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L'Illustré national

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


. L'Illustré national. 1914.

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LA CEINTURE

J>
2 -- LA GUERRE PAR LA PLUME -
GUILLAUME AUX ABOIS
Guillaume a passé une fort mauvaise nuit. Il est agité, fébrile. Il a les
yeux cernés. Son petit bras court a les mouvements désordonnés d'une
aile de pingouin qui veut s’envoler.
Il a défendu qu’on le dérangeât sous n’importe quel prétexte. Il veut
être seul pour pouvoir réfléchir à sa situation, qui devient chaque jour
plus critique.
Enfermé en son cabinet, il va et vient ainsi qu’un fauve en cage.
Son i egard est effrayant. Une bave coule de ses lèvres comme des
babines d’un chien enragé.
Il sent que tout s’effondre autour de lui. Son trône craque. L’Alle
magne se disloque.
Sa vie même est en danger au milieu d'un peuple qui commence à
voir clair et à se révolter contre ses mensonges.
Tout cela affole le misérable, l’épouvante, le jette dans un état voisin
de la démence.
À h ! il ne songe guère à cette heure à ses uniformes, à ses costumes
d’apparat !
Il est en pantoufles, en bras de chemise, coiffé d’un foulard en guise
de casque.
Il ressemble à un bon bourgeois du Marais de l’époque 1830.
Tout à coup on frappe à la porte.
Il sursaute violemment et crie d’une voix de panique :
Qui est là? Que veut-on? J’ai défendu qu’on me dérangeât.

Un aide de camp passe timidement la tête par la porte entrebâillée :
— Sire...
— Quoi?
C’est envoyé de François-Joseph. Il demande du secours. C’est
— un
urgent. Les Russes...

— Non, le peuple.
Un autre officier
:
— Sire...
— Encore !...
— Bethmann-Holweg...
Au diable ! qu il aille
au diable ! Allez au diable tous ! J en
ai
assez ! J’en ai assez !
Hors de lui, Guillaume pousse tout le monde dehors ferme la
et porte.
Puis il reste hagard, le front baigné de
sueur.
On entend de grands bruits
au dehors, comme un grondement
d’émeute.
L’effroi au cœur, il ouvre violemment et hurle
:
Qu’est-ce que c’est? Qu’est-ce qu’il a?
— y
Oui, il reçoit la pile toujours. Dans un jour de folie, je l'ai — Les femmes réclament du pain et la paix.
— comme On entend de grands cris :
appelé mon « brillant second ». Ah ! il brille le second ! Dites à son envoyé Du pain ! La paix ! Assez de mensonges
— i
que je ne puis rien. Je n’ai pas trop de soldats pour me défendre moi- Guillaume tombe sur un siège comme assommé.
même. Il a un geste d’écrasement...
— Il va être écrasé. Sire. — Tout est fini ! Je n'en sortirai pas !
— Tant pis pour lui ! Et il demeure anéanti et morne, pendant qu’au dehors... les rumeurs
Une autre porte s’entr’ouvre.
augmentent et deviennent de plus en plus menaçantes...
— Sire...
— Qu’est-ce encore ? Jean Bricnac.
)
3M = histoire anecdotique du
LA GUERRE EUROPÉENNE
s >nt rangés de telle
minière qu’il se
trouve juste au mi
lieu d’eux et qu’il
lui est impossible
d’essayer même de
s’échapper. Bon gré,
mal gré, il lui faut
accepter cette lutte
inégale.
Au moment où il
s’apprête à tirer,
une grêle de mitraille
s’abat sur son avion.
Ses toiles sont per
cées en vingt en
droits et les balles
pénètrent profondé
ment dans toutes les
parties boisées deson
appareil. Son réser
voir est percé par
l’éclat d’un projec
tile, et l’essence en
fuyant, inonde ses
vêtements.
Pour son début,
le photographe passe
par toutes les émo
tions. Mais il est
courageux... Il ne
l'escadrille du 20 e corps,
Maurice regrette qu’une chose, c’est de ne pas pou
appartenant à
avait pour mission de voir aider son pilote comme il le voudrait...
C..., un Parisien, reçu
de Douaumont, en Celui-ci se multiplie... Il s’efforce, à lui seul, de
survoler le fort et le village
l'ennemi. II devait emmener riposter à tous scs assaillants. Mais la lutte est
partie occupés par
spécialiste, le soldat Beauvais, trop inégale et il se dit que, tôt ou tard, il lui
avec lui un photographies des posi faudra succomber.
chargé de prendre des Pour augmenter encore l’inégalité, Maurice
tions occupées par les Boches. C... reçoit une balle dans le bras gauche. Il
pilote passager s’étaient rapidement
Le et son
de suite, le travail souffre terriblement et il lui est impossible de se
mètres et,
élevés à 2 000 servir du membre blessé... Son essence fuit de
avait commencé. bientôt avion plus en plus et il craint que l’cclatement des pro
Tout alla bien d’abord ; mais un
Bien que le photo jectiles ennemis ne mette le feu à son avion.
ennemi apparut à l'horizon. Afin de ne pas effrayer son passager, le pilote
première ascension et qu'il
graphe en fût à sa a le courage de lui cacher sa
blessure ; il essaie
de la manœuvre de la mitrailleuse
ignorât tout C... ne s’in même de le persuader que le danger pour eux
la main, Maurice
qu’il avait sous apparition subite. Ce n’est pas très grand et qu’ils s’en tireront.
quiéta point de cette Mais tout à coup le photographe, atteint d’une
première fois qu’il se trouvait en
n’était pas la adversaire la perspective balle en plein cœur, s’écroule foudroyé et son
face d’un semblable ;
n’était pas faite pour corps reste accroché aux commandes.
d’une lutte aérienne De son bras valide, Maurice C... dégage ses
prépara à affronter l’ennemi.
l’eflrayer et il se lui, apparaît un commandes, mais les ennemis se sont rapprochés
qu’au-dessous de
Mais voilà a-t-il eu le temps de lui de tous les côtés à la fois... Il se sent
second avion boche... A peine
mitrailleuse qu’il en traqué comme une bête aux abois. A moins d’un
de mettre en position sa miracle, il est perdu.
troisième, puis un quatrième. Ils
aperçoit un
318 HISTOIRE ANECDOTIQUE DE
— "Z-— 319
Tout s’expliquerait. Mais il n’a pas d’ac

cent.
Un ami des Boches, alors.
— toujours trouvé une sale tête.
— Je lui al
Il n’a pas le regard franc, en tout cas, des

gens de chez nous.
— Regardez-lc I
Fred leva la tête.
Le Downer dessinait de grands cercles avec ses
bras.
—- Il les pousse vers la gauche.
pointfaible.
C’est évidemment notre
— Rouges lui obéissent, moi, je ne le
Si les

raterai pas 1

Nous verrons bien si son vieux bon Dieu


—•
détournera de lui la balle qu’il mérite.
Les Indiens, pourtant, malgré les invitations
répétées du rancho, n’avançaient que lentement,
et par petits paquets.
Otis avait vu clair dans leurs intentions.
Les fauves opèrent plus volontiers dans la
nuit, qui est leur complice.
Des cavaliers sur la route, Taylor !

Indiens?
— Non, blancs.
— Pas possible.
- Quatre 1

chevaux !
—• Sur deux
Qu’est-ce que cela signifie? Avant-cou

reurs des renforts?
Mais alors, Downer aurait réellement pré

venu le maître? Il serait loyal?
Il a pu penser que les secours n’arrive-

rnient pas en temps. Il aura joué la comédie jus
qu’au bout.
Vous avez raison I Voyez comme il s’affole.

Sans en écouter davantage, Fred, comptant
sur scs longues jambes pour arriver à la palissade
avant tout autre, s’était laissé glisser.
— Avertissez-moi si vous avez besoin de mon
aide, lui cria le pharmacien.
— Comptez sur moi ! Trois détonations coup
sur coup.
L’épicier arriva près de Bill et de Chariot com
me ils venaient de sauter le mur.
Attention, dit-il. Le rancho est sur le toit.

Il vous voit. Défiez-vous de lui.
fit le Français.
— Qui êtes-vous ?l'épicier
— Fred Sterling, du bourg. Irlandais,
un honnête homme, un ami.
— Comment savez-vous? dit...
— Abei Bradley nous avait Nous som
mes sûrs maintenant...
— Bien, dit Chariot,denous sommes au cou
descendre.
rant. Dites au rancho
Fred, ,les mains en cornet, fit la communi
cation.
—- Que
veulent-ils? répondit l’autre.
— Vous parler. Les soldats les suivent.
— Je viens.
Downer disparut du toit.
Mais Chariot l’attendit en vain.
Il avait pris le chemin le plus sûr... pour
lui...
A toute vitesse, au long des maisons, ou plu
tôt des jardinets dont celles-ci étaient llanquées,
il s’en allait, le traître, vers les Indiens.
Il avait du flair. Le conciliabule rapide entre
l’épicier et les nouveaux arrivants ne lui avait
' rien dit de bon.
Du reste, du moment que les soldats arri
vaient...
Peut-être parviendrait-il encore en temps
chez les Rouges, pour les aviser du danger qui
les menaçait de flanc, ou derrière...
Fred 1 cria M. Taylor, dressé
dans sa goût*

tière.
— Qu’est-ce qu’il y a?
— L’Allemand détale...
— Tirez 1

Chariot jeta un « No » énergique.


Il était trop tard.
La détonation retentit.
Le pharmacien, sautant à se rompre le cou,
avait déjà, d’un bond, gagné le sol.
Les cinq qui l’observaient coururent dans la
même direction.
Des Indiens aussi se précipitaient.
Nous atteindrons le blessé avant eux, fit.

Bill. Feu, boys
les 1
SOUS LES BALLES ENNEMIES. Leur capitaine ayant été tué, le caporal GeorgeON, du I er régiment de marche d'infanterie colo

niale, se proposa, avec quatre de ses camarades pow aller chercher son corps, tombé à trente mètres des tranchées allemandes. Sous une
grêle de balles, et malgré les difficultés du le.rain, il alla une première fois pour le reconnaître, puis il revint chercher
ses camarades
et Us rapportèrent sans encombre leur chef dans les tranchées françaises.
===== LA GUERRE PAR LE CRAYON = 3

L’UNIFICATION DES MESURES EN ALLEMAGNE

Hors d’œuvre: Pommes de ter. Lundi, hippopotame. Mardi, cha


qu’on ne mange — chambre. Entrée: pommes sautées. — Mercredi, tigre. Tarteiffe, qu’est-ce,
— A ch ! Huit joursj'abomine. Ma seule robe de meau.
que ça veut dire, Friti ?
Çue du chien, que pommes purée. Salade... de
consolation c’est que ma belle-mère le Légumes:
déteste aussi. pommes de terre. Teufel ! C'est la revanche — Ca veut dire, mein herr, que von
monstre ! de Parmentier : encore une victoire fran Batocki a réquisitionné la ménagerie Hegen-
•— Vous voilà content, vous,
çaise ! beck, de Hambourg !
— Comme vous, belle-maman!

RÉCEPTION
— Alors afres la soupe au lait de chaux
du veau ici ! 2. —'Mais c’est encore delà vache enragée, et ses œufs artificiels, monsieur prendra un
L — Du veau ! Vous avez comme partout et vous annoncez du poulet ! fromage de gendarmiun et un café d’extrait
Vile, escalope ! (On le sert.)
garçon, une c’est un Dame, les menus sont unifiés, mais on de glands.
Mais n’est pas du veau, —
— ne défend pas de débaptiser les plats ! — Un vrai festin, quoi !
ce
Morceau de courroie !

Un affreux mensonge. — Et nos JALOUSIE Le Kaiser. — Qu’ils mange tous de mê


chez
ennemis osent prétendre que, nous, Les maigres furieux. — Comment me, ce sera excellent pour la discipline... E-
le s vivres augmentent ! peut-il être gros comme ça, puisqu'il ne c’est par la discipline qu’on mate un f-nplct
Voilà comment ils écrivent l’histoire ! mange pas plus que nous ? Si VAllemagne meurt, elle mourra discil inée!
LEURS MUFLES
LE DICTATEUR DE LA FAIM

GORliEIL.

Grété.

Imprimerie

TALLANDIER.

Jales

:
ydmni

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