Vous êtes sur la page 1sur 7

See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.

net/publication/281583601

Modélisation dynamique non linéaire d'une cellule de pile à combustible du


type PEM : Effet de l'humidification de la membrane électrolytique

Conference Paper · September 2008

CITATIONS READS

3 614

3 authors, including:

Ahmad Haddad Rachid Bouyekhf


Lebanese International University Université de Technologie de Belfort-Montbéliard
38 PUBLICATIONS   157 CITATIONS    50 PUBLICATIONS   285 CITATIONS   

SEE PROFILE SEE PROFILE

All content following this page was uploaded by Ahmad Haddad on 08 September 2015.

The user has requested enhancement of the downloaded file.


Modélisation dynamique non linéaire
d’une cellule de pile à combustible du
type PEM : Effet de l’humidification de
la membrane électrolytique
AHMAD HADDAD, RACHID BOUYEKHF, ABDELLAH EL MOUDNI

Laboratoire Système et Transport, Université de Technologie de Belfort-Montbéliard


Rue Thierry Mieg, 90010 Belfort Cedex, France
ahmad.haddad@utbm.fr

Résumé – Dans ce travail nous développons un modèle Dans ce contexte, la modélisation mathématique occupe une
dynamique non linéaire d’une cellule de pile à combustible du partie importante des travaux de recherche associés aux PACs.
type PEM (Proton Exchange Membrane). Basé sur les En particulier, Amphlett et al. [1] ont développé un modèle
phénomènes physico-chimiques internes, le modèle est élaboré empirique décrivant le comportement électrochimique statique
sous forme de représentation d’état non linéaire. L'évolution des
phénomènes électriques, thermodynamiques, électrochimiques, et
d’une pile Ballard Mark IV. Marr et Li [2] ont publié un
diffusionnelles est traduite par le moyen d'une représentation modèle traduisant l’évolution des phénomènes
analogique par circuit électrique équivalent. L’influence de électrochimiques au niveau des couches de catalyseurs et
l’humidification de la membrane sur le rendement dynamique du formulant les expressions des résistances électriques des
système est étudiée. Nous proposons une commande améliorant le différents composants de la cellule. Fuller et Newman [3] ont
rendement dynamique pour une variation sinusoïdale de la présenté un modèle bidimensionnel étudiant la gestion de l’eau
demande de puissance. et de la chaleur. Rowe et Li [4] ont élaboré un model qui
Mots-clés – pile à combustible, modélisation dynamique, système étudie l’effet de différentes conceptions géométriques sur les
non linéaire, représentation d’état, gestion de l’eau, amélioration performances de la pile. Cependant, ils n’ont pas pris en
du rendement dynamique. compte le comportement dynamique. Muller et al. [5] ont
réalisés un modèle dynamique tridimensionnel d’une cellule
I. INTRODUCTION étudiant les phénomènes physiques internes sans tenir compte
de la dynamique du phénomène électrique. Un autre travail sur
Actuellement, la pile à combustible (PAC) fait face à plusieurs la modélisation dynamique est effectué par Lachaize [6]. Il a
obstacles empêchant son succès et sa commercialisation. Parmi développé un modèle linéaire étudiant séparément chaque
ces obstacles nous citons les problèmes suivants : composant de la cellule à part sans considérer le couplage
ƒ Le coût très élevé à cause de l’utilisation de métaux nobles entre les différents phénomènes. Un modèle dynamique non
comme le platine. linéaire d’une cellule de PAC du type SOFC (Solid Oxide Fuel
ƒ La courte durée de vie due à l’usure des composants causée Cell) est élaboré par Qi et al. [7]. Malgré que le modèle prend
par les réactions chimiques et les dures conditions de en compte l’évolution dynamique de la tension de sortie, il ne
fonctionnement (température, humidité). considère ni la dynamique des pertes électrochimiques ni
ƒ Le manque d’infrastructures au niveau des stations l’effet de l’humidification dynamique de la membrane.
d’approvisionnement en combustible (hydrogène, méthane). En résumé, nous trouvons dans la littérature un grand nombre
ƒ Le problème de stockage du carburant qui engendre des de travaux portant sur la modélisation de la PAC. Cependant,
risques d’explosion. ils sont soit des modèles statiques qui ne traduisent pas
ƒ La maîtrise des phénomènes physiques fortement couplés au l’évolution dynamique de la pile (applications de transport),
sein de la cellule qui constitue un obstacle envers le soit des modèles dynamiques linéaires qui s’éloignent du
fonctionnement optimale du cœur de la PAC. comportement purement non linéaire de la pile. Certains
La résolution du dernier problème passe tout d’abord par travaux ont évoqué l’aspect dynamique non linéaire dans leur
l’élaboration d’un modèle qui traduit le comportement modélisation mais ils n’ont pas étudié la dynamique du
dynamique non linéaire de la PAC et qui prend en compte le phénomène de transport de l’eau à travers la membrane.
couplage entre les différents phénomènes physiques L’humidification de ce dernier est fondamentale au niveau de
interagissant au sein du système. Un tel modèle constitue un l’amélioration du rendement du cœur de la PAC et des
premier pas envers le fonctionnement optimal de la PAC. Ce performances de la membrane. Elle constitue un défit
fonctionnement optimal doit être assuré par un contrôle technologique au niveau de la mesure de cette grandeur
optimal permettant non seulement une régulation des (épaisseur extrêmement faible de la membrane) ainsi qu’au
paramètres physiques (puissance, perte d’énergie) mais aussi niveau de sa contrôle.
une amélioration des performances comme la durée de vie qui Dans ce travail nous proposons un modèle dynamique non
ne dépend pas uniquement de la nature des composants linéaire d’une cellule de PAC du type PEM intégrant les
constituant la PAC mais aussi de la manière dont on contrôle phénomènes électriques, thermodynamiques, électrochimiques
ces composants. et diffusionnelles, et étudiant l’effet de l’humidification
dynamique de la membrane.
NOTATION un électrolyte (membrane). L'anode est l'électrode négative qui
2 constitue le siège de la réaction d'oxydation de l'hydrogène
A Section ( m ) tandis que la cathode est l'électrode positive où la réaction de
aw Activité de l’eau réduction de l'oxygène a lieu. Les faces de ces électrodes sont
3
recouvertes par un catalyseur à base de platine favorisant ainsi
C Concentration (mol / m ) les réactions d'oxydo-réduction. Le principe de fonctionnement
2
Coefficient de diffusion ( m / s ) est illustré dans la Figure 1 suivante :
D
F Constante de Faraday ( F = 96485 C / mol )
i Courant ( A)
2
j0 Densité de courant d’échange ( A / cm )
2
jL Densité de courant de limite ( A / cm )
J Flux de diffusion ( mol / s )
L Epaisseur (m )
M Masse molaire ( kg / mol )
n Nombre d’électron échangé ( n = 2)
n drag Coefficient de diffusion électro-osmotique Figure 1 - Principe de fonctionnement
P Pression (Pa ) Du côté de l'anode les molécules de l'hydrogène injecté
2
Pl Densité de puissance perdue (W / cm ) H 2 réagissent avec le catalyseur en platine pour donner des
2 + −
Pu Densité de puissance utile (W / cm ) protons H et des électrons e . Les protons d'hydrogène
Résistance (Ω ) passent à travers la membrane électrolytique pour arriver à la
R
cathode tandis que les électrons circulent à travers un circuit
Rg Constante de gaz ( R g = 8,314 J / mol ..K ) externe pour générer un courant électrique. À son tour,
S Coefficient stoechiométrique l'oxygène injecté du côté cathode se combine avec les protons
Température (K ) d'hydrogène et les électrons collectés et réagit avec le
T catalyseur en platine pour produire de l'eau. Le bilan de la
Lettres grecques réaction globale du principe de fonctionnement de la PAC est
α Coefficient de transfert de charge donné par l'équation suivante :
λ Taux d’humidification 1
H 2 + O2 → H 2 O + électricité + chaleur (1)
ρ dry Densité à sec de la membrane ( kg / m )
3 2
Le potentiel électrochimique théorique résultant de cette
Indices réaction chimique est décrit par l’équation suivante de Nernst
A, a Anode [8] :
act Activation Rg T ⎛ P P 12 ⎞
Ln⎜ 2 2 ⎟
H O
bd Back diffusion E=E + 0
(2)
nF ⎜ PH 2O ⎟
C, c Cathode ⎝ ⎠
conc Concentration où E 0 = 1,273 − 2,7645 . 10 −4 × T
ct Charge transfert En pratique, le potentiel électrique aux bornes de la cellule est
in Entrée
inférieur à E à cause des pertes électrochimiques qui
M,m Membrane apparaissent lors du fonctionnement de la PAC. Ces pertes
moy Moyenne sont liées au courant électrique généré par la cellule.
o Ohmique L’évolution de la tension de sortie Vout en fonction de la
out Sortie
densité de courant j est donnée par la courbe de polarisation
Exposants qui montre 3 zones d’évolution de la tension (Figure 2) [9] :
0 À vide
ƒ La première zone représente la perte d’activation causée par
BP Plaque bipolaire le ralentissement de la réaction chimique dû à la cinétique de
SAT Saturation l’électrode. En d’autres termes c’est l’énergie nécessaire
TPB Triple phase zone pour activer les réactions chimiques. Son expression est
donnée par l’équation suivante de Tafel :
II. PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT Rg T ⎛ j ⎞
η act = Ln⎜⎜ ⎟⎟ (3)
Une PAC est un dispositif électrochimique qui convertit αnF ⎝ j0 ⎠
directement l'énergie chimique d'une réaction en énergie
électrique tout en dégageant de la chaleur et en produisant de ƒ La deuxième zone traduit les pertes ohmiques dues aux
l'eau. Le principe de fonctionnement de la PAC est basé sur le résistances électriques des différents composants de la
principe de l'électrolyse inverse. La PAC est principalement cellule. Cette perte est donnée par :
composée de deux électrodes (anode et cathode) séparées par η o = Ro i (4)
La première variable d’entrée est le flux de diffusion de
l’hydrogène qui affecte le processus de diffusion des protons et
détermine ainsi le courant de sortie. La deuxième et la
troisième variable d’entrée sont les fractions molaires de l’eau
dans l’hydrogène et l’oxygène. Elles déterminent les activités
de l’eau côté anode et cathode et affectent par suite le taux
d’humidification de la membrane. En sortie, nous considérons
la tension et la densité de courant de sortie ainsi que la densité
de puissance électrique totale.
A. Approche diffusionnelle
Dans cette partie nous étudions les phénomènes de diffusion et
de transport de l’hydrogène, de l’oxygène et de l’eau à travers
les différents composants de la cellule. Nous allons déterminer
les relations entre les différents flux de diffusion, les pressions
internes et externes ainsi que les fractions molaires de l’eau.
Figure 2 - Courbe de polarisation Ces relations seront utilisées pour déterminer le taux
ƒ La troisième zone représente la perte de concentration due à d’humidification de la membrane ainsi que sa résistance
la limitation de la diffusion des protons à travers la électrique. La figure suivante montre les flux de diffusion des
membrane. Cette limitation est causée par l'augmentation de gaz et de l’eau à travers les différents éléments constituant la
la concentration des protons au niveau de la cathode lors cellule :
d'une forte densité de courant et par le noyage de
l'électrolyte. L’expression de cette perte est la suivante :
Rg T ⎛ j ⎞
η conc = Ln⎜⎜1 − ⎟⎟ (5)
αnF ⎝ jL ⎠
Ainsi, la tension de sortie aux bornes de la cellule sera :
Vout = E − η act − η o − η conc (6)
Figure 3 - Diffusion des gaz et de l'eau dans la cellule
III. FORMULATION DU MODELE
Les flux de diffusion en entrée de l’hydrogène, de l’oxygène et
Notre modélisation se base sur deux approches : diffusionnelle de l’eau sont donnés par les équations suivantes [10] :
et électrique. Dans la première approche, nous étudions les
phénomènes de transport de charge et de masse ainsi que le J H 2 ,in = SJ HA2 J HA2O ,in = SJ HA2O J HA2O = X HA2O J HA2
(7)
phénomène thermodynamique pour établir des relations entre J O2 ,in = SJ OC2 J HC 2O ,in = SJ HC 2O J HC 2O = X HC 2O J OC2
les différents débits et pressions internes et externes. Ces
relations sont intégrées dans la deuxième approche où nous Le principe de conservation de masse nous permet d’établir les
proposons une analogie par circuit électrique représentant tous expressions suivantes des flux de diffusion en sortie :
les composants de la cellule. Le couplage entre les différents J H 2 ,out = J H 2 ,in − J HA2 = (1 − 1 / S ) J H 2 ,in
phénomènes physiques est pris en compte. Les hypothèses
considérées sont les suivantes : J O2 ,out = J O2 ,in − J OC2 = (1 − 1 / S ) J O2 ,in
(8)
ƒ La modélisation concerne une cellule de PAC du type PEM. J HA2O ,out = J HA2O ,in − J HA2O = (1 − 1 / S ) J HA2O ,in
ƒ Le modèle est monodimensionnel.
ƒ La cellule est alimentée en hydrogène et oxygène purs. J HC 2O ,out = J HC 2O ,in + J HTPB
2O
+ J HM2O
ƒ Les gaz sont considérés parfaits. La loi de conservation de flux permet de déterminer le flux
ƒ Les pertes de charge dans les canaux de distribution sont suivant de diffusion de l’eau à travers la membrane [11] :
négligées.
ƒ La température est constante et uniformément distribuée au
J HM2O = J H 2O ,drag − J H 2O ,bd (9)
sein des composants de la cellule. 2 jn drag − ρ dry Dλ dλ
Les variables d’entrée/sortie du modèle sont définis dans le Avec J H 2O ,drag = ; J H 2O ,bd =
tableau suivant : nF Mm dz
À partir de la première et la deuxième loi de Fick relatives au
Tableau 1 - Variables d'entrée/sortie
principe de diffusion et en déterminant les conditions aux
Entrées Sorties limites, nous déterminons les relations entre les flux de
u1 = J A diffusion et les concentrations au niveau de la zone des plaques
: Flux de diffusion
H2 y1 = Vout : Tension de sortie bipolaire (BP) et la zone de triple phase (TPB) :
de l’hydrogène
C BP − C TPB
u2 = X A
: Fraction J=J BP
=J TPB
= D× (10)
H 2O y 2 = j : Densité de courant L
molaire de l’eau dans l’H2 De plus, la loi fondamentale de la thermodynamique permet de
u 3 = X HC 2O : Fraction y 3 = Pt : Densité de trouver les relations entre les pressions et les flux de diffusion :
molaire de l’eau dans l’O2 puissance électrique totale 2 R g TL J (2 − π ) R g TL J
P BP = P TPB = (11)
D π D π
Le bilan de transport de masse et de charge donné par [11] est : ƒ Une capacité géométrique C geom entre les électrodes, le
j J HM+ J HA2O J HM2O
= = J HA2 = 2 J OC2 = A = A (12) potentiel théorique E et la charge électrique Rload .
2F 2 X H 2O X H 2O Nous remplaçons l’expression de la pression au niveau de la
La densité de courant est proportionnelle aux flux de diffusion zone de triple phase donnée par l’équation (11) dans l’équation
au niveau de la zone de triple phase. Elle est donnée par [12] : (2) et nous dérivons par rapport au temps. Ainsi nous aurons :
j = 2 FJ HTPB = 2 FJ HTPB = 4 FJ OTPB (13) dE Rg T dJ HA2
2 2O 2 = × (17)
Equations (9) et (12) permettent d’écrire : dt 2nFJ HA2 dt
5 J HA2 λ moy ρ dry dλmoy Ensuite, nous utilisons la loi d’Ohm pour déterminer
J M
H 2O =X A
H 2O J A
H2 = + Dλmoy (14) l’expression de la tension aux bornes d’une électrode
22 Mm dz
2 3
(Ve = Va = Vc ) en fonction du courant et des éléments du
λ A + λC λ = 43.10 + 17 a w − 39a w + 36a w
A −3 A A A
circuit :
λ moy = ;
2 λ = 43.10 + 17 a − 39a
C −3 C C2
+ 36a C3 dVe αn 2 F 2 AJ HA2 Ve nAFJ HA2
w w w =− −
Les activités de l’eau côté anode et cathode sont calculés en dt ⎛ nFJ A n 2 F 2 J HA2 ⎞⎟
2
C dl
fonction des fractions molaires de l’eau et du flux de diffusion R g TC dl Ln ⎜ H2

de l’hydrogène suivant l’équation (15) :
⎜ j0 j0 j L ⎟ (18)
A A A C
⎝ ⎠
2 R g TLJ H2 X H 2O R g TLJ H2 X H 2O En outre, nous déterminons l’expression de la tension ohmique
a wA = ; a wC = (15)
Vo en fonction des résistances de l’anode, de la membrane et
DH 2 π P SAT
Ta ,in DO2 π P SAT
Tc ,in
de la cathode. Nous dérivons l’expression de la tension
La résistivité de la membrane est donnée par [28] :
ohmique par rapport au temps et nous obtenons :
Lm A
ARm = dVo dJ H 2
= − nF [ A(Ra + Rc ) + Rm ]
(16)
⎛ 1 1⎞
1268⎜ − ⎟ (19)
(5139.10 −6 λ moy − 326.10 −5 ) e ⎝ 303 T ⎠ dt dt
⎛ ⎞ dλ moy
B. Approche électrique [
− Vo + 2 FJ HA2 (Ra + Rc ) ⎜ ]
1 ⎟
⎜ λ − 0,63 ⎟ dt
Dans cette partie nous proposons un circuit électrique ⎝ moy ⎠
équivalent de la cellule. Ce circuit regroupe des éléments Les variables électriques de sortie sont exprimées par
électriques représentant les phénomènes électriques et l’équation suivante :
électrochimiques (perte d’activation, perte ohmique, perte de Vout = E + 2Ve + Vo ; j = nFJ HA2 ; Pt = E j (20)
concentration, phénomène de double couche). Ces
phénomènes sont couplés avec ceux étudiés dans l’approche C. Représentation d’état
diffusionnelle pour établir le modèle final. Le circuit électrique
équivalent est donné par la figure suivante : Dans cette partie nous utilisons la représentation d’état non
linéaire pour présenter notre modèle dynamique donné par les
équations différentielles exprimées dans les parties
précédentes. Ces équations différentielles montrent que les
dérivées des tensions internes E , Ve et Vo dépendent des
A
dérivées des variables d’entrée du modèle J H 2 , X HA2O et
X HC 2O . Pour éliminer les bruits, nous approximons la dérivée
du premier ordre des variables d’entrée par l’équation
suivante [13] :
⎛ 1 ⎞
sU ( s ) ≈ k ⎜1 − ⎟U ( s ) (21)
⎝ 1+ s / k ⎠
U (s)
Soit v une entrée auxiliaire définit par v( s ) = ,
Figure 4 - Circuit électrique équivalent d'une cellule 1+ s / k
Ce circuit est composé de : nous aurons ainsi :
ƒ Trois types de résistances représentant les pertes d’activation u& = k u − v ; v& = k 2 u − k v (22)
( )
Ract , a , Ract ,c , ohmiques (Ro = Ra + Rm + Rc ) et de La solution de cette équation nous donne :
concentration (R , R ) . ct , a ct ,c
[
u& = k u e − k t ; v = k u 1 − e − k t ] (23)

ƒ Deux capacités (C , C ) représentant le phénomène de


Nous définissions les vecteurs des variables d’entrée, d’état et
dl , a dl ,c de sortie par :
double couche existant entre les électrodes (anode et
cathode) et l’électrolyte (membrane).
[
u = J HA2 , X HA2O , X HC 2O ] T A. Simulations pour une demande de puissance statique
Le taux d’humidification de la membrane ne dépend pas
x = [E , Ve ,Vo ] T uniquement du degré d’humidification des gaz en entrée mais
y = [Vout , j , Pt ] T aussi de la puissance demandée. En effet, plus que cette
dernière est grande plus que le débit d’hydrogène injecté est
Finalement, le modèle global s’écrit sous la forme suivante : grande, ceci implique une augmentation de l’eau produite du
côté cathode dont une partie se diffuse vers la membrane
x&1 = nF ( Ra + Rc ) k e − k t affectant ainsi son humidité. Afin d’isoler l’effet pur des
fractions molaires de l’eau dans l’hydrogène et l’oxygène,
αn 2 F 2 Au1 x 2 nAFu1
x& 2 = − − nous simulons dans les figures 5 et 6 les réponses à des
⎛ nFu1 n F u1 ⎞ 2 2 2
C dl variations dynamiques des fractions molaires pour une
R g TC dl Ln⎜⎜ − ⎟
⎟ demande de puissance statique.
⎝ 0j j j
0 L ⎠
x& 3 = −nF [A(Ra + Rc ) + Rm ]k u1 e −k t

⎛ 1 ⎞ dλ moy
− [x3 + 2 Fu1 (Ra + Rc )]⎜ ⎟
⎜ λ − 0,63 ⎟ dt
⎝ moy ⎠
y1 = x1 + 2 x 2 + x3
y 2 = nFu1
y 3 = nFu1 x1
Le modèle est sous forme de représentation d’état non
linéaire suivante :
x& = f ( x, u , t )
Figure 5 - Réponses à un déphasage 0° entre X H 2O et X H 2O
C A
y = g ( x, u )
Dans la figure 5 nous appliquons en entrée une variation
où f et g sont deux fonctions de vecteurs définit dans sinusoïdale des fractions molaires de l’eau avec un déphasage
ℜ 3 × ℜ 3 × ℜ + et ℜ 3 × ℜ 3 respectivement. de zéro degré. Le flux de diffusion est constant pour une
demande de puissance statique. Les limites de variations des
IV. SIMULATION ET CONTROLE fractions molaires sont déterminées par rapport aux conditions
de fonctionnement normales de façon à éviter l’assèchement
L’objectif principal du modèle établi dans ce travail consiste à ou le noyage de la membrane. Les résultats montrent une
étudier l’influence de la gestion de l’eau au niveau de la variation proportionnelle des activités de l’eau et de l’humidité
membrane, sur la perte d’énergie de la pile. Dans cette optique, de la membrane aux variations des entrées. La tension de sortie
nous allons simuler l’effet des fractions molaires de l’eau dans est affectée par le taux d’humidification : plus que ce dernier
l’hydrogène et dans l’oxygène, sur l’évolution des grandeurs est grand plus que la résistance de la membrane est petite et
électriques de la PAC afin de pouvoir proposer un contrôle par conséquence la tension augmente et les pertes diminuent.
adéquat assurant une meilleure humidification de la membrane Nous remarquons aussi que pour un déphasage nul la plage de
et améliorant le rendement électrique de la cellule. variation est grande car les effets des deux fractions molaires
Le modèle est simulé en utilisant les paramètres donnés dans sont rajoutés. Dans le cas d’un déphasage de 180° entre les
[10], [11] (Tableau 2). fractions molaires de l’eau (Figure 6) les effets des 2 variables
d’entrée sont compensés et nous remarquons une amélioration
Tableau 2 -Paramètres de simulation de la valeur moyenne de la densité de puissance utile.
A = 1cm 2 j L = 1 A / cm 2
α = 0,5 k = 10
C dl = 3,72 mF La = Lc = 350 μ m
Dλmoy = 3,8.10 −6 cm 2 / s Lm = 125 μ m
DH 2 = 149.10 −3 cm 2 / s M m = 10 −3 g / mol
DO2 = 29,5.10 −3 cm 2 / s Pa ,in = Pc ,in = 3 atm
DH 2O = 149.10 −3 cm 2 / s Ra = Rc = 50 mΩ
E 0 = 1,17 V ρ dry = 1970 kg / m 3
j 0 = 10 −4 A / cm 2 T = Ta ,in = Tc ,in = 353 K

Figure 6 - Réponses à un déphasage π entre X H 2O et X H 2O


C A
B. Contrôle pour une demande de puissance dynamique
Dans cette partie nous considérons une évolution dynamique
sinusoïdale de la demande de puissance et nous élaborons un
contrôle adéquat des fractions molaires de l’eau pouvant
minimiser la perte d’énergie électrique. En premier temps nous
déterminons le contrôle suivant des fractions molaires pour des
activités de l’eau fixent:
a wA D H 2 π PTaSAT
,in a wC DO2 π PTcSAT
,in
u2 = u3 = (24)
2 R g TL u1 R g TL u1 Figure 7 - Effet d'un contrôle déphasé des activités de l'eau
Ce contrôle assure une régulation des activités de l’eau côté
anode et cathode autour des valeurs considérées comme des V. CONCLUSION
conditions idéale d’humidification. Cependant, les simulations Le modèle dynamique non linéaire présenté dans ce travail
montrent qu’une humidification assurant des activités fixes de considère la majorité des phénomènes physiques couplés à
l’eau n’est pas optimale surtout pour des applications l’intérieur de la cellule. L’effet de l’humidification de la
dynamiques. Nous constatons d’après les simulations qu’il est membrane est étudié. Un contrôle dynamique assurant une
intéressant d’avoir des activités d’eau ayant un comportement meilleur humidification de la membrane et améliorant le
proportionnelle à la variation de la demande de puissance. De rendement électrique est proposé. Ce travail constitue un pas
plus, nous remarquons que le déphasage entre les activités de important envers le contrôle optimal du cœur de la pile ; un des
l’eau côté cathode et anode a un effet positif sur la problématiques empêchant le progrès de cette dernière.
minimisation des pertes. Nous proposons pour une variation
sinusoïdale de la demande de puissance représentée par un flux VI. REFERENCES
de diffusion sinusoïdale de l’hydrogène, un contrôle adapté
permettant d’assurer une meilleure humidification de la [1] J. Amphlett, R. Mann, B. Peppley, On board
membrane améliorant le rendement dynamique de la cellule. hydrogen purification for steam reformation/pem fuel cell
Ce contrôle est donné par les équations suivantes : vehicle power plants, J. Hydrogen Energy 21 (1996).
[2] C. Marr, X. Li, An engineering model of proton
~ D H 2 π PTaSAT
,in ( a w max − a w min )
exchange membrane fuel cell performance, ARI 50 (2004)
u2 = 190–200.
2 R g TL(u1 max − u1 min ) [3] T. Fuller, J. Newman, Water and thermal management
in solid-polymer-electrolyte fuel cells, J. Electrochem. Soc 140
D H 2 π PTaSAT
,in ( a w max + a w min − u1 max − u1 min ) (1993) 1218–1225.
+ [4] A. Rowe, X. Li, Mathematical modeling of proton
4 R g TL u1
exchange membrane fuel cells, J. Power Sources 102 (2001)
DO2 π PTcSAT (25) 82–96.
u~3 =
,in
× [5] F. Mueller, J. Brouwer, S. Kang, H. Kim, K. Min,
2 R g TL u1 (u1 max − u1 min ) Quasi-three dimensional dynamic model of a proton exchange
membrane fuel cell for system and controls development, J.
⎡(a w max − a w min )(u1 max − u1 min ) sin(ω ⋅ t + φ ) ⎤ Power Sources 163 (2007) 814–829.
⎢ 2 ⎥ [6] J. Lachaize, Etude des stratégies et des structures de
⎣+ u1 min − u1 max + 2(u1 max a w max − u1 min a w min )⎦
2
commande pour le pilotage des systèmes énergétiques à pile à
Les résultats de la figure 7 montrent qu’un déphasage combustible destinés à la traction, Thèse, Laboratoire
~ et u~ est le plus adéquat
de π / 3 entre les 2 commandes u
d’Electrotechnique et d’Electronique Industrielle de
2 3 l’ENSEEIHT, Toulouse (2004).
car il assure un rendement dynamique supérieur dans toutes les [7] Y. Qi, B. Huang, K. Chuang, Dynamic modeling of
zones d’évolution. solid oxide fuel cell: the effect of diffusion and inherent
impedance, J. Power Sources 150 (2005) 32–47.
[8] S. Campanari, P. Iora, Definition sensitivity analysis
of a finite volume PEMFC model for a tubular cell geometry,
J. Power Sources 132 (2004) 113–126.
[9] S. Caux, J. Lachaize, M. Fadel, P. Shott, L. Nicod,
Modeling and control of a fuel cell system and storage
elements in transport applications, J. Process Control 15
(2005) 481–491.
[10] F. Barbir, PEM Fuel Cells, Livre, Elsevier, Oxford,
2005.
[11] R. O’Hayre, S. Cha, W. Colella, F. Prinz, FUEL
CELL FUNDAMENTALS, Livre, John Wiley and Sons, New
York, 2006.
[12] J. Golbert, D. Lewin, Model-based control of fuel
cells, J. Power Sources 135 (2003) 135–151.
[13] D. Seborg, T. Edgar, D. Mellichamp, Process
Dynamics and Control, Livre, 1er Edition, John Wiley and
Sons, Inc, New York, 1989.

View publication stats

Vous aimerez peut-être aussi