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L’AUDIT DE LA GESTION

PUBLIQUE ET L’EVALUATION DES


POLITIQUES PUBLIQUES

Encadré par ; MR. ELAARAFI HASSAN

Elaboré par : ELAMRANI Moncef

EL ATILLAH Adil

FERMOUJ Omar

TOUIBI Ismail
"L'audit interne, c'est comme l'odeur du gaz : c'est rarement agréable mais
cela peut parfois éviter l'explosion." JACQUES-Renard.

Introduction :

L’audit interne est une activité indépendante et objective qui donne à une
organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte
ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide
cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche
systématique et méthodique, ses processus de management des risques, de
contrôle et de gouvernement d’entreprise et en faisant des propositions pour
renforcer son efficacité1

Aujourd'hui, l'audit interne occupe une place importante au sein du secteur


public. La mondialisation de l'économie impose l'introduction de l'audit comme
fonction stratégique attaché à la direction général.

En effet, l'environnement devient de plus en plus intangible, pousse en


permanence le secteur public à adopter et développer la fonction d'audit interne
qui devient la fonction essentiel d'aide à la pondre des décisions et ce situe au
coeur du management. 2

Les politiques publiques en matière de gestion des Etablissements publics est


fondée sur les résultats et la transparence qui sont employés fréquemment par les
politiciens et les fonctionnaires comme une façon de promouvoir l’efficacité et
les idéaux de réforme destinés à transformer les organisations du secteur public.

De plus en plus en entend parler au cours des discussions et ailleurs de l'audit


interne en tant que réalité ou en tant que nécessité au sein du secteur public. Pour
mieux voir, nous essaye à travers ce travail de répondre à cette question qui sera
nos problématiques majeures.

A titre illustratif, dans chaque ministère, un dispositif de contrôle et d’audit


internes, adapté aux missions et à la structure des services et visant à assurer la
maîtrise des risques liés à la gestion des politiques publiques dont ces services
ont la charge, est mis en œuvre. Le contrôle interne est l’ensemble des dispositifs
formalisés et permanents décidés par chaque ministre, mis en œuvre par les
responsables de tous les niveaux, sous la coordination du secrétaire général du

1
Mustapha ASMOUN, 1994, "COMMENT IMPLANTER L'AUDIT DANS LE SECTUR PUBLIC?", URL :
mobile.leconomiste.com/article/comment-implanter-laudit-dans-le-secteur-public
2
Noureddine MOHAMED, "L'audit interne au Maroc", Mémoire présenté pour l'obtention du diplôme du cycle
supérieur de Gestion, Casablanca, Institut Supérieur de commerce et d'administration des entreprises,
Octobre 1991, URL: http://www.abhatoo.net.ma/maalama-textuelle/developpement-economique-et-
social/developpement-economique/finances/fiscalite/l-audit-interne-au-maroc
département ministériel, qui visent à maîtriser les risques liés à la réalisation des
objectifs de chaque ministère.

L’audit interne est une activité exercée de manière indépendante et objective


qui donne à chaque ministre une assurance sur le degré de maîtrise de ses
opérations et lui apporte ses conseils pour l’améliorer. L’audit interne s’assure
ainsi que les dispositifs de contrôle interne sont efficaces.3

De plus en plus on entend parler au cours des discussions et ailleurs de l'audit


interne en tant que réalité ou en tant que nécessité au sein du secteur public. Pour
mieux voir, nous essaye à travers ce travail de répondre à cette question qui sera
nos problématiques majeures.

Ainsi, quelle est la raison d’être de l’audit interne ? et quels sont ses
apports sur l’adoption des politiques publiques au niveau de gestion des
Etablissements publics ?

Pour répondre à cette problématique, on développera le plan qui suit :

Chapitre 1 : L’Audit interne et le secteur public

Section 1- La raison d’être de l’audit interne dans le secteur public

Section 2 L’audit interne, entre outil et obligation

CHAPITRE 2 : l'apport de l'audit interne dans la gestion publique

Section 1- Le renforcement de la bonne gouvernance

Section 2 : Les rôles de l’audit dans la gestion publique

3
Christian DE VISSCHER et Laurent PETIT, "l'audit interne dans l'administration publique : un état des lieux
dans les ministères fédéraux" [En ligne] ,2002. URL : pyramides.revues.org/473
Chapitre 1 : L’Audit interne et le secteur public
Section 1- La raison d’être de l’audit interne dans le secteur public

L'audit dans le secteur public a d'une importance capitale. Selon C.Alain-


Gérard s'est géré l'État comme une entreprise. L'apparition du concept d'audit
dans le contexte marocain date aux alentours de la décennie 80, c'est au sein des
organismes publics qu'il a vu se réaliser ses premières applications. Aujourd'hui
l'audit interne est inéluctable et demander par tout.4

La modernisation de l'État, l'amélioration des procédures administrative, la


rationalisation de la gestion des finances des organismes publics, la bonne
gouvernance, etc. Toutes sont des raisons qui motivent l'adoption d'audit interne
dans le secteur public.

Le dysfonctionnement dans la gestion des ressources humaines, phénomènes


bureautiques, contrôle interne, le risque, circulation de l'information ainsi que
l'évolution des dépenses et des recettes...etc. Engendre des problématiques
majeures au sein du secteur public marocain. Ce qui rendait de plus en plus
difficile et complexe le travail des auditeurs interne.

Sans doute, l'audit interne que ce soit dans le secteur public ou privé, reste
uniquement un révélateur des défauts de l'organisation. À cet égard l'audit interne
ne garantit pas la bonne gouvernance de l'organisation puisqu'il se limite à
émettre des recommandations sans les mettre en œuvre.

À l'espèce, l'audit interne ne s'occupe donc de ce que l'on fait mais de


comment on le fait. Il ne critique pas le fond de la gestion mais en examine et
critique le fonctionnement.

Selon M.HARAKAT « il découle donc que l'analyse approfondie des divers


facteurs suscitant le dysfonctionnement de l'appareil d'audit dans secteur public
ne puisse être cernée et maitrisée méthodiquement en dehors de la
compréhension et l'étude de l'espace sociopolitique dans lequel s'insèrent les
mécanismes et les institutions d'audit.

En fait, il existe une série de facteurs qui favorisent l'insertion d'audit dans les
organismes publics. Nous on va s'intéresser qu'aux quelques raisons à d'une
importance majeure.

Installer une cellule d'audit implique bien souvent de franchir un obstacle


psychologique. Car les instruments de l'audit sont encor mal compris et souvent

4
Alain-Gérard COHEN, « La Nouvelle Gestion Publique », 3eme édition, Paris, 2012, p :93
mal accepté, car leur application exige une profonde modification des
comportements et des mentalités de tous les agents publics. Bref, on peut dire
qu’il s’agit d’une véritable révolution administrative. 5

De surcroit, selon A.G.COHEN « il faut revenir ici sur l'idée, parfois très
difficile à faire admettre ou comprendre, qu'avant de bâtir un réseau d'audit, ou
à tout le moine simultanément, il faut former les gestionnaires devenus des
managers responsables » .6

La loi de finance consacre l'audit dans le secteur public en prévoyant une


enveloppe budgétaire, la nécessité d'implanter cette fonction est ressentie tant au
niveau des entreprises privatisables que celles que l'État gardé. Dans ce cas, il
faudra gérer ce patrimoine collectif avec efficacité et transparence.

De surcroit, l'adoption d'un cadre légal pour les nouvelles pratiques d'audit est
donc nécessaire pour que les auditeurs publics agissent selon les normes ou
standard internationalement reconnu, car « on ne peut rien faire c'est la loi ne le
prévoit pas ».

Les missions d'audit portant sur l'ensemble des processus, procédures,


activités dont leur application au secteur public conduit les vérificateurs nord-
américains à définir une approche globale nommée l'audit intégré

Section 2 L’audit interne, entre outil et obligation :

Au fur et à mesure de l'évolution de l'audit interne, il est devenu une


obligation internationalement praticable.

Au Maroc ce n'est qu'en 1993 que l’audit sera exigé par SM HASSAN 2 à
travers sa lettre royale qui a une force de loi. 7

Exactement en 19 juillet 1993, il a adressé au premier ministre (Mohammed


Karim Lamrani) concernant l'audit des établissements public encore propriété de
l'État (puisque plusieurs entreprises ont été privatisé dans cette période) compte
tenu de leur importance vitale dans l'économie nationale, et a recommandé la
nécessité de soumettre aussi bien la direction que la gestion de ces établissements
à un audit rigoureux et efficace permettant de donner une image claire et exacte
sur leur situation financière.

5
Jacques RENARD, Théorie et pratique de l'audit interne ,7ème édition, EYROLLE, Paris, 2010, P :6
6
Yvon MOUGIN, « nouvelles pratiques de l'audit management QSEP ». EDITION AFNOR, 2013 P : 119
7
Noureddine DAOUDI. « Collectivités locales et pratiques d'audit au Maroc : réalité et perspectives », thèse
pour l'obtention d'un doctorat en sciences économiques. université Mohamed Premier. Oujda, 2003/2004
Encore, l'audit interne considéré comme un outil de pilotage qui permet de
piloter l'ensemble des activités de l'organisation. Il se considère aussi comme un
outil efficace grâce à son approche systématique et méthodique.

De même, la charte d'audit interne au sein du secteur public a pour rôle


principal de faciliter l'adoption par la direction et par les gestionnaires de
mesures adéquates.

Le contrôle de gestion reste insuffisant pour rendre un organisme public


dynamique. En cas d'absence d'une fonction d'audit interne, le système de
contrôle peut perdre son efficacité et même devient déficient au fil du temps c'est
parce qu'il est base sur les donnes chiffrées.8

Toutefois la présence d'un dispositif de pilotage efficace peut jouer le rôle d'un
régulateur permettant de détecter les déficiences au moment opportun et
d'entreprendre les actions correctrices nécessaires pour y remédier.

Aussi, l’audit interne au sein d'un organisme public constitue un outil très
efficace pour faire respecter les politiques, les directives et les instructions, la
lutte contre le risque... lui apporte ses conseils et contribuer à créer de la valeur
ajoutée.

Il semble nécessaire dans ce cadre de faire séparer entre l'efficacité et


l'efficience. Selon COMMARMOND et EXIGA, l'efficacité représente la
conformité de l'atteinte de l'objectif /résultat, alors que l'efficience implique le
respect des contraintes de ressources, c'est-a-dire des moyens négociés.

Dans l'approche traditionnelle, les concepts d'efficacité et d'efficience se


révèlent comme synonymes de la performance.

Le système est efficace, il atteint sa cible.

Le système est efficient, il atteint sa cible, en réduisant son cout de


fonctionnement.

8
Noureddine DAOUDI. « Collectivités locales et pratiques d'audit au Maroc : réalité et perspectives », thèse
pour l'obtention d'un doctorat en sciences économiques. université Mohamed Premier. Oujda, 2003/2004
p :16
CHAPITRE 2: l'apport de l'audit interne dans la gestion publique

Section 1- Le renforcement de la bonne gouvernance

Une bonne gouvernance s'articule autour de l'utilisation optimale des


ressources, de l'amélioration de la gestion et la qualité de service. La bonne
gouvernance repose sur les principes de transparence, l'élimination de la
corruption, la responsabilisation, la reddition des comptes, la participation...etc.

La définition officielle d'audit interne d'IIA en 1999 auparavant cité : « ... Il aide
cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant par une approche
systématique et méthodique, ses processus de management des risques, de
contrôle et de gouvernement d'entreprise et en faisant des propositions pour
renforcer son efficacité ». Ce qui implique inéluctablement la gouvernance
parmi les objectifs de l'audit interne. 9

L'audit interne n'est pas une finalité en soi, il ne constitue que l'un des moyens
(a cote de l'audit externe, control interne...) pour contribuer à une bonne
gouvernance.

Ceci dit, l'audit public est la clé de voûte d'une saine gouvernance dans le secteur
public en offrant une évaluation objective, impartiale et efficace de la gestion
des ressources publiques et en vue d'obtenir les résultats escomptés. Les
auditeurs aident les organisations à agir de façon responsable et garder la
confiance des citoyennes et autres parties prenantes..

Donc, l'audit interne doit permettre de nous faire prendre conscience de temps à
autre des changements de notre environnement et l'obsolescence de nos pratiques
de travail.

Ecore, l'audit interne doit détecter les pistes de progrès qui permettront à l'audité
d'être toujours en prise directe avec son environnement et de répondre aux
attentes de ce dernier avec maximum d'efficacité et d'efficience.10

9
IFACI, "indépendance dans l'organisation", URL : http://www.ifaci.com
10
Mustapha ASMOUN, 1994, "COMMENT IMPLANTER L'AUDIT DANS LE SECTUR PUBLIC?", URL :
mobile.leconomiste.com/article/comment-implanter-laudit-dans-le-secteur-public
Ce tableau nous permet de tirer les conclusions suivantes :

- Il existe une forte corrélation positive (+0,763) entre l’existence d’un service
d’audit et la qualité de l’information comptable obtenue par les administrateurs
des entreprises de notre échantillon. Ceci montre donc que plus une entreprise
dispose d’un service d’audit, plus elle tend à réduire davantage le niveau
d’asymétrie d’informations dans le domaine comptable.

De même une forte corrélation positive (+0,775) entre le niveau d’asymétrie


d’information dans le domaine financier et l’existence d’un service d’audit. Nous
considérons donc l’existence d’un service d’audit comme un facteur tendant à
limiter la manipulation de l’information financière.

Les résultats auxquels nous avons abouti montrent, donc, que plus les
entreprises disposent de service d’audit plus le niveau de réduction d’asymétrie
d’information dans le domaine comptable et financier est beaucoup plus
important.11

11
CHARREAUX G. (1990), «La théorie des transactions informelles : une synthèse », Economies et Sociétés,
Série Sciences de Gestion, vol. 15, p. 137-161.
Section 2 : Les rôles de l’audit dans la gestion publique

A titre de composante essentielle d’une structure de gouvernance publique


solide, l’audit public renforce les rôles de surveillance, d’information et de
prévoyance de la gouvernance.

Ainsi, en matière de surveillance, les auditeurs aident les décideurs à exercer


une surveillance en évaluant si les entités publiques font ce qu’elles sont censées
faire, dépensent les fonds aux fins prévues et ce conformément aux lois et à la
réglementation. Les audits axés sur la surveillance favorisent la reddition des
comptes au public en donnant accès aux informations sur la performance aux
parties concernées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’organisme vérifié. 12

La surveillance englobe la responsabilité qui incombe à de nombreux


auditeurs du secteur public de détecter et de prévenir la corruption publique,
notamment la fraude, les irrégularités ou les abus et tout autre mésusage du
pouvoir et des ressources confiées aux représentants des organes
gouvernementaux. Les auditeurs surveillent l’efficacité de la structure de
contrôle interne de la direction afin de cerner et de juguler les conditions propices
à la corruption.

En matière de détection, il s’agit d’identifier les irrégularités, inaptitudes,


illégalités, fraudes ou abus qui se sont déjà produits et à réunir des éléments
probants afin d’étayer les décisions à prendre en ce qui concerne les poursuites
au criminel, les mesures disciplinaires et autres recours. Ça peut être des audits
ou enquêtes fondés sur des circonstances suspectes ou de plaintes, des audits
cycliques comme la paie et les comptes fournisseurs, des audits exercés par les
responsables, etc.13

En matière de dissuasion, il s’agit d’identifier et juguler les conditions


propices à la corruption. Les auditeurs cherchent à dissuader les auteurs
éventuels d’actes de fraude, d’abus de biens et autres abus de confiance public,
en évaluant les risques organisationnels ou spécifiques à l’audit, en examinant
les changements proposés aux lois, les règles et procédures d’application
existantes, en examinant les contrats afin de relever tout conflit d’intérêts
potentiel, etc.

Les auditeurs aident, également, leurs organisations à regarder de l’avant en


repérant les tendances et en attirant l’attention sur les enjeux à venir par exemple,
les enjeux posés par les tendances démographiques, la conjoncture économique

12
CHARREAUX G. (2005), « Pour une gouvernance d'entreprise 'comportementale': une réflexion
exploratoire... », Revue Française de Gestion, N°157, juillet-août, pp.215-238.
13
RENARD J. (2000): « Théorie et pratique de l’audit interne », 3ème édition mise à jour et enrichie (primé par
l’IFACI), Editions d’organisation p ;28
ou les diverses menaces à la sécurité de l’Etat et identifier les risques et les
occasions découlant des progrès rapides de la nature de l’économie.

Donc, l’objectif de l’audit interne est d’aider une organisation à atteindre ses
objectifs en évaluant son processus de management des risques, de contrôle et
de gouvernement d'entreprise. Il est également possible de faire des
propositions pour renforcer l'efficacité de ces établissements.14

Conclusion

Il s'agit dans le cadre d'une théorie générale d'audit d'assurer à ces institutions
qui ont la mission primordiale d'être une véritable conscience financière du pays,
tous les moyens et les privilèges nécessaires à leurs fonctionnements.

De plus, la fonction d'audit interne fait partie d'un large système de gouvernance
où le comité d'audit peut avoir un impact sur la fiabilité de cette fonction à travers
le contrôle et la surveillance qu'il est censé exercé.

Enfin l'objectif de l'audit interne est de contribuer à la bonne gouvernance, et leur


existence dans le secteur public est une nécessité non pas un choix.

14
Mohammed Chérif MADAGH et SAMIRA RYM MADAGH, "L'audit interne au coeur de la dynamique de la
gouvernance d'entreprise : Lectures théoriques et enjeux pratiques p 54

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