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Axelle Charlet – 23/03/2022

COMPTE-RENDU
CRITIQUE DE LECTURE
Freud, Trois essais sur la théorie sexuelle, 1905
Trois essais sur la théorie sexuelle de Sigmund Freud s’érige comme livre indispensable dans l’étude de
la psychanalyse et la compréhension des conflits psychiques. Publiés en 1905, Freud y effectue différents
remaniements jusqu’à sa mort, comme témoin d’une pensée qui évolue, qui réagit aux critiques des penseurs de
son qui se modifie sous l’expérience. Cet ouvrage se présente comme scientifique mais a fait polémique pour son
approche de la sexualité infantile et sa conception de l’homme comme prédisposé à la perversité. La démarche
scientifique globale utilisée par Freud en tant que méthode dans cette œuvre, étudiant les perversions pour en
comprendre les mécanismes de refoulement, lui permet d’analyser les théories infantiles de la sexualité et donc
d’établir la genèse, le développement et l’organisation de la sexualité. Son approche se veut aussi bien une
compréhension du normal que du pathologique, liés par leur développement pendant l’enfance. Cette idée n’est
pas nécessairement nouvelle chez Freud : un psychisme, aussi sain soit-il, contient en lui des formes de
déviances puisque les mécanismes de mise en action du normal et du pathologiques semblent identiques La
démarche freudienne pour l’élaboration de ces essais dénote du reste de son œuvre. Plutôt qu’un appui extensif
sur ses cas et expériences cliniques, il mobilise ici davantage de connaissances d’autres penseurs, chercheurs et
sexologues de son époque, notamment leur classement des comportements sexuels, notamment dans le premier
essai. Il semble ainsi gagner en légitimité. Ces trois essais étudient successivement les aberrations sexuelles,
l’existence majeure de la sexualité infantile et enfin les remaniements de la sexualité à la puberté.

Nous nous concentrerons ainsi plus en détail sur chacun de ces trois essais, leurs apports et limites.

Le premier essai, Aberrations sexuelles, divisé en sept parties s’attache à déterminer quel est l’objet et
le but sexuel. Autrement dit, il s’intéresse également à son corollaire, aux perversions. La sexualité chez Freud
est alors définie comme normale lorsque son objet est une personne de sexe opposé avec comme but
l’accouplement, l’acte sexuel. Au contraire, une perversion est une anormalité de cet objet comme l’inversion, la
zoophilie, c’est-à-dire une déviation par rapport à la personne dont l’attirance sexuelle émane, ou du but sexuel
comme le sadisme, l’exhibitionnisme, c’est-à-dire l’acte commis en réponse à ces pulsions. Freud attribue un
caractère universel à ces déviations qui ne deviennent pathologique uniquement lorsque les comportements
durent dans le temps et deviennent principaux. Ainsi, chacun est sujet à des perversions, nul n’y échappe. Freud
ira même plus loin expliquant les relations ambiguës entre pulsions perverse et névroses : " la névrose est pour
ainsi dire le négatif de la perversion ». Ainsi, le refoulement de la perversion créé la névrose. Donc, ces formes
pulsionnelles qui définissent la perversion sont aussi présentes dans les névroses. Les syndromes névrotiques
ne découlent pas ainsi uniquement de sexualité normale mais aussi anormale.

Pour la première fois, contre l’opinion majoritaire populaire, il présente l’homosexualité non plus comme
un fléau mais comme conséquence d’un développement psychosexuel, découlant finalement de principe similaire
à la norme admise. Il explique ainsi l’homosexualité comme l’hétérosexualité : selon des origines enfantines. De
plus, ces perversions seraient acquises et non innées. Cette notion d’évolution lui permet d’expliquer
l’homosexualité (ou le choix d’un autre objet sexuel, une « inversion ») en développant sa thèse de la bisexualité.
Il y aurait en chaque individu, en particulier chez le jeune enfant, des tendances féminines et masculines co-
existantes. Parmi ces inversions, Freud distingue les investis absolus, amphigènes et occasionnels. Toutefois,
ces « perversions » sont décrites en permanence comme latentes, questionnant la possibilité d’une véritable
fluidité de la sexualité (non soumise à des évènements ou pressions externes comme pour les investis
occasionnels). Cette théorie de la bisexualité infantile trouve donc des limites chez l’adulte, qui ne semble pouvoir
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être sujet à une fluidité de la sexualité, ou une bisexualité sans avoir souffert d’une fixation psychosexuelle à un
stade de son développement.

Freud définit également dans cette partie ce qu’est la pulsion en la présentant comme une excitation
d’origine centrale (du sujet) d’une zone érogène, pouvant être de la peau ou une muqueuse qui veut trouver une
sortie, une issue puisqu’elle provoque une tension. Cette pulsion sexuelle sur laquelle il base son œuvre et
nomme « libido » est décrite par une métaphore intéressante, comparée à la faim. Cette image n’est pas anodine.
Déjà Schopenhauer associait la tendance à se nourrir et la tendance à se reproduire, imposant l’acte sexuel
comme fonction vitale. Freud valorise ainsi la pulsion sexuelle comme sous-tendant l’ensemble de la vie
psychique en s’éloignant d’une vision judéo-chrétienne puisque l’acte sexuel n’est point l’apanage de la
procréation. Le psychanalyste introduit également la notion de « pulsion partielle » au cœur de la perversion : la
pulsion sexuelle est décomposée en différentes pulsions partielles dans la perversion tandis que la sexualité dite
normale concentre ces pulsions pour atteindre ce qu’il appellera ensuite la « maturité génitale ». Ces pulsions et
tendance aux perversions détiennent ainsi un caractère universel. Ainsi, adultes et enfants sont concernés.
L’enfance façonne et se fait prémices de la perversion, quelle que soit la civilisation. C’est ainsi que Freud
transitionne avec le second essai : « Cette constitution présumée, qui contient les germes de toute perversion, ne
peut être mise en évidence que chez l’enfant, même si toutes les pulsions ne peuvent se manifester chez lui
qu’avec une faible intensité ».

Ensuite, après avoir fait une revue des recherches existantes sur le sujet, Freud étaye comment l’enfant,
dans les premières années de sa vie est d’une immaturité sexuelle certaine qui ne lui permet pas d’orienter ses
pulsions et désirs sexuels vers des buts normaux. De plus, ses parents réprimandent le plus souvent les
expériences que l’enfant fait de son corps alors même que ces pulsions doivent être libérées. Ainsi, par
compensation, l’enfant transpose et investit ses pulsions dans d’autres activités, notamment par l’apprentissage
de valeurs et d’émotions. Autour de la troisième et quatrième année de vie, les enfants commenceraient à
expérimenter leur vie sexuelle, se confrontant tant à des obstacles internes, comme la morale, la pudeur, le
dégout issus du refoulement, qu’extérieurs comme l’éducation, à la base de la collectivité et de la civilisation.
Alors, les pulsions ne sont plus simplement satisfaites ou refoulées mais sublimées, les buts sont détournés vers
la production artistique et culturelle par exemple. Cette sublimation, en cas de non possibilité de satisfaction
directe de la tension permet d’aller au-delà du refoulement : « Les excitations sont produites de la même manière
qu’auparavant, explique Freud, mais sont détournées de leur but par une inhibition psychique, et sont dirigées sur
d’autres voies jusqu’au moment où elles s’extérioriseront sous la forme de symptômes morbides ». C’est ainsi
que la névrose se substituer à la perversion. Au contraire, la sublimation s’opère par une conversion de la pulsion
sexuelle selon un transfert d’énergie, de libido. Cette sublimation a donc un intérêt et un sens social, valorisé par
la société. La pulsion sexuelle perçue comme agressive doit être transformée, déplacée. Cette aptitude permet
finalement à l’enfant de devenir adulte lorsqu’il maîtrise cette sublimation. Alors, suivant ce raisonnement, le
caractère et les qualités d’un individu pourraient découler de ses pulsions sexuelles infantiles. La tension doit être
désexualisée pour éviter la névrose et donc relève par ailleurs d’une activité intellectuelle ou artistique. Il ne
faudrait pas écarter le danger que représentent pour le sujet ces nouvelles activités, socialement valorisées, si
elles ne permettent pas de satisfaction immédiate.

De surcroit, le fait que nous ayons très peu de souvenirs de nos plus jeunes années de vie corrobore la
théorie de Freud. Cette amnésie infantile serait en effet issue d’un processus de refoulement, lui permettant
d’assoir cette prédisposition dès l’enfance aux pulsions sexuelles. L’adulte garderait alors à distance les débuts
de sa vie sexuelle d’enfant (Quinodoz, 2004). En effet, le bébé connait déjà, sous une certaine forme, le plaisir
sexuel d’après Freud : « l’activité sexuelle s’étaye tout d’abord sur une des fonctions servant à la conservation de
la vie », par la tété du sein de sa mère par exemple, lorsque les lèvres du jeune enfant se constituent comme
zone érogène. Passée la tétée du sein, l’enfant poursuivra sa recherche d’un suçotement, au-delà de sa fonction
vitale (pour se nourrir), dans l’exploration de son corps et la recherche de plaisir. Le suçotement du pouce et
cette activité buccale sont ainsi décrits comme la forme la plus primaire d’exploration et de mobilisation sexuelle
chez le jeune enfant. Ainsi, les organes sexuels de l’enfant n’étant pas assez développées pour permettre la
libération des pulsions selon leur but ultime, cette tension naissante de l’excitation d’une zone érogène se résout
par une stimulation rythmique externe de cette zone érogène, dans une approche auto-érotique de liquidation de
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la pulsion. S’en suit finalement la phase masturbatoire de l’enfant, tant anale que génitale. Freud présente alors
l’enfant comme « pervers polymorphe », c’est-à-dire que l’enfant tire un plaisir sexuel de ses zones érogènes,
multiples. L’enfant n’a pas encore fait de hiérarchie entre ses zones érogènes pour les mettre au service de la
reproduction. Le jeune enfant que l’on éduque n’as pas encore intériorisé ce qu’est la pudeur ou la morale donc il
est prédisposé à développer plusieurs perversions : « C'est ainsi que la prédisposition sexuelle perverse générale
de l'enfance peut être considérée comme la source d'un certain nombre de nos vertus, dans la mesure où, par
formation réactionnelle, elle donne le branle à leur élaboration ». La perversion de l’adulte peut ainsi être perçue
comme une fixation sur une de ces pulsions partielles d’un stade précoce du développement psychosexuel.

Freud développe également une théorie du développement sexuel en trois stades, longtemps
enseignées en université. Premièrement vient le stade oral de la sexualité, suivit du stade anal et enfin du stade
phallique, où un seul type d’organe est reconnu. Pour finir, le stade génital correspond à la sexualité de l’adulte,
capable d’associer le principe de reproduction et la recherche de plaisir, associant un but et un objet sexuel
normal en un « autre » étranger et de sexe opposé. Aucun développement n’est fait dans cette partie à propos
d’une progression ou d’un changement à l’adolescence. Rappelons que ce développement sexuel n’est toutefois
pas décrit comme nécessairement linéaire, et qu’il se trouve dans la réalité à suivre des structures plus
complexes et bien moins définies que ça. Cet apport reste très théorique.

Des deux premiers essais, nous pourrions regretter l’absence de la conception de la puberté dans cette
description de la sexualité infantile qui se retrouve dans la névrose de l’adulte. Toutefois, le troisième essai Les
transformations de la puberté semble s’atteler à cette tâche, suivant la progression du développement de l’enfant
qu’il a abordé dans le second essai. Généralement, ce troisième essai ouvre en psychanalyse le champ d’étude
de l’adolescence, jusque-là délaissé. Le titre de ce troisième essai, Die Umgestaltungen der pubertat, et ses
traductions sont vecteurs de nombreuses notions. Certains préfèreront Les Métamorphoses de la puberté comme
Folio Gallimard en 1987, avec un sujet restant le même mais changeant complètement de structure. La
permanence du sujet peut aussi être questionné dans la traduction « Transformation », la plus communément
utilisée. D’autres, comme Laplanche en 2006, jugeront le terme de « reconfiguration » plus juste chez un être qui
se réorganise en gardant la même structure. Nous pourrions regretter, pour juger de la justesse de ces
traductions, que Freud, faisant ainsi état des remaniements de l’adolescence en termes de sexualité, ne nous
présente pas de théorie de cette adolescence et des remaniements psychiques qui y sont à l’œuvre. Cette
puberté semble n’être rien de plus qu’un seuil.

Ce troisième extrait introduit donc une nouveauté pubertaire. Selon lui, cette sexualité pubertaire est un
moment charnière dans lequel la pulsion se met au service de la reproduction. En effet, la croissance et le
développement des organes génitaux modifie les pulsions sexuelles. De plus, de nombreuses stimulations
externes co-existent avec ces changements physiques qui font naître une excitation sexuelle qui met l’individu
sous tension et encourage physiquement l’individu à effectuer l’acte sexuel. Cette tension est non seulement
physique et chimique mais dépend grandement du psychologique. Alors, le but de la sexualité est maintenant, à
l’adolescence, guidé par la reproduction : « la pulsion sexuelle se met maintenant au service de la reproduction ;
elle devient pour ainsi dire altruiste ». Dès les premières pages, il est question d’un « but sexuel normal » et de la
question de la complémentarité des deux sexes. Loin de la bisexualité évoquée précédemment, il est maintenant
question d’une homosexualité nécessaire dans sa complémentarité dans l’exercice de l’activité sexuelle comme
enjeu de reproduction. Un changement rhétorique semble s’opérer alors : l’autre sexe (le sexe féminin) n’est plus
castré mais différent. Un changement considérable est donc opéré depuis la sexualité infantile. Freud semble
avoir ainsi mis de côté la sexualité pubertaire pour faire vivre ses théories de la sexualité infantile. La sexualité
infantile serait ainsi auto-érotique, basée sur le corps alors que la sexualité post-pubertaire serait davantage
centrée sur l’objet sexuel, sur le choix de la personne qui se fera objet d’amour. L’affect joue alors un rôle
nouveau et l’objet du désir devient total et particulier : « L’ensemble des aspirations sexuelles se dirige vers une
seule personne, dans laquelle elles cherchent à atteindre leurs buts ». Aussi, il faut faire cohabiter chez
l’adolescent un courant tendre, au-delà des représentations infantiles d’Œdipe ou de l’inceste et un courant
sensuel où le corps se modifie vers un accomplissement génital vers la complémentarité des sexes. Ainsi, les
changements physiologiques à l’adolescence déplacent les lieux d’expression de la sexualité infantile.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Freud ne dit rien de la masturbation dans ce dernier extrait. Tout du
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long de l’ouvrage, Freud semble aussi nier la notion d’instinct pour expliquer la sexualité. Toutefois, un virement
est de nouveau effectué par les premières pages de ce troisième essai : « à la puberté un but sexuel nouveau est
donné, à la réalisation duquel toutes les pulsions partielles coopèrent, tandis que les zones érogènes se
subordonnent au primat de la zone génitale, (...). La pulsion sexuelle se met maintenant au service de la fonction
de reproduction ». Il semble y avoir une forme d’instinct de conservation de l’espèce.

Freud présente également dans ce dernier essai sa théorie de la libido, comme une force qui permet de
mesurer les processus qui se rapportent à la sexualité et qui permet d’investir l’objet sexuel. Cette libido semble
s’exercer différemment chez l’homme et chez la femme, aux zones érogènes différentes, renforçant davantage
encore l’idée de différence des deux sexes dans leur approche de la sexualité. Enfin, Freud esquisse l’idée de
complexe d’Œdipe qu’il développera les années suivantes. Il étudie l’évolution de l’objet sexuel, par l’attirance
envers le parent pour le sexe opposé. Il mentionne également l’importance du tabou autour de l’inceste. Freud va
même finalement plus loin, avançant que l’amour d’une mère (ou d’un père) pour ses enfants peut lui être nuisible
(Schaeffer, 2008). En effet, au sein de la famille, les normes de pudeurs peuvent être plus volatiles. Les parents
acceptent d’ailleurs peu que les enfants aient à leur encontre des secrets, lisant leurs courriers, refuser que la
salle de bain soit fermée… Ainsi certaines limites sont difficilement posées comme si l’enfant devenant un nouvel
objet d’amour apportait une confusion plus grande des pulsions. L’enfant, dans son développement sexuel
semble toutefois avoir besoin de ces limites. Toutefois, une nuance est sûrement à apporter, si les parents ne
culpabilisent pas à cette enfreinte à la pudeur, c’est sûrement aussi car d’autres enjeux, de sécurité et instincts de
protection, plus que de refus de la vie privée et de la pudeur, sont en jeu. Il paraîtrait peut-être en ce sens
exagère de parler « d’incestualité » comme a pu le faire Racamier en 1987 (Scaeffer, 2008).

Ainsi, la perversion occupe une place prépondérante dans la sexualité de chacun : "la disposition
universelle originelle de la pulsion sexuelle humaine, à partir de laquelle se développe le comportement sexuel
normal". Comprise en ce sens, la sexualité n’est ni instinct, ni emprise dans le fonctionnement génital, permettant
donc une nouvelle approche et compréhension de l’ensemble des symptômes névrotiques et donc un renouveau
de la méthode psychanalytique.
Néanmoins, cette conception des perversions développée dans l’ouvrage empêche aussi un certain
jugement de ces dernières. Ces perversions étant présentes à l’état latent chez chacun dans la sexualité normale
ne peuvent donc être véritablement condamnées. Ces inversions sont bâties sur les même principes et ont la
même origine que les pulsions sexuelles vers un objet et un but normal, comme des variantes de l’instinct de
reproduction. Sommes-nous ainsi tous un petit peu pédophile ? Si oui, comment condamner les crimes
pédophiles ? Ces « accidents du développement de la sexualité » ne sont pas une dégénérescence mais
simplement une régression suivie d’une fixation, possibles dès l’enfance. Nous pourrions également percevoir un
certain refus du féminin dans l’œuvre de Freud qui adopte un point de vue patriarcal dominant, comme guidé par
l’organisation phallique. C’est le père qui séparera l’enfant de sa mère pour le faire entrer dans l’ordre social. Il ne
semble y avoir d’égalité des sexes, ou tout du moins d’équivalence chez Freud, comme une peur d’un système
égalitaire qui entrainerai une déstabilisation de l’ordre social. « L’autre sexe » est toujours le sexe féminin.
L’hypersexualisation des enfants dans cette œuvre a été décriée par de nombreux détracteurs de Freud. En effet,
comment un parent ayant une sexualité non pathologique peut-il concevoir qu’un enfant prenant son bain,
accompagné des mouvements de l’eau sur son corps soit dans une recherche de plaisir ? La méthode freudienne
semble utiliser chaque exemple de la vie quotidienne pour assoir sa position, transformant les faits en preuve et
arguments plus qu’en simple exemples. Ce qui est perçu comme pansexualisme peut être dérangeant.

Finalement, cet ouvrage est considéré par beaucoup comme œuvre majeur de la théorie
psychanalytique. Les principales idées qui en découlent sont ainsi la prédominance de la sexualité dans la vie
psychique mais aussi des définitions et théorisations des pulsions, de la libido et de leur gestion, vers leur
« liquidation ». Il aborde également le complexe de castration et d’Œdipe et propose l’origine infantile des
pathologies et névroses adultes. Bien que polémique et critiquable, ces trois essais démontrent que la sexualité
est universelle, omniprésente et nous accompagne toute notre vie. Toutefois, « il ne révèle rien dans cet ouvrage
qui ne soit déjà connu » (Quinodoz, 2004). Il ne fait que rassembler et théoriser des faits déjà vus et reconnus par
des parents, médecins et éducateurs de l’époque, en les regroupant en une théorie nouvelle, globale, qui elle, fait
scandale.
Axelle Charlet – 23/03/2022

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References

Lebrun, C. (2018, July 10). Le troisième essai sur la théorie sexuelle : la pièce incasable.

Lesenfantsdelapsychanalyse.

http://lesenfantsdelapsychanalyse.com/fondamentaux/mythes-anti-mythes/238-le-

troisieme-essai-sur-la-theorie-sexuelle-la-piece-incasable

Quinodoz, J. (2004). Trois essais sur la théorie sexuelle, S. Freud (1905d). Dans : ,

J. Quinodoz, Lire Freud: Découverte chronologique de l’œuvre de Freud (pp. 77-84).

Paris cedex 14: Presses Universitaires de France.

Schaeffer, J. (2008). Cent ans après les Trois essais, que reste-t-il des trois scandales ? Revue

Française de Psychanalyse, 72(3), 761. https://doi.org/10.3917/rfp.723.0761

Sigmund Freud, Fernand Cambon, SédatJ., & Alain Vanier. (2019). Trois essais sur la

théorie sexuelle : [1905-1924]. Flammarion. Copyright.

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