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GEOPOLITIQUE ET GEOSTRATEGIE DES RELATIONS

INTERNATIONALES
Géo - politique, Géo - graphie, Géo – stratégie : Politique en
relation avec la terre ; graphisme en relation avec la terre ;
stratégie en relation avec la terre. Tout tourne autour de la terre :
terre indispensable, incontournable, nourricière, terre objet de convoitise,
terre riche terre pauvre = pays riche pays pauvre ; La terre : enjeu ; la terre :
théâtre de guerre, de rencontre d’intérêts opposés, rencontre de puissances
La terre est porteuse de tous les objets de convoitise, elle suscite toutes les
politiques et toutes les stratégies et détermine le stratège dans la définition des
tactiques (moyens de tout genre) à mettre en œuvre pour atteindre les enjeux.
Objectif du cours : Amener les apprenants à faire une lecture dynamique des
relations internationales, savoir identifier les intérêts et enjeux dans une
situation ; outiller le diplomate à mieux prendre part aux guerres que constitue
toute négociation, à identifier les facteurs de puissance de la République du
Bénin…..

Sommaire :

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Introduction
Comprendre la Géopolitique
Comprendre la Géostratégie
I – L’ordre international : systèmes et enjeux
II –Approches géopolitique et géostratégique des RI
A – Les RI
B – Les enjeux des RI
Considérations générales
L’espace : comme enjeu et théâtre
La population
Idées et croyances dans les RI
III – Géopolitique et Géostratégie des zones géographiques
1 – L’Afrique
2 – Les Etats-Unis d’Amérique
3 – L’Asie et le Moyen Orient
4 – L’Union Européenne
5 – La Russie et la Chine
IV – La République du Bénin

INTRODUCTION

A - Comprendre la Géopolitique :
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La géopolitique :
- Science de l’Etat en tant qu’organisation géographique tel qu’il se
manifeste dans l’espace ; l’Etat comme pays, territoire, domaine… C’est
avec la naissance de l’Etat que l’espace acquiert une dimension
géopolitique permanente. Désormais, l’espace n’est plus seulement
façonné et cloisonné par la diversité du milieu naturel et par celle du
peuplement mais aussi par l’exercice de souverainetés étatiques
concurrentes. Au regard de ces dernières, l’espace est le théâtre et
l’enjeu de leurs rivalités.
- La science qui établit que les caractéristiques et conditions
géographiques et plus spécialement les grands espaces, jouent un rôle
décisif dans la vie des Etats, et que l’individu et la société humaine
dépendent du sol sur lequel ils vivent. (RATZEL)
- C’est une doctrine sur le déterminisme spatial de tout le processus
politique basé sur de larges fondations de la géographie et notamment
de la géographie politique. (HAUSHOFER)
- C’est l’observation et l’analyse des relations humaines avec le territoire
sur lequel elles vivent et se développent, militairement, politiquement et
économiquement.
- Pour Yves LACOSTE : c’est l’étude des différents types de rivalités de
pouvoir sur les territoires, la puissance se mesurant en fonction de
potentialité interne et de la capacité à se projeter à l’extérieur de ce
territoire et à des distances de plus en plus grandes.
 Rivalités de pouvoir ou d’influence sur les territoires et les populations
qui y vivent
 Rivalités entre des pouvoirs politiques et toutes sortes d’autorité
(pouvoir étatique, mouvements politiques, groupes armés…)
 Lutte pour le contrôle ou la domination du territoire
- Pour FOUCHER, la géopolitique est une méthode globale d’analyse
géographique des situations socio-politiques concrètes, envisagées en
tant qu’elles sont localisées, et des représentations habituelles qui les
décrivent. Elle procède à la détermination des coordonnées
géographiques d’une situation et d’un processus socio-politique et au
décryptage des discours et des images cartographiques qui les
accompagnent.
En RI, la géopolitique, c’est l’étude des effets de la géographie humaine et
matérielle sur la politique internationale et les relations internationales. C’est
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une méthode d’étude de la politique étrangère pour comprendre et expliquer
et prédire le comportement politique international de l’Etat à travers les
variables géographiques.
La pensée géopolitique cherche à découvrir les lois objectives qui régissent la
« stratégie mondiale, en comparant l’Etat à un organisme vivant qui doit lutter
pour sa survie, à l’intérieur d’un cadre géographique donné. (RATZEL). COHEN
caractérise la géopolitique comme l’étude de la « relation entre le pouvoir
politique international et les caractéristiques du cadre géographique. Pour
HUNTINGTON, les conflits du 21ème siècle trouveraient leurs origines dans les
oppositions supposées entre les différentes « civilisations » de la planète, et
non pas dans les divergences idéologiques ou politiques.
Le déterminisme de l’espace a été à la base des options politiques du nazisme
en Allemagne, pays de la 1ère école de la Géopolitique. Selon les Nazis,
l’accroissement de la puissance allemande dépend de la conquête de nouveaux
territoires, d’un espace nourricier, d’un espace vital.
L’Ecole anglo-américaine de la géopolitique a fondé la puissance de l’Etat sur le
développement de la puissance maritime. En maitrisant les mers, l’Angleterre
maitrise les terres émergées considérées comme des îles.
L’école française autour de Yves LACOSTE après la 2 ème guerre mondiale définit
la géopolitique comme « l’étude des interactions entre le politique et le
territoire, les rivalités ou les tensions qui trouvent leur origine ou leur
développement sur le territoire.
Yves LACOSTE développe trois concepts clefs permettant de conduire une
analyse géopolitique : la diachronie (évolution à travers le temps), la diatopie
(évolution à travers l’espace) et les représentations.
La diachronie est l’analyse d’une situation, d’une culture ou d’une population à
travers le temps. La diatopie est l’analyse d’une situation à différentes échelles
cartographiques. On peut ainsi examiner les déplacements, la gestion, la
consommation et les facteurs isolés ou complexes qui influencent les situations
(le Bénin, son environnement immédiat, dans la CEDEAO, dans l’Afrique, dans
le monde….)
La représentation en géopolitique est l’analyse des conceptions que peuvent
avoir une personne ou un groupe de personnes (ethnie, catholique, protestant,
islamiste…) par rapport à un sujet. Ainsi, on peut étudier la façon dont les Etats

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ou les populations se perçoivent par rapport à leurs territoires, milieux et
ressources et comment ils les gèrent et exploitent. (Béninois = sentiment,
représentation). Au plan mondial, on constate aujourd’hui que la
mondialisation et l’effondrement du monde bipolaire ont multiplié et
complexifié les liens entre toutes les populations de la planète.
Par sa recherche des interactions entre les grandes zones du monde (énergie,
matières premières, flux de ressources, passage à risque (les canaux), la
géopolitique s’intéresse surtout à la politique internationale, à ses aspects
diplomatiques et à ses enjeux : enjeux démographiques liés à la surpopulation
mondiale, enjeux liés aux migrations non contrôlées, enjeux culturels, les
menaces terroristes, la prolifération nucléaire, la maitrise du cycle fermé de
l’uranium, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, les zones de pêche,
accès aux ressources naturelles, les remises en cause internes de l’Etat
(régionalisme, autonomie, séparatisme, indépendantisme, guerres civiles…)
Autant la géopolitique s’intéresse aux enjeux, autant, elle s’attache à étudier
les différents facteurs qui conduisent à la constitution des alliances : maîtrise
globale des mers et/ou de la terre ; le contrôle des points de passage et des
moyens de transport ; facteurs financiers, l’accès aux ressources naturelles ; la
maîtrise des techniques, les régimes politiques, les facteurs culturels,
sociologiques et philosophique…

B – COMPRENDRE LA GEOSTRATEGIE
La Géostratégie est une notion qui intègre des éléments de la stratégie et de la
géographie dans leurs relations avec l’action politique. C’est donc par rapport à
la stratégie et la géopolitique qu’il convient de mener la démarche
compréhensive de la géostratégie.
1 – La stratégie
A l’origine, la stratégie est d’usage militaire. Elle est l’art de présenter un plan
de campagne, de diriger une armée sur les points décisifs, et d’identifier les
points sur lesquels il faut concentrer les plus grandes masses de troupes pour
assurer le succès. Cette première approche semble confondre stratégie et
tactique qui concerne beaucoup plus l’arsenal de dispositions pratique
permettant d’atteindre un objectif limité et déterminé.

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Tout en restant dans le domaine de la guerre, le concept de la stratégie va
s’élargir pour englober l’organisation de la défense d’un pays, les opérations de
grande envergure et l’élaboration des plans offensifs et défensifs en fonction
des moyens logistiques du potentiel économique, industriel, des données
géographiques à grande échelle et des facteurs diplomatiques.
La stratégie est considérée comme l’art de coordonner l’action des forces
militaires, politiques, économiques et morales impliquées dans la défense
globale d’une nation.
A partir de ces considérations, on peut déduire que la stratégie intègre des
éléments vitaux pour une nation dont la défense dépasse les seules
considérations militaires. Il en est ainsi de la position géographique du
territoire national, de ses ressources économiques, humaines et culturelles, de
son système politique, de sa diplomatie, de ses politiques sectorielles de
développement…etc.
Ainsi entendue, la stratégie déborde l’acception militaire du concept de
défense, et doit être perçue comme une exigence pour tous les secteurs
d’activité dans la cité. Car l’Etat se doit d’exercer son emprise sur un
environnement global, pluriel et complexe, et que de ce fait, il est sujet à des
menaces de toutes sortes, qui peuvent affecter aussi bien l’intégrité de son
territoire que ses activités économiques, politiques, sociales et culturelles.
La démarche stratégique est donc une démarche complexe. Son caractère
essentiel est pourtant de totaliser ses différentes composantes dans une
cohérence objective pour atteindre un même but. Cette cohérence se traduit
par l’interdépendance des niveaux, c’est-à-dire des politiques sectorielles qui
ne doivent pas être simplement juxtaposées, mais perçues en situation
d’interactivité.
Cette interdépendance va générer les différentes étapes de la démarche
stratégique. Sa véritable spécificité consiste à se fixer un but, qui sera toujours
le résultat de la nécessaire confrontation entre le souhaitable et le possible.
Il apparaît donc que la complexité de la démarche stratégique tient au fait que
les diverses composantes qui lui donnent naissance, présentent le caractère
d’une dualité tout à la fois complémentaire et opposée.
On parle par exemple de stratégie offensive et de stratégie défensive. Ces deux
types de stratégies sont théoriquement opposées mais à y regarder de près, la

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ligne de démarcation n’est pas évidente : car il existe des formes offensives
dans la démarche défensive comme la contre-attaque. Il existe aussi des
formes défensives dans la démarche offensive comme le repli tactique ou la
couverture du flanc d’une action offensive. En diplomatie, il arrive parfois que
le pays cède sur des points pour gagner sur d’autres à court, à moyen terme ou
à long termes.
Ce qu’il faut retenir, c’est que l’approche stratégique intègre trois principes
fondamentaux, dans une interdépendance dialectique, étroite et nécessaire, à
savoir :
- Le principe de volonté
- Le principe de liberté d’action
- Le principe d’efficacité.
Il s’agit ici : de savoir ce que l’on veut : définir la finalité de l’action ;
Il s’agit de savoir ce que l’on peut, c’est se rendre compte des possibilités et
des capacités des moyens que l’on possède, ce qui permet de définir une
doctrine de leur emploi
Il s’agit enfin d’accorder l’objectif de sa volonté aux capacités réelles de ses
moyens, c’est-à-dire de définir une stratégie opérationnelle.
L’action stratégique procède donc par étapes successives : d’abord l’étude des
facteurs en présence, ensuite la confrontation des possibilités favorables aux
obstacles réels ou probables dans le cadre de l’élaboration d’un plan d’action ;
enfin le passage à la mise en œuvre qui doit tenir compte de l’évolution de la
situation, en vue de correctifs ou des ajustements à opérer.
Toute action diplomatique, militaire, politique, économique doit emprunter ces
trois étapes.
Pierre CELERIER définit la géostratégie comme l’étude des rapports entre les
problèmes stratégiques et les facteurs géographiques. Elle implique la
géographie de l’Etat, dans sa situation historique et politique au regard de ses
voisins. C’est donc une question de rapport de force, plus précisément de
l’étude sans complaisance de forces réelles, des capacités réelles de le l’Etat
pour son implication dans le jeu diplomatique.
La géostratégie apparaît donc comme un exercice intellectuel fondé sur
l’exploitation systématique des possibilités offertes par les espaces en termes
d’étendue, de forme, de topographie, de ressources de tous ordres, de
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positionnement… Tous les phénomènes qu’elle intègre se situe dans un espace
géographique donné. Ainsi, elle analyse l’ensemble des données appartenant
tant à l’économie qu’à la sociologie, à la démographie, aux domaines politique,
diplomatique et militaire.
La géostratégie s’appuie donc sur la géographie et la géopolitique qui,
rappelons- le s’intéresse à l’étude des facteurs généraux dont la dimension est
de nature à affecter en profondeur le projet politique ou diplomatique. Elle se
fonde sur les réalités de la géographie physique et humaine et sur les
déterminismes qui en découlent. La Géopolitique relie entre eux les principaux
facteurs dynamiques rendant compte de l’organisation géographique des Etats
pour aboutir à la synthèse d’une situation politique, dans sa réalité du moment
et dans ses perspectives. Parmi ses facteurs, certains sont relativement stables
(division de l’espace, structure et configuration du territoire…) et d’autres plus
variables comme les ressources naturelles, les ressources humaines… La
géopolitique = relation qui s’établit entre les facteurs de puissance de l’Etat, les
relations internationales et son environnement géographique.
Sur les traces de Raymond ARON, la géostratégie pose le postulat de la guerre
permanente entre les nations, entre les Etats. Comme l’action militaire, l’action
diplomatique est une guerre dont l’issue dépend des rapports de force du
moment, des intérêts pensés et identifiés et des capacités réelles de l’entité
géographique en action sur le théâtre terrestre. Le gouvernement d’un Etat et
la définition de sa politique dépend de manière permanente de la
considération de sa situation géographique.
Comme pour le stratège militaire, la définition d’une politique où d’une action
diplomatique est influencée par les données de la géographie : le relief, les
cours d’eau, les ressources naturelles, les ressources humaines, les détroits
stratégiques, les routes navales, les frontières, le régime politique, le
positionnement de l’espace, le potentiel de la puissance adverse, ses intérêts
en jeu….. Certaines de ces informations sont obtenues par les services secrets,
ce qui permet de jauger, de décider du passage à l’action guerrière d’abord
dans les salles d’opérations, ou à l’action diplomatique.

C - DISTINCTIONS OPERATOIRES ENTRE


GEOPOLITIQUE, GEOSTRATEGIE ET GEOGRAPHIE
POLITIQUE

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Le but de la géographie politique est de déterminer comment les
organisations politiques sont ajustées aux conditions physiographiques et
comment ces facteurs affectent les relations internationales. (SANGUIN)
On peut alors considérer que la géographie politique essaie d’expliquer la
formation et l’action des puissances publiques dans l’espace.
La géopolitique est l’étude des relations qui existent entre la conduite d’une
politique de puissance portée sur le plan international et le cadre
géographique dans lequel elle s’exerce
La géostratégie quant à elle analyse tout un ensemble de données
susceptibles de favoriser la réalisation des options et des objectifs que s’est
donnés l’Etat.
Les trois terminologies ont rapport à l’espace mais qu’elles abordent
différemment. En effet, l’espace sert de milieu à toute action de politique
interne ou internationale. Mais, comme ledit Raymond ARON, l’espace peut
être considéré tout à tour comme un cadre (un milieu), un théâtre et en enjeu
de la politique étrangère d’un Etat.
C’est sur cette triple hypothèse que l’on peut poser les bases du champ
d’investigation de la Géographique politique qui considère l’espace comme
un cadre, de la géopolitique qui le considère comme un enjeu et enfin de la
géostratégie qui la considère comme un théâtre. Chacune de ces approches se
distingue structurellement l’une de l’autre mais elles forment un raisonnement
cohérent. En effet la connaissance de la géographie politique est nécessaire
pour formuler un raisonnement géopolitique et la connaissance de la
géopolitique apparaît nécessaire pour formuler un raisonnement
géostratégique. Les trois concepts sont complémentaires mais ils se
distinguent.
La Géographie politique ou l’espace en tant que milieu d’action politique.
Considéré comme milieu, l’espace politique est formé de juxtaposition de
territoires. Sa description inclut les lignes politiques c’est-à-dire les frontières
qui les délimitent et les structures (les subdivisions administratives). La
géographie politique, c’est la description géographique du cadre politique
formé de territoire, de lignes de délimitation et de pôles.
L’analyse des territoires politiques prend en compte leur superficie, leur forme
(continue ou discontinue) et leur situation (enclavé, littorralité ou insularité).

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Les territoires le plus classiques sont ceux des Etats. Mais il faut aussi prendre
en compte les territoires infra-étatiques (régions départements, communes) ,
les territoires supra-étatiques composés de réunions d’Etats en Organisations
Internationales Intergouvernementales, acteurs aujourd’hui incontournables
des relations internationales. On peut aussi indiquer les territoires trans-
étatiques c’est-à-dire sécants par rapport aux territoires des Etats. Ce sont des
territoires dont l’homogénéité provient de leur population (homogénéité
socioculturelle (linguistique, religieuse, socio-économique). Les territoires
trans-étatiques produisent une répartition des territoires sur un espace donné
c’est-à-dire ils produisent un pavage socio-culturel qui se différencie souvent
du pavage administratif et institutionnel. C’est du décalage entre ces différents
pavage que naissent la plupart des tensions géopolitiques.
Concernant l’espace étatique, les lignes politiques fondamentales sont les
frontières internationales qui séparent deux Etats. Elles sont terrestres,
maritimes et aériennes. Les frontières administratives sont aussi importantes
car elles expriment le rapport existant entre un pouvoir et l’espace où celui-ci
est exercé. Mais il faut intégrer à ces lignes, les lignes socio-culturelles
(linguistiques, religieuses ou économiques) si elles existent clairement, qui sont
les lignes politiquement significatives (les Flamands et les francophones en
Belgique ; les anglophones et les francophones au Canada ; frontières
religieuses en Irlande ou au Soudan = scission en deux Etats ; Etat multinational
béninois = diverses frontières socioculturelles = non significatif).
S’agissant des pôles politiques, ce sont tous les points (généralement les villes)
qui organisent l’espace et régissent les territoires. Les pôles sont les capitales,
les chefs-lieux d’entités administratives. Les pôles peuvent être également les
sièges d’OIG, d’ONG, d’Eglise (l’Evêché, Patriarcat chez les Orthodoxes ). On
peut inclure les pôles intellectuels ou spirituels (villes universitaires, champ de
bataille, lieu de pèlerinage…)
La géopolitique ou l’espace en tant qu’enjeu
Lorsque l’espace est envisagé en tant qu’enjeu, il devient l’objet de la
géopolitique. Pour mener cette analyse, nous avons retenu trois thèmes :
l’étude des dynamiques territoriales, l’étude des acteurs et celle des enjeux qui
motivent les acteurs.
- Les dynamiques des territoires

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L’étude de la dynamique des territoires est un élément incontournable de
toute analyse géopolitique. Ce « savoir penser l’espace » se développe à
différentes échelles. Les grandes échelles sont souvent fondamentales pour
expliquer certains phénomènes, pour montrer ou se situer les points
névralgiques. Les intersections d’ensemble sont fondamentales puisque les
maillages frontaliers et les territoires socioculturels forment des ensembles qui
génèrent des rivalités et des conflits. (Annexion, colonisation, balkanisation,
irrédentisme, unification et réunification… sont autant de dynamiques des
territoires)
- Les acteurs : si le territoire est un enjeu, il est disputé par des acteurs.
Une
étude géopolitique doit décrire les acteurs identifiables développant chacun,
des « représentations territoriales » et une stratégie ou mode opératoire pour
atteindre leurs objectifs. En géopolitique, les acteurs sont ceux qui, dotés d’un
projet, luttent et s’affrontent pour la domination ou le contrôle du territoire.
On peut identifier l’Etat (sujet et objet de la géopolitique), les peuples (toutes
formes de groupement humain différenciés et organisés (ethnie, nation, classe,
clan, caste…), les diasporas, les minorités = ces acteurs génèrent des tensions
spécifiques : revendications territoriales, hiérarchisation du territoire (région
économique, périphéries, centralisation, fédéralisme….
- Tout acteur a un mode opératoire pour atteindre ses objectifs : élection
dans les démocratie, mode économique privilégiant certaine région, blocus ; le
mode peut être également diplomatique ou militaire privilégiant ou non l’usage
de la force (séduction ou coercition).
En résumé : l’analyse géopolitique est la description des rivalités dont le
territoire est l’enjeu. Elle inclut la description des dynamiques territoriales,
des acteurs géopolitiques, de leurs représentations territoriales et de leurs
modes opératoires ainsi que des enjeux qui les motivent.

La Géostratégie ou l’espace en tant que théâtre .


Lorsque l’espace est considéré comme « théâtre » (lieu de la confrontation de
forces armées), il reste un enjeu. Seulement la rivalité entre les acteurs se
développe avec des moyens militaires ou économique, culturels ou moraux. Il y
a donc continuité entre Géopolitique et géostratégie. Un problème
géopolitique devient géostratégique s’il y a conflit. La géostratégie apparaît

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alors comme un développement de la géopolitique. Toutefois, on peut les
distinguer :
La géopolitique est imminemment civile, politique, objet de débats et de
polémiques publiques. A son origine, la Géostratégie est militaire. Elle n’est pas
objet de débats. Elle est marquée par le secret.
Les stratèges utilisent l’expression de « théâtre des opérations » pour désigner
l’espace où se déroule la confrontation militaire, le lieu où une tactique est
mise en œuvre. Ils distinguent la stratégie, qui envisage les problèmes
militaires à petite échelle et la tactique qui les envisage à échelle locale.
En RI, la géostratégique est une analyse des rapports de force sur les grands
espaces, enrôlant les éléments comme la société, le positionnement
géographique, les richesses du sol et du sous-sol, la mobilisation financière,
économique, politique ou diplomatique, autant de paramètres qui ne sont
géographiques.
Du point de vue militaire, un territoire est stratégique s’il a une importance
dans le déroulement des opérations. Du point de vue diplomatique, un
territoire est stratégique s’il est un enjeu pour le renforcement de la puissance
de l’Etat. Ainsi, on peut hiérarchiser les territoires en distinguant le glacis et le
sanctuaire, zone de sécurité, no man’s land, territoires contrôlés, territoires
libérés.
En géostratégie, les lignes stratégiques sont toutes les frontières
internationales (dont le franchissement est le casus belli par excellence) mais
aussi les réseaux de circulation fondamentaux (rôle de routes terrestres, des
routes maritimes….) 

I – L’ORDRE INTERNATIONAL
Avec l’effondrement du mur de Berlin, l’implosion du bloc soviétique et la
démocratisation des régimes politiques pour une émancipation des peuples
soumis, le monde bipolaire des années de la guerre froide s’est transformé en
monde multipolaire en mutation permanente et marqué par l’émergence de
nouveaux risques.
Tout le monde s’accorde à reconnaître que la sécurité collective est menacée,
que la paix est en équilibre plus précaire que jamais. La montée du

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fondamentalisme religieux, le développement de l’intégrisme religieux, les
intérêts stratégiques opposés des Etats dans les zones géographiques, la
détérioration des termes de l’échange, la constitution de nouveaux pôles
économiques, les guerres locales pour la maîtrise du territoire, le
développement de l’arme nucléaire, la guerre contre la perturbation du climat
avec la fonte des glaciers, la montée des eaux et le rétrécissement des terres
immergées sont autant de menaces qui pousse à dire que le pire peut se
produire à tout moment.
L’environnement stratégique est devenu éminemment incertain, imprévisible
et complexe. L’état du monde montre qu’en plus des tensions internationales,
des crises et conflits locaux, d’autres risques peuvent avoir une influence ou
des effets déstabilisants : le crime organisé, les problèmes environnementaux,
le prosélytisme religieux, les prétentions ouvertement hégémoniques,
dominatrices et colonisatrices, les actes de despéradisme… constituent autant
de menaces dont aucun pays n’est à l’abri.
On peut donc dire que l’incertitude du domaine international vient de ce que
s’y côtoient et s’y rencontrent des mentalités différentes, des objectifs
différents, des intérêts différents, des rythmes économiques différents mais
aussi des représentations différentes.
Quels sont les déterminants majeurs de l’ordre international ?
1 – Système et ordre.
Le système international est l’ensemble constitué par des unités politiques qui
entretiennent entre elles des relations régulières. Ces unités sont toutes
susceptibles d’être impliquées dans des conflits, des guerres générales.
Cette définition de Raymond ARON permet d’identifier les éléments d’analyse
du système international en début du 21ème siècle. Trois notions sont retenues :
la guerre, l’Etat-Nation et l’Organisation.
A – La Guerre :
Selon Raymond ARON, ce qui définit un système international, c’est la
possibilité d’une guerre commune entre les acteurs. La guerre au sens large du
terme, est un lien entre les Etats. Elle est l’épreuve à laquelle doit se soumettre
celui qui veut participer au jeu de puissance soit avec des moyens armées, soit
avec des moyens diplomatiques. La guerre est ici comprise comme une lutte

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permanente des intérêts. Elle n’est pas nécessairement militaire, elle est aussi
et surtout diplomatique dans un cadre bilatéral ou multilatéral.
Selon CLAUSEWITZ, la guerre est le facteur structurant les relations
internationales, car elle obéît à des objectifs, des enjeux, des buts.
Rappelons d’ailleurs que la guerre « chaude » comme moyen basique des
relations internationales a été mis hors la loi :
- le Pacte Briand-Kellog de renonciation à la guerre (Août 1928). Cette
renonciation s’appuie sur des exemples historiques tels que la Trêve de
Dieu, la Paix de Dieu qui sont des traités passés au Moyen-Age pour
interdire la guerre le Dimanche. Le Pacte de la Société des Nations du 28
juin 1919 a recensé les guerres illicites, toutes des guerres d’agression.
La Charte des Nations Unies a aussi prohibé le recours à la menace et à
l’emploi de la force dans les relations entre Etats membres, exceptée la
Légitime défense et les Opérations de Maintien de la Paix.
- Le fait nucléaire. Avec l’arme atomique, l’humanité découvre qu’elle est
en mesure de s’anéantir. Les détenteurs de cette arme sont donc
contraints à la retenue. S’établit alors un équilibre de la terreur. Cette
arme a restructuré l’ordre international où désormais les Etats ne
possédant pas cette arme, l’arme absolue recherchent des alliances pour
jouir du parapluie de l’Etat possédant cette arme. Ainsi, se constituent
des zones géostratégiques d’influence des Etats superpuissants
détenteurs de l’arme nucléaire. Ce facteur structurant tend à réduire
l’importance d’autres facteur structurant l’ordre international tel que
l’économie (cas d’Israël et du Moyen-Orient), la religion (le Daesh : la
crédibilité de la lutte contre le terrorisme est fournie par l’implication
des Etats détenteurs de l’arme nucléaire et par ricochet des Etats
puissants -Russie, France-EUA-Israël par exemple.
Le facteur nucléaire a donc déplacé les conflits. Même si le risque d’un
embrasement mondial persiste, l’engouement semble de nos jours être
porté sur les guerres locales menées avec des armes conventionnelles
pour des intérêts politiques, des intérêts irrédentistes, des intérêts
religieux (le Soudan, le terrorisme, les rebellions à l’intérieur des Etats..).
Malgré ce recentrage de l’usage de la force armée et hormis les conflits locaux,
la guerre générale se mène aujourd’hui avec des moyens pacifiques, en
occurrence, les moyens diplomatiques : diverses rencontres des ministres des
Affaires Etrangères Russie-EUA par exemple. La diplomatie apparaît aujourd’hui
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comme l’arme voulue et souhaitée de conduite de la lutte des intérêts
géostratégiques des Etats.
B) – L’Etat.
Un autre élément déterminant l’ordre international, est l’existence des Etats
parfois appelés Etats-Nation. Tous les Etats (195) loin d’être mono-nationaux,
sont en réalité plurinationaux. L’Etat, en même temps qu’il jouit d’une totale
souveraineté juridique, est également une concentration de réseaux. Il est dans
de multiples relations dont le principe actif est la défense de ses intérêts. La
gestion de sa souveraineté par l’Etat est donc à géométrie variable : on
reconnaît la RASD ou Formose et on ne la reconnaît plus – Bénin, Kénya, Niger)
Mais les EUA continuent de reconnaître Formose malgré ses relations avec la
Chine Continentale = la puissance conscientisée de l’Etat guide ses
comportements sur le champ international.
Cette double face de l’Etat – souverain mais pas en réalité- traduit sa
transmutation d’Etat-providence en Etat dont les compétences réelles sont
limitées :
- Fonction régulatrice : l’Etat fixe les règles légitimes de jeu = ordre et
justice). Cette fonction lui donne la compétence de créer un droit
national et un droit international et de décider de les transformer en
normes supranationales contraignantes. Le droit international des droits
de l’Homme, le droit pénal international, l’OHADA, UEMOA, la régulation
des échanges internationaux sont des exemples de cette imbrication
souveraine. Cela conduit à une intégration.
- Fonction de solidarité : avec les ressources issues surtout des
prélèvements fiscaux, l’Etat finance les charges de souveraineté et même
de prestige. Il étend son emprise sur la société et assure le
développement équilibré des localités. Avec ces mêmes ressources, il
intervient sur le plan international pour développer des relations de
coopération, d’aide au développement et d’aide humanitaire.
Au plan national, cette solidarité est prise dans un jeu permanent de
pressions et de contre-pressions, opposant aussi bien les catégories
sociales que les régions. L’Etat doit veiller à renforcer la cohésion
nationale. La fragmentation, l’affirmation des revendications
irrédentistes sont des enjeux de la solidarité.

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c) L’organisation internationale : L’appartenance à une organisation
intergouvernementale contraint les Etats membres à accepter s’assembler avec
d’autres Etats  autour d’intérêts géostratégiques : souveraineté partagée -
ONU, UE. Ces organisations s’expriment plus facilement et tentent de tempérer
les rivalités entre les Etats. Aussi de ces organisations, les rapports de force
servent à catégoriser les membres pourtant juridiquement égaux : les meneurs
et les soumis ex : CS/ ONU et assagir la violence légitime des Etats membres.
L’organisation est universelle, régionale ou sous-régionale. Elle n’est plus
conçue prioritairement autour d’un parti pris idéologique comme sous la
guerre froide (OTAN, Pacte de Varsovie) mais autour d’intérêts
géostratégiques.
d) – la hiérarchisation des puissances : superpuissants, puissances moyenne,
puissances émergentes, puissance faible…
Du point de vue de la hiérarchie des puissances, l’ordre contemporain est
fondé sur l’équilibre : plusieurs puissances s’opposent ou s’allient pour
qu’aucune ne l’emporte sur les autres et ainsi ne crée un empire. On distingue
les grandes puissances, les puissances moyennes, les Etats sous-développés. En
réalité, cette hiérarchie se caractérise par des écarts entre facteurs politico-
militaires et réalités économiques, entre hiérarchie établie et hiérarchie en
gestation. Toute hiérarchie est donc l’expression d’un rapport des forces en
perpétuelle recomposition (Syrie : « bloc » soviétique contre coalition
occidentale).
2 – Formation et fonctionnement des ordres internationaux
Tout ordre international s’articule autour de trois éléments : un cadre de
référence commun aux acteurs (l’espace géographique concerné par l’ordre) ;
une hiérarchisation acceptée des puissances, séparant clairement forts et
faibles ; enfin des mécanismes d’échange, de communication, de concertation,
faisant vivre l’ordre et permettant la gestion des tensions et des crises.
L’ordre international implique que les acteurs consciemment ou non
agissent à l’intérieur de certaines lignes. C’est l’espace géographique de
juridiction de l’ordre (UE, UA, OEA,)
L’ordre repose sur une communauté de valeurs qui n’ont pourtant pas un
caractère éternel à cause des intérêts spécifiques des Etats ( remise en cause
sur le point d’être formulée de la Communauté Française d’Afrique (CFA)

16
Du point de vue des réseaux de communication, l’ordre est constitué par
des canaux officiels et institutionnels : relations diplomatiques, entretiens
représentants officiels. Ces mécanismes sont régis par des procédures, des
rituels très précis : chaque geste, chaque mot engage et représente un enjeu.
Caractéristiques de l’ordre international :
- Tout ordre est imparfait. Il obéit à des principes, mais ceux-ci font l’objet
de multiples exceptions.
- Tout système international est hétérogène, du fait de la diversité des
Etats.
- Tout ordre est précaire : il dure le temps où les Etats y ont encore des
intérêts.
- Tout ordre fixe un équilibre de puissances.
L’ordre international a été redéfini dès la fin de la guerre froide,
l’effondrement du mur de Berlin, l’échec de la Péristroïka en Russie et
l’attentat du 11 septembre 2001 aux Etats Unis. Considérons la Russie et les
EUA et la France.
Concernant la Russie, la Russie est une puissance régionale avec des buts
redéfinis. L’ordre à instaurer par la Russie se fonde sur les principes
suivants :
- Primauté du droit international
- La multipolarité du monde
- Le souhait d’éviter les conflits et l’isolement
- La défense de la vie et de la dignité des citoyens
- La reconnaissance des zones d’intérêt privilégiés
La Russie, superpuissance opte pour une diplomatie de réseau qui
s’appuierait sur des formes de participation souple.
La doctrine contemporaine russe répartit le Monde en trois grandes parties :
les Zones privilégiées, les Etrangers proches et les Etrangers éloignés.
Zones privilégiées, Etrangers proches et Etrangers Eloignés sont les options
fondamentales de l’action extérieure de la Russie contemporaine.
Concernant les Etats Unis, depuis les années 1980, ce pays développe une
stratégie globale visant à conserver l’hégémonie des armées et des
entreprises américaines sur le monde. Cette stratégie s’appuie sur un

17
consortium d’entreprises des secteurs de l’informatique et de
l’aéronautique. Elle s’applique à la plupart des secteurs économiques.
Plus spécifiquement, aux principes de la retenue militaire pour une
meilleure répartition des efforts avec les alliés et de celui d’une offre de
dialogue avec les adversaires, -principes édictés par OBAMA, sans les renier,
TRUMP fait un retour vers la conscience de puissance américaine constituée
des éléments économiques, militaires, culturelles. Dans sa forme expressive,
la doctrine américaine est fondée sur la préservation de la puissance
américaine partout dans le monde, la conduite des guerres préventives dans
un cadre de dialogue avec les alliés au sein de l’OTAN, pour la défense du
sanctuaire. La guerre contre le terrorisme, initialement inscrite dans le cadre
de la refondation du monde arobo-musulman en un « Grand Moyen-
Orient » (Doctrine BUSH 2004) est aujourd’hui menée plutôt dans le cadre
d’une lutte de positionnement géostratégique dans cette sous-région en vue
de la préservation des frontières américaines et de la pacification de la
route du pétrole (qui toute foi a perdue un peu de sa valeur géostratégique :
les Etats-Unis en produisent à l’intérieur.). Doctrine : AMERICAN FIRST
(Trump semble énoncer) induit une certaine refondation de la puissance
américaine.
Quant à la France, sa doctrine se fonde sur le dialogue, le pacifisme, le
communautarisme, le multilatéralisme, le rayonnement de la langue
française dans le monde et la conservation des liens séculaires avec les pays
anciennement colonisés. Dans ce jeu, la doctrine se fonde également sur la
défense des principes moraux édictés par la Communauté internationale, la
défense des intérêts stratégiques de la France dans le monde.
Autour de ces trois puissances ( EUA, Russie et la France), gravitent des
puissances émergentes comme l’Iran, la Turquie (alliés de la Russie), le
Brésil, la Chine et l’Inde. Ces trois derniers pays bousculent l’ordre des
puissances de par leur dynamisme économique et commercial et surtout de
leur diplomatie (le Brésil surtout). La Chine a un poids spatial,
démographique et militaire, de même qu’économique, commercial et
financier. L’Inde dispose d’un poids démographique, économique et même
militaire (arme nucléaire). L’Inde fait aussi montre d’un dynamisme
technologique qui conforte son désir de puissance mondiale (conquête
spatiale en 2016).

18
Sur le plan factuel, l’Ordre international s’exprime par quelques
paradigmes :
- L’existence du droit international : compromis normatif des Etats
- La résurgence de la logique de bloc : hétérogénéité, multipolarité
- L’existence des organisations internationales : réunion autour d’objectifs
et défis communs pour une meilleure gestion de la puissance.

II - APPROCHE GEOPOLITIQUE ET GEOSTRATEGIQUE 


DES RELATIONS INTERNATIONALES
Deux grandes questions :
- les relations internationales dans leur approche stratégique ;
- les enjeux des relations internationales.
A – LES RELATIONS INTERNATIONALES DANS LEUR APPROCHE STRATEGIQUE.
Quelques rappels :
Trois facteurs ont façonné les relations internationales :
- la 1ère guerre mondiale et ses 13 millions de morts : le pacte Briand-
Kellog a mis hors la loi la guerre : pour tant il y aura une 2 ème guerre
mondiale, pourtant vont persister les guerres locales et des démarches
quasi guerrières de défense des intérêts au moyen de la diplomatie.
- La formation de mécanismes d’équilibres de l’Europe : le Plan Marshall,
la CECA par le traité de Rome qui conduira à la CEE et à UE
- Les réflexions sur le rôle de la puissance et sur les finalités de l’action
diplomatique. Désormais, les RI s’analysent par l’étude des rapports de
force : la guerre froide, la bipolarisation, unipolarisation impossible, la
multipolarisation avec la logique des blocs. = exacerbation des facteurs
« puissance » et « rapports de force » comme éléments déterminant les
relations entre les Etats.
Trois facteurs ont assuré aux relations internationales une évolution :
- La mondialisation et la globalisation qui a induit le développement des
relations transfrontalières tendant même à échapper au contrôle des
Etats pour devenir des relations transnationales et même
supranationales
- L’effondrement du mur de Berlin et la démocratisation des pays de
l’hémisphère Sud. Ce qui a donné la preuve que la scène internationale
19
est soumise à des menaces provenant des ambitions concurrentes des
Etats.
- Les attentats du 11 septembre 2001 et l’émergence des faits religieux et
culturels comme facteurs structurant les RI. Ces éléments ont renforcé
l’approche stratégique des RI et a exacerbé les intérêts nationaux et
régionaux. La lutte contre le terrorisme est de nos jours un fait
structurant les RI
L’émergence de nouveaux risques et menaces dans le monde :
- Sur le plan économique et social, l’équilibre du monde est menacé par :
 L’existence de fortes disparités entre différentes régions et d’importants
mouvements migratoires vers les pays riches ;
 La perturbation du commerce due aux conflits régionaux menaçant
directement la prospérité d’autres régions ;
 La contestation des valeurs telles le respect des droits de l’Homme et le
respect des droits des minorités ;
 Les conflits d’intérêts en ce qui concerne l’exploitation des richesses
minérales ;
 Le renforcement de la puissance et de l’action de pouvoir des grandes
firmes internationales, et les menées des organisations criminelles
- Au plan ethnique et culturel, la stabilité du monde est menacée par :
 L’émergence de conflits intraétatiques qui déstabilisent des régions
entières, s’accompagnant généralement d’importants flux migratoires :
l’irrédentisme, les guerres d’allégeances, les guerres pour la conquête du
pouvoir politique en vue de l’instauration d’une nouvelle idéologie
politiques, les guerres religieuses…
 L’apparition de nationalisme ou de fondamentalisme dangereux ainsi
que d’organisations extrémistes.
De nos jours, les mécanismes de coopération internationale sont complexifiés,
les « amis » étant difficilement identifiables et les facteurs en présence assez
fluctuant et les intérêts stratégiques difficilement défendus et réalisés compte
tenu de l’émergence de conscience d’émancipation, d’autonomisation et de
revendication d’une puissance aussi faible soit-elle. Ces types de résistance
sont le contenu des diverses contestations, des nouvelles demandes de
renégociations…
Le système issu de Yalta qui a consacré la bipolarisation du monde « l’axe
vainqueurs/vaincus de la 2ème guerre mondiale devenu Axe Est/Ouest
20
consacrant la compétition idéologique et le concert de zones d’influence avec
le développement de l’armement et de l’arme nucléaire, ce système a connu
une évolution :
- La construction d’un monde unipolaire gouverné par les Etats-Unis
d’Amérique. Cette unipolarité a été vite contestée par des puissances
comme l’Europe, la Japon et surtout la Chine qui tous revendique de ne
se mettre sous le parapluie des EUA.
- L’instauration d’un monde multipolaire caractérisée par une
diversification des centres secondaires d’intérêts et de décision.
Le système de Yalta a, malgré les divergences, consacré:
- La naissance d’organisations internationales universelles (ONU), puis
régionales et sous régionales ;
- La règlementation internationale des échanges monétaires, financiers et
commerciaux (OMC, BM FMI, SFI)
- L’accélération des progrès techniques et l’instantanéité des
communications (arme nucléaire en 1945, thermonucléaire en 1953,
missile balistique déployés en 1958, l’installation de défense anti-missile
en 1983, la création de l’OTAN, télévision, informatique, satellite
Tout ceci a eu des conséquences sur les relations internationales :
- Sensible réduction de la diplomatie secrète : les moyens de pistage sont
aujourd’hui tellement développés
- Existence d’une opinion publique internationale très active
- Contrôle de l’information comme objet stratégique
- La géopolitique fondée sur la logique des blocs et la hiérarchisation des
puissances
- L’apparition et le reformatage d’espaces inorganiques représentés par
les Etats du tiers monde et même du quart monde : Etats sous-
développés artificiellement délimités, politiquement fragiles et
économiquement déficients mais à forte potentialité économique et
culturelle
L’apparition de blocs polarisés :
- Le groupe constitué par le Japon et la Chine : dynamisme économique et
commercial, contrôle monétaire mondial, contrôle des espaces
périphériques des superpuissants traditionnels (EUA, Russie, France)

21
- L’Europe communautaire : une puissance politique et économique
- Les blocs islamiques (l’Iran, l’Irak, la Libye, l’Egypte, Arabie Saoudite,
Oman, Qatar, en somme les pays tous musulmans de la route du pétrole
L’établissement de l’UE a permis au continent européen de résoudre quatre
problèmes :
- Dépendance agricole vis-à-vis des Etats Unis
- Dépendance énergétique à l’égard des grands producteurs
d’hydrocarbures. Les entreprises franco-européennes du pétrole ont
essaimé sur l’ensemble du globe
- Dépendance militaire et diplomatique (le chantage du parapluie
nucléaire américain)
L’UE a permis une affirmation plus marquée du territoire et de ses valeurs
géostratégiques.
Après l’effondrement du mur de Berlin, = découverte de nouvelles règles de
fonctionnement d’une nouvelle configuration du monde :
- Le triomphe des valeurs de la démocratie, de la liberté et de l’égalité,
d’où une reformulation de l’émancipation des territoires périphériques
qui ce sont engagés dans un processus quasi irréversible.
- La diffusion de la violence marquée par l’éloignement du spectre de
l’apocalypse nucléaire d’où la multipolarisation des risques identifiés par
la prolifération des armes conventionnelles, les guerres locales et donc
un besoin de coordination
Désormais, l’approche des problèmes de sécurité se traduit principalement
par :
- Les opérations de maintien de la paix (force d’interposition, forces
d’intervention)
- La lutte contre le terrorisme, la principale menace qui a remplacé celle
du nucléaire.
- Enfin la diplomatie préventive qui fonctionne très peu mais évoquée
comme moyen de gestion des causes de la guerre avant qu’elle ne
survienne. (Cela n’a pas fonctionné au moyen et proche orient, Daesh ,
guerres locales en Afrique et en Amérique Latine….)
De ces trois moyens d’approche de la question sécuritaire, la lutte contre le
terrorisme joue un rôle structurant. Elle est le principal de référence de

22
repositionnement diplomatique. Elle a permis à Vladimir POUTINE une liberté
de manœuvre en Tchéthénie, en Azerbaïdjan, en Ukraine, en Crimée, en Syrie.
Il a pris appui sur la Turquie
(lire Introduction : RI pour complèter)

B – LES ENJEUX DES RELATIONS INTERNATIONALES


3
1 – CONSIDERATIONS GENERALES
Sur la scène internationale, l’Etat n’agit que par rapport à ses intérêts qu’il
cherche constamment à maximiser tout en tenant compte des objectifs
concurrents des autres acteurs. Il importe donc à chaque Etat de définir ses
intérêts.
Ces intérêts sont de deux types : les intérêts quantifiables et les intérêts non
quantifiables.
Les intérêts quantifiables :
- Accroissement des richesses économiques
- La conquête de nouveaux territoires
Les intérêts non quantifiables :
- Les ambitions historiques (la colonisation)
- La recherche de puissance
- La poursuite de la gloire, le triomphe d’une idée
Comme le dit Hans MORGENTHAU, le principal critère du réalisme en politique
internationale est le concept d’intérêt défini en terme de puissance.
Selon Raymond ARON, 4 critères sont constitutifs de la puissance :
- L’espace qu’occupent les Etats
- Les matériaux disponibles
- Le savoir qui permet de transformer les matériaux
- Les capacités d’action collective englobant l’organisation de l’armée, la
discipline des combattants, la qualité du commandement, la solidarité
des citoyens face à l’épreuve.
La puissance est donc l’ensemble des éléments qui renchérit le pouvoir de
persuasion d’un Etat. Elle est un pouvoir conféré par la capacité d’offrir, de
23
refuser, de menacer ou d’influencer. Elle intègre les composantes
politiques, économiques, militaires et culturelles. Tout Etat donc une
puissance.

2 – L’ESPACE, COMME ENJEU ET THEATRE


Les RI se déroulent dans l’espace. Mais cet espace est différencié parce qu’il est
constitué d’une juxtaposition d’éléments d’une extrême diversité : la terre, les
eaux, les montagnes, la plaine, les régions fertiles, les régions arides, glaciaires
ou désertiques, continent continu ou discontinu, îles, les ressources naturelles,
les ressources halieutiques, la faune et la flore, etc….
L’espace peut donc jouer un rôle à la fois structurant et déterminant, imposant
aux Etats et aux Hommes qui y vient des suggestions ou leur offrant des
chances inégales : facilités d’un développement, difficile défense du territoire.
L’espace peut donc être un facteur de richesse et un facteur de puissance.

a) – Espace : facteur de richesse


Plus l’espace est grand, plus l’Etat a la chance de s’enrichir. La détention sur
son territoire de ressources naturelles abondantes est un avantage certain. Le
pays qui en bénéficie peut naturellement mieux se positionner dans le concert
des nations. De ce constat, on déduit que la richesse d’une Etat est
proportionnelle à son étendue mais aussi à sa contenance.
Mais ce n’est là qu’une vue simpliste. Si l’on en juge par le critère du PNB/ha et
le taux de croissance, parmi les pays riches, il y a les minuscules Etat pétroliers
(Koweit, Emirats Arabes Unis…et même des Etats dépourvus de grandes
ressources naturelles (le Japon, Singapour…) Par contre, il y a des Etat
pétroliers assez pauvres (Nigéria, Tchad…)
L’espace à lui seul n’est un facteur de richesse que s’il est associé à d’autres
facteurs par exemple la population, la capacité technologique, l’accumulation
des capitaux, l’habileté politique, c’est-à-dire une politique dynamique à
l’intérieur et à l’extérieur.
La capacité technologique renforce la valeur stratégique de l’espace. Beaucoup
de pays sont encore hors d’état d’exploiter sinon de prospecter leurs propres
ressources. Certains n’y sont parvenus que grâce à une intervention étrangère
consentie.
24
L’accumulation du capital par les entreprises privées ou la puissance publique
est une condition de la mise en valeur du territoire. Le capital permet des
investissements intensifs sur l’ensemble du territoire.
Quoi qu’il en soit, l’espace demeure encore le support de la richesse. C’est
pourquoi il reste objet de compétition entre les puissances. Ces rivalités se
manifestent sous trois formes :
- Les Etats se disputent les rares espaces terrestres disponibles dès où
ceux-ci peuvent leur assurer des ressources ou leur garantir des facilités
de communication : le Sahara Occidental,
- Faute de pouvoir empiéter sur des territoires disponibles ou réputés
« sans maîtres », les Etats font valoir leurs droits sur les espaces
maritimes dont les eaux et le sous-sol recèlent des richesses
considérables. La volonté de se les approprier transforme la mer en un
enjeu économique (Zone économique exclusive). Les contraintes de la
géographie introduisent une inégalité entre les Etats riverains et les Etats
enclavés. L’espace qui reste ouvert à la concurrence est l’espace extra-
atmosphérique pourtant déjà occupés la circulation de nombreux engins
satellites. L’intérêt de cette forme est surtout d’ordre scientifique
- L’occupation de l’espace habitable par les Etats souverains n’a pas mis
fin à la compétition internationale pour l’appropriation des richesses.
Faute de pouvoir opérer par la conquête, les Etats conquérants ont
recours à l’influence qui est parfois le substitut de la violence armée.

b) - Espace facteur de puissance


Tous les Etats sont préoccupés par la sécurisation de leur territoire qui reste un
enjeu des relations internationales. Dans cet affrontement des enjeux, le
territoire joue un rôle déterminant. L’analyse géostratégique du territoire
insiste moins sur les ressources contenues sur le territoire et dans son sous-sol
que sur trois caractéristiques physiques du territoire : l’étendue, la
configuration et la situation géographique du territoire.
La superficie est souvent considérée comme un gage de puissance. Mais
seulement, plus le territoire est grand, plus il est vulnérable, plus il demande
d’effort supplémentaire de sécurisation : exigence e sécurité, exigence de
protection, multiplication de voie de communication....

25
A l’inverse, l’exiguïté territoriale est un facteur de grande vulnérabilité : Israël
se sent coincé entre la mer et les Etats arabes hostiles, d’où la valeur
stratégique donnée aux territoires occupés de Cisjordanie en 1967. Toutefois,
l’exiguïté facilite la rapidité de manœuvre, réduit les problèmes de protection.
La petitesse tend à devenir un atout dans la compétition technico-économique.
Un petit Etat est souvent homogène.
La position du territoire fait partie des contraintes qui sont également des
atouts. Selon NAPOLEON, un Etat fait la politique de sa géographie. La politique
du Bénin par exemple doit être compatible : pays de transit, pays entrepôt. Sa
politique doit alors être axée sur le développement des services, des voies de
communications = routes terrestres, voies maritime, dynamisation du port,
multiplication des ports et aéroports, modernisation de moyen de
communication…
L’espace devient alors un élément d’incitation à acquérir les autres attributs de
la puissance.
Mais le fait est que les Etats soucieux de leur puissance cherchent
systématiquement à étendre leur emprise territoriale. Ils le font de plusieurs
manières :
- Tantôt ils s’entourent d’un glacis pour sécuriser le sanctuaire (des
territoires périphériques qui servent de tampon protecteur de leur
sanctuaire
- Tantôt en acquérant hors de leur frontière des bases militaires qui leur
permettent d’assurer leur protection à distance ou d’atteindre plus
aisément leur adversaire.
- Pour garantir le maintien et la régularité des approvisionnement, il est
souvent plus avantageux de s’assurer les bonnes grâces du
gouvernement en place que d’occuper militairement son territoire (alors
on signe des accords, parfois des contrats inégaux…)
La découpage politique de l’espace terrestre est un véritable défi à la
rationalité économique. Il rend inévitable l’engouement à l’interventionnisme
pour le contrôle des voies d’accès aux facteurs de puissance tel que l’énergie.
Le blocage du détroit d’Ormüz, du Canal de Suez, l’insécurité sur les voies de
navigation maritime comporte des risques d’asphyxie d’autres puissances dont
les intérêts géostratégiques se trouvent dans ces zones. Dans cette perspective,
on comprend la vigilance des pays consommateurs du pétrole à l’égard des

26
pays d’où ils tirent cette énergie. Mais parce que les dispositions prises pour
éviter la déstabilisation de la région du vaste Moyen Orient par exemple n’ont
pas fait la preuve de leur efficacité dans le long terme, les puissants comme les
EUA ont plutôt opté pour une production interne.

3 – LA POPULATION, COMME ENJEU


L’environnement international est aussi composé des Hommes. La masse de la
population des Etats n’est pas homogène : races différentes, civilisations
différentes, langues différentes, habitudes différentes, religion différente. Tous
ces éléments caractérisent la population et l’Etat n’en a pas tenu compte pour
se constituer. Les Hommes sont rattachés à un Etat quelques soient leurs
croyances ou langue.
Le problème que la population est encore différent de celui de l’espace.
L’espace est une donnée fixe et immuable à travers le temps. Les Hommes par
contre naissent, prolifèrent, se déplacent et meurent. Du point vue quantitatif,
la population diffère d’un pays à un autre. Les flux démographiques constituent
l’un des principaux défis de la stabilisation des rapports inter nationaux.
1 – La croissance de la population.
Existe-t-il un quantum de population idéal ? Platon fixait le plafond de la cité
idéale à 5010 personnes. Aristote soutenait qu’il est difficile et peut être
impossible pour un Etat dont la population est trop nombreuse, d’être régi par
de bonnes lois.
MALTHUS a provoqué stupéfaction quand il a énoncé la croissance de la
population s’effectue selon une progression géométrique tandis que celle des
ressources alimentaires obéit à une progression arithmétique. (Essai sur le
Principe de la population, 1797). Le seul remède pour éviter la famine consiste
dans la restriction volontaire des naissances. Nous en sommes à cette option.
Depuis 1950, la population du monde double approximativement tous les 30
ans : cause : chute du taux de mortalité = progrès de la médicine, lutte contre
les épidémies, allongement de l’espérance de vie. Les démographes estiment
qu’à l’an 2100, la population du monde devra cesser de croître. Cette
hypothèse a été avancée en partant de ce que les démographes appellent « La
transition démographique que les nations industrialisées ont amorcé au cours
des deux dernies siècles et que les pays du 1/3 ont abordé depuis quelques
décennies dans des conditions économiques totalement différents.

27
Du point de vue quantitatif, on peut dire que la population mondiale bascule
du Nord au Sud. Le déficit de population s’installe dans les pays où le niveau de
vie est plus élevé alors que la pression démographique s’exerce dans les
régions qui éprouvent de sérieuses difficultés à assurer leur développement
économique.
Il est estimé : en 1950 : 230 millions d’africains, 1,2milliard en 2015 et
2,4milliards en 2050 . La Population africaine aura été multipliée par 10 en un
sècle contre 3 pour le reste du monde, 1,3 pour l’Europe. Conséquence : la part
de l’Afrique dans la population mondiale de l’ordre de 9% en 1950 compte
pour 16% en 2016 et devrait atteindre 25% en 2050
Face à la croissance démographique, l’humanité est face à de nombreux défis :
économiques, industriels, agricoles, occupation rationnelle des terres,
déséquilibre dans la répartition des personnes sur la terre, accroissement des
tensions entre le Sud peuplé et pauvre et le Nord dépeuplé, riche et prospère.
= migration est drame en méditerranée, durcissement des lois nationales sur
les migrations (conditions d’obtention de visa, de séjour, d’accès à l’emploi,
accès à la nationalité….)/ Grossomodo, on peut identifier les défis internes
d’une croissance économique confrontée au ras de marée d’une population
jeune. Défis externes des relations de l’Afrique avec le reste du monde
Pauvreté, sous-développement, manque d’espoir que les choses aillent mieux =
poussent les jeunes à migrer en faisant fi des lois en la matière. Le Sud et
principalement l’Afrique sahélienne a déclenché une guerre contre le Nord.
En plus des armes traditionnelles pour désamorcer cette guerre (contrôle des
naissances, aide au développement...), une nouvelle est inventée : le dividende
démographique. En effet, la structure par âge de la population africaine montre
que la population en âge d’être active (15-65 ans) deviendra majoritaire. Cela
peut réduire le taux de dépendance car les véritables acteurs de
développement sont plus nombreux. Alors la communauté internationale
pourra venir en aide et apporter de nouveaux investissements et capitaux. Le
FMI précise : « pour obtenir le dividende le plus élevé possible, les pays
d’Afrique subsaharienne devront faire baisser plus rapidement la mortalité
infantile et la fécondité et créer de nombreux emplois (18 millions par an en
moyenne en 2010 et 2035).
Mais les économies africaines ne sont pas en mesure de répondre à ce défi :
- Agriculture familiale
28
- La question du disponible foncier
- Le potentiel cultivable très important attire la convoitise d’investisseurs
étrangers (fonds de pension américains, fonds souverains des pays du
Moyen-Orient, investisseurs asiatiques… Ce qui peut conduire à une
saturation foncière génératrice de conflits (affrontements
autochtones/allochtones/étrangers
- La structure des économies africaines est peu favorable à la création
d’emplois. Les économies rentières fondées sur l’exportation de matières
premières peu valorisées restent dominantes et contrôlées par les
multinationales. Le « made in Africa » se fait attendre.
- Les obstacles culturels, les solidarités notamment ne favorisent pas
l’esprit d’entreprise (existe quelques exceptions)
- La concurrence chinoise a été très destructrice (industrie textile…)
L’Afrique : réservoir démographique = migration vers les bassins d’emploi
En conclusion, pour que la population soit un facteur de puissance, l’élément
quantitatif est nettement insuffisant. Son état qualitatif compte aussi
beaucoup : des paysans faméliques, une main d’œuvre sous qualifiée, un déficit
de qualification de la jeunesse dans les secteurs de développement
technologique, ne permettent pas tirer profit des ressources humaines
disponibles.

4 – Idées et croyances dans les RI


Depuis le 17ème siècle où les relations internationales font l’objet d’étude
systématique, trois paradigmes ont été successivement utilisés pour rendre
compte de cet aspect particulier des phénomènes sociaux.
La 1ère explication qui correspond en gros aux thèses de Thomas HOBBS met
l’accent sur la compétition politique entre les unités closes que sont les Etat
souverains. C’est le souci de la puissance qui anime les Princes dans la conduite
des affaires avec leurs rivaux.
La fin des monarchies et l’avènement des régimes démocratiques, populaires
ou socialistes, n’ont pas changé fondamentalement ces données. Quel que soit
le titulaire du pouvoir, c’est toujours en termes de puissance que se pose les
relations entre Etats. D’où l’insistance mise par les théoriciens d’alors sur les
subtilités du jeu diplomatique et sur les manœuvres stratégiques qui
permettent d’atteindre au moindre coût le résultat recherché qui s’inscrit
toujours sur l’échelle comparative de la puissance.
29
La 2ème explication mise en avant par les économistes privilégie au contraire le
facteur économique. Les jeux politiques ne sont au regard de cette conception
de la vis internationale, qu’un spectacle de marionnettes dont les ficelles sont
tirées dans l’ombre, par les détenteurs de la richesse. Au-delà des apparences,
les véritables rapports internationaux sont ceux qui s’établissent entre
producteurs et consommateurs, entre employeurs et salariés plutôt qu’entre
les gouvernements des Etats.
La lecture des phénomènes internationaux doit donc partir des statistiques
portant sur les mouvements des capitaux, les échanges commerciaux, les
courbes de production, toutes données matérielles qui sou tendent et
expliquent les discours et comportements des acteurs politiques.
La 3ème explication, plus récente met en relief l’importance de la révolution
technologique qui a bouleversé les conditions de vie des populations. La
civilisation technologique a ouvert des perspectives entièrement nouvelles
surtout dans le secteur de la communication au point de remettre en question
la validité du découpage de l’espace en unités politiques juxtaposées.
Chacun de ces paradigmes comporte, au-delà de leur fonction explicative, des
implications normatives.
Pour les 1ers (facteur politique), le recours à la force sous toutes ses formes est
une constante de l’histoire humaine = recherche de l’équilibre entre les
puissances pour éviter les guerres chaudes.
Pour le 2nd, la solution aux déséquilibres économiques est de mettre fin aux
situations de domination. La négociation peut être utilisée à cet effet ; Mais si
elle échoue, l’emploi de la force (révolution, rébellion, guerre) devient légitime
et nécessaire.
Enfin, si l’on accepte les postulats organicistes des partisans de l’interprétation
technologique, la société humaine tend spontanément vers l’unification et vers
la communion universelle.
Chacune de ces thèses comporte sa part de vérité et la solution idéale
consisterait à combiner ces différents facteurs. En effet, toute lutte pour le
pouvoir se combine avec la compétition pour l’appropriation des richesses.
Mais il manque à ces thèses le facteur culturel. Comme le dit HEGEL,
« l’histoire d’un peuple n’est autre chose que le processus par lequel ce
peuple exprime le concept que l’esprit a de lui-même dans les différentes

30
sphères où il se manifeste. La conscience de soi du peuple est la force
agissante dans la destinée des peuples. Les divers aspects que revêt la culture
expriment les rapports que l’esprit entretient avec lui-même. C’est cet esprit
qui donne une forme aux peuples et c’est seulement dans la mesure où nous
le connaissons que nous arrivons à connaître ces rapports (HEGEL : la raison
dans l’histoire).
Cette approche fut critiquée par MARX, TAINE, SIEGFRIED : lutte des classes,
milieu naturel détermine le comportement des peuples.
La culture dont il s’agit ici n’est un phénomène littéraire ou scientifique mais un
phénomène anthropologique. Elle n’est pas une qualité individuelle, mais une
propriété collective. Elle ne se définit pas par l’assimilation des connaissances
mais par la référence à des systèmes de valeurs. La culture « c’est l’ensemble
des systèmes de valeurs et de représentations qui déterminent le
comportement des membres d’un groupe et lui permettent d’affirmer son
identité. »
Ces valeurs sont aujourd’hui exprimées dans les films, les chansons et d’autres
outils de communication visuelle utilisée aujourd’hui comme moyen de
pénétration et à la limite de domination silencieux. Même si un pays riche se
défend de vouloir exercer, à travers les produits culturels, une action de
propagande, le poids spécifique qui résulte de ses interventions au titre de
l’aide financière ou de l’assistance technique et de la commercialisation de ses
produits est tel que son influence s’exercera totalement sur les modes de vie,
les mœurs et les habitudes alimentaires des pays destinataires de ces
productions.
D’autres formes de manifestation du fait culturel sont les micro-nationalisme,
les revendication linguistiques susceptibles de provoquer l’éclatement de la
communauté nationale (Belgique, Canada, Nigéria - Ibo), les querelles
religieuses (Chiité et Sunnites, Wahabisme…(Irlande du Nord, Daesh..),
Problèmes Basques, AZAWAD, KURDE, Sionisme, Racisme.
Ces mouvements irrédentistes cherchent des appuis à l’étranger. Les pays
voisins encouragent parfois ces tendances dans l’esprit d’affaiblir un rival =
droit des peuples à s’auto déterminer)
On note également le réveil des solidarités transnationales de tous les vastes
ensembles culturels, recouvrant une hétérogénéité politique. = Conseil
Œcuménique des Eglises (1948), la Conférence Islamique, (OCI), le solidarités
31
linguistiques (ligue arabe 1945 l’Agence Culturelle et Technique de la
Francophonie en 1970.
On note aussi des solidarités idéologiques qui s’expriment à travers ls
Internationales partisanes (Internationale Socialiste …)
Enfin des mouvements comme le Sionisme et le panafricanisme prouvent que
la solidarité raciale joue aussi un rôle actif dans les relations internationales. On
peut évoquer également les multiples associations caritatives, humanitaires ou
scientifique qui s’efforcent de faire prévaloir leur point de vue.
Tout cet d’ensemble d’organisation peut servir de contre-poids aux initiatives
des Etats à moins que l’Etat ne s’en sert pour définir son mode de vie (Japon,
Vietnam….)
Dans les pays sous-développés, l’ambivalence du fait culturel n’est plus à
démontrer. : risque d’aliénation c’est-à-dire d’une dépossession de l’héritage
culturel, risque d’acculturation = un grand nombre de citoyens se trouve
écartelé entre deux univers culturels, deux systèmes de pensée, deux genres de
vie.
Culture : enjeu de la compétition entre les acteurs des relations internationales
= soumission des peuples, aliénation, acculturation, inculturation.
IV – GEOSTRATEGIE DES ETATS UNIS D’AMERIQUE DANS LES RELATIONS
INTERNATIONALES : une constante recherche de puissance.
(exemple du moyen orient)
La succession de doctrines

V – GEOSTRATEGIE DES ZONES GEOGRAPHIQUES


1 - LE MOYEN ORIENT
 Israël et la Palestine
 La lutte contre le terrorisme comme facteur structurant les relations
internationales dans cette zone.
2 – L’ASIE
VI – GEOSTRATEGIE DE LA CHINE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES

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VII – La guerre Israélo-Palestinienne

VIII – L’AFRIQUE DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES : Chassée croisée des


puissances.
L’analyse de la situation géopolitique et géostratégique du continent africain
peut être appréhender sur les deux plans complémentaires : régional et sou-
régional d’une part, et d’autre part international, c’est-à-dire l’Afrique dans le
monde.
- Une mosaïque de territoires étatiques : 52 Etats pour la plupart
sociologiquement et politiquement instables (balkanisation de l’Afrique =
Conférence de Berlin. Les Etats sont diversifiés : superficie, côtiers,
enclavés ; manque d’homogénéité interne malgré cela, les Etats sont
unitaires sauf le Nigéria : autonomie assez poussée pour les Etats
fédérés ;
- Une mosaïque de religions : christianisme, islamisme, religions
traditionnelles dans toutes leurs diversités
- Guerres locales : revendications territoriales au Mali (Azawad), au
Nigéria pour un contrôle par le peuple Ibo du pétrole (revendique une
amélioration du partage de la richesse nationale), lutte irrédentiste pour
le contrôle du pouvoir politique (Ruwanda, Burundi, Lybie,) ; lutte
irrédentiste fondée sur la religion (Soudan) ; guerres ethniques,
claniques, religieuses (Somalie, Erythrée, Libye, Yemen)
- Un positionnement géographique recelant des atouts certains : encadré
par l’océan atlantique, l’océan indien et deux mers : la mer rouge et la
mer méditerranée.
- Le Canal de Suez permet de relier l’océan indien à la mer méditerranée
réduisant les distances à naviguer
- Des territoires encore occupés par des puissances étrangères : la France ;
(La Réunion, Mayotte) ; la Grande Bretagne (Archipel des Chagos, Ile
Sainte Hélène, Gibraltar) ; l’Espagne (Iles Canaris, Ceuta et Melilla); Le
Portugal ( Açores)
- Une économie globalement sous-développée mais avec des pointes : les
pays exportateurs d’hydrocarbure (excédent budgétaire de 5,3% en
2012). Mais inflation : 60% des pays d’Afrique ont connu un taux
d’inflation supérieur à 5%.

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- Les institutions internationales FMI a prévu une croissance à 2,6% en
2017 et 3,5% en 2018. Et la Banque Mondiale estime que la plupart des
économies africaines sont susceptibles de rejoindre la catégorie de pays
à revenu intermédiaire avant 2025.
- Mais marasme social : chômage, despéradisme, développement urbain
anarchique.
- Mauvaise gouvernance économique et politique
- Continent riche en ressources naturelles mais exportées et non
transformées via des contrats mal négociés et peu profitables = faible
apport bénéfique sur la situation économique, dépendance du cours des
matières premières sujette aux fluctuations des termes de l’échange. Les
combustibles représentent 60% des exportations africaines, les minerais
10% et seulement 2% pour les matières premières agricoles.
- L’Afrique possède 30% des réserves mondiales en minerai dont 40% des
réserves e or, 60% en colbalt et 90% du platine. (Or et diamant en
Afrique du Sud, cuivre au Congo et en Zambie, Bauxite en Guinée,
Uranium au Niger, Afrique du Sud Namibi, Gabon, Maroc. En 2013,
l’Afrique possède 7,7% des réserves pétrolières mondiales (Libye,
Nigéria). L’Afrique possède du Gaz Naturel (Nigéria, Algérie avec 2,45%
des réserves mondiales), du Charbon (Afrique du Sud) 7 ème mondial,
Uranium, 21% des réserves mondiales (Niger 7%, Namibi 6%, Afrique du
Sud 6% : Niger 4ème producteur mondial ; Thorium : l’Afrique possède
environ 10% des réserves mondiales
- PIB global de l’Afrique est de 2513 milliards de $ américains en 2013 soit
4,45% du PIB mondial. Le secteur des services représente 44,7% du PIB,
l’industrie 41,5% et l’agriculture 13,8%. En 2015 le Nigéria, l’Afrique du
Sud et l’Egypte représentent à eux seuls plus de la moitié du PIB du
continent.
- L’Afrique possède 16,5% des terres arables mondiales et 16% de la
population.
L’Afrique : un continent convoité par les puissances étatiques.
L’Afrique entretient des relations internationales très diversifiées, A l’intérieur,
les Etats ont créé des regroupements régionaux, sous-régionaux et
continental. : UA, Conseil de l’Entente, CEDEAO, UEMOA, Communauté
économiques des Etats de l’Afrique Centrale, Communauté économique et
Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale, composé de l’Union Economique de
l’Afrique Centrale (UEAC) et de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale
34
(UMAC) ; la Commission de l’Océan Indien (1964), le Marché Commun
d’Afrique Orientale et Australe (COMESA) (1993), la Communauté est-africaine
(1999). On note alors des organisations politiques et des organisations
spécialisées prenant en charge la règlementation et la gestion commune de
plusieurs domaines de développement. L’Afrique a tenté de mettre en place un
mécanisme de sécurité collective mais qui ne fonctionne pas. Ces organisations
sont restées en retrait par rapport à l’intégration. Il fut alors créé la
Communauté Economique Africaine (CEA) qui vise l’amélioration de
l’intégration économique par la promotion du commerce inter-régional et la
diversification des sources de revenus. Elle est fondée en 1991. Elle repose sur
sept organisations principalement : L’Union du Maghreb arabe (UMA), le
Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté
des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD), CEEAC, CEDEAO, L’Autorité
Intergouvernementale pour le Développement (IGAD), la Communauté de
Développement de l’Afrique Australe (SADC).
Seulement, les objectifs de ces organisations ne sont pas souvent intégrés aux
plans nationaux de développement. Le commerce reste principalement tourné
vers les pays développés, en particulier vers l’Union Européenne.
Chassée croisée des puissances sur le continent : France, Grande Bretagne,
Pays-Bas, Italie se tournent vers l’Afrique pour le Pétrole afin de compenser la
priorité dont bénéficie l’EUA au Moyen-Orient.
Comprendre la géopolitique de l’Afrique
-
Comprendre la géostratégie du pétrole en Afrique : les puissances en présence
et leur stratégie.
IX – LA REPUBLIQUE DU BENIN DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES 

I – Présentation
 Une société plurielle
- Une diversité ethnique : Adja et apparentés : 15,59% ; Groupe fon,
26,2% ; groupe yoruba (goun ouémè torri Idasha, Hillodjè) :: 16,83% ;
Mahi : 2,05% ; Nago 7,09% ; Dendi et apparentés 2,73% ; Bariba et
apparentés 8,64%, Otamari ou Somba : 6,13% ; Yom Lokpa : 3,76%...

35
- 52 langues nationales parlées : Diversité mais relations intenses, solides
et anciens réseaux d’intérêts ; mais clivages à l’intérieur d’une ethnie :
hiérarchies de castes.
- Population : 10,6 millions d’habitants
- PIB 709$ par habitant en2015. Le Bénin représente 10% du PIB de
l’UEMOA.
- Pays de transit pour la desserte commerciale du Niger, du Burkina Faso
et surtout du Nigéria.
- En termes d’indice de développement humain, le Bénin est classé 166 ème
sur 188 en 2015 et classé 158ème sur 189 du rapport Doing business en
2016.
- Le secteur primaire représente 23,5% du PIB en 2014 ; 20% des terres
arables sont exploitées. Le coton représente 43,7% des exportations
béninoises en 2015.
- Le secteur secondaire représente 23,2% du PIB en 2014 =
agroalimentaire, cimenterie, BTP
- Le secteur tertiaire représente 53,4% du PIB en 2014
- Au total, faible diversification de l’économie béninoise, très dépendante
du Port de Cotonou et du Coton.
- Croissance économique : 5,5% mais la proportion d’individus vivant sous
le seuil de pauvreté s’est accrue, passant de 36,2% en 2011 à 40% en
2015.
 Une organisation politique pluto démocratique : institutions politiques
fondées sur la participation, un découpage administrative accordant une
autonomie aux localités (décentralisation)
 Une richesse minière pas très importante : or dans l’Alibori et l’Atacora,
Calcaire à Onogbolo, Massè et Gbakpodji ; marbre à Dadjo, Mono et
Couffo ; Argile à Massi , Zogbodomè ; Sable silicieux à Houéyogbé et
Sèmè ; Graviers de Sè ; les pierres ornementales ; fer Loumbou-
Loumbou, à Madécali ; Phosphate de Mékrou ; sources d’eau naturelle à
Hêtin, Bokpa et Possotomè ; et du Pétrole offshore à Sèmè. : Ces
ressources minières sont d’exploitation douteuses et ne suscitent pas
beaucoup de convoitisme de la part de la communauté internationale.
 Une agriculture en évolution : coton, ananas, riz, huile de palme…..
Industrie agricole peu développée.
 Endettement : 2002-2006, la dette extérieure du pays est passée de 43%
du PIB à 11% du PIB ; Le risque de surendettement du Bénin reste faible

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mais la marge d’endettement s’amenuise. En 2015, l’encours s’élève à
2080 milliards de FCFA (dont 1043,6 milliards de dette extérieure La
dette multilatérale = 79% de l’encours de la dette extérieure et la dette
bilatérale représente 222 milliards. Le taux d’endettement = 40,5% du
PIB en 2015 contre 31% en 2014 ; Bailleur de fonds bilatéraux :
Allemagne, Pays-Bas, France, Belgique et la Suisse.
Diachronie du Bénin (Evolution dans le temps

Diatopie du Bénin ‘Evolution dans l’espace)

Représentations
Géopolitique = L’analyse géopolitique est la description des rivalités dont le
territoire est l’enjeu. Elle inclut la description des dynamiques territoriales,
des acteurs géopolitiques, de leurs représentations territoriales et de leurs
modes opératoires ainsi que les enjeux qui les motivent.

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