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Enfance

Attachement et Détachement
Jean Le Camus

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Le Camus Jean. Attachement et Détachement. In: Enfance, tome 46, n°2, 1993. pp. 201-211;

doi : 10.3406/enfan.1993.2055

http://www.persee.fr/doc/enfan_0013-7545_1993_num_46_2_2055

Document généré le 17/06/2016


Attachement et Détachement

Examen critique
de la théorie de Bowlby (1907-1990)

Jean Le Camus*

John Bowlby est décédé en 1990. La disparition de cet eminent chercheur n'a pas
suscité en France l'hommage consensuel auquel on pouvait s'attendre. Seules ont paru
quelques évocations lapidaires, comme celle qu'a signée R. Zazzo dans Le Journal des
Psychologues (1991, p. 60-61). Ce silence est d'autant plus étonnant que l'émergence de
la théorie de l'Attachement fut saluée, voici déjà vingt ans, comme « un événement
scientifique » et fut suivie d'un « colloque épistolaire » mémorable (R. Zazzo et al.,
1974). D'autant plus surprenant aussi que le champ thématique exploré par Bowlby est
resté à l'étranger un domaine d'étude passablement investi : on peut citer les travaux
récents de I. Bretherton (1990), K. Main (1981), L. A. Sroufe (1985), E. Waters (1980)...
aux Etats-Unis ; de K. E. Grossmann (1981) en Allemagne.
Je laisserai aux épistémologues le soin d'expliquer pourquoi les psychogénéticiens
français n'ont pas été véritablement concernés par la découverte de Bowlby : les rares
ouvrages sur la question publiés au cours des dix dernières années sont venus de
psychanalystes comme S. Lebovici (1983) ou d'éthologistes comme H. Montagner (1988)
et B. Cyrulnik (1989), mais les psychologues du développement s'en sont tenus, à la
manière de H. Lehalle (1990), à des publications brèves. Mon objectif se limitera à
présenter dans cet article une sorte de « défense et illustration » de l'œuvre du disparu : je
m'efforcerai d'aller au-delà du panégyrique de circonstances pour introduire un débat
sur l'utilité et les limites d'une des plus fameuses conceptions des origines de l'affectivité.
La démarche consistera dans un premier temps à résumer l'essentiel de la contribution
fondamentale de Bowlby et de ses continuateurs immédiats ; dans un second temps, à
mesurer la portée actuelle des suggestions de cette école de pensée à propos de la genèse
et de la structure des conduites relationnelles du jeune enfant.

1 / ITINÉRAIRE D'UNE THÉORIE DU DÉVELOPPEMENT SOCIO-AFFECTIF

1.1 I La conception originelle de Bowlby (1958)


Les positions du père fondateur sont trop connues pour qu'on les reprenne dans
le détail. Avant de les résumer brièvement, je ferai remarquer que la théorie de
l'Attachement resterait opaque à nos yeux si nous ne gardions pas en mémoire la double

* ufr, Université de Toulouse Le-Mirail.


ENFANCE, Tome 46, n°4/1992, p. 201 à 212
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influence qui s'est exercée sur elle, entre 1930 et 1950. Bowlby admettait volontiers
que sa propre contribution devait être située à la convergence de deux courants.
Celui de la psychanalyse (importance des premières années dans la construction de la
personnalité), de la psychanalyse d'orientation kleinienne en particulier (importance
de la relation mère-enfant), et celui de l'éthologie (manifestations et mécanismes des
comportements instinctifs), de l'éthologie lorenzienne en particulier (phénomène
d'empreinte). Sur cette assise conceptuelle, le psychiatre londonien en est venu à
édifier une sorte de superstructure interprétative qui apparaît maintenant comme la
charpente théorique de son œuvre. Cette superstructure est constituée par trois
propositions :
— L'attachement est l'expression d'un besoin programmé dans le génome, d'un
besoin considéré comme universel, irrépressible et surtout non dérivé des autres
besoins vitaux, du besoin alimentaire notamment (on sait qu'en s'opposant à la théorie
de « l'étayage », Bowlby s'est radicalement et définitivement démarqué de Freud).
— La fonction que remplit ce besoin est une fonction de protection : le besoin
pousse le jeune enfant à rechercher la proximité physique de sa mère (ou de celle qui
en tient lieu) et la proximité lui garantit la survie.
— C'est grâce à l'observation qu'on parviendra à préciser les conditions de
déclenchement et d'arrêt de la recherche de proximité et à caractériser les formes
successives de l'ontogenèse de ce comportement.
La validation empirique de ces principes fut apportée par l'observation des
jeunes enfants victimes de séparations (travaux de J. Robertson, dès 1952 ; de C. Hei-
nicke, 1956...) puis par celle de jeunes enfants tout- venant (M. Ainsworth, 1963 ;
R. Schaffer, 1964...). L'échelonnement de ces vérifications de terrain explique que la
description des comportements qui médiatisent le lien de l'enfant à sa mère ait débuté
en 1958 (cinq réponses « spécifiques de l'espèce » furent inventoriées à ce moment-
là : les cris, le sourire, la succion non nutritionnelle, le geste de tendre les bras pour
être pris, la poursuite oculaire et locomotrice) et qu'elle n'ait été complètement
achevée qu'avec la parution de l'ouvrage majeur de 1969 (cette dernière publication prend
en compte la protestation à la séparation signalée par R. Schaffer en 1964, le contact
œil-à-œil mis en évidence par K. Robson en 1967, les treize schemes inventoriés par
M. Ainsworth en 1967). Le nombre de schemes a finalement peu d'importance, et
l'essentiel du message de Bowlby tient dans la signification attribuée aux actes
d'attachement : ces actes ont pour but de maintenir ou de restaurer la proximité de la
figure protectrice et ils caractérisent les êtres humains « du berceau jusqu'à la tombe »
(1977).

1.2/ Les enrichissements de la théorie

J'insisterai davantage sur les aménagements qui ont complété et précisé la


théorie initiale, ceux du moins qui me paraissent avoir contribué à la consolidation d'un
cadre de références toujours actuel. J'ai cru nécessaire de relever les apports de
Schaffer, d'Ainsworth et de Lamb, sans prétendre, bien sûr, à l'exhaustivité.
1.2.1 I La contribution de Schaffer. — Alors que Bowlby avait eu tendance à
assimiler figure d'attachement et figure maternelle (la mère étant décrite comme hormo-
nalement prédisposée à tenir le rôle de caregiver), Schaffer modifia notablement cette
vision des choses lorsqu'il proposa la notion de multiplicité des figures
d'attachement. Même si l'argument méthodologique de cette avancée n'était pas pleinement
convaincant — l'idée de pluralité se fondait sur des témoignages et pas sur l'observa-
ATTACHEMENT ET DÉTACHEMENT 203

tion directe, faiblesse signalée par Bowlby lui-même — il y avait dans cette suggestion
une ouverture théorique particulièrement prometteuse. Schaffer rendait compte
d'abord du fait que la mère n'a pas le monopole de l'affection (d'autres personnes
peuvent être recherchées comme source de sollicitude et peuvent déclencher la
fameuse protestation induite par la séparation momentanée). Il rendait compte aussi,
par anticipation, du fait que les conditions d'existence moderne obligent les bébés à
vivre au contact de plusieurs figures (mère, père, gardienne à domicile ou en structure
d'accueil...) et, en conséquence, à nouer plusieurs liens. Le problème de la qualité de
ces liens, pas plus que celui des effets de leur mise en place, n'a pas à être envisagé ici.
Seule importe l'affirmation, désormais indéniable, de la possibilité d'instaurer plus
d'un seul lien d'attachement et, simultanément, la mise en cause de la thèse de la
« monotropie », c'est-à-dire de la focalisation sur une figure unique. Récusant la
propension à verser dans un maternisme jugé excessif, Schaffer ira jusqu'à poser la
question presque sacrilège : « Les bébés ont-ils besoin des mères »? (1981).
1.2.2/ La contribution d'Ainsworth. — Plus en harmonie avec les idées de
Bowlby, cette psychologue américaine a considérablement élargi la théorie
fondamentale et on lui doit de substantiels approfondissements conceptuels, tous plus ou
moins liés à sa géniale découverte de la « situation étrange » en 19691. On peut
schématiser cet apport en abordant, pour commencer, deux registres : la genèse des
comportements et les modèles (patterns) de l'attachement2.
C'est sans doute Mary Ainsworth qui a le plus contribué à la description
méthodique des comportements qui, d'âge en âge, médiatisent le lien de l'enfant à sa mère.
Les études menées en Ouganda puis aux Etats-Unis, lui ont permis d'analyser avec
minutie les principales manifestations de l'attachement (les pleurs, les réponses de
l'enfant aux brèves séparations d'avec la mère et à son retour, les contacts physiques),
leur mode de développement et les conditions dans lesquelles elles s'expriment
(Ainsworth, 1972). Au terme d'une longue série de recherches, la continuatrice de Bowlby
s'est trouvée en mesure de formuler à cet endroit deux éclaircissements de première
importance avec la notion de modèle de représentation de la figure d'attachement et
avec celle de hiérarchie des figures.
— Sur le premier point, l'avancée réside dans la distinction entre comportement
d'attachement et représentation d'attachement (distinction qui échappe facilement si
l'on se contente d'une lecture rapide des textes les plus connus). Une fois passées les
phases des schemes élémentaires (cri, sourire préférentiel...), le bébé entre vers l'âge
de 6 mois dans la phase des conduites d'attachement effectives, intentionnelles et
organisées (ex. se diriger vers et tendre les bras) ; puis, vient le moment où l'enfant a
atteint « la capacité de croire que sa figure d'attachement existe même si elle n'est pas
présente perceptivement » (Ainsworth, 1985, p. 773). Cette représentation primitive
est incluse dans une carte mentale du monde et de la place qu'y occupe le bébé, dans
ce que Bowlby désignait par l'expression working model, modèle opératoire, modèle
interne opérant (S. Lebovici, 1991).

1. La situation dite étrange consiste en une succession de scénarii qui confrontent l'enfant
à la présence de sa mère, à celle d'une femme étrangère (avec ou sans la mère) et à la solitude
momentanée : l'ensemble des combinaisons retenues a été porté à 7 et la durée de chaque
séquence a été conventionnellement fixée à trois minutes (total : vingt et une minutes).
2. J'aborderai un troisième thème — la mère comme base de sécurité pour l'exploration —
dans la discussion ultérieure : ce thème n'a pas qu'une valeur historique, il nous entraîne sur le
terrain des recherches d'actualité.
204 JEAN LE CAMUS

— Sur le second point, la clarification a consisté à dépasser les notions de « mo-


notropie » (Bowlby) et de « pluralité » des figures (Schaffer), pour forger celle de
« hiérarchie » des figures : Ainsworth admet qu'il puisse exister plusieurs figures
d'attachement (elle l'a vérifié déjà en Ouganda), mais elle affirme avec beaucoup de
vigueur que parmi ces figures, l'une d'elles tient une place prioritaire. C'est celle qui
« joue le rôle principal en matière de maternage... celle qui a le plus d'interactions
avec l'enfant » (Ainsworth, 1989), donc, statistiquement parlant, dans la grande
majorité des cas, la mère de corps. C'est aussi celle qui est la plus prédisposée à
s'impliquer sur le plan émotionnel, celle qui a porté et parfois allaité donc, biologique-
ment parlant, dans la grande majorité des cas, la mère de corps. Par ces propositions,
Ainsworth s'est montrée aussi materniste que Bowlby : comme lui, elle se réfère
continuellement à « la base hormonale » du lien (Ainsworth, 1989).
L'autre enrichissement majeur est à prendre, me semble-t-il, dans la définition
des modèles d'attachement établis à partir de l'observation des enfants confrontés à
la « situation étrange » (étrange au sens de non familier). L'application prolongée du
scénario en sept séquences lui a permis d'aboutir à une typologie souvent citée dans
les travaux américains : on distingue, pour l'essentiel, les bébés sécurisés (type B :
secure), les bébés anxieux-évitants (type A : anxious- avoidani) et les bébés anxieux-
résistants ou anxieux-ambivalents (type C : anxious-resistant ou anxious- ambivalent).
Cette répartition présente les avantages et les inconvénients de toutes les typologies
(intérêt d'une mise en ordre des configurations de réponses d'une part ; difficulté de
repérage d'un portrait concret à partir de catégories nécessairement abstraites d'autre
part), mais ce qui la rend intéressante aux yeux de certains chercheurs actuels, c'est
qu'elle n'a pas qu'une valeur taxonomique. Ainsworth s'est efforcée de mettre en
rapport le comportement des mères et le comportement des enfants pour parvenir à
dresser un schéma de correspondances qu'elle estime rigoureux (Ainsworth, 1985). Elle a
aussi beaucoup insisté sur la valeur prédictive de ces portraits psychologiques
d'enfants et dans ses dernières publications elle a régulièrement fait état des travaux de
ceux qui ont tenté soit d'évaluer les capacités liées à tel ou tel des trois types (ex. :
S. Bell, L. A. Sroufe...), soit de mesurer la stabilité des différents types en pratiquant
la méthode test-retest (M. Main...). On peut, bien sûr, s'interroger sur la légitimité
déontologique de tels étiquetages et de telles prédictions, mais Bowlby lui-même s'est
finalement rallié à cette classification (Bowlby, 1988).
1.2.3 / La contribution de Lamb. — Pour la période récente, je mettrai en évidence
deux séries de développements qu'on peut qualifier de périphériques si l'on admet que
la partie nucléaire de la théorie s'est constituée à partir des propositions de Bowlby et
d' Ainsworth. Ces innovations portent sur la distinction entre attachement et affiliation
et sur l'étude comparative des relations mère-enfant et père-enfant. Lamb s'est
particulièrement penché sur ces deux thèmes au cours des quinze dernières années.
Menée au domicile ou en situation standardisée (avec le protocole d'Ainsworth
ou des protocoles voisins), l'observation du jeune enfant en interaction avec ses
parents a débouché sur une différenciation encore utile aujourd'hui : celle qui fait le
partage entre attachement et affiliation. Relèvent de la première série les
comportements de recherche de proximité (proximal) : se rapprocher de, toucher, demander à
être pris dans les bras en protestant plus ou moins... Relèvent de la seconde les
comportements d'affection à distance (distal) : sourire, regarder, vocaliser, montrer ou
offrir... Pour des enfants de 12 mois placés en situation standardisée, l'expression de
l'attachement allait de préférence à l'adresse de la mère et l'expression de l'affiliation
à l'adresse du père ; ce résultat était encore plus net avec les mêmes enfants revus à
ATTACHEMENT ET DÉTACHEMENT 205

l'âge de 18 mois (Lamb, 1976, A et B). Quoi qu'il en soit de l'évolution liée à l'âge, il
est important d'avoir saisi que tous les affects positifs ne peuvent pas être réduits aux
comportements de rapprochement.
L'intérêt porté à la présence précoce du père (increased involvment) a entraîné la
multiplication des recherches sur la comparaison des capacités affectives de chaque
parent. Après une période d'enthousiasme où on avait tendance à décrire le père
comme une « base de sécurité » aussi fiable que la base maternelle (entre 1976 et
1980), les travaux poursuivis en Suède auprès de pères nourriciers (new nurturant
father) ont obligé à conclure que, même dans ces cas marginaux, la priorité revenait
malgré tout à la mère : dans les moments de stress notamment, c'est vers elle que
l'enfant se tournait préférentiellement (Lamb, 1982). Il est clair aujourd'hui que, sauf
cas exceptionnel, le père occupe le statut de « figure secondaire », mais les recherches
conduites dans cette voie ont porté un nouveau coup à la thèse de la monotropie et
ont d'une certaine façon réhabilité cet élément du trio familial que des auteurs comme
Spitz ou Bowlby avaient réduit à un rôle de figurant, voire d'étranger.
Ce qui ressort de cette revue sommaire des adjonctions notionnelles, c'est que la
charpente théorique de l'Attachement est restée intacte au travers des divers
remaniements. Il suffirait de relire les récents écrits de Bowlby (1988) et d'Ainsworth (1989)
pour s'en convaincre. Ce n'est pas un hasard si cette dernière écrivait il y a à peine trois
ans : « Le but du système d'attachement, c'est la proximité intime » (Ainsworth, 1989).

2 / discussion

Au terme de ce rappel historique, nous sommes en mesure de soumettre à


l'examen critique les principales propositions de Bowlby, celles du moins qui concernent
directement la psychologie de l'enfant dans son ensemble et la « bébologie »
(B. Bradley, 1991) en particulier. L'évaluation nous entraînera à considérer
l'attachement comme processus et aussi comme comportement, distinction que les derniers
écrits de Bowlby et d'Ainsworth sont à même de soutenir.

2.1 / L'attachement comme processus


Une analyse superficielle des textes fondamentaux sur l'Attachement pourrait
laisser croire que les perspectives développementales sont totalement exclues ou
limitées à la description des phases précoces de la construction du lien, entre la naissance
et l'âge de 6 ou 8 mois. Cette façon de voir ne serait pas conforme à la conception
d'Ainsworth qui, nous l'avons vu, a clairement posé le problème de l'ontogenèse de
l'attachement, ni même à celle de Bowlby qui, dans les publications les plus récentes,
a nettement traité des changements comportementaux dus à l'âge (Bowlby, 1988).
Dans cet article, il est dit sans restriction, qu'au fur et à mesure du développement, le
besoin de proximité se fait moins intense et que le besoin d'exploration donne lieu à
des échappées progressivement plus importantes dans le temps et dans l'espace :
limitées pour commencer, elles peuvent s'étendre à des demi-journées et à des jours
entiers à partir du milieu de la troisième année, puis à des semaines et à des mois
lorsque survient l'adolescence. Ceci dans le cas d'un enfant sécurisé qui a pu acquérir
confiance dans l'accessibilité et la réactivité de ses parents.
Cependant, une telle vision de l'ontogenèse de l'enfant ne nous semble pas suffi-
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santé pour rendre compte, dans le long terme, de la dynamique des conduites socio-
affectives. Nous ne pensons pas qu'il soit possible d'expliquer les relations précoces
dans le seul cadre de la théorie de l'Attachement. Si l'on s'enfermait à l'intérieur de
cette grille de lecture, on risquerait de voir la marche vers la maturité psychologique
comme une marche à reculons, comme la conséquence de l'extinction, du déclin du
besoin d'attachement. Or, cette marche est bien autre chose !
Une foule de psychogénéticiens ont depuis longtemps opté pour une conception
des débuts du développement beaucoup plus positive, en ce sens qu'ils ont mis l'accent
sur le caractère actifet même conquérant de la construction initiale de soi : Wallon avait
magistralement traité des « étapes » de la sociabilité au cours de la croissance mentale
(Wallon, 1952) ; Chateau se fondant sur l'étude du jeu disait déjà que l'enfant est
caractérisé par 1' « élan », la quête « d'épreuves et de prouesses », par la « possibilité de
dépassement » (Chateau, 1970). Plus récemment, on s'est efforcé d'objectiver les moments de
cette progression : les uns ont insisté sur le processus de « séparation-individuation »
(M. Mahler, 1975), les autres sur le processus d'autonomisation (L. W. Sander, 1964 et
E. S. Wertheim, 1975), d'autres encore sur le processus de personnalisation
(individualisation pour S. K. Escalona, 1968 ; subjectivation pour P. Malrieu, 1976), autant de
composantes d'une évolution vers plus de conscience de soi, plus de contrôle, plus
d'initiatives. Tous ces auteurs nous ont convaincu de la nécessité de dépasser la description
des phases d'une socialite que je qualifierai de défensive : ils nous ont invité à considérer
les premières années de la vie comme les prémices d'une ouverture au monde et d'une
aventure, comme une ascension, à la limite, comme un défi.
Il va sans dire aussi que le processus de socialisation primaire déborde
considérablement le processus de construction du lien mère-enfant : on ne peut plus
désormais traiter du développement socio-affectif précoce sans tenir compte de la relation
au père, aux autres adultes familiers, aux compagnons de jeu... Même si Bowlby et
Ainsworth ont fait le choix parfaitement respectable d'étudier l'interaction
primordiale (intimate personal relationship, emotionally significant bonds, Bowlby, 1988), ils
auraient pu accorder une place plus importante aux autres liens ou, tout au moins,
donner à penser que les autres liens viennent très tôt renforcer, prolonger, enrichir,
mais aussi contrecarrer, voire parasiter le lien originel (J. Le Camus, 1985 et 1989).

2.2 / L'attachement comme comportement

Là encore, il serait inconvenant d'accuser les théoriciens de l'Attachement d'avoir


limité la description des comportements socio-affectifs à la mise en jeu et à l'arrêt des
tentatives de rapprochement ou de maintien de la proximité. Ce procès aurait eu
quelque légitimité lors des premières publications de Bowlby (1957 et 1958), mais
depuis les années 1970 et 1980 il a été fortement établi que les interactions mère-enfant
devaient être conçues comme des oscillations entre l'expression du besoin de sécurité et
l'expression du besoin d'exploration. En s'appuyant sur les données recueillies en
situation naturalistique et en situation protocolaire, Ainsworth est parvenue à analyser les
comportements d'attachement et les comportements d'exploration comme deux
systèmes antagonistes et complémentaires : les premiers « assurent la proximité entre
l'enfant et la mère, et donc la protection », les seconds « assurent l'acquisition de la
connaissance de l'environnement et l'adaptation aux variations de cet environnement »
(Ainsworth, 1972, p. 1 14). La représentation de ce va-et-vient comportemental entre la
figure maternelle et le milieu physique comme le produit d'un « équilibre dynamique » a
donc été forgée depuis plus de vingt ans et il faut reconnaître à Ainsworth le mérite de
ATTACHEMENT ET DÉTACHEMENT 207

l'avoir sans cesse explicitée et précisée. On trouve cette thèse en 1979 lorsque est défini
le concept d'interaction entre systèmes comportementaux : quand le bébé reste trop à
l'écart de sa mère, le système d'attachement est activé à haute intensité et le bébé a
tendance à retourner vers la « base de sécurité » ; quand le bébé est rassuré par la
proximité, c'est le système exploratoire qui est activé à haute intensité et le bébé a tendance à
quitter la base pour aller explorer. On la retrouve en 1989, lorsque dans un examen
rétrospectif de la théorie elle insiste encore sur la notion de complémentarité des systèmes
comportementaux. Complémentarité interindividuelle car le système maternel du care-
giving interagit avec le système d'attachement ; complémentarité intra-individuelle
aussi : « Le système d'attachement et le système d'exploration sont antithétiques dans
la mesure où quand le système d'attachement est actif, le bébé cherche à se rapprocher
de la mère ; mais quand le système d'exploration est plus actif que le système
d'attachement, le bébé s'éloigne de sa mère pour explorer les objets intéressants qui l'entourent »
(Ainsworth, 1989, p. 10). Dans ses derniers écrits, Bowlby a été très ferme lui aussi sur
cette proposition : le comportement d'exploration est antithétique du comportement
d'attachement et chacune des deux tendances (basic component) est élevée au statut de
besoin (urge).
Cependant, cette interprétation en termes de balance comportementale ne nous
semble pas suffisante pour rendre compte ici et maintenant (c'est-à-dire au cours des
mises en situations auxquelles fait référence Ainsworth) du fonctionnement mental du
bébé. On a le choix, bien sûr, de décrire le va-et-vient du bébé en termes de retours
vers la figure d'attachement ou en termes d'excursions dans l'environnement : on
traduit en termes qualitatifs l'endroit et l'envers d'une même réalité. Mais les mots ne
sont pas neutres et il n'est pas indifférent d'avoir opté pour le primat de la « base de
sécurité » plutôt que vers celui de milieu à explorer. Deux observations récentes nous
ont porté à croire qu'il conviendrait de rétablir l'équilibre en faveur de l'élan, de la
prise de risques.

— Situation étrange, attachement et exploration

Lors d'une recherche exploratoire inspirée par Ainsworth (protocole des sept
séquences) et réalisée par V. Bourcois (1988), nous avons remarqué que le temps
d'exploration d'un petit garçon observé à l'âge de 18 mois (d'abord en présence du père,
dix jours plus tard en présence de la mère) puis à l'âge de 24 mois (d'abord en
présence de la mère, dix jours plus tard en présence du père) était considérablement
différent selon les configurations relationnelles dans lesquelles il était placé. Voici ce
qu'indique l'analyse quantitative des quatre scenarii réalisés lors de cette observation
(quatre-vingt-quatre minutes d'enregistrement) :

Pourcentage de temps
Configurations passé à explorer

Enfant + mère 96,7


Enfant + mère + étrangère 85,7
Enfant + père 61,1
Enfant + père + étrangère 44,7
Enfant seul 35,2
Enfant + étrangère 3,7
208 JEAN LE CAMUS

Cette hiérarchie des performances exploratoires nous a progressivement incités à


comprendre le retour à la base « base de sécurité » d'une façon assez différente de
celle qu'avait proposée Ainsworth. Plutôt que de se représenter l'adulte uniquement
en termes de refuge, de port d'attache, de base de repli, nous suggérons de l'évoquer
aussi en termes de tremplin, de réactivateur, de rampe de lancement... autant
d'expressions qui accentuent les aspects de mobilisation de l'énergie et de préparation à
l'action. Il reste vrai que la qualité de l'assurance donnée par l'adulte est corrélée avec
l'ampleur de la prise de distance et de la prise d'initiative : plus l'enfant est en
confiance plus il est disposé à explorer. Mais il n'est pas anodin de traduire une même
réalité en termes de base de sécurité ou en termes de zone d'élan.

— Situation à risques, attachement et prise d'initiative

Au cours d'un autre travail mené dans le cadre d'une association de


bébés-nageurs1, il s'agissait d'étudier le comportement en milieu aquatique et, plus
précisément, d'observer un enfant accompagné dans le bassin par ses deux parents, avec
l'objectif majeur de mettre en évidence et de caractériser les ressemblances et les
différences entre le « style maternel » et le « style paternel ». Comme chez M. Yog-
man (1982), le principe directeur de la recherche consistait à comparer deux séries
d'interactions mais les jeux d'eau entre les parents et l'enfant avaient remplacé le
jeu en face à face sans jouet ; la piscine publique avait remplacé le laboratoire
(P. Simbille, 1992).
Le bébé était âgé de 7 mois au début de la recherche et le suivi a duré trois mois
environ. A raison d'une séance par semaine, le programme comportait dix séances au
total. A chaque fois, les deux parents intervenaient successivement (en respectant un
plan tournant classique) et de manière à ce que l'enregistrement des échanges dure au
moins dix minutes avec la mère et dix minutes avec le père. Au terme de
l'observation, on disposait donc de deux cents minutes de film à analyser.
Le décryptage des cassettes s'est fait à partir d'un répertoire comportemental
de type praxémique (liste d'unités désignées par des verbes d'action), les items étant
dichotomises en deux catégories pour chacun des partenaires : protection et
stimulation chez le parent ; demande de protection et prise d'initiative chez l'enfant. Il
va de soi que chacun des vingt films a été visionné à deux reprises (une pour
chaque acteur) et que le dénombrement des occurrences a exigé une projection
morcelée (avec arrêt du défilement des images après l'apparition de chaque unité
isolable).
Voyant qu'aucune différence significative n'apparaissait sur le registre de l'offre
et de la demande de protection (621 occurrences identifiées comme venant du père,
602 comme venant de la mère ; 923 comme adressées au père, 962 comme adressées
à la mère), on a porté l'attention sur les données relatives au registre de la
stimulation.
// est clair que le bébé s'est montré le plus porté à entretenir une relation de type
ludique (plutôt que purement motrice ou sociale) avec le parent le plus actif dans ce
même domaine. Si ce résultat était confirmé par d'autres études, il inviterait à
soutenir que le comportement de prise d'initiative de l'enfant, d'initiative ludique en tout

1. Ces clubs de bébés-nageurs sont affiliés à la Fédération nationale de Natation


préscolaire : à l'intérieur de ce cadre institutionnel l'orientation pédagogique met au premier plan les
objectifs d'éveil psychomoteur, de jeu et de rencontre.
ATTACHEMENT ET DÉTACHEMENT 209

Résultat de la comparaison inter dyadique sur l'axe des initiatives ludiques


(actes moteurs caractérisés par l'utilisation d'un objet médiateur)

Total des actes émis


Par l'adulte Par l'enfant

Père/bébé 132 (12,16 %) 374 (17,88 %)


Mère/bébé 71 (7,01 %) 132 (6,41 %)

cas, n'est pas à rapporter seulement à la production parentale des actes de


sécurisation mais aussi et peut-être surtout à la production des actes de stimulation. En
d'autres termes, quand on considère le milieu aquatique comme milieu à risques, on
s'aperçoit que les parents ne se limitent pas à remplir une fonction de soutien
réactivant et qu'ils s'impliquent aussi comme incitateur d'action ; que l'enfant ne se limite
pas à demander une aide réconfortante et qu'il s'implique aussi dans la mise à
l'épreuve voire le dépassement de ses propres limites.

CONCLUSION

Au terme de cette évaluation, il apparaîtra sans doute que nous faisons partie
de ceux qui tiennent l'œuvre de Bowlby et d'Ainsworth en haute estime : nous
pensons que le concept d'attachement mérite de figurer parmi les concepts
fondamentaux de la psychologie et de la psychopathologie du développement. Nos
remarques critiques ne remettent pas en cause la validité des analyses de comportement
sur les réactions à la « séparation » et à la « réunion », sur la hiérarchie des figures
d'attachement, sur l'équilibre dynamique entre les systèmes d'attachement et
d'exploration. On aurait sans doute du mal aujourd'hui à trouver une théorie qui
permette de rendre compte d'un aussi grand nombre de données d'observation et
ainsi de se démarquer aussi radicalement des traditions de la psychologie purement
spéculative.
Ceci étant précisé, nous aurions tendance à penser que les propositions de cette
école scientifique sont justes mais incomplètes, qu'elles offrent aux chercheurs actuels
un cadre conceptuel nécessaire mais pas suffisant. Nécessaire parce que la référence
au besoin de sécurité s'impose à tous. Pas suffisant parce que, à l'intérieur de ce
système de pensée, la référence au besoin d'autonomie est beaucoup trop allusive.
Dans les années qui ont suivi la seconde guerre mondiale, la prise en compte
des effets dramatiques des carences affectives conjuguée à la découverte des
mécanismes des comportements instinctifs a conduit Bowlby à privilégier l'infrastructure
biologique des débuts du développement : le jeune enfant est porté à « s'attacher »
parce qu'il a besoin des adultes dispensateurs de « protection, confort et
assistance » (Bowlby, 1988, p. 3). A coup sûr, cette théorisation représente un acquis
indépassable (que seul un antibiologisme primaire peut inciter à ignorer) et, mieux
qu'aucun autre, Bowlby a superbement ridiculisé notre prétention « d'être coupés
du monde animal ».
210 JEAN LE CAMUS

Un peu plus tard, et avec moins d'homogénéité peut-être, plusieurs paidologues


ont insisté sur les aspects dynamiques de la construction de soi et ont fort justement
mis en valeur la soif de connaître, de contrôler, de conquérir qui caractérise le jeune
enfant : ils ont compris que l'enfant est aussi « désir de grandir » (G. Snyders, 1991),
qu'il a besoin de s'arracher (et pas seulement de s'attacher) et que ce besoin de
dépassement rend possible l'accès à la culture proprement humaine.
Nous sommes en quête aujourd'hui d'une vision nouvelle qui intègre ces deux
composantes motivationnelles et qui dialectise ces deux vecteurs de l'évolution
socio-affective précoce. Dans l'attente d'une métathéorie qui saisirait l'équilibre
dynamique entre les processus de l'attachement et du détachement, nous devons nous
reporter aux suggestions de quelques précurseurs de l'introuvable synthèse. Je
pense, par exemple à N. Bischof qui déjà sur le registre de l'éthologie a fourni le
modèle d'une progression de la dépendance vers la prise d'initiative (enterprise) :
l'enfant transite d'un état caractérisé par l'attachement aux familiers et de crainte
(fear) vis-à-vis des étrangers vers un état caractérisé par le détachement vis-à-vis
des familiers et l'exploration des étrangers (N. Bischof, 1975), transformation qui
s'inscrit dans un mouvement plus vaste « de désengagement, d'émancipation et
d'émigration » (R. Schappi, 1985). Je pense aussi à ceux qui, sur le registre de la
psychologie, ont fait appel aux concepts « d'interaction de tutelle » dans la
résolution de problèmes (J. Bruner, 1976), « d'épigenèse interactionnelle » dans
l'évolution socio-affective (J. Cosnier, 1980) ou plus récemment au « processus
d'étayage » dans la construction de l'identité (M. Pinol-Douriez, 1989). Nous
disposons là, sans doute, de jalons indispensables pour une compréhension plus
totalisante du développement émotionnel de l'enfant... de cet enfant qui, tel le cerf-
volant, s'élève d'autant plus haut dans l'espace qu'il est de moins en moins bridé par
le fil conducteur (L. Maison, 1992).

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