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III
Cet ouvrage fait par tie de
Corrosion Vieillissement
(Réf. Internet ti570)
composé de :
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Corrosion Vieillissement
(Réf. Internet ti570)
Gérard BÉRANGER
Professeur honoraire des Universités, Membre de l'Académie des technologies
Jacques PAGETTI
Professeur honoraire des universités, Responsable de la commission
Traitements de surface au CEFRACOR (Centre français de l'anticorrosion)
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
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VI
Méthodes de prévention et lutte contre la corrosion
(Réf. Internet 42374)
SOMMAIRE
Cataphorèse M1503 31
anticorrosion
Patinage et patines COR1570 81
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VII
Anticorrosion par phosphatation profonde COR1575 85
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Méthodes de prévention et lutte contre la corrosion
(Réf. Internet 42374)
Q
1– Inhibiteurs de corrosion Réf. Internet page
3– Revêtements anticorrosion
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2. Mécanisme d’action Un cas particulier est à signaler : l’aluminium qui, dans cer-
taines conditions (eaux chaudes), peut réduire directement l’eau,
des inhibiteurs en milieu avec production d’hydrogène. Dans ce cas, la corrosion peut per-
durer tant que le métal est au contact de l’eau.
aqueux Dans le cas de corrosions localisées, par exemple sous dépôt, il
est possible que, localement, la concentration en ions comme
hydrogène (H+) et chlorure (Cl–) soit différente de celle du milieu.
La corrosion d’un matériau métallique en milieu aqueux est un
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L’abaissement du pH qui en découle favorise alors la corrosion
processus essentiellement électrochimique qui se passe à l’inter-
acide. Cette situation peut provoquer localement la corrosion du
face métal/solution [32].
type « crevasse ».
L’action d’un inhibiteur sera donc :
– soit dépendante directement des processus électrochimiques
de corrosion ; on parlera alors « d’inhibiteurs anodiques » et/ou 2.2 Inhibiteurs agissant sur les processus
d’« inhibiteurs cathodiques », certains inhibiteurs pouvant avoir électrochimiques de corrosion
une action mixte ;
– soit indépendante des phénomènes de corrosion ; l’inhibiteur
agit alors par adsorption sur les surfaces métalliques et forme une 2.2.1 Inhibiteurs anodiques
« barrière » entre le métal et le milieu corrosif. Ce sont des composés oxydants qui, par élévation du potentiel
Certains additifs peuvent également être ajoutés au milieu pour de corrosion, contribuent à protéger les matériaux considérés par
diminuer sa corrosivité en agissant directement sur l’alcalinité du formation d’une couche passive. Pour cela, les matériaux doivent
milieu (pH) et/ou sur l’espèce électroactive (réduction de l’oxy- être passivables.
gène dissous). Longtemps, les produits les plus utilisés ont été les anions
De plus, des facteurs mécaniques peuvent agir simultanément nitrite et chromate . Ils sont introduits dans les
et aggraver considérablement les phénomènes de corrosion. On eaux à traiter sous forme de sels, généralement de sodium ou de
parlera alors de « corrosion-érosion » (vitesse relative entre le potassium.
fluide et la surface du matériau trop élevée), de « corrosion-abra- Ces inhibiteurs anodiques sont dits « passivants », la formation
sion » (présence de particules solides en suspension), de « corro- de la couche passive ne nécessitant pas la présence d’oxygène
sion-cavitation » (forme particulière d’érosion provoquée par dissous. Mais il existe aussi d’autres inhibiteurs anodiques dont le
l’implosion de bulles de vapeur du fluide lorsque la pression est mode d’action pour former des films passifs nécessite souvent la
inférieure à sa tension de vapeur) [7]. présence d’oxygène dissous, contrairement aux nitrites et aux
chromates.
Les chromates sont efficaces dans une large gamme de pH (5 à
2.1 Potentiel de corrosion et processus 10). Les nitrites sont plus efficaces à pH compris entre 8 et 9.
d’électrode La limitation de la teneur en chrome VI par l’arrêté relatif aux
installations de refroidissement par dispersion d’eau dans un flux
Le potentiel de corrosion et le processus d’électrode sont d’air soumises à autorisation au titre de la rubrique 2921, ainsi
décrits en détails dans l’article [M 150] des Techniques de l’Ingé- que par l’arrêté du 2 février 1998 relatif aux prélèvements et à la
nieur Corrosion en milieu aqueux des métaux et alliages par Jean- consommation d’eau ainsi qu’aux émissions de toute nature des
Louis Crolet et Gérard Béranger. installations classées pour la protection de l’environnement sou-
On dit que le métal qui perd des électrons « s’oxyde ». On peut mises à autorisation, a impliqué l’arrêt total de l’utilisation des
alors décrire toute corrosion par des réactions dites « d’oxydoré- chromates dans les circuits de refroidissement semi-ouverts.
duction ». Ainsi, par exemple pour le fer, dans la plupart des eaux, Ces inhibiteurs donnent d’excellents résultats pour la protection
les réactions de réduction sont les suivantes : du fer et de ses alliages : acier, fonte. Leur efficacité pour la pro-
– réduction de l’oxygène : tection des alliages de cuivre ou d’aluminium est pratiquement
nulle. Il faudra donc ajouter des inhibiteurs spécifiques (notam-
(1) ment organiques) en cas de présence de ces matériaux dans le
– réduction des ions H+ : système à protéger.
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Nitrites 500 à 1 200 8,5 à 10,5 Pas utilisés Souvent associés à un traitement
biocide
Silicates 50 à 100 si utilisés seuls 8,5 à 10,5 (acier) 10 à 50 Utilisation privilégiée dans
10 à 25 si associés 7,8 à 8,3 (aluminium) les réseaux d’eau chaude
à un autre inhibiteur sanitaire
Tannates > 100 9,0 à 10,5 Pas utilisés Entraînent une forte coloration
de l’eau
Molybdates 125 à 700 8,5 à 10,5 (acier) 10, en association Parfois associés aux nitrites
7,8 à 8,3 (aluminium) avec PO4 ou Zn dans les circuits fermés
La plupart du temps, le mode d’action des inhibiteurs catho- ■ Chromates + sels de zinc
diques est basé sur une précipitation à la surface cathodique d’un Par le passé, cette combinaison était un moyen économique et
–
composé minéral, sous l’action des ions OH produits par réduc- d’une remarquable efficacité de traiter les circuits de refroidisse-
tion de l’oxygène dissous lors de la réaction cathodique de corro- ments semi-ouverts contre la corrosion.
sion. Cette précipitation a pour effet de freiner la réaction
cathodique et donc la corrosion. La toxicité des chromates et l’interdiction du rejet de chrome VI
a entraîné l’arrêt total de ce type de traitement.
Par ailleurs, les ions hydrogénocarbonates présents dans l’eau
peuvent être considérés comme des inhibiteurs cathodiques si ■ Autres associations des sels de zinc
l’alcalinisation au voisinage de la cathode par production d’ions Les sels de zinc sont actuellement utilisés en combinaison avec
–
OH permet la précipitation de carbonate de calcium et la forma- des phosphonates, des phosphates, des polyacrylates ou des
tion d’une couche protectrice fine et bien cristallisée selon les molybdates.
réactions :
■ Polyphosphates + sels de zinc
Associés à des polyphosphates, les sels de zinc peuvent former
sur les surfaces cathodiques des dépôts protecteurs à base de
complexes phosphates-zinc, comme la scholzite (phosphate
double de zinc et de calcium CaZn2(PO4)2, 2H2O), par exemple.
Cependant, en pratique, cette réaction est difficile à contrôler et
Ces formulations donnent généralement de bons résultats pour
on préfère ajouter un inhibiteur cathodique. Le plus utilisé est
des eaux froides ou chaudes, lorsque ces dernières sont à faible
l’ion zinc, introduit généralement sous forme de chlorure ou de
dureté (< 10 °f). Dans le cas des eaux chaudes de dureté plus éle-
sulfate de zinc. La précipitation cathodique se fait sous forme d’un
vée, il est préférable d’employer des formulations contenant des
hydroxyde plus ou moins complexe.
polyphosphates susceptibles de limiter la croissance des dépôts
Les inhibiteurs cathodiques, du fait de leur mode d’action, sont de CaCO3.
plus sûrs que les inhibiteurs anodiques, car ils ne risquent pas de
favoriser de corrosion localisée, même en cas de sous-dosage. Nota : le degré français (°f) est l’unité de concentration valant 1/5 de milliéquivalent
par litre et utilisée pour indiquer la dureté et l’alcalinité d’une eau [33] : 1 °f de calcium
équivaut à 4 mg/L, 1 °f de magnésium à 2,3 mg/L et 1 °f de bicarbonates à 12,2 mg/L.
■ Précautions à prendre
Tout d’abord, il faut veiller à ce que le zinc ne précipite pas lors Les résultats optimaux sont obtenus pour des eaux dont le pH
de son introduction dans l’eau, sous l’effet d’une alcalinité trop est inférieur à 7,5 et contenant de l’oxygène dissous (réaction
élevée. Aussi, une régulation du pH de l’eau du circuit est-elle cathodique).
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nates et/ou des polymères dispersants, plus résistants à la tempé- Cette régulation n’est, en fait, nécessaire que pour réduire le pou-
rature, qui stabilisent le zinc et permettent une régulation du pH voir entartrant de l’eau et permettre la présence de sels de cal-
moins sévère (entre 7,5 et 8,5). cium entartrants à des concentrations plus élevées.
Il faut noter également que certaines contraintes environnemen- Exemple 1 : inhibiteurs organiques de la corrosion du cuivre [14]
tales locales peuvent interdire le rejet du phosphore, celui-ci Les produits les plus utilisés sont représentés figure 1. Ils four-
contribuant à la pollution des eaux [phénomène dit d’« eutrophi- nissent une protection efficace du cuivre et de ses alliages contre la
sation » des lacs en particulier, le phosphore permettant le déve- corrosion, même à des doses très faibles (1 à 10 mg/L). Ils sont sou-
loppement prépondérant des algues qui consomment l’oxygène vent utilisés en association avec les autres inhibiteurs, sont plus ou
dissous, ce qui provoque l’asphyxie des organismes vivants moins sensibles aux oxydants et d’un coût élevé. Certaines amines
(daphnies, poissons, etc.)]. (cyclohexylamine, alcanolamines et polyamines filmantes) renforcent la
formation de couches passives sur le cuivre et donc sa protection [15].
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Inhibiteurs de corrosion
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Corrosion - Vieillissement COR 1 005 − 1
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qui devraient être exclus en toute rigueur par la définition, peuvent cependant
être considérés comme des inhibiteurs (additifs consommant de
l’oxygène = scavengers). Enfin, le sens donné par cette définition au terme inhi-
biteur interdit que l’inhibition de la corrosion soit interprétée dans un sens trop
sémantique comme le ralentissement, par quelque moyen que ce soit, du pro-
cessus de corrosion d’un métal (exemple de l’incorporation d’un élément
d’alliage dans un métal : le chrome n’est pas un inhibiteur du fer lorsqu’il entre
1. Généralités sur l’utilisation — la protection temporaire des métaux, que ce soit pendant le
décapage acide, le nettoyage des installations ou le stockage à
des inhibiteurs de corrosion l’atmosphère (inhibiteurs volatils, incorporation aux huiles et
graisses de protection temporaire) ou pour le traitement des huiles
de coupe ;
1.1 Conditions d’utilisation — l’industrie des peintures sur métaux où les inhibiteurs sont
des additifs assurant la protection anticorrosion des métaux.
■ Un inhibiteur (ou un mélange d’inhibiteurs) peut être utilisé
comme unique moyen de protection :
— soit comme protection permanente ; l’inhibiteur permet alors
l’utilisation de matériaux métalliques (ferreux non alliés, par
exemple) dans des conditions satisfaisantes de résistance à la
2. Mode d’action
corrosion ; une surveillance de l’installation s’impose [3] ; des inhibiteurs de corrosion
— soit comme protection temporaire pendant une période où la
pièce ou l’installation est particulièrement sensible à la corrosion
(stockage, décapage, nettoyage) ; dans ce cas, le contrôle du sys- Il n’existe pas de mode d’action unique des inhibiteurs de corro-
tème est a priori plus simple, la prévision du comportement de sion. Un même composé aura d’ailleurs souvent un mécanisme
l’inhibiteur dans le temps étant plus facile à faire. d’action qui sera fonction du système de corrosion (métal + solution)
en présence duquel il se trouvera. Nous établirons d’abord quelques
■ Un inhibiteur (ou un mélange d’inhibiteurs) peut être combiné à généralités sur le comportement des inhibiteurs, qui seront étayées
un autre moyen de protection : protection supplémentaire d’un par quelques exemples ponctuels, puis nous examinerons plus en
alliage à haute résistance à la corrosion, addition à un revêtement détail les grandes classes d’inhibiteurs.
de surface tel que peinture, graisse, huile, etc.
2.1 Généralités
1.2 Fonctions essentielles
Quel que soit le mécanisme exact par lequel chaque inhibiteur
D’une manière générale un inhibiteur doit : agit dans les conditions dans lesquelles il est placé, il existe un
— abaisser la vitesse de corrosion d’un métal, sans en affecter certain nombre de considérations de base valables pour tous les
les caractéristiques physico-chimiques, en particulier la résistance inhibiteurs :
mécanique (par exemple, risque de fragilisation par l’hydrogène en — la corrosion étant un processus essentiellement électro-
milieu acide) ; chimique, l’action de l’inhibiteur ne peut se faire qu’au niveau d’une
— être stable en présence des autres constituants du milieu, en des étapes des réactions élémentaires (transport d’espèces en solu-
particulier vis-à-vis des oxydants ; tion, formation d’intermédiaires superficiels, adsorption des espèces
— être stable aux températures d’utilisation ; à la surface des phases solides, transfert de charge électronique) ;
— être efficace à faible concentration ; — l’intervention de l’inhibiteur dans le processus de transport
— être compatible avec les normes de non-toxicité ; des espèces électroactives (oxygène, protons, produits de réaction)
— être peu onéreux. au sein de la solution étant peu probable, le mécanisme d’action
d’un inhibiteur est le plus souvent à rechercher au voisinage
immédiat de la surface (au contact du métal ou dans la zone
contiguë à celle-ci).
1.3 Utilisations industrielles courantes
On peut concevoir l’action de l’inhibiteur comme :
Bien que leur utilisation puisse être théoriquement envisagée — l’interposition d’une barrière entre le métal et le milieu
dans la plupart des cas de corrosion (avec, comme principales limi- corrosif ; dans ce cas, qui est essentiellement celui des milieux
tations, un volume trop important du milieu corrosif ou l’impossi- acides, le rôle de l’adsorption du composé à la surface sera
bilité éventuelle d’y incorporer des additifs), les inhibiteurs ont primordial ;
plusieurs domaines traditionnels d’application : — le renforcement d’une barrière préexistante, en général la
— le traitement des eaux (eaux sanitaires, eaux de procédés couche d’oxyde ou d’hydroxyde formée naturellement en milieu
industriels, eaux de chaudières, etc.) ; neutre ou alcalin. Ce renforcement pourra consister en une exten-
— l’industrie du pétrole : forage, extraction, raffinage, stockage sion de l’oxyde à la surface, ou en la précipitation de sels aux
et transport ; à tous les stades de cette industrie, l’utilisation endroits faibles de l’oxyde, ces sels étant des produits de
d’inhibiteurs de corrosion est primordiale pour la sauvegarde des corrosion ;
installations ;
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vention de la molécule d’inhibiteur dans la structure interfaciale). Il
est également clair que le mécanisme d’action va se différencier phénomènes de synergie observés lorsque plusieurs inhibiteurs sont
fortement en fonction des caractéristiques de pH du milieu. utilisés conjointement. Ainsi, l’adsorption d’ions Cl– facilite celle
+
d’ammoniums quaternaires R NH 3 [1].
Une caractéristique importante de l’adsorption électrostatique
2.2 Comportement des inhibiteurs est sa « quasi-réversibilité ». Un inhibiteur agissant de cette façon
pourra toujours être désorbé par élévation de température, lavage
dans des milieux acides énergique de la surface, etc.
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Méthodes de prévention et lutte contre la corrosion
(Réf. Internet 42374)
1– Inhibiteurs de corrosion R
2– Protection cathodique anticorrosion Réf. Internet page
3– Revêtements anticorrosion
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Protection anodique.
Protection cathodique
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En dehors des cas, sensiblement plus rares, où l’électrolyte n’est pas aqueux
(par exemple de l’acide sulfurique), on aura presque toujours affaire à l’eau
plus ou moins additionnée de sels. On connaît, par ailleurs [1], le rôle essentiel
que joue l’eau adsorbée ou d’imbibition dans la conductibilité électrique des
sols. Aussi, la résistivité des électrolytes liquides ou solides, exprimée en Ω · m,
se présente-t-elle comme un facteur physique premier et intégrant dans les
problèmes de corrosion ou de protection contre la corrosion.
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Pour certaines applications, on tiendra compte du fait que la 1.4 Différents sols
résistivité de l’eau baisse sensiblement avec la température. Une
eau de 20 Ω · m à 25 oC accuse 13 Ω · m à 50 oC et 7 Ω · m aux
Pour les ouvrages enterrés, le plus simple, en général, est de
approches du point d’ébullition. Cette même eau accuse 33 Ω · m
procéder directement à une mesure de la résistivité et du p H.
à 4 oC.
Lorsque ces ouvrages se développent en longueur (canalisa-
Le p H des eaux douces varie, en général, entre 5 et 9 selon leur tions) et recoupent des sols différents, une véritable prospection in
minéralisation. Le rôle du CO2 est important : si le p H de l’eau est
situ devient indispensable.
inférieur au p H d’équilibre du CO2 et des bicarbonates, l’eau est
réputée agressive ; si ce p H est supérieur, l’eau est dite incrustante. Si la connaissance de la résistivité est nécessaire sans qu’il soit
possible de recourir aux mesures sur le terrain, on examinera la
L’eau de pluie a un p H de 6, celle des marécages est plus acide
carte géologique locale en se rappelant toutefois qu’il peut exister
(p H = 5).
une différence appréciable entre la résistivité en surface et la résis-
tivité en profondeur.
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Marnes (keuper) 20 10-33
Calcaires poreux (craie) 50 50-330 3-10
33-100
Grès poreux et schistes argileux 100 33-330
Quartzites, marbres, calcaires, carbonifères 330 100-1 000 10-33
Ardoises argileuses et schistes ardoisés 1 000 330-3 300 b 1 000
Granite 1 000 33-100
Ardoises, fossiles, schistes, gneiss, roches ignées 2 000 1 000-∞
— index pluviométrique > 500 mm/an sans renseignements complémentaires : prendre colonne ➀ (valeurs probables).
— si la profondeur de la nappe d’eau souterraine est connue, prendre ρ les plus faibles des colonnes ➁ ou ➂ pour une profondeur égale
à 10 m et ρ les plus forts pour une profondeur égale à 150 m et plus ;
— colonne ➃ valable quel que soit l’index pluviométrique, pourvu qu’il existe une nappe saline à moins de 150 m : choisir la résistivité
d’après la profondeur.
des métaux Pour utiliser de tels diagrammes, il faut donc connaître le potentiel
électrochimique actuel du métal E et le pH. Ce potentiel, défini
d’après la théorie de Nernst (article précédemment cité [M 150]), est
Un métal ou un alliage donné, en contact avec un milieu de la forme :
aqueux, peut se trouver dans l’une des trois situations suivantes :
E = E0 – 0,059 pH (4)
— il peut être en état de corrosion localisée (points de rouille,
piqûres, chancres) ou généralisée (enrouillement général, où E0 est le potentiel normal, et doit être correctement mesuré par
dissolution anodique). Les atomes du métal peuvent alors quitter rapport à une électrode de référence (par définition, de potentiel
le réseau cristallin ; propre connu et suffisamment stable dans les limites de l’emploi).
— il peut être en état d’immunité. Les atomes du métal sont En général, les diagrammes de corrosion sont rapportés à une
comme bloqués et ne peuvent pas quitter le réseau cristallin ; électrode de référence à l’hydrogène normale (EHN). Les potentiels
— il peut être en état de passivité. Un film d’oxyde protecteur se sont alors notés EH . Dans la pratique, toutefois, ou utilise des
forme à l’interface métal-électrolyte, et peut être, par lui-même, électrodes de référence de potentiel Ee plus faciles à manier :
protecteur. électrodes en argent/chlorure d’argent ou en zinc extra pur pour l’eau
Les aspects théoriques relatifs à ces trois situations ont été de mer ; électrodes au sulfate de cuivre ou au calomel pour les
examinés dans l’article Corrosion en milieu aqueux des métaux et différents sols.
alliages, qu’il est fort utile de consulter avant d’aborder les appli- Le principe de la mesure est très simple, mais délicat :
cations pratiques étudiées ici. on constitue une pile dont l’un des pôles est la masse métallique
examinée, et l’autre, l’électrode de référence (figure 2). On se sert,
pour mesurer la différence de potentiel UM , d’un millivoltmètre mV
2.1 Théorie des diagrammes potentiel-pH à forte résistance interne, un minimum étant de 40 000 ohm par volt,
mais de préférence électronique et à zéro central. Le point de
Une façon directe d’aborder l’étude des applications pratiques est contact C à la masse examinée (choisi hors de l’électrolyte) doit être
de se référer aux diagrammes potentiel-pH des métaux et alliages, très franc. Le point de connexion D doit être parfaitement isolé de
calculés à 25 oC et dressés par M. Pourbaix et ses collaborateurs pour l’électrolyte.
différents métaux et alliages [2]. Ces diagrammes diffèrent selon la L’électrode de référence doit être rapprochée de la masse,
nature du métal ou de l’alliage, mais également selon la nature et presque à toucher, pour les mesures dans le sol ou les liquides peu
la composition du milieu aqueux avec lequel il y a contact. salins, cette précaution n’étant pas nécessaire en eau de mer ou
dans les liquides très conducteurs.
On a la relation (algébrique) :
EH = UM + Ee (V) (5)
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positif excepté l’électrode au zinc extra pur. ces plages seront également différents. Or, pour les champs les
plus élevés, il y aura une concentration ionique plus grande, aussi
Exemple : on mesure le potentiel de l’acier par rapport à l’eau de le p H variera suivant le point examiné. Ce p H pourra être bien
mer, avec une électrode argent/chlorure d’argent (Ag/AgCl 0,1 M). On différent de celui que l’on pourra observer en plein milieu de
lit UM = – 0,680 V. Or Ee = + 0,280 V, d’où : l’électrolyte. On tiendra compte de ce fait pour une utilisation
EH = – 0,400 V correcte des diagrammes EH /p H.
dE e
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Nature de l’électrode de référence d
(V/ oC)
Zinc extra pur (eau de mer) .................................. – 5 · 10–14
Chlorure d’argent (eau de mer)............................ – 6 · 10–4
Sulfate de cuivre (sol) ........................................... + 9,7 · 10–4
Calomel saturé (sol ou liquides)........................... – 7,5 · 10–4 Figure 2 – Mesure du potentiel d’un métal
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Méthodes de prévention et lutte contre la corrosion
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1– Inhibiteurs de corrosion
Cataphorèse M1503 31
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Cataphorèse
1.
1.1
1.2
Présentation générale.............................................................................
Définition ......................................................................................................
Évolution des primaires anticorrosion.......................................................
M 1 503 - 2
—
—
2
2
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1.2.1 Apprêts au pistolet ............................................................................. — 2
1.2.2 Apprêts au trempé.............................................................................. — 2
1.2.3 Anaphorèse ......................................................................................... — 2
1.2.4 Cataphorèse ........................................................................................ — 3
2. Propriétés du film de cataphorèse...................................................... — 3
2.1 Avantages..................................................................................................... — 3
2.2 Inconvénients............................................................................................... — 3
3. Constituants de la peinture et chimie des résines......................... — 3
3.1 Constituants de la peinture......................................................................... — 3
3.2 Chimie des résines ...................................................................................... — 3
4. Principes et mécanisme ......................................................................... — 4
4.1 Électrolyse de l’eau...................................................................................... — 4
4.2 Électrophorèse et électrocoagulation ........................................................ — 4
4.3 Électro-osmose ............................................................................................ — 4
4.4 Polymérisation ............................................................................................. — 4
5. Paramètres d’application....................................................................... — 4
5.1 Paramètres du bain ..................................................................................... — 4
5.2 Paramètres d’exploitation........................................................................... — 4
6. Installation industrielle .......................................................................... — 5
7. Utilisation................................................................................................... — 6
8. Évolution .................................................................................................... — 6
9. Conclusion ................................................................................................. — 6
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. M 1 503
l’Europe !
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CATAPHORÈSE ________________________________________________________________________________________________________________________
Dans les années 1950, la protection était réalisée par des résines
solvantées appliquées au pistolet. Les parties difficilement accessi-
1.1 Définition bles et les corps creux ne pouvaient être protégés par cette techno-
S
logie.
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M 1 503 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques
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et Rémy HELLOUIN
Direction service clients prélaquage/Arcelor Mittal
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1.2.1 Traitement de surface .............................................................. — 3
1.2.2 Application de la peinture ....................................................... — 4
1.2.3 Filmification des peintures liquides ........................................ — 5
1.2.4 Application de films................................................................. — 5
1.3 Systèmes de peinture......................................................................... — 6
1.4 Caractéristiques des produits prélaqués ........................................... — 7
2. Mise en œuvre des tôles d’acier prélaquées ............................. — 7
2.1 Transport. Stockage. Manipulation. Découpe.................................... — 7
2.2 Mise en forme .................................................................................... — 7
2.3 Assemblage ........................................................................................ — 8
3. Avantages des tôles prélaquées .................................................. — 10
4. Marché des tôles d’acier prélaquées........................................... — 11
4.1 Bâtiment ............................................................................................. — 11
4.2 Industrie générale et électroménager................................................ — 12
5. Perspectives de la tôle d’acier prélaquée .................................. — 13
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. M 1 509v2
e concept de produit prélaqué, né aux USA vers 1937 pour la fabrication de
L stores vénitiens, s’est imposé dans le monde comme un produit fiable et
performant. En 2006, la consommation mondiale a dépassé 18 millions de ton-
nes (MT), en croissance moyenne annuelle de 5 % depuis 2003, et la production
européenne a atteint 5,7 MT.
En Europe, le bâtiment, extérieur (bardages, toitures) et intérieur, consom-
ment plus de 70 % de la production d’acier prélaqué, et demeurent son marché
de prédilection. Près de 9 % de la production passe par des centres de service
pour des opérations de parachèvements (refendage, mise en flans). Par contre,
la consommation de tôle d’acier prélaquée haut brillant pour les habillages
électroménager marque le pas depuis 2004 et ne représente plus que 6 % de
la production.
Pour répondre aux différents besoins exprimés par ces marchés, une gamme
de produits très diversifiée a été développée, permettant de répondre aux diffé-
rentes demandes : aspect, esthétique, forme, tenue à la corrosion, tenue à la
lumière (résistance aux UV), résistance mécanique, résistance à la rayure, faci-
lité de mise en œuvre, recyclage, entretien et rénovation.
p。イオエゥッョ@Z@、←」・ュ「イ・@RPPX
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Le métal de base est choisi en fonction des critères suivants : Le Galfan‚ est une tôle revêtue sur les deux faces d’un alliage
Zn-Al comportant 5 % d’aluminium et quelques ppm de terres
– la mise en œuvre : pliage, profilage, emboutissage... ; rares (La, Ce) [1]. Cette composition lui confère une structure de
– l’exposition : intérieur, extérieur, milieu agressif, humidité... ; type eutectique lamellaire avec localement des cristaux primaires
– la fonctionnalité : nécessité de caractéristiques mécaniques d’une phase riche en zinc. Grâce à cette structure et à son absence
précises, de non-vieillissement, de résistance à la fatigue, de résis- de phase intermétallique, ce revêtement présente une excellente
tance aux hautes ou basses températures… formabilité, une adhérence élevée et un coefficient de frottement
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Accumulateur
Jauges mesure Accumulateur
d’entrée
épaisseur peinture de sortie
Sécheur
froid référence
Colaminage de
Rinçages Jauges Tête d’enduction film permanent
1, 2 et 3 d’épaisseur Sécheur peinture finition
Dégraissages revêtement chaud Postes d’inspection
1 et 2 chimique
Dérouleur film de
protection temporaire
Enrouleuse
SU
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Roll coater
ou rouleau
d’application
température
bande < 40-45 °C
S
Figure 2 – Schéma d’un traitement de surface « No Rinse »
140
4 x ø240
4
1801
1690
7 B
1250
5
1166
479
735
C
1680
2000
2200
300
5 Engineer
Checker
1736
1/20(1/10) A1
Draftman 16/11/98
CAO Name Signature Date Unit weight Material Scale Size
Destination
II GALVANEUSE
Drawing Nr
Designation
ENSEMBLE 801 - 0003
CHEMICAL COATER Rev.
A 1/1
Short
3380
E
2700
900
1580
1510
This drawing and the design it covers are the property of C.M.I.. They are morely loaned and on the borrower to
express agreement that they will not be reproduced, copied, loaned, exhibited, or used, accept in the limited way
and private use permitted by any written consent given by C.M.I. to the borrower.
II
F
AXE LIGNE
3470 650
217
1 2 3 4 5 6 7 8
On travaille le plus souvent avec une enduction verticale et une qu’il contient. Le plus connu de ces pigments anticorrosion est le
configuration du roll coater à deux rouleaux de chaque côté de la chromate de strontium (couleur jaune/verdâtre) ;
bande (figure 3). – couche de finition de 15 à 200 mm secs qui apporte l’esthétisme
Quel que soit le procédé utilisé, les insuffisances de la couche de (la couleur, le brillant, la texture) et la protection corrosion (effet
traitement de surface se traduiront par : barrière). Sa durabilité est liée à sa résistance mécanique et à sa
résistance aux UV.
– une adhésion insuffisante sur zone déformée (pliage,
En face inférieure, on applique majoritairement une couche d’en-
emboutissage) ;
vers de bande de 5 à 12 mm qui assure une protection corrosion et
– une délamination des couches de revêtements organiques lors
sert de base d’accrochage pour la réalisation de panneaux mous-
des tests de corrosion (perte d’adhérence humide), ou lors des
sés. Sa composition se rapproche de celle de la couche de primaire.
tests de tenue détergents (saponification de la couche de
conversion). On minimise les écarts de brillant entre la face supérieure et la
face inférieure afin de ne pas avoir de marques de pression
(EN 13523 – 24/Résistance aux marques de pression).
1.2.2 Application de la peinture
& On utilise majoritairement des peintures en phase solvant sur
& L’application des peintures [7] est souvent réalisée en 2 couches
base de résines thermoplastiques ou thermodurcissables. Les rési-
en face supérieure dite « face d’aspect » : nes polyesters saturés thermodurcissables sont les plus répandues,
– couche de primaire anticorrosion de 5 à 30 mm qui doit présen- que ce soit au niveau de la couche de primaire, ou de la couche de
ter une bonne adhérence humide, un bon effet barrière, une bonne finition. Les épaisseurs déposées sont limitées par les capacités
activité électrochimique via les pigments inhibiteurs de corrosion d’extraction des fours de cuisson et par le phénomène de bullage
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1. Utilisation de l’aluminium prélaqué ................................................... M 1 510 - 2
2. Technique du prélaquage....................................................................... — 3
3. Tôles d’aluminium support ................................................................... — 4
4. Produits de revêtement.......................................................................... — 4
5. Performances et contrôles.................................................................... — 4
6. Longévité, garanties et entretien ........................................................ — 4
6.1 Garanties ...................................................................................................... — 4
6.2 Nettoyage ..................................................................................................... — 4
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. M 1 510
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1. Utilisation de l’aluminium
prélaqué
Caravanes, carrosseries de camions, volets roulants et leurs
coffres, plaques minéralogiques, bardages et toitures, gouttières et
descentes d’eaux pluviales, couvercles de friteuses et moules à
gâteaux, enseignes, cadrans, base pour la sérigraphie (panneaux
publicitaires), etc ; telle est la variété des utilisations de l’aluminium
prélaqué (figures 1, 2, 3 et 4).
S
Figure 3 – Usine de Dunkerque : bardage en aluminium
prélaqué PVDF
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M 1 510 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques
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1. Choix d’un protecteur............................................................................ COR 1 515 - 2
2. Produits de protection .......................................................................... — 2
2.1 Grandes classes de protecteurs ................................................................ — 2
2.1.1 Huiles .................................................................................................. — 2
2.1.2 Revêtements à solvant ou vernis ..................................................... — 3
2.1.3 Produits à l’eau .................................................................................. — 5
2.1.4 Graisses ou vaselines protectrices................................................... — 6
2.1.5 Vernis pelables ................................................................................... — 6
2.1.6 Films autoadhésifs et thermoadhésifs............................................. — 7
2.1.7 Pelables hot-melt ............................................................................... — 7
2.1.8 Masses plastiques ............................................................................. — 7
2.1.9 Inhibiteurs volatils ............................................................................. — 7
2.2 Spécifications.............................................................................................. — 8
2.2.1 Spécifications militaires .................................................................... — 8
2.2.2 Spécifications civiles ......................................................................... — 8
2.3 Tests et caractéristiques ............................................................................. — 8
2.3.1 Aspect ................................................................................................. — 8
2.3.2 Caractéristiques physiques............................................................... — 9
2.3.3 Caractéristiques chimiques............................................................... — 10
2.3.4 Essais de protection accélérés.......................................................... — 10
2.3.5 Essais de protection non accélérés .................................................. — 11
2.3.6 Essais d’élimination des protecteurs ............................................... — 11
2.4 Exemples de caractéristiques .................................................................... — 12
3. Utilisation des produits de protection.............................................. — 12
3.1 Emplois courants des produits de protection .......................................... — 12
3.1.1 Protection de l’acier........................................................................... — 12
3.1.2 Protection des métaux non ferreux.................................................. — 12
3.1.3 Protection des surfaces peintes et des objets finis......................... — 12
3.1.4 Protection par cocoon ....................................................................... — 14
3.2 Application des produits de protection .................................................... — 14
3.2.1 Précautions à prendre avant la protection ...................................... — 15
3.2.2 Méthodes d’application..................................................................... — 15
3.2.3 Réglementation concernant l’hygiène et la sécurité ...................... — 15
4. Autres produits participant à la protection .................................... — 16
5. Conclusion ................................................................................................ — 16
Pour en savoir plus.......................................................................................... Doc. COR1 515
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1. Choix d’un protecteur Dans le second cas, on devra connaître les moyens de dégraissage
dont dispose l’utilisateur : trempé ou tunnel, solvant ou lessive.
Nota : le lecteur consultera utilement l’article Dégraissage [M 1 450] danc ce traité.
On a observé ces dernières années un accroissement important ■ Possibilité d’application de la protection : le problème ne sera
d’activité dans presque tous les secteurs de l’industrie et en pas étudié de la même façon si l’on dispose, pour appliquer le pro-
particulier dans la métallurgie et la mécanique. Les méthodes tecteur, d’un atelier spécial ou si l’on doit s’accommoder d’un coin
utilisées se sont adaptées à l’augmentation de la production. Ainsi,
S
d’atelier non équipé, si l’on dispose d’une cabine de pistolage ou
la fabrication par campagnes successives de modèles différents s’est d’un bac de trempé, si l’on doit suivre des cadences ou non, etc.
développée. La spécialisation des usines, la décentralisation et l’uti-
lisation de la sous-traitance ont multiplié les échanges de produits Il faudra confronter toutes ces données aux caractéristiques des
semi-finis entre lieux de production. Les exportations vers les usines protecteurs disponibles. Nous allons voir qu’il en existe suffisam-
de montage outre-mer, les stockages prolongés en vue de ventes ment pour résoudre la majorité des problèmes. Des conditions sup-
saisonnières, le magasinage et la manutention des pièces détachées plémentaires peuvent cependant rendre nécessaire la formulation
affectent des volumes toujours plus importants. Toutes ces opéra- de protecteurs spécialement adaptés à des cas particuliers.
tions rendent indispensable l’utilisation de films de protection
temporaire ; cela d’autant plus que, parallèlement, sont apparues de
nouvelles exigences techniques et commerciales concernant la
présentation et les états de surface des produits. 2. Produits de protection
Hier négligée ou considérée comme secondaire, la protection
temporaire est devenue une technique nécessaire pour la réa- 2.1 Grandes classes de protecteurs
lisation de produits de qualité. De plus, on n’insistera jamais
suffisamment sur le fait, maintes fois démontré, que la protection
Il existe une grande variété de produits de protection temporaire,
ne coûte pas cher en regard des dépenses occasionnées par les
chacun adapté soit à un type de protection, soit à une méthode
remises en état ou les mises au rebut de pièces corrodées ou
d’application ou à une méthode d’élimination. Il est difficile de
abîmées par défaut de protection. Il en va de la protection tempo-
séparer tous ces produits en types distincts car on passe souvent
raire comme de ces assurances dont on ne se plaint du prix que
de l’un à l’autre sans discontinuité : nous verrons qu’entre une
tant que l’accident n’est pas survenu.
huile et un vernis gras, par exemple, il peut y avoir toute une série
La première difficulté réside dans le choix des protecteurs. Pour de produits intermédiaires. Nous allons cependant distinguer les
cela, quatre critères importants devront être pris en considération. classes suivantes :
■ Nature et état de surface de l’objet à protéger : le type de métal — les huiles ;
ou d’alliage, la rugosité, les dimensions de la pièce, la présence — les revêtements à solvant ;
éventuelle de reliefs (trous borgnes, canaux...), la présence — les produits à l’eau ;
d’éléments non métalliques (peinture, caoutchouc...) seront — les graisses ou vaselines protectrices ;
soigneusement notés. Les surfaces devront être absolument — les vernis pelables ;
propres et sèches. La présence de corps divers tels que souillures, — les films autoadhésifs et thermoadhésifs ;
sels de traitements thermiques, eau de rinçage, huiles diverses — les pelables hot-melt ;
d’usinage, ou de déformations plastiques, etc. pourront toujours — les masses plastiques ;
devenir des germes de corrosion (toutefois certains produits spé- — les inhibiteurs volatils.
ciaux sont formulés pour neutraliser ces corps ; c’est le cas, notam-
ment, des huiles de protection des barres étirées).
2.1.1 Huiles
■ Manipulation, conditions de stockage ou d’expédition : il faut
parfaitement connaître la nature des manipulations pendant Ce sont les produits de protection temporaire les plus simples et
l’opération de protection, en cours de stockage ou d’expédition, à les plus courants. Ils sont constitués d’une base minérale (ou
l’utilisation. On devra de plus connaître : synthétique) qui contient un pourcentage très variable d’additifs
— pour le stockage : le lieu (couvert ou non), le climat (humide, chimiques (inhibiteurs antirouille, antioxydants, etc.).
sec ou maritime), le conditionnement (en caisses, en rayons ou à On appelle base minérale ou base pétrolière une huile provenant
l’air libre), la durée ; directement du raffinage du pétrole brut. Une base synthétique est
— pour l’expédition : la destination et les climats traversés, le généralement un alkylat obtenu par distillation de résidus de fabri-
mode de transport (terrestre ou maritime), le conditionnement. cation des alkylarylsulfonates. D’autres huiles de synthèse sont
constituées d’esters ; les plus courants sont des sébaçates, adipates,
■ Utilisation ultérieure de l’objet : l’objet protégé peut être utilisé pelargonates d’octyle, de décyle... ; d’autres bases sont issues de la
quelquefois sans élimination du protecteur ; en général, un dégrais- polymérisation de monomères provenant de la chimie du pétrole
sage est nécessaire. comme les polyalpha-oléfines, les polybutènes... Ce sont des pro-
Dans le premier cas, il faut choisir un protecteur compatible avec duits à prix de revient encore élevés et, pour cette raison, peu utilisés
le graissage, l’usinage ou toute autre opération que l’objet subira dans la protection. Aux points de vue fiscal et douanier, les bases
ultérieurement.
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COR 1 515 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Corrosion - Vieillissement
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minérales sont considérées comme produits pétroliers, les bases — les esters d’acides gras et surtout les oléates de glycérol et de
synthétiques comme produits chimiques. On peut utiliser également sorbitol ;
des huiles régénérées dans des produits bon marché. — les amides d’acides et d’amines gras ;
Les additifs sont des produits chimiques qui modifient, quelque- — les sulfonates métalliques et surtout de sodium, calcium et
fois considérablement, les caractéristiques et les performances de baryum ;
l’huile pure utilisée comme base. Dans une huile de protection, on — des composés hétérocycliques, comme le benzotriazole parti-
trouvera des inhibiteurs de corrosion (ou antirouille), des anti- culièrement utilisé pour la protection du cuivre ;
oxydants et, éventuellement, un abaisseur de point de congélation, — etc.
un antimousse, un bactéricide, un fongicide, un colorant, un masque Enfin, les additifs ont également une grande importance dans la
d’odeur, etc. facilité d’élimination du revêtement temporaire, à tel point que
Les additifs les plus importants sont évidemment les inhibiteurs certains ne s’éliminent jamais complètement avec les moyens de
de corrosion (article Inhibiteurs de corrosion [M 160] dans ce traité). dégraissage classiques. Ils peuvent devenir alors très gênants, en
Ce sont des substances qui, à faible concentration (suivant les pro- particulier si les pièces métalliques doivent subir ultérieurement
duits, de 1 ‰ à 5 %), bloquent, ou au moins retardent, les mécanis- des traitements de surface.
mes de la corrosion. Dans les huiles, ce sont surtout des corps Dans une huile de protection, les antioxydants ont également un
organiques polaires qui ont la faculté de s’adsorber à la surface des rôle prépondérant. Ils permettent d’éviter l’oxydation de l’huile
métaux en couches très minces, quelquefois monomoléculaires. dans le temps sous l’action de l’oxygène de l’air et des rayons UV.
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Sans entrer dans le détail des liaisons métal-inhibiteur, disons Ils conservent à la pellicule une consistance huileuse favorisant la
qu’elles peuvent être chimiques ou physiques et qu’il y aura intérêt protection et diminuant la tendance à la siccativité. L’antioxydant le
à en tenir compte si l’on veut ultérieurement obtenir un dégraissage plus utilisé est le ditertiobutylparacrésol.
parfait, au niveau moléculaire. C’est le cas avant certains traitements Les huiles sont faciles à utiliser et à appliquer. Leurs avantages
de surface. sont les suivants :
La formule générale des inhibiteurs peut se schématiser L-P ; L — elles conservent généralement un caractère lubrifiant qui peut
est la partie dite lipophile, qui permet de solubiliser l’inhibiteur dans faciliter le montage ultérieur de pièces, l’usinage ou l’emboutis-
l’huile mais qui également, par sa taille et par sa structure, assure sage des tôles ;
l’épaisseur et l’imperméabilité de la couche monomoléculaire ; P est — il est souvent possible d’utiliser les surfaces protégées sans
la partie polaire (ou hydrophile), qui vient s’adsorber à la surface enlever le film d’huile qui est habituellement compatible avec les
du métal. C’est, en général, une des fonctions suivantes : lubrifiants de fonctionnement, pour des pièces mécaniques par
exemple ;
— elles sont généralement faciles à éliminer avec des solvants ou
acide des lessives usuelles (article Dégraissage [M 1 450]), tout au moins
quand elles ne contiennent pas d’éléments siccatifs (§ 2.3.3.3).
Par contre, les caractéristiques de protection des huiles ne sont
pas excellentes. Elles ne seront conseillées que pour des temps de
ester stockage courts (de 2 à 6 mois) et à l’abri des intempéries. D’autre
part, les pièces protégées restent grasses, donc difficilement mani-
pulables et salissantes.
alcool— OH Les huiles seront choisies en fonction de leur viscosité et de leur
efficacité de protection. Les huiles épaisses seront souvent
meilleures protectrices que les huiles fluides car elles déposent sur
amine— NH2 ou — NH — le substrat des pellicules plus épaisses, mais cette règle n’est pas
générale. En effet, d’une part, le rôle des additifs peut être très
important : une huile fluide très dopée peut, malgré une couche
amide déposée mince, avoir des performances convenables ; d’autre part,
certaines huiles fluides, chargées en paraffine ou lanoline, ont un
pouvoir couvrant beaucoup plus faible que leur viscosité pourrait
le faire penser. Les autres caractéristiques dont on devra tenir compte
sulfonate— SO3 M (M = métal)
sont le point d’éclair, généralement élevé, le point de congélation,
l’aptitude à l’élimination après vieillissement, etc. (§ 2.3 et tableau 1).
sulfure— S —
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■ Le solvant sert, en principe, uniquement de vecteur. Il ne participe huile ne peut le faire, les composés filmogènes, surtout s’il s’agit
en rien dans la protection puisqu’il est destiné à s’évaporer, à se de résines ou de cires qui ont des caractéristiques de protection
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COR 1 515 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Corrosion - Vieillissement
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Les vernis secs donnent des pellicules qui, en plus de leurs traité). Comme tels, ils sont facilement inhibés par des électrolytes.
fonctions de protection, peuvent conférer aux parties protégées un Il existe beaucoup d’inhibiteurs de la corrosion du fer et de l’alu-
caractère lisse et brillant. Ils peuvent être colorés ou parfaitement minium solubles dans l’eau. Le but qui a été d’abord recherché a
incolores ; ils peuvent donc être également choisis pour des été non pas de protéger avec un produit à l’eau, mais de rendre l’eau
raisons d’esthétique. À la limite, certains sont d’ailleurs considérés non dangereuse vis-à-vis des métaux dans des utilisations où elle
comme des produits de protection définitifs. permettait seule d’obtenir les résultats escomptés. Ainsi la capacité
Leurs qualités de protection étant essentiellement dues à leur thermique massique de l’eau [4,18 J/(g · K)] lui donne sur d’autres
pellicule filmogène, la protection disparaît dès que, pour une produits un avantage considérable pour le refroidissement des
raison ou pour une autre, cette pellicule est fendue, écaillée, usée... moteurs, des moules, pour des opérations d’usinage ou de recti-
La corrosion peut alors atteindre le métal et même se développer fication, pour le laminage de l’aluminium, etc. Dans ces cas, on intro-
sous la couche protectrice. Les principales qualités qu’il faudra duit dans l’eau des additifs qui empêchent la corrosion et peuvent
retenir pour choisir un vernis sec seront donc : l’imperméabilité, la même protéger les métaux quelques heures. Les plus classiques sont
souplesse et la stabilité dans le temps de la pellicule filmogène. le nitrite de sodium, le borax, le phosphate de triéthanolamine, etc.
Mais l’eau est aussi un solvant qui, sur ceux que nous avons vus
2.1.2.4 Vernis bitumineux précédemment (§ 2.1.1 et 2.1.2), présente les avantages suivants :
l’eau est ininflammable ;
Aux vernis précédemment envisagés, on pourrait ajouter une non toxique ;
classe supplémentaire : les vernis bitumineux. Dans ces produits, inodore ;
l’élément filmogène est principalement à base de bitume ou de d’un prix de revient bas.
résidus pétroliers. Ces produits sont en général d’un prix de revient
bas ; ils peuvent être d’excellents protecteurs mais la difficulté qu’ils De nombreuses formulations à base d’eau ont donc été mises au
présentent à l’élimination fait qu’ils sont de moins en moins utilisés point. Un produit de protection aqueux contiendra comme éléments
comme produits de protection temporaire. principaux :
Par contre, ils trouvent de larges débouchés dans les produits de — l’eau comme support ou comme solvant ;
protection non éliminables, pour la protection et l’insonorisation — éventuellement un élément filmogène ;
des dessous-de-caisses des automobiles par exemple. — des additifs : inhibiteurs de corrosion, solubles dans l’eau
(nitrite, phosphate, etc.) ou dans le filmogène (inhibiteurs des
huiles, § 2.1.1) ; antioxydants dans le filmogène. Les antiseptiques,
2.1.3 Produits à l’eau bactéricides et fongicides sont plus importants que dans les autres
produits, car l’eau est plus favorable au développement des
Faire un produit de protection contre la corrosion à base d’eau a bactéries, champignons, etc.
longtemps paru être une gageure ou au moins une mauvaise façon Nota : on utilise principalement les suivants :
d’attaquer le problème. Les gens qui travaillent les métaux ont plus — ammoniums quaternaires ;
— dérivés organométalliques ;
que de la méfiance vis-à-vis de l’eau et pensent généralement — composés chlorés ou bromés.
qu’utiliser un produit aqueux dans la protection serait introduire le Leur efficacité est difficile à déterminer du fait de la complexité des phénomènes bio-
« loup dans la bergerie ». En fait, nous allons voir que ces produits logiques et du grand nombre de paramètres les affectant (saison, température, propreté
présentent un certain nombre de qualités qui les font quelquefois des installations, hygiène, contamination, etc.).
préférer aux autres, la législation sur la réduction des émissions de Enfin, l’utilisation d’eaux dures rendra nécessaire l’adjonction de
solvants accentuant cette évolution. Actuellement, des efforts de séquestrants dont le plus utilisé est le sel de sodium de l’EDTA.
recherche et développement importants sont engagés dans cette Le produit ainsi formulé pourra revêtir différentes formes
voie. physiques : solution (ou pseudo-solution), dispersion, émulsion,
Les mécanismes de la corrosion par l’eau ou les substances etc. Deux cas principaux sont à considérer : les solutions et les
dissoutes dans l’eau sont des mécanismes électrochimiques émulsions.
abondamment décrits dans les ouvrages théoriques (l’article Cor-
rosion en milieu aqueux des métaux et alliages [M 150], dans ce
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Nickelage électrolytique.
Caractéristiques
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 1 610 − 1
TU
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la fabrication de moules, ou dans le domaine du rechargement pour reprendre
les cotes de certaines pièces en complément ou en parallèle des méthodes de
projection thermique ou de soudure.
Dans ce premier article sont traités les principes généraux du nickelage, la
préparation des surfaces, la structure, les propriétés et les applications des
dépôts. La mise en œuvre du nickelage électrochimique fait l’objet d’un
deuxième article.
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M 1 610 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques
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corSXP
1.
1.1
1.2
Structure métallurgique du revêtement ............................................
Étapes du procédé industriel ......................................................................
Dégraissage chimique .................................................................................
COR 380 - 2
—
—
2
2
S
1.3 Décapage ...................................................................................................... — 3
1.4 Fluxage.......................................................................................................... — 4
1.5 Contrôle des bains ....................................................................................... — 4
1.6 Galvanisation................................................................................................ — 4
2. Performance anticorrosion du revêtement....................................... — 6
2.1 Stabilisation de la surface ........................................................................... — 6
2.2 Estimation de la durée de vie : les normes ................................................ — 6
2.3 Estimation de durée de vie : modélisation ................................................ — 8
2.4 Essais de vieillissement accéléré................................................................ — 8
3. Procédé industriel et préservation de l’environnement................ — 8
3.1 Filière de recyclage des résidus de galvanisation..................................... — 8
3.2 Recyclage d’équipement urbain : poteaux d’éclairage ............................. — 10
4. Zinc et environnement ............................................................................ — 10
4.1 Zinc : un élément naturel............................................................................. — 10
4.2 Zinc : un élément essentiel.......................................................................... — 11
4.3 Écosystèmes naturels et chaînes alimentaires .......................................... — 11
4.4 Évaluation des risques................................................................................. — 11
4.5 Écotoxicologie .............................................................................................. — 12
4.6 Zinc dans l’environnement aquatique........................................................ — 12
5. Conclusion.................................................................................................. — 12
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. COR 380
TW
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corSXP
confère aux pièces en acier une durée de vie compatible avec les nouvelles
exigences des maîtres d’ouvrages dans le bâtiment (lesquelles demandent au
moins 30 ans d’exploitation sans entretien). Nous verrons comment la galvani-
sation au trempé répond à ces exigences nouvelles de la construction durable.
Au-delà des caractéristiques du revêtement métallique, le procédé industriel
répond à des règles strictes, de façon à assurer une qualité constante des
pièces galvanisées quelle que soit la nature des pièces traitées. Les efforts
concernant la protection de l’environnement ont été considérables ces der-
nières années, ce qui a nécessité une gestion rigoureuse des effluents en
passant par un recyclage total.
L’impact du zinc sur le milieu naturel a fait l’objet de nombreuses études. Cet
aspect sera abordé de façon à dissiper tout malentendu sur la question et à
rappeler les nouvelles notions établies par la communauté scientifique
internationale.
S Le zingage est un terme général qui désigne la réalisation, sur un substrat métallique tel
que l’acier au carbone, d’un revêtement métallique à base de zinc à des fins de protection
contre la corrosion ; on distingue ainsi :
– la galvanisation à chaud au trempé, objet de cet article, qui consiste à immerger totale-
ment la pièce en acier dans un bain de zinc fondu ;
– la galvanisation à chaud en continu qui consiste à déposer sur un semi-produit une cou-
che de zinc ou d’alliage de zinc ;
– le zingage électrolytique qui est un dépôt de zinc obtenu par voie électrolytique, aussi
appelé « électrozingage » ;
– la métallisation qui consiste à projeter du zinc fondu à l’aide d’un pistolet ;
– la shérardisation qui est un procédé thermochimique de diffusion de zinc à la surface de
l’acier, en phase solide.
Pour plus d’informations sur le sujet, le lecteur pourra consulter l’article [M 1 600] Électro-
zingage des Techniques de l’Ingénieur.
Comme pour tout revêtement de qualité sur un acier (peinture, ■ Les rinçages, rinçage après dégraissage et rinçage après déca-
dépôts électrolytiques, sous vide et autres), la galvanisation à page, sont destinés à éliminer les salissures résiduelles présentes
chaud nécessite une préparation de surface préalable à l’immer- dans les produits de traitement et à réduire les entraînements de
sion dans le bain de zinc, visant à éliminer au maximum les corps produits entre les différents bains de traitement.
étrangers pouvant entraver la réaction (figure 1). En effet, tout au
long de leur fabrication, les pièces à galvaniser subissent différents ■ Le séchage a pour but d’éliminer l’eau de la solution de fluxage
traitements ou agressions qui vont laisser des traces jusqu’à et, ainsi, d’éviter les explosions dues à la vaporisation instantanée
l’étape de galvanisation (blessures physiques de la surface, résidus de l’eau lors de l’immersion dans le bain de zinc et, par
chimiques de lubrifiants, de produits divers et variés), traces géné- conséquent, d’éliminer ainsi les projections de zinc liquide.
ralement mal maîtrisées. L’art de la préparation de surface se
résume à faire en sorte que le zinc liquide soit mis en contact avec
le fer lors du séjour de la pièce dans le bain de zinc, afin que la 1.2 Dégraissage chimique
réaction se déroule suivant les principes théoriques.
L’accrochage mécanique des pièces à galvaniser, première opé- Auparavant, les dégraissages chimiques étaient réalisés au
ration sur la chaîne de traitement de surface, va conditionner moyen de bains de dégraissage alcalins (dégraissage aux lessives
toutes les suivantes. Il doit permettre aux liquides de venir en alcalines), très largement utilisés dans les ateliers de préparation
contact avec toutes les surfaces des pièces (aussi bien internes de surface. Dans les années 1980, sont apparus les dégraissants
qu’externes). Il doit permettre aussi l’écoulement le plus rapide et chimiques acides qui ont trouvé un accueil favorable dans la pro-
le plus complet possible des liquides, y compris jusqu’à la sortie fession de la galvanisation parce que moins nocifs pour les bains
du bain de galvanisation. de décapage acide en cas de mauvais rinçage.
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HCI Fe HCI
Figure 2 – Étapes du dégraissage chimique Figure 3 – Évolution des teneurs en HCl et Fe d’un bain de décapage
La qualité d’un dégraissage est déterminée par son pouvoir L’élimination des oxydes est aussi en partie obtenue par désa-
détersif, qui associe les propriétés de « saponifiant, émulsifiant, grégation de la couche d’oxyde, provoquée par l’hydrogène résul-
mouillant et séquestrant ». tant de l’attaque du métal de base.
Les mécanismes du dégraissage chimique mettent en jeu des
phénomènes physiques et chimiques qui se produisent aux inter- 1.3.1 Décapage chlorhydrique
faces métal/salissure/détergent (figure 2).
L’acide chlorhydrique agit surtout par dissolution de l’ensemble
de la calamine.
1.3 Décapage L’efficacité du décapage est fonction de la concentration en
acide dans la solution (le plus souvent entre 50 et 100 g/L d’acide
Le décapage de l’acier a pour objectif de mettre à nu la surface chlorhydrique), mais aussi de la teneur en fer.
de l’acier, en éliminant les oxydes adhérant à sa surface. Les
oxydes de fer étant incapables de réagir avec le zinc pour former Les opérations successives de décapage conduisent à une dimi-
les couches d’alliages du revêtement, ils vont s’opposer à la for- nution de la teneur en acide chlorhydrique et à une augmentation
mation de ces alliages et empêcher la galvanisation (manques de de la teneur en fer correspondante jusqu’à une limite variable,
prise = taches noires). déterminée par la pratique, qui est fonction de la durée de déca-
page admissible avec les contraintes de production (figure 3).
D’autre part, le zinc n’étant pas mouillant des oxydes, même si
les zones oxydées sont de petite taille, il n’y aura pas recou- Il n’existe pas de durée de décapage « standard », car celle-ci
vrement total de la pièce par le zinc. dépend étroitement de la composition du bain et du degré de calami-
nage ou d’enrouillement initial des pièces. Seules l’expérience du res-
Le décapage chimique acide est le plus utilisé en galvanisation : ponsable du décapage et sa connaissance de l’état de ses différentes
les oxydes sont attaqués par l’acide et transformés en sels cuves permettront d’utiliser au mieux les capacités de décapage et
(chlorures ou sulfates) solubles dans l’eau. d’obtenir les durées les plus courtes pour chaque type de pièces.
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a galvanisation à chaud est l’un des procédés anticorrosion des aciers les
L plus largement utilisés dans le monde.
En 2013, environ 60 % des 13 millions de tonnes de zinc produites ont été uti-
lisés pour la galvanisation d’aciers, permettant ainsi de prolonger notablement
leur durée de vie.
L’acier galvanisé est présent dans tous les secteurs d’activité :
– bâtiment ;
– transports ;
– énergie;
– mobiliers urbains ;
– équipements ménagers et industriels…
Le marché français, avec 600 000 à 800 000 tonnes d’acier galvanisé au
trempé selon les années, est le 5e marché européen de la galvanisation ; le
marché allemand étant 1er avec plus de 2 millions de tonnes d’acier galvanisé
S
tous les ans.
L’expression « galvanisation à chaud » recouvre deux procédés industriels
distincts :
– la galvanisation à chaud en continu (de bobines ou de fils d’acier) ;
– la galvanisation à chaud à façon (de pièces finies) selon la norme
NF EN ISO 1461.
Les structures métalliques étant galvanisées « à façon » ou « au trempé »,
nous nous intéressons ici à ce seul procédé et à sa mise en œuvre, dans le but
de fournir aux utilisateurs et prescripteurs les moyens de parvenir à une
qualité optimale.
Dans un premier temps, nous présentons rapidement les différents procédés
de protection de l’acier par le zinc, puis nous détaillons le procédé de galvani-
sation à chaud au trempé, son principe et sa mise en œuvre.
Nous abordons ensuite les détails de conception, de fabrication, d’assem-
blage et de contrôle qu’il convient de connaître pour une mise en œuvre
réussie de la galvanisation à chaud des structures en acier.
1. Différents procédés lieu choisi est connue, la durée de vie du revêtement peut être cal-
culée avec une grande fiabilité. La caractéristique la plus impor-
de protection anticorrosion tante des revêtements de zinc est donc leur épaisseur.
de l’acier par le zinc Les revêtements de zinc peuvent être produits de différentes
façons explicitées ci-après.
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Durée de vie
Galvanisation à chaud
après fabrication et
métallisation jusqu’à
250 μm
Galvanisation à chaud
Galvanisation en continu
Shérardisation
S
Métallisation
Zingage électrolytique
Matoplastie
0 25 50 75 100 125
Épaisseur du revêtement (en μm)
Figure 1 – Relation entre la durée de vie et l’épaisseur des revêtements de zinc. La durée de vie du revêtement est proportionnelle à son épaisseur
Cela donne des revêtements plus minces, avec une meilleure 1.3 Shérardisation
précision des recouvrements ; importante, en particulier, pour les
pièces filetées pour lesquelles une épaisseur de revêtement d’au La shérardisation est un procédé de diffusion dans lequel, après
moins 40 μm est recherchée. dégraissage et décapage, de petites pièces sont secouées dans un
La galvanisation à chaud des éléments de fixation filetés est mélange de poudre de zinc et de silice et/ou carborundum, dans
spécifiée dans les normes françaises et internationales, en particu- un caisson fermé en rotation et à une température comprise entre
lier la norme NF EN ISO 10684. 380 °C et 400 °C.
Du fait de la diffusion, il en résulte la formation de couches
d’alliages fer-zinc à la surface du matériau.
1.2 Galvanisation à chaud en continu Les épaisseurs de revêtement dépendent de la température et
de la durée du traitement. Le revêtement de zinc ainsi obtenu est
L’une des variantes de la galvanisation à chaud au trempé est la généralement plus mince que celui de la galvanisation à chaud et
galvanisation en continu (procédé « sendzimir » du nom de son il ne comporte pas de couche de zinc pur. Il est très résistant à
inventeur, Tadeusz Sendzimir). Cette technique permet la galvani- l’usure.
sation de tôles, tubes, tiges ou fils d’acier.
Les revêtements peuvent être spécifiés avec une épaisseur de
Dans ce procédé, les éléments à traiter passent en continu au 15 μm, 30 μm ou 45 μm.
travers de bains de préparation de surface, puis du bain de galva-
nisation. L’épaisseur du revêtement de zinc est contrôlée.
En ce qui concerne les tôles et les tubes, selon l’application, diffé- 1.4 Projection thermique de zinc
rentes épaisseurs de revêtement peuvent être obtenues. L’une des (ou métallisation)
spécifications les plus communes est un revêtement de 275 g/m2
double face. Dans le procédé de projection thermique, on fait fondre du fil
ou de la poudre de zinc au moyen d’une flamme ou d’un arc élec-
trique, en utilisant un gaz sous pression. On projette ensuite ce
Remarque zinc sur la surface des pièces en fer ou en acier, grenaillées au
Cependant, il faut noter qu’au contraire de la galvanisation préalable. Le revêtement est ainsi lié mécaniquement au substrat
à chaud après fabrication, cela représente le total du poids du de base.
revêtement (ce qui inclut les deux faces de la tôle). Cela signi- L’adhérence du revêtement est très sensible à la contamination
fie donc que le revêtement ne mesure que 20 μm sur chaque de la surface. Bien que des revêtements épais puissent être obte-
face. nus (25 à 250 μm), la consistance du revêtement est dépendante
du talent de l’opérateur et de la géométrie de la pièce à revêtir.
Comme les revêtements de métallisation sont poreux, il est
En ce qui concerne les fils, selon leur diamètre, on peut obtenir recommandé de leur appliquer un colmatage dès qu’ils sont
des épaisseurs de revêtements de 2 μm à 42 μm. refroidis.
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Produits plats en acier revêtus en continu par immersion à chaud pour formage
NF EN 10346
Fils et Produits tréfilés en acier – Revêtements métalliques non ferreux sur fils
Galvanisation de fils NF EN 10244 Partie 2
d’acier – Partie 2 : Revêtements de zinc ou d’alliages de zinc
Produits plats en acier, laminés à froid, revêtus de zinc par voie électrolytique
NF EN 10152
pour formage à froid – Conditions techniques de livraison
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Tableau 2 – Attaque par corrosion maximale pour des durées d’exposition prolongées dans les différentes
classes de corrosivité – Métaux : acier et zinc (extraits des normes ISO 9223 et 9224)
Perte totale en microns (μm) en fonction Exemples d’environnements types
Catégorie de la durée d’exposition (à titre d’information)
de Métal
Copyrighrt ©–TeT©ci
niqccyr–
corrosivité Intérieur Extérieur
1 2 5 10 15 20
Acier au Espaces chauffés à faible
1,3 1,9 3,0 4,3 5,4 6,2 –
carbone taux d’humidité et de
C1 (très
pollution, par exemple
faible) –
Zinc 0,1 0,2 0,4 0,6 0,9 1,1 bureaux, écoles,
magasins…
Acier au Espaces non chauffés
25 36 58 83 103 120
carbone avec risque de Zones rurales à
S
C2 (faible)
condensation (entrepôts, l’intérieur des terres
Zinc 0,7 1,2 2,6 4,5 6,3 8,0 gymnases…)
endroits les plus inaccessibles (réservoirs, corps creux, tubu- • D’autre part, en cas de blessure ou de discontinuité du revê-
laires…), et cela grâce à la technique d’immersion dans un bain de tement, le zinc offre une protection supplémentaire à l’acier :
zinc liquide. la protection cathodique.
Lorsque l’acier nu est exposé à l’humidité, comme c’est le cas
■ Le revêtement de zinc se corrode très lentement par exemple sur les tranches découpées ou sur une griffure dans
Un produit fini galvanisé présente de très faibles pertes de zinc le revêtement, l’acier est toujours protégé par le zinc en bordure
dans le temps qui s’expriment en μm/an. de l’acier exposé. On appelle cela la protection sacrificielle, le zinc
se « sacrifiant » pour protéger l’acier.
Cette particularité permet au zinc de former une barrière effi-
cace entre l’acier et les agents agressifs des différents environne- ■ La durée de vie de la galvanisation peut atteindre 50 ans, voire
ments (tableau 2). plus, selon les environnements.
La durée de vie du revêtement, avant premier entretien, peut
■ Le zinc apporte à l’acier une double protection : protection être estimée en fonction de son épaisseur et de la catégorie
écran et protection sacrificielle en cas de blessure d’environnement où la pièce galvanisée sera mise en service
• D’une part, le zinc procure une protection écran, imper- (figure 2).
méable et continue, qui empêche l’humidité d’entrer en ■ Le revêtement de galvanisation bénéficie de propriétés méca-
contact avec l’acier car, sans contact direct avec l’humidité, il niques remarquables.
n’y a pas de corrosion.
La surface d’une pièce en acier galvanisée selon la norme
Cependant, le revêtement de zinc se corrodant également au NF EN ISO 1461 est constituée de plusieurs couches intermétal-
contact de l’eau et des polluants atmosphériques (mais beaucoup liques (alliages fer-zinc), plus dures que l’acier, ce qui lui confère
plus lentement que l’acier), la protection écran est proportionnelle une très grande résistance à l’abrasion et une bonne, voire excel-
à l’épaisseur du revêtement. lente adhérence, selon le type d’acier.
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l’aide de systèmes de peinture en poudre thermodurcissable, en mettant en
évidence tous les facteurs importants permettant de réaliser une protection
adéquate contre la corrosion.
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Figure 2 – Exemple de poudres utilisées Figure 3 – Exemple de palette de couleurs de peinture en poudre
Époxy / Polyester Protection et décoration • Mobilier métallique, • Bonne tenue dans le • Lisse,
en intérieur et primaire • Rayonnage, temps en intérieur, • Texturé,
anticorrosion • Luminaire d’intérieur, • Diversité des aspects. • Grainé,
• Électroménager, • Martelé,
• Convecteurs, • Finition brillante, sati-
• Équipement industriel. née, mate, métallisée ou
non.
Polyester industrie haute Protection et décoration Machinisme agricole. Excellente résistance aux • Lisse,
durabilité de pièces industrielles en UV, et aux intempéries : • Brillant,
extérieur. 5 ans Floride. • Satiné,
• Mate,
• Métallisé ou non
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Polyester hyper durable Décoration et protection • Huisserie métalliques, • Résistance aux UV Mat.
haute performance pour • Façades métalliques. exceptionnelle,
l’architecture extérieure. • Agréments Qualicoat
classe3 et GSB Premium.
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3.2 Acier revêtu d’un primaire sans zinc Il convient de réaliser de préférence les joints par soudage, et
non par boulonnage ou rivetage, afin d’obtenir une surface globa-
ou riche en zinc (PPRZ) lement plus régulière.
Les primaires sont formulés à base de résine époxydique et Les dispositions constructives sont basées sur la partie 3 :
sont destinés à être recouverts d’une couche de finition. Conception et dispositions constructives de la norme
Un primaire riche en zinc (PPRZ) est une peinture en poudre NF EN ISO 12 944 « Anticorrosion des structures en acier par
anticorrosion, destiné à être recouvert d’une couche de finition. systèmes de peinture ». La conception générale de l’ouvrage/
Ce primaire amène un effet barrière et optimise le couple effet pièce à peindre et l’état initial des métaux utilisés, doivent à la
cathodique / effet barrière, par l’adjonction de zinc métal. fois faciliter :
L’application du primaire doit être effectuée sur une pièce décapée – la préparation de surface ;
avec un degré de soin Ds 2,5 minimum et avec la rugosité prescrite – la mise en peinture ;
par le fournisseur (voir figures 2 et 3 et § 4.6 de l’article [C2509]). – le contrôle ;
– l’entretien ultérieur de la pièce.
3.3 Acier revêtu d’une cataphorèse L’objectif est d’aboutir, à travers une conception réfléchie, à un
système de peinture adapté et un entretien régulier conformes à
S
Les surfaces revêtues d’un primaire cataphorèse se composent : la durabilité escomptée de l’ouvrage (durée de vie).
– d’acier préalablement traité chimiquement (phosphatation ou
traitement alternatif) ; L’état de surface du métal utilisé pour la fabrication d’une pièce
– d’un primaire liquide époxy ou acrylique ayant été déposé par joue un rôle fondamental sur l’esthétique et la durabilité du ther-
électrophorèse et ensuite polymérisé dans un four. molaquage : marques et défauts de performance.
L’application par cataphorèse nécessite la réalisation d’évents Le métal utilisé doit donc être exempt :
sur la pièce facilitant la circulation du liquide à l’intérieur des par- – de corrosion ;
ties creuses. – d’irrégularités superficielles (copeaux, déformations, écailles
de laminage, défauts de meulage…) ;
3.4 Acier électrozingué – de traces de marquage/appairage (feutres, stylos peinture,
adhésifs).
Les surfaces électrozinguées se composent d’acier revêtu de Au § 9, il est donné des exemples de :
zinc déposé par électrolyse. – dispositions permettant d’éviter la rétention d’eau et de salis-
sures ;
3.5 Acier métallisé – conception des soudures ;
– traitement des interstices ;
La métallisation consiste à projeter, sur la surface de l’acier, un – manière d’éviter des arêtes vives ;
métal (zinc, aluminium ou alliage zinc/aluminium) présenté sous – méthodes pour éviter les imperfections superficielles des sou-
forme de fil à l’aide d’un pistolet à flammes ou à arc électrique. dures ;
L’application du revêtement anticorrosion par métallisation – conception recommandée pour les raidisseurs, etc.
nécessite une préparation de surface avec un degré de soin Ds 3
réalisée par grenaillage (voir figures 2 et 3 de l’article [C2509],
§ 4.1 et 4.4).
5. Traitements de surface
3.6 Acier galvanisé au trempé
(galvanisation de produits finis) La préparation de surface (figure 5) a pour objectif principal
l’élimination de matières néfastes à l’obtention d’une surface
La galvanisation de produits finis est un procédé qui consiste à favorisant une adhérence satisfaisante de peinture en poudre sur
immerger une pièce en acier dans un bain de zinc fondu (voir acier ou acier revêtu.
l’article [COR380] sur la galvanisation).
Cette préparation contribue également à réduire la quantité de
contaminants à l’origine de la corrosion.
3.7 Acier galvanisé en continu (procédé Lors du choix d’une méthode de préparation de surface, il est
Sendzimir) nécessaire de tenir compte du degré de préparation requis pour
garantir à cette surface une propreté et, si nécessaire, un profil
Surfaces galvanisées à chaud en continu permettant d’obtenir de surface (rugosité) adaptés au système de revêtement à appli-
des épaisseurs faibles et constantes.
quer.
Le coût de la préparation de surface étant généralement propor-
tionnel au degré de propreté, il convient de choisir un degré de
4. Quelques règles préparation adapté à la fonction et au type de système de revête-
ment, ou un système de revêtement adapté au degré de prépara-
de conception tion qui peut être obtenu.
Le paragraphe 4 de l’article [C2509] donne de nombreuses infor-
Il convient que les surfaces des structures en acier exposées à mations sur ce sujet.
la corrosion soient aussi réduites que possible et que la structure
présente le minimum d’irrégularités comme, par exemple, des Tous les travaux de préparation des surfaces doivent faire
recouvrements, des angles, des arêtes vives (voir § 9). l’objet d’une surveillance et d’un contrôle adéquats.
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Président d’honneur
Association française des technologies de l’acier peint (AFTAP)
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S
– de la rouille ;
– des traînées de rouille ;
– du cloquage ;
– de l’écaillage ou de la décoloration.
Il est donc nécessaire de prévoir la protection anticorrosion d’un ouvrage dès
sa conception.
Les systèmes de peintures liquides sont une des solutions possibles pour
protéger de la corrosion les structures en acier, et cela quel que soit le type
d’acier.
Pour que cette protection soit efficace il est nécessaire que les maîtres
d’ouvrage, les maîtres d’œuvre, les consultants, les entreprises qui effectuent
les travaux de protection contre la corrosion, les contrôleurs des revêtements
de protection et les fabricants de produits, disposent d’informations aussi com-
plètes que possible, claires et sans ambiguïtés, pour éviter difficultés et
malentendus entre les parties concernées par la réalisation pratique des
travaux de protection.
En effet, le choix et la mise en œuvre de systèmes de peinture anticorrosion
ne se font pas en fonction des règles d’un processus industriel répétitif connu
et maîtrisé, comme la galvanisation [COR380] ou le thermolaquage [C2508],
mais en fonction des réponses spécifiques apportées à un certain nombre de
points parfaitement identifiés :
– la description et la conception de l’ouvrage, ainsi que la nature du subjec-
tile à traiter ;
– l’environnement et la description des agressions que subira le revêtement ;
– la préparation de surface ;
– les conditions d’application ;
– la nature et la description du système de revêtement par peinture ou
duplex (galvanisation/peinture).
Cet article a pour vocation d’être un guide technique, le plus pratique et le
plus clair possible, mettant en exergue les bonnes questions et rassemblant,
pour y répondre convenablement, les informations les plus courantes, pra-
tiques, fondamentales ou essentielles, que l’on retrouve en détail dans les très
nombreuses normes auxquelles il se réfère.
Le domaine d’application couvre tous travaux de protection des aciers faible-
ment alliés, fers et fontes, par revêtement de peinture liquide. Il concerne
prioritairement les fonctions de protection anticorrosion et d’aspect du
système de peinture.
Cet article est établi en l’état des techniques connues à ce jour. Il ne prend
pas en compte la révision en cours de la norme ISO 12 944 « Anticorrosion des
structures en acier par système de peinture ».
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S
cation importante de peinture d’entretien, doit être convenu entre – aciéries, hauts-fourneaux, laiteries, plates-formes offshore,
les parties intéressées et être évalué conformément à la norme navires ;
ISO 4628-1. – bacs de stockage, réservoirs, digesteurs, gazomètres ;
– structures décontaminables de centrales nucléaires ;
À ce jour, trois classes de durabilité sont fixées :
– etc.
– durabilité limitée (L) : 2 à 5 ans ;
– durabilité moyenne (M) : 5 à 15 ans ;
– durabilité haute (H) : supérieure à 15 ans. Remarque
Le choix de la durabilité attendue est à prendre en compte dans De même, il faut évaluer l’état d’enrouillement du subjectile
la définition du système de peinture retenu et les conditions de avant travaux, car il conditionne la préparation de surface à
mise en œuvre. adopter.
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S L’environnement a un fort impact sur l’évolution (vieillisse- ■ Remarques concernant cette classification
ment, dégradation) des structures et surfaces d’acier. Si l’acier Beaucoup de chantiers font référence à des atmosphères
n’est pas efficacement protégé, il se corrode à une vitesse qui rurales et indiquent une catégorie de corrosivité C2.
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Cette indication n’est pas toujours adéquate. En effet, il a été 3.3 Les intérieurs de capacité
constaté, depuis de nombreuses années, que certains ouvrages se
trouvant très proches du niveau d’un plan d’eau ou d’un cours Les intérieurs de capacité sont un cas particulier. Pour les revê-
d’eau sont l’objet de corrosions rapides qui affectent particulière- tements en contact avec des liquides, solides ou gaz, l’identifica-
ment les zones condensantes. tion de l’agression de corrosion est évidemment plus simple à
Il en est de même pour des ouvrages situés près de fonds de définir puisqu’il suffit de décrire la nature, la température, la
vallées ou environnés d’une végétation dominante et dense. concentration, le pH, etc. du produit en contact et les conditions
d’exploitation de l’ouvrage.
De telles atmosphères, rurales humides, sont plutôt à classer en
catégorie de corrosivité C3 (comme la plupart des atmosphères Généralement, pour les produits courants tels l’eau ou le
urbaines et industrielles). pétrole, on dispose de très nombreuses références et on connaît
les performances des revêtements mis en œuvre.
D’autres facteurs aggravants apparaissent comme systématiques.
S
embruns. La préparation de surface a pour objectif principal l’élimination
de matières nocives et l’obtention d’une surface favorisant une
Un ouvrage au niveau d’une jetée et qui reçoit régulièrement les adhérence satisfaisante de peinture primaire sur l’acier.
embruns, est à classer en atmosphère de catégorie C5-M.
Une expérience déjà ancienne a prouvé que le bon diagnostic
de l’état de surface initial, puis le bon choix et la bonne exécution
■ Risques particuliers de la préparation de surface, étaient primordiaux dans l’efficacité
Mais, il existe aussi des risques particuliers pour les faces conden- et la durée de vie de la protection choisie. Les meilleures pein-
santes d’ouvrages situés en hauteur, tels les portiques et grues. tures peuvent donner de bien mauvais résultats lorsqu’elles sont
appliquées sur un support sale, défectueux, mal préparé ou dans
L’environnement semble plus agressif pour les sous-faces de
des conditions d’application défavorables.
tels ouvrages qui se corrodent généralement plus vite que les
autres faces. Ce phénomène pourrait être attribué au fait que les Le rôle de l’entrepreneur d’application est donc prépondérant.
dépôts d’eau salée, provenant des embruns, n’y sont pas rincés Un dialogue est nécessaire entre l’entrepreneur et le fabricant
par les pluies. pour retenir les conditions de mise en œuvre les mieux adaptées
aux paramètres à prendre en compte, tels que la nature de
Tout se présente comme si ces seules faces condensantes se l’ouvrage, son environnement, les conditions d’application pré-
trouvaient situées dans une atmosphère de corrosivité différente, vues ou possibles, le système de protection envisagé.
plus agressive que celle concernant les autres faces.
Selon la norme ISO 12 944-2, les environnements types ont été Dans le même temps, la Suède a produit la principale norme
relative à ce sujet. Elle est devenue la norme internationale et la
classés en 3 catégories (voir tableau 2).
principale référence officielle : les normes ISO 8501-1 et ISO 8501-
2 sont des ouvrages très complets et comportent de nombreux cli-
chés photographiques. Des fac-similés de ces documents et de
Tableau 2 – Catégories de corrosivité ces informations essentielles aux parties sont publiés dans cet
pour les structures immergées ou enterrées article pour bien appréhender cet aspect du sujet.
(Norme ISO 12 944-2) L’évaluation visuelle de la propreté du subjectile avant applica-
tion est, au moins, aussi déterminante pour la durée de vie pro-
Exemples d’environnements
Catégories Environnements bable de la protection que la nature et la qualité du revêtement
et de structures
choisi.
Installations de rivières,
Im1 Eau douce
centrales hydroélectriques.
4.1 Projection d’abrasif : préparation
Zones portuaires avec des
Eau de mer ou structures comme des écluses, de surface primaire (totale)
Im2
eau saumâtre portes, jetées, structures
Les aciers laminés à chaud comportent toujours, à l’état neuf,
offshore.
une couche d’oxyde grise, très adhérente, appelée « calamine ».
Réservoirs enterrés, piles en Bien que cette couche puisse localement rester longtemps pré-
Im3 Sol
acier, tuyaux en acier. sente, ses caractéristiques dilatomètriques, différentes de celles
de l’acier, entraînent un comportement imprévisible conduisant à
Remarque : pour les ouvrages enterrés de catégorie Im3, et
des décollements et à la rupture des revêtements. La plupart des
notamment les canalisations, la présence d’une protection
concepteurs préfèrent donc éviter de telles incertitudes et
cathodique est importante et elle doit être prise en compte.
demandent son élimination.
VW
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cRUPY
OF 0 OF 1 OF 2
À part des modes de préparation de surface par action de pro- Avec le décapage à l’eau sous pression, il convient de prendre
duits chimiques (acides) ou de certains outils (meules) qui ne sont garde au phénomène instantané d’oxydation qui en résulte tou-
adaptés qu’à des cas particuliers, ce sont les projections d’abrasifs jours (figure 1), dit « oxydation flash » (plus connu encore sous le
sous forme de grains qui s’avèrent les plus efficaces et les plus vocable anglais « flash rusting ») qui peut prendre très vite des
fiables pour l’élimination de la calamine (ainsi d’ailleurs que de proportions telles qu’il convient de procéder à une deuxième
tout autre corps étranger à la surface de l’acier, tels que les passe avant application d’une première couche appropriée.
anciennes peintures). La norme ISO 4618 (NF T 35-520) définit 4 degrés de soins ainsi
Quatre degrés de soins (Ds) par décapage ont été définis (dési- obtenus et 3 échelles d’oxydation-flash, mesurées par un procédé
gnés par les lettres Sa dans la norme suédoise) : pratique de collage et décollage successifs de papier adhésif (voir
– Ds 3 : décapage à blanc, degré de soin maximal ; tableau 3) :
– Ds 2 1/2 : décapage très soigné (le plus courant sur site) ; – DHP 4 : mise à nu de l’acier ;
– Ds 2 : décapage soigné ; – DHP 3 : décapage poussé ;
– Ds 1 : décapage léger. – DHP 2 : décapage moyen ;
– DHP 1 : décapage léger ;
L’OHGPI a publié un opuscule de 6 feuillets qui reprend l’essen-
tiel des spécifications techniques de décapage par projection – OF 0 : pas d’oxydation ;
d’abrasif et montre la progression de l’efficacité du décapage – OF 1 : oxydation superficielle non pulvérulente ;
(c’est la même plaque qui est représentée sur tous les clichés). – OF 2 : oxydation superficielle pulvérulente.
Il est rappelé en même temps quelques précautions indispen-
sables pour obtenir un travail valable.
4.3 Autres préparations de surface
Dans certains cas, il peut être nécessaire d’humidifier les abra-
sifs lors de sa projection par différents procédés. Il s’agit alors Lorsque le subjectile, l’ouvrage lui-même, ou l’environnement,
d’un décapage en milieu humide, mode opératoire qui consiste à ne permettent pas, ou difficilement, la projection d’abrasifs, on
retirer les revêtements antérieurs, la rouille, la calamine et les peut avoir recours à d’autres modes de préparation de surface.
contaminants, par projection d’un abrasif en suspension dans un Cela concerne essentiellement les ouvrages anciens à rénover :
jet d’eau sous pression, supprimant de ce fait la production de – grattage brossage avec degrés de soins St3 ou St2 : référence
poussières. Ce procédé est principalement utilisé dans les envi- à la norme NF T 35-506 ;
ronnements où les risques d’explosion sont présents. – dégraissage : rappelons que toutes les préparations de surface
décrites précédemment ne font pas tout. Un contrôle est néces-
saire pour décider d’un éventuel dégraissage ;
4.2 Décapage à l’eau sous pression – nettoyage à la flamme (Fi) ;
– décapage à l’acide (Be).
Cette méthode consiste à diriger un jet d’eau douce sous pres-
sion sur la surface à nettoyer. Selon le niveau de pression de l’eau Lorsque les supports sont en acier galvanisé, métallisé ou en
projetée, elle est appelée : aluminium et autres alliages, des préparations spécifiques aux
peintures utilisées peuvent être nécessaires. Elles sont alors spéci-
– HP (Haute pression) : de 70 à 100 MPa ;
fiées dans les fiches techniques du fabricant
– THP (Très haute pression) : de 100 à 140 MPa ;
– UHP (Ultra haute pression) : > 140 MPa.
Ces techniques, plus récentes que le décapage par projection 4.4 Norme ISO 8501-1
d’abrasif, présentent des avantages et des inconvénients :
– elles peuvent permettre de conserver une partie de l’ancien La norme ISO 8501-1, exhaustive sur le sujet, est le document
revêtement ; normatif de référence.
– elles ne peuvent créer de rugosité comme la projection d’abra- Le tableau 4 récapitule les caractéristiques essentielles des sur-
sif (sec ou humide), mais elles restituent partiellement la rugosité faces ainsi préparées avec les degrés de soins concernés repro-
d’origine. duits pour les principaux d’entre eux aux (figures 2 et 3).
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de l’université du Sud Toulon-Var
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Les revêtements considérés peuvent être appliqués sur une grande variété de
substrats métalliques mais nous centrerons notre discussion sur les substrats
ferreux et les alliages d’aluminium, particulièrement concernés par les risques
de corrosion et les nouvelles législations en matière de chrome (VI).
Le lecteur intéressé par le développement de nouvelles technologies de traitements de
surface sans chromates pourra aussi consulter le dossier suivant du même auteur :
— [M 1 722] : Films inorganiques et hybrides protecteurs obtenus par voie sol-gel paru dans
cette base documentaire.
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S
lesquels :
— la nature et la concentration en monomère ; O O O O-
— la nature de l’électrolyte et du solvant ;
— la nature du métal ;
— les conditions d’électrolyse. .. oxydation, couplage C –– O
.
Malgré la complexité des phénomènes mis en jeu, on peut facili- – n e –, – n H+
ter le développement d’un film polymère à l’électrode par un choix
judicieux des conditions expérimentales (en utilisant un milieu poly(oxyde de phénylène)
d’électrolyse non solvant du polymère ou encore en effectuant
l’électrolyse en milieu non agité). De même, l’eau, grâce à une éne-
rgie de surface élevée, facilite l’adsorption du monomère sur le voie prépondérante en milieu basique
métal et contribue à améliorer l’adhérence des films polymères.
Seuls les couplages les plus fréquents sont représentés : couplage
Exemple : le diacétone acrylamide forme un film polymère adhé- C –– O tête à queue, couplage C –– C queue à queue
rent à la cathode (Fe, Zn ou Al) en milieu aqueux (par exemple, 10 % en Par souci de clarté, le mécanisme est décrit avec un phénol non substitué
masse de monomère dans une solution aqueuse de H2SO4 à 0,5 % en E potentiel d'oxydation
masse).
L’électropolymérisation de monomères vinyliques présente Figure 1 – Mécanisme général de l’électro-oxydation d’un monomère
cependant un certain nombre d’inconvénients pour envisager une phénolique
application industrielle du procédé dans le domaine de la protection
anticorrosion : 2,6-ditertbutyl ou isopropylphénol, par exemple), la voie conduisant
— le rendement électrochimique réel est en général nettement à la formation d’un polymère stable de type polyéther aromatique
inférieur (d’un rapport 105 dans le cas précédent du diacétone est prépondérante. Au contraire, un milieu acide ou neutre favorise
acrylamide !) au rendement électrochimique théorique (de l’ordre la formation d’espèces de type phénoquinone (figure 1).
de 1 g · C−1 en considérant un film de degré de polymérisation égal
à 1 000 et un acte d’amorçage monoélectronique) ; Contrairement à la polymérisation des monomères vinyliques
— les films formés sont trop minces (< 1 µm) ou trop poreux pour dont on a vu le schéma réactionnel au paragraphe 2.1, la réaction de
constituer une barrière efficace vis-à-vis des agents extérieurs (O2, propagation est, tout comme la réaction d’amorçage, de nature
H2O...) ; électrochimique. Cela a pour conséquences que :
— il est difficile de supprimer toute contamination du bain par — le degré de polymérisation est théoriquement directement
des oligomères ou des produits secondaires de réaction. proportionnel à la quantité d’électricité consommée ;
Dans les années 1980, l’intérêt s’est donc porté sur un procédé — le contrôle de la polymérisation est facilité car une interruption
d’électro-oxydation directe de dérivés phénoliques en milieu acide de l’électrolyse provoque un arrêt de la polymérisation ;
ou basique. — le centre réactionnel reste continuellement au voisinage de
l’électrode, favorisant ainsi préférentiellement la formation d’un
film polymère à l’électrode plutôt qu’en solution.
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de l’université du Sud Toulon-Var
surface sans chromatation pourra aussi consulter le dossier [M 1 720] du même auteur :
[M 1 720], Revêtement anticorrosion obtenu par polymérisation électrochimique
paru dans cette base documentaire.
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a hydrolyse
Le procédé sol-gel est une méthode dite de « chimie douce » per-
mettant d’obtenir des céramiques par simple polymérisation de pré-
curseurs moléculaires en solution [14] [15]. Ces précurseurs M—OR + M—OH M—O—M + ROH Alcoxolation
peuvent être des sels inorganiques (Al(NO3)3, par exemple), mais
sont le plus souvent des alcoxydes de métaux de transition ou de M—O—M + H2O
M—OH + M—OH Oxolation
silicium de formule générale M(OR)4 avec M = Si, Ti, Zr...
La formation d’un réseau d’oxydes à partir d’alcoxydes implique des
réactions d’hydrolyse et de condensation décrites dans la figure 1. H H
M—OH + M O M—O—M + ROH
Les réactions de condensation conduisent à la formation soit de R
pont oxo par départ de molécule d’alcool (alcoxolation) ou d’eau
(oxolation), soit de pont hydroxy (olation) lorsque la coordinence Olation
maximale N du métal n’est pas satisfaite dans l’alcoxyde (N > z,
H H
degré d’oxydation du métal). La contribution de chacune de ces
M—OH + M O M—O—M + H2O
S
réactions à la formation du réseau d’oxydes dépend à la fois de
H
paramètres internes (nature des atomes métalliques et des groupe-
ments alkyles, structure du précurseur) et externes (rapport eau/
b condensation
alcoxyde, catalyse, solvant, température). L’influence de chacun de
ces paramètres a été abondamment décrite dans la littérature [1] [2].
Sur ces schémas, seul le bilan des réactions est indiqué.
La réaction d'hydrolyse est, par exemple, un processus en trois
étapes d'addition nucléophile - transfert de proton - élimination.
2. Réactivité alcoxyde Les réactions d'olation ne concernent pas les alcoxydes de silicium
(N = z pour Si) (avec N : coordinance du métal et z degré
Les alcoxydes des métaux de transition (Ti, Zr, Al...) sont nette-
ment plus réactifs que les alcoxydes de silicium vis-à-vis des atta- L’encombrement stérique du ligand organique peut entraver cette
ques nucléophiles et donc, en particulier, des réactions d’hydrolyse tendance à l’oligomérisation : par exemple, le tétraisopropoxyde de
et de condensation, en raison : titane (Ti(OPri)4) est sous forme monomère alors que le tétraé-
— du caractère plus électropositif des métaux de transition com- thoxyde de titane (Ti(OEt)4) se présente essentiellement sous forme
paré à celui de l’atome de silicium ; trimère à l’état pur ou dilué dans un solvant non polaire [2].
— de la possibilité d’expansion de la sphère de coordination des Dans un solvant polaire tel qu’un alcool, les molécules de solvant
alcoxydes métalliques contrairement aux alcoxydes de silicium peuvent également s’associer à l’élément métallique du précurseur.
(tableau 1). Cela explique que la complexité moléculaire d’un alcoxyde en solu-
(0)
tion dans un solvant parent est en général plus faible que dans un
Tableau 1 – Charge partielle δ sur le métal et coordinence solvant inerte apolaire :
maximale N de quelques alcoxydes tétravalents (z = 4)
2[Ti3(OEt)12] + 6 EtOH 3 [Ti2(OEt)8,2 EtOH]
Alcoxyde δ N Réaction de dissociation et de solvation du Ti(OEt)4 trimère dans l'éthanol
Si(OEt)4 + 0,32 4
Les ponts alcoxy étant plus stables vis-à-vis de l’hydrolyse que les
Ti(OEt)4 + 0,63 6 liaisons solvatées, il peut, dans certains cas, être préférable de
Zr(OEt)4 + 0,65 7 diluer le précurseur alcoxyde dans un solvant inerte plutôt que dans
l’alcool parent afin d’éviter la formation instantanée d’un précipité
Ce(OPri)4 + 0,75 8 (cas de l’hydrolyse partielle de Zr(OnPr)4 en solution dans le n-
propanol).
La différence de réactivité entre alcoxydes de silicium et alcoxy-
des des métaux de transition a plusieurs conséquences importantes La complexité moléculaire de l’alcoxyde et la nature des liaisons
quant au choix des conditions expérimentales. dans ces complexes (liaisons ⎯ OR terminales ou pontantes,
liaisons de solvatation) conditionnent donc également la réactivité
■ Complexité moléculaire des alcoxydes des alcoxydes et la structure des oxydes obtenus.
La possibilité de coordinence supplémentaire propre à certains
■ Précautions d’utilisation
alcoxydes se traduit par leur tendance à s’associer sous forme d’oli-
gomères via des ponts alcoxy par un mécanisme d’addition Les alcoxydes de silicium peuvent être manipulés sans précaution
nucléophile : particulière alors que les alcoxydes des autres métaux doivent être
conservés à l’abri de l’humidité.
R
O
■ Facilité d’hydrolyse
WT
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corQURP
Stratégies de développement
de revêtements antisalissures
marines
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corQURP
S ces revêtements.
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corQURP
MICROFOULING MACROFOULING
Biofilm
Biofilm mixte
bactérien
S
Secondes Heures Jours Semaines Mois
APPROCHE PHYSIQUE
1977
Fouling Release Coatings Surfaces
(FRC) amphiphiles
Molécules
1625 1976-2008 antiadhésives
Revêtements Revêtements autopolissants non biocides
à base de métaux lourds SPC − TBT
2012
et booster biocides Formulation avec
Réglementation
autorisation
1998 Produits
de mise sur le marché
APPROCHE CHIMIQUE Directive Biocide biocides 528/2012
98/8/EC
WW
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corQURP
4. Effet biocide
Organisme Organisme
vivant mort
1. Hydratation
2. Érosion
3. Libération
biocides
S Immersion
Figure 3 – Représentation des phénomènes d’érosion et de lixiviation subis par un film de peinture lors de son immersion
oligomères ou à de petites molécules se dispersant facilement l’hydratation du film de peinture et favorise la libération des
dans l’eau. Ce phénomène semble être régi par les propriétés du molécules biocides incorporées par un simple mélange
polymère et engendre une libération des molécules actives. (figure 4a). Cependant, l’hydrophilie et la fragilité des dérivés de
colophane (présence de double liaison) imposent l’incorporation
d’un polymère et d’un plastifiant. La présence d’un copolymère
1.1.1 Structures moléculaires acrylique permet une meilleure cohésion et flexibilité du film et
contrôle la solubilisation de la colophane. Ce mélange présente
Différents systèmes de matrices ont été proposés. Les plus effi- certains inconvénients. La colophane est un produit naturel, sa
caces reposent sur l’utilisation soit d’une matrice à déplétion composition est extrêmement variable et non contrôlable. Ces
contrôlée, soit d’une matrice hydrolysable. revêtements présentent une durée de vie limitée (deux à
trois ans) malgré des quantités de biocides libérées relative-
■ Les matrices à déplétion contrôlée sont formulées à partir de ment importantes, en particulier au début de l’immersion.
résines acryliques mélangées à des dérivés de colophane. La
colophane est une résine naturelle, extraite de certains conifères ■ Les matrices hydrolysables permettent d’obtenir une érosion
(Pinus palustris et Pinus carribea). Elle est composée de 85 à progressive de l’extrême surface de la peinture. On parle alors de
90 % de résines acides (mélange d’acides abiétiques, lévopima- « self-polishing ». Les molécules actives (tributylétain notamment)
riques…) de faibles masses molaires. Les carboxylates leur sont fixées directement sur le squelette macromoléculaire de type
confèrent une certaine solubilité dans l’eau (439 μg/mL dans acrylique par l’intermédiaire d’une fonction hydrolysable (ester,
l’eau de mer à pH = 8,1). La matrice ainsi perméable permet sulfate, phosphonate, organosilyle). Cette hydrolyse du revêtement
b matrice hydrolysable
Immersion
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Méthodes de prévention et lutte contre la corrosion
(Réf. Internet 42374)
1– Inhibiteurs de corrosion
3– Revêtements anticorrosion
T
4– Traitements thermomécaniques des surfaces en Réf. Internet page
anticorrosion
Patinage et patines COR1570 81
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Patinage et patines
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Une autre classification possible des patines part de la nature ou de l’origine Problématiques
de la modification d’aspect de surface. On parlera ainsi de patines atmosphéri-
ques, de patines d’enfouissement ou de patines de décoration.
Les patines archéologiques peuvent être, soit la conséquence de la corrosion
atmosphérique, soit celle de l’enfouissement des objets, soit encore celle d’une
décoration intentionnelle suivie de l’action de l’environnement. Il est intéressant
de remarquer que les patines naturelles, dues à l’action de l’environnement,
peuvent être considérées comme plus esthétiques que l’aspect du matériau nu
ou que certaines patines intentionnelles au point que, par exemple, pour les
alliages de cuivre, se sont développées des techniques industrielles de reproduc-
tion artificielle des couleurs patinées archéologiques ou atmosphériques (voir
XR
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T
quand il s’agit de patines archéologiques naturelles ou intentionnelles, mais
aussi essentielle pour les patines intentionnelles modernes.
Ces différentes problématiques impliquent initialement une méthodologie
spécifique d’étude des couches superficielles qui sera développée au début du
paragraphe suivant. Les phénomènes responsables de la formation des patines
seront ensuite rappelés pour arriver, en troisième partie, à la description des
grandes familles de patines et de procédés de patine, classés par type d’alliages
métalliques.
1. Méthodes d’étude par un faisceau de très petite taille. Ces méthodes seront qualifiées
de « micro-destructives ». Une méthodologie spécifique doit en tout
et mécanismes état de cause être mise en œuvre.
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(0)
Éléments détectés Limite de détection Analyse ponctuelle, Analyse de couches Analyse Analyse Informations Destructive
pour 1 µm3 ou pour imagerie minces de surface quantitative liaisons
1 couche Résolution latérale Résolution Profondeur chimiques
en profondeur analysée
Spectrométrie
d´émission X
SEM-EDS Z > 5 (B) 5 ⋅ 10–3 env. 1 µm non en surface plusieurs µm ++ non oui
µm coupe transversale
Microsonde Z > 3 (Li) 10–3 env. 1 µm 0,1 µm en surface plusieurs µm +++ non oui
(WDS et EDS) (modélisation) µm
coupe transversale
STEM-EDS Z > 5 (B) 10–2 1 à 10 nm 10 à 100 nm coupe non + non oui
transversale
Analyses
nucléaires
RBS grands Z 10–3 à 10–2 non 10 nm 10 nm ++ non non
(microsonde : 1 µm)
ERDA petits Z 10–3 à 10–2 non 100 nm 10 nm ++ non non
(+++ = excellent ; ++ = bon ; + = médiocre ; – = non adapté). La signification des acronymes est donnée en fin de dossier
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Anticorrosion
par phosphatation profonde
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2. Types de bains utilisés ......................................................................... — 2
3. Finitions .................................................................................................... — 2
4. Gammes de traitement......................................................................... — 2
5. Performances .......................................................................................... — 2
6. Procédé Bostik-Endurion ..................................................................... — 2
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. COR 1 575
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Corrosion - Vieillissement COR 1 575 − 1
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Anodisation de l’aluminium
et de ses alliages
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les pièces mécaniques, les articles culinaires…
Cet article présente différents procédés d’anodisation, leurs aspects fonda-
mentaux, mais également, pour les plus courants, leurs mises en œuvre indus-
trielles. La gamme d’anodisation doit être considérée dans sa globalité, raison
pour laquelle on abordera également les traitements préliminaires et consécu-
tifs à l’oxydation anodique.
Le lecteur trouvera en fin d’article un glossaire des termes employés.
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Ségrégation
supericielle
Oxyde Oxyde
Impuretés en
solution solide
Phases Temps
intermétalliques
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joints de grains joints de grains s’oppose rapidement au passage des électrons sous sa tension
d’élaboration, au-delà de laquelle on provoque le claquage de
l’oxyde [9]. Le processus d’oxydation est par conséquent non évo-
Figure 1 – Représentation schématique de la « surface » de
l’aluminium
lutif, d’où son appellation. Il convient de souligner que, en réalité,
cette propriété barrière n’est valable que si l’alliage d’aluminium
utilisé est de pureté élevée. Dans le cas contraire, le courant rési-
duel est non nul en raison des impuretés du métal qui provoquent
2. Mécanisme de formation des défauts dans l’oxyde [10].
des couches anodiques La couche formée est compacte, exempte de porosités et relati-
vement mince. En effet, il a été démontré que son épaisseur finale e
(en nm) est fonction de la tension d’anodisation U (en V) [11] :
L’électrolyse en milieu aqueux et sous courant continu produit e (nm) = 1,25 à 1,4 U
normalement un dégagement gazeux aux deux électrodes (hydro-
gène à la cathode, oxygène à l’anode). En revanche, si l’on utilise
de l’aluminium comme anode, aucun dégagement gazeux n’est 2.2 Anodisation de type poreux
observé sur celle-ci, alors que l’hydrogène est toujours visible à la
cathode. Dans le cas où l’électrolyte choisi possède une action dissolvante
sur le métal ou sur son oxyde (milieu acide ou alcalin), le processus
En première approximation, on peut décrire ce phénomène d’évolution de la couche anodique relève d’une compétition entre
comme étant une combinaison entre l’aluminium dissous et l’oxy- deux phénomènes :
gène naissant, selon la réaction :
– l’élaboration de l’oxyde sous l’action du courant électrique ;
2 Al + 3 O2− → 6 e− + Al2 O3 – la dissolution chimique de la couche.
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Pores 20 22
Acide chromique 3 % (en
40 8
masse) à 50 C
60 4
Parois
20 19
Acide phosphorique 4 % (en
40 8
masse) à 25 C
60 4
Couche dite Lignes de
barrière courant
Même si les épaisseurs obtenues par anodisation sont considéra-
Métal blement plus élevées que l’épaisseur moyenne de l’oxyde naturel,
il n’est pas possible de poursuivre le processus de croissance indé-
finiment. En effet, la résistance électrique de la couche augmente
progressivement avec son épaisseur, d’où le ralentissement de sa
Interface entre les cellules formation sous l’action du courant. Un équilibre finit par s’établir
entre la formation de la couche et sa dissolution chimique par le
Figure 5 – Coupe schématique de la structure poreuse d’une couche bain. Les épaisseurs maximales varient selon les électrolytes utili-
d’oxyde sés, l’anodisation en milieu sulfurique étant un cas particulier qui
permet, dans certaines conditions, d’atteindre plusieurs dizaines
L’épaisseur de la couche barrière, mais également des parois de de micromètres.
pores, sont fonction de la tension d’élaboration et de l’électrolyte
utilisé. Les tableaux 1 et 2 présentent les principales caractéristi-
ques des couches anodiques obtenues dans différents milieux.
3. Principaux procédés
On constate, en particulier, que la modification des conditions et leurs applications
opératoires conduit à des différences morphologiques signifi-
catives des couches anodiques, ce qui est de première impor-
tance, car les propriétés macroscopiques (tenue à la corrosion,
résistance à la rayure…) s’en trouveront affectées. 3.1 Anodisation barrière
Par ailleurs, il est généralement admis que l’oxyde formé est
Ce procédé n’est réservé industriellement qu’à l’aluminium de
anhydre et amorphe, ce qui est néanmoins discuté par certains
haute pureté. Une application particulière a été proposée dans le
auteurs, notamment en raison de l’incorporation dans la cou-
domaine de l’optique par Hass et Bradford [28], consistant à anodi-
che des anions issus de l’électrolyte [26]. Cette contamination,
ser en milieu barrière, de l’aluminium déposé sous vide en couche
variable selon le milieu considéré [27], influence également la
alternée avec de l’oxyde de titane, le tout sur un substrat en verre.
structure et les propriétés des couches.
Moyennant un choix judicieux de la tension d’anodisation et des
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épaisseurs déposées, il est en effet possible d’améliorer significati- 3.2.1 Anodisation de décoration
vement la réflectivité du métal par la combinaison des indices de et pour application optique
réfraction.
& L’oxydation anodique de décoration doit pouvoir permettre
Néanmoins, l’application industrielle principale de l’anodisation
barrière se trouve aujourd’hui dans la fabrication de feuilles pour d’utiliser la porosité de l’oxyde pour éventuellement colorer le
condensateurs électrolytiques. Dans un premier temps, l’alumi- métal (§ 4.3.1 et § 4.3.2), mais aussi de pérenniser l’aspect obtenu
nium, généralement pur à 99,99 %, est gravé par un procédé élec- (résistance à la rayure, tenue à la corrosion en environnement peu
trochimique pour augmenter sa surface spécifique (dont dépend agressif…). On en trouve les principales applications dans le mobi-
directement la capacité du condensateur). Par la suite, le diélec- lier, la décoration intérieure, les articles pour cosmétique (bou-
trique est formé par une opération d’oxydation anodique réalisée chons sur flacons de parfum, tubes de mascara ou de rouge à
en milieu barrière (le plus fréquemment de l’acide borique ou du lèvres…), les articles fantaisie (stylos, briquets), la décoration auto-
tartrate d’ammonium). L’oxyde formé se développe sur la totalité mobile, etc.
de la surface de la feuille gravée Par ailleurs, la tension de forma- Les couches, d’épaisseur comprise entre 5 et 10 mm, sont élabo-
tion est conditionnée par l’utilisation finale du condensateur. rées en règle générale sur du métal après traitement décoratif préa-
lable (brillantage ou satinage).
Il est important de préciser que le procédé d’anodisation bar- & En ce qui concerne l’application optique, la couche anodique a
rière requiert, pour le montage du bain, une eau déminéralisée pour objectif de protéger l’aluminium tout en préservant au maxi-
d’excellente qualité, l’ion chlorure, entre autres, étant particuliè- mum les propriétés de réflectivité obtenues auparavant par un bril-
rement néfaste [29]. lantage chimique ou électrolytique (§ 4.1.3). Pour cette raison, les
épaisseurs sont limitées à quelques micromètres.
3.2 Anodisation sulfurique À noter que cette application, tout comme certains produits de
T
décoration, nécessite des alliages spécifiquement développés
Brevetée pour la première fois en Angleterre en 1927, l’anodisa- et transformés (laminage brillant) pour optimiser leur aptitude
tion en milieu sulfurique est aujourd’hui la plus répandue indus- aux procédés de brillantage et d’anodisation (transparence de
triellement, essentiellement pour trois raisons : la couche).
– le faible coût de l’électrolyte ;
– le large domaine d’utilisation du procédé ; & Dans ces deux domaines, l’oxydation anodique peut être prati-
– la maı̂trise aisée des paramètres de traitement.
quée en statique, en faisant passer la pièce de cuve en cuve, ou
Ceci ne doit pas faire oublier que dans chaque domaine consi- en dynamique, la bande aluminium étant traitée au défilé dans les
déré, les conditions opératoires sont précisément définies différentes étapes successives (§ 4.2.2). Dans ce dernier cas, le
(figure 6). Selon la fonction recherchée, on classe l’anodisation sul- métal est destiné à être mis en forme après anodisation, ce qui
furique en trois grandes catégories : réserve son utilisation à des produits où la déformation est peu
sévère.
– l’anodisation de décoration et pour application optique
(réflecteurs) ;
– l’anodisation de protection (en particulier dans le domaine de 3.2.2 Anodisation de protection
l’architecture) ;
Le domaine privilégié de l’anodisation de protection est l’archi-
– l’anodisation dure (§ 3.3).
tecture (menuiserie métallique en alliage de la série 6000 ou bar-
dage de façade en alliage 5005). Cependant, plus généralement, ce
traitement reste valable, moyennant un choix d’alliage approprié,
dès que l’on souhaite conserver l’aspect de la pièce traitée et sur-
Densité de courant (A · dm–2)
Risque de brûlure tout lui conférer une résistance à la corrosion dans des milieux
4 plus ou moins agressifs.
A Les conditions d’obtention des couches de qualité « architecture »
B sont très précises et font l’objet d’un label de qualité (label Quala-
nod [30]) lorsque l’anodisation est rigoureusement effectuée dans
3 C
les conditions opératoires indiquées dans l’encadré 1.
E
Couche Encadré 1 : Conditions d’obtention des couches qualité
2
F molle architecture (label Qualanod)
Concentration en acide sulfurique : 200 ± 20 g.L-1.
1 Densité de courant : 1,5 ± 0,2 A.dm-2.
Température de l’électrolyte : 20 ± 1,5 C (la température
D doit être homogène dans la cuve).
0
0 4 8 12 16 20 24 28 32
Teneur en aluminium dissous : maximum 20 g.L-1, de pré-
férence régulée entre 5 et 15 g.L-1.
Température (°C)
Dans ces conditions, la vitesse moyenne d’élaboration de
H2SO4 à 10 % en volume la couche est d’environ 0,45 mm.min-1.
E coordonnées correspondant à la qualité couche dure (§ 3.3)
F coordonnées correspondant à la qualité architecture (§ 3.2.1) Précisons que ces recommandations concernent également la
technologie utilisée (contacts électriques, montages, régulation de
tension, électrodes…), les procédures de colmatage (§ 4.3.4 ), ainsi
Figure 6 – Points de fonctionnement en anodisation sulfurique que la nature et la fréquence des contrôles qu’il convient
YQ
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mQVSP
d’effectuer. Les épaisseurs visées sont fonction de l’utilisation des 3.2.4 Paramètres d’anodisation
pièces et peuvent varier d’un pays à l’autre.
& L’influence des paramètres d’anodisation peut être considérable
Exemple : sur les propriétés finales des couches, il est par conséquent impor-
En France, les épaisseurs des couches de qualité architecture vont tant d’en comprendre les principaux effets.
de 15 à 20 mm.
La concentration en acide sulfurique est située entre 180 et
200 g.L-1 pour obtenir le meilleur compromis entre la conductivité
Il est important de noter que l’épaisseur d’oxyde est une condi- du bain (figure 7) et la dissolution chimique de l’oxyde. Des
tion nécessaire mais non suffisante pour garantir aux couches trai- concentrations trop élevées conduisent à une attaque excessive de
tées une bonne tenue à la corrosion. Il est en effet indispensable la couche, alors que des concentrations trop basses nécessitent
d’effectuer les préparations de surface (§ 4.1 ), les opérations de une tension d’anodisation plus importante.
rinçage (§ 4.2.4 ) et le colmatage (§ 4.3.4 ) de manière rigoureuse.
La température du bain joue un rôle fondamental sur la struc-
Pour l’application bâtiment sur les profilés en aluminium, on ren- ture de l’oxyde. La réaction chimique de dissolution variant de
contre typiquement la gamme opératoire suivante (traitement en façon exponentielle avec la température, une augmentation de
statique) : cette dernière conduit à une attaque importante de la couche en
– montage des pièces ; surface, voire au phénomène de « pulvérulence », poudre blanche
– dégraissage lessiviel ; à la superficie de l’oxyde traduisant une fragilisation importante de
– rinçage(s) ; l’oxyde (figure 8). Dans le domaine de concentration cité précé-
– satinage alcalin ; demment, il ne faut pas dépasser 21 C (qualité architecture). L’ano-
disation à température inférieure à 18 C est possible, mais requiert
– rinçages ;
une tension plus élevée.
– neutralisation ;
– rinçages ;
T –
–
–
anodisation ;
rinçages ;
coloration électrolytique (optionnel) ;
Conductivité (mS · cm–1)
8 000
– rinçages (rinçage final en eau déminéralisée) ;
– colmatage à chaud ; 7 000
– démontage des pièces.
6 000
Tout comme pour l’anodisation de décoration, le traitement des-
tiné à la protection se pratique parfois au défilé, avec cependant la
nécessité d’adapter les conditions d’anodisation (densité de cou- 5 000
rant plus élevée) pour obtenir une productivité satisfaisante. Par ail-
leurs, il est nécessaire de prendre garde aux phénomènes de 4 000
microfissuration (faı̈ençage) des couches épaisses, dus à l’enroule-
ment du métal sur des rouleaux à trop faible rayon de courbure. 3 000
Ce défaut sera rédhibitoire ou non en fonction du milieu auquel le
métal anodisé sera exposé [31].
2 000
YR
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mQVTR
T
Docteur de l’INSA de Lyon
Maître de Conférences à l’université de Bourgogne
et Dominique GREVEY
Docteur de l’INSA de Lyon
Professeur à l’université de Bourgogne
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YS
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mQVTR
Coefficient d’absorption
0,8
0,7
Aujourd’hui la théorie concernant le rayonnement laser est bien
connue [1] [2] [3] [4], aussi allons-nous nous contenter de mettre 0,6
en avant les spécificités des faisceaux des lasers de puissance
industriels. 0,5
0,4
0,1
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100
Absorption (%)
90
80
70
a 50 w b 300 w
60
Les parties les plus sombres correspondent aux niveaux les plus élevés
50 Polarisation
parallèle Figure 4 – Répartition spatiale de l’énergie en sortie de cavité.
0,5 µm Influence de la puissance
40
T
30 croisée
cherche le temps d’interaction critique τC pour lequel ᐉA ≈ ᐉD , on
calcule que τC est de l’ordre de 10–11 à 10–12 s pour les métaux.
Autrement dit, si l’on souhaite réaliser un traitement dans lequel il
20 ne doit pas y avoir de diffusion thermique (certains types d’abla-
tion par exemple), il faut envisager des temps d’interaction très
5 µm courts, de l’ordre de la picoseconde. De ces remarques découlent
10 au moins deux conclusions :
10,6 µm — pour les métaux, la quasi-totalité des traitements classiques,
qui reposent sur des temps d’interaction égaux ou supérieurs à
0 quelques millisecondes, sont fondés sur les effets de diffusion
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
thermique ;
Angle (°)
— si, l’on souhaite développer d’autres types de traitements (par
exemple dans l’optique des nanotechnologies), il faut promouvoir
Figure 3 – Influence de l’angle d’incidence du faisceau de nouvelles sources à brève durée d’impulsion (picoseconde,
sur l’absorption en fonction de différentes longueurs d’onde lasers voire femtoseconde). C’est effectivement la tendance actuelle [10].
et de leur polarisation [7]
Pour les polymères et les céramiques, le problème est sensible-
ment différent. Si on admet que ᐉA est proche de 1 mm pour ce
type de matériaux, τc est voisin de la seconde.
nanoseconde. Actuellement des durées d’impulsions de l’ordre de
la femtoseconde (10–15 s) sont à l’étude pour des applications
industrielles. 1.2.2 Répartition spatiale
Selon le type de fonctionnement, les effets du rayonnement sur
les matériaux pourront être maîtrisés et seront essentiellement de En sortie de cavité laser, la répartition spatiale de l’énergie
type « thermique » [8]. Un tel effet apparaît dès lors que la dépend du ou des modes du laser [11] [12].
longueur de diffusion thermique ᐉD est supérieure à la longueur En premier lieu, la répartition spatiale de l’énergie d’un faisceau
d’absorption ᐉA du rayonnement par le substrat : laser est décrite par les équations de Maxwell. Différentes solu-
λ tions sont envisageables pour la résolution de ces équations. Pour
ᐉD = 2 ατ et ᐉA = ----------------- des sources de faible puissance (mW) ou certaines sources à CO2
4π k E
de plus de 1 kW, un faisceau monomode du type gaussien peut
avec α diffusivité thermique du substrat (10 à 100 mm2 · s–1 être pris en compte. En revanche, pour les faisceaux issus des
pour les métaux et quelques 0,1 mm2 · s–1 pour les poly- cavités dopées au néodyme (par exemple), des polynômes de
mères), Laguerre-Gauss ou d’Hermite-Gauss permettent une meilleure
τ temps d’interaction, approche. Les polynômes de Laguerre confèrent une géométrie
λ longueur d’onde de la radiation, circulaire aux faisceaux. Dans grand nombre de cas, ces réparti-
kE coefficient d’extinction (tableau 1). tions ne s’observent pas : en effet, d’une part, les résonateurs ne
(0)
sont pas parfaitement symétriques et, d’autre part, les systèmes
optiques de guidage et de mise en forme du faisceau induisent des
aberrations qui diminuent la symétrie des modes. La figure 4
Tableau 1 – Valeurs typiques de kE et ᐉA illustre ce phénomène.
pour les métaux [9] Les répartitions spatiales obtenues pour deux puissances diffé-
rentes et mesurées en sortie de cavité laser sont proposées. Outre
λ ........................ (µm) 0,25 0,9 1,06 10,6 le fait qu’elles mettent en avant l’aspect rectangulaire du faisceau,
elles permettent d’intégrer que les modes du laser varient avec les
kE 1à3 4à8 4à5 30 à 50 paramètres opérationnels. Cet aspect rectangulaire du faisceau
disparaît lorsque la puissance augmente et que le nombre de
ᐉA ...................... (nm) 10 12 18 20 modes croît.
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 1 642 − 3
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T
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1.
1.1
Rappels sur les lasers et l’interaction laser-matière ...................... COR 1 580 - 2
Lasers de puissance..................................................................................... — 2
T
1.2 Interaction laser-matière dans le cas des métaux ..................................... — 2
2. Généralités sur la corrosion aqueuse des matériaux
métalliques ................................................................................................. — 3
3. Traitements de fusion superficielle par laser................................... — 3
3.1 Principe physique......................................................................................... — 4
3.2 Effets induits sur les surfaces et tenue à la corrosion .............................. — 5
3.2.1 Types d’effets induits.......................................................................... — 5
3.2.2 Traitement des aciers inoxydables .................................................... — 5
3.2.3 Traitement des alliages d’aluminium ................................................ — 7
3.2.4 Traitement des alliages à base de titane et de nickel ...................... — 7
4. Dépôts et alliages par laser ................................................................... — 8
4.1 Principe physique......................................................................................... — 8
4.2 Réalisation de revêtements anticorrosion par laser ................................. — 8
4.3 Application industrielle anticorrosion des revêtements et alliages
par laser : le traitement des REB................................................................. — 9
5. Traitements par ablation et choc-laser .............................................. — 10
5.1 Principe physique des traitements ablatifs et transformations induites . — 10
5.2 Applications industrielles anticorrosion du choc-laser............................. — 10
p。イオエゥッョ@Z@、←」・ュ「イ・@RPQR@M@d・イョゥ│イ・@カ。ャゥ、。エゥッョ@Z@ッ」エッ「イ・@RPQY
6. Conclusion.................................................................................................. — 12
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. COR 1 580
YW
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corQUXP
T
Surface I0 (W/m2)
Zone
d’absorption
(1 à 10 nm)
Pour plus d’informations concernant l’interaction
laser-matière, le lecteur pourra se reporter aux articles Traite- Fusion + convections
ments de surface par laser des Techniques de l’ingénieur G (K/m) solidification rapide Zone fondue
(1 µm à 1 mm)
[M 1 642] [M 1 643]. Le présent paragraphe reprend les Vs (m/s)
données de base les plus importantes, nécessaires à la
compréhension du chapitre.
G (K/m), Vs (m/s)
Zone affectée
1.1 Lasers de puissance thermiquement
Transformations à l’état solide
(50 µm à 2 mm)
Un rayonnement laser est une onde électromagnétique qui peut Précipitations
être décrite par sa longueur d’onde λ, sa phase ϕ et son énergie
photonique :
E = h C /λ Figure 1 – Schéma simplifié de l’interaction laser-matière
sur les matériaux métalliques et grandeurs thermiques associées
avec h constante de Planck (h = 6,62 × 10–34 J · s), (G = gradient thermique (K/m), Vs = vitesse de solidification (m/s))
C vitesse de la lumière (C = 3 × 108 m/s).
Les lasers industriels actuels délivrent des rayonnements
réduites, inférieures à 0,1 µm, contrairement aux interactions
lumineux qui vont de l’ultraviolet (laser excimère, KrF 0,248 µm) à
laser-polymères ou laser-verre qui peuvent se produire sur des
l’infrarouge lointain (laser à CO2 , λ = 10,6 µm), en passant par tout
profondeurs bien supérieures [M 1 642] [M 1 643] [1]. Dans ces
le spectre du proche infrarouge sur lequel se concentrent la majo-
conditions, on pourra toujours considérer que le dépôt d’énergie
rité des lasers actuels. C’est le cas des lasers solides à diode
laser est superficiel sur les métaux, et l’efficacité du couplage
(λ = 0,8 à 0,85 µm), à fibres (λ = 0,9 à 0,95 µm) ou des lasers
laser-métal est principalement due à la réflectivité R des surfaces.
Nd:YAG (λ = 1,06 µm).
Ce paramètre R, dont le complémentaire l’absorptivité A
Les lasers de puissance peuvent fonctionner en délivrant une puis- (A = 1 – R ) conditionne le rendement énergétique de l’interaction,
sance continue P = P0 (quelques W à quelques kW) dans le temps, ou dépend d’un grand nombre de facteurs parmi lesquels :
en régime pulsé, avec pour le traitement des surfaces des durées – la nature du matériau ;
d’impulsions qui vont de la nanoseconde (τ = 10–9 s) à la millise- – sa rugosité superficielle ;
conde (τ = 10–3 s). Toutefois, la fonctionnalisation ou la texturation – sa température et son état d’oxydation ;
des surfaces par des sources picoseconde (τ =10–12 s) ou – la longueur d’onde λ du laser et l’angle d’incidence du rayon-
femto-seconde (τ = 10–15 s) est également possible et permet d’évi- nement (figure 1).
ter les effets thermiques en réduisant considérablement les profon-
deurs de diffusion. On parle alors de « procédés athermiques », par Il est donc difficile de prédire a priori l’absorptivité d’une surface
opposition avec les autres procédés laser pour lesquels l’élévation éclairée par un rayonnement laser, même si des grandes tendan-
de température va être recherchée pour transformer à la fois la topo- ces se dégagent :
graphie, la microstructure et la composition chimique superficielle. – un métal peu réfléchissant dans le visible (Fe, Mo, W, Ti),
oxydé et rugueux sera plus absorbant au rayonnement laser qu’un
métal « brillant » (Al, Cu, Ag) ;
1.2 Interaction laser-matière – l’absorptivité tend à diminuer avec la longueur d’onde λ du
dans le cas des métaux rayonnement incident.
Couramment, les absorptivités à l’état solide varient entre 0,01
L’absorption d’un rayonnement laser avec une surface métal- (Cu sous éclairement CO2 à 10,6 µm : le cuivre est utilisé comme
lique solide se produit par des interactions photons-électrons miroir) et 0,5 à 0,6 (Feet Tisous éclairement Nd:YAG à 1,06 µm ou
libres du réseau cristallin et sur des épaisseurs de matière très excimère à 0,2-0,3 µm).
YX
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corQUXP
φ (W/cm2)
Trempe laser Fusion laser Ablation Microtexturation
Transformation Dépôts et alliages PLD Micro-usinages
martensitique Choc-laser
Figure 2 – Différents traitements de surface par laser et régimes d’interaction associés (PLD = Pulsed Laser Deposition)
Lorsque le matériau fond, et que la surface liquide se déforme Le film passif présent à la surface du matériau joue également
sous l’effet de pressions de vapeur éventuelles (cas du soudage un rôle important dans les processus de corrosion, et notamment
laser), le rayonnement laser est piégé par des phénomènes de dans l’amorçage de la corrosion localisée. Certains paramètres
T
multiréflexions sur les bords du cratère liquide, et l’absorptivité caractérisant le film passif ont une influence particulièrement
peut augmenter dans des proportions importantes. Au final, les importante sur la résistance à la corrosion du matériau. On peut
différents régimes d’interaction possibles sont liés à la densité de notamment citer la densité de dopants et, dans le cas des aciers
puissance φ (W/m2) imposée aux surfaces (figure 2) et au temps inoxydables, le rapport Cr/Fe.
d’interaction laser-matière.
Lorsqu’il est impossible d’agir sur le milieu environnant, ou sur
Lors de l’éclairement laser de la surface, le matériau est soumis
la nature du matériau, différents traitements de surface sont envi-
à des cinétiques T = f (t ) de fusion-solidification rapides, avec des
sageables pour résoudre ces problèmes de corrosion localisée. Le
vitesses de chauffage et de refroidissement comprises entre 103 et
choix de la technique de traitement de surface est primordial pour
109 K/s, à l’origine de gradients thermiques G (K/m) et de vitesses
augmenter significativement la durabilité des pièces concernées
de solidification localement élevées (figure 1).
en contact avec un milieu agressif et potentiellement sensibles à la
corrosion localisée. Le traitement de surface doit permettre d’éli-
miner les propriétés d’ordre 1 et 2 ou de réduire considérablement
leur influence. Le choix de la technique passe donc nécessaire-
2. Généralités ment par l’identification préalable de ces propriétés en utilisant, en
sur la corrosion aqueuse général, des méthodes statistiques (matrice de Pearson [6] et coef-
ficients de corrélation...).
des matériaux métalliques Au sein de cette large variété de traitements de surface, les pro-
cédés à haute densité d’énergie, et en particulier les procédés
Il ne s’agit pas ici de rappeler les éléments de base de la laser [4], peuvent affecter plusieurs de ces propriétés, en
corrosion aqueuse pour lesquels on se réfèrera à [M 150], entraînant une redistribution des gradients de potentiels locaux en
[M 4 341], [COR 325] et [2], mais de préciser les différentes surface (fusion de surface), en modifiant la composition chimique
contributions surfaciques reconnues comme pouvant jouer un rôle superficielle (cas des dépôts et alliages) ou en générant un état
sur l'amorçage et la propagation de la corrosion localisée. mécanique favorable (choc-laser). En fonction des conditions opé-
ratoires utilisées lors du traitement de surface, cela peut conduire
à une diminution significative de la sensibilité à la corrosion géné-
Selon la norme ISO 8044, « La corrosion correspond au ralisée et localisée si des paramètres d’ordre 1 (par exemple la
processus d'interaction physico-chimique entre un métal et un rugosité et la composition chimique de la surface) sont éliminés ou
milieu environnant, entraînant des modifications dans les à une amélioration plus modérée si des paramètres d’ordres infé-
propriétés du métal et souvent une dégradation fonctionnelle rieurs sont concernés.
du métal lui-même... ». La corrosion localisée, quant à elle, est
décrite par « un mode de corrosion intervenant sur des sites
discrets de la surface d'un métal exposé à un environnement
corrosif ». Elle peut alors se manifester sous forme de piqûres,
de fissures, de crevasses... et concerne le plus souvent des 3. Traitements de fusion
matériaux à l’état passif présentant des hétérogénéités.
superficielle par laser
Des études statistiques [2] [6] ont montré que, vis-à-vis de
l’amorçage de la corrosion localisée, les hétérogénéités métallur- La plupart des traitements laser anticorrosion passent au moins
giques (inclusions, précipités, ségrégations, joints de grains...), les par une transformation à l’état liquide pour modifier les propriétés
microfissures d'origine mécanique ou thermomécanique et la de surface. Nous ne considérerons donc pas ici les traitements à
rugosité sont les principaux facteurs d’influence (ordre 1). Les gra- l’état solide, pourtant susceptibles, par l’intermédiaire de transfor-
dients de déformation et d'écrouissage jouent un rôle d’ordre 2, et mations de phase (transformation martensitique induite par laser
la texture d’ordre 3. Il existe également des effets de synergie [M 1 643]), d’avoir un effet sur la réactivité de surface. Au sein des
entre ces différentes propriétés de surface qui peuvent jouer un traitements laser avec passage à l’état liquide, la refusion de la
rôle important même si les propriétés prises individuellement ont surface est le plus simple de tous et permet, le plus souvent, de
une influence mineure. répondre aux critères anticorrosion voulus.
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