Vous êtes sur la page 1sur 14

Université Hassan 1er

Faculté des Sciences & Techniques


Settat

Les bases scientifiques


du génie chimique des
opérations
unitaires basées
sur les équilibres entres
phases

Pr. Mohammed KADDAMI

1
Université Hassan 1er
Faculté des Sciences & Techniques
Settat

Les bases scientifiques du génie chimique sont :

* Lois d’équilibre entre phases :

* Analyse fonctionnelle des procédés :


(Entrées) - (Sorties) =  (accumulations+ transformations)

* Cinétiques de transfert : On distingue deux types de cinétiques :


• la cinétique chimique
• la cinétique physique.

A] Les équilibres entre phases

Dans l’application d’une opération de séparation on distingue toujours:


* une solution à traité ou la solution à raffiner M0 constituée d’un
soluté A et d’un diluant B;
* un solvant C bien choisi pour extraire le soluté A.

M = M0 + C = R + E
M représente le mélange total de M0 et C . M est un mélange du système
ternaire A-B-C.

La séparation n’est donc possible que si ce mélange M se situe dans un


domaine à deux phases dans l’isotherme adoptée. Il en découle que le solvant C
doit présenter obligatoirement une miscibilité nulle ou partielle avec le diluant
B.

A l’équilibre le mélange M (M = M0 + C = R + E) conduit à deux phases


conjuguées :
- La phase raffinat R,
- La phase extrait E.

Les deux phases R et E sont dites en équilibre thermodynamique, à


température et pression constantes, lorsque les potentiels chimiques du soluté A
présents dans les deux phases sont égaux. Cela se traduira par l’égalité :

 A,R =  A,E
 A,R : potentiel chimique du constituant A dans la phase R
 A,E : potentiel chimique du constituant A dans la phase E

2
Université Hassan 1er
Faculté des Sciences & Techniques
Settat

Pour le calcul des opérations d’extraction, un ensemble de diagrammes


sont exploités. Ils décrivent la répartition du soluté A entre les deux phases
mises en jeu.

1) Diagramme triangulaire : (voir cours des équilibres entre phases)

Soient,
 ai, bi et ci les masses ou les nombres de moles respectivement du soluté A,
du diluant B et du solvant C dans un mélange d’indice i (Mi).
 xi, zi et yi les fractions molaires ou massiques respectivement de A, B et C
dans un mélange d’indice i (Mi).

A(soluté)
xi  ai
ai bi ci

M2
x 
bi
M3  zi 
ai  bi  ci
M1 

ci
B(diluant) C(solvant) yi 
ai  bi  ci
y

Le bilan de matière du mélange M3 est :

Masse totale : M3 = M1 + M2
Masse de A : M3 * x3 = M1 * x1 + M2 * x2

2) Diagramme de Jänecke
Les coordonnées de Jänecke du système ternaire A-B-C sont :

ci ai bi
yi  xi  et zi 
j j j

ai  bi ai  bi ai  bi

Nous rappelons que ci est la masse du solvant dans le mélange total Mi.

La masse (ai+bi) d’un mélange Mi est noté [Mi] et elle est appelée la
masse réduite de Mi.

3
Université Hassan 1er
Faculté des Sciences & Techniques
Settat

y’i (C : solvant)

M2
*

2 phases * M3

1phase
*
M1

xi
(B : diluant) z’i (A : Soluté)

Le bilan massique de M3 est :

Masse réduite : [M3] =[M1] + [M2]


Masse de A : [M3]* x3j = [M1]* x1j + [M2]* x2j

Remarque : la règle de levier s’applique aussi aux masses réduites :

[M2] * M2M3 = [M1] * M3M1

3) Diagramme de répartition de soluté

a) diagramme et coefficient de distribution de soluté

Soit un mélange Mi ternaire composé du soluté A, du diluant B et du


solvant C. Ce mélange se répartie en deux phases Bi et Ci.

Soient,
 ai, bi et ci les masses ou les nombres de moles respectivement du soluté A,
du diluant B et du solvant C dans la phase d’indice i riche en diluant B.
 xi, zi et yi les fractions molaires ou massiques respectivement de A, B et C
dans cette phase d’indice i riche en diluant B.

ai bi ci
xi  ; zi  et yi 
ai bi ci ai  bi  ci ai  bi  ci

Soient,

4
Université Hassan 1er
Faculté des Sciences & Techniques
Settat

 a’i, b’i et c’i les masses ou les nombres de moles respectivement du soluté
A, du diluant B et du solvant C dans la phase d’indice i riche en solvant
C.

 x’i, z’i et y’i les fractions molaires ou massiques respectivement de A, B et


C dans la phase d’indice i riche en solvant C.

a'i b' i c' i


x'i  ; z' i  et y' i 
a'i b'i c'i a ' i  b' i  c ' i a ' i  b' i  c ' i

Si on représente x’ = f(x), on obtient le diagramme de distribution du


soluté.

x’
x’=x
Courbe de distribution

Point critique

Première bissectrice

* Le graphique montre bien que A se distribue préférentiellement à la


phase riche en solvant.

* Aux faibles compositions, la courbe de distribution à l’équilibre, est


sensiblement rectiligne. La pente de cette partie rectiligne est appelée le
coefficient de distribution que l’on note k = x’/x. Ce coefficient prend aussi le
nom du coefficient de partage k.

* La séparation est d’autant meilleure que ce coefficient est supérieur à 1.

5
Université Hassan 1er
Faculté des Sciences & Techniques
Settat

* Le coefficient de distribution dépend de l’inclinaison des droites de


conjugaison.

A x’

Ci 
*
Bi *

x
B C k>1

A x’

Bi * * Ci

x
B C k=1

A x’

Bi *
* Ci
x
B C k1

6
Université Hassan 1er
Faculté des Sciences & Techniques
Settat

Remarque : le coefficient de partage du diluant est : k’ = z’ / z.

b) Diagramme et pouvoir de sélectivité d’un solvant :

Pour qu’une extraction soit possible, il faut tenir compte aussi de la


distribution du diluant B entre les deux phases Bi et Ci .La phase Ci doit être plus
riche en A et moins riche en B que la phase Bi.

La courbe de sélectivité représente la teneur en soluté dans l'extrais en


fonction de celle du raffinat mais après élimination du solvant. Elle est obtenue
de la même façon que la courbe de distribution en remplaçant les fractions x’ et
x par les fractions des phases sans solvant x’J et xJ.
Pour traduire cette propriété, on utilise le diagramme de sélectivité qui a
pour coordonnées celles de Jänecke :

a' i ai
x'i 
j
et xi 
j

a ' i  b' i ai  bi

x’J
x’j = xj
Courbe de sélectivité

* point critique

Première bissectrice

xj

𝐤
On définit le pouvoir de sélectivité d’un solvant par : 𝛃 =
𝐤

7
Université Hassan 1er
Faculté des Sciences & Techniques
Settat

Avec 𝑘 = est le coefficient de partage du soluté ;


𝑘 = est le coefficient de partage du diluant.

La séparation est d’autant meilleure que  est supérieur à un et est impossible si


 = 1.

𝐤
Comme 𝛽= = ∗ = ∗ la séparation est d’autant meilleure que
𝐤
a’i  ai et bi  b’i.

Remarque : L’expérience a montré que la valeur  augmente avec la réduction


de la température.

a' i
x'i 
j

a ' i  b' i
x’=x
S2

S1

première bissectrice

ai
xi 
j

ai  bi

Ce diagramme de sélectivité montre que le solvant S2 et plus sélective que


le solvant S1.

c) Courbes conjuguée :
Tout point de la courbe conjuguée représente une ligne de conjugaison. La
courbe conjuguée se détermine de la manière suivante :

8
Université Hassan 1er
Faculté des Sciences & Techniques
Settat

ci
yi 
j
A
ai  bi
Courbe bi nodale

C2
K
C1
C1

Courbe conjuguée
B1

C2
K
B2

B2 B1
B2

B C B ai
xi 
j

ai  bi

K
* Courbe bi nodale
* C1

B1 *
* * C2

B2 *

B * C
Courbe conjuguée

La courbe conjuguée permet la construction de toutes les lignes de


conjugaison.

9
Université Hassan 1er
Faculté des Sciences & Techniques
Settat

d) Correspondance entre courbe bi nodale et courbe de distribution

a' i
A x' i 
a ' i  b' i  c ' i

K Courbe bi nodale K
*
C1 * x’1
Courbe de
B1* C2 distribution
* x’2

B2*

B C B x2 x1
A
xi  ( ) Bi
A B C
A chaque couple de points conjugués correspond un point du diagramme
de distribution et réciproquement.

B] Bilan de transfert de matière

On établit le bilan de matière pour déterminer la quantité de matière ayant


passé d’une phase à l’autre au cours du transfert de matière dans les
opérations unitaires.

1) plateau théorique

Dans la pratique la réalisation des mélanges se fait dans des mélangeurs et


la décantation se fait dans les décanteurs:

Solution à raffiner solution riche


en solvant
M D

Solvant solution riche


en diluant

10
Université Hassan 1er
Faculté des Sciences & Techniques
Settat

L’ensemble du mélangeur et du décanteur forment ce qu’on appelle un


plateau ou un étage.
On parle d’étage théorique ou plateau théorique lorsque le temps
d’agitation et de décantation est suffisant pour que l’équilibre entre les deux
phases sortantes soit atteint.

Entrée des Mélangeur sortie des phases


+ en
Solutions Décanteur équilibre

Plateau ou étage théorique

2) Expression de la composition des phases

2-a) Relation entre les rapports et les fractions

Soient,
 ai, bi et ci les masses ou les nombres de moles respectivement du soluté A,
du diluant B et du solvant C dans une phase d’indice i.
 xi, zi et yi les fractions molaires ou massiques respectivement de A, B et C
dans une phase d’indice i riche en diluant B.

ai bi ci
xi  ; zi  et yi 
ai bi ci ai  bi  ci ai  bi  ci

 x’i, z’i et y’i les fractions molaires ou massiques respectivement de A, B et


C dans une phase d’indice i riche en solvant C.

a'i b' i c' i


x'i  ; z' i  et y' i 
a'i b'i c'i a ' i  b' i  c ' i a ' i  b' i  c ' i

Lorsque le diluant B et le solvant C sont complètement insolubles, les


titres précédents deviennent :

bi
xi  ai ; zi  et yi  0
ai bi ai  bi

11
Université Hassan 1er
Faculté des Sciences & Techniques
Settat

c' i
x'i  a'i ; z' i  0 et y' i 
a'i c'i a' i  c' i

Dans ce cas particulier il est intéressant d’exprimer la composition des


phases par des rapports massiques ou molaires, car ils conduisent toujours à des
relations opératoires linéaires (des droites).

On définit alors :

Xi : rapport massique ou molaire dans la phase d’indice i riche en diluant B.

X’i : rapport massique ou molaire dans la phase d’indice i riche en solvant C.

X i  ai ; X ' i  a' i
bi c' i

On établit par la suite les relations entre les rapports et les fractions
lorsque le diluant et le solvant sont compléments immiscibles.

xi = ai / (ai + bi)
 xi Xi
1 Xi
Xi = ai/ bi

Il en résulte que Xi xi + xi = Xi  Xi  xi
1 xi

de même

x’i = a’i / (a’i + c’i)


 x'i X'i
1 X'i
X’i = a’i/ c’i

Il en résulte que X’i x’i + x’i = X’i  X'i x'i


1x'i

2-b) Relation entre les quantités de phases :

12
Université Hassan 1er
Faculté des Sciences & Techniques
Settat

La masse totale ou le nombre de mole total d’une phase d’indice i riche en


diluant B sera désignée par Bi, avec Bi = ai + bi + ci.

La masse totale ou le nombre de mole total d’une phase d’indice i riche en


solvant C sera désignée par Ci, avec Ci = a’i + b’i + c’i.

Lorsque le diluant B et la solvant C sont complètement insolubles, on


désigne leur quantité par B’ et C’ et on les appelle les phases porteuses. B’ et
C’ restent constantes et ne changent pas au cours du temps. Il en découle :

Bi = ai + bi = ai + B’
et  Bi = xi Bi + B’ d’ou B’ = Bi (1-xi)
xi ai
Bi
Bi = ai + bi = ai + B’
et  Bi = Xi B’+ B’ d’ou Bi = B’ (1+Xi)
Xi ai  ai
bi B'
de même

Ci = a’i + c’i = a’i + C’


et  Ci = x’i Ci + C’ d’ou C’ = Ci (1-x’i)
x'i a'i
Ci
Ci = a’i + c’i = a’i + C’
et  Ci = X’i C’+ C’ d’ou Ci = C’ (1+X’i)
X'i a'i  a'i
c'i C'

3) Relation opératoire d’un plateau théorique

B0(a0 + b0) Bi(ai , bi , ci)

C0(c0) Ci(a’i , b’i , c’i)

13
Université Hassan 1er
Faculté des Sciences & Techniques
Settat

Soient Bi et Ci les phases obtenues à un instant t quelconque avant


d’atteindre l’équilibre.

Le bilan total : B0 + C0 = Bi + Ci

Le bilan du soluté : B0x0 + C0 x’0 = Bi xi + Ci x’i


0

D’ou x'i Bixi B0x0 C’est la relation qui donne la courbe opératoire.
Ci Ci

Si C est complètement insoluble dans B, on exploite les rapports


massiques ou molaires pour obtenir une relation opératoire linéaire.

B0(a0+B’) Bi(ai + B’)

C0(C’) Ci(a’i + C’)

Le bilan total : B0 + C0 = Bi + Ci

Le bilan du soluté : B’X0 + C’ X’0 = B’Xi + C’X’i


0

 X'i B'Xi B' X0 B'(Xi X0)


C' C' C'

La pente de la droite opératoire de ce mode d’extraction est toujours négative.

X’
Courbe d’équilibre

X’i Le transfert se fait de B0 vers C0 car


Quand X’  X 

Droite opératoire

X
Xi X0
.

14

Vous aimerez peut-être aussi