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LA VÉRITÉ
scepticisme »
« rultim e
La vérité comme régime d'interprétation
celle qui expose au grand jour les rai~ons des choses, ceUe
qw. se eharge de débusquer les aportes det de ,.résoudre 1es
tensions apparentes qui nous p1ongent ans 1incenitude.
Peut-etre la formule ese-elle sans cons~quence chez
~es, mais de maniere inattendue, Ntettsche pourrait la
ºes-
reprendre a son compte mot pour mot, et y so~ e
entierement. Ce sont le sens de cette rencontre étonnante
et ses conséquences pour la compréhension du projet
philosophiqu~ q~e nous voudrions examiner dans les
remarques qw swvent.
Qu' en est-il done de ce lien déroutant entre la vérité
et l'oubli, que nous fait remarquer Descartes, et pourquoi
done l'auteur de Par-dela bien et mal pourrait-il se mon-
trer a cet égard, une fois n' est pas coutume, cartésien ?
La raison fondamentale pour laquelle Nietzsche pourrait
so~rire .ª. ce )ugement tient au fait que l' oubli n' est pas
l~ dispar1t1on de la chose pensée, de la chose que l'on
vient ~e se représenter un instant auparavant. Tout au
. . , a coté
contraire . de l' oubl'1 au sens psychologique banal,
ass1m1lé
~
ala distraction
fi . ou al' éclipse de consc1ence,. p hé-
nomcne super c1el, Nietzsche faite ce 'il
existe une autre fi d h n erret remarquer qu
orme u p énome 1
q uelque chose que l'on E_oSSCde cone : ne P us. ~ ?s~r-1
a
marque spécifique de l'inté . . . nst~ auss1 te~ a
....1( l'' .
1nconsc1ence et l'oubl1 en¡~uonsat1on --=· E_n d' autres termes,
se résentent bien lutot e~ -- ~ensio.!! fondamentale,
sencc effectiv~ de la chose en tne es résultats de la ré-
• e_ ~ d l -
tnse parrnte e a chose. Loubl' ~et- 8-l!!!Q_ut de la mai-
:,~
1
travail d'intériorisat ion apparait al cornrne résultat d'un
force : se_ul est véritablemen t actf{~c~rnrne un signe de
rair-on dire - ce qui a été rendu . eul CSt réel p _
. ,., l - ---.::.:~ tncon .1 our
désormais son ro e -ªvec u~ süreté é sc ent, et •
,. é , . . - -- r :gulat . Joue
une suret que n ane1nt_J ust~mel}t nres . rice pare..~
r_ qUe Jatn . ,~
- aisla Pen-
LA Vt.RIT~
27
pc rt in en cc ,d '~ ~ ré du c? on généalogique de
monrre la le . O n se t la
éc consciente a l ac t1 v1 té pu Js 1o nn el rouve
pcns . é
d e : 1a v r1r , au é se ns J
done bien face a un para ox d o n t on ne ~ P
1
.Jds
e de vé ri té , se ra it ce
icio , J'idée mJ.m d é . bl . . -
no rce-
P m ~ ~ ~e ren re v ~Ita emen ~ ra
- J.a -- - ts on
me
ce de la vé nt é va de s0 1 - o u plurot est trai é
La perrinen 1: ..le m ode_d'~ ;
en qu dq ue so ~ e -, tu
comme allant de soi, ~i vinisée. <&_a
nt
1'
serte évidence in t? uc ha
lu
bl
s,
e,
ce
qu
so
as
nt
1r ne
le s raisons p our les-
~ quoi I on ne ré flé ch u
lé gí ti m it é de l'i dé e de vé rité. Mai ; si
quell ~-9n admet la de I'idée de vérité
bi en ce lle qu i co m m an
cctte logique est la pe ns ée , elle place
oi em en t de
et ses retombées pour Je dé pl
nt un e.a s de co ns ci en ce re doucable - lui
le philosophe deva ns 1'exercice de la
ra di ca l et ín tr an si ge an c da
qui se veuc i pr oc lame qu'il est
es tio nn em en t, lu i qu
réflexion et du qu
ní on s, cr oy an ces, intérers subjec-
pret arout sa cr ifier (o pi
n' es t- ell~ pas juste-
e de la vé ric é
tifs) ala vérité. Cen e ~é fe ns
ve face a la vérité
le ph ilo so ph e se cr ou
men!J'indice _q! l~
de s m orce~ qµ 'il
rio n qu e le co m m un
dans 1~ meme_jjgia différence éran r
oe P .2 S ~ .L Ju ~ riy ile ge a ce t ég ar d ? La
aá on n' es t qu e su rp re nante dans le
toutefo15 que~• la si ru
dakuse_dans le cas
ph ilo so ph e, el le de vi en t sc an
cas du n~n- nd re ~~ ·son
du nrem1er · ''l ose juscem en t_d e r_e
~ -Pl!!Sq_ui__se_prop exemp laire de
1s ée . O n tro uv e ic i un ca s
. P~ la ~1 •
t re
le~
ceécne sttua tto n de ,-1 : • •
Le so uv en
N' contra~ct1on 1oa- P--er~L ' s1
1
a
V h
par de•etzse e ~ e-i les philosophes : en l' oc
h cu rr en ce ,
position oi re en ce que J~ St
d
cc ux -c i se . ré ve le co nc ra di ct
- _ce__ tuq uel 1ls !r3:Ya.t·uen ~ invalide les moy en
4ll.Jcrvi
qy'il§ menen encruvre 1' · -re: cher - -la vérJ·té'
:-si la vé · é , _pour atte111_d ch er
- m ais t te ll ' su ltat d' un
nt n es en ta nt qu e ré
proces.sus d'inté · . . · e qu iámation échap,ne aUX
efforrs_ de la rtons nsat1on, sa l~ - - n ~a~ -al
-P.C éc e
dé nstrª-.tif. Un~fi :- º l!ss.!~te ec de so ·
lllQ ici cette
ots cncorc, Nie~ h c dénonce
E 29
LA ~R ITÉ
. 1 .
a amusante autotromp ene qui marque constamment la
ent la
e philosophie : la p~atique réelle des philosophes dém
s chéorie de leur act1on.
lo-
En d'autres termes, ce que I' on constate chez les phi
~ ~e
sophes, c' est bi~n le maintien sans faille, de l'~dé
Irre-
vérité, mais certrunement pas, en revanche, 1exerc1ce
prochable de la radicalité de la pensée. La preuve
en est
ée a
i que_la demande de ju.stificationJ1' e_sr_ jamais aw liqu
de la
hL_yéJjté elle-meme - la validité de la recherche
re,
vérité est acceptée par prin cipe : « Que 1'on conside
plus
s'agissant de cette question, les philoso~hies les.
ndre
anciennes et les plus récentes : aucune n a la mo1
me
conscience du degré auquel la volonté de vérité elle-me
ne de
requiert d' abord une justification, il y a la une lacu
2
toute philosophie - • »
1. Nietzsche utilise parfois le terme de Selbstüberlis
tung, en particu-
lier a propos de Socrate.
2. Généalogie de la mora/e, III, § 24. Voir aussi
Par-dela bien et
... ] cene impé-
mal, § l notamment, et le § 347 du Gai Savoir : « [
qui veut détenir
tueuse aspiration a la certitude [...], l'aspiration
tre, en raison de
qudque chose de maniere stable (alors qu'on se mon
lent pour ce qui
la chaleur de cette aspiration, plus souple et plus indo
de Nierzsche sont
est de la fondation de la cenitude) [...] ». Les textes
i-Montinari : Frie-
cités d'apres la versíon fran ~se de l'édition Coll
(París, Gallimard,
drích Nietzsche, CEuvres philosophiques completes
1968-1997), a l'exceptíon des textes suivants : Le Gai
Savoir, Par-dela
t Crépuscule des
~ien et mal, tléments pour la généalogie de la mora/e, e·
eccivement,
violes, que nous cítons dans notre propre traduction (resp
GF, 2000 ; París,
París, Flammaríon, GF, 1997 ; París, Flammaríon,
5), Ainsi parlait
Le Livre de Poche, 200 0; París, Flammarion, GF, 200
n de G.-A
ZArathoustra, que nous citons dans la craductio
Fragments pos-
Goldschmidt (París, Le Livre de Poche, 1972). Les
numéro du
thumes sont désignés par l'abréviation FP suivie soit du
tome. dans l'édicion Gallimard (de IX a XIV ) s'il
s'agit de volumes
cas contraire du
c.onsmués exdusivement de posthumes, soit dans le
tttre de l'reuvre qu'ils accompagnent.
LA PHILOSOPHIE DE L'ESPRIT L
30 IBR.E
h · d f;
s?p Je, e oncp t·tJ onner tres efficacement - aceci-pres qu e.
e est en rem 1ssant un programme
. ,
celu1
qu'elle affiche. Mais elles n'en som p qui _n est pas
pa r rapport a l'idée meme de la phil oso as mo.ins en décalage
ph1e , et 1.nd'1quenr
en creux des pro bl emes a affr onter p
ten te de rectifier cette attitude oubli.eusoudr peu que l' on
e e ses pnn . . es,
c1p
1. FP X, 26 [J 5] .
2. Crtpwcuk tks idoks, « lncursions d'un in
actucl », § 42.
----------
LA Vt.RITt -
33
de ce s de ux th es es relance to ur au
J'effondremen t
ga tio n, et , lo in de po ne r le co up de
contraire I'inter ro
er
a la ph ilo so p~ ie , of fre ,en fin l' occasion 1e lib~r
grace a ce po1nt qu ese
ex ig en ce . C es e do ne
et de vivifier son
nt Nietzsche fait 1' un e de
s
en sa bl e ce co ur ag e do
indisp
pr em ie re s du vé ric ab le ph ilosophe, et do nt dé pe nd
vertus
ai s 1a po ss ib ili té de su rm on te r le désarroi et la
désorm a
ce au dé sa str e qu i em po rt e to ur ce quoi no us
détresse fa
cr u ju sq u' al or s en m at ie re théorique, to ur ce qu'il
avions
de pl us sa cr é, et qu i se mbJait au-dela de to ut e
y avait
ili té de re m ise en qu es tio n, de lu tte r contre le senti-
possib u-
t pr es qu e irr és ist ib le d' ab at te m en t, de vide, d' écro
m en
t de s no rm es et de s reperes, qui nous laisse
lemen paralysíe et l'ané-
ut su sc ite r au ss í bi en la
désemparés et pe de destructíon
la ré vo lte et la fu re ur
antissement, que
nihilisme.
- deux formes jumelles du
pa s un e iss ue ín él uc table qu e de se
N 'est-ce do ne
oc la m er qu e ríe n n' es t vr ai, que l'existence
lamenter et pr trompés depuís le
ns le qu el no us so m m es
est un jeu da
m e si un di eu cr ue l s' am usait avec notre déses-
début, com
dé pe nd ra du se ns , et pl us encore de la colora-
poir ? Tour
ctive qu e 1 ' on at ta ch er a a ces formules - il ese
tion affe
tro p to t po ur ré po nd re clairement a cette ques-
encare u
et la le nt eu r es t un e au tre vertu philosophíque. A
tio~, es t bien en droit
so m m es , N ie tz sc he
po1nt ou nous en s de "v ér ité " 1 »,
: il n' y a pa
d' ~ rm er sans restriction
«
am na tio n de l'i dé e de vé rité (telle que les
m~1s cette cond t) n'est cependant
l' en te nd en t or di na ire m en
ph1losophes
m or de sa ré fle xi on . I1 y a encare bien autre
pas le dernie r
chose a penser.
n
I, 2 [IOB]. Voir ég aleme nt FPXIV, 14 [1 22 ]: « La nocio
1. FP Xl
t sens... »
de "vérité" est dlnule de tou
,
lA PHILOSOPHIE DE tESPR
36 rr L
l'BRt
Pour préc1. ser \e statut de cette idée fausse qu,es
vérité, et comprendre \e sens du d l t 1a
. ép acement.que Nietz_
sehe .}uge 1n • disnensab\e d' opérer, il est néce
r ssaire de réfl1.
chir ici a \'un des paramet . • c-
res .qui JOUe un role
déterminant dans \' é\ection de la
vénté au rang de nortne
de la pensée : a savoir \' expérie
nce de la con~rainte, si
fortement mise en re\ief par Des
cartes, une fo1s enco re,
qui identifie dans \a co~s~ie~
ce d'et,re . « obligé d'y
acquiescer 1 )> \a marque dist1nct1
ve de l évtdence ou du
jugement « tiré de principes tres
évidents 2 ». A quoi bon
prétendre, füt-ce au terme du ch
eminement intellectuel
le plus rigoureux, que \a vérité
est illusion si je ne puis
simultanément mabstenir men
talement de la recevoir
pour valide, ni l' empecher de
s'imposer a ma pensée ?
Cinvincible impossibi\ité de pe
nser autrement ne sauve-
t-elle pas in extremis \~ position
philosophique tradition-
nelle? Tout au cont~aire, pour
Nie
sur le type de contrainte que pr ~che, qui s'interroge
oduit
uncat1•on d' une vént. e,, e11e réve\e effectivement 1,.1den_
....... e-..
. \a natu
dern1ere et en confirme la disn re exacte de cette
ua\fcat·
le type de log1q • d
ue an
1 n ion en dégageant
. s laque\le elles'' ·~ Il
sur une contrain . .
te, pan1cuherement inscre'b.l y a a coup
de la vérité évid:nte ,~stingué
e par ~ensi e dans ,le ~
éprouve b~l et bien l 1mpossib
ili
tement au Jugement contraire. té d' ac~tes, ~t 1esp~1t
Mais ü qui~cer zmmédza-
impossibilité métaphysique, qu
i suffi ~ 5 agit pas d'une
bitablement du néant de l' op
l' 1n . v1.nc1"b1'l'1té l ll
r
inion témoigner indu-
sur aque e l'espn.t sapnvers . e· l1..'épreuve de
la validité indiscutable du jug
ernen~U\e P?ur proclamer
consldé é
1 &ponses aux sixiemes objec r pourrait
tions, in
CE
F. Al· qu 1·é, Pans
· , Garni· 11 p
er, t. ' . 882 uvres ph ·
. ilosoph i
2. /d., p. 883.
~ ques, éd.
------- -~
37
LA VÉRIT~
talement sa viabi-
fait ses preuves, et a montré expérimen
ne communauté.
lité pour l'organisation de l'existence d'u
de plus lim ité do ne qu e notre perception de la
Ri en
tour "sens de la
vérité : « N.B. La premiere limite de
res animées infé-
vérité" est - aussi pour toutes les créatu
conservation ne les
rieures - : ce qui ne sert pas a leur
i Ieur est la plus
concerne pas. La seconde : la fac;on qu
mais e'est seu-
utile de considérer une chose a la priorité,
qu'elle s'incorpore
Iement peu apeu, par voie d'hérédité,
A me lui-m em e n'a encare ríen
a leur nature. cela l'hom
en quelque sorte,
ch3.1\gé 1. » La vérité est du vieux faux,
diversité des expé-
vieux e'est-a-dire qui a survécu a la
s désormais habi-
riences rencontrées, auquel nous somme
la difficulté de
tués, qui ne nous étonne plus - d' ou
t sur la vieillesse
l'interroger. Nietzsche insiste souven
vrai », par exemple
comme détermination essentielle du «
dans le poeme des Chansons du princ
e Vogelfrei intitulé
« Dans le Sud», qui offre l'u
n des expressions les plus
originales de cette idée :
« Dans le Nord - j'hésite a le confesser -
J'ai aimé une petite femme, vieille aille
en trembler :
femme ... 2 • »
"La vérité" était le nom de cette vie
l. FP X, 26 [58].
de la 1ogíque que suit la
2. _Tel n'est cependant pas le terme
eXIon de Nie tzsc he, qui précise qu'il est indispensable pour le phi-
réfl
oph e d' env isag er les con séquen ces de ces choix axiologiques et
!os
!'examen de l'évolurion d'une
mterprétatifs a tres long terme. Seul
son histoire est en mesure de
c~ture sur une tres Iongue phase de
bénéfiques ou nuisibles a terme.
faire appara!tre si ces valeurs s'averent
ui des cultures privilégiant la
Dans ce dernier cas, qui sera bien cel
bserver un mouvemem d'auro-
valeur « vérité », !'examen permettra d'o
qui sont en désaccord avec la
suppression, d'autonégation de valeurs
nature imerprétative).
nature et les exigences de la réalité (sa
Sp
LA PH IW SO PH JE DE l:E R rr LIBRE_
42
s vieilles er re ur s qu i on t pr és er vé un e tiorrnc d
De ce .m ts d' ép ro uv er . e
.
v1e, et qu e no us so m m es co nt ra
po in t de pr ét en dr e construircornrne
des véricés, au I t, N
e avee
ictzsch
nc e es pr en an t po ur ob je
co nf ia nc e une sc ie
br eu x ex em pl es . Te l ese le cas ººtatne
do nn e de tres no m
e de ca us al ité , qu i ob éi t ucs précisémcn ~
m en t de l'idé oq u~ .
gique de I' in co rp or at io n qu e no us avons év
la lo
s "vér ités" a prio ri les m ie ux cr ue s so nt po u;
« N.B. Le
th es es ju sq ua plus am pk in fo rmé pa r ex. La
m oi - des hypo
de s ha bi tu de s tr es bi en exercées de la
loi de la causalité, qu e ny plus croire
m en t pa ss ée s da ns le sa ng
croyance, telle . M ai s so nt -c e pour
nd re m en t de la ra ce
signifierai t I'effo om m e si le fait
ue lle co nc lu si on ! C
autane des vérités ? Q té 1
!»
ou va it la vé ri
qu e l'h om m e subsiste pr nc ep ts en fonc-
le m en t, ce so nt le s co
Plus fondamenca
ls no us st ru ct ur on s no tr e in te rp ré ta ti on de la
tio n desque m em e accusation,
be nt so us le co up de la
réalité qu i to m an ce au fait que
dé e de ch os e, la cr oy
a commencer par l'i ob je ts st ab les, ex is ta nt durable-
la réalité es e un un iv er s d'
x- m em es , ou en co re l'i dé e de pe rm an en ce ,
mene et pa r eu ve nu es po ur nous
au ca nt d' er re ur s de
l'idée de durée -
, co m m e !'i nd iq ue un au tr e te xt e po st hu m e :
des vérités er va tio n du vivant
so i po ss ib le qu e la co ns
« 11 seraie en
se em en t de s er re ur s fo nd am entaks et
rende nécessaires ju
de s "v ér ité s fo nd am en ta le s". O n po ur ra it pa r
no n pas ncc dans la qu el le la
ag in er un e fo rm e d' ex is te
excmple im rc e qu 'il Y. ª
e se ra it im po ss ib le , pa
connais~~cc mem so lu e et la conna1S-
un e flu id ité ab
contrad1ct1on entre
ns un m on de ai ns i fa it une cr éa tu re vivante
sance : da du ré e, et c. , po ur
devrait d'abor d cr oí re au x ch os es , a Je ur
l . FP X, 26 [12].
ffi :r
43
LA VfRITg
l. FP X, 26 [58).
2. FP XI, 34 [247).
44 1A PHILOSOPHIE DE VESPRJT
LIBRf:
l. Glnlalogit de la morak,
III, § 24.
, 46
q
LA PHILOSOPHJE
u 'a p p
DE 1.:Es
a
pRJT LIBllf:
ra is s e e t se 6
e s p o u r
c o n d ir io n s requis p e d e la v b it é ;) ~ e Une
n d e Ja ré a li ré d u c y · « vér1' .~
in te rp ré ra á o ,. rp ré ta ti o n , o u plus ~c 11
n ty p e m d re préclSé-
qualifie e n effer udhésº d · a in e s in t
cy pe d 'a 1 0 n p ro w t p a rd c e rt erpréta-
m e n e u n
. a u n c e ro u n sea e e s o n his
. d to ir e
. vanr éproeutve- de
á o n s. Pourquo1, 1
ul~ u re , u n ty p e e ~1 d
. t e
son c o ndi ~ o ~ n e m
~ n a l1 té e n fon ct1o .
d 1 n re rp ré te r la ré n
o 1 n 1 m p é n e u x
t-il le b es
d e la véri té ? is e e n re u v re conduit
vériré a in si m
La généalogie d e la u i c h e rc h e n t a s e satisfaire
b e so in s q
a l'ídentificacion dne fo rm e o ri g in a le d e la réalité. Deux
dans c e n e mise e re p é re r, q u e le philosophe
tendances a u moin
s se la is se n t r : u n e préfé-
r e t d 'i n te rp ré te
'í n te rr o g e
se devra ensuite d ll e m e n t é p is té m o logique),
orale (e t n u
rence d e narure m G a i S a v o ir é tu d ie e n dérail
344 du
que le paragraphe d e v é ri té e x p ri m e la répul-
la v o lo n té
p o u r m o n tr e r q u e p e ri e e n g é n é ra l (quels q u 'en
r la tr o m
síon viscérale p o u s im u lt a n é m e n t u n e p ré fé-
victime) ;
soient l' o b je t e t la u e , si ta n t e sr q u e les deux
sycholo g íq
rence d e nature p e n t se d is ti n g u e r, a savoir le
nt réellem
perspeccives puisse ri a b le , d e 1' in st a b le, de
iscéraJ d u va
rejet to u r aussí v u rs fo rm e s - e t n o ta m m e n t
toures le
l'insaisissable sous o u te u x e t d e 1'in c ertain .
éoríques d u d
sous les especes th d é g u is e m e n t th é o ri q ~ e
v r~ esr le
L ~ p ir a ti o n au o Jo n té d e v é ri té e t d e certJ,
otsse: « la v
q u endosse une ang c e rt it u d e 1 ». T ra it d
écisif,
ur dan s l' in
tu d e naí't de la pe d 'é c h a p p e r a u n s e n ti m e n t
permettre
elle p e ~ e t ou doir c e rr ic u d e _ c e q u i suppose
aJ.se d e l'in
d e m al ai se , au mal
] V oir a ·J th su ív an t • cee
« T o u te ceIX
l. FP X'', 26 [301 SJ e pos um e ·
· en cc
d 1mm
·. r la coUS
uabJ e es nsé
quence d
,
une insa ci sfuccion » (FP '
ex ig
7 [150]) .
47
1A ~RIT ~
de s h o m m e s d e
caden r e , u n e s o r r
amru r ~ ~ i l e la l'ie
d é d i n a n r e , d é
l e - m C m e ? Q u
u e n o yª~
v ie
q u'é p r o u v e r a i r la vie 1
e
d
ur • » S o u s !ª s
f
o
orme
phie s
q
' a v é ~
rel'éalt-elJ e
JIJJ
r e r r ~ p h i l o
res
quoi ~n ns d e p w s P l ad t o n , l aé ée o n t r e l a réalit
J S S O . , s e s p ~ c
? ' et la
conna
r o r e s r a a o n e ce d e la m o r r los0-
u n e p u s e r v i v i t é p h i
al ors
n e t e c h nique a é f o r r n e r l'acti d e ceu
vériré u a l d e r e n c e
d o n e p r imordi o n d e c onséqu s d u vrai~
11 e s t st la s e c
parad o x e
e t c d l e e r a g e d e s q u i étaic
i q u e , le r e p é e c e
ph
c l e n c h ée p a r t v é r ir a ble d p e nsée,
e r e d é s t a t u e la
engu e n rili.é le p r e me d rech er-
Si, u n e fo i s i d
r c r it e r e s u
s con s i s t e r a
u p a r a v a nt p o u p e u t p l u u e j arnais
é a n e s q
donn
d u p h ü osophe n r e v a n che plu a r c e q ue
l'objec c i f a e n r p
t é , i l d e viendr - p r é c iséme u e ces
r la v é r i s v é r i t é s u r s e t q
che
h e r a r e pérer le la v i e d e s vale e n r e n t les
d e ch e r c d e r r é s
h e c o n s i s t e a élucí
r p r o p r e s r a rut rep
s a l'a b r i de
s a rac
~ aveug les a leu
m e n rau x, placé
t i o n de la
« vé rités o n d a n é r a
r s d e v aleur f p o s é s a la v é
j u g e m e n e n quesrion e t i m
u t e m i s e e s u r la m é me
to
4
1avoir i n
du Gaí
si s t
F 't~e ne veux
[ 39 ] . Le § 3 4
i g n i . i e p m " j e
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I, 4 0 e s u u
1. F P X n t é d e vérité" n il n'y a pas d ' a oila t Ú cefat1
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: « 12 "vo ais a u contraire
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n e vcux p n t:ú la mora/e. Q u u o í n e v e u x - r u p r e n c e ! - q u e la_ ,
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radicale : arenc.c - e r ü y
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da de marucre o i r app la
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dcv a i r y a v
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m c n t s 'il rencc, je veux dice soi [... ]. Il se p o rrisme, u n e
urra re !
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ppa cn t d e quicho irt;,
r, l 'aveugkm hanté , u n donuc c b o s e c:k p
l 'a v~ n ¡•· rp rete a v c c c
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LA vtRJrt 49
tragldie, § I 5.
I. La Naissance de la