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En 1949, l a Chine est un pays d évasté par des décennies de guerre civile et
d’invasion étrangère.
C’est un champ de ruines où survit péniblement une population d’une pauvreté sans
précédent.
- D’une pauvreté inouïe, le pays ne représente plus qu’une part infime du PIB
mondial. Il en représentait 30% en 1820, avant que le déclin de la dynastie Qing et
l’intrusion des puissances prédatrices ne ruinent cette prospérité.
- E n 1949, il en représente 3 %.
1 Alain Peyrefitte, Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera, Plon, 1973, T. 2, p. 85.
- Faute d’entretien, le réseau ferroviaire est dans un état lamentable. Sur ses 27
000 km, 7000 km sont inutilisables.
- Sur cette terre où l’existence ne tient qu’à un fil, l’espérance de vie est de 36
ans.
A près la défaite des nationalistes, le PCC est le seul maître à bord, et ses
responsabilités sont énormes. Dans une Chine dévastée, il représente un pôle de
cohésion et de stabilité.
C’est lui qui va donner son orientation à la politique de l’État chinois rénové. Mieux
encore, il fait corps avec cet État, et l’on voit apparaître un véritable Parti-État, qui
est l’organe dirigeant de la société.
- Liu Shaoqi, homme d’appareil qui est le N°2 du parti depuis les années 40
- Zhou Enlai, excellent gestionnaire qui sera premier ministre de 1949 à 1976
- Zhu De, officier de carrière rallié au PCC en 1927 et chef de la prestigieuse
Armée populaire de libération
- Chen Yun, l’économiste du groupe
En fait, Mao domine le groupe dirigeant du PCC depuis 1935, mais il n’est le
véritable chef du parti que depuis les années 1942-1945.
A partir de 1949, il va accomplir une véritable révolution sociale, doter le pays d’une
industrie, abolir le patriarcat, éradiquer les épidémies, supprimer l’analphabétisme,
etc..
- Soudé autour de Mao, le PCC est donc une force de mobilisation, une force
de combat, qui oriente le mouvement de la société vers la réalisation des objectifs
du socialisme.
Les paysans pauvres croupissent dans la misère, et dès 1945 la révolution agraire se
déchaîne dans les campagnes.
« Les maris battaient leurs femmes, les belle-mères battaient leurs brus, les
paysans battaient leurs enfants, les propriétaires fonciers battaient leurs fermiers, et
la troupe chargée du maintien de l’ordre battait ce qui se trouvait sur son chemin. Les
seules créatures vivantes pouvant espérer échapper aux coups étaient les mâles
adultes de la classe possédante et les animaux de trait qui étaient à la base de
l’économie »2.
C’est à cette société rurale archaïque et inégalitaire que va s’en prendre la révolution
maoïste.
2
William H. Hinton, Fanshen, La révolution communiste dans un village chinois, Plon, 1971, p. 39 et p.
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