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Cours de Terrassement – INPHB-CENAM – Niveau Ingénieur des Travaux Publics

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR REPUBLIQUE DE


COTE D’IVOIRE ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

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COURS DE TERRASSEMENT
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GUIDE GENERAL

TRAORE DAOUDA
Professeur Certifié en
Bâtiment et Tavaux Publics
Ingénieur en génie Civil
Option bâtiment et Travaux
Publics
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I- INTRODUCTION.
Pour construire un ouvrage, quel qu’il soit (tunnel, route, pont, bâtiment, barrage, ...), il est
nécessaire de modifier le terrain naturel. Il faut profiler la surface du terrain de telle sorte
qu'il soit apte à supporter le poids de l'ouvrage et à en intégrer la forme. L'ensemble de ces
opérations s'appelle "le terrassement ». Référence dans le D.T.U 12
Terrasser est un travail composite pouvant comprendre
De l'extraction de matériaux, au compactage, avec
peut-être du décapage de la terre végétale, et de la mise
en dépôt des terres.
Il n'existe pas un seul matériau à terrasser mais plusieurs sortes possibles :
Rochers – terre Gravier et sable -limon – argile…etc

Il faut noter qu’il existe deux types de terrassement à savoir :

• Le terrassement normal qui consiste à mettre nu le terrain naturel par les


opérations de débroussement et de décapage de la terre végétale
• Les terrassements généraux comprennent quatre catégories d’opérations qui
permettent de modifier la topographie du terrain naturel. De façon précise, ces
opérations sont :
➢ Le déblai consistant à enlever des terres pour abaisser le niveau du sol ;
➢ Le remblai consistant à mettre en place des terres préalablement prélevées des
déblais ou provenant des zones d’emprunt
➢ Le chargement des déblais ou des terres provenant des zones d’emprunt sur
les véhicules de transport ;
➢ Le transport des terres pour la mise en remblai ainsi que l’évacuation des
terres excédentaires.
Ces opérations sont précédées par un piquetage, c’est-à-dire une délimitation du terrain. À l’aide
de piquets métalliques, le géomètre détermine les limites exactes du chantier. Il prélève
également tous les points de niveau qui nécessitent un besoin de terrassement. Il conçoit alors le
plan topographique du chantier destiné à l’usage des professionnels.

Les travaux de terrassement s’effectuent parfois dans des circonstances difficiles nécessitant des
précautions particulières. Le terrassement en milieu urbain, qui s’effectue à proximité des
bâtiments, est par exemple difficile à réaliser, surtout lorsque les gros engins accèdent
difficilement au chantier. La réalisation des excavations est également une affaire délicate, le
creusement d’une fouille, au-delà d’une certaine profondeur, peut s’avérer critique, car les parois
risquent de s’effondrer. Une technique appelée « blindage » est donc à appliquer pour prévenir
ces risques. Cette technique consiste à étayer les parois pour garantir la sécurité des ouvriers, en
l’occurrence ceux qui posent des canalisations souterraines, contre l’ensevelissement.
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II- DESCRIPTION DES OPERATIONS DE TERRASSEMENT


2-1- Implantation

Avant tous travaux de terrassement, il est impératif de faire une implantation c’est à dire
une délimitation de l’emprise sur laquelle les opérations vont être menées. Cette opération de
délimitations est faite par un piquetage à des points connus en cordonnées planimétriques et
altimétriques (XYZ) et elle est réalisée par une équipe topographique. Cette équipe doit suivre
en permanence les opérations de terrassement afin d’avoir toutes les données planimétriques et
altimétriques lui permettant de préparer le METRE.

2-2- Dégagement des emprises

Il s’agit de débroussement en zone de savane ou foret sur l’ensemble de la largeur des


emprises. Cette opération prend en compte également :

• La destruction des termitières ;


• L’abattage et le dessouchage des arbres ayant jusqu’à 1m de circonférence compté à
1,5m du sol;
• L’évacuation des arbres abattus, les souches d’arbres, les débris végétaux et leur mise en
dépôt ;
• Le remblaiement compacté des trous à l’emplacement des arbres dessouchés

2-3- Décapage en surface (décapage de la terre végétale).

L'épaisseur de la couche à décaper varie de 20 à 30 cm. On quantifie souvent ce décapage


en m².

2-4- Purge de terre de mauvaise tenue

Cette tâche concerne l’enlèvement des terres de mauvaise tenue qui ne pouvant être mise en
remblai. Il s’agit des zones marécageuses, des zones de stagnation des eaux pluviales sur
l’emprise où règne souvent des bourbiers. Les opérations de purge sont les suivantes :

• L’extraction de la terre de mauvaise tenue ;


• Le chargement ou le poussage ;
• Le transport éventuel ;
• La mise en dépôt.
• Remblai de substitution

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2-5- Les déblais

Il s’agit du creusement du sol ou l’enlèvement de la terre. Le cout de cette opération dépend du


type de sol (sol meuble, compact, rocheux…). Le déblai peut se faire manuellement comme
mécaniquement selon les dimensions et le type de sol à creuser. Le déblai a pour conséquence
du point de vue structurel du sol, la désolidarisation des constituants du sol à l’état naturel donc
la modification des paramètres d’état du sol (le volume, les poids spécifiques, la porosité,
l’indice des vides, les densité…). Alors lorsque le volume initiale du sol augmente après le
déblai on parle du foisonnement du sol.
L’évaluation des volumes de déblais se fait en terrain « en place ». Le métré est réalisé
suivant les plans.

En fonction des types d’ouvrage à réaliser et les dimensions selon lesquelles le sol sera creusé,
on a plusieurs catégories de déblai à savoir :
• Fouilles en rigole pour
fondation.

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Elles correspondent aux semelles filantes (fondations sous les murs et les voiles de l'ouvrage).
Quantifiées au m3

• Fouilles en trous pour fondations.


Elles correspondent aux semelles isolées
(Ex: fondations sous les poteaux, sous les murs isolés de petites dimensions).

• Fouilles en tranchées.

Elles sont réalisées en général pour la pose des canalisations

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• Fouilles en puits.

Ces fouilles permettent la réalisation de fondations semi-


profondes qui transmettent les charges de l'ouvrage sur un sol
approprié.

• Fouilles en pleine masse ou en excavation.

Cela englobe des travaux d’envergure aussi bien surface qu’en hauteur. La hauteur parfois
importante de ces terrassements impose la mise en place d’un blindage

En règle générale, le blindage est requis à partir d'une profondeur de 1.30 m pour les tranchées
de largeur inférieure à 1.00 m

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Blindage des fouilles - Tableau récapitulatif


Type de Empl Observatio
blindagebutonné Fouille en tranchée
Platelage oi provisoire ns de terrassement
Gêne dans les travaux
Tubage hors nappe
Fouille en puits provisoire
présence de
Parois berlinoises Nappe admiseprovisoire ou
Pleine masse Emploi en site urbain ; coffrage de la
définitif hors nappe ou terrain paroi
Parois moulées Pleine masse définitif présence
drainable Emploi en site urbain ; s'intègre à la
de nappe structure du
Admisemasse provisoire extérieure ;installation
peu coûteuxde
Bâtiment ;pour
Rideaux de Pleine Nuisance les riverains ;
palplanches présence de nappe chantier lourde et relativement
Parois clouées Pleine masse ou provisoire hors Talutage
récupération
éventuel
aléatoire
; peu coûteux
nappe
ou définitif admise coûteuse
• Terrassement en présence d’eau
La présence d’eau dans les sols, modifie de manière non négligeable ses caractéristiques et les
modes de terrassements pour cela il faut :

• Collecter les eaux de ruissellement ;


• Pomper les venues d’eau (faible) ou drainer ;
• Dans le cas de nappe phréatique avec présence d’eau permanente il faut procéder à un
rabattement de nappe.

Rabattement de nappe par pompage

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• Notion de Foisonnement
➢ Lorsque l'on creuse en trou dans le sol, le volume apparent des déblais est
supérieur au volume du trou.
➢ Si l'on remet les déblais en place et après compactage, l'on constate un excédent de
matériaux.
Ce phénomène de décompression des terres est appelé "foisonnement".

Etat initial en place Etat foisonné Etat reconstitué


(compacté)
Volume en place: Vp Volume foisonné: Vf Volume reconstitué:
Vr

➢ Le coefficient de foisonnement (Cf) permet d'évaluer le volume apparent foisonné


(Vf) d'un
terrain déplacé en fonction du volume en place (Vp) :

Vf = Cf x Vp

➢ Le coefficient de compactage (Cc) permet l'évaluation du volume reconstitué (Vr)


de ce même
Volume foisonné (Vf) après sa mise en place et son compactage définitif. Il est rare
d'obtenir un
Volume de terrain reconstitué (Vr) égal au volume initial en place (Vp) :
Vr = Cc x Vf

➢ Dans le cas des terrassements routiers ou sur les chantiers de terrassement très
importants, il
est intéressant de prévoir l'exacte quantité à extraire pour obtenir un volume
reconstitué précis. Cela évite les mouvements de terre inutiles et donc onéreux.
Autre relation, on trouve que : Vr = Vp x Cf x Cc

(Cf x Cc) est appelé le coefficient de foisonnement résiduel : (Cfr)


Vr = Vp x Cfr

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Ces divers coefficients sont donnés en pourcentages:


- Si le foisonnement = 25 % on a Cf = 1.25
- Si le résidu suite au compactage = 8 % on a Cc = 1 - 0.08 = 0.92
- Alors le foisonnement résiduel =15 % on a Cfr = 1.15 ; car Cfr = Cf x Cc = 1.25 x 0.92 =
1.15

Exemple pratique.
La réfection de la pelouse du stade omnisports de la ville d’Odienné nécessite la mise en place
de
3000 m3 de terre végétale de bonne qualité. Ce volume représente la quantité finale en place
et
compactée.
Quelle doit être la quantité à transporter (foisonnée) et la quantité initiale à prévoir (non
foisonnée et en place) ?

Terre végétale:
Coefficient de foisonnement apparent 25 %
Coefficient de foisonnement résiduel 12,5 %
• Notion de Pente des talus.
Pour obtenir un équilibre stable, nécessaire à la bonne tenue des terres en remblais
et des tranchées, il convient de donner aux talus qui limitent ces terrassements une
inclinaison convenable. Cette pente peut se définir :

➢ Soit par la tangente de l’angle (pente) que fait ce talus avec l’horizontale (talus à 4/5
ou à 0.80 m ou encore à 80%)
➢ Soit par la cotangente de l’angle (inclinaison) dont la valeur s’exprime
généralement comme celle de la tangente par une fraction.

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Inclinaison : cotg (i) = b /h

Deblai h Pente : tg (i) = h /b

Remblai
i

❖ Angle des talus.


L’angle i doit toujours être inférieur à l’angle de frottement interne appelé ϕ, ce dernier
étant caractérisé par ce que l’on appelle la pente naturelle des terres, c’est à dire, l’inclinaison
que prend un talus soumis à l’action des seuls agents atmosphériques.
Cet angle de frottement interne dépend essentiellement de la nature du degré de
consistance et de la teneur en eau du terrain.
En terrain meubles, le degré de consistance du terrain a une grande influence sur la valeur
de l’angle ϕ, qui est plus grande pour les talus de déblais en terrain non fraîchement remué
ou vierge (terrain naturel) que pour les talus de déblais en terrain rapporté ou fraîchement
remué et les talus de remblais.
Cette différence tient au fait que le glissement, les unes sur les autres, des particules
constituantes une terre meuble, rencontre dans des terrains non fraîchement remués, une
résistance distincte de celle provoquée par le frottement réciproque des particules. Cette
résistance appelée « COHESION », elle est d’ailleurs sujette à s’atténuer ou à disparaître dans
les cas de sécheresse, gelée, etc.
En ce qui concerne la teneur en eau du terrain, c’est un correctif important à la valeur de
l’angle ϕ, car elle facilite le glissement des particules les unes sur les autres, en adoucissant
leur frottement, ce qui a pour effet de réduire sensiblement cet angle quand le degré
d’humidité est élevé. Il faut signaler cependant que les sables humides possèdent une
cohésion qu’ils n’ont pas quand ils sont secs ou immergés.

Compte tenu de ces considérations, il faut donc éviter de donner aux talus une pente plus
raide que celle du talus naturel de la terre correspondante possédant un degré d’humidité
identique.
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Pratiquement : la valeur ϕ variant dans des limites assez étendues, il convient d’adopter
pour les talus de terrassement les valeurs de l’angle i données dans le tableau ci-dessous

❖ Quelques valeurs usuelles.


Les terrains sont classés selon les difficultés d’extraction :

Désignation Nature des terres Angle du talus naturel Coefficient de


foisonnement

Terrain ordinaire Sable ; 10 à 25° 10 à 20 %

Gravier 30 à 40° 25 %

Terre végétale 30 à 50° 10 à 25 %


Terrain s e m i -compact ou Cailloux 40 à 50° 50 %
moyen

Argile, 30 à 50° ; 25 %
Terrain compact
Marne 30 à 45° 25 %

Roches
Grès tendre ; 50 %

Roches diverses 50 à 90° plus de 50%

❖ Les tolérances d'exécution.


Deux types de tolérances sont à considérer (terrain non rocheux et rocheux).
➢ Terrain non rocheux.
Tolérance de niveau : ± 5 cm

Pour les différences de niveaux (plate-forme) et les contours des fouilles

Tolérance d’implantation : :± 5 cm

➢ Terrain rocheux.
Les parois doivent être purgées des blocs dont la résistance est douteuse.

Aucune saillie n'est autorisée par rapport aux niveaux prescrits sous les fondations, mais les
sur-profondeurs locales de 10 cm sont autorisées dans le cas des roches.

Des sur-profondeurs sont autorisées sous réserve d'être soigneusement comblées (éclats de
pierre, sable) et damées pour reconstituer un sol plan au niveau fixé.

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Plan de Terrassement

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2-6- Les remblais

Il s’agit d’apporter de la terre à partir de son lieu d’extraction pour former un tas sur
un terrain naturel. Les terres pour la constitution des couches du remblais peuvent
provenir d’un déblai ou d’une carrière de matériaux sélectionné (zone d’emprunt).
Un remblai peut être utilisé comme :

• Le corps d’un ouvrage (ex : le corps de chausse d’une route en terre, une digue
de barrage en terre…)
• Le support d’un ouvrage (ex : plateforme du corps de chausse d’une route,
remblais de soubassement d’un bâtiment, plateforme d’une aire de
stationnement ou de stockage, plateforme de construction d’un édifice…)
Le choix de la qualité du matériau pour constituer un remblai se fera selon ses
fonctionnalités. L’usage qu’on fera d’un remblai, peut exiger aux matériaux
constitutifs les propriétés suivantes :

• Les propriétés hydrauliques (les remblais en contact permanent avec l’eau)


exemple de propriétés : la porosité, l’imperméabilité, la granulométrie, les
limites de consistances….
• Les propriétés mécaniques (les remblais soumis à des fortes charges de
compression et de cisaillement) exemple de propriétés : compacité, la
granulométrie, les résistances au cisaillement (cohésion et l’angle de
frottement interne) …
Le choix de la technique de mise en œuvre d’un remblai tiendra compte non
seulement du type du sol (sol pulvérulent ou grenu et sol cohérent ou fin) mais aussi
des résultats escomptés après sa mise en œuvre donc de sa fonctionnalité.

La terre foisonnée mis en remblai doit pouvoir retouper toutes ses propriétés comme
si elle était dans son lieu d’extraction initial afin de répondre aux exigences
techniques liées à la fonctionnalité du remblai. Au cas où ces propriétés initiales ne
sont pas satisfaisantes vis à vis des résultats espérés, nous avons le choix de rejeter le
matériau au profit d’un autre ou le choix d’amender ces propriétés afin qu’elles
puissent répondre à nos préoccupations.

C’est pourquoi il existe plusieurs techniques de mise en œuvre d’un remblai


permettant de lui restituer ses paramètres d’état initiaux (les poids volumiques, la
porosité, la compacité, l’indice de vides----) à savoir :

• Les remblais par compactage (cas des sols grenus ou pulvérulent): mis en place
de la terre en couches successives de 25 cm à 30 cm compacté chacune à l’aide
d’une action mécanique. Cette Energie mécanique apportée à la couche étalée,
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permettra de chasser les vides entre les grains donc un réaménagement des
grains entre eux et comme résultat un matériau densifié ;
• Les remblais par consolidation et tassement (cas des sols fins de coefficient de
foisonnement supérieur à 1. Exemple : sable très fin, argile, limon, tourbe,
vase---).
Ici le massif de terre saturé est déposé sur le terrain naturel pendant une durée
donnée. Par gravité, toutes les eaux emmagasinées dans les pores entre les
grains vont s’écouler vers le bas et partir du matériau. Au fur à mesure que les
eaux interstitielles s’écoulent du matériau, les grains vont se réarranger dans
les vides laissés par ces eaux. Alors au cours d’une périodes, nous allons
constater une diminution de la hauteur du remblai donc un tassement par
consolidation qui sera définitif que lorsque toutes les eaux seront évacuées et
que tous les vides sont occupés par les grains.
• Les remblais hydrauliques (cas des sols fins de coefficient de foisonnement
envoisinant 1. Exemple : le sable moyen, sable grossier). La densification de
ces remblais se faire par un apport de l’eau.
Car l’eau apportée permettra le rapprochement des grains les plus fins aux grains les
plus gros donc l’élimination de tous les vides du matériau
Parmi les techniques d’amendement des matériaux existantes, nous pouvons citer ;

• Apport des liants hydrauliques et hydrocarbonés pour la stabilisation du


matériaux (cas des sols fins)
• Mélanges de matériaux de classe granulaire différentes ;
En effet, la qualité d’un Remblai et les résultats de sa misse œuvre espérée,
dépendent non seulement du choix des techniques de mise en œuvre, des choix des
amendement apportés mais surtout du choix de la qualité du matériau liée à ses
propriétés physiques et mécaniques.

C’est pourquoi pour toute opération de remblaiement, il faut d’abord mettre en


évidence ces propriétés par les essais en laboratoire en vue de faire un choix de
qualité conformément aux prescriptions techniques du remblai à réaliser

Les essais en laboratoire couramment utilisés sur les matériaux provenant du déblai
ou d’une zone d’emprunt lors des opérations de remblaiement sont :

1- essais d’identification des propriétés


caractéristiques des sols

On a vu que le sol était un ensemble de trois phases : solide, liquide, gaz. Aussi
est-il important de définir un certain nombre de caractéristiques physiques qui
permettront de préciser l’importance de ces différentes phases par rapport à
l’ensemble. Ces caractéristiques seront très utiles pour la description des
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échantillons remaniés et non remaniés ainsi que pour l’évaluation des


contraintes au sein des massifs. Les caractéristiques granulométriques et l’état
de consistance seront employés pour classer les sols dans le cadre de la
classification géotechnique.

1.1 Caractéristiques physiques : définition, notation, ordres


de grandeur.

1.1.1. Poids volumiques - Unité SI N/m3

Schéma d’un volume élémentaire de sol : Poids et volumes des différentes


phases

• Définitions et notations
V= Volume total de l’échantillon de sol

Va= volume d’air contenu dans l’échantillon de sol

Vw= volume d’eau contenu dans l’échantillon de sol ;

Vs= Volume des grains solides contenus dans l’échantillon de sol

Wa= Poids de l’air contenu dans l’échantillon de sol ; il est en général


négligeable ;

• Poids volumique apparent d’un sol (notation γh; équivaut au poids


total du sol)
C’est le poids de l’unité de volume de ce sol

γh = W/V

• poids volumique d’un sol sec (notation γ d)


γd= Ws/V
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• Poids volumique des grains solides (notation γs)


γs= Ws/Vs

• - Poids spécifique de l’eau contenu dans le sol (notation γw)


γw= Ww/Vw à noter que γw = 10 KN/m3

1-1-2- Les densités -


• Densité humide : γh/
γw
• Densité sèche : γd/ γw
• Densité des grains : γs/
γw note aussi G
1.1.3- la porosité (n) – l’indice des vides (e)
• Porosité (n)
C’est le volume des vides contenus dans un échantillon donné ramené au
volume total de l’échantillon
n =Vv/V à noter que la porosité n est comprise entre 0 et 1
On définit également la compacité I= Vs/V = n-1
• L’indice des vides (e)
C’est le volume des vides contenus dans un échantillon donné ramené au volume des
grains solides de l’échantillon
e= Vv/ Vs à noter que l’indice e est compris entre 0,10 et 5
1.1.4 Teneur en eau - Degré de saturation
• Teneur en eau (notation ω) s’exprime en %
C’est le poids d’eau contenu dans le volume V rapporté à l’unité de poids des grains
solides contenu dans V
w= Ww/Ws x100

à noter que la teneur en eau est comprise entre 0 et teneur en eau du sol saturé wsat

• Degré de saturation ( Sr) s’exprime en %

C’est le volume occupé par l’eau ramené au volume total des vides

Sr= Vw/Vv x100 à noter que le degré de saturation Sr est compris entre 0 et 1

Sol sec Sr= 0 ; saturé Sr= 1 ; un sol est dit saturé lorsque le vide est entièrement
occupé par l’eau

• Teneur en eau de saturation (notation ωsat)


C’est la teneur en eau de tel sorte que w = wsat = e x γw/ γs = e /G

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Application

Le prélèvement d'un échantillon intact au centre d'une couche d'argile molle située
sous la nappe phréatique a permis de procéder aux mesures suivantes, en laboratoire,
sur un morceau de l'échantillon :

Poids total Volume total Poids après passage a l'étuve à 105


0,47 N 3,13 x10-5m3 0,258
°C N

a) Déterminer le poids volumique γ et la teneur en eau (ω.)

b) Déterminer l'indice des vides e (on rappel que l’échantillon est sous la nappe
phréatique et est mou), c) En déduire γs,

d) Calculer le degré de saturation Sr.

Réponses :
a) ω= 82 %; γ = 15 kN/m3; , b) e = 2,10; c) ω = ωsat d’où γs = 25,61 kN/m3
d) Sr = 100 %

2- Essais d’analyse granulométrique

L’analyse granulométrique a pour but de déterminer les proportions pondérales des


grains de différentes tailles dans le sol. Elle s’effectue :

• Par tamisage (tamis à maille carrée) pour les grains de diamètre supérieur à
80µ,
• Par sédimentométrie pour les grains plus fins. L’essai consiste à laisser une
suspension de sol se déposer au fond d’une éprouvette pleine d’eau. Plus les
grains sont fins, plus la vitesse de décantation est lente conformément à la loi
de Navier Stokes sur la vitesse de chute de billes sphériques dans l’eau. La
mesure de la densité de suspension à des intervalles de temps variables permet
de calculer la proportion des grains de chaque diamètre.
Un mode de représentation commode des résultats de l’analyse granulométrique est
la COURBE GRANULOMETRIQUE. Elle représente pour chaque dimension « %
» de particule, le poids (ou masse) « % » des particules de cette taille ou de tailles
inférieures. Ce poids est exprimé en pourcentage par rapport au poids total de la
matière sèche de l’échantillon étudié. Cette courbe est tracée en coordonnées semi-
logarithmique.

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• Coefficient d’uniformité et coefficient de courbure d’une courbe


granulométrique
La forme de la courbe granulométrique permet de préciser le degré d’étalement de
la granulométrie ou encore son uniformité ; Cette uniformité est exprimée par le
Coefficient d’uniformité ou COEFFICIENT DE HAZEN Cu défini par le rapport :
Cu= d60/d10

dy dimension du tamis correspondant à y % de passants.

Ce coefficient est donc immédiatement calculé à partir de la courbe


granulométrique.

➢ si Cu < 2 alors la granulométrie est uniforme (ou serrée),


➢ si Cu > 2, alors la granulométrie est étalée (ou variée).

On définit également le coefficient de courbure Cc = d30 2 / d10xd60

À noter qu’un sol est bien gradué si Cc est comprise entre 1 et 3

3-. Essai de consistance - Limites d’Atterberg (NF P 94-051)

Les limites d’ATTERBERG sont déterminées uniquement pour les éléments fins
d’un sol (fraction passant au tamis de

0,4 mm), car se sont les seuls éléments sur lesquels l’eau agit en modifiant la
consistance du sol. L’essai consiste donc à faire varier la teneur en eau de cette
fraction de sol et en observer sa consistance.

Selon la teneur en eau, le sol se comportera comme un solide, un matériau plastique


(capable de se déformer beaucoup sans casser) ou un liquide. On détermine plus
particulièrement les valeurs suivantes :

• La limite de plasticité ( ωP )
• La limite de liquidité ( ωL )
La limite de plasticité (ωP ) est définie comme la teneur en eau d’un sol qui a perdu
sa plasticité et se fissure en se déformant lorsqu’il est soumis à de faibles charges.
Cette limite sépare l’état plastique de l’état semi-solide. En générale elle ne dépasse
pas 40%.

La limite de liquidité ( ωL ) est la teneur en eau qui sépare l’état liquide de l‘état
plastique.
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Ces limites sont désignées sous le nom de limites d’ATTERBERG. Il existe en fait
5 limites d’ATTERBERG. Les deux ici mentionnées sont les principales et les trois
autres, quoique intéressantes, sont peu utilisées.

La connaissance de ces limites est importante pour l’exécution de travaux de


terrassements (fouille, tranchée, …). En particulier, si le matériau doit être utilisé
après remaniement (remblais, barrage en terre, …), leur détermination revêt une
importance considérable.

• Indices de plasticité et de Consistance


L’indice de plasticité Ip : C’est la différence entre la limite de liquidité et la limite
de plasticité. L’indice de plasticité mesure l’étendue du domaine de plasticité du
sol. Il s’exprime donc par la relation : wL-wP

L’indice de plasticité caractérise la largeur de la zone où le sol étudié a un


comportement plastique.

Indice de plasticité 0 Etat- du sol


0-5 Non plastique
5 - 15 Peu plastique
15 – 40 Plastique
> 40 Très plastique

Un sol, dont l’indice IP est grand, est très sensible aux conditions atmosphériques,
car plus IP est grand plus le gonflement par humidification de la terre et son retrait
par dessiccation seront importants.

IP précise donc aussi les risques de déformation du matériau.

❖ Indice de consistance Ic

La comparaison de la teneur en eau naturelle ω d’un sol et des limites


D’ATTERBERG permet de se faire une idée de l’état d’une argile qu’on peut
caractérisé par son indice de consistance :

Ic = wL-w/Ip

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Application

1. Le creusement d' une tranchée de drainage a permis de mettre à jour deux


couches d' argile dont les caractéristiques sont les suivantes:

(1) ωL = 72, Ip = 35, teneur en eau ω = 65%

(2) ωL = 72 ωp = 37, teneur en eau ω = 30%

Montrer que les deux argiles ont les mêmes limites d' Atterberg ; calculer leurs
indices de consistance respectifs. Qu' en concluez-vous quant à leurs propriétés ?

2. Le remblaiement a nécessité la mise en place d' un poids sec de 49,5kN d’un


matériau, ayant en place un volume de 3 m3. Le poids volumique γs, des particules
solides de ce sol est égal à 27 kN/m3. Déterminer:

a) la quantité d' eau qui serait nécessaire pour saturer les 3 m3 de remblai;

b) l' indice des vides et la teneur en eau de ce sol à saturation;

c) la valeur du poids volumique γsat du sol à saturation.

3. L' indice des vides vaut au maximum 0,90 et au minimum 0,40.

a) Calculer l’indice de densité correspondant ID du matériau. Dans quel état de


compacité se trouve ce remblai ?

b) Par compactage en masse de ce sol, mis en remblai sur une hauteur de 2,5 m, on
obtient un accroissement de l' indice de densité à ∆ID = 0,20. De combien a tassé,
par compactage, la surface du remblai si l' on suppose qu' il ne s' est produit aucune
déformation latérale

4-. Essai Proctor

4-1 – Définitions

Le compactage est l’ensemble des opérations mécaniques (apport d’énergie


mécanique), qui conduisent à accroître la densité d’un sol. En faisant, la texture du
sol est resserrée ce qui réduit les déformations et tassements et augmente la
compacité du sol et améliore sa capacité portante. Les ouvrages couramment
concernés par le compactage sont les remblais routiers, les barrages en terre et les
aérodromes. La densification mécanique du sol peut entraîner :

➢ Modification de la granulométrie.
➢ Modification de la teneur en eau.
➢ Réduction ou élimination des risques de tassement.
22
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➢ Augmentation de la résistance du sol et la stabilité du


talus.
➢ Amélioration de la capacité portante.
➢ Limitation des variations de volume causées par gel,
gonflement et retrait.

4-2-Théorie du compactage (théorie de Proctor)

Proctor a montré que le compactage est fonction de quatre paramètres : la masse


volumique du sol sec, la teneur en eau, énergie de compactage et type de sol
(granulométrie, minéralogie,).

Lorsque la teneur en eau est élevée, l’eau absorbe une importante partie de l’énergie
de compactage sans aucun profit, par contre lorsque la teneur en eau est faible, l’eau
a un rôle lubrifiant important, et la densité sèche augmente avec la teneur en eau Les
courbes de compactage varient avec la nature du sol Elles sont très aplaties pour les
sables qui leur compactage est donc peu influencé par la teneur en eau. Les
matériaux de ce genre constituent les meilleurs remblais. Lorsque l’énergie de
compactage augmente, le poids volumique optimal s’accroît et la teneur en eau
optimale diminue. Les courbes de compactage admettent pour enveloppe une courbe
appelée courbe de saturation

Courbe de compactage Influence du type de sol

23
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Influence de l’énergie de

Courbe de saturation
compactage

4-3- Essais de compactage en laboratoire (Essais


Proctor et CBR)

❖ But de l’essai

L’essai Proctor a pour but de déterminer la teneur en eau optimale (wopt) pour un
sol de remblai donné et des conditions de compactage fixées, qui conduit au meilleur
compactage possible ou encore capacité portante maximale.

L’essai consiste à compacter dans un moule normalisé, à l’aide d’une dame


normalisée, selon un processus bien défini, l’échantillon de sol à étudier et à
mesurer sa teneur en eau et son poids spécifique sec après compactage. L’essai est
répété plusieurs fois de suite sur des échantillons portés à différentes teneurs en
eau. On définit ainsi plusieurs points d’une courbe (γd ;γw ; w) ; on trace cette
courbe qui représente un maximum dont l’abscisse est la teneur en eau optimale
et l’ordonnée la densité sèche optimale (γdopt)

24
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❖ Types de
moules

On utilise pour ces essais deux types de moules de dimensions différentes :

Le moule Proctor (Φ moule = 101,6 mm /Hsol = 117


mm) lorsque le matériau est suffisamment fin (pas
d’éléments supérieurs à 5mm ; Φ ≤ 5 mm),

Le moule CBR (California Bearing Ratio) pour des


matériaux de dimensions supérieures à 5mm et
inférieures à 20mm (Φ moule = 152 mm /Hsol = 152
mm). Avec chacun de ces moules, on peut effectuer
(énergie normalisée de compactage choisie)
respectueusement l’essai Proctor normal (pour Travaux
de compactage en bâtiment et/ou de barrage) et L’essai
Proctor modifié (pour Travaux de compactage routier
essentiellement)

Le tableau ci-dessous précise les conditions de chaque essai.

Conditions des essais Proctor normal et Modifié


Masse de Hauteur Nombre de Nombre Energie de
la dame de chute coups par de compactage
Essai (cm) couche couches
(Kg) Kj/dm3
Proctor 25 (moule
3 0,59
55
Proctor)
(moule
Normal 2,490 30,50 3 0,53
25CBR)
(moule
5 2,71
55 (moule
Proctor)
Modifié 4,540 45,70 5 2,41
CBR)

25
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III-CALCUL DES TERRASSEMENTS ( VOLUME DE DEBLAI ET DE REMBLAI)

3-1- Cas des travaux routiers


➢ PROFIL EN LONG.
• Principe :

Le profil en long représente, superposées, la section du sol et celle de la plate-


forme de la voie de communication sur un plan vertical passant par l’axe du
tracé développée ensuite sur un plan.

Pour les bâtiments, il s’agit d’une coupe des fondations et fouilles à l’axe
longitudinale de ceux-ci.

Pour les travaux routiers (généralement de longueurs importantes) afin de


rendre le profil en long plus commode et plus significatif, on déforme
systématiquement les lignes figuratives de la surface du sol et de la plate-
forme, situées dans la surface sécante par le choix d’une échelle plus grande
pour les hauteurs que pour les longueurs.
C’est un graphique :
Les abscisses sont à l’échelle des longueurs, les distances comptées
horizontalement suivant l’axe à l’origine du tracé.

Les ordonnées sont à l’échelle des hauteurs, les altitudes comptées par
rapport à un plan horizontal de référence (plan de comparaison)

Longueurs et côtes de niveau en mètre (2


décimales) Orientation de la gauche vers la
droite.

Le plan horizontal de référence est toujours choisi à une côte ronde d’altitude (multiple de 5 ou
10 m)

Cette côte doit être inférieure à la côte du point le plus bas du sol ou du projet. Exemple de
cartouche :

26
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Profil en long

PF

40.00
44
10.00

Distances
35.00 50.00 40.00 10.00
partielles

Distances cumulées 85.00


35.00 125.00 135.00

N° des Profils 18 19 20 21 22

Altitudes du TN 210.00 212.50 215.00 217.50 220.50

Altitudes du Projet 211.40 212.80 214.20 216.40 217.40

4.5%
Déclivité

Alignement et courbe

27
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➢ PROFIL EN TRAVERS.
Ce sont des sections transversales du sol et de ses aménagements par des
plans verticaux perpendiculaires à l’axe de la voie
Ces sections ne sont pas déformées, les échelles des longueurs et des
hauteurs sont ici toujours les mêmes.
Exemple de profil en travers :

28
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➢ CALCUL DES CUBATURES.


La cubature des terrassements est l’évaluation du volume des terres à
enlever ou à mettre en remblai pour l’exécution du projet.

Cette évaluation se fait de l’origine du projet vers l’extrémité, ce qui amène


depuis un profil en travers quelconque à dénommer le profil précédent « profil
arrière » et le suivant « profil avant »

Il existe 3 méthodes de calcul des cubatures :


• La méthode par le calcul des volumes élémentaires,
• La méthode des aires moyennes,
• La méthode des profils.

❖ Méthode des volumes élémentaires.


On décompose le volume total en volumes élémentaires (pyramides, troncs de prismes, etc…)

Cet exemple montre combien l’obtention d’un volume mathématique nécessite des calculs
longs et compliqués.

site
29
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30
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❖ Méthode des aires moyennes.

On utilise la formule des 3 niveaux et on


obtient :

V1= D1. ((r1+r2) /2)


Le volume entre 2 profils consécutifs est
donc égal au produit de la moyenne des aires
de ceux-ci par la longueur de l’entre profil.

31
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• Généralisation.

Pour une suite de profils, on généralise la formule ci-dessus.

Entre le profil P3 remblai et le profil P4 déblai, il existe une ligne de passage


que l’on appellera profil fictif (P.F.) de superficie nulle.
Après avoir calculé la distance horizontale D’3 entre le profil P3 et le Profil
Fictif (voir formulaire profils) appliquer la méthode de la moyenne des aires en
considérant qu’au niveau du P.F. se trouve un profil de superficie nulle.
➢ Entre P3 et P.F., le
remblai vaut :

V3r= D3’. ((r3+0) /2) = D3’. (r3 /2)

➢ de même entre P.F. et P4, le volume de déblai vaut :


V3d= D3’’. ((d4+0) /2) = D3’’. ( d4/2)

Ainsi, la méthode s’applique


sans interruption à tout un
projet, sous réserve de faire
intervenir les distances partielles
à la ligne de passage (P.F.)
quand on passe d’un profil en
remblai à un profil en déblai ou
inversement

32
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3-2-Cas des travaux de bâtiment


• Fouilles en rigole pour
fondation.
Le volume de déblais égal au volume de remblai : V= largeur x profondeur x longueur

• Fouilles en trous pour fondations.


Le volume de déblais égal au volume de remblai : V= section x profondeur

• Fouilles en tranchées.
Le volume de déblais égal au volume de remblai : V= largeur x profondeur x longueur

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• Fouilles en puits.

Le volume de déblais égal au volume de remblai : V= section x profondeur

• Fouilles en pleine masse ou en excavation.


Le volume de déblais égal au volume de remblai : V= section x profondeur
Le calcul de la surface tient compte de la complexité souvent de la section de la fouille et des
talus de la fouille. Dans ce cas il faut décomposer la surface complexe en des surfaces
élémentaires.

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IV. LES ENGINS DE TERRASSEMENT.


Les engins utilisés sur un chantier de terrassement sont nombreux. Parmi ces engins, on peut
citer :
• Le bulldozer qui réalise le déblai, le remblai et le transport des terres prélevées.
• La tractopelle, une variante du bulldozer, adaptée pour les chantiers de petites et
moyennes tailles.
• L’excavateur, idéal pour réaliser de gros travaux d’excavation.
• Le compacteur, utilisé pour tasser les remblais.

• Les équipements accessoires tels que les brises-roches, etc.

Ces engins sont généralement très chers à l’achat. Si on ne dispose pas des moyens nécessaires
pour leur acquisition, la location est toujours envisageable.
4-1- Les engins d'excavation.
Ils permettent l'extraction des terres et leur chargement en vue du transport. Les principaux
engins sont :
• Pelle hydraulique équipée en rétro.

• Pelle hydraulique équipée en buttée.

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• Chargeur à chenilles.

• Chargeur à roues.

• Chargeuse pelleteuse (tracto-pelle).

• Scarificateur.

36
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4-2-Les engins de nivellement.


Ils assurent la mise en forme des terres. Les principaux engins sont les suivants :
• Bouteur (bulldozer). équipé en ripper.

ivelleuse.
• Décapeuse.

4-3- Les engins de transport.


Ils assurent le transport des terres foisonnées du lieu d'excavation ou de reprise vers le site
de dépôt. Les principaux engins sont :

• Camions au gabarit routier.

➢ Benne basculante.

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➢ Tribenne

• Tombereaux.
➢ Tombereau articulé

➢ Tombereau rigide

4-5-Les engins de compactage.


Ils permettent le compactage des terres pour permettre la reconstitution du sol. Les
principaux engins sont :

• Compacteur à pieds dameurs vibreur.

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• Compacteur mono-cylindre.

• Compacteur à pneus.

4-6- Les mini-engins.


• Moto-basculeur.

• Pilonneuse vibrante.

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• Rouleau vibrant manuel.

• Chargeur compact.

• Mini-pelle.

31 31
31 31
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V- LES RENDEMENTS DES ENGINS


Connaître le rendement d'un engin à effectuer un travail déterminé, permet le
calcul de son coût d'exploitation. Il se mesure en comparant la production horaire
d'une machine et son coût horaire d'exploitation et s'exprime suivant cette formule:

Rendement maximal de la machine = valeur minimale possible du coût d '


exploitation production horaire
maximale possible
Formule 1

Les éléments permettant de calculer la production sont :

• Le volume
• La densité et les différents coefficients de foisonnement
• Le temps de travail : le temps chronométrique de fonctionnement effectif
correspond au temps relevé sur le compteur horomètre de l'élément moteur,
avec une erreur généralement inférieure à 10%
• Les résistances

5-1 -Définition du rendement de production


Production : c'est le taux horaire auquel on déplace le matériau. Il s'exprime à
l'aide d'unités diverses
• Mètre cube en place : mètre cube de matériau mesuré à l'état normal dans le
sol avant l'excavation ;
• Mètre cube foisonné : mètre cube de matériau après excavation, et par
conséquent, affecté par le foisonnement ;
• Mètre cube compacté : mètre cube de matériau après le compactage qui a
réduit son volume antérieur ;

En général, l'unité utilisée pour le calcul des terrassements est le mètre cube en
place.

Coefficient de chargement = 100 %


100 % + % de foisonnement

32 32
32 32
Cours de Terrassement – INPHB-CENAM – Niveau Ingénieur des Travaux Publics

Chargement (volume en place) = m3 foisonné x coefficient de chargement

Le rendement de production d'un matériel peut se définir comme la quantité de


travaux qu'il est capable de produire pendant un certain nombre d'heures de travail
possible.

Rendement de production= quantité de travaux


Nombre d ' heures de travail

5-2- Notion de terme du parcours économique

Le terme du parcours économique se définit comme la limite du parcours cumulé, au-


delà de laquelle l'exploitation du matériel ne devient plus rentable. Ce terme, exprimé
en heures, dépend du type de matériel utilisé, ainsi que des conditions de travail de la
machine selon la nature des opérations effectuées. Ces conditions sont généralement
répertoriées en 3 catégories.

Compacteur :

Production d'un compacteur en m3 compacté par heure= , avec : L=


largeur de travail à chaque passe (en m)

V= vitesse de travail (en km / h)

E= épaisseur de la couche compactée (en mm)

P= nombre de passes requises pour obtenir le compactage voulu.


Exemple : L= 2m; V= 5 km/h; E= 200 mm; P= 8 Alors la production sera de 250
m3/h
5-3-Rendements théoriques de quelques engins de terrassement
➢ Bulldozer :
Bulldozer Puissance Quantité refoulée par passe, lame droite
D4 75 HP 1,700 m3
D6 140 HP 3,200 m3
D8 300 HP 6,000 m3

33 33
33 33
Cours de Terrassement – INPHB-CENAM – Niveau Ingénieur des Travaux Publics

• Débroussaillage avec D6 : 25 000 m2 par


jour
• Foisonnement ou gerbage en carrière

Nature de terrain Rendement Horaire


D4 D6 D8
Terrain meuble 85 m3 /H 180 m3 /H 320 m3 /H
Argile humide 70 m3 /H 150 m3 /H 280 m3 /H

34 34
34 34
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➢ Chargeur
• Capacité de godet
Chargeur Capacité de godet
936 1,4 m3
966 3,1 m3

• Chargement

Nature de terrain Rendement Horaire


936 966
Terrain meuble 100 m3 /H 150 m3 /H
Argile humide 90 m3 /H 115 m3 /H

➢ Pelle
hydraulique
retro
• Capacité du godet pour la 225 : 0,96 m3
• Chargement : rendement horaire de Caterpillar 225 et Poclain 90
o Terrain meuble : 120 m3/h
o Argile humide : 100 m3/h

➢ Scrapers
• Capacité du tombereau
o 613 auto- chargeur : 9 m3
o 621 B : 16 m3
o 623 B auto-chargeur : 15 m3
• Chargement et mise en œuvre, distance maximale de rotation de 800 m :

Nature de terrain Rendement Horaire


613 621B 623
Terrain meuble 75 m3 /H 120 m3 /H 110m3/H
Argile humide 65m3 /H 110 m3 /H 110m3/H

35 35
35 35
5-4- Rendements de quelques échelons de terrassement dans les conditions de
travail
A : ECHELON CHARGEUR A PNEUS OU A CHAINES
A1 : échelon chargeur à pneus 105 HP

1 bouteur 120 HP, lame S, ripper 3 dents ;

1 grader 125 HP, lame normale

1 compacteur pieds de mouton vibrant 115 HP ;

3 camions benne entrepreneur 8 m3, 160 à 180 CV


2 camions benne entrepreneur 8 m3, 160 à 180 CV, équipés de
citerne à eau de 12 000 litres.
Rendement de l'échelon : 820 m3 en place par jour de 8
heures.

A2 : échelon chargeur à pneus 125 HP

1 bouteur 165 HP, lame S, ripper 3 dents ;

1 grader 135 HP, lame normale

1 compacteur pieds de mouton vibrant 115 à 135 HP ;

4 camions benne 8 m3, 160 à 180 CV


2 camions benne 8 m3, 160 à 180 CV, équipés de citerne à eau de
12 000 litres.
Rendement de l'échelon : 1 050 m3 en place par jour de 8 heures.

A3 : échelon chargeur à chaînes 110 HP

1 bouteur 120 HP, lame S, ripper 3 dents ;

1 grader 125 HP, lame normale

1 compacteur pieds de mouton vibrant 115 HP ;

3 camions benne 8 m3, 160 à 180 CV

36 36
36 36
2 camions benne 8 m3, 160 à 180 CV, équipés de citerne à eau de
12 000 litres.
Rendement de l'échelon : 750 m3 en place par jour de 8 heures.

B: ECHELON PELLES HYDRAULIQUES

B1 : pelles hydrauliques de 70 HP, équipées rétro

1 grader 125 HP

1 compacteur pieds de mouton vibrant 115 HP

3 camions benne 8 m3, 160 à 180 CV

2 camions benne 8 m3, 160 à 180 CV, équipés citerne à eau de 12


000 litres

Rendement de l'échelon : 880 m3 en place par jour de 8 heures.

B2 : pelles hydrauliques de 125 HP, équipées rétro

1 grader 135 HP, lame normale

1 compacteur pieds de mouton vibrant 210 HP, ou 1 compacteur


pieds de mouton vibrant 135 HP

4 camions benne 12 m3, 190 à 240 CV, ou 2 tombereaux articulés


14 m3 de
260 CV
3 camions benne 8 m3, 160 à 180 CV, équipés citerne à eau de 12
000 litres

Rendement de l'échelon : 1 560 m3 en place par jour de 8 heures.

B3 : chargeuse pelleteuse

Utilisée pour de petits terrassements, en particulier les canaux d'irrigation,


les AEP,

2 camions benne 4 m3, de 110 CV

1 compacteur vibrant 7 CV bicycle

1 citerne à eau 6000 litres

37 37
37 37
Rendement :

- Chargeuse : 250 m3 en place par jour de 8 heures

- Pelleteuse : 230 m3 de déblai en place par jour de 8 heures

C : ECHELON SCRAPER

C1 : scraper à train moteur 330 HP

2 scrapers 330 HP de 12 m3,

1 bouteur 335 HP équipé push-cup et ripper 3 dents

1 compacteur pieds de mouton 210 HP

4 camions benne, 160 à 190 CV, équipés citerne à eau de 12 000


litres

1 grader 135 HP lame normale

Rendement de l'échelon : 1 600 m3 en place par jour de 8 heures –


distance de rotation de 500 mètres.

C2 : scraper élévateur de 250 HP

2 scrapers 250 HP de 10 m3,

1 bouteur 165 HP équipé de ripper 3 dents

1 compacteur pieds de mouton 210 HP

3 camions benne, 160 à 190 CV, équipés citerne à eau de 12 000


litres

Rendement de l'échelon : 1 600 m3 en place par jour de 8 heures – distance de


rotation de 500 mètres.

D.AUTRES ATELIERS DE TERRASSEMENT

Déblais mis en remblai ou emprunt mis en remblai. Les ateliers ci-dessous désignés
ne constituent que des exemples pour donner des ordres de grandeurs de productions

Atelier type 1 :

1 D6 avec rippers (bulldozer)

38 38
38 38
1 Caterpillar 920 ou 966 (chargeur)

3 ou 5 camions benne de 5 à 9 m3

1 Caterpillar 815 (compacteur pieds de mouton)

1 ou 2 citernes de 7 000 à 10 000 litres

Rendement de 800 m3 par jour

Atelier type 2:

1 Poclain 90 ou Caterpillar 225 (pelle hydraulique)

3 camions benne de 5 à 9 m3

1 Caterpillar 815 (compacteur pieds de mouton)

1 citerne de 7 000 litres

1 niveleuse type 120G

Rendement de 800 m3 par jour

Atelier type 3 :

2 Scrappers auto-chargeur type Caterpillar 623

1 Caterpillar 815 (compacteur pieds de mouton)

2 citernes de 10 000 litres

1 niveleuse 140 G avec rippers

Rendement de 1 500 m3 par jour

Atelier type 4 :

2 Scrappers type Caterpillar 621

1 D8 pousseur

1 Caterpillar 815 (compacteur pieds de mouton)

2 ou 3 citernes de 10 000 litres

1 niveleuse 140 G avec rippers

39 39
39 39
Rendement de 1 800 m3 par jour

5-5- Rendements de quelques engins de terrassement dans le cadre des travaux


d'entretien routier
Curage mécanique des fossés : production d'une niveleuse= 6,5
km/jour

Reprofilage léger : production de 3 niveleuses = 25 à 30 km/j sur


route en terre à 2 voies

Reprofilage lourd sans rechargement : production de 3 niveleuses =


10 à 12 km/j , avec un compacteur automoteur et 1 camion-citerne à
eau équipée d'une rampe d'arrosage ;

Reprofilage lourd avec rechargement : production de 3 niveleuses =


6 à 10 km/j, avec un bull (éventuellement- extrait environ 450 m3
foisonnés/j), 1 chargeuse (CAT 950 charge 450 à 500 m3/j), camions
benne (nombre fonction des caractéristiques du chantier), 1
compacteur automoteur et camion-citerne à eau équipée d'une
rampe d'arrosage (nombre variant suivant : distance de transport,
humidité du matériau, volume de la citerne)

Fourniture et mise en œuvre de matériaux latéritiques : production


de 2 niveleuses = 750 m3 foisonnés mis en forme/j), avec un
bull (extrait environ 450 m3 foisonnés/j), 1 chargeuse (CAT 950
charge 450 à 500 m3/j), camions benne (nombre fonction des
caractéristiques du chantier), 1 compacteurs automoteurs (production
de 2 compacteurs = 550 m3 compactés/j) et camion-citerne à eau
équipée d'une rampe d'arrosage (nombre variant suivant : distance de
transport, humidité du matériau, volume de la citerne) ;

40 40
40 40
5-6- Transport de terre de terrassement dans le cadre des travaux de remblais
et de déblai (excédent de terre mise en dépôt ou remblai provenant de zone
d’emprunt)

EXEMPLE DE PROJET

La construction du bâtiment de M KOUAKOU nécessitera une fouille en excavation


du fait que le relief de son lot est très accidenté. M KOUAKOU veut connaitre le
coût de réalisation de ces travaux de terrassements généraux et des travaux de
bétonnage. C’est pourquoi il sollicite l’expertise d’un technicien de bâtiment pour
répondre à sa préoccupation.
1-Description de la fouille
La fouille est faite dans un sol de classe C sur une emprise de 3 025 m2 constituant
la surface du lot de M. KOUAKOU. La fouille a une assiette de 2 500 m2, elle est
faite avec des talus de déblais sur les 04 cotés de 4/3 et à une profondeur de 3.00 m.
On a deux rampes d’accès de talus 5/1pour les véhicules.
(Voir les plans)
3-Travail demandé
➢ Etablir l’avant- métré de terrassement à faire pour la construction du bâtiment
(débroussement, décapage et fouille en excavation)
➢ Déterminer le nombre de camions nécessaires pour évacuer l’ensemble des
terres provenant de la fouille à la décharge publique situé à 30 km du site
sachant que : un camion porte 28 tonnes de charge utile, un camion chargé
roule à une vitesse de 60 km/h, un camion vide roule à une vitesse 80km/h ;
un camion est loué pour 8 heures travail par jour et l’évacuation totale des
terres doit se faire sur 3 jours. ðeau= 1000kg/m3 ;
Cf=40% dh = 1,7

41 41
41 41
VI- Rendements en terrassements manuels

a) désherbage

A la faux : 800 m2/jour/homme

A la machette : 500 m2/jour/homme

b) Débroussaillage - dessouchage

Végétation arbustive, arbre de Ø 25 cm : 115 m2/jour/homme

Végétation dense, 10 à 30 arbres par are : 80 m2/jour/homme

c) Débroussaillage manuel en entretien routier :

Zone herbeuse sans arbustes : 3 000 m2/jour pour 10 manœuvres

Zone herbeuse avec arbustes : 1 500 m2/jour pour 10 manœuvres

Zone de végétation dense : 600 à 1 000 m2/jour pour 10


manœuvres

d) Curage manuel des fossés en entretien routier

150 à 200 ml/jour suivant l'état des fossés, pour 10 hommes

e) Déblais en masse

Sol meuble non cohésif : 3,5 m3/jour/homme

Sol meuble cohésif : 2,5 m3/jour/homme

Sol ferme : 1,5 m3/jour/homme

Sol compact : 0,9 m3/jour/homme

Sol très compact : 0,6 m3/jour/homme

f) Excavation en tranchée

0,60 m de profondeur, 0,30 m de largeur, soit 0,18 m3/ml : 1,3


m3/jour/homme

g) Epandage des matériaux : 15 m3/jour/homme

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h) Compactage

Couche de 8 à 10 cm : 35 m2/jour/homme

Remblais derrière bajoyers : 4 m3/jour/homme

Remblais contigus aux buses : 3 m3/jour/homme

i) Arrosage :

Rendement en litres/heure selon la distance de transport, teneur en eau de


3 litres au m2, épaisseur de 10 cm :

Distance de transport de 0 m : 800 litres/jour/homme

Distance de transport de 100 m : 680 litres/jour/homme

Distance de transport de 500 m : 300 litres/jour/homme

Distance de transport de 1 000 m : 185 litres/jour/homme

j) Transport – brouettage

Couffins de 20 litres

Distance de transport de 20 m : 2
m3/jour/homme Distance de transport de 60 m
: 1,5 m3/jour/homme Distance de transport de
120 m : 1 m3/jour/homme

b. Brouette de chargement 0,031 m3

Distance de transport de 20 m : 9,3 m3/jour/homme Distance de transport de 50 m :


4,6 m3/jour/homme Distance de transport de 90 m : 2,8 m3/jour/homme

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VII- SUIVI DE TRAVAUX DE REMBLAI COMPACTE

7.1- Introduction

Le sol en place est probablement très compressible, très perméable et de faible


consistance. Dans le cas où le choix d’un autre site pour l’ouvrage est impossible, la
solution possible reste la stabilisation du sol : c.à.d., l’amélioration des propriétés
du sol en question. Ceci peut se faire par plusieurs méthodes :

• Procédé chimique : Par malaxage ou injection de produits chimiques dans le


sol tels que ciment Portland, Chaux, Asphalte, Chlorure de Calcium ou de
Sodium, résidus de pâtes et papiers.
• Traitement thermique : Par chauffage du sol
• Procédé électrique : En appliquant un courant électrique au sol.
• Procédé mécanique : Se résolu principalement au compactage et
densification.
• Autres procédés : Par rabattement de nappe pour réduire les pressions
interstitielles, ou pré charge et chargement temporaire pour réduire les
tassements.

Les procédés et le matériel de compactage constituent un thème descriptif


favorisant des travaux bibliographiques très utiles pour l'étudiant. Pour cette raison,
beaucoup de détails dans ce chapitre n’ont pas étés exposés laissant cette possibilité

7.2-Matériel et procédés spéciaux de compactage in-situ

➢ Procédés courants de compactage

Dans les procédés courants de compactage, on utilise :

a- Vibration : Pour les sols pulvérulents et granulaires, le compactage efficace se


fait par vibration en utilisant : plaque vibrante manuelle, rouleau vibrant
autopropulsé, rouleau à pneus et grosse masse en chute libre.

b- Pilons à air comprimé : Pour le compactage des couches de faibles épaisseurs

Dames à explosion (grenouille) pour les terrains cohérents ou non de faible


surface.

Pilons de 2 à 3 tonnes montés sur grue roulante, est utilisé pour tous les
terrains mais ne sont intéressants que pour les faibles surfaces.

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c- Rouleaux lisses : sont utilisés pour les terrains cohérents non argileux.

d- Rouleaux à pneus : pour le compactage des terrains non cohérents.

e- Rouleaux à pieds de mouton : pour les terrains cohérents. En particulier


il est indispensable pour les terrains argileux.

f- Engins vibrant (rouleaux, sabots,…) : pour les sols à gros grains (sables et
graviers).

➢ Procédés spéciaux de compactage

Dans le cas de couches à grandes épaisseurs, on utilise des procédés de compactage


dynamique tels que :

a- Compactage par explosifs

Explosifs ponctuels : pour les sols pulvérulents le compactage se fait par


création d’une onde de choc de compression.

Explosifs linéaires : pour les sols cohérents le compactage se fait par mise en
place de pieux sableux.

b- Compactage par vibroflottation

Le procédé consiste à la génération de contraintes et déformations alternées d’ou


réarrangement des grains.

Tubes en vibration : se pratique pour les matériaux très perméables.

Colonnes ballastées : les colonnes sont formées de matériaux pulvérulents


compactés. Elles sont pratiquées dans les sols cohérent

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c- Consolidation dynamique

Elle est valable pour tout type de sol. Il s’agit de transmettre des chocs de forte
énergie à la surface du sol à traiter (chute libre d’une masse de 10 à 30 tonnes
exceptionnellement 140 tonnes d’une hauteur de 15 à 30 m). La profondeur
d’influence est définie par Léonard et coll. (1980) grâce à l’expression :

D =0.5x racine(w.h) (m)

Où w est la masse tombante exprimée en tonne métrique, h est la hauteur de chute


en mètre.

7-3- Prescriptions et contrôle du compactage

Malgré l’extrême diversité des engins de compactage, il est possible de dégager un


certain nombre de facteurs intervenant principalement sur l’efficacité d’un engin sur
un sol donné.

Domaine d’emploi des principaux engins de compactage (Travaux routier)

Nous trouverons bien sûr des facteurs propres au terrain compacté (nature, teneur
en eau,) mais aussi des facteurs caractérisant l’engin et la séquence de compactage
(nombre de passes, vitesse, pression de contact, fréquence et intensité de vibration...

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Quels que soient les engins utilisés le compactage sur chantier devra s’effectuer par
couche de faible épaisseur 20 à 30cm (Travaux de route) ou encore 10 à15 cm
(Travaux de bâtiment).

➢ Notion de planche d’essai

Une grande partie des difficultés des projets de terrassement vient du fait que la
mise en place d’un sol (remblai par exemple) dépend souvent des conditions
atmosphériques au moment des travaux.

La planche d’essai permet avant l’ouverture d’un chantier de terrassement, de fixer


les paramètres de compactage lié à l’engin utilisé, au sol considéré au moment des
travaux (teneur en eau, vitesse des engins, nombre de passe,…), et ce, en vue
d’obtenir la compacité à atteindre (compacité prescrite).

➢ Influence de la vitesse de l’engin

Pour un engin donné et des exigences de qualité fixées, il existe une vitesse
optimale, fonction de l’épaisseur de la couche et de la nature du matériau
permettant d’obtenir une compacité maximale. Plus les exigences de qualité sont
sévères, plus la vitesse de translation optimale a une valeur réduite.

Il est recommandé de limiter la vitesse de la plus part des compacteurs à 8km/h.


Dans le cas des compacteurs vibrants, la vitesse optimale se situe autour de 5km/h
pour que les vibrations puissent agir efficacement sur toute l’épaisseur de la couche.

➢ Influence du nombre de passes

Pour un engin donné et des paramètres de qualité fixés, il existe un nombre de


passes optimales fonction de la vitesse de l’engin, de l’épaisseur de la couche et de
la nature du matériau permettant d’obtenir une compacité maximale. Plus les
exigences de qualité sont sévères, plus le nombre de passe optimale est élevé.

De façon générale il faut 3 à 8 passes pour compacter une couche de sol de 30 cm


d’épaisseur, mais ce nombre peut facilement atteindre 12 en fonction du type de sol,
de la teneur en eau et de la masse du compacteur. Si la compacité voulue n’est pas
atteinte après 12 passes dans les conditions optimales d’humidité, on conclut que
les opérations de compactage n’ont pas atteint leur but et que le compacteur utilisé
n’est probablement pas adéquat.

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En pratique la teneur en eau fixée à la valeur optimale de l’essai Proctor est obtenue
par étalonnage de la citerne à eau. Pour chaque vitesse de l’engin considéré on
détermine le nombre de passes permettant d’obtenir les spécifications prescrites. On
peut ainsi représenter la courbe (Vitesse de l’engin, Nombre de passes) et déterminer
son optimum qui donne les paramètres liés à l’engin.

➢ Degré de compacité (efficacité d’un compactage par rapport à ce qui est


prescrit)

En comparant le poids volumique du sol sec sur le chantier (γd chantier) avec le
poids volumique sec maximal (optimum Proctor γdopt) on établit le degré de
compacité Dc ou pourcentage de compactage à l’aide de l’équation : Dc = γd
chantier / γdopt
Le degré de compacité est l’un des critères sur lesquels on s’appuie pour accepter ou
refuser un compactage. Ce degré qui s’exprime en pourcentage, tend vers 100%
lorsque la valeur de (γd chantier) tend vers celle de (γdopt). En général le cahier des
charges impose Dc ≥ 95% (voir 98 %).

Plus Dc est élevé, plus la compacité du sol est grande et plus le compactage a été
efficace.

➢ Densitomètre à membrane
But : Mesurer les masses ou poids
volumiques apparents des
sols (humide γ, ou sec γd) en place
avant foisonnement, ou encore
après tassement ou
compactage.

Densitomètre à membrane.

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L’essai consiste à creuser une cavité, à recueillir et peser la totalité du matériau
extrait, puis à mesurer le volume de la cavité à l’aide d’un densitomètre à
membrane. L’appareil est doté d’un piston qui, sous l’action de l’opérateur, refoule
un volume d’eau dans une membrane souple étanche qui épouse la forme de la
cavité. Une tige graduée permet de lire directement le volume .

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