Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Droit de La Preuve
Droit de La Preuve
JURISTESPACE-RDC
LE DROIT
DE LA PREUVE
Synthèse
Page 1 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
LE DROIT DE LA PREUVE
SYNTHESE ELABOREE SUR BASE DES OUVRAGES ET DES ENSEIGNEMENTS DES
PROFESSEURS EXTRAORDINAIRES
NYABIRUNGU mwene SONGA ET KALONGO MBIKAYI
N’ayant pas été à la hauteur des conditions IL ENCADRE EN : DROIT CONSTITUTIONNEL ; DROIT
relatives au recrutement des assistants ADMINISTRATIF ; DROIT INTERNATIONAL PUBLIC ;
arrêtées par son université -UPC- (il a obtenu
CONTENTIEUX ADMINISTRATIFS ; ORGANISATIONS
soixante neufs pourcent trois fois, dont
soixante neufs pourcent en terminal), INTERNATIONALES ; SERVICES PUBLICS ET ENTREPRISES
Heddy-Pierre tient tout de même PUBLIC ; DROIT FISCAL ; DROIT DES SOCIETES ; REGIMES
à emporter un jour le titre de docteur en droit. MATRIMONIAUX, SUCCESSIONS ET LIBERALITES ;
DEONTOLOGIE DES MAGISTRATS, DES AVOCATS ET
FONCTIONNAIRES INTERNATIONAUX, PRINCIPAUX
SYSTEMES JURIDIQUES ET TANT D’AUTRES.
Tél : 0991276140 / 0811632770
Facebook : Heddy-Pierre NKULU
E-mail : chercheur.juriste@gmail.com
2014
Page 2 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
SOMMAIRE
TITRE I : LA PREUVE EN MATIERE PENALE – P 4
Chapitre I : La charge de la preuve – P 4
Chapitre II : Les moyens de preuve – P 5
Chapitre III : L’appréciation des preuves – P 7
TITRE II : LA PREUVE EN MATIERE CIVILE – P 11
Chapitre préliminaire : Généralités – P 11
Chapitre I : Des constatations matérielles – P 12
Chapitre II : Preuve par écrit (littérale ou pre-constituée) – P 12
Chapitre III : Preuve testimoniale – P 22
Chapitre IV : Preuve par présomption – P 26
Chapitre V : L’aveu – P 28
Chapitre VI : Le serment – P 30
Page 3 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
Notion de la preuve.
En droit, prouver c’est établir la vérité d’un fait d’où découlent des
conséquences juridiques.
Et On entend par preuve juridiquement, les éléments que les parties sont
autorisées à soumettre au juge pour entraîner la conviction de celui-ci et pour
établir le fondement d’une prétention. De manière moins abstraite, plus
particulièrement en matière pénale, la preuve est tout moyen permettant
d’affirmer l’existence d’une infraction ou son absence, la culpabilité ou
l’innocence du prévenu.
TITRE I
LA PREUVE EN MATIERE PENALE1
CHAPITRE I
LA CHARGE DE LA PREUVE.
1
Lire à ce sujet : NYABIRUNGU mwene SONGA, Droit pénal Général Zaïrois, Editions Droit et Société « DES », Kinshasa,
1989, pp 374 - 386
2
« Actori incumbit probatio » qui veut dire : La preuve incombe au demandeur
Page 4 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente tant
que sa culpabilité n’est pas établie au cours d’un procès public où toutes les
garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées3
Il en résulte que le prévenu n’est pas tenu d’établir son innocence par des
preuves décisives. Il suffit qu’il allègue sa version des faits d’une manière
vraisemblable, plausible, de nature à semer le doute dans l’esprit du juge.
Toutefois, en pratique, la personne poursuivie aura intérêt à établir la
preuve de ses allégations si elle le peut. En effet, nous trouvant dans le
système de l’intime conviction, elle doit se méfier de l’effet que peuvent
produire sur le juge d’une part les preuves produites par le Ministère public,
d’autre part, son silence ou ses hésitations. Attendre passivement peut
s’avérer désastreux, et il est plutôt vivement conseillé que l’accusé apporte
dans la mesure du possible la preuve de son innocence.
CHAPITRE II
LES MOYENS DE PREUVE.
3
Article 11 de la Déclaration Universelle des droits de l’homme ; Article 17 al 7 de la Constitution du 18 février 2006 : « Toute
personne accusée d'une infraction est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été établie par un
jugement définitif. »
Page 5 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
4
Article 75 du Code de procédure pénale.
Page 6 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
CHAPITRE III
L’APPRECIATION DES PREUVES.
Le juge apprécie les moyens qu’on lui soumet souverainement, d’après son
intime conviction.
Ce système a succédé à celui des preuves légales. Dans ce dernier, la
valeur des preuves était tarifiée. A chaque moyen de preuve, la loi ou la
coutume attachait telle valeur probante, et dès qu’elle était produite, elle
s’imposait au juge qui devait condamner. Et quand elle n’était pas rapportée, il
devait acquitter, quelle que soit par ailleurs sa conviction personnelle.
La loi ne demande pas compte aux juges des moyens par lesquels ils se
sont convaincus, elle ne leur prescrit pas de règles desquelles ils doivent
faire particulièrement dépendre la plénitude et la suffisance d’une preuve ; elle
leur prescrit de s’interroger eux-mêmes, dans le silence et le recueillement et
de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelle impression ont faite,
sur leur raison, les preuves rapportées contre l’accusé, et les moyens de sa
défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la
mesure de leurs devoirs : « avez-vous une intime conviction ?
« L’intime conviction du juge ne signifie pas que celui-ci peut se livrer à des
décisions arbitraires ou fantaisistes. Sa conviction doit être raisonnable. Et les
cours de cassation se permettent de sanctionner les raisonnements du juge
répressif entachés d’un vice radical ou de contradiction. »
Cela dit, la liberté d’appréciation reste grande et a maintes fois été affirmée
dans la jurisprudence :
- Il appartient aux juges du fond d’apprécier souverainement la
valeur des éléments de preuve régulièrement produits aux
débats et sur lesquels se fonde leur conviction5 ;
- Les tribunaux évaluent librement la valeur probante de l’aveu et
celle de sa rétractation6 ;
- Ils peuvent même écarter cet aveu s’il leur paraît suspect ou
contredit par les autres éléments du procès7 ;
5
Crim. 3 mars 1959, B. 142 ; 21 octobre 1959, B.87.
6
Crim. 31 mai 1949, B.193 ; 5 février 1959, B.87
7
Crim. 3 juillet 1920, Gaz. Pal. 2. 468.
Page 7 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
Les constatations directes portent sur les données matérielles qui font
l’infraction ou entourent sa commission.
Elles forment la preuve la plus simple et la plus sûre car elles donnent une
vue directe et immédiate sur l’activité infractionnelle, l’auteur matériel et les
circonstances du fait. Elles peuvent porter sur l’objet ou l’instrument de
l’infraction, le plan des lieux, etc.
B. L’aveu.
8
Crim.12 juin 1958, B. 459 ; 29 juin et 7 décembre 1960, B.345 et 57
9
Crim.27 mars 1931, B. 93 ; 13 janvier 1960, B.19
10
Crim. 15 décembre 1923, D.1924. 1. 187 ; 9 février 1955, D.274. Toutes cette jurisprudence est citée par MERLE et VITU,
cités par le professeur Nyabirungu : NYABIRUNGU mwene SONGA,op-cit, pp 381 - 382
11
Nyabirungu : NYABIRUNGU mwene SONGA, op.cit, p 383
Page 8 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
C’est pourquoi, l’aveu doit être soumis à la critique comme n’importe quel
autre moyen de preuve. L’aveu doit être certain, sincère et vrai. Seuls ont
probants les aveux précis et circonstanciés.
C. Les témoignages.
12
Lire l’article 52 de la loi n° 81-003 du 17 juillet 1981 portant statut du personnel de carrière des services publics de l’Etat.
13
Cf. articles 492 à 500 du Code de Justice militaire.
Page 9 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
D. Les indices.
14
NYABIRUNGU mwene SONGA, op.cit, p 385
15
Daniel, 13, 1-64.
Page 10 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
Remarque :
L’intitulé principal qui regroupe les articles 197 à 245 CCL III peut laisser
croire que ces dispositions ne visent que la preuve des obligations et du
paiement. Toutefois, la doctrine et la jurisprudence sont unanimes à estimer
que ces articles s’appliquent à la preuve civile dans son ensemble, et même à
l’administration de la preuve dans tous les domaines du droit écrit.
1. Notion de la preuve.
En droit, prouver c’est établir la vérité d’un fait d’où découlent des
conséquences juridiques.
Et On entend par preuve juridiquement, les éléments que les parties sont
autorisées à soumettre au juge pour entraîner la conviction de celui-ci et pour
établir le fondement d’une prétention.
2. La charge de la preuve :
Le principe est à cet égard énoncé par l’article 197 CCL III. Il découle de
cette disposition que, d’une part : la charge de la preuve est déterminée
par le rôle des parties devant le tribunal. C’est ce qu’expriment deux
adages latins : « actori incumbit onus probandi », c'est-à-dire « la charge
de la preuve incombe au demandeur », et « reus in excipiendo fit actor »,
qui veut dire : « le défendeur, en soulevant une exception, devient
demandeur (au point de vue de la preuve).
3. Attitude du juge.
CHAPITRE I
DES CONSTATATIONS MATERIELLES.
CHAPITRE II
PREUVE PAR ECRIT (LITTERALE OU PRE-CONSTITUEE).
INTRODUCTION.
A. Notion.
La preuve littérale est celle qui résulte des écrits dressés en vue de servir
de preuve. Elle est toujours admise en justice.
B. Division principale.
§1. Définition.
L’acte authentique est celui qui a été reçu par un officier public ayant le
droit d’instrumenter dans le lieu où l’acte a été rédigé, et avec les
solennités requises (art.199 CCL III, lire également l’article 200 CCL III sur
la compétence et la capacité du notaire).
Quand il s’agit de contrat entre particuliers, c’est généralement le notaire
qui intervient comme officier public. L’acte authentique se dénomme dans
ce cas « acte notarié ».
L’acte sous-seing privé est celui qui est rédigé par des particuliers (parties
elles même ou leurs mandataires).
En principe, les actes juridiques peuvent être constatés par l’un ou l’autre
mode. Toutefois, certains actes ne peuvent être constatés que par un acte
authentique, sous peine de nullité : il s’agit là des actes solennels.
Les différences entre l’acte authentique et l’acte sous-seing privé se
remarquent à de nombreux points de vue :
A. Actes authentiques.
1. Les actes authentiques sont soumis à des formes nombreuses, qui ont
pour but d’en assurer la régularité et la véracité.
Ces formes, pour les actes notariés, concerne la compétence territoriale
et personnelle du notaire ; la capacité du notaire ; les formalités
instrumentales ou de rédaction de l’acte.
Ces formalités sont réglées par l’Ordonnance loi n° 66/344 du 09 juin
1966. Les principes sont les suivant :
L’acte est soumis à un droit perçu au profit du trésor ;
Il doit être rédigé en un seul contexte, sans blanc ni interlignes ;
Il doit être signé des parties après qu’il leur en a donné lecture ;
Il doit porter la signature du notaire.
Sanction :
Est nulle en tant que mode de preuve d’un contrat synallagmatique conclu
entre deux parties, l’acte sous-seing privé qui ne comporte pas la mention
qu’il a été rédigé en double original. Ainsi, donc l’instrumentum est frappé de
nullité et non le négocium. Celui-ci pourra donc éventuellement être établi par
d’autres modes si ces modes sont admissibles.
L’article 207 in fine contient un tempérament : celui qui a exécuté la
convention ne peut plus se prévaloir du défaut de formalité. La nullité est
également couverte quand tous les originaux sont représentés, la certitude de
leur rédaction est alors complète.
Portée de la règle :
Règle :
Sanctions :
Règle.
Par force probante d’un élément de preuve, par exemple d’un écrit, l’on
entend l’aptitude présentée par cet élément de prouver les faits et les actes
qu’il vise. La force probante des écrits doit être appréciée à trois points de vue
différents. Lorsqu’un écrit est proposé au juge en guise de preuve, le juge
doit se poser, à propos de cet écrit, trois questions :
- L’écrit émane-t-il réellement de la personne dont il se réclame, c'est-à-
dire s’il s’agit d’un acte authentique, a-t-il été rédigé par la personne
publique compétente qui affirme, dans l’acte, l’avoir rédigé ; s’il s’agit
d’un acte sous-seing privé, a-t-il été rédigé par la personne privée dont
il porte la signature ? C’est le point de vue de l’origine de l’acte.
- Le contenu de l’écrit, c'est-à-dire le texte qu’il porte, traduit-t-il
exactement ce qui a été convenu entre parties ? Cette rédaction ne
déforme-t-elle pas la réalité des faits tels qu’ils se sont passé ? C’est le
point de vue du contenu de l’acte.
- La date que porte l’écrit est-elle bien celle de sa rédaction ? Cette
troisième question entre logiquement dans les termes de la deuxième.
Si on la traite distinctement, c’est parce que la loi consacre des règles
particulières à la preuve de la date. C’est le point de vue de la date de
l’acte.
Notons, avant d’aller plus loin, que tous les documents produits en
photocopies par les parties à la cause ne possèdent aucune valeur probante.
I. Origine de l’acte.
1. L’acte authentique.
Page 16 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
La question de l’origine de l’acte sous-seing privé est réglée par l’article 205
et 206 du Livre III. Aux termes de ces articles, aucun acte sous-seing privé ne
peut être produit en justice sans qu’on le soumette au cours du débat
judiciaire, à celui duquel on prétend qu’il émane. Cette personne se voit alors
obligée, soit de reconnaître que l’acte émane d’elle, ainsi tout doute à propos
de l’origine disparaît, soit de désavouer formellement sa signature, auquel cas
le tribunal ordonne de vérifier judiciairement l’origine de l’acte. A l’issue de la
procédure de vérification d’écriture, soit que le tribunal déclare par jugement
que l’acte émane de son signataire, soit qu’il décide au contraire que l’acte est
faux, l’origine de l’acte sera établie incontestablement.
1. Acte authentique.
Des dispositions combinées des articles 201 et 204 CCL III, il résulte que
deux hypothèses doivent être distinguées :
Ou bien l’acte sous-seing privé est reconnu en justice ou légalement tenu
pour tel. Dans ce cas, la force probante des mentions qu’il porte est identique
à celles des mentions principales de l’acte authentique. Il en découle que ces
mentions prouvent les faits et les actes qu’elles relatent jusqu’à la preuve
littérale contraire. Cette preuve littérale contraire sera administrée par la
production en justice, soit d’un acte authentique, soit d’un autre acte sous-
seing privé reconnu.
Ou bien l’acte sous-seing privé est désavoué par la personne à laquelle on
l’oppose. Dans ce cas, il perd toute la force probante et ne peut plus faire
preuve de son origine, ni de son contenu ou de quelque autre élément que ce
soit.
Il faut souligner avec force que la preuve contraire tant pour l’acte
authentique que pour l’acte sous-seing privé doit être littérale. La procédure
de l’inscription en faux, valable en droit belge, n’est pas organisée en droit
congolais.
1. Acte authentique.
a) Entre parties.
Entre parties, la date de l’acte sous-seing privé est traitée comme l’une des
clauses de la convention que l’acte renferme. Il en résulte que deux cas
doivent être distingués : Si l’acte sous-seing privé est reconnu ou légalement
tenu pour tel, la date qu’il porte est établie, aux termes des articles 201 et 204
CCL III combinés, jusqu’à preuve littérale contraire. La conséquence en est
Page 18 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
Page 19 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
L’acte récognitif n’est pas on s’en rend compte par sa définition, une simple
copie. Il est, comme l’acte primordial, signé par les parties. Son utilité est
double :
Page 20 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
Remarque :
Il est essentiel d’observer que le titre récognitif n’a jamais de valeur que
quand le titre primordial est perdu. Jamais un titre récognitif ne dispense de
reproduire l’acte primordial, quand celui-ci existe encore. Le titre récognitif
n’aura alors que la seule portée d’interrompre la prescription.
B. Actes confirmatifs.
Section 3 : Ecrits non signés pouvant servir de preuve (art.211 à 214 CCL III).
Page 21 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
Contre celui qui les a tenus, ils peuvent faire foi dans les conditions
indiquées à l’article 213 CCL III.
§3. Ecritures mises par le créancier sur le titre (art.214 CCL III).
CHAPITRE III
PREUVE TESTIMONIALE
(art.217 à 224 CCL III [Décret du 30 juillet 1888]).
Section 1 : Définition.
On appelle preuve testimoniale, celle qui se réalise par les déclarations des
personnes qui relatent les faits dont elles ont eu personnellement
connaissance.
NB : La preuve testimoniale a une importance énorme en droit pénal.
Page 22 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
3. Les témoins ne peuvent être entendus que sur des faits dont ils ont
personnellement connaissance. Exceptionnellement, la loi se contente
d’une connaissance moins directe dans la preuve par « commune
renommée où les témoins rapportent ce qu’ils savent par oui-dire, c'est-à-
dire par l’opinion publique.
En fait, cette exception est une preuve essentiellement dangereuse, que
la loi n’admet qu’à titre de pénalité, contre les administrateurs des biens
d’autrui qui ont négligé de ménager aux propriétaires gérés des preuves
pour le reprise de leurs biens (un inventaire notamment).
A. Première règle :
Matière du litige.
Les mots « de toutes choses » prévus à l’article 217 CCL III ne visent
pas seulement les conditions, mais tous les actes juridiques unilatéraux
ou bilatéraux à l’exclusion des faits ou actes matériels, c'est-à-dire ceux
qui ne font naître qu’accidentellement des effets de droit (ex : ivresse,
démence réelle ou prétendue du contractant). Précisons encore qu’il ne
s’agit que des actes juridiques du domaine patrimonial. Les actes du
droit de la famille et de l’état des personnes obéissent à des règles
propres.
Valeur du litige.
Page 23 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
Principe :
Conséquence de ce principe :
Page 24 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
B. Deuxième règle.
A. En matière commerciales.
Dans cette hypothèse il faut observer qu’il faudra avant d’établir la teneur
de l’acte juridique dont le titre a été perdu, prouver trois choses :
Qu’il existait un titre écrit ;
Qu’il a été un titre écrit ;
Qu’il a été détruit par cas fortuit.
CHAPITRE IV
PREUVE PAR PRESOMPTION.
Introduction.
Les présomptions, dit l’article 225 CCL III, sont des conséquences que la loi
ou les magistrats tire d’un fait connu à un fait inconnu. Il y a deux sortes de
présomptions : les présomptions humaines ou du magistrat ; et les
présomptions légales.
Les présomptions humaines sont celles qui résultent des indices soumis au
juge. Le juge ne peut les admettre que si elles sont graves, précises et
concordantes. Il n’est pas nécessaire qu’il y ait « des présomptions », un seul
indice s’il est assez grave, peut être pris en considération. Dans tous les cas,
le juge du fond est en cela souverain pour leur recevabilité.
Une règle fondamentale domine la matière des présomptions humaines :
elles sont, quant à leur recevabilité, soumises à toutes les règles qui gouverne
la preuve testimoniale. La loi fait exception pour les cas de dol et fraude, et
l’on sait que la preuve testimoniale est également admise dans ce cas.
D’après la jurisprudence, dans les matières où la preuve par présomption
est admissible, les tribunaux peuvent puiser les éléments de leur conviction
dans une procédure répressive, même si l’instruction a été classée sans suite.
Ici, c’est la loi qui tire la conséquence d’un fait connu à un fait inconnu. Il
convient d’observer que la présomption ne constitue pas vraiment une
dispense de preuve, mais un déplacement du fait à prouver. La loi dispense
d’établir un fait difficile et reporte la preuve sur un fait facile ; cela apparaît très
clairement dans l’article 174 CCL III.
La présomption légale fait foi et s’impose au magistrat, tandis que comme
nous l’avons vu, la présomption humaine est du domaine de son appréciation
souveraine.
La classification de la présomption légale est basée sur deux fondements (il
y a deux classifications) :
1. La loi peut décider que ce qui est vrai dans la plupart des cas doit être
tenu pour tel dans tous les cas. Ex : art.176 Livre I, art.174, 175 Livre
II ;
2. Elle peut se baser sur des motifs d’intérêt public. Ex : art. 227 Livre II.
Comment distinguer dans quelle espèce on doit ranger telle ou telle autre
présomption ? L’article 228 CCL III répond à cette question. D’après ce texte,
il y a présomption irréfragable quand la loi annule certains actes ou quand la
loi dénie l’action en justice.
L’article 228 CCL III sus-mentionné annonce toutefois deux restrictions à la
force probante des présomptions absolues. En effet, d’une part, la loi réserve
souvent elle-même la possibilité d’une preuve contraire, comme par exemple,
dans les articles 175 et 260 CCL III, et d’autre part, il est en principe permis
de combattre une présomption absolue en déférant le serment ou en tendant
d’obtenir un aveu.
La doctrine et la jurisprudence fait cependant une distinction : l’aveu et le
serment ne peuvent être opposés qu’aux présomptions qui reposent sur les
considérations logiques et ne mettent en jeu que des intérêts privés (ex :
art.481). Au contraire, les présomptions absolues qui sont fondées sur des
circonstances d’ordre public ne sauraient être infirmées, fut-ce par l’aveu ou le
serment. Il en est notamment ainsi de la présomption d’autorité de la chose
jugée et de la présomption de la libération résultant de la prescription
libératoire (à l’exception des courtes prescriptions).
CHAPITRE V
L’AVEU.
L’aveu est la reconnaissance par l’une des parties (cela est donc différent
du témoignage, qui provient d’un tiers) de l’exactitude d’une allégation dirigée
contre elle.
Pour éviter notamment les cas de pressions et de plaisanteries,
l’admissibilité de l’aveu est soumise à des limites :
1. Il y a des matières où pour éviter les collusions et des renonciations à des
droits indisponibles, la loi prohibe l’aveu. Tel est le cas des procès de
divorce, en séparation de corps et en séparation des biens ;
2. La doctrine suivie par la jurisprudence, par ailleurs, exige
traditionnellement une certaine capacité pour faire des aveux : ceux-ci
engagent, en effet, le fond du droit et entraînent souvent la perte du
procès ;
Aussi, sont –ils dénués d’effets lorsqu’ils émanent d’un incapable (mineur,
interdit). On peut dire d’une manière générale que pour pouvoir avouer, il
faut pouvoir disposer de l’objet de la contestation. L’aveu d’un mandataire
ne lie le mandant que si celui-ci avait donné à son représentant un pouvoir
spécial.
Page 28 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
C’est celui qui est fait en dehors de la présence du juge ou, ce qui revient
au même, dans une autre instance. L’aveu extrajudiciaire peut être écrit ou
verbal.
L’admissibilité de ce mode de preuve est liée à celle de la preuve
testimoniale (art.231 CCL III). Quant à l’aveu extrajudiciaire écrit, c’est en
réalité un écrit, auquel s’appliqueront les règles de la preuve littérale.
La jurisprudence décide que l’aveu extrajudiciaire fait par un co-débiteur
solidaire ne lie que lui seul et non pas l’autre (ou les autres) co-débiteur.
L’aveu judiciaire est celui qui est fait en justice dans l’instance et en
présence du juge. C’est l’aveu proprement dit.
La procédure employée pour s’efforcer d’obtenir des aveux est la
comparution personnelle. Il va de soi que l’aveu peut être spontané, par ex :
dans des conclusions. Selon la jurisprudence, un aveu judiciaire doit être
consigné dans un procès-verbal. Il ne peut découler d’une simple déclaration
du juge.
La force probante de l’aveu est complète, l’article 232 al.2 CCL III dit qu’il
fait foi. Le juge doit donc s’incliner devant lui et tenir pour vrai ce qu’il contient.
Cette efficacité de l’aveu souffre pourtant de deux restrictions :
Les faits sont-ils au contraire non connexes, l’aveu peut être divisé contre
celui dont il émane (Cf. la jurisprudence).
Portée du principe.
Diviser un aveu, c’est prendre ce qui est favorable et rejeter ce qui est
défavorable, voilà ce qui est défendu. L’aveu du défendeur qui, reconnaissant
avoir contracté une dette envers le demandeur, avoue l’avoir éteinte par
paiement est un aveu indivisible.
Mais, l’indivisibilité de l’aveu n’interdit nullement à une partie de prouver
selon les règles, la fausseté partielle de l’aveu de l’adversaire. Ainsi, dans le
cas du prêt prétendument remboursé, on pourra établir le non
remboursement.
Parfois, même cette preuve contraire est inutile, l’inexactitude partielle de
l’aveu étant d’emblée démontrée par les faits de la cause. Tel est le cas où les
aveux faits par une partie sont contradictoires.
2. Irrévocabilité de l’aveu.
L’aveu est en principe irrévocable une fois qu’il a été prononcé. Il n’est pas
nécessaire pour cela que la partie bénéficiaire de cet aveu soit intervenue
pour le recevoir expressément. Cependant, afin d’éviter toute erreur de
mémoire et toute dénégation dans l’avenir, cette partie agit prudemment en
demandant acte de l’aveu de la partie adversaire. Notons que la jurisprudence
est généralement en sens contraire.
L’aveu est pourtant révocable pour cause d’erreur de fait. Par exemple : un
héritier fait aveu d’une créance contre son auteur, par après, il retrouve une
quittance du créancier.
Par contre, jamais l’aveu ne peut être rétracté pour cause d’erreur de droit.
CHAPITRE VI
LE SERMENT.
Section 1 : Définition.
Le serment est l’acte à la fois civil et religieux, par lequel une personne
prend Dieu à témoin de la vérité d’un fait ou de la sincérité d’une promesse et
l’invoque comme vengeur du parjure. Le faut serment est puni par la loi (Code
pénal, art.132 CCL III).
Page 30 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)
Heddy-Pierre NKULU MPIANA
Avocat au Barreau de Kinshasa / Matete,
Encadreur et juriste chercheur
C’est celui que le juge peut déférer d’office, quand il n’est pas convaincu
par les preuves produites devant lui et qu’il veut en corroborer la conclusion
ou en compenser l’insuffisance.
L’article 243 CCL III fixe les deux conditions pour que le juge demande ne
soit pleinement justifiée et d’autre part, qu’elle ne soit pas complètement
dénuée de preuve.
Il résulte de là qu’à la différence du serment décisoire (art.236 CCL III), le
serment supplétoire ne peut être proposé en l’absence du serment décisoire
(art.236 CCL III), le serment supplétoire ne peut être proposé en l’absence de
toutes preuves.
S’il s’agit d’un fait susceptible d’être démontré par témoins, le juge a toute
liberté pour proposer le serment supplétoire, sous la seule condition qu’il y ait
dès à présent certains éléments de conviction résultant de témoignage déjà
fournis, ou des présomptions simples, si faibles soient-elles, contraire à la
preuve littérale et nécessaire, le juge ne peut recourir au serment supplétoire,
en l’absence d’écrit, que si il y a un commencement de preuve par écrit.
C’est une variété du serment supplétoire, assez rare dans la pratique. Il est
employé quand il s’agit d’évaluer une chose, objet d’un litige.
Ex : une malle perdue dans un accident. Seul le juge peut le déférer et
uniquement au demandeur, les conditions d’admissibilité sont : qu’il n’existe
pas d’autres moyens de constatation ;
Que le juge fixe la somme jusqu’à concurrence de laquelle le demandeur
se crut sur son serment.
Page 32 sur 32
Distributeur par e-mail : JuristEspace-rdc (facebook : JuristEspace-rdc)