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إنَّ إلْ َح ْم ََّد هلل, َ َْن َمدُ َُّه َون َ ْس َت ِعي ُن َُّه َون َ ْس َت ْغ ِف ُرَُّه, ات َأ ْ َْعا ِلنَا
َِّ َُشو َِّر َأنْ ُف ِس نَا َوَِّم َّْن َس ِيئ َِّ َون َ ُعوَُّذ ِِب, َم َّْن َيَ ِ ِدَِّه
ُ ُ هلل ِم َّْن
ِ
للا فَ َ َّل ُم ِضلَّ ََُّل َو َم َّْن يُضْ ِل َّْل فَ َ َّل هَا ِد ََّي ََُّل َُّ , َّيك ََُّل َو َأ ْشه ََُّد َأن ِ َ للا َو ْحدَ َُّه ََّل
ََّ ُش َُّ ََّو َأ ْشه ََُّد َأ َّْن ََّل إ ََّل إل
ِ
ُول
َُّ ُم َحمدً إ ُع ْبدُ َُّه َو َر ُس, َأما ب َ ْع َُّد:
Certes la louange appartient à Allah, nous Le louons et c’est à Lui que nous demandons l’aide et le
pardon, et nous cherchons refuge auprès de Lui, contre les maux qui émanent de nous et contre nos
mauvaises actions. Celui qu’Allah guide personne ne peut l’égarer, et celui qu’Allah égare personne ne
peut le guider. Et j’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’adoration sauf Allah seul et sans aucun
associé, et j’atteste que Muhammad est Son serviteur et Son messager, ceci dit :
L’institut ArabeTajwid te souhaite la bienvenue. Nous demandons à Allah ﷻde mettre la Barakah
dans ta lecture de ce modeste PDF. En effet, dans ce PDF, tu trouveras certains grands points sur la
science du Tajwīd que tu ne trouveras pas ailleurs.
L’institut ArabeTajwid
2
Introduction
ََّ َٰ َول ِم ْْنُ َّْم ي َ ْتلُوإَّ عَلَ َِّْي َّْم َءإي َ َٰ تِ ِهۦ َويُ َز ِك ِي َّْم َوي ُ َع ِل ُمهُ َُّم أ ْل ِكت
َّب َوألْ ِح ْْكَ ََّة َوإن ََكنُوإَّ ِمن قَ ْب ُل ََّ ث ِ َّف أ ْ ُْل ِم ِي
ًَّ ۦن َر ُس ََّ ه ََُّو أ َِّلى ب َ َع
ِ
َّل َ ِفى ضَ لَ َٰ لَّ ُّمبِي
{ C’est Lui qui a envoyé à des gens sans Livre (les Arabes) un Messager issu des leurs, qui leur
récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la Sagesse, bien qu’ils étaient auparavant
dans un égarement évident. } Al-Joumou3ah 2
Le Qur'ān est la parole sacrée d’Allah ﷻet le miracle éternel de l’Islam. Allah ﷻl’a révélé à Son
Prophète Muhammad ﷺafin de sortir les gens des ténèbres vers la Lumière, et de les guider
vers le droit chemin. Il a ordonné au croyant d’être fidèle au Qur'ān dans sa lecture, sa
méditation et son application.
Pour le musulman, ce Livre est un mode de vie et une source délectable dans laquelle puise
l’âme afin de parvenir au bonheur et à l’apaisement du cœur ici-bas et dans l’au-delà.
Tout en apprenant les versets d’Allah ﷻà ses Compagnons, le Prophète ﷺleur inculquait aussi
un rapport au Livre. Il établissait une intimité, une proximité de façon à faire du Texte Sacré un
guide, une lumière, une référence perpétuelle pour ces hommes et ces femmes de l’Islam.
3
Très vite, les glorieux Compagnons ريض للا عْنمont instauré cette relation particulière avec le
Qur'ān. Et ils veillaient continuellement à sa lecture et à son application, ce qui fit d’eux des
lumières pour les générations suivantes. Cette noble Sunnah se perpétua à travers les âges et
continuera, avec l’aide d’Allah ﷻ, jusqu’à la fin des temps.
Les siècles se sont succédés, et des générations entières issues des écoles coraniques ont construit
la civilisation islamique et ont marqué définitivement l’histoire par leur savoir, leur domination
culturelle, économique et territoriale. Et lorsque nous lisons les biographies des grandes figures
de l’Islam, nous remarquons que leur relation avec le Qur'ān était très forte. La plupart lisaient
et terminaient le Coran chaque semaine. Cette même civilisation qui a servi la science et
l’humanité tout entière s’est éteinte lorsque les musulmans ont délaissé le Livre de leur Seigneur.
4
Le Tajwid, c’est quoi ?
Et c’est vers cela que L'imam Ibn Al-Jazariy fait référence dans son poème :
ِم َّْن ِص َفةَّ لَهَا َو ُم ْس َت َحقهَا َّ ِ َوه ََُّو إع َْطا َُّء إحل ُُر
وف َحقهَا
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Et dans son célèbre ouvrage « At-Tamhīd » il définit le Tajwīd comme étant : « le fait de donner
aux lettres leurs dû, de les disposer dans leurs ordres respectifs, de rétablir le point d’articulation
respectif de chaque lettre, de prononcer la lettre tel qu’elle est, et cela de manière complète, sans
excès ni outrance, ni abus »
َّ "إلت ْمهِيد" َوقَا ََّل ْإل َما َُّم إجل ََز ِر َُّّي ِف: وفَّ ُح ُقوقَهَا ِ َوه ََُّو إع َْطا َُّء إحل ُُر, َوتَ ْرتِيُبُ َا َم َرإ ِتُبَ َا, ف إ َ َّل َم ْخ َر َِّج َِّه َو َأ ْص ِ َِّل َّ ِ َو َر َُّّد إحل َْر,
ِ ِ
َوإحلْ َاقُ َُّه ِبنَ ِظ ِريَِّه َوإ ْش َباع ل َ ْف ِظ َِّه, ال ِصي َغتِ َِّه َو َه ْيَّئ َ ِت َِّه
َِّ ل َح َّ ُ َوتَلْ ِط, َّْسإفَّ َو ََّل تَ َع ُّسف
َّ َ َيف إلنُّ ْط َِّق ِب َِّه ع َ ْ ِم َّْن غَ ْ َِّري إ, َو ََّل
ِ ِ ِ
إفْ َرإطَّ َو َلَّ ت َلكف
ِ
Le résumé de la parole des exégètes comme Ibn Kathīr, Ibn Ja3far At-Tabariy et Al-Qurtubiy,
ainsi que des Salafs tels que 3AbduLlah Ibn Mas3oûd et Qatādah رمحهم للاquant à ce verset : «
Haqqa Tilāwatihi » ya3ni : qu’on suive le Qur’ān d’un suivit authentique en rendant licite ce
qu’il a rendu licite, et en rendant interdit ce qu’il a rendu interdit, et qu’on le lise d’une
récitation correct comme Allah l’a fait descendre, en ne détournant pas les mots de leur sens, ni
en l’interprétant [le Qur'ān] d’une interprétation erronée. »
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Et Allah ﷻdit dans Sourate Al-Mouzzammil Verset 4:
Le résumé de la parole des exégètes comme Ibn Kathīr رمحه للا: « Qu’on lise le Qur'ān comme
Allah ﷻl’a révélé en sortant chaque lettre de son point d’articulation et en respectant les
voyelles, rendre les lettres claires avec une récitation non rapide, car cela est une aide pour
comprendre le Qur'ān et méditer ses versets »
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Pourquoi a-t-on rédigé les règles de Tajwîd, qui sont les
précurseurs et qu’elle est son objectif ?
Alors que l'islam se répandait dans les pays arabes et non arabes, de nombreuses personnes
n'étaient pas habituées à prononcer les lettres et sons arabes. De plus, le Qur'ān était récité avec
de nombreuses erreurs et des distorsions apparaissaient, les savants craignaient leur fixations.
Par conséquent, ils ont commencé à écrire les règles et les bases qui permettent, encore
aujourd'hui, la prononciation correcte du Qur'ān.
Le premier qui a instauré cette science de manière pratique est notre Prophète ﷺ, ces règles ont
donc été établies sur base de sa récitation, il ﷺenseigna le Qur'ān aux compagnons, et elles
furent transmises aux générations futures.
Quant aux premiers qui ont établi des règles théoriques sur les points d’articulations des lettres
et les caractéristiques, il y a divergence parmi les savants de l’historiologie islamique, mais ceux
qui sont cités généralement dans les livres sont : Al-Khalīl Ibn Ahmad Al-Farāhidiy, Abou Al-
Aswad Ad-Dou’aliy et Aboû 3Oubayd Al-Qāsim Ibn Salām, et la science est auprès
d’Allah ﷻ.
La partie la plus importante du Tajwīd est d'apprendre le positionnement correct des organes
vocaux et l'articulation des sons. En effet, vous pouvez perdre le sens du Qur'ān si les lettres ou
voyelles ne sont pas prononcées correctement.
Dès lors, nous comprenons que le but de l'apprentissage du Tajwīd est de préserver le lecteur de
commettre des erreurs dans sa récitation du Qur'ān et de le réciter comme notre Prophète ﷺ,
et ainsi espérer l'agrément d’Allah ﷻ.
8
Importance et bienfaits religieux d’apprendre le Qur’ān et le
Tajwīd
Selon 3Outhmân ibn 3Affân ريض للا عنهle Prophète ﷺa dit :
[ Al-Boukhāriy 4739 ]
Et l’apprentissage du Tajwīd rentre dans l’apprentissage du Qur'ān comme l’ont dit les Savants,
puisque celui-ci [le Tajwīd] est un moyen permettant d’apprendre et de réciter comme il se doit le
Qur'ān. Par conséquent, ce hadith vise aussi bien l’apprentissage du Qur'ān que du Tajwīd, puisque le
Tajwīd fait partie du Qur'ān.
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2. Le lecteur émérite
َ َ إملَا ِه َُّر ِِبلْ ُق ْرأ َِّن َم ََّع إلس َف َرَِّة إل ِك َرإ َِّم, َوإ َِّلي ي َ ْق َرَُّأ إلقرأ ََّن َويَتَتَ ْع َت َُّع ِفي َِّه, َّ» ُوه ََُّو عَلَ ْي َِّه َشاقَّ ََُّل َأ ْج ََّر ِإن
« إلَب َرَِّة
« Celui qui excelle dans la lecture du Qur'ān sera réuni avec les anges nobles et vertueux. Quant
à celui qui, malgré ses difficultés, le récite en ânonnant (avec difficulté) aura double
récompense. » [ Mouslim 798 ]
Et comment exceller dans le Qur'ān si ce n’est de par l’apprentissage du Tajwīd et de ses règles ?
10
Jugement religieux du Tajwīd :
Entre l’obligatoire et le recommandé, où se trouve la frontière qui sépare ces 2
jugements et comment les différencier ?
C’est-à-dire la connaissance des règles théoriques du Tajwīd, de ses normes, de ses conditions et
de ses appellations et définitions, telles que « Ahkām Al-Madd » (les règles de la prolongation),
et « Ahkām An-noûn As-Sākinah Wa At-Tanwīn » (les règles du Noûn As-Sākinah et du
Tanwīn), et autres.
C’est la connaissance pratique de ces règles, le fait de les mettre en application lorsqu’on lit le
Qur'ān. C’est la manière correcte et juste de réciter le Qur'ān, comme l’a récité le Prophète ﷺ,
َّ ُ )فَ ْر.
َّ ْ َض ع
et ceci est obligatoire à tout à chacun ( ي
11
Les preuves de son caractère obligatoire sont nombreuses :
Allah ﷻle Très-Haut dit dans sourate Al-Muzzammil verset 5 : { َّل إلْ ُقرأ ََّن تَ ْرتِ ًيل
َِّ ِ} َو َرت
{ Et récite le Coran, lentement et clairement }
Le résumé de la parole des exégètes comme Ibn Kathîr -RahimahuLlah- est : « Qu'on lise le
Qur'ân comme Allah l'a révélé en sortant chaque lettre de son point d'articulation et en
respectant les voyelles, rendre les lettres claires avec une récitation non rapide, car cela est une
aide pour comprendre le Qur'ân et méditer ses versets. »
{ ون ِب َِّه
ََّ ُك ي ُ ْؤ ِمن ََّ َاه ْإل ِكت
ََّ ِاب ي َ ْتلُون َ َُّه َحقَّ تِ َل َوتِ َِّه ُأولَئ َُُّ َين َءإتَيْن
ََّ } ِإَّل
{ Ceux à qui Nous avons donné le Livre, qui le récitent comme il se doit, ceux-là y croient }
Le résumé de la parole des exégètes comme Ibn Kathîr, Ibn Ja’far At-Tabariy et Al-
Qurtubiy, ainsi que des Salafs tels que ‘AbdouLlah Ibn Mas’oûd et Qatâdah -
RahimahoumouLlah- est : « Qu'on suive le Qur'ân d'un suivit authentique en rendant licite
ce qu'il a rendu licite, et en rendant interdit ce qu'il a rendu interdit, et qu'on le lise d'une
récitation correct comme Allah l'a fait descendre, en ne détournant pas les mots de leur
sens, ni en l'interprétant [le Qur'ân] d'une interprétation érronée. »
Ceux, donc, qui ne récitent pas le Qur'ān conformément à la manière dont il a été révélé ne
le récitent pas comme il se doit.
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Les preuves tirées de la Sunnah :
Le Prophète ﷺl’enseignait de cette manière aux compagnons رضوإن للا عليم, et d’ailleurs, le
Prophète ﷺa ordonné de prendre la récitation de ceux qui étaient connus pour leur excellence dans
celle-ci :
« َّإ ْق َر ُؤوإ إل ُق ْرأ ََّن ِم َّْن َأ ْرب َ َع َِّة ن َ َفر: َّبن َم ْس ُعود َِّ َع ْب ِد, فَ َبدَ ََّأ ِب َِّه, َو ِم َّْن َسا ِلم َم ْو َ َّل َأ ِ َّب ُح َذيْ َفة, بن َج َبل َو ِم َّْن
َِّ للا َِّ ََّو ِم َّْن ُم َعاذ
َّبن َك ْعب
َِّ ُأ َ َّب. »
« Apprenez la récitation du Qur'ān de 4 personnes : Abdallah Ibn Mas3oud – il le cita en premier –
de Sâlim l’affranchi d’Abu Hudhayfah, de Mu3adh ibn Ka3b et de Ubay Ibn Ka3b »
« َسبَ ُب َُّه َأنَّ َه ُؤ َل َِّء َأ ْك َ َُّث ضَ ْب ًطا ِ َْللْ َف ِاظ َِّه, َو َأتْ َق َُّن ِ َْلدَإئِ َِّه, َّ» َوإ َّْن ََك ََّن غَ ْ ُري َُّْه َأفْ َق ََّه ِ َّف َم َعا ِني َِّه ِم ْْنُ ْم
ِ
« La cause de ce hadith est que ceux-ci [ les 4 compagnons cités ] étaient les plus
méticuleux/minutieux dans la prononciation du Qur'ān, et les plus performant dans la mise en
pratique, même si d’autres qu’eux étaient plus savants dans la connaissance des sens du Qur'ān »
Dans le Sahīh d’Al-Boukhāri (5045 et 5046), rapporté par Anas ibn Mālik ريض للا عنه, lorsqu’il fut
questionné sur la récitation du Prophète ﷺ, il dit : « Il allongeait bien comme il faut [les voyelles
longues].» Puis il récita « BismiLlahi Ar-Rahmāni Ar-Rahīm » en allongeant [les voyelles longues] de
« BismiLlahi », d’ « Ar-Rahmāni » et d’ « Ar-Rahīmi »
« ََك ََّن ي َ ُم َُّّد ُمدًّإ. َّللا إلر ْ َمح َِّن إلر ِح َِّي" َُّث قَ َر َأ َِّ ي َ ُم َُّّد ِبب ِْس َِّم, َّ» َوي َ ُم َُّّد ِِبلر ْ َمح َِّن َوي َ ُم َُّّد ِِبلر ِح ِي
َِّ للا "ب ِْس َِّم
C’est-à-dire qu’il ﷺrécitait avec lenteur/patience, sortait les lettres de leurs points d’articulations et
allongeait les voyelles qui doivent être allongées.
13
Et dans Sunan Ibn Mājah (138) et le Mousnad de l’imam Ahmad (35,36) , 3AdbuLlah Ibn
Mas3oûd ريض للا عنهrapporte qu’Aboû Bakr et 3Oumar lui annonçaient que le Prophète ﷺa
dit : « Celui qui veut réciter le Qur'ān exactement comme il a été descendu, qu'il le récite
comme le récite Ibn Oummi 3Abd ». Ibn Oum 3Abd c’est 3AbduLlah Ibn Mas3oud ريض للا عنه.
َّ َ َ» َم َّْن َأ َحبَّ َأ َّْن ي َ ْق َرََّأ إل ُق ْرأ ََّن غَضً ا َ َََّك ُأ ْن ِز ََّل فَلْ َي ْق َر ْأَُّه ع
« ل ِق َر َإءَِّة إ ْب َِّن ُأ َِّم َع ْب َّد
Et dans le Musnad de l’imam Ahmad (832), Ibn Mas3oud ريض للا عنهrapporte que 3Aliy Ibn Abī
Tālib ريض للا عنهa dit : « Certe le Messager d’Allah ﷺvous ordonne de lire comme il vous a été
enseigné »
« َّللا عَلَ ْي َِّه َو َس ََّّل يَأْ ُم ُرَُّْك َأ َّْن تَ ْق ََّر ُؤوإ َ َََّك عُ ِل ْم ُ ْت َِّ »إنَّ َر ُسو ََّل
َُّ َّللا َصل
ِ
Et c’est vers cela que L'imam Ibn al-Jazariy رمحه للاfait référence dans son poème :
ََّم َّْن ل َ َّْم ُ َُي ِوَِّد إل ُق ْرأ ََّن أَّ ِ ُث ََّوإ َْلخ َُّْذ ِِبلت ْج ِوي َِّد َح َّْت َل ِز ُم
ََّو َه َك َذإ ِمنْ َُّه إل َ ْينَا َو َص َل َِّ َْلن َُّه ِب َِّه إل ََُّل َأ ْن َز َل
ِ ِ
« L’application des règles de Tajwīd est obligatoire et celui qui ne corrige pas sa lecture du
Qur'ān est pécheur. Car c’est ainsi qu’Allah l’a révélé et de la sorte il nous est parvenu. »
14
Néanmoins, il est utile de préciser que la pratique de ces règles se divise en 2 jugements : Obligatoire
et Recommandé. Ce qui est obligatoire, comme dit précédemment, c’est de réciter correctement le
Qur'ān, premièrement : sans changer la fonction grammaticale de ceux-ci, si un mot est Marfou3 (et
donc porte une Dammah) il est interdit de le changer en Mansoûb (et donc en une Fathah), il ne
change aucune voyelle. Deuxièmement : il est obligatoire également de prononcer chaque lettre en
respectant son point d’articulation et sa caractéristique, ne pas changer la lettre صen س, et le ذen
ظ, etc. Donc les points d’articulations des lettres ( وف َّ ِ ) َمخَا ِر َُّج إحل ُُرainsi que les caractéristiques des
َّ ِ ات إحل ُُر
lettres ( وف َُّ ) ِص َف, dont la non-mise en application conduit à une altération de la lettre, doivent
être mis en pratique obligatoirement, ceci afin de préserver le sens des versets récités.
Ce qui est obligatoire également, ce sont les arrêts dans le Qur’ân « Al-Wouqoûf » qui consiste à
marquer des arrêts au cours de la lecture. Ceci compte parmi les règles de Tajwîd les plus
importantes, en effet, il nous est rapporté qu’on interrogea le compagnon ‘Aliy Ibn Abî Tâlib ريض للا
عنهsur la signification du verset { َّ} َو َرتِ َِّل إلْ ُقرأ ََّن تَ ْرتِ ًيل, il répondit : « C’est la bonne prononciation des
lettres et la connaissance des arrêts » : « »هو َتويد إحلروف ومعرفة إلوقوف
ف الكم علَّ دليل عل وجوب تعلمه ومعرفته... ومن ََّث إشرتط كثري من أمئتة إخللف عل إجملزي أل ُيزي إل بعد معرفة
إلوقوف والابتدإء.
En effet, s’arrêter sur n’importe quel endroit dans le Qur’ân pourrait altérer le sens de la parole
d’Allah, il est donc essentiel de mettre cela en application. Mais, seule la compréhension du Qur’ân
permet de marquer un arrêt convenable, ce qui nécessite la connaissance de la grammaire arabe et de
son analyse grammaticale, par conséquent, si le lecteur ne possède pas ces outils indispensables à la
maîtrise des arrêts, c’est à son professeur qu’il revient de le faire arrêter aux arrêts permis. Ceci
constitue notamment un argument supplémentaire afin de s’initier à la récitation du Qur’ân auprès de
professeur exercés. 15
Par contre, en ce qui concerne les règles à proprement dites du Tajwīd comme Al-Idghām, Al-
Ghounnah, al Qalb, Al-Ikhfā’, les prolongations, etc, ceci relève du Moustahabb (recommandé)
et non obligatoire, et fait partie de l’embellissement et de l’optimisation de la lecture, comme le
Prophète ﷺa dit :
[ Abû Dāwûd dans ‘La Prière’ (1468), An-Nasā'î dans ‘L'Introduction’ (2 / 180), Ibn Māja dans
‘L'accomplissement de la Prière’ (1342) et 'Ahmad (2 / 271, 450) ]
Il est, également, rapporté par Ibn Habān, Al-Hākim d'après Al-Barā'. Or, Al-Hākim y a ajouté
« »فَانَّ إلص ْوتََّ إلْ َح َس ََّن يَ ِز َُّيد إلْ ُق ْرأ ََّن ُح ْس نًا
ِ
« car la belle voix enjolive le Coran de plus en plus »
Et également pour sa parole ﷺ: « َّس ِمنا َم َّْن ل َ َّْم ي َ َتغَنَّ ِِبلْ ُق ْرأ ِن
َّ َ ْ»لَي
« N’est pas des nôtres celui qui n’embellit/enjolive pas le Qur'ān»
16
Cette position légale du Tajwīd est l’opinion d’un grand nombre de Grands Savants tel que
Cheikh Al-3Outhaymîn, Cheikh Ibn Bāz, Cheikh Sālih Al-Fawzān, Cheikh Soulaymān Ar-
َُّ َر ِ َمحهُ َُّم
Rouhayli et Cheikh Ferkoûs َّللا َر ْ َمح ًَّة َو ِإس َع ًة
Sources :
https://www.youtube.com/watch?v=MsXdyhexfdw
https://youtu.be/tqDekbrrTJs
https://youtu.be/-UFI1ZW0QHM
https://youtu.be/qwWqYoiHMjE
https://youtu.be/RRiCr8t-hj4
https://youtu.be/Wj-jw_pEXFI
17
Cheikh Ibn Bâz رمحه للاdit dans une Fatwâ :
« ََّل َح َر ََّج َأ َّْن ي َ ْق َر َأَُّه-َّإل ُق ْرأ َن- س َ َ ي إ َّحلُ ُر َوفَّ َو َأ ْو
َّ َ َْضهَا فَ َ َّل بَأ ََّ َ ِبغ ْ ََِّري إلت ْج ِوي َِّد إ َذإ َأ ْو, َول َ َّْو ََك ََّن ََّل حيسن
ََّ َ ض إل ِق َر َإءََّة َوب
ِ
َل ِ َ ْ َ َ ْ
َّ إلرتقيق أ َّْو إلظهَار أ َّْو َما أش َب ََّه ذ َ ِ َ َ ِ
ْ إل ْدغام أ َّْو, َّل ُم ْس َت َحب َ ِ َ ِ
َّ إن َما ذ, ب َومما حيسن ِب َّه َُّّ ن إلت ْج ِويد ِمما ي ُْس َت ََّح َّ ِ ي َ ْع
ِ ِ
ل إلصَّ ِحي َِّح َّ َ َِب ع َُّ ي إلتِ َل َوَِّة َولَ ِك َّْن ََّل َُي َِّ »إلتِ َل َوة َوه ََُّو ِم َّْن َ َْت ِس
« Il n’y a pas de mal à le lire -le Qur'ān- sans Tajwīd s’il éclaircit la récitation et rend clair les
lettres, alors il n’y a pas de problème, même si il ne maîtrise pas la fusion ou l'amincissement ou
l’éclaircissement ou ce qui ressemble à cela [des règles de Tajwīd], cela est recommandé, ya3ni le
Tajwīd relève de la recommandation et fait partie de ce qui embellit la récitation, mais il n’est
pas obligatoire selon l’avis qui est juste ».
« ت ِب َُّك ُتبَِّ إلت ْج ِوي َِّد َّ ِ وب الالْ ِ َِتإ َِّم ِبأَ ْح ََك َِّم إلت ْج ِوي َِّد
َّ ْ َإلت فُ ِصل ََّ ََّل َأ َرى ُو ُج, ي إل ِق َر َإءَِّة َِّ َوإن َما َأ َرى َأَّنَا ِم َّْن َِببَِّ َََّْت ِس,
ْ ِ ِ ِ
ْ َ
ي غ َُّري َِببَِّ إلل َزإ َِّم ح
َِّ ب ْ س إلت َُّ » َو َِب
« Je ne vois pas l’obligation d’appliquer les règles de Tajwīd qui sont détaillées dans les livres de
Tajwīd, mais je vois qu’elles sont là pour embellir la récitation, et le fait d’embellir n’est pas une
chose obligatoire »
18
Et dans une Fatwā il fut questionné :
Il répondit :
َّل إ َذإ ل َ َّْم يَلْ َح َّْن ِفي ِه َُّ ن َ َع َّْم َ ُُي, ب عَلَ ْي َِّه تَ ْع ِدي َُّل إللَّ ْح َِّن
ََّ ِ وز َذ َُّ فَا َّْن ل َ ِح ََّن ِفي َِّه فَ َالو ِإج, ،َّس َِّب َو ِإجب
َّ َ َْو َأما إلت ْج ِو َُّيد فَلَي
ِ ِ
ََّ لَ ِكنَّ ُإلو ُج،َري َو َأن َُّه َأ ََُّّت ِ َّف ُح ْس َِّن إلَِّق َر َإءَِّة
وب َّ ْ ي إلل ْفظِ ِِبل ُق ْرأَّ َِّن ََّل َشكَّ َأن َُّه خ َُّ َو َ َْت ِس،ْي إلل ْفظِ فَ َقط َُّ إلت ْج ِو َُّيد َ َْت ِس
ُ ث ن َ ُق
َّول َّ َ َ َم َّْن ل َ َّْم ي َ ْق َرَّإ إل ُق ْرأ ََّن ِِبلت ْج ِوي َِّد فَه ََُّو أ ِ َّث قَ ْولَّ ََّل َدَِّلي ََّل عَلَ ْي َِّه ب َ َِّل إدل ِلي َُّل ع... َوإخل َُل َص َُّة َأنَّ إل ِق ََّر َإءََّة
َُّ ِ َِب ْي: ل ِخ َل ِف َِّه
ِ
فَ َلَّ يبدل إلرإء َل ًما،ه عَلَ ْي َِّه ََّ ِ ل َما َّ َ َوف عَّ ِ ت َوإلنُّ ْط َِّق ِِبحل ُُر َِّ ب إقَا َم َُّة إحل ََر ََك َُّ َوإن َما َإلو ِإج،َّت ب َِو ِإج َبة َّ ْ ِِبلت ْج ِوي َِّد لَي َْس
ِ ِ
َ
َو ََّل إَّلإل َز ًَّإي َو َما َأ ْش َب ََّه َذ ِ َلَّ َه َذإ ه ََُّو إمل ْم ُنو َُّع،َمث ً ََّل
« Oui il est permis s’il ne fait pas d’erreur [dans sa récitation], donc s’il commet des erreurs alors
il lui est obligatoire de la corriger, mais en ce qui concerne le Tajwīd, il n’est pas obligatoire, le
Tajwīd c’est l’embellissement de la prononciation seulement, et le fait d’embellir la
prononciation du Qur'ān est sans aucun doute un bien et cela est plus complet dans la
récitation, mais l’obligation dans le sens où l’on dit : celui qui ne lit pas le Qur'ān avec le Tajwīd
est pêcheur, ceci est une parole qui ne contient pas de preuve et au contraire, la preuve
démontre l’inverse… Le résumé est que la lecture avec le Tajwīd n’est pas obligatoire, mais
l’obligation est de prononcer correctement les voyelles et de prononcer des lettres comme elles
doivent être prononcées, donc le Rā’ رne se prononce pas Lām لet le Dhâl ذne se prononce
pas Zāy زetc, c’est cela qui est interdit. »
19
Et Cheikh Sâlih Al-Fawzân حفظه للاa dit également :
20
Le Tajwīd Obligatoire
21
Et pour clôturer, il est également obligatoire à la personne lisant le Qur’ân et faisant des erreurs qui
modifient le sens de la parole d’Allah et étant conscient de cela, de corriger sa récitation, soit par le
biais de l’apprentissage, soit par des professeurs compétents. En effet, Cheikh Sâlih Al-Fawzân fut
questionné dans une fatwâ à ce sujet :
Question :
J'ai entendu que celui qui lit le Coran alors que sa lecture n'est pas bonne, cela lui est compté comme
un péché, est-ce juste ?
Est-ce que cela signifie que ne pas lire le Coran est meilleur que de le réciter avec des erreurs ?
Il est capable de rectifier ses fautes dans sa lecture car il connaît quelqu'un de compétent pour lui
corriger sa récitation et lui apprendre la lecture juste, alors il ne lui est pas permis de continuer à lire
avec des fautes, mais il doit corriger sa lecture et la rectifier, car il en est capable.
Il ne peut pas corriger sa lecture. Alors il lit selon ses capacités et ses facultés, sans délaisser la lecture
du Coran, car le Prophète (Que la prière et le salut d'Allah soient sur lui) a dit :
"Celui qui récite habilement le Coran sera avec les Anges nobles et obéissants; tandis que celui qui le
récite péniblement en bégayant, aura une double récompense".
Rapporté par Muslim dans son Sahih (549/1), d'après un hadith de 'Aisha 'qu'Allah soit satisfait
d'elle)].
22
Livres conseillés
Etant donné l’importance de cette science, due à son étroite relation avec la parole d’Allah ﷻ, les
savants spécialistes lui ont consacré de nombreux ouvrages sous forme de prose ou de vers les uns
plus conséquents que les autres, elle est donc devenue une science à part entière. Mais Al-
HamdouliLLah la science du Tajwīd est un art qui a l’avantage d’être assez court comparé aux autres
disciplines de la religion, et à ce titre, il est simple et aisé d’acquérir les notions permettant dans une
durée assez courte de maîtriser la lecture du Qur'ān.
Ayant acheté plus d’une quinzaine de livres et explications dans la science du Tajwīd, je peux
aisément affirmer que seulement trois d’entre eux sont des livres « mères » afin d’étudier une grande
majorité, voire la totalité de cette science. On peut donc diviser cette science en trois niveaux :
débutant, intermédiaire et avancé.
En premier, niveau débutant : Le poème Touhfat Al-Altfāl َّ ُ َْت َف َُّة إ َْل ْط َف ِالdu Cheikh Soulaymān Al-
Jamzoûriy رمحه للا
Ce livre contient 10 chapitres, 8 chapitres parmi eux comportent des règles de Tajwīd très
importantes. On peut estimer que celui qui maîtrise ces règles-là est à 60% dans son apprentissage.
23
En deuxième, niveau intermédiaire : Le poème Al-Jazariyyah إجل ََز ِريةdu Cheikh Mouhammad
ibn Al-Jazariy رمحه للا
Ce livre contient de nombreux chapitres, parmi eux, le chapitre sur les points d’articulations
( )إخملارجainsi que le chapitres sur les caractéristiques ( )إلصفاتqui sont les chapitres les plus
important dans cette science. On peut estimer que celui qui maîtrise ces règles-là après avoir
maîtrisé les règles du livre précédent est à 90% dans son apprentissage.
24
ََّ ِع َُّّْل إلت ْج ِوي َِّد ِللْ ُم َّْجَتَ ِ ِد
En dernier, niveau avancé : La science du Tajwīd pour les laborieux ين
Ce livre reprend l’entièreté des chapitres que comprend cette noble science, et les aborde à la fois
d’une manière simple mais également d’une manière détaillée et approfondie. Celui qui le lit et
le comprend à certes un niveau théorique très très avancé dans la science du Tajwīd et peut se
passer de beaucoup d’autres livres et manuels.
25
Pour ce qui est des livres de Tajwīd disponibles en langue française, ils sont malheureusement
très rares, ceux que je conseillerais c’est les deux livres suivants :
On y trouve certains exercices, des définitions simples, des schémas et images. Ceux-ci peuvent
être un support pour aider le débutant à comprendre la plupart des règles inchā’ Allah en langue
française.
A noter que les livres disponibles dans cette science, en langue arabe et française, sont un
support théorique, un accompagnement de l’élève dans son apprentissage qui doit
impérativement être consolidé par la consultation et la récitation auprès des personnes qualifiées.
Et ceci est une chose primordiale. La maîtrise de cette science ne saurait s’acquérir par la lecture
seule de quelques ouvrages, de manière autodidacte, la transmission orale est impérative.
26
Embellir sa voix lors de la récitation
Dans le Sahīh d’Al-Boukhāri (5023,5024) et Mouslim (792), d’après Abou Hourayrah ريض للا عنه, le
Prophète ﷺa dit :
« ت ي َ َتغَنَّ َِِّبل ُق ْرأ َِّن َو َ ُْيه ََُّر ِب َِّه َّ ِ ََشءَّ َما ُأ ِذ ََّن ل ِلن
َِّ ب َح َسن إلص ْو ْ َ للا ِل
َُّ » َما َأ ِذ ََّن
« Allah n’a jamais écouté de bon gré quelqu’un comme Il a écouté un Prophète, à la voix mélodieuse,
psalmodiant le Qur'ān»
La récitation du Prophète ﷺétait la meilleur et la plus belle, et nous avons été ordonné de le suivre,
Allah ﷻdit :
Et dans le Sahīh d’Al-Boukhāri (769) et Mouslim (464) d’après Al-Barrā’ Ibn 3Âzib, il dit : J’ai
entendu le Prophète ﷺréciter { ون َِّ ِ } َوإلتdans la prière du 3Ishâ’. Je n’avais jamais entendu
َِّ ي َوإلزيْ ُت
une personne qui a une si belle voix ou récitation »
Et dans le Sahīh d’Al-Boukhāri (7527), d’après Aboû Hourayrah ريض للا عنهle Prophète ﷺa dit :
[ Abû Dāwûd dans ‘La Prière’ (1468), An-Nasā'ī dans ‘L'Introduction’ (2 / 180), Ibn Māja dans
‘L'accomplissement de la Prière’ (1342) et 'Ahmad (2 / 271, 450) ]
Et, Al-Hākim rapporte qu’il y a ajouté : « »فَانَّ إلص ْوتََّ إلْ َح َس ََّن يَ ِز َُّيد إلْ ُق ْرأ ََّن َُّح ْس نًا
ِ
« car la belle voix enjolive le Coran de plus en plus » comme mentionné dans Sunan Ad-Dārimiy
Après ces quelques Ahādīth, il est clair qu’embellir sa voix lors de la récitation du Qur'ān est une très
bonne chose, une adoration, qui va permettre à ceux qui écoutent de méditer sur les paroles d’Allah
ﷻ.
Et nous allons conclure cela par une parole de l’imam An-Nawawi رمحه للاa dit :
«ي ََّ ف ِم ََّن إلص ََّحاب َ َِّة َوإلتا ِب ِع َّ ِ َف َوإخلَل َّ ِ َللا َع ْْنُ َّْم ِم ََّن إلسل
َُّ يض ََّ ِ َأ ْ َْجع إل ُعلَ َماء َر, َو َم َّْن ب َ ْعدَ َُّْه ِم َّْن عُلَ َما َِّء إ َْلَّْم َصا َِّر و َأئِمة
َِّ ي إلص ْو
ت ِِبل ُق ْرأ َِّن َِّ ل إ ْس تِ ْح َبابَِّ َ َْت ِس ََّ إمل ُ ْس ِل ِم, إلشه َْرة
َّ َ َي ع ُّ َو َأ ْق َوإلُه َُّْم َو َأفْ َعاله َُّْم َم ْشه َُورةَّ َّنِ َاية, ون ََّع َّْن
ََّ فَنَ ْح َُّن ُم ْس َت ْغ ُن
ْ َ ن َ ْق َِّل, للا ُم ْس َت ِفيضَ ة ِع ْن ََّد إل َعامة َوإخل َاصة
َشءَّ ِم َّْن َأفْ َرإ ِدهَا َِّ ول َِّ يث َر ُس َِّ » َود ََلئِ َُّل َه َذإ ِم َّْن َح ِد
Ce sujet nécessite une très longue explication et d’avantages de recherches, mais en résumé :
Le Qur’ān fut descendu sur le Prophète ﷺpar l’intermédiaire de l’ange Jibrīl عليه إلسلمen langue
Arabe, Allah ﷻdit :
َِّ َع َّْن ًأ َ َّب: فَ َقا ََّل،للا عَلَ ْي َِّه َو َس ََّّل ِج ْ َِبي ََّل
َّ قَا َل،َّبن َك ْعب َُّ َّللا َصل َِّ ول َُّ ل َ ِق ََّي َر ُس: ََّي ِج ْ َِبي َُّل إ ِ َّن ب ُ ِعثْتَُّ إ َ َّل ُأمةَّ ًأ ِميِي:
ِ ِ
َ
َوإلش ْي َُّخ إلكب َُِّري،وز َ ِ َ
َُّ ِم ْْنُ َُّم إل َع ُج, وإلغُل َُّم,َ وإجل َا ِريَة,َ ُّوإلر ُج َُّل إ َِّلي ل َّْم ي َ ْق َرَّْأ ك َت ًَّاِب قَط. قَا ََّل: ََّي ُم َحم َُّد, إنَّ إل ُق ْرأ ََّن ُأ ْن َِّز ََّل
ِ
ِ
َّل َس ْب َع َّة َأ ْح ُرف َ
َّ َ»ع
Ubayy Ibn Ka3b rapporte : Le Messager d’Allah ﷺa rencontré Jibrīl et dit : Ô Jibrīl ! J’ai été
envoyé à un peuple illettré parmi lequel se trouve la femme âgée, le vieil homme, le petit garçon,
la petite fille, et l’homme qui n’a pas lu un livre du tout. Il dit [Jibrīl] : Ô Mohammad ! Certes le
Qur'ān fut descendu en 7 Harf »
[At-Tirmîdhiy 2944 ]
Au début, il n'y avait donc aucune ‘harf’, donc aucune variante de récitation possible dans le
texte coranique jusqu'alors révélé.
Puis, suite à la demande du Prophète, Allah ﷻaccorda l'autorisation d'une harf, c'est-à-dire
d'une catégorie de variantes. Suite à l'insistance du Prophète, 2 harf furent accordées, puis 3,
enfin 7 harf furent accordées. Par cette demande, le Prophète ﷺvoulait que tous les Arabes
puissent réciter facilement le Coran et sans contrainte.
[ An-Nasā’ī dans ‘As-Sounan Al-Koubra’ 7986, Ahmad 8390, Aboû Dāwoud 4603 ]
30
Que désignent les termes "7 Harf" dans les Hadîth cités ci-dessus ?
Et cette multiplicité des récitations est due à la permission de réciter le Qur'ān selon sept "Harf".
C'est donc le fait que le Coran a été révélé selon 7 "Harf" qui entraîne qu'il y existe des variantes de
récitation "Qirā'āt - " ِق َر َإءإت.
Les Harf sont donc les catégories auxquelles différentes Qirā'āt, ne changeant le sens d’aucun verset,
peuvent être reliées authentiquement.
Chaque compagnon apprenait une manière spécifique de réciter et l’enseignait ensuite, et les preuves
de cela sont nombreuses : Omar ibn Al-Khattāb ريض للا عنهraconte ainsi :
َع َّْن َع ْب َِّد إلر ْ َمحَّ َِّن ْب َِّن َع ْب َّد، َع َّْن ُع ْر َوََّة ْب َِّن ُّإلزب َ ْ َِّري، َّ َع َِّن إ ْب َِّن ِشهَاب، ال َّ ِ َأخ َ ََْب ََّّن َم، ف َّ َ إّلل ْب َُّن ي ُ ُوس َِّ َحدثَنَا َع ْب َُّد
َأن َُّه قَا ََّل، إلْ َقا ِر َِّي: ول َُّ إّلل َع ْن َُّه ي َ ُق
َُّ يض ََّ ِ َ َِس ْعتَُّ ُ َْع ََّر ْب ََّن إلْخَطابَِّ َر: َ َِس ْعتَُّ ِهشَ ا ََّم ْب ََّن َح ِك َِّي ْب َِّن َِّح َزإمَّ ي َ ْق َرَُّأ ُس َورََّة
َّ َحّت، َُّث َأ ْمهَلْ ُت َُّه، َو ِك ْدتَُّ َأ َّْن َأ ْ َْع ََّل عَلَ ْي َِّه،إّلل عَلَ ْي َِّه َو َس ََّّل َأ ْق َر َأ ِنيَا
َُّ َّإّلل َصل َِّ ول َُّ َو ََك ََّن َر ُس،ل غَ ْ َِّري َما َأ ْق َر ُؤهَا َّ َ َان ع َِّ َإلْ ُف ْرق
َُّإّلل عَلَ ْي َِّه َو َس ََّّل فَ ُقلْت
َُّ َّإّلل ََّصل َِّ فَ ِج ْئتَُّ ِب َِّه َر ُسو ََّل،ف َُّث لَببْ ُت َُّه ِب ِردَإئِ َِّه َّ َ َْصَ َ إن: ل غَ ْ َِّري َما َّ َ َإ ِ َّن َ َِس ْعتَُّ َه َذإ ي َ ْق َرَُّأ ع
ِ
ِ َأ ْق َر ْأتَنيَا. فَ َقا ََّل ِ َّل: " " َأ ْر ِس ْ َُّل. َُّث قَا ََّل ََُّل: " "إ ْق َرَّْأ. قَا ََّل،فَ َق َرََّأ: " ت َ َ ُ
َّ ْ " َهك َذإ ُأ ْن ِزل. َّث قَا ََّل ِ َّل: " "إ ْق َرَّْأ. ،َُّفَ َق َر ْأت
فَ َقا ََّل: " ّس ََّ َ َّفَا ْق َر ُءوإ ِمنْ َُّه َما تَي،َّل َس ْب َع َِّة َأ ْح ُرف َّ َ َ إنَّ إلْ ُق ْرأ ََّن ُأ ْن ِز ََّل ع،ت َّ ْ َ " َه َك َذإ ُأ ْن ِزل.
ِ
« J’ai entendu Hishām ibn Hakim réciter la sourate Al-Fourqān d’une manière différente par rapport à
la façon de réciter que le Messager d’Allah ﷺm’avait appris. Je faillis l’attaquer, mais je le laissai
achever sa prière. Ensuite j’ai saisi fortement son habit et l’ai amené devant le Messager d’Allah ﷺet
dit : « Ô Messager d’Allah ! J’ai entendu celui-ci réciter le Coran d’une manière différente de la façon
que tu m’as appris de le réciter. Le Messager d’Allah ﷺdit : « Récite ». Et il a répété la manière de
réciter que j’avais entendu. Le Prophète dit : « C’est comme ça qu’il (le Coran) a été révélé ». Ensuite
il me dit : « Récite ». Et je l’ai fait. Et il dit : « C’est comme ça qu’il a été révélé. En effet, le Coran a
été révélé suivant sept « harf ». Récitez-le comme vous le pouvez »
Ubayy ibn Ka‘ab raconte une expérience similaire : chacun a été surpris d’entendre une tierce
personne faire la récitation du Coran avec certaines lettres différentes de celles qu’ils avaient apprises
du Prophète ﷺ. Chacun s’est rendu auprès du Prophète ﷺqui a donné à chaque fois la même
réponse.
Cette multiplicité des récitations est due à la permission des sept "harf" (pluriel : Ahruf) (comme les a
nommés le Prophète ﷺdans les Ahādīth, notamment celui-là même qu'a rapporté Muslim, n° 818,
où il a justifié devant Ubayy l'existence de ces variantes de récitation par le fait que le Qur’ān peut
être récité selon sept harf.
C'est donc le fait que le Qur’ān a été révélé selon 7 "harf" qui entraîne qu'il y existe des variantes de
récitation "qirā'āt".
Les harf sont donc les catégories auxquelles différentes qirā'āt peuvent être reliées et ce
authentiquement.
32
Les différentes lectures du Qur’ān remontent donc jusqu’aux compagnons du Prophète ﷺ.
Parmi eux : Ubay ibn Ka3b, 3Ali ibn Tālib, Zayd ibn Thābit, Ibn Mass3oûd, et d’autres, qui
excellaient dans la lecture du Qur’ān, comme mentionné dans le hadith suivant qu’on a déjà cité,
où le Prophète ﷺdit :
« َّإ ْق َر ُؤوإ إلقرأن من أربع َِّة ن َ َفر: َّبن َم ْس ُعود َِّ َع ْب ِد, فَ َبدَ ََّأ ِب َِّه, َو ِم َّْن َسا ِلم َم ْو َ َّل َأ ِ َّب ُح َذيْ َفة, بن
َِّ للا َِّ َو ِم َّْن ُم َعاذ
َّبن َك ْعب
َِّ َج َبل َو ِم َّْن ُأ َ َّب. »
« Apprenez la récitation du Qur'ān de 4 personnes : Abdallah Ibn Mas3oud – il le cita en
premier – de Sâlim l’affranchi d’Abu Hudhayfah, de Mu3adh ibn Ka3b et de Ubay Ibn Ka3b »
Les Tâbi3în (ceux qui sont venus après les compagnons) ont donc pris la méthode de lecture de
ces compagnons-là du Prophète ﷺdans plusieurs endroits du monde musulman, et ainsi de
suite.
33
Qui est donc 3Âsim, Nāfi3, Ibn Kathīr, etc… ?
Après la mort du Prophète ﷺ, les compagnons ainsi que les tâbi3în enseignèrent aux gens la
récitation du Qur'ān qu’ils avaient prise du Prophète ﷺ. Des écoles se formèrent avec à leur
têtes des récitateurs connus pour leur niveau de science dans la récitation du Qur'ān, comme
3Âsim, Nafi3, Ibn Kathīr, Al Kasā’iy, Hamzah, Abu Ja3far, etc. Leurs cours se sont propagés, les
étudiants qui sortaient de ses écoles enseignaient ensuite la récitation qu’ils avaient apprises et
donc le propageaient. Et lorsqu’on leur demandait quelle récitation avez-vous apprise ? ils
répondaient « j’ai appris selon 3Asim/ selon nafi3 etc » vu que c’était auprès d’eux qu’ils
l’avaient prise, et que ceux-ci l’avaient pris des compagnons qui eux l’ont pris du Prophète ﷺ.
C’est pour cette raison que les Qirā’āt (récitation) ont été affilié à ces savants-là.
Comme celui qui dit je suis hanafiy-chāfi3iy-mālikiy-hanbaliy, ceci est la même chose que pour
ces différents Madhāhib (écoles juridiques dans la jurisprudence). On les relie à leurs fondateurs
tel que Abou Hanīfah, Ash-Shafi3i, Mālik Et Ahmad, car ils sont de grands savants et ce sont
leurs cours et leur science qui se sont propagés le plus de par leurs élèves, mais leur référence
dans leur opinion du fiqh sont tous pris selon le Qur’ān et la Sunnah, car eux-même ont étudié
chez des savants qui ont étudié chez des Tâbi3în qui ont pris des compagnons qui ont pris du
Prophète ﷺ.
Il y a donc un consensus des Savants sur le fait qu’il y ait 7 lectures du Qur'ān, tous
authentifiées et remontant jusqu’au Prophète ﷺ.
34
Le grand lecteur Hafs ibn Soulaymān Al-Bazzāz étudia le Qur’ân de 3Âsim Ibn Abi An-Najûd
qui rapporta cette lecture de Abou 3Abd Ar-Rahmān As-Soulamiy, qui à son tour la rapporta de
cinq des plus illustres compagnons du Prophète ﷺà savoir : Outhmān Ibn 3Affân, 3Ali Ibn
Abi Tālib, 3Abdoullah Ibn Mas3oud, Oubay Ibn Ka3b et Zayd Ibn Thābit.
Cette lecture (ou variante) est la plus répandue dans le monde. Elle est présente dans tous les
pays musulmans excepté au Maghreb, en Afrique subsaharienne et au Soudan, ou les lectures
sont les suivantes :
Au Maroc, en Algérie, en Mauritanie, au Sénégal, au Mali, au sud ainsi qu’à l’est de la Tunisie :
La lecture Warch y est répandue
Au Soudan, Mali, Tchad et une partie du Yémen : la lecture Ad-Douriy y est répandue.
Aujourd’hui, il existe 7 récitations qui sont unanimement reconnues comme authentiques selon
un consensus de Savants, aucune divergence sur cela, tous ont une chaîne de transmission
remontant jusqu’au Prophète ﷺ. Il existe 3 autres récitations qui sont-elles aussi authentiques
selon la majorité des Savants (Madhhab Al-Joumhoûr). Enfin, il existe 4 autres récitations mais
considérées comme Faible.
35
Un total de 10 récitations sont reconnues comme authentiques. Chaque récitation possèdes 2
variantes « Riwāyat », voici un tableau récapitulatif des 10 lectures et leurs rapporteurs :
Qounboul Warch
Chou3bah Ad-Doûriyy
As-Soûsiy Idrīs
36
Et pour clôturer, introduction à une règle de Tajwīd que vous pourrez appliquer dès
maintenant dans votre lecture du Saint Qur’ān
َّ ُ َّإملد
La prolongation causée par une soukounإلعارض للسكون
Cette prolongation se produit lorsqu’il y a un Soukoûn َّْۗ placé sur une lettre à cause d’un arrêt
lors de la récitation (peu importe qu’elle soit en milieu ou en fin de verset).
َّّلل ألر ْ َمح ََِّٰن ألر ِح ِي َِّ {ب ِْس َِّم أ١
{ألر ْ َمح ََِّٰن ألر ِح َِّي٢ } ين َِّ ل ي َ ْوَِّم أ ِدل َِّ ِ َٰ { َم٣ } ي َُّ {إي ََّك ن َ ْع ُب َُّد َوإيَّ ََّك ن َ ْس َت ِع٤ }
ِ ِ
َٰط ألْ ُم ْس َت ِق ََّي
َّ َ لَص َ ِ {أ ْه ِد ََّّن أ٦ } َِّت َّعَلَ ْ ِي َّْم غَ ْ َِّري ألْ َم َّْغضُ وب ََّ َٰط أ َِّل
ََّ ين َأنْ َع ْم َ ِ
َّ َ ص
ََّ {عَلَ ْ ِي َّْم َو ََّل ألضا ٓ ِل٧
ي
37
Si on décide de s’arrêter à chaque fin de verset, et donc sur les mots mis en évidence en couleur
orange, on s’arrêtera sur une Soukoûn (oralement, on ne change pas l’écrit).
Cette règle est d’ailleurs mise en évidence par la couleur orange dans les Qur'ān spécial Tajwīd,
toute prolongation due à l’arrêt sur une Soukoûn prend la couleur orange.
Les Savants évaluent 1 temps comme étant la durée nécessaire pour déployer un doigt à vitesse
moyenne, ce qui se rapproche d’une seconde. Par conséquent, 2 temps correspond à plus ou
moins 2 secondes, 4 temps à 4 secondes et 6 temps à 6 secondes.
38
Le récapitulatif de la règle : lorsqu’on s’arrête sur un mot (en général à la fin d’un verset mais il
peut tomber au milieu d’un verset) et que l’avant dernière lettre est une des 3 lettres de
prolongation, on peut prolonger celle-ci de 2, 4 ou 6 temps. C’est pour cela que cette règle fut
nommée :
Qu’Allah ﷻnous accorde la sincérité dans nos actions et nous augmente en science
ْ َ ل أ ٓ ِ َِّل ََّو
ََّص ِب َِّه َأ ْ َْج ِع َي َّ َ َل نَب ِِينَا ُم َحمدَّ َوع
َّ َ َللا َو َس ََّّل ع
َُّ ََّو َصل
L’institut ArabeTajwid.
39
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