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I.S.S.A.T de Sousse
GESTION DE LA
MAINTENANCE
Chapitre 1
Types de maintenance
I – EVOLUTION DE LA NORMALISATION :
Dans le cadre d’une réflexion européenne, les normes AFNOR sont en cours d’évolution. A ce jour, seule la
norme NF X 60-010 rénovée a été publiée en décembre 1994. Elle concerne le vocabulaire de la maintenance.
Cette norme nous intéresse directement puisqu’elle précise les termes employés en maintenance. Elle évitera à
l’avenir l’utilisation de termes mal perçus et prêtant à confusion tels que « maintenance prédictive ».
11 – Le vocabulaire de la maintenance (NF X 60-010 / décembre 1994) :
Maintenance : ensemble des activités destinées à maintenir ou à rétablir un bien dans un état ou dans des
conditions données de sûreté de fonctionnement, pour accomplir une fonction requise. Ces activités sont une
combinaison d’activités techniques, administratives et de management.
Maintenance préventive : maintenance ayant pour objet de réduire la probabilité de défaillance ou de
dégradation d’un bien ou d’un service rendu. Les activités correspondantes sont déclenchées selon un
échéancier établi à partir d’un nombre prédéterminé d’unités d’usage (maintenance systématique), et/ou
des critères prédéterminés significatifs de l’état de dégradation du bien ou du service (maintenance
conditionnelle).
Maintenance prévisionnelle : maintenance préventive subordonnée à l’analyse de l’évolution surveillée de
paramètres significatifs de la dégradation du bien, permettant de retarder et de planifier les interventions.
Maintenance corrective : ensemble des activités réalisées après la défaillance d’un bien, ou la dégradation
de sa fonction pour lui permettre d’accomplir une fonction requise, au moins provisoirement : ces activités
comportent notamment la localisation de la défaillance et son diagnostic, le remise en état avec ou sans
modification, le contrôle du bon fonctionnement.
Maintenance palliative : activités de maintenance corrective destinées à permettre à un bien d’accomplir
provisoirement tout ou partie d’une fonction requise. Appelé couramment dépannage, cette maintenance
palliative est principalement constituée d’actions à caractère provisoire qui devront être suivies d’actions
curatives.
Maintenance curative : activités de maintenance corrective ayant pour objet de rétablir un bien dans un
état spécifié ou de lui permettre d’accomplir une fonction requise. Les résultats des activités réalisées
doivent présenter un caractère permanent. Ces activités peuvent être des réparations, des modifications ou
aménagements ayant pour objet de supprimer le ou les défaillances.
12 – Types de maintenance :
MAINTENANCE
MAINTENANCE MAINTENANCE
PREVENTIVE CO RRECTIVE
Date Temps
d'alarme
Date de l'intervention Temps
DIAGNOSTIC
DIAGNOSTIC et Date prévisible de
INTERVENTION défaillance
La panne
sur l'équipem ent a-t-elle
une incidence im portante sur
Oui
la production ou sur la Non
sécurité ?
Non
L'utilisation et
l'exploitation de tech-
Non
niques de surveillance est-elle
acceptable ?
Non Oui
Oui
La mise en œuvre d’une politique de maintenance préventive implique le développement d’un service « méthodes de maintenance »
efficace. En effet, on ne peut faire de préventif sans un service méthodes qui va alourdir à court terme les coûts directs de
maintenance, mais qui va permettre :
La gestion de la documentation technique, des dossiers machines, des historiques
Les analyses techniques du comportement du matériel
La préparation des interventions préventives
La concertation avec la production
32 – Les opérations de la maintenance préventive :
Elles peuvent être regroupées en 3 familles : les inspections, les contrôles, les visites. Elles permettent de maîtriser l’évolution de
l’état réel du matériel. Elles peuvent être effectuées de manière continue ou à des intervalles, prédéterminés ou non, calculés sur le
temps ou le nombre d’unités d’usage.
L’inspection : activité de surveillance s’exerçant dans le cadre d’une mission définie. Elle n’est pas obligatoirement limitée
à la comparaison avec des données préétablies. Pour la maintenance, cette activité s’exerce notamment au moyen des rondes.
Ex : inspection des extincteurs, écoute de bruits dans un compresseur. Les activités d’inspection sont en général exécutées sans
outillage spécifique et ne nécessitent pas d’arrêt de l’outil de production ou des équipements.
La visite : opération de maintenance préventive qui se traduit par un examen détaillé et prédéterminé de tout ou partie
du bien. Ex : visite périodique des ascenseurs, des équipements électriques et mécaniques d’un engin de levage. Ces activités
peuvent entraîner des démontages partiels des éléments à visiter (et donc d’entraîner une immobilisation du matériel) ainsi
que des opérations de maintenance corrective.
Le contrôle : vérifications de conformité par rapport à des données préétablies, suivies d’un jugement. Ex : contrôle du
niveau d’isolement d’une installation BT, contrôle du jeu fonctionnel dans un mécanisme. Le contrôle peut comporter une
activité d’information, inclure une décision (acceptation, rejet, ajournement), déboucher sur des actions correctives. La
périodicité du contrôle peut être constante (durant la phase de fonctionnement normal du matériel) ou variable (et de plus en
plus courte dès que le matériel rentre dans sa phase d’usure).
33 – Mise en place d’une maintenance préventive :
Cf. organigramme page suivante.
IV – LA MAINTENANCE PREVENTIVE SYSTEMATIQUE :
41 –Généralités :
D’après l’Afnor (NF X 60-010), c’est une maintenance préventive effectuée selon un échéancier établi suivant le
temps ou le nombre d’unités d’usage.
Le but est de maintenir le système dans l’état de ses performances initiales. Pour cela, il est procédé lors de ces
interventions à différentes opérations qui peuvent être :
Ensembles mécaniques Ensembles électriques
Remplacement : Remplacement :
o De l’huile des boites de vitesse, des réducteurs, o Des contacts
etc. o Des éléments soumis à fatigue thermique
o Des pièces d’usure, des plaquettes de freins, etc. (résistances de chauffage)
o Des roulements et paliers o Des condensateurs
o Des joints d’étanchéité Réglages :
o Des ressorts o De l’impédance des circuits ou des potentiomètres
o Etc. Contrôle :
Réglages : o De la valeur des résistances
o Des jeux et des glissières o Des condensateurs
o Des tensions de courroies o Des divers points du circuit
o Des pressions
o Etc.
Contrôles :
Enseignant : M. Rabï Ben Sghaier Page 9
Cours : Gestion de la maintenance
Chapitre 1 : Types de maintenance
o Des divers blocages
o Des niveaux d’huiles
o Etc.
MAINTENANCE PREVENTIVE
MAINTENANCE PREVENTIVE
CONDITIONNELLE /
SYSTEMATIQUE
PREVISIONNELLE
Exécution de l'intervention
Maintenance corrective ou
conditionnelle
Non
Fonctionnement
correct ?
Non
o Gestion individuelle : notion de système réparable. En cas de défaillance d’un constituant, une
intervention corrective a lieu, à partir de laquelle démarre une nouvelle période préventive.
k est souvent comprise entre 0,5 et 1. Plus on choisit k petit, moins il y a de correctif résiduel, donc de
coût de défaillance. Par contre, on intervient plus souvent, donc on augmente les coûts directs (main
d’œuvre, rechanges, etc.) et le gaspillage potentiel.
Chapitre 2
Outils de décision en
maintenance
EXEMPLE 1 :
Une entreprise fabrique des appareils, référencés de A à H, selon un programme semestriel. Le coût de
production est alourdi par le nombre croissant de retours de produits (qui par surcroît tend à détruire
l'image de marque de l'entreprise).
Le tableau ci-dessous récapitule des différents éléments par références : nombre d'appareils fabriqués,
nombre de retouches, nombre d'heures de retouches.
% cumulés
100,00
90,00
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
0,00
F C H B A G D E
Conclusion
100,00
90,00
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
0,00
H C F G D A B E
Conclusion
100,00
90,00
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
0,00
F C H G A B D E
Conclusion
Faites une proposition de répartition en vous appuyant sur l’exploitation des données ci-
dessus.
Cout de
%
machine maintenance %
cumulés
(DTN)
100,00%
90,00%
% cumulés des couts
80,00%
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
Machine
METHODE
MATIERE
Problème
Analysé
MAIN
D'OEUVRE MILIEU MATERIEL
Application :
Une compagnie aérienne souhaite étudier un problème de non qualité. L’effet constaté est la « Plaintes
des clients ». Ces plaintes ont été regroupées dans le tableau ci-dessous.
Personnel Méthodes
Equipage insuffisant, faiblesse du service clientèle, Procédures d’enregistrement, mauvais étiquetage,
manque de personnel aux guichets, mauvaise système de réservation
manutention des bagages,
Services Equipement
Nettoyage des avions insuffisant, médiocrité des Carrousel à bagages en panne, dispositif de
repas, saveur des repas, perte de bagages, dégivrage indisponible, température des repas,
mauvais accès au kiosque, retards techniques sur les avions,
Exemple :
Une entreprise vient d’acheter en Allemagne à 30000€ une conditionneuse de produits. Cette machine
se situe en fin de chaîne de production ; de technologie nouvelle, elle reste cependant simple d’accès
pour les opérateurs de production et la majorité de ses constituants sont du domaine standard.
L’entreprise fonctionne 5 jours sur 7, par équipes de 2/8. Un mauvais conditionnement entraîne un arrêt
de la ligne mais ne provoque pas de dommages sur les produits à emballer.
Les contraintes commerciales sont importantes puisque l’entreprise travaille pour la grande distribution.
A l’aide de l’abaque fournie, déterminer la méthode de maintenance à envisager.
Travail à faire :
Compléter le tableau de la page 2 :
Tracer la courbe ABC du % cumulé en fonction des centres de charges sur la page 3.
Conclure.
20 4283
30 415
40 82
50 5683
60 183
70 555
80 362
90 294
100 2609
110 1832
120 2416
130 2113
140 1114
150 808
160 1545
170 154
180 107
190 889
200 1215
210 1623
220 13
230 438
240 1585
250 722
Total
Conclusion
IV – PLATEFORME DE TRI :
Dans une plate-forme de tri d’une déchetterie n’est appliquée qu’une maintenance corrective. Afin
d’adapter la politique de maintenance, on décide de cibler le composant le plus pénalisant.
L’historique est le suivant :
TBF T arrêt Coûts
pièces Centres de charge
Date En h En h En € TTC Convoyeur Trommel Tapis Overband Presses
Tri codex
28/07/95 2 137,20 X
11/09/95 8 945,18 X
16/10/95 23,5 1059,22 X
27/11/95 1,5 123,64 X
06/12/95 4 295,14 X
18/12/95 12,5 762,25 X
03/01/96 27,5 494,09 X
26/11/96 7 268,31 X
05/12/96 4 233,55 X
11/12/96 1 6,25 X
17/12/96 18 815,60 X
18/12/96 12 1330,88 X
17/02/97 8 264,96 X
02/07/97 2 614,67 X
08/12/97 26,5 396,37 X
31/12/97 12 44,21 X
Remplacement de la presse COMDEX par une nouvelle presse COMDEX en décembre 1997 (capacité
mieux adaptée aux produits traités)
31/12/97 2 103,67 X
15/01/98 120 7 347,58 X
15/01/98 3,5 0,00 X
05/02/98 2 73,18 X
20/02/98 192 2,5 73,18 X
20/02/98 2 426,86 X
25/03/98 3 297,28 X
Convoyeur
Trommel
Tapis Tri
Overband
Presses
C1
C2
C3
C4
C5
Chapitre 3
Introduction à la fiabilité
I – INTRODUCTION :
Définition selon la NF X 06–501 : la fiabilité est la caractéristique d’un dispositif exprimée par
la probabilité que ce dispositif accomplisse une fonction requise dans des conditions
d’utilisation données et pour une période de temps déterminée.
D'une manière plus concrète la fiabilité sera la probabilité qu'un système ou un composant
réponde à un critère donné.
On retient les mots suivants:
1. Probabilité : c’est le rapport :
Nb cas favorables
1
Nb cas possibles
Pour coller au plus près de la réalité concrète, nous allons introduire les grandeurs par
lesquelles nous définirons la fiabilité à travers d'un exemple pratique élémentaire portant sur la
« fiabilité expérimentale » de lampes d'éclairage.
Les services de maintenance des municipalités ont à assurer la gestion de l'éclairage public, ce
qui, même pour une ville moyenne, représente un grand nombre d'ampoules. Ce nombre
important d'ampoules et la durée, à priori illimitée, de la « mission d'éclairage public» font de
ces ampoules un cas d'école pour la fiabilité.
La tenue à jour d'un fichier «changement d'ampoules» alimenté par un contrôle périodique
systématique, permet d'enregistrer sans aucune difficulté les durées de vie d'un échantillon de n
= 100 ampoules.
Soulignons que ce relevé portant sur 100 lampes n'est qu'un modeste échantillon à partir duquel
nous pourrons essayer de prévoir avec plus ou moins de précision le comportement de toutes
les lampes de la même famille.
Dans ce tableau, les valeurs portées dans les colonnes 4 à 8 sont décalées vers le haut par
rapport aux autres colonnes pour attirer l'attention sur le fait qu'elles correspondent en réalité
aux intervalles de temps écoulés entre la date ti-1 et la date ti, alors que les trois premières
colonnes correspondent à des mesures ponctuelles.
1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps Nbr des Survivants Nbr de Cumul de Défaillance Cumul de Densité relative Densité % à
en Survivants Relatif défaillance h(t) relatives défaillance z(t)=h(t)/t.S(t-t) l’origine
semaine S(t) (t)= S(t)/n s entre ti- H(t)= h(t) (t)=h(t)/n (t)= Y(t)=
s 1et ti (t) h(t)/t.n)
t h(t)
0 100 1 0 0 0 0 0 0
10 96 0,96 4 4 0,04 0,04 0,004 0.004
20 83 0,83 13 17 0,13 0,17 0,0135 0.013
30 61 0,61 22 39 0,22 0,39 0,0265
40 45 0,45 16 55 0,16 0,55 0,0262
50 33 0,33 12 67 0,12 0,67 0,0266
60 29 0,29 4 71 0,04 0,71 0,0121
70 23 0,23 6 77 0,06 0,77 0,0206
80 18 0,18 5 82 0,05 0,82 0,0217
90 11 0,11 7 89 0,07 0,89 0,0388
100 5 0,05 6 95 0,06 0,95 0,0545
>100 0 0,00 5 100 0,05 1
- La troisième colonne donne la même information sous la forme d'une proportion (ou fréquence) :
( t) = S( t )/n,
- La quatrième colonne donne le nombre de défaillances h(t) pendant l'intervalle t compris entre
ti-1 et ti,
- La cinquième colonne donne le cumul des défaillances H(t) entre 0 et t. On a évidemment:
H(t) = 100 – S(t),
- La sixième colonne donne le nombre relatif de défaillances (t) = h(t)/n, entre ti-1 et ti. On aurait
pu rapporter cette grandeur à l'unité de temps en divisant pat t
Enfin, la huitième colonne donne une information relativement proche de (t) (6e colonne):
c'est le nombre de défaillances entre ti-1 et ti, rapporté non plus à l'effectif de départ n comme (t),
mais à l'effectif survivant à S(t-.t). Ce nombre de défaillances relatives est ramené à l'unité de
temps en le divisant par t, temps écoulé sur la période correspondante comprise entre ti-1 et ti : z(t)
= h(t)/ S(t-.t).
Pour bien voir la signification de z(t) on peut comparer le comportement de ces ampoules avec
l'espérance de vie d'un être humain. On sait qu'actuellement, pour un homme, cette dernière est
d'environ 73 ans « à la naissance ». C'est une valeur moyenne au départ.
On retient
- colonne 3 : ( t) = S( t )/n = survie relative ( on dira aussi fiabilité empirique) : nombre sans
dimension
- colonne 6 : (t) = h(t)/n = proportion unitaire de défaillance : sans dimension (Si on l'avait
rapportée à l'unité de temps, sa dimension aurait évidemment été l'inverse du temps)
- colonne 8 : z(t) = z(t) = h(t)/ S(ti-1).t: le taux de défaillance empirique (ou expérimental),
dimension : inverse du temps
Toutes ces valeurs ont été déduites des valeurs de S(t) (colonne 2) en tenant compte de la quantité
d'ampoules au départ n. Elles ne sont bien évidemment pas indépendantes entre elles mais peuvent
au contraire s'exprimer les unes en fonctions des autres
Questions :
Ces valeurs sont issues d'un « échantillon » de 100 ampoules. Comment, à partir de cet échantillon,
extrapoler ces résultats à toutes les ampoules et comment exprimer ces résultats de manière
commode et facilement exploitable?
C’est à cette double question que nous allons essayer de répondre et cette réponse constituera une
première partie non négligeable du travail du « fiabiliste ».
Courbes expérimentales
Pour avoir une première présentation, plus parlante, du comportement des ampoules de notre
échantillon, nous pouvons déjà, sans aucune difficulté, tracer les courbes représentant les 4
grandeurs retenues de notre tableau
En interpolant entre les points de mesure, nous pourrions si nous avions une infinité de mesures
tracer des courbes continues.
D'une manière tout a fait habituelle lorsque 1'on a un échantillon (statistique), c'est à dire un
nombre limité de valeurs expérimentales représentant un phénomène, on essaie de «raccorder » cet
échantillon à un modèle mathématique (ou loi) représentant mathématiquement le mieux possible
les informations tirées de l’échantillon. C’est le passage classique de la statistique (expérimentale) à
la probabilité (loi théorique).
C'est ce que nous allons faire après avoir précisé ce que deviendraient les 4 grandeurs
expérimentales que nous avons retenues si le nombre de mesures faites tendait vers l'infini :
1. (t): proportion des survivants = S( t )/n tend vers R(t)= fiabilité ( ou fonction de survie)
2. (t) ramené à l’unité du temps (t) /t = proportion de défaillants par unité de temps tend
vers : f(t) = intensité de probabilité de défaillance
3. (t) = 1 - (t),= h(t)/n = cumul relatif des défaillances tend vers : F(t) = fonction de
répartition de défaillance
4. z(t) = proportion unitaire de défaillances par rapport aux survivants tend vers (t) = taux
de défaillance
Avant de nous pencher sur le problème de la recherche d'un modèle convenable pour représenter le
comportement en fiabilité du matériel étudié, nous allons d'abord exprimer quelques relations
fondamentales concernant ces 4 grandeurs que nous appellerons aussi paramètres de fiabilité
Soit une loi de probabilité relative à une V.A continue T. (relative à une défaillance ou panne)
Cette loi est caractérisée par sa fonction de distribution (appelée aussi densité de probabilité) f(t)
et par sa fonction de répartition F(t) telles que :
dF (t ) P (t T t dt )
f (t ) lim
dt dt 0 dt
La fonction F(t) représente la probabilité qu’un évènement (défaillance) survienne à l’instant T
dans l’intervalle [0,t].
F (t ) P (T t )
ti
Comme f (t ).dt P (t T t dt ) F (t ) f (t )dt P (T ti )
n
Remarque : si la V.A est discrète, l’expression devient : F (tn ) f (ti ) P (T tn )
0
On définit :
N0 le nombre initial de dispositifs
Ns(t) est le nombre de dispositifs survivants à l’instant t
Ns(t + Δt) est le nombre de dispositifs survivants à l’instant t + Δt
Au niveau d’une défaillance, 2 cas peuvent se produire :
Les défaillants sont remplacés
Les défaillants ne sont pas remplacés
Ns(t ) Ns(t t )
Les défaillants ne sont pas remplacés : (t)=
Ns ( t ).t
Ce taux de défaillance est une valeur moyenne sur une période Δt connue. Or, au même titre que
F(t) et R(t), il est intéressant de connaître l’évolution de λ(t) au cours du temps.
C’est le taux de défaillance instantané :
dN dN
(t)= (t).dt=
N (t ).dt N (t )
(t).dt est appelé probabilité conditionnelle de défaillance sur [t, t+dt].
Applications :
Cas N°1 : les défectueux sont remplacés. Une étude a été menée sur 70 véhicules pendant une
période allant de 80000km à 90000km. 41 défaillances ont été réparées. Déterminer le taux de
défaillance pour cette période.
C(t ) 41
(t ) 0,585.104 panne / km
No.t 70.(90000 80000)
Cas N°2 : les défectueux ne sont pas remplacés. On teste un lot de 50 électrovannes soumises
en continu à 8 impulsions par minute. A la 50ème heure, il en reste 33. A la 60ème heure, il en reste
27. Déterminer le taux de défaillance sur cette classe, par heure et par impulsion.
Ns(t ) Ns(t t ) 33 27
(t ) 18.103 def / heure 3,79.105 def / imp.
Ns(t ).t 33.10
Si les électrovannes étaient remplacées, on obtiendrait :
C( t ) 33 27
(t ) 12.103 def / heure
No.t 50x10
f(t)
(t)=
R(t)
dF (u )
f (u )
du
f (u ) dF (u ) dF (u ) dF (u )
(u ) (u ).du
R(u ) R(u ).d (u ) (1 F (u )).du 1 F (u )
t dF (u )
t t t dF (u )
(u ).du (u ).du
0 0 1 F (u ) 0 0 1 F (u )
t t
(u ).du ln(1 Fu )0 ln(1 F (t )) ln(1 F (0))
0
R(t ) e 0
( u ).du
F (t ) 1 R(t ) 1 e 0
( u ).du
t
dF (t )
(t ).e 0
( u ).du
f (t )
dt
MTBF E (T ) t .f (t ).dt
0
Exercice 1 :
Un chariot possède une durée de vie est du type R (t ) e t . Le MTBF de ce chariot est de 54
heures. Quelle est la fiabilité du ce chariot au bout de 16 heures ?
Exercice 2 :
Sur une série de 150 nouveaux capteurs mis en fonctionnement, on a relevé les TBF suivants :
Intervalle de temps Nombre de défaillants
0 – 100 12
100 – 200 10
200 – 300 5
300 – 400 4
400 – 500 7
Déterminer le taux de défaillance pour chaque intervalle de temps dans le cas sans et
avec réparation.
Chapitre 4
Lois de composition en fiabilité
(Association de matériels)
II –REDONDANCE ACTIVE :
Une redondance active est réalisée par la mise en parallèle d’éléments assurant les mêmes
fonctions et travaillant en même temps.
On a donc à faire à un système appelé par les fiabilistes « système parallèle ».
Hypothèses de départ :
Les défaillances sont indépendantes les unes des autres
La fiabilité de chaque sous-système ou de chaque élément a été déterminée
Système série :
On dit qu’un système est un système série d’un point de vue fiabilité si le système tombe en
panne lorsqu’un seul de ses éléments est en panne.
E1 E2 Ei En
n
Rs P (S ) P (S1 S 2 ... Si ...Sn ) P (S1).P (S 2)....P (Si )....P (Sn ) Rs Ri
i 1
Dans un système //, la fiabilité du système est plus grande que la plus grande des fiabilités des
éléments composant le système. On utilise ce fait pour améliorer la fiabilité ; cela réalise une
redondance active.
Si on désire effectuer un calcul en fonction du temps, on doit introduire la fonction R(t).
n
Si R(t ) e t , alors Rs 1 (1 e t ) .
i 1
R e1(t ) e e1t et R e 2 (t ) e e 2t
fe1(t ) e1e e1t et fe 2 (t ) e 2e e 2t
Le système fonctionnera avec E1 ou E2, ces événements étant mutuellement exclusifs (E1 sans
E2 ou E2 sans E1, mais jamais les 2 en même temps).
Rs ( t ) 1xe e1t
0
t
e1e T .dT xe
e1
e 2 ( t T )
t
e e1t e1. e e1T .dT xe e 2 .t xe e 2 .T
0
t t
Rs ( t ) e e1t e1.e e 2 .t . e e1T .ee 2 .T .dT e e1t e1.e e 2 .t . e ( e1 e 2 )T .dT
0 0
t
e 1t e 2 .t
t
( e 1 e 2 )T e 1t e 2 .t e ( e1 e 2 )T
Rs ( t ) e e1.e . e .dT e e1.e .
(e1 e 2 ) 0
0
Rs ( t )
e1 e 2
e1.e t e 2 .e t e1.e .t e1.e
e1 e1 e2 e 2 .t e 1.t e 2 .t
Rs ( t )
e1 e 2
e1.e t e 2 .e t e1.e
e1 e1 e 2 .t
e1.e e1.t e1.e .t e 2 .e
e2 e 1t
Rs ( t )
e1 e 2 e1 e 2
DC .t e1.e .t e 2 .e
e2 e 1t
Rs ( t ) e .
e1 e 2
Remarque : si on considère que tous les éléments ont le même taux de défaillance λ, on obtient
alors l’expression suivante : Rs ( t ) e DC .t .e .t .(1 .t )
i n 1 (.t )i
Rs ( t ) e ( DC ).t .
i 0 i !
IV –REDONDANCE MAJORITAIRE :
La redondance majoritaire est telle que la fonction est assurée si au moins la majorité des
éléments est en état de fonctionnement.
Cette redondance concerne surtout des signaux de grande sécurité, et en particulier les
équipements électroniques. Le signal de sortie est celui de la majorité des composants. Le cas le
plus simple comporte 3 éléments.
E3
V –APPLICATION :
Un processus est représenté par la figure suivante :
M1 M2 M3 M4 M5 T1 T2 T3
0,85 0,99 0,99 0,99 0,99 0,8 0,99 0,99
La fiabilité du système entier est le produit de toutes les fiabilités élémentaires : Rs = 0,64
Pour améliorer cette fiabilité, on peut appliquer des redondances sur les systèmes les moins
fiables : M1 et T1.
Une des solutions peut consister à utiliser 3 T1 et 2 M1. Economiquement, il va de soi que cette
solution coûterait trop cher. On se contentera de redonder les éléments faibles des systèmes M1
et T1
T1
M2 M3 M4 M5 T2 T3
M1 T1
0,99 0,99 0,99 0,99 0,99 0,99
M1 T1
Un dispositif se compose de 4 E S
composants connectés en série dont A B C D
Ex1 les taux de pannes sont
respectivement de 0,98 ; 0,97 ; 0,95 et
5
0,99 par 10 heures.
Déterminer la fiabilité de l’ensemble
au bout de 3000h.
Un dispositif se compose de 4 E S
composants connectés en série dont A B C D
Ex2 5
les fiabilités par 10 heures sont
respectivement de 0,92 ; 0,89 ; 0,7 et
0,86.
a)Déterminer la fiabilité de
l’ensemble au bout de 3500h.
b) Combien d’éléments C en // a-t-on
besoin pour atteindre une fiabilité à
5
10 h du système supérieur à 0.7 ?
Un dispositif se compose de 4
composants connectés en // B
Ex3 E S
(redondance active) dont les taux de
défaillances sont respectivement :
0,98 ; 0,97 ; 0,95 et 0,99. (en panne C
5
par 10 heures)
Déterminer la fiabilité de l’ensemble
pour une durée de 5000h. D
A C
Le dispositif donné ci-contre a les taux E S
de pannes élémentaires suivants pour E F
Ex4 5
10 heures :
B D
a=0,87 ; b=0,85 ; c=d=0,89 ;
e=0,94 ; f=0,96 ; g=0,97
Groupement CD en redondance G
passive.
Calculer la fiabilité de l’ensemble
pour une durée de 4300h.
A
Le dispositif donné ci-contre a les taux
de pannes élémentaires
Ex5 5
suivantes pour 10 heures : E S
B D E F
a=b=c=0,73 ; d=0,97 ; e=0,88 ;
f=0,92 ; g=0,88
Groupement EF-G en redondance
C G
passive et Grp ABC Red Maj.
Calculer la fiabilité de l’ensemble
pour une durée de 4000h.
1) Déterminer la fiabilité de ce groupe de pompage pour une durée de 3000 heures de service si on
suppose que le système sera fonctionnel que si les trois pompes doivent fonctionner ensemble.
2) Calculer le MTBF de ce groupe.
Partie 2 :
3) On constate que pour assurer un débit suffisant, il est nécessaire qu’au moins 2 de ces 3
motopompes doivent fonctionner.
Déterminer la fiabilité de ce groupe de pompage pour une durée de 3000 heures de service.
4) Après une période de temps de service, et suite à un diagnostic, nous avons pu constater que les 3
motopompes n’ont plus le même taux de défaillance (panne par heures). 1 10 4 , 2 2.104 ,
3 3.10 4 .
Si on suppose que le système ne sera fonctionnel que si au moins 1 de ces 3 motopompes doit fonctionner,
déterminer la nouvelle fiabilité de ce groupe pour 3000 heures de fonctionnement.
Conclure ?