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Département de génie civil

Module de conception & calcul des structures


métalliques & mixtes (CCSMM)
Chapitre IV _ Section 1 – Assemblages boulonnés
Préparé par : Afif Beji, Ing., M.Sc.A.
afif.beji@esprit.tn
2020/2021
Plan du cours

I. Introduction

II. Classification des assemblages

III. Assemblages boulonnés

IV. Autres prescriptions

V. Boulons ordinaires

VI. Boulons précontraints / haute adhérence

VII.Assemblages structuraux de sections en H ou I (&6) 2


I. Introduction
✓ D’une façon générale, le rôle principal d’un assemblage est de réunir et
solidariser plusieurs pièces entre elles, tout en assurant la transmission des
sollicitations entre ces pièces, sans générer de sollicitations parasites qui
peuvent affecter la bonne tenue des éléments;
✓ Il existe divers types, classes et techniques d’assemblages. Le concepteur doit,
ainsi, être rigoureux dans ses choix pour garantir un bon fonctionnement des
pièces assemblées et donc de l’ensemble de la structure;
✓ Les prescriptions techniques relatives au dimensionnement et à la justification
des assemblages sont décrites par la partie 1-8 de l’EC 3 (EN 1993-1-8);3
II. Classification des assemblages
I/ Types des assemblages
✓ Plusieurs types d’assemblage peuvent être envisagés lors de la rencontre de
deux pièces qu’on souhaite attacher;
✓ Les assemblages les plus courants sont montrés dans la figure suivante :

A : poutre - poteau de rive.

B : Poutre - poteau intermédiaire.

C : Continuité de poutres.

D : Continuité de poteaux.

E E E E : Pied de poteau – Fondation.


4
✓ La première classification des assemblages (montrée ci-haut) est basée sur la
nature des éléments à attacher. On distingue également une deuxième
classification selon la technique adoptée. À savoir :
Assemblages rivetés Assemblages soudés
Assemblages boulonnés

Google maps

http://fhwa.dot.gov

http://nord-lock.com
5
II/ Classification selon leur rigidité
✓ Les assemblages peuvent être soit :
➢ Rigides;
➢ Semi rigides;
➢ Souples;
✓ En allant du bas vers le haut, la première courbe représente un assemblage
souple (ou articulé) → Il n’assure la transmission que d’un effort tranchant;
✓ La deuxième courbe, quant à elle, concerne l’assemblage rigide. Ce dernier
présente une forte rigidité à la flexion et il assure la transmission de toutes les
sollicitations avec une capacité de rotation très limitée;
6
✓ Enfin, la troisième courbe est propre aux assemblages semi rigides. Ce type de
liaison permet une transmission partielle du moment de flexion avec une
capacité de rotation plus ou moins modérée;

7
III/ Classification selon leur résistance
✓ L’Eurocode 3 définit trois classes de résistance des assemblages :
1. Un assemblage à résistance complète qui possède une résistance plus
grande que la résistance de la pièce assemblée. Dans ce cas, la déformation
plastique est supposée se former dans la pièce assemblée. L’assemblage est
considéré à résistance complète si de plus :
j : joint

𝑀𝑗,𝑅𝑑 > 𝑀𝑝𝑙,𝑅𝑑 Avec vérification de la capacité de rotation



𝑀𝑗,𝑅𝑑 > 1,2𝑀𝑝𝑙,𝑅𝑑 Sans vérification de la capacité de rotation

Moment résistant de
Moment plastique de résistance de la pièce assemblée
calcul de l’assemblage
8
2. Un assemblage articulé possède une faible résistance, au maximum 25%
de la résistance minimale requise pour avoir un assemblage à résistance
complète :
𝑀𝑗,𝑅𝑑 < 0,25 𝑀𝑝𝑙,𝑅𝑑
3. Un assemblage à résistance partielle représente une solution
intermédiaire. L’assemblage doit posséder une capacité de rotation
suffisante pour assurer la formation de la rotule plastique. L’assemblage
est considéré à résistance partielle si :
0,25 𝑀𝑝𝑙,𝑅𝑑 < 𝑀𝑗,𝑅𝑑 < 𝑀𝑝𝑙,𝑅𝑑

9
IV/ Classification selon leur capacité de rotation
✓ L’Eurocode 3 classifie également les assemblages selon leur capacité de
rotation (voir figure droite ci-dessus);
10
III. Assemblages boulonnés
✓ L’un des assemblages les plus courants est l’assemblage par boulons. Étant
donné que ceci représente une composante essentielle de la structure, il faut y
accorder une attention particulière pour pouvoir mener, par la suite, une
analyse globale satisfaisante de la structure;
I/ Exemples d’assemblages boulonnés
✓ Les assemblages boulonnés les plus courants sont illustrés par les figures
suivantes :

11
Poutre-Poteau Montant-Membrure
Poutre-Poutre Diagonale-Membrure
de treillis

Pannes-traverse

Traverse-Contreventement de toiture 12
Poutre principale – Poutre secondaire 13
Jarret
Angle de faîtage Angle de portique
Poteau-Poutre

Gousset

Nœud d’une ferme à treillis

Contreventement transversal

14
Contreventements horizontaux Contreventements verticaux
15
Pied de poteau - Fondation

Tiges d’ancrage

16
17
✓ Autres types d’assemblages :

18
II/ Composition des boulons
✓ Les boulons (bolts) sont composés de :
✓ Une vis (screw);
✓ Un écrou hexagonal (nut);
✓ Eventuellement 1 ou 2 rondelles (washer);

19
20
III/ Types de boulons
✓ Il existe deux types classés selon leurs modes de fonctionnement :

Serrage contrôlé par clé


Serrage manuel par clé
dynamométrique ou
dynamométrique ou clé à
pneumatique
molette sans spécifications
particulières

1.Boulons ordinaires : 2.Boulons Précontraints (HA) :


Fonctionnement par obstacle : Fonctionnement par adhérence
Cisaillement 21
✓ Ouvriers entrain de serrer
les boulons : Assemblage
de type
Poteau – Poutre à treillis

22
IV/ caractéristiques géométriques
Boulon M12 M14 M16 M18 M20 M22 M24 M27 M30 M33
𝒅 (𝒎𝒎) 12 14 16 18 20 22 24 27 30 33
𝑨 𝒎𝒎𝟐 113,1 153,9 201 254,5 314 380 452 572 707 855

𝑨𝒔 𝒎𝒎𝟐 84,3 115 157 192 245 303 353 459 561 694
D = 2𝑑
𝒅𝒔
𝑑 : diamètre nominal (de la ℎ=𝑑
partie lisse) de la vis
𝑑
𝐴 : section du fût de la
vis (𝐴 = 𝜋𝑑2 Τ4)
𝐴𝑠 : section résistante 𝑙
𝑑𝑠
de la vis (partie filetée) 𝑙𝑠

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V/ Caractéristiques mécaniques
✓ Les caractéristiques mécaniques des vis sont définies par une classe de qualité,
indiquée par deux nombres séparés par un point :
b : bolt

Classes de qualité 4.6 4.8 5.6 5.8 6.8 8.8 10.9


𝒇𝒚𝒃 𝑴𝑷𝒂 240 320 300 400 480 640 900

𝒇𝒖𝒃 𝑴𝑷𝒂 400 400 500 500 600 800 1000

✓ Le premier nombre représente le 1/10ème de la résistance nominale à la


traction (contrainte minimale de rupture 𝑓𝑢𝑏 𝑁Τ𝑚𝑚2 );
✓ Le produit du premier nombre par le deuxième donne la limite d’élasticité
nominale 𝑓𝑦𝑏 𝑁Τ𝑚𝑚2 ; 24
✓ Exemple : classe 5.8
➢ Résistance nominale à la traction : 50 𝑁Τ𝑚𝑚2 = 500 𝑀𝑃𝑎;
➢ Limité d’élasticité nominale : 5 × 8 = 40 𝑁Τ𝑚𝑚2 = 400 𝑀𝑃𝑎;
✓ Pour ce qui est de la classe de qualité des écrous, elle est indiquée par un
nombre (e.g. 6, qui représente 1/10ème de la résistance nominale à la traction
en 𝑑𝑎𝑁Τ𝑚𝑚2 );
✓ Les allongements minimaux à la rupture (a (%)) :
Classes de qualité 4.6 5.6 4.8 5.8 6.8 8.8 10.9 12.9
𝒂 % 22 20 14 10 8 12 8 ou 9 8

✓ La classe de qualité doit être indiquée sur les vis et les écrous, par marquage
en creux ou en relief; 25
VI. Bases de calcul
1. Exigences générales (coefficients partiels de sécurité)

L’EC 3/NA préconise 𝜸𝑴𝟑 = 𝟏, 𝟏


26
2. Assemblages sollicités en cisaillement soumis à des chocs, vibrations,
et/ou charges alternées
✓ Il est question d’utiliser l’une des méthodes d’assemblage suivantes :
➢ Soudage;
➢ Boulons munis de dispositifs de blocage;
➢ Boulons précontraints;
➢ Boulons injectés…
3. Excentricité au niveau des intersections
✓ Il convient de calculer les assemblages et les barres vis-à-vis des sollicitations
qui se développent suite à une excentricité d’épure au niveau des intersections
27
(e.g. assemblages de cornières ou de profils en T);
✓ Il convient de déterminer les excentricités dans le plan et hors du plan en
considérant les positions relatives de l'axe de la barre et de la ligne de
trusquinage dans le plan de l'assemblage;

✓ Le &3.10.3 de l’EC 3-1-8 : On peut utiliser la méthode simplifiée dans le cas


d’une cornière simple en traction attachée par boulonnage sur une aile; 28
VII.Catégories d’attaches boulonnées
1. Attaches en cisaillement
✓ Lors de la conception et le calcul des attaches boulonnées sollicitées au
cisaillement, l’une ou l’autre des catégories suivantes doit être adoptée :
➢ Catégorie A : Travaillant à la pression diamétrale :
Toutes les classes de boulons peuvent être utilisées. Aucune exigence
particulière sur la précontrainte, ni les surfaces en contact n’est à satisfaire.
Il faut s’assurer que l'effort de cisaillement de calcul n'excède ni la
résistance de calcul au cisaillement ni la résistance de calcul en pression
diamétrale;
29
➢ Catégorie B : Résistant au glissement à l’ELS
Uniquement les boulons précontraints à haute résistance sont d’usage pour
ce type d’assemblage. Tout glissement est interdit à l’ELS. Il convient que
l'effort de cisaillement de calcul à l’ELS n'excède pas la résistance de calcul
au glissement, et que l'effort de cisaillement de calcul à l’ELU n'excède ni
la résistance de calcul au cisaillement, ni la résistance de calcul en pression
diamétrale;
➢ Catégorie C : Résistant au glissement à l’ELU
Uniquement les boulons précontraints à haute résistance sont d’usage
pour ce type d’assemblage. Tout glissement est interdit à l’ELU;
30
Il convient qu'aucun glissement ne se produise à l’ELU. Il convient que
l'effort de cisaillement de calcul à l'état limite ultime n'excède pas la
résistance de calcul au glissement, ni la résistance de calcul en pression
diamétrale. En outre, pour une attache tendue, il convient de vérifier la
résistance plastique de calcul de la section nette au droit des trous de
boulons 𝑁𝑛𝑒𝑡,𝑅𝑑 (cf. chapitre 4 CMM), à l’ELU;
2. Attaches en traction
✓ Lors de la conception et le calcul des attaches boulonnées sollicitées en
traction, l’une ou l’autre des catégories suivantes doit être adoptée :

31
➢ Catégorie D : par boulons ordinaires
Cette catégorie regroupe toutes les classes de boulons, non précontraints.
Hormis les actions usuelles de vent, il est recommandé de ne pas utiliser
ces attaches en présence de variations fréquentes des sollicitations en
traction;
➢ Catégorie E : par boulons précontraints à haute résistance
Il s’agit d’utiliser des boulons précontraints de classe 8.8 et 10.9 à serrage
contrôlé;
✓ En résumé, les différentes vérifications à apporter pour les catégories
d’attaches boulonnées sont données par le Tableau 3.2 :
32
33
VIII/ Dispositions constructives (Positionnement des trous de boulons)
✓ Les assemblages boulonnés doivent être facilement réalisables et doivent
assurer pleinement leur rôle d’élément de liaison;
✓ Il faut choisir un diamètre de boulon bien adapté à l’épaisseur des pièces à
assembler;
✓ Il faut disposer les boulons de façon adéquate;
✓ Pour des raisons pratiques, la mise en œuvre de boulons de diamètres
différents dans un même assemblage est à éviter;
✓ L’utilisation de boulons de classes de qualité différentes dans un même
assemblage est interdite;
34
𝒅 Diamètre nominal d’un boulon;
𝒅𝟎 Diamètre nominal d’un trou ou d’un rivet;
𝑷𝟏 entraxe des fixations dans une rangée dans la direction de la
transmission des efforts;
𝑷𝟐 entraxe entre deux rangées de fixation adjacentes
perpendiculairement à la direction de la transmission des efforts;
e1 : end distance 𝒆𝟏 pince longitudinale entre le centre d’un trou de fixation et le bord
adjacent d’une pièce quelconque, mesurée dans la direction de l’effort
transmis;
e2 : edge distance 𝒆𝟐 pince transversale entre le centre d’un trou de fixation et le bord
adjacent d’une pièce quelconque, mesurée perpendiculairement à la
direction de l’effort transmis;
𝒕 épaisseur de la pièce attachée extérieure la plus mince;
𝑷𝟏,𝟎 entraxe des fixations dans une rangée de rive d’une pièce tendue
avec trous en quinconce dans la direction de la transmission des efforts;
𝑷𝟏,𝒊 entraxe des fixations dans une rangée intérieure d’une pièce tendue
avec trous en quinconce dans la direction de la transmission des efforts;
𝒆𝟑 distance entre l’axe d’un trou oblong et l’extrémité ou bord adjacent
d’une pièce quelconque;
𝒆𝟒 distance entre le centre de l’arrondi d’extrémité d’un trou oblong et
l’extrémité ou bord adjacent d’une pièce quelconque.
35
Trou oblong

36
✓ Vérification des entraxes (𝑃1 , 𝑃2 , 𝑃1,0 et 𝑃1,𝑖 ):

Epaisseur de la pièce attachée


extérieure la plus mince

2,2 𝑑0 ≤ 𝑃1 ≤ 𝑚𝑖𝑛 14 𝑡 ; 200 𝑚𝑚


2,4 𝑑0 ≤ 𝑃2 ≤ 𝑚𝑖𝑛 14𝑡 ; 200 𝑚𝑚
𝑃1,0 ≤ 𝑚𝑖𝑛 14𝑡 ; 200 𝑚𝑚
𝑃1,𝑖 ≤ 𝑚𝑖𝑛 28𝑡 ; 400 𝑚𝑚
✓ Pour les rangées de fixations en quinconce, on peut utiliser 𝑃2,𝑚𝑖𝑛 = 1,2 𝑑0
↔ 𝐿 ≥ 2,4 𝑑0 , avec 𝐿 est la distance minimale entre deux fixations
quelconques;
37
✓ Vérification des pinces (𝑒1 , 𝑒2 , 𝑒3 et 𝑒4 ) pour des aciers conformes à
l’EN 10025 :

1,2 𝑑0 ≤ 𝑒1 𝑜𝑢 𝑒2 ; 𝑛𝑜𝑛 𝑒𝑥𝑝𝑜𝑠é


൞1,2 𝑑0 ≤ 𝑒1 𝑜𝑢 𝑒2 ≤ 4𝑡 + 40 𝑚𝑚 ; 𝑒𝑥𝑝𝑜𝑠é
1,5 𝑑0 ≤ 𝑒3 𝑜𝑢 𝑒4 ; 𝑡𝑟𝑜𝑢𝑠 𝑜𝑏𝑙𝑜𝑛𝑔𝑠
✓ Afin d’éviter les difficultés au montage, le diamètre du trou 𝑑0 est pris tel que:
Diamètre de la vis

1 𝑚𝑚 ; 𝑠𝑖 12 𝑚𝑚 ≤ 𝑑 ≤ 14 𝑚𝑚
𝑑0 = 𝑑 + ቐ2 𝑚𝑚 ; 𝑠𝑖 16 𝑚𝑚 ≤ 𝑑 ≤ 24 𝑚𝑚
3 𝑚𝑚 ; 𝑠𝑖 𝑑 ≥ 27 𝑚𝑚
Diamètre du trou
38
✓ Pour les autres types de boulons, on peut adopter comme valeurs des jeux :

39
40
IV. Autres prescriptions
I/ Déduction des trous de fixation / Calcul du cisaillement de bloc
✓ Le cisaillement de bloc consiste en une ruine par cisaillement au niveau de la
rangée de boulons le long de la partie cisaillée du contour du groupe de trous,
accompagnée d'une rupture par traction le long de la file de trous de boulons
sur la partie tendue du contour du groupe de boulons;
✓ Pour un groupe de boulons symétrique soumis à un chargement centré, la
résistance de calcul au cisaillement de bloc s’exprime par :

Aire nette soumise à la traction 𝑓𝑢 𝐴𝑛𝑡 1 𝑓𝑦 𝐴𝑛𝑣 Aire nette soumise au cisaillement
𝑉𝑒𝑓𝑓,1,𝑅𝑑 = +
𝛾𝑀2 3 𝛾𝑀0 41
✓ Pour un groupe de boulons soumis à un chargement excentré, la résistance de
calcul au cisaillement de bloc s’exprime par :

𝑓𝑢 𝐴𝑛𝑡 1 𝑓𝑦 𝐴𝑛𝑣
𝑉𝑒𝑓𝑓,2,𝑅𝑑 = 0,5 +
𝛾𝑀2 3 𝛾𝑀0

42
II/ Cornières tendues attachées par une aile ou barres tendues attachées
de façon non symétrique
✓ Il est question de considérer toute l'excentricité dans les attaches (sauf
dispositions particulières), ainsi que les effets de l'espacement et des pinces
des boulons, dans la détermination de la résistance de calcul, pour :
➢ des barres asymétriques;
➢ des barres symétriques attachées de façon asymétrique, telles les cornières
attachées par une aile;
✓ Si l’on considère une cornière simple attachée par une seule rangée de boulons
dans une aile, elle peut être traitée comme chargée concentriquement et la
43
résistance ultime de calcul de la section nette peut être déterminée par :

Nombre de boulons 1 2 3 ou plus

Résistance ultime de calcul de


𝟐 𝒆𝟐 − 𝟎, 𝟓𝒅𝟎 𝒕𝒇𝒖 𝜷𝟐 𝑨𝒏𝒆𝒕 𝒇𝒖 𝜷𝟑 𝑨𝒏𝒆𝒕 𝒇𝒖
la section nette
𝜸𝑴𝟐 𝜸𝑴𝟐 𝜸𝑴𝟐
𝑵𝒖,𝑹𝒅

44
III/ Assemblages longs / Effet de la longueur de l’assemblage
✓ Il a été montré que la ruine des assemblages sollicités au cisaillement est liée à
la longueur de l’assemblage. Les boulons extrêmes sont plus sollicités que les
boulons centraux en raison de leur grande déformation;
✓ Afin de tenir compte du fait que tous les boulons ne transmettent pas la
même charge, on procède à la réduction de la résistance ultime de calcul au
cisaillement 𝐹𝑣,𝑅𝑑 de toutes les fixations en la multipliant par un coefficient
minorateur 𝛽 lorsque la distance entre les deux boulons extrêmes d’une tôle
dépasse 15 fois le diamètre 𝑑 du boulon :
𝑙 − 15 𝑑
𝛽 = 𝛽𝐿𝑓 =1− avec 0,75 ≤ 𝛽 ≤ 1 45
200 𝑑
46
IV/ Section nette / ligne de rupture ou ruine
✓ Pour la vérification de la résistance des sections au droit des assemblages (se
référer au chapitre 4 CMM / NF EN 1993-1-1);
✓ Si les trous de fixation ne sont pas disposés en quinconce → l'aire totale à
déduire pour les trous de fixation soit la somme maximale des aires de section
des trous dans toute section transversale perpendiculaire à l'axe de la barre
𝐴𝑛𝑒𝑡1 → Cette somme traduit la position de la ligne de rupture;
✓ Si les trous de fixation sont disposés en quinconce, il convient que l'aire totale
à déduire pour les fixations soit la plus grande des valeurs suivantes :

47
Nombre de trous situés sur toute ligne diagonale ou en zigzag Pas en quinconce, l'entraxe de deux trous
s'étendant sur la largeur de la barre ou partie de la barre (voir figure) consécutifs dans la ligne, mesuré
parallèlement à l’axe de la barre
𝐴𝑛𝑒𝑡1
Épaisseur de la pièce
𝑠2
𝑡 𝑛 𝑑0 − ෍ Entraxe des deux mêmes trous mesuré
s : staggered pitch
4𝑝
perpendiculairement à l'axe de la barre
Diamètre du trou

48
V/ Effet de levier
✓ Si l’épaisseur des pièces assemblées est insuffisante, elles se déforment →
Augmentation de l’effort dans le boulon sous l’effet d’une force 𝑄, qu’on
appelle force de levier → Risque de rupture prématurée des boulons :
✓ On peut estimer la force de levier par cette expression :

𝑤𝑙 4
0,5 − 𝑁
30𝑎𝑏 2 𝐴
𝑄=
𝑎 𝑎 𝑤𝑡 4 2
+1 +
𝑏 3𝑏 6𝑎𝑏 2 𝐴
→ L’effet Levier est pris en compte
implicitement dans les calculs dans la suite;
49
V. Boulons ordinaires
✓ Ils sont aussi appelés boulons normaux ou non précontraints;
I/ Assemblages sollicités au cisaillement
✓ Deux vérifications à faire simultanément :

➢ Résistance au cisaillement des boulons

➢ Résistance à la pression diamétrale des pièces


50
1. Résistance au cisaillement

Une section cisaillée (m=1)

Deux sections cisaillées (m=2)

51
✓ La vérification de la résistance au cisaillement par boulon à l’ELU s’écrit :

Effort de cisaillement de calcul Résistance de calcul au Nombre de surfaces / plans de cisaillement


à l’ELU / boulon cisaillement / boulon

𝑚𝐴𝑏 𝐴 : aire de la section brute du boulon si le


𝐹𝑣,𝐸𝑑 ≤ 𝐹𝑣,𝑅𝑑 = 𝛼𝑣 𝑓𝑢𝑏 plan de cisaillement passe par la partie non
𝛾𝑀𝑏 filetée du boulon
𝐴𝑠 : aire de la section résistance en traction
* Lorsque le plan de cisaillement passe par la partie filetée : du boulon si le plan de cisaillement passe
= 0,6 Pour les classes de qualité 4.6, 5.6 et 8.8 par la partie filetée du boulon
= 0,5 Pour les classes de qualité 4.8, 5.8, 6.8 et 10.9
* Lorsque le plan de cisaillement passe par la partie non filetée :
Résistance ultime Coefficient partiel de sécurité pour la
= 0,6
à la traction des résistance des boulons au cisaillement
boulons = 𝛾𝑀2 = 1,25
✓ La vérification de la résistance de l’assemblage au cisaillement à l’ELU s’écrit :

Nombre de boulons 𝑁𝐸𝑑 ≤ 𝑛𝐹𝑣,𝑅𝑑


52
2. Résistance à la pression diamétrale
✓ C’est la pression exercée par les assembleurs sur
les parois des trous dans lesquels ils sont logés.
Elle se développe pour des efforts
perpendiculaires à l’axe des organes
d’assemblage :

http://Wikipedia.com
Travaux de Yi Xiao &Takashi Ishikawa
53
✓ La vérification de la résistance à la pression diamétrale par boulon à l’ELU
𝐷𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑑𝑖𝑟𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒𝑠
s’écrit : 𝑒𝑓𝑓𝑜𝑟𝑡𝑠 𝛼𝑑 =
𝑏𝑜𝑢𝑙𝑜𝑛𝑠 𝑏𝑜𝑢𝑙𝑜𝑛𝑠
Résistance à la pression diamétrale des 𝑑𝑒 𝑟𝑖𝑣𝑒 𝑖𝑛𝑡é𝑟𝑖𝑒𝑢𝑟𝑠

pièces assemblées 𝑒1 𝑃1 1 𝑓𝑢𝑏


= 𝑚𝑖𝑛 ; − ; ;1
b : bearing 3𝑑0 3𝑑0 4 𝑓𝑢
𝑡
𝐹𝑣,𝐸𝑑 ≤ 𝐹𝑏,𝑅𝑑 = 𝑘1 𝛼𝑏 𝑓𝑢 𝑑
𝛾𝑀𝑏
Perpendiculairement à la direction des efforts :
𝑏𝑜𝑢𝑙𝑜𝑛𝑠 𝑑𝑒 𝑟𝑖𝑣𝑒 𝑏𝑜𝑢𝑙𝑜𝑛𝑠 𝑖𝑛𝑡é𝑟𝑖𝑒𝑢𝑟𝑠
Coefficient partiel de sécurité pour la
𝑒2 𝑝2 résistance des boulons au cisaillement
= 𝑚𝑖𝑛 2,8 − 1,7; 2,5 𝑒𝑡 𝑚𝑖𝑛 1,4 − 1,7; 2,5
𝑑0 𝑑0 = 𝛾𝑀2 = 1,25
Généralement pris = 2,5

✓ La vérification de la résistance de l’assemblage à la pression diamétrale à


l’ELU s’écrit : 𝑁𝐸𝑑 ≤ 𝑛𝐹𝑏,𝑅𝑑
Nombre de boulons 54
✓ Remarque 1 : La résistance en pression diamétrale est diminuée de :
1. 20% pour les boulons logés dans des trous surdimensionnés, par rapport à
celle calculée dans le cas de trous normaux;
2. 40% par rapport à celle calculée dans le cas de trous circulaires normaux, si
l’axe longitudinal du trou oblong est perpendiculaire à la direction des efforts;
✓ Remarque 2 : Dans les assemblages à simple recouvrement ne comportant
qu’une seule rangée de boulons → Munir les boulons par des rondelles sous la
tête et sous l’écrou & la résistance en pression en pression diamétrale vérifie :

𝑡
𝐹𝑏,𝑅𝑑 ≤ 1,5𝑓𝑢 𝑑
𝛾𝑀2
55
✓ Remarque 3 : D’une façon générale, les pièces assemblées doivent être
vérifiées vis-à-vis les modes de rupture suivants (pour certaines vérifications
→ Se référer au chapitre V CMM):

56
✓ Modes typiques de rupture des attaches sollicités au cisaillement : (a) rupture
des boulons, (b) rupture par pression diamétrale, (c) rupture au niveau de la
section nette de la paroi attachée, (d) rupture par cisaillement de la pièce.

57
II/ Assemblages sollicités à la traction
✓ Les assemblages boulonnés doivent vérifier :
Section du boulon au niveau de la
Résistance à la traction des boulons partie filetée

𝐴𝑠
𝐹𝑡,𝐸𝑑 ≤ 𝐹𝑡,𝑅𝑑 = 𝑘2 𝑓𝑢𝑏
𝛾𝑀𝑏
0,63 𝑏𝑜𝑢𝑙𝑜𝑛𝑠 à 𝑡ê𝑡𝑒 𝑓𝑟𝑎𝑖𝑠é𝑒

Coefficient partiel de sécurité pour la

= résistance des boulons à la traction
= 𝛾𝑀2 = 1,25∗

0,9 𝐴𝑢𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑐𝑎𝑠

* L’ancienne version de l’EC3 1-8, considère pour le calcul des assemblages boulonnés soumis à
la traction le coefficient 𝛾𝑀2 pris égal à 1,5; 58
III/ Résistance au poinçonnement
✓ La résistance de calcul par poinçonnement de la tête du boulon ou de l’écrou
Épaisseur de la plaque située sous la tête
doit vérifier : du boulon ou de l’écrou

p : punching
𝑓𝑢
𝐹𝑡,𝐸𝑑 ≤ 𝐵𝑝,𝑅𝑑 = 0,6𝜋 𝑑𝑚 𝑡𝑝 Coefficient partiel de
𝛾𝑀𝑏 sécurité pour la résistance
des boulons à la traction
= 𝛾𝑀2 = 1,25
Résistance de calcul au cisaillement par
poinçonnement de la tête de boulon et de l’écrou
Diamètre moyen entre surangle et surplat (entre cercles
inscrit et circonscrit) de la tête de boulon ou de l’écrou,
en prenant la plus petite des deux valeurs

Boulon M12 M14 M16 M18 M20 M22 M24 M27 M30
𝒅𝐦 (𝒎𝒎) 20,5 23,7 24,58 29,1 32,4 34,5 38,8 44,2 49,6
59
IV/ Assemblages sollicités simultanément au cisaillement et à la traction
✓ Dans le cas d’un effort oblique, les boulons de l’assemblage se trouvent
soumis simultanément à un effort axial de traction et à un effort de
cisaillement, La vérification de l’assemblage sous sollicitations combinées se
fait comme suit :
𝐹𝑣,𝐸𝑑 𝐹𝑡,𝐸𝑑
+ ≤1
𝐹𝑣,𝑅𝑑 1,4𝐹𝑡,𝑅𝑑
Terme lié à la résistance au cisaillement Terme lié à la résistance à la traction

✓ Remarque : Il convient d’inclure toute force éventuelle résultant de l’effet de


levier dans le calcul de la résistance de calcul 𝐹𝑡,𝑅𝑑 ;
60
✓ Les différentes
vérifications sont
résumées dans le
Tableau 3.4

61
Exemple 1
• Il s’agit de l’attache de deux cornières sur un gousset.
• On donne : 𝑳𝟖𝟎 × 𝟖𝟎 × 𝟖

➢ 𝑆235;
➢ 𝐴𝑏 = 𝐴𝑠 ; = 𝟒𝟒𝟎 𝒌𝑵

➢ 𝑒 = 8 𝑚𝑚;

Q : Déterminer le nombre de boulons


nécessaires (𝜙16, Classe 8.8).
Dans le cas où ce n’est pas vérifié → Solution. 62
Exemple 2
• Il s’agit de l’assemblage d’une barre de contreventement à un gousset.
➢ 𝑆275;
➢ 𝑒𝑔𝑜𝑢𝑠𝑠𝑒𝑡 = 15 𝑚𝑚;
➢ Boulons M20 Classe 8.8;
➢ 𝐴𝑏 = 𝐴𝑠 = 245 𝑚𝑚2 ;
➢ 𝑁𝐸𝑑 = 250 𝑘𝑁;
Q : Vérifier la résistance de l’assemblage.

63
Exemple 3
• Il s’agit d’un assemblage d’une cornière sur un poteau.
• On donne : 𝑆235; 𝐹 = 6𝑘𝑁; 𝑛 = 2; 𝑒 = 8 𝑚𝑚;
Q1 : Vérifier la contrainte dans la cornière;
Q2 : Calculer le diamètre des boulons.

64
VI. Boulons précontraints
I/ Principe et mise en œuvre
✓ Ils sont aussi appelés boulons à haute résistance (HR) ou à serrage contrôlé;
✓ Ils présentent le même aspect qu’un boulon ordinaire. Toutefois, les boulons
haute résistance sont constitués d’acier à haute limite élastique et comportent
une rondelle incorporée à la tête. Lors du boulonnage, ils sont serrés
fortement → Création d’un effort de précontrainte selon l’axe du boulon →
Développement d’une forte résistance au glissement relatif des pièces
assemblées;
✓ Le coefficient de frottement 𝜇 des pièces joue un rôle prépondérant; 65
66
✓ Il faut vérifier que l’interface des pièces en contact puisse transmettre l’effort
tangent sans glissement : Coefficient de frottement
𝐹𝑝
donné par le tableau ci-après

𝐹𝑠
p : preloading 𝐹𝑠 ≤ 𝜇 𝐹𝑝,𝐶

Effort de précontrainte égale à 70% de la résistance en traction 𝐹𝑝


= 0,7𝑓𝑢𝑏 𝐴𝑠

✓ Les boulons HR ne sont pas conçus pour fonctionner en obstacle càd en


cisaillement. Sauf, dans le cas d’un mauvais montage, ou par dépassement du
coefficient de frottement 𝜇;

67
II/ Précautions constructives
✓ Un bon assemblage par boulons HR nécessite le respect des précautions
suivantes :
➢ La tête du boulon ne doit pas poinçonner les pièces assemblées (d’où
l’interposition d’une rondelle);
68
➢ La force de précontrainte doit être convenablement appliquée à sa valeur
de calcul (d’où l’importance du couple de serrage et la nécessité d’utiliser
des clés dynamométriques ou pneumatiques);
➢ Le coefficient de frottement doit correspondre à sa valeur de calcul. Cela
peut nécessiter une préparation des surfaces (par brossage ou grenaillage)
pour éliminer toute trace de rouille, de graisse, etc.;
✓ Remarque : Dans le cas des attaches résistants à la flexion, si l’effort de
contact du côté comprimé contrebalance l’effort de traction appliqué, aucune
réduction de la résistance au glissement n’est exigée;

69
✓ L’EC 3 définit 4 classes de surfaces et donc 4 coefficients de frottement 𝜇 :

III/ Caractéristiques mécaniques des boulons HR


✓ Dans le marché, deux classes de boulons haute adhérence existent :
➢ Les boulons HR1 ou HR 10.9;
➢ Les boulons HR2 ou HR 8.8;
70
Grenaillage
projection à grande vitesse en atelier
de petits gravillons ou grains de métal sur
les produits sidérurgiques afin de les
débarrasser de la rouille et de la calamine

Sablage (abrasive blasting)


décapage par projections sur chantier de
grains abrasifs de dimensions déterminées
(e.g. grains de sable aux arêtes vives)

Brossage

71
IV/ Assemblages en boulons HR résistant au glissement
✓ La vérification de la résistance au glissement par boulon HR à l’ELU s’écrit :
Effort de cisaillement de calcul Résistance de calcul au Nombre de surfaces / plans de frottement
à l’ELU / boulon HR glissement / boulon HR

𝑘𝑠 𝑚 𝜇 Coefficient de frottement des pièces


s : slip 𝐹𝑣,𝐸𝑑 ≤ 𝐹𝑠,𝑅𝑑 = 𝐹𝑝,𝐶
𝛾𝑀3 Effort de précontrainte égale à 70% de la
résistance en traction = 0,7𝑓𝑢b 𝐴𝑠

Coefficient partiel de sécurité = 1,25 EC 3 / = 1,1 EC 3 /NA;


Dans l’ancienne version de l’EC3 1-8, c’était :
= 𝛾𝑀𝑠 = 1,25 : pour les trous à tolérances normales, ainsi que
pour les trous oblongs dont le grand axe est perpendiculaire à
l’axe de l’effort;
= 𝛾𝑀𝑠 = 1,4 : pour les trous surdimensionnés, ainsi que pour
les trous oblongs dont le grand axe est parallèle à l’axe de
l’effort.

✓ La vérification de la résistance de l’assemblage au glissement à l’ELU s’écrit :


Nombre de boulons 𝑁𝐸𝑑 ≤ 𝑛𝐹𝑠,𝑅𝑑 72
V/ Assemblages en boulons HR soumis simultanément au glissement et à
la traction
✓ La vérification de la résistance au glissement par boulon HR à l’ELS 𝐹𝑠,𝑅𝑑,𝑠𝑒𝑟 ,
sous l’effet de l’application d’une force de traction 𝐹𝑡,𝐸𝑑,𝑠𝑒𝑟 , en sus de l’effort
tranchant 𝐹𝑣,𝐸𝑑,𝑠𝑒𝑟 , pour une attache de catégorie B, s’écrit :
Effort de cisaillement de calcul Effort de traction de calcul à
à l’ELS / boulon HR l’ELS / boulon HR

𝑘𝑠 𝑚 𝜇
𝐹𝑣,𝐸𝑑,𝑠𝑒𝑟𝑣 ≤ 𝐹𝑠,𝑅𝑑,𝑠𝑒𝑟 = 𝐹𝑝,𝐶 − 0,8𝐹𝑡,𝐸𝑑,𝑠𝑒𝑟
𝛾𝑀3,𝑠𝑒𝑟
Était 𝛾𝑀𝑠,𝑠𝑒𝑟 dans l’ancienne
version de l’EC3 1-8

73
✓ La vérification de la résistance au glissement par boulon HR à l’ELU 𝐹𝑠,𝑅𝑑 ,
sous l’effet de l’application d’une force de traction 𝐹𝑡,𝐸𝑑 , en sus de l’effort
tranchant 𝐹𝑣,𝐸𝑑 , pour une attache de catégorie C, s’écrit :
Effort de cisaillement de calcul Effort de traction de calcul à
à l’ELU / boulon HR l’ELU / boulon HR

𝑘𝑠 𝑚 𝜇
𝐹𝑣,𝐸𝑑 ≤ 𝐹𝑠,𝑅𝑑 = 𝐹𝑝,𝐶 − 0,8𝐹𝑡,𝐸𝑑
𝛾𝑀3
Était 𝛾𝑀𝑠 dans l’ancienne
version de l’EC3 1-8

✓ La vérification de la résistance de l’assemblage au glissement en prenant


compte de la traction à l’ELU s’écrit : Nombre de boulons
Effort de traction dans
Effort de cisaillement 𝑘𝑠 𝑚 𝜇 l’assemblage
dans l’assemblage 𝐹𝑣,𝐸𝑑 ≤ 𝑛𝐹𝑝,𝐶 − 0,8𝐹𝑡,𝐸𝑑
𝛾𝑀3 74
Exemple 4
• Attache d’une cornière sur un gousset par un assemblage de catégorie C :
➢ Cornière 𝐿70 × 70 × 7 (𝐴 = 940 𝑚𝑚2 );
➢ Boulons HR 8.8;
➢ Épaisseur du gousset : 𝑒𝑔 = 8 𝑚𝑚;
➢ 𝜇 = 0,3;
➢ 𝑁𝐸𝑑 = 190 𝑘𝑁; 𝑁𝐸𝑑

➢ S235;
Q1 : Déterminer le nombre et le diamètre des boulons tout en faisant les
vérifications nécessaires; 75
Exemple 5
• Vérification d’un Té à l’arrachement :
➢ 8 boulons M16 HR 8.8;

𝑁𝐸𝑑

Q : Déterminer la charge maximale que peut supporter cet assemblage;

76
Exemple 6
• Vérification d’un assemblage sollicité dans les deux directions :
➢ 8 boulons M16 HR 10.9;
➢ 𝛼 = 60°; α

➢ 𝜇 = 0,3;
𝐹v,𝐸𝑑

𝑁𝐸𝑑 𝐹𝑡,𝐸𝑑

Q : Déterminer la charge maximale que peut supporter cet assemblage;

77
VII. Assemblages structuraux de sections en H ou I (&6)
I/ Propriétés structurales (6.1.2)
1. Caractéristique moment-rotation de calcul
✓ Un assemblage peut être schématisé par un ressort rotationnel assurant le lien
entre les axes des barres attachées au nœud d’intersection, comme indiqué
dans la Figure 6.1 (a) et (b) (voir un peu plus loin) pour une configuration
d’assemblage poutre-poteau unilatérale (Figure 5.8 (a)). Les propriétés du
ressort peuvent être exprimées sous forme d’une loi de calcul moment-
rotation qui régit la relation existant entre le moment fléchissant 𝑀𝑗,𝑅𝑑
appliqué à un assemblage et la rotation correspondante 𝜙𝐸𝑑 entre 78
les barres attachées. D’une façon générale, la loi de calcul moment-rotation est
non linéaire comme indiqué dans la Figure 6.1 (c);
✓ Une telle loi devait définir trois principales propriétés structurales :

79
➢ Moment résistant;
➢ Rigidité en rotation;
➢ Capacité de rotation;
✓ Il est à noter que lorsque certains effets (glissement des boulons, jeux,
interactions sol-structure, etc.) provoquent une rotation significative de
l’assemblage, il serait de bonne pratique de les inclure lors de l’établissement
de la loi moment-rotation de calcul;
2. Moment résistant 𝑴𝒋,𝑹𝒅 , rigidité en rotation 𝑺𝒋 & capacité de rotation 𝝓𝑪𝒅
✓ Le moment résistant de calcul 𝑀𝑗,𝑅𝑑 (cf. &6.2.7 & &6.2.8), est égal au
moment maximal sur la courbe moment-rotation de calcul, voir Figure 6.1 (c);
80
✓ La rigidité en rotation 𝑆𝑗 (cf. &6.3.1) est la rigidité sécante telle qu’indiquée
dans la Figure 6.1 (c). Vis-à-vis d’une loi moment-rotation de calcul, cette
définition de 𝑆𝑗 s’applique jusqu’à la rotation 𝜙𝑋𝑑 pour laquelle 𝑀𝑗,𝐸𝑑 atteint
S : Stiffness

le niveau de 𝑀𝑗,𝑅𝑑 , mais pas pour les rotations supérieures. Il convient de


calculer comme indiqué en 6.1.3 (4) la rigidité en rotation initiale 𝑆𝑗,𝑖𝑛𝑖 , qui
représente la pente de la partie élastique de la courbe moment-rotation de
calcul;
✓ La capacité de rotation de calcul 𝜙𝐶𝑑 (cf. &6.4) d’un assemblage est égale à la
rotation maximale de la loi moment-rotation de calcul, voir Figure 6.1 (c);

81
II/ Composants de base d’un assemblage (&6.1.3)
✓ Les différentes vérifications à effectuer dans le cas des assemblages
structuraux sont résumées dans le tableau suivant (avec mention de l’article de
l’EC3 1-8 ou de l’EC3 1-1 correspondant à chaque vérification);
✓ Il est à noter que certains composants d’assemblages peuvent être renforcés.
Quelques techniques de renforcement sont exposées dans la suite; 82
Approche générale de calcul selon l’EC3 1-8 :
➢ L’assemblage est modélisé comme un
assemblage de composants de base;
V/1.
➢ Les composants de base sont situés dans
différentes zones de l’assemblage;
V/2.

V/3.

V/4.
# de l’article EC 3 1-8
# du paragraphe du présent cours 83
V/5.

V/6.

V/9.
V/7. V/10.

V/11.
V/8. V/12.

V/7.
84
III/ Tronçon en T équivalent tendu (&6.2.4)
✓ Afin de modéliser la résistance de certains composants de base (semelle de
poteau fléchie, platine d’about fléchie, cornière de semelle fléchie…), un
tronçon en T équivalent peut être considéré;
✓ Il convient de déterminer la résistance de calcul à la traction d’un tronçon en
T équivalent au moyen du tableau suivant. Il est à noter que les effets de levier
sont implicitement pris en compte dans les calculs;
✓ Dans le cas où les effets de levier peuvent apparaître, il convient que la
résistance de calcul à la traction 𝐹𝑇,𝑅𝑑 d’une semelle de tronçon en T soit
prise égale à la plus petite valeur des trois modes de ruine possibles 1, 2 et 3;
85
✓ Dans le cas où les effets de levier ne peuvent apparaître, il convient que 𝐹𝑇,𝑅𝑑
soit prise égale à la plus petite valeur pour les deux modes de ruine possibles;
✓ Les figures suivantes montrent les dimensions d’une semelle de tronçon en T :

86
Longueur du boulon soumise à l’allongement prise égale à la longueur de serrage (épaisseur du matériau et rondelles), plus la moitié de la somme de la
hauteur de la tête et de la hauteur de l’écrou OU longueur du boulon d’ancrage soumise à l’allongement, prise égale à la somme de 8 fois le diamètre
nominal du boulon, de la couche de scellement, de l’épaisseur de la plaque, de la rondelle et de la moitié de la hauteur de l’écrou

Plastification totale Résistance à la traction d’une 8,8𝑚3 𝐴𝑠 𝑑𝑤


= 0,25Σ𝑙𝑒𝑓𝑓,1 𝑡𝑓2 𝑓𝑦 Τ𝛾𝑀0 =
Σ𝑙𝑒𝑓𝑓,1 𝑡𝑓3
= (voir figure de la
de la semelle semelle de tronçon en T 4
diapo 92)

= 𝑒𝑚𝑖𝑛 ≤ 1,25𝑚
Ruine de boulons avec Ruine de boulons = 0,25Σ𝑙𝑒𝑓𝑓,2 𝑡𝑓2 𝑓𝑦 Τ𝛾𝑀0 = Σ𝐵𝑡,𝑅𝑑 :Valeur totale de 𝐹𝑡,𝑅𝑑 pour
2
plastification de la semelle tous les boulons dans le tronçon en T = 0,25Σ𝑙𝑒𝑓𝑓,1 𝑡𝑏𝑝 𝑓𝑦,𝑏𝑝 Τ𝛾𝑀0

87
Épaisseur des contreplaques Limite d’élasticité des contreplaques
Plaque mince / boulon très résistant Plaque épaisse / boulon très faible

88
89
90
Effet de
Diamètre de rondelle, ou surangle de la levier
tête de boulon ou de l’écrou, selon le cas

✓ Dans les assemblages poutre-poteau ou de continuité de poutre, on peut


supposer que les effets de levier apparaîtront;
✓ Méthode 2 : l’effort appliqué est uniformément réparti sous la rondelle, la tête
ou l’écrou, au lieu d’être concentré au niveau de l’axe du boulon → Valeur
supérieure pour le mode 1, mais inchangées pour 𝐹𝑇,1−2,𝑅𝑑 (modes 2 et 3);
91
✓ Il faut mettre l’accent sur le fait que pour le cas de rangées de boulons isolées,
groupes de boulons et groupes de rangées de boulons, lorsque l’approche par
tronçon en T équivalent est utilisée, il peut s’avérer nécessaire de diviser le
groupe en rangées séparées et d’utiliser un tronçon en T équivalent pour
modéliser chaque rangée de boulons séparé (cf. 2. / &6.2.4.2);
✓ Pour ce qui est des contreplaques, elles peuvent être d’usage utile comme
renfort de la semelle du poteau fléchie;

92
IV/ Tronçon en T équivalent comprimé (&6.2.5)
✓ Dans les assemblages acier-béton, la semelle d'un tronçon en T équivalent
comprimé peut être utilisée pour modéliser les résistances de calcul combinées
des composants de base suivantes :
➢ la platine d'assise fléchie sous l'effet de la compression, combinée au,
➢ béton comprimé, et/ou le mortier de calage;
✓ Il convient de déterminer la résistance à la compression 𝐹𝐶,𝑅𝑑 d’une semelle
en tronçon en T par : Largeur efficace de la semelle de tronçon en T

Résistance de calcul à l’écrasement


du matériau de scellement (calculée
𝐹𝐶,𝑅𝑑 = 𝑓𝑗𝑑 𝑏𝑒𝑓𝑓 𝑙𝑒𝑓𝑓 Longueur efficace de la semelle de
tronçon en T
comme indiqué ci-après)
93
✓ On suppose que les efforts transmis par l'intermédiaire d'un tronçon en T
sont uniformément distribués. Il convient que la pression exercée sur l'aire
d'appui résultante n'excède pas la résistance de calcul 𝑓𝑗𝑑 et que la largeur
d’appui additionnelle 𝑐 n’excède pas : 94
Épaisseur de la semelle du 𝑓𝑦 Limite d’élasticité du matériau de la
tronçon en T 𝑐≤𝑡 semelle du tronçon en T
3𝑓𝑗𝑑 𝛾𝑀0

✓ La résistance de calcul du matériau du joint 𝑓𝑗𝑑 est calculée par :

𝛽𝑗 𝐹𝑅𝑑𝑢
𝑓𝑗𝑑 =
𝑏𝑒𝑓𝑓 𝑙𝑒𝑓𝑓
Coefficient du matériau de scellement, qui peut être pris
égal à 2/3 à condition que la résistance caractéristique du
scellement ne soit pas inférieure à 0,2 fois la résistance
caractéristique du béton de fondation et que l'épaisseur Force localisée résistante de calcul
du scellement ne soit pas supérieure à 0,2 fois la plus donnée dans l'EN 1992, où 𝐴𝑐0 est à
petite largeur de la plaque d'assise en acier. Dans les cas prendre égale à 𝑏𝑒𝑓𝑓 𝑙𝑒𝑓𝑓
où l'épaisseur du scellement est supérieure à 50 mm, il
convient que la résistance caractéristique du scellement
soit au moins égale à celle du béton de foundation T
95
V/ Résistance des composants de base (&6.2.6)
1. Panneau d’âme de poteau en cisaillement (&6.2.6.1)
✓ Il faut s’assurer, avant toute vérification, que l’élancement de l’âme du poteau
satisfasse le critère 𝑑𝑐 Τ𝑡𝑤𝑐 ≤ 69𝜀;
✓ Dans le cas où les poutres assemblées sont de hauteurs similaires, la résistance
de calcul plastique au cisaillement 𝑉𝑤𝑝,𝑅𝑑 d’un panneau d’âme de poteau non
raidi soumis à un effort tranchant 𝑉𝑤𝑝,𝐸𝑑 est vérifiée par :
Aire de cisaillement (voir
Limite élastique de l’âme du poteau
chapitre IV CMM)
0,9𝑓𝑦,𝑤𝑐 𝐴𝑣𝑐
𝑉𝑤𝑝,𝐸𝑑 ≤ 𝑉𝑤𝑝,𝑅𝑑 =
3 𝛾𝑀0
96
✓ Lorsque des raidisseurs d'âme transversaux sont utilisés à la fois dans la zone
comprimée et dans la zone tendue, la résistance au cisaillement plastique du
panneau d'âme de poteau 𝑉𝑤𝑝,𝑅𝑑 peut être augmentée de 𝑉𝑤𝑝,𝑎𝑑𝑑,𝑅𝑑 :
s : stiffener Moment résistant plastique d’un raidisseur
Moment résistant plastique de la semelle du poteau

Entraxe des raidisseurs


4𝑀𝑝𝑙,𝑓𝑐,𝑅𝑑 2𝑀𝑝𝑙,𝑓𝑐,𝑅𝑑 + 2𝑀𝑝𝑙,𝑠𝑡,𝑅𝑑
𝑉𝑤𝑝,𝑎𝑑𝑑,𝑅𝑑 = ≤
𝑑𝑠 𝑑𝑠
✓ Dans les assemblages soudés, les raidisseurs transversaux sont disposés d’une
façon alignée avec la semelle de poutre correspondant;
✓ Si l’âme de poteau est renforcée par une doublure d’âme (de même nuance
que celle du poteau), l’aire de cisaillement 𝐴𝑣𝑐 est augmentée de 𝑏𝑠 𝑡𝑤𝑐 . Aucune
97
autre augmentation n’est à prévoir lors de l’ajout d’une autre doublure de
l’autre côté de l’âme;
✓ Il faut que la largeur 𝑏𝑠 s’étende au minimum jusqu’au pied
du rayon de congé ou de la soudure et que 𝑏𝑠 ≤ 40𝜀𝑡𝑠 ;

98
✓ Il faut que la longueur 𝑙𝑠 s’étende sur toute la largeur efficace de l’âme tendue
𝑏𝑒𝑓𝑓,𝑡 et comprimée 𝑏𝑒𝑓𝑓,𝑐 ;
✓ Il faut que l’épaisseur 𝑡𝑠 ne soit pas inférieure à celle de l’âme de poteau 𝑡𝑤𝑐 ;
✓ Il est permis d’adopter des soudures
discontinues en cas d’environnements
non corrosifs;
✓ Techniques de renforcement d’âme :

2. Âme de poteau comprimée transversalement (&6.2.6.2)


✓ La résistance de calcul d’une âme de poteau non raidie soumise à une
compression transversale est déterminée au moyen de : 99
Coefficient de réduction, fixé Largeur efficace de l’âme du poteau comprimée, Coefficient de réduction
comme indiqué ci-après (3) déterminée comme indiqué ci-après (2) (voir la suite)

𝜔 𝑘𝑤𝑐 𝑏𝑒𝑓𝑓,𝑐,𝑤𝑐 𝑡𝑤𝑐 𝑓𝑦,𝑤𝑐 𝜔𝑘𝑤𝑐 𝜌𝑏𝑒𝑓𝑓,𝑐,𝑤𝑐 𝑡𝑤𝑐 𝑓𝑦,𝑤𝑐


𝐹𝑐,𝑤𝑐,𝑅𝑑 = ≤
𝛾𝑀0 𝛾𝑀1
Coefficient réducteur prenant en compte les effets éventuels
d’interaction avec le cisaillement dans le panneau d’âme de poteau
Déterminé comme exposé dans les diapos suivantes (1)

100
✓ Les valeurs de 𝛽 1 peuvent être déterminées à partir de ces expressions :
Valeur du paramètre de
transformation 𝛽 pour
l’assemblage droit 𝛽1 = 1 − 𝑀𝑗,𝑏2,𝐸𝑑 Τ𝑀𝑗,𝑏1,𝐸𝑑 ≤ 2 5.3

Valeur du paramètre de 𝛽2 = 1 − 𝑀𝑗,𝑏1,𝐸𝑑 Τ𝑀𝑗,𝑏2,𝐸𝑑 ≤ 2 5.4
transformation 𝛽 pour
l’assemblage gauche
Moment à l’intersection
j : joint
provoqué par la poutre droite

Moment à l’intersection
provoqué par la poutre gauche

101
✓ Il est également possible de déterminer 𝛽 (d’une façon simplifiée) à partir du
Tableau 5.4 :

102
✓ La largeur efficace 𝑏𝑒𝑓𝑓,𝑐,𝑤𝑐 2 de l’âme du poteau comprimée est tel que:
Gorge du cordon de soudure de la poutre
➢ Pour une attache soudée : sur le poteau (Voir figure suivante)

𝑏𝑒𝑓𝑓,𝑐,𝑤𝑐 = 𝑡𝑓𝑏 + 2 2𝑎𝑏 + 5 𝑡𝑓𝑐 + 𝑠


Épaisseur de la semelle de la poutre Épaisseur de la semelle du poteau 𝑟𝑐 𝑝𝑜𝑡𝑒𝑎𝑢 𝑒𝑛 𝐼 𝑜𝑢 𝐻 𝑙𝑎𝑚𝑖𝑛é
=൝
2𝑎𝑐 𝑝𝑜𝑡𝑒𝑎𝑢 𝑒𝑛 𝐼 𝑜𝑢 𝐻 𝑒𝑛 𝑃𝑅𝑆
➢ Pour une attache boulonnée par platine d’about :
Gorge du cordon de
soudure de la semelle et
𝑏𝑒𝑓𝑓,𝑐,𝑤𝑐 = 𝑡𝑓𝑏 + 2 2𝑎𝑝 + 5 𝑡𝑓𝑐 + 𝑠 + 𝑠𝑝 l’âme du poteau PRS
Gorge du cordon de soudure de la poutre
sur la platine d’about (cf. Figure 6.6) Longueur obtenue par
diffusion à 45° dans la
➢ Pour une attache boulonnée avec cornières de semelle : platine d'about (au moins =
𝑡𝑝 et, sous réserve que la
𝑏𝑒𝑓𝑓,𝑐,𝑤𝑐 = 2𝑡𝑎 + 0,6𝑟𝑎 + 5 𝑡𝑓𝑐 + 𝑠 longueur de la platine
d'about au-delà de la semelle
soit suffisante, jusqu’à 2𝑡𝑝 )
Épaisseur de la cornière de liaison Rayon du congé de la cornière de liaison
(cf. Figure 6.6) (cf. Figure 6.6) 103
104
✓ Le coefficient réduction à considérer, en regard du risque de voilement de
plaque est donné par :
Élancement de la plaque
1 𝑠𝑖 𝜆𝑝 ≤ 0,72 𝑏𝑒𝑓𝑓,𝑐,𝑤𝑐 𝑑𝑤𝑐 𝑓𝑦,𝑤𝑐
= 0,932 2
𝐸𝑡𝑤𝑐
𝜌 = 𝜆𝑝 − 0,2
2 𝑠𝑖 𝜆𝑝 > 0,72
𝜆𝑝
ℎ𝑐 − 2 𝑡𝑓𝑐 + 𝑟𝑐 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑢𝑛 𝑝𝑜𝑡𝑒𝑎𝑢 𝑒𝑛 𝐼 𝑜𝑢 𝐻 𝑙𝑎𝑚𝑖𝑛é
=ቐ
ℎ𝑐 − 2 𝑡𝑓𝑐 + 2𝑎𝑐 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑢𝑛 𝑝𝑜𝑡𝑒𝑎𝑢 𝑒𝑛 𝐼 𝑜𝑢 𝐻 𝑒𝑛 𝑃𝑅𝑆

✓ Si des raidisseurs de compression sont utilisés → 𝜌 = 1;


✓ Sous l’effet de l’application d’un effort normal et d’un moment fléchissant
dans le poteau, lorsque la contrainte de compression longitudinale maximale
engendrée 𝜎𝑐𝑜𝑚,𝐸𝑑 dépasse 0,7𝑓𝑦,𝑤𝑐 dans l'âme (à proximité immédiate du
âme-semelle pour un profil laminé ou du pied de la soudure pour un 105
PRS), les effets sur la résistance de calcul de l'âme de poteau comprimée dans
l’expression de 𝐹𝑐,𝑤𝑐,𝑅𝑑 sont à prendre en compte par le coefficient 𝑘𝑤𝑐 avec :
1 𝑠𝑖 𝜎𝑐𝑜𝑚,𝐸𝑑 ≤ 0,7𝑓𝑦,𝑤𝑐
𝑘𝑤𝑐 = ൞ 𝜎𝑐𝑜𝑚,𝐸𝑑
1,7 − 𝑠𝑖 𝜎𝑐𝑜𝑚,𝐸𝑑 > 0,7𝑓𝑦,𝑤𝑐
𝑓𝑦,𝑤𝑐

✓ Souvent, 𝑘𝑤𝑐 est égale à l’unité et qu’aucune réduction n’est requise;


✓ En cas de doublure d’âme, l’épaisseur efficace de l’âme 𝑡𝑤,𝑒𝑓𝑓 est augmentée.
Elle est prise égale à 1,5𝑡𝑤𝑐 et 2𝑡𝑤𝑐 respectivement pour une doublure ou des
doublures d’âme des deux côtés. En cas de rajout de raidisseurs transversaux
de compression : augmentation de la résistance de 𝐹𝑐,𝑤𝑐,𝑎𝑑𝑑,𝑅𝑑 = 𝐴𝑠 𝑓𝑦 Τ𝛾𝑀0 ,
avec 𝐴𝑠 représente la section des raidisseurs de compression; 106
3. Âme de poteau tendue transversalement (&6.2.6.3)
✓ La résistance de calcul d’une âme de poteau non raidie soumise à une traction
transversale est déterminée par :
Largeur efficace d’âme de poteau tendue
Voir figure précédente
➢ - Pour une attache soudée :
= 𝑡𝑓𝑏 + 2 2𝑎𝑏 + 5 𝑡𝑓𝑐 + 𝑠
➢ Pour une attache boulonnée :
Elle prise égale à longueur efficace du tronçon en T équivalent
représentant la semelle de poteau (voir section suivante (4.))

𝑟𝑐 𝑝𝑜𝑡𝑒𝑎𝑢 𝑒𝑛 𝐼 𝑜𝑢 𝐻 𝑙𝑎𝑚𝑖𝑛é
=൝
2𝑎𝑐 𝑝𝑜𝑡𝑒𝑎𝑢 𝑒𝑛 𝐼 𝑜𝑢 𝐻 𝑒𝑛 𝑃𝑅𝑆
Voir Figure 6.8
𝜔 𝑏𝑒𝑓𝑓,𝑡,𝑤𝑐 𝑡𝑤𝑐 𝑓𝑦,𝑤𝑐
𝐹𝑡,𝑤𝑐,𝑅𝑑 =
𝛾𝑀0
Coefficient réducteur prenant en compte les effets éventuels
d’interaction avec le cisaillement dans le panneau d’âme de poteau
(tiré du Tableau 6.3) 107
✓ Des doublures d’âme peuvent être envisageables pour améliorer la résistance
de calcul à la traction d’une semelle de poteau;
✓ Des raidisseurs transversaux ou diagonaux sont recommandés pour
augmenter la résistance de calcul à de l’âme de poteau tendue;
✓ En cas de doublure d’âme, l’épaisseur efficace de l’âme 𝑡𝑤,𝑒𝑓𝑓 est augmentée.
Lorsque les soudures longitudinales sont des soudures :
➢ Bout à bout à pleine pénétration d’épaisseur de gorge 𝑎 ≥ 𝑡𝑠 : Elle est
égale à 1,5𝑡𝑤𝑐 et 2𝑡𝑤𝑐 respectivement pour une seule doublure ou des
doublures d’âme des deux côtés;
➢ D’angle d’épaisseur de gorge 𝑎 ≥ 𝑡𝑠 Τ 2 : Elle vaut souvent 1,4𝑡𝑤𝑐 ;
108
4. Semelle de poteau fléchie transversalement (&6.2.6.4)
4.1 Semelle de poteau non raidie, attache boulonnée
✓ Le calcul de la résistance de calcul et du mode de ruine d'une semelle de
poteau non raidie fléchie, ainsi que des boulons tendus associés, se fait en les
assimilant à ceux d'une semelle de tronçon en T équivalent, (voir III/;
&6.2.4.), à la fois pour :
➢ Chaque rangée de boulons isolée devant résister à la traction;
➢ Chaque groupe de rangées de boulons devant résister à la traction;
✓ Les dimensions 𝑒𝑚𝑖𝑛 et 𝑚 à utiliser pour le cas du tronçon en T équivalent
tendu (exposé en III/) sont déterminées à partir de la Figure 6.8 :
109
110
✓ La longueur efficace de la semelle du tronçon en T
équivalent pour les rangées de boulons isolées et pour le
groupe de boulons (2. / &6.2.4.2) est calculée, pour
chaque rangée de boulons, conformément aux
prescriptions du Tableau 6.4 : Mécanisme circulaire 𝒍𝒆𝒇𝒇,𝒄𝒑

Mécanisme non circulaire 𝒍𝒆𝒇𝒇,𝒏𝒄

111
4.2 Semelle de poteau raidie, assemblage avec platine d’about boulonnée
ou cornières de semelle
✓ Dans ce cas, la semelle de poteau est renforcée par la présence de raidisseurs
transversaux et / ou diagonaux;
✓ Le calcul de la résistance est similaire à celui exposé en 4.1;
✓ On modélise les groupes de rangées de boulons situés de chaque côté d'un
raidisseur comme des semelles de tronçon en T équivalent isolé (cf. Figure
6.8). On détermine la résistance de calcul et le mode de ruine séparément
pour chaque tronçon en T équivalent;
✓ 𝑒𝑚𝑖𝑛 et 𝑚 sont déterminées comme indiqué dans la Figure 6.8;
112
✓ Les longueurs efficaces de tronçons en T équivalent 𝑙𝑒𝑓𝑓 sont déterminées à
partir du Tableau 6.5 : 113
Voir Figure 6.11

114
115
4.3 Semelle de poteau non raidie, attache soudée
✓ Dans un assemblage soudé, la résistance de calcul 𝐹𝑓𝑐,𝑅𝑑 d’une semelle de
poteau non raidie fléchie par la traction ou la compression exercée par une
semelle de poutre est donnée par : =ቊ
𝑟 𝑆𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑛 𝐼 𝑜𝑢 𝐻 𝑙𝑎𝑚𝑖𝑛é
2𝑎𝑐 𝑆𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑛 𝐼 𝑜𝑢 𝐻 𝑒𝑛 𝑃𝑅𝑆

= 𝑡𝑤 + 2 𝑠 + 7 𝑘 𝑡𝑓

𝑏𝑒𝑓𝑓,𝑏,𝑓𝑐 𝑡𝑓𝑏 𝑓𝑦,𝑓𝑏


𝐹𝑓𝑐,𝑅𝑑 = 𝑡𝑓 𝑓𝑦,𝑓
𝛾𝑀0 𝑘= ≤1
𝑡𝑝 𝑓𝑦,𝑝

Limite d’élasticité du plat soudé sur la section en I ou H

Limite d’élasticité de la semelle du poteau en I ou H

116
5. Platine d’about fléchie (&6.2.6.5)
✓ La résistance de calcul et le mode de ruine d'une platine d'about fléchie (y
compris les boulons tendus associés), se fait comme identiques à ceux d'une
semelle de tronçon en T équivalent (voir III/; &6.2.4), pour :
➢ Chaque rangée de boulons isolée devant résister à la traction;
➢ Chaque groupe de rangées de boulons devant résister à la traction;
✓ Les groupes de rangées de boulons situés de chaque côté d'un raidisseur
assemblé sur la platine d'about, sont traités comme des tronçons en T
équivalents séparés. Dans les platines d'about débordantes, Il est de même
pour la rangée de boulons située dans la partie débordante comme un tronçon
117
en T équivalent isolé. La résistance de calcul et le mode de ruine sont ensuite
déterminés séparément pour chaque tronçon en T équivalent;

118
119
6. Cornière de semelle fléchie (&6.2.6.6)
✓ La résistance de calcul et le mode de ruine d'une cornière de semelle
boulonnée fléchie (y compris les boulons tendus associés), se fait comme
identiques à ceux d'une semelle de tronçon en T équivalent (voir III/; &6.2.4);
✓ On adopte 𝑙𝑒𝑓𝑓 = 0,5𝑏𝑎 , où 𝑏𝑎 représente la largeur de la cornière;

120
✓ Les dimensions 𝑒𝑚𝑖𝑛 et 𝑚 à utiliser dans (III/; - &6.2.4.) sont déterminés à
partir de la Figure 6.13 :

g : gap

121
7. Semelle et âme de poutre comprimées (&6.2.6.7)
✓ La résultante de la résistance de calcul à la compression d'une semelle de
poutre et de la zone comprimée adjacente de l’âme de la poutre peut être
considérée comme agissant au niveau du centre de compression (cf. &6.2.7).
La résistance de calcul à la compression de la semelle et de l'âme de poutre
combinées est exprimée par : Moment résistant de calcul de la section transversale de poutre
(le cas échéant, tenir compte de l’incidence de l’effort tranchant).
Note : Pour une poutre avec jarret, ce moment peut être calculé en
négligeant la semelle intermédiaire
Hauteur de la poutre attachée.
En cas de présence d’un jarret, 𝑀𝑐,𝑅𝑑 Épaisseur de la semelle de la poutre
c’est la hauteur composée 𝐹𝑐,𝑓𝑏,𝑅𝑑 = attachée. Si la poutre est muni d’un jarret,
ℎ − 𝑡𝑓𝑏 c’est l’épaisseur de la semelle du jarret

✓ Si la hauteur de la poutre incluant le jarret dépasse 600 mm, on limite à 20% la


122
contribution de l'âme de poutre à la résistance à la compression, c.à.d. :
𝐹𝑐,𝑓𝑏,𝑅𝑑 ≤ 𝑡𝑓𝑏 𝑏𝑓𝑏 𝑓𝑦,𝑓𝑏 Τ0,8
✓ Si une poutre est renforcée par des jarrets : la résistance de calcul de l'âme de
poutre comprimée est calculée conformément à (III/; &6.2.6.2). Il faut que :
➢ La nuance d'acier du jarret soit identique à celle de la barre;
➢ La dimension de semelle et l'épaisseur d'âme du jarret ne soient pas
inférieures à celles de la barre;
➢ L'angle entre les semelle du jarret et de la barre reste inférieur à 45°;
➢ La longueur d'appui rigide 𝑠𝑠 soit prise égale à l'épaisseur de la semelle de
jarret parallèlement à la poutre;
123
✓ La résistance d’une poutre (traverse) avec renfort en compression est :
Résistance de calcul de l’âme de la poutre en
compression transversale (cf. 2. / &6.2.6.2) Largeur efficace de l’âme de la poutre comprimée
𝑡𝑓𝑏
= + 5 𝑡𝑓𝑏 + 𝑟𝑏
𝜔 𝑘𝑤b 𝜌 𝑏𝑒𝑓𝑓,𝑐,𝑤b 𝑡𝑤b 𝑓𝑦,𝑤b 𝑠𝑖𝑛 𝛼
=
𝛾𝑀1

h : haunch

b : beam
𝐹𝑐,𝑤𝑏,𝑅𝑑
𝐹𝑐,ℎ𝑏,𝑅𝑑 =
𝑡𝑔 𝛼

Angle que fait la semelle de la poutre (supposée


horizontale) avec celle du renfort.
Note : Si la poutre est inclinée, il convient de
retrancher l’angle d’inclinaison de la poutre de l’angle
que fait la semelle du renfort avec l’horizontale
124
8. Âme de poutre tendue (&6.2.6.8)
✓ Dans une attache par platine d'about boulonnée, on calcule la résistance à la
traction de l'âme de la poutre par :

𝑏𝑒𝑓𝑓,𝑡,𝑤𝑏 𝑡𝑤𝑏 𝑓𝑦,𝑤𝑏


𝐹𝑡,𝑤𝑏,𝑅𝑑 =
𝛾𝑀0
→ Il s’agit de la même expression que pour le cas de poteau (2. / &6.2.6.2);
✓ Il convient d'adopter une longueur efficace 𝑏𝑒𝑓𝑓,𝑡,𝑤𝑏 de l'âme de poutre
tendue égale à la longueur efficace du tronçon en T équivalent représentant la
platine d'about fléchie, obtenue à l'aide du &6.2.6.5 pour une rangée de
boulons isolée ou pour un groupe de boulons;
125
9. Béton comprimé, mortier de calage compris (&6.2.6.9)
✓ La résistance de calcul à la pression due à la liaison entre la platine du poteau
et la fondation est calculée en regard des propriétés du matériau et les
dimensions aussi bien du calage que de la fondation en béton. La résistance
du support en béton doit être calculée conformément à l’EN 1992;
✓ La résistance de calcul du béton comprimé (calage compris) avec la platine
associée fléchie 𝐹𝑐,𝑝𝑙,𝑅𝑑 , est prise égale à celle d’un tronçon en T équivalent,
voir &6.2.5;
10. Platine du poteau fléchie sous l’effet de la compression (&6.2.6.10)
✓ La résistance de calcul d’une platine de poteau fléchie sous l’effet de la
126
compression, avec la dalle en béton sur laquelle repose le pied du poteau
𝐹𝑐,𝑝𝑙,𝑅𝑑 , est prise égale à celle d’un tronçon en T équivalent, voir &6.2.5;
11. Platine du poteau fléchie sous l’effet de la traction (&6.2.6.11)
✓ La résistance et le mode de ruine d’une platine de poteau fléchie sous l’effet
de la traction, avec les boulons d’ancrage tendus associés 𝐹𝑡,𝑝𝑙,𝑅𝑑 , peut être
déterminée au moyen des règles données au &6.2.6.5;
Dans le cas de platine de poteau, il convient de ne pas inclure les effets de
levier susceptibles de se produire dans les calculs;
12. Boulon d’ancrage tendu (&6.2.6.12)
✓ Les boulons d’ancrage soient calculés pour équilibrer la traction engendrée par
127
les efforts de soulèvement et les moments de flexion éventuels;
✓ Sous l’effet des moments fléchissants, le calcul des efforts de traction ne tient
pas compte du bras de levier s’il dépasse la distance que fait le centre de
gravité de l’aire d’appui du côté comprimé avec celui du groupe de boulons
situé du côté tendu;
✓ La résistance de calcul des boulons d’ancrage vaut le minimum entre :
➢ la résistance de calcul à la traction du boulon d’ancrage (cf. &3.6);
➢ la résistance de calcul de l’adhérence béton / boulon d’ancrage (cf. EC 2);
✓ L’une ou l’autre des méthodes suivantes peut être adoptée afin de fixer les
boulons d’ancrage dans la fondation :
128
➢ un crochet (cf. Figure 6.14 (a));
➢ une plaque d’ancrage (cf. Figure 6.14 (b));
➢ tout autre dispositif de répartition des charges scellé dans le béton;
➢ tout autre dispositif de fixation ayant été dûment essayé et approuvé;

129
✓ Dans le cas où des crochets d’ancrage sont adoptés, il convient d’assurer une
longueur d’ancrage (cf. EC 2) suffisante permettant une plastification
probable du boulon avant toute perte d’adhérence. Il est à noter que ce type
d’ancrage est à exclure pour des boulons tels que 𝑓𝑦𝑏 > 300 𝑀𝑃𝑎;
✓ Dans les autres cas (boulons d’ancrage dotés de plaques d’ancrage ou autres
éléments de répartition des charges), aucune contribution de l’adhérence n’est
à envisager → L’intégrité de l’effort transite moyennant du dispositif de
répartition des charges;

130
VI/ Moment résistant de calcul des assemblages poutre-poteau et de
continuité (&6.2.7)
1. Généralités
✓ Le moment de calcul appliqué doit satisfaire : Moment résistant de calcul d’un assemblage
poutre-poteau
Moment de calcul appliqué 𝑀𝑗,𝐸𝑑
≤1
𝑀𝑗,𝑅𝑑
✓ Si l’effort normal exercé dans la poutre assemblée 𝑁𝐸𝑑 excède 5% la
résistance plastique de calcul 𝑁𝑝𝑙,𝑅𝑑 𝑁𝐸𝑑 > 5%𝑁𝑝𝑙,𝑅𝑑 , le critère de
vérification de la résistance de l’assemblage satisfait :
𝑀𝑗,𝐸𝑑 𝑁𝑗,𝐸𝑑
+ ≤1
𝑀𝑗,𝑅𝑑 𝑁𝑗,𝑅𝑑 131
✓ Le moment résistant de l’assemblage 𝑀𝑗,𝑅𝑑 est calculé en supposant l’absence
d’effort normal. De même, l’effort normal résistant de l’assemblage 𝑁𝑗,𝑅𝑑 est
calculé en supposant l’absence du moment appliqué;
✓ Dans le cas contraire (c.à.d. 𝑁𝐸𝑑 ≤ 5%𝑁𝑝𝑙,𝑏,𝑅𝑑 ), l’effort normal peut être
négligé et le calcul du moment résistant se fait comme exposé dans la suite :
cas des assemblages boulonnés par platine d’about comportant plusieurs
rangées de boulons tendues;
✓ Le Tableau 6.15 illustre pour différents cas d’assemblage, la position du entre
de compression (centre du bloc de contraintes des efforts de compression), le
bras de levier 𝑧 et la répartition des efforts pour le calcul du moment résistant
132
de calcul 𝑀𝑗,𝑅𝑑 :

133
134
2. Assemblages poutre-poteau par platine d’about boulonnée avec un
jarret (&6.2.7.2)
✓ Le moment résistant de calcul d’un assemblage poutre-poteau avec attache
boulonnée par platine d’about est donné par : Résistance de calcul à la traction efficace de
la rangée de boulons 𝑟

Numéro de la rangée de boulons. 𝑀𝑗,𝑅𝑑 = ෍ ℎ𝑟 𝐹𝑡𝑟,𝑅𝑑


La numérotation se fait en partant
de la rangée de boulons la plus 𝑟
éloignée du centre de compression Distance entre la rangée de boulons r et le
centre de compression

✓ Pour les attaches boulonnées par platines d’about, le centre de compression


est supposé à mi-épaisseur de la semelle comprimée de la barre assemblée;
✓ La séquence à suivre pour le calcul de la résistance de calcul à la 135
traction efficace 𝐹𝑡𝑟,𝑅𝑑 pour chaque rangée
de boulons, en commençant par la rangée
de boulons 1 (la plus éloignée du centre de
compression), puis la rangée de boulons 2
et ainsi de suite…;
✓ Le calcul de 𝐹𝑡𝑟,𝑅𝑑 , pour chaque rangée de boulons 𝑟, se fait en négligeant la
résistance de calcul à la traction efficace des autres boulons plus proches du
centre de compression;
✓ Le calcul de 𝐹𝑡𝑟,𝑅𝑑 (tel qu’exposé dans la suite), pour chaque rangée de
boulons 𝑟, se fait en supposant que cette rangée de boulon est isolée;
136
✓ En supposant que la rangée de boulons 𝑟 est isolée, la résistance de calcul à la
traction de cette rangée est telle que :

𝐹𝑡,𝑤𝑐,𝑅𝑑 𝑣𝑜𝑖𝑟 3. −&6.2.6.3


𝐹𝑡,𝑓𝑐,𝑅𝑑 𝑣𝑜𝑖𝑟 4. −&6.2.6.4
𝐹𝑡𝑟,𝑅𝑑 = 𝑚𝑖𝑛
𝐹𝑡,𝑒𝑝,𝑅𝑑 𝑣𝑜𝑖𝑟 5. −&6.2.6.5
𝐹𝑡,𝑤𝑏,𝑅𝑑 𝑣𝑜𝑖𝑟 8. −&6.2.6.8
✓ Il convient, si nécessaire, de réduire 𝐹𝑡𝑟,𝑅𝑑 en-dessous de la valeur calculée ci-
dessus, afin de s’assurer que, lorsqu’on tient compte de la totalité des rangées
de boulons jusqu’à la rangé de boulons 𝑟 comprise, les conditions suivantes
sont satisfaites :
➢ La résistance de calcul totale Σ𝐹𝑡,𝑅𝑑 ≤ 𝑉𝑤𝑝,𝑅𝑑 Τ𝛽 (1. / &6.2.6.1); 137
➢ La résistance de calcul totale Σ𝐹𝑡,𝑅𝑑 ne dépasse pas la plus petite des deux
valeurs suivantes :
▪ Résistance de calcul de l’âme de poteau comprimée 𝐹𝑐,𝑤𝑐,𝑅𝑑 (cf. 2. /
&6.2.6.2);
▪ Résistance de calcul de la semelle et de l’âme de poutre comprimées
𝐹𝑐,𝑓𝑏,𝑅𝑑 (cf. 7. / &6.2.6.7);
✓ Il convient, si nécessaire, de réduire 𝐹𝑡𝑟,𝑅𝑑 en-dessous de la valeur calculée ci-
dessus, afin de s’assurer que la somme des résistances de calcul prises pour les
rangées de boulons, jusqu'à la rangée de boulon r comprise, qui font partie du
même groupe de rangées de boulons, ne soit pas supérieure à la résistance
138
de
calcul de ce groupe dans son ensemble. Il convient de faire cette vérification
pour les composants de base suivantes :
𝐹𝑡,𝑤𝑐,𝑅𝑑 𝑣𝑜𝑖𝑟 3. −&6.2.6.3
𝐹𝑡,𝑓𝑐,𝑅𝑑 𝑣𝑜𝑖𝑟 4. −&6.2.6.4
𝐹𝑡,𝑒𝑝,𝑅𝑑 𝑣𝑜𝑖𝑟 5. −&6.2.6.5
𝐹𝑡,𝑤𝑏,𝑅𝑑 𝑣𝑜𝑖𝑟 8. −&6.2.6.8
✓ Lorsque la résistance à la traction efficace 𝐹𝑡𝑥,𝑅𝑑 d'une des rangées de boulons
précédentes 𝑥 est supérieure à 1,9𝐹𝑡,𝑅𝑑 , alors il convient, si nécessaire, de
réduire la résistance à la traction efficace 𝐹𝑡𝑟,𝑅𝑑 pour la rangée de boulons 𝑟,
Numéro de la rangée
Rangée de boulons la plus éloignée du centre de
afin de s'assurer que : de boulons 𝑟
compression qui possède une résistance de
Distance entre la rangée de boulons 𝐹𝑡𝑥,𝑅𝑑 ℎ𝑟 calcul à la traction supérieure à 1,9𝐹𝑡,𝑅𝑑
𝑥 et le centre de compression 𝐹𝑡𝑟,𝑅𝑑 ≤
ℎ𝑥 139
✓ EC 3/NA donne plus d’informations sur ce sujet. En effet, pour les attaches
courantes, la rangée concernée par la limite de 1,9𝐹𝑡,𝑅𝑑 est généralement la
rangée intérieure (celle sous l’aile en traction) et la résistance de calcul de la
rangée intérieure est le plus souvent, supérieure à celle de la rangée centrale
adjacente. Dans ce cas, la réduction des efforts de calcul ne concerne que les
rangées centrales sous la rangée intérieure (c.à.d. la répartition « triangulaire »
commence normalement à la rangée centrale la plus éloignée du centre de
compression, rangée considérée à sa pleine résistance (cf. Figure 2 de l’A.N.);
✓ La dernière formule devient alors :
ℎ𝑟 𝐹𝑡𝑥,𝑅𝑑 ℎ𝑟
𝐹𝑡𝑟,𝑅𝑑 ≤ 𝐹𝑡 𝑥+1 ,𝑅𝑑 et 𝐹𝑡𝑟,𝑅𝑑 ≤
ℎ 𝑥+1 ℎ𝑥 140
✓ Le moment résistant de l’assemblage est égal à la valeur minimale obtenue par
les trois possibilités suivantes de répartition des efforts dans les boulons :
➢ Valeur maximale admissible par chaque rangée;
➢ Répartition triangulaire à partir de la première rangée centrale;
➢ Répartition triangulaire à partir de la rangée intérieure située sous la
141
semelle tendue;
✓ La méthode décrite dans ce qui précède (&6.2.7.2.), peut être appliquée à un
assemblage de continuité de poutre boulonnée avec platines d’about soudées,
tout en omettant les aspects concernant le poteau;

142
✓ Par ailleurs, on peut opter pour des renforcements à l’aide de différents types
de raidisseurs :

143
✓ Pour d’amples vérifications cf.
EN 1993 1-8 :
VII/ Résistance des pieds de
poteaux par plaque d’assise
(&6.2.8)
VIII/ Rigidité en rotation (&6.3)
IX/ Capacité en rotation (&6.4)

144
Exemple 7
• On considère l’attache de jarret (de catégorie D (non précontrainte)) suivante :

145
➢ platine d’about non raidie : 𝑡𝑒𝑝 = 25 𝑚𝑚; 𝑤 = 150 𝑚𝑚; 𝑒 = 75 𝑚𝑚;
𝑏𝑒𝑝 = 300 𝑚𝑚; 𝑒𝑥 = 40 𝑚𝑚; 𝑑1 = 88 𝑚𝑚; 𝑑2 = 125 𝑚𝑚;
𝑑3 = 145 𝑚𝑚; 𝑑4 = 100 𝑚𝑚; 𝑑5 = 953 𝑚𝑚; 𝑝 = 90 𝑚𝑚;
𝑝2 = 620 𝑚𝑚; 𝑝3 = 90 𝑚𝑚; ℎ𝑒𝑝 = 1110 𝑚𝑚; ℎ1 = 1044 𝑚𝑚;
ℎ2 = 919 𝑚𝑚; ℎ3 = 829 𝑚𝑚
➢ 𝐿𝑏 = 12924 𝑚𝑚 – longueur de la poutre (du faîtage au jarret);
➢ 𝐿𝑐 = 5380 𝑚𝑚 – hauteur du poteau (au bas du renfort);
➢ Raidisseur → ↑ résistance âme de traverse : 𝑡𝑠 = 12 𝑚𝑚; 𝑏𝑠 = 144 𝑚𝑚;
➢ Soudures des semelles de la poutre sur la platine : 𝑎𝑓 = 12 𝑚𝑚;
➢ Soudures de l’âme de la poutre sur la platine : 𝑎𝑤 = 6 𝑚𝑚; 146
Épaisseur du pied de cordon platine / partie supérieure jarret 𝑎𝑓ℎ,1 = 13,5 𝑚𝑚;
Épaisseur du pied de cordon platine / partie inférieure jarret 𝑎𝑓ℎ,2 = 26,4 𝑚𝑚;

Note : Remplacer dans l’expression de 𝑏𝑒𝑓𝑓,𝑐,𝑤𝑐 : 2 2𝑎𝑝 par 𝑎𝑓ℎ,1 + 𝑎𝑓ℎ,2 . En effet, vu
l’inclinaison de la traverse : 𝑎𝑓ℎ,𝑖 = 𝑎𝑓 Τ𝑐𝑜𝑠 90 ± 𝛼2 Τ2 ;

147
• Acier S235 : pour tous les éléments structuraux;
→ 𝑓𝑦 = 235 𝑀𝑃𝑎; 𝑓𝑢 = 360 𝑀𝑃𝑎;
• Boulons M24 de classe 10.9;
• Les sollicitations dans la traverse sont :
𝑀 = 629,25 𝑘𝑁𝑚; 𝑁 = −170,55 𝑘𝑁; 𝑉 = 146,48 𝑘𝑁;
148
Q1 : Montrer que les sollicitations apportées par la traverse dans le plan vertical
de la traverse valent : 𝑀𝐸𝑑 = 605 𝑘𝑁𝑚; 𝑉𝐸𝑑 = 199,3 𝑘𝑁; 𝑁𝐸𝑑 = −103,9 𝑘𝑁;
Q2 : Calculer la résistance dans la zone comprimée 𝐹𝑐,𝑅𝑑 , sachant que :

𝐹𝑐,𝑅𝑑 = 𝑚𝑖𝑛 𝐹𝑐,𝑤𝑐,𝑅𝑑 ; 𝐹𝑐,𝑓𝑏,𝑅𝑑 ; 𝐹𝑐,ℎ𝑏,𝑅𝑑 ;


Note : Prendre en considération la présence des raidisseurs.
Q3 : Vérifier la résistance de l’âme du poteau dans la zone cisaillée;
Q4 : Montrer que les efforts de tractions dans les rangées de boulons tendus
valent : 𝐹𝑡1,𝑅𝑑 = 410,3 𝑘𝑁; 𝐹𝑡2,𝑅𝑑 = 507,6 𝑘𝑁; 𝐹𝑡1,𝑅𝑑 = 93,6 𝑘𝑁;
Note : il s’agit de calculer la résistance de calcul potentielle à la traction pour chaque rangée de
boulons : 𝐹𝑡𝑟,𝑅𝑑 = 𝑚𝑖𝑛 𝐹𝑡,𝑓𝑐,𝑅𝑑 ; 𝐹𝑡,𝑤𝑐,𝑅𝑑 ; 𝐹𝑡,𝑒𝑝,𝑅𝑑 ; 𝐹𝑡,𝑤𝑏,𝑅𝑑 ; 149
Q5 : Calculer le moment résistant de l’assemblage 𝑀𝑗,𝑅𝑑 . Étudier l’incidence de
l’effort normal;
Note : Les exigences de l’AN de l’EC3 1-8 sont bien respectées pour pouvoir adopter les
répartitions triangulaires des efforts.
Q6 : Vérifier la résistance de l’assemblage vis-à-vis l’effort tranchant;
Note : Considérer uniquement les quatre boulons en bas (non pris en considération pour la
résistance en traction).

150
3. Méthode simplifiée de vérification de la résistance de l’assemblage à
l’effort tranchant et au moment de flexion : Distribution élastique
✓ On suppose que la distribution des efforts est parfaitement triangulaire :

151
✓ On vérifie l’effort de cisaillement 𝑉𝐸𝑑 par boulon par :

𝑉𝐸𝑑 𝑘𝑠 𝑚 𝜇
𝐹𝑣,𝐸𝑑 = ≤ 𝐹𝑠,𝑅𝑑 = 𝐹𝑝,𝐶
𝑛 𝛾𝑀𝑆
✓ Sous l’action du moment 𝑀𝐸𝑑 , on suppose que la poutre tourne par rapport
au centre de gravité de sa semelle inférieure G (centre de compression);
✓ L’assemblage transmet le moment qui va engendrer par la suite les efforts
normaux 𝑁𝑖 𝑖 = 1. . 𝑚 dans les différentes rangées de boulons;
✓ Le moment résistant 𝑀𝑅𝑑 de l’assemblage est obtenu par la somme des
produits des efforts de traction dans les rangées de boulons situés dans la
zone tendue par leurs distances respectives au centre de résistance de la zone
152
comprimée (axe neutre de la semelle comprimée) :

𝑀𝑅𝑑 = ෍ 𝑁𝑖 𝑎𝑖

𝑁1 𝑁2 𝑁3
✓ Les efforts 𝑁𝑖 dans les boulons sont tel que : = = =⋯
𝑎1 𝑎2 𝑎3

𝑁1 2 𝑎1 𝑁1 2 𝑁1
→ 𝑀𝑅𝑑 = 𝑎1 + 𝑁2 𝑎2 +⋯ = 2 2
𝑎1 + 𝑎2 + 𝑎3 + ⋯ = ෍ 𝑎𝑖2
𝑎1 𝑁1 𝑎1 𝑎1
𝑀𝑅𝑑 𝑎1 𝑀𝑅𝑑 𝑎𝑖
→ 𝑁1 = 2 𝑒𝑡 𝑁𝑖 =
σ 𝑎𝑖 σ 𝑎𝑖2
✓ On en déduit le critère de vérification suivant : Nombre de boulons
par rangée
𝑀𝑅𝑑 𝑎𝑚𝑎𝑥
𝐹𝑡,𝐸𝑑 = 𝑁𝑚𝑎𝑥 = 2 ≤ 𝑛𝐹𝑡,𝑅𝑑
σ 𝑎𝑖 153
Exemple 8
• Assemblage poteau-poutre constitué de 10 boulons HR 10.9 soumis à :
➢ 𝑀𝐸𝑑 = 320 𝑘𝑁𝑚; 𝑰𝑷𝑬 𝟑𝟔𝟎

➢ 𝑉𝐸𝑑 = 80 𝑘𝑁;
𝒃𝒐𝒖𝒍𝒐𝒏𝒔 𝒕𝒆𝒏𝒅𝒖𝒔
• On donne :
➢ 𝑆235;
➢ 𝑒𝑝𝑙𝑎𝑡𝑖𝑛𝑒 = 28 𝑚𝑚;
➢ 𝜇 = 0,3; Poteau
𝑰𝑷𝑬 𝟒𝟎𝟎

Q1 : Déterminer les efforts dans chaque boulon puis le diamètre des boulons;
Q2 : Faire les vérifications nécessaires; 154

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