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H3 : LA CHINE DE 1945 AUX ANNEES 1990

INTRODUCTION
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la guerre civile reprend en Chine, entre les nationalistes du
Guomindang et les communistes du PCC. Le 1 er octobre 1949, Mao Zedong, secrétaire général du PCC
(Parti Communiste Chinois), s’installe à Pékin, marquant ainsi le triomphe de la deuxième révolution
chinoise : la révolution communiste qui donne à la République Populaire de Chine. Depuis 1949, les
communistes tentent d’édifier un Etat socialiste en Chine, à travers plusieurs réformes économiques et
sociales initiées d’abord par les conservateurs, puis par les réformateurs. Après la période maoïste (1949-
1976), Deng Xiaoping débute 1ere des réformateurs en abandonnant la politique de Mao et en ouvrant la
Chine sur monde occidental. L’insuffisance des résultats ou l’échec de certaines des réformes ont conduit à
des crises politiques et sociales et à des situations de tension et de violence extrêmes.
I. LA DEUXIEME GUERRE CIVILE : 1945-1949.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la guerre civile reprend en Chine, entre les nationalistes du
Guomindang et les communistes du PCC. La naissance de la république populaire de Chine, proclamée par
Mao Tsé Toung à Pékin le 1er Octobre 1949, est l’aboutissement d’une guerre civile opposant nationaliste
et communiste depuis 1927. Vaincus, les nationalistes se retirent dans l’île de Formose actuel Taiwan.
II. La Chine sous l’ère MAO : 1949-1976
C’est la période dite des conservateurs. Mao entreprend de grandes réformes dans le but de reconstruire son
pays et d’édifier une société socialiste. Mais les échecs de certaines réformes entraînent des crises politiques
et sociales profondes.
1) Les débuts de la république populaire de Chine (1949-1953)
La tâche du nouveau régime apparaît alors difficile. Il faut reconstruire un pays entièrement dévasté,
réorganiser l’administration, moderniser l’économie et changer radicalement les mentalités.
-Au plan économique, La réforme agraire du 28 Juin 1950 redistribue 47 millions d’hectares de terre à 300
millions de paysans et les entreprises étrangères et celles de l’aristocratie chinoise sont nationalisées.
-Au plan social, des efforts immenses ont été consentis en matière d’éducation et de santé. La loi sur le
mariage de 1950 cherche à émanciper la femme chinoise du système patriarcal. Une lutte a été engagée
contre la corruption, le gaspillage, la bureaucratie et les religions étrangères. Une dure répression s’abat sur
les « contre-révolutionnaires » qui sont physiquement éliminés (au moins 1 million de victimes) ou «
rééduqués ».
2) Le 1er plan quinquennal : 1953-1957
En 1953 est adopté un plan quinquennal inspiré dans ses grandes lignes du modèle soviétique. Dans la pure
tradition stalinienne, il privilégie l’industrie (58,2% des investissements) au détriment de l’agriculture
(7,6%). Lancée avec prudence en 1953, la collectivisation des campagnes est brusquement accélérée par
Mao Tsé Toung. Quelques 120 millions de familles paysannes se retrouvent ainsi organisées en coopératives
à la fin de l’année 1956. Malgré quelques résultats satisfaisants, le premier plan quinquennal présente
beaucoup de d’inconvénients : il maintient la Chine sous la dépendance de l’URSS parce que les projets, le
matériel, la technique, les techniciens, les investissements viennent de l’Union Soviétique. Les complexes
industriels sont onéreux (coûteux) à construire, lents à démarrer et longs à amortir. Ce plan a mis en place un
type d’économie qui ne correspondait pas aux besoins réels des chinois. Le premier plan quinquennal est
donc un échec. A la suite des difficultés économiques, la politique de Mao est remise en cause, lors du
VIIIème congrès du Parti Communiste Chinois (septembre 1956), Liu Shoaqi présente le rapport politique
qui est un désaveu modéré de la ligne de Mao et un plaidoyer pour une construction « pas à pas ». Pour
tenter d'apaiser les revendications, Mao encourage les chinois à critiquer les défauts du régime : c’est la «
campagne des Cent-Fleurs » (1956-1957). En juin 1957, face aux critiques virulentes menées surtout par les
intellectuels et les étudiants qui dénoncent le mobilisme du parti, il lance la campagne de rectification et
rééducation. Des milliers de cadres et d’intellectuels sont arrêtés et envoyés dans les campagnes pour être
rééduqués par le travail manuel.
3) Le Grand Bond en Avant : 1958-1961
Il constitue une rupture nette avec le modèle soviétique et se fonde sur une stratégie de développement
décentralisé. Voie chinoise de développement, un raccourci vers le socialisme, le Grand Bond en Avant
devait permettre à la Chine de rattraper son retard sur la Grande Bretagne en 7 ans et sur les Etats-Unis en
15 ans. Le Grand Bond consiste à mobiliser toutes les forces humaines pour pallier au manque de capitaux et
de techniciens par le travail des masses paysannes sous-employées. Les communes populaires sont créées et
deviennent alors une nouvelle unité de base. Elles sont non seulement des unités économiques de
production, mais aussi des unités de formation scolaire, idéologique, sanitaire et militaire. Les activités
industrielle et agricole sont réconciliées : deux millions de hauts-fourneaux miniature doivent fournir la
fonte pour fabriquer les outils agricoles. A la fin de 1958, 750.000 coopératives agricoles avaient été
regroupées en 26.578 communes populaires avec, en moyenne, 5.000 familles (environ) 22.000 personnes
qui disposent de 4.500 ha de terre. Le Grand Bond est aussi social par l’instauration d’un mode
communautaire (crèches, repas communs et gratuits, maisons de retraite) qui doit stimuler la productivité et
créer une nouvelle forme de vie égalitaire. Mais, le Grand Bond fut un échec retentissant qui s’explique
avant tout par le caractère irréaliste et improvisé de l’expérience, aggravé par :
- les calamités naturelles : typhon, inondation, sécheresse… ;
- les erreurs techniques : défrichement abusif entraînant l’érosion des terres ;
- les défaillances humaines ;
- le brusque retrait de l’aide et des experts soviétiques en 1960.
Les trois années de mauvaises récoltes entraînent une régression de 25% de la production agricole et la
famine qui suivit fait 30 millions de morts. Au sein du parti, Mao est sévèrement critiqué par une tendance
réformatrice animée par Liu Shoaqi, Deng Xiao Ping, Peng Dehuaï… Ces derniers contraignent en 1959
Mao à céder la présidence de la République à Liu Shoaqi. En 1961, Zhou En Laï procède à un réajustement
économique et social : redistribution de lopins de terre aux paysans, importations de produits alimentaires et
contrôle des naissances. Au total, Mao a introduit plusieurs réformes, mais les erreurs qu’il a commises ont
provoqué de graves crises politiques.
4) La révolution culturelle prolétarienne de 1966
Elle est lancée officiellement le 16 mai. Pour Lin Biao, « la grande révolution culturelle prolétarienne vise
précisément à éliminer l’idéologie bourgeoise, à établir l’idéologie prolétarienne en transformant l’âme du
peuple, en révolutionnant son idéologie, en extirpant les racines du révisionnisme et en développant le
système socialiste. ». En réalité, la révolution culturelle est pour Mao un prétexte pour reprendre le pouvoir
perdu après l’échec du Grand bond en Avant. Mao s’appuie sur la jeunesse étudiante contestataire, organisée
en Gardes Rouges, contre les réformateurs accusés de s’être engagés dans la voie capitaliste. Des
affrontements violents opposent les deux camps faisant des millions de morts aboutissent au retour de Mao
au pouvoir en 1969.Cependant à partir de 1969, la chine entre dans une nouvelle phase avec son accession à
la scène internationale (membre permanent du conseil de sécurité en 1971, visite officielle du président
Nixon à Pékin en février 1972). Entre 1971 et 1976, la Chine entre dans une période d’anarchie politique
causée par les divergences entre Mao et Lin Biao. Mao affaibli, la vie politique se réduit de plus en plus à
une lutte au sommet entre les conservateurs, dirigé par la « bande des quatre » dont la femme de Mao, Jiang
Qing, Wang Hongwei, Zhang Shunqio, Yao Wenyuan et les réformateurs dirigés par Hu Yao Bang et Deng
Xiaoping. En Janvier 1976 Zhou En Laï meurt, suivi en Septembre par Mao. La disparition de Mao entraîne
l’élimination des conservateurs, car dans la nuit du 6 au 7 octobre 1976, Hua Guofeng, 1er ministre depuis la
mort de Zhou En Laï et qui assurait la présidence du parti, fait procéder à l’arrestation de la « bande des
quatre ».

III. LA CHINE SOUS L’ERE DES REFORMATEURS


Ecarté du pouvoir pendant la révolution culturelle, Deng Xiaoping est réhabilité. En juillet 1977, il devient
vice- président, du comité central, vice – premier ministre et chef d’état-major. En 1978, il parvient à
conquérir tout le pouvoir. Deng Xiaoping adopte l’économie socialiste de marché. Elle axée sur la
décollectivisation des campagnes et l’ouverture sur le monde occidental :
1) Décollectivisation des campagnes et politique d’ouverture
La réforme économique intérieure met l’accent sur l’abandon des communes populaires et le lancement des
quatre modernisations (agriculture, industrie, défense nationale et science et technique). La terre est louée
aux paysans sur des bases familiales, marquant le retour à l’exploitation familiale qui s’accompagne d’une
spécialisation et d’une orientation des cultures vers la commercialisation. Le paysan livre une partie de sa
production à l’Etat à un prix fixé et vend le reste sur le marché libre. Au plan international, Les grands choix
de développement ouvrent le pays sur le monde capitaliste. En 1980, la Chine adhère au FMI et à la banque
mondiale, afin de disposer du financement occidental et, en 1984, les ZES sont créées sur la façade orientale
du pays et réservées aux entreprises occidentales. Au plan politique, la Chine entretient des relations
diplomatiques avec les Etats-Unis, le Japon et l’URSS.
2) Une évolution politique contrôlée par le parti.
Le maintien de la mainmise du PCC et de l’armée sur les instances dirigeantes de l’Etat montre clairement
l’opposition de Deng Xiaoping à faire des réformes démocratiques. Cela conduit à de graves crises
politiques : affrontements violents au Tibet entre 1987 et 1990 et répression des étudiants à la place Tian An
Men, en avril-juin 1989, pour avoir réclamé la « 5 modernisation », c’est à dire plus de démocratie. En 1993,
Jiang Zemin remplace Deng Xiaoping et initie un système d’actionnariat privé dans les entreprises d’Etat.
Le 5 mars 1998, le 1er ministre Li Peng annonce une restructuration de l’administration accompagnée de
licenciements massifs.
CONCLUSION
La construction du socialisme en Chine s’est réalisée en deux phases : De 1949 à 1976, les conservateurs,
sous la direction de Mao ont maintenu un cadre politique rigoureux et développé, une économie fortement
marquée par la planification et les grands projets qui ont souvent échoués. et de 1978 à nos jours, les
réformateurs, dirigés par Deng Xiaoping ont entrepris le processus de modernisation de la Chine avec le
socialisme de marché. Le pays est ouvert aux investissements étrangers. Toutefois le régime chinois reste
encore dur et réfractaire aux influences étrangères. Finalement, la Chine est économiquement ouverte et
politiquement fermée aux influences étrangères

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