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PC - Lycée Dumont D’Urville

DS 5 de physique
Le sujet comprend trois problèmes indépendants que vous pouvez traiter dans l’ordre de votre choix. Il est
demandé de numéroter les pages au format i/N où i est le numéro de la page et N le nombre total de pages.
Soignez la présentation et la rédaction.
Tout calcul doit être justifié par une loi physique, un schéma... Un résultat non justifié ne rapporte pas de
points.

I. Thermorégulation d’un cycliste

La thermorégulation est l’ensemble des phénomènes qui permettent au corps humain de conserver une
température centrale constante dans diverses conditions d’activité physique et malgré les variations de le
température extérieure dans une certaine limite.
La thermorégulation est due à des productions internes de chaleur (thermogénèse liée au métabolisme et
à l’activité physique) et à des déperditions de chaleur au niveau de la peau (thermolyse) ainsi qu’à des
déperditions liées à la respiration. Pour que l’organisme fonctionne correctement, la valeur de sa température
intérieure Ti doit rester sur une plage étroite entre 360 C et 380 C.
Le but de ce problème est de modéliser la themorégulation pour le cycliste réalisant l’ascension d’un col alors
que l’air extérieur est à la température Te = 300 C.
Le métabolisme permet de produire la puissance métabolique associée à la thermogénèse. Des études mon-
trent que cette puissance est fonction de la masse m par:
Pmeta = 4, 1m0,75 en W att pour un individu au repos avec m en kg.
La valeur de cette puissance double pour une activité physique moyenne et triple pour une activité physique
aussi intensive que l’ascension d’un col.
La surface
r du corps d’un individu de masse m et de hauteur h peut se calculer par la formule de Mosteller
mh
S= où m est en kg, h en cm et S en m2 .
3600
Le cycliste étudié mesure 180 cm et a une masse de 65 kg. Le cycliste est modélisé par une sphère de rayon
R de sorte que la surface d’échange du cycliste soit identique à celle de la sphère.
1. Déterminer la valeur du rayon R de la sphère équivalente au cycliste considéré.
2. Calculer la valeur de la puissance métabolique associée à la thermogénèse au repos et à l’ascension du
col.
Afin de réguler sa température, le corps humain est capable de limiter ou de favoriser la circulation sanguine
dans ses couches périphériques, le sang étant le principal responsable de l’uniformisation de la température
interne.
Le cycliste est modélisé par une sphère de rayon R. Pour la suite on prend R = 40 cm. Le volume de la
sphère modélisant le cycliste est décomposé en deux zones.

température
- Une zone centrale de rayon R − e thermorégulée, de surface de la peau air de
température Te
dont la température est constante et égale à la Tpeau
peau
température interne Ti . C’est dans cette zone qu’est
produite la puissance métabolique Pmeta .
R-e
jQ
- Une zone périphérique de transition d’épaisseur e
r
siège uniquement de diffusion thermique. Les tissus
ont pour conductivité thermique λ = 0, 3 SI. Aux corps de R
température
limites de cette zone on a T (r = R − e) = Ti et Ti
T (r = R) = Tpeau qui est la température de sur-
face de la peau. On admet qu’en régime stationnaire
la température et le vecteur densité de courant ther-
mique dans cette zone ne dépendent que de r soit


T = T (r) et jQ = jQ (r)−→
er .

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3. On étudie ici la diffusion thermique dans la zone périphérique pour R − e < r < R.
3.a. Exprimer la puissance thermique Pth qui traverse une sphère de rayon r tel que R − e < r < R
en fonction de jQ , la densité de courant thermique et de r. Montrer, en considérant un système élémentaire
bien choisi, que Pth ne dépend pas de r en régime stationnaire.
−−→ dV −

3.b. Ecrire la loi de Fourier et donner son sens physique. Donnée : gradV (r) = er .
dr
3.c. Définir la notion de résistance thermique par analogie avec l’électricité et déduire des questions
e
précédentes que la résistance thermique de la zone périphérique est Rth = .
4πλR(R − e)
De manière générale, la température de surface de la peau n’est pas égale à la température de l’air. Cette
différence de température génère entre la peau et l’air un transfert thermique dit convectif. Ce transfert
thermique est associé à des mouvements macroscopiques de l’air au voisinage de la peau. Il est caractérisé
par la loi de Newton

jconv = K(Tpeau − Te )

où S est la surface de la peau, Tpeau et Te respectivement les températures de la peau et de l’air extérieur
et jconv le vecteur densité de courant thermique de convection.
K est le coefficient de transfert conducto-convectif donné par:
- K = 5, 0 SI si l’air est au repos
- K = 5, 0 + 5, 0V SI avec V en m/s si l’air est en mouvement avec une vitesse de norme V
A l’interface entre la zone périphérique de la sphère et l’air il y a continuité du flux thermique.
4. Déterminer l’unité de K. Quelle justification physique peut-on donner au fait que K augmente avec la
norme V de la vitesse? Exprimer la résistance thermique Rcc associé au transfert conducto-convectif entre
la peau et l’air.
5. Proposer un modèle électrique d’association de résistances pour obtenir la résistance thermique totale
associée à la diffusion thermique à travers la peau et à la conducto-convection au voisinage de la peau.
Calculer la résistance totale pour une épaisseur e = 5, 0 cm avec R = 40 cm dans la situation où le cycliste
roule à la vitesse V = 10 km/h. Calculer la puissance thermique perdue par le cycliste et la température
Tpeau à la surface de sa peau pour Ti = 370 C et Te = 300 C. Comparer la puissance thermique perdue par
le cycliste à la puissance fournie par son métabolisme lorsque le cycliste monte un col et conclure.

6. Soit le circuit électrique suivant: Appliquer la loi des noeuds en A et écrire la loi des
mailles dans la maille 1. On rappelle que dans le con-
R dUc
i A densateur ic = C . Montrer que Uc (t) vérifie une
ic dt
équation différentielle de la forme:
E Uc
1 C I
dUc Uc V
+ =
dt τ τ

Exprimer τ et V en fonction de R, C, I et E. Que représentent τ et V ?


7. On se place ici dans le cas où Ti , la température interne du cycliste dépend du temps, on note Ti (t). On
suppose que les résistances thermiques établies précédemment en régime stationnaire sont encore valables.
On note C la capacité thermique du cycliste et Req = Rth + Rcc. Déduire de l’application du premier
principe de la thermodynamique au cycliste entre les instants t et t + dt que sa température interne vérifie
l’équation différentielle:

dTi Ti Te Pmeta
+ = +
dt Req C Req C C

En déduire l’expression de la température du corps du cycliste en régime permanent et proposer un schéma


électrique analogue au corps du cycliste dans cette situation.
8. En fait l’évaporation de la sueur joue un rôle principal dans la thermorégulation.
Au moment du Tour de France, on peut lire dans les médias que lors de l’ascension d’un col, avec une
température extérieure Te = 300 C, certains coureurs peuvent perdre plusieurs litres de sueur et qu’ils doivent
boire de façon régulière pour éviter la déshydratation.

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Expliquer en quelques lignes en quoi l’évaporation de la sueur permet d’améliorer la thermorégulation du
cycliste en plein effort. En s’appuyant sur des calculs simples, dans le cadre de modèles vus précédemment
et en utilisant les données suivantes, calculer la quantité d’eau perdue par sueur pour une ascension d’une
heure.
Données :
- Dans le domaine de température considéré ici, la valeur de l’enthalpie massique de vaporisation de la sueur
est lv = 2250 kJ.kg −1
- Les coureurs développent des puissances de l’ordre de 400 W
- En plein effort le cycliste parvient à maintenir une température Ti = 370 C
- On suppose que la conducto-convection n’est pas modifiée par la présence de sueur

II. Désintégration de l’uranium 235

Les recherches sur le noyau d’uranium ont mis en évidence le phénomène de fission nucléaire en 1939, ces
travaux ont trouvé leur première application lors de l’explosion de la bombe d’Hiroshima, le 6 aout 1945.
Il va de soi que l’invention de la bombe atomique n’est peut-être pas le plus grand progrès de l’Humanité.
Mais en l’état actuel des choses, cette arme existe, et il est souhaitable d’en aborder l’aspect physique pour
mieux en saisir les tenants et aboutissants scientifiques.
L’élément uranium se présente essentiellement sous la forme de deux isotopes, le plus répandu à l’état naturel,
U 238 , possède 92 protons et 146 neutrons, l’autre isotope est U 235 (possède 92 protons et 143 neutrons) dit
isotope ”fissile”. Lorsqu’un noyau U 235 est heurté par un neutron (noté n), il peut ”fissionner”, suivant la
réaction suivante :

235
U92 + n → X + Y + νn

où X et Y sont deux noyaux le plus souvent radioactifs et ν est le nombre moyen de neutrons produits dans
la désintégration d’un noyau: ν ≈ 2, 5. On voit ainsi la possibilité d’une réaction en chaı̂ne, utilisable de
manière contrôlée dans une centrale nucléaire, ou de manière explosive dans une bombe. L’énergie libérée
par la désintégration d’un noyau d’U 235 est en moyenne de 170.106 eV . Lorsque la masse du bloc d’uranium
devient supérieure à une valeur critique, la réaction en chaı̂ne s’emballe et devient explosive.

On donne : la masse d’un nucléon mp = 1, 67.10−27 kg et 1 eV = 1, 6.10−19 J.

Diffusion de neutrons

1. Quelle serait l’énergie libérée par la désintégration totale d’un kilogramme d’ U 235 ?

2. L’énergie libérée par l’explosion d’une tonne de trinitrotoluène, un explosif chimique classique encore
dénommé TNT, est de 4, 2.109 J. En déduire l’énergie libérée par la désintégration supposée totale d’un
kilogramme U 235 , exprimée en équivalent tonnes de TNT. Commenter ce résultat.



3. Soit n(x, t) le nombre de neutrons par unité de volume et jD = jD (x, t)−→
ex , le vecteur densité de flux
n(x, t)
de neutrons. On note a = le nombre de neutrons absorbés par unité de temps et de volume par la
τ
réaction de fission.
3.a. En vous appuyant sur la réaction de fission, exprimer en fonction de n, τ et ν, le nombre p de
neutrons produits par unité de temps et de volume par la réaction de fission. Préciser l’unité de τ .
On considère un cylindre élémentaire de section S et compris entre les abscisses x et x + dx.
3.b. Exprimer N (t) et N (t + dt), le nombre de neutrons présents dans ce cylindre respectivement
aux instants t et t + dt.
3.c. On note δNr et δNp , le nombre de particules reçues et le nombre de particules perdues par le
système entre t et t + dt.

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3.d. Déduire de la conservation de la matière la relation entre δNr , δNp , N (t) et N (t + dt). En
déduire l’équation:

∂n ∂jD ν −1
=− + n
∂t ∂x τ
.
3.e. Comment s’écrit cette équation en coordonnées cartésiennes à 3D? On admet qu’elle reste
valable à 3D en coordonnées sphériques.
4. Enoncer la loi de Fick et préciser son sens physique. En déduire l’équation de diffusion vérifiée par n.

Masse critique

On considère une boule d’uranium de rayon 235 pur de rayon R. On cherche à déterminer la masse critique
de cette boule pour laquelle la réaction en chaı̂ne peut s’emballer et devenir explosive. On suppose que le

→ ∂n →
problème est à géométrie sphérique de telle sorte que l’on puisse écrire : jD = −D − er
∂r

On cherche une solution sous la forme: n(r, t) = n1 (r)eν t/τ
où n1 (r) vérifie les conditions : n1 (r = R) = 0
et n1 (r = 0) tend vers une limite finie.
ν − 1 − ν′
5. Montrer que n1 (r) vérifie l’équation ∆n1 + n1 (r) = 0.

Pour résoudre cette équation on pose g(r) = rn1 (r) et on admet que g(r) vérifie l’équation: g ′′ (r) +
ν − 1 − ν′
g(r) = 0 avec ν ′ < ν − 1.

6. Résoudre l’équation différentielle vérifiée par g(r) et déduire des valeurs de g(r = 0) et g(r = R) que
k 2 π 2 Dτ
l’on a ν ′ = ν − 1 − où k est un entier.
R2
Dans la suite, on prend k = 1 car n1 (r) ne doit pas s’annuler entre r = 0 et r = R.

7. On rappelle que ν ′ est défini par l’équation : n(r, t) = n1 (r)eν t/τ
.
Quelle est la différence fondamentale entre les cas ν ′ > 0 et ν ′ < 0 ?
En déduire, en fonction de D, ν et τ , le rayon minimal Rc à partir duquel la réaction en chaı̂ne s’emballe.

235
8. On donne pour U92 : sa masse volumique ρ = 19 000 kg.m−3 , π 2 Dτ = 2, 2.10−2 m2 et ν = 2, 5. Calculer
la valeur du rayon critique Rc , ainsi que la masse critique Mc (masse de la boule d’uranium de rayon Rc ).
9. Pour des raisons évidentes, on ne peut pas stocker sans précautions une masse d’uranium supérieure à
la masse critique. Quelle disposition raisonnable pouvez-vous suggérer pour le conditionnement d’une arme
nucléaire dans un missile ? Comment pourrait-on déclencher l’explosion ?

III. Climatisation d’un appartement

Préliminaire : cycle thermodynamique de Carnot

Une masse donnée d’un fluide assimilé à un gaz parfait décrit un cycle récepteur de Carnot.

Il s’agit d’un cycle ditherme réversible composé de On donne l’allure du cycle dans le diagramme de
la succession des phases suivantes : Clapeyron:
- une détente isotherme de A à B à la température
P
de la source froide TF
- une compression adiabatique réversible de B à C
- une compression isotherme de C à D à la
température de la source chaude TC
- une détente adiabatique réversible de D à A
V

On note W , QC et QF respectivement le travail, les échanges thermiques avec la source chaude et la source
froide. Ces grandeurs sont comptées algébriquement.

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1. Dessiner le schéma fonctionnel du système étudié. Préciser les sens réels des échanges énergétiques et
les signes de W , QC et QF .
2. Reproduire l’allure du cycle sur votre copie et ajouter les points A, B, C et D. Représenter également
ce cycle dans le diagramme entropique, c’est un diagramme avec la température T en ordonnée et l’entropie
S en abscisse. Les sens de parcours des cycles sont identiques dans le diagramme de Clapeyron et dans le
diagramme entropique.
3. Ecrire le premier principe et le second principe de la thermodynamique pour le fluide au cours d’un
cycle. Définir l’efficacité ec de cette machine de Carnot fonctionnant en machine frigorifique et déduire des
deux principes de la thermodynamique son expression en fonction uniquement de TC et TF .
4. On donne TF = 275 K et TC = 298 K, PB = 1 bar et PD = 10 bar. Le gaz parfait a pour coefficient
isentropique γ = 1, 4. Exprimer puis calculer PA et PC . Calculer l’efficacité de Carnot de cette machine
frigorifique.

Climatisation d’un appartement

On considère désormais un appartement standard de surface au sol S = 70 m2 modélisé par une seule pièce
de hauteur sous plafond de h = 2, 5 m. La température extérieure est Text = 350 C et la température de
l’appartement est notée Ta < Text . On climatise cet appartement avec une machine frigorifique d’efficacité
e = 3 à laquelle on fournit la puissance mécanique Pm = 5 kW .
5. Exprimer en fonction de e et Pm , la puissance thermique PF reçue par le fluide de la machine frigorifique
de la part de la source froide.
6. Calculer le volume et la masse d’air sec contenue dans l’appartement et en déduire la capacité thermique
C de l’air de l’appartement. Donnée : masse volumique de l’air ρ = 1, 2 kg.m−3 supposée constante, capacité
thermique massique de l’air: c = 1, 1 kJ.kg −1 .K −1 .
7. On suppose l’appartement parfaitement isolé, soit sans perte thermique à travers les murs. Appliquer le
premier principe de la thermodynamique à l’air de la pièce dont la température varie de Ta (t) à Ta (t + dt)
lorsque le climatiseur est branché. En déduire le temps t1 qu’il faut pour que l’air passe de la température
T0 = 350 C à la température T1 = 200 C.
8. Le résultat précédent est peu crédible, on tient compte maintenant des échanges thermiques entre l’air
de l’appartement et l’air extérieur par diffusion thermique à travers les fenêtres uniquement. L’appartement
comprend 4 fenêtres de surface S = 2, 5 m2 chacune.
8.a. Exprimer la résistance thermique équivalente à l’ensemble des 4 fenêtres composées d’un simple
vitrage d’épaisseur ev = 1 cm de conductivité thermique λv = 1 SI.
8.b. La climatisation est branchée et on tient compte des pertes thermiques à travers les fenêtres.
Appliquer le premier principe de la thermodynamique à l’air de la pièce dont la température varie de Ta (t)
à Ta (t + dt), en déduire que Ta vérifie une équation différentielle de la forme:

dTa dTa Tf
+ =
dt τ τ
Exprimer et calculer τ et Tf . Préciser leur signification physique.

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