passe
le marché avec l’entrepreneur, le fournisseur ou le prestataire de
services.

10 HARRAKAT Mohammed, 2001. « L’audit dans le secteur public au Maroc », éd

Babel.

94
Le maître d’ouvrage délégué c’est l’administration publique ou
l’organisme public auquel sont confiées certaines missions du
maître d’ouvrage.

B. L’auditeur
Sont les personnes et instances susceptibles de procéder à des
audits des marchés publics. On distingue trois catégories :
Les auditeurs externes publics : leur pouvoir de contrôle
s’exerce sur les organismes publics. Leur intervention et leurs attri-
butions sont définies par leurs textes de création. Il s’agit notam-
ment de :
- la cour des comptes : qui peut intervenir dans le contrôle
des marchés publics dans la mesure ou la loi n°62 .99 rela-
tive au code des juridictions financières promulguée par le
dahir n° 1.02.124 du 13 juin 2002 prévoit que tout ordon-
nateur, sous ordonnateur ou responsable ainsi que tout
fonctionnaire ou agent placé sous leurs ordres ou agissant
pour leur compte sont passible de sanctions en cas d’in-
fractions à la réglementation des marchés publics. la cour
des comptes prononce les amendes à l’encontre des per-
sonnes ayant commis des infractions à la réglementation
relative aux marchés publics.
- l’inspection générale des finances (IGF) : en plus des mar-
chés engagés et payés par les entités soumises à ses inspec-
tions, l’IGF procède au contrôle des marchés engagés dans
le cadre de projet financés par les bailleurs de fonds, no-
tamment, la banque mondiale.

Les auditeurs internes : l’Auditeur interne est un salarié de l’en-


treprise ou de l’établissement public, son rôle est de s’assurer que
tous les principaux risques sont gérés efficacement. Pour ce faire,
l’auditeur interne évaluera la qualité des processus de gestion des
risques, les systèmes de contrôle interne et les processus de gouver-
nance de l’entreprise, à travers tous les départements de l’organisa-

95
tion. Le résultat est communiqué directement et de manière indé-
pendante au plus haut niveau de la direction. La connaissance de la
gestion du risque d’un auditeur interne lui permet d’agir comme
consultant et catalyseur pour l’amélioration des pratiques de gestion
d’une organisation. Maillon indispensable d’une gestion rigoureuse,
il analyse le fonctionnement des activités de l’entreprise à partir de
données écrites et d’entretiens avec les salariés. Il peut ainsi détecter
des anomalies dans le respect des procédures ou des faiblesses dans
les méthodes de travail. Enfin, il rédige un rapport dans lequel il
émet ses recommandations.
Les auditeurs experts comptables : sont des professionnels exer-
çant à titre libéral, et dont l’étendue de la mission d’audit d’un mar-
ché public devrait être détaillée au niveau du cahier de charges. Ce
genre d’audit est relativement récent au Maroc.
Il est demandé à l’expert-comptable de procéder à l’audit des
marchés dont le montant dépasse cinq millions et d’émettre un rap-
port spécial à ce titre. L’absence de norme de rapport d’audit des
marchés publics laisse la profession perplexe quant à la forme de
rapport à émettre.
L’auditeur expert-comptable est membre d’une profession orga-
nisée qui dispose de normes de comportement professionnel, de
normes de travail et de normes de rapport. De ce fait, il est tenu de
respecter les règles déontologiques et les directives émises par
l’ordre des experts comptables.
D’une manière générale l’auditeur doit remplir et respecter un
certain nombre de conditions :
- La compétence : monopole de l’expert-comptable : l’ap-
partenance à un corps professionnel, l’Ordre des Experts
Comptables, chargé de la mise en œuvre des normes de
travail et de rapport, du contrôle de qualité, du respect de
l’éthique, apporte une garantie d’exécution de la mission
avec professionnalisme et responsabilité.

96
- L’indépendance : l’auditeur ne doit pas s’immiscer dans la
gestion et doit respecter les règles d’incompatibilité qui ris-
queraient d’altérer son objectivité. L’auditeur ne peut être
chargé d’élaborer les comptes, lesquels relèvent de la res-
ponsabilité des organes de gestion. C’est en effet le Conseil
d’Administration qui arrête les comptes, lesquels sont te-
nus et élaborés par les services comptables et financiers
sous la supervision générale du Directeur Général. La res-
ponsabilité de l’auditeur est d’émettre une opinion sur la
base de l’audit de ces comptes. Il fait donc un constat.
- La qualité de travail et le contrôle de qualité : l’auditeur
doit exercer son travail avec conscience professionnelle en
respectant et en mettant en œuvre des diligences permet-
tant à ses travaux d’atteindre un certain niveau de qualité
suffisant. L’auditeur est tenu de mettre en œuvre les dili-
gences nécessaires et de procéder aux vérifications qu’il
juge opportunes pour motiver son avis. Cette obligation de
moyens s’apprécie au regard de la mise en application des
normes professionnelles, du degré d’implication de l’audi-
teur, et l’implication de collaborateur de qualité de son ca-
binet et le recours, lorsque les circonstances le nécessitent,
à d’autres experts dans le domaine concerné.
- Le secret professionnel : un auditeur engage sa responsa-
bilité sur des informations financières lorsqu’il rédige un
rapport sur lesdites informations ou autorise l’utilisation de
son nom lors de leur publication. Si l’auditeur ne s’est pas
engagé de cette manière, les tiers ne peuvent en aucun cas
le tenir pour responsable.

C. Les commanditaires de l’audit et les destinataires des résultats


Le commanditaire de l’audit des marchés publics, est l’entité re-
présentant la personne publique contractuelle. Cette dernière étant
la personne morale de droit public qui conclut le marché avec son
titulaire. Les instances commanditaires de l’audit des marchés pu-
blics pourraient être :

97
- Le ministre pour les marchés engagés par son départe-
ment ;
- La direction de l’établissement public ;
- Le conseil d’administration ou le comité de direction ;
- Le ministère de tutelle technique ;
- Le ministère de tutelle financière ;
- Le comité d’audit ;
- Les bailleurs de fonds.

Les destinataires potentiels des résultats de l’audit diffèrent se-


lon les commanditaires de la mission. Ils peuvent être :
- Conseil d’administration ;
- Ministre commanditaire de l’audit des marchés engagés par
son département ;
- Comité de direction ;
- Ministère de tutelle technique ou financière ;
- Cour des comptes ;
- Inspection générale des finances ;
- Bailleurs de fonds.

Section 2. Analyse des risques spécifiques aux marchés


publics11
L’approche par les risques d’audit est une des conséquences di-
rectes de la recherche d’efficacité par l’audit interne. Le produit de
l’audit dans l’approche par les risques est certainement le plus di-
versifié, car l’audit apporte une vue très opérationnelle à l’audité. Il

11 BENHOUMMANE Mostafa, « Marchés publics diagnostic de la réglementation

et procédure d’une démarche d’audit », Mémoire présenté pour l’obtention du di-


plôme national d’expertise comptable ISCAE, Novembre 2004.

98
est mieux placé pour faire face aux arguments qui visent à contre-
dire ses conclusions.
L’analyse des risques porte sur l’identification pour chacune des
phases d’un marché public de facteurs soit internes, soit externes à
l’acheteur public facilitant l’occurrence de risques.
Encore faut-il un personnel d’audit formé, crédible et expéri-
menté, et un budget temps important à consacrer à la préparation
de la mission et à l’analyse préalable.
Les normes de travail exigent l’orientation préalable des travaux
d’audit : à partir de la prise de connaissance générale de l’entité et
du marché à auditer, il est possible d’élaborer une stratégie d’audit
adéquate permettant d’identifier les domaines et les systèmes signi-
ficatifs pour couvrir les risques y afférents.
La phase de prise de connaissance générale permet à l’auditeur
de définir les domaines et systèmes significatifs et d’identifier les
risques.

Les risques peuvent être classés en trois grandes catégories :


- les risques liés au contrôle interne : c’est le risque que le
système de contrôle interne n’assure pas la prévention ou
la correction des anomalies. Il est clair qu’il existe un lien
direct entre la médiocrité de la qualité du système de con-
trôle interne et la fréquence des fraudes.
- les risques inhérents à l’achat public : c’est le risque
qu’une erreur significative se produise compte tenu des
particularités de la réglementation des achats publics, du
maître d’ouvrage, de ses activités, de son secteur, de son
environnement et de la nature de ses opérations.
- les risques de l’auditeur : c’est le risque que les procédures
mises en œuvre par l’auditeur ne permettent pas de détecter
les erreurs et anomalies significatives.

A. Les risques liés au contrôle interne


Les objectifs principaux du système de contrôle interne sont
d’assurer :

99
- La fiabilité et l’exhaustivité de l’information ;
- Le respect des politiques, plans, procédures, lois et règle-
ments ;
- La protection du patrimoine ;
- L’utilisation économique et efficace des ressources ;
- La réalisation des objectifs et des buts attribués à une acti-
vité ou à un programme.

Le contrôle interne de la fonction achat doit être adapté aux


risques spécifiques à chaque acheteur public. Toutefois, il existe des
traits communs applicables à la fonction achat dans le secteur pu-
blic. Les principaux risques sont :
- Non-respect des dispositions du décret des marchés pu-
blics
- Cumul des tâches
- Fractionnement des opérations
- Risques liés à la qualité du management
- Risques liés au fonctionnement des membres de la com-
mission d’étude des offres
- Risque liés aux modalités d’exécution des marchés
- Absence ou inefficacité de la fonction d’audit interne

Le non-respect des dispositions du décret des marchés publics :


le non-respect des dispositions du décret provenir des défaillances
du dispositif de contrôle interne. Les facteurs de risques ainsi que
leur impact correspondant peuvent être :
- L’absence ou l’insuffisance de personnes qualifiées dans la
réglementation des marchés publics est source d’erreurs et
d’omissions ainsi d’opportunités aux corrompus ;
- L’absence d’une expertise et la qualification insuffisante,
notamment pour certains marchés spécifiques, conduit au

100
non-respect des normes techniques et l’insuffisance des
systèmes de protection qui peuvent être source de coûts ;
- L’absence de spécification des objectifs, des rôles, les insuf-
fisances de définition des tâches et des niveaux de respon-
sabilité qui sont source de confusion et de conflits ;
- L’absence de procédures ou le manque de leur formalisa-
tion, la mauvaise spécification de normes internes (admi-
nistratives et techniques) sont sources de confusions et de
problèmes de qualité ;
- L’absence d’un système de supervision facilite les collu-
sions et les fraudes ;
- Le manque de coordination entre les services, manifesté le
plus souvent par des rapports de force entre le service des
achats et les services utilisateurs, et la mauvaise qualité des
relations internes de travail sont handicapants pour des
processus qui doivent être gérés en commun ;
- L’absence d’un système d’information, système d’informa-
tion partiel, l’incompatibilité des applications informa-
tiques rendent impossibles le suivi et le contrôle ;
- L’imprécision ou l’absence de délégation de pouvoir et /
ou de signature conduit à des risques sur les contrats.

Les risques liés au cumul des tâches : il est vrai que le principe
de séparation entre les fonctions d’ordonnateur et de comptable est
un point clé de contrôle dans les organismes publics. Néanmoins,
le comptable public n’intervient qu’au moment du paiement et pro-
cède à un contrôle sur pièces. Le cumul des tâches comportant le
plus de risques est au niveau des services de l’ordonnateur. Les prin-
cipes suivants doivent être vérifiés :
- Celui qui émet et ou instruit la demande d’achat (service
utilisateur) n’est pas celui qui décide la commande ;
- A chaque étape, les règles de délégation de signature doi-
vent être respectées ;

101
- Les comptabilités matières et de stocks sont bien tenues à
l’écart des autres services ;
- La réception physique existe et est assurée par ou en pré-
sence de contrôleurs indépendants du service achat ou du
service utilisateur.

Les risques liés au fractionnement des opérations : le décret des


marchés publics permet de procéder, par bon de commande, à l’ac-
quisition de fournitures livrables immédiatement et à la réalisation
de travaux ou services et, ce dans la limite de deux cent milles. Ceci
encourage la non agrégation des demandes d’achats et des besoins
afin d’échapper à la procédure de l’appel d’offres.
Les risques liés à la qualité du management : force est de cons-
tater que dans le domaine des approvisionnements et investisse-
ments, les organismes publics ne disposent souvent pas de l’en-
semble des procédures et du management de la qualité nécessaires
pour couvrir les risques relatifs à la fonction.
Le poids des pratiques anciennes pèse toujours sur le compor-
tement de certains responsables des achats publics.
Selon les organismes, les facteurs de faiblesses seront différents.
L’absence d’orientation et de politique définies en matière d’achat
conduit à des écarts entre les pratiques d’achat et l’exécution des
missions de l’établissement.
Les risques liés au fonctionnement et aux membres de la com-
mission d’étude des offres : le fonctionnement de la commission
d’étude des offres est important pour maintenir la qualité du con-
trôle interne à la fois car, c’est le dernier verrou avant la signature
du marché, et parce qu’elle est, avec le rôle du comptable public
(trésorier payeur) le seul élément du contrôle interne obligatoire.
Cette commission intervient à deux moments : l’ouverture des
plis et l’inscription des offres d’une part et le choix de l’attributaire
d’autre part. Dans son premier rôle, la procédure doit garantir une
inscription des offres réellement faites. Dans le second, la commis-
sion ne doit pas se borner à entériner des choix mais veiller à la

102
régularité des procédures et se poser des questions d’opportunité et
de politique d’achat.
L’efficacité de la commission est fortement sujette à caution, à
la fois en raison de sa composition et de ses conditions de travail.
Composés, à majorité d’administrateurs.
Les commissions ne comportent le plus souvent pas des
membres à forte compétence en matière de régularité des marchés
publics. Les praticiens des marchés publics enquêtés affirment,
pour 57% d’entre eux, que les membres de la commission d’examen
des offres ne maitrisent pas toujours les points ayant un rapport
avec leurs responsabilités (aspect juridique, technique et financier).
Par ailleurs, leurs réunions sont peu fréquentes et leurs ordres du
jour chargés (plusieurs ouvertures de plis le même jour), tandis que
les documents d’analyse des offres leur sont remis sur table.
Compte tenu de la complexité de certains marchés, on doute alors
que les membres de la commission soient en mesures de donner un
avis éclairé. Ci-après les risques les plus courants pour les membres
de la commission :
- atteindre à l’impartialité des membres de la commission,
collusion avec les fournisseurs (cadeaux, voyages, rémuné-
rations indirectes,…) ;
- manque de qualifications nécessaires à l’évaluation des
offres techniques ;
- inobservation par la commission d’une ligne de conduite
uniforme quant à la suite à donner aux dossiers administra-
tifs et techniques ;
- absence de décision de nomination des membres de la
commission.

Les modalités d’exécution des marchés : en termes de contrôle


interne, l’exécution des marchés ne doit pas être laissée à la seule
responsabilité des utilisateurs des prestations ou des biens, au risque
de voir réussir les collusions avec les fournisseurs. Deux points pri-
mordiaux sont porteurs de risques :

103
- les modalités de réception des produits mais aussi des pres-
tations et des ouvrages ;
- les éventuels avenants, sujet sur lequel le contrôle doit être
fort pour éviter toute remise en question des conditions du
marché initial.

L’audit interne : la mise en place d’un service d’audit interne


est un élément important du contrôle interne. En dehors de certains
établissements publics, et départements ministériels (travaux pu-
blics), les cellules d’audit interne tardent à être mises sur pied.

B. Les risques d’audit inhérents aux marchés publics


Les risques peuvent concerner notamment :
La prévision des achats publics : le décret des marchés publics
prévoit dans son article 81 l’obligation pour l’ordonnateur de faire
publier au début de chaque année budgétaire le programme prévi-
sionnel des achats qu’il envisage de lancer au titre de la même année.
Le risque de voir le programme préparé juste pour remplir une for-
malité administrative n’est pas exclu.
Le risque encouru se manifeste par :
- l’incohérence entre les missions stratégiques de l’acheteur
public et les achats programmés ;
- la préparation d’informations utilisées dans la planification
et la budgétisation de qualité insuffisante et avec retard.

Les facteurs de risques sont notamment :


- défaillance des procédures de planification intéressant la
fonction achats ;
- insuffisance de la coordination entre la stratégie et les poli-
tiques d’achats ;
- absence de procédures différentes pour gérer les achats
d’équipement et les approvisionnements en matière et
fournitures ;

104
- mauvaise coordination entre les utilisateurs et les ache-
teurs ;
- expression trop restrictive des besoins des utilisateurs.

La détection des besoins : l’article 4 du décret des marchés pu-


blics stipule que les prestations qui font l’objet des marchés doivent
répondre exclusivement à la nature et à l’étendue des besoins à sa-
tisfaire.
Le risque ici est d’identifier de manière incomplète, inexacte ou
tardive les besoins prévisible. Les sources de ces risques sont :
- caractère incomplet ou obsolète des outils de prévision, en
raison notamment de nomenclature budgétaire non remise
à jour, alors que le marché des produits et services se déve-
loppe ;
- inexactitude ou inadaptation des informations utilisées
dans l’identification des besoins. Ces défaillances peuvent
être liées à des problèmes de forme dans la conception des
documents d’expression des besoins (en volume et en qua-
lité), des lacunes dans les prévisions amont, en général dans
les prévisions d’activité et à des retards de collecte ou de
transmission des informations qui déclenchent la demande
d’achat.
La décision d’approvisionnement : la décision de procéder à
l’achat est prise au terme d’une procédure qui doit permettre de va-
lider le bienfondé de la demande, étant supposé que le besoin ex-
primé est réel.
Le risque est de répondre de manière non optimale à un besoin
réel ou de décider d’acheter pour répondre à un besoin qui n’est pas
réel. Ceci peut se réaliser si :
- la demande d’achat est émise par une personne non habili-
tée à le faire ou émise en dépassement du budget alloué ;
- décision d’achat prise alors que l’approvisionnement de-
mandé existe et en quantité suffisante ;

105
- décision d’achat prise par une personne non qualifiée à le
faire.

Les critères d’attribution : pour favoriser un candidat, l’ache-


teur public peut être tenté d’adapter les critères de choix en fonction
des capacités de concurrent voulu. Ceci a plus de chances de se ré-
aliser par :
- la définition ambigüe des notions de capacité financière et
technique. Le pouvoir d’appréciation est laissé au libre ar-
bitre de l’acheteur public ;
- l’abus dans l’utilisation du critère de pondération des offres
financières et techniques qui est facilité par l’ordre d’ouver-
ture des offres financière et techniques.

L’importance des marchés : pour certains marchés relativement


importants, la capacité financière du titulaire peut s’avérer insuffi-
sante pour réaliser le marché dans les conditions de délais et de qua-
lité requises. Le risque est fort de voir des arrangements se faire
avec le titulaire ou l’entrepreneur qui peuvent se manifester par :
- l’allongement des délais de réalisations par le biais des
ordres d’arrêt et de reprise des travaux ;
- l’abus dans la pratique des avenants au marché initial de fa-
çon à accroître la quantité des biens vendus ou du travail
effectué à un prix excessivement élevé ;
- le non-respect, avec la complicité du maître d’ouvrage, des
spécificités techniques (matériaux de moindre qualité que
celle imposée, travaux réalisés en delà des normes stipulées
dans le CPS, etc.) ;
- la renonciation de l’ordonnateur à l’obligation de constitu-
tion du cautionnement définitif par le titulaire du marché.

L’objet du marché : certains marchés portant sur des presta-


tions hautement qualifiées demandent des compétences techniques
pointues. Si le maître d’ouvrage n’en dispose pas, il risque de se voir

106
dicté les conditions financières et techniques qui arrangent l’entre-
prise candidate au marché. Ce risque se manifeste par :
- des cahiers de charges rédigées de manière sommaire et
manquante de clauses adaptées aux spécificités de la pres-
tation objet du marché ;
- une estimation administrative qui s’éloigne de la valeur ré-
elle de la prestation ;
- difficulté de suivi et de contrôle de l’exécution du marché
qui se manifeste, parfois, par l’approbation systématique et
sans réserve des prestations du titulaire.

Les risques spécifiques aux marchés de travaux : l’exécution


des marchés de travaux est une opération complexe qui nécessite
l’intervention, aux côtés du maître d’ouvrage et de l’entrepreneur,
de plusieurs acteurs : architectes, bureau d’études, métreur –vérifi-
cateur, etc.
La multiplication des rôles et l’enchevêtrement des relations
entre les différents opérateurs, rend difficile la délimitation de la
responsabilité et ne peut qu’ouvrir la voie aux pratiques malsaines.
Celles-ci sont encouragées par :
- la définition incomplète des caractéristiques de l’ouvrage et
de ses conditions d’exécution ;
- l’absence de services techniques rattachés au maître d’ou-
vrage et chargés du suivi et du contrôle de l’exécution du
marché ;
- l’absence de mesures de contrôle formelles des bureaux
d’études chargés d’assurer le suivi des chantiers des travaux
(compétence, indépendance, etc.).

C. Les risques liés au déroulement de l’audit


L’approche de l’audit par les risques peut se révéler inappro-
priée, si l’auditeur se livre à une analyse et une appréciation insuffi-
sante des risques. L’auditeur peut ne pas analyser suffisamment les

107
risques inhérents à un système, à une opération, omettre dans son
plan d’audit un aspect déterminant de la procédure auditée.
La protection contre le risque d’audit tient, dans le fond, à l’or-
ganisation, la supervision, le suivi du travail de l’auditeur. Dans la
forme, elle tient à l’existence de la documentation, permettant de
garantir l’auditeur contre sa propre faute et de démontrer que l’au-
diteur a effectué sa mission avec la même rigueur qu’il attend de
l’audité.
Deux catégories de risques liées à l’auditeur et qui sont intime-
ment liées.
- Les risques liés à la qualité des contrôles
L’absence d’une démarche de travail peut conduire l’auditeur à
des conclusions erronées.vu le budget temps et la multitude des do-
cuments liés à chaque étape du marché, l’auditeur risque de concen-
trer ses contrôles sur une étape du marché présentant moins de
risques, au détriment de zones recelant des anomalies significatives.
- Les risques liés à la qualification des membres de l’équipe d’au-
dit
Le facteur de risques est l’absence de normes d’audit spécifiques
aux marchés publics, et qui édicteraient un certain nombre de règles
de compétence appropriées, une formation et une maîtrise de la ré-
glementation.

Section 3. La démarche d’audit des marchés publics12

La pratique d’audit des marchés publics revêt une importance


capitale pour l’amélioration et la ratification des dépenses publiques
ainsi que la qualité des prestations exécutées en faveur de l’adminis-
tration et des citoyens. La mission d’audit interne des marchés pu-
blics est ainsi décomposée en trois étapes : la préparation, la passa-
tion et l’exécution des marchés.

12 HARRAKAT Mohammed, 2001. « L’audit dans le secteur public au Maroc », éd

Babel.

108
A. La préparation des marchés
Dans la phase de préparation des marchés, l’audit doit porter sur
la prise de connaissance de l’entité à auditée l’objectif étant de com-
prendre le fonctionnement interne pour pouvoir exprimer une opi-
nion sur la fiabilité, la fidélité et l’intégrité des systèmes et des pro-
cédures d’approvisionnement. A partir de ces éléments, l’auditeur
pourra déterminer la nature, la durée et l’étendue des tests à effec-
tuer.
La connaissance de l’entité à vérifier et du marché objet de l’au-
dit : une analyse préalable de l’entité, une connaissance approfon-
die de l’environnement doivent aisément permettre à l’auditeur
d’exercer un choix sur les opérations auxquelles il faut accorder une
priorité.
Cette prise de connaissance (collecte d’informations et de don-
nées) du domaine à auditer débute par l’élaboration d’un pro-
gramme d’intervention concernant :
- les domaines à auditer ;
- les sites (entités) à visiter ;
- les interviews à réaliser et les personnes à rencontrer ;
- les informations à recueillir ;
- les points critiques à bien comprendre ;
- les dates de début et de fin la phase d’étude.

La documentation nécessaire : l’auditeur pour mener à bien sa


mission d’audit des marchés publics doit se mettre à disposition :
- les dossiers marchés ;
- le programme prévisionnel ;
- les avis de publication ;
- les cahiers des clauses administratives générales (CCAG) ;
- les cahiers des prescriptions communes (CPC) ;
- les cahiers des prescriptions spéciales (CPS) ;
- les procès-verbaux d’ouverture des plis ;

109
- les dossiers relatifs aux avenants ;
- la décision de nomination des membres de commission
d’ouverture des plis et commission technique ;
- l’estimation des coûts des prestations à réaliser ;
- les lettres de convocation des membres des commissions ;
- les rapports de présentation ;
- les rapports d’achèvement ;
- les différents correspondances et annonces des résul-
tats… ;
- les dossiers d’engagement des dépenses ;
- les dossiers d’approbation des marchés ;
- les ordres de service de notification d’approbation des mar-
chés ;
- les ordres de service de commencement de travaux ;
- les dossiers de démarrage des travaux ;
- les dossiers de résiliation ;
- les carnets d’attachement des décomptes ;
- les dossiers d’approbation des décomptes ;
- les dossiers de nantissement.

Les sources d’information disponibles en externe et en interne


sont en particulier :
- les textes légaux et réglementaires ;
- les publications relatives au secteur d’activité (presse pro-
fessionnelle, journaux économiques et financiers, sites in-
ternet, etc.).

Les personnes à rencontrer dans le cadre d’audit des marchés


publics :

110
- les membres composant la commission d’ouverture des
plis ;
- le chef de service de la comptabilité ;
- le chef de la division technique ;
- le chef de la division financière ;
- le responsable de la gestion des marchés ;
- l’ordonnateur.

L’organisation de la mission : l’organisation de la mission d’au-


dit porte principalement sur deux axes principaux :

- Une organisation humaine : la nature technique de certains


marchés nécessite des compétences pointues pour assurer le
contrôle de certains aspects de l’exécution. De ce fait l’auditeur
pourra faire appel à des spécialistes dans le domaine.
- Une organisation dans le temps : pour faciliter les prises de
décision sur les aspects importants de la mission, une note
d’orientation doit être émise et ce pour synthétiser la phase de
préparation. Elle reprend tous les éléments qui concernent la
mission en question, ses objectifs, et son organisation. Cette
note d’orientation se fera suivre par une lettre de mission à
circulariser et qui constitue un document contractuel entre
l’auditeur et le prescripteur de l’audit. Les aspects à couvrir par
une lettre de mission sont les suivants :
- la nature et l’étendue des interventions à mener conformé-
ment aux normes ;
- la façon dont les conclusions de ces interventions seront
portées à la connaissance des organes dirigeants ;
- les dispositions relatives aux signataires et aux intervenants
seront portées à la connaissance des organes dirigeants
- la nécessité de l’accès sans restriction à tout document
comptable, pièce justificative ou autre information deman-
dée dans le cadre des interventions.

111
L’examen du dossier d’appel d’offres : tous appel d’offres fait
l’objet d’un dossier préparé par le maître d’ouvrage et qui doit com-
prendre les pièces prévues à l’article 19 de décret 2013.
Dans ce cadre, l’audite porte sur l’examen des pièces de l’appel
d’offres, à savoir :
- l’existence des pièces constituant le dossier d’appel d’offres ;
- la concordance du contenu de l’avis d’AO avec celui du RC et
du CPS ;
- la vérification des critères d’éviction des offres techniques et
financiers dans le RC ;
- la numérotation des articles et des feuilles du CPS. Ainsi, l’au-
dit porte sur l’examen du rapport de présentation qui doit être
établi par le MO conformément au modèle type par la circu-
laire du premier ministre.

A ce niveau, il convient d’auditer, si toutes les rubriques prévues


par le modèle, sont renseignées à savoir :
- la nature et l’étendue des besoins à satisfaire ;
- les critères utilisés pour l’évaluation des offres ;
- les motifs ayant déterminé le choix du mode de passation.

L’examen du Cahier des Prescriptions Spéciales (CPS) : les ca-


hiers des prescriptions spéciales fixent les clauses propres à chaque
marché et comportent la référence aux textes applicables et l’indi-
cation des articles des cahiers des prescriptions communes et le cas
échéant, de ceux des cahiers des clauses administratives générales
auxquels il est éventuellement dérogé en vertu des dispositions des-
dits cahiers. Ces cahiers sont approuvés par l’autorité compétente.
Pour l’examen de CPS il faut veiller au respect des mentions à savoir
:
- le mode de passation ;
- la référence expresse aux alinéas, paragraphes et articles du
présent décret en vertu desquels le marché est passé ;

112
- l’indication des parties contractantes, les noms et qualités
des signataires agissant au nom du maître d’ouvrage et du
contractant ;
- l’objet ;
- le prix ;
- le délai d’exécution ou la date d’achèvement du marché.

L’examen du règlement de consultation (RC) : les appels


d’offres et appels publics des candidatures font l’objet d’un Règle-
ment de Consultation. Ce dernier doit, par conséquent, être établi
pour toute procédure d’appel à la concurrence, qu’il s’agisse d’une
procédure négociée avec mise en concurrence ou d’une procédure
d’appel à la concurrence. Il doit comprendre :
- la liste des pièces à fournir par les concurrents ;
- les critères d’admissibilité des concurrents. Ces critères
prennent en compte notamment les garanties et capacités
juridiques, techniques et financières ainsi que les références
professionnelles des concurrents, le cas échéant ;
- les critères de choix et de classement des offres pour attri-
buer le marché au concurrent qui a présenté l’offre écono-
miquement la plus avantageuse. Ces critères sont variables
selon l’objet du marché.

B. La passation des marchés publics


Au niveau de la phase de passation, l’audit porte sur l’évaluation
et l’appréciation du mode de passation du marché public, les clauses
préparatoires ainsi que le déroulement de la procédure d’ouverture
des plis des concurrents et d’évaluation des offres.
A cet égard, l’audit porte sur la décision de nomination des
membres de la commission d’ouverture des plis (la composition de
la commission, la présence effective des membres…) séance d’exa-
men des échantillons selon l’article 33 de décret.

113
De plus, veiller à ce que la séance publique d’ouverture des plis
a été effectuée à la date, heure et lieu fixés par l’avis de l’appel
d’offres ou par la lettre circulaire.
L’audit porte également sur l’examen des dossiers administratifs
et techniques (validité des pièces exigées et leur conformité aux mo-
dèles types), évaluation de l’offre financière, l’éviction des concur-
rents, la liste des concurrents admissibles, attribution des marchés
(délai, affichage…) et approbation du marché par l’autorité compé-
tente (qualité du signataire, délai d’approbation).

C. L’exécution des marchés


S’agissant du volet d’exécution du marché, les auditeurs doivent
s’assurer de la bonne exécution des prestations objet de marché
aussi bien sur le plan qualitatif que quantitatif. Ainsi ils doivent s’as-
surer du respect des clauses contractuelles, des délais d’exécution,
de la réception des prestations, règlement et paiement... Pour y pro-
céder l’auditeur doit vérifier les points suivants :
- rapprocher les clauses du marché signé avec celles du cahier
des charges ;
- s’assurer que les garanties ou cautions ont été déposées en
vue de garantir l’exécution du marché ;
- notification de l’ordre de service pour commencement des
travaux : l’entrepreneur doit commencer les travaux dans
les délais fixés par l’ordre de service du maître d’ouvrage.
Dans ce cadre, l’auditeur s’assure que l’ordre de service éta-
bli par écrit, porte bien les informations obligatoires sui-
vantes : numéro et date d’établissement ; qualité du signa-
taire, la date du commencement des travaux, la signature et
la date de réception par le contractant ;
- examen du retard dans l’exécution des travaux ou presta-
tions : le CPS fixe pour chaque marché le délai d’exécution
ou date d’achèvement des travaux. Vérification en cas de
retard accusé, que le sous ordonnateur a liquidé les pénali-
tés de retard, et qu’il a émis au nom du contractant un ordre

114
de recette (OR) pour le montant des pénalités en courues,
appuyé d’un certificat administratif ;
- vérifier si les livraisons correspondent, en quantité et en
qualité, aux clauses du marché et si les délais prévus au mar-
ché ont été respectés (observation physique, inspection des
sites, examen des attachements, procès-verbaux de récep-
tion (PVR), bons de livraison (BL), etc.) ;
- pour les marchés de travaux ou autre prestation complexe,
s’assurer que la supervision et le suivi sont correctement
prescrits et effectués ;
- analyse de la régularité des avenants et des engagements
complémentaires. Ces derniers ne sont valables et définitifs
qu’après leur approbation par l’autorité compétente.

Le règlement et le paiement des marchés : l’objectif d’audit est


de s’assurer que les paiements sont justifiés et faits conformément
au contrat. Les principaux points à vérifier sont :
- l’exactitude des calculs arithmétiques (attachements, dé-
comptes, factures, etc.) ;
- l’application des pénalités de retard prévues dans le cahier
des charges en cas de non-respect des délais prescrits par
les clauses contractuelles ;
- l’application des retenues de garantie, prévues au marché, à
chaque paiement ;
- le respect des dispositions fiscales en matière de retenue à
la source ;
- la concordance des postes et des prix facturés avec les
postes et les prix du bordereau détail estimatif ;
- l’écoulement de la durée de garantie et la réception défini-
tive avant paiement du dernier décompte ;
- le règlement de toutes les questions en suspens (réserves
sur les réceptions) avant le réceptionnent définitif ;

115
- vérifier l’intervention du Contrôle des engagements de dé-
penses : avant que les bordereaux d’émission des montants
de paiement soient transmis à la trésorerie, ils doivent être
contrôlés par le contrôle des engagements de dépenses
dans le délai de 15 jours ouvrable. En effet cet organe
exerce un contrôle administratif et préventif des dépenses
de l’état. C’est un contrôle préventif qui concerne essentiel-
lement la régularité budgétaire et la conformité du marché
engagé à la réglementation en vigueur ;
- paiement par le comptable : après le contrôle du CED les
bordereaux seront transmis à la trésorerie qui l’enregistre
au bureau d’ordre dans un registre qui contient la date d’ar-
rivée, le cadre de l’administration, numéro des ordon-
nances de paiement et numéro des bordereaux qui doivent
être successives.

L’examen des décomptes : le contrôle qui demande le plus de


temps est celui du calcul des décomptes de paiement.
Il est dressé mensuellement, ou à chaque fois qu’il est nécessaire,
et à partir des attachements ou des situations admises par le MO,
un décompte provisoire des travaux exécutés et des approvisionne-
ments réalisés valant procès-verbal du service fait et servant de base
aux versements d’acomptes à l’entrepreneur.
Les décomptes provisoires sont établis dans un délai n’excédant
pas un mois après la date d’acceptation des attachements par l’en-
trepreneur ou des situations par le maître d’ouvrage.
Une copie de ce décompte est transmise à l’entrepreneur dans
un délai n’excédant pas 15 jours à partir de la date de son établisse-
ment, lorsque le marché est nanti cette copie doit être accompagnée
d’une attestation des droits constatés signée par le MO conformé-
ment à la réglementation en vigueur.
Au niveau des décomptes il faut vérifier les mentions obliga-
toires à savoir :
- l’exercice budgétaire ;
- l’imputation budgétaire ;
- les références du marché ou de l’avenant ;

116
- la date du décompte ;
- le numéro de décompte ;
- la certification de l’architecte en cas de construction.

Le montant définitif résultant de l’exécution du marché est ar-


rêté par un décompte général et définitif. Celui-ci récapitule en dé-
tail l’ensemble des éléments pris en compte pour le règlement défi-
nitif du marché.
L’entrepreneur est invité, par un OS à venir dans les bureaux du
MO prendre connaissance des décomptes définitifs et à signer
ceux-ci pour acceptation. Il peut demander communication des mé-
trés et des pièces justificatives et en faire prendre copie ainsi que
des décomptes. Si l’entrepreneur refuse d’accepter le décompte qui
lui est présenté, ou signe celui-ci en faisant des réserves, il doit par
écrit exposer en détail les motifs de ses réserves et préciser le mon-
tant objet de ses réclamations au MO, et ce dans un délai de 40 jours
à compter de la date de notification de l’OS précité.
Les acomptes : le paiement des acomptes s’effectue au même
rythme que celui fixé pour l’établissement des décomptes provi-
soires sauf retenue d’un dixième (1/10) pour garantie. Toutefois, le
paiement des acomptes pourra être effectué sans retenue de garan-
tie si le CPS le prévoit expressément. Il est payé un acompte pour
chaque élément de mission terminé et approuvé par l’administra-
tion, après remise des dossiers et des calques correspondants.
L’analyse des risques développée dans ce chapitre m’a permis de
proposer une démarche d’audit des marchés publics destinée à aider
l’auditeur dans l’accomplissement de sa mission dans ses différentes
étapes. Cet ouvrage ne prétend pas être exhaustif ni couvrir tous les
risques qui peuvent exister.
Le questionnaire d’audit proposé facilitera l’exécution des tra-
vaux de contrôle et constitue une ligne directrice susceptible
d’adaptation en fonction des spécificités de l’organisation de la
fonction achat du maître d’ouvrage et de la complexité du contenu
du marché à auditer (travaux, services, etc.).
Les instances professionnelles devraient mener une réflexion
pour définir un cadre approprié pour l’intervention de l’auditeur et

117
mettre en place des normes d’audit adaptées aux marchés publics.
Des collaborations avec les autres organes de contrôle (cour des
comptes, IGF, etc.) devraient être prévues et organisées.

118
Chapitre 3.
Etude de cas : la pharmacie
centrale du CHH II

Nous avons eu l’opportunité de procéder à un audit des marchés


publics au service d’Audit et contrôle de gestion du centre hospita-
lier universitaire hassan II d’une durée de trois mois, il s’agit des
marchés des médicaments et dispositifs médicaux (MDM) pour le
service de la pharmacie centrale.
Le CHH II est un établissement public de santé doté d’une per-
sonnalité morale et d’une autonomie financière, sous la double tu-
telle technique et financière du Ministère de la Santé et du Ministère
de l’Economie et des Finances, et ayant l’autonomie de gestion. Il
dispose d’un budget d’investissement et de fonctionnement ainsi
que d’un règlement propre fixant les conditions et les formes de
passation des marchés lui permettant l’acquisition d’infrastructures,
d’ouvrages, de matériels, d’outils de travail et de MDM…
Ainsi, l’essentiel des acquisitions de cet établissement public se
fait par des Appels d’Offres (AO), lesquels se chiffrent en des cen-
taines de millions (la part des achats des MDM représente 30 à 40%
des achats totales du centre). C’est donc dire l’importance et la né-
cessité d’un suivi rigoureux de ses AO et principalement ceux des
MDM (qui relèvent du service de la Pharmacie Centrale vu son
énorme budget 147.000.000,00, et vu le montant des médicaments
périmés qui est de 2.930.862,99 qui représente 1,61% du budget
total des MDM selon le rapport d’activité de 2012, pour assurer un
approvisionnement dans les meilleures conditions de coût, de qua-
lité et de délai.

119
Le CHH II dispose d’un service des marchés qui aide dans la
gestion des marchés élaboration des cahiers des charges, prépara-
tion des décomptes et suivi de l’exécution des marchés, etc.
La part des marchés passés par appels d’offres ouverts repré-
sente 90% alors que 10% par Bons de Commande.
De ce fait, il serait donc intéressant de donner dans un premier
point un aperçu sur le CHH II, ensuite étudier la procédure d’appel
d’offres ouvert pratiquée au sein de cet établissement pour enfin
traiter la manière avec laquelle est menée dans la pratique l’audit
interne des marchés publics.

Section 1 : Présentation du centre hospitalier hassan II


A. La création du CHH II
Les travaux de construction ont démarré en fin Novembre
2001 et ce n’est qu’en Janvier 2009 que le nouveau complexe a été
inauguré par le Roi Mohammed VI.
Cet édifice sanitaire est venu pour desservir plus de 4 million d’ha-
bitants (de la région de Fès-Meknès, Daraa-Tafilalt avec un objectif
d’améliorer le taux de couverture médicale de cette population et
de décongestionner les structures sanitaires existantes dans ces ré-
gions.
En sus des anciennes formations hospitalières, en l’occurrence l’hô-
pital omar drissi et l’hôpital psychiatrique ibn al hassan, le CHH II
se compose de l’hôpital des spécialités, l’hôpital mère-enfant, l’hô-
pital d’oncologie et de médecine nucléaire, du laboratoire central
d’analyses médicales et d’un centre de consultations externes.
Le matériel haut de gamme dont est doté le CHH II permet d’une
part d’offrir aux patients les meilleurs soins et d’autre part de garan-
tir aux étudiants et aux stagiaires un cadre d’apprentissage adéquat.

120
Fiche signalétique et technique

Fiche signalétique

Date de créa-
30 Août 2001
tion :

Date de mise en
05 Août 2002
service :

Etablissement public doté de personnalité


Statut :
morale et d’autonomie financière

Lieu d’implanta-
La ville de Fès
tion :

Dispenser des soins médicaux ;


Conduire des travaux de recherche médicale
dans le strict respect de l’intégrité physique
et morale et de la dignité des malades ;
Les missions :
Participer à l’enseignement clinique universi-
taire et post-universitaire médical et pharma-
ceutique ainsi qu’à la formation du personnel
paramédical.

Il est constitué d’une direction et des forma-


Organisation :
tions hospitalières

- Hôpital des Spécialités ;


- Hôpital Mère et Enfant ;
Composition : - Hôpital d’Oncologie et de Médecine
Nucléaire ;
- Hôpital OMAR DRISSI ;
- Hôpital IBN AL HASSAN.

121
Centre Hospitalier Hassan II, Route de Sidi
Adresse :
Harazem, B.P : 1835, Atlas, Fès.

Tél.: 05 35 619 052


Téléphones :
Fax: 05 35 619 053

E-mail : contact@chufes.ma

Fiche technique
Superficie
- 1ère tranche : 8 Ha.
- 2ème tranche : 4.5 Ha.

Budget : 500 Millions (1ère tranche).


Sources de financement :
- Fond Saoudien pour le développement : 80%. (prêt à 2%
d’intérêts sur 30 ans).
- Budget général de l’état : 20%.

Architecte :
- Le chef de groupement : Charafeddine Berrada : Casa-
blanca.
- Anas Bensouda : Rabat.
- Hassan Assenhaji El Ghazi : Fès.

Bureau d’étude : Groupement :


- Techne Expert Engineering : Casablanca.
- Beterem Engineering : Marseille.

122
Capacité litière : 900 lits.
Disciplines : Toutes les disciplines sauf psychiatrie, brûlés et réé-
ducation.
Durée des travaux de construction : 1ère tranche : 36 mois.
Date prévue du début de fonctionnement : 1er trimestre 2006.
Première tranche :
- Bâtiment Hôpital Spécialisé.
- Bâtiment Hôpital Mère-Enfant.
- Laboratoire et Consultations Externes.
- Zone Technique.

Deuxième tranche :
- Oncologie.
- Médecine nucléaire.
- Internat du CHH II.
- Administration “la Direction Générale”.

B. Les principaux organes de gestion


Bien qu’il y ait un directeur, l’organe de décision reste le Conseil
d’Administration. Ce conseil, dont la moitié des membres est com-
posée de représentants de l’administration et l’autre moitié du pré-
sident (le 1er ministre), des représentants des cadres médicaux et des
représentants des autorités locales, a pour missions, entre autres,
d’établir le programme d’action du CHH II, d’examiner et d’arrêter
le budget du Centre et les modalités de financement, de décider de
l’organisation du Centre et de donner son avis sur toute mesure
tendant à modifier ou à compléter la composition du CHH II, d’ap-
prouver le règlement intérieur du Centre et de décider de la conclu-
sion des conventions avec les organismes publics et privés natio-
naux ou internationaux. Toutefois, le conseil d’administration,
avant de prendre une décision quelconque, étudie les propositions
et recommandations du conseil de gestion. Ce dernier se réunit au
moins une fois tous les deux mois et aussi souvent que les besoins

123
l’exigent, sur convocation de son président (Ministre de la santé).
Une fois la décision prise, elle est communiquée au directeur du
CHH II qui est tenu de l’exécuter.

C. L’organisation de la direction de CHH II


La direction comprend les organes de direction et de gestion
suivants :
- Le Secrétaire général
Le secrétaire général assure sous l’autorité du directeur du CHH
II, l’animation et la coordination sur les plans administratif, finan-
cier et comptable de l’ensemble des entités composant le centre
hospitalier. Il veille à l’application des décisions du directeur.
- La division des affaires médicales et des soins infirmiers
Elle a pour mission outre la coordination, l’animation, l’enca-
drement et l’évaluation des activités des services qui la composent,
de :
- superviser la définition des programmes de soins, de coor-
donner l’élaboration des mesures d’organisation des activi-
tés médicales et des soins infirmiers et de veiller à leur mise
en place ;
- contribuer à la formation continue et de préparer avec les
chefs des formations hospitalières les plans de formation
correspondants pour le perfectionnement des cadres médi-
caux et infirmiers ;
- contribuer en collaboration avec les responsables des for-
mations hospitalières à résoudre d’éventuels problèmes re-
liés à la dispensation des services médicaux et médico-tech-
niques : définition des plans d’urgence, gestion des durées
de séjour, d’attente et de transfert des malades.

- La division des ressources humaines, de formation et de coo-


pération
Elle a pour mission de :

124
- élaborer une stratégie globale de la gestion des ressources
humaines en tenant compte des spécificités du CHH II;
- participer au recrutement et à l’élaboration des budgets
concernant les dépenses directes et indirectes du personnel
relevant du statut particulier du Centre Hospitalier, en
terme : d’embauches, de promotions et de licenciements.
- La division des affaires financières de logistique et de mainte-
nance “DAFLM”
Elle comprend le service financier et comptable, le service des
marchés et le service de logistique et de maintenance, elle a pour
mission de :
- préparer les prévisions budgétaires du CHH II en relation
avec les formations hospitalières ;
- veiller à la continuité des financements nécessaires à l’acti-
vité du centre, en optimiser le coût à travers la rationalisa-
tion des choix budgétaires et en rendant l’établissement
aussi rentable que possible ;
- superviser et coordonner l’ensemble des opérations d’en-
tretien courant, de réparation préventive et de maintenance
prédictive des équipements, installations et bâtiments.

- Le service d’audit et contrôle de gestion rattaché au directeur


général
Il est chargé de :
- élaborer les manuels de procédure de gestion de chaque
centre de responsabilité au sein du CHH II;
- examiner et évaluer de façon régulière la pertinence et l’ef-
ficacité des performances à travers la bonne exécution des-
dits manuels ;
- proposer des mesures pour l’amélioration du système du
contrôle de gestion interne à tous les niveaux ;
- rendre compte des dysfonctionnements constatés et pro-
poser les mesures correctives à prendre.

125
- Le service d’informatique et des statistiques est rattaché au se-
crétariat général
Ce service est chargé de :
- assurer le suivi, la coordination et l’exécution des projets
d’informatisation au niveau du centre tout en garantissant
la cohérence et l’intégrité du système d’information ;
- contrôler la qualité des applications développées par le ser-
vice et exécuter les procédures de réception en liaison avec
les services utilisateurs de la production informatique ;
- élaborer et mettre à jour les sites intranet et internet du
centre hospitalier.
- Le bureau d’ordre, de la documentation et des archives est rat-
taché au secrétariat général du Centre
Ce service a pour mission de :
- rassembler, conserver et distribuer toute documentation
technique ou administrative nécessaire à l’information des
cadres du CHH II qu’elle soit écrite ou électronique ;
- assurer la rédaction et la conservation des procès verbaux
des réunions

D. L’organisation administrative de CHH II


Comprend :
- un conseil d’administration,
- un conseil de gestion,
- des commissions médicales consultatives.

- Le conseil d’administration :
Le CHH II est présidé par un CA présidé par le premier ministre
ou l’autorité gouvernementale délégué par lui à cet effet. Il com-
prend :

126
- le ministre de la santé ou son représentant ;
- l’autorité gouvernementale chargée de l’enseignement su-
périeur ou son représentant ;
- le ministre de l’intérieur ou son représentant ;
- le ministre des affaires sociales ou son représentant ;
- le ministre des affaires étrangères ou son représentant ;
- le ministre de la jeunesse et des sports ou son représentant ;
- le Wali de Fès-Meknès ;
- le doyen de la faculté de médecine et de pharmacie de Fès ;
- l’autorité gouvernementale chargée des affaires écono-
miques ou son représentant, etc.

- Le conseil de gestion :
Le conseil de gestion comprend les sept membres suivants :
- le ministre de la santé ou son représentant ;
- le Ministre des finances ou son représentant ;
- l’autorité gouvernementale chargée des affaires écono-
miques ou son représentant;
- le wali de la région de Fès-Meknès ou son représentant ;
- le directeur du CHH II qui assiste avec voix consultative
aux réunions du CG auquel il peut adjoindre toute per-
sonne dont la présence lui parait utile et notamment les
chefs des formations composant le centre ainsi que le con-
trôleur financier du centre, …
- les commissions médicales consultatives :
Il est institué auprès du chef de chaque fonction hospitalière une
commission médicale consultative composée des chefs des services
hospitaliers, des chefs des services médico-techniques et du chef de
la formation.

127
E. Présentation du service des marchés
Le service des marchés est une subdivision de la division des affaires
financières de logistique et de maintenance (DAFLM). Il est chargé
de :
- participer à la définition de la politique de l’approvisionnement
du centre hospitalier et d’assurer sa mise en œuvre, ce qui in-
clut :
- la définition des éléments techniques des commandes (éla-
borées en collaboration avec les services demandeurs) ;
- traitement des offres financières des concurrents ;
- le choix des principaux fournisseurs (respect des règles de
la concurrence) ;
- la négociation des principaux concurrents.
- mettre à la disposition des formations hospitalières dans les
meilleures conditions du coût, de qualité et de délai, les pro-
duits pharmaceutiques, matériel médico-technique et d’inten-
dance…

Le service des marchés est constitué du :

- Unité du secrétariat
Attributions :
- se charger des appels téléphoniques (contacter les sociétés
pour compléter les dossiers par les pièces manquantes…) ;
- préparer la situation des engagements.

128
- préparer les avis d’AO et les demandes d’insertion ;
- lancer un avis rectificatif aux journaux et une demande d’in-
sertion ;
- vérifier les journaux (vérifier la date d’ouverture des plis,
vérifier si le montant de la caution ou le numéro d’appel
d’offres sont erronés…), (tâche collective) ;
- préparer les convocations et faire leur suivi.
- Unité de préparation et lancement des marchés
Attributions :
- réception des besoins des formations hospitalières et des
services,
- procéder à un récapitulatif par article et par lot,
- préparation du lancement d’AO,
- préparation du DAO,
- préparation des dossiers nécessaires à la séance d’ouverture
des plis,
- élaboration des PV d’AO.

- Unité d’engagements des marchés


Attributions :
- réceptionner le PV signé par la CAO ;
- lancer et afficher les résultats ;
- établir et envoyer la lettre d’attribution à l’attributaire jointe
de la dernière page du marché ;
- établir un état d’engagement du marché concerné et un rap-
port de présentation (n° du marché, notification d’attribu-
tion du marché, le montant d’estimation…) ;
- classer les dossiers des marchés ;
- traitement des cautions ;

129
- préparer les pièces du dossier du marché : attestation de
CNSS, attestation fiscale, déclaration sur l’honneur, acte
d’engagement, les assurances…
- envoyer le dossier du marché à l’unité de contrôle.
- Unité d’engagement par BC
Attributions :
- engager le BC et suivre les pièces ;
- engager les frais de remboursement ;
- suivre les frais de déplacement (vérifier les dates) ;
- suivre les ordres de mission ;
- suivre le registre des BC ;
- préparer la situation mensuelle des BC ;
- classer et mettre à jour les dossiers de BC, les frais de dé-
placement ;
- tenir un registre dans lequel est mentionné le n° d’ordre, la
date, l’heure et le nom des fournisseurs ayant retirés le dos-
sier susmentionné ;
- recevoir, entre temps, les échantillons et les plis des sou-
missionnaires.
- Unité de contrôle
Attribution :
- réceptionner tout acte engagé (marchés finalisés, BC…) ;
- préparer en double exemplaire et transmettre au chef de
service le dossier du marché pour vérification finale ;
- transmettre le dossier au contrôleur d’Etat pour visa si le
marché est supérieur ou égal à 500.000,00 ;
- vérifier et préparer le marché pour le paiement ;
- préparer les situations des marchés visés et ceux non visés ;
- établir les états et les situations demandés par le contrôleur
financier ;

130
- établir les situations des AO finalisés et des AO infruc-
tueux ;
- suivre le journal budgétaire.

F. Service de la pharmacie centrale


Il est chargé de :
- fournir aux différents services du CHH II un approvision-
nement adéquat en médicaments et dispositifs médicaux en
qualité et en quantité nécessaires pour la bonne marche des
services concernés,
- rationalisation de l’utilisation des produits pharmaceu-
tiques,
- réception et stockage des produits commandés (médica-
ments, dispositifs médicaux, produits de radiologie, pro-
duits de laboratoire, lait maternel, produits de désinfection
et de stérilisation),
- assurer un rôle de soutien, de conseil et d’assistance tech-
nique aux praticiens,
- veiller à l’assurance de la qualité des MDM ;
- suivre les reliquats avec les fournisseurs (reste à livrer)
RAL ;
- traiter les factures avec le service financier et comptable.

a. Les produits concernés par la commande sont :


- médicaments et dérivés du sang ;
- fongibles médicaux-chirurgicaux ;
- produits et accessoires de médecine et de pharmacie ;
- lait médical et produits de nutrition entérale et parentérale ;
- fongibles du laboratoire ;

131
- réactifs du laboratoire ;
- fongibles de radiologie ;
- médicaments des essais cliniques.

b. La cartographie des processus de la pharmacie centrale

132
G. Organigramme

Section 2. Présentation générale de la procédure de


passation des marchés des MDM
La procédure de passation des marchés des Médicaments et des
Dispositifs Médicaux par Appel d’Offres Ouvert se présente
comme suit :

133
134
135
136
Logigramme de la procédure relative à la séance d’ouverture
des plis :

137
Section 3. Etude de cas : Audit interne du marché public n°
06/2012

A. Objectifs et contexte de la mission


Conformément à la mission qui nous a été confié, nous avons
procédé à l’audit du marché n° 06/2012 du 15/05/2012, par appel
d’offres ouvert sur offres des prix relatif à l’achat des produits chi-
miques I, pour la pharmacie centrale.
L’objectif de la mission d’audit est de s’assurer que la passation
du marché a été faite conformément aux dispositions du décret n°
2-98-482 et du règlement du 01 Janvier 2009 relatif à la gestion des
achats et marchés du CHH II, et du respect des clauses contrac-
tuelles convenues avec le titulaire du marché.

B. Préparation de l’appel d’offres


a. Etablissement des besoins
Etant donné qu’il s’agit d’achat des médicaments et des disposi-
tifs médicaux onéreux engendrant un financement très important
en plus des laboratoires qualifiés, sa planification fait partie du chef
de service de la pharmacie centrale, du comité des médicaments,
chefs des services hospitaliers et le directeur du CHH II.

b. Eléments du dossier d’appel d’offres


Intitulé Références Observations
fixe les clauses propres pour ce marché,
Cahier des comporte obligatoirement l’indication des
prescriptions CPS – AO articles des clauses administratives géné-
spéciales n° 06/2012 rales, auxquels il est éventuellement dérogé,
(CPS) la référence aux textes généraux applicables,
et l’indication des articles des CPC.
Comprend les prescriptions relatives aux
Règlement de
RC – AO conditions et formes de passation de mar-
la consultation
n° 06/2012 ché ainsi que les critères de choix des con-
(RC)
currents.

138
C. Passation du marché
a. Constitution de la commission chargée de l’ouverture des plis
- Désignation de la commission

Décision Références
Décision de désignation de la com-
N°….CHH II/SM –
mission chargée de l’ouverture des
26/03/2012
plis de l’AO n° 06/2012

- Signée par le Directeur du CHH II.


- Convocation des membres de la commission

Membres de la commission Références de la décision


N°….CHH II/SM -
Le chef de la DAFLM / président
26/03/2012
Le secrétaire général / membre et vice N°….CHH II/SM -
président 26/03/2012
Le chef de service de la pharmacie cen- N°….CHH II/SM -
trale / membre 26/03/2012
Le chef de service des marchés / N°….CHH II/SM -
membre 26/03/2012
Une personne du service des marchés N°….CHH II/SM -
/ membre 26/03/2012
N°….CHH II/SM -
Le contrôleur de l’état
26/03/2012
- Désignée par le service des marchés,
- Signée par le directeur de l’CHH II.

b. Publication de l’avis de l’appel d’offres n° 06/2012


Les supports de publication de l’avis d’AO n° 06/2012 sont :

139
- n° 6628 du 04/04/2012 (en français)
Journaux nationaux
- 2012/04/04 ‫ ﺑﺘﺎﺭﻳﺦ‬2024 ‫( ﻋﺪﺩ‬en arabe)
- www.chufes.ma
Sites internet - www.marchespublics.gov.ma
du 04/04/2012

L’avis d’appel d’offres n° 06/2012 précise les éléments suivants :

Objet d’AO L’achat des produits chimiques I

Lieu pour retirer le dossier Service des marchés, la direction du CHH


d’AO II
Montant du cautionnement total
131.500,00
provisoire pour tous les lots
15/05/2012 à 09h 30min
La salle des réunions de la direction du
Date et lieu d’ouverture des plis
Centre hospitalier Hassan II, B.P. : 1835
Atlas. Fès
- Avis d’appel d’offres établi par le service des marchés et
signé par le directeur du CHH II.

c. Ouverture des plis en séance publique


Le 15/05/2012 à 09h 30min, en séance publique et en présence
de tous les membres de la commission d’appel d’offres, le président
procède à la présentation de l’objet de l’appel d’offres et procède à
la présentation aux membres de la commission les enveloppes des
dossiers administratifs et techniques des différents concurrents. La
commission dresse un état des pièces fournies par chaque concur-
rent et paraphent les enveloppes contenant les offres financières à
cheval sur le rabat et sur les parties sur lesquelles ils s’appliquent.
Le président suspend la séance publique et invite les membres
de la commission à une réunion à huis clos.

d. Réunion à huis clos de la commission


Après avoir suspendu la séance publique (la 1° séance), la com-
mission entame à huis clos l’examen des dossiers administratifs et
techniques. Elle arrête la liste des concurrents admissibles.

140
Dans la séance à huit clos le président donne lecture des sou-
missionnaires admissibles cités. La CAO désigne une sous-commis-
sion pour examiner des échantillons le 22/05/2012.
Durant la 2° séance publique du 18/06/2012, la commission
procède à l’ouverture des enveloppes des soumissionnaires retenus
portant la mention « offres financières » et donne lecture de la te-
neur de l’acte d’engagement.
A l’issue de cet examen la CAO prépare un procès-verbal (PV)
daté et signé par le président et tous les membres à travers lequel
elle propose à l’autorité compétente de retenir les offres qu’elle a
jugée intéressante présentée par les sociétés retenues pour un mon-
tant total de 7.295.127,84 TTC. C’est la date d’achèvement des tra-
vaux de la CAO.

141
e. Résultat définitif de l’appel d’offres ouvert n° 06/2012

- Signé par le Directeur du CHH II.


Suite à l’achèvement des travaux de la commission d’appel
d’offres, le CHH II informe les différents concurrents du résultat
définitif de l’appel d’offres.
Le maître d’ouvrage demande aux sociétés adjudicataires de se
présenter au service des marchés du CHH II en vue de signer le
marché et informe par écrit les autres concurrents dont l’offre n’a

142
pas été avantageuse de récupérer leurs dossiers administratifs et
techniques ainsi que l’acte de cautionnement provisoire.

f. Examen du dossier administratif et technique


Dossier administratif

Désignation Objet Référence


signé par le gérant de
Déclaration sur La livraison des produits chi- la chaque société et
l’honneur mique au CHH II par lot par lot, le
14/05/2012
Attestation de la Attestation pour soumission-
N°……. signé
CNSS ner aux marchés publics
Attestation fiscale
Attestant la situation fiscale
pour concurrents N° …… signé
régulière conforme
aux marchés publics
Certificat d’immatri-
Inscription de chaque société
culation
au registre chronologique et Signé
Au registre de com-
analytique
merce
Montant du cau- Remis aux sociétés
tionnement total Pour un montant de en le remplaçant par
provisoire pour tous 131.500,00 un cautionnement
les lots définitif
Confirmation par la banque
Attestation de capa- de la capacité des sociétés à
Signé
cité financière tenir correctement ses enga-
gements
Signé par les cogé-
Statuts Statuts de chaque société
rants
Précise que les pouvoirs sont
Procès-verbal du
confiés au gérant pour repré-
conseil d’adminis- Signé par les gérants
senter et agir au nom de la
tration de chaque de chaque société
société dans tous les appels
société
d’offres

Dossier technique

Désignation Objet Référence


Moyens Note indiquant les moyens
------------
humains, humains et techniques

143
techniques
et matériel
Attestation de réalisation pour
Attestations le compte d’une Société Signée le
des références (la livraison des produits …/…/2010
chimiques par lot…

Offre Financière

Désignation Objet Référence


Engagement de la
livraison des produits
Acte d’Engage- Annexe - AO n° 06/2012
et selon les conditions
ment Signé le 18/06/2012
prévues aux cahiers
des charges.
Signé par le maître d’ou-
Le bordereau des Contenant la désignation, les
vrage et le gérant des socié-
prix et le détail es- quantités ainsi que les prix
tés pour chaque lot.
timatif des produits à livrer.
Date de signature 18/06/2012

NB. : Une fois attribué, l’AO devient marché auquel on octroi un


numéro d’enregistrement administratif (numéro d’ordre).
Dans ce cas ce marché porte le n° 06 /2012.

g. Notification de l’approbation du marché n° 06/2012


- Objet : approbation du marché n° 06/2012 par l’autorité
compétente ;
- Référence : n°… CHH II/SM - 15/05/2012 ;
- Délai de l’exécution : 01 mois du lendemain l’ordre de service ;
- Signée par le Directeur du CHH II ;
- Accusé de réception, signé par le directeur de chaque so-
ciété attributaire ;
- Date de signature : 21/06/2012.

Les sociétés ont procédé à l’enregistrement du marché en four-


nissant les documents suivants :

144
Attestation d’assurance
- « ASSURANCES XX » atteste que la société « A » est titulaire
auprès de la compagnie d’assurance YY par police…
- ACCIDENT DE TRAVAIL, sous n° 2007 1140… T, va-
lable du 01/01/2012 au 31/12/2012 renouvelable par ta-
cite reconduction ;
- RESPONSABILITE CIVILE, sous n°2007 322 … T, va-
lable du 01/01/2012 au 31/12/2012 renouvelable par ta-
cite reconduction ;
- Signé le 27/01/2012.
- Ceci et pour chacune des sociétés attributaires.
Cautionnement définitif
- Attestation n° …/CD/12 délivrée par la caisse marocaine
des marchés ;
- Montant total pour toutes les sociétés (3% du 7.295.127,84)
: 218.853,84 ;
- Signée les représentants de la caisse marocaine des mar-
chés ;
- Date de signature : 25/06/2012.

Original du contrat après enregistrement


Le marché n° 06/2012 passé par appel d’offres ouvert sur offre
des prix en application des dispositions du règlement du 01 Janvier
2009 relative aux conditions et formes de passation des marchés du
CHH II. Pour un montant de 7.295.127,84 TTC.
- Les titulaires : signés par le gérant de chaque société le
27/06/2012 ;
- Visé par : signé par le contrôleur de l’Etat le 29/06/2012 ;
- Approuvé par : signé par le directeur du CHH II le
29/06/2012.

145
D. Exécution du marché n° 06/2012
a. Nantissement du marché n° 06/2012
Demande d’exemplaire unique pour nantissement du marché
- Objet : demande d’un exemplaire unique relatif au marché
n° 06/2012 ;
- Référence : n° …. CHH II;
- Signé par le gérant de chaque société ;

b. Ordre de service pour le marché n°06/2012

Intitulé Objet Référence Date de signature

Signé par le directeur du


C’est l’ordre pour CHH II.
commencer l’exé- Accusé de réception si-
Ordre de N° …. CHH
cution des presta- gné par le gérant de la so-
service II/SM -
tions objet du ciété (pour toutes les so-
OS 15/05/2012
marché : n° ciétés) le 02/07/2012
06/2012 (début de la livraison le
lendemain).

146
Fiche synthétique de présentation du marché n° 06/2012
- Marché n° 06/2012
Attributaires du marché par lot: les sociétés : MEGAFLEX,
GENOME BIIOTECHNOL, ESPACE BIIOLOGIIE, GEN-
MED, TEST REACTIIFS, MABIIOTECH, REACTIING, MAS-
TERLAB, ESPACE BIIOLOGIIE, IIM ALLIIANCE, PROMA-
LAB et SCOMEDIICA.
- Objet du marché : l’Achat des Produits Chimiques I pour le
service de la Pharmacie Centrale par lot, destiné pour les be-
soins du laboratoire des analyses médicales ;
- Mode de passation du marché : appel d’offres ouvert ;
- Motifs ayant déterminé le choix du mode de passation : re-
cours à la concurrence autant que possible et à l’égalité d’accès
aux commandes de l’appel d’offres (AO) ;
- Exposé de l’économie générale du marché :
- Forme du marché : fourniture ;
- Caractère des prix : fixe ;
- Délai d’exécution : 01 mois ;
- Imputation budgétaire : Chap. III art 10 parag 10 ligne
30 ;
- Mode de jugement : par lot.
- Montant de l’offre retenue : 7.295.127,84 TTC ;
- Justification du choix des critères de sélection des candidature
et de jugement des offres : permet à l’établissement de sélec-
tionner les candidats susceptibles de répondre le mieux aux
besoins à satisfaire et s’en acquitter dans les conditions voulues
ainsi que mériter la préférence.
- Justification du choix des attributaires : ils ont présenté des
offres avantageuses pour notre établissement.
- Signé par le directeur du CHH II
- Date de signature : 29/06/2012.

147
E. Observations et constatations
La passation du marché d’achat des produits chimiques I par le
CHH II me semble avoir globalement respecté la procédure régle-
mentaire tel que stipulée par le règlement fixant les conditions et
formes de passation des marchés du 01 Janvier 2009 du CHH II.
En effet, les principales étapes de cette procédure appliquées à ce
cas peuvent être résumées comme suit :
- Etablissement des besoins avec les spécifications par le ser-
vice concerné “la pharmacie centrale” puis transmission au
directeur du CHH II pour approbation ;
- puis au Secrétaire Général pour validation ;
- et le DAFLM pour contrôle et validation ;
- Désignation de la CAO et constitution d’un projet du DAO
par le service des marchés après vérification de la disponi-
bilité de fond dans la ligne budgétaire correspondante en
suite l’accord du Directeur du CHH II ;
- Publication de l’avis d’appel d’offres dans 2 journaux en
langue arabe et français, sur le tableau d’affichage à la di-
rection au niveau du service des marchés, ainsi que dans le
portail des marchés de l’Etat : www.marchespu-
blics.gov.ma et le site web du CHH II : www.chufes.ma ;
- Convocation des membres de la commission 7 jours avant
la date fixée pour l’ouverture des plis. Ils ont tous assisté à
la séance publique ;
- Tenue de la première séance publique d’ouverture des plis
à la date, heure et lieu fixés par l’avis de l’appel d’offres, la
désignation d’une sous-commission pour examiner des
échantillons, puis la deuxième séance publique pour l’exa-
mination de l’offre financière ;
- Etablissement d’un PV relatif à l’ouverture des plis signé
par le président et tous les membres de la commission
CAO ;

148
- Affichage des résultats du jugement des offres aux soumis-
sionnaires et à l’attributaire ;
- Paiement du cautionnement définitif dans le délai convenu
(soit 30 jours après la notification de l’approbation du mar-
ché) ;
- Etablissement d’un Ordre de Service transmis par accusé
de réception à l’attributaire du marché pour commencer la
livraison des produits.

Par ailleurs, quelques observations peuvent être signalées con-


cernant la passation de ce marché au niveau du CHH II :
- Le résultat définitif de l’appel d’offres a été affiché au public
au niveau de la direction sur le tableau d’affichage du ser-
vice des marchés, dans le site web du CHH II et dans le
portail des marchés de l’Etat dans les délais ;
- Les attributaires de l’appel d’offres ont été informés dans le
délai réglementaire et que les soumissionnaires écartés ont
été informés du rejet de leurs offres dans le délai (le délai
réglementaire est 10 jours à compter de la date d’achèvement des tra-
vaux de la commission d’ouverture des plis) ;
- Le service des marchés se dispose des agents qualifiés et qui
maitrisent leur travail ;
- Le retard dans la procédure et de livraison ce qui conduit
parfois le service de la pharmacie à acheter par bon de com-
mande en attendant la livraison du marché qui est passé par
AO ;
- Le retard du paiement selon la disponibilité du budget.
Pour le reste à mandater ce n’est qu’à la réception du pro-
chain budget que le CHH II paie ses fournisseurs.

149
F. Recommandations générales
Mieux concrétiser les principes de transparence, de concurrence,
d’égalité d’accès :
La réglementation marocaine dans ce contexte a beaucoup de
chose à améliorer afin de mieux atteindre et concrétiser les principes
de transparence, d’égalité d’accès et d’efficacité. Il est ainsi urgent
d’éditer un code des marchés publics à l’instar de ce qui ce fait dans
tous les pays afin de rassembler tous les textes qui traitent des mar-
chés publics et ainsi faciliter à tous les intervenants dans la matière
l’accès à l’information.

Pour améliorer la transparence, des guides de renseignement et


un centre d’information doit être mis en place et à la dispositions
des entrepreneurs, prestataires et fournisseurs et à l’administration
afin de faciliter la compréhension de la réglementation et de per-
mettre d’être à jour au niveau des nouveautés qui touchent le sec-
teur des marchés publics et ainsi permettre de bien présenter les
offres que ce soit au niveau de la forme ou du fond.

La procédure de jugement des offres doit donner beaucoup plus


d’importance aux capacités des candidats c’est-à-dire avantager le
fond sur la forme. Il est ainsi judicieux de réformer la législation dans
le sens de donner aux candidats la possibilité de rectifier les insuffi-
sances de formes et de compléter les pièces qui leur manquent.

L’élimination des entrepreneurs, des fournisseurs et des presta-


taires pour insuffisances de leur capacités notamment pour ne pas
avoir exécuté des marchés ne peut être considéré comme un motif
valable, car il limite la concurrence et ne permet pas aux entreprises
qui n’ont pas l’habitude de travailler dans le domaine de l’achat pu-
blic d’y accéder et notamment les petites et moyennes entreprises
(PME).

Au niveau de la publicité, le recours à la publication dans des


journaux à diffusion national dont un est obligatoirement en arabe
ne peut permettre d’atteindre l’objectif d’informer tous les intéres-
sés. En effet, plusieurs maîtres d’ouvrage publient leur annonces

150
d’appel à la concurrence dans des journaux qui sont à diffusion na-
tionale mais dont le tirage est limités à quelques milliers à causes du
manque de lecteurs et ce afin de respecter les délais de publication.
Ces journaux n’arrivent pas dans toutes les régions du pays ou arri-
vent en retard et parfois en nombre très limité. Pour pallier à ce
genre de situation, un journal national ou un journal officiel doit
être consacré à cet effet. Une telle solution est bénéfique pour l’ad-
ministration ou l’établissement public qui ne sera plus confronté au
problème de non publication des appels à la concurrence dans les
délais. Elle est aussi bénéfique pour les candidats qui ne seront plus
obligés de feuilleter tous les journaux pour pouvoir être au courant
de toutes les annonces. Ceci va permettre aux PME qui n’ont pas
les moyens suffisants pour faire face à ces dépenses de participer
aux marchés publics.

Améliorer les rapports administration/titulaire du marché :


Préserver l’économie du marché public : la longueur des délais
appliqués dans les marchés publics induit des coûts supplémentaires
pour les contractants de l’administration. Il est ainsi opportun d’in-
troduire des mécanismes qui permettent de palier à cette situation
notamment en permettant la révision automatique des prix pour des
marchés dont l’exécution s’étale sur une longue période ou le cas
où ces marchés nécessitent des produits qui sont affectés par les
cours internationaux à ce que les fluctuations soient prises en
compte sans se limiter à un délai de un an.
Réduire le taux de retenue de garantie de son maximum de 10%
car elle constitue une charge importante qui pèse sur les sociétés.
Le maître d’ouvrage doit faire un effort important dans l’exer-
cice de son rôle de contrôle. En effet, beaucoup d’entreprises qui
exécutent les marchés publics ne respectent pas la réglementation
du travail et ne veillent pas à sa bonne application.
Eviter les retards qui résultent de la non-approbation et la non-
notification à temps des marchés. De même qu’il faut réduire les
retards qui résultent du non-envoi des ordres de services à temps
pour permettre à l’attributaire du marché de commencer l’exécution
du marché.

151
Mieux définir les responsabilités :
Les administrations doivent prendre en considération la concen-
tration des pouvoirs décisionnels pour éviter les abus. Il y a lieu de
séparer entre les responsabilités de :
- préparation des besoins et leurs spécifications ;
- préparation des dossiers d’appel d’offres ;
- réception des offres ;
- sélection des concurrents ;
- préparation des décomptes
- mandatement et ordonnancement des paiements.

En outre, le rôle du contrôle interne au sein de l’administration


doit être renforcé et systématiser.

Les différentes phases de l’achat doivent être distinguées pour


permettre la création d’un contrôle interne et une meilleure évalua-
tion du travail de chaque intervenant. La phase de préparation à
l’achat est importante. Ainsi une importance toute particulière doit
être donnée à la planification de la passation des marchés et à la
préparation des documents nécessaires. Dans ce cadre, les entités
publiques doivent investir dans la préparation de ces documents
soit en confiant cette tâche à un bureau d’étude soit en recrutant les
compétences nécessaires.

La préservation de la confidentialité des offres est une obligation


de premier ordre qui revient au maître d’ouvrage. Le service qui
reçoit les offres doit être éclairé sur la responsabilité qu’il assume
car beaucoup de services ne sont pas conscients.
Le maître d’ouvrage doit être sûr de la bonne tenue des registres qui
permettent de suivre les appels à la concurrence et les marchés en
exécution. Toutes les informations utiles dans ce sens doivent y être
reportées.

Les administrations doivent faire un effort dans la formation


continue au profit du personnel impliqué dans les procédures de

152
passation des marchés. Ce personnel a généralement des profils de
formation technique et s’est adapté à ces activités.

L’administration est également appelée à s’investir davantage


dans l’informatisation des procédures et l’acquisition de logiciels de
gestion des marchés et des stocks ce qui automatise et facilite l’auto-
contrôle.

153
Conclusion

L’audit interne des marchés publics revêt une importance cruciale


pour une meilleure rationalisation des deniers de l’Etat qui comme
toute ressource est par nature rare. Il ne saurait par conséquent être
admis, qu’au moment où ces fonds pourraient servir à l’application
de la politique économique et sociale de l’Etat, à la création des in-
frastructures de base dans l’intérêt des populations, les deniers pu-
blics soient détournés par des fonctionnaires indélicats.
La mauvaise gestion et la corruption font que lors de la réalisa-
tion des marchés notamment de travaux, des sommes énormes sont
souvent gaspillées avec les effets négatifs que cela comporte pour
le budget de l’Etat.
Les erreurs et les fautes en rapport avec les marchés publics peu-
vent avoir des conséquences très onéreuses à quelque stade qu’elles
se produisent :
- au moment de la préparation;
- lors de la passation ;
- pendant l’exécution des travaux (en particulier lorsqu’on
modifie les plans) ;
- lors du contrôle des activités de suivi techniques ;
- lorsqu’il faut élargir le contrat (avenants) ;
- en cas de vices dans l’exécution ou d’exécution non-con-
forme au contrat.

En tant qu’organe de contrôle, l’auditeur interne doit dépasser


la simple recherche de conformité aux textes. La découverte et la
dénonciation de rapports de corruption, la recherche de causes
ayant conduit à la mauvaise planification, au gaspillage et à la mau-
vaise gestion sont des soucis qui doivent être présents chez l’audi-
teur tout au long de la mission qui doit avoir aussi un effet préventif.

155
De ce fait, l’audit interne des marchés de l’Etat doit devenir une
activité constante qui doit être perçue comme un outil d’améliora-
tion des performances. Une meilleure utilisation des fonds publics
est dans l’intérêt de tous les acteurs intervenant dans les marchés
publics, acheteurs comme fournisseurs. Les premiers optimisent
leur rapport qualité/prix et les seconds bénéficient d’une procédure
transparente et de la possibilité de participer à de prochains marchés
publics.

156
Bibliographie

Ouvrages :
ARRIGNON, J-L – LESNE, C., 2001. « Evaluation de la compétence
dans la Pratique de l’audit interne » ;
BETHOUX Raymond, KREMPER François, PUISSEAU Michel, 1986.
« L’audit dans le secteur public », éd CLET.
HARRAKAT Mohammed, 2011. « L’Audit dans le secteur public au Ma-
roc ». éd Babel. Ville.
RENARD Jacques, 2011. « Théorie et pratique de l’audit interne », Sep-
tième édition, édition des organisations ;

Thèses et mémoires :
ASMI Mariam, 2012. « Conception et la mise en place d’un système de
contrôle dans un hôpital public : Cas du CHH II ». Mémoire de fin
d’études pour l’obtention du diplôme du master en Audit et con-
trôle de gestion. Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et
Sociales. Université Sidi Mohamed Ben Abdellah ;
BENHOUMMANE Mostafa, 2004. « Marchés publics diagnostic de la ré-
glementation et procédure d’une démarche d’audit ». Mémoire de
fin d’études pour l’obtention du diplôme national d’expertise
comptable. ISCAE, Novembre 2004 ;
BENHAYOUN SADAFLMI Mohammed Adel, 2011. « L’Audit interne :
Levier de performance dans les organisations publiques ». Mé-
moire de fin d’études pour l’obtention du diplôme du cycle supé-
rieur de gestion, novembre 2001 ;
EL AJRAMI Jihane, 2009. « Proposition d’un manuel des procédures dans
le service des marchés du CHH II». Mémoire de fin d’études pour
l’obtention du diplôme du master en Audit et contrôle de gestion.
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales. Univer-
sité Sidi Mohamed Ben Abdellah ;

157
HANINE Mohamed Abdelmouhcine, 2008. « La procédure de passation des
marchés publics au Maroc : Etude analytique et réflexions à la lumière
du code français des marchés publics (et des directives européennes)
et des directives de la Banque Mondiale ». diplôme du master en ad-
ministration publique ENA Strasbourg session 2007 /2008 ;
Nazih EL KOUARTEY, 2008. « Analyse de la fonction achat à l’hôpital
universitaire international “Cheikh Zaid” », Institut National d’Ad-
ministration Sanitaire. Rabat.

Textes législatifs et réglementaires :


Cahier des clauses administratives générales applicables aux marchés de
travaux exécutés pour le compte de l’Etat, (CCAG-T). Approuvé
par le décret N°2-99-1087 du 29 Moharrem 1421-4 mai 2000 (Pu-
blié au BO n° 4800 DU 1er juin 2000) ;
Décret n° 2-12-349 du 08 Joumada 1434 (20 Mars 2013) fixant les condi-
tions et les formes de passation des marchés de l’Etat ainsi que
certaines règles relatives à leur gestion et à leur contrôle ;
Le règlement du 1er janvier 2009 fixant les conditions et les formes de
passation des marchés du CHH II ;
Rapport analytique sur la passation des marchés au Royaume du Maroc.
Banque mondiale. février 2000.

Articles et autres :
Articles du journal l’Economiste du 30 Mai 2013 et du 28 Juin 2013 ;
La lettre royale du 22 Juillet 1993 publiée au journal l’Economiste ;
Projet de Gouvernance Locale au Maroc “Guide d’Audit Interne des dé-
penses publiques”, préparé par l’USAID, 5° partie, 2007 ;

Webgraphie :
www.marches-publics.gouv.fr ;
www.e-marchespublics.com ;
www.marchespublics.gov.ma ;
www.finances.gov.ma ;
www.chufes.ma ;

158
Annexes

Questionnaire de Contrôle Interne


Questionnaire de Contrôle Interne
Marché par appel d’offres (AO) ouvert ou restreint
Oui Non Commen-
taire
Le marché a-t-il été prévu dans le plan an-
1 nuel de lancement des marchés ? Ce plan a-
t-il fait l’objet d’une publication ?
Le marché a-t-il été approuvé par l’autorité
2
compétente ?
Le maître d’ouvrage a-t-il établi une estima-
3
tion des prestations à réaliser ?
L’avis d’appel d’offres ouvert a-t-il fait l’ob-
jet d’une publication dans 2 journaux dont
4
un au moins en langue arabe et de diffusion
nationale dans les délais requis ?
L’avis d’appel d’offres restreint a-t-il fait
l’objet d’une circulaire adressée par lettre re-
5 commandée avec accusé de réception le
même jour à tous les concurrents que le
MO décide de consulter ?
L’AO contient-il tous les documents prévus
6
par l’art 23 du décret n° 2-98-482 ?
Les membres de la commission ont-ils été
7 nommés conformément aux prescriptions
des textes réglementaires ?
La commission a-t-elle arrêté la liste défini-
8
tive des plis reçus en séance publique ?
Les membres de la commission ont-ils pa-
raphé les actes d’engagement ainsi que le
9 bordereau des prix et le détail estimatif et la
décomposition du montant global des
offres financières des concurrents ?
La commission a-t-elle dressé un PV pour
10
chacune de ses réunions ?
Le PV mentionne-t-il l’estimation faite par
11
le maître d’ouvrage, et les observations eu

159
les protestations présentées au cours des
opérations d’examen des offres que les
points de vue de la commission ?
Le PV indique-t-il les motifs d’élimination
12
des soumissionnaires évincés ?
Le PV est- il signé par le président et par les
13
membres de la commission ?
L’attributaire est les soumissionnaires sont-
14 ils informés des résultats du jugement des
offres ?
Le MO a-t-il répondu par écrit aux lettres
15
d’informations des candidats évincés ?
Les résultats ont-ils été affichés pendant
16
une période d’au moins 15 jours ?

Questionnaire de Contrôle Interne


Marché par appel d’offres avec présélection
Oui Non Commen-
taire
Le marché a-t-il été prévu dans le plan an-
1 nuel de lancement des marchés ? Ce plan
a-t-il fait l’objet d’une publication ?
Le marché a-t-il été approuvé par l’autorité
2
compétente ?
Le maître d’ouvrage a-t-il établi une esti-
3
mation des prestations à réaliser ?
L’avis d’appel d’offres avec présélection a-
t-il fait l’objet d’une publication dans 2
4 journaux dont un au moins en langue
arabe et de diffusion nationale dans les dé-
lais requis ?
L’AO avec présélection a-t-il fait l’objet
5 d’un règlement de présélection établi par le
MO ?
Les membres de la commission d’admis-
sion et d’appel d’offres ont-ils été nommés
6
conformément aux prescriptions des
textes réglementaires ?
le MO a-t-il informé les candidats évincés
7 du rejet de leur demande d’admission par
lettre recommandée ?
Le MO a-t-il informé les candidats sélec-
8 tionnés par lettre recommandée du lieu de
la réception des offres ainsi que de la date

160
fixée pour la séance d’évaluation des
offres ?
Les membres de la commission ont-ils pa-
raphé les actes d’engagement ainsi que le
9 bordereau des prix et le détail estimatif et
la décomposition du montant global des
offres financières des concurrents ?
La commission a-t-elle dressé un PV pour
10
chacune de ses réunions ?
Le PV mentionne-t-il l’estimation faite par
le maître d’ouvrage, et les observations eu
les protestations présentées au cours des
11 opérations d’examen des offres que les
points de vue de la commission, ainsi que
les motifs d’élimination des soumission-
naires évincés ?
Le PV est- il signé par le président et par
12
les membres de la commission ?
L’ouverture des plis et des offres finan-
13
cières a-t-elle lieu en séance publique ?
L’évaluation des offres a-t-elle lieu à huit
14
clos ?
La commission a-t-elle établi un PV de la
15
séance d’examen des offres ?
Les résultats ont-ils été affichés pendant
16
une période d’au moins 15 jours ?
L’attributaire et les soumissionnaires sont-
17 ils informés des résultats du jugement des
offres ?
Le MO a-t-il répondu par écrit aux lettres
18
d’informations des candidats évincés ?

Questionnaire de Contrôle Interne


Marché Négocié
Oui Non Commen-
taire
L’autorité compétente ou le sous ordonna-
teur ont-ils établi un certificat administratif
visant le chef d’exception qui justifie la pas-
1
sation du marché sous la forme négociée ou
explicitant les raisons qui ont conduit à son
application ?
Le marché répond-il à des critères et formes
2
du marché négocié ?

161
Les marchés sur commande sont-ils consti-
tués d’une convention spéciale ou d’échange
de lettres ? indiquent-t-ils le prix provisoire
3
et les modalités suivant lesquelles seront dé-
terminées, par avenant, les clauses défini-
tives du marché ?
Le candidat a-t-il fourni un dossier adminis-
4
tratif et un dossier technique ?
L’avenant a-t-il été signé par le sous-ordon-
5
nateur ?
Le certificat administratif a-t-il été signé par
6 le sous-ordonnateur ? ce certificat est-il
classé dans le dossier correspondant ?

Questionnaire de Contrôle Interne


Notification de l’approbation du Marché
Oui Non Commen-
taire
Un ordre de service de notification de l’ap-
1 probation a-t-il été préparé par le MO et a-
t-il été signé par un responsable ?
L’ordre de service et une copie certifiée du
2
marché, ont-ils été envoyés au contractant ?
Si la notification de l’ordre de service n’a pas
été retournée par le concurrent, le PV de ca-
3
rence a-t-il été préparé et signé par un res-
ponsable ?

Questionnaire de Contrôle Interne


Attachement des décomptes-fournitures
Oui Non Commen-
taire
Les personnes chargées de la réception des
1 fournitures ont-elles fait la comparaison
avec les fournitures commandées ?
Procède t-on à des essaie sur fournitures ?
2
ces essaie sont-ils matérialisés par un écrit ?
Les bons de livraison sont-ils établis, et si-
3
gnés par le MO ?
Etablit-on un rapprochement entre les
4 quantités indiquées sur la facture et celles qui
figurent sur le bon de livraison ?

162
Les articles de plus de x (un seuil déterminé)
5 qui figurent sur la facture ont-ils été inscrits
sur un livre d’inventaire ?
La réception des factures a-t-elle donné lieu
6 à l’établissement de décomptes, et sont-ils si-
gnés par le sous-ordonnateur ?

163
Table des matières

Remerciements............................................................................................. 7
Avant-propos ............................................................................................... 9
Liste des abréviations ................................................................................ 11
Introduction générale ................................................................................ 13
Démarche méthodologique................................................................. 15

Partie 1.
Généralités sur les marchés publics ............................................... 17
Chapitre 1. Définitions et principes fondamentaux
des marchés publics................................................................................... 21
Section 1. Définitions et caractéristiques des marchés publics ...... 21
A. Définitions générales..........................................................................21
B. Les caractéristiques des marchés publics ........................................24
Section 2. Objet et types des marchés .............................................. 25
A. L’objet des marchés publics..............................................................25
B. Les types des marchés publics ..........................................................26
Section 3. Principes et intérêt des procédures de passation
des marchés publics ............................................................................. 32
A. La transparence dans le choix du maître d’ouvrage .....................32
B. L’égalité d’accès à la commande publique ......................................34
C. Le recours à la concurrence autant que possible...........................34
D. L’efficacité de la dépense ..................................................................35
Chapitre 2. Mode et procédures de passation des marchés publics.... 37
Section 1. Modes de passation des marchés publics ........................ 37
A. L’appel d’offres ...................................................................................37
B. Les marchés sur concours .................................................................38
C. Les marchés négociés .........................................................................38
Section 2. Procédures de passation des marchés publics ................ 38
A. L’appel d’offres ouvert.......................................................................38
B. L’appel d’offres restreint ....................................................................54
C. L’appel d’offres avec présélection ....................................................55
D. Les marchés sur concours ................................................................58
E. Les marchés négociés.........................................................................60

165
Chapitre 3. Apports et limites du décret relatif aux passations
des marchés de l’état ................................................................................. 65
Section 1. Apports de la réglementation en vigueur ........................ 65
Section 2. Limites de la réglementation en vigueur ......................... 66
Section 3. Comparaison des codes marocains et français des
marchés publics .................................................................................... 67

Partie 2.
Audit interne des marchés publics ................................................. 69
Chapitre 1. Cadre conceptuel de l’audit interne .................................... 73
Section 1. Evolution historique de l’audit interne............................ 73
Section 2. Définition et caractéristiques ........................................... 74
A. Définition .............................................................................................74
B. Les caractéristiques de l’audit interne ..............................................75
Section 3. Positionnement et cadre de référence de l’audit interne......79
A. Le positionnement de l’audit interne dans les typologies
de l’audit.....................................................................................................79
B. Le cadre de référence .........................................................................81
Section 4. L’audit interne dans le secteur public .............................. 88
Chapitre 2. Proposition d’une démarche d’audit des marchés publics .... 93
Section 1. Partenaires impliqués dans la mission d’audit
des marchés publics ............................................................................. 94
A. Le maître d’ouvrage............................................................................94
B. L’auditeur..............................................................................................95
C. Les commanditaires de l’audit et les destinataires des résultats ..97
Section 2. Analyse des risques spécifiques aux marchés publics.... 98
A. Les risques liés au contrôle interne ..................................................99
B. Les risques d’audit inhérents aux marchés publics .................... 104
C. Les risques liés au déroulement de l’audit ................................... 107
Section 3. La démarche d’audit des marchés publics .................... 108
A. La préparation des marchés ........................................................... 109
B. La passation des marchés publics ................................................. 113
C. L’exécution des marchés ................................................................ 114
Chapitre 3. Etude de cas : la pharmacie centrale du CHH II ............ 119
Section 1 : Présentation du centre hospitalier hassan II ............... 120
A. La création du CHH II ................................................................... 120
Fiche signalétique ............................................................................... 121
Fiche technique .................................................................................. 122
B. Les principaux organes de gestion ................................................ 123
C. L’organisation de la direction de CHH II ................................... 124

166
D. L’organisation administrative de CHH II ................................... 126
E. Présentation du service des marchés ............................................ 128
F. Service de la pharmacie centrale .................................................... 131
G. Organigramme ................................................................................. 133
Section 2. Présentation générale de la procédure
de passation des marchés des MDM ...............................................133
Section 3. Etude de cas :
Audit interne du marché public n° 06/2012 ......................................138
A. Objectifs et contexte de la mission............................................... 138
B. Préparation de l’appel d’offres ....................................................... 138
C. Passation du marché........................................................................ 139
D. Exécution du marché n° 06/2012 ............................................... 146
E. Observations et constatations ....................................................... 148
F. Recommandations générales.......................................................... 150
Conclusion................................................................................................155
Bibliographie ............................................................................................157
Annexes ....................................................................................................159

167

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