Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1- Définition
Un enrobé bitumineux est un mélange uniforme de granulats enrobés de bitume.
Asphalte: roche calcaire imprégnée de bitume. Expression qui désigne le revêtement des
routes.
Bitume: composé de carbone et d’hydrogène, d’où le nom d’hydrocarbure. Il peut être
d’origine naturel ou provenir de la distillation du pétrole.
Goudron: Produit provenant de la distillation de diverses substances: charbon, bois,
tourbe. Il est moins soluble que le bitume.
2-bitume
Dans l’antiquité, le bitume était utilisé pour usage d’étanchéité, sous le nom de « bitume
de Judée ». Il avait de multiples emplois:
produits pharmaceutiques - servant notamment à la conservation des momies
égyptiennes - et cosmétologiques;
mais surtout, et ce dans tout le bassin méditerranéen, au calfatage des navires.
C'est également grâce au bitume de Judée que Nicéphore Niépce inventera la
photographie à Saint-Loup de Varennes en 1824
La première route asphaltée au sens d'aujourd'hui fut construite en 1852 en France entre
Paris et Perpignan. Dans les années 1870, l'asphalte est utilisé à New York et
Washington. En 1888, Toronto met en place un revêtement bitumineux. Au Québec, en
1890, Chambly pave un tronçon de route.
A. Origine naturelle: La production mondiale est très faible puisqu’elle ne dépasse pas
200 000 t.
B- Origine industrielle
2.2- Propriétés physico-chimiques des bitumes
Contrairement au goudron qui est d'origine houillère, le bitume désigne tout mélange
d'hydrocarbures extraits du pétrole par fractionnement qui, sous forme pâteuse ou solide
est liquéfiable à chaud et adhère sur les supports sur lesquels on l'applique. Il est la forme
la plus épaisse et la plus dense du pétrole. Les deux plus grandes réserves connues de
bitume sont celle de l’Alberta et de Venezuela. La couleur du bitume varie du brun foncé
au noir.
A- Composition chimique
Les bitumes sont surtout composés de carbone et d’hydrogène, d’où leur nom
d’hydrocarbure. D’autres éléments de moindre importance font aussi partie de leur
composition chimique.
B2- les maltènes: produit huileux (molécules moins gosses) dans lequel baignent les
asphaltènes.
Les molécules de maltène peuvent être encore séparées par chromatographie en d'autres
hydrocarbures:
saturés (dont les paraffines): Ils sont incolores ou légèrement jaunâtre. Ils
affectent la viscosité du bitume,
Les aromatiques: sont des huiles visqueuses de couleur rouge brun foncé. Ils
affectent aussi la viscosité du bitume.
Les aromatiques polarisés (les résines): influencent son adhérence.
C- types de bitume (ciment asphaltique): Norme 4101
Un bitume est identifié par sa classe de performance PG H-L.
PG désigne la classe de performance (Performance grade)
H(°C) est la température au-dessus de laquelle il y a risque de déformation irréversible
(orniérage).
L(°C) est la température au-dessous de laquelle il y a risque de fissuration thermique.
où
Mmb : Masse totale du mélange.
Mg : Masse des granulats dans le mélange.
Mb : Masse totale de bitume dans le mélange.
Mbe : Masse de bitume effectif.
Mba : Masse de bitume absorbé.
Vmb : Volume brute du mélange compacté.
Vgb : Volume apparent des granulats (pores compris)
VAM : Volume occupé par l’espace entre les granulats dans un enrobé compacté, en
incluant les vides interstitiels dans l’enrobé (Vi) et le volume de bitume
effectif (Vbe), exprimé en pourcentage par rapport au volume brut de
l’enrobé compacté (Vmb) (voir la figure);
Vge : Volume effectif des granulats (volume solide).
Vba : Volume de bitume absorbé.
Vbe : Volume de bitume effectif.
Vi : Volume total occupé par l’air emprisonné entre les granulats enrobés dans un
enrobé compacté exprimé en pourcentage du volume brut de l’enrobé
compacté (Vmb) (voir la figure);
3.2- Principes de la méthode Marshall
Avant d’utiliser un enrobé, celui-ci devra satisfaire aux exigences de conformité. Comme
pour le béton, un enrobé doit être soigneusement préparé. Il doit:
Résister aux déformations ou orniérage
Résister à la fissuration par effet de fatigue ou thermique
Une des méthodes de dosage la plus utilisée au Canada et aux états-unis est la méthode
Marshall. Elle s'applique pour tous les enrobés préparés et posés à chaud à base de
bitume et de granulats ne dépassant pas 28 mm.
Au MTQ, cette méthode n’est plus utilisée que pour l’analyse et le contrôle de qualité
au chantier.
La méthode Marshall consiste à déterminer la teneur optimale en bitume d'un mélange de
granulométrie connue. Des éprouvettes (minimum de 3) de forme cylindrique de 10 cm
de diamètre et d'environ 6,3 cm de hauteur sont préparées avec différentes teneurs en
bitume avec des matériaux répondant aux exigences du devis de pavage ou du CCDG.
A- La variation de la teneur en bitume doit se faire selon la formule:
TG 120
Pbi
100
On choisira ensuite des teneurs qui s'écartent de 0,5% de la teneur moyenne ainsi
calculée. La variation de 0,5% permet de couvrir une plage de teneurs de 2,5% ce qui
est suffisant. Toutefois, en aucun cas la teneur en bitume soit inférieure à la teneur
minimale donnée par la norme.
Les teneurs choisies pour réaliser l'essai Marshall seront: 4,8%, 5,3%, 5,8%, 6,3%, 6,8%.
h( ng ) h(min)
Vi 100.
h( ng )
Vi (%): pourcentage de vides interstitiels dans l’enrobé
h(ng): hauteur de l’éprouvette à un nombre de girations donné (mm)
h(min): hauteur de l’éprouvette à 0% de vides interstitiels (115 mm)
3.4- Types d’enrobés bitumineux
A- Enrobés formulés selon la méthode Marshall
La nomenclature des enrobés formulés selon la méthode Marshall (norme 4201) est:
EB-20, EB-14, EB-10S, EB-10C, EB-5 et CH-10. Le type EB-20 a la granulométrie la
plus grossière, tandis que le EB 5 a la granulométrie la plus fine.
2- Échantillonnage sur la route avant compactage: l’échantillon est prélevé sur une
plaque placée sur la surface à recouvrir avant le passage du finisseur. Le choix de
l’endroit est déterminé de façon aléatoire.
Joint défectueux
Compacité de l'ordre de 4 à 10 % plus faible que le revêtement adjacent
B- Joints transversaux
Il existe trois types de joints transversaux :
• les joints de départ de travaux ;
• les joints d’arrêt de travaux correspondant au joint de fin de journée ou causé par un
arrêt prolongé du finisseur ;
• les joints de fin de travaux.
Les joints transversaux de départ et de fin de travaux
La technique à privilégier consiste à effectuer une engravure dans le revêtement existant (
figure6.40 ).
La pente maximale admissible est fonction de la vitesse des véhicules et varie de 0,3 %
pour le trafic routier jusqu’à 0,6 % pour le trafic urbain.
Il existe fondamentalement deux types de rouleaux : les rouleaux statiques et les rouleaux
dynamiques ou vibrants.
Un compactage inadéquat est souvent le résultat d’une mauvaise méthode de travail. Une
méthode ou une séquence de cylindrage bien conçue assure un compactage conforme et
uniforme.
Avant de procéder au cylindrage, et quel que soit le type de rouleau, il est important d’y
aller par étapes :
1. Déterminer le nombre de passes requises pour couvrir complètement la surface du
revêtement.
2. Établir le nombre de fois que cette première étape doit être répétée.
3. S’assurer que le mélange est cylindré à une température convenable.
4. Fixer la vitesse du rouleau.
Afin de déterminer le nombre de passes requises pour compacter complètement la surface
du revêtement, le rapport est calculé entre la largeur du rouleau (en tenant compte d’un
chevauchement nécessaire de 150 mm) et la pleine largeur du revêtement. Ainsi, la
largeur du revêtement divisée par la largeur du rouleau moins 150 mm donne le
nombre de passes.
Il est important de procéder au cylindrage initial sur toute la largeur du revêtement dès
que l’enrobé est répandu, avant qu’il n’ait eu le temps de refroidir. Le cylindrage débute
par le côté le plus bas de la chaussée. À cet endroit, le rouleau ne doit pas déborder de
plus de 50 mm de la bordure extérieure du revêtement. Le nombre de passes
supplémentaires pour obtenir le degré de compacité exigé est ensuite établi. Pour ce faire,
l’utilisation d’un nucléodensimètre est essentielle.
5-Recyclage
La rareté croissante de granulats de bonne qualité, la crise énergétique, l'inflation des
salaires et des coûts de transport, la hausse du niveau des chaussées au dessus du niveau
désiré et acceptable, les exigences environnementales font que le recours au recyclage est
devenu presqu’indispensable.
Il y a deux modes de recyclage du vieux pavage: le recyclage en chantier et le recyclage
en centrale. Les deux méthodes passent, bien sur, par la récupération du vieux enrobés
dont le processus suit plusieurs étapes
Méthode directe
La méthode directe consiste à introduire le vieux mélange directement dans le tambour
sécheur malaxeur (TSM) et y est chauffé lentement. Si nécessaire, des ajouts de bitume,
de granulats ou d'agents rajeunissants sont faits. Elle s'utilise seulement dans les usines à
TSM de type Boeing.
Cette méthode permet d'utiliser jusqu'à 100% de recyclé dans le nouveau mélange.
Méthode mixte
La méthode mixte combine les deux méthodes précédentes: le transfert de chaleur par les
granulats, par la flamme du brûleur et les gaz de combustion et l'introduction du mélange
dans le TSM. La quantité de recyclé maximale permise est de 70%.
Procédé à froid
Le procédé de fabrication en centrale à froid peut être réalisé en utilisant un bitume
liquide ou une émulsion bitumineuse dans une usine de type continu. Le mélange ne
nécessite pas l'emploi d'un TSM.
L’analyse du vieux béton bitumineux sert à déterminer le type et la quantité de bitume,
ainsi que la granulométrie des nouveaux granulats à rajouter. Elle comprend les essais
suivants: densité maximale du vieux revêtement, extraction et granulométrie,
récupération du bitume, pénétration et viscosité du bitume récupéré.
La densité brute du granulat du mélange à recycler est trouvée par la formule suivante:
(100 Pbi )
d gb
100
Pbr .d b
d mm
dgb : densité brute du granulat à recycler
Pbr : teneur en bitume du mélange à recycler d'après extraction; d mm : densité
maximale du mélange à recycler;
db : densité du bitume (1,020 approx.)
Avec le résultat de densité brute dgb, il faut utiliser les formules de calculs de la norme
BNQ 2300-900 pour calculer le bitume absorbé et toutes les autres caractéristiques.
Après extraction et récupération du bitume à recycler, des essais de pénétration et de
viscosité sont effectués afin de déterminer le type et la quantité de bitume neuf à rajouter
dans le nouveau mélange pour obtenir la teneur et la pénétration désirées. Les formules
suivantes seront utilisées: