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Mohamed Mohyi Eddine EL AICHI

Sociologie Urbaine (S4)

Expérience de déambulation : Voir marcher la ville

1. Introduction

La manière la plus élémentaire d’apprécier la ville consiste à l’assimiler à un labyrinthe. En tant que
tel, la ville est un champ de contraintes qui structure un réseau et qui s’oppose à la gourmandise du
déambulant qui souhaite l’absorber. Si la déambulation bénéficie d’un certain nombre de degrés de
liberté, les rues sont avant tout des parois opaques, pas toujours linéaires, qui ne permettent de
prévoir que de manière très limitée l’expérience déambulatoire. Rien ne permet en effet d’anticiper
ce qu’il y a au-delà de la rue ou de la section de la rue. Le labyrinthe présente également la
caractéristique d’être doté en micro-événements très diversifiés qui sont sources de stimulations,
positives ou négatives. La densité de la foule, le harcèlement de vendeurs à la sauvette, un relief
architectural, un monument historique, une terrasse de restaurant, une vitrine commerciale sont
autant d’événements ou de micro-événements que le marcheur rencontre au cours de sa
déambulation, qui conditionnent ses choix déambulatoires et qui sont susceptibles d’être
programmés. Le marcheur est régulièrement amené à arbitrer des choix directionnels, soit parce
qu’il recherche une destination, soit parce qu’il probabilise davantage de gratifications en
empruntant certaines rues ou ruelles.

Dans le cadre du module de la sociologie urbaine, nous étions emmenés à exercer la déambulation
dans un lieu de notre choix. Au niveau de la mégapole Casablanca, Il s’agit d’une tâche qui peut être
laborieuse surtout lorsque nous cherchons à maximiser la sensation, son espace et sa temporalité. Le
choix peut être lié à plusieurs facteurs : découvrir un lieu inexploré, redécouvrir un lieu connu ou
nostalgique ou tout simplement marcher en compactant l’observation. Le choix peut se rapporter à
un ou plusieurs endroits mythique, symbolique, de rencontre ou des lieux raconteurs de souvenirs.
En imaginant la déambulation, plusieurs perspectives se sont dévoilées. Quelques-unes se rapportent
à l’architecture de la ville, à son passé et à son futur ou tout simplement aux jeux d’obstacles qu’elles
présentent.

2. Présentation des lieux

Durant la réflexion sur le lieu de déambulation, nous avons pensé à plusieurs parcours :

- Un parcours qui relie la modernité, l’ancien et l’archaïque représenté par les aménagements
exécuté côté port de Casablanca avec des immeubles très hautes et un espace aéré, la
nouvelle Marina un symbole de modernité, le long Bd Sour Jdid avec les bâtisses d’officiels,
les anciens maisons ruinées, l’anarchie du bidon ville, le passage du souk jusqu’à la
médiatique Hassan 2 un symbole architectural et culturel implanté dans l’occean.

- Un parcours qui relie 3 préfectures Ain Choq, El Fida Derb Sultan et Anfa sur un même
avenir, il s’agit de l’avenue de Nador. Ce parcours présente des frontières logiques qui étaient
visible lors du confinement ou l’accès inter-préfecture était strictement contrôlé ou nous
rencontrons des barrages de police au niveau de chaque extrémité. Ce boulevard présentait
un intersect qui permet de s’entrefiler entre préfectures sans pour autant être contrôlé.
Traverser le pont de l’autoroute A1 marque la fin de la préfecture de Ain Choq. Avec le
même style architecture des villas à l’ancienne avec un Rez-de-chaussée et une première
élévation, nous retrouvons deux autres préfectures séparées par les rives du boulevard : El
fida Derb Sultan avec la maison de la vie pour accueillir les maldes atteints de concer et à
gauche la préfecture d’Anfa avec le lycée moulay Abdellah et le parc d’Hermitage. Ce
parcours remet la question de privilège d’accès à certain service tel que les facultés, les
services publics, etc. Ainsi des habitants à proximité de la faculté de Ain Choq se retrouvent
affectés à une faculté très loin, celle de Benmsik.

- Un parcours dense qui offre plusieurs sensations et qui change durant les périodes de la
journée, il s’agit de Souika de derb Foukara avec un parcours sur le Boulevard de 2 Mars qui
symbolise également un changement architectural : la transformation de plusieurs villas et
maison en zone immeuble à plusieurs étages. La mise en place de la ligne 2 du tramway a
permis également de moderniser plusieurs coins et facette de ce parcours.
Bien que ces parcours offrent une expérience de déambulation intéressante, nous avons pensé à faire
marcher la ville à déambuler dans sa majorité en scionnant les préfectures, les artères et les quartiers
en faisant une section macroscopique et microscopique de la ville en cherchant les changements au
niveau de l’espace, de la population et des comportements. Nous voulons rechercher dans
l’interférence de la ville des éléments symboliques, émotionnels, fonctionnels, praxéologiques qui
marquent l’hétérogénéité des composants, la construction dans la construction et la complexité de la
ville de Casablanca.

Le choix s’est rapporté à un parcours en 4 temps

- Faire une déambulation au niveau du terminus Sidi Bernoussi de la ligne 2 du tramway


- Faire une déambulation en prenant cette ligne jusqu’au terminus
- Faire une marche sur la côte de Ain Diab jusqu’à Morocco mall et reprendre le chemin de
retour jusqu’au terminus de la ligne 2
- Faire la déambulation en prenant cette ligne dans le sens inverse.

3. Description de la déambulation

C’était le jeudi 12 mai 2022 ou la journée était bien éclairée avec des nuages qui cachent la chaleur
de la journée. Le parcours a duré plus de 5 heures. Il a commencé vers 9h45 et s’est terminé à
15h30. Ce parcours a permis de voir la ville durant une période ou la ville est active. Durant le
parcours, nous avons apprécié le silence et l’air frais deux caractéristiques qui ne représentent pas la
ville Casablanca, ou le son des klaxons, les accrochages, le bruit, la pollution consistent le paysage
normal. Un parcours que nous avons jugé écologique et que le pari tramway a relevé par
execlellence.
3.1. Déambulation autour du terminus

Une vue panoramique s’offre autours du terminus Sidi Bernoussi de la ligne 2 du tramway avec 2
perspectives différentes.

- Une perspective moderne automatisée composée de la station de maintenance du tramway et


la ligne de tramway qui simplifie pour ses passagers l’avancement dans le labyrinthe de la
ville en codifiant ses arrêts et en maximisant sa portée à travers un accès direct à un endroit
ou à travers des correspondances. Ce décor survolé sur 90° offre 2 caractéristiques majeurs
et inverses au reste du paysage. La station de maintenance, métallique colorée moderne,
marque sa présence par la distinction au reste du paysage. La ligne de tramway par sa
temporalité et son horloge à desservir toutes les 4 minutes de nouveaux aventuriers ou à
recevoir des atterris.
- Une perspective ancienne, ou le temps est remis en cause qui correspond au reste du
quartier de Sidi Bernoussi. Seul mouvement visible correspond au feu tricolore et à l’arrêt de
grands ou de petits taxis pour offrir une correspondance de ou vers la ligne de tramway.
Cette perspective est l’objet de notre déambulation.

La déambulation dans le quartier a ressorti 3 décors :

- Une espace aéré nouveau correspondant aux services publics de l’arrondissement. Ils
correspondent à une suite d’établissements juxtaposés solidaires affirmant la présence des
institutions au niveau de la région et symbolisant un type de gouvernance à base de
grandeur.
- Un espace habitable dense par rapport au premier et dont la précarité se sent à travers les
niveaux parfois non réglementés, des bâtisses non conformes et non entretenues.
- Un rond-point condamné et emprisonné depuis plusieurs années par des étains masquant la
défaillance d’un système et présentant la réalité des mises en œuvre. Ce rond-point
symbolise la connexion qui relie les deux espaces précédents vivre l’éternité d’un parcours
interminable faute de décisions ou sortir dès la première sortie offerte.

Nous commençons la marche, la grande activité se concentre au niveau des établissements


publiques : arrondissement, écoles publiques, poste, service de police. Les différentes tranches d’âge
sont présentes. L’arrondissement de Sidi Bernoussi occupe de l’autre côté un grand plan avec une
construction pyramidale, moderne et bien entretenue. Ce qui fait défaut à ce paysage est la présence
d’un rond-point de taille moyenne couvert ou masqué par de l’étain symbole de la précarité du
mode de travail. Sur le second plan, on observe les résidences avec leur structure à l’ancien, les
façades sont abimées abandonnées aux détériorations du temps. Leur architecture sous forme de
maison, immeuble avec 2 à 3 niveaux avec des fois des étages bâtis d’une manière archaïque. Le
rez-de-chaussée des immeubles correspond à des commerces qui impactent favorablement ou
défavorablement la beauté de l’espace. De vielles bicyclettes sont déposés chez un gardien indiquant
le moyen de transport simple utilisé par une catégorie d’habitant de la région et symbolisant, par la
même occasion, la sécurité routière de la région. L’éclairage publique relie authenticité et modernité.
L’authenticité présente au niveau de l’éclairage publique à l’ancien et la modernité portée par
l’éclairage qui accompagne la ligne du tramway. Un dernier point lié à ce décor avant de faire le
chemin de retour est la présence des câbles apparents sur les façades des résidences. Des câbles
torsadés ou même en cuivre se présentent dans le décor invoquent une période ou l’architecture des
lieux n’était intégrée ou chaque partie prenante entreprend à sa manière sa participation dans la
construction de la ville. Une panoplie de câble pour la partie électrique et téléphonique.

En reprenant le chemin de retour sur l’autre voie, plusieurs réalisations de l’art de la rue se
présentent sur les murs d’une école et d’un espace associatif. Toutefois, la beauté de ces créations, ne
cache pas totalement l’état des murs abimés et non entretenus. Quelques figures rappellent
l’institutionnalisation de l’art de la rue, un art à la marge, à des fins de sensibilisation, d’informations
sur le Covid 19 alors que d’autre sont liées à l’espoir ou à la sensibilisation à l’environnement. A la
fin du parcours, un marchand ambulant présente de petites marchandises alliant simplicité et espoir
qui est marqué sur un franc très souple et un sourire rayonnant. Son capital renseigne sur son
revenu journalier, la question de comment il arrive à arrondir sa journée par rapport aux exigences
actuelle en le comparant avec d’autres cadres supérieurs dont je fais partie. Je souris, j’espère pour
lui un monde meilleur ici ou ailleurs, et je me dis dans la fin fond de moi-même son histoire est
portée par des millions de Marocains avec un revenu journalier moins de 10 Dhs par jour. Je
continue mon chemin. Le pas suivant devient le présent laissant derrière lui plusieurs pas dans le
passé. Toutefois, ce passé devient le capital, les connaissances acquises de mon expérience de
déambulation dans un quartier que je touche son sol pour la première fois de ma vie bien que
j’habite à Casablanca pendant une vingtaine d’année.

Nous rejoignons la station de tramway pour démarrer la seconde étape de notre déambulation. Une
déambulation ou au lieu de marcher dans la ville, c’est de voir la ville marcher autour de nous.

3.2. Déambulation à l’intérieur du tramway

Le tram arrive sur le terminus Sidi Bernoussi, les passagers se précipitent de descendre. En totalité
une 30 de personnes, quelques-uns accélèrent leur pas parce qu’ils doivent reprendre le chemin par
une correspondance en grand ou en petit taxi. Vidé de ces passagers, le tramway manœuvre pour
reprendre l’autre direction. La descente des passagers, la manœuvre pour changer le sens de la ligne
et la montée des passagers ne doit pas dépasser quatre minutes pour ne pas engendrer un
entrelacement de tram, 4 minutes dans la culture marocain peut ne pas être assimilé à une action
concrète dans plusieurs endroits et circonstances. Le système de billetterie également est bien agencé
pour que l’expérience utilisateur ne dépasse pas quelques secondes. Un système de transfert
d’expérience entre passagers le plus avéré peut aider et faire le transfert du ‘how to’ aux personnes
qui fréquentent le tramway la première fois ou ceux qui ne cherchent pas à comprendre le système
en consommant le changement. Ils préfèrent utiliser le tramway sans soucier comment avoir le billet
c’est le cas d’un vieil homme qui est laissé guider par un jeune. Le paradoxe de la vie marocaine qui
fait que les vieux sont toujours porteurs d’expérience, de savoir et de savoir-faire.

Nous choisissons notre vue, des places situées au milieu avec une fenêtre projetant la scène de la ville
qui va démarrer la projection de atouts devant nous. La sonnette du tram ordonne une attention au
spectacle. Bien que le spectacle ait commencé par le comportement des passagers qui essayent de
choisir leur place selon leurs identités. Ceux qui évitent de prendre des places à côté ou en vis-à-vis
des autres, ceux qui cherchent une place indépendamment des assis et ceux qui cherchent à
déchiffrer la personnalité des passagers pour pouvoir entamer une discussion ou au moins éviter un
voyage non paisible. Le tram en tant qu’espace superpose plusieurs finalités, on peut observer des
élèves avec leur tabliers qui cherche à joindre leurs écoles pour les plus assidus ou à faire des
tournées dans la mesure cela n’implique pas de frais de voyage, des femmes et des hommes de tout
âge et de toute catégorie. Ceux qui en montant, ils cherchent un lieu de paix pour fermer les yeux et
ceux qui reste attentif au monde qui les entourent. Bien que le tram soit vide, la seule lecture que j’ai
observée chez un homme est la lecture de coran.

Nous quittons Sidi Bernoussi, sans quitter l’espace et les personnes, le prochain arrêt est Abou Dar
Ghifari. En s’arrêtant, les lycéens descendent dans cet arrêt. J’ai compris que le nom de la station est
associé au nom d’un lycée de cette région et qui est finalement perché juste devant la station du
tramway. A ce moment, je me suis posé la question des symboles et le pourquoi des noms des stations
surtout dans des quartiers denses comme celui-là ou la station correspond à un point de repère ou
de rencontre. J’ai soulevé mes yeux pour voir la liste des stations à venir seules 3 stations se
rapportent à des bâtisses, le reste se rapportent aux quartiers ou la station est construite. En
observant la descente et la montée des passagers, il s’agit d’un processus harmonieux et fluide
laissant descendre les passagers avant que les nouveaux venus montent, une culture qui s’imprègne
dans nos traditions dans ce type de transport et qui doit être incarné dans d’autres milieux et
d’autres circonstance. Le cas auquel, je pense est le train qui est un même mode et qui est présent
depuis plusieurs décennies sans pour autant avoir cette fluidité de sortir avant d’entrer.

Par rapport à l’espace, cette partie de Casablanca offre le même paysage plus dense que celui
d’avant, des immeubles avec R+3 et R+4 parfois inappropriés mais qui est plus booster par les
commerces qui essayent de rendre les lieux plus attrayants. Le paysage moderne du tramway au
milieu ne dissimule pas ou ne cicatrise pas la profonde douleur des façades non ou mal entretenu. La
présence de câbles et de tuyauterie apparente symbole du non agencement et du laisser-aller.

Le spectacle de la ville continue par la présence de plusieurs facettes tantôt des espaces industriels,
tantôt des espaces résidentiels, tantôt un mixe entre les deux avec parfois des industries fantômes
vis-à-vis des quartiers résidentiels. La séparation entre arrondissements et préfectures et quasi
invisible. L’arrêt de la préfecture de Ain Sbaa marqué par une présence des services administratives
grandiose plus importante que celle observé au niveau de Sidi Bernoussi, un espace aéré et nouveau
avec des travaux d’agrandissement et d’aménagement en cours faisant apparaitre l’importance de
ces services publics. Le jardin mis en place à côté du tribunal est dévasté par les familles de
personnes inculpés et qui sont en attente d’une suite au sort de leur proche. Au niveau de la zone
industrielle de Ain Sbaa vers Hay Mohammedi, des câbles de moyenne tension couvrent le ciel bien
qu’il soit habité et bien que cela ne respecte pas les normes liées à l’agencement de la ville et à sa
sécurité. Deux nouveaux quartiers symbolisent les noms des deux prochains arrêts avec leur R+4 Al
Aman et Wifaq mais qui malheureusement se voient plus anciens et précaire que les quartiers
publics que nous avons visités précédemment, la non-conformité et la non adaptabilité de ces
structures par rapport aux attentes des habitants est visible sur les façades qui par leur déformation,
leur hétérogénéité et cette recherche à maximiser les espaces privés grignote des parts indivisibles.

Le tram continue son chemin et nous continuons notre observation. Il fait sa pénétration dans
plusieurs mémoires de Casablanca. Sur le décor, se présente Carrières centrales, une terre de cambât
ou d’après la scène la grande perdante est la ville, entre terre de réserve ou de résistance, nous
observons une grande plaine non exploitée dans laquelle plusieurs carrelages sortent de la terre
marquant la vie qu’il y avait et témoignant la présence autrefois de personnes qui avait maintenu
cette espace. Une grande structure se voit à distance, il s’agit d’un lycée fantôme délaissé, on observe
l’état lamentable des ses classes des vitres cassé, des portes abimés et des murs abattus. Dans mon
esprit, je pensais à cette guerre dont je ne retiens pas de trace dans nos livres d’histoire, je me dis que
cela peut être une parenthèse liée à la période des colonisateurs qui vient d’être fermé. Je ne trouve
pas de réponse à tout ce Gachet de terrain comme plusieurs Gachet de terrain que le tram nous a
exposé durant la marche de la ville. Durant le parcours, nous observons un cimetière juif, comme
nous observons celui du Chouhada. Cette scène confirme et informe sur cet état de tolérance
éprouvé par le Maroc pays de soutien et de consolation aux différentes ethnies.

Les quartiers se poursuivent devant ous forme de villa, maison, immeuble à 3, 4 étages. Nous
arrivons à 2 Mars après avoir passé plusieurs quartiers connus par leur commerce. Sur ces rives, les
bâtisses sont très hétérogènes, des villas juxtaposent, les immeubles, de nous nouveaux immeubles
s’entremêlent à des anciens. Sur 2 Mars, nous observons une ville transformée, une ancienne
Casablanca avec un devenu. Le tram continu son chemin sans nous laisser reprendre notre souffle, à
reprendre nos pensées, à les organiser mais le décor reste fidèle, la seule bémol est la changement des
noms des résidences qui était avant entre arabe ou en français commencent à devenir en anglais
comme quoi ni le vocable de la langue de Molière ni la richesse de la langue Sibawayh ne sont
capable de suivre et d’exprimer la modernité et les transformations de cette partie de la ville. on
trouve des termes tels que ‘garden’, ‘hill’, ‘park’.

Nous arrivons à la préfecture de Hay hassani avec sa modestie dans les premières stations cachant,
une nouvelle ville, la ville de l’ambition. Les stations Anfa Clus, Anfa Park et place financière offre
des bâtiments à couper le souffle, une ambition architecturale reliant culture et nature. La nature est
omni présente jumeler à des bâtiments culturellement distincts, des formes osées, des
transformations qui font rêvés et surtout beaucoup d’engins et de personnel indiquant l’immensité
du projet, le démarrage d’un mastodonte et pharaonique promesse, la promesse d’une Casablanca
nouvelle. Sur ce projet Casablanca a su miser sur ces espaces de réserves. Je ne saurai pas décrire la
grandeur révélée par cette partie de la ville, ce qui a été et ce qui a été devenu, les photos en
décrivent mieux. Certes, les lieux que nous traversons présentent une nouvelle vision de Casablanca
un Anfa Park si on fait on la correspondance à central Park ouvert sur de grandes construction.
Toutefois, sur le parcours déjà entamé, il y avait plusieurs espaces de réserves, plus espace qui
réclame un preneur, plusieurs espaces qui peuvent être une attraction pour la ville. Cela m’a fait
penser aux carrières centrales, aux blocs qui se trouvent sur plusieurs régions de Casablanca, aux
usines délaissés pourquoi ne pas rendre ces espaces attrayants ? A qui revient la responsabilité pour
promouvoir cette région que d’autres ? Pourquoi ce sentiment que Casablanca est pris d’assaut par
les promoteurs, par les aubaines et non pas par une vision globale. Quand on voit la nouvelle place
financière avec l’ensemble des banques qui adhèrent à cette place, on se demande c’est quoi l’apport
de cette place par rapport aux sièges sociaux qui offre plus de proximité.

Le tram continue son chemin sur une autre architecture, des villas avec un R+1, des quartiers très
calme sur la préfecture d’Anfa.
Nous arrivons au terminus, les passagers descendent pour être accueillis par une plage très calme
avec une eau de couleur émeraude. Une odeur très plausible composée d’iode rappelant une pureté
constituée durant cette période de repos de la mer ou les microalgues drainent une grande quantité
d’oxygène honorant les visiteurs de la plage.

3.3. Déambulation sur une partie de la corniche

La déambulation de 2,6 Km sur la plage de Ain à partir du terminus du tramways jusqu’à à lié
nature et culture à gauche, un grand espace réservé pour toujours avant de retrouver dans l’horizon
toute sorte d’habitat villa, maison et immuable, un centre commercial malgré les travaux et
l’aménagement n’a pas trouvé preneur. Sur la côte, un nombre limité de personnes pratiquent les
différentes activités offertes par l’espace, marche, course, musculation, natation. Il y a d’autres qui
n’adhèrent pas à ce mouvement en s’offrant une place dans les bancs aménagés ou en se mettant
debout et en contemplant les cieux et les mers. Une mer très douche et un simple raffiné. Bien que la
plage soit répartie en porte, il n’est visible que les portes exploitées par la protection civile, les
services de police, les activités nautiques, les sports de la plage. Les autres portes sont pratiquement
non repérées présentant une autre forme de la côte, une côte sauvage. Les visiteurs sont de catégories
différentes faisant de la plage un espace de superposition. Des lycéens qui cherchent une
échappatoire au contrôle parental, des femmes qui cherchent a se distinguer par une présence dans
un lieu non familier à l’heure ou nous étions, des jeunes qui au lieu d’être dans les bureaux essayent
de reprendre leur souffle, des vieux hommes qui trouvent dans la côte de Ain Diab en ce moment un
lieu de quiétude. En fin un monsieur en costard, mettant un relief au décor. Avec la présence de
Morocco Mall, la côte devient également un milieu de travail ou une centaine d’employé arrivent le
matin et traversent ce sentier pour arriver à leur lieu de travail. La côte de Ain diab est également un
lieu marqué par la présence de Sidi Abderrahman, un lieu mythique avec le pont qui relie le saint à
ses visiteurs.

4. Réflexivité

L’exploration du labyrinthe à travers la déambulation se définit à la fois par des contraintes, des
micro-événements de différentes natures et des possibilités d’arbitrage qui à chaque intersection ou
nœud peuvent amener le marcheur à changer de décor ce qui n’est pas sans effet sur la nature de
l’expérience esthétique et phénoménale. En définissant l’espace de la ville comme un labyrinthe, on
renonce à la considérer exclusivement comme un contenant sur lequel on pourrait se pencher pour
apprécier la distribution topographique des choses, des monuments ou des bâtiments qu’il
conviendrait de visiter ou d’apercevoir. Il est intéressant de glisser de la conception de l’espace
spatialisé à celle d’espace spatialisant. Alors que l’espace spatialisé enferme et contient les choses,
l’espace spatialisant admet le rôle de l’expérience et de la pratique de l’espace qui autorise sa
construction mentale, son invention. Le corps, en tant que centre de gravité de l’expérience, est alors
le lieu d’un système d’actions possibles qui révèle l’espace urbain au gré de ses choix.
L’expérience de déambulation à travers le tram ou en marchant, nous permet d’expérimenter les
sens, la marche, le repos, le silence, d’apprécier le pas. Cette expérience nous a permis de découvrir
la ville comme espace de superposition, d’enjeux, de voir les modernisations opérées et voir la ville
tournée vers l’avant. Casablanca en tant que telle se manifeste à plusieurs rythmes. Ces rythmes bien
que non homogène et non harmonieux trouvent leur place, leur population et surtout font de la ville
un espace vivant ou il suffit de marcher pour contempler la différence, le changement et surtout
chaque fois un nouveau sens à notre passage.

Après cette expérience de déambulation, plusieurs pensées de déambulation m’ont été présentées, les
plus qui nécessite un peu de temps sont :

- Une déambulation dans un quartier en cherchant le sens des habits des personnes croisées
surtout l’été avec le port des t-shirts avec des phrases
- Une déambulation dans un espace réduit tel que l’ascenseur.

Ces deux déambulations, l’intérêt se porte à la population plus que l’espace.

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