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COURONNEMENT OU APPENDICE

A LA VRAIE

R.ELIG-ION CHRÉTIENNE
DANS LEQUEL IL S'AGIT

Des quatre Églises sur celle Terre depuis la Cl'éation du Monde;

de leurs Périodes, et de leur Consommation,

Puis, de la Nouvelle Église qui doit succéder à ces quatre Églises, et sera

véritablement Chrétienne et la Couronne des précédentes,

De l'Avénement du Seigneur à cette Église, et de son Di vin Auspice en elle

pour l'Éternité:

Et enlln du Mystère de la Rédemption

Pa,' BnJrI.4NIJE~ SWBDENBORG


Serviteur du Seigneur Jésus·Christ

(Ouvrage posthume)

TRADUIT DU LA'fIN PAR J.-F.-E. LE BOYS DES GUAYS


Sur l'édition.de Londres (1780)

DEUXIÈME ÉDITION REVUE ET CORRIGÉE


Par L. BOTS DI8 GUÂYli et A. HA. Li:

SAINT·AMAND (CHER)
.\ la librairie de LA. NOUI'ELLE JERUSALEM, ehe7. PORTE, libraire
PARlS
M. MINOT, rue de Sèvres, 96
E. JUNG·TRi:UTTEL, libraire, rue de Lille, 19
/ LONDRES
SWEDENBORG SOCIETY. 36, Bloomsbury Slreet, O,ford Streel
NEW-YORK

PUBLISHING nOUSE, of Ihe Gee-Convention, of TRK Na... JnuSAI.I:O<,

No 20, Cooper Union

1865

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COURONNEMENT OU APPENDICE

A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE


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Sailll-Amand (Cher). - Imprimerie de DESTENA L
COURONNEMENT OU APPENDICE

A LA VRAIE

IlELIGION CHRÉTIENNE

DANS LEQUEL IL S'AGIT

Des quatre Églises sur celle Terre depuis la Création dn Monde;

de leurs Périodes, et de lellr Consommation.

Puis, de la Nouvelle f:glise qui doit succéder à ces quatre Églises, et sera

véritablement Chrétienne et la Couronne des précédentes.

De l'Avénement du Seigneur à celle Église, et de son Divin Auspice en elle

pour l'Éternité:

Et enfin du Mystère de la Rédemption

Pli'" EJrlJrI"-NVE~ SWEDENBORG


Senileur du Seigneur Jésus-Christ

(Ouvrage posillume)

TRADUIT DU LA'fIN PAR J.-F.-E. LE BOYS DES GUAYS

Sur l'édition.de Londres (1780)

DEUXIÈME ÉDITION REVUE ET CORRIGÉE

Par L. BoTS .11 Guns et A. H1UE

SAINT·AMAND (CHER)

A la librairie de Li. NOUI'ELLE JÉRUSÂLE~I, cbe.. PORt'E, libraire

PARIS
M. MINOt', rue de Sèvres, 96
E. JUNG-TREUTTEL, libraire, rue Qe Lille, 19
LONDRES
SWEDENBORG SOCIETY, 36, Bloom.bur! Street, O.rord Street
NEW-YORK

PUBLISHING ijOUSE, or Ihe Gen-Convention, of TU l'i.... JnUSl.I.•",

No 20, Cooper Union

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COURONNEMENT OU APPENDICE

LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE

i. ces Trois Sujets, à savoir, la CONSOMMATION DU SIÈCLE, l'A-


VÉNElIIENT DU SEIGNEUR, et la NOUVELLE ÉGLISE, onl été traités
dans le dernier Chapitre. de l'Ouvrage ayanL pour titre LA VRAIE
~ELIGION CHRÉTIENNE; si la con tinuation en est donnée dans ce
qui suit, c'est parce que jusqu'à présent personne n'a connu ce
que c'est que la Consommation du siècle, ni pourquoi un second
AvénemenL du Seigneur, ni qu'une Nouvelle Église doit veuil';
eL cependant il s'agit de ces trois SujeLs dans la Parole, tanL Pro-
phétique qu'Apostolique, et pleinemenL dans l'Apocalypse. Qu'il
s'agisse de ces trois Sujets dans la Parole Prophétique de l'Ancien
Testament, c'est ce qui. devint évident pour moi lorsqu'il me fut
dODné de dél'eJoppel' cetle Parole par le sens spirituel; qu'il en
soit de même dans la partie Prophélique du Nouveau Testament,
qui est appelée Apocalypse, el aussi dans la Parole Évangélique
et Apostolique, on le verra par ce qui suit. De là il résulte que
sans la connaissance de la ConsommaLion du siècle, du second
Avénemenl du Seigneur, et de la Nouvelle Église, la Parole est
comme fermée j el il n'y a pour l'ouvrir nulle aulre chose que les
connaissances, lesquelles sonL comme des Clés qui oU\'I'ent la
porle.et intro~uisent. Quand cela a lieu pour la Parole, les Tré-
sors qui jusqu ~Iors y éLaienL cachés comme dans le fond de la
mel' se présentenL à la vue j car au fond de la Parole il n'y a que
des Trésors. Dans ceL Appendice ou ConlinuaLion, je procéderai,
. comme dans l'Ouvrage même, par des sommaires placés en tll'anL,
qui devront êLre co.nfirmés par "Écriture eL illustrés par la raison.

1.
2 APPENDICE [1;0 2.

1LEmn: PREnIlERJ

Il ?J l! eu quatre Églises sur cette Terre depuis le jour de sa


Création. La Première, qui doit tUre appelée Adamique; la
Seconde, Noachique; la Troisième, Israélite; et la Qua­
trième, Chrétienne.
(=9

2. Qu'il nit existé quatre Églises sur cette Terre depuis la Créa­
tion du Monde, on le voit clairement dans Daniel; d'abord, par la
Statue que Nébuchadnessar vit en songe, et ensuite par les qua­
tre Bêtes qui montaient de la Mer. Au sujet de LA STATUE DE 1'1.,;­
DUCHADNESSAR, on lit ces paroles: «Daniel dit: Toi, Roi, voyant
tu {us, et voici, une Statue grande, et son apparence excel­
lente, se tenait vis-à-vis de toi, et son aspect (était) formida­
ble : de cette Statue la T~te était d'Or bon; sa Poit1"Îne ct ses
Bras, d'Al'gent; son Ventre et ses Cuisses, d'Airain; ses Jam­
bes, de Fer; ses Pieds, en partie de Fel' et en partie d'Argile.
Voyant tu {us, jusqu'à ce que fut détachée une Pierre, non par
des mains, et elle fl'appa la Statue sur ses pieds, qui (étaient)
de fel' et d'argile, et les brisa; alors furent brisés ensemble le
fer, l'argile, l'airain, l'argent ct l'or, et ils devim'ent comme
la paille-de l'aire en été, en SOl'te que les emporta le vent, et
aucun lieu ne fllt trouvé pour eux: mais la PielTe qui {rappa
la Statue devint un Rocher grand, et remplit toute la Terre.
Dans ces jours, le Dieu des Cieux fel'a surgir un Royaume,
qui dans les .~iècles ne se'ra point renversé, et ce Royaume il
un autl'e peuple ne sera pliS laissé; il brisera ct consumera
tous ces llOYllumes, mais lui subsistera dans les siècles. Il - II.
31 à 35, Ml. - Que ce Songe ail signifié, non pas qualre Royau­
mes SUI' celle Terre, mais quatre Églises devant se succéder l'une
à l'alllre, cela est évident pal' les considérations suivantes: 1." Que
SUI' celte Terre il n'a point existé de tels Royaumes l'un après l'au­
tre. 2° Que la Divine Parole, dans son sein, traill', non pas des
Hoyaumes du Monde, mais des Églises qui constituent daos les
Terres le Royaumc de Dieu. 3" Puis, co ce qu'il est dit que le Dieu
des Cieux fera surgir un noyaUlllc·qui dans les siècles ne sera
N° 2. ALA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 3
poinl renversé, et que la Pierre détachée, non pal' des mains, de­
vintnn Rocher grand qui rempliL toute la 'ferre. lt° Et comme le
Seigneur, notre Sauveur Jésus-Christ, dans la Parole de l'un et
de l'autre Testament, est appelé la Pierre et le Rocher, il est évi­
denl que son Royaume est entendu pal' la dernière partie de ce
passage. 5" En oulre, dans un très-grand nombre tle passages de
la Parole, l'état tle l'Église est décri! pal' 1'01', l'Argent, l'Airain
et le Fer; son élat spirituel quant au bien tle l'amour par \'01',
son état spirituel quant au vrai de la sagesse pal' l'Argent, son
état naturel quant au bien de la charité par l'Airain, et son état
naturel quant au vrai dé la foi par le Fer, ce qui a été confirmé
d'après la Parole; voir' dans l'ApOCALYPSE RivÉLÉE, N" 913; et
ailleurs. C'est même pour cela que, dans les Premiers Ages, les
Sages, qui connaissaient les significations des Métaux, comparè­
rent à ces quatre Métaux les Siècles, qui depuis le Premie:' jus­
qu'au Dernier devaient se succéder, et appelèrent le Premier le
Siècle d'Ol', le Second le Siècle d'argent, le Troisième le Siècle
d'airain, et le Quatrième le Siècle de fer; et ainsi ils les décrivi­
rent selon les Biens et les Vrais: et comme les Biens et les Vrais
réels ne proviennent que du Dieu du Ciel, ils les décrivirent selon
les États de l'Eglise chez eux, car c'est d'après et selon ces États
que les États civils des Royaumes, quant à la Justice et au Juge­
ment, onll'existence, la vigueur et la vie. Que dans la Parole de
l'un et de l'autre Testament le Seigneur, notre SaUl"eur JÉSUS­
CHRIST, soit appelé la Piene et le Rocher, cela est évident par les
passages qui l'ont suivre; qu'il soit appelé la PIERRE, on le voit
par ceux-ci: « Ainsi a dit Adonaï Jéhovih : Voici, Moi, j~ vais
{onder en Sion une Pien'e, PieJTe d'épreuve, (l'Angle de prix,
de fondation fondée .. celui qui aura cru ne s'an'éteJ'a pas. A 100's
je poserai le jugement pow' règle, et la justice POW' aplomb. »
- Ésaïe, XXVlll. 16,17. - « Jéhovah visitera son troupeau;
de Lui la PU:RRE ANGULAIRE. »-.Zachar. X. 3,!J. - « LA PIERRE
qu'ont J'ejetée les Architectes est devenue tllte d'Allgle.»­
Ps. CXVIII. 22. - " N'avez-vous jmltais lu dans les Écri­
tures : La Pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissent, celle-là
est devenue tl}te d'Allgle. 1) - Matlh. XXI. lt2. Marc, XII. 10, 1i.
Luc,. XX. 17,18. Ésaïe, VlTI. 13, 1lt, 15. - « Vous vous étes
4 APPENDICE N° 2.
approchés vers le SeigneU?', LA. PIERRE VIVF:, Tejetée ci la véTité
par les hommes, mais choisie par Dieu; vous aussi vous­
mêmes, t'omme des piel'res vives, vous êtes bâtis en maison
spil'illlelle; c'est pourquoi il est dit clans l'Écl'iture : Je place
en Sion la PIERRE ANGUJ.AIRE, choix précieux, et celui qui cl'oit
en Elle ne sem point confondu. 1 I - 1 Pierre, If. 4,5,6.- Il Vous
avez été bâtis SUl' le fondement des Apôtres et des Prophètes,
dont la PIERRE ANGULAIRE est Jésus-Christ, par qui tout l'Édi­
fice bien cimenté s'élève en Temple saint dans le Seigneul', pm'
lequel vous ensemble vous avez été bâtis en Habitacle de Dieu
en esprit. 1) - Éphés. II. 20, 21, 22. - (l JÉSUS-CHRIST EST J.A
PIERRE rejë-lée pal' ceux qui bâtissaient, laquelle est devenue
Ute d'angle, et il n'y a aucun salut dans un autre. l l - Acl.
IV. 1.1, 12. - Que le seigne'ur soil appelé le ROCHER, on le voit
par les passages suivants de la Parole: (l Quand gras fut devenu
Jeschurun, ill'egimba, et il abandonna le Dieu qui l'avait fait,
et il méprisa LE ROCHER de son salut. Il - Deutér. XXXII. 15,
18, 30. - (lI,e Dieu d'Israël a dit, LE ROCHER d']SI'aël m'a
parlé, Il - If Samuel, XX))[. 3. - (l Que soient en bon plaisir
les paroles de ma bouche, Jéhovah, MON ROCHt:R ET IroN RÉ­
DEMPTEUR! li - Ps. XIX. 15. - Il Ils ne se sont point souvenus
que Dieu était leur Rochel' et leU?' Rédempteur. Il - l's.
LXX.VIf. 35,42. - Il Ils buvaient tOIlS la boisson spirituelle,
car ils buvaient du Rocher spil'ituel; le Rocher était le Christ. 1)
- 1 Cor. X. 4. Exod. X\'I1. ~.- D'après ces passages, il est bien
évident que par la Pierre, qui frappa la Statue et devint un grand
Rocher 'l'emplissant loute la Terre et dont le Royaume durera
dans les siècles des siècles, est enlendu noIre Seigneur Jésus­
Christ-.
3. Ces mêmes quatre Églises SUI' celle Terre ont été décrites
par les quatre Bèles qui montaient de la Mer, dans Daniel; il en
est parlé dans ces termes: Cl La Pl'emièl'e, comme un Lion,
mais des ailes d'aigle elle avait; voyant je fus jusqu'à ce que
furent arrachées ses ailes, et qu'elle se fut soull:vée de telTe,
et, que sur ses pieds, comme un homme, elle se fut dressée, et
qu'un cœur d'homme lui fut donné. Ensuite voici, une autre
Bête, une Seconde, semblable ci un Ours, et SUI' un côté elle se
N° 3. A LA VRAIE RELIGION CHRiTIENNE. 5
dl'essa; il Y avait tl'ois côtes dans sa bouche entTe S!!S dents j
en olllTe, on lui disait ainsi: U:ve-toi, mange beaucoup de
chair. Après cela, voyant je {us; et voici, une Autre, comme
un Léopm'd, laquelle avait quatTc ailes, telles que celles des
oiseaux, SUT son dos; et qual1'e Têtes il la Bête: et domina-
lion lui {ut donnée. A7Jl'ès cela, voyant je {us en visions de
nuit; et voici, une Quatrième Bête tel'1'ible et {ormidable, et
robuste à l'extl'ême, ayant des df:nts ILe fer, gTandes, qui man-
gea et broya, et le Teste avec ses pieds foula; or, elle était dif-
{érente de toutes les Bêles qui avüient été avanl elle, et eLLe avait
dix COl'nes, Voyant je {us jusqu'à ce que des TTônes {ul'ent
Tenversés, et que l'Ancien des jours s'assit; et le jugement s'é-
tablit, et des li/n'es {urent Ol/verts : et voici, avec les nuées du
Ciel, comme un Fils de l'homme qui venait: et il lui fut donné
domination, et gloire et Royaume, et tous les peuples, nations
et langues Le seI'Viront; SIl domination, domination du Siè-
cle, Laquelle ne passera point; et son Royaume, (Royaume)
qui ne pél'Îl'a 7Joint. li - VIf. 3, 0, 5, 6, 7, 9,10,13,14 el suiv.
- Que ces quatre Églises aienl élé pareillemenl enlendues et
décrites par ces Bêles, cela esl évidenl par chaque parlicularilé
de ceLLe description, qui sera, dans la suite, développée dans
son ordre, el principalemenl par les derniers Versels, où il est
diL qu'après ces quatre Bêles doit venir un Fils de l'homme,
auquel il sera donné une domination el,un royaume qui ne pas-
seronL poinl el ne périront poinl, Fils de l'homme qui a aussi
élé entendu par la Pierre devenlle un grand Rocher qui remplil
Ioule la Terre, comme on le ,'oil ci-dessus, N" 2, fin. Que les
élals de l'Eglise soienl décrils dans la Parole par des Bêles, de
même que par des Mélaux, cela esl évident par un grand nombre
de passages, dont je rapporlerai seulement ici quelques-uns; ce
sont ceux-ci: « Une pluie de bienveillances tu {eras dégouttel';
ton héritage en souffrance tu le raRermiras; TA BÊTE, TON AS-
SEAIBLÜ, y habiteront. Il - Ps. LXVIII. 10, H, - « A Moi tout
ANllIrA L DE LA FOR~T, LA BÊTE sur Les montagnes par 1Ililliel's;
je connais tout OISEAU Dt;S 1IIONTAGNES, LES BÊTES DE MES CHAlIlPS
(sonL) avec Moi. li - Ps. L,iD, 11. - « Ascllur (élait) un Cèdre
dans le [,ibcm, élevé/;> était devenue sa lIaut(U1'; dans ses
1*.
APPENDICE NG 3.
branches avaient {ait leurs nids tous les OISEAUX DES CIEUX, et
sous ses branches avaient engendré toutes les B~TES DU CHAMP,
et dans son ombre avaient habité toutes les NATIONS GRANDES.II
- Ézéch. XXXI. 2 à 6, 13. Daniel, IV. 7 à 13. - « Je traiterai
-pour eux alliance en ce joul'-là avec la BtrE DU CHAMP et avec
l'OISEAU DES CIEUX, et je Me {iuncerai à toi à éternité. Il ­
Hosée, II. 18, 19. - « Réjouis-tOI', et sois dans l'allégresse;
ne cl'aignez point, BtrES DE MES CHAMPS, car herbeuses sont
-devenues les demeures du désert. Il - Joêl, H. 21,22,23. ­
(1 Toi, Fils de l'homme, dis à tout OISEAU D'AILE, et à toute

BÊTE DU CHAMP : Assemblez-vous pour mon sacrifice sur les


montagnes d'Israël; ainsi je donne1'ai ma gloire pm'mi les Na­
tions. Il - Ézéch. XXXIX. 17 à 21. - u L'ennemi a outl'agé
Jéhovah; ne donne point à la BÊTE l'âme de la TOURTERELLE. Il
Ps. LXXIV. 18,19. - Il Jéhovah rassemble les expulsés d'Is­
raël; toute BÊTE DE MES CHAMPS, venez. Il - Ésaie, LVI. 8, 9.­
« L'esp1'it, poussant Jésus, le fit aller dans le désert; et il était
avec les BÊTES, et les Anges Le servaient. )) - Marc, I. 12,1.3;
- il était, non a\"ec des Bêtes, mais avec des diables, contre les­
quels il combattil el qu'il subjugua. JI y a encore mille autres
passages, qui ont été rapportés en partie dans l'APOCALYPSE RÉ­
VÉLÉE, N" 567. De plus, il est bien connu que le Seigneur Lui­
Même, dans la Parole, est appelé Agneau, el aussi Lion; que le
saint-Esprit a été représenté comme une Colombe; que les Ché­
rubins, par qui esl signifiée la Parole dans le sens Iilléral, appa­
l'Urent comme quatre Bêtes, dans Ézéchiel et dans l'Apocalypse;
que l'homme de l'Église, qui reconnait le Seigneur comme son
Dieu et son Pasteur, est appelé Brebis, et qu'au contraire celui
qui ne Le reconnalt pas est appelé Bouc et aussi Dragon, et que
l'assemblée du dragon est aussi, de même que dans Daniel, dé­
crite dans l'Apocalypse par une BtJte montant de la mer, sem­
blable à un Léopard, ayant des pieds comme ceux d'un OU/'s,
et une bouche comtifé celle d'un Lion, - XlII. 1, 2. - Ces ma­
nières de s'exprimer tirent leur origine du Monde spirituel, oil
toutes les alTections el par suite toutes les pensées des Anges el
des Esprits se présentent à distance d'eux comme des Bêtes, qui
npparaissenl llussi dans une forme absolument semblable à celle
N" 3. A LA VRAIE RELIGION CHRgTIE!'fNE. 7
des Bêles du Monde naturel, les alfecLions de l'amour du bien
comme des Bêtes douces et d'un usage bon, ct les alfections de
l'am OUI' du mal comme des Bêles sauvages et d'un usage mauvais:
de là vient que les Bêtes sont si souvent nommées dans la Parole,
el que par elles dans le sens spirituel sont signifiées les alfections,
les inclinations, les perceptions et les pensées. D'après cela, on
voit clairement ce qui est entendu par CRÉATURE dans les passa­
ges suivants: IC Jésus commanda aux Disciples d'aIlL'1' par
le Monde entie?', et de prÜhe1' l'Évangile à TOUTE CRÉATURE. "
- Marc, XVI. 15. - If Si quelqu'un est dans Christ, il est une
NOUVELLE CRgATURE j les choses vieilles sont passees, et toutes
choses sont devenues nouvelles. » - II Cor. V. 17. - If Voici ce
llue dit l'Amen, le Témoin (uJ.êle et véritable, le commencement
de la CRÉATURE DE DrEU, » - Apoe. III. 14 j - là, par les Créa­
tures sont entendus ceux qui peuvent être créés de nouveau,
c'est-à-dire, être régénérés, et ainsi devenir membres de J'I<~glise
du Seigneur.
4. Qu'i! y ait eu sur celle Terre quatre Églises, Une avant le
Déluge, qui peut être appelée l'ADAMIQUE; une Aulre après le
Déluge, qui peut être appelée la NOACHIQUE j après celle-ci, une
Troisième, qui fut 1'rSRAÉLITE j et une Quatrième, qui existe au­
jourd'hui et est appelée CHRÉTIENNE, c'est ce qui sera démonll'é
dans les Articles suivants, où il sera fait une ExposiLion de cha­
cune en parLiculier.

Chaque Église a eu quatre États successifs ou Périodes, qui


sont entendus dans la Pm'ole par le Matin, le Jow', le Soir
et la Nuit.

5. Qu'il y ait eu quatre États successifs ou Périodes de chacune


des qualre tglises ci-dessus nommées, c'est ce qui sera illustré
dans les Articles suivants, où il sera trailé de chaque 'Église dans
son ordre : elles sont décrites par ces vicissitudes du temps,
parce que tout homme qui nal! dans l'Église, ou en qui commence
l'Église, vient d'abord dans sa lumière, telle qu'elle est au point
8 APPENDICE N° 5.
ùu jour et le Matin; ensuite il s·avan.::e dans son JOUI', el celui
qui aime les vrais va jusqu'à midi; si alors il s'arrêle en chemin,
el n'entre point dans la chaleur du printemps el de l'élé, son jour
baisse vers le soir, et enfin devienl ténéhreux comme la lumière
au temps de la nuÏl ; el alors son inlelligence dans les choses spi­
rÏlueHes de l'Église devienl une lumière froide, comme la lumière
des jours dans la saison de l'hiver, quand il voit, il e;,t vrai, les
arbres placés près de sa maison ou dans ses jardins, mais dépouil­
lés de feuilles el privés de fruits, ainsi comme des troncs nus: en
eITel, l'homme de l'Eglise s'avance du malin vers le JOUI', alln que
par la lumière de la raison il soil réformé el régénéré, ce qui se
l'ail uniquement par une vie conforme aux préceptes du Seigneur
dans la Parole; si cela n'a pas lieu, sa lumière devienl ténèbres,
elles lénilbres deviennenl une épaisse obsCUl'ité, c'est-à-dire que
les vrais de la lumière chez lui sont changés en faux, el les faux
en maux qui Ilt! sont pas apparents. Il en est autremenl de
l'homme qui se laisse régénérer; il n'esl poinl surpris pal' la
Nuil, cal' il marche en Dieu, cl pal' suile continueHemeQ..l dans un
jour, dans lequel aussi il entre pleinemenl après la morl, quand
il est associé avec les Anges dans le Ciel; cela est entendu dans
l'Apocalypse pal' ces paroles SUI' la NouveHe Jérusalem, qui est
la NOll\'elle Église véritablement Chrétienne: (( Celle Ville n'a
point besoin du Soleil ni de la Lune pour luire en elle, car
la gloire de Dieu l'a éclairée, et sa lampe, l'Agneau; et les
nations qui sont sauvées dans sa lumière marclteront, el DE
NUIT IL N'Y AunA POINT"I,A.» - XXI. 23, 211,25. Amos, VIII.
9. - Que les états suœessifs de l'tglise soient entendus dans la
Parole par le ~IATIN, le JOUR, le SOIR l'lia NUIT, on le voit pal'
ces passages: (f Veillez, cw' vous ne savez quand le seigneur
de la maison viendra, si ce sera le SOIR, ou èt MINUIT, Oll
au CUANT DU COQ, ou au MATIN. » - illarc, XIII. 35. illallh.
XXV. 13; - Iii, il s'agit de la consommation du siècle, el alors
de l'avénement du Seigneur. « Le Dieu d'[staël a dit, le Rochel'
d'[staël m'a parlé; Il est cornille la LUMIÈRt: DU MATIN, d'un
ll'lATIN sans nuages. )l - II Sam. XXIIJ. 3, li. - (( Moi je suis la
Racine et ill Race de David, l'Étoile bl'illante et du MATIN.)l­
Apoe. XXII. 16. - (f Dic'u la secoUl'ra quand paraîtra le l\JA­
N° 5. A LA VRAIE RELIGION CHRETIENNE. 9
TIN. Ps. XLVI. 6, - II A moi on cl'ie de Séir': Sentinelle!
Il -

qu'y a-t-il il l'égard de la NUIT? Sentinelle! qu'y a-t-il à l'é­


gard de la NUIT? La sentinelle a dit : Le MATIN l'st venu, et
aussi la NUIT. Il - Ésaïe, XXI. H, f2. - « La fin est venue sur
toi, habitant de la ten'e, le temps est venu, le JOUl' est proche;
voici le JOUR, voici, il est venu; il a pm'u, le MATIN. Il - Ézéch.
VII. 5, 6, 7, fO. - (1 Tl Y aura un J01W, lequel est connu de
Jéhovah, ce ne sera ni tin JOUR ni une NUIT, pm'ce que vers
le temps du SOIR il y aura LUMIÈRE. Il - Zach. XIV. 7. ­
« Ven le temps du SOIR, voici, la terreUl'; avant le MATIN, elle
n'est plus. Il - Ésaïe, XVII. f4. - « Au SoIR dll1'eront de nuit
les pleUl's; mais au MATIN, le chant.. Il - Ps. XXX. 6. - Il Jus­
qu'au SOIR, au MATIN, deux mille tl'ois cents, alors sel'a justi­
fié le saint; la vision du SOIR et du MATIN est la vé1"ité. 1 1 ­
Daniel, vnr. f4.26. - « Jéhovah au MATIN produira son juge­
ment cl la lumière, il ne manquera point, Il - Séph. Ill. 5. ­
(( Ainsi a dit Jéhovah: Si vaine vous rendez mon alliance du'
JOUR et mon alliance de la NUIT, en sorte qu'il n'y ait plus JOUR
et NUIT en leur temps, vaine aussi deviendra mon alliance avec
David, mon serviteur. Il - Jél'ém. XXXlJI. 20, 21, 25. - « Jésus
dit : lime faut opérer les œuvres de Dieu tandis qu'il est JOUR,
viendl'a une NUIT, en laquelle pez'sonne ne pourra opél'er. Il ­
Jean, IX. 4. - Il En cette NUIT-là, ils seront deux sur un mbne
lit; l'un sem pris, et l'autre sel'a laissé. •, - Luc, XVII. 34;
- là, il s'agit de la consommation du siècle et de l'av~nement du
Seigneur. D'après cela, on peut voir ce qui est entendu pal' DE
TEMPS PLUS TL N'Y AURA,- Apoc. X. 6,- c'est-à-dire que dans J'É­
glise il n'y aurait plus ni Matin, ni Jour, ni Soir, mais la Nuit;
puis aussi ce qui est enlendu par UN TElIPS, DES TEMPS };T LA
MOITIÉ D'UN TEMPS, - Apoc. XII. f4. Daniel, XII. 9; - comme
encore ce qui est entendu pal' LA PLÉNiTUDE DU 'fJŒPS, - (~ph.
J. 10, U, f3. Gal. IV. 4.
iO APPk:NDICE N" 6.

Dans chaque Église, il y a eu consécutivement qual1'e change­


menls d'Étal, dont le Premier fUl l'apparition du Seignew·
JéllOVih et la Rédemption, et alO1·s son Matin ou son Lever:
le Second, son Instruclion, et alO1's son JOUI' ou sa Progres­
sion: le Troisième, son Déclin, el 1I101·,~ son Soil' ou sa Vas­
talion: le Quatrième, SCl Fin, et alors sa Nuil ou sa Con­
sommation.

6. Qu'il y ait eu dans chaque Église quatre états successifs,


qui sont entendus, dans la Parole, pal' le MATIN, le JOUR, le SOIR
cl la NUIT, cela vien 1d'être mon lré dans l'Article précédent: que
chacune des quatre l~glises ci-dessus nommées ail subi ces élats,
c'esl ce qui sera pleinemenl confirmé dans ce qui suit, lorsqu'il
sera lrailé de chacune de ces Églises dans son ordre, et alors on
verra que l'apparilion du Seigneur Jéhorih et la fiédemption fu­
rent son MATIN; que l'Instruction fut son JOUR ou sa progression
dans la ILlmière; que son Déclin ful son SOIR ou sa vastation; et
que sa Fin fut sa NUIT ou sa consommation: dans la Parole, tant
dans ses IJisloriques que dans ses Prophétiques, il est pal'tout
queslion de ces quatre changements d'étal.
7. L'ordre dans lequel tout homme a été créé pal' Dieu consisle
en ce qu'après l'Enfance il devienne homme; car, lorsqu'il nalt,
il esl seulement une Image Externe ou une Forme Externe de
l'homme, et alol's moins homme que la bêle nouvellement née
n'est bêle; mais aulant il est intérieurement perfectionné par la
Sagesse et par l'Amour dans celle Forme quant à son l\lental ou
à son Espril, autant il devient homme. L'homme est comme un
Arbre qui d'abord d'une semence crotl en lige, et qui en s'élevant
\ pOLlsse des branches et par ces branches un feuillage, et se rerêt
continuellement de feuilles; et, parveuu à maturité, ce qui a lieu
dans son âge moyen, donne des fleurs et produit des fruits, dans
chacun desquels il dépose des semences qui, mises dans la telTe
comme dans un utérus, croissent en Arbres semblables, el ainsi
en Jardin: et si valls voulez le croire, ce même Jardin reste chez
1\0 7. A LA \"RAIE RELIGION CHRiTiENNE. 11
l'homme après la morl, l'homme y habile et est chaque jour char-
mé par son aspect et par l'usnge qu'il fail de ses fruits; c'est cet
homme qui est décrit dnos David en ces termes: (1 Il sera comme
un Arbl'e lJ[anté sur des courants d'eaux, qui donne son fruit
en son temps, et dont [a {cuille ne tombe point. Il - Ps. J. 3;
et nussi Apoc. XXII. 1, 2.
l'lais il en est autrement de l'homme né dans l'Église, et qui,
après avoir passé son Malin et s'être avancé dans la premièl'e lu-
mière du Jour par laquelle il est del'enu Rationnel, s'arrêle
alors el ne produil point de fl'Uit; cet homme est on peut être
comme un Arbre aynnt des feuilles en profusion, mais ne don-
nant point de fruils, arbre qui est arraché du Jardin, et dont
les brnnches sont coupées, le tronc scié ou fendu, et le lout jeté
par morceanx dans Je feu: la Lumière de cel homme rationnel
devient comme la lumière des jours vers le solstice d'hiver, pen-
dant lesquels les feuilles des arbres jaunissent d'abord, et en-
suite tombenl, et enfin pourrissent: son Rationnel peut aussi
être comparé à un arbre dont les feuilles au commencement
du printemps sont consnmées pal' les ,"ers; à des blés qui sont
étouffés pal' des épines, et à l'herbe qui est dévastée par des
sauterelles; la raison de cela, c'est que son Rationnel est simple-
ment naturel, en ce qu'il tire ses idées uniquement du monde par
les sens, et non du Ciel pal' les affections ct les perceptions pro-
venant de ces affections; et comme de celle manière il n'y a in-
térieurement aucun spiriluel dans son Halionnel, s'il parle alors
de quelque spiriluel de l'Église, sa voix n'est entendue pal' les
Anges que comme la voix d'un perroquet ou d'une oie; car sa voix
est purement animale parce qu'elle est purement nalurelle, et
non humaine parce qu'clic n'est pas intérieurement spiriluelle,
cal' elle pronue de la seule respiration du corps, ct non d'aucune
respiration de l'esprit. Tel est l'homme qui de natnre! ne devien 1
pas spirituel; et nul homme ne devient spiriluel, si, après êlre
devenu Rationnel, il ne produit pas des fruils, c'est-à-dire, s'il
ne se pénètre pas de la charité pal' la vie.
8. Si dRns la Parole les quatre changements d'f:tat, qui sont
appelés \Ialill, JOUI', ~oir et Nuit, sc disent de l'Église, c'est parce
que l'Église consiste cn hommes, et que l'homme est une Église
12 APPENDICE N° 8.
dans le parliculier, et qu'une àssemblée de ces hommes est ce
qu'on appelle l'~:glise. Dans celle assemblée ou Église, ceux qui
vivent selon l'ordre décrit ci-dessus, N° 7, sonl des arbres de vie,
lesquels sont aussi des arbres d'un usage bon; et ceux qui ne vi­
vent pas selon cet ordre soot des arbres de la science du bien et
du mal, lesquels sont aussi des arbres d'un usage manvais ; c'est
de ceux-ci que se disent le Soir el la Nuit, ou, ce qui est la même
chose, la Vastalion et la Consommalion, et non des aulres. Mais
ceci sera mis en évidence devant la raison dans ce qui suit Il est
à propos de donner au commencement de ce Volume quelqu'es
préliminail'es, puisqu'il faut des connaissances préalables, avant
qu'on puisse savoir que par le MATIN il est enteodu la naissance
de l'Église, et que celle naissance est précédée de la l\édemp­
tion; par le JOUII, la progression de la Nouvelle l~glise dans la
lumière, et son intelligence; par le SOIR, le déclin de celle l~gJise
par l'abandon du bien el du vrai, ce qui est appelé Vaslalion j el
par la NDIT, sa Fin el sa deslruction, ce qui esl appelé Consom­
malion : et ainsi du reste.
9. Il Ya Fin de l'Église ou Consommalion du siècle, quand il
ne reste aucun Vl'ai réel ni par suile aucun Ilien réel, ou aucun
Bien ni par suite aucun Vrai j mais qU'à leur place règne le fanx
el par suite le mal, ou le mal et par suile le faux j el alors il ya
Plénitude dans l'Église, les hommes de l'Église élanl comme ceux
qui marchefj1t pendant la NUÏl; comme ils ne voient rien qui se
montre dans la lumière du soleil, ils ont des doutes s\ll'to\lles les
choses qui sont de l'Église, et en général SUI' Dieu, sur le Ciel et
l'Enfer, el sur la vie aprè.s la mort. Or, ceux qui se confirment
dalls la négative, et ceux qui restent incertains enlre le doute et
l'affirmative, deviennenl des hommes qui fuient la lumière, el
s'ils sont prêtres, ils acquièrent pOUl' eux-mêmes sur ces sujets
une--tomière fantaslique, telle qU'l'st celle des hiboux, des chaiS
el des rats pendanl les ténèbres de la lumière diurne; celle lu­
mière chez eux, comme chez ces animaux, est excHée pal' les ac­
livilés des con voilises. '
N°,10. . A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 13

Après la Consommation ou la Fin d'une Église. le Seigneur


Jéhovih apparaft et fait le jugement sur les hommes de la
précédente Église. et sépm'e les bons d'avec les méchants; il
élève les bons vers Lui dans le Ciel. et il éloigne de Lui les
méchants dans l'Enfer.

la. Que vers la fin de chaque Église le Seigneur Jéhovih appa­


raisse pour faire le jugemenL sur ceux qui onL vécu depuis l'in­
stauration de l'Église jusqu'à sa consommation, c'est ce qui sera
confirmé dans les Articles suivanLs, où il sera en particuliel'trailé
de chaque Église. Chaque homme, il esl vrai, est jugé après la
mort; mais à la fin d'une Église, Lous sont rassemblés, et il est
faiL sur eux un Jugement commun; eL cela, afin qu'ils soient con­
joints dans un Ordre célesLe, ce qui a lieu par l'ordination des fi­
dèles, dans un Nouveau Ciel, el des infidèles dans un Nouvel En­
fer sous ce Ciel; il sera traité de ceLte Ordination dans l'Article
suivant.
H. Le Jugement, qui esl pour chaque Église le Jugement del'­
nier, se fail, non dans le Monde naturel., mais dans le Monde spi­
rituel, dans lequel tous sont recueillis après la morl; et ils sont
recueillis dans les Cieux distinctemen t selon la Religion, ainsi se­
lon la foi et l'amour. Si le Jugement se fail dans le Monde spiri­
tuel, c'esL parce que chaque homme après la mort est homme,
non pas homme matériel, comme auparavant, mais homme sub­
stantiel : le Mental ou l'Esprit de chaque homme est un homme
substantiel; le corps qu'il a porté dans le Monde est seulement
une enveloppe, et comme des dépouilles qu'il a déposées et dont
son esprit s'est dégagé. MaintenanL, puisque le Mental ou l'Esprit
de l'homme a pensé dans le Corps maltlriel, el qu'alors il a pensé
ou d'après la neligion ou non d'après la lIeligion, et pour Dieu
ou conlre Dieu, d'après les vrais de la foi ou d'après les faux de
la foi, qu'il a aimé le prochain ou l'a haï, el que le corps ma­
tériel a seulement été obéissance, il s'ensuit que le Mental, qui
est Ull homme substantiel el est appelé Esprit, subit un juge­
2.
14 APPENDICE N° H.
menl et esl récompensé ou puni selon ce qu'il a pensé et fail
pendant sa vie. D'après cela, on peut voir clairement que le Ju­
gement, qui est pour chaque Église le Jugement dernier, se fait
dans le Monde spiriluel, mais non dans le Monde naturel.
12. Le Jugement qui se fait sur tous ceux d'une Église passée,
se fail afin que, tant en général qu'en particulier, les bons soient
séparés des méchants, et que les bons soient élevés au Ciel et les
méchants précipités dans l'Enfer; si cela n'est pas fail, quand une
Église a été consommée, c'est-à-dire, quand elle n'est plus ni dans
les vrais ni dans les biens, personne ne peut y être sauvé; si per­
sonne ne peut êlre sauvé, c'est parce qu'on ne peut être régé­
néré, et que chacun est régénéré par les vrais de la foi et les biens
de l'amour: à celle raison se joint celle-ci, que depuis le temps de
la vastalion de l'Église jusqu'à sa consommation, l'Enfer s'accroit
en s'élevant, au point qu'il couvre en dessous tout le Ciel Angé­
lique, par lequel les vrais et les biens qui régénèrent descendent
du seigneur vers les hommes de la Terre; et ce Ciel étanl ainsi
couvert, aucun vrai de la pensée provenant de la foi, ni aucun
bien de la volonté provenant de la charité, ne peut pénétrer que
par des fenles, el même ce qui pénèlre est perverti, soit dans le
chemin avant de parvenir à l'homme, soil par l'homme lui-même
quand il est en lui, c'est-à-dire que le vrai esl ou rejeté ou falsi­
fié, el que le bien est ou enrayé ou adultéré; en un mol, l'Église
à sa fin est comme obsédée par des Salans; sout appelés Salans
ceux qui se déleclent des faux el trouvenl lel,lr plaisir dans
les'(Daux. Afin donc que la Damnalion tolale, qui esl alors sur la
tèle ~e chacun et qui menace, soil ôlée, il est nécessaire que l'En­
fer, qui s'esl élevé el s'esl, comme il a élé dit, accru jusqu'au
Ciel, soil déplacé, el non-seulement abaissé, mais encore dis­
persé et subjugué, el qu'alors les bons soienl séparés d'avec les
méchanls, c'est-à-dire, les vivants d'avec les morts. Celle sépa­
ralion, et en même temps l'élévation des bons dans le Ciel ou
dans la lerre des vivanls, el l'expulsion des méchants dans l'En­
fer ou dans la lerre des morts, c'esl ce qui esl appelé le Juge­
ment. Qu'un tel Jugement ait déjà été fail en l'année 1757 sur
les hommes de l'Église Chrétienne d'aujourd'hui, c'est ce qui a
élé divulgué el décril dans un Trailé spécial publié à Londres
en 1758.
N° 13. A LA VRAIE RELIGION CURtTIENNE. 15
13. Qui ne voit la nécessité que les méchants soient séparés
des bons, de peur que ceux-ci ne soient infectés de la contagion
mortelle du mal et ne périssent? car le mal, étant gravé dès l'en-
fantement dans la nature humaine, et engendré de plus en plus
dans les enfanls par les parents à mesure que l'Église avance vers
la consommation, ressemble à celte maladie pernicieuse, qu'on
nomme Cancer, qui se répand alenlour, et fait graduellement
mourir les parties saines et vives. Quel est le Laboureur ou le Jar-
dinier qui, voyanl crollre des ronces, des orties, des épines et des
chardons, ne les arrache, avant de semer et de herser les blés et
les planles alimentaires? Quel est le Fermier qui, voyant l'herbe
et le gramen consumés par les vers ou les sauterelles, ne creuse
un fossé et ne sépare la partie verle du champ d'avec celle qui a
élé broutée, et ne veille ainsi à la conservation de ses blés en vert
et de ses prés? Quel est le Berger qui, voyant les bêtes féroces
se multiplier autour des pâturages de ses brebis, n'assemble les
bergers voisins et les domestiques, afin de luer ou d'éloigner ces
bêtes féroces avec des pieux ou des dards? Quel est le Roi qui,
voyant les Villes de son Royaume autour de sa Capitale prises par
les ennemis, et les propriétés des sujets possédées par eux, ne
rassemble des troupes el ne chasse les ennemis, el ne rende aux
siens les biens qui leur avaient été enlevés, en y ajoutalltles dé-
pouilles des ennemis à titre de consolation?

Après cela, le Seigncm' Jéhovih fonde un Nouveau Ciel avec


les bons qui ont été élevés vel'S Lui, et un Nouvel Enfer avec
les méchants qui ont été éloignés de Lui; et il intl'oduit l'Or-
dre dans l'un et l'autre, afin qu'iLs soient à élel'11ité sous son
auspice et sous son obéissance.

Hl. On lit dans Ésale : « Jéhovah dit: Voici, Moi je c?'ée


des CIEUX NOUVEAUX et une TERRE NOUVELLE. li - LXV. 17;-
ailleurs, dans le Même: « De mt1me que Les CIEUX NOUVEAUX et
La TERRE NOUVELLE, que je vais faire, se maintiendront de-
vant Moi. 11- LXVI. 22. - Dans l'Apocalypse: Il Je vis un CIEr.
16 APPENDICE
NOUVEAU et une TERRE NOUVELI.E; Le pl'emil'1' CieL ct La pre­
mière Terre avaient passé. Il - XXI. L - Et dans Pierre:
(1 Nous attendons, seLon sa promesse, de NOUVEAUX CIEUX et

une NOUI'ELLE TERRE, dans lesqueLs La Justice habitl?l'a. Il - '


II tpil. III. 13. - Jusqu'à présent il n'est venu dans l'esprit de
personne autre chose, sinon que dans ces passages par le Ciel est
entendu le Ciel visible, c'est-à-dire, tout le Firmament avec le
Soleil, la Lune, les Astres, et que pal' la Terre est entendue la
Terre habitable ou le Globe, et qu'ils périront au jour du Juge­
ment dernier, lorsque cependant là pal' le Ciel est entendu le
Ciel Angélique, et par la Terre, l'Église: que partout, dans la Pa­
role prophétique, par' la Terre il sail ente'ndu l'I~glise, c'est ce qui
a été montré dans l'ApOCALYPSE fiÉVÉLÉE, N" 285. Si jusqu'à pré­
sent par les Cieux nou veaux et la Terre nouvelle on a entendu
le Ciel visible et la Terre habitable, c'est parce que jusqu'à pré­
sent on n'a rien su du Monde spidtuel, ni pal' conséquent rien su
du Ciel Angélique, ni rien du Sens prophétique qui, dans son
sein, ne porte et ne l'enferme que des spirituels, et le spirituel de
la Tene est l'Église : les Anges aussi, parce qu'ils sont spirituels,
ne voient pas la moindre chose de la Terre quand ils abaissent
leurs reg:II'ds sur elle, ils voient seulement l'Église chez les
hommes.
15, Si le Seigneur Jéhovih, quand il fonde un Ciel Nouveau et
une Église Nouvelle, introduit l'Ordre, afio qu'ils soient à éter­
nité sous son auspice et sous son obéissance, c'est parce que le
Ciel Angélique et l'Église dans les terres font ensemble un seul
Corps, dont le Seigneur Jéhovih, qui est le Seigneur notre Sau­
veur, est l'Ame e~ Vie: tout le Ciel Angélique uni avec l'Église
apparall aussi devant le Seigneur comme Ul! seul Homme; or,
l'homme esl sous l'auspice et sous l'obéissance de son Ame. Ainsi
tout le Cieillni avec l'Église est sous l'auspice el sous l'obéissance
du Sdgneur; cal' le Seigneur est en eux et ils sont dans le Sei­
gneur, - Jean, XIV, 20. XV. LI, 5. XVII. 23,26; - ainsi tous y
sont dans tous. Mais l'Ordre que le Seigneur intl'oduit dans l'En­
fer, c'est que iii tous soient diamétralement opposés à tous dans
le Ciel: de là il est évident que le Seigneur gouvernant le Ciel
gouverne aussi l'Enfel',.et qu'il gouverne l'Enfer par le Ciel.
N° 16. ALA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 17
16. De plus, il y a une Ordination très-parfaite de tous dans
les Cieux et de tous dans les Enfers: en effet, chaque Ciel qui est
fondé par le Seigneur après la Consommation de chaque Église,
est formé de trois parties; il yale Suprême, le Moyen et l'Infime.
Dans le Ciel Suprême sont élevés ceux qui sont dans l'Amour en­
vers le Seigoeur, et par suite dans la sagesse; dans le Ciel Moyen,
ceux qui sont dans l'amour spiriluel à l'égard du prochain, et par
suite dans l'Intelligence; dans le Ciel Infime, ceux qui sont dans
l'amour spirituel-naturel à l'égard du prochain, amour qui est
appelé Charilé, et par suite dans la foi des vérités concernant
Dieu, et dans la Vie selon les préceptes du Décalogue. Ces trois
Cieux font trois Étendues, l'une au-dessus de l'autre, et commu­
niquent entre eux au~moyen du Divin Influx procédant du Seigneur
par le Soleil du Monde Spiriluel. Au fond, au-dessous des Cieux, il
y a aussi trois Étendues dans lesquelles les Enfers sont distingués;
enlre eux pareillement exisle une communicalion par un Influx
procédant du Seigneur à travers les Cieux. Par ces communica­
tions il se fait une Conjonction étroite et indissoluhle de tous dans
les Cieux et de lous dans les Enfers; mais dans les Enfers il y a
Conjonclion de toules les cupidités de l'Amour du mal, tandis
que dans les Cieux il y a Conjonction de toules les affections de
l'Arnoul' du bien; d'après celle Conjonclion, le Ciel est comme
un seul Seigneur assis sur un Trône entouré de guirlandes de
pierres précieuses de Ioule espèce, et l'Enfer comme un seul Dia­
ble assis sur un Siége entortillé de vipères, de dipsades et de vers
venimeux. D'après celle Ordination inlroduite dans le Ciel et dans
l'Enfer, il s'ensuit qu'ils sont l'un et l'autre à éternité sous l'aus­
pice et sous l'obéissance du Seigneur.
17. li est bien connu que pour qu'il existe quelque chose de
parfail, il faut qu'il y ait un TRINE ou lrois choses dans un ordre
convenable, l'une sous l'autre, et communicali,on entl'e elles, et
que ce TRINE fasse un, non autrement qu'une Colonne, au-dessus
de laquelle est le Chapiteau, sous le Chapiteau le fûl prolongé, et
sous celui-ci le piédeslal. L'Homme esl un lei Trine, sa Têle est
le suprême, son Corps est le moyen, ses Pieds elles Plantes de
ses Pieds sont l'infime. Toul Hoyaume en cela imite l'Homme;
là, sera le Roi comme Têle, les Magislrals et les Officiers comme
2* •
'.
18 API'ENDICE N°!7
Corps, et les Villageois avec les Serviteurs comme Pieds el Plantes
des pieds: pareillement dans l'Église, le Prélat mitré, les prêtres­
curés, et sous eux les simples prêtres. Le Monde lui-même ne
subsiste pas non plus sans trois choses qui se suivent en ordre, à
savoir, le Malin, le Midi et le Soir; comme aussi chaque année,
le Printemps, l'Été ct l'Automne, le Printemps pour que les se­
mences soient mises en terre, l'Été pour qu'elles poussent, et
l'Automne pour qu'elles donnent des fruits. l'Jais la Nuit et l'Hi­
ver' ne contribuent point à la stabililé du Monde. Maintellant,
puisque toute chose parfaite doit être Trine, pour qu'en elle
il y ait une unité cohérente, voilà pourquoi l'nn et l'autre
Monde, tant le Spirituel que le Nalurel, consiste en trois At­
mosphères ou Éléments, et subsiste par ces trois Atmosphères,
dont la Première entoure le plus près le Soleil et est appelée
Aure, la seconde est au-dessous et est appelée Éther, ct la Troi­
sième est sous les deux premières et est appelée Air; ces trois At­
mosphères dans le Monde Naturel sont naturelles, en elles-mêmes
passives, parce qu'elles procèdent d'un Soleil qui est pnr feu;
mais les trois Atmosphères correspondantes dans le Monde Spiri­
tuel sont spirituelles, en elles-mêmes a~tives, parce qu'elles pro­
cèdent d'nn Soleil qui est pm' Amour; les Anges des Cieux ha­
bitent dans les régions de ces trois Atmosphères; les Anges du
Ciel suprême, dans l'Aure Célesle qui en loure le plus près le So­
leil, où est le Seignem'; les Anges du Ciel moyen, dans l'Itther spi­
rituel, au-dessous des premiers; et les Anges du Ciel infime, dans
l'Air spirituel-naturel, au-dessous des Anges des deux autres
Cieux. Ainsi ont été consolidés tous les Cieux, depuis le premier
jusqu'à ce dernier, qui aujourd'hui est fondé par le Seigneur.
D'après ce qui vient d'être dit, on peut remarquer pourquoi
dans la Parole par Trois il est signifié le Complet; voir l'ApOCA­
LYPSE RhÉtÉE, N°' 505,875.
N° t8. ALA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. t9

De ce Nouveau Ciel le Seigneur Jéllovih {ait db-ive?' et produit


une Nouvelle Église dans les terres, ce qui est effectué pal'
une Révélation de Vé1'ités procédant de sa bouche ou de sa
Parole, et par Inspiration.

t8. On lit que Jean vit la Ville Sainte, Jél'usalC?n Nouvelle


descendant de Dieu, du Ciel, parée comme une Fiancée ornée
pour son Mari, - Apoc. XXI. 2; - par la Ville Sainte, Jé­
rusalem Nouvelle, est entendue la doctrine de la Nouvelle Église,
ainsi l'Église quant à la doctrine j et par celle Jérusalem des­
cendant de Dieu, du Nouveau Ciel, il est entendu que la vraie
doctrine de l'Église n'est pas descendue d'autre part j que la
doctrine en soit descendue, c'est parce que l'Église est Église
d'après la doctrine et selon la doctrine j sans elle, l'Église n'est
pas plus Église que l'homme n'est homme sans les membresf
sans les viscères et sans les ol'ganes, ou par la seule enveloppe
culanée qui figure seulement sa forme externe; ]Jas plus qu'une
Maison n'est Maison sans avoir en dedans des chambl:es à cou­
cher, des salles à manger et des meubles, ou seulement par les
murs et le toil. Il en est de même de l'Église sans la doctrine.
Que Jérusalem signifie l'Église quant à la docll'ine, on le voit
prouvé d'après la Parole dans l'Ouvrage lui-même, LA VRAIF. RE­
LIGION CHRÉTIENNE, N" 782. D'après cela, il est bien évident que
c'esl du Ciel Angelique que le Seigneur fail dériver et produit
l'Église dans les terres.
19. Je rapporterai des Paradoxes, qui cependant ne sont pas des
paradoxes dans le Ciel; ce sont les suivants: 1. Le Monde naturel
n'a pu exisler que d'après le Monde spirituel, ni par conséquent
subsister, puisque la subsislance est une pel'péluelle Existence.
II. Il ne peut pas y avoir Église chez l'homme, Il moins que son
ln Lerne ne soil Spirituel el que son Externe ne soit Naturel j il n'y
a pas d'Église purement Spirituelle, ni d'Église purement Natu­
relle. III. Conséquemment, aucune Église, ni rien de l'Église, ne
peut, être excité chez l'homme, à moins qu'il n'y ail un Ciel An­
20 APPENDICE N° 19.'
gélique, au travers duqueltoul spiriluel est dérivé et descend du
seigneur. IV. Puis donc que le Spiriluel el le Naturel font ainsi
un, il s'ensuil que l'un ne peut exisler ni subsisler sans l'autre,
le Ciel Angélique sans l'Église chez l'homme, ni l'Église chez
l'homme sans le Ciel Angélique; car si le Spiriluel n'influe et ne
se termine dans le Nâlurel, et n'y repose, il est comme l'antérieur
sans le postérieur, ainsi comme la cause efficiente sans l'eITet, et
comme l'aelif sans le passif, ce qui serait comme un oiseau volant
perpétuellement dans l'aÏl' sans jamais se reposer sur la terre :
c'est aussi comme serait un Melltal humain pensaI!t et voulant
perpétuellement sans aucun organe du sens et dn mouvement
dans le corps, pour y descendre, et pour produire les idées de sa
pensée, et meUre en œuvre les elTorls de sa volonté. V. Ces choses
sont rapportées, afin qu'on perçoive ou qu'on sache que de même
qu'il ne peut pas y avoir un Monde naturel sans un Monde spiri­
tuel, ni réciproquement un Monde spirituel sans un Monde natu­
rel, de même il ne peut y avoir une Église dans les terres, à moins
qu'il n'y ail un Ciel Angélique, par lequel elle existe et subsiste,
ni réciproquement un Ciel Angélique, à moins qu'il n'y ait une
Église dans les terres. VI. Les Anges savent cela, aussi se lamen­
tent-ils amèrement quand l'Église dans les terres est désolée par
les faux et consumée par les maux, et comparent-ifs alors l'état
de leur vie à une somnolence; car alors le Ciel est pour eux
comme lin siége sans soulien, et comme un Corps privé de ses
pieds; mais quand l'Église dans les terres a été restaurée par le
Seigneur, ils comparent l'état de leur vie à une Veille.
20. Que le seigneur par le Nouveau Ciel fasse dériver et pro­
duise une Nouvelle Église dans les terres par une Révélation de
vérités procédant de sa bouche ou de sa Parole, et par Inspiration,
c'est ce qui sera démontré, 10l'squ'il sera Trailé des quatre Églises
dans leur ordre, surtout quand il sera trailé de l'Église Israélite
et de l'Église Chrélienne d'aujourd'hui. Il faut qu'on sache gue,
quand l'Enfel' s'esl accru et a franchi le gmnd Espace ou GoulTre
fixé entre lui et le Ciel, - Luc, XVI. 26, - et a haussé son dos
jusqu'aux confins des Cieux où sonl les Anges, ce qui est arrivé
dans l'intervalle entre la Vastalion et la ConsommaLion de l'Église,
aucune Doctrine de l'Église n'a pu être transmise du Seigneur par
N° 20. A LA VRAIE RELIGION cRnbIENNE. 21
Je Ciel aux hommes de la terre; el cela, parce qu'alor~J'homme
est au milieu des Salans, el qne les Salans avec leurs fanx entou-
rent sa lêle d'un voile, el ins irenJ les plaisirs d..'!)!!al et pal' suite
les charmes du faux, qui obscurcissent toule lumière du Ciel, et
inlerceptent tout agrément et lout charme du vrai. Tant que cet
ttat durc, aucune Doclrine dn vrai et du bien ne peut être l'épan-
due du Ciel dans l'homme parce qu'elle elil (als!Jlée>Mais depuis
Que ce voile formé de faux entrelacés, ou cettc cnveloppe de la
'l'Me par les Salans, a élé enle\'é pal' le Seigneur, ce qui fut
elfeclné pal' le Jugement dernier, dont il a été parlé ci-dessus
daus l'Article IV, l'homme est porté, par un csprit plus libre et
plus spontané, à secouer' les faux et à recevoir les vrais: chez
ceux qui s'accommodenl el ~aissent condûÏl:e-parIe Seigneur,
est ensuile dérivée et iulrodllile la Doclrine du Nouveau Ciel,
à savoir, la Doctrine du ':.'3! et ,du ~comme la rosée du
malin qui tombe du Ciel sur la lerre, et qui oune les follicules des
graminées el en édulcore le suc végélà1; et c'est comme la Manne
qui lombait le matin, el qui élait à la vue comme de la graine
blanche de coriandre, et au goût comme un gâteau pélri avec du
miel, - Exocl. xvr. 31; - c'esl aussi comme une pluie en temps
convenable, qui ravive les lerres défrichées, et y excile la ger-
minalion; c'est encore comme le parfum qui S'exhale des champs,
des jardins et des plaines fleuries, el que la poilrine allire pal' une
prompte et agréable aspiration. Mais cependant le Seigneur ne
force personne, ct ne pousse qui que ce soil malgré lui, ainsi que
l'on conduit une bêle de somme avec un foucl; mais celui qui est
de bonne volonlé, il l'attire, el ensuite il le conduil conlinuel1c-
·ment en toule apparence comme si cet hOlO..!!le f!!.isaille bien et
croyail ïëVi1ii p-al'1lîi~me, quand cl'pendant c'esl d'apl'èSle
Sèigneu~pèl'e en-lui lout bien réel de la vie el toul vJ:ai
réel de la foi.
22 APPENDICE N° 21.

t'ensemble de celle Œuvre Divine est appelé la Rédemption,


sans laquelle aucun homme ne peul ~tre sauvé, parce que
sens elle aucun homme ne peut ~tre régénéré.

21. Que la Rédemption faite par le Seigneur, quand il était


dans le Monde, ait été la subjugation des Enfers, l'Ordination des
Cieux, et par elles la prépualion à une Nouvelle Église spiri­
tuelle, on le voit dans l'Ouvrage LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE,
N°' 115, 116, H7, et aussi [';"' 118 à 133. Mais comme ceci est
nouveau, et a été caché pendant des siècles comme un Navire
naufragé avec sa précieuse cargaison au fond de la Mer, el que
cependant la Doctrine de la Rédemption esl comme le Trésor de
toutes les richesses spirituelles ou de lous les dogmes de la Nou­
velle Église, il sera, en conséquence, trailé du MYSTÈRE DE LA RÉ­
DEMPTION dans le dernier Lemme de ce Volume, dans lequel les
propositions suivanles seront développées el mises en lumière.
[fi f:lre délivré des ennemis, c'est ce qui, dans la Parole, esl ap­
pelé Rédemption.@ En conséquence, la Rédemption, c'esl être
délivré des maux et des faux qui, parce qu'ils viennent de l'En­
fer, sont les ennemis spirituels, cal' ils luenlles Ames comme les
ennemis naturels luenlles Corps.@: Oc là il devient évidenl que
la Première chose de la Rédemption opél'ée par le Seigneur a élé
la Sépara lion des méchants d'avec les bons, l'élévation de ct!ux-ci
vers Lui dans le Ciel, et l'éloignemenl de Lui de ceux-là dans l'En­
fer; car ainsi les bons onl été délivrés des méchants; celle pre·
mière chose de la Rédemption est le Jugement dernier, dont il a
élé queslion ci-dessus, N°'10 à 13.1iY1 La Seconde chose de la Ré­
demption a été la Coordinalion de lous dans les Cieux, et la Sub­
ordination de Lous dans l'Enfer, opérations par lesquelles les bons
onl été encore plus dislinctemenl séparés el délivrés des mé­
chants, et cela est le Nouveau Ciel el le Nouvel Enfer, dont il a
été queslion ci-dessus, N°'14 à 17.fY] La Troisième chose de la
I\édemplion a été la Révélation des Vérités d'après le Nouveau
Ciel, el par suite suscilalion et instauralion de la Nouvelle Église
N° 21. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 23
dans les Terres, opérations par lesquelles les bons ont été davan­
tage séparés et délivrés des méchants, et enfin entièrement sépa­
rés et délivrés; il a aussi ét~ question ci-dessus de celte Troisième
chose, N°':13 à 20.1Yf: La Cause finale de la Rédemption a été la pos­
sibilité, à savoir, que le Seigneur, par la Divine Puissance ou la
Toute-Puissance, pourrait régénérer l'homme, et ainsi le sauver,
cal' si l'homme n'est pas régénéré, il ne peut pas être sauvé,-Jean,
III. 3. -/YTI! La Régénération de l'homme, étant la séparation
et la délivrance de l'homme d'avec les maux et les faux, estllne
Rédemption particulière qffj;rocède du Seigneur, et existe d'après
la Rédemption commune. VIII Chez ceux qui sont Régénérés, les
maux sonl d'abord séparés d'avec les biens, el ceci est semblable
au Jugement; ensuite les biens sont réunis en un el disposés en
forme céleste, el ceci esl semblable au Nouveau Ciel; enfin par là
est implantée et produite une Nouvelle Église, dont l'Interne est
le Ciel, et dont l'Externe provient de l'Interne; ainsi l'tnterne el
l'Externe ensemble chez l'homme sonl ce qui esl appelé Église.
IX. Tous onl été rachetés, en lant que Lous ceux qui rejellenlles
faux de la précédente Église, el reçoivenlles vrais de la Nouvelle
Église, peuvenl êlre négénérés; mais néanmoins les Régénérés
sonl à propremenl parler les Rachetés.(!l Le but de la Rédemp­
tion, el la Palme des Rachetés esl la Paix SpirituelJe.(!p La Ré­
demption a aussi été faite par le SeigneUl', parce qu'aujourd'hui
c'esl son second Avénemenl selon la prédiction; el comme j'en ai
élé témoin oculaire, j'ai acquis la cerlilude de la vérité des Ar­
canes qui précèdent. Mais ce sont seulemenl là des sommaires,
qui seront développés en particulier, el mis tanl spirituellement
que naturellement en lumière à la fin de ce Volume, lorsqu'il sera
traité du MYSTtRE DE LA RÉDEMPTION.
22. Outre cela, il sera dans la suite prouvé, en son Article,
que la Passion de la Croix du Seigneur a été, non pas la Rédemp­
tion, mais le Moyen de l'intime Union avec le Divin du Père, d'où
il était sorti et dans lequel il retonrna. Dans l'Ouvrage, LA VRAIE
RELIGION CHRÉ'rIENNE, N"' 132,1.33, dont ce Volume est l'Appen­
dice, j'ai commencé à démontrer que la croyance que la Passion
de la Croix a été la Rédemption même est une Erreur fondamen­
tale de l'Éslise Chrétienne d'aujourd'hui, el que celle erreur',

..

24 APPENDICE N" 22.


avec l'erreur sur les Trois Personnes Divines de toute éternité, a
tellement perverti toute l'Église, qu'il ne reste pas en elle la
moindre chose de spirituel. Cela sera aussi démontré plus ample­
ment dans la suite; ces deux Faussetés ou Impostures ont été,
par comparaison, comme des Papillons accouplés qui volent dans
un jardin, et pondent des œufs de vers, lesquels étant éclos y con­
sument entièrement les feuilles des arbres. Elles ont aussi été
comme les cailles qui furent emoyces de la mel' sur le camp des
Israélites, et qui, tandis qu'ils les mangeaient, furent cause qu'il
y eut une grande plaie sur le peuple; et cela, parce qu'ils avaient
eu du dégoût et du mépris pour la Manne du Ciel, par laquelle,
dans le sens suprême, le Seigneur est entendu, - Nomb. Xl. 5,
6,32 à 35. Jean, VI. 31,32,49,50, 51,58. - :Et de plus, ces
deux Erreurs ont été comme deux goullcs de noir de fumée ou
d'encre de cordonnier' \'ersées dans un vin généreux et agitées
dans le verre, d'où il résulte que la limpidilé, l'odeur agréable et
la saveur du vin sont entièrement changées en une couleur noire,
une odeur désagréable et un goût détestable,

[LEMME Il. J
De l'Église Adamique ou Très-Ancienne Église de cette Ten·e.

23. Jusqu'ici, le Monde a cru que par la Création du Ciel et de


la Terre dans le premier Chapitre de la Genèse est entendue la
Création de l'Univers selon la lettre, et que par Adam est entendu
le premier homme de celle Terre; et le Monde n'a pas pu C1'oire
autrement, puisque le sens spiriluel et interne de la Parole n'avait
pas jusqu'à présent été dévoi!é; ainsi, il n'a pas pu cl'oire que par
créer le Ciel et la Terre il soit entendu faire un choix parmi ceux
qui sont décédés dans le Monde, et en fonder un Ciel Angélique, et
par là faire dériver et produire une Église dans les terres, comme
ci-dessus, N°' 18 à 20 j ni que par les noms de Personnes, de Na­
lions, de Pays et de Villl\s, il soil entendu des choses qui appar­
tiennent au Ciel et en même temps à l'Église, ainsi pareillement
N° 23. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 25
par Adam. Que par Adam, et par tout ce qui est dit de lui et de
sa postérité dans les premiers Chapitres de la Genèse, soient dé-
crits les états successifs de la Très-Ancienne f:glise, à savoir, son
Lever ou le Matin, sa progression dans la lumière ou le Jour, son
déclin ou le Soir, sa fin ou la Nuit, et après la nuit le Jugement der-
nier sur ceux de celle Église, et après ce jugement la formation
d'un Nouveau Ciel Angélique avec les fidèles et d'un Nouvel En-
fer avec les Infidèles, suivant la série des progressions exposée.
dans le Lemme précédent, c'est ce qui a été exactement expliqué,
développé et démontré dans les ARCANES CÉLESTES SUR LA GENÈSE
ET L'EXODE, Ouvrage de huit années de veilles, et publié à Lon-
dres; comme cet Ouvrage est maintenant dans le Monde, il n'est
besoin que d'en récapituler les points généraux qui vont être pré-
senlés dans ce Volume sur cetle Très-Ancienne Église. Mais pour
préliminaires, il sera rapporté quelques passages de la Parole, afin
qu'il soit hors de doule que Créer signifie ici produire de nouveau
et former, el à proprement parler Régénérer, ce qui fait que la
Nouvelle Création, par laquelle tout le Ciel existe, consiste et sub-
siste au moyen d'Anges, et toute l'Église au moyen d'hommes,
est appelée Régénération. Que créer ail celle signification, c'est
cequi devient bien évident par ces passages dans la Parole: cc CRÉE
un cœur pur en moi, ô Dieu! et un esprit {el"me renouvelle au
milieu de moi. li - Ps. Ll. 12. - Cl Tu oum"es ta main, elles
sont rassasiées de biens; tu envoies ton esp"it, ELLES SONT
CRÉÉES. lI-PS. CIV, 28,30. - Cl Le peuple qui sC"a CRÉÉ louera
Jah. Il - Ps. CIl. 19. - cc Ainsi a dit Jëhovall, ton CRÉATEUR,
Jacob! ton FORMATEUR, Israël! Quiconque a été appelé de mon
Nom, pour ma gloÎ1'e je l'ai Créé. Il - Ésaie, XLlII. 1,7.-
cc Afin qu'on voie, qu'on sache, que l'on considére ct que l'on
compl'enne que la main de Jéhovah a fait ceci, et que le Saint
d'Jsmëll'a CRÉÉ, li - Ésaïe, XLT. 19, 20. - Cl Au jour où tu as
été CRÉÉ, ces choses ont été préparées; tu étais pm'{ait dans tes
chemins au jour oit tu as été CRÉÉ jusqu'à cc que {uttl'Ouvée
la pel'l'ersité en toi. Il - Ézéch. XXVIH. 13, 15; - ces paroles
ont été dites du Roi de Tyr, Cl Jéhovah qui CnÉE les cieux, qui
étend la terre, qui rlonne une âme au peuple SUI' elle. l I - Ésaïe,
XLII. 5. XLV. 12, 18. - (C Voici, Moi, JE CRÉE UN CIEL NOUVEAU
3.
26 APPENDICE 1'1" 23.
ET UNE TERRE NOUVELLE; soyez dans l'allégresse il éternité,
il cause de ce que je vais CRÉER : Voici, je vais CRÉER J é­
7'usalem Joie. Il - Ésaïe, LXVI. i7, 18. - Il De 71U!me que les
CIEUX NOUVEAUX ET LA TERRE NOUVELLE, QUE JE VAIS FAIRE, se
771ainliend7'ont devant Moi. Il - Ésaïe, LXVI. 22. - Je vis un
CIEL NOUVEAU et une TERRE NOUVELLE, le premier Ciel et la pre­
mière Terre avaient passé. Il - Apoc. XXI. i. - Il Nous atten­
dons, selon sa promesse, de NOUVEAUX CIEUX et une NOUVELLE
TERRE, dans lesquels la Justice habitera. Il - II Pierre, III. 13.
- D'après ces passages, on voit maintenant avec évidence ce qui
est enlendu spirituellement dans le Premier Verset de la Genèse
par ces parolts : Il Au COMMENCEMENT, DIEU CRÉA LE CIEL ET LA
TERRE; et la terre était vide et vague; Il il est dit que la Terre
élait vide et vague, ce qui signifie qu'il n'y avait plus chez les
habitants aucun bien de la vie ni aucun vrai de la doctrine; que
le Vide et le Vague signifient la privation de ces deux Essentiels
de l'Église, c'est ce qui sera confirmé par mille passages de la Pa­
role dans le LEMME IV de ce Volume, concernant l'Église Israé­
Iile iPour le moment, ces passages dans Jérémie serviront en
quelque sorte d'illustration: Il J'ai vu la Terre, et voici, VIDE
et VAGUE; et vers les Cieux, et ils n'ont point leur Lumière.
Ainsi a dit Jéhovah: TOUTE LA TERRE SERA UNE DÉVASTATIor; ;
c'est pourquoi dans le Deuil sel'a la Tel're, et noirs seront les
Cieux en haut. Il - IV. 23, 27, 28.
26. Il va être parlé de celle Église, comme des autres, dans
cet ordre :[f.l De son Lever ou Malin, qui est son Premier État.
[Ç De sa Progression dans la lumière ou Jour, qui est son Se­
cond État. @: De son Déclin ou Soir, qui est son Troisième
État, et est appelé Vastation.l!Y! De sa Fin ou Nuit, qui est son
Qua trième État, et est appelée Consommation. [f.l De la Sépara­
tion des Méchanls d'avec les Bons, laquelle est le Jugement Der­
nier sur tous ceux qui ont élé de celle Église.& De l'Élévation
vers Dieu des Bons, dont est formé un Nouveau Ciel, et de l'Éloi­
gnement de Dieu des Méchants, dont est formé un Nouvel Enfer.
Que les quatre Églises de celle Terre, dont il a élé parlé ci-des­
sus, aient subi ces Changemenls d'Élat, c'est ce qui sera démon­
tré dans la suite; et enfin il sera démontré que l'Église vraiment
N° 26. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. , 27
Chrétienne, qui succède aujourd'hui à ces quatre Églises, ne su­
bira point de Consommation.

25.Q(l:! Premier Él~l de cette 1'rès-Ancienne Église, ou


son 1,evel' el son Malin, est décrit dans le Premier Chapitre
de la Genèse pilr ces paroles: « Dieu dit : Faisons l'homme il no­
tre Image, selon notre Ressemblance; et Dieu créa l'homme il son
Image, il l'Image de Dieu il le créa: màl~ et femelle il les créil. Il
- Vers. 26, 27.- Puis aussi pal' ces paroles dans le Second Cha­
pitre: « Jéhovah Dieu forma l'homme, poussière de l'Humus, et il
souilla dans ses narines une respiration de vies, et fut faill'homme
en Ame vivante. Il - Vers. 7. - Si son Lever ou Malin est décrit
en ce que l'homme fut fait ou créé il l'Image de Dieu, c'est parce
que tout homme, dès qu'il nall et tant qu'il est petit enfant,
est intérieurement l'Image de Dieu, car eo lui a été mise la fa­
culLé de recevoir et de s'appliquer les choses qui procèdent de
Dieu: et comme extérieurement aussi il a été formé poussière de
l'humus, et que par suite il a une inclination il léchel' celle pous­
sière, comme Je Serpeut, - Gen. III. 14, - c'est pour cela que
s'il l'este homme Externe ou Naturel, et ne devient pas en même
temps homme Interne ou Spirituel, il détruit l'image de Dieu, et
revêt l'image du Serpent qui séduisit Adam. Mais, au contraire,
l'homme qui s'efforce et travaille ardemment il devenir l'Image
de Dieu, dompte chez lui l'homme Externe, et devient intérieu­
rement spil'ituel dans le naturel, par conséquent spirituel-natu­
rel; et cela est fail par une nouvelle Création, qui est la Régené­
ration pal' le Seigneur. Cet homme est l'image de Dieu, parce
qu'il veut vivre et croit qu'il vil par Dieu et non par lui-même;
au contraire, l'homme est l'image du Serpent, lorsqu'il veut vivre
et croit qu'il vit par lui-même et non par Dieu. Qu'est-ce que
c'est que l'homme, sinon 'l'image de Dieu, quand il veut être et
croil qu'il est dans le Seigneur et que le Seigneur est en lui?­
Jean, VI. 56. XIV. 20. XV. 4, 5, 7. XVII. 26; - et qu'il ne peut
rien faire par soi-même, - Jean, III. 27. XV. 5. - QU'est-dl
que c'est que l'homme, sinon l'image de Dieu, quand par une
28 APPENDICE N° 25.
nouvelle naissance il devient fils de Dieu? - Jean, 1. 12, 13; ­
qui ne sait que l'image du père est dans le fils? Si le Lever ou le
Malin de celte Église est décrit en ce que Jéhovah Dieu soufia
dans les narines de l'homme une Respiration de vies, et qu'ainsi
l'homme fut fail en Ame "ivanle, c'est parce que par Vies au plu­
riel il est enlendu l'Amour et la Sagesse, qui lous deux sont
essentiellement Dieu; car aUlantl'homme reçoit et s'applique ces
deux Essentiels de la vie, qui procèdent conlinuellement de Dieu
et influent continuellement dans les âmes des hommes, autant il
devient âme vivante; car la Vie est la même chose que l'Amour
et la Sagesse. De là, il est évident que le Lever ou le Matin de la
vie des hommes de la Très-Ancienne Église, qui pris ensemble
sont représentés par Adam, est décrit par ces deux oracles de la
vie.
26. La ressemblance de Dieu, selon laquelle l'homme a été
fait, consiste en ce qu'il peut vivre, c'est-à-dire, vouloir, aimer et
avoir intention, comme aussi penser, réfléchit' et choisir, en toute
apparence, comme par lui-même, par conséquent en ce qu'il peut
recevoir de Dieu les choses qui appartiennent à l'Amour et celles
qui appartiennent à la Sagesse, et les reproduire en ressemblance
comme Dieu par lui-même; car Dieu dit: « Voici, l'homme a été
comme l'un de Nous, sachant le bien et le maL,)) -Gen. III. 22;
- car sans la faculté de recevoir et de reproduire les choses qui
en lui procèdent de Dieu, en toute apparence comme par lui­
même, l'homme ne serail pas plus une Ame vivante que ne l'est
au fond d'un fleuve dans son écaille une huilre qui ne peut nulle­
ment se mouvoir de sa place: il ne serait pas plus l'image de
Dieu qu'une statue articulée, qu'on fait mouvoir avec une mani­
velle et parlel' avec un soumet: bien plus, le Mental même de
l'homme, qui est la même chose que son esprit, serait en actua­
lité du vent, de l'air ou de l'éther, selon l'idée de l'Église d'au­
jourd'hui sur l'esprit: car sans la faculté de recevoir et de repro­
duire les choses influant de Dieu absolument comme par lui­
même, il n'y aurait aucune chose qui lui fût sienne et propre, si
ce n'est quelque chose d'imperceptible, qui est semblable au pro­
pre d'une statue inanimée. Mais on peut voir de plus grands dé­
tails sur l'Image. el la Ressemblance de Dieu chez l'homme dans


N° 26. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 29
un MÉMORABLE de l'Ouvrage précédent, dont celui-ci est l' Ap­
pendice, N° 48.

27.@ I.e Second Etat de cette 7'l'i:s-Ancienne Eglise, ou sa


Pi'O(Jl'cssion dans la lumièl'e et son Jour, esl décrit dans le se­
cond Chapitre de la Genèse par ces paroles: li Jéhovah Dieu plan­
ta un .Tardin en Éden dn côlé de l'Orien l, el il y plaça l'Homme
qu'il fOI'ma, pour le culliver el pour le garder. El Jéhovah fit
germer loul arbre désirable à la vue et bon pour nourriture;
et l'Arbre de vies dans le milieu du Jardin, et l'Arbre de la
science du bien el du mal. Et un Fleuve sortait d'Éden pour ar­
roser le Jardin, et de là il se divisait en quatre têtes (de fleuves);
dans le Premier, il y avait de l'Or et la Pierre de Schoham. Et
Jéhovah Dieu commanda à l'Homme, en disanl : Mange de tout
Arbre du Jardin; mais de l'Arbre de la science du bien et du
mal, n'en mange poinl. Il - Vers. 8 à 17.- Que la Progression
de celle Église dans la lumière 0\1' le jour soiL décrite en ce qu'A­
dam fUl placé dans le Jardin d'i~den, c'est parce que le Jardin si­
gnifie l'Église quant à ses vrais et à ses biens. Que d'Éden sortit
un Fleuve qui se divisait en quatre fleuves, dans le premier des­
quels il y avait de l'Or el de la Pierre de Schoham, cela signifie
que dans celle Église il y avait la Doctrine du lJien et du vrai, car
le Fleuve signifie la Doctrine, ('Or le bien ùe la doclrine, et la
Pierre de SChoham le vrai. Que dans ce Jardin deux Arbres aient
été placés, J'un de vie el l'au Ire de la science du bien el du mal,
c'est parce que l'Arbre de vie signifie le Seigneur, dans lequel et
d'après lequel il ya la Vie de l'Amour céleste el de la Sagesse, vie
qui en elle-même esl la Vie élernelle; el que l'Arbre de la science
du bien et du mal signifie l'homme, dans lequel il y a la vie de
l'amour infernal, el par suile la folie dans les choses de l'Église,
laquelle vie c"Onsidérée en elle-même est la Mort éternelle. La
permission de manger de tout Arbre du Jardin, 11 l'exception de
l'Arbre de la science du bien el du mal, signifie le Libre Arbilre
dans les choses spirituelles; en elfet, loulesles choses du Jardin
signifiaient des choses spirituelles, cal' sans le Libre Arbitre dans
3*.
30 APPENDICE N° 27.
ces choses l'homme ne peul en aucune manière avancer dans la
lumière, c'esL-à-dire, dans les vrais et les biens de l'f:glise, ni
acquérir pour lui-même la Vie; en efTet, s'il ne porte pas sur ce
poinl son atlention el son activité, il acquierl pour lui-même la
Mort. Si le Jardin signifie l'Église quanl à ses vrais el à ses biens,
c'esl d'après la Correspondance de l'Arbre avec l'homme; car, de
même que l'homme, "'Arbre esl conçu d'une Semence; il sort
du sein de la terre, r.omme l'homme du sein de sa mère; de
même il croit en hauteur, et se répand en branches comme en
membres; de même il se revêt de feuilles eL se pare de fleurs
comme l'homme de vrais nalurels et spirituels; eL de même aussi
il produil des fruits, comme l'homme les biens de l'usage. De là
vient que, dans la Parole, l'homme est si souvent comparé à un
Arbre, el par suite l'Église à un Jardin, comme dans les passages ,~
suivanLs : If Jéhovah tl'ansformera son désel't en ÉDEN, et sa
solitude en JARDIN DE JÉHOVAH. Il - Ésaie, LI. 3; - il s'agit de
Sion, qui signifie l'Église dans laquelle Dieu esl adoré confor­
mémenl à la Parole. ff Tu seras comme un JARDIN ARROSÉ, et
comme une SOURCE D'EAUX dont les eaux ne manquel'onl point, II
- Ésaie, LVIII. 11. Jérém. XXXI. 12; - là aussi il s'agil de l'É­
glise. If Toi, plein de sagesse et parfait en beauté, en ÉDEN, LE
JARDIN DE DIEU, tu as été; toute pierre précieuse a été ta cou­
verture. II - Ézéch. XXVIII. 12, 13; - il s'agit de Tyr, par la­
quelle est signifiée l'Église quanl aux connaissances du vrai et du
bien. Il Combien sont bons tes tabcl'nacles, Jacob! tes habita­
cles, Israël! comme des vallées ils sont plantés, et comme des
JARDINS AUPRÈS D'UN FLEUVE. » - Nomb. XXIV. 5,6; - Israèl
signifie l'Église spirituelle, et Jacob l'Église naLurelle dans la­
quelle il ya l'Église spirituelle. Il Aucun Arbl'e dans le JARDIN DE
DIEU ne lui {ut égal en beauté, et de lui étaient envieux tous
les A7'b"es d'ÉDEN DANS LE JARDIN DE DIEU. Il - Ézéch. XXXI. 8,
9; - il s'agil de l'ÉgypLe et d'Aschur, par lesquels esl signifiée
l'Église quanl aux connaissances el aux perceptions prises dans
un sens bon. (f A celui qui vaincra, je lui donnemi à manger
de l'ARBRE DE VIE, qui est dans le milieu du PARADIS DE DIEU. II
- Apoc. H. 7. - De la correspondance du Jardin avec l'Église il
résulle que partout daus les Cieux il apparalt des Jardins qui
N° 27. ALA VRAIE RELIGION CHRiTIENNE. 3i
portent des feuilles, des fleurs et des fruits selon les étals de l'É­
glise chèz les Anges; et il m'a été rapporté que dans quelques
Jardins on y voit des AJ'bres de vie dans le Milieu, et des Arbres
de la science du bien eL du mal aux Extrémités, en signe que les
Anges ont le Libre Arbitre dans les choses spirituelles. Dans la
Parole, l'Église est très-souvent décrite par le Jardin, le Champ
et la Bergerie; par le JARDIN d'après les Arbres, comme il vient
d'être dit; par le CHA~fP d'après son produit, dont l'homme se
nourrit; par la Bergerie d'après les Brebis, par lesquelles sonten­
tendus ceux qui sont fidèles et utiles.
28. Dans l'Ouvrage même, intitulé LA VRAIE RELIGION CHRÉ­
TIENNE, il a été montré que les deux Arbres placés dans le Jardin
d'Éden, l'Arbre de Vie ct l'Arbre de la science du bien et du mal,
signifient que le Libre Arbitre a été donné à l'homme dans les
choses spirituelles, N°' 466 à 469; ici il sera ajouté que sans ce
Libre Arbitre, l'homme serait, non pas un homme, mais seu­
lement un type et un simulacre; car sa Pensée serait sans ré­
flexion, ainsi sans jugement, et de celle manière dans les choses
divines qui appartiennent à l'Église elle ,ne serail pas plus mobile
qu'une porle sans ouverture ou fermée avec un verrou d'acier, et
sa volon lé serait sans détermination, ainsi pas plus active pour le
juste ou l'injuste qu'une pierre tumulaire sous laquelle gil un
corps inanimé. Que la vie de l'homme après la mort, et l'immor­
taliLé de s9n Ame, proviennent du don de ce Libre Arbitre, et
que ce soit là la ressemblance de Dieu, c'esl ce qui a été confirmé
dans l'Ouvrage même, et aussi ci-dessus: bien plus, sans ce Li­
bre Arbitre, l'homme, c'est-à-dire, son Mental, serait comme une
Éponge qui s'imbibe largement d'eau, mais ne pent s'en dégager;
d'où il résulte qu'avec le temps elles tombent l'une et l'autre,
l'eau en putréfaction et l'éponge en décomposition muqueuse:
par conséquent, l'Église chez lui ne serait pas l'Église, el ainsi le
Temple, dans lequel est célébré le culle de Dieu, serait comme est
sous la racine d'un Arbre élevé la tanière de quelque bête sau­
vage, qui s'agite sur le sommet de l'Arbre, à l'exception qu'elle
peut y prendre quelque chose, et se l'appliquer pour lm autre
usage que celui de coucher tranquillement sous l'Arbre. De plus,
sans le Libre Arhilre dans les choses spirituelles, l'holllme, dans
32 APPENDICE N° 28.
tont ce qui concerne en général et en pal'!iculier l'Église, serait
plus aveugle qu'un oiseau de nuit dans la lumière du jour; mais
il aurait une meilleure vue que cet oiseau dans les ténèbres de la
nuit; car pour les vrais de la foi il baisserait les paupières SUI' ses
yeux, et en rélrécirailla vne; mais pour les faux de la foi il lève­
l'ailles paupières, ouvrirait les yeux et en dilaterailla vne comme
un Aigle. Le Libre Arbitre dans les choses spiriluelles consiste en
ce que l'homme ma-l'che et parcourt la vie entre le Ciel el l'Enfer,
et qu'en lui le Ciel opère par le haut et l'Enfer par le bas, et en
ce qu'il a élé donné 11 l'homme le choix de se tourner ou vers les
choses d'en haut ou vers les choses d'en bas, par conséquent ou
vers le Seignel:r ou vers le diable.

29.@ Le Tt'oisième État de celle Église) qui est son Dé-­


clin ou son Soir) et est appelé Vastalion, est décrit dans le
Troisième Chapitre de la Genèse pal' ces paroles: Il Le Serpenl
était rusé plus que toute bêle sauvage du Champ que fit Jéhovah
Dieu; el il dil à la Femme: Quoi 1Dieu a-l-il dil : Vous ne man­
gerez point de toul arbre du Jardin? El la Femme dit au Ser­
pent: Du fruit de l'arbre du jardin noùs mangerons; et dn frnit
de l'arbre qui esl dans le Milieu du jardin Dieu a dil : N'en
mangez point, et n'y touchez poinl, de peul' que vons n'en
mouriez. Le Serpenl dil : Vous ne mourrez poinl; parce que
Dieu sait qu'an- jouI' que vous en mangerez, ouverls seronl vos
yeux, el VOUs serez comme Dieu, sachant le bien et le mal.
Et la Femme vil que bon (était) l'Arbre 11 mange)', et appétis­
sant, lui, aux yeux, et désirable pOlll' donner inlelligence; et
elle prit de son fruit, el en mangea; et elle en donna aussi à son
mari avec elle, el il en mangea. II - Vers. i 11 6. - Que le Dé­
clin de la lumière dans l'Ombre du Soir, c'est-à-dire, la chute
hors de la sagesse et de l'inlégrilé, ainsi l'état de la Vaslalion de
celle Église, soil décrit pal' ces paroles, c'est parce que l'homme
a été fait ressemblance de Dieu, par laquelle est signifiée l'ap­
parence en loule manière qu'il pense par lui-même, comme Dieu,
les choses qui appartiennent il la sagesse el vcut celles qui appar­
N" 29. A LA VRAIE RELIGION CBRtTIENNE. 33
tiennent à l'amour, - VQi,' ci-dessus, N° 26, - et a cru à ce que
disait le Serpent, qu'en mangeant de cet Arbre il deviendrait
comme Dieu, et par conséquent aussi Dieu, sachant le bien et le
mal. Cet Arbre signifie l'homme naturel séparé de l'homme spiri­
tuel, et lorsque cet homme a été abandonné à lui-même, il ne
croit pas autrement. Il y a dans chaque honime un Mental Natu­
rel et un Mental Spirituel, distincts enlre eux comme deux Étages
d'une même Maison, unis par des escaliers, dont l'Étage supé­
rieur est habité par le Mallre et la Maîlresse avec leurs en­
fants, ell'Élage inférienr par les serviteurs et les servantes avec
les autres valets; le Mental spirituel chez l'homme est resté
fermé depuis la naissance jusqu'au second Age de l'enfance; mais
il partir de ce second Age, le Mental spirituel est peu à peu ou­
vert: car par naissance il a été donné à chaque homme la faculté
el ensuite la puissance de se préparer des escaliers, par lesquels
il puisse monter, et s'entrelenir avec le maUre et la mallresse, et
ensuite descendl'e etmellre à exécution leurs ordres; celle puis­
sance lui a été donnée par la dot du Libre Arbitre dans les choses
spirituelles. Toutefois, personne ne peut mon leI' dans l'étage su­
périeur, par lequel est enlendu le Mental spirituel, à moins qu'il
ne mange des Arbres de Vie dans le Jardin de Dieu; car en man­
geant de ces arbres l'homme est éclairé et renouvelé, et il en­
gendre la foi, et par la nutrition provenant des fruits de ces ar­
bres il reçoit l'assurance que tout bien vient du Seigneur, qui est
l'Arbre de Vie, et que de l'homme il ne vient pas le moindre bien,
et que cependant par la demeure et la coopération résullant de ce
que le Seigneur est en lui et lui dans le seigneur, il doil faire le
bien par lui-même, mais être toujours dans la foi et l'assurance
qu'il le fait, non par lui-même, mais par le Seigneur; s'il en est
autrement, l'homme fait une ressemblance de bien, dans laquelle
il y a intérieurement le mal, parce qu'il yale mérite; et c'esllà
manger des Arbres de la science du bien et du mal, entre lesquels
habite le Serpent dans l'affreuse persuasion qu'i! est comme Dieu,
ou qu'il n'y a point de Dieu, mais que r,'estla Nature qui est ap­
pelée Dieu, et qu'il a été formé avec des élémenls de celle Nature.
En outre, ils mangent des Arbres de la science du bien et du mal
CQUX qui s'aiment eux-mêmes et aiment le monde par dessus tou­
APPENDICE N° 29,
tes choses; mais ils mangent des Arbres de Vie ceux qui aiment
Dieu par dessus toutes choses et le prochain comme eux-mêmes.
Ils mangent aussi des Arbres de la science du bien et du mal
ceux qui tirent de la propre intelligence des règles pour l'Église
et les eonfirm ent ensuile par la Parole; mais, au contraire, ils
mangent des Arbres de Vie ceux qui par la Parole se pourvoient
de règles pOUl' l'Église et les confirment ensuite par l'intelligence.
De même, ils mangent des Arbres de la science du bien et du mal
ceux qui enseignent les vérités d'après la Parole et vivent mal;
mais ils mangent des Arbres de Vie ceux qui vivent bien et en­
seignent d'après la Parole. En général, ils mangent tous des Ar­
bres de la science du bien et du mal ceux qui nient la Divinité du
Seigneur et la sainleté de la Parole, puisque le Seigneur estl"Ar­
bre de Vie, et est la Parole, d'après laquelle l'Église est le Jardin
en Éden dn côté de l'Orienl.
30. L'homme spirituel est un homme se tenant droi!, qui par
la tête regarde le ciel au-dessus de lui et autour de lui, et foule
la terre avec la plante des pieds; au contraire, l'homme naturel
séparé de l'homme spirituel est ou comme un homme courbé, qui
penche la tête et regarde continuellement la terre et la marche
de ses pieds, ou comme un homme renversé qui marche sur les
paumes, des mains, et qui lève les pieds vers le Ciel, et fait con­
sister le culte à les remuer et à les frapper l'un contre l'autre.
J:homme spiriluel est comme un homme riche, qui possède uu
palais, où sont de vastes appartements, des chambres à coucher,
des salles à manger, dont les parois sont une continuité de fenê­
tres en verres de cristal, par lesquelles il voil les jardins, les
champs, les troupeaux de bœufs et de brebis, qui lui appartien­
nent, donlla vue et l'usage le réjouit chaque jour. L'homme na­
tUl'el séparé de l'homme spirituel est aussi comme un homme ri­
che, qui possède un palais, où sont des chambres dont les parois
sont une continuité de boiseries vermoulues, ce qui répand une
lueur fantastique, dans laquelle les images du faste provenant de
l'amour de soi et du monde apparaissent comme des statues d'or
dans Je milieu, et d'argent sur les côtés, devant lesquelles il flé­
chilles genoux comme un idolâlre. De plus, l'homme spirituel
en lui-même est en actualité comme une colombe quant à la dOll­
NU 30. A LA VIIAIE IIELIGION' CHIIÉTIENNE. 35
ceur, comme un Aigle quant à la vue du mental, comme un oiseau
de paradis qui vole quant au progrès dans les spirituels, et comme
un paon quant à l'embellissement de ces qualités par les spiri-
tuels; au contraire, l'homme naturel séparé de l'homme spirituel
est commc un épervier qui poursuit une colombe, comme un dra-
gon qui dévore les yeux d'un aigle, comme un serpent qui vole à
côlé d'un oiseau de paradis, el comme un hibou près d'un paon.
Ces comparaisons sonl rapportées, afin qu'clles soienl comme des
transparenls, par lesquels le lecleur peut considérer de plus près
quel esl l'homme spirituel en lui-même, el l'homme naturel
en lui-même. Mais il en esl tout autrement, à savoir, quand
l'homme spirituel par sa lumière spirituelle et sa chaleur spiri-
tuelle esl intérieurement dans l'homme naturel; alors ils font
tous deux un. C'est absolumcnt comme l'elTort dans le monve-
ment, ct la volonté, qui estl'elTort vif, dans l'action; et comme
i'appétit dans le goût, etla vue du mental dans la vue de l'œil; et
plus évidemment, comme la perr.eption de la chose dans la con-
naissance, et la pensée de la chose dans le langage.

3L@ lLQuatdème État de cette Église, qui était sa Fin


Olt sa Nuit, et est appelé Consommation, est décrit par ces .
paroles anssi dans le Troisième Chapitre: (( Jéhovah Dieu cria
à l'homme, et lui dit: Où, toi, (es-tu)? Et il dit: Ta voix j'ai
entendu dans le Jal'din, el j'ai craint. Alors Jéhovah dit:
N'as-lu pas mangé de l'Arbre dont je l'ai commandé de ne
point manger? El l'homme dit: La Femme que tu m'as donnée
avec moi m'a donné de l'Arbre, et j'en ai mangé. Et Jéhovah
Dieu dit à la Femme: Pourquoi as-tu fait cela? Et la Femme dit:
Le Serpent m'a trompée, et j'en ai mangé. Alors Jéhol'ah Dieu
maudit le Serpent, ct ensuite la Femme, et après elle l'Hom-
me. Après cela, Jéhovah Dieu rell\'oya l'Homme du Jardin
d'Éden ponr cultiver l'humus, d'oil il avait éLé tiré. " - Vers.
9 il 23. - D'après le sens littéral ou historique de la description
de la vie d'Adam, il est évident qu'il a été maudit, parce que,
ajoutant foi au Serpent, il a cru qu'il deviendrait comme Dieu;
36 APPENDICE N° 31.
et comme J'homme naturel séparé de l'homme spirituel est de
cœur dans une telle foi, bien que de bouche il parle autrement,
c'est pour cela qu'après que de spirituel il fut devenu naturel, il
fut maudit; et il fut maudit quant à son sensuel, à son volon­
taire et à son intellectuel; car son sensuel est signillé par le ser­
pent, son volontaire par la femme, et son intellectuel par l'hom­
me. Ces trois ont été maudits, parce que l'un est la suite de l'au­
tre. Chaque mot et chaque signification des mots out été déve­
veloppés dans les ARCANES CÉLESTES au moyen du sens spirituel
qui m'a été révélé par le Seigneur, et comme ces Arcanes ont été
publiés, on peut les consulter.
32. Après celte Malédiction, le quatrième État de celle Église,
qui fut son état de Nuit dans les spirituels et est appelé Consom­ 1

malion, est décrit en ce que l'homme fut chassé du Jardin pOUl'


cultiver l'humus, d'où il avait été tiré, ce qui signifie qu'il fut
privé de l'innocence, de J'intégrité et de la sagesse, dans les­
quelles il était tant qu'il fut spirituel, et qu'en conséquence il fu t
précipité du Ciel, c'est-à-dire, désassocié d'avec les Anges, abso­
lument comme on le lit au sujet du Dragon: II Et précipité fut
le Dragon grand, ce Sel'pent ancien, appelé Diable et Satan;
précipité il fut du Ciel, où il combattait contl'e Michaël et
ses Anges, en la terre; et ses Anges avec lui furent préeipi­
tés, Il - Apoc. XlI. 9.
33. Quel est l'homme d'un esprit droit, qui ne puisse voir que,
par les choses qui sont rapportées d'Adam, il est entendu, non
pas quelques états d'un homme protoplaste, mais les états d'une
~;glise; par exemple, en ce que Dieu plaça dans le milieu du Jar­
din deux Arbres, l'un dont l'homme Iirerait la Vie éternelle, l'au­
tre dont il Iirerait la Mort éternelle, et en ce qu'il fil celui-ci
Il bon à manger, appétissant anx yeux et désh'able pour donner

intelligence, Il - Chap. III. 6; - ainsi, comme pour fasciner


leurs âmes; puis, en ce qu'il introduisit le Serpent, et\ui permit
d'adresser des paroles trompeuses il la femme, en présence du
mari, qui. était l'image et la ressemblance de Dieu, ct souffrit
qu'ils fussent enlacés par des flatteries et des subtilités; COlllme
aussi, pourquoi, puisqu'il prévoit, il n'a pas pourvu à ce que ni
eux, ni d'après eux tout le genre humain, ne tombassent dans la
N° 33. A LA VRAIE RELIGION CHRETIENNE. 31
damnalion de sa malédiction; car on lit dans les livres de l'Ortho­
doxie des Chrétiens que, Il d'ap1'ès ce péché Originel, au lieu
de l'image perdue il y a dans l'homme une intime, t1'ès-mau­
vaise, très"profonde, impersc1'utable et inexp1'imable corru,r
tion de toute la natu1'e et de toules les f01'ces, et qu'elle-est la
Tacinc de tous les maux actuels, Il ' - Form. de Concorde,
page MO, - et que Dieu le Père détourna de sa face celte darri­
nation universelle, el envoya dans le monde son Fils, qui la pren­
drail sur lui, el ainsi apaiserait le Père; outre plusieurs autres
dogmes qui, à la vue de tout homme, ne sont pas en rapport avec
Dieu. Quel est l'homme qui d'après ces choses, entendues dans
le sens histol'Îque, ne puisse rationnellement conclure, pOUl' me
servir de comparaisons, que ce serail comme si quelqu'un don­
nail à son Clienl un parterre émaillé des plus belles fleurs, et y
creusait un puits l'ecouvel'l de planches qui tournent en dedans
sur clles-mêmes au toucher de la main ou du pied, el plaçaiL au
milieu SUI' un étrier une prostituée vêlue de poul'pre et d'ééar­
late, ayant à la main une coupe d'or, coinme dans l'Apocalypse,
- XVII, 4, - pour attirer l'homme VCI'S elle par des paroles in­
sinuantes, et faire ainsi qu'il tombe dans le puils el se noie. Ce
serait'encOl'e comme si quelqu'un donnait à son ami un champ
d'une moisson luxul'iante, et qu'au milieu il plaçât des piéges,
et y envoyâl une sirène pOUl' l'attirer dans ce lieu par l'attrait
trompeur de ses chants et de sa voix douce, et le faire tomber dans
un piége, d'où il ne puiss-e dégager son pied. Bien plus, poui' me
servir encore d'une comparaison, ce serait comme si quelqu'un
introduisait Ull hôte distingué dans sa maison, où il y alll'aii deux
salles à manger, et dans chaque salle des tables, dont les Anges
occuperaient l'une, el les démons l'autre, sur lesquelles il yaurail
des coupes pleines d'un vin agréable, mais empoisonné, el des
plats remplis de mets assaisonnés d'herbes vénéneuses, et per­
mellrait aux démons d'y représentel' les ol'gies de Bacchus ct des
fanlasmagories ùe comédiens, et d'inviter il boire ce vin el à man­
ger ces mels, Mais, mon ami, les choses qui sont rapportées ù'A­
dam, du Jardin de Dieu ct des deux Arbres, se pl'ésenlent sous
une face lout Arail différente, qnand ellcs sont comprises spil'Ï­
tuellement, c'est-A-dire, quand elles sonl dégagées de'leurs en­
4.
38 APPENDICE

veloppes par le sens spirituel; alors on voit que par Adam, comme
type, est entendue l'Église Très-Ancienne, et que par les diverses
circonstances de sa vie sont décrils les étals successifs de celte
Église; car une Église, dans le commencement, est comme un
homme créé de nouveau, qui possède un mental naturel et un
mental spirituel, mais qui dans la suite de spirituel devient natu­
rel, et enfin sensuel, ne croyant rien que ce que les sens du corps
enseignent; et cet homme apparalt dans le Ciel comme assis sur
une bête, qui retourne sa tête en arrière, et de ses dents serre,
déchire et met en pièCes l'homme assis sur elle; tandis que
l'homme vraiment spirituel apparalt dans le Ciel aussi comme as­
sis sur une bête, mais sur une bête domptée, qu'i! dirige avec des
rênes douces, et aussi par de simples signes.

36.@ Le Cinquième État de celte Église fut la sépamtion


des bons d'avec les méchants, laquelle a été le Jugement
dernier SU1' tous ceux qui ont été de cette Église. Cet état
est décrit par le déluge, dans lequel pét'irent tous les méchants
qui restaient; et par Noach et ses fils, par lesquels sont en­
tendus tous les bons qui furent sauvés. La fin de la Très-An­
cienne Êglise représentée par Adam est décrite dans le Chapitre
VI de la Genèse par ces paroles: Il Quand Jéhovah vit que la ma­
lice de l'homme était multipliée dans le Monde, et que toule
l'imagination des pensées de son cœur n'était que mal chaque
jour, Jéhovah sc repentit de cc qu'il avail fail l'homme sur la
terre; c'est pourquoi Jéhovah dit: Je détruirai de dessus les
faces de la terre l'homme que j'ai créé. Seulement Noach trouva
grâce aux yeux de Jéhovah. Il - Vers. 5 à 8. - I\lais le Juge­
ment dernier sur eux est décrit par Je déluge: s'il est décrit
par le déluge, c'est parce que dans la Parole les eaux signinent
les vrais, et dans le sens opposé les faux; les \'l'ais sont signifiés
par les eaux de fonlaine, le·s eaux de fleuve, les eaux de pluie, et
pal' les eaux des ablutions autrefois et du baptême aujourd'hui;
celle correspondance vient de cc que les vrais purinent l'âme de
'homme de ses impuretés, comme les eaux nelloient son corps,
N° 36. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 39
aussi sont-elles appelées Eaux vives. Dans le sens opposé, les faux
sont signifiés par les eaux, mais par les eaux impures, telles que
sont celles des marais, des citernes, qui ont une mauvaise odeur,
de l'urine et des cloaques, en général par toutes celles qui sont
nuisibles et léthifères; par conséquent aussi par les eaux dont l'i­
nondation fait périr l'homme, ainsi par le déluge Noachique. Que
les faux en masse soient décrits par les inondations, on peut le voir
par les passages suivants :' Il Jéhovah fera monter SUI' eux Les
eau.'}; du Fleuve (d'Euphrate), fortes et g1'Osses; il passera pm'
Jehudah; il INONDERA et traversel'a, jusqu'au cou il atteindra,lI
- Ésaïe, VIII, 7,8; - les eaux du fleuve d'Euphrate signifient les
raisonnemenls d'après les faux, parce que l'Assyrie, où coulaU ce
fleuve, signifie le Raisonnemeut. uL'espl'it de Jéhovah est comme
un Fleuve qui INONDE, jusqu'au cou il divisera, pOUl' cribleT
les nations au cTible de vanité, Il - Ésaïe, XXX, 28, 30; - ici,
le fleuve qui inonde signifie pareillement le raisonnement d'après
les faux. " Voici des Eaux montant du Septent1"Îon, qui devien­
dront comme un FLEUVE INONDANT; et il INONDERA la terre et
sa plénitude, 1) - Jérém. XLVII. 2; - ceci est dit des Philistins,
par lesquels sont entendus ceux qui ne sont pas dans la charité,
ni pal' conséquent dans les vrais, Leurs faux sont signifiés par les
eaux montant du Septentrion, et la dévastalion de l'Église est si­
gnifiée pal' le fleuve inondant qui inondel'a la terre et sa pléni­
tude; la terre est l'Église, el la plénilude signifie toutes les choses
de l'Église. "Dis à ceux qui L'enduisent de clwses vaines: Il y
aura un~ PLUIE D'INONDATION, et des pierres de gréle tombe­
ront sur vous, Il - Ézéch. XIII. H, 13; - l'enduit de choses
vaines est la confirmation du faux, et les pierres de grêle sont les
faux. l( Par une INONDATION qui passe, il (era consommation de
son Lieu; et les ténèb7'es poursuivront ses ennemis. 1) - Nahum,
l, 8 j - l'inondation qui consumera signifie la falsification du vrai,
et les ténèbres signifient les vrais eux-mêmes dans la nuit. Il Vous
avez dit: Nous avons. traité alliance avec La mm't, et avec l'En­
{er nous avons {ait la vision; quand Le FLÉAU DE L'INONDATION
passera, il ne viendra point sur nous; nous avons mis confcance
dans le MENSONGE, et dans la FAUSSETÉ nous nous sommes ca­
chés, Il - Ésaïe, XXVIII. 15; - ici, l'inondation est évidemment
AePKNDlCE .N° 34.
: pour la destruclion par les faux, car ils ont dil qu'ils ont mis con­
fiance dans le Mensonge, et qu!ils se'SQot cachés dansla Fausseté.·
IC Apl'ès soixante-deux semaines, le Messie sera ,'etranché,
mais non point pOUl' soi; ensuite le peuple d'un p1"Ïnce qui
viendra détruira la Ville et le Sanctuaire, en sorte que sa (in
(aura lieu) avec INONDATION jusqu'aux désolations. Il - Daniel,
IX. 26; - ceci est dit de l'Église Chrétienne qui devait venil', et
dans laquelle le cuIle du Seigneur devait être détruit, ce qui est
entendu par « le Messie sera retranché, mais non pour soi; Il par
cc sa fin aura lieu avec Inondatiou jusqu'aux désolations, Il il est
entendu qu'elle devait péril' par les falsifications; la désolation est
la falsification: de là vient qu'après que le seigneur eut parlé de
l'abomination de la désolation, pl'édite par Daniel le PI'ophète,
.et de la consommation du siècle par elle, il dil que son Avéne­
ment aura lieu comme au jour que .le DÉLUGE vint et les em­
porta tous, Il - Mallh. XXIV. 15, 39. - Que pal' la submersion
de Pharaon et des Égyptiens dans la mer de Suph,- Exod. XIV,
- il soil entendu dans le sens spil'iluel la destruction pat" les
faux, c'est ce qui a été démontré dans les ARCANES CÉLESTES,
dans l'explication sur ce Chapitre XIV.
35. Puisque les Églises dans le Monde Chrélieu, tant celles du
Calholicisme-Romain, que celles qui s'en sont séparées, et qui
sont appelées du nom de leurs chefs, Luthel', Mélanchton et Cal­
vin, fonl dériver d'Adam el de sa prévarication tout péché, il con­
vien.l d'ajouler ici quelque chose SUI' les Origines d'où viennent
par héritage les péchés; car il y a aulant d'origines des péchés
qu'il y a de pères et de mères dans le Monde. Que ce soit d'eux
que dérivenl les inclinations, les dispositions el même les pen­
chants aux maux, c'esl ce qui esl mis complètement en lumière
pal'Ies témoignages de l'expérience, el aussi par l'assentimenl de
la l'aison. Qui ne sait, d'après des preuves recueillies par des ex­
périences, qu'il y a par les parents une commune ressemblance
de caractères el ensuite de mœurs el de visages dans les enfants,
elles enfants des enfants, jusqu'à une certaine·postérilé? Qui ne
peut déduire de là que les péchés originels proviennent des pa­
-renls? Une notion innée (adnata) chez chacun, quand il consi­
dère les visages et les mœurs de frères et d'alliés dans les fa.milles,
N° 35. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 41
lui fait connallre et reconnallre cela; quelle raison y a-t-il donc
de tirer d'Adam et de sa semence l'origine de tous les maux?
N'y a-t-il pas une égale raison de la tirer des parents? N'est-ce
pas également leur semence qui propage? Tirer de la semence
seule d'Adlim les séductions d'après lesquelles et selon lesquelles
existent les formes spirituelles des mentais de tous les hommes
dans l'univers, ce serait la même chose que de faire venir d'un
seul œuf les oiseaux de tout plumage, d'une seule semence les
bêtes de toute nature, et d'une seule racine les arbres de toute
espèce de fruits. N'y a-t-il pas une variété infinie d'hommes, l'un
comme une brebis et l'autre comme un loup; l'un comme un
chevreau, l'autre comme une panthère; l'un comme devant un
char une douce haquenée, l'autre comme un onagre indompté;
l'un comme un veau qui folâtre, .l'autre comme un tigre qui dé­
vore, et ainsi du l'este? D'où chacun tire-t-i1 cela, si ce n'est de
son père et de sa mère? Pourquoi serait-ce d'Adao), par qui ce­
pendant est décrite dans un type représentatif la première Église
de ce globe, comme il a été montré jusqu'ici? Cela ne serait-il pas
comme faire venir d'une seule souche cachée au fond de la terre
tous les arbustes d'aspect et d'usage différents, et d'une seule '
herbe tous les légumes de quelque ulilité? Ne serait-ce pas aussi
comme du nuage épais des âges et des annales tirer la lumière,
et d'un jOllc inextricable dévider le fil? Pourquoi pas plutôt de
Noach, qui mm'cha avec Dieu,- Gen. VJ. 9, - et que Dieu bé­
nit,-IX. 1,- et par qui, étant resté seul avec ses trois enfants,
toute la Terre tue pal'tayée? - IX. 19,- Les (maux) héréditai­
res des générations provenues d'Adam n'auraient-ils pas ainsi été
extirpés, comme submergés par le déluge? Mals, mon ami, je dé­
couvrirai la vraie source des péchés: Toul mal est conçu du dia­
ble comme père, et nalt d'une foi athée comme mèJe; et, vice
versâ, tout bien est conçu du Seigneur comme Père, et nalt de la
Foi salvifique en Lui comme Mère; les générations de tous les biens
dans leurs variations infinies chez les hommes ne viennent que
du mariage du Seigneur et de l'Église; et, au contraire, les géné­
ralions de tous le-s maux dans leurs variations chez eux ne vien­
nent que du mariage du diable avec la Congregation profane. Qui
ne sait ou ne peut savoir que l'homme doit être régénéré par le
4*.
42 APl'ENDJCE ~. 35.

Seigneur, c'esl-tl-dire, êlre créé de nouveau, el qu'aulant cela se


fail, aulanl il esl dans les biens, d'où il résuUe qU'aulanll'!Jomme
ne veul pas être engendré de nouveau ou êlre créé de nouveau,
aulant il Ure el retient les maux greffés par ses parents? C'est là
ce qui esl caché au fond du premier Précepte du Décalogue:
a lI1oi, le Dieu jaloux, visitant l'iniquité des pères sur les fils,
sur la troisième et sur la quatrième génération de ceux qui Me
haïssent, mais faisant miséric01·de· en mille (générations) il
ceux qui M'aiment et font mes pr.éceptes. II - Exod. xx. 5, 6.
peutér. V. 9, 10.

36. @.!:!..Sixième État de cette Église fut, après le Juge­


ment Dernier, l'Élévation ve1'S Dieu des fidèles, dont a été for­
mé un Nouveau Ciel, et l'Éloignement de Dieu des infulèles,
dont a été formé un Nouvel Enfer~ Dans les préliminaires ci-des­
sus, N°' 10 à 13, el W' 14 il 17, il a élé exposé qu'après la Con­
s0!Dmalion le Jugemenl Dernier fut fail SUI' ceux qui avaient élé
de chacune des qualre Églises ci-dessus nommées, el qu'après
le Jugemenl il avail élé formé avec eux un Nouveau Ciel el un
Nouvel Enfel', el qu'ainsi dans celle Terre il y a eu QUATRE JUGE­
MENTS sur ses habilants, et qu'avec eux il a élé formé QUATRt:
CIEUX el QUATRE ENFERS; el il nI'a été donné de savoir que tanl
ces Cieux que c~s Enfers ont été enlÎèrement sé.pal'és enlre eux,
au poinl que nul ne peul du sien passer dans celui d'un autre.
Tous ces Cieux onl élé décrils dans le 'l'l'ailé sur J'AMOUR CONJU~
.GAL; el comme l'origine spiriluelle de J'Amour vraimenl Conju­
gal ne vient pas d'ailleurs que du Mariage du Seigneur et de l't­
glise, et vienl ainsi de rAmour du Seigneul' à l'égard de l'Église et
de l'Église envers le Seigneur, ce qui a élé montré dans ce 'l'l'ailé,
N°' H6 il 131, el cOll)me les Très-Anciens onl élé dans J'un el
l'au Ire de ces amours, tanl qu'ils onl relenu en eux l'image de
. Dieu, je peux en conséquence lrlllJscl'ire de ce 'l'l'ailé les passages
suivants SUI' ce Ciel, dônll'accès me fui alors accordé; les voici:
37. tl Un jour que je médilais sur l'Amoul' Conjugal, mon
Il 'm~nlal f~l saisi <lu désir de savoir guel avait élé cel AmOlli'
N" 37. A LA VRAIE REJ,IGIO~ CHRÉTIENNE. (j3
II chez ceux qui ont vécu dans le SIÈr.LE D'OR, el quel il avail été
II ensuile chez ceux qui onl vécu dans les -siècles suivants appelés
Il siècles d'ARGENT, d'AIRAIN el de FER: et comme je savais que

Il tous ceux qui ont bien vécu dans ces siècle!! sonl dans'les Cieux,

Il je priai le SeigneUl' pOUl' qu'il me fût permis de m'entretenir

Il el de m'instruire avec eux: et voici, un Ange se présenta à moi,

Il el me dil : Je suis envoJ'é par le Seigneur pOUl' te servir de

Il guide el de compagnon de voyage; et d'abord, je te conduirai


II et t'accompagnerai chez ceux qui ont vécu dans le Premier Age

Il ou Premiel' Siècle, qui est appelé Siècle d'Ol'. Le Siècle d'Or,

Il est le même que le Siècle oe la Très-Ancienne f:glise, lequel e$l


Il entendu par la TÊTE D'OR PUR sur la slatue vue par Nébuchad­

Il nessar en songe,- Dan. II. 32,- dont il a été parlé ci-dessus.

Il L'Ange dit: Le chemin qui conduil vers eux est escarpé; il

1) passe par une fOl'èt épaisse que personne ne peut traverser sans

Il le secours d'un guide donné pal' le Seigneur. J'élais en esprit,

1) et je me préparai au voyage, et nous tournâmes le visage vers

Il l'Orient; et, en avançant, je vis une Monlagne dont la Hauteur

Il allait an-delà de la région des nuées. Nous traversâmes un grand

Il déserl, el nous parvinmes à une Forêl formée de différentes es­

Il pèces d'arbres, donl l'épaisseur produisait une grande obscu­

Il rilé; c'élait la Forêt dont l'Ange avait parlé, mais elle était cou­

Il pée par plusieurs sentiers élroils; et l'Ange me dit que c'étaient

Il autanl de labyrinlhes d'erreurs, et que si le voyageur n'a les

Il yeux ouverts pal' le Seigneur, et s'il ne voit des Oliviers enlou­

Il rés de bl'anches de vigne, et ne porte ses pas d'Olivier en Ofi­

Il vier, il va se jeter dans des Tartares qui sont aux environs sur

Il les côlés : celle Forêt est ainsi disposée dans le but de défendre

1) le passage, car nulle autre Nalion que celle du Premier Age

Il n'habite sur celte Montagne. Lorsque nous fûmes entrés dans

Il la Forêt, nos yeux furent ouverts, et nous vimes çà et là des

-Il Oliviers entourés de ceps d'où pendaient des grappes de raisin

1) d'une couleur d'azUI', et les Oliviers par leur disposition for­

Il maient des courbes continues de ronds, aussi f1mes-nous des

Il détours et des détours en suivant leur direclion; el enfin nous

Il vlmes un Bocage formé de Cèdres élevés, et sur leurs rameaux

Il quelques Aigles. A celle vue, l'Ange dit: Maintenant nous


APPENDICE N° 37.
Il sommes dans la Montagne, non loin de son Sommet. Et nous
Il conHnuâmes de marchel'; el voici, après le Bocage une Plaine
Il d'une étendue circulaire, où paissaient des Agneaux et de jeu­

Il nes Brebis, qui étaienlles Formes représentatives de l'étal d'in­

Il nocence et de paix des Habitants de la Montagne. Nous traver­

Il sâmes celte Plaine; et voici, des Tabernacles et des Taberna­

Il cles, au nombre de plusieurs milliers, s'offrirent à nos regards,

Il en avant el sur les côtés, autant que la vue pouvait s'étendre;

Il et l'Ange dit: Maintenanl nous sommes dans le CAMP; là est

Il l'ARMÉE DU SEIGNEUR JÉaovIH; c'esl ainsi qu'ils se nomment,

Il eux et leurs habitations. Lorsqu'ils élaienl dans le Monde, ces

II Très-Anciens habitaient dans des Tabernacles i c'est pour

Il cela aussi qu'ils y habitent maintenant; mais poursuivons no­

Il tre chemin vers le Midi, où sont les plus sages d'entre eux, afin

Il de rencontrer quelqu'un avec qui nous nous entl'eHendrons. En

Il marchant, je vis au loin trois petits garçons el trois petites filles,

Il qui étaient assis à la porte de leur Tabernacle; mais les uns et

Il les autres, quand nous nous fûmes approchés, furent vus

II comme Hommes et Femmes d'une stature moyenne; et l'Ange

Il dit: Tous les Habitants de cetle Montagne apparaissent de loin


Il comme des Enfants, parce qu'ils sont dans un état d'Innocence,

Il et que l'Enfance est l'apparence de l'lnnocence. Dès que ces

Il Hommes nous vil'ent, ils accoururent et dirent: D'Où êtes'-vous,

Il et comment êtes-vous venus ici? Vos faces ne sont pas des

Il faces de notre Montagne, Mais l'Ange répondit, et raconta

Il commentl'enlrée pal' la Forêt nous avail été permise, et pour­

Il quoi nous étions venus. Après avoir entendu celle explicalion,

Il l'un des trois Hommes nons invita à entrer dans son Taberna­

Il cie, et il nous y inlroduisit : l'Homme étail vêtu d'un manteau

Il de couleur d'hyacinthe et d'une tunique de laine blanche, et

Il son Épouse était vêtue d'une robe de pourpre, et par-dessous

Il une tunique de fin lin, brodée à l'aiguille, lui couvl'aitla poi­

Il trine: et comme il y avail dans ma pensée le désir de con­

Il naltre les Mariages des Très-Anciens, je regardais allernalive­

Il ment le Mari et l'Épouse; el j'aperçus, pour ainsi dire, l'lmité

Il de leurs âmes sur leurs faces, el je dis: Vous deux, vous êtes

Il un. Et l'homme l'épondit : Nous sommes un; sa vie est en moi,


N° 37. ALA VRAIE ·aBLIGION CHRÉTIENNE. 45
Il et la mienne est en elle; nous sommes deux Corps, mais une
Il seule Ame; l'union entre nous est comme celle qui existe dans
Il la Poitrine entre les deux tenles qu'on Romme le Cœur et le

JI Poumon; elle est le parenchyme de mon cœur, et moi je suis


Il son Poumon; mais comme pal' le Cœur nous entendons ici l'A-

.11 mour, el par le Poumon la Sagesse (et cela, à cause de la Cor-


Il respondapce), elle est l'Amour de ma Sagesse, et moi je suis

Il la sagesse de son Amour. C'est de là que l'unité de nos Ames

Il se montre sur nos faces, ainsi que tu l'as dit; c'est pour cela

Il qu'ici il nous est aussi impossible de regarder l'épouse d'un au-

Il tre avec un désir libidineux, qu'il est impossible, des Ténèbres

Il du Tartare, de regarder la Lumière de notre Ciel. Et l'Ange me

Il dit : Tu comprends maintenant que le langage des Anges de ce

Il Ciel est le Langage de la Sagesse, car ils parlent d'apl'ès les

Il causes. Après cela, je vis une grande Lumière sur la colline,

Il dans la partie du milieu entre les Tabernacles; et je m'inror-

Il mai d'où venait cette Lumière. Il dit: C'est du Sanctuaire du

Il Tabernacle de nolre'Culle. Et je demandai s'il était permis d'ap-

Il procher; et il dit: Cela est permis. Et je m'approchai, et je vis

Il un Tabernacle, tout à fait semblable, en dehors et en dedans,

Il à la descr.iption du Tabernacte qui fut construit dans le désert

Il pour les fils d'Israël, et dont la form,e avait élé montrée à Moïse

Il sur la Montagne de Sinaï, - Exod. XXV. 40. XXVI. 30; - et


Il je demandai ce qu'il y avait dans l'intérieur de ce Sanctuaire,

Il qui produisait une si grande Lumière. Et il répondit: C'est une

Il Table, sur laquelle il y a celle inscription: ALLIANCE ENTRE LE

Il SEIGNEUR JÉHOVIH ET LE CIEL; il n'en dit pas davantage. Et

Il alors je les interrogeai sur le SEIGNEUR JÉBOVIH, qu'ils adorent,

Il et je dis: N'est-ce pas Dieu le Père Créateur de l'Univers? Et ils


Il répondirent: C'est Lui; mais nous par le Seigneur Jéhovih nous

Il enlendons Jéhovah dans son'Humain, car nous ne pouvons con-

Il sidérer Jéhovah dans sa Divinité Intime que par son Humain, et

Il alors ils expliquèrent ce qu'ils ont entendu et ce qu'ils entendent

Il encore aujourd'hui pal' la SEMl::NCE DE LA FEMME QUI ÉCR~SERA

Il LA T~TE DU SERPENT, - Gen. III. 15; - c'est à savoir, que


Il le Seigneur Jéhovih viendra dans le Monde pour Racheter et,

Il Sauver tous ceux qui ont cru et croiront en Lui. Après avoir
46 APPENDICE N° 37
Il prononcé ces mots, le Mari courut à son Tabernacle, et il re­
II vint"avec une Grenade qui contenait en abondance des graines
II d'Or; et il me la donna; et je l'emportai; c'était pour moi un

Il signe que nous avions été avec ceux qui ont vécu dans le siè­

II cie d'Or. Il - N° 75. - Sur les Cieux des autres Églises après
la Très-Anr.ienne, voir, dans ce même Traité de L'AMOUR CON­
JUGAL, ce qui en est dit, dans leur ordre, N°' 76 à 82.
38. L'Enfer de ceux qui ont été de la Très-Ancienne Église est
très-atroce en comparaison de tous les autres Enfers; il se com­
pose de ceux qui, dans le Monde, ont cru qu'ils étaient comme
Dieu, selon les paroles trompeuses du serpent, - Gen. III. 5;
- et plus profondément dans cet Enfer sont ceux qui se sont per­
suadés qu'ils étaient absolument des dieux, d'après la fantaisie
que Dieu availtransfusé sa Divinité dans les hommes, et qu'ainsi
il n'était plus Dieu dans l'univers. D'après celle affreuse persua­
sion, il s'exhale de cet Enfer une puanteur pernicieuse, qui in­
fecte le voisinage d'un poison si funeste, que, quand quelqu'un
approche, il est aussitôt saisi d'un délire si frénétique, que bien­
tôt après avoir poussé des sanglots il lui semble être à l'agonie;
j'ai vu quelqu'un, qui s'était approché, tomber comme mort;
mais, transporté de là, il revint li la vie: cet Enfer est situé dans
le milieu de la Plage méridionale, et entouré de retranchements,
sur lesquels se tiennent des sentinelles, qui crient d'une voix de
stentor: N'approchez pas plus près. J'ai appris par des Anges
qui sont dans le Ciel au-dessus de cet Enfer, que les démons y
apparaissent comme des Couleuvres entortillées en spirales inex­
tricables, ce qui provient de leurs basses fourberies et de leurs
enchantements, par lesquels ils ont attiré les simples à l'opinion
qu'ils sont des dieux, et qu'excepté eux il n'y a point de Dieu.
L'Antiquité, qui cachait tout sous des fables, les désignait par les
Géants qui assaillirent le Camp des dieux, ct que Jupiter par ses
foudres chassa et précipita sous la Montagne de l'Etna, qui vomit
le feu, et elle les nommait Cyclopes; elle nommait aussi leurs EIl­
l'ers le Tartare, leurs Étangs l'Achéron, leurs Abtmes le Styx, et
ceux qui y étaient les Hydres de Lerne, et ainsi du reste.
N° 39. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. h7

[LEMME III.

De l'Ëglise Noachique ou Ancienne Église de celle Terre.

39. Comme toute Église est triple, Intime ou céleste, Moyenne


ou spirituelle, et Externe ou naturelle, c'est pour cela que Noach
eut trois Fils, el que Schem signifie l'Église intime ou céleste,
Japhell'Église moyenne ou spirituelle, et Cham J'Église externe
ou naturelle i mais chez qui est la première Église et chez qui la
seconde ou la troisième, el quelles sont ces Églises en elles-
mêmes el entre elles, il est inutile ici de le décrit'e, car c'esl aux
trois Cieux, le suprême, le moyen et l'infime, que correspondent
ces trois degrés de J'Église. Outre cela, cette Église Noachique
ou Ancienne a été dispersée par toute l'Asie, surtout dans la Sy-
rie, la Mésopotamie, l'Assyrie, la Chaldée, la Terre de Canaan el
les terres voisines, la Philistée, l'Égypte, Tyr, Sidon, Ninive, et
aussi dans l'Arabie et J'Éthiopie, el par le laps du temps dans la
Grande-Tartarie, et de là en descèndanl jusqu'au Pont-Euxin, et
du Pont-Euxin dans tous les districts de l'Afrique. Que les Na-
tions par toute la Tene aient eu un Culle provenant d'une Reli-
gion quelconque, cela est connu; et qu'il n'y ait de Religion que
par quelque RÉVÉLATION, et par la propagation de celle Révéla·
tion de Nation à Nation, c'est ce qu'on voil dans l'Ouvrage précé-
dent, l,A VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE, N°' 273 à 276 i il YIl aussi
été prouvé qu'avant la Parole Israélite il y a eu \lne Parole qui
s'est perdue par le temps, mais qui cependant a été conservée,
d'après la Divine Providence du seigneur, dans la Grande Tarta·
rie, el conslitue jusqu'à ce jour le CuIle Divin des habilants de
celle contrée. Voir sut ce sujel dans le même Ouvrage, N°' 2611,
265, 266, et N° 279.
hO. Qui peut nier que l'Univers ail élé créé pour le Genre Hu-
main, afin qu'i! en fûl formé nn Ciel Angéliquè, où Dieu habile-
rail dans le Domaine de sa Gloire? Y a-t-il pour celle fin une
cause moyenne promolrice el effectrice autre que la Religion? El
la Religion esl-elle autre chose que l'aclion de Marcher avec
Dieu? La Religion est comme une Semenr.e produisant des désirs
48 APPENDiCE N° 40.
justes et vrais, et de là des jugements el des acles dans les choses
Spirituelles, el par celles-ci dans les choses Morales, et par les
unes et les autres dans les choses Civiles. Afin donc que l'on sa­
che quel est l'homme qui a de la l\eligion, et quel est celui qui
n'a point de Religion, je dirai: L'homme qui a de la Religion est,
dans les CHOSES SPIRITUELLES, comme le Phénix, qui nourrit de
son sang ses pelils; mais l'homme qui n'a point de Religion est,
dans ces choses, comme le Vautour qui, dans le manque de nour­
riture, dévore sa lignée. L'homme qui a de la Religion est, dans
les CHOSES MORALES, comme un Tourtereau avec sa Tourterelle
dans un Nid sur leurs œufs ou sur leurs petits; mais l'homme qui
n'a point de Religion est, dans ces choses, comme un Milan ou
un Épervier dans un trou vers un Colombier, L'homme qui a·de
la Religion est, dans les CHOSES POLITIQUES, comme un Cygne
qui vole avec une grappe de raisin dans le bec; mais l'homme qui
n'a point de neligion est, dans ces choses, comme un Basilic avec
une herbe empoisonnée dans la gueule. L'holllme qui a de la Re­
ligion esl, dans les CHOSES JUDleIAIREES, comme un Tribun qui
monte un cheval de bonne race; mais l'homme qui n'a point de
Religion est, dans ces choses, comme dans le désert de l'Arabie,
un Serpent qui se mord la queue, et qui en se roulant se jelle snI'
un cl1eval pour enlacer le Cavalier. L'homme qui a de la Religion
est, dans toules les autres CHOSES CIVILES, comme un Prince,
fils de Roi,. qui donne des preuves de charité et prononce avec
élégance la vérité; mais l'homme qui n'a point de Religion est,
dans ces choses civiles, comme Cerbère, le chien à trois INes, à
l'entrée du Palais de Pluton, faisant tomber de sa Iriple gueule
une écume empoisonnée.
41. Quant aux étals successifs de· celle Église, qui sont le Le­
ver ou le Matin, la Progression dans la lumière ou le Jour, la
Vastation ou le Soi l', et la Consommation ou la Nuit, je n'en pour­
suivrai pas la description, ainsi qu'il a été fait précédemment pour
les états de la Très-Ancienne Église, puisque les états de celle
Ancienne Église' ne peuvent pas être pare illement recueillis de
noire Parole, cal' il y est seulement fait en somme mention, dans
une on deux pages, des descendants que Noach eut de ses trois
fils; et de plus, celle Église fut dispersée dans plusieurs Hoyau­
N°ld.• ALA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 4.9
mes, el éprouva des v~riations dans chacll n de CIls roJ~umes, et
par suite elle subit el parcourut de diverses manières les ~Iats
précilés. Ciue LE PREMIER ET LE SECOND ÉTAT DE CETTE ÉGLis~
dans les Uégions aulourdu Jourd~iri el aux environs de l'ÉgYlile
aient été comme le Jardin de Jéhovah, on le voit d'après ces pa­
l'oies: I( La Plaine du Jourf1.ain était comme le Jardin de Jého­
vah, comme la Ten'e d'Égypte en venant à Zoar. Il'':'''' Gen.
XIII. 10. - Qu'il en ait été de même de Tyr, on le voit par ces
paroles: Il Toi, Prince de l'Yl', 'plein de sagesse ei pm;ràit en
beauté, dans le jm'din de Dieu tu as été, toute pierre pré­
cieuse était ta couvel'ture; parfait tu étais dans tes voies,
au jour où lu rus créé, jusqu'à ce que {(u tl'ouvée la 1!.er';'
vel'sité en loi. 1) - i~zéch, XXVIII. 12 à 15. - Qu'Aschur 'ait
élé comme un Cèdre dans le Liban, on le voit pal' ces 'p~ss~ges':
li Voici, Aschur, Cèdre dans le Liban, beau de branchage,
élevé de hauteul'; dans ses bmnches avaienl fail leurs nids
tous les oiseaux des cieux, et sous ses branches avaient en­
gendl'é toutes les bêtes du champ, et dans son omb,'e avaient
habité toutes les nations gmndes: aucun Arbre dans le Jar­
din de Dieu ne lui {ut pareil en beauté; et tJ; 'lui étaient
envieux tous les Arbl;es d'Éden qui sont dans le Jardin de
Dieu. Il - Ézéch. XXXI. 3 à 9. - Que la Sagesse ail été flo­
rissante dans l'Arabie, on le voit par le voyage de la Reine de
Schéba vers Salomon, - 1 Rois; X. 1 à 14, - el par les trQis Sa­
ges qui vinrent vers Jésns nouvellement né, précédés d'une étoi­
'Ie, - Malth. II. 1 à 12. - LE TROlsltME ET LE QUATRIÈMB ÉTAT
DE CETTE ÉGLISE, qui furent ses élats de Vastation et de Con­
sommation, sont décrits dans la Parole çà et là dans les Histori­
ques, et çà et là dans les Prophétiques; la Consom:malion des Na­
tions à l'entour du Jourdain ou de la Terre de Canaan esl décrite
par la deslruction de Sodome, de Gomorrhe, 'd'Adma el de Zé­
boim, - Gen. XIX; - la Consommation de l'Église des Nations
en deçà du Jourdain ou dans la Terre de Canaan, par leur expul­
sion el par l'exterminalion de quelques-unes d'elles, dans Josué,
~t dans le Livre des Juges j la Consommation de celle Église en
Ji;gyple, par la sll!>mersion de Pharaon cl des Égyptiens dans la
Mer
r;:
qe Su ph,
1
'- Exod.
.
XIV; - el ainsi du1 reste.
5.
50 APPENDICE N° 42.
h2. Il est certain que celle Église Ancienne a été une Église
Représentative, qui figurait dans des types et des signes visibles
et naturels les choses invisibles et spirituelles de l'Église qui de­
vait enfin venir, quand Jéhovah Lui-Même se manifesterait dans
une forme Naturelle-Humaine, el par celle forme Se donnerail
une enLrée vers les hommes, et donnerait aux hommes une en­
trée vers Lui, el ainsi se dépouillerait des types; et fonderait une
Église avec des préceptes qui, par le chemin le plus court, con­
duiraient au Ciel, Habitacle de sa Divinité, tous ceux qui croient
en Lui comme Homme, el font ses commandements. Mais comme
les hommes de celte Ancienne Église, qui était le type de l'Église
à venir, changèrent les Correspondances représentatives en choses
Magiques et Idolâlres, et ainsi en choses Infernales, Jéhovah sus­
cila l'Église Israélite, pour y reslaurer les types primitifs qui
étaient célestes; les Tabernacles, les Fêtes, les Sacrifices, les Sa­
cerdoces, les Vêlements d'Aharon et de ses Fils, les Onclions, et
de plus les Statuts qui ont été pu bliés en longue sél'ie pal' Moise,
toutes ces choses élaient de tels types.
43. Je dirai en peu de mots comment l'~:glise Représentative
fnt changée chez eux en une Église Idolâtre: Toutes les choses
spiritnelles, qui appartiennent au Ciel et à l'Église, se présen­
taient devant eux sous des formes visibles et tangibles, comme il
vient d'être dit; ces formes avaient élé prises des sujets des trois
Règnes de la Nature, le Règne AnImal, le Végélal et le l\Iinéral,
par lesquels étaient représentées les choses analogues qui appar­
tiennent au Royaume Céleste; ils avaient placé ces Formes typi­
ques dans leurs Sanctnaires, dans les lieux les plus retirés de .
leurs Maisons, dans les places publiques et dans les rues, et les
avaient disposées en ordre selon les significalions; mais l'Age
Suivant, après que la science des Correspondances eut été obli­
térée, et que par suite la connaissance de la signification de ces
formes eut été perdue, commença à. considérer et à reconnaîlre
ces objets comme autant de choses Divines et Sainte~, el alors les
hommes fléchissaienl les genoux devanl les uns, couvraient les
autres de baisers, et il yen avail aussi qu'ils ornaient et déco­
raient de colliers, de "êlemenls parfnmés et de bandelelles, ab­
solumenl comme font les pelits enfanls pour leurs poupées, et les

L __

N" h3. ALA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 5i


Papistes pour leurs slatues; bien plus, ils firent des uns des Pé­
nales, des autres des demi-dieux tutélaires, et de quelques au­
tres des Pythons; quant à ceux d'une forme très-pelite, ils por­
taientles uns dans leurs mains, ils réchauffaient les autres dans
leur sein, ils les caressaient et leur a'dressaient 11 l'oreille leurs
pétitions, et ainsi du reste; ils changèrent ainsi les Types célestes
en types infel'Daux, et les choses Divines du Ciel et de l'Église en
Idoles. C'est parce qu'ils avaient transfiguré et défiguré les Cé­
lestes, qu'il fut suscilé chez les fils d'Israël une nouvelle Église
neprésentative, dans laquelle des Représentations réelles, ainsi
qu'il a élé dit ci-dessus, furent instituées, et à laquelle il fu t in­
terdit d'instaurer le Culle Divin par d'autres représenlations,
comme on le voit clairement par ces paroles, dans le Premier
Préceple du Décalogue: " Tu ne te (el'as point (l'Image taillée,
ni aucune Ressemblance de ce qui est dans les Cieux en haut,
ni de ce qui est en la Tel'Te en bas, ni de ce qui est dans les
Eaux sous la terre; tu ne te prosterneras point devant elles,
et tu ne les se1'Vi1'as point. li - Exod. XX. 4, 5. Deulér. V. 8,9.
M, Il a été dil qu'avec les peuples de chaque Église, il a élé
formé 11 la fin de celle Église un Nouveau Ciel et un Nouvel En­
fer; et comme dans le Lemme pl'écédent j'ai donné quelques dé­
tails sur le Ciel et l'Enfer formés de ceux qui avaient été de la
Très-Ancienne Église, je vais aussi en présenter sur le Ciel et
l'Enfer formés de ceux de l'Ancienne tglise; en effet, l'Accès
m'en a été donné, puisqu'il m'a été accordé de parcourir et de
visiter le Monde spirituel, afin que l'homme de la Nouvelle Église
vraimen t Chrétienne ne soiL point dans les Ténèbres sur le Ciel
!lt l'Enfel', ni sur le sort qni l'altend après la mort, selon les Ac­
tes de sa vie. Ces détails se trouvent aussi dans le Traité de L'A­
MOUR CONJUGAL, N° 76.
Il Du CIEL FORMÉ DE CEUX DE L'ANCIENNE ÉGLISE: Le même

II Ange vint 11 moi, ct dit : Tu veux qne je l'accompagne chez les

II peuples qui ont vécu dans '.'AGE ou SIKCLE D'ARGENT, afin que

Il nons les entendions parler des mœurs et de la vie de leur

Il temps; et il ajoula qu'on ne peut pénétrer chez eux que sous

• les auspices du Eeigneur. J'étais en esprit et je suivis mou


Il' guide; et d'abord .nous arrivâmes à une Colline sur les /i­
52" APPENDICE

Il mités de l'Orient et du Midi; et tandis que nous éiions sur soo


Il' penchant, il me montra une grande étendne de terre; et nous
» violes au loin une Éminence comme pleine de montagnes, en­
• tre laquelle et la colline où nous nous trouvions était une
Il Vallé'ê, et après elle une Plaine, et à partir de celle plaine

Il une Pente qui s'élevait lentement. Nous descendlmes de la COI­

~ lIoe pour traverser la Vallée, et nons \'tm~s sur les côlés, çà ét


JI là, des sculptures en bois et en pierre qui représentaient des

Il figures d'hommes, et de diverses espèces de bêles, d'oiseaux e't

II de poissons; et je demandai à l'Ange: Que voyons-nous là?

Il Sont-ce des idoles? et il répondil : Point du tout; ce sont des

Il configurations représentatives de divel'ses Vertus morales et de

Il diverses Vérilés spirituelles; la SCience des Correspondances a

1) exislé chez les peuples de cet âge i et comme tonle bête, tout

1) oiseau, tout poisson, correspond à quelque qualité, il en ré­

II sulLé que chacune de ces sculptures représente et signifie

Il quelque spécialité de vertu ou de vérilé, et que plusieurs eo­

1) semble représentent et signinentla vertu ellc-même ou la vé­

;; rilé elle-même dans qu'elque forme commune élendue i ce sont


II ces repl'ésentalions qni, en Égyple, ont été appelées Hié~o­

Il glyphes. Nous tl'aversàmes la Vallée, et quand nous fûmes eo­

1) trés dans la Plaine, voici, nous vlmes des Chevaux el des Chars;

1) des Chevaux diversement caparaçonnés et bridés, et des Chars

1) de différentes formes, figurant les uns des Aigles, les autres des

1) Licornes, d'aulres des Baleines, et à la sllile encore quelques

Il Chariots, et des f:curies tout autour sur les côtés. Mais lorsque

1) nous approchâmes, Chevaux et Chars disparurent, et à leur

1) place nous vi mes des Hommes, par couples, qui se promenaient,

Il s'entretenaient et raisonnaient; et l'Ange me dit: Ces formes

Il de Chevaux, de Chars el d'Écuries qu'on voit de loin sont les

Il apparences de l'inlelligence ralionnelle des hommes de cet âge;

Il car d'après la correspondance le Cheval signifie l'Entendement


II du vrai, le Char la doclrine du vrai, et les Écuries les lieux

II d'instrucLion; tu sais que dans ce Monde lout apparall selon les

II correspondances. Mais nous passâmes ouire, el nous monlâmes

II la pen le, et enfin nous vlmes une Villé dans laquelle nous en~

1; trAmes; et en parcourani les rues et les places, nous eo exa:"


N" 44. A LA VRAIE RELIGION CHRiTIENNE. 53
Il minâmes les maisons; dans le milieu de la ville il y avait des
Il Palais conslruits en marbre; au devanl élaient des Degrés d'aI­
l) hAlre; el, de chaque côlé, des degrés des Colonnes de Jaspe;

1) nous vîmes aussi des Temples construits en Pierres précieuses

Il de couleur de Saphir el de Lazuli. El l'Ange me dil: Leurs Mai­

Il sons sonl de l'ierres, parce que les Pierres signifienlles Vérités

Il naturelles, elles Pierres précieuses les Vérités spiriluelles; et

Il lousceux qui vécl.!renl dans l'Aged'Argenl avaienll;inlelligence

Il par les vérités spirituelles, el de là par les vérités nalurelles;

Il l'Argenl a aussi une semblable signification. En visilanlla Ville,

Il nous vîmes çà el là des personnes réunies par couples; el comme

1) c'élaienl des maris et des épouses, nous allendions d'êlre invi-:

Il lés dans quelque endroit, ellandis que nous avions celle pensée,

Il deux d'en Ire enx nous appelèrent dans une maison, el nous en­

Il lrâmes; el l'Ange, parlanl pour moi, leur exposa le molif de no­

1) lre arrivée dans le Ciel: C'esl, dil-il, le désir d'êlre instruil des

Il mœurs chez les Anciens, donl vous failes partie. Et ils répon­

D dirent: Nous avons apparlenu aux peuples de l'Asie, el l'élude

Il de noIre âge a élé l'élude des Vérilés, par lesquelles nous avons

Il acquis l'Inlelligence; celle élude avail élé celle de notre Ame

Il el de nolre men lai j mais l'élude des sens de nos corps avait

li consislé dans les Représentations des vérilés sous des formes

Il ualurelles, et la Science des Correspondances conjoignit les

il sensuels de nos corps avec les perceplions de nos men laIs,


1\ ainsi les naturels elles corporels avec les spirituels elles céles­

Il les, cl nous procura la communication avec les Anges du Ciel.

Il Après avoir enlendu ces choses, l'Ange les pria de nous donner

Il quelques détails sur leurs Mariages; el le Mari dit : Tl y a cor­

Il respondance entre le Mariage spirituel, qui est celui du bien et

1) dll vrai, elle Mariage naturel, qui est celui d'un mari avec une

Il seule épouse; et comme nous nous sommes appliqués à l'élude

Il des Correspondances, nous avons vu que l'Église, avec ses vrais

Il el ses biens, ne peul jamais exisler que chez ceux qui vivent

Il dans l'Amour vraimenl conjugal; car le ~lal'iage du bien el du

Il \Tai esl l'Église chez l'homme; aussi nous tous, qui sommes

Il ici, nous disons que le Mari ~sl le Vrai, et que l'Épouse est le

Il Bien de ce vrai, el que le Bien ne peut aimer d'aulre Vrai que

5*.
~li APPËNDICE rio M.
li le sien, ni le Vrai rendre amotir poiir amour à d'aulre'Bien qu'au
'! sien; s'il en était autrement, le Mariagidntel'De on spiriluel qu.i
li fait l'Église serait délruit, et deviendrait un Mariage seulement
~ externe ou naturel, auquel correspond l'Idolâtrie et non l'Église.
Il Après qu'il eut ainsi parlé, nous ftîmes introduils dans la pièce
Il qui précède la chambre à r.oucher; il y avail sur les murs plu~
li sieurs dessins fails avec arl, et de petites images qui sembhlien't
Il avoir été fondues en Argent; el je demandai ce que signifiaient

Il ces choses. Ils dirent: Ce sont des peintures el des formes re­

Il prés'entalives de plusieu'rs qualités, attributs et plaisirs spiri:"

" (ueTs, comme élaient aussi les Chérubins et les Palmes sur les
Il murailles du Temple de Jérusalem. Après cela, il apparut de

Il loin un Char lralné par de jeunes Chevaux blancs; à cette vue,

il l'Ange dit: Ce Char est pour nous un signe que nous devons
Il nous retirer. Alors, comme nous descetldio'ns les degrés, notré

Il Hôle nous donlia nne Grappe de Raisins blancs adhérente à de~

il feuilles du cePi et voici, les feuilles dans nos mains devinrent


Il d'Argent; el nous les emportâmes comme un signe que nous

" nous élions enlretenus avec les Peuples du Siècle d'Argent. Il


45. il DE L'ENFER FORMÉ DE CEUX DE L'ANCIENNE ÉGLISE: Les
'II Enférs des hom'mes de' l'Église N6ar.hique ou Ancienne cODsis­

Il \lint, quant à la plus grande partie, en Magiciens, qui onl çà et


Il là dans le désert des huiles et des IiÊmx de réunion; ils s'y rén:'

Il dent, ayant à la main des Bâtons, qui sont de diverses formes,

Il el doril quelqueS-Ulis onl élé trempés dans des sucs nécroman­

il liques, par lesquels comme autrefois ils exel'cenlleurs artifices,


Il qui consislent en Abus de Correspondances, en Fanlaisies, en

Il Confiances persuasives, par lesquelles exisla la Foi mirar.uleuse

II et furent fails les miracles aUlrefois; puis en Exorcismes, en

Il Enchantements, en Charmes, en Maléfices, et en plusieurs au':'

Il Ires Déinonophonies, par lesquelles ils présentent comme réelles

Il des apparences illusoires i le plus grand plaisir de leul' cœur es't


II de rendre des Oracles et des Prés'ages, et de faire les Pythons i

" c'est snrlout d'après eux qu'il y eul des Enlhousiasmes dans le
Il Monde Chrétien, Il
,
N° 46. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 55

1LEMME IV. J
De L'Église Tsraélite et Juive.

46. Pour que nous scrutions et exposions distinctement les


États de celle Église, il est important que nous les examinions
dans cet ordre :JI.! Le Premier État d,e celle Église a été l'Appa-
l'iLIon du Seigneur Jéhovih, la Vocation et la Confédération, el
alors son ~ever ou le Matin.ID! Le second État de celle Église a
été l'Instruction, ~! à la fin l'Entrée dans la Terre de Canaan, et
alors sa Progression dans la lumière ou lé Jour.l!ü~ Le Troisième
Ètat de celle Église a éié la Déviation du vrai Culle Représentatif
en un CuitE;! Idolàtre, et alors sa Vastation ou le Soir.lIY~ Le
Quatrième Ét~t de celle Église a été la Profanation des Saintetés,
et alors sa- CQnsommation ou la Nuit. [!] Avant et après cet état
a été faite la Promesse de l'A vénement du Seigneur Jéhovih dans
le Monde, et alors la promesse d'une Nouvelle Église dans laquelle
la Justice et le Jugement doivent régner. fYT.' Le Cinguième État -=
de celle Église a élé la séparation des bons d'avec les méchants,
el alors le Jugement sur ceux qui l\vaient été de celle ~:glise,
mais cela dans le Monde spil'ituel. f.Y1P Quelques détails sur le
Ciel et l'Enfer formés avec celle Nation.

f!...Pl·emicr Êtat de cette ÉgUse a été L'Apparition du Seigneur


Jéhovih, la Vocation et la Confédémtion, et aLol's son Lever
ou le'Malin.

47. Que le Seigneur Jéhovih ail apparu dans le commencement


de chacune des quatre Églises de celle Terre, c'est ce que la Pa-
role nous enseigne: cela vient de ce que Dieu est to~t dans toutes
les choses de l'Église et de sa Religion; or, la Reconnaissance de
Dieu est dans l'Église comme est dans le Corps l'Ame qui en vivi-
fie tant les intérieurs que les extérieurs, et comme est dans la
seinenëe le Prolifique qUI va inlimeinent dans tout suc, tiré de la
56 APPENDICE N° 47.
terre par la racine, depuis le premier germe jusqu'au fruil et
dans le fruit, et dispose la Végétation pour qu'elle procède dans
son ordre. C'est pourquoi, sans la Reconnaissance de Dieu,
l'homme de l'Église esl à la vue des Anges aussi brute qu'une
bête de la forêt, ou qu'un oiseau de nuit, ou qu'un monstre ma­
l'in; bien plus, sans la Reconnaissance de Dieu, l'homme est
comme un Arbre dont les branches onl été retranchées et le tronc
coupé en morceaux, et le tout mis en un monceau destiné au
feu, car le Seigneur dit: (e Sans Moi t'DUS ne 110uvez faire rien;
si quelqu'un ne demeure pas en Moi, il est jeté dehors comme
le sm"ment, et il sèche, et on le "amasse, et dans le feu on
le jette, et il est b,'Ûlé. Il - Jean, XV. 5, 6. - L'homme, sans la
Reconnaissance de Dieu intérieurement quant à ses Rationnels,
est comme les décombres d'une ville incendiée, et aussi comme
un Aliment qui, après que la partie nutritive en a été exlraite par
la digestion, se tourne en excrément: el ainsi du resle.
48. Mais il est impossible que l'homme puisse reconnallre
Dieu el quelque chose de Dieu, à moins que Dieu ne se soil ma­
nifeslé dans une forme humaine Personnelle j en effet, la Nature
du Monde enveloppe l'homme, et il ne voil, ne sent et ne respire
que ce qui en vielll et touche les organes de son corps, d'où son
Menlal conçoi! et reçoit un Rationnel, qui est élendu au milieu
du sein de la nalure comme l'embryon dans l'ulérus, el ne voit
rien avant qu'il en sorle et reçoive la vue; comment donc
j'homme dans cel état peul-il de quelque manière voir à travers
la Nature, et reconnailre quelque chose qui est au-dessus d'elle,
tel qu'est tout Divin, toul Céleste et loul Spirituel, et pal' suite
toute Heligiosité, choses qui en elles-mêmes sonl au-dessus des
Nalurels? Il ya donc nécessité absolue que Dieu se manifesle et
se fasse ainsi reconnailre, el qu'après avoir été reconnu il inspire
l'homme de son souffie Divin, el que par ce souffie reçu dans le
c.œur il le conduise el l'allire enfin à Soi dans le Ciel, ce qui ne
.peul être fail que par des Instl'Uctions. Esl-ce qu'un Empereur ou
un Roi ne se fera pas d'abord reconnaltre el couronne,', avant de
commencer à gouverner? Et même avanl d'être couronné, d'être
pourvu elrevêlu des insignes de sa domination el d'êlre oint, n'u­
nira-t-il pas le peuple à lui par des conventions jurées de part et
N° 48. ALA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 57
d'autre, après quoi le Peuple appal'tient au Roi et le Roi appartient
au Peuple? Est-ce qu'un Fiancé ne se fera pas d'abord voir, avant
de proposer les fiançailles et ensuite les noces? Est-ce qu'un Père
ne se placera pas devant son petit Enfant, ne l'embrassera pas, ne
lui donnera pas des baisers, avant que le petit Enfant puisse dire
Papa? etc. ; à plus forte raison donc le Seigneur Jéhovib, qui est
le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, - Apoc. XVII. 1.4;
- le Fiancé et le Mari de l'Église, - Apoe. XXI. 9; - et par
suite le Père de tous les enfants de l'Église. Par le Seigneur Jého­
vih) nous entendons le Seigneur notre Sauveur et notre Rédemp­
teur; c'est Lui qui, dans Daniel et dans les Prophètes, est partout
appelé le Seigneur Jéhovih.
49. La Proposition ci-dessus esl, que le Premier État chez les
r' fils d'Israël a été l'Apparition du seigneur Jébovih, la Vocation
~t la Confédération; et d'après la Parole nous apprenons que ces
trois choses ont eu lieu, premièrement devant Abram, seconde­
ment devant Moïse,' et troisièmement devant tout le Peuple:
L'ApPARITION DU SEIGNEUR JÉHOVIH DEVANT ARRUI est décrite
ainsi dans la Genèse: « Jéhovah apparut il Abraham dans les
CMnaies de Mamré, et lui était assis à la Porte de sa tente; et
i! leva ses yeux et il vit, et voici, tl'ois Hommes se tenaient 1)'r~s
~~ lui; et d~s qu'il les vit, il COUl'Ut au-devant d'eux, de la
pOI'te de la tente, et il s'inclina vers la terl'e; et il dit: ADO­
NAï, si j'ai tl'Ouvj grâce il tes yeux, je te pl'Ïe, ne passe {Joint
outre d'aupr~s ,de ton serviteur. » - XVIII. l, 2, 3 et suiv.­
C'était le Seigneur notre Sauveür qui apparut dans sa Divine Tri­
nité que les trois Anges représentaient, car le Seigneur a dit:
Cl Abmham a désiré a1'demment de voir mon jow-, et il l'a vu,

et il s't:st réjoui; en vérité, en vé1'Îté je vous dis: Avant qu'A­


braham fût, Moi, Je Suis.»- Jean, VIII. 56,58.- Dans le Sei­
gneur est la Divine Trinité, et il a été représenté Divine Unité dans
la Divine Trinité par les irois Hommes qui aussi ont été appelés
Anges, - Chap. XIX. 1.. - Mais dans sa Divine Unilé il a été ap­
pelé Adonaï, - XVIII. 3. XIX. 1.8, - et anssi très-souvent Jého­
vah, - XVIH. 13, ill, 1.7,19,20,22,26,33. - L'ApPARl'lION
DU SEIGNEUR JÉHOVIH DEVANT MoïSE est ainsi décrite dans l'Exo­
de : cc Un Ange cie Jéhovah apparut il Moïse sur la Montagne,
58 APPENDICE N° 49.
au Choreb, dans une flamme de feu du milieu du buisson. Et
Moïse dit: Que je me détourne donc, et je verrai celle grande
vision-ci, pourquoi n'est point brûlé le buisson. Et Jéhovah vit
qu'il se détoul'nait pour voir; et Dieu l'appela du milieu dit
buisson, et il dit: Moïse! Moïse! Et ensuite Moïse dit à Dieu:
Quel ('st ton Nom? Dieu dit; JE SUIS QUI (esl) JE SUIS; ainsi tu
diras aux fils d'Israël: JE SUIS m'a envoyé vers vous. )) - III.
2,3,4, HI, f5 el suiv. - L;ApPARITION DU SEIGNEUR JÉHOVIH
DEVANT TOUT LE PEUPLE est aussi décrile dans l'Exode, de celte
manière: IC Jéhovah dit ù Moïse: Dis aux fils d'Israël qu'il~
soient prêts pour le troisième JOUI', parce que le troisième jour
Jéhovah descendra aux yeux de tout le Peuple sur la Monta­
gne de Sinaï. Et il an'iva qu'au troisième jour il y eut des voix
et des éclaÎl's, et une nuée épaisse SUI' la Montagne, et une
voix de clairon tl'ès-forte, et tout le peuple qui était dans le
camp tremblait. Toute la Montagne de Sinaï fumait, pm'ceque
Jéhovah y était descendu dans le feu, et lJromulguait devant
le peuple la Loi. 1) - XIX. 9 à 24, et XX. f !l15. - Le Seigneur
ApPARUT aussi à Josué comme Prince de l'Armée de Jéhovah, et
Josué tomba devant Lui la face en terre et L'appela son Adonaï.
- Jos, v. f3, 14.
h9 (bis). LA VOCATION DES FILS D'ISRAEL ALA TERRE DE CA­
NAAN, PAR CONSÉQUENT AL'ÉGI,ISE, AAUSSI ÉTÉ FAITE TROIS FOIS,
l'une à Abram, pour que de la terre de ses pèl"es il allât en Ca­
naan, et de plus il eut promesse que sa semence hériterait cetle
Tene, - Gen. XII. 1. 7. - LA VOCATION A AUSSI ÉTÉ FAITE PAR
MoïSE, - Exod. III. 16, 17; - et ensuite pal' Josué, - Jos. 1. 3
et suiv., et U.
50. L'ALLIANCE AAUSSI ÉTÉ FAITE QUELQUEFOIS, d'abord avec
Abram, - Gen. XVII. 1. à 14. - Avec le Peuple,- Exod. XXIV.
7,8, et ensuite, Jos, XXIV. 24,25. - D'après ce qui vient d'être
dit, on voit maintenant que le Premier État de celle I~glise a été
l'Apparition du Seigneur Jéhovih, la Vooation ella Confédération,
et alors son Lever ou son Malin. Que par le SEIGNEUR JÉHOVIH soit
enlendn Jéhovah dans son Humain, c'est-il-dire, le Seigueur no­
Ire Rédempteur et Sauvenr, on le verra dans ce qui snil.
N" 51. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 59

Le Second État de celte Ég{i§! a ete l'lnst1'uction, et iL la fin


l'Entrée dans la TC1'rc de Canaan, el al01's sa P1'ogression
dans la lumiilre ou le Jour.

51. Il a été montré ci-dessus que non-seulement l'Église An­


cienne ou Noachique avait été Représenta live, mais aussi l'Église
Israélite quant à tout son Culte; cela eut lieu par la Providence Di­
vine, parce que Jéhovah n'avait pas encore revêtu l'Humain Natu­
rel, qu'il prit SUI' Lui pal' l'Incarnation dans le Sein de Marie, ainsi
selon l'Ol'dre établi par la Création, et qu'avant cela il ne pouvait
pas être conjoint à l'homme quant aux intérieurs de son esprit,
ni par conséquent y manifester à la perception ses Divins, qui sont
les Célestes et les Spirituels, et ainsi des choses élevées au-des­
sus de la pénétration des sens du corps; cela était alors aussi im­
possible que de faire voler un Oiseau dans l'Éther, et nager' un
Poisson dans l'Ail'; car si Jéhovah entrait chez l'homme autre­
ment que pal' son Humain, ce serait pour ainsi dire mellre une
branche d'arbre avec les feuilles et les fruits au milieu du foyer
d'un miroir ardent, ou bien du vif al'gent sur un Tison brûlant
dans une Fournaise, lesquels seraient aussitôt dissipés; Jéhovah
est, en efTet, comme un Feu ardent par le Zèle de son Divin
ArnoUl', et s'il entrail chez l'homme sans l'Humain, il le dissipe­
rait dans ce feu, comme il vient d'être indiqué; aussi a-t-il dit à
Moïse, quand celui-ci voulut voir de ses yeux la gloire de Jého­
vah, que nul homme ne ]:louvait le voir et vivre: mais il en fut
autrement dès qu'il e'ut pris sur Lui l'Humain Naturel, et qu'après
l'avoir glorifié il l'eut uni à son Divin, et eut ainsi conjoint en Soi
Je Divin Céleste, le Divin Spirituel et le Divin Naturel en un; il
put alors par là se conjoindre à l'homme dans le Naturel, même
dans son sensuel, et en même temps se conjoindre à son esprit ou
à son mental dans son Rationnel, et ainsi illustrer sa lueur Natu­
relle par la lumière Céleste, Qu'une telle conjonction ait été faite
après l'avénement de Jéhovah dans le Monde, on le voit a\'ec évi·
dense d'après les paroles du Seigneur Lui-Même: Cl En ce joltr­
APPENDICE N° Si.
là vous connaitrez que Je suis dans mon Père, et vous en Moi
et Moi en vous. Il - Jean, XIV. 20. - Avant que l'Incarnation
de Jéhovah eût été faite, la conjonction ne pouvait donc avoir lieu
que par un Ange, ainsi par un Humain Représentatif; c'est même
pour cela q~e Ioules les choses de leur Église devinrent des I:epré­
sentaUfs, et qu'en conséquence ils rendaient un cuIle à Jéhoyah
par des types qui affectaient les sens de leur corps et qui en même
temps correspondail.'nt à des spirituels; de là venait que les hom­
mes de l'Église Ancienne, et encore plus les hommes de l'Église
Israélile furent des hommes Externes et Naturels, et ne purent
devenir Inlernes et Spirituels, comme le peuvent devenir les hom­
mes depuis l'avénement du Seigneur. Toutefois, cependant, ceux
qui reconnurent Jéhovah, e't en même temps avec Lui Adonal,
c'est-à-dire, le Seigneur à venir, nommé dans la Parole le Sei­
gneur Jéhovih, Je Dieu d'Israël et le Saint d'Israël, le Messie ou
l'Oint de Jéhovah, le Roi, le Rocher, et en quelque endroit le Fils,
et qui les adorèrent ensemble, reçurent le Saint dans leurs esprits
et par suite dans les types de leur religion; mais tous les autres
ne le reçurent pas, de là leur Religion fut une Superstition et non
une Religion, et leur Culte lut un CuIte Idolâlre et non un Culte
Représentatif: et quoique le cuIte de ceux-ci fut semblable au
cuIte de ceux-là dans la forme Externe, il était néanmoins dis­
semblable dans la forme Interne. Mais cela va êlre illustré par des
comparaisons pour lui prèler quelque lumière: Le CuIte Idolâlre,
c'est comme quelqu'un qui vénère un Roi, un Prince, un Magnat
ou quelque homme d'une haule dignilé, seulement d'après la
pompe de ses courtisans, d'après la magnificence des Chars et !les
cavaliers ou Coureurs qui le précèdent, et d'après son vêtement
resplendissant et de pourpre: mais le cuIte Représentalif réel est
comme quelqu'un qui considère un Roi, un Prince, un Magnat ou
quelque homme d'une haute dignité, pour sa Religion et sa Sa­
gesse, el pour sa Juslice et son Jugement, et qui d'après cela
considère les insignes d'honneur dont il vienl d'être parlé. De
plus, le Culle Idolâtre esl comme quelqu'un qui considère un
Primat de l'Église seulemenL à cause de sa Tiare el des Joyaûx
qui la décorent, ou quelque autre Évêque ou Prélat à cause de
leur Mitre; mais le Culte Représentatif réel est r-omme, quelqu'un
N° 51. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 61
qui les considère d'après le Zèle de l'amour pour les âmes des
hommes de l'Église, et pour leur salut élernel, et qui d'après cela
considère les ornements de leur têle. En oulre, le Culte Idolâlre
est comme un Champ plein de tuyaux de blé sans épis, ou avec
épis sans le grain, ou même avec le grain sans la parlie nutritive,
el ainsi du l'esle ; mais le CuIle Représenlalif réel esl comme un
champ plein d'une réco\le dont les grains sonl gonflés par la par-
lie nutrilive qui donnera en abondance de la farine el du pain. Le
cu\le Idolâtre est aussi comme un OEuf dans lequel il n'y a pas de
germe; mais le Culle Représentatif réel esl comme un OEuf dans
lequel il yale prolifique d'où résulte un poussin. Pour continuel'
encore de r.omparer .ces deux Cultes: Le Culle Idolâlre esl comme
quelqu'un qui a perdu par un Rhume le sens de l'odorat elle sens
du goüt; lorsqu'il approche un raisin de ses narines, ou verse
goulle à goulle du vin sur sa langue, il n'en sent que Je toucher;
mais le Cu ILe Représentatif réel est comme quelqu'un qui sent
en même temps l'odeur du raisin elle goûl du vin, et jouit ainsi
avec suavilé de l'usage de l'un et de l'aulre.
52. Que le Second État de celle Église ail élé l'INSTRUCTION,
cela est une suile de l'Ordre; car lorsque quelqu'un est appelé à
l'Église, il faul qu'il soil instrnit des Préceples de Religion selon
lesquels il doit vivre. Que cela ait en lieu ponr les fils d'Israël
après la Vocation, on le voil clairemenl pal' la Promulgation, sur
la Monlagne de Sinai, de la Loi dans laquelle sont conlenus Lous
les Prér.eptes de l'amour et de la foi envers Dieu, el tous ceux de
l'amour et de la fidélilé à l'égard dn prochain: après.l'instruc-
tion sur les Préceples communs de la vie et de la foi, venailla pu-
blication de plnsieurs Lois, appelées Jngements el' Staluts, qui
concernaienlla sanctification du Sabbalh, les Htes fixées, les Sa-
crifices, le Sacerdoce, I~ Tabemacle, le Culte saint dans le Taber-
nacle et au dehors sur l'Autel, les Hepas fails avec les choses sanc-
tifiées, le l\Iinislère d'Aharon et de ses }<'i1s, leur Habillement,
leur COnsécration, el la Sanctification de loules les choses du Ta-
bernacle par l'huile de l'onction; el de plus, l'Ordre Lévitique,
les Mariages el les Divorc.es, les Purifications, les Aliments, les
Asiles, oulre plusieurs autres choses qui toules étaiellt des llepré-
sentations naturelles correspondant à des choses Spiriluelles : eu
6.
62 APPENDICE N° 52.
un mot, les qualre derniers Livres de Moise ne sont que des Li­
vres d'Instruction pour cette Église. Après ces Instruclions, les
fils d'Israël furent introduits dans la Terre de Canaan, par con­
séquent dans l'Église même, car la Terre de Canaan représentail
et par suite ~ignifiaill'Église; celle Terre tenait même le Milieu
de tout nolre Globe, car par la Partie cn avant elle regar­
dait l'Europe, par la Partie gauche l'Afrique, el par la Partie
de derrière et le côté droit l'Asie. Mais les Préceptes donnés par
Moise furent; après leur entrée dans celle Terre, enrichis par des
Prophètes, ensuite par le Roi David, et enfin par Salomon après
la construction du Temple, ce qui esl évident d'après les Livres
des Juges, de Samuel et des Hois. ce fut donc là le Second État de
celle Église, qui constitua sa Progression dans la Lumière, ou le
Jour.
53. A ces deux États de celle Église peuvent être appliqués ces
passages dans la Parole: Il Jého1)ah nous 1)ivifiera apl'ès deux
jours, lc tl'oisième jour il nous élèvem, afin quc nous vivions
dcvant Lui : son Level' se prépal'c comme l'A urO/'e, et il vien­
dra SUI' nous comme la Pluie, comme une Pluie du soir il arro­
sera la terre. Il - Hos. VI. 2, 3. - If Le Dieu d'Ismël a dit, le
ROCHER D'ISRAEL m'a parlé; Il est comme la Lumièl'e d'un MA­
. TIN, d'un MATIN sans nuages. Il - II Sam. XXIII. 3, h. - Et
dans Moise: Il Elle coulera comme la pluie, ma Doctrine; elle
distillt'1'a comme la l'osée, ma parole, comme des gouttes SUI'
le gazon, et comme des gouttes .sur l'hel'be. Je publicrai le
Nom de Jéhovah; clonnez (J1"andew' à notre Dieu; le Bocher
dont l'œuvre (est) pal'faite, toutes ses voies (sont) jugement; le
Dieu de fidélité, sans perversité, juste et dl'oit, Lui. 11­
Deutér. XXXII. 2, 3, h. - Il est même confirmé pal' ces passages
que ces cieux étals de celle Église ont existé pal' notre Seigneur,
qui est le Dieu d'Israël et le Hocher; qu'i! soit le Rocher, on le
voit clairement dans Paul: Il Tous, ils buvaient. du Rochel' spi­
rituel qtâ les accompagnait; LE 1I0CHER, C'ÉTAIT LE CHRIST. Il
- 1 Cor. X. li.
N° 511, A r.A VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE, 63

Le 7'1'oisième État de cette Égfu a été la. Déviation du vrai


Culte Représentatif en un Culte ldoldt7'e, et alors sa Vasta­
tion ou le Soir, ,

511, II a été rapporté ci-dessus, sur la différence entre le Culle


Représentatif et le Culte Idolâtre quelques détails mémorables,
d'après lesquels on peut voir que quand les Types, Figures et Si­
gnes, qui étaient saisis par les sens du corps comme objets de Re­
ligion par les hommes destglises Noachique et Israélile, ne forent
pas en même temps considérés d'après une idée supérieul'e ou in­
térieure qui approche de près l'idée spiriluelle, le Culte vraiment
Représentatif tomba facilement chez eux en Culte Idolâtre; par
exemple, quand ils pensaienLau Tabernacle, et non. en même
temps au Ciel et à l'Église, ni à l'Habilacle de Dieu dans le Ciel et
l'Église; aux Pains des faces, et non en même temps au Pain cé­
leste qui est la nourrilure de l'âme; à l'Encens et aux Fumiga­
tions sur l'Autel d'or, et non en même temps au culte d'après la
foi et la charité, en ce que ce culte est comme une odeur agréa­
ble qui monte vers Jéhovah; aux Lumières qui brillaient dans les
lampes du Chandelier d'or, et non en même temps à l'Illustration
de l'entendement des objeis de leur Religion; aux Repas fails avec
les choses sanctifiées, et non en même temps à l'Appropriation
des aliments célestes, ni au saint rétablissement de leurs esprits
par l'accomplissement des sacrifices; et de même pour tout le
reste, De là il est bien évident que quand l'homme de l'Église Re­
présentative regarda les choses de son Culte, Don pas avec un es­
prit ralionnel illustré par la Lumière céleste qui procède du sei­
-gneur, mais seulement avec un esprit ralionnel instruit par la
lueur naturelle du Monlle d'après lui-même, il put facilement être
entrainé du Culle représentatir réel dans un culte idolâtre, et ainsi
être en Vastation; cal' la VASTATION n'est pas autre chose que la
déviation, le déclin et la chute du Culte représentatif dans le Culle
idolâtre, Cultes qui sont tous deux semblables quant à la face Ex­
terne, mais non quant à la face Interne, A cause de celte chute
64 APPENDICE N° 54.
facile d'un culte, qui en lui-même a été célesle, dans un autre
qui en lui-même élait infernal, les Intérieurs de l'Église et de la
Religion n'ont pas pu être révélés avant l'avénement du Seigneur,
et alors par la lumière qui procédait de Lui; par exemple, les
intérieurs sur le Ciel et l'Enfer, sur la Résurrection et la vie de
leurs esprits après la mort, sur l'Immortalité de leurs Ames, sur
la Régénération; et, en somme, les intérieurs sur la Foi el la Cha­
.rité, puisqu'ils les auraient à peine regardés autrement que comme
on regarde des Oiseaux au-dessus de sa têle, ou un Météore dans
l'air; et, en outee, ils les auraient enveloppés de pures illusions des
-sens, si condensées, qu'il ne serait resté des spirituels rév,élés rien
de visible, si ce n'est autant que de la face le bout du nez, ou des
mains l'ongle d'un doigt; et de plus, ils les auraient déformés au
point qne, devant les Anges, ils n'apparailraient pas autrement
.que comme un Monstre marin vêtu d'un manteau, ayant SUI' la
tête une mUre, et dont la face après avoir été rasée et peinte se­
rail comme la face chauve d'un singe; et ils apparailraient encore
devant les Anges comme une Statueà membres mobiles et creuse,
·-au dedans de laquelle aurait été placé un Lévile qui marcherait,
agirail et parlerait, et enfin crierait à la Foule superstitieuse:
Prostel'Dez-vous, invoquez-moi, c'est moi qui suis votre Dieu
Lare, votre Dieu Tutélaire, qui ai la sainteté et la Divine puis­
sance. Est-ce que les idées de leur pensée sur les spirituels de
l'Église auraient pu être supérieures aux idées de la pensée de
Nicodème, qui étail docteur, et qui croyait, au sujet de la Régé­
nération, que c'élaitla Renaissance de l'homme tout entier dans
le sein de sa mère? car il dit: Il Comment un homme peut-il
naftre de nouveau? Peut-il dans l'uté7'us de sa mère une se­
cond.eJois entr.er? Le Seigneur lui l'épondit: Toi, tu es le Doc­
·teUl' d'Isl'aël, et ces choses tu ne connais point? Si des choses
terrestl·es je vous ai dit, et que vous ne croyiez point, com­
ment, si je vous dis des choses célestes, cl'oirez.-vous? Il ­
Jean, JII. 3, 4, 9, 1.0, 1.2. - Ils auraient pareillement extravagué
si les Intérieurs, qui dans leur essence sont des Spirituels, leur
eussent été dévoilés, à savoil', les Intérieurs sur la Foi et la Cha­
rité, et aussi sur la Vie après la mort, et sur l'état du Ciel et de
l'Enfer. C'est pourquoi ouvrir la vue interne de leur menlal ou
N° SA. ALA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 65
de leul' esprit quant à sa région supérieure qu'illustre seule la
Lumière céleste, et cela avant l'avéoement du seigneur, qui est
venu comme Lumière dans le Monde, ainsi qu'Hie dit Lui-Même,
- Jean, 1. 1 à 4. VIII. 12. XII. 35, 36, 46,- c'eût été aussi im­
possible que de faire voler un Cheval et de le changer en Pégase,
de faire courir un Cerf dans l'Air, un Veau sur les Eaux; et aussi
impossible que de changer une agathe en rubis, du cristal en dia­
mant, et d'introduire une veine d'argent dans une pierre ordi­
naire, ou de faire produire à un laurier des raisins, à un cèdre des
olives, à un peuplier et à un chêne des poires et des pommes; par
conséquent, aussi impossible que de donnel' à un Davus qui
écoule l'intelligence d'un OEdipe qui enseigne.
55. Quant à ce que c'est que la Vastalion et d'oit elle est venue
chez le Peuple de l'Église Israëlile, on peut le voir par les passa­
ges où elle est nommée dans les Prophètes; Hva, en conséquence,
être rapporté un grand nombre de ces passages. cc Je dois préve­
Il nir que dans les suivants et les subséquents, qui sont tirés de

Il la Parole, par la TERRE est signifiée l'Église, parce qu'il est en­
Il tendu la Terre de canaan, dans laquelle était 1'F.glise; par SION,

Il l'Église quant à la Parole; par JÉRUSALEM, l'Église quant à la

Il doctrine d'après la Parole; par les VILLES, les doctrinaux; par

Il les MONTAGNES. les COLLINES, les VALLÉES, les FLEUVES, les


Il choses formelles de l'Église, et par les CoNTRÉES DE CETTE

Il II~UE TERRE, les choses communes de l'Église, et cela selon la


Il représentation de la Tribu qui les possédaiL Il

56. Les passages de la Parole Prophétique, où il est question


de l'Église Israélite, dans lesquels H s'agit de la Vastation, de la
Désolation, de la Confraction, et où sont employées ces expres·
sions, et aussi celle de désert, sont les suivants: Cl 0 habitant de
JtJrusalem, et IIomme de Juda/ que ferai-je à ma Vigne que
je n'y aie pas fait! Je me suis attendu qu'elle produirait des
raisins, mais elle a produit des fruits sauvages; je la mettrai
en DÉSOLATION, elle ne se1"a point taiLLée, ni sarclée, afin qu'y
monte la "once; el les maisons sel'ont en DÉVASTATION; Ca?'
l'œuvl'e de Jéhovah ils ne considèrent pas, et le fait de ses mains
ils ne voient 'Pas. Il - Ésaïe, V. 3 à 12. - 1( Des bergers nom~
breux ont détruit ma Vigne, ils ont foulé mon Champ, ils ont
6"',
66 APPENDICE N° 56.
réduit le Champ de mon désir en DÉSERT DE SOLITUDE; il l'a
mise en SOLITl'DE; Ô DÉSOLÉE, DÉSOLÉE est toute la Terre, parte
que personne ne la met sur son cœur; sm' toutes les Collines
dans le DÉSERT sont venus les VASTATEURS; ils ont semé des fro­
ments, et ils ont moissonné des épines. Il - Jérém. XII. :1 0, H,
:1.2, :1.8. - <c Une nation est montée sur ma Terre, (it elle a ré­
duit mon Cep en DÉVASTATIj}N. Il - Joël, 1. 6,7. - Il DÉVASTÉ
est le Cllamp, dans le deui/la terre, parce que DÉVASTÉ est le
froment, tal'i est le moût, affaiblie est l'huile. 1 I - Joël, L :1.0;
- la Vigne elle Champ dans ces passages, comme dans les autres
passages de la Parole, signifient l'Église, Il Dans toutes vos habi­

tations les Villes sel'ont DÉVASTÉES, et les hauts lieux seront


DÉSOLÉS, en sOl'te que soient DÉVASTÉS et DÉSOLÉS vos Autels, et
soient sUPPl'imées vos Idoles, et que soient retranchées vos sta­
tues, et que soient effacées vos œuvres. Il - Ézéch, VI. 6. - Il Ils
M'ont oublié, mon peuple; à la vanité ils ont fait des sacl'ifi­
ces, pour "éduire la Terre en DÉVASTATION. Il - Jérém. XVIII.
:1.5,:1.6; - la Terre ici, c'est l'Église. <c DÉVASTÉS SERONT les hauts
lieux de Jischak, et les sanctuaires d'Israël SERONT DÉSOLÉS. Il
- Amos, Vif. 9. - Il Va et dis à ce peuple: Entendez en en­
tendant, mais ne comprenez point, et voyez en voyant, mais
ne connaissez point; engraisse le Cœur de ce peuple et enduis
ses Yeux. Alm's le Prophète dit : Jusques à quand, SEIGNEUR?
,Et il dit: JusqU'à ce que les villes soient DÉVASTÉES, et que la
'l'e1're soit l'éduite en SoLITUDE; Jéhovah multipliera les DÉ­
SERTS dans le milieu de là Ten'e. Il - Ésaïe, VI. 9 à 1"2.­
Cl Voici, Jéhovah va VIDER la Te1Te et l'ÉPUISER;_ ViDÉE elle

sel'a VIDÉE, la Terre; et pal'ce qu'ils ont transgressé ll(s lois,


ouh'epassé le statut, rendu vaine l'alliance d'éternité, c'est
pOUl'quoi dans la ville .il y aw'a SOLITUDE, et jusqu'à la DÉVAS,.
TATION sera frappée la pm'te. Il - Ésaïe, XXIV. :1. à :1.3. - Il DÉ­
VASTts sont les sentiers, plus de passant par le chemin, vaine
il a l'endu l'alliance; :vôus concevez de la balle, et vous en­
fantez du chaume. Il - Ésaïe, XXXIII. 8 à Ill. - le Je me suis
tu dès l'Éternité, je DÉSOLERAI et j'engloutirai à la fois "
je DÉVASTERAI montagnes et collines. Il - Ésaïe, XLII. :1.4, 15.
~ 'If 'l'es ({est"UctelWs et tes DÉVASl:ATEllRS de toi s'en iront;
N" 56. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 67
CQl' quant à tes VASTATIONS et ci tes DtsOLATIONS, et ci la
Tet're de ta DÉVASTATION, au loin s'en iront ceux qui t'en­
gloutissaient, II - Ésaie, XLIX. 17,19. - Il Ce sont vos iniqui­
tés qui font séparation entre vous et votre Dieu, et vos péchés
ont caché sa {ace de vous; des œufs d'aspic ils déposent, et
des toiles d'at'aignée ils tissent; la VASrATION et la CONFRAC­
TION (sont) dans leurs sentiers; nous attendions la lumitre, et
1Joici,des téntbres; nous avons tâté comme les aveugles la mu­
t'aille; noUS bronchons à midi comme au Ct'épuscule. Il ­
Ésaïe, LIX. i à iO. - « Les villES de ta sainteté sont devenues
un DÉSERT, Sion est devenue un DÉSERT, et Jénualem une DÉ­
SOLATION j notre maison de sainteté est devenue un incendie,
et toutes nos choses désirables ont été DÉVASTÉES. II - Ésaïe,
LXIV. 9, 10. - « Contre Israël rugissent de jeunes lions,
ils t'éduisent sa Tel"re en DÉVASTATION, Il - Jérém. n. 15. ­
Il Malheut, à nous, CQl' nous avons été DÉVASTÉS! Nettoie de la

malice ton cœur, 6 Jérusalem! Combien de temps demeul"e­


ront au milieu de toi tes pensées d'iniquité? li"": Jérém. IV.
i3, 14. - Il Comme une fontaine fait jaillil' ses eaux, ainsi Jé­
rusalem {ait jaillil' sa malice; la violence et la VASTATION se­
t'ont entendues en elles; endure la c07'rection, de peul' que je
ne te réduise en DÉVASTATION; 6 fille de mon peuple, ceins-toi
d'un sac, et t'oule-toi dans la cendre, car soudain viendra
le VASTATEUR sur nous. li - Jérém. VI. 7, 8, 26. - (( Une voix
de lamentation a été entendue en Sion; comment avons-nous
été DÉVASTÉS, aU. point que nous ayons abandonné la Terre. II
- Jél'ém. IX, 18; - la Tel'fe, c'esl l'Église. (( Ma Tente a été
DÉVASTÉE, tous les cordages ont été "ompus, pal'ce que insen­
sés sont devenus les Pasteut's, et ils n'ont point cherC/II! Jeho­
val!. li - Jérém. X. 20, 21; - la Tente, c'esl le Cu Ile. Il Voix
de bruit, voici, qui vient, et un tumulte gl'and du c6té de la
te,'re du septentrion, pour réduil'e les Villes de Jehudah en
DÉVASTATION, en habitacle de dl'agons, li - Jérém. X, 22, 25.
- Il 7'oute la Te'Te sera en DÉSOLATION, en DÉVASTATION, Il ­

,Jérém. XX\', 11 j - la Terre, c'est l'Église. Il Une voix de cla­


mew' vient de Chol'onaïm, une DÉVASTATION et une CONFRAC­
TION g,'ande; le VASTATEUR viendra sur toute la Ville. Il - Jé­
68 APPENDICE N° 56.
rém. XLVIII. 3, 5, 8, 9, 1.5, l8; - ceci a été dil de Moab, par
lequel est entendue la confiance dans les œuvres et l'intelli­
gence propres, et cela est bien évident par le Verset 29 du même
Chapitre. Il Afin qu'ils manquent de pain et d'eau, et qu'ils
soient DÉSOLÉS, l'homme et son fr~1'e, el qu'ils tombent en lan­
gueur à cause de leur iniquité. Il - Ézéch. IV. 1.7; - le pain
et l'eau sont le bien et le vrai. Il D'ivresse et de tristesse tu
seras 1'emplie, par un calice de DÉVASTATION et de DÉSOLA­
TION. Il - f:zéch. XXIII. 33. - le Malheur li eux, pm·ce· qu'ils
ont divagué! DÉVASTATION sur eux. 11- VII. 13. - le La Terre
se1'a dans la DÉSOLATION à cause de ses habitants, à cause
du (1'uit de leul's œuvres. Il - Mich. VII. t3. - Et en outre
dans beaucoup d'autres passages, comme - Ésaïe, VII. 1.8,
t9. XVII. 4 à 6, et 9 à t.4. XXII. 4 à 9. XXIX. to, H, t2. LI. 1.9.
Jérém, XIX. 8. XXV. 9, to, H, 18. XLIV. 2, 6, 22. Ézéch. X. 1
à 22. XU. 19, 20. XXXIII. 24, 28, 29. Hos. X.14. XII. 2. Joël,
Il. 20. Amos, V. 9. Mich. VI. 13, t6. Hab. 1. 3. Agg. 1. 4, 9.
Zach. 'VII. 14, XI. 2, 3. - D'après tous ces passages, on peut voir
ce que c'est que la Vastalion et la Désolation, et que ce n'est point
la Terre ni des Villes qui sont privées de peuples, mais que c'est
l'É:glise qui est privée de biens et de vrais, d'où il résulte qu'il n'y
a que des maux el des faux.

Le Quatrième État de cet~Eglise a été la Pl'o{anation des


Saintetés, et alors sa Consommation ou la Nuit.

57. La Vastation et la Consommatio\) diffèrent entre elles


comme l'ombre du Soir et l'obscurilé de la Nuit; en effet, la
Vastalion, c'est quand on s'éloigne de l'Église; mais la Consom­
mation, c'est quand la séparation d'avec l'Église est complète;
la Vaslalion, c'est dOliC comme si l'on descendait du Ciel, mais
non jusqu'à l'Enfer, et qu'on reslât au milieu, en se lenanl de côlé
vel'S l'un eL vers l'aulre; mais il y a Consommation lorsque quel­
qu'un qui se tient ainsi se lourne de la face el de la poilrine vers
l'Enfer, et du dos el de l'occiput vers le Ciel, de même qu'il arriva
N° 57. A LA VRAIE RELIGION CHRiTIENIfE. 69
au Dragon et à ses Anges quand ils furent précipités du Ciel, - -
Apoc. XII; - lorsqu'ils combattaient contre Michel, ils étaient
dans le Milieu; mais lorsqu'ils eurent été vaincus, ils étaient dans
l'Enfer. La Vastation se fait quand l'homme. regarde les choses
saintes de l'Église d'après les faux et d'après les vrais falsifiés;
mais la Consommation se fail quand il vit dans les maux ou dans
les biens adultérés. Toutefois, pour que l'on comprenne encore
plus clairement la différence et la distinction entre l'état de Vas-
tation et l'état de Consommation, cela va être illustré par des
comparaisons: L'État de Vastation peut être comparé à un Jardin
ou à un Bocage qui est autour d'un Temple, et qu'on regarde
comme sanctifié à cause du CuIle Divin célébré dans le Temple,
mais où sont des buvettes, des tables dressées pour des festins,
des places occupées par des sauteurs, des histrions et des bala-
dins, avec des spectateurs dans les parvis et aux fenêtres du Tem-
pie; et l'État de Consommation peut être comparé à ce même Jar-
din ou à ce même Bocage, où sont des satyres et des Priapes avec
des prostituées et des devineresses, qui entrent ensemble dans le
Temple en dansant, et y célèbrent des fêtes profanes, comme les
Pythons dans leurs Sabbaths: L'État de Vastation peut aussi être
comparé à une Armée ennemie lorsqu'elle entre dans les fau-
bourgs d'une ville assiégée, et y exerce sa domination; et l'État
de Consommation pellt être comparé à celle même Armée, lors-
qu'elle a renversé la Muraille, et qu'elle fait irruption dans la Ville,
et passe les habilants au fil de l'épée. L'État de Vastation peut
aussi être comparé à un Navire sur des syrtes ou sur un banc
de sable, quand il s'y agile, et quand il s'élève et s'enfonce, et
qu'alors le capitaine, le pilote et les matelots se lamentent par
l'expérience du danger; mais l'État de Consommation, c'est
quand la carène du navire est rongée par le gravier qui est au-
dessous, et qu'alors brisé el troué le navire s'affaisse, et engloutit
avec lui les hommes et les marchandises. L'État de Vastation peut
être comparé à toute Maladie qui s'empare des membres, des vis-
cères et des organes du corps, d'où il résulte que le malade pré-
voit la mort, consulte un médecin, prend des médicaments et
pendant ce temps reste couché dans un li t dans l'espoir de guérir;
el l'État de Consommation peul êlre comparé à celle même Mala-
70 APPENDICE N° 57.
die, si elle envahilla Poitrine, où le Cœur et le Poumon sont
comme dans leur tente; dès que celle Maladie y pénètre, c'en est
fait de la Vie du corps•.
58. L'État de Consommalion de l'Église Israélite est décrit
tant dans les Historiques que dans les Prophéliques de la Parole;
dans les Historiques de la Parole, par les actions déréglées d'a­
bord des Rois des Israélites, et ensuite des Rois des Juifs, par les­
quels et sous lesquels il est dit que la Terre a été profanée; mais
il est inutile de rapporter ces aclions, puisqu'elles sont connues;
je présenterai seulement les passages des Prophétiques, où il s'a­
git de la Consommation et de la Dévastalion de celle Église; dans
ces passages, la Terre, Sion; Jérusalem, les Villes, les Montagnes,
les Collines, les Vallées, les Fleuves, signifient les mêmes choses
que ci-dessus, N° 55.
59. Voici les passages tirés des Prophéliques de la Parole:
II J'ai vu La Terre, et voici, VIDE et VAGUE; et vers Les Cieux,

et ils n'ont point leur lumière; j'ai vu, et voici, Carmel (est) un
DÉSERT, et toutes Les Villes ont été DÉSOLÉES devant Jéhovah;
car ainsi a dit Jéhovah: Toute la Terre sera une VASTATION,
cependant je ne ferai pas la CONSOMMATION; c'est poul'quoi dan.f
le deuil sel'a La Terre, et noirs seront les Cieux en haut. Toi
donc, DÉVASTÉE, que feras-tu? II - Jérém. IV. 23 à 3:1. V. :l0, .
:18. - (1 Un Lion est monté de son fourré, et un destructeur
des nations est sorti de son lie!~ pour réduire la Terre en VAS­
TATION; en ce jour-là sera éperdu le cœUl' du· Roi, et le cœur
des Princes, et stupéfaits seront Les Pr~tl'es. Il - Jérém. IV. 7,
9. - Il En ce jour-là il al'rivera que tout lieu, où il y aura eu
mille· Ceps, sera réduit en RONCES et en ÉPINES, car Ronces et
Épines sera toute la Terre. Il - Ésaïe, VII. 23, 24. - (1 Voix
de cri des pasteurs et des puissants du troupeau, pal'ce que
Jéhovah DÉVASTE Leul' pâtU7'age; de là DÉVASTÉES ont éU Les
bergeries de paix; Jéhovah a abandonné son Tabernacle, parce
que leuI' Terre a été réduite en DÉSOLATION. Il - Jérém. XXV.
36,37,38. - Il Comme SchiLo sera cette Maison, et Jérusalem
sera une DÉVASTATION. Il - Jérém. XXVI. 9. XXVII. :17. - Jé­
(1

l'usalem et toute les Villes de Jelludah seront une DÉSOLATION


et une DÉVASTATION en ce jour-Là. A cause de la malice de vos
N° 59. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE.
œuvres, votre Ten'e a été 1'éduite en DÉSOLATION, en stupeul­
et en malédiction. Il - : Jérém. XLIV. 2,6, 22. - IC Je mettrai
la Tel're en DÉVASTATION, parce qu'ils ont prévariqué de pré­
Val'ication. 1) - Ézéch. XV. 8. - cc Ils seront DÉVASTÉS au mi­
lieu des ten'es DÉVASTÉES, et ses Villes sel'ont au milieu des
Villes DÉSOLÉES; alors je mettrai les Fleuves en Aride et la
Te/Te dans la main des méchants, et je DÉVASTERAI la J'en'e
et sa Plénitude. li - Ézér.h. XXX. 7,12. - (C Je couvril'ai, quand
je t'am-ai éteint, les Cieux, et je noircir'ai leu1's étoiles; le So­
leil, d'une nuée je le couvl'irai; et la lune ne fera pont luire sa
lueur; et je mettl'ai des ténèbl'es sur la Te,-,'e, quand j'aurai
amené ta CONFRACTION. Il - Ézéch. XXXII. 7,8,9; - de la
même manière qne le Seigneur l'a prédit SUI' la Consommation de
l'Église Chrétienne d'aujourd'hui, - Malth. XXIV, 29. - Cl Je
l'éduimi la montagne de Séir en VASTATION et DÉVASTATION;
en VASTATION D'ÉTERNITÉ je te réduirai. li - Ézéch. XXXV, 3,
6,7, 9,12, lh, 15. - Cl En ce jow'-là, on publiera sur vous un
proverbe, et L'on dira: En DÉVASTANT, nous avons été DÉVAS­
TÉS, li - Mich. II. h. - IC La cminte et la fosse nous sont arri­
vées, la DÉVASTATION et la CONFRACTION. li - Lament. I1r. 6.7.­
Cl La montagne de Sion a éU DÉVASTÉE. li - Lament, V. 18. ­
(1 CONSOMMÉE est ton iniquité, Fille de Sion. Il - Lament. IV.
22. - (C Malhew' à la Nation péehel-esse, au Peuple chat'gé
d'iniquité, ils ont P"ovoqué le SAINT D'IsRAEL: depui~ la plante
des pieds jusqu'à la Ute point d'intég1'Ïlé. Votl'e Ten'e (esl)
une f:OLITUDE; elle a été laissée, la fille de Sion, C01mne une
tente dans une vigne, comme une Ville assiégée. » - Ésaïe, r.
6 à 9 et suiv. - Cl Que fe"ez-vous au jour de la Visite ct de la
Dévastation? La CONSOM~IATION est décidée, débordée est la
justice; car le Seigneur J éhovih va (aÏ1'e la CONSOM~IATION et la
DÉCISION dans toute la Te'Te. Il - Ésaïe, X, 4 et suiv., 22, 23.­
cc Le Seigneur Jéhovih va fai,'e la CONSOMMATION et la DÉCISION
dans toute la Te/Te. li - Ésaie, XXVIII. 22. - cc Le Prophète
tomba sur ses faces, et il dit: Seigneul- Jéhovih! vas-tu faire
la CONSOMMATION sur les Restes d'Israël? 1) - Ézéch. XI. 13.­
u Mon sanctuaire a été P"orané, et la J'erre d'Israël a été DÉ­
VASTÉE. Il - Ézéch. XXV. 3. - « Quand Noaeh, Daniel et Job
72 APPENDICE N° 59.
seraient au milieu d'elle, eux seuls seraient délivrés; mais la
Ten'e deviendra une DÉSOLATION. 11- Êzéch. XIV. i4, i6. ­
Le dernier de la Consommation de l'tglise Israélite et Juive a­
été accompli quand le Seigneur notre Sauveur, après avoir
pris l'éponge de Vinaigre, s'écria sur la Croix: « Tout est CON­
SOMMÉ, II - Jean, XIX. 29, 30 i - car il est dit dans David: Il Ils
ont donné pour ma nourriture du (lel, et dans ma soif ils M'ont
abreuvé de vinaigre; que leur habitation soit DÉVASTÉE. 11­
Ps. LXIX. 22, 26. - Et ailleurs: Il Sans cause ils M'ont cacluJ
la fosse de leur filet, sans cause ils ont creusé pour mon Ame;
,que sur lui vienne la DÉVASTATION avant qu'il le sache, que dans
la DÉVASTATION il tombe; retire mon Ame de leurs DÉVASTA­
TEURS, et d'entre les lionceaux, mon Unique (unicam meam),11
c'est-A-dire, l'Église. - Ps. XXXV. 7,8,17. - Il Je metlmi Jé­
Tusalem en monceaux, en habitacle de dragons; je réduirai
les villes de Jehudah en VASTATION i voici, je vais les nourri/', ce
-peuple, d'absintlle, et je les abreuverai d'eaux de fiel. Il - Jé­
rém. IX. 9 A15. - La Consommation entière après cela est dé­
crite ainsi dans Hosée : Il Pendant des jours nombJ'eux demeu­
reront les fils d'Israël,- sans Roi, sans Prince, sans Sacrifice,
sans Statue, sans Ephod, sans Téraphim, II -III. 4. - Tel
est aujourd'hui leur état. Il est inutile de rapporter un plus grand
nombre de passages, je citerai seulement ceux dans lesquels la
Vastation, la Désolation et la Consommation de celle Église sont
encore nommées, comme - Ésaïe, IX. 12 à 20. XXU. 4 A14. Jé­
l'ém. VU. 31 à 34. XXV. 33. XLVII. 4. Êzéch. XIIl. i4, i5. XIV.
8, i5. XIX. 7. XXV. i2, 13. XXVI. 2. XXIX. 9, 10, 12. XXXII.
12, 15. Joël, 1. 15 à 20. Il. 3. IV. 19. Nahum, 1. 8, 9. Séphanie,
1. 18. Il. 9. Lament. 1. 16. Ps. LXXII. 17, 18, 19. LXXIV. 3.
Ceux qui ont été DÉVASTÉS sont aussi nommés TRANSPERCÉS, ­
Ézéch. XI. 6, 7. XXI. 30,34. XXVI. 6. XXVIll. 8,23. XXXI. 17,
18. XXXII. 20,21, 22, 23, 24, 28, 29, 30,31,32. XXXV. 8. Sé­
phan. II. 12. Lament. IV. 9. l's. LXIX~ 27, --.:. et ailleurs i ils sont
appelés Transpercés, puree que l'I~pée, par laquelle cela se fail,
signifie le faux qui détruit le vrai.
N' 69 (bù). 1 LA n.us RELIGION cuRtII'l'KEo 73

Allant et a"rts cet état a été faite la P"omesse de l'Avénement


du Seigneur Jéhovih dans le monde, et alo,'s la promesse
d'une Nouvelle Église, dans laquelle doivent régner la Jus­
tice et le Jugement.

59 (bis). Il est bien connu par la lecture de la Parole Prophé­


tique de l'Ancien Testament, que l'Avënement de notre seigneur
y a été prédit dans un grand nombre d'endroits, et même que le
_Seigneur y a été signalé par différents Noms; qu'il a été appelé
JÉHOVAH SÉBAOTH, JÉHOVAH NOTRE JUSTICE, JÉHOVAH NOTRE SAU­
VEUR ET NOTRE RÉDEIIPTEUR, SEIGNEUR JtHOVIH, ADONAÏ, EMIIA­
NUEL OU Du:u AVEC NOUS, Duw D'ISRAEL, SAINT D'ISRAEL, ROCHER
D'ISRAEL, MESSIE OU OINT DE JÉHOVAH, ROI, DAVID, FORT DE
JACOB, PASTEUR D'ISRAEL, PONTIFE, PRhRE SELON LE MODE DE
MELCHISÉDECH, FILS DE DIEU, FILS DE L'HOMME, ANGE DE
JÉHOVAH, ANGE DE L'ALLIANCE, TRÈS-GRAND PROPHÈTE, SCHILOHj
et dans Ésaie, CONSEILLER, PRINCE DE PAIX, PÈRE D'ÉTERNITÉ;
et dans la Nouvel1e Alliance, JÉSUS-CHRIST et FILS DE DIEU. Que
l'Avénement de notre Seigneur ait été prédit dans un très-grand
nombre de passages dans les Prophètes, on .va le voir dans ce
qui suit par la citation des Prédiclions. Toulefois, on demande
pourquoi la Prédiction de son Avénement a été faile tant de fois:
Il .Y a eu pour cela plusieurs raisons, les unes concernant le
Peuple Israélite et Juif, les autres concernant le Peuple Chrétien
après les Juifs; mais nous rapporterons les raisons concernant
principalement le Peuple Israélile et Juif; la PREMIÈRE, c'était
afin qu'en Le nommant, et en se souvenant de Lui ils fussent
tenus dans le Culte intérieur de Jéhovah, parce que sans Lui il
ne pouvait y avoir entrée de Jéhovah vers aucun d'eux, ni accès
d'aucun d'eux vers Jéhovah; il en élait alors de même qu'il en
est aujourd'hui, en ce que (1 Personne n'a vu Dieu le Père; le
Fils Unique, qui est dans le Sein du Père, Lui L'a e:cposé. 11­
Jean, J. 18. V. 37; - puis, (1 Personne ne vient au Pè"e que
par Moi. 11- Jean, XIV. 6. - LA SECONDE RAISON concel'nanl ce
7.
74 APPENDICE
Peuple, c'était afin que les Types représentatifs de leur Église,
qui concernaient notre Seigneul' et l'Église qu'il devait instau­
rer après son Avéuement, leur servissent comme autant d'Indices
et de symboles de leur Culte, conséquemment afin que, quand il
viendrait, ils Le reconnnssent et se -laissassent introduire dans les
lnternes de son CuIle, et devinssent Chrétiens avec les Nations
qui étaient autour d'eux. LA TllOISIÈ~fE RAISON, c'était afin
que par le souvenir de son Avénement il entrât dans leurs
pensées quelque chose de la nolion ou de l'idée de la Résurrec­
tion et de la Vie étemelle; en effet, qui d'entre eux ne pouvait
avoir en dedans de soi ou dans son cœur cette pensée; Que nous
importerait le Messie, si, après que nous sommes morts, nous ne
, revenions pas, si nous ne voyions pas sa gloire et ne régnions
pas avec Lui? De là est sort! ce dogme de leur Heligion, qU'à l'a­
vénement du Messie ils ressusciteraient, chacun de son tombeau,
et reviendraient dans la Terre de Canaan..k!..QuATRIÈME RAISON,
c'était afin que dans leur état de Vastation fot d'Oppression, quand
ils étaient dans les Tentations et les Affiictions, ils fussent soula­
gés et guéris, comme leurs Pères el leurs l?rères dans le déserl;
- Nomb. XXI. t il 10. Jean, III. Ill, 15; - car sans ce soulage­
ment et cette guérison, ils auraienl pu accumuler des scandales
contre Jéhovah, et abandonner en foule son Culle représenlatif
pour un cullé idolâtre. En elfel, les Tentations elles Affiictions
dans l'étal de "astation et d'Oppression ne sont que des combals
du Seigneur contre le Diable au sujet de l'homme, c'est-à-dire,
au sujet de l'Ame de l'homme, qui des deux la possédera; el de
cet état on peut dire que Je Dieu d'Israël ou le Seigneur­
Messie se tienl d'un côlé; et Béelzébub ou le Serpent-Diable de
l'autre, el que celui-ci de sa bouche lance, comme un fleuve, des
scandales contre le seignel1l', el que le Seigneur les détourne et
les enlève, et ainsi délivre l'homme de la captivité el de la servi­
tude spil'ituelles; ce comhal esl sen ti dans l'homme comme livré
par lui. QlIe la Tentation soit lin tel combal, el qu'il y ait une
telle perception de la part de l'homme el pal' suite coopération,
c'esl ce que je puis allester par sennent, raI' je le sais pOUl' l'a­
voir éprouvé lrès-souvent : que le combal se fasse hors de
l'homme, et soit senti en lui cornille livré pal' lui, et que l'homme
N" 59 (bis). A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 75
soit placé au Milieu et coopère, c'est pOUl' cette fin, qu'il lui soit
imputé une récompense lorsqu'il est vainqueur, mais il n'y a de
vainqueur que l'homme qui tourne ses regards vers le Seigneur,
et qui se confie daus le secours venant du seigneur Seul. Que tout
homme, qui dans les Tentations s'adresse au Seigneur, soit vain­
queur, et qn'autI'ement il succombe, c'est ce qui va être illustré
par des Comparaisons: C'est comme un Navire jeté par la tem­
pèle près d'écueils; si alors le Capitaine ne sail par son habileté
le détourner et le pousser vers une issue, et ainsi vers un port,
il périra. C'est comme une ville assiégée par les ennemis; s'il n'y
a pas par quelqu'endroit évasion ou secours, le général avec le
soldat devient sans espoir et sans .courage, il se livre à eux
comme prisonnier et abandonne sa vie à leur discrélion. C'est
comme quelqu'un qui, en voyageanl,eJlltre sans s'en apercevoir dans
une cabane où sont des brigands, si, lorsqu'il y est enfermé, un
ami ne vient et ne frappe à la porte, ou pe se fait voir à la fenê­
tre, et n'effraie ainsi ces misérables et ne Les détourne de leur in­
tenlion criminelle. C'est comme un homme qui tombe dans une
caverne où se trouve une ourse avec ses petits, ou bien dans une
fosse où il y a un loup et un léopard, si son Père ou son Frère,
s'en apercevant, ne lui tendent une échelle ou une corde, et ne
l'en relirent. C'est comme quelqu'un qui pendant le joUI' se
trouve ou marche au milieu d'un brouillard épais,.et par suite ne
sait où il se tourne, s'il n'allume un flambeau, et ne découvre
ainsi le lieu où iLest, ou bien le chemin où il marche. C'est
comme un homme au milieu de L'hiver et alors dans une disette
de vivres, si l'espoÏl' d'une moisson prochaine par le retour du
soleil ne le soulient pas. C'est pareillement comme celui qui est
égaré dans une forêt au milieu de la nuit, s'il ne se tranquillise
par l'espoir de la lumière, el que dans cet espoir il ne se couche
et n.e dorme paisiblement jusqu'au malin. C'est aussi comme
celui qui, pour son salut, désire être instruit dans les chOses de
la l\eligion Chrélienne, et rencontre des docteUl's mitrés eLdes
professeurs lauréats qui les exposent en termes empruntés à la
Métaphysique et les enveloppent de mystici tés, si quelque autre
ne scinde ces mots, et ainsi ne débrouille ce fatras, et De mllt
clail'ement cn lumière d'après la.. Parole, aillsi d'après le .8.ei­
76 APPENDICE N° 51) (bis).
gneùr, les choses sainles de l'Église; aulremenl ne serait·il pas
fasciné par des faussetés sur la foi, el dans tous les aulres dogmes
qui, par continuilé, dépeudent de la foi établie, comme les an­
neaux d'une chaine dépendent de sa lête fixée. el enfoncée dans
une muraille? Il en serail de même dans les TentatioDs el alors
. dans les infestations des Salans, s'il ne regardait avec confiance
le Seigneur, et ne s'empressait de reconnattre que du seigneur
Seul vient le secours el toute l'œuvre de .Ia délivrance. C'esl pour
ces raisons que tant de fois dans la Parole Ancienne Prophéli­
que a été préditl'Avénemenl du seigneur, et c'esl pour les mêmes
raisons que dans la Parole Nouvelle Évangélique el Aposlolique,
le seigneur a été proclamé, el qu'y a élé prédit son second Avé­
nement, dont il sera parlé dans la suile.
60. Voici maintenant une Collection de Passages Prophétiques
de la Parole Ancienne sur l'Avénement du Seigneur: cc Jéhovah­
Dieu dit : Voici, Je viens; dans le volume du I.ivre il est
-écl'it de Moi. 11- Ps. XL. 8.- cc Jéhovah-Dieu dit au serpent:
Maudit sois-tu; inimitié j'établirai entre toi et la Femme, et
entre ta semence et sa Semence, et Celle-ci t'écrasera la Ute.
et toi tu Lui blessel'as le talon. Il - Gen. III, 15. - " Le scep·
tre ne se retil'era point de Jelludah, ni le Législateur d'entre ses
pieds, jusqu'à ce que vienne SCBILOB, et à Lui l'obéissance des
peuples. Il - Gen. XLIX. 9 à 12; - ces paroles sont dans la
Prophétie d'Israël, Père, sur ses Fils. Il Il sortira une Étoile de
.Jacob. et un sceptre sUI'gira d'Isl'aël. Il - Nomb. XXIV. 17.
- cc Un PropMte du milieu de tes fl'tres, comme moi, te .sus­
citera Jéhovah ton Dieu; vous Lui obéirez; et je meW'ai mes
paroles en sa bouche, d'où il arrivera que l'homme qui n'o­
béira point à ses paroles, je lui en demanderai compte. Il ­
Deulér. XVIII. 15 à 19. - Il Adonaï Lui-Mtme vous donne un
signe; voici, la Vierge concevra et enfantera un Fils. et elle
appellera son Nom Dieu avec ·nous. Il - Ésaie, VII. 14. ­
Cl Un Enfant nous est né, un Fils' nous a été donné; .sur son
épaule (sera) la Principauté; on appellera son Nom Admira­
ble, Conseiller, Dieu, Héros, PÈRE D'ÉTERNITÉ. Prince de
.paix : à la multiplication de sa Principauté il n'y aura point
-île {in. Il - Ésale, lX. 5, 6. - • Il sortira un Rameau du tronc
N° 60. A LA VRAIS RELIGIOl'l CBRÉTIIl'INE. 77
de Jishai, et un rejeton de sa racine portera du fruit; sur
Lui reposera esprit de sagesse et d'intelligence, esprit de
conseil et de (orce. 1) - ÉsaIe, XI. i à 5. - « En Ce jour-là la
Racine de Jishai, d1"essée pour enseigne des peuples, les Na­
tions La chercheront, et son repos sera de la gloire. 11- Ésaie,
XI. 10. - Il Envoyez l'Agneau du Dominaleur de la terre, du
Rocher vers le désert; affermi est par la Misérico"de son
Tr6ne, et assis il est dessus dans la vérité, dans le Taberna­
cle de David, jugeant et recherchant le Jugement, elliâlant la
Justice. Il - ÉsaIe, XVI. l, 5. - « Il sera dit en ce jour-là :
VOici, Celui-ci est notre Dieu, que nous avons attendu pOUT
qu'il nous délivre; Celui-ci est Jéhovah, que nous avons at­
tendu; bondissons et réjouissons-nous dans son salul. 1) ­
Ésaie, XXV. 9. XXVI. 8, 9.-11 Une voix (il y a) de qui crie dans
le désert: Prépa"ez le chemin de Jéhovah, aplanissez dans la
solitude un sentier· à notre Dieu; elle sera ,'évelée la Gloi"e
de Jéhovah, et ils (la) verront, toute chair ansemble. 11- Ésaie,
XL. 3j 6, 5. - IC Sur une Montagne élevée monte, Messagtre
de bonne Nouvelle, Sion! Éltve avec (oree ta voix, Messagère
de bonne Nouvelle, Jé"usalem! Dis aux Villes de Juda: Voici
votre Dieu; voici Adonai JéllOVih, en fort il vienl, et
son bras dominera pour Lui; voici sa récompense âvec Lui;
comme un Pasteur il pailra son troupeau, su,' son bras'il ;"e­
cucillera les agneaux, el dans son sein il les portera, il- con-'
-duira doucement celles qui allailent. » - ÉsaIe, XL. 8 à H. ­
Il Mon Peuple connaflra mon Nom en ce jour-là, car Moi (je

suis) Celili qui dirai ': Me voici. Qu'ils sont agréables sur les
·11Îontagnes les pieds du Message1' de bonne Nouvelle, qui fait
'enlend"e la paix,· qui apporle la bonne nouvelle du bien,· qui
-(ait -entend"e le salut, qui dit à Sion: Il rtgne, ton Roi. Ils
êltveront la voix' et ils chanteront, quand œil à œil ils verront
que Jéhovah "evient à Sion; il a consolé son peuple, il a rache­
>té Jérusalem; tous les bouls de la Terre verront le salut de
notre Dieu. l l - Ésale, LII. 6 à 12.- Il Dites à la fille de Sion:
. Voici, ton Salut vient, sa récompense avec Lui, et le prix de
-son œuvre devant Lui. Il - Ésale, LXII. H. - Il Sois dans la
joie el dans l'allégresse, fille de Sion; voici, je 'Viens POUl' ha ..
η
7& APPENDICE N° 60.
bitel' lIU milieu de toi; alol's attacllées seront des Nations
nombreuses à Jéhovah., Il - Zach, Il. 13, 14, 15, - Il Bondis
avec fD1'ce, fille de Sion, fais retenti1' tes Cl'ÏS, fille de Jérusa­
lem; voici, ton Roi vient à toi, juste et victorieux. Il - Zach,
IX. 9. - Il Voici, les jours viend,'ont, où je susciterai à Da~
vid un Germe juste, qui règnera en Roi et prospérera, et il rem
Jugement et Justice en la terre, et voici son Nom: JÉHOVAH
NOTRE JUSTICE. Il - Jél'ém. XXI1I. 5, 6. XXXIH. 15,,16. ­
(1 Voici, j'envoie mon ange qui pl'éparera le chemin devant

Moi, et incontinent viendra ve7.:s.son Temple le Seigneur que


vous cllerchez, et l'Ange de l'alliance que vous désil'ez; voici,
il vient, 1) - Malach. nr. 1, 23, 24. - le Toi, Bethléchem
Epllratah, c'est peu que tu sois entre les milliers de Judah, de
toi Me sortira celui qui doit être Dominateur, en Israël,
et dont l'issue est d'Ancienneté, des joU/'s d'êtel-nité; il se
maintiendra, et il rem paUre dans la {ol'ce de Jéhovah, et il
g1'andira jusqu'aux extrémités de la terre. Il - Mich. V. 1, 3.
- Il J'ai oint mon Roi sur Sion, je mpporterai le statut: Jého:

vah M'a dit: mon Fils, Toi. (lu es); Moi, aujourd'hui, je T'ai
engendré; demande-Moi, et je donnerai les Nations pour tp~
JI..ér;itage, et pour ta possession les bouts ~ la Jerre. Baisez lf!
·Fils de peul' qu'il ne s'irrite, et que vous ne périssiez en che­
,min: lIeUl'eux tous ceux qui se 'confient - ~
ps.
·en. Lui. 1) ..:..
~
II. '6
à 1~. - Voici lepieu de mon salut, j'aurai confiance, et je ne
.c1'f.!.ind,'ai point; pousse 4e~ -acclamations et éclate'e'n jubila­
tion, habitante de Sion, parce qu'il est gl'and au milieu de toi,
le Saint d'Israël. Il - Ésaïe, XII. 1 à 6. - li .En ce jour-là
l'homme regm'dera vers son Facteur, et ses yeux vel'S le Saint
.d'Israël se tourneront. 1) - Êsaïe, XVII, 7. - Il Une vigne
,était à mon bien-aimé en une come d'huile. )-:- Êsaïe, V. 1,2.
_- Il Jéhovah Sébaoth, vous Le sanctifierez; il se,ra pour sanc­
.tuail'e, bien qu'en Pien'e d'achoppement, et en Roc de tré­
,buchement, et en piége et en lacs à l'habitant de Jérusalem. Il
-:- Ésaïe, VlII. 13,14. Mallh. XXI. 42 à 44. Luc, XX, 17, 18.­
,(1 Le peuple, ceux qui marchent dans les ténèbres, veri'ont une

,Lumière gmnde; ceux qui habitent dans une terre d'ombre


.fJe J!{OI't, une L,.uTn;.iè_r..e lZ4jra~ ~Ul: eux. Il '7' Ésaie, ~X. 1" ~
~. 60. A LA VRAIE RELIGION CHRÉTIENNE. 79
- De Sion Dieu 1'esplendi1'a, il viendl'a, not/'c Dieu, et ne se
Il
. tail'a point. II - Ps. L~ t, 2, - (1 Encol'e une vision il y a pou~
le temps déterminé, et elle soupire pour la fin, cependant elle
ne mentira point; s'Il diffère, attends-Le, Cal' venant il vien:-
dra, il ne tardera point. Il - Hahak. II. 3. - Il Jéhovah, j'ai
.entendu ta renommée, j'ai craint; Jéhovah, ton Ouvrage,
dans le milieu des années Tends-le pl'é.sent; Dieu viendra de
Théman, et le Saint, de la montagne de PaI'an;. son I~nnem'
a couvert les Cieux, et de sa louange a été r~plie la Terre.;
sa Splendeu1' sel'a comme la lumière, des ?'ayons de sa main à
I~ui (sorUronl), et là est cachée sa fOl'ce. Il - Habak. III. 2, 3,
4, :13, :18, t9. - I( Ainsi a dit Adonaï Jéhovih : Voici, je vais
{ondel' en Sion une Pierre, Pierre ép1'ouvée, Angle de prix,
de fondation solide; alors j'établirai le jugement 1Jour 1'ègle
et la justice pOUT aplomb. II - Esaie, XXV Ill. :16, :17. - Le
Seigneur est décrit quant à la Parole apparaissant sur l'Élendue
des Chérubins, et il est appelé Adonai Jéhovih, dans Ézéch. 1. 26,
.27, 28. II. 4. III. H, 27, IV. 14. V. 7, H. VI. 3, H. VII. 2, 5.
VIII. :l.. - Dans Ésaïe, dans tout le Chapitre LIlI, il s'agit du
seigneur, et l'étal de sa vie dans le Monde est d~écrit, en ~~ qu'il
est dit: Qu'il n'y a eu en IUlni forme, ni éclat; qu'il a élé percé
à cause de nos prévarications, meurlrià cause de nos iniquilés;
que Jéhovah a fait tomber sur Lui les iniquités de nous tous;
qu'il a élé mené à la tuerie comme uu Agneau; qu'il a été re-
tranché de la terre des vivants; que parce qu'il a mis pour le
délit son âme, ses jOUl'S seraient prolongés; que· pour eux il a
épuisé son âme jusqu'à la mort; qu'il a été compté parmi les pré-
varicateurs; et qu'il a intercédé pour les prévaricateurs, - Vers.
-1 à 12.-11 Moi, j'ai su.u;ité Celui-ci dans la justice; Lui bdtira
-ma ville; et ma captivité il relâchera, sans rançon et ·sans
présent; certes, Toi ·(tu es) un Dieu caché, le Dieu d'Is1'aël,
Sauveur. II - Ésaïe, XLV. :13, :14, 15. - Il J'ai fait .approcher
'majuslice, et mon salut ne tardera point. Il'-'- tsaie, XLVI. :13.
- Il Quant à notre RI1dempteur, Jéhovah SébclOth (csl) son

Nom, le Saint d'Ismël. Il - Ésaïe, XLVII, 4. - Il Jéhovah,


notl'e SeigneUl'! combien est magnifique ton. Nom 4ans to.ute
.,~ T~1'l'e! Donne~.lui l'llonn~~l:.s~l·le$ 9ieuxj tu:l/as ir&i~ ltn
'so APPB1'IDICI N' 60.
peu en privation en comparaison des Anges, mais d'honneur
et de gloire tu l'as couronné; tu L'as fait dominer sur les œu­
vres de tes mains, tu as mis toutes choses sous ses pieds• .. ­
Ps. VIlI. 2,6,7. tO. - "Dieu descendra comme la pluie sur
l'li~rbe, et il dominera depuis la mer jusqu'à la mer, et de­
puis le fleuve jusqu'au:J; e:J;trémités de la terre; devant Lui se
courberont les barbares, et ses ennemis lêclieront la poussiùe;
les Bois de Tharscllih et des Iles apporteront leur présent; les
-Bois de Schéba et de Siba présenteront leur don; devant Lui
se prosterneront tous les Rois, toutes les Nations Le serviront,
parce qu'il délivrera le Malheu)'CU:J;, et celui à qui nul ne
porte secours; de la fraude et de la violence il racMtC)'a leur
dme; son Nom sera POU)' l'éternité : devant le Soleil il aura le
Nom de Fils, et en Lui seront bénies toutes les Nations; Béni
(soil) Dieu, le Dieu d'Is)'aël; béni (soil) le Nom de sa gloire;
et de sa Gloire sera remplie toute la Terre, Amen et Amen. ft
- Ps. LXXII. 1 à t9. - "J'ai traité alliance avec mon Élu;
jusqu'à éternité j'affe)'mirai ta se1nence, et je bâtirai pour
génération et génération ton Trône; et les GieU:J; confesseront
tes merveilles.' ft - Ps. LXXXIX. 4, 5, 6.

La suite l1I anllY.!' ~,.J-~ fo· 5'~


_ Si .ce.t Appendice a été terminé, ce que du reste on ignore, on ne ,doit pas
.désesp~rer de le retrouver, car on découvre de temps en temps quelques
écrits de Swedenborg. Quoiqu'il en soit, si jusqu'à présent les recherches ont
,été infructueuses en ce qui concerne l'Ouvrage même, 011 en -a du 'moins re·
'trouvé le Canevas complet, formant 55 numéros. Ce Canevas ou celte Es.
quisse; d'un prix inestimable, en ce qu'on est privé de l'ouvrage complet, se
trouve à la fin de l'Appendice du DIARIUDI, publié à Tubingue, par. le docteur
Tafel, en 1846.
- La Traduction va suivre.
JI est à remarquer :
10 Que le titre de l'Esquisse est le même que celui de l'ouvrage, sauCquatre
mols de moins dans la 20 partie du titre, el ua mol de plus dans la 30 partie.
N" 60. A LÀ VRAIE RELIGION CBRtTJ8NNJ. 8i
!O Que les six premiers nnméros de l'Esquisse ne sont autres que les di­
vers titres de la partie collnue de l'Ouvrage, ce 'lui montre clairement que
nous ne possédons qu'ulle petite partie de cet Appendice.
30 Que l'Esquisse parall avoir été modifiée par l'Auteur 11 l'égard de la Ré­
demption. C'est ce qu'on peut voir en comparant Jes NOl 2311 30 de l'Esquisse
avec le N0 21 de l'Ouvrage. C'était du reste J'hahitude de Swedenborg; il
traçait d'abord le plan d'un ouvrage, sauf 11 le modi6er dans quelques-uns des
détails pendant la composition.
COURONNEMENT OU APPENDICE

A LA VRAIE

RELIGION CHRÉTIENNE

DANS LEQUEL IL S'AGIT

Des Iluaire Églises sur celle Terre depuis la Créalion du ~Ionde; de leurs

Périodes, et de leur Consommation.

Puis, de la Nouvelle Église qui doit succéder à ces quatre Église, et en 8lre

la Couronne.

De l'Avénement du Seigneur à celle Église aujourd'hui, el de son Divin

Auspice en elle pour l'éternité.

El enfin du Mystère de la Rédemption.

P"rBH.ANVB~SWBBBNBOBQ

Serviteur du Seigneur Jésus·Christ.


U: Il Ya eu quatre Églises sur cetle Terre depuis le jour de la
création: La PREMIÈRE doit être appelée Adamique; la SECONDE,
Noachique; la TROISIÈME, Israélite; et la QUATRIÈME, Chré­
tienne.
~ Chaque Église a eu quatre Périodes ou États successifs, qui
sont entendus dans la Parole par le Malin, le Jour, le Soir et la
Nuit.
CE Dans chaque Église il ya eu consécutivement quatre Chan­
gements d'État, dont le premier fut l'Apparition du Seigneur
Jéhovih et la Rédemption, et alors son Matin ou son Lever; le
second SOIl Instruction, et alors son Midi ou sa Progression; le
troisième son Déclin, et alors son Soir ou sa Vastation; le qua­
trième sa Fin, el alors sa Nuit ou sa Consommation.
Après la fin ou la consommation d'une Église, le seigneur
Jéhovih apparalt et fait le Jugement sur les hommes de la précé­
dente Église et sépare les bons d'avec les méchants; il élève les
bons vers Lui dans le Ciel, el il éloigne de Lui les méchants dans
l'Enfer.
- Après cela, il fonde un'-nouveau Ciel avec les bons qui ont
été élevés vers Lui, et un nouvel Enfer avec les méchants qui
ont été éloignés de Lui; cl il introduitl'orâl'e dans l'un et l'autre
afin qu'ils soient pour l'éternité sous son auspir.e el sous son
obéissance; et alors successivement par le nouveau Ciel il initie
et instaure une nouvelle Église sur la lerre.
- De ce nouveau Ciel le Seigneur Jéhovih fait dériver et pro­
duit une nouvelle Église sur la terre, ce qui se fait par une )'évé·
lalion procédant de sa bouche ou de sa Parole et par inspiration.
(fi; Ces changements périodiques d'Élat arrivés consécutivement
dans la première Église ou la Très-Ancienne, qui fui l'Église
Adamique, onl élé décrits dans les premiers Chapitres de la Ge­
nèse, dans Moïse, mais par des représentatifs célesles, el pal'
d'autres choses qui appartiennent au monde, auxquelles les Spi­
rituels correspondent.
84 APPElmICE. N" 5.
(§: Les Changements périodiques d'État arrivés eonséeutive­
ment dans la seeonde Église ou l'Aneienne, qui fut l'Église Noa·
chique, ont aussi été décrits dans la Genèse, et çà et là dans les
quatre autres Livres de MoIse.
(§) Les Changements périodiques arrivés conséeutivement dans
la troisième Église, qui fut l'Église Israélite, ont aussi été décrits
dans MoIse, et ensuite dans Josué, dans les Livres des Juges, de
Samuël et des Rois, et en outre dans les Prophètes.
V Les changements périodiques arrivés consécutivement dans
la quatrième Église, qui est l'Église Chrétienne, ont été déeri ts
dans la Parole de l'un et de l'autre Testament; son lever ou son
matin spécialement dans les Évangélistes, et dans les Actes et
les Écrils des Apôtres; sa progression vers midi, dans les Histoi­
res Ecclésiastiques eoncernant les trois premiers Siècles; son dé­
clin ou son soir, par les Histoires Ecclésiastiques concernant les
Siècles qui suivirent aussitôt après, et sa vastation jusqu'à sa
Consommation, qui fut sa nuit, dans l'Apoealypse.
cE Après ces quatre Églises doit surgir une Église Nouvelle, qui
sera l'Église véritablement Chrétienne, prédite dans Daniel et
dans l'Apocalypse, et par le seigneur Lui-Même dans les Évangé­
listes, et attendue par les Apôtres.

** •••
C!: L'Église s'écarte successivement des vrai. de la foi et des
biens de la charité, et autant aussi de l'entendement spirituel et
du sens réel de la Parole.
Qg: Par conséquent autant l'Église se relire du seigneur et
éloigne "d'elle le Seigneur.
Cg) Autant cela a lieu, autant elle tend à sa fin.
~. Il Ya fin de l'Eglise, quand il ne reste plus aueun vrai de
la foi, ni aucun bien réel de la charité.
Cg:' Alors l'Église est dans les faux et les maux du faux, et
dans les maux ct les faux du mal.
Q!!: De là, par ceux qui décèdent dans le Monde, l'Enfer s'ac­
crolt au point qu'il s'élève vers Je Ciel, et qu'il s'interpose entre
le Ciel et l'Église, comme une nuée sombre entre le Soleil et la
Terre.
N° 15. SOMMAIRES. 85
C!§")celle interposition empêche qu'aucun vrai de la foi, ni
par suite aucun bien réel de la charité, ne pénètre jusqu'aux
hommes de l'Église; mais au lieu de ce vrai el de ce bien il y a
le vrai falsifié qui en soi eslle faux, elle bien adultéré qui en soi
n'esl pas le bien.
@-: Alors en même temps le naluralisme el "athéisme font
invasion.
Qj. Cel étal de l'I~glise est entendu et décril dans la Parole
par la Vastation, la Désolation el la Consommation.

*****
......
@. Pendanl que dure la Vastation, el avant que survienne
la Consommation, l'avénemenl du Seigneur esl annoncé, el aussi
la Rédemption par le Seigneur, el après la Rédemption une nou­
velle Église.
@ Ces trois choses, pendant que J'Église Israélite durait en­
core, onl été annoncées dans beaucoup de passages de la Parole
dans les Prophètes.
@ L'Avénemenl du Seigneur.
~ La Rédemption.
~La Nouvelle Êglise.
- Dans la Parole Prophétique presque partoul il s'agit de la
Vastalion et de la Consommation, du Jugemenl Dernier, el aussi
de l'Avénement du Seigneur, de la Nouvel1e Église, el de la Ré­
demption.

*****
@ En ce qui concerne spécialemenl la Rédemption, par la­
quelle seule se fail la Salvation, elle a été faite pal' Jéhovah-Dieu
incarné, qui est notre Seigneur Jésus-Christ.
\3!J! Le premier (point) de la Hédemption a été la totale subju­
gatlOn des enfers.
\22.'"') Le second (point) de la Rédemption a été la séparation des
méchants d'avec les bons; le rejel des méchants dans l'enfer, el
l'élévation des bons dans le Ciel.
8.
86 APPENDICE. N" 26.
c@ Et enfin l'Ordination de tous dans l'Enfer, et l'Ordination
de tous dans le Ciel.
@ Et en même temps alors l'in~tructio~ SUI' I~s vrais qui
appartiendront à la foi, et dans les biens qUi apparllendront à la
charité.
~. Et ainsi l'Instauration de la Nouvelle Église.
~ La cause finale et efficiente de ~a Rédem~tion a été la ré­
génération de l'homme, et par celle-cl la salvallon.
Q.Q:- Le Seigneur, étant le seul Rédempteur, est par cela même
le seul Régénérateur, et ainsi le seul Sauveur.

*** **
~. Par son premier avénement et par la Rédemption alors
le Seignenr n'a pu former de Chrétiens un nouveau Ciel, ni
une nouvelle Église procédant de ce ciel, puisqu'il n'y avait
pas encore de Chrétiens; mais successivement des hommes de­
vinrent Chrétiens par les prédications et les écrits des Apôtres.
@ Il ne le put pas non plus dans la suite, parce que dès ie
commencement il y eut une irruption de tant d'hérésies, qu'il
apparaissait à peine quelque doctrine de la foi dans sa lumière.
C§: Et qu'enfin la doctrine apostolique dans sa marche fut dé­
chirée, mise en pièces et adultérée pal' de ti'affreuses hérésies.
c§j; C'est là ce qui est entendu par l'abomination de la désola­
tion, par l'affiiction telle qu'il n'yen a point eu et telle qu'il n'y en
aura plus, et par l'obscurcissement du Soleil, de la Lune et des
Étoiles, dans les Évangélistes, dans Daniel, comme aussi dans
les Prophètes, et pal' le Dragon et plusieurs autres significatifs
dans l'Apocalypse.
(§; Comme le Seigneur prévit ces choses, il promit, d'après la
nécessité pour que l'homme pût être sauvé, qu'il viendrait de
nouveau dans le monde, et qu'il ferait la Rédemplion et instau­
rerait ainsi une nouvelle Êglise, qui serail l'Église vraiment
Chrétienne.
@ Le Seigneur a fait Lui-Même des prédiclions sur son second
Avènement; et les Apôtres très-souvent ont prophétisé sur cet
Avénement, ct Jean, ouvertement, dans l'Apocalypse.
N" 37. S~IrIMAlRES. 87
-@ Il en a été de même de la Nouvelle Église, qui esl enlen­

due dans l'Apocalypse par la Nouvelle Jérusalem.

- ~'"") Celle seconde Rédemption a été faite de la même manière

que la première, dont il a été parlé ci-dessus, N°' 23 à 30.

@ Et aussi à cause de la régénération, et par suite pour la

salvation des hommes de l'Église, comme cause finale el effi­

ciente.

* * ** *
@ Les faux qui ont désolé et enfin consommé l'Église Chré­
tienne jusqu'à présent, ont été principalement ceux qui suivent:
@ On s'eslretiré du culLe du Seigneur prêché pal' les Apô­
-tres, et de la foi en Lui.
- On a séparé du Seigneur la Divine Trï"nilé, et on l'a trans­
férée en trois Personnes Divines de toute éternilé, ainsi en trois
Dieux.
~ On a partagé la foi salvifique entre ces trois Personnes.
<!§,': On a séparé de celle foi la Charité el les bonnes œuvres
-comme non en même temps salvifiques.
@ On a déduit de celle foi seule la juslific.'1tion, c'est-à-dire,
la rémission des péchés, la régénéralion et la salvali«jn, sanS que
l'homme coopère.
@. On a retranché à l'homme le Libre Arbitre dans les choses
spIrituelles, et ainsi l'on a décidé que Dieu seul opère dans
l'homme, et que l'homme de son côté ne fait rien.
@ De là nécessairement a découlé la prédeslinalion, par la­
quelle est abolie la religion.
@ On a érigé la passion de la croix en Rédemption.
cA!!) Par ces hérésies se sont inlroduits des faux en si grande
abondance, qu'il ne l'este aucun vrai réel qui n'ait été falsifié, ni
par conséquent aucun bien réel qui n'ail été adultéré.
@ L'i~glise ne sait absolument rien de celle désolation et de
celte consommation, ni n'en peut rien savoir, avant qu'on
ait vu dans la lumière et reconnu les Divins Vrais qui [ont été
révélés] par le Seigneur dans l'Ouvrage intitulé la Vraie Reli­
gion Chrétienne.
88 APPENDICE. N· 49.
- La Parole a élé tellement obscurcie el allérée qu'il n'y ap­
parait plus aucun vrai.
@ Celle Nouvelle Église Chrétienne n'est pas, comme la pré­
cédente, élablie par quelques miracles, pour plusieurs raisons.
@ Mais au lieu de miracles le sens spirituel de la rarole a élé
révélé, el le Monde spirituel a élé dévoilé, et il a élé montré clai­
rement quel est le ciel el quel est l'enrel', et que l'homme vit
homme après la mort, ce qui est bien au-dessus de tous les mi­
racles.

*****
@. Celle Nouvelle Église vraiment Chrétienne, qui est instau­
rée aujourd'hui pal' le Seigneur, durera élernellement, - con­
firmé d'après la Parole de l'un et de l'autre Teslament, - et elle
été prévue dès la création du monde; elle sera la couronne des
qualre f:glises précédentes, parce qu'il y aura en elle la vraie
foi et la vraie charité.
@. Dans celle Nouvelle Église il y aura paix spirituelle, gloi­
re, el béatilude inlerne de vie, - confil'mé anssi par la Parole
de l'un et de l'autre Testament.
@ Ces choses seront dans celte Nouvelle Église, à cause de la
cOAJonction avec le Seigneur, et par Lui avec Dieu le Père.
~ Invilalion au Monde Chrétien Entier pour celle Église, et
exhortation à recevoir dignement le Seigneur, qui a prédit qu'il
viendrait dans le monde pour celle Église et à cetle Église.

Ala suite de celle Esquisse il s'cn trouve une autre en 5 numéros concer­
nanties Miracles, celle-ci termine l'Appendice du Diarium.
Nous en donnons aussi la Traduclion,

cg
~dernie1'
----- lieu, des Miracles.
Des Miracles ont été faits dans l'Église avant l'Avénement
du Seigneur, parce qu'alors les hommes, élant externes ou natu·
N° i. DES MIRACLES. 89
tureIs, n'auraient pu être amenés à son culte représentalîf autre­
ment que par des miracles.
- Donner un recensement des miracles fails en Égypte, dans
la Terre de Canaan, jusqu'à prés~nt.
- Et montrer cependant qu'ils n'affectent nullement les
hommes.
Œ Après l'avénement du Seigneur, quand l'homme d'Externe
a été fait Interne, quand a été donnée à l'homme la facullé de
pouvoir le connailre, les miracles ont été empêchés.
- Et si celle faculté était interceptée, l'homme deviendrait
plus externe que précédemment.
1]) Les miracles aboliraient le CuIle \'l'aiment Divin, et intro­
duiraient le culLe idolâtre précédent, comme aussi cela est arrivé
depuis un grand nombre de siècles.
- Toutefois, ces Miracles n'étaient pas Divins, mais ils étaient
tels que ceux qui étaient faits autrefois par des magiciens.
lE Au lieu de miracles il y a eu aujourd'hui manifestation du
Seigneur Lui-Même, introduction dans le monde spirituel, et là
illustration par une lumière venant immédiatement du Seigneur
dans les choses qui son t les in térieurs de l'Église;
- Mais principalement ouverture du sens spirituel de la Pa­
role, dans lequel le Seigneur est dans sa Divine Lumière.
@ Ces Révélations ne sont point des Miracles, puisque chaque
homme quant à son esprit est dans le monde spirituel sans sépa­
ration d'avec son corps dans le monde naturel j mais moi j'y suis
avec une certaine séparation, toutefois seulement quant à la par­
tie intellectuelle de mon mental, mais non quant à la partie
volontaire: - et quant au sens spirituel, Je Seigneur est par ce
sens chez tous ceux qui dans la foi s'adressent à Lui dans celle
lumière, et par ce sens dans sa lueur naturelle.

Au N° 55 de l'Esquisse de l'Appendice à la Vraie Religion Chrétienne,


il est parlé d'une Invitation au Monde Chrétien Entier pour la Nouvel~
Église; le N" 55 étant le dernier de l'Esquisse, c,eUe Invitation devail ter­
miner l'Appendice. Toutefois, il est à présumer que Swedenborg avait le
projet d'en former un traité spécial; en effet, dans l'Appendice du Diarillm,
8*
90 INVITATION

on trouve, immédiatement avant l'Esquisse de l'Appendice à la Vraie Reli­


gion Clu'étienne, une autre Esquisse composée d'ult Préambule et de 59
Numéros avec ce titre: Invitatioll à la Nouvelle Église.
Quoique l'Appendice du Diarium ait élé publié sur une copie souvent
vicieuse ou corrompue, comme le dil M. Tafel (voir ses letlres du 2 janvier
et du 14 mars 1846, dans la Nouvelle Jérusalem, Revue l'eligieuse et
scientifique, Tome VIII. pag.187 c(191), ct qu'il soil il présumer que l'Édi­
teur en publiera une rectification Ijuand l'original aura été remis entre ses
mains, nous n'hésiterons pas à donner dès maintenant une traduction de celte
Esquisse de l'invitation à lfl Nouvelle Église, en raison de son impor­
tance, voir N" 25, sauf à donuer plus tard la rectification qui en sera publiée
par le docteur Tafel.
Celte Esquisse est sans doute le dernier écrit sorti de la plume de notre
Auteur; en eft'e t, Swedenborg a Ijuilté ce monde le 29 mars 1772; le der­
nier ouvrage publié par lui, la Vraie Religion Chl'étienne, porle la date de
1771, et cet Ouvrage est cité quatre fois dans celte Esquisse, à savoir, N0s 52,
55,59 et 45. Swedenborg étant né le 29 janvier 1688 était alors dans sa
84e année,
Cependant, comme Swedenborg, malgré cet âge avancé, n'a pas cessé un
instant de travailler, et a conservé jusqu'au dernier monlent la plénitude de
ses facultés, il ne serait pas impossible qu'il eùtterminé cet ouvrage; s'il en
~lait ainsi, nous pourrions espérer retrouver complète celte Invitation. à la
Nouvelle Église.

--- ---
INVITATION A LA NOUV~LLE t:GLISE.
---\
J
11 n'y a pas véritablement Église, à moins qu'il n'y ait un seul
Dieu, et que ce Dieu ne soit Jéhovah-Dieu sous une forme
Humaine; .
- Et ainsi à moins que ce Dieu ne soit Homme, et cet Homme
Dieu.
Les doctrinaux qui son t contenus dans la V,'aie Religion C/l1"é­
tiellne concordent avec les doctrinaux de l'Église Catholique-Ro­
~aine, el avec les doctrinaux des Protestants qui reconnaissent
l'union personnelle dans le Christ, et qui s'adressent au
Christ,
et prennenlles deux espèces dans l'Eucharistie.
A LA NOUVELLE EGLISE. 91

Maintenant pour la première fois ces vrais de l'Église, et non


plus tôt; pour cela diverses raisons, parmi lesquelles celle-ci,
qu'une nouvelle Église n'est pas instaurée avant la consommation
de la précédente.
Providence Divine SUI' elle, à cause des hérésies répandues après
le temps des Apôtres.
- Pourquoi l'Eglise Romaine, - pourquoi la séparation d'a-
vec elle, causes; et pourquoi non digne de sa Mère. Pourquoi la
séparation de la Grecque d'avec la Romaine.
Des Miracles; ils ont détl'uit l'Église; diverses preuves, et d'a-
près les paroles du Seigneur, - Mallh. XXIV.
Toutes choses ont tendu à ce que des hommes, qui ont élé dits
saints, fussent invoqués.
Celle Église a été instaurée et établie non pas par des miracles,
mais par la révélalion du sens spirituel, et pai' l'introduction de
mon esprit et en même temps de mon corps dans le monde spi-
rituel, afin que là je connusse ce que c'est que le ciel et l'enfer,
et que je pusse puiser immédiatement dans la lumière procédant
du Seigneur les vérités de la foi, par lesquelles l'homme est con-
duit à la vie éternelle.
De l'Avénement du Seignéur d'après la Parole et d'après les
Symboles.
Invitation à la Nouvelle Église, afin qu'on aille au-devant du
Seigneur, d'après l'ApOC. XXI. XXII, et d'après le Chap. I. etc.
Désormais on ne doit pas s'appeler Évangéliques, Réformés,
encore moins Luthériens et Calvinistes, mais Chrétiens.
Plusieurs choses sur les miracles.

& Dans Jésus-Christ l'homme est Dieu et Dieu est homme, on


le voit bien clairement par les paroles du Seigneur à son Père:
Il Tout ce qui est Mien est Tien, et tout ce qui est Tien est Mien; II

par Il tout ce qui est Mien est Tien, » on voit que l'homme est
Dieu, et par Il tout ce qui est Tien est Mien, lIon voit que Dieu
est homme, - Jean, XVII. 10, 11.
~Œ' Pendant que l'homme est régénéré, dans la lumière natu-
;:.eJle est insinée la lumière du ciel, el en même temps la chaleur
92 INVITATIO! N° 2.
du ciel, qui font comme une nouvelle âme, par laquelle le Sei­
gneur forme l'homme; cette lumière et celle chaleur sont insé­
rées par le mental supérieur, qui est appelé mental spirituel;
d'après cette greffe ou insertion, l'homme devient une nouvelle
créature, il devient plus éclairé et plus intelligent dans les choses
de l'f:glise, et dans la lecture de la Parole: et c'est là le nouvel
entendemenl el la nouvelle volonté: au moyen de cette lumière
et de cette chaleur, l'homme est ensuite conduit pal' le Seigneur,
el de naturel il devienl spirituel,
CE Il Ya une lumière et une chaleur encore supérieures ou plus
inlernes, qui sonl appelées célestes, lesquelles sont insérées et in­
sinuées dans la lumière et la chaleur précédentes qui sonl spiri­
tuelles; dans celte lum ière el celte chaleur supérieures sont les
anges du troisième ciel, qui sont appelés célestes.
(jj; Il peut être traité de l'inserlion pal' comparaison; pal' com­
paraison avec l'en le et la greffe des arbres, en ce que l'enle reçoit
inlérieurement en elle selon sa forme, etc.
® Démontrer clairement que sans l'avénement du Seigneur
personne ne pouvait êlre régénéré, ni par conséquent être sauvé,
et que c'est là ce qui est signifié quand il est dit que Il l'agneau
porte les péchés du monde, )1 Cela peut êlre évident, d'après
l'élat du monde spirituel avantl'avénement du Seigneur, en ce
qu'il étailtel, qu'aucun vrai de la foi ni aucun bien de la charité
ne pouvaient parvenir du Seigneur à l'homme; illustrer cela par
l'inOux du vrai et du bien dans les mauvais esprits, dans leur
occiput, etc.
Œ Les miracles ferment l'homme inlerne, et enlèventloutle li­
bre arbitre, pal' lequel et dans lequel l'homme est régénéré, et le
libre arbitre appartient particulièrement à l'homme interne; cet
homme étant fermé, l'homme devient un homme externe et natu- ~
rel, qui ne voil aucun vrai spirituel i les miracles sont comme
des l'ideaux et des verrous afin que rien n'entre, mais ce verrou
ou celte bane est successivement rompu, et dissipe tous les vrais.
(j) L'Église d'aujourd'hui dit que la foi entre par l'audition de
la Parole selon Paul, et quelques-uns ajoutent une certaine mé­
ditalion d'après la Parole; mais il faul entendre, que les Vérilés
doivent être puisées dans la Parole, et qu'il faut vivre selou ces
N° 7. A LA NOUVELLE ÉGLISE. 93
vérités; et alors l'homme s'adresse au Seigneur, qui est la Parole
et la Vérité, el il reçoit la foi, car toules les vérités, en général
el en particulier, viennent de la Parole, qui doil êlre la lumière
spirituelle; ainsi esl acquise la foi, parce que la foi appartienl au
vrai, et le vrai à la foi, et qu'on ne doit pas croire autre chose
que le vrai.
® Il Y a d'innombrables maux au dedans de l'homme, et
même dans chaque concupiscence il y en a d'innombrables;
chaque concupiscence qui se manifeste à la connaissance de
l'homme est un groupe et un amas de maux multiples; l'homme
ne les voit point, mais il en voit seulement le groupe, c'est pour­
quoi tandis que l'homme l'éloigne pal' la pénitence, le seigneur,
qui voit les intérieurs et les intimes des hommes, l'éloigne; si
donc l'homme ne s'adresse pas au Seigneur, il travaille en vain
à réparer le dommage qu'il a éprouvé; il en est de cela comme
de ce qui a été écrit dans le Mémm'able sur les Tm'lues (1).
@ L'homme qui s'esl entièremenl confirmé dans la foi el dans
la doctrine de l'Église d'aujourd'hui peut regarder comme rien la
pénitence, la loi du décalogue, car il regarde comme rien les
œuvres el la charité; puisque, dit-il, je ne puis faire le bien par
moi-même, les œuvres et la charité sont dans la foi, d'où elles
sorlent séparées, sans que je le sache; outre plusieurs autres
choses; de là vient aussi le naturalisme qui règne aujourd'hui.
@ La plénitude du temps signifie aussi la consommation
el la désolation; et cela, parce que le temps signifie l'étal de
l'Église, comme on le voil dans l'Apoc. X. 6, el dans Ézéchiel (2),
el par Il un temps, des temps et la moitié d'un temps; » les temps
dans le monde sont le printemps, l'été, l'aulomne, leur plénitude
esll'hiver; les temps, quanl à la lumière, sonlle matin, midi, le
soir, leur plénilude est la nuit, elc. Voici ce qui esl entendu par
cela que le Seigneur devait venir dans la plénitude du temps ou
des temps, c'est-à-dire, qu'il devait venir quand il n'y aurait de
reste aucun vrai de la foi ni aucun bien de la charité : sur la
plénitude du temps, voir Rom. XI. 12, 25, Gal. IV. 4, principa­
lement Épilés. T. 9,10. Gen. XV. 16.

(1) Vraie Religion Chrétienne, No 462.


(2) Chap.VlI. 7. A. R. 476.
94 INVITATION N° H.
@ La présence de l'amour du Seigneur est chez ceux qui sont
dans la foi en Lui, on peut le comprendre clairement par cela
que le lieu ne peut se dire ni de J'amour ni de la foi, car l'un et
l'autre est spirituel; le Seigneur Lui-Même est présent, cela est
évident en ce que Je spirituel non plus n'a pas de lieu; jamais il
n'a été chez moi, toutes les fois que j'ai été dans l'idée du lieu;
en un mot, dans le monde spirituel il ya présence selon l'amour;
c'est pourquoi il est tout-présent, il n'est pas changeant de lieu,
il est dans le lieu, mais non par le lieu, et dans l'espace même
étendu, mais non par l'espace ni par l'étendue.
@ La désolation du vrai de l'Église peut être comparée aux
consommations sur les terres, en ce que la chaleur et toutes les
choses qui tiennent à la chaleur sont consommées par l'hiver et
qu'alors arrive le printemps, en ce que la lumière sur les terres
est consommée par la nuit et qu'alors arrive le matin; c'est pour­
quoi le Seigneur a dit, dans l'Apocalypse, à ceux qui étaient sous
l'autel, les paroles rapportées au Chap. VI. 9,10, H.- Rapporter
plusieurs passages de l'Apocalypse, pour montrer que l'Église a
été dévastée jusqu'aux derniers.
@ Aujourd'hui l'union de l'âme et du corps n'est point con~
nue, à cause des hypothèses des Érudits sur l'âme, principale­
ment de Descartes et autres; c'est une substance distincte du
corps, en uniou avec lui tant que le cœur remplit ses fonctions;
quand l'homme est ainsi elle est l'homme inlime, ainsi elle est
l'homme de la tête aux pieds, d'où il résulte qu'elle est dans le
tout de l'homme et dans chacune de ses parlies, selon les anciens,
et que dans une partie où l'âme n'est pas intimement il n'y a pas
la vie qui appartient à l'homme; c'est d'après celle union que
toutes les choses de l'âme appartiennent au COl'pS et que toutes
celles du corps appartiennent à l'âme, ainsi que le Seigneur dit
de son Père, que toul ce qui est au Père est à Lui et que tout ce
qui est à Lui est au Père. De là vient que le seigneur quanl à la
chair aussi esl J)ieu,- Rom. IX. 5. Coloss. Il. 9;-« Le Père est
en ~Joi el Moi dans Je Père; » ils sont un.
@ Le menlal humain esl des trois Degrés, qui sont lecélesle,
le spirituel et le naturel: dans le premier degré esl l'âme, dans
le second est l'esprit ou le men laI, dans le troisième esl Je corps;
A LA NOUVELLE ÉGLISE. 95
c'est la mème chose de dire que le mental de l'homme est des
trois degrés, ou de dire que l'homme lui-même est des tl'ois de­
grés; car on appelle mental la chose du corps qui est dans les
principes, ainsi où est son premier, les autres choses en sont des
propagations et des continuations; que serait le men laI s'il était
seulement dans la tête, sinon une sorte de chose séparée ou
différente, de laquelle le non-mental n~ procéderait pas par con­
tinuité? Mettre cela en évidence par autopsie. Les origines des
fibres sont des glandules ainsi nommées substances de la peau,
de là procèdent les fibres, et celles-ci liées en faisceaux dans les
nerfs descendent et s'étendent par tout le corps, et elles l'ajustent
et le construisent. I.e degré céleste, dans lequel est l'âme ou
l'homme intime, appartient spécialement à l'amour; le degré
spirituel, dans lequel est le lnental ou l'esprit, qui est l'homme
moyen, appartient spécialement à la sagesse d'après l'amour; le
troisième degré, dans lequel est le corps, qui est l'homme dernier,
ést le conlenant des deux autres; sans ce degré les deux pre­
miers ne subsisteraient pas; ces choses peuvent être en outre dé­
montrées d'après les trois cieux, le céleste, le spirituel et le na­
tUl'el, et ces cieux sont au dedans de l'homme, c'est pOUl'quoi les
anges des cieux supérieurs ne sont pas visibles pour les anges
des cieux inférieurs, quaud de leurs cieux ils sont recherchés.
@ D'après cela on peut aussi voir avec clarté que le corps
existe par l'âme comme l'arbre d'après la semence; de là aussi
l'arbre tire de la semence sa qualité. Puis donc que l'âme du
Christ est de la Divine essence, il s'en suit que Je corps en est
aussi.
@ Tous les théologiens en parlant en public ne savent "ien
des faux de leur religion; en effet, ils disent en public que Dieu
est un, que I~ Sauveur doit être adoré, que l'homme doit croire
à la Parole et aux prédications, qu'il doit exercer la charité, faire
pénitence, s'éloigner des maux, ot alors ils ne se ressouviennent
11ullement des trois dieux, de 10111' foi mystique, de J'impuissance
dans les choses spirituelles, ni de tout le reste; mais qu'ils sa­
chent que Je faux puisé dans les écoles adhère intérieurement, et
que les choses qu'ils disent sont seulement dans la bouche, et
qu'après la mort ils viennent dans les intérieurs de l'esprit;
96 INVITATION N° 16.
c'est pourquoi ces faux doivent être entièrement déracinés; mais
les choses qui sont seulement à l'extérieur n'adhèrent que comme
la barbe sur le menton, et ensuite celle-ci est coupée, et l'on de­
vient imberbe.
@ Toules les choses que les Prêtres disent publiquement
d'après la Parole sur la foi, qu'il faut croire en Dieu, sur la cha­
rité envers le prochain, sur la conversion, sur la pénitence, ,et
SUI' la vie pieuse et spirituelle, tombent comme dans un seau à
puiser, quand l'Orthodoxie enlre et les explique; alors ces choses
sont renversées comme lorsqu'ou abat un temple ou une maison
jusqu'à ce qu'il ne resle que des décombres, et ils disent qu'elles
ne sont pas des vrais à moins qu'on ne croie que la charité ne
produit aucun elfet, ni la pénitence, elc., la Parole elle-même
tombe, elc., et comme quand on mine une muraille en creusant
des fosses dessous, tout s'écroule.
@ Donner un exemple . • • • • . • • . . . . . . (1).
(g): Donner aussi un exemple convenable d'après la vraie or­
thodoxie sur la Foi, sur la Charité, sur le libre Arbitre, exemple
d'après lequel on verra clairement que ce qu'ils disent est ab­
SllI'de.
@ Les spirituels du Ciel influent dans lout homme, et influent
par le monde; ainsi c<Jnfil'mé dans la lumière, en sorte que les
spirituels et les naturels influent conjointement; mais l'homme
méchant les renverse en sens contraire, ce qui est en dedans il le
met en dehors dans son menlal, et ce qui est en dehors il le met
en dedans, de manière que le Ciel n'est point au-dessus, ou le
ciel n'est point opposé aux enfers; au contraire, l'homme pieux et
bon les reçoit dans l'ordre où ils influent, à savoir, les spirituels
pal' le ciel au-dessus dans le mental, et les naturels par "te mon­
de au-dessous; cet homme se tienl droit sur les pieds, mais
l'autre est comme renversé la tête en bas.
@ Toule la Théologie d'aujourd'hui n'est aulre chose que Iou­
le-puissance Divine, à savoir, en ce que 1" celle-ci donne la foi où
et à qui elle veut; 2" elle remet les péchés; 3" elle régénère;

(1) Une lacune el IIne corruplion d~ns le lexie du N° 18 ne nous a pas


permis de traduire ce N°, ~ui renferme six lignes.
N. 2i. A LA NOUVELLE ÉGLISE. 97
h' elle sanctifie; 5' elle impute et sauve; 6' elle relèvera les ca­
davres des sépulcres, eUe vivifiera les squelettes, et mettra en
eux les âmes qu'ils avaient précédemment; 7' elle détruira le"
monde avec le soleil, les astres, les planètes, les terres, et en
créera un nouveau; 8' avec la toute-puissance il y a lout, et 1'01'­
dre qui est Dieu et par Dieu dans le monde enlier; là-dessus
l'homme de l'Église peut inventer tout autre dogme, el s'élever
jusqu'au dessus des airs, c'est-à-dire, au-dessus de la raison, et
partout où il veut contre la raison, et dire: La raison doil être
(1

mise sous l'obéissance de notre foi; Dieu n'est-il pas tout-pnis­


sant? qui peu t ou ose rai~onner contre sa toute-puissance? Il
Telles sont toutes les choses de la foi d'aujourd'hui, etc.
@ L'homme ne peut trouver un seul Divin Vrai, à moins qu'il
ne s'adresse immédiatement au seigneur; et cela, parce que le
Seigneur Seul est la Parole, et qu'il est la Lumière même et la
Vérité même, et que l'homme ne devient spirituel que dans le Sei­
gneur Seul; mais l'homme est naturel, et l'homme naturel voit tou­
tes choses d'une manière inverse dans les spirituels; que cela soit
ainsi, on le sait d'après Paul; c'est pour celte raison qu'il n'y a
pas même un seul vrai de l'este dans l'Église, qu'ainsi il y a con­
sommation, désolalion, décision et plénitude; mais néanmoins
comme le Seigneur n'est pas mort, c'est pour cela qu'il reste
toujours en terre une racine qui survit, selon Daniel; et que
l'homme veut mourir et cependant ne le peut, selon l'Apocalypse;
par suite survit la facu \Lé de pouvoir comprendre le vrai et de
pouvoir vouloir le bien, voilà la racine qui survil.
@ Ceux qui sont altachés à l'Orthodoxie d'aujourd'hui ob­
jectent que la foi, la charité, les bonnes Œuvres, la pénitence, la
rémission des péchés, etc., ne peuvent exister chez l'homme,
avant qu'il ait obtenu le saint Esprit; mais, ainsi qu'il a été mon­
tré, il y a conlinuellement présent chez n'importe quel homme,
tant chez le méchant que chez le bon, le saint Esprit, et le Divin
procédant du SeigneUl' et le Seigneur; sans la présence du Sei­
gneur personne ne pent vivre, et le Seigneur continuellement
agit, presse et fait elforl pour être reçu, c'est pourquoi le saint
Esprit est contiuuellement pr<\senl. C'est ce qui fut prouvé dans
le monde spirituel sur un diable i pour confirmation, la présence
9.
98 INVITATION N· 23.
du Seigneur lui ful enlevée, el ce diable fut élendu mort absolu­
ment comme un cadavre; des milliers d'esprits et d'ecclésias­
tiques en furent témoins et restèrent saisis d'étonnement. ­
c'est donc par la présence du Seigneur que l'homme a la facullé
de penser, de comprendre et de vouloir, ces facultés viennent
uniquement de l'influx de la vil! procédant du Seigneur. - Mé­
lanchthon et Luther étaient présents, et sur cela ne purent ou­
vrir la bouche.
@ Si la Réforme a été faile, ce fut uniquement afin que la
Parole, qui gisait ensevelie, rentrât dans le monde; elle avait élé
dans le monde pendant plusieurs siècles, mais enfin mise au tom­
beau par les Catholiques-Romains, et par suite aucune vérité de
l'Église ne pouvait êlre clairement connue, le Seigneur non plus
ne pouvait être connu, et le Pape étai l adoré comme Dieu au
lieu du Seigneur; mais quand la Parole eul été retirée de son
tombeall, le Seigneur put être clairement conn li, la vérité y être
puisée, la conjonction avec le ciet avoir lieu; c'est pOU l'quoi le
Seigneur suscita en même temps lant d'hommes qui comballaient
[pour la réforme]; il excita la Suède, le Danemarck, la Hollande,
l'Angleterre à la recevoir, et afin qu'elle ne fut pas étouffée en
Allemagne par le Pape, il excita Gustave-Adolphe qui tenait pOUl'
la réforme et se leva contre ses adversaires.
@ Si cet opuscule n'est pas ajouté à l'ouvrage précédent,
l'Eglise ne peut être guérie, ce serait seulement comme une
cure palliative, une plaie dans laquelle la sanie resle et ronge les
parties voisines; l'orthodoxie est celle sanie même, et la doctrine
de la nouvelle Êglise apporte il est vrai un remède, mais seule­
ment à l'extérieur.
@ Les origines de toutes les erreurs dans l'Église outconsis­
té en ce qu'on a cru que l'homme vivait par lui-même ou par sa
propre vie, tandis que la vie chez lui est incréée, interne, et qu'i!
est seulement un organe de la vie, ct au milieu enlre le ciel el
l'enfer, et ainsi dans l'équilibre ou libre arbitre.
@: Personne ne peut voir la désolation du vrai dans l'Église,
avant que les vérités tirées de la Parole ne viennent dans la lu­
mière; l'hérétique ne peut que croire que toules ses notions sont
des vérités; chacun peut jurer par les siennes; il Y aura un.e
N" 27. A LA NOUVELL.E ÉGLISE. 99
lumière tirant son origine des confirmations, lumière dalls la­
quelle est l'homme naturel, jusqu'à ce que l'homme spirituell'é­
claire; bien plus, le naturalisle athée peut jurer que Dieu n'est
poinl, qu'il n'est cerlainement qu'une chose vaine pour le peuple,
qui dans so.n cœur se moque des docteurs de l'Eglise.
@ On sait dans l'Église, que l'Église est le Corps du Christ,
mais jusqu'à présent on n'a pas su comment elle l'est; elle est le
corps du Christ parce que le ciel enlier est comme un seul hom­
me devant le Seigneur, et que cet homme, est distingué en soeié­
.tés, dont chacune représente un membre, ~u un organe. • ~ .
dans l'homme; dans cet hOlJlme ou ce COI'pS, le seigneur est
l'âme ou la vie; le Seigneur, quand il inspire les hommes, et
quand iJ ~st présent, est présent par les cieux, comme l'âme par
son corps, Il en est de même de l'Église sur la terre, car elle est
l'homme exlerne, c'est pourquoi chacun après la mort est re­
cueilli vers les siens dans ce corps, elc.
@ Les choses qui sonl rapportées de moi ne sont pas d~s mi­
racles, mais ce sont des témoignages que j'ai élé introduitllar le
Seigneur dans le monde spirituel, pour des fins, • • • . ',' •
il n'esl point fait de miracles aujourd~hui, en, donner des raisons,
• . • • . puis, d'après les paroles du Seigneur,- Mallh. XXIV.
- Des mir.acles d'Antoine_d.e Padoue, e~ de plusieurs autre~'qui
,sont adorés c~mme saints; les monastères sont pleins de leurs
miracles; des miracles du diacre Paris, il y en a deux vol. in·ho.
@ Que le Seigneur devait venir dans la plénitude du temps el ju­
ger,c'est ce qui est enlendu par les paroles du Seigneur,-:Mallh.
XXV: - (l Quand viandm lé Fils de l'homme dans sa gloire, et
tous les saints Anges avec Lui, alors il s'assiéra sur le trône de sa
Elaire, et rassemblées seront devant Lui toutes les Néllions, et il
séparera les uns d'avec les aulres, comme un Pasleur sépare les
brebis d'avec les boucs, elc. JI - Vers. 3i, 32. - Cet avénement
du Seigneur est entendu par ces paroles :du Symbole des Apôtres
sur Jésus-Christ: (l Il est monlé aux cieux, il est assis à la droite
de Dieu le Père tout-puissant, d'où il viend7'a jugel' les viva;nts
et les morts. JJ Cela est aussi dans le Symbole de Nicée sur Je Sei­
gneur Jésus-Christ: (l JI est monté aux Cieux, il est assis 11 ra
droite du- Père, et il viendra 'de n'ouveau dans la gloire;juger les
vivants et 'lei morts; A SON RÈGNE IL Îù' AURA poÏNT DE FIN. 'Jl •
100 INVITATION N! 31.
@ Et aussi dans le Symbole d'Athanase: (1 Il est monté aux
cieux, il est assis à la droite de Dieu le Père Tout-Puissant, d'où
il viendra juger les vivants el les morts, el ils AllI'ont à rendre
compte de leurs propres actions, et ceux qui en ont fait de" bon­
nes iront dans la vie éternelle, mais ceux qui en ont fait de mau­
vaises iront dans le feu éternel.» Form. Cone. p. 1, 2, 4. En
outre, les Articles de Smalkalde enseignent que «Jésus-Christ est
monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu, et doit venir juger
lell vivants et les morts, » ainsi la même chose que les Symboles
des Apôtres, de Nicée, d'Athanase. Luther dans le petit Caté­
chisme, p. 371, la Conf. d'Augs. p. 10, 14, et notre catéchisme,
enseignent aussi la même chose, p. 303. Pareillement d'après la
Confession d'Augsbourg, Il Il est monlé aux cieux pour s'asseoir
à la droite du Père, régner perpétuellement et dominer sur toutes
les créatures: de même, le Christ doit revenir ouvertement pour
juger les vivants et les morts, etc., selon le Symbole des Apôtres,
p.10.
@ Qu'il ne s'agisse point d'un jugement ayant pour elfet de
détruire le ciel et la terre, on le voil clairement par plusieurs pas­
sages de la Parole, où le Seigneur parle de son avénementj par
exemple, où il dit: Il Quand le Fils de l'homme viendra, est-ce
qu'il trouvera de la foi sur la terre? II - Luc, XVIII. 8, - voir
plusieul's autres passages rapportés dans la Vl'aie Religion Chré­
tienne, N° 765, puis, qu'il doit venir non pour détruire le ciel
visible et la terre habitable, N°' 768 et slliv., mais pour séparer
les méchants d'avec les bons, N°' 772 et suiv. i outre plusieurs
autres explications dans le même Ouvrage. La même chose est
dite dans la Foi Symbolique qui a été insérée dans chaque Livre
des Psaumes dans tout le monde Chrélien, là où le Symbole Apos- "
tolique est seulement récité, pareillement par suHe dans les
Psaumes,-là, par les vivants doivent être entendus ceux qui sont
dans la charité et la foi et sont appelés par le Seigneur « les
brebis, II mais par les morts ceux qui ne sont point dans la cha­
l'Hé et la foi et sont appelés par le seigneur (1 les boucs. » Qu'on
ajoute à cela Apoc. XI. 13; et XX. 12.
@ Titre. DE LA CONSOMMATION DU SIÈCLE ET ALORS DE L'A­
BOMINATION DB LA DÉSOLATION. Rapporter ce que le Seigneur dit
N° 33. A LA NOUVILLE ÉGLISE. tOl
i' de l'abomination de la désolation. 2' Ce que. • (1).
3' Ce que le Seigneur dit de l'affiiction. 4' Que nulle chair ne
pouvait être sauvée. 5' De l'obscurcissement du Soleil et de la
Lune. 6' Ce que le Seigneur dit dans l'Apocalypse, 1. 18: Il Je
suis vivant et j'ai été mort, et voici je suis vivant aux siècles
des siècles, Il puis II. 8. V. 6; et co que le Seigneur dit que Il viendra
la nuit, en laquelle personne ne peut travailler, 11- Jean, IX. 4;­
que Il dans cette nuil-là deux seront sur un même !il, 1)- Luc, XVII.
34; - puis ce que le Seigneur dit de Pierre, -·Jean, XXI. t8; ­
puio; ce que Paul dit des derniers temps, - 1Tim. IV. 1. à 3; TI
Tim. IlL i à 7. II Tim. TV. 3,4. - Expliquer que ce ql1e le
Seigneur dit dans Mallb. XXIV.,27, a été (aH ainsi au jour du
jugement dernier- que ce qu'Il dit, - Vers. 30, 31,- a été de
même fait ainsi, voir le N' 791 dans la Vmie Religion Chré~
ti~.
~. L'avénement du Seignel1r a lieu selon l'ordre; en ce
que le printemps ne vienL qu'après l'hiver, le matin qu'après la
nuit, le soulagement et la joie d'une femme enceinte qu'après la
douleur; en ce que les consolations viennent après les tentalioDs,
en ce que l'homme, comme le dit aussi le Seigneur, ne vivra sai~
nement qu'après la mortification, et non à moins qu'il ne meure.
Le Seigneur a offert Lui-Même le modèle de cet ordre en ce qu'il
s'est laissé crucifier et meUre à mort, et qu'ensuite il est ressus~
cité; ce modèle signifie l'état de l'Église. - Cela est aussi signifié
par la statue vue en songe par Nébucbadnessar, en ce qu'enfin la
Pierre devint un grand Rocher; puis, par les quatre bêtes de la
mer: au sujet d'une engeance horrible, ce qui sera expliqué; par
les quatre âges connus de l'antiquité, les âges d'or, d'argent,
d'airain et de fer; par les âges de chaque homme depuis l'enfance
jusqu'à la vieillesse, c'est alors la fin de la vie du corps, mais le
commencement de la vie de l'esprit, qui est l'introduclion dans
le ciel pour cel1X qui ont bien vécu (2); il en est aussi de même

(1) Ce que le Seigneur dit de l'hiver, - Matth. XXIV. 20. - Restitution


jJroposée par le docteur Tarel.
(2) Il Ya la fin de cette phrase deux lacunes llui ont été remplies dans les
notes critillues du dor.teur Tarel. ­
JNVfTkTlON

po~r Je .ciel eD ce que le ciel précédent sera dissipé, - ' Apoc.


XXI. i, 2; .:..... pareillement pour l'Eglise.
@ Si les clefs du royaume des cieux ont été données à Pierre
(Roc), c'est parce qu'i! a représenlé le Seigneur quanl au Divin
Vrai, el c'est ce vrai qui est enlendu par le Roc dans loule l'Écri­
ture Sain le ; ainsi sur ce Roc, c'est-à~dire, sur ce Divin Vrai je
bâtirai mon Église, à savoir, sur ce vrai, qne le seigneur est Fils
du Dieu vivant. Monlrer d'après la Parole, que le Roc a celle
signification. Le Roc- dans la Parole, - Exod. XVII. 6. XXXIII~
~~ ••22. NOlT!b. XX. 8 à H. Deulér. VIII. i5. XXXII. 4 à 37.
1 Sam. Il. 2. II Sam. XXU. 2, 3, 32, 47. XXllI. 3. Ps. XVIII. 3,
~2, 47. Ps. XXVIlI. i. XXI. 2, 3, 4. XL. 2, 3. XLII. 9, 10.
J:!XII; 2, 3y...7, 8. LXXVIII. i6, 20, 35. LXXXIX. 27, 28. xcn.
16. XCly. '22. XCV. t .• CV. 4i. Ésaie, II. :1.0. XXII. :1.6. XLII. H.
LI. :1.. 1 Cor. X. 4. - Les fenles du Rocher sont les vrais falsifiés,
-:- Apoc. ·YI. :1.5. 16. Ésaïe, II. :1.9. Jérém. XVI. :1.6. Canl. U. 14.
Ésaie, XLVIlI. 21.. Jérém. XXIlI. 29. XLIX. :1.6. Obad. 3, - et
en oulre dans les Évangélisles . . • . • • Quelques Pères
l'ont aussi expliqué de même, voir Form. de Conc. p. 345•
.@ Quand le Fils seul a élé fail homme, et Don toule la Tri­
l)i1é, l'Essence Divine, qui esl une el indivisible des trois, n'a-t­
elle pas ainsi été séparée, ou désunie el divisée?
€i:' L'Oraison Dominicale tout entière, depuis le commence­
menl jusqu'à la fin, regarde ce temps, à savoir, afin que Dieu le
Père soit ador~ en forme humaine; c'est ce qui est évident si
çetle prière est convenablement expliquée. .
_@ .Si les Églises après .les temps des ApÔtres sont lombée~
dans tant d'hérésies, eL si aujourd'hui il n'y a- que de fausses
tglises, c'est parce qu'on ne s'est point adressé au Seign.eur,
tandis gue cependant le Seigneur est la Parole, eL est la Lumière
même qui éclaire le monde entier; et alors il est aussi impossible
~e voir d'après la. Parole un seul Vrai réel sans qu'il soiL environné
et souillé de faux, et cohérenL avec les faux, qu'il est impossible
de naviguer jusqu'aux pléiades, ou d'arracher l'.or qui e€t au cen·
1re de la LelTe : afin donc que la Vraie Religion fût mise en évi­
dence, il li nécessairement fallu que quelqu'un fût introduit
dans le mo-nde spiriluel, et que d'après ~a bouche du. Seigneur
N° 38. A LA NOUVELLE ÉGLISE. 103
it tirât de ~a Parole les Vrais réels; le Seigneur ne peut illustrer
personne de sa lumière, à moins qu'on ne s'adresse immédiate-
menl à Lui, et qu'on ne Le reconnaisse pour le Dieu du ciel.
-@ Aujourd'hui il ne se fait pas de miracles;)~s motifs en ont
~té donnés dans la Vraie Religion Chrétienne; c'est pour-
quoi,- dans MaUh. XXIV. 2ft, - Dieu dit qu'ils séduiront; et
quoi de plus commun, chez les Catholiques-Romains, que de
remplir de miracles les monuments des saints et les murailles
des monastères? Combien n'y a-t-il pas de lames d'or et d'argent
dans le monument d'Antoine de Padoue? Que n'y a-t-il pas à
Pra~ue où l'on dit que sont ensevelis les trois Sages? Que n'y a-
t-it pas ailleurs? Que résulte-toit de là sinon des duperies? Ce
qui est plus que ces miracles, c'est que je parle dans le -monde
spirituel avec les anges et les esprits, c'est que j'ai décrit les états
du ciel et de l'enfer, et de la vie après la mort, et que le sens spi-
rituel de la Parole m'a été dél'oilé, outrc plusieurs au Ires choses;
çe commerce, aulanl que je sache, n'a élé accordé par le Sei-
gneur à pêrsonllc auparavanl; indices que cela a été pour la
nouvelle Église, qui eslla couronne de tou tes les Églises, et qui
goildurer pour l'éternilé. - Être da-ns le monde spirituel, voir
les choses admirables du ciel et les choses pitoyables de l'enfer,
et y être dans la lumière même du Seigneur, dans laquelle sont
les anges, cela l'emporte sur tous les miracles; les télIl.Qignages
gue j'y suis, on les voit en abondance dans mes livres. ~
_@ Si l'Égiise s'est plongée dans de si grands faux qu'i! n'y a
~ucunvrai qui soit rcsté, et qu'elle est comme un navire naufra-
gé dont on n'aperçoit que le haut du mât, c'est uniquement parce
que jusqu'à présent on ne s'est pas adressé immédiatement au
§eigneur, el quand on ne s'adresse pas immédiatement à Lui, au-
cun vrai ne peut se manifester dans sa lumière, par la raison que
le SeigI!eur est la Parole, c'est-à-dire, tout Divin Vrai dans la Pa""
l'ole, et qu'il est se_ulla lumière qui éclaire tous les hommes, comme
Lui-Même l'enseigne, el que tout Vrai de la Parole ne brille que par le
Seigneur Seul. C'est celle Lumière qui est entendue par le spirituel,
Jors donc que celle Lumière n'y est pas,. il n'y a dans l'éntende-
ment de l'homme a.ucun spirituel, il n'y a absolument que le natu-
rel, el l'homme naturel ne voil qU'à contre-sens toules "Jes choses
folt rmUTIOl' N° 40.
qui contiennent les spirituels, il voit le faux au lieu du vrai,
c'est pourquoi quand i11i1la Parole, il tourne tout vers son faux,
et ainsi les vrais deviennent des faux, et il trouve en ceux-ci ses
délices, car le mental naturel humain place uniquement ses dé­
lices dans les-choses qui appartiennent au monde et à soi, dans
des choses telles que, s'il n'y a pas en elles la lumière spirituelle,
il les rapporte à celles qui appartiennent au monde et à soi,
lesquelles il place au premier rang, et ainsi non-seulement il
fuit les spirituels e~ les cache, mais encore plus tard il s'en
moque. La foi n'est spirituelle, ou ne peut être appelée spiri­
tuelle, qu'autant que les vérités qu'elle contient sunt par le
Seigneur dans la lumière, autrement c'est une foi naturelle, qui
ne conjoint pas et n'est pas salvifique.
@ Dans le monde spirituel on ne connalt pas une autre per­
sonne d'après le nom seul, mais on la connalt d'après l'idée de
sa qualité, celle idée fait que l'autre personne se trouve présente
et est connue, ainsi et non autrement sont connus les parents par
les enrants, les enfants par les parents; les proches, les alliés,
les amis par les proches, les alliés et les amis; pareillement les
érudits, d'après leurs écrits ei la renommée de leur érudition; les
grands et les princes, par la r\lputation de leurs exploits; de mê­
me les rois, les empereurs, les papes, tous par ces choses seules.
Il m'a élé donné de parler avec eur, mais il ne m'a pas été donné
de parler avec les au Ires. L'Esprit lui-même n'est autre chose
que sa qualité, c'est pourquoi aussi dans ce monde-là on ne pro­
nonce ni le nom de baptême ni le nom de famille, mais chacun
est nommé selon sa qualité; c'est de là que le nom dans la Pa­
role ne signifie pas le nom, mais la qualité, comme dit le Sei­
gneur dans l'Apocalypse: (1 J'ai plusieurs noms dans Sardes; Il
et : Il Je connais par le nom; Il outre des milliers de passages
ailleurs, où il est pal-lé du nom. - D'après tout cela, il est bien
évident que nul n'a le Seigneur présent chez soi, à moins qu'il
ne sache la qualité du Seigneur; celte qualité, les Vérités de la
Parole la mettent en évidence, car alitant de véritéS de la
Parole, autant de miroirs et autant d'idées concernant le Sei­
gneur; en effet, il est Lui-Même la Parole et il est Lui-Même
la vérité, ainsi qu'II le dit. - Les qualités sont de deux genres:
N° 4:1. A LA NOUVELLE ÉGLISE. 105
le premier genre appartient à la connaissance concernant Je Sei·
gneur Lui-Même, qu'il est le Dieu du Ciel et de la Terre, le Fils
de Dieu le Père, un avec Lui, que toutes choses du Père sont en
Lui, qu'en un mot il est l'Humain de Dieu le Père; le second genre
concerne les connaissances, qui procèderont de Lui, et qui pro­
cèdent d'après Lui, qui sont Lui-Même; par exemple, ce qu'il
enseigne sur la Charité, sur le Libre Arbitre, sur la Pénitence,
sur la Régénération, sur les Sacrements, et sur beaucoup d'autres
points; ces choses aussi forment une idée du Seigneur, parce
qu'elles viennent de Lui.
@ Un arcane du Monde spirituel, c'est que celui de qui on
n'a pas une idée directement et immédiatement d'après lui, ne se
montre pas présent, et à plus forte raison alors il ne peut y avoir
communication récipiente, mais il est comme quelqu'un qui se
trouve placé sur le côté, et apparalt dans l'obscur; personne
non plos ne peut parler avec quelqu'un, à moins qu'il ne le re­
garde directement, mais il y'a communication alors qu'il y a
inspection réciproque; ainsi et non autrement les idées de l'un
entreront dans l'au Ire, et si alors il y a amour, la conjonction se
fera; si donc quelqu'un ne voit le Père immédiatement, alors
il (le Père) se trouve placé comme S\1l' le côl~, et ainsi ne peut
donner ni accorder la rédemption, c'est-à-dire, ne peut le régé­
nérer ni ensuite le sauver.
@ La manifestation du Seigneur en Personne, et l'introduc­
tion par le Seigneur dans le monde spirituel, tant quant à la vue,
que quant à l'ouïe et au langage, sont plus que tous les mira.
cles, puisqu'on ne lit nulle part dans les histoires, qu'un tel com·
merce avec les anges et les esprits ait été accordé depuis la créa­
tion du monde, car je suis là chaque jour avec les anges comme
dans le monde avec les hommes, et cela maintenant depuis vingt­
sept ans; les témoignages de ce commerce sont les livres par moi
publiés sur le Ciel et l'Enfer, et aussi Jes Mémorables contenus
dans le dernier Ouvrage intitulé la Vraie Religion Chrétienne;
puis, ce que j'y ai rapporlé de Luther, de Mélanchthon, de Cal.
vin et des habitants de plusieurs Royaumes; et de plus, di­
vers Témoignages dans le monde, ootre des choses bien connues)
outre celles <lui ne le sont pas autant; dites, qui jamais aupara~
1Q6 INVITATI6l'I ' .N" 43.
.vant a connu quelque chose du Ciel et de l'Enfer? Qui, de l'État
.de l'homme apr,ès la mort'1 Qui, des esprits et des anges? elc.
@ Outre cela, les Témoignages les plus évidents sont que le
Seigneur a dévoilé par moi le sens spirituel de la Parole. Qui l'a
jamais dévoilé auparavant, depuis que la Parole a été révélée par
les écri!s des Israélites'1 et ce sens est le Sanctuaire même de la
Parole, le Seigneur Lui-Même est dans ce sens spirituel avec son
Divin, et dans le sens natmel avec son Humaill : il n'y a pas
même un iota qui puisse être ouvert si ce n'est par le Seigneur
Seul; cela l'emporte sur toutes les révélations qui ont eu lieu
jusqu'à présent depuis la création du Monde; par celle révélation
la communicalion des hommes avec ies Anges du Ciel a été ou­
verte, et la conjonction des deux Mondes a été faite, parce que
pendant que l'homme est dans le sens naturel, les anges sont
dans le sens spirituel. Voir au sujet de ce sens ce qui a été écrit
.dans le ChapHre sur l'Écrilure-Sainte.
_@ Les cOlTespondances, pal' lesquelles la Parole a élé écrite
quant il tout ce qui la constitue en général et en particulier, pos­
sèdent une telle force et une telle vertu, qu'on peut dire que
,c'est la force et la verlu de la toute-puissance Divine, car pal' ces
,correspondances est en action le naturel conjoint avec le spirî­
·luel, et le spirituel avec le nalurel, ainsi tout ce qui appartient
au ciel avec tout ce qui appartient au monde; de là vient que les
.deux Sacrements sont des correspondances des spirituels avec les
naturels, de là leur vertu et JeUl' puissance. .
_® Que sont les mirar.les en face de ces choses '1 Des miracles,
jl n en est point fail aujourd'hui, parce qu'ils séduisent les homo
mes l'tles rendent naturels, ils ferment les inlérieurs du mental,
dans lesquels la foi doit être enracinée, il n'en procède absolu­
ment que des faux, veir Mallhieu, XXIV. 24. Qu'est-il résulté autre
chose des miracles des saints et 'de leurs simulacres chez les
Call1oliques-Romains? Par ces miracles ils sont devenus natu­
rels, et l'homme naturel rejeUe ou pel'vertit tout vrai spirituel.
Qu'ont produit les miracles en Égypte chez les fils d'Israël, les mi·
racles dans le désert devant eux, les miracles quand ils furent en­
trés dans la terre de Canaan, les miracles faits par Élie et par Éli­
sée, ~es miracles faits par le Seigneur Lui-Même? Quel_qu'un en esl­
N° 46•. A LA NOUVELLE J::GLISE. 107
il devenu spirituel? Qu'ont produit chez les Catholiques-Romains
les miracles d'Antoine de Padoue, des trois Sages d,e Cologne; et
les innombrable.s miracles dans les monaslères, qui sont remplis
de tableaux, de plaques (d'inscriplions) èl de dons? Quelqu'un en.
est-il devenu spiriluel? Ne sont-ils pas pal' là devenus nalurels au
point qu'il y a à peine en eux quelque vrai de la Parole, e~ qu'ils
n'onL qu'un culte externe, qui provient des hommes eL des tradi­
tions.
@ Que dans le Christ Dieu soil Homme et que l'Homme soit
Dieu, cela a été confirmé Lrois fois dans la Formule de Concorde;
et aussi d'après le Symbole d'Alhanase, où il est dit li assomption
en Dieu: Il d'après la Parole, -Rom. XIV. H. Col. II. 9. 1 Jean, V.
20,21; - puis aussi d'après le seigneur Lui-Même; que le Père
et Lui sont un; que le Père est en Lui, eL Lui dans le Père; que
tout ce qui est au Père esL à Lui; qu'il a la vie en Lui-Même,
qu'i1.esL le Dieu du Ciel eL de la Terre, ele.
@ Que l'âme soiL l'homme intime, el pal' suiLe, selon les an­
ciens, dans touL le corps et dans chaque partie du corps, c'est
parce que le principe de la vie réside dans l'àme; une partie du
corps, dans laquelle n'est pas intimemenL l'âme, ne vil pas, c'est
pourquoi il ya union réciproque, el par suiLe le corps agil d'a­
pris l'âme et non l'âme par le corps; lout ce qui procède de Dieu
est de forme humaine, parce que Dieu esL Lui-Même homme,
donc principalemenl l'âme qui esl le premier de l'homme.
@ Hien n'est plus commun dans le cid enlier el daos le
monQe enlier, que ccci, qu'une chose est au dedans d'une autre,
qu'ainsi il· y a un intime, un moyen eL un exlrême, et que ces trois
communiquenl enlre eux, el que la force du moyen et de l'ex­
trême vient de l'inlime; qu'il y ait ces Irois, l'un au dedans de
l'au Ire, on le voit par tout ce qui conslitue en général et en par­
ticnlier le corps humain. Aulour du cerveau il ya Irois Inniqnes,
qui sonL appelées la dure-mère, la pie-mère et l'arachnoïde, sur
elles il yale crùne; autour de loulle corps il y a des luniques,
l'une au dedêl'lls de l'anlre, qui ensemble sonl appelées peaux;
aulour de chaque arlère el de chaque veine il ya Irois luniques,
de même aulour de chaque muscle et de chaque fibre, de même
autour de toutes les autres parties; dans le règne "ëgétal pareil­
!lOS INVITATION N° 49.
lement; comment ces choses communiquenl entre elles, et com­
ment l'intime pénètre dans le moyen et le moyen dans le dernier,
l'analomie le démonlre, elc. De là il esl évident qu'il en est de
même de la lumière, en ée que la lumière spirituelle, qui dans
son essence est la vérité, est intérieurement dans la lumière na­
turelle; pareillement la chaleur spirituelle, qui dans son essence
est l'amour, et la chaleur naturelle; par la chaleur naturelle est
entendu l'amour naturel, parce que cet amour a de la chaleur, et
cette chaleur est recouverle par la chaleur du sang.
@ Toutes les choses que l'on dit du Saint Esprit tombent,
quant on croit que l'homme n'esl point la vie, mais seulement un
organe de la vie, et qu'ainsi Dieu est continuellement dans
l'homme, et qu'en tout il agit el presse, afin qu'on reçoive les
choses qui appartiennent à la religion et également celles qui ap­
parliennent à l'Église, au Ciel et au Salul, parce qu'alors ce qui
est dit du Saint-Esprit donné ou perdu est nul; car le Saint-Es­
prit n'est autre que le Divin procédanl du Seigneur, du Père, el
ce Divin fait la vie de l'homme, et aussi son entendement et son
amour, et la présence de ce Divin est perpéluelle; sans la pré­
sence du Seigneur ou du Saint-Esprit, l'homme ne serait pas
même comme une bêle, mais il n'y aurait pas en lui plus de vie
qu'il n'yen a dans du sel, dans une pierre, dans une souche ;.et
cela; parce que l'homme ne naU pas avec un instinct comme les
bêtes; aussi un peLit d'animal d'un seul jour connalL-ii mieux
l'ordre de sa vie qu'un enfanl.
® Il est permis de confirmer les vérités de l'Église par la rai­
son ou-par l'enlendement autanl qu'il plait, et aussi par diverses
choses prises dans la nalure, et autant ces vérités sont confirmées,
aulant elles s'enracinenl el brillenl; il est de même permis de
confirmer les vérilés par la Parole, parlout où il plaH, el aussi
d'en faire plusieurs applications, et alors la Parole n'esl point fal.
sifiée; les expressions de \'Écrilure pal' lesquelles les vérités sont
confirmées, montenl dans le ciel, elles sonl comme la fumée de
l'encens; mais si les faussetés sonl confirmées d'après la Parole,
elles ne moulent pas dans le ciel, mais elles rejaillissenl, et en
chemin elles sont mises en pièces avec grand vruil, j'ai entendu
cc bruU des milliers de fois.
N° 52. A LA NOUVELLE ÉGLISE. 109
@ Que la manifestation du Seigneur et l'introduclion dans le
monde spirituel soient plus que tons les miracles, on peutie voir
en ce que, depuis la création, cela n'a été donné à personne
comme à moi; les hommes du siècle d'or ont parlé, il est vrai,
avec les anges; mais il ne leur a pas été donné d'être dans une
aulre lumière que la naturelle, tandis qu'il m'a élé donné d'être
en même temps dans la lumière spirituelle et dans la lumière na­
tUl'elle; pal' là il m'a élé donné de voir les choses admirables du
Ciel, d'être au milieu des anges comme l'un d'eux, et en même
temps de puiser les vél'ités dans la lumière, et ainsi de les per­
cevoiJ' et de les enseigner, pal' conséquent d'être conduit pal' le
Seigneur. Quant à ce qui concerne les miracles, ils ne seraient
autre chose que des piéges pour Séduire, comme le dit le Sei­
gneur, - Malth. XXIV. 24; - ainsi il est raconté de Simon le
Magicien, qu'il avait mis en démence dans Samarie ceux qui
avaient cru que ses miracles avaient été faits par une grande.
vertu de Dieu, - Act. Ap. VIn. 9 et suiv. - Que sont les mira­
cles chez les Papistes sinon des lacs et des piéges? Qu'ensei­
gnent.ils ~inon d'adorer comme des divinités ceux qui les font,
et de s'éloigner du culte du 5eigneUl'? Les simulacres miraculeux
font-ils ault'e chose? Les idoles ou les cadavres des saints dans
tout le papisme, d'Antoine de Padoue, des trois sages de Cologne,
et de tous les autres dont les miracles remplissent les Monastè­
res, font-ils au Ire chose? Qu'ont-ils enseigné sur le Christ, sur le
ciel et SUI' la vie élernelle? pas un seul mol.
@ Il est impossible qu'il existe quelque Église, et quelque
religion qui aient de la cohérence, si l'on ne Cl'Oit pas eo un seul
Dieu, conséquemment quand on cl'Oil la Divine Trinité divisée
en trois personnes; comment le terme mélaphysique, Essence,
peut-il faire de Trois Un, landis que les propriétés de chaque
personne sont différentes, tellement différentes qu'on les dit in­
communicables, el lorsque les personnes égales subsistent pro­
prement par elles-mêmes, et que l'une n'a pas de partie ni de
qualité dans l'autre personne ou appartenant à l'autre personne;
mais quand on croit qu'un seul Dieu est non seulement ·Créateur,
mais aussi Rédempteur et opérateur, alors nous avons un seul
Dieu, el alors pOUl' la première fois l'Église existe el subsiste, et
10.
HO INVITATION

la religion vil; et celle union de trois ne peut exister que comme


dans chaque homme l'âme, le corps et le procédant, ces trois font
un seul homme, pourquoi non à l'égard de Dieu, qui est l'Homme
Même depuis le premier (degré) jusqu'aux derniers? Il a été
montré dans Ic Livre sur l'Amour et la Sagesse, comme on peut
le voir, qu'il en C5t ainsi de Dieu-Homme, et qu'il n'esL ni un
éther, ni un air ou un vent.
Il suit de là que l'âme de chaque homme est homme lui­
même; comme nous avons maintenant dans l'Église un seul Dieu,
qui est Dieu-Homme et Homme-Dieu, celle Église est appelée la
couronne de toutes les Églises.
@ Que dans le Christ l'homme est Dieu, d'après la Formule
de Concorde dans trois endroits; d'après Paul, - Rom. XIV.
Coloss. It 9; - d'après Jean, - 1 Épil. V. 20, 21; - d'après les
Paroles du Seigneur: 1° Que Dieu étailla Parole, et que la Pa­
role a été faite Chair. 2° Que Lout ce qui esL au Père est à Lui.
3· Que toutes les choses du Père viennent à lui. 4· Que comme
le l'ère a la vie en soi-même, le Fils l'a aussi, la vie en soi-même
est Dieu. 5° Que le Père et Lui sont un. 6· Que Lui est dans le
Père et que le Père est en Lui. 7° Que celui qui Le voit, voit le
Père. 8° Qu'il est le Dieu du Ciel et de la Terre. 9· Qu'il gouverne
l'univers; d'après le Symbole. 10° Qu'il est appelé Jéhovah-Ré­
dempteur. H" Qu'il est appelé Jéhovah-Juslice. 12" Qu'il est dit
que Jéhovah doit venir dans le monde. 13· Qu'il est le premier et
le dernier;- Apoc. Ch. 1.- 14· Qu'en un mot il est Dieu Je Père,
qui est invisible, dans l'Humain qui est visible devant Ip.s men­
taIs. - Qu'ainsi comme il y a un seul Dieu dans l'Église, l'Église
est l'Église, etc., etc. D'après le symbole d'Athanase que le Dieu
et l'Homme dans le Christ sont une seule Personne comme l'âme
et le corps; et que la nature Humaine a été assumée en Dieu.
@ Des MIRACLES, d'après les fils d'Israêl. D'après les paroles
du Seigneur sur le Riche et sur Lazare; d'après les paroles du
Seigneur, - I\fallh. XXIV. 24. - Des miracles des Papistes,
dont il sera fait une énumération, qu'ils ne font que séduirc et
D'enseignent rien, si non d'invoquer comme des diviDités ceux qui
les ont faits, et cela, afin d'amasser dans les monastères de l'or et
de l'argent, ou afin d'accaparer les trésors du monde entier; les
N· 55. A LA NOUVELLE ÉGLISE. 1.11
miracles de plusieurs d'entre eux, comme ceux d'Antoine' de Pa­
doue, des trois sages de Cologne, les simulacres miraculeux, vers
lesquels des trésors sont partout recueillis dans les monastères,
où les murailles sont couvertes de peintures des miracles de leurs
saints et de leurs idoles, les livres des miracles du diacre Pari;;
el des autres, qu'~nsejgnenl-ils autre chose que d'invoquer leurs
auteurs, el cela pour que des offrandes soient recueillies; mais
qui d'entre eux a jusqu'à présent enseigné le chemin qui conduit
au ciel, elles vérités de l'Église d'après la Parole? C'est pourquoi
il a plu au Seigneur de me préparer dès ma première jeunesse à
percevoir la Parole, il m'a introduit dans Je Monde spirituel, et
m'a de plus près illustré de la lueur de sa Parole; il en résulte
bien évidemment que cela l'emporte sur tous les miracles.
Béelzébub faisait des miracles plus que les autres dieux des
Gentils, comme on le voit d'après l'Ancien Testament, de même
Simon le magicien.
@ Le Seigneur a fail Divin en lui l'homme naturel; et cela,
afin d'être le premier et le dernier, el de pouvoir ainsi entrer
chez les hommes jusque dans leur homme naturel, et d'instruire
cet homme d'après la Parole et de le conduire; en effet, il a res­
suscité avec l'homme naturel ou externe toul enlier, et il n'en a
rien laissé dans le sépulcre, aussi a-t-il dit qu'il avait les os et la
chair, que les esprits n'ont pas, et a-t-il mangé el bu des alimenls
naturels avec les disciples et en leur présence; il a montré qu'il
était Divin en passanl à ll'al'ers les portes et en devenanl invisi­
ble, ce qui n'aurait pu nullement être fait, si l'homme naturel
lui-même n'eût pas aussi été fait Divin chez Lui.
1
@ Toutes les choses que les Or'thodoxes disent aujourd'hui
SUI' l'envoi du Saint-Esprit tombent lorsqu'on sail que le Seigneur
" est continuellement présent chez chaque homme, et lui donne
• . . et qu'il réside chez l'homme afin que l'homme aille au-
devant du Seigneur, et même s'il ne va pas au-devant, toujours
est-il que la résidence. . . . • . • . . . • • . • . • • • .
• • . • • si le Seigneur était absent de chez l'homme,.!'homme
ne serait pas même une bête, mais il serait une sorte de cadavre
qui serail dissipé: c'est ce qui est entendu dans la Genèse, en
ce que Dieu souilla en lui une âme vivante. •
11.2 INVITATION A LA NOUVELLE ÉGLISB. N" 58.

@ Monlrer ici d'a~rès la Parole que le Seigneur esl le Royau­


me ainsi le Ciel el l'Eglise.
@ Montrer qu'il y a dans les correspondances la force la plus
grandt", parce qu'en elles le Ciel et le Monde, ou le spirituel et le
naturel, sont ensemble, et que c'esl pour cela que la Parole a été
écrite par de pures Correspondances, aussi est-elle la coujonction
de l'homme avec le Ciel, par conséquent avec le Seigneur; elle
est ainsi le Seigneur dans les premiers et en même temps dans
les derniers; c'est ponr cela que par I.es cOl'I'espondances onl été
institués les sacrements, dans lesquels par conséquent il y a la·
nivine Puissance.

1. Consommation de l'Église.
11. JUIJement Dernier.
III. AVlinement du Seignel/.l'.
IV. Rétablissement et nouvelle Église, quelle elle sera,

1. Apparition du Seigneur Jéhovih.


2. Malin ou Lever.
3. Jour ou Progression
4. Soir ou Vaslalion.
5. Nuit ou Consommation.
6. Avénemenl du Seigneur.
7. Jugement Dernier.
8. Noul'eau Ciel.
9. Nouvelle Église.
10. Rédemplion.
- Des Mirades.

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