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CHAPITRE I : L’IMPERIALISME EUROPEEN EN AFRIQUE

Leçon1 : Les causes de l’impérialisme européen en Afrique (2H)


ème
OG1 : Comprendre la situation politique de l’Europe au XIX siècle
ème
OG2 : Comprendre la situation économique de l’Europe au XIX siècle
ème
OG3 : Analyser les causes de l’expansion européenne au XIX siècle

Introduction

Au début du XIXe siècle, l’Afrique commence à susciter l’intérêt des


européens après l’abolition de l’esclavage. Quelles sont les raisons de ce nouvel
intérêt des européens pour l’Afrique ?

I) La situation politique en Europe au XIXe siècle


1) L’essor du nationalisme

Le nationalisme est une doctrine qui affirme la supériorité absolue d’une Nation sur
les individus qui la compose (l’Amour exagéré de sa patrie). Il vise l’expansion de
son aire d’influence notamment territoriale. Au XIXe siècle, l’Europe est marqué par
le développement du Nationalisme cela aura comme conséquence, la modification
de la carte politique de l’Europe.

2) Les rivalités entre puissances européennes

L’essor du nationalisme entraînera la tenue du Congrès de Vienne en Autriche en


1815. A l’issue de ce congrès, les grandes puissances européennes passent au
nombre de cinq : l’Angleterre, la Russie, l’Autriche, la Prusse et la France.

Parmi ces puissances, l’Angleterre et la Russie disposent de grandes possessions


coloniales en Asie et en Amérique et des comptoirs en Afrique. De ce fait, les trois
autres puissances (la France, l’Autriche et la Prusse) cherchent aussi à en avoir
également. D’autres petites puissances comme les Pays-Bas, l’Espagne et le
Portugal disposent aussi des possessions en Amérique, en Asie et des comptoirs
en Afrique. Dans une telle situation, petites comme grandes puissances cherchent à
étendre davantage son influence territoriale.

Doctrine : ensemble des opinions et des idées considérées comme vraies et essentielles pour
un système politique, une religion…
Prusse : Ancien Royaume ayant occupé le nord de l’Allemagne actuelle.

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II) La situation économique en Europe au XIXe siècle

1) la révolution industrielle et agricole

Au XIXe siècle l’Europe connait une révolution industrielle et agricole. L’industrie


connait un essor à travers l’invention de plusieurs machines et l’usage de nouvelles
méthodes et technique de production, telles que la taylorisation et la
standardisation.

L’agriculture se modernisa également à travers l’usage de moyens mécaniques et


scientifiques tels que les tracteurs, les engrais chimiques, les semences améliorées,
etc.

Taylorisation : technique inventé en 1895 par l’ingénieur américain Frederik Taylor


qui consiste à organiser scientifiquement le temps de production pour en réduire le
cout.
Standardisation : technique qui consiste à produire en masse et en série des articles
identiques.

2) Les conséquences de la révolution industrielle

La révolution industrielle fut à l’origine de l’essor du capitalisme industriel. Il tirait son


profit des produits manufacturiers. Ainsi au milieu du XIXe siècle le système
économique de l’Europe était fondé sur le libéralisme (libre échange). Mais à partir
de 1873, les grands pays industriels européens furent confrontés à des difficultés
économiques. Pour lutter contre cette crise, les Nations européennes s’orientèrent
alors vers la conquête de nouveaux marchés hors d’Europe dans le but de faire des
profits et elles développèrent le protectionnisme. (Ensemble des mesures économiques
contre le libre-échange mises en place par un pays au niveau de son commerce extérieur).

III) Les causes de l’expansion européenne au XIXème siècle

Plusieurs raisons ont été à l’origine de l’expansion européenne en Afrique au XIXe


siècle.

1) Les causes économiques

La révolution industrielle avait entraîné en Europe des transformations


économiques importantes. Elle a également engendrée la naissance de nouveaux
besoins notamment en matières premières agricoles et minières dont l’Afrique était
pourvoyeuse. Les Européens cherchaient donc à prospecter l’Afrique dans le but de
se procurer des matières premières et les possibilités de leur transformation.
Les européens désiraient également s’assurer de vastes débouchés (marchés) de
consommation des produits européens.

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2) Les causes politiques

Le nationalisme poussa les européens à la conquête coloniale. Chaque pays


européen voyait dans la conquête coloniale, l’expression de sa puissance, de son
prestige1. Les pays européens cherchaient également des positions stratégiques
pour leur défense. Chaque pays européens être présent partout dans le monde et
pouvoir faire entendre sa voix sur tous les problèmes.

3) Les causes démographiques

Les progrès scientifiques notamment en médecine ont été à l’origine d’une


explosion démographique en Europe « Baby-boom ». La population européenne a
presque doublé entre 1870 et 1914. Les européens étaient à la recherche de
nouvelles terres d’immigration.

4) Les causes scientifiques

Au nombre des causes scientifiques, on peut citer la curiosité des chercheurs


tels que les Géographes, les historiens, les ethnologues, etc. Et la volonté des
européens de reconnaître les tracées des cours d’eau et de dresser une carte
réaliste du continent africain.

5) Les causes humanitaires, sociales et religieuses

Selon les européens, l’Afrique était une terre de sauvagerie et de barbarie.


Elle était fréquemment déchirée par des guerres tribales et ethniques. Pour les
européens, la colonisation s’imposait comme solution pour rétablir la paix et apporter
la civilisation (langue, religion, coutumes) aux peuples africains. A cela il faut ajouter
la volonté des européens d’installer les dispensaires afin d’expérimenter l’efficacité
des nouvelles découvertes médicinales. Et la volonté de mettre fin à des pratiques
telles que l’anthropophagie (pratique qui consiste à manger de la chair humaine).

Conclusion

Au XIXe siècle, l’Europe connait un essor industriel, économique et


démographique important. Cela a entrainé la naissance de nouveau besoin tels que
les matières premières agricoles et minières, que les européens ont jugé bon de
satisfaire à travers la conquête coloniale de l’Afrique.
Mais avant la conquête proprement dite, des explorateurs ont été envoyé pour
sonder le continent africain.

1
Qui suscite une profonde admiration et un respect.

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Leçon2 : Les explorations et le Congrès de Berlin (3 h)

0G1: Comprendre les buts des explorations


0G2: Comprendre les causes de la Conférence de Berlin (cause principale- causes secondaires)
0G3: Analyser les conséquences de la Conférence de Berlin

Introduction

Au XIXe siècle, le continent africain est l’objet de plusieurs explorations aux


motifs divers par les européens. De ces explorations naitront des rivalités entre
Nations européennes, dont la conséquence sera l’organisation de la conférence de
Berlin le 15 novembre 1884.

I) les buts des explorations

Les buts des explorations ce sont les causes ou les raisons des explorations
du XIXe siècle. L’exploration du continent africain par les européens avait plusieurs
caractères : scientifique, économique, politique, religieux. Cependant certaines
explorations étaient motivées par le goût de l’aventure.

1) Les explorations à but scientifique

Ces exploration avaient pour but de découvrir le cours de certains fleuves africains
tels que le Niger, le Congo, le Nil. Mais aussi recueillir des informations d’ordre
géographiques, linguistiques, historique sur les régions d’Afrique restées inconnues
des européens.

2) Les explorations à but politique et économique

Ces explorations avaient pour but essentiel de signer des traités divers avec les
chefs africains. En réalité les clauses de ces traités préparaient le terrain à une future
occupation des régions africaines par les européens et leur exploitation
économiques.

3) Les explorations à but religieux

Ces explorations avaient pour but d’apporter le christianisme aux africains, de


faire supprimer l’esclavage, la barbarie, d’apprendre à lire aux africains, les soignés.
Des explorations étaient l’œuvre des missionnaires.

4) Les explorations motivées par le goût de l’aventure

Malgré les risques et les dangers qui les attendaient (animaux féroces, maladies
tropicales, etc.) certains européens désiraient découvrir les régions africaines. C’est

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le cas de René caillé qui traverse le Sahara en vue de découvrir Tombouctou.
Certaines explorations seront à la base de rivalités (conflits) entre pays européens
surtout lorsque quand ces derniers convoitent le même territoire.

II) les causes de la Conférence de Berlin

1) les causes de la conférence de Berlin

o Les principales causes

L’organisation de la conférence de Berlin est principalement due aux rivalités


entre la Belgique et France à propos de l’occupation du Congo. Léopold II était
depuis longtemps à la recherche d’une colonie. Ces tentatives de négociation avec le
Portugal, l’Espagne et la Hollande pour racheter des colonies ont échoué. À partir
d’Août 1875, le roi des Belges décida de tenter sa chance en Afrique
particulièrement au Congo. C’est ainsi que Léopold II confia une mission
d’exploration à Stanley pour occuper le Congo au nom de la Belgique, mais Brazza
qui avait déjà exploré la région devança Stanley et occupa le Congo au nom de la
France grâce à la signature d’un traité en 1883 avec le roi Makoko du Congo. Une
rivalité naît ainsi entre la France et la Belgique.

o Les causes secondaires

L’occupation des autres territoires d’Afrique entraîne également des rivalités


entre pays européens. A titre exemple, Français et Anglais se disputent les territoires
de l’actuel Burkina Faso.
C’est ainsi qu’à la demande du roi Belge Léopold II, le Chancelier Allemand Otto Von
Bismarck convoqua une conférence internationale à Berlin pour discuter du
problème du Congo et de l’occupation effective des autres territoires libres d’Afrique.

2) La conférence de Berlin

La conférence de Berlin s’est tenue du 15 Novembre 1884 au 22 février 1885. Elle a


réuni autour d’une table plusieurs pays européens (14) : Allemagne, Autriche-
Hongrie, Belgique, Danemark, Espagne, États-Unis, France, Italie, Pays-Bas,
Portugal, Royaume-Uni, Russie, Suède, Turquie. A l’issu des travaux, les décisions
suivantes ont été prises :

 L’Etat indépendant du Congo sous la tutelle de la Belgique est reconnu par


tous les pays. mais le bassin est divisé entre la France et la Belgique.
 La liberté de commercer dans le bassin du Congo est garantie.
 La traite des noirs est interdite.
 La navigation sur les fleuves Congo et Niger est libre
 Le droit à l’hinterland est garanti pour tous les pays, c’est-à-dire toute
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puissance possédant déjà une base sur les côtes africaines peut occuper
l’arrière-pays et le notifier aux autres puissances
 Il est en outre recommandé aux puissances colonisatrices de protéger les
missions religieuses, charitables et scientifiques afin de faire triompher la
civilisation en Afrique.
 L’enclave de Cabinda est reconnue comme possession portugaise.

Au titre des conséquences de la conférence de Berlin, nous pouvons évoquer


la fin des conflits entre Nations européennes, l’accélération du partage et de la
conquête de l’Afrique. La conférence a en outre modifié le caractère de l’expansion
coloniale. Ainsi, l’impérialisme militaire l’emporta sur l’impérialisme géographique et
économique. La conférence de Berlin favorisa également le partage de l’Afrique en
plusieurs colonies séparant du même coup certains peuples africains à l’instar des
lobi divisés entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

Conclusion

Les rivalités entre puissances européennes à travers l’exploitation de l’Afrique


ont été à l’origine de l’organisation entre 1884 et 1885 de la conférence de Berlin.
Celle-ci à accélérer le partage et le conquête de l’Afrique par l’Europe à l’aube du
XIXe siècle. Mais les africains sont-ils restés passif face à la conquête de l’Afrique
par l’Europe ?

Quelques explorateurs du continent africain


PAYS DATE DU
NOM D'ORIGINE VOYAGE RÉGION EXPLORÉE
Diogo Cam Portugal 1482- Il explora l'embouchure du Congo et une partie de la côte
1486 occidentale de l'Afrique.
James Bruce Grande- 1770- Il atteignit la source du Nil Bleu et suivit cette rivière jusqu'à
Bretagne 1771 son confluent avec le Nil Blanc.
Mungo Park Grande- 1795- Il remonta la Gambie, traversa le nord de la région de Kaarta,
Bretagne 1796 au Mali, et atteignit le fleuve Niger.
René Caillié France 1828 Parti du Sénégal, il fut le premier Français à atteindre
Tombouctou.
David Grande- 1849- Il traversa le sud de l'Afrique; il explora le Zambèze, les chutes
Livingstone Bretagne 1871 Victoria et les lacs Chilwa et Nyasa (Malawi).
Heinrich Barth Allemagne 1850- Il fit d'importantes explorations en Afrique de l'Ouest, visita le
1855 cours supérieur de la Bénoué et Tombouctou.
Sir Richard Grande- 1854- Il visita La Mecque; il explora la Somalie, l'Éthiopie et le lac
Francis Burton Bretagne 1858 Tanganyika.
John Hanning Grande- 1856- Il explora le lac Victoria, qu'il identifia comme étant l'une des
Speke Bretagne 1862 sources du Nil.
Sir Samuel Grande- 1861- Il explora des affluents du Nil en Éthiopie et le lac Albert, en
White Baker Bretagne 1864 Afrique centrale.
Sir Henry Grande- 1874- Il explora le lac Edward, releva le tracé du lac Tanganyika, où il
Morton Stanley Bretagne 1889 retrouva Livingstone, et descendit le Congo depuis Nyangwe
jusqu'à son embouchure. Puis il explora le Ruwenzori, en
Afrique centrale.
Verney Lovett Grande- 1875 Il fut le premier européen à traverser l'Afrique équatoriale d'est
Cameron Bretagne en ouest.

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Leçon 3 : Les conquêtes et les résistances en Afrique de l’Ouest

0G1: Connaître l’œuvre des résistants en Afrique occidentale Soudano sahélienne


(exemple : Samori, Lat Dior, El Hadji Omar Tall, Amadou, Naaba, Wobgo,)
0G2: Connaître l’œuvre des résistants en Afrique occidentale Côtière Humide (exemple :
Gbéhanzin, Ashanti…)
0G3: Comprendre les causes de l’échec des résistances

Introduction

A l’issu de la conférence de Berlin, l’Afrique a été partagée sur le papier mais


la conquête sur le terrain s’annonce difficile. En effet, les européens vont se heurter
un peu partout à des résistances notamment en Afrique de l’Ouest.

I) Caractéristique générale des résistances.

L’expansion européenne en Afrique s’est heurtée à plusieurs


résistances notamment :

 La résistance des royaumes africains traditionnels : le Dahomey, l’Ashanti


 La résistance des chefs africains tels que El hadj Omar Tall, Ahmadou,
Samory Touré, Lat Dior Diop.
 La résistance des peuples tels que les Lobis, les Samo.
Ces différentes résistances peuvent être classées en deux (02) grands types :
- La résistance active c’est-à-dire les résistances armées
- La résistance passive c’est-à-dire les résistances non armées.

II) Les conquêtes et les résistances en Afrique Occidentale


Soudano-Sahélienne

1) La résistance d’Ahmadou

L’empire Toucouleur qui regroupait les pays du Sénégal de la Gambie et du


Fouta Djalon fut créé par El Hadj Omar Tall un marabout Toucouleur. El Hadj omar
Tall s’opposait à l’implantation des français. Il lutta ardemment contre Louis
Faidherbe (Gouverneur du Sénégal). En 1964 il trouva la mort suite à une révolte
des Peulh du Macina2. Son fils Ahmadou lui succéda, mais très tôt celui-ci fut
confronté à des difficultés internes. Il signa en 1881 un traité de protectorat avec les
français. Trahissant ce même traité, Ahmadou fut attaqué par les français en 1889. Il

2
Macina, région centrale du Mali, recouvrant le delta intérieur du Niger.

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lança un appel à la guerre sainte et il résista fermement. Finalement vaincu, il se
réfugia à Sokoto au Nigéria actuel où il mourut en 1898. Les français intégrèrent
cette région à l’AOF (Afrique Occidentale Française).

2) La résistance de Lat Dior Diop

Au Sénégal, Lat Dior Diop a été l’un des opposants à l’implantation coloniale
souverain du Cayor en 1862, il s’oppose aux français qui avaient annexé son
royaume en 1864. En 1879, il se réfugia dans le Baol et poursuivit la guérilla. Le 26
Octobre 1886, il meurt entourer de ses derniers guerriers.

3) La résistance de Samory Touré

D’origine Malinké, Samory Touré crée un vaste empire dans le Haut Niger
dont la capitale était Bissandougou. Les français contrôler l’Afrique occidentale se
heurtèrent à Samory. Ce dernier possedait une puissante armée (les sofas) bien
organisés et équipés ce qui lui permit de mener une longue guérilla contre les
colonisateurs. Sa résistance inspirée du Djihad (guerre sainte) dura ainsi 17 ans. En
1894, Bissandougou est incendiée par les français, mais Samory refusa de capituler.
Il se déplaça ainsi vers l’Est en pratiquant la technique de « la terre brûlée ». Il arriva
ainsi à prendre Kong, Bouna et Séguéla dans le Nord de la Côte d’Ivoire où il fonda
un nouvel empire. Mais l’avancée des français et des anglais obligea Samory à
reprendre les armes. Le 29 septembre 1898, Samory est surprit et arrêté dans son
camp de Guelemou par les français. Il fut déporté au Gabon où il mourut en 1900.

III) Les conquêtes et les résistances en Afrique occidentale


côtière et humide

1) La résistance du Dahomey

Béhanzin roi du Dahomey s’opposai à l’implantation des européens dans son


royaume. En 1892 une mission de l’armée française dirigée par le colonel Dodds fut
constituée pour écraser la résistance de Béhanzin. L’armée française livra une
longue bataille contre celle de Béhanzin composée en partie des célèbres
amazones. Finalement l’armée française sortira victorieuse. En 1894 Béhanzin est
capturé et exilé. Il mourut en 1906 en Algérie. Les français imposaient ainsi leur
domination sur toute la région.

2) La résistance du royaume Ashanti

Au milieu du XVIIe siècle, le royaume Ashanti résistait à la Grande Bretagne


qui tentait d’en prendre le contrôle. En 1896, une troupe anglaise prit Koumassi la
capitale. Le souverain Ashanti Prempeh fut capturé et exilé ainsi que les principaux

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notables. L’Ashanti fut ainsi intégré à la Gold Coast (actuel Ghana) mais la
population poursuivit longtemps la résistance.

IV) Les causes de l’échec des résistances

En dehors de l’Ethiopie qui a su infligé une défaite aux colons italiens, aucune
autre forme de résistance n’a pu faire échouer la conquête de l’Afrique par l’Europe.
Plusieurs raisons sont à l’origine de l’échec des résistances africaines à la
colonisation. On peut citer entre autres :

 Les européens ont bénéficié de la supériorité technique et stratégique au


détriment des africains. Ils ont utilisé des armes à feu contre les africains qui
n’étaient souvent armés que d’armes blanches (coupe-coupe, flèche, lance,
gourdin etc.) Ils ont également utilisé des armes à répétition quand cela était
pour venir à bout des armées africaines qui utilisaient eux même des armes à
feu. Les européens avaient des stratégies militaires mieux élaborées en plus
ils utilisaient des africains pour conquérir des régions situées loin de la leur.
 Les européens ont souvent eu recourt à la négociation pour éviter les
affrontements entre eux sur le sol africain. Ainsi le congrès anti-esclavagiste
de Bruxelles de 1890 interdisait la vente d’arme à feu aux africains pour
faciliter la conquête, la conférence de Brazzaville s’inscrit également dans cet
ordre d’idée.
 Les africains en plus de leur infériorité technique et stratégique ont été
incapable de s’unir contre les conquérants européens. En effet Ahmadou
refusa de s’unir à Samory. Certains peuples pour éviter d’affronter les
européens sachant qu’ils perdraient ont préféré se soumettre à eux ou même
collaborer avec eux dans la conquête d’autres peuples. Cette absence d’unité
entre les peuples africains a été l’une des raisons les plus déterminantes de
leur échec face aux colonisateurs européens.

Conclusion

Malgré la ferme volonté des africains de préserver leur territoire et leur liberté,
ils n’ont pas pu résister aux conquérants européens. Cela est dû en partie au
manque d’unité entre africains pour lutter contre les colonisateurs européens.

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Leçon4 : Les conquêtes et les résistances au Burkina Faso

0G1: Connaître les étapes de la conquête du Burkina Faso


0G2 : Connaître l’œuvre des résistants au Burkina Faso
OG3: Analyser les causes de l’échec des résistances au Burkina Faso

Introduction

A la fin du XIXe siècle, les pays de l’actuel Burkina Faso sont la proie des
puissances européennes notamment la France, la Grande Bretagne et l’Allemagne.
L’expansion européenne s’est heurtée un peu partout à la résistance des peuples de
l’actuel Burkina Faso.

I) les étapes de la conquête du Burkina Faso

1) la conquête du Gulmu

Le Gulmu suscitait la concurrence notamment entre les Français et les


allemands. En juillet 1894, le Gouverneur du Dahomey Victor Ballot reçoit des
instructions de Delcassé, ministre français des colonies : « devancé par tous les
moyens les anglais et les allemands au Gulmu »
Ainsi le commandant Decoeur part de Porto-Novo secondé par le lieutenant Baud.
Decoeur parvient à Diabo le 29 janvier 1895 en passant par Pama, il atteint Fada
N’Gourma et signe le 20 janvier 1895 un traité avec le Numbado (roi du Gulmu). Ce
traité plaçait le Gulmu sous protectorat exclusif de la France.
Parti du Togoland en 1895, la mission allemande Grüner Von Karnap et Von Zech
dans l’espoir de devancer les français dans la conquête du Gulmu signent un traité
avec le chef de Matiacoali la même année. C’est ainsi que le lieutenant Baud revint
au Gulmu en février 1897 et installe un poste de 15 hommes à Pama.

2) La conquête des pays moose, gourounsi et des pays du Nord de


l’actuel Burkina Faso.

Le Gouverneur du Soudan français, Grodel reçoit le 18 février 1895, des


instructions urgentes du Ministre français des colonies pour envoyer des missions
dans les pays de la Haute Volta. C’est ainsi qu’une mission est confiée au
Commandant Destenave, il devait se rendre d’abord dans les pays moaga et
Gourounsi puis remonté sur Dori et le Liptako. Le 27 avril 1895, le Jelgodji est placé
sous protectorat français. Le 18 mai 1895, Naba Baogo place le Yatenga sous
protectorat français, son successeur Naaba Bulli confirme ce traité le 1 er Novembre
1895. L’Emir du Liptako accepte le protectorat français le 4 Octobre 1895.
La mission Destenave n’atteindra pas Ouagadougou.

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Une autre mission dont le but est de devancer les anglais à Ouagadougou et à Sati
capitale du Gourounsi est constituée et placée sous le commandement du Lieutenant
Voulet et de son adjoint Chanoine. La mission entre à Ouagadougou le 1 er
septembre 1892 sans grande résistance. Le drapeau français est hissé sur le palais
du Moogho Naaba qui l’a deserté. Satisfait des resultats obtenus à Ouagadougou,
Voulet continu sur le Gourounsi. Il arrive le 19 Septembre à Sati et signe un traité
avec Hamaria (roi du Gourounsi). Le 15 octobre 1896, Voulet est de retour à
Ouagadougou en repartant sur Bandiagara, il traverse le pays moaga et livre
quelques batailles. (il repousse ainsi les attaques du Boussouma Naaba avant
d’entrer dans sa capitale Boussouma). Voulet revint à Ouagadougou le 23 Décembre
1896 et signe le 20 janvier 1897 un traité avec Kouka Koutou intronisé sous le de
Naaba Siguiri.

3) La conquête des pays de la Boucle du Mouhoun

Parti de Segou en février 1897, la colonne de la Volta dirigée par le


Commandant Valet arrive à Lanfiéra puis à Toma le 23 janvier 1897 où elle installe
son quartier général. De là plusieurs missions de conquête du Sud de l’actuel
Burkina Faso sont envoyées. Le Capitaine Cazemazou descend en direction du
pays Dagara et Lobi. Il arrive à Diébougou le 4 Mai 1897 et signe un traité avec le
chef de cette localité.
La commandant Caudrelier se trouvant dans la région de Bobo Dioulasso signe un
traité de protectorat avec Bakatou Ouattara, chef de Lokosso. Le 23 novembre 1897,
un poste militaire est créé à Bobo-Dioulasso sous la direction du Lieutenant Sagoltz.

II) Les résistances à la conquête coloniale de l’actuel Burkina


Faso

1) La résistance de Naaba Wobgo (Boukary Koutou)

Après la signature du traité du 18 Mai 1895 avec Naaba Baogo, roi du


Yatenga, Destenave envoie un message au Moogho Naaba Wobgo pour lui
demander la signature d’un traité avec la France. La réponse du Moogho est un Non
catégorique. Après la prise de Ouagadougou le 1er Septembre par la mission Voulet-
Chanoine, Naaba Wobgo déserte son palais et organise une contre-attaque qui fut
repoussé le 7 septembre 1896. Naaba Wobgo est poursuivi en vain par les français 2
jours. Il se réfugia finalement dans le Nord de la Gold Coast actuel Ghana. De là il
tenta à nouveau de recouvrer son trône par le Biais des anglais, mais sa tentative
échoua.

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2) La résistance des Lobis et des Samos (résistances de la boucle de
la volta noire)

En 1898, le lieutenant Dutheil de la rochère conduit une mission en pays Lobi


pour installer dans le Sud de la région de Gaoua une dizaine de poste militaire
destinée à barré la route aux anglais. En 1901, l’administration française crée le
cercle du Lobi, la capitale fut établie à Gaoua. Toutes ces créations de postes
administratifs suscitent la réaction des Lobis. Les Lobis s’en prennent alors aux
français. En novembre 1898, les populations de Bati attaquent un détachement de
l’armée française à coup de flèches. L’insécurité règne en pays lobi, en 1912 devant
l’inégalité des forces les Lobis renoncent à l’attaque directe du colonisateur. La
résistance prit la forme d’une guérilla, en effet les Lobis se retranchèrent dans les
montagnes puis ils organisèrent nuitamment des attaques contre les cibles
françaises. Jusqu’à la première guerre mondiale, les français n’ont pas pu trouver
une politique convenable pour écraser la résistance des Lobis.
Les Samos opposèrent également une vive résistance aux colonisateurs français.

III) Les causes de l’échec des résistances au Burkina Faso

Plusieurs causes sont à l’origine de l’échec des résistances au Burkina Faso. Ce


sont notamment :

 La supériorité militaire et technique des français sur les Burkinabè. A titre


d’exemple, la mission Voulet-Chanoine a pu mettre en déroute Naaba Wobgo
grâce à sa supériorité technique.
 Le manque de solidarité entre les peuples résistants voltaïques.
 L’absence d’armée de métier (une armée permanente)
 Les conflits internes dans les royaumes et les sociétés de l’actuel Burkina
Faso.

Conclusion

A l’aube du XXe siècle, les pays de l’actuel Burkina Faso sont la proie des
puissances européennes. La France sortira victorieuse de cette conquête, elle a
cependant été confrontée à des résistances notamment en pays moaga et lobi.

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Leçon5 : La carte politique de l’Afrique au début du XXème siècle

0G1 : Analyser la carte politique de l’Afrique au début du XXème siècle

Introduction

Après les explorations la conférence de Berlin et les conquêtes, l’Afrique fut


entièrement sous domination coloniale seuls deux (02) Etats sont restés
indépendants.

I) Les Etats indépendants

Après la conquête de l’Afrique, quelques Etats sont restés indépendants notamment


le Libéria et l’Ethiopie.

 Le Libéria est resté indépendant car il été fondé en 1847 par les Etats Unis
pour les anciens esclaves qui désiraient retourner en Afrique.
 L’Ethiopie est resté indépendant grâce à une vive résistance opposée aux
colons italiens à la bataille d’Adoua en 1896.

II) Les possessions européennes en Afrique

1) Les possessions françaises

 Les possessions françaises en Afrique Occidentale étaient les territoires du


Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de la Haute Volta (actuel Burkina Faso), du
Dahomey (actuel Benin), du Soudan Français (actuel Mali), de la Mauritanie,
de la Guinée française et du Niger. Ces territoires formaient l’Afrique
Occidentale Française (A.O.F)
 Les possessions françaises en Afrique Equatoriale étaient les territoires du
Gabon, du Congo Brazzaville, de l’Oubangui Chari (actuel république
centrafricaine), du Tchad. Ces territoires formaient l’Afrique Equatoriale
Française (A.E.F)
 En Afrique du Nord, les possessions françaises étaient l’Algérie et la Tunisie
 Dans l’océan indien : Madagascar.

2) Les possessions anglaises

 En Afrique de l’Ouest : la Gambie, la Gold Coast, la Sierra Leone et le


Nigéria.
 En Afrique australe : l’Afrique du Sud, le Malawi, la Rhodésie du Sud
(Zimbabwe), la Rhodésie du Nord (Zambie), du Bechuanaland (Botswana) le

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Swaziland et le Lesotho
 En Afrique de l’Est : le Kenya, l’Ouganda.
 En Afrique du Nord : l’Egypte.

3) Les possessions Portugaises

 En Afrique de l’Ouest : la Guinée Bissau, les Îles du Cap Vert et de Sao


Tomé et Principes dans l’Atlantique.

 En Afrique Australe : le Mozambique, l’Angola (à cheval entre l’Afrique


centrale et australe), l’enclave de Cabinda (enclave de l’Angola, en Afrique
centrale, bordée à l’ouest par l’océan Atlantique, au nord par la république du
Congo et à l’est et au sud par la République démocratique du Congo).

4) Les possessions espagnoles

 En Afrique du Nord : le Sahara Occidental (Sahara-


Occidental, territoire d’Afrique du nord-ouest, limité au nord par le Maroc et au
nord-est par l’Algérie, bordé à l’ouest par l’océan Atlantique, et limité à l’est et au
sud par la Mauritanie).

 En Afrique centrale : la Guinée Equatoriale

5) Les possessions allemandes

 En Afrique de l’Ouest : le Togoland


 En Afrique centrale : le Cameroun, le Rwanda, le Burundi
 En Afrique australe : la Namibie
 En Afrique de l’Est : le territoire de l’Afrique orientale allemande (actuelle
Tanzanie)

6) Les possessions italiennes

 La Somalie Italienne (actuelle Somalie), la Lybie et l’Erythrée

7) Les possessions Belges

 En Afrique centrale : le Congo Léopoldville (actuelle RDC)

Conclusion

La carte politique de l’Afrique au début du XXe siècle fait surtout ressortir la

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présence des Français et des Anglais. Ainsi à la veille de la première guerre
mondiale, l’Afrique était presque entièrement repartie en les Nations Européennes.

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CHAPITRE II : L’EVOLUTION DU MONDE DE LA FIN DU XIXEME SIECLE AU
MILIEU DU XXème SIECLE

Leçon1 : La Première Guerre Mondiale : causes, étapes,


conséquences implication du Burkina et de l’Afrique (3H)
OG1: Comprendre les causes
OG2: Analyser les étapes
OG3: Analyser les conséquences
OG4: Evaluer les implications du Burkina Faso et de l’Afrique

Introduction

Au XIXe siècle, la révolution industrielle transforme l’Europe et lui donne les


moyens de dominer le monde. Mais les rivalités entre Nations européennes
provoquent de graves tensions qui conduiront à la première guerre mondiale.

I) Les causes de la guerre

1) Les causes lointaines

a) Une série de graves crises

Au début du XXe siècle, des rivalités grandissantes opposèrent les


puissances européennes. Les nationalistes incitaient les gouvernements à affirmer
leur puissance.
Les rivalités se situent d’abord dans le domaine économique. La Grande Bretagne
notamment s’inquiétait de l’essor industriel de l’Allemagne. Dans le domaine
politique, des rivalités existaient également. Depuis la conférence de Berlin,
l’Allemagne voulait conquérir les meilleurs positions stratégiques et commerciales
dans le monde : la Welpolitik (politique mondiale).
En 1905 et en 1911, l’Allemagne et la France s’opposèrent violemment à propos du
sort du Maroc, une colonie française que les allemands convoitaient. Un accord
permis d’éviter de justesse la guerre. La France revendiquait également L’Alsace et
la Lorraine, qu’elle céda à l’Allemagne après sa défaite de 1880. L’Allemagne
comptait également s’étendre à l’Est sur le territoire de la Russie.
L’Autriche Hongrie et la Russie convoitaient les Balkans, plusieurs fois en 1909, en
1912 et en 1913 la conquête des Balkans mit l’Europe au bord de la guerre. Ces
crises économiques et politiques en Europe au début du XXe siècle provoquèrent
une véritable course aux armements. Chaque puissance se préparait à une guerre
qui se dessinait à l’horizon.

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b) La formation des deux camps

Après la guerre de 1870, par crainte de Revenge de la France suite à la perte


de l’Alsace et de la Lorraine, le chancelier allemand Bismark signa une alliance avec
l’Autriche-Hongrie et l’Italie. C’est la création de la Triple Alliance ou Triplice en
1882.
La France répondit à cette menace en signant des traités d’alliances avec la Russie
et la Grande Bretagne, c’est la création de la Triple Entente ou l’Entente en 1907.
Chaque pays s’engageait à aider militairement ses alliés en cas d’attaque. Par ce jeu
d’alliances, une guerre entre deux pays des deux camps se propagerait
immédiatement à l’ensemble de l’Europe.

2) Les causes immédiates

Le 28 juin1914, un évènement déclencha le premier conflit mondial. L’Archiduc


François Ferdinand héritier du trône d’Autriche Hongrie est assassiné à Sarajevo
(Bosnie-Herzégovine) par un étudiant bosniaque (Gavrilo Princip). L’Autriche
Hongrie adressa d’abord un ultimatum à la Serbie puis le 28 juillet 1914 soutenu par
l’Allemagne, l’Autriche Hongrie déclara la guerre à la Serbie. En quelques jours le jeu
des alliances précipitèrent l’Europe dans la guerre, seul l’Italie se déclara neutre.
Des deux côtés, les belligérants pensaient que la guerre serait de courte durée.
L’Allemagne espérait vaincre la France en quelques semaines grâce à son
armement moderne. L’Entente comptait sur sa supériorité numérique pour vaincre la
Triplice. Enfin de compte la guerre dura quatre ans.

II) Les étapes de la guerre

1) La guerre en Europe

- La guerre de mouvement (1914) : Sur le front Ouest la stratégie de l’Allemagne


est de mener une guerre éclair (Blitz Krieg). L’Allemagne envahit la Belgique
(pays neutre) et le Nord de la France. Elle sera arrêtée sur la Marne (cours
d’eau du Nord-Est de la France) en septembre 1914 par l’armée française
commandée par le général Joffre.

Sur le front Est, le Général allemand Hindenburg stoppe l’avancée des russes à
Tannenberg (village du nord-est de la Pologne) en Août 1914.

- La guerre des tranchées ou guerre de position (Novembre 1914-Mars 1918) :

De la mer du Nord à la Suisse, français et allemands se combattent dans des


tranchées (fossés). Dans cette étape de la guerre, la batail de Verdun (ville du nord-
est de la France) au cours de l’année 1916 fut la plus meurtrière. On estime le nombre
des soldats tués à environ 700 000.
Dans les deux camps, de nouveaux pays entrent en guerre : la Belgique et le Japon
(1914), l’Italie (1915) et le Portugal (1916) se rallièrent à l’Entente. Tandis que

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l’empire Ottoman (1914), la Bulgarie (1915) et la Roumanie (1916) entrent en
guerre aux côtés de la Triplice.
Dès septembre 1914, les Alliés ont proclamé un blocus naval à l’encontre de
l’Allemagne pour asphyxier son économie. L’Allemagne répliqua en pratiquant la
guerre sous-marine à partir de février 1917 à l’encontre des Alliés. Elle coula les
navires alliés et tous les navires suspectés de commercer avec les alliés.

2) La mondialisation de la guerre (1917)

L’année 1917 fut décisive dans l’issue de la guerre. En effet, les Etats Unis
entraient en guerre aux côtés de l’Entente tandis que la Russie s’en retirait.
La guerre sous-marine déclenchée par l’Allemagne provoqua l’entrée des Etats Unis
s’étaient opposés à tout type de guerre maritime. En effet, le 06 Avril 1917 les Etats
Unis déclarèrent la guerre à l’Allemagne. Environ 2 millions d’hommes vont
constituer
Les troupes américaines, commandées par le général John Pershing, sur les
champs de bataille en novembre 1918. Les Etats Unis apportaient ainsi un soutien
déterminant à l’Entente.
La guerre pesait lourdement sur la Russie, son économie était très affaibli, la
colère de la population russe grandissait. En février 1917, une première révolution
secoua le pays. En octobre 1917, lors d’une seconde révolution, les nouveaux
dirigeants (Bolcheviks) signèrent avec l’Allemagne et l’Autriche Hongrie l’Armistice
de Brest-Litovsk le 15 décembre 1917. La Russie se désengagea ainsi de la
guerre. Ainsi l’Allemagne et l’Autriche Hongrie concentrèrent leur force sur le front
Ouest.

 Brest-Litovsk : aujourd'hui Brest, en Biélorussie, pays de l’est de l’Europe et ancienne


république de l’URSS, la Biélorussie est indépendante depuis 1991. Sa capitale est Minsk.

3) La victoire des alliés et la fin de la guerre (1918)

A partir de 1917, lors de la seconde bataille de la Marne, les allemands lancèrent


une vaste offensive (attaque) contre les alliés. En juillet 1918 une violente contre-
offensive franco-américaine commandée par le Marechal Foch obligea les
allemands à replier. En Août 1918, une contre-offensive massive est alors entamée
par les Alliés. Elle entraînera la capitulation de l’Allemagne trois mois plus tard.
Les autrichiens furent battu dans les Balkans et en Italie. Ils signèrent l’armistice le
3 novembre 1918. Mais au paravent la Bulgarie (28 septembre 1918) ; la Turquie
(30 Octobre 1918), signèrent l’armistice.
L’Allemagne affaibli par la défaite de son allié et par une révolution à Berlin (3-9
Novembre 1918) se résigna à son tour. Le 11 Novembre 1918 l’Allemagne signa
l’armistice de Rethondes (forêt située au centre-Nord de la France).

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III) Les conséquences de la guerre.

1) Le Bilan Humain et moral

Les pertes en vie humaine s’élèvent à environ 8 millions de morts. A cela


s’ajoutent des millions de disparus, des mutilés, veuves et des orphelins. On note
également le déclin moral de l’Europe. En effet, en Afrique, la guerre fit perdre aux
blancs leur prestige et le mythe de leur invincibilité.

2) Les conséquences économiques et matérielles

L’Europe perd sa place de leader de l’économie mondiale et enregistre de lourdes


pertes financières. La France : environ 125 milliards de Francs or ; l’Allemagne :
environ 200 milliards de Mark ; l’Angleterre : environ 260 milliards de Livre
sterling. En outre l’Europe s’endette notamment auprès des Etats Unis pour sa
reconstruction.
Les destructions matérielles sont très importantes. Elles affectent durement les
habitats, les infrastructures (routes, ponts, usines…). A cela s’ajoute des sols pollués
par de milliers de cadavres humains.
Deux nouveaux pays ont accru leur puissance : les Etats Unis, le Japon, le
Brésil, le Canada, l’Argentine, l’Australie….

2) Les conséquences politiques.

a) La signature du traité de Versailles

La signature du traité de Versailles par l’Allemagne le 28 juin 1919, modifia la


carte politique de l’Europe :
- L’empire austro-hongrois (Autriche-Hongrie) éclate pour donner naissance deux
Etats séparés : l’Autriche et la Hongrie.
- L’empire Ottoman devient la Turquie
- De nouveaux Etats sont créés : la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie.
- L’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Finlande deviennent indépendantes.
- L’Allemagne perd les territoires de l’Alsace et la Lorraine au profit de la France.
L’Allemagne perd également environ 10% de son territoire et ses colonies
africaines : le Togoland, le Cameroun, le Rwanda, le Burundi, le sud-Est
africain (actuel Namibie) et l’Afrique orientale allemande (actuel Tanzanie).
L’Allemagne est en outre condamnée à de lourdes réparations et elle est rendu seul
responsable de la guerre.

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b) La création de la Société des Nations (SDN)

A l’initiative du président américain Wilson, la SDN fut créée par les vainqueurs. Son
siège fut établit à Genève en Suisse. Elle comptait lors de sa création 32 membres,
et elle a réuni jusqu’à 60 pays excepté les Etats Unis.
La mission de la SDN était de garantir la paix dans le monde, elle devait arbitrer les
conflits entre les pays et éviter que ne survienne un second conflit mondial. La SDN
était également chargée de veiller sur certains territoires coloniaux confiés aux
vainqueurs notamment les anciennes colonies allemandes.

NB : Paradoxalement, bien que la SDN ait été créée à l’instigation du président des États-
Unis, qui faisait partie du comité de rédaction du pacte, celui-ci n’a jamais été ratifié par le
Sénat américain en raison de l’article X, selon lequel chacun des membres s’engageait à
préserver l’indépendance territoriale des autres et à intervenir en cas d’agression.

IV) Les implications du Burkina Faso et de l’Afrique

1) La contribution de l’actuel Burkina Faso et l’Afrique à l’effort de


guerre

Les colonies ont contribué militairement à l’effort de guerre. En effet, les


européens ont mobilisé en Afrique plusieurs milliers de soldats appelés « Tirailleurs
sénégalais » ces soldats provenaient de la plupart des colonies. Les recrutements de
soldats de la France en Afrique noire et Septentrionale sont estimés à 600 000
hommes.
Les colonies ont également contribué économiquement en fournissant aux
belligérants des matières premières minérales et agricoles. Elles ont en outre
contribué financièrement à l’effort de guerre par le paiement de l’impôt.

2) Les conséquences du conflit au Burkina Faso actuel et en Afrique

Au titre des conséquences du conflit en Afrique, on peut retenir :


- La mort et la disparition de milliers de tirailleurs. A cela s’ajoute de nombreux
mutilés au sein des tirailleurs.
- Le partage des colonies allemandes aux vainqueurs : le Togoland et le
Cameroun à la France ; La Namibie et la Tanzanie actuelles à l’Angleterre ;
le Rwanda et le Burundi à la Belgique.
- L’éveil des nationalismes anticoloniaux dans les colonies.
- L’introduction de nouvelles maladies contractées aux champs de bataille.

Conclusion
Les rivalités politiques et économiques entre puissances européennes ont à la
première guerre mondiale. Cette guerre a ruiné l’Europe tandis que les Etats Unis
sont devenus la première puissance économique mondiale. Le règlement du conflit
en lui-même ne comportait-il pas les germes d’un second conflit mondial ?

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Leçon 2 : La Révolution russe de 1917 et ses prolongements (2 H)

OG1: Comprendre les causes


OG2: Analyser les étapes
OG 3: Analyser les prolongements (guerre civile, institution du socialisme comme système
économique, social et politique dans l’empire russe

Introduction

Une révolution politique peut être définie comme un ensemble de mouvement


qui provoque un changement de régime politique. Durant l’année 1917, la Russie
connaîtra deux révolutions successives. Quelles sont cependant les causes, les
étapes et les prolongements de ces révolutions ?

I) Les causes de la révolution Russe

1) Les causes politiques

Elles sont liées à la dictature du Star. En effet, Jusqu’au début du XXe siècle, le
système politique de la Russie était toujours fondé sur la monarchie absolue.
L’empereur ou le Tsar détenait tous les pouvoirs. Sous le règne du Tsar Nicolas II,
une assemblée élue fut créée (la Douma), malgré cela le Tsar conserva son pouvoir
autocratique (pouvoir absolu). Ce climat favorisa la naissance de partis
révolutionnaires :

 Les socialistes-révolutionnaires : ils revendiquent le partage des terres


des grands domaines.
 Les sociaux-démocrates : constitués des Menchéviks et des
Bolcheviks : les menchéviks désiraient une évolution lente de la société
russe vers le socialisme tandis que les Bolcheviks désiraient un
changement immédiat.
A la dictature du Tsar s’ajoute :
- Le mauvais équipement de l’armée russe et les lourdes pertes humaines de
l’armée russe pendant la première guerre mondiale (2 millions de morts plus 4
millions de mutilés)

2) Les causes économiques

Elles sont liées aux mauvaises conditions de vie et de travail des ouvriers. A
cela s’ajoute l’inflation et les pénuries alimentaires du fait de la participation de
la Russie à la première guerre mondiale, ainsi que l’inaction du gouvernement
du Tsar face à ces problèmes socio-économiques.

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3) Les causes sociales

Elles sont liées à l’accaparement des terres par le Tsar et les nobles. En effet
40% des terres appartenait aux Tsar et aux nobles. Cela favorisa l’apparition de deux
classes de paysans : les Koulaks (paysans riches proche du Tsar) et les Moujiks
(paysans pauvres sans terres)

II) Les étapes de la révolution russe

1) La révolution de février 1917

En février 1917 des manifestations spontanées éclatent à Petrograd la


capitale, elles sont organisées par des milliers de femmes qui revendiquent de
meilleures conditions de vie. Elles sont soutenues par les ouvriers et les paysans
ainsi que des soldats qui refusent de tirer sur la foule. Ces manifestations obligèrent
le Tsar Nicolas II à abdiquer (démissionner) le 03 Mars 1917.
La Bourgeoisie libérale et démocrate s’empara du pouvoir et constitua un
gouvernement provisoire dirigé par Kerenski. Ce gouvernement décida de
poursuivre la guerre et rejette à plus tard les reformes sociales que la population
russe attendait avec impatience. Cette situation sera à l’origine de la seconde
révolution.

2) La révolution d’Octobre 1917

Révolte à nouveau des ouvriers, des soldats et des paysans mécontents des
décisions du gouvernement Kerenski. Soutenu par la population, les Bolcheviks
dirigés par Lénine prirent le pouvoir lors d’une seconde révolution le 25 Octobre
1917. Un gouvernement entièrement Bolcheviks est mis en place. Les Bolcheviks par
le biais de Lénine s’engagent à conclure la paix avec l’Allemagne, et à résoudre les
problèmes socio-économiques et politiques du pays.

III) Les prolongements ou les conséquences de la révolution


russe de 1917

1) L’instauration d’une série de reformes

Pour se consacrer aux affaires internes de la Russie, Lénine négocia la paix


avec l’Allemagne (Signature de l’armistice de Décembre 1917). Lénine et ses
compagnons travaillèrent ensuite à transformer la société russe. Leur objectif était de
supprimer la propriété privée des biens, mais ils se heurtèrent aux nobles ( qui
désiraient le retour du Tsar) et aux minorités nationalistes (qui désiraient des
républiques autonomes)
Le gouvernement révolutionnaire Bolcheviks quitta Petrograd pour s’installer au
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Kremlin à Moscou et créa une police politique (la Tcheka) chargé de traquer les
opposants. Ces mesures suscitent dans tout le pays de violentes oppositions. Ainsi
de 1918 à 1921, la Russie est déchirée par une guerre civile.

2) La guerre civile de 1818 à 1921

Le gouvernement Bolcheviks par le biais de Trotski constitua une armée


appelé « l’armée rouge ». Elle devait faire face à une armée d’opposants appelée
« armée blanche » soutenue par les pays occidentaux notamment la France et la
Grande Bretagne. La guerre civile dura jusqu’en 1921, l’armée rouge sortie
victorieuses de cette guerre.

3) La réorganisation de l’économie russe

Après la victoire des communistes en 1921, Lénine décida de faire une pause
dans les reformes pour renforcer le pouvoir communistes. Il lança la NEP (Nouvelle
Politique Economique) qui autorisait partiellement le privé à investir dans les secteurs
agricoles et industriels, avec la NEP, l’économie russe se redressa.

4) La fédération de la Russie et l’instauration du socialisme

En 1922, pour répondre aux désirs d’indépendance des minorités nationales


la Russie se transforma en fédération d’Etats : l’Union des Républiques Socialistes et
Soviétiques (URSS). En 1924 Lénine mourut, deux (02) de ses compagnons à savoir
Léon Trotski et Joseph Staline rivalisèrent durant trois (03) ans pour lui succéder.
Staline l’emporta en 1927.
Sous Staline les reformes fut accélérée. Des plans quinquennaux (5 ans) qui fixaient
les objectifs de chaque acteur (Etats, entreprises, etc.) ont été adoptés. Ces plans
donnaient la priorité à l’industrie. Dans le secteur agricole, la collectivité des terres a
abouti à la création de grandes coopératives de production (Kolkhozes) et de fermes
d’Etat (Sovkhozes)
Malgré les progrès économiques la vie des soviétiques étaient très rude. Staline
imposait aux soviétiques une dictature sanglante.

Conclusion

Plusieurs raisons sont à l’origine de la révolution russe de 1917. Nous avons


entre autre le pouvoir autocratique du Tsar. La révolution de déroula en deux étapes,
une première révolution eu lieu février et la seconde en Octobre 1917. La guerre
civile de 1918 à 1921 et l’institution de l’URSS sont entre autres les prolongements
de cette révolution.

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Leçon3: La crise économique de 1929 (2 H)

OG1: Comprendre les causes


OG2: Analyser l’évolution
OG3: Analyser les conséquences
OG4: analyser les solutions

Introduction

En 1929 une économique éclate aux Etats Unis, elle s’étend assez
rapidement aux reste du monde, notamment en Europe dont l’économie était en
partie soutenue par les capitaux américains.

I) Les origines de la crise

En pleine période de prospérité, une grave crise économique éclate


brutalement aux Etats Unis en 1929.
Les causes de cette crise sont :

- Les effets de la surproduction : L’économie américaine était en grande


partie tournée vers l’exportation notamment vers l’Europe, la reconstruction de
l’Europe étant achevée, on assiste alors une surproduction agricole et
industrielle dès 1927. Les Etats Unis devaient également faire face à la
concurrence en matière d’exportations de certains pays notamment l’Australie,
l’Argentine, le Brésil ...

- La baisse du pouvoir d’achat : Sur le marché intérieur, la capacité de


production s’accroissait plus rapidement que la demande. Les salaires de
nombreux travailleurs étant insuffisants pour combler la demande, les
entreprises vendaient donc à crédit aux ménages. La vente à crédit accroissait
l’endettement des ménages. Ils vivaient au-dessus de leur moyen.

- L’abus de la spéculation boursière : Les actionnaires achetaient et


revendaient les actions pour en faire monter les prix et faire fortune
rapidement.

Le Jeudi 24 Octobre 1929, à la bourse de Wall Street à New York aux Etas Unis,
une crise de confiance provoque l’effondrement subit des prix des actions. Pris de
panique, les actionnaires ordonnèrent la vente massive de leur action (titre). Faute
d’acheteurs, les cours (les prix) s’effondrèrent. Ce fut le Krach de Wall Street
également appelé Black Thursday (jeudi noir). En quelques jours 70 millions
d’actions furent mis sur le marché dont 13 millions pour la seule journée du 24

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Octobre. Certaines actions perdirent plus de 90 % de leur valeur.

II) L’évolution de la crise

1) la mondialisation de la crise

En Europe, la France, l’Allemagne, l’Angleterre, le Portugal…. Sont touchés par la


crise par le biais des entreprises et des banques américaines.
Dans le reste du monde, le Brésil, l’Argentine, le Canada, la Gold Coast sont touchés
par la crise. Cela est dû à la domination de l’économie américaine.

1) Les domaines de manifestation de la crise

a) Le domaine financier :

Le domaine financier : La crise boursière se transforme rapidement en une profonde


crise économique, la plus grave que le monde ait connu à cette époque. Plusieurs
banques avaient participé à la spéculation boursière, elles furent très affectés (perte
d’importants capitaux). Les épargnants pris de peur retirèrent leur dépôt dans les
banques, ce qui provoqua un manque de liquidité.
La faillite oblige les banques américaines à cesser les investissements notamment à
l’étranger et à rapatrier leurs capitaux, c’est ce qui explique l’extension de la crise au
reste du monde notamment aux pays européens qui avaient bénéficié des capitaux
américains.
La crise affecte également la plupart des colonies d’Afrique dont l’économie reposait
sur l’exportation des matières premières notamment agricoles.

b) Le domaine industrielle

L’arrêt ou la cessation des crédits à la consommation entraîne une sous


consommation des produits industriels et la baisse des prix. Il s’ensuit une mévente
des produits industrielles puis une diminution des salaires et enfin une compression
(licenciement du personnel) et enfin la fermeture des unités industrielles.

c) Le domaine agricole

Baisse considérable des prix des produits agricoles due à la surproduction.


Entrainant ainsi un endettement des agriculteurs et un important exode rural.

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III) Les conséquences de la crise

1) Aux Etats Unis

La crise a fortement marqué les américains.


Au plan politique, la crise favorisa l’élection à la présidence de Franklin Delano
Roosevelt en novembre 1939 en remplacement de Hoover qui n’avait pas trouvé
de solutions à la crise.
Au plan social, la crise entraina la baisse du pouvoir d’achat, le licenciement de
nombreux ouvriers et une augmentation spectaculaire du nombre de chômeurs. En
effet on comptait en 1932, 12 millions de chômeurs aux Etats Unis. A cela s’ajoute
plusieurs suicides du fait du désespoir.
Dans les campagnes la situation des agriculteurs étaient encore plus grave, la crise
entraina un important exode rural. Entre 1930 et 1932, environ 10 millions
d’américains quittent les campagnes pour les villes y augmentant ainsi le nombre de
chômeurs.

3) En Afrique

Parmi les conséquences de la crise en Afrique, on peut retenir :


- La réduction ou l’arrêt des investissements des Métropoles dans les colonies
- Prélèvements d’avantage d’impôts et exploitation accentuée des matières
agricoles et minières des colonies au profit de l’économie des Métropoles.

2) Dans le monde

Sur le plan économique : effondrement de la production industrielle mondiale et


baisse des échanges internationaux.
Sur le plan social : la crise entraina dans le monde notamment en Europe, une
importante augmentation du taux de chômage et de pauvreté ainsi que de l’exode
rural massif. A cela s’ajoutent des grèves, des suicides…
Sur le plan politique : abandon du capitalisme libéral au profit du capitalisme d’Etat.
On note notamment en Europe la montée au pouvoir ou le renforcement des régimes
dictatoriaux (fascistes). A cela s’ajoute le rayonnement du socialisme incarné par
l’URSS, seul pays à avoir échappé aux effets de la crise grâce à son système
économique isolé sans lien avec le système capitaliste (autarcie)

IV) Les solutions à la crise

1) Aux Etats Unis : le New deal


Une fois élu, le nouveau président américain Roosevelt initie une nouvelle politique
appelée New Deal (nouvel donne) pour résoudre la crise. Les grands axes du New
Deal sont entre autres :

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 La Dévaluation du dollar pour relancer les exportations et les
investissements.
 Apport de subventions (aides) aux agriculteurs pour lutter contre la
surproduction.
 La mise en application d’un programme de grands travaux : construction de
ponts, de routes, de barrages, de bâtiments publics etc. assurant ainsi du
travail à des centaines de milliers de chômeurs.
 La réduction des heures de travail pour favoriser l’embauche.
Le New deal a permis de résoudre en partie la crise aux Etas Unis, ce qui a permis
de préserver la démocratie que la crise avait mis en cause dans de nombreux pays.

2) Dans le reste du monde

Dans le reste du monde, notamment en Europe, les gouvernements font recours à la


déflation (baisse générale des prix), au dumping à cela s’ajoutent la réduction des
salaires ; la dévaluation des monnaies ; la création de zones monétaires : zone
francs, zone dollar, zone Sterling ….
Dumping : pratique anticoncurrentielle consistant à exporter et à vendre sur un marché
étranger un produit à un prix inférieur de celui pratiqué dans le pays d’origine.

Conclusion

La crise économique de 1929 a mis en exergue les faiblesses du système


capitaliste. Née aux Etats Unis, la crise s’est propagée dans le monde excepté
l’URSS. La crise a entrainé la montée au pouvoir de certains régimes dictatoriaux qui
remettront en cause la paix mondiale.

 Les mots clés

- La bourse : établissement financier où l’on achète et vends des actions.


- L’autarcie : système politique d’un pays vivant sur ses propres ressources
- La spéculation : opération qui consiste à profiter de la hausse ou de la baisse
des cours des actions pour faire des bénéfices.
- L’action : part d’une société, d’une entreprise.
- L’actionnaire : celui qui détient une ou plusieurs actions.
- Krach : mot qui désigne l’effondrement brutal de la valeur des actions.
- Dévaluation : diminution de la valeur d’une monnaie par rapport aux autres
monnaies.
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Leçon4 : Les Fascismes (2 H)

OG1: Comprendre la nature (définition, origine)


OG2: Analyser l’organisation (sur le plan social, politique économique : caractères généraux
Fascismes principaux, secondaire
OG3: Analyser les conséquences

Introduction

Après la crise économique de 1929, de nouveaux types de régimes anti-


démocratiques appelés fascistes connaissent un essor particulièrement en Europe et
en Asie. L’œuvre des fascistes eu des conséquences de portée internationale.

I) Définition et origines du Fascisme

1) Définition

Fascisme vient du mot italien « fascio » qui signifie le faisceau c’est-à-dire le


rassemblement. Le fascisme est un mouvement politique qui rassemblait les
opposants au système capitaliste et communiste. Il fut fondé en 1919 par Benito
Mussolini.

2) Les origines du Fascisme

Au lendemain de la première guerre mondiale, l’Italie traverse une crise


économique (endettement, inflation) ; sociale (baisse du pouvoir d’achat, taux de
chômage élevé) et morale (les italiens sont déçus car ils n’ont pas obtenu les territoires
promis par les alliés après la première guerre mondiale).
En mars 1919, Benito Mussolini, fonde à Milan les « faisceaux italiens de
combat » destinés à rassembler les mécontents de la crise. A partir de 1920 le
fascisme prend son essor. En 1921, Mussolini transforme les faisceaux italiens de
combat en « Parti National Fasciste ». Pour s’emparer du pouvoir, Mussolini
organise en Octobre 1922 une marche sur Rome. Le souverain italien ( Victor-
Emmanuel III) cède à la pression et nomme Mussolini chef du gouvernement le 29
Octobre 1922.

II) Les caractères généraux du Fascisme

Les caractères généraux du fascisme sont entre autres :

 L’antilibéralisme et le totalitarisme : le fascisme préconise un régime très


autoritaire avec la création d’un parti unique et d’une police politique.
 L’anticommunisme et le racisme : le fascisme se déclara opposé au
communisme. Car selon lui, il est impossible de vouloir supprimer les
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inégalités entre les hommes.
 L’ultranationalisme : les fascistes soucieux de la grandeur de la nation
développèrent le militarisme c’est-à-dire l’amour de la force militaire au
détriment des libertés individuelles et des droits de l’homme.
 La propagande et le culte de la personnalité : c’est-à-dire l’organisation
(régulière) de grandes manifestations ou la foule acclame le chef en lui
lançant des slogans (expression qui résume en quelques mots simples un message
fort).

III) L’organisation des fascistes

On distingue les fascismes secondaires tels que ceux de la Hongrie, de la


Roumanie, du Portugal, de l’Espagne. Et les fascismes principaux notamment celui
du Japon, très particulier et surtout ceux d’Italie et d’Allemagne.

1) Le fascisme italien

Sur le plan politique, le pouvoir appartenait désormais à Mussolini le « Duce »


malgré l’existence du roi et du parlement. Seul le parti national fasciste était autorisé.
Mussolini utilise les moyens de communication modernes (presse, radio, cinéma)
pour sa propagande. En 1929 Mussolini signe avec les papes les accords de
Latran qui accordaient aux papes un Etat : le Vatican.
Sur le plan social, la population est embrigadée dès l’école. Les italiens sont
encadrés dans leur vie professionnelle par les syndicats fascistes, les seuls
autorisés. Mussolini encourage la natalité et interdit l’émigration.
Sur le plan économique, à partir de 1927, l’Etat intervient dans l’économie.
Mussolini lance « la batail du blé » pour accroitre la production et satisfaire les
besoins alimentaires du pays. Une politique de bonification des terres est entreprise,
des grands travaux d’infrastructures routières, ferroviaires et d’urbanisation sont
lancés. Pour lutter contre les conséquences de la crise économique de 1929, l’Etat
crée l’Institut pour la reconstruction industrielle (IRI) en 1933 et impose l’autarcie.

2) Le Nazisme allemand

L’Allemagne est l’un des pays européens durement touché par la crise économique
de 1929. Le mécontentement de la population s’exprime par l’essor des partis
communistes, socialiste et fascistes. C’est ainsi qu’en 1932, Adolph Hitler, chef des
Nazis est candidat à la présidentielle contre Hindenburg président sortant. Hitler est
battu mais sous la pression des milieux capitalistes Hindenburg fait appel à Hitler
qu’il nomme Chancelier le 30 janvier 1933. Parvenu au pouvoir Hitler installe en
quelques mois une dictature totalitaire.

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Sur le plan politique, l’Allemagne est « nazifiée » Hitler instaure le parti unique et
supprime les syndicats et les opposants. A la mort du président Hindenburg, Hitler
ajoute à son titre de Chancelier celui de « Führer ». En 1933, la police politique (la
Gestapo) est créée. Les nazis utilisent tous les moyens d’information pour leur
propagande (presse, cinéma, radio)
Sur le plan économique, Hitler a remis au travail 6 à 7 millions de chômeurs. En
1933 le gouvernement lance une politique de grands travaux (construction
d’autoroute, d’usines automobiles, aéronautique etc.) mais à partir de 1936,
l’économie est orientée vers la réalisation d’un programme militaire, l’autarcie devient
l’objectif prioritaire. Les résultats de cette politique sont inégalés : le chômage
disparaît et l’industrie allemande accède au deuxième rang mondial, mais l’autarcie
n’est pas atteinte.
Sur le plan social, les libertés fondamentales sont ignorées par le régime nazi. La
société allemande est solidement encadrée et militarisée. Dès 1935 les étudiants, les
médecins, les enseignants les travailleurs en général sont regroupés en
« associations nazis » et soumis aux travaux obligatoires.

IV) Les conséquences du fascisme

1) Les alliances fascistes

En novembre 1936, un axe d’amitié Rome-Berlin est proclamé. Il est


remplacé en Avril 1939 par le « Pacte d’Acier ». Au paravent le 25 novembre
1936, l’Allemagne et le Japon signèrent le pacte « Anti-Kominterm » dirigé contre
l’URSS. L’Italie adhère à ce pacte un an plus tard soit 1937. Pour ne pas se battre
sur plusieurs fronts à la fois en cas de conflits, l’Allemagne signe avec l’URSS en
Août 1939 un pacte de non-agression.

2) Les agressions fascistes

Dès 1933, l’Allemagne et le Japon quitte la SDN, mais au paravent le Japon


annexe la Mandchourie (région chinoise) en 1931. Hitler réarme l’Allemagne, rétablit
le service militaire obligatoire et remilitarise la Rhénanie (1936). En mars 1938,
Hitler occupe l’Autriche (c’est l’Anschluss), il occupe ensuite une partie de la
Tchécoslovaquie en 1938.
L’Italie envahi l’Ethiopie en 1935 par soucis de prestige et d’expansion coloniale. La
SDN se contentait de simples déclarations de condamnation face à toutes ces
agressions.
Le 1er Septembre 1939, les troupes allemandes envahissent brutalement la
Pologne. L’Angleterre et la France pour soutenir leur allié Polonais déclarèrent la
guerre à l’Allemagne : c’est le début du second conflit mondial.

Rhénanie : Région de l'ouest de l'Allemagne. À la suite de la Première Guerre mondiale,


la région fut occupée (1918-1930) par les troupes alliées. En 1936, l'Allemagne commença

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à remilitariser la région, au mépris du traité de Versailles (1919).

Conclusion

La faiblesse de la SDN et les agressions fascistes ont été à l’origine du second conflit
mondial.

 Mots clés

- Embrigadé : faire entrer de force dans un parti, une association


- Totalitaire : régime politique ou l’Etat contrôle tout et obtient la soumission
totale du peuple.
- Führer : mot allemand désignant guide, titre porté par Hitler.
- L’Anschluss : mot allemand désignant le rattachement de l’Autriche à
l’Allemagne.

Annexe : les leaders fascistes dans le monde

- En Allemagne : Adolph Hitler


- Au Portugal : Antonio de Oliveira Salazar
- En Espagne : le Général Francisco Franco
- Au Japon : l’Empereur Hirohito et le Général Tojo
- En Italie : Benito Mussolini

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Leçon5 : La seconde guerre mondiale
OG1 : Comprendre les causes
OG2 : Analyser les étapes
OG3 : Analyser les conséquences

Introduction

A peine sorti de la crise économique de 1929, le monde se trouve plonger


dans une situation plus catastrophique : le second conflit mondial. Il a été provoqué
par plusieurs facteurs, il s’est déroulé en 3 phases avec de nombreuses
conséquences.

I) LES ORIGINES DE LA GUERRE

1) Les causes lointaines

a) Le règlement de la première guerre mondiale

La 2è Guerre Mondiale trouve ses origines dans le règlement de la première.


En effet, le Traité de Versailles de 1919 avait condamné l’Allemagne comme seule
responsable de la guerre, en outre elle devait payer de lourdes réparations. Elle avait
également été dépossédée de ses colonies. Ces mesures avaient suscité des désirs
de revanche et de reconquête chez les peuples allemands.

b) La crise économique de 1929

La guerre trouve également ses origines dans la misère créée par la crise
économique de 1929 qui a favorisé l’installation du fascisme en Europe. Partout des
politiques d’armement sont mises en place pour sortir de la crise. En outre, Ces
régimes fascistes se sont illustrés à travers des agressions et des expansions
territoriales contribuant ainsi à menacer la paix mondiale : l’invasion de l’Ethiopie par
l’Italie en 1935 ; l’annexion par l’Allemagne de l’Autriche en 1938, d’une partie de la
Tchécoslovaquie en 1938 et la Pologne en 1939.

c) L’Echec de la Société des Nations

La guerre s’explique aussi par l’échec de la SDN. En effet, les pouvoirs de la SDN
étaient limités. En cas de difficultés, elle ne pouvait prendre, contre un État
récalcitrant (rebelles), que des décisions de sanctions morales ou économiques.
Des décisions que ses membres étaient libres d’appliquer ou non. En outre,
l’absence des États-Unis de la SDN limitait son action.

2) Les causes immédiates

Après avoir annexé l’Autriche et la Tchécoslovaquie en 1938, Hitler se tourna


vers la Pologne qui résista, l’armée allemande (la Wehrmacht) envahit la Pologne

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dès le premier septembre 1939. La Grande Bretagne et la France, les alliés de la
Pologne déclarèrent la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939 : C’est le début
de la seconde guerre mondiale.

II) LES ETAPES DE LA GUERRE

1) Les camps en conflit

Deux camps se trouvaient face à face : l’Axe et les Alliés. L’Allemagne, l’Italie et le
Japon constituaient l’Axe. Tandis que la France, la Grande-Bretagne, quelques petits
pays d’Europe et plus tard les Etats-Unis et l’URSS constituaient les Alliés. Il est
difficile de classer sans confusion un pays belligérant dans l’un des camps. Car les
alliances se sont modifiées tout au long du conflit.

2) Les fronts

La guerre s’est déroulée sur terre, sur mer, sous mer et dans les airs. Les principaux
fronts étaient :

 Le front occidental : l’Allemagne est opposée à la France et à l’Angleterre.


 Le front oriental : l’URSS est opposée à l’Axe à partir de 1941.
 Le front méditerranéen : les Alliés sont opposés à l’Allemagne et à l’Italie.
 Le front du Pacifique : Les Etats-Unis sont opposés au Japon à partir de
décembre 1941.
 Le front extrême orient : la Chine est opposée au Japon.

3) Les principales phases de la Guerre

 1939-1942 : Les grandes victoires de l’Axe :

Pendant cette période, les Allemands adoptèrent la tactique de la guerre éclaire


(Blitzkrieg). Elle se caractérise par l’utilisation massive de soldats et d’armes, ce qui
a permis d’écraser la Pologne le 6 septembre 1939, d’envahir la Belgique, le
Luxembourg, les Pays-Bas entre Mai et Juin 1940. L’Italie entre en guerre en juin
1940. Le 14 Juin 1940, les Allemands sont à Paris. Le 18 Juin 1940, le Général De
Gaulle s’enfuit à Londres d’où il lance son appel à la résistance. Le 22 Juin 1940, la
France capitule et signe l’armistice à Rethondes. Elle est occupée au 2/3, le
Maréchal Pétain transfert la Capitale française à Vichy.

D’Août à Mai 1941 les Anglais résistent seuls à l’Allemagne. (Grâce à la Royal Air
Force). Cette résistance entraine l’échec des bombardements allemands en Grande-
Bretagne.

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Apres la conquête de la Yougoslavie et de la Grèce, L’Allemagne attaque l’URSS le
22 Juin 1941 (opération Barbarossa). Le Japon occupe l’Indochine en Juillet
1941. A cause du soutient qu’ils apportaient aux Etats démocratiques, Les Etats-Unis
sont attaqués le 7 Décembre 1941 par le Japon à Pearl Harbor. Une partie de leur
flotte est détruite (2 400 hommes tués, 18 navires et 150 avions détruits). Les États-Unis
déclarèrent la guerre au Japon dès le lendemain, le 8 décembre 1941, ce qui
changea le cours du conflit. L’Allemagne et l’Italie déclarèrent la guerre aux États-
Unis, le 11 décembre 1941. Ainsi, avec l’entrée en guerre de l’URSS et des États-
Unis, la guerre s’étendit au monde entier.

 Indochine désigne le Cambodge, le Laos et le Viêt Nam qui, entre 1893 et 1954,
furent réunis sous le nom d'Indochine française.

 1942-1943 : l’équilibre des forces

L’entrée en guerre des Etats-Unis et de l’URSS permet dans un premier temps


d’équilibrer les forces. Les Alliés passent à l’offensive, les Allemands enregistrent
leur premières défaites en URSS.
Entre octobre et novembre 1942, les Anglo-Américains débarquent sur les côtes
de l’Afrique du Nord et refoulent l’armée germano-italienne. Le 10 Juillet 1943,
les troupes anglo-américaines débarquent en Sicile (Italie). Le 24 Juin
Mussolini démissionne. Il est remplacé par le Maréchal Badoglio qui signe
l’armistice le 3 septembre 1943.

 1944-1945 : La victoire finale des Alliés

En 1944 les Soviétiques lances une offensive qui aboutit à la libération de leur
pays, de la Roumanie, de la Bulgarie, de la Hongrie et de la Pologne. Le 6 Juin
1944 les armées américaines, anglaises et françaises débarquent en Normandie
et libèrent la France en Aout 1944. Le 2 Mai 1945 les Allemands capitulent. Au
paravent le 30 Avril 1945, Hitler se donne la mort dans son Bunker. Dans le
pacifique, les Japonais décident de se battre jusqu’au bout, des milliers de jeunes
volontaires s’engagent à effectuer des missions suicides contre les cibles Alliés.
Ce sont les Kamikazes. Le 6 Aout 1945, les Américains font explosés une
bombe atomique à Hiroshima (environ 75 mille victimes) et le 9 Aout à Nagasaki
(environ 40 mille victimes). Le 15 Aout 1945, l’empereur japonais Hirohito capitule
et signe l’armistice le 2 septembre 1945. C’est la fin de la guerre.

III) LE BILAN DE LA GUERRE

La seconde guerre mondiale a été plus meurtrière et plus dévastatrice que


la première.

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1) Les pertes humaines
Ce conflit fut le plus coûteux en vie humaine de toute l’histoire de l’humanité. On
recense environ 50 millions de morts dont 35 millions d'Européens, avec plus de
victimes civiles que militaires. L’URSS a enregistrée la plus lourde perte avec près de
20 millions de victimes, civils et militaires (14% de sa population). Des peuples
entiers ont été presque décimés : les trois quarts des Juifs d’Europe ont péri par
suite du génocide. Les Nazis ont créé des camps de concentration (Dachau,
Auschwitz, Buchenwald, Treblinka). En 1945, Hitler décida d’exterminer
totalement les juifs (solution finale), certains étaient enterrés vivants, d’autres
étaient brulés vifs, certains étaient empoisonnés dans les chambre à gaz.

A cela s’ajoutent plusieurs millions de mutilés, et de réfugiés ainsi qu’une forte


baisse de la natalité. L’Afrique n’est pas en reste, plusieurs milliers de soldats
africains y ont perdu la vie.

2) Le bilan économique et financier

Les économies européennes ont été une fois de plus ruinées. Plusieurs
infrastructures (usines, chemins de fer, ponts, immeubles) ont été détruits. Des villes
et des villages ont été ravagés : Hiroshima, Nagasaki, Stalingrad, Hambourg...
Les pertes matérielles sont estimées à 1500 milliards de dollars.
Sur le plan financier certains pays tels que le Canada, le Brésil, l’Argentine,
l’Australie et surtout les Etats-Unis ont profité de la guerre en fournissant des
matières premières et du matériel de guerre aux pays belligérants. A la fin de la
guerre, les États-Unis possèdent la première flotte de guerre et de commerce
mondiale. En outre, ils détiennent 75 % des stocks d’or du monde.

3) Les progrès scientifiques et techniques.


La guerre a permis de réaliser de nombreux progrès scientifiques et
techniques : le radar, les avions à réaction, le nucléaire, l’ordinateur, les sonars, les
navires porte-avions, etc.

4) Les conséquences politiques


La seconde guerre mondiale a contribué à l'émergence de deux superpuissances qui
vont se partager le monde : les États-Unis d’Amérique et l’Union des républiques
socialistes soviétiques (URSS). L’Allemagne est divisée en quatre (4) zones
d’occupation (américaine, britannique, française et soviétique). La réunification
de l’Allemagne n'aura lieu qu'en 1990. Les criminels de guerre Nazis furent jugés et
condamnés au procès de Nuremberg en 1946. A ces conséquences, s’ajoutent : le
développement des mouvements d’émancipation dans les colonies notamment
africaines ; la création de l’Organisation des Nations unies suite à l’échec de la
Société des Nations. Ainsi que la modification de la carte politique de l’Europe à
travers le tracé de nouvelles frontières pour la Pologne, la France et l’URSS.

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5) Les conséquences de la guerre en Afrique

 Sur le plan humain, on dénombre des milliers de morts de mutilés et


de disparus.
 Sur le plan politique, la guerre a entrainé le déclin des puissances
impériales d’Europe (France, Grande-Bretagne), et a ouvert le
processus de décolonisation de l’Afrique. A cela s’ajoute la montée
des nationalismes africains.

Conclusion

Causée entre autres par la volonté d’annexion des régimes fascistes, la


seconde guerre mondiale a été longue et dévastatrice. La SDN a montré son
impuissance à éviter un second conflit mondial, plusieurs conférences se sont alors
tenues pour mettre sur pied une autre Organisation pour préserver la paix dans le
monde : l’ONU.

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Leçon 6 : LE BURKINA FASO ET L’AFRIQUE DANS LA DEUXIEME GUERRE
MONDIALE

OG1 : connaître les théâtres des opérations en Afrique


OG2 : Analyser la participation de l’Afrique
OG3 : Analyser la participation du Burkina Faso

Introduction
L’Afrique en générale et le Burkina Faso en particulier ont participé à l’effort de
guerre aux côtés des métropoles européennes. Cette participation s’est faite à
plusieurs niveaux.

I) Le théâtre des opérations en Afrique


L’Afrique a joué un rôle stratégique dans la victoire des Alliés. Le sol africain a été
utilisé comme champ de bataille.

 En 1941 les Anglais aident l’empereur Hailé Sélassié à chasser les Italiens de
son territoire.
 En janvier 1942 en Lybie l'Afrikakorps et ses alliés italiens lance une offensive
contre les britanniques. Elle fait reculer les britanniques jusqu’à El-Alamein en
Egypte. Le 8 novembre 1942, les forces britanniques débarquent en Afrique du
Nord française, et prennent en étau les troupes italo-allemandes. Ils remportent
ainsi la victoire.
 Le 5 mai 1942, les troupes anglaises comprenant des régiments de soldats noirs
envahissent la colonie française de Madagascar, contrôlée par le gouvernement
de Vichy.
 Le 8 novembre 1942, pour soulager l’Union soviétique qui résiste seule à l’assaut
allemand, les forces américaines et britanniques débarquent au Maroc et en
Algérie, contrôlés également par le gouvernement de Vichy : c’est l’opération
Torch.
 Depuis l’Afrique du Nord, les Alliés organisent des débarquements en Sicile
(Italie) 10 Juillet 1943, et en Provence (France) 15 Août 1944. Ces
débarquements permettront de libérer la France et l’Italie.
 En Afrique Equatoriale Française, les troupes de la France Libre (Opposé à celle
du Gouvernement de Vichy) attaquèrent Douala (Cameroun), Libreville (Gabon)
et Pointe Noire (Congo Brazzaville). Le Gouverneur du Tchad, Félix Eboué se
rallia à la France Libre. Le Général De Gaulle choisit alors Brazzaville comme
capitale de la France Libre.
Afrikakorps, détachement de l’armée allemande en Afrique du Nord pendant la Seconde
Guerre mondiale, commandé par Erwin Rommel de février 1941 à mai 1943.

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II) La contribution du Burkina Faso et de l’Afrique à l’effort de
guerre.
1) La participation de l’Afrique

L’Afrique a contribué de plusieurs manières à l’effort de guerre :

 Au plan humain, l’Afrique a fourni aux belligérants de nombreux combattants


appelés tirailleurs sénégalais. On estime le nombre de soldats dans les
colonies françaises à 100 000 dont un régiment de soldats burkinabè et à
400 000 dans les colonies britanniques.
Les populations indigènes ont également soumises aux travaux forcés pour
contribuer à l’effort de guerre.

 Au plan économique, l’Afrique a fourni d’importante quantité de matières


premières agricole (coton, bois, café, caoutchouc…). L’Afrique a également
fournis aux alliés des matières premières minières telles que, le fer, l’or,
l’uranium etc. nécessaire notamment à l’industrie d’armement. L’Afrique a
également fourni des capitaux aux métropoles à travers le paiement de
l’impôt.
 Au plan politique
L’Afrique francophone fut divisée lors du conflit. En effet l’AEF soutenait la
France Libre du Général De Gaulle tandis que l’AOF soutenait le
Gouvernement de Vichy du Marechal Pétain.

2) La participation du Burkina Faso

 Au plan Humain : le Burkina Faso actuel a contribué militairement à la guerre


par le biais de milliers de voltaïques recrutés et intégrés aux tirailleurs
sénégalais. La population a également contribué à l’effort de guerre à travers
les travaux forcés.
 Au plan économique : le Burkina Faso actuel a contribué économiquement à
l’effort de guerre à travers la production des matières premières agricoles
(coton, céréales) et minières (or).

Conclusion

L’Afrique a activement participé à la seconde guerre mondiale. La fin de la guerre


ouvrira la porte au processus de décolonisation de l’Afrique.

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Leçon 7 : L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES
OG1 Connaître les origines de l’ONU
OG2 Connaître les objectifs de l’ONU
OG3 Analyser l’organigramme de l’ONU
OG4 Evaluer l’action et les résultats de l’ONU

Introduction

L’Organisation des Nations Unis (ONU) fut créée en 1945 à la fin de la deuxième
guerre mondiale sur les cendres de la Société des Nations (SDN). Contrairement à la
SDN, l’ONU regroupait les grandes puissances du monde.

I) Les origines et les objectifs de l’ONU

1) Les étapes de la création de l’ONU


Comme la SDN, la création de l’ONU a été une initiative des Etats-Unis. En effet dès
1941, le président Roosevelt avait lancé l’idée de sa création. L’ONU est finalement
née à l’issue de plusieurs rencontres internationales. Les plus importantes étaient :

 La charte de l’Atlantique (Août 1941)


Signé par le premier ministre Britannique Churchill et le président américain
Roosevelt, la charte de l’Atlantique a été publiée le 14 Août 1941. Elle contenait les
principes de la future Organisation des Nations Unies.

 La conférence de Moscou (En URSS en Octobre 1943)


A cette conférence, les Etats Unis, la Grande Bretagne, la Chine et la Russie mirent
en place les grandes lignes de la future organisation.

 La conférence de Dumbarton Oaks (Aux Etats-Unis de


Septembre à Octobre 1944)
A cette conférence, les structures de l’ONU sont définies.

 La conférence de Yalta (En Ukraine février 1945)


A Yalta, Roosevelt persuada (convaincre) les Alliés d'adhérer au projet de
l'Organisation des Nations unies.
 La conférence de San Francisco (Aux Etats-Unis le 26 Juin
1945)
A cette conférence, la charte des Nations unies (comportant 111 articles) fut signée
par 51 pays : l’ONU était née, son siège fut établit à New York aux Etats-Unis. La
charte des Nations Unies entra en vigueur le 24 Octobre 1945.

2) Les objectifs de l’ONU


Les objectifs essentiels de l’ONU sont entre autres :

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 Préserver la paix dans le monde et garantir la sécurité internationale
par des moyens pacifiques où par l’engagement des forces armées si
nécessaire ;
 Assurer le respect du droit des peuples à disposer d’eux même ;
 Promouvoir et les droits de l’Hommes et des libertés fondamentales ;
 Promouvoir le désarmement
 Développer entre les Nations, des relations amicales dans le respect de
l’égalité des peuples.

II) Le fonctionnement de l’ONU

1) Les principaux organes de l’ONU

Les principales institutions de L’ONU sont les suivantes :


 L’Assemblée générale : Composée de tous les Etats membres
(actuellement au nombre de 193 Etats), elle élit un secrétaire général
et vote des recommandations à la majorité des deux tiers (2/3).

 Le Conseil de sécurité : Composé de 15 membres, Il détient le


véritable pouvoir. Son rôle est d’assurer la paix et la sécurité
internationales. Seul Cinq membres permanents (Etats-Unis, Russie,
Grande-Bretagne, France, Chine) disposent du droit de veto. Les dix
autres membres sont élus pour un mandat de deux ans, selon une
répartition régionale.
NB : Aucune décision au conseil de sécurité ne peut se prendre sans
l’accord des 5 membres permanents.

 Le secrétariat général : il assure l’administration permanente de


l’ONU. Le secrétaire général est élu pour un mandat de 5 ans
renouvelable sur proposition du conseil de sécurité. Le Norvégien
Trygve Lie fut le premier secrétaire général de l’ONU à partir de 1946.
Le Sud-Coréen Ban Ki-moon est l’actuel secrétaire général de l’ONU.

 Le conseil économique et social : Il coordonne les activités


économiques, sociales, culturelles et relatives aux droits de l’homme
des Nations unies et de ses agences spécialisées tels que l’OMS
(Organisation mondiale de la santé), l’Unesco (Organisation des
Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) et la FAO
(Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture).
Composé de 54 membres élus pour un mandat de trois ans par
l’Assemblée générale

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 La cour internationale de justice : Elle est située à La Haye (Pays
Bas), c’est l’organe judiciaire de l’ONU. La cour est composée de
Quinze juges. Ils sont élus pour un mandat de neuf ans par
l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité. Leur rôle est de statuer
sur des conflits juridiques entre les Etats. Exemple : conflit frontalier
entre le Niger et le Burkina Faso.

 Le conseil de tutelle : Il ne joue plus un grand rôle car son rôle était
d’ouvrer à la décolonisation des Etas colonisé.

2) Les institutions spécialisées de l’ONU


Elles travaillent sous le contrôle du Conseil Economique et Social, en des lieux
divers. Certaines institutions sont très anciennes. Il s’agit entre autres des institutions
financières (FMI, Banque Mondiale), des institutions à vocation alimentaires (PAM,
FAO), aide aux réfugiés (HCR), aux malades (OMS), aux enfants (UNICEF) aux
sciences et à la culture (UNESCO).

(cf. doc annexe)

III) L’action et les résultats de l’ONU

 L’ONU a grandement contribué à l’indépendance des pays anciennement


colonisés
 L’ONU à adopter en 1948, la déclaration universelle des droits de l’Homme et
elle a fait du 10 décembre de chaque année, la journée des droits de
l’Homme.
 L’ONU a permis et permet à tous les pays membres petits comme grands de
faire entendre son point de vue sur plusieurs questions grâce à l’Assemblée
Générale.
 Grâce à l’intervention des soldats onusiens, les Casques Bleus l’ONU a
permis la pacification de nombreux pays tels que le Libéria : la mission
d’observation des Nations Unies au Libéria (MONUOR) de 1993 à 1994,
l’Angola : la mission d’observation des Nations Unies en Angola (MONUA) de
1997 à 1999, la Côte d’Ivoire : l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire
(ONUCI) depuis 2004.
 Les Institutions spécialisées de l’ONU ont menées plusieurs actions dans le
monde. A titre d’exemple l’UNESCO a énormément combattu
l’analphabétisme, la FAO a permis le développement de l’agriculture dans
plusieurs régions du monde, L’ONU-SIDA a joué un grand rôle dans la lutte
contre le SIDA et les IST. L’UNICEF a permis de sauver de nombreux enfant
de situation difficiles (santé, éducation, nutrition), le PNUD à jouer un rôle
important dans le développement de certains pays, l’OMS a permis le

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développement de la santé dans le monde et l’éradication de certaines
maladie telles que la poliomyélite

L’ONU a cependant des faiblesses :


 L’ONU n’est pas arrivée à préserver la paix dans toutes les régions du
monde. Exemple : Somalie, Syrie.
 Les résolutions de l’ONU ne sont pas toujours bien appliquées.
 Le droit de veto entrave le bon fonctionnement de l’ONU. En effet les Etats
qui en bénéficient, les utilisent pour protéger leurs intérêts personnels, au
détriment aux des autres Etats.
 L’importante contribution financière des Etats-Unis aux actions de l’ONU rend
l’ONU dépendante de ce pays.

Conclusion

En dépit de ses difficultés, l’ONU reste une tribune ou grands et petits Etats se
rencontre et peuvent discuter des problèmes les concernant. Elle essaie tant bien
que mal de jouer son rôle de gardienne de la paix et de promouvoir le
développement économique et social de ses membres, elle a le mérite d’exister.

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CHAPITRE III : LA DECOLONISATION EN AFRIQUE

Leçon 1 : Les mouvements d’émancipation en Afrique


OG1 : Comprendre la naissance des mouvements d’émancipation
OG2 : Comprendre l’action des mouvements nationalistes en Afrique du nord
OG3 : Comprendre l’action des mouvements nationalistes en Afrique noire

Introduction
La décolonisation est la suppression du colonialisme ou l’accession des colonies à
l’indépendance. C’est surtout après la seconde guerre mondiale que les
mouvements d’émancipation en Afrique ont remporté des succès.

I) La naissance des mouvements d’émancipation


1) Les facteurs internes

a) L’exploitation économique des colonies

Les africains ont été privé de leur terre, ils ont été contraint aux travaux forcés et
au paiement de lourds impôts. La conséquence de ce traitement est la misère suivie
de l’éveil des consciences.

b) La domination politique

Les africains ont été privé de leur droit de vote et du droit à disposer d’eux même.
Cette frustration poussèrent les africains à la prise de conscience.

c) Le rôle de l’élite intellectuelle africaine

Les intellectuels africains formés dans les écoles et les universités européennes.
Léopold Sedar Senghor, par exemple, réalise que la colonisation n’est qu’une pure
exploitation des terres africaines par les colons. Cette élite intellectuelle deviendra le
fer de lance des mouvements politiques pour lutter contre la colonisation. A titre
d’exemple, on peut citer la création du RDA en 1946 à Bamako.

d) L’action des syndicats

Les syndicats comme UGTAN (Union Générale des Travailleurs d’Afrique Noire)
créée en 1956 et les associations estudiantines telles que la FEANF (Fédération des
Etudiants d’Afrique Noire Française) créée en 1952 ont joué un rôle important dans
la lutte anticoloniale. A côté de ces syndicats, les partis politiques ont joué un rôle
déterminant.

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2) Les facteurs externes

a) Le rôle de l’église

L’église prenant conscience de la contradiction qui existait entre le message de


l’Evangile et la domination coloniale contribua à l’émancipation des colonies
africaines.

b) Les deux (2) guerres mondiales

Les africains ont combattus pour la liberté des métropoles. Cependant au lendemain
du conflit, cette liberté leur a été refusée. Le 30 Janvier 1944, le général De Gaulle
réunit les principaux gouverneurs des colonies françaises à la conférence de
Brazzaville. On décida à la conférence d’intégrer les africains dans la gestion des
affaires de leur pays, mais l’idée de l’indépendance des colonies fut écartée. Les
africains prennent alors conscience et organisent des mouvements d’émancipation
pour se libérer des de la domination coloniale européenne.

c) L’ONU et les deux grands (Etats-Unis et URSS)

L’ONU a joué un rôle important dans la décolonisation des territoires africains. Car
l’ONU défendait le droit des peuples à disposer d’eux même et à se gouverner.
Les Etats-Unis et l’URSS soutiennent l’action de l’ONU et encouragent les peuples
africains notamment colonisés à lutter contre l’occupation européenne.

II) L’action des mouvements nationalistes en Afrique du Nord


1) Au Maroc et en Tunisie

Dans les années 1950, les mouvements nationalistes étaient dirigés par Mohammed
V au Maroc et par Bourguiba en Tunisie. Ces mouvements ont entrainé l’instauration
d’un climat de violence en Afrique du Nord. La France négocia la décolonisation et
ces deux territoires accédèrent à l’indépendance en 1956.

2) En Algérie

Le cas de l’Algérie était plus compliqué, de nombreux colons d’origine française


appelés pieds noirs y vivaient et s’opposaient à la décolonisation. La lutte pour
l’indépendance de l’Algérie était menée particulièrement par le Front National de
Libération (FLN). Après de sanglantes batailles, le général De Gaulle accepta
l’indépendance de l’Algérie le 18 mars 1962.

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III) L’action des mouvements nationalistes en Afrique Noire

1) Les colonies Britanniques d’Afrique noire

La Grande Bretagne fut le premier pays européen à accorder l’indépendance à


ses colonies : la Gold Coast actuel Ghana le 6 mars 1957. Le Nigeria suit en
1960, la Tanzanie en 1961, l’Ouganda et Le Kenya en 1963.

2) Les colonies françaises d’Afrique Noire

Les colonies françaises d’Afrique noire ont accédé à l’indépendance suite à la


pression de l’ONU et des partis nationalistes. La France fut alors amener à adopter
une série de réformes jusqu’à l’indépendance :

 La conférence de Brazzaville : Le générale De Gaulle conscient de l’effort de


guerre des populations africaine autorise les africains à participer à la gestion des
affaires de leur pays. Cette conférence invita également les africains à envoyer
leur représentants à l’assemblée nationale française. Cependant toute idée
d’indépendance des colonies était exclue.

 L’union française : La France rebaptise son empire colonial Union Française


grâce à la constitution* de 1946. Le 11 avril 1946 la loi Félix Houphouët
Boigny abolit les travaux forcés. Le 17 mai 1946, la loi Lamine Gueye accorde la
citoyenneté française aux indigènes (africains)

 La loi cadre de 1956 : Elle a été élaborée par le ministre français d’outre-mer
Gaston Defferre avec la collaboration de Houphouët Boigny. Avec l’application
de cette loi, le président français demeure le président des colonies et le vice-
président des colonies est élu par les assemblées locales. En Haute Volta le vice-
président était Daniel Ouezzin Coulibaly.

 La communauté Franco-africaine : Elle est l’œuvre du générale De Gaulle. Un


referendum* d’auto-détermination fut organisé le 26 septembre 1958. Les
Africains avaient le choix entre l’autonomie dans la communauté française ou
l’indépendance avec la suppression de toute aide de la France. Tous les
territoires acceptent d’intégrer la communauté franco-africaine, sauf la Guinée de
Sékou Touré qui refusa la communauté franco-africaine. Sékou Touré avait dit « Nous
préférons la pauvreté dans la liberté plutôt que la richesse dans l’esclavage » Aussitôt la Guinée devint
indépendante le 2 Octobre 1958. Ce fut donc le premier pays d’Afrique noire
française à obtenir l’indépendance. Le général De Gaulle révisa alors sa position.
Tous les autres territoires peuvent accéder à l’indépendance tout en restant dans
la communauté. En 1960 toutes les colonies d’Afrique Noire française et
Madagascar obtiennent leur indépendance.

3) Le Congo belge

La Belgique gérait le Congo, une des plus vastes et riche des colonies
d’Afrique en refusant toute évolution. Mais suite à de violents troubles :
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massacres d’Européens, rivalités ethniques, le soutien de l’URSS au premier
ministre Lumumba et celui des Américains au président Kasavubu qui
provoquèrent une guerre civile. La Belgique fut obligée d’accorder
l’indépendance d’une manière précipitée en 1960. Malgré l’intervention de
l’ONU, ces troubles ne cesseront qu’en 1965 avec le coup d’Etat de Mobutu,
chef de l’armée.

Conclusion
Les colonies africaines ont lutté pour acquérir leur indépendance. Dans certaines
colonies ces luttes furent violentes (Algérie) et dans d’autres, elles furent pacifiques
(Afrique noire française)

Mots clés :
 Referendum : procédure de vote qui permet aux habitants d’un pays de
donner leur avis sur un projet de loi.
 Constitution : Ensemble de lois.

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Leçon2 : Les formes d’accession à l’indépendance en Afrique
anglophone
OG1 : Connaître les différentes formes de colonisation britannique en Afrique
OG2 : Comprendre l’évolution politique des colonies d’exploitation : exemple de la Gold Coast
OG3 : Comprendre l‘évolution politique des colonies de peuplement : exemple du Zimbabwe

Introduction

Les puissances européennes avaient établies leurs dominations sur le continent


africain. Les britanniques qui avaient participé à la conquête vont asseoir leur
système colonial. Mais à la faveur de la décolonisation, les colonies anglaises vont
accéder à l’indépendance.

I) Les différentes formes de colonisation britannique en


Afrique
1) Les types de colonie
On distingue les colonies d’exploitation et les colonies de peuplement.

a) Les colonies d’exploitation

Dans ces colonies, les européens ont pour objectif d’exploiter les richesses (les
matières premières agricoles et minérales). Le peuplement européen dans ces
colonies est très faible. C’était le cas de la Gold Coast.

b) Les colonies de peuplement

C’était des colonies dont l’objectif était d’accueillir les populations venus de la
Grande Bretagne. Les européens s’installent presque définitivement et
exploitent les richesses de la colonie par le biais des indigènes. C’était le cas du
Zimbabwe ex Rhodésie du Sud.

2) Le mode d’administration des colonies anglaises.

La Grande Bretagne pratiquait l’administration indirecte (indirect rule) dans ces


colonies : elle maintenait l’organisation propre à de chaque colonie, ses institutions,
ses chefs, ses lois etc. L’administration coloniale contrôlait ses administrés en
apportant progressivement quelques changements nécessaires. Ce mode
d’administration présentait deux (02) avantages : il nécessitait peu d’administrateurs
coloniaux et les peuples colonisés continuaient de vivre selon leur tradition.

II) l’évolution politique des colonies d’exploitation l’exemple


de la Gold Coast

1) Les causes du nationalisme dans la colonie de la Gold coast


En 1946, l’économie de la Gold Coast était en difficulté, une maladie qui frappait les
cacaoyers en était la raison majeur. Cela entraina une baisse des revenus des

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producteurs pendant ce temps, les produits importés augmentaient de prix. Cela a eu
pour conséquence un mécontentement de la population, à cela il faut ajouter
l’intervention des anciens combattants et des partis politiques qui réclament
l’indépendance.

2) La marche vers l’indépendance


En 1948, la population marche contre la hausse des prix des produits. Elle est
soutenue par les partis politiques à savoir l’UGCC (United Gold Cost
Convention)(Convention de la Gold Coast Unie) dirigé par J.B Danquah et le CPP
(Convention People’s Party)(Parti de la Convention du Peuple) de Kwame
N’Krumah. Cette marche est réprimée et fait plusieurs morts et des arrestations dont
Danquah et N’Krumah.

Pour calmer la situation, la Grande Bretagne propose une autonomie politique de la


Gold Coast. Pendant ce temps, l’UGCC et le CPP propose des discutions devant
aboutir à l’indépendance. L’UGCC propose des discutions devant aboutir à
l’indépendance, le CPP propose l’indépendance immédiate.

Le CPP avait le soutien des syndicats. Le 20 novembre 1949, le CPP lance la


désobéissance civile. Le 20 janvier 1950, il lance la grève générale. Le
gouvernement procède à des arrestations dont les leaders syndicaux y compris
N’krumah. Mais ces mouvements vont porter fruit.

En février 1951 des élections parlementaires sont organisées et le CPP enlève 34


sièges sur les 38. N’Krumah est libéré de prison et nommé premier ministre en 1952.
En 1956 N’Krumah propose de nouvelles élections législatives. Le CPP remporte 72
sièges sur 104. Cette assemblée rédige la constitution conformément à l’esprit de
l’indépendance. La Grande Bretagne accepte cette constitution. Le 06 mars 1957
l’indépendance de la Gold Coast est proclamée. Elle prend le nom Ghana avec pour
premier président Kwamé N’Krumah.

III) l‘évolution politique des colonies de peuplement : exemple


du Zimbabwe
1) L’indépendance de 1965

Le chemin vers l’indépendance de la Rhodésie du Sud, est plus long et plus violente.
La ségrégation, dont les Noirs étaient victimes, et le mouvement d’accession à
l’indépendance sur le continent africain encouragèrent le nationalisme zimbabwéen.
En effet dès 1957, Joshua Nkomo, avait fondé un Congrès national africain de
Rhodésie du Sud, dissous deux ans plus tard par le gouvernement.

Les Blancs, étaient hostiles à tout partage du pouvoir avec les Noirs. Les blancs
furent les premiers à revendiquer le droit à l’indépendance de la Rhodésie du sud,
contre le Royaume-Uni. Après deux années négociations vaines, le gouvernement
blanc, dirigé par Ian Smith, déclare unilatéralement* l’indépendance le 11
novembre 1965. Le Royaume-Uni, l’Organisation des Nations unies (ONU) refusent
de reconnaître la Rhodésie du sud et décrètent un embargo commercial contre elle.
La ZAPU (la Zimbabwe African People's Union) de Joshua Nkomo et la ZANU (la
Zimbabwe African National Union) de Robert Mugabe sont interdites par le
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gouvernement de Ian Smith, et leurs dirigeants sont emprisonnés. Les nationalistes
noirs engagent alors une lutte armée contre le pouvoir minoritaire des Blancs.

2) L’indépendance de 1980

Le gouvernement de Ian Smith va établir en Rhodésie du sud, un régime d’apartheid.


Face à la menace des nationalistes noirs, Ian Smith signe un accord avec trois
leaders noirs. En 1979, une nouvelle Constitution, adoptée lors d’un référendum
réservé aux Blancs, instaure un régime multiracial. En février 1980 des élections
présidentielles sont organisées sous la surveillance de l’ONU. Elles sont remportées
par la ZANU, et son leader Robert Mugabe, celui-ci proclame l’indépendance du
Zimbabwe en Juillet 1980.

Conclusion

En fonction des colonies de peuplement ou d’exploitation, la marche vers


l’indépendance dans les colonies britanniques se différencie. Si dans les colonies
d’exploitation l’évolution politique est pacifique, dans les colonies de peuplement, elle
est plutôt brutale.

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Leçon3 : Les formes d’accession à l’indépendance en Afrique
francophone
OG1 : Connaître les différentes formes de colonisation française en Afrique
OG2 : Comprendre l’évolution politique des colonies d’exploitation : l’Afrique noire francophone
OG3 : Comprendre l’évolution politique de l’Algérie

Introduction

La France avait des colonies en Afrique, car à l’instar des autres pays européens
elle a participé à la conquête de l’Afrique. Mais au lendemain de la deuxième guerre
mondiale, les colonies françaises accéderont à l’indépendance.

I) Les différentes formes de colonisation française en Afrique


La France établira en Afrique deux systèmes de colonisation. A savoir les colonies
d’exploitation et les colonies de peuplement.

1) Les colonies d’exploitation


Ce sont des colonies dont l’objectif est l’exploitation des richesses. Cette exploitation
est faite par la main d’œuvre locale sous la direction d’une poignée de colons.
2) Les colonies de peuplement

Ce sont des colonies créées pour accueillir les populations de la métropole. Ces
populations exploitent les colonies avec l’aide de la main d’œuvre locale. L’Algérie
était utilisée comme une colonie de peuplement, elle était considérée comme un
département de la France.

3) Le mode d’administration des colonies françaises

La France administrait directement ses colonies. Un régime unique était en vigueur


dans toutes les colonies. Les chefs de villages ou de quartiers faisaient appliquer les
lois. Les chefs qui refusaient d’obéir étaient remplacés par ceux étaient soumis au
français.

II) l’évolution politique des colonies d’exploitation : l’Afrique


noire francophone
En Afrique noire francophone, la France va regrouper ses territoires en deux (02)
grands ensembles : l’AOF (Afrique Occidentale Française) et l’AEF (Afrique
Equatoriale Française). Ces colonies vont évoluer ensemble vers autonomie.

1) L’évolution de 1944-1956

Du 30 janvier au 8 février s’est tenue à Brazzaville, la conférence de Brazzaville. Sur


l’avenir politique des colonies. Au cours de cette conférence, plusieurs décisions sont
prises :
 La participation des colonies à la vie politique par l’envoi de députés à
l’assemblée française

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 La suppression des travaux forcés
 La création des assemblées fédérales
 L’autorisation de création de syndicats dans les colonies.
Mais après cette conférence et surtout à la faveur de la fin de la deuxième guerre
mondiale, la France ne veut plus appliquer les décisions de la conférence de
Brazzaville. Elle crée le 27 octobre 1946, l’union française qui regroupait toutes les
colonies. Cependant la France accepte l’adoption de deux lois proposées par deux
députés africains à l’assemblée française :
 La loi Houphouët Boigny proposée par en 1946 met fin aux travaux forcées
qui dépeuplait les colonies.
 La loi Lamine Gueye proposée en 1946 donne la citoyenneté française aux
colonisés.
En 1946 des partis politiques se créent dont le RDA (Rassemblement Démocratique
Africain) ainsi que des syndicats comme tels que la CGTC (Confédération Générale
du Travail), la FO (Force Ouvrière)

2) L’évolution de 1956 à 1960

En 1956, l’assemblée française est dirigée par les socialistes qui sont anti-
colonisateurs. Ils vont soutenir les leaders africains. Le 23 juin, Gaston Deferre
propose la « Gaston Deferre » qui accordait une autonomie partielle aux colonies.
L’administration devait être gérée par les colonisés mais l’armée restait aux mains de
la France.
En 1956, le générale De Gaulle propose la Communauté franco-africaine en
remplacement de l’union française. Le 28 septembre 1958, les colonisés sont
appelés à un referendum pour voter entre le Oui pour la Communauté et le non pour
l’autonomie. Seul la Guinée vota non. Elle devint indépendante le 2 octobre 1958.
Le autres colonies qui ont accepté la communauté vont évoluer vers l’indépendance.
En 1956 est créée la Fédération du Mali qui regroupait le Sénégal, le Soudan
français auquel se joint la Haute Volta. Mais à partir de 1960, cette fédération éclate
et permet aux Etats d’aller à indépendance individuellement.

Le 20 juin 1960, Léopold Sédar Senghor proclame l’indépendance du Sénégal.


Le 22 septembre 1960 Modibo Kéita proclame l’indépendance du Mali ex Soudan
Français.
Le 1er Aout 1960, Hubert MAGA proclame l’indépendance du Bénin ex Dahomey.
Le 3 Aout 1960, Hamani DIORI proclame l’indépendance du Niger
Le 5 Aout 1960 Maurice Yaméogo proclame l’indépendance de la Haute Volta actuel
Burkina Faso.
Le 7 Aout 1960, Félix Houpouet Boigny proclame l’indépendance de la Cote d’Ivoire.

III) L’évolution politique des colonies de peuplement : l’Algérie


1) La conquête de l’Algérie

Après la défaite de l’Emir Abd-El Kader contre les Français, la France se lance dans
un mouvement de colonisation de l’Algérie. Les Colons qui arrivent en Algérie
occupent les bonnes terres et exploitent la colonie à leur profit. On comptait alors en
Algérie plus 984 000 colons français.

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2) La lutte politique pour l’indépendance

A partir de 1954, les nationalistes algériens opposent une guerre d’indépendance à


la France. Cette guerre va durer jusqu’en 1962 où l’Algérie fini par acquérir son
indépendance.
Les nationalistes regroupés autour du Front de Libération National créent l’Armée de
Libération Nationale et réclame l’indépendance de l’Algérie ce que la France refuse.
Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, les nationalistes massacrent les
colons français. La guerre éclate entre l’Algérie et la France.
Le front de libération national perd sur le terrain militaire et est obligé d’utiliser l’action
politique. Il crée un gouvernement provisoire de la république algérienne. (CPRA)
Ce gouvernement a le soutien de l’ONU, des Etats-Unis de L’URSS.
En 1958, De Gaulle est obligé de proposer des négociations devant aboutir à
l’indépendance de l’Algérie. En mars 1962 sont signés les accords d’Evian qui
prévoyaient un referendum d’autodétermination auquel les Algériens votèrent pour
l’indépendance. Le 05 juin 1962, Ahmed Ben BELLA proclame l’indépendance de
l’Algérie. Environ 750 000 français (pieds noirs) sont expulsés d’Algérie.

Conclusion

A partir de 1960, la puissance française est mise en cause dans ses colonies. Cette
année marque également la fin de la colonisation française en Afrique.

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Leçon4 : Les formes d’accession à l’indépendance en Afrique
Lusophone
OG1 : Connaître les mouvements d’émancipation dans les pays lusophones d’Afrique
OG2 : Comprendre l’évolution de la lutte des mouvements d’émancipation dans les pays lusophones
OG3 : Analyser les résultats de la lutte des mouvements d’émancipation dans les pays lusophones

Introduction

Le Portugal a participé au XIX è siècle à la conquête de l’Afrique. Mais au XX è


siècle, la puissance coloniale du Portugal est remise en cause dans ses colonies.

I) Les mouvements d’émancipation dans les colonies


lusophones

1) La situation des colonies


Au début des mouvements d’émancipation les colonies lusophones sont partagées
entre une minorité blanche riche et une minorité noire pauvre. Le Portugal a investi
dans ses colonies qui enregistraient un développement économique. Mais le pouvoir
économique était entre les mains de la minorité blanche. A titre d’exemple, pour
même travail, un blanc touchait le double du salaire d’un noir. Cette situation va
entraîner des mécontentements.

2) L’administration portugaise
Le Portugal a établi un système d’administration direct dans ses colonies. Le
système de dictature de Salazar va se répercuter dans les colonies car elles étaient
dirigées depuis le Portugal.

Cependant le développement économique des colonies permit l’arrivée massive de


colons. Ils organisèrent les systèmes d’administration dans les colonies. En 1960, on
dénombrait environ 200 000 colons dans les colonies portugaises.

II) L’évolution des luttes d’émancipation dans les colonies


lusophones.

1) La lutte de 1960 à 1969


A partir de 1960, les mouvements de libération organisèrent des luttes armées pour
réclamer l’indépendance. Mais le Portugal réagit en envoyant des soldats pour
combattre les mouvements de libération. Le Portugal obtint le soutien des pays
occidentaux tels que les Etats-Unis, la Grande Bretagne à qui le Portugal avait
accordé le droit d’exploiter certaines de ses colonies (pétrole). En plus le Portugal
prétend le soutien de l’URSS aux mouvements d’émancipation ce qui va entrainer un
soutien massif des pays occidentaux au Portugal.

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En 1961, plusieurs colons sont massacrés dans les différentes colonies portugaises.
Le Portugal voulant apaiser la situation supprime les travaux forcés. Jusqu’en 1969,
le Portugal domine les mouvements d’émancipations.

2) Les luttes de 1969 à 1974

A partir de 1970, le Portugal rencontre de plus en plus de problème dans la lutte


armée. Les pays africains soutiennent les mouvements d’émancipation, et l’OUA
demande la libération la libération des colonies. En plus le Portugal rencontre des
problèmes financiers car la lutte armée nécessitait de gros moyens financiers.

Face au refus de décolonisation de Salazar et sa dictature au Portugal, un coup


d’Etat militaire le renverse en 1972. Les nouvelles autorités militaires proclament la
démocratie au Portugal et la décolonisation des colonies. Cette nouvelle situation,
précipitera l’indépendance des colonies lusophones.

III) Les résultats des mouvements d’émancipation.

1) En Guinée Bissau

Après une période de lutte armée, le PAIGC (Parti Africain de l’Indépendance de la


Guinée Bissau et des Iles du Cap Vert) accepte des négociations avec le Portugal.
Ces négociations doivent aboutir à l’indépendance. C’est ainsi que Amilcar Cabral
est assassiné en 1973 par des anti-indépendantistes. Son frère Luis Cabral le
remplace à la tête du PAIGC et proclame l’indépendance de la Guinée Bissau suite
aux accords signés à Alger en 1974.

2) Au Cap Vert

Le Cap Vert va accepter en 1974 lors des négociations d’Alger, une négociation
séparées sur son indépendance, le PAIGC menait la lutte, il était dirigé par Aristide
Pereira. Le 30 juin 1974 des élections législatives sont organisées. Le PAIGC
l’emporte avec 92 % des voix. Aristide Pereira devint le président l’Etat du Cap Vert.

3) Au Mozambique

Au Mozambique, les luttes armées étaient organisées au sein du FRELIMO (Front


Révolutionnaire pour la Libération du Mozambique) qui était dirigé par Edouard
Mondlane. Après son assassinat en 1969, il est remplacé par Samora Machel et Dos
Santos. Le FRELIMO négocie les accords de Lusaka en septembre 1974,
l’indépendance du Mozambique est proclamée. Mais après la révolte d’une brigade
blanche et le Massacre de cette brigade, l’indépendance du Mozambique en sera
reconnue que le 25 juin 1975.

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4) L’Angola

En Angola, les mouvements d’émancipation sont menés au sein de trois (3) partis :
le UPNA (Union des Peuples du Nord de l’Angola) dirigé par Holden Roberto, le
MPLA (Mouvement Populaire pour la Libération de l’Angola) dirigé Agosthino Neto et
l’UNITA (Union National Pour l’Indépendance Totale de l’Angola) dirigé par Jonas
Savimbi.

L’UNITA et le FLNA s’associent pour lutter, mais à partir de 1974 le Portugal


négocie avec le MPLA pour l’indépendance. Le 11 novembre 1975, Agosthine Neto
proclame l’indépendance de l’Angola. Mais au lendemain de cette proclamation
l’UNITA prend les armes contre le MPLA plongeant ainsi l’Angola dans une guerre
civile.

5) L’Archipel de Sao Tomé

La lutte armée est menée par le MLSTP (Mouvement de Libération de Sao Tomé et
Principe) dirigé par Manuel Pinto Dacosta. Il obtint l’indépendance de l’archipel le 12
juillet 1975 et devint son premier président.

Conclusion

Les colonies lusophones d’Afrique ont obtenu leur indépendance après une longue
période de conflit contre le Portugal. A partir de 1980 les anciennes colonies
lusophones d’Afrique étaient indépendantes.

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Leçon 5 : La décolonisation du Burkina Faso
OG1 : Connaître l’évolution historique de la colonie de Haute-Volta jusqu’en 1949
OG2 : Connaître les mouvements d’émancipation de la Haute-Volta coloniale
OG3 : Analyser l’évolution politique de la Haute-Volta de 1949 à l’indépendance

Introduction

Les territoires de l’actuel Burkina Faso vont être regroupés en colonies à partir
de 1919 sous le nom de Haute Volta. Supprimée en 1932, la colonie est reconstituée
en 1947. Dès lors, elle évoluera vers l’indépendance à partir de 1960.

I) L’évolution historique de la colonie de Haute Volta jusqu’en


1949
1) La colonie de 1904 à 1932

En 1904, les territoires de l’actuel Burkina Faso faisaient partis d’un grand
ensemble appelé Haut Sénégal et Niger. Mais suite aux révoltes de la boucle du
Mouhoun de 1916. La nécessité de créer une colonie se posait. C’est ainsi qu’en
septembre 1919, la colonie de Haute Volta vue le jour. La création de la colonie de
Haute Volta répondait également à la volonté de la France de s’assurer une main
d’œuvre et de contrôler politiquement le territoire. Le 1er Gouverneur de la Haute
Volta fut Charles Édouard Hesling. Mais en 1932, la colonie de Haute Volta a été
supprimé et partagée entre la Côte d’Ivoire, le Niger et le Soudan Français. Les
cercles de Ouagadougou, de Koudougou, de Kaya, de Bobo Dioulasso, de Batié de
Gaoua et de Tenkodogo furent rattachés à la Côte d’Ivoire. Les cercles de Dori et de
Fada N’Gourma furent rattachés au Niger. Au Soudan Français ou Soudan
Occidental furent rattachés les cercles de Tougan, de Ouahigouya et de Nouna.

2) La colonie de Haute volta de 1932 à 1949

En 1946, Houphouët Boigny, Ouezzin Coulibaly et Philippe Zinda Kaboré sont


élus députés de Côte d’Ivoire à l’Assemblée nationale française. Philippe Zinda
Kaboré mourut à Abidjan le 25 mai 1947.
Cependant Grâce à l’action des chefs traditionnels tels que Mogho Naba Saaga
II et des intellectuels Voltaïques, la colonie de Haute Volta est reconstituée en 1947
dans ses anciennes frontières de 1932. L’autorisation de création de syndicats à
l’intérieur des colonies et la création de l’union française en 1946, permit à des
hommes politiques tels que Henri Guissou, Mamadou Ouédraogo, Nazi Boni de
siéger à l’assemblée française.

II) Les luttes d’émancipation


1) Les causes des luttes d’émancipations de la colonie de Haute
Volta

Au plan politique, après la suppression de la colonie de la Haute Volta, un


sentiment national naît au sein de la chefferie traditionnelle. Dans leur lutte pour la
reconstitution de la Haute Volta, ils créeront des partis politiques dont l’Union de

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Défense des Intérêts de la Haute Volta (UDIHV) créée en 1945 par le Moogho Naaba
Saaga II. Après la reconstitution de la Haute Volta, les luttes d’émancipation vont se
poursuivre. Les socialistes au pouvoir en France et qui étaient également majoritaire
à l’assemblée nationale vont faciliter les mouvements d’émancipation.

Au plan économique, la colonie de Haute Volta avait une main d’œuvre


abondante, en plus la colonie était intégrée dans l’économie coloniale grâce au coton
qu’elle produisait. Ces deux (2) facteurs montraient que la Haute Volta pouvait être
autonome.

2) L’action des partis politiques

L’UDIHV réclame d’abord la reconstitution de la Haute Volta. Après la


reconstitution, l’objectif des partis politiques est l’indépendance de la Haute Volta. Le
RDA (Rassemblement Démocratique Africain) est créé en 1946, c’était un parti
indépendantiste.
En 1954, l’UDIHV qui était devenu l’Union Voltaïque (UV) se scinde en deux : le
Mouvement Populaire d’Evolution Africaine (MPA) animé par Nazi Boni et Djongolo
Traoré et le Parti Social pour l’Emancipation des Masses Africaines (PSEMA) animé
par Joseph Conombo et Henri Guissou. A ces partis s’ajoutent le Parti de
Regroupement Africain (PRA) créé en 1958 à Bamako et animé par Ali Lankoandé.
Le Mouvement de Libération National (MLN) créé en 1958 et animé par Joseph Ki
Zerbo. Tous ces partis politiques vont revendiquer l’indépendance de la Haute Volta.

III) L’évolution politique de la Haute Volta de 1949 à


l’indépendance.
1) La Colonie de Haute Volta de 1949 à 1958

En 1956 la loi cadre est votée, en mars 1957 les voltaïques sont appelés aux
élections à l’issue de laquelle le premier conseil du conseil de gouvernement de
Haute Volta est formé. Daniel Ouezzin coulibaly est élu vice-Président du conseil de
gouvernement et Yalgado Ouedraogo est élu président de l’assemblée territoriale.
Le 07 septembre 1958, Ouezzin coulibaly meurt à Paris. Il est remplacé par Maurice
Yaméogo qui sera confirmé à son poste le 20 octobre 1958. Le 28 Septembre La
Haute Volta adhère par référendum à la Communauté française. Le 11 décembre
1958, la république de Haute Volta est proclamée, elle est membre de la
Communauté française.

2) De la république à l’indépendance

En Janvier 1959, la Haute Volta adhère à la fédération du Mali qui comprenait


le Sénégal, Le Mali mais plus tard (mars 1959) elle se retire pour former avec la Côte
d’Ivoire, le Niger, Le Bénin, le Conseil de l’Entente. Le 1 er mai 1959, Maurice
Yaméogo forme le 1er gouvernement uniquement voltaïque. Le 05 Août 1960,
l’indépendance de la République de la Haute Volta est proclamée par Maurice
Yaméogo (premier président). Le 20 septembre 1960, la Haute Volta est membre de
l’ONU.

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 le 29 Novembre 1960, la nouvelle constitution est adoptée; elle avait un caractère
présidentiel.

Conclusion

Les différentes luttes d’émancipation vont aboutir à l’indépendance de la Haute


Volta le 05 Août 1960. Mais à partir de 1960, connaitra une évolution mouvementée
sur le plan politique.

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Leçon 6 : L’évolution de l’Afrique indépendante : les tentatives de
regroupement exemple de l’UA (ex OUA)
OG1 : Comprendre la nécessité des regroupements
OG2 : Analyser la Charte de l’UA
OG3 : Evaluer l'action et les résultats de l’UA

Introduction

La nécessité de regroupement remonte depuis le XIXe siècle. Mais c’est avec


la décolonisation que l’unité de l’Afrique devenait nécessaire. Ainsi des tentatives
vont être menées dans ce sens.

I) La nécessité des regroupements

(cf. Chapitre II Leçon 7 Géographie)

II) La charte de l’union africaine

1) La charte de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA)


Réunis du 02 au 26 mars 1963 à Addis-Abeba en Ethiopie 30 chefs d’Etats et de
gouvernements vont ratifier la charte de l’OUA. Ainsi nait l’OUA dont la charte
stipule :

a) La composition
L’OUA comprend les Etats d’Afrique continentaux, Madagascar et les îles voisines de
l’Afrique.

b) Les Objectifs

 L’égalité souveraine des États membres


 Défendre l’intégrité territoriale et le droit inaliénable de chaque Etat à une
existence indépendante.
 Renforcer l’unité et la solidarité entre les Etats africains.
 Eliminer sous toutes ses formes le colonialisme en Afrique.
 Inaliénable : droit définitif

c) Les principes
 L’intangibilité des frontières.
 Le règlement pacifique des conflits entre Etats par voie de négociation, de
médiation, d’arbitrage.
 La non-ingérence dans leurs affaires intérieures des Etats membres
 Le respect de la souveraineté des Etats membres
 L’intangibilité : non modifiable

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2) De l’OUA à l’Union Africaine
L’idée de la création de l’Union Africaine fut défendue par le dirigeant libyen
Muammar al-Kadhafi.

En septembre 2000, lors d’un sommet extraordinaire tenu à Syrte (Libye), les États
membres de l’OUA décidèrent d’établir l’Union africaine (UA). L’Acte portant création
de l’Union africaine est adopté à Lomé en juillet 2000, puis, à Lusaka (Zambie) en
juillet 2001 lors du 37e sommet de l’OUA. L’union africaine est née lors du dernier
sommet de l’OUA à Durban (Afrique du Sud) en 2002, l’Union africaine (UA)
remplaça l’OUA. L’UA regroupe tous les pays d’Afrique sauf le Maroc. L’Union
Africaine reprend la charte de l’OUA (avec quelques aménagements) désormais
appelée Charte de l’union africaine.

III) L’action et les résultats de l’Union Africaine

1) Les actions

 Le règlement des crises politiques

A la mort de Gnassingbé Eyadema, président du Togo, le 5 février 2005,


l'Union africaine considéra la nomination de son successeur Faure Gnassingbé
comme un coup d’État militaire. La contestation de l'UA força Faure Gnassingbé à
tenir une élection. Lors de la crise politique au Zimbabwe en 2008, l’union africaine a
adopté une résolution qui ne prenait pas de sanctions contre le pays, mais exhortait
les principaux partis à négocier pour résoudre leurs différends.

 Prévention des conflits

L’union africaine a intervenu dans la prévention de plusieurs conflits sur le


continent. En vue de mettre fin à la guerre en Somalie, des soldats de l'Union,
environ 8 000 hommes, furent envoyés à Mogadiscio à partir de mars 2007 en tant
que force de maintien de la paix. En réponse au conflit du Darfour au Soudan,
l'Union africaine a déployé 7 000 soldats de maintien de la paix. En 2011, l’UA a
condamné fermement les frappes de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique
Nord) en Libye lors de la crise que traversait le pays.

2) Les résultats

Les résultats de l’UA ne sont pas à la hauteur des espérances. Les efforts fourni par
l’UA pour le règlement des crises politiques et la prévention des conflits sur le
continent sont louables. Cependant, l’UA a échoué dans sa tentative d’unification de
l’Afrique. Les conflits d’intérêts, le manque de moyens financiers, l’intangibilité des

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frontières reconnues par la charte de l’UA sont autant de raisons qui expliquent
l’échec de l’UA.

Conclusion

Depuis les indépendances l’Afrique se bat pour son unité. C’est dans le cadre
de cette union l’Union Africaine a été institué. L’actuelle présidente de la commission
de l’UA est Madame Dlamini Zuma (sud-africaine), Son premier président a été le
Sud-Africain Thabo Mbeki, précédemment président de l'OUA.

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Leçon7 : L’évolution de l’Afrique indépendante : les problèmes
socio - politiques
OG1 Analyser les problèmes sociaux
OG2 : Analyser les causes des conflits africains
OG3 Analyser l’instabilité politique en Afrique
OG4 Analyser les solutions aux problèmes politiques en Afrique

Introduction
Au lendemain des indépendances, l’objectif des nouveaux Etats africains est
leur développement économique. Cela devait passer par une stabilité socio-politique,
cependant 50 ans après les indépendances les problèmes socio-politiques persistent
en Afrique.

I) Les problèmes sociaux

1) La démographie

L’Afrique connait une forte croissance démographique. Sa population double


tous les 25 ans et plus de la moitié de sa population est jeune. Cette forte
croissance démographique crée des déséquilibres des budgets des Etats africains
qui financent les secteurs sociaux au détriment des secteurs productifs. (Agriculture,
Industrie, énergie)

2) L’insécurité alimentaire

Les techniques culturales archaïques dominent en Afrique, a cela s’ajoute la


sécheresse et des sols de plus en plus pauvres. Ces problèmes sont à l’origine de
l’insuffisance de la production alimentaire créant ainsi une famine superficielle en
Afrique.

3) Les maladies

Plusieurs maladies sont récurrentes en Afrique. On peut citer entre autres le


paludisme, la méningite, le SIDA, la fièvre typhoïde. Ces maladies handicapent les
populations et souvent les Etats africains n’ont pas les moyens de faire face à ces
fléaux.

II) Les causes des conflits africains

1) Les causes économiques

Les ressources économiques sont à l’origine de certains conflits africains. A


titre d’exemple, le conflit entre la Libye et le Tchad était dû à la présence de pétrole à

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la frontière entre ces deux Etats. C’est également le cas du conflit entre le Soudan du
Nord et le Soudan du Sud.

2) Les causes politiques

Certains conflits sont dus à l’intégrité territoriale des Etats. On peut citer le conflit
entre le Burkina Faso et le Mali. On peut également citer le conflit actuel au Nord
Mali occupé par des terroristes. Certains conflits sont cependant liés à la contestation
des résultats élections. Nous avons le cas de la Côte d’Ivoire (élections
présidentielles de 2010, environ 3000 morts), le Kenya (contestation des élections
présidentielles de 2007, 1500 morts) le Zimbabwe (élections présidentielles de 2008,
environ 3000 victimes)

III) L’instabilité politique en Afrique

1) Les coups d’Etat militaires

Les coups d’Etats trouvent leur origine dans l’opposition entre idéologies
politiques au sein des armées ou par la volonté des militaires de s’accaparer du
pouvoir ou par l’ingérence des occidentaux dans les affaires internes des Etats
africains. Ainsi depuis l’avènement des indépendances, plusieurs coups d’Etats ont
été perpétrés sur le continent : en Tunisie le 7 novembre 1987, HABIB Bourguiba est
déposé ; au Mali le 26 mars 1991 Moussa TRAORE est déposé ; en Côte d’Ivoire le
24 décembre 1999 Henri KONAN Bédié est déposé.

2) Les manifestations sociales

Elles sont liées aux conditions de vie difficiles des populations (pauvreté), à la
mauvaise gouvernance, aux élections mal organisées et aux résultats falsifiés.

3) L’insécurité

Elle est liée à la prolifération des armes sur le continent. Entrainant entre autres
situations d’insécurité : enlèvement surtout d’occidentaux, assassinat, vol à main
armée, viol, cambriolage.

Conclusion

Au regard de l’importance des problèmes socio-politiques auxquels les Etats


africains doivent faire face, ils gagneraient à s’unir pour juguler ses problèmes.

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