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Hatem KHOUAJA

CH 5 GUIDAGE EN TRANSLATION
1. Généralités :
Le guidage en translation est la solution constructive qui réalise une liaison glissière entre
deux pièces ou ensembles de pièces. Le seul mouvement relatif possible entre les deux pièces
ou ensembles de pièces est une translation rectiligne.
Schématisation cinématique normalisée de la liaison glissière Mouvements relatifs

  y 
y y x T R
Coulisseau
   x 1 0
x z z
y 0 0
z 0 0
Glissière

La partie mobile est appelée coulisseau et la partie fixe (en général liée au bâti) est appelée
glissière (ou guide).
Le guidage en translation doit réaliser, en phase d’utilisation, deux fonctions définies par des
critères :

Guidage en translation

FT1 : Assurer un mouvement FT2 : Transmettre et


Fonctions relatif de translation rectiligne supporter les efforts

- Précision du guidage - Efforts transmissibles statiques


Critères - Vitesse de déplacement - Efforts transmissibles dynamiques
d’appréciation - Rendement - Durée de vie

Afin de répondre à la fonction techniques FT1 : assurer un mouvement relatif de translation


rectiligne il existe deux principes de solutions :

Ces deux principes sont réalisés par une y 
association de 2 liaisons élémentaires. x

Ce sont des guidages « isostatiques » : z
Tx Tx
Ils mettent en œuvre, entre les deux
ensembles (glissière et coulisseau), les
zones de contact strictement nécessaires et Pivot glissant et Appui plan et
suffisantes, qui conservent un seul degré ponctuelle linéaire rectiligne
de liberté en translation : Tx.

Dans la réalité pour assurer la fonction FT2 : Transmettre et supporter les efforts, il est
impossible d’utiliser des contacts ponctuel ou linéique. En effet pour limiter les pressions de
contact et donc l’usure, il faut préserver des surfaces d’appui suffisantes.

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D’autre part la fabrication de contacts ponctuels et linéiques complique la réalisation du


guidage. On remplacera donc les points et les lignes de contact par des plans de superficie
réduite.

2. SOLUTIONS CONSTRUCTIVES DE GUIDAGE EN TRANSLATION:


2.1. Guidages par contact direct
2.1.1. Liaisons glissières à partir de section cylindrique :
Les surfaces fonctionnelles du guidage en translation ne permettent pas d’éliminer la rotation
entre les deux pièces. D’où la nécessité d’un obstacle directe (usinage) ou d’un organe
complémentaire (vis, clavette, etc…) pour éliminer cette rotation.
2.1.1.1. Liaison glissière par ergot et rainure :
Pour éviter la surabondance des contacts l’ergot ne doit pas toucher le fond de la rainure de
la pièce (1).

2
2.1.1.2. Liaison glissière par vis à téton long et rainure :

2.1.1.3. Liaison glissière par clavette libre :


La clavette est ajustée en largeur dans les rainures. Les ajustements employés sont normalisés.
Dans le cas ou la clavette et plus longue que le moyeu coulissant elle sera fixée par des vis.

a – Clavette b – Clavette fixée par vis.


ajustée.
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2.1.1.4. Liaison glissière par arbre cannelé :

2.1.1.5. Guidage par liaisons multiples :


La combinaison de certaines liaisons peut aboutir à la réalisation d’une liaison glissière.
Exemple : Deux liaisons pivot glissant en parallèle n’autorisent qu’une translation

2.1.2. Liaison glissière à partir de section prismatique :


Dans ce cas, les surfaces fonctionnelles du guidage en translation permettent d’éliminer la
rotation entre les deux pièces. Par ailleurs, lors de la conception, il faut éviter la surabondance
des contactes et les phénomènes de double portées sachant que les principales sections
prismatiques utilisées pour la réalisation des liaisons glissières sont les sections en queue-
d’aronde, en t ou en V.

2.1.2.1. Liaison glissière par un V et un appui plan :


Cette solution est adoptée surtout lorsque les efforts se réduisent à un glisseur de direction
constant et normale au déplacement. Elle convient aussi dans le cas où le guidage et de grande
largeur (table d’une raboteuse).

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2.1.2.2. Liaison glissière par queue-d’aronde ou par un T :


Lorsque les efforts extérieurs ont une résultante de direction variable, il faut au minimum trois
surfaces de contact pour équilibrer l’effort dans tous les cas. Pour satisfaire cette condition on
utilise dans la plus part des cas soit un guidage en forme de queue-d’aronde, soit en forme de
T.

2.2. Liaisons glissières avec éléments roulants:


Elles permettent des fonctionnements avec un jeu très faible, améliorent la précision et les
performances (vitesse, rendements). Le frottement global f des liaisons passe de 0.05-0.2 à
0.001-0.005.
Leur prix étant élevé, limite leur utilisation à quelque applications particulières nécessitant
une bonne précision tels que : machine à commande numérique, robots, machines de
production automatisées, aéronautique, etc …

2.2.1. Douilles à billes :


Les douilles à billes sont économiques et souvent utilisées mais elles ne supportent que les
charges radiales pures. En effet, elles ne tolèrent pas les couples. Les billes circulent dans des
cages tubulaires ce qui permet des courses illimitées.

Douille à billes

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Exemples de montage

Fixation de l’arbre

Arbre pour
douille ouverte

Arbre pour douille fermée

2.2.2. Guides à billes :


Ils sont une variante perfectionnée des douilles à billes avec une capacité de charge 10 fois
plus grande à taille égale. Ils permettent de réaliser des guidages très précis.

Guidages à
billes.

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Exemple de montage.
2.2.3. Guidage par rails :
Il existe plusieurs solutions, se ramenant aux principes schématisés dans la figure ci-
dessous, sachant que chaque flèche symbolise l’action d’un élément roulant (galet, roue,
patin).

Exemples de guidages.

2.2.3.1. Patins à billes ou à rouleaux croisés à deux contacts


Ils réalisent deux appuis à 90° en même temps.
 Caractéristiques : précis ; courses illimitées ; rigides et compacts
 Utilisations : machines-outils légères ; robots ; tables de précision …

Exemples de montage.

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2.2.3.2. Dispositifs pour courses limitées

Exemples de montage. Combinaisons possibles.

Courses.

Exemples de montage.

Montage avec guidage


linéaire, équipé de rails type Montage sur chant (suspendu) linéaire, équipé
N/O. de rails de guidage type N/O et L/M.

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Rail en Vé à aiguilles.

Dimensions de rails en Vé à
aiguilles.

Rail à billes.

Exemple de montage : guidage


linéaire en appui libre.

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2.3. Systèmes de du jeu réglage


Un jeu trop élevé amène une imprécision angulaire du coulisseau par rapport à la direction de
la translation. Les déformations sous charges, les variations de température et l’usure
accentuent le phénomène.
Les dispositifs de réglage permettent de rattraper ou compenser les jeux parasites et de pré-
charger, les éléments roulants.

2.4. Guidages aérostatiques et hydrostatique


La sustentation par injection de fluide (air ou huile) évite le contact entre le coulisseau et la
glissière. Ce type de guidage permet d’obtenir des propriétés antifriction et de guidage de très
haut niveau.
Ces solutions sont très coûteuses à fabriquer et à exploiter. Elles sont donc réservées, en
général, aux appareils de haute précision (machines à contrôler par exemple).

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3. Vis à billes
Elles sont utilisées dans les machines et équipements exigeant précision, vitesse et rendement
élevé : commandes numériques, robots, machines à mesurer, matériels médicales, militaires…
Le mouvement est celui du système vis-écrou classique. Les billes, interposées entre les filets
de la vis et de l’écrou, suppriment le frottement (remplacent le frottement de glissement par
un frottement de roulement). Le rendement est très élevé : près de 98 % contre 50 % environ
pour un filet trapézoïdal classique.
Avantages :
 Rendement élevé ;
 Vitesse de déplacement élevée ;
 Durée de vie calculable ;
 Grande précision ;
 Pas de jeux à rattraper ;
 Contrôle plus facile du mouvement ;
 Pas de broutage et échauffements réduits.
Inconvénients par rapport à un système classique :
La réversibilité a lieu plus tôt, ils sont moins irréversibles ;
Moins rigides : guidage moins long et flexions plus grandes ;
La lubrification est indispensable.

Vis à billes : intérieur de


Principe d’une vis à
l’écrou.
billes

Exemple de dimensions de vis à


billes.

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4. Choix de solutions

Critères de choix d'une liaison glissière

GEOMETRIE Encombrement, jeu admissible dans la liaison, précision

CHARGE Capacité de charge statique et dynamique, direction des efforts


VITESSE DE
Valeur limite admissible, cadence
TRANSLATION
DUREE DE VIE
Homogène avec la durée de vie du mécanisme
(FIABILITE)
Poussières, chaleur, atmosphère abrasive ont une influence sur les
ENVIRONNEMENT
autres critères (Durée de vie, géométrie, étanchéité…)
MONTAGE DEMONTAGE Accessibilité, fréquence de la maintenance, outillage…
Seuls les domaines où la performance et prépondérante (Formule 1
COUT par exemple…) ne subissent pas l'influence de ce critère. Le coût
conditionne la compétitivité du produit.

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5. Application
Sujet : Cale réglable

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Mise en situation
Ce mécanisme permet le calage de certaines pièces de formes complexes, sur la table d’une
fraiseuse en vue d’exécuter un usinage.

Fonctionnement
La rotation du boulon de réglage (9) entraîne la vis de manœuvre (3) en rotation, et la cale (2)
en translation. Le déplacement de cette cale sur la semelle (1) en pente assure un réglage
progressif et précis de la hauteur H1.
I. Etude technologique :
1. Colorier sur les trois vues du dessin d’ensemble l’écrou (4).
2. Quel est le nom, le nombre et le rôle de l’élément (7).
3. Justifier l’existence de la surface inclinée réalisée sur la semelle (1)
4. Tracer le schéma cinématique du mécanisme.
5. Calculer le nombre de trous effectués par le boulon (9) pour régler une distance de 1,5
mm.
On donne :
- Angle d’inclinaison de la semelle par rapport à l’horizontal : α=10°
- Pas de la vis (3) : P=2 mm.
6. Donner la nature du matériau de l’écrou (4), et justifier ce choix.
7. Justifier la nécessité de la condition (C), tracer cette chaîne.
II. Guidage en translation :
1. Quel type de guidage en translation entre la semelle (1) et la cale (2) ?
2. Critiquer la solution constructive de ce montage.
3. Pour remédier la solution donnée sur le dessin d’ensemble, on demande de compléter
le dessin de la nouvelle conception en utilisant un dispositif de rattrapage du jeu,
formé par le lardon (11), la vis (13) et l’écrou (12).
4. Donner l’ordre de manœuvre après l’usure du lardon (11) pour rattraper le jeu.
5. Justifier l’existence du lamage usiné sur le lardon (11).

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