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La reconnaissance des identités est-elle un frein à l’universalité des droits de

l’Homme ?
UNIVERSITE DE YAOUNDE II UNIVERSITY OF YAOUNDE
II
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INSTITUT DES RELATIONS -----------
INTERNATIONALES DU INTERNATIONAL RELATIONS
CAMEROUN INSTITUTE OF CAMEROUN
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ISLAMIC WORLD EDUCATIONAL FEDERATION DES UNIVERSITES DU
SCIENTIFIC AND CULTURAL MONDE ISLAMIQUE(FUMI)
ORGANIZATION

CHAIRE ICESCO/FUMI
POUR
LA DIVERSITE CULTURELLE

Sujet 3
La reconnaissance des identités est-elle un frein à l’universalité des droits de
l’Homme ?

Par
HABIBAT MOUDIAT FUESHE ISABELLE

Master en relations internationales : diversité culturelle, paix et coopération

internationale 1

DEVOIR DROITS HUMAINS ET IDENTITES PLURIELLES

Pr. NGUELE ABADA MARCELIN

Année académique : 2020/2021

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La reconnaissance des identités est-elle un frein à l’universalité des droits de
l’Homme ?

TABLES DES MATIERES :

Introduction………………………………………………………...page 3
I- L’universalité des droits de l’Homme : un moyen de stabilisation
unifiée de la scène internationale………………………..page 4
A- L’identité : un droit reconnu par les droits de
l’Homme ………………………………………............page 4
B- Les apports de l’universalités des droits de
l’Homme……………………………………………….page 4

II- Reconnaissance des identités et universalités des droits de


l’Homme : les contradictions contemporaines……….....page 5
A- Les problématiques actuelles entre universalité des droits de
l’Homme et particularismes
identitaires……………………………………..............page 6
B- La critique des droits de l’Homme…………………...page 7

Conclusion………………………………………………………...…page 8
Bibliographie………………...………………………………………page 8

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La reconnaissance des identités est-elle un frein à l’universalité des droits de
l’Homme ?

INTRODUCTION

L’identité est un terme compris comme l’ensemble des caractères particuliers et permanents
caractérisant un individu ou un groupe d’individus. Les identités dans un sens juridique et
international, correspondent donc à toutes les particularités soient elles linguistiques,
culturelles, religieuses, sociales ou même politiques d’un pays, d’une région, ou d’une
communauté donnée sur la scène internationale. Ces identités peuvent donc faire l’objet d’une
reconnaissance c’est à dire l’acceptation de leurs particularités définies. L’emploi du terme
frein connote le ralentissement ou l’effet de barrière. Quant aux droits de l’Homme ou droits
humains il s’agit d’un concept préconisant l’universalité, l’inaliénabilité des droits de la
personne indépendamment du droit positif en vigueur. Ces droits sont de plus en plus inscrits
dans la consistance juridique sur le plan mondial notamment dans la déclaration universelle
des droits de l’Homme du 10 décembre 1948. Dès lors ils font l’objet de nombreuses
mutations liées à l’évolution à la fois humaine et technologique. Comprendre leur
universalisation c’est envisager leur exactitude, mieux leur uniformisation à travers le globe
entier.

L’association des concepts de reconnaissance des identités et universalisation des droits de


l’Homme dans ce sujet soulève le problème de la nature du rapport existant entre les identités
plurielles et la grande question en perpétuelle mouvance des droits de l’Homme.
L’acceptation des statuts et postures particulières des multiples identités collectives sur les
différentes questions des droits de l’Homme empêcherait elle l’universalisation des droits de
l’Homme ? Une vision générale et objective comprendrait qu’en principe la reconnaissance
des identités n’empêche pas l’universalité des droits de l’Homme et des droits fondamentaux
en particulier seulement, certains aspects de ceux-ci font face à des heurts d’ordre socio-
culturel auprès des sociétés auxquelles ils se prêtent voire même s’imposent.

La réponse à la question sus-citée dévoile un intérêt théorique dans la présentation des aléas
du parcours de l’universalisation des droits de l’Homme sur la scène internationale dans le
temps et dans l’espace et aussi un intérêt pratique en matière de compréhension des difficultés
d’intégration ou d’application des droits universels humains sur la scène internationale dans le
temps et dans l’espace. Ce dessein sera atteint par l’appréhension de prime abord du favorable
appairage des droits universels de l’Homme aux identités plurielles (I) par la suite le
soulèvement des différentes incommodités opposant l’universalisation des droits de l’Homme
à la reconnaissance des identités (II).

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La reconnaissance des identités est-elle un frein à l’universalité des droits de
l’Homme ?

I- L’universalité des droits de l’Homme : un moyen de stabilisation


unifiée de la scène internationale.

Il s’agit ici des rapports convergents et favorables de l’universalité des droits de l’Homme vis-
à-vis des particularismes des identités.

Créée en 1948, le but de l’Organisation des Nations Unies est d’assurer la sécurité, l’égalité
des Etats sur la scène internationale, le développement et la coopération pacifique dans le
monde dans le but d’atténuer voire prévenir d’éventuels conflits. Pour ce faire la question de
la protection humaine est un grand débat dont l’issu permettra de consolider la charte des
droits de l’Homme. Celle-ci même déjà reconnait les particularités des différents peuples et
groupes sociaux (A), tout en garantissant une amélioration des conditions des droits de
l’homme dans de diverses sociétés (B).

A- L’identité : un droit reconnu par les droits de l’Homme

Le droit à l’identité est un droit reconnu par le concept d’universalité des droits de l’Homme.
Tout être humain à droit à une identité à laquelle il se rattache. Dans une autre mesure des
droits tels que la liberté d’opinion et la liberté de religion formulés respectivement en les
articles 19 et 9 alinéa 1 de la déclaration universelle des droits de l’Homme ou plus
précisément le droit au développement économique, social et culturel dans le respect strict de
la liberté et de l’identité comme stipulé dans la Charte africaine des droits de l’Homme et des
Peuples en son article 22 sont des droits rattachés au droit à l’identité.

La promotion et l’adoption croissante du concept des droits de l’Homme à travers le monde a


favorisé des progrès humanitaires considérables dans de nombreuses sociétés.

B- Les apports de l’universalité des droits de l’Homme.

L’universalité des droits de l’Homme jusqu’à ce jour a permis de grandes ouvertures sur les
aspects économiques, sociaux et politiques des fonctionnements de nombreux peuples.

Sur le plan économique, on observe l’amélioration du droit du travail en matière d’emploi, de


salaire, liberté d’entreprendre tels que cités par l’économiste britannique Maurice Dobb dans
son texte adressé à l’UNESCO sont des droits qui ont été intégrés dans la vie économique de

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La reconnaissance des identités est-elle un frein à l’universalité des droits de
l’Homme ?

nombreux pays à partir de 1947. C’est l’exemple de la liberté d’entreprendre à partir de 1979
en Chine.

Sur le plan social de nombreux progrès sont relevés le plus évident concerne la condition de la
femme par exemple le droit de vote qui leur est reconnu en France en 1945 ; le droit de
conduire qui leur est reconnu en 2018 en Arabie Saoudite ou encore l’éligibilité de celles-ci
sans discriminations à de hautes fonctions administratives à partir de 1994 au Cameroun.

La question de la condition de l’enfant a promu la protection contre la violence, la


maltraitance, le travail forcé, l’exploitation en temps de guerre et le mariage précoce. C’est
l’exemple de la lutte contre l’excision en Afrique de l’ouest et du nord-est depuis les années
1990.

Les droits civiques et politiques ont connu une considérable rénovation avec le droit des
réfugiés, des prisonniers, des militaires, la libéralisation du milieu politique et la liberté
d’association. Il faudra les accords de Bretton Woods en 1980 pour la libéralisation de
l’espace politique en Afrique exception faite de l’Erythrée.

Depuis un temps considérable, l’universalité des droits de l’Homme a mené un parcours


efficace aux cotés des peuples indépendamment de leurs identités. Mais comme dit plus haut,
les progrès humains et technologiques feront émerger de nouveaux débats faisant l’objet de
discorde entre les différents peuples du fait de leurs positions opposées face aux dites
questions émergentes.

II- Reconnaissance des identités et universalité des droits de


l’Homme : les contradictions contemporaines.

L’universalité des droits de l’Homme pose aujourd’hui de nombreuses problématiques (A) par
rapport à leur conformité face aux valeurs identitaires des différents peuples, ces conflits
d’intérêts et de valeurs suscitent un re_questionnement du processus d’uniformisation des
droits de l’Homme (B).

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La reconnaissance des identités est-elle un frein à l’universalité des droits de
l’Homme ?

A- Les problématiques actuelles entre universalité des droits de


l’Homme et particularismes identitaires.

Il s’agit principalement de la question de l’identité sexuelle qui n’est plus seulement une
identité biologique évidente mais est désormais comprise comme un fait relatif à la vision de
chaque être humain sur sa propre personne ainsi que son orientation sexuelle et amoureuse.

Pour être pus prosaïque, le courant Lesbien-Gay-Bisexuel-Transsexuel-Queers-Pansexuel et


zoophile sont des statuts de l’identité sexuelle reconnu et légitimés dans des pays d’occident
notamment les Etats-Unis, la France, l’Angleterre, le Canada et le Mexique. Ce qui n’est pas
le cas de tous les pays d’Afrique exception faite du Gabon et de l’Ouganda qui ont dépénalisé
l’homosexualité.

La position africaine se maintient encore par rapport au refus de la légalisation de


l’homosexualité contraire à ses propres valeurs culturelles et morales uniquement
hétérosexuelles et cis genres et celle-ci en reste vivement critiquée par les pays occidentaux.

La contradiction revient sur le droit à l’avortement libre comme un pend du droit de la libre
disposition de sa personne. Le droit à l’avortement reconnu dans de nombreux pays
capitalistes à l’instar des Etats Unis excepté l’Etat de l’Abama, de la France, du Japon et
également de l’Inde. Le droit à l’avortement libre est une motivation du combat féministe en
Pologne ; ce pays fortement catholique voire pratiquement la totalité de la population reste
influencé par la morale religieuse vis-à-vis de cette question.

Encore plus intéressant l’interdiction de la peine de mort qui est encore discutée dans de
nombreux pays d’Afrique et du Moyen-Orient influencés par la logique de la réparation du
dommage causé et de la répression de la faute.

Ces incompréhensions entre la vision universaliste des droits de l’Homme et les particularités
identitaires soulèvent la nécessité de la révision du concept d’universalité des droits de
l’Homme.

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La reconnaissance des identités est-elle un frein à l’universalité des droits de
l’Homme ?

B- La critique de l’universalité des droits de l’Homme

Plusieurs critiques ont été formulées envers les droits de l’Homme ; tout d’abord la difficulté
politique et philosophique de l’illusion de leur mise mise en œuvre générale en tout temps et
en tout lieu.

De plus le principe d’universalité des droits de l’Homme est vivement accusé de s’inscrire
dans une orientation occidentale néocoloniale ; Bernard Kouchner parle d’un certain droit
d’ingérence.

Un autre aspect purement politique est celui de la Chine ; le parti communiste chinois
promeut une vision socialiste modernisée en taisant la répression qui s’exerce contre les
militants de la vision occidentale un moyen subtil de conforter les pluralités politiques.

Encore, la validité universelle des droits de l’Homme semble être en contradiction avec le
principe d’autodétermination au nom duquel chaque peuple est maitre du choix de son régime
politique.

Enfin, la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples ajoute un certain nombre de
droits négligés par la déclaration des droits de l’Homme tels que le droit à l’autodétermination
et l’obligation faite aux Etats d’éliminer toutes les formes d’exploitation économique
étrangère.

Pour finir la logique qui se dissimule derrière ces critiques au principe d’universalité des
droits de l’Homme est la nécessité de reconnaissance et de légitimation du droit pour chaque
peuple de formuler lui-même ses droits de l’Homme en conformité avec ses particularités
identitaires.

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La reconnaissance des identités est-elle un frein à l’universalité des droits de
l’Homme ?

CONCLUSION

Somme toute la reconnaissance des identités et l’universalité des droits de l’Homme sont deux
concepts dont la dynamique à favorisé une considérable évolution des conditions de la
personne à travers le globe ; exceptionnellement de nos jours de nouvelles logiques voient le
jour dans les pays dits développés et industrialisés tentant de s’intégrer aux différentes
sociétés ce qui occasionne de longs débats ; dans ce travail nous avons parlé du droit à
l’avortement libre et même de la légitimation du mariage pour tous d’autres débats tels que le
clonage humain, le mariage avec des robots ou la fusion des cellules humaines aux cellules
animales à des fins médicales sont d’autres discussions tout aussi vives. Et donc la réponse est
non la reconnaissance des identités n’est en principe pas un frein à l’universalité des droits de
l’Homme, l’universalité des droits de l’Homme elle-même par contre dans une tendance
plutôt occidentale tend aujourd’hui à insuffler des valeurs contradictoires ne respectant pas les
identités. L’universalité des droits de l’Homme de manière plus analytique ne peut-elle
désormais être envisagée comme une symbolique de l’expression des rapports de force
exercés par les pays dits développés vis-à-vis des pays sous-développés ? Ceci dit en
considération de l’affectation de Christophe Lamora personnalité politique américaine gay au
poste d’ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun pays africain condamnant encore
l’homosexualité.

BIBLIOGRAPHIE

 Déclaration universelle des droits de l’Homme


 Charte Africaine des droits de l’Homme et des peuples
 Courrier de l’UNESCO_ lettre de Maurice Dobb
 Linda Kerber_ Travail, droit et société
 La convention internationale des droits de l’Enfant
 Critiques sur l’universalité des droits de l’Homme.

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