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Introduction 

Le béton est actuellement le matériau de construction le plus utilisé à cause de ses nombreux
avantages. Initialement il est composé de ciment, d’eau, de sable et de gravier, ce qui explique que le
secteur du bâtiment reste un des grands consommateurs de granulats naturels alluvionnaires ou de
carrières. L’extraction de ces derniers devient de plus en plus coûteuse, mais surtout nuisible à
l’environnement. Pour s’inscrire dans une démarche du développement durable, il devient essentiel de
trouver des ressources alternatives aux granulats naturels comme les déchets de la construction, les
déchets industriels et de l’automobile comme le caoutchouc des pneus usagés. Les pneus usagés
constituent une ressource potentielle en granulats.
Le caoutchouc est un matériau qui peut être obtenu soit par la transformation du latex sécrété par
certains végétaux (par exemple, l'hévéa), soit de façon synthétique à partir de monomères issus
d’hydrocarbures fossiles. Il fait partie de la famille des élastomères.
Le caoutchouc naturel (sigle NR, natural rubber) est un polyisoprénoïde. Le schéma réactionnel
correspondant à la formation du NR, qui utilise la photosynthèse, est très complexe.
Ce matériau par sa nature présente des propriétés assez différentes de celles des granulats naturels,
donc si l’on souhaite les utiliser dans le secteur de la construction c’est pour produire des bétons
spéciaux. C’est dans cet esprit que s’inscrit l’objectif de cette étude. Le présent travail a pour but
d'étudier les potentialités de l’incorporation des particules de caoutchouc dans des matériaux
cimentaires en vue de l’utilisation du composite élaboré dans des applications diverses. On s’est
intéressé à trois aspects des bétons : rhéologie des mortiers à l’état frais, masse volumique réelle des
bétons et résistance à la compression à 28 jours. Les essais sont menés sur des compositions formulées
avec différents pourcentages de substitutions des granulats naturels (GN) par des granulats en
caoutchouc (GC). Plusieurs études s’intéressent aux différentes possibilités du recyclage des pneus
usagés et de leurs effets sur diverses propriétés des bétons. Son utilisation sous forme de poudre a pour
objectif de minimiser leur impact négatif sur les propriétés mécaniques des bétons. D’autres études ont
prouvé que l’introduction de ce matériau dans le béton réduit le transfert des ions chlore dans le béton.
De même, il a été démontré que l’utilisation des cendres, obtenues de l’incinération des pneus comme
addition minérale, réduit la porosité des mortiers. D’autres travaux ont également montré l’importance
de ces granulats sur le comportement des bétons en conditions sévères, notamment les cycles de
gel/dégel ou bien à très hautes températures.

2/- Composition chimique d'un caoutchouc


La matière caoutchouc est composée en générale en trois composants qui sont :

 Résine de base (polymères).

 Adjuvants.

 Additifs.

3/- Processus de fabrication des matières caoutchouc :


La matière première généralement utilisée est le pétrole duquel sont extraites des molécules
d'hydrocarbure. Elles sont ensuite unies entre elles pour former des molécules de masse plus
importante : c’est les polymères 4% du pétrole est utilisé pour fabriquer des matières
caoutchouc. En sus de la résine, les additifs et adjuvants sont là pour améliorer les propriétés
chimiques et physiques du matériau, notamment la résistance aux chocs, la couleur, la
plasticité, la résistance au vieillissement, etc.
Les granulats en caoutchouc utilisé en Algérie proviennent de la zone industrielle d'OUED
SEMAR. Ces granulats issus du broyage de pneus usagés ont été utilisés en remplacement
volumique partiel du sable. Les caractéristiques principales des G.0 utilisés sont présentées
dans le tableau suivant. La courbe granulométrique du G.0 utilisés est donnée dans la figure
suivante :

Tableau 1 : Caractéristiques des granulats de caoutchouc.

Figure 2 : Courbe granulométrique du sable et caoutchouc et gravier naturels.

4/-Formulation et performance d’un béton autoplaçants incorporant des granulats en


caoutchouc :  
Les bétons autoplaçants (BAP) sont des bétons spéciaux, ils sont très fluides, très
déformables, homogènes et stables. La caractéristique principale de ces bétons réside dans le
fait qu'ils se mettent en place sous le seul effet de la gravité.
Les (BAP) offrent des caractéristiques exceptionnelles d'écoulement et de remplissage des
coffrages tout en résistant parfaitement à la ségrégation, ils présentent des résistances et une
durabilité analogue à celles des bétons ordinaires, dont ils se différencient par leurs propriétés
à l'état frais.

5/-Caractérisation d'un béton autoplaçants :


A)-Propriétés d'un BAP à l'état frais :
Pour pouvoir le qualifier d'autoplaçants, il faut s'assurer que le béton possède une très bonne
capacité de remplissage qui résulte d'une déformabilité et d'une résistance à la ségrégation.
A l’état frais :
L'ouvrabilité : L'ouvrabilité du béton c'est la facilité avec laquelle le béton est malaxé,
transporté et mis en place. Dans le but d'examiner l'effet de la substitution partielle du volume
total de granulats par le caoutchouc sur les propriétés du béton. Gtineyisi et al. [54] ont étudié
les propriétés mécaniques des bétons de caoutchouc par substitution des granulats naturels par
des G.0 (de 2,5 à 50 %) du volume total Pour le dosage de 50% de G.C., l'affaissement est
presque nul.

Figure 3 : Influence de G.C. sur l'affaissement

Masse volumique : La masse volumique d'un béton dépend de sa composition en particulier de la


densité des granulats utilisés. Le béton incorporant des G.C. en substitution des granulats naturels a
une masse volumique plus faible que celle du béton ordinaire.

Figure 4 : Variation de la masse volumique du béton incorporant des G.C

A l’état durci :
Résistance en compression : Le béton est un matériau qui travaille bien à la compression, et
cette caractéristique dépend de plusieurs paramètres ; la qualité des constituants, le dosage des
matériaux utiliser, la porosité et les conditions de réalisation, etc.
Certains chercheurs ont modifié cette caractéristique par le changement des paramètres du
béton par l'incorporation des G.C. dans le béton, mais la substitution de granulats naturels par
des G.C. entraînait inévitablement une chute de la résistance en compression.

Figure 5 :  Influence du dosage en G.C. sur la résistance en compression à 7 et 28 jours


(BAP dont le sable 0-4mm remplacé par des G.C. 0-4mm)

Résistance a la traction ; La résistance du béton à la traction est faible par rapport à la


compression.

Figure 6 : Taux de réduction des résistances

Module d’élasticité : Au même titre que les résistances en compression et en traction, de


nombreux travaux confirment que l'incorporation de G.C. induit une chute importante du
module d'élasticité.
Figure 7 : Variation du module d'élasticité du béton incorporant G.C.

Capacité de déformation : Malgré la chute de résistance (compression et en traction) et le


module d'élasticité, les chercheurs ont arrivé après des essais sur l'adjonction des G.C. dans un
béton à des résultats qui change un peu la première idée.

Figure 8 :  Influence de l'incorporation de G.C. sur la capacité de déformation en traction

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