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Homo sapiens
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query=HBB&Search=Search) • H-
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GO&type=GENE_SYMBOL&id=HBB
&db2=Locusview) • Treefam (http://w
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=HBB&dbid=hgnc&spec=9606) •
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Gène HBD – Chaînes δ
Homo sapiens
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Homo sapiens
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Représentation générique d'une molécule
d'hémoglobine, montrant les quatre sous unités,
identiques deux à deux, avec chacune une
molécule d'hème insérée dans des cavités à
l'intérieur des sous-unités.
Chez la plupart des vertébrés, la molécule d'hémoglobine est un assemblage de quatre sous-unités
globulaires selon un arrangement grossièrement tétraédrique. Ces sous-unités sont maintenues ensemble par
des liaisons hydrogène, par des liaisons ioniques et par effet hydrophobe. Chez l'Homme adulte, le type
d'hémoglobine le plus courant est l'hémoglobine A, constituée de deux sous-unités α et deux sous-unités β,
formées chacune de 141 et 146 résidus d'acides aminés respectivement. Cette structure est symbolisée par
α2β2. Ces sous-unités sont structurellement très semblables et ont sensiblement la même taille. Chacune a
9
une masse moléculaire d'environ 16 kDa, soit 64 kDa (64 458 g·mol-1) pour la protéine complète . Chez
l'enfant, l'hémoglobine principale est dite hémoglobine F (fœtale), de formule α2γ2, les chaînes γ étant
progressivement remplacée par des chaînes β au cours de la croissance.
Hème
L'hème est constitué d'un cation de fer(II) coordonné à quatre atomes d'azote d'une porphyrine, un
tétrapyrrole dont la molécule est plane. Ce cation Fe2+ est également lié par covalence au résidu d'histidine
F8 de la globine dans laquelle l'hème est inséré ; ce résidu, appelé histidine proximale, est situé sous le plan
de l'hème. Fe2+ peut également se lier de manière réversible par une liaison covalente de coordination à une
molécule d'oxygène O2 au-dessus du plan de l'hème, à l'opposé de l'histidine proximale, ce qui complète la
géométrie de coordination octaédrique à six ligands du cation de fer(II) dans l'oxyhémoglobine ; en
l'absence d'oxygène, dans la désoxyhémoglobine, ce sixième site est occupé par une molécule d'eau très
faiblement liée.
Le fer ferreux de la désoxyhémoglobine est dans un état haut spin, c'est-à-dire que ses cinq orbitales d sont
10
occupées, essentiellement par des électrons célibataires, d'où un rayon ionique de l'ordre de 92 pm , tandis
que, dans l'oxyhémoglobine, le fer ferreux est dans un état bas spin, c'est-à-dire que ses orbitales d sont
occupées par six électrons appariés qui se limitent aux trois orbitales de plus basse énergie, d'où un rayon
ionique de seulement 75 pm. Pour cette raison, l'ion Fe2+ est décalé d'environ 40 pm par rapport au plan de
l'hème dans la désoxyhémoglobine, mais de seulement 10 pm dans l'oxyhémoglobine. Cette variation est à
la base du basculement entre forme tendue et forme relâché de l'hémoglobine.
Le cation de fer peut être à l'état d'oxydation +2 ou +3 : dans ce dernier cas, on a affaire à de la
méthémoglobine, qui se lie à l'oxygène de manière moins réversible que l'hémoglobine, et avec une affinité
inférieure. En effet, lorsqu'elle se lie à l'hème ferreux, la molécule d'oxygène O2 tend à être réduite en ion
superoxyde O2•- tandis que le cation Fe2+ tend à être oxydé en Fe3+, mécanisme qui s'inverse lors de la
libération de l'oxygène ; en revanche, la liaison de l'oxygène à l'hème ferrique est essentiellement
irréversible et tend à bloquer la protéine en forme R, ce qui empêche la libération de l'oxygène et inhibe sa
fonctionnalité de transporteur d'oxygène. La cytochrome b5 réductase, ou méthémoglobine réductase, est
l'enzyme qui assure la réduction de la méthémoglobine en hémoglobine fonctionnelle par réduction du
cation Fe3+ en Fe2+, ce qui en fait une enzyme essentielle au maintien des propriétés du sang.
L'hémoglobine désoxygénée (désoxyhémoglobine) présente une conformation dite T, ou tendue, tandis que
l'hémoglobine oxygénée (oxyhémoglobine) présente une conformation dite R, ou relâchée. La forme T a
une faible affinité pour l'oxygène et tend par conséquent à le libérer, tandis que la forme R a une forte
affinité pour l'oxygène et tend à le fixer. Plusieurs facteurs favorisent l'une ou l'autre de ces conformations.
Ainsi, la forme T est favorisée par un pH faible (acide), une forte concentration en CO2 et un taux élevé en
s , a o e est avo sée pa u p a b e (ac de), u e o te co ce t at o e CO2 et u tau é evé e
2,3-bisphosphoglycérate (2,3-BPG), ce qui favorise la libération de l'oxygène lorsque le sang circule à
travers les tissus, tandis que la forme R est favorisée par un pH élevé, une faible pression partielle de CO2
et un faible taux de 2,3-BPG, ce qui favorise la fixation de l'oxygène lorsque le sang circule au niveau des
alvéoles pulmonaires.
Le basculement entre la forme T et la forme R de l'hémoglobine est un mécanisme dit coopératif, c'est-à-
dire allostérique, car la liaison d'une molécule d'oxygène à la forme T induit un changement
conformationnel qui se propage partiellement aux sous-unités adjacentes, dont l'affinité pour l'oxygène
augmente progressivement au fur et à mesure que d'autres molécules d'oxygène se lient à l'hémoglobine,
aug e te p og ess ve e t au u et à esu e que d aut es o écu es d o ygè e se e t à é og ob e,
jusqu'à ce que toute la protéine adopte la conformation R ; à l'inverse, la libération d'une molécule
d'oxygène par la forme R induit un changement conformationnel qui se propage partiellement aux sous-
unités adjacentes, dont l'affinité pour l'oxygène décroît graduellement au fur et à mesure que l'hémoglobine
11
libère de l'oxygène, jusqu'à ce que toute la protéine adopte la conformation T . C'est la raison pour
laquelle la courbe de liaison de l'oxygène à l'hémoglobine en fonction de la pression partielle d'oxygène
présente une forme sigmoïde, alors qu'elle serait hyperbolique en l'absence d'allostérie.
Ces effets sont réversibles, et l'inversion du sens de variation de ces facteurs fait glisser la courbe vers la
gauche.
Outre l'oxygène O2, qui se lie à l'hémoglobine selon un mécanisme dit coopératif, cette protéine transporte
également d'autres ligands dont certains sont des inhibiteurs compétitifs, comme le monoxyde de carbone
CO, et d'autres sont des ligands allostériques tels que le dioxyde de carbone CO2 et le monoxyde d'azote
NO. Le CO2 se lie de manière réversible à des groupes amine de l'apoprotéine pour former de la
carbaminohémoglobine, dont on pense qu'elle assure environ 10 % du transport de CO2 chez les
mammifères, le reste étant transporté essentiellement sous forme d'ions bicarbonate HCO3–. Le monoxyde
d'azote se lie de manière réversible à des groupes thiol de l'apoprotéine pour former un S-nitrosothiol. Il est
possible que le transport du monoxyde d'azote intervienne indirectement pour favoriser le transport de
l'oxygène par l'hémoglobine en agissant comme vasodilatateur dans les tissus où la pression partielle
12
d'oxygène est faible .
De manière semblable, l'hémoglobine présente, sur son site de liaison à l'oxygène, une affinité compétitive
pour l'ion cyanure CN–, le monoxyde de soufre SO et l'ion sulfure S2–, comme avec le sulfure d'hydrogène
H2S. Ceux-ci se lient au cation de fer de l'hème sans modifier son état d'oxydation, mais ils inhibent
cependant la liaison de l'oxygène à l'hème, d'où leur grande toxicité.
Le dioxyde de carbone CO2 se lie plus facilement à la désoxyhémoglobine, ce qui facilite son élimination
de l'organisme. C'est ce qu'on appelle l'effet Haldane.
Par ailleurs, le CO2 dissous dans le sang est converti en anion bicarbonate HCO3– par l'anhydrase
carbonique, selon la réaction :
Il s'ensuit que le sang riche en CO2 est également plus acide, c'est-à-dire que son pH est abaissé sous l'effet
de l'acide carbonique. La liaison de protons H+ et de molécules de CO2 à l'hémoglobine induit un
changement conformationnel qui en favorise la forme T, et donc la libération de l'oxygène. Les protons se
lient sur différents sites de l'hémoglobine, tandis que le dioxyde de carbone se lie aux groupes amine α pour
former de la carbaminohémoglobine. La baisse d'affinité de l'hémoglobine pour l'oxygène en présence de
CO2 et de pH acide est appelée effet Bohr.
Les personnes acclimatées aux altitudes élevée présentent un taux sanguin accru de 2,3-
bisphosphoglycérate (2,3-BPG). Ce dernier est un effecteur hétéroallostérique qui a pour effet de réduire
l' ffi ité d l'hé l bi l' è t bili t l f T i ti ll d' è
l'affinité de l'hémoglobine pour l'oxygène en stabilisant la forme T : sous une pression partielle d'oxygène
plus faible qu'au niveau de la mer, une baisse d'affinité de l'hémoglobine pour l'oxygène a pour effet
d'accroître l'efficacité globale du transport de l'oxygène par l'hémoglobine. On observe plus généralement
une augmentation du taux de 2,3-BPG lorsque la pression partielle en oxygène décroît dans les tissus
périphériques, par exemple en cas d'hypoxémie, de maladie respiratoire chronique, d'anémie, ou encore
d'insuffisance cardiaque. A contrario, le taux de 2,3-BPG décroît en cas de choc septique et
d'hypophosphatémie (en).
Biosynthèse et dégradation
La biosynthèse de l'hémoglobine fait intervenir un ensemble
complexe d'étapes. L'hème est issu d'une suite de réactions qui
commencent dans les mitochondries et se poursuivent dans le
cytosol d'érythrocytes immatures, tandis que l'apoprotéine est
produite au niveau de ribosomes du cytosol. La production
Bilirubine.
d'hémoglobine se produit aux premiers stades de l'érythropoïèse,
depuis le stade proérythroblaste jusqu'au stade réticulocyte dans la
moelle osseuse. C'est à ce niveau que les érythrocytes des
mammifères perdent leur noyau, tandis que ce dernier demeure
dans les érythrocytes chez les oiseaux et de nombreuses autres
espèces. La biosynthèse de l'apoprotéine se poursuit cependant
après la perte du noyau car il subsiste de l'ARN messager dans la
cellule, qui peut être traduit par les ribosomes du cytosol jusqu'à la
mise en fonction de l'érythrocyte dans l'appareil
18
cardiovasculaire .
Le fer issu de la dégradation de l'hème est stocké dans les ferritines des tissus et véhiculé dans le plasma
sanguin par des β-globulines telles que les transferrines.
Génétique
Les molécules d'hémoglobine sont constituées de sous-unités de type globine dont la séquence diffère selon
les espèces. Il existe également des variantes d'hémoglobines au sein d'une même espèce, bien que l'une de
ces variantes soit généralement largement prépondérante sur les autres. Chez l'Homme, la forme
prépondérante d'hémoglobine est appelée hémoglobine A ; elle est codée par les gènes HBA1, HBA2 et
20
HBB situés sur le chromosome 16 pour les deux premiers et sur le chromosome 11 pour le dernier .
Évolution
Il est généralement admis que la divergence entre hémoglobine et myoglobine est postérieure à la séparation
21
des gnathostomes (vertébrés à mâchoire) d'avec les lamproies . La myoglobine a été orientée vers le
22
stockage de l'oxygène tandis que l'hémoglobine a été spécialisée dans le transport de l'oxygène . Les
20
sous-unités de la protéine sont codées par des gènes de type globines α et β . Les prédécesseurs de ces
gènes sont apparus lors d'une duplication survenue après l'apparition des gnathostomes, il y a environ 450 à
21
500 millions d'années . L'apparition de gènes α et β a ouvert la voie à la polymérisation de ces globines, et
donc à la formation d'une protéine plus grosse constituée de sous-unités distinctes. Le fait que
l'hémoglobine soit une protéine polymérique est à la base du mécanisme allostérique qui sous-tend
22
notamment le caractère coopératif de la liaison de l'oxygène à l'hémoglobine . Le gène α a par la suite
23
subi une seconde duplication qui conduit à la formation des gènes HBA1 et HBA2 . Ces multiples
duplications et divergences ont créé tout un ensemble de gènes apparentés aux globines α et β dont la
22
régulation conduit à les exprimer à différents stades de développement .
Mutations
Les mutations sur les gènes de l'hémoglobine peuvent conduire à des variantes d'hémoglobine. La plupart
de ces variantes sont fonctionnelles et sans effet sur la santé. Certaines mutations de l'hémoglobine, en
revanche, sont susceptibles de provoquer des maladies génétiques appelées hémoglobinopathies. La mieux
connue de ces affections est la drépanocytose, qui a été la première maladie humaine dont le mécanisme a
été élucidé au niveau moléculaire. Les thalassémies forment un autre groupe d'hémoglobinopathies
impliquant une altération de la régulation des gènes des globines constituant l'hémoglobine. Toutes ces
maladies ont pour conséquence une anémie.
L'adaptation de l'hémoglobine aux altitudes élevées touche également les humains. On ainsi identifié un
groupe de femmes tibétaines dont le génotype code une hémoglobine dont l'affinité pour l'oxygène est
25
accrue à faible pression partielle . Ceci a pour effet de réduire la mortalité infantile dans ces conditions
extrêmes, ce qui offre un avantage sélectif favorisant les individus porteurs de ces mutations de
l'hémoglobine.
Hémoglobines embryonnaires
Hémoglobine fœtale
L'hémoglobine fœtale est caractérisée par une plus grande affinité pour l'oxygène que l'hémoglobine adulte,
ce qui permet au fœtus de s'oxygéner à partir du sang de sa mère : en effet, la p50 d'HbF vaut environ
19 mmHg (2,6 kPa), contre 26,8 mmHg (3,6 kPa) pour HbA. Cette différence d'affinité pour l'oxygène
résulte d'une différence d'affinité pour l'un des effecteurs allostériques de l'hémoglobine : le 2,3-
bisphosphoglycérate (2,3-BPG), dont la liaison avec l'hémoglobine a pour effet de stabiliser la forme T de
cette protéine, laquelle correspond à la désoxyhémoglobine, ce qui réduit l'affinité de l'hémoglobine pour
l'oxygène. Dans le cas de l'hémoglobine fœtale, la sous-unité γ présente un résidu de sérine en position 143,
là où une sous-unité β d'HbA présente un résidu d'histidine : cette position se trouve au niveau du site de
liaison au 2,3-BPG, et le remplacement d'une histidine, dont la chaîne latérale porte une charge électrique
positive, par une sérine, électriquement neutre, affaiblit l'interaction du 2,3-BPG avec l'hémoglobine, car le
2,3-BPG est une petite molécule porteuse de cinq charges électriques négatives.
Hémoglobinopathies
Les thalassémies sont caractérisées par l'insuffisance de production d'un des deux types de sous-unités de
l'hémoglobine adulte. On distingue ainsi la thalassémie α, plutôt rare, dans laquelle les sous-unités α sont
insuffisamment produites, et la thalassémie β, la plus courante, dans laquelle ce sont les sous-unités β qui
sont insuffisamment produites. La première conduit à la formation de tétramères de β-globine dits
hémoglobine H, de formule β4, qui sont assez instables. Les homozygotes α0 ne survivent généralement
pas longtemps après la naissance en raison d'une altération profonde de l'hémoglobine fœtale HbF, donnant
dans ces conditions de l'hémoglobine Barts, de formule γ4.
Molécules analogues
Il existe, chez les plantes et les animaux, une
grande diversité de protéines qui se lient à
l'oxygène pour en assurer le stockage ou le
transport. Les bactéries, les protozoaires et les
champignons possèdent tous également des
protéines apparentées à l'hémoglobine qui, par
leur fonction connue ou prédite, se lient à des
ligands gazeux de manière réversible. Outre le
transport et la détection de l'oxygène, ces Érythrocruorine de ver de terre commun, constituée de
protéines peuvent intervenir pour éliminer douze hétérododécamères, soit 144 sous-unités de
l'oxygène des milieux qui sont censés demeurer globines A, B, C et D et 36 protéines de liaison, pour
32 une masse de 3 600 kDa (PDB 2GTL (http://www.ebi.a
anaérobies , comme c'est par ailleurs le cas de 31
c.uk/pdbe/entry/pdb/2GTL) ).
la léghémoglobine.
Parmi les protéines autres que l'hémoglobine capables de se lier à l'oxygène, on peut retenir les molécules
suivantes :
Myoglobine — Présente dans les muscles de la plupart des vertébrés, y compris chez les
humains, elle donne à ces tissus une teinte rouge ou gris foncé. Sa structure est très
semblable aux sous-unités globine de l'hémoglobine, mais est monomérique, et ne
présente donc pas d'effet coopératif en se liant à l'oxygène. Elle intervient plutôt dans le
stockage de l'oxygène que dans son transport.
Hémocyanine — Deuxième transporteur d'oxygène le plus courant dans la nature après
l'hémoglobine, on la trouve chez de nombreux arthropodes et mollusques. Elle utilise un
groupe prosthétique constitué de cuivre et non de fer héminique, et présente une couleur
bleue lorsqu'elle est oxygénée.
Hémérythrine — Certains invertébrés marins et quelques espèces d'annélides utilisent
cette protéine à fer non héminique pour transporter l'oxygène. Elle présente une couleur
rose ou violette lorsqu'elle est oxygénée, et est claire lorsqu'elle n'est pas oxygénée.
Chlorocruorine — Présente chez de nombreux annélides, elle est très semblable à
l'érythrocruorine mais son groupe héminique présente une structure sensiblement
différente. Elle est de couleur rouge lorsqu'elle est oxygénée, et verte lorsqu'elle est
désoxygénée (d'où son nom).
Érythrocruorine — Présente chez de nombreux annélides, y compris les vers de terre, il
s'agit d'une très grosse protéine pouvant contenir plus d'une centaine de sous-unités
protéiques et d'unités héminiques, l'ensemble ayant une masse moléculaire pouvant
atteindre 3 600 kDa.
Léghémoglobine — Présente dans les gousses, telles que la luzerne cultivée et le soja,
elle a pour fonction de protéger les bactéries fixant l'azote de l'oxygène, afin de permettre
à la nitrogénase de réduire l'azote, ce qu'elle ne peut faire en présence d'oxygène.
Utilisation clinique
En médecine, plusieurs termes se rapportent à l'hémoglobine :
Le taux d'hémoglobine est exprimé en g/100 mL. Les valeurs normales du taux
d'hémoglobine dépendent du sexe et de l'âge du sujet. Un taux d'hémoglobine inférieur à
la norme définit une anémie. Les valeurs de références sont plus élevées chez les
hommes que chez les femmes. Une étude remet en question les valeurs de références de
l'hémoglobine, avançant qu'avoir des valeurs de référence différentes concernant
35
l'hémoglobine pour les hommes et les femmes n'est pas justifié .
La saturation SaO2 définie en % est calculée par la quantité d'oxyhémoglobine divisé par
l tité t t l d'hé l bi d L t ti S O t êt é d
la quantité totale d'hémoglobine du sang. La saturation SaO2 peut être mesurée sur du
sang veineux ou du sang artériel. La saturation en oxygène du sang est un des
paramètres d'un examen appelé gaz du sang. La valeur de la saturation est considérée
comme dangereuse si elle est inférieure à 90 % pour du sang artériel. La valeur normale
est d'environ 96-100 % pour des conditions atmosphériques normales. À cette valeur, on
parle de capacité en O2 du sang.
La cyanose est un signe clinique. Il s'agit de la coloration bleutée des téguments. Elle
apparaît lorsque la concentration d'hémoglobine réduite dépasse les 5 g/100 ml de sang
capillaire. Elle peut être masquée par une anémie.
Parfois cette mutation entraîne une affinité anormale pour l'oxygène, soit, telle l'Hb Hope, une diminution
d'affinité avec une P50 élevée donnant une anémie bien tolérée et une cyanose au repos, l'effort et l'altitude
étant mal supportés, soit, telle l'Hb Chesapeake, Malmö, ou Olympia, une augmentation d'affinité avec une
P50 diminuée et une polyglobulie compensatrice entraînant des manifestations cliniques à partir d'un certain
âge.
D'autres peuvent être responsables d'une hémolyse chronique, HbS (par mutation de glutamine en valine ce
qui va provoquer la polymérisation d'Hb), HbC, ou aggraver à l'état hétérozygote une autre
hémoglobinopathie, HbO Arabe, HbD Punjab ou Hb Lepore, ou une β-thalassémie, HbE.
Enfin, l'atteinte génétique peut porter non sur la structure primaire de la protéine, mais sur un défaut
quantitatif de sa synthèse, ou une persistance anormalement élevée de l'hémoglobine fœtale HbF.
Les défauts de synthèse, ou l'anomalie moléculaire sont décrits sous les noms de :
Thalassémies.
Drépanocytose.
Historique
Les premières études sur l'hémoglobine ont été conduites au XIXe siècle en Allemagne. Découverte en 1840
par Hünefeld, l'hémoglobine a été cristallisée en 1851 par Otto Funke (en), et c'est Felix Hoppe-Seyler qui
37
mit en évidence la fixation réversible de l'oxygène sur cette protéine en 1866 . La nature tétramérique et la
masse moléculaire de l'hémoglobine furent établies par Gilbert Smithson Adair (en) en 1925 par mesure de
38
la pression osmotique de solutions d'hémoglobine , qui identifia également les bases de l'effet coopératif
de la liaison de l'oxygène à cette protéine par allostérie.
La structure tridimensionnelle de l'hémoglobine fut établie par Max Perutz en 1959 par cristallographie aux
39, 40 41
rayons X , ce qui lui valut de partager le prix Nobel de chimie 1962 avec John Kendrew , qui avait
conduit des travaux semblables sur la myoglobine.
Notes et références
1. (en) G. Fermi, M.F. Perutz et B. Shaanan, « The crystal structure of human
deoxyhaemoglobin at 1.74 A resolution », Journal of Molecular Biology, vol. 175, no 2,
15 mai 1984, p. 159-174 (PMID 6726807 (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/6726807),
DOI 10.1016/0022-2836(84)90472-8 (https://dx.doi.org/10.1016/0022-2836%2884%2990472
, lire en ligne (http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/0022283684904728))
2. Les valeurs de la masse et du nombre de résidus indiquées ici sont celles du précurseur
protéique issu de la traduction du gène, avant modifications post-traductionnelles, et
peuvent différer significativement des valeurs correspondantes pour la protéine
fonctionnelle.
3. (en) Robert I. Weed, Claude F. Reed et George Berg, « Is Hemoglobin an Essential
Structural Component of Human Erythrocyte Membranes? », Journal of Clinical
Investigation, vol. 42, avril 1963, p. 581-588
(PMID 13999462 (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/13999462),
PMCID 289318 (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/289318),
DOI 10.1172/JCI104747 (https://dx.doi.org/10.1172/JCI104747), lire en ligne (http://www.jci.
org/articles/view/104747/pdf))
4. (en) E. Domínguez de Villota, M. T. García Carmona, J. J. Rubio, et S. Ruiz de Andrés,
« Equality of the in vivo and in vitro oxygen-binding capacity of haemoglobin in patients with
severe respiratory disease », British Journal of Anaesthesia, vol. 53, no 12, décembre 1981,
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Voir aussi
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Hémoglobinémie
Hémoglobinurie
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