Sous la direction de :
G. MARTY, Doyen de la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Toulouse
et de
..
4 BRIMO, Professeur à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Toulouse
PARIS
ÉDITIONS A. PF.DONE
LIBRAIRIE DE LA COL1R d’aPPEL ET DE l’üRDRE DES WOCATS
1968
NUNC COGNOSCO EX PARTE
TRENT UNIVERSITY
LIBRARY
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in 2019 with funding from
Kahle/Austin Foundation
https://archive.org/details/lesgrandscourantOOOObrim
LES GRANDS COURANTS
DE LA
PHILOSOPHIE DU DROIT
ET DE L'ÉTAT
« Il faut dire les choses simples d'une façon simple,
et si possible les choses compliquées d’une façon
simple ».
M. le doyen G. Ripert.
COLLECTION ;
PHILOSOPHIE COMPARÉE DU DROIT ET DE L'ÉTAT
Sous la direction de :
G. MARTY, Doyen de la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Toulouse
et de
A. BRIMO, Professeur à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Toulouse
PARIS
ÉDITIONS A. PEDONE
LIBRAIRIE DE LA COUR D’APPEL ET DE L’ORDRE DES AVOCATS
1968
OUVRAGES ET ARTICLES DE PHILOSOPHIE DU DROIT
DU MEME AUTEUR
*
* *
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES ANCIENS
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En langue anglaise :
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1946.
En langue italienne :
En langue portugaise :
LE COURANT RATIONALISTE
Introduction
régularisation (lex non scripta sed lex). Cette droite raison est
universelle et éternelle.
L’idée d’un droit universel conduit Cicéron à parler d’un
quasi civile jus communis generi humano, droit commun à cette
société civile que forme le genre humain ; puis la terminologie
se précisera en même temps que l’idée, pour désigner, dans l’ex¬
pression jus gentium, le droit commun à tous les hommes vivant
en société et ce qui leur est propre par rapport aux autres espèces
(jus natura humani generis proprium).
non pas au cours d’une vie d’homme, mais par un travail que
des générations ont poursuivi pendant des siècles ».
Pour le reste, il reprend Platon et Aristote, tant sur les
formes des régimes politiques que sur leurs ressorts et leurs
déviations (4 ).
On voit donc, dès l’Antiquité, se dessiner les deux grandes
tendances du rationalisme et du naturalisme. D’une part, un
rationalisme et un naturalisme d’inspiration platonicienne qui
donneront naissance à la philosophie thomiste du droit et de
l’Etat dominée par la notion de Ratio et de Lex naturalis ; d’autre
part, un rationalisme et un naturalisme d’inspiration fixiste et
volontariste qui donneront naissance aux doctrines de l’Ecole de
la nature et du droit des gens, et aux théories du Contrat social,
dominées par les notions de droit naturel, d’Etat de nature et
de contrat.
Une fois l’homme divorcé de la nature vivante et ayant
inventé la notion abstraite de naturel, on recherchera non plus
la chose, mais son essence, et Kant fondera son système sur la
raison pure et la nature voulue. Il ne restera plus à Hegel qu’à
proclamer que tout ce qui est rationnel est réel et tout ce qui
est réel est rationnel, pour conduire l’histoire de la raison à son
terme, vidée dans sa substance, comme fondement et moyen de
connaissance du droit, par l’identification avec le naturel.
Nous considérerons donc successivement :
Section I :
La philosophie thomiste du droit et de l’Etat (ratio
et lex naturalis).
Section II :
Les philosophes volontaristes et naturalistes : l’Ecole
de la nature et du droit des gens et les théories du
Contrat social (raison spéculative et Etat de nature).
Section III :
La philosophie kantienne du droit et de l’Etat (raison
pure et nature voulue).
Section IV :
La philosophie hegelienne du droit et de l’Etat (rai¬
son absolue : tout ce qui est rationnel est réel, tout
ce qui est réel est rationnel).
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Le Courant Rationaliste 33
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3
34 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
SECTION I
Chapitre premier
4
50 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
Mais si la loi positive est acte de raison, elle est réglée sur
la loi éternelle, c’est-à-dire qu’elle doit remplir un certain
nombre de conditions ; si elle ne les remplit pas, elle n’est
qu’une contrefaçon de la loi, elle est injuste. Elle doit remplir
des conditions de forme (la loi doit être promulguée, problème
sur lequel Saint-Thomas ne s’étend pas, estimant que les
juristes romains en ont assez dit sur ce sujet), des conditions
de fond et des conditions organiques (elle doit émaner d’une
autorité légitime qui ne doit pas outrepasser ses pouvoirs de
législation et de juridiction).
de les observer, car comme il est dit dans les actes des apôtres
« il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (64). Toutefois
le refus d’obéissance à la loi injuste, élaborée par l’autorité légi¬
time, ne se justifie que lorsqu’elle conduit l’individu à com¬
mettre lui-même un acte injuste.
Critique
5
66 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
Chapitre II
§ 1. — Le néothomisme traditionaliste
— le sens du vrai ;
— le sens du beau ;
— le sens du bien ;
— le sens de l’utile ;
— le sens du juste.
2. — Le néothomisme para-existentialiste
(73) Toute œuvre tend à être colonisée par ses commentateurs qui
déforment la pensée du maître, jusqu’à la rendre méconnaissable. Il en
fut du thomisme comme de tant d’œuvres géniales, Saint-Thomas fut vic¬
time de ses disciples : Jean Capreolus, Saint-Antonin au xive siècle, Caje¬
tan (1464-1534), Suarez (1548-1617). C’est à Cajetan, semble-t-il, dont l’im¬
portance devint déterminante, car son commentaire fut inséré dans l’édition
léonine de Saint-Thomas, que nous devons une interprétation, dite littérale,
de Saint-Thomas qui, en fait, donne de la pensée thomiste, en mettant
l'accent sur son essientialisme aux dépends de son réalisme, une image tron¬
quée. Mettre l’accent sur l’essentialisme thomiste sans l’unir à son profond
réalisme, c’est orienter les esprits vers une interprétation rationaliste et
fixiste du droit naturel chez Saint-Thomas qui ne correspond pas à sa
pensée profonde. D’autres commentateurs, comme Dominique Bannez
(1528-1604) montrèrent plus de nuance dans leur interprétation.
Le Courant Rationaliste 71
BIBLIOGRAPHIE
Revues :
SECTION II
férence que je sens entre deux contraires est le plus bas degré de
la liberté », défaut de la connaissance et non perfection de la
liberté. L’idéal de l'homme, c’est le connaître, d’où le règne de la
méthode déductive et de la raison.
2. Spinoza (1632-1677), nous offre de la liberté une image para¬
doxale, mais qui sera à l’origine des conceptions absolutistes du
Contrat social et de l’Etat. Il nie la croyance commune dans la
liberté et il exalte par ailleurs la liberté du sage. Pour com¬
prendre ce paradoxe de Spinoza, il faut partir de Dieu; le spino¬
zisme est un panthéisme, tous les êtres sont les modes de la
substance divine, le monde est dans Dieu, comme les conclusions
dans les prémisses.
Dans l'Ethique, Dieu est nécessaire et libre. Spinoza dit : « Il
y a liberté lorsqu’une chose agit par la logique nécessaire de sa
nature »; il n’y a pas de liberté de choix en Dieu créant le monde,
mais le monde suit Dieu d’une façon nécessaire. Cependant il est
une cause libre, puisqu’il agit par lui-même et non sous l’influence
d’une cause extérieure. Dieu est la seule cause absolument libre
(et non pas l’homme). Il y a une notion de spontanéité qui fait
se conjuguer le libre et le nécessaire : être libre, c’est être soi.
L’homme ne possède pas le libre arbitre. L’homme croit que
ses désirs et ses tendances sont des actes libres : « L’homme se
croit libre parce qu’il connaît ses actions et qu’il n’en connaît
pas les causes ». Supposons une girouette consciente qui ignore
le vent, elle se croit libre, l’homme lui est semblable. L’illusion
à détruire est celle du possible, car dans le monde il n’y a que
du réel et le réel est nécessaire. La liberté de choix n’existe que
si l’on admet le Possible, or pour des raisons métaphysiques, le
Possible est impossible : toute chose sort de Dieu avec une logi¬
que inflexible; nos actions sont rattachées à Dieu et, puisqu’il n’y
a pas de possible pour Dieu (car si Dieu avait le possible, il serait
imparfait), il n’y en a pas non plus pour l’homme. De plus la
liberté est un rêve absurde qui donnerait à l’homme un pouvoir
qui appartient à Dieu, donner la liberté à l’homme serait le faire
cause première.
Cependant il y a la liberté du sage. Cette liberté est une
libération par la connaissance. Il y a d’abord une connaissance
du premier degré, par la perception et les sens, qui est une source
de misère pour l’homme qui se croit un tout. Nous en sommes
guéris par le stade suivant.
Au deuxième degré de la connaissance, nous n’envisageons
plus les choses sous un point de vue subjectif, mais c’est le monde
qui nous apparaît comme un tout, et le corps nous apparaît
comme un mode et non plus comme un tout. Ici donc apparaît
une première liberté : je me connais déterminé; mon Moi est
la résultante des forces qui me causent. Mais cette liberté n’est
qu’imparfaite.
Le Courant Rationaliste 81
6
82 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
Chapitre premier
A. — Grotius.
son effort pour distinguer droit naturel et positif lui ont permis,
en posant comme principe fondamental du droit le droit sub¬
jectif et la règle « Pacta sunt servanda », de rédiger le premier
manuel de droit international public positif et de créer un genre
et une science. C’est cet apport de Grotius qu’il faut retenir, car
il est le plus important de son œuvre par son côté constructif.
Peut-on lui reprocher, dans une période où les règles de droit
international sont à peu près inexistantes, sauf pour le droit de
la mer, d’avoir cherché à les établir sur des principes rationnels,
tirés du droit commun des nations civilisées ?
B. — Pufendorf.
C. — Thomassius.
A. — Leibniz.
B. — C. Wolff.
C. — E. de Vattel.
D. — Burlamaqui-Barbeyrac.
Critique
Chapitre II
(10) C’est la raison pour laquelle nous n’avons consacré aucun chapitre
à l’absolutisme monarchique. Il s’agit d’une doctrine politique, non d’une
philosophie du droit et de l’Etat.
96 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
l’idée que le seul pouvoir légitime est celui qui est fondé sur la
volonté libre du peuple, passant un contrat avec le roi, ou don¬
nant naissance à la fois à la société politique et au pouvoir par
un contrat entre les individus, nés libres dans un Etat présocial,
dit Etat de nature. Dans l’Etat de nature, les hommes naissent
libres et égaux, ils ne peuvent être sortis de cette situation que
par un contrat volontaire, hypothèse qui lie ainsi le naturel, le
rationnel et le légitime.
7
98 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
Toute son œuvre est marquée par l’esprit corporatif. Pour lui,
la politique est une action symbiotique, c’est-à-dire « l’art de
réunir les hommes pour l’établissement, la direction et la conser¬
vation de la vie sociale » et le contrat a pour but de fonder l’Etat
en un accord entre des corporations qu’il appelle des consécra¬
tions, consécrations privées d’abord (famille ou professionnelles),
consécrations publiques ensuite, nous dirions aujourd’hui corps
intermédiaires (cités, provinces, universités), consécrations majeu¬
res enfin (l’Etat) qui peut d’ailleurs s’unir en confédération.
§ 1. — Hobbes
§ 2. — John Locke
(15) Touchard : Histoire des idées politiques, op. eit., p. 330 et ss.
(16) M. Prelot : Histoire des idées politiques, p. 375.
Le Courant Rationaliste 105
(17) Texte qui inspira les auteurs de la Déclaration des droits de 1789.
Le Courant Rationaliste 107
(18) Marcel Prelot : Histoire des idées politiques, op. cit., p. 377.
108 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
Les deux pouvoirs ne sont point, pour Locke, et, par là, il se
fait l’apôtre du parlementarisme revendiqué par les Wighs, placés
sur le même plan. Le législatif est « l’âme qui donne forme, vie
et unité à l’Etat », il est un pouvoir sacré qui « ne peut être ravi
à ceux à qui il a été une fois remis ». L’exécutif lui est subor¬
donné, sauf dans la mesure où l’intérêt du bon fonctionnement
de la société politique exige que l’on laisse à « sa discrétion »
certaines décisions, pouvoir discrétionnaire proche de ce que
nous appelons aujourd’hui le pouvoir réglementaire.
en santé », est fait pour l’Etat sauvage, mais cet Etat n’est pour lui
qu un état transitoire et précaire, car « pour leur malheur, les
hommes possèdent deux facultés, la liberté d’acquiescer ou de
résister, et la faculté de se perfectionner ». Ce sont ces deux
facultés qui vont conduire l’homme à une seconde période de
l’Etat de nature, intermédiaire entre l’Etat sauvage et la société
établie; elles incitent l’homme, tout en conservant sa pleine indé¬
pendance, à rechercher des relations avec ses semblables. Il veut
goûter les joies de la famille, accéder à une certaine moralité
« quoiqu’ils fussent devenus moins endurants et que la pitié natu¬
relle eut déjà souffert quelque altération, cette période de déve¬
loppement des facultés humaines, tenant un juste milieu entre
l’indolence de l’Etat primitif et la pétulante activité de notre
amour-propre, doit être l’époque la plus heureuse et la plus
durable ».
Le contrat est défini dans son contenu, dès lors que les contrac¬
tants sont libres et égaux et que leur fin est de conserver cette
liberté et cette égalité originelles, tout en bénéficiant de la sécurité
que leur apporte la société. Une clause unique dans ces conditions
est possible ; « l’aliénation totale de chaque associé avec tous ses
droits à toute la communauté ». Une telle aliénation, si totale
qu’elle soit, est la meilleure garantie des droits que nous tirons
de la nature, car « chacun se donnant tout entier, la condition
est égale pour tous et, la condition étant égale pour tous, nul n’a
intérêt à la rendre onéreuse aux autres » (22).
Parce qu'elle est générale, elle n’a en vue que le bien commun,
à la différence de la volonté du despote qui ne recherche que
son intérêt personnel, elle est toujours « droite et tend toujours
à 1 utilité publique ». Il n’en résulte pas que le peuple soit
infaillible dans ses décisions : « On veut toujours son bien, mais
on ne le voit pas toujours : jamais on ne corrompt le peuple,
mais souvent on le trompe et c’est alors qu’il paraît vouloir ce qui
est mal. Il y a souvent bien de la différence entre la volonté de
tous et la volonté générale; celle-ci ne regarde qu’à l’intérêt
commun, l’autre regarde à l’intérêt privé et n’est qu’une somme
de volontés particulières, mais ôtez de ces mêmes volontés les
plus et les moins qui s’entredétruisent, reste pour somme des
différences la volonté générale » (26).
s
114 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
(30) J.-J. Rousseau : Contrat social. Livre III, chap. IV, p. 277.
Le Courant Rationaliste 115
Critique
(32) J.-J. Rousseau : Contrat social, Livre II, cliap. VI, p. 168.
(33) J.-J. Rousseau : Contrat social. Livre II, chap. VI, p. 168.
Le Courant Rationaliste 117
La volonté générale doit être telle dans son objet et dans son
essence, « elle doit partir de tous pour s’appliquer à tous ». Peut-
on poser plus nettement le principe du respect du droit des
minorités, point essentiel pour les libéraux ? C’est le pacte social
qui permet seul un épanouissement des droits naturels car il
établit « entre les citoyens une telle égalité qu’ils s’engagent tous
sous les mêmes conditions et doivent jouir tous des mêmes droits.
Ainsi, par la nature du pacte, tout acte de souveraineté, c’est-à-
dire tout acte authentique de la volonté générale, oblige ou favo¬
rise également tous les citoyens, en sorte que le souverain connaît
seulement le corps de la nation et ne distingue aucun de ceux
qui la composent» (35).
Cet idéal ne peut être réalisé que dans une forme de gouver¬
nement fondé sur la volonté générale, être impersonnel, guidée
non par les intérêts ou les opinions, mais par la raison et qui,
comme la nature physique, est guidée par des forces imperson¬
nelles et naturelles, ce qui n’est « pas contraire à la liberté mais
conforme à sa tendance ».
C’est bien ainsi, au reste, que les hommes de 1793 qui furent
les plus fidèles disciples de Rousseau, ont interprété sa pensée.
Laissons parler Robespierre : « La déclaration des droits est la
constitution de tous les peuples; les autres lois sont mobiles par
leur nature et subordonnées à celle-là. Qu’elle soit sans cesse
présente à tous les esprits, qu’elle brûle à la tête de votre code
public, que le premier article soit la garantie formelle de tous
les droits de l’homme, que le second porte que toute loi qui les
blesse est tyrannique et nulle » et plus loin : « Législateurs, faites
des lois justes, magistrats, faites-les religieusement exécuter, que
ce soit là toute votre politique » (36).
(34) J.-J. Rousseau : Contrat social, Livre II, chap. IV, p. 153.
(35) J.-J. Rousseau : Contrat social. Livre II, chap. IV, p 155.
(36) Robespierre : Principes de la morale politique. Charpentier, 1908.
118 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
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ch. 4.
C.B. Macpherson : Locke on capitalist appropriation, in The Western poli¬
tical Quarterly, 1951, p. 550.
Le Courant Rationaliste 129
Voir :
E. Cassirer : L’unité dans l’œuvre de J.-J. Rousseau, in Bulletin de la Société
française de Philosophie, 1932.
E. Cassirer : The question of J.-J. Rousseau, New York Columbia, P.P. 1954.
E. Cassirer : Das Problem J.-J. Rousseau, in Archiv für Geschichte der
Philosophie, 1932.
R. Derathe : Le rationalisme de J.-J. Rousseau, Paris 1948, P.U.F.
R. Derathe : J.-J. Rousseau et la science politique de son temps, P.U.F., 1950.
Del Vecchio : Des caractères fondamentaux de la philosophie politique de
J.-J. Rousseau, 1914, in Revue Critique de Législation et Jurisprudence.
Del Vecchio : Compte rendu de l’étude de Rodari : Burlamacchi et Rousseau,
in Annales J.-J. Rousseau, T. VI, 1910.
J.-J. Chevalier : J.-J. Rousseau ou l’absolutisme de la volonté générale, in
Revue française de Science politique, 1953.
E. Faguet : Rousseau penseur, Paris, 1910.
B. Groethuysen : J.-J. Rousseau, Paris, 1949, Gallimard.
C. W. Hendel : J.-J. Rousseau moraliste, London and New York, Oxford,
U.P., 1934.
G. Lanson : L’unité de la pensée de J.-J. Rousseau, in Annales J.-J. Rousseau,
T. VIII, 1912.
J. Lemaître : J.-J. Rousseau, Paris, 1925.
9
130 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
SECTION III
LA PHILOSOPHIE KANTIENNE
DU DROIT ET DE L’ETAT
ET LE NEOKANTISME JURIDIQUE
(Raison pure et nature voulue)
Chapitre premier
Kant, comme tous les gens cultivés d’une époque qui avait
intégré l’enseignement du droit à la culture générale, a reçu une
formation juridique. Il est à l’aise en face des problèmes du
droit et de l’Etat et manie les concepts juridiques avec autant
de facilité que les concepts philosophiques. Toute son existence
(1724-1804) s’est déroulée dans sa ville natale de Kœnigsberg et
fut consacrée à la spéculation philosophique et à l’enseignement.
Dans cette philosophie, la notion de droit occupe une place pré¬
pondérante. Comme Ta très lucidement montré Jean Lacroix,
dans son petit livre si riche de substance : « Kant et le Kan-
132 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
Mais chez Kant comme chez Rousseau qui, sur ce point, l’a
profondément influencé, le principe du droit est connu grâce à
l’idée du contrat social qui tend au « salut public », qui repose
sur la « constitution légale, garantissant à chacun par des lois,
sa liberté », constitution qui est fondée sur la raison et la volonté,
comme le droit.
Critique
Chapitre II
LE NEOKANTISME JURIDIQUE
Stammler et Del Vecchio sont les deux œuvres que nous retien¬
drons comme type d’œuvre inspirée par la néokantisme juridique,
tributaire dans une large mesure de la philosophie néokantienne
de Rickert, de Windelbrand, d’Hermann Cohen.
§ 1. — Stammler
1. Le concept de droit.
2. L’idée de droit.
10
146 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
BIBLIOGRAPHIE
SUR KANT
Voir :
Alain : Lettres sur la philosophie de Kant, Hartmann.
M. Alexandre : Lecture de Kant, P.U.F., 1961.
Boutroux : La philosophie de Kant, P.U.F.
Delbos : La philosophie pratique de Kant, P.U.F.
Deleuze : La philosophie critique de Kant, P.U.F.
Goldmann : La communauté humaine et l’univers chez Kant, P.U.F.
Heidegger : Kant et le problème de la métaphysique, Gallimard, avec Intro¬
duction et trad. par A. de Waelehns et W. Bienal.
Julia : La question de l’homme et le fondement de la philosophie, réflexion
sur la philosophie pratique de Kant et la spéculation de Fitche, Aubier.
Krucer : Critique et morale chez Kant, trad. Régnier, Beauchesne.
Lachieze-Rey : L’idéalisme kantien, Vrin.
Lacroix : Kant et le kantisme, P.U.F., 1966.
En italien :
SUR LE NEOKANTISME
Voir :
Friedmann : Théorie générale du Droit, L.G.D.J., 1965, p. 131.
Petrone-Bartolomei : Lezioni.
SECTION IV
LA PHILOSOPHIE HEGELIENNE
DU DROIT ET DE L’ETAT
ET LES DOCTRINES DU VOLKSGEIST
Avec la philosophie hégélienne du droit et de l’Etat et les
doctrines du Volksgeist, soutenues par l’Ecole historicpie alle¬
mande, puis reprises par les théories national-socialistes du droit
et de l’Etat, s’achève l’aventure de la raison et de la nature dans
le droit.
L’identification du réel et du rationnel dans l’idéalisme hégé¬
lien, c’est aussi un des aspects de l’identification du naturel et du
rationnel ; l’identification du droit et de l’Etat dans leur source
avec le Volksgeist (l’esprit populaire), c’est la réconciliation de
la nature, de l’Etat et du droit dans une vision romantique de
la « Nature des choses », qui se veut dépassement de l’opposition
entre le naturel et le rationnel.
Après Hegel, la pensée humaine face à la raison ne pourra
que revenir en arrière, remâcher le naturalisme ou le rationna-
lisme, elle butera désormais sur le mur du totalitarisme, en lequel
s’anéantissent le naturalisme et le rationalisme. Hegel, en partant
du principe rationaliste en nie la raison d’être, à savoir la défense
de la liberté de pensée, source de la réflexion, fondement de la
raison.
Chapitre premier
Critique
Chapitre II
LA NOTION DE VOLKSGEIST
ET LES THEORIES DE L’ECOLE HISTORIQUE ALLEMANDE
(La raison trahie)
2. La notion de Volksgeist.
il
162 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
Critique
Chapitre III
LA DOCTRINE DU VOLKSGEIST
DANS LA THEORIE NATIONAL-SOCIALISTE
DU DROIT ET DE L’ETAT
(L’assassinat de la raison)
1. Le Volksgeist allemand.
2. Le Führerprincip,
BIBLIOGRAPHIE
Voir :
X. Léon : Fichte et son temps, A. Colin, 1922.
G. Vlachos : Fédéralisme et raison d’Etat dans la pensée internationale de
Fichte, Pedone, 1948.
M. Weber : Fichtes Sozialismus, 1900.
N. Wallner : Fichte als politischer Denker, 1926.
Solari : L’idealismo sociale del Fichte, Studi Storici, 1949.
Romer : Naturrecht vor 150 Jahren, Festschrift Kiesselbach, 1947.
Opocher : Fichte e il problema dell’individualité. Il superamento fichtiano
dell’individualismo, R.I.F.D., 1940.
Schelsky : Théorie der Gemeinschaft nach Fichtes Naturrecht, 1936.
Walz : Die Staatsidee des Rationalismus und der Romantik und die Staats-
phil. Fichtes, 1928.
Lask : Fichtes Idealismus und die Geschichte, 1914.
Petrone : Lo stato mercantile di Fichte, 1950.
N. Hartmann : Die Philosophie des deutschen Idealismus, 1923.
G. Gurvitch : Le système de la morale concrète de Fichte, 1929.
SUR SCHELLING
Voir :
A. Meyer : Der Staatsgedanke bei Schelling, Diss Koln, 1946.
Metzcer : Gesellschaft, Recht und Staat in der Ethik des deutschen Idea¬
lismus 1917.
SUR HEGEL
Voir :
Voir :
R. Maspetiol : Droit, société civile et Etat dans la pensée d’Hegel, A.P.D.,
1967, p. 91.
B. Groethuysen : La conception de l’Etat chez Hegel et la philosophie
politique en Allemagne, Revue philosophique, 1924, p. 180 et s.
K. Marx : Critique de la philosophie de l’Etat chez Hegel : œuvres phi¬
losophiques, trad. Molitior, T. IV, 1935, p. 221.
E. Fleischmann : La philosophie politique de Hegel, Plon, Paris, 1964.
J. Hyppolite: Les travaux de jeunesse d’Hegel d’après des ouvrages récents,
Rev. de Mét. et Mor., 1935, p. 399 et s., p. 549 et s.
J. Hyppolite : Préface à la traduction des Principes de la philosophie du
droit, de Hegel, p. 14 et s.
j. Hyppolite : La conception hégélienne de l’Etat et sa critique par Karl
Marx, Cahiers internationaux de Sociologie, 1947, p. 142 et s.
Xtandshut et J.P. Mayer : Introduction à la traduction de la Critique de la
philosophie de l’Etat, de Hegel.
L. Levy Brühl : La théorie de l’Etal dans Hegel, Séances et travaux de
l’Académie de Sciences morales et politiques, T. XXXIII, 2e semestre
1889, p. 16 et s.
J. D’Hondt : Hegel, Philosophie de l’Histoire vivante, P.U.F., 1967.
E. Weil : Hegel et l’Etat, Vrin, 1950.
Ed. Vermeil : La pensée politique de Hegel, in Etudes sur Hegel, Paris, 1931.
F. Rosenzyveig : Hegel und der Staat, I, II, Oldenburge, 1920.
Pour les ouvrages en langues anglaise et allemande, consulter :
CJ. Friedrich : The philosophy of Law in historical perspective, Chicago,
U.P., 1958.
SUR BURKE
Voir :
Voir :
Ch. de Savicny : Ueber den Beruf unserer Zeit zur Gesetzgebung und Rechts-
wissenschaft, 1814.
Le Courant Rationaliste 171
SUR O. GIERKE
Voir :
Voir :
Benoist-Mechin : Eclaircissements sur Mein Kampf, A. Michel, 1939.
Bettelhein : L’Economie allemande sous le National-Socialisme, Paris, 1946.
R. Catrice : L’Allemagne et la théorie des droits publics, thèse Lille, 1939.
A. Combris : La philosophie des races.
M. Cot : La conception hitlérienne du Droit, thèse Toulouse, 1938.
R. Bonnard : Le Droit et l’Etat dans le National-Socialisme, Paris, Pichon,
1936.
Dr François Bayle : Psychologie et éthique du National-Socialisme, P.U.F.,
1953.
J.-J. Chevallier : Histoire des grandes œuvres politiques des Machiavel à nos
jours, Paris, A. Colin, 1954.
A.-W. Darré : La race, nouvelle noblesse du sang, Paris, 1939.
V. Dussauze : L’organisation professionnelle en Allemagne, Paris, P.U.F.,
1943.
J. Fournier : La conception nationale-socialiste du droit des gens, Paris,
Pédone, 1938.
H. Frank : Nationalsozialistisches handbuch für recht und gesetzgebung,
München, 1935.
Hitler : Mein Kampf, Edition allemande, 1933, Munich. Traduction française
par Gaudefroy-Demombynes et A. Calmettes, Nouvelles éditions latines.
172 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
Ouvrages collectifs.
Voir :
M. Prelot : L’Empire fasciste : les origines, les tendances et les institutions
de la dictature et du corporatisme italiens, Paris, Sirey, 1936.
M. Prelot : La théorie de l’Etat dans le droit fasciste, Paris, Sirey, 1933,
Mélanges Carré de Malberg.
Mussolini : Le fascisme, doctrine et institutions, Denoel, 1933.
Mussolini : Œuvres et discours, Paris, Flammarion, 1934-1939, onze tomes
publiés.
B. Croce : Teoria e storia délia storiogio, Baris, 3e éd. 1927.
S. Panunzio : L’essenza giuridica délia corporazione in Scritti giuridica in
onore di Santi Romano, Padoue, 1940.
A. Rocco : La transformazione dello stato Roma, La Voce, 1927.
A. Rocco : The political doctrine of fascisme, Int. conciliation, 1926.
DEUXIÈME PARTIE
LE COURANT ANTIRATIONALISTE
ET ANTINATURALISTE
Introduction
12
178 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
SECTION I
Chapitre premier
Critique
Elle est étroite, car, s’il est facile de poser comme un axiome
la nécessité de l’équilibre entre l’intérêt individuel et l’intérêt
commun, il est difficile de faire confiance aux seuls principes
libéraux de la liberté d’entreprise, du désintéressement dans la
réforme de l’administration, pour assurer l’identité du bonheur
individuel et du bonheur commun, à moins de croire aux har¬
monies préétablies. Son réformisme est le signe le plus évident
des contradictions dans lesquelles son système unilatéral l’en¬
ferme. Sa réduction de l’homme à un seul terme rend l’équation
individu-société insoluble.
Chapitre II
(9) Spencer est en effet infidèle à ses principes. Inspiré par une philo¬
sophie individualiste et l’idée de progrès, il revient au matérialisme ratio¬
naliste. Voir sur ce point C. Richard : La philosophie du droit et la socio¬
logie en Angleterre après Spencer, A.P.D. 1932, p. 387.
(10) Il écrit : ^ L idée que le droit doit toujours être le même ne vaut
nullement mieux que de dire que le traitement médical devrait être le même
pour tous les malades ».
Le Courant Antirationaliste et Antinaturaliste 185
Critique
BIBLIOGRAPHIE
SUR HUME
Voir
Bacolini : Ezsperienza giuridica et politica nel pensiero di Hume, 1947.
Vlacchos : Essai sur la politique de Hume, 1955, éd. D.M.
Le gouvernement représentatif, 1860.
SUR JHERING
Voir :
Dino Pasini : Saggio sul Jhering, 1959.
Dino Pasini : Jhering e il suo tempo (Jus 1961, p. 87).
Couloumbel : Force et but dans le droit selon la pensée de Jhering,
R.T.D.C. 1956.
Wieacker : Gründer und Bewahrer, 1959.
Wieacker : R. von Jhering, 1942.
Erik Wolf : Grosse Rechtsdenker der deutchen Geistegeschit Tiibingen,
1939.
Olciatti : Il concetto di giundicito nella scienza moderna del diritto, 8'
éd.. Milan 1950, p. 91 et s.
190 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
SECTION II
Chapitre premier
DU DROIT ET DE L’ÉTAT
13
194 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
Critique
2° Dans sa source.
*
* *
Chapitre II
14
210 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
Critique
BIBLIOGRAPHIE
Voir :
Méthode sociologique et Droit : Rapports présentés an Colloque de Stras¬
bourg, 1958. Annales Faculté de Droit de Strasbourg, 1958.
M. Villey : Ce que l’histoire du droit doit à Auguste Comte (Mélanges Lévy-
Brulh, 1959).
Verianin : La philosophie du Droit d’Auguste Comte.
Salori : Positivisme guridical politico di A. Comte (Studi Storici, 49).
Mehlis : Die Staats philosophie Comte, 1909.
J. Lacroix : Sociologie d’Auguste Comte, 1957.
H. Lévy-Brulh : Aspects sociologiques du Droit, 1955.
Davy : Le droit, l’idéalisme et l’expérience, 1922.
Lévy : Les fondements du Droit, 1935, nouvelle édition 1955.
Lévy : Vision socialiste du Droit, 1926.
Durkheim : Leçons de sociologie physique des mœurs et du Droit, 1950.
H. Lévy-Brulh : Droit et sociologie, A.P.D. 1937, p. 22.
Russo : Réalité juridique et réalité sociale, 1942.
L. Husson : La philosophie de Droit et les sciences humaines, A.P.D. 1962,
p. 61.
L. Husson : L’élaboration de la règle de droit et les données sociologiques.
Annales de la Faculté de Droit de Toulouse, 1959, p. 35 et ss.
G. Gurvitch : Eléments de sociologie juridique, 1940, Paris.
H. Lévy-Brulh : Sociologie du Droit, P.U.F. (Que sais-je ?), 1961.
Coïng : La théorie de Durkheim sur le droit comme chose. Annales de la
Faculté de Droit de Strasbourg, 1958, p. 112.
J. Carbonnier : Sociologie juridique, publiée par l’Association des Etu¬
diants en Droit, 12, Place du Panthéon, 1963-1964.
(1) Cette liste, qui n’est nullement complète, présente les principaux
articles de la doctrine française et étrangère relative aux thèmes fondamen¬
taux de la pensée de L. Duguit.
214 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
SECTION III
LA PHILOSOPHIE MARXISTE
DU DROIT ET DE L’ETAT
(21) Voir egalement, dans le même sens, son article (1844) « Sur la
question juive ».
Le Courant Antirationaliste et Antinaturaliste 219
§ 1. — Le schéma initial
15
226 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
soutiendra cette thèse qu’il ne suffit pas, pour avoir une vision
marxiste du droit, d’introduire dans les théories juridiques l’élé¬
ment lutte des classes, il faut concevoir le rapport juridique
comme la cristallisation historique des rapports sociaux au
moment donné de l’histoire de l’homme, thèse qui conduit à une
certaine objectivation historique du droit socialiste, expression
du rapport social nouveau.
(31) Vychinsky : The law of the soviet slate. Henri Chambre, op. cité
p. 228.
(32) Voir sur ce point Henri Chambre, op. cité, p. 234.
Le Courant Antirationaliste et Antinaturaliste 237
Critique
(34) Article analysé par M.K. Stoyanovitch dans les Archives de Philo¬
sophie du Droit, 1965, p. 303.
240 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
Or, c’est sur le terrain des faits que cette logique se trouve
mise en défaut. Toute société repose sur des règles et des règles
sanctionnées, ubi societas, ibi jus. Quelle que soit la base de la
société, son degré d’homogénéité, certains membres du groupe
auront tendance à enfreindre ses règles et il est indispensable de
les pourvoir de sanctions. L’idée de droit et d’Etat ressurgit avec
les difficultés de l’Etat soviétique, mais c’est une illusion de
s’imaginer qu’elle disparaîtra avec ces mêmes difficultés. On peut
même affirmer que la libéralisation du régime supposera, étant
donné le contenu totalitaire de la notion de socialisme, un
accroissement du rôle de la loi. La vie s’organise de plus en plus
en Russie sur la base des règles juridiques.
16
242 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
BIBLIOGRAPHIE
i. Œuvres de Marx
c. Traductions françaises.
Œuvres complètes de Karl Marx, traduction Molitor, Editions Costes, Paris
(traduction incomplète malgré le titre) : Série Œuvres Philosophiques, 9 vol.
(abréviation : Molitor, O. Phil.) ; Série Œuvres Politiques, 8 vol. (tra¬
ductions d’articles) ; Le Capital, 14 vol.; Histoire des doctrines économi¬
ques, 8 vol., trad. des Theorien über Mehrwert, édités par ICautsky en
1904; Herr Vogt et Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, 3 vol.; Révo¬
lution et contre-révolution en Allemagne, 1 vol. (l’œuvre est en fait de
Engels); Le Manifeste Communiste, 1 vol.; Karl Marx devant les jurés
de Cologne. Révélations sur le procès des Communistes, 1 vol.; Corres¬
pondance Marx-Engels, 9 vol.; Misère de la Philosophie, réédition de
l’original français. Les Editions Sociales ont publié de leur côté un
certain nombre de traductions : Les luttes de classes en France (1848-
1850) ; Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte; La guerre civile en France,
1871 (La Commune de Paris) ; Misère de la philosophie (reproduction de
l’original français) ; L’idéologie allemande, Ire partie : Feuerbach ; Salaire,
prix et profit. Travail salarié et capital; Le Capital, 1. I, 3 vol., repro¬
duisant la traduction de Roy, 1. II, 2 vol. parus (nouvelle traduction) ;
(Marx et Engels), Manifeste du Parti communiste; (Marx et Engels),
Critique des programmes de Gotha et d’Erfurt; (Marx et Engels), Etudes
philosophiques (voir J. Vuillemin, «Nouvelle traduction de Marx», in
Temps Modernes, n" 59, 1950).
Thèses sur Feuerbach, 1845, resté inédit, MEGA, I, v; trad. Molitor, O. Phil.,
VI, pp. 141-144.
Die Deutsche Idéologie, Kritik der neuesten deutschen Philosophie in ihren
Reprasentanten, Feuerbach, B. Bauer, und Stirner, und des deutschen
Sozialismus in seinen verschiedenen Propheten, par Marx et Engels,
1845-1846, inédit, MEGA, I, v; trad. Molitor, O. Phil., VI, pp. 137-257,
VII, VIII et IX en entier; nouvelle trad. Cartelle pour la première partie
« Feuerbach », Editions Sociales, Paris, 1953.
La critique moralisante et la morale critique, articles de la Deutsche Brüsseler
Zeitung, 28 octobre - 25 novembre 1847, MEGA, I, vi.
Misère de la Philosophie, réponse à la Philosophie de la Misère de M. Prou-
dhon, préface de F. Engels, Paris, 1847, texte original en français;
réédition Giard, 4e édition sur l’édition princeps, 1935, Editions Sociales,
1946 (avec trois annexes) et Costes, 1950.
Speech of Dr. Marx on Protection, Free Trade and the Working Classes, in
The Northern Star, 1847, MEGA, I, vi; trad. française sous le titre
Discours sur la question du Libre-échange, Bruxelles, 1848.
Manifest der Kommunistischen Partei, Londres, février 1848; nouvelles édi¬
tions avec préfaces, 1872, 1883, 1890; nombreuses traductions françaises :
Molitor, éd. Costes, 1934; Editions Sociales, 1946; Ch. Andler, avec intro¬
duction, Société Nouvelle de librairie et d’édition, 1901.
Lohnarbeit und Kapital, série d’articles de la Neue Rheinische Zeitung, 1849,
conférences faites par Marx à Bruxelles devant l’Association des Ouvriers
allemands, MEGA, I, vi; traduction française : Travail salarié et Capital,
Editions Sociales, 1947.
Articles de la Neue Rheinische Zeitung, Politisch-Oekonomische Revue, Lon¬
dres, New York, Hambourg, 1850, surtout Die Klassenkampfe in Frank-
reich, réédité en 1895 à Berlin par Engels; traduction française : Les
luttes de classe en France, Editions Sociales, 1946 et 1948.
Der Achtzehnte Brumaire des Louis Bonaparte, publié dans le deuxième
numéro de Die Révolution de J. Weydemeyer, New York, 1852; nouvelle
édition avec préface de Marx, Hambourg, 1859; trad. française de Molitor;
nouvelle traduction : Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, Editions
Sociales, Paris, 1946, 133 pp.
The Eastern Question. A reprint of letters written 1853-1856 dealing with
the events of the Crimean War by Karl Marx, edited by E. M. Aveling
and E. Aveling, swan Sonnenschein, Londres, 1897; trad. Molitor, Œuvres
Politiques, I, pp. 125-232.
Zur Kritik der Politischen Oekonomie, Franz Dunclcer, Berlin, 1859; réédition,
Dietz, Berlin, 1947 ; traductions françaises : Laura Lafargue (d’après la
deuxième édition préparée par Kautsky), chez Giard, 1928, 354 pp., et
Molitor, Editions Costes, 1954, sous le titre Contribution à la critique de
l’Economie politique.
Herr Vogt, Londres, 1860, réédité avec un appendice de Engels et une intro¬
duction de R. Franz, Leipzig, 1927; trad. Molitor, Editions Costes, 1927-
1928, 3 vol.
Article contre Proudhon in Der Sozialdemokrat, 1865, reproduit à la suite
de Misère de la Philosophie, Editions Costes.
Value, price and profit, an address delivered by K. Marx to the General
Council of the International in 1865; traduction allemande Bernstein, in
Neue Zeit, XVI, 1898 (t. II), traductions françaises, Editions Sociales,
1946 et 1947 sous le titre Salaires, prix et profit.
Manifestos, Programmes and Déclarations of the General Council of the
International, 1867-1873 (généralement rédigés par Marx).
A workingman’s réfutation of J. S. Mill, série d’articles dans le Common-
wealth, par J. C. Eccarius, avec la collaboration de Marx.
246 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
e. Le « Capital ».
f. Anthologies de Marx.
Traductions françaises :
L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat, Molitor, Editions
Costes, 1 vol., 1931.
M. E. Dühring bouleverse la science (Anti-Dühring), trad. Bracke, Editions
Costes, 3 vol., 1931-1933; sous le seul titre Anti-Dühring, trad. Bottigelli,
Editions Sociales, Paris.
Le Courant Antirationaliste et Antinaturaliste 247
1. — Marx.
2. — Engels.
Les Œuvres Complètes de Lénine ont déjà fait l’objet de quatre éditions
successives en U.R.S.S. (en russe). Ces éditions successives comportent quel¬
ques variantes.
Une traduction des Œuvres Complètes avait été entreprise en français,
mais la publication a été interrompue. Seuls quatre volumes disparates sont
parus. Il existe, en traduction française, des Œuvres choisies, 2 tomes en
4 vol.. Editions en langues étrangères, Moscou, 1954.
Que faire ? Les questions brûlantes de notre mouvement (1912), trad. Librairie
de l’Humanité, 1925; réédition aux Editions Sociales.
Matérialisme et empiriocriticisme (1908), Editions Sociales, 1948.
Contre le courant, 1914-1916, trad. en 2 vol., Editions Sociales Internationales.
Le Socialisme et la guerre, brochure de septembre 1915, publiée en allemand
et distribuée aux délégués de la Conférence Socialiste de Zimmerwald;
parue en français en 1916 ; réédition, Editions Sociales, Paris, 1952.
L’impérialisme, stade suprême du capitalisme (écrit en 1916, édité en 1917),
trad. française. Editions Sociales, Paris, 1945.
L’Etat et la Révolution (écrit en 1917), trad. française. Librairie de l’Huma¬
nité, 1925, 2e éd., réédition aux Editions Sociales, Paris, 1946.
Sur la route de l’insurrection (écrit en 1917-1918), trad.. Librairie de l'Huma¬
nité, 1924.
La Révolution d’octobre 1917-1920, trad. française. Editions Sociales Inter¬
nationales.
La maladie infantile du communisme : le « communisme de gauche » (juin
1920), trad. française. Librairie de l’Humanité, 1924, puis Editions Socia¬
les, Paris, 1946.
La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky, trad. française. Librairie
de l’Humanité, Paris, 1925.
Cahiers philosophiques (sur la Logique de Hegel), Gallimard, Paris, 1938.
Lettres à sa famille, Rieder, Paris.
Karl Marx et sa doctrine (1914), trad. française, aux Editions Sociales, Paris,
1936.
Il existe quelques séries de Morceaux choisis en français :
Pages choisies, 1900-1914, 2 vol., Editions Sociales Internationales, Paris.
Lénine : Marx, Engels et le marxisme. Editions en langues étrangères, Moscou.
Le Courant Antirationaliste et Antinaturaliste 249
1. D’auteurs marxistes
Henri Arvon : Le marxisme, coll. Armand Colin, Paris, 1955, 216 pp.
Emile Baas : L’humanisme marxiste. Editions Alsatia, Paris et Colmar, 1947.
Emile Baas : Introduction critique au marxisme. Editions Alsatia, 1954.
Pierre Bayart : Que savez-vous du marxisme ? Editions Sociales du Nord,
Lille, 1948.
ÉTUDES DOCTRINALES
1. D’auteurs marxistes
SECTION IV
LE POSITIVISME JURIDIQUE
17
258 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
Chapitre premier
LE POSITIVISME EXEGETIQUE,
LE POSITIVISME ANALYTIQUE
ET LE POSITIVISME PRAGMATIQUE
§ 1. — Le positivisme exégétique
§ 2. — Le positivisme analytique
Critique
Chapitre II
LE POSITIVISME ÉTATIQUE,
est une personne, on entend dire, non pas qu’il équivaut à un être
humain mais qu’il est une unité juridique, car « sans une orga¬
nisation unifiante, il ne peut être question d’une personne spéciale
collective et distincte » (58). La collectivité nationale ne se réduit
pas à une simple société d’individus, elle forme un sujet unique
de droit, donne une personne juridique. Quand on dit que l’Etat
est une personnalité collective, il ne faut pas entendre que l’on
fait allusion à une pluralité du sujet, « l’essence même de la per¬
sonne juridique étant l’unité ». La notion de personnalité implique
donc la notion de l’unité de l’Etat.
18
274 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
Critique
BIBLIOGRAPHIE
SUR AUSTIN
Voir :
Austin : La philosophie du positivisme, 1894.
Austin : Lectures on jurisprudence, 4e éd. 1879.
Sombo : Juristische Grundlehre, 2e éd. 1917.
Jethro Brown : The Austinian theory of Law, 1906.
SECTION V
LE NORMATIYISME KELSENIEN
(70 bis) Kelsen : Théorie pure du Droit, Dalloz, 1962, p. 43. « Les
normes de l’ordre juridique règlent la conduite d’êtres humains ».
Le Courant Antirationaliste et Antinaturaliste 281
(76) Kelsen : Théorie pure du droit, p. 104, trad. Eisenmann, éd. Dal¬
loz.
Le Courant Antirationaliste et Antinaturaliste 285
(76 bis) Kelsen : Théorie pure du Droit, op. cit., p. 85-86. C’est un
des points sur lesquels Kelsen s’écarte le plus nettement de Kant.
(77) Kelsen : La théorie pure du droit, p. 111.
(78) Kelsen : La théorie pure du droit, p. 13.
286 Les Grands Courants dë la Philosophie du Droit
19
290 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
Critique
Elle est une doctrine objectiviste à l’état pur car, pour Kelsen,
le droit est un système de règles valables en soi, valables par
rapport à une autre règle qui leur est supérieure. Mais elle est
incapable de limiter l’Etat par le droit, car l’individu est dépourvu
de toute liberté objective en face de l’Etat dont la force est la
vertu juridique essentielle. « Si au lieu de réalité ou d’efficacité,
écrit Kelsen, nous parlons de force, la relation entre validité et
efficacité d’un ordre juridique n’est autre que le rapport entre
*
* *
Quelle que soit l’ampleur des critiques que l’on peut adresser
à la doctrine de Kelsen, force est bien de reconnaître son immense
rayonnement. Certes, la mode est aujourd’hui aux doctrines
axiologiques et aux doctrines existentialistes, mais il n’en reste
pas moins que l’œuvre de Kelsen domine toute une partie de la
pensée juridique depuis un quart de siècle.
BIBLIOGRAPHIE
Doyen Maury : Observations sur les idées du Professeur Kelsen, Rev. crit.
Jégisl. et juris., 1929, p. 527.
Martyniak : Le problème de l’unité du fondement de la théorie du Droit de
Kelsen, A.P.D., 1937, p. 166.
Le Courant Antirationaliste et Antinaturaliste 305
20
TROISIÈME PARTIE
LE COURANT HUMANISTE
(L’humanisme juridique)
Introduction
BIBLIOGRAPHIE
Voir :
J.-J. Chevallier : Les grandes œuvres politiques, A. Colin, 1957, p. 134 et ss.
L. Althusser : Montesquieu, la politique et Vhistoire, P.U.F. 1964.
P. Barrière : Montesquieu, Delmas, Bordeaux, 1946.
H. Barkhausen : Montesquieu : ses idées et ses œuvres d'après les papiers
de La Brède, Paris, 1907.
E. Carcassonne : Montesquieu et le problème de la Constitution française
au XVIIIe siècle, Paris, 1927.
E. Cassirer : Die Philosophie der Aufklarung, Tübingen, 1932.
S. Cotta : Montesquieu e la scienza délia société, Turin, 1953.
J. Dedieu : Montesquieu et la tradition politique anglaise en France. Les
sources anglaises de l’Esprit des Lois, Paris, 1909.
J. Dedieu : Montesquieu, Paris, 1913.
E. Durkheim : En quoi Montesquieu a contribué à la fondation de la science
politique, thèse latine, traduite dans « Revue d’histoire politique et consti¬
tutionnelle », juillet-septembre 1937, pp. 408 sq.
E. Durkheim : Montesquieu et Rousseau précurseurs de la sociologie. Préface
de G. Davy, Rivière, Paris, 1953.
Ch. Eisenmann : L’esprit des Lois et la séparation des pouvoirs. Mélanges
Carré de Malberg, Paris, 1933, pp. 190 sq. — La pensée constitutionnelle
de Montesquieu, Recueil Sirey du Bicentenaire de l’Esprit des Lois,
pp. 133, 160.
B. Groethuysen : Montesquieu. Introduction à un choix de textes, coU.
« Les classiques de la liberté », Genève, Trois Collines, 1947.
P. Hazard : La pensée européenne au XVIIIe siècle. De Montesquieu à Lessing,
Paris, Boivin, 1946.
M. Leroy : Histoire des idées sociales en France : I. De Montesquieu à
Robespierre, Paris, Gallimard, 1946.
Ch. Seicnobos : La séparation des pouvoirs. Etudes de politique et d’histoire,
Paris, 1934.
J. Starobinsky : Montesquieu par lui-même. Le Seuil, Paris, 1953.
C. Vauchan : Studies in the history of political philosophy, T. I, Manchester,
1939.
E. Vidal : Saggio sub Montesquieu, Milan, 1950.
R. Aron : Les étapes de la pensée sociologique, Gallimard 1967, p. 27.
Publications collectives.
Revue de métaphysique et de morale, numéro d’octobre 1939, consacré à
Montesquieu.
Montesquieu : sa pensée politique et constitutionnelle, Recueil Sirey, Bicen¬
tenaire de l’Esprit des Lois, Paris, 1952.
Bulletin de droit tchécoslovaque. Bi-centenaire de la mort de Montesquieu,
Prague, 1955. Une édition en français.
Actes du Congrès Montesquieu, Delmas, Bordeaux, 1956.
312 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
SECTION I
L’HUMANISME INSTITUTIONNALISTE
DU DOYEN MAURICE HAURIOU
(1883-1926)
à laquelle les sujets ont adhéré. Dans l’Etat qui est le phénomène
institutionnel le plus important, ce qui est essentiel, fondamental,
c’est cette nécessité du consentement. Pour Hauriou, la souve¬
raineté politique, c’est l’organisation de ce qu’il appelle, en
l’opposant à la souveraineté de gouvernement, la souveraineté de
sujétion. Elle consiste en l’établissement de procédures destinées
à constater le consentement ou son absence et à y attacher des
effets de droit. Le choix qui exprime ce consentement doit être
libre.
Le pouvoir de la nation, de la souveraineté de sujétion est
un pouvoir constituant et la nation n’est organisée « en droit »
que lorsque les pouvoirs de décision sont aux mains d’organes de
gouvernement qu’elle a investis. De plus, tous les organes investis
par la nation, y compris l’organe législatif, sont des organes de
gouvernement. La théorie classique de la distinction organique
des fonctions de l’Etat ne correspond pas pour Hauriou à la
réalité sociale, le corps législatif est un organe de gouvernement,
car il n’a pas pour mission d’accepter la loi mais de l’imposer en
vertu de son pouvoir de sujétion.
Pour justifier sa doctrine, il imagine la théorie de l’investiture
qu’il oppose à la théorie classique de la délégation « qui procède
de la même métaphysique de tout ramener à un seul principe »
(24). Cette théorie de la délégation se heurte dans le droit consti¬
tutionnel à des difficultés insurmontables :
a) Elle est en contradiction avec le principe des constitutions
écrites, car elle aboutit à faire de la délégation des pouvoirs et
des compétences réglée par la loi constitutionnelle, de simples
délégations législatives, c’est-à-dire une fiction (25).
b) Elle aboutit à la confusion de la nation et du gouverne¬
ment; dans le gouvernement représentatif, le gouvernement repré¬
sentatif n’est pas un simple commis de la nation, il possède un
droit d autonomie. Or, dans l’histoire des sociétés, on constate
que « la nature des pouvoirs du gouvernement est d’être des
droits de domination : il exerce le droit de légiférer, de rendre
la justice, de faire de l’action directe pour réaliser ses services
quand il est le plus fort, il les exerce comme des pouvoirs propres
avec une autonomie entière, s’il cesse d’être le plus fort, son
autonomie peut être limitée par un contrôle de la nation, mais
pourquoi le pouvoir de domination cesserait-il de lui être pro¬
pre ? » (26)
21
322 Les Grands Courants de la Philosophie du Droit
Critique
BIBLIOGRAPHIE
1892 : Précis de Droit administratif, lre éd., 1 vol., Paris, Larose et Forcel.
1893 : Précis de Droit administratif, 2' éd., 1 vol., Paris, Larose et Forcel.
1893 : Les facultés de droit et la sociologie. Revue Générale de Droit.
1894 : Réponse à un docteur en droit sur la sociologie. Revue internationale
de sociologie.
1894 : La crise de la conscience sociale, Revue du Droit public, p. 294 à 321.
1895 : L’alternance des Moyen Age et des Renaissances, Revue de méta¬
physique et de morale.
1896 : La science sociale traditionnelle, 1 vol., Paris, Larose.
1902 : Duguit, l’Etat, le droit objectif et la loi positive, compte rendu en
collaboration avec M. Mestre, Revue de Droit public, T. XVII, p. 346-366.
1906 : L’institution et le droit statutaire. Recueil de l’Académie de Législation
de Toulouse, p. 134-182.
1909 : Le point de vue de l’ordre et de l’équilibre, brochure 86 p., extrait du
Recueil de l’Académie de législation de Toulouse.
1910 : Principes de Droit public, lre éd., Paris, Larose et Ténin.
1911 : Les idées de M. Duguit, Recueil de l’Académie de Législation de
Toulouse, p. 1 à 40.
1912 : La souveraineté nationale, 1 vol., Paris, Sirey.
1912 : Les deux réalismes. Recueil de l’Académie de Législation de Toulouse.
1916 : Principes de Droit public, 2e éd., 1 vol., Paris, Larose et Ténin.
1917 : Notice sur les œuvres de Léon Michoud, Grenoble, Allier Frères.
1918:. La critique des principes de droit public, Harvard Law Review, 418.
1918 : Le Droit naturel en Allemagne, Le Correspondant, Paris, 25-9-18.
1921 : Précis de Droit administratif, 10e éd., 1 vol., Paris Sirey.
1923 : La liberté politique et la personnalité morale de l’Etat, Revue trimes¬
trielle de Droit civil, p. 331 à 346.
1925 : La théorie de l’institution, Cahier de la Nouvelle Journée, réédité en
1933 sous le n° 23.
1925 : Lai théorie de l’institution et de la fondation, dans Aux sources du
Droit.
1925 : Précis élémentaire de Droit constitutionnel, Paris, Sirey.
1926 : Police juridique et fond du droit, Paris, Sirey.
1927 : L’ordre social, la justice et le droit, Revue trimestrielle de Droit civil,<