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Hommes et Migrations

Les tirailleurs malgaches et sénégalais dans la Résistance


Maurice Rives

Résumé
Plus de 5000 tirailleurs sénégalais et et malgaches, déserteurs ou évadés des camps de prisonniers après l'armistice de 1940,
ont choisi de rejoindre les rangs delà Résistance. Le récit, en particulier dans les Vosges et le Vercors, de quelques-unes de
leurs actions trop souvent oubliées.

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Rives Maurice. Les tirailleurs malgaches et sénégalais dans la Résistance. In: Hommes et Migrations, n°1158, octobre 1992.
Mémoire multiple. pp. 17-22;

doi : https://doi.org/10.3406/homig.1992.1893

https://www.persee.fr/doc/homig_1142-852x_1992_num_1158_1_1893

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LES TIRAILLEURS

mfoîo MALGACHES ET SÉNÉGALAIS

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Une grande partie de ces 25 000 militaires va être


obligée d'œuvrer pour l'ennemi, notamment en
construisant pour l'organisation Todt des fortifica¬
tions le long de la Méditerranée. Or, tous au fond du
cœur ont le ferme espoir de reprendre les armes afin
de reconquérir leur liberté et de prendre leur
revanche sur un adversaire qui les a humiliés et a
aussi souvent achevé leurs blessés ou exécuté les
captifs.
A l'heure où l'esprit de résistance se renforce en
France, ces tirailleurs militairement instruits, aguer¬
ris et disciplinés constituent un important vivier de
combattants pour les Forces françaises de l'intérieur
qui se créent. Ils seront donc sollicités par les chefs
FFT et répondront largement à leur attente, puisque
plus de 5 000 d'entre eux rejoindront les maquis
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avant la Libération et combattront dans 38 départe¬

Fait prémonitoire, le 18 juin 1940, un humble


tirailleur sénégalais avait été le seul témoin du pre¬
mier acte de refus de soumission à l'occupant
accompli par le futur fondateur du Conseil national
de la Résistance, Jean Moulin. L'avant-veille, ce
dernier, qui assumait les fonctions de préfet de
l'Eure-et-Loire, avait été mis en demeure par les
Allemands de signer un texte faisant état de préten¬
dues atrocités commises par les troupes noires dans
la région.
En termes très nobles, le haut fonctionnaire avait
refusé de reconnaître ces affabulations, prenant ainsi
la défense de l'honneur des Africains. Emprisonné
avec un de ces derniers qui le traita avec déférence
et amabilité, Jean Moulin, épuisé moralement et
physiquement, avait alors décidé de se suicider en se

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tranchant la gorge avec un débris de verre trouvé diens en avril 1945 et occupe un village bavarois
dans sa geôle. N'ayant réussi qu'à se blesser, le pré¬ dont il s'instaure le chef. Après avoir rejoint les
fet écrira plus tard, en parlant du militaire qui, recru forces alliées, il forme avec 46 camarades afri¬
de fatigue, dormait profondément à côté de lui pen¬ cains un commando qui va s'illustrer dans la
dant qu'il se mutilait : "le drame qui se jouait à un région
sonniers.
de Nuremberg en faisant de nombreux pri¬
mètre de lui était un peu pour lui" .
Les actions de résistance aux Allemands, résis¬ Toutes les opérations de résistance accomplies par
tance étant ici pris au sens large du terme, entre¬ les Africains durant les années noires de l'occupa¬
prises par
diverses formes.
les tirailleurs coloniaux ont revêtu tion mériteraient d'être mises en exergue. Souvent
peu connues, elles ont eu pour théâtre des départe¬
En juin 1940, à l'issue des combats, certains refu¬ ments aussi variés que l'Ardèche, l'Aube, le Gard, la
sent de se rendre et se cachent dans les campagnes. Mayenne, le Morbihan, le Pas-de-Calais et le Vau-
D'autres sont accueillis par la population et dissimu¬ cluse. Ici, nous nous contenterons d'évoquer deux
lés lors des recherches de l'occupant. Le sergent des plus belles actions de ces hommes épris de
liberté.
Ouakoro Coulibaly et le tirailleur Mama Santoura,
rescapés des sanglants combats de la Somme, arri¬
vent dans l'Orne. Pour ne pas tomber aux mains de
l'ennemi, le tirailleur se suicide alors que le sous- Addi Ba :
officier trouve refuge à la trappe de Soligny. A plu¬ un résistant guinéen des Vosges
sieurs
ce fervent
reprises,
musulman
alors que
revêt
l'occupant
la robe de
perquisitionne,
bure de ses Mener une vie clandestine d'opposant à l'ennemi,
hôtes pour échapper à l'arrestation. alors que la métropole était occupée, semble diffi¬
Beaucoup de prisonniers africains s'évadent avec cile, voire impossible, pour des tirailleurs coloniaux,
la complicité des habitants qui, au péril de leur vie, facilement identifiables. Pourtant l'un d'eux, le sol¬
les recueillent, les réconfortent et les guident. C'est dat Ba Adi Mamadou1, a été dès 1940 un authen¬
ainsi que le tirailleur malgache Justin Resokafany tique résistant.
s'évade de Bretagne en barque avec des pêcheurs. Addi Ba, né le 25 décembre 1913 à Conakry (Gui¬
Parvenu en Angleterre, il rejoint les Forces fran¬ née) est venu dans sa jeunesse en France et a vécu à
çaises libres. Recapturé en Italie en mai 1944, il est Langeais (Indre-et-Loire). Au début du conflit, il
conduit en France d'où derechef il fausse compagnie contracte un engagement pour la durée de la guerre
à ses gardiens. Il gagne ensuite le maquis le plus et est incorporé au centre mobilisateur n° 188 à
proche et participe à la libération de Chateauroux. Rochefort. En avril 1940, affecté au 12e RTS, il
Le caporal soudanais (malien) Idrissa Diana rejoint la zone des armées. En mai et juin 1940, son
s'évade avec deux camarades du camp de prison¬ régiment lutte dans les Ardennes et sur la Meuse.
niers de Suippes. Avec l'aide de la population les Avec les autres corps de la lre DIC, il livre
trois hommes parviennent rapidement au maquis de d'héroïques combats allant souvent jusqu'au corps à
Lançon (Ardennes). Le 29 août 1944, à l'aube, corps comme à Harreville-les-Chanteurs (Haute-
Idrissa précède une colonne FFI qui escorte des Marne) le 18 juin 1940. Ensuite, dispersée, accusant
armes parachutées dans la nuit. Apercevant un de fortes pertes, la formation est capturée, bataillon
blindé ennemi qui s'apprête à prendre à partie le après bataillon.
convoi, il s'élance tout seul sur le char, en tirant un Conduit à Neufchâteau (Vosges), un soir, Addi Ba
chargeur de son pistolet-mitrailleur. Ensuite, l'Afri¬ profitededelal'état
abusé boisson.
euphorique
Il incite de
sesses
camarades
gardiensafricains
qui ont
cain s'écroule, mortellement touché par les Alle¬
mands qui ont riposté à la mitrailleuse puis, croyant à s'évader et fait récupérer des armes abandonnées
avoir affaire à une contre-attaque, ces derniers rom¬ par l'armée française. Il gagne le bois de Saint-
pent le combat. Par son sacrifice Idrissa Diana avait Ouen-les-Parey
charisme et son autorité
avec la petite
il s'esttroupe,
instituédont
le chef.
par son
Là,
sauvé sesalliée.
l'aviation camarades et les armes larguées par
les Africains subsistent misérablement dans des
Le caporal Souleyman Diallo du maquis Latou- conditions très précaires.
rette, qui s'était aussi évadé, est tué le 20 août 1940, Parlant très bien le français, Addi Ba décide alors
1 près deencerclé
avait Saint-Pons
une (Hérault),
formationalors
ennemie
que sa en
compagnie
retraite. de prendre contact avec la population civile des
Etat civil indiqué sur son acte de environs. Il se rend à Tollaincourt et se présente au
décès. Les résistants vosgiens parlent Servant son mortier jusqu'à l'extrême limite de ses maire, M. Dormois, ancien combattant de 1914-
d' Addi Ba et nous lui avons conservé
ce nom. forces, il avait largement contribué au succès de 1918 et à Mme Maillère2 l'institutrice du village, qui
2 l'opération. lui réservent le meilleur accueil. Les tirailleurs, dont
Arrêtée par la suite et morte en Le brigadier-chef Sanou Badian, d'origine gui- quelques-uns sont blessés, reçoivent dès lors ravi¬
déportation. néenne, captif en Allemagne, désarme ses gar¬ taillement et soins.

18 HOMMES & MIGRATIONS


rend à plusieurs reprises sur la ligne de démarcation
afin de recevoir des instructions d'un haut respon¬
Intelligent, faisant montre
sur ses camarades, Addi
Suisse à un aviateur britannique,
d'un bombardier abattu le
Haute-Marne. Cet officier, Lau¬
plus tard reprendre la lutte au

Ba participe à l'établissement
des lieu
au Vosges,
dit Leentre
Chêne
Martigny-les
des Parti¬
déjà été en 1870 le théâtre
Illustration non autorisée à la diffusion des francs-tireurs.
l'organisme clandestin baptisé
abrite 80 jeunes réfrac -
travail obligatoire et possède
(Haute-
domaniale de Romains-aux-
groupe comporte aussi 18
tous déserteurs de la Wehr¬

les deux Allemands s'enfuient


du camp à leurs
Le surlendemain à l'aube, le
car il porte aussi ce nom, est
très supérieures en nombre et
enfants du propriétaire de
Paulette et Jeannine Henrion,
temps les patriotes et presque
aux mains de l'ennemi.
allemande, aisément recon¬
est arrêté le 15 juillet à la ferme
le territoire de la commune de
Au cours de sa capture mouve¬
s'enfuir par une fenêtre, Addi Ba
d'une rafale de pistolet-
à la prison de la Vierge à Epi¬
il est durement et atroce¬
ne parle pas. Il est rejoint en ce
arrêté par la Gestapo à
qu'il tentait d'orienter vers
le maréchal des logis-chef Cousin, afin qu'il ferme d'autres maquis les anciens du Camp de la Déli¬
vrance.
les yeux sur les activités des clandestins.
Dans les semaines qui suivent, après avoir enterré Les résistants vosgiens sont alors très inquiets de
leurs armes, les coloniaux sont pris en charge par ces emprisonnements, particulièrement de celui du
des passeurs et acheminés vers la Suisse. Grâce à un Guinéen qui n'ignore rien de la composition de leur
réseau improvisé, nos "maquisards" parviennent en réseau. Ils ont légitimement peur que, sous l'effet de
Suisse au début de 1941. "L'adjudant" Addi Ba3, la douleur, l'Africain révèle certains noms. Le gen¬
quant à lui, estime que son devoir est de continuer la darme résistant Joyeux, déjà cité, réussit à faire par¬
lutte sur
vivre à Tollaincourt.
place. Camouflé en ouvrier agricole, il va venir à Addi Ba un message d'instructions et de 3
réconfort par l'intermédiaire du gardien-chef de la
Dès le mois d'octobre 1940, il est entré en rela¬ prison et d'un soldat allemand. Bien qu'à nouveau Grade que s'était attribué l'intéressé
tions avec deux futurs résistants du réseau "Ceux de et dont il portait le galon.
supplicié,la vie
sauvant l'ancien
de sesducamarades.
12e RTS se tait obstinément, 4
la Résistance", MM. Arburger, dit Simon, et Froitier, Toujours vivant de nos jours.
de Lamarche (Vosges). Son rôle dut être important Addi Ba et son compagnon Arburger furent 5
car, d'après des témoignages locaux crédibles, il se fusillés le 18 décembre 1943, sur le plateau de la Et Adi Bah sur sa pierre tombale.

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FFI africains lors de la prise de Lyon, 2 septembre 1944

Vierge à Epinal. Leurs noms, celui du Guinéen étant officier français désigné pour les encadrer, le sergent
Vilcheze.
Herbouilly. En dépit de leurs efforts, les Africains ne En définitive, le 16 août, le groupe Jouneau
peuvent atteindre ce lieu car les gebirgsjäger6 leur arrive
le Dioisà tromper
où il retrouve
la vigilance
le détachement
de l'ennemi
Moine.
et gagne
Dès
barrent le passage. Ils se scindent alors en deux déta¬
chements. Le premier avec le lieutenant Moine et lors les Africains constituent deux sections qui, le
trombes
38 tirailleurs,
d'eau et
après
dansavoir
le brouillard
longtempsen se
errénourrissant
sous des 22 août, vont participer efficacement à la prise de
Romans-sur-Isère, défendue avec opiniâtreté par
d'herbes, retrouvera le 25 juillet le 11e régiment de une forte garnison de la Wehrmacht. Les Africains
cuirassiers. Une fois la jonction effectuée, le groupe se distinguent lors de l'attaque au cours de laquelle
gagne avec les cavaliers la forêt de Lente. Les ils récupèrent entre autres armes, deux mitrailleuses
tirailleurs seront par la suite surtout employés pour qu'ils retournent sur le champ contre l'ennemi.
assurer la sécurité du poste de commandement du Durant le combat, le tirailleur Samba M'Bour est si
régiment et effectuer des patrouilles. A plusieurs grièvement blessé qu'il décédera le lendemain. Peu
reprises, ils détectent l'ennemi qui les recherche après, il sera enterré devant une foule nombreuse et
pour les anéantir. Une nuit ils le localisent à moins au cours d'une cérémonie empreinte d'émotion.
de cent mètres mais comme ils ont reçu l'ordre de ne Romans étant tombée aux mains des FFI, les
pas se dévoiler, ils ne tirent pas. Couchés sur le sol, tirailleurs, décrits comme " portant leurs cartou¬
ils écoutent le cœur battant, les lourdes bottes de chières comme des fétiches et bardés de bandes de
l'adversaire écraser, tout près, les brindilles du sous- foule.
mitrailleuses" , sont follement acclamés par la I
bois.
Le 30 juillet, le caporal Sa Traore est blessé au
cours d'un violent engagement, le FFT qui l'accom¬
pagne, le sergent Haess, grièvement atteint, étant
achevé d'une balle dans la nuque par les assaillants. "Aux champs de la défaite, si j'ai
Finalement, l'ennemi est repoussé mais les rescapés replanté ma fidélité, c'est que
africains doivent se dissimuler et passer toute une
nuit à proximité des Allemands sur une pente si Dieu de sa main de plomb avait
abrupte que, pour sommeiller, ils s'attachent avec
leur ceinturon aux arbres qui parsèment la déclivité. frappé la France" Léopold Sédar Senghor
Jusqu'à la mi-août, les hommes du lieutenant Moine,
sans ravitaillement, se déplacent sans cesse afin de
ne pas se faire repérer par les gebirgsjäger qui les
poursuivent. Enfin, le 10 août, ils réussissent à
rompre l'encerclement et arrivent dans la région de
la Baume d'Hostun.
La deuxième petite troupe qui comprend 14
tirailleurs a été mise à la disposition du comman¬
dant Jouneau, dit Georges. Le 23 juillet, les Afri¬
cains participent à une contre-attaque en direction
des Allemands solidement installés dans la région
de la Tête des Chattons (1 873 mètres) d'où ils
effectuent des tirs de mortiers sur les positions
françaises.
de briser l'étreinte
Ensuite,ennemie.
le détachement
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Vassieux-en-Ver-
remplie,
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Louhans-Nuits-
rapatriés
leville.
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Villersexel.
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libérée
maquisards,
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prise
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remplacés
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par¬
lie
qui
les
de
au
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la
A 6 H Hj de montagne allemands.
ments qui culminent parfois à plus de 2 000
mètres,
bois et ensans
souffrant
autre nourriture
du froid et que
de ladessoif.fraises
Le com¬
des
mandant Jouneau réussira cependant à acheter
quelques moutons qui suivront la troupe et maigri¬
ront d'autant au cours de cette longue marche, à tel
point qu'ils seront baptisés par les FFI "moutons
aux jambes de bois". Le plus souvent les Africains
sont en tête de la colonne qui se déplace la nuit
pour échapper aux recherches aériennes. A plu¬
sieurs reprises, ils éviteront ainsi à leurs cama¬
rades de venir se heurter à de petits postes alle¬
mands.

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Illustration non autorisée à la diffusion

fort justement perpétué, il ne semble pas que le beaucoup des vieux habitants de cette ville surent
sacrifice de leurs autres compatriotes tombés lors trouver des accents émouvants pour faire revivre la
des combats de la Libération ait fait l'objet de la part jeunesse de ce résistant guinéen. Plus qu'une recon¬
naissance officielle, souvent sans lendemain, l'hom¬
des autorités
l'honorer et à officielles
le faire connaître
d'une campagne
de la nation.destinée
L'actionà
mage des humbles combattants qui ont côtoyé,
volontaire de ces hommes courageux n'a pas laissé apprécié et conservé
volontairement lutter leavec
souvenir
eux estdes
à retenir.
Africains venus
dans la mémoire collective de notre pays plus de
trace que celle d'un pas vite effacé par le vent dans Dans des circonstances tragiques où l'existence
le sable du désert. Pourtant, à l'époque, leur partici¬ même de la nation était en péril, les tirailleurs, combat¬
pationsouhaitée.
ment à la délivrance de la France avait été ardem¬ tants malheureux de 1940, ont pris une part non négli¬
geable à la libération de notre pays. Ainsi, ils avaient
Trois causes essentielles peuvent expliquer un pleinement illustré le vers de leur célèbre compatriote
silence qui ne saurait en aucune façon être assimilé à Léopold Sédar Senghor qui écrivit plus tard : "Aux
de l'ingratitude. champs de la défaite, si j'ai replanté ma fidélité, c'est
• En 1944-1945, les FFI africains ont rejoint que Dieu de sa main de plomb avaitfrappé la France" .
leurs villages
camaradesd'où
de très
combat.
peu ont
Ils correspondu
n'ont sollicitéavec
ni Après leur rapatriement, beaucoup de ces hommes
mettant en pratique les idéaux qui leur avaient été
décorations ni pensions, et lentement, au fil des inculqués dans la Résistance combattront pour obtenir
ans, leur souvenir s'est effacé, hormis dans la l'indépendance de leur territoire natal et s'opposeront
mémoire de quelques-uns de leurs anciens frères parfois violemment à la France. Mais ceci, comme dit
d'armes. Rudyard Kipling, "est une autre histoire" .

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