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Médecine du sommeil (2012) 9, 93—100

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

MISE AU POINT

Le mazindol : une alternative dans le traitement des


troubles de l’éveil et du maintien de l’attention ?
Mazindol: An alternative in the treatment of awakening disorders and
attention deficit?

É. Konofal a,∗,b,c, M. Lecendreux a,c, E. Jacqz-Aigrain c,


I. Arnulf b

a
Centre pédiatrique des pathologies du sommeil, centre de référence national narcolepsie et
hypersomnies, hôpital Robert-Debré, AP—HP, 48, boulevard Sérurier, 75019 Paris, France
b
Inserm U975, Unité des pathologies du sommeil, centre de référence national narcolepsie et
hypersomnies, hôpital Pitié-Salpêtrière, AP—HP, 75013 Paris, France
c
Centre d’investigation clinique (CIC 9202), département pharmacologie clinique et
pharmacogénétique, hôpital Robert-Debré, AP—HP, 75019 Paris, France

Reçu le 16 septembre 2011 ; accepté le 24 janvier 2012


Disponible sur Internet le 20 mars 2012

MOTS CLÉS Résumé Le mazindol est un stimulant du système nerveux central qui est longtemps resté
Mazindol ; dans l’ombre de l’amphétamine et de ses apparentés. Au retrait de ces derniers, le mazindol ne
Trouble déficit de s’est pas imposé. Quand le modafinil, après des essais cliniques contrôlés, a obtenu l’indication
l’attention dans le traitement de la narcolepsie, le mazindol a alors perdu toute possibilité de développe-
hyperactivité ; ment. La revue de la littérature sur les effets du mazindol à doses thérapeutiques (1—6 mg/j)
Narcolepsie ; dans le traitement de la somnolence diurne excessive et des cataplexies des patients narcolep-
Stimulant de l’éveil tiques montre un profil d’efficacité clair de cette molécule, un risque d’abus inexistant et la
survenue rarissime d’effets indésirables sévères, y compris après une exposition à long terme.
Il n’en demeure pas moins que le mazindol souffre d’une connaissance limitée de son usage
et de son intérêt en pratique clinique. À l’heure où l’appauvrissement des options pharmaco-
thérapeutiques s’étend aux affections rares chez l’adulte, est-il possible de nous pencher sur
cette molécule dont les effets bénéfiques pourraient être étendus aux troubles du maintien de
l’attention chez l’enfant ?
© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDS Summary Mazindol is a non-amphetamine central nervous system stimulant. When the
amphetamines were withdrawn, mazindol did not dominate the drug landscape in narcolepsy.
Mazindol;
When modafinil was registred for primary hypersomnias (e.g. narcolepsy), mazindol definitely
ADHD;
lost any opportunity to be indicated for hypersomnias, despite clinical studies showing its safety
∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : eric.konofal@rdb.aphp.fr (É. Konofal).

1769-4493/$ — see front matter © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.msom.2012.01.005
94 É. Konofal et al.

and benefit. The review of the literature about the effects of mazindol at therapeutic doses
Narcolepsy; (1—6 mg/d) confirms its clear efficacy profile in the treatment of excessive daytime sleepiness
Wake-prototing agent and cataplexy, with no potential for abuse, no withdrawal syndrome, and rare serious adverse
events, even after a long-term exposure. The fact remains that mazindol suffers from limi-
ted knowledge of its use and interest in clinical practice. At a time when the depletion of
pharmacotherapeutic options extends to orphan diseases in adults, is it possible to consider its
therapeutic benefit as extended to attention disorders in children?
© 2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Historique : le mazindol, un rendez-vous Quelles cibles thérapeutiques pour le


manqué ? mazindol ?
Le mazindol (Téronac® , Sanorex® ) est un composé original Le mazindol semble avoir été développé initialement
découvert en 1967 par les laboratoires Sandoz (deve- comme « coupe-faim », mais aussi comme antidépresseur
nus Ciba-Geigy puis Novartis) [1]. Positionné initialement dans l’obésité [1,2,5]. Son rôle thérapeutique sur les voies
comme un anorexigène, il suscita très vite un intérêt pour dopaminergiques et noradrénergiques impliquées dans les
son avantage de ne pas être une amphétamine. En effet, dysfonctionnements des mécanismes de l’éveil et de la
sa structure tricyclique (Fig. 1) offre un profil pharma- régulation de satiété a suscité des recherches cliniques
cologique très voisin de celui des amphétaminiques sans dans la narcolepsie [10]. À la suite de ce travail qui
en reproduire les effets secondaires. Il a donc été pro- démontrait une efficacité du mazindol (3—8 mg/j) sur la
posé comme anorexigène chez des sujets jeunes, obèses vigilance comparable à celle des amphétamines, avec
et à risque cardiovasculaire élevé avec hypertension arté- des effets secondaires très modestes obtenus chez des
rielle [2]. Une étude multicentrique en ouvert, menée en adultes présentant une narcolepsie—cataplexie, le mazin-
Irlande chez 274 enfants et adolescents présentant une obé- dol laissa entrevoir, quelque temps encore, des perspectives
sité morbide, montra déjà une efficacité certaine sur la encourageantes en termes de développement clinique. À
réduction de l’appétit associée à une diminution du poids l’instar d’opportunités réservées au mazindol, la place
significative, sans les effets indésirables notoires considérés donnée au développement d’une autre molécule arrivant
jusqu’alors comme indissociables des propriétés inhérentes dans le champ des investigations dès la fin des années
aux composés amphétaminiques [3—5]. Ultérieurement, 1970, le modafinil, abrégea définitivement son chemine-
d’autres auteurs confirmèrent la bonne tolérance du mazin- ment pharmaco-industriel vers la mise sur le marché [1].
dol chez l’adulte, et notamment l’absence d’effets de cette En France, c’est uniquement par la voie de l’autorisation
molécule sur l’humeur ou l’anxiété, ou d’effets euphorisants temporaire d’utilisation (ATU) nominative qu’il peut être
qui sont couramment rencontrés avec les amphétamines indiqué dans le traitement de l’obésité et la narcolepsie,
[6,7]. De même, bien que recherchée, aucune accoutu- et ce après l’échec des traitements classiques, notam-
mance n’a été décrite chez l’enfant [3]. Malgré un rapport ment pour la narcolepsie après échec du méthylphénidate
bénéfice—risque avantageux et l’extrême rareté d’effets (Ritaline® , Concerta® , Quasym® ), du modafinil (Modiodal® )
cardiovasculaires péjoratifs ainsi que de dépendance psy- et de l’oxybate de sodium (Xyrem® ).
chique, le mazindol semble avoir été développé « trop tôt » Dès les premières investigations cliniques, plusieurs
pour venir se substituer aux amphétaminiques et « trop questions se sont posées, en particulier celles concernant
tard » pour venir s’imposer dans les prescriptions [8,9]. son potentiel d’action, et donc ses propriétés pharma-
cologiques (cinétique, dynamiques), ainsi que ses cibles
thérapeutiques potentielles [2].

Mécanisme pharmacologique
Pharmacocinétique
Après administration orale unique ou répétée, le mazin-
dol est absorbé avec un Tmax de 2—4 heures. La prise
concomitante d’alimentation est susceptible de retarder
(d’environ une heure) l’absorption mais ne modifie pas la
quantité totale absorbée. La demi-vie plasmatique varie
entre 33 et 55 heures. La durée moyenne d’action du mazin-
dol se situe entre huit et 15 heures pour une dose unique de
1,0 à 2,0 mg/j, ce qui correspond à des taux plasmatiques de
Figure 1. Formule chimique du mazindol : 5-(4-chlorophényl)- 3 à 12 ng/mL. Au-dessous de 3 ng/mL (0,5 mg/j), l’effet thé-
2,5-dihydro-3 H-imidazo [2,1-a]isoindol-5-ol. rapeutique sur l’éveil n’est pas manifeste [11]. Il n’existe
Le mazindol dans le traitement des troubles de l’éveil et du maintien de l’attention ? 95

pas d’étude pharmacocinétique chez l’enfant publiée à 8 mg pendant 12 mois : cette efficacité était significative
ce jour. Chez l’adulte, la pharmacocinétique du mazindol à la fois sur le nombre des attaques de sommeil (50 % de
est linéaire (indépendamment de la dose) pour des doses réduction de leur fréquence) et sur leur durée [19]. Sur
comprises entre 1 et 4 mg/j, avec une activité plasmatique 32 patients, 22 jugeaient cette amélioration de la qualité de
encore mesurable 24 heures après la prise. Le métabolisme l’éveil égale à celle qu’ils avaient obtenue sous dextroam-
principal du mazindol est urinaire : le produit est éliminé phétamine et six la jugeaient même supérieure. Finalement,
pour trois quarts dans les urines et pour un quart dans au terme de 12 mois, 30 patients (94 %) avaient conservé
les selles. La biotransformation du mazindol chez l’adulte le mazindol comme traitement médicamenteux [19]. Plus
donne lieu à de nombreux métabolites. En particulier, tard, la même équipe élabora un essai contrôlé, croisé et en
son hydroxylation (50—80 %) conduit au 2-(2-Aminoéthyl)- double insu du mazindol à 4 mg/j contre la d-amphétamine
3-(p-chlorophenyl)-3-hydroxyphthalimidine (Met) qui est le (10 puis 30 mg/j) chez 20 narcoleptiques (dont 12 avec cata-
principal métabolite du mazindol. Le Met est dosable dans plexie), qui montra une nette efficacité anti-cataplectique
le plasma à partir de six heures et ce jusqu’à 24 heures après du mazindol, d’ailleurs retrouvée dans les études ultérieures
la prise [12]. [20—24].
La sécurité d’emploi à court, moyen et long terme dans
le traitement de la somnolence diurne excessive associée à
Pharmacodynamique
la narcolepsie et à l’hypersomnie idiopathique a aussi été
Le mécanisme d’action du mazindol reste encore documentée au cours des années qui suivirent [14,19—21].
aujourd’hui imparfaitement connu. Néanmoins, son L’efficacité sur la vigilance, comparable à celle des amphé-
action centrale réductrice de l’appétit et de la sensation tamines et avec un taux d’effets secondaires moindre en
de fatigue, ainsi que stimulante de la vigilance (avec une nombre et en intensité, n’explique donc pas cette baisse
diminution des besoins de sommeil), de la locomotion d’intérêt pour le mazindol notée depuis le milieu des années
et de la prise de parole (logorrhée) suggère un profil 1980 [14,22]. Une raison très probable est l’adoption rapide
d’action catécholaminergique (notamment dopaminergique du modafinil (Modiodal® ) par les spécialistes du sommeil,
et noradrénergique). L’action pharmacologique essentielle comme traitement premier des troubles du maintien de
du mazindol, chez l’animal comme chez l’homme, semble la vigilance. Ayant été privé d’une recherche fondamen-
hypothalamique et privilégierait les centres dopaminer- tale étayée et d’une recherche clinique dans ce champ
giques régulateurs de l’appétit [1,13] et les systèmes du d’investigation, le mazindol est resté un outil thérapeutique
maintien de l’éveil [14,15]. méconnu et peu à peu abandonné par les praticiens.
Les études ont montré que le mazindol agissait, in vitro et Indépendamment de son effet sur le dysfonctionnement
in vivo, comme un inhibiteur de recapture de la dopamine et des mécanismes de l’éveil, le mazindol possède des pro-
de la noradrénaline mais, à la différence de l’amphétamine priétés anti-cataplectique [14,21—24], mais il reste assez
et du méthylphénidate, avec une action plus sélective sur le marginalement utilisé pour ces dernières, et dans ce cas en
transporteur de la noradrénaline que sur celui de la dopa- troisième intention et en ATU nominative exclusivement (en
mine. De plus, ses constantes de dissociations pour ces France). Ne triomphant pas des antidépresseurs prescrits
deux neuromédiateurs lui confèrent un profil pharmacothé- hors autorisation de mise sur le marché (AMM) ou du seul
rapeutique moins psychostimulant que l’amphétamine ou le anti-cataplectique possédant actuellement une AMM dans
méthylphénidate et potentiellement un intérêt thérapeu- la cataplexie (Xyrem® ), le mazindol bénéficie d’une faible
tique dans le sevrage à certaines drogues psychostimulantes adhésion des prescripteurs et d’une surveillance de l’agence
noradrénergiques et dopaminergiques (cocaïne) [16—18]. du médicament qui s’est récemment accrue, et ce notam-
ment du fait de ses propriétés noradrénergiques suggérant
une surveillance cardiovasculaire régulière.

Expériences cliniques du mazindol dans la


narcolepsie et l’hypersomnie idiopathique
Quelles utilisations cliniques du mazindol
Le mazindol a fait l’objet depuis plus de 30 ans d’études chez l’enfant ?
contrôlées en double insu et contre placebo dans le trai-
tement de l’obésité chez l’adulte. En revanche, les études Les études menées sur le mazindol chez l’enfant sont limi-
dans le traitement de la narcolepsie et de l’hypersomnie tées à l’obésité [3,8]. Au total, 115 enfants (âgés de sept
sont limitées en nombre. Au total, quelques 75 adultes à 18 ans) ont été inclus dans des protocoles pharmacolo-
(17—60 ans) ont été inclus dans des protocoles d’essais giques montrant l’efficacité du mazindol (Sanorex® , Sandoz)
cliniques randomisés et dans des séries cliniques avec trai- (étude #59, 60, 62, non publiées). Généralement prescrit
tement par mazindol (Tableau 1). à la dose journalière de 1—2 mg, le mazindol était bien
On doit à Parkes d’avoir mentionné pour la première fois toléré (absence d’événements indésirables notables « de
l’intérêt de l’usage thérapeutique du mazindol sur les symp- modéré à sévère »), hormis quelques rares effets secon-
tômes de la narcolepsie et d’avoir dirigé la première étude daires : somnolence (n = 11), fatigue (n = 4), nausées (n = 4)
chez des adultes atteints de narcolepsie—cataplexie et préa- et constipation ; aucun trouble du rythme ni effet neuro-
lablement traités par la dextro-amphétamine (Dexedrine® , psychique (agitation, anxiété, trouble de l’humeur) n’a été
Dexamine® , Dexamfétamine® ) [10]. Dans cette première rapporté [1,25,26]. L’action bénéfique sur le comportement
étude en ouvert, menée sur 32 patients (18—74 ans), le alimentaire dans le syndrome de Prader-Willi chez l’enfant
mazindol était efficace à la posologie croissante de 3 à a fait l’objet de quelques cas cliniques publiés. Ces études
96 É. Konofal et al.

Tableau 1 Mazindol dans la narcolepsie : études et séries de cas.


Auteur, Population Type d’étude Bénéfices Risques
année
Parkes, 47 patients avec Série de cas, 33/47 (70 %) continuent le Insomnie : 5 ; pas plus
1979a cataplexie mazindol 3—8 mg/j traitement. Réduction d’effet secondaire qu’en
15 H/19 F sur 1 an moyenne de 7,1 ± 2,6 des l’absence de traitement
18—74 ans endormissements/j à (sueurs : 1, dyspepsie : 1,
d-amphétamine 4,1 ± 0,5 ; de 8,2 ± 3,3 des palpitation : 1, céphalée : 1,
avant cataplexies/j à 1,9 ± 0,5/j irritabilité : 2). Aucun effet
Amélioration de la cardiovasculaire,
narcolepsie (excellente : 6, hématologique, pas de
bonne : 14, modérée : 12, perte de poids ni baisse
absente : 2), mais pas des d’appétit
cataplexies ni des Pas d’hallucination, ni
paralysies du sommeil euphorie, ni psychose, ni
Durée d’action plus longue dépendance
que d-amphétamine Tolérance modérée : 4/34
(12 %) patients

Shindler, 20 patients Double insu, Attaques de sommeil : de EVA humeur : de 25,3 ± 5,3 à
1985a 11 F/9 H croisée, contrôlée, 4,4 ± 0,6 de base à 2,1 ± 0,5 42 ± 6 (p < 0,05)
28—65 ans contre placebo (NS) Sueurs : 6 PLC/6 MZD
12 avec (PLC), 2 semaines EVA vigilance (0—100) : de Palpitations : 2 PLC/2 MZD
cataplexies sans traitement, 24,2 ± 4,8 à 47,3 ± 5,1 Nervosité : 2 PLC/2 MZD
puis 4 semaines de (p < 0,001) Aucune perte d’appétit
mazindol (MZD) 4 mg Cataplexie : de 2,1 ± 0,6/j Pas de changement sur
ou de de base à 1,2 ± 0,4, l’architecture du sommeil,
d-amphétamine combiné à clomipramine ni sur la survenue d’éveils
10 ou 30 mg 25—100 mg chez intrasommeil, ni sur le
7/12 patients poids, la TA (PAS/PAD) et de
Réduction majeure des la fréquence cardiaque
paralysies du sommeil

Vespignani, 10 patients Série de cas, 60 % continuent le Bouche sèche : 3/10


1986 9 H/1 F mazindol 2 à 6 mg traitement. 2/10 arrêtent Rétention urinaire : 2/10
17—60 ans pendant 3 à 5 ans malgré amélioration (d’où arrêt du traitement)
7 avec (rétention urinaire) Aucun syndrome de sevrage
cataplexies Amélioration de la vigilance lors des arrêts
très satisfaisante : 6/8, d’approvisionnement, ni
modérée : 1/8, absente : tolérance
1/8 Pas de changement de
Cataplexies contrôlées chez l’appétit ou du poids
6/7
Amélioration des paralysies
et des hallucinations
Pas d’effet sur
l’endormissement

Iijima, 1986 10 patients Série de cas, Résultats bons à excellents Effets indésirables :
5 H/5 F 0,5—4 mg pour sur les attaques de sommeil 6/10 patients, mais aucun
21—63 ans 5 mois chez 60 % et sur la arrêt
8 avec cataplexie chez 80 % des Céphalées : 2/10, insomnie :
cataplexies patients 4/10 (réduites après baisse
2 patients rapportent une de dose), baisse d’appétit :
légère tolérance au produit 2/10, constipation : 1/10,
gêne thoracique
(dyspnée ?) : 1/10
a Les patients venant tous de la même équipe, on peut supposer que les études et séries se recouvrent.
Le mazindol dans le traitement des troubles de l’éveil et du maintien de l’attention ? 97

ont permis également de montrer l’innocuité du mazindol, et ce étant donné son profil pharmacocinétique avanta-
à la dose de 1—2 mg/j pendant 24 semaines, sur la sécrétion geux (10—12 heures) pouvant potentiellement répondre à
de prolactine et de l’hormone de croissance [24]. une couverture thérapeutique toute la journée.
Dans la narcolepsie infantile, malgré une reconnaissance Il n’existe pas actuellement sur le marché de médica-
pratique ancienne [22], son usage est resté limité aux formes ment permettant d’assurer une continuité thérapeutique
sévères. Équivalent à la d-amphétamine pour ses effets sur (avec une prise unique matinale) au-delà de six à sept
la somnolence, le mazindol n’a pas été développé dans la heures. Seules les associations de méthylphénidate (libéra-
narcolepsie de l’enfant même s’il subsiste en France une tion immédiate et libération prolongée) peuvent parvenir
possibilité d’ATU nominative chez les plus sévères d’entre à traiter le trouble sur la journée, mais elles nécessitent
eux qui ne répondent ni au méthylphénidate, ni au modafi- une parfaite logistique (horaire des prises et dispensations).
nil. Cette limite d’efficacité dans le temps justifie l’intérêt
d’étudier d’autres molécules qui posséderaient une action
à plus long terme chez les enfants présentant un trouble de
l’attention.
Mazindol et trouble déficit de l’attention
hyperactivité (TDAH) : vers une nouvelle
option thérapeutique ? Quelles perspectives thérapeutiques ?
Selon la littérature, le mazindol n’a jamais été étudié dans La première étude de l’effet du mazindol sur le TDAH
le traitement du TDAH (y compris dans le syndrome hyper- de l’enfant (MAZDAH, étude clinique, P060104, promotion
kinétique, ancienne dénomination du trouble attentionnel). AP—HP, Paris) a été menée au centre d’investigation cli-
Ce trouble qui associe une inattention, une impulsivité et nique (CIC 9202) Inserm de l’hôpital Robert-Debré. Elle
une hyperactivité comportementale est un motif fréquent visait à rechercher le profil pharmacocinétique et pharma-
de consultation en psychopathologie de l’enfant. Sa préva- codynamique du mazindol, et à objectiver l’efficacité et la
lence dans la population générale des enfants est, selon les bonne tolérance d’une dose unique de 1 mg, administrée le
études, de 2 à 5 %. Le diagnostic repose sur des critères cli- matin (7 h) sur une semaine (sept jours), chez des enfants
niques définis dans le manuel diagnostique et statistique des présentant un TDAH, mais devenus résistants au bénéfice
toubles mentaux (DSM-IV TR). d’un traitement pharmacologique par méthylphénidate à
Le TDAH est avant tout l’expression exagérée, perma- doses thérapeutiques [34]. Les résultats préliminaires, non
nente et continue de manifestations comportementales qui publiés, de cette étude « en ouvert » semblent indiquer
ne sont pas dues à une carence éducative, pédagogique ou une amélioration des symptômes du TDAH, et ce après une
socio-économique. Les signes d’inattention peuvent persis- semaine de traitement seulement [35].
ter au-delà de l’enfance et sont responsables des difficultés Au cours de cette étude préliminaire, si l’efficacité
sociales, relationnelles et affectives [27]. du mazindol à cette posologie a été ainsi évaluée, les
L’hypothèse selon laquelle l’hyperactivité pourrait être valeurs hématologiques, électrocardiographiques et hémo-
secondaire à un trouble du maintien de l’éveil ou un trouble dynamiques pouvant satisfaire aux critères de tolérance
primaire de la vigilance a été, au cours des 20 dernières à rapporter ont également été mesurées. Les premiers
années, bien documentée et confortée par plusieurs études résultats sont encourageants puisqu’ils suggèrent, pour ce
montrant l’implication du maintien de l’attention dans produit à cette dose, une bonne tolérance et une efficacité
l’origine du trouble [28—32]. Notamment Palm et al., symptomatique sur les critères de jugement clinique pri-
Lecendreux et al. et Golan et al. ont pu montrer que maires et secondaires : échelle de sévérité des symptômes
les enfants présentant un TDAH avaient une somnolence du TDAH ; ADRD-RS, échelle de Conners parents ; CPRS-R:L,
diurne parfois sévère (valeur moyenne aux tests itératifs mesures d’estimation d’efficacité clinique globale ; CGI-S et
d’endormissement courte), et qu’ils s’endormaient dans CGI-I. Le mazindol pourrait donc déjà satisfaire aux critères
certains cas plus rapidement ou plus fréquemment que les qui sont ceux de l’alternative thérapeutique avec, chez
enfants du groupe témoin lorsque les conditions propices 21 garçons (moyenne d’âge : 10 ± 1 ans) après une semaine
au sommeil étaient proposées (enfant allongé au calme, de traitement (1 mg/j), une amélioration significative du
conditions de bruit et de lumière optimales) [29—31]. Les score de l’échelle ADRD-RS (18 items : −24,6 ; p < 0,0001),
résultats de ces études menées sur la recherche de dys- du score de sévérité de symptômes évalué par les parents à
fonctionnement des mécanismes de l’éveil dans le TDAH la CPRS-R:L (80 items : −55,5 ; p < 0,0001) et aussi du score
de l’enfant, confortant l’hypothèse selon laquelle la som- de la CGI-S (−3,02 ; p < 0,01) [35].
nolence diurne pourrait être sous-jacente des symptômes Dans le prolongement de cette première étude, un
comportementaux, ont mis en relief certains aspects cli- essai multicentrique et international devrait s’intéresser à
niques de cette pathologie, renforçant ainsi l’intérêt des comparer le mazindol au méthylphénidate dans une plus
molécules « eugrégoriques » (éveillantes) dans le traite- large population d’enfants présentant un TDAH. L’existence
ment symptomatologique du TDAH [30,32]. Les propriétés limitée de molécules pouvant aider à traiter les symp-
pharmacologiques, éveillantes, psychostimulantes et non tômes de déficit de l’attention, impulsivité et hyperactivité
amphétaminiques, ainsi que la bonne tolérance du mazin- comportementale chez l’enfant, en France mais aussi
dol chez l’enfant [8,33] ont conduit à mener des études de encore en Europe, est autant un frein thérapeutique
recherche clinique avec cette molécule dans le TDAH. qu’un « accélérateur phylactique », limitant l’information
Le mazindol pourrait constituer une alternative théra- dispensée aux patients (il n’y a pas d’autres traite-
peutique au méthylphénidate, dans le TDAH de l’enfant, ments : « il n’y a pas le choix ») et pouvant engendrer
98 É. Konofal et al.

une titration jusqu’aux doses maximales tolérées (en cas Quels sont les risques de survenue
d’inefficacité) dans l’absence d’alternative médicamen-
d’effets indésirables ?
teuse [36].
Aussi, rappelons encore que dans le traitement de
la narcolepsie et des hypersomnies rares, le mazindol Les études publiées montrent que le mazindol est en général
bénéficie d’une ATU nominative, comme c’est également bien toléré mais, comme nous le rappelions, son innocuité
le cas dans le traitement pharmacologique de l’obésité sur le long terme reste clairement à démontrer. L’expérience
morbide. L’émission, assez récente, d’une hypothèse clinique est antérieure à l’introduction sur le marché du
physiopathologique entre somnolence diurne excessive, modafinil, et les deux molécules n’ont jamais été compa-
obésité et TDAH chez l’enfant laisse entrevoir égale- rées. Dans le traitement des troubles du maintien de l’éveil,
ment de nouveaux champs d’investigation pour le mazindol l’appréciation clinique du mazindol est plutôt en faveur
[36]. d’effets secondaires mineurs sur le système nerveux cen-
tral et périphérique. Les effets mineurs décrits ont été, sur
le plan central : l’agitation psychomotrice, des sensations
de vertiges ou de somnolence, des réactions de nervosité,
Quel rapport « bénéfice—risque » ? des troubles du sommeil à l’endormissement, des cépha-
lées, une anxiété, une frilosité, de rares sueurs (Tableau 1)
Le rapport « bénéfice—risque » pour cette molécule [1,9].
ancienne, mais finalement très peu connue, demande Dans les publications plus anciennes, celles faisant réfé-
clairement à être étayé. En effet, l’absence d’étude rence aux propriétés excitatomotrices ou anorexigènes
de suivi met à mal l’évaluation de ce rapport et rend du mazindol, l’absence d’effet euphorisant a été sou-
l’analyse des informations et des observations plus que vent mentionnée, en particulier par comparaison à la
spéculative. d-amphétamine. Même chez le sujet adulte traité dans le
L’expérience clinique et pratique des prescripteurs nous cadre d’une obésité morbide, le mazindol à des doses jour-
renseigne un peu plus sur le rapport bénéfice—risque de nalières supérieures à 6 mg n’a pas entraîné la survenue
l’utilisation du mazindol et, au fil des années, nous consta- d’événements indésirables graves [9]. Les réactions périphé-
tons la survenue d’effets parfois surprenants de cette riques décrites ou les plus communément rapportées comme
molécule. Il avait été rapporté des effets stimulants sur la tachycardie, les palpitations, la douleur précordiale
les organes sexuels féminins [37] et chez le sujet masculin, et l’hypertension artérielle, ont toujours été considérées
quelques cas de douleurs testiculaires, avec parfois émis- comme transitoires et modérées [1]. Quelques rares cas
sion de liquide séminal pré-éjaculatoire [38], un retard à d’accidents cardiovasculaire (angine, infarctus du myo-
l’éjaculation [39]. Cependant, aucune étude contrôlée n’a carde, arythmie, insuffisance cardiaque, arrêt cardiaque)
été menée pour apprécier et caractériser plus spécialement et un accident vasculaire cérébral ont été relevés à doses
ces effets. suprathérapeutiques chez des patients « polymédiqués » dia-
Une récente recension des données d’efficacité, mais bétiques et obèses et présentant des facteurs de risque
surtout de tolérance et de sécurité d’usage, issues des thrombo-embolique [41]. Chez 15 patients obèses déjà por-
quatre centres nationaux de références de la narcolepsie teurs de pathologies cardiaques, trois cas de fibrillation
et hypersomnies1 sur une cohorte de 139 enfants, adoles- auriculaire et deux syncopes ont été rapportés [41]. Un cas
cents et adultes bénéficiant d’une ATU nominative (parce isolé d’hypertension artérielle pulmonaire a été rapporté
que tous en échec thérapeutique aux traitements autori- chez une patiente traitée par le mazindol pour les mêmes
sés, y compris en association [modafinil, méthylphénidate] raisons.
et parfois administrés à des doses suprathérapeutiques) En ce qui concerne le système digestif et le transit gastro-
a montré un excellent rapport « bénéfice—risque » chez intestinal, il a été rapporté une diminution de l’appétit,
54 % d’entre eux, avec une observance parfaite et sécheresse buccale, nausée, vomissement, diarrhée, consti-
une poursuite du schéma thérapeutique à 30 mois (en pation et douleurs abdominales, mais pas chez les patients
moyenne). Chez ces patients narcoleptiques ou hypersom- narcoleptiques (Tableau 1). Des réactions cutanées, comme
niaques réfractaires ou pharmacorésistantes, l’utilisation du le rash ou le prurit, une transpiration et rougeur, et une
mazindol constituait une aide thérapeutique importante, rétention urinaire ont aussi été parfois relevées.
car ne nécessitant pas le recours à d’autres médica- Sur le plan toxicologique, le potentiel toxique du mazin-
ments (y compris pour le traitement des cataplexies dol s’est avéré très faible [42]. En particulier, aucun effet
[40]. carcinogène, mutagène ou en toxicologie de la reproduction
n’a été observé [1].
L’utilisation prolongée du mazindol n’a jamais été asso-
1 Laboratoire du sommeil (coordonnateur : Pr Yves Dauvilliers), ciée à un risque de dépendance. Ainsi, Vespignani et al. [20]
service de neurologie, CHU hôpital Gui-de-Chauliac, 80, avenue notent que, lors des arrêts d’approvisionnement de la phar-
Augustin-Fliche, 34295 Montpellier cedex 5 ; unité fonctionnelle des macie centrale en mazindol dans les années 1980, aucun de
pathologies du sommeil (Dr Isabelle Arnulf), Bat Marguerite Bot- ses dix patients n’a présenté de syndrome de sevrage. Ils
tard, CHU hôpital Pitié-Salpêtrière, 47—83, boulevard de l’Hôpital, rapportent aussi, sur deux entre eux (2/10 narcoleptiques),
75651 Paris cedex 13 ; centre pédiatrique des pathologies du
la nécessité de procéder à une titration avec augmentation
sommeil (Dr Michel Lecendreux), CHU hôpital Robert-Debré, 48,
boulevard Sérurier, 75019 Paris ; service d’exploration et patholo-
la dose de mazindol, après les 8—12 premières semaines, et
gies du sommeil (Dr Patricia Franco), hôpital Femme—Mère-Enfant, ce afin de garantir un effet thérapeutique optimal tout en
59, boulevard Pinel, 69677 Bron cedex. conservant une bonne tolérance [20].
Le mazindol dans le traitement des troubles de l’éveil et du maintien de l’attention ? 99

Chez l’enfant, dans l’étude MAZDAH, aucun effet indé- (à des doses supérieures à celles proposées dans le traite-
sirable autre que « léger » ou « modéré », et possiblement ment des troubles de l’éveil ou de l’attention). Cependant,
imputable au mazindol (1 mg/j) n’a été identifié. De même il devrait être possible de mener des investigations cliniques
sur le plan ECG, aucune anomalie n’a été observée [35]. satisfaisant au cadre réglementaire des agences du médica-
Une note internet du département américain de régu- ment et répondant à des critères aussi bien scientifiques
lation des produits en santé humaine (FDA, 2007, P-0326), qu’éthiques.
parue au Journal Officiel de cette administration le 15 juillet De telles investigations sont d’autant plus intéressantes
2008, a fait état d’une réhabilitation du mazindol (Sanorex® ) qu’il n’existe aujourd’hui aucun principe pharmacologique-
aux dosages de 1 et 2 mg [43]. Retiré initialement du mar- ment actif sur la régulation de l’appétit autorisé chez
ché américain en 1984, pour des raisons de sécurité et l’enfant et l’adolescent, y compris dans le cadre des ATU
d’efficacité jugées insatisfaisantes pour l’époque, la FDA nominatives.
a ré-ouvert, depuis cette date, la possibilité d’une nou-
velle mise sur le marché du mazindol dans son indication
d’origine, c’est-à-dire l’obésité. Déclaration d’intérêts
Cette décision surprenante l’est d’autant qu’elle est
survenue dans un contexte où l’usage des médications psy- L’auteur principal (E.K.) déclare avoir déposé, au nom de
choactives dans les troubles de l’attention suscitait des l’Assistance publique—Hôpitaux de Paris, une demande de
procédures de réexamen. À la différence des autres pro- brevet sur l’association du mazindol dans le traitement du
duits indiqués, puis retirés du marché pharmaceutique, le trouble déficit de l’attention hyperactivité (enregistré en
mazindol bénéficie désormais d’un crédit non négligeable. 2007 sous la référence FR2899476).
L’auteur principal (E.K.) déclare n’avoir contracté aucun
engagement professionnel avec les laboratoires Genopharm
Conclusion et Alkopharm, propriétaires du nom commercial du mazindol
(Teronac® ).
Le mazindol n’est pas une molécule nouvelle et ses proprié- Les autres co-auteurs associés à ce manuscrit (M.L., E.J.-
tés ont été décrites depuis plus de 40 ans. Elles concernent A., I.A.) déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
surtout le traitement des troubles du maintien de l’éveil et relation avec cet article.
de la cataplexie, et pourraient être étendues au traitement
des dysfonctions de l’attention. Sans aucun lien de parenté
avec les amphétaminiques et chimiquement très différent Références
des molécules « coupe-faim » (fenfluramine, dexfenflura-
mine, benfluorex, fénozolone. . .), le mazindol a hérité d’une [1] Mazindol product monograph (Sanorex, Novartis—–Canada). In:
méconnaissance de ses propriétés thérapeutiques et donc Gillis MC, editor. CPS Compendium of pharmaceuticals and spe-
d’une vacuité de son potentiel d’usage dans les affections cialties. 33rd ed. Ottawa: Canadian Pharmacists Association;
de l’éveil. 1998. p. 1507—8.
Le mazindol redevient-il une option thérapeutique de [2] Aeberli P, Eden P, Gogerty JH, Houlihan WJ. P enberthy C, 5-
Aryl-2, 3-dihydro-5H-imidazo [2,1-a] isoindols. A novel class of
choix ? À l’heure où la diversité, dans le traitement phar-
anorectic agents. J Med Chem 1975;18:177—81.
macologique des troubles de l’éveil et de l’attention, se [3] Evans ER, Wallace MG. A multi-centre trial of mazindol (‘Tero-
limite encore au modafinil et au méthylphénidate, il semble nac’) in general practice in Ireland. Curr Med Res Opin
pertinent de se poser la question. 1975;3:132—7.
Un bouquet d’investigations pouvant à la fois confir- [4] Gogerty JH, Trapold JH. Chemistry and pharmacology of mazin-
mer l’innocuité du mazindol chez l’enfant (via la poursuite dol. Triangle 1976;15:25—36.
des investigations toxicologiques chez l’animal juvénile) [5] Gogerty JH, Penberthy C, Iorio LC, Trapold JH. Pharma-
et satisfaire aux autorités de santé européenne (par le cological analysis of a new anorexic substance: 5-hydroxy-
développement d’études comparatives versus placebo et 5(4’-chlorophenyl)-2, 3-dihydro-5H-imidazo-(2, 1-a) isoindole
(Mazindol). Arch Int Pharmacodyn Ther 1975;214:285—307.
versus molécules de référence comme le méthylphénidate
[6] de Felice EA, Chaykin LB, Cohen A. Double-blind clinical eva-
ou le modafinil), ainsi que des études thérapeutiques au
luation of mazindol, dextroamphetamine, and placebo in treat-
long terme, permettraient de sortir le mazindol du cadre ment of exogenous obesity. Curr Ther Res 1973;15:358—66.
restrictif de l’ATU nominative et de l’inscrire au registre [7] Craddock D. Anorectic drugs: use in general practice. Drugs
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Le mazindol pourrait-il aussi devenir une alternative effi- 1995;3(Suppl. 4):549S—52S.
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des troubles de l’éveil ou de l’attention, y compris chez tion 2000;16:953—60.
l’enfant ? Pourrait-il également venir au secours des spé- [10] Parkes JD, Baraitser M, Marsden CD, Asselman P. Natural his-
tory, symptoms and treatment of the narcoleptic syndrome.
cialistes impliqués dans les programmes éducationnels et
Acta Neurol Scand 1975;52:337—53.
comportementaux dispensés aux enfants présentant une
[11] Kaddoumi A, Mori M, Nanashima K, Kono M, Nakashima K. High
obésité morbide [44] ? Il semble aujourd’hui difficile de pro- performance liquid chromatographic determination of mazin-
poser une telle aide pharmacologique dans un contexte dol in human plasma. Analyst 2001;126:1963—8.
particulier lié au retrait d’une molécule, certes différente [12] Nakashima K, Kaddoumi A, Mori M, Nakashima MN, Wada M,
du mazindol par son spectre d’action pharmacologique et Aboul-Enein HY. High-performance liquid chromatographic
par son profil de tolérance, mais agissant aussi sur la faim method for the disposition of mazindol and its metabolite
100 É. Konofal et al.

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