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Amossy

Amossy, R. (Éd.). (1999). Images de soi dans le discours : La construction de l’ethos. Delachaux

et Niestlé.

1999 intro
« Toute prise de parole implique la construction d’une image de soi. À cet effet, il
n’est pas nécessaire que le locuteur trace son portrait, détaille ses qualités ni même qu’il parle
explicitement de lui. Son style, ses compétences langagières et encyclopédiques, ses
croyances implicites suffisent à donner une représentation de sa personne. Délibérément ou
non, le locuteur effectue ainsi dans son discours une présentation de soi. Que l’image induite
des façons de dire facilite, parfois même conditionne la bonne réalisation d’un projet, c’est ce
que nul ne peut ignorer qu’à ses dépens. Les entretiens qui décident du choix d’un candidat à
un poste, les discours électoraux, les relations de séduction, toutes les prestations où l’image
du locuteur comporte des enjeux concrets, viennent à propos nous le rappeler. La présentation
de soi ne se limite pas pour autant à une technique apprise, à un artifice : elle s’effectue,
souvent à l’insu des partenaires, dans les échanges verbaux les plus quotidiens et les plus
personnels. » (p.9)
« Les Anciens désignaient par le terme d’ethos la construction d’une image de soi destinée à
garantir le succès de l’entreprise oratoire. Rappelant les composantes de l’ancienne
rhétorique, Roland Barthes définit l’éthos comme «  les traits de caractère que l’orateur doit
montrer à l’auditoire (peu importe sa sincérité) pour faire bonne impression : ce sont ses airs
[…] L’orateur énonce une information et en même temps il dit : je suis ceci, je ne suis pas
cela » (Barthes 1970 :315). » (p.10)
« En privilégiant l’usage de l’énoncé en situation et la force de la parole, les différents
courants de l’analyse des discours et de la pragmatique croisent aujourd’hui la rhétorique
définie comme art de persuader. À l’instar d’Aristote, ils cherchent à comprendre et à
expliquer comment l’efficacité vient au discours. Ils décrivent des fonctionnements verbaux et
des modalités d’interaction dont se dégage une régulation ; ils s’exercent à construire des
modèles. » (p.10)
« La linguistique de l’énonciation et l’inscription du locuteur dans le discours
La construction d’une image de soi, pièce capitale de la machine rhétorique, a partie liée avec
l’énonciation que les travaux d’Émile Benveniste ont placée au centre de l’analyse
linguistique. En effet, l’acte de produire un énoncé renvoie nécessairement au locuteur qui
mobilise la langue, qui fait fonctionner par un acte d’utilisation. Aussi importe-t-il d’examiner
l’inscription du locuteur et la construction de la subjectivité dans la langue. C’est dans la
continuité de ces travaux que Catherine Kerbrat-Orecchioni a examiné les « procédés
linguistiques (shifters1, modalisateurs, termes évaluatifs, etc.) par lesquels le locuteur
imprime sa marque à l’énoncé, s’inscrit dans le message (implicitement ou explicitement) et
se situe par rapport à lui (problème de la distance énonciative) » (Kerbrat-Orecchioni
1980 :32). Si elle se place dans le cadre d’une linguistique de l’énonciation qui privilégie le
paramètre du locuteur, elle n’envisage pas moins l’interdépendance des partenaires de
l’interlocution. Elle demeure en cela fidèle aux perspectives de Benveniste, qui avait introduit
la notion de « cadre figuratif ». Il entendait par là que l’énonciation, « comme forme de
1
Note pour cette sélection : shifters est le terme anglais pour les embrayeurs. La citation mentionne les éléments
de l’énonciation observés durant notre cours en AD, séances 6 à 10.
discours, […] pose deux ‘figures’ également nécessaires, l’une source, l’autre but de
l’énonciation » (Benveniste 1974 :82). En effet, l’énonciation est pas définition allocution ;
sur un mode explicite ou implicite, « elle postule un allocutaire » (Ibid). Elle établit par
conséquent une « relation discursive au partenaire » (Benveniste 1974 :85) qui place les
figures du locuteur et de l’allocutaire dans une relation de dépendance mutuelle.
La construction en miroir de l’image des interlocuteurs apparaît également chez Michel
Pêcheux (1969) selon lequel A et B, aux deux bouts de la chaîne de communication, se font
une image respective l’un de l’autre : l’émetteur A se fait une image de lui-même et de son
interlocuteur B ; réciproquement le récepteur B se fait une image de l’émetteur A et de lui-
même. » (p.11)
« L’ethos dans l’analyse du discours de Dominique Maingueneau
L’élaboration de cette notion comme construction d’une image de soi dans le discours est à
rechercher dans les travaux de pragmatique et d’analyse de discours de Dominique
Maingueneau. (…) En effet, l’énonciateur doit se conférer, et conférer à son destinataire, un
certain statut pour légitimer son dire : il s’octroie dans le discours une position institutionnelle
et marque son rapport à un savoir. » (p.17)
« La manière de dire autorise ici la construction d’une véritable image de soi. Dans la mesure
où l’allocutaire se doit de la dégager à partir de divers indices discursifs, elle contribue à
l’établissement d’une interrelation entre le locuteur et son partenaire. Participant de
l’efficacité de la parole, elle veut avoir un impact et susciter l’adhésion. En même temps,
l’ethos est relié au statut du locuteur et à la question de sa légitimité, ou plutôt au procès de sa
légitimation par sa parole. » (p.18)

1999 au carrefour
Rappelle que Bourdieu ne concède pas que ce soit la parole qui constitue l’autorité
discursive ; l’autorité est extérieure au discours.
Rappelle Ducrot : éthos différent de personne de parole.
Rappelle Perelman : importance auditoire et doxa commune : « C’est par un travail sur la
doxa que l’orateur tente de faire partager ses vues à son interlocuteur » (132)
« La bonne marche de l’échange exige qu’à l’image de l’auditoire corresponde une image de
l’orateur » (133)
« En développant la pensée de Perelman, on peut dire que la construction discursive de l’éthos
se fait au gré d’un véritable jeu spéculaire. L’orateur bâtit son image propre en fonction de
l’image qu’il se fait de son auditoire, c’est-à-dire des représentations de l’orateur fiable et
compétent qu’il croit être celles du public. » (133)
« l’idée préalable qu’on se fait du locuteur et l’image de soi qu’il construit dans son discours
ne peuvent être totalement singulières. (…) il faut qu’elles soient en prise sur une doxa »
(134)
Stéréotype en termes d’attribution.
« la construction de l’auditoire passe nécessairement par un processus de stéréotypage » (135)
« l’image de soi qui confère au discours une part importante de son autorité. L’orateur adapte
sa présentation de soi à des schèmes collectifs qu’il croit entérinés et valorisés par son public-
cible. Il le fait, non seulement par ce qu’il dit de sa propre personne (il n’est souvent pas bon
de parler de soi), mais par les modalités de son énonciation. C’est alors au récepteur qu’il
incombe de se former une impression de l’orateur en le rattachant à une catégorie connue. Le
discours lui offre tous les éléments dont il a besoin pour composer le portrait du locuteur,
mais il les présente sous forme indirecte, dispersée, souvent lacunaire ou implicite » (136)
Études discours Le Pen & Giono.
« Il semble donc que l’efficacité de la parole ne soit ni purement extérieure (institutionnelle)
ni purement interne (langagière). Elle se joue simultanément à différents niveaux. (…) Le
passage du sujet parlant comme être empirique ou « être dans le monde » au locuteur comme
pure instance du discours, s’effectue par une série de médiations » (147)
Reconstruction du procès : « la position institutionnelle de l’orateur et le degré de légitimité
qu’elle lui confère contribuent à susciter une image préalable. Cet ethos prédiscursif fait partie
du bagage doxique des interlocuteurs, et est nécessairement mobilisé par l’énoncé en
situation. » (147)
D’après l’auteure même : son article essaie « d’articuler l’ethos dans sa dimension discursive
et institutionnelle. » (154)

2010
Amossy, R. (2010). La présentation de soi : Ethos et identité verbale. Presses universitaires de

France.

Deux tendances pour expliquer la présentation de soi : 1) la persuasion, efficacité (à partir


d’Aristote) ; 2) « la mise en scène de moi construit des identités et régule les interactions
sociales » (p.14) (à partir de Goffman).
Elle met en relief Barthes (1970) pour sa proposition comme quoi « c’est la prise de parole
même qui permet à l’orateur de projeter une image de sa personne et de se montrer sous un
jour favorable (…) le fait de fournir des données précises, ou encore chiffrées, permet au
journaliste qui écrit un article sur une question de politique internationale de projeter une
image de compétence et de sérieux qui rend ses propos fiables » (p.22)
Pour Goffman, des rôles, modèles de comportement. Cadre interactionnel.
Reprise Maingueneau : « scène englobante » : « l’homme politique ne projettera pas la même
image de la personne que le romancier » ; et « scène générique », « liée au contrat attaché au
genre comme institution discursive (…) le même chef d’État modèlera différemment son
image selon qu’il parle dans un conseil des ministres, dans une allocution télévisée de Nouvel
An un dans un discours adressé aux militants à la veille d’un vote. En d’autres termes, l’image
de soi est conditionnée par des cadres sociaux et institutionnels préexistants dans la logique
desquels elle s’inscrit. Ils lui imposent une distribution préalable des rôles et déterminent ses
possibles. » (p.37)
« Il faut souligner que les rôles qu’endosse délibérément le locuteur dans le scénario de son
choix font partie d’un arsenal préexistant. Ils répondent à des modèles culturels prégnants (le
pater familias, l’homme du peuple qui dit la vérité nue) et se réfèrent aux représentations
collectives du groupe. C’est dire que l’image de soi est doublement déterminée, à la fois par
les règles de l’institution discursive et par un imaginaire social. » (p.38)
« La notion d’incorporation, comme le conditionnement social du locuteur, est révélatrice
d’une conception du sujet parlant et de son rapport au monde qui est en rupture totale avec
celle de la rhétorique classique » (p.40) Séparation de Maingueneau des notions de la
rhétorique classique.
Stéréotypes (p.45)
« le stéréotype, défini comme une image figée, permet du jeu dans son actualisation (…) Bien
de modèles sont d’ailleurs plus flous que les stéréotypes ethniques ou nationaux, et permettent
des variations assez considérables. Sans doute y a-t-il différentes façons d’actualiser le chef
d’entreprise ou le père de famille, en sélectionnant l’une des versions disponibles dans une
culture donnée, en activant certains traits plutôt que d’autres ou en les combinant d’une façon
particulière en fonction de la situation de discours et des effets escomptés. Il est aussi
possible de subvertir le modèle : mais dans ce cas également, l’image nouvelle ne peut faire
sens que sur le fond du stéréotype qu’elle rejette. » (p. 47)
« L’essentiel est, en l’occurrence, que l’éthos se construit à partir d’une représentation
préexistante qui fait partie d’un imaginaire collectif. » (p.48)
Rôles dans les genres codés :
« Le degré de stéréotypage et la liberté octroyée au locuteur par rapport aux modèles
dominants varient en fonction des genres de discours qu’il mobilise. Chaque genre de
discours comporte, on l’a dit, sa propre distribution des rôles » (p.49)
Les rôles de vie quotidienne : l’éthos vient de l’habitus. Pour les rôles « professionnels » le
stéréotypage relève d’une compétence pro.
Stéréotypage sans modèle : « les ressources de stéréotypage peuvent être exploitées même en
l’absence d’un modèle unifié dans le moule duquel le locuteur peut se couler. » (p.56)
construction/négociation de l’éthos en fonction « des attentes et de la doxa du public » (p.57)
Elle insiste sur « l’importance des enjeux de pouvoir que recouvre l’activation d’un éthos qui
se modèle sur une représentation sociale préformée et dotée d’une valeur sociale (…) le
stéréotypage de l’éthos est indissociable des structures sociales qui produisent et confortent
des images diversement valorisées. » (p.70)
« L’éthos préalable comme l’ensemble des données dont on dispose sur le locuteur au
moment de sa présentation de soi se compose donc d’aspects divers. Il comprend la
représentation sociale qui catégorise le locuteur, sa réputation individuelle, l’image de sa
personne qui dérive d’une histoire conversationnelle ou textuelle, son statut institutionnel et
social. » (p.73)
L’éthos préalable devient intéressant quand il y a un retravaille de l’image antérieure dans le
discours.
Ethos et énonciation : « l’image de soi se dégage tout d’abord des traces de présence que le
locuteur, délibérément ou non, laisse dans son discours. C’est dans la matérialité du langage
que s’établit l’articulation entre l’inscription de la subjectivité et la construction de l’éthos
(…) [ l’énonc de Benve] permet d’examiner la présentation de soi dans le discours » (p.108)
Double adresse : d’adresser à deux auditoires distincts (par accident ou en toute connaissance
de cause) (p. 121-122) « dans un discours unique qui projette à l’intention de chacun des
publics une image de soi tantôt semblable, tantôt diversifiée, mais dans les deux cas censée
remplir des fonctions diversifiées » (p. 122)
P.133 : RA parle de constituants de l’éthos mais ce n’est pas très précis
« L’éthos des discours en « nous » témoigne donc de la façon dont le moi s’étend et
s’amplifie pour offrir une image de groupe. » (p.159)
« Il s’agit donc de délimiter un espace discursif dans lequel le groupe peut s’assembler et se
reconnaître. » (p.165) [Ailin commente : il y a aussi des périodes qui sont associées au ‘nous’
du groupe, distinguées d’autres périodes]
Identités collectives et individuelles : « Un équilibre variable peut s’établir entre la primauté
accordée à l’image individuelle et celle que revêt l’image du groupe. ‘Je’ peut construire une
image collective dans laquelle il se font pour satisfaire des besoins identitaires, ou au contraire
se présenter comme membre d’une communauté pour mieux faire ressortir son éthos propre. »
(p.171).
Analyse éthos dans Jusqu’à l’Yser, Max Deauville : la présentation de soi s’effectue en
« nous » de combattant et le « je » écrivain se manifeste en filigrane dans le texte.
Discours politique : « C’est alors l’équilibre entre les deux modes qui montre dans quelle
mesure un « je » peut projeter une image collective dont se soutient son identité sans pour
autant renoncer à mettre son moi en scène. » (p.174)
H. Clinton « Si le ‘je’ se range dans le ‘nous’, il n’en projette pas moins un ethos individuel à
travers une apparente fusion dans la collectivité. En même temps, c’est parce qu’elle se donne
en démocrate modèle et en citoyenne exemplaire qu’elle est autorisée à représenter ses
propres supporters et l’ensemble des membres de son parti. Elle projette un ethos de groupe
qui est une extension de son propre moi, en même temps qu’un miroir magnifiant dans lequel
elle appelle les démocrates à se mirer ».
«  Que ce soit dans la sphère publique ou dans la sphère privée, le locuteur produit dans le
même discours une pluralité d’images qui sont autant de facettes de son identité et qui
concourent aussi bien à construire sa présentation de soi, qu’à en assurer l’effet » (p.211)

Aristote (epub)
Rhétorique
Aristote s’occupe de distinguer et définir les éléments qui constituent un discours persuasif
(selon genre, selon …). De ses définitions émergent peu à peu / au fur et à mesure – les
éléments qui concernent la preuve du caractère (éthos).
Livre 1
[1354b] après critique des anciens technographes, A dit qu’il est important de bien établir les
lois (de la rhétorique) pour collaborer avec les juges – ceux qui écrivent les lois de la
rhétorique sont comme législateurs, et alors il y a une temporalité différente pour législateur et
pour juge :
"le jugement du législateur ne porte pas sur le singulier mais sur le futur et l'universel, tandis
que le membre de l'assemblée ou le juré, en tant que tels, tranchent les questions actuelles et
déterminées."
[1356a]
« Parmi les moyens de persuasion fournis par le moyen du discours, il y a trois espèces. Les
uns, en effet, résident dans le caractère de celui qui parle, les autres dans le fait de mettre
l'auditeur dans telle ou telle disposition, les autres dans le discours lui-même, par le fait qu'il
démontre ou paraît démontrer.
Il y a persuasion par le [5] caractère quand le discours est ainsi fait qu'il rend celui qui parle
digne de foi. Car nous faisons confiance plus volontiers et plus vite aux gens honnêtes, sur
tous les sujets tout bonnement, et même résolument sur les sujets qui n'autorisent pas un
savoir exact et laissent quelque place au doute ; il faut que cela aussi soit obtenu par
l'entremise du discours et non en raison d'une [10] opinion préconçue sur le caractère de celui
qui parle. On ne saurait dire en effet, comme quelques techniciens, qu'au regard de la
technique l'honnêteté de celui qui parle ne concourt en rien au persuasif. Bien au contraire : le
caractère constitue, pourrait-on presque dire, un moyen de persuasion tout à fait décisif »
[un élément important pour construire les nouvelles définitions d’éthos est de se libérer de
l’importance de la situation de jugement<dépendance de la persuasion, qui portent les 2
situations auxquelles pense A : Assemblée et juré]
[1357a] « la rhétorique [part] de propositions qui font habituellement déjà l’objet de
délibération (…) Nous ne délibérons que sur les choses qui [5] semblent pouvoir être aussi
bien d’une manière ou de l’autre »
[1366a] +Chap 9 : Vertu et vice, beau et laid…
« en traitant de ces questions (…) qu’on nous reconnaisse telle ou telle qualité de caractère ».
[1367b] [5] « Il faut tenir compte également du public devant lequel est prononcé l’éloge.
Comme le disait Socrate, il n’est pas difficile de louer les Athéniens devant les Athéniens »
Livre 2
[1377b] [25] « s’il est une chose qui importe à la persuasion (…) c’est bien que l’orateur
apparaisse sous un certain jour et que les auditeurs supposent qu’il a à leur égard telle ou telle
disposition et qu’eux-mêmes en outre soient disposés d’une certaine manière. Le fait que
l’orateur offre telle ou telle apparence [30] est plus décisif dans les délibérations, la façon
dont l’auditeur est disposé importe davantage aux procès. »
La disposition du juge affecte sa manière de voir la personne en jugement.
Crédibilité : prudence, vertu, bienveillance. « il y a trois motifs pour lesquels nous accordons
notre confiance en dehors des démonstrations. Ce sont : la prudence, la vertu et la
bienveillance » [1378a] [5]
Caractères [1388b][30] « ce que sont les gens en fonction des passions, des dispositions, des
âges, et des conditions de fortune (…) Les dispositions, ce sont les vertus et les vices (…) les
choix que chacun fait et dans ce qu’il met en pratique »

Ciceron
Ciceron le préalable est important pour la bienveillance, ainsi que les gestes et ce qu’on dit.
( ??)

L’orateur [attention : des fautes ?? probablement très mauvaise édition] TOME I (édition
ancienne, ne pas citer directement)
XI (…)
L'art oratoire a diverses applications qui ne peuvent être ramenées à une forme unique.
Je ne chercherai donc pas à rassembler dans un même cadre, et les traits qui appartiennent
spécialement à l'éloge, à la narration, à l'histoire; et ceux qui caractérisent l'espèce de
composition dont Isocrate, dans le Panégyrique, et, après lui, le corps nombreux des
sophistes, nous ont tracé les modèles. J'écarterai également tout ce qui rentre dans ce
genre étranger aux luttes du barreau, et que les Grecs ont nommé Démonstratif, parce que
c'est un jeu de l'esprit qui donne tout à l'effet extérieur.
Ce n'est pas que l'étude en soit à dédaigner; au contraire, c'est le premier lait que devra
sucer notre orateur à qui nous nous proposons d'assigner bientôt un rôle plus
important.
XIV. L'Invention, la disposition, l'élocution, voilà les trois objets de l'orateur. Dire en quoi
consiste la perfection pour chacune de ces parties, voilà ma tâche. (…) mon seul but est
de crayonner l'image de la parfaite éloquence, et je dirai, non par quelles voies on peut
l'acquérir, mais à quels signes on la reconnaît.
(…)
L'Invention qui trouve les moyens, la disposition qui en règle l'emploi, sont, il est vrai, au
discours ce que l'âme est au corps. Cependant, malgré leur importance, elles tiennent
de plus près au jugement qu'au talent de la parole.
(invention : proposition et arguments)
L'invention a fourni les moyens. Il s'agit de les disposer. C'est là le second point.
Dans la distribution des preuves, il placera les plus fortes au commencement et à la
fin. Les plus faibles seront comme intercalées. Nous venons d'indiquer rapidement les
deux premières conditions de l'éloquence. Je répète que je les considère comme
essentielles. Mais, encore une fois, ce n'est pas là ce qui exige le plus d'art et de
travail.
XVI (…)
Reste maintenant la manière de le dire; et c'est le point capital.
(…) il n'est rien de plus souple, de plus flexible, de plus variable que le langage,
puisqu'il se prête aux formes les plus capricieuses. Puis, la diversité des esprits et des
goûts a donné naissance à une foule de styles différents.
(Ciceron dit que le travail d’éloquence est un art différent de la technique intellectuelle de
décider à quoi dire et dans quel ordre)
XVIII ton, inflexion
XIX Invention, disposition, action, aucun de ces termes ne répond à cet ensemble que
suppose, chez les Grecs, le mot Rhéteur, et, chez nous, le mot éloquent, habile à parler. Les
autres qualités de l'orateur ne sont pas sa propriété exclusive: mais la souveraineté de la parole
n'appartient qu'à lui.
Rhétor ≠ philosophe (ce denier ne doit pas plaire, il doit éduquer)
XXI. L'homme éloquent cherché par Antoine sera pour nous celui qui, dans la défense
d'un intérêt politique ou privé, saura prouver, plaire, entraîner. Prouver, c'est la stricte
obligation de l'orateur; plaire, c'est son moyen de séduction; entraîner, c'est son triomphe.
(…) De ces trois conditions de succès sont nés les trois genres de diction. Il faut
employer le style simple pour prouver; le tempéré, pour plaire; le pathétique, pour
entraîner; et, entraîner c'est toute l'éloquence
XXXII. A mon avis, l'orateur ne peut pas se contenter de la faculté qui le caractérise, celle de
donner à son sujet de riches développements; il doit y joindre la dialectique, art qui est en
contact intime avec l'art de parler. Je sais bien que discourir et disserter sont deux ; qu'autre
chose est de parler, et de parler en orateur. Mais l'un et l'autre se trouvent compris dans le
talent de l'élocution. L'argumentation, le débat, appartiennent plus essentiellement à la
dialectique; les belles formes de langage et le charme de l'expression, à l'éloquence.
XXXIII Il faut donc que notre orateur sache, au besoin, faire intervenir la définition, non pas
avec la précision technique, si propre aux discussions de la philosophie, mais sous une
forme plus développée, plus attrayante, et mieux appropriée au goût et à l'intelligence
du public. Il saura aussi descendre du genre aux espèces, sans trop resserrer la
division, et sans l'étendre inutilement. Quant à l'à-propos et au mode d'application de
tout ceci, je n'ai pas à m'en occuper. Je l'ai déjà dit, je me pose comme critique, et
non comme professeur.
XXXVII. Il est deux autres ressorts, dont le jeu, habilement conduit, assure à
l'éloquence les plus éclatants triomphes. Les Grecs nomment le premier éthos, il
consiste dans l'observation fidèle des moeurs, des caractères, et de tout ce qui tient
aux habitudes sociales. L'autre, qu'ils appellent pathos, est le secret d'émouvoir et
d'entraîner ; secret qui fait de l'éloquence une véritable souveraine. L'éthique a quelque
chose d'engageant et d'agréable qui dispose les esprits à la bienveillance ; le
pathétique, violent, bouillant, impétueux, arrache la victoire, et l'emporte au milieu des
débris qui signalent son passage. (…) [sur sa propre capacité d’utiliser pathos] Parlerai-je de
l'art d'exciter la compassion? J'ai souvent eu l'occasion de le mettre en oeuvre; car,
chaquefois que je me suis vu associer à d'autres avocats dans la même cause, on
s'accordait à me charger de la péroraison.
XLI (…) si j'osais déclarer (et que n'ai-je assez de talent pour justifier cette audace! )
que j'ai voulu former un corps de préceptes qui pût guider sûrement notre studieuse
jeunesse dans la route de l'éloquence, [but éducatif]

Dascal
In Amossy (1999)
« je voudrais montrer que la « preuve par l’éthos » se fonde sur des processus inférentiels,
voire cognitifs » (p.62)
« Nous concernent ici les cas où on n’invoque pas explicitement les propriétés de caractère,
mais où c’est plutôt le comportement (discursif ou non discursif) du locuteur qui augmente ou
diminue le degré de confiance, d’expertise, d’honnêteté, etc. qu’on lui attribue. On peut
rendre compte de ce phénomène, grosso modo, par deux voies »
1 ) « propositionalisation » : « extraire des propositions de l’information sur le caractère
transmise par le comportement. Ces propositions peuvent alors fonctionner comme les
prémisses ordinaires d’un argument ou d’une preuve. L’auditoire ferait, dans ce cas, des
inférences à partir d’observations sur le comportement du locuteur L (...) (« L ne se contredit
pas » […]) ; ces inférences aboutiraient à des croyances propositionnelles (« [j’ai confiance
dans ] la véracité de L » […]) Ces conclusions sont, à leur tour , insérées comme prémises
destinées à combler des « lacunes » dans l’argumentation enthymématique de L , permettant
ainsi de l’évaluer au moyen de normes d’évaluation communes » , « présomptions spécifiques
qui mettent en rapport des types de comportement avec des propriétés de caractère » (p68)
2 ) non propositionnel : « Cette information serait « saisie » par l’auditoire, et guiderait son
évaluation de l’argument du locuteur, sans devenir pour autant une prémisse ajoutée à
l’argument. Elle serait perçue, sans être entièrement « définie ». Son statut serait celui de ce
que Leibniz appelle une connaissance « claire mais non distincte » (…) On « saisit » dans le
comportement d’une personne une certaine attitude, un certain état d’esprit à l’égard de
l’échange communicatif en cours, ce qui permet alors de choisir un schéma d’interprétation
approprié. » (p.69)
On perçoit L comme honnête > on peut même ignorer des contradictions de son disc. « input
pré-propositionnel de la « fonction de crédibilité ». Cet input déterminerait, à chaque moment
de l’échange communicatif, les paramètres de la dite fonction (…) ce qui, pour ainsi dire, la
« prédispose » à interpréter les signes reçus (…) d’une certaine manière » (p.70)
« phénomène cognitif » « lié à des états épistémiques et doxastiques ; il est le résultat de
processus inférentiels et en même temps les affecte, même si ceux-ci ne sont pas conscients »
(p.70)

Doury
Doury & Lefébure - 2006 - éthos débat public – intérêt gral / partic
Ethos comme carrefour selon Amossy « Se positionner à ce carrefour permet de structurer le
questionnement sur l’expression plus ou moins contrôlée des identités sociales comme ressources
concurrentielles, lorsque les acteurs les mobilisent dans un effort pour faire valoir un point de vue. » (p.48)

Identité – thèse qu’on défend « Dans le cadre de cet article, on souhaite faire fonctionner ce concept
d’ethos en interrogeant les liens qui, en contexte polémique, peuvent exister entre l’image qu’un locuteur renvoie
de lui-même et la nature même de la thèse qu’il défend. » (p48)

Intervenant forum et ethos « se constituer en porte-parole d’une instance énonciatrice plus large. »

Éthos > se présenter comme « digne de foi » > mobiliser des id soc
Forum internet – discussion x 3me aéroport parisien
ETHOS :
Bienveillance : susceptible de faire passer l’intérêt collectif avant de l’individuel > en
contexte délibératif, la collectivité est + importante, sera digne de confiance le bienveillant
Débat : construction interactive des identités
Ethos effet du discours ≠ image du locuteur
Participants du forum : construire discursivement les bénéficiaires et les victimes du projet,
redistribuer la frontière entre intérêt général et particuliers :
Adversaires au projet d’aéroport, 2 stratégies : Montée en généralité pour montrer que ses
intérêts ne sont pas si particuliers que ça ; faire apparaître les intérêts particuliers cachés des
défenseurs du projet > le tout dans le retravail des « camps et de leurs images respectives :
c’est par contraste avec un adversaire peu soucieux du bien commun qu’un locuteur se
construit un ethos de bienveillance »
NOTE p 58 : « On rejoint ici une remarque de E. Eggs (1999 : 41), qui souligne que la pertinence du concept d’ethos apparaît avec
une acuité particulière à travers les critiques produites par les destinataires de l’argumentation : c’est parce que les opposants au troisième
aéroport se heurtent, ou risquent de se heurter, à des disqualifications ad hominem (soulignant notamment le caractère intéressé de leur prise
de position) qu’il leur est nécessaire de travailler leur ethos – et, en particulier, la dimension relevant de la bienveillance. »
Invocation des générations futures : cite Gautier et Valluy (1998) notion intérêt général (p62)
Ce qui m’intéresse de cet article en premier lieu: le fait que certains types d’arguments sont
pertinents pour certains aspects de l’éthos, sont constructeurs d’éthos

Eggs
Eggs, Ekkehard « Ethos aristotélicien, conviction et pragmatique moderne » (1999) in
Amossy…
Aristote : deux champs sémantiques opposés liés à « ethos », au sens moral (honnêteté) + au
sens neutre (habitus, type social).
Proposition Eggs : « ces deux conceptions ne s’excluent pas, mais constituent tout au
contraire les deux faces nécessaires de toute activité argumentative » (p.32)
Eggs Souligne qu’il y a traces d éthos dans les problématiques diverses des sc du lgg
modernes.
Cfr Maingueneau, l’ethos ne se dit pas mais il se montre.
« Le lieu qui engendre l’ethos est le discours, le logos de l’orateur, et il ne se montre qu’à
travers les choix effectuées par l’orateur. » (p.33)
Cfr. «prudence, vertu, bienveillance » (Rhét livre2)  > phronesis, arété, eunoia
« Les orateurs inspirent confiance,(a) si leurs arguments et leur conseils sont compétents et
raisonnables, (b) s’ils argumentent honnêtement et sincèrement, et (c) s’ils sont solidaires et
aimables envers leurs auditeurs. » (35-36 italiques auteur) >>> chacun de ces aspects de la
confiance apparaît pour lui associé à une preuve :
prudence :phronesis :logos
vertu :areté :éthos
bienveillance :eunoia :pathos.
Montrer de la phronesis : arguments raisonnables, appropriés à une problématique concrète
(p.38) (repris en p46).
Le juste milieu (p38)
Pour persuader utiliser « les arguments appropriés aux notions communes, bref aux topiques
de son auditoire » (p42) >> « il faut apparaître comme honnête et sincère pour que le vrai et
le juste s’imposent » (p43) >> « il faut se montrer et apparaître et être perçu comme
compétent, raisonnable, équitable, sincère et solidaire. (…) intégrité discursive et
rhétorique. » (p.43, italiques de l’auteur)
Alors : bien réaliser l’éthos neutre pour permettre la persuasion, « on ne peut pas réaliser
l’éthos moral sans réaliser en même temps l’éthos neutre » (p.43)
Reprise Citation Aristote : « L’ethos constitue la plus importante des preuves »
« l’ETHOS englobe ces trois ‘pièces à conviction’ [phronesis, areté, eunoia] » (p.44)
« il serait faux d’exclure tout pathos chez l’orateur » (p.46)
« la phronesis étant liée à la situation concrète, qui inclut nécessairement la personne de
l’orateur, ne peut se manifester qu’à travers sa personnalité » (p.46)
« sa héxis [à l’orateur], sa façon d’avoir et de manifester ces trois dimensions de son être,
constitue donc son ETHOS. » (47)
« Tout ethos constitue une condensation spécifique de ces trois dimensions” (p.47) [ethos;
pathos; logos]
>> une éthique des passions guide pour juger la convenance de l’expression d’une émotion
dans une situation donnée ; « l’ethos est, d’un point de vue épistémologique, la dernière
instance de jugement sur la convenance de la manifestation du pathos » (p.49).
Eggs critique aux pragmaticiens modernes d’ignorer le problème de l’ethos au moment de
caractériser les conditions de l’acte de parole. (pour pragmaticiens modernes il parle de Grice
et les implicatures conversationnelles, les maximes de conversation ; aussi de Leech).
Il parle de conviction, il est spécialiste en argumentation, la parole est pour lui persuasive (il
parle de discours argumentatif).

Haddad
Galit Haddad ,In Amossy (1999)
Rapport entre éthos préalable et éthos discursif. Gommer les traits négatifs & renforcer
l’aspect positif.
« l’orateur, en prononçant son discours, doit construire une image de soi conforme à son but
argumentatif, en tenant compte de l’idée présumée que l’auditoire se fait de lui. L’éthos
préalable ou prédiscursif conditionne la construction de l’éthos discursif et nécessite un
retravail des stéréotypes défavorables qui peuvent porter atteinte à la force de l’argument. »
(p.159)
Mise en relief des changements de stratégie entre les 3 parties d’un même texte de Rolland :
épidictique, judiciaire, délibératif [avec des éléments temporels différents aussi].
« Le jeu des pronms personnels constribue à produire les relations d’antagonisme ou de
sympathie, disolation ou de participation qui font de l’orateur un Français solidaire de son
peuple, un dissident solitaire ou un membre à part entière de l’élite pensante. » (p.176)
Jaubert & Mayaffre
2013 éthos préalable et construit - humour Hollande
Campagne 2012: Hollande, connu par son humour, est modéré > cosntruire nlle image (+
présidentiable)
Sarko champagne 2012 extrait, ironie, très dégradant/aggressif envers son adversaire
(Hollande)
Hollande “L’ethos du discours de champagne est ainsi appelé à remplacer l’ethos préalable du
candidat. L’enjeu est de taille pour lui, car Nicolas Sarkozy et son camp arguent d’un défaut
d’expérience, voire de légitimité”.
Ethos à contrario, de la personalité antérieure, et de celle du président en place. – humour
qu’avant, + modéré que Sarko (battant)
“On a postulé d’une manière générale que la dérision est contraire à l’éthos sérieux attendu
d’un responsable politique. Mais un autre arrière-plan plombe implicitement le tableau. En
France, la tradition humoristique (…) est associée à des courants marginaux (…). L’humour
en politique est d’abord le fait de ceux qui brocardent l’ordre établi, sans prétendre proposer
de véritable alternative”
“Il faut donc respecter une logique des rôles.”
Dans Conclusion: “L’exercice de l’humour est largement prédéterminé par un contexte de
production et de réception où interfèrent la réputation, la légitimité, le pouvoir, les
commentaires médiatiques: les places qui se dessinent montrent des recoupements mais aussi
des écarts entre ethos préalable et ethos construit, entre ethos construit et ethos validé”

Maingueneau
Voir FT AD

Plantin

1998
(les raisons des émotions)
« En sciences du langage, la question de l'éthos est traitée dans le cadre de la théorie de la
polyphonie (“locuteur en tant que tel” vs le locuteur tel que le désigne le pronom je, Ducrot
1984 : 200). Construire un éthos, c'est construire un point de vue, ce qui renvoie à la
problématique de la subjectivité dans le discours (Kerbrat-Orecchioni : 1980). Si l'opération
réussit, les auditeurs, venant se placer “à l'origine de ce point de vue”, prennent en charge le
discours qui leur est proposé. L'orateur a ainsi construit un “nous”, ce qui est sans doute
l'opération clé de son “travail éthique”. Les éléments constituant l'orateur en pôle
d'identification peuvent être d'ordre comportemental, particulièrement linguistique (le
locuteur est capable de “parler aux gens d'ici dans leur langage”) ou bien de l'ordre du dire ;
dans ce dernier cas seulement, les “preuves éthiques” sont propositionnelles (“moi aussi
j'habite en banlieue”). On touche là aux problèmes psychologiques de la construction de
l'autorité, particulièrement sous ses aspects charismatiques. La question de l'identification
“éthique” renvoie ainsi à la problématique psychologique de l'empathie (sur l'empathie, voir
Cosnier 1994 ; 1997). » (page 2 du doc)
2009
« Les ETHE, leur poids et comment s’en débarrasser » in Ribeiro, H. J. (Éd.). (2009). Rhetoric and

argumentation in the beginning of the XXIst century. Imprensa da Universidade de Coimbra,

2009.

« La problématique de l’éthos s’est développée dans le cadre des études rhétoriques du
discours. Les études d’argumentation ont sélectionné dans la tradition une autre ligne de
réflexion, portant sur l’autorité dans le discours. » (p.195)
« Dans le face à face, l’autorité “éthique” donne un fondement au discours, de la force aux
arguments de tous ordres, mais elle ne constitue pas un argument à proprement parler »
(p.195)
« pour les théories de l’argumentation qui postulent que seules sont valides les arguments sur
les choses mêmes, l’éthos n’est ni plus ni moins qu’une forme d’emprise émotionnelle, une
tentative fallacieuse d’intimidation de l’opposant, cherchant à inhiber la libre critique. Le
récepteur doit se libérer méthodiquement de cette emprise, s’il veut avoir quelques chances
d’avancer vers la vérité. » (p.196)
« Le problème réside moins dans l’affirmation d’autorité − le locuteur ne peut pas parler
autrement que dans la position qui est la sienne, avec son corps et dans sa société et dans son
temps −, que dans la possibilité de contredire l'autorité. La modestie, le respect des faces, des
règles de politesse, la préférence pour l'accord, sont autant d'inhibiteurs intellectuels. » (p.196)
« Etudier le discours, ce n’est pas psychanalyser le locuteur. » (p.197)

2016 (Dico)
Éthique I (éthos) vs éthique II (morale) (p.241) [je dis éthotique pour éviter cette ambiguïté]
« l’éthos a une structure pathémique » (p.243)

« L’éthos aristotélicien est un éthos intra-communautaire recherchant la conviction en se


coulant dans l’autorité du consensus majoritaire. » (p.243)
Ethos technique et non technique (p.243)
Éthos comme joug (pour la théo critique de l’arg) (p.244) et comme argument d’autorité
« couches éthotiques » (p.246) [éthotique comme adjectif valide]
« l’éthos est une ressource stratégique à la disposition du sujet parlant (...). Par les manœuvres
éthotiques, l’orateur tente de se représenter discursivement de façon à orienter les inférences
auxquelles se livrera forcément l’auditoire. Le concept cesse d’être une catégorie de l’action
rhétorique pour devenir une catégorie descriptive, applicable à toute forme de discours »
(p.247)
Les indices : linguistiques et encyclopédiques (p.247) [l’inférence comme support
interprétatif]
Qiyuan xx
2017 éthos débat présidentiel France [en fait il y a le résumé mais pas l’article, et de toute
manière il ne paraît pas génial]

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